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Périodique bimestriel n° 185 – mai-juin 2012 - Bureau de dépôt : Visé (numéro dagrément P705142) BULLETIN D’INFORMATION DE LA FPGL Fédération des Professeurs de Grec et de Latin a.s.b.l. Edité avec l’appui de l’Administration générale de l’Enseignement et de la Recherche scientifique. Service général du Pilotage du système éducatif.

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Périodique bimestriel n° 185 – mai-juin 2012 - Bureau de dépôt : Visé (numéro dagrément P705142)

BULLETIN D’INFORMATION DE LA FPGL Fédération des Professeurs de Grec et de Latin a.s.b.l. Edité avec l’appui de l’Administration générale de l’Enseignement et de la Recherche scientifique. Service général du Pilotage du système éducatif.

2 FPGL N° 185 – mai-juin 2012

Site de la F.P.G.L.: http://www.fpgl.be

Siège social - secrétariat membres adhérents : Noëlle HANEGREEFS Avenue Gabriel-Emile Lebon, 119/9 - 1160 – Bruxelles ([email protected])

Présidence : Marie-Bernadette MARS, ([email protected]) rue de la Station, 66 - 4350 - MOMALLE

Vice-Présidence : Charlotte VANHALME, Marie-Henriettelaan, 24 1700 - Dilbeek Daniel GUILLAUME, Rue de Sart, 19 - 6850 - Paliseul

Secrétariat membres effectifs : Cynthia CLAEYS ([email protected] ) Avenue Jean Palfyn, 32 – 1020 – Bruxelles

Trésorerie : Chantal LEITZ ([email protected]) Rue des Combattants, 4 - 6870 - Saint-Hubert

Rédaction du Bulletin d’information : Laurent DUCHESNE ([email protected]) Rue des Ecoles, 3 – 4530 Villers-le-Bouillet

Sommaire Mots et d’expressions latines en terminologie médicale 3

André NOSSENT

Les Wisigoths dans Rome : la fin d’un monde 4-5 Marie HEUNISSEN-FAIDER

Sénèque et la divination 6-13 Albert LEJEUNE

Chronique des livres et publications 14-19 Daniel GUILLAUME

Sport cérébral 20-22 Jean RICHIR, André CHEYNS, Anny BECHET-LAMBE

Agenda culturel 23-24 Fabienne PATERNOTTE

Les articles signés n'engagent que leurs auteurs. Toute reproduction, même partielle, sans l'autorisation de l'éditeur est interdite

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L’utilisation de mots et d’expressions latines en terminologie médicale . Outre l’utilisation de nombreuses racines d’origine latine en terminologie médicale,

notamment dans la formation des adjectifs anatomiques (buccal, labial, lingual, dentaire, etc …(1) ( NOSSENT A ) , on rencontre en terminologie médicale de nombreuses expressions du langage courant : c’est le cas d’expressions comme ad integrum, ad libitum, ad us, , additur, a minima, a priori, ante meridiem, auditorium, aula magna, circa, coram, crescendo, curriculum vitae , cursus, deficit, etc, exempli gratia, exit, id est, item, lapsus calami, major, maximum, memento, minimum, minus, numerus clausus, optimum, post meridiem, per capita, primo, pro domo, processus, quarto, quiproquo, recessus, secundo, senior, tertio, thesaurus, vademecum, versus, vice versa … sont autant d’exemples d’expressions latines appartenant à cette catégorie (2) P. DELAVEAU).

Certains mots latins ont été adoptés tels quels en anatomie, en pathologie et en pharmacie (la plupart se passent de commentaires) comme a vacuo, abomasum, abortum, abruptio placentiae (rupture placentaire) , acanthosis nigricans, accumbens (s’étendant), acetabulum(cavité articulaire recevant le condyle fémoral), aditus ad antrum, aditus laryngé, acnés qualifiées d’aestivalis, de cachectichorum, de conglobata, de fulminans, de rodens, ante cibum, ante meridiem, anus, archéocortex, archéocérebellum, archistriatu (corps strié primitif), area postrema, atrium (auriculaire) aura, bolus, caecum,(partie du TD), calcaneum (os du talon) carcinoma cuniculatum (tumeur de la plante du pied évoquant la forme d’un terrier de lapin), cibus , cingulum (formation cérébrale) collapsus (affaissement d’un organe) concha bullosa (cornet moyen pneumatisé), cortex , coxa ( hanche , coxa adducta, , coxa, atorsa (en antéversion), coxa plana, coxa retrorsa, coxa valga, coxa vara, cubitus (os de l’avant-bras), cutis laxa (peau flasque), decubitus, delirium tremens (complication du sevrage éthylique) dermatopathia pigmentosa reticulata, erythema chronicum migrans (érythème chronique migrant, manifestation première de la maladie de Lyme), ex vivo, exitus (décès, fascia (membrane fibreuse), fimbria (franges), fœtus papyraceus (jumeau homozygote à aspect parcheminé par insuffisance de nutrition), fœtus vopiscus (jumeau homozygote développé au détriment de l’autre), foramen (trou), foramen caecum (trou aveugle), foramen nigrum (trou noir), foramen ovale (trou ovale), forceps (pince), fornix (porte voûtée), funiculus cordon spermatique, les formes débutantes de l’embryon (morula , blastula, gastrula, neurula) genu recurvatum, varum, valgum, granulosa habenula, hallus flexus, hallus valgus, hallus varus herpes gestationis, hiatus, humerus (os du bras), hydroa aestivalis (photodermatose idiopathique de l’enfant), ictus, ileus, ilium, imago, post mortem, pretium doloris (le prix de la douleur en médecine d’expertise), pro die, pro primam intentionem, pro re nata ( selon le cas), processus (saillie osseuse), procubitus, propositius, prurigo, pterygium colli (replis cutanés allant de la région mastoïdienne à l’épaule), ptrygium unguis (petite aile au niveau du tissu périunguéal), pubis, pulvinar (formation cérébrale évoquant un lit de parade), putamen (formation cérébrale évoquant un déchet), pyramis (pyramide), radius (os de l’avant-bras évoquant une baguette), rectus (droit), reticulum (réseau en forme de filet), rictus, risorius, ronchus (ronflement), scrotum, sebum, septum (cloison), situs inversus, speculum, splenius (muscle de la nuque), status (état), stratum (couche ), stridor, sulcus (sillon), tegmen, thalamus (partie du cerveau évoquant un lit nuptial) tibia (os de la jambe), tinea (teigne), tonsilla (tonsilles-amygdales pharyngiennes), tragus, transit, tuber (excroissance), ulcus rodens, uncus (crochet), unguis, variola, vespertilio (atteinte dermatologique du visage), vitiligo (affection dermatologique caractérisée par des taches de dépigmentation sur la peau), volvulus (torsion généralement d’une anse intestinale), vomer, zona (réinection due au virus de l’herpes zoster varicellae)… (3) P. DELAVEAU )

N’oublions pas que des expressions comme pectus excavatum désignant une déformation du thorax avec une poitrine creuse, sanatorium, vomitorium ,laudanum (de SYDENHAM) Nomina Anatomica, carena, (bifurcation de la trachée en deux bronches souches), locus niger, locus coeruleus (noyaux de la base du cerveau dopaminergiques lésés dans la maladie de Parkinson), scapula allata (omoplate décollée), delirium (confusion pour

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les anglo-saxons), lupus (érythème en forme de masque de loup), naevus, detrusor (sphincter de la vessie) (1) ( NOSSENT A) montrent suffisamment l’importance de l’utilisation des mots latins en terminologie française contemporaine.

Cette brève énumération non exhaustive n’a d’autre prétention que de montrer l’importance du legs du vocabulaire latin en terminologie médicale française contemporaine. BIBLIOGRAPHIE 1. NOSSENT (A° Syllabus de terminologie médicale et pharmaceutique , ECSSAC 2ème bac en

secrétariat médical Liège, 2OII-2OI2, introduction. 2. DELAVEAU P. Vademecum du vocabulaire de la santé, Masson, Pris, 2OO1 284-285 3. DELAVEAU P. : op. cit. in (2) 285-291.

Dr André NOSSENT docteur en médecine, licencié en philosophie.

Les Wisigoths dans Rome : la fin d’un monde

En 410, Alaric, roi des Wisigoths, s’empara de Rome. La ville était alors au sommet de sa splendeur : la plupart des bâtiments antiques, tels que les avait admirés l’empereur Constance II lors de sa visite en 3571, étaient encore debout et des basiliques chrétiennes étaient en construction. Ce ne fut alors que pillage, incendies et massacres. Depuis la célèbre prise de Rome par les Gaulois au IVe siècle av. J.-C., Rome n’avait plus connu d’invasions étrangères ni un sac de cette violence. De nombreux habitants de la ville, dont des chrétiens déjà bien organisés en communautés, furent massacrés ou emmenés en captivité. En ce moment tragique, saint Jérôme n’était pas à Rome mais à Bethléem, où il travaillait à la traduction latine de la Bible2. En apprenant ce désastre, il est atterré. Et ecce mihi subito mors Pammachii atque Marcellae Romanaeque urbis obsidio multorumque fratrum et sororum dormitio nuntiata est. Atque ita consternatus obstupui et nihil aliud diebus ac noctibus nisi de salute omnium cogitarem meque in captivitate sanctorum putarem esse captivum. Non possem prius ora reserare nisi aliquid certius discerem. Dum inter spem et desesperationem sollicitus pendeo, aliorum malis me crucio. Postquam vero clarissimum terrarum omnium lumen extinctum est, imo Romani imperii truncatum caput et, ut verius dicam, in una urbe totus orbis interiit, obmutui et humilitatus sum et dolor meus renovatus est. Concaluit intra me cor meum et in meditatione mea exarsit ignis.

1 Cf. Bulletin FPGL 142, nov.-déc. 2003 et Marie Theunissen-Faider, Vagabondage à l’ombre des auteurs antiques, Musée de la Maison d’Érasme, Anderlecht, 2006, p. 92-101 . 2 On trouvera des détails sur la vie et l’œuvre de Saint Jérôme dans le Bulletin FPGL 169, mars-avril 2009, p.9, en introduction au texte « Attaque d’une caravane dans le désert ».

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Et voilà qu’on m’a subitement annoncé la mort de Pammachius et de Marcella1, le siège de la ville de Rome et le décès2 de beaucoup de mes frères et sœurs. Je fus dans un tel état de stupeur et de consternation que nuit et jour je ne pouvais penser à autre chose qu’au salut de tous. Je m’imaginais captif dans la captivité des saints3 et j’étais incapable d’ouvrir la bouche avant d’avoir appris quelque nouvelle plus certaine. Pendant que, plein d’inquiétude, je balance entre l’espoir et la désespérance, je me torture moi-même en imaginant les malheurs d’autrui. Mais après que s’est éteinte la lumière la plus brillante de l’univers, que la tête du pouvoir romain a été tranchée, et, pour dire vrai, qu’en une seule ville le monde entier a péri, atterré, je suis resté sans voix et ma douleur n’a cessé de se raviver. Dans ma poitrine, mon cœur s’est enflammé et un feu ardent s’est emparé de mes pensées.

Saint Jérôme, Prologue à Ezechiel

Le premier élément qui frappe est la variété et l’intensité du vocabulaire de l’émotion : la prise de Rome et la mort d’amis tétanisent Jérôme au point de monopoliser son imagination et de le torturer, et ceci d’autant plus qu’il est loin du lieu des événements et attend des nouvelles plus sûres. Jérôme est un homme très sensible à l’imagination active : la gradation dans l’expression de son inquiétude le prouve à suffisance. Pourtant, en fait (vero), la chute de Rome l’émeut bien davantage : le style s’emballe par le recours à des métaphores d’autant plus puissantes qu’elles sont poétiques (clarissimum terrarum omnium lumen, caput imperii). Ces métaphores insistent sur l’universalité du monde romain que Jérôme définit (ut verius dicam) admirablement (in una urbe totus orbis interiit), jouant sur la similitude urbe/orbis (on pense à la bénédiction urbi et orbi), sur l’opposition entre una et totus. Cette adéquation entre Rome et le monde semblait absolue, inaltérable, éternelle, et pourtant interiit. On aurait pu s’attendre à des considérations morales sur la fragilité des choses, sur la puissance du temps, etc. Non. Jérôme a conscience de la fin d’un monde, auquel il est viscéralement attaché et sa souffrance est profonde au point d’agir sur son corps et de le rendre incapable de toute pensée cohérente. L’étude de ce court extrait, qui ne présente aucune difficulté majeure, ne peut que confirmer aux yeux de jeunes latinistes le prestige de la culture véhiculée par les textes qui, jour après jour, les accompagnent et surtout, fournira l’occasion d’insister sur le rôle primordial de Rome dans la genèse de la notion d’universalité.

1 Pammachius, Marcella : amis de Saint Jérôme. Plusieurs lettres de sa correspondance leur sont adressées. 2 Pour les chrétiens, qui croient à la résurrection des corps, la mort n’est qu’un sommeil (dormitio). 3 Au début du christianisme, on appelait « saint », tout chrétien en butte à des persécutions, quelles qu’elles soient.

Marie THEUNISSEN-FAIDER

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Sénèque et la divination

L’attitude du savant vis-à-vis de pseudo-sciences comme l’astrologie est, à sa manière, révélatrice du degré de développement de la mentalité rationnelle et de l’esprit scientifique. On trouvera ci-dessous une suite de textes sur diverses formes de divination tirés des Recherches sur la Nature de Sénèque. Ils nous paraissent significatifs et peuvent être donnés isolément ou en série dans le cadre des « textes » prévus au programme de latin pour le troisième degré. Fiche 1 : La prédiction par la foudre TEXTE (SEN., Nat. Quaest. II, XXXII, 1-2)

Quid quod (fulmina) futura portendunt nec unius tantum aut alterius rei signa dant, sed saepe totum fatorum sequentium ordinem nuntiant, et quidem decretis euidentibus longeque clarioribus quam si scriberentur ? Hoc autem inter nos et Tuscos, quibus summa persequendorum fulminum est scientia, interest. Nos putamus, quod nubes collisae sunt, ideo fulmina emitti ; ipsi existimant nubes collidi, ut fulmina emittantur. Nam cum omnia ad deum referant, in ea sunt opinione, tamquam non, quia facta sunt, significent, sed, quia significatura sunt, fiant. Eadem tamen ratione fiunt, siue illis significare propositum est, siue consequens. (Ed. Garnier par F. et P Richard.)

TRADUCTION PROPOSEE : Que penser du fait que les coups de foudre prédisent l’avenir, qu’ils sont

les signes précurseurs non pas seulement de l’un ou l’autre fait, mais souvent de tout un enchaînement d’événements prédestinés et que leurs arrêts sont évidents et beaucoup plus explicites que s’ils étaient écrits ? Voici ce qui nous différencie des Etrusques qui ont atteint le plus haut degré de connaissance dans l’observation des éclairs. Nous, nous pensons que les éclairs se produisent parce que les nuages s’entrechoquent ; eux estiment que les nuages s’entrechoquent pour produire les éclairs. En effet, rapportant tout à la divinité, ils croient non pas qu’ils sont révélateurs parce qu’ils ont été produits, mais bien qu’ils sont produits parce qu’ils sont destinés à la révélation. Toutefois, que le présage soit un but ou une conséquence, la relation (entre le signe et le fait signifié) reste la même.

PREPARATION IMMEDIATE : Quid quod : s’explique par une ellipse (quid dicis de ea re quod) (KREKELBERG, REMY revu par

A. MANIET, Les formes typiques de liaison et d’argumentation dans l’éloquence latine, Namur, 1967, § 153).

Tamquam et le subjonctif introduisant une proposition complétive (ici en opposition à ea opinione) est

une construction archaïque reprise à l’époque impériale (ERNOUT et THOMAS, Syntaxe latine, Paris, 1951, § 382).

Persequi : observer scrupuleusement ou avec persévérance. Significatura : rappeler les nuances du participe futur. Ratio : une relation logique ou constante.

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POUR LE COMMENTAIRE

Les Etrusques ont été les maîtres des Romains dans le domaine des procédés divinatoires, au point que, dans les cas difficiles, les Romains, qui avaient à leur disposition leurs propres augures, n’hésitaient pas à faire appel à des spécialistes toscans. Primitivement, les Romains avaient certainement de l’origine des signes prémonitoires la même conception théologique que leurs maîtres. En fait, c’est la conception moderne, celle qui prévaut à son époque dans les milieux cultivés, que Sénèque oppose à la conception traditionnelle venue d’Etrurie.

Sur la mentalité encore primitive des Etrusques, comparez dans Histoire générale des Sciences, I, La science antique et médiévale sous la direction de R. TATON, Paris, 1957, p. 305, le raccourci de J. Beaujeu :

« Les progrès de toute connaissance rationnelle et scientifique reposent sur la conception d’un monde normalisé et régi par des lois naturelles. Le primitif suppose entre le monde du sacré et celui du profane, une interpénétration constante. Le développement des connaissances a amené les Grecs, puis les Romains à reconnaître la liaison régulière et constante des phénomènes entre eux et leur apparition sans intervention nécessaire d’une force de l’au-delà. Tel ne fut pas le cas du peuple étrusque pour lequel, jusqu’à la fin de son histoire, toutes les actions de l’homme et les faits de la nature baignaient littéralement dans le sacré. Les phénomènes les plus fréquents et les plus inexplicables de la nature inanimée et de celle des vivant sont demeurés, pour eux, en liaison indissoluble avec la présence et l’action des forces mystérieuses du Ciel et des Enfers. »

« Une telle conception mystique de l’Univers n’entraîna pas comme corollaire une sorte d’inertie intellectuelle de la part du peuple étrusque et un manque de curiosité, bien au contraire. Toutefois, ce n’est pas le principe de la causalité, principe essentiel de toute pensée scientifique, mais le principe de finalité qui sembla guider toutes les démarches et les recherches des Toscans. Au lieu de chercher tout simplement la cause des phénomènes observés, comme faisaient les savants helléniques, en procédant à des observations répétées et, quand cela était possible, à l’expérimentation, les Etrusques cherchaient toujours à interpréter le sens et la valeur des phénomènes en ce qui concernait l’avenir immédiat ou lointain de leur pays et de leur race. Pour eux, toutes les causes étaient semblables entre elles : c’était toujours la volonté d’une puissance divine qui déclenchait sur la terre l’apparition des phénomènes courants ou insolites. Les Dieux savaient ainsi faire connaître leurs exigences et annoncer l’avenir. » (Les textes en italique ont été soulignés par l’auteur de l’article).

La position de Sénèque, sans être scientifique au sens actuel du terme, marque un net progrès sur la mentalité primitive dans le sens du rationalisme. On note qu’il ne lui vient pas à l’idée de nier la valeur prémonitoire de la foudre : les relations établies entre les différentes sortes d’éclairs et les événements subséquents, parce que basées sur l’observation, doivent trahir des constantes valables. Toutefois, il se refuse à les attribuer à une intervention divine expresse. Il semble croire en une sorte de déterminisme, en la répétition des enchaînements de phénomènes, à la reproduction périodique de contextes où s’insèrent les actions humaines

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elles-mêmes. En somme, il est très proche de la conception d’un monde régi par un complexe de lois immuables que l’observation attentive et répétée doit permettre de dégager peu à peu.

On peut comparer la position de Sénèque vis-à-vis de celle des Etrusques à la position de la zoologie moderne par rapport à la conception finaliste d’Aristote : pour ce dernier, les poissons ont reçu des nageoires afin de vivre dans l’eau ; pour la première, les poissons se sont dotés de nageoires parce qu’ils vivent dans l’eau.

Fiche 2 : La divination par les oiseaux, les songes, les victimes

TEXTE (Sén., Nat. Quaest. II, XXXII, 3-4) - Quomodo ergo (fulmina) significant, nisi ideo mittantur? - Quomodo aues, non in hoc motae ut nobis occurrerent, dextrum auspicium sinistrumue fecerunt. - Et illas, inquit, deus mouit. - Nimis illum otiosum. et pusillae rei ministrum facis, si aliis somnia, aliis exta disponit. Ista nihilominus diuina ope geruntur, sed non a deo pennae auium reguntur, nec pecudum uiscera sub ipsa securi formantur. Alia ratione fatorum series explicatur, indicia uenturi ubique praemittens, ex quibus nobis quaedam familiaria, quaedam ignota sunt. Quicquid fit, alicuius rei futurae signum est ; fortuita et sine ratione uaga diuinationem non recipiunt. Cuius rei ordo est, etiam praedictio est. TRADUCTION PROPOSEE : - Comment donc les éclairs donnent-ils des présages s’ils ne sont pas provoqués dans ce but ? - Comme les oiseaux qui, sans s’être déplacés expressément pour nous rencontrer, nous fournissent à droite un signe favorable ou à gauche un signe défavorable. - Mais eux aussi, s’écrie-t-il, c’est un dieu qui les a mus. - Tu fais de ce dieu un être trop oisif et tu le charges d’une bagatelle s’il arrange pour les uns les songes, pour les autres les entrailles des victimes. Ces détails relèvent en dernière analyse de la création divine, mais ce n’est pas un dieu qui dirige les ailes des oiseaux et qui arrange jusque sous la hache les entrailles des victimes. La suite des destinées se déroule suivant un autre processus. Partout elle manifeste des présages de l’avenir, mais de ceux-ci les uns nous sont familiers, les autres, inconnus. Tout phénomène est le signe précurseur d’un événement à venir. Les faits de pur hasard et échappant à toute relation intelligible, ne donnent pas lieu à une prédiction. Il n’y a prédiction que de faits présentant une suite rationnelle.

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PREPARATION IMMEDIATE : Deus : un dieu ou Dieu ? Sénèque semble parvenu à la conception d’un Dieu, intelligence et bonté

souveraine, créateur du monde, mais le même mot employé dans un passage précédent à propos des Etrusques ne peut avoir un sens monothéiste.

Ope diuina : la création initiale de l’univers. Alia ratione : par un autre processus que des interventions continuelles et expresses de la divinité. Ordo : un enchaînement intelligible, une suite rationnelle.

POUR LE COMMENTAIRE Ce passage prend la forme plus littéraire et moins sèchement didactique

du dialogue… Ce texte aurait pu faire penser à une conception athéiste de l’univers. Sénèque précise sa pensée en ce qui concerne l’action de la divinité. Il admet qu’au départ, l’univers est de création divine (ista nihilominus diuine ope geruntur), mais qu’il est ridicule de supposer une intervention divine dans chaque signe prémonitoire. L’univers, une fois créé, se développe et évolue suivant un processus déterminé (ordo), où chaque antécédent permettrait de prévoir les conséquents, si nous étions capables de dégager toutes les relations qui les enchaînent (quaedam familiaria, quaedam ignota). Mettons à part la question de la création divine initiale et le fait que Sénèque ne parle ici que de divination. Si nous tenons compte que Sénèque est informé des résultats d’une astronomie qui permet de prédire à une approximation déjà satisfaisante les positions respectives des astres à un moment donné du futur, nous constaterons que sa conception est fort proche du déterminisme moderne et légitime l’observation et l’expérimentation comme méthodes pour dégager des phénomènes des relations constantes, des lois permettant la prévision.

On comparera la célèbre profession de foi scientifique de Laplace dans son Essai philosophique sur les probabilités : « Si je pouvais connaître tous les facteurs dont l’ensemble constitue le hasard, je pourrais prédire à coup sûr, et le hasard n’existerait plus. Or, il en est de même pour tous les phénomènes de l’univers ; tous sont soumis à une quantité de forces. Que je puisse évaluer toutes ces forces séparément et je saurai l’avenir du monde, je serai presque aussi puissant que Dieu. »

« Une intelligence qui, pour un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée et la situation respective des êtres qui la composent, si, d’ailleurs, elle était assez vaste pour soumettre ces données à l’analyse, embrasserait dans la même forme les mouvements des grands corps de l’univers et ceux du plus léger atome, rien ne serait incertain pour elle et l’avenir comme le passé serait présent à ses yeux. » (Cité dans P. ROUSSEAU, Histoire de la Science, Paris, 1945, pp. 425 et 426.)

Une phrase reste cependant embarrassante : « Fortuita et sine ratione uaga diuinationem non recipiant ». A première vue, Sénèque semble admettre qu’en dehors de l’enchaînement déterminé des phénomènes existent des événements purement fortuits qui, de ce fait, échappent à toute prévision. Pris à la lettre, cet énoncé est en contradiction avec celui qui le précède immédiatement : « Quicquid fit, alicuius, rei futurae signum est. » On attendrait un irréel là où on a un indicatif : « Des faits de pur hasard et échappant à toute relation intelligible (s’il en existait) ne donneraient pas

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lieu à prédiction. » On ne peut éviter de poser ce problème au terme du commentaire de ce passage.

Fiche 3 : L’Astrologie

TEXTE (SEN., Nat. Quaest. II, XXXII, 7)

Quinque stellarum potestatem Chaldaeorum obseruatio excepit. Quid? tu tot milia siderum iudicas otiosa lucere? Quid est porro aliud, quod errorem incutiat peritis natalium, quam, quod paucis nos sideribus assignant, cum omnia quae supra nos sunt partem sibi nostri uindicent? Submissiora forsitan in nos propius uim suam dirigunt et ea quae frequentius mota aliter nos aliterque prospiciunt. Ceterum et illa quae aut immota sunt aut propter uelocitatem uniuerso mundo parem immotis similia non extra ius dominiumque nostri sunt. Alium aliud aspicit et distributis rem officiis tractant. Non magis autem facile est scire quid possint, quam dubitari debet an possint.

TRADUCTION PROPOSEE :

Les Chaldéens, à la suite d’observations, ont admis l’influence des cinq planètes. Quoi ? Estimes-tu que tant de milliers d’astres brillent sans exercer aucune action ? Qu’est-ce donc qui provoque les erreurs des astrologues sinon le fait qu’ils nous font dépendre d’un petit nombre d’astres, alors que tous ceux qui sont au-dessus de nous ont une influence sur une partie de nous-mêmes ? Sans doute les plus proches exercent-ils sur nous leur action de plus près, et ceux qui ont des mouvements plus complexes ont sur nous une influence plus variée. Néanmoins, ceux qui sont fixes, ou plutôt ceux qui, doués d’une vitesse égale à celle de l’univers, paraissent immobiles, ne sont pas dépourvus d’emprise sur nous. Un astre agit sur l’un, un autre sur l’autre et leurs actions respectives se répartissent suivant des attributions préalables. Il n’est pas aisé de déterminer leur sphère d’influence, mais il ne faut pas non plus douter de leur puissance.

PREPARATION IMMEDIATE : Le vocabulaire scientifique romain n’est pas fixé. Les auteurs latins traduisent au petit bonheur

des termes techniques grecs qui, eux, depuis longtemps avaient un sens bien déterminé. On notera par exemple la diversité des termes employés pour rendre le lien de cause à effet : les verbes assignant, uindicant, prospiciant, aspicit, tractant, possint ; les noms potestatem, uim, ius dominiumque, officia ; l’adjectif otiosa. quinque stellae : les cinq planètes connues (Mercure et Vénus, Mars, Jupiter et Saturne) dont les positions

au moment de la naissance en même temps que celles de la lune et du soleil, déterminent l’horoscope d’un individu. Ces planètes, au contraire des étoiles dites fixes (qui participent seulement au mouvement journalier de la sphère céleste autour d’un axe passant par les pôles), « errent » dans le zodiaque, dans ce sens qu’elles présentent des changements de vitesse, des rétrogradations et des stationnements apparents.

Chaldaei : est souvent l’équivalent d’un nom commun que l’on pourrait traduire par « astrologues ».

Mais Chaldaei pourrait être ici un nom propre, attribuant des origines orientales à l’astrologie. Cf. O. NEUGEBAUER, The Exact Sciences in Antiquity, 2e éd., Providence, 1957, p. 171 : « Bien qu’il soit tout à fait plausible que l’impulsion initiale pour une astrologie d’horoscopes vienne de Babylonie, comme une extension nouvelle des anciens présages célestes, il me semble que son épanouissement effectif doit être considéré comme un des constituants importants de la science

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hellénistique. » (traduit). L’horoscope, relatif à un individu et basé sur le calcul des positions relatives du soleil, de la lune et des cinq planètes dans le zodiaque au moment de la naissance, n’a connu sa pleine vigueur qu’à l’époque romaine. O. NEUGEBAUER et H.B. VAN HOESEN, Greek Horoscopes, Philadelphia, 1959, donnent l’aperçu le plus récent et le plus complet sur la question.

siderum : il s’agit cette fois des étoiles fixes que l’on suppose toutes à égale distance de la terre sur la

sphère qui englobe tout le cosmos. Tot milia siderum : le catalogue d’Hipparque (IIe siècle avant J.-C.) comportait déjà les coordonnées et le

classement par « grandeurs » (brillances relatives) de plus de 800 étoiles. Ptolémée, moins d’un siècle après Sénèque, portera le nombre des étoiles cataloguées à plus de mille classées en six grandeurs. « Tant de milliers » est donc une extrapolation au point de vue scientifique et une exagération du point de vue de l’observation vulgaire puisque pour l’ensemble de la sphère céleste, dont les anciens ne connaissaient qu’une partie, le nombre des étoiles visibles à l’œil nu est au maximum de l’ordre de 5 à 6 mille.

natalia : les horoscopes; periti natalium : les astrologues. partem sibi nostri indicent : les astrologues établissaient un rapport entre les divers signes du zodiaque et

les différents composants corporels et psychiques des individus; par exemple, le Bélier correspondant à la tête et à la figure et la position des sept planètes par rapport au signe du Bélier donnait des indications sur les qualités, les défauts, les maladies probables concernant spécialement la tête de l’individu en question.

submissiora : les astres situés plus bas, c’est-à-dire plus près du centre commun à la terre et au monde;

dans l’astronomie géocentrique des anciens, le soleil, la lune et les cinq planètes (on disait globalement : « les sept planètes ») parcourent des trajectoires plus rapprochées que les étoiles fixes soit par ordre de distances croissantes : la lune, Mercure, Vénus, le soleil, Mars, Jupiter, Saturne.

frequentia mota : les sept planètes, tout en participant au mouvement journalier des étoiles fixes (dû en

réalité à la rotation de la terre sur elle-même, mais supposé réel dans le système géocentrique), sont en outre douées de mouvements propres qui se traduisent par des déplacements par rapport aux étoiles fixes ; c’est en ce sens qu’il faut comprendre qu’elles se déplacent « plus fréquemment ».

immota : les étoiles fixes ne sont pas immobiles, mais fixées à la sphère céleste la plus éloignée de la

terre, elles participent à son mouvement, conservant immuablement leur positions les unes par rapport aux autres.

debet : a comme sujet dubitari et le sens impersonnel de « il faut ».

POUR LE COMMENTAIRE :

On peut s’étonner aujourd’hui que des gens sérieux aient pu accorder créance à une pseudo-science comme l’astrologie. C’est en fait que les plus grands astronomes de l’antiquité, comme Hipparque et Ptolémée, y ont cru, à tel point que ce dernier, à côté de ses traités d’astronomie les plus scientifiques, n’a pas jugé indigne de lui de composer cette espèce de somme des connaissances astrologiques qu’est le Tetrabiblos. D’ailleurs, jusqu’à la Renaissance, pratiquement tous les astronomes se doublaient d’un astrologue plus ou moins sincère, l’astrologie se révélant un gagne-pain plus lucratif que l’astronomie.

Cf. J. BEAUJEU, dans TATON, O.C., P. 360 : « Ce phénomène, qui peut surprendre, s’explique aisément, à l’époque hellénistique et romaine, par l’adhésion fervente et raisonnée de la grande majorité des esprits cultivés à la doctrine pythagoricienne d’origine, formulée avec force par Platon, recueillie sans réserve par les Péripatéticiens et surtout les Stoïciens, selon laquelle le

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ciel et les astres sont de nature divine. L’action directement exercée par ces êtres divins sur le cours des choses terrestres apparaissait comme décentrée par le mécanisme des saisons, plus tard par celui des marées et par la concomitance entre le lever et le coucher héliaque de certaines constellations et certains phénomènes météorologiques réguliers. En tout cas, cette croyance n’a pas empêché de vrais savants comme Ptolémée et sans doute Hipparque de poursuivre l’édification de la science astronomique selon les méthodes rigoureuses de la géométrie et a puissamment contribué à répandre dans le public l’intérêt pour les choses du ciel. »

Cf. G. SARTON, Hellenistic Sciences and Culture in the Last Three Centuries BC, Cambridge, Mass., 1959, p. 318. : « On discute aujourd’hui beaucoup sur “science et société”, entendant par là l’influence de la société sur la science et l’influence inverse de la science sur la société. La dernière est rarement puissante, mais la première est immédiate et écrasante. Le « cas d’Hipparque et Ptolémée » en est le meilleur exemple ; les deux plus grands astronomes de l’antiquité classique étaient si complètement surpassés, renversés et vaincus par leur milieu que, au lieu d’attaquer l’astrologie, il se mirent à lui fournir des armes scientifiques. »

« Nous pouvons être sûrs qu’ils étaient très attentifs à distinguer entre la doctrine astrologique pure (comme elle était éventuellement formulée dans le Tetrabiblos), d’une part, et les sottises et les mensonges des astrologues de l’autre. Toutefois, ils ont trahi la rigueur scientifique. La foule ne fait pas cette distinction et ne prend pas garde. Le grand Hipparque avait approuvé l’astrologie ; chaque charlatan pouvait trouver refuge derrière lui et le faisait. »

« De plus, lorsque Hipparque eut donné un certificat d’honorabilité scientifique à l’astrologie, les philosophes stoïciens furent fortifiés dans leurs croyances et intensifièrent leur propagande. Cela est spécialement vrai de Posidonius, qui vécut à Rhodes, peu après Hipparque et fut le chef de l’école dans cette île. Il eut l’occasion de prêcher ses doctrines astrologiques stoïciennes non seulement à Rhodes, mais aussi à Rome (il y était en 87 et de nouveau à la fin de sa vie en 51) et en beaucoup d’autres endroits, car il était un grand voyageur. Grâce à Hipparque et à Posidonius, l’astrologie avait toutes les hautes recommandations dont elle pouvait avoir besoin, et son succès était quasi complet. Au lieu de dire avec Pline qu’ « Hipparque ne pourra jamais être assez loué pour sa défense de la religion astrale, je voudrais accorder tout l’honneur aux hommes relativement peu nombreux, comme Cicéron, qui ont eu la clairvoyance et le courage de résister à l’avalanche astrologique. »

« Hipparque était le plus grand astronome, Cicéron, un profane. Il est intéressant de noter que dans ce cas, le profane avait raison et le « spécialiste » avait tort ; pareil cas n’est pas unique dans l’histoire des sciences. » (traduit)

C’est donc en compagnie de la plupart des gens cultivés de son époque et des plus grands spécialistes de l’astronomie antique que Sénèque considère comme établi le principe général d’une influence du monde sidéral non seulement sur les phénomènes physiques du monde sublunaire, mais aussi sur les actions humaines, sur les individus et même sur les différents organes ou fonctions d’un même individu. Il admet même une influence plus nette et plus variées des « sept planètes », dont les positions dans le zodiaque sont les seules à être prises en considération dans la configuration des horoscopes.

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Sénèque ne met donc pas un seul instant en doute le principe même de l’astrologie. Toutefois, il n’entend pas du même coup reconnaître comme totalement valables les conclusions concrètes des astrologues. L’objectivité qu’il s’efforce sans cesse de respecter dans toutes les questions dont il traite l’oblige à reconnaître que si le principe est correct, les applications telles qu’elles se présentent dans les horoscopes, sont loin d’être satisfaisantes, démenties qu’elles sont souvent par les faits.

Son explication de cette discordance témoigne d’une conscience très vive du caractère extrêmement fragmentaire des acquisitions scientifiques de son époque. Les résultats de l’astrologie judiciaire sont décevants, non pas parce que son hypothèse fondamentale est erronée, mais parce que, par ignorance, l’astrologue ne fait entrer en ligne de compte dans ses calculs pour prévoir la résultante qu’une partie des facteurs déterminants. Avec beaucoup de chance, le résultat ne peut être tout au plus qu’une approximation grossière, donc très aléatoire. Si les facteurs négligés par ignorance sont de quelque importance, la prévision peut s’en trouver complètement faussée.

Un savant moderne suivrait évidemment le processus inverse de celui de Sénèque : il considérerait l’influence astrale comme une hypothèse de travail que seules, l’observation et, si possible, l’expérimentation permettrait d’infirmer ou de confirmer en définissant avec précision sa sphère d’application N’empêche qu’à la base de la démarche intellectuelle de Sénèque, il y a la conviction, capitale pour le progrès scientifique, que le cosmos est un enchevêtrement rigoureux d’antécédents et de conséquents dont une observation patiente et prolongée permettra peu à peu de saisir et d’exprimer les relations.

Terminons sur une citation plus explicite de cette conviction (SENEQUE, Quaest. Nat., VII, XXV) :

« Pourquoi donc être surpris que les comètes, que le monde nous donne si rarement en spectacle, ne soient pas encore (à notre connaissance) soumises à des lois fixes, que nous ne sachions ni le commencement, ni le but des phénomènes dont le retour a lieu à de si grands intervalles, Il n’y a pas encore quinze cents ans, que la Grèce

a compté et nommé les étoiles ; de nos jours, beaucoup de peuples ne connaissent le ciel que par son aspect extérieur et ne savent pas pourquoi la lune s’éclipse et se couvre d’ombre. C’est tout récemment que chez nous aussi, l’étude nous a conduits à des certitudes. »

« Il viendra, le temps où ce qui nous est aujourd’hui caché sera tiré à la lumière du jour par la suite des années et le long travail des siècles. Pour de pareilles recherches, une vie d’homme ne suffit pas, même en la supposant occupée tout entière à étudier le ciel ; mais ces quelques années de notre vie, ne les partageons-nous pas inégalement entre l’étude et le vice ? Oui, il faudra une longue série d’années pour que l’explication de ces phénomènes nous soit donnée. Il viendra, le temps où notre ignorance de faits si évidents fera l’étonnement de la postérité. » (Trad.F. et P. RICHARD, Paris, Garnier, sans date).

Albert LEJEUNE, Fiches de documentation de l’athénée royal de Visé, 9, novembre 1968, pp. 3-14.

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Chronique des livres et publications

LIVRES F. CHANDERNAGOR, Les dames de Rome, T.II, Albin Michel, 442 p., 2012. Second volet des Enfants d'Alexandrie, Les dames de Rome, s'ouvre sur l'arrivée à Rome des trois enfants de Cléopâtre et de Marc Antoine exhibés lors du triomphe d'Octave, avant d'être confiés à Octavie, soeur aînée d'Octave et première dame de Rome, qui vit entourée d'enfants : ceux qu'elle a eus avec Antoine et ceux qu'il avait eus avec sa première épouse. Après la disparition brutale de ses frères (possiblement assassinés), Séléné va grandir au milieu de cette tribu impériale, faisant lentement sienne la culture romaine. Si on marie à peine pubères les autres filles selon des jeux d'alliances complexes, Séléné reste une paria. Octavie qui s'est attachée à la petite prisonnière, va pourtant affairer pour lui faire épouser Juba, roi de Maurétanie, de l'autre côté de la Méditerranée, bouleversant le destin de la dernière des Ptolémée. Filipe COARELLI, L'art romain, des origines au IIIème siècle av. J.-C., Editions Picard, 255 p., 2011. - cet ouvrage initie une suite de quatre livres (du IIème siècle avant J.-C. à la chute du monde romain). L. BODIOU et V. MEHL, Odeurs antiques, Paris, Les Belles Lettres, 302 p. - évocation par le parfum du quotidien des citoyens du monde méditerranéen, dans ses aspects sociaux, médicaux ou sacrés. B. ROBERT-BOISSIER, Pompéi, les doubles vies de la cité du Vésuve, Ellipses éditions, Paris, 333 pages. - un jour vivante, puis morte et ressuscitée par les fouilles, source d'inspiration pour de nombreux milieux artistiques et menacée aujourd'hui d'une nouvelle mort. G. TRAINA, Carrhes, 9 juin 53 av. J.-C., anatomie d'une défaite. Quand l'Orient humilia Rome, Paris, Les Belles Lettres, 244 p., 2011. - le désastre militaire subi par Crassus à Carrhes (Haute Mésopotamie). E. TEYSSIER, Spartacus. Entre le mythe et l'histoire, Perrin, Paris, 346 p., 2011. P. THOLLARD et J.C. GOLVIN, La Gaule retrouvée. Voyage avec Strabon, Errance, Paris.

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HOMERE, Iliade, coffret 3 volumes (texte intégral), Les Belles Lettres, Paris, 2012 (idem pour l'Odyssée). BASILE de CESAREE, Aux jeunes gens. Comment tirer profit de la littérature grecque, traduit en 2012, Les Belles Lettres, Paris, 2012. P. DIEL, Ce que nous disent les mythes, Payot, Paris, 2012. N. BELAYCHE, J.D. DUBOIS, L'oiseau et le poisson. Cohabitations religieuses dans les mondes grec et romain, Presses de l'Université Paris-Sorbonne, 410 p., 2011. C. BOUIX, Hocus Pocus. A l'école des sorciers en Grèce et à Rome, Les Belles Lettres, Paris, 2012. J. BIDIZ, La vie de l'empereur Julien, Les Belles Lettres, Paris, 2012. P. PARAVAL, Constantin le Grand, Tallandier, 400 p., 2011. W. BURKERT, La religion grecque à l'époque archaïque et classique, Picard, 480 p., 2011. F. LARRAN, Le bruit qui vole. Histoire de la rumeur et de la renommée en Grèce ancienne, Coll. Tempus antique, Presses Univ. du Mirail, Toulouse, 272 p., 2011. M. MUGHINI, Encyclopédie de la mythologie, Ed. De Vecchi, Paris, 362 p., 2011. Gérard COULON, Quel cirque à Lugdunum?, Coll. Les aventures de l'Histoire, Oskar Ed., Paris, 72 p., 2011. - un polar pour enfant. J.-M. BLAS de ROBLES, B. BIRRER et H. DANESI, Sicile antique, Coll. Archéologies, Ed. Edi-Sud, Aix-en-Provence, 256 p., 2011. Olivier BLIN, La Gaule romaine à petits pas, Collection "A petits pas", éd. Actes Sud junior, 80 pages. - à partir de 9 ans. Xavier LAFON, J.-Y. MARC, M. SARTRE, J.-L. PINOL dir., La ville antique. Histoire de l'Europe urbaine I, Coll. Points Histoire, Ed. du Seuil, Paris, 442 p., 2011. - le fait urbain est le trait des civilisations grecque et romaine pendant mille ans. Paméla RAMOS, La véritable histoire de Julien (textes réunis et présentés par l'auteure), Ed. Les Belles Lettres, Paris, 208 p., 2012.

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Jean-Claude GOLVIN, L'amphithéâtre romain et les jeux du cirque dans le monde antique, Coll. Archéologie nouvelle, 154 p., 22 x 28 cm, 2012. Ramsay MACMULLEN, Le déclin de Rome et la corruption du pouvoir, Coll. Tempus, Ed. Perrin, Paris, 578 p., 2012. F. MELMOTH et F. LONTCHO, Grands sites archéologiques antiques en Europe occidentale, Coll. Archéologie vivante, Ed. Archéologie nouvelle, 160 p., 22 x 28 cm, 2012. REVUES Liban, un passé recomposé, collectif dans les Dossiers d'Archéologie n° 350, mars-avril 2012. - intéressant pour ce qui concerne les vestiges romains des sites de Baalbeek, Byblos, Tyr, Chhîm, Beyrouth et Jiyeh (céramiques, mosaïques, fouilles portuaires). Devins et oracles de la Grèce antique, dans Religions et histoire n° 43, mars-avril 2012, 82 pages. - de Dodone à Delphes, de la Pythie aux Hypophètes de Zeus. Auguste et la religion romaine, dans Religions et histoire, hors-série n° 7, avril 2012, 76 pages. Sexe à Rome au delà des idées reçues, dans Dossiers de l’archéologie, hors-série n° 22, avril 2012, 82 pages. Stéphanie PIODA, Thasos, joyau archéologique de la Grèce du nord, dans Archéologia n° 496, février 2012, pp. 60 à 71. La vigne et le vin dans les Trois Gaules, dans Gallia 68.I, Archéologie de la France antique, CNRS Editions, Paris. Maurice SARTRE, Vous serez tous citoyens romains, dans l'Histoire n° 372, février 2012, pp. 68-73. - en 212 après J.C., Caracalla accordait la citoyenneté romaine à tous les habitants de l'Empire. L'auteur analyse les étapes de l'octroi de cette citoyenneté depuis 509 av. J.-C. jusqu'à cette mesure soudaine de Caracalla, fait unique dans l'histoire des empires. Violaine SABILLOTTE CUCHET, Les Amazones ont-elles existé?, dans l'Histoire n° 374, avril 2012, pp. 70-75. - un mythe, sans doute, mais nourri d'une réalité, celle de femmes qui ont dû prendre, un jour, part à la guerre.

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- à consulter: C. VOISSET-VEYSSEYRE, Les Amazones font la guerre, L'Harmattan, 2009 et Des Amazones et des femmes, L'Harmattan 2010. Les peuples gaulois, dans l'Archéologue n° 118, février-mars 2012, pp. 11-43. 3 thèmes richement illustrés: - Les peuples gaulois et leurs monnaies. Des dieux, des chevaux et des héros, par G. DEPEYROT (CNRS), pp. 11-32. - Peuples et territoires gaulois, par Philippe BARRAL, pp. 34-37. - L'héritage des peuples gaulois dans les noms de lieux en France, par Jacques LACROIX, pp. 38-42. Dans la même revue : - actualités : Le siècle des Antonins. L'image et le pouvoir, par F. MELMOTH, pp. 43-49 (suite à l'expo éponyme du Musée des Antiques de Toulouse tenue jusqu'au 18 mars). - les grands sites de l'Antiquité : Mérida, Estrémadure, Espagne, par Frédérique MENULIS, pp. 56-65. - histoire des noms de villes : Présence de rivières dans les noms de villes en Gaule, par S. GENDRON. - archéologie des métiers : Le maçon, par G. COULON. Les Gallo-Romains vus par eux-mêmes, dans l'Archéologue n° 119, avril-mai 2012, pp. 10-47. 3 thèmes richement illustrés (source: le Musée archéologique de Metz): - Les Gallo-Romains vus par eux-mêmes, par Laïla AYACHE et Kevin KAZEH (familles et enfants, vie domestique, accidents de la vie, santé et médecins, paiement des impôts, tablettes et écritures, vignerons et tonneliers, …), pp. 11-39. - Stèles funéraires et représentations de métiers, par G. COULON, pp. 40-44. - La gloire d'un boulanger, par F. MELMOTH. Dans la même revue : - les grands sites de l'Antiquité: Salona (Croatie), capitale romaine et ville chrétienne, par F. MENULIS. Un voyage en 10 pages richement illustrées. - histoire des noms de villes: Noir, blanc, rouge : des noms de lieux et des couleurs, par S. GENDRON. - archéologie des métiers : Le verrier, par G. COULON. - images de l'Antiquité: L'amour des jeux et Venatio, la chasse comme spectacle (superbes mosaïques). Rome et la Chine, collectif dans l'Archéo-Théma n° 19, mars-avril 2012. - deux géants placés à chaque extrémité de la terre, chacun au courant de l'existence de l'autre de façon rudimentaire et déformée (par empires ou états interposés), mais sans contact direct, diplomatique,

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commercial ou militaire. Hyper-intéressant, inattendu, très fouillé et magnifiquement documenté. Le crépuscule des Pharaons. Du dernier des Ramsès à Cléopâtre, collectif dans Le Figaro hors-série mars-avril 2012., 114 p. - images d'une exposition (pp. 4-22) : une sélection de superbes pièces présentées dans l'expo du Musée Jacquemart-André de Paris (voir rubrique expos de ce périodique). - 12 journées de la vie des derniers Pharaons (pp. 22-49) : de Smendès à Cléopâtre. - les chants du crépuscule (pp. 50-105). - complément d'enquête. Chronologie et bibliographie. Une fois de plus rapport qualité-prix étonnant. Photographies en A3. Angelika FRANZ, Morts mystérieuses à Pompéi, dans National Geographic France, janvier 2012, pp. 2-27. - enquête par les archéologues dans la maison de Ménandre où des pillards ont sans doute péri en tentant de dérober des objets de luxe (murs ouverts, cadavres entourés de pioches). L'article permet, avec de superbes photos, de visiter cette villa extraordinaire. MEDIA www.virtualmuseumiraq.cnr.it - collections archéologiques du Musée de Bagdad dans un décor virtuel. Conception: centre national de la recherche italienne (version anglaise, italienne et arabe).

RECENTIORA GRECE : Plaie d'argent finit par devenir mortelle. Location de sites archéologiques pour 1600 euros par jour. Défaut de paiement de gardiens ou responsables. Le Musée archéologique d'Athènes a tourné avec 30% du personnel, n'ouvrant qu'un tiers des salles. Budget de la culture diminué de 35%. Fragilisation des sites face aux pillards suite à la diminution du nombre de gardiens, policiers et douaniers. Salaire des archéologues amputé de 30%. Le Musée de l'Acropole (neuf) ne fonctionne que par les tickets d'entrée et boutiques de souvenirs. Serait-ce une ruine "programmée" du patrimoine culturel? EGYPTE : Les fouilles reprennent. Découverte dans la Vallée des Rois d'une tombe avec momie intacte (Nehmes Bastet, chanteuse dans

19 FPGL N° 185 – mai-juin 2012

un temple). Evénement rare puisque la dernière momie retrouvée en ces lieux était celle de Toutankhamon en 1922. FRANCE : Ouverture le 26 mars à Alise-Sainte-Reine du MuséoParc Alésia (signé de l'architecte Bernard Tschumi, auteur du Musée de l'Acropole). Tél.: 03 80 96 96 23 / www.alesia.com / 1200 m² d'espaces scénographiés et un parcours annulaire de 300m. FRANCE : A Saint-Germain-en-Laye, réouverture ce 9 mars des salles de l'âge du fer entièrement renouvelées consacrées aux Gaulois. Elles offrent une vision en accord avec les découvertes les plus récentes. Tél.: 01/39 10 13 00 / www.musee-archeologienationale.fr BELGIQUE : Cléopâtre est-elle à Mariemont? Un fragment sculpté monumental (3m) fait l'objet d'une recherche passionnante qui conduit jusque dans les temples enfouis d'Alexandrie (Archéologia n°497, mars 2012, pp. 8-11).

Daniel GUILLAUME

Cotisation annuelle pour 2012 Afin de faciliter notre gestion administrative, les personnes qui ne seraient pas en ordre sontpriées de verser leur cotisation au compte mentionné ci-dessous. La dernière année decotisation figure à droite de votre nom sur l’étiquette adresse.

Sur le compte de la Fédération des Professeurs de Grec et de Latin, a.s.b.l. IBAN 12 0000 2382 2792, BIC BPOTBEB1

Cette cotisation peut être déduite de vos frais professionnels. Pour la Belgique Cotisation de membre ordinaire Etudiant (postsecondaire) : 7,50 € Isolé : 15 € Ménage classique : 20 €

Cotisation adhérent ordinaire : 10 € Cotisation d’honneur : Membre ou adhérent : 25 € Pour l’étranger (Europe) 20 € (minimum)

ATTENTION: Pour le "Bulletin" de mai-juin 2012, nos listes d'adresses sont à jour jusqu'au31 mars 2012. Si vous avez versé votre cotisation après cette date, ne tenez pas compte del'année mentionnée à droite de votre nom.

RAPPEL : la FPGL organise le mercredi 4 juillet 2012 une excursion à Cologne. Voir détails dans notre Bulletin n° 184, p. 12. Pour l'inscription et des renseignements, s'adresser à Hubert MARAITE, rue Houckaye 123, 4800 VERVIERS, Tél. : 087221655, [email protected] Horaires du Thalys : aller : départ à Bxl-Midi à 7h28 et arrivée à Cologne à 9h15 retour : départ à Cologne à 18h44 et arrivée à Bxl-Midi à 20h32

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Notre page récréative

Grille originale n° 22 proposée par Jean Richir Envoyez vos solutions pour la nouvelle grille à l’éditeur L. Duchesne, rue des Ecoles, 3 – 4530 Villers-le-Bouillet ou par mail [email protected].

Horizontalement :

1. Sentiment éprouvé à l'encontre de celui qu'on ne peut pas sentir. Artisans.

2. Au moins quatre jours (G.). Voilà!

3. Personnel. Nous serons loin. 4. Poussés (Abl.). Baraque. 5. Je me suis précipité. Je serai

recueilli. 6. Vous disparaîtriez. 7. Vase. Flottes. 8. Fais donc des dépenses. Assez

sombre (nt.). 9. Taillées. Ceux-ci. 10. Lien. Décombres (G.). 11. Bruit qui court. Je tremble.

Verticalement : 1. Je serais troublé par des cris. 2. Dates (G.). Inquiétude (Abl.). 3. C'est cela. Petites fleurs (Abl.). 4. Sources de vin (Acc.). J'aurai

pouffé. 5. Changeant (Acc.). Demande de

raison. 6. Mis de côté. 7. Recherche le bien d'autrui. Ils

portent. 8. Précieuse connaissance (Acc.). Je

croirais. 9. Notamment de la Méditerranée (G.

m. sg.). Fait l'affaire (Abl.). 10. Est mis en cause. Bâtiments (G.). 11. Tout à fait dingue (D.).

Solution de la grille latine n° 21 de Jean Richir du numéro 184.

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André CHEYNS, professeur à l’UCL vous propose une nouvelle grille de mots croisés en grec.

Mots croisés grecs. Nouvelle série n° 11

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CONVENTIONS • Le sigma est écrit Σ en toute position. • L'iota est toujours adscrit, même après une voyelle longue. • Il n'est pas tenu compte des esprits ni des accents. Horizontalement 1. Philosophe grec. 2. Activité habituelle des politiciens : indicatif présent actif, 2e pers. du pluriel. 3. Pour ainsi dire. – Forme d’impératif de τίθηµι. 4. Quelque chose. – Elément de charpente sans contraction. 5. Réglé de la même manière : génitif pluriel. 6. Inférieur : datif singulier. – Satiété. 7. Folie. – Objectif des athlètes : nominatif pluriel. 8. Onction. – J’égalise. 9. Cormier. – Reproche violent : génitif pluriel. 10. Il est tout bon : datif singulier. – Accomplissement poétique.

Verticalement 1. Comme un héros homérique : génitif singulier. 2. Réaction utile quand on parle aux journalistes : subjonctif présent actif, 3e pers. du singulier. 3. Méfiez-vous des murs qui en possèdent : nominatif pluriel. – Croire : subjonctif présent : 2e pers. du singulier.4. Mettre l’accent : optatif présent médio-passif, 2e pers. du singulier. – Adjectif possessif : nominatif masculin pluriel. 5. Plaire : participe futur actif, nominatif neutre singulier. – Sauva Ulysse. 6. Voisinage : datif singulier. 7. Forme d’impératif de ἵηµι. – Forme du pronom de la 3e pers. – Nombre. – Le même plus un. 8. Critère de beauté pour les femmes éoliennes : accusatif singulier. 9. Affaiblir : participe aoriste actif, génitif féminin pluriel. 10. Forme du pronom de la 2e pers. – Oui. – Fréquent à l’époque des soldes.

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Solution de la grille de mots croisés grecs d’ Anny BECHET LAMBÉ dans le numéro 184.

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a Π Ε Λ Ε Ι Ο Θ Ρ Ε Μ Μ Ο Ν Ε Σ

b Ρ Ο Ι Ζ Η ∆ Α Π Α Ι ∆ Ε Ι Α

c Ο Λ Β Ω Ι Μ Ο Ι Ρ Α Ι Ο Σ

d Υ Π Ο Η Β Η Α Ρ Ο Σ Ι Σ

e Π Α Σ Π Α Λ Α Σ Ι Ο Ι Ν Η

f Α Σ Ρ Ο Α Ι Α Ν Ι Σ Α Μ

g Γ Λ Α Ρ Ι Ν Η Ε Σ Ι ∆ Ε

h Ο Σ Σ Α Ν Η Ε Ι Ι ∆ Η Ι

i Μ Σ Ι Τ Ο Ι Σ Σ Ι ∆ Η Ρ Α

j Ε Ι Τ Α Ν Ε Σ Τ Ο Σ Α

k Ν Α Ο Ι Τ Α Λ Α Ρ Ο Υ Ι Σ

l Ο Ι Α Σ Ι ∆ Η Ι Υ Σ Ν Α

m Ι Ρ Ο Α Ν Α Σ Α Τ Ο

n Σ Ω Μ Ι Α Η ∆ Η Ι Υ Ν

o Ι Ε Ι Α Σ Ι Ν Α Ρ Ο Σ Υ

Félicitations à nos fidèles lecteurs parmi lesquels Mesdames Anny Bechet-Lambé, Danielle de Clercq, Nicole Feller, Colette Mouchet, Cécile Rasse, Monsieur René Huvelle (et son épouse Marie-Thérèse Degembe). En gras les noms des personnes qui ont donné une solution correcte pour les deux grilles.

23 FPGL N° 185 – mai-juin 2012

AGENDA CULTUREL FORMATIONS-CONFERENCES Egyptologica a.s.b.l.: Informations : Mme Florence DOYEN - siège social, 22, Rue Ernest Solvay, 1050 Bruxelles, tél. 02 736 93 31 (répondeur et fax enregistreront appels et questions) e-mail : [email protected] Sur les traces de la déesse Nekhbet : Jean Capart et les trois premières campagnes de fouilles belges à Elkab (1937-1946) Date : samedi 5 mai 2012, de 14 à 16h00 - J.-M. BRUFFAERTS La Journée d'Egyptologica : Les fêtes en Égypte ancienne Date : samedi 12 mai 2012 Le culte du disque solaire Aton et le monothéisme à l’époque amarnienne: état de la question Date : samedi 2 juin 2012 de 14 à 16h00 - A. DÉGREMONT La poésie amoureuse en Égypte ancienne: symbolisme érotique et littérature Date : samedi 16 juin 2012 de 14 à 16h00 – Dr. M. BROZE Université de Liège Portes Ouvertes ULg : samedi 5 mai 2012. Soirée "Info ULg" : lundi 25 juin 2012 Séance Info Etudes : Gembloux Agro-Bio Tech : samedi 30 juin 2012 Charleroi "Alexandre le Grand" - Association Culturelle Belgo-Hellénique de Charleroi « Maison des Médecins » Rue du Parc, 45 - 6000 Charleroi Tél.: 071 41 30 45

Courriel : [email protected] Site : htpp://www.alexandrelegrand.be « Le monnayage d’Argos : miroir d’un panthéon très riche ». Vendredi 4 mai 2012, à 19h30 Prof. Patrick MARCHETTI (FNDP Namur, UCLouvain) A.S.B.L. KHEPER, association égyptologique : cycles de conférences dans différentes villes Tél. : 0476 93 59 72 Courriel : [email protected] Site : www.kheper.be

Charleroi Boulevard Audent, 58 – 6000 Charleroi Le 08/05/2012, à 20h Aurélie BERTOLDO, Les stèles du Moyen Empire.

THEATRES Bruxelles Œdipe à la ferme (Yvan FOX et Claude SEMAL) Du 18 avril au 19 mai 2012 Théâtre de la Toison d’Or, Galeries de la Toison d’Or, 396-398 – 1050 Bruxelles Tél. : 02 510 05 10 – [email protected] Paris Amphitryon de Molière Comédie-Française – Théâtre du Vieux Colombier Rue du Vieux-Colombier, 21 Paris 6e Location 01 44 39 87 00/01 7 jours/7 de 11h à 18h Fax location 01 44 39 87 02 Du 9 mai au 24 juin 2012 Le Banquet de Platon Comédie-Française – Studio Théâtre

24 FPGL N° 185 – mai-juin 2012

Galerie du Carrousel du Louvre - Place de la Pyramide inversée Rue de Rivoli, 99 - Paris 1er Location 01 44 58 98 58 du mercredi au dimanche de 14h à 17h Fax location 01 42 60 35 65 Du 15 juin 2012 au 01 juillet 2012

EXPOSITIONS Rappels: cf. bulletins 183 (janv.-fév.) et 184 (mars-avril)

Arles : Opération Arles Rhône 3 et Jean-Claude GOLVIN, un architecte au cœur de l'histoire Jusqu'au 6 mai 2012 Nîmes : Isis, Serapis, Attis. Les cultes orientaux à Nîmes sous l'empire romain Jusqu'au 13 mai 2012 Le Mans : Du Nil à Alexandrie Jusqu'au 27 mai 2012 Paris : Arles, les fouilles du Rhône. Un fleuve pour mémoire Musée du Louvre, aile Richelieu 75001 Paris Tél.: 00 33 1 40 20 53 17 Jusqu'au 25 juin 2012

Grenoble : Hannibal et les Alpes Jusqu'au 2 juillet 2012 Paris : Le crépuscule des Pharaons Musée Jacquemart-André 158, boulevard Haussmann 75008 Paris Tél.: 0033 1 45 62 11 59 Jusqu'au 23 juillet 2012 Bavay : Le monde romain dans la bande dessinée Forum antique de Bavay Allée chanoine Biévelet 59570 Bavay Tél.: 0033 3 59 73 15 50 Jusqu'au 28 août 2012 Paris : Gaulois, une expo renversante Jusqu'au 2 septembre 2012 Aoste : Cochons de Romains Jusqu'au 30 novembre 2012 Tongres : Sagalassos, city of dreams Jusqu'au 17 juin 2012

Samedi 2 juin 2012 : Réunion du comité de la FPGL de 9h30 à 11h45. Repas de 11h45 à 12h45.Visite guidée à 13h en compagnie de la FPGL.

Editeur responsable du “Bulletin d’Information”: Laurent Duchesne, Rue des Ecoles, 3 4530 Villers-le-Bouillet

Vos contributions à notre "Bulletin d'information" de septembre-octobre 2012 doivent êtreadressées (soit par courrier électronique en fichier attaché (Word) , soit sur papier) pour le 10 août auplus tard

Articles généraux : à Hubert MARAITE, rue de la Houckaye, 123 – 4800 Verviers Tél. 087/221655 e-mail : [email protected] Chronique des livres et publications (recensions) : à Daniel GUILLAUME, rue de Sart, 19 - 6850 Paliseul Tél. : 061/533570 e-mail : [email protected] Actualités et Agenda culturel : à Fabienne PATERNOTTE, Avenue de la petite Cense, 1 A – 1331Rosières Tél. : 02/653 28 08 e-mail : [email protected]