bsm - mai 2012

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GHN BSM Bulletin de santé mondiale — Global Health Newsletter Volume 5 Numéro 2 Mai 2011 S’impliquer Participate S’impliquer Participate S’impliquer Participate

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Bulletin de santé mondiale - Mai 2012

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Page 1: BSM - Mai 2012

GHN BSM Bulletin de santé mondiale — Global Health Newsletter

Volume 5 Numéro 2

Mai 2011

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Page 2: BSM - Mai 2012

2

S’impliquer—Participate IFMSA-Québec

Climat = santé

Au début de l’année, lorsque j’ai lu cette

phrase pour la première fois, j’étais assez sep-

tique. Les changements climatiques, vrai-

ment ? Il faut dire que j’en savais très peu sur

le sujet, et encore moins sur ses impacts au

niveau de la santé mondiale.

Je lisais au début janvier sur Internet que le

réchauffement climatique pourrait décimer

l’industrie du cacao, estimée à plus de 9 mil-

liards de dollars. Une question m’est venue

en tête : comment vais-je survivre l’intensité

des fins de session sans mon moka quoti-

dien ? J’appréhende déjà les répercussions

négatives sur ma santé mentale… Plus sérieu-

sement, je lisais récemment que plus de 150

vols avaient été annulés à Pékin en raison de

la pollution atmosphérique. Si l’air n’est

même plus assez sain pour que les avions

puissent voler, comment peut-il l’être pour

des poumons humains ? On aurait annoncé

cette nouvelle il y a quelques années, et peu

auraient cru en son réalisme.

Aujourd’hui, la réalité aujourd’hui est toute

autre : les changements climatiques se sont

définitivement installés dans notre quotidien.

Les impacts environnementaux, vous les con-

naissez. Vous en entendez parler depuis votre

jeune âge. Recycler, réutiliser, récupérer. Ne

pas gaspiller d’eau. Fermer les lumières

quand vous sortez d’une pièce. Une petite

chanson qui a tellement joué dans nos

oreilles qu’on en a oublié sa signification, sa

raison d’être et ses implications.

Claudel Pétrin-Desrosiers

Coordonnatrice locale, Comité de Santé mon-

diale (SCOGH), Université de Montréal

La situation devient beaucoup plus intéressante

lorsqu’on considère les changements clima-

tiques dans une perspective de santé : votre

santé, la santé de votre famille, mais aussi la

santé des sept autres milliards d’humains sur

cette planète. Le réchauffement climatique mo-

difiera l’évolution et la distribution des mala-

dies, principalement celles qui se transmettent

par vecteurs, comme la malaria, la fièvre den-

gue, l’E. Coli entérohémorragique, la salmo-

nelle et plusieurs autres. Elles vont élargir leur

territoire d’attaque, deviendront plus résis-

tantes aux antibiotiques et affecteront encore

plus de gens. Le réchauffement provoquera

aussi plus de vagues de chaleur, mortelles pour

les personnes âgées et celles atteintes de mala-

dies chroniques cardio-respiratoires. La qualité

de l’air se verra diminuée, engendrant plus

d’infections des voies respiratoires inférieures

et de maladies pulmonaires obstructives chro-

niques.

Nous pouvons aussi prévoir une hausse consi-

dérable d’évènements météorologiques ex-

trêmes, comme les inondations au Pakistan

(2010) et en Asie du Sud (2011) ou encore la

sécheresse dans la corne de l’Afrique. Consé-

quences ? Des infrastructures complètement

détruites, des conditions de vie précaires, des

millions de sans-abris, un accès difficile à l’eau

potable, des soins de santé réduits, etc. La

baisse de la disponibilité d’eau potable est aus-

si un facteur à considérer, car elle peut aug-

menter l’incidence des diarrhées contactées par

de l’eau contaminée et diminuer le débit des

cours d’eau. Encore plus, le réchauffement cli-

matique s’attaquera à la production alimen-

taire, en modifiant les conditions optimales

sous lesquelles les grains se cultivent. Nous

pouvons déjà prévoir plus de mauvaises ré-

coles et plus de sécheresses, conduisant à une

malnutrition aigüe et chronique, qui va tou-

cher plus particulièrement les enfants de cinq

ans et moins dans les pays à faible et moyen

revenu. Et c’est sans parler des millions, voir

des milliards de réfugiés climatiques.

« Climate change is the big-gest global health threat of the 21st century. »

The Lancet.

Page 3: BSM - Mai 2012

3

Bulletin de santé mondiale—Global Health Newsletter

Dans ce numéro :

Climat = santé Claudel Pétrin-Desrosiers

2

Les droits humains et la méde-cine Andrés Felipe Gil

4

Un aperçu de la santé mater-nelle au Pérou Groupe Pérou—Iquitos 2010-2011

6

Une belle rentrée IFMSA-Québec à Saguenay Emy Martineau-Rheault

10

Humanitarian action : Problem-solving without issue crea-ting Francis Rossignol

11

Un aperçu de—A taste of August Meeting 2011 Sabrina Provost Laurence Bernard Anne-Sophie Thommeret-Carrière Khadija Benomar Marc-André Lavallée

13

Il va sans dire qu’une très forte corré-

lation entre les changements clima-

tiques et les déterminants sociaux de

la santé existe. De plus en plus de pu-

blications considèrent l’environnement

comme un de ces déterminants, au

même titre que l’éducation ou le reve-

nu familial. Rappelons que les déter-

minants sociaux de la santé sont défi-

n i s p a r l ’ O M S c o m m e l e s

« circonstances dans lesquelles les indi-

vidus naissent, grandissent, vivent,

travaillent et vieillissent ». Selon The

Lancet, « climate change will have its

greatest effects on those who have the

least access to world’s resources and

who have contributed the least to its

cause ».

Je ne suis peut-être pas ce qu’on ap-

pelle une « écolo » typique, mais j’ai

pourtant toutes les raisons du monde

de me préoccuper des changements

climatiques. Nous sommes déjà plus

de sept milliards d’humains sur terre,

un 5% qui consomme 23% de l’éner-

gie mondiale, un 13% qui n’a pas ac-

cès à l’eau potable et un 38% qui n’a

pas de services d’assainissement adé-

quats. Nous sommes sept milliards et

nous ne manquons pas d’espace :

nous manquons d’équilibre, d’équité

et d’égalité. Par ailleurs, le Colloque

de Santé mondiale d’IFMSA-Québec,

qui s’est tenu les 24 et 25 mars pro-

chains à l’Université de Montréal, a eu

pour thème 7 milliards … en santé?

C’est un évènement qui fut extrême-

ment intéressant, enrichissant et perti-

nent, puisqu’il a considéré la nouvelle

vision de la santé que nous devons

adopter.

Depuis quelques mois, une cam-

pagne internationale intitulée Climat

= Santé a été lancée par IFMSA afin

de sensibiliser la population sur les

enjeux de santé liés à l’environne-

ment et aux changements clima-

tiques. Touchant de plein fouet la

santé mondiale, le SCOGH de l’Uni-

versité de Montréal a repris la cam-

pagne en novembre dernier. Divers

projets sont en cours de réalisation et

le visionnement d’un documentaire

sur ce sujet sera organisé au prin-

temps. De plus, plusieurs organisa-

tions membres d’Amérique latine se

sont dites intéressées par un projet

commun sur cette thématique ac-

tuelle et c’est pourquoi je travaille

présentement avec eux pour voir ce

qu’il serait possible d’accomplir. La

santé d’individus à travers le monde

est en jeu et nous avons encore le

pouvoir d’agir et de faire une diffé-

rence. Tâchons de ne pas perdre

cette chance.

Je vous laisse sur quelques mots du

rapport final de la Commission sur

les déterminants sociaux de l’OMS.

« Of course climate change has pro-

found implications for the global

system – how it affects the way of

life and health of individuals and the

planet. We need to bring the two

agendas of health equity and climate

change together. Our core concerns

with health equity must be part of

the global community balancing the

needs of social and economic devel-

opment of the whole global popula-

tion, health equity and the urgency

of dealing with climate change. »

Page 4: BSM - Mai 2012

4

S’impliquer—Participate IFMSA-Québec

Les droits humains et la médecine Les droits humains font partie intégrante de la

vie d’une personne, de sa naissance jusqu’à sa

mort. L’histoire associe plusieurs récits à la

protection des individus. Que ce soit les dix

commandements de la Bible, le Cylindre de

Cyrus ou tout autre document, l’homme a

cherché à se protéger et à protéger les autres,

depuis bien longtemps, par un code accepté

par l’ensemble de la population. La naissance

des droits humains, mais surtout leur univer-

salisation, font de nous ce que nous sommes

aujourd’hui : des êtres libres.

Dans le monde médical, cela fut encore plus

important. Si vous pensez au serment d’Hip-

pocrate, vous avez visé juste. Ce traité, soute-

nant un engagement profond de la part des

pratiquants de la profession médicale à dé-

montrer en tout temps compassion et intégri-

té à l’égard des patients, a apporté une di-

mension humaine, de respect et de dignité à

la médecine actuelle; un terrain propice à la

sensibilisation des droits humains aujourd’hui.

Imaginez simplement ce que serait la méde-

cine sans la dimension humaine qu’elle pos-

sède?

Les atteintes aux droits humains sont généra-

lement associées à la torture, aux crimes de

guerre, au racisme ou à toute autre forme de

discrimination. C’est vrai, mais c’est bien plus

que cela. En effet, les articles 3 et 25 de la

Déclaration universelle des droits de l’homme

établissent le droit à la vie et le droit à un

niveau de vie suffisant pour assurer sa santé,

son bien-être et ceux de sa famille. Deux

points de grande importance lorsqu’on pense

aux déterminants sociaux de la santé. En

somme, si au premier regard, le rôle de la

médecine dans la promotion de la paix et des

droits humains semble difficile à définir, ceux-

ci sont en fait beaucoup plus interreliés que

ce que l’on peut croire.

Assez dit, en médecine les droits humains sont

d’une importance majeure ! C’est pour ces

raisons que j’ai décidé d'introduire le Standing

Committee On human Rights and Peace

(SCORP) d'IFMSA dans le jeune campus satel-

lite de l’Université de Montréal à Trois-

Rivières.

Nous avons commencé l’année en grand en

posant un premier geste concret, à la façon

d’un conquistador proclamant la souveraineté

d’un territoire avec un drapeau planté sur ces

terres mauriciennes (ou avec une croix comme

Jacques Cartier). La semaine consacrée aux

populations urbaines négligées visait à sensibili-

ser les étudiants en médecine à la réalité vécue

par certains groupes d’individus qui appartien-

nent à une strate vulnérable et souvent cachée

ou oubliée de notre société. Cette semaine a

eu lieu dans tous les campus universitaires de

médecine du Québec où le SCORP est actif,

entre le 7 et le 11 novembre 2011.

À Trois-Rivières plus particulièrement, nous

avons réalisé deux activités visant à sensibiliser

les étudiants à la réalité des gens de la rue.

Premièrement, nous avons invité, pour une

conférence, monsieur Jean Beaulieu, un artiste

de la région qui s’est donné comme mission la

réinsertion sociale des jeunes de la rue par le

biais de l’art. Il a partagé avec nous l’historique

des ateliers ART-GO, institution dans laquelle

des jeunes ayant vécu dans la rue s’investissent

dans la conception de vitraux, dont certains

ont été exposés lors du 400e anniversaire de la

ville de Québec. D’autres vitraux décorent le

vieux port de Trois-Rivières ou rendent hom-

mage des personnalités telles que Michel Trem-

blay. M. Beaulieu nous a parlé de la réalité à

laquelle ces personnes doivent faire face à tous

les jours. Les difficultés rencontrées sont

énormes, encore plus lorsqu’ils sont victimes

Andrés Felipe Gil

Coordonnateur local, Comité Droits humains

et paix (SCORP) IFMSA-Québec, Univer-

sité de Montréal—Campus Mauricie

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Bulletin de santé mondiale—Global Health Newsletter

de préjugés. Il a mis l’accent sur l’im-

portance que la confiance en soi a

chez ces personnes. Il nous a montré

que, qui que nous soyons, nous méri-

tons d’être traités comme l’être hu-

main que nous sommes (i.e. avec res-

pect et humanité). Cette discussion, je

l'espère, saura mieux nous guider au

moment de prendre soin des patients

placés dans cette situation, où la com-

préhension de la souffrance du patient

est un maillon important à l'établisse-

ment de la relation médecin-patient.

Deuxièmement, nous avons réalisé un

Bake-a-thon. Il s’agit d’un marathon

de conception de biscuits et muffins

santé que nous avons offert en don à

l’organisme Point de Rue, situé au

centre-ville de Trois-Rivières. Cet orga-

nisme nourrit gratuitement les per-

sonnes de la rue pendant toute l’an-

née, avec très peu de subventions. La

vingtaine d’étudiants ayant participé à

l’activité a produit plus de 200 muf-

fins et biscuits. De plus, une personne

de la direction a même décidé de

faire des pâtisseries avec sa famille et

nous en a fait don pour l’organisme.

Lors de la remise du don, nous

avons pu constater, par les sourires

et la gentillesse des jeunes présents à

l’atelier, l’appréciation et la portée

du geste. L’initiative a tellement été

appréciée, autant par les étudiants

que par les responsables de Point de

Rue, que nous considérons répéter

l’expérience dans un avenir rappro-

ché. Nous ne pouvions demander

mieux!

Nous avions de grands espoirs pour

cette semaine de sensibilisation. En

effet, nous voulions montrer aux

étudiants de notre campus que la

pauvreté est un phénomène n'étant

pas exclusif aux pays sous-

développés ni aux ghettos des

grandes villes, mais qu'ici à Trois-

Rivières cela existe aussi. Aussi, nous

voulions montrer que le moindre

geste peut avoir des grandes consé-

quences dans notre entourage. Évi-

demment, nos actions ne se compa-

rent pas aux besoins de la population,

mais en étant conscientisés, nous

avons fait un pas dans la bonne direc-

tion. Un autre but visé par ces activi-

tés était de démontrer la variété de

projets et comités dont s’occupe

IFMSA-Québec, en dehors de Sexperts

et des stages internationaux. Nous

considérons que nous avons atteint

avec succès nos objectifs de participa-

tion et nous osons croire que SCORP

veut maintenant dire quelque chose

auprès des étudiants de notre campus.

Outre la 2e édition du Bake-a-thon,

plusieurs projets couvrant la santé des

autochtones, les réfugiés politiques et

les travailleuses du sexe sont en cours

de réalisation. Le SCORP Mauricie

s’est installé pour de bon dans notre

campus et nous espérons que nos ac-

tions soient le geste qui fait la diffé-

rence.

Page 6: BSM - Mai 2012

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S’impliquer—Participate IFMSA-Québec

Un aperçu de la santé maternelle au Pérou

Arianne Bédard Antoine Marsan Fannie Ouradou Quinn Thomas

Marie-Luce de Varennes

Groupe Pérou—Iquitos 2010-2011, Comité Immer-

sions, (SCOI) IFMSA-Québec

Le groupe et le stage

Nous sommes un groupe de 5 étudiants en

médecine (Arianne Bédard, Antoine Mar-

san, Fannie Ouradou, Quinn Thomas et

Marie-Luce de Varennes) ayant réalisé un

stage d’observation médicale lors de l’été

2011 à Iquitos, la plus grande ville de la

forêt amazonienne du Pérou. Par l’entre-

mise du Standing Committee On Intenatio-

nal Initiatives (SCOI), nous avons eu la

chance de partager le quotidien de profes-

sionnels de la santé de l’hôpital Apoyo

d’Iquitos pour une période d’un mois au

cours de laquelle nous nous sommes fami-

liarisés avec les divers enjeux du système de

santé péruvien et en avons ainsi mieux saisi

la dynamique. En regard de cette expé-

rience, la santé maternelle est unanime-

ment le sujet nous ayant le plus touché et

c’est pourquoi nous désirons aujourd’hui

partager avec vous notre impression sur

cette problématique. En effet, lors de notre

bref séjour d’une semaine au département

de gynécologie-obstétrique nous avons été

confrontés à de nouvelles situations telles

que l’avortement qui est illégal au Pérou,

les pratiques traditionnelles d’accouche-

ment, les inégalités entre les genres et la

pauvreté omniprésente qui ont suscité de

nombreuses réflexions.

Photo :

Le groupe Pérou—Iquitos 2010-2011 du SCOI devant l’hôpital Apoyo d’Iquitos, avec (de gauche à droite) : Arianne Bédard, Marie-Luce de Varennes, An-toine Marsan, Fannie Ouradou et Quinn Thomas

Portrait global

La santé maternelle constitue l’un des enjeux

les plus importants du Pérou, puisque le pays

compte rehausser la qualité de son système

de santé en misant sur la promotion de celle-

ci. De nombreuses études nous montrent des

chiffres inquiétants : taux de mortalité mater-

nelle au 2e rang en Amérique du Sud avec

une moyenne de 410 décès par 100 000

naissances vivantes (contre 9 dans les pays

développés), présence de complications obs-

tétriques sérieuses dans 15% des grossesses,

investissement d’aussi peu que 1,4% du PIB

dans la santé (taux le plus bas en Amérique

du Sud), etc. Ces résultats reflètent d’abord

et avant tout une inégalité profonde et géné-

ralisée au sein du pays. Économiquement, le

Pérou est considéré comme un pays à reve-

nus moyens et se situe au 15e rang dans la

liste des pays connaissant la répartition la

plus inégale des revenus. Le quart de la po-

pulation vit dans des conditions qualifiées de

pauvreté extrême : 50% en milieu rural

contre 10% en milieu urbain. La pauvreté

touche surtout les Indigènes qui constituent

près de la moitié de la population totale

(47%). Une étude sur les césariennes dé-

montre l’inégalité flagrante corrélant entre

soins et revenus. On estime normal pour un

endroit déterminé un taux de césarienne

Page 7: BSM - Mai 2012

7

Bulletin de santé mondiale—Global Health Newsletter

Un problème d’accessibilité...

entre 5 et 15%, puisqu’inévitablement

5% des grossesses nécessitent cette

chirurgie suite à une complication. À

Huancavelica et à Puno, où les taux

de pauvreté sont des plus importants

au pays, le taux de césarienne était de

3%, ce qui signifie que plusieurs

femmes sont décédées faute d’avoir

eu droit à l’opération. Au contraire,

on estime à 25% le taux de césa-

riennes en 2000 à Lima, ce qui in-

dique une surutilisation pour des mo-

tifs autres que ceux de la santé : incita-

tions financières, etc.

La distribution hétérogène des sites

de santé fait des Indigènes et des

plus pauvres les premières victimes

des lacunes du système de santé et

du manque de ressources du pays.

En effet, les hôpitaux, les sites de

soins, de biens et de services, tout

comme les sites de soins d’urgence

en obstétrique (EmOC), sont con-

centrés dans les grands centres et

délaissent ainsi une proportion im-

portante de la population qui ne

peut profiter de ces services pour

différentes raisons : éloignement,

manque de transport, absence de

routes praticables, etc. Bien que le

gouvernement ait tenté de remédier

au problème en créant plus de mai-

sons d’attente maternelle (chambres

culturellement adaptées aux com-

munautés et dont le but est d’ac-

cueillir les femmes en voie d’accou-

cher vivant loin des centres de san-

té), le manque de transport vers ces

endroits demeure un problème de

taille, tout comme celui de la pénu-

rie de travailleurs et d’équipement

en milieu rural. Ceci a pour effet de

nuire au suivi des femmes enceintes,

d’empêcher la promotion de la

grossesse sécuritaire et saine, tout

comme de restreindre l’information

sur la contraception, la planification

familiale et les soins auxquels les

femmes ont droit par la couverture

du SIS (Seguro Integral de Salud),

assurance donnant une protection

aux personnes vivant en situation

précaire et n’ayant pas accès à

d’autres assurances. 10% des Péru-

viennes estiment que l’on n’a pas

répondu à leur demande de contra-

ception.

Légende : Naissances assistées par un professionnel de la santé qualifié par quintile de revenus (1)

Les populations indigènes et le système de santé

Aux problèmes de ressources et d’ac-

cessibilité s’ajoute celui de la diver-

gence entre les valeurs des Indigènes

et des intervenants en santé. Le Pé-

rou puise sa richesse culturelle à

même 71 groupes ethniques diffé-

rents, dont 5 millions d’individus

parlent le Quecha. Les Indigènes par-

lent peu ou pas l’espagnol, mis à

part les hommes qui voyagent à l’ex-

térieur. Et à l’inverse, les interve-

nants ne maîtrisent guère les rudi-

ments du Quecha, ce qui nuit au

dialogue et à la compréhension mu-

tuelle entre patient et médecin.

Ajoutons à cela que les informations

de santé sont, la majorité du temps,

en espagnol et qu’il n’y a pas suffi-

samment d’interprètes pour combler

les besoins. Les femmes indigènes

sont particulièrement touchées par

cette réalité, puisqu’elles ont rare-

ment l’occasion de pratiquer la

langue espagnole et que leur éduca-

tion est souvent négligée. De plus, le

manque d’acheminement de l’infor-

mation empêche l’apprivoisement

des techniques médicales modernes,

ce qui crée un malaise chez les

femmes et ce qui les amène à privilé-

gier un mode d’accouchement tradi-

tionnel malgré le risque accru de

mortalité. Afin de contrer ce phéno-

mène, les intervenants sont encoura-

gés à pratiquer la méthode d’accou-

chement à la verticale qui convient

mieux aux traditions des Indigènes.

Malgré cela, plusieurs femmes hési-

tent à consulter les professionnels de

la santé à cause de mauvaises expé-

riences antérieures où elles ont reçu

de mauvais traitements et où elles

ont été stigmatisées.

Page 8: BSM - Mai 2012

8

S’impliquer—Participate IFMSA-Québec

Un aperçu de la santé maternelle au Pérou (suite)

Les relations hommes—femmes

L’inégalité dans les rapports

hommes-femmes aggrave les diffé-

rentes problématiques liées à la san-

té maternelle. La femme indigène ne

semble pas posséder le plein droit

de rechercher des soins de santé

lorsqu’elle le juge nécessaire,

puisque l’homme prend lui aussi

part au processus décisionnel. Cela

est vrai même si la femme risque

d’avoir des séquelles permanentes

par absence de consultation médi-

cale. La femme manque ainsi d’em-

prise sur sa vie privée, qu’il s’agisse

de l’intégrité de son corps, du choix

d’avoir des relations sexuelles ou de

celui de l’espacement entre les gros-

sesses.

Légende : Causes de mortalité reliées à la grossesse au Pérou (2007) (2)

Le gouvernement et la san-té

L’impact gouvernemental se traduit

aussi via une législation restrictive

concernant certains aspects de la

vie privée de la femme. Pour ce

qui est de la loi sur l’avortement

thérapeutique à l’article 119 du

Code Pénal Péruvien, elle stipule

qu’un avortement peut être effec-

tué par un médecin avec le consen-

tement de la femme enceinte ou de

son représentant légal si c’est le

seul moyen de sauver la vie de la

mère ou de prévenir un dommage

grave et permanent à la santé de

cette dernière. La loi fait exclusion

de tout dommage pouvant porter

atteinte à la santé de la mère. Or,

plusieurs femmes répondant aux

critères de la loi sont néanmoins

non traitées, comme le témoigne le

cas d’une jeune fille qui a donné

naissance à un enfant anencéphale.

Finalement, celles qui ne répon-

dent pas aux critères choisiront

entre garder l’enfant ou recourir à

un avortement clandestin avec les

risques qui y sont associés.

On constate ainsi qu’une intervention

dans la santé maternelle demande une

action à plusieurs niveaux visant le

redressement de diverses inégalités :

les revenus, le genre, la culture, la dis-

tribution des sites de santé et la législa-

tion, pour ne nommer que ceux abor-

dés dans le présent article. Elle néces-

site aussi la résolution de l’accessibilité

aux soins d’urgences obstétricales dont

l’échec actuel s’explique par les délais

pour prendre la décision de rechercher

des soins, pour arriver aux soins obsté-

tricaux d’urgence et pour recevoir le

traitement approprié.

Réalité sur le terrain

Plusieurs cas au département de gy-

nécologie-obstétrique ont été pro-

pices à la réflexion. Celui nous ayant

le plus marqué est l’histoire d’une

jeune patiente de 16 ans, entrée

d’urgence au bloc opératoire pour

un diagnostic de grossesse ecto-

pique. Son jeune âge est certes l’un

des aspects les plus frappants au pre-

mier abord, mais nous avons rapide-

ment constaté qu’il est loin d’être

rare d’avoir une première grossesse

à cet âge dans la province de Loreto,

en Amazonie, et qu’avoir déjà plu-

sieurs enfants avant l’âge de 20 ans

n’a rien d’exceptionnel. Le deuxième

étonnement fut celui de réaliser que

la patiente était encore consciente.

Mais comme il est ici de norme, pas

d’anesthésie générale, seulement une

épidurale pour une grande majorité

des chirurgies. Il n’empêche que,

malgré ces quelques chocs culturels,

tout semble bien aller dans la salle

d’opération, jusqu’à ce que le gyné-

cologue lance un juron : il ne s’agis-

Page 9: BSM - Mai 2012

9

Bulletin de santé mondiale—Global Health Newsletter

sait pas d’une grossesse ectopique,

mais bien d’une salpingite!

Un aparté s’impose. Dans cette région,

une fois une césarienne pratiquée, les

autres enfants seront obligatoirement

délivrés par cette méthode. De plus,

après trois césariennes, il y a ligature

automatique des trompes de Fallope,

et ce, avec ou sans le consentement de

la femme. Les conséquences sont im-

menses pour cette jeune patiente de

16 ans, qui était dès lors condamnée à

n’avoir que deux enfants au maximum

pour une chirurgie qui n’était pas né-

cessaire. Cela peut ne pas sembler dra-

matique, mais dans cet environnement

défavorisé où les familles sont nom-

breuses, avoir ce genre de limitations

peut avoir un grand impact.

On pourrait débattre longtemps de la

source du problème. Était-ce le mau-

vais diagnostic fait par les soignants de

première ligne qui ont mal interprété

cette douleur abdominale avec β-hCG

négatif ou était-ce la faute du gynéco-

logue qui n’a pas revu le dossier? De-

vrait-on plutôt rejeter la responsabilité

au système de santé et ses règles

strictes, ou encore à cette société qui

n’a pas les moyens de faire autrement?

Il est extrêmement difficile pour nous

de regarder objectivement ce cas sans

tomber dans le jugement de valeur et

le dénigrement. Cependant, une chose

est certaine, les évènements se sont

alignés de façon à exposer cette pa-

tiente à un traitement inapproprié et

ultimement à restreindre son potentiel

reproductif.

L’enfant dans tout ça

Iquitos n’est pas la ville la plus riche

du Pérou. Autrefois reconnue pour

ses arbres à caoutchouc, l’économie

de cette ville repose maintenant

presque juste sur la pêche et la ve-

nue de touristes voulant goûter à la

beauté de l’Amazonie. Rajoutons

que cette ville est relativement iso-

lée puisqu’elle est inaccessible par la

route et que ses seules voies d’accès

reposent sur l’aviation et la naviga-

tion. Les vivres coûtent donc plus

cher là-bas qu’ailleurs au pays. Dans

ses conditions, il ne faut pas s’éton-

ner qu’une proportion appréciable

de la population vive dans une pau-

vreté extrême et que les enfants en

soient les premières victimes. Un cas

rencontré dans le département de

pédiatrie illustre bien cette dure réali-

té.

Nouvellement admise, une petite

fille d’à peine un an est avec sa

mère. Le signe de la bannière et

l‘abdomen distendu laissent présager

un état de malnutrition sévère. Sa

mère a 17 ans et son deuxième en-

fant semble n’être qu’à un ou deux

mois de la naissance. Un question-

naire nous apprend qu’elle vit seule

et qu’elle est sans emploi.

Le plan d’action ? Nourrir l’enfant

pendant son hospitalisation afin de

corriger sa malnutrition, sans plus,

puisque pallier aux épisodes sévères

ou à leurs rechutes, c’est tout ce que

l’hôpital peut faire avec les res-

sources dont il dispose. Avec le peu

de filet social qui existe au Pérou, il y

a peu d’espoir que cette jeune fa-

mille reçoive un soutien externe lors-

que l’enfant sortira. Les médecins

nous l’ont tous dit : ce genre de cas

revient à l’hôpital tôt ou tard. Et

inutile de s’illusionner, le problème

ne s’améliorera pas pour cette jeune

famille qui aura bientôt une deu-

xième bouche à nourrir.

Conclusion

Les deux cas que nous avons dé-

crits sont malheureusement loin

d’être isolés et bien que des me-

sures plus globales doivent être

entreprises pour redresser la situa-

tion au Pérou, nous avons pris

notre courage à deux mains et

avons réalisé un court projet en lien

avec la santé maternelle.

Pendant la 5e et dernière semaine que

nous avons passée à Iquitos, nous

avons donné des cours de santé

sexuelle aux trois dernières années

d’une école secondaire du coin en

nous basant sur le programme Sex-

perts. Le contenu de l’activité reposait

principalement sur les méthodes de

contraception, l’utilisation du con-

dom, les relations sexuelles à risque de

grossesse et les mythes ou réalités de

la sexualité. Les jeux et l’animation

ont généralement été fort appréciés

des étudiants et du corps enseignant,

puisqu’il y avait peu, sinon aucun,

cours d’éducation sexuelle dans les

écoles secondaires de la région. L’ex-

périence a été si positive que l’école

souhaiterait même répéter l’expé-

rience avec les prochaines cohortes

d’étudiants canadiens qui viendraient

à Iquitos dans les années subséquentes.

Il va sans dire que cet humble succès

nous a redonné espoir après avoir

vécu plusieurs moments émouvants au

cours de notre immersion à l’hôpital.

Rajoutons que le Pérou a déjà com-

mencé à prendre en main les rênes de

la problématique; les réformes les plus

récentes concernant la mortalité ma-

ternelle et infantile sont concentrées

sur les huit régions les plus démunies :

Puno, Cuzco, Apurimac I et II, Ayacu-

cho, Huancavelica, Huanuco et Bagua.

Le pays est d’ailleurs soumis à un en-

gagement sur les objectifs du Millé-

naire, dont le 5e en liste concerne la

santé maternelle.

Références

1. Deadly Delays, Maternal Mortality in Peru :

A Rights-Based Approach to Safe Mother-

hood (Physicians for Human Rights)

2. Fatal Flaws : Barriers to Maternal Health

(Amnesty international)

Page 10: BSM - Mai 2012

10

S’impliquer—Participate IFMSA-Québec

Une belle rentrée IFMSA-Québec à Saguenay

Emy Martineau-Rheault

Étudiante en médecine, Université de Sher-

brooke, campus Sague-nay, CREMUSACIDI

CREMUSACIDI : Comité Régional des Étu-

diant(e)s en Médecine de l’Université de

Sherbrooke À Chicoutimi Intéressés aux

Dossiers Internationaux. C’est le groupe

responsable des activités IFMSA au campus

de formation médicale à Saguenay. Malgré

qu’il ne soit encore qu’un jeune poupon de

18 mois, nous sommes fiers de vous présen-

ter les accomplissements de notre comité

cet automne! Dès la première réunion, un

nombre record de 30 participants (sur les

quelque 90 étudiants en médecine présents

au pavillon) se sont présentés, manifestant

un intérêt particulier pour les causes inter-

nationales et communautaires. Cela nous a

permis de fonder 4 sous-comités, respecti-

vement en charge des projets de confé-

rence, d’OSMOSE, de sensibilisation aux

sujets internationaux et des stages en com-

munauté.

Premier projet : initier les premières années

aux opportunités de stages médicaux à

l’étranger. Pour ce faire, une dizaine d’étu-

diants de deuxième et troisième année ont

présenté leur expérience d’été au Bénin

(SCOI), au Mexique (SCOPE) et au August-

Meeting d’IFMSA au Danemark. Diapora-

mas, mets typiques et vêtements du pays,

tout était en place pour donner la piqûre

du voyage et le goût de l’aventure! Nos

conférenciers ont également pris soin

d’éclairer les intéressés sur les dates, le fi-

nancement, la préparation et les autres

informations importantes à connaître avant

l’inscription.

En parallèle, les membres du CREMUSACI-

DI ont également su recruter 26 étudiants

comme nouveaux animateurs OSMOSE.

Ces derniers, qui ont suivi une formation

complète avec 3 médecins-psychiatres, ont

déjà commencé à offrir une dizaine d’ate-

liers sur la santé mentale dans les écoles

secondaires de la région. Animateurs, pro-

fesseurs et élèves sont d’un avis unanime :

l’expérience est fort intéressante et encore

une vingtaine d’autres présentations sont pré-

vues pour l’hiver. L’expérience Sexperts, quant

à elle, continue d’évoluer et gagne de plus en

plus d’écoles de la région du Saguenay – Lac-

Saint-Jean.

Le comité Sensibilisation a aussi participé aux

activités automnales d’IFMSA à Chicoutimi : le

31 octobre, peu de jours après la journée na-

tionale pour le don d’organe, une vingtaine

de membres du CREMUSACIDI ont profité de

la tradition d’Halloween pour faire du porte-à

-porte et distribuer dépliants et autocollants

pour le don d’organes. L’événement, pour

lequel nous avions également un kiosque au

pavillon principal de l’UQAC, fut même cou-

vert par quelques journaux locaux tels que

« Le Quotidien ».

Enfin, certains membres du CREMUSACIDI se

sont penchés sur le projet InCommunity et ont

entrepris des démarches pour faire des stages

en communauté au Saguenay et évaluer la

possibilité d’organiser des stages communau-

taires pour les étudiants d’autres universités.

Bref, ça a bougé au campus Saguenay cet au-

tomne, et cela n’est pas près d’être terminé!

Au programme pour le reste de 2012 : événe-

ments de sensibilisation pour la journée de la

femme, conférences sur des problématiques

internationales et d’environnement, souper-

conférence sur la médecine communautaire,

ateliers OSMOSE… N’oublions pas de remer-

cier tous nos membres et notre super coor-

donnatrice locale pour leur grande implication

sans laquelle tout cela ne serait pas devenu

réalité! Bravo à tous et à toutes!

Page 11: BSM - Mai 2012

11

Bulletin de santé mondiale—Global Health Newsletter

Humanitarian action : Problem-solving without issue creating

Francis Rossignol

Head Editor Global Health Newsletter

IFMSA-Québec

The humanitarian model revolves around

two central ideas: saving lives and relieving

suffering.1 When a crisis occurs, such actions

should be guided by humanity, impartiality,

neutrality and independence.2 Many differ-

ent actors play a role in the humanitarian

world (individuals, NGOs, governments,

United Nations OCHA). Such goals are sure-

ly praiseworthy, but what are ways in which

we can attain them? What about the hidden

objectives beneath those efforts? In this arti-

cle, we will take a look on some of the

problems present in different humanitarian

actions undertaken over the last decades.

To attain certain goals, humanitarian actors

utilize means which can cause unwanted

effects on the existing systems. For example,

local economy and delivery of health ser-

vices can be affected in the long run.

Local economies can be impaired by new

products imported from foreign countries,

especially when they are purchased at a

cheaper price than the local production.

This may seem a favorable way to relieve

the fiscal demands of basic needs such as

eating, but it also threatens the livelihood of

local producers whom cannot be competi-

tive against automated productions availa-

ble in most industrialized countries. In the

long run, the local production is unable to

survive, which increases unemployment,

and exacerbates dependence on foreign

help, as it is the case for rice provisions in

Haiti.3

The delivery of health services can also be

greatly altered. Many NGOs operate in dif-

ferent countries without taking into consid-

eration the availability of resources in the

aftermath of their departure. The availabil-

ity of medication in the long run, the possi-

bility to keep the new equipment function-

al, and the training of local workers to effec-

tively use those resources should be empha-

sized.3-4

From personal experience in Benin,

a distribution program of free antiretroviral

therapy for HIV seropositive persons was lim-

ited by the lack of medication for all infected

persons. Patients who received medication

one month could not be sure they would re-

ceive it next month. Moreover, some devices

at the hospital had been dysfunctional and

physically broken for many months, and no-

body could repair the equipment efficiently.

This was the same situation for a water pump

which had been installed in the village by a

well-intentioned team, but was not function-

ing properly. It seemed that the likelihood of

it ever being repaired was low. Those exam-

ples illustrate how good-intentioned pro-

grams may fail to attain their goal as they lack

follow-through and forward planning. Even if

a program seems adequate when implanted,

it may not last for long and may fail to attain

its objectives.

Some other problems faced by nowadays hu-

manitarian projects are inherent to the hu-

manitarian teams themselves. An interesting

article about this is Welling and al.’s Seven

Sins of Humanitarian Medicine.4 It describes

how certain humanitarian teams do not take

care of actions already undertaken by other

organizations, how they fail to have a follow-

up plan, to match local needs, to go where

they are desired and how their members may

choose to do the right thing for not necessari-

ly the right reasons. They report how hu-

manitarian medicine sometimes fails to offer a

long-lasting support, by assuring a permanent

presence or by training local providers to of-

fer the services; or how politics, “making

good pictures”, the thrill for an exotic vaca-

tion or the gain of secondary advantages

(such as enhancing resumes) can underlie

some of the work done overseas. They sug-

gest that teams should take care of what is

wanted, needed, and what will keep their

intervention lasting. They should also consult

other organizations, make a well thought out

plan covering forseen issues, and keep an

humble attitude.

Page 12: BSM - Mai 2012

12

S’impliquer—Participate IFMSA-Québec

Humanitarian action : how to solve problems without creating some more (more) Some people volunteer in humanitari-

an action without being able to take

care of themselves or with an underly-

ing condition which precluded their

work. They may have no way to as-

sure their water or food supply, have

no shelter, and no way to preserve

their security. Moreover, if they do not

have the physical conditions necessary

to sustain their presence, the well-

organized teams have an additional

burden to evacuate them, preventing

them to effectively help those who

need it in a crisis situation. They might

have the best intentions, but their un-

considered decisions and lack of prepa-

ration may add a stress to an already

problematic situation and redirect the

help initially meant for a population in

need to some kind but impetuous vol-

unteers.3

One of the big problems reported by

many authors is the existence of ten-

sions between actors involved in the

humanitarian space. It may occur be-

tween the different NGOs and help

agencies. Many NGOs operating in a

same place, for a same cause, also

compete for the same funds. The

NGOs that will be the most effective,

at least on paper or in mass media, will

have the most money to pursue its

operations.4 This leads some organiza-

tions to say that they are the spear-

head of operations in a country, and

to lead political and mass media inter-

ventions. It could be called the

“humanitarian aid industry”, and ob-

scures the work of smaller local NGOs,

some of which may be more implant-

ed in the country, and splits efforts

instead of making the organizations

work together toward the same goal.5

Many other actors are implicated in

humanitarian spaces, and each of them

enters in conflict on at least some

points. The humanitarian teams may

struggle between delivering help and

accepting conditions to do so, such

as having to treat with local militias

which are at the heart of the conflict.

Also, they are in tension with mili-

tary and political actions. Some lead-

ers may be tempted to use humani-

tarian help as a negotiation tool with

the opposed group. They may ask

the teams to deliver help only to

populations on the presumed “right

side” of the conflict, or to act as an

instrument to consolidate the transi-

tional government placed by the in-

ternational community.

Moreover, humanitarian groups must

deal with the different objectives of

their local, national and international

partners, whom may want to have

more visibility or raise more money.

A great example is the Somalian war,

where humanitarian teams were in

the middle of a conflict between

armed militias, stabilization efforts of

different countries and armies, and

interest of their sponsors.6 Each

group was trying to earn support

through humanitarian teams, which

almost became hostages of the situa-

tion. To have access to the popula-

tion’s needs, they needed to negoci-

ate with military and paramilitary

organizations. This situation indirect-

ly gave funds to rebellion groups

against the transitional government,

which helped to maintain the ongo-

ing conflict. Such situations illustrate

the opposition between short term

objectives (such as delivering food to

displaced populations) and long term

goals (such as providing an end to a

conflict between two groups).

These problems do not discredit the

importance of humanitarian actions

throughout the world. It only brings

to light that even with the best inten-

tions, we need to think about how

to deal with the problems that may

arise and focus on prevention. Some

interesting solutions are already on the

table. Ouyang and Gruskin7 present a

rights-based approach which could be

helpful as much for the immediate

relief than years after, focusing on a

multi - sectoria l response; non-

discrimination; participation of the

communities and populations; availa-

bility, accessibility, acceptability and

quality of services; and finally trans-

parency and accountability. Others

suggest cooperation between actors,

especially between NGOs themselves

and the local population; the comple-

tion of a follow-up plan; education of

local partners; preparation, selection

and briefing of volunteer properly;

ensuring volunteers’ security and

needs before their arrival; and align-

ment with local governmental and

non-governmental goals, especially in

public health. Taking those steps and

going even further, notably by taking

more cost-effective measures, may

further reduce mortality and could

help to reach the goals of all humani-

tarian action: save lives and relieve

suffering.

1.United Nations Office for the Coordination of

Humanitarian Affairs, Policy, http://

www.unocha.org

2.Principles and Good Practice of Humanitarian

Donorship, Stockholm, 2003

3.Jobe, K, Disaster relief in post-earthquake

Haiti : Unintended consequences of humani-

tarian volunteerism, Travel Medicine and In-

fectious Disease, 2011, volume 9, p. 1-5

4.Welling, DR and al. , Seven Sins of Humanitar-

ian Medicine, World Journal or Surgery, 2010,

34:466-470

5.Growth of aid and the decline of humanitari-

anism, Editorial in The Lancet, Jan 2010

6.Menkhaus, K., Stabilisation and humanitarian

access in a collapsed state : the Somali case,

Disasters, 2010, 34(S3):S320-S341

7.Ouyang, H and Gruskin, S, Human rights and

humanitarian assistance: helping health profes-

sionals lead the way in Haiti and beyond,

Medicine, Conflict and Survival, 26(3), 195-

198, 2010

Page 13: BSM - Mai 2012

13

Bulletin de santé mondiale—Global Health Newsletter

Un aperçu du—A taste of August Meeting 2011

En préparation pour le prochain August Meeting 2012, le Bulletin de santé mondiale vous propose quelques expériences vécues par des participants de la précédente édition.

As the August Meeting 2012 is getting closer every day, the Global Health Newsletter shares with you experiences lived by some of the participants of the last edition.

Vivre un AM - Sabrina Provost

Une expérience fantastique, à la fois enrichissante et sti-

mulante : vivre une assemblée générale d’IFMSA.

Quand on « débute » dans IFMSA-Québec, on est

d’abord charmé par l’étendue des sujets abordés par l’or-

ganisme. On est aussi attiré par l’entrain et la motivation

de ses membres. On peut parfois être attiré par plus d’un

comité, on sent qu’on doit faire un choix, on donne

notre 100%, on veut changer le monde ! Participer à

l’assemblée générale, c’est tout ça... fois mille ! C’est être

entouré des étudiants en médecine les plus passionnés, et

ce sans arrêt pendant une semaine ! De quoi revenir au

Québec la tête remplie d’idées et de nouveaux projets à

partager !

Une assemblée générale, c’est aussi :

Assister à des sessions de comité. Ça veut dire ren-

contrer des gens de partout dans le monde, qui

ont les mêmes intérêts que toi, mais aussi qui vi-

vent un quotidien parfois complètement différent

dans leur pays. C’est quelque chose qui m’a beau-

coup touché que d’entendre les témoignages

d’autres étudiants sur des problématiques quasi-

inexistantes au Québec.

Participer à la « foire aux projets », une occasion

rêvée de constater tout le fourmillement de

chaque pays, de voir ce que font concrètement les

étudiants, et surtout, de s’inspirer de leurs projets

et d’en faire les nôtres au Québec !

L’occasion de faire partie d’un petit groupe de

travail sur une problématique bien précise. C’est

un travail d’équipe duquel découle une résolution,

et des moyens tangibles pour la réaliser. C’est la

contribution de chacun pour améliorer les choses,

petit à petit !

Un programme social des plus déchaînés, où tout

l’effort de la journée est grandement récompensé.

Alors on se dit à la prochaine assemblée !

Sharing experiences—Laurence Bernard

A National Assembly is always a great opportunity to

meet fantastic people with brilliant ideas and who share

similar passions. After talking for three days about unsafe

abortion and maternal health during the pre-General

Assembly workshop organized by the reproductive

health committee in partnership with Ipas, I was ready to

take action. Ipas is a non-governmental organization that

advocates for women’s reproductive rights across the

globe.

Many other medical students, notably from England, the

Netherlands, Nigeria, Sudan and the other provinces of

Canada got together and created a small working group

to brainstorm on the issue. How could we, as medical

students, improve the reproductive and sexual health of

women in very different societies? Can we advocate for

fair reproductive laws? How can the more experienced

student associations help the newest ones?

During this working group, a new partnership was pro-

posed, where every country could tailor their specific

abilities to participate within the project. Some students

in Nigeria feel that their classmates do not understand

the extent and consequences of the practice of unsafe

abortions in their country. It is now the second leading

cause of maternal health burden in many African regions,

and can be attributed to the illegal status of the practice,

inaccessibility of health care and the cultural and religious

values attached to it. These students would like to raise

awareness within their university and their community

and eventually be able to establish partnership with local

organizations working on the same topic. To do so,

some Canadian and European students have volunteered

to help write grant proposals to UNESCO in order to

provide funding for the local initiatives of their Nigerian

colleagues. This is a concrete example of transcultural

collaboration that could eventually help many women.

This is what IFMSA General Assemblies are for: establish-

ing new partnerships with medical students from every-

where, because we are all fighting to reach the same

goals : health and equity for everyone, everywhere.

Page 14: BSM - Mai 2012

14

S’impliquer—Participate IFMSA-Québec

Un aperçu de l’AM 2011—A taste of AM 2011 (suite)

Un monde à portée de main—Anne-Sophie Thommeret-Carrière

Dans le cadre de la 60e assemblée générale d’IFMSA, j’ai

eu la chance de m’envoler, en compagnie de la déléga-

tion d’IFMSA-Québec, vers le Danemark. La première

assemblée générale d’IFMSA ayant eu lieu 60 ans plus

tôt au Danemark, l’événement était empli d’une grande

signification. Il y a 60 ans, pas plus d’une vingtaine

d’étudiants s’étaient réunis dans le but de discuter

d’enjeux de la santé. Cet été, nous étions presque 1000

étudiants en médecine de partout dans le monde à

s’être rassemblés pour vivre une expérience incroyable

pendant une semaine. Durant la cérémonie d’ouverture,

alors que tout le monde était dans la salle de plénière, il

suffisait de lever la tête et de regarder autour de soi pour

être parcouru d’un frisson. Nous avions le monde entier

à nos côtés. Nous avions des versions de nous de par-

tout dans le monde. Nous, nous en temps qu’étudiants

en médecine du Pérou, de la Suède, de Taiwan, de la

Nouvelle-Zélande.

Au-delà des personnes inspirantes que j’ai rencontré là-

bas, j’ai surtout rencontré et été confrontée à de nou-

veaux projets et idées. Pouvez-vous un seul instant vous

imaginer une foire aux projets avec 86 kiosques dans la

même pièce? Poussez la réflexion et imaginez-vous pré-

senter votre projet lors de cette immense foire aux pro-

jets. Imaginez-vous faire partie de cette vague électri-

sante d’échange d’idées brillantes pour répondre à des

enjeux de santé mondiale. C’est ce que j’ai vécu là-bas

en présentant avec mon collègue Marc-André Lavallée

notre projet INcommunity, un projet de stage en popu-

lations négligées pour les étudiants en médecine.

Nous avons donc partagé avec le monde entier notre

projet, nos valeurs, les causes qui nous tiennent à cœur,

mais surtout, les actions que nous avons prises locale-

ment pour remédier au manque d’accès aux soins auquel

font face les populations négligées de Montréal.

Mais que sont les retombées de tout cela me direz-vous?

Premièrement, c’est souvent en discutant de son projet

avec d’autres coordinateurs de projets qu’on développe

de nouvelles idées, ou encore que nous sommes con-

frontés aux faiblesses de notre propre projet et alors mo-

tivé à travailler encore plus fort pour l’améliorer. Deu-

xièmement, c’est en présentant son projet dans des évé-

nements internationaux comme celui-ci qu’il devient

alors possible de l’exporter dans d’autre pays ayant la

même problématique que nous. Peut-être que d’ici un an

ou deux, il sera possible de faire des stages INcommunity

en Nouvelle-Zélande pour mieux exposer la réalité des

populations négligées d’Auckland, par exemple, au étu-

diants de là-bas. Et suite à ces immersions, ces futurs méde-

cins seront d’avantage en mesure de prodiguer des soins

adéquats à ces mêmes populations ayant des probléma-

tiques spécifiques de santé. Les étudiants en médecine se-

ront également plus en mesure de comprendre ce qui rend

difficile l’accès aux soins pour ces gens et seront en mesure

de travailler pour améliorer cette situation.

Tout cela sera peut-être possible un jour parce que le

temps d’un été, nous avons eu le monde à portée de main.

Un des moments qui s’est déroulé particulièrement rapi-

dement et qui m’a demandé énormément d’énergie est

le Contract Fair. Il s’agit d’une période de deux heures

durant laquelle les officiers nationaux des échanges cli-

niques et de recherche de plus de 90 pays différents se

réunissent dans une salle afin de signer les contrats de la

prochaine année. Afin de mieux comprendre l’envergure

de cet événement, il faut savoir qu’IFMSA organise plus

de 11000 échanges par an. Il est donc facile de s’imaginer

le chaos qui peut régner dans cette pauvre salle entre

midi et 14h le jour J. Mais c’est justement cette am-

biance unique qui m’a charmé. Chaque pays à son petit

kiosque qu’il décore avec des couleurs et des objets ty-

piques. Des petits souvenirs sont offerts à presque chaque

personne qui passe à leur stand. Les coordinateurs de

chaque pays tentent de vendre les avantages de leur pro-

gramme d’échange afin de signer un peu plus de contrats

que l’année précédente. Cela donne lieu à des négocia-

tions hautes en couleurs. Il est souvent bien difficile de

refuser de signer un contrat avec un pays du aux

nombres de places limités. Il faut savoir le faire avec déli-

catesse afin de conserver de bonnes relations avec cha-

cun.

Bref, ce fut un deux heures où nous avons travaillé dur

pour offrir le plus de choix possible à nos étudiants qué-

bécois pour leur stage l’an prochain, mais aussi un deux

heures qui m’a permis de m’imbiber un peu de la culture

de chaque pays représenté.

Contract Fair—Khadija Benomar

Un monde à portée de main (suite)

Page 15: BSM - Mai 2012

15

Bulletin de santé mondiale—Global Health Newsletter

Pourquoi une assemblée générale? - Marc-André Lavallée

C’est la question que je me pose chaque fois que j’ap-

plique pour participer à une assemblée générale d’IFMSA.

Honnêtement, c’est plus qu’un simple voyage, il y a aussi

des frais, c’est engageant, même épuisant... j’imagine que

pour avoir vécu l’expérience trois fois, c’est que ça devait

valoir la peine!

Ce qu’on voit de l’extérieur, ce sont les partys. Les photos

Facebook, les histoires drôles, on dirait que tout nous ra-

mène aux partys, et un GA fini par ressembler à une

grosse débauche internationale.

Mais si c’était vraiment ça, je n’aurais pas appliqué pour y

aller une troisième fois. Évidemment, que ce qui alimente

le plus les potins et les histoires drôles, ce sont les partys.

Mais à ne parler que de ça, on oublie que malgré la veil-

lée bien arrosée, on se lève quand même à 7h30 pour

commencer la journée le lendemain.

Chaque fois que je participe à un GA, c’est que j’ai

quelque chose à y apporter, et que j’ai quelque chose à y

apprendre. Copenhague a été une mine d’or. Les ateliers

auxquels j’ai participé pendant les journées pré-GA nous

ont permis de développer nos connaissances en droits

humains et notre leadership pour les promouvoir autour

de nous grâce à des expertes de l’International Federation

of Health and Human Rights Organization (IFHHRO).

Mais en plus des formations reçues, j’ai dû pousser mes

capacités et mes connaissances encore plus loin pour moi-

même être capable de donner des parties de formation,

notamment sur la problématique de l’immigration et des

réfugiés.

Et c’est probablement ce qui a fait la particularité de cette

assemblée pour moi. Pour la première fois, je pouvais

prendre un rôle totalement actif et participer au mouve-

ment. Je connaissais déjà bien la structure et l’organisa-

tion, et je pouvais me concentrer à faire avancer mes pro-

jets et mes idées. Notamment, grâce à INcommunity,

nous avons pu convaincre plusieurs de l’importance de

s’impliquer à mieux comprendre les communautés locales

négligées. Et nous avons poussé l’idée jusqu’au bout.

Kiosque, présentation en comités, présentation en plé-

nières. L’idée fait son chemin et nous sommes prêts à tra-

vailler avec d’autres pays pour les aider à développer le

projet. Et c’est aussi vrai pour tous les projets fabuleux et

innovateurs d’IFMSA-Québec, que ce soit Osmose, Sex-

perts, Illuminaids, le Souper-Causerie, Fiers et en Forme,

etc.

Je ne croyais pas parler de ma candidature comme direc-

teur du SCORP, mais j’ai l’impression que cet article reste-

rait superficiel si je ne l’abordais pas. Ma candidature m’a

pris beaucoup de mon temps pendant l’assemblée. Beau-

coup de temps à me présenter, à construire mes idées, à me

préparer, à essayer de partager ma vision. Malheureuse-

ment, je n’ai pas été élu, et pendant le dernier mois, je l’ai

beaucoup considéré comme une défaite personnelle, et

j’avais de la difficulté à comprendre où j’avais échoué.

On ne le saura peut-être jamais. Après tout, ça reste un jeu

politique, et je n’ai peut-être pas assez joué le jeu. Je

n’étais pas en Indonésie en mars, et je n’étais qu’à moitié

disponible à Montréal en 2010. Peut-être que je n’ai sim-

plement pas distribué assez de poignées de mains...

Mais ce que je sais, après un mois, c’est que c’était tout sauf

une défaite. Je me suis présenté et j’ai fait valoir mes idées,

et plusieurs personnes partageaient ses idées. Je crois que

cette course, en quelque sorte, aura aussi été un événement

motivant pour beaucoup de gens. Car nous n’avons pas été

adversaires. Nous espérions tous les deux, moi et l'autre

candidat, développer un meilleur SCORP et je crois que ça

a pu être inspirant pour les membres. Et par-dessus tout,

tout ce processus a été extrêmement formateur pour moi-

même et je dois capitaliser sur mes acquis.

Ça ne devra jamais être vu comme une défaite. IFMSA-

Québec avait des candidats incroyables à présenter à

l’international, qu’ils aient remporté leur élection ou non.

On a sincèrement de quoi être fiers de ceux que nous

sommes capables de former. Des candidats intègres, com-

pétents, motivés. Et il ne faudra jamais avoir peur d'aller

jusqu'au bout de nous-mêmes.

C’était donc ma dernière assemblée générale d’IFMSA. Et

très certainement la plus importante pour moi, celle où j’ai

appris le plus, et celle où j’ai également pu donner le plus.

Page 16: BSM - Mai 2012

Équipe éditoriale / Editorial Team

Éditeur en chef / Head Editor : Francis Rossignol Éditeurs-adjoints / Assistant Editors : McGill University : Kenjey Chan McGill University : Mathura Thevarajah

Auteurs / Authors

Laurence Bernard Khadija Benomar Andrés Felipe Gil Groupe Pérou –Iquitos 2011 (Arianne Bé-dard, Antoine Marsan, Fannie Ouradou. Quinn Thomas, Marie-Luce de Varennes) Marc-André Lavallée Emy Martineau-Rheault Claudel Pétrin-Desrosiers Sabrina Provost Francis Rossignol Anne-Sophie Thommeret-Carrière

Nos commanditaires

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Photo de couverture / Frontpage picture :

Colloque de santé mondiale 2012 : 7 milliards … en santé?