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Clint Eastwood Vous lisez un « article de qualité ». Pour les articles homonymes, voir Eastwood. Clint Eastwood Clint Eastwood au Festival international du film de To- ronto en 2010. Clint Eastwood (prononcé /klɪnt istwʊd/) est un acteur, réalisateur, compositeur et producteur de ciné- ma américain, né le 31 mai 1930 à San Francisco (Californie). Autodidacte, il entre grâce à des amis au studio Universal où il interprète d’abord de petits rôles dans des séries B, puis l’un des rôles phares d'une longue série, Rawhide. Il se fait alors remarquer par Sergio Leone qui l’embauche pour la Trilogie du dollar (Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus et Le Bon, la Brute et le Truand). Devenu célèbre, il interprète de nombreux rôles, d’abord pour Universal, puis pour Warner Bros., notam- ment ceux de L'Inspecteur Harry. En 1968, il devient pro- ducteur avec la création de la société Malpaso et réalise son premier film en 1971, avec Un frisson dans la nuit. Aujourd'hui, avec plus de quatre-vingts films à son ac- tif, parmi lesquels Impitoyable, Sur la route de Madison ou encore Mystic River et plus récemment Million Dol- lar Baby, Gran Torino, Invictus et American Sniper, Clint Eastwood figure parmi les cinéastes les plus reconnus au monde. D'abord connu pour ses rôles d'antihéros volontiers re- dresseur de torts et tragiques, dans des films d'action violents ou des westerns tels que L'Homme des Hautes Plaines ou encore Pale Rider, il a ensuite endossé des rôles plus touchants dans des films empreints d'un certain classicisme, influencés par le cinéma de John Ford et de Howard Hawks. Il est également connu pour ses comédies telles que Doux, dur et dingue et Ça va cogner. Il a ainsi été récompensé à de nombreuses reprises, remportant no- tamment quatre Oscars, cinq Golden Globes, trois Césars et la Palme d'honneur au Festival de Cannes en 2009. 1 Étymologie du nom Selon Le Robert des noms propres [1] , le nom Eastwood, vient du vieil anglais qui signifie « bois (wudu) de l'Est (ēast) » ou du vieux scandinave °veit « prairie ». 2 Biographie 2.1 Origines Hôpital Saint Francis où naît Clint Eastwood Clint Eastwood a toujours été mystérieux sur ses origines, sa vie privée et son passé. Eastwood est sélectif car il veut être celui qui sait sans divulguer. Lors d'interviews, il dé- voile seulement la partie de son arbre généalogique qui met en valeur son image [N 1] , [L1 1] . Pourtant, les origines d'Eastwood suivent de près l'histoire américaine. Ses an- cêtres arrivent en Amérique du Nord au milieu du XVII e siècle. Ils font partie des premiers colons à se lancer dans la conquête de l'Ouest. Sa famille se partage donc entre des membres installés à New York, dans l'Ohio, dans le Michigan, en Virginie, dans l'Illinois, en Louisiane, au Kansas, dans le Colorado, le Nevada, en Californie et enfin en Alaska [L1 2] . Bien avant que Clint Eastwood naisse, sa famille est marquée par le monde du spectacle. Le premier Eastwood né en Amérique est Lewis East- wood. Ses parents sont venus d'Angleterre ; ils sont tou- tefois d'origine irlandaise [L2 1] , [2] . Bien qu'il ait déclaré à la presse être « le premier de la famille à avoir réus- si » [L1 3] , Clint Eastwood est bien loin de la vérité : à la fin du XVIII e siècle, Lewis Eastwood est devenu un entrepre- neur renommé, classé cent troisième parmi les mille deux cents commissionnaires de la ville de New York [L1 3] . L'un des petits-fils de Lewis, Asa Bedesco Eastwood, l'arrière-grand-père de Clint, quitte la ville pour devenir mineur. C'est à cause de lui que le réalisateur a souvent montré, à travers ses films, une tendresse particulière à l'égard des mineurs, comme dans La Kermesse de l'Ouest (1969), L'Homme des Hautes Plaines (1973) ou encore dans Pale Rider, le cavalier solitaire (1985) [L1 4] . Habitué du commerce, Burr, l'un des fils d'Asa Bedesco, quitte sa famille pour travailler comme magasinier, emploi dans le- quel il monte rapidement l'échelle sociale [L1 5] . Il épouse Jessie Anderson, une immigrante d'Écosse [L1 5] , qui lui donne deux fils, dont Clinton. Clinton se marie en 1927 avec Margaret Ruth Runner, une femme de la haute 1

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Page 1: Clint Eastwood

Clint Eastwood

Vous lisez un « article de qualité ».Pour les articles homonymes, voir Eastwood.

Clint Eastwood

Clint Eastwood au Festival international du film de To-ronto en 2010.Clint Eastwood (prononcé /klɪnt istwʊd/) est unacteur, réalisateur, compositeur et producteur de ciné-ma américain, né le 31 mai 1930 à San Francisco(Californie).Autodidacte, il entre grâce à des amis au studio Universaloù il interprète d’abord de petits rôles dans des séries B,puis l’un des rôles phares d'une longue série, Rawhide. Ilse fait alors remarquer par Sergio Leone qui l’embauchepour la Trilogie du dollar (Pour une poignée de dollars,Et pour quelques dollars de plus et Le Bon, la Brute et leTruand). Devenu célèbre, il interprète de nombreux rôles,d’abord pour Universal, puis pour Warner Bros., notam-ment ceux de L'Inspecteur Harry. En 1968, il devient pro-ducteur avec la création de la société Malpaso et réaliseson premier film en 1971, avec Un frisson dans la nuit.Aujourd'hui, avec plus de quatre-vingts films à son ac-tif, parmi lesquels Impitoyable, Sur la route de Madisonou encore Mystic River et plus récemment Million Dol-lar Baby, Gran Torino, Invictus et American Sniper, ClintEastwood figure parmi les cinéastes les plus reconnus aumonde.D'abord connu pour ses rôles d'antihéros volontiers re-dresseur de torts et tragiques, dans des films d'actionviolents ou des westerns tels que L'Homme des HautesPlaines ou encore Pale Rider, il a ensuite endossé desrôles plus touchants dans des films empreints d'un certainclassicisme, influencés par le cinéma de John Ford et deHoward Hawks. Il est également connu pour ses comédiestelles que Doux, dur et dingue et Ça va cogner. Il a ainsiété récompensé à de nombreuses reprises, remportant no-tamment quatre Oscars, cinq Golden Globes, trois Césarset la Palme d'honneur au Festival de Cannes en 2009.

1 Étymologie du nom

Selon Le Robert des noms propres[1], le nom Eastwood,vient du vieil anglais qui signifie « bois (wudu) de l'Est(ēast) » ou du vieux scandinave °veit « prairie ».

2 Biographie

2.1 Origines

Hôpital Saint Francis où naît Clint Eastwood

Clint Eastwood a toujours été mystérieux sur ses origines,sa vie privée et son passé. Eastwood est sélectif car il veutêtre celui qui sait sans divulguer. Lors d'interviews, il dé-voile seulement la partie de son arbre généalogique quimet en valeur son image[N 1],[L1 1]. Pourtant, les originesd'Eastwood suivent de près l'histoire américaine. Ses an-cêtres arrivent en Amérique du Nord au milieu du XVIIe

siècle. Ils font partie des premiers colons à se lancer dansla conquête de l'Ouest. Sa famille se partage donc entredes membres installés à New York, dans l'Ohio, dansle Michigan, en Virginie, dans l'Illinois, en Louisiane,au Kansas, dans le Colorado, le Nevada, en Californieet enfin en Alaska[L1 2]. Bien avant que Clint Eastwoodnaisse, sa famille est marquée par le monde du spectacle.Le premier Eastwood né en Amérique est Lewis East-wood. Ses parents sont venus d'Angleterre ; ils sont tou-tefois d'origine irlandaise[L2 1],[2]. Bien qu'il ait déclaréà la presse être « le premier de la famille à avoir réus-si »[L1 3], Clint Eastwood est bien loin de la vérité : à la findu XVIIIe siècle, Lewis Eastwood est devenu un entrepre-neur renommé, classé cent troisième parmi les mille deuxcents commissionnaires de la ville de New York[L1 3].L'un des petits-fils de Lewis, Asa Bedesco Eastwood,l'arrière-grand-père de Clint, quitte la ville pour devenirmineur. C'est à cause de lui que le réalisateur a souventmontré, à travers ses films, une tendresse particulière àl'égard des mineurs, comme dans La Kermesse de l'Ouest(1969), L'Homme des Hautes Plaines (1973) ou encoredans Pale Rider, le cavalier solitaire (1985)[L1 4]. Habituédu commerce, Burr, l'un des fils d'Asa Bedesco, quitte safamille pour travailler comme magasinier, emploi dans le-quel il monte rapidement l'échelle sociale[L1 5]. Il épouseJessie Anderson, une immigrante d'Écosse[L1 5], qui luidonne deux fils, dont Clinton. Clinton se marie en 1927avec Margaret Ruth Runner, une femme de la haute

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2 2 BIOGRAPHIE

société[L2 1]. Ils donnent naissance à un garçon qui leur dé-die plus tard l'Oscar du meilleur film qu'il remporte pourImpitoyable[L1 6],[3],[4] :

« Cette victoire est simplement mer-veilleuse, je la décerne à toutes les personnesauxquelles je pourrais penser. […] Durantcette année de la femme, la plus grande femmesur la planète est ici ce soir — ma mère,Ruth[N 2]. »

Clinton Eastwood Jr. est donc né le 31 mai 1930, àl'hôpital Saint Francis de San Francisco. À cette époque,le nourrisson était déjà célèbre. Sa mère déclare au jour-nal anglais News of the World : « C'était le plus gros bébéde la maternité. Il pesait 5,2 kg. Les infirmières s’amu-saient beaucoup à le montrer aux autres mamans. Ellesl'appelaient « Samson ». Il était tellement grand[L1 7],[5]. »Il fut surnommé Clinton Jr. en hommage à son père, bienque son nom complet soit Clinton Elias Eastwood Jr[6].Toutefois, il fut surnommé par ses parents « Sonny »[N 3].Les liens familiaux sont forts chez les Eastwood, commel'exprime Ruth lors de la naissance de son fils : « Je suistombée amoureuse de lui dès qu'il est né[L4 1] ! ». Et cetamour est largement restitué dans tous les films dans les-quels Clint Jr. est impliqué par la suite[L4 1].

2.2 Enfance

2.2.1 La Grande Dépression

Oakland, où Eastwood aurait passé son enfance

Ses différents attachés de presse ont, durant qua-rante ans, clamé que Clint Eastwood était originaired'Oakland[L1 8], ville ouvrière qui mettrait en valeur laréussite d'Eastwood. Ce dernier a même déclaré dans uneinterview que s’il traitait si souvent les gens de « trous ducul » dans ses films, c'était probablement à cause de sonenfance passée à Oakland[L1 8]. Mais cette informationn'est pas vraiment exacte. Dans la biographie écrite parSchickel publiée en 1996, on découvre qu'Eastwood a, enfait, grandi à Piedmont[L3 1],[L1 8]. Schickel y déclare queles Eastwood ont grandi dans une « modeste maison au

toit couvert de bardeaux », mais il précise que « cette mai-son était [toutefois] située à la limite d'Oakland »[L3 1].L'enfance de Clint Eastwood est marquée par la GrandeDépression et le passage au cinéma sonore. Les journauxlocaux ne traitent guère de la crise. Toutefois le chômagene cesse d'augmenter. Il atteint un taux de 28 % en Ca-lifornie. Si Oakland, d'origine ouvrière, est très touchéepar la Grande Dépression, Piedmont fait figure de ban-lieue chic où la crise n'a pas de réel impact sur la viede tous les jours[L1 8]. Toutefois, les parents du jeuneEastwood quittent la région : Clinton Sr. vient de perdreson emploi de commercial chez East Bay RefrigerationProducts[L1 9],[7].

Spokane, ville dans laquelle Clinton Sr. trouve un travail tempo-raire

Selon les divers témoignages, Clinton Sr. se met en quêtede travail partout où il y en a[L4 2]. Il déclare ainsi àson fils : « dans la vie, on n’a rien pour rien », ce queClint Jr. n’a jamais contesté[L4 2]. C'est d'ailleurs peut-êtrede ce nomadisme que naît la future passion d'Eastwoodpour les westerns[L4 3]. Il n'a ni diplôme universitaire niqualification professionnelle. Les voyant découragés, lefrère de Ruth, la mère de Clint Jr., les dépanne finan-cièrement comme il peut. Il aide par ailleurs ClintonSr. à trouver un emploi dans une usine de réfrigérateursà Spokane[L1 9]. Ce dernier enchaîne avec un travail depompiste sur Sunset Boulevard qu'il obtient grâce à desamis. La famille s’installe alors à Pacific Palisades, un dis-trict de Los Angeles. C'est durant cette période que ClintJr. manque de mourir noyé à l'âge de quatre ans et qu'ilassiste à la naissance de sa sœur, Jeanne. L'enfance deClint Jr. est ainsi marquée par des déménagements in-cessants dus aux changements de travail de son père : ilsvont à Sacramento, à Redding et bien d'autres villes[L1 10].Ces voyages vont durer près de six ans. Cependant, Schi-ckel déclare dans son livre sur Clint Eastwood qu'« il n'yavait jamais ni panique ni désespoir dans ces déména-gements. […] Quand la famille faisait ses paquets, M.Eastwood avait toujours retrouvé un emploi. Et à aucunmoment Clint ne s’est senti délaissé ou abandonné durantcette période[L3 1]. » Au milieu des années 1930, la mèrede Clint Eastwood achète la maison de sa tante à Pied-mont pour une somme dérisoire[L1 10]. En évoquant cette

Page 3: Clint Eastwood

2.2 Enfance 3

période, l'acteur déclare au Village Voice, en 1976, que« c'était une époque merdique ». Il ajoute « on n'était pasitinérants. […] C'était pas Les Raisins de la colère, maisc'était pas le luxe non plus » au Rolling Stone[L1 10].De retour dans sa ville natale, Clint Eastwood rend sou-vent visite à sa grand-mère, Virginia May Runner, jus-qu'en 1937, date à laquelle cette dernière déménage versla région rurale, derrière les faubourgs Est d'Oakland.Malgré son départ, Clint Eastwood ne la perd pas de vuepour autant, il va chez elle de temps en temps. C'est du-rant ces quelques séjours que Clint Eastwood apprend àmonter à cheval. Il y apprend également les valeurs dusacrifice et du devoir :

« Grand-mère a eu plus d'impact sur ceque je suis devenu que n'importe quelle théo-rie de l'éducation. Elle vivait seule et était trèsautonome[L1 11]. »

2.2.2 Premiers pas dans le monde artistique

Il est âgé de dix ans lorsque son père trouve enfin un em-ploi lucratif en tant qu'assureur à la Connecticut MutualLife Insurance Co. Mais la Guerre éclate. Clinton Sr.étant mobilisable, il devient tuyauteur sur des chantiersnavals. Peu de temps après, l'économie prend un nou-vel essor grâce à la Guerre, et les Eastwood en profitent.La famille achète une résidence sur la Hillside Avenue,à quelques pas de l'école de Clint Jr. L'époque de sa viequ'il qualifiait de « merdique[L1 10] » est terminée.

Piedmont, ville natale de Clint Eastwood

Bien qu'appartenant à une famille tournée vers la religion,Clint Jr. n'est inscrit sur aucun registre de baptême et neva jamais à la messe. Ce manque est certainement dû auxdéménagements de son enfance. Lorsque David Frost luidemande si la religion est importante pour lui, Clint East-wood répond : « Je ne souscris à aucune religion officielle.Mais j'ai toujours accordé beaucoup d'importance à cegenre de choses […]. Surtout quand je suis dans la na-ture. Je crois que c'est pour ça que j'ai tourné autant defilms […] dans la nature. […] Je n'ai jamais vraiment ré-fléchi là-dessus à haute voix[L1 12]. »

Clint trouve son premier travail comme caddy sur un ter-rain de golf. Il distribue aussi le journal Oakland Tri-bune, tond des pelouses et emballe les courses des clientsd'une épicerie locale pour se faire de l'argent de poche.En parallèle, sa vie scolaire n'est pas très épanouie :il change près de dix fois d'établissement[L1 13]. Il fré-quente notamment les écoles Glenview, Crocket High-lands et Frank Havens School, toutes à proximité dePiedmont[L1 13]. À la deuxième d'entre elles, Eastwoodsuit un cours de photographie[N 4], ce qui se révèle êtreson premier contact avec le monde artistique. Plus tard, aucollège, Clint Eastwood découvre la comédie. Bien qu'ilsoit introverti, il est choisi parmi tous les élèves de saclasse pour interpréter le rôle principal d'une pièce parson professeur d'anglais, Gertrude Falk. Désastreux audébut, il prend peu à peu confiance en lui et termine lapièce avec plusieurs rires appréciateurs[L1 14].Malgré la présence de sa sœur, Clint joue seul. Il s’in-vente des amis imaginaires et mime des scènes avec sesjouets[L1 15]. Voici ce que Clint Eastwood déclara à ce su-jet au McCall’s en 1987 :

« Comme j'étais presque toujours le petitnouveau, je jouais souvent tout seul, et dansces cas-là votre imagination devient très viteactive. Vous vous inventez plein de petites his-toires dans votre tête…[L1 15] »

Il découvre le jazz grâce à sa mère qui collectionne desdisques. De son côté, son père joue de la guitare et chantedans un groupe improvisé. Clint grandit ainsi en écoutantdes morceaux de jazz et de rhythm and blues. Il com-mence lui-même à jouer de la clarinette, puis du piano.Il finit même par prendre des cours[L1 16]. Cela deviendrapar la suite une de ses passions.

2.2.3 La période « rebelle »

Clint entre à l'école secondaire en 1945. Il est indiffé-rent à l'éducation et doit suivre les cours de rattrapagepour pouvoir passer en deuxième année[L1 17]. Bien éle-vé et socialement avantagé, Clint Eastwood devient deplus en plus un « marginal » qui cherche à se mon-trer rebelle[L1 17]. Le personnage solitaire du collège estdésormais entouré de plusieurs amis. Malgré son phy-sique sportif, Eastwood n’est pas un bon athlète, il nes’investit pas dans les équipes sportives de l'école. Il dé-clare à ce sujet qu'il ne s’est « jamais vraiment impliquédans les sports d'équipe, à cause de tous les déménage-ments »[L1 18]. Ce n'est pas exactement la vraie raisonpuisqu'il ne déménagea plus à partir de 1940. Les seulssports que le futur acteur pratique sont le golf et le tennis.Il n'est pas intéressé par les sports collectifs. C'est pour-tant un travail collectif qu'il effectue en créant la Malpasodes années plus tard, en embauchant de nombreuses per-sonnes qui travailleront à ses côtés.

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4 2 BIOGRAPHIE

L'école technique d'Oakland dans lequel Eastwood termine sesétudes

Après avoir validé sa première année à l'école se-condaire de Piedmont, Clint Eastwood la quitte pourl'école technique. Les raisons de ce départ sont assezfloues. Certains affirment que c'est à cause des cours dethéâtre que dispensait l'école technique que l'acteur chan-gea d'établissement[N 5]. D'autres[L3 1] avancent que c'estl'absence de familles noires ou asiatiques qui poussèrentClint Eastwood à partir et d'autres[N 6] déclarent qu'il aquitté l'école sur la demande de ce dernier[L1 19] — Clintaurait inscrit sur le panneau d'affichage du stade de l'écoledes propos obscènes sur l'une de ses employées[N 7].Il finit son cursus dans cette école technique. Durant cettepériode, il obtient sa première voiture, alors qu'il n'avaitpas l'âge légal pour la conduire. L'acteur avait deux prio-rités dans la vie : les voitures et les filles. Il assouvitsa passion avec ses copains, entre balades en voiture etflirt à l'arrière[L1 20]. On remarque d'ailleurs qu'une foissa société de production créée, il enchaîne les films surces thèmes : Le Canardeur (1974), L'Épreuve de force(1977), Honkytonk Man (1982), Pink Cadillac (1989) ouencore La Relève (1990). À l'école secondaire, plutôt quede suivre des cours de théâtre, Clint assiste à des cours demécanique et d'aéronautique. Il ne pense alors pas à sonavenir, préférant vivre aux côtés de ses amis plutôt quede travailler ses leçons.En 1948, la famille Eastwood doit à nouveau déména-ger, à la suite d'une promotion de Clinton Sr. Il estnommé directeur de l'une des usines de la société, àSeattle. Ses parents laissent derrière eux Clint Jr., quitermine son semestre à l'école hébergé par Harry Pend-leton, l'un de ses camarades. Ainsi, à dix-neuf ans, ilobtient son baccalauréat américain, malgré une scolari-té dissipée[L1 21],[7]. Après ceci, Clint Eastwood demeureencore chez son camarade quelque temps. Entouré de songroupe d'amis, il est persuadé que la vie étudiante n'a au-cun attrait. Il ne voit qu'un côté positif : faire la fête. Danscette optique, il côtoie nombre de discothèques chaquefin de semaine. Un soir, alors qu'il rentre chez lui en voi-ture, accompagné de quelques amis, ils sont contraints

de s’arrêter pour ne pas percuter des chevaux qui tra-versent la route. L'un d'entre eux reconnaît les chevaux :« Stop ! Je sais à qui ces chevaux appartiennent[L1 22]. »Tous descendent alors de la voiture, et ramènent les che-vaux à leur propriétaire qui n'était autre que HowardHawks. Eastwood croisa pour la première fois Hawks,réalisateur et producteur notamment des westerns de JohnWayne. « Ce fut la seule rencontre d'Eastwood avec Ho-ward Hawks, qui était l'un de ses réalisateurs préférés[…]. Il dit considérer Hawks, de même que John Fordet Anthony Mann, comme des hommes qui ont beau-coup influencé son propre travail » écrit Janet Maslin dansun article du New York Times en 1993[L1 23]. Cependant,Clint n'échange aucune parole avec Hawks lors de leurrencontre.

2.3 Le début de l'âge adulte

2.3.1 Les prémices de la collaboration avec Univer-sal

La Seattle University dans laquelle Clint souhaite poursuivre sesétudes

Au début de l'été 1949, Clint Eastwood part rejoindre safamille à Seattle. Malgré son manque de qualifications, ilse fait embaucher dans une usine de Weyerhaeuser Com-pany à Springfield, dans laquelle il reste un an. Il enchaîneensuite plusieurs petits travaux : il fait l'inventaire despièces chez Boeing, conduit un camion pour Color Shake,puis est veilleur de nuit chez Bethlehem Steel[L1 24]. Enparallèle, il suit une formation et obtient de la Croix-Rouge le diplôme de maître-nageur[L1 25]. Il reçoit enmême temps sa convocation au service militaire[L2 2], oùce diplôme se révéla précieux. Il décide alors de pour-suivre des études supérieures de musique à la SeattleUniversity. Les étudiants ne sont pas repris, à cause del'engagement du général Lewis B. Hershey d'envoyer 30000 hommes en quatre-vingt-dix jours en Corée. Clintfait appel auprès du conseil de révision pour obtenir undélai[L1 25], mais on le lui refuse.Clint arrive en 1950[L1 26] à Fort Ord, le centre de ré-ception des appelés, où des milliers de jeunes recrues ar-

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2.3 Le début de l'âge adulte 5

rivent pour renforcer l'armée du général Douglas MacAr-thur, qui souhaite mener une offensive vers le nord dela Corée. Son diplôme de maître-nageur lui vaut de nepas partir en Corée, mais de devenir professeur de na-tation au camp[L1 27],[L2 3]. Il n'est pas envoyé en Coréegrâce à la qualité de ses cours pour laquelle il terminecaporal, et fait même l'objet d'une citation récompensantson mérite[L1 28].En sa qualité d'enseignant militaire, il lui est nécessairede faire preuve de sang-froid et de témoigner d'un espritde commandement qui lui sert par la suite, quand il de-vient réalisateur. Clint Eastwood déclare qu'une équipede tournage, « C'est comme un peloton. Je guide le pe-loton vers l'endroit où il doit aller[L1 29]. » Fort Ord res-semble à une vraie ville : outre la caserne, on y trouve uncentre de sport, une cantine, un hôpital, des magasins, desthéâtres et des cinémas. Universal Pictures semble avoirentretenu une grande relation avec Fort Ord[L1 29]. Lesnouveaux films y sont souvent montrés avant leur sortienationale ; leur projection bénéficie même de la présencedes acteurs et réalisateurs. Clint passe ainsi ses deux an-nées de service, sans toutefois réellement entrer en rela-tion avec une quelconque célébrité du monde du cinéma ;il réussit pourtant à s’ouvrir les portes des studios Univer-sal.

Fort Ord durant un entraînement

En 1952, Clint Eastwood peut voter pour la premièrefois. À l'instar de toute sa famille, il s’oriente vers leParti républicain et vote pour Dwight David Eisenho-wer[L1 30],[L1 31]. Il est entré en contact avec Universal In-ternational durant son service militaire, mais la manièredont cela s’est déroulé est assez floue. Plusieurs théoriesont été proposées, et personne ne peut dire laquelle estla bonne. La première d'entre elles a été publiée dansun communiqué de presse publicitaire du groupe, le 18février 1955 : on y apprend que Clint a été découvertpar un individu en visite au Fort Ord qui a remarqué sonphysique avantageux[L1 32]. « Clint Eastwood a été décou-vert par le réalisateur Arthur Lubin durant le tournage deFrancis chez les wacs à Fort Ord[L1 32],[N 8],[7]. » Le com-muniqué de CBS lors de la sortie de Rawhide est pluscomplet à ce sujet : « une équipe de tournage Univer-

sal International était en train de travailler à Fort Ord, enCalifornie. Un audacieux assistant-réalisateur remarquale beau jeune homme de 1,95 mètre alors qu'il s’apprêtaità faire la queue pour la cantine. Il lui dit : « quand tu aurasfini, passe faire un tour sur le plateau. Je voudrais que turencontres notre réalisateur ». Clint s’exécuta et le réali-sateur fut tellement impressionné par son physique […]qu'il lui demanda de le rappeler à Universal dès qu'il au-rait terminé son service[L1 32],[N 8]. La deuxième théorieau sujet de cette rencontre est légèrement différente. Pu-bliée par Schickel dans son livre, elle met en avant ChuckHill, une recrue de Fort Ord, qui encourage Clint à serendre à Los Angeles. Mais Clint ne fait rien. Les deuxhommes restent en contact, et Hill obtient un jour unposte à Universal où il fait entrer en cachette son ami.Il le présente à un caméraman, Irving Glassberg, qui voiten lui la future vedette[L3 1],[L1 33]. La troisième théorieest avancée par Earl Leaf. Ce dernier affirme que Clintrestait durant des heures assis sur un tabouret en espé-rant se faire remarquer, à l'image de Lana Turner, décou-verte sur un tabouret du bistro Schwab’s. Et, un jour sesespoirs se réalisent lorsqu'il rencontre une jeune standar-diste qui le fait entrer à Universal[L1 34]. Il semble que lapremière théorie, bien que déformée, se rapproche le plusde la réalité[L1 34].

2.3.2 La chance de Clint

Plus tard, Clint Eastwood quitte Seattle, où il a mis en-ceinte une fille dont les parents fréquentaient les siens.Scandalisés, ils fournissent à Clint la somme nécessairepour payer l'avortement de la jeune fille, malgré le faitqu'il propose de l'épouser[L1 35]. Il promet alors à ses pa-rents de devenir plus sérieux. Plus tard, il explique à sesamis que cet épisode fut « dévastateur » pour lui, quecette fille reste son seul « véritable amour ». Il décidedonc de partir pour Los Angeles où il reprend ses étudesau Los Angeles City College et se met à fréquenter unefille qu'il avait rencontrée et fréquentée durant son ser-vice à Ord[L1 36] : Margaret Neville Johnson, surnommée« Maggie »[L2 4]. Elle y travaillait comme secrétaire pourl'Industria Americana[L1 37],[L2 5],[8],[9]. Un an plus tard,le couple annonce ses fiançailles. Et, lors de Noël 1953, àSouth Pasadena, les deux amoureux se marient[L1 35].Le Los Angeles City College est considéré comme lemeilleur établissement de la ville pour apprendre la co-médie, il a notamment formé Kim Novak, Robert Vaughnou encore James Coburn[L1 38]. D'ailleurs, beaucoup destudios y envoient leurs acteurs sous contrat, pour qu'ilspoursuivent leur formation. Malgré cette réputation, ClintEastwood ne va pas dans cette université pour suivredes cours d'art dramatique, mais pour y suivre une for-mation commerciale[L1 38]. Il étudie ainsi de septembre1953 à février 1954. Mais au printemps, Eastwood dé-cide d'abandonner ses études : en avril, grâce à des per-sonnes rencontrées durant son service militaire, il est em-bauché chez Universal, où il signe un contrat de courte

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6 2 BIOGRAPHIE

durée[L1 38]. Malgré la récession qui sévit aux États-Unis,Universal semble s’en sortir en produisant de nombreuxfilms à petit budget. Clint Eastwood est donc embauchécomme « inconnu pas cher »[L1 39], avec un salaire de 75$ par semaine[7]. Mais à cette époque rien n'est encoregagné, Clint n'ayant jamais appris à jouer la comédie.En 1950, cependant, Sophie Rosenstein crée la UniversalTalent School où l'on apprend la comédie. Chaque année,plus de soixante personnes s’y présentent, dix seulementgagnent le droit de passer une audition et deux ou troissont retenues pour faire un essai filmé. Le premier critèrede sélection, à l'époque, est le physique. En rencontrantClint, Arthur Lubin a déclaré qu'« il était tellement grand,mince et beau »[L1 40]. Il lui propose immédiatement defaire un essai filmé, mais Eastwood, n'ayant aucune expé-rience du métier d'acteur, ne sait pas où se positionner nice qu'il doit faire[L1 41]. Malgré cet essai décevant, Lubinlui affirme qu'« il faut persévérer ». Je te conseille d'allerà l'école d'art dramatique du studio[L1 41] ». C'est ainsiqu'Eastwood obtient son contrat avec la société Univer-sal. Signé le 26 avril 1954, il stipule que le studio bénéficiede ses « services exclusifs à titre d'artiste pour ce qui estdu cinéma, des apparitions personnelles et des produc-tions théâtrales, radiophoniques et télévisuelles »[L1 41].Le contrat dure vingt semaines, avec un salaire de 100$ par semaine et la possibilité d'être prolongé.Clint se montre un bon élève dès les premières semaines :s’il n'a pas toujours de bonnes notes, il est consciencieuxet attentif, ce que relèvent les professeurs qui le consi-dèrent comme l'un de leurs meilleurs élèves[L1 42]. Tou-tefois, sa réussite se limite aux cours ; lorsque Eastwoodjoue, il demeure froid et rigide[L1 43]. D'ailleurs, lorsqu'ilpasse sa première audition pour jouer dans le film La po-lice était au rendez-vous (Six Bridges to Cross) de JosephPevney en mai 1954, il n'obtient aucun rôle[L1 44]. Il tente,sans succès, de jouer des scènes tirées de Brigadoon, Tes-sa, La Nymphe au cœur fidèle ou encore de Sept ans deréflexion pour montrer aux directeurs de casting ce qu'ilvaut. Alors, il se rabat sur le doublage[L1 44]. Il travailleainsi sur La Révolte des Cipayes, Le Signe du païen, LeFleuve de la dernière chance et sur Deux nigauds et lesflics[L1 44].

2.3.3 Une carrière naissante

L'ayant remarqué à Universal lorsque Lubin travaillaitsur son film Francis chez les wacs, Jack Arnold décided'engager Eastwood pour les besoins du tournage de LaRevanche de la créature. Il y joue le petit rôle d'un la-borantin, Jennings, qui assiste un médecin (John Agar)qui mène des recherches sur un monstre[L1 45],[N 9]. Du-rant les années 1950, il obtient plusieurs rôles, mais toutesses apparitions sont insignifiantes pour l'intrigue[L1 46].C'est ainsi que le jeune Eastwood et sa femme, Mag-gie, déménagent dans un appartement à la Villa Sands,sur Ventura Boulevard, pour être plus proches des stu-dios Universal[L1 47]. Ils y côtoient des jeunes célébrités

telles que Gia Scala, Anita Ekberg[N 10] ou encore LiliKardell[L1 47]. Eastwood est alors un ami proche de Scalaet de Kardell, toutes deux également comédiennes de laTalent School. La période rebelle est oubliée, Clint essayedésormais de réussir sa vie.

Entrée des studios Universal où Eastwood suit ses cours

Clint Eastwood apparaît à l'écran moins souvent que sescollègues de la Talent School. On le voit dans quelquesfilms, mais sa présence est à peine remarquable. On leretrouve dans Ne dites jamais adieu, Brisants humains ouencore dans Les Piliers du ciel et La corde est prête[L1 48].Il participe, sans être toutefois crédité, aux films Le Ca-valier au masque, El Tigre, La Danseuse et le Milliardaire(Ain't Misbehavin'), Les Forbans, L'Enfer des hommes, LaJungle des hommes, Coup de fouet en retour (Backlash) etBenny Goodman[L1 49]. Si Universal profite ainsi de lui,Clint en tire profit et observe durant son apprentissagetoutes les étapes de la fabrication d'un film.Mais, en septembre 1955, son contrat avec Universalest sur le point d'expirer. Eastwood est persuadé que lasociété le renouvellera. Aussi, en rentrant des deux se-maines de vacances qui lui avaient été accordées avec safemme, il est face à une désillusion : son contrat et celuide deux autres personnes n'ont pas été reconduits[L1 50].Cet échec renforce sa détermination à continuer sa car-rière dans le cinéma. Son amitié avec Lubin demeure in-changée : celui-ci l'invite souvent à manger ou à voyageravec lui, il lui offre des costumes ou lui prête de l'argent.Le réalisateur étant homosexuel, certains pensent mêmequ'Eastwood l'est également[L1 50]. Sa femme, jalouse decette relation, demande à Clint de ne plus jamais revoirLubin. Toutefois, les deux hommes restent en contact. Lu-bin offre à Eastwood le plus grand rôle de sa carrière àl'époque, et sa première apparition au générique : celuid'un officier qui recrute pour la brigade des Rough Rid-ers dans La VRP de choc (First Traveling Saleslady)[L1 51].Il enchaîne avec un petit rôle, toujours pour Lubin,comme pilote dans Escapade au Japon (Escapade inJapan) et des apparitions à la télévision. Eastwood essaieen vain d'obtenir un contrat avec la Warner Bros., avecla Paramount Pictures ou encore avec la 20th CenturyFox[L1 52]. C'est en 1959 qu'il réussit enfin à obtenir ungrand rôle, dans la série télévisée Maverick. Il interprète

Page 7: Clint Eastwood

2.4 L'âge adulte : Universal et United Artists 7

le rôle d'un méchant qui essaye d'épouser une fille richepour son argent[L1 52]. Toutefois, il est loin de s’épanouirgrâce à son travail ; c'est Maggie Johnson, sa femme, qui,grâce à son emploi comme mannequin, permet à la fa-mille de subvenir à ses besoins.Il obtient en revanche une place dans C'est la guerre(Lafayette Escadrille) de William A. Wellman et un rôle,bien plus important que le précédent, dans Ambush atCimarron Pass, western réalisé par Jodie Copelan. Il yincarne un soldat sudiste qui explore la frontière à larecherche de trafiquants d'armes. Considérant Ambushat Cimarron Pass comme la « pire étape de sa car-rière »[L1 53], et abattu par le manque de succès, il est prêtà abandonner le cinéma[L1 54]. Lorsqu'il assiste à une pro-jection du film avec sa femme, il lui déclare : « Je vais ar-rêter. Il faut vraiment que j'arrête. Il faut que je retourneà l'école. Je dois commencer à faire quelque chose dema vie[L1 54] ». Après avoir été brièvement sous contratavec la Marsh Agency, il trouve un nouvel agent[L1 55],Bill Shiffrin[L1 54]. C'est la signature de ce contrat qui estcertainement décisive dans la carrière de Clint Eastwoodà cette époque. Allant plus loin dans la collaboration queLubin, Shiffrin va permettre à Eastwood de se distinguer,et ce, à la télévision.

2.4 L'âge adulte : Universal et UnitedArtists

2.4.1 Un succès imminent

Eastwood et Don Hight durant le tournage de Rawhide.

Shiffrin remarque la carrure d'Eastwood et l'estime par-fait pour un casting dont il a entendu parler[L1 56]. Ce

casting est organisé par CBS Corporation pour les be-soins d'un feuilleton, un western diffusé en épisodes d'uneheure. En entrant dans les locaux de la société, un cadre(qui n'était autre que Robert Sparks) le remarque et lui de-mande : « Combien mesurez-vous ? ». À quoi Eastwoodrépond « 1,95 mètre »[L1 57]. Le cadre l'invite alors à lesuivre dans son bureau. Eastwood y rencontre pour la pre-mière fois Charles Marquis Warren, le producteur de lasérie[L1 57]. Le lendemain, son agent lui annonce qu'il doitpasser des essais : lire un monologue d'Henry Fonda issude L'Étrange Incident. Clint pense avoir tout loupé ; pour-tant, une semaine plus tard, Shiffrin le contacte pour luiannoncer qu'il a obtenu le rôle[L1 58]. Il vient d'obtenir sonrôle le plus important à l'époque, celui d'un cow-boy nom-mé Rowdy. La série traite de la transhumance, c'est pour-quoi Warren voulait la nommerOutrider[10],[L1 59], mais ladirection de la chaîne préfère Rawhide[N 11], titre défini-tif de la série[L1 59]. Si le tournage débute bel et bien[11],sa programmation reste incertaine, car CBS ne sait pasencore comment l'introduire dans son programme, com-ment la mettre en valeur. Clint se souvient avoir penséque sa « carrière va s’arrêter là, dans un sous-sol, dansun tiroir à CBS »[L1 60]. À Noël, Eastwood et sa femmepartent voir la famille de Clint à Piedmont. C'est alorsqu'ils reçoivent un télégramme annonçant la diffusion im-minente de Rawhide, et la reprise du tournage dès le moissuivant[L1 60].

Nogales, où a lieu le tournage de Rawhide[12]

Eric Fleming interprète le premier rôle de Rawhide, maispourtant Eastwood se considère comme la vedette, il enparle comme de « sa série » à ses amis[L1 61]. Les deuxacteurs, lors du premier jour de tournage, en Arizona, enviennent même aux mains. Toutefois, Eastwood, en pu-blic, marque toujours un certain respect pour Fleming.Par ailleurs, Eastwood est considéré sur le plateau de tour-nage comme un proche par beaucoup d'artistes, commeCharles Marquis Warren et Paul Brinegar, qui l'identifientà leur propre frère[L1 62]. Et cela tout au long du tour-nage, où le personnage de Fleming évoque la compas-sion d'un grand frère envers son petit frère ; Eastwood in-carne l'homme fougueux qui n'a pas encore suffisammentd'expérience. Finalement, au fil du temps, le personnage

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8 2 BIOGRAPHIE

incarné par Fleming perd en importance au profit de celuid'Eastwood. Cela est encore plus marqué dans le premierépisode de la deuxième saison, quand Endre Bohem re-prend la série après le départ de Warren. Pour la premièrefois l'épisode est présenté par Rowdy, qui déclare « je suisRowdy Yates, bouvier de cette bande… »[L1 63].Si Fleming demeure la star de la série, Eastwood montedans l'estime des gens, et son nom commence à êtreconnu[L1 64]. Son salaire s’élève désormais à 750 $ parépisode[L1 65], lui permettant de quitter la Villa Sandspour une maison à Sherman Oaks[L1 66]. Il incarne pourl'Amérique le fils idéal, le « petit »[L1 64]. Ce qui ne plaitpas trop à Eastwood. En effet, Rowdy incarne le « jeu-not », l'adolescent, alors que Clint va avoir trente ansen 1960 ; d'ailleurs, le nom « Rowdy » peut se traduirepar une personne turbulente, chahuteuse[13]. Clint le sur-nomme « le Crétin des plaines »[L1 64],[14]. Son salaire luipermet d'investir : il achète nombre de voitures[L1 65] et depropriétés[L1 67], telles que « Mal Paso » et une autre prèsde Monterey. Grâce à Rawhide, Clint Eastwood réalise sapremière interview en 1959 :

« Il faut toujours se vendre. Il faut vanterpartout les mérites de ce produit que l'on est. Ilfaut croire en soi de la même façon qu'un VRPcroit en son aspirateur. C'est difficile, mais sivous ne le faites pas, personne ne peut savoirce que vous valez. À Hollywood, on ne peut sepermettre d'être humble que quand on est déjàdevenu une star[L1 67]. »

En plus de son jeu d'acteur, le producteur de la sé-rie demande à Clint Eastwood de jouer de la guitareet d'interpréter A Drover’s Life ; et, dans un autre épi-sode, de monter sur les planches d'un saloon et de chan-ter Beyond the Sun[L1 68]. Si le jazz avait bercé sonenfance[L1 16], c'est désormais la country qui l'intéresse.Il lance ainsi sa carrière musicale. En 1959, Clint enre-gistre son premier album sous le label Cameo qu'il intituleCowboy Favorites[L1 69]. Toutefois, le succès de l'albumest très limité[L1 69]. Il s’essaie à plusieurs autres reprisesdans la musique, mais ses tentatives sont relativement malaccueillies.

2.4.2 Post-Rawhide

Dès la troisième saison de Rawhide, les journaux deHollywood relatent à quel point Eastwood est l'as de lasérie[L1 70]. Depuis la signature du contrat, CBS empêchel'acteur d'accepter une quelconque apparition dans uneautre production. Dans une interview publiée dans le Hol-lywood Reporter, Clint déclare : « Je me prépare à mefaire renvoyer, ce qui signifie que je ne pourrai plus tra-vailler ici, mais j'ai reçu des propositions de Londreset de Rome pour des films qui devraient me rapporterplus d'argent en une année que ce que j'ai touché pour

Photographie publicitaire de Clint pour la série Rawhide

Rawhide en trois ans[L1 70]. » Toutefois, selon l'agent ac-tuel de l'acteur, Ruth Marsh, Eastwood mentait. Il n'avaitreçu aucune proposition, et son interview n'avait qu'unbut : une augmentation de salaire[L1 70]. Les seules de-mandes qu'il a reçues se limitent à des courtes apparitionsdans des programmes télévisés[L1 70].En 1964, la série quitte le Top 25 sur lequel elle trônaitdepuis les débuts de sa diffusion[L1 71],[L1 72]. Endre Bo-hem quitte la série pour la laisser à Vincent M. Fennel-ly, qui la cède lui-même à Bernard L. Kowalski et BruceGeller ; Eric Fleming aussi est de plus en plus souventabsent. Tout est mis en œuvre pour pallier cet insuccèssoudain, mais cela se révèle infructueux[L1 71]. La sérieperd peu à peu sa cohésion. Fleming se voit alors propo-ser un rôle dans un western italien tourné en Espagne :Pour une poignée de dollars[L1 73]. Mais le salaire prévun'est pas élevé et Fleming essaie de négocier une aug-mentation. Il finit par refuser l'offre, préférant voir sonnom associé à de grosses productions hollywoodiennes.Par le biais de Irving L. Leonard, Fleming passe la pro-position à Clint[L1 73]. Au début, Eastwood a la même ré-action que Fleming : il ne veut pas s’embêter avec un pe-tit rôle dans un western étranger ; pire, il refuse de lirele scénario[L1 74]. Mais, encouragé par Irving, il s’exé-cute en fin de compte. Il remarque une « intrigue intel-ligemment construite », ainsi qu'une similitude avec LeGarde du corps d'Akira Kurosawa[L1 75]. Eastwood se dé-cide finalement à postuler pour le rôle de l'homme sansnom[L1 76]. Les producteurs, qui ne connaissent pas ClintEastwood, sollicitent l'avis de Richard Harrison, un ac-teur américain installé en Italie et qui avait lui-même re-fusé le rôle : il leur confirme qu'Eastwood serait un inter-prète convaincant[15]. Eastwood est finalement embauché

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2.4 L'âge adulte : Universal et United Artists 9

pour tenir le rôle principal de Pour une poignée de dollarset signe le contrat pour 15 000 $[L1 77],[N 12],[L2 6]. À la findu tournage, durant le montage, Sergio Leone, le réalisa-teur, ne sait pas encore ce que va donner le film (il n'estpas encore le grand réalisateur qu'il deviendra) et il ne sefait aucune illusion sur le rendu final[L1 78].

Eastwood dans Pour une poignée de dollars en 1964

Tandis que la septième saison de Rawhide est diffusée,en 1965, Leone termine le montage de son film. Lors-qu'il montre le résultat final à ses associés, l'un d'eux,Duccio Tessari, lui déclare qu'il s’agit d'un « très bonfilm »[L1 79]. Le titre est modifié : il ne s’agit plus deThe Magnificent Stranger mais de Pour une poignée dedollars (Per un pugno di dollari). Pour la promotion dufilm, les producteurs tendent à montrer une œuvre amé-ricaine. Leone prend le pseudonyme de Bob Robertson,Ennio Morricone, le compositeur, devient Dan Savio etGian Maria Volontè John Wells[L1 80]. Tout est fait pourque le film réussisse. Pourtant, lorsque Leone se rend aumarché du film de Sorrente, aucun grand distributeur neveut prendre de risque pour un western réalisé par uninconnu[L1 80]. Le film n'est finalement projeté que dansune seule salle. Après deux très mauvais jours, le film faitsalle pleine. En Italie, le film rapporte finalement 3 000000 000 ₤[N 13]. Les critiques, italienne comme améri-caine, sont très élogieuses. Finalement nommé A Fistfulof Dollars aux États-Unis, le film est vu comme le succèsinattendu de l'année[L1 80]. Eastwood devient alors une vé-ritable star en Italie[16].

2.4.3 « L'Homme sans nom »

Article détaillé : Trilogie du dollar.Fort de son succès, Leone propose à Eastwood un

rôle dans une suite de son film. Le budget alloué aug-mente largement. Leone engage Luciano Vincenzonipour l'écriture du scénario. Le film s’intitule finalementEt pour quelques dollars de plus (Per qualche dollaro inpiù). Pour les besoins du tournage, un nouvel acteur estembauché : Lee Van Cleef. Par ailleurs, Sophia Lorenvient de proclamer Eastwood « la plus grande star mascu-line d'Italie »[L1 81]. Si le premier volet a consolidé l'image

Le Bon, la Brute et le Truand

d'Eastwood en Amérique, ce deuxième lui donne une cer-taine notoriété mondiale. C'est la United Artists qui dé-cide de distribuer le film à l'étranger. Les distributeurssont enthousiastes alors qu'ils sortent d'une projection àRome. Ils achètent le film pour 900 000 $[L1 82]. Alorsqu'ils signent le contrat, Arnold Picker, intéressé par laproduction de son prochain film, demande à Sergio Leonece qu'il compte faire par la suite. Leone n'avait jusque làrien en tête, mais il lui vient l'idée d'Il Buono, il brutto,il cattivo. Enchanté, Picker lui demande combien coûte-ra le film et décide de le produire. Avec Eastwood, ilstournent finalement Le Bon, la Brute et le Truand. Entretemps, Dino De Laurentiis engage Clint pour un petit rôledans un film à sketchs, Les Sorcières (Le Streghe), sous ladirection de Vittorio De Sica[L1 83]. Durant le tournagede Le Bon, la Brute et le Truand, Eastwood gagne en as-surance. Il s’affirme au sein de l'équipe de tournage. Ilparle même de se mettre prochainement à son comptepour tourner ses propres films, en tant que producteur ouréalisateur[L1 84]. Pourtant, sa collaboration avec Leoneest des plus fructueuses : Le Bon, la Brute et le Truandest le volet le plus rémunérateur de la trilogie, il rapporte8 000 000 $ en coûts de location[L1 85],[17].Toutefois, le succès de la trilogie est surtout européen.Aux États-Unis, elle est quelque peu critiquée, et East-wood a du mal à se faire embaucher[L1 86]. Les attachésde presse de la United Artists déclarent que « les produc-teurs américains faisaient désormais la queue pour s’offrirles services de Clint », mais c'est loin d'être le cas[L1 86].On lui propose un jour Pendez-les haut et court (Hang'Em High), écrit par Mel Goldberg et Leonard Freeman.Il se montre réticent, mais face à une forte insistance deLeonard Irving, il accepte. Le film est une coproductiond'United Artists et Malpaso, société créée par Eastwoodlui-même[L1 87]. Il est le principal actionnaire de la firmeet a, par ce biais, un certain contrôle sur les films danslesquels il apparaît : choix du script, des principaux ac-teurs et du réalisateur. C'est ainsi que Ted Post, un vieilami de Clint, assure la réalisation de Pendez-les haut etcourt : « C'était lui qu'il voulait, se souvient Goldberg,parce qu'il y avait beaucoup de scènes de dialogue danslesquelles il allait être obligé de jouer. Il a dit que le peu de

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scènes qu'il avait pris plaisir à faire dans Rawhide avaientété celles que Ted Post avait réalisées[L1 88]. »Pendez-les haut et court est le quatrième western dans le-quel Eastwood apparaît. Cependant, c'est le premier àêtre véritablement apprécié par la critique[L1 89]. Le NewYork Post déclare qu'il s’agit d'un « western de quali-té, plein de courage, de périls et de passion »[L1 89]. Lefilm est également une réussite au box-office : lors deson premier jour, en juillet 1968, le film rapporte 5 241$, ce qui se révèle être la meilleure première de toutel'histoire d'United Artists à l'époque, y compris les JamesBond[L1 89]. En deux semaines, le film est déjà rentablepour les sociétés de production[L1 89]. Variety rapportequ'United Artists considère le succès du film comme unejuste récompense pour ses trois ans de collaboration avecEastwood[L1 89]. Le magazine rajoute ensuite que le nomd'Eastwood est désormais synonyme de succès au box-office.À cette époque, le fils d'Omar Sharif désire que son pèretourne un film de cow-boys. Jack Lee Thompson réalisele film, et Eastwood est prévu en second rôle. Toutefois,le producteur déclare que si le film est une défaite, c'est àcause de lui, Sharif, la principale célébrité du film. Alors,Omar Sharif décide de ne pas prendre Eastwood dans lesecond rôle, le considérant comme trop peu connu. Il en-gage Gregory Peck. Ils tournent ensemble L'Or de Mac-Kenna alors qu'Eastwood tourne Pendez-les haut et court.Le premier film ne marche pas du tout, alors que le se-cond fait un carton et permet à Eastwood d'accéder aurang de star. C'est depuis ce temps que Sharif déclare àEastwood, quand il le croise : « n'oublie pas, c'est moi quit’ai fait ! »[18].Mais United Artists est à l'époque une « petite » société,et les productions ne s’y enchaînent pas comme à Uni-versal. Eastwood n'écarte pas l'idée de retourner un jourchez le major qui l'a jadis rejeté. D'ailleurs, le contratde Clint avec UA n'est pas un contrat d'exclusivité, etMalpaso peut, quoi qu'il arrive, traiter avec toutes autressociétés[L1 90]. Ainsi, Jennings Lang permet à l'acteur designer un nouveau contrat avec Universal, avec un salaireà plus du double de celui d'UA. Ce dernier lui assure lepremier rôle dans le prochain long métrage de Don Siegel,Un shérif à New York[L1 90], qui devait initialement êtreun feuilleton, avant que le script ne soit réécrit par DeanRiesner. Clint désire incarner un « connard héroïque »,selon ses mots, cherchant à se distinguer de ses précé-dents rôles[L1 91],[N 14].

2.4.4 Clint, col bleu : un nouveau genre

Le 19 mai 1968, quelques mois avant la sortie du filmUn shérif à New York, Maggie Johnson accouche de leurpremier enfant : Kyle Eastwood. Cela faisait plusieurs an-nées que Maggie souhaitait avoir un enfant, sans jamaisy parvenir[L1 92]. Si Clint se dit très fier de ce nouveauvenu[L1 93], il ne peut pas rester longtemps à en profiter,

Kyle Eastwood (2005)

face à ses obligations professionnelles. Cette période desa vie est sans doute la plus active. Il accepte de tournerdans le film Quand les aigles attaquent de Brian G. Hut-ton malgré un salaire plus bas qu'à l'accoutumée. Ce filmlui permet d'affirmer sa position en Europe et de changerde genre[L1 93],[N 15]. Par la suite, il accepte un rôle dansLa Kermesse de l'Ouest (1969), un nouveau film qui se dé-marque de tous les autres puisqu'il s’agit d'un film musi-cal. C'est une adaptation d'un spectacle de Broadway surla ruée vers l'or. Le rôle d'Eastwood a été spécialementcréé pour l'acteur, car absent du script original[L1 94]. Maisle tournage ne se déroule pas comme prévu. Si le film sevoit attribuer un budget imposant, cela comprend le sa-laire de toutes les célébrités engagées sur le tournage, ce-lui des choristes et le coût des décors. Qui plus est, unemétéo peu clémente détruit tous les décors extérieurs etle réalisateur, Joshua Logan, apparaît instable[N 16],[L1 95].Quoi qu'il en soit, l'épouse de Clint Eastwood se plaint dela longue absence de son mari vis-à-vis de leur jeune en-fant :

« Je veux que Clint soit plus proche de sonfils. Je vous assure qu'il l'a à peine regardé jus-qu'à présent. Il enchaîne les films à une tellevitesse qu'il n'est à la maison qu'une ou deuxfois par semaine. La dernière fois qu'il est ren-tré d'un tournage, il faisait nuit. Kyle dormait etClint a à peine jeté un coup d'œil sur lui. C'estun peu dur pour un jeune père[L1 96]. »

Fin 1969, Leonard Irving, le président de la Malpaso etconseiller financier d'Eastwood, meurt. Cet événementaura un effet néfaste sur l'acteur. Leonard est remplacéchez Malpaso par Bob Daley, un vieil ami de Clint, et RoyKaufman devient son conseiller financier[L1 97]. Durantcette période, l'acteur se lasse d'Universal qui ne lui pro-pose que des films dont le script est plat[N 17]. Par ailleurs,le contrat signé entre la Malpaso et Universal stipule qu'encas de désaccord majeur entre les deux sociétés, Univer-sal a le dernier mot. Eastwood n'aime pas ce sentimentd'emprisonnement. Le premier différend entre les deuxsociétés survient avec leur coproduction de 1970 : Sierratorride. Personne ne se met d'accord sur le script[L3 2]. Le

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2.4 L'âge adulte : Universal et United Artists 11

Le Morelos où a été tourné Sierra torride

contrat a été signé avant le succès de Pendez-les haut etcourt et Un shérif à New York, et Eastwood ne peut plusrevenir en arrière. Lors de la signature, il devait donner laréplique à Elizabeth Taylor, mais c'est Shirley MacLainequi est finalement retenue. Taylor souhaitait tourner enEspagne, ce qu'approuvaient Eastwood et Siegel, mais pasUniversal[L1 98]. Finalement, la critique est moins géné-reuse avec ce film. Le meilleur commentaire paraît dansle New York Times : « il est néanmoins bon, et il restedans la mémoire »[L1 99]. Sierra Torride fait tout de mêmepartie du classement des mille meilleurs films de tous lestemps, publié dans le The New York Times Guide to theBest 1000 Movies Ever Made[19].Ensuite, Eastwood ne dispose que de quelques mois pourprofiter de son fils avant de repartir sur le tournage deDe l'or pour les braves. Tournage qui ne se déroule pascomme prévu : la météo est une fois de plus peu clé-mente, et les effets spéciaux ne fonctionnent pas commevoulu, brûlant par exemple les décors. Lorsque le tour-nage touche à sa fin, Eastwood n'en peut plus. C'est ain-si le dernier contrat qu'il passe hors Malpaso[L1 100]. Ilenchaîne avec Les Proies, réalisé par Don Siegel durantl'hiver 1969. Julian Blaustein est nommé producteur parles studios, mais, après avoir critiqué Eastwood, trou-vant que « le rôle aurait dû être attribué à un hommeplus jeune et d'apparence plus innocente », il est ra-pidement évincé[L1 101]. Clint Eastwood incarne finale-ment ce jeune soldat nommé McB qui se réfugie dansun camp de filles, qu'il charme une à une en leur racon-tant des mensonges. Un critique parisien, Pierre Rissient,propose d'organiser la première du film au Festival deCannes 1971. Mais Hollywood étant peu à l'aise à Cannesà l'époque, Universal refuse cette offre, bien qu'Eastwoodla trouve géniale[L1 102]. Le studio s’occupe seul de la dis-tribution du film, que Schickel considère comme « stu-pide »[L3 1]. À la fin de sa distribution aux États-Unis,le film ne fait pas de bénéfice, rapportant à peine 1 000000 $[L1 102]. Mais Rissient est toujours enthousiasmé parLes Proies et s’arrange pour que des critiques français levoient avant sa sortie[L1 103]. Après la première à Paris,Paris Match en publie une critique élogieuse, le trou-

vant « étrange et violent, comme les nouvelles d'AmbroseBierce »[L1 104].

2.4.5 Les débuts comme réalisateur

Clint Eastwood, en 1970, lors d'un tournoi de tennis

En 1970, Eastwood perd son père, Clinton Eastwood, quimeurt d'une crise cardiaque[L1 105]. Il abandonne durantplusieurs semaines son projet suivant : Un frisson dans lanuit[L1 106]. Quand il revient, Eastwood est différent : ilne boit plus d'alcool fort et fait davantage attention à sasanté. Voici les propos de Fritz Manes sur cette époquede sa vie :

« Il a été complètement dévasté par la mortde son père, et ce parce que c'était la seulemauvaise chose qui lui était jamais arrivée dansla vie. Jusqu'ici les problèmes qui survenaientétaient toujours réglés à la fin de la journée.Il n'arrivait pas à comprendre ce qui lui arri-vait. Il l'a pris comme une affaire personnelle— comme si on lui avait fait quelque chose,à lui, personnellement. Il a mis beaucoup detemps à s’en remettre, et Bon Dieu, il a bienfailli s’effondrer[L1 106]. »

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12 2 BIOGRAPHIE

Un frisson dans la nuit, le dernier projet qu'a concluLeonard Irving avant de mourir, est le premier filmd'Eastwood en tant que réalisateur ; il y joue également lerôle principal. Ce film lui permet d'aborder le thème dujazz, et d'explorer une nouvelle fois la psychose sexuelle,après Les Proies qui met en scène un soldat qui devientl’objet du désir de plusieurs femmes, ce qui lui permettrade survivre[L1 106]. La mort de son père a eu un impact surle style visuel du film, très sombre et mélancolique[L1 107].Le tournage se déroule mieux que prévu : il coûte 50000 $ de moins et se termine quatre jours avant la datefixée[L1 108]. Rissient, qui est devenu représentant euro-péen de l'acteur, organise une projection du film et la pre-mière rétrospective de l'œuvre d'Eastwood au Festival dufilm de San Francisco en 1971[20],[L1 109]. Mais cette pre-mière apparition dans un festival n'est pas une réussite :Eastwood n'est en particulier pas très apprécié des fémi-nistes. Mais cela n'empêche pas le film d'être accueillichaleureusement lors de sa sortie en salles[L1 109]. Quoiqu'il en soit, Un frisson dans la nuit constitue un nouveautournant dans la carrière de l'acteur : en plus d'être pour lapremière fois réalisateur, Eastwood ne joue plus un cow-boy ni un militaire.La même année, Current Biography estime les recettes to-tales des films d'Eastwood sur le marché mondial à envi-ron 200 000 000 $, tandis que Life consacre Eastwood« star du cinéma la plus populaire du monde »[L1 110].À cette époque, Eastwood n'a plus de projet de films,jusqu'à ce que Jenning Langs lui présente le script deL'Inspecteur Harry[L1 111]. C'est l'histoire de Harry Ca-lahan, un policier de San Francisco déterminé à arrêterun meurtrier psychotique par tous les moyens. Le script,qui appartenait initialement à Universal, est finalementacheté par la Warner Bros. Frank Sinatra est un tempspressenti pour interpréter le rôle principal, mais le pro-jet traînant en longueur, l'acteur abandonne finalementpour laisser sa place à Eastwood. Harry est un solitaire quivient de perdre sa femme et qui ne cherche plus l'amour.Andrew Robinson est choisi par Siegel pour interpréter leméchant du film. C'est ainsi que commence le tournage deL'Inspecteur Harry[L1 112].

2.4.6 Harry le charognard

Le tournage s’avère difficile au début. Il comprend denombreuses cascades périlleuses, complexes à mettreen place[L1 112]. Par ailleurs, Siegel attrape la grippe etdoit s’absenter plusieurs jours du tournage : Eastwooddécide de prendre sa place pour diriger le film lui-même durant son absence. L'Inspecteur Harry est clai-rement opposé à l'avertissement Miranda qui vise à in-former un suspect de ses droits constitutionnels avant uninterrogatoire[L1 113],[22]. D'ailleurs The New Yorker pu-blie une critique franche en janvier 1972 : « ce genre defilm d'action a toujours recélé un potentiel fasciste, qui afini par faire surface. […] Nous aurions tous la permis-sion de tuer, comme Dirty Harry (...Je pue peut-être, mais

Les studios Old Tucson où débute le tournage de Joe Kidd[21]

j'ai un gros flingue !...) Mais dans la mesure où le crimeest causé par la dépravation, la misère, la psychopatho-logie, et l'injustice sociale, L'Inspecteur Harry est un filmprofondément immoral[23] ».Harry Callahan symbolise pour l'Amérique un nouvel es-sor, un renouveau[L1 114] : à l'époque, alors que la policeest contestée et que la guerre du Viêt Nam risque d'êtreune défaite, il incarne le héros dont les Américains ont be-soin. En décembre 1971, le film sort en salle (début 1972en France). Il se hisse très rapidement en tête du box-office, pour finalement rapporter en fin d'exploitation plusde 53 000 000 $[L1 115]. Grâce à ce film, Eastwood devientla célébrité d'Hollywood la plus lucrative[L1 115]. Malgréquelques mauvaises critiques concernant le côté « fas-ciste » du film, il a été généralement très bien accueilli. Aumoment de la sortie deL'Inspecteur Harry, Richard Nixonannonce au peuple américain qu'il compte se présenterune nouvelle fois aux élections présidentielles. Eastwooddéclare qu'il soutient Nixon, et est invité à plusieurs repasofficiels[L1 116]. C'est ainsi qu'il se voit offrir un mandatde six ans au National Council of the Arts[L1 117], un or-ganisme consultatif sur les subventions fédérales à appor-ter aux initiatives artistiques, bien que le nom de CesarRomero ait d'abord été avancé.À son nouveau poste, Eastwood privilégie les petits ar-tistes américains, notamment ceux du milieu du jazz.Néanmoins, selon les archives du conseil, il ne par-ticipe pas souvent aux réunions organisées[L1 118] : iln'assiste qu'à cinq des vingt-cinq réunions entre 1972et 1976[L1 119]. C'est en raison de ce manque d'assiduitéqu'on demande à Eastwood de démissionner avant leterme de son mandat[L1 119].Son film suivant, Joe Kidd (1972), relève du même styleque les précédents : un homme solitaire tente de fairela loi. L'histoire originelle s’inspire de la vie d'un leaderpassionné de la lutte pour la terre, Reies Lopez Tijeri-na. Mais Elmore Leonard l'a sensiblement modifiée pourque le personnage d'Eastwood devienne le héros[L1 120].Durant le tournage, Clint attrape une grippe qui se trans-forme ensuite en allergie sous forme de bronchite. Cela

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2.5 L'âge adulte : Warner Bros. 13

provoque le retour de ses crises d'angoisse, mais elles s’es-tompent lorsqu'il va voir Roxanne Tunis, qui lui enseignela méditation transcendantale[L1 121]. Il déclare à ce sujetlors d'une interview en 2009[24] :

L'Homme des Hautes Plaines

« Méditez-vous encore ?— Deux fois par jour.— Comment cela fonctionne-t-il pour vous ?— Cela fonctionne très bien, parce que celavous donne l'occasion de rassembler vos idées,je suis très scrupuleux à ce sujet quand je tra-vaille. »

Clint Eastwood décide de passer pour la deuxième foisderrière la caméra avec L'Homme des Hautes Plaines.C'est le premier western qu'il tourne lui-même[L1 122]. Cefilm est très proche, par l'intrigue et la mise en scène,de ceux tournés avec Sergio Leone : un étranger ar-rive dans une ville et il est engagé pour la protégerde trois méchants. Le tournage s’effectue dans les en-virons du lac Mono, où Henry Bumstead crée un dé-cor mystérieux[L1 123]. Et, dans la scène finale, Eastwoodfait un clin d'œil à trois de ses principales collabora-tions : alors qu'il part à cheval, on voit, gravés sur despierres tombales, les noms de Don Siegel, Sergio Leoneet de Brian G. Hutton. Eastwood déclare à la presse qu'il« enterre [ses] réalisateurs »[L1 123]. Cette même année1972, sa femme donne naissance à leur deuxième en-fant : Alison Eastwood. Maggie Johnson est d'autant plusheureuse qu'elle souhaitait depuis longtemps avoir unefille. Eastwood fait figure de mari modèle depuis bien desannées, mais ses conquêtes ne passent plus inaperçuesaux yeux de la presse. On peut désormais lire dans lespremières pages des journaux des titres comme « Pour-quoi dit-on que Clint Eastwood est le pire mari de toutHollywood[L1 124] ? »

2.5 L'âge adulte : Warner Bros.

2.5.1 Une suite à Harry ?

Juste avant la sortie en salles de son dernier film, East-wood contacte Elmore Leonard pour lui demander s’il a

un nouveau script en tête, quelque chose de similaire àl'Inspecteur Harry[L1 125]. En fait, si Clint Eastwood veuttourner une suite à Harry, c'est à cause du trop faiblepourcentage qu'il touche sur les recettes du film[L1 125].Leonard lui propose un script qu'il a ébauché : un culti-vateur d'artichauts qui vit à Castroville refuse de céderface à une association de malfaiteurs qui veut lui extor-quer de l'argent[L1 126]. Eastwood refuse ce projet, surtoutparce que Castroville est bien trop proche de Carmel où ilvit[L1 126]. Leonard finalise tout de même son projet en lemodifiant. Mr. Majestyk est tourné en 1973 avec CharlesBronson à la place d'Eastwood.

Clint Eastwood et William Holden sur le tournage de Breezy en1973

Elmore Leonard parle toutefois d'une suite deL'Inspecteur Harry à Clint qui met tout en œuvrepour voir le projet éclore[L1 126]. Mais, entre-temps, JoHeims lui propose un tout autre rôle : celui d'un agentimmobilier propulsé dans une relation avec une fille« libérée »[L1 126]. Eastwood déclare ainsi à la presse :« J'ai bien cerné le personnage. Elle voulait que je lejoue. Je lui ai dit : « Jo, je ne crois pas que je sois dansla bonne tranche d'âge[L1 126] ». Il accepte néanmoins dele mettre en scène et Breezy est tourné en 1973. Le filmn'est pas une grande réussite : il n'a ni marqué le public,ni la critique[L1 127].Alors que Breezy ne marche pas, la Warner annoncequ'Eastwood va reprendre le costume de L'InspecteurHarry pour une suite, d'abord nommée Vigilance[L1 128].Au début, les scénaristes essaient de travailler dans lacontinuité du premier film, mais ils changent vite d'avis.Dans Magnum Force, son titre définitif, Harry gagneen charme, et il a désormais une relation avec unefemme. Ce deuxième film comporte une intrigue plus

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simpliste[L1 128]. Durant le tournage, Eastwood, égale-ment producteur du film, a souvent été opposé au réalisa-teur, Ted Post, car il veut économiser le budget[L1 129].Lors de sa sortie en salle, le film est dénigré par lescritiques[L2 7]. On peut lire « toujours le même truc » ouencore « moralisme embrouillé » dans des périodiquesaméricains[L1 130]. La plus dure est écrite par PaulineKael : « comme [Clint Eastwood] n'est pas acteur, on peutdifficilement le traiter de mauvais acteur. Il faudrait qu'ilfasse quelque chose pour que l'on puisse évaluer ses qua-lités de comédien[L1 130]. » Malgré tout, le film réalise unmeilleur score au box-office que L'inspecteur Harry, ras-semblant en fin d'exploitation plus de 39 000 000 $.

L'Eiger, où a lieu le tournage de La Sanction

Stan Kamen propose ensuite à Eastwood le script du Ca-nardeur. C'est l'histoire d'un braqueur de banques, vé-téran de la guerre de Corée, qui cherche à garder unelongueur d'avance sur les membres de son groupe. Il selie d'amitié avec un autre homme, surnommé « Pied debiche », durant un voyage. Ensemble, ils vont récupérerl'argent qu'a déjà caché le braqueur avant que quelqu'unne s’en empare. Kamen refuse de vendre le projet si sonauteur, Michael Cimino, n'en est pas le réalisateur[L1 131].Eastwood accepte de rencontrer Cimino, qui n'est autreque le scénariste de Magnum Force, et ils s’entendentsur le projet. La Warner refuse au dernier moment de leproduire, le trouvant trop atypique pour Eastwood[L1 132],mais la United Artists reprend l'affaire. Clint n'appréciepas beaucoup ce film parce que Jeff Bridges lui volela vedette[L1 133] ; d'ailleurs, Bridges est nommé pour unOscar et pas Eastwood. D'autre part, le film, dont beau-coup louent les qualités, ne remporte pas le succès at-tendu, ce qui l'énerve passablement. C'est pourquoi ledeuxième film prévu entre Malpaso et UA ne voit fina-lement pas le jour.Eastwood tourne ensuite, en tant que réalisateur et acteur,La Sanction, une adaptation du roman de Trevanian TheEiger Sanction. C'est l'histoire d'un universitaire spécia-liste en histoire de l'art à qui l'on demande de reprendredu service en tant que tueur à gages, son ancien mé-tier, pour exécuter une dernière mission en échange dutableau d'un grand artiste[N 18]. Le film est produit parRichard Zanuck et David Brown. Le tournage a lieu dansles Alpes suisses, pour donner un côté réaliste à la prise de

vues[N 19]. Le tournage manque d'être arrêté à cause desconditions extrêmes, et l'impatience d'Eastwood met endanger plusieurs techniciens[N 20],[L1 134]. Lors de sa sor-tie, le film est boudé par la critique. On peut même lireque c'est une « farce grotesque »[L1 135]. Cela se réper-cute sur la réception du public qui s’avère très mauvaise.En fin d'exploitation, le film rapporte seulement 14 000000 $[L1 135].

2.5.2 Prémices d'une longue collaboration

Paria, ville fantôme où est tourné Josey Wales hors-la-loi

Frank Wells, le vice-président de la Warner Brothers, ap-précie beaucoup Eastwood. Sa société détient par ailleurstous les droits sur la saga de L'Inspecteur Harry. ClintEastwood, à cette époque, est déçu de son film précé-dent, qui n'a pas marché, alors qu'il misait beaucoupdessus[L1 135]. Wells le persuade alors de signer avec laWarner, en septembre 1975, un contrat très avantageux.Le studio s’engage à tirer un grand nombre de copies desfilms d'Eastwood, accompagnées de campagnes publici-taires sans précédent. De plus, Eastwood peut enfin seprononcer sur la stratégie publicitaire à adopter, et sa so-ciété, Malpaso, gagne en importance[L1 136],[L2 8].Leur première collaboration, initiée par Malpaso, estJosey Wales hors-la-loi. Eastwood engage Philip Kauf-man pour l'écriture du scénario et la réalisation.Mais au bout de quelques jours de tournage, il lerenvoie[25],[L1 137]. Les deux hommes ont des avis trèsdivergents, et la méthode de prise de vues de Kauf-man ne convient pas à l'acteur. Eastwood prend dès lorsles commandes de la réalisation. Cette affaire fait beau-coup de bruit en Amérique, et mécontente la DirectorsGuild of America[L1 137] qui édicte une règle, baptisée la« règle Eastwood » qui punit ce genre d'action[26]. Fina-lement, à sa sortie, le film est apprécié par la critique. Ilest aujourd'hui considéré comme « l'une de ses œuvresles plus profondes, les plus personnelles »[L1 138]. Cettebonne réception est en partie due à l'ampleur de la cam-pagne publicitaire et aux invitations luxueuses offertesaux critiques[L1 139].

« Eastwood est un interprète si taciturne et

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2.5 L'âge adulte : Warner Bros. 15

intéressé par l'action qu'il est facile d'oublierle fait qu'il réalise beaucoup de ses films — etbeaucoup parmi les meilleurs et les plus intelli-gents. Ici, avec l'humeur changeante, la beautéhumble et la photographie de Bruce Surtees, ila réussi à créer un western sentimental magni-fique. »

— Roger Ebert, au sujet de Josey Wales hors-la-loi,Chicago Sun-TimesGail Morgan Hickman et S. W. Schurt, deux anciensélèves de l'école secondaire d'Oakland et grands ad-mirateurs d'Eastwood, lui proposent un script de centdix pages de leur invention. La Warner considère quel'intrigue a un bon potentiel, mais que le scénario né-cessite une réécriture. Alors, Eastwood renvoie le texteaux deux jeunes, qui passent beaucoup de temps à retra-vailler leur histoire, pour finalement rendre un travail plusmauvais[L1 140]. Avec cette perte de temps, Eastwood perdson statut de numéro un au box-office, et en même tempssix mois de production qui lui coûtent cher. Le script de-vient la nouvelle suite des aventures de Harry Callahan,cette fois opposé à un groupe de terroristes[L1 140]. East-wood engage Stirling Silliphant, qui vient de terminer unecollaboration avec Don Siegel, pour adapter le scénario.La proposition majeure qu'il fait est d'associer Callahanavec une femme, et son histoire s’intitule L'inspecteur nerenonce jamais, titre du nouvel épisode de la saga. Parailleurs, si Eastwood est pressenti pour la réalisation, c'estJames Fargo, à la surprise générale, qui occupe finalementle poste[L1 141]. En fin de compte, le film est un grand suc-cès, avec une recette de 46 236 000 $ aux États-Unis.Le côté féministe d'Eastwood est très apprécié, mêmes’il est élu « pire acteur de l'année » par Harvard Lam-poon[L1 142]. Il s’agit du plus grand succès, à l'époque, del'acteur.

2.5.3 Les années Locke

Cela fait plusieurs mois, depuis Josey Wales hors-la-loi, qu'Eastwood a une relation avec l'actrice SondraLocke[L1 143]. En parallèle, il se penche sur son prochainfilm : L'Épreuve de force, pour lequel il cherche une ac-trice devant interpréter un personnage lié à la mafia. LaWarner pense d'abord à Barbra Streisand, une valeur sûrecompte tenu du coût du scénario. Dennis Shryack et Mi-chael Butler ont en effet vendu leur premier script àUniversal pour 300 000 $ et 15 % des bénéfices, maispour L'Épreuve de force, ils demandent 500 000 $ et 15% des bénéfices[L1 144]. Toutefois, Eastwood voit mieuxSondra Locke dans le rôle, ce que les deux scénaristesapprouvent quand ils découvrent un aspect fragile mêléau côté dur de sa personnalité[L1 145]. Avec ce film, East-wood reprend le poste de réalisateur. Et, comme à son ha-bitude, le tournage s’effectue très rapidement, Eastwoodpréférant la spontanéité de la première prise. Plusieurscritiques lui reprochent d'avoir trop mis l'accent sur les

scènes de violence[L1 146]. Selon d'autres, comme ArthurKinght dans le Hollywood Reporter, c'est le jeu de SondraLocke qui relève le film. Le film se révèle néanmoins êtrel'un des dix plus grands succès de l'année 1977.

Lieu de tournage de Doux, dur et dingue (Albuquerque)

La fin du tournage de L'Épreuve de force marque le dé-ménagement de Sondra Locke à Sherman Oaks (Los An-geles) pour se rapprocher d'Eastwood. Ils font ensemblela couverture du magazine People, pour leur deuxièmecollaboration. Eastwood y porte un regard ambigu surLocke, et il la surnomme « princesse »[L1 147]. C'est ain-si que Maggie Johnson, l'épouse d'Eastwood, apprendsa relation avec l'actrice[N 21]. Elle appelle donc un avo-cat. La famille Eastwood effectue un dernier voyage àHawaï, durant lequel Maggie Johnson espère sauver soncouple. À son retour, l'acteur annonce à Locke que safemme compte demander une séparation légale, et nonun divorce[L1 148]. Cela faisait déjà une dizaine d'annéesque le couple allait mal, mais Maggie Johnson espérait setromper quant à son mari[L1 149]. Un jour, Locke convaincson compagnon de tourner une comédie, Doux, dur etdingue, ce qui marque un brusque changement de capdans la carrière de l'acteur et réalisateur. Les producteursde Malpaso et de Warner sont d'ailleurs dubitatifs quant àcette idée. Ils organisent même un sondage auprès du pu-blic pour voir s’il assisterait à la projection d'un tel filmavec Eastwood. Le résultat est mitigé, mais les studios ac-ceptent finalement de financer le projet[L1 150]. Locke faità nouveau partie de la distribution. La promotion est as-surée par la sortie, peu avant la distribution du film, dela bande originale qui figure parmi les meilleures ventescountry de l'année[L1 151]. Pour parfaire la publicité, laWarner diffuse des bandes-annonces à la télévision na-tionale américaine. Le film sort finalement fin 1978 dans1 246 salles en même temps. La critique n'apprécie pas cenouveau film, « tellement mauvais » selon Variety. Maiscôté public, il obtient un véritable succès. La Warner, etEastwood, battent leur record au box-office en enregis-trant une recette totale de 85 196 485 $, rien qu'en Amé-rique.Pendant la distribution de Doux, dur et dingue, Johnsonet Eastwood débattent du partage des biens de l'acteur.

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Prison d'Alcatraz

Dans un premier temps, il doit trouver une nouvelle mai-son, laissant l'ancienne à sa femme. Il en achète une àShasta en Californie, qu'il partage avec sa compagne,Locke[L1 152]. Malgré ce rapprochement, le film suivantd'Eastwood ne comporte pas de rôle pour elle. L'Évadéd'Alcatraz possède une distribution composée quasi ex-clusivement d'hommes, qui jouent les détenus de la fa-meuse prison d'Alcatraz. L'histoire se fonde sur l'évasionde trois prisonniers qui a eu lieu en 1962. Eastwood a dé-jà tourné dans cette ancienne prison pour L'Inspecteur nerenonce jamais. Il accepte le rôle à condition que Mal-paso en soit la compagnie productrice. Don Siegel, leréalisateur, qui désire également produire le film, doublele salaire de l'acteur et achète le script pour être pleine-ment propriétaire du projet. Les deux hommes se fâchentquelque peu parce que Siegel décide de présenter le filmà Paramount Pictures plutôt qu'à Warner, le studio quiproduisait Eastwood jusque là[L1 153]. Dans un premiertemps, Siegel se met en quête d'un autre acteur pourle rôle principal, bien que Paramount ait réellement en-vie de voir Eastwood jouer dans son film, le débauchantainsi de Warner. Mais Siegel ravale sa fierté et prendrendez-vous avec Eastwood. À la fin de l'entrevue, lesdeux hommes sont à nouveau amis, et se lancent dansleur cinquième collaboration[L1 154]. Le tournage s’effec-tue rapidement, au milieu des visites touristiques du péni-tencier. La Paramount a dépensé beaucoup d'argent pourla restauration des cellules.

Banc construit par Malpaso pour la distribution de L'Évadéd'Alcatraz

Ce film est le premier de la collaboration d'Eastwood etde Siegel dont le montage s’effectue sans ce dernier. East-wood assiste donc à toute la post-production. C'est le pluslong des films dans lesquels Eastwood est dirigé par Sie-gel depuis leurs débuts : il dure 120 minutes[L1 155]. Laconclusion contraste également avec beaucoup des filmsd'Eastwood puisque peu de personnes sont tuées. À sasortie, en décembre 1979, le film est très bien accueillipar la critique : on parle de « grâce et sérénité cinéma-tographique » et de « cinéma cristallin », et Siegel estcatalogué « conteur classique »[L1 155]. Ce film est toute-fois le dernier qui réunit au générique les noms de Sie-gel et Eastwood. Siegel paraît dégoûté de ce qu'Eastwoodest devenu[L1 155]. Cela n'empêche pas L'Évadé d'Alcatrazd'être un succès au box-office, avec une recette finale de43 000 000 $ aux États-Unis ; succès faible cependant auregard des précédents films d'Eastwood.

2.5.4 Une mauvaise passe

Clint Eastwood en 1981

À la fin des années 1970, Sondra Locke doit avorter deuxfois d'Eastwood à sa demande[N 22]. Un jour, elle dé-couvre le script de Bronco Billy par le biais de Malpa-so, script qu'elle apprécie particulièrement pour son cô-té chaleureux, et le propose à Eastwood. « C'était monprojet chouchou. Je l'ai supplié de le faire. Je trouvais çatellement bien[N 23]. Je dirais que ça a été le truc le pluspersonnel de tout ce que j'ai fait avec Clint[L1 156]. » Pourse racheter auprès d'elle, il accepte le projet. Il prend lespostes d'acteur et réalisateur et commence la productionde Bronco Billy début 1980. Le tournage s’effectue ra-pidement, en six semaines, avec un budget minimalistepour l'époque : 5 000 000 $[L1 157]. C'est David Worth, ledirecteur de la photographie, qui s’occupe de l'éclairageainsi que de trouver les décors. Il arrive sur les lieux bien

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2.5 L'âge adulte : Warner Bros. 17

avant Eastwood pour tout préparer, afin que les prises devues puissent débuter dès l'arrivée du réalisateur[L1 157].La Warner ne change pas sa stratégie et déploie une vastecampagne publicitaire dont le budget s’élève à 2 650 000$, avec l'organisation d'avant-premières et une sortie dans1 316 salles[L1 158]. Tout le monde pense que le film vase placer en tête du box-office dès sa sortie. Mais à lasurprise générale, Bronco Billy est la première collabo-ration entre Warner et Eastwood à faire une mauvaisepremière semaine : « Le lancement du film n'avait riende comparable aux hauts standards auxquels Eastwoodles avait habitués ». Alan Friedberg, président de la Na-tional Association of Theaters Owners, déclare mêmeque « les gens aiment voir Clint Eastwood avec un ci-garillo dans la bouche et un flingue dans la main […].Mais Bronco Billy est une comédie, et il n'y a même pasde chimpanzé[L1 159] ». Tandis que le film rate sa sortie,Eastwood est déjà sur le tournage du film suivant : Çava cogner, une suite à Doux, dur et dingue. Lorsqu'il ap-prend la nouvelle, il entre dans une colère terrible, et me-nace de quitter Warner Brothers. Il décide de prendre dé-sormais en main la campagne publicitaire de ses films.Il crée de nouvelles affiches pour Bronco Billy et des cri-tiques décident de retourner le voir. Beaucoup d'entre euxpublient de nouveaux commentaires sur le film ; on lit parexemple « le film ne marche pas au box-office et c'est vrai-ment dommage », dans le Los Angeles Weekly, ou encore« vraiment très drôle » dans Variety[L1 160]. Malgré tout, lefilm est une déception pour Eastwood et pour Warner, etl'acteur prend la décision de ne plus tourner de comédie,du moins pour le moment[L1 160].

Un MiG-25, avion sur lequel se base l'avion fictif MiG-31 Fire-fox vu dans Firefox, l'arme absolue

L'histoire de Ça va cogner est bien différente de Doux,dur et dingue. Le personnage de Sondra Locke est mé-connaissable. L'actrice déclare même à son compagnon :« mais qui suis-je ? Quels sont les liens entre mon per-sonnage et celui d'avant ? », ce à quoi Eastwood répond,irrité, « s’ils remarquent ça… »[L1 161]. Le film est proje-té dans 2 560 salles à sa sortie, un nombre record. Sorti àla fin de l'année 1980, il fait partie des films moyens, se-lon Warner. Et Ça va cogner est à nouveau une déception.Aux États-Unis, il ne réalise qu'une recette de 10 000 000$ lors de sa semaine d'ouverture[N 24].

Eastwood enchaîne en 1981 avec Firefox, l'arme abso-lue, film qu'il réalise et produit, et dans lequel il inter-prète le rôle principal. Ce film est la toute première pro-duction d'Eastwood. S'il endosse ce nouveau poste, c'estpour passer outre une grève prochaine de la DirectorsGuild of America qui interdit la présence du réalisateuren salle de montage[27]. Il peut de cette manière assis-ter au montage, en tant que producteur. En parallèle,le Museum of Modern Art de New York organise unejournée d'hommage à Eastwood, ainsi qu'une projectionde quatre de ses films[28]. À cette époque, l'acteur estlas de jouer les durs, il veut en terminer avec Harry lecharognard. Et, alors qu'il revoit l'un des scénaristes deL'Épreuve de force, Dennis Shryack, ce dernier lui pré-sente un nouveau script dont le personnage central est unflic solitaire, d'âge mûr, qui lutte contre le crime orga-nisé, mais qui perd toutes ses batailles. Eastwood y voitl'occasion idéale de donner une fin à L'Inspecteur Harry,ce serait sa dernière mission[L1 162]. Mais le décès de JoHeims, scénariste de deux de ses films et du même âgeque lui le bouleverse beaucoup[L1 162]. Peu après, East-wood reçoit le script de Shryack, mais il déteste l'histoire,alors que c'est lui-même qui l'a demandée. Acheté parAndrew Davis, ce script devient finalement Sale tempspour un flic, et c'est Chuck Norris qui interprète le rôleprincipal. Peut-être pour se racheter, Eastwood demandeà Shryack de lui écrire un western classique, dans le genrede L'Homme des vallées perdues, et publie une annoncedans laquelle il déclare être à la recherche d'un nouvelInspecteur Harry[L1 162].

2.5.5 L'homme politique, père dévoué et féministe

Eastwood a débuté sous le mandat d'Eisenhower, il s’estfait reconnaître du public durant celui de Nixon, et contri-bue ensuite à la célébrité de Reagan. En 1980 et 1984,l'acteur soutient la campagne de ce dernier, dont le slo-gan n'est autre qu'une réplique du Retour de l'inspecteurHarry : « Vas-y, fais-moi plaisir ! »[L1 163]. Dans son élanpatriotique, Eastwood finance le projet de James Gritz :une expédition menée à deux reprises pour libérer des pri-sonniers au Laos[L1 164]. Ces expéditions sont des échecspuisque aucun prisonnier n'est découvert, et qu'en outredeux mercenaires américains y perdent la vie. Eastwood,en homme taciturne, ne daigne pas parler publiquementde cette affaire. Mais il envisage de l'utiliser pour sonprochain Inspecteur Harry[L1 165]. Par ailleurs, si l'on metde côté Ça va cogner, la première production de Malpa-so durant cette décennie Reagan, Firefox, l'arme absolue,démontre un retour manifeste à la Guerre froide commesource d'inspiration[L1 166].En attendant de trouver un bon scénario pour les pro-chaines aventures de Harry Callahan, Eastwood décided'adapter un roman de Clancy Carlile, Honkytonk Man,une tragédie émouvante et pittoresque sur les rêves puis lamort d'un chanteur de musique country[L1 167]. Les droitsappartiennent à la William Morris Agency de New York,

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18 2 BIOGRAPHIE

Une Lincoln Continental (Honkytonk Man)

qui souhaite que le film soit adapté par un de ses clients.Dans le livre, l'histoire est racontée du point de vue duneveu du musicien, âgé de 14 ans. Or Eastwood a déjàconfié aux journalistes qu'il souhaite que son fils suivesa propre trace. Il voit dans ce film l'occasion parfaitepour le lancer[L1 167]. Carlile n'est pas un grand admi-rateur d'Eastwood et pense que l'acteur ne correspondpas à son personnage, mais Clint est le principal clientde la William Morris Agency, et il a, de plus, une cer-taine expérience de la musique. Eastwood exige aussid'être la star du film[L1 168]. Finalement, Carlile accepte,après avoir rencontré Eastwood dans son ranch. Il s’oc-cupe par ailleurs lui-même d'écrire le scénario du film,bien qu'Eastwood souhaite modifier légèrement l'histoireoriginale[N 25].Le film est tourné durant l'été 1982. Carlile est déçu parl'interprétation d'Eastwood, considérant qu'« il a échouélamentablement »[L1 169]. On voit un personnage sexy etfrais à la place d'un homme rongé par la tuberculose etpar l'alcool. À la sortie d'Honkytonk Man les critiquessont généralement mauvaises : le fond est intéressant,mais l'ensemble est ennuyeux. Ces critiques font toute-fois l'éloge de Kyle Eastwood, et Clint est ainsi reconnucomme un père dévoué et réfléchi[L1 170].En mai 1984, le divorce entre Maggie Johnson et ClintEastwood est enfin prononcé. Elle touche une grossesomme d'argent, obtient la garde des enfants et leurmaison de Pebble Beach[L1 171]. L'acteur, de son cô-té, a le droit de visite libre de ses enfants. Pendantce temps, Sondra Locke découvre un script susceptibled'intéresser Eastwood. Elle a joué, hors Malpaso, dansun film écrit par Earl E. Smith et Charles B. Pierce,The Shadow of Chikara. Les deux hommes lui ont aus-si promis un scénario où elle aurait le rôle principal,sans Eastwood[N 26],[L1 172]. Lorsqu'elle l'obtient, elle lemontre à Eastwood pour savoir ce qu'il en pense. Cedernier adore le script et le trouve parfait pour lui-même[L1 172]. Il y voit le prochain Inspecteur Harry, aprèsquelques retouches, et promet à Locke le premier rôle fé-minin. Dean Riesner est engagé pour réécrire le scénario,mais il est finalement renvoyé[N 27] pour laisser place à un

inconnu, Joseph Stinson. Il coûte moins cher à Eastwoodet Fritz Manes, le producteur, triple le salaire de Locke.Commence ainsi en 1983 le tournage du quatrième Har-ry, Le Retour de l'inspecteur Harry. Si le film n'est qu'unpâle reflet des précédents, Harry Callahan est toujourspopulaire[L1 173], et le succès est important, supérieur àcelui de tous les épisodes précédents[29]. Pour une fois lescritiques ne sont pas acerbes, le film étant sous-tendu pardes considérations morales[N 28], et qualifient Eastwoodde féministe[L1 174].

2.5.6 Clint Eastwood : un artiste

Richard Benjamin tourne Haut les flingues ! au gré de l'humeurd'Eastwood

À la même époque, Richard Tuggle écrit un nouveauscript, s’inspirant d'articles de journaux qui traitent d'unvioleur toujours en liberté. Il présente son histoire à DonSiegel dans l'espoir que ce dernier le produira et lui per-mettra de le réaliser avec Eastwood dans le premier rôle.Eastwood adore l'histoire et accepte directement la pro-position, mais Siegel la refuse[L1 175]. Eastwood incarneun détective d'âge mûr, qui vient de divorcer et prend àcœur l'éducation de ses deux enfants. Toutefois, il trouveun certain réconfort, la nuit, dans l'alcool et le sexe. SiKyle Eastwood a eu l'opportunité de jouer dans Hon-kytonk Man, c'est Alison, sa fille, qui obtient cette fois-ci un rôle[L1 176]. Geneviève Bujold obtient le premierrôle féminin. C'est Tuggle qui réalise le film, qui sorten août 1984 sous le titre La Corde raide. Mais les cri-tiques regrettent le côté sexuel trop explicite ; le Los An-geles Times trouve les fantasmes « hautement insipides »,

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2.5 L'âge adulte : Warner Bros. 19

le film est comparé à une « vente de corps de femmesau box-office »[L1 177]. Il rapporte tout de même près de50 000 000 $ aux États-Unis. Alors, en voyant ce succèscommercial, certains critiques revoient leur jugement, etpublient finalement une opinion plus favorable. On peutdésormais lire, par exemple dans Village Voice[L1 178], quec'est « le film le plus fin, le plus réflexif et le plus réfléchiqu'ait fait Eastwood ».Eastwood en est déjà à son film suivant, Kansas CityJazz, que doit réaliser Blake Edwards. Au départ, il n'estpas intéressé par le projet, mais Edwards organise uneréunion, à l'aide de Sondra Locke à laquelle il promet unrôle dans le film. À la fin de la réunion, Eastwood ac-cepte d'y jouer, et Edwards supprime alors Locke de ladistribution[L1 179]. Clint Eastwood ne fait rien pour quesa compagne réapparaisse dans le casting. En effet, LeRetour de l'inspecteur Harry marque la dernière collabo-ration du couple. Toutefois, le film n'entre pas en tour-nage, il est même annulé pour « différends créatifs » enfévrier 1984, car Edwards et Eastwood n'arrivent pas à semettre d'accord, et la pré-production se déroule dans uneatmosphère de lutte de pouvoir[L1 180]. Quoi qu'il en soit,Fritz Mane devient le nouveau producteur, Joseph Stin-son le scénariste et Malpaso la société productrice. Letitre est changé en Haut les flingues !. Le tournage débuteavec Richard Benjamin à la réalisation. Celui-ci ne tientpas tête à Eastwood, et lorsque l'acteur n'approuve pas laréalisation, il s’empresse de tout modifier pour convenirà la star. Le tournage est aussi troublé par plusieurs in-cidents, comme le remplacement d'une actrice française,tombée malade, par Madeline Kahn[L1 181]. Finalement,grâce à la notoriété d'Eastwood et de Burt Reynolds, lefilm rapporte en fin d'exploitation près de 40 000 000 $.Mais il reste une déception pour la Warner, vu le salairedemandé par les deux acteurs.

La Cinémathèque française organise une rétrospective de vingt-quatre des films d'Eastwood

La star bénéficie, cependant, d'un élan d'enthousiasmeaux États-Unis et à l'étranger, grâce aux critiques quile qualifient d'« artiste provincial le plus importantd'Amérique » ou encore de « star de l'économie del'offre » ; ses films, quant à eux, sont une « part importante

de la culture américaine »[L1 182]. Le 24 février 1985,un Eastwood vêtu d'un costume très élégant fait la cou-verture d'un numéro du New York Times où l'on peutlire « Clint Eastwood, Seriously »[30]. Le chef du bu-reau parisien du New York Times le suit même lorsqu'ilarrive à la Cinémathèque française pour assister à unerétrospective de vingt-quatre de ses films. C'est à cetteoccasion que l'acteur est promu « Chevalier des Arts etdes Lettres » par le ministère de la Culture, bien que leministre responsable, Jack Lang, soit absent lors de lacérémonie[N 29]. L'acteur se dirige ensuite vers Munich,en RFA à l'époque, où le Filmmuseum organise égale-ment une rétrospective.Grâce à cet enthousiasme autour d'Eastwood, les cri-tiques qui ne l'apprécient pas se retrouvent vite isolés, ouchangent d'avis vis-à-vis de l'acteur et réalisateur[L1 183].Le mauvais souvenir laissé par Haut les flingues disparaîtvite avec le tournage de Pale Rider, le cavalier solitaire, unwestern artistique dans lequel Eastwood incarne l'étrangertypique, similaire à ceux qui défendaient les pionniersdans les années 1950. Ce film est marqué par l'habituelleprésence aux côtés d'Eastwood de Lennie Niehaus, JoelCox, Edward C. Carfagno et Bruce Surtees. Pour ce der-nier, directeur de la photographie, il s’agit de sa dernièrecollaboration. Eastwood prend le pari de tourner le filmà la lumière naturelle. Toutefois, comme Shryak le re-marque sans pour autant le confier à Eastwood, le filmparaît trop sombre, et il doit plisser les yeux pour dis-cerner les éléments. Aussi, lors de la diffusion du filmà la télévision, les chaînes décident toutes d'augmenterla luminosité[L1 184]. Comme d'habitude, le tournage estbouclé dans les temps. Toutefois, si les critiques tels queDuane Byrge du Hollywood Reporter acclament la capa-cité d'Eastwood à terminer ses tournages à la date prévue,la réalité est qu'il bâcle certaines scènes pour y parvenir.En effet, dans Pale Rider, la conclusion du film est traitéede manière expéditive, tout comme les transitions finales.Manes déclare à ce sujet : « Tout à coup, tout se préci-pite. Les détails qui étaient là au départ, ou au milieu, ontdisparu[L1 184]. » Malgré tout, le film entre en sélectionofficielle au Festival de Cannes. Un reporter du Los Ange-les Times rapporte que certains critiques trouvent l'œuvretrop commerciale pour faire partie de la sélection. Le filmne remporte finalement aucun prix. Il est néanmoins unréel succès critique et devient le western le plus lucratifde la Malpaso, à l'époque. L'année 1985 reste finalement,dans la carrière d'Eastwood, celle où il a réussi à se fairereconnaître en tant qu'artiste[L1 184].

2.5.7 Maire de Carmel

Depuis que Ronald Reagan a été élu président, les jour-nalistes ne cessent de demander à Eastwood s’il envisagede s’investir en politique. Rétorquant que cela ne les re-garde pas, l'acteur se présente toutefois en 1986 au postede maire de Carmel. Dans cette ville se trouvent une deses résidences principales, des locaux destinés au montage

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Le Hog’s Breath Inn dont Eastwood est copropriétaire

de ses films ainsi que le Hog’s Breath Inn, un bar dont il estcopropriétaire. Pour les besoins de sa campagne — ClintEastwood a horreur de l'échec — il engage une conseillèreélectorale, Eileen Padberg, qui a déjà travaillé pour Rea-gan. Le soir de l'élection, plus de deux mille journalistesdu monde entier sont à Carmel pour rapporter les résul-tats. Le 8 avril, finalement, Eastwood est élu maire avec72 % des voix[L2 9],[L1 185]. À cette époque, il désire ànouveau tourner un film de guerre. Deux ans auparavant,la Warner a reçu un script écrit par un vétéran du ViêtNam. Eastwood l'invite à venir aux bureaux de la Malpa-so. L'entretien entre les deux hommes débouche sur LeMaître de guerre. Si Clint désire conserver l'approbationdes critiques en tant que réalisateur, il souhaite égalementgagner l'image d'acteur de talent. Aussi se met-il volontai-rement la pression pour interpréter le rôle de Tom High-way dans ce film d'archives[L1 186]. Il déclare à l'époquequ'il n'a jamais eu de rôle aussi profond. Pourtant, malgréle peaufinage du scénario par Dennis Hackin, Joseph Stin-son puis Megan Rose, l'analyste-scénario d'Eastwood,le travail rendu est approximatif. Fritz Manes déclaremême : « ce film est une véritable perte de temps »[L1 187].Eastwood le présente tout de même à l'US Army pourobtenir son approbation, ce qui lui permettrait de tour-ner sur de vrais terrains militaires. Mais elle refuse, esti-mant que le personnage principal n'est qu'un stéréotypedésuet. Manes a alors l'idée de retranscrire l'histoire dupoint de vue d'un soldat des Marine Corps. Ces dernierssont plus libéraux que l'armée de terre, plutôt conserva-trice. Finalement, après un dernier effort sur le scéna-rio, le lieutenant-colonel John Peck accepte. Le tournagecommence à la fin de l'été 1986, tandis que tout est misen œuvre pour que l'acteur ne manque pas les conseilsmunicipaux. Tout se passe pour le mieux, jusqu'à ce quele département de la Défense bloque le projet. Son se-crétaire, Bob Simms, n'apprécie pas la vulgarité qui res-sort du film. Eastwood retravaille à nouveau le script pourqu'il convienne à tout le monde, et le tournage reprend en-fin. Lors de sa distribution, le film est projeté dans 1 470salles aux États-Unis et le public l'accueille chaleureuse-ment. Optimiste, la Warner organise une campagne dans

le but de voir le film sélectionné aux Oscars[L1 188], maisen vain.

Jim Carrey (ici en 2008) réalise ses débuts au cinéma grâce àEastwood, dans La Dernière Cible

L'année suivante, en 1987, Eastwood prend la décisionde se séparer de son ami d'enfance et producteur dela Malpaso depuis treize ans, Fritz Mane[L1 189]. Lesdeux hommes ont eu plusieurs différends depuis quelquetemps, notamment sur le dernier tournage. Eastwood enprofite pour s’éloigner un peu du cinéma et se concen-trer sur sa fonction de maire. Il revient en 1988 à laMalpaso avec un nouveau film qu'il juge risqué cepen-dant : Bird. Passionné par le jazz depuis sa jeunesse, ildécide, avec Bird, de consacrer son premier film biogra-phique au saxophoniste Charlie Parker. Pour la deuxièmefois de sa carrière, Eastwood reste derrière la caméra.Le réalisateur fait un gros effort pour essayer de recréerl'ambiance propre à Parker, autant dans la musique quedans les décors[L1 190]. Le film est projeté au 41e Festi-val de Cannes. Il y est assez bien reçu, et on peut lire descritiques comme « une œuvre spectaculaire… exception-nelle — une épopée intime »[L1 191]. Le film reçoit mêmeune récompense, le Prix d'interprétation masculine. Bienqu'Eastwood fasse partie des favoris pour le prix de lamise en scène, le jury l'attribue finalement à FernandoSolanas, pour son film Le Sud. Cette année-là, le Timespublie, faussement compatissant, au sujet d'Eastwood :« Eastwood a monté consciencieusement les marches duPalais ; il était toujours aussi grand, mais sa dignité cour-bait le dos. La barre des attentes avait été fixée trophaut, mais il aurait dû obtenir une récompense pour lesimple fait d'avoir fait briller son charme magnétique surCannes[L1 192]. » En parallèle, Eastwood produit un docu-mentaire sur le jazzman Thelonious Monk : TheloniousMonk : Straight, No Chaser.En 1988, il annonce qu'il ne se représentera pas aux élec-tions de Carmel, préférant passer du temps avec ses en-fants déjà adolescents[L1 193],[N 30]. En effet, son man-dat de maire est mitigé. Beaucoup ont apprécié ses ac-tions, tels que le Carmel Pine Cone ou encore la législa-

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2.5 L'âge adulte : Warner Bros. 21

ture de l'État de Californie, mais certains habitants de laville parlent de mettre en place un système empêchantune star de se présenter au poste de maire[L1 194]. East-wood se rend alors à San Francisco pour tourner le der-nier volet de L'inspecteur Harry : il doit résoudre une sé-rie d'assassinats macabres de célébrités. Le film s’intituleL'inspecteur Harry est la dernière cible et l'on y remarquela présence de Jim Carrey dans l'un de ses premiers rôles.Toutefois, ce dernier épisode de la saga n'est pas une réus-site commerciale, les recettes finales atteignant à peine lamoitié de celles réalisées avec Le Retour de l'inspecteurHarry en 1983.

2.5.8 Le déclin ?

Statue de John Huston qu'interprète Eastwood dans Chasseurblanc, cœur noir

La Warner s’inquiète au sujet d'Eastwood : La DernièreCible et Bird n'ont pas eu les résultats souhaités. Aus-si murmure-t-on qu'Eastwood ne rapporte plus ce qu'ilrapportait au box-office, malgré le coût élevé des tour-nages en extérieur de ses films[L1 195]. Durant cette pé-riode, Eastwood se sépare de Sondra Locke, leur relationse dégradant depuis que Locke a réalisé son film Ratboyen 1986[L1 196]. Eastwood refuse de donner quoi que cesoit à son ex-compagne, puisqu'elle est toujours mariée àun autre homme. Elle décide donc d'intenter une actionen justice pour obtenir un dédommagement de 70 000000 $[L1 197], mais ils arrivent à trouver un arrangementnégocié[L1 198]. Pink Cadillac met en scène un chasseur deprimes incarné par Eastwood, confronté à un enfant en-

levé et une bande de suprémacistes blancs. Le tournagese déroule durant l'automne 1988, et le film sort le 26mai 1989 dans plus de 2 000 salles. Variety juge le film« médiocre » et le qualifie de « film rasoir de 122 mi-nutes »[L1 196]. Devant ces critiques, le film quitte rapide-ment l'affiche et se retrouve parmi les pires de la décenniepour Malpaso.L'année suivante, en 1990, Eastwood entame un nouveautournage, celui de Chasseur blanc, cœur noir. Cela faisaitun moment que le film était en pré-production. Eastwoodpart en Afrique, au Zimbabwe[L1 199], pour faire les repé-rages et démarre les prises de vues qui durent deux mois.Cette fois, il interprète le réalisateur américain John Hus-ton. En rentrant aux États-Unis, Eastwood commence unerelation sérieuse avec France Fisher[L2 10],[L1 200],[L3 1]. Etpour la troisième fois en sept ans, il se rend au Festival deCannes. L'accueil est moins enthousiaste que pour Bird,selon Jack Matthiews du Los Angeles Times[L1 201]. Lefilm est également projeté au Festival du film de Telluridedu Colorado. Le froid jeté par la critique amène East-wood à enchaîner rapidement avec La Relève, un nouveaufilm populaire[L1 202],[L1 170]. Eastwood est encore une foisacteur principal et réalisateur dans ce film d'action. Sicertains critiques comme Gary Giddins du Village Voicetrouvent le film « tout simplement génial », d'autres sontécœurés de voir Eastwood produire quelque chose d'aussi« étonnamment vide de sens »[L1 203]. Du côté du public,le film n'est pas accueilli avec beaucoup d'enthousiasmenon plus et rapporte à peine un peu plus de 20 000 000 $.

2.5.9 Un prix tant attendu

Lac Moraine (Alberta) où a lieu le tournage d’Impitoyable

En août 1991, le Los Angeles Times annonce le prochainfilm de Clint Eastwood, un western dont le titre seraitImpitoyable[L1 198]. L'histoire est écrite par David WebbPeoples, qui a déjà travaillé sur un documentaire nom-mé aux Oscars et sur Blade Runner, réalisé par RidleyScott en 1982. Cela faisait longtemps que le scénariode Peoples avait été réservé par Warner, aussi ce der-nier désespérait-il de le voir un jour adapté au cinéma.Ce n'est que six ans après que tout a été officialisé[L1 204].

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Eastwood déclare durant la pré-production du film : « Jele savourais, parce que je me disais que ce serait sansdoute le dernier du genre, le dernier film de ce type queje ferais[L1 204]. » Le film est vu par la presse comme « unwestern révisionniste, un film violent pour démythifier lemeurtre »[L1 204]. Ce trait est d'ailleurs exagéré pour lapublicité du film[L1 205].À la différence de la plupart de ses autres films, Clintoffre ici à d'autres acteurs des rôles tout aussi importantsque le sien : notamment à Richard Harris, qui incarneEnglish Bob, le héros de dime novels, Morgan Freemanet Saul Rubinek. Le personnage interprété par ce dernierrappelle le comportement prudent qu'a adopté Eastwoodenvers la critique depuis un certain temps[L1 205]. GeneHackman est aussi pressenti, mais il refuse tout d'abord :il ne voit pas ce qu'Eastwood admire dans ce scénario qu'iltrouve trop violent[L1 206]. Mais Eastwood se montre as-sez persuasif pour que l'acteur qui a déjà remporté unOscar accepte finalement le rôle. Frances Fisher fait éga-lement partie de la distribution sûrement grâce à sa re-lation avec Eastwood. Le film est tourné en Alberta, auCanada, en août 1991. L'équipe technique comporte en-core Lennie Niehaus, Joel Cox et Jack Green, des habi-tués de l'équipe Eastwood. Ce film est différent des pré-cédents : il semble qu'Eastwood soit plus attentif au jeudes acteurs en insistant sur les répétitions et le nombre deprises effectuées. En janvier 1992, le film est présenté auShoWest, puis une avant-première a lieu à New York, àlaquelle cent cinquante médias sont invités. Grâce à unbon marketing de Warner, le film est réservé dans plus de2 000 salles en Amérique. Durant sa première semained'exploitation, il surpasse tous les espoirs, réalisant 14000 000 $ de recette[L1 207]. Variety l'appelle « un wes-tern classique qui marquera les mémoires » et le Los An-geles Times « le meilleur western depuis 1956 ». Tous lesmédias s’accordent sur l'apogée d'Eastwood[L1 208].

Wolfgang Petersen, qu'il rencontre durant la cérémonie des Os-cars, et pour qui il jouera dans In the Line of Fire

Ce film permet au réalisateur de remporter le prix an-

nuel du meilleur réalisateur délivré par la National Soci-ety of Film Critics. Il est aussi nommé meilleur film del'année par la Boston Society of Film Critics. Il figuredans plus de deux cents listes des dix meilleurs films del'année[L1 209]. Eastwood remporte le prix de meilleur réa-lisateur à la Directors Guild of America. Le mois suivant,il est nommé à neuf Oscars dont le prix du meilleur réa-lisateur et du meilleur acteur. L'Oscar du meilleur acteurest finalement remporté par Al Pacino pour Le Tempsd'un week-end, mais Eastwood repart avec le prix dumeilleur réalisateur, un prix tant attendu dans sa carrière.Durant son discours, il remercie tous les artistes et tech-niciens qui ont participé au film, mais également les cri-tiques. Plus tard dans la soirée, Eastwood remonte surscène pour recevoir l'Oscar du meilleur film pour lequelil remercie Warner. Il salue sa mère présente durant lacérémonie[L1 6],[3],[4] et Arthur Lubin, qu'il remercie pouravoir lancé sa carrière[L1 52].Le film suivant d'Eastwood, Dans la ligne de mire, ra-conte l'histoire d'agents secrets formés pour protéger lePrésident. C'est Castle Rock Entertainment qui possèdeles droits du film. La société projette d'engager WolfgangPetersen pour la réalisation et Eastwood dans le rôle prin-cipal, celui d'un agent qui s’effondre moralement quandil réalise qu'il a réussi à sauver la première dame maispas le président, John Fitzgerald Kennedy. Tous deuxacceptent. Ils se sont rencontrés à l'occasion de la sor-tie d'Impitoyable ; ils ont alors parlé durant deux heures,du prochain film qu'ils allaient faire, de leur approche entant que cinéastes, et du cinéma en général[L1 210]. C'estla première fois qu'Eastwood ne tourne pas pour Warner.La distribution comprend également John Malkovich etRene Russo. Petersen avoue au sujet d'Eastwood : « Ilest meilleur acteur que je ne le pensais avant de com-mencer le film. Et plus on tournait, plus je prenais plai-sir à m'imaginer toutes les facettes qu'il pouvait encorerévéler[L1 211]. » Le film devient le plus rentable de toutela carrière d'Eastwood, rapportant au total plus de 200000 000 $[L1 211].

2.5.10 Clint Eastwood, le romantique

Face au réel succès qu'il rencontre, Eastwood cherchetout de suite un nouveau projet. Ce sera Un monde par-fait, écrit par John Lee Hancock. Le script est réser-vé par Mark Johnson pour être montré à Steven Spiel-berg. Ce dernier ne peut toutefois pas le tourner à la suited'autres engagements[L1 212]. Alors, le script parvient àWarner où il est montré à Eastwood. L'histoire lui rap-pelle Seuls sont les indomptés, un western contemporainsorti en 1962. Un monde parfait met en scène un fugitifqui s’évade et prend en otage un jeune enfant. Spielbergpensait que Clint Eastwood était l'acteur idéal pour in-terpréter ce fugitif[L1 212], mais lui-même se trouve tropâgé ; il accepte cependant de réaliser le film. Johnsona l'idée d'engager Kevin Costner pour le rôle principal.Eastwood adhère à ce choix : « Je ne crois pas que ce soit

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2.5 L'âge adulte : Warner Bros. 23

Eastwood au festival de Cannes 1994.

sa tasse de thé. Mais c'est parfois dans ces moments-làque les acteurs font leurs meilleures prestations[L1 213]. »Costner accepte le rôle à condition de jouer face à East-wood. Pour améliorer les chances de réussite du film,il pense qu'Eastwood pourrait jouer le représentant dela loi, mais le rôle n'est pas suffisamment étoffé. Cost-ner essaye donc de développer le rôle avec Hancock, etEastwood accepte finalement à son tour de jouer dans lefilm[L1 213]. Le tournage est agrémenté de quelques ten-sions, car Eastwood réalise généralement ses films rapi-dement, avec peu de prises, à la différence de Costnerqui est perfectionniste[L1 214]. Eastwood dit à son sujet :« il n'arrête pas de pinailler ». Le tournage prend doncdu retard. Costner le quitte même, mais Eastwood dé-cide de lui montrer qui gouverne en tournant avec sa dou-blure. Le filmage s’achève tandis que naît le sixième en-fant d'Eastwood : Francesca Ruth Fisher. Durant cinq se-maines, Clint se retire dans son ranch pour se consacrerà sa femme et son nouveau-né. Joel Cox profite de cettepériode pour monter Un monde parfait. Le film rapportefinalement 150 000 000 $ en Amérique.La même année, Eastwood est élu membre du BritishFilm Institute de Londres et le Museum of Modern Artde New York intègre dans ses archives la collectionClint Eastwood. C'est également en 1993 qu'Eastwoodbat des records au box-office avec ses trois films, Impi-toyable, Dans la ligne de mire et Un monde parfait, etque les critiques sont plus que jamais unanimes à sonsujet[L1 215]. Eastwood rajoute qu'il « [a] mûri » durantcette période[L1 216]. En 1994, il préside le jury du Festival

de Cannes qui récompense Pulp Fiction du réalisateurindépendant Quentin Tarantino. Il reçoit aussi la médaillede Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres.

« Les rôles qu'Eastwood a interprétés, etles films qu'il a mis en scène, ont largementinfluencé la culture des États-Unis du dernierquart du siècle, sa fantaisie et ses réalités. »

— Edward Gallafent commentant l’impact d'Eastwoodsur les films des années 1970 aux années 1990[31]

Durant le Festival, il annonce qu'il a accepté de jouer dansl'adaptation du best-seller The Bridges of Madison County(Sur la route de Madison) sous la direction de Bruce Be-resford. Le roman met en scène une femme d'âge mûr,épouse d'un fermier parti pour la foire de l'État. Un photo-graphe en visite dans la région s’éprend d'elle et ils viventun grand amour romantique sans lendemain. Spielbergest à nouveau impliqué dans le projet puisque sa sociétéAmblin Entertainment possède les droits d'adaptation dulivre. La pré-production est ponctuée de conflits entre Be-resford et Eastwood, notamment pour le choix de l'actriceprincipale[L1 217]. Beresford quitte donc le projet[L1 218],et c'est Eastwood qui le remplace. Il visite rapidementles lieux repérés par Beresford et choisit comme parte-naire Meryl Streep[L1 218], qui, initialement peu intéres-sée par le projet de Beresford, accepte finalement le rôleproposé[L1 219].

Le Roseman Bridge du Comté deMadison que doit photographierle personnage d'Eastwood dans le film

Meryl Streep est un choix crucial pour son pouvoird'attraction sur le public féminin[L1 220]. Avant le tour-nage, Eastwood ne lui dit rien d'autre que « sois natu-relle »[L1 220], et ce, malgré le fait que le personnage aitgrandi en Italie. Elle est étonnée qu'Eastwood souhaitetourner ce film en plus d'y jouer le premier rôle. Elle ra-joute d'ailleurs, au cours d'une interview, qu'elle est ex-trêmement surprise par la confiance qu'il a en lui pour cefilm[L1 220]. Le tournage commence à la mi-septembre àDes Moines. Kyle Eastwood fait un caméo dans le film :il interprète le rôle d'un bassiste dans un café où RobertKincaid et Francesca se trouvent. Ignorant la demande du

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réalisateur, Meryl Streep débute le tournage en prenantun accent italien pour lequel elle s’était entraînée plusieurssemaines[L1 221]. Durant la première moitié des prises devues, Eastwood ne dit rien à l'actrice, qui se demande sielle joue réellement ce qu'il attend d'elle. Aussi, ce der-nier lui dit-il un jour : « Tu sais, je ne dis jamais rien,sauf quand je n'aime pas[L1 221]. » Le tournage dure sixsemaines, au lieu des dix prévues initialement[L1 222]. Aucours des interviews pour la promotion du film, le réa-lisateur déclare qu'il a essayé de « garder beaucoup despontanéité et de sincérité »[L1 221]. On peut lire dans lesjournaux qu'une « intense amitié est née entre les deuxstars »[L1 223].C'est durant le tournage de Sur la route de Madisonqu'Eastwood se sépare de Frances Fisher. Elle désiraitplus que tout obtenir un rôle qui lui permettrait d'être au-près d'Eastwood, mais également de faire connaissanceavec l'une de ses actrices préférées. Il a refusé, pourne pas faire les mêmes erreurs qu'avec Locke[L1 224]. Fi-sher découvre deux semaines plus tard Eastwood et Di-na Ruiz à la une d'un magazine[L1 222]. Sur la route deMadison sort en juin 1995. Warner profite de ce filmpour proposer la candidature d'Eastwood au Irving G.Thalberg Memorial Award. Le soir de la cérémonie desOscars, Eastwood gagne finalement le prix, le discoursdu président de la MPAA le décrivant comme « un ci-néaste très actif »[L1 225]. Malgré la récompense, les ex-ploitants sont sceptiques quant au film ; seules 1 805 sallesle projettent[L1 225]. Toutefois le succès populaire est aurendez-vous et, à la fin de l'été, le film est toujours pro-jeté dans un millier de salles. En fin d'exploitation, Surla route de Madison rapporte plus de 70 000 000 $ rienqu'aux États-Unis. Outre le succès public, la critique estagréablement étonnée par le film : le New York Timesévoque « une émouvante et élégiaque histoire d'amourau cœur de l'œuvre dégoulinante » et le New York DailyNews « des passages […] plus puissants que tout ce quel'on avait eu l'occasion de voir au cinéma auparavant ».On découvre qu'Eastwood est un romantique, jusque làplutôt caché derrière l'homme d'action. Il participe aus-si à la bande originale du film dont il compose le thèmeprincipal. L'album se situe en tête de ventes de disquesjazz, et permet la formation de Malpaso Records[L1 226].

2.5.11 De mauvais accueils

En septembre de la même année, le San Francisco Chron-icles surprend tout le monde en dévoilant que Clint East-wood vient de demander Dina Ruiz en mariage[L1 227].Cette période est marquée par le profond intérêt des ta-bloïds pour l'acteur, qui n'hésite pas à poursuivre en jus-tice nombre de ceux qui le dépeignent comme un coureurde jupons[L1 227]. Aussi, le mariage est-il célébré dans laplus grande intimité à Las Vegas[L1 228]. Le journal Peoplel'annonce avec ce titre ironique : « Se faire plaisir : ClintEastwood épouse une jeune présentatrice de 30 ans, etpas sous la menace d'une arme ». Comme People est dé-

tenu par Time Warner, la société mère de Warner Broth-ers, Eastwood est furieux. Il menace même d'abandonnerson prochain projet, Les Pleins Pouvoirs[L1 229]. Il s’agitd'un thriller politique adapté du best-seller éponyme sortien 1995. Le magazine publie peu après des excuses pu-bliques, et Eastwood ne met pas sa menace à exécution.

Cimetière de Savannah où a lieu le tournage de Minuit dans lejardin du bien et du mal

Le film met en scène un cambrioleur vieillissant qui sur-prend, au cours d'un cambriolage, des ébats sadomaso-chistes finissant par un meurtre dont l'auteur n'est autreque le Président. On a proposé le script à Eastwood, quisouhaite jouer le rôle du cambrioleur. Toutefois, il de-mande des modifications : il ne doit pas mourir dans lefilm. Goldman, qui a tout fait pour travailler avec lui,obéit finalement par dépit[L1 230]. Il travaille un mois à lacorrection du script. La distribution comporte de nom-breuses célébrités dont Gene Hackman, Judy Davis et EdHarris. Alison Eastwood, la fille du réalisateur, fait unecourte apparition dans la première scène du film (elle ob-serve le cambrioleur), et Kimber Eastwood apparaît enguide touristique. Le tournage se termine dix-sept joursavant la date prévue[L1 231]. Le 12 décembre naît MorganColette Eastwood, fille d'Eastwood et de Ruiz, au termede quarante-cinq heures de travail[L1 232]. Un mois plustard, Les Pleins Pouvoirs sort dans 2 568 cinémas auxÉtats-Unis[L1 233]. Le succès est mitigé en Amérique, lefilm ne rapportant que 50 000 000 $, alors qu'il fonc-tionne très bien à l'étranger[L1 233]. La critique le trouveplutôt décevant, voire bâclé, comparé à Impitoyable, parexemple[L1 233]. Il devait faire la clôture du Festival deCannes, mais Eastwood s’est désisté, de crainte d'un ac-cueil négatif[L1 234] ; pourtant, lors de sa distribution enFrance, le film est clairement acclamé[L1 234].Minuit dans le jardin du bien et du mal, le projet suivantd'Eastwood, est également tiré d'un roman. Hancock, scé-nariste d'Un monde parfait, est embauché pour comblerles manques du script : il doit créer une ligne narrative etmettre en valeur des personnages principaux. La Warner,insatisfaite du projet, le met en attente, mais Hancockl'envoie à Eastwood[L1 235], qui le rappelle immédiate-ment pour lui dire qu'il souhaite le réaliser. La mise enproduction est annoncée en février 1996. La distributioncomprend John Cusack, Kevin Spacey, Lady Chablis, quijoue son propre rôle, Alison Eastwood, qui, déterminée

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2.5 L'âge adulte : Warner Bros. 25

à poursuivre dans le cinéma[L1 235], obtient ici un rôleplus important, mais Clint Eastwood n'y interprète aucunrôle. Le tournage a lieu à Savannah et se termine en sixsemaines[L1 236]. Lors de la promotion du film, personnen'évoque le fait qu'Eastwood, à plusieurs reprises dans lepassé, a dénigré les homosexuels, dont le mari de Locke,alors que l'intrigue de Minuit dans le jardin du bien et dumal tourne autour du meurtre d'un gay. Lors de sa sor-tie aux États-Unis, le film, qui dure 155 minutes, est unéchec : il rapporte à peine 25 000 000 dollars et les cri-tiques n'apprécient pas du tout le jeu de Cusack[L1 237]. EnFrance en revanche, en 1998, Eastwood reçoit un Césard'honneur pour toute sa carrière.

Eastwood à la NASA, qui lui accorde le tournage de Space Cow-boys

Si Eastwood se dit à la recherche d'un nouvel InspecteurHarry, il s’engage toutefois sur la production de Créancede sang, tiré du roman de Michael Connelly, dont le scripta enthousiasmé Malpaso et Warner[N 31]. Mais, le romanvenant à peine de sortir, Créance de sang est repoussé dequelques mois[L1 238]. Clint Eastwood se lance alors dansla réalisation de Jugé coupable, dont les droits sont déte-nus par Richard D. Zanuck, qui prend en charge la pro-duction avec son épouse, Lili Zanuck. Créance de sangest distribué au printemps 1999. Ce film se rapproche parson action de L'Inspecteur Harry. Il met en scène un tueuren série qui prend pour cible des donneurs d'organes,pour faciliter l'opération de son ennemi juré, un profilerdu FBI, et lui permettre ainsi de reprendre son travail.L'assassin, alors, n'aurait plus qu'à le provoquer à nou-veau pour lui échapper ensuite. La distribution comprendEastwood lui-même, Brian Helgeland, Anjelica Huston,Jeff Daniels et Dina Ruiz. Le film déçoit autant la cri-tique que le public[L1 239] : il rapporte à peine 17 000000 $ malgré ses 1 852 copies. On peut lire dans le ma-gazine Rolling Stone que les réalisations d'Eastwood de-puis 1992 sont « moyennes… voire médiocres… voirepires »[L1 240]. On va jusqu'à suggérer qu'Eastwood esten fin de carrière[L1 239]. Au cours d'interviews donnéesà l'occasion de la sortie du film, Eastwood déclare qu'il« est trop vieux pour ces gamineries » au sujet d'un hy-pothétique futur Harry[L1 241].

Au début des années 2000, alors qu'il a déjà 70 ans,Eastwood entame le tournage de Space Cowboys en ac-cord avec la NASA. Le film met en scène quatre vieuxpilotes d'essai qui doivent se rendre dans l'espace pours’occuper d'un satellite devenu incontrôlable. La distribu-tion est composée de Tommy Lee Jones, Donald Suther-land, James Garner et Eastwood lui-même. Warner entreen contact avec Industrial Light & Magic pour les effetsspéciaux[L1 242]. Les critiques considèrent le film comme« un divertissement très agréable sans prétention »[32].Il rapporte finalement 100 000 000 $ en Amérique. Enseptembre de la même année, à la Mostra de Venise, East-wood se voit récompensé d'un Lion d'or d'honneur pourtoute sa carrière.

2.5.12 Une carrière réfléchie

Dennis Lehane en 2006

Depuis ses débuts dans Rawhide, Clint Eastwood a faitbeaucoup de chemin. Il ne marmonne plus à l'écran, réa-lise ses propres films et engage de véritables acteurs decinéma, plutôt que des acteurs de télévision méconnus.S'il semble à l'apogée de sa carrière malgré l'échec relatifde ses trois derniers films, l'acteur, réalisateur et produc-teur ne souhaite pas s’arrêter là. Il a en vue le roman deDennis Lehane : Mystic River, publié en 2001. Il met enscène trois anciens amis liés par un sombre incident. Lemeurtre de la fille de l'un d'eux va les réunir à nouveau.Eastwood téléphone personnellement à Lehane pour ré-server les droits d'adaptation[L1 240]. Pour la quatrièmefois de sa carrière, il s’occupe seulement de la mise enscène du film. Le tournage se déroule à Boston avec SeanPenn, Kevin Bacon et Tim Robbins dans les rôles prin-cipaux. Les trois acteurs se réunissent chaque soir aprèsle tournage pour répéter les scènes du lendemain, avec la

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26 2 BIOGRAPHIE

bénédiction d'Eastwood, qui ne donnait que rarement desinstructions pour l'interprétation des personnages[L1 243].Le tournage dure plus longtemps que pour ses précé-dentes productions. Et pour la première fois il s’occupepersonnellement de la musique du film. Mystic River estprojeté en avant-première au Festival de Cannes de mai2003, et, pour beaucoup de critiques, sauve « le pire fes-tival qu'il y ait jamais eu »[L1 243]. Le film est projeté enAmérique pour la première fois durant le New York FilmFestival. Puis, en septembre, officiellement distribué par-tout dans le pays. Au début, il engendre des recettes justeconvenables, sans doute à cause de l'aspect sombre del'histoire[L1 244]. Mais le succès va crescendo au fur et àmesure que le film est projeté dans de nouvelles salles,et finalement les recettes mondiales atteignent 150 000000 $[L1 245]. Mystic River est nommé à six reprises auxOscars, mais n'en remporte que deux, concurrencé par ledernier volet de la trilogie du Seigneur des anneaux : LeRetour du roi[L1 132].

« L'ingrédient principal du film – MysticRiver — est Clint Eastwood. C'est un vrai ar-tiste dans tous les sens du terme. Malgré toutesces années dans le milieu cinématographique etses films légendaires, il a toujours tout fait pournous rendre le travail agréable et nous mettre àl’aise lors de la prise, nous traitant comme sespairs. […] C'était une expérience immense. »

— Tim Robbins à propos du tournage de Mystic River[33]

Eastwood à une conférence de presse en Allemagne pour Lettresd'Iwo Jima

La production qui suit, Million Dollar Baby, estl'adaptation d'un roman écrit par Haggis. L'histoire re-late la vie d'un vieil entraîneur de boxe et d'une jeuneboxeuse novice. Haggis écrit une première version adop-tée par la Warner, qui pense lui en proposer la mise enscène et donner le premier rôle à Eastwood[L1 246]. MaisEastwood décide de réaliser le film en plus d'y interpré-ter le rôle du vieil entraîneur[L1 246]. Hilary Swank estembauchée pour jouer le rôle de la jeune boxeuse etMorgan Freeman pour interpréter le gardien du gymnase,vieil ami de l'entraîneur. Le tournage a lieu à Los An-geles au début de l'année 2004. Eastwood endosse à nou-

veau le rôle de compositeur, en plus de ceux d'acteur,réalisateur et producteur. À sa sortie en décembre lefilm soulève une controverse parce qu'il se conclut surl'euthanasie de Maggie Fitzgerald, le personnage joué parHilary Swank[34]. Eastwood réplique alors qu'il « n'estpas nécessaire d'être pour l'inceste pour aller voir Ham-let »[L1 247]. Les aspects sentimentaux et populistes deMillion Dollar Baby ne le font pas décoller au box-officeimmédiatement. L'intrigue effraye Warner, qui s’associemême à Lakeshore Entertainment pour distribuer le film.Million Dollar Baby ne fait donc pas l'unanimité[L1 248]

et n’est projeté que dans 147 salles avant que toutes lesnominations aux cérémonies de récompenses et aux fes-tivals ne soient annoncées, ne rapportant que 8 300 000$. En revanche, dès que les nominations sont dévoilées,il commence à soulever l’engouement, rapportant 56 600000 $ juste avant les Oscars, et 35 600 000 $ après[L1 248].Il permet à Eastwood d'être nommé à l'Outstanding Di-rectorial Achievement de la DGA, et de remporter quatreOscars sur sept nominations : celui du meilleur film (pourla deuxième fois dans sa carrière), du meilleur réalisateur(pour la deuxième fois également), de la meilleure actricepour Hilary Swank et du meilleur second rôle pour Mor-gan Freeman.Eastwood et Spielberg se voient lors du repas qui suitla cérémonie des Oscars, et parlent de Mémoires de nospères, une adaptation du livre de James Bradley et RonPowers sur le petit groupe de soldats qui a planté ledrapeau américain à Iwo Jima. Spielberg offre à East-wood les droits d'adaptation et lui propose de coproduirele film avec ses sociétés DreamWorks et Amblin Enter-tainment[L1 249]. Paul Haggis s’occupe d'écrire le scriptet donne en octobre 2004 une première version, qui estadoptée[L1 250]. Au cours de ses recherches pour le film,Eastwood tombe sur un recueil de lettres de guerre japo-naises. Il demande alors à faire un second film qui décri-rait les mêmes évènements que Mémoires de nos pères,mais du point de vue japonais[L1 250] : Lettres d'Iwo Jima.Il s’agit du premier film américain à montrer la guerre dupoint de vue ennemi[L2 11]. Les frais de tournage, salaires,effets spéciaux, matériel militaire, font de Mémoires denos pères le film le plus coûteux de la carrière d'Eastwood,avec un budget de 90 000 000 $[L1 251]. Le deuxième,Lettres d'Iwo Jima, est également complexe du fait qu'ilest tourné en japonais avec des acteurs japonais, mais lebudget de celui-ci n'est estimé qu'à 20 000 000 $ et letournage dure à peine plus d'un mois. Henry Bumstead, ledirecteur artistique d'Eastwood depuis Impitoyable meurtpendant le tournage, et il est remplacé par James J. Mu-rakami. Mémoires de nos pères n'enthousiasme ni le pu-blic, ni les critiques, qui trouvent qu'il ne se démarquepas des autres films sur la Seconde Guerre mondiale, etles recettes n'atteignent pas le budget investi[L1 252]. Ledeuxième, dont le style est plus novateur (les vues auxcouleurs ternes se rapprochent du noir et blanc et lesscènes de combats sont plus émouvantes qu'effrayantes)marque une consécration d'Eastwood. L'œuvre apparaîtsur toutes les listes des meilleurs films de l’année[L1 253].

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2.5 L'âge adulte : Warner Bros. 27

Le film est nommé aux Oscars mais n’en remporte qu'un,laissant celui du meilleur film, du meilleur réalisateur etdu meilleur scénario aux Infiltrés de Martin Scorsese.

Eastwood et sa femme, Dina Ruiz, aux Oscars

2.5.13 Clint Eastwood : le réalisateur

Angelina Jolie et Eastwood lors du Festival de Cannes 2008.

Warner, qui s’est méfié de Mystic River et de MillionDollar Baby avant de les produire, comprend peu à peuqu'Eastwood sait ce qu'il fait, et surtout qu'il est une va-leur sûre. En 2007, Eastwood accepte de produire et réa-liser L'Échange. C'est le septième projet auquel il parti-

cipe sans interpréter aucun rôle. Le film raconte l'histoired'une mère, interprétée par Angelina Jolie, dont le fils aété enlevé. Elle fait tout pour le retrouver, en dépit dela corruption des forces de l’ordre. Le scénario, inspi-ré de faits réels survenus en 1928[L2 12], est de JosephMichael Straczynski, et John Malkovich fait partie de ladistribution. Le tournage s’effectue assez rapidement, demême que la postproduction, pour que le film soit prêt àtemps pour le Festival de Cannes 2008. En France, le filmest chaleureusement accueilli, à la différence des États-Unis où New York Times le juge « maladroit et hautementambigu »[L1 254]. Si le film repart de Cannes sans aucunprix, Clint Eastwood et Catherine Deneuve reçoivent lePrix du 61e Festival de Cannes pour l'ensemble de leurcarrière[35], bien que lui-même ne soit plus à Cannes lorsde la cérémonie de remise des prix.Durant le festival, Spike Lee, également présent pour lapromotion de son film Miracle à Santa Anna (Miracleat St. Anna), entame une controverse, reprochant à East-wood l'absence de soldats Afro-Américains dans ses deuxfilms Mémoires de nos pères et Lettres d'Iwo Jima. East-wood lui répond violemment lors d'une interview dansThe Guardian : « il m’a critiqué quand j’ai fait Bird. Pour-quoi est-ce qu'un type blanc fait ce genre de film ? Parcequ'il fallait bien que quelqu'un le fasse […] Ce ne sontpas [les Afro-américains] qui ont érigé le drapeau amé-ricain ». Les journalistes soutiennent Eastwood, et Lees’incline finalement, le mois suivant[36]. L'Échange est dis-tribué pour la première fois en Amérique lors du NewYork Film Festival et vingt jours après dans tout le pays.En fin de distribution, le film engendre une recette totalede 113 000 000 $, mais il marche mieux à l’étranger (77280 454 $) qu'aux États-Unis (35 739 802 $)[37]. Il de-meure toutefois six semaines dans le top 10 du box-officenational[38]. De son côté, la critique est assez mitigée. Lejeu d'Angelina Jolie semble avoir enthousiasmé les mé-dias, comme celui de beaucoup de seconds rôles[39]. Ce-pendant, le scénario « sonne faux » et la mise en scèneest « lourde » pour The Wall Street Journal[40]. Le filmest nommé à plusieurs reprises aux BAFTA Awards, auSaturn Award ainsi qu'aux Critics Choice Awards, maisne remporte finalement aucun prix.Alors que L'Échange est en postproduction, Bill Ber-ger reçoit un script de Nick Schenk. À la fin desannées 1990, ce dernier se familiarise avec l'histoire etla culture des Hmong alors qu'il travaille dans une usinedu Minnesota[41]. Il apprend comment, ayant soutenu lesforces vietnamiennes et leurs alliés américains durant laGuerre du Viêt Nam, ils ont terminé dans des camps deréfugiés, à la merci des forces communistes du Nord,quand les troupes américaines se sont retirées[41]. Des an-nées plus tard, il décide d'écrire une histoire impliquantun vétéran de la guerre de Corée, nommé Walt Kowalski,dont les nouveaux voisins sont une famille hmong[41]. Plu-sieurs sociétés de production préviennent Schenk qu'il nepourra pas produire son film. Il ne les écoute pas et envoieson script à Berger, alors producteur de Warner[41]. Ber-

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28 2 BIOGRAPHIE

ger présente ainsi l'histoire à Eastwood, pour diriger etjouer dans ce film, ce qu'il accepte directement, trouvant« dans ce rôle marrant un réel challenge »[41]. Le tournagede Gran Torino commence en juillet 2008[42] à HighlandPark et Détroit[43] puis à Warren, Royal Oak et GrossePointe Park[44]. Clint Eastwood désire que la distribu-tion fasse appel à de vrais Hmong, organise-t-on plusieursauditions dans des communautés hmong[45]. Finalement,Bee Vang est engagé à Saint Paul et Ahney Her est enga-gée à Détroit[41] ; ils interprètent les deux principaux rôleshmong. Scott Eastwood apparaît également dans le film.Kyle Eastwood compose la musique du film. Le tournageest rapidement terminé, et Gran Torino est distribué le 9décembre 2008 en Amérique, et le 25 février en France.Durant sa première semaine aux États-Unis, le film béné-ficie d'une sortie limitée dans 6 salles seulement, engran-geant une recette de 391 639 $ ; puis il sort dans 2 808salles et réalise une recette de 39 957 281 $, se plaçantpremier du box-office. Après 27 semaines, le film rap-porte finalement 148 095 302 $ aux États-Unis[46]. Enfin d'exploitation, les recettes mondiales atteignent 269958 228 $[47], faisant de Gran Torino le plus grand succèsd'Eastwood en tant que réalisateur. Le cinéaste remportele Blue Ribbon Awards du meilleur film étranger ainsique le César du meilleur film étranger. Le National Boardof Review déclare Eastwood meilleur acteur de l’année.C'est également Gran Torino qui marque la consécrationd'Eastwood à Cannes, puisque les dirigeants du Festivallui remettent la Palme d'honneur pour sa carrière lors dela promotion du film à Paris. Clint Eastwood déclare queKowalsky sera son dernier rôle à l’écran[48], une promessequ'il rompra avec Une Nouvelle Chance.

Robben Island, prison où Nelson Mandela a été enfermé, et lieude tournage d'Invictus

En 2009, Eastwood tourne Invictus, avec Morgan Free-man dans le rôle de Nelson Mandela et Matt Damon dansle rôle du capitaine de l'équipe de rugby à XV sud afri-caine, François Pienaar[49]. L'histoire est tirée d'un livrede John Carlin, Playing the Enemy : Nelson Mandela andthe Game that Made a Nation[50]. Ce dernier vend lesdroits d'adaptation à Morgan Freeman l'année de la sortiedu livre, en 2008[51]. Elle retrace la libération de Man-

dela ainsi que son arrivée à la Présidence, puis sa déci-sion d'unir son peuple, qu'il soit noir ou blanc, à traversla Coupe du monde de rugby à XV 1995 et l’équipe desSpringboks. Anthony Peckham et Eastwood se sont ren-dus à Barcelone pour rencontrer John Carlin et discuterde l’adaptation du livre[52]. Le rôle de Mandela a d'embléeété offert à Freeman. Bien qu'il soit plus petit que Pie-naar, son rôle est proposé à Matt Damon[53]. Ce derniersuit un entraînement intensif avec Chester Williams, unjoueur de l’équipe des Springboks de 1995[54]. Le tour-nage commence en mars 2009 au Cap et se termine enmai. Le film est distribué le 11 décembre 2009 aux États-Unis et le 13 janvier 2010 en France. Il est accueilli cha-leureusement tant par le public que par la critique. Lesrecettes mondiales avoisinent les 123 000 000 $[55] et lacritique acclame la fraîcheur du film ; on peut lire dans leChicago Sun-Times « c'est un très bon film, il a de grandsmoments d'émotion »[56]. En parallèle, Eastwood est élupersonnalité du cinéma préférée des Américains selon lesondage Harris Interactive[57].

2.5.14 Depuis 2010 : entre acclamations et échecs

Bien qu'Eastwood approche de ses quatre-vingts ans, ilenchaîne directement avec un nouveau projet (et sonpremier film fantastique), Au-delà (Hereafter). Il s’agitd'un thriller prenant la forme d'un film choral, écrit parPeter Morgan. Le tournage débute le 19 octobre 2009en France, avec Matt Damon, Cécile de France, LyndseyMarshal et Bryce Dallas Howard. Variety le décrit commeun thriller « dans la veine de Sixième Sens » en référenceau film réalisé par M. Night Shyamalan en 1999. Toute-fois le film n'aborde pas ce thème commun de la mêmemanière. Au-delà, qui raconte l'histoire de trois personnesqui sont touchées par la mort de différentes manières.Cécile de France, qui incarne une journaliste française,prend conscience de l'au-delà alors qu'elle est victimed'un tsunami ; Frankie McLaren prend conscience de lamort quand son frère se fait renverser par une voiture etenfin, Bryce Dallas Howard, dont les parents sont morts.Matt Damon interprète un médium capable d'entrer dansl'au-delà, de communiquer avec les morts. Ce dernier adécidé de mettre de côté ce don qu'il considère commeune « malédiction ». Aussi, Au-delà aborde les questionsque soulève la mort avec subtilité[58]. Le film ne prendpas parti sur son existence potentielle, voici ce que dé-clare Eastwood à son sujet : « certains y croient, d’autresnon, c’est seulement après que nous serons fixés »[58].Au-delà est un succès au box-office avec 105 000 000 $ derecettes (le double du budget du film) et fait 1.9 milliond'entrées françaises. Pourtant le film est critiqué par lapresse américaine[59] et française[60]. Des avis mitigés dela part de critiques déçus de ne pas avoir un nouveau chef-d'œuvre d'Eastwood et trouvant le film ennuyeux et lestrois histoires liées de qualités variables.Pendant le tournage d'Au-delà, Eastwood annonce queson prochain film retracera la carrière et vie privée du

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fondateur du FBI, J. Edgar Hoover, dans J. Edgar, avecLeonardo DiCaprio dans le rôle titre. Le film sort ennovembre 2011 aux États-Unis et en janvier 2012 enFrance. En Amérique, le film déçoit avec les mêmes avismitigés que pour Au-delà. La performance de LeonardoDiCaprio sera saluée mais le film critiqué pour sa mono-tonie ainsi que sur son absence de prise de risque sur lepersonnage controversé que fut Hoover[61]. Cependant lefilm est un véritable succès critique[62] et commercial enFrance avec 1.5 million de spectateurs.Clint Eastwood doit ensuite réaliser un nouveau remakedu film Une étoile est née, avec Beyoncé Knowles et à nou-veau Leonardo DiCaprio. La grossesse de Beyoncé re-tarde le projet. Malgré ce contre-temps, Eastwood joueen 2012 dans le film de Robert Lorenz (son assistant réali-sateur) : Une Nouvelle Chance (Trouble With The Curve),dans lequel il partage la vedette avec Amy Adams etJustin Timberlake. Dix-neuf ans après Dans la ligne demire, Eastwood joue dans un film qu'il ne réalise pas. Saperformance (un sélectionneur de baseball dont la vue esten sursis) déçoit la presse tout comme le film qui est unéchec au box-office (près de 49 000 000 $ de recettespour un budget de 60 000 000 $[63],[64]). Le film passequasiment inaperçu en France avec 218 782 entrées[65].Clint Eastwood pour son retour réalise Jersey Boys, uneadaptation de la comédie musicale de Broadway du mêmenom. Ce show de Broadway est un biopic du groupe pop-rock américain des années 1960-1970 Frankie Valli &The Four Seasons. Le film sort discrètement en juin 2014dans le monde. Si la critique française est enthousiaste[66],la presse américaine est beaucoup plus mitigée[67], cri-tiquant l'académisme du film. La promotion du film estquasi-intimiste, le box-office l'est tout autant : 60 000 000$ de recettes en Amérique, 220 000 entrées en France,l'un des pires scores d'Eastwood en tant que réalisateur.Après trois échecs critiques consécutifs, Clint Eastwoodretrouve la santé avec American Sniper, qui sorti en 2015(avec néanmoins une sortie limitée fin 2014, pour êtreéligible aux Oscars). Au départ, le film doit être réali-sé par Steven Spielberg mais ce dernier se désiste duprojet vers la mi-2013. American Sniper est une adap-tation de l'autobiographie du même nom de Chris Kyle(incarné par Bradley Cooper dans le biopic) un redou-table tireur d'élite de l'armée américaine durant la guerred'Irak, personnalité complexe se revendiquant d'être lesecond sniper le plus meurtrier du monde avec 255 vic-times (dont 150 confirmés). Les réactions sont divisées,certains estimant que raconter l'histoire de ce soldat trèspatriote qui n'exprima aucun regrets est une glorificationde la guerre, même si Eastwood a toujours été opposéà la seconde guerre en Irak. Lors de sa sortie, Ameri-can Sniper rencontre un accueil favorable de la part descritiques[68] et fait un bon démarrage lors de sa sortie li-mitée avec 633 456 $ de recettes lors de son premierweekend d'exploitation dans quatre salles, faisant mieuxque L'Échange et Gran Torino à la même période[69]. Lesuccès ne s’arrête pas aux sorties limités, le film réalise

plus de 350 000 000 $ au box-office américain (soit lemeilleur succès de 2014) et plus de 195 000 000 $ dansle reste du monde (3,1 millions d'entrées en France), untriomphe (en sachant que le film est classifié Restrictedpar la MPAA). Le long métrage est le plus grand succèsd'Eastwood, plus du double du box-office de Gran Tori-no, le précédant tenant du titre. De plus, le long-métrageest nommé dans six catégories aux Oscars, dont celui dumeilleur film[70].Le prochain film de Clint Eastwood, baptisé Sully, sera unbiopic sur Chesley Sullenberger, d'après l'autobiographiede ce dernier : Highest Duty : My Search for WhatReally Matters (en). Ce commandant de bord fut consi-déré comme un héros après le vol 1549 US Airwaysdu 15 janvier 2009, où il réussit un amerrissage forcésur l'Hudson River à New York, sans aucun décès[71].L'acteur Tom Hanks est pressenti pour incarner le rôlede Chesley Sullenberger[72]. Son tournage est prévu pourla fin de 2015[72] pour une sortie le 3 juin 2016[73].

3 Œuvres

3.1 Filmographie

Article détaillé : Filmographie de Clint Eastwood.En soixante ans, Eastwood a tourné dans plus de quatre-

Empreintes d'Eastwood sur l'Hollywood Boulevard

vingts films, et est devenu l’un des cinéastes les plusconnus du monde entier. D'abord à la télévision, dansdes séries telles que Rawhide qui l’a rendu célèbre, oudans des petits films comme Ambush at Cimarron Passpour Universal Pictures, il trouve le succès avec Pour unepoignée de dollars et plus généralement avec la Trilogiedu dollar. Clint Eastwood met alors un terme à sa car-rière à la télévision pour se concentrer sur le cinéma. Iltourne dans de nombreux films tels que Le Bon, la Bruteet le Truand, Pendez-les haut et court et L'Inspecteur Har-ry, et devient vite une célébrité reconnue. Puis, à la suited'un désaccord, il quitte Universal pour Warner Bros. ;il tourne alors une suite à L'Inspecteur Harry, mais éga-lement Bronco Billy ou Doux, dur et dingue. Peu à peu,il se fait également connaître comme réalisateur, et en-fin comme producteur et compositeur. Il tourne de nom-

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30 4 PARCOURS ARTISTIQUE

breux films, dont beaucoup sont des succès au box-office.Mais son premier véritable succès critique, public et pro-fessionnel est Impitoyable, tourné en 1992. Ce film rem-porte de nombreux prix et réalise d'excellentes recettes.Sa carrière se poursuit avec des films tels que Sur laroute de Madison, Minuit dans le jardin du bien et dumal, Mystic River, Million Dollar Baby, L'Échange, GranTorino et Au-delà. Vers la fin des années 2000, à l'âgede 80 ans, Eastwood déclare qu'il met fin à sa carrièred'acteur, même s’il avait déclaré quelque chose de simi-laire après Million Dollar Baby, mais qu'il continuera detourner et de produire des films[74]. Pourtant en 2012, ilrevient sur le devant de l'écran avec Une nouvelle chance,premier film de son assistant réalisateur Robert Lorenz.Le film sort le 28 septembre 2012 aux États-Unis et le 21novembre 2012 en France.En France, Clint Eastwood a été doublé par une dizainede comédiens différents[75]. Parmi les voix françaises lesplus fréquentes, il y a Jacques Deschamps[75] qui doublenotamment l'« homme sans nom » dans la Trilogie du dol-lar de Sergio Leone. Jean Lagache[75] lui prête aussi savoix pour quelques films. À partir de 1971, Jean-ClaudeMichel devient la voix française régulière de Clint East-wood dans la plupart de ses rôles jusqu'en 1997 (et de fa-çon ininterrompue entre 1980 à 1993)[75],[76]. En 1999,Hervé Jolly lui a succédé comme voix française de ClintEastwood[75]. Au Québec, Clint Eastwood est doublé ré-gulièrement par le comédien Jean Fontaine[77].Liste des voix françaises de Clint Eastwood

En FranceAu Québec

Note : La liste indique les titres québécois.

3.2 Discographie

Article détaillé : Discographie de Clint Eastwood.

Audiophile, Eastwood entretient une passion pour la mu-sique, particulièrement pour le jazz, depuis sa jeunesse ;il apprécie également la country[L1 48]. Il réalise son en-trée dans l'industrie du disque à la fin de l'année 1959,en produisant l'album Cowboy Favorites sous le label Ca-meo Records[L1 48]. L'album inclut plusieurs classiquescomme Don’t Fence Me In de Cole Porter, mais il n'entrepas dans le Billboard Hot 100[L1 48]. Plus tard, entre deuxsaisons de la série Rawhide, Eastwood et Brinegar, re-joints par Sheb Wooley, participent à des rodéos touris-tiques et des festivals sous le nom de Amusement Busi-ness Cavalcade of Fairs, ce qui leur rapporte 15 000 $par performance[L1 50].Eastwood fonde en 1995 son propre label, filiale deWarner Bros. Records : Malpaso Records. Quoique legroupe Warner soit vendu par Time Warner à des inves-

tisseurs privés, Eastwood conserve sa filiale. Cette der-nière a distribué toutes les bandes originales des filmsréalisés par Eastwood depuis Sur la route de Madison.Elle a également distribué l'album de jazz Eastwood afterHours — Live at Carnegie Hall en 1996. Cet intérêt pourla musique, le jazz en particulier, se retrouve chez le filsd'Eastwood, Kyle, qui est musicien et a participé à la BOde plusieurs des films de son père.Au total, Eastwood a composé la musique de huit albums,dont six bandes originales.

4 Parcours artistique

Clint Eastwood est un acteur et un réalisateur que l’onpourrait considérer « polyvalent » : il a exploré de nom-breux genres et registres. Cette carrière composite le rendassez singulier : la place qu'il occupe dans l'industrie ci-nématographique n'est pas comparable à celle d'autresacteurs ou réalisateurs américains. Une ligne directrices’impose tout au long de sa carrière : l'acteur incarne unecertaine mythologie de l’Amérique, en faillite[79], que leréalisateur n'a pas cessé de mettre en scène. Souvent pré-senté comme le modèle d'une tradition disparue[80], East-wood aura tour à tour été le « dernier cow-boy, le dernierclassique, le dernier réac »[81].

4.1 L’acteur

4.1.1 Évolution du « personnage »

Ne pouvant être rattaché à une génération d’acteurs enparticulier, Clint Eastwood apparaît comme un comé-dien « hors case ». Apparu sur les écrans après la gé-nération des acteurs de l'âge d'or hollywoodien, commeJohn Wayne, Paul Newman ou encore Charlton Heston,Clint Eastwood n'appartient pas non plus à la générationdes jeunes premiers des années 1970, celle de RobertRedford ou de Jack Nicholson[81]. Eastwood connaîtd'ailleurs le succès avec le personnage de « l'homme sansnom » qu'il interprète dans Pour une poignée de dollars— qualificatif qui résume, à lui seul, toute l’ambigüitéde l’acteur, dont il s’amusera plus tard en accentuant ladépersonnalisation[82]. Clint Eastwood entre donc dansle monde du cinéma à un âge relativement jeune, il aalors vingt-cinq ans. Il se fait réellement remarquer plustardivement, avec la diffusion à la télévision de la sérieRawhide, à l'âge de vingt-six ans. À cette époque, East-wood n'est pas très sûr de lui, et il parle peu à l’écran.C'est son physique avantageux qui lui a valu ce rôle.Mais son caractère désinvolte lui permet de rendre lerôle crédible. Rawhide est en quelque sorte emblématiqued'une longue période dans le jeu d'Eastwood, celle deswesterns. Durant cette période, Eastwood incarne l'idéalaméricain[L1 64]. Ses rôles apparaissent violents de primeabord, avant de montrer une facette plus humaine. Dans

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4.1 L’acteur 31

Clint Eastwood en 2007 au Théâtre Kodak

Un shérif à New York, cette humanisation est représen-tée à travers la cigarette que donne le shérif à son détenu.C'est d'ailleurs sur ce type de rôle humaniste qu'Eastwoodva ensuite se concentrer. On remarque parmi ses prin-cipaux rôles celui de Frankie Dunn dans Million DollarBaby qui accepte d'euthanasier sa protégée alors qu'elledevient tétraplégique à la suite d'un accident, ou celuide Walt Kowalski dans Gran Torino qui prend sous sonaile un jeune Hmong qui s’est fait frapper par un gangpour l’aider à s’insérer dans la société américaine. Cesrôles humanistes marquent l’essentiel de la filmographied'Eastwood en tant qu'acteur. Dans Gran Torino il inter-prète un vétéran de guerre qui éduque un Hmong en luiinculquant les vraies valeurs de l’Amérique, ce même vé-téran qui meurt pour son protégé. On peut voir à traversce personnage la mort de l’acteur qu'était Eastwood, quidécide, après le rôle de Kowalski, d'arrêter sa carrièred'acteur[74].

4.1.2 Un jeu minéral

Jugé trop fade au début de sa carrière[81], Clint Eastwoodimprime son physique minéral dans la « trilogie des dol-lars » de Sergio Leone. On retient de lui sa carrure so-lide, ses yeux clairs au bleu métallique, son visage éma-

cié, sa silhouette sèche et sa démarche flegmatique[83].L’acteur adopte un jeu plutôt minimaliste, de « pure pré-sence », que supportent de longs silences[84]. Le critiqueFranck Bausch va jusqu'à parler de « cavalier mutiqueet luciférien »[85]. Le corps de l'acteur, dans cette série,est d'ailleurs en partie dissimulé sous un cache-poussière.Eastwood jouera souvent avec ces effets de disparition :à la fin de Space Cowboys, il se filme revêtu d'une combi-naison de cosmonaute, d'où seul submerge son visage, ac-centuant l'immobilité de son corps, presque inerte et portépar l'espace[86] ; dans Les Pleins Pouvoirs, il revêt un longimperméable pour cacher son uniforme de policier[87] ;dans Sur la route de Madison, le photographe disparaîtde derrière l'objectif pour prendre une photo (et révé-ler le sourire de Franscisca, pour l'immortaliser sur lapellicule)[88].Cette propension à disparaître, à se cacher ou à jouer unton en dessous est une caractéristique fondamentale deson travail d'acteur, qu'il ne cessera d'illustrer au fil desannées. Aurélien Ferenczi explique qu'« Eastwood jouepar soustraction. Il se contente d'être là, chaque ébauchede mimique devenant riche de sens. Ce qui, a contra-rio, handicape les films qu'il réalise et où il ne joue pas :la contemplation de son corps « monumental », de sonmouvement économe dans l'espace, est l'un des atouts deson cinéma »[81]. Les personnages qu'interprète Eastwoodsont également souvent dans l'expectative, ou dans des si-tuations d'attente : « le hiératisme du visage et du corps,cette mesure extrême apportée dans tous les mouvements,cette parcimonie dans l'action font du héros un hommeimmobile, dont toute vie est intérieure », écrit le critiquePhilippe Fraisse[89].Clint Eastwood, devenu réalisateur, se distribue dans desrôles beaucoup plus troubles que ceux où il se canton-nait au début de sa carrière, incarnant des personnagesrongés par la douleur, la vieillesse ou le poids du passé.La démonstration de force n'est plus à l'ordre du jour.En 1993, Eastwood reprend son rôle de flic « redneck »dans Un monde parfait. Or, le temps a passé : l’empa-thie du spectateur n’est plus dirigée vers la figure du po-licier, Red Garnett, mais vers celle du fuyard incarné parKevin Costner[84]. Son personnage abat d'ailleurs illéga-lement ce dernier[90]. Walt Kowalski, le personnage qu’ilcampe dans Gran Torino, appartient également à cette li-gnée. C'est un ancien combattant de Corée, un misan-thrope ouvertement raciste (traitant ses voisins chinois de« faces de citrons », de « têtes de nems » ou de « ratsde marais »), un amateur d’armes et de vieilles voitures.Mais celui-ci n'est pas glorifié par le film. Son person-nage devient la victime quasi consentante, et suicidaire,d'un gang. L’homme ne représente plus la justice expé-ditive ou l'autodéfense : il en devient la victime[91]. Cettehumanisation parfois contrariée va de pair avec la dimen-sion masochiste qui parcourt la filmographie d'Eastwooddepuis le début des années 1980.

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32 4 PARCOURS ARTISTIQUE

4.1.3 La tentation masochiste

Luc Moullet en 2008

Le rapport qu'Eastwood entretient avec sa propre imagea souvent été qualifié de « masochiste »[92],[93],[94]. Lecinéaste est réputé pour ne jamais se mettre en valeur :il appuie les ravages du temps sur sa propre silhouette,se filmant dans des situations d'inconfort ou de faiblesse.Cette dimension se retrouve également dans les films dontil n'est pas le metteur en scène. Dans Sierra torride, sonpersonnage passe du pistolero cynique sauvant une re-ligieuse au antihéros blessé dépendant d'elle et qui, endéfinitive, se fait rouler par elle pendant tout le film[95].Dans Les Proies, Eastwood y interprète un homme am-puté, gauche, contrarié et impuissant par rapport auxfemmes[95]. Les codes de la virilité sont inversés dansUn frisson dans la nuit puisque la femme se fait puis-sance contre l’homme, misérable, qui cherche par tousles moyens à s’en débarrasser[96]. Dans Impitoyable, le ci-néaste se filme sous un jour peu flatteur, affaibli et grelot-tant de froid[79]. La première scène, ironiquement, nousmontre la difficulté qu'il a à grimper sur son cheval pourse mettre en selle[97]. Dans Sur la route de Madison, ilapparaît torse nu dans des postures maladroites[86]. LesPleins Pouvoirs nous le montre immobile, tapi derrièreun miroir. Dans cette scène, le faible éclairage accen-tue les traits de son visage et évoque les autoportraitsque Rembrandt a peint à la fin de sa vie[86]. La course-poursuite de Créance de sang épuise son personnage, quis’effondre avant d'avoir rattrapé le coupable[98]. Il devientun vieillard acariâtre dans Gran Torino, marmonnant etmaugréant, le visage toujours crispé, les sourcils éter-nellement froncés — film dans lequel il met en scène, àsoixante dix-huit ans, sa propre mort[91].Avec le temps, Eastwood fait du vieillissement de sonvisage un véritable véhicule de fiction, même dans lesfilms qu'il ne met pas en scène comme à travers Dans laligne de mire. En 1995, le cinéaste Luc Moullet écrit à cepropos[99] :

« À partir de Pale Rider, ce qu'on voit sur-tout du visage d'Eastwood, c'est son impres-sionnante veine sur la droite du front. Elle ex-prime une vie marquée par les épreuves, les

ans, et la fragilité de l'existence humaine : on atoujours l'impression que cette veine va éclater,menaçant les jours du tireur d'élite infinimentplus que ses adversaires armés jusqu'aux dents.Cette veine temporale, un petit travail conju-gué de maquilleur et de l'opérateur eût suffi àla faire disparaître à nos yeux, ce qu'auraientexigées toutes les stars du monde, sauf East-wood. On a même l'impression qu'il fait toutpour qu'on la voit, et qu'on ne voit qu'elle. Lorsdes interviews réalisées par la télévision pen-dant le festival du cinéma américain de Deau-ville, on ne la remarquait même pas. »

Le cinéaste accentue également les rides de son visageen usant de clairs-obscurs[84],[81]. Dans Space Cowboys,Eastwood va même jusqu'à donner les premiers rôles àdes acteurs âgés[84].

4.2 Le réalisateur

Si le nom de Clint Eastwood, dans l’imaginaire collectif,reste longtemps attaché au western, le réalisateur s’est es-sayé à beaucoup de genres différents : le film de guerre(LeMaître de guerre, le diptyque Mémoires de nos pères etLettres d'Iwo Jima), le film noir (Créance de sang, Minuitdans le jardin du bien et du mal ou encore Mystic River),le film d'aventure (Chasseur blanc, cœur noir), le biopicmusical (Bird), le country-movie (Honkytonk Man), leroad movie (Un monde parfait), le drame (Sur la route deMadison, Gran Torino et Million Dollar Baby) et mêmela comédie (Space Cowboys).Le cinéaste s’est fait une spécialité d’alterner des filmsambitieux avec des projets considérés comme plus mi-neurs ou plus distrayants[100],[101]. Eastwood se qualifielui-même d'artisan : « J'ai toujours essayé de faire lesmeilleurs films possibles, comme réalisateur et commeacteur…, mais sans croire que j'étais un artiste avec un Amajuscule. Plutôt comme un artisan très sérieux. J'abordechaque étape — le scénario, la direction d'acteurs,l'image, la musique — avec un grand souci du détail »[83].Si Eastwood est considéré comme un auteur de cinéma(en opposition au « réalisateur-technicien »), l'homme nesigne pas ses scénarios et répond, en cela, d'une tradi-tion hollywoodienne du cinéma de studio[102]. Les scé-narios qu'il tourne ont d'ailleurs souvent été destinés àd’autres cinéastes à l’origine : L'Échange était un projetinitialement rattaché à Ron Howard ; Francis Ford Cop-pola devait réaliser Impitoyable ; Mémoires de nos pères,Un monde parfait et Sur la route de Madison devaient êtretournés par Steven Spielberg[101].Comment, dès lors, appréhender le travail composite etprotéiforme de Clint Eastwood ? Le critique PhilippeFraisse s’interroge[103] :

« Au contraire de bien d'autres cinéastes,je doute […] qu'Eastwood s’intéresse réelle-

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4.2 Le réalisateur 33

ment aux sujets qui inspirent ses films. […]Eastwood n'est pas un artiste obsessionnel. Ilne s’intéresse au fond qu'à la situation. Ce quia des conséquences sur son esthétique, et enfait le classicisme. Comme avant lui Hawks,Eastwood se borne à raconter des histoires,au-delà ou en deçà de tout engagement idéo-logique, ou de tout investissement personneldans un thème. Politiquement, on peut le direconservateur, c'est-à-dire quelqu'un qui n'a pasde système idéologique pour penser le monde.Et souligner cette absence n'est en rien adresserun reproche. »

Les déclarations du cinéaste corroborent en partie cetteinterprétation : pour lui, l'histoire compte plus que lemessage[104].

4.2.1 Esthétique et principes de mise en scène

Olivier Assayas en 2008

Un classicisme hollywoodien Les premiers films deClint Eastwood, comme L'Homme des Hautes Plaines etPale Rider, le cavalier solitaire, sont empreints d'un cer-tain maniérisme que l'on rattache au cinéma de SergioLeone[81],[82]. Mais cette influence s’estompe peu à peu,laissant place à un travail formel plus académique. Lamise en scène de Clint Eastwood se caractérise poursa filiation avec le classicisme ou le néoclassicismehollywoodien[79],[100],[91]. Selon la critique Helen Farad-ji, son œuvre « matérialise l’angoisse de savoir derrièrelui la période classique, et parfaite, du genre en ne ca-chant jamais l’admiration qu’il a pour elle »[105]. Le ci-néaste peut être vu comme l'héritier de John Ford, deWilliam A. Wellman et de Raoul Walsh[80] — influencesqu'Eastwood revendique lui aussi[104]. Mais le réalisa-teur s’attache surtout à travailler sur ces codes du cinémaclassique pour les transformer de l’intérieur. Le cinéasteOlivier Assayas décrit ainsi les trois visages de Clint East-wood : « l'un, humaniste, ancré dans l'Amérique réelle etpassée, emprunterait au cinéma de John Ford, dont il est

le seul aujourd'hui à assurer la descendance ; l'autre, vi-ril, celui du héros au visage buriné, correspondrait plu-tôt à Howard Hawks. Et puis un troisième, inattendu, quiferait d'Eastwood un cinéaste abstrait ». Abstraction for-melle et narrative dont témoignent Mémoires de nos pèreset Lettres d'Iwo Jima, deux films où « la question centraleest l'impossibilité de saisir la vérité, l'évanescence du su-jet »[81].Sa mise en scène est plutôt discrète : elle refuse l’es-broufe et les effets spectaculaires, sans évacuer l'émotion.Sur la route de Madison est un mélodrame chargé d’émo-tion mais plutôt ascétique dans sa réalisation, qui privi-légie un découpage discret et quasi-minimaliste[106]. Ceclassicisme induit un rythme plutôt lent : Louis Skoreckiparle de « ralentissement frontal »[107], Philippe Fraissesouligne « l'immobilité de l'action, le ralentissement dutemps, ou l'importance accordée à l'attente »[89] et AlainMasson, à la sortie de Million Dollar Baby s’exclame :« comme on est loin de la cadence précipitée qui fit lagloire de Hollywood ! »[108]. Le classicisme d'Eastwoodprocède également des vertus attribuées à sa mise enscène : « clarté et précision, pudeur et compassion »[109].

Le pont Holliwell que photographie Kincaïd (interprété par East-wood) dans Sur la route de Madison

De l'aube au crépuscule Les films de Clint Eastwoodsont des œuvres tournées vers le passé : le cinéaste ne re-nâcle pas à situer ses films dans l'époque contemporaine,mais il n’a jamais traité d’évènements historiques proches,à l’exception de l'invasion de la Grenade dans Le Maîtrede guerre[101]. De manière plus générale, les personnagesdépeints par le cinéaste sont souvent rattrapés et envahispar le passé, dont ils doivent apprendre à faire le deuil[80].Cette douleur ancienne peut être celle d’un seul individucomme celle d’une nation tout entière dont il faut panserles plaies (comme dans Invictus). Le monde qu'il dépeintest lui-même menacé de ruine et de disparition. D'où ladimension mortifère, funeste et crépusculaire de ses ré-cits. Celle-ci se retrouve déjà dans Bird[91] avant d'éclaterdans Impitoyable[82]. D'autres œuvres peuvent être vuessous cette lumière, comme Sur la route de Madison[106].Les films d'Eastwood s’attachent à montrer la fin d'unsentiment, d'une histoire ou d'un monde. L'usage du

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34 4 PARCOURS ARTISTIQUE

« récit-cadre » permet au cinéaste, en entremêlant deuxtemporalités sans toutefois les lier, de faire ressentirau spectateur cette présence du passé et son évanes-cence dans le temps présent. Dans Lettres d'Iwo Jima,la bataille prend place entre deux scènes contempo-raines au cours desquelles l'on exhume les lettres, non-envoyées, de soldats japonais[110]. L'enchâssement de latrame principale, associé à la découverte d'un vestige(en l'occurrence une correspondance), rappelle égalementla construction de Sur la route de Madison. Le procé-dé crée un sentiment mélancolique, élégiaque, d'essenceromanesque[111]. L'entrelacement et le statut diégétiquedes voix off dans Million Dollar Baby sont également tes-tamentaires : ils figurent l'absence ainsi qu'une tempo-ralité extérieure aux images[112]. Le cinéma d'Eastwoodsonde donc l'origine des choses, le moment où tout a com-mencé : « celui-ci n'isole jamais le passé qu'il investit (cequi supprimerait aussi le sens du présent), mais chercheà le rejouer dans le présent », écrit le critique FranckKausch[113]. La première scène d'Un Monde parfait, si-tuée dans un paysage bucolique, commence d'ailleurs parune stase, par un long silence de mort traversé par lesouvenir du Dormeur du val[114]. Les films d'Eastwoodcommencent généralement par la fin, lorsque les évène-ments que le cinéaste va conter sont déjà derrière nous(on le remarque dans Sur la route de Madison, Un Mondeparfait, Million Dollar Baby ou encore dans Mémoiresde nos pères). Cette dimension testamentaire du cinémad'Eastwood fait que les personnages semblent toujoursavoir l'intuition de leur propre mort, ou se projettent déjàdans le tréfonds. « Est-ce que je suis en train de creu-ser ma propre tombe ? » se demande ainsi Saigo au toutdébut de Lettres d'Iwo Jima[88]. Et les personnages se pré-sentent souvent comme des survivants (voire comme unrevenant dans le cas de Josey Wales ou du héros de PaleRider, le cavalier solitaire[115]). La dimension spectrale ducinéma d'Eastwood transparaît également dans Vanessain the garden, un court-métrage que le réalisateur tourneen 1985 pour la télévision. Le petit film nous montre unpeintre visité par le fantôme de sa femme, dont il peint leportrait[116].

Contrastes et clairs-obscurs L'utilisation récurrentedu contraste chez Eastwood peut être rattachée aux thé-matiques traitées par le cinéaste. Ses films mettent enscène des affrontements, des oppositions de groupes.Ces contrastes sont « couplés avec des effets de sur-cadre comparables qui soulignent la compartementali-sation, voire l'imperméabilité des registres humains etsociaux sur lesquels reposent la vision tragique du ci-néaste »[117]. L'idée de contraste doit se comprendre dansson sens le plus large : à savoir la coexistence, dans lamême image, d'éléments contraires ou séparables. Dansles westerns d'Eastwood, une figure récurrente consiste ànous présenter, dans un seul plan filmé en panoramique,un intérieur sous-exposé ouvert à un espace extérieursurexposé — désignant par là une menace[117]. Cet ef-

fet se retrouve dans les films plus tardifs d'Eastwood,mais sous une autre forme. Dans Sur la route de Madi-son, la première scène entre le photographe et Francesca,filmée en panoramique, disjoint les deux personnages :le photographe apparaît dans un sur-cadre, qui l'isolede l'obscurité ambiante[117]. Les effets de contraste s’in-carnent également dans l'usage qu'Eastwood fait du mon-tage. Le champ contrechamp traduit la relation entre celuiqui regarde et celui qui est regardé. Les héros d'Eastwoodsont souvent dans une posture double et ambivalente, quileur permet d'être à la fois le moteur et le témoin durécit[118]. C'est ainsi que se définit Kelson dans Minuitdans le jardin du bien et du mal[118].

4.2.2 Thèmes

Hilary Swank (Comic-Con de 2006) est la victime de l'« ange dela mort », Frankie Dunn, dans Million Dollar Baby

D'éternels recommencements Eastwood travaille surles grands récits américains pour disséquer les ressorts eten faire la critique[119]. La trajectoire de ses personnagespeut être qualifiée de « destins américains » (Bird, MillionDollar Baby, Mémoires de nos pères)[101]. Mais ces per-sonnages ne peuvent prétendre au statut de héros — àl'exception notable de ceux présentés dans Invictus. Cesont même, dans la plupart des cas, des antihéros. Lors-qu'ils accèdent à la reconnaissance et au prestige, les per-sonnages d'Eastwood connaissent la chute. Et la chute,comme chez Sisyphe, engendre un châtiment cruel, où

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4.2 Le réalisateur 35

le personnage est condamné à répéter la même action,à connaître les mêmes errements[120]. C'est notammentle cas dans Mémoires de nos pères. Pour Timothée Gé-rardin, les soldats y « sont, presque malgré eux, donnésen exemple d’héroïsme, à travers une photo les montranten train de hisser la bannière étoilée. Seulement, quand àl’époque de Howard Hawks il suffisait d’écarter d’un re-vers de main la rentabilisation de la renommée, le mé-canisme de l’image prend chez Eastwood un tour malé-fique. Pour les soldats en question, la célèbre photo de-vient une damnation, dans la reproduction même du gesteà l’infini »[102]. C'est que le pouvoir, ainsi que le succès,corrompent comme souvent chez Eastwood — c'est cequ'illustre à sa manière Les Pleins Pouvoirs[87].Les personnages que filme Eastwood sont bien souventtiraillés entre le mal et le bien — le cinéaste rejoignantici des grands thèmes de la fiction américaine[91]. Cha-cune de ces figures se définit par une blessure, parfoismétaphorique, parfois bien réelle. Dans Impitoyable, uneprostituée défigurée cherche à se venger d'un outrage an-cien. Le héros de JoseyWales hors-la-loi se promène avecune cicatrice qui lui barre le visage. Cette cicatrice à vie,infligée au personnage au tout début du film, rappelle lamélancolie attachée au personnage, qui avoue être déjàmort depuis des années[121]. La fatalité pèse au-dessusdes personnages d'Eastwood, pour les rattraper. FrankieDunn, dans Million Dollar Baby est celui qui pense proté-ger ses boxeurs de la mort, et qui finit pourtant par la pro-voquer — le personnage se changeant alors, malgré lui,en « ange de la mort »[120] (« Je la tue en la gardant envie », déclare-t-il[114]). Cette contradiction permanentedes personnages engendre des phénomènes de répétition(parfois aggravé) : le viol de Mystic River conduit à unmeurtre, le personnage d'Eddie Scrap dans Million DollarBaby provoque la reproduction du combat qui a mis fin àsa carrière, et la revanche que cherchent tant à accomplirles personnages d'Impitoyable n'est rien d'autre qu'une ac-ceptation du principe de répétition (tuer et se faire tuer :le cycle de la violence est sans fin)[114]. Le temps, chezEastwood, est donc fortement cyclique[89].

L'espace : des paysages et des tombeaux Une grandepartie des films d'Eastwood met en scène un personnagecherchant à apprivoiser un espace immense, qu'il s’éver-tue à circonscrire[98]. Mais le paysage est trompeur : biensouvent, la mise en scène d'Eastwood transforme les es-paces traversés en caveaux, en lieux claustrophiques quienferment le corps et l'esprit. Sans être de purs huis clos,les films d'Eastwood jouent sur la claustration. Les es-paces y sont souvent uniques, étroits ou fortement déli-mités. C'est la cabine du condamné à mort dans Jugé cou-pable, le « Hit Pit » dans Million Dollar Baby, la navettespatiale dans Space Cowboys, la prison et le bateau dansCréance de sang, la station de radio dans Un frisson dansla nuit, la chambre forte dans Les Pleins Pouvoirs, la caveou le poulailler où sont enfermés les enfants dans MysticRiver et L'Échange. Ces espaces confinés s’apparentent à

un cercueil, d'où les personnages peuvent contempler ouanticiper la mort (celle des autres, mais aussi la leur)[98].Des espaces plus grands peuvent faire office de tom-beaux : la ville telle qu'elle est filmée à la fin de MysticRiver s’apparente à un immense territoire peuplé de ca-davres. La caméra parcourt les traces laissées par les en-fants dans le ciment avant de survoler la ville pour enfinplonger dans la rivière, où périt le personnage de DaveBoyle. L'utilisation du plan-séquence, pour unifier tousces lieux, renforce la dimension spectrale de l'espace, au-dessus duquel plane l'ombre de la mort[122]. Claustration,encore, dans Lettres d'Iwo Jima, quand les soldats japo-nais se retrouvent sur une île noire et hostile, plongés dansl'ignorance (ils ne savent pas si la guerre est finie), suspen-dus à leur sort que l'on devine tragique[123]. Claustration,encore, dans la souffrance qui aveugle Francesca dans Surla route de Madison : « le monde (les ponts de l'Iowa)n'est plus, littéralement, qu'un cimetière »[85]. Une foisles morts enterrés, les figures psychopompes continuentde lier les vivants et les morts : c'est le rôle de Minervaet de Billy Hanson dans Minuit dans le jardin du bien etdu mal, de Robert Kincaid dans Sur la route de Madison,d'Eddie Scrap ou de Frankie Dunn dans Million DollarBaby[88].

L’individu et la communauté La relation que tisse unindividu isolé avec le reste d'une communauté est un su-jet récurrent dans l'œuvre d'Eastwood — et c'est en partiece qui rapproche son travail de celui de John Ford. Cetterelation ne peut être que douloureuse, car la communau-té y est souvent représentée sous les traits d'une enti-té dangereuse, malveillante voire faussement protectrice.Dans L'Homme des Hautes Plaines, le constat est amer :selon Guilhem Caillard, la « morale eastwoodienne quecertains ont autrefois cautionné de réactionnaire, c’est lemanque de solidarité entre les hommes faussement idéa-listes qui joue en faveur de leur perte. Le ton est à ce pointpoussé que la ville de Lago devient dantesque (maculéede rouge), bordant un lac qui ferait écho à l’organisationconcentrique de la descente aux enfers »[121]. Dans JoseyWales hors-la-loi, la communauté absout les crimes pas-sés par souci de réconciliation nationale. Le personnagede Josey, joué par Eastwood lui-même, refuse cette am-nistie (ou amnésie) dans lequel il voit un mensonge d'État.La quête du personnage consiste à reconstruire une com-munauté viable, lavée de ses crimes[81]. Le motif de lacommunauté gangrénée par le vice, le mensonge ou lacorruption est également présent dans Mystic River, dansMinuit dans le jardin du bien et du mal, Jugé coupable oudans L'Échange.L'individu chez Eastwood se définit donc d'abord« contre » les autres, en réaction au reste des hommes :chez lui, « toute communauté est la suite d'une faute pri-mitive que la lutte pour la survie oblige, à terme, à enté-riner. La communauté n'a d'issue que dans la solitude etdans le refus, seul commencement qui, par définition, n'enest pas un », écrit Franck Kausch[120]. C'est pourquoi les

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36 4 PARCOURS ARTISTIQUE

Matt Damon représente l'esprit de communauté, notion que luitransmet le personnage de Nelson Mandela, dans Invictus

personnages d'Eastwood souffrent d'un manque originel,d'une innocence perdue dont ils ne connaissent même pasl'origine. La révolte de l'individu contre la communautén'est pas une reconquête : c'est la répétition des mêmesmécanismes de chaos. Les soldats de Mémoires de nospères, une fois élevés au statut de héros, doivent accepterl'imposture qui leur est proposée — mentir sur les condi-tions de leur triomphe, qu'ils sont condamnés à reproduiredans des spectacles grotesques, jusqu'à vider de leur sub-stance les évènements dont ils ont été les artisans[120].Cette méfiance naturelle à l'égard de la société ou detoute forme de communauté organisée a suscité de nom-breux commentaires. Pour le dramaturge Philippe Per-son, Eastwood « n’a, en effet, aucun sens de la commu-nauté et ne se réclame d’aucune » : le héros selon East-wood ne doit rien à la société, il est entièrement respon-sable de ses actes, doit se construire seul et prouver qu'ilmérite sa place parmi les autres. Il n'a aucune excuse so-ciale, à l'inverse des héros de John Ford. Philippe Per-son regrette que le cinéaste, dans Jugé coupable, ne s’in-téresse pas davantage « aux mécanismes qui aboutissentà ce qu’un Noir innocent puisse aussi facilement se re-trouver dans le couloir de la mort ». Le dramaturge pour-suit en écrivant : « Non, il reprend son schéma coutu-mier : un homme seul, forcément l’antihéros qu’il incarne— un journaliste, cette fois — va rétablir une vérité queles autorités, forcément corrompues, n’ont pas voulu voir.D’ailleurs, pour couper court à toute ambiguïté, le vraicoupable sera un autre Noir… Quand le réalisateur dé-crit un groupe, c’est un petit groupe d’individus qui sesont choisis, emmenés par un homme qui leur transmetson rêve (JoseyWales hors-la-loi, Bronco Billy). […] Pourlui, le peuple n’existe pas. En tout cas, on le cherchera envain dans son cinéma, où jamais il n’a conté une aventurecollective. […] Les pouvoirs publics ne protègent pas lesfaibles, mais représentent un rempart auquel ses person-nages viennent se heurter. Ils sont synonymes de bureau-cratie et de corruption ». Et Person de citer Les PleinsPouvoirs, où le président des États-Unis se rend coupablede meurtre[118],[101].Invictus marque pourtant l'attachement d'Eastwood à un

projet de société commun. Alors que ses films précédentssignaient plutôt l'échec de la communauté, Invictus faitle pari d'un pays composite, métissé, mais unifié par sonleader politique, encourageant la réussite de son équipenationale[81]. Comme le dit Eastwood, « Invictus est unfilm sur la réconciliation d'un peuple, sur un homme quifait comprendre à chacun que sa mission est de donner lemeilleur de lui-même. Nelson Mandela transmet cet idéalau personnage de Matt Damon, le capitaine de l'équipedes Springboks. Et l'équipe le transmet à son tour au paystout entier »[83].

La transmission Eastwood en tant que cinéaste aimeà disséquer les liens qui unissent les personnages avecleur propre progéniture. Le réalisateur fera même tour-ner son propre fils dans Honkytonk Man[84]. La questionde la transmission est donc naturellement au cœur de cecinéma, singulièrement dans ses derniers films. Un per-sonnage vieillissant cherche à passer le témoin, se trouveun héritier et lui transmet une partie de ses biens ou deses valeurs morales[91],[124]. Dans Sur la route de Ma-dison, les enfants découvrent le testament de leur mèreet se voient contraints de satisfaire ses dernières volon-tés, malgré le dégoût que leur inspire son adultère. Leprocessus de transmission réside dans la manière dont lecomportement de leur mère, qu'ils réprouvaient dans unpremier temps, presque mécaniquement, influe sur leursactes et l'amour qu'ils manifestent soudainement à leurspropres familles. Le message est passé, sans que les per-sonnages en aient véritablement conscience. La transmis-sion s’effectue de manière inconsciente et presque ma-gique : la voix off de Francesca, interprétée par MerylStreep, d'outre-tombe, surplombe les images au présentcomme pour guider les personnages. Carolyn va mêmejusqu'à épouser, sans s’en rendre compte, les mimiquesde sa mère lorsqu'elle répond au téléphone vêtue de larobe que portait Franscesca quelques années plus tôt[125].Mystic River montre un autre type de transmission, sur unmode beaucoup plus fataliste et désespéré : la balle queDave Boyle transmet à son fils au début du film confondles deux personnages, qui vont jusqu'à porter le mêmeprénom. Les deux êtres ne cesseront dès lors plus de serépondre, même métaphoriquement : vingt-cinq ans plustard, l'enfant devenu grand reproduit les gestes de sonaîné, guidé par une forme d'inconscient familial. Ici, lefantôme du père continue de hanter les personnages àleur insu[126]. L'enfance, chez Eastwood, n'est pas filméecomme un âge heureux ou un monde d'insouciance. Troisfilms — Un monde parfait, Mystic River et L’Échange —retracent même une histoire d'enlèvement d'enfants[127].L'enfance est donc lié au danger, et même — par un totalrenversement de valeurs — à la mort.Une autre lecture de l'œuvre d'Eastwood, nettementmoins humaniste que les précédentes, est donc possible.Les nouvelles générations, telles qu'elles sont filmées parle cinéaste, peuvent apparaître comme oisives, handica-pantes ou malveillantes. Dans Sur la route de Madison, les

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5.1 Opinion politique 37

enfants de Francesca représentent un danger, puisqu’ilsenvisagent de brûler les souvenirs laissés par leur mère,refusant son histoire d’amour avec le photographe. DansGran Torino, Walt Kowalski refuse de léguer sa fortune àses propres enfants — qu’il méprise — pour la donner àses voisins de culture Hmong. Dans Million Dollar Baby,l’entraîneur aide à mourir la boxeuse car elle ne peut plusassurer sa descendance. L’entreprise de filiation a échouéet l’entraîneur fait disparaître ce corps « en trop ». Lecritique Jean-Baptiste Morain note ainsi que « le dangervient des fils, jamais des pères. Les fils sont intéressés,idiots, gros et laids, ne pensent qu’à la respectabilité, làoù les pères ne seraient que minceur, loyauté et responsa-bilité. Comme si […] Eastwood ne supportait pas que lesfils puissent un jour prendre sa place. Même si et surtoutparce que le sens de la vie veut le plus souvent que lespères meurent avant les fils »[128].

5 Activités publiques et engage-ments

5.1 Opinion politique

Les acteurs Louis Gossett Jr. et Clint Eastwood aux côtés du pré-sident Ronald Reagan

Clint Eastwood, bien que souvent engagé politiquementaux côtés du Parti républicain, sur les listes duquel ilest inscrit depuis 1951[129], se définit lui-même commeun libertarien fiscalement conservateur, mais socialementlibéral[130],[N 32],[131]. Ainsi, lors des élections présiden-tielles, il a soutenu les candidats républicains (Dwight Da-vid Eisenhower en 1952, Richard Nixon en 1968 et 1972,Ronald Reagan en 1980 et 1984, ou plus récemment JohnMcCain en 2008 et Mitt Romney en 2012) à l'exceptionde l'élection présidentielle américaine de 1992, où il asoutenu Ross Perot, un milliardaire libertarien indépen-dant. En 1972, le président Richard Nixon nomme ClintEastwood au Conseil national pour la culture, poste qu'ilgarde jusqu'à la démission de Nixon en 1974.Lors d'élections locales, il a soutenu des candidatsd'autres partis comme le démocrate environnementalisteSam Farr en 2002 et s’est opposé au référendum révo-

catoire contre l'ancien gouverneur démocrate de la Cali-fornie, Gray Davis, en 2003. De 1986 à 1988, il est lui-même un élu local, maire de la ville de Carmel-by-the-Sea, dans le comté de Monterey Californie (élu avec 72 %des suffrages). De 2004 à 2008, il est membre de la com-mission sur les parcs californiens, nommé à ce poste parle gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger. En2008, en tant que membre de cette commission, il s’op-pose à la construction d'une autoroute à péage dans le sudde la Californie, que défend Schwarzenegger. Celui-ci nerenomme pas Eastwood à l'expiration de son mandat.

Entrée du Bohemian Club

Il marque en son temps un grand scepticisme face à laguerre du Viêt Nam, déclarant que le pays n'avait « rienà gagner au Viêt Nam, si ce n'est envoyer nos hommesen enfer », qu'« aucun politique n'avait de plan de sor-tie ou de solution miracle », et il déplore l'ambiguïté dusoutien américain aux Sud-Vietnamiens, puis l'abandonde ces derniers[132]. En 2003, il a publiquement criti-qué l'engagement de l'armée américaine dans la guerred'Irak. Néanmoins, un an plus tard, il appelle à voterpour George W. Bush[133] par opposition au démocrateJohn Kerry. Bien qu'opposé au fait de tuer, y compris desanimaux[N 33], il s’est cependant déclaré en faveur de lapeine de mort, notamment pour les crimes impliquant desenfants[134],[135],[N 34].En janvier 2005, lors d'un dîner de gala à New York,Clint Eastwood s’en prend vigoureusement au réalisa-teur Michael Moore, déclarant : « Michael, si vousvous présentez un jour à ma porte avec une caméra, jevous tue », faisant référence au comportement de Mi-chael Moore avec son vieil ami Charlton Heston, dansle film-documentaire Bowling for Columbine. Jouant surl'ambiguïté de la plaisanterie, alors que la salle éclate derire, Eastwood précise : « Je suis sérieux »[136],[135].

5.1.1 Maire de Carmel

Eastwood réussit une incursion dans la politique en de-venant maire de Carmel en Californie en avril 1986,une petite ville située sur la péninsule Monterey et re-

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38 5 ACTIVITÉS PUBLIQUES ET ENGAGEMENTS

Carmel-by-the-Sea

groupant une communauté d'artistes[L2 9]. Lorsqu'il ap-prend qu'Eastwood est élu avec 72 % des voix[L1 185], leprésident des États-Unis, l'ancien acteur Ronald Reagan,l'appelle et lui dit : « qu'est-ce qu'un acteur qui joue avecun singe vient faire en politique ? », se référant au rôled'Eastwood dans Ça va cogner et à son propre rôle dansBedtime for Bonzo[L2 9]. Durant son mandat, Eastwood atourné Le Maître de guerre et Bird.En 1988, il annonce qu'il ne se représentera pas aux élec-tions de Carmel, préférant passer du temps avec ses en-fants déjà adolescents[L1 193]. Son mandat de maire estmitigé ; si beaucoup ont apprécié ses actions, tels que leCarmel Pine Cone ou encore la législature de l'État de Ca-lifornie, des habitants de la ville parlent de mettre en placeune réforme empêchant une célébrité de se présenter auposte de maire[L1 194].

5.1.2 California State Park and Recreation Com-mission

Take Pride in America où intervient Eastwood

En 2001, il est nommé à la Commission des parcs etloisirs de l'État de Californie (California State Park andRecreation Commission) par le gouverneur démocrateGray Davis[137], puis est réélu en 2004 par le gouverneurArnold Schwarzenegger, qu'il soutient lors des électionsde 2003 et 2006[138]. Peu après, Schwarzenegger annoncela fermeture de 80 % des California State Parks.Eastwood, vice-président, et Robert Shriver, président de

la Commission, et beau-frère de Schwarzenegger, créentensemble en 2005 un comité s’opposant à la construc-tion d'une autoroute à six voies. Cette autoroute, d'unelongueur de 16 miles (26 km), aurait traversé le parcde San Onofre State Beach, au nord de San Diego, unedes plages de surf les plus appréciées de Californie duSud. Eastwood et Shriver lancent une action en justice en2006 et exhortent la Commission des côtes de Califor-nie (California Coastal Commission) à rejeter le projet,ce qu'elle fait en février 2008[139].En mars 2008, Clint Eastwood et Bobby Shriver, dontle mandat a expiré, ne sont pas reconduits dans leursfonctions[139]. Le Natural Resources Defense Council(Conseil de défense des ressources naturelles) demandeune enquête législative concernant la décision de ne pasrenouveler leurs mandats[140]. Selon le NRDC et The NewRepublic, Eastwood et Shriver n'ont pas été reconduits àcause de leur opposition à la prolongation de l'autorouteCalifornia State Route 241[141],[142]. Au cours de la confé-rence de presse où Schwarzenegger annonce la nomina-tion d'Alice Huffman et de Lindy DeKoven, il ne faitcependant aucune allusion à une quelconque raison del'éviction d'Eastwood et Shriver[143].En avril 2005, le gouverneur Schwarzenegger a parailleurs nommé Eastwood avec l'acteur et réalisateurDanny DeVito, l'acteur et réalisateur Bill Duke, le pro-ducteur Tom Werner et la productrice et réalisatrice LiliZanuck à la Commission du film de Californie (CaliforniaFilm Commission)[144].

5.2 David Lynch Foundation

Il s’engage en faveur de la David Lynch Foundation etintervient par vidéo au cours d'un gala de bienfaisancedonné le 13 décembre 2010 au Metropolitan Museumof Art de New York présenté avec le slogan « Le chan-gement commence de l'intérieur », avec Russell Brand,David Lynch, John Hagelin, et les témoignages de PaulMcCartney, et de Martin Scorsese[145].Le but de la fondation est d’aider, à l'aide de la méditationtranscendantale, les vétérans et les militaires atteints dusyndrome de stress post-traumatique ainsi que les sans-abris, et les étudiants par cette méthode.Clint Eastwood déclare : « Quand vous considérez les an-goisses du combat que nos hommes et femmes des forcesarmées endurent, alors il est clair que la méditation trans-cendantale est un outil formidable pour eux »[146] et « Jesuis un partisan inconditionnel de la méditation transcen-dantale, que je pratique depuis près de 40 ans »[147],[148].

5.3 Musée de la police

Le National Law Enforcement Officers a annoncé le 18juillet 2011 que Clint Eastwood a accepté la place de pré-sident d'honneur d'un musée sur la police[149]. Ce musée,

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39

qui ouvrira ses portes durant l’année 2013 à Washington,à côté d'un mémorial rend hommage aux 19 298 policierstués en service depuis 1791, est en fait dédié à l'histoire etau rôle des forces de sécurité américaines. Clint Eastwoods’est dit « très honoré de contribuer à raconter l'histoirehéroïque du métier et du dévouement » ; d'avoir été choisicomme président d'honneur : l’acteur et réalisateur avouese sentir très concerné par ce métier qui perd des milliersd'hommes et de femmes chaque année : « police méritecet hommage. Un policier est tué en service toutes les53 heures aux États-Unis. Malgré les risques, 800 000femmes et hommes travaillent chaque jour pour nous ser-vir et nous protéger »[150],[151]. Son rôle sera de présenterau public les diverses expositions du musée. Sa notorié-té permettra également au musée de rassembler les fondsmanquants qui devraient permettre au musée d'ouvrir sesportes.Par ailleurs, il existe un poste de police australien portantle nom de Clint Eastwood[152].

5.4 Style de vie

Représentation de la silhouette d'Eastwood sur un bâtiment

Clint Eastwood, qui a toujours été non-fumeur, prendconscience de l'importance de la santé et des aptitudesphysiques dès l’adolescence : il se maintient en bonneforme physique et mange des repas sains dès lors. Alorsqu'il devient célèbre durant la production de la série télé-

visée Rawhide, Eastwood apparaît souvent dans des ma-gazines et des journaux qui traitent de son style de vieéquilibré. Dans l'édition d'août 1959 du TV Guide, parexemple, Eastwood est photographié en train de fairedes pompes et de donner des conseils sur le fitness et lanutrition : il préconise aux lecteurs de manger beaucoupde fruits, de crudités et de vitamines mais d'éviter les bois-sons sucrées et alcoolisées[L1 255].Le 21 juillet 1970, le père d'Eastwood meurt d'uninfarctus du myocarde à l’âge de soixante-quatreans[L1 256]. Cela provoque un grand choc chez ClintEastwood, dont le grand-père avait vécu jusqu'à l'âgede quatre-vingt-douze ans et avait eu un profond impactsur sa vie. Cet événement bouleverse Eastwood, commele décrit Fritz Manes : « la seule mauvaise chose quilui soit arrivée dans sa vie ». À partir de ce moment,il devient plus productif, travaillant plus rapidementtout en conservant son efficacité[L1 80]. Bien qu'il aittoujours été en bonne santé, sa prudence redouble aprèsla mort de son père, ne buvant, par exemple, plus despiritueux, et adoptant un régime plus rigoureux[L1 80]. Ilreste cependant favorable à la bière et ouvre même unpub du nom de Hog’s Breath Inn à Carmel-by-the-Sea en1971[L1 257]. L'acteur et réalisateur détient également leMission Ranch Hotel and Restaurant situé dans la mêmeville[153].En 1975, Eastwood déclare publiquement qu'il pratiquela Méditation transcendantale lors de The Merv Grif-fin Show, avec le fondateur de ce type de méditation,Maharishi Mahesh Yogi[154]. Depuis, il pratique cette mé-ditation chaque matin pour se préparer à affronter la jour-née qui commence[155].Clint Eastwood détient, par ailleurs, le Tehàma GolfClub de Carmel-by-the-Sea. Ce club privé est com-posé d'approximativement trois cents membres. Leprix d'adhésion est d'environ 500 000 $. Il a égale-ment investi dans le Pebble Beach Golf Links, mon-dialement reconnu[156]. En plus d'être passionné degolf, Clint Eastwood est également très bon piloted'hélicoptère[L1 6],[L1 57].

6 Dans la culture populaire

Article détaillé : Clint Eastwood dans la culture populaire.

À la suite de sa carrière, tant comme acteur que commeréalisateur et producteur, Clint Eastwood a vu son nomutilisé dans de nombreux médias, tels que le cinéma,la télévision, la musique ou encore la littérature et lesjeux vidéo. La référence la plus fréquente à Eastwoodest l'utilisation du personnage Harry Callahan et de son.44 Magnum issus de la série de l'inspecteur Harry. C'estpar exemple le cas dans Casper où un personnage voitson reflet dans un miroir se transformer en Harry, etprononcer une réplique en référence à ce dernier. Dans

Page 40: Clint Eastwood

40 7 DISTINCTIONS

Transformers, un autobot nommé Ironhide fait une imi-tation d'Eastwood dans L'Inspecteur Harry. Par ailleurs,Jim Carrey fait à deux reprises allusion à Clint Eastwood,qui a jadis lancé sa carrière. Dans The Mask, son person-nage sort de sa veste un arsenal de revolvers, en deman-dant « Do you feel lucky, punks ? ». Puis, dans le filmBruce tout-puissant, Carrey réplique « Be careful whatyou wish for, Punk ».« L’Homme sans nom » a souvent été réutilisé dans di-vers médias. Dans Retour vers le futur 3, Marty McFly sefait appeler Clint Eastwood, alors que le film parodie leswesterns. D'ailleurs, dans Retour vers le futur 2, le person-nage de Biff regarde à la télé Pour une poignée de dollars.Le personnage Roland de Gilead, créé par Stephen King,s’inspire aussi clairement du personnage d'Eastwood dansLe Bon, la Brute et le Truand. Dans le clip vidéo de PrinceCharming, interprété par Adam and the Ants, on peutvoir le chanteur habillé comme Eastwood dans Le Bon,la Brute et le Truand. Dans un épisode de Supernatural,Dean Winchester se fait appeler shérif Eastwood alorsqu'il est dans le Far West.D'autres fois, c'est seulement le nom d'Eastwood qui estutilisé. On peut le trouver dans l'attraction The GreatMovie Ride, dans le jeu vidéo Serious Sam : Second Con-tact, et Gorillaz a également interprété deux chansons in-titulées Clint Eastwood et Dirty Harry.Eastwood apparaît également à la télévision dans despublicités. La première, aux côtés de Jack Nicholson,concerne le tourisme en Californie[157],[158] ; Eastwood setrouve sur son terrain de golf favori, et Nicholson est assisdans les gradins du Staples Center. La seconde est contrela drogue[159],[160] et la dernière concerne le lait[161].

7 Distinctions

Article détaillé : Liste des récompenses et nominations deClint Eastwood.Le 22 août 1984, le Grauman’s Chinese Theater sur

Clint Eastwood reçoit l'HonoraryDegree de la part de l'Universitédu Pacifique

l'Hollywood Boulevard fait l'honneur à Eastwood de lais-ser ses empreintes dans le ciment qui le devance[L1 86].Par ailleurs, l'acteur et réalisateur reçoit de l'AmericanFilm Institute le Life Achievement Award en 1996 etl'Honorary Degree en 2009. Il fait aussi partie desdeux[Qui ?] seuls artistes à avoir été nommés à la fois pourl’Oscar du meilleur acteur et du meilleur réalisateur pourle même film : Impitoyable (1992) et Million Dollar Ba-by (2004)[N 35]. En 2005, il devient ainsi le réalisateur leplus âgé à recevoir un Oscar. Eastwood fait égalementpartie des réalisateurs ayant gagné un Oscar qui sont aussiconnus pour leur réalisation que pour leur interprétationdans un film.Clint Eastwood a reçu de nombreux prix durant sa car-rière, tels que le Kennedy Center Honors. En 1995,l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences lui dé-cerne l'Irving G. Thalberg Memorial Award pour la créa-tivité dont il a fait preuve durant toute sa carrière deproducteur[L2 13]. En 2006, il reçoit l'Honorary Degreede la part de l'Université du Pacifique et un prix similairede l'Université de Californie du Sud en 2007. Pour sescompositions, Eastwood a notamment été nommé à unGrammy Awards en 2006 ; il a gagné le Satellite Awardde la meilleure chanson originale en 2007 et il a été nom-mé à deux reprises au Critics Choice Awards du meilleurcompositeur. En 2007, il est le premier prétendant auJack Valenti Humanitarian Award pour son travail surMémoires de nos pères et Lettres d'Iwo Jima, une céré-monie annuelle présentée par la MPAA[162].Le 6 décembre 2006, le gouverneur de Californie, ArnoldSchwarzenegger, et la Première Dame Maria Shriver fontentrer Eastwood dans le California Hall of Fame. À la finde l’année suivante, en France, Eastwood est décoré dela Légion d'honneur. Le président français de l'époque,Jacques Chirac, a déclaré qu'il donnait « à comprendrela complexité de l’Amérique, avec sa grandeur et avec sesfragilités, avec l'élan de ses rêves et avec ses interrogationsinquiètes »[163].Le 22 septembre 2007, Clint Eastwood est nommé Doc-teur en Musique par le Berklee College of Music durantle Monterey Jazz Festival. Il a longtemps fait partie duconseil d'administration de cette université. En recevantcette distinction, Eastwood déclare dans son discours qu'ils’agit de « l’un des plus grands honneurs [qu'on lui ai]fait »[164]. L'année suivante, il reçoit du National Boardof Review le prix du meilleur acteur pour sa performancedans Gran Torino[165].

Ordre du Soleil levant qu'a reçu Eastwood

Le 29 avril 2009, le gouvernement japonais annonce

Page 41: Clint Eastwood

8.1 Notes 41

qu'Eastwood a reçu l'Ordre du Soleil levant avec desraies d'or et un ruban, ce qui représente la troisièmeplus grande des huit classes associées à ce prix[166]. À lafin de l'année, il est nommé Commandeur de la Légiond'honneur[163]. En 2010, il est couronné par l'AmericanNational Medal of Arts pour son service et sa contribu-tion à l’art cinématographique national. Il s’agit de la plushaute récompense décernée à un artiste en Amérique.Parmi les prix pour lesquels il a été nommé, on trouvenotamment six Oscars, trois BAFTA Awards, deux PrixDavid di Donatello, deux Césars, neuf Golden Globes etquatre Saturn Awards. En outre, il a fait partie à cinqreprises de la sélection officielle du Festival de Canneset il a remporté deux récompenses à la Mostra de Ve-nise. Parmi les prix qu'il a gagnés, il y a quatre Oscars,trois Césars, deux DGA Awards, deux Golden Globes,sept Kinema Junpo Awards, deux Satellite Awards et unePalme d'honneur lors du Festival de Cannes 2009.Il a reçu à Lyon le Prix Lumière 2009 du premier FestivalLumière pour l'ensemble de sa carrière. Clint Eastwoodest également décoré de l'ordre des arts et des lettres, aurang d'officier.

8 Notes et références

8.1 Notes

[1] À noter par ailleurs que la biographie autorisée écrite parRichard Schickel sous le titre Clint Eastwood ne dévoileaucun trait des origines de l'acteur et réalisateur Clint East-wood.

[2] (en) This is just a wonderful one, it goes to everybody ican think off. […] In the year of the woman, the greatestwoman on the planet is here tonight — my mother, Ruth.

[3] Sonny est un terme familier anglais, diminutif de l'anglaisson, c'est-à-dire fils. Sonny peut être traduit par « fiston »,par exemple.(fr) familli.fr, « Sonny », consulté le 20 octobre 2009

[4] Où il côtoie Jackie Jensen, futur joueur star des Red Soxde Boston

[5] Cette théorie a été avancée par les premiers attachéspresse de Clint Eastwood. Néanmoins, elle est vite consi-dérée comme un mensonge : dès la sortie de HonkytonkMan, on apprend qu'il anéantissait tous les efforts de sesprofesseurs d'art dramatique qui cherchaient à lui donnerun rôle dans leur pièce. Sally Rinehart Nero, professeurd'anglais et d'art dramatique, affirme que Clint Eatwoodn'était inscrit à aucun de ses cours ou ateliers.

[6] I.e. le journal d'Oakland

[7] Les archives de l'école ne présentent toutefois aucune rai-son au départ de Clint Eastwood.

[8] Cette théorie selon laquelle Eastwood aurait été remar-qué par Arthur Lubin en personne durant le tournage de

Francis chez les wacs est inexacte, car Eastwood avait dé-jà quitté Fort Ord quand le tournage eut lieu. Arthur Lu-bin est un réalisateur polyvalent sous contrat avec Univer-sal, à l'apogée de son succès dans les années 1950. Clintest sans doute le « beau gosse » dont parle ces communi-qués. Néanmoins, le réalisateur expliqua qu'une personnele conduisit à une station-service de Los Angeles où Clinttravaillait. C'est là que les deux hommes se sont rencontréspour la première fois.

[9] Voir les dialogues du passage où apparaît Clint sur Wiki-quote : La Revanche de la créature.

[10] Anita Ekberg est d'ailleurs sans cesse prise en photogra-phie devant la piscine de la Villa Sands, où elle arbore soncélèbre maillot de bain en peau de léopard.

[11] Rawhide désigne un cuir non traité, ou le fouet fabriquédans ce cuir.

[12] Le tournage s’effectue entre deux saisons de Rawhide,permettant à Eastwood de conserver son contrat avecles producteurs de la série. C'est d'ailleurs cet argumentd'Irving qui a décidé Eastwood à accepter ce contrat.

[13] Ce qui équivaut à 1 500 000 € d'après (fr) « fxtop »(consulté le 9 novembre 2009).

[14] Un shérif à New York était initialement, avant la refontedu scénario, un remake de Rawhide. En effet, le scénarioreprésentait un nouveau Rowdy du sud-ouest à New York,un peu perdu, qui s’essaye à faire la loi.

[15] Quand les aignes attaquent est un film de guerre, alors queClint Eastwood n'avait jusqu'à présent joué que dans deswesterns.

[16] À noter que ce film est le dernier de sa carrière.

[17] Toutefois, s’il est vrai qu'Universal ne lui propose pas,de 1969 à 1973, des scripts intéressants, la société n'estpas seule responsable. Don Siegel et Eastwood ont carteblanche pour travailler le script.

[18] Paul Newman refuse de jouer dans ce film, du fait deson pacifisme. Dans sa biographie, Let Me EntertainYou, David Brown, coproducteur du film, assure pourtantqu'Eastwood était également quelqu'un de pacifiste.

[19] Eastwood n'ayant aucune notion d'escalade dut suivre uneformation de quelques jours. Au cours de ce tournage, Da-vid Knowles, un alpiniste qui accompagnait l'équipe pourl'aider à travers la montagne, trouve la mort lors d'un ébou-lement.p. 323.

[20] C'est ainsi, par exemple, que son directeur de la photogra-phie fait une chute de trois mètres, après laquelle il doit ré-apprendre à marcher, son côté gauche étant resté paralysédurant plusieurs jours.

[21] De son côté, Sondra Locke est mariée au même hommedepuis son adolescence. Mais il s’agit plus d'un « mariagede façade ». En effet, lorsque le couple a emménagé àHollywood, Anderson s’est rendu compte qu'il est homo-sexuel.p. 378.

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42 8 NOTES ET RÉFÉRENCES

[22] Eastwood ne désirait plus avoir d'enfant, il déclare mêmeque c'est Maggie Johnson qui avait voulu en avoir avec lui.Il pense que cela nuirait à leur couple.

[23] Qu'Eastwood incarne pour la première fois un héros fan-faron.

[24] Le film réalise toutefois un score tout à fait bon à la fin deson exploitation : 80 000 000 $, voire la section filmogra-phie de l'article (année 1980).(en) Box-office mojo, « Every Which Way But Loose »,consulté le 6 janvier 2010.

[25] Dans le roman de Clancy Carlile, c'est le personnaged'Eastwood, Red Stoval, qui propose à son neveu, Whit,de fumer un joint. Pour garder l'image de l'homme bien,Eastwood modifie la scène : c'est un étranger qui fumele joint sous la table où est installé Whit, qui inhale doncde la fumée accidentellement. De plus, la Packard devientune Lincoln Continental. L'univers musical souhaité parCarlile est aussi entièrement modifié, tendant à être pluscommercial.

[26] L'actrice Sondra Locke, à l'époque, avait peur que sonimage reste jamais associée à celle de l'homme qui par-tageait sa vie.

[27] Il avait préféré terminer un script pour la Columbia Pic-tures avant celui d'Eastwood.

[28] Le personnage de Sondra Locke élimine plusieurs deshommes qui ont violé sa sœur, dont George Wilburn etKruger.

[29] Variety a même publié à ce sujet : « Certains ont pensé quele ministre socialiste aurait été gêné d'honorer personnel-lement une star amerloque dont les films d'action avaientde par le passé été fréquemment accusés d'être porteursd'une idéologie de droite ».

[30] Kyle Eastwood a déjà vingt ans, alors qu'Alison en a seize.Cette dernière dira cependant, à l'occasion d'une inter-view : « je ne crois pas que ça [notre éducation] ait euun impact sur sa décision ».

[31] Selon Clint Eastwood : Une légende, c'est ce motif qui l'apoussé à accepter de prendre en charge le projet.

[32] « Clint Eastwood - Libertarian », sur USA Today, 25janvier 2004 « I like the libertarian view, which is toleave everyone alone » (j'aime la vision libertarienne, quiconsiste à laisser tout le monde tranquille).

[33] À propos de la chasse, après une remarque de Hillary Clin-ton : “I don't go for hunting. I just don't like killing creatures.Unless they're trying to kill me. Then that would be fine.”(« Je ne chasse pas. Je n'aime pas tuer les animaux. Saufs’ils essaient de me tuer. Alors ça va. »). « Clint Eastwoodtargets the legacy of Dirty Harry », sur Los Angeles Times, 1er juin 2008.

[34] Sur « The Other Son », sur Los Angeles Times, 19 octobre2008, p. 4 : « Crimes against children are the most hideousof all. I think they would be on the top of my list of jus-tification for capital punishment »

[35] L'autre homme est Warren Beatty pour Heaven Can Waitet Reds.

8.2 Références

8.2.1 Clint Eastwood : Une légende

[1] p. 13.

[2] p. 14.

[3] p. 15.

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[111] Jean-Loup Bourget, Lettres d'Iwo Jima : Nul homme n'estune île, Positif, no 552, publié en février 2007, p. 89.

[112] Alain Masson, Million Dollar Baby : la réticence, Positif,no 530, publié en avril 2005, pp. 8-10.

[113] Franck Kausch, La Première pierre : Eastwood et la ques-tion de l'innocence, Positif, no 552, publié en février 2007,p. 103.

[114] Jean-Christophe Ferrari, La Vie dans les traces : Spectro-logie de Clint Eastwood, Positif, no 552, publié en février2007, p. 106.

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8.2 Références 49

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[120] Franck Kausch, La Première pierre : Eastwood et la ques-tion de l'innocence, Positif, no 552, publié en février 2007,p. 104.

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[123] Jean-Loup Bourget, Lettres d'Iwo Jima : Nul homme n'estune île, Positif, no 552, publié en février 2007, p. 90.

[124] Pierre-Olivier Toulza, Vieillir à Hollywood : L'âge et levieillissement dans les derniers films de Clint Eastwood inAdmirable tremblement du temps : Le vieillir et le créer,Cahiers de recherches du CRLMC-Université Blaise Pas-cal, publié 2008, p. 32.

[125] Pierre-Olivier Toulza, Vieillir à Hollywood : L'âge et levieillissement dans les derniers films de Clint Eastwood inAdmirable tremblement du temps : Le vieillir et le créer,Cahiers de recherches du CRLMC-Université Blaise Pas-cal, publié en 2008, pp. 32-33.

[126] Pierre-Olivier Toulza, Vieillir à Hollywood : L'âge et levieillssement dans les derniers films de Clint Eastwood inAdmirable tremblement du temps : Le vieillir et le créer,Cahiers de recherches du CRLMC-Université Blaise Pas-cal, publié en 2008, pp. 36-37.

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[145] Clint Eastwood soutien la Fondation David Lynch pouramener la MT aux anciens combattants souffrant du Syn-drome de Stress Post-Traumatique

[146] Clint Eastwood s’engage en faveur de la méditation trans-cendantale pour aider les vétérans à surmonter le syn-drome de stress post-traumatique (Operation WarriorWellness) “When you consider the anxieties of combatthat our men and women of the Armed Forces endure,then it’s clear that TM is a great tool for them.” (vidéo de2011)

[147] (fr) Le Point USA : des célébrités promeuvent la médita-tion contre le stress de la guerre

[148] (en) [vidéo] Vidéo Live résumant les différentes entre-vues au cours du Gala, et les différentes recherches et ex-périences concernant la réduction du Syndrome de StressPost-Traumatique (PTSD) par la méditation transcendan-tale

Page 50: Clint Eastwood

50 9 ANNEXES

[149] (en) Steve Groeninger, « Clint Eastwood Takes on NewRole as Honorary Chairman for National Law Enforce-ment Officers Memorial and Museum », National LawEnforcement Officers. Consulté le 26 juillet 2011.

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9 Annexes

9.1 Bibliographie

• Notices d'autorité : Fichier d'autorité internationalvirtuel • International Standard Name Identifier •

Bibliothèque nationale de France • Système univer-sitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès• Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationalede la Diète • Bibliothèque nationale d'Espagne •WorldCat

: document utilisé comme source pour la ré-daction de cet article.Les ouvrages sont classés selon leur(s) auteur(s) parordre alphabétique.

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• Michael Henry Wilson, Entretiens avec Clint East-wood, Paris, Cahiers du Cinéma, 2007, 216 p. (ISBN978-2-86642-474-9)

9.2 Films biographiques

Clint Eastwood : 35 ans de carrière, 35 films. Coffret DVD dis-tribué par Warner à l’occasion des trente cinq années de carrièred'Eastwood

• 1976 : Harry Callahan / Clint Eastwood : Somethingspecial in films

• 1976 : Eastwood in Action

• 1982 : Clint Eastwood : Director (téléfilm)

• 1989 : Eastwood & Bronson : Pablihasa detektib

• 1992 : Eastwood… A Star (téléfilm)

• 1992 : Eastwood & co : Making 'Unforgiven' (télé-film)

• 1992 : Clint Eastwood on Westerns (téléfilm)

• 1993 : Clint Eastwood : The Man from Malpaso (té-léfilm)

• 1996 : The American Film Institute Salute to ClintEastwood (téléfilm)

• 1997 : Eastwood on Eastwood (téléfilm)

Page 52: Clint Eastwood

52 9 ANNEXES

• 1997 : Eastwood After Hours : Live at Carnegie Hall(téléfilm)

• 2000 : American Masters : Clint Eastwood, Out ofthe Shadows (téléfilm)

• 2003 : Biography : Clint Eastwood, Gut Instinct

• 2010 : The Eastwood Factor (documentaire)

9.3 Article connexe

• Malpaso Productions

9.4 Liens externes

• (fr) (en) Clint Eastwood sur l’Internet MovieDatabase

• (fr) Article du Figaro intitulé « Clint Eastwood refaitl'acteur » du 1er février 2012

• (en) 1er site anglophone dédié à Clint Eastwood (nonofficiel)

• (fr) 1er site français dédié à Clint Eastwood (non of-ficiel)

• (fr) Présentation de la carrière de Clint Eastwoodet de 5 films majeurs par Bernard Benoliel, de laCinémathèque française - Vidéo (39 min)

• Portail du cinéma américain

• Portail des séries télévisées américaines

• Portail de la réalisation audiovisuelle

• Portail du polar

• Portail du western

Page 53: Clint Eastwood

53

10 Sources, contributeurs et licences du texte et de l’image

10.1 Texte• Clint Eastwood Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Clint_Eastwood?oldid=121064583 Contributeurs : Rinaldum, Ryo, Alvaro, Varge-

nau, Nataraja, Looxix, Orthogaffe, Céréales Killer, Kelson, Fabien1309, Boism, Shakti, ( :Julien :), Howard Drake, Cœur, Koyuki, CR,Deelight, Aphaia, Sebjarod, Sandrine, ZeroJanvier, Okki, Archeos, Jerotito, THA-Zp, Lucas thierry, Benyto, Sanao, Phe, Scullder, MedBot,Wishmaster, Sam Hocevar, Enzino, Iznogood, Floyd-out, Oblic, Ma'ame Michu, Phe-bot, Sicilarch, Pemelet, ~Pyb, Ollamh, Hégésippe Cor-mier, Fylip22, GL, NeMeSiS, Brunok, Johnny Chicago~frwiki, Jef-Infojef, Darkoneko, Dake, Doch54, PieRRoMaN, Georgio, Pixeltoo,Krostonville, Bayo, Deansfa, Leag, Piku, Ork, Depil, Fourvin, Poulos, Jon207, Ludo Thécaire, Sherbrooke, Bbullot, Sarvok~frwiki, Doc-teurCosmos, Wart Dark, Cityhunter, Romram, Holycharly, Stéphane33, Peter17, RobotE, Charlesb, Zetud, Romanc19s, Remy34, Probot,Arnaud.Serander, Matpib, Gzen92, TwoWings, Coyau, RobotQuistnix, FlaBot, Necrid Master, EDUCA33E, YurikBot, Eskimbot, Bouette,Felipeh, Bandito92, Loveless, Teddyyy, Jibi44, TCY, Deep turtle, Le bibliographe, MelancholieBot, Noel.guillet, Guil2027, Mith, Airair,Aïdigalayou, Freewol, Polmars, Pautard, Mica, Apollon, Actias, Pasdideedenom, Erasoft24, Sphax, Cédric Boissière, Zedifax, Didisha,Emericpro, Sylvyd, TiChou, Malost, Malta, 307sw136, Moumousse13, Markus3, Tibauk, SKGV, Liquid-aim-bot, DaiFh, Asabengurtza,Grondin, Gemini1980, Cchene, Vamich, Mikani, Fils du Soleil, BD2412, Paillasse71, BARBARE42, Thijs !bot, Mû, Bibliorock, Xxxxx,Octave.H, Aristoi, Escarbot, K'm, O2, Jajane, Bombastus, Treehill, Rémih, Flying jacket, JAnDbot, Joeblack1, Rhizome, Clodion, INA,Marie-Roger, Mimich, Sebleouf, Edrin17, Clint03, Rogojine, Kermitte, PHIFOU62, Flop, CommonsDelinker, In the laps of the gods, Era-bot, Eybot, Al7, Heynoun, Numbo3, M-le-mot-dit, Le.Grand.pensif, Ay-Azel, Pwet-pwet, Wikig, DanRoz, Salebot, MyBot, Funkygono,Jrma, PANDA 81, LPLT, Stef48, Ulysse2000, Domingue, Veritasvictis, Liorek, AlnoktaBOT, Idioma-bot, Vincent Lextrait, Cheep, Jo-nathan1, Ipso facto, TXiKiBoT, VolkovBot, Cdiot, Richardbl, Manuel Trujillo Berges, Cosmo 75, Jean-Paul Mourenx, Esabate, Chicobot,Jesmar, Ptbotgourou, Orthomaniaque, Gz260, Gonzolito, Michel D. Cloutier Roy, Atlantidae, SieBot, Ron West, Ordifana75, Corlevour,Louperibot, Citizen59, Skiff, Uleski, Olivier tanguy, Nananère, JLM, TonyUSP, Wanderer999, Infierno, OKBot, Nicostamb9275, Udu-fruduhu, Alecs.bot, Tramberrd, Vlaam, Dhatier, Cévé, Hercule, PipepBot, Bibo le magicien, Jean-Jacques Georges, Jeannine Adam 1934,Pierregil83, Bloody-libu, DumZiBoT, Mister BV, Eupalinos 1970, Tadeucsz, DragonBot, Tiresias61, Sardur, Philippe.petrinko, Vlad09,Égoïté, ZiziBot, Skippy le Grand Gourou, NSV, Paqpaq94, StefBot, Alexbot, Georges Smith Patton, Ertezoute, Darkicebot, Meryldepp, Cu-runir, Cocoscar, Pmiize, HerculeBot, Coasthigh, WikiCleanerBot, Prosopee, Letartean, Bibisoul, SilvonenBot, ZetudBot, Linedwell, Ggal,Assasmourad, MasterKiller, Bub’s wikibot, AkhtaBot, Philippehenry, Elfix, Chlg, Hector H, JRibaX, Brooklynsmile, Robotek, SETIEM,Luckas-bot, Celette, Amirobot, Jotterbot, Lebelot, GrouchoBot, Koteks, Zenab, Tibo29, Moipaulochon, Arnaudh57, Matthieu Martin,MauritsBot, Frank Hopper, DSisyphBot, Asavaa, ArthurBot, Le sourcier de la colline, Cantons-de-l'Est, Yo13770, Ziron, TheBadJoker,Soren56, Xqbot, Abc2009, RibotBOT, Alexandre loichon, Kanabiz, Rdbordon, Alex-F, Jean-Guy Badiane, D'ohBot, Psgtarantino, AgrafianHem Rarko, Manss, Againstwork, Skarock, Alain843, MastiBot, Coyote du 57, Lomita, Hippo75, Mérôme Jardin, Juan Miranda, Kari-moudu94, PUNKAHARJU44, Eymery, Buisson, GrrrrBot, LumiereBro, Dark Nark, ,אלכסנדר N.houdre, Twain81, Gronounours, Paul68,Cinerama14, Harryced, Pkthib, Francoispoullain, EmausBot, XaTF, Casablanca1950, Kilith, Matthew493, O objecteur, Sisqi, WavesOf-Joy, Crazy runner, Mutya, Dercad, Guédas, Saber68, Vince4428, LD, Flurtx, Japarthur, Sapin88, Jules78120, NeptuneGalaxy, Lemo 93,Skouratov, Jinjaét-huaénj, CocuBot, Whist*, Hunsu, Frantogian, G9486, Aurmegil, MerlIwBot, OrlodrimBot, Le pro du 94 :), KinashutKamui, Brako, Laurent Verset, Leuviah, Harry cot, La Cinémathèque française, Mistory~frwiki, FDo64, Rob8693, Hyperborée, Titlutin,Etiennekd, Cinoche2, Soboky, AutoritéBot, OrikriBot, Gauthier2Chatillon, CHAUDESAIGUES Xavier, Rome2, Sandra gnemmi, Etat deGrace, Utilisateurimage00, VFair, Alain PERRAUD, DiliBot, Addbot, Erupbanoff, BerAnth, Macadam1, Mystiques00, ScoopBot, Hun-suBot, Valentinois26, NB80, Dust on the moon, NicoVTest, NaggoBot, Do not follow, Prospaire, Dghyusgdhjb, KasparBot, Spiegelwiki etAnonyme : 350

10.2 Images• Fichier:1948_Lincoln_Continental_500px.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/17/1948_Lincoln_

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Page 54: Clint Eastwood

54 10 SOURCES, CONTRIBUTEURS ET LICENCES DU TEXTE ET DE L’IMAGE

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• Web page URL : http://www.takepride.gov Artiste d’origine : ?• Fichier:Clint_Eastwood,_NASA.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ea/Clint_Eastwood%2C_NASA.jpg

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• Fichier:Clint_Eastwood-Holden-Breezy.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bc/Clint_Eastwood-Holden-Breezy.jpg Licence : Public domain Contributeurs : eBay - invalid copyright notice on photo without date.Artiste d’origine : Studio

• Fichier:Clint_Eastwood-Rawhide_publicity.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/99/Clint_Eastwood-Rawhide_publicity.JPG Licence : Public domain Contributeurs : eBay Artiste d’origine : Studio

• Fichier:Clint_Eastwood_-_1960s.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f3/Clint_Eastwood_-_1960s.JPGLicence : Public domain Contributeurs : eBay Artiste d’origine : movie studio

• Fichier:Clint_Eastwood_35_Films_35_Yrs_DVD_box_set_at_Costco,_SSF_ECR.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bb/Clint_Eastwood_35_Films_35_Yrs_DVD_box_set_at_Costco%2C_SSF_ECR.JPG Licence : CC BY-SA 3.0Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : BrokenSphere

• Fichier:Clint_Eastwood_Cannes_1993.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/26/Clint_Eastwood_Cannes_1993.jpg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Georges Biard

• Fichier:Clint_Eastwood_Don_Hight_Rawhide_1962.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/21/Clint_Eastwood_Don_Hight_Rawhide_1962.JPG Licence : Public domain Contributeurs : eBay item Artiste d’origine : CBS Television

• Fichier:Clinteastwoodberlin2007.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/55/Clinteastwoodberlin2007.jpgLi-cence : CC BY 2.0 Contributeurs : http://www.flickr.com/photos/siebbi/475003437/ Artiste d’origine : Thore Siebrands

• Fichier:Colonial_Cemetery_in_Savannah,_Georgia2.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/95/Colonial_Cemetery_in_Savannah%2C_Georgia2.JPG Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Daniel Mayer

• Fichier:Dennis_Lehane_by_David_Shankbone.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/7f/Dennis_Lehane_by_David_Shankbone.JPG Licence : CC BY 2.5 Contributeurs : David Shankbone (own work) Artiste d’origine : David Shankbone

• Fichier:Dirty_Harry_USA.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/92/Dirty_Harry_USA.jpg Licence : CC BY2.0 Contributeurs : originally posted to Flickr as Dirty Harry Artiste d’origine : Ludovic Bertron

• Fichier:Disambig_colour.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3e/Disambig_colour.svg Licence : Public do-main Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Bub’s

• Fichier:Downtown_Albuquerque_2.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c2/Downtown_Albuquerque_2.jpg Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : Transferred from en.wikipedia Artiste d’origine : Camerafiend at en.wikipedia

• Fichier:Eastwood_received_an_honorary_Doctor_of_Humane_Letters_from_the_University_of_Southern_California.jpgSource : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/25/Eastwood_received_an_honorary_Doctor_of_Humane_Letters_from_the_University_of_Southern_California.jpg Licence : CC BY 2.0 Contributeurs : originally posted to Flickr as Eastwood received anhonorary Doctor of Humane Letters from the University of Southern California Artiste d’origine : ZertS

• Fichier:Eastwoodtux2.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/03/Eastwoodtux2.jpg Licence : CC BY 2.0Contributeurs : File:Eastwoodtuxedo.jpg Artiste d’origine : Army.mil

• Fichier:Eastwoodtuxedo.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/ab/Eastwoodtuxedo.jpg Licence : CC BY 2.0Contributeurs : Flickr Artiste d’origine : Army.mil

• Fichier:Fairytale_bookmark_gold.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c7/Fairytale_bookmark_gold.pngLicence : LGPL Contributeurs : File:Fairytale bookmark gold.png (LGPL) Artiste d’origine : Caihua

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• Fichier:Flag_of_the_United_States.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a4/Flag_of_the_United_States.svg Licence : Public domain Contributeurs : SVG implementation of U. S. Code : Title 4, Chapter 1, Section 1 [1] (the United StatesFederal “Flag Law”). Artiste d’origine : Dbenbenn, Zscout370, Jacobolus, Indolences, Technion.

• Fichier:Gtk-dialog-info.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b4/Gtk-dialog-info.svg Licence : LGPLContributeurs : http://ftp.gnome.org/pub/GNOME/sources/gnome-themes-extras/0.9/gnome-themes-extras-0.9.0.tar.gz Artiste d’origine :David Vignoni

• Fichier:Hilary_Swank_at_Comic_Con_San_Diego_2006.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/15/Hilary_Swank_at_Comic_Con_San_Diego_2006.jpg Licence : CC BY 2.0 Contributeurs : originally posted to Flickr as Hilary Swank atComic Con San Diego 2006 Artiste d’origine : Lawrence Truett, aka Ltruett at en.wikipedia

• Fichier:Hog_Breaths_Inn.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/03/Hog_Breaths_Inn.jpg Licence : CC BY2.0 Contributeurs : originally posted to Flickr as Hog’s Breath Inn Artiste d’origine : Estel-uk

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• Fichier:Hollywod_blvd_Clint_Eastwood.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/8a/Hollywod_blvd_Clint_Eastwood.jpg Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : Transferred from fr.wikipedia ; transferred to Commons by User:Common Goodusing CommonsHelper. Artiste d’origine : Original uploader was Georgio at fr.wikipedia

Page 55: Clint Eastwood

10.2 Images 55

• Fichier:JPN_Kyokujitsu-sho_3Class_BAR.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a9/JPN_Kyokujitsu-sho_3Class_BAR.svg Licence : Public domain Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Mboro

• Fichier:Jim-Carrey-2008.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f2/Jim-Carrey-2008.jpg Licence : CC BY-SA 2.0 Contributeurs : http://www.flickr.com/photos/caotiquemind/3106983761/ Artiste d’origine : Noemi Nuñez

• Fichier:JohnHustoninPV.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bc/JohnHustoninPV.jpg Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : Carptrash Artiste d’origine : User Carptrash on en.wikipedia

• Fichier:Kyle_Eastwood.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e6/Kyle_Eastwood.jpg Licence : CC BY 2.0Contributeurs : Kyle Eastwood at the Jazz Cafe, London Artiste d’origine : pixgremlin : http://www.aworan.com c/o Pix Gremlin

• Fichier:Luc_Moullet_à_la_cinémathèque_française.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b4/Luc_Moullet_%C3%A0_la_cin%C3%A9math%C3%A8que_fran%C3%A7aise.jpg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Tra-vail personnel Artiste d’origine : This photo was taken by Roman Bonnefoy (<a href='//commons.wikimedia.org/wiki/File:OldManonPhotoshop1850.jpg' class='image'><img alt='OldManonPhotoshop1850.jpg' src='https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/0e/OldManonPhotoshop1850.jpg/20px-OldManonPhotoshop1850.jpg' width='20' height='20' srcset='https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/0e/OldManonPhotoshop1850.jpg/30px-OldManonPhotoshop1850.jpg 1.5x,https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/0e/OldManonPhotoshop1850.jpg/40px-OldManonPhotoshop1850.jpg 2x'data-file-width='1052' data-file-height='1052' /></a><a href='//commons.wikimedia.org/wiki/User:Romanceor' title='User:Romanceor'></a>Romanceor [parlons-en]).

• Fichier:Malpaso_prod_(bench).jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fe/Malpaso_prod_%28bench%29.jpg Li-cence : CC BY 2.0 Contributeurs : originally posted to Flickr as malpaso prod (bench) Artiste d’origine : Yann de la marne

• Fichier:Matt_Damon_66ème_Festival_de_Venise_(Mostra)_12.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/74/Matt_Damon_66%C3%A8me_Festival_de_Venise_%28Mostra%29_12.jpg Licence : CC BY-SA 2.0 Contributeurs : 66ème Festival deVenise (Mostra) Artiste d’origine : nicolas genin from Paris, France

• Fichier:Mistery_stub.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/88/Mistery_stub.svg Licence : CC0 Contributeurs :Travail personnel Artiste d’origine : Rumensz

• Fichier:Mono_Lake_-_Bodie_and_Benton_Rail_Road_monument.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6e/Mono_Lake_-_Bodie_and_Benton_Rail_Road_monument.JPG Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine :Daniel Mayer (mav)

• Fichier:Monument_Valley_Logo.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e8/Monument_Valley_Logo.png Li-cence : CC BY-SA 2.5 Contributeurs :

• Monument_Valley.JPG Artiste d’origine : Monument_Valley.JPG : Ba'Gamnan

• Fichier:Moraine_Lake_17092005.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c5/Moraine_Lake_17092005.jpg Li-cence : Public domain Contributeurs : Photo taken by author Artiste d’origine : Gorgo

• Fichier:Nogales.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/42/Nogales.jpg Licence : CC BY-SA 2.5 Contributeurs :Travail personnel (own photo) Artiste d’origine : Charles Harker

• Fichier:North_face.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fc/North_face.jpg Licence : CC BY-SA 3.0 Contribu-teurs : Travail personnel Artiste d’origine : Terra3

• Fichier:Nuvola_apps_ksig_horizonta.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/58/Nuvola_apps_ksig_horizonta.png Licence : LGPL Contributeurs : http://www.icon-king.com Artiste d’origine : David Vignoni

• Fichier:Oakland_Technical_High.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b9/Oakland_Technical_High.jpg Li-cence : CC BY 2.5 Contributeurs : Transferred from en.wikipedia ; transferred to Commons by User:Off2riorob using CommonsHelper.Artiste d’origine : Original uploader was Daniel Olsen at en.wikipedia. Later version(s) were uploaded by Zedla, Reibear at en.wikipedia.

• Fichier:Oaklandatnight02192006.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e3/Oaklandatnight02192006.JPG Li-cence : CC BY 2.5 Contributeurs : ? Artiste d’origine : ?

• Fichier:Oldtucsonbank.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/8b/Oldtucsonbank.jpg Licence : CC-BY-SA-3.0Contributeurs : Copyright 2004 Karen Funk Blocher Artiste d’origine : Photo by Karen Funk Blocher (User:Mavarin on en.wikipedia)

• Fichier:Olivier-Assayas-L'Heure.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/13/Olivier-Assayas-L%27Heure.JPGLicence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Thierry Caro

• Fichier:Pahreah_(Paria)_Town_Site,_Utah1.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/52/Pahreah_%28Paria%29_Town_Site%2C_Utah1.jpg Licence : CC BY 2.0 Contributeurs : originally posted to Flickr as Pahreah (Paria) Town Site, Utah1 Ar-tiste d’origine : DAN

• Fichier:Piedmont_2,_California.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d8/Piedmont_2%2C_California.jpg Li-cence : CC BY 2.0 Contributeurs : originally posted to Flickr as ZoneTag Photo Saturday 2 :58 pm 7/22/06 Piedmont, California Artisted’origine : Sam Pullara

• Fichier:Richard_Benjamin.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/61/Richard_Benjamin.jpg Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Towpilot

• Fichier:RobbenIslandSteinbruchA.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0d/RobbenIslandSteinbruchA.JPGLicence : CC BY-SA 2.0 de Contributeurs : photo taken by Rüdiger Wölk Artiste d’origine : Rüdiger Wölk

• Fichier:RosemanBridge.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/1a/RosemanBridge.jpg Licence : CC BY 3.0Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : SanjayFays

• Fichier:Russian_Air_Force_MiG-25.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a4/Russian_Air_Force_MiG-25.jpgLicence : GFDL 1.2 Contributeurs : http://www.airliners.net/photo/Russia---Air/Mikoyan-Gurevich-MiG-25.../0412379/L/ Artiste d’ori-gine : Leonid Faerberg (transport-photo.com)

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56 10 SOURCES, CONTRIBUTEURS ET LICENCES DU TEXTE ET DE L’IMAGE

• Fichier:Seattle_U_Fountain_03_A.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b1/Seattle_U_Fountain_03_A.jpg Li-cence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : Photo by Joe Mabel Artiste d’origine : Joe Mabel

• Fichier:SecretsOfFortOrdTour1.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e7/SecretsOfFortOrdTour1.JPG Li-cence : Public domain Contributeurs : Transféré de en.wikipedia à Commons par Stef48 utilisant CommonsHelper. Artiste d’origine :DirectorG sur Wikipedia anglais

• Fichier:Sound_mp3.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/1e/Sound_mp3.png Licence : GPL Contributeurs : ?Artiste d’origine : ?

• Fichier:Southern_Pacific_Hospital_(San_Francisco).JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/31/Southern_Pacific_Hospital_%28San_Francisco%29.JPG Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Sanfranman59

• Fichier:SpokaneWA_FromSouthHill.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/95/SpokaneWA_FromSouthHill.jpgLicence : Public domain Contributeurs : ? Artiste d’origine : ?

• Fichier:Tepoztlan.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c0/Tepoztlan.JPG Licence : GFDL Contributeurs : Tra-vail personnel Artiste d’origine : Nick Ramirez Brito (user Nickchulo)

• Fichier:USA_flag_on_television.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a3/USA_flag_on_television.svg Li-cence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : Based on en:Image:USA flag on television.png ; from Image:Blank television set.svg and Image:Flagof the United States.svg Artiste d’origine : Composed by User:Stannered

• Fichier:United_States_film.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/10/United_States_film.svg Licence : LGPLContributeurs : Own modification of work from Commons Artiste d’origine : Ysangkok

• Fichier:Universal_Studios_Hollywood_2007.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3a/Universal_Studios_Hollywood_2007.jpg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : SPBer

• Fichier:Wolfgang_Petersen.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/17/Wolfgang_Petersen.jpg Licence : Publicdomain Contributeurs : ? Artiste d’origine : ?

• Fichier:Zellentrakt_in_Alcatraz.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bb/Zellentrakt_in_Alcatraz.jpg Licence :CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : Selbst fotografiert 2003, Mikano Artiste d’origine : Mikano sur Wikipedia allemand

10.3 Licence du contenu• Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0