bilan d une - unesdoc databaseunesdoc.unesco.org/images/0007/000741/074130fo.pdf · brésil :...

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BILAN D UNE CONFERENCE BILAN d'une Conférences.),tel est le titre sous lequel Le Monde, le grand quotidien Français, résume ses impres- sions de la quatrième session de la Conférence général de l'Unesco. Est-il possible d'établir dès à pré- sent un bilan ? L'Unesco,-et plus particulièrement son corps législatif, la Conférence générale,-a si souvent procédé à ce genre d'examen de conscience qu'on lui a ironiquement appliqué ce qualificatif : t une organi- sation en quête d'un but >&gt;. Dès lors ne vaut-il pas mieux poursuivre tout simplement le travail entrepris ? Ne vaut-il pas mieux laisser à l'avenir le soin de faire le bilan, quand les réso- lutions adoptées à Paris auront pris corps et qu'elles se seront traduites dans la vie de tous les jours par des réalités? Mais notre conception des réalités est fonction du but que nous nous proposons, et la santé de l'esprit implique un perpétuel examen de conscience.Tel est l'enseignement que nous avons tiré des premières années d'existence de l'Unesco. Et toutes les réunions humaines-qu'il s'agisse d'un match de footbal, d'un concert symphonique ou d'une conférence internationale-représentent, comme l'homme lui-même, bien autre chose que la somme de leurs éléments. Le bilan de la quatrième session ne peut guère se présenter comme un bilan arithmétique, et l'importance d'une conférencene peut ressortir de la seule énumération des sujets figurant à son ordre du jour. Il faut avouer qu'on vit rarement une assemblée,-et a fortiori une confé- rence groupant une cinquantaine de nations,-mettre plus d'énergie dans la poursuite destâchespratiques qu'elle s'était assignées. Du 19 septembre au 5 octobre, les délégués de l'Unesco ont examiné et adopté un nouveau budget, à propos duquel se posaient de multiples ques- tions, tant de principe que de détail. Il fallut préciser la position de l'Unesco concernant le plan des Nations Unies pour l'assistancetechnique aux nations économiquement arriérées ; discuter et voter les propositions du Directeur général visant à simplifier et à concen- trer le programme de l'Unesco, ce qui revenait, en fait, à examiner dans le détail nombre de projets relevant des domainesles plus divers de l'éducation, de la science et de la culture. Six délégués furent nommés au Conseil exécutif. Et l'on débattit des questions épineuses, comme celle de savoir si l'Unesco étendrait son activité à l'Allemagne et au Japon. Voilà, entre bien d'autres, les tâches qui s'imposaient à la Conférence générale.On verra, dans le détail de ce numéro du Courrier, comment elles ont été traitées. Mais la question demeure posée : quel est le bilan, quelle est la somme de tous ces efforts ? Le Courrier ne prétend pas donner à cette question une réponse définitive. Nous allons'l'essayer cependant, en partant justement de la thèse selon laquelle l'Unesco, au point où elle en est de sa croissance, est forcément (< une organisation en quête d'un but"... Quelques jours après que le Prési- dent E. Ronald Walker eut prononcé Ces mains vivantes sont celles d'un très vieux travailleur. Elles ont façonné, créée, souHert. Or, au déclin de son existence d'homme, ce vieillard, à la faveur d'une campagne contre l'analphabétisme et pour l'éducation des adultes, a découvert à la fois le miracle de la lecture et le mystèr-e de l'écriture. Et ses vieilles mains malhabiles, qui ont pourtant travaillé dur, s'appliquent avec une sorte d'émotion prodigieuse à reproduire les lettres magiques sur la page blanche. (Photo"0 Cruzeiro"-Brésil.) la clôture de la quatrième session, l'Unesco convoquait une réunion d'ex- perts pour étudier la question de l'enfance vagabonde. La réunion s'est tenue au Village d'enfants de Marci- nelle, près de Charleroi, en Belgique ; elle a attiré sur l'un des phénomènes les plus émouvants du monde d'après guerre l'attention d'un grand nombre d'éminents sociologues et psycholo- gues spécialisésdans ce domaine. Les journalistes qui assistèrent à la Confé- rence écrivirent des articles vibrants de pitié et d'indignation. Et après avoir félicité l'Unesco pour l'organisation de cette réunion où se confrontaient mé- thodes, expériences et points de vue, un journal parisien a demandé : «Qu'est-ce que l'Unesco va faire maintenant ? >&gt;. Sansredouter l'ironie toujours facile, c'est encore en évoquant les desseins de l'Organisation que noues-répondrons à cette question-là. Dans les limites de ses maigres ressources, l'Organi- sation s'est efforcée de présenter au monde l'angoissant problème des en- fants sans foyer. Elle cherche à aider aussi les experts qui veulent faire en sorte que ces enfants puissent grandir sainement. Et tout ce qu'elle peut encore à présent, c'est de se tourner vers les Etats qui ont solennellement ratifié la Charte de l'Unesco et la Déclaration universelle des Droits de l'Homme et de leur dire : A votre tour, qu'allez-vous faire ? DANS CE NUMERO Bertrand RUSSEL Georges BIDAULT Reinhold NIEBUHR Ferdinand HERCtK * L'UNESCO et l'ALLEMAGNE * AU SECOURS DES' ENFANTS PERDUS VOLUME Il-No,/ {J Prix : 20 frs.-10 cents (U. S.).-6 pences (U. K.) 1"NOVEMBRE 1949

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BILAN D UNE CONFERENCE

BILAN d'une Conférences.), telest le titre sous lequel LeMonde, le grand quotidienFrançais, résume ses impres-sions de la quatrième session

de la Conférence général de l'Unesco.

Est-il possible d'établir dès à pré-sent un bilan ? L'Unesco,-et plusparticulièrement son corps législatif,la Conférence générale,-a si souventprocédé à ce genre d'examen deconscience qu'on lui a ironiquementappliqué ce qualificatif : t une organi-sation en quête d'un but >&gt;. Dès lorsne vaut-il pas mieux poursuivre toutsimplement le travail entrepris ? Nevaut-il pas mieux laisser à l'avenir lesoin de faire le bilan, quand les réso-lutions adoptées à Paris auront priscorps et qu'elles se seront traduitesdans la vie de tous les jours par desréalités ?

Mais notre conception des réalitésest fonction du but que nous nousproposons, et la santé de l'espritimplique un perpétuel examen deconscience. Tel est l'enseignement quenous avons tiré des premières annéesd'existence de l'Unesco. Et toutesles réunions humaines-qu'il s'agissed'un match de footbal, d'un concertsymphonique ou d'une conférenceinternationale-représentent, commel'homme lui-même, bien autre choseque la somme de leurs éléments. Lebilan de la quatrième session ne peutguère se présenter comme un bilanarithmétique, et l'importance d'uneconférence ne peut ressortir de la seuleénumération des sujets figurant à sonordre du jour.

Il faut avouer qu'on vit rarement uneassemblée,-et a fortiori une confé-rence groupant une cinquantaine denations,-mettre plus d'énergie dansla poursuite des tâches pratiques qu'elles'était assignées.

Du 19 septembre au 5 octobre, lesdélégués de l'Unesco ont examiné etadopté un nouveau budget, à proposduquel se posaient de multiples ques-tions, tant de principe que de détail.Il fallut préciser la position de l'Unescoconcernant le plan des Nations Uniespour l'assistance technique aux nationséconomiquement arriérées ; discuteret voter les propositions du Directeurgénéral visant à simplifier et à concen-trer le programme de l'Unesco, ce quirevenait, en fait, à examiner dans ledétail nombre de projets relevant desdomaines les plus divers de l'éducation,de la science et de la culture. Sixdélégués furent nommés au Conseilexécutif. Et l'on débattit des questionsépineuses, comme celle de savoir sil'Unesco étendrait son activité àl'Allemagne et au Japon.

Voilà, entre bien d'autres, les tâchesqui s'imposaient à la Conférencegénérale. On verra, dans le détail de cenuméro du Courrier, comment ellesont été traitées. Mais la questiondemeure posée : quel est le bilan,quelle est la somme de tous ces efforts ?

Le Courrier ne prétend pas donnerà cette question une réponse définitive.Nous allons'l'essayer cependant, enpartant justement de la thèse selonlaquelle l'Unesco, au point où elle enest de sa croissance, est forcément(< une organisation en quête d'un but"...

Quelques jours après que le Prési-dent E. Ronald Walker eut prononcé

Ces mains vivantes sont celles d'un très vieux travailleur. Elles ont façonné, créée, souHert.Or, au déclin de son existence d'homme, ce vieillard, à la faveur d'une campagne contre l'analphabétisme et pour

l'éducation des adultes, a découvert à la fois le miracle de la lecture et le mystèr-e de l'écriture.Et ses vieilles mains malhabiles, qui ont pourtant travaillé dur, s'appliquent avec une sorte d'émotion prodigieuse

à reproduire les lettres magiques sur la page blanche. (Photo"0 Cruzeiro"-Brésil.)

la clôture de la quatrième session,l'Unesco convoquait une réunion d'ex-perts pour étudier la question del'enfance vagabonde. La réunion s'esttenue au Village d'enfants de Marci-nelle, près de Charleroi, en Belgique ;elle a attiré sur l'un des phénomènesles plus émouvants du monde d'aprèsguerre l'attention d'un grand nombred'éminents sociologues et psycholo-gues spécialisés dans ce domaine. Lesjournalistes qui assistèrent à la Confé-rence écrivirent des articles vibrantsde pitié et d'indignation. Et après avoirfélicité l'Unesco pour l'organisation decette réunion où se confrontaient mé-thodes, expériences et points de vue, unjournal parisien a demandé : « Qu'est-ce

que l'Unesco va faire maintenant ? >&gt;.Sans redouter l'ironie toujours facile,

c'est encore en évoquant les desseinsde l'Organisation que noues-répondronsà cette question-là. Dans les limitesde ses maigres ressources, l'Organi-sation s'est efforcée de présenter aumonde l'angoissant problème des en-fants sans foyer. Elle cherche à aideraussi les experts qui veulent faire ensorte que ces enfants puissent grandirsainement. Et tout ce qu'elle peutencore à présent, c'est de se tournervers les Etats qui ont solennellementratifié la Charte de l'Unesco et laDéclaration universelle des Droits del'Homme et de leur dire : A votretour, qu'allez-vous faire ?

DANS CE NUMERO

Bertrand RUSSEL

Georges BIDAULTReinhold NIEBUHR

Ferdinand HERCtK*

L'UNESCO et l'ALLEMAGNE*

AU SECOURS DES'

ENFANTS PERDUS

VOLUME Il-No,/ {J Prix : 20 frs.-10 cents (U. S.).-6 pences (U. K.) 1"NOVEMBRE 1949

LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 2

A la faveur de la 4ème session de la Conférence générale

à laquelle ils participaient

LES REPRESENTANTS DES COMMISSIONS NATIONALES.-

réunis officieusement confrontent leurs idées

LES délégations à la quatrième ses-j sion de la Conférence généralecomprenaient plus de cent repré-sentants des Commissions natio-

nales qui existent aujourd'hui, de façonpermanente ou provisoire, dans qua-rante et un Etats. Leur présence à Pa-ris a permis de tenir une réunion offi-cieuse où ils ont pu échanger des idéeset des renseignements sur des ques-tions d'intérêt général. La réunion aeu lieu le 22 septembre et le 4 octobre1949, dans la matinée.

Le professeur Marcel Florkin, vice-président de la Commission nationalebelge, a été élu président de la réunion,et les membres des délégations dontles noms sont énumérés ci-après y ontassisté en tant que représentants deleur Commission nationale ou de leurgouvernement :

Mohammed Anas Khan (Afghanis-tan), M. A. J. A. Nelson (Australie), leDr Hermann Zeissl ('Autriche), M. Gus-tavo Medeiros (Bolivie). Mme HeloïsaAlberto Torres (Brésil). U Ba Lwin(Birmanie), le Dr Mei Yi Chi (Chine),le Dr Natalio Chediak (Cuba), M. HansKjems (Danemark). le Dr HassanFouad El Diwany (Egypte), le D'Mil-ton Eisenhower et M. Max McCullough(Etats-Unis d'Amérique). M. MarcelAbraham et M. Yves Brunswick(France), le professeur C. Eustathiadès(Grèce). M. Gustav Erdos (Hongrie ;.M. P. N. Kirpal (Inde), le D'Zabihol-lah Safa (Iran), le professeur SamuelSambursky (Israël), le professeurV. Branca (Italie), le professeur JasephNaggear (Liban), le professeur CarlosGonzalès pena et le Dr Victor ManuelRuiz Esparza (Mexique), le Dr DrJohnG. Beaglehole (Nouvelle-Zélande), leprofesseur H. R. Kruyt et le D'C. A.Van Peursen (Pays-Bas), le D'Maria-no V. de los Santos et le Dr. Encarna-cion Alzona (Philippines), M. F. R. Co-weI et M. Alan Thompson (Royaume-Uni). le professeur I. During, M. NilsGoude et M. Rune Eriksson (Suède),M. Emil Oprecht (Suisse), le Dr TevfikSaglam et M Nadir Nadi (Turquie), etle Dr A. J. Van Zyl (Union sud-afri-caine). Les Nations Unies et diversesorganisations non gouvernementalesétaient représentées par des observa-teurs.

REUNION A FLORENCEDES REPRESENTANTS

DESCOMMISSIONS NATIONALES

A question principale qui a été exa-minée pair les représentants a étél'importante réunion des représen-tants des Commissions nationales, quidoit se tenir à l'occasion de la cin-quième session de la Conférence géné-rale à Florence. Il a été décidé qu'elledurerait trois jours et qu'elle se tien-drait avant l'ouverture de la Confé-rence, le 22 mai 1950 ; et que, aprèscette séance de trois jours, s'il sem-blait utile de tenir une nouvelle

Par Lorna Mc PHEE, Chef de la Division des Commissions Nationales

réunion vers la fin de la Conférencegénérale, le Secrétariat serait invité àl'organiser à la date qui conviendraitle mieux d'après le calendrier desautres réunions de la Conférence gêné-.raie.

PROPOSmON TURQUE

V 1NIT de procéder à l'examen dê-taillé de l'ordre du jour de laréunion de Florence, les représen-.

tants ont longuement examiné le pro-jet de résolution proposé par le vice-président de la Commission nationaleturque, le D'Tevfik Saglam, dont Jetexte est le suivant :

« Le. directeur général est chargéde convoquer dans un proche avenirune réunion comooree d'un membrede chaque commission nationale ouorganisme de coopération, en vue decoordonner la méthode de travail àsuivre en commun pour un meilleurrendement de ces commissions natio-nales, tant dans leurs relations avecl'Unesco que dans leurs efforts au-près des gouvernements..

Le but essentiel de la propositionturque, c'était qu'une réunion extra-ordinaire des représentants spécialisésdes Commissions nationales, d'une du-rée maximum de trois semaines, fûttenue en dehors des sessions de laConférence générale. Alors que certainsdélégués ont accueilli cette propositionavec le plus vif intérêt, un grand nom-bre de représentants ont estimé que lesproblèmes relatifs aux méthodes detravail des diverses Commissions pour-raient être résolus plus facilement siles secrétaires des Commissions natio-nales étaient envoyés au siège del'Unesco pour des stages d'études et deconsultations, et si les problèmescommuns étaient examinés lors desréunions annuelles que tiennent les re-présentants des Commissions natio-nales à l'occasion des Conférences gé-nérales. En outre, il a paru impossiblede tenir cette réunion ( dans un procheavenir)). c'est-à-dire, avant la cin-quième session de la Conférence géné-rale ; il a été finalement décidé que leSecrétariat préparerait un documentsur les conséquences de cette proposi-tion. en vue de le soumettre aux finsd'examen à la réunion des Commis-sions nationales, qui doit se tenir àFlorence en 1950.

PRES une discussion animée, lesreprésentants ont décidé quel'ordre du jour de la réunion de

Florence devait fournir l'occasion deprésenter des rapports et d'organiserdes discussions sur les activités duprogramme et sur l'organisation desdiverses Commissions nationales, dansles domaines ci-après :

Organisation du Secrétariat desCommissions nationales et ressourcesfinancières dont elles disposent pourle's activités du programme ; mesuresprises par les Commissions nationales

Le « Courrier de l'Unesco"est une publication périodique ínternatlonaJeconsacrée aux travaux de l'UNESCO et au progrès de l'éducation, de la scienceet de la culture dans le monde.

Jusqu'ici, le service de notre journal a été fait gratuitement à certainespersonnes. Afin de pouvoir atteindre un public pus étendu dans les quelquecinquante pays où il est distribué et d'où il reçoit ses informations, le « Courrier >&gt;demande à ses lecteurs un geste qui leur coûtera plus d'effort que d'argent

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Agraciada 1875, Montevideo.U. S. A. : International Documents Service, Columbia University Presse, 2960 Broadway,

New York 27, N. Y.

à la demande du Secrétariat ; mesuresprises par les Commissions nationalesde leur propre initiative pour appuyerle programme de l'Unesco ; activitésauxquelles peuvent effectivement parti-ciper les Commissions nationales ; mé-thodes de travail employées par lesCommissions nationales ; décentralisa-tion des activités des Commissions na-tionales et relations entre les Commis-sions nationales et les organisationsnon gouvernementales-organisationsde jeunesse, organisations syndicales,universités, etc...

ORDRE DU JOURDE LA REUNION DE FLORENCE

LA réunion de Florence examineraaussi le rapport du Secrétariat re-latif aux mesures prises pour ap-

pliquer les décisions concernant laliaison avec les Commissions na-tionales, adoptées lors de la quatrièmesession de la Conférence générale,ainsi que le rapport sur la propositionturque.

Il a été décidé qu'un comité composédes représentants du Royaume-Uni, desEtats-Unis d'Amérique, de la Franceet de la Belgique apporterait sonconcours à la Division des Commissionsnationales, en vue d'établir l'ordre dujour définitif de la réunion de Flo-rence, qui sera ultérieurement commu-niqué à toutes les Commissions natio-nales. Les représentants qui doiventassister à la réunion de Florence pour-ront ainsi discuter en connaissance decause des divers points de l'ordre dujour, puisqu'il se sera écoulé un laps detemps suffisant pour que les Commis-sions nationales aient étudié ces ques-tions en détail.

Lu

plilliai

LIAISONAVEC LE SECRETARIAT

L'ASSEMBLE a reconnu que les re-lations entre les Commissions na-tionales et le Secrétariat avaient

été plus fécondés et, d'une façon géné-rale, plus satisfaisantes en 1949 qu'aucours des années précédentes. Les re-présentants de l'Australie et du Royau-me-Uni ont proposé certaines sugges-tions tendant à l'amélioration de l'or-ganisation de la liaison et relatives auxdocuments destinés aux Commissionsnationales. M Gordon Menzies, chefdes Services centraux d'administra-tion, répondant aux représentants quiavaient émis l'opinion qu'il était né-cessaire d'améliorer la teneur et la dis-tribution des documents de l'Unesco, ainformé l'assemblée qu'un Comité d'ex-perts en matière de documentation seréunirait le 26 octobre 1949 et que sesconclusions, espérait-on, permettraientau Directeur général et au Conseil exé-cutif d'élaborer pour l'avenir des prin-cipes judicieux. Les Commissions na-tionales doivent coopérer à la distribu-tion des documents et publicationsd'information de l'Unesco pour per-mettre le succès de toute méthodeadoptée par le Secrétariat de l'Unesco.L'assemblée a conclu que le Secrétariatet les Commissions nationales devaientunir leurs efforts pour arriver à la so-lution des problèmes de liaison.

L'annonce, par le professeur C. Eus-tathiades (Grèce), de ria création de laCommission nationale grecque del'Unesco et la lecture qu'il a faite àl'assemblée d'un message, rédigé engrec ancien, adressé par le présidentde cette Commission nationale au di-recteur général de l'Unesco, ont ter-miné les travaux de la réunion.

Trois fois plus nombreuses qu'à Mexico

PUS DE SOIXANTE ORGANISATIONS

INTERNATIONAlES

non gouvernementales

se font représenter

A LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE DE PARIS

par Vladimir Hercik, Chef de la Division des Organisationsnon gouvernementales

BIEN que cette qua-trième session aitété organisée et

annoncée comme <&lt;unebrève réunion d'affai-res », elle a surpassétoutes les autres à uncertain égard : je veuxparler du nombre d'ob-servateurs envoyés parles Organisations inter-nationales non gouver-nementales,-79 autotal pour 63 organisa-tions..

On n'expliquerait pasentièrement ce chiffrerecora en rappelant quela plupart de ces organisations ont leursiège assez près de Paris et parfois à Pa-ris même. Beaucoup plus significatif estle fait que je e nombre d'organisations nongouvernementales autorisées à se fairereprésenter à la Conférence générale aitplus que triplé depuis la dernière ses-sion de Mexico, où Il ne dépassait pastrente.

Beaucoup d'entre elles sont beaucoupplus anciennes que l'Unesco et possè-dent donc une expérience précieuse dansla plupart des domaines du programmede cette institution. Outre les groupementsspécialisés et professionnels d'éducateurs, desavants, d'artistes, d'architectes, etc., oncomptait aussi nombre d'organisations fémi-nines, religieuses, philanthropiques et secou-rables auxquelles il faut ajouter les asso-ciations d'assistance à l'enfance, les amicalesde jeunes et d'étudiants et les groupementssyndicaux.

Chacune de ces organisafions a pu trou-ver dans le programme de 1950 de l'Unescoau moins une et souvent plusieurs activitésprésentant un intérêt particulier pour sesmembres. Aussi les représentants de plu-sieurs d'entre elles ont-ils pu prendre partaux travaux des Commissions chaque foisqu'une question de leur compétence venaiten discussion.

La Commission des Relations officielles etextérieures a consacré deux séances entièresÌi l'examen des rapports établis entrel'Uneco et les organisations non gouverne-mentales. Elle a passé en revue toutes cellesavec lesquelles l'Unesco a entretenu cetteannée des relations officielles, soit à la

( Dès maintenant, les marques de bonne volontéque ces associations nous ont prodiguées sontdes plus encourageantes. Qu'il s'agisse de mobi-liser des experts ou des courants de l'opinionpublique, elles sont prêtes ò nous assister pourqu'autour des activités du Secrétariat se groupentles vastes rassemblements qui, parallèlement òl'action des gouvernements, feront de l'Unescoune véritable croisade des peuples pour la pais. »

M. Jaime TORRES BODET(Rapport à la 4'session

de la Conférence générale de l'Unesco)

faveur d'arrangements consultatifs, soit envertu d'accords formels. Un rapport a révéléqu'en 1949 l'Unesco a passé plus de trentecontrats, représentant une somme totale de200. 000 dollars avec des organisations nongouvernementales compétentes qu'elle achargé de certains travaux inscrits à sonprogramme : enquêtes, recherches, biblio-graphies, organisation de réunions interna-tionales et diverses études. Un autre rapporténumère les subventions que l'Unescoaccorde à certaines organisations particuliè-rement représentatives qui l'aident dansl'accomplissement de sa mission et colla-borent quotidiennement avec les Départe-ments du Programme. Le total de ces sub-ventions s'est élevé, en 1949, à 320. 000dollars.

La Commission a longuement étudié lesmoyens de renforcer cette coopération. Cha-cun avait le sentiment que l'heure étaitvenue de reviser entièrement la politiquede l'Unesco à cet égard afin de tenir comptede l'expérience acquise depuis deux ans etde procéder aux amendements et additionsnécessaires.

Il a donc été décidé qu'à Florence, lorsde la prochaine session, ce problème figure-rait en bonne place à l'ordre du jour de laConférence. Un vaste rapport devra préciserla contribution qu'ont apportée à l'oeuvrede l'Unesco toutes les organisations quientretiennent avec elle des relations offi-cielles ou reçoivent d'elle des subventionssous une forme ou sous une autre. On sui-vra ainsi l'exemple du Conseil économiqueet social des Nations Unies qui envisage deprocéder à un examen du même ordre lorsde sa dixième session.

Page 3-. LE COURRIER DE L'UNESCO

LES ÉTATS MEMBRES ADOPTENT POUR 1950UN BUDGET DE

8 MILLIONS DE DOLLARS

Après un vif débat les délégués

approuvent à Funanimité la formule

LA délégation du Royau-me-Uni, appuyée parquelques autres déléga-

tions, a tenté de <&lt; PORTERLA HACHE)) dans les prévi-sions budgétaires de l'Unescopour 1950, afin de les rame-ner au chiffre de 1949, soit7. 780. 000 dollars. Cette propo-sition fut repoussée le 29 sep-tembre, après une vive dis-cussion, par la Commissiondu Programme et du Budgetchargée de fixer le « PLA-FOND >&gt; des dépenses del'Organisation pour l'annéeprochaine.

C'est M. David Hardman,membre du Parlement bri-tannique et chef de la délé-gation du Royaume-Uni, quiavait mené la campagne enfaveur d'économies massives.Il finit cependant par se ral-lier au chiffre intermédiairede 8. 000. 000 de dollars, pro-posé par M. George V. Allen,chef de la délégation desEtats-Unis d'Amérique. Lechiffre contenu dans les pré-visions du Directeur généralavait été ramené, à la suitede la dévaluation, à 8. 170. 00Gdollars.

Dans le discours qu'il avaitprononcé le 21 septembre de-vant la Conférence générale,et dont le Courrier a donnéun compte rendu dans sondernier numéro, M. Hardmanavait laissé percer son inten-tion de mener une campagned'économie. Citant les parolesde M. Torres Bodet : <&lt; Lamission de :'UNESCO est à lafois militante et pratique ».M. Hardman déclarait :

« Ma délégation estimequ'tt s'agit donc de pratiquerune politique de concentra-tion-non pas nécessaire-ment en procédant à uneréorganisation, mais en toutcas en maniant la hache et enpratiquant des coupes som-bres. >&gt;

La fin et les moyens

C'IL est vraiment néces-saire que l'UNESCO pro-duise en un an quarantemillions de pages polycopiéesde mémoires et de documents,il faut du moins que le sys-tème des rémunérations soitsoumis à un examen minu-tieux, ajoutait M. Hardman,et il recommandait de s'adres-ser à des maisons d'éditionscommerciales, plutôt que decréer une « grandiose maisond'éditions de {'UNESCO, ave-nue Kléber >&gt;.

M PROCESO SEBASTIAN (Phi-lippines), sans contester

la valeur des arguments de.M. Hardman, fit remarquelque l'UNESCO est un orga-nisme vivant. « Elle doit sedévelopper, dit-il. n ne fautpas lier tes mains du Direc-teur général en refusant unaccroissement du budget pourla simple raison que nous nele souháitons pas. : Þ

Intervenant après le délé-gué des Philippines, M. JohnB. C. Watkins (Canada) ex-primait cette opinion : <&lt; Pourdéterminer l'extension à don-ner au programme del'UNESCO, il ne faut pasconsidérer que tes besoins. I !faut aussi tenir compte desressources dont dispose lemonde pour satisfaire cesbesoins. » Il appartient à laConférence générale de déci-der, ajoutait-il, si les activi-tés en cours et celles quidoivent être entreprises re-présentent vraiment un mi-nimum.

Budget ( (dévalué >&gt;...

A LA séance commune de laCommission du Pro-gramme et du Budget et dela Commission des Relationsofficielles et extérieures tenuele samedi 24 septembre dansl'après-midi, M. Torres Bodetavait pu soumettre aux délé-gués des prévisions budgé-taires révisées « EN FONC-TION DES MESURES DEDEVALUATION x..

Le Directeur général avaitdéclaré qu'en accord avec leConseil exécutif, le Secréta-riat avait conclu, après exa-men, à la possibilité deréduire de 575. 000 dollars lechiffre global du budget, dontl'augmentation par rapport à1949 serait donc de 393. 0011dollars au lieu de 968. 000dollars.

C'est le 29 septembrequ'eut lieu à la Commissiondu Programme et du Budgetle débat <&lt; crucial >&gt; sur lafixation du plafond budgé-taire.

Le Dr Tara Chand (Inde)ouvrit le débat en demandantaux délégués d'accepter lenouveau chiffre proposé par

le Directeur général, soit8. 170. 000 dollars. Le Dr Por-tuondo (Cuba), M. Bidauìt(France), M. Verniers (Belgi-que), M. Photiades (Grèce),et le Comte Jacini (Italie),appuyèrent cette suggestion.

Après l'intervention du dé-légué de Cuba, M. Hardmansoumit une proposition duRoyaume-Uni tendant aumaintien, pour 1950, du chif-fre de 7. 780. 000 dollars, pla-fond adopté en 1948. « LaCommission nationale duRoyaume-Uni, a dit l'orateur,a procédé à l'examen de cha-que point du programme eten a conclu que le plafondfixé pour 1949 devait êtremaintenu en 1950. >&gt;

Plusieurs délégués expri-mèrent le même point de vue.

« Le prestige de

l'Unesco »

"LE prestige de l'UNESCOn'est pas en cause, dit leDr Van Zyl (Union Sud-afri-caine), mais il ne faut pasnégliger le fait que dans lemonde entier, toutes les na-

transactionnelle proposée par

les USA.

tions éprouvent des difficul-tés à équiLibrer leur budget.IL sera bien délicat, pournous, d'annonce à notre re-tour que ta contribution dueà L'UNESCO se trouve aug-menée. <&lt; Le chiffre de8. 170. 000 do l la r s, proposécomme plafond, ajouta-t-il,correspond en réalité à uneaugmentation de plus d'unmiLLion de douars. »

Le Dr AU SommerfeIt(Norvège), appuya la propo-sition de la délégation duRoyaume-UnL

M. George Allen, Chef dela délégation des Etats-Unisd'Amérique, fit prendre auxdébats une nouvelle tournureen déclarant : « Je considèreque le mieux est de fixer,non pas un plafond budgé-taire, mais un chiffre global

Il proposa que la Commis-sion fasse connaître à son

'1

A Beyrouth, les délégués à la 3e Session de la Conférence générale de l'Unesco décidèrent, dès le débutde leurs travaux, de fixer à 8 millions de dollars le « plafond » des crédits qui seraient accordésà l'Organisation pour 1949. En définitive, le budget ne devait s'élever qu'à 7. 780. 000 dollars. Cette

année, la procédure inverse fut suivie. La délégation britannique ayant proposé de ( (plafonner}) au chiffrede 1949 le budget pour 1950, les délégués optèrent en faveur d'une formule transactionnelle, avancée parles Etats-Unis, qui porte à 8 millions de dollars le montant des contributions dont l'Unesco pourra disposeren 1950..

Ces crédits seront affectés aux projets les plus importants et les plus urgents du programme adoptéspar la Conférence générale au cours de sa 4e Session.

Voici quels sont les principaux chapitres du nouveau budget : DollarsDIFFUSION DE LA PENSÉE (Echanges de personnes et Information) 1. 693. 565ÉDUCATION 1. 055. 815SCIENCES EXACTES ET NATURELLES 755. 975ACTIVITÉS CULTURELLES 631. 799RECONSTRUCTION 396. 009SCIENCES SOCIALES. PHILOSOPHIE ET CIVILISATIONS 518. 813

Pour l'exécution proprement dite du programme, les délégués ont donc décidé une ouverture de créditsdont le total s'élève à 5. 051. 976 dollars.

En fait, de nombreuses activités qui figurent au chaPitre de l'Administration générale intéressentdirectement l'exécution du programme de l'Unesco.

Les crédits affectés aux dépenses ( (administratives)) et qui portent à 8 millions de dollars le budgettotal de l'Unesco, comprennent notamment les crédits prévus pour le Cabinet du Directeur général, pourle Bureau des Relations extérieures et pour le Bureau des Conférences.

Dans ce même chapitre figurent :Dollars

CONFÉRENCE GÉNÉRALE ET CONSEIL EXÉCUTIF 308. 504ADMINISTRATION GÉNÉRALE 1. 966. 202DÉPENSES AFFÉRENTES AUX SERVICES COMMUNS 673. 318

Nous dpnnons ci-dessous quelques détails sur la répartition des crédits affectés aux différentes acti-vités de l'Unesco dans chacun de ses grands départements.

RECONSTRUCTION : 130. 883 dollars affectés aux campagnes en faveur de la reconstruction ;237. 649 dollars pour les mesures d'urgence de l'Unesco.

ÉDUCATION : 431. 926 dollars affectés au Centre de documentation, aux Missions scolaires, auxStages internationaux et à l'amélioration du matériel d'enseignement ; 354. 421 dollars,à l'Education de base ; 3 t. 245 dollars, pour les activités en faveur du développementde l'Education internationa. liste, de la Charte du Personnel enseignant, de l'Enseigne-ment des beaux-arts, etc., ainsi que pour j'oeuvre de l'Unesco en faveur des enfants « han-dicapés ; 71. 376 dollars pour l'Enseignement supérieur et l'Education des adultes.

SCIENCES EXACTES ET NATURELLES : 258. 978 dollars pour les Postes régionaux de coopé-ration scientifique ; 380. 921 dollars pour le Centre mondial de Coopération scienti-fique ; 23. 0f0 dollars pour appuyer f'oeuvre des organisations intergouvernementaleset non gouvernementales (subventions accordées aux organisations scientifiques, à l'Ins-titut de)'Hyiéa amazonienne, à l'Institut de la Zone aride, etc.) ; 60. 376 dollars pourla Vulgarisation scientifique.

SCIENCES SOCIALES : 94. 345 dollars pour appuyer l'oeuvre des Organisations internationalesdans te domaine des Sciences sociales (étude de la coopération internationale, etc.) ;161. 988 dollars pour l'étude des Etats de tension ; 104. 113 dollars pour l'applicationdes Sciences sociales (étude des problèmes raciaux, des méthodes appliquées dans lessciences politiques, etc.).

PHILOSOPHIE ET CIVILISATIONS : 131. 866 dollars.

ACTIVITÉS CULTURELLES : i 0. 893 dollars pour les Arts ; 69. 903 dollars pour les Lettres (tra-duction des oeuvres classiques internationales, liberté de l'artiste, etc.) ; 74. 666 dollarspour les Musées ; 154. 794 dollars pour les Bibliothèques ; 65. 226 dollars pour le Droitd'Auteur ; 27. 197 dollars pour le Service de Liaison culturelle du Moyen-Orient.

DIFFUSION DE LA PENSÉE : 257. 964 dollars pour les Echanges de personnes ; 166. 085 dollarspour l'étude des besoins techniques de la Presse, de la Radio et du Cinéma ; 79. i 89 doNarspour la suppression des obstacles qui s'opposent à la libre circulation de l'information ;388. 652 dollars pour l'utilisation de la radio, de la presse et du cinéma ; 450. 576 dollarspour l'avancement général du programme (Commissions nationales, Service de presse, etc.).

Sous-Comité de Rédaction etde Coordination, que ce chif-fre serait de 8. 000. 000 de dol-lars. Cette nouvelle proposi-tion, appuyé par M. JeanPiaget (Suisse), fut acceptéepar M. Watkins (Canada),sous réserve que le Sous-Co-mité examinerait avec le plusgrand soin les crédits affectésà chaque projet.

Lorsque le Dr Chand eûtdéclaré qu'il acceptait lechiffre proposé par le déléguéaméricain, on n'attendit plusque la réaction de la déléga-tion du Royaume-Uni.

M. Hardman s'excusa de nepouvoir adopter le point devue de M. Allen.

<&lt; Tout en étant p ! eimemeKtconvaincu de la valeur duprogramme proposé, expli-qua-t-il, je me fonde sur tesconclusions de la Commissionnationale du Royaume-Uni etsur l'examen minutieux dubudget auquel ont procédéceux-là mêmes qui ont pourmission de demander des ou-vertures de crédits. >&gt;

Le Professeur Carneiro(Brésil), Président de la Com-mission, mit alors aux voixla proposition du Royaume-Uni, qui fut repoussée par 23voix contre 7.

M. Bard", a..

se rallie ù la décision

de la majorité

A u moment de mettre auxvoix la proposition desEtats-Unis d'Amérique, M.Hardman et les délégués quile suivaient firent connaîtrequ'ils abandonnaient leur po-sition et se ralliaient à leurscollègues pour approuver, àl'unanimité, le budget provi-soire de 8. 000. 000 de dollarsproposé par M. George Allen.

Le chiffre du budget étantfixé, il ne restait au Sous-Comité qu'à étudier certainesquestions techniques, avant levote final qui devait interve-nir au cours de la quinzièmeséance plénière, le mercredi5 octobre dans l'après-midi.

A cette séance, Sir JohnMaud (Royaume-Uni), touten déclarant qu'il se joignaità ses collègues pour approu-ver le chiffre de 8. 000. 000 dedollars, a ajouté : <&lt; J'estimequ'il ne faut pas admettretrop facilement que l'on pour-ra sans inconvénients, à l'ave-nir, fixer le montant dubudget, au lieu de procéderpar étapes successives et decommencer par fixer un pla-fond provisoire... Nous esti-mons, en nous fondant surl'expérience de ces troisannées, qu'il y a de grandsavantages à commencer parfixer un tel plafond. »

L'orateur proposa, qu'àl'avenir, l'UNESCO, imitantla méthode de travail du<&lt; Public Accounts Commit-tee >&gt; de la Chambre desCommunes, réunît, avant lasession de la Conférence gé-nérale, une Commission res-treinte composée de repré-sentants des gouvernementsnon pas pour examiner lesprévisions budgétaires dupoint de vue du programme,mais simplement pour véri-fier que les dépenses prévuesse justifient du point de vueéconomique.

LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 4

"BILLA N

de lu

CONFÉRENCE fi1

AI .

L'UNESCO

SES DOSSIERS

EN dix-sept jours de travailininterrompu, les délé-gués à la 4'Session de la

Conférence générale, siégeanttantôt en séance plénière ettantôt en comités, ont mis aupoint le programme del'Unesco pour l'année en courset pour 1950, et fixé à huit mil-lions de dollars le « plafond >&gt;des dépenses de l'Organisation.Elles ont, de ce fait, préparéun ordre du jour tout particu-lièrement chargé pour la 5Session qui se tiendra en maiprochain, à Florence.

C'est dans l'après-midi dumercredi 5 octobre, à l'issue dela quinzième séance plénière dela Conférence, que M. E. Ro-nald Walker, chef de la Délé-gation australienne et prési-dent de la 4'Session, aprèsavoir agité pour la dernièrefois la sonnette présidentielle,prononça, dans la grande salledé. conférences de la Maison de

salle des séances plénières.Cette Commission, où toutesles délégations étaient repré-sentées, a passé au crible lebudget, le programme actuelet les plans pour l'avenir et lesa proposés à l'approbationfinale de la Conférence.

cataclysmes

du temps de paix

LE 24 septembre, la Commis-sion du Programme et duBudget a eu à s'occuper

de la situation créée par letremblement de terre en Equa-teur, du cas des enfants réfu-giés de Grèce ou du Moyen-Orient et de l'aide aux popu-lations éprouvées de la Chine.Après avoir envisagé, d'unpoint de vue pratique, les pos-sibilités d'action qui s'offrent : \l'Unesco, la Commission, la

"""pLes DÉLÉGUÉS à la 4 SESSION examinent

Dévaluation

LE 24 septembre, M. TorresBodet annonçait, à laséance commune des

commissions, que la dévalua-tion de certaines monnaies na-tionales par rapport au dollarrendait possible une réductiondu chiffre total du budget del'Unesco (voir page 3 l'articlerelatif au budget de l'Unesco).

Dès la deuxième semaine dela session, les délégués des qua-rante-sept Etats Membres del'Unesco, siégeant en commis-sions, sous-commissions et co-mités, se consacraient à latâche ardue de mettre au point

premier degré en Amérique la-tine. Au cours de ces débats,M. Zook (Etats-Unis) a deman-dé qu'il fût précisé que, par en-fance victime de la guerre,l'Unesco entendait bien l'en-fance déficiente et déplacée engénéral.

La délégation chinoise a de-mandé la création de deuxnouveaux postes de coopéra-tion scientifique en Chine. Ladélégation d'Israël a demandéet a obtenu l'assurance que songouvernement pourra coopéreravec le Poste scientifique duMoyen-Orient dont le siège estau Caire.

Le bicentenaire

de

Jean-Sébastien Bach

LA Commission administra-tive a pris connaissance,le 26 septembre, du rap-

port des commissaires auxcomptes, rapport qui témoignede l'excellence de la gestionfinancière de l'Unesco. Un co-mité spécial, cependant, a étéchargé de s'occuper des retardsconstatés dans le paiement descotisations. Le lendemain, àcette même commission, la dé-légation des Etats-Unis, dansun geste généreux, renonçait àdemander que la contributiondes Etats-Unis'à l'Unesco fûtréduite dans les proportionsprévues et confirmait la déci-

Le stand des publications, dans le hall de la Maison del'UNESCO, a attiré tout particulièrement l'attention des délé-

gués et des visiteurs.

l'Unesco, la formule tradition-nel1e : « Je déclare close la qua-trième Conférence générale del'Unesco N.

Auparavant, M. W a 1 k e ravait fait en français devantles délégations de quarante-sept des cinquante Etats Mem-bres de l'Unesco, le bilan decette Conférence consacrée àl'expédition des affaires cou-rantes.

Cette intervention, em-preinte de sérieux et de cordia-lité, fut vivement et justementapplaudie par les représen-tants des quarante-sept « ac-tionnaires)) de l'Unesco, ainsique par les observateurs desEtats non Membres et les Or-ganisations non gouvernemen-tales.

Après les premières séancesde la Conférence, dont le Cour-rier a rendu compte dans sonnuméro d'octobre, plusieursquestions importantes se sontposées. La Conférence a émisle voeu que le programme del'Unesco fût condensé davan-tage. A l'unanimité, elle a in-vité l'Organisation à consacrerle meilleur de ses efforts augénéreux programme des Na-tions Unies pour l'assistancetechnique aux pays insuffisam-ment développés et à donnertoute l'ampleur souhaitableaux activités en faveur de lajeunesse et, notamment, en fa-veur des enfants réfugiés deGrèce et du Moyen-Orient dontle cas est particulièrement dou-loureux.

L'appel de M. Torres Bodeten faveur du développementdes Commissions nationales del'Unesco a reçu une approba-tion sans réserve qui permetde bien augurer de l'avenir.

Le 22 septembre, après avoirtenu six séances plénières, la

Conférence s'est scindée en Co-mités et Commissions. C'est ausein de ces groupes de travailque furent réglées toutes lesquestions pratiques.

Le plus important de cesgroupes de travail, la Com-mission du Programme et duBudget, a siégé dans la grande

AUX termes de ces résolu-tions, l'Unesco :- coopérera activement avec

les Nations Unies et les Insti-tutions spécialisées qui s'em-ploient à secourir les victimesdu récent tremblement de terrequi a eu lieu en Equateur etfera appel aux organisationsdonatrices pour qu'elles contri-buent à cette oeuvre secou-rable ;

- adressera un appel auxgouvernements, aux Commis-sions nationales et aux organi-sations internationales, en vued'obtenir, pour les réfugiéschassés de leurs foyers auMoyen Orient, une aille venants'ajouter, dans le domaine del'éducation, de la science et dela culture, à celle qui leur estdonnée par l'Unesco ;

- adressera, dans tes mêmestermes, un appel en faveur desenfants grecs réfugiés et auto-risera le Directeur général àcréer et à gérer un fonds spé-cial à cette fin ;

- autorisera le Directeur gé-néral à constituer, avec le reli-quat des crédits que le Conseilexécutif a attectés pour 1949aux secours d'urgence à laChine, un fonds spécial quiportera le nom de Fonds de laReconstruction de la Chine,destiné en particulier à appor-ter une aide aux enfants et auxétudiants réfugiés.

Une jeune secrétaire au service de la Délégation de l'Inde,drapée dans un beau sari aux vives couleurs, évolue avec

grâce dans la salle des séances.

le programme hautement tech-nique et complexe de l'Unescoen matière d'éducation, descience et de culture, avant dele soumettre à l'approbationfinale de la Conférence. Le lun-di 26 septembre, la Commis-sion du Programme et du Bud-get adoptait la dernière partiedu budget de l'éducation etl'ensemble du budget des Scien-ces exactes et naturelles. Aucours de cette réunion, le doc-teur Hugo D. Barbagelata(Uruguay) a confirmé que songouvernement était prêt à as-sumer tous les frais du stagequi se tiendra l'an prochain àMontévidéo pour l'étude desproblèmes de l'éducation du

sion des Etats-Unis de partici-per pour les deux tiers aux dé-penses, autres que les dépensessur place, engagées par l'Unes-co au titre de l'assistance tech-nique.

Le 28 septembre, au cours dudébat sur les activités cultu-relles, le représentant d'Israëlà la Commission du Program-me et du Budget, a proposéque l'Unesco organise en 1950des cérémonies à l'occasion dubicentenaire dé Jean-SébastienBach. Un représentant du Di-recteur général a répondu quece projet était déjà à l'étude,mais que toutes les suggestionsseraient les bienvenues.

La célèbre actrice Myrna

Loy, membre actif de la déléga-tion des Etats-Unis, a déclare.au cours de cette même séance :

« On semble admettre géné-ralement que l'Unesco est dif-ficile à interpréter. Je croisqu'il suffit de trouver les inter-prètes)). Cette déclaration futsaluée par de vifs applaudisse-ments. et Sir John Maud, délé-gué du Royaume-Uni, déclaraque sa délégation serait heu-reuse de compter, l'an pro-chain. une grande vedette ducinéma parmi ses membres.Mlle Loy assura à la Confé-rence que les milieux du ciné-ma s'intéressaient vivement àl'Unesco. M. Léopold SedarSenghor, délégué français,représentant du Sénégal auParlement français et l'un desprincipaux rédacteurs de laConstitution française, ajoutaque l'Unesco pourrait rendreau cinéma de précieux services,mais il mit en garde l'Organi-sation contre la tentation des'ériger en censeur.

La question

de la langue

espagnole

E 29 septembre, les débatsfurent particulièrementanimés. On trouvera ail-

leurs dans ce numéro lecompte rendu de la discussionqui aboutit à la fixation d'unplafond de huit millions dedollars pour. le b u d g e t del'Unesco en 1950.

A la Commission du Règle-ment, le premier délégué duMexique, M. Antonio CastroLeal, suivi par tous les repré-sentants des pays de l'Amé-rique latine, insista avec vi-gueur pour que l'espagnol fûtadopté comme troisième lan-gue de travail de l'Unesco. Lesvoix s'étant partagées égale-ment (11 contre 11), il fut dé-cidé en fin de compte, poursortir de l'impàsse, que la réso-lution mexicaine serait sou-mise à la Conférence de Flo-rence.

Une proposition de la délé-gation des Etats-Unis tendantà créer une Commission duSiège de l'Unesco, chargée deprendre des dispositions con-cernant le siège permanent del'Unesco à Paris, fut accueilliefavorablement par la plupartdes délégations qui y virent unmoyen de diminuer les fraisgénéreux,. actuellement trèsélevées, de l'Organisation. Enséance plénière, cette proposi-tion fut renvoyée devant uneCommission d'études composéedes représentants de sept pays.

Le lendemain, le Présidentdu Conseil exécutif annonçaqu. le Conseil approuvait lademande d'adhésion de Ceylan.Les délégués accueillirent pardes applaudissements M. L. J.de S. Seneviratne, observateurofficiel du futur 51'Etat mem-bre de l'Unesco, lorsqu'il mon-ta à la tribune pour remercierta Conférence.

Les éleetions

au Conseil exéeutif

TT\ ANS l'après-midi du30 septembre, les délé-gués affluèrent dans la

salle des concerts de la Maisonde l'Unesco, où le Comité desCandidatures devait désignerles successeurs des six. mem-bres sortants du Conseilexécutif, qui en comporte 18.Ce vote préalable ramena auConseil exécutif MM. Car-neiro (Brésil), S e y d 0 u x(France). Sommerfelt (Norvè-ge) et Parra-Perez (Venezuela),et y introduisit les nouveauxmembres suivants : M. LutherEvans (Etats-Unis), bibliothé-caire de-la Bibliothèque duCongrès des Etats-Unis, etM. Kudsi Tecer (Turquie), atta-ché culturel auprès de l'ambas-sade de Turquie à Paris, enremplacement du D'GeorgeStoddard (Etats-Unis) et deResat Nurf Guntekin (Tur-quie). Le candidat tchécoslo-vaque, M. Jan Boor, proposé

PRÉPARE

POUR FLORENCE

le PROGRAMME et le BUDGET de 1950

Page 5-LE COURRIER DE L'UNESCO

par le délégué polonais, recueil-lit 8 voix contre 35 en moyen-ne pour les autres candidats.L'assemblée, siégeant en séanceplénière, approuve, le leude-main, le vote du Comité desCandidatures, avec cette diffé-rence que le délégué tchécoslo-vaque, bien qu'il ne fut pas élu.recueillit 15 voix, après queM. Senghor, délègue français,et M. Jean Piaget, déléguésuisse, eussent insisté pour quele vote fUt impartial.

La semaine la plus chargéede cette quinzaine bien occupéese termina, le samedi 1'octo-bre, par le choix unanime deFlorence comme siège de lacinquième session de la Confé-rence générale qui doit Sfè teniren mai de l'année prochaine.

Après les débats passionnésauxquels donnèrent lieu, If'4 octobre, au cours des dou-zième et treizième séances plé-nières, les activités de l'Unescoen Allemagne et après que lescommissions et comités eussentliquidé leur ordre du jour, lesdélégués se réunirent dansl'après-midi du 5 octobre pourla quinzième et dernière séanceplénière, qui devair être aussila plus importante, puisqu'elleétait consacrée à l'examen del'important rapport de laÇommission du Programme etdu Budget. Mais aucune desnombreuses résolutions quiconstituent'e programme et lebudget détaillés de l'Unesco etqui furent présentées avec unegrande compétence à la Confé-rence, par M. W. D. Pile(Royaume-Uni), rapporteur dela Commission, ne rencontrad'opposition sérieuse.

Bilantle ln Conférence

LA Conférence générale apris, au cours de sa der-nière séance, d'impor

tantes décisions concernant lesactivités de l'Unesco :

- Deux stages internatio-naux d'études pratiques, l'unsur l'Enseignement de h Géo-graphie et l'autre snr FAmé-lioration des manuels scolaires,et notamment des manuelsd'histoire, seront organisés en1950.

- L'Unesco étudiera, con-jointement avec Je Bureau in.ternational d'Education, lesproblèmes que posent la géné-ralisation de l'instruction pari.maire, gratuite et oMigatoireet la prolongation de ! a duréedes études.

- Il est prévu trois missionséducatives chargées d'entre-prendre des recherches et deconseiller les gouvernementsintéressés. Les expériences ae.tuellement en cours à Haïti eten Chine seront poursuivies.

- L'Unesco désignera des re-présentants auprès des Etatsmembres en vue d'assurer unecoopération plus étroite entreces Etats et l'Organisation.

- Le personnel recruté surplace des Postes de Coopéra-tion scientifique de Unesco à: Uontevideo, au Caire, à Delhiet à Changhaï, sera renforcé.

- L'Unesco poursuivra tes

recherches qu'elle a entreprisesur différents problèmes scien-tifiques ; elle fournira une aidefinancière à des organisationsinternationales et notammentà l'Union internationale pourla Protection de ta Nature.

- L'enquête commencée l'andernier en vue de la créationd'un Institut international dela Zone aride, se poursuivrasous forme d'échanges de vuesavec les Etats membres.

- L'Unesco encourageral'étude des fondements philos-phiques du fascisme et du na-tional-socialisme.

- Les travaux entrepris parl'Unesco dans le domaine dessciences sociales seront pour-suivis.

- Il sera procédé, avec lacollaboration d'organisationsinternationates. à l'étude com-parée des cultures nationaleset de leurs rapports avec tescultures étrangères.

- Les Etats membres sontinvités à faire connaître lescollections de photographiesd'oeuvres de caractère cultureldont ils disposent en vued'échanges d'expositions et decollections.

- Une proposition des Pays-Bas, relative à la protectiondes monuments et des oeuvresd'art en cas de conflit armé,a été adoptée.

- Il est projeté d'étendre lesvstème des Bons de Livres det Unesco aux films et au matériel scientifique.

- L'organisation prépareraun projet de Convention duDroit d'auteur.

-- Le nombre des boursesd'études de t'Unesco sera aug-menté.

- Le Département de l'In-formation des Masses estchargé de donner une suitepratique aux conclusions desenquêtes effectuées dans cer-tains pays sur les besoins tech-niques du cinéma, de la presseet de la radio. Des enquêtesanalogues seront effectuéesdans d'autres pays.

En coopération avec les Na-tions Unies et les Institutionsspécialisées, l'Unesco s'occu-pera d'intensifier la productionet la distribution du pap : erjournal et du papier, ainsi quedes appareils de radiodiffusionet des appareils de projectioncinématographique à bon mar-ché.

- L'Unesco encouragera lacréation d'un Institut interna-tiona ! de la Presçe et de l'In-formation.

- L'Unesco organisera uneconférence internationale pourl'uniformisation des divers sys-tèmes Braite.

- Un Bureau régional det Unesco pour l'Amériquelatine sera créé à La Havane.

- L'organisation participeraà l'application des recomman-dations de la Conférence inter-nationale de éducation desadultes.

Cette tâche capitale accom-plie, la Conférence a adoptéles résolutions qui ne se rat-tachent pas directement auprogramme après avoir en-tendu les appels du Professeur

Carneiro (Brésil). du Profes-seur Photiades (Grèce) et deMgr Jean Maroun (Liban) enfaveur des réfugiés du Moyen-Orient et des enfants grecsréfugiés.

Après l'adoption de la réso-lution portant ouverture decrédits pour 1950, le Directeurgénéral a demandé aux chefsdes délégations d'intervenirauprès de leurs commissionsnationales et de leurs gouver-nements respectifs pour facili-ter au Conseil exécutif la, révi-sion du programme. M. lutterEvans (Etats-Unis d'Améri-que) avait, à cette fin, proposéun amendement qui a étéappuyé par la délégation fran-çuise et finalement approuvé.prévoyant que le Directeurgénéral serait dispensé, lorsde la cinquième session, deprésenter un rapport sur lesquestions jugées peu urgentespar le Conseil exécutif.

La Conférence a adopté lerapport du Sous-Comité del'assistance technique, avec unamendement proposé par ladélégation australienne invi-tant l'Unesco à se concerter àce sujet, dans toute la mesuresouhaitable, avec les unionsscientifiques internationales etavec les organismes scientifi-ques du monde entier.

Les discoursde I. Torres Bodet

seront publiés

SUR la proposition du pro-fesseur Louis'Verniers(Belgique), ! a Conférence

avait décidé que tous les dis-cours du Directeur général del'Unesco seraient publiés.

M. Torres Bodet, salué pardes applaudissements unani-mes, a insisté pour que seulsles discours les plus impor-tants soient publiés.

Mme Gladys Tillett (Etats-Unis d'Amérique) a proposéque le Directeur général et leConseil exécutif envisagent,de concert avec les NationsUnies, les mesures que l'Unescopourrait prendre pour faireconnaître la Convention sur legénocide.

M. Torres Bodet et M. Anto-nio Castro Leal ont renduhommage au peintre mexicainJose Clemente Orozco, dontl'éloge a été prononcé parM. David Hardman (Royaume-Uni). « La mort de cet artiste,a dit M. Hardman, est une.grande perte pour l'art s-.

Enfin un amendement àl'Article IX de la Conventioncréant l'Uneseo. amendementretirant le droit de vote auxEtats Membres qui sont enretard de deux ans dans lepaiement de leur contribution,a été adopté par 32 voixcentre 3.

"est à MM. Lw Mundeleer(Belgique) et Jean Sarrailh(France) qu'est revenu le soind'adresser au Dr Walker, auDirecteur général et au Secré-tariat, des remerciements méri-tés au nom de la Conférence.Le Dr Walker a fait le bilande la Conférence dans un dis-cours qu'il a prononcé en fran-çais, avant de donner à sescollègues, rendez-vous à Flo-tente.

3 : grâce aux enregIstrements gravés dans ce studio de l'UNESCO, les services de la radiodiffusionde tous) es pays du monde ont eu la possibilité de tenir leur public au courant des décla-

rations les plus importantes qui ont marqué la 4'Session de la Conférence générale.

D'ANNEE en année, la Journée des Nations Uniesprend le caractère d'une fête véritablement inter-nationale, à l'occasion de caquette tes peuples de

la terre communient sous toutes les latitudes en un ardentdésir de paix.

Dans les capitales aussi bien que dans les villes deprovince, et même dans les campagnes, des hommes etdes femmes de toutes races, de toutes nationalités, detoutes tendances, célèbrent avec une foi égale ta nais-sance de l'Organisation des Nations Unies, et exprimentavec ferveur leur confiance dans son avenir.

A PARIS, des cérémonies solennelles ont groupéautour de personnalités françaises et étrangères le peuplede France qui s'est largement associé aux différentesmanifestations organisées par le Centre d'Information desNations Unies. En particulier, une importante réceptionà l'Hôtel de Ville de Paris a permis à N. Jaime Torres-Bodet, Directeur général de t'Unesco, de prononcer uneallocution au cours de laquelle il a exprimé les buts del'organisation et la contribution importante de t'Unescoà l'oeuvre pacifique des Nations Unies. Outre la séancesolennelle, qui eut lieu au grand amphithéâtre de laSorbonne, la presse, le cinéma et les principaux théâtresde Paris, ont contribué largement, chacun dans sasphère, à célébrer la Journée des Nations Unies.

A BUENOS-AIRES, d'importantes manifestationsont été organisées avec, en particulier, la participationmassive de tous les établissements d'enseignement.

A COPENHAGUE, une véritable campagne depresse a été déclenchée, et toutes tes statuions de radiodanoises ont diffusé des programmes spéciaux récréatifs,éducatifs et culturels

A LONDRES ET EN GRANDE-BRETAGNE, c'estune Semaine des Nations Unies qui a été organisée parle Ministère des. Affaires étrangères britannique, leMinistère de l'Education, tes Institutions spécialisées etles. organisations non gouvernementales. Tous les bâti-ments publics étaient pavoisés.

AUX INDES, la Journée des Nations Unies a revêtuun éclat particulier du fait qu'elle coïncidait avec le« Divani >&gt;, la « Fête de ta lumière) >, qui est une grandefête traditionnelle aux Indes. Les autorités locales n'ontpas manqué de combiner de multiples cérémonies à lagloire de la Lumière et des Nations Unies.

EN AUSTRALIE, un Comité national pour la Journéedes Nations Unies a été constitué. Des affiches nouvellesont été imprimées, et aussi bien les grandes villes ducontinent australien que les bourgades des plateaux del'intérieur du pays, ont fêté joyeusement les NationsUnies.

AUX ETATS-UNtS enfin, un Comité national a pré-naré et réalisé un très important programme de mani-festations qui eurent lieu simultanément dans les qua-rante-huit Etats. Une déclaration du Président Trumanet des proclamations de tous les gouverneurs d'Etat ontété largement diffusées avec la collaboration de 3.500maires. Des dizaines de milliers d'affiches ont été appo-sées et des centaines de milliers de tracts ont été dis-tribués.

Ainsi donc, partout dans le monde, la coutume s'éta-blit, avec la coopération, de plus en plus large despopulations, de consacrer la Journée du 24 octobre à ladiffusion des idéaux et des objectifs des Nations Unies.

LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 6

LE DÉBAT

LORS de la troisième sesston de la Conférence p. énérale à Beyrouth,une proposition f1ançaise tendant à organiser, à l'occasion des réu-nions de la Conférence, un débat général, fut adoptée.

Cette idée prétendait à élargir les travaux des délégués, en yfaisant participer directement le public. Et il fut décidé d'atwpter un thèmequi serait discuté au cours d'un débat général.

Ces dispositions sont entrées dans la pratique les 27, 28 et 29 septembredernier à Paris, et la passion avec laqUelle le public a suivi ces débats adémontré l'heureux succès de cette initiative.

< Quels sont, du point de vue de l'éducation, de la science et de la cul-ture, les devoirs de l'Etat pour assurer une meilleure compréhension entreles peuples ? >&gt;.

< Quelles sont les-meilleurs pratiques qu'il devra prendre pour s'enacquitter ? >&gt;."

T elles étaient les questions que les orateurs ont dû traiter et qui furentensuite largetnent discutées en public.

Les orateurs ayant pris part au débat, furent : M. Georges BIDAULT(France), le Dr Reinhold NIEBUHR (U. S. A.), le Dr Zegera FOMBONA (Vene-zuela) le Pr Osorio de Almerida (Brésil), le Pr Gniseppe VedcTato (ItaJie),le Dr'Beaglehole (N.-Zélande), M.. Jamal Farra. (Syrie), le Dr Los Santos(Philippines), le Fr Jean PIAGET (Suisse), le Pr Ferdinand HERCIK (Tche-coslovaquie), M. U BA LWIN (Birmanie), M. Tara Chand (Inde), le Pr Frisch(Danemark), le Pr Adam Schoff (Pologne),. le Dr B. Ernest Buschbeck (An-trifahe), EARL Bertrand RUSSELL (G.-B.), M. le Recteur SIASSI (Iran), lePr E. Gustave DUPREEL (Belgique), le Pr Alf Sommerfelt (Norvège), le prA. K Stout (Australie), Mme la Pr Inès Segura Bustamente (Cuba), M. Jac-ques Rueff (France-Monaco), le Dr Mei Yi-Tchi (Chine), S. Ë. M. AntonioCastro Leal (Mexique).

Il ne nous est malheureusement pas possible, dans le cadre de ce jour-nal, de donner in extenso le texte des multiples interventions, toutes aussiremarquables les uhes que les autres.

Il nous a paru cependant utile de donner à ceux de nos lecteurs loin.tains qui n'ont pas eu l'occasion de suivre ces débats à la radio, un aperçudes principales opinions exprimées à Paris. C'est évidemment un aperçusommaire, et nous avons surtout voulu citer certains passages des allocu-tions des délégués appartenant à différentes parties du monde.

A la tribune. M. Georges Bidault, présidentde la délégation française, cite Montaigne :c Le commerce des hommes est l'habitudedes pays étrangers... pour en rapporterprincipalement les humeurs de ces nationset leurs façons, et pour frotter et limer notrecervelle contre celle d'autrui. Je voudraisqu'on commençât a le promener dès satendre enfance... s (Photo Eclair-Conti-nental.)

Au cours de chacune des trois séances des27, 28 et 29 septembre, trois orateurs furentinvités à exposer leur conception des devoirsculturels de l'Etat moderne, Ces exposésouvraient une discussion, à laquelle prirentpart un certain nombre de personnalitésdésignées par les délégations présentes à laConférence générale. L'on voit, ci-dessus.M. Giuseppe Vedovato, professeur de l'His-toire des Traités à l'Université de Florence,intervenant dans la discussion qui s'engagealers de la séance d'ouverture. (Photo Eclair-

Continental.)

Georges BIDAULT

Pt de la Délégation

. française

MAINTENANT, l'unité du monde s'est impo-siée, les petites communautés doivent fairel'efforts de se fondre dans l'unique commu-

nauté, car tout est grand et tout est désormaisuniversel.

Cela veut dire qu'un devoir nouveau est né pourl'Etat. Il n'a pas seulement à se préoccuper dessiens. Il doit se préoccuper de tous, ne fût-ce que

pour sauver les siens.Ce n'est pas si facile et il n'est pas évident d'avance qu'un connais-

seur d'un pays étranger soit l'ami du pays qu'il connaît. Il se trouveque parfois c'est le cas. Il se trouve que parfois c'est le contraire. I !se trouve que la connaissance se traduit en amour et il se trouve aussique l'ignorance est plus proche de l'amour que la connaissance. Néan-moins, l'ignorance ne va à l'amour que par l'ignorance et l'amourpar la connaissance est toujours supérieur à l'autre. C'est pourquoi,en fin de compte, Montaigne avait raison : il convient que nous autres,de tant de pays ici rassemblés, tâchions de nous connaître ; c'est peut-être plus difficile de s'aimer quand on se connaît, mais de s'aimerquand on ne se connaît pas, c'est plus fragile. Il est essentiel en toutcas de comprendre et, à la rigueur, de tolérer. Toute différence d'unpays à l'autre ne mérite pas d'être acceptée, mais pas non plus d'êtrerefusée. Il faut s'efforcer de faire comprendre ce qu'il y a entre nousde semblable.

Lorsque Giraudoux a imaginé d'envoyer la Suzanne de ses rêves autravers du Pacifique, il lui confia un petit poème que Je n'oserais pasvous lire s'il n'était pas de lui et que voici : « Qu'as-tu vu dans tonexil ?)) disait, à Spencer, sa femme, « à Rome, à Vienne, à Bergame, àCalcutta K. « Rien ?, dit-il. « Veux-tu découvrir le monde, ferme lesyeux, Rosemonde)). C'est du Giraudoux. Mais le doux Joubert avaitdit à peu près la même chose lorsque, dans une maxime complète-ment oubliée, comme toutes les bonnes maximes, il disait « Fermeles yeux et tu verras N.

fi y a l'homme dans tous les hommes, et c'est une des choses queje pense que l'UNESCO peut proclamer, c'est que les différences nesont pas fondamentales et que dans la pensée et dans le coeur d'unhomme on peut trouver tous ! S ! ê ; ;.

PI'",-E lM. E. Zerega

FOMBONA

(Venezuela)étudier et mettrede l'UNESCO.

LES thèmes professés par l'UNESCO aux EtatsMembres, sur le devoir de créer et déve-lopper une meilleure compréhension entre

les peuples, pose d'une façon nouvelle et vivantedans'nos Conférences, le problème de la solidaritéhumaine. C'est une invitation à un examen deconscience, à la réflexion sur ces sentiments desolidarité et les projets et les efforts que l'on doit

en pratique pour accomplir les plus hautes finalités

La science, elle, est par nature et par définition internationale. Lascience a comme patrie toutes les patries, et un savant illustre estaussi admiré et aimé ailleurs que chez lui, quelquefois même pluspuisqu'elle est souvent vraie, la parole divine qui nous enseigne « Nu !n'est Prophète dans son pays a. Mais cette fraternité scientifique,l'échange des professeurs, les bourses d'étudiants et le recrutementd'un personnel scientifique, ne peuvent avoir aucune ou une si petiteinfluence pour la naissance des sentiments de solidarité dans une opi-nion publique, dont l'éducation internationale n'est pas faite pard'autres moyens.

Il existe bien déjà cette compréhension et ce sentiment de solidaritédans un groupe d'hommes : hommes d'Etat, philosophes, sociologues.Les savants, les hommes de lettres et les artistes sont bien renseignéssur ce qui est le monde actuel. Ils possèdent une véritable sensibilitéhumaine, le sentiment de dépendance, qui réjouit. C'est l'émotion etle réconfort qui naît devant un fait noble et beau ou une découvertescientifique. Et aussi émotion tragique d'interrogation et d'angoisseà la vision lointaine ou proche de catastrophes qui ne seront pluslocales ni nationales, mais générales et universelles comme cellesqu'annonce l'Apocalypse.

Cette mentalité et cette sensibilité aujourd'hui particulières et limi-tées, à un groupe réduit d'hommes, il faudra la développer chez tousles êtres humains ; que tous participent aux renseignements. et auxémotions collectives, devoir de l'Etat, que l'UNESCO a demandé dedéfinir et d'appliquer. >&gt;

M. le Recteur SIASSI

(Iran)

Le conflit des peuples, comme celui des indi-j. vidus qui les composent, provient d'unensemble de préjugés, d'opinions erronées,

de passions antagonistes et de malentendus quisont autant de griefs, autant d'armes dontils sont munis et qui les dressent les unscontre les autres. Pour réaliser une compré-hension internationale et une paix durable, il y a--- __1..... _.. _.. : I...,... J'_1..... __....- ---------------'---'lieu de dissIper ces malentendus, a'enlevez ces armes aux indivi-

dus et aux peuples. Voilà ce qui doit s'entendre par le désarme-ment moral, désarmement qui, s'il est bien entendu et mené àbonne fin, ne manquera pas de créer chez les peuples cette attitudementale de tolérance sans laquelle aucune compréhension, aucunesprit d'équité ; de paix et de justice ne saurait réellement prendreexistence.

.., La bonne foi et la bonne volonté de l'Etat, des Etats, petits etgrands, faibles et forts, sont les conditions nécessaires du désarme-ment moral.

A l'avenir, les Etats ne devront plus se borner à créer ce désarme-ment, cette attitude mentale de tolérance chez les membres de leurscommunautés particulières, les concitoyens de leurs pays respectifs ;

, ils devront y travailr sur le plan international.... Parmi les mesures à prendre du point de vue de la science, la plus

importante serait la création d'un Institut indépendant, où, à côté descours et conférences sur l'histoire générale, la géographie générale,la littérature comparée, la sociologie générale, et la sociologie appli-quée à l'éducation, une étude scientifique des relations internationalesserait entreprise. Cet Institut serviraient également à mettre en rela-tions les professeurs et les savants qui s'adonnent à ce genre d'étudeset en particulier aux études des sciences sociales.

le Dr Reinhold

NIEBUHR (États-Unis

d'Amérique)

QUAND nous parlons de paix, et nous avonsle droit d'en parler, nous pensons à la paixdans son sens le plus large, c'est-à-dire à

un accord des hommes entre eux, en vue de finscommunes, et les mesures d'ordre politique neviennent qu'ensuite. Certains voudraient créer unecommunauté mondiale uniquement ou principale-ment par des moyens constitutionnels. Lorsqu'ilsse rendent compte que les lois ne s'appliquent pas d'elles-mêmes, ils

rêvent d'une force de police mondiale qui assurerait l'application de

Page 7-LE COURRIER DE L'UNESCO

CULTURELS DE L'ETAT

SUR LES DEVOIRSGÉNÉRAL

la loi. Mais, malheureusement une force de police mondiale ne sutiftpas à faire appliquer la loi s'il n'existe pas une communauté décidéeà la respecter. Sans l'existence d'une communauté cohérente, les forcesde police n'ont d'action que sur une minorité récalcitrante et il estsignificatif de constater que derrière le pouvoir même de l'Etat, iln'y a pas seulement la loi et la police, mais l'autorité de la commun-nauté elle-même, son acceptation spontanée et implicite de certainesrègles juridiques. La communauté vient d'abord. Nous ne pouvons parle seul recours aux lois ou à la police créer une communauté mondiale.Nous ne pouvons la créer qu'en développant progressivement un espritde tolérance mutuelle à l'intérieur de la société mondiale actuelle dansla variété.

Or, il ne faut pas trop demander à cette méthode, ni espérer quela coopération culturelle puisse supprimer la nécessité de l'arbitragepolitique. Il existe dans toute collectivité, même dans des collectivitésnationales, des états de tension qui dépassent le cadre des échangesculturels et qui sont du ressort de la police ou des tribunaux. La

ou de qui que ce soit, depuis Confucius jusqu'à Staline, manque à sesdevoirs élémentaires et ne saurait être admis au concile du mondede l'enseignement. La lutte pour la liberté de l'enseignement a étélongue et rude. Au XIXe siècle. la bataille semblait gagnée ; de nosjours, malheureusement, cette liberté est expressément répudiée surune grande partie de la surface du globe et risque d'être oubliée dansde nombreuses autres régions, bien que je l'espère, ce ne soit pas lecas pour l'Europe occidentale. Or, j'estime qu'elle est plus importanteencore à notre époque qu'aux âges précédents.

Des clubs internationaux devraient être créés dans un nombre aussigrand que possible d'universités. Ces clubs formeraient un tout et ilsuffirait d'être membre de l'un d'eux pour se voir accorder l'hospi-talité dans un autre, pendant tout séjour autorisé à l'étranger.

L'enseignement de rhistoire devrait porter avant tout sur l'histoiremondiale, en la traitant-comme le fait par exemple Wells dansson « Outline of History K-de façon à expliquer l'évolution collec-

collectivité mondiale peut présenter également des cas tragiques danslesquelles la paix n'est sauvée que parce que ceux qui la désirent sontplus forts que ceux qui voudraient y mettre fin. Ce fait fondamentalqui est à la base de notre vie contemporaine, je me permets de l'op-poser à l'idéalisme de l'UNESCO. Nous nous trouvons peut-être dansune telle situation, à l'heure actuelle, et nous ne saurions prétendreposséder les forces spirituelles nécessaires pour nous sauver. Il ne fautpas non plus nous montrer trop sceptiques, quand nous disons quenous assurerons la paix en veillant à ce que ses partisans soient lesplus forts. Rappelons-nous que leur force est faite non seulement dela puissance militaire des nations, mais de l'aide qu'elles se fournis-

sent, c'est-à-dire, de l'unité de ceux qui désirent la paix. L'action cultu-relle et spirituelle est liée au pouvoir politique et militaire. Nous nedevons pas trop espérer de la coopération culturelle à laquelle sonttenues les nations, mais d'autre part, nous ne devons pas penserqu'elle est inutile.

Prof. E. H E R C 1 K

(Tchéooslovaquie)

L'ETAT est un instrument de gouvernementqui passe, au cours de l'histoire, par diffë-rents stades de développement. L'Etat a

servi successivement les intérêts de différentesclasses de la société. Ceux de l'aristocratie, de labourgeoisie et du capitalisme. Pour chacune de cesclasses, l'Etat a été un instrument de gouverne-

ment. Dans tous ces systèmes. la masse de la popu-lation, l'éléments vraiment productif Cie la communauté, n'avait pasdroit aux égards qu'elle mérite et ses intérêts n'étaient pas pris enconsidération. Mais nous, nous savions alors et nous savons encoreaujourd'hui que, dans bien des pays, l'élément productif de la popu-lation, la classe ouvrière, n'est pas traitée comme elle mérite de l'être.Notre régime échappe à ce défaut puisqu'il est fondé sur le principedu gouvernement des masses par les masses, qu'il est un véritablegouvernement du peuple et non pas un gouvernement qui n'a depopulaire que le nom et où, sous un camouflage habile, le pouvoir esten réalité tout entier aux mains d'une minorité.

- Dans nos démocraties orientales, le dernier mot appartient au peu-ple, et nous savons très bien que notre peuple veut la paix. Par tousles moyens en notre pouvoir, nous essayons de lui montrer qu'il n'estpas seul à vouloir la paix, qu'il peut compter sur l'appui de millionsde gens à l'Est comme à l'Ouest, que le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouestaspirent tous, également, à la paix. Ce désir de paix, c'est le seul déno-minateur commun des fractions les plus opposées de l'humanité. Noustravaillons tous les jours à réaliser la solidarité intellectuelle et moralede tous les hommes, et nos efforts sont exactement dans l'esprit dupréambule de l'Acte constitutif de l'UNESCO, où il est dit- « qu'unepaix fondée sur les seuls accords économiques et politiques des gou-vernements ne saurait entraîner l'adhésion unanime, durable et sin-cère des peuples et que, par conséquent, cette paix doit être établiesur la solidarité intellectuelle et morale de l'humanité)).

M. Earl RUS SEL L

(Royaume-Uni)

JE dirai, tout d'abord que ce sujet me sembleêtre d'une extrême importance. Si l'on veutassurer la paix, il faut avant tout faire naitre

des sentiments bienveillants entre les nations ; or,dans cet ordre d'idées, c'est l'éducation qui doitjouer le rôle essentiel.

Je regrette de devoir traiter à part la liberté del'enseignement, car j'aurais aimé qu'elle allât desoi. Tout Etat ou toute université qui impose à ses professeurs l'ac-

ceptation ou le rejet des doctrines de Marx, de Saint Thomas d'Aquin

tive de l'humanité et à montrer que les guerres sont insensées plutôtque glorieuses. Je ne veux pas dire qu'il faille observer une attitudede neutralité insipide et sans couleur, et moins encore qu'il faillecacher les faits qui ne sont pas à l'honneur de tel ou tel autre pays.Je veux dire qu'il faut s'attacher à l'humanité en général plutôt qu'àune nation particulière et aux progrès collectifs plutôt qu'aux vertuset aux prouesses nationales.

Je propose que les écoles déploient, au lieu d'un emblème national,un drapeau international et qu'au lieu d'enseigner aux enfantsl'hymne national, elles leur fassent chanter un hymne international.

Professeur Euglène

Gustave IRRéEL

(Belgique)

NOUS voilà en présence de la véritable figurede la réalité sociale : elle est faite, non de lasimple somme des individus qui seraient com-

plets d'avance, mais pas davantage de la simplesomme des nations. Etats politiques, territoriaux etmilitaires : le donné humain intégral est ce complexede tous les individus réunis en des groupements detoute nature, chacun d'eux étant à la fois dans

plusieurs de ces groupes, familles, confessions religieuses, partis poli-tiques, associations professionnelles et beaucoup d'autres encore. Etvoici la notion sociologique que mon seul desse'n est de recommander ;à ce complexe de groupements qui s'enchevêtrent, qui tout à la foisunissent des individus et les séparent de leurs semblables, je donnele nom de symbiose sociale. Le mot de symbiose est emprunté auxsciences naturelles ; il exprime ici que les groupes sociaux, tout enétant distincts et souvent rivaux, non seulement acceptent decoexister, mais normalement il se rendent des services.

... L'idée vient à beaucoup de préconiser l'unité d'un groupe de forcesintégral, dont tous les autres groupements deviendraient plus oumoins directement les organes. L'humanité aurait à passer de l'étatde symbiose sociale à la forme de groupe social unique, à base deforce nécessairement.

Mais que l'on prenne garde que tous les groupes sociaux tiennentavant tout à durer ; toutes les fois qu'ils aspirent à s'associer, ce n'estpas pour se fondre, pour disparaître dans un tout, mais pour êtreconfirmés au contraire, plus assurés de continuer à vivre\ Il devientclair dès lors que la tâche de tous ceux qui ont compris la nécessitéet l'excellence du pluralisme social-pluralisme des groupes-seramène à un travail d'organisation de la symbiose. Il ne s'agit pas desupprimer des groupes, mais de les confirmer en les rendant pluscompatibles. Aménager la symbiose, ce ne sera pas abolir radicale-ment les antagonismes et les rivalités, mais les rendre moins proba-bles, les atténuer pour les rendre supportables et même féconds.

Mesdames et Messieurs, votre pensée m'aura devancé, une logiqueintérieure parle plus vite que moi : « qu'est-ce donc que l'UNESCO,sinon, essentiellement, un phénomène de symbiose, un organe d'amé-nagement de cette pluralité de groupes que résume le terme de Sym-biose sociale. >&gt;

LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 8

UN SOLDAT

AVEUGLE.

aide ses

compagnons

d'infortune

LA question de l'éducation et de l'aide à donner à des miflionsd'aveugles, notamment en Asie et en Afrique, devrait êtregrandement simplifiée grâce à un projet que la quatrièmeConférence générale de l'Unesco a approuvé le mois der-

nier.Après avoir examiné un rapport sur les problèmes que pose

la multiplicité des alphabets Braille en usage dans les diversesparties du monde, la Conférence a chargé l'Unesco d'étudier lasituation mondiale du Braille et de convoquer en 1950, en s'ins-pirant des avis d'un Comité d'experts qui doit se réunir cemois-ci, une Conférence internationale ayant pour objet d'arriverà un accord sur l'uniformisation des divers systèmes Braille.

Cette Conférence réunirait des délégués de 18 ou 19 pays,représentant chacun des principaux groupes du Braitte. Elleaurait à fixer certaines normes internationales qui, en ratio-nalisant les méthodes Braille, permettraient d'en étendre lechamp d'application.

L'article ci-après relate les travaux préparatoires déjà accom-plis dans ce domaine pour le compte de l'Unesco par Sir CluthaMacKenzie de la Nouvelle-Zélande, qui a consacré son existenceaux aveugles depuis qu'il a perdu la vue pendant la premièreguerre mondiale.

Par Domel BEHRMAN

vil Y a tant d'aveugles surt terre, qu'ils pourraient, àeux seuls, peupler New-

York ou Shanghai.La statistique fixe à sept

millions le nombre des hom-mes, des femmes et des en-fants qui, dans le mondeentier, sont frappés de cécitécomplète ou partielle.

Avant le dix-neuvième siè-cle, la grande majorité desaveugles vivait à l'écart del'humanité, à la charge deleurs familles ou mendiantsmisérables.

« Ils rêvent d'une vie nor-male, ils sont las d'être indé-sirables ; de vivre en margede la société. Nombreux sontceux qui, au cours de l'His-toire, ont joué un rôle pré-pondérant en tant que poètes,musiciens, philosophes ouhommes d'Etat. Mais tous,même les plus humbles, aspi-rent à une vie moins mono-tone que celle que leur offrecette suite de jours, de mois,d'années. dans la nuit com-plète.))

Telles sont les tuions,les rêves de ces milliers demalheureux. Ils ont été défi-nis par Sir Clutha MacKenzie,l'un des principaux expertsde l'assistance sociale pouraveugles qui s'est donné pour

tâche d'unifier les signesd'écriture Braille afin de lesrendre universels.

C'est en 1915, au cours dela première guerre mondiale,qu'un éclat d'obus a faitperdre la vue à Sir Cluthaalors qu'il servait à Gallipolidans les forces expédition-naires néo-zélandaises. Il futparmi les premiers étudiantsde J'Institut de Saint-Duns-tan, fondé à Londres, en 1915,pour les militaires aveugles.Mais, bientôt, il reprenait du« service actif » en qualité derédacteur en chef du journalde l'armée néo-zélandaise enEurope.

A la fin des hostilités, ildécidait de consacrer sonexistence à apporter du bien-être aux aveugles. Grand,robuste et bien bâti, Sir Clu-tha MacKenzie, qui a aujour-d'hui 54 ans, a passé trenteans à voyager à travers lemonde au service de ceux quiont perdu la vue. En 1942, àla demande du War Office, ilse consacrait à la rééduca-tion et à la réadaptation desaveugles de guerre en Asieméridionale. C'est aux Indesqu'il se rendit compte de laconfusion qui règne dans lesdifférentes adaptations del'écriture Braille..

Dans une institution d enseignement italienne pour les enfants mutilés de guerre, un jeuneinfirme qu'une grenade a rendu aveugle et a mutilé des deux bras quelques jours avant la

libération de Rome, apprend à lire le « Braille"avec ses lèvres.

<&lt; Dans un seul centre deréadaptation situé dans lescontreforts de l'Hymalaya, adéclaré Sir Clutha, on parlait18 langues différentes. >&gt;

Dans chacune des troisrégions linguistiques d'Asie :Chine, Inde et pays ar. abes etpersan, il existe 5 à 8 sys-tèmes d'écriture Braille dif-férents.

« Cette diversité de sys-tèmes a gravement handicapél'éducation et le développe-ment culturel chez les aveu-gles. L'édition Braille n'estpas rentable en Asie du faitde la variété des méthodes envigueur et des décisions arbi-traires qui peuvent, du jourau lendemain, mettre un livrehors d'usage. >&gt;.

Sir Clutha MacKenzie a été

chargé par l'Unesco d'étudiercette diversité de signes del'écriture Braille. Son rapporta été soumis à la Conférencegénérale de l'Unesco qui s'esttenue à Paris en septembre.

Sa tâche est ardue mais ilgarde bon espoir : <&lt; Nousavons, dit-il, un certainavantage sur les gens quivoient : nous possédons uneécriture universelle. >&gt;

Le système qui a été in-venté par un Français, LouisBraille, comprend 63 signesbasés sur l'alphabet romain.La plupart des lettres de cetalphabet peuvent être adap-tées aux écritures des languesorientales. Des sons comme« kh ou « ch >&gt;, fréquentsdans les langues orientales,peuvent être représentés en

DES experts se sont réunis du4 au 6 octobre, à la Mai-son de l'Unesco pour exa-

miner les résultats obtenus grâceau système des bons de livres,qui fonctionne depuis décembre1948. Ce système a été instituépour aider les institutions cultu-relles et les particuliers à sur-monter les difficultés de changequi, depuis la guerre, empê-chaient certains pays de seprocurer des livres à l'étranger,principalement dans les pays àmonnaie forte. Le Bon de Livreest, on le sait, une sorte de mon-naie de compte internationaleémise par l'Unesco pour l'achatde livres, et garantie par elle surses réserves en monnaies fortes.

Le système a eu, dès sa créa-tion, un succès vraiment consi-dérable. La valeur totale desbons émis en dix mois parl'Unesco se chiffre à environ250. 000 dollars, mais la de-mande dépasse de beaucoup lespossibilités financières actuellesde l'Unesco. En effet, la France,qui a reçu jusqu'ici plus de20. 000 dollars de bons, estimequ'elle pourrait utiliser 150. 000

dollars. La Tchécoslovaquie, quia eu 50. 000 dollars de bons, endemande pour 240. 000 dollars.Enfin, l'Inde, qui en a reçu pour15. 000 dollars, évalue ses besoinsannuels à 200. 000 dollars. D'au-tre part, l'Unesco, qui avait dis-tribué pour 56. 000 dollars debons à titre gratuit à différentspays, a eu la satisfaction de voirun certain nombre de ces paysmanifester le désir d'adhérer ausystème des bons. Tout derniè-rement, l'Etat d'Israël a donnéson adhésion, et la Belgique,l'Italie, la Birmanie, donnerontprochainement la leur.

Matériel scientifique

et films éducatifs

LE succès des bons a permisà l'Unesco de supprimer lataxe de 5 % qu'elle perce-

vait jusqu'ici pour couvrir lesfrais d'administration du sys-tème. Il a fait espérer, d'autrepart, qu'il serait possible d'ap-pliquer ce système à l'achat de

matériel scientifique et de filmséducatifs. C'est sur cette ques-tion, notamment, que devait seprononcer le Comité d'experts.A l'examen, il est toutefoisapparu que le problème dumatériel scientifique et des filmsétait assez différent et qu'enl'assimilant hâtivement à celuidu livre, on risquerait de com-promettre l'avenir du projet.L'Unesco convoquera donc trèsprochainement deux comitésd'experts qui seront chargé. sd'examiner l'application possibledu système respectivement àl'équipement scientifique et aufilm éducatif, et de présenter dessuggestions à ce sujet. Signalonsen outre que le principe de cetteapplication a d'ores et déjà étéaccepté par un nombre considé-rable de fournisseurs d'instru-ments scientifiques et de filmséducatifs en France, en Grande-Bretagne, en Suède, aux Etats-Unis et dans plusieurs autrespays.

En ce qui concerne le perfec-tionnement technique du sys-tème, les experts convoqués ontapprouvé une mesure qui pour-

rait avoir d'heureux effets surl'avenir de cette initiative. Ilsont proposé que les paquetscontenant des livres achetésavec les bons Unesco soientmunis d'une étiquette spécialeles recommandant à l'attentiondes autorités douanières desdifférents pays. Tout en conti-nuant son action pour que soientabolies toutes les restrictionsqui entravent à l'heure actuellela libre circulation des livres etdu matériel scientifique et édu-catif, l'Unesco se mettra en rap-port avec les gouvernements desdifférents pays pour leur deman-der de bien vouloir réduire auminimum les formalités doua-nières et autres en ce quiconcerne les paquets et cotisportant l'étiquette des bons delivres.

Les experts aussi bien que lesspécialistes du Secrétariat ontété unanimes à souhaiter quevienne bientôt le moment où nibons, ni étiquettes spéciales neseront nécessaires pour assurerpartout la libre circulation desinstruments indispensables de laculture.

Braille tandis que des va-riantes de sifflantes <&lt; s >&gt; et« z >&gt; du persan et des languessémitiques nécessitent dessignes nouveaux.

Mais, dit Sir Clutha, <&lt; ceprogramme n'est pas nou-veau. Au cours des soixantedernières années, l'écritureBraille a été adaptée à unedouzaine de langues orien-tales et africaines ».

Inventée en 1829, cetteécriture standardisée a étéadoptée dans la plupart despays occidentaux. Mais ellefut introduite en Asie par desmissionnaires et des profes-seurs travaillant à des mil-liers de kilomètres les uns desautres et qui ont inventé, surplace, leurs propres adapta-tions. C'est à ce défaut decoordination des différentesméthodes que Sir Cluthaessaie aujourd'hui de remé-dier.

Cet homme courageuxparle avec enthousiasme del'assistance aux aveugles engénéral et de son travail enparticulier. Mais il est peudisposé à parler de lui-même.Député à la Chambre néo-zélandaise, la vie parlemen-taire lui a déplu : <&lt; Je suistrop impatient, dit-il, le tra-vail d'un Parlement ne se faitpas assez vite à mon gré. >&gt;

Sir Clutha a passé sa. jeu-nesse dans une ferme et ils'intéresse toujours beaucoupà l'élevage. Il a une propriétéprès d'Auckland où il élève<&lt; des vaches, des moutons,des cochons et des poules x.

<&lt; Cela suffit à me dis-traire >&gt;, dit-il.

'Anobli par Sa Majesté le

roi d'Angleterre, en 1935, SirClutha est un travailleurénergique. Le travail ne man-que pas, en Orient surtout,car l'Asie compte plus de lamOItié de la population aveu-gle du monde.

<&lt; Notre but, a déclaré SirClutha, c'est de donner auxaveugles, la possibilité demener une vie aussi pleineque celle des hommes nor-maux. b

A PRÈS deux ans d'expé-

rience, le travail duDépartement de l'Edu-cation s'est sensible-

ment précise et de nets pro-grès ont été réalisés dans

l'exécution de son programme.Dans son ensemble, le pro-

gramme de 1950 n'est pas trèsdifférent de celui de 1949, maisla cohésion entre ses diversesparties, tout en étant loind'être parfaite, a marqué uneaugmentation qui est spéciale-men encourageante.

En général, l'ensemble duprogramme de l'UNESCO enmatière d'éducation se proposetrois buts essentiels :

(1) assurer l'échange des ensei-gnements de J'expériences entre lesparticuliers et les organisations,aussi bien qu'entre les différentspays ;

(2) élever le niveau de l'ensei-gnement dans le monde ;

(3) favoriser la compréhensioninternationale.

Sur Sur la place

de l'UNESCO"

Le rôle du Département del'éducation est d'être un cen-tre de clearing entre les paysoù se poursuivent d'utiles etintéressantes activités dansl'ordre de l'éducation et ceuxqui désirent connaître les ré-sultats ainsi obtenus.

C'est en quelque sorte ( surla place de l'UNESCO K que sefont les échanges d'idées, deméthodes et de personnes.

Toutefois, la tâche d'un

Centre de clearing, n'est paspurement mécanique ; il fautsavoir choisir ce qui est bon,ce qu'il y aurait intérêt\ faire connaître plus large-ment.

Dans cet ordre d'idées, lespoints principaux du pro-gramme de 1950 sont les sui-vants :

(a) l'établissement d'un centrede documentation en matièred'éducation. Des données concrè-tes sur les contributions impor-tantes apportées par chaque paysà la théorie et à la pratique enmatière d'éducation seront réunieset analysées.

(b) la publication d'un réper-toire mondial des systèmes d'en-seignement, comprenant notam-ment des statistiques. Ce travail aété commencé en 1949 et se pour-suivra en 1950, Une fois terminé,il constituera une précieuse sourcede références.

c) la publication d'une série demonographies sur des sujets ac-tuels du domaine de l'éducationqui présentent un intérêt pratiquepour les Etats Membres. L'une despremières à paraître sera consacréeaux bâtiments scolaires et com-prendra la description détailléedes différents types d'architecturescolaire correspondant aux diver-ses conditions.

(d) la continuation de la colla-boration de l'UNESCO avec leBureau international d'éducation(1) en vue d'organiser la treizièmeConférence annuelle de l'Instruc-tion publique et (2) de procéderà une étude des problèmes quesoulèvent l'universalisation crois-sante de l'enseignement primaire,gratuit et obligatoire et la prolon-gation de la durée de scolaritédans le monde entier, afin d'ensoumettre les conclusions à uneréunion de Ministres de l'Educa-tion, que l'on espère pouvoir orga-niser sous peu.

La deuxième tâche essen-tielle de ce Département estdu domaine de l'éducation debase. Il est généralementadmis que nul ne peut, sansposséder une certaine sommed'instruction, devenir uncitoyen conscient et averti dumonde moderne, ni donner sapleine mesure en tant qu'êtrehumain.

Dans bien des pays, les fai-blesses ou les inégalités qui ap-paraissent dans le niveau del'enseignement sont en rela-tion étroite avec la misère, lemauvais état de santé de lapopulation, l'inefficacité desméthodes d'agriculture et lamédiocrité de l'organisationsociale. Quand le niveau del'enseignement d'un paysaccuse un écart considérablepar rapport à un autre pays,il est naturellement très diffi-cile aux deux nations de secomprendre.

La lutte contre

l'analphabétisme

j'UNESCO estime doncqu'il est de son devoird'engager une lutte mon-diale contre l'ignorance

et l'analphabétisme et de ten-ter ainsi d'assurer finalementun niveau minimum d'instruc-tion à tous les peuples de tousles pays. Il se posera là unproblème intéressant à la foisl'éducation de base et l'éduca-tion des adultes : aussi, en1950, l'Unesco essaiera-t-elle de

LE PROFESSEUR PIAGET

Sous-directeur générale ;

chargé de l'éducation par intérim

,.'LA suite du départ du Dr Beeby que nous signalons par ailleursle Professeur Piaget a été chargé de le remplacer pendant unIdurée de trois mois à la tête du Département de l'éducationà compter du 17 octobre 1949.

Le Professeur Jean Piaget est né à Neuchâtel (Suisse) en 1896. 1est titulaire des chaires de psychologie et de sociologie aux Universitéde Genève et Lausanne et dirige l'Institut universitaire des Sciences del'Education. Ses nombreux ouvrages sur la psychologie de l'enfant, tria.duits en plusieurs langues, lui ont valu une renommée universellecomme en témoigne le titre de docteur honoris causa, que lut ont décerné les Universités de Harvard, de Bruxelles et la Sorbonne. n vient en outre d'être nomméProfesseur honoris causa de l'Université de Rio-de-Janetro. Tout autant que paf ses recherchespsychologique, le Professeur Piaget est connu par son activité dans le domaine de l'éducation.internationale, la charge de Directeur du Bureau international d'Education de Genève, qu'il occupedepuis plus de vingt ans, l'ayant placé dans une situation exceptionnelle pour connaitre les pro-blèmes éducatifs envisagés sous l'angle international.

Le Professeur Piaget a été associé à l'oeuvre de l'UNESCO dès ses débuts. Il a pris part auxtravaux de la Conférence constitutive de Londres en 1945 en qualité d'observateur du Bureau inter-national d'Education. Il a donné une série de conférences au Stage d'Etudes pratiques de Sèvresen 19<t7 et a représenté le Directeur général de l'UNESCO au Stage d'Etudes pratiques qui vientd'avoir lieu à Bio-de-Janeiro. Il assure la présidence de la Commission suisse de l'UNESCO.

En sa qualité de premier délégué de la Suisse, le Professeur Piaget s'est vu confier, lors dela quatrième session de la Conférence générale de l'UNESCO, la vice-présidence de la Commissiondu Programme et du Budget. Il a joué de ce fait un rôle très Important dans la discussion de lapolitique générale de l'Organisation. 80. exposé dans le débat de caractère général sur les devoirsde l'Etat dans le domaine de la compréhension internationale, qui a eu lieu à la Maison de laChimie, a été particulièrement remarqué.

L'.. É QUI P E"D U D É PAR T E MEN T

DE L'EDUCATION fait

ses adieux au Dr. BEEBY

IL est difficile en dix-huitmois de marquer une orga-nisation de son empreinte,

même lorsque cette organisa-tion ne compte, comme c'est lecas de l'UNESCO, que trois ansd'existence. Et pourtant,. lors-que, le mois dernier, les délé-gués à la Conférence générale,ainsi que ses amis et collèguesdu Secrétariat ont fait leursadieux au Dr C. E. Beeby,

Sous-Directeur général pourl'Education depuis le moisd'avril 1948, ils ont comprisavec émotion combien Sa colla-boration allait leur manquer.Ennemi juré des formUles va-gues et ampoulées, du verbiageet de l'imprécision des grandsmots prétentieux qui ne mas-quent jamais que l'insigni-fiance, il exigeait de tous lesfonctionnaires de Mn Départe-

Le Dr Beeby (à gauche), à 80n bureau, quelques joure avant son dopant.examine tee amairee courantes avec le Dr Tcheng Tchi-Pao, aul8l1r de

l'article que nous publions dans cette page.

ment ces qualités de clarté derigueur intellectuelle, d'ardeurau travail qui étaient les sien-nes. Sous son impulsion, la co-hésion du programme deL'UNESCO en matière d'éduca-tion avait été assurée et le per-sonnel placé sous ses ordresétait devenu une véritable<&lt; équipe >&gt;, dont chaque mem-bre savait comment son tra-vail s'articulait avec celui detous les autres. Le Dr Beebyconcevait le rôle de l'UNESCOdans le domaine de l'éducationcomme celui d'un centred'échanges et de documenta-tion, et cette conception porteaujourd'hui ses fruits ; depuisson arrivée, les missions édu-catives de l'Organisation sontdevenues l'un des moyens lesplus efficaces de faire profiterles Etats moins évolués desconnaissances et de l'expé-rience des autres. C'est engrande partie du Dr Beeby quenous devons le programme del'UNESCO pour l'assistancetechnique aux pays insuffisam-ment développés.

Mais plus encore que l'oeuvre- qui demeure-l'UNESCOregrettera l'homme. La bien-veillance, l'esprit, la parfaitesimplicité, la franchise et lecourage du Dr Beeby nousmanqueront autant que sa sa-gesse et sa foi contagieuse dansl'oeuvre de l'UNESCO. Aujour-d'hui, il a repris en Nouvelle-Zélande les fonctions de Direc-teur de l'Enseignement qu'ilavait quittées il y a dix-huitmois lorsqu'il avait été déta-ché provisoirement auprès del'UNESCO par son gouverne-ment.'

fusionner, dans la mesure dupossible, ces deux ordres d'ac-tivité.

Voici quelques-uns des prin-cipaux projets envisagés pour1950 au titre de l'éducation debase :

(1) L'établissement d'un ré-seau d'entreprises et d'organis-mes associés. Un grand nom-bre d'expériences et de travauximportants se poursuivent endifférentes régions du monde.Pour ne citer que quelquesexemples, nous mentionneronsla Mission culturelle du Mexi.que, les coopératives en Chine,le mouvement d'éducation de.base dans l'Inde, la radio I ; CO-laire dans le Royaume-Uni, lacampagne contre l'analphabé-tisme en Thaïlande et les ins-tituts ruraux en Turquie.L'UNESCO peut accomplir untravail utile en reliant entreelle ces diverses expériences demanière à faciliter, à l'avan-tage mutuel de tous, l'échangedes enseignements, de l'expé-rience et des information.

(2) La continuation de l'ex-pénence-tém9in à Haïti. Cetteexpérience, entreprise en 1947,a eu des débuts difficiles ; ellea aussi donné des résultatsremarquables. Poursuivant nosej/orts, nous continuerons demettre en æuvre les moyenstechniques de l'éducation debase pour développer dans cedomazne la Vallée de M arbilll,siège de l'expérience, et pourexpérimenter et mettre aupoint de nouvelles techniquesd'éducation de base, de maçonque d'autres régions désireusesd'entreprendre un programmeéducatif de ce genre puissenttrouver là la documentationapproprié.

(3) La question de la créationet de la mise en fonctionne-ment d'un centre régional deformation professionnelle et deproduction intéressant l'éduca-tion de base constitue une acti-vité relativement nouvelle etencore inorganisée. Il faut dupersonnel et du matériel. Nousdevons forme du personnelpour les branches particulièresde l'éducation de base, et pro-duire le matériel nécessaire,c'est-à-dire des livres et desauxiliaires audio-visuels telsque jilms, films fixes, affiches,etc... On prévoit pour 1950 lacréation d'un centre pour laproduction d'un nouveau ma-tériel d'enseignement et pourla formation, qu demanderasept mois. d'une quarantained'étudiants.

Quatre projets

t* NFiN, tous les projets ins-f* crits au programme del'éducation visent à déve-lopper la compréhension

internationale. Il y a certainsprojets conçus de manière àfavoriser directement, plutôtqu'indirectement, ce dévelop-pement ; ils sont groupés sousla rubrique spéciale de l'Edu-cation pour la Compréhensioninternationale.

Parmi les formes principalesque revêtira cette activité,nous citerons les suivantes :

(1) Aider lets Etats Membresà donner un enseignement surles Nations Unies et leurs Ins-titutions spécialisées, et orga-niser des centres dans lesquelssera mis à l'essai le matérielpréparé par les Nations Unieset par l'UNESCO à la suite destravaux du Stage d'études pra-tiques consacré à l'Enseigne-ment sur les Nations Unies.

(2) Préparer et distribuer auxmembres du corps enseignantdes auxiliaires d'enseignementtels que des manuels pour l'en-seignement de l'histoire et dela géographie et la Déclarationuniverselie des Droits del'Homme.. (3) Préparer une série de

brochures pour les organisa-tions de jeunesse et d'étu-diants.

(4) Terminer l'enquêtes inter-nationale sur les méthodesemployées avec succès dans lesdifférents pays, en vue d'éli-m : ner Zes obstacles qui empê-chent l'enseignement d'êtreouvert à tous.

Dans cette dernière catégo-rie d'activité, il convient desouligner spécialement l'en-quête sur les livres de classeemployés dans les différentspays. En 1949, nous avonspréparé un plan-type qui per-mettra à chaque pays d'analy-ser ses livres de classe en tantqu'auxiliaires de la compré-hension internationale. Ceplan a été envoyé à tous lesEtats Membres de l'UNESCO,auxquels il a été suggéré deprocéder à un examen de leurslivres de classe en recherchantquelle influence ils peuventavoir sur la compréhensioninternationale.

L'UNESCO n'a aucun pou-voir pour contraindre un paysquelconque à apporter des mo-difications à ses livres declasse. Mais on espère qu'aprèsavoir passé en revue leurslivres de classe, de nombreuxpays décideront eux-mêmesqu'une révision de ces livresest souhaitable.

trois missions

DANS le même genred'idées, le Départementconsidère qu'il est extré-mement utile de réunir

des personnes ayant des préoc-cupations du mème ordre ;ainsi seront établis, par-delàles frontières, des liens organi-ques entre les peuples. C'estici que l'activité déployée parle Département en matière demissions à buts éducatifs et destages d'études joue un rôleimportant. Les missions deconseillers techniques de l'édu-cation constituent la méthodela plus directe permettantd'utiliser, pour résoudre lesproblèmes qui se posent dansun pays, l'expérience accumu-lée par un certain nombred'autres pays.

. Pour 1950, on a prévu troisde ces missions, et elles sontà la disposition des EtatsMembres qui voudront bienfaire appel à elles. Deux stagesd'études internationaux sontdéjà en préparation : l'un, quise tiendra au Canada, surl'enseignement de la géogra-phie en tant qu'auxiliaire de lacompréhension internationale.l'autre, qui se tiendra en Bel-gique, sur l'amélioration deslivres de classe, notammentdes manuels d'histoire.

Un troisième stage d'étudessur l'Education dès adulessera organisé à la suite destravaux de'la Conférence d'El-seneur sur ce thème. Le stagese tiendra probablement enAutruche, au cours de l'été de1950.

On espère que, comme lesmissions et les stages précé-dents, ceux-ci donneront desrésultats concrets.

Il y a encore deux points duprogramme d'éducation à men-tionner. C'est d'abord la col-laboration avec les universités.Nous rappellerons que les tra-vaux de la Conférence des Uni-versités réunies à Utrecht en1948, avaient abouti à la créa-tion d'un Bureau des univer-sités. Dès que ce Bureau seraen plein fonctionnement, unegrande partie du travail con-cernant les universités, qu'exé-cutait jusqu'ici le Départe-ment, lui sera transférée.

Il s'agit en second lieu del'activité relative aux enfantsvictimes de la guerre. Ildevient de plus en plus diffi-cile, maintenant que quatreans se sont écoulés depuis lafin de la guerre, de séparer leproblème de l'enfance victimede la guerre de celui de l'en-fance déficiente, en général.En conséquence, ce projetdevra, à partir de 1950, êtreélargi et comprendre desétudes sur toutes les catégoriesd'enfants déficients. Néan-moins, comme en 1949, le Dé-partement se bornera à publierdes rapports ayant pour butde faire plus largement com-prendre les problèmes qui seposent, et à coopérer avec lesorganisations nationales ouinternationales qui poursui-vent une activité analogue.

Page 9-LE COURRIER DE L'UNESCO

LA réunion d'experts sur les échan-ges de personnes convoquée parl'UNESCO en septembre, àParis, a fourni l'occasion de

confronter les opinions et de recueillirdes renseignements sur l'orientation desdiverses. politiques culturelles ; cetteréunion a marqué un tournant dans ledéveloppement de la coordination inter-nationale des programmes d'échangesde personnes.

Les experts ont reconnu que le ré-pertoire international des bourses etéchanges, publié chaque année parl'UNESCO, jouait un rôle important ence domaine ; ils ont proposé d'en dé-velopper et d'en améliorer la publica-tion et la distribution. Les experts. ontégalement recommandé que l'UNESCOaide de ses conseils techniques les paysqui offrent des bourses et ceux qui re-çoivent des boursiers étrangers, qu'ellecontinue à fournir des renseignementsstatistiques sur les échanges internatio-naux d'étudiants et qu'elle définissequels sont les domaines d'études pourlesquels l'octroi de bourses serait né-cessaire.

En. outre, les pays qui envoient engrand nombre leurs ressortissantspoursuivre leur formation à l'étranger,ont fait appel au concours del'UNESCO pour la mise au point detechniques qui permettront chez euxd'effectuer une étude analytique deleurs besoins en ce qui concerne lenombre de leurs ressortissants à en-voyer à l'étranger pour y parfaire leurformation scientifique et éducative, afinqu'elle fournisse périodiquement desrenseignements sur les principales faci-lités qu'offrent les divers pays pourl'étude de sujets particuliers. Les ex-perts ont estimé que ces suggestionsaurunt pour effet, non seulement d'ac-croître les possibilités en matière debourses, mais aussi de rationaliser et decoordonner les programmes existants.

L'attention des experts s'est égale-ment portée sur certains programmesspécialisés d'échanges propres à servirla compréhension internationale. Enexaminant les conclusions de l'enquêtede l'UNESCO sur les échanges de jeu-nes gens, les experts ont suggéré queles Commissions nationales et les orga-nisations responsables aient recours auxprofesseurs et instituteurs, aux diri-geants des mouvements de jeunesse etaux moyens d'information des massespour préparer les jeunes gens à leursvoyages à l'étranger ; que l'UNESCOintensifie ses efforts en vue de coor-donner et de mieux faire connaître lesprogrammes d'échanges, et que soit pu-blié un recueil de renseignements des-tinés à faciliter les échanges de jeunesgens.

Ils ont également suggéré quel'UNESCO convoque en 1951 uneréunion d'experts des problèmes dela jeunesse, qui seront chargés decoordonner et de développer lesefforts en ce domaine.

Au sujet des programmes d'échangesvisant à compléter l'éducation et la for-mation technique des ouvriers, lesexperts ont estimé qu'il y avait lieu demaintenir la collaboration étroite ins-tituée entre le Bureau international duTravail et l'UNESCO pour la pu-blicité à donner aux programmes men-tionnés dans le répertoIre de l'UNESCOet le développement des échanges. llsont examiné les programmes actuelsd'échanges de maîtres de l'enseigne-ment du premier et du second degré etont rendu hommage aux premiersefforts déployés en ce domaine parl'UNESCO.'

Les experts se sont occupés de lamise au point de techniques permettantde déterminer dans quelle mesure lesprogrammes ont contribué à développerla compréhension internationale.

Deux thèses nettement opposées ontété soutenues : certains experts esti-

L'UNESCOA'LA

"Fteera'dé ! Levant",,

LES foires, expositions internatio-nales, ont toujours constitué undes meilleurs moyens de faireconnaître au public le dévelop-

pement des'activités humaines. C'estpourquoi l'UNESCO, soucieuse ãe four-nir aux masses le maximum d'infor-mation sur ses buts et ses réalisations,a accepté, comme elle l'avait déjà faità Milan en avril dernier, l'invitationde participer à la Foire du Levant, quis'est tenue à Bari, du 10 au 26 sep-tembre 1949.

Un stand, situé dans la galerie desNations de la Foire du Levant, misgracieusement à sa disposition par laprésidence de la Foire, a permis auBureau d'Information de l'UNESCO deprésenter, au moyen de panneaux illus-trés, de graphiques, de brochures, lesdivers aspects de l'oeuvre de l'UNESCO.et ses réalisations pratiques, dans lesdomaines de l'éducation, de la culture,de la science et de la reconstruction.

Les représentants des pays riverainsde la Méditerranée orientale ont étéfortement intéressés par les panneauxillustrant l'action de l'UNESCO enfaveur des enfants réfugiés de Grèceet du Moyen-Orient.

En outre, sur l'initiative des orga-nisateurs de la Foire, une ( Journéede l'UNESCO » a eu lieu le 25 sep-tembre dans le Grand Amphithéâtre del'Université Adriatique.

Le Vice-Directeur des Relations Cul-turelles da Ministère des Affaires étran-gères d'Italie, M. Orlandini, a tenu àinformer le Directeur général del'UNESCO. M. Torres Bodet, du succèsde la manifestation par un télégrammeou il est dit notamment :

( La Journée de l'UNESCO vientd'avoir lieu en présence des représen-tants du Gouvernement, des déléga-tions de plusieurs universités étran-gères et d'un public très nombreux. LeRecteur de l'Université, M. Presta, etles orateurs qui lui ont succédé ontillustré la haute signification des butsde l'organisation et l'action qu'elledéveloppe sur le terrain de la science,de l'éducation et de la culture, pourfavoriser la compréhension entre lespeuples et contribuer à une paixdurable et féconde. »

maient que des recherches trop pous-sées n'aboutiraient pas au résultatvoulu ; d'autres experts étaient d'avisde mesurer les résultats obtenus par lesprogrammes existants avec un mini-mum de moyens techniques en vued'améliorer les méthodes administra-tives employées pour les programmesd'échanges. Il a été décidé que touteétude des résultats obtenus par les pro-grammes d'échanges serait limitée enétendue, et effectuée en fonction des né-cessités pratiques des programmes.

L'un des grands problèmes auxquelsdoivent faire face en ce domaine tousles administrateurs, est celui que sou-lèvent les nombreux obstacles d'ordrejuridique, économique et universitairequi entravent, dans une mesure plus oumoins grande, les échanges à buts édu-

catifs. Les experts ont reconnu que ceproblème n'était qu'un aspect d'un plusvaste problème, à savoir les obstaclesqui s'opposent à tout voyage, problèmedont se préoccupent actuellement tesNations Unies.

Comme ce problème se pose avanttout sur le plan national, les expertsont estimé que c'est à l'intérieur desEtats qu'il convenait de s'y attaquer. l1ont fait ressortir que le rôle del'UNESCO en ce domaine, était dé biendéfinir les obstacles d'ordre politique,économique et universitaire qui s'oppo-sent aux déplacements des personnes,d'alerter l'opinion publique à leur su-jet, et de faire largement connaître lespropositions présentement formulées envue de les éliminer par des Etats oudes groupes d'Etats.

LES éCHANGES

DE PERSONNES

EN 1950

LA Conférence générale vientd'autoriser une extension con-sidérable du programme de

l'Unesco en ce qui concerne leséchanges de persormes. Il s'agit à lafois de développer lesformation et d'échanges de rensei-gnements et d'aecroîtrc lc nombredes bourses que l'Unesco financcraelle-même en 1950.

La brochure ( ETUDES AL'ETRANGER » (volume l, publié en1948, volume II paru en novembre1949) a fourni la documentation quipermet aujourd'hui'à l'Unesco dedévelopper ses services d'organisa-tion et ses services consultatifsdans le vaste domaine des échangesinternationaux en matière d'ensei-gnement. Un premier pas importanta été fait dans cette voie lorsqu'ungronpe d'experts, venus de quatorzepays différents et le représentantde quatre institutions des NationsUnies, ont tenu séance en sep-tembre au siège de l'Unesco pourétudier'la question des bourses etplusieurs problèmes connexes. Cespersonnalité, qui organisent lesrelations culturelles dans cinq con-tinents, ont rendu hommage au tra-vail que l'Unesco a fourni en ma-tière d'informations et recommandéde nouvelles enquêtes et l'extensiondes services consultatifs.

En 1950, en collaboration avec leBureau international du Travail,une réunion d'experts sera convo-quée pour étudier les moyens demultiplier les échanges culturelsd'ouvriers ou d'agriculteurs.

Un peu plus tard, à l'occasion de

la Conférence Unesco-Bureau inter-national d'éducation, un autregroupe d'experts étudiera lesmoycns de multiplier et d'étendreles échanges internationaux de pro-fesseurs et instituteurs. Au cours decette même année, l'Unesco pour-suivra et intensifiera des enquètessur les programmes d'échanges dejeunes gens et sur les institutionsqui s'y consacrant.

Le supplément prévu au volumell qui paraîtra au printemps de1950, contiendra une longue liste decours de vacances, qui présenterale plus grand intérèt pour les élèvesel les étudiants du monde entier.

La Conférence générale ayantdonné son accord à ce projet, lenombre des bourses directementoctroyées par Unesco sera portéde vingt à cinquante-cinq dans lecadre du programme élargi de bour-ses qui a été approuvé à Beyrouthel qui tient compte des besoins desrégions insuffisamment dévelop-pées et des territoires sous mandat.

Pour fovoriser lesdomaines de la compétence de l'Or-

., ganisation, des bourses Unescoseront accordées cette année à dif-férents Etats Membres qui réunis-sent les conditions requises. De plus,cinq bourses sont prévues à l'in-tention des maîtres appelés à assu-rer l'enseignement relatif aux Na-.tions Unies en application d'unerésolution du Conseil économique etsocial et en vue d'encourager cetenseignement conformément auxobjectifs communs de l'Unesco etdes Nations Unies. Nations Unies.

LE C0URRIER DE L'UNESCO-Page 10

Page 1 1-LE COURRIER DE L'UNESCO

DANS l'ensemble, leprogramme de re-constructiondel'UNESCO, tel qu'ila été approuvé par

la Conférence générale, lorsde sa quatrième session, estsensiblement le même quecelui de 1949. Toutefois, ilest plus vaste, son exécu-tion appelle plus d'activitésque l'année dernière, ilporte sur un nombre plusgrand de régions où l'oeuvrede reconstruction est parti-culièrement nécessaire. Soncaractère a évolué, alorsque, précédemment, l'actionse concentrait sur la satis-faction mécanique des be-soins urgents, avec desressources extrêmementlimitées, on tend mainte-nant de plus en plus àmobiliser les énergies et labonne volonté de tous pourun surcroît d'efforts en vuedu soulagement des besoinsen matière d'éducation, descience et de culture.

tement a reçu, de la Natio-nal Education Association ofthe United States (Associa-tion nationale des Etats-Unis pour l'Education) undon de 4. 000 dollars, qui doitêtre employé sous forme dasubvention directe à 400 ins-tituteurs de la région deGaza et dont le montantdoit leur être versé en mon-naie égyptienne.

Le Département a pourfonction essentielle de sti-muler et d'organiser l'im-men. se bonne volonté quiexiste dans les Etats Mem-bres capables d'aider leursvoisins défavorisés. AuxEtats-Unis d'Amérique, il aété établi, sur le plan natio-nal, toute une série de pro-jets de reconstruction placéssous les auspices de la Com-mission nationale. Les so-ciétés de bienfaisance etgroupements civiques amé-ricains trouveront là denombreux moyens de re-cueillir des secours, en

LE DÉPARTEMENT DE LA RECONSTRU, CTION

Le Département est direc-tement intéressé et sonchamp d'action élargi, parla résolution intitulée <&lt; Se-cours d'urgence que laConférence a adoptée et parlaquelle elle a chargé leDirecteur général de pren-dre toutes mesures utiles envue d'apporter, non seule-ment aux victimes de laguerre, m je encore aux vic-times d'autres fléaux impu-tables à l'homme ou à lanature, les secours dont ellesont besoin dans le domainede l'éducation, de la scienceet de la culture.

La décision que l'on aprise, d'élargir le champd'activité du Département,,a été précipitée par le trem-blement de terre qui a ré-cemment bouleversé l'Equa-teur Afin de venir en aideaux victimes de ce cata-clysme naturel, le Départe-ment, conformément à uneautre résolution de la Con-férence, coopéra avec lesNations Unies et d'autresinstitutions spécialisées quis'emploient à secourir lesmalheureux et adressa unappel aux organisations do-natrices pour qu'elles con-tribuent à 1'oye, u v r e desecourus. Ces secours com-prennent des dons de livresaux bibliothèques de Quitoet de matériel d'enseigne-

ÉLARGIT

LE CHAMP DE SON ACTION

ment pour les écoles, et dessubventions en espèces envue de la reconstructionintellectuelle de l'Equateur.

Le Département s'occu-pera également des deuxappels que la Conférence adécidé de lancer aux Gou-vernements, aux Commis-sions nationales et aux or-ganisations internationales,spécialement en faveur desenfants grecs réfugiés et desréfugiés du Moyen-Orient.

DOUZE PAYS.VICTIMES

DE LA GUERRESUR LA LISTE

DES BENEFICIAIRES

LE Conseil exécutif del'UNESCO a décidé,lors d'une s é a n c e

tenue immédiatement avantla Conférence générale,d'admettre la Birmanie aubénéfice de l'aide consentieau titre du relèvement del'éducation. Le nombre despays figurant sur cette listeest ainsi porté à douze, lesautres pays étant : l'Au-triche, l'Italie, la Tchécoslo-

par

Bernard

DRZEWIESKIDirecteur du Départementde la Reconstruction

vaquie, la Hongrie, la Polo-gne, la Tunisie, l'Iran,l'Indonésie, la Chine. laGrèce et les Philippines.

Les secours d'urgence queces pays reçoivent directe-ment. de l'UNESCO sontlimites à des articles déter-minés d'équipement scienti-fique et-scolaire dont lebesoin se fait grandementsentir, à des livres techni-ques, à des fournitures mu-sicales et à du matériel demusée. L'année dernière,l'UNESCO a consacré 175. 000dollars à des envois de cegenre aux onze pays quifiguraient alors sur la liste.En 1950, cette somme seraaugmentée de 25. 000 dollarspour permettre à l'UNESCOde poursuivre, jusqu'en1951, son oeuvre en faveurdes réfugiés du Moyen-Orient.

Le Département poursui-vra, pendant toute l'année1950, l'exécution de son pro-gramme général ce recons-truction, qui comprendl'aide à là reconstructiondes écoles, des bibliothèques,des musées et des labora-toires scientifiques, le patro-nage de chantiers interna-tionaux de volontaires, lacréation de communautéd'enfants et leur extensionet l'appui aux écoles crééesà l'intention des réfugiéspalestiniens.

Depuis quelques jours, leDépartement a reçu de nou-veaux fonds destinés à aiderles écoles créées pour lesréfugiés du Moyen-Orient.Près de 18. 000 élèves fré-quentent actuellement lesécoles de Syrie, du Liban,de la Palestine arabe et dela Transjordanie. Le Dépar-

espèces ou en nature, à l'in-tention des écoles et biblio-thèques dévastées, etc. LaCommission nationale amé-ricaine a imaginé toutessortes d'activités diverses,qui vont de l'équipementd'un laboratoire scolaire dechimie à l'envoi d'un jeucomplet de pinceaux et detubes de couleur à un jeuneartiste d'avenir. A la Maisonde l'UNESCO, le Départe-ment de la Reconstructionétudie et analyse les diffé-rents genres de secours auxpays dévastés qui se prêtentle mieux à l'action des grou-pements bénévoles et établitde. s rapports à ce, sujet.

L'Angleterre vient de re-cevoir le premier grouped'étudiants diplômés béné-ficiaires de bourses offertespar le Fonds du Lord-Mairede Londres, par l'intermé-diaire de l'UNESCO.

La mission du Départe-ment demeure, en 1950, cellequ'il a remplie jusqu'ici :amener ceux qui peuventsecourir vers ceux qui ontbesoin de secours.

PRESSE

FILI

RADIO

L'Equateur, borné à l'Ouest par l'Océan Pacifique, traversée dans toute sa longueur par laCordillère des Andes et s'étendant à l'Est par les vastes plaines du bassin de l'Amazone, fai'sait partie, jusqu'en 1830. de la « Grande Colombie". Sa capitale, Quito, située à 2. 850 m. d'al-titude, fut dévastée, en 1775 et en 1797, par des tremblements de terre mémorables. Le 5 aoûtdernier, à 150 km. de Quito, Ambato, la quatrième ville de l'Equateur, fut secoué par une despires secousses sismiques de l'histoire du pays : en quelques minutes, cinq à six mille personnesperdirent la vie. On n'a pas encore réussi à faire un compte exact des personnes disparueset sans logis. Quelques jours après ce désastre, M. Walter H. C. Laves, Directeur général adjoint,au nom de M. Torres Bodet, adressait au Gouvernement de l'Equateur un télégramme danslequel il présentait à la population éprouvée l'expression de la « fraternelle sympathie n del'Unesco. « Notre affliction, déclarait M. Laves, est fondée non seulement sur la fraternitéhumaine, mais sur des idéaux de coopération qui sont la raison d'être de notre Organisation-.Lors de sa récente session, la Conférence générale a demandé à l'Unesco de lancer un appelmondial de secours en faveur des sinistrés de l'Equateur. Ambato est la petite patrie d'un desplus célèbres écrivains de langue espagnole, Montalvo, l'auteur du

<&lt; DON QUICHOTTE QUE CERVANTES N'A PAS ECRIT .

DANS deux de ses princi-paux secteurs d'activité :les Besoins techniques del'Information et la Libre

Circulation de l'Information,l'important Département del'UNESCO qui s'occupe de ladiffusion des idéaux de l'Orga-nisation dans les masses pour-suivra en 1950 l'exécution duprogramme dont il a déjàavancé la mise en oeuvre aucours des douze derniers mois.La Conférence générale n'aapporté que des modificationsde détail à ce programme.

Les délégués ont expriméleur satisfaction des travauxde la Division, dite des Pro-jets, chargée d'assurer auxinformations de caractèreculturel une diffusion de plusen plus grande dans la presse,la radio et le cinéma de tousles pays. Cette Division n'estpas seulement un service« stratégique s-, mais aussi unservice de production, et lecaractère original de cette pro-duction a été relevé avec satis-faction par de nombreusesdélégations.

En 1950, le Département del'Information des Masses s'ef-forcera d'accroître encore l'im-portante diffusion de sesdeux services d'information,UNESCO Features et Le Tourdu Monde de l'UNESCO.

Inauguré au cours de l'été1949, le service de presse bi-mensuel UNESCO Featuresdiffuse (principalement dansles journaux de province etdans la presse des pays insuf-fisamment développés) desinformations culturelles decaractère international.

Le Tour du Monde del'UNESCO est un service d'in-

formation plus ancien ; il estpublié chaque semaine en troislangues : français, anglais etespagnol. Destiné aux servicesradiophoniques du monde en-tier, il contient des informa-tions et des études sur lesactivités de l'UNESCO, infor-mations et études qui sontdiffusées à l'heure actuelle parla radio de 38 pays et terri-toires.

L'UNESCO poursuivra, en1950, dans de nouvelles régions,les enquêtes qu'elle a entre-prises sur les besoins tech-niques de la presse, de la radioet du cinéma.

Le Département compte don-ner également une nouvelleimpulsion à ses efforts pourfaire connaître au grand pu-blic la Déclaration universelledes Droits de l'Homme, lesdonnées de base du problèmemondial de la population et del'alimentation et les besoins del'éducation de base.

Au programme de 1950 figureaussi la préparation d'un nou-veau projet de conventioninternationale destinée à faci-liter l'importation du matérieléducatif, scientifique et cul-turel. Ce projet se confor-mera aux recommandationsqu'ont faites à l'UNESCO les34 pays qui ont participé à larécente Conférence commer-ciale d'Annecy. Des spécialisteset des représentants des gou-vernements intéressés serontinvités par l'UNESCO à pré-parer le texte révisé de ce pro-jet, texte qui sera soumis àl'approbation des Etats mem-bres lors de la Conférencegénérale de Florence, en maiprochain.

LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 12

"POURQUOI NOUS COMBATTONS t, Durant la guerre, alors que le

monde bouleversé luttait pour fixer son destin, les Nations Uniesillustraient leurs buts de guerre par un film remarquable dont nousavons voulu reprendre le titre pour exprimer à notre tour les butsde paix de l'UNESCO.

Pourquoi nous combattons ? L'Acte constitutif de l'Organisationénonce les buts essentiels qui justifient notre action, Dans cette page,nous avons eu le dessein de présenter par l'image les thèmes essentielsde ce combat pacifique, de cette lutte silencieuse mais non moinsnécessaires.

Le Dr Torres Bodet, Directeur général de l'UNESCO, a, une fois encore,et tout récemment, à l'occasion de la journée des Nations Unies, le24 octobre dernier, au cours d'une cérémonie solennelle à l'Hôtel de Villede Paris, déclaré notamment :

LA guerre qui vient de bouleverser l'humanité fut dans l'histoire une crise sans pré-cédent. Commencée en 1914, interrompue-en apparence du moins-pendantquatre lustres, elle prit entre 1939 et 1945 de telles proportions qu'il ne faut

pas s'étonner aujourd'hui que la paix soit difficile à établir ; il faut plutôt admirer que lacivilisation n'ait pas entièrement sombré dans la tourmente et, qu'avant même de signes.la paix, les peuples aient su se donner une loi d'application universelle.

La voie de la coopération internationale, nous commençons à peine à la frayer dansles ténèbres, les mains encore rouges de sang. La tâche, nous le savons, sera rude, maisnous savons aussi qu'il n'en est pas de plus urgente ni de plus digne d'associer nos coeurs.

Aujourd'hui, tout problème est universel ; l'économie, l'éducation, la santé ne seconçoivent plus exclusivement dans le cadre des frontières. L'humanité a enfin prisconscience d'une vérité incontestable : sa vie est une, son avenir indivisible.

Aucune race, aucune nation ne peut désormais devoir son salut à elle seule, ni levouloir pour elle seule. On a longtemps répété que la sécurité collective était une formuleinapplicable. Les événements n'ont pas tardé à démontrer l'inanité de ces critiques. Iln'est de sécurité que collective ; et, collective, à notre époque, veut dire universelle.L'échec provisoire du principe de la sécurité collective ne tenait pas à l'idéal qu'exprimaitavant la guerre la Société ees Nations, mais au contraire il a procédé du dangereux espritde passivité avec lequel les peuples accueillirent cet idéal, comme s'ils y voyaient unencouragement à la paresse, un prétexte à la négligence, une prime à l'abdication.

La paix n'est que le plus beau nom du travail, du dévouement quotidien et, si l'onveut, de toutes les industries et de tous les arts orientés vers le service de l'humanité.La paix ne ressemble pas à un rempart dressé une fois pour toutes contre les forces dumal. C'est la maison des hommes, qu'il faut sans cesse reconstruire, assainir, agrandir,adapter, tant qu'il y a des hommes parce qu'il y a des hommes.

Les obstacles auxquels les Nations Unies se sont nécessairement heurtées font queles impatients désespèrent en découvrant-une fois de plus-que la paix exige unevigilance aussi rigoureuse et constante que la guerre. Ce faisant, ils découvrent seule-ment que jamais la sécurité collective n'équivaudra à l'abandon collectif des devoirs quiincombent à tous et à chacun.

Ne craignons pas de le répéter sur tous les tons, sous toutes les formes, dans toutesles circonstances. La valeur de la paix se mesure au degré de justice et de liberté qu'elleprocure au monde.

Nous l'avons bien vu, les guerres contemporaines ne donnent plus de victoire ; auvaincu elles apportent souffrance et humiliations ; au vainqueur, elles apportent souffranceet responsabilités.

« Toute guerres européenne est une guerre civile M, écrivait Voltaire. Au XX'sièclela formule est vraie pour tous les peuples de la terre. Dans le monde actuel quise rétrécit à mesure que les communications deviennent plus rapides, toute guerre estune guerre civile ; toute bataille est une bataille entre concitoyens, bien plus, entre frères.

Par l'entremise de l'Organisation pour l'Alimentation et l'Agriculture, ettes se préoc-cupent des besoins d'un monde qui pour vivre doit se nourrir. Grâce à l'Organisationdu Travail, elles coordonnent les efforts entrepris pour garantir des conditions de travailconformes à la justice sociale. Avec l'Organisation mondiale de la Santé, elles luttentcontre les dangers de maladie et contribuent à l'assainissement des régions insalubres.Par l'intermédiaire de l'UNESCO, elles s'efforcent de développer la compréhensioninternationale en assurant la diffusion de l'éducation, de la science et de la culture.

L'action de ces Institutions spécialisées ne retient pas toujours comme elle le méri-terait l'attention du grand public. D'ordinaire, le lecteur de journaux n'attache pas beau-coup d'importance à une campagne contre le paludisme, à la ratification d'une conventionsur la durée du travail des femmes, à un accord sur les ressources agricoles de la Poly-nésie ou à une expérience d'éducation de base en Haïti. Il s'intéresse davantage aux débatspolitiques qui se déroulent sous le feu des projecteurs de l'actualité.

En dernière analyse, les questions politiques les plus pressantes ne sontque la conséquence de vieux problèmes chroniques : problèmes économiqueset sociaux, problèmes moraux et éducatifs, mal posés et mal résolues. Dans toutproblème politique affleure un passé, parfois millénaire, d'insuffisances techniques incal-culables et désastreuses.

Sans doute importe-t-il au plus haut point de décider qui doit gouverner sur tel outel coin de terre puisqu'il arrive que des décisions de cet ordre menacent effectivementla tranquillité dont nous avons besoin pour reconstruire une civilisation en ruines. Mais,dans une perspective véritablement historique, la tâche la plus urgente est celle de satis-faire les multiples besoins des hommes, en consacrant à cette cause toutes les ressourcesdont peut disposer la collaboration internationale. Les solutions politiques ne gué-rissent que les symptômes ; encore n'y parviennent-elles pas toujours. Les solu-tions économiques et sociales attaquent les racines mêmes du mal.

Au cours des quelques années de leur existence, les diverses Institutions qui formentle système complexe des Nations Unies n'ont pu que commencer à tracer la voie qu'ellesdevront suivre à l'avenir. Ne leur marchandons pas l'appui dont elles ont besoin. Nedésespérons pas de leur succès, ce serait désespérer des peuples mêmes.

Un régime de justice comme celui que nous propose ! a Charte de San-Francisco n'estpas instauré d'emblée, au moment où l'acceptent les plénipotentiaires des gouverne-ments. ni même au moment où le ratifient les parlements des peuples. Un tel régimedoit être ratifié par tous les hommes, à toute heure, en tout lieu et par tous leurs actes.

M. TRYGVE LIE

M'l'nYGVE LIE a adressé à. l'UNESCO un télégramme oùil lui exprime ses « chaleu-

reuses félicitations >&gt; pour le travailqu'elle a accompli dans les camps. le réfugies du Moyen-Orient, endispensant aux enfants l'assistanceculturelle qui leur faisait défaut.

Ce message, adressé à M. JaimeTorres Bodet, Directeur Général del'Organisation, signala qu'un ComitéConsultatif pour l'Aide à la Pales-tine, réuni récemment à LakeSuccess, s'est associé à M. Lie pourexprimer à l'UNESCO ses chaleu-['euses félicitations pour l'oeuvre ac-complie en faveur des jeunes réfu-giés arabes. Il s'agit des écoles, aunombre de trente à quarante, quel'UNESCO a fait installer pour euxcette année, avec le concoursd'autres organisations comme laCroix Rouge internationale et l'Ame-rican Friends Service Committee. Cesécoles, en Syrie, en Transjordanie,au Liban, et dans la région de Gazaen Palestine, ont été conçues pourdispenser aux enfants sans foyerune instruction élémentaire. Ellesreprésentent une étape dans la cam-

félicite t UNESCO

pour son aide aux

réfugiés palestiniens

pagne d'ensemble entreprise par lesnations Unies pour remédier à lamisère physique et morale des ré-fugiés de Palestine, qui sont au. 1ombre de plusieurs centaines demille.

Prenant note de l'appel en faveurdes jeunes réfugiés arabes, formulépar la 4* session de la ConférenceGénérale de l'UNESCO. le SecrétaireGénéral de l'Organisation des Na-tions Unies écrit : (< C'est avec unextrême plaisir que j'ai vu laConférence Générale de l'UNESCOprendre acte de la situation des ré-fugiés en Palestine. J'espère vive-ment que l'UNESCO et les missionsde la Croix Route internationale ainsique de l'Amencan Friends ServiceCommittee pourront continuer àtravailler en coopération, commeelles le font actuellement, dans leurssphères respectives, et que cettecoopération ira en se-développant x.

AP

LA Conférencesa quatraintion des goCommission

internationales SIréfugiés du Moye

A la suite dessonnes, dont 200.Ce n'est pas parcbeaucoup d'autreignorer.

Une oeuvre deOrient : 20. 000 Ecentes hostilités,s'initient à la cographie. Leurs ccertes, mais grâcils peuvent, espéItruits comme les

Cette oeuvre, pnouveaux moyen :écoles de l'UNE !

Page 1 3-LE COURRIER DE L'UNESCO

aférenee générale de l'UNESCO, réunie enlatrième session, attire de nouveau l'atten-des gouvernements des Etats Membres, desmissions nationales et des organisationslaIes sur la situation dramatique des enfantsL Moyen-Orient.; e des événements de Palestine, 800. 000 per-at 200. 000 enfants, vivent dans des camps.vs parce que leurs souffrances arrivent aprèsd'autres que nous avons le droit de les

vre de paix a déjà commencé au Moyen-0. 000 enfants sur 200. 000, victimes des ré-; ilités, apprennent à lire, à écrire, à calculer,, la connaissance de l'histoire et de la géo-, eurs conditions de vie sont misérables,iS grâce à un généreux effort international,t espérer devenir un jour des hommes ins-me les autres.vivre, pourtant modeste, est menacée. Si demoyens ne sont pas trouvés rapidement, lesl'UNESCO au Moyen-Orient cesseront leur

activité déjà précaire. Les gouvernements et les orga-nisations, qui se sont chargés de l'entretien et de l'ins-truction de ces réfugiés, ne pourront pas subvenir àtous leurs besoins, si un vaste mouvement de solidariténe leur porte un secours immédiat.

On n'élèvera pas ces enfants seulement en les empê-chant de mourir de faim ; ils ont, comme tous lesautres enfants, le droit d'apprendre, le droit de sedévelopper, le droit de devenir des hommes. L'UNESCOveut leur en assurer les moyens en leur donnant, dansles camps où ils sont obligés de vivre, les écoles, leslivres, le matériel et les maîtres qui leur sont néces-saires. C'est précisément ces moyens qu'elle demande.Condamner ces enfants à l'ignorance, c'est condamnerdes hommes au désespoir ; si demain le monde devaitêtre peuplé d'hommes désespérés, il serait voué à laplus atroce des guerres.

Aussi, l'UNESCO appelle-t-elle ses Etats Membres,leurs Commissions nationales et les organisations in-ternationales à collaborer à une oeuvre d'assistance,qui se justifie par le plus naturel des sentimentshumains, aussi bien que par les soins qu'exige, dansl'esprit des hommes, une paix encore fragile.

LA Conférence générale del'UNESCO, réunie en séance plé-nière, a adressé un pressant appelaux gouvernements des Etats

Membres, aux Commissions natio-nales, àux organisations internatio-nales, en faveur des 340. 000 enfantsgrecs, réfugiés des provinces du Nord,actuellement rassemblés dans descamps improvisés ou dans des bâti-ments hâtivement réquisitionnés. Ilsmanquent d'écoles, de pro/esseurs, dematériel d'enseignement, de vête-mentis, d'assistance médicale d'un ca-dre social et culturel capablè de satis-faire à leurs besoins essentiels. 7. 625écoles sur 10. 000 ont été cQmplètementdétruites ou gravement endomma-gées ; dans le seul domaine scolaire,les pertes s'élèvent à plus de 50 mil-lions de dollars.

Au lieu du soulagement qu'apporta,dans presque tous les pays, la fin dela guerre, la Grèce, connait aujour-d'hui une situation pire que celle desannées, pourtant cruelles, de 1940 à1944. 2Veu/années de luttes ininterrom-pues ont conduit l'enfance du pays àun attaiblissement physique et à une

détresse morale indescriptible. Malgréles épreuves de la seconde guerre mon-diale, qui ont pu émousser la sensibi-lité des hommes, qui ne serait ému àla pensée de ces 340. 000 enfants à sau-ver de l'ignorance et de la révolte con-tre un destin inhumain ?

Le sentiment de la cantinuité et desinfluences culturelles, quand il s'agitde la Grèce, où s'épanouirent l'art, lascience et la philosophie dont nous vi-vons encore, n'a pas besoin d'être ra-nimé. Il est présent à la conscience detous ceux qui, participant des avan-tages de la civilisation moderne. sa-vent ce qu'ils doivent á ses sourceshelléniques.

Décidée à apporter un secours effi-cace à l'enfance grecque déracinée,L'UNESCO veut obtenir les moyens né-cessaires à cette æuvre de salut. Aussilance-t-elle avec confiance cet appel.C'est au nom de la civilisation, nonmoins que de l'humanité, qu'elle de-mande un geste de reconnaissance etde solidarité, qui aiderait à raire re-fleurir sur la terre désolée de lai Grèce,l'éducation, la science et la culture.

... POUR AIDER LES POPULATIONS DES PAYS DEVASTES PAR LA GUERREà se refaire une vie qui fasse sa juste part à la culture. Un des problèmes les plus

urgents dans ce domaine, est l'aide auxenfants grecs (ci-dessus), chassés de leurs

foyers par la guerre civile.

ÉDUCATION

"

EN FAVEUR DES ENFANTS

RÉFUGIÉS DU MOYEN-ORI ETPPEL

LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 14LA QUESTION RAOALE

ET LE MONDE

DÉMOCRATIQUE

par

Arthur RAMOSD : recteur du Départe-ment des Sciences Sociales.

Le Conseil Economique et Social des Nations Unies a demandé à l'UNESCO d'entre-prendre une action pour combattre les préjugés raciaux. Une Organisation comme la nôtrene peut pas se contenter de diffuser la Déclaration Universelle des Droits de l'Hommeet de promouvoir l'adhésion aux principes qui y sont contenus, mais elle se doit d'encoura-ger la réalisation des conditions nécessaires à une meilleure application de ces principe,

L'UNESCO est donc toute désignée pour combattre les préjugés raciaux, en recher-chant et en rassemblant les données historiques et scientifiques concernant les questionsde race, et en diffusant cette documentation. Dans les mois qui vont suivre, le Secrétariattentera de déterminer les principales idées fausses qui ont cours au sujet des questionsraciales,-et préparel'eHes meilleurs éléments à utiliser pour une vaste campagne d'informa-tion des masses.

DANS les débats sur laM)) réorganisation du monded'après-gue. rre,-un rôleimportant doit être ré-

servé à l'Anthropologie. Etpourtant aucune autre sciencen'a jamais eu ses finalités aussifaussées. En son nom, des peu-ples entiers se sont lancésdans la lutte, peur la défensed'un faux idéal de suprématieraciale ou ethnique. Il est toutnaturel, par conséquent, quel'Anthropologie, maintenantremise à sa juste place et dé-pouillée des mythes sous les-quels on a essayé de la couvrir,apporte au monde son messagescienti8que.

La guerre est le plus gravedes déséquilbres collectifs. Sescauses sont variées et com-plexes, mais le résultat appa-rent est toujours celui d'unelutte contre hommes-peuples,races, cultures. Dans son sensmoderne de (1 Science généralede l'Homme x, l'Anthropologiecesse d'être une simple disci-pline descriptive ou pittores-que des peuples appelés « pri-mitifs x, pour devenir mêmepour certains, une science des<&lt; relations humaines a.

A.'. raie

appliquée

LA recherche cbjet tive de lavaleur de ces relationsmène nécessairement à

l'aspect normatif, aujourd'huijustement un des objectifs lesplus importants de ce qu'onappelle F « Anthropologie ap-pliquée)), née tout d'abordcomme une technique de meil-leur traitement des peuplescoloniaux, ayant de nos joursune action plus ample de com-préhension et de rajustement

des relations humaines sur laterre.

Avant de proposer des nor-mes ou des mesures pour lacorrection et la prévention desdéséquilibres raciaux dans lemonde de demain, il sera in-téressant de faire un examenrapide de ce qu'a été ce cha-pitre immense des relations

'entre peuples et entre races.La mythologie des inégalités etsupériorités raciales est bienancienne. Et la doctrine du« peuple élu H s'est toujoursimposée en différentes occa-sions historiques, aussitôt qu'unapogée de culture entraîne larationalisation des sentimentsethnocentriques.

Techniques

de domination

ON a vu dans les relationshumaines que la techni-que du racisme entraina

un des plus grands déséquili-bres qui soient : la guerre. Lesiècle actuel a payé son tributà deux grandes guerres despeuples européens, guerres àcauses multiples, mais avec unephilosophie de domination ra-ciale endossée par quelques na-tions.

Nous voyons, en dernièreanalyse, que le racisme est uneconsequence directe de l'euro-péennisation et de l'impéria-lisme. Les analyses faites pardes sociologues et anthropolo-gues européens contemporainseux-mêmes, le prouvent ample-ment. La suprématie économi-que et culturelle mène au sen-timent de l'ethnocentrisme etcelui-ci est rationalisé en ter-mes biologiques de suprématieraciale. Tout n'est, en dernièreinstance que « techniques de

ORGANISATION INTERl'A-TIONALE DANS LE DO-MAINE DES SIENCES

SOCIALES.-Le départementdes Sciences Sociales a commencéla pUbl1caUtm trimestrielle duBulletin International des Scien-ces Sociales destiné à servir del1en entre les spécialistes desdivers pays et l'Unesco, et favo-riser l'information sur les activi-tés des nouvelles AssociationsInternationales de Sciences So-ciales : Association Internationaled'Economistes. Association Inter-nationale de Droit Comparé, Asso-cation International de SciencePolitique et Association Interna-tionale de Sociologie. La créationd'unie Association Internationalede Psychologie Sociale est égale-ment envisagée. Un plan de coor-dination pour l'échange de laDocumentation en Sciences So-ciales est élabore, et doit permet-tre d'obtenir le développementdes services d'analyse documen-taire.

ETATS DE TENSION ET COM-PREHENSION INTERNATIO-NALE.-Les études poursuiviesdans le cadre des. Eta ts deTension. comportent le pro-gramme d'activités suivant : 1)faire poursuivre par des expertsl'étude scientifique des effets duprogrès technique, des origines dufascisme, de minorités ethniqueset de minorités d'émigrants. 2)diffuser des conclusions qui sedégagent des enquêtes scientia-ques en faisant paraître despublications sur les sujets sui-vants : le style de vie des diffé-rents pays, l'étude des collectai.vités, des attitudes d'esprit pro-pres aux enfants, les divergencesde systèmes juridiques, les préju-gés, ainsi qu'un manuel d'histoiredestiné à servir de modèle. 3)travaux de l'Unesco dans le do-maine des Sciences Sociales auxUniversités et aux institutionsd'enseignement supérieur.

ETUDE DE LA COLLABORA-TION INTERNATIONALE.-L'Etude de la Coopération Inter-nationale comporte d'une part.une étude comparée de la parti-cipation des Etats-Membres auxactivités des organisations inter-

nationales et spécialement à celledes Nations Unies et des Insti-tutions Spécialisées, étude quicontribuera à améliorer le fonc-tionnement des OrganisationsInternationales. D'autre part,l'étude technique de l'organisa-tion des Conférences et des pro-blèmes psychologiques qu'ellecomporte aussi bien que desquestions administratives ou deprocédure, en. vue d'assurer labonne marche des Conférences etde faciliter l'amélioration desméthodes de négociations inter-nationales.

ETUDE DES PROBLEMES RA-CIAUX.-Une enquête prélimi-naire est déjà en cours sur lespoints suivants : A) LE RA-CISME.

B) L'ANTIRACISME : la dé-fense de l'humanisme dans lesrapports entre les peuples.

C) LA COORDINATION DESACTIVISTES ANTIRACISTES.

domination)) ou propos de vas-selage.

Les conséquences furent lesplus malheureuses pour lespeuples européens, obligés d'ac-cepter les dominations des« races maîtresses". Les désé-quilibres de culture menèrent àces mécanismes qui sontaujourd'hui étudiés suivant lesméthodes modernes de trams-fert d'éléments culturels d'ungroupe à un autre groupe (ac-cntturation). Cedric Dover nousdonna une analyse magistraledes « half-castesa dans l'Inde, deces types oscillant entre deuxcultures en choc. C'est bienl'homme « marginal>&gt; de Parket Stonequist, expression ma-gnifique pour désigner des in-dividus qui vivent à la limitede deux cultures ou de deuxgroupes ethniques, sans parve-nir à en équilibrer le contact...

Les études de contacts deculture menées de nos jourspar des sociologues et desanthropologues sur <&lt; l'accultu-ration B, montrent toutes lesconséquences du contact dedeux ou plusieurs patrons cul-turels. L'acceptation, les com-promis et la réaction, en sontles conséquences habituelles,ainsi que nous les montrent cesauteurs. Mais le plus souventce sont des chocs « contre-acculturatifs x qui se produi-sent bien que revêtus parfoisd'un apparent équilibre exté-rieur. Et cette « réaction con-tre-acculturative » se manifestesous les formes les plus variées,depuis la protestation psycho-logique, de direction introver-tie, jusqu'aux explosions exté-rieures de conflit ouvert, indi-viduèl ou collectif.

Gouverøemeøt

<&lt; brllirect))

DUR'ANALYSE objective detoutes les conséquencesdes contacts de races et de

cultures, mena quelques obser-vateurs à proposer des mesuresvisant la sauvegarde des peu-ples appelés primitifs, contreles différentes tentatives d'im-position brutale des techniquesde vie des peuples dominateursappartenant en général auxstocks des groupes blancs euro-péens. Depuis la premièreguerre mondiale, la politiquecoloniale anglaise avait déjàfait des progrès, en établissantle soi-disant « gouvernementindirect)) (indirect rule ; indi-rekt Verwaltung). Frappés par.la démoralisation provoquéepar le mcrcellement tribal etculturel, par la fuite des indi-gènes, par le relâchement desliens sociaux et politiques, parla perte des caractéristiquesculturelles, par la « desillu-sionate melancholy)), etc., et,encore, par les inévitables ré-percussions sur le rendement

économique, les techniciensanglais rappelèrent beaucoupde chefs indigènes qui avaientété bannis de leurs pays, pourles placer de nouveau à la têtede leurs anciens sujets.

Ils tâchèrent aussi de recons-truire, dans la mesure du pos-sible, les cadres de cultureautochtone en voie de dissolu-tien ou prêts à disparaître. Cegouvernement « indirect",c'est-à-dire mené à travers leschefs indigènes, chercha à re-médier au grand dommage faitjusqu'alors aux cultures tradi-tionnelles. Et cette politiquefut sanctionnée en institutionsqui commencèrent la tâche gé-néreuse de l'Anthropologiesociale appliquée.

Il est facile de comprendreque ce fut en Angleterre quecette Anthropologie se dévelop-pa avec plus de vigueur. L'Ins-titut International de Langueset Cultures Africaines est l'ins-titution la plus intéressantedans le domaine de l'Anthro-pologie appliquée.

Plusieurs autres peuples dela terre suivirent une politiqueexacte de traitement des mino-rités ethniques après la con-flagration de 1914-18. L'oeuvredes Danois sur leurs Esqui-maux est remarquable par ieSom avec lequel les anthropo-logues ont proposé, a différentscongrès, des mesures visant lapréservation et la défense dela culture de ces peuples arcti-ques.

De même, aux Etats-Unis, lapolitique de protection desIndien, après tant d'annéesde vaines tentatives, sembleavoir trouvé une orientationplus humaine et plus scientifi-que. Ce n'est pas seulement laprotection des « réservations >&gt;,mais aussi le respect de leurscaractéristiques de culture,matérielle ou non matérielleet même les généreuses mesu-res de protection économiqueavec la dévolution des terrestribales arrachées aux indi-gènes.

Au Brésil, le Service Natio-nal de Protection aux Indienss'est battu, surtout à traversla parole autorisée du Col.Rondon, pour une politique derapprochement cordial et paci-fique avec les masses indigènesencore éparses dans l'immenseterritoire national. Les résul-tats sont des plus encoura-geants..

Démobilisation

ders esprits

ETTE aeuvre menée pen-dant la période écouléeentre les deux guerres eu-

ropéennes, nous indique déjàle chemin à suivre à l'avenir.Il y a sans doute Shcore beau-coup à corriger et à ajouter.La violence de la dernière

guerre nous montre chaire-ment que les hommes sontencore déséquilibrés. Le contactde groupes et de castes, enbeaucoup de pays, est encoredesharmonieux et hostile. Ily a des pays où les senti-ments antiraciaux poussent en-core avec haine et violence.L'antisémitisme et l'antiné-grisme sont deux phénomènechoquants. Et dans le contactavec les groupes appelés « pri-motifs", la politique colonialerévèle encore des aspects quirappellent les premiers tempsde l'exploitation européenne.

Si une des causes de cettedernière guerre fut justementle choc de castes raciales, jus-tifié par une fausse philoso-phie de suprématies ethniques,la tâche préliminaire sera lacorrection scientifique de cetétat d'esprit véritablementodieux. Il s'agira de montrerles mécanismes de cette ratio-nalisation historique qui con-nut son apogée dans les racis-mes européens, depuis Gobi-neau et Cnamberlain jusqu'àRosemberg. La lutte idéologi-que est une tâche qui a autantd'importance que le dégât etla destruction des arméesd'agression. La démobilisationdes esprits ne pourra êtreatteinte qu'à travers une poli-tique exacte, humaine et scien-tifique, du contact harmonieuxdes races.

S"occuper lies choseshuinaines

avec U'If ! curiosité

scientifique

C'TEST ce nouvel humanismeque nous espérons tousvoir établi dans le monde

d'après-guerre. Non pas uneimposition des valeurs de vieet de culture, de la part d'unenation dominante, mais uneréunion d'expériences, dansune conception large et démo-cratique de vie.

Westermann nous rappelleque les Eve du Daoméi, enparlant d'un ami qui leur estcher, disent enyé amé, c'est-à-dire, <&lt; c'est un homme s.Pour leurs ennemis, pour lesgens égoïstes et cruels (y com-pris les Européens), ils réser-vent l'expression menyé amé,ce qui signifie ( ce n'est pas unhomme'\ Ces expressions cor-respondent aux expressionslatines humanus et inhumanuset elles révèlent une philoso-phie empirique au sujet de lanature humaine. En effet, seulsceux qui, suivant la définitiondu vieux Térence, s'occupentdes choses humaines avec unecuriosité scientifique et l'inten-tion généreuse de contribuerà éliminer les conflits entrehommes, méritent vraimellt lenom d'hommes.

SOU ; les <Iuspices du Departe-ment des Sciences socia-les, une Conférence pour

la création d'une Association in-ternationale de Science politi-que s'est tenue i'l la Maison del'Unesco, du il au 16 septem-bre. Elle groupait vingt-troisspécialistes de science politiquereprésentant les dix-sept payssuivants : AUemagne. Austra-lie, Belgique, Canada, Etats-L'nis d'. Amérique, France. Gr/>-ce, Inde, Mexique. Norvège.Pays-Bas, Poiogne, Roytuune-l'ni, SUÌ'de, uisse. Turquie etUruguay.

La Conférence a fixé les sta-tuts de la nouvelles. Associationqui aura Paris pour siège, etelle a autorisé un Comité exé-

eutif provisoire it furmuler unprogramme d'activités pourl'année 1950. Le ProfesseurQuincy Wright, de l'Universitéde Chicago, a été élu Présidentde ce Comité, dont les vice-présidents seront le ProfesseurM. l3ridel, de l'Université deLausanne, et) e Dr \\'. Brogan,de l'Université de Cambridge.Le premier Secrétaire exécutifde l'. \""ociation"em le Profes-seur Français Goguel, de l'Ins-titut d'Etudes politiques de l'il,ris.

L'un des principaux objectifsde l'Association sera d'encou-rager la création des groupe-ments nationaux de science po-litique dans les pays où l'étudedes phénomènes politiques n'est

pas encore reconnue commeune discipline universitaire dis-tincte. \ l'heure actuelle, il

'n'existe d'associations profes-sionnelles es ce spécialistes desciencc politique qu'au Canada,en France, en Inde et aux Etats-Unis d'Amérique. Toutefois, onprojette la création de groupe-ments nationaux de ce genredans d'autres pays, et not. nn-ment au Hoyaume-Uni.

La nouvelle Association inter-nationale s'attachera à faciliterles conlacts. personncls entrespécialistes de science politi-que de pays différents, en or-ganisant des colloques sur lesproblèmes importants de l'ac-tualilé et en assurant l'échangeinternational d'informations im-

portantes concernant l'ensei-gnement et la recherche. Aunombre de ses projets, l'Asso-ciation envisage de patronner lapreparation d'une critique de laméthodologie des Sciences poli-tiques, destinée à compléterl'Enquête de Science politiqueque l'Unesco doit publier versla fin de l'année.

En liaison avec les associa-tions récemment créées dansles domaines voisins de l'éco-nomie politique et de la socio-logie, l'. \ssociation de Sciencepolitique devrait se révéler unprécieux instrument pour ledéveloppement de la compré-hension internationale, et con-tribuer ainsi à servir les fmsde l'Unesco.

LES SAVANTS

EN PREMIÈRE LIGNE

NOUS pouvons dire des postes de Coopération scientifiquem qu'ils s'inspirent de conceptions parfaitement conformesaux intentions des fondateurs de l'UNESCO.

Il fallait faire une place à la Science dans l'Organisation,parce qu'elle nous fournit l'exemple le plus frappant peut-être de l'unité de l'hunanité et parce que seule la connais-sance du monde physique permet de s'en rendre maître etd'améliorer ainsi le sort des millions d'habitants de ces payséloignés qui, en raison peut-être d'une série de hasards his-toriques, sont demeurés matériellement peu évolués. Pourédifier un monde meilleur, il serait dérisoire de favoriserl'accroissement de la culture en négligeant la science et latechnique ; et toute tentative visant à répandre l'instructionsans assurer à chacun le minimum vital indispensable : santéet alimentation suffisante, ne servirait qu'à susciter un mécon-tentement encore pire et plus justifié qu'auparavant.

D'où la consigne : <&lt; Aidons les savants et techniciens quisont en première ligne >&gt;. Sans négliger pour autant de fournirä ceux qui travaillent dans les grands centres de la scienceet de la technique les moyens de se réunir, de publier leursoeuvres et de concourir aux progrès de la science, ce sont leurscollègues des régions deshéritées qu'il faut aider tout d'abord.Qu'il s'agisse d'un ingénieur chinois qui construit un pontaux confins de la Mongolie, d'un entomologiste haïtien quiétudie au microscope des insectes porteurs de bactéries dansune hutte de lianes des tropiques ou d'un Arabe successeurd'Al-Razi qui enseigne la chimie à de jeunes stagiaires ira-kiens, ce sont là des hommes qui travaillent, dans l'ombre,aux avant-postes du progrès ; ce sont là ceux qui ont besoinde toute l'aide possible et qui la méritent pleinement.

<&lt; Le Service international de coopération scientifique dontles savants souhaitaient depuis longtemps la création, existedésormais : ne le laissons pas succomber faute de moyens, s-Telle est la conclusion d'une récente brochure, consacrée auxpostes de coopération scientifique de l'UNESCO.

EN FAVEUR DE L'HUMANITÉ

LE professeur Arthur B. Lamb,de l'Université d'Harvard,vient d'affirmer à Atlantic

ity, que la science, dont lesdécouvertes récentes ont révo-lutionné le monde, est capablede nous assurer en fin decompte un avenir meilleur.

<&lt; La science, a dit le profes-seur Lamb, sera, pour l'hommeune source inépuisable de bien-faits : il lui devra un pouvoirtoujours plus étendu, une con-naissance plus vaste et plusapprofondie de son milieu, delui-même et de l'organisme so-cial ; une conscience plus aiguëde l'unité de la famille hu-maine ; l'accroissement de sonactivité intellectuelle grtlce àl'extension que prendra la re-cherche scientifiques. ; enfin etsurtout, grâce au progrès de lascience, des hommes et desfemmes toujours plus nom-breux acquerront l'agilité et lamaturité d'esprit nécessairespour étudier les problèmes del'heure avec l'enthousiasme etl'objectivité du savant.

e Ainsi l'humanité pourra

surmonter tous les obstacles etvivre d'une vie plus intense etplus pleine. Que notre mot d'or-dre soit donc : pleins de foisans défaillance, redoublonsd'efforts pour assurer le pro-grès de la science. p

L'OBSERVATOIRE

BOSSCHA

UNESCO s'occupe d'organi-ser l'aide à l'ObservatoireBosscha de Lembang, en In-

donésie, gravement endommagépar la guerre.

Des astronomes américains ethollandais travaillent à la cons-truction d'un nouveau type detélescope astronomique, qui,consiste en deux miroirs, dontl'un mesure 914 millimètres dediamètre.

L'Observatoire Bosscha setrouve en un lieu qu'un célèbreastronome de l'ObservatoireYerkey, de l'Université de Chi-cago, le docteur Gerard P. Kui-

400 MILLIONS DE FOIS GRANDEUR NATUREVoici un grain de sel, grossi 400 millions de fois. Les boules noires sont les atomes de colore.

Les boules blanches les atomes de sodium. Cette photo est exposée, entre autres merveilles, auPalais de la Découverte, à Paris. Les musées offrent un excellent moyen de mettre les donnéesscientifiques à la portée des masses. M. André Léveillé, Directeur du Palais de la Découverte, estl'auteur d'un ouvrage sur « Les Musées et la vulgarisation scientifiques., que l'on peut se pro-curer. sur demande. à l'UNESCO.

CLUBS SCIENTIFIQUES.

On voit ici deux jeunes Elles nnlandoises. membres d'un clubscientifique, travaillant dans un laboratoire. Les Universités et lesEcoles techniques de Finlande ont donné l'exemple aux institu-tions analogues des autres pays. en ouvrant toutes grandes lesportes de leurs laboratoires aux membres des clubs scientifiques.Le monde entier témoigne d'un intérêt accru envers les clubsscientifiques depuis la réunion qu'ont tenue à l'UNESCO, eu juil-

let 1949. les spécialistes de ces clubs.Dans nombre de pays, où les écoles et les maitres ne suffisentplus aux besoins d'une population scolaire qui augmente rapi-dement, les clubs scientifiques offrent un moyen d'alléger le far-deau de l'enseignement, car ils peuvent être organisés très facile-ment dans le cadre des programmes scolaires, et n'exigent ni

matériel ni maîtres supplémentaires.

peu, décrit comme <&lt; l'un de"plus beaux sites du monde >&gt;.

Les travaux de recherche ysont favorisés par la situationgéographique : 7"due latitudeBud (ce qui permet d'observerles étoiles de l'hémisphère aus-tral) et par l'altitude-1. 380mètres-qui procure un cli-mat agréable.

L'Observatofre à subi de gra-ves dégâts pendant la guerre.Son jeune directeur et deuxautres jeunes savants ont étémassacrés par les Japonais.Bientôt, l'Université de Chicagoet l'Observatoire Yerkey, l'Uniyersité de Leyde, en Hollande.l'Université de Louvain, en Bel-gique, et l'UNESCO vont signerun accord en vue de fournir àcet observatoire d'Extrême-Orient les moyens de jouer unrôle important dans Te progrèsde l'astronomie.

L'AIDE

DE LA COMMISSION

SUD-AFRICAINE

Dans le rapport qu'il a adresséau Directeur général del'UNESCO après la visite

qu'il a récemment rendue auSecrétariat, le Dr A. J. van Zyl,Secrétaire de la Commissionsud-africaine, a recommandéque cette commission donne sonpleínconcours au Départementdes Sciences exactes et natu-relles. Il écrit :

<&lt; La Commission nationaledoit apporter à l'UNESCO toutel'aide en son pouvoir dans lesdomaines suivants : analyse do-cumentaire, rationalisation etautres aspects de la documen-tation scientifique, normalisa-tion de la terminologie scienti-fique et service d'informationsur les appareils scientifiques. Acet effet, elle devra s'assurer lacoopération totale des tMMfer-sités et des institutions scienti-fiques sud-africaines. EUe devrateKir tes Mnfs et les autres aucourant et les inciter à s'affilierà des organisations internatio-nases.

« Les programmes scolairesdevront faire une place à la vue-garisation de la science ef de sesaspects sociaux et internatio-naux, Il conviendra peut-être dechercher à obtenir des Commis-sions d'ej'ameM. tant dans les

Elals qu'à l'échelon fédéral,qu'elles inscrivent aux pro-f/rammes d'histoire un sujPt dece genre : <&lt; Les découvert". çeientifiques depuis 1900 ; leurporté !'.'onale et internationale. >&gt;

<&lt;/l. Y a lieu de faire l-ll pluslarge publicité à la campagnesde L'UNESCO qui est connuesous le titre général de <&lt; Les. tOMx Mtrf gnn otc < : Lc. thommes et leur nourriture >) etpour cela la Commisl, ion natio-nale doit faire appel au ('on-cours de la radio, de la presse,des cercles de discussfon, desorganisations locales et natio-nales et des divers ministères,notamment du ministère del'Instruction publique.

« L'Afrique du Sud s'intéresseparticulièrement aux problèmesde l'érosion du sol et juge es-sentiel d'en faire largementconnaitre les incidences sociales.Ce travail devrait se rattacherétroitement à l'excellent plan decampagne que notre mini.. çtèrede l'agriculture a conçu pourlutter contre l'érosion du sol aumoyen de brochures, de film.'(je citemi, par exemple, la cam-pagne menée par C. P. van Rens-burg), de conférences et decours de vacances, ainsi qu'enchargeant des spécialistes d'al-ler travailler sur les lieux. Onpeut faire une excellente be-sogne dans ce domaine ; particu-lièrement dans les réserves in-4igèMS.) þ

SCIENCE POPULAIRE

POPULAIRE dans le monde en-r tier, les articles de vulgari-sation scientifique sont tout

particulièrement appréciés dansles pays insuffisamment déve-loppés. Pour diverses raisons.ces pays ont eu jusqu'à ces der-niers temps les plus grandesdifficultés à se procurer des in-formations de cette nature.

Pour répondre à-cette de-mande. le service de presse bi-mensuel de l'UNESCO, UNESCOFEATURES, a créé une rubriquerégulière d'information scien-tifique, confiée à un spécialistede la Section de vulgarisationscientifique du Département desSciences, M. Maurice Goldsmith.

Le succès de cette rubrique.intitulée « Vous et) a science >&gt;.a été immédiat. De toutes leschroniques de vulgarisationscientifique, celle d'UNESCOFEATURES est probablement.

celle qui connalt actuellement laplus large diffusion mondiale,Les quelques coupures depresse reçues à l'UNESCO indi-quent une diffusion généraledans les journaux de onze pays.

Dans une lettre de Madras, unlecteur indien déclare notam-ment : <&lt;J'ai lu avec le plusgrand intérêt votre chronIquescientifique. L'antique huma-nisme indien a besoin d'infor-mation de cette nature, pour lestimuler dans la voie du déve-loppement technique >&gt;.

« KOMT

ER HONGER >&gt;

LA Hollande a entrepris la pu-blication des brochures dela collection <&lt; Les hommes

et leur nourriture >&gt;, consacréeaux divers aspects des pro-blèmes mondiaux de populationet d'alimentation. La maisond'édition Stichting IVIO, d'Ams-terdam, a déjà publié sous letitre <&lt; Komt er Honger >&gt;, lapremière de ces brochures, quicomprend detLx études de Al-dous Hu : rley et de Sir John Rus-sell.

Le Centre de coopérationscientifique pour l'Amérique la-tine, établi à Montevideo, a or-ganisé, de son c6té, sur l'initia-tive de son directeur M. AngelEstaoHer, quatre grandes réu-nions savames à Montevideo, àLima, à Quito et à Santiago pourl'étude des problèmes de popu-lation et d'alimentation.

LES HOMMES

ET

LEUR NOURRITURE

. L'ASSOCIATtON pour les Na-

tions Unies et le Conseilpour l'éducation du ci-

t'Mme mondial ont organisé àLondres, en octobre dø cette an-née, une série de cours, la tr. oi-sième de ce genre, sur « Leshommes et leur nourriture >&gt;, iÌl'intention des conférenciers, di-recteurs d'études, organisateursde groupes de discussion etautres spécialistes de t'ense !-gnement péri-universitaire, afinde les préparer à jouer leur,rðle dans le cadre de la cas-pagne de t't/. VESCO.

Page. 15 - LE COURRIER DE L'UNESCO

LE COURR ! ER DE L'UNESCO-Page 16

LES ACTIVITES CULTURELLES

LE programme des activités

M culturelles de l'UNESCO nes sort pas profondémenttransformé des débats de larécente Conférence géné-

rale, et à vrai dire, il ne devait nine pouvait l'être.

En matière d'idéologie, il fautrépéter une fois de plus. puisquecertains semblent toujours en dou-ter, que la tâche de l'UNESCO n'estpas de proposer et encore moins deprétendre imposer des doctrines nides croyances. Entre des idéologiesdiverses et presque contraires,l'UNESCO ne peut suggérer unchoix, mais elle doit provoquer desconfrontations et des échangesd'idées, des occasions et des sujetsde collaboration concrète. C'estpourquoi il est indispensable demaintenir et de développer la col-laboration entre l'UNESCO et lesassociations internationales quigroupent, dans tous les pays, leshommes adonnés au maintien, àl'enrichissement et à la diffusionde la culture.

Sur le plan de l'action directe,plusieurs des projets esquissés en1949 vont pouvoir se réaliser. Uncomité international de quelquespersonnalités éminentes va mettreau point le plan d'une HISTOIREDU DEVELOPPEMENT SCIENTIFI-QUE ET CULTUREL DE L'HUMA-NITE.

Une revue

internationale

des arts

POUR servir son but de diffu-sion et de popularisation desarts, auquel les expositions de

reproductions ont déjà apporté unecontribution considérable, l'UNES-CO assurera, l'an prochain, la pu-blication, en plusieurs langues,d'une revue internationale desarts, abondamment illustrée, objec-tive et populaire.

La conservation des monumentset des sites historiques ou archéolo-giques, leur protection contre lesinjures du temps et les dangers de

DEPUIS quelques années, on s'inté-téresse de plus en plus au rôleque l'art peut jouer dans l'édu-cation, non seulement en lant que

matière d'enseignement, qu'il s'agisseoye peinture, de musique, de danseoU d'art dramatique, mais en tant quemoyen de formation de la'culture géné-rale. Pour chacun de nous, l'art est unbesoin, dans la vie quotidienne, etil exerce, sur notre bien être, une in-fluence dont laplupart, de nous nesoupçonnent pasl'importance.

L'art intervientdans la décorationde nos maisons, lechoix de nos vêtements, l'aménagementde nos jardins ; nous allons au théâtre,au cinéma, au concert, au dancing :nous écoutons la radio ; tout cela pournous délasser après le travail quotidien.

Dans notre société industrielle et mé-canisée, l'individu ne trouve guère l'oc-casion de s'exprimer dans son travailquotidien. Il importe d'autant plus qu'ilpuisse le faire par la création artistique.non certes pour produire des chefs-d'oeuvre, mais pour enrichir sa person-nalité d'expériences et de joies nou-velles et donner une satisfaction phy-siologique et affective à une impulsionnaturelle.

C'est aussi un moyen d'augmenternotre valeur sociale et de mieux appré-cicr les richesses culturelles qui sontle patrimoine de l'humanité.

Dans le cadre de son action en fa-veur de la compréhension intcrnatio-Mie, l'UNESCO se préoccupe du rôledes arts dans la formation'de la culturegénérale. Elle se propose de rechercherquelle est la situation, il cet égard, dansdil'l'érents pays et, pour diffuser cesrenseignements, elle vient de faire pa-raître le premier numéro d'un bulletin,intitulé : art et Education (publicationn"349), qui sera publié, dorénavant,tous les trois mois, en anglais et enfrançais séparément. Le premier nu-méro expose le plan général de l'en-quête, sa portée et ses perspectives.

Un facteur de paix universelle

par

Trevor THOMAS

tin, l'un de ceux qui ouvrent les pluslarges perspectives, est celui où M. Mar-cel Cuvelier, directeur général de laSociété philharmonique de Bruxelles,rend comple de t'essor surprenant dumouvement des « Jeunesses musicales, >&gt;créé en Belgique, en 1940, dans tedessein d'encourager la jeunesse àgoûter et à pratiquer la bonne musique.Interdit par les Allemands, ce mouve-ment fut clandestin pendant l'occupa-

tion, mais son in-flueiwe se répanditen Europe et enaurique du Nord ; :auprès la guerre eutlieu le premier Con-grès de la Fédéra-tion internationale des jeuneses musi-

calez.

Échanges d'idées

Du musée d'Art moderne de New-1'or, M. Victor d'Amico nousenvoie un article sur les deux prin-

cipaux organismes auxquels le muséeêlccorde son patronage, dans l'intérêt deJ'part et de l'éducation. Le premier est le« Committee on Art Education >&gt;, quigroupe des professeurs, des parentsd'élèves et des élèves, et qui, grâce ilses conférences, constitue un centred'échanges d'idées. Dans ses ateliers,des groupes d'études-élaborent des mé-thodes d'instruction nouvelles et per-fectionnées. Mais c'est peut-être le se-cond organisme, le « People's ArtCenter >&gt;, « créé pour satisfaire les be-soins d'expression originale de la com-munauté >&gt;, qui offre le plus grand inté-rêt, car il organise, à l'intention des en-fants et des adultes, des cours sur latechnique des différents arts et étiers.

"lia tâche de l'UNESCO n'est pas de proposer etencore moins de prétendre imposer des doctrines,ni des c,'oyances. Entre des idéologies diverses et

presque contraires, l'UNESCO ne peut suggérerun choix, mais elle doit provoquer des confronta-tions et des échanges d'idées, des occasions es des

sujets de collaboration concrète.

la guerre, posent à beaucoup depays de difficiles problèmes tech-niques et financiers. L'UNESCO en-treprend d'organiser à cet effet uneréelle coUaboration entre les Etats.Des mesures seront également pro-posées pour coordonner les fouillesarchéologiques ou assurer l'accèsaux sites.

La diffusion universelle de laculture ne peut se faire sans unelibre circulation des livres et despublications. Le système internatio-nal des bons de livres de l'UNESCOa obtenu des résultats si satisfai-sants que la Conférence générale adécidé de l'étendre à d'autres caté-gories d'objets, tels que les filmsscientifiques et éducatifs. Mais ilne suffit pas de faciliter l'achat deslivres, il faut aussi encourager leséchanges entre les bibliothèques,et notamment le prêt international.

D'autre part, il ne peut y avoir decirculation satisfaisante de livres etde publications, si les lecteurs nesont pas tenus au courant des ou-vrages importants parus dans lesdifférents pays. L'UNESCO s'atta-chera de plus en plus à stimulerl'établissement dans chaque Etat delistes bibliographiques et la coordi-nation internationale des sciencesde bibliographie et de documenta-tion, notamment grâce à la reprisede la publication de l'INDEXBIBLIOGRAPHICUM.

Le développement de la lecturepublique fera également l'objetd'une attention particulière. Déjàen 1948, l'UNESCO avait organiséà cet effet un <&lt; séminaire >&gt; inter-national de bibliothécaires profes-sionnels ; le succès de cette premièreréunion a convaincu la Conférencegénérale de la nécessité d'en tenirune seconde en 1950, avec pourthème spécial le rôle des bibliothè-ques publiques et scolaires dansL'EDUCATION DES ADULTES.Pour donner à l'action de l'UNESCOun caractère plus concret et plusdirect, une expérience-témoin seraconduite à Delhi, en collaborationavec le gouvernement de l'Inde,Le but de cette expérience est d'of-frir aux personnes qui viennentd'apprendre à lire, des bibliothèquessélectionnées et de former le per-sonnel nécessaire.

La Conférence générale a enfindonné une impulsion vigoureuseaux travaux de l'UNESCO dans ledomaine du droit d'auteur. Lesétudes préliminaires avaient eneffet convaincu les experts de la

C'EST le Dr Thomas Munro, du Cle-veland Museum of Art (E. U.) quiest l'auteur du principal article :

une étude très documentée sur leséchanges artistiques, en tant que fac-teurs de paix et sur la place de l'artdans l'éducation. Selon l'auteur, ce pro-jet de l'UNESCO repose sur « lacroyance implicite que l'art peut et doitètre un facteur d'entente et de sympa-thie entre tous les peup) es... et servirà développer la tolérance mutuelle etl'amitié >&gt;. L'art doit être utilisé à cesuns de façon méthodique, sous l'auto-rité d'une organisation telle quel'UNESCO : « L'isolationnisme culturclest de plus en plus impossible aujour-d'hui... Le but d'échanges culturelsméthodiques ne saurait être. à coupsûr, une uniformité complète... Bienqu'il soit impossible, à proprement par-ler, de démontrer la valeur de tebéchanges sur le plan international, latentative mérite d'être faite, comme pro-longement logique de l'idéal démocra-tique, et parcç que son intérêt n'a ja-mais encore eu l'occasion de sc révéler. >&gt;

M. Munro expose un programme pourl'introduction de l'art dans l'enseigne-ment scolaire et montre la nécessitéd'un enseignement artistique conçu pourélargir l'horizon intellectuel de tous lesélevés, qu'ils se destinent ou non à deve-nir des artistes.

Parmi les autres articles de ce bulle-

LLE ( « Catalogue de Reproductions én couleurs » de la peinture, de 1860à 1949, vient de paraître.Avec une préface de Jean Cassou, Conservateur du musée d'Art

moderne à Paris, ce volume présente l'aperçu le plus complet des chefs-d'oeuvre de l'art pictural depuis près d'un siècle dans le monde.

Il vient heureusement compléter l'effort entrepris par l'UNESCOpour la difïusion de plus en plus large des reproductions en couleurs, afinde permettre à tous de connaître les merwilles de l'art.

Jean Cassou écrit à ce propos :<&lt; L'art constitue un langage que J. 9US les peuples apprennent désul'-

Inais à parler, dans lequel ils tiennent à s'entendre entre eux. Il leur fautse familiariser avec les signes de ce langage, et avec des signes aussi pru-ches que possible de la chose dite, c'est-à-dire de tel chef-d'oeuvre où le

génie de l'homme a déposé tant d'instante et féconde signification. >&gt;

nécessité d'une convention univer-selle, acceptable par tous les pays.Le principe de cette convention estdorénavant confirmé, ainsi quecelui de la convocation d'une con-férence internationale chargéed'élaborer un texte.

Ce vaste programme d'activitésculturelles, qui ne cesse de se pré-ciser et de se concentrer à mesureque l'UNESCO prend davantageconscience de ses objectifs et de sesméthodes dans ce secteur de lacollaboration internationale, exigepour être réalisé d'une manièresatisfaisante, des publications rela-tivement nembreuses. Certaines,qui sont périodiques, comme le Bul-letin des Bibliothèques, Muséum,le Bulletin du Droit d'auteur oul'Index translationum , rassurent lefonctionnement des services perma-nents de l'UNESCO, en sa qualitéde centre international d'informa-tion et d'échanges. D'autres, commele volume sur les Droits de l'Hommeou l'Histoire scientifique et cultu-relle, apportent à tous les peuplesson enseignement de paix et d'en-tente internationale. D'autres en-fin, comme le recueil d'essais déjàparu sur Goethe ou celui qui esten voie de préparation sur Balzac,transmettent les messages desgrands hommes qui se sont faitsles éducateurs de l'humanité.

L'OEUVRE

DE

FRÉDÉRIC

L'UNESCO publie

la première

discographie

générale consa-

crée à l'oeuvre de

CHOPIN

LE premier catalogue tiré des ar-chives de la musique enregistréeque l'Unesco est chargée de cons-tituer, vient de paraître : il est

consacré à l'oeuvre de Frédéric Cho-pin. Il vient ainsi heureusement etutilement compléter l'hommage quel'Unesco a rendu à la mémoire dugrand musicien, pour le centenaire desa mort, le 3 octobre, à la Salle Ga-veau, à Paris, par un concert de musi-que de chambre où l'on a. pu entendredes oeuvres inédites de quelques-unsdes principaux compositeurs de cetemps. Ce catalogue constitue la pre-mière discographie générale consacréeà l'oeuvre de Frédéric Chopin. Etablie'sous la direction de M. Armand Pani-gel, elle n'indique pas moins de cinqmille enregistrements. Tous ceux ef-fectués jusqu'à ce jour, par les inter-prètes les plus divers, des oeuvres dugrand musicien s'y trouvent mention-nés avec toutes les références et ren-seignements souhaitables : nom del'oeuvre, naturellement, nom de l'in-terprète, date à laquelle le disque a étéenregistré, numéro du disque, nom dela compagnie qui l'a publié, etc. Le ca-talogue est précédé d'une introductionde M. Marcel Beaunis, musicologue ré-puté et auteur d'études remarquablessur Wagner. M. Marcel Beaufils ana-lyse aussi toute l'oeuvre de Chopin,pièce par pièce, y compris celles-peunombreuses, il est vrai-qui n'ont pasencore été enregistrées. Cette analyse,savante, informée et intuitive, fait dece catalogue un véritable ouvrage quine sera pas seulement utile à l'ama-teur de disques, mais aussi au musi-cien.

Cette discographie n'est que la pre-mière d'une longue série. En effets,l'Unesco se propose d'inventorier lesoeuvres enregistrées de la musique oc-cidentale, celles de la musique orien-tale, celles, enfin, de la musiqueéthnographique et folkloriaue. C'estainsi que les prochaines discographiesà paraître seront consacrées aux oeu-vres de J.-S. Bach et de W.-A. Mozart,à la musique de l'Inde et à celle de laChine, aux collections de la Phonothè-que Nationale (Paris), et du Musée del'Homme (Paris).

CHOPIN

Education en Italie

L'ENFANTS

Page 17-LE COURRIER DE L'UNESCO

SOURCE INÉPUISABLE

DE REVELATIONS

ET D'ESPOIRS

LE : : Congrès international Montessori qui

s'est tenu à San Remo, du 22 au29 août dernier, est venu mettre enrelief l'oeuvre d'une femme éminente,Maria Montessori, qui a consacré qua-

rante ans de sa vie à l'étude de la psychologiede l'enfance et des problèmes scolaires. Plus

de cinq cents délégués, venus de tous les paysdu monde, se sont réunis au casino municipalpour témoigner leur admiration à l'éminentauteur de cette méthode Montessori que sespartisans s'efforcent de diffuser partout.

Agée de 79 ans, Maria de Montessori adirigé avec autorité ce huitième congres quiavait pour thème général « La formation del'homme dans la reconstruction du monde s.Son Inlassable activité lui a valu les appplau-dissements mérités des congressistes. L'oeuvrede Mme Montessori porte sur un vastedomaine : lesméthodes d'en-seignement, l'au-to-éducation,l'organisation desdivers degrés del'enseignement,les secrets querenferme l'âmeda l'enfant, laformation cultu-relle et religieusede l'enfance. Au-cune question nelui est Inconnueet son expériences'étend à l'Orientcomme à l'Occi-dent.

Il est un faitque nous nomdevons de signa-ler dans le« Courrier ».Cette éminenteeducatrice s'estparticulièrementattachée au rôleque l'école peutjouer au servicede la paix. LeBureau interna-tional d'Educa-tion de Geneve a publié, en 1932, un uuvrageintitulé « La Paix et l'Education ». Les prin-cipes qui s'en dégagent confirment la théoriede Jlme Montessori selon laquelle il fautétudier l'homme dès son enfance, a lors queses facultés naturelles n'existent encore qu'enpuissance : « Si l'on étudiait l'homme scienti-liquement pour mieux utiliser les forces quiexistent chez l'enfant à l'état latent. il seraitmoins difficile d'obtenir l'harmonie sociale etinternationale que nous nous efforçons d'ins-laurer ».

Rappelant aux délégués réunis à San Remoles convictions qu'elle a tirées de son expé-rience pédagogique et paraphrasant l'acteconstitutif de l'UNESCO. Mme Montessori adéclaré : « La paix comme la guerre nalt dansl'esprit des hommes. Il dépend donc de nousde créer des conditions telles que ce soit lapaix et non pas la guerre qui règne dans lasociété internationale. »

L'influence exercée par cette femmel'éducation est immense. Rappelons que. dansles régions rurales du Latium et des Abruzzes,où les conditions économiques sont si miséra-bles qu'une partie de la population est obligéede mener une vie nomade et primitive, soncourage et son effort personnel ont fait surgir

MARIA MONTESSORI

LE Dr. Maria Montessori, à qui le monde doit les jardinsd'enfants, est née à chiaravalle, près d'Anc6ne, en1869. Après de brillantes études å Rome, elle devint.

en 1894. la première femme admisse, en Italie. à pratiquerla médecine.

Mme Montessori était encore une jeune spécialiste desproblèmes posés par l'éducation des enfants arriérés, lors-que, au cours d une enquête sur les différents systèmesd'enseignement d'Europe, eUe remarque que presque par-tout les enfants étaient figés sur leurs bancs <&lt; comme despapillons épinglés au mur ». Etait-ce là les discipliner ?n'était-ce pas plutôt « annibiler » leur personnalité ?

Développant certains principes déjà exposés par un spé-cialiste français, le Dr Seguin. Mme Montessori commençapar révolutionner l'éducation des enfants arriérés. Elleobtint, en très peu de temps, des résultats stupéfiants, ré-sultats qui devinrent encore plus concluants, lorsque, en1907, ouvrant sa première « Casa dei Bambini », dans unquartier pauvre de elle décida d'appliquer sa mé-thode non plus seulement à des enfants arriérés, maisaussi à des enfants normaux.

Cette méthode qu'elle exposa, en 1912. dans un livrejustement célèbre, « IL METODO DELLA PEDAGOGIASCIENTIFICA x. a pour premier principe de libérer l'en-fant des disciplines qui font de lui un être passif. Lesuccès de cette méthode, aujourd'hui répandue dans lemonde entier, a valu à son auteur d'être nommée pro-lesseur d'anthropologie pédagogique à l'Université deRome et. en 1922, de se voir confiner. par le gouvernementitalien, le poste d'inspecteur de l'Enseignement.

les premières écoles pour les tout petits.Voici ce qu'écrit un commentateur : <&lt; C'est

avec étonnement, et non sans méfiance, queces populations arriérées accueillirent l'idée del'école maternelle Montessori ; jusqu'alors, eneffet, les enfants étaient livrés à eux-mêmes etne faisaient que vagabonder dans les champset dans les bois... Un an plus tard, la transfor-mation physique et spirituelle de ces enfantsatteignait au miralce. Leurs manières et leurlangage s'étaient adoucis. Ils montraient déjàune certaine disposition au travail. En un mot,les élèves avaient acquis une nouvelle person-nalité dans une atmosphère d'affection et defraternité qui paraissait plus vive encore dansceUe communauté misérable, devenue, grâce àl'école, une oasis de félicité... >&gt;

Selon cet éminent auteur, l'enfant est un êtredélicat et précieux-qu'il faut manier avec une

extrême pruden-ce si l'on ne veutpas commettre lesacrilège de ré-duire son âmeen esclava-ge. L'enfant doitpouvoir affirmersa personnalitéaans le cercle defamille comme àl'école. L'éduca-tion ne sera di-gne de ce nomque lorsqu'ellefournira à l'élèveun milieu favo-rable au pleinépanouisse-ment de sa per-sonnalité, auplein développe-ment de sfsinté-rêts ».

« D'après malongue expérlen-ce, écrit MmeJlontessori, l'en-fant, quelle quesoit sa race, sareligion ou sasituation sociale,suit ses propres

impulsions qui obéissent aux lois de la crois-sance >&gt;, et elle ajoute : <&lt; Nous ne devons pasconsidérer l'enfant comme une simple entitéspirituelle, mais comme une force cosmiquecapable d'exercer une influence sur le déve-loppement de la personnalité humaine. »

Ce congrès, où d'éminents pédagogues onteu l'occasion de prendre la parole, a amené lapresse italienne à soulever toute une série deproblèmes scolaires. Les débats ont montré,une fois de plus, que la pédagogie italiennen'a pas oublié ses traditions. La présence aucasino municipal de San Remo de représen-tants de Ceylan, de l'Autriche, de la Colombie.de la France, du Guatemala, de l'Angleterre.du Liban, de la Grèce, de l'Inde, pour ne citerque ceux-là, montre à quel point les éduca-teurs sont déjà convaincus que le problème del'éducation dépasse le cadre national, que c'est.un problème qui intéresse tous les hommes etqui se rattache étroitement au problème de laconsolidation de la paix.

La presse italienne a signalé, avec sympa-taie, la présence au Congrès Montessori duDr Clarence H. Beeby, sous-directeur généralde l'UNESCO chargé des questions d'éducation.

LA RESTAURATION

DES MONUMENTS

LA destruction de l'abbaye du

mont Cassin a suscité unevive émotion, car il s'agis-sait là d'un centre de vie

religieuse et culturelle très ancienet très Illustre, dont le nom avaitété maintes fois cité dans lescommuniqués de guerre. Bien desgens ignorent cependant que, de-puis longtemps, il n'y restait plusguère de vestiges de l'époquepaléo-chrétienne, l'abbaye ayantété profondément restaurée entrele XVIe et le XVIIIe siècles. Tousles historiens de l'art admettentque, sous sa forme moderne. ellene présentait plus qu'un faibleintérêt artistique.

En revanche. es manuscrits dela bibliothèque, qui sont uniques.avaient pu être évacués à tempset mis en lieu sûr avant le débutdes bombardement.Il est bien évident que, pourévoluer avec exactitude lesdégâts subis par un monument,il faut non seulement considé-rer les bâtiments, mais aussi lessculptures, les tableaux et lesfresques.

Par exemple, la destructionpartielle de l'église Sainte-Mariede la Vérité, à Viterbe, n'aurait

pas été si grave si elle n'avaitentrainé la perte des fresquesd'Antoine de Viterbe, dont l'Ins-titut de Restauration de Romen'a pu reconstituer certains frag-ments qu'au prix de très grandsefforts, La restauration d'unefresque, d'après des fragmentstrès souvent méconnaissables, est,le plus souvent, impossible, lesdégâts ayant été occasionnées parles incendies dus aux bombar-dements.

Lorsque la toiture du porche ducimetière de Pise prit feu, lesplombs qui en constituaient lerevètement extérieur fondirentsous l'action de la chaleur et cou-lèrent sur les fresques des murset sur les marbres.

Passons rapidement en revueles grands monuments histori-ques de l'Italie, afin de nousrendre compte des pertes qui ontété subies. Saint-Clair. la plusgrande église napolitaine, cons-truite entre 1310 et 1324 en gothi-que provençal, avait été trans-formée, au XVIII'siècle, par unrevêtement mural de stuc doré,co : nplété par une fausse voûtedécorée de peintures. Le 4 acût1943, l'incendie détruisait la roi-turè et dévastait l'intérieur de

l'église, calcinant les fresques etune partie considérable des tom-beaux et des statues. On areconnu l'impossibilité de recons-tituer l'intérieur baroque, puis-que toute la décoration du XVIIIesiècle avait disparu. Il ne restaitqu'une solution : reconstituerl'édifice du XIVe siècle, que le feuavaJt déjà partiellement mis àjour.

La restauration pese aussi par-fois des problèmes : echniques dematériaux. La toiture de bois dela cathédrale de Bolzano a étérefaite en béton armé, le boLsétant devenu rare dans la région :on a exécuté quarante-huit tra-vées en béton vibré d'une lon-gueur de huit mètres. En revan-che, l'église Saint-François deRimini, de dimensions moinsimportantes, a été reconstruiteen bois, car l'emploi du béton luiaurait fait perdre son caractère.

Cet exemple, et d'autres encore,confirment l'impossibilité d'éta-bhr une règle rigoureuse en ma-tière de restauration, puisque laso : ution à adopter dépend desstyles-byzantin ou gothique-et de la daposition des décora-tions. Il est parfois nécessaired'effectuer des travaux pour évi-

ter l'écrasement d'une arcade oule fléchissement das soubasse-ments.

Il convient aussi de citer lasalle du Palazzo del Trecento, àTrévise, comme exemple d'unerestauration difficile de mursanciens. Ici, l'explosion desbombes avait causé un surplombde quatre-vingt-sept centimètres,sur une importante partie d'unmur de la grande salle. On auraitpu démolir ce mur et le recons-truire avec les mêmes matériaux.mains, pour ne pas abîmer les fres-ques, on a préféré le redresserprogressivement avec des tirantsd'acier, en prenant soin de leconsolider, avant l'intervention.par des étais en brique.

Telles sont quelques-unes desquestions qu'ont étudiées lesexperts que l'UNESCO a réunisà son siège, du 17 au 21 octobre.pour discuter de la restauration.après la guerre, des sites et mo-numents d'art et d'histoire.

Le nombre des oeuvres d'art dé-truites par la guerre en Italie etles problèmes d'ordre techniqueque pose la restauration des mo-numents historiques italiens exi-gent que la question soit étudiéeavec attention. Notons, à ce pro-

pos, que les différents pays-etnotamment l'Italie, où abondentles souvenirs historiques-man-quent des ressources économiquesnécessaires pour remédier auxravages causés par les hostilités.La restauration et la protectiondes édifice, des sculptures etautres oeuvres d'art nécessitentdes moyens et des ressources quidépassent les possibilités d'uneseule nation.

C'est pourquoi l'UNESCO s'ef-force de faire comprendre aumonde que le patrimoine artis-tique appartient à tous et que,tous, nous avons le devoir,aujourd'hui, de le reconstituer,et, demain, de le protéger, sansconsidération des frontières nides préjugés qui ont empêché,jusqu'ici, que l'art fût universel.

N. D. L. R.-Le « Courrier »publiera, dans son prochainnuméro, une importante étudesur les problèmes de la conserva-tion, de la restauration et de laprotection des monuments histori-ques en divers pays. Cette étudesera basée sur les travaux ducomité d'experts qui s'est récem-ment réuni à la Maison del'UNESCO.

UNIVERSALITÉ

DU PATRIMOINE

ARTISTIQUE

EN ITALIE APRÈS LA GUERRE

LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 18

LA MAJORITÉ DES

ETATS MEMBRES

APPUIE L'ACTION DE L'UNESCO

EN ALLEMAGNE ET AU JAPON

LA POLOGNE. LA TCHÉCOSLOVAQUIE

LA HONGRIE ET ISRAËL S'OPPOSENT

A L'EXTENSION DES ACTIVITÉS

DE L'ORGANISATION

AUX SEULS <&lt;LANDER>&gt; REPRÉSENTÉS A BONN

LES activités de l'UNESCO en

Allemagne ont été l'une desgrandes questions politiquestraitées par la Conférencegénérale lors de sa quatrième

session. Le 20 septembre, M. Jan Boor,délégué de la Tchécoslovaquie, décla-rait à la Conférence : « Tôt ou tard, ilfaudra bien que l'Allemagne trpuveplace dans la communauté des nationseuropéennes. A notre avis, ce problèmeépineux ne saurait être résolu que parun accord entre les quatre grandespuissances, rapidement suivi de la si-gnature d'un traité de paix avec uneAllemagne unifiée. Ceci fait, le rôle del'UNESCO en Allemagne deviendra par-failement clair. >&gt;

Dès lors, les délégations de la Pologne.de la Tchécoslovaquie et de la Hongrie.manifestèrent par leurs déclarations et

par leurs votes qu'elles désiraient voir{organisation ajourner ses activités enAllemagne. Elles alléguèrent, pour jus-tifier leur point de vue, les considéra-tions politiques dont M. Boor avait déjàfait état, en ajoutant que la renaissancedes mouvement nationaux en Allemagneôtait toute valeur au programme appli-qué ou envisagé par l'UNESCO.

En opposition avec cette thèse dela minorité, la majorité des Etats mem-bres qui prenaient part aux débats, par-fois vifs, qui ont eu lieu en commissionet en séance plénière, a fortementappuyé la politique que l'UNESCO appli-que en Allemagne et qui tend à ren-forcer Jes éléments démocratiques, no-.tamment parmi los jeunes, pour les ame-ner à répudier le nazisme. A cet effet,et ayant constamment en vue son objec-tif ultime si important qui est d'asso-cier l'Allemagne à la communauté desnations. l'Organisation se propose d'ai-der l'Allemagne dans les domaines ci-après : révision des manuels scolaires.enseignement relatif à l'UNESCO et à sesfins. enfin toute une série d'autres pro-jets, auxquels les Allemands eux-mêmesseront associés et qui visent à assurerle développement pacifique et démocra-tique de la vie culturelle en Allemagne.

Renaissance

de l'hitlérisme.

LE premier grand débat sur la poli-tique de l'UNESCO en Allemagnes'est élevé le samedi matin,24 septembre, à l'occasion d'une

réunion mixte de la Commission duProgramme et du Budget et de la Com-mission des Relations officielles et extérieures dans laquelle le programme del'UNESCO pour 1950 relatif à l'Allema-gne était soumis à l'approbation pro-visoire des délégués. La majorité ayantrejeté une première proposition deM. Fleischmann (Tchécoslovaquie) ten-dant à éliminer la question-de l'ordredu jour, M. Ogrodzinski, vice-présidentde la délégation polonaise, prit laparole.

Il déclara que la renaissance du na-zisme en Allemagne était prouvée etque des monuments élevés aux vic-limes de l'hitlérisme avaient été souillés.<&lt; Dans ces conditions, dit-il, la cam-pagne de l'UNESCO devient mutile.» Ilsouligne le fait que « l'absence de con-trôle unifié en Allemagne et la créationdu pseudo-Etat de l'Ouest >&gt;, loin decréer une atmosphère favorable à l'mu-vre de l'UNESCO. avait conduit il l'ex-ploitation des divergences d'opinion envue de la revanche. Sa délégation nepouvait donc voter en faveur de ce pro-gramme, et il ajoutait : « Refuser decollaborer avec MM. Heuss et Adenauer.dont les noms sont associés au souvenirde l'agression contre la Pologne, laTchécoslovaquie et l'Autriche, avertiraitles Allemands que, seule, la voie paci-fique les amènera au sein de la commu-nauté mondiale. L'UNESCO ne pourratravailler utilement en Allemagnequ'après le retour à l'entente des quatrepuissances d'occupation. »

Le Dr Kruyt (Pays-Bas) déclara en-suite que, la Pologne mise à part au-cune nation n'avait autant souffert desAllemands que la Hollande. « Dans monpays, dit-il, l'opinion générale est qu'ilest absolument nécessaire de rééduquerle peuple allemand et que cette tacheappartient à l'UNESCO. >&gt; Il ajoute quela délégation des Pays-Bas était satis-faite au travail accompli en Allemagnepar l'Unesco en 1949 et approuvait le 1erapport du Directeur général.

Après lui, le comte Stefano. Jacini ex-posa le point de vue de la délégationitalienne, dont il était le chef. Toul enrespectant les sentiments des déléga-tions polonaise et tchécoslovaque, i)signalait que l'activité de L'UNESCO enAllemagne n'aurait que les conséquencesimpliquées par son programme.

M. Zutter (Suisse), qui lui succéda,

insista sur l'intérêt que son pays porteà l'action de l'UNESCO en Allemagne etexpliqua à l'assemblée les échanges queson pays était prêt à entreprendre avecl'Allemagne dans le domaine de l'édu-cation et de la culture.

Le Directeur général

ø cherché à obtenir

le concours des

quatre grandes puissances

LE Dr Niebuhr, de la délégation de-Etats-Unis d'Amérique, relevaalors l'argument de la délégationpolonaise selon lequel aucun tra-

vail ne saurait être accompti en Alle-magne sans l'accord préliminaire de"quatre puissances. « l faut se rappeler.dit-il, que le Directeur général a cher-ché à obtenir l'appui des quatre puis-sances. >&gt; L'UNESCO. et même le mondeentier, s'efforcent d'aider une nation quiest très ma) Il préconisa ensuite la

pela que la proposition faiteCommission mixte était d'étendre la por-tée de la tâche entreprise par l'UNESCOen 194. et continuée en 1948. « A monavis, dit-il, la rééducation du peupleallemand dépend de la rééducation despuissances occupantes. L'UNESCO a faitde son mieux pour surmonter les obsta-cles existants, pour abattre les barrièreset apprendre à la. jeunesse allemande àsuivre Goethe el Kant. Ce on travail adéjà commencé et doit être continué. »

llle Pedersen (Danemark) informaensuite tes délégués que, depuis deuxans, les organisations féminines danoisesétaient en contact étroit avec les organi-sations démocratiques de femmes alle-mandes qui représentent 65 % des élec-leurs. Chacun comprendra l'importancequ'il y a à ce que l'UNESCO coopèreavec ces femmes, une importance quidépasse la question de savoir qui est lel'président du nouvel Etat allemand.

Le Dr Vejarano Colombie) exprimal'avis que t'action entreprise parl'UXESCO en Allemagne étail une ques-tion vitale, Il se refusait à croire quele peuple allemand, qui a tant contribué

méthode thérapeutique habituelle, quiconsiste à essayer de ranimer l'étincellede vie qui reste encore chez le malade,et poursuivit : « Il est monstrueux desuggérer l'idée que le programme del'UNESCO pourrait aider à faire revivrele nationalisme en Allemagne ; aucunede ses activités n'est en quoi que ce soitsusceptible de jouer ce rôle ».

Il est évident que le but de l'UNESCOest d'apporter au peuple allemand l'édu-cation démocratique ; c'est pourquoi itproposa l'adoption du programme ex-posé dans ses grandes lignes par le rap-port du Directeur général et amendé parles résolutions du Conseil exécutif. Clprogramme constitue un minimum, parsuite de la modicité des crédits disponi-bles, mais il est possible de lui donnerde l'extension au moyen d'échanges depersonnes et de conférences internatio-nales qui feront entrer les Allemandsdans la communauté européenne, activi-tés que l'UNESCO a déjà engagées.

Sir Sarvepalli Radhakrishnan (Inde.appuyant la motion du Dr Niehuhr. rap-

à la culture et à la science mondiales.puisse rester fermé à cette action, etsouligna le fait que lès voisins démocra-tiques de l'Allemagne étaient en faveurdu programme et approuvaient le rap-port du Directeur général.

La Tchécoslovaquie

réitère sa demande.

M Fleischmann (Tchécoslovaquie)renouvela sa proposition an-

lérieure tendant à éliminer del'ordre du jour le point en

question. Selon lui, les premiers résultatsde Ja Constitution de Bonn ont révélél'état d'esprit réeJ de l'Allemagne. Il rap-pela que, lors de la réunion du Comitéd'experts, tous avaient été d'accord pourestimer qu'il fallait définir la nature dela situation actuelle en Allemagne etpour la reconnaître différente de cellequi régnait à t'époque des Conférencesde Mexico et de Beyrouth. Il estimait

donc qu'il ne fallait pas précipiter lamarche des événements et que, jusqu'ànouvel ordre, toutes les décisions àprendre concernant l'Allemagne de-vaient être prises après realisation del'accord entre les quatre puissancesoccupantes.

M. Verniers (Belgique) approuva Iprugramme du Directeur général, touten suggérant de modifier le texte pourmettre en relief l'importance qu'il y aà distribuer aux éducateurs et aux diri-geants des mouvements de jeunesse en. \Allemagne toute la documentation pos-sihle publiée par t'CNESCO.

M. Ogrodzinski (Pologne) lit alors re-marquer qu'aucun délègue n'avait niél'existence en Allemagne de l'esprit mili-tariste et nationaliste, qui continue àcroire. Il souligna une fuis de plus lanécessité d'un accord des quatre puis-sances occupantes en Allemagne avantque l'UNESCO n'exerce une action dans danscepays.

La France propose

un compromis.

C'est alors que M. Perrin (France)proposa, au nom de la délégationfrançaise, un compromis sousforme d'un amendement invitant,

les milieux allemands, notamment leséducateurs, à s'abstenir de toute ac-lion préjudiciable aux principes del'UNESCO et à s'efforcer au contrairede créer l'atmospbère de compréhensioninternationale nécessaire au développe-ment de l'faction que l'Organisation dé-sire exercer en Allemagne.

Cette proposition conduisit M. Gual-IIlO (Hongrie) à déclarer qu'une édu-cation démocratique progressive étaitindispensable en Allemagne, maisqu'avant d'entreprendre aucune actionil fallait examiner les conditions exis-tant dans le pays, sa manière de vivre,Je degré de dénazification, dans lesesprits comme dans les institutions, et lasincérité de son désir d'instaurer la dé-mocratie. L'UNESCO doit envisagér laquestion de l'unité allemande, conditionfondamentale de la paix et du progrèshumain. C'est un fait que le nationa-lisme allemand existe encore, et c'estpourquoi sa délégation trouve inoppor-.lune l'action de l'UNESCO et soutient lamotion polonaise.

Des délégués se retirent.

DÉS lors, les débats se précipitèrentpour aboutir à une conclusion, théâtrale. Le Dr Niebuhr avait

proposé d'approuver le rapportclu Directeur général sur l'Allemagne, yrompris les amendements présentés parles délégations française et belge ; surla suggestion du Président, les troisdélégations d'Europe orientale avaientaccepté de présenter une motion con-jointe de suppression de la question.Quand la proposition des trois puis-sances eut été rejetée par 25 voix contre: J, avec 2 abstentions, alors que ia pro-position française était adoptée par14 voix contre 2, avec 9 abstentions, lesdélégations de la Pologne, de la Tché-coslovaquie et de la Hongrie, au com-plet, se retirèrent de l'assemblée. Lapropositions des Etats-Unis fut alors miseaux voix et adoptée à l'unanimité desautres délégations.Les trois délégations qui avaient fail

opposition ne s'en tinrent pas là ; ellesprésentèrent à la Commission des rela-tions officielles et extérieures une nou-velle résolution ayant pour objet de dif-férer la discussion et la décision sur leprogramme de l'UNESCO en Allemagnejusqu'en l'année prochaine, datede la cinquième session de la Conférencegénérale, à Florence. Pour sa part, ladélégation brésilienne avait soumis à laCommission une autre résolution ten-dant à ce que l'oeuvre de l'UNESCO soitpoursuivie en Allemagne, invitant lespuissances alIiées à favoriser l'unitéallemande, soulignant le fait quel'UNESCO ne saurait atteindre les objec-tifs qu'elle se propose en Allemagne sansla coopération allemande, et montrantcombien il était important que le Conseilexécutif de l'UNESCO contrôlât l'oevrede l'Organisation en Allemagne.

Ces deux propositions, qui furent sou-mises à la douzième et à la treizièmeséances plénières ; le 4 octobre, firentl'objet de débats publics prolongés etdramatiques.

Le matin du 4 octobre, le professeurVana (Tchécoslovaquie) ouvrit le débat,qui devait être le plus animé qu'aitconnu la Conférence. Proposant la réso-lution des trois puissances, il déclaraque les principes fondamentaux qui de-vaient servir de base aux rapports avecl'Allemagne après la guerre avaient été

Page 19-LE COURRIER Df L'UNESCO

CONTRE L'IGNORANCE

ET LA FAMINE LE STAGE D'ETUDES DE MYSORE

sur l'éducation des adultes dans les zones rurales d'Asie

PRÉPARE LE SAUVEZ AGE DE MILLIONS D'HOMMES

CERTAINES statistiques tendent àdémontrer qu'il existe un rapportdirect entre le fait d'apprendre àlire et la culture du riz. A pre-

mière vue, ce rapport peut nous sem-bler bien vague. Cependant, dès quel'on s'assied à la table de quelque pay-san asiatique illettré, le fait saute auxyeux. On se rend compte alors, d'unefaçon frappante, du. lien étroit quiexiste entre l'ignorance et la faim.Maintenant, multipliez ce paysan pardes centaines de millions et vous pour-rez vous faire une idée du rôle quel'éducation peut et doit jouer dans ledéveloppement de l'agriculture. Lesterres asiatiques sont capables de pro-duire des aliments en plus grandequantité, mais les hommes qui les peu-plent sont isolés et tenus à l'écart, dufait de leur ignorance des techniquesmodernes les plus efficaces. C'est pourengager la lutte contre cette situationqu'a été organisé le Stage d'Etudesde l'Unesco sur l'Education des Adul-tes dans les Zones Rurales d'Asie.Cette réunion se tiendra du 2 novem-bre au 14 décembre 1949 à Mysore,dans l'Inde, sous les auspices del'Unesco et du gouvernement de l'Inde.

Depuis des années, des éducateurs.des ingénieurs agronomes, des spécia-listes des problèmes de la santé publi-que et nombre d'autres experts, s'effor-cent de lutter contre l'analphabétismedans de nombreuses zones rurales.Malheureusement, leur oeuvre ne peutpas se réaliser dans l'université d'unegrande ville, sous les yeux d'un nom-breux public international ; ces tra-vaux ont lieu, presque par définition.dans des contrées lointaines. Aussi, lebut du Stage de Mysore est-ild'assembler des éducateurs et des spé-cialistes de pays aussi éloignés les unsdes autres que l'Australie, l'ArabieSéoudite, la Chine et la Grande-Breta-gne, afin de réunir les résultats desexpériences tentées et d'en extraire lesrésultats les plus valables.

Cette réunion internationale faitpartie d'une série ininterrompue destages de l'Unesco, consacrés auxéducateurs. La première de ces'assemblées a eu lieu en France il y a

systèmes d'hygiène et d'éducation sani-taire, et la transformation de l'ancienillettré en un membre actif et bienfai-sant de la communauté.

Educateurs ruraux

Analphabétisme dans J'Inde. Sur les marches de la Grande Poste à la Nouvelle-Delhi, unécrivain public <&lt; modernissime >&gt; tape à la machine pour ses clients illettrés, lettres d'amour et

billets d'aHaires.(PhotoY. Lasmar.)

un peu plus de deux ans ; la plusrécente vient d'achever ses travaux auBrésil.

Le Stage de Mysore comprendraquatre groupes de travail, parmi les-quels un seul se conformera, en quel-que sorte, à l'interprétation étroite des

fonctions de l'éducation. On y étudierales diverses méthodes employées dansla lutte contre l'analphabétisme parmiles adultes. Les autres groupes seconsacreront à des problèmes tels quel'amélioration des méthodes de travailagricole. l'introduction de meilleurs

LES hommes et les femmes qui diri-geront les travaux du Stagede Mysore sont loin d'être des

théoriciens en marge des problèmesconcrets. Prenons, par exemple, le casdu D'Spencer Hatch, de l'InstitutInter-Américain des Sciences Agricoles,qui présidera le groupe chargé d'étu-dier l'aspect économique de l'éducationdes adultes dans les zones rurales.

Le D'Hatch est aujourd'hui un desspécialistes les plus autorisés de l'orga-nisation des c< : ntres ruraux, où, sur desemplacements de un à vingt hectares.on enseigne aux paysans à enrichirleurs terres et à améliorer leur moded'existence. Un centre rural du typecréé par le D'Hatch à Costa-Rica, au'lexique ou dans l'Inde, sert générale-rrent à faire des démonstrations enmatière de récoltes sélectionnées, decontrôle de l'érosion et d'élevage dubétail et des volailles. Il comprend enoutre une cuisine collective ; dans cer-taines centres ruraux, des habitationsmodèles ont été construites avec desmatériaux trouvés sur place.

Le D'Hatch a horreur du terme« fermes modèles K, appliqué à ses cen-tres ruraux. Une ferme modèle, dit-il,est l'oeuvre de personnes étrangèresqui veulent faire les choses mieux quele paysan, avec ses faibles moyens, nepourrait les faire lui-même.

L'Unesco enverra deux autres expertsau Stage de Mysore : ce sont lesdocteurs Frédérick Rex, du Départe-ment d'Education de Base de l'Unesco,et Ismael Rodriguez Bou, de l'Univer-sité de Puerto-Rico. Trois autres insti-tutions spécialisées des Nations Uniesenverront des observateurs à Mysore :l'Organisation Internationale du Tra-vail, l'Organisation Mondiale de laSanté et l'Organisation pour l'Alimen-tation et l'Agriculture. Des représen-tants de dix-huit pays participerontau travaux du Stage.

exprimés d'une manière très claire ettrès précise dans les accords de Yaltaet. de Potsdam. Et il ajouta : « Au sujetde, propositions qui nous sonl. soumises,nous devons nous poser plusieurs ques-tions. Est-ce que le moment, dont onparle dans l'accord de Potsdin. que JCviens de citer tout à l'heure est-ce quele moment est venu pour l'Allemagne departiciper à la vie des peuples pacifi-que's ? Est-ce que le militarisme et lenazisme allemands ont été extirpés ?Est-ce que l'Allemagne a cesse de cons-tituer une menace pour ses voisins etpour la paix du monde ? Est-ce que l'ac-tivité qu'a entreprise ou aue proposed'entreprendre l'UNESCO en Allemagneconcerne uniformément ia populationallemande dans toute l'Allemagne ? »

L'Allemagne divisée.

IL s'éleva ensuite contre le fait. queles activités de L'UNESCO en Alle-magne ne touchaient que la zoneoccidentale. Cela signifie une seule

chose : c'est que l'UNESCO approuve laconception d'une AHemagne divisée endeux parties, ce qui est une violation desaccords de Yalta es. de Potsdam.L'UNESCO ne doit pas poursuivre sesactivités en Allemagne s'il ne lui est paspossible d'étendre cette activité à la tota-lit. é du territoire de l'Allemagne.

A propos de la situation actueUe enAllemagne, il poursuit ainsi : « La situa-tion change, mais ce changement ne sefait que dans une direction, et se mani-feste dans le fait que la renaissancedu nazisme en AHemagne occidentaletransforme celle-ci non pas en un Etatsdémocratique, mais en un foyer de néo-fascisme et de militarisme. Le prétenduParlement de Bonn n'est qu'une tribuned'où résonnent des cris de revanche >&gt;.

M. Paulo de Berredo Carneiro, chef dela délégation brésilienne, présenta en-suite sa proposition, en déclarant que<&lt; l'hitlérisme ét. ait une épidermie et quedes pays bien éloignés en avaient subiles conséquences : L'UNESCO ne peulpas manquer de se pencher sur ce pro-blème et d'essayer de lui apporter unesolutions. Nous voyons chez la jeunesseallemande une tendance à reprendre lalutte d'hier. C'est parce que noussommes devant ce sombre tableau qu'ilfaut que nous soyons assurés quel'UNESCO s'évertue à assainir cetteatmosphère dans laquelle, pendant, lesannées hitlériennes, cette situation a pudurer. Faut-il renoncer à la tâche del'UNESCO en Allemagne, parce qu'ence moment. il y a des manifestationshitlériennes ? Non. En dépit des difti-cultés de la tâche. l'UNESCO ne sauraity renoncer sans trahir sa Charte >&gt;.

Nous ne pourrons pas

abandonner la lutte.

LE professeur Alf Sommerfelt (Nor-lège) fit savoir que, tout en par-tageant les angoisses et le scep-ticisme de ses collègues polonais.

tchécoslovaques et hongrois, il estimaitque t'en ne pouvait pas abandonner lecombat. « En fait. SI nous mettons unterme a notre activité en Allemagne.nous faisons l'aveu de notre échec. Nousne pouvons exercer notre activité dansl'Allemagne tout entière ; nous n'avonsjamais reçu de réponse des autorités del'Allemagne orientale : il nous faut alorstravailler là où cela nous est possible.c'est-à-dire en Allemagne occidentale ».C'est pourquoi il appuyait la résolutiondu Brésil.

Répondant point par point au déléguétchèque, Sir John Maud (Royaume-Lni)déclara : « C'est seulement parce queles autorités soviétiques n'ont pas crupouvoir soit dans les discussions à qua-tre, soit à propos d'une invitation indi-viduelle, consentir à l'activité del'UNESCO dans la zone soviétique enAllemagne que la réponse à la questiondu délégués tchécoslovaque est proba-blement qu'au cours de l'année à venirl'activité de l'UNESCO ne s'exercera pasdans l'Allemagne entière ».

Mais, ajouta Sir John Maud, <&lt; la réso-lution de la délégation du Brésil laissela porte ouverte et fait appel à la parti-cipation des autorités soviétiques, defaçon que''UNESCO puisse travaillerdans une Allemagne unie et sur son ter-ritoire tout entier. » Et il disait encore.pour répondre à la question de savoirsi l'Allemagne est suffisamment démo-cratique, posée par le délégué tchéco-slovaque : « Lequel d'entre nous, entoute honnêteté, peut-il affirmer aujour-d'hui que l'Etat Membre auquel il appar-tient est aujourd'hui parfaitement démo-cratique ? Le Royaume-Uni ne prétendracertainement pas l'être. Et c'est parceque nous croyons que l'UNESCO peutnous aider à devenir plus démocratiques.qu'elle peut contribuer à faire que lacommunauté soit davantage une com-munauté, parce que nous croyons queles hommes et les femmes peuvent separ'donner les uns aux autres, qu'ilspeuvent se transformer : c'est pour celaque nous restons à l'UNESCO. C'est danscet esprit que nous estimuns pouvoir ré-pondre d'une façon parfaitement claireà la question posée par le délégué tché-e. oslovaque. C'est parce que l'Allemagnen'est pas encore assez drmocratique quel'UNESCO doit y exercer son activité. >&gt;

M. Janas Gyalmos (Hongrie) s'opposaà la recommandation du Brésil en décla-rani. que è « maintenant le chauvinismeallemand dirigeait son agressivité vers

l'Est » et que l'UNESCO ne saurait exer-cer son activité que dans une Allemagneunifiée en vertu d'un accord passé entretes quatre puissances d'occupation, etrégie par des principes vraiment démo-cratiques.

La douzième séance plénière prit finsur deux discours. Dans l'un Sir Sarve-palli Hadhakrislman (Inde) appuya larésolution brésilienne, qui répondait auxprincipes fondamentaux que sont l'unitéde l'Allemagne et sa dénazification ;dans l'autre, le professeur Perrin(France) souligna le fait que la motionbrésilienne comprenait une cjause desauvegarde permettant à l'UNESCO desuspendre, le cas échéant ; ses activitésen Allemagne.

La treizième séance, qui se fint l'après-midi, fut ouverte par M. Maurice Fis-cher. Chef de la délégation d'Israël, quilit savoir que _cette délégation voteraitcontre toute proposition tendant à déve-lopper le programme de l'UNESCO enAllemagne. « Nous sommes obligés dedéclarer ici, dit-il, que les informationsqui nous parviennent d'Allemagne signa-lent que l'esprit nazi y est toujours trèsvivaces ».

Si le peuple allemand

est assez fou...

George V. Allen, Chef de ladéléegation des Etats-Unis

d'Amérique, qui lui succéda,s'exprima en ces termes :

« Nous avons eu aujourd'hui, dans cettesalle, la déplorable infortune d'entendreinsinuer que certains d'entre nous sontfavorables à la renaissance du nazismeen Allemagne. Ces insinuations sont fortdéplaisantes et notamment pour lereprésentant d'un pays qui, il y a si peude temps, a contribué à la défaite dunazisme. A deux reprises, dans l'espaced'une génération, le peuple allemand aprovoqué une guerre mondiale. Si lepeuple allemand est assez fou pour encauser une autre, je suis convaincu quela destruction de l'Allemagne sera pluscomplète que jamais. Mon pays s'opposeà la montée du nazisme en Allemagneou dans tout autre pays du monde.Toute l'activité politique de mon paysest dirigée contre une renaissance dufascisme ou de l'esprit d'agressivitédans n'importe quel pays, y comprisl'Allemagne ».

« Certains, ajouta-t-it, estiment quele recours à la force peut seul résoudrela situation internationale. La positionde l'UNESCO est diamétralement oppo-sée à cette méthode. En Allemagne, unepartie de la population désire sans douteque le pays rentre dans la famille desnations. Ceux qui soutiennent quel'UNESCO n'a rien à faire avec le peu-

ple allemand, me semblent, en prenantprétexte des actes d'une fraction de lapopulation, friser dangeureusement legénocide, que nous condamnons avectant de vigueur dans la philosophienazies.

Pour la deuxième fois, les EtatsMembres furent invités à voter pourmanifester leur attitude envers le pro-gramme de l'UNESCO en Allemagne.Le premier scrutin marqua le rejet dela résolution d'ajournement présentéepar les trois puissances par 35 voixcontre 4, Israël s'étant rallié à la mino-rité, et le Mexique s'étant abstenu.L'amendement du Brésil fut adopté parle même nombre de voix et incorporéà l'introduction au programme del'UNESCO en Allemagne par 34 voixcontre 4. Le débat sur l'Allemagne setermina sur une protestation formulée,au nom des trois délégations d'Europeorientale, par M. Ogrodzinski qui déclaraque ces délégations jugeaient néces-saire de protester énergiquement contrela résolution qui venait d'être adoptée.« Par cette résolution, dit-il, l'UNESCOreconnaît le partage de l'Allemagne etsoutient cette conception, ce qui est uneviolation flagrante des accords de Yaltaet de Potsdam >&gt;.

Japon.

CONTRAIREMENT à ce qui s'était pro-duit pour l'Allemagne, les débatsqui suivirent sur le programmed'activité de l'UNESCO au Japon

se déroulèrent rapidement. M. ProcesoE. Sebastian (Philippines) répéta quesa délégation était convaincue qu'il étaitencore beaucoup trop tôt pour admet-tre les Japonais à nos stages d'étudeset à nos conférences, avant qu'ait étéconclu un traité de paix. Il proposa.en conséquence, de différer jusqu'à lacinquième session de la Conférencegénérale la partie de la résolution ten-dant à inviter des ressortissants japo-nais aux conférences et aux stagesd'études internationaux.

M. J. A. Nelson (Australie), tout enrappelant que le but de l'action auJapon n'était pas de rouvrir des bles-sures, mais de les guérir, appuya laproposition des Philippines.

Le Dr William K. Bunce, représentantdu Commandement suprême pour tesPuissances alliées au Japon, intervintalors pour déclarer que le Commande-ment suprême estimait souhaitable d'ad-mettre des Japonais, en qualité d'obser-vateurs et de visiteurs, aux assembléesou aux réunions internationales decaractère technique qui n'impliquentpas de questions politiques. Mis auxvoix, cet amendement fut repoussé par17 voix contre 6, avec 5 abstentions, etle programme de l'UNESCO pour leJapon fut définitivement approuvé.

LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 20

A propos de la 4e Session de la Conférence générale

DES DÉLÉGUÉS NOUS DISENT...

Sir John MAUD,membre de la Déléga-tion britannique et mem-bre du Conseil exécutifde l'Unesco, a déclaré :

<&lt; Personnellement,

je quitterai cette Con-férence plus satisfaitde l'Unesco que je ne

l'ai été depuis sa créa-

tion, il y a trois ans.L'oeuvre qu'elle accomplit nous intéresse tous

directement, et finira par faire de ce mondeuri endroit où il fera décidément bon vivre-un monde meilleur. »

Dr ARMANDO SOLANO,

Chef de la délégation de Colombie, Ministre pténipoten-tiaire, délégué permanent de la Colombie auprès del'Unesco :

( « Le sérieux, la persévérance et la fermeté avec lesquelsles travaux de la Conférence ont été menés à bien'par quel-

ques-unes des plus éminentes personnalités scientifiquesdu monde, et aussi par ceux quai, à des postes plus modestes,

s'efforcent, dans leur pays, de contribuer au succès det'Unesco, justifient une confiance réfléchie en chacune desdémarches effectuées pour aboutir à la victoire finale. 1/n'est

pas un seul point litigieux ou douteux qui n'ait été examinéà fond. La Conférence a fourni l'occasion de multiples échangesde vues et d'une étude approfondie de chacune des questionsinscrites à J'ordres du jour permettant ainsi de réaliser cetaccord parfait qui est la condition d'une action féconde. »

M. ! e Professeur

L. VERNIERS

membre belge du Conseilexécutif, a rappelé« qu'une organisation nevalait que par son chef » :

( C'est pourquoi jevoudrais faire une sug-gestion, une proposi-tion. Elle consiste en

ceci : Faire décider parcette Conférence que

l'ensemble des discours prononcés par le Directeur

général depuis qu'il a assumé la lourde et impor-tante charge d'assurer le succès du programme del'Unesco, soit publié dans une brochure qui seraitla meilleure des propagandes pour l'Unesco.»

Dr Martinez

BAEZ,Homme de sciences dis-tingué du Mexique,membre de la Délégation<je son pays à la 4'Sessionet membre du Conseilexécutif de l'UNESCO :

« Le programme, sousla forme que lui a donnéele Directeur général, ré-

pond parfaitement aux ob-jectifs essentiels de l'Unesco et établit un lien directentre les activité de l'organisation et ses objectifs géné-raux. En évitant la dispersion des efforts, en assurant

une parfaite coordination des travaux, en rendant cestravaux plus cohérents et mieux ordonnés, la concentrationdu programme projetée par M.. Torres Bodet nous

permettre, j'en suis sOr, d'obtenir des résultats plusféconds. n

M. Jean

SARRAILHRecteur de l'Académiede Paris, Préident duConseil de l'Université :

( Nous avons tous ététrès sensibles à l'activité,quelquefois effrénée, Aveclaquelle ies fonctionnairesdu Secrétariat ont su s'oc-quitter de leur tôche. Nousdevons tous prendre un en-gagement vis-à-vis des di-

rigeants de l'Unesca pour les aider dans leur lourde tâche.Nous devons décider de travailler énergiquement dans nosCommissions nationale, afin de lutter contre le scepticismequi existe encore dans les esþrits de ceux qui devraient êtred nos côtés et aussi contre J'ignorance de l'Unesco qui est tropgrande dans tes masses populaires. J'espère qu'après cesréconfortants débats, où nous avons senti la foi et J'en-thousiasme dans les destinées de Unesco, nous voudronsbien tous travailler d'un cæur uni au développement decette grande association. >&gt;

Dr Ramon Diaz

SANCHEZ

délégué du Venezuela,homme de lettres, Direc-teur de l'Office nationalde la presse, de l'infor-mation et des publica-tions du Gouvernementvenezuelien :

( (La Conférence, cetteannée, a été brève maisféconde. Elle a fixé leProgramme de 1950 et

. approuvé le budget correspondant. Ce programme est ambi-tieux et comporte tous les éléments souhoitables pourpréparer à l'homme des conditions de vie favorables auprogrès. Je dirai de l'Unesco qu'elle est le Ministère univer-sel de la Pofx, et j'estime qu'elle peut apporter à lacause de la concorde humaine une contribution décisive, enfacilitant l'éducation des peuples et en améliorant leursconditions de vie. La guerre n'est outre chose que le fruitdu ressentiment des hommes, né des inégalités et du malaiseéconomiques.»

G. Q. G. DE LA SCIENCE).

DE L'EDUCATION

ET DE LA CULTURE

LA CONFÉRENCE

GÉNÉRALE DE L'UNESCO

aux étudiantes

de suivre ses rravaux

représentants des 47 pays réunis pourla quatrième session.

Puis, au hasard des moments deliberté que laissaient aux délégués lesobligations de la Conférence, ils se sontentretenus avec M. le Gouverneur Ma-quet, de la délégation belge, d'un desproblèmes les plus graves de l'Unesco :celui de l'éducation de base, en prenant.l'exemple du Congo belge.

Le professeur Sommerfelt, de Nor-vège, avait choisi de montrer, par lesdonnées modernes de l'anthropologie,ce qu'ont de désuet les doctrines ra-cistes ou simplement nationalistes.

Le Dr Zook. Président du <&lt; Councilof Education » des Etats-Unis, parlade l'enseignement supérieur dans sonpays. Ce fut l'occasion de montrerl'oeuvre de l'Unesco à la Conférence

Au moment où se tenait à Paris laQuatrième Conférence générale,une autre Assemblée, plus mo-

deste, avait également lieu à la Maisonde l'Unesco : une trentaine d'étudiantsòt d'étudiantes rassemblés par la Fé-dération mondiale des Associationspour les Nations Unies étaient venussuivre les travaux de la Conférence gé-nérale et s'initier au mécanisme com-pliqué de l'Unesco.

En convoquant ce stage, la FMANUa voulu donner aux jeunes gens qui sedestinent aux carrières politiques, so-ciales ou internationales une chance :celle de s'initier à la technique d'unegrande conférence internationale. LaFMANU l'avait fait à Rome pour lesmédecins pendant la conférence riel'O. M. S. ; elle le fera encore à Genèvependant la réunion de la Commissionéconomique pour l'Europe en mai pro-chain. Mais quel attrait pour les étu-diants lorsque cette conférence est cellede l'Unesco, le G. Q. G. de la Science, del'Education et de la Culture !

Ils sont venus nombreux de tous lespays, et de toutes les disciplines uni-versitaires : un Argentin inscrit àl'Institut des Etudes sociales ; un Belgequi se destine à la carrière journalis-tique : Cambodgien et un Ceyla-nais qui font leur Droit ; une Chinoisepréparant une thèse sur l'Unesco ; plu-sieurs Françaises étudiant les Sciencespolitiques ; un Italien qui se prépare àla carrière diplomatique ; un Libanais,étudiant en Droit et en Lettres ; desEgyptiens, des Syriens et des Turcs.étudiants en Sciences ; des Américainsspécialisés dans les Hautes Etudes in-ternationales, et des Dominicains dansles Sciences morales, un Anglais quiétudie les langues vivantes.

Autant de disciplines intimementliées aux réalisations pratiques del'Unesco.

Entourant Myrna Loy. conseillère de la Délégation des Etats-Unis, les étudiantsposent avec une aisance juvénile pour les photographes.

Pendant une quinzaine de jours, lesstagiaires ont été c de la maison >&gt;. Ilsjouissaient des avantages accordés auxdélégués : suivaient les séances plé-nières, avaient accès aux Commissions.assistaient aux réceptions. Ils pouvaientapprocher ceux qui tiennent entre leursmains les destinées de l'Unesco. Toutleur devenait familier.

Mais non satisfaits d'être de simplesc observateurs >&gt;, ils avaient leurs acti-vités propres. Tous les jours, dans unesalle de la Maison de l'Unesco, souventà la suite d'un déjeuner pris en com-mun, un, conférencier venait leur par-ler d'un des problèmes qui préoccu-pent l'Organisation culturelle des Na-tions Unies.

C'est ainsi qu'ils ont pu demander àM. Ronald Walker, Président de laConférence générale, de leur expliquerlui-même ce que se proposaient les

des Universités, tenue l'an dernier àUtrecht.

Le Dr Mei, Président de l'universitéde Peïping, parla des étudiants et desétudes en Chine, et M. Sarrailh, Rec-teur de l'Académie de Paris, de la mis-sion des universités et de la nécessitéd'adapter les études supérieures à lavie moderne.

Mr. Hardman, membre du Parlementde Grande-Bretagne, secrétaire parle-mentaire du ministère de l'Education,et poète de valeur, exposa comment,selon lui, l'éducation peut sauver notrecivilisation.

Passant aux problèmes européens, lesénateur comte Jacini, Président de ladélégation italienne, vint donner sesconclusions sur les travaux du Conseilde l'Europe à Strasbourg, où il a jouéun rôle important. Puis le Dr Zeiss1.Président de la délégation autrichienne.

accepta de fort bonne grâce de répon-dre aux nombreuses questions des sta-giair2s.

Enfin, U Ba Lwin parla de la Bir-manie et, pour conclure, Miss MyrnaLoy, membre de la Commission nation-nale des Etats-Unis pour l'Unesco,parla du cinéma et de l'informationdes masses.

Chacune de ces causeries était suivied'une large discussion. Quittant le tonofnciel, les délégués tenaient avec lesétudiants des conversations simples etanimées. Sous l'habile direction deMr. Ennals, Secrétaire général de laFMANU, et de M. Dausset, son adjoint,c'est un libre échange de vues quis'établit, c'est un flot de questions quidéîerlent, parfois indiscrètes, donnantà la conférence des étudiants un tonde turbulente simplicité qui fait tou-jours défaut dans une réunion offi-cielle.

ProfiLant de leur double séjoar àParis et à l'Unesco, les stagiaires ontvisité tout ce qui, de près ou de loin,intéresse la culture : musées, châteauxhistoriques, bibliothèques. Au Palais dela Découverte, M. Léveillé, au nom del'I.C.O.M., leur parle de « l'incidenceUnesco-Muséographie >&gt;. Au musée Gal-liéra, ils méditent sur l'Exposition desDroits de l'homme. A la salle Gaveau.ils assistent au concert donné en hom-mage à Chopin.

Le stage ne tarda pas à susciter par-tout de l'intérêt. Régulièrement, leJournal de la Conférences généraleannonçait la causerie du jour, en évo-quant celle de la veille. La Division dela Radio à l'Unesco organisa une émis-sion sur le stage ; elle fit parler aumicro une dizaine d'étudiants de na-tionalité différentes, exprimant leursimpressions sur leur séjour à l'Unesco.

Solicités par d'autres postes de ra-diodiffusion : Paris-Inter et Radio-Luxembourg, les stagiaires ont pu com-muniquer leurs impressions aux étu-diants du monde entier.

Pour certains d'entre eux, c'était lapremière fois qu'ils prenaient contactavec une organisation internationale ;d'autres avaient déjà fait l'expérienced'une conférence internationale à Lake-Success, à Beyrouth ou au Palais deChaillot. Mais, dans la diversité deleur langue et la variété de leursmoeurs, ils apportaient tous une égaleferveur à aider l'Unesco dans l'oeuvreentreprise au service de la compréhen-sion internationale.

Il y a, dans cette rencontre descultures et dans cette confrontationdes intérêts culturels, une richesse quine doit pas échapper au public estu-diantin. L'Unesco l'a compris et c'estpourquoi elle a autorisé la FMANU àconvoquér ce stage.

Georges N. SKAFFPrésident de l'Associotion des Etudiants libanais

Pour les Notions Unies

Un spécialiste anglais

dresse les plans de

L'EXPOSITION

DES DROITS

DE L'HOMME

Ttir Clive Entwistle, R. R. t. B. AH. M. S. I. A.. architecte chargé de ladirection d'ensemble de cette premièreexposition véritablement importantequ'ait organisée l'Unesco, a déjà pré-paré un certain nombre d'expositionsen Grande-Bretagne ; toutefois. il estsurtout connu pour les vastes projetsd'architecture et d'urbanisme dont ilest l'auteur et dont il a beaucoup étéparlé dans la presse spécialisée d'Eu-rope et d'Amérique. Son projet dereconstruction du <&lt; Crystal Palace >&gt;de Londres, détruit par un incendie,sous la forme d'une grande pyramidede verre de conception cartésienne, aété décrit par Le Corbusier, le grandmaitre français du mouvement mo-derne. dans les termes suivants :<t... un paradoxe brillant et parfaite-ment magnifique... Il a de la grandeuret de la noblesse... Un travail sérieux,exact en exécution, tout à fait mûr etpensé. >&gt;

Les conditions actuelles ne permet-tant pas à M. Clive Entwistle de réa.liser ses projets essentiels, il est venuà Paris pour exécutez une commandede l'Unesco qui lui offrait d'intéres-santes possibilités créatrices.

En pénétrant dans la première salle duMusée Galliéra, une étudiante parisienneexamine le ( planétarium a, « au milieuduquel tourne une immense sphère terrestre,une Terre bien plus belle que ces globes

bariolés... >&gt;

LA lettre que nous publions dans*'cette page a été écrite par unetouriste anglaise, qui a profité deson passage à Paris pour visiterl'exposition que l'Unesco a orga-nisée au Musée Galliéra sur lesDroits de l'Homme. Grâce aux

photos que nous avons publiéesdans notre dernier numéro et àcelles que nous publions cette fois

grâce surtout à cette lettre, nousespérons que nos lecteurs pourront,selon l'expression familière, se faireune idée de l'exposition « commes'ils y étaient allées)) et qu'ils serontainsi mieux à même de comprendrele message que l'Unesco a vouluadresser au public en organisantcette exposition. Cette exposition,en effet, consacré :' ! à la Déclarationuniverselle adoptée par les NationsUnies en décembre 1948, a pour

premier objet de souligner la res-ponsabilité de chacun dans la défensedes droits de l'homme.

A l'ouverture de l'exposition des Droits de l'Homme, MM. E. Ronald Walker. président dela Conférence générale, Yvon Delbos, ministre de l'Instruction publique, et Torres Bodet,Directeur général de l'UNESCO (de gauche a'droite), s'arrêtent devant le portrait de

Roosevelt, l'auteur de la Déclaration des <&lt; Quatre Libertés s.

UN MESSAGE DU

Dr. H. V. EVATT

premier Ministre adjointd'australe

A LA CONFÉRENCE

GÉNÉRALE DE L'UNESCO

A t occasion de l'ouverture, à Paris.de l'exposition de l'Unesco sur lesDroits de t'Homme. le D'H. V. Evatta adressé à la Conférence générale del'Unesco le message suivant :

. J'ai eu le privilège de diriger, l'anpassé, les travaux de l'Assembléegénérale qui a adopté, à Paris, laDéclaration universelle des Droits del'Homme. Je suis convaincu que cetteDéclaration demeurera comme unmonument dédié aux Nations Unies età la grande cité de Paris. dont le nom88 trouve associé dans l'histoire crusouvenir de tant de combats livréspour la libération de l'esprit humain.Par cette Déclaration, les gouverne-ments ont proclamé solennellement queles pouvoirs qui leur ont été confiésdoivent être employés pour le bien detous les citoyens.

<&lt; J'espère ardemment que les NationsUnies rencontreront, en faisant adopteret appliquer un Pacte de Paix, un suc-cès égal à celui qui a marqué l'adop-tion de la Déclaration universelle desDroits de l'Homme.

<&lt; Je salue l'admirable eHort entreprispar l'Organisation des Nations Uniespour l'éducation, la science et la cul-ture. pour que soient respectés dans lemonde entier les nobles principes dela Déclaration des Droits de l'Homme. >&gt;

Page 21-LE COURRIER DE L'UNESCO

LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 22

LA coopération entre Universités est nécessaire pour élever le niveau intellectuel des habitantsT de l'Amérique latine et pour appuyer l'action des Nations Unies en faveur de la paix. C'estce qu'a souligné avec force le premier Congrès des Universités d'Amérique latine qui s'esttenu dans la ville de Guatemala, sous la présidence du Dr. Carlos Martinez Duran, Recteur

de l'Université de San Carlos. Trente-ouatre délégations, dont certaines très nombreuses, ontapprouvé à cette occasion le principe d'une tell coopération.

Le Congrès a siégé du 14 au 25 septembre etil a enregistré l'adhésion de 134 universités ouinstitutions, tant officielles que privées, repré-sentant presque tous les pays de langue espa-gnole ou portugaise. La présence de déléguésdes universités de Californie, de Seattle (GeorgeWashington), de Tulane, de la Sorbonne deParis, et celle du recteur de l'université deBruxelles ont contribué à donner au Congrèsun caractère largement international. Descommissions spéciales ont été chargées d'étu-dier les différents points du programme : rôledes universités, organisation des études, coopé-ration entre universités, autonomie des univer-sités et leur contribution au patrimoine com-mun.

Dans un message, M. Jaime Torres Bodet,Directeur général de l'Unesco, a exprimé saconfiance dans le succès de cette collaboration.A notre époque de transition, ( le problèmede la paix se ramène à celui de la responsabilitédans la liberté'), disait ce message : ( Lesuniversités, pas plus que l'Unesco, ne peuventéviter de poser ce problème. En l'absence mêmede toute autre raison, cette obligation com-munie suffirait à expliquer l'intérêt fraternelavec lequel je suis les débats de votre Congrèset les voeux que je forme pour votre succès, o

Sur la proposition du Dr José RoIs Bennet,doyen de la Faculté des Sciences humaines deGuatemala, une Charte des universités d'Amé-rique latine a été adoptée.

Ce document donne pour objectifs à ces uni-versités d'orienter l'éducation vers le pleinépanouissement de la personnalité et vers lerespect des droits et des libertés fondamen-tales de l'homme ; de favoriser la compréhen-sion, la tolérance et l'amitié entre toutes lesnations, toutes les classes sociales et toutes lesconfessions religieuses, d'appuyer l'action desNations Unies en faveur de la paix en coopé-rant étroitement avec les institutions qui ontpour but de développer la culture, la science,l'éducation et les arts.

La Charte énumère ensuite les principes dela Déclaration des Droits de l'Homme, que lesuniversités doivent aider à faire triompher. Ellerejoint ainsi l'esprit du message de M. JaimeTorres Bodet, où il est dit : ( Cette déclarationn'a pas été conçue par les gouvernements dansun moment''d'euphorie juridique. Bien qu'ellen'ait encore aucune valeur contractuelle et queles hommes n'y puissent avoir légitimementrecours dans leurs tribulations, cette Déclara-tion représente déjà le rempart moral de lapaix future, un rempart grandiose dont chaquepierre est l'apport d'un secteur différent del'humanité. Dans ses préceptes, retentissenttous les échos de l'histoire, les voix de toutesles races et toutes les langues. Toutes les for-mes de la culture s'y expriment aussi car ungrand nombre des droits que consacre ce texteont trouvé leur premier asile dans les maisonsstudieuses qui sont les vôtres.))

Sur la proposition de l'université de La Ha-vane et de l'institut des Relations et desRecherches universitaires de Santiago duChili, il a été créé une « Union des universitésd'Amérique latine)) chargée d'appliquer lesprincipes adoptés par le Congrès. Ainsi setrouve satisfait le désir exprimé par ces uni-versités de développer leur action, notammenten resserrant les liens qui les unissent à l'Orga-nisation des Nations Unies pour l'éducation, lascience et la culture (Unesco), et au Conseilculturel interaméricain de l'Organisation desEtats américains.

En outre, le Congrès a préparé un projet decoordination des programmes et des méthodesadministratives des universités d'Amériquelatine, projet qui laisse à chaque université ledroit d'adopter les programmes et les méthodesqui s'adaptent le mieux à son milieu propre.Une importance toute spéciale a été accordéeaux échanges de professeurs, d'étudiants, dechercheurs et de savants ainsi qu'aux échangesde publications, d'études et de matériel d'ensei-gnement et de recherche.

Le Congrès a proclame à l'unanimité, le prin-c ! pe'de ta liberté de l'enseignement et de larecherche, et celui de l'autonomie universitaire.Il y a lieu de signaler, à ce propos, que laCharte des universités déclare que chaque uni-versité est ( l'expression d'un moment histo-rique et lue reflet d'une collectivité. Elle ne seborne pas à accumuler la culture et à trans-mettre la connaissance mais constitue unurganisme actif, au service de la collectivitédont elle tire son origine et sa raison d'être o.

Enfin, la Charte fait mention du rôle quiincombe aux universités dans la formation del'esprit civique, en vue de hâter l'avènementd'une paix fondée sur le respect de la dignitéhumaine, conformément à l'idéal de la démo-cratie et de la justice sociale.

Le professeur Bosh Gimpera, chef de la divi-sion de la philosophie et des sciences humainesde l'Unesco, qui a participé à ce congrès enqualité de représentant personnel de M. TorresBodet, a déclaré au représentant du « Cour-rieur)) qu'un esprit vraiment universitaire, ausens le plus élevé du terme, n'a cessé de pré-sider aux débats du Congrès de Guatemala.

Et il a ajouté :( Les délégués, pour la plupart recteurs d'uni-

versités, sont tous convaincus de l'importancecapitale de cet événement et de la nécessitéd'entretenir des relations étroites avec l'Unescoet avec le Comité intérimaire des universitésqui a son siège à la Maison de t'Unesco et quiest chargé d'organiser la première conférencemondiale des universités, o

En conclusion, le Congrès des universitésd'Amérique latine est venu appuyer les effortsdéployés par l'Unesco pour resserrer les liensde coopération entre les grands centres d'ensei-gnement existant dans le monde.

L'part vestimentaire indien, extrêmement divers, à la fois hiératique etfamilier comme un costume de ( cow-boy D, intéresse non seulementl'artiste. mais aussi l'ethnologue. Une importante exposition lui fut consa-crée, au musée de Brooklyn, Q l'occasion du Congrès des Américanistes.

LES AMÉRICANISTES

tiennent leur Congrès

A NEW-YORK

le Congrès des Américanistes qui s'est tenu du 5 au i2 septembreau Musée d'Histoire naturelle de New-York, est venu à propospour attirer 1 attention du public sur le remarquables progrès

de la chronologie des civilisations antiques de l'Amérique.Ce Congrès aura en outre, un effet important sur les relations entre

le Nouveau Monde et l'Ancien, en raison de la décision qui y a étéprise de créer un Comité international des Américanistes, qui sera uneorganisation permanente rattachée à l'Union des sciences anthropolo-giques et ethnologiques et, par elle, au Conseil international de laPhilosophie et des Sciences humaines don ! la création a été patronnéapar l'Unesco.

CELA SIGNIFIE QUE LES RELATIONS CULTURELLES TRADITION-NELLES ENTRE LES INSTITUTIONS ORGANISEES D'AMERIQUE ElD'EUROPE VONT CONNAITRE UN NOUVEAU DEVELOPPEMENT AVECLA PARTICIPATION DU CONTINENT AMERICAIN TOUT ENTIER.

Le Professeur Paul Rivet a été élu président du bureau qui com-prend, en outre, le célèbre ethnologue A.-M. Kroeber, l'archéologueRidder et l'éminents spécialiste mexicain Alfonso Caso. Le Congrès desAméricanistes avait pour objet de créer des contacts personnels entreles spécialistes les plus éminents des sciences historiques américaines.

Plusieurs expositions organisées à cette occasion ont permis d'établi :'des comparaisons entre l'archéologie asiatique et celle du Nouve. lUMonde. Des pièces apportées de Chine, d'Indochine et de diversesrégions du Pacifique ont été présentées sous lia direction des Profes-seurs Eckohlm et Heinegeldern. Le public a pu ainsi admirer des vasesde bronze, des eéramiques et des pièces de jade des dynasties Tchanget Tchou, plus de mille ans avant notre ère.

LE MUSEE DE BROOKLYN EXPOSAIT UNE COLLECTION DE COSTU-MES INDIENS D'AMERIQUE DU NORD MONTRANT L'EVOLUTION DUVETEMENT INDIGENE PENDANT CINO CENTS ANS.

Des rapports ont été présentés, notamment sur la recherche chro-nologique et sur l'étude des sites archéologiques américains. Les der-niers travaux des participants montrent qu'il est possible de déterminerune succession de cultures, proches de celles du Pérou, depuis leshautes civilisations andines des derniers siècles avant notre ère jusqu'àl'époque de la colonisation espagnole.

Le Professeur lÜrchof, de l'Ecole d'Ethnologie de Mexico et de l'Uni-versité de Spattie, a confronté les diverses traditions historiques mexi-caines relatives à l'époque pré-cortésienne et il a pu établir une chrono-10g16 très précise des dynasties aztèques, acolhuas et toltèques jusqu'auxr ou xip siècle.

Le Congrès a étudié également les problèmes des langues indigèneset les époques successives Incas et pré-Incas de la civilisation péru-vienne ; il a établi des comparaisons entre l'art hindou, d'une part, etl'art maya et les arts d'Amérique centrale, d'autre part. En l'état actueldes connaissances, on constate entre les conceptions artistiques, lessymboles religieux èt les motifs ornementaux, des analogies qui seretrouvent également dans l'architecture, les arts industriels et déco-ratifs, la sculpture, la céramique, etc... L'existence de ces analogiespose le problème des inßuences qui ont pu s'exercer par-dessus lePacifique entre l'Asie méridionale et l'Amérique.

LES organisations non gou-vernementales d'Améri-que latine ont tenu, dansla ville de Panama, une

Conférence consacrée à l'étudeapprofondie des problèmesd'éducation, de diffusion de lapensée et d'information desmasses.

Dans cette capitale que seshabitants appellent ( le cæurde l'Amérique et le pont dumonde.., 57 délégués représen-tant 37 organisations, depuisl'Organisation-internationaledu Droit jusqu'aux Clubs desRotariens et des ( (Lions)) taux associations syndicales etconfessionnelles de toutes ten-dances, ont délibéré pendantquatre jours dans un esprit degrande cordialité et de par-faite compréhension.

Voici ce que dit le Profes-seur de Benito, membre duBureau de l'Information de

l'UNESCO, qui a participé àcette Conférence :

« (Il est encourageant deconstater que les femmesd'Amérique ne restent pas àl'écart de cette croisade. Ellesy participent, au contraire, ac-tivement, aux côtés des techni-chiens, des éducateurs et des di-rigeants syndicaux, en soumet-tant des propositions, desamendements et des projetsdestinés à élever le niveau devie et inspirés d'nn profondamour de la liberté et du vifdésir de contribuer au main-tien d'une paix constructive n.

Conformément au program-. me établi par les Nations

Unies et aux résolutions de laConférence tenue à Genève enjuillet dernier, des Conféren-ces analogues se tiendrontsuccessivement dans diversesvilles d'Amérique latine en vuede coordonner l'action de tou-tes les associations privées qui

peuvent aider, d'une manièreou d'une autre, à faire connaî-tre les objectifs et l'oeuvre desNations Unies.

Aux termes d'une résolutionprise à Panama, les organisa-tions non gouvernementalesreconnaissent la nécessitéd'enseigner dans les écoles lesgrands principes de la Chartedes Nations Unies et ceux. det'Acte Constitutif de l'UNESCO,et elles s'engagent « à travail-ler dans ce sens en étroite col-laboration avec cette Institu-tion spécialisée s.

Pour donner son plein effetà l'enseignement relatif auxNations Unies, la Conférence arecommandé que soit créé danschaque pays « un centre de do-cumentation et d'informationà l'intention de ceux qui don-nent un enseignement relatifà la structure, aux buts et auxobjectifs des Nations Unies etde leurs Institutions spécial.

sées Je. La Conférence a pro-posé en outre que soit créédans chaque pays un centre dedocumentation où les éduca-teurs pourront trouver les ins-truments de travail qui leursont indispensables pour assu-rer cet important enseigne-ment.

Ainsi que le souligne le Pro-fesseur de Benito, les peuplesd'Amérique latine manifestent,en général, un vif désir decoopérer avec les NationsUnies et leurs Institutions spé.cialisées. A cet effet, les asso-ciations nationales pour lesNations Unies représentées àla Conférence de Panama ontdemandé aux Nations Unies età l'UNESCO de leur iournirdes plans pour l'étude des dif-férents points du programmede ces organisations. Les par-ticipants ont également adoptécertains principes d'action des-tinés à permettre à tous les or-

ganismes de ce genre de menerà bien en commun l'oeuvre en-treprise, dans la ferme inten-tion d'instaurer dans le mondela paix et la concorde interna-tionales, conformément auxprincipes de la Charte des Na-tions Unies.

Enfin, la Conférence a cons-titué diverses commissionsd'études dont elle a fixé lesattributions.

Parmi les éminentes per-sonnalités présentes à Panama,citons M. A. Salsamendi, re-présentant des Nations Unies,le Professeur de Benito, qui aparlé du programme del'UNESCO et de l'oeuvre ac-complie par cette organisation,enfin le Dr Ricardo J. Alfaro.Président de la Commissionpréparatoire. La Conférence aété inaugurée au nom du Mi-nistre par le Sous-Secrétaired'Etat aux Relations extérieu-res.

Page 23-LE COURRIER DE L'UNESCO

AU SECOURS

des enfants

Une Conférence internationale

réunie à Charleroi étudie les

problèmes du vagabondage

de la criminalité infantile

UNE importante réunion d'experts vient de se tenir à Charleroi. Elle

avait pour objet d'étudier la possibilité de réadapter l'enfance vaga-bonde et les orphelins de guerre à la vie sociale.

Cette réunion avait été convoquée par l'UNESCO et devait permettreà des psychologues et sociologues spécialisés dans tes problèmes de

l'enfance, ainsi qu'à des directeurs de communautés d'enfants, d'échanger leursidées sur ces problèmes et sur les méthodes à utiliser pour les résoudre.

Les experts ont examiné successivement : les causes psychologiques et socialesqui sont à la source de ce problème, les moyens d'éduquer l'enfance vagabondeet de faire disparaître tes « bandes n d'enfants sans foyer, enfin l'assistance àdonner aux enfants et aux familles.

Les travaux de la Conférence, sous la présidence honoraire de M. René deCoonan, vice-président de la Fédération internationale des Communautés d'en-fants, se sont poursuivis pendant deux jours sous la présidence effective deM. Maurice Milhaud, qui représentait le Département des Affaires Sociales desNations Unies. Parmi les experts représentant plusieurs pays dévass d'Europeet d'Extrême-Orient figuraient : M. Jean Chazal, juge d'enfants de la Cour dela Seine, le prof. Demetre Caranicas, de l'université de Salonique, le Dr MariaVenturini (ïtatie), éminente psychologue d'enfants, M. U Ba Lwin (Birmanie),M. Jean François, inspecteur général de l'Enseignement français, et le Dr Préaut,président de la Fédération internationale des Communautés d'enfants.

Les Communautés-d'enfants établies en Europe, qui constituent un des effortsles plus intéressants et les plus efficaces qu'on ait faits pour lutter contre levagabondage chez les jeunes, comptaient de nombreux représentants à cetteconférences.

Des experts de diverses organisations internationales, telles que la Croix-Rouge et l'Union internationale pour la Proteetion de t'Enfance, ainsi que lesreprésentants de diverses institutions des Nations Unies ont également participéaux diseusøfcms.

La presse du monde entier s'est faitl'écho de cette importante Conférence.Alexis Danan, grand spécialiste-dersproblèmes de l'enfance malheureuseécrit à ce propos, sous le titre ( Lessales gosses devant l'UNESCO N, dansle quotidien Franc-Tireur : « L'UNES-CO dépense une activité multiforme,sur tous les terrains où se posent quel-ques-uns des problèmes nombreux àl'infini qui forment le problème del'enfance. Sa mission n'est pas seule-ment d'enquête : le volume de ses réa-lisations dans l'ordre pratique confon-drait si l'on en avait la moindre idée.

Mais, si elle répond de toute urgenceaux besoins clairement évalués, elleentend ne rien négliger tant qu'ils'agit pour elle de prendre la mesurede ces besoins. Elle a partout dans lemonde ses informateurs et ses corres-pondants. Elle organise sur place desconférences de travail auxquelles elleconvoque quiconque peut lui apporterun élément de décision valable. Com-prendre et puis agir : ce pourrait êtresa devise. C'est la formule de la mé-thode la plus efficace possible. alorsque, comme c'est ici le cas, les moyensd'agir sont illimités.

Le drame

et ses pitoyables acteurs

DURANT deux jours, à la cité det) l'enfance « Marcinelle)), à Char-leroi, tout ce que l'Europecompte de magistrats et de so-

ciologues spécialement instruits de cedrame désormais classique des lende-mains de guerre : l'enfance vagabonde.est venu, sur la prière de l'UNESCO.confronter ses expériences et proposerses solutions.

Il convenait d'abord de situer ledrame dans ses acteurs, et que cettetâche soit dévolue à un juge parisienne peut que nous réjouir, pour l'hom-mage que ce choix représente à laclarté de l'esprit français et à sa puis-sance d'analyse. Je dirai tout de suiteque M. Jean Chazal, juge au Tribu-nal des mineurs de la Seine, bienconnu au Palais pour cette humanitéfrémissante et lucide dont on souhai-terait qu'elle fit école en certainpoints de province où le vieil espritdépressif n'a pas désarmé, M. JeanChazal, voix neutre et pâleur distin-guée, n'a déçu personne. On l'a écouté,un public qui pourrait être blasé parle contact quotidien avec le drame l'aécouté, tout aussi remué et bouleverséque les foules du cinéma, devant lesterribles images. par exemple deQuelque part en Europe.))

Et dans un autre article du mêmeauteur, nous relevons ces citations con-cernant l'émouvante intervention duDocteur Maria Venturini, délégué del'Italie, dont le témoignage halluci-nant a donné à ce Congrès sa signifi-cation humaine la plus haute : « Cephénomène de l'enfante abandonnée,qui atteint, en certaines localités, desproportions et des formes impression-nantes, on s'en désintéresse parcequ'ton sait qu'on ne peut pas le résou-dre : que, pour le résoudre, il vaudraitrésoudre d'autres problèmes qui le con-dItIOnnent. En d'autres termes il fau-drait éliminer ses causes

<&lt; Déjà, avant la guerre, dit-elle, de

nombreuses familles vivaient'dans deshabitations dites ( bosses ?. c'est-d-dire dans une pièce unique au-dessousdu niveau de la rue, dont l'niquesource de lumière était l'entrée et ouse pressaient de quatre à dix per-sonnes, pLus les animaux.))

Or on en est à regretter ce temps quifait figure d'âge d'or dans la mémoiredes pauvres de Naples. La guerre ayantdétruit cent mille habitations, cinqcent mille personnes vivent. si l'ondoit dire ainsi, dans des baraques, dansdes coins de casernes, dans des grottes,et l'on a vu jusqu'à dix-huit personnesdans un logement, deux ou trois fa-milles se partageant une pièce unique,avec ou sans fenêtre. Souvent un cabi-net d'aisance pour dix ou vingt usa-gers ; plus souvent pas de cabinet dutout. Mais il faut citer :

- Dans trois grottes seulement, àCapodimento et à Mergellina, viventplus de cent familles, c'est-å-dire aumoins cinq cents personnes. Ce sontde longs couloirs sous la montagne,sans air, sans lumière.. l'eau et lesinstallations hygiéniques communessont à l'entrée.

Est-ce un réquisitoire ? C'est un cride pitié, un aveu déchirant. Ecoutezencore le Docteur Venturini :

En même temps qu'elle révélait au monde a les proportions et les formes impressiozmantesdu problème de l'enfance abandonnée D, la Conférence de Charleroi a souligné t'importancedes efforts accomplis pour sauver les enfants perdus. Quelque part en Europe, deux jeunesgens rejoignent. la nuit par les nies désertes d'une grande ville, un Centre d'accueil où ifs

retrouveront peut-être la joie de vivre et le goût du travail. (Photo Ina Bandy.)

- Où sont les enfants quand lapluie, le sommeil ne leur font pasréintégrer ces tombes glacées ? Dans larue, où l'on peut au moins jouer ausoleil. Les plus grands vont plus soin,pour mendier dans les quartiers fré-quentés par les ( (messiers)).

« A Nappes, unique, je cro : s parnules grandes villes du monde. il n'y apas de jardins publics.

De la pauvreté au crime

ET la famille incapable... Car vouspensez bien que ces enfants quivivent dans la rue par une sortede réflexe de conservation, par

un mouvement de défense contre la

LE DéCLIN.-.

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POPULAIRES

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mort, vous pensez bien que la famillen'a nul souci de les disputer aux ris-ques de la rue. C'est elle qui les en-voie jouer, puis mendier. « La familleexploite le garçon parce qu'elle estindigne. >&gt; Et puis aussi parce qu'elleest si pauvre. On enseigne le ramas-sage des bouts de cigarettes, sachatbien que la rue elle-même enseignerale reste. La police n'ignore rien, le tri-bunal non plus. L'obligation scolaire ?Où sont les écoles ? Il n'y a de maisonsde rééducation que dans la loi qui fixel'activité des tribunaux de mineurs.Nous connaissons des pays à qui, surce point, l'Italie n'a rien à envier.

La police, donc, ferme les yeux. Lesjuges ferment les yeux. Ils attendent.Ils attendent quoi ? Le crime, moyende sélection entre les mendiants quiresteront mendiants et chapardeurs etceux qui veulent un jour faire mieux.

Car, dans notre lâcheté devant l'en-fant de la rue, nous avons encore cettechance qu'il n'atteint pas toujourscette perfection où le désespoir ledresse contre nous en justicier, auquelcas c'est lui qui est réduit à s'excuseret à rendre des comptes. ?

PARMI les nombreux champs d'activité qui s'offrent à l'éducation, l'un des plus impor-tants est celui des arts populaires. Leur conservation et leur développement nesont pas seulement affaire d'intérêt esthétique ou sentimental ; mais peuvent

contribuer de façon substantielle au bien-être des peuples dont le niveau de vie doit êtreredressé.

C'est dans le but de bénéficier de t'avis de spécialistes des arts populaires que l'UNESCOorganisa du 10 au 15 octobre la réunion d'un Comité d'experts pour faire des recom-mandations concrètes à l'UNESCO sur cet important sujet. La Commission comportaitdes ethnographes et des archéologues : MM. Locher, Galestin (Hollande), Mr Valcarcel(Pérou), le Vice-Président de la Commission des Arts et Métiers indigènes (Belgique),le Directeur du Musée des Arts et Traditions populaires, G.-H. Rivière (France) et M. duChartre (Musée du Louvre).

La Commission fut unanime pour souligner l'urgence du problème posé par les artspopulaires dans le monde moderne. Divers membres de la Commission signalèrent leurdéclin dans de nombreux pays, déclin contrebalancé d'ailleurs par des réveils et desrenaissances inattendus. Le désir constamment manifesté au cours des débats d'apporterdes solutions pratiques contribua à mettre l'accent sur le double aspect esthétique etéconomique des arts populaires. Des exemples tirés de quelques sociétés démontrent lerôle important que la pratique des arts populaires peut avoir sur le niveau de vie d'unepopulation tout entière. Les différents experts ont tous signalé dans leur exposé le rôlesingulier que joue le complexe d'infériorité dans la disparition des traditions artistiquesou artisanales. Ils se sont tous accordés pour condamner un archaïsme artificiel inspirédu dehors qu'ils considèrent stérilisant.

La Commission a terminé ses travaux en recommandant que l'UNESCO prenne l'ini-tiative d'une publication collective dans laquelle des experts exposeraient les problèmesque présentent les arts populaires dans le monde moderne et les solutions proposées.Elle a également suggéré que l'on fît des enquêtes dans quelques communautés où desexpériences différentes ont été tentées. Elle engage également l'UNESCO à donner sonappui aux efforts tentés pour sauver les manifestations d'art populaire et pour conserver.ainsi une part importante de l'héritage culturel d'une grande partie du monde. Enfin.de l'avis unanime de la Commission. t'UNESCO a été reconnue comme l'Organisationla plus apte à favoriser l'échange des informations, des documents et même des expo-sitions.

Les équipes de l'amitié

UN autre grand journal parisien a,lui aussi, consacré d'importantsarticles aux travaux de cetteconférence. « France-Soir)) donc,

sous la signature de Pierre Fournier,signale ainsi les méthodes de préven-tion exposées devant les congressistespar M. Dacier-Falque, fondateur des« Equipes de l'Amitié J) : Les équipesd'amitié sont constitues par des jeu-nes gens de toute origine qui, endehors de leurs occupations habituel-les, ont décidé de noyauter les bandes.Sous des prétextes divers, ils parvien-nent à s'introduire dans les clans età leur imposer des directions honora-bles : sports, camping et travail. AParis, en un an et demi, huit bandesont ainsi été transformées par cetteArmée du Salut des cottes bleues quia fait de gangsters en herbe de sagesapprentis.

« Là est la solution>&gt; a concluM. Chazal qui, effrayé par le nombrecroissant de ses jeunes clients, a de-mandé à l'UNESCO d'aider matérielle-

ment les équipes d'amitié, afin de leure `'arg, ; leur mission et de

ee..'."..,""3rs ÖÙ enfants de lafPe'lm.. 1 : e., Dc"' ;, p. nous auronsnotr-t\í ! _., Pb ! !. d'amitié, a-t-il

'Mr..""t6r) <MMttt. 7/antb ! a7tce !/. anr :.". ' tèr't. L'ambiance y

l,. U 1arr..'hLle.-matin, on par-

, polir l'ate'li'ou pour le centre de ec. matio,'f'"J.'ess'onnelle. Ce sera l'ap-

. ication même de la se mi-liberté di-recte sous la forme la plus naturelle

et la plus humaine,))

LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 24

FLORENCE

"-

OU SOUFFLE L'ESPRIT

accueillera l'UNESCO en mai 1950

FLORENCE... C'est l'esprit même dela forme qui se crée et se renou-yelle éternellement dans l'espace.Une continuité subsiste dans les

différentes expressions d'art qui mar-quent à travers le temps le chemin glo-rieux de la ville dans l'histoire dumonde. L'air subtil et transparent faitressortir les contours de ses collinesdouces, mais fermes, qui s'étendent au-tour de l'Arno, comme pour le protéger.

C'est peut-être cette heureuse rencon-tre de situations naturelles qui a faitde Florence une source de formes dans

dioses et décisives, accumulées dans unepériode relativement courte.

La Galerie des Uffizi, le Palais Pitti.le Bargello, le Cloître de St Marc, laGalerie de L'Académie, les Eglises... touià Florence recueille le témoignage devies et d'oeuvres uniques, dont la puis-sance créatrice au delà de toutes limitesnationales est encore capable de susciterl'émotion de l'homme en lui transmet-tant un message de la plus haute valeurpoétique.

Ce sont les Médicis, surtout Come

Du Toscan Michel-Ange. Florence conserve de nombreux monu-ments. Cette Madone à l'Enfant Jésus se trouve à ! a Chapelle

Médieis.

La célèbre « Piazza della Signoria", coeur de Florence que domine de son harmonieuse puis-sance le <&lt; Pallazo Vecchio >&gt;.

C'EST à Berto Lardera, de la Division des Arts etLettres de l'Unesco, spécialiste du programme, lui-même sculpteur florentin, que nous devons celte þré-

senlalion de Florence, ait lendemain de-la quatl"ièmesession de la Conférence générale qui a décidé de tenirsa prochaine réunion sur les bords de l'Arno.

Lardera qui a gardé pour sa cité l'amour fervent detous ceux qui ont vécu dans le climat inspiré deFlol"ence, a voulu situer en quelques notes brèves ce queFlorence représente pour l'artiste en « équivalences for-melles des asPirations et des inquiétudes de l'homme)).

Berto Lardera a, en pm. ticulier, été membre de laCommission qui a examiné le projet de reconstructionde Florence,

la vie d'il va plus de deux mille ans :armes, objets, oeuvres d'art, joyauxavant accompagné dames et guerriersdans la vie, et déposés enfin dans lestombeaux pour protéger leur sommeiléternel. Voyage dans une région extrê-mement civilisée, où l'homme a essayéde trouver des formes qui puissent ex-primer les termes de ses rapports pos-sibles avec Je monde. Des liens mysté-rieux et subtils relient par delà le tempset. l'espace, les sculptures de LI Florenced'il y a plus de 2. 000 ans aux formessculptés de l'Orient, des Indes, de laChine...

Avec ta conquête romaine ta vie de larégion est largement transformée : lesformes deviennent moins inventives ;elles acquièrent le caractère d'un réa-lisme puissant qui répond aux nécessitésd'organisation de la vie, mais qui dimi-nue leur élan poétique.

L'architecture en est le grand exem-pie : le théâtre romain de Fiesole entémoigne.

C'est au Moyen Age que Florencereprcndra son rôle éminemment créa-teur : époque ombre et grandiose deluttes sanglantes : les hommes se-par-tagent en deux fractions opposées, au-tour de l'Eglise et de l'Empire. Lespartis s'acharnent dans la lutte pour lepouvoir avec une. passion sans pitié :les vaincus perdent tout, l'exil est leurextrème ressource. C'est dans l'exil quenaît cet énorme et divin pamphlet quirésume les passions, ta poésie et toutela science de l'époque : La Divine comé-die crée la langue italienne.

C'est peut-être à cette époque quenait l'aspect dur et sévère des mursde Florence. Même en pleine Renais-sance cet aspect demeure tel quel : au-tour du Ponte Vecchio, ta partie médié-vale de la ville déploie en lignesdroites qui opposent leur dureté auxcourbes douces des collines, environ-nantes.

Le Renaissance serd la grande con-clusion d'une époque créatrice infini-ment heureux qui prouve peu de com-paraisons dans l'histoire de tous lestemps : Cimabue, t9 ;, rC {lgiw, -natello, Masaccio, L'Angelico, Rr\l-Jeschi. : \licl1el- : \nge, Ll'onard... L'histodes formes aura rarement rencontréautant de manifestations aussi gran-

l'Ancien, et Laurent le Magnifique, quiont puissamment stimulé l'élan créateurde la ville dans une époque de trèshaute civilisation. La poésie, la peinture,la sculpture, l'architecture, l'artisanat,tout contribue à cette époque à fairede Florence un des centres les plusvivants du monde.

Dans les siècles suivants, la féconditédes idées qui avaient trouvé à Florenceleur première impulsion, développeradans le monde un certain esprit d'équi-libre qui représente, encore à notreépoque, un idéal de vie.

*

LA dernière guerre a laissé des racessanglantes au coeur mème de cetteville qui doit être considérée, dans

son ensemble, comme un Musée.Florence s'était créée dans le temps

comme une construction logique, dont

toules les parties répondaient à unenécessité et à une volonté créatrice bienprécise ; chaque rupture-même lé-gère-devait nécessairement porterune atteinte profonde à cet équilibresoigneusement réalisé. Sa constructionlogique est peut-être à tout jamaisbrisée : c'est dans les deux quartiersmoyenageux autour du Ponte Vecchioque s'ouvrent, aujourd'hui, deux troussans pitié.

La ligne des paróis compactes desmaisons sur les rives de l'Arno, duPonte Vecchio jusqu'au Ponte S. Trinitaqui faisait du fleuve presque un bassinfermé-et que fermaient davantageencore la masse des maisons bâties surle Ponte Vecchio même-a été rom-pue. Le Ponte S. Trinita lui-même, quireliait les deux côtés de la ville par lagrâce incomparable de ses arches, undes exemples les plus purs de l'archi-tecture de la Renaissance, a disparu.

Ceux qui se sont penchés sur le pro-blème de recréer une unité ont biencompris la gravité de cette rupture.

Ce qui s'était lentement bâti au coursdes siècles. par l'effort combiné desartistes de la ville, qui avaient retrouvél'équilibre formel des différentes exigen-ces politiques, économiques et socialesde la vie, a été brisé par un coup vio-lent et unique dans le temps.

C'est dans l'ensemble architecturald'une des oeuvres les plus importantes-de la puissance créatrice des artistes deFlorence que la Ve Session de la Confé-rence gnérale de l'Unesco tiendra.

Le palais que Luca Pitti a commandéà Brunelleschi comme un palais privédevant constituer un lien idéal entre laville et la campagne, est devenu l'undes symboles vivants de l'art de tous lestemps : à l'équilibre constructif des an-ciennes parois romaines, il réunit l'aus-térité et la dureté de l'esprit du MoyenAge.

Les Florentins, qui ont encore dansleurs yeux et dans leurs oreilles leslueurs et les bruits qui ont accompagné,une nuit de juillet 1944, les blessuresles plus graves infligées au corps mêmede la ville. attendent de ces mêmesparois sévères que jaillissent les parolesde Paix et de ralliement.

BERTO LARDERA

C'est au Palais Pitti, bðti en 1440. au milieu de jardins magnifique. sur ta rivegauche de t'Amo. que se tiendra en 1950 la 5'Session de la Conférence générale

det'UNESCO.

l'espace. Ses artistes ont surtout trouvé,au cours de siècles lourds d'histoire, leséquivalences formelles des aspirations etdes inquiétudes de l'homme.

Les Etrusques avaient déjà parlé dansla Vallée de l'Arno leur extrême raffi-nement et le jmystère de leurs rites :la douceur des collines loseances a ac-cueilli des prètres sévères, qui y ontétudié les règles divines de la foudre oule vol des oiseaux.

Le Musée archéologique nous permetd'accomplir aujourd'hui, au coeur mêmede Florence, un des voyages les plusmystérieux et les plus fascinants dans