bilan sanitaire picardie 2012

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Rédaction : Animateurs filières du réseau d’épidémiosurveillance en Picardie Mise en page : Virginie Vasseur – Chambre Régionale d’Agriculture de Picardie Coordination, renseignements : Renée Prévost – Chambre d’Agriculture de la Somme Crédits photos : chambre régionale d’agriculture de Picardie – Unilet – Fotolia Web - internet BILAN SANITAIRE PICARDIE 2012 La synthèse d’une année de surveillance biologique du territoire en Picardie

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La synthèse d'une année de surveillance biologique du territoire en Picardie (71 pages)

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Page 1: Bilan sanitaire Picardie 2012

Rédaction : Animateurs filières du réseau d’épidémiosurveillance en Picardie

Mise en page : Virginie Vasseur – Chambre Régionale d’Agriculture de Picardie Coordination, renseignements : Renée Prévost – Chambre d’Agriculture de la Somme

Crédits photos : chambre régionale d’agriculture de Picardie – Unilet – Fotolia Web - internet

BILAN SANITAIRE PICARDIE

2012

La synthèse d’une année de surveillance biologique du

territoire en Picardie

Page 2: Bilan sanitaire Picardie 2012

1

SOMMAIRE Sommaire Page 1

Le mot du président Page 2

Remerciements Page 3

Situation climatique Page 4

Bilan sanitaire 2012 : Grandes cultures Page 5 à 38

Blé

Orge d’hiver

Orge de printemps

Colza

Pois de printemps

Féverole de printemps

Lin fibre

Luzerne

Maïs

Page 6 à 19

Page 20 à 21

Page 21 à 22

Page 23 à 26

Page 27 à 28

Page 29 à 30

Page 31 à 32

Page 33

Page 34 à 38

Bilan sanitaire 2012 : Pommes de terre Page 39 à 46

Bilan maladies 2012

Bilan ravageurs 2012

Page 40 à 43

Page 44 à 46

Bilan sanitaire 2012 : Légumes Page 47 à 57

Carotte

Choux

Endives

Epinard

Haricot – Flageolet

Oignon

Poireau

Pois de conserve

Scorsonères

Page 48 à 49

Page 50 à 51

Page 51 à 52

Page 52 à 53

Page 53

Page 54

Page 55

Page 56 à 57

Page 57

Bilan sanitaire 2012 : Arboriculture fruitière Page 58 à 62

Bilan maladies 2012

Bilan ravageurs 2012

Page 59

Page 60 à 62

Bilan sanitaire 2012 : Petits fruits Page 63 à 65

Bilan sanitaire 2012 : Zones non agricoles Page 66 à 70

Bilan de campagne en zones non-agricoles

Plantes exotiques envahissantes

Page 67 à 68

Page 69 à 70

Listes des animateurs filières ayant participé à la rédaction du bilan

sanitaire 2012

Page 71

Page 3: Bilan sanitaire Picardie 2012

2

LE MOT DU PRESIDENT

La surveillance biologique du territoire est déployée sur notre région depuis 4 ans maintenant.

Réalisée dans le cadre du plan national ECOPHYTO « produire autrement », elle permet à tout

acteur des zones agricoles comme des zones non agricoles, de connaître chaque semaine le

niveau de présence des bio agresseurs (ravageurs, maladies, plantes invasives,

détection des parasites de quarantaine).

L’ensemble des observations et les analyses de risque sont publiées dans un document que

vous pouvez apprécier chaque semaine : le Bulletin de Santé du Végétal.

Vous trouverez ci après la synthèse des observations réalisées en 2012 sur la région

Picardie.

Pour chaque filière, vous trouverez un bilan des maladies et ravageurs qui ont marqué cette

campagne.

Je tiens à remercier les 90 partenaires de notre Réseau Régional d’Epidémiosurveillance cités

ci-après, et les 150 techniciens et agriculteurs, qui régulièrement réalisent ces observations,

avec implication et qualité des suivis.

Que ce premier numéro constitue le premier d’une longue série !

Le Président du Réseau d’Epidémiosurveillance de Picardie

Christophe BUISSET

Retrouvez les Bulletins de Santé du Végétal (BSV) sur les sites de la Chambre Régionale

d’Agriculture de Picardie : www.chambres-agriculture-picardie.fr/ et de la DRAAF de

Picardie : http://draaf.picardie.agriculture.gouv.fr/

Pour vous abonner et recevoir les BSV chaque semaine ; contacter Virginie Vasseur –

[email protected]

Vous souhaitez devenir observateur, contacter Renée Prévost – Chambre d’Agriculture

de la Somme – [email protected]

Page 4: Bilan sanitaire Picardie 2012

3

REMERCIEMENTS

Nous remercions pour leur implication dans le cadre de la réalisation de la

Surveillance Biologique du Territoire en 2012 les structures suivantes :

Chambres d’Agriculture de l’Aisne, l’Oise, de la Somme, de Picardie, d’ Ile de France, du Nord

Pas de Calais ; le SRAL de Picardie, les sociétés Textilin, VanRobaeys, Ets Bitz, Calira, Mrs

Becue, Colin, Dammoneville, Lattier, Venet, Colson, Heux, Volant, Christen, Cnudde, Seguin,

Vecten, Gérard, Nicolai, Vandenbussche, Lienart, Noyon, Dancoisne, Mmes Decaux, Degrendel,

Bourgeois, Cannesson, Sté Analyses et Conseils, Atelier Avesnois Thiérache, Materne, Ceta de

Ham, Ceta des Hauts de Somme, Comité Nord Plants, Expandis, Féculerie de Vic, FREDON

Picardie, FREDON Nord Pas de Calais, GITEP, Intersnack, Mac Cain, Pom’Alliance, Sté

Roquette, Touquet Savour, Charpentier S.A, Noriap, Sanaterra, Tereos, Acolyance, Cerena, ITB

02, 60, 80, ASEL, FDCETAS 02, Unéal Coop de Fins, St Louis Sucre, Valfrance, Ucac, Capseine,

CER 60, Arvalis Institut du Végétal, Cetiom, Ets Compas, Coopérative de Milly sur Thérain,

Ternovéo, Ets Lepicard, Vivescia, Calipso, Ets Bully, MFR de Villers Bocage, Etablissement le

Paraclet, RAGT Semences, INRA, Capsom, UNILET, SENSIENT, SODELEG, Endilaon, OPL Vert,

Ets Bonduelle, Bayer Crop Science, OP Vallée de la Lys, CETA Endisomme

Page 5: Bilan sanitaire Picardie 2012

4

SITUATION CLIMATIQUE 2011 -2012

Les conditions climatiques de cette campagne 2011-2012 sont marquées par :

- Un automne plutôt chaud notamment en octobre-novembre avec des températures

supérieures à 20°C fin octobre.

- L’hiver est en décembre et en janvier, moins froid que les années précédentes avec des

températures nettement supérieures à la normale en décembre. Les pluies sont

régulières et le mois de décembre est particulièrement bien « arrosé ».

- En février, le gel est soudain et brutal. Le gel dure 2 semaines entre fin janvier et

début février avec des températures négatives de l’ordre de –5°C à –10°C pendant

cette période. Il y aura de gros dégâts de gel dans certaines régions de l’Est et du

Centre de la France. En Picardie, les dégâts sont plus limités.

- En mars, à la sortie de l’hiver, la reprise de la végétation s’accélère suite à des

conditions climatiques à nouveau douces et humides.

- A partir du mois d’avril et jusqu’en juin, les températures restent plutôt

fraîches. Les pluies sont régulières au cours du printemps voire excessives parfois

en juin et juillet.

- Août et septembre offrent une accalmie du côté des précipitations.

Graphique météo 2011-2012 / moyenne (Boves - Amiens)

0

20

40

60

80

100

120

140

sept-11 oct-11 nov-11 déc-11 janv-12 févr-12 mars-12 avr-12 mai-12 juin-12 juil-12 août-12 sept-12

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20Pluie du mois (mm)

Pluie (normale 1992-2012)

T°C moy du mois

T°C moy (normale 1992-2012)

Page 6: Bilan sanitaire Picardie 2012

5

BILAN SANITAIRE 2012

Grandes cultures

Page 7: Bilan sanitaire Picardie 2012

6

LE RESEAU DE SURVEILLANCE CEREALES A

PAILLE

BLE Une quarantaine de parcelles ont été suivies en automne et un peu plus de 60 au printemps.

La variété Bermude était présente sur près d’un quart des parcelles, suivie par Expert et

Trapez. Ces 3 variétés représentaient plus de 50% des parcelles suivies et sont

considérées comme parmi les plus sensibles aux maladies (+ de 20q/ha de nuisibilité

globale aux maladies en 2012 Source Choisir 1 Arvalis 2012). Parmi les 50% restant la moitié

est sensible, l’autre moyennement à peu sensible. Les parcelles suivies sont donc plutôt

sensibles aux maladies mais une comparaison avec les pratiques régionales (Agreste), montre

que c’est assez représentatif. En effet, en Picardie 50% des variétés cultivées en 2012 étaient

très sensibles aux maladies avec Bermude en tête, 40% moyennement sensibles et 10% peu

sensibles. Parmi les 10 variétés les plus cultivées en France, Bermude n’arrive qu’en 3ème

position avec 4,2% des surfaces, suivi de Expert avec 3,7% et Trapez n’y figure pas. Les 3

premières variétés cultivées en France sur ¼ des surfaces ne sont pas présentes dans notre

réseau.

Cartographie des parcelles observées au printemps

(cercle rouge = blé, carré vert = orge d’hiver)

Page 8: Bilan sanitaire Picardie 2012

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En 2011 les semis ont été très précoces. Les semis des parcelles observées s’étalent de

mi-septembre au 20 octobre avec une date de semis médiane au 4 octobre soit une dizaine

de jours plus tôt qu’en année normale. La répartition des sites sur la région est bonne

avec toutefois une zone blanche à l’automne en bordure maritime.

BLE TENDRE D’HIVER Début de campagne sur les chapeaux de roues

Arrivée limitée mais très précoce des insectes vecteurs de virose

Dans ce contexte, le bulletin du 4 octobre signalait déjà des pucerons sur les parcelles déjà

levées fin septembre. Les premières cicadelles (psammotettix alienus) étaient également

signalées avec des niveaux de piégeage sous le seuil de nuisibilité mais significatifs (1 à 14

individus en une semaine). Seules les limaces étaient pénalisées par les conditions sèches

malgré l’humidité de l’été (aucun piégeage).

F.Dumoulin

Chambre d’agriculture de l’Oise

Non seulement les semis ont été plus précoces que

jamais, mais les levées ont été très rapides (des

levées « fulgurantes » avons-nous titré le 4/10). Une

parcelle semée au 15 septembre était déjà au stade

3ème feuille pointante le 3 octobre et début tallage au 17

octobre.

La photo du 21 novembre ci-contre illustre la situation

d’un Bermude semé le 25 septembre.

Page 9: Bilan sanitaire Picardie 2012

8

Le bulletin du 11 octobre faisait état d’une généralisation des contaminations de parcelles par

les pucerons bien qu’en nombre limité (maxi 23 sur piège en une semaine et une seule

parcelle avec 10% de pieds colonisés). Il a toutefois été rappelé les 2 seuils de nuisibilité :

10% de pieds colonisés ou présence pendant plus de 10 jours. Le vol de cicadelles est

déjà déclinant et l’activité limace reste faible. Quelques dégâts d’oscinies sans incidence ont

été remontés d’une parcelle flottante en semis précoce.

Le 18 octobre les vols de pucerons limités mais persistants étaient confirmés en rappelant le

seuil de présence pendant plus de 10 jours. En même temps le vol de cicadelles s’estompait

et l’activité restait anecdotique.

Premiers symptômes de maladies fin octobre

Les bulletins des 25 octobre et 3 novembre confirmaient la diminution des vols de ravageurs.

Le vol de cicadelles était considéré terminé dans le bulletin du 3 novembre sans jamais avoir

atteint le seuil de nuisibilité durant tout l’automne. Les vols de pucerons s’amenuisaient

encore mais c’était leur durée de présence qui inquiétait y compris sur des parcelles protégées

au semis mais implantées très tôt.

Fin octobre quelques dégâts de mulots sont signalés. Ils sont négligeables à l’échelle régionale

mais peuvent être très actifs et problématiques localement. Des dégâts de mouche du semis

sont régulièrement signalés hors parcelles fixes mais également sur 4 parcelles fixes (dont une

attaque grave). Ces parcelles ont souvent été implantées rapidement après un enfouissement

sommaire des résidus de culture tels les verts de betteraves, sur des terres souvent

superficielles.

On observe déjà les premiers symptômes de rouille et d’oïdium sur semis précoces et

variétés sensibles.

Fin novembre les vols de pucerons s’estompent seulement

Le 22 novembre, la majorité des 29 parcelles suivies étaient au stade tallage avec jusqu’à 3

talles par pied. Les parcelles les moins avancées étaient tout de même à 2 feuilles.

Les vols de pucerons étaient quasi terminés (1/3 des piéges avec 1 à 3 pucerons), et les

niveaux d’infestation sur plante restaient faibles, à moins de 2% de plantes colonisées. Le seuil

de présence pendant plus de 10 jours a néanmoins été dépassé dans de nombreuses parcelles

du réseau.

L’activité des mulots dans les parcelles touchées ne faiblissait pas avec des dégâts de plus en

plus importants ponctuellement. Quelques parcelles qui n’ont pas totalement compensé,

resteront pénalisées par les dégâts de mouche du semis dans des situations de fortes

attaques.

Entrée hiver les maladies sont déjà bien installées

Le bulletin du 22 novembre (graphique ci contre) faisait état de présence de rouille et/ou

oïdium dans un quart des parcelles à des niveaux d’infestation parfois importants avec

jusqu’à 50% de la surface foliaire des f3 touchée. Bien que très impressionnantes, ces

attaques ne sont bien sûr pas nuisibles à ce stade mais révèlent l’installation d’un

inoculum qui s’exprimera ou pas au printemps en fonction des conditions climatiques

La trêve hivernale commence après le bulletin du 29 novembre.

Pour un suivi homogène et fiable de ces ravageurs, des pièges

limace et plaques jaunes avec glu en spray sont fournis aux

observateurs. Cela permet notamment de distinguer de façon

sûre psammotettix alienus des nombreuses autres cicadelles visibles à l’oeil nu en parcelle.

Page 10: Bilan sanitaire Picardie 2012

9

Un point sanitaire avant sortie hiver

Le bulletin du 24 janvier visait à faire un état des lieux avant la sortie hiver tant le début de

campagne avait été atypique. Sur les 20 parcelles observées, la moitié était au stade fin

tallage avec de nombreux décollements d’épis constatés alors que l’on était encore en plein

hiver (au sens calendaire !). Seules les parcelles semées après le 10 octobre présentaient des

développements plus « normaux » pour la saison. L’activité « insectes et limaces » était

nulles, par contre les mulots n’avaient pas totalement disparus surtout dans les parcelles

saines dans lesquelles les pluies les perturbent moins. Le pied de cuve de maladie était

toujours bien présent jusque sur f2 pour l’oïdium et f3 pour la septoriose et les rouilles.

Mais le lessivage des pustules par les pluies et la sortie de nouvelles feuilles donnaient un

aspect moins « malade » qu’entrée hiver. Les premières simulations réalisées avec les modèles

confirmaient les observations. L’indice TOP progressait aussi vite qu’en 2001 sur semis

Page 11: Bilan sanitaire Picardie 2012

10

précoces (1/10) et même plus vite qu’en 2001 sur semis tardifs (1/11) comme le montraient

les sorties issues du modèle Top.

Après le gel

Les observations ont repris pour le bulletin du 6 mars avec l’épisode de gel qui a provoqué des

dégâts heureusement limités en moyenne en Picardie mais d’autant plus forts que les blés

étaient développés au-delà du stade de résistance maximum (4 feuilles – début tallage), qu’il

n’y avait pas de neige, et que l’on était sur la bordure Est de la région (Champagne de l’Aisne).

La note commune concernant la résistance aux fongicides des maladies des céréales à paille

était jointe au bulletin du 6 mars.

Page 12: Bilan sanitaire Picardie 2012

11

Retour vers les normales pour le risque maladies

Cet épisode de gel a stoppé l’évolution du piétin verse (sans le faire régresser) et réduit

légèrement le risque rouille, d’une part en raison de la destruction d’une partie de l’inoculum

en dessous de -10°C pour la rouille jaune et –12°C pour la rouille brune, et d’autre part

certaines parcelles ont été très fortement défoliées (voire avec perte de pieds) détruisant

l’inoculum par la même occasion.

Même si les parcelles ne se « remettaient » pas toutes aussi bien et aussi rapidement du gel,

la montaison s’annonçait précoce, avec un indice TOP assez élevé pour la saison. L’indice

rouille jaune avait baissé mais restait assez élevé et le bulletin du 13 mars rappelait les

points de vigilance concernant le développement de la race Solstice/Okley. Un tableau

présentait les notes de sensibilité actualisées des principales variétés.

Page 13: Bilan sanitaire Picardie 2012

12

Début de printemps plus calme

Fin mars 75% des 55 parcelles suivies arrivaient au stade épis 1cm et plus et 91% au 3 avril.

Quelques parcelles plus fortement impactées par le gel se remettaient un peu plus difficilement

en conditions sèches. Le risque piétin verse n’était finalement « que » moyen à faible.

Le risque rouille jaune était toujours stationnaire proche des niveaux de 2011 avec

des conditions climatiques défavorables, sauf en bordure maritime où des pustules

ont été observées dans 2 parcelles. Quelques pustules de rouille jaune ont également été

observées dans une parcelle mais les conditions climatiques étaient défavorables. Deux puis 6

parcelles sur 55 ont été notées avec présence d’oïdium sur f3 surtout. De la septoriose était

toujours signalée sur feuille basse et sans évolution. Avec la sortie de nouvelles feuilles la

situation s’améliorait donc visuellement.

Début montaison dans le sec

Comme souvent en début de printemps sec, avec de fortes amplitudes thermiques, et surtout

sur des plantes déjà éprouvées, des symptômes abiotiques ont souvent été signalés. Début

avril le manque d’eau commençait même à se faire ressentir. Un quart des parcelles était tout

de même déjà au stade 1 noeud au 3 avril (63% au stade épis 1cm ce qui est plus

« normal »). Peu de symptômes de piétin verse ont été observés : 2 à 6 % de tiges

touchées, une seule parcelle touchée significativement sur 15% des tiges (Scor du 10/10

Noyonnais).

Pression septoriose, rouilles stationnaires alors que les premiers criocères (adultes et

pontes) étaient observés.

Les contaminations de JNO se révèlent

Début montaison on observait les premiers

symptômes de JNO. La maladie a été inoculée par

des pucerons d’automne présents en faible nombre

mais longtemps, avec de longues périodes favorables

à leur activité et qui étaient dans certaines parcelles

manifestement très virulifères. Les plus fortes

attaques correspondaient naturellement aux

semis les plus précoces non protégés sur

semence ou feuillage. Les fortes attaques étaient

heureusement moins fréquentes qu’on pouvait le

craindre (1 parcelle sur 55 fortement touchée, plus

souvent des symptômes éparses).

Page 14: Bilan sanitaire Picardie 2012

13

Montaison lente avec un climat frais et arrosé

Les conditions climatiques permettaient aux cultures de bien se rétablir. Le risque piétin

verse était globalement écarté, mais on surveillait la rouille jaune qui éclatait parfois dans la

Somme dans quelques parcelles hors réseau en vallée (Paraclet) ou en bordure maritime sur

variétés sensibles. L’indice Yello était d’ailleurs à nouveau en hausse. La rouille brune restait

anecdotique avec un risque climatique « moyen » cette année à moyen-fort en bordure

maritime mais inférieur à 2007. L’oïdium progressait peu, et la septoriose avait pris un peu

retard avec un indice de risque inférieur à celui de 2011 à la même date qui était déjà faible.

Après éclosion on observait les premiers symptômes de lacération provoqués par les larves de

léma (criocères).

Fortes contaminations septoriose dernière décade d’avril

Augmentation progressive de la pression maladies en mai

Le développement des épidémies de la septoriose a été très progressif. Quelques parcelles

qui présentaient déjà de forts inoculum sortie hiver pouvaient présenter des niveaux de risque

élevés fin avril à 2 noeuds, mais l’ensemble des parcelles a atteint progressivement les seuils

de nuisibilité pendant tout le mois de mai selon les niveaux de risque agronomiques. Au 10

F.Dumoulin Chambre d’agriculture de l’Oise

S. Cappe Chambre d’agriculture de l’Aisne

S. Cappe Chambre d’agriculture de l’Aisne

Arvalis

Bien que la situation sanitaire soit visuellement

encore calme, les pluies de fin avril avec des

températures favorables ont provoqué de

nombreuses contaminations et laissaient attendre une

sortie importante sur l’étage supérieur en fin

d’incubation. Sur les parcelles ayant atteint le stade

2 noeuds (40% des cas au 24 avril) avec variétés

sensibles, et touchées sur f3 du moment, on pouvait

donc simuler grâce aux modèles, des contaminations

de la f2 du moment soit la F3 définitive. Les seuils

d’intervention s’appliquant sur cette feuille

(20% de F3 touchées sur variétés sensibles,

50% sur variétés tolérantes) on pouvait

s’attendre à atteindre ces seuils en fin d’incubation à

la sortie des taches comme cela s’est confirmé, à

partir de début mai, mais avec des intensités faibles

en raison des conditions fraîches qui non seulement

augmentent la durée d’incubation, mais limitent

l’intensité des contaminations.

Quelques nouvelles attaques de rouille jaune dans

des parcelles hors réseau ont été à nouveau

signalées. La situation était comparable à celle de

2011 : fréquence de parcelles touchées faible (plus

fréquent en bordure maritime), intensité parfois

élevée.

Beaucoup de symptômes physiologiques (photo

Arvalis ci-dessus) ont également été observés à ne

pas confondre avec des maladies comme c’est

souvent le cas chez les agriculteurs. De même pour

l’ascochyta qui n’est pas nuisible (photo S.Cappe ci

contre) .

Page 15: Bilan sanitaire Picardie 2012

14

mai, 60% des parcelles suivies avaient atteint le seuil de nuisibilité septoriose contre

50% la semaine précédente.

variete date_semis code_postal stade Septo f1 Septo f2 Septo f3Nb

parce

AZZERTI 21/10 2220 39 0 0 10% 1

BAROK 26/9 60400 39 0 0 10% 1

BAROK 24/10 2320 32 0 0 20% 1

KORELI 26/9 60240 39 0 0 30% 1

OXEBO 26/9 80290 37 0 10% 60% 1

AMUNDSEN 25/9 2140 33 0 0 0 1

BERMUDE 27/09 au 4/10 80 (et 02) 32 à 37 0 1.50% 40% 6

BERMUDE 6 au 12/10 60 et 02 32 à 37 0 0 0 4

CAPHORN 2/10 2570 39 0 0 0 1

CHARGER 2/10 2220 39 0 0 0 1

CORVUS 25/9 2500 32 0 0 0 1

EXPERT 26 au 30/9 60 et 02 37 à 39 0 5% 50% 3

EXPERT 10 au 17/10 60 et 02 33 à 37 0 0 45% 2

PERFECTOR 2 au 8/10 80 et 60 32 à 37 0 0 25% 2

PIERROT 29/9 2250 33 0 0 0 1

PREMIO 12 au 17/10 80 et 02 37 0 0 20% 2

SCOR 10/10 60640 33 0 0 10% 1

SELEKT 27 au 29/09 80 et 60 33 à 37 0 5% 25% 2

SOGOOD 3/10 2190 33 0 0 10% 1

DINOSOR 12/10 60390 37 0 0 30% 2

LEAR 29/09 au 1/10 02 32 à 37 0 10% 15% 2

TRAPEZ 29/09 au 5/10 tous 32 à 37 0 0 32% 5

TRAPEZ 8 au 12/10 80 et02 37 0 20% 60% 2

PAKITO 4/10 80290 32 0 0 40% 1

ALIXAN 18/10 80 33 à 37 0 0 10% 2

Moyenne 0.0 0.2 2.6

Fréquence de feuilles présentant des symptômes de septoriose au 1O mai

Parcelles ayant atteints le stade 2 Nœuds et plus :

(en vert variété tolérante, en orange et rouge, variétés sensibles à très sensibles)

Page 16: Bilan sanitaire Picardie 2012

15

En dernière décade de mai la pression septoriose augmente plus fortement et plus rapidement

avec des sorties de taches plus importantes, résultant des fortes contaminations enregistrés en

dernière décade d’avril comme l’illustre la simulation Présept ci-dessous. Beaucoup de

parcelles encore peu attaquées atteignent les seuils de nuisibilité fin mai.

La rouille brune plus exigeante en température restait discrète mais latente (2 parcelles

touchées : Trapez Lear). Une parcelle du réseau (Alixan en terre légère autour d’Amiens) a été

assez fortement touchée par l’oïdium (30% des 3 dernières feuilles, 72% de la surface des

F3) ; ce cas est toutefois resté isolé. 8 autres parcelles ont été touchées plus modérément à

partir de mi mai. La maladie a ensuite régressé fin mai grâce aux pluies lessivantes.

Le parasitisme est resté très faible tout au long du mois hormis quelques adultes ou pontes de

criocères anecdotiques.

A l’épiaison la rouille brune prend le relais

Au 29 mai, 95% des parcelles suivies avaient atteint ou dépassé le stade début épiaison.

Quelques cas d’oïdium ont persisté mais la pression rouille jaune a diminué avec les

conditions plus sèches et ensoleillées. Les contaminations septoriose diminuent, les sorties de

taches encore en cours mais d’intensité limitées résultent de contaminations antérieures. Par

contre la rouille brune connaît un léger regain d’activité observé dès fin mai dans 15% des

parcelles suivies (Trapez Bermude PR22R50 Caphorn Selekt Dinosor) qui s’est fortement

amplifié dans quelques situations en post épiaison

Quelques attaques de rouille jaune ont également

persisté jusque mi-mai, pour devenir plus fréquentes

ensuite (environ 1 parcelle sur 10 : Trapez Expert

Altigo Pierrot ...) à la faveur d’un temps couvert et plus doux, sans toutefois se généraliser

E.Gagliardi - Arvalis

Page 17: Bilan sanitaire Picardie 2012

16

Cécidomyies : vols fréquents mais limités

En post épiaison les maladie progressent fortement dans les témoins

Le 5 juin toutes les parcelles du réseau avaient atteint le stade épiaison. Les plus avancées

étaient au stade grains laiteux.

Des contaminations de septoriose arrivaient en fin d’incubation et de nouvelles taches

apparaissaient. Au 12 juin seulement un peu plus de 10% des parcelles observées n’avaient

pas encore atteint le seuil de nuisibilité. En un mot, la situation sanitaire qui était restée

globalement correcte jusqu’à l’épiaison, s’est fortement dégradée ensuite. Le

graphique ci-dessous issu du modèle Septolis illustre et résume la campagne septoriose en

modélisation les contaminations au printemps feuille par feuille en relation avec les données

météorologiques (pluviométrie et température).

Ce ravageur a été bien suivi dans le réseau cette année. En effet 23

parcelles ont été observées soit in situ (adultes en position de ponte)

et/ou suivies grâce à la pose de pièges. Dans 2/3 des cas le ravageur

a été détecté mais aucun piège n’a dépassé le niveau de 10

captures sur 24 heures qui déclenche l’observation in situ pour

confirmer la présence de femelles en position de ponte (un cas en Val

d’Oise). En notation finale, 5 parcelles observées sur 16 présentaient des

larves dans 15 à 60% des épis. Sauf exception les niveaux

d’infestation observés semblent sans effet notable sur le

rendement.

Quelques colonies de pucerons sont parfois observées sur feuillage,

rarement sur épis (une parcelle avec 1 épis sur 3 près de Senlis), mais

des auxiliaires sont également très présents (moins qu’en 2011) et

jouent leur rôle dans les témoins non traités puisque aucune parcelle du

réseau n’a atteint le seuil d’un épis sur deux colonisé, et dans certains cas

les pucerons avaient quasiment disparu au 12 juin. Des lémas sont

également observés à des niveaux d’infestation estimés sans effet.

M.Bonnefoy Arvalis

Page 18: Bilan sanitaire Picardie 2012

17

On observait également un net redémarrage des rouilles dans les témoins non traités. La

rouille jaune progressait par exemple jusque sur F1 sur une parcelle de Trapez (jusqu’à 70%

des F1 et 90% des F2 touchées au 12 juin), et dans une moindre mesure sur Expert Pierrot

Selekt et même Bermude. A l’approche de la fin de campagne fongicide, le modèle Yellow

indiquait un niveau de risque climatique supérieur à l’année précédente mais inférieur à 2007.

La rouille brune apparaissait ou se développait sur des variétés telles que Bermude Expert

Dinosor Perfector Lear Trapez (jusqu’à 50% des F1 touchées au 12 juin). En fin de campagne

fongicide le modèle Spirouille indiquait un niveau de risque modéré très inférieur à celui de

2007.

Page 19: Bilan sanitaire Picardie 2012

18

Maturation très lente

Au 19 juin 13% des parcelles étaient encore au stade fin floraison, 11% au stade grains

pâteux. On observait alors les 1ers symptômes de microdochium. nivale puis de fusariose

type roseum.

Selon la précocité des parcelles et les conditions climatiques au moment des contaminations,

l’une ou l’autre dominait. Au stade laiteux-pâteux, stade limite d’utilisation des seuils de

nuisibilité, les rouilles et la septoriose continuaient de se développer jusque sur F1 dans

certains témoins non traités.

Les notations finales sur piétin verse au stade amande aqueuse (tableau ci-dessous) ont

montré que la maladie était un peu plus fréquente qu’en 2011 avec 6 parcelles touchées sur

1es 16 notées avec 2 à 40% de tiges touchées, mais qu’une seule parcelle avait atteint le seuil

de nuisibilité de 30% de section de tige nécrosée

S. Cappe Chambre d’agriculture de l’Aisne

G. Blanchard CER de l’Oise

Variété

Date de semis

Précédent

Commune

Dptmt

Labour

Piétin Verse

(Fréquence %)

Piétin Verse

(Intensité :% de sections nécrosées)

Rhizoctone

(Fréquence)

Fusariose base de

tige

(Fréquence)

BAROK 26/09 Bett PONTOISE-LES-NOYON 60 Non 2%

BERMUDE 29/09 Blé SERCHES 02 26% 30%

BERMUDE 04/10 Fév COTTENCHY 80 Oui 0%

BERMUDE 12/10 FORESTE 02 Non 0%

CAPHORN 02/10 Colza CHEZY-SUR-MARNE 02 Non 0%

CHARGER 02/10 Colza BRAINE 02 Non 6%

DINOSOR 12/10 Blé AUNEUIL 60 Oui 40% 25% 16% 16%

EXPERT 26/09 Colza COURTEUIL 60 Oui 8% 5% 5% 0%

EXPERT 29/09 Colza CHAMBRY 02 Non 40% 6%

BERMUDE 30/09 Pois BIEUXY 02 Non 0%

KORELI 26/09 Colza JAMERICOURT 60 Non 0%

LEAR 01/10 Colza BRUYERES-ET-MONTBERAULT 02 Non 0%

PIERROT 29/09 Colza LA NEUVILLE-HOUSSET 02 Non 0%

PR22R20 28/09 Colza MONTEPILLOY 60 Non 0%

PREMIO 12/10 FORESTE 02 Non 0%

SCOR 10/10 Colza VILLESELVE 60 Non 32%

SELEKT 29/09 Colza NANTEUIL-LE-HAUDOUIN 60 Non 10%

TRAPEZ 12/10 FORESTE 80 Non 0%

Page 20: Bilan sanitaire Picardie 2012

19

Suivis de ravageurs spécifiques

Un suivi spécifique sur deux ravageurs particuliers a été mis en place en Picardie en

fournissant le matériel adéquat à quelques observateurs volontaires ciblés qui sont chargés

d’envoyer les relevés à la FREDON pour identification :

- La mouche grise : ce suivi consiste à piéger les femelles pour évaluer le risque potentiel de

la campagne suivante. En 2010 on piégeait en moyenne 0,6 femelles par semaine ce qui

indique un risque globalement faible. Lors du suivi de l’été 2011, on piégeait une femelle par

semaine en moyenne ce qui indique un risque modéré. Il faut toutefois distinguer les sites à

risque élevé (Sains en Amienois 4,5 Chavonne en vallée de l’Aisne 2,4), modéré (Ponthoile

1,2), et faible (le cas général des 7 autres sites). Même sur les sites à risque potentiel élevé,

les attaques se sont révélées très limitées suite aux conditions hivernales peu

favorables au ravageur. En été 2012 ont piégeait 2,9 femelles par semaine soit un

risque potentiel élevé pour la campagne 2012-2013 sur tous les sites (mini 1,8

femelles).

En conclusion :

Une campagne qui a démarré avec des semis les plus précoces jamais observés, très peu de

parasitisme hormis la présence limitée mais persistance de pucerons vecteurs de JNO à

l’automne, une pression maladie assez forte sortie hiver, modérée au printemps et en forte

recrudescence en post épiaison sur septoriose et rouille brune essentiellement, rouille

jaune et fusariose plus ponctuellement ou localement.

- La cécidomyie de la tige de blé : ce ravageur

bien connu dans les années 60 semblait avoir disparu

depuis les années 70, mais il est en recrudescence

dans plusieurs pays d’Europe du nord dont la Belgique

plus proche de nous. Des dégâts ayant été observés

ces dernières années autour d’Amiens et sur le Valois,

un suivi par piégeage des adultes a été mis en place

cette année sur 3 sites. Les résultats étaient bien

en-deçà des 50 adultes piégés sur 3 jours qui

pourrait constituer un seuil de risque. F.Dumoulin (coll.pers)

N° COMMUNE Dpt REGION Femelle Male Femelle Male Femelle Male Femelle Male Femelle Male Femelle Male Fem/j nb jours Commune Fem/j

1 SAINS en AMIENOIS 80 AMIENOIS sud 45 7 32 3 16 2 26 0 41 0 160 12 4.6 35 SAINS EN AMIENOIS 4.5

3 NAMPCEL 60 ATTICHY 43 28 42 14 60 6 1 0 0 0 146 48 4.2 35 BERNEUIL / AISNE 0.3

4 BARBERY 60 VALOIS 5 1 38 7 21 2 0 0 0 0 64 10 1.8 35 ROSIERES 0.4

5 SERANS 60 VEXIN 10 8 34 12 0 1 2 0 0 0 46 21 1.3 35 SERANS 0.1

6 PONTHOILE 80 MARQUENTERRE 79 18 39 4 39 0 32 0 31 0 220 22 6.3 35 PONTHOILE 1.2

7 VILLESELVE 60 NOYONNAIS 31 3 20 0 3 0 7 0 4 0 65 3 1.9 35 GOLANCOURT 0.5

8 CHAVONNE 02 VALLEE de l'AISNE 32 7 15 2 5 0 1 0 - - 53 9 1.9 28 CHAVONNE 2.4

9 SURFONTAINE 02 St QUENTINOIS - - 42 11 6 0 1 0 0 0 49 11 1.8 28 SURFONTAINE 0.1

11 DOMART en PONTHIEU 80 PONTHIEU 26 11 36 5 34 0 15 0 16 0 127 16 3.6 35

12 ROYE 80 SANTERRE - - 12 2 17 1 8 0 2 0 39 3 1.4 28

13 GRANDLUP les FAYS 02 LAONNOIS 17 1 27 2 47 0 6 0 3 0 100 3 2.9 35

2 80 AMIENOIS Nord FLESSELLES 0.1

10 02 St QUENTINOIS Est SAINS RICHAUMONT 0.3

MOYENNE 2012 32.0 9.3 30.6 5.6 22.5 1.1 9.0 0.0 9.7 0.0 97.2 14.4 2.9 MOYENNE 2011 1.0

RAPPEL 2010 0,6

Réseau MOUCHES GRISES de PICARDIE 2012

06-août09-juil 16-juil 23-juil 30-juil RAPPEL 2011TOTAL en 2012

Page 21: Bilan sanitaire Picardie 2012

20

ORGE D’HIVER

La campagne a démarré très vite également

Le 4 octobre sur les 6 parcelles observées, l’une semée le 23 septembre présentait déjà la

2eme feuille pointante. Les premiers pucerons étaient déjà piégés sur plaque chromatique

engluée. Les populations sont restées faibles, mais ont persisté jusqu’au bulletin du 17

novembre.

L’activité limace est restée très faible à l’automne. Le bulletin du 18 octobre faisait au pire état

de quelques dégâts ponctuels sur 2 parcelles du réseau. Début novembre les parcelles les plus

avancées étaient déjà au stade mi tallage. Les premiers symptômes de maladies ont été

observés à cette période avec une dominante d’oïdium à des fréquences x quantité parfois

importantes (ex 80% de pieds touchés sur 80% de surface foliaire sur Cervoise à Jaméricourt).

Mais de la rouille naine (Troisseureux) voire de la rhynchosporiose et de l’helminthosporiose

étaient également observées plus sporadiquement. Il a été rappelé qu’aucun seuil de nuisibilité

ne s’applique bien sûr à l’automne.

Accalmie hivernale puis dégâts de gel limités

Le bulletin intermédiaire courant hiver du 24 janvier a permis de faire état d’une régression

des maladies, le feuillage s’étant développé plus rapidement que ces dernières. L’inoculum

était toutefois encore bien présent. Le bulletin suivant daté du 6 mars soit après la période de

grand froid de fin février, en était réduit à attendre de voir ce qui repartait ou pas. Il y aura

finalement peu de dégâts en Picardie et au 13 mars les parcelles les plus avancées

présentaient déjà des décollements d’épis (jusqu’à 1 cm) dans des parcelles en cours de

reverdissement. Les défoliations importantes ont fortement réduit la présence de maladies sur

feuilles basses.

Redémarrage précoce de la végétation et des maladies

Au 27 mars ¾ des parcelles étaient au stade épis 1cm et ¼ au stade 1 noeud ! Les symptômes

de JNO sont restés rares sur cette espèce plus souvent protégée sur la semence contre les

insectes piqueurs. Par contre les maladies se sont développées avec en priorité de

l’helminthosporiose en progression avec 10 parcelles sur 13 touchées sur f3. De la

rhynchosporiose était également observée sur la moitié des parcelles et de la rouille naine sur

5 parcelles de Cervoise. La semaine suivante une dichotomie forte était observée entre les

variétés sensibles sur les quelles les maladies avaient fortement progressé (Cervoise : une

parcelle sur 2 dans le réseau) et les variétés tolérantes (Gigga Souleyka : 15 % des parcelles

seulement) encore relativement saines et Touareg hétérogène. Au 3 avril la majorité des

La répartition des sites sur la région est moins homogène

que sur blé, mais correspond aux bassins de production (cf

cartographie).

Une vingtaine de parcelles d’orge d’hiver a été observé en

2012. Les semis également très précoces s’étalent du 23

septembre au 12 octobre avec une date de semis médiane

au 5 octobre. Cervoise est la variété la plus observée.

Page 22: Bilan sanitaire Picardie 2012

21

variétés sensibles avaient donc atteint le seuil de nuisibilité alors que les autres illustraient

l’efficacité de la tolérance variétale face aux maladies. Les température froides d’avril n’ont

toutefois permis qu’un développement modéré des maladies. Le bulletin du 24 avril faisait

même état d’une amélioration de la situation sanitaire grâce aux sorties de feuilles plus rapides

que la progression des maladies. Début mai, à partir du stade dernière feuille, les maladies on

à nouveau progressé en raison des conditions climatiques et de l’absence de nouvelle feuille à

sortir. Le stade sortie des barbes a été atteint en moyenne autour du 10 mai. Les 3 parcelles

suivies sur variétés tolérantes n’avaient toujours pas atteint les seuils de nuisibilité maladies

sur les témoins non traités, alors que les maladies étaient bien installées jusque sur F2 sur

variétés sensibles.

Au 5 juin les dernières observations faisaient toujours état d’une situation hétérogène avec

seulement 7% des 3 dernières feuilles touchées sur variétés tolérantes telles que Gigga (seuil

25% sur variétés tolérantes) et jusqu’à 100% des 3 dernières feuilles touchées par

l’helminthosporiose (+ 30% par l’oïdium) sur variétés sensibles telles que Cervoise.

ORGE DE PRINTEMPS

La campagne a démarré très vite également

Les semis ont été réalisés principalement autour de la mi mars. Les premières levées en cours

ont été observées pour le bulletin du 27 mars. La semaine suivante, les premiers pucerons

sont arrivés précocement et signalés sur des parcelles flottantes non protégées sur la semence

(plateau Picard Nord). Au 11 avril les parcelles suivies étaient déjà au stade 3 feuilles à début

tallage et on observait les premiers symptômes de larves de lémas. Les tous premiers

symptômesde rhynchoporiose (non significatifs) ont été relevés pour le bulletin du 24 avril. Les

parcelles présentaient alors 1 à 3 talles par pied. Au 2 mai une parcelle approchait du stade

épis 1 cm, la situation sanitaire était toujours très saine avec quelques taches de

rhynchosporiose favorisées par les conditions fraîches et pluvieuses.

Situation sanitaire favorable jusqu’à l’épiaison ...

Les bulletins suivants courant mai indiquaient une lente évolution des maladies avec

l’apparition progressive d’helminthosporiose, d’oïdium voire de rouille naine sur feuille basses,

alors que les stade s’enchaînaient moins rapidement. La situation a évolué à nouveau

rapidement fin mai. Entre les bulletins du 22 et du 29 mai on est passé du stade 1-2 noeuds à

dernière feuille – gonflement en une semaine !! 2 parcelles sur les 10 suivies arrivent au seuil

de nuisibilité maladies sur la variété Sébastian. La semaine suivante ¾ des parcelles étaient au

stade mi-épiaison à début floraison. Au 12 juin au stade fin épiaison à fin floraison, 85% des

parcelles n’avaient pas encore atteint le seuil de nuisibilité maladies.

... hétérogène ensuite

Ce n’est qu’à partir du bulletin du 19 juin que la situation sanitaire a commencé à se dégrader

plus nettement mais avec des situations très diverses d’une parcelle à l’autre. On observe

Une douzaine de parcelles a été suivie en 2012, ce qui

ne permet pas une couverture de tous les secteurs de

Picardie, mais suffisante dans les bassins de production

sur cette culture moins sujette aux aléas des

bioagresseurs.

Sébastian est la variété la plus représentée et les

semis s’échelonnent du 1er au 20 mars avec une date de semis médiane au 13 mars.

Page 23: Bilan sanitaire Picardie 2012

22

toujours quelques cas de parcelles bien colonisées par les lémas mais avec maximum 10% des

F1-F2 rongées dans une parcelle. Fin juin la dernière notation maladie faisait le constat d’une

situation très hétérogène avec une parcelle de Sébastian présentant 100% de F1 touchées par

l’helminthosporiose tandis qu’une autre parcelle de Sébastian également ne présentait que

10% des F2 et 20% des F3 touchées par la rhynchosporiose soit à peine au seuil de nuisiblité.

L’activité des lémas était toujours plus notable que sur blé. Quelques cas de fusariose ont été

signalés.

Page 24: Bilan sanitaire Picardie 2012

23

COLZA

En 2012, la surface emblavée en France est de

1.6 Mha. La région Nord-ouest (Nord-Pas de

Calais, Picardie, Haute-Normandie, Ile de

France) représente 22% des surfaces, et 25% de

la production française. La région Picardie

totalise 141 680 ha de colza en 2012

(agreste novembre 2012) qui est un niveau

jamais atteint jusque-là. La Somme est le

département qui a connu la plus forte hausse de

surface en France entre 2011 et 2012 avec

+8000 ha. Au final, le rendement moyen dans la

région estimé à 40q/ha (moyenne nationale

autour de 32q/ha) est supérieur à la moyenne

des 10 dernières années malgré une campagne

avec de nombreux aléas climatiques et

sanitaires.

BILAN AGRO-CLIMATIQUE ET SANITAIRE

Un automne doux et pluvieux très favorable à la

croissance

Les semis 2011 ont été réalisés dans de bonnes conditions,

avec une période de pré-semis plutôt humide. En revanche,

certaines régions ont connu des précipitations très importantes

en post-semis (nuit du 22 au 23 août 2011), qui ont

occasionné des difficultés de levée dues au placage du sol.

Durant l’automne, les précipitations ont été favorables en août-

septembre et décembre. L’activité des limaces est restée

faible en général, malgré les précipitations. Octobre et

Novembre se sont avérés des mois plus secs que la normale.

Les températures ont quant à elles été anormalement douces

tout l’hiver et constamment au-dessus de la normale à partir

de fin novembre et jusque fin janvier. La conséquence de ces

conditions climatiques a été, en début de cycle, une bonne

levée du colza (sauf après orage), de bonnes densités et

longueur de pivots, mais parfois aussi des densités trop

élevées (repousses ou surdensité de semis). L’élongation

automnale a pu être importante par endroit, surtout pour les

semis précoces et les variétés sensibles. Il faut donc bien

choisir sa variété, et être vigilant sur le bon créneau de semis

et sur la disponibilité importante en azote (sols profonds et

apports organiques à l’automne,) qui peut favoriser

l’élongation.

Ponctuellement, les précipitations abondantes et le vent ont pu

provoquer des étranglements racinaires. Une autre cause

possible de ces étranglements peut être la Noctuelle

terricole. Les fortes précipitations ont pu également

provoquer des phytotoxicités d’herbicides.

Page 25: Bilan sanitaire Picardie 2012

24

Concernant les ravageurs, on note des vols intenses de grosses altises par endroit, sur une

période de plus d’un mois, qui ont pu provoquer des dégâts importants de morsures d’adultes,

même si globalement la pression adulte a été maitrisée avec des colzas très poussants. Par

contre, de grosses infestations larvaires ont été signalées par endroit (Nord du département),

mais qui n’ont eu un impact qu’après le gel de février. On note une faible présence de la

Tenthrède de la rave et des pucerons. Le charançon du bourgeon terminal, plus présent

que l’an passé, a surtout été capturé dans l’Aisne et dans l’Oise, mais sans aucun dégât

signalé.

La douceur du climat en fin d’année a entraîné une croissance

continue du colza, sans arrêt de végétation en décembre. On

obtient ainsi des biomasses entrée hiver exceptionnellement

forte de 2 à 3 kg/m², avec des maxima à 5kg/m² !

Une vague de froid courte et brutale en février

Sans être une des vagues de froid les plus intenses, les gels

brutaux de début février ont eu des conséquences non négligeables sur les colzas les plus

précoces à la reprise. Les températures sont descendues en deça de -15 °C. Les conditions

étaient réunies (froid brutal, absence de couverture neigeuse, pas d’endurcissement des

plantes, fort développement végétatif et peu d’arrêt de végétation et de vernalisation) pour

que des dégâts de gel importants puissent être observés par endroit (cf. photos CETIOM ci-

dessous).

Des pourritures ont pu se développer sur plantes gelées (botrytis). Les larves d’altises

présentes avant le gel ont pu accentuer les dégâts sur les plantes fragilisées.

Plante gelée Zone vitreuse au niveau du

collet Apex gelé Base de l’élongation fibreuse

Page 26: Bilan sanitaire Picardie 2012

25

Une perte de biomasse importante en sortie hiver

La perte de biomasse s’élève en 2012 à environ 40 %, contre 8% en 2011, autour de 20% en

2009 et 2010. La reprise de végétation s’est effectuée fin février-début mars. Sur les plantes

gelées, la reprise a pu s’effectuer à la base avec de nombreuses ramifications

secondaires. Le mois de mars pluvieux et doux a favorisé cette reprise.

Concernant les ravageurs, le charançon de la tige du colza est de plus en plus présent

(fréquence et nuisibilité) dans notre région, surtout dans l’Aisne et dans l’Oise, bien avant les

méligèthes. L’arrivée du charançon a été plus rapide qu’en 2010 et 2011 et a pu être très

intense par endroit (jusqu’à 300 individus piégés). Des dégâts sur tige ont été observés dès

début avril, avec des impacts importants par endroit. Les plantes déjà fragilisées par le gel ont

eu plus de difficultés à compenser que les autres.

Les méligèthes ont été présents dans quasiment toutes les parcelles,

mais avec peu de dégâts, sauf sur les parcelles déjà fragilisées. Le

charançon des siliques a été moyennement présent, avec parfois

des observations par la suite de dégâts de cécidomyies sur siliques en

bordure de parcelle, mais sans grande conséquence sur le rendement.

Les maladies ont été peu présentes. Notamment les conditions

climatiques d’humidité (90% durant au moins 3 jours) mais surtout de

température (supérieures à 10°C) n’étaient pas réunies en avril pour le

développement du sclerotinia, malgré le risque à priori présent (kits

majoritairement positifs et pluies). La contamination qui a pu avoir lieu

sur les pétales n’a pas progressé sur les tiges. Rappelons toutefois que pour cette maladie, la

lutte ne peut être que préventive. On note toutefois la présence de nombreux symptômes

d’alternaria en fin de cycle qui ont pu impacter sur le rendement. Côté phoma, peu de

symptômes de nécrose au collet signalés sauf pour des colzas qui avaient été fortement

fragilisés par le gel. La progression de la résistance variétale des variétés a pu limiter le risque

pour cette maladie.

Un manque de rayonnement pendant la floraison et le remplissage

La floraison s’est caractérisée par sa longue durée (plus de 50 jours), avec des

avortements en début de période et une compensation par des refleurissements sur les

hampes secondaires. Cette durée a entraîné souvent le recours à deux fongicides, pour

pouvoir protéger les fleurs sur la durée.

Le rayonnement a également été un des plus faibles enregistrés depuis 20 ans pendant

la période de floraison et de remplissage, ce qui a pu pénaliser la formation des grains

dans un premier temps. En revanche, les précipitations observées en juin et juillet ont

été favorables au remplissage.

Page 27: Bilan sanitaire Picardie 2012

26

Une récolte sur des parcelles parfois à peine à maturité

Les conditions climatiques de l’année (gel hivernal, gel début floraison…) ont entraîné

une forte hétérogénéité de maturité à la récolte. Certaines parcelles comportaient encore

des siliques vertes dans les secteurs tardifs, et même dans les parcelles mûres au niveau

des grains, les pailles étaient encore souvent vertes. L’égrenage a été plutôt faible

malgré les fortes pluies. Il y a eu une progression variétale ces dernières années sur ce

point. La rallonge de barre de coupe est encore peu utilisée, mais permet pourtant

d’éviter les pertes à la récolte (repousses…).

Page 28: Bilan sanitaire Picardie 2012

27

POIS DE PRINTEMPS

Réseau d'observation

Les observations se sont déroulées de la semaine 14 (3 avril 2012) jusqu'à la semaine 27 (3

juillet 2012). Lors de cette campagne 2012, le réseau d'observation pois protéagineux a

permis de mutualiser les observations effectuées sur 16 parcelles, avec une moyenne de 12

parcelles suivies par semaine.

Evolution des stades

sem 14 de levée à 1 feuille

sem 15 de levée à 3 feuilles

sem 16 de 1 feuille à 5 feuilles

sem 17 de 1 feuille à 6 feuilles

sem 18 de 3 à 7 feuilles

sem 19 de 6 à 10 feuilles

sem 20 de 7 à 10 feuilles

sem 21 de 8 feuilles à début floraison

sem 22 de 8 feuilles à début floraison

sem 23 de 10 feuilles à jeune gousse 2 cm

sem 24 de 2 à 4 étages de gousses plates

sem 25 de jeune gousse 2 cm à SLA

sem 26 de fin floraison à SLA (Stade limite d’avortement)

sem 27 de SLA à maturité physiologique

SLA : Stade Limite d’Avortement

Thrips

La période d'observation de ce ravageur s'est déroulée sur deux semaines (14 et 15). De

nombreux dépassements du seuil de nuisibilité ont été constatés. Il est donc important de

surveiller les parcelles de pois en cours de levée. La nuisibilité des thrips s'exprime à partir de

50 % de plantes levées jusqu’au stade 1 feuille. Le seuil de nuisibilité est de un thrips en

moyenne par plante. Ce seuil est à relativiser en fonction de la vitesse de la levée.

Sitones

Les observations de sitones se sont poursuivies durant six semaines (de 14 à 19). Ce

ravageur s'est montré peu actif pendant sa période de nuisibilité en raison des conditions

climatiques défavorables. Dans notre réseau le seuil de nuisibilité n'a pas été dépassé cette

année. Les sitones sont actifs par temps ensoleillé, avec des températures supérieures à 12°C.

Les encoches sur le bord des feuilles dues aux morsures des adultes n’ont pas d’impact sur le

rendement, mais révèlent la présence de larves qui détruisent les nodosités et perturbent ainsi

l’alimentation azotée des pois. Le seuil de nuisibilité est de 10 morsures de sitones sur

l'étage foliaire le plus touché, entre la levée et le stade 6 feuilles.

Cécidomyies

La période de sensibilité aux cécidomyies s'est étalée sur quatre semaines (de 19 à 13).

Aucune observation de ce ravageur n'a été signalée cette année. Le stade sensible aux

attaques de cécidomyies débute avec le stade 10-12 feuilles de la culture, surtout pour les

parcelles jouxtant d’anciennes parcelles touchées par ce ravageur. L’observation des

cécidomyies s'effectue en "pinçant les boutons", afin d'observer la présence d'éventuels

insectes à l’intérieur. Le risque cécidomyie est important lorsqu’il y a coïncidence entre un vol

important et le stade sensible de la culture (bouton floral). Le seuil de nuisibilité est de 1

cécidomyie en moyenne par bouton floral.

Page 29: Bilan sanitaire Picardie 2012

28

Pucerons verts

L'apparition des premiers pucerons verts a eu lieu mi-mai (semaine 20).Le niveau

d'infestation est resté modéré dans le réseau. Le seuil de nuisibilité n'a été que très rarement

atteint. Entre le début de la floraison et fin floraison, le seuil de nuisibilité est de 30

pucerons verts par pied, (méthode support blanc). Ce seuil de nuisibilité doit également

prendre en compte la vitesse d’expansion de la population, le développement de la culture

ainsi que la présence d’auxiliaires. En effet, la surveillance des pucerons doit s’accompagner

d’une observation des auxiliaires, qui participent activement à leur régulation.

Tordeuses du Pois

Le suivi des tordeuses du pois repose sur l'utilisation de piège à phéromone. Cette année,

seize pièges ont été disposés sur la région. Les premières captures de tordeuses du pois sont

enregistrées mi-mai (semaine 21). Le piégeage prend fin avec la maturité de la culture

(semaine 27). Le raisonnement de la nuisibilité s’effectue à LA parcelle. Il se base sur les

cumuls de captures par piège. Toutefois, les écarts de captures peuvent être très différents

d’une parcelle à l’autre. Les cumuls enregistrés ne sont qu’indicatifs de l’activité des tordeuses.

Les seuils ne sont utilisables qu’à partir du stade gousses plates du 2ème étage

fructifère : 400 captures cumulées en pois protéagineux, 100 captures cumulées en

pois jaunes, 50 captures cumulées en pois de semences.

Répartition géographique des pièges tordeuses du pois en 2012

Mildiou

Pour le réseau, seules trois parcelles ont été concernées par le mildiou. Les premiers

symptômes apparaissent fin mai (semaine 22) et vont s'étaler durant cinq semaines (semaine

22 à 26).

Anthracnose

Les premiers symptômes sont signalés fin mai (semaine 22). L'anthracnose est notée sur le

réseau durant six semaines (de semaine 22 à 27). Le nombre de parcelles touché par semaine

reste limité.

Botrytis

L'apparition du botrytis dans le réseau est tardive, fin juin (semaine 25). Ces symptômes ne

sont observés que sur trois parcelles, durant trois semaines (semaine 25 à 27).

Page 30: Bilan sanitaire Picardie 2012

29

FEVEROLE DE PRINTEMPS

Réseau d'observation

Les observations se sont étalées de la semaine 14 (3 avril 2012) jusqu'à la semaine 27 (17

juillet 2012). Lors de cette campagne 2012, le réseau d'observation féverole de printemps a

permis de mutualiser les observations faites sur 15 parcelles, avec une moyenne de 10

parcelles suivies par semaine.

Evolution des stades

Semaine14 de levée à 4 feuilles

Semaine 15 de 2 à 3 feuilles

Semaine 16 de 2 feuilles à 6feuilles

Semaine 17 de 2 feuilles à 6 feuilles

Semaine 18 de 4 à 7 feuilles

Semaine 19 de 6 à 12 feuilles

Semaine 20 de 7 feuilles à début floraison

Semaine 21 de 10feuilles à jeune gousse 2 cm

Semaine 22 de début floraison à jeune gousse 2 cm

Semaine 23 de début floraison à jeune gousse 2 cm

Semaine 24 de jeune gousse 2 cm à fin floraison

Semaine 25 de jeune gousse 2 cm à SLA

Semaine 26 de fin floraison à SLA

Semaine 27 de FSLA à maturité physiologique SLA : Stade Limite d’Avortement FSLA : Fin de stade d’avortement

Thrips

Contrairement à la campagne précédente, le thrips n’a été signalé qu’une seule fois cette

année. La croissance rapide de la féverole en début de campagne n’a laissé que quelques jours

pour observer cet insecte sur la culture.

Il n’existe pas aujourd’hui de nuisibilité connue du thrips sur la culture de la

féverole, par conséquent aucun seuil n’est retenu pour évaluer la nuisibilité de cet

insecte.

Sitones

Les observations de sitones ont été signalées pendant cinq semaines (de la semaine 15 à la

semaine 20). Cette année les conditions climatiques plus « poussantes » ont été peu

favorables aux sitones. De plus la croissance rapide des plantes n’a pas permis un marquage

important des morsures sur les feuilles. Compte tenu de l’absence de référence sur la

nuisibilité sur la féverole, il n’y a pas de seuil de nuisibilité retenu pour cet insecte

sur cette culture.

Pucerons noirs

Les pucerons noirs ont été observés de la semaine 22 à la semaine 29 (15 mai au 17 juillet).

Cet insecte présent tôt sur la féverole voit son développement favorisé par l’augmentation de

la température. La nuisibilité du puceron noir est connue : le seuil de nuisibilité est atteint

lorsque l’on observe plus de 10% des plantes porteuses de « manchons » de

pucerons noirs. Un manchon est une colonie de plus de 1cm de long qui se forme sur la tige

de la féverole .Les individus isolés ne sont pas pris en compte dans l’évaluation du risque.

Page 31: Bilan sanitaire Picardie 2012

30

Pucerons verts

Les pucerons verts ont été observés du 30 mai au 3 juillet.

Les populations de pucerons sont toujours restées faibles même si les observations étaient

régulières.

Il n’existe pas de seuil de nuisibilité connu du puceron vert sur la féverole.

Insectes auxiliaires

Les observations faites pendant toute la campagne ont montré une présence importante et

fréquente d’insectes dits auxiliaires qui contribuent à la régulation des populations d’insectes

nuisibles tels que les pucerons verts et les pucerons noirs. Les coccinelles, syrphes et

chrysopes observés sur les parcelles contribuent à une certaine régulation des populations de

pucerons qui ainsi restent à des niveaux faibles et stables.

La présence de plus en plus fréquente de ces auxiliaires dans les cultures est un outil de

régulation intéressant dont il faut absolument tenir compte.

La bruche

La bruche est l’insecte qui est le plus craint sur la féverole. Les larves de cet insecte se

développent dans les gousses, et les galeries qu’elles y creusent nuisent à la valeur

marchande de la récolte.

Les observations d’adultes dès le 15 mai ont été régulières tout au long de la campagne.

Pendant cette période les bruches ne présentent aucun risque mais pourraient présager une

population potentiellement importante.

La nuisibilité et le risque que représente la bruche n’est pas évaluée à partir de l’observation

des insectes adultes mais en prenant en compte le stade sensible de la féverole (gousses de

2 cm) et les conditions climatiques du moment (températures maximales pendant deux

jours consécutifs supérieures à 20°c).

Cette approche, qui reste très aléatoire, est la seule applicable aujourd’hui sur ce parasite.

Mildiou

Le mildiou est apparu à partir du 19 juin jusqu’au 17 juillet.

Il n’existe pas de seuil de nuisibilité connu de ce champignon sur la féverole.

Le développement de ce champignon cette année est sans doute a relier aux conditions

humides de cette période d’observation.

L’attaque était assez importante en fin de végétation sur des plantes en fin de cycle végétatif.

Anthracnose

Les premiers symptômes sont signalés dès le 30 mai. Jusqu’ à la fin de la période

d’observation l’anthracnose a été observée sur des parcelles du réseau picard avec des

progressions jusque sur les feuilles des étages supérieurs des plantes. Les températures

anormalement faibles de la période ont un peu bloqué son développement malgré des

pluviométries anormalement élevées et donc favorables.

Faute de références sur la nuisibilité de cette maladie, il n’y a pas de seuil de

nuisibilité pour l’anthracnose sur féverole.

Rouille

La rouille est signalée sur les parcelles du réseau à partir du 12 juin. Cette maladie est

souvent signalée en deuxième partie du cycle de la culture, du début de la floraison jusqu’au

stade limite d’avortement des grains, qui marque aussi la fin de la période de sensibilité de la

féverole aux pucerons et à cette maladie.

Il n’y a pas de seuil minimum concernant ce champignon : on considère que la rouille est

nuisible dès qu’elle est observée sur la parcelle. La rouille est en effet, pour la féverole,

le champignon qui peut provoquer le plus de dégâts en terme de rendement.

La situation cette année a donné lieu à des interventions spécifiques contre cette maladie.

Page 32: Bilan sanitaire Picardie 2012

31

LIN FIBRE

En 2012 la culture de lin fibre était en progression de 9% par rapport à 2011 et a représenté

67.000 ha. Les prix relativement élevés des céréales et le niveau de rémunération du lin, jugé

peu satisfaisant ces dernières campagnes, n’ont pas incité les liniculteurs à augmenter de

façon plus significative les surfaces.

Un démarrage rapide et favorable

Au terme d’un hiver froid et faiblement arrosé, les semis se sont déroulés principalement au

cours de la deuxième quinzaine de mars, dans d’excellentes conditions. Les levées ont été

parfaites. Les comptages ont révélé des densités parfois très élevées (> 1.800 plantes/m2).

Avril et mai ont été frais et très arrosés. Le cumul des précipitations d’avril a pu atteindre plus

de 110 mm en bordure maritime et dans le Nord, ce qui a réduit le déficit cumulé depuis le

début de l'année. La remontée des températures à partir du 23 mai a permis une accélération

de la croissance des lins.

Excès d’eau : verse et maladies au rendez-vous

Début juin, les températures et la durée d'ensoleillement ont été inférieures aux normales. Ce

temps couvert, frais et très humide est resté favorable à la croissance des lins. Au 5 juin, l’état

des linières était très satisfaisant. Les plantes mesuraient entre 40 et 60 cm et les premières

floraisons étaient observées. Mais ensuite, plusieurs épisodes de fortes pluies, notamment les

6 et 7 juin, ont provoqué localement ─ principalement dans le Calvados, le sud de l’Eure et la

Seine et Marne ─ une verse massive des lins les plus précoces. Dans certaines micro-

régions, près de 80% des lins ont été couchés. Mais globalement, au 15 juin, la majorité

des parcelles étaient encore très belles et prometteuses, pour un taux de verse au niveau

national de l’ordre de 20%.

Le caractère encore orageux de la fin du mois est devenu favorable au développement de

maladies du feuillage telles la pourriture grise (Botrytis cinerea) et la sclérotiniose sur les

lins versés, de la cassure de la tige, de la brunissure et de la septoriose sur de nombreux

lins.

L’oïdium s’est déclaré tardivement.

Une récolte compliquée

Avec plus de 100 mm en moyenne sur le bassin linier, juillet s’est avéré presqu'aussi arrosé

que juin. Les précipitations ont été localement très abondantes, en particulier dans le Nord-

Pas-de-Calais et en Picardie, dépassant souvent 120 mm. Ces conditions ont repoussé les

Sclérotinia - Arvalis

- Lin versé – Arvalis

Page 33: Bilan sanitaire Picardie 2012

32

arrachages au 20 juillet. Les lins versés ont obligé à travailler à tours perdus. Les derniers

arrachages ont été réalisés la dernière décade d’août !

En août et septembre, la température moyenne a atteint 2°C de plus que la normale. La

pluviométrie a été déficitaire sur l'ensemble du bassin linier. Trop peu pour rouir les nombreux

lins présentant un rendement en paille supérieur à 8 t/ha.

Au 25 août, 70% des lins étaient encore dehors au plan national.

Au final, une grande hétérogénéité caractérisera la récolte 2012. Les rendements en paille et

en graine des lins non-versés devraient être d’un bon niveau. La richesse en fibre devrait être

élevée également. Les qualités seront très dépendantes du degré de verse et de rouissage.

Page 34: Bilan sanitaire Picardie 2012

33

LUZERNE

Il est important de rappeler que la luzerne a le gros avantage d’être tolérante aux maladies.

De plus, sa conduite pour la récolte de fourrage dans la région, permet de limiter le

développement des ravageurs du fait des différentes récoltes tout au long de la campagne.

Cette campagne fût calme pour la luzerne au niveau des maladies. En effet, seuls quelques

symptômes de pepper spot ont pu être observés sans aucune conséquence sur le rendement.

Nous avons pu observer d’autres maladies telles que la vertiscilliose, la sclérotiniose et

pseudopeziza mais dans de très faible proportion et sans aucune incidence sur le rendement.

Enfin, il est important de noter qu’il n’y a actuellement aucun seuil de nuisibilité connu des

maladies sur la luzerne.

Anthracnose sur tige de luzerne – www .luzerne.org

Pepper spot sur luzerne– www .luzerne.org

Pseudopeziza sur luzerne– www .luzerne.org Verticiliose sur luzerne– www .luzerne.org

Page 35: Bilan sanitaire Picardie 2012

34

MAIS

Réseau d'observation

Les observations se sont déroulées de la semaine 14 (3 avril 2012) jusqu'à la semaine 43 (23

octobre 2012). Lors de cette campagne 2012, le réseau d'observation maïs a permis de

mutualiser les observations effectuées sur 20 parcelles. Il cible principalement le suivi de la

pyrale et des pucerons, ravageurs les plus préjudiciables au maïs.

Evolution des stades

sem 14 premiers semis

sem 15 semis en cours

sem 19 semis en cours à 3 feuilles

sem 20 semis en cours à 4 feuilles

sem 21 non levé à 4 feuilles

sem 22 de "levée-3 feuilles" à 6 feuilles

sem 23 de 3 feuilles à 7 feuilles

sem 24 de 5 feuilles à 9 feuilles

sem 25 de 6 feuilles à 10 feuilles

sem 26 de 7 feuilles à 11 feuilles

sem 27 de 8 à 13 feuilles

sem 28 de 8 à 13 feuilles

sem 29 de 9 feuilles à floraison mâle

sem 30 de 12 feuilles à floraison femelle

Oiseaux

En début de campagne, durant la période de levée, plusieurs observations sont remontées

concernant des dégâts de corbeaux. En effet, l'échelonnement des semis, ainsi que

l'étalement de la levée, dues aux conditions climatiques défavorables, ont laissé les cultures de

maïs vulnérable aux oiseaux. La période d'observation de ce ravageur s'est déroulé sur six

semaines (de 14 à 20). Il est donc important de limiter les semis isolés dans l’espace et

dans le temps (par rapport aux parcelles de maïs voisines). Lors du semis, il faut également

veiller au bon recouvrement des graines semées. Il ne faut pas laisser de graines en

surface.

Pucerons

Les conditions pluvieuses de cette année ont été défavorables aux pucerons Metopolophium

et Sitobion. Leur présence en parcelle est plus tardive que les années précédentes. L'apparition

des premiers Sitobion est enregistrée début juin (semaine 23). Les premiers Metopolophium,

sont apparus sur le réseau fin juin (semaine 26). Le niveau d'infestation est resté modéré dans

les parcelles observées. L'activité des auxiliaires au cours de la campagne a contribué à

maintenir le niveau modéré d’infestation. En effet, la surveillance des pucerons doit

s’accompagner d’une observation des auxiliaires, qui participent activement à leur régulation.

Le seuil de nuisibilité de ces deux espèces n’a jamais été atteint, au cours de la saison.

Page 36: Bilan sanitaire Picardie 2012

35

Pucerons

Description

seuils de nuisibilité

Metopolophium

dirrhodum

Couleur vert amande pâle

avec une ligne vert foncé sur

le dos. Pattes et cornicules

non colorées.

Taille d’environ 2 mm.

- entre 4 et 6 feuilles : 10

pucerons/pied ;

- entre 6 et 8 feuilles : 20 – 50

pucerons/pied ;

- entre 8 et 10 feuilles : 100

pucerons en moyenne/pied ;

- au-delà de 10 feuilles : 200

pucerons en moyenne/pied.

Sitobion avenae

Couleur variable, souvent d’un

vert foncé à brun, voire rose

jaunâtre. On le distingue du

Métopolophium par ses

cornicules caractéristiques

noires. Taille d’environ 2 mm.

Entre 3 et 10 feuilles du maïs.

plus de 500 pucerons/pied, avant 10

feuilles.

Rhopalosiphum padi

Couleur vert très foncé à noir

avec une zone caractéristique

rougeâtre à l’arrière de

l’abdomen. Forme globuleuse.

Taille inférieure à 2 mm.

plus de 10 pucerons ailés/plante

avec formation de colonies

d’aptères, avant 6 feuilles, puis suivi

au moment de la floraison mâle (une

panicule sur 2 colonisée).

Source : AGPM

Pyrale du maïs

Suivi de chrysalidation

Chaque semaine, à partir du mois de mai, un lot de tiges de maïs est disséqué afin de

dénombrer les larves et les chrysalides. La proportion de larves et de chrysalides permet de

déterminer l'émergence des papillons et de prévoir la période de ponte des pyrales. En effet,

lorsque 50% de chrysalidation est obtenue, on estime qu'il y aura 50% d'émergence

des papillons trois semaines plus tard. Cette année le début de la phase de chrysalidation

est enregistrée au cours de la semaine 26, et se termine lors de la semaine 28.

Réseau de piégeage

Le suivi du vol des pyrales repose sur l'utilisation de piège à phéromone. L'enregistrement des

captures dû à l'attraction des phéromones sur les papillons permet de constater la période de

vol. Les pièges ont été installé lors de la semaine 25, après l'enregistrement des premières

captures en Ile-de-France. La première capture de pyrale est enregistrée fin juin (semaine 26)

dans le sud de l'Aisne. Cette année, 18 pièges ont été mis en place dans la région (8 dans

l'Aisne, 3 dans l'Oise et 7 dans la Somme).

Page 37: Bilan sanitaire Picardie 2012

36

0

5

10

15

20

25

30

35

se

m 1

9

se

m 2

0

se

m 2

1

se

m 2

2

se

m 2

3

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4

se

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5

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6

se

m 2

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m 2

8

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m 2

9

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m 3

0

se

m 3

1

se

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2

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m 3

3

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4

se

m 3

5

se

m 3

6

se

m 3

7

No

mb

re

de

py

ra

les c

ap

utré

es

Ainse 02

Oise 60

Somme 80

Suivi des pontes

Pour renseigner sur l'intensité du vol et sur la période de vulnérabilité du maïs à la pyrale, le

piégeage n'est pas suffisant. Il doit être complété par la recherche des pontes que les

pyrales disposent en une ooplaque sur la surface inférieure à proximité de la nervure centrale

des feuilles médianes du maïs. Le seuil de nuisibilité est atteint lorsque 10 % des pieds

de maïs sont porteurs de pontes. Les premières pontes sont signalées mi-juillet (semaine

29) dans la Somme.

Ponte jeune

Ponte plus âgée

Stade "tête noire"

Ponte de pyrale du maïs Source photo : SRAL-Picardie

L’incubation des pontes dure de 5 à 15 jours suivant les températures et l’hygrométrie. Après

éclosion, les jeunes larves se dispersent et quelques heures à quelques jours plus tard, les

chenilles pénètrent à l’intérieur du cornet foliaire où elles commencent à s’alimenter. Cette

phase, durant laquelle la chenille est dite "baladeuse" s’étend jusqu’à la fin du second stade

larvaire (chenille de 4 à 6 mm).

Les périodes vulnérables pour la pyrale du maïs sont :

- le stade ponte jeune, pour la lutte biologique (la mouche parasite pond à l’intérieur de ces

ooplaques) ;

- le stade "chenille baladeuse" pour les solutions conventionnelles.

Page 38: Bilan sanitaire Picardie 2012

37

Evaluation du risque pyrale du maïs pour 2013

La lutte contre la pyrale se définit en fonction du niveau de risque potentiel. Celui-ci prend en

compte le nombre de larves présentes dans les cannes de maïs à la récolte :

- moins de 0,5 larve par pied, le risque est nul à faible (point vert) ;

- au-delà de 0,8 larve par pied, la zone est à risque fort (point rouge), les parcelles

maïs de 2013, sur précédent maïs ou non, nécessiteront l’an prochain une forte

vigilance ;

- entre 0,5 et 0,8 larve par pied, (point jaune) le niveau d’infestation à venir dépendra

des choix agronomiques du maïsiculteur : broyage, labour, rotation, implantation de la

culture suivante…

La situation régionale est globalement stable, la majorité des comptages effectués à l’automne

2012 montre que le niveau de risque est rarement atteint. On note 11 situations entre 0,5 et

0,8 larve par pied, et 4 parcelles supérieures à 0,8 larve par pied.

Pour les parcelles prospectées, le niveau d’infestation 2012 est très proche de celui des années

précédentes. Il n’y a pas recrudescence de la pyrale dans les cannes à l’automne, dans

les secteurs ayant fait l'objet d'un comptage. Ce constat doit être complété par les

premières observations en fin de printemps 2013.

La synthèse des comptages réalisés dans la région avant la récolte est présentée dans la carte

ci-dessus.

Des mesures prophylactiques sont importantes à mettre en place après la récolte afin de

limiter le développement du ravageur pour la prochaine campagne.

Page 39: Bilan sanitaire Picardie 2012

38

En effet, les larves de pyrale passent l’hiver dans les cannes et bas de tige de maïs, sans être

détruites par le gel. Un broyage détruit directement des larves et en expose d’autres au froid

hivernal, aux prédateurs et aux parasites. L’intervention détruit de 50 à 70 % des larves, score

loin d’être négligeable par rapport à celui des interventions en végétation. Un labour améliore

encore le résultat.

La lutte contre la pyrale passe donc par le broyage des cannes de maïs sitôt la récolte avec

enfouissement par labour des cannes broyées.

Chrysomèle du maïs

Comme tous les ans, un important réseau de piégeage de la chrysomèle des racines du maïs

(Diabrotica vigifera vigifera) a été mis en place. Ce réseau comprend 100 pièges dans la région

Picardie. Aucune capture de chrysomèle n'a été enregistrée cette année.

Page 40: Bilan sanitaire Picardie 2012

39

BILAN SANITAIRE 2012

Pommes de terre

Page 41: Bilan sanitaire Picardie 2012

40

POMMES DE TERRE

BILAN MALADIES 2012

En 2012, le Bulletin de Santé du Végétal « Pommes de terre » à été rédigé grâce à des

observations réalisées sur 22 parcelles. Ces notations ont été relevées de la plantation et ce

jusqu’au défanage de la parcelle.

Réseau de parcelles suivies en pommes de terre – Année 2012

Le réseau d’observateurs est composé de 16 structures qui suivent de manière hebdomadaire

une à plusieurs parcelles. Parmi ces structures, nous avons : Arvalis Institut du Végétal, Ceta

de Ham, Ceta des Hauts de Somme, Chambre d’Agriculture de la Somme, Comité Nord Plants

de Pommes de terre, Expandis, Féculerie de Vic sur Aisne, FREDON de Picardie, Gitep,

Intersnack, Noriap, Pom’Alliance, Roquette, Sral de Picardie, Mc Cain, Touquet Savour.

Maladies

Mildiou : une forte pression !

Tas de déchets (source GITEP)

Page 42: Bilan sanitaire Picardie 2012

41

Dès la mi-avril, le recensement de tas de déchets nous conduit une fois de plus à mettre en

évidence que les mesures prophylactiques vis à vis de la gestion de ces tas ne sont pas mises

en oeuvre. En date du 17 avril, 14 tas sont recensés et aucun d’entres eux n’est géré. Le 4

mai, des symptômes de mildiou sont observés sur 2 tas, l’un à Blangy Tronville (80), l’autre à

Mauregny en Haye (02). Au même moment, les toutes premières levées (plantations de mi-

mars) sont constatées sur quelques parcelles.

Dès le début du mois de mai, l’outil d’aide à la décision, MILEOS® enregistre la 3ème voire la

4ème génération de spores produites pour 9 stations sur 17 stations.

Dans un environnement sain, au 3 mai le risque est d’ores et déjà présent pour des variétés

moyennement sensibles.

Dans un environnement à risque, soit un environnement à proximité de déchets, le risque est

déjà élevé quelque soit la variété dès lors que celle-ci atteint 30% de levée.

A la mi-mai, pour l’ensemble des stations, (soit 18 stations réparties en Picardie) MILEOS®

enregistre un fort potentiel de sporulation (Valeur de potentiel de sporulation > à 8). Ce fort

potentiel de sporulation perdure jusqu’à la mi-juin mais les conditions climatiques

(température) ne sont pas propices au développement de la maladie (Cf. graphique des

risques sur le poste climatique de Boves – 2012)

Ce n’est qu’à partir du 26 juin que l’ensemble des facteurs climatiques sont réunis pour une

sporulation, ce qui se traduit par l’apparition des premiers symptômes en parcelles.

Au 10 juillet, la situation sanitaire s’aggrave et se généralise sur l’ensemble des parcelles,

l’intensité d’attaque dans les parcelles varie de quelques feuilles mildiousées jusqu’à des

attaques en foyer, même les jardins particuliers ne sont pas exempts de ces contaminations.

Heureusement, les températures élevées survenues vers le 20 juillet ont permis de limiter la

production de spores, ce qui se traduit sur le terrain par un assèchement des tâches

mildiousées. A partir de cette date, la maladie est contenue ce qui a permis de réduire le

risque de contaminations sur tubercule.

En conclusion, les attaques de mildiou ont été fréquemment relevées, mais peu d’entre elles

ont été très dommageables. En effet, le climat sec observé vers le 20 juillet a limité la

dissémination de spores au niveau du sol. Rares sont les tubercules mildiousés observés à la

récolte cette année.

Page 43: Bilan sanitaire Picardie 2012

42

On retiendra :

la gestion des tas de déchets est capitale pour limiter le développement du

mildiou, surtout dans une année à forte pression comme 2012.

la bonne corrélation entre le modèle MILEOS et les symptômes observés en

parcelle

Alternariose

Sur 31 parcelles observées le 10 juillet, 20% des parcelles montrent les premiers symptômes.

Par la suite, les symptômes d’Alternaria, se sont accentués du fait des conditions chaudes et

humides de la fin juillet. Ce climat a entraîné parfois une sénescence précoce des pommes de

terre, notamment pour les variétés Lady Claire et Marabel. Ce qui a rendu difficile dans

certains cas le diagnostic entre la maladie et la sénescence.

Cette année, une sensibilité à l’alternariose pour Daisy et Markies a été relevée.

Rhizoctone et Gale commune

Les champignons responsables du Rhizoctone et de la Gale commune se sont faiblement

développés cette année. Bien que la Gale commune soit fréquemment observée, l’intensité

des attaques reste faible. Par conséquent, la qualité de peau des pommes de terre destinée au

marché du frais est supérieure à l’année passée. Sur le marché de l’industrie, même si la Gale

commune a été remarquée, celle-ci n’a pas d’incidence pour ce débouché.

En ce qui concerne le Rhizoctone, peu de symptômes sont observés sur tubercules à la

récolte. Lorsque des symptômes sont notés, il s’agît soit du Rhizoctone réticulé soit du

Rhizoctone brun.

Sclérote de rhizoctone brun (source Gitep)

Les autres maladies

Concernant la sclérotiniose sur pomme de terre, une fois de plus cette année, seule une

parcelle de pomme de terre ayant pour précédent des légumes, a présenté du sclerotinia.

Pour les champignons de la Dartrose ou de la Gale argentée, il est un peu tôt pour se

prononcer, mais il semble que ces maladies soient très peu présentes dans les stockages.

Enfin, à propos de l’Erwinia, les conditions très humides du mois de juin ont entraîné

l’apparition de quelques cas de jambe noire qui se sont légèrement accentués début juillet du

fait des alternances de pluies et de fortes chaleurs (épisodes orageux). Cependant, il est

important de signaler qu’à ce jour, aucun symptôme d’Erwinia n’est à signaler dans les

stockages.

Page 44: Bilan sanitaire Picardie 2012

43

Stockage en caisse ventilé (source GITEP)

Il faut rester prudent sur le développement possible de maladies de conservation. En effet, les

pommes de terre récoltées tardivement (octobre-novembre), dans des conditions humides et

terreuses sont plus exposées au développement de maladies.

Un cas de Pythium a d’ailleurs été observé le 15 novembre dans un stockage qui a débuté à

la mi-octobre.

Symptômes de Pythium sur tubercules (Source GITEP)

Page 45: Bilan sanitaire Picardie 2012

44

POMMES DE TERRE

BILAN RAVAGEURS 2012

Une présence perturbée par un printemps froid et humide !

Pucerons :

Des vols faibles !

Le suivi repose sur :

- Un relevé par piégeage qui consiste en la mise en place de pièges attractifs afin

d’identifier les espèces présentes. Ces pièges sont installés sur une parcelle de pomme de

terre sur les sites de Marcelcave et de Cottenchy (80),

- Un relevé en parcelle qui consiste à un dénombrement du nombre de folioles portant au

moins un puceron sur les parcelles du réseau (22 parcelles fixes suivies).

Du fait des températures printanières et estivales globalement fraîches ainsi que de

nombreux épisodes pluvieux, les vols de pucerons sont restés globalement faibles,

particulièrement sur le site de Marcelcave.

Le suivi par piège

L’année 2012 se caractérise par des vols de pucerons très faibles tout le long de la

campagne. Les premiers individus sont présents à la fin du mois de mai et le nombre

maximum de pucerons se situe à moins de 30 individus, avec un relevé toutes les deux

semaines. A partir de la fin du mois de juillet, plus aucun puceron n’est observé en vol. (Cf.

graphique « Comparaison des effectifs de populations sur Marcelcave entre 2007 et 2012).

Ainsi, la pression en vecteurs de virus reste globalement faible. Le faible nombre de repousses

observé diminue encore le risque potentiel des transmissions au sein des parcelles.

Comparaison des effectifs de populations sur Marcelcave

entre 2007 et 2012

0

50

100

150

200

250

300

03-mai 23-mai 12-juin 02-juil 22-juil 11-août

Date

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Total 2007

Total 2008

Total 2009

Total 2010

Total 2011

Total 2012

Page 46: Bilan sanitaire Picardie 2012

45

En 2012, l’essentiel des individus en vol est représenté par des espèces inféodées à la pomme

de terre. L’espèce majoritaire est Myzus persicae qui représente 41 % des effectifs totaux

suivi par Aphis fabae le puceron noir de la fève qui représente quant à lui 14 % des

effectifs (Cf. graphique « Piégeage de pucerons inféodés et non inféodés à la pomme de terre à

Marclecave en 2012).

Piégeage de pucerons inféodés et non inféodés à la pomme de

terre à Marcelcave en 2012

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23-mai 02-juin 12-juin 22-juin 02-juil 12-juil 22-juil 01-août 11-août 21-août

Date

No

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ns

Pucerons inféodés à la PDT

Autres espèces

Le suivi en parcelle : Présence modérée des pucerons due aux conditions fraîches du

printemps

Dans le cadre de notre réseau d’observations (22 parcelles), les pucerons en parcelle sont

observés à partir du 30 mai soit un mois plus tard qu’en 2011. Leur présence est très limitée

et hétérogène d’une parcelle à l’autre. Au 26 juin, 80 % des parcelles observées sont touchées

par la présence de pucerons mais seules 20 % d’entre elles atteignent le seuil de nuisibilité. A

partir de la mi-juillet, les pucerons sont en diminution ; les seuils d’infestation restent

inférieurs au seuil de nuisibilité fixé à 50 % des folioles porteuses sur 40 prélevées. A

partir du 21 Août, les pucerons sont à nouveau absents et ce jusqu’en fin de campagne.

Auxiliaires une présence forte en 2012

La faune auxiliaire apparaît très précocement en parcelle, notamment les coccinelles

adultes. Cette présence s’accentue et se prolonge jusqu’à la mi-juillet avec une importante

diversité de larves et adultes de Coccinelles, mais également larves et adultes de syrphes et

de chrysopes. Vers la fin juillet, une chute des effectifs de la faune auxiliaire est observée en

lien avec l’absence de pucerons en parcelles.

Page 47: Bilan sanitaire Picardie 2012

46

Cicadelles :

Leur présence est remarquée en parcelle dès la fin mai.

Des piqûres sur feuillage sont observées, se

caractérisant par des ponctuations blanches.

Il n’existe pas de seuil de nuisibilité de la

cicadelle sur pomme de terre.

Eupteryx atropunctata (Source FREDON Picardie)

Doryphores une présence toujours remarquée

Les températures fraîches du printemps ont limité et échelonné l’émergence des adultes. Mi-

mai, les premiers adultes sont constatés sur tas de déchets (Blangy-Tronville) et repousses

(secteurs de Laon). Début juin, les premiers œufs sont repérés en parcelles, donnant lieu

début juillet à l’apparition des premières larves. A cette date, le seuil de nuisibilité est atteint

sur 11% des parcelles suivies (17 parcelles). Leur présence est appréciée, sur tas de déchets

et parcelles jusqu’à la fin Août.

Les observations sur tas de déchets démontrent qu’en plus d’une réserve pour le

mildiou, ils sont également un abri pour les doryphores.

Rappel du seuil de risque : Il est élevé lorsque le seuil de deux foyers (1 à 2 plantes

avec présence de larves au stade « grain de blé ») est atteint sur 1000 m².

Chenilles défoliatrices signalement très limité

La chenille Autographa gamma a été signalée sur deux parcelles du réseau à la fin juillet et au

mois d’Août, sur la variété Russet Burbank.

Taupins

Renforcement du piégeage à phéromones

En Picardie, depuis l’année 2005, une surveillance des taupins dont les larves « fils de fer »

peuvent causer de graves dégâts sur les tubercules, est en place. Le suivi est réalisé à partir

de pièges à phéromones spécifiques des espèces susceptibles de causer des dégâts. Ce suivi

est complété par une identification des individus adultes récoltés.

Cette surveillance permet d’évaluer l’évolution de la densité et de la biodiversité des

populations en région suite à l’interdiction des traitements de sol.

Jusqu’en 2011, les pièges permettaient la capture de 4 espèces d’Agriotes : Agriotes lineatus,

Agriotes obscurus, Agriotes sordidus et Agriotes sputator. Le recensement au sein des pièges

d’une nouvelle espèce, présente de façon importante depuis l’année 2010 nous a conduit à

mettre en place dans le système de piégeage 2 nouveaux types de phéromones correspondant

aux espèces Agriotes gallicus et Agriotes ustulatus. Ce nouveau système permettra de mieux

connaître les dynamiques et le niveau de présence des différentes espèces

Concernant les résultats des captures de 2012, les densités de captures sont comparables à

ceux de l’année 2011, aucune recrudescence n’est donc notée pour cette année.

Page 48: Bilan sanitaire Picardie 2012

47

BILAN SANITAIRE 2012

Légumes

Page 49: Bilan sanitaire Picardie 2012

48

LEGUMES

A retenir :

CAROTTE : Faible pression et arrivée tardive des maladies. La mouche de la carotte est

toujours présente.

CELERI: Forte attaque de mouche du céleri en juin.

CHOUX: Beaucoup de dégâts de gibiers. Les chenilles et les aleurodes restent des

ravageurs importants. Développement précoce de l’alternaria sur chou-fleur.

ENDIVE: Peu de maladies foliaires. Pas de problème de pucerons racinaires.

EPINARD: Des lépidoptères, un peu de pégomyies et du mildiou à l’automne.

HARICOT/FLAGEOLET: Des pucerons très présents malgré une année pluvieuse. Des

maladies en embuscade mais bien maitrisées dans l’ensemble sauf peut être sur flageolet.

OIGNON: Très forte pression de mildiou avec propagation explosive en culture.

POIREAU: Année calme pour le thrips. Arrivée tardive des maladies. Peu de problèmes de

mouches mineuses

POIS DE CONSERVE : Une année à anthracnose et à maladies foliaires mais peu

d’insectes

SALADE : Dégâts de gibiers importants. Problèmes de limaces et de chenilles.

SCORSONERE: Installation tardives des cultures et des maladies. Année à rouille et à

alternaria

CAROTTE

Réseau : 17 parcelles + 5 observations flottantes

Ravageurs

Les pucerons sont apparus dès les premières levées (fin avril-début mai) dans l’Aisne et dans

le Béthunois et sont restés jusqu’au stade 4-5 feuilles. La façade maritime semble avoir été

épargnée. Leur présence n’a pas posé de soucis majeurs en culture. Les conditions climatiques

de juin ont fortement limité leur développement.

La mouche de la carotte reste le ravageur le plus préoccupant sur cette culture. La difficulté

dans le Nord de la France vient du fait que les captures sont souvent faibles malgré la

présence de dégâts à la récolte. Au regard de la dynamique de vol sur le site de Ponthoile

(80), on peut distinguer deux vols : un vol de juin à mi-août et un autre de mi-août à mi-

octobre (fin du suivi). Il s’agit vraisemblablement du 2ème et 3ème vol de la mouche. Le premier

vol survenant classiquement en avril/mai n’a pas été détecté (peu mesurable sur jeune carotte

car culture traditionnellement moins attractive). Il faut rappeler que cette année les semis ont

été globalement tardifs à cause des mauvaises conditions climatiques.

Page 50: Bilan sanitaire Picardie 2012

49

Maladies

Les premiers symptômes d’alternaria sont apparus début juin à Marchais (02) puis le feuillage

est resté relativement sain tout l’été. Si la présence de la maladie est bien avérée sur jeunes

carottes (Amsterdam), la maladie est tardivement présente sur grosses carottes et sa

nuisibilité limitée par la même occasion (pas de stress hydrique et/ou lessivage des spores

grâce à la pluie de juillet/août). C’est à partir de mi-septembre que l’alternaria s’est à

nouveau développé, mais la pression fut relativement faible cette année. L’oïdium s’est

également manifesté tardivement au mois de septembre mais les symptômes sont restés là

aussi très ponctuels. La maladie n’a jamais rencontré de bonnes conditions pour se

développer. Faible nuisibilité en 2012.

Céleri

Réseau : 5 observations flottantes

Ravageurs

0

1

2

3

4

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23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42

No

mb

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res

Semaine

Dynamique de vol de la mouche de la carotte à Ponthoile (80)

(BSV Légumes Nord Pas-de-Calais Picardie 2012)

2ème

vol

3ème

vol 1er

vol ???

Cette année a été particulièrement marquée dans le Nord Pas-de-

Calais par d’importants dégâts de mineuses foliaires. Si les dégâts

sont habituellement observés en bord de champ, ils ont été

beaucoup plus étendus cette année dans le courant du mois de

juin. Après relevés d’échantillons et déterminations au laboratoire,

la mouche identifiée était bien la mouche du céleri (Euleia

heraclei). Peu préjudiciable sur céleri rave à des stades avancés,

l’inquiétude s’est surtout portée sur le céleri branche. Un suivi par

piégeage chromatique a été mis en place. Un second vol a ainsi pu

être signalé à compter du 25 septembre et jusque mi-octobre. De

nombreuses captures de mouche de la carotte ont aussi été

effectuées sur toute la période de piégeage. La nuisibilité existe

même si elle est moindre que sur la carotte (parfois présence de galeries dans la rave).

Dégâts de mouche du céleri sur feuilles de céleri

(source : FREDON NPDC)

Page 51: Bilan sanitaire Picardie 2012

50

CHOUX

Réseau : 11 parcelles fixes + 10 observations flottantes

Ravageurs

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No

mb

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en

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ufs

Semaine

Dynamique des pontes de mouche du chou en nombre moyen d'oeufs par pied(BSV Légumes Nord Pas-de-Calais Picardie 2012)

HOUTKERQUE (59)

LOCON (62)

SALPERWICK (62)

HERLIES (59)

ST MOMELIN (62)

LAVENTIE (62)

AUBERS (59)

ILLIES (59)

En revanche, l’année a été particulièrement propice aux attaques de chenilles : piérides,

noctuelles et teignes. Concernant les noctuelles gamma, les captures réalisées en choux

mais également en salades et en épinard permettent de distinguer 3 vols principaux :

Le ravageur numéro 1 cette année en choux a été sans

conteste le pigeon. Sur toutes les cultures non bâchées les

pigeons ont causé d’énormes dégâts. Les jeunes plants ont

été « tondus » fréquemment, occasionnant des retards de

croissance qui ont du coup favorisé le développement des

adventices. Les canons effaroucheurs et autres

épouvantails n’ont pas donné de résultats satisfaisants

contre ce nuisible de plus en plus préjudiciable dans notre

région.

Peu voire pas de dégâts de mouche du chou cette année.

Les conditions climatiques plutôt humides et la bonne

protection des plants au printemps (voiles…) ont permis

d’éviter les attaques. Les piégeages en feutrines ont permis

d’établir la dynamique de vol de la mouche et on distingue nettement les 3 vols de l’année :

Dégâts de pigeons sur chou-fleur

(source : FREDON NPDC)

1er

vol

2ème

vol

3ème

vol

Page 52: Bilan sanitaire Picardie 2012

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ulé

Semaine

Dynamique des captures de noctuelles gamma sur choux, salades et épinard (BSV Légumes Nord Pas-de-Calais Picardie 2012)

ARVILLERS AUBERS BIHUCOURT BULLECOURT DURY ENNEMAIN ESTREES MONS

FONTAINE LES CROISILLES HAMELINCOURT HAVERSKERQUE HERLIES HOUTKERQUE HOYMILLE ILLIES

LAVENTIE SALPERWICK ST MARTIN COJEUL ST MOMELIN VERMANDOVILLERS

Les teignes ont elles aussi été piégées tout au long de la période de culture des choux, de

début juin à mi-septembre et on note quelques captures très abondantes entre mi-juillet et

mi-août. Enfin les piérides ont également été observées sur les choux mais souvent de

manière très regroupée sur quelques choux provoquant des défoliations importantes mais très

ponctuelles (piéride du chou).

Très peu d’altises en début de saison à cause de la pluie. Elles sont réapparues en fin d’été

mais les dégâts ont été mineurs. Côté pucerons, peu de pucerons verts observés en culture.

Les pucerons cendrés ont été observés plus fréquemment, mais les colonies sont restées

ponctuelles et de taille raisonnable.

Enfin les aleurodes se sont cette année encore bien développées sur les choux de Bruxelles

principalement mais aussi un peu sur chou-fleur. Si la pluie a retardé leur installation en début

de culture, les populations n’ont pas pu être maîtrisées.

Maladies

Avec un été plutôt pluvieux, l’alternaria s’est déclaré tôt en culture sur les choux fleurs

notamment. Il s’agissait souvent de symptômes ponctuels plus ou moins marqués selon

l’ancienneté de la tâche.

ENDIVE

Réseau : 11 parcelles fixes

Ravageurs

Le modèle de cumul des températures d’East Malling Research a prédit un vol théorique des

pucerons des racines (Pemphigus bursarius) entre le 15 juin et le 8 juillet 2012. Peu de

captures ont cependant été effectuées à cette période et les galles de pucerons habituellement

visibles sur les peupliers d’Italie (hôte primaire) ont été rares. Le vol semble avoir été peu

important cette année, peut être à cause des faibles attaques de l’an dernier (peu de

renouvellement des populations). En saison et à la récolte, aucune présence de pucerons sur

racines n’a été signalée, l’année ayant été par ailleurs plutôt humide et donc peu propice aux

phénomènes de pullulations des pucerons racinaires.

Concernant la mouche de l’endive, plusieurs sites ont été suivis grâce à du piégeage en bols

jaunes. On distingue bien deux vols (sans doute la 2ème et 3ème génération (semaines 31 à 37

1er

vol

2ème

vol 3

ème vol

Page 53: Bilan sanitaire Picardie 2012

52

puis semaines 39 à 44)). Sur le site de Verquin (62), les captures ont été un peu décalées

dans le temps mais très abondantes en période de vol. Ce suivi mériterait d’être démarré plus

tôt en saison pour permettre de suivre le vol de 1ère génération.

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Semaine

Dynamique de vols de la mouche de l'endive (BSV Légumes Nord Pas-de-Calais Picardie 2012)

Gondecourt

Bullecourt

Arras

Graincourt

Marcelcave

Verquin

Maladies foliaires

Situation très saine globalement. L’alternariose est apparue mi-juillet mais les symptômes

sont toujours restés très légers même sur les zones témoins non protégées. Aucune différence

nette entre les variétés n’a pu être distinguée. Quelques symptômes d’oïdium et de rouille

sont apparus çà et là mais sur certaines variétés sensibles uniquement et le plus souvent en

zones non protégées.

EPINARD

Réseau : 10 parcelles fixes + 4 observations fixes

Ravageurs

Les pucerons ont fait leur apparition ci et là assez tardivement au printemps et un peu à

l’automne sans grande nuisibilité pour la culture. La pluie a permis de maintenir les

populations à des niveaux acceptables.

Quelques dégâts de pégomyies à l’automne ont été observés alors qu’on ne l’avait pas vu au

printemps (moindre attractivité de l’épinard), consécutivement à des présences importantes

sur betteraves au printemps. Des dégâts de noctuelles ont aussi touché les épinards.

2ème

vol

3ème

vol

1er

vol ???

Des dégâts de mineuses foliaires ont également été signalés en

grand nombre sur les endives, principalement en juin-juillet.

Après détermination au laboratoire, le genre identifié est

Chromatomyia sp. Cette mouche n’est pas connue comme

nuisible au rendement de chicons (en forçage) comme peut l’être

la mouche de l’endive. Elle diminue seulement un peu la

photosynthèse des feuilles mais ce phénomène ne paraît pas

préoccupant. L’année a été d’une manière générale très favorable

aux mineuses foliaires, quelle que soit la culture.

Mines foliaires sur endive

(source : FREDON NPDC)

Page 54: Bilan sanitaire Picardie 2012

53

Maladies

Des symptômes de mildiou ont touché le feuillage surtout dans les 15 derniers jours avant la

récolte. Ces taches ont été d’autant plus importantes à l’automne que le temps était très

pluvieux.

HARICOT – FLAGEOLET

Réseau : Flageolet : 6 parcelles fixes + 3 observations flottantes

Haricot : 18 parcelles fixes + 4 observations flottantes

Maladies

Le botrytis a été signalé cette année notamment en septembre car le champignon se

développe par températures fraîches. En revanche, le sclérotinia a été particulièrement

observé tôt en saison, notamment sur flageolet. Les parcelles où la végétation était dense ont

été les plus sujettes au développement de cette maladie. Absence d’anthracnose (variétés

résistantes) et pas de rouille. Sur les semis tardifs, à noter la présence de nécroses

racinaires dans les parcelles bassinées par de fortes pluies après les semis.

Symptômes de sclérotinia sur

flageolet

(source : FREDON NPDC)

Ravageurs

Dès les premières levées de début juin, les pucerons noirs de la

fève se sont installés sur la quasi-totalité des parcelles suivies. On

a pu dénombrer de 1 à 5 individus en moyenne par plante et

jusqu’à 100% de plantes infestées. Malgré tout, la nuisibilité a été

réduite par des conditions climatiques défavorables à l’expansion

des colonies. A la levée également, quelques dégâts de mouches

des semis ont provoqué des levées hétérogènes, sans

conséquence du point de vue perte de pied.

Quelques captures de pyrale du maïs ont été faites en août en

Picardie, au même moment que les captures faites sur maïs (cf BSV Grandes Cultures).

Page 55: Bilan sanitaire Picardie 2012

54

OIGNON

Réseau : 7 parcelles fixes + 16 observations flottantes

Ravageurs

Comme en poireau, les thrips se sont faits rares cette année. Les conditions climatiques ne

leur ont pas été favorables. En revanche, de nombreuses mineuses foliaires ont parsemé le

feuillage des oignons, sans conséquence directe sur le rendement mais leur présence a paru

plus importante que les autres années. En fin de saison (juillet-août) les teignes ont causé

quelques dégâts sur certaines parcelles du Béthunois. Le feuillage étant déjà bien avancé à

cette époque de l’année, la nuisibilité a été limitée.

Concernant la mouche mineuse des alliacées, elle a encore fait beaucoup de dégâts sur les

oignons « bios » et les oignons bulbilles plantés tôt en saison. Le vol a eu lieu de fin mars à

mi-juin. Les oignons de semis ont semblé plutôt épargnés par les attaques.

Maladies

D’abord signalé sur échalotes « bios », le mildiou s’est ensuite déclaré sur les oignons en

parcelles conventionnelles autour du 15 juin 2012. Des foyers très virulents sont apparus sur

des parcelles pourtant a priori bien suivies.

Les premières parcelles touchées ont été détruites en presque un mois de temps, la

propagation des symptômes n’ayant pu être arrêtée. Pour les attaques plus tardives, le

contrôle de la maladie a été possible mais très difficile car pluie et chaleur n’ont cessé

d’alterner pendant l’été.

Des dégâts graves ont été signalés sur oignons d’industrie. Le risque d’apparition de nouvelles

taches a été fort et continu de la semaine 20 à la semaine 33, comme a pu l’annoncer le

modèle MILONI. Des pluies très localisées pas toujours enregistrées par les stations météo et

un inoculum ambiant très fort en juillet/août ont sans doute accentué l’évolution des

symptômes qui a paru fulgurante et pas toujours bien maîtrisée.

Quand le feuillage n’était pas trop atteint par le mildiou, c’est le botrytis qui s’est installé à

compter de fin juillet. Les symptômes se sont rapidement développés sur les plantes déjà

affaiblies.

Foyer de mildiou sur oignons bulbilles

(source : FREDON NPDC)

Page 56: Bilan sanitaire Picardie 2012

55

POIREAU

Réseau : 9 parcelles fixes + 3 observations flottantes

Ravageurs

Contrairement à l’an dernier, le thrips a été peu préoccupant cette année. Quasiment absent

en pépinières, son apparition sur poireaux repiqués a été tardive et limitée. Peu d’individus ont

ainsi été piégés et observés, et le feuillage est longtemps resté indemne de piqûre. Les

prévisions du modèle DGAL/CTIFL ont été confirmées par les captures en pièges chromatiques

ce qui conforte l’intérêt de tels outils pour raisonner au plus juste la protection.

Quelques captures de teignes et quelques dégâts ont pu être signalés pendant la saison,

principalement chez les producteurs « bios ». Egalement quelques dégâts causés par la

mouche des semis ont été observés en début de repiquage, sur des poireaux fins ayant

séjourné au frigo et repiqués par temps humide.

Maladies

En sortie d’hiver (janvier-février), les poireaux ont subi une vague de froid intense qui a

provoqué de nombreuses pertes de pieds dû au gel (poireaux mous et décomposés). Le

blanchiment hivernal a marqué longtemps les poireaux à cette période.

Côté maladies, la rouille est apparue tardivement (fin juillet) et n’a longtemps touché que les

variétés sensibles, les autres restant indemnes de pustules. Les taches ont progressé à

l’automne (octobre) touchant une plus grande surface foliaire. Le mildiou n’est apparu qu’en

octobre, dans les dépressions où l’eau stagne au champ. Pas de développement massif à ce

jour.

Suivi des thrips: modèle DGAL/CTIFL (station météo de Lorgies (62)) et

Captures (BSV Légumes Nord Pas-de-Calais Picardie 2012)

Page 57: Bilan sanitaire Picardie 2012

56

POIS DE CONSERVE

Réseau : 31 parcelles fixes + 44 observations flottantes

Ravageurs

La présence et les dégâts de thrips, sitones, mouches et pucerons sont difficiles à évaluer

du fait de la protection des semences généralisées. Peu voire pas de dégât observé cette

année. Les conditions climatiques n’ont pas non plus aidé à leur développement. Concernant

les tordeuses du pois, le vol a été moyen cette année avec tout de même par endroit des

captures importantes. On observe sur le graphique de très faibles captures la semaine 24 (mi-

juin) alors que le vol est en cours. Cette semaine-là a été particulièrement pluvieuse (vol

perturbé) puisque qu’il est tombé plus de 40mm sur le secteur de Lille, soit près de 50% de la

pluviométrie du mois de juin déjà très nettement supérieure aux normales de saison.

Cela dit, peu de dégâts signalés à l’entrée des usines. On remarque là encore la difficile

corrélation captures/dégâts. Enfin, plus que les autres années, des dégâts de mineuses

foliaires étaient visibles sur le feuillage, parfois en abondance mais aucune nuisibilité directe

pour le rendement n’est à déplorer.

Maladies

Le mildiou et le botrytis ont été observés en continu sur la saison mais sans conséquence

sur la culture. L’anthracnose en revanche, apparue surtout sur les premiers semis et les

semis intermédiaires, a été très présente et parfois nuisible sur les zones non protégées. Le

sclérotinia enfin ne s’est développé que dans quelques parcelles à risques.

Salade

Réseau : 8 parcelles fixes + 4 observations flottantes

Coccinelle sur salade

(source : FREDON NPDC)

Ravageurs

Comme pour les choux, les salades ont subi de fortes attaques

de pigeons, notamment lors des repiquages. Ce phénomène

devient de plus en plus problématique dans la région Nord Pas

de Calais Picardie. Les limaces ont quant à elles profité d’un

climat humide pour coloniser les parcelles de cultures. Même

en été, elles étaient bien présentes. Côté pucerons, c’est une

année très calme car il n’y a quasiment pas eu de colonies sauf à l’automne sur les derniers parcs.

Page 58: Bilan sanitaire Picardie 2012

57

Les chenilles de noctuelles ont quant à elles causé de nombreux dégâts de juillet à

septembre, période du 2ème vol (cf graphique sur les noctuelles, paragraphe Choux). Parfois

très localisées sur quelques salades, les défoliations provoquées par les chenilles étaient assez

importantes pour déprécier complètement le produit.

Maladies

Très peu de maladies dans l’ensemble. Le mildiou s’est développé sur les variétés sensibles et

les conditions climatiques lui ont été favorables. On remarque également une légère

progression du sclérotinia sur les parcelles maraîchères à rotation courte.

SCORSONERES

Réseau : 5 parcelles fixes + 2 observations flottantes

Ravageurs

Pas de problème de nématode signalé.

Maladies

Apparition des premiers symptômes d’alternaria dans l’Aisne début juillet. A la suite de quoi,

l’oïdium s’est également installé sur le feuillage, autour de fin juillet début août. Ces deux

champignons se sont bien développés jusqu’en septembre (symptômes très marqués) puis la

progression s’est ralentie et le feuillage s’est doucement assaini. En octobre les maladies

étaient toujours présentes mais le pourcentage de feuillage atteint était réduit. L’oïdium

s’avère au final peu préoccupant car les conditions n’ont pas permis une explosion des

symptômes, sauf en parcelles non protégées. Une année humide, est souvent une année à

rouille blanche, l’année 2012 ne fait pas exception ! La présence d’Alternaria a été souvent

observée mais la maladie est apparue la plupart du temps suite aux attaques de rouille

blanche.

Page 59: Bilan sanitaire Picardie 2012

58

BILAN SANITAIRE 2012

Arboriculture Fruitière

Page 60: Bilan sanitaire Picardie 2012

59

ARBORICULTURE FRUITIERE

BILAN MALADIES 2012

La tavelure

La saison 2012 a été particulièrement intense du point de vue de la tavelure. Saison longue

avec une moyenne de 18 périodes de contaminations à risque. Les principales difficultés ont

résidé dans l’application de la protection du fait de fréquents et importants épisodes pluvieux

notamment au mois d’avril. Des périodes de projections continues sur plusieurs jours ont ainsi

été enregistrées. Les pics les plus importants en termes de projections ont été enregistrés au

cours du mois de juin. Malgré cette campagne délicate, les niveaux de contamination en

parcelle sont relativement faibles voire très faibles mais plutôt fréquents.

0,00

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4,00

6,00

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Evolution des projections d'ascspores au cours de la campagne 2012 en Picardie

Oïdium

Les conditions climatiques très alternantes de la saison 2012 ont permis des périodes très

favorables à la maladie. La couverture minutieuse appliquée par les professionnels a

vraisemblablement permis de contenir les contaminations. En parcelles de référence les

contaminations ont été plus importantes que l’an dernier. Les niveaux de contaminations

restent cependant faibles dans la majeure partie des exploitations.

Maladies de conservation

Le mois d’aout et de septembre ont été peu pluvieux, ne favorisant pas les contaminations au

verger. De plus la faible charge en fruits de l’année, ne permet pas aux maladies de connaitre

un développement important en 2012. En revanche, le mois d’octobre excessivement pluvieux

a été propice aux contaminations sur les variétés tardives et les vergers tardifs (saison en

retard de 2 à 3 semaines à la normale).

Page 61: Bilan sanitaire Picardie 2012

60

BILAN RAVAGEURS 2012 Carpocapse

Le vol du ravageur a été tardif en 2012 essentiellement du fait des conditions climatiques de

l’année. En revanche des sorties plus massives ont été enregistrées à la suite particulièrement

en mai-juin et se sont poursuivies jusque fin juillet. La pression plus importante a engendré

quelques dégâts dans de nombreuses parcelles sans outrepasser des niveaux critiques.

Néanmoins des dégâts ont été enregistrés même en parcelles protégées par la confusion

sexuelle.

0,1 0,0 0,0 0,1 0,2 0,4

3,5 2,9 3,81,2 2,0 1,9 2,6

0,6 0,7 1,70,5 0,3 0,4 0,6 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

1 0 02 3 3

25

17

60

11

22

11

18

3 4

15

75

35

0 0 0 0 0

0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 00,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

70,0

16

-avr

.

23

-avr

.

30

-avr

.

7-m

ai

14

-mai

21

-mai

28

-mai

4-j

uin

11

-ju

in

18

-ju

in

25

-ju

in

2-j

uil

.

9-j

uil

.

16

-ju

il.

23

-ju

il.

30

-ju

il.

6-a

t

13

-ao

ût

20

-ao

ût

27

-ao

ût

3-s

ep

t.

10

-se

pt.

17

-se

pt.

24

-se

pt.

1-o

ct.

Vol du carpocapse durant la saison 2012 en régions Nord-Pas de Calais Picaride

Moyenne hebdomadaire Maximum hebdomadaire Minimum hebdomadaire seuil de nuisibilité 1 ha

Page 62: Bilan sanitaire Picardie 2012

61

Eulia

Comme pour la carpocapse le vol d’eulia en 2012 a débuté tardivement. Le second vol a été

relativement important et long sans pour autant engendrer de situation difficile dans la

majorité des parcelles.

2,4 1,2 1,85,6

16,5

3,27,0

3,10,9 0,5 0,5 1,1 0,8

3,90,9

8,1

15,6

30,2

37,7

10,8

1,9 1,1 0,0 0,0

48

15

30

130

9

45

14

6 5 57

4

39

7

43

54

145

152

25

10 10

0 0

0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

-20,0

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

120,0

140,0

160,0

180,0

9-a

vr.

16-a

vr.

23-a

vr.

30-a

vr.

7-m

ai

14-m

ai

21-m

ai

28-m

ai

4-j

uin

11-j

uin

18-j

uin

25-j

uin

2-j

uil.

9-j

uil.

16-j

uil.

23-j

uil.

30-j

uil.

6-a

oût

13-a

oût

20-a

oût

27-a

oût

3-s

ep

t.

10-s

ep

t.

17-s

ep

t.

No

mb

re d

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s m

oye

n h

eb

do

mad

air

e p

ar

pié

ge

Vol d'Eulia durant la saison 2012 en régions Nord-Pas de Calais Picardie

Moyenne hebdomadaire Maximum hebdomadaire 0 4 Minimum hebdomadaire Seuil italien

Capua Pandemis

Deux périodes d’activité majeure durant la saison ont été enregistrées au mois de juin et début

aout pour capua et de même pour pandemis au mois de juin mais plus tardivement en aout

pour pandemis. Les niveaux de population sont restés conformes aux niveaux habituels

sans engendrer de situation délicate dans leur contrôle.

Page 63: Bilan sanitaire Picardie 2012

62

Sésie

Les niveaux de populations sont en augmentation dans la majorité des parcelles. Les

captures ont été enregistrées durant les mois de juin à septembre avec des influences notables

des températures sur leur importance.

0,0 0,0 0,0 0,3 0,5 0,9 2,99,3 10,7

5,1 5,9 8,1 10,0 8,7

15,411,5

5,60,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,00 0 0 2 3 4

12

32

54

19

7883

64

39

96

53

29

2 0 0 0 0 0 0 00 0 0 0 0

0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

-20,0

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

120,0

Vol de la sésie durant la saison 2012 en régions Nord-Pas de Calais Picardie

Moyenne hebdomadaire Maximum hebdomadaire Minimum hebdomadaire

Puceron cendré

Le puceron cendré apparu très tardivement en région a connu un développement important

durant la saison avec localement des difficultés de maitrise des populations. Les conditions

climatiques printanières ont rendu l’application d’une protection avant fleur très délicate voire

inefficiente expliquant en partie une évolution rapide des populations après fleur plus difficile à

contrôler.

Conclusion

En guise de conclusion, il faut resituer la campagne 2012 comme l’une des plus

problématiques des 10 dernières années. Les conditions climatiques de l’année ont

particulièrement porté à mal la production. L’hiver et le printemps ont réduit considérablement

la production avec des situations localement critiques pour les exploitations voire la survie de

certaines. Le caractère de calamité agricole a été reconnu dans l’ensemble de la grande

région pour cette campagne.

Suite à ces dégâts, la pression orchestrée par les organismes nuisibles à la culture a été forte,

favorisée par des conditions climatiques toujours aussi peu clémentes. De ce fait, de très

nombreux Bulletins de Santé du Végétal (pas moins de 58) ont été nécessaires à l’information

des professionnels afin de maintenir un outil de production viable pour les années prochaines.

Les conséquences de la campagne 2012 auront de nouvelles répercussions pour les années à

venir.

Page 64: Bilan sanitaire Picardie 2012

63

BILAN SANITAIRE 2012

Petits fruits

Page 65: Bilan sanitaire Picardie 2012

64

PETITS FRUITS BSV du 11 avril :

Développement des colonies de pucerons, risque de botrytis, et quelques thrips observés,

mise en place des premiers pièges pour drosophyla suzukii.

BSV du 24 avril :

Des conditions climatiques défavorables à la croissance des cultures. Par contre les conditions

pour l’émergence du botrytis de la fraise sont favorables. Un début de colonisation sous

abris pour les pucerons est observé. Les premiers foyers d’acariens sont identifiés.

BSV du 9 mai : Forte présence des limaces et dégâts sur premiers fruits. Des foyers de

pucerons sont localisés sous abris, quelques thrips. Pas de drosophyla détectées, malgré tout

mise en place des pièges spécifiques.

Pas de symptômes d’oïdium sous abris, ni en plein champ.

BSV du 22 mai :

Repérage de nombreuses attaques de pucerons sous abris principalement sur les hampes

florales et dans le cœur des fraisiers. Attaque d’ampleur importante d’oïdium. Démarrage de

foyers d’acariens sous abris. Vu les conditions climatiques développement de botrytis et

d’anthracnose.

BSV du 5 juin :

Pression stable pour les pucerons, mais attention aux individus ailés qui risquent de recoloniser

rapidement. Très fortes attaques sous abris pour les thrips.

Contamination d’oïdium sur feuilles observées et sur parcelles peu ou pas protégées. Dégât

d’anthracnose sur cultures de plein champ.

Déformations des fruits dues aux conditions climatiques et aux punaises.

BSV du 3 juillet :

- Attention : premières captures de Drosophyla Suzikii dans le secteur de Compiègne, maintenir

une vigilance accrue, et une détection à la parcelle est prioritaire.

- Importants dégâts de botrytis et anthracnose sur les cultures de plein champ.

- Aération complète des serres pour éviter les population d’acariens.

- Présence localisée des pucerons. Oïdium à surveiller, attention aux hausses des températures.

BSV du 19 juin :

- Apparition des premières framboises. Pas d’attaques sur fruits,

mais maintenir une vigilance sur les cannes et la végétation.

Attention aux attaques au niveau des plantes.

- Maintien de la qualité des fraises très difficile, vu les conditions

climatiques qui favorisent le botrytis.

- L’anthracnose provoque des dégâts importants sur les cultures

de plein champ.

- Surveillance accrue nécessaire, pour éviter l’apparition

d’oïdium avec la hausse des températures.

- Pour l’anthonome, quelques dégâts localement.

- Vigilance : Les premiers vols de drosophyla ont été détectés

dans le sud de la Picardie.

Dégât d’anthonome –C.Vallée – CRA Picardie

Page 66: Bilan sanitaire Picardie 2012

65

Trou de larve de drosophyla sur fruit

C.Vallée – CRA Picardie

BSV du 21 août :

- Augmentation du nombre de captures dans le secteur de

Compiègne, attaques importantes dans le Noyonnais et le

secteur de Senlis.

- Les conditions climatiques n’étant plus propices, baisse

d’intensité pour le botrytis.

- L’humidité ambiante et la monté des températures ont

toutefois favorisé la croissance du tarsonème, et quelques

attaques sans incidence d’oïdium.

- Une vigilance devait être maintenue en culture sous abri les

fortes températures et l’apparition des thrips et acariens.

- Pour le plein champ, développement de tâches pourpres

Tâches pourpres

C.Vallée – CRA Picardie

Page 67: Bilan sanitaire Picardie 2012

66

BILAN SANITAIRE 2012

Zones non agricoles

Page 68: Bilan sanitaire Picardie 2012

67

BILAN DE CAMPAGNE EN ZONES NON-AGRICOES

Insectes ravageurs

Des foyers de bombyx-cul-brun (Euprotis chrysorrhoea) sont observés principalement au

centre de la Région, le long de grands axes routiers où leur présence n’avait pas encore été

signalée (comme le long de l’autoroute A1 entre Roye et Compiègne). Sur un site les dégâts

atteignaient les 90% de défoliation en juin (sur la commune de Choisy).

Figure 1 : Sites où des foyers de bombyx-cul-brun ont été observés en 2012

Un nouveau foyer de processionnaires du chêne (Thaumetopoea processionea) est observé

en août sur la commune d’Urcel. Il se situe proche des foyers détectés l’année dernière. La

problématique de ce ravageur reste principalement liée à son caractère urticant (problème de

santé public).

Figure 2 : Déclaration de foyers de processionnaires du chêne depuis 2010 en région Picardie

Foyer 2012

Foyer 2011

Foyer 2010

Page 69: Bilan sanitaire Picardie 2012

68

La mineuse du marronnier (Cameraria chridella) est présente sur tous les sites

d’observations avec de forts taux d’infestation. Des dégâts esthétiques ont été constatés, mais

aucune observation n’a indiqué des impacts sur le développement des arbres.

Figure 3 : Sites où des observations de mineuses du marronnier ont été effectuées (en rouge observation positive)

Le tigre du platane (Corythucha ciliata) n’a pas été observé dans le réseau cette année.

Néanmoins, on peut supposer sa présence puisque ce ravageur avait été détecté l’année

dernière et qu’aucune lutte particulière n’a été effectuée sur les précédents foyers.

Bactéries

Le dépérissement du marronnier (Pseudomonas syringae) est observé sur le territoire de

Chantilly sur un alignement important de marronniers.

Un frêne atteint de la Chalarose (Chalara fraxinae) est observé à Pierrefonds. La maladie est

toujours en progression sur le territoire.

Page 70: Bilan sanitaire Picardie 2012

69

PLANTES EXOTIQUES ENVAHISSANTES

Près des 2/3 des observations 2012 répertoriées dans la base ZNA concernent les plantes

exotiques envahissantes. On peut supposer que la part importante d’animation affectée à cette

thématique y a contribué ainsi que leur large présence et les enjeux qu’elle pose en termes à

la fois ECOLOGIQUE, SANITAIRE et ECONOMIQUE.

Cette thématique a été abordée dans les BSV ZNA spéciaux de Décembre 2011 et Mars 2012

rédigés avec l’appui et l’expertise d’Aymeric WATTERLOT du Conservatoire botanique national

de Bailleul.

Des sorties découvertes départementales de présentation de ces plantes et de leurs enjeux ont

été réalisées en été et automne 2012. Elles ont permis de sensibiliser et former un large

public. Une cinquantaine de personnes se sont ainsi déplacées (conseillers, agriculteurs,

paysagistes, etc.) ainsi qu’une cinquantaine d’étudiants. Il faut par ailleurs souligner la

présence de plusieurs journalistes qui ont assuré la promotion de ces sorties.

Renouée du japon (Fallopia japonica)

A elle seule, elle totalise la moitié des observations 2012 répertoriées dans la base ZNA. C’est

peu étonnant, à la vue de sa répartition connue en Picardie (l’Oise étant de plus sous

prospectée) et du fait que c’est une plante très visible (grande taille et présence de stations

étendues).

Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum)

Trois observations 2012 répertoriées dans la base ZNA. Cela confirme le fait que cette espèce

est bien représentée dans le département de l’Aisne (vallée de la Serre et vallée de l’Aisne).

De nombreux agriculteurs et conseillers agricoles se sont ainsi mobilisés lors de la sortie

découverte organisée dans le secteur. Cette espèce est bien présente en bords de cours d’eau

et bandes enherbées. Elle est aussi signalée en jardins particuliers.

Page 71: Bilan sanitaire Picardie 2012

70

Autres plantes exotiques envahissantes :

Elles sont signalées de manière plus anecdotique dans notre base 2012 mais cela confirme leur

forte présence dans la région :

Buddleia de David (Buddleja davidii) : 3 données

Balsamine géante (Impatiens glandulifera) : 2 données

L’Euphorbe fausse-baguette (Euphorbia x pseudovirgata) : 1 donnée

Solidage du Canada (Solidago canadensis) : 1 donnée

L’Ailante glanduleux (Ailanthus altissima) : 1 donnée

Bilan 2012 et perspectives :

Les plantes exotiques envahissantes illustrent bien le fait que si des observateurs bénévoles

sont informés et formés, des observations peuvent remonter en ZNA, a fortiori sur des espèces

bien présentes.

Les plantes exotiques envahissantes présentent différents enjeux forts comme nous avons pu

l’illustrer lors de nos sorties découvertes :

- A Argoeuves, espèces introduites à but ornemental dans le village et devenant

invasives en zone humide (Buddleia, Balsamine, etc.)

- A Voyenne, espèce à risque sanitaire (Berce) posant une problématique sur bande

enherbée en bords de cours d’eau (lutte chimique interdite)

- A Ponthoise-les-Noyon, espèce (Euphorbe fausse-baguette) engendrant une

réduction de la production fourragère en rendant le foin inutilisable car toxique pour le

bétail ; ce qui à moyen terme pourrait remettre en cause cette zone prairiale et les

espèces patrimoniales inféodées (râles des genêts, cuivré des marais, etc.).

Pour toutes ces raisons, les plantes exotiques envahissantes retiennent l’attention et nos

actions « BSV ZNA » ont eu un certain écho qui dépasse la stricte mission

d’épidémiosurveillance. Logiquement, il nous est fréquemment demandé ce qui doit être fait en

termes de gestion.

Il faut noter que ces plantes sont très répandues et régulièrement présentes en zones humides

ou en bordure de voiries.

Ces zones sont sensibles en termes de qualité de l’eau si des interventions phytosanitaires

étaient mises en œuvre ; celles-ci étant parfois impossibles réglementairement. C’est à n’en

pas douter un enjeu majeur en ZNA par rapport au plan EcoPhyto (une articulation avec l’axe 7

paraît à envisager).

Dans un cadre encore plus large en lien avec nos actions :

- la Chambre d’agriculture de l’Aisne a demandé au CRE « une démarche d'engagement

"officielle" afin de mettre en cohérence les aspects techniques et administratifs pour conseiller

efficacement et sans risque les exploitants concernés par ce problème » ;

- le Conservatoire botanique national de Bailleul propose la formalisation d’une convention

d’échanges de données avec la base de données (DIGITALE 2) qui synthétise toutes les

observations de la flore pour le nord-ouest de la France (Nord Pas-de-Calais, Haute-Normandie

et Picardie).

Page 72: Bilan sanitaire Picardie 2012

71

Liste des animateurs filières ayant participé à la rédaction du

bilan sanitaire Picardie 2012

Filières Nom Prénom Structure

Interfilières Prévost Renée Chambre d’agriculture de la

Somme

Céréales

Dumoulin François Chambre d’agriculture de

l’Oise

Gagliardi Elodie Arvalis

Colza

Roux – Duparque Martine Chambre d’agriculture de

l’Aisne

Vanboxsom Arnaud Cetiom

Lin

Gorrias Florence Arvalis Institut du Végétal

Georges Hervé Chambre d’agriculture de la

Somme

Maïs

Duval Vincent Fredon Picardie

Carpentier Bertrand Arvalis

Pomme de terre

Pinchon Valérie Fredon Picardie

Garson Solène GITEP

Protéagineux - Pois

Duval Vincent Fredon Picardie

Tournier Alain Chambre d’agriculture de

l’Aisne

Légumes Milleville Caroline Fredon Nord Pas-de-Calais

Légumes industrie Nivet Laurent UNILET

Légumes Frais Duval Vincent Fredon Picardie

Arboriculture

fruitière

Hanquart François Fredon Picardie

Tournant Ludovic Fredon Nord-Pas-de-Calais

Petits Fruits Vallée Christophe Chambre régionale

d’agriculture de Picardie

Zones non agricoles

Wartelle Régis Chambre régionale

d’agriculture de Picardie

Augrain Cécile Chambre régionale

d’agriculture de Picardie

Léauté Juliette Fredon Picardie