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Peer Gynt Suites symphoniques d’Edvard Grieg © Décor pour Peer Gynt – 1911, Nicolas Roerich, Musée Nicolas Roerich - New York Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique Julien Masmondet Direction musicale Sylvère Santin Récitant Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon Concerts éducatifs : Jeudi 10 et vendredi 11 avril 2014 9h30, 10h30, 14h30 et 15h30 Concert en famille : Samedi 12 avril 2014 17h Opéra Berlioz / Le Corum Cahier pédagogique Saison 2013-2014 Service Jeune Public et Actions Culturelles - 04 67 600 281 - www.opera-orchestre-montpellier.fr

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Peer Gynt Suites symphoniques d’Edvard Grieg

© Décor pour Peer Gynt – 1911, Nicolas Roerich, Musée Nicolas Roerich - New York

Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique

Julien Masmondet Direction musicale Sylvère Santin Récitant

Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon

Concerts éducatifs :

Jeudi 10 et vendredi 11 avril 2014 9h30, 10h30, 14h30 et 15h30

Concert en famille : Samedi 12 avril 2014 17h Opéra Berlioz / Le Corum

Cahier pédagogique Saison 2013-2014 Service Jeune Public et Actions Culturelles - 04 67 600 281 - www.opera-orchestre-montpellier.fr

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Sommaire Aller au concert, être spectateur p.3 Un projet Musique & Arts visuels p.4 La salle Berlioz p.5 Qu’est-ce qu’un orchestre symphonique ? p.6 Qu’est-ce qu’un poème symphonique ? p.7 Présentation de l’œuvre p.8 Les créateurs, Grieg et Ibsen p.10 Clés d’écoute p.13 Quelques mots à propos des trolls p.19 Biographie des artistes p.20

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Aller au concert, être spectateur

L’enfance est un temps d’expériences esthétiques, sinon particulièrement riches, du moins particulièrement marquantes, et ce au sens le plus fort du terme, c’est-à-dire en tant qu’elles orienteront largement notre vie esthétique d’adulte.

Jean-Marie Schaeffer

Le spectacle éveille la sensibilité. Il s’adresse à l’intimité d’un enfant qui trouve ici matière à émerveillement et à découverte, toutes sensations qui gouvernent cette période de la vie.

Cyrille Planson dans «Accompagner l’enfant dans sa découverte du spectacle»

Pour un enfant, voir un spectacle en compagnie de dizaines d’autres enfants, rire ou frémir aux mêmes moments est une expérience sociale irremplaçable.

Yves Lavandier Aller à un concert est une expérience inoubliable. La musique détient un grand pouvoir sur les émotions humaines. Lorsqu’un orchestre joue devant nous, c’est une expérience sensible, avant tout. Le moment du concert ou de la représentation est un temps unique, singulier et éphémère, le spectateur y joue un rôle très important. En effet, sans spectateurs, point de spectacle. Les musiciens, acteurs ou chanteurs ont besoin d’un public réceptif pour interpréter pleinement leur rôle. Devenir spectateur est un apprentissage, celui de certains codes qui ont pour objectif premier de profiter pleinement du concert, du spectacle. Assister à un concert permet un vrai développement humain et social. Ecouter et voir un orchestre, éveille des sensations uniques, nourrit l’imagination… Préparer tel spectacle ou tel spectacle vise des enjeux pédagogiques. Préparer à voir un spectacle vise un enjeu artistique. Il est indispensable de développer l'attitude à être spectateur. L'école doit aider l'enfant à acquérir une posture de spectateur. Lieux et espaces de l'illusion et de la convention, la découverte des arts vivants par les enfants nécessite préparation et doit s’accompagner d'un travail ultérieur. Il importe dans un même temps de nourrir l’idée que le spectacle est une fête. Il importe donc de préparer les élèves à ce qu’est un concert, un orchestre plutôt que de travailler de manière exhaustive sur l’œuvre. Il s’agit d’éveiller curiosité et désir, d’expliquer que les spectateurs ont un rôle primordial à jouer au moment de la représentation. Créer un horizon d’attente, faire vivre une pédagogie de la curiosité, faire de la sortie culturelle une fête, un moment particulier hors du pur cadre quotidien Plusieurs axes peuvent être abordés :

- La description du lieu, sa spécificité et son organisation (l'espace scénique, l'espace des spectateurs...) - Les rituels (l'installation en silence, le "noir" avant le début de la représentation, la non-interférence

entre l'espace scénique et l'espace du public) et les interdits (d'intervenir, d'échanger avec les voisins...)

- Le caractère éphémère et fragile du concert qui n’existe qu’à la condition d’un partage entre la salle et la scène, les artistes et le public, les spectateurs entre eux.

- Il importe ainsi de donner quelques clés d’écoute en amont, de mener un travail de découverte des instruments afin de préparer les enfants à une écoute concentrée

- Favoriser l’appropriation collective de la sortie au concert (lecture des plaquettes de saison, temps de la réservation, l’affiche

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Un projet Musique & Arts visuels A l’occasion de cette série de concert les classes de Mmes Oriard et Miron de l’Ecole Sévigné et les classes de MM. Labory et Faura de l’Ecole Spinoza à Montpellier ont travaillé avec l’artiste graveur, Vincent Dezeuze. En musique, ils ont réalisé une série de gravures qui constitueront la toile de fond de ce poème symphonique.

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Le Corum et la Salle Berlioz Situé au tout premier rang des Palais des Congrès de France, le Corum qui s’étend sur 6000m², est aussi un Opéra renommé pour ses qualités acoustiques et son Orchestre national. Il unit deux mondes en un même lieu : les manifestations professionnelles de 50 à 2000 personnes et la musique de facture classique ou contemporaine. La Salle Berlioz contient 2 010 places assises, et est dotée d'une scène de 20 mètres d'ouverture. http://www.montpellier-events.com/Le-Corum/Presentation http://fr.wikipedia.org/wiki/Corum_%28Montpellier%29

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Qu’est-ce qu’un orchestre symphonique ?

Un orchestre symphonique est un ensemble de plusieurs instrumentistes. On y trouve trois familles d’instruments :

La famille des instruments à cordes : le violon, l’alto, le violoncelle ou encore la contrebasse. Pour cette famille, il suffit de faire vibrer les cordes en les frottant avec un archet.

La famille des instruments à vent sont tous des instruments dans lesquels on souffle pour produire du son. Elle se divise en deux groupes :

- Le groupe des bois : Avec par exemple la flûte traversière, le hautbois, la clarinette et le basson. - Le groupe des cuivres : Avec la trompette, le trombone, le tuba, etc.

La famille des percussions : Dans ce groupe, on trouve par exemple la grosse caisse, les timbales ou le tambour. En ce qui concerne les percussions le son est produit par un choc : on tape avec des mailloches (« baguettes » des batteries ou tambours), ou on entrechoque comme pour les cymbales.

L’orchestre est dirigé par un chef d’orchestre. On le voit tout le temps bouger les bras, car son rôle est de communiquer sa propre interprétation des œuvres en battant la mesure (donner le rythme aux musiciens), ou en donnant une dynamique (nuances, tempo…) avec ou sans baguette.

http://www.etab.ac-caen.fr/racine-alencon/spip.php?article205 http://www.etab.ac-caen.fr/circo-vire/pedaweb/data/CD-Moz%20artistes-Roullours/page1-2.html

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Qu’est-ce qu’un poème symphonique ?

Le poème symphonique est une œuvre pour orchestre symphonique, inspirée par une œuvre littéraire. Il fait appel à des éléments musicaux permettant de décrire ou de prolonger une scène ; il cherche à exprimer musicalement une action, une histoire ou encore des émotions. Le compositeur donne une extrême importance à l'élément descriptif, au mouvement, à la couleur et à l'orchestration.

La musique d'un poème symphonique peut :

s'inspirer d'un texte littéraire de façon plus ou moins précise : Ex. Paul Dukas, l'Apprenti sorcier sur un poème de Gœthe (1897) (rendu célèbre par le long-métrage d’animation de Walt Disney, Fantasia, dans lequel Mickey Mouse interprète l’apprenti sorcier. Ce dernier, encore débutant, tente d’ensorceler des objets en commençant par un balai afin qu’il fasse le ménage à sa place ; mais le sortilège tourne vite à la catastrophe…).

raconter une légende ou un conte : Ex. Edvard Grieg, Peer Gynt (1875).

exploiter une idée philosophique ou des scènes de vie : Ex. Franz Liszt, Les Préludes d'après Les Méditations d'Alphonse de Lamartine (1850)

chercher à décrire un élément de la nature ou de la vie quotidienne : Ex. Modest Moussorgsky Une nuit sur le Mont Chauve (1867) (également présente dans Fantasia) Ex: Bedrich Smetana, La Moldau (ou la Moldava) (1874-1879) qui dépeint le court de la rivière Moldau (en Tchèque Vltava) de sa source jusqu'à son confluent, avec l’Elbe ainsi que les paysages traversés et les scènes se déroulant sur ses rives.

http://fr.vikidia.org/wiki/Po%C3%A8me_symphonique Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique

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Présentation de l’œuvre Peer Gynt (prononcé Günt), est à l’origine un conte poétique et dramatique norvégien. En 1867, Henrik Ibsen le transforme en une pièce théâtrale et demande à Edvard Grieg, compositeur et pianiste norvégien, une composition musicale pour accompagner ce chef-d’œuvre à la fois philosophique et fantastique. C’est ainsi qu’en 1876 à Oslo, Peer Gynt est joué pour la première fois en public. Cette histoire en musique est l'un des piliers des contes pour enfants en Norvège, et a depuis fait le tour du monde. Dans cette œuvre, la musique de Grieg est tout d’abord une musique d’accompagnement à la mise en scène, composée également de parties chantées. Mais une dizaine d’années plus tard, ce compositeur retravaillera huit des vingt-trois morceaux constituant l’œuvre, en les arrangeant et les réorchestrant différemment, pour en faire deux suites pour orchestre symphonique. C’est ainsi que naissent en 1888 l’opus 46, et en 1891 l’opus 55, qui obtiennent tous deux un véritable succès en tant que musique de concert. Seul le thème d’un des morceaux chantés de 1876, intitulé la Chanson de Solveig, sera intégré par les premiers violons dans l’opus 55 en quatrième et dernière partie. Au matin, le morceau ouvrant la Suite numéro 1 (Opus 46), est probablement l'un des plus connus et des plus repris de Grieg. Dans l’antre du Roi de la montagne, jouée lorsque Peer Gynt fuit les trolls, est également un chef-d’œuvre. La pièce fut à l'origine pensée pour être lue plutôt que jouée, ce qui permit à Ibsen de se détacher des limitations de lieu ou de temps imposées par la scène. Il emmène ainsi son héros de la froide Norvège jusqu'au désert marocain et aux pyramides d'Egypte, en passant par des mondes féériques où vivent elfes, trolls, et cochons volants. On peut entendre cette pièce comme un conte philosophique sur l’existence humaine. C’est aussi une formidable épopée directement inspirée des contes et légendes scandinaves. Les contes populaires norvégiens sont des récits libres, purs produits de l'imagination, transmis dans l’oralité, à travers des générations de conteurs depuis des temps immémoriaux. Ils dépeignent les relations humaines dans un style flattant le goût du merveilleux et riche de symboles. Comme toute bonne littérature, ils puisent aux sources de la vie quotidienne, mais se tiennent toujours en deçà de la réalité ou de ce que le commun des mortels considère comme véridique et raisonnable. Ils franchissent souvent les limites du surnaturel et du prodigieux.

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Résumé Peer Gynt vit avec sa mère Aase dans leur pauvre maison. Son père décédé ne leur a pas laissé de quoi vivre. Aase adore son fils mais se rend compte qu'il n'est qu'un affabulateur et un bon à rien. Lorsqu'elle lui apprend qu'Ingrid, une jeune fille de bonne famille qu'il aurait pu épouser, se marie ce jour-là, il décide de se rendre à la noce, et sur un coup de tête, enlève la mariée avec laquelle il s'enfuit dans les bois. Il se lasse très vite d'elle, et la renvoie à sa famille. À la recherche d'aventure et d'amour, Peer Gynt en fuite de son village natal rencontre la dame en vert, une des filles du vieux roi de Dovre, qui, séduite par ce vagabond, l'entraîne dans le monde des trolls et des démons. Ils rendent ainsi visite au légendaire roi des montagnes de Dovre, dont les autres filles sont des gnomes. Alors que Peer s'apprête à épouser la dame en vert, le roi se propose de lui mutiler les yeux pour qu'ils voient comme ceux d'un troll. Peer refuse et, comprenant le danger qui le menace, s'enfuit à nouveau. Il se réfugie auprès de la douce Solveig, rencontrée avant les noces d’Ingrid, qui accepte de s'installer avec lui. Le bonheur de Peer est gâché lorsque la dame en vert le retrouve et lui annonce qu'elle est l'enfant qu'elle a eu de lui rôderont sans cesse autour de sa cabane. Il s'enfuit. Commence alors une errance faite d'aventures. Il fait fortune comme armateur et trafiquant d'esclaves dans un Maroc légendaire, perd presque tous ses biens dans un naufrage, est adopté par une tribu de bédouins du désert en tant que prophète, se fait voler par Anitra, la jeune fille à laquelle il s'était attaché. Devenu vieux, il revient enfin en Norvège où le diable lui apprend que son heure est venue. Peer court dans la forêt pour échapper à son sort, et retrouve sa cabane, où Solveig est restée à l'attendre fidèlement, sans douter un seul jour qu'il reviendrait…

http://fr.wikipedia.org/wiki/Peer_Gynt#Utilisation_de_la_musique_de_Peer_Gynt_dans_d.27autres_domaines http://www.ecoles.cfwb.be/argattidegamond/cartable%20musical/Grieg/Grieg%20Peer.html

http://unmomentpourlire.blogspot.fr/2011/02/peer-gynt-dhenrik-ibsen.html Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique

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Les créateurs de Peer Gynt La rencontre de deux grands artistes A la fin de 1874, Grieg trouve dans sa boîte aux lettres un message d’Ibsen. Ce dernier lui écrit de Dresde pour lui demander s’il serait intéressé par la composition de la musique de scène de Peer Gynt. Grieg est très flatté par cette proposition qui est une marque de reconnaissance de la part du grand homme de théâtre, au sommet de sa gloire. Il accepte. La musique et la pièce de théâtre sont aujourd’hui universellement reconnues comme des chefs-d’œuvre. Edvard Grieg (1843-1907)

Qui est Edvard Grieg ? Edvard Grieg est un compositeur Norvégien, né en 1843 à Bergen. Le style de celui que l’on surnomme le "Chopin du Nord" se caractérise par un mélange de lyrisme et de nationalisme. Ses œuvres pour piano représentent plus du tiers de ses compositions. Grieg est avant tout réputé pour ses œuvres courtes où il s'est avéré plus à l'aise : nombreuses mélodies et petites pièces pour piano. Ce sont les pièces lyriques qui ont le mieux contribué à le faire connaître mais son Concerto pour piano en la mineur composé en 1869 est également très réputé. Comment a-t-il appris la musique ? C’est sa mère qui lui a enseigné le piano quand il était enfant. A 15 ans, (en 1858)

ses parents l’ont envoyé étudier la musique au conservatoire de Leipzig, auprès des plus grands maîtres. Ses débuts en tant que compositeur Dès l’âge de 18 ans, il compose Quatre pièces (op1) pour piano, inspiré de Schumann et Mendelssohn. Deux ans plus tard, muni d'une solide formation d'instrumentiste et compositeur, Edvard Grieg part à Copenhague pour bénéficier des conseils de deux autres musiciens scandinaves renommés : Niels W. Gade, Johann Peter Emil Hartmann et également Richard Nordraak qui lui fait découvrir la richesse de la musique norvégienne. Durant son séjour à Copenhague il rencontre sa cousine Nina Hagerup, chanteuse, qu'il épousera par la suite (en 1867) et qui sera son inspiratrice et l’interprète de beaucoup de ses œuvres. « Ses chants, tels ceux d'un oiseau, nous apportent au cœur de l'hiver la tiède caresse du printemps ». Celle-ci l'influencera ensuite fortement : en 1863, les Six tableaux poétiques montrent déjà l'élargissement de son art au folklore. Qu’a-t-il fait ensuite ? A partir de 1867 Edvard Grieg, rentré en Norvège à Christiana (Oslo), fonde l'Académie Norvégienne de musique. Il se consacre essentiellement à ses activités de chef d'orchestre, chef de chœur, pianiste et pédagogue, tout en se consacrant à la composition pendant ses vacances. Il rencontre de nombreux autres compositeurs (Liszt, Tchaïkovski, Brahms, ou encore Wagner) qui contribuent à renouveler son inspiration. En 1870, il débute une collaboration féconde avec l'auteur Bjørnstjerne Bjørnson qui écrit pour lui plusieurs livrets. A la même époque, il collabore également avec Henrik Ibsen pour lequel il compose en 1876 la musique de sa pièce Peer Gynt. De 1876 à 1885, il traverse une période de crises tant personnelles qu'artistiques. Le rythme de son écriture se ralentit mais il en sort des œuvres très émouvantes telle la Ballade en sol mineur. Edvard Grieg poursuivit de longues tournées en Europe où il put confirmer ses talents de compositeurs. Il décède le 4 septembre 1907.

http://www.symphozik.info/edvard+grieg,154.html http://www.pianobleu.com/grieg.html

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Henrik Ibsen (1828-1906)

Qui est Henrik Ibsen ? Henrik Ibsen est un dramaturge norvégien né en 1828 à Skien. Quelles études a-t-il fait ? A 15 ans il quitte le domicile familial pour s'installer à Grimstad, où il travaille comme préparateur en pharmacie tout en poursuivant ses études pour devenir médecin. Orientation qu'il abandonne ensuite. Il passe le bac en 1850 à l’âge de 22 ans, et entre à l’université. Ses premières œuvres La même année, il publie sa première pièce Catilina, sous le pseudonyme de

Brynjolf Bjarme, puis une seconde pièce en un acte, Le Tertre des guerriers, qui est créée par le Christiania Theater. Le 26 septembre 1850 est donc jouée pour la première fois une pièce d'Henrik Ibsen (toujours sous le pseudonyme de Brunjolf Bjarme), devant un public de 557 spectateurs. L'accueil est mitigé. Il faut attendre longtemps encore pour qu'Ibsen connaisse le succès. Pas à pas vers le succès De 1852 à 1862, il est tout d’abord metteur en scène à Bergen, puis devient en 1857, directeur artistique du Christiania Theater, grâce à Ole Bull, violoniste et fondateur de cet établissement. Par la suite, il réalise un voyage d’études dans le Gudbrandsdal et l’Ouest de la Norvège pour récolter des éléments de légendes populaires nordiques. En 1864, il obtient une bourse dérisoire et quitte la Norvège pour Rome. Il ne reviendra dans son pays d'origine que vingt-sept ans plus tard. Il voyage alors à travers l'Europe, passant par l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie. Deux ans plus tard, il publie Brand, une pièce destinée à la lecture qui connaîtra un succès spectaculaire. Le gouvernement, qui jusque-là s'était contenté de répondre à ses nombreuses demandes de bourse par l'envoi de sommes minimes, lui accorde désormais une subvention annuelle. Il fait publier l'année suivante Peer Gynt qui sera particulièrement acclamé en Norvège. Dans les années qui suivent, sa renommée devient telle que ses pièces sont montées presque simultanément dans les capitales d'Europe. Entre 1882 et 1888, il publie quatre pièces qui font sa renommée :Un ennemi du peuple, satire des idéaux petit-bourgeois ; Le Canard Sauvage, Rosmersholm, souvent considéré comme son chef-d'œuvre, et La Dame de la mer, où le folklore populaire est mis au service d'une analyse psychologique des personnages. En 1900, il est victime d'une attaque cérébrale, qui le laisse dans l'incapacité d'écrire jusqu'à son décès le 23 mai 1906.

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Grieg au piano, Ibsen l’écoute, au 1er plan à droite, carte postale de 1905 Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique

Le célèbre peintre norvégien, Edvard Munch, a été associé à Peer Gynt. Il a créé l’affiche et les décors de la pièce pour sa création au Théâtre de l’Œuvre à Paris, en 1896.

Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique

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Clés d’écoute Edvard Grieg tira deux suites orchestrales, opus 46 et 55, extraites de Peer Gynt ; elles portèrent la réputation de Grieg à la consécration, faisant du compositeur norvégien, un artiste de renommée internationale. Chaque suite comporte 4 mouvements. La composition de l’orchestre est la suivante :

Instrumentation des suites de Peer Gynt

Bois

1 piccolo, 2 flûtes, l'une jouant le deuxième piccolo, 2 hautbois, 2 clarinettes en la et en si bémol, 2 bassons

Cuivres

4 cors, 2 trompettes en mi et en fa, 2 trombones,

1 trombone basse, 1 tuba

Percussions

2 timbales, triangle, tambourin, caisse claire, cymbales, grosse caisse

Cordes

premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses, 1 harpe

http://fr.wikipedia.org/wiki/Peer_Gynt_%28suites_orchestrales%29

Suite n°1, op.46 1er mouvement : Au matin (cliquez sur le titre pour l’écouter sur YouTube) Peer Gynt, Acte IV scène 4 : « Oh ! La radieuse matinée ! Le scarabée roule ses œufs et le colimaçon montre ses cornes. Le matin arrive chargé d’espoirs dorés. De quelle merveilleuse puissance la nature n’a-t-elle pas doté les rayons du jour levant ! On se sent, tout à coup, si sûr de soi. Le courage vous vient ; on affronterait un taureau furieux. Autour de moi, quel silence ! »

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Thomas Fearnley, peintre norvégien Lever de soleil, 1835 Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique

Ce mouvement évoque la fraîcheur et le calme de l’aurore. Les premiers rayons de soleil sont délicatement imagés d’abord par la flûte, puis par le hautbois, qui détiennent le thème principal. Les cordes viennent accompagner ce thème, dessinant l’atmosphère du matin. Progressivement le soleil continue son ascension, représenté par le crescendo des instruments et l’unisson des cordes sur le thème. Ce contraste entre le début très piano et cette arrivée des cordes vers un forte image l’éblouissement et la beauté du soleil. 2ème mouvement : La mort d’Ase

Ase, la mère de Peer Gynt, est une vieille paysanne veuve et pauvre. Il ne lui reste plus que son fils, qui ne lui joue que des tours. C’est elle qui lui a ouvert les yeux sur la magie du monde, en lui racontant des histoires. Elle meurt dans ses bras… Dans ce mouvement, seules les cordes jouent, avec une sourdine, ce qui rend le son plus sourd et voilé. Le compositeur a indiqué sur la partition : « Andante dolorosa ». Dolorosa, c’est la douleur ; cela nous renvoie à la « Mater Dolorosa », la mère des douleurs, thème cher aux peintres de la renaissance. Il est très calme, sombre et solennel. Le thème est, dès le début, présenté par les violons et est présent tout au long du mouvement avec quelques variations. Ce thème, présenté par mouvement ascendant, s’intensifie pour laisser place à une mélodie descendante, et finir par l’entrelacement des motifs ascendants et descendants, comme un retour au calme et à l’acceptation. A la fin de

perdurent que les cordes graves.

Arthur Rackham – La mort d’Ase

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3ème mouvement : La danse d’Anitra Au cours de ses aventures Peer Gynt se retrouve au Maroc et y devient prophète. Il y rencontre une jeune fille, Anitra. Elle danse pour le séduire. Ce mouvement fonctionne comme une référence explicite à l’Orient et à la vague orientaliste, surtout.

Anitra, Acte IV, scène 5 :

« Il vient, monté sur sa cavale Blanche comme un fleuve de lait.

Baissez votre front dévoilé ! Son œil de flamme est doux comme une étoile ;

Mais nul mortel de put jamais En supporter les rayons enflammés

Par le désert aride, Il vient et tout s’épanouit, Lorsque sa robe d’or reluit

Il tourne bride : Le jour s’éteint, et, dans la nuit,

Le Simoun se lève, torride, Sur le désert aride. De la Kaaba vide

Il ne reste plus rien, Car c’est à nous qu’il vient. »

Il est précisé sur la partition « Tempo di Mazurka ». La Mazurka est une danse de salon originaire de Pologne, très rythmée, au tempo vif et dont les accents se déplacent sur les temps faibles. Ici, le rythme est marqué par les pizzicati des cordes (lorsque les cordes sont pincées avec les doigts). Le thème joué par les violons, très mélodique et enchanteur, dialogue avec ces pizzicati. Vient alors un jeu de question/réponse, et d’imitation entre les cordes. L’alternance entre les mélodies liées et piquées (par les pizzicati) symbolise la danse sensuelle et envoûtante et le jeu de séduction d’Anitra. 4ème mouvement : Dans l’antre du Roi de la montagne Peer arrive dans un monde de trolls, où le Roi de la montagne lui accorde la main de sa fille. Mais en échange, Peer doit devenir un des leurs, avoir une queue de cochon, et… n’avoir qu’un œil ! Sentant le danger qui le menace, Peer veut partir, mais on ne quitte pas le monde des trolls si facilement. Il tente de s’enfuir, mais le Roi lance les trolls à sa poursuite… Le mouvement débute sur une marche qui prend source dans les graves de l’orchestre (contrebasses, violoncelles, bassons). Puis, petit à petit le thème passe à d’autres instruments en accélérant progressivement le rythme : viennent alors les cordes en pizzicato, suivies des bois, pour ensuite amener tout l’orchestre. Le mouvement prend alors beaucoup plus d’ampleur et de pouvoir jusqu’à en devenir menaçant. Déchaîné, il exprime bien la terreur de cette course poursuite entre Peer et les trolls.

Thomas Heath Robinson - Anitra's dance

Arthur Rackham – Peer Gynt devant le Roi Dovre

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Suite n°2, op.55 1er mouvement : La plainte d’Ingrid (L’enlèvement de la mariée)

Acte I scène 1 : Ase à son fils : « Tu aurais pu devenir quelque chose si, du soir au matin tu n’avais pas la tête pleine de mensonges et de sottes inventions. La fille de Hægstad te regardait d’un œil tendre. Tu aurais pu l’obtenir, si tu l’avais voulu sérieusement. […] Ah, Peer, mon enfant, une fille comme cela – très riche – une fille de propriétaire ! Dire que si tu avais voulu, tu serais son heureux époux, au lieu de traîner ici, sale et déguenillé. » Peer Gynt, provoqué par sa mère, se rend au mariage d’Ingrid, il sème la pagaille, Ingrid s’enferme dans le grenier. Le marié veut l’en sortir, elle refuse, il demande l’aide de Peer Gynt qui s’enfuit avec la mariée. Puis il l’abandonne. Elle reste seule, sans mari. Dans ce mouvement, il est précisé sur la partition Andante furioso puis Andante doloroso. La fureur d’Ingrid s’illustre par un début très vif et rythmé, accentué par un coup de cymbale, contrasté par un moment très calme et

flottant, sur une note. Ce passage explosif exprime la colère de la délaissée. Puis vient une mélodie très mélancolique, qui exprime toute la peine d’Ingrid, abandonnée par Peer. Cette peine prend place dans le mouvement, s’installe et perdure, jusqu’à ce que revienne le motif du début, celui de la colère d’Ingrid, finalement réduite au silence. 2ème mouvement : La danse arabe Les percussions installent tout d’abord le rythme, accompagnées des cymbales pour imiter le son des grelots, souvent présents aux chevilles ou aux poignets des danseuses orientales. Puis vient la mélodie orientale, vu par l’Occident. Le thème est dansant, avec un rythme marqué par les percussions, ou encore par les marches des cordes en pizzicati. Le thème est suivi d’un passage plus mélodique, où l’on retrouve le rythme scandinave par les pizzicati des cordes, mais aussi une mélodie charmeuse. 3ème mouvement : Le retour de Peer

Après son long voyage, Peer Gynt affronte la tempête de retour vers la Norvège. Selon Grieg « Le rôle de cette pièce est de caractériser une nuit orageuse sur la mer. Chaque crescendo et chaque diminuendo doit être fortement souligné et le tempo doit être agité. »

Arthur Racham – Peer et les invités du mariage

Johan Christian Dahl, le matin après une nuit de tempête, 1819

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Les premiers accords rappellent les éclairs et la foudre transperçant le ciel. L’impression de vagues, d’une mer déchaînée est rendue par les crescendo et diminuendo. Un motif descendant est répété en imitation, plusieurs fois. Celui-ci accentue l’agitation des vagues, accompagné des mouvements circulaires de la tornade. Puis la tempête est passée, le mouvement se calme. Il se termine par un accord « lumineux », joué dans les aigus, qui représente l’apparition des premiers rayons de soleil. Cette fin est également utilisée comme introduction à la chanson de Solveig.

http://www.orchestredeparis.com/images/stories/pdfpedagogiques/Peergynt-Grieg.pdf 4ème mouvement : La chanson de Solveig Solveig a attendu toute sa vie Peer Gynt, dans la cabane au fond des bois, sereine, certaine de le retrouver un jour et de pouvoir le bercer dans ses bras. « L'hiver peut s'enfuir, le printemps bien aimé Peut s'écouler. Les feuilles d'automne et les fruits de l'été, Tout peut passer. Mais tu me reviendras, ô mon doux fiancé, Pour ne plus me quitter. Je t'ai donné mon cœur, il attend résigné, Il ne saurait changer. Que Dieu daigne encore dans sa grande bonté, Te protéger, Au pays lointain qui te tient exilé, Loin du foyer. Moi je t'attends ici, cher et doux fiancé, Jusqu'à mon jour dernier. Je t'ai gardé mon cœur, plein de fidélité, Il ne saurait changer. » http://www.algerie-dz.com/forums/archive/index.php/t-166698.html

Ce dernier mouvement débute par une introduction identique au final du précédent. Après cette introduction vient un accompagnement calme, qui rappelle le rythme d’un chant, puis un premier thème très mélodique et mélancolique. Arrive ensuite un deuxième thème plus rythmé mais plus bref ; on revient ensuite sur le premier thème. Cette structure alterne un premier et un second thème, ce qui rappelle la forme d’un chant, avec l’alternance entre couplet et refrain.

Arthur Rackham – Peer et Solveig au mariage

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Quelques mots à propos des trolls Il existe un personnage de conte, que tout le monde connaît bien, sans pour autant savoir d’où il vient vraiment. Il s’agit du Troll. Ce monstre, petit ou grand, généralement le nez crochu, avec quatre doigts et quatre orteils, est originaire de la Norvège.

Trolls rouges, John Bauer 1917 Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique

Ce pays, aux forêts sombres, aux hautes montagnes aux sommets enneigés, et couvert de neige et de glace pendant six mois de l’année, renferme une légende fantastique sur les Trolls. Il y a très longtemps, il y avait un énorme glacier qui recouvrait tout le pays pendant plusieurs millénaires. Petit à petit le climat se réchauffa et le glacier remonta peu à peu vers le nord. Les hommes du sud de ce glacier trouvèrent ce pays magnifique et se sont considérés comme étant les premiers habitants. Ils s'établirent dans ce pays qu'ils appelèrent "Norvège". Eux-mêmes étant appelés les "nordmenn" (les hommes du nord). Cependant, il ne leur a pas fallu beaucoup de temps pour se rendre compte qu'il existait des créatures qui se cachaient dans les forêts... Quelles étaient donc ces étranges créatures ? Nul ne le savait mais les hommes pensaient qu'elles avaient des pouvoirs surnaturels et ils décidèrent de les appeler : Trolls. Les Trolls sortaient de leur cachette seulement au coucher du soleil et disparaissaient avant que le soleil ne se lève. L'exposition au soleil pouvait leur être néfaste, en effet, ils pouvaient se transformer en pierre voir même éclater ! De temps en temps, certains d'entre eux oubliaient de se cacher du soleil et on peut voir aujourd'hui à divers endroits, des formations rocheuses qui ressemblent étrangement à des trolls... Les Trolls étaient visibles pendant les nuits de clair de lune ou pendant les nuits de tempête. Ce qui provoquait une grande frayeur chez ceux qui se trouvaient sur leur chemin ! Certains récits parlent de trolls à deux, voire trois têtes, certains ne possèderaient qu'un seul œil, d'autres auraient la tête et le nez entièrement recouverts d'arbustes et de végétation en forme de mousse.

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Photographie de Patricia Guérin, Statue d'un Troll sur les hauteurs de Bergen Bien que leur apparence soit effrayante, le Troll a aussi la réputation d'avoir bon caractère et d'être naïf. La majorité des Trolls vit durant des siècles. Cependant, à cause du caractère très timide des Trolls, leur origine et leur mode de vie restent un mystère encore aujourd'hui. Leur faculté de changer de forme est l'une des nombreuses aptitudes surnaturelles des Trolls. Il est également déconseillé de mettre un Troll en colère car sa colère peut être sans limite ! Il est par conséquent très important de ne pas s'en faire un ennemi.

Troll, John Bauer

http://www.norvege-fr.com/norvege_traditions.php?id_tradition=5

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Biographie des artistes Julien Masmondet

Né à Paris en 1977, Julien Masmondet a étudié la composition et la direction d’orchestre à l’Ecole Normale de Musique de Paris - Alfred Cortot où il a obtenu en 2002 le diplôme supérieur de direction d’orchestre dans la classe de Dominique Rouits. Il se perfectionne ensuite auprès de Yoel Levi en Israël et à la Royal Academy of Music avec Benjamin Zander lors des London Master Classes. Alors qu’il termine cette saison son cycle de trois ans comme assistant de Paavo Järvi à l’Orchestre de Paris, qu’il a régulièrement eu l’occasion de diriger à la Salle Pleyel ou en tournée, Julien Masmondet a de nombreux projets pour les saisons à venir. Il est invité à diriger des orchestres comme l’Orchestre National

du Capitole de Toulouse, l’Orchestre National de Bordeaux-Aquitaine, l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre de l’Opéra de Rouen, l’Orchestre de l’Opéra de Toulon, l’Orchestre National de Montpellier. Il est également engagé par l’Opéra de Montpellier pour une production de la Clémence de Titus de Mozart dès 2015.

Julien Masmondet a par ailleurs dirigé l’Orchestre Symphonique National d’Estonie à Talinn, l’Orchestre National de Lyon, l’Orchestre de l’Opéra de Rouen dans des concerts symphoniques et une production lyrique, l’Orchestre de Pau Pays de Béarn, l’orchestre Symphonique de Bienne, l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, l’Orchestre de l’Opéra de Massy dans du répertoire lyrique. Son travail à l’Orchestre de Paris lui a permis de travailler, outre Paavo Järvi, qui est un de ses plus actifs soutiens, auprès de chefs comme Hubert Blomstedt, Christoph von Dohnanyi, Yutaka Sado, David Zinman, Bertrand de Billy et de solistes comme Emmanuel Ax, Nikolai Znajder, Tabea Zimmermann, Valeriy Sokolov, Jorge Luis Prats, Henri Demarquette, ou Vincent Le Texier et Sara Mingardo pour le lyrique. L’Orchestre de Paris lui avait aussi confié la baguette pour le festival Radio Classique à l’Olympia en juin 2012.

Depuis 2005, Julien Masmondet est directeur artistique du Festival Musiques au Pays de Pierre Loti qu’il a fondé en Charente-Maritime. Sa programmation associant musique et littérature et consacrée à la redécouverte d’œuvres et de compositeurs français rarement joués tels que Ropartz, Koechlin, Caplet, Pierné, Hahn et Messager a distingué le festival comme l’un des plus originaux dans le paysage culturel français. Pour mener ce projet artistique, Julien Masmondet collabore avec des comédiens prestigieux comme Marie-Christine Barrault, Dominique Blanc et Didier Sandre et accompagne de nombreux solistes de renom. Les projets d’échanges et d’ouverture à l’international verront la création du Festival à Istanbul en 2014.

Julien accorde une importance particulière au partage et à l’aspect pédagogique de son métier ; c’est ainsi qu’il dirige de nombreux projets pour le jeune public et s’emploie à transmettre la musique au plus grand nombre à travers des concerts en prison, et au bénéfice de publics défavorisés. Depuis 2009, il est également professeur assistant de direction d’orchestre à l’Ecole Normale de Musique de Paris – Alfred Cortot aux côtés de Dominique Rouits.

http://www.solea-management.com/Julien-Masmondet

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Sylvère Santin

Né en 1986, Sylvère Santin entre au conservatoire de musique d’Avignon à l’âge de 6 ans. Il y suit un cursus complet en trombone auprès d’André Canard, de contrebasse avec Frédéric Béthune, et de chant lyrique avec Pierre Guiral. Il y obtient son DEM de conservatoire en Formation Musicale. C’est par le biais de la musique qu’il accède à la scène et y prend goût en suivant les cours d’art lyrique de Valérie Marestin où il participe à divers projets d’opéras et d’opérettes à l’Opéra Théâtre d’Avignon (Didon et Enée, Les mousquetaires au Couvent…) Il se dirige alors vers le théâtre et intègre une formation préprofessionnelle aux métiers du théâtre à l’Université de Provence de 2006 à 2009. Il y obtient un DEUST Théâtre. En parallèle il continue ses études de chant au conservatoire de musique d’Aix-en-Provence en suivant les cours de Laure Florentin. Il intègre la formation de « La Compagnie d’Entrainement » dirigée par Alain Simon et travaille avec Jean-Pierre Ryngaert, Jean-Marie Broucaret, la compagnie

de danse Preljocaj ou encore Rodrigo Garcia, et participe à divers projets mêlant musique et théâtre entre Aix-en-Provence et Marseille. De 2009 à 2012, il intègre la classe professionnelle de l’École Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier, dirigée par Ariel Garcia Valdès. Il travaille avec différents metteurs en scène et comédiens, tel que Yves Ferri, Christine Gagnieux, Lukas Hemleb, Claude Degliame, Bruno Geslin, Olivier Werner, Gilbert Rouvière, Marion Guererro, Robyn Orlin, Cyril Teste, Evelyne Didi, André Wilms … En janvier 2011, il joue pour Georges Lavaudant dans « État Civil », une création autour de l’œuvre d’Antonio Lobo Antunes à la MC93 de Bobigny. En juin 2012 il joue pour Richard Mitou dans Les Numéros – Cabaret une création autour des textes d’Hanokh Levin au Printemps des Comédiens à Montpellier et au Festival de Figeac. Dans la saison 2012-2013 il joue pour Véronique Bellegarde sur un texte de Grégoire Solotareff Isabelle et la Bête mis en musique par Sansévérino. A partir de novembre 2013, il jouera dans Tambours dans la nuit de Brecht mis en scène par Dag Janneret et créé à Sortie Ouest à Béziers.

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L’Orchestre National Montpellier Languedoc-Roussillon

En trente ans de carrière, l’Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon a connu un essor spectaculaire, qui en fait aujourd’hui l’une des formations les plus dynamiques du paysage musical français. Contrairement à la plupart des orchestres de région créés sous le ministère d’André Malraux par Marcel Landowski, l’Orchestre de Montpellier n’est pas né d’une structure préexistante. Lorsqu’en 1979, Georges Frêche, maire de Montpellier, fonde l’orchestre, il s’agit de relever un défi : initier le mouvement nouveau d’une véritable politique artistique et musicale à Montpellier. La création de l’Orchestre a représenté un formidable espoir de renaissance. Très vite, le tout nouveau Conseil Régional et le Conseil Général de l’Hérault ont pris conscience de sa nécessaire existence. Sous l’impulsion de son fondateur, l’Orchestre s’est développé et a adapté son répertoire à ses effectifs croissants : entre les trente musiciens de la formation initiale et ses quatre-vingt-quatorze musiciens aujourd’hui, l’orchestre a pu progressivement assumer avec bonheur l’ensemble du répertoire symphonique du XVIIIe siècle à l’époque contemporaine.

Ce développement força l’admiration et grâce à la reconnaissance de l’Etat en 1985, il devient Orchestre de Région. C’est en 1990 que René Koering, alors directeur du Festival de Radio France et Montpellier, prend la direction générale de l’Orchestre Philharmonique de Montpellier. Se développe alors à Montpellier une structure originale et particulièrement dynamique : René Koering, responsable de la programmation artistique et de la gestion de la formation, dote parallèlement l’orchestre d’un directeur musical. Les apparitions de l’orchestre vont connaître dès lors un retentissement nouveau, et asseoir sa réputation à l’échelle régionale, nationale, et aujourd’hui internationale.

En 1989, l’orchestre Philharmonique de Montpellier s’installe au Corum inauguré en novembre. Il y trouve l’année suivante une salle de répétition, la salle Beracasa ; un lieu de concert prestigieux, l’Opéra Berlioz ; et une salle parfaitement adaptée à la musique de chambre, la salle Pasteur. Une installation remarquable que bien des orchestres peuvent envier à Montpellier.

Attentif à ne jamais négliger les grandes œuvres du répertoire, l’Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon mène toutefois une véritable politique de création et de sensibilisation à la musique du XXe siècle. Des compositeurs tels que Maderna, Adams, Cage, Pärt, Penderecki, Korngold, Henze, Ligeti, Dusapin ou Xenakis font partie désormais de la vie musicale montpelliéraine. Par ailleurs, depuis 2000, l’Orchestre accueille des compositeurs contemporains en résidence : Jean-Louis Agobet (2000-2001), Jean-Jacques Di

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Tucci (2002), Marco Antonio Pérez-Ramirez (2002- 2006), Richard Dubugnon (2006-2008), Philippe Schoeller en 2008.

Le prestige de l’Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon, qui en fait aujourd’hui est l’un des meilleurs de l’hexagone, se laisse mesurer aux grands noms qu’il ne cesse de rencontrer. L’Orchestre depuis quelques années développe une carrière internationale, invité au cours des saisons musicales de Milan, Barcelone, Athènes, Beyrouth, Budapest, Bratislava ou Prague. Outre sa participation active au Festival de Radio France et Montpellier, l’Orchestre se produit dans de nombreux festivals français. Régulièrement invité sur les grandes scènes parisiennes, il s’est produit à la salle Pleyel, en septembre 2008, dans une version concert d’Aida, sous la baguette d’Alain Altinoglu. Il donne 3 représentations de Die Zauberflöte en octobre 2009, sur la scène du Châtelet, et en 2011 Aida au Stade de France.

Depuis 1999, l’Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon a soin de graver son histoire, grâce à une discographie proposant plus d’une quarantaine d’enregistrements publics, lors de la saison ou à l’occasion du Festival de Radio France et Montpellier. Ainsi, il a pu créer sa propre ligne de disques en coproduction avec Actes Sud, et travailler en partenariat avec les Editions Naïve. Depuis 2002, l’Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon est sous contrat avec Universal Music France, et développe sous le label Accor, trois collections : Opéra, Symphonique, Musique de chambre. Consacrés à des œuvres à découvrir ou redécouvrir, ces enregistrements sont souvent devenus des disques de référence. L’Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon entretient une collaboration étroite avec Deutsche Grammophon.

En janvier 2012, dirigé par Riccardo Muti, il a soulevé l’enthousiasme du public montpelliérain avec le Requiem de Verdi.