charger ici

117
PINEY Isabelle Année 2009 - 2010 Rapport de stage de Master EA 2 ème année Spécialité Biodiversité, Ecotoxicité, Écosystèmes Parcours « Conservation et Restauration de la Biodiversité » Comparaison de protocoles de caractérisation des trouées de la canopée sur des séries temporelles de photos aériennes : application à la caractérisation du régime de perturbation. Stage réalisé du 08 février au 06 août 2010, au CEMAGREF (Montpellier), sous la direction de : Mme DURRIEU Sylvie, chercheur au CEMAGREF, Montpellier. M. DEVIN Simon, enseignant-chercheur de l’Université Paul Verlaine de Metz. Mémoire soutenu le 31 août 2010 devant le jury composé de : M. MULLER Serge, responsable de la formation Mme DURRIEU Sylvie, tuteur au sein du CEMAGREF Mme GOSSELIN Marion, responsable du stage M. DEVIN Simon, tuteur universitaire

Upload: trinhdat

Post on 05-Jan-2017

235 views

Category:

Documents


1 download

TRANSCRIPT

  • PINEY Isabelle

    Anne 2009 - 2010

    Rapport de stage de Master EA 2me anne

    Spcialit Biodiversit, Ecotoxicit, cosystmes

    Parcours Conservation et Restauration de

    la Biodiversit

    Comparaison de protocoles de caractrisation des troues de la

    canope sur des sries temporelles de photos ariennes :

    application la caractrisation du rgime de perturbation.

    Stage ralis du 08 fvrier au 06 aot 2010, au CEMAGREF (Montpellier), sous la direction de :

    Mme DURRIEU Sylvie, chercheur au CEMAGREF, Montpellier.

    M. DEVIN Simon, enseignant-chercheur de lUniversit Paul Verlaine de Metz.

    Mmoire soutenu le 31 aot 2010 devant le jury compos de :

    M. MULLER Serge, responsable de la formation

    Mme DURRIEU Sylvie, tuteur au sein du CEMAGREF

    Mme GOSSELIN Marion, responsable du stage

    M. DEVIN Simon, tuteur universitaire

  • Remerciements

    Je tiens remercier tout particulirement Sylvie Durrieu, pour mavoir accepte en stage et accueillie au sein de la MTD. Son aide et ses conseils mont t prcieux tout au long de ces six mois. Egalement intress par mon sujet de stage, Cdric Vga a t dune aide prcieuse, tant pour les questions thoriques que techniques. Je souhaite galement remercier lquipe de Nogent-sur-Vernisson, toujours disponible pour rpondre mes interrogations, par mail ou par tlphone : Frdric et Marion Gosselin, pour leur aide mthodologique et statistique, ainsi que Yoan Paillet, pour sa connaissance du terrain dtude et son aide lors du traitement des donnes. Merci aussi tout le personnel de la MTD pour leur gentillesse et la chaleur de leur accueil. Lors des recherches bibliographiques, Sylvie Blin-Sarah, documentaliste, a t un alli prcieux pour mapprendre manipuler les outils documentaires ma disposition ainsi que pour la recherche darticles, je tiens lui exprimer ici ma gratitude. Je remercie galement lquipe dinformaticiens : Alain Clopes, Guy Roussin, Nicolas Moyroud, Pierre Malard pour leurs conseils techniques. Merci Stphane Dupuy et Thierry Tormos, pour mavoir permis dassister leur cours sur le logiciel Definiens ; Roberto Meloni, galement pour son aide avec Definiens et lautorisation quil ma donne dutiliser le ruleset quil a cr, me faisant ainsi gagner un temps prcieux. Merci galement Jean Negrel, qui a fortement contribu mon adaptation rapide au sein de la MTD, pour sa bonne humeur, les pauses caf et les pauses geek . Je remercie aussi le Rseau Biodiv de la MTD de mavoir invite participer aux runions, ce fut une exprience trs enrichissante qui ma permis de mieux connaitre les sujets dtude de la MTD et de rencontrer diffrents chercheurs aux sujets trs divers, et toujours intressants. Merci donc Pierre-Andr Pissard, animateur du Rseau Biodiv, ainsi qu Jennifer Amsallem, Isabelle Chaffaut, Flavie Cernesson, Maguelonne Teisseire, et tous ceux que je nai pas mentionn et qui font partie de ce groupe de travail. Mes remerciements vont aussi toute lquipe de la plateforme : Soizic, Nicolas, Julie, Clotilde, Elodie, Pauline, Elder, Antoine, David, Adrien, Lucas, et tous ceux que joublie, pour les bons moments passs ensemble, leur bonne humeur et la bonne ambiance de travail quils ont contribu crer. Je noublie pas le groupe Caf de la Doc du midi, avec qui jai eu des discussions aussi diverses quenrichissantes ; mais navre, malgr vos efforts je ne me suis pas encore totalement convertie aux logiciels libres ! Enfin, je noublie pas mes parents, mes proches et mes amis pour leur soutien et leur prsence tout au long de mes tudes, et plus particulirement au cours de ce stage. Un grand merci galement Jrme, pour mavoir soutenue, encourage et aide malgr la distance qui nous sparait.

  • Sommaire

    Remerciements

    Liste de tableaux

    Liste des figures

    Liste des annexes

    Liste des abrviations

    Prsentation de lorganisme daccueil ...................................................................................... A

    1. Le Cemagref. ............................................................................................................................... A

    2. LUMR Territoires, Environnement, Tldtection et Information Spatiale ........................ A

    3. LUR Ecosystmes forestiers EFNO .......................................................................................... B

    Prrequis ................................................................................................................................... i

    Contexte du stage .................................................................................................................. 1

    1. Prsentation du projet Gestion forestire, Naturalit, Biodiversit .................................... 1

    2. Dispositif dtude. ....................................................................................................................... 2

    Objectifs du stage .......................................................................................................... 3

    Chapitre 1 : La cartographie des troues forestires - Synthse bibliographique ............ 5

    1. Intrt de la cartographie des troues forestires..................................................................... 5

    1.1. Rle des troues dans les cosystmes forestiers .......................................................................5

    1.2. Notions de troues : diffrents types ...........................................................................................5

    2. Diffrentes approches de cartographie des troues .................................................................. 7

    3. Avantages et inconvnients des deux types dapproches ........................................................ 10

    4. Choix mthodologiques pour ltude GNB. .............................................................................. 12

    Chapitre 2 : Photogrammtrie : principes de base. ....................................................... 14

    1. Principes de base ...................................................................................................................... 14

    2. Calcul de MNS ........................................................................................................................... 16

    3. Orthorectification : de la photo arienne limage superposable un plan .......................... 16

    Chapitre 3 : Matriel et mthodes ............................................................................... 18

    1. Zone dtude, donnes et logiciels disponibles ........................................................................ 18

    1.1. Zone dtude ............................................................................................................................. 18

    1.2. Donnes disposition ............................................................................................................... 19

    1.3. Logiciels utiliss ......................................................................................................................... 20

    1.3.1. ArcGIS 9.2 (ESRI, 1998-2009) ...................................................................................... 20

    1.3.2. ERDAS Imagine 9.2 (Leica Geosystems Geospatial Imaging, LLC, 1991-2008) ............ 20

  • 1.3.3. Definiens eCognition Developer 7.0 (daprs le site de lUMR TETIS, fiche logiciel

    Definiens , www.tetis.teledetection.fr) ....................................................................................... 21

    2. Dfinition de la troue arrte pour ltude. ........................................................................... 22

    3. Traitement des donnes. .......................................................................................................... 22

    3.1. Prparation des donnes de base ............................................................................................. 22

    3.1.1. Prparation du projet LPS et mise en place des points de calage ..................................... 22

    3.1.2. Gnration et vrification du MNS ................................................................................... 23

    3.1.3. Gnration et vrification des orthophotos ...................................................................... 24

    3.1.4. Gnration dun Modle Numrique de Terrain grce des photos dhiver ................... 25

    3.2. Modles numriques de Canope ............................................................................................ 25

    4. Mthodes didentification des troues .................................................................................... 26

    4.1. Analyse de sries temporelles de MNC sous ERDAS Imagine ................................................ 26

    4.1.1. Analyse des cartes annuelles des troues potentielles ..................................................... 26

    4.1.1.1. Cartographie annuelle des troues potentielles ............................................................... 26

    4.1.1.2. Combinaison des cartes ..................................................................................................... 28

    4.1.2. Cartographie des troues par analyse de lvolution temporelle des hauteurs brutes ... 28

    4.2. Cartographie des troues par analyse texturale et radiomtrique sous Definiens ............... 30

    4.3. Analyse combine de linformation radiomtrique et texturale et du MNC sous Definiens .. 31

    4.4. Validation et comparaison des mthodes ................................................................................. 31

    4.4.1. Validation des cartes de troues par analyse visuelle et par comparaison aux relevs

    terrain ........................................................................................................................................... 31

    4.4.2. Comparaison des rsultats obtenus par les diffrentes mthodes .................................. 32

    4.4.2.1. Matrices de confusion ....................................................................................................... 32

    4.4.2.2. Comparaison des surfaces classes en troues selon les diffrentes mthodes. ............. 32

    Chapitre 4 : Rsultats ................................................................................................... 34

    1. Prcision du MNT gnr partir de photos dhiver ............................................................... 34

    2. Prcision des MNC .................................................................................................................... 35

    3. Les diffrentes cartes de troues obtenues ............................................................................. 36

    3.1. Cartographie des troues par comparaison des MNC .............................................................. 36

    3.2. Cartographie par analyse texturale ........................................................................................... 36

    3.3. Cartographie par combinaison de lanalyse texturale et du MNC ............................................ 36

    4. Comparaison des cartes de troues obtenues par les diffrentes mthodes. ........................ 37

    4.1. Matrices de confusion ............................................................................................................... 37

    4.2. Classification partir du MNC. .................................................................................................. 39

    4.3. Classification oriente objet ...................................................................................................... 40

  • 4.4. Classification oriente objet couple au MNC .......................................................................... 40

    4.5. Comparaison des surfaces classes selon les diffrentes mthodes ........................................ 41

    4.6. Comparaison une rfrence ................................................................................................... 41

    Chapitre 5 : Discussion ................................................................................................. 43

    1. Dfinition de la troue .............................................................................................................. 43

    2. Apports mthodologiques ........................................................................................................ 44

    2.1. Mise au point de protocole pour ltude des hauteurs darbres en foret ................................ 44

    2.2. Test de plusieurs mthodes didentification des troues ......................................................... 44

    2.3. Validit du MNT ralis partir de photos dhiver ................................................................... 44

    3. Validation terrain ...................................................................................................................... 45

    4. Avantages et inconvnients des mthodes utilises - Problmes rencontrs ......................... 46

    4.1. Temps de prparation et de traitement des donnes .............................................................. 46

    4.2. Diffrences de radiomtrie sur les images ................................................................................ 47

    4.3. Problmes non rsolus .............................................................................................................. 47

    Chapitre 6 : Conclusion. ............................................................................................... 49

    1. Validation de la mthode ......................................................................................................... 49

    2. Transfrabilit de la mthode : quelle possibilit dapplication dautres massifs forestiers ? .

    .................................................................................................................................................. 49

    Liste des rfrences bibliographiques .......................................................................... 50

  • Rsum

    Dans un contexte global dintensification de lexploitation des ressources forestires, il est

    important de connaitre les impacts de cette exploitation sur la biodiversit. Dans ce but, le projet

    Gestion forestire, Naturalit, Biodiversit , actuellement en cours en France, cherche

    comprendre le lien entre biodiversit, exploitation des parcelles forestires et naturalit, en

    comparant des parcelles non exploites des parcelles exploites et en mesurant un certain

    nombre de variables cologiques.

    Afin dapporter une dimension paysagre et temporelle ce projet, ltude des troues partir

    de photographies ariennes a t mise en place en 2010. Plusieurs mthodes didentification des

    troues ont t testes : analyse de modles numriques de hauteurs, classification oriente

    objet et classification oriente objet couple un modle numrique de hauteur ; dans le but de

    dterminer quelle mthode est la plus fiable.

    Les rsultats obtenus montrent que la classification oriente objet couple un modle

    numrique de hauteurs donne des rsultats prometteurs sur un massif forestier de plaine. Il faut

    dsormais tester lefficacit de cette approche sur dautres massifs, en particulier en montagne.

    Mots-cls : troues, Modle Numrique de Canope, Modle Numrique de Surface,

    Classification Oriente Objet.

  • Abstract

    Nowadays, exploitation of forest resources is increasing, and it is important to know how this

    exploitation affects biodiversity. To achieve this goal, the research project Gestion forestire,

    Naturalit, Biodiversit seeks to understand the link between biodiversity, forest harvesting and

    naturalness, by comparison between managed and unmanaged forest.

    In order to provide a spatial and temporal dimension to this project, the study of forest gaps,

    based on aerial photography, was lead on 2010. Three methods for identify gaps were tested:

    analysis of digital elevation models, object-based image analysis, and object-based analysis in

    addition to digital elevation model ,in order to determine which method is the most reliable.

    The results show that the object-based analysis combined with digital elevation model is giving

    interesting results on a plain forest. Now, this method must be tested on other types of forests,

    in particular on mountain forests.

    Keywords: gaps, digital elevation model, canopy height profile, object-based image analysis.

  • Liste de tableaux.

    Tableau I : Diffrentes dfinitions des troues.

    Tableau II : Synthse des diffrents types de photos ariennes utilises par les diffrentes

    tudes.

    Tableau III : Caractristiques des photographies ariennes utilises.

    Tableau IV : Combinaison des types de couvert ayant servi la cration des arbres de dcision

    pour les cartes binaires .

    Tableau V : Combinaison des types de couvert ayant servi la cration des arbres de dcision

    pour les cartes par hauteurs .

    Tableau VI : Tailles et rayons des surfaces tudies autour des placettes.

    Tableau VII : Comparaison de la classification oriente objet par rapport au MNC

    Tableau VIII : Comparaison de la classification oriente objet couple au MNC par rapport au

    MNC.

    Tableau IX : Comparaison des deux classifications orientes objets.

    Tableau X : Surfaces moyennes classes selon les hauteurs.

    Tableau XI : Proportion de surfaces classes selon le MNC, par parcelles, selon diffrentes

    tailles de zones tampons.

    Tableau XII : Surfaces moyennes classes selon la classification oriente objet.

    Tableau XIII : Proportion de surfaces classes selon la classification oriente objet, par parcelles,

    selon diffrentes tailles de zones tampons.

    Tableau XIV : Surfaces moyennes classes selon la classification oriente objet couple au MNC.

    Tableau XV : Proportion de surfaces classes selon la classification oriente objet couple au

    MNC, par parcelles, selon diffrentes tailles de zones tampons.

    Tableau XVI : Comparaison des surfaces moyennes classes en troues selon les diffrentes

    mthodes.

    Tableau XVII : Comparaison des diffrentes mthodes de classification la photo-interprtation

    manuelle.

  • Liste des figures

    Figure 1 : Processus dorthorectification.

    Figure 2 : Principe de la stroscopie.

    Figure 3 : Interface graphique du Modeler dERDAS Imagine 9.2.

    Figure 4 : Exemple de dcalage entre la Bd Ortho et lorthophoto de 1987 ralise partir

    du MNS non corrig.

    Figure 5 : Absence de dcalage entre la Bd Ortho et lorthophoto de 1987 ralise partir

    du MNS corrig.

    Figure 6 : Reconstruction du MNS aprs corrections.

    Figure 7 : Comparaison des valeurs du MNT hiver et du MNT de lIGN.

    Figure 8 : Comparaison de valeurs ponctuelles du MNC et des mesures terrain.

    Figure 9 : Comparaison des valeurs moyennes du MNC dans un buffer de 10 m et des

    mesures terrain.

    Figure 10 : Comparaison des valeurs maximales du MNC dans un buffer de 10 m et des

    mesures terrain.

  • Liste des annexes

    Annexe A : Exemple de certificat de calibration dune camra mtrique

    Annexe B : Photographie arienne avant et aprs orthorectification

    Annexe C : Localisation des sites dtude en Fort Domaniale de Fontainebleau

    Annexe D : Exemples darbres de dcision utiliss dans le Knowledge Engineer

    Annexe E : Exemple de segmentation ralise avec Definiens

    Annexe F : Exemple de classification ralise avec Definiens

    Annexe G : Modeler utilis pour calculer le MNT partir de photos dhiver

    Annexe H : Carte des types de troues de 1961 2000, ralise partir des MNC avec

    limination des petites troues Intersection des MNC

    Annexe I: Carte des troues par dates dapparition de 1961 2000, ralise partir des MNC

    bruts Intersection des MNC

    Annexe J : Classification oriente objet ralise sur lorthophoto de 1961

    Annexe K : Classification oriente objet couple au MNC ralise sur lorthophoto et le MNC

    de 1961

    Annexe L : Matrice de confusion : principe

    Annexe M : Procdure suivie pour lextraction des valeurs du MNT dhiver et validation

    Annexe N : Tutoriel : prise en main rapide de Leica Photogrammetry Suite

  • Liste des abrviations

    MTD : Maison de la TlDtection en Languedoc Roussillon.

    ONF : Office National des Forts.

    RNF : Rserves Naturelles de France.

    SIG : Systme dInformation Gographique.

    MNT : Modle Numrique de Terrain.

    MNS : Modle Numrique de Surface.

    MNC : Modle Numrique de Canope.

    IGN : Institut Gographique National.

    IFN : Inventaire Forestier National.

    Lidar: Light Detection And Ranging, tldtection par laser.

    IRC : Infra-Rouge Couleur

    NB : Noir et Blanc

  • A

    Prsentation de lorganisme daccueil

    1. Le Cemagref.

    Le Cemagref est un organisme de recherche spcialis en sciences et technologies pour

    l'environnement, plac sous la double tutelle des ministres en charge de la recherche et de

    l'agriculture. Les approches scientifiques permettent d'tudier les cosystmes complexes, l'eau,

    les territoires et la biodiversit et leurs interrelations avec les activits humaines. Elles visent

    offrir des solutions concrtes aux questions environnementales et sont fondes sur un

    partenariat fort avec les industriels et les collectivits territoriales.

    Les quipes pluridisciplinaires travaillent sur l'adaptation au changement global, associant les

    sciences exprimentales, les sciences conomiques et sociales et la science informatique

    (modlisation, intgration de donnes) :

    Risques environnementaux : crues, inondations, avalanches, feux de fort, pollutions

    diffuses

    Surveillance des milieux aquatiques continentaux, ressources en eau, usages de l'eau

    Technologies propres : cotechnologies, co-valuation, cotoxicologie, traitement et

    valorisation nergtique des dchets organiques.

    Amnagement du territoire

    Economie et sociologie de l'environnement : observatoire de la biodiversit,

    tldtection, trames verte et bleue.

    2. LUMR Territoires, Environnement, Tldtection et Information Spatiale

    Montpellier, le Cemagref a fond, en partenariat avec AgroParisTech, et le Cirad une Unit

    Mixte de Recherche Territoires, Environnement, Tldtection et Information Spatiale

    (TETIS), rassemblant environ quatre-vingt chercheurs, enseignants-chercheurs et personnels

    administratifs et techniques, ainsi quune vingtaine de doctorants, autour des mthodes de

    matrise de linformation spatiale pour la gestion de lenvironnement et le dveloppement

    territorial. LUMR TETIS est implante Montpellier (Maison de la Tldtection et site de

    Baillarguet) et Clermont-Ferrand (site du Cemagref). Les approches dveloppes par les

    chercheurs de lunit sont inscrites dans les champs disciplinaires de la tldtection (capteurs,

  • B

    traitement de limage et du signal), des systmes dinformation, de lanalyse spatiale, de la

    gographie, des sciences de lenvironnement et du dveloppement territorial.

    Dans le domaine de linformation pour le dveloppement territorial, lUMR a notamment

    dvelopp des comptences mthodologiques dune part pour caractriser l'espace rural et pri-

    urbain en tant que support de ressources ou d'activits partir d'images de tldtection et

    dautre part pour la modlisation de la dynamique spatiale de systmes territoriaux o

    interagissent des processus relatifs au fonctionnement du milieu physique, et aux activits

    anthropiques qui le transforment : couplages de modles et systmes dinformation

    gographique, dveloppement de modles spatiaux. LUMR mne galement des recherches sur

    les modes de gouvernance et de concertation des acteurs autour du partage de linformation, et

    sur les conditions dappropriation et de mobilisation de cette information.

    Pour mener bien ces recherches, des partenariats scientifiques et techniques sont tisss avec

    les agences spatiales nationales et europennes (CNES, ESA) et lindustrie spatiale de pointe

    (Thales, Spot Image, Astrium etc.)

    3. LUR Ecosystmes forestiers EFNO

    Lunit EFNO travaille sur les thmatiques de la biodiversit et de ses interactions avec une

    gestion durable et multifonctionnelle des forts. Lquipe Biodiversit travaille plus

    particulirement sur quatre problmatiques qui sont :

    (1) Anticiper les consquences sur la biodiversit de l'volution de la gestion forestire, en

    particulier le changement d'essences, laugmentation des volumes rcolts et le

    raccourcissement des cycles sylvicoles ; (2) comprendre l'influence du paysage actuel et pass sur

    la rpartition et la dynamique de la biodiversit forestire, en relation avec la trame verte du

    Grenelle de l'environnement ; (3) dvelopper des mthodes d'inventaires standardises,

    destines en particulier aux gestionnaires et aux suivis de biodiversit, et des mthodes d'analyse

    adaptes aux jeux de donnes de biodiversit ; (4) synthtiser et diffuser les connaissances

    scientifiques sur les pratiques de gestion favorables la biodiversit.

    (Sources : sites internet du Cemagref : www.cemagref.fr et de lUMR TETIS : www.tetis.teledetection.fr )

    http://www.cemagref.fr/http://www.tetis.teledetection.fr/

  • Organigramme gnral du Cemagref (organisme daccueil) :

    Centre rgional

    daccueil du stagiaire

  • Organigramme de lUMR TETIS (lieu effectif daccueil) :

    Axe de recherche dont

    dpend le stagiaire

  • i

    Prrequis

    Modles de hauteurs (figure a) :

    Modle Numrique de Terrain (MNT). Un MNT est un maillage gorfrenc fournissant

    laltitude du sol au centre de chaque maille. Lorsque la grille est rgulire, le MNT peut tre

    enregistr dans un format raster (matriciel) et le pas de la grille, appel rsolution, est une de ses

    caractristiques. La prcision dun MNT dpend la fois de la taille de la maille et de lerreur sur

    laltitude chaque nud (Muraz et al, 1999). Ainsi, un MNT avec une maille de 50m sera moins

    prcis quun MNT avec une maille de 10 ou mme de 1m, mais pourra tre suffisant pour

    beaucoup dusages.

    Modle Numrique de Surface (MNS). Le MNS est un maillage gorfrenc fournissant

    laltitude du sursol au centre de chaque maille, contrairement au MNT il ne fournit pas laltitude

    du sol nu mais laltitude de ce qui se trouve sur le sol. Ainsi en fort on aura la hauteur des

    arbres, en ville celle des btiments, sur terrain nu celle du sol, etc.

    Modle Numrique de Canope (MNC). En fort, maillage gorfrenc obtenu par soustraction

    du MNT au MNS afin davoir uniquement la hauteur des arbres. Dans notre tude, il sert de base

    ltude des troues car cest partir des diffrences de hauteur entre arbres que nous

    identifions celles-ci.

    Figure a. Principe et diffrences entre les modles de hauteurs.

  • ii

    Pyramide : Une pyramide est un empilement de copies de l'image plus ou moins forte

    rsolution. Avec les pyramides, une copie des donnes rsolution plus faible s'affiche

    rapidement lors du dessin du jeu de donnes dans son intgralit, dans un logiciel de SIG par

    exemple. Au fur et mesure que l'on effectue un zoom avant, les niveaux dont la rsolution est

    plus leve sont dessins ; la performance reste optimale car on dessine successivement des

    surfaces plus petites. Le fichier de pyramide porte le nom du jeu de donnes raster, mais peut se

    trouver dans un dossier diffrent (le chemin est indiqu dans le fichier auxiliaire). (Source :

    www.portailsig.org )

    Vocabulaire propre la photographie arienne donnes ncessaires lorthorectification.

    Orthophotographie : une orthophotographie ou orthophoto est une image obtenue par

    traitement dun clich arien numrique ou argentique dont la gomtrie a t redresse de

    sorte que chaque point soit superposable une carte plane qui lui correspond (Source :

    Wikipdia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Orthophotographie). La correction peut tre effectue

    partir dun MNT ou dun MNS, et la qualit de lorthophoto dpendra de celle du MNS.

    Marques fiduciaires: repres de fond de chambre situs aux quatre angles et/ou au milieu des

    quatre cots du fond dune chambre mtrique et qui matrialisent, sur chaque clich, le systme

    de coordonnes image (voir figure b. Lintersection des lignes joignant les repres opposs

    dtermine le centre du clich ou point principal. Les coordonnes exactes de ces repres sont

    donnes sur le certificat de calibration. Ces informations sont indispensables lors de

    lorthorectification dune photographie (Boureau, 2008).

    Point principal : il correspond au point milieu d'une projection centrale, c'est--dire le point

    dtermin par l'intersection d'une perpendiculaire au plan focal passant par le centre de

    projection. (Source : http://www.unites.uqam.ca/dgeo/geo7630-2004/section2_4.pdf ). Sur une

    photographie arienne, il peut tre dtermin par lintersection des lignes joignant les marques

    fiduciaires, mais ses coordonnes prcises sont donnes par le certificat de calibration.

    Point principal dautocollimation : il correspond l'intersection du rayon principal (qui

    correspond l'axe principal de l'optique thorique) et du plan focal. (Source :

    http://www.unites.uqam.ca/dgeo/geo7630-2004/section2_4.pdf)

    http://www.portailsig.org/http://fr.wikipedia.org/wiki/Orthophotographiehttp://www.unites.uqam.ca/dgeo/geo7630-2004/section2_4.pdfhttp://www.unites.uqam.ca/dgeo/geo7630-2004/section2_4.pdf

  • iii

    Distorsions radiales : des asymtries de lentilles ainsi qu'une lgre dviation du rayon principal

    par rapport la perpendiculaire qu'il devrait former avec le plan focal introduisent des

    distorsions radiales talonnes en laboratoire et dcrites dans le rapport d'talonnage. (Source :

    http://www.unites.uqam.ca/dgeo/geo7630-2004/section2_4.pdf).

    Figure b. Dtail dune marque fiduciaire sur une photographie arienne de 1987.

    Vision binoculaire : le cerveau interprte les images venant des deux yeux. Les images obtenues

    par l'il gauche et l'il droit sont lgrement diffrentes car le point d'observation est diffrent.

    Le cerveau interprte ces deux images et permet une perception tridimensionnelle de l'objet

    (daprs le site de luniversit de Pierre et Marie Curie de Jussieu,

    http://www.snv.jussieu.fr/vie/dossiers/2yeux/visionbin.html ).

    Vision stroscopique : ensemble des techniques mises en uvre pour reproduire une

    perception du relief partir de deux images planes. Elle est ne pratiquement en mme temps

    que la photographie et se base sur le fait que la perception humaine du relief se forme dans le

    cerveau lorsqu'il reconstitue une seule image partir de la perception des deux images planes et

    diffrentes provenant de chaque il. Il existe, pour raliser ces images, aussi bien que pour les

    observer, une grande varit de moyens (source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Stroscopie ).

    http://www.unites.uqam.ca/dgeo/geo7630-2004/section2_4.pdfhttp://www.snv.jussieu.fr/vie/dossiers/2yeux/visionbin.htmlhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Perceptionhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Reliefhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Imagehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Photographiehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Reliefhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Cerveauhttp://fr.wikipedia.org/wiki/%C5%92ilhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Stroscopie

  • iv

    Photogrammtrie : Discipline dont le but est la dtermination des dimensions, positions et

    formes des objets au moyen de mesures faites sur des photographies ariennes, en la parallaxe

    obtenue entre des images acquises selon des points de vue diffrents. Recopiant la vision

    stroscopique humaine, elle a longtemps exploit celle-l pour reconstituer le relief de la scne

    partir de cette diffrence de points de vue. Actuellement, elle exploite de plus en plus les

    calculs de corrlation entre des images dsormais numriques. Cette technique repose

    entirement sur une modlisation rigoureuse de la gomtrie des images et de leur acquisition

    afin de reconstituer une copie 3D exacte de la ralit. (Sources : Manuel dinterprtation des

    photographies ariennes infrarouges, JG Boureau, d. IFN ; www.fr.wikipedia.org).

    Radiomtrie : mesure de lintensit des rayonnements rflchis ou mis par une surface.

    http://www.fr.wikipedia.org/

  • 1

    Contexte du stage

    Alors que les ressources forestires sont largement exploites par lhomme en France et dans le

    monde, il est important de connaitre les impacts de cette exploitation sur la biodiversit. Dans ce

    but, le projet Gestion forestire, Naturalit, Biodiversit (GNB) men par le Cemagref en

    partenariat avec lOffice National des Forts et les Rserves Naturelles de France tudie le lien

    entre biodiversit, exploitation forestire et naturalit, en comparant la biodiversit de parcelles

    exploites celle de parcelles non exploites (Rserves Biologiques Intgrales ou parties de

    Rserves Naturelles).

    1. Prsentation du projet Gestion forestire, Naturalit, Biodiversit

    Lobjectif de cette tude est danalyser l'impact de l'exploitation du bois sur la biodiversit

    forestire mtropolitaine. Le projet prsente une tude statistique et multi-taxonomique des

    pressions pesant sur la biodiversit, grce une comparaison entre peuplements exploits et

    peuplements en volution naturelle. Il sagit de dterminer ce qui explique le mieux les variations

    de biodiversit forestire entre des zones exploites et non exploites. Parmi les facteurs

    explicatifs probables, on peut distinguer :

    - la naturalit anthropique : la perturbation induite par lexploitation du bois qui

    modifie la biodiversit de manire plus ou moins forte et plus ou moins longue. Ce facteur

    vise quantifier la capacit du systme revenir son tat initial (rsilience) ;

    - la naturalit biologique et cologique : la prsence de micro-habitats typiques des

    stades matures de forts non exploites tels que le bois mort (qualit et quantit), les

    cavits sont un facteur dterminant pour la biodiversit de nombreux cortges despces ;

    - la structure et la composition du peuplement arbor : linfluence de la diffrence de

    structure et de composition du peuplement sur la biodiversit. Par exemple, plusieurs tudes

    en Scandinavie ont montr quun facteur dterminant des diffrences de biodiversit entre

    peuplements exploits et non exploits tait la prsence de tremble (Populus tremula) dans

    les peuplements naturels, alors que cette espce est exclue par lexploitation. Cest dans ce

    volet que lapproche troues tudie durant ce stage se situe.

    Ainsi, ce projet marge la fois aux thories cologiques lies aux notions de perturbation (dure

    entre deux perturbations ; intensit de la perturbation, la perturbation tant la coupe forestire

  • 2

    ou une perturbation naturelle) et d'habitat (relation de la biodiversit aux caractristiques

    dendromtriques), en interaction avec les traits d'histoire de vie des espces.

    Source : site internet du projet, www.gnb.cemagref.fr.

    2. Dispositif dtude.

    Le dispositif dtude comprend en 2010 les forts de Fontainebleau (77), Auberive/Chalmessin

    (52), Ventron (88), Cteaux et Combe Lavaux (21), Ballons Comtois (70) et Chiz (79), dans

    lesquelles 121 placettes tires au sort sous contrainte stationnelle ont t quitablement

    rparties entre zones en rserve depuis au moins 20 ans et zones gres pour la production de

    bois. Pour chaque placette, 7 groupes taxonomiques sont chantillonns : plantes vasculaires,

    mousses, champignons, chauve-souris, oiseaux, coloptres carabiques et saproxyliques. Ces

    donnes de biodiversit, identit et abondance des espces en nombre d'individus, seront les

    variables expliquer. Des paramtres cologiques sont relevs, qui seront tests comme

    variables explicatives : situation de la placette en rserve ou en zone exploite, mais aussi

    d'autres variables cologiques, qui sont acquises :

    - soit par un relev cologique complet sur le terrain (description du peuplement), sur une

    surface de 0.1 0.5 ha centre sur la placette

    - soit par recherches dans les archives (historique de coupes, anciennet de ltat bois)

    - soit par une analyse de photographies ariennes (paramtres cologiques caractrisant le

    paysage environnant la placette). Le travail ralis pendant mon stage et prsent dans ce

    rapport porte plus prcisment sur ce dernier point.

    http://www.gnb.cemagref.fr/

  • 3

    Objectifs du stage

    Le travail de ce stage sinscrit dans la nouvelle dimension qui a t apporte au projet GNB, la

    dimension spatiale et temporelle, par le biais dune tude diachronique des troues. L'une des

    hypothses tester est en effet que la diversit biologique prsente en un point de la fort

    dpend en partie du rgime de perturbation de la canope dans le paysage environnant : dans

    notre cas, nous souhaitons tudier linfluence de troues de grande taille (> 0,15 ha), d'origine

    sylvicole (coupes) ou naturelle (chablis et dgts de temptes) en fort de plaine. Pour cela, le

    dveloppement de mthodes de caractrisation des troues est un travail ncessaire, afin de voir

    quel protocole didentification automatise des troues est le plus efficace. Le massif de

    Fontainebleau a t choisi comme zone dtude pour ce travail exploratoire. Les informations

    recherches sur chaque placette sont :

    - la surface de troues, ou le pourcentage de canope en troues, dans un buffer circulaire

    (plusieurs tailles seront envisages, de 1 ha 100 ha) autour de la placette.

    - le pourcentage de la canope ayant t en troue par le pass (entre 1949 et 2003), toujours

    dans un buffer circulaire de 1 100 ha autour de la placette.

    - une estimation de la taille de chaque troue, de faon pouvoir calculer les quantits

    prcdentes avec un seuil minimal de surface (ex. surface de troues de plus de x ha).

    Les objectifs du stage taient

    (1) dvaluer la possibilit de reconstituer lhistorique des troues et dobtenir ces

    informations par lanalyse dune srie temporelle de photographies ariennes, et

    (2) de proposer une mthode danalyse facilement transposable aux autres sites. Pour cette

    tude, des photographies ariennes au format numrique acquises diffrentes dates

    (1949, 1961, 1987, 2000 et 2003) ont t commandes auprs de lIGN.

    Nous allons dabord prsenter une synthse bibliographique qui nous a permis de prciser les

    notions de troues et didentifier des pistes pour lanalyse de notre srie temporelle de

    photographies ariennes. Puis nous prsenterons les trois approches retenues pour lanalyse des

    photographies :

    - une mthode base sur lanalyse du modle numrique de hauteur calcul par

    photogrammtrie (utilisation de couples de photographies avec recouvrement) ;

  • 4

    - une mthode de classification automatique base sur les informations radiomtriques et

    texturales des photographies numriques (sans stroscopie);

    - une mthode de classification automatique base la fois sur les informations de limage et

    sur le modle numrique de hauteur.

    Les diffrents protocoles seront ensuite compars et nous tenterons de dterminer quel

    protocole semble le plus performant. Nous proposerons galement une mthode reproductible

    plus large chelle que celle de ltude prsente ici.

  • 5

    Chapitre 1 : La cartographie des troues forestires - Synthse

    bibliographique

    1. Intrt de la cartographie des troues forestires

    1.1. Rle des troues dans les cosystmes forestiers

    En fort tempre, les troues formes par la mort dun ou plusieurs arbres sont un mode de

    perturbation majeur, et permettent la rgnration des essences forestires (Runkle 1982,

    Tanaka et Nakashizuka, 1997). La taille des troues est un facteur crucial pour des essences ayant

    diffrents degrs de tolrance lombre, dterminant ainsi la composition du peuplement en

    essences forestires : les espces sciaphiles se plairont dans les petites troues alors que les

    hliophiles se dvelopperont dans les grandes troues (Fujita et al., 2003). De plus, les troues

    peuvent abriter une faune et une flore spcifiques (champignons et insectes saproxyliques,

    oiseaux se nourrissant des insectes, etc.), qui sont souvent exclues des peuplements grs car le

    bois mort est gnralement vacu.

    Il est donc important de suivre ces perturbations, afin davoir une meilleure connaissance du

    fonctionnement des cosystmes forestiers, et de la biodiversit quils sont susceptibles

    dabriter.

    1.2. Notions de troues : diffrents types

    Intuitivement, on dfinit une troue comme tant un trou dans une fort, une interruption du

    couvert forestier dans un paysage bois. La troue est galement dfinie par des critres de

    forme, de surface, de pourcentage de couvert vgtal, de hauteur de vgtation (hauteur

    absolue ou relative), de dynamique de fermeture adapter chaque contexte dtude. Selon la

    dynamique de perturbation tudie, on ne sintressera pas aux mmes tailles de troues :

    celles-ci seront trs petites dans ltude de la dynamique en fort naturelle tropicale, o la chute

    dun arbre dfinira une troue ; les troues seront de taille bien plus importante dans les tudes

  • 6

    portant sur les dynamiques de perturbation par le feu, les temptes ou encore les perturbations

    anthropiques (coupes de rgnration).

    Les dfinitions des troues sont nombreuses, il existe quasiment autant de dfinitions que de

    programmes de recherches sur le sujet. On distingue ainsi les dfinitions tenant compte du

    peuplement adjacent de celles tenant compte de la dynamique temporelle, et les dfinitions

    prvues pour identifier les troues partir dinventaires terrain de celles prvues pour

    lidentification partir de donnes de tldtection.

    Le tableau I prsente les diffrentes dfinitions trouves dans la littrature tudie. Une des

    dfinitions les plus simples et qui peut sappliquer tous les types de forts est celle propose

    par Brokaw : un trou dans la fort travers tous les tages jusqu' 2m au-dessus du sol

    (Brokaw, 1982), ou encore celle utilise par Barden : [une troue est une] ouverture dans la

    strate de la canope forme par la mort dun seul arbre, dune partie dun arbre, ou de plusieurs

    arbres dans un groupe (Barden, 1989). En 1992, Runkle donne sa propre dfinition de la troue,

    reprenant en partie la dfinition de Barden : une troue est forme par la mort (absence de la

    canope) dau moins la moiti dun arbre , avec une surface maximale de 10 arbres morts, ou un

    ratio hauteur de la canope / diamtre de la troue gal 1 (Runkle, 1992).

    Cependant, ces dfinitions sont encore trop gnrales pour tre prcises, il manque des critres

    permettant de diffrencier une troue dune clairire, ou dune route se situant en fort par

    exemple. Une troue est en effet dfinie galement par une dimension temporelle : une troue

    va se refermer aprs un certain temps, et laisser place de nouveaux arbres, qui vont remplacer

    ceux qui sont tombs et ont permis la cration de la troue. Il a fallu poser des limites

    permettant de dfinir quand une troue souvre, mais aussi et surtout quand on considre

    quune troue sest referme.

    Ainsi, en 1997, une quipe de chercheurs japonais tudiant les troues en fort tempre dfinit

    une troue comme tant un endroit de la fort o la canope nexcde pas 15m de hauteur

    (Tanaka et Nakashizuka, 1997), ce critre de hauteur tant une faon de visualiser le temps mis

    par les arbres pour repousser aprs une perturbation. Cette mthode leur a permis de

    cartographier des troues de grande taille (suprieures 100 m), nombreuses dans ces forts

    perturbes essentiellement par les typhons. Faute de donnes temporelles prcises,

  • Publication Dfinition de la troue

    Auteur(s) Anne Titre Citation Hauteur Surface Prcisions

    Brokaw 1982 The Definition of Treefall Gap and Its Effect on Measures of

    Forest Dynamics

    "trou dans la fort travers tous les tages jusqu' 2m au

    dessus du sol" 2m et au-del NP

    bords irrguliers en ralit, mais pour avoir une

    dfinition exploitable, on considre qu'ils sont

    verticaux

    Barden 1989 Repeatability in Forest Gap

    Research: Studies in the Great Smoky Mountains

    "ouverture dans la strate de la canope forme par la mort dun seul arbre, dune partie dun arbre, ou de plusieurs

    arbres dans un groupe"

    NP NP

    Runkle 1992 Guidelines and sample

    protocol for sampling forest gaps.

    "forme par la mort (absence de la canope) dau moins la

    moiti dun arbre." NP

    10 arbres, avec "un ratio hauteur de la canope / diamtre de la troue gal

    1"

    Tanaka et Nakashizuka

    1997

    Fifteen years of canopy dynamics analyzed by aerial photographs in a temperate

    decidous forest, Japan

    "gaps as areas without a canopy higher than 15m"

    canope infrieure 15m infrieure 1 000

    m

    Fujita et al 2003

    Long-Term Canopy Dynamics Analysed by Aerial

    Photographs in a Temperate Old-Growth Evergreen Broad-

    Leaved Forest

    "gaps are areas where the canopy was no more than 15m

    from the ground" canope infrieure 15m (mini) 6,25 m

    Zeibig et al 2005

    Gap disturbance patterns of a Fagus sylvatica virgin forest remnant in the mountain

    vegetation belt of Slovenia

    "trou cr par la chute dun ou plusieurs arbres de la canope"

    1/2 de la hauteur moyenne de la canope

    (mini) 6m

    Vepakomma et al

    2007

    Spatially explicit characterization of boreal forest gap dynamics using multi-temporal lidar data

    "ouverture dans la canope cause par la chute dun seul ou

    dun groupe darbres dune certaine hauteur"

    5 m : en-dessous c'est une troue, au-dessus la

    canope est ferme NP

    "la lisire de la troue est dfinie comme la projection verticale de la canope des

    arbres adjacents la troue"

    Tableau I. Diffrentes dfinitions des troues. NP = Non Prcis

  • 7

    ce critre de hauteur est souvent utilis dans les tudes sur les troues, car lorsquon connait le

    rythme de croissance des arbres dans les forts tudies, il nest pas difficile destimer lge des

    troues connaissant la taille des arbres qui sont en train de la coloniser.

    2. Diffrentes approches de cartographie des troues

    Dans la littrature, on trouve deux grandes familles de mthodes utilises pour cartographier les

    troues : la cartographie par transects sur le terrain et partir de donnes de tldtection.

    Selon la dfinition de la troue qui sera retenue, la mthode de cartographie pourra varier.

    2.1 Cartographie par transects sur le terrain

    Les approches permettant de caractriser des micro-habitats et bases sur des transects

    parcourus sur le terrain comportent des critres faciles mesurer pour un oprateur terrestre,

    comme la hauteur des arbres, leur diamtre, la direction dans laquelle ils sont tombs, etc. On

    peut prendre en compte des lments tels que lge des troues, car en effectuant des

    inventaires rgulirement, on peut savoir depuis combien de temps les arbres sont tombs. De

    mme, la mesure de la pente, de lexposition, la caractrisation du sol et du peuplement adjacent

    (essences, hauteurs, diamtres), louverture de la troue ou encore la vgtation en train de

    coloniser la troue peuvent tre notes lorsque lon est sur le terrain. La taille des troues est

    souvent mesure approximativement, en considrant la troue comme une ellipse, et en

    mesurant deux diamtres perpendiculaires (Runkle 1982, Zeibig et al. 2005).

    2.2 Cartographie partir de donnes de tldtection

    Une autre approche qui sest dveloppe avec lvolution des technologies, aussi bien dans le

    domaine de lacquisition de donnes images (photographies ariennes puis images satellitaires),

    que dans celui des traitements et de lanalyse de ces images (logiciels de plus en plus

    performants, augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs) est la cartographie partir

    de donnes de tldtection.

    Plusieurs mthodes peuvent tre mises en uvre : lanalyse dimages, qui prend en compte

    uniquement la radiomtrie et la texture des images, et les mthodes danalyse utilisant des

  • 8

    modles numriques de hauteurs (Modles Numriques de Surface et/ou de Canope). Le

    tableau II prsente une synthse des diffrents types de photos ariennes utilises par ces

    tudes.

    2.2.1 Mthodes danalyses dimages

    Lanalyse par photo-interprtation prenant en compte uniquement la radiomtrie et la texture

    des images peut se faire en analysant visuellement les peuplements selon des transects ou des

    grilles de points tracs sur les images, comme celle utilise par Fensham et al. (2002, 2007). Elle

    consiste, sur une photo recouverte dune grille de points, rpartir les points de la grille en trois

    catgories : arbre, buisson ou sol. Lanalyse peut galement tre automatise, en utilisant des

    logiciels danalyse dimages orients objet, du type Dfiniens. Ces logiciels permettent de

    classer limage en diffrentes catgories et ainsi de dterminer quelles zones sont des troues.

    Ds 1983, Murtha mettait en vidence, dans son tude portant sur lidentification des dgts

    dans des plantations de Douglas (Pseudotsuga menziesii Mirb) par photo-interprtation, que

    lchelle de la photo tait importante pour une analyse prcise. En effet, en comparant des

    photos diffrentes chelles (1 : 1 000 et 1 : 4 000), il ressort que lchelle la plus grande est la

    plus efficace pour dnombrer les arbres morts, dfeuills ou rougissant, alors que lchelle la plus

    petite (1 : 4 000) ne permet didentifier que les arbres morts. En 1984, une tude semblable

    analysait la mortalit dans des plantations dpinette blanche (Picea glauca Moench) en

    Amrique du Nord (Morse et al., 1984). Une tude semblable mene par Zeibig, Diaci et Wagner

    (2005) se base la fois sur un inventaire terrain et sur une analyse de photos ariennes de 1998

    en noir et blanc, ayant une chelle de 1 : 17 500. La comparaison des deux protocoles avait pour

    but de voir si les photos ariennes permettaient une analyse suffisamment fine pour remplacer

    lapproche terrain, plus longue et plus coteuse.

  • Publication Photos utilises

    Auteur(s) Anne Titre Anne de

    prise de vue Emulsion Echelle

    Tanaka et Nakashizuka

    1997 Fifteen years of canopy dynamics

    analyzed by aerial photographs in a temperate decidous forest, Japan

    1976 NP 1:20 000

    1981 NP 1:16 000

    1986 NP 1:16 000

    1991 NP 1: 8 000

    Fujita et al. 2003

    Long-Term Canopy Dynamics Analysed by Aerial Photographs in a Temperate Old-Growth Evergreen

    Broad-Leaved Forest

    1966 NP 1:20 000

    1983 NP 1:20 000

    1993 NP 1:20 000

    1998 NP 1:8 000

    Fensham et al. 2002 Quantitative assessment of

    vegetation structural attributes from aerial photography

    NP NP 1:25 000

    NP NP 1:40 000

    Fensham et Fairfax

    2007 Effect of photoscale, interpreter bias and land type on woody crown-cover

    estimates from aerial photography

    2004 Couleur 1:25 000

    2004 Couleur 1:40 000

    2004 Couleur 1:50 000

    2004 Couleur 1:80 000

    Zeibig et al. 2005 Gap disturbance patterns of a Fagus sylvatica virgin forest remnant in the mountain vegetation belt of Slovenia

    1998 Noir et blanc 1:17 500

    Murtha 1983 Some air-photo scale effects on

    Douglas-Fir damage type interpretation

    1979 Infrarouge

    Couleur 1:1 000

    1979 Infrarouge

    Couleur 1: 4 000

    Morse 1984

    Plantation white spruce mortality : estimates based on aerial

    photography and analysis using a life-table format

    1981 Couleur 1: 9 600

    Publication Donnes lidar

    Auteur(s) Anne Titre Anne

    d'acquisition Modle de

    lidar Altitude

    Vepakomma et al

    2007 Spatially explicit characterization of

    boreal forest gap dynamics using multi-temporal lidar data

    1998 Optech

    ALTM1020 700 m

    2003 Optech

    ALTM2050 1000 m

    Tableau II. Synthse des types de photos ariennes utilises par les diffrentes tudes. NP = Non Prcis.

  • 9

    Dans cette tude, une troue tait dfinie comme tant un trou cr par la chute dun ou

    plusieurs arbres de la canope , et il tait stipul que la hauteur de la troue tait de la moiti

    de la hauteur moyenne de la canope , prenant ainsi en compte le peuplement adjacent et

    permettant dtre plus proche de la ralit du terrain. La surface minimale prise en compte dans

    ltude de 2005 tait de 6m, mais ltude a montr que par analyse des photos ariennes seules

    13 troues taient identifies sur les 49 inventories sur le terrain, les troues dune surface

    infrieures 100 m ntant pas reconnues. Ces deux tudes montrent que lchelle des

    photographies doit tre choisie en fonction de la taille minimale des troues que lon cherche

    identifier.

    2.2.2 Mthodes danalyses de hauteurs

    Les mthodes utilisant des modles numriques de hauteur sont toujours assistes par

    ordinateur, pour le calcul de ces modles en particulier. Il existe deux faons daccder aux

    hauteurs des arbres : par photogrammtrie, c'est--dire en extrayant linformation de couples de

    photographies permettant davoir le relief des objets, ou par mesures ralises grce au Lidar

    (Light Detection and Ranging ou laser terrestre aroport).

    Lutilisation de couples de photographies ariennes permet dobtenir des modles numriques

    de surface, dont on drive des modles numriques de canope par soustraction dun modle

    numrique de terrain. Ces modles numriques de canope donnent la hauteur des arbres en

    tout point de la zone dtude. Cela permet de visualiser les endroits de la fort o les arbres sont

    absents, ou moins hauts que le peuplement environnant, ce qui permet de dlimiter les troues

    plus prcisment que depuis le sol. Ainsi, en prenant un seuil de hauteur au-dessous duquel on

    considre que lon est en prsence dune troue, et au-dessus duquel on considre que la troue

    est referme, on obtient une carte des troues potentielles. Une troue sera considre comme

    tant une vraie troue si elle se referme au cours du temps, dans le cas contraire ce sera une

    troue permanente, et ne sera pas prise en compte pour ltude. En croisant plusieurs cartes, on

    peut retracer la dynamique dun peuplement forestier. En 1997, lquipe de Tanaka et

    Nakashizuka analyse la dynamique forestire sur une priode de quinze ans grce des photos

    ariennes, en gnrant des modles numriques de canope par photogrammtrie (Tanaka et

    Nakashizuka, 1977). En 2003, Fujita et ses collaborateurs ont pu suivre lvolution des troues sur

    une priode de 32 ans en utilisant sensiblement la mme mthode (Fujita et al, 2003).

  • 10

    Lutilisation de donnes acquises par Lidar aroport pour les applications forestires est assez

    rcente (annes 2000). Dans une tude base sur lanalyse de MNC drivs de donnes Lidar,

    Vepakomma et al. ont considr une troue comme tant une ouverture dans la canope

    cause par la chute dun seul ou dun groupe darbres dune certaine hauteur , en prenant une

    hauteur-seuil de 5 m : au-dessus de ce seuil le peuplement est considr comme ferm, au-

    dessous on est en prsence dune troue (Vepakomma et al, 2007). La dtection des troues se

    fait toujours sur le principe dune valeur-seuil, mais la gnration des modles numriques de

    canope est base sur linterpolation des mesures lidar en tout point du MNC.

    3. Avantages et inconvnients des deux types dapproches

    3.1 Mthodes dinventaires sur le terrain

    Les mthodes dinventaire terrain des troues sont assez simples mettre en uvre, mais elles

    sont longues. Elles consistent le plus souvent parcourir des transects sur le terrain et noter les

    endroits o les arbres sont tombs, afin de reporter ensuite ces mesures sur une carte et avoir

    une cartographie des troues. Elles permettent de recueillir des informations impossibles

    obtenir partir de photos ariennes, comme par exemple la nature de la vgtation en train de

    coloniser la troue, les caractristiques du sol

    Cependant, mme si elles ne demandent pas de connaissances thoriques particulires, ces

    mthodes ne sont pas forcment trs prcises, car la taille des troues est le plus souvent

    approxime par une ellipse, et il est parfois difficile pour loprateur de savoir quels arbres

    entrent ou non dans la troue lorsquon a pris un seuil de hauteur pour diffrencier les

    peuplements des troues. En revanche, elles permettent dinventorier les troues de faible taille

    qui sont plus difficilement dtectes par analyse dimages. Cependant, la dlimitation de la

    troue est assez imprcise, du fait quil est difficile, sur le terrain, de dterminer si un arbre de

    taille moyenne entre dans la catgorie troue ou dans le peuplement ferm. De plus, il nest

    gnralement possible de cartographier que de petites troues, car au-del dune certaine

    surface, il est facile de prendre une troue de grande taille pour plusieurs troues de petite taille

    proches les unes des autres.

  • 11

    3.2 Analyse de photos ariennes

    Diffrentes tudes utilisant les principes de la tldtection, automatise ou non, ont t

    menes, en particulier en France, ce qui permet davoir un certain recul par rapport aux

    mthodes ainsi quun retour dexprience. En 2001, une publication portant sur lidentification

    des diffrents types de chtaigneraies en France (Bonin, 2001) met en vidence les possibilits

    offertes par lanalyse des photos ariennes pour lidentification automatique dobjets, mais aussi

    les limites inhrentes aux photographies et la mthode : problmes dombres, choix des dates

    de prises de vues, difficults didentification fine des essences

    Ainsi, selon les caractristiques utilises pour dfinir la troue, lidentification sur photos

    ariennes ne sera pas toujours possible. En effet, certaines informations ne sont pas contenues

    dans les images, ou sont difficiles extraire, comme la nature du sol sous le peuplement forestier

    par exemple. Il faut donc dune part choisir des critres pour dfinir les troues potentiellement

    accessibles par tldtection, et dautre part choisir les images contenant les informations

    ncessaires et les mthodes permettant dextraire cette information.

    Beaucoup dauteurs saccordent pour dire que la mthode utiliser en tldtection dpendra

    du type et de la qualit des images disponibles, et, pour les mthodes automatises, de la

    quantit de prtraitements ncessaires avant toute analyse de limage proprement parler

    (Boureau et Deshayes, 1999 ; Robbez-Masson et al., 2001). Le temps de traitement va dpendre

    de la taille des images, et donc de leur rsolution et de la mthode de traitement choisie.

    Cependant le critre temps est de moins en moins un facteur limitant en raison de la puissance

    des ordinateurs disponibles ce jour. Ainsi, alors quen 2001 il fallait jusqu 10h pour raliser

    une classification oriente objet sur une zone de 10 ha (Bonin, 2001), aujourdhui les progrs

    effectus dans le matriel sont tels quil faut environ 30 min pour raliser une segmentation et

    une classification sur une zone de plusieurs dizaines dhectares. Les temps de traitement sont

    certainement amens diminuer dans le futur grce aux progrs faits au niveau de la puissance

    des processeurs.

    Un autre problme propre aux images est la diffrence de radiomtrie quil peut y avoir entre

    deux images de la mme campagne, ou encore la prsence dun gradient de luminosit sur les

    images. Diffrentes mthodes peuvent tre utilises pour rsoudre ces problmes, par exemple

    certaines mthodes empiriques ont fait leurs preuves pour corriger le gradient de brillance sur

    des images (Kennedy et al., 1997). En classant les pixels de limage en diffrents niveaux de

  • 12

    brillance et en appliquant une correction adapte chaque niveau, les corrections se sont

    rvles plus performantes, plus prcises, que des modles de correction appliqus aux images

    entires non classes.

    Avec lessor des SIG ces dernires annes, il est de plus en plus ais de valoriser les photos

    ariennes orthorectifies, qui servent de donnes de base pour remplir certaines missions de

    divers organismes (Muraz et al, 1999). De plus, les tudes de Murtha et Morse ont montr

    quune analyse manuelle des images donne de bons rsultats (Murtha 1983, Morse, 1984), ce

    que les tudes postrieures plus automatises (Boureau et Deshayes 1999, Bonin 2001) ont

    confirm : lanalyse de peuplements forestiers par images ariennes (photographies ariennes ou

    images satellitales) offre des indications fiables pour un cot modr, en comparaison des tudes

    ne comprenant que du terrain.

    4. Choix mthodologiques pour ltude GNB.

    Dans un premier temps nous avons arrt une dfinition de la troue qui convienne la

    problmatique du projet GNB tout en permettant denvisager une identification de ces troues

    partir des donnes de tldtection disponibles pour ltude, avec les logiciels disponibles et

    dans le temps imparti. Une fois une dfinition de la troue arrte, nous nous sommes penchs

    sur les mthodes danalyse des images utiliser.

    Nous avons dcid de tester et comparer trois approches diffrentes :

    - Analyse de hauteurs darbres (Modles Numriques de Canope ou MNC) ;

    - Classification oriente objet, base sur lanalyse de la radiomtrie et de la texture des

    photographies ariennes orthorectifies;

    - Analyse par classification oriente objet intgrant linformation radiomtrique et

    texturale de limage et linformation sur les hauteurs darbres (MNC)

    Parmi les approches proposes dans la littrature, celle prsente par Fujita et al. (2003) a servi

    de rfrence pour lanalyse de hauteurs darbres (MNC). La problmatique de cette tude se

    rapprochait de la ntre. Les caractristiques de la fort sont sensiblement les mmes que celles

    des forts en France, exception faites des essences typiquement asiatiques (Castanopsis

    cuspidata, Distyle grappes Distylium racemosum et Chne vert du Japon Quercus acuta) cites

    dans ltude.Les principales tapes en sont :

  • 13

    - cration dun Modle Numrique de Surface (MNS) par photogrammtrie partir des

    photos ariennes numriques

    - calcul dun Modle Numrique de Canope (MNC) par diffrence entre le MNS et un

    Modle Numrique de Terrain (MNT) pour avoir la hauteur de la vgtation en chaque

    point de la grille

    - cartographie des troues potentielles, par analyse des hauteurs des MNC

    - suivi des troues par comparaison des cartes obtenues diffrentes dates.

    Le Modle Numrique de Terrain sera obtenu par photogrammtrie partir des photos dhiver

    de la zone dtude. Cette mthode a dj t applique avec succs par Tanaka et Nakashizuka

    (1997).

    La classification oriente objet permet danalyser automatiquement les orthophotographies

    obtenues par correction gomtrique des photos numriques. La mthode dveloppe dans le

    cadre de ce stage est base sur un travail ralis par Roberto Meloni, ingnieur dtude du

    Cemagref bas la Maison de la Tldtection, et qui visait cartographier les zones de bocages

    partir dorthopotos en infra-rouge couleur (IRC). Les rgles de classification ont t reprises et

    adaptes notre cas dtude.

    Aucune publication concernant lapport du couplage de linformation contenue dans les

    orthoimages (texture et radiomtrie) et des informations sur la hauteur des arbres na pu tre

    trouve durant nos recherches. Un des objectifs du stage sera donc de voir si ce couplage

    amliore les rsultats de la classification oriente objet.

    Le but de notre tude est de voir si lidentification et le suivi des troues peuvent se faire de

    manire automatique ou semi-automatique. Les rsultats permettront de dfinir quel protocole

    est le plus efficace pour le suivi des troues, et ainsi de dfinir un protocole applicable

    diffrentes forts en France, aussi bien en plaine quen montagne.

    Ces diffrentes approches ncessitant de calculer des MNS et dorthorectifier des images, les

    principes de base de la photogrammtrie vont tout dabord tre prsents.

  • 14

    Chapitre 2 : Photogrammtrie : principes de base.

    La photogrammtrie est une technique qui consiste effectuer des mesures spatiales dans une

    scne, en utilisant la parallaxe obtenue entre des images acquises selon des points de vue

    diffrents pour reconstituer le relief des objets. Recopiant la vision stroscopique humaine, elle

    a longtemps exploit celle-ci pour reconstituer le relief de la scne partir de cette diffrence de

    points de vue. Actuellement, elle exploite de plus en plus les calculs de corrlation entre des

    images dsormais numriques. Cette technique repose entirement sur une modlisation

    rigoureuse de la gomtrie des images et de leur acquisition afin de reconstituer une copie 3D

    exacte de la ralit (source : Wikipdia, www.fr.wikipedia.org).

    Cette technique peut tre utilise pour orthorectifier des images, mais aussi pour le calcul de

    Modles Numriques de Surface.

    1. Principes de base

    Une photographie arienne brute prsente plusieurs types de dformations qui font quelle nest

    pas directement superposable une carte topographique. Ces dformations ont plusieurs

    origines :

    - Dformations dues la position de prise de vue. Lors de prises de vue ariennes, lavion

    nest jamais parfaitement droit, et prsente trois principaux facteurs de dformation des

    images. Le roulis (R) est loscillation de lavion par rapport laxe de vol (balancement vers

    la gauche ou la droite), tandis que le tangage (T) reprsente un mouvement le long d'un axe

    transversal (balancement vers l'avant ou l'arrire). Le lacet (L), reprsente un mouvement

    autour d'un axe vertical et traduit le fait que la trajectoire de l'avion n'est pas parfaitement

    rectiligne. Ces trois paramtres conduisent une vise oblique, une variation de lchelle

    sur la photographie (tangage et roulis) et une variation de lorientation de la photographie

    (lacet).

    - Distorsions dues au terrain : le sol nest jamais parfaitement plat, que ce soit en labsence

    de relief en raison de la rotondit de la terre, ou en prsence de relief. La correction des

    distorsions causes par le relief implique de connatre les altitudes de chaque point, et

    donc de disposer d'un Modle Numrique de Terrain (MNT) ou dun Modle Numrique de

    Surface (MNS) relatif la zone considre.

    http://www.fr.wikipedia.org/

  • 15

    - Dformations lies lappareil photographique. Les dfauts des lentilles des objectifs et de

    planit du ngatif introduisent des distorsions optiques. Les distorsions radiales peuvent

    tre partiellement corriges si l'on dispose de la fiche d'talonnage de l'appareil. Lorsque

    l'acquisition des photographies ariennes est ralise au moyen de camras mtriques, ces

    distorsions restent trs faibles par rapport aux prcdentes (daprs Muraz et al, 1999).

    La modlisation de la gomtrie des images et de leur acquisition comprend deux tapes :

    - lorientation interne, c'est--dire la prise en compte de la gomtrie interne du

    capteur : distance focale, coordonnes du point principal, coordonnes des marques

    fiduciaires, distorsion radiale de lobjectif. Ces informations sont fournies sur le

    certificat de calibrage de la camra (voir en annexe A).

    - lorientation externe, c'est--dire le calcul de la position exacte du centre de

    perspective de la photo (X, Y, Z) et des angles de roulis, tangage et lacet

    En pratique, les images sont charges dans un premier temps dans un logiciel

    dorthorectification, et les paramtres dorientation interne de la camra sont entrs. Une fois

    cela fait, il faut placer des points afin de lier les images entre elles : les points de liaison ou tie

    points. Un tie point est un point localisable prcisment sur au moins deux images ; ses

    coordonnes terrain n'ont pas besoin d'tre connues. Contrairement aux points de calage

    terrain , parfois longs localiser sur l'image, les points de liaison s'identifient facilement. Il suffit

    en effet de localiser un mme objet sur plusieurs photographies souvent acquises presque au

    mme moment (daprs Muraz et al, 1999).

    Une fois les points de liaison entre les images placs, il faut placer des points de calage

    terrain , appels points damer ou Ground Control Points (GCP). Ces points doivent tre

    reprables sur le terrain ou sur une reprsentation cartographique du terrain et sur la

    photographie. On utilise souvent une intersection de routes, langle dun btiment Ces points

    de calage possdent des coordonnes (X, Y, Z) et sont utiliss, avec les points de liaison, pour

    calculer lorientation externe de la camra.

    Lorsque lon connait les paramtres dorientation interne (fiches de calibration et calage des

    images grce leurs marques fiduciaires) et dorientation externe (calcule grce aux points de

    liaison et de contrle), on dispose de toutes les informations ncessaires pour :

    - soit calculer un MNS : pour un mme point sur deux images, lerreur de parallaxe

    permet destimer son altitude

  • 16

    - soit rectifier limage partir dune lvation connue : on en dduit lerreur de

    parallaxe qui sert replacer le point de limage au bon endroit.

    2. Calcul de MNS

    Les photographies dune mme campagne permettent de gnrer un MNS qui servira ensuite

    pour leur orthorectification. En effet, la vision dun mme point sur deux photos ariennes

    successives et donc sous deux angles diffrents permet de reconstituer la vision stroscopique

    et donc de dduire la hauteur de lobjet tudi, comme le montre la figure 2.

    Figure 2. Principe de la stroscopie (d'aprs http://seig.ensg.ign.fr )

    Connaissant les paramtres de lorientation interne et externe dun couple dimages, le calcul de

    laltitude de points homologues, identifis par la corrlation des images, peut alors se faire. Sur la

    base de ces points le logiciel est ensuite capable de gnrer par interpolation un MNS au format

    raster qui couvrira la zone commune aux deux images.

    Dans notre tude les MNS calculs seront utiliss comme donne de base, la fois pour

    lorthorectification des images et pour le calcul de Modles Numriques de Canope.

    3. Orthorectification : de la photo arienne limage superposable un plan

    Lorthorectification dune photographie consiste la recaler spatialement pour la replacer dans

    une gomtrie de projection choisie (dans notre cas, la projection utilise est le Lambert 2

    tendu) et la rendre ainsi superposable en tous points une carte.

    http://seig.ensg.ign.fr/

  • Figure 1. Processus d'orthorectification.

  • 17

    Les dformations dues au relief sont corriges laide dun Modle Numrique de Terrain (MNT)

    ou dun Modle Numrique de Surface (MNS). Les valeurs radiomtriques en chaque point de

    limage corrige sont calcules lors de la phase de r-chantillonnage. Pour chaque point de cette

    image, laltitude indique par le MNT ou le MNS permet de calculer lerreur de parallaxe en

    utilisant le modle dcrivant la gomtrie de lacquisition. La position du point dans limage

    dorigine est ainsi retrouve et sa valeur radiomtrique attribue au pixel correspondant dans

    limage corrige.

    Chaque pixel est alors localis dans un rfrentiel cartographique. Les images sont dsormais

    orthorectifies et superposables un plan. Les photographies orthorectifies sont alors

    raccordables, permettant ainsi la ralisation d'une mosaque. Le rsultat pourra alors tre utilis

    au sein d'un Systme d'Information Gographique (daprs Muraz et al, 1999).

    On a besoin dindications de hauteur pour orthorectifier des images, mais celles-ci peuvent tres

    obtenues de plusieurs manires. Lorthorectification peut ainsi se faire soit laide dun MNT,

    soit laide dun MNS (plus prcis car laltitude correspond vraiment aux points de limage), selon

    les donnes dont on dispose et la prcision que lon souhaite obtenir. Il est prfrable dutiliser

    un modle numrique avec une rsolution comparable celle des images rectifier.

  • 18

    Chapitre 3 : Matriel et mthodes

    Dans un premier temps, la zone dtude sera dcrite, puis une dfinition des troues adapte la

    problmatique sera prsente, et enfin les trois protocoles mis en place seront dtaills.

    Lanalyse de photographies ariennes afin didentifier les troues et de raliser un suivi temporel

    se fait en plusieurs tapes, un certain nombre de pr-traitements tant ncessaires pour

    produire les donnes qui seront ensuite analyses.

    1. Zone dtude, donnes et logiciels disponibles

    1.1. Zone dtude

    La zone dtude est situe en Fort Domaniale de Fontainebleau (77), une carte de situation se

    trouve en annexe C. Dans le cadre du projet Gestion, Naturalit, Biodiversit (GNB), 29 placettes

    dtudes ont t mises en place, en fort exploite et en Rserve Biologique Intgrale, sous

    contrle stationnel. Les peuplements tudis sont composs de chnes (Quercus robur L. et

    Quercus petraea Liebl.) et de htres (Fagus sylvatica L.).

    Des suivis faunistiques et floristiques sont raliss sur ces placettes depuis 2008. La particularit

    des RBI de Fontainebleau est quelles sont parmi les plus vieilles de France, car ds 1861 des

    parcelles taient classes rserves artistiques par Napolon III la demande des peintres de

    Barbizon, qui trouvaient dans les vieux arbres de Fontainebleau linspiration pour leurs toiles.

    Ainsi, certaines des RBI du massif de Fontainebleau nont pas t exploites par lhomme depuis

    au moins 150 ans, permettant la partie de la biodiversit native sensible lexploitation

    forestire de se rinstaller ou de persister dans de meilleures conditions. La comparaison avec les

    parcelles exploites nen est que plus intressante.

    Les zones dtudes de la dynamique des perturbations sont des zones circulaires centres sur les

    placettes, car le suivi effectu depuis 2008 permet davoir une bonne connaissance de la

    biodiversit sur ces sites, et le but de ce volet de ltude sera de voir sil y a un lien entre la

    biodiversit et la prsence de troues aux alentours des placettes.

  • 19

    1.2. Donnes disposition

    Les donnes sur lesquelles a port ltude sont diffrentes campagnes de photographies

    ariennes commandes pour ltude: 1949, 1961, 1987, 2000 (hiver), 2000 (t) et 2003, ainsi

    que les fiches de calibration associes aux photos. lexception de la campagne dt de 2000

    qui a t commande lInventaire Forestier National, toutes les photographies proviennent de

    lIGN. Un rcapitulatif des caractristiques des photos est prsent dans le tableau III.

    Campagne

    (anne) Fournisseur Emulsion Format

    1949 IGN NB argentique

    1961 IGN NB argentique

    1987 IGN Couleur argentique

    2000 (hiver) IGN NB argentique

    2000 (t) IFN IRC argentique

    2003 IGN Couleur numrique

    Tableau III. Caractristiques des photographies ariennes utilises. NB : noir et blanc, IRC : infrarouge couleur

    Les donnes de rfrence utilises pour ltude comprennent la Bd Ortho (orthophotographies

    de la zone dtude en format numrique), le Scan 25 (carte IGN au 1 : 25 000 sous format

    numrique), le Modle Numrique de Terrain de la Fort Domaniale de Fontainebleau de lIGN

    (rsolution : 50 m) ainsi que les relevs terrain raliss pendant le stage et servant la validation

    des MNC. Les relevs terrain consistent mesurer la hauteur des arbres dominants intervalles

    rgulirement rpartis le long de transects dfinis lavance, et relever les coordonnes

    gographiques de chaque mesure laide dun GPS chaque mesure afin de pouvoir les

    comparer aux MNC obtenus par traitement des donnes de tldtection. De plus, des points

    GPS seront pris dans les troues visibles sur le terrain, ainsi que la hauteur des arbres sy trouvant

    le cas chant. Ces troues sont des troues ouvertes rcemment, dont les arbres nexcdent pas

    10m de hauteur, car ce sont les plus facilement identifiables.

    Ces donnes de rfrence seront utilises pour orthorectifier nos photos ariennes, et pour

    vrifier la qualit de nos traitements.

  • 20

    1.3. Logiciels utiliss

    Diffrents logiciels de cartographie et de traitement dimages ont t utiliss, voici un bref

    aperu des possibilits de chacun.

    1.3.1. ArcGIS 9.2 (ESRI, 1998-2009)

    ArcGIS est un logiciel de Systme dInformation Gographique, qui est un outil informatique

    permettant la reprsentation et lanalyse de donnes spatiales et temporelles (source : Site

    dESRI France, www.esrifrance.fr). Il permet donc de raliser des cartes, mais aussi danalyser

    des bases de donnes golocalises.

    Il a t utilis pour visualiser lemplacement des parcelles dans le massif, gnrer les zones

    tampons (buffers) circulaires autour des placettes, dlimitant ainsi des zones dtude de 10

    400 ha, raliser des cartes de travail et calculer les surfaces de troues autour de chaque

    placette.

    1.3.2. ERDAS Imagine 9.2 (Leica Geosystems Geospatial Imaging, LLC, 1991-

    2008)

    ERDAS Imagine 9.2 est un logiciel de traitement dimages et de tldtection.

    Le module Leica Photogrammetry Suite 9.2 (LPS) a permis de gnrer les MNS et

    dorthorectifier les photos ariennes pour chaque campagne dtude.

    Le Modeler, prsent dans la version de base du logiciel, est loutil qui a t utilis pour faire

    de nombreux traitements sur les images. Il se prsente sous la forme dune interface

    graphique o lon dessine des boites dans lesquelles on entrera le chemin des fichiers

    traiter, ainsi que les traitements et formules mathmatiques appliquer ces fichiers, et les

    fichiers de sortie et leur emplacement. Pour personnaliser de faon plus pousse les

    paramtres, on peut aussi gnrer des scripts que lon modifiera ensuite selon les besoins. Un

    exemple de traitement ralis grce au Modeler est visible sur la figure 3.

    Le module Knowledger Engineer est un outil permettant de raliser des classifications sur la

    base de systmes de rgles de dcisions (type systme expert). Il a t utilis pour procder

    une analyse multi-temporelle sur plusieurs images, en classant les pixels selon les diffrentes

    valeurs quils ont pris sur les images. Linterface est assez simple, et les rgles de dcision

    http://www.esrifrance.fr/

  • 21

    sont exprimes sous la forme dun arbre dcisionnel (annexe D) compos des classes dfinies,

    des rgles conduisant ces classes (conditions que doivent vrifier les variables) et des

    variables de base (au format raster, vecteur ou scalaire).

    1.3.3. Definiens eCognition Developer 7.0 (daprs le site de lUMR TETIS,

    fiche logiciel Definiens , www.tetis.teledetection.fr)

    Definiens est un logiciel danalyse dimages spatiales et ariennes, qui met la disposition de la

    gomatique un ensemble d'outils innovants pour l'automatisation des procdures d'analyse

    d'images spatiales et ariennes. La technologie eCognition est base sur le concept selon lequel

    l'information smantique ncessaire pour l'interprtation d'une image n'est pas reprsente

    dans des pixels isols mais plutt dans des objets composs densembles de pixels possdant une

    signification particulire ainsi que dans leurs relations mutuelles. Ce logiciel permet de faire de

    lanalyse texturale dimage, en se basant sur une segmentation de limage, c'est--dire que

    limage est dcoupe en polygones homognes, puis on classe les polygones crs dans des

    catgories dfinies par lutilisateur.

    Les deux fonctions principales d'eCognition sont la segmentation et la classification :

    la segmentation est une technique d'extraction d'objets diffrentes chelles de rsolution

    spatiale. Cette procdure a spcialement t dveloppe pour les donnes forte texture telles

    que l'imagerie radar ou haute rsolution. La classification dite " supervise " est ralise par

    logique floue et les objets sont classs en utilisant les techniques de " plus proche voisin " ainsi

    que des fonctions statistiques d'appartenance. Un exemple de segmentation et un exemple de

    classification sont visibles en annexes E et F.

  • Figure 3. Interface graphique du Modeler dERDAS Imagine 9.2 : exemple de la cration dun masque partir dune

    orthophoto et dun buffer circulaire.

  • 22

    2. Dfinition de la troue arrte pour ltude.

    Nous avons arrt les caractristiques de la troue qui convenaient le mieux notre tude. Ainsi,

    nous nous intresserons aux troues dune surface minimale de 0,15 ha, dune largeur suprieure

    10 m et dune hauteur infrieure 15 m, car sur le site dtude la hauteur dominante (H0) des

    peuplements adultes est de lordre de 30 m.

    Une largeur minimale a t arrte afin de diffrencier les petites routes et les chemins des

    troues, et ainsi faciliter la reconnaissance et le suivi de ces dernires. Si la cartographie des

    troues savre trop difficile, le projet GNB pourra travailler sur les donnes brutes de hauteurs

    (issues du MNC) comme variables explicatives. Il est probable que le seuil de hauteur retenir

    pour dfinir une troue dpendra du type de station forestire : on pourra envisager de dfinir

    diffrents seuils de hauteurs, stratifis selon le type de station. Mais dans un premier temps, et

    titre exploratoire dans ce rapport, nous avons retenu cette dfinition de base pour les troues.

    3. Traitement des donnes.

    3.1. Prparation des donnes de base

    Les donnes qui seront utilises pour les analyses sont les Modles Numriques de Canope

    (MNC) obtenus par diffrences entre les Modles Numriques de Surface (MNS) et le Modle

    Numrique de Terrain (MNT) ainsi que les orthophotos.

    Pour calculer les MNS et les orthophotographies, la suite logicielle Leica Photogrammetry Suite

    (LPS) dERDAS a t utilise. Un Modle Numrique de Terrain sera cr en parallle grce des

    photos dhiver de la zone dtude (mthode prsente dans Tanaka et Nakashizuka, 1997).

    3.1.1. Prparation du projet LPS et mise en place des points de calage

    Les images sont charges dans un projet LPS, et les paramtres dorientation interne de la

    camra sont entrs. Ces paramtres sont donns par les certificats de calibration fournis en

    mme temps que les photos. On place ensuite manuellement une dizaine de tie points par

  • 23

    couple dimages pour que le logiciel puisse gnrer automatiquement une ou plusieurs centaines

    de points sur le bloc, permettant ainsi de rigidifier le bloc en fixant les images les unes par

    rapport aux autres.

    Une fois les points de liaison entre les images placs, il faut placer les points damer ou Ground

    Control Point (GCP). Dans notre cas, coordonnes (X,Y) ont t obtenues grce la Bd Ortho de

    lIGN, utilise comme rfrence dans LPS, et laltitude a t obtenue par lecture du Scan 25 de

    lIGN, en utilisant de prfrence sur les carrefours cots, facilement reprables en fort sur les

    images et offrant une altitude plus prcise que lextrapolation partir des courbes de niveau.

    Les btiments nont pas t pris comme points de contrle, car on ne connait pas leur hauteur

    avec prcision, et cela aurait engendr des biais dans lestimation des hauteurs. Le nombre de

    GCP par bloc varie selon le nombre de photos composant le bloc, mais leur nombre varie entre

    une douzaine pour le bloc le plus petit (compos de trois images) 45 pour le bloc le plus

    important (comprenant 12 images rparties sur deux lignes). Un GCP tant plac le plus souvent

    sur plusieurs photos, le nombre de GCP par image varie entre 4 et 8.

    3.1.2. Gnration et vrification du MNS

    Afin davoir un rsultat le plus prcis possible, nous avons procd en trois tapes :

    - calcul du MNS ;

    - identification puis correction des valeurs aberrantes du MNS ;

    - validation du MNS corrig obtenu, par comparaison avec le MNT et vrification de la

    qualit des orthophotos.

    Calcul du MNS. Lorsque tous les points (GCP et points de liaison) sont placs sur le bloc dimages,

    le logiciel est capable de calculer les paramtres de lorientation externe. Le MNS peut alors tre

    calcul sur la zone recouverte par les images, partir des informations entres au pralable.

    Identification et correction des valeurs aberrantes. Les MNS obtenus peuvent prsenter des

    valeurs aberrantes en raison de problmes de corrlation, souvent rencontrs sur des images de

    fort. Pour les identifier, on utilise un Modeler qui va comparer chaque pixel ses voisins

    proches dans une matrice de 5x5 pixels. Un pixel est considr comme aberrant lorsque sa valeur

    est suprieure ou gale la valeur maximale des pixels lentourant + 5m, ou si sa valeur est

    infrieure ou gale la valeur minimale des pixels autour 5m. On ajoute ou on soustrait 5m la

    valeur des pixels proches pour tre sr de ne pas considrer comme aberrant un pixel qui ne

    serait que la traduction numrique dune brusque lvation ou dclivit du terrain ou un

  • 24

    changement dans la hauteur des arbres. On affecte ensuite une valeur nulle aux pixels considrs

    comme aberrants, ce qui permet une identification visuelle rapide et facilite la mise en uvre

    des traitements de correction.

    Une fois les valeurs aberrantes identifies, on peut procder une correction. Pour cela, un

    Modeler a t cr afin de gommer ces valeurs en les remplaant par la moyenne des pixels

    alentours ayant une valeur positive, dans une fentre de 7x7pixels. La procdure est itre

    jusqu ce quil ne reste plus de pixels avec des valeurs nulles.

    Validation du MNS corrig obtenu. Le MNS corrig obtenu est vrifi visuellement, par

    comparaison avec le MNT sur les zones de sol nu (carrefours, routes, ronds-points, etc.) pour

    vrifier les altitudes (Z). Le MNS permettant la cration dorthophotos, on vrifie galement

    celles-ci par comparaison avec la Bd Ortho, car un dcalage entre les deux images peut traduire

    une erreur au niveau du MNS (figures 4 et 5).

    3.1.3. Gnration et vrification des orthophotos

    Une fois le MNS corrig, on lutilise pour orthorectifier l