bilan sanitaire picardie 2012
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La synthèse d'une année de surveillance biologique du territoire en Picardie (71 pages)TRANSCRIPT
Rédaction : Animateurs filières du réseau d’épidémiosurveillance en Picardie
Mise en page : Virginie Vasseur – Chambre Régionale d’Agriculture de Picardie Coordination, renseignements : Renée Prévost – Chambre d’Agriculture de la Somme
Crédits photos : chambre régionale d’agriculture de Picardie – Unilet – Fotolia Web - internet
BILAN SANITAIRE PICARDIE
2012
La synthèse d’une année de surveillance biologique du
territoire en Picardie
1
SOMMAIRE Sommaire Page 1
Le mot du président Page 2
Remerciements Page 3
Situation climatique Page 4
Bilan sanitaire 2012 : Grandes cultures Page 5 à 38
Blé
Orge d’hiver
Orge de printemps
Colza
Pois de printemps
Féverole de printemps
Lin fibre
Luzerne
Maïs
Page 6 à 19
Page 20 à 21
Page 21 à 22
Page 23 à 26
Page 27 à 28
Page 29 à 30
Page 31 à 32
Page 33
Page 34 à 38
Bilan sanitaire 2012 : Pommes de terre Page 39 à 46
Bilan maladies 2012
Bilan ravageurs 2012
Page 40 à 43
Page 44 à 46
Bilan sanitaire 2012 : Légumes Page 47 à 57
Carotte
Choux
Endives
Epinard
Haricot – Flageolet
Oignon
Poireau
Pois de conserve
Scorsonères
Page 48 à 49
Page 50 à 51
Page 51 à 52
Page 52 à 53
Page 53
Page 54
Page 55
Page 56 à 57
Page 57
Bilan sanitaire 2012 : Arboriculture fruitière Page 58 à 62
Bilan maladies 2012
Bilan ravageurs 2012
Page 59
Page 60 à 62
Bilan sanitaire 2012 : Petits fruits Page 63 à 65
Bilan sanitaire 2012 : Zones non agricoles Page 66 à 70
Bilan de campagne en zones non-agricoles
Plantes exotiques envahissantes
Page 67 à 68
Page 69 à 70
Listes des animateurs filières ayant participé à la rédaction du bilan
sanitaire 2012
Page 71
2
LE MOT DU PRESIDENT
La surveillance biologique du territoire est déployée sur notre région depuis 4 ans maintenant.
Réalisée dans le cadre du plan national ECOPHYTO « produire autrement », elle permet à tout
acteur des zones agricoles comme des zones non agricoles, de connaître chaque semaine le
niveau de présence des bio agresseurs (ravageurs, maladies, plantes invasives,
détection des parasites de quarantaine).
L’ensemble des observations et les analyses de risque sont publiées dans un document que
vous pouvez apprécier chaque semaine : le Bulletin de Santé du Végétal.
Vous trouverez ci après la synthèse des observations réalisées en 2012 sur la région
Picardie.
Pour chaque filière, vous trouverez un bilan des maladies et ravageurs qui ont marqué cette
campagne.
Je tiens à remercier les 90 partenaires de notre Réseau Régional d’Epidémiosurveillance cités
ci-après, et les 150 techniciens et agriculteurs, qui régulièrement réalisent ces observations,
avec implication et qualité des suivis.
Que ce premier numéro constitue le premier d’une longue série !
Le Président du Réseau d’Epidémiosurveillance de Picardie
Christophe BUISSET
Retrouvez les Bulletins de Santé du Végétal (BSV) sur les sites de la Chambre Régionale
d’Agriculture de Picardie : www.chambres-agriculture-picardie.fr/ et de la DRAAF de
Picardie : http://draaf.picardie.agriculture.gouv.fr/
Pour vous abonner et recevoir les BSV chaque semaine ; contacter Virginie Vasseur –
Vous souhaitez devenir observateur, contacter Renée Prévost – Chambre d’Agriculture
de la Somme – [email protected]
3
REMERCIEMENTS
Nous remercions pour leur implication dans le cadre de la réalisation de la
Surveillance Biologique du Territoire en 2012 les structures suivantes :
Chambres d’Agriculture de l’Aisne, l’Oise, de la Somme, de Picardie, d’ Ile de France, du Nord
Pas de Calais ; le SRAL de Picardie, les sociétés Textilin, VanRobaeys, Ets Bitz, Calira, Mrs
Becue, Colin, Dammoneville, Lattier, Venet, Colson, Heux, Volant, Christen, Cnudde, Seguin,
Vecten, Gérard, Nicolai, Vandenbussche, Lienart, Noyon, Dancoisne, Mmes Decaux, Degrendel,
Bourgeois, Cannesson, Sté Analyses et Conseils, Atelier Avesnois Thiérache, Materne, Ceta de
Ham, Ceta des Hauts de Somme, Comité Nord Plants, Expandis, Féculerie de Vic, FREDON
Picardie, FREDON Nord Pas de Calais, GITEP, Intersnack, Mac Cain, Pom’Alliance, Sté
Roquette, Touquet Savour, Charpentier S.A, Noriap, Sanaterra, Tereos, Acolyance, Cerena, ITB
02, 60, 80, ASEL, FDCETAS 02, Unéal Coop de Fins, St Louis Sucre, Valfrance, Ucac, Capseine,
CER 60, Arvalis Institut du Végétal, Cetiom, Ets Compas, Coopérative de Milly sur Thérain,
Ternovéo, Ets Lepicard, Vivescia, Calipso, Ets Bully, MFR de Villers Bocage, Etablissement le
Paraclet, RAGT Semences, INRA, Capsom, UNILET, SENSIENT, SODELEG, Endilaon, OPL Vert,
Ets Bonduelle, Bayer Crop Science, OP Vallée de la Lys, CETA Endisomme
4
SITUATION CLIMATIQUE 2011 -2012
Les conditions climatiques de cette campagne 2011-2012 sont marquées par :
- Un automne plutôt chaud notamment en octobre-novembre avec des températures
supérieures à 20°C fin octobre.
- L’hiver est en décembre et en janvier, moins froid que les années précédentes avec des
températures nettement supérieures à la normale en décembre. Les pluies sont
régulières et le mois de décembre est particulièrement bien « arrosé ».
- En février, le gel est soudain et brutal. Le gel dure 2 semaines entre fin janvier et
début février avec des températures négatives de l’ordre de –5°C à –10°C pendant
cette période. Il y aura de gros dégâts de gel dans certaines régions de l’Est et du
Centre de la France. En Picardie, les dégâts sont plus limités.
- En mars, à la sortie de l’hiver, la reprise de la végétation s’accélère suite à des
conditions climatiques à nouveau douces et humides.
- A partir du mois d’avril et jusqu’en juin, les températures restent plutôt
fraîches. Les pluies sont régulières au cours du printemps voire excessives parfois
en juin et juillet.
- Août et septembre offrent une accalmie du côté des précipitations.
Graphique météo 2011-2012 / moyenne (Boves - Amiens)
0
20
40
60
80
100
120
140
sept-11 oct-11 nov-11 déc-11 janv-12 févr-12 mars-12 avr-12 mai-12 juin-12 juil-12 août-12 sept-12
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20Pluie du mois (mm)
Pluie (normale 1992-2012)
T°C moy du mois
T°C moy (normale 1992-2012)
5
BILAN SANITAIRE 2012
Grandes cultures
6
LE RESEAU DE SURVEILLANCE CEREALES A
PAILLE
BLE Une quarantaine de parcelles ont été suivies en automne et un peu plus de 60 au printemps.
La variété Bermude était présente sur près d’un quart des parcelles, suivie par Expert et
Trapez. Ces 3 variétés représentaient plus de 50% des parcelles suivies et sont
considérées comme parmi les plus sensibles aux maladies (+ de 20q/ha de nuisibilité
globale aux maladies en 2012 Source Choisir 1 Arvalis 2012). Parmi les 50% restant la moitié
est sensible, l’autre moyennement à peu sensible. Les parcelles suivies sont donc plutôt
sensibles aux maladies mais une comparaison avec les pratiques régionales (Agreste), montre
que c’est assez représentatif. En effet, en Picardie 50% des variétés cultivées en 2012 étaient
très sensibles aux maladies avec Bermude en tête, 40% moyennement sensibles et 10% peu
sensibles. Parmi les 10 variétés les plus cultivées en France, Bermude n’arrive qu’en 3ème
position avec 4,2% des surfaces, suivi de Expert avec 3,7% et Trapez n’y figure pas. Les 3
premières variétés cultivées en France sur ¼ des surfaces ne sont pas présentes dans notre
réseau.
Cartographie des parcelles observées au printemps
(cercle rouge = blé, carré vert = orge d’hiver)
7
En 2011 les semis ont été très précoces. Les semis des parcelles observées s’étalent de
mi-septembre au 20 octobre avec une date de semis médiane au 4 octobre soit une dizaine
de jours plus tôt qu’en année normale. La répartition des sites sur la région est bonne
avec toutefois une zone blanche à l’automne en bordure maritime.
BLE TENDRE D’HIVER Début de campagne sur les chapeaux de roues
Arrivée limitée mais très précoce des insectes vecteurs de virose
Dans ce contexte, le bulletin du 4 octobre signalait déjà des pucerons sur les parcelles déjà
levées fin septembre. Les premières cicadelles (psammotettix alienus) étaient également
signalées avec des niveaux de piégeage sous le seuil de nuisibilité mais significatifs (1 à 14
individus en une semaine). Seules les limaces étaient pénalisées par les conditions sèches
malgré l’humidité de l’été (aucun piégeage).
F.Dumoulin
Chambre d’agriculture de l’Oise
Non seulement les semis ont été plus précoces que
jamais, mais les levées ont été très rapides (des
levées « fulgurantes » avons-nous titré le 4/10). Une
parcelle semée au 15 septembre était déjà au stade
3ème feuille pointante le 3 octobre et début tallage au 17
octobre.
La photo du 21 novembre ci-contre illustre la situation
d’un Bermude semé le 25 septembre.
8
Le bulletin du 11 octobre faisait état d’une généralisation des contaminations de parcelles par
les pucerons bien qu’en nombre limité (maxi 23 sur piège en une semaine et une seule
parcelle avec 10% de pieds colonisés). Il a toutefois été rappelé les 2 seuils de nuisibilité :
10% de pieds colonisés ou présence pendant plus de 10 jours. Le vol de cicadelles est
déjà déclinant et l’activité limace reste faible. Quelques dégâts d’oscinies sans incidence ont
été remontés d’une parcelle flottante en semis précoce.
Le 18 octobre les vols de pucerons limités mais persistants étaient confirmés en rappelant le
seuil de présence pendant plus de 10 jours. En même temps le vol de cicadelles s’estompait
et l’activité restait anecdotique.
Premiers symptômes de maladies fin octobre
Les bulletins des 25 octobre et 3 novembre confirmaient la diminution des vols de ravageurs.
Le vol de cicadelles était considéré terminé dans le bulletin du 3 novembre sans jamais avoir
atteint le seuil de nuisibilité durant tout l’automne. Les vols de pucerons s’amenuisaient
encore mais c’était leur durée de présence qui inquiétait y compris sur des parcelles protégées
au semis mais implantées très tôt.
Fin octobre quelques dégâts de mulots sont signalés. Ils sont négligeables à l’échelle régionale
mais peuvent être très actifs et problématiques localement. Des dégâts de mouche du semis
sont régulièrement signalés hors parcelles fixes mais également sur 4 parcelles fixes (dont une
attaque grave). Ces parcelles ont souvent été implantées rapidement après un enfouissement
sommaire des résidus de culture tels les verts de betteraves, sur des terres souvent
superficielles.
On observe déjà les premiers symptômes de rouille et d’oïdium sur semis précoces et
variétés sensibles.
Fin novembre les vols de pucerons s’estompent seulement
Le 22 novembre, la majorité des 29 parcelles suivies étaient au stade tallage avec jusqu’à 3
talles par pied. Les parcelles les moins avancées étaient tout de même à 2 feuilles.
Les vols de pucerons étaient quasi terminés (1/3 des piéges avec 1 à 3 pucerons), et les
niveaux d’infestation sur plante restaient faibles, à moins de 2% de plantes colonisées. Le seuil
de présence pendant plus de 10 jours a néanmoins été dépassé dans de nombreuses parcelles
du réseau.
L’activité des mulots dans les parcelles touchées ne faiblissait pas avec des dégâts de plus en
plus importants ponctuellement. Quelques parcelles qui n’ont pas totalement compensé,
resteront pénalisées par les dégâts de mouche du semis dans des situations de fortes
attaques.
Entrée hiver les maladies sont déjà bien installées
Le bulletin du 22 novembre (graphique ci contre) faisait état de présence de rouille et/ou
oïdium dans un quart des parcelles à des niveaux d’infestation parfois importants avec
jusqu’à 50% de la surface foliaire des f3 touchée. Bien que très impressionnantes, ces
attaques ne sont bien sûr pas nuisibles à ce stade mais révèlent l’installation d’un
inoculum qui s’exprimera ou pas au printemps en fonction des conditions climatiques
La trêve hivernale commence après le bulletin du 29 novembre.
Pour un suivi homogène et fiable de ces ravageurs, des pièges
limace et plaques jaunes avec glu en spray sont fournis aux
observateurs. Cela permet notamment de distinguer de façon
sûre psammotettix alienus des nombreuses autres cicadelles visibles à l’oeil nu en parcelle.
9
Un point sanitaire avant sortie hiver
Le bulletin du 24 janvier visait à faire un état des lieux avant la sortie hiver tant le début de
campagne avait été atypique. Sur les 20 parcelles observées, la moitié était au stade fin
tallage avec de nombreux décollements d’épis constatés alors que l’on était encore en plein
hiver (au sens calendaire !). Seules les parcelles semées après le 10 octobre présentaient des
développements plus « normaux » pour la saison. L’activité « insectes et limaces » était
nulles, par contre les mulots n’avaient pas totalement disparus surtout dans les parcelles
saines dans lesquelles les pluies les perturbent moins. Le pied de cuve de maladie était
toujours bien présent jusque sur f2 pour l’oïdium et f3 pour la septoriose et les rouilles.
Mais le lessivage des pustules par les pluies et la sortie de nouvelles feuilles donnaient un
aspect moins « malade » qu’entrée hiver. Les premières simulations réalisées avec les modèles
confirmaient les observations. L’indice TOP progressait aussi vite qu’en 2001 sur semis
10
précoces (1/10) et même plus vite qu’en 2001 sur semis tardifs (1/11) comme le montraient
les sorties issues du modèle Top.
Après le gel
Les observations ont repris pour le bulletin du 6 mars avec l’épisode de gel qui a provoqué des
dégâts heureusement limités en moyenne en Picardie mais d’autant plus forts que les blés
étaient développés au-delà du stade de résistance maximum (4 feuilles – début tallage), qu’il
n’y avait pas de neige, et que l’on était sur la bordure Est de la région (Champagne de l’Aisne).
La note commune concernant la résistance aux fongicides des maladies des céréales à paille
était jointe au bulletin du 6 mars.
11
Retour vers les normales pour le risque maladies
Cet épisode de gel a stoppé l’évolution du piétin verse (sans le faire régresser) et réduit
légèrement le risque rouille, d’une part en raison de la destruction d’une partie de l’inoculum
en dessous de -10°C pour la rouille jaune et –12°C pour la rouille brune, et d’autre part
certaines parcelles ont été très fortement défoliées (voire avec perte de pieds) détruisant
l’inoculum par la même occasion.
Même si les parcelles ne se « remettaient » pas toutes aussi bien et aussi rapidement du gel,
la montaison s’annonçait précoce, avec un indice TOP assez élevé pour la saison. L’indice
rouille jaune avait baissé mais restait assez élevé et le bulletin du 13 mars rappelait les
points de vigilance concernant le développement de la race Solstice/Okley. Un tableau
présentait les notes de sensibilité actualisées des principales variétés.
12
Début de printemps plus calme
Fin mars 75% des 55 parcelles suivies arrivaient au stade épis 1cm et plus et 91% au 3 avril.
Quelques parcelles plus fortement impactées par le gel se remettaient un peu plus difficilement
en conditions sèches. Le risque piétin verse n’était finalement « que » moyen à faible.
Le risque rouille jaune était toujours stationnaire proche des niveaux de 2011 avec
des conditions climatiques défavorables, sauf en bordure maritime où des pustules
ont été observées dans 2 parcelles. Quelques pustules de rouille jaune ont également été
observées dans une parcelle mais les conditions climatiques étaient défavorables. Deux puis 6
parcelles sur 55 ont été notées avec présence d’oïdium sur f3 surtout. De la septoriose était
toujours signalée sur feuille basse et sans évolution. Avec la sortie de nouvelles feuilles la
situation s’améliorait donc visuellement.
Début montaison dans le sec
Comme souvent en début de printemps sec, avec de fortes amplitudes thermiques, et surtout
sur des plantes déjà éprouvées, des symptômes abiotiques ont souvent été signalés. Début
avril le manque d’eau commençait même à se faire ressentir. Un quart des parcelles était tout
de même déjà au stade 1 noeud au 3 avril (63% au stade épis 1cm ce qui est plus
« normal »). Peu de symptômes de piétin verse ont été observés : 2 à 6 % de tiges
touchées, une seule parcelle touchée significativement sur 15% des tiges (Scor du 10/10
Noyonnais).
Pression septoriose, rouilles stationnaires alors que les premiers criocères (adultes et
pontes) étaient observés.
Les contaminations de JNO se révèlent
Début montaison on observait les premiers
symptômes de JNO. La maladie a été inoculée par
des pucerons d’automne présents en faible nombre
mais longtemps, avec de longues périodes favorables
à leur activité et qui étaient dans certaines parcelles
manifestement très virulifères. Les plus fortes
attaques correspondaient naturellement aux
semis les plus précoces non protégés sur
semence ou feuillage. Les fortes attaques étaient
heureusement moins fréquentes qu’on pouvait le
craindre (1 parcelle sur 55 fortement touchée, plus
souvent des symptômes éparses).
13
Montaison lente avec un climat frais et arrosé
Les conditions climatiques permettaient aux cultures de bien se rétablir. Le risque piétin
verse était globalement écarté, mais on surveillait la rouille jaune qui éclatait parfois dans la
Somme dans quelques parcelles hors réseau en vallée (Paraclet) ou en bordure maritime sur
variétés sensibles. L’indice Yello était d’ailleurs à nouveau en hausse. La rouille brune restait
anecdotique avec un risque climatique « moyen » cette année à moyen-fort en bordure
maritime mais inférieur à 2007. L’oïdium progressait peu, et la septoriose avait pris un peu
retard avec un indice de risque inférieur à celui de 2011 à la même date qui était déjà faible.
Après éclosion on observait les premiers symptômes de lacération provoqués par les larves de
léma (criocères).
Fortes contaminations septoriose dernière décade d’avril
Augmentation progressive de la pression maladies en mai
Le développement des épidémies de la septoriose a été très progressif. Quelques parcelles
qui présentaient déjà de forts inoculum sortie hiver pouvaient présenter des niveaux de risque
élevés fin avril à 2 noeuds, mais l’ensemble des parcelles a atteint progressivement les seuils
de nuisibilité pendant tout le mois de mai selon les niveaux de risque agronomiques. Au 10
F.Dumoulin Chambre d’agriculture de l’Oise
S. Cappe Chambre d’agriculture de l’Aisne
S. Cappe Chambre d’agriculture de l’Aisne
Arvalis
Bien que la situation sanitaire soit visuellement
encore calme, les pluies de fin avril avec des
températures favorables ont provoqué de
nombreuses contaminations et laissaient attendre une
sortie importante sur l’étage supérieur en fin
d’incubation. Sur les parcelles ayant atteint le stade
2 noeuds (40% des cas au 24 avril) avec variétés
sensibles, et touchées sur f3 du moment, on pouvait
donc simuler grâce aux modèles, des contaminations
de la f2 du moment soit la F3 définitive. Les seuils
d’intervention s’appliquant sur cette feuille
(20% de F3 touchées sur variétés sensibles,
50% sur variétés tolérantes) on pouvait
s’attendre à atteindre ces seuils en fin d’incubation à
la sortie des taches comme cela s’est confirmé, à
partir de début mai, mais avec des intensités faibles
en raison des conditions fraîches qui non seulement
augmentent la durée d’incubation, mais limitent
l’intensité des contaminations.
Quelques nouvelles attaques de rouille jaune dans
des parcelles hors réseau ont été à nouveau
signalées. La situation était comparable à celle de
2011 : fréquence de parcelles touchées faible (plus
fréquent en bordure maritime), intensité parfois
élevée.
Beaucoup de symptômes physiologiques (photo
Arvalis ci-dessus) ont également été observés à ne
pas confondre avec des maladies comme c’est
souvent le cas chez les agriculteurs. De même pour
l’ascochyta qui n’est pas nuisible (photo S.Cappe ci
contre) .
14
mai, 60% des parcelles suivies avaient atteint le seuil de nuisibilité septoriose contre
50% la semaine précédente.
variete date_semis code_postal stade Septo f1 Septo f2 Septo f3Nb
parce
AZZERTI 21/10 2220 39 0 0 10% 1
BAROK 26/9 60400 39 0 0 10% 1
BAROK 24/10 2320 32 0 0 20% 1
KORELI 26/9 60240 39 0 0 30% 1
OXEBO 26/9 80290 37 0 10% 60% 1
AMUNDSEN 25/9 2140 33 0 0 0 1
BERMUDE 27/09 au 4/10 80 (et 02) 32 à 37 0 1.50% 40% 6
BERMUDE 6 au 12/10 60 et 02 32 à 37 0 0 0 4
CAPHORN 2/10 2570 39 0 0 0 1
CHARGER 2/10 2220 39 0 0 0 1
CORVUS 25/9 2500 32 0 0 0 1
EXPERT 26 au 30/9 60 et 02 37 à 39 0 5% 50% 3
EXPERT 10 au 17/10 60 et 02 33 à 37 0 0 45% 2
PERFECTOR 2 au 8/10 80 et 60 32 à 37 0 0 25% 2
PIERROT 29/9 2250 33 0 0 0 1
PREMIO 12 au 17/10 80 et 02 37 0 0 20% 2
SCOR 10/10 60640 33 0 0 10% 1
SELEKT 27 au 29/09 80 et 60 33 à 37 0 5% 25% 2
SOGOOD 3/10 2190 33 0 0 10% 1
DINOSOR 12/10 60390 37 0 0 30% 2
LEAR 29/09 au 1/10 02 32 à 37 0 10% 15% 2
TRAPEZ 29/09 au 5/10 tous 32 à 37 0 0 32% 5
TRAPEZ 8 au 12/10 80 et02 37 0 20% 60% 2
PAKITO 4/10 80290 32 0 0 40% 1
ALIXAN 18/10 80 33 à 37 0 0 10% 2
Moyenne 0.0 0.2 2.6
Fréquence de feuilles présentant des symptômes de septoriose au 1O mai
Parcelles ayant atteints le stade 2 Nœuds et plus :
(en vert variété tolérante, en orange et rouge, variétés sensibles à très sensibles)
15
En dernière décade de mai la pression septoriose augmente plus fortement et plus rapidement
avec des sorties de taches plus importantes, résultant des fortes contaminations enregistrés en
dernière décade d’avril comme l’illustre la simulation Présept ci-dessous. Beaucoup de
parcelles encore peu attaquées atteignent les seuils de nuisibilité fin mai.
La rouille brune plus exigeante en température restait discrète mais latente (2 parcelles
touchées : Trapez Lear). Une parcelle du réseau (Alixan en terre légère autour d’Amiens) a été
assez fortement touchée par l’oïdium (30% des 3 dernières feuilles, 72% de la surface des
F3) ; ce cas est toutefois resté isolé. 8 autres parcelles ont été touchées plus modérément à
partir de mi mai. La maladie a ensuite régressé fin mai grâce aux pluies lessivantes.
Le parasitisme est resté très faible tout au long du mois hormis quelques adultes ou pontes de
criocères anecdotiques.
A l’épiaison la rouille brune prend le relais
Au 29 mai, 95% des parcelles suivies avaient atteint ou dépassé le stade début épiaison.
Quelques cas d’oïdium ont persisté mais la pression rouille jaune a diminué avec les
conditions plus sèches et ensoleillées. Les contaminations septoriose diminuent, les sorties de
taches encore en cours mais d’intensité limitées résultent de contaminations antérieures. Par
contre la rouille brune connaît un léger regain d’activité observé dès fin mai dans 15% des
parcelles suivies (Trapez Bermude PR22R50 Caphorn Selekt Dinosor) qui s’est fortement
amplifié dans quelques situations en post épiaison
Quelques attaques de rouille jaune ont également
persisté jusque mi-mai, pour devenir plus fréquentes
ensuite (environ 1 parcelle sur 10 : Trapez Expert
Altigo Pierrot ...) à la faveur d’un temps couvert et plus doux, sans toutefois se généraliser
E.Gagliardi - Arvalis
16
Cécidomyies : vols fréquents mais limités
En post épiaison les maladie progressent fortement dans les témoins
Le 5 juin toutes les parcelles du réseau avaient atteint le stade épiaison. Les plus avancées
étaient au stade grains laiteux.
Des contaminations de septoriose arrivaient en fin d’incubation et de nouvelles taches
apparaissaient. Au 12 juin seulement un peu plus de 10% des parcelles observées n’avaient
pas encore atteint le seuil de nuisibilité. En un mot, la situation sanitaire qui était restée
globalement correcte jusqu’à l’épiaison, s’est fortement dégradée ensuite. Le
graphique ci-dessous issu du modèle Septolis illustre et résume la campagne septoriose en
modélisation les contaminations au printemps feuille par feuille en relation avec les données
météorologiques (pluviométrie et température).
Ce ravageur a été bien suivi dans le réseau cette année. En effet 23
parcelles ont été observées soit in situ (adultes en position de ponte)
et/ou suivies grâce à la pose de pièges. Dans 2/3 des cas le ravageur
a été détecté mais aucun piège n’a dépassé le niveau de 10
captures sur 24 heures qui déclenche l’observation in situ pour
confirmer la présence de femelles en position de ponte (un cas en Val
d’Oise). En notation finale, 5 parcelles observées sur 16 présentaient des
larves dans 15 à 60% des épis. Sauf exception les niveaux
d’infestation observés semblent sans effet notable sur le
rendement.
Quelques colonies de pucerons sont parfois observées sur feuillage,
rarement sur épis (une parcelle avec 1 épis sur 3 près de Senlis), mais
des auxiliaires sont également très présents (moins qu’en 2011) et
jouent leur rôle dans les témoins non traités puisque aucune parcelle du
réseau n’a atteint le seuil d’un épis sur deux colonisé, et dans certains cas
les pucerons avaient quasiment disparu au 12 juin. Des lémas sont
également observés à des niveaux d’infestation estimés sans effet.
M.Bonnefoy Arvalis
17
On observait également un net redémarrage des rouilles dans les témoins non traités. La
rouille jaune progressait par exemple jusque sur F1 sur une parcelle de Trapez (jusqu’à 70%
des F1 et 90% des F2 touchées au 12 juin), et dans une moindre mesure sur Expert Pierrot
Selekt et même Bermude. A l’approche de la fin de campagne fongicide, le modèle Yellow
indiquait un niveau de risque climatique supérieur à l’année précédente mais inférieur à 2007.
La rouille brune apparaissait ou se développait sur des variétés telles que Bermude Expert
Dinosor Perfector Lear Trapez (jusqu’à 50% des F1 touchées au 12 juin). En fin de campagne
fongicide le modèle Spirouille indiquait un niveau de risque modéré très inférieur à celui de
2007.
18
Maturation très lente
Au 19 juin 13% des parcelles étaient encore au stade fin floraison, 11% au stade grains
pâteux. On observait alors les 1ers symptômes de microdochium. nivale puis de fusariose
type roseum.
Selon la précocité des parcelles et les conditions climatiques au moment des contaminations,
l’une ou l’autre dominait. Au stade laiteux-pâteux, stade limite d’utilisation des seuils de
nuisibilité, les rouilles et la septoriose continuaient de se développer jusque sur F1 dans
certains témoins non traités.
Les notations finales sur piétin verse au stade amande aqueuse (tableau ci-dessous) ont
montré que la maladie était un peu plus fréquente qu’en 2011 avec 6 parcelles touchées sur
1es 16 notées avec 2 à 40% de tiges touchées, mais qu’une seule parcelle avait atteint le seuil
de nuisibilité de 30% de section de tige nécrosée
S. Cappe Chambre d’agriculture de l’Aisne
G. Blanchard CER de l’Oise
Variété
Date de semis
Précédent
Commune
Dptmt
Labour
Piétin Verse
(Fréquence %)
Piétin Verse
(Intensité :% de sections nécrosées)
Rhizoctone
(Fréquence)
Fusariose base de
tige
(Fréquence)
BAROK 26/09 Bett PONTOISE-LES-NOYON 60 Non 2%
BERMUDE 29/09 Blé SERCHES 02 26% 30%
BERMUDE 04/10 Fév COTTENCHY 80 Oui 0%
BERMUDE 12/10 FORESTE 02 Non 0%
CAPHORN 02/10 Colza CHEZY-SUR-MARNE 02 Non 0%
CHARGER 02/10 Colza BRAINE 02 Non 6%
DINOSOR 12/10 Blé AUNEUIL 60 Oui 40% 25% 16% 16%
EXPERT 26/09 Colza COURTEUIL 60 Oui 8% 5% 5% 0%
EXPERT 29/09 Colza CHAMBRY 02 Non 40% 6%
BERMUDE 30/09 Pois BIEUXY 02 Non 0%
KORELI 26/09 Colza JAMERICOURT 60 Non 0%
LEAR 01/10 Colza BRUYERES-ET-MONTBERAULT 02 Non 0%
PIERROT 29/09 Colza LA NEUVILLE-HOUSSET 02 Non 0%
PR22R20 28/09 Colza MONTEPILLOY 60 Non 0%
PREMIO 12/10 FORESTE 02 Non 0%
SCOR 10/10 Colza VILLESELVE 60 Non 32%
SELEKT 29/09 Colza NANTEUIL-LE-HAUDOUIN 60 Non 10%
TRAPEZ 12/10 FORESTE 80 Non 0%
19
Suivis de ravageurs spécifiques
Un suivi spécifique sur deux ravageurs particuliers a été mis en place en Picardie en
fournissant le matériel adéquat à quelques observateurs volontaires ciblés qui sont chargés
d’envoyer les relevés à la FREDON pour identification :
- La mouche grise : ce suivi consiste à piéger les femelles pour évaluer le risque potentiel de
la campagne suivante. En 2010 on piégeait en moyenne 0,6 femelles par semaine ce qui
indique un risque globalement faible. Lors du suivi de l’été 2011, on piégeait une femelle par
semaine en moyenne ce qui indique un risque modéré. Il faut toutefois distinguer les sites à
risque élevé (Sains en Amienois 4,5 Chavonne en vallée de l’Aisne 2,4), modéré (Ponthoile
1,2), et faible (le cas général des 7 autres sites). Même sur les sites à risque potentiel élevé,
les attaques se sont révélées très limitées suite aux conditions hivernales peu
favorables au ravageur. En été 2012 ont piégeait 2,9 femelles par semaine soit un
risque potentiel élevé pour la campagne 2012-2013 sur tous les sites (mini 1,8
femelles).
En conclusion :
Une campagne qui a démarré avec des semis les plus précoces jamais observés, très peu de
parasitisme hormis la présence limitée mais persistance de pucerons vecteurs de JNO à
l’automne, une pression maladie assez forte sortie hiver, modérée au printemps et en forte
recrudescence en post épiaison sur septoriose et rouille brune essentiellement, rouille
jaune et fusariose plus ponctuellement ou localement.
- La cécidomyie de la tige de blé : ce ravageur
bien connu dans les années 60 semblait avoir disparu
depuis les années 70, mais il est en recrudescence
dans plusieurs pays d’Europe du nord dont la Belgique
plus proche de nous. Des dégâts ayant été observés
ces dernières années autour d’Amiens et sur le Valois,
un suivi par piégeage des adultes a été mis en place
cette année sur 3 sites. Les résultats étaient bien
en-deçà des 50 adultes piégés sur 3 jours qui
pourrait constituer un seuil de risque. F.Dumoulin (coll.pers)
N° COMMUNE Dpt REGION Femelle Male Femelle Male Femelle Male Femelle Male Femelle Male Femelle Male Fem/j nb jours Commune Fem/j
1 SAINS en AMIENOIS 80 AMIENOIS sud 45 7 32 3 16 2 26 0 41 0 160 12 4.6 35 SAINS EN AMIENOIS 4.5
3 NAMPCEL 60 ATTICHY 43 28 42 14 60 6 1 0 0 0 146 48 4.2 35 BERNEUIL / AISNE 0.3
4 BARBERY 60 VALOIS 5 1 38 7 21 2 0 0 0 0 64 10 1.8 35 ROSIERES 0.4
5 SERANS 60 VEXIN 10 8 34 12 0 1 2 0 0 0 46 21 1.3 35 SERANS 0.1
6 PONTHOILE 80 MARQUENTERRE 79 18 39 4 39 0 32 0 31 0 220 22 6.3 35 PONTHOILE 1.2
7 VILLESELVE 60 NOYONNAIS 31 3 20 0 3 0 7 0 4 0 65 3 1.9 35 GOLANCOURT 0.5
8 CHAVONNE 02 VALLEE de l'AISNE 32 7 15 2 5 0 1 0 - - 53 9 1.9 28 CHAVONNE 2.4
9 SURFONTAINE 02 St QUENTINOIS - - 42 11 6 0 1 0 0 0 49 11 1.8 28 SURFONTAINE 0.1
11 DOMART en PONTHIEU 80 PONTHIEU 26 11 36 5 34 0 15 0 16 0 127 16 3.6 35
12 ROYE 80 SANTERRE - - 12 2 17 1 8 0 2 0 39 3 1.4 28
13 GRANDLUP les FAYS 02 LAONNOIS 17 1 27 2 47 0 6 0 3 0 100 3 2.9 35
2 80 AMIENOIS Nord FLESSELLES 0.1
10 02 St QUENTINOIS Est SAINS RICHAUMONT 0.3
MOYENNE 2012 32.0 9.3 30.6 5.6 22.5 1.1 9.0 0.0 9.7 0.0 97.2 14.4 2.9 MOYENNE 2011 1.0
RAPPEL 2010 0,6
Réseau MOUCHES GRISES de PICARDIE 2012
06-août09-juil 16-juil 23-juil 30-juil RAPPEL 2011TOTAL en 2012
20
ORGE D’HIVER
La campagne a démarré très vite également
Le 4 octobre sur les 6 parcelles observées, l’une semée le 23 septembre présentait déjà la
2eme feuille pointante. Les premiers pucerons étaient déjà piégés sur plaque chromatique
engluée. Les populations sont restées faibles, mais ont persisté jusqu’au bulletin du 17
novembre.
L’activité limace est restée très faible à l’automne. Le bulletin du 18 octobre faisait au pire état
de quelques dégâts ponctuels sur 2 parcelles du réseau. Début novembre les parcelles les plus
avancées étaient déjà au stade mi tallage. Les premiers symptômes de maladies ont été
observés à cette période avec une dominante d’oïdium à des fréquences x quantité parfois
importantes (ex 80% de pieds touchés sur 80% de surface foliaire sur Cervoise à Jaméricourt).
Mais de la rouille naine (Troisseureux) voire de la rhynchosporiose et de l’helminthosporiose
étaient également observées plus sporadiquement. Il a été rappelé qu’aucun seuil de nuisibilité
ne s’applique bien sûr à l’automne.
Accalmie hivernale puis dégâts de gel limités
Le bulletin intermédiaire courant hiver du 24 janvier a permis de faire état d’une régression
des maladies, le feuillage s’étant développé plus rapidement que ces dernières. L’inoculum
était toutefois encore bien présent. Le bulletin suivant daté du 6 mars soit après la période de
grand froid de fin février, en était réduit à attendre de voir ce qui repartait ou pas. Il y aura
finalement peu de dégâts en Picardie et au 13 mars les parcelles les plus avancées
présentaient déjà des décollements d’épis (jusqu’à 1 cm) dans des parcelles en cours de
reverdissement. Les défoliations importantes ont fortement réduit la présence de maladies sur
feuilles basses.
Redémarrage précoce de la végétation et des maladies
Au 27 mars ¾ des parcelles étaient au stade épis 1cm et ¼ au stade 1 noeud ! Les symptômes
de JNO sont restés rares sur cette espèce plus souvent protégée sur la semence contre les
insectes piqueurs. Par contre les maladies se sont développées avec en priorité de
l’helminthosporiose en progression avec 10 parcelles sur 13 touchées sur f3. De la
rhynchosporiose était également observée sur la moitié des parcelles et de la rouille naine sur
5 parcelles de Cervoise. La semaine suivante une dichotomie forte était observée entre les
variétés sensibles sur les quelles les maladies avaient fortement progressé (Cervoise : une
parcelle sur 2 dans le réseau) et les variétés tolérantes (Gigga Souleyka : 15 % des parcelles
seulement) encore relativement saines et Touareg hétérogène. Au 3 avril la majorité des
La répartition des sites sur la région est moins homogène
que sur blé, mais correspond aux bassins de production (cf
cartographie).
Une vingtaine de parcelles d’orge d’hiver a été observé en
2012. Les semis également très précoces s’étalent du 23
septembre au 12 octobre avec une date de semis médiane
au 5 octobre. Cervoise est la variété la plus observée.
21
variétés sensibles avaient donc atteint le seuil de nuisibilité alors que les autres illustraient
l’efficacité de la tolérance variétale face aux maladies. Les température froides d’avril n’ont
toutefois permis qu’un développement modéré des maladies. Le bulletin du 24 avril faisait
même état d’une amélioration de la situation sanitaire grâce aux sorties de feuilles plus rapides
que la progression des maladies. Début mai, à partir du stade dernière feuille, les maladies on
à nouveau progressé en raison des conditions climatiques et de l’absence de nouvelle feuille à
sortir. Le stade sortie des barbes a été atteint en moyenne autour du 10 mai. Les 3 parcelles
suivies sur variétés tolérantes n’avaient toujours pas atteint les seuils de nuisibilité maladies
sur les témoins non traités, alors que les maladies étaient bien installées jusque sur F2 sur
variétés sensibles.
Au 5 juin les dernières observations faisaient toujours état d’une situation hétérogène avec
seulement 7% des 3 dernières feuilles touchées sur variétés tolérantes telles que Gigga (seuil
25% sur variétés tolérantes) et jusqu’à 100% des 3 dernières feuilles touchées par
l’helminthosporiose (+ 30% par l’oïdium) sur variétés sensibles telles que Cervoise.
ORGE DE PRINTEMPS
La campagne a démarré très vite également
Les semis ont été réalisés principalement autour de la mi mars. Les premières levées en cours
ont été observées pour le bulletin du 27 mars. La semaine suivante, les premiers pucerons
sont arrivés précocement et signalés sur des parcelles flottantes non protégées sur la semence
(plateau Picard Nord). Au 11 avril les parcelles suivies étaient déjà au stade 3 feuilles à début
tallage et on observait les premiers symptômes de larves de lémas. Les tous premiers
symptômesde rhynchoporiose (non significatifs) ont été relevés pour le bulletin du 24 avril. Les
parcelles présentaient alors 1 à 3 talles par pied. Au 2 mai une parcelle approchait du stade
épis 1 cm, la situation sanitaire était toujours très saine avec quelques taches de
rhynchosporiose favorisées par les conditions fraîches et pluvieuses.
Situation sanitaire favorable jusqu’à l’épiaison ...
Les bulletins suivants courant mai indiquaient une lente évolution des maladies avec
l’apparition progressive d’helminthosporiose, d’oïdium voire de rouille naine sur feuille basses,
alors que les stade s’enchaînaient moins rapidement. La situation a évolué à nouveau
rapidement fin mai. Entre les bulletins du 22 et du 29 mai on est passé du stade 1-2 noeuds à
dernière feuille – gonflement en une semaine !! 2 parcelles sur les 10 suivies arrivent au seuil
de nuisibilité maladies sur la variété Sébastian. La semaine suivante ¾ des parcelles étaient au
stade mi-épiaison à début floraison. Au 12 juin au stade fin épiaison à fin floraison, 85% des
parcelles n’avaient pas encore atteint le seuil de nuisibilité maladies.
... hétérogène ensuite
Ce n’est qu’à partir du bulletin du 19 juin que la situation sanitaire a commencé à se dégrader
plus nettement mais avec des situations très diverses d’une parcelle à l’autre. On observe
Une douzaine de parcelles a été suivie en 2012, ce qui
ne permet pas une couverture de tous les secteurs de
Picardie, mais suffisante dans les bassins de production
sur cette culture moins sujette aux aléas des
bioagresseurs.
Sébastian est la variété la plus représentée et les
semis s’échelonnent du 1er au 20 mars avec une date de semis médiane au 13 mars.
22
toujours quelques cas de parcelles bien colonisées par les lémas mais avec maximum 10% des
F1-F2 rongées dans une parcelle. Fin juin la dernière notation maladie faisait le constat d’une
situation très hétérogène avec une parcelle de Sébastian présentant 100% de F1 touchées par
l’helminthosporiose tandis qu’une autre parcelle de Sébastian également ne présentait que
10% des F2 et 20% des F3 touchées par la rhynchosporiose soit à peine au seuil de nuisiblité.
L’activité des lémas était toujours plus notable que sur blé. Quelques cas de fusariose ont été
signalés.
23
COLZA
En 2012, la surface emblavée en France est de
1.6 Mha. La région Nord-ouest (Nord-Pas de
Calais, Picardie, Haute-Normandie, Ile de
France) représente 22% des surfaces, et 25% de
la production française. La région Picardie
totalise 141 680 ha de colza en 2012
(agreste novembre 2012) qui est un niveau
jamais atteint jusque-là. La Somme est le
département qui a connu la plus forte hausse de
surface en France entre 2011 et 2012 avec
+8000 ha. Au final, le rendement moyen dans la
région estimé à 40q/ha (moyenne nationale
autour de 32q/ha) est supérieur à la moyenne
des 10 dernières années malgré une campagne
avec de nombreux aléas climatiques et
sanitaires.
BILAN AGRO-CLIMATIQUE ET SANITAIRE
Un automne doux et pluvieux très favorable à la
croissance
Les semis 2011 ont été réalisés dans de bonnes conditions,
avec une période de pré-semis plutôt humide. En revanche,
certaines régions ont connu des précipitations très importantes
en post-semis (nuit du 22 au 23 août 2011), qui ont
occasionné des difficultés de levée dues au placage du sol.
Durant l’automne, les précipitations ont été favorables en août-
septembre et décembre. L’activité des limaces est restée
faible en général, malgré les précipitations. Octobre et
Novembre se sont avérés des mois plus secs que la normale.
Les températures ont quant à elles été anormalement douces
tout l’hiver et constamment au-dessus de la normale à partir
de fin novembre et jusque fin janvier. La conséquence de ces
conditions climatiques a été, en début de cycle, une bonne
levée du colza (sauf après orage), de bonnes densités et
longueur de pivots, mais parfois aussi des densités trop
élevées (repousses ou surdensité de semis). L’élongation
automnale a pu être importante par endroit, surtout pour les
semis précoces et les variétés sensibles. Il faut donc bien
choisir sa variété, et être vigilant sur le bon créneau de semis
et sur la disponibilité importante en azote (sols profonds et
apports organiques à l’automne,) qui peut favoriser
l’élongation.
Ponctuellement, les précipitations abondantes et le vent ont pu
provoquer des étranglements racinaires. Une autre cause
possible de ces étranglements peut être la Noctuelle
terricole. Les fortes précipitations ont pu également
provoquer des phytotoxicités d’herbicides.
24
Concernant les ravageurs, on note des vols intenses de grosses altises par endroit, sur une
période de plus d’un mois, qui ont pu provoquer des dégâts importants de morsures d’adultes,
même si globalement la pression adulte a été maitrisée avec des colzas très poussants. Par
contre, de grosses infestations larvaires ont été signalées par endroit (Nord du département),
mais qui n’ont eu un impact qu’après le gel de février. On note une faible présence de la
Tenthrède de la rave et des pucerons. Le charançon du bourgeon terminal, plus présent
que l’an passé, a surtout été capturé dans l’Aisne et dans l’Oise, mais sans aucun dégât
signalé.
La douceur du climat en fin d’année a entraîné une croissance
continue du colza, sans arrêt de végétation en décembre. On
obtient ainsi des biomasses entrée hiver exceptionnellement
forte de 2 à 3 kg/m², avec des maxima à 5kg/m² !
Une vague de froid courte et brutale en février
Sans être une des vagues de froid les plus intenses, les gels
brutaux de début février ont eu des conséquences non négligeables sur les colzas les plus
précoces à la reprise. Les températures sont descendues en deça de -15 °C. Les conditions
étaient réunies (froid brutal, absence de couverture neigeuse, pas d’endurcissement des
plantes, fort développement végétatif et peu d’arrêt de végétation et de vernalisation) pour
que des dégâts de gel importants puissent être observés par endroit (cf. photos CETIOM ci-
dessous).
Des pourritures ont pu se développer sur plantes gelées (botrytis). Les larves d’altises
présentes avant le gel ont pu accentuer les dégâts sur les plantes fragilisées.
Plante gelée Zone vitreuse au niveau du
collet Apex gelé Base de l’élongation fibreuse
25
Une perte de biomasse importante en sortie hiver
La perte de biomasse s’élève en 2012 à environ 40 %, contre 8% en 2011, autour de 20% en
2009 et 2010. La reprise de végétation s’est effectuée fin février-début mars. Sur les plantes
gelées, la reprise a pu s’effectuer à la base avec de nombreuses ramifications
secondaires. Le mois de mars pluvieux et doux a favorisé cette reprise.
Concernant les ravageurs, le charançon de la tige du colza est de plus en plus présent
(fréquence et nuisibilité) dans notre région, surtout dans l’Aisne et dans l’Oise, bien avant les
méligèthes. L’arrivée du charançon a été plus rapide qu’en 2010 et 2011 et a pu être très
intense par endroit (jusqu’à 300 individus piégés). Des dégâts sur tige ont été observés dès
début avril, avec des impacts importants par endroit. Les plantes déjà fragilisées par le gel ont
eu plus de difficultés à compenser que les autres.
Les méligèthes ont été présents dans quasiment toutes les parcelles,
mais avec peu de dégâts, sauf sur les parcelles déjà fragilisées. Le
charançon des siliques a été moyennement présent, avec parfois
des observations par la suite de dégâts de cécidomyies sur siliques en
bordure de parcelle, mais sans grande conséquence sur le rendement.
Les maladies ont été peu présentes. Notamment les conditions
climatiques d’humidité (90% durant au moins 3 jours) mais surtout de
température (supérieures à 10°C) n’étaient pas réunies en avril pour le
développement du sclerotinia, malgré le risque à priori présent (kits
majoritairement positifs et pluies). La contamination qui a pu avoir lieu
sur les pétales n’a pas progressé sur les tiges. Rappelons toutefois que pour cette maladie, la
lutte ne peut être que préventive. On note toutefois la présence de nombreux symptômes
d’alternaria en fin de cycle qui ont pu impacter sur le rendement. Côté phoma, peu de
symptômes de nécrose au collet signalés sauf pour des colzas qui avaient été fortement
fragilisés par le gel. La progression de la résistance variétale des variétés a pu limiter le risque
pour cette maladie.
Un manque de rayonnement pendant la floraison et le remplissage
La floraison s’est caractérisée par sa longue durée (plus de 50 jours), avec des
avortements en début de période et une compensation par des refleurissements sur les
hampes secondaires. Cette durée a entraîné souvent le recours à deux fongicides, pour
pouvoir protéger les fleurs sur la durée.
Le rayonnement a également été un des plus faibles enregistrés depuis 20 ans pendant
la période de floraison et de remplissage, ce qui a pu pénaliser la formation des grains
dans un premier temps. En revanche, les précipitations observées en juin et juillet ont
été favorables au remplissage.
26
Une récolte sur des parcelles parfois à peine à maturité
Les conditions climatiques de l’année (gel hivernal, gel début floraison…) ont entraîné
une forte hétérogénéité de maturité à la récolte. Certaines parcelles comportaient encore
des siliques vertes dans les secteurs tardifs, et même dans les parcelles mûres au niveau
des grains, les pailles étaient encore souvent vertes. L’égrenage a été plutôt faible
malgré les fortes pluies. Il y a eu une progression variétale ces dernières années sur ce
point. La rallonge de barre de coupe est encore peu utilisée, mais permet pourtant
d’éviter les pertes à la récolte (repousses…).
27
POIS DE PRINTEMPS
Réseau d'observation
Les observations se sont déroulées de la semaine 14 (3 avril 2012) jusqu'à la semaine 27 (3
juillet 2012). Lors de cette campagne 2012, le réseau d'observation pois protéagineux a
permis de mutualiser les observations effectuées sur 16 parcelles, avec une moyenne de 12
parcelles suivies par semaine.
Evolution des stades
sem 14 de levée à 1 feuille
sem 15 de levée à 3 feuilles
sem 16 de 1 feuille à 5 feuilles
sem 17 de 1 feuille à 6 feuilles
sem 18 de 3 à 7 feuilles
sem 19 de 6 à 10 feuilles
sem 20 de 7 à 10 feuilles
sem 21 de 8 feuilles à début floraison
sem 22 de 8 feuilles à début floraison
sem 23 de 10 feuilles à jeune gousse 2 cm
sem 24 de 2 à 4 étages de gousses plates
sem 25 de jeune gousse 2 cm à SLA
sem 26 de fin floraison à SLA (Stade limite d’avortement)
sem 27 de SLA à maturité physiologique
SLA : Stade Limite d’Avortement
Thrips
La période d'observation de ce ravageur s'est déroulée sur deux semaines (14 et 15). De
nombreux dépassements du seuil de nuisibilité ont été constatés. Il est donc important de
surveiller les parcelles de pois en cours de levée. La nuisibilité des thrips s'exprime à partir de
50 % de plantes levées jusqu’au stade 1 feuille. Le seuil de nuisibilité est de un thrips en
moyenne par plante. Ce seuil est à relativiser en fonction de la vitesse de la levée.
Sitones
Les observations de sitones se sont poursuivies durant six semaines (de 14 à 19). Ce
ravageur s'est montré peu actif pendant sa période de nuisibilité en raison des conditions
climatiques défavorables. Dans notre réseau le seuil de nuisibilité n'a pas été dépassé cette
année. Les sitones sont actifs par temps ensoleillé, avec des températures supérieures à 12°C.
Les encoches sur le bord des feuilles dues aux morsures des adultes n’ont pas d’impact sur le
rendement, mais révèlent la présence de larves qui détruisent les nodosités et perturbent ainsi
l’alimentation azotée des pois. Le seuil de nuisibilité est de 10 morsures de sitones sur
l'étage foliaire le plus touché, entre la levée et le stade 6 feuilles.
Cécidomyies
La période de sensibilité aux cécidomyies s'est étalée sur quatre semaines (de 19 à 13).
Aucune observation de ce ravageur n'a été signalée cette année. Le stade sensible aux
attaques de cécidomyies débute avec le stade 10-12 feuilles de la culture, surtout pour les
parcelles jouxtant d’anciennes parcelles touchées par ce ravageur. L’observation des
cécidomyies s'effectue en "pinçant les boutons", afin d'observer la présence d'éventuels
insectes à l’intérieur. Le risque cécidomyie est important lorsqu’il y a coïncidence entre un vol
important et le stade sensible de la culture (bouton floral). Le seuil de nuisibilité est de 1
cécidomyie en moyenne par bouton floral.
28
Pucerons verts
L'apparition des premiers pucerons verts a eu lieu mi-mai (semaine 20).Le niveau
d'infestation est resté modéré dans le réseau. Le seuil de nuisibilité n'a été que très rarement
atteint. Entre le début de la floraison et fin floraison, le seuil de nuisibilité est de 30
pucerons verts par pied, (méthode support blanc). Ce seuil de nuisibilité doit également
prendre en compte la vitesse d’expansion de la population, le développement de la culture
ainsi que la présence d’auxiliaires. En effet, la surveillance des pucerons doit s’accompagner
d’une observation des auxiliaires, qui participent activement à leur régulation.
Tordeuses du Pois
Le suivi des tordeuses du pois repose sur l'utilisation de piège à phéromone. Cette année,
seize pièges ont été disposés sur la région. Les premières captures de tordeuses du pois sont
enregistrées mi-mai (semaine 21). Le piégeage prend fin avec la maturité de la culture
(semaine 27). Le raisonnement de la nuisibilité s’effectue à LA parcelle. Il se base sur les
cumuls de captures par piège. Toutefois, les écarts de captures peuvent être très différents
d’une parcelle à l’autre. Les cumuls enregistrés ne sont qu’indicatifs de l’activité des tordeuses.
Les seuils ne sont utilisables qu’à partir du stade gousses plates du 2ème étage
fructifère : 400 captures cumulées en pois protéagineux, 100 captures cumulées en
pois jaunes, 50 captures cumulées en pois de semences.
Répartition géographique des pièges tordeuses du pois en 2012
Mildiou
Pour le réseau, seules trois parcelles ont été concernées par le mildiou. Les premiers
symptômes apparaissent fin mai (semaine 22) et vont s'étaler durant cinq semaines (semaine
22 à 26).
Anthracnose
Les premiers symptômes sont signalés fin mai (semaine 22). L'anthracnose est notée sur le
réseau durant six semaines (de semaine 22 à 27). Le nombre de parcelles touché par semaine
reste limité.
Botrytis
L'apparition du botrytis dans le réseau est tardive, fin juin (semaine 25). Ces symptômes ne
sont observés que sur trois parcelles, durant trois semaines (semaine 25 à 27).
29
FEVEROLE DE PRINTEMPS
Réseau d'observation
Les observations se sont étalées de la semaine 14 (3 avril 2012) jusqu'à la semaine 27 (17
juillet 2012). Lors de cette campagne 2012, le réseau d'observation féverole de printemps a
permis de mutualiser les observations faites sur 15 parcelles, avec une moyenne de 10
parcelles suivies par semaine.
Evolution des stades
Semaine14 de levée à 4 feuilles
Semaine 15 de 2 à 3 feuilles
Semaine 16 de 2 feuilles à 6feuilles
Semaine 17 de 2 feuilles à 6 feuilles
Semaine 18 de 4 à 7 feuilles
Semaine 19 de 6 à 12 feuilles
Semaine 20 de 7 feuilles à début floraison
Semaine 21 de 10feuilles à jeune gousse 2 cm
Semaine 22 de début floraison à jeune gousse 2 cm
Semaine 23 de début floraison à jeune gousse 2 cm
Semaine 24 de jeune gousse 2 cm à fin floraison
Semaine 25 de jeune gousse 2 cm à SLA
Semaine 26 de fin floraison à SLA
Semaine 27 de FSLA à maturité physiologique SLA : Stade Limite d’Avortement FSLA : Fin de stade d’avortement
Thrips
Contrairement à la campagne précédente, le thrips n’a été signalé qu’une seule fois cette
année. La croissance rapide de la féverole en début de campagne n’a laissé que quelques jours
pour observer cet insecte sur la culture.
Il n’existe pas aujourd’hui de nuisibilité connue du thrips sur la culture de la
féverole, par conséquent aucun seuil n’est retenu pour évaluer la nuisibilité de cet
insecte.
Sitones
Les observations de sitones ont été signalées pendant cinq semaines (de la semaine 15 à la
semaine 20). Cette année les conditions climatiques plus « poussantes » ont été peu
favorables aux sitones. De plus la croissance rapide des plantes n’a pas permis un marquage
important des morsures sur les feuilles. Compte tenu de l’absence de référence sur la
nuisibilité sur la féverole, il n’y a pas de seuil de nuisibilité retenu pour cet insecte
sur cette culture.
Pucerons noirs
Les pucerons noirs ont été observés de la semaine 22 à la semaine 29 (15 mai au 17 juillet).
Cet insecte présent tôt sur la féverole voit son développement favorisé par l’augmentation de
la température. La nuisibilité du puceron noir est connue : le seuil de nuisibilité est atteint
lorsque l’on observe plus de 10% des plantes porteuses de « manchons » de
pucerons noirs. Un manchon est une colonie de plus de 1cm de long qui se forme sur la tige
de la féverole .Les individus isolés ne sont pas pris en compte dans l’évaluation du risque.
30
Pucerons verts
Les pucerons verts ont été observés du 30 mai au 3 juillet.
Les populations de pucerons sont toujours restées faibles même si les observations étaient
régulières.
Il n’existe pas de seuil de nuisibilité connu du puceron vert sur la féverole.
Insectes auxiliaires
Les observations faites pendant toute la campagne ont montré une présence importante et
fréquente d’insectes dits auxiliaires qui contribuent à la régulation des populations d’insectes
nuisibles tels que les pucerons verts et les pucerons noirs. Les coccinelles, syrphes et
chrysopes observés sur les parcelles contribuent à une certaine régulation des populations de
pucerons qui ainsi restent à des niveaux faibles et stables.
La présence de plus en plus fréquente de ces auxiliaires dans les cultures est un outil de
régulation intéressant dont il faut absolument tenir compte.
La bruche
La bruche est l’insecte qui est le plus craint sur la féverole. Les larves de cet insecte se
développent dans les gousses, et les galeries qu’elles y creusent nuisent à la valeur
marchande de la récolte.
Les observations d’adultes dès le 15 mai ont été régulières tout au long de la campagne.
Pendant cette période les bruches ne présentent aucun risque mais pourraient présager une
population potentiellement importante.
La nuisibilité et le risque que représente la bruche n’est pas évaluée à partir de l’observation
des insectes adultes mais en prenant en compte le stade sensible de la féverole (gousses de
2 cm) et les conditions climatiques du moment (températures maximales pendant deux
jours consécutifs supérieures à 20°c).
Cette approche, qui reste très aléatoire, est la seule applicable aujourd’hui sur ce parasite.
Mildiou
Le mildiou est apparu à partir du 19 juin jusqu’au 17 juillet.
Il n’existe pas de seuil de nuisibilité connu de ce champignon sur la féverole.
Le développement de ce champignon cette année est sans doute a relier aux conditions
humides de cette période d’observation.
L’attaque était assez importante en fin de végétation sur des plantes en fin de cycle végétatif.
Anthracnose
Les premiers symptômes sont signalés dès le 30 mai. Jusqu’ à la fin de la période
d’observation l’anthracnose a été observée sur des parcelles du réseau picard avec des
progressions jusque sur les feuilles des étages supérieurs des plantes. Les températures
anormalement faibles de la période ont un peu bloqué son développement malgré des
pluviométries anormalement élevées et donc favorables.
Faute de références sur la nuisibilité de cette maladie, il n’y a pas de seuil de
nuisibilité pour l’anthracnose sur féverole.
Rouille
La rouille est signalée sur les parcelles du réseau à partir du 12 juin. Cette maladie est
souvent signalée en deuxième partie du cycle de la culture, du début de la floraison jusqu’au
stade limite d’avortement des grains, qui marque aussi la fin de la période de sensibilité de la
féverole aux pucerons et à cette maladie.
Il n’y a pas de seuil minimum concernant ce champignon : on considère que la rouille est
nuisible dès qu’elle est observée sur la parcelle. La rouille est en effet, pour la féverole,
le champignon qui peut provoquer le plus de dégâts en terme de rendement.
La situation cette année a donné lieu à des interventions spécifiques contre cette maladie.
31
LIN FIBRE
En 2012 la culture de lin fibre était en progression de 9% par rapport à 2011 et a représenté
67.000 ha. Les prix relativement élevés des céréales et le niveau de rémunération du lin, jugé
peu satisfaisant ces dernières campagnes, n’ont pas incité les liniculteurs à augmenter de
façon plus significative les surfaces.
Un démarrage rapide et favorable
Au terme d’un hiver froid et faiblement arrosé, les semis se sont déroulés principalement au
cours de la deuxième quinzaine de mars, dans d’excellentes conditions. Les levées ont été
parfaites. Les comptages ont révélé des densités parfois très élevées (> 1.800 plantes/m2).
Avril et mai ont été frais et très arrosés. Le cumul des précipitations d’avril a pu atteindre plus
de 110 mm en bordure maritime et dans le Nord, ce qui a réduit le déficit cumulé depuis le
début de l'année. La remontée des températures à partir du 23 mai a permis une accélération
de la croissance des lins.
Excès d’eau : verse et maladies au rendez-vous
Début juin, les températures et la durée d'ensoleillement ont été inférieures aux normales. Ce
temps couvert, frais et très humide est resté favorable à la croissance des lins. Au 5 juin, l’état
des linières était très satisfaisant. Les plantes mesuraient entre 40 et 60 cm et les premières
floraisons étaient observées. Mais ensuite, plusieurs épisodes de fortes pluies, notamment les
6 et 7 juin, ont provoqué localement ─ principalement dans le Calvados, le sud de l’Eure et la
Seine et Marne ─ une verse massive des lins les plus précoces. Dans certaines micro-
régions, près de 80% des lins ont été couchés. Mais globalement, au 15 juin, la majorité
des parcelles étaient encore très belles et prometteuses, pour un taux de verse au niveau
national de l’ordre de 20%.
Le caractère encore orageux de la fin du mois est devenu favorable au développement de
maladies du feuillage telles la pourriture grise (Botrytis cinerea) et la sclérotiniose sur les
lins versés, de la cassure de la tige, de la brunissure et de la septoriose sur de nombreux
lins.
L’oïdium s’est déclaré tardivement.
Une récolte compliquée
Avec plus de 100 mm en moyenne sur le bassin linier, juillet s’est avéré presqu'aussi arrosé
que juin. Les précipitations ont été localement très abondantes, en particulier dans le Nord-
Pas-de-Calais et en Picardie, dépassant souvent 120 mm. Ces conditions ont repoussé les
Sclérotinia - Arvalis
- Lin versé – Arvalis
32
arrachages au 20 juillet. Les lins versés ont obligé à travailler à tours perdus. Les derniers
arrachages ont été réalisés la dernière décade d’août !
En août et septembre, la température moyenne a atteint 2°C de plus que la normale. La
pluviométrie a été déficitaire sur l'ensemble du bassin linier. Trop peu pour rouir les nombreux
lins présentant un rendement en paille supérieur à 8 t/ha.
Au 25 août, 70% des lins étaient encore dehors au plan national.
Au final, une grande hétérogénéité caractérisera la récolte 2012. Les rendements en paille et
en graine des lins non-versés devraient être d’un bon niveau. La richesse en fibre devrait être
élevée également. Les qualités seront très dépendantes du degré de verse et de rouissage.
33
LUZERNE
Il est important de rappeler que la luzerne a le gros avantage d’être tolérante aux maladies.
De plus, sa conduite pour la récolte de fourrage dans la région, permet de limiter le
développement des ravageurs du fait des différentes récoltes tout au long de la campagne.
Cette campagne fût calme pour la luzerne au niveau des maladies. En effet, seuls quelques
symptômes de pepper spot ont pu être observés sans aucune conséquence sur le rendement.
Nous avons pu observer d’autres maladies telles que la vertiscilliose, la sclérotiniose et
pseudopeziza mais dans de très faible proportion et sans aucune incidence sur le rendement.
Enfin, il est important de noter qu’il n’y a actuellement aucun seuil de nuisibilité connu des
maladies sur la luzerne.
Anthracnose sur tige de luzerne – www .luzerne.org
Pepper spot sur luzerne– www .luzerne.org
Pseudopeziza sur luzerne– www .luzerne.org Verticiliose sur luzerne– www .luzerne.org
34
MAIS
Réseau d'observation
Les observations se sont déroulées de la semaine 14 (3 avril 2012) jusqu'à la semaine 43 (23
octobre 2012). Lors de cette campagne 2012, le réseau d'observation maïs a permis de
mutualiser les observations effectuées sur 20 parcelles. Il cible principalement le suivi de la
pyrale et des pucerons, ravageurs les plus préjudiciables au maïs.
Evolution des stades
sem 14 premiers semis
sem 15 semis en cours
sem 19 semis en cours à 3 feuilles
sem 20 semis en cours à 4 feuilles
sem 21 non levé à 4 feuilles
sem 22 de "levée-3 feuilles" à 6 feuilles
sem 23 de 3 feuilles à 7 feuilles
sem 24 de 5 feuilles à 9 feuilles
sem 25 de 6 feuilles à 10 feuilles
sem 26 de 7 feuilles à 11 feuilles
sem 27 de 8 à 13 feuilles
sem 28 de 8 à 13 feuilles
sem 29 de 9 feuilles à floraison mâle
sem 30 de 12 feuilles à floraison femelle
Oiseaux
En début de campagne, durant la période de levée, plusieurs observations sont remontées
concernant des dégâts de corbeaux. En effet, l'échelonnement des semis, ainsi que
l'étalement de la levée, dues aux conditions climatiques défavorables, ont laissé les cultures de
maïs vulnérable aux oiseaux. La période d'observation de ce ravageur s'est déroulé sur six
semaines (de 14 à 20). Il est donc important de limiter les semis isolés dans l’espace et
dans le temps (par rapport aux parcelles de maïs voisines). Lors du semis, il faut également
veiller au bon recouvrement des graines semées. Il ne faut pas laisser de graines en
surface.
Pucerons
Les conditions pluvieuses de cette année ont été défavorables aux pucerons Metopolophium
et Sitobion. Leur présence en parcelle est plus tardive que les années précédentes. L'apparition
des premiers Sitobion est enregistrée début juin (semaine 23). Les premiers Metopolophium,
sont apparus sur le réseau fin juin (semaine 26). Le niveau d'infestation est resté modéré dans
les parcelles observées. L'activité des auxiliaires au cours de la campagne a contribué à
maintenir le niveau modéré d’infestation. En effet, la surveillance des pucerons doit
s’accompagner d’une observation des auxiliaires, qui participent activement à leur régulation.
Le seuil de nuisibilité de ces deux espèces n’a jamais été atteint, au cours de la saison.
35
Pucerons
Description
seuils de nuisibilité
Metopolophium
dirrhodum
Couleur vert amande pâle
avec une ligne vert foncé sur
le dos. Pattes et cornicules
non colorées.
Taille d’environ 2 mm.
- entre 4 et 6 feuilles : 10
pucerons/pied ;
- entre 6 et 8 feuilles : 20 – 50
pucerons/pied ;
- entre 8 et 10 feuilles : 100
pucerons en moyenne/pied ;
- au-delà de 10 feuilles : 200
pucerons en moyenne/pied.
Sitobion avenae
Couleur variable, souvent d’un
vert foncé à brun, voire rose
jaunâtre. On le distingue du
Métopolophium par ses
cornicules caractéristiques
noires. Taille d’environ 2 mm.
Entre 3 et 10 feuilles du maïs.
plus de 500 pucerons/pied, avant 10
feuilles.
Rhopalosiphum padi
Couleur vert très foncé à noir
avec une zone caractéristique
rougeâtre à l’arrière de
l’abdomen. Forme globuleuse.
Taille inférieure à 2 mm.
plus de 10 pucerons ailés/plante
avec formation de colonies
d’aptères, avant 6 feuilles, puis suivi
au moment de la floraison mâle (une
panicule sur 2 colonisée).
Source : AGPM
Pyrale du maïs
Suivi de chrysalidation
Chaque semaine, à partir du mois de mai, un lot de tiges de maïs est disséqué afin de
dénombrer les larves et les chrysalides. La proportion de larves et de chrysalides permet de
déterminer l'émergence des papillons et de prévoir la période de ponte des pyrales. En effet,
lorsque 50% de chrysalidation est obtenue, on estime qu'il y aura 50% d'émergence
des papillons trois semaines plus tard. Cette année le début de la phase de chrysalidation
est enregistrée au cours de la semaine 26, et se termine lors de la semaine 28.
Réseau de piégeage
Le suivi du vol des pyrales repose sur l'utilisation de piège à phéromone. L'enregistrement des
captures dû à l'attraction des phéromones sur les papillons permet de constater la période de
vol. Les pièges ont été installé lors de la semaine 25, après l'enregistrement des premières
captures en Ile-de-France. La première capture de pyrale est enregistrée fin juin (semaine 26)
dans le sud de l'Aisne. Cette année, 18 pièges ont été mis en place dans la région (8 dans
l'Aisne, 3 dans l'Oise et 7 dans la Somme).
36
0
5
10
15
20
25
30
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se
m 1
9
se
m 2
0
se
m 2
1
se
m 2
2
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3
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4
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7
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9
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se
m 3
7
No
mb
re
de
py
ra
les c
ap
utré
es
Ainse 02
Oise 60
Somme 80
Suivi des pontes
Pour renseigner sur l'intensité du vol et sur la période de vulnérabilité du maïs à la pyrale, le
piégeage n'est pas suffisant. Il doit être complété par la recherche des pontes que les
pyrales disposent en une ooplaque sur la surface inférieure à proximité de la nervure centrale
des feuilles médianes du maïs. Le seuil de nuisibilité est atteint lorsque 10 % des pieds
de maïs sont porteurs de pontes. Les premières pontes sont signalées mi-juillet (semaine
29) dans la Somme.
Ponte jeune
Ponte plus âgée
Stade "tête noire"
Ponte de pyrale du maïs Source photo : SRAL-Picardie
L’incubation des pontes dure de 5 à 15 jours suivant les températures et l’hygrométrie. Après
éclosion, les jeunes larves se dispersent et quelques heures à quelques jours plus tard, les
chenilles pénètrent à l’intérieur du cornet foliaire où elles commencent à s’alimenter. Cette
phase, durant laquelle la chenille est dite "baladeuse" s’étend jusqu’à la fin du second stade
larvaire (chenille de 4 à 6 mm).
Les périodes vulnérables pour la pyrale du maïs sont :
- le stade ponte jeune, pour la lutte biologique (la mouche parasite pond à l’intérieur de ces
ooplaques) ;
- le stade "chenille baladeuse" pour les solutions conventionnelles.
37
Evaluation du risque pyrale du maïs pour 2013
La lutte contre la pyrale se définit en fonction du niveau de risque potentiel. Celui-ci prend en
compte le nombre de larves présentes dans les cannes de maïs à la récolte :
- moins de 0,5 larve par pied, le risque est nul à faible (point vert) ;
- au-delà de 0,8 larve par pied, la zone est à risque fort (point rouge), les parcelles
maïs de 2013, sur précédent maïs ou non, nécessiteront l’an prochain une forte
vigilance ;
- entre 0,5 et 0,8 larve par pied, (point jaune) le niveau d’infestation à venir dépendra
des choix agronomiques du maïsiculteur : broyage, labour, rotation, implantation de la
culture suivante…
La situation régionale est globalement stable, la majorité des comptages effectués à l’automne
2012 montre que le niveau de risque est rarement atteint. On note 11 situations entre 0,5 et
0,8 larve par pied, et 4 parcelles supérieures à 0,8 larve par pied.
Pour les parcelles prospectées, le niveau d’infestation 2012 est très proche de celui des années
précédentes. Il n’y a pas recrudescence de la pyrale dans les cannes à l’automne, dans
les secteurs ayant fait l'objet d'un comptage. Ce constat doit être complété par les
premières observations en fin de printemps 2013.
La synthèse des comptages réalisés dans la région avant la récolte est présentée dans la carte
ci-dessus.
Des mesures prophylactiques sont importantes à mettre en place après la récolte afin de
limiter le développement du ravageur pour la prochaine campagne.
38
En effet, les larves de pyrale passent l’hiver dans les cannes et bas de tige de maïs, sans être
détruites par le gel. Un broyage détruit directement des larves et en expose d’autres au froid
hivernal, aux prédateurs et aux parasites. L’intervention détruit de 50 à 70 % des larves, score
loin d’être négligeable par rapport à celui des interventions en végétation. Un labour améliore
encore le résultat.
La lutte contre la pyrale passe donc par le broyage des cannes de maïs sitôt la récolte avec
enfouissement par labour des cannes broyées.
Chrysomèle du maïs
Comme tous les ans, un important réseau de piégeage de la chrysomèle des racines du maïs
(Diabrotica vigifera vigifera) a été mis en place. Ce réseau comprend 100 pièges dans la région
Picardie. Aucune capture de chrysomèle n'a été enregistrée cette année.
39
BILAN SANITAIRE 2012
Pommes de terre
40
POMMES DE TERRE
BILAN MALADIES 2012
En 2012, le Bulletin de Santé du Végétal « Pommes de terre » à été rédigé grâce à des
observations réalisées sur 22 parcelles. Ces notations ont été relevées de la plantation et ce
jusqu’au défanage de la parcelle.
Réseau de parcelles suivies en pommes de terre – Année 2012
Le réseau d’observateurs est composé de 16 structures qui suivent de manière hebdomadaire
une à plusieurs parcelles. Parmi ces structures, nous avons : Arvalis Institut du Végétal, Ceta
de Ham, Ceta des Hauts de Somme, Chambre d’Agriculture de la Somme, Comité Nord Plants
de Pommes de terre, Expandis, Féculerie de Vic sur Aisne, FREDON de Picardie, Gitep,
Intersnack, Noriap, Pom’Alliance, Roquette, Sral de Picardie, Mc Cain, Touquet Savour.
Maladies
Mildiou : une forte pression !
Tas de déchets (source GITEP)
41
Dès la mi-avril, le recensement de tas de déchets nous conduit une fois de plus à mettre en
évidence que les mesures prophylactiques vis à vis de la gestion de ces tas ne sont pas mises
en oeuvre. En date du 17 avril, 14 tas sont recensés et aucun d’entres eux n’est géré. Le 4
mai, des symptômes de mildiou sont observés sur 2 tas, l’un à Blangy Tronville (80), l’autre à
Mauregny en Haye (02). Au même moment, les toutes premières levées (plantations de mi-
mars) sont constatées sur quelques parcelles.
Dès le début du mois de mai, l’outil d’aide à la décision, MILEOS® enregistre la 3ème voire la
4ème génération de spores produites pour 9 stations sur 17 stations.
Dans un environnement sain, au 3 mai le risque est d’ores et déjà présent pour des variétés
moyennement sensibles.
Dans un environnement à risque, soit un environnement à proximité de déchets, le risque est
déjà élevé quelque soit la variété dès lors que celle-ci atteint 30% de levée.
A la mi-mai, pour l’ensemble des stations, (soit 18 stations réparties en Picardie) MILEOS®
enregistre un fort potentiel de sporulation (Valeur de potentiel de sporulation > à 8). Ce fort
potentiel de sporulation perdure jusqu’à la mi-juin mais les conditions climatiques
(température) ne sont pas propices au développement de la maladie (Cf. graphique des
risques sur le poste climatique de Boves – 2012)
Ce n’est qu’à partir du 26 juin que l’ensemble des facteurs climatiques sont réunis pour une
sporulation, ce qui se traduit par l’apparition des premiers symptômes en parcelles.
Au 10 juillet, la situation sanitaire s’aggrave et se généralise sur l’ensemble des parcelles,
l’intensité d’attaque dans les parcelles varie de quelques feuilles mildiousées jusqu’à des
attaques en foyer, même les jardins particuliers ne sont pas exempts de ces contaminations.
Heureusement, les températures élevées survenues vers le 20 juillet ont permis de limiter la
production de spores, ce qui se traduit sur le terrain par un assèchement des tâches
mildiousées. A partir de cette date, la maladie est contenue ce qui a permis de réduire le
risque de contaminations sur tubercule.
En conclusion, les attaques de mildiou ont été fréquemment relevées, mais peu d’entre elles
ont été très dommageables. En effet, le climat sec observé vers le 20 juillet a limité la
dissémination de spores au niveau du sol. Rares sont les tubercules mildiousés observés à la
récolte cette année.
42
On retiendra :
la gestion des tas de déchets est capitale pour limiter le développement du
mildiou, surtout dans une année à forte pression comme 2012.
la bonne corrélation entre le modèle MILEOS et les symptômes observés en
parcelle
Alternariose
Sur 31 parcelles observées le 10 juillet, 20% des parcelles montrent les premiers symptômes.
Par la suite, les symptômes d’Alternaria, se sont accentués du fait des conditions chaudes et
humides de la fin juillet. Ce climat a entraîné parfois une sénescence précoce des pommes de
terre, notamment pour les variétés Lady Claire et Marabel. Ce qui a rendu difficile dans
certains cas le diagnostic entre la maladie et la sénescence.
Cette année, une sensibilité à l’alternariose pour Daisy et Markies a été relevée.
Rhizoctone et Gale commune
Les champignons responsables du Rhizoctone et de la Gale commune se sont faiblement
développés cette année. Bien que la Gale commune soit fréquemment observée, l’intensité
des attaques reste faible. Par conséquent, la qualité de peau des pommes de terre destinée au
marché du frais est supérieure à l’année passée. Sur le marché de l’industrie, même si la Gale
commune a été remarquée, celle-ci n’a pas d’incidence pour ce débouché.
En ce qui concerne le Rhizoctone, peu de symptômes sont observés sur tubercules à la
récolte. Lorsque des symptômes sont notés, il s’agît soit du Rhizoctone réticulé soit du
Rhizoctone brun.
Sclérote de rhizoctone brun (source Gitep)
Les autres maladies
Concernant la sclérotiniose sur pomme de terre, une fois de plus cette année, seule une
parcelle de pomme de terre ayant pour précédent des légumes, a présenté du sclerotinia.
Pour les champignons de la Dartrose ou de la Gale argentée, il est un peu tôt pour se
prononcer, mais il semble que ces maladies soient très peu présentes dans les stockages.
Enfin, à propos de l’Erwinia, les conditions très humides du mois de juin ont entraîné
l’apparition de quelques cas de jambe noire qui se sont légèrement accentués début juillet du
fait des alternances de pluies et de fortes chaleurs (épisodes orageux). Cependant, il est
important de signaler qu’à ce jour, aucun symptôme d’Erwinia n’est à signaler dans les
stockages.
43
Stockage en caisse ventilé (source GITEP)
Il faut rester prudent sur le développement possible de maladies de conservation. En effet, les
pommes de terre récoltées tardivement (octobre-novembre), dans des conditions humides et
terreuses sont plus exposées au développement de maladies.
Un cas de Pythium a d’ailleurs été observé le 15 novembre dans un stockage qui a débuté à
la mi-octobre.
Symptômes de Pythium sur tubercules (Source GITEP)
44
POMMES DE TERRE
BILAN RAVAGEURS 2012
Une présence perturbée par un printemps froid et humide !
Pucerons :
Des vols faibles !
Le suivi repose sur :
- Un relevé par piégeage qui consiste en la mise en place de pièges attractifs afin
d’identifier les espèces présentes. Ces pièges sont installés sur une parcelle de pomme de
terre sur les sites de Marcelcave et de Cottenchy (80),
- Un relevé en parcelle qui consiste à un dénombrement du nombre de folioles portant au
moins un puceron sur les parcelles du réseau (22 parcelles fixes suivies).
Du fait des températures printanières et estivales globalement fraîches ainsi que de
nombreux épisodes pluvieux, les vols de pucerons sont restés globalement faibles,
particulièrement sur le site de Marcelcave.
Le suivi par piège
L’année 2012 se caractérise par des vols de pucerons très faibles tout le long de la
campagne. Les premiers individus sont présents à la fin du mois de mai et le nombre
maximum de pucerons se situe à moins de 30 individus, avec un relevé toutes les deux
semaines. A partir de la fin du mois de juillet, plus aucun puceron n’est observé en vol. (Cf.
graphique « Comparaison des effectifs de populations sur Marcelcave entre 2007 et 2012).
Ainsi, la pression en vecteurs de virus reste globalement faible. Le faible nombre de repousses
observé diminue encore le risque potentiel des transmissions au sein des parcelles.
Comparaison des effectifs de populations sur Marcelcave
entre 2007 et 2012
0
50
100
150
200
250
300
03-mai 23-mai 12-juin 02-juil 22-juil 11-août
Date
No
mb
re d
e p
uc
ero
ns
Total 2007
Total 2008
Total 2009
Total 2010
Total 2011
Total 2012
45
En 2012, l’essentiel des individus en vol est représenté par des espèces inféodées à la pomme
de terre. L’espèce majoritaire est Myzus persicae qui représente 41 % des effectifs totaux
suivi par Aphis fabae le puceron noir de la fève qui représente quant à lui 14 % des
effectifs (Cf. graphique « Piégeage de pucerons inféodés et non inféodés à la pomme de terre à
Marclecave en 2012).
Piégeage de pucerons inféodés et non inféodés à la pomme de
terre à Marcelcave en 2012
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
23-mai 02-juin 12-juin 22-juin 02-juil 12-juil 22-juil 01-août 11-août 21-août
Date
No
mb
re d
e p
uc
ero
ns
Pucerons inféodés à la PDT
Autres espèces
Le suivi en parcelle : Présence modérée des pucerons due aux conditions fraîches du
printemps
Dans le cadre de notre réseau d’observations (22 parcelles), les pucerons en parcelle sont
observés à partir du 30 mai soit un mois plus tard qu’en 2011. Leur présence est très limitée
et hétérogène d’une parcelle à l’autre. Au 26 juin, 80 % des parcelles observées sont touchées
par la présence de pucerons mais seules 20 % d’entre elles atteignent le seuil de nuisibilité. A
partir de la mi-juillet, les pucerons sont en diminution ; les seuils d’infestation restent
inférieurs au seuil de nuisibilité fixé à 50 % des folioles porteuses sur 40 prélevées. A
partir du 21 Août, les pucerons sont à nouveau absents et ce jusqu’en fin de campagne.
Auxiliaires une présence forte en 2012
La faune auxiliaire apparaît très précocement en parcelle, notamment les coccinelles
adultes. Cette présence s’accentue et se prolonge jusqu’à la mi-juillet avec une importante
diversité de larves et adultes de Coccinelles, mais également larves et adultes de syrphes et
de chrysopes. Vers la fin juillet, une chute des effectifs de la faune auxiliaire est observée en
lien avec l’absence de pucerons en parcelles.
46
Cicadelles :
Leur présence est remarquée en parcelle dès la fin mai.
Des piqûres sur feuillage sont observées, se
caractérisant par des ponctuations blanches.
Il n’existe pas de seuil de nuisibilité de la
cicadelle sur pomme de terre.
Eupteryx atropunctata (Source FREDON Picardie)
Doryphores une présence toujours remarquée
Les températures fraîches du printemps ont limité et échelonné l’émergence des adultes. Mi-
mai, les premiers adultes sont constatés sur tas de déchets (Blangy-Tronville) et repousses
(secteurs de Laon). Début juin, les premiers œufs sont repérés en parcelles, donnant lieu
début juillet à l’apparition des premières larves. A cette date, le seuil de nuisibilité est atteint
sur 11% des parcelles suivies (17 parcelles). Leur présence est appréciée, sur tas de déchets
et parcelles jusqu’à la fin Août.
Les observations sur tas de déchets démontrent qu’en plus d’une réserve pour le
mildiou, ils sont également un abri pour les doryphores.
Rappel du seuil de risque : Il est élevé lorsque le seuil de deux foyers (1 à 2 plantes
avec présence de larves au stade « grain de blé ») est atteint sur 1000 m².
Chenilles défoliatrices signalement très limité
La chenille Autographa gamma a été signalée sur deux parcelles du réseau à la fin juillet et au
mois d’Août, sur la variété Russet Burbank.
Taupins
Renforcement du piégeage à phéromones
En Picardie, depuis l’année 2005, une surveillance des taupins dont les larves « fils de fer »
peuvent causer de graves dégâts sur les tubercules, est en place. Le suivi est réalisé à partir
de pièges à phéromones spécifiques des espèces susceptibles de causer des dégâts. Ce suivi
est complété par une identification des individus adultes récoltés.
Cette surveillance permet d’évaluer l’évolution de la densité et de la biodiversité des
populations en région suite à l’interdiction des traitements de sol.
Jusqu’en 2011, les pièges permettaient la capture de 4 espèces d’Agriotes : Agriotes lineatus,
Agriotes obscurus, Agriotes sordidus et Agriotes sputator. Le recensement au sein des pièges
d’une nouvelle espèce, présente de façon importante depuis l’année 2010 nous a conduit à
mettre en place dans le système de piégeage 2 nouveaux types de phéromones correspondant
aux espèces Agriotes gallicus et Agriotes ustulatus. Ce nouveau système permettra de mieux
connaître les dynamiques et le niveau de présence des différentes espèces
Concernant les résultats des captures de 2012, les densités de captures sont comparables à
ceux de l’année 2011, aucune recrudescence n’est donc notée pour cette année.
47
BILAN SANITAIRE 2012
Légumes
48
LEGUMES
A retenir :
CAROTTE : Faible pression et arrivée tardive des maladies. La mouche de la carotte est
toujours présente.
CELERI: Forte attaque de mouche du céleri en juin.
CHOUX: Beaucoup de dégâts de gibiers. Les chenilles et les aleurodes restent des
ravageurs importants. Développement précoce de l’alternaria sur chou-fleur.
ENDIVE: Peu de maladies foliaires. Pas de problème de pucerons racinaires.
EPINARD: Des lépidoptères, un peu de pégomyies et du mildiou à l’automne.
HARICOT/FLAGEOLET: Des pucerons très présents malgré une année pluvieuse. Des
maladies en embuscade mais bien maitrisées dans l’ensemble sauf peut être sur flageolet.
OIGNON: Très forte pression de mildiou avec propagation explosive en culture.
POIREAU: Année calme pour le thrips. Arrivée tardive des maladies. Peu de problèmes de
mouches mineuses
POIS DE CONSERVE : Une année à anthracnose et à maladies foliaires mais peu
d’insectes
SALADE : Dégâts de gibiers importants. Problèmes de limaces et de chenilles.
SCORSONERE: Installation tardives des cultures et des maladies. Année à rouille et à
alternaria
CAROTTE
Réseau : 17 parcelles + 5 observations flottantes
Ravageurs
Les pucerons sont apparus dès les premières levées (fin avril-début mai) dans l’Aisne et dans
le Béthunois et sont restés jusqu’au stade 4-5 feuilles. La façade maritime semble avoir été
épargnée. Leur présence n’a pas posé de soucis majeurs en culture. Les conditions climatiques
de juin ont fortement limité leur développement.
La mouche de la carotte reste le ravageur le plus préoccupant sur cette culture. La difficulté
dans le Nord de la France vient du fait que les captures sont souvent faibles malgré la
présence de dégâts à la récolte. Au regard de la dynamique de vol sur le site de Ponthoile
(80), on peut distinguer deux vols : un vol de juin à mi-août et un autre de mi-août à mi-
octobre (fin du suivi). Il s’agit vraisemblablement du 2ème et 3ème vol de la mouche. Le premier
vol survenant classiquement en avril/mai n’a pas été détecté (peu mesurable sur jeune carotte
car culture traditionnellement moins attractive). Il faut rappeler que cette année les semis ont
été globalement tardifs à cause des mauvaises conditions climatiques.
49
Maladies
Les premiers symptômes d’alternaria sont apparus début juin à Marchais (02) puis le feuillage
est resté relativement sain tout l’été. Si la présence de la maladie est bien avérée sur jeunes
carottes (Amsterdam), la maladie est tardivement présente sur grosses carottes et sa
nuisibilité limitée par la même occasion (pas de stress hydrique et/ou lessivage des spores
grâce à la pluie de juillet/août). C’est à partir de mi-septembre que l’alternaria s’est à
nouveau développé, mais la pression fut relativement faible cette année. L’oïdium s’est
également manifesté tardivement au mois de septembre mais les symptômes sont restés là
aussi très ponctuels. La maladie n’a jamais rencontré de bonnes conditions pour se
développer. Faible nuisibilité en 2012.
Céleri
Réseau : 5 observations flottantes
Ravageurs
0
1
2
3
4
5
6
23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42
No
mb
re d
e c
aptu
res
Semaine
Dynamique de vol de la mouche de la carotte à Ponthoile (80)
(BSV Légumes Nord Pas-de-Calais Picardie 2012)
2ème
vol
3ème
vol 1er
vol ???
Cette année a été particulièrement marquée dans le Nord Pas-de-
Calais par d’importants dégâts de mineuses foliaires. Si les dégâts
sont habituellement observés en bord de champ, ils ont été
beaucoup plus étendus cette année dans le courant du mois de
juin. Après relevés d’échantillons et déterminations au laboratoire,
la mouche identifiée était bien la mouche du céleri (Euleia
heraclei). Peu préjudiciable sur céleri rave à des stades avancés,
l’inquiétude s’est surtout portée sur le céleri branche. Un suivi par
piégeage chromatique a été mis en place. Un second vol a ainsi pu
être signalé à compter du 25 septembre et jusque mi-octobre. De
nombreuses captures de mouche de la carotte ont aussi été
effectuées sur toute la période de piégeage. La nuisibilité existe
même si elle est moindre que sur la carotte (parfois présence de galeries dans la rave).
Dégâts de mouche du céleri sur feuilles de céleri
(source : FREDON NPDC)
50
CHOUX
Réseau : 11 parcelles fixes + 10 observations flottantes
Ravageurs
0
5
10
15
20
25
18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41
No
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en
d'œ
ufs
Semaine
Dynamique des pontes de mouche du chou en nombre moyen d'oeufs par pied(BSV Légumes Nord Pas-de-Calais Picardie 2012)
HOUTKERQUE (59)
LOCON (62)
SALPERWICK (62)
HERLIES (59)
ST MOMELIN (62)
LAVENTIE (62)
AUBERS (59)
ILLIES (59)
En revanche, l’année a été particulièrement propice aux attaques de chenilles : piérides,
noctuelles et teignes. Concernant les noctuelles gamma, les captures réalisées en choux
mais également en salades et en épinard permettent de distinguer 3 vols principaux :
Le ravageur numéro 1 cette année en choux a été sans
conteste le pigeon. Sur toutes les cultures non bâchées les
pigeons ont causé d’énormes dégâts. Les jeunes plants ont
été « tondus » fréquemment, occasionnant des retards de
croissance qui ont du coup favorisé le développement des
adventices. Les canons effaroucheurs et autres
épouvantails n’ont pas donné de résultats satisfaisants
contre ce nuisible de plus en plus préjudiciable dans notre
région.
Peu voire pas de dégâts de mouche du chou cette année.
Les conditions climatiques plutôt humides et la bonne
protection des plants au printemps (voiles…) ont permis
d’éviter les attaques. Les piégeages en feutrines ont permis
d’établir la dynamique de vol de la mouche et on distingue nettement les 3 vols de l’année :
Dégâts de pigeons sur chou-fleur
(source : FREDON NPDC)
1er
vol
2ème
vol
3ème
vol
51
0
50
100
150
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250
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350
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450
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19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41
No
mb
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cum
ulé
Semaine
Dynamique des captures de noctuelles gamma sur choux, salades et épinard (BSV Légumes Nord Pas-de-Calais Picardie 2012)
ARVILLERS AUBERS BIHUCOURT BULLECOURT DURY ENNEMAIN ESTREES MONS
FONTAINE LES CROISILLES HAMELINCOURT HAVERSKERQUE HERLIES HOUTKERQUE HOYMILLE ILLIES
LAVENTIE SALPERWICK ST MARTIN COJEUL ST MOMELIN VERMANDOVILLERS
Les teignes ont elles aussi été piégées tout au long de la période de culture des choux, de
début juin à mi-septembre et on note quelques captures très abondantes entre mi-juillet et
mi-août. Enfin les piérides ont également été observées sur les choux mais souvent de
manière très regroupée sur quelques choux provoquant des défoliations importantes mais très
ponctuelles (piéride du chou).
Très peu d’altises en début de saison à cause de la pluie. Elles sont réapparues en fin d’été
mais les dégâts ont été mineurs. Côté pucerons, peu de pucerons verts observés en culture.
Les pucerons cendrés ont été observés plus fréquemment, mais les colonies sont restées
ponctuelles et de taille raisonnable.
Enfin les aleurodes se sont cette année encore bien développées sur les choux de Bruxelles
principalement mais aussi un peu sur chou-fleur. Si la pluie a retardé leur installation en début
de culture, les populations n’ont pas pu être maîtrisées.
Maladies
Avec un été plutôt pluvieux, l’alternaria s’est déclaré tôt en culture sur les choux fleurs
notamment. Il s’agissait souvent de symptômes ponctuels plus ou moins marqués selon
l’ancienneté de la tâche.
ENDIVE
Réseau : 11 parcelles fixes
Ravageurs
Le modèle de cumul des températures d’East Malling Research a prédit un vol théorique des
pucerons des racines (Pemphigus bursarius) entre le 15 juin et le 8 juillet 2012. Peu de
captures ont cependant été effectuées à cette période et les galles de pucerons habituellement
visibles sur les peupliers d’Italie (hôte primaire) ont été rares. Le vol semble avoir été peu
important cette année, peut être à cause des faibles attaques de l’an dernier (peu de
renouvellement des populations). En saison et à la récolte, aucune présence de pucerons sur
racines n’a été signalée, l’année ayant été par ailleurs plutôt humide et donc peu propice aux
phénomènes de pullulations des pucerons racinaires.
Concernant la mouche de l’endive, plusieurs sites ont été suivis grâce à du piégeage en bols
jaunes. On distingue bien deux vols (sans doute la 2ème et 3ème génération (semaines 31 à 37
1er
vol
2ème
vol 3
ème vol
52
puis semaines 39 à 44)). Sur le site de Verquin (62), les captures ont été un peu décalées
dans le temps mais très abondantes en période de vol. Ce suivi mériterait d’être démarré plus
tôt en saison pour permettre de suivre le vol de 1ère génération.
0
20
40
60
80
100
120
140
160
24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44
No
mb
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cap
ture
s
Semaine
Dynamique de vols de la mouche de l'endive (BSV Légumes Nord Pas-de-Calais Picardie 2012)
Gondecourt
Bullecourt
Arras
Graincourt
Marcelcave
Verquin
Maladies foliaires
Situation très saine globalement. L’alternariose est apparue mi-juillet mais les symptômes
sont toujours restés très légers même sur les zones témoins non protégées. Aucune différence
nette entre les variétés n’a pu être distinguée. Quelques symptômes d’oïdium et de rouille
sont apparus çà et là mais sur certaines variétés sensibles uniquement et le plus souvent en
zones non protégées.
EPINARD
Réseau : 10 parcelles fixes + 4 observations fixes
Ravageurs
Les pucerons ont fait leur apparition ci et là assez tardivement au printemps et un peu à
l’automne sans grande nuisibilité pour la culture. La pluie a permis de maintenir les
populations à des niveaux acceptables.
Quelques dégâts de pégomyies à l’automne ont été observés alors qu’on ne l’avait pas vu au
printemps (moindre attractivité de l’épinard), consécutivement à des présences importantes
sur betteraves au printemps. Des dégâts de noctuelles ont aussi touché les épinards.
2ème
vol
3ème
vol
1er
vol ???
Des dégâts de mineuses foliaires ont également été signalés en
grand nombre sur les endives, principalement en juin-juillet.
Après détermination au laboratoire, le genre identifié est
Chromatomyia sp. Cette mouche n’est pas connue comme
nuisible au rendement de chicons (en forçage) comme peut l’être
la mouche de l’endive. Elle diminue seulement un peu la
photosynthèse des feuilles mais ce phénomène ne paraît pas
préoccupant. L’année a été d’une manière générale très favorable
aux mineuses foliaires, quelle que soit la culture.
Mines foliaires sur endive
(source : FREDON NPDC)
53
Maladies
Des symptômes de mildiou ont touché le feuillage surtout dans les 15 derniers jours avant la
récolte. Ces taches ont été d’autant plus importantes à l’automne que le temps était très
pluvieux.
HARICOT – FLAGEOLET
Réseau : Flageolet : 6 parcelles fixes + 3 observations flottantes
Haricot : 18 parcelles fixes + 4 observations flottantes
Maladies
Le botrytis a été signalé cette année notamment en septembre car le champignon se
développe par températures fraîches. En revanche, le sclérotinia a été particulièrement
observé tôt en saison, notamment sur flageolet. Les parcelles où la végétation était dense ont
été les plus sujettes au développement de cette maladie. Absence d’anthracnose (variétés
résistantes) et pas de rouille. Sur les semis tardifs, à noter la présence de nécroses
racinaires dans les parcelles bassinées par de fortes pluies après les semis.
Symptômes de sclérotinia sur
flageolet
(source : FREDON NPDC)
Ravageurs
Dès les premières levées de début juin, les pucerons noirs de la
fève se sont installés sur la quasi-totalité des parcelles suivies. On
a pu dénombrer de 1 à 5 individus en moyenne par plante et
jusqu’à 100% de plantes infestées. Malgré tout, la nuisibilité a été
réduite par des conditions climatiques défavorables à l’expansion
des colonies. A la levée également, quelques dégâts de mouches
des semis ont provoqué des levées hétérogènes, sans
conséquence du point de vue perte de pied.
Quelques captures de pyrale du maïs ont été faites en août en
Picardie, au même moment que les captures faites sur maïs (cf BSV Grandes Cultures).
54
OIGNON
Réseau : 7 parcelles fixes + 16 observations flottantes
Ravageurs
Comme en poireau, les thrips se sont faits rares cette année. Les conditions climatiques ne
leur ont pas été favorables. En revanche, de nombreuses mineuses foliaires ont parsemé le
feuillage des oignons, sans conséquence directe sur le rendement mais leur présence a paru
plus importante que les autres années. En fin de saison (juillet-août) les teignes ont causé
quelques dégâts sur certaines parcelles du Béthunois. Le feuillage étant déjà bien avancé à
cette époque de l’année, la nuisibilité a été limitée.
Concernant la mouche mineuse des alliacées, elle a encore fait beaucoup de dégâts sur les
oignons « bios » et les oignons bulbilles plantés tôt en saison. Le vol a eu lieu de fin mars à
mi-juin. Les oignons de semis ont semblé plutôt épargnés par les attaques.
Maladies
D’abord signalé sur échalotes « bios », le mildiou s’est ensuite déclaré sur les oignons en
parcelles conventionnelles autour du 15 juin 2012. Des foyers très virulents sont apparus sur
des parcelles pourtant a priori bien suivies.
Les premières parcelles touchées ont été détruites en presque un mois de temps, la
propagation des symptômes n’ayant pu être arrêtée. Pour les attaques plus tardives, le
contrôle de la maladie a été possible mais très difficile car pluie et chaleur n’ont cessé
d’alterner pendant l’été.
Des dégâts graves ont été signalés sur oignons d’industrie. Le risque d’apparition de nouvelles
taches a été fort et continu de la semaine 20 à la semaine 33, comme a pu l’annoncer le
modèle MILONI. Des pluies très localisées pas toujours enregistrées par les stations météo et
un inoculum ambiant très fort en juillet/août ont sans doute accentué l’évolution des
symptômes qui a paru fulgurante et pas toujours bien maîtrisée.
Quand le feuillage n’était pas trop atteint par le mildiou, c’est le botrytis qui s’est installé à
compter de fin juillet. Les symptômes se sont rapidement développés sur les plantes déjà
affaiblies.
Foyer de mildiou sur oignons bulbilles
(source : FREDON NPDC)
55
POIREAU
Réseau : 9 parcelles fixes + 3 observations flottantes
Ravageurs
Contrairement à l’an dernier, le thrips a été peu préoccupant cette année. Quasiment absent
en pépinières, son apparition sur poireaux repiqués a été tardive et limitée. Peu d’individus ont
ainsi été piégés et observés, et le feuillage est longtemps resté indemne de piqûre. Les
prévisions du modèle DGAL/CTIFL ont été confirmées par les captures en pièges chromatiques
ce qui conforte l’intérêt de tels outils pour raisonner au plus juste la protection.
Quelques captures de teignes et quelques dégâts ont pu être signalés pendant la saison,
principalement chez les producteurs « bios ». Egalement quelques dégâts causés par la
mouche des semis ont été observés en début de repiquage, sur des poireaux fins ayant
séjourné au frigo et repiqués par temps humide.
Maladies
En sortie d’hiver (janvier-février), les poireaux ont subi une vague de froid intense qui a
provoqué de nombreuses pertes de pieds dû au gel (poireaux mous et décomposés). Le
blanchiment hivernal a marqué longtemps les poireaux à cette période.
Côté maladies, la rouille est apparue tardivement (fin juillet) et n’a longtemps touché que les
variétés sensibles, les autres restant indemnes de pustules. Les taches ont progressé à
l’automne (octobre) touchant une plus grande surface foliaire. Le mildiou n’est apparu qu’en
octobre, dans les dépressions où l’eau stagne au champ. Pas de développement massif à ce
jour.
Suivi des thrips: modèle DGAL/CTIFL (station météo de Lorgies (62)) et
Captures (BSV Légumes Nord Pas-de-Calais Picardie 2012)
56
POIS DE CONSERVE
Réseau : 31 parcelles fixes + 44 observations flottantes
Ravageurs
La présence et les dégâts de thrips, sitones, mouches et pucerons sont difficiles à évaluer
du fait de la protection des semences généralisées. Peu voire pas de dégât observé cette
année. Les conditions climatiques n’ont pas non plus aidé à leur développement. Concernant
les tordeuses du pois, le vol a été moyen cette année avec tout de même par endroit des
captures importantes. On observe sur le graphique de très faibles captures la semaine 24 (mi-
juin) alors que le vol est en cours. Cette semaine-là a été particulièrement pluvieuse (vol
perturbé) puisque qu’il est tombé plus de 40mm sur le secteur de Lille, soit près de 50% de la
pluviométrie du mois de juin déjà très nettement supérieure aux normales de saison.
Cela dit, peu de dégâts signalés à l’entrée des usines. On remarque là encore la difficile
corrélation captures/dégâts. Enfin, plus que les autres années, des dégâts de mineuses
foliaires étaient visibles sur le feuillage, parfois en abondance mais aucune nuisibilité directe
pour le rendement n’est à déplorer.
Maladies
Le mildiou et le botrytis ont été observés en continu sur la saison mais sans conséquence
sur la culture. L’anthracnose en revanche, apparue surtout sur les premiers semis et les
semis intermédiaires, a été très présente et parfois nuisible sur les zones non protégées. Le
sclérotinia enfin ne s’est développé que dans quelques parcelles à risques.
Salade
Réseau : 8 parcelles fixes + 4 observations flottantes
Coccinelle sur salade
(source : FREDON NPDC)
Ravageurs
Comme pour les choux, les salades ont subi de fortes attaques
de pigeons, notamment lors des repiquages. Ce phénomène
devient de plus en plus problématique dans la région Nord Pas
de Calais Picardie. Les limaces ont quant à elles profité d’un
climat humide pour coloniser les parcelles de cultures. Même
en été, elles étaient bien présentes. Côté pucerons, c’est une
année très calme car il n’y a quasiment pas eu de colonies sauf à l’automne sur les derniers parcs.
57
Les chenilles de noctuelles ont quant à elles causé de nombreux dégâts de juillet à
septembre, période du 2ème vol (cf graphique sur les noctuelles, paragraphe Choux). Parfois
très localisées sur quelques salades, les défoliations provoquées par les chenilles étaient assez
importantes pour déprécier complètement le produit.
Maladies
Très peu de maladies dans l’ensemble. Le mildiou s’est développé sur les variétés sensibles et
les conditions climatiques lui ont été favorables. On remarque également une légère
progression du sclérotinia sur les parcelles maraîchères à rotation courte.
SCORSONERES
Réseau : 5 parcelles fixes + 2 observations flottantes
Ravageurs
Pas de problème de nématode signalé.
Maladies
Apparition des premiers symptômes d’alternaria dans l’Aisne début juillet. A la suite de quoi,
l’oïdium s’est également installé sur le feuillage, autour de fin juillet début août. Ces deux
champignons se sont bien développés jusqu’en septembre (symptômes très marqués) puis la
progression s’est ralentie et le feuillage s’est doucement assaini. En octobre les maladies
étaient toujours présentes mais le pourcentage de feuillage atteint était réduit. L’oïdium
s’avère au final peu préoccupant car les conditions n’ont pas permis une explosion des
symptômes, sauf en parcelles non protégées. Une année humide, est souvent une année à
rouille blanche, l’année 2012 ne fait pas exception ! La présence d’Alternaria a été souvent
observée mais la maladie est apparue la plupart du temps suite aux attaques de rouille
blanche.
58
BILAN SANITAIRE 2012
Arboriculture Fruitière
59
ARBORICULTURE FRUITIERE
BILAN MALADIES 2012
La tavelure
La saison 2012 a été particulièrement intense du point de vue de la tavelure. Saison longue
avec une moyenne de 18 périodes de contaminations à risque. Les principales difficultés ont
résidé dans l’application de la protection du fait de fréquents et importants épisodes pluvieux
notamment au mois d’avril. Des périodes de projections continues sur plusieurs jours ont ainsi
été enregistrées. Les pics les plus importants en termes de projections ont été enregistrés au
cours du mois de juin. Malgré cette campagne délicate, les niveaux de contamination en
parcelle sont relativement faibles voire très faibles mais plutôt fréquents.
0,00
2,00
4,00
6,00
8,00
10,00
12,00
14,00
16,00
Po
urc
en
tage
d'a
sco
spo
res
pro
jeté
es
Evolution des projections d'ascspores au cours de la campagne 2012 en Picardie
Oïdium
Les conditions climatiques très alternantes de la saison 2012 ont permis des périodes très
favorables à la maladie. La couverture minutieuse appliquée par les professionnels a
vraisemblablement permis de contenir les contaminations. En parcelles de référence les
contaminations ont été plus importantes que l’an dernier. Les niveaux de contaminations
restent cependant faibles dans la majeure partie des exploitations.
Maladies de conservation
Le mois d’aout et de septembre ont été peu pluvieux, ne favorisant pas les contaminations au
verger. De plus la faible charge en fruits de l’année, ne permet pas aux maladies de connaitre
un développement important en 2012. En revanche, le mois d’octobre excessivement pluvieux
a été propice aux contaminations sur les variétés tardives et les vergers tardifs (saison en
retard de 2 à 3 semaines à la normale).
60
BILAN RAVAGEURS 2012 Carpocapse
Le vol du ravageur a été tardif en 2012 essentiellement du fait des conditions climatiques de
l’année. En revanche des sorties plus massives ont été enregistrées à la suite particulièrement
en mai-juin et se sont poursuivies jusque fin juillet. La pression plus importante a engendré
quelques dégâts dans de nombreuses parcelles sans outrepasser des niveaux critiques.
Néanmoins des dégâts ont été enregistrés même en parcelles protégées par la confusion
sexuelle.
0,1 0,0 0,0 0,1 0,2 0,4
3,5 2,9 3,81,2 2,0 1,9 2,6
0,6 0,7 1,70,5 0,3 0,4 0,6 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
1 0 02 3 3
25
17
60
11
22
11
18
3 4
15
75
35
0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 00,0
10,0
20,0
30,0
40,0
50,0
60,0
70,0
16
-avr
.
23
-avr
.
30
-avr
.
7-m
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14
-mai
21
-mai
28
-mai
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11
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in
18
-ju
in
25
-ju
in
2-j
uil
.
9-j
uil
.
16
-ju
il.
23
-ju
il.
30
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il.
6-a
oû
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13
-ao
ût
20
-ao
ût
27
-ao
ût
3-s
ep
t.
10
-se
pt.
17
-se
pt.
24
-se
pt.
1-o
ct.
Vol du carpocapse durant la saison 2012 en régions Nord-Pas de Calais Picaride
Moyenne hebdomadaire Maximum hebdomadaire Minimum hebdomadaire seuil de nuisibilité 1 ha
61
Eulia
Comme pour la carpocapse le vol d’eulia en 2012 a débuté tardivement. Le second vol a été
relativement important et long sans pour autant engendrer de situation difficile dans la
majorité des parcelles.
2,4 1,2 1,85,6
16,5
3,27,0
3,10,9 0,5 0,5 1,1 0,8
3,90,9
8,1
15,6
30,2
37,7
10,8
1,9 1,1 0,0 0,0
48
15
30
130
9
45
14
6 5 57
4
39
7
43
54
145
152
25
10 10
0 0
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
-20,0
0,0
20,0
40,0
60,0
80,0
100,0
120,0
140,0
160,0
180,0
9-a
vr.
16-a
vr.
23-a
vr.
30-a
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7-m
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Vol d'Eulia durant la saison 2012 en régions Nord-Pas de Calais Picardie
Moyenne hebdomadaire Maximum hebdomadaire 0 4 Minimum hebdomadaire Seuil italien
Capua Pandemis
Deux périodes d’activité majeure durant la saison ont été enregistrées au mois de juin et début
aout pour capua et de même pour pandemis au mois de juin mais plus tardivement en aout
pour pandemis. Les niveaux de population sont restés conformes aux niveaux habituels
sans engendrer de situation délicate dans leur contrôle.
62
Sésie
Les niveaux de populations sont en augmentation dans la majorité des parcelles. Les
captures ont été enregistrées durant les mois de juin à septembre avec des influences notables
des températures sur leur importance.
0,0 0,0 0,0 0,3 0,5 0,9 2,99,3 10,7
5,1 5,9 8,1 10,0 8,7
15,411,5
5,60,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,00 0 0 2 3 4
12
32
54
19
7883
64
39
96
53
29
2 0 0 0 0 0 0 00 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
-20,0
0,0
20,0
40,0
60,0
80,0
100,0
120,0
Vol de la sésie durant la saison 2012 en régions Nord-Pas de Calais Picardie
Moyenne hebdomadaire Maximum hebdomadaire Minimum hebdomadaire
Puceron cendré
Le puceron cendré apparu très tardivement en région a connu un développement important
durant la saison avec localement des difficultés de maitrise des populations. Les conditions
climatiques printanières ont rendu l’application d’une protection avant fleur très délicate voire
inefficiente expliquant en partie une évolution rapide des populations après fleur plus difficile à
contrôler.
Conclusion
En guise de conclusion, il faut resituer la campagne 2012 comme l’une des plus
problématiques des 10 dernières années. Les conditions climatiques de l’année ont
particulièrement porté à mal la production. L’hiver et le printemps ont réduit considérablement
la production avec des situations localement critiques pour les exploitations voire la survie de
certaines. Le caractère de calamité agricole a été reconnu dans l’ensemble de la grande
région pour cette campagne.
Suite à ces dégâts, la pression orchestrée par les organismes nuisibles à la culture a été forte,
favorisée par des conditions climatiques toujours aussi peu clémentes. De ce fait, de très
nombreux Bulletins de Santé du Végétal (pas moins de 58) ont été nécessaires à l’information
des professionnels afin de maintenir un outil de production viable pour les années prochaines.
Les conséquences de la campagne 2012 auront de nouvelles répercussions pour les années à
venir.
63
BILAN SANITAIRE 2012
Petits fruits
64
PETITS FRUITS BSV du 11 avril :
Développement des colonies de pucerons, risque de botrytis, et quelques thrips observés,
mise en place des premiers pièges pour drosophyla suzukii.
BSV du 24 avril :
Des conditions climatiques défavorables à la croissance des cultures. Par contre les conditions
pour l’émergence du botrytis de la fraise sont favorables. Un début de colonisation sous
abris pour les pucerons est observé. Les premiers foyers d’acariens sont identifiés.
BSV du 9 mai : Forte présence des limaces et dégâts sur premiers fruits. Des foyers de
pucerons sont localisés sous abris, quelques thrips. Pas de drosophyla détectées, malgré tout
mise en place des pièges spécifiques.
Pas de symptômes d’oïdium sous abris, ni en plein champ.
BSV du 22 mai :
Repérage de nombreuses attaques de pucerons sous abris principalement sur les hampes
florales et dans le cœur des fraisiers. Attaque d’ampleur importante d’oïdium. Démarrage de
foyers d’acariens sous abris. Vu les conditions climatiques développement de botrytis et
d’anthracnose.
BSV du 5 juin :
Pression stable pour les pucerons, mais attention aux individus ailés qui risquent de recoloniser
rapidement. Très fortes attaques sous abris pour les thrips.
Contamination d’oïdium sur feuilles observées et sur parcelles peu ou pas protégées. Dégât
d’anthracnose sur cultures de plein champ.
Déformations des fruits dues aux conditions climatiques et aux punaises.
BSV du 3 juillet :
- Attention : premières captures de Drosophyla Suzikii dans le secteur de Compiègne, maintenir
une vigilance accrue, et une détection à la parcelle est prioritaire.
- Importants dégâts de botrytis et anthracnose sur les cultures de plein champ.
- Aération complète des serres pour éviter les population d’acariens.
- Présence localisée des pucerons. Oïdium à surveiller, attention aux hausses des températures.
BSV du 19 juin :
- Apparition des premières framboises. Pas d’attaques sur fruits,
mais maintenir une vigilance sur les cannes et la végétation.
Attention aux attaques au niveau des plantes.
- Maintien de la qualité des fraises très difficile, vu les conditions
climatiques qui favorisent le botrytis.
- L’anthracnose provoque des dégâts importants sur les cultures
de plein champ.
- Surveillance accrue nécessaire, pour éviter l’apparition
d’oïdium avec la hausse des températures.
- Pour l’anthonome, quelques dégâts localement.
- Vigilance : Les premiers vols de drosophyla ont été détectés
dans le sud de la Picardie.
Dégât d’anthonome –C.Vallée – CRA Picardie
65
Trou de larve de drosophyla sur fruit
C.Vallée – CRA Picardie
BSV du 21 août :
- Augmentation du nombre de captures dans le secteur de
Compiègne, attaques importantes dans le Noyonnais et le
secteur de Senlis.
- Les conditions climatiques n’étant plus propices, baisse
d’intensité pour le botrytis.
- L’humidité ambiante et la monté des températures ont
toutefois favorisé la croissance du tarsonème, et quelques
attaques sans incidence d’oïdium.
- Une vigilance devait être maintenue en culture sous abri les
fortes températures et l’apparition des thrips et acariens.
- Pour le plein champ, développement de tâches pourpres
Tâches pourpres
C.Vallée – CRA Picardie
66
BILAN SANITAIRE 2012
Zones non agricoles
67
BILAN DE CAMPAGNE EN ZONES NON-AGRICOES
Insectes ravageurs
Des foyers de bombyx-cul-brun (Euprotis chrysorrhoea) sont observés principalement au
centre de la Région, le long de grands axes routiers où leur présence n’avait pas encore été
signalée (comme le long de l’autoroute A1 entre Roye et Compiègne). Sur un site les dégâts
atteignaient les 90% de défoliation en juin (sur la commune de Choisy).
Figure 1 : Sites où des foyers de bombyx-cul-brun ont été observés en 2012
Un nouveau foyer de processionnaires du chêne (Thaumetopoea processionea) est observé
en août sur la commune d’Urcel. Il se situe proche des foyers détectés l’année dernière. La
problématique de ce ravageur reste principalement liée à son caractère urticant (problème de
santé public).
Figure 2 : Déclaration de foyers de processionnaires du chêne depuis 2010 en région Picardie
Foyer 2012
Foyer 2011
Foyer 2010
68
La mineuse du marronnier (Cameraria chridella) est présente sur tous les sites
d’observations avec de forts taux d’infestation. Des dégâts esthétiques ont été constatés, mais
aucune observation n’a indiqué des impacts sur le développement des arbres.
Figure 3 : Sites où des observations de mineuses du marronnier ont été effectuées (en rouge observation positive)
Le tigre du platane (Corythucha ciliata) n’a pas été observé dans le réseau cette année.
Néanmoins, on peut supposer sa présence puisque ce ravageur avait été détecté l’année
dernière et qu’aucune lutte particulière n’a été effectuée sur les précédents foyers.
Bactéries
Le dépérissement du marronnier (Pseudomonas syringae) est observé sur le territoire de
Chantilly sur un alignement important de marronniers.
Un frêne atteint de la Chalarose (Chalara fraxinae) est observé à Pierrefonds. La maladie est
toujours en progression sur le territoire.
69
PLANTES EXOTIQUES ENVAHISSANTES
Près des 2/3 des observations 2012 répertoriées dans la base ZNA concernent les plantes
exotiques envahissantes. On peut supposer que la part importante d’animation affectée à cette
thématique y a contribué ainsi que leur large présence et les enjeux qu’elle pose en termes à
la fois ECOLOGIQUE, SANITAIRE et ECONOMIQUE.
Cette thématique a été abordée dans les BSV ZNA spéciaux de Décembre 2011 et Mars 2012
rédigés avec l’appui et l’expertise d’Aymeric WATTERLOT du Conservatoire botanique national
de Bailleul.
Des sorties découvertes départementales de présentation de ces plantes et de leurs enjeux ont
été réalisées en été et automne 2012. Elles ont permis de sensibiliser et former un large
public. Une cinquantaine de personnes se sont ainsi déplacées (conseillers, agriculteurs,
paysagistes, etc.) ainsi qu’une cinquantaine d’étudiants. Il faut par ailleurs souligner la
présence de plusieurs journalistes qui ont assuré la promotion de ces sorties.
Renouée du japon (Fallopia japonica)
A elle seule, elle totalise la moitié des observations 2012 répertoriées dans la base ZNA. C’est
peu étonnant, à la vue de sa répartition connue en Picardie (l’Oise étant de plus sous
prospectée) et du fait que c’est une plante très visible (grande taille et présence de stations
étendues).
Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum)
Trois observations 2012 répertoriées dans la base ZNA. Cela confirme le fait que cette espèce
est bien représentée dans le département de l’Aisne (vallée de la Serre et vallée de l’Aisne).
De nombreux agriculteurs et conseillers agricoles se sont ainsi mobilisés lors de la sortie
découverte organisée dans le secteur. Cette espèce est bien présente en bords de cours d’eau
et bandes enherbées. Elle est aussi signalée en jardins particuliers.
70
Autres plantes exotiques envahissantes :
Elles sont signalées de manière plus anecdotique dans notre base 2012 mais cela confirme leur
forte présence dans la région :
Buddleia de David (Buddleja davidii) : 3 données
Balsamine géante (Impatiens glandulifera) : 2 données
L’Euphorbe fausse-baguette (Euphorbia x pseudovirgata) : 1 donnée
Solidage du Canada (Solidago canadensis) : 1 donnée
L’Ailante glanduleux (Ailanthus altissima) : 1 donnée
Bilan 2012 et perspectives :
Les plantes exotiques envahissantes illustrent bien le fait que si des observateurs bénévoles
sont informés et formés, des observations peuvent remonter en ZNA, a fortiori sur des espèces
bien présentes.
Les plantes exotiques envahissantes présentent différents enjeux forts comme nous avons pu
l’illustrer lors de nos sorties découvertes :
- A Argoeuves, espèces introduites à but ornemental dans le village et devenant
invasives en zone humide (Buddleia, Balsamine, etc.)
- A Voyenne, espèce à risque sanitaire (Berce) posant une problématique sur bande
enherbée en bords de cours d’eau (lutte chimique interdite)
- A Ponthoise-les-Noyon, espèce (Euphorbe fausse-baguette) engendrant une
réduction de la production fourragère en rendant le foin inutilisable car toxique pour le
bétail ; ce qui à moyen terme pourrait remettre en cause cette zone prairiale et les
espèces patrimoniales inféodées (râles des genêts, cuivré des marais, etc.).
Pour toutes ces raisons, les plantes exotiques envahissantes retiennent l’attention et nos
actions « BSV ZNA » ont eu un certain écho qui dépasse la stricte mission
d’épidémiosurveillance. Logiquement, il nous est fréquemment demandé ce qui doit être fait en
termes de gestion.
Il faut noter que ces plantes sont très répandues et régulièrement présentes en zones humides
ou en bordure de voiries.
Ces zones sont sensibles en termes de qualité de l’eau si des interventions phytosanitaires
étaient mises en œuvre ; celles-ci étant parfois impossibles réglementairement. C’est à n’en
pas douter un enjeu majeur en ZNA par rapport au plan EcoPhyto (une articulation avec l’axe 7
paraît à envisager).
Dans un cadre encore plus large en lien avec nos actions :
- la Chambre d’agriculture de l’Aisne a demandé au CRE « une démarche d'engagement
"officielle" afin de mettre en cohérence les aspects techniques et administratifs pour conseiller
efficacement et sans risque les exploitants concernés par ce problème » ;
- le Conservatoire botanique national de Bailleul propose la formalisation d’une convention
d’échanges de données avec la base de données (DIGITALE 2) qui synthétise toutes les
observations de la flore pour le nord-ouest de la France (Nord Pas-de-Calais, Haute-Normandie
et Picardie).
71
Liste des animateurs filières ayant participé à la rédaction du
bilan sanitaire Picardie 2012
Filières Nom Prénom Structure
Interfilières Prévost Renée Chambre d’agriculture de la
Somme
Céréales
Dumoulin François Chambre d’agriculture de
l’Oise
Gagliardi Elodie Arvalis
Colza
Roux – Duparque Martine Chambre d’agriculture de
l’Aisne
Vanboxsom Arnaud Cetiom
Lin
Gorrias Florence Arvalis Institut du Végétal
Georges Hervé Chambre d’agriculture de la
Somme
Maïs
Duval Vincent Fredon Picardie
Carpentier Bertrand Arvalis
Pomme de terre
Pinchon Valérie Fredon Picardie
Garson Solène GITEP
Protéagineux - Pois
Duval Vincent Fredon Picardie
Tournier Alain Chambre d’agriculture de
l’Aisne
Légumes Milleville Caroline Fredon Nord Pas-de-Calais
Légumes industrie Nivet Laurent UNILET
Légumes Frais Duval Vincent Fredon Picardie
Arboriculture
fruitière
Hanquart François Fredon Picardie
Tournant Ludovic Fredon Nord-Pas-de-Calais
Petits Fruits Vallée Christophe Chambre régionale
d’agriculture de Picardie
Zones non agricoles
Wartelle Régis Chambre régionale
d’agriculture de Picardie
Augrain Cécile Chambre régionale
d’agriculture de Picardie
Léauté Juliette Fredon Picardie