1

2

Sommaire

Chapitre 01 : L’intrigue en prose, p.4 Chapitre 02 : Vampire VS Minipouce, p.14 Chapitre 03 : Nanajane-sama, la dompteuse d’hommes, p.26 Chapitre 04 : Le Godzy, p.39 Chapitre 05 : Nanako, Pom-Pom girl, p.55 Chapitre 06 : Orie, une mini-Nanako, p.66 Chapitre 07 : Une maladie qui rapproche, p.77 Chapitre 08 : Un pas vers l’avenir, p.86 Chapitre 09 : Le match : équipe Minipouce VS équipe Vampire, p.100 Chapitre 10 : Le retour des jumeaux, p.115 Chapitre 11 : Le voile qui survolait le passé, p.130 Chapitre 12 : Aujourd’hui est une belle journée, p.143 Chapitre 13 : Festival Aye Aye, p.157 Chapitre 14 : Kei, un nouvel arrivant, p.173 Chapitre 15 : La destinée d’Haru, p.195

3

Je m’appelle Nanako Fujii. J’ai dix-neuf ans et je fais ma rentrée à la faculté de Miyasaki. Rien de surprenant quand on sait que j’ai vécu depuis ma naissance dans cette ville. J’y ai fait toutes mes études et il faut dire…que la plupart des étudiants se sont suivis jusqu’ici. Il était important de grandir… Je ne pouvais garder mon look punki à vie et il fallait à un moment ou un autre que je rentre dans le monde adulte. J’ai abandonné ce qui faisait ma personne pour passer mon diplôme, trouver un travail…et qui sait, un petit ami. ** Il faisait plutôt froid pour le printemps. C’est par un temps brumeux et pluvieux que je me suis rendu à la faculté pour mon premier jour. Tous les étudiants grouillaient sous leurs vestes, leurs parapluies ou leurs sacs pendus au-dessus de leurs têtes. Ce n’était que de l’eau, mais tout le monde courait comme si le ciel allait leur tombait sur la tête. C’est vrai que c’était un temps déprimant… Mais j’aimais beaucoup traîner sous la pluie pour sentir les milliers de gouttes ruisseler sur mon visage. Non pas que j’aimais ce genre de déprime, en fait…je trouvais ça juste beau... Je fermais les yeux et levais la tête vers ces nuages gris en écoutant la pluie glisser sur ma peau. Oui, je devais paraître vraiment idiote à marcher au milieu de la foule en panique, et après ?…J’entendais ruisseler l’eau sur les feuilles, retentir sous les pieds pressés des étudiants et dévaler l’allée qui menait au portail… La pluie caressait ma nuque…c’était étrange. Je m’étais coupé les cheveux la veille et avait enfin retrouvé ma couleur naturelle…brune, tellement banal. J’avais pour habitude d’essorer mes cheveux bleus après chaque averse…je crois que ça ne sera pas nécessaire cette fois. J’entrais enfin dans l’amphithéâtre, trempé de la tête aux pieds. Des frissons me parcouraient, de froid ou d’excitation, sûrement les deux. Ca ne ressemblait pas à cette bonne vieille classe ou je m’endormais la plupart du temps. Ici, les bureaux n’étaient pas séparés et c'était des successions de bancs et de tables qui traînaient en longueur, s’offrant à moi. « Humm…ou est ce que je vais m’asseoir ? » Il y avait tellement de place que je calculais chacune d’entre elle. « Trop proche du tableau…trop loin…trop à droite…trop au milieu…non trop à gauche… » J’avais mis tellement de temps à choisir ma place que des centaines d’étudiants remplissaient déjà les potentiels sièges que j’avais choisi. - « Haa…et puis merde. Je n’ai qu'à prendre la première place qui m’ouvre ses bras. - Une place qui ouvre ses bras ? Tu comptes t’asseoir sur quelqu’un ? ?! ! » Quel est cet idiot qui écoute mes marmonnements ? ! - « IDIOT JE ! ! !….Na…NASU ? ? ? - …pas terrible ta coupe de cheveux. » ** Atsuya Nasu…décrire en un seul mot tous mes sentiments quand je découvris son visage souriant derrière moi serait impossible. Il portait un blouson aussi blanc que ses cheveux et je me replongeais dans ses yeux violets une nouvelle fois encore, y voyant défiler les années passées. Seize ans…j’avais seize ans quand je l’ai rencontré…et me voilà dans mon récit…Deux ans avant ce jour.

4

Chapitre 1 : L’intrigue en prose Depuis toute petite, j’étais attiré par ces habits, cette couleur de cheveux, et ces tatouages et percings que m’inspirais : Sogo Ishii** Ma mère était décédée à ma naissance... En conséquence, j’avais été élevé par mon père, large d’esprit et qui m’avait presque poussé à devenir ce que je suis aujourd’hui. J’avais hérité de son caractère et il me surprenait tout les matins à lancer des assauts plus audacieux les uns que les autres. Il rigolait à chaque fois que je le mettais à terre et je le traitais de pervers à chaque fois qu’il disait apercevoir de «nouvelles formes harmonieuses » finissant la plupart du temps encastré dans une porte. C’était aussi ça de vouloir jouer le rôle de la mère, je n’en avais pas besoin, j’étais déjà très heureuse de l’avoir, et ma vie me comblait telle qu’elle était, car notre foyer… était chaque jour une aventure amusante. Miura Elel, ma meilleure amie, adorait vraiment venir chez nous tous les jours sans exception depuis le primaire. Je crois que mon père la considérait vraiment comme sa deuxième fille, au caractère bien différent du mien, d’une grande gentillesse, drôle, et plutôt calme en apparence, bien qu’il ne fallait pas la pousser à bout non plus. Elle était mon point faible…tout comme l’était « Kimura Keiji» L’amour de ma vie depuis le primaire ! Mais Elel était là pour me faire revenir à la raison. Un garçon aussi populaire et aimé ne sera jamais contenté d’une punki comme moi. C’est ainsi qu’à seize ans… Comme tous les matins, Kimura Keiji se regardait dans le miroir en contemplant ses magnifiques cheveux blonds, se recoiffant pour une énième fois, sous les appels constants de sa mère. Il enfila son léger blaser et pris la direction du Lycée. Dans la petite ville Miyasaki, au sud du japon, les cerisiers fleurissaient à vue d’œil. « Haa… » souffla Keiji en passant sa main dans les cheveux. ** Il faisait vraiment bon ce matin et je pressais le pas pour être, comme tous les matins, en avance. J’aimais beaucoup venir en avance pour avoir le temps de parler avec mes amis. Il faut dire que j’en avais beaucoup, dont Kira, mon meilleur pote depuis le primaire. En fait la plupart d’entre nous se suivent depuis tout petit et je voyais les mêmes têtes dans ma classe depuis des années ! A l’époque où tout le monde jouait à la marelle dans la cour, aujourd’hui, tout le monde s’était fait de nouveaux amis et on se regardait de loin. J’avais tout juste passé la porte du Lycée Noboka, que tous mes amis me rejoignirent avec un large sourire. La grande horloge qui trônait sur la première tour indiquait tout juste sept heure trente, et le soleil se levait tout juste. - « Bonjour Keiji ! Toujours aussi matinal ! Les cours ne commencent que dans une

heure. - Haha…Bonjour Kira. Tu peux parler, t’étais là avant moi ! - Au fait…je voulais te prévenir…ta copine…. - Kimura san ?…Coupa une petite voix féminine dans le dos de keiji. - Est…déjà là. Reprit Kira blasé d’avoir était coupé. » **

5

A la même heure, Nanako Fujii ouvrait tout juste les yeux, roulant dans son lit de droite à gauche, le coussin entre ses bras. - « NANAKO ! ! ! Lève-toi ! ! On va encore être en retard ! - Aye Aye…Elel, mais pourquoi t’es encore là ?…laisse moi dormir. Rouspéta Nanako en

se retournant. - LEVE TOI ! ! Cria Elel en tirant la couette d’un coup sec. - HIIIIIIIiiiiiiiiii J’AI FROID ! ! ! t’es cruelle Eleeeeeeel… - ON VA ENCORE ETRE EN RETARD ! - Ayyyee…si seulement tu passais pas ici tous les matins! Tu serais pas en retard.

Grommela Nanako en se levant, les yeux à demi ouvert. - Si tu mettais un réveil, je n’aurais pas besoin de venir. - Blablabla…Rouspéta Nanako en se levant. Je vais me préparer. Fais comme d’hab, le

café est .. - Dans le placard du haut, Oui oui…noir et sans sucre, je te le fais. - T’es un ange Elel…même ton prénom sonne comme un ange… « elel…t'as des

ailes… » - Et toi un démon ! ! ! Haa… la vie est ainsi faite. » Haa…j’hallucine! Tous les matins c’est le même rituel. Elel vient me réveiller tel un sergent Marins ! ! !…et ça depuis l’âge ou je faisais encore dans mes couches. Mais…si elle n’était pas là pour me tenir au garde à vous, je serais sûrement devenue une de ces filles qui zone toute la journée. J’enfilais ma jupe noire, fit glisser mes longues chaussettes jusqu’au jambes, et valsa mes cheveux noir bleuté d’un coup de peigne, qui se dispersèrent dans tous les sens, comme je les aime. « noir bleuté… » Plutôt « bleuté » tout court. A force d’être coloré ils ne ressemblaient plus à grand chose, mais j’aimais encore plus ce « je m’en foutisme ». « Coup de blush, fard à paupière rose…hum…pas trop mal. » J’étais loin d’être aussi coquette qu’Elel, qui elle était vraiment belle avec ses longs cheveux noirs et sa taille mannequin. Son teint était aussi blanc que la neige et je suis sûre qu’un jour…un homme viendra me la prendre…et je n’aurais plus qu’à compter sur ce maudit réveil…je ne sais même pas comment il marche ! ** - « Je suis prête. Lança Nanako en buvant son café cul sec. - Alors il va falloir courir car il ne nous reste que vingt minute pour arriver en cours ! ! - QUOIIII ? ! ! ! ENCORE ? ! ! - Te plains pas ! ! ! C’EST TA FAUTE ! et toi tu aimes courir ! ! PAS MOI ! - Aye…t'as qu'a arrêter de venir me chercher. Grogna Nanako en commençant à courir. - JT’AI ENTENDU ! ! ! » ** Celle là alors…je suis sûre qu’elle crierait encore plus si je ne venais pas la réveiller. Je la vois déjà monter sur ses grands chevaux, le pied en avant et le poing serré, ses cheveux ébouriffés battant fortement dans le vent avec un fracas de vagues dans son dos, me crier : « ELEEEEEL ! ! POURQUOI TU M’AS PAS REVEILLEE ? ! ! »

6

« hahaha… » Je ne pouvais pas m’empêcher d’en rire. Je l’aimais ma Nanako! Comme une sœur. Depuis toutes ses années…elle n’a pas changé ! Essoufflées mais à l’heure, on se retrouvait dans le couloir, prêtes à entrer à la première sonnerie, quand ce gars vint encore narguer ma Nanako en se plantant juste à un mètre d’elle. Je surpris une fin de discussion plutôt intéressante. ** - « Hahaha ! Kira dit pas n’importe quoi. Beugla Keiji en rigolant. - Keiji, j'te jure, elle l’a vraiment fait. Dis-moi, comment elle l’a pris ta copine ? - Ho…je crois qu’elle s’y attendait. J’ai plus qu’à en chercher une autre, c’est pas ce qui

manque. - T’es sur qu’elle va pas te manquer ? - Haa…non, elle était toujours là à me coller… - Moins fort…on va t’entendre.» Voilà, la rumeur s’était déjà répandu. Kimura Keiji était célibataire et Nanako frétillait à cette idée. Pauvre fille…Elle ne se rend vraiment pas compte qu’il n’est pas fait pour elle, et elle y est accro depuis le primaire. Si seulement il pouvait se rendre compte quelle fille super est Nanako…bien qu’un peu rustre…criarde…exécrable au réveil…vulgaire…et sans parler de son look punk…limité au lycée mais extrême dans la rue. « HAA ! ! ! ! MAIS IL EST HORRIBLE SON PORTRAIT ! ! ! On dirait la pire des filles ! » Je rêvassais quand quelqu’un me bouscula brutalement. - « Ha…scuse. Lança désagréablement le jeune garçon en continuant sa route. - HEY ! ! TU POURRAIS LUI DIRE PARDON CORRECTEMENT ! ! ! Coupa Nanako en

s’interposant, les deux bras sur sa taille. - Qu’est ce que tu veux la minipouce ? Lança le jeune garçon, les yeux écarquillés au-

dessus d’elle. - La…la…Mini…pouce… ? bégailla Nanako, les yeux écarquillés elle aussi. - HAHA…HAHAHA ! ! ! se mit à rigoler Elel. Pardon Nanako ! Mais ça te va tellement

bien ! » J’y crois pas…même Elel rigole, c’est qui ce gars ? ! J’ai pas l’impression qu’il a conscience de la personne qu’il traite de « minipouce ». Tout le monde s’était arrêté de parler et avait les yeux rivés sur nous. Il était plutôt grand, c’est pour ça qu’il se pensait supérieur ? C’est vrai qu’à côté de moi, tout le monde paraît plutôt grand…mais lui plus que les autres ! Avec ses cheveux blancs et ses yeux violets… « …c’est bizarre »… Je restais les yeux grands ouverts sur ce garçon peu commun qui avait levé la voix contre moi…MOI ! ! ! N’arrivant pas à décrocher mes yeux de son look peu ordinaire…qu’est ce qu’il a utilisé pour les avoir comme ça ?…si je le voulais, j’y arriverais moi aussi ? - « Qu’est ce que t'as fait à tes cheveux ?…murmura Nanako sans vraiment s’en rendre

compte. - …et toi ? Rétorqua aussitôt le jeune homme. Ils sont tout bleus ! - ET TOI TOUT BLANCS ! »

7

Mais…Pourquoi je parle de ça moi ?…En plus…Keiji me regarde ! ! ! noon ! ! Je ne veux pas qu’il me voit crier ! Ni qu’il me voit trop près de ce garçon trop bizarre. A vrai dire…on dirait moi au masculin, ça craiiint ! - « Aye, aye, ayee..Bon allez, t’es excusé va t-en. - …He bien, ce n’est pas toi que j’ai heurté, mais c’est trop sympa à toi de m’excuser.

non mais elle est taré cette fille. » ** Haaa…je soufflais et regardais discrètement vers Keiji, qui ne me prêtait plus du tout attention. « Il m’a vu, c’est sur, il était juste à côté ! c’est sa faute à ….J'LUI AIS PAS DEMANDE SON NOM ! ! » - « Nanako, tu t’es encore emportée, et ce pauvre garçon s’était excusé.. Tu devrais

faire attention, un jour tu tomberas sur un garçon vraiment agressif. - Et ce jour là, il gouttera ma botte dans sa gueule. - Hahaha ! !…sauvage ! - Il…Reprit timidement Nanako, les yeux baissé. Il ne t’a pas fait mal…hein ? - Na…nako. Bien sur que non, il m’a tout juste effleuré. - Haa ! ! Cria t-elle joyeusement en plissant des yeux. » ** On avait rejoint d’autres amies, mais mes yeux ne pouvaient quitter Keiji, illuminé par les premiers rayons de soleil qui traversaient la baie vitrée, ses cheveux d’or s’y reflétaient davantage. Ce n’était qu’un rêve, je le savais. Il n’aimerait jamais une fille comme moi. Il ne sort qu’avec les plus belles filles du Lycée et toutes font la queue comme une attraction à sensation forte, excitées…et fébriles. « stupide » Je me morfondais et pourtant, je savais que ce look qui me collait à la peau était un des premiers remparts qui nous séparait. J’ai souvent pensé à paraître comme une fille normale. Une fille…comme Elel. Si belle avec son grelot en or qui lui tombe légèrement au-dessus de son épaule droite et ses yeux verts…une véritable émeraude. « Jalouse ? ? oui. Elle était parfaite à mes yeux. Et elle ne se rendait pas compte de sa beauté. » J’étais vraiment fière d’être si proche d’Elel, je crois que je me sentirais vraiment seule sans elle. ** La journée était passée aussi lentement que toutes les autres. Grâce à Elel qui veillait à ce que mes notes soit aussi élevées que les siennes, je n’avais plus autant de difficultés qu’avant. Je m’occupais à me balancer sur ma chaise, quand le professeur intervint : - « MADEMOISELLE Fujii ! ! Vous n’êtes pas dans un Hamac au bord d’une plage.

Asseyez-vous correctement et cessez de vous balancer ! ! - Aye…aye... »

8

De retour les pieds sur terre, je m’ennuyais tellement que je décidais de pioncer un petit quart d’heure. - « MADEMOISELLE FUJII ! ! Vous n’êtes pas dans votre lit ! Asseyez vous et restez

éveillée ! - Aye…aye... » Quand est-ce que ce maudit prof me lâchera ! Il n’a toujours pas compris qu’il perdait son temps ? J’ouvris un catalogue dans mon livre et observait les dernières tendances. Il y avait une superbe ceinture en cuir noir et rouge…vraiment belle, au prix aussi exorbitant que magnifique. Oui…personne ne me croirait si je disais que j’aime la mode…certes pas la même qu'eux... Mais j’adore faire les magasins comme toutes les filles…j’aime les soirées pyjama comme toutes les filles…Alors pourquoi…je n’aurais pas ma chance aussi…d’être un jour aimée par Keiji ? Je levais discrètement les yeux sur lui en mettant tout simplement mes cheveux derrière l’oreille, quand je sursauta. Ses yeux bleu turquoise dans les miens, je cru me noyer, le souffle coupé... Le visage rouge, je serrais mes doigts de plus en plus en froissant ma jupe et baissa aussitôt les yeux. Rivé sur mon bureau, mon cœur cognait. Je voulais regarder à nouveau et me dire que ce n’était qu’une coïncidence, mais je n’en eu pas le courage. ** « Nanako…Nanako…NANAKOOO ! ! » Cria Elel en la secouant dans tous les sens. - « Hein ? ?…quoi ? Déjà le matin ? - Tu t’es endormie en cours, ça a sonné depuis cinq minutes ! ! Même M. Toya a

abandonné ! » Je m’étais endormi, je ne m’en était même pas rendu compte. En plus…ce n’est pas comme si c’était une grosse journée aujourd’hui. Les cours terminaient à midi et l’après-midi était enfin à nous. - « Elel, je vais en ville cet après-midi. Tu veux venir ? - Désolé, j’ai promis aux filles de les aider à réviser. - Ha…celles là !…grogna t-elle en croisant les bras. - Nanako…souffla Elel en baissant les sourcils. - C’est bon vas-y. - Désolé, la prochaine fois, promis ! » ** Je déambulais seule dans les couloirs du Lycée…faire les magasins sans Elel c’est loin d’être aussi drôle. C’était ma seule vraie amie et…je crois que plus les années passent et plus elle a besoin d’avoir sa propre vie. Je ne peux pas lui en vouloir pour ça…et pourtant. Ca m’enrage ! Les autres filles…se contentent de rester quand elle est là, mais partent aussitôt en même temps qu’elle. En fait…ce look que j’idolâtre, c’est juste des fringues. Je n’ai pas un si fort caractère que ça…enfin si. Mais je suis gentille ! ! …pas toujours. HAaaaa…Qu’est ce qui cloche avec mon caractère ! JLES EMMERDE ! ! même si je pense de plus en plus à redevenir la sage Nanako…avec ma vraie couleur brune et

9

coupé au carré. « HiiiiiiIIiii » Impossible ! ! ! J’aime mes longs cheveux noir bleuté…Enfin plus bleus que noirs à force de les teindre. Tant pis, je vais quand même aller voir ce magasin…Ma ceintuuuure ! ** Pendant ce temps, dans un fast food non loin du magasin, Atsuya Nasu était devenu l’attraction de ses potes, qui le regardait les yeux écarquillés. Moi c’est Haru, son ami. Derrière les bols qui s’entassaient devant son visage, je ne distinguais plus que ses cheveux blancs qui flottaient dans l’air de ses baguettes qui voltigeaient tout autour de lui. - « Atsuuuya, comment tu fais pour manger autant et pas prendre un gramme….Haaa… - Le Chport Haru ! ! - J’appelle pas ce que tu fais « un sport » - Pourtant jme dépenche ! Tu vas finir ton riz ? ? - Haaa…prend le, ça fera que le huitième que tu engouffres. rien que de te voir te

goinfrer m’a rempli le ventre. » « Tilt tilt…tilt tilit… » vibrait dans sa poche le portable d’Atsuya Nasu. - « moooochi mochi ? cria Atsuya la bouche pleine. - Pitié Atsuya…fini d’avaler avant de parler. Supplia Haru dépité en tenant un plateau

devant sa tête. - J’arrive. Reste ou tu es. » ** « Mon magasin de ceinture…Tititiii….ma ceintuuure…. » fredonna Nanako en balançant ses bras de chaque côté. J’étais rentré me changer et avait enfilé mon short, un petit tailleur noir et rouge à carreaux et mes gants résilles. Ca faisait peut être trop…Après de longues minutes d’hésitation, j’avais attrapé une chemise blanche que j’avais volontiers laissée ouverte. Il ne m’a fallu qu’une demi-heure de marche et une demi-heure de transport dans le métro pour arriver à destination. « Haaa ! ! Mon magasin ! ! » C’était encore fermé, et je zieutais les magnifiques trouvailles à travers la vitrine, quand un raffut terrible s’éleva derrière moi. J’eus tout juste le temps de me retourner qu’une fille aussi légère que l’air me tombait dans les bras. « Hey ! ! Est-ce que ça va ? ? » Elle fixait ces trois garçons qui l’avaient violemment poussée. Plutôt musclé et bien taillé. « T’ES AVERTIE, T’AS UNE SEMAINE! ! Si ton frère change pas d’avis…tu sais ce qui l'attend.» Cria un des garçons.

10

** Cette fille aux cheveux roses bonbons, me faisait penser à moi. Une jolie petite punky, bien plus mignonne que moi. Cela dit, elle n’avait certainement pas mon caractère. Elle me regardait, effrayée, elle tremblait du bout de ses tous petits doigts. Qu’est ce qu’une fille aussi mignonne avait bien pu faire pour énerver ces gars là…Qui, apparemment, ne prenait pas beaucoup de douche au vu de l’odeur qui arrivait jusqu’à moi. Je l’ai posée à terre et ai brandit les deux bras devant elle, les sourcils froncés : « ESSAIE DE LA TOUCHER MAINTENANT ! » S’il croit me faire peur avec ses gros bras et ses tatouages. Ca serait pas les premier que je vois, même s’il avait une sale gueule avec ses lunettes noires et son sourire narquois. - « Dégage de là toi, c’est pas tes affaires. - Tu l’as jetée contre moi, alors maintenant, c’est mes affaires. - HAHA…HAHAHAA ! ! Tu crois que j’ai peur d’une mini punk ? ! - JE SUIS PAS MINI ! mais c’est pas vrai, qu’est ce qu’ils ont tous avec ma taille ? ! et

puis…je m’habille comme je veux. » Il était inutile de bavarder davantage avec ce genre de type. ** J’étais en retard et je courais en direction du magasin. Elle était affolée au téléphone, si seulement mes jambes pouvaient courir encore plus vite ! ! ! « C’est pas vraiiii ! » Je dérapais au croisement de la rue et l’aperçue, assise par terre contre la vitrine du magasin, apeuré. Ces gars étaient là eux aussi, alors ils l’avaient bien suivi ! ! « Sales bâtards… » Je m’apprêtais à l’appeler quand j’aperçus une fille qui se tenait debout, les deux bras étendus de chaque côté, qui criait sur eux. « Est-ce qu’elle a…protégé ma sœur ? » J’ai tout juste eu le temps d’analyser ce que je voyais qu’elle s’était mise à courir dans leur direction. « NOOOOOOON ! ! ! T’ES FOOOLLE ! ! ! » Je courais vers elle mais c’était trop tard. Les yeux écarquillés, je restais paralysé en la voyant faire un salto devant lui pour lui mettre un coup de botte dans la gueule. Ses lunettes étaient tombées à terre, se crashant en mille morceaux, tandis qu’une giclée de sang s’étendit sur la joue de la jeune fille qui tournoyait encore dans les airs. Ses cheveux bleutés volaient en éclat au-dessus de ses épaules avant de retomber brutalement sur son visage. « bleutés ? » Elle tomba à genoux et releva ses grands yeux gris sur lui, avant d’élancer sa jambe derrière les siennes, le faisant tomber en arrière. Elle posa majestueusement son pied sur son torse avant de clamer en levant fièrement son poing : « Mini puuUuunkk….WINNNNERRR ! ! ! ! »

11

J’en aurais rigolé si ce mec n’avait pas fait signe aux deux autres d’intervenir. ** J’avais mis ce type à terre et avais même cassé ses lunettes. Je comprends pourquoi il en mettait, ses yeux étaient vraiment horribles et cernés. Il dort jamais ou quoi ? Son nez saignait…j’en avais le visage presque recouvert «dégouttant ». J’avais détaché mon attention et m’apprêtait à m’essuyer le visage d’un geste du coude quand ces deux singes se jetèrent sur moi. Je levais mon pied pour en shooter un quand l’autre tira violemment sur ma chemise. « MA CHEMISE ! ! ! » Je la regardais, impuissante, se craqueler sous mes yeux tandis que ce gars se rapprochait de moi, quand quelque chose heurta sa tête. « hein ? ? » Il pivotait autour de moi et des milliers d’étincelles m’entourait…ça sentait vraiment bon et je restais là…immobile, mon pied en l’air, tandis que les deux types tombaient à terre comme de vulgaires moustiques qu’on aurait écrasé. J’arrivais tout juste à suivre ses mouvements, rapide…concis…l’air autour de lui s’engouffrait sous ma chemise déchirée qui se mit à tournoyer au dessus de ses cheveux blancs… « blancs » ? ? - « Est ce que ça va ? ? ? ! ! - Disons que… » Apparemment ce n’est pas à moi qu’il parlait. Il s’était jeté sur cette fille apeurée à terre. Sa petite copine je suppose ? peut être un peu jeune pour lui…mais qui suis-je pour juger ? Les trois types n’avaient pas insisté et étaient partis en courant. J’attire vraiment la malchance autour de moi. Mon après midi était gâché. Ma chemise blanche était en lambeaux, mes cheveux tout ébouriffés, sans parler du vent monumental que je venais de me prendre…et cette odeur de sang sur mon visage « re-dégoutant ! ! ». Je n’ai plus qu’à rentrer à la maison, prendre une douche et oublier ma belle ceinture. « Hey ! » Une main se posa sur mon épaule « T’es vraiment folle d’avoir fait ça…mais merci. » Je me retournais et reconnu enfin ce visage…ou plutôt, ses cheveux blancs et ses yeux violets. Il ressemblait à s’y méprendre…à un de ces vampires que l’on imagine, beaux et dangereux. Il fit un léger sourire, pas de canine pointues. Non ce n’était pas un vampire, et j’avais envie de rigoler rien qu’à cette pensée. Bien que ses yeux d’un violet très clair me captivaient encore, j’entendais d’ici trembler la jeune fille. - « …Est-ce qu’elle va bien ? Demanda Nanako en posant son regard sur elle. - Oui, grâce à toi sûrement. Au fait, je m’appelle Nasu Atsuya …et…tu te défends pas

mal pour une mini punk ! Tu as vraiment eu du courage de la protéger, encore merci. - JSUIS PAS UNE MINI PUNK ! ! ET C’EST PAS DU COURAGE, il m’a dérangé alors que je

faisais du shopping ! ! et REGARDE MA CHEMISE ! ! ! TU M’EN DOIS UNE OK ? ! La prochaine fois, arrive à temps. J'dois y aller. A plus Nasu-san. Clama t-elle en levant la main d’un adieux, froidement.

- Hey ! Et toi, c’est quoi ton nom ? - …Fujii Nanako. Rétorqua t-elle sans se retourner. - Nanako…tu as du sang sur le visage.

12

- …Je ne t’autorise pas à m’appeler comme ça…Elle s’arrêta et se retourna en le pointant du doigt et clama avant de repartir : Pas tant que ma chemise sera dans cet état et que mon visage ne sera pas purifiée de cette odeur de rat mort !»

** Elle était partie sans en rajouter et n’avait pas vraiment l’air traumatisé après avoir mis un gorille à terre. - « Hey, Orie, tu peux te lever ? - Dé…désolé Aya-onisan. Je te jure que j’ai rien fait ! Mais ils ont insistés, il voulaient

vraiment que tu reviennes et ils m’ont dit que t’avais pas le droit de partir comme ça ! Et…ils ont dit aussi…que tu sauras quoi faire si tu es intelligent.

- T’inquiète pas, tu as très bien agi. J’irais les voir. Tout ça, c’est du passé maintenant. Allez viens là.

- Tu n’y retourneras pas hein ? Aya-onisan - Je te l’ai promis non ? Une promesse est une promesse. - Je…je ne l’ai pas remerciée…Je suis vraiment mauvaise. - Mais non…je l’ai remerciée pour toi. Et puis…apparemment je dois lui rembourser

une chemise alors, je la remercierais à nouveau si tu le souhaites. - Je sentais son souffle sur mon cou…et l’entendis doucement rigoler. Aya…Tu…TU

RIGOLES ? - Pas du tout. » Je la serrais dans mes bras en lui promettant que tout se passerait bien. « Allez, oublions ça et allons voir cette boutique ! ! on a de la chance, ça ouvre tout juste ! » ** J’étais en train de partir quand j’entendis au loin les grilles de la boutique s’ouvrir. Mes deux pieds joints et ma chemise déchirée à la main, je me torturais l’esprit pour ne pas faire demi-tour. … Non je n’avais plus envie. Ma si belle chemise déchirée! J’avais passé mon après-midi sur la terrasse de chez moi à recoudre maladroitement ma chemise en me piquant les doigts à plusieurs reprises. Je regardais le ciel…pas de nuages, seulement un grand ciel bleu qui annoncait l’été. Je repensais à Keiji et à ses yeux aussi bleus qui m’avait troublé le matin. Est ce qu’il m’aurait remarqué ?…Humm…Keiji… Je m’endormis sur le transat où le soleil venait doucement me réchauffer la peau.

13

14

Chapitre 2 : Vampire VS Minipouce Le lendemain, comme tous les matins, Elel entra précipitamment dans ma chambre pour me réveiller. - « Allez, on va être en re…t’es déjà réveillée ? ! ! - AYE ! ! AYE ! ! Ca te surprend hein ? ! HAHAHA ! Beugla Nanako fière d’elle, le poing

levé. Je me suis endormie presque tout l’après-midi sur la terrasse hier…et…reprit-elle dépitée : sans parler de ma sieste en cours le matin…j’ai l’impression d’avoir dormi pendant vingt-quatre heures ..

- Alors je crois qu’on va être en avance pour une fois ! HOOO ! T’en as même profité pour te faire des couettes ! Mais dis moi…tu t’es faite toute belle !

- Hein ? !…non…heu….je…pas tant que ça… rougis Nanako sous les compliments d’Elel. » **nanako** On descendait tranquillement dans l’escalier quand mon père me sauta encore dessus, partant une nouvelle fois en vrille en bas des marches. - « Nanako…Gémis son père, les yeux en tourbillons. Tu n’aurais pas pris une taille de… - PERVEEEEEEERS ! ! - Haaa ! ! S’exclama Elel en joignant ses mains sous mon menton, les yeux pleins d’étoiles.

Nanako ! ! Tu t’es encore améliorée, cette fois il n’a pas eu le temps de finir sa phrase ! ! !

- Ha tu trouves ? Rétorqua gaiement Nanako en poussant son père du pied pour passer. - Oui oui ! tes réflexes sont vraiment éveillés ! - Nanaaaakooo ! ! Pleurnicha son père en la regardant partir. Tu es vraiment en train

de devenir une femme. Ma ptite fiiiiiiiiiilleeeeee ! » **nanako** C’était une de ces rares fois ou nous nous rendions au Lycée en marchant. Nous en profitions pour papoter, ce qui était plutôt agréable en fait. On pouvait enfin admirer ce paysage et ces nombreux pétales de cerisier qu’on se contentait habituellement de fouler dans notre course. J’aimais vraiment la nature et Elel adorait me dire que j’étais le ying et le yang à moi toute seule, ça me faisait bien rire. A vrai dire, je ne pouvais même pas concevoir que quelqu’un puisse détester les fleurs, après tout, ça embellit la vie, qui était déjà remplie de belles choses. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas parlé ouvertement l’une envers l’autre. En fait…même avec les années qui passaient, Elel était restée ma meilleure amie… Je savais qu’un jour nos chemins se sépareraient, pour une raison ou pour un autre, même juste pour quelques temps…un travail ? un petit copain ? des projets ?…C’est toujours comme ça que je me le représentais. Elle me disait que je ne devrais pas penser à ce genre de choses et que les seuls moments que je m’accordais pour ne réfléchir à rien…c’est quand je me battais. Elle n’avait pas tort et me connaissait par cœur…mieux que moi, je ne la connaît. Peut être était-ce de l’égoïsme ou bien…qu’elle m’aimait plus que moi je ne l’aimais. Néanmoins…j’essayais de m’adapter à ses nouveaux amis et à ses nouvelles occupations, essayant de grappiller un peu plus de son temps, juste pour moi.

15

- « Alors, vous avez révisé longtemps hier ? Demanda Nanako - Presque trois heures, puis je suis rentrée. Et toi, ton magasin, tu as acheté quelque

chose ? - Nop, je n’en ai pas vraiment eu le temps. - Pas le temps ? ! je parie que tu es rentrée chez toi te changer et que tu es partie tout

de suite après ! - Ayyye…ça craint ! ! ! je suis une vieille qui se complaît dans sa routine ! ! - Ou alors, je te connais juste par cœur ! Tu ne m’as toujours pas dit, qu’est ce qui a

bien pu arriver pour que ça t’oblige à rebrousser chemin ? ! - Haaa ! ! ! Une bagarre devant le magasin. Rien de grave, mais j’ai finalement décidé

de rentrer. Mais juste avant j’ai rencontré ce garçon aux cheveux blancs ! Heu…comment il m’a dit qu’il s’appelait déjà ? Naruu…Natuu… Bref on s’en fout ! En fait…je voulais te parler d’autre chose. Elel…tu sais hier…en cours, je me suis retournée et…j’ai croisé le regard de Keiji. Je crois que je suis encore amoureuse de lui.

- Haaa…souffla Elel. Evidemment que tu es encore amoureuse de lui ! tant que tu ne lui diras pas tes sentiments, tu ne pourras pas avancer ! Mais tu ne crois pas…qu’avec le temps…tu devrais te faire à l’idée qu’il n’est plus celui que tu as connu au primaire ?

- Je sais. C’est pour ça…que je pense de plus en plus à arrêter avec mon look punky. - QUOIII ? ! ! NANAKO ! ! Ton style te va très bien ! ! et tu sais…sans ça, tu ne serais plus

toi ! C’est pas juste « un look » ! ! C’est tout toi Nanako ! Ce n’est pas parce que tu change d’habits et de couleur de cheveux qu’il voudra sortir avec toi. Et puis…tu ne crois pas que tu serais mieux avec quelqu’un qui t’aime telle que tu es ?

- A quoi bon m’aimer comme ça ?…si ce n’est pas Keiji. - Haaa..tu es vraiment accro hein. Tu sais que tout n’est pas qu'une question d’habits

hein ? Tu crois que tu sauras te montrer gracieuse ? - Pfeu, je le suis !…bouda Nanako en faisant la moue. - Huuum huuuuUUm ? Et ne plus te battre ? - EVIDE…Heu…faut vraiment que je change ça aussi ? - HAHAHA ! ! ! S'esclaffa Elel en train d’imaginer Nanako sainte nitouche.

Nooon..HAHAHA ! ! IMPOSSIBLEE ! ! ! - GRAAAAAAAH ! AYE AYEEE ! Hurla t-elle en chiffonnant ses couettes. - Haaa…reprit Elel en reprenant son souffle. Sérieusement, je ne peux pas t’interdire de

le faire mais…crois moi…reste telle que tu es, c’est comme ça que moi, je t’aime. - HAHAHA ! ! ELEL ! ! Arrête, tu vas me faire rougir, dis pas les choses comme ça ! - Et c’est moi la timide hein ? Houuuu ! Rigola Elel en tirant la joue de Nanako : Je

t’aiiIIiiiMee ! ! Reprit-elle d’une voix rauque. Hahaha ! ! ! » C’est dans un fou rire que nous arrivions en avance au Lycée Noboka. Sans aucune discrétion... On avait attiré l’attention des quelques lycéens qui arrivaient tout juste, quand l’un d’eux se tourna. Ses cheveux dorés et ses yeux bleu ciel, il avait égaillé ma journée avec son sourire chaleureux…SON SOURIRE ? ? A QUI IL SOURIT LA ? ? Je me retournais sans aucune discrétion, encore. Mais ne vis personne. Je regardais à droite à gauche…peut être souriait-il à Elel ! ! Il aurait des vues sur elle ? ! Après tout…elle est vraiment belle…et il feraientt un beau couple. Si je ne peux pas l’avoir…Elel le pourrait…Mais je crois que je ne pourrais jamais les regarder ensemble sans ressentir une haine inavouée.

16

Je me contentais de passer devant lui sans répondre à son sourire qui ne m’était en aucun cas destiné. Finalement je n’ai encore rien fait pour aller vers lui…Elel avait raison, à force de le regarder, il me passera juste sous le nez. Il trouvera une fille qu’il aime et je n’aurais jamais saisi ma chance. Il fallait changer, mais à chaque premier pas, je me dégonflais. J’aime vraiment ce que je suis, me regarder autrement dans le miroir, voir les gens me regarder différemment, je crois que je ne suis pas assez mature pour le supporter. ** Les cours n’étaient pas plus intéressant que d’habitude et je dessinais une toute nouvelle image de moi. Les cheveux coupés et brun, mes yeux gris…bah ça ils étaient naturels je n’y pouvais rien. Plus de percing…j’en ai vraiment trop aux oreilles, je vais juste en garder un…et celui au nombril aussi. Mes tatouages…ils sont cachés, personne ne les voit. Et puis, je crois que jamais je ne me les ferais enlever, j’y tiens vraiment beaucoup. Je crois que j’ai fait le tour. Il ne me restera plus qu’à recopier les fringues de toutes ses filles, ça devrait pas être compliqué. Haaa…si seulement j’arrivais à franchir ce cap. J’envoyais mon croquis à Elel, qui fit immédiatement de gros yeux et des milliers de signes incompréhensibles. **elel** « QUOIIIII ? ! » Cria Elel une fois les cours terminés. - « Tu es sûre de vouloir faire ça ? je suis certaine que tu le regretteras ! ! ! - Si je le regrette, je redeviendrais juste celle que je suis. Je me teindrais les cheveux de

nouveau et ressortirais les fringues de mon placard. - …ne le fais pas…s’il te plaît… » Je ne sais pas pourquoi l’idée que « Nanako ne soit plus Nanako » me faisais autant flipper. Je l’avais toujours connue comme ça, depuis le primaire elle a toujours fait comme elle voulait…elle n’était jamais comme les autres et j’adorais ça. Parfois, il m’est arrivé d’être jalouse. Non pas de son look, qui ne m’irait sûrement pas, mais de sa liberté à juste être elle-même malgré les «qu'en dira t-on ? ». Elle a des percings et des tatouages à quinze ans ! Quels parents auraient accepté ça à part les siens? Enfin…je veux dire, son père, haa..il l’a vraiment élevée comme un garçon ou presque. Non, Nanako ne peut être autrement. Si Keiji doit l’aimer, il faut que ça soit comme ça ! ! Pourquoi elle ne le comprend pas ?…toutes ses valeurs seraient perdues, juste pour lui ?…et moi, je ne compte pas ? **nanako** Elel avait les sourcils baissés et paraissait vraiment triste. Pourquoi ça la rendait comme ça, ce ne sont que des fringues et une coupe de cheveux toute fraîche que je voulais changer. Mais la voir ainsi me faisait mal au cœur…si Keiji était mon point faible…Elel l’était tout autant.

17

- « D’accord. Je ne le ferais pas tout de suite. Marmonna Nanako. Mais j’y réfléchis quand même alors…réfléchis-y toi aussi, parce que je voudrais vraiment que tu m’aides.

- D’accord ! ! répliqua aussitôt Elel avec le sourire. » ** C’était la pause déjeuner quand je m’éclipsais aux toilettes. ** De l’autre côté de la cour, Keiji et Kira marchaient doucement vers Elel qui attendait patiemment sous le porche de l’entrée. Des fleurs de cerisier voltigeaient sous leurs pas et repartaient aussitôt en vrille dans les airs du printemps. - « Keiji, Tu ne vas quand même pas draguer Miura Elel…hein ? - En fait, je voulais seulement la prévenir pour la corvée de ménage, mais maintenant

que tu le dit… elle est plutôt canon ! - Haha ! ! oui elle est carrément mignonne. Mais oublie pas qu’elle est la meilleure

amie de Nanako chan. - Huum… « Nanako ? » - Fujii Nanako. La punk, enfin tu le sais quand même, elle est folle amoureuse de toi ! - Oui, oui, je sais qui c'est ! tu me prends pour qui ? ? ! Je me demandais juste depuis

quand tu l’appelles par son prénom ? - J’ai…j’ai fait ça ?…bredouilla Kira mal à l’aise - …oui tu l’as fait. - HAHA ! ! Bah…ça devait être inconscient ! Mais pour en revenir à Miura Elel, laisse

tomber direct, elle est accro à sa Nanako, tu sais ce qu’on dit sur son amitié débordante.

- Tu recommences. - De quoi ? - Tu l’as encore appelée « Nanako » Tu peux me dire pourquoi on parle d’elle

d’ailleurs ? - Aucune idée. C’est toi qui tilt dès que je prononce son nom. - C’est justement parce que tu le prononces qu’on parle d’elle. - Cette discussion n’a aucun sens. - Attends….tu aurais pas des vues sur elle hein ? Kira ? ? T'AS DES VUES SUR LA

PUNK ? - PAS DU TOUT ! Et elle s’appelle NANAKO. Dit pas « la punk »..elle est pas si punk que

ça au lycée. C’est juste ses cheveux et…peut être un peu son maquillage. C’est juste…que j’ai pas envie de la voir triste si tu dragues sa meilleure amie.

- Haaa…c’est bon c’est bon, j’en ferais rien. De toute façon, qui aurait envie de faire mal à Nanako ? Rétorqua t-il d’un léger sourire. Elle est trop flippante ! mieux vaut pas se la mettre à dos !

- Hahaha !… tu l’as dit toi aussi. - …de…De quoi ? - « na-na-ko » - PAS DU TOUT ! !

18

- Haha…après tout, on l’a connaît depuis le primaire, même si on n’est pas amis, on n'est pas des inconnus non plus. Alors…c’est peut être juste naturel pour nous de la voir comme une camarade.

- Une…une camarade…répéta Keiji surpris. Oui…tu as sûrement raison. Allez, je te rejoins dans cinq minutes, je dois aussi passer à la cafet prendre mon ticket repas !

- Tu ne l’a pas pris ce matin ?.. - Nooon j’ai complètement oubliéééé ! faut que je me dépêche à tout à l’heure ! - Oky. » **Keiji** Une camarade hein ?…et c’est toi qui dit ça Kira. A ce que je me souvienne, c’est toi qui la faisait pleurer au primaire... Alors c’est pas un peu ironique de t’entendre dire que tu ne veux pas la voir triste ?…Ou peut être, que ça te rappellerait ce souvenir dont tu as honte aujourd’hui…qui sait. **Kira** « huum »…j’espère vraiment qu’il ne s’approchera pas trop d’Elel. Keiji a toujours eu beaucoup de conquêtes pour son âge, bien plus que nous tous réunis, ce qui avait le don de me rendre un peu jaloux. Hum…Et puis, c’est vrai…je n’ai pas vu Nanako pleurer ou avoir l’air triste depuis cet épisode au primaire. Cette fille est toujours surexcitée quand elle ne s’endort pas en cours. J’ai toujours eu ce sentiment… Quand je la regarde… De me sentir à la maison. Comme si les années passaient, que tout changeait…sauf elle, une nostalgie que j’avais pris pour habitude d’avoir, agréable et réconfortante. Nanako …était ma relique. Si elle savait ça, je me prendrais sûrement son poing dans la figure en me criant que c’est pas parce qu’elle est minuscule qu’elle est un objet. « haha…Nanako est vraiment prévisible. » J’ai envie de toujours la voir comme ça… **Keiji** Kira était parti et je scrutais Miura Elel de loin…Elle était tellement belle avec ses longs cheveux noirs qui lui caressaient le visage, quand ses yeux verts me transpercèrent, se perdant dans les miens. Oui…elle était magnifique et je n’avais qu’une envie, c’était de la voir d'encore plus près. Je marchais à nouveau dans sa direction, ne la quittant pas des yeux quand une vague violente de mots me revint en mémoire « C’est la meilleure amie de Nanako » résonnait la voix de Kira dans ma tête. « Haa…il a rompu tout le charme » grogna Keiji en baissant ses yeux. ** « Je rêve ou Keiji est en train de marcher vers moi ?…il…Il me fixe là ? ? » Il va quand même pas venir me parler, Nanako va revenir d’une minute à l’autre ! - « Bonjour…El…MIURA CHAN ! !

19

- Bon…Bon…BONJOUR ! qu’est ce qu’il me veut ? …dépêche, Nanako va revenir, casse-toi !

- Elel ! ! Désolé je t’ai fait attend….Hurla Nanako en arrivant en courant, s’arrêtant net à la vue de Keiji.

- Bonjour Nanako ! ! ! aie…je l’ai appelée Nanako ou je rêve ? Kira c’est ta faaaaute ! - Bon….Bonn…..Il m’a parlé! Il m’a appelé Nanako, Je vais mouriiiiir….Ses cheveux dorés

au soleil m’éblouissaient, tandis que ses yeux bleus m’achevaient une fois de plus. BONJOUR !…Ayyyye il est encore plus beau de près ! …non…j’ai les mains moites…je suis sûre que je suis rouge écarlate ! mon cœur me fait tellement mal…

- Fujii chan…Reprit Keiji avec un grand sourire. Désolé, je ne voulais pas mobiliser ton amie. Se tournant vers Elel : On est de corvée ensemble à partir de la semaine prochaine, mais comme j’ai entraînement juste une demi-heure après, je voulais juste te prévenir que je ferais de mon mieux pour t’avancer le plus possible. Avec les tournois de base-ball dans pas longtemps, mon coach serait vraiment furieux si je ne venais pas.

- Haaa ! ! ! C’est pour ça ! ! Cria t-elle soudainement en soufflant. « Ola…c’était pas un peu flag ça ? » Pas de soucis je comprends ! Tu t’entraînes dur tous les jours, alors j’espère que vous gagnerez, vous le méritez ! »

Il nous salua et Nanako, bredouillante, lui fit un geste d’au revoir. - « Kyaaaaaaaa ! ! ! Souffla Nanako. J’ai cru que mon cœur s’était arrêté de battre ! !

Mais c’est bon ! ! Cria t-elle en le tenant. IL EST ENCORE LA ! - Hahaha ! ! Qu’est ce que tu peux être sensible parfois ! C’est surprenant ! - Hum ? je suis toujours sensible. - Ouiii…rétorqua t-elle ironiquement. Haa…dommage que ce ne soit pas toi qui soit de

corvées avec lui. - TU RIGOLES ! ! ! J’aurais été pétrifiée pendant toute une semaine, j’aurais pas crié ni

hurlé, insoutenaaaable… - Nanako…tu te bats à tous les coins de rues pour pas grand chose et tu as peur d’un

garçon comme lui ? Regarde le…bien qu’il soit sportif, il est un peu gringalet. - Ca c’est pas grave, je suis là pour le protéger. HAHAHA ! ! ! - C’est pas le rôle du mec ça ? - Hooo mais c’est fini les temps où l’homme sauve la femme. - C’est pourtant…enfin. Non rien. » Elle avait beau clamer fièrement que ça ne lui faisait rien…c’est quand même pour ça qu’elle était amoureuse de lui. **Elel* C’était il y a dix ans. On entrait à l’école primaire et il y avait ce garçon qui clamait à tout le monde que tu n’avais pas de maman. Tu pleurais tous les jours et t’étais une vraie trouillarde. C’est ce jour là que tu en es tombé amoureuse… Nanako. Keiji, du haut de son mètre, tout petit et tout mince, était venu te défendre. Tu t’étais arrêtée de pleurer et le regardais avec de gros yeux ronds. Que tu étais belle assise par terre dans ta petite robe rouge, les larmes au coin de l’œil. Je me tenais à côté de toi et c’est vrai, je n’avais pas eu le courage de te défendre non plus. Je n’étais qu’une enfant qui voulais être appréciée de tout le monde et je n’avais pas levé une seule fois la voix

20

pour toi. Mais quand je t’ai vu arrêter de pleurer…ton regard était tellement frais que j’ai amèrement regretté de ne pas l’avoir fait. J’ai détesté Keiji pour ça. Il m’avait volé, l’espace d’un instant, ma meilleure amie. Je me suis promis depuis ce jour de toujours rester près de toi, pour ne plus voir couler ses larmes. Je ne veux pas les revoir sur ton visage, parce que j’aime ce que tu es devenu Nanako ! ! Une fille forte, criarde, bagarreuse et qui ne renonce jamais ! ! Ton sourire à le pouvoir d’épanouir tout le monde autour de toi, si seulement tu voulais le montrer. Pourtant aujourd’hui…j’ai peur que ce soit celui-là même qui avait arrêté tes larmes il y a dix ans, qui ne soit la cause même de ta rechute. Ton souhait… était d’être avec lui. Alors pourquoi je ne suis pas heureuse ? Pourquoi je ne peux pas me satisfaire de ça ? S’il sortait avec toi et qu’il te brise le cœur…ce qu’il fera. J’imagine mal Keiji te supporter sur du long terme…Et je t’imagine mal, Nanako, être une adorable sainte nitouche! Tu craquerais, c’est certain. Haaa sérieusement, qui pourrait te supporter de toute façon, tout le monde tremble devant toi. Tu te bats tout le temps, cries toute la journée, donne des ordres que tout le monde exécute avec un « AYE AYE NANAJANE SAMA ! ! » tremblant et courant le plus loin de tes griffes et en plus tu agresses sans prétention le premier qui se met en travers de ton chemin. Pourquoi il faut que ça soit lui ? LUIII ! Ton plus grand défaut : c’est de l’aimer, lui. Je ne supporte pas ça. **Nanako** « Elel, tu veux t’asseoir où ? » demanda Nanako en entrant dans le réfectoire, son plateau repas à la main. Alors qu’elle me répondait que ça lui était égal, mes yeux écarquillés ne pouvaient pas se défaire de cette attraction. Une meute autour d’une table et des plateaux empilés les uns par-dessus les autres. Ce gars aux cheveux blancs avalait tout ce qu’il trouvait ! ! ! - « Il…il est pas humain ou quoi ? Demanda Elel les yeux ébahis - …RAAAAAAAAAAAAHH ! ! ! LUIIIII ! ! ! ! » **Elel** Sortant ses griffes et ses yeux en feu, elle avança d’un pas brutal qui fit étrangement trembler le réfectoire, ses cheveux bleus flottant dans une lumière flamboyante. - « TOIIII ! ! !…Hurla Nanako en posant ses deux mains recouvertes de pansement devant

les plateaux entassés, faisant perdre l’équilibre aux assiettes qui se cassèrent sur la table.

- Hoo ! ! Nanako ! ! Cria gaiement Atsuya Nasu. Tu vas te couper plus que le bout des doigts si tu tape si fort sur la table.

- …Fini…FINI CE QUE T’AS DANS LA BOUCHE AVANT DE PARLER ! ! ! ! Hurla Nanako recouverte de riz en lui donnant un grand coup de plateau.

- Ça je te l’avais dit Atsuya. Coupa Haru, visible entre deux piles d'assiettes.

21

- Nanako…T’es cruuuellle…Sanglota Nasu en rampant jusqu’à elle. - TU ME DOIS UNE CHEMISE ! ! - Ha ? Oui c’est vrai. Reprit-il sérieusement en se relevant d’un bond. » **Elel** Ce garçon se tenait tout au-dessus de Nanako et nous dépassait d’une tête, voir trois pour Nanako. Ses cheveux blancs rendaient son visage encore plus pâle qu’il ne l’était…sans parler de ses yeux violets. «Hoo ! ! tapa Elel dans sa main : UN VAMPIRE ? » - « Nooon Elel. Rétorqua Nanako en levant son index. Il fait jour, les vampires ne

sortent pas le jour ! Et puis…bon là il ne montre pas ses dents mais je t’assure qu’il n’a aucune canine !

- T’es sûre que tu as vu ses dents ? - AYE AYE ! Confirma Nanako avec son pouce accompagné d’un clin d’œil - La lumière du jour ne rentre pas dans le réfectoire…Releva Elel en levant à son tour

son index. - Absolument ! Mais souviens toi, je t’ai raconté pour hier au magasin, ce gars aux

cheveux blancs… - Heu…Je suis là vous savez…Coupa maladroitement le jeune garçon. - HAAA ! ! ! Coupa Elel en se rapprochant du jeune homme. MAIS OUI ! Tu es bien celui

qui m’a bousculé ! ! - Greaaat ! Confirma à nouveau Nanako. Huuum…Naaatu…Naaaku… - Haa…Souffla t-il. NASU ATSUYA ! …t’as qu'as penser au Yaki-nasu*. (*recette

japonaise à base d’aubergine) Un si petit corps pour une si petite tête… - Tu viens de me traiter de petite tête, l’aubergine ? ! ! ! Grogna Nanako en montrant ses

dents. - Apparemment tu n’es pas non plus un vampire…Confirma t-il en se penchant au-

dessus de sa tête. J’aurais plutôt dit un nain grincheux…. TIENS ! ! » **Nanako** Il sortit une boite de je ne sais où, et la posa sur ma tête. Je roulais des yeux pour voir de quoi il s’agissait. Plutôt léger…Et puis pourquoi il pose ça sur ma tête ? ! J'attrapai ce paquet très surprise de recevoir quelque chose…un joli ruban jaune l’entourait. « Un cadeau ? pour moi ? ? ? … » C’est la première fois que je recevais un cadeau d’une autre personne qu’Elel. Je restais les yeux écarquillés quand il essaya de me le reprendre. « PAS TOUCHHEE ! ! ! C’EST A MOI MAINTENANT !» **Nasu** Je ne m’attendais pas à ce que cette petite boule de nerf soit si surprise de recevoir un paquet cadeau. Elle le tenait comme un objet précieux qu’il ne fallait surtout pas toucher. J’avais juste envie de rire quand elle sortit ses dents pour ne pas que je le reprenne. C’était presque…mignon. Elle ouvrit la boite et resta sans voix, ne me regardant pas une

22

seconde. Ses grands yeux gris pétillaient et quelque chose se dessina sur son visage. ….un sourire ? - « C’est ma…c’est ma CEINTURE ? ! ! - Te fais pas des idées Nanako, c’est Orie qui te l'a choisie pour te remercier. - Je ne t’ai pas déjà dit de ne pas m’appeller comme ça ? - Non, en fait tu as dit : « pas tant que tu ne m’auras pas remboursé ma chemise et que

cette odeur de rat mort ne sera pas partie de mon visage. » Se rapprochant d’autant plus de sa joue…Apparemment, tu sens bon. Il posa sa main sur sa tête et clama : Cette ceinture est le remboursement de ta chemise. Na-na-ko.»

**Elel** De quoi ils parlent ? Ils se connaissent si bien que ça alors ? Il lui a offert un cadeau, dans le réfectoire et….tout le monde nous regarde ! ! ! Ce n’est pas très intime. Je regardais ma Nanako aussi rouge qu’un plancton, qui fixait ce garçon qui ne se gênait pas pour la mettre mal à l’aise quand elle reprit son air confiant que j’aimais tant. - « Tu diras merci à… « Orie »…ta petite amie ? - Ma…QUOI ? ORIE C’EST MA PETITE SŒUR ! Je croyais que je te l’avais présentée…J’ai

dix huit ans…je vais quand même pas sortir avec une gamine qui en a treize…TU M’AS PRIS POUR UN PERVERS OU QUOI ? !

- T'as la mémoire sélective, je ne lui ai même pas parlé. Mais peut être…Sourit t-elle sournoisement en se rapprochant de son visage : que t'as le cerveau aussi ralenti que ton manque de ponctualité !

- Ou bien…se rapprochant à son tour jusqu’à coller son front contre le sien : Que j’ai juste voulu voir la mini punk qui se sert d’un mec comme un trophée !

- JE SUIS PAS MINI ! cria Nanako en le poussant avec sa tête - C’est pourtant toi qui l’a crié ! cria à son tour Nasu en faisant de même. - Hooooy ! ! Cria t-elle en s’écartant, ses deux bras en avant, stupéfaite. T’étais…Déjà

là ? ! ET T’AS ATTENDU TOUT CE TEMPS SANS RIEN FAIRE ? - …bah…faut dire qu’avec tes grandes dents, tu m’as fait un peu peur…hahaha ! » **Nanako** Je ne m’en servais pas vraiment comme un trophée, c’est juste…dans l’excitation du moment…tout ça c’est la faute de mon père, à force de le mettre KO tous les matins j’ai pris mes bagarres pour un jeu ! En fait, je n’ai jamais été battue…même si je n’ai jamais livré de combat pour une grande cause. Peut être que je suis …un garçon manqué ? ? ? hiiii…qu’est ce que je suis censé répondre à ça au juste ? ? C’est quand même pas ma faute si j’ai été élevée comme un garçooooon ! Je me creusais la tête quand son ami débarqua, tout aussi grand que lui. Ils le font exprès pour me rendre encore plus minuscule ?! je me sentais encore plus petite qu’à mon habitude, petite et aussi…plus jeune. Ce garçon me fixait tout autant que moi je le faisais…de grands yeux aussi noirs que ses cheveux. «… »

23

Il ne parlait pas et se contentait de verser son air glacial autour de nous. Mais c’est qui lui ? Tout le monde à conspiré pour venir me voir aujourd’hui ? ! - « Haru…essaie de sourire…chuchota Atsuya, tu lui fais peur. Dit-il discrètement en

regardant Elel. - Comment tu veux que je sourie, on dirait un petit animal enragé…genre un yorkshire

nain. marmonna t-il sans grande discrétion. - En fait là je parlais de son amie. Haha….Hahaha… - Un YORKSHIRE NAIN ? ? ? Hurla Nanako en tapant le front d’Atsuya avec la boite.

HaaaA ! ! MA CEINTURE ! ! Rétorqua t-elle aussitôt en s’agenouillant pour s’assurer qu’elle n’avait rien.

- AiiiEEee tchiiIIii…C’est pas moi qui l’ai dit ! ! ! et TU T’INQUIETES POUR TA CEINTURE MAIS MA TETE CA T’ES BIEN EGAL HEIN ? !

- Hihi…elle n’a rien. - Haaaa…c’est bien ce que je disais. Elle est crueeelle Haruuu… - Hum hum…même un yorkshire est plus mignon, je te l'ai dit. L’espèce humaine est à

éradiquer de ce monde. - …c’est pas toi qui veux devenir scientifique pour trouver des vaccins ? - Va savoir. J’ai jamais dit que j’étais logique.» Je me redressais et observais Elel quelques secondes, le sourire aux lèvres. Bien sûr que non elle n’avait pas peur. Elle était avec moi et dans tous les cas, Elel avait son propre caractère bien distinct. Si j’étais en danger ça serait la première à foncer dans le tas, à grincer des dents et insulter tout le monde à tout va. Brrr…rien que d’y penser elle me fout la trouille. Cette ambiance était étrange, je n’étais pas habituée à être au centre des conversations de groupe et tous les yeux étaient braqués sur moi. L’un me criait dessus la main sur son front, l’autre me regardait toujours aussi impitoyablement, et Elel retenait un rire derrière ses yeux plissés. **Keiji** Alors que j’allais rejoindre Kira qui m’attendait à la salle d’équipement, un brouhaha m’incita à me retourner, et ce que je vis me surpris d’autant plus que le discours de Kira sur Nanako …qui à cet instant même, était entourée de deux gars qui faisaientt deux fois sa taille. Des dernière année ? Ca y ressemblait, ils avaient l’air légèrement plus âgés. Est ce qu’elle avait des soucis avec eux ?…Ce gars aux cheveux blancs lui criait dessus, et son pote la dévisageait littéralement. « Aux cheveux blancs… » ça serait pas avec lui qu’elle s’était pris la tête dans le couloir ? Même si elle avait du caractère, ça restait une fille. Et sans vraiment savoir pourquoi, je me suis retrouvé face à lui. Il me regardait sans vraiment l’air effrayé, apercevant ses yeux d’un violet très clair. C’était surprenant…Mais je repensais à ce que m’avait dit Kira, après tout, s’il était amoureux d’elle, il m’en voudra trop si je passais à côté sans m’en préoccuper. « Nanako…ça va ? » Demanda t-il en se tournant vers elle. **

24

Je me retournais vers Elel…mais c’est bien à moi qu’il parlait. Et encore une fois…il m’avait appelé « Naaaanakooo » Je n’arrivais pas à répondre, la bouche entrouverte, aucune syllabe ne voulait en sortir. Est-ce qu’il s’inquiétait pour moi ? ? POURQUOI ? je n’arrivais même plus à distinguer les secondes des minutes et n’avais aucune idée du temps qui défilait. - « Hoooy ! ! Lança Nasu en posant la main sur l’épaule de Keiji. Tu t’inquiètes pour

Nanako, C’est plutôt de moi que tu devrais t’inquiéter, elle m’a complètement assommé avec …

- HAaaHAHAHA ! ! NASU ! ! Il plaisante ! !…rigola tout à coup Nanako en poussant Atsuya hors du cercle.

- Na-NA-Koo…Articula t-il en reculant. Hoy… murmura t-il dépité : me dit pas que c’est ton petit ami ?

- Ecoute…je ferais tout ce que tu veux si tu veux bien te taire ok ? - Hooy ?…Alors il ne l’est pas mais ça t’intéressait bien hein ? - Je…heu…non…t’image pas que…Bredouilla Nanako rougissante. - Bon…alors j'vais lui raconter comment tu m’as frappé avec mon cadeau et… - JTE LE PROMET ! ! ! jferais tout, tais toiiiiii ! - « pro-mis » Clama Nasu en souriant - « Haha ! Reprit Nasu en s’avançant vers Keiji. Nanako va très bien…je lui montrais la

super ceinture que je compte offrir à ma petite sœur ! Elle a vraiment de bons conseils !

- Ha…Oui ! ! Elle est vraiment superbe d’ailleurs, je me suis presque écroulé en la voyant…haha…Rigola Nanako en frottant sa tête, blasé.

- Haa..désolé Nanako, je ne voulais pas vous déranger alors. - MAIS TU NE ME DERANGES PAS ! Rétorqua aussitôt Nanako en remuant ses bras dans

tous les sens. - Pour ma part je reprend les cours dans peu de temps, Reprit Nasu, merci Nanako

pour tes conseils….Sourit-il en lui tirant la boite des mains. » Hooy ! Ma ceinture ! IL PART AVEC ! ! ! Je me suis faite avoir sur toute la liiigne…Jle déteeeeeeeste ! !

25

26

Chapitre 3 : Nanajane-sama, la dompteuse d’homme « Keiji me regardait droit dans les yeux et je me plongeais dedans, croisant des milliers de Keiji qui flottaient autour de moi…son sourire m’aveuglait et ses lèvres se rapprochaient doucement des miennes…. » - « Hoy...t'as de grandes dents. - Heiin quoi ? ? - Pas si près tu me fais peur. - HEYYYY ! ! MAIS C’EST MOOON REVE ! POURQUOI C’EST NASU QUI ME PARLE ? ! » **Nasu** Cette minipouce dormait à poings fermés, enroulée dans la couverture comme un saucisson avec cette chaleur omniprésente dans sa chambre. Mon index sur sa joue, elle ne réagissait pas le moins du monde. Un minuscule filet de bave coulait de sa bouche. Moi qui me disait que toutes les filles ressemblaient à des anges quand elles dormaient….haa…la fin d’un mythe. « Na…su ?….marmonna Nanako en se tournant. » Hooy ?…elle est en train de rêver de moi ? Intéressant. Un doux rêve ou je suis son prince charmant… « Dégage Na…su…. » Ha ? ? Non même pas en rêve. Trop crueellleee…elle a ouvert un œil on dirait. - « NaaaNAkooo » Souffla Nasu à son oreille. « C’est le week end…réveille-toi ! » - Aye…Laisse moi dormir encore un peu Eleeeel…. » Ha J’y crois pas, ça va me prendre une heure pour la réveiller à ce rythme là ! ! ! Et puis quoi, j’ai pas la voix d’Elel ! elle est complètement à l’ouest ! Bon. Je n’ai pas le choix. Alors que j’allais lui hurler dans les oreilles elle marmonna : « Fais comme d’hab…le café dans le placard du haut…tu le sais…hum. Noir, serré, sans sucre. » Du café ?…Y a sûrement plein de petit gâteau avec. J’avoue que je ne dirais pas non à un petit déjeuner…après tout le soleil se lève tout juste, mais…j’ai pas envie de taper encore une fois la discute avec son père…trop fliiiipant ce tyyype ! C’est quoi cette famille trop bizarre ! ** Flash back effrayant version Nasu, de la rencontre père VS Nasu : - « Un garçon dans le jardin ?

27

- Désolé, il est tôt, je ne savais pas que quelqu’un serait levé à cette heure ci, je pensais voir Nana….

- Hoooy tu es venu réveiller ma Nanako ! Va va ! - …HEIIIinnNN ? - Au premier étage hein ! mais attention, sa petite nuisette à tendance à tomber quand

elle se lève ! - Sa…NUISETTE ? » Après ça il m’a presque poussé jusqu’à sa chambre et m’y a enfermé. C’EST QUOIIII CE PEEERE PERVEEEEEERS? ! Fin du flash back ** « NaaaNNNaaaKoooOOo » Chantonna Nasu en la fixant du regard. **Nanako** Pourquoi la voix de Nasu arrive t-elle aussi forte dans mon rêve ?…J’ouvrais un œil…ses yeux violet…vampire. Il m’observait de si près que je me serais cru dans un champ de Campanule. Je refermais mes yeux troubles, croyant rêver encore un peu, vaguant dans cette vallée de fleurs au parfums enivrants. « …tu…tu sens bon. » Chuchota t-elle en repliant ses bras au-dessus de sa tête. **Nasu** « Hoy »…souffla Nasu. Elle a l’odorat fin, c’est vrai qu’on dirait un yorkshire. Mince…qu’est ce qu’elle fait là…elle est complètement sans défense ! Elle est réellement en train de rêver ou quoi ? Mon bras par-dessus son épaule, je me retrouvais à quelques centimètres de son visage, étonné de la voir si calme. Ses petits yeux tremblaient, ses lèvres remuaient doucement, et ses cheveux bleutés saluaient ses quelques formes que je sentais sous la couette. « …qu’est ce que je fous moi… » Je me redressais brutalement quand elle ouvrit ses yeux en grand en ne me lâchant plus du regard. « KYYYYYYYYYYAaaaaaaaaaa ! ! ! » Commençait à crier Nanako en gesticulant dans tous les sens. « Hooy ! t’es réveillée ! » Lança Nasu en la saluant l’air de rien. « Inutile de gesticuler autant, ta nuisette commence à glisser de tes épaules ! ! » ** Hein ? Ma nui…sette ?….KYYYYYYYYYYYA ! ! ! ! ! Hurla t-elle encore plus fort en se levant d’un bond sur le lit.

28

« PERVEEEEEEEERS ! ! ! » Grogna t-elle en lui donnant une rafale de coup de pied. Il…Il les évites tous ?… « Arrete de te défeeeendre, JVAIS TE TUUUUUUUUUUUUUUER ! » Bon sang, pourquoi j’arrive pas à l’envoyer valser, jte DETEEEESTE ! « Tu-as-pro-mis. NA-NA-JA-NE » Coupa soudainement Nasu Atsuya en la faisant tomber sur le lit. Il était pratiquement allongé sur moi et ses cheveux blancs cachaient partiellement ses yeux violets…je sentais à nouveau cette odeur…ce n’était pas un rêve…il sentait réellement le printemps ! HEIN ?…IL EST SUR MOI ? ? « Bon ! on va boire ce café ? Serré, sans sucre. » Reprit-il plissant des yeux, en se relevant calmement. Quoi…c’est tout ?…Je restais là sans bouger, les yeux dans le vide. Il c’était assis au bord du lit tandis que je me redressais enfin, le coussin entre les bras. A quoi je pensais là ? ! ! Et d’abord… - « Jpeux savoir ce que tu fous dans MA CHAMBRE ? ? Demanda t-elle d’un ton

exécrable. - J’en sais rien…Demande à ton père. C’est lui qui m’a enfermé ici alors que je traînais

dans le jardin. - … regard blasé : Et pourquoi tu étais dans mon jardin ? - …Je te l’ai dit, Nanajane. Tu as pro-mis. - …Je ne comprends rien, je laisse tomber. Quel bande de débile ! Tchii

tchii…marmonna Nanako : dans l’ordre. Jvais encastrer mon père dans le mur, jvais mettre un verrou à ma porte…non. Je vais d’abord t’encastrer toi dans le mur, puis après ça mon père, sur toi ! puis là je mettrais un verrou…non. D’abord le verrou et après jvous…non ça marche pas.…ET POURQUOI TU M’APELLE NANAJANE ? ? ? ! !

- He bien, c’est une histoire plutôt marrante parce que…. - Non…laisse tomber jveux même pas le savoir. Il faut…il faut que je prenne un café là. - Hoy…y a de la fumée qui sort de ta tête… - A QUI LA FAUTE ? ! » ** C’est comme ça que je me suis retrouvé deux heures plus tard devant l’appartement de Nasu. « Haaa…Fait chier. » Comment suis-je arrivé à faire du baby-sitting pendant mon week end ? « j’ai sommeiiiiil…Nasu jte déteste ! » Garder sa petite sœur…il m’a pris pour Nanako la bonne fée. Non…pire…pour NANA-JANE ! ** Flash back Nasu VS Nanako sur l’explication « nanajane » : - « M’appelle pas Nanajane.

29

- C’est trop cool Nanajane ! tout le monde t’appelle déjà comme ça de toute façon. - …QUOI ?…COMMENT CA TOUT LE MONDE ? - …Hoyyy t’étais pas au courant ? Nanajane sama, la dompteuse d’homme ! Vas-y fait

voir ! Dompte-moi ! - PERVEEEEEEEEEEERS ! ! ! » Fin du flash Back : Nasu VS Nanajane. ** Tss…et en plus il me laisse toute seule pour m’occuper d’elle. Qu’est ce que je vais bien pouvoir lui dire moi. Quoi qu’il en soit, j’ouvrais la porte de son appartement, prête à découvrir un nouveau foyer. La curiosité prit vite le dessus. A quoi pouvait bien ressembler le foyer d’Atsuya Nasu ?…un type aux cheveux aussi blancs qu’un tigre des neiges, les yeux aussi violets qu’une campanule…et l’odeur aussi rafraîchissante que le printemps ?…Hum hum…jvais sûrement trouver le cercueil dans lequel il dort ! V-A-M-P-I-R-E… HORREEEEEEEEEEEEEEEURR ! ! ! **Nasu** Pendant ce temps… Nanako garde Orie, je pouvais y aller sereinement…du moins, c’est ce que je pensais. Je me demande…comment ça va se passer entre elle. Orie est son total opposé…adorable, polie, CALME ! ! et bon sang…quelle trouillarde. Elle aurait même peur de son ombre…mais…elle a vu de quoi Nanako était capable alors, je suis sur qu’elle se sentira en sécurité avec elle. Je vais pouvoir régler mes problèmes tranquillement.…Et puis…c’est pas comme si Nanako craignait quelque chose, hein ?…j’essaie de me convaincre là ?… « bordel » j’essaie vraiment de me convaincre. Je ne veux pas mêler Nanako à ça…mais…c’est la seule avec qui Orie se sentirait en sécurité…Haru a bien essayé mais Haru… « haa…il est encore plus silencieux qu’Orie ! ! » les voir ensemble était tellement déprimant que j’ai cru voir leurs esprits quitter leur corps ! Désolé…Nanako…je suis tellement égoïste. Je t’achèterais des tonnes de ceintures…et à mon tour, je ferais tout pour toi…pour me faire pardonner. « …pathétique…je sais déjà que je vais devoir me faire pardonner. Si j’y vais en pensant comme ça alors, j’ai déjà échoué. » J’espère juste, régler ça aujourd’hui, une bonne fois pour toute. Alors que d’un pas décidé je m’arrêtais devant les cents marches qui conduisaient au sommet de la colline du dojo Miyasaki, quelqu’un m’arrêta. « HEY ! ! »

30

Ces cheveux blonds…ces yeux bleu turquoise…LE PSEUDO COPAIN DE NANAKO ? ? ! Qu’est ce qu’il me veut ? - « Hoy… ? - Je savais bien que c’était toi…Clama Keiji en s’arrêtant devant lui. - Hoyy ! ! Reprit gaiement Nasu en lui tapant l’épaule. Comment ça vaaa ? ! - C’est…C’est quoi cet air enjoué ? ! S’horrifia Keiji en faisant un bond en arrière.

Heu...ça…ça va ! Ha heu…Je ne me suis pas présenter hier. Je m’appelle Kimura Keiji. - Kimura Keiji…répéta Nasu en levant les yeux au ciel comme pour se le rappeler. Moi

c’est Nasu ! Nasu Atsuya ! - Nasu…Alors, ravi de t’avoir revu. Bon à plus ! - …C’est pour ça…rétorqua sérieusement Nasu…que tu m’as arrêté ? Juste pour dire me

dire ton nom ? - Heu…Non, pas vraiment. En fait, je pensais juste te le dire si je te croisais au Lycée,

mais je ne pensais pas te revoir si vite !…Tu es en dernière année si je ne me trompe pas, et traîner avec une première année, ça fait vraiment mauvaise impression….tu ne trouves pas ?

- Haaa ! ! Reprit gaiement Nasu d’un large sourire. Je te remercie de te soucier de ma réputation ! ! Mais je me fous vraiment de faire mauvaise impression.

- Heu…c’est pas vraiment…en fait… - Hooy. Coupa Nasu d’une voix grave. Viens-en au fait tu veux ? - Alors, ne t’approche pas trop près de Fujii Nanako. - …HoooY ? ça c’est trop tard je dois dire…Nanako dort avec une nuisette presque

transparente….bave…crie…boit du café serré le matin…a un père pervers…et squatte en ce moment même mon appartement. Oui, non…c’est trop tard…

- Je dis juste une chose. Elle est importante, pour beaucoup d’entre nous. - …d’entre vous ? Quoi vous avez créés une secte Nanajane sama ? - ….qui ? qui l’appelle comme ça ? ! - Ho…je croyais que c’était vous. - ARRETE DE M’EMBROUILLER ! ! - Hoy hoy désolé, ce que je dis doit sûrement refléter sur tes cheveux blonds s’en

arrivait à t’atteindre. marmonna discrètement Nasu en cachant son sourire derrière sa main. NE T’INQUIETE PAS POUR NANAKO. Je ne te la piquerais pas…

- Je…JE NE SUIS PAS ATTIRE PAR ELLE ! qui le voudrait, elle est surhumaine ! Elle fait trop flipper ! ! Sérieux, un jour elle s’est battue contre un sanglier ! ! ! TROP FLIPPAAAANTE ! ! !

- Un sanglier ! ! rétorqua Nasu en hochant la tête, curieux d’en savoir plus. Sérieux ! raconte ! !

- Ouais c’était la mascotte du club de…MAIS POURQUOI ON PARLE DE CA ? ! ARRETE DE M’ENBROUILLER !

- Hoy ?…moi je dis rien, de quoi il m’accuse ? ! - J’étais sérieux, plusieurs personnes seraient vraiment tristes si Nanako l’était. - Dans ce cas, il suffit de la rendre heureuse. Il posa virilement sa main sur son épaule et

cria : Sort avec elle ! - POURQUOI JE FERAIS CA ? ! TOI SORT AVEC ELLE ! - Je croyais que je devais rester loin d’elle, faut savoir ce que tu veux. - …ARRETE DE M’EMBROUILLER ! ! - Hoy…j’ai encore rien fait… - Arrête avec tes « hoy »…Rétorqua Keiji blasé.

31

- Kimura Keiji ! Clama fièrement Nasu en croisant les bras. Désolé de te décevoir…mais je vais te répondre honnêtement. « tout ceci ne te regarde pas » A plus !

- HOOYY ? ! ! C’EST QUOI CETTE REPONSE MERDIQUE ? ! - PIQUE PAS MES « HOOOY » ! Arrête ! elle était cool ma phrase ! - Y'a que toi pour trouver ça cool…répondu Keiji dépité. Tu comptes monter ces cents

marches ? - Evidemment, un peu de sport fait toujours du bien ! Clama Nasu enjoué avec un grand

sourire, serrant son poing en regardant en haut des marches. - Haa…tu crains. Souffla Keiji. Jvois pas pourquoi je m’inquiétais, marmonna t-il.

Nanako ne fera qu’une bouchée de ce type. Bon alors, montons ensemble…c’est là où je me rendais aussi.

- …Tu vas au dojo miyasaki ? Demanda Nasu sur un ton très sérieux. - Hiiiii…c’est quoi ce ton sérieux tout à coup, il fait flipper lui aussi !

Heu..bah…ouais…mon père m’a chargé de venir chercher un truc. - Tss...pas le choix alors. - …je préférais encore son air enjoué tout à l’heure…marmonna Keiji en le suivant. » **Nasu** J’avais bien besoin de ça. Moi qui voulais faire ça vite fait, voilà son pseudo copain qui se rend au dojo avec moi. Sans déconner, comment je vais pouvoir m’occuper de quitter le dojo avec lui…d’ailleurs qu’est ce qu’il vient y faire ? « haa … » - « Déjà fatigué ? demanda Keiji - nop, j’ai juste trop faim…Nanako m’a interdit son placard à gâteaux…se plaignit Nasu

en se tenant le ventre qui gargouillait. - Son…son placard à gâteaux ?…TU AS ETE CHEZ ELLE ? ! - Heu…non…glissa nerveusement Nasu. Merde…je viens pas de lui dire que j’étais chez

elle hein ?…si je l’ai dit ?…merde. Je l’ai dit. Nanako va vraiment me tuer maintenant c’est sur…

- Hahaha…je suppose qu’elle doit vraiment t’apprécier pour t’avoir accueillie chez elle…étrangement j’ai du mal à l’imaginer…souffla Keiji en passant ses deux bras derrière sa tête.

- Heu…ouais…Rétorqua Nasu dépité. Elle va me découper en petite rondelle et me jeter dans le port.

- Elle n’est pas commode hein ?…Elle est comme ça, Nanako. Kira a raison ! Je crois, que ça me manquerait de ne plus la voir. Elle fait partie de tous nos souvenirs d’enfance.

- Ho ? Alors tu la connais depuis que vous êtes petits ? Demanda curieusement Nasu. - Oui ! Elle n’a pas toujours eu ce caractère tu sais ! Elle pleurait souvent. Mais, après

les vacances d’été, elle avait complètement changé. Et ça fait dix ans qu’elle est une vraie tornade partout où elle passe !

- Je ne savais pas que vous étiez si bon amis. - On ne l’est pas ! - Hein ?… - Nanako est…Nanako. Tout le monde l’aime…mais reste loin. - …vous êtes vraiment bizarre les premières années. »

32

Tout ça n’était pas bon…j’étais distrait avec Keiji à côté de moi et on se rapprochait enfin de la fin des marches. Pas bon du tout… Alors que je voyais de loin cette vielle bâtisse qui me rappela nombreux souvenirs, Haru était déjà là et m’attendait toujours aussi sérieusement. L’herbe avait drôlement poussé sous nos pieds…le jardin, n’était vraiment plus entretenu. « Alors…même ces forces là t’abandonnent… » - « Hiii…coupa Keiji. Pas très accueillant ce type ! - Ne t’en fais pas pour Haru, il paraît très froid mais… - Il NE L’EST PAS ? ! Rétorqua Keiji rassuré. - Si, mais au moins tu sais à quoi t’attendre. » **Keiji* Trop rassurant ! ! ! Pourquoi je fais le chemin avec lui moi ? D’ailleurs…je ne l’ai jamais vu ici. Est ce qu’il viendrait s’inscrire ? Une minute… Il m’a dit qu’il s’appelait « Atsuya Nasu…Nasu… » - « NASU ? ? ! ! Cria soudainement Keiji en s’arrêtant de marcher. Me dis pas

que…que…que tu fais partie de la famille NASU, je veux dire : CETTE FAMILLE ? ! - Tssss…souffla Nasu en détournant le regard. - Tu es en retard. Clama Haru en se mettant entre eux, jetant un air glacial sur Keiji qui

recula d’un mètre. - Désolé Haru. J’ai été un peu retenu. Il est là ? - Comme toujours, il t’attend. » Il parle de moi quand il dit avoir été retenu ? ? Nasu et Haru partaient de leur côté, alors qu’il me parlait avec beaucoup de gaieté il y a tout juste une minute, je restais surpris de ce ton de voix qui ne m’était pas destiné, grave et sérieuse. **Elel** Pendant ce temps, chez Nanako : - « Bonjour Monsieur Fujii ! Clama joyeusement Elel en entrant dans la maison.

Hum ? ? MooooNNsieur Fujii ? ! Vous êtes ou ?…D’habitude il m’accueille aussitôt que j’ai franchi la porte…KYYYYYYYYYYA ! ! ! Qu’est ce que…QU’EST CE QUE VOUS FAITES ENCASTRE DANS LE MUR ? !

- Hoo…ma petite Elel, tu es là ! Aide donc ton vieux père à sortir de là, hahaha ! ! - Combien de fois je vous ai dit de m’attendre avant de l’attaquer ? ! Si je ne la prépare

au réveil elle est une vraie tornade ! et…j’ai déjà un père…rétorqua t-elle dépité. - Mais ton ami est déjà venu la réveiller. Expliqua monsieur Fujii en s’étirant de tous les

côtés. - Hu ?..un ami ? quel ami ? Nanako a un ami ? - Bien sur ! ton ami aux cheveux blancs ! Mais ils sont partis maintenant. - QUOIIIIII ? ! NANAKO EST PARTI ? ! » Cria Elel alarmée. Un garçon est venu la chercher ? UN GARCON AUX CHEVEUX BLANCS ? ! NASUUU ? NaNAAKooo ! C’est la première fois que tu n’es pas là …TU AS….UN AMIIIIII ! ! ! ! Je…JE NE SERS PLUS A RIEN ! NAAAAAAAAAANAKOOOOOOO !

33

- « Hoo…mais ne t’inquiète pas…quand elle est partie, elle m’a dit de te dire de te

servir du café ! noir et serré, sans sucre… - Heu…non ça c’est elle qui le boit comme ça. Répondu Elel blasé.» C’était étrange…ça faisait longtemps que ça n’était pas arrivé. Quelque part…ça me faisait du bien. C’était inexplicable…je me retrouvais à boire le café en compagnie de Monsieur Nasu, qui comme à son habitude, me taquinait en m’appelant sa deuxième petite fille. Ses moustaches avaient blanchies, autant que ses cheveux. Il n’était pourtant pas si vieux. Mais j’aimais beaucoup parler avec lui, il était toujours de bon conseil et très avisé…quand il ne faisait pas l’idiot. « Haaa…tout le monde a bien grandi » Lança Monsieur Nasu dans un soupir nostalgique. **Nanako** Pendant ce temps…Nanako regardait à la fenêtre… je savais qu’à cette heure ci, Elel était sûrement arrivée à la maison. Je regardais quelques secondes à travers la fenêtre, essayant d’apercevoir un rayon de soleil. « Haaa…ON VOIT A PEINE A TRAVERS CETTE FENETRE ! ! ! ! » « Nanako ?…c’est toi ? » Une petite voix sortait de derrière les décombres du salon, une toute petite forme vague dans l’obscurité qui m’appelait. « trop flippant…on dirait un spectre » j’étais tellement occupé à observer l’état de cet appartement que je l’avais pratiquement oubliée ! ! - « Haha…Orie ? Désolé, je t’ai fait peur ? Ton frère m’a dit de venir te garder. - Nanako… » Cette petite fille ne parlait pas vraiment et se contentait de me regarder à demi cachée derrière le mur. « …sors de là, je ne te ferais rien…KYAAAAAAaaa ! ! ! » Dans un grand fracas, je m’éclatais la tête dans un amas de vêtements qui traînaient au sol. « Bordel…Nasu, t’es le pire des mecs que j’ai rencontré…marmonna Nanako en se relevant blasé. » Orie était encore plus cachée qu’auparavant. Est-ce que…je lui aurais fait peur ? Pas étonnant, je ne suis qu’une inconnue pour elle, à quoi il pensait en me faisant venir ici ?…Je voulais la mettre en confiance, mais me retenir d’hurler face à autant de bordel me déprimait presque. C’est après avoir parcouru le chemin du combattant, que j’aperçus enfin son petit visage fin et ses yeux aussi violet que ceux de Nasu, me regarder curieusement. Contrairement à son frère qui ressemblait à s’y méprendre à un vampire, elle… était vraiment

34

mignonne ! ! Elle me regardait avec de grands yeux ronds et me tendit la main. « trop KAWAAAAI » « Dis moi Orie… » Je me serais bien agenouillé à sa hauteur mais faut dire que j’étais plutôt petite alors ce n’était pas vraiment nécessaire. - « Tu as quel âge ? - … - Aye…je vois. Moi j’en ai seize. Bientôt dix sept en fait…mais dans quelques mois. - … - Aye…je vois. Et si on faisait un peu de ménage pour passer le temps hein ? - Nanako… - Oui ! ! c’est mon nom ! ! s’écria Nanako enjoué. Au moins tu dis quelque

chose…marmonna t-elle derrière sa main. ALLEZ ! ! ! ! pour te sentir mieux, on va déjà faire rentrer la lumière dans cet appartement ! ! ! Oky Orie ? ! …ce n’est pas grave si tu ne réponds pas, prend ton temps…»

Je lui faisais un large sourire et je voyais ces petits yeux pétiller dans la pénombre. Une si petite fille seule dans un appartement si sombre, je trouvais sa tellement triste. Elle avait beau avoir treize ans…elle n’en faisait tout juste que dix. Ses cheveux roses scintillaient aux quelques rayons de soleil qui forçaient le barrage de poussière. Nasu te laisser vivre dans cette obscurité…je le détestais vraiment à ce moment là. J’allais rendre cet endroit tellement brillant que ses grands yeux violets scintilleront. Cela faisait déjà quelques minutes que je tentais de trouver la lumière quand je remarquais qu’Orie était littéralement accrochée à ma jupe. Pourquoi m’agrippait-elle ainsi ? Je ne comptais aller nulle part, mais je la trouvais de plus en plus attachante. Alors c’est comme ça qu’on se sent utile…c’est comme ça, que me voit Elel. La lumière enfin allumée, je constatais d’autant plus l’ampleur du bordel. De la poussière jonchait le fauteuil, des vêtements et des chaussures traînaient un peu partout, la vaisselle débordait et les carreaux de la fenêtre était tout aussi recouvert de ce voile grisâtre. « …NAaaAAaSSUUU ! ! ! ! » Cria Nanako en relevant les manches de sa chemise. **Nasu** Pendant ce temps au sommet Miyasaki : J’entrais dans cette pièce qui m’était toujours aussi familière. Du parquet au sol, propre et bien ciré…je n’en attendais pas moins. Je regardais cette seule fenêtre à barreaux devant laquelle j’étais tant resté à observer le ciel…et devant laquelle on venait toujours m’y tirer. Je passais un léger regard sur la verdure à l’arrière du bâtiment…il y avait une fontaine à cet endroit là auparavant, l’herbe haute la submergeait totalement aujourd’hui… - « Nasu…murmura Haru dans son dos. Ca va ? - …oui pardon. Je ne devrais pas traîner. »

35

**Haru** Non, ce n’est pas pour ça que je lui demandais. Je ne voyais que son dos et pourtant, j’arrivais à sentir le poids de sa douleur. Toute cette pièce avait son odeur. Il s’était arrêté pour l’observer, ça faisait longtemps qu’il n’était plus revenu. J’avais pris pour habitude de voir Nasu sourire, rigoler, faire le pitre, manger pour dix personnes et s’en vanter. Je ne voulais pas revoir ses yeux se morfondre encore une fois à travers ces barreaux. Alors je restais derrière lui, le soutenant d’une main sur l’épaule. Il ne se tournait pas, bien décider à lui faire face. Il traversa la pièce pour s’agenouiller devant la porte coulissante. Je restais loin, comme il me l’avait demandé. Nasu…quand je te dis que l’espèce humaine ne vaut pas grand chose… je le pense vraiment. **Nasu** « Bonjour, père » Je fis coulisser la porte et alors que je m’attendais à le voir me regarder fixement avec ses sourcils toujours aussi froncés, je n’aperçut qu’un vieil homme endormit. Je me levais et l’observais, cet homme envers lequel j’avais tant de colère, dormait à point fermé. Sans vraiment m’en rendre compte, un sourire s’afficha sur mon visage. Je comprenais peut être le sens de ses mots à ce moment là, mais je n’en voulais pas parce que…cette image était vraiment ce que je détestais le plus. Comment ressentir ma colère face à ce visage creusé par la fatigue, creusé par les années passées à tenter l’indifférence ? Comment ressentir de la colère…quand je repensais aux rares moments ou j’ai cru voir un sourire sur ton visage et que tu cachais en tournant les talons ? Te voir dormir me faisait d’autant plus penser que tu n’étais qu’un homme. Toute ta vie régie sous une influence que tu n’as pas su m’inculquer. Tu n’as jamais voulu changer, tu voulais perpétuer ce que grand-père t’avait enseigné, sans jamais avoir ta propre opinion de la vie. Alors je me contentais de t’observer, tes cheveux aussi blancs que les miens n’étaient plus vraiment entretenus et…ce n’était pas avec ce visage là que j’avais l’intention de t’affronter. « Dors…je reviendrais. » ** Je redescendais ces cents marches qui me ramenaient enfin à la vie d’un adolescent ordinaire, et sentais ma poitrine se gonfler d’oxygène, reprenant le chemin de la maison. - « Ca te dit d’aller manger des ramens ? ! Demanda Haru en plissant légèrement ses

yeux. - Et c’est toi qui me dit que je mange trop ? hahaha. Désolé Haru, mais Orie m’attend à

la maison. En fait…je l’ai laissé avec Nanako ! ! - Tu parles de cette fille bruyante ?

36

- Hoy, hoy, c’est vrai qu’elle est bruyante !…HAHAHA ! » **Haru** Son sourire était agréable, j’avais peur que le fait de revoir son père le plonge à nouveau dans un état de dépression…mais il a l’air de plutôt bien le prendre. En fait…il a même l’air plutôt détendu et ravi de rentrer chez lui. **Nasu** « JE SUIS RENTRE ! ! ! ! » Cria Nasu en ouvrant grand la porte. « qu’est ce que… » - « Nanako, Nanako…demanda Orie en lui tirant sa jupe. Qu’est ce qu’il fait ? - Je…je ne sais pas Orie, on dirait qu’il est reparti. HOOOOOOY ? ! cria Nanako en

rouvrant la porte. - HOY ! ! Cria Nasu surpris…non je ne me suis pas trompé, c’est bien mon appartement. - BAAAAKA ! Espéce de vampi… - AYA ONIE SAAAAAAAAAAN ! ! ! ! Coupa Orie en se jetant dans les bras de son frère. - Hey…Tu as passé une bonne mâtinée ? - OUII ! ! ! Nanako m’a montré comment on fait des bulles de savon ! ! VIENS,

REGARDE REGARDE ! Avec la lumière elles deviennent toute rose ! » Elle me tira au milieu du salon qui ressemblait à une de ces pages de magasine. Tout étincelait, le fauteuil rouge avait retrouvé sa couleur et la lumière transpercait la fenêtre de toute part. Et…il y avait…tout un tas d’objets roses, des peluches qui sortaient je ne sais d’ou et des coussins en forme de cœur… - « NAaAASUUU ! ! ! Hurla Nanako en l’attrapant par le col. - HooYYY ? ! sanglotta Nasu en lui tendant son bras vers sa sœur. ORIE ! ! ELLE EST

EFFRAYANTE ! - C’ETAIT QUOI CE BORDEL ? ! - HOOY ? ! Hurla à son tour Nasu en pointant le salon du doigt. ET C’EST QUOI TOUS

CES TRUCS ROSES ? ! - RaAAAAAH ! TU ME CHERCHES L’AUBERGINE ? ! Rétorqua Nanako en collant ses

yeux aux siens - JSUIS PAS UNE GONZESSE ! MINIPOUCE ! ! ! Hurla t-il en posant son front contre le

siens, des éclairs traversants leurs yeux. - JSUIS PAS UNE MINIPOUCE ! ! ! ! - JSUIS PAS UNE AUBERGINE ! ! ! - La prochaine fois que je viens, ça a intérêt à être aussi propre. Lança Nanako en le

lâchant, croisant aussitôt ses bras en bombant sa poitrine. - Hoy ?…Reprit-il avec de grands yeux en s’éloignant d’un pas. ça veut dire que tu

reviendras ? - PAS POUR TOI ! ! ! POUR ORIE ! ! - Hoy ! Orie fait gaffe ! Nanajane veut te dompter ! Lança Nasu le sourire en coin. - C’EST TOI QUE JE VAIS DOMPTER ! ! ! - Hoooy, intéressant, essaie pour voir ! - PERVEEEEEEEEERS ! »

37

**Orie* Nanako et Nasu se criaient encore dessus. La dernière fois, je croyais que c’était parce qu’elle était énervée dans la rue. Mais à cet instant, je voyais le visage de mon frère s’émerveiller à chacune de ses remarques. Tu sais Nanako…je n’ai jamais vu mon frère s'amuser autant. Il ne faut pas lui en vouloir, même si cet appartement était un vrai débarras, Aya-onisan prend bien soin de moi. Et je suis sûre, qu’il prendra soin de tout laisser ainsi parce qu’on a…beaucoup travaillé. - « Ha tiens au fait ! coupa Nasu en sillonnant le plancher…tu l’as mise où la petite boite

blanche, elle traînait par ici. - …des boites blanches ?…Y en avaient plein dans le coin mais elles étaient vides et

toutes écrasées. Commenta Nanako en le sermonnant. - Hoy…T’es sûre ? y en avait une avec ta ceinture ! - Ma…MA…MA CEINTUUUUUUUUUUUURE ! ! ! ! ! Cria Nanako alarmée. ORIIIIIE ! ! ! IL

FAUT QU’ON RETROUVE LES BOIIIIIIIIIITES ! ! ! - Hoy…ta une drôle d’aura toute noire…marmonna Nasu en la pointant du doigt. - A QUI LA FAUUUUUTE ! …» « ma ceintuuuuure. »

38

39

Chapitre 4 : Le Godzy Moi c’est Lucy Grouneur, mais mes amis m’ont surnommé Groony. J’étais en retard ce matin là, si seulement je n’étais pas aussi fatiguée, je n’aurais pas mis autant de temps pour me lever et je n’aurais pas eu à courir ! Je déambulais dans la rue, le cartable sautant dans le vent tout autant que mes tresses à chacuns de mes pas. « RaaaHHh ! ! Je suis sûre que je vais être totalement décoiiiiiffée ! ! ! » J’arrivais enfin à apercevoir la tour de l’horloge qui trônait en haut de la rue, narguant tous les étudiants en retard qui couraient de tous les côtés. « RaaAahh ! mais pourquoi faut que ces derniers mètres soit aussi raide ! je suis épuiiiisée ! » Je redoublais d’énergie, tapant des talons en remontant mes lunettes sur le nez, fixant toujours cette horloge qui allait sonner d’une minute à l’autre. **Nanako** Elel courait à mes côtés, soufflant à pleins poumons et toute rouge. - « Allez Elel ! traîne pas derrière, on est arrivé ! - NANAKOOOOooo ! gémit Elel dans un dernier souffle. DEMAIN JE VIENS UNE HEURE

PLUS TOT ! - Ayeee ! Elleeell ! ! ! sanglota Nanako à plein régime, T’es crueeeellle ! - NANAKO ATTENTION ! ! ! Cria Elel en essayant de la retenir par le bras. » **Elel** Nanako avait une telle énergie que son bras passa entre mes mains, m’empêchant d’éviter la collision. - « Aiie….se plaignit Nanako la tête dans le sol. - Aiie….se plaignit à son tour Lucy, les bras par-dessus Nanako - Vous allez bien ? demanda Elel en se penchant au-dessus d’elles. » Nanako était complètement assommée, il faut dire que ces deux là allaientt vraiment très vite ! - « Ho ? Lucy ! S’écria Elel, tu as une mine affreuse, est-ce que ça va ? Demanda t-elle en

l’aidant à se relever. - Heu…oui ça va. Répondit-elle un peu sonnée. » **Lucy** Quelqu’un avait amorti ma chute…c’était doux, chaud et confortable. Je reprenais doucement mes esprits quand j’aperçus ses jambes. Ses bas de chaussette était noirs. L’uniforme n’est pas censé être blanc ? ! Une minute…j’ai déjà vu quelqu’un en porter

40

des noirs…A regarder de plus près, mes yeux avaient enfin fini de tourner et d'étincelants cheveux bleus jonchaient le sol. « Bleu » ? « J’ai…j’ai…renversé NANAKO ! ELLE EST CARREMENT ASSOME ! !» S’écria Lucy, portant sa main à la bouche, tremblante. Nanako se relevait, dandinant de droite à gauche, les yeux tourbillonnants. - « Eleeel…marmonna Nanako en s’appuyant contre son épaule. - Whaaa ! ! ! T'AS UNE BOSSE ! ! ! S’écria Elel en attrapant son visage des deux mains. » Elle leva des yeux exécrables sur moi et me dévisagea un long moment. « Maman, Papa…c’en est fini de moi…. » Marmonna Lucy, ses genoux s’entrechoquant dans la panique. - « HOY ! Cria Nanako en la pointant du doigt. REGARDE DEVANT TOI QUAND TU

COURS ! - Dé…Dé….DEEEEEEEEESOLEEEEEEEEEEEEEEE ! ! ! ! ! ! ! Cria Lucy en partant en

courant sous les gongs de l’horloge qui avait enfin fini par rejoindre l’autre aiguille. - Elel…demanda Nanako d’une petite voix. SERIEUUUUX J’AI UNE BOSSE ? ! ! ! - Elle…ELLE EST TOUTE PETITE ! - FAIT VOIR ! - Comment tu veux que je te montres ! - T’ES UNE FILLE TU DOIS BIEN AVOIR UN MIROIR ! - MAIS TOI AUSSI T’ES UNE FILLE ! - ElEEeeeEll ! Sanglota Nanako en touchant sa bosse. JSUIS DEFIGUREEE ! KEIJI VA ME

VOIR COMME CA ! - Mais non mais non. On va mettre un peu de fond de teint…hein ? - Eleel…bredouilla Nanako la larme à l’œil, t’es une aaaaaaaaaaaange ! - Aye Aye. » **Elel** Nanako faisait vraiment attention dès qu’il s’agissait de voir Keiji ! Elle aussi sait être coquette finalement ! Mais, je ne pouvais m’empêcher de penser à Lucy…elle avait vraiment le visage fatigué. Peut être avait-elle mal dormi, ça ne lui ressemblait pas d’arriver en retard. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui on était vraiment en retard. **Nanako** C’était bien le jour pour avoir une bosse…pfeuu…on va débarquer en cours et tous les visages seront tournés sur nous. Si on me regarde de travers « RRRAAAAH »…jles emmerde. Alors que je traversais la cours avec Elel, j’aperçus Nasu appuyé contre la porte d’entrée. Les mains dans les poches, il était plutôt détendu, ses yeux violets étaient perdus au milieu des quelques nuages qui ne faisaient que traverser rapidement ce ciel bleu. Ses cheveux blancs tombaient sur sa nuque et je ne pus m’empêcher d’apercevoir

41

cette petite boucle argentée pendue à son oreille…je ne l’avais jamais remarquée jusque là. - « Tu ne dis pas bonjour à Nasu ? demanda Elel en voyant Nanako dévier pour l’éviter. - Pour…pourquoi je lui dirais bonjour…bouda Nanako - Hoy ! ! NANAKO ! Cria Nasu en penchant sa tête sur le côté, la saluant de la main - ON EST EN RETARD ! Cria t-elle aussitôt en passant en courant à côté de lui. - HoOY ! ! ! s’horrifia Nasu en se redressant. Nanako ! t'as une énorme bosse sur le

front ! - HaaaaaAaaa ! JLE SAVAIIIIIIIIS CA SE VOIT QUAND MEME ! ! Hurla Nanako en faisant

demi-tour, repassant devant Nasu en pressant le pas vers la sortie. - Na-na-ko ! ! Marmonna Elel en l’attrapant par l’oreille. Me dis pas que c’est pour ça

que tu ne voulais pas lui dire bonjour. - PAS DU TOUT ! - Quoi qu’il en soit, on est en retard. Trèves de discussions. - Eleeel …t’es cruelle…. - J'croyais que j’étais un ange. ON VA EN COURS !…ET TOI AUSSI ! Cria t-elle en

pointant Nasu du doigt. - …c’est moi ou elle arrive à être plus effrayante que Nanako ? Marmonna Nasu qui

entra à son tour dans le hall. Une minute…j’ai pas cours moi ! Bye bye ! - QU’EST CE QUE TU FAIS LA SI T'AS PAS COURS ! Hurla Nanako, sa voix résonnant

dans l’escalier. - Hoy hoy, je commence dans une heure, je m’embête vraiment à la maison ! En plus

c’est un vrai bordel alors…. - KYAaaaA ! Grogna Nanako s’apprêtant à lui sauter dessus. COMMENT CA EN

BORDEL… ! ! ! - Plus tard Nanako. Coupa Elel en la tirant par l’oreille. - Naan ! ! J'VEUX PAS Y ALLER ! ! ! NASU ! ! ! Tchii…j'te déteste Nasu, c’est ta

fauuute…sanglotta Nanako, tendant les bras à Nasu pour repartir tandis qu’il lui fit un adieux de la main. »

**nanako** On avait entamé le cours en retard et comme je m’y attendais, je sentais des dizaines de regards sur moi et les murmures venaient aiguiser mes oreilles éveillées. « …elles s’est battu !…c’est pour ça qu’elle est en retard ! Nanako est vraiment effrayante ! chut…elle va t’entendre…ça devait sûrement être un type balèze ! ! c’est sur, Nanako a du assurer ! » …T’entend ça Lucy, t’es un mec viril et musclé….hahaha ! n’importe quoi…Je me demande où ils vont imaginer tout ça. Ouais, je me suis battu avec Lucy et elle m’a mise KO ! Regardez là cette…A regarder de plus près, j’apercevais son visage fatigué et creusé. Ses longues tresses habituellement bien coiffées tombaient littéralement sur ses yeux cernés, sans parler de ses milliers de cheveux rebelles qui sortaient d’un peu partout. Et moi qui m’inquiétais de ma bosse…elle est dans un bien pire état. On était dans la même classe depuis le primaire, comme tant d’autre, rien de nouveau. On n’était pas spécialement ami, mais Lucy était une fille plutôt gentille et sans

42

problème. Du moins… c’est l’idée que je m’en faisais. On a beau voir une personne depuis des années, on ne la connaît pas forcément…et je me surprenais à me demander ce qu’il pouvait bien se passer dans sa vie ? Quoi qu’il en soit, je lui pardonne déjà ma bosse, finalement, avec ou sans, ça ne fera pas changer les réactions autour de moi, et ça m’allait très bien comme ça. Après tout, c’est pas comme si je voulais être aimer ou quelque chose ça ! J’étais juste moi et je suis sûre qu’un jour, ils en rigoleront…peut être même … que Keiji aussi. ** Midi sonnait à la grande horloge du Lycée quand je fermais fièrement mon cahier bien rempli. Cet exercice était plutôt facile, j’étais douée en philo, après tout, il suffisait de faire deux bons paragraphes avec le pour et le contre… Je me levais quand j’aperçus Lucy tanguer au-dessus de sa chaise, se tenant à bout de doigt sur sa table. Ses lunettes cachaient ses petits yeux, tandis que ses deux tresses clamaient fermement leur défaite face à l’apesanteur, tombant littéralement de chaque côté de son visage comme si elles pesaient des tonnes. Pourquoi je m’en préoccuperais…J’AI UNE BOSSE A CAUSE D’ELLE ! Je m’apprêtais à partir quand Izumi rejoignit Lucy, au moins elle n’était plus seule, je pouvais partir tranquille. - « Lucy ! On…on va…on va manger au réfectoire ? ! Coupa une petite voix timide. - Izumi ! Bien sur ! Je t’ai déjà dit de m’appeler Groony, sois pas si timide. - Oui…Grr…grroo….Ha ! ! attend moi ! » **Nanako** Elel m’avait laissée tomber pour la pause repas et avait rejoint son club de base-ball féminin. Elle qui dit ne pas aimer courir, elle courait plutôt bien dès qu’il s’agissait de base-ball…Tiens…je devrais peut être lui donner une balle pour aller en cours le matin… ** Vision « Elel & la balle le matin » version Nanako « ELEL FRAPPE DANS LA BALLE ! OLALA, La balle est passée par-dessus la clôture c’est incroyable ! ! C’est un coup sur ! ! ! elle passe toutes les bases sans erreur de la défense ! Elle fonce vers le lycée, Mais oui ! ! elle est à l’heure ! ! ! HOME RUN ! ! ! ! » Fin de la vision. ** « hahaha ! !… » ça serait vraiment trop drôle ! Haa, pas de réfectoire aujourd’hui ! C’est l’occasion pour manger à l’extérieur…je vais bien trouver un endroit tranquille à l’ombre d’un cerisier.

43

Je descendais les escaliers, réfléchissant à voix haute quand mon pied glissa maladroitement sur un morceau de papier qui traînait à terre. « KYAAaa ! ! » **Kira** J’étais en retard au club de base ball, et venait de descendre les escaliers en courant, faisant trembler toutes les vitres à mon passage, quand un sac tomba à mes pieds juste après avoir entendu un léger cri aigu. - « Nanako…Lança Kira en la fixant dans les yeux. Observant Nanako la main appuyée

contre le mur. - … ki…ra….Articula Nanako en descendant les quelques marches restantes. Je…je ne

t’avais pas reconnu avec ton uniforme du club. » Il se baissa pour ramasser mon sac et j’observais ses cheveux châtains toujours aussi soignés quand il releva ses yeux sur moi sans prononcer un mot. Surprise, mon cœur bondit et me faisait terriblement mal, mes mains tremblaient et je n’arrivais plus à le regarder, sa chaleur, son odeur, sa voix…Je ne pouvais pas… **kira** C’était un de ces rares moments ou j’échangeais quelques mots avec Nanako. Comme toujours, elle était silencieuse et se contentait de regarder ailleurs. Je lui tendais le sac depuis presque dix secondes, elle n’avait toujours pas réagi. - « …Nanako…ton sac. - HA ! !…rétorqua t-elle en l’attrapant d’un coup sec. - Ca ne va pas ? tu t’es fait mal ? Demanda Kira en lui attrapant la main pour la

regarder. - Non ! ! Cria t-elle aussitôt en retirant sa main…CA VA ! ! je…je dois y aller, pardon. - ATTENDS ! ! NANA…» Elle m’avait presque bousculé pour repartir au plus vite. Je suppose… que ça ne changera jamais. Nanako était partie en courant comme les seules fois où je lui avait parlé…Je suppose que ce n’était non plus une bonne idée de lui prendre la main…Peut être, que j’ai voulu aller trop vite…mais j’aimerais tellement que ça cesse. Je n’avais d’autre choix que de la laisser partir et comme à chaque fois, j’observais ses cheveux battre le vent sous ses pas qui s’éloignaient de moi… « …tu me détestes vraiment…hein… » ** J’avais couru pendant bien dix minutes et avait atteint l’autre côté de la cour. A cette heure ci, il n’y avait jamais personne et c’était l’endroit idéal pour se reposer. Mes pieds dans l’herbe, je m’agenouillais pour reprendre ma respiration. « Allez…c’est rien…N’IMPORTE QUOI ! ! » Je soufflais encore et encore, essayant de desserrer mon cœur qui s’emballait. « Kira… » Comment je pourrais un jour avouer mes sentiments à Keiji si je n’arrive même pas à faire face à son meilleur ami ! ! ! ! Je suis forte…JE SUIS FORTE ! JE SUIS NANAKO ! !

44

J’essayais désespérément de me remonter à bloc quand quelque chose coupa toute mon inspiration. Quelque chose remuait derrière ce buisson, d’où sortait un bruit assez étrange..une sorte de…de …de ronflement ! ! ! Je me relevais pour observer qui était tapi derrière ces grandes feuilles vertes, quand je reconnus ses cheveux noir mal tressés et ses lunettes recouvrant sa peau pâle. « LUCY ? ! » Elle ouvrit à demi les yeux avant de les refermer, se recroquevillant sur elle-même. Il me semblait pourtant avoir entendu Izumi dire qu’elles allaient au réfectoire. - « Eh toi…Murmura Nanako à son oreille. C’est mon coin ici. Si tu veux dormir, tu peux

aller à l’infirmerie. - Pas le courage. Marmonna t-elle dans son sommeil. - Bon…dans ce cas. » **Lucy** Je n’avais plus d’énergie, j’étais vraiment épuisée et je m’étais réfugiée au premier endroit calme que j’avais trouvé, laissant finalement Izumi avec les autres filles. Nanako était sûrement repartie car je ne l’entendais plus. J’avoue que son idée de dormir à l’infirmerie pendant la pause n’était pas mauvaise…si seulement j’avais eu le courage d’y aller…quand j’entendis à nouveau des voix s’élever au-dessus de moi. - « Hoy …c’est pour ça que tu m’as traîné jusqu’ici ? Souffla Nasu en se penchant au-

dessus de Lucy. - MOI JE SUIS TROP PETITE ! ! Hurla Nanako. - Hoy…alors tu l’avous, tu es Mi-ni… - JE SUIS PAS MINI !…Bon…Reprit-elle en croisant les bras. Tu le fais oui ou non ? - Après m’avoir retiré mon bol de riz de la bouche, tu me laisses le choix ?

Hoooy…souffla Nasu en se penchant au-dessus de Lucy. - Hum ?…gémis Lucy les yeux à demi ouvert. - Nanako est avec moi alors te fais pas des idées. Coupa Nasu en basculant lucy par-

dessus son épaule. - KYAA ! ! ! Cria Nanako. C’EST PAS UN SAC DE PAPATE ! ! ! - Quoi ? ! Tu m’as dit de la porter non ? - OUI ! COMME CENDRILLON ! TU LA PORTES COMME CENDRILLON ! - Hoy ? Tu crois pas que ça fait un peu pervers ? - ET COMME CA TU CROIS QUE CA FAIT COMMENT ? ! ! On dirait un mafieux qui vient

de tuer sa proie ! - C’est bon, j’en ai pour deux minutes pour l’emmener à l’infirmerie. A plus tard ! » « a plus tard ? » Nasu était déjà parti en courant, laissant valser Lucy sur son dos, les bras pendant, complètement KO, ses tresses basculant de droite à gauche, ses yeux tourbillonnants dans le vide. « NA….SUUUUUUUU » ! ! ! Tu parles d’un garçon délicat.

45

Bon…puisqu’il ne m’a pas attendu, autant me poser et apprécier mon bentô assise dans l’herbe ! Mon coin, calme « Haaa ! ça fait du bien ». Il faisait bon et j’essayais d’oublier cette journée catastrophique en étalant ma nappe au sol. Je m’allongeais et tendis les bras de chaque côté en respirant un grand coup. Les petits nuages avaient disparus du ciel pour ne laisser qu’un bleu azur magnifique. Je fermais les yeux, ça sentait bon la nature. Les effluves de la sève coulant sur le tronc du cerisier émanaient jusqu’à moi…tandis que quelques pétales désorientées se déposèrent sur mes mains face au ciel. Je rouvris les yeux et aperçu cette prairie de violette dans une légère brise qui sentait bon le printemps, c’était enivrant… « Hein ? »… « NASU ! ! ! ! » Cria Nanako en se relevant précipitamment, tapant son front contre le sien. « Aiiiie » Pourquoi faut il toujours que je me réveille avec ses yeux à deux centimètres des miens ! - « JE PEUX SAVOIR POURQUOI TU FAIS CA ? ! hurla Nanako en posant sa main sur le

front…MA BOOOOSSE ! ! ! - Hahaha ! ! ! Rigola Nasu. Tu étais tellement calme que j’ai voulu vérifier si tu

respirais. - IDIOT ! ! ! C’EST TOI LE VAMPIRE ! ! ! Clama Nanako en se rasseyant, les jambes

croisées. - Hoy, c’est ton repas ? Demanda Nasu, les yeux pétillants sur son bentô. - C’est à moi, pas touche. Grogna t-elle en l’éloignant de Nasu. Et comment va Lucy ?… - Elle ronfle sur un lit bien confortable. L’infirmière a dit qu’elle la réveillerait à la

reprise des cours et qu’elle la garderait si elle n’allait pas bien. - Mer…merci…marmonna Nanako en tournant la tête. - Huum ? ! Alors tu sais aussi dire ce mot là ! S’étonna Nasu en l’observant un peu

confuse. Alors Lucy est aussi une amie à toi ? - Non…pas vraiment. On s’est déjà parlé, plusieurs fois. C’est juste qu’elle m’agaçait à

ronfler à côté de moi ! Clama t-elle en boudant. - Hoy hoy…Alors tu ne l’as fait que dans ton intérêt hein ? Supposa Nasu avec un

sourire en coin. - Tout à fait ! même…même si Lucy est gentille. Avoua Nanako à demi mot. - Si je comprends bien, vous êtes tous dans la même classe depuis l’enfance…mais tu

n’es pas ami avec eux. Pourquoi ?… - Pourquoi tu me poses une question aussi évidente ?…rétorqua t-elle sérieusement.

C’est pas comme si je ne les aimait pas…en fait…je me sens bien avec eux. On est pas amis mais… Ils savent qui je suis et me reconnaissent pour ce que je suis. Je ne me sentirais sûrement pas aussi bien dans une autre classe. »

**Nasu** Son intonation de voix était légère et sérieuse. Elle n’utilisait pas beaucoup de mots pour s’exprimer et pourtant…je pouvais lire tout ce qu’elle ressentait dans ses yeux gris qui fuyait mon regard. Elle était vraiment honnête et je découvrais une Nanako sensible et pleine de charme. Elle n’était pas entourée d’ami et pourtant, elle ne se sentait jamais vraiment seule. Elle ne disait plus un mot et pourtant…dans son silence elle me parlait encore. Malgré son fort caractère, il lui arrive pendant un instant…cet instant, d’être une fille comme les autres. Je suppose, que j’ai encore beaucoup à apprendre de Nanako.

46

- « He bien, reprit Nasu. Pour venir me demander de porter Lucy en admettant que tu es mini, tu ne peux que les aimer ! - JE SUIS PAS MINIIIII ! ! ! ! ! ESPECE DE VAMPIRE ! ! - JE SUIS PAS UN VAMPIRE ! Et si tu continues de dire ça, je vais vraiment te mordre !

d’autant plus…reprit Nasu en attrapant une mèche des cheveux de Nanako : qu’ils sentent vraiment bon la rosée du matin.

- La…rosée du matin ?…DEPUIS QUAND TU SENS MES CHEVEUX ? ! PERVEEEEEEEEEERS ! ! !

- Hahaha ! ! Rigola Nasu en se tenant le ventre. « grouuu… » - C’était quoi ça ? Lança Nanako perplexe - De quoi ? - Ça a fait « gu » ! - A qui la faute, tu ne m’as pas laissé finir mon repas! - Aye…aye…C’est bon…Abandonna Nanako en lui tendant son bentô. Tiens. NE MANGE

PAS TOUT ! ON PARTAGE ! - T’es sérieuse ! je vais manger le bentô de Nanajane sama ! ! ! se délecta Nasu en

avalant une grande bouchée de riz. - Et il recommence avec « nanajane sama »…râla à nouveau Nanako dépitée. » **Nanako** La journée s’était achevée. Je dois avouer…que j’avais apprécié de partager mon repas avec Nasu…Enfin…pour un pervers c’était pas si mal… Lucy n’était pas revenue en cours…je me doutais que dans son état elle resterait sûrement à l’infirmerie. A la fin du cours, je restais quelques minutes avec Elel qui me racontait son entraînement de Base-ball. Elle avait l’air super motivée pour les championnats. Elle me fit promettre de venir l’encourager, ça allait être sa première année et elle en était vraiment survoltée. Je lui racontais rapidement l’état de Lucy et comment Nasu avait mangé la moitié de mon bentô. Haa…j’avais tellement faim. - « Hahaha ! Rigola Elel. C’est moi ou…tu es devenu proche de Nasu ? - PAS DU TOUT ! Rétorqua aussitôt Nanako en croisant ses bras, la poitrine relevée :.

C’est un pervers vampire voleur de nourriture ! - Rien que ça ! Lança une voix dans leur dos. » Je me retournais et surpris le grand sourire de Keiji illuminant une fois de plus ma journée. Il était si près de moi que j’en étais toute rouge. Ses yeux bleu turquoise me fixaient avec attention…Pourquoi il me regarde ?… - « Alors ? reprit Keiji. Prêt pour les corvées ?…Nanako, tu restes avec nous ? » Il m’appelle « Nanako » avec tellement de facilité, comme s’il n’y avait plus cette barrière entre nous, comme…si tout ça paraissait naturel. Je l’avais toujours vu ainsi, détendu et vraiment cool ! Il était à l’aise dans tout ce qu’il faisait, tout lui était facile et à portée de main, son air joyeux pouvait faire sourire n’importe qui…moi comprise.

47

- « Non, je…je…ne res…te pas. Bégaya Nanako en détournant les yeux. Mais tra…travaillez bien ! ! Elel est épuisée par son entraînement alors il faut la ménager un petit peu…hein…

- Hahaha ! Rigola Elel. Ca va aller Nanako, je ne suis pas si fatiguée ! - Bon, reprit Keiji en levant ses manches. dans ce cas je m’occupe des tables ! - Keiji ! Coupa une voix dans son dos. » Cette voix…encore celle là…Mon cœur se serrait à nouveau. J’arrivais encore à sentir sa main sur la mienne…sans m’en rendre compte, je me collais derrière le dos de Keiji, espérant qu’il ne voit pas. Et pourquoi je fais ça…je suis vraiment stupide. Mais sans vraiment le vouloir…Keiji me rassurait, par sa seule présence. - « Kira, t’était pas parti ? - Si, mais j’ai oublié de te donner la clé du…» **Kira** Je lui tendais la clé du vestiaire du club de base ball quand j’aperçus ses cheveux bleus dans son dos. Elle se cachait ?… « …désolé. Coupa Kira en posant les clefs sur un des bureaux. Je rentre maintenant. » ** Il était reparti aussi vite qu’il était venu et ma respiration reprenait peu à peu son rythme normal. Keiji s’était retourné et me regardait fixement. Son visage s’était fermé. Alors voilà…j’arrive à effacer le sourire de celui qui arrive à me le donner. Il ne disait plus un mot et je sentais la gêne s’installer. J’avais envie d’hurler et de donner un coup de pied dans une table pour me dépenser mais il était là, alors je prenais sur moi. Finalement, il ne me fallut que quelques secondes pour partir en courant sans dire un mot. J’étais inutile pour lui et je me rendais enfin compte que je n’avais fait que le mettre mal à l’aise. - « NANAKO ! ! ! Cria Elel en essayant de la rattraper. - Laisse la. Ordonna froidement Keiji en retenant Elel par le bras. - Qu’est ce que…qu’est ce que tu fais ? ! Demanda t-elle stupéfaite en regardant sa main

sur elle. TOUT CA C’EST TA FAUTE ! ! - En quoi c’est ma faute ? Tu ne crois pas que c’est à eux de régler ça ?…ça dure depuis

vraiment trop longtemps, faudrait qu’elle grandisse un peu. - Ne fait pas comme si tu connaissais Nanako ! Elle est bien plus forte que n’importe

quelle fille ! Gronda Elel en fronçant les sourcils. - Alors pourquoi tu lui cours après ?… souffla Keiji - Pourquoi tu te mêles de ça…Cria t-elle en tirant son bras pour se libérer. T’en as rien à

faire de Nanako ! - T'as raison. Rétorqua t-il sèchement en baissant les yeux. Désolé…tu…tu peux y aller. - Elle doit être loin maintenant. On devrait se mettre au travail si on ne veut pas partir

trop tard. Et puis, t'as entraînement après non ?… »

48

Il ne me répondit pas et se mit tout de suite au travail, levant chaque table pour passer le balai. **Keiji** Plus forte que n’importe quelle fille…ça c’est sur elle est carrément effrayante. Mais on a tous nos faiblesses, et Nanako en a aussi. Même si ça faisait longtemps que je n’avais pas vu cette réaction. En fait, à entendre Kira parler de Nanako…je pensais que ça allait mieux entre eux. Ils arrivaient même à rester à moins d’un mètre l’un de l’autre. Haaa…je me demande ce qui a bien pu se passer pour que ça recommence. Kira va vraiment être d’humeur massacrante demain. Et merde. Tant que ça n’ira pas mieux entre eux…ça n’ira pas non plus pour moi. C’est une voix sans issue…Personne n’aura ce qu’il désire. Tout tourne autour de toi…Nanako. Si seulement tu pouvais le voir…si seulement…tu pouvais réellement être heureuse telle que tu es… **Nanako** Je me suis encore enfuie…je suis stupide. Kira fait des efforts tandis que moi…je fais du surplace depuis des années. « BORDEL ! ! ! » Je criais seule au milieu de la rue…pitoyable. Pourquoi je dois toujours ressentir ça ? Je déteste être comme ça. JE NE VEUX PAS ETRE COMME CA ! …Je suis vraiment…pitoyable…Keiji m’a vu…si faible. Je n’arriverais pas à lui faire face de nouveau. Qui aurait peur de Nanako si on me voyait comme ça… Je regardais mes mains qui tremblaient encore, j’étais fatiguée. Je m’asseyais sur un petit muret au bord de la route, repensant à cette affreuse journée. Enfin…pas si affreuse. Il fallait que je me change les idées…Nasu… « v-a-m-p-i-r-e. » « Hoy… » Encore ce « hoy » qui sortait je ne sais d’où. Nasu avait le don pour sortir toujours de nulle part et…son visage… - « ARRETE DE ME REGARDER D’AUSSI PRES ! ! ! Hurla Nanako en sursautant. - …désolé. Répondit sérieusement Nasu en se redressant. On dirait que tu ne vas pas très

bien aujourd’hui hein ? - Je peux savoir d’où tu sors ? Demanda t-elle dépité. - Du buisson là, je faisais une sieste et… - FAIS PAS LA SIESTE DANS UN BUISSON ! ! ! - Hahaha ! Ha bah voilà ! Rétorqua joyeusement Nasu en posant sa main sur la tête à

Nanako » Sa main posée sur ma tête, j’entendais son rire résonner dans la rue déserte tandis que ses yeux violets se plissaient dans son sourire. - « T'as faim ? Demanda soudainement Nasu. - Evidemment. Grogna t-elle. T’as mangé la moitié de mon repas. - Bon, on va manger, je t’invite. Tu viens ? ! Lança t-il en partant devant elle. - ET POURQUOI JE TE SUIVRAIS ? ! Hurla Nanako derrière son dos.

49

- C’est pas ce que t’es en train de faire ? Se moqua Nasu. - « Grrouuu…. » Gargouilla le ventre de Nanako en guise de réponse. Aye ! C’est mon

ventre qui te suit, pas moi. » J’envoyais un message à mon père pour le prévenir que je rentrerais plus tard et qu’il ne m’attende pas. Je me retrouvais encore une fois avec Nasu. Finalement, depuis qu’il a bousculé Elel…je le vois partout. Je n’arrivais presque plus à concevoir une journée sans son incessant « hoy » sortant je ne sais d’où. Quoi qu’il en soit…il m’avait fait oublier Kira…une deuxième fois. Au bout de la rue, Orie était assise sur un banc en compagnie d’Haru, tous les deux les yeux rivés dans le vide sans la moindre réaction. - « …Nasu…c’est moi ou…Commença a demander Nanako Perplexe - Non, c’est bien réel. Coupa Nasu blasé. » « LEURS ESPRITS ONT QUITTES LEUR COOOOORPS ! ! ! » Crièrent t-ils à l’unisson. - « Tu comprends pourquoi je ne voulais pas la laisser avec Haru toute une matinée… - …On…On les a perdu tous les deux…Rétorqua Nanako, les yeux écarquillaient. - Ça m’étonnera à chaque fois… - NASU ! Clama Nanako en lui tendant un papier avec son numéro. APPELLE MOI

QUAND TU VEUX ! - HOY ! RAPIDE ! S’extasia Nasu des cœurs dans les yeux. - PERVERS ! ! ! C’EST POUR ORIE ! ! ! - Hoy…elle en a de la chance…râla Nasu en tapant sa sœur d’une pichenette sur le front. - Hu…Huuu ? ? Lança Orie en clignant des yeux. AYA ONI SAAAAN ! ! ! Cria t-elle en se

jetant dans ses bras. » Je fis à mon tour une pichenette sur le front d’Haru…. - « T'as aussi envie que je te serre dans mes bras ? Demanda Haru de sa voix froide. - …non merci…rétorqua Nanako. Je vérifiais juste si ça marchait son truc. » **Nanako** On s’était finalement arrêté devant un fast food. La pancarte indiquait l’ouverture récente de ce restaurant et l’ambiance avait l’air d’y être plutôt festive. Nasu entra le premier avec Orie, tandis qu’Haru me céda sa place. « Gentleman ? » « BIENVENUE AU GODZY ! ! » Lança joyeusement la jeune fille, une pile de menu dans les mains. Mes yeux écarquillés, je la reconnue, sous cet air joyeux, se dissimulaient des yeux cernés et ses tresses avaient été changés pour un chignon bien remonté derrière un foulard jaune. - « LUCY ? ! - Na…NANAKO ? !

50

- Ha ? ! Lança une toute petite voix derrière Lucy. Bienvenue ! - I…Izumi ? ! Tu travailles ici aussi? ! S’étonna Nanako. - Izu Izu est la plus populaire des serveuses ! Clama Lucy en chiffonnant fièrement les

cheveux d’Izumi. - Pas…pas vraiment…grooo…Groony. Bégaya Izumi le visage timide et rougissant. » **Nanako** Kyaaa ! ! ! ! « TROP MIGNONNE ! ! » elles avaient toutes les deux des tabliers roses et un foulard jaune sur la tête, des petits souliers assortis et des fleurs sur leurs chemises. Je crois que si je portais ça tout le monde rigolerait aux éclats. Alors elle travaille ici…je croyais qu’elle était rentrée chez elle pour dormir. On s’installait à une table et Lucy nous expliqua le système des forfaits « Ninja Godzy, Karatéka Godzy Judoka Godzy… » c’était vraiment original comme carte, il y avait même des systèmes de points ! Lucy avait raison, Izumi était vraiment populaire, tout le monde la demandait ! Mais elle était vraiment mignonne dans cette tenue, elle etait tellement petite qu’on aurait dit une fillette de dix ans. « Kyaaa ! ! ! Orie serait trop mignonne là-dedans ! ! ! » - « Hoy…A quoi tu penses là ? ! Lança Nasu en fixant Nanako dans les yeux. - KYAAAAAAAaa ! ! ! PAS SI PRES ! ! ! ! ! Hurla Nanako le visage rougissant. - HA ! ! coupa Haru suivit d’un long silence pesant, tous les regards tournés vers lui : Je

vais prendre le Gyosa de poulet. AUJOURD’HUI JE SUIS UN SAMOURAI GODZY ! - …aye aye…lançèrent Nasu et Nanako en même temps, des points d’interrogations

autour de leur tête. » **Nanako** Lucy et Izumi couraient de tous les côtés et je les admirait travailler si durement. Je commençais à comprendre pourquoi Lucy était fatiguée. Elle prenait vraiment son travail à cœur et…n’hésitait pas à envoyer Izumi dans les bras des clients ! ! ! - « Vous…lança Nanako les yeux écarquillés. Vous ne trouvez pas ça bizarre que Lucy

envois Izumi à toutes les tables ? ! ! - Non. Coupa Haru en passant sa main dans ses cheveux noirs. - Non ?…reprit Nanako surprise. Haru a encore parler… - Non. C’est une technique simple. Regarde Izumi. Elle est tellement mignonne que les

clients se dépêchent de commander et en plus, en grosse quantité. Lucy n’a plus qu’à passer derrière pour déposer leur plat.

- Ho…c’est vrai que tu as vite commandé ! ! Rétorqua Nanako en tapant sa main dans son poing.

- Hoy…frappa aussitôt Nasu, imitant Nanako. C’est vrai ! - Je vous l’ai dit. Izumi est mignonne - Tu..TU EN PINCE POUR IZUMI ? ! Hurla Nanako stupéfaite » **Nasu**

51

J’observais curieusement la réaction d’Haru à la question aussi directe de Nanako. Faut dire qu’elle ne tournait pas autour de pot et j’étais tout aussi curieux d’avoir une réponse. Haru ne parlait pas vraiment de ces choses là avec moi…ni avec personne d’autre d’ailleurs. je ne sais même pas s’il a déjà eu une relation avec une fille, ou un garçon. Généralement il reste vague voir carrément fermé dès qu’on aborde les sentiments. « Izumi…» On était tous concentrés, le regard figé sur Haru, quand il sortit finalement : « Oui, Izumi serait encore plus parfaite en garçon ». Un grand silence suivit jusqu’à ce que Nanako sorte, les yeux écarquillés : « Je suis sûre que même en garçon…ELLE SERAIT TROP KAWAIIII ! » **nasu** Nanako s’extasiait et ne s’arrêtait plus de parler à Haru, tandis que lui, l’écoutait dans un grand silence, cachant comme à son habitude toute émotion de son visage. J’étais soulagé que Nanako sache qu’Haru aimait aussi les garçons. Bien que j’aurais été surpris d’une réaction différente à celle là. Elle n’était pas du genre à juger les autres, je crois, qu’elle était bien trop occuper à se juger elle-même alors…qu’il n’y avait rien à changer. **Nanako** J’envoyais un message à Elel pour qu’elle nous rejoigne, mais je n’avais pas eu de réponse. Peut être…qu’elle aussi était fatiguée. Alors que je regardais le menu, j’entendis Nasu rigoler derrière sa carte. - « …Nasu, pourquoi tu rigoles ? - Haha….Pour…pour rien ! » **Nasu** Vision de Nasu : Nanako en mode Godzy « AYE AYE ! ! BIENVENUE AU GODZY ! sourire radieux, robe rose bonbon, chemise à fleurs, des couettes bleus et un foulard jaune à fleur dans les cheveux. JE SUIS UNE NINJA GODZY AUJOURD’HUI ! ! ! » Fin de la vision de Nasu : Nanako en mode Godzy. **Nanako** Je n’étais pas habituée à être autant entourée. Orie ne parlait toujours pas, voire rarement, mais restait collée à moi, mangeant ses nouilles avec délicatesse. Je jetais un coup d’œil à l’extérieur, espérant voir Elel arriver au bout de la rue. Je voulais vraiment

52

partager ce moment avec elle. Elle aurait son chapeau sur la tête comme à son habitude, le tenant pour ne pas qu’il s’envole tandis que ses longs cheveux noirs battraient dans le vent, et elle lancerait un : « NANAKOOO » Enjoué en déboulant dans le restaurant. Mais rien ne fut. Elel n’était pas là. - « Hoy, Na-Na-JANE…Tu peux me dire…POURQUOI T'AS CHOISI DE MANGER DES

AUBERGINES ? ! ! ! Hurla Nasu en lui volant un bout de son beignet d’aubergine - RAAAAH ! C’EST A MOI ! ! PAS TOUCHE ! ! JVAIS TE BOUFFER ! ! ! - Vous avez pas finis tous les deux ? Coupa Haru en se servant à son tour dans l’assiette

de Nanako. - Qu’est ce que…QU’EST CE QUE TU FAIS HARU ?! ! ! ! Hurla Nanako stupéfaite avant

de se jeter sur lui en essayant de récupérer son beignet. RENDS–LE-MOI ! ! ! LACHE ! ! LACHEEEEE ! ! ! »

« HAHA..HAHAHA ! ! » Un rire coupa mon élan, et c’est penchée au-dessus de la table, les baguettes en l’air, que j’aperçus Elel rire aux éclats à côté de la table. Exactement comme je l’imaginais, le sourire au visage et son béret bleu assorti à notre uniforme. « NANAKO ! ! » Son air enjoué et son sourire m’avaient fait lâcher mon beignet, qu’Haru s’empressa d’avaler sans broncher. - « ELEL! TU ES VENUE ! ! Regarde Lucy et Izumi travaillent ici ! - Oui, elles m’ont indiqué votre table ! » Elle s’installa avec nous, et commanda un Karatéka Godzy. - « Haa ! ! vous êtes quoi vous ? ! Demanda Elel - Samouraï. Coupa Haru. - Whoo…ça c’est du tac au tac, rétorqua Nasu. - Ca lui plait bien ce rôle de samouraï ! Rigola Nanako. Moi je suis NINJAAAAAA ! ! - Haha..HAHAHAHA ! ! ! Rigola Nasu, exploser de rire. Redit…REDIT-LE ! ! ! - Ayeee…et toi tu es quoi Nasu…Hein ? ? ? S-U-M-O GODZY ! ! ! - Hoy…Haruu, elle est crueeellle… - T'as combien de bol de riz dans ce menu ? demanda à son tour Haru. Dix ? - HOOY ? ! Oriiie, t’es la seule avec moi ! - …tu…tu veux mon bol de riz Aya oni san… ? - Nooon, ma petite sœur, Nanajane la domptait contre moi ! ! Sanglotta Nasu étalé sur

la table. - Aye aye…clama Nanako, Nasu, t'as de la fumée qui sort de ton corps ! - A QUI LA FAUTE ? ! ! ! » **Nasu** Il était déjà tard quand nous sommes sortis du restaurant. On s’était tous séparés au coin de la rue, et j’avais insisté pour raccompagner Elel qui allait dans la même direction qu’Orie et moi.

53

- « …Nasu ?…Je…je peux te poser une question ? demanda timidement Elel sur le chemin du retour.

- Si je dis non, tu vas me grogner dessus comme Nanako ? Lança t-il avec un grand sourire. »

J’essayais de plaisanter pour la mettre à l’aise, mais elle s’arrêta de marcher et fixa le sol. - « HOOY ! ! ! C’était pour rire ! ! ! Clama Nasu en remuant ses bras de tous les côtés. J’ai

cassé Elel ! ! ! NANAKO VA ME TUUUUER ! ! ! ! Hurla t-il en la secouant. - Dis moi…quand tu as vu Nanako pour l’inviter à manger. Elle était comment ? » **Elel** Il avait lâché mes bras et ne disait plus un mot. Je m’en doutais. Il était inutile qu’il me le dise, son silence en disait bien d’avantage. « Elle était belle. » Rétorqua Nasu en reprenant sa marche aux côtés d’Orie.

54

55

Chapitre 5 : Nanako, Pom-Pom girl Keiji, les yeux à demi ouverts, attrapa son sac pour partir au Lycée. Je me levais encore tôt ce matin là et je passais devant le miroir sans même me regarder une dernière fois. Mes cheveux blonds étaient sûrement désordonnés et mes yeux, aussi bleus qu’ils sont, étaient tout aussi sombre que le ciel quand je sortis de la maison. Mon sac à la main glissait sur mon uniforme noir et gris bien centré. Je courrais sans même m’en rendre compte quand ma mère me rattrapa au bout de la rue, me tendant mon bentô du bout des doigts, essoufflés. Je l’avais oublié, décidément, j’avais vraiment la tête ailleurs. Le chemin me semblait plus long que d’habitude et cette allée de cerisier s’avérait être sans fin. J’atteignais presque le portail vert du Lycée qui trônait en haut de cette dernière montée. Comment allait-il être aujourd’hui ?… Je foulais les derniers mètres après avoir brûlé tous les pavés sur mon chemin et leva la tête sous la grande horloge. Six heures trente. Je n’étais jamais arrivé aussi tôt ! ! Pourtant, je l’imaginais déjà debout, la main dans sa poche, se retourner vers moi avec un léger sourire. A quoi je pensais en venant aussi tôt ?…Je n’avais rencontré que cette bonne vieille horloge qui se moqua encore de moi en m’affichant une heure bien matinale. Le vent était frais à cette heure-ci. Je me réchauffais à faire les cents pas sous ce cadran qui ne cessait de changer les secondes en minutes. Je reprenais mon souffle, haletant encore quelques bouffées d’air fraîches tandis que quelques pétales foulaient le sol, me narguant avant de repartir, me laissant encore plus seul que je ne l’étais. « Bon sang…Kira t’es ou ? » Marmonnais-je les sourcils froncés. - « Juste derrière toi idiot ! - KIRA ! ! ! ! » Je me retournais, les yeux écarquillés, c’était sa voix habituelle et la même attitude un peu hautaine. Je ne pus m’empêcher de sourire exagérément. - « He bien, qu’est ce qui se passe ? demanda Kira étonné. t’es tombé du lit ? T'as vu tes

cheveux ? ! ! ! - Qu’est…Qu’EST CE QU’ILS ONT MES CHEVEUX ? ! ! - …Rien…hahahaa ! ! ils sont affreux ! tu ne t’es pas coiffé ou quoi ? ! - J’AI PAS EU LE TEMPS ! - Sans déconner, c’est la première fois que tu arrives avant moi ! sourit Kira avant de

s’éteindre complètement, suivi d’un léger silence. Tu sais…Fallait pas t’inquiéter pour si peu.

- Elle est partie en courant…peu de temps après toi. - … - Elle ne m’a pas souri. Elle ne m’a même pas regardé du tout. Et Elel m’a crié dessus !

Je crois qu’elle me déteste tout autant que Nanako te déteste. - Pour…Pourquoi elle t’a crié dessus ? ! ! - TU ME LE DEMANDES ? !… - … - Dé…désolé. Je ne voulais pas dire ça.

56

- Si. Tu as raison, c’est stupide hein !… - Oui Kira, tu es stupide. La dernière fois que tu m’as parlé de Nanako, je disais

toujours la punk. Mais toi…tu n’arrêtais pas de l’appeler par son prénom. Je sais que tu l’aimes et…c’est pour ça que je voulais la protéger. Mais c’était une mauvaise idée…maintenant, il y a ce gars toujours avec elle. Et tu vas vraiment la perdre si tu continues de lui cacher tes sentiments.

- Quels sentiments ?…j’ai jamais dit que j’aimais Nanako. - …hein ? - Si elle trouve un garçon qui l’aime telle qu’elle est…je pourrais enfin trouver la paix. - Reviens à ce que t’as dit juste avant. Tu ne l’aim…? ! » Je n’eus pas le temps d’en savoir plus que le carillon de sept heures sonnait fortement à nos oreilles. S’il ne l’aime pas…pourquoi fait-il tout ça ?…il croit encore que c’est sa faute si Nanako n’est plus cette petite fille qui pleure dans la cour de l’école ?…Haa….et si je lui avoue que mon cœur a failli hier soir…si je lui dit que l’entendre me crier dessus, m’accuser de tous les maux de sa meilleure amie…m'a anéanti. Il s’enfoncera encore plus dans cette spirale qu’il a lui-même tissé. Elel ne laisserait jamais tomber Nanako. C’est une amie fidèle et dévouée, qui franchirait un mur de glace pour lui venir en aide. Quel genre de garçon je pourrais prétendre être si j’abandonnais de mon côté ? …Et dire qu’il a fallu tout ça pour me rendre compte que juste à côté de moi…une fille aux cheveux noirs ébènes et aux yeux vert émeraude, me fendrait le cœur à me considérer comme un monstre. Si seulement il lui disait la vérité…RAAAAAAAAAh ! Ca m’énerve ! ! ! - « KIRA ! Cria keiji en lui pointant l’horloge du doigt. TA JUSQU'A NOTRE DERNIERE

ANNEE POUR LUI DIRE ! ou bien… - D’accord. » ** Jusqu’à notre dernière année hein ?…ça fait pratiquement deux ans et demi. Pour quelqu’un qui est en train de craquer, tu es bien indulgent. Mais…je n’attendrais sûrement pas autant de temps, après tout…je dois moi aussi être aussi généreux que tu l’es envers moi. ** Encore dans son lit, Nanako rêvait encore. - « NA-NA-KO ! ! ! criait Elel en la remuant. - Ayee…prend le café…en …haut… - Oui oui je sais. Tu sais Nanako, tu devrais penser à changer ta chemise de nuit. Si

Nasu revient encore une fois te réveiller, il finira par tout voir à travers ! - NASU ! ! ! Cria fortement Nanako en se levant d’un bond, les bras en avant. - Ho ? ? ? J’ai trouvé un nouveau moyen de te réveiller ? ! ! GRREEAAAT ! ! ! ! - Ayyyye Eleeeel t’es crueeelle ! !…Bouda Nanako en se rallongeant en boule dans sa

couette.

57

- NE TE RENDORS PAS ! ! ! RAAAAAAAAAH ! ! ! ! Cria Elel en tirant sur la couverture - Hiiiiii ! ! Il fait froiiiid ! - NAN IL FAIT SUPER CHAUD DANS TA CHAMBRE ! FRILEUSE ! ! - J’aime pas le froid. Bouda Nanako en grelottant, se levant les mains autour d’elle. - Je ne comprendrais jamais comment tu peux avoir froid en plein mois de juin.

Marmonna Elel dépité. - ATCHOuuuUm ! ! - …me dit pas que t’es malade ? ! ! ! - Non, c’était juste un courant d’air. » **Elel** Alors qu’elle sortait tout juste de la chambre, son père lui sauta dessus en la saluant à sa manière. - « NANAKOOO ! MOUHAHAHAHA ! ALORS T’ES MALADE, JE VAIS POUVOIR… - JE SUIS PAS MALADE ! ! ! TU ECOUTES AUX PORTES ? ! ! !

PEEEEEEEEERVEEEEEEEEERS ! - Na-na-ko ! Sanglota son père en tendant le bras. Encastré au bout du couloir. Tu as

encore pleine d’énergiiiie ! - Au revoir Monsieur Fujii ! Lança Elel d’un grand signe de la main en lui tapotant le

crâne avant de partir. » **Nanako** On était arrivé à l’heure aujourd’hui, campant dans le couloir, attendant la sonnerie pour entrer. - « Tu vois, j’aurais pu dormir encore cinq minutes ! Bouda Nanako - Oui…mais tu aurais raté ça ! » Elle me tourna la tête et j’aperçus ses cheveux blonds en broussaille. « kyaaa » il était trop beau ! Il ne s’était pas coiffé ou quoi ? Il y avait déjà une horde de fille autour de lui, touchant à sa belle chevelure pour le recoiffer. Bande de hyènes. Et…juste à côté…Kira souriait. **Elel** J’observais Nanako qui avait tout d’un coup perdu son rose sur le visage. Elle regardait Kira et…j’aurais donner n’importe quoi pour savoir à quoi elle pensait à ce moment là. Je l’ai regardé à mon tour…il était rare de voir Keiji si mal coiffé. Cela dit…c’était tellement naturel que c’en était presque attachant. Je me demande…pourquoi il s’est tant énervé hier soir. Enfin…je veux dire…moi aussi j’étais énervé finalement. Mais c’était la première fois…que je sentais Keiji avec un visage sincère, ne serait ce qu’une minute. ET POURQUOI JE PENSE A LUI MOI ? ! ! Il ne restait que quelques minutes avant la sonnerie, quand Lucy arriva en courant sur nous.

58

** - « ELEEEL ! ! ! NANAKOOO ! ! ! Bonjouuur ! ! ! ! - Bonjour Lucy ! ! Rétorqua aussitôt Elel avec un grand sourire. - HUM. Lança Nanako en fronçant les sourcils. Glaçant Lucy sur place » ** Elle m’a ….Elle m’a dit « hum » ? ? ? ! ! Elle m’en veut encore…pour la boooosse ! ! ! Elle va me tuer ? Pourquoi elle me regarde comme ça ? Ses cheveux sont encore plus bleus que d’habitude ou c’est sa peau qui est plus pâle ? ! Je…Je ne suis pas aussi forte que ce sanglier qu’elle a assommé ! ! ! ! …Eleeel ! ! tu me protégeras ?…NON ! ! je suis sûre qu’elle se ralliera à Nanako, comme toujours ! Aiiie, pourtant elle avait l’air de plus vraiment m’en vouloir au restaurant ! ! Je fermais fortement les yeux, attendant son coup de pied retourné comme une massue d’une tonne qui me tomberait sur la tête, quand la sonnerie retentit. « sauvée par le gong ! ! » « Lucy. Lança sèchement Nanako. Après toi… » Clama t-elle en lui cédant le passage. Après moi ? ? ! ! ! Elle compte me faire un croche patte ou me pousser contre le recoin d’une table ? ! ça doit faire trop maaaal ! …Finalement je rejoignis ma place sans encombre. Je ne pus m’empêcher de la regarder du coin de l’œil pendant toute la matinée. Pourquoi je suis allé lui dire bonjour ? ! Comme si on était devenues amies ! Mais…elle m’avait quand même emmenée à l’infirmerie…Avec son ami. Je n’avais pas eu l’occasion de la remercier pour tout ça. D’ailleurs, ce garçon non plus je ne l’avais pas remercié. J’avais toujours vu Nanako comme une fille un peu extravagante et comme tout le monde, effrayante. Même si on l’aime tous, on reste éloigné pour ne pas avoir affaire à ses flammes. Je devrais peut être en faire autant avant qu’elle m’étrangle vraiment pour lui avoir fait une bosse ! ! Pourtant, j’avais découvert une partie d’elle vraiment différente entourée de ses amis. Une Nanako, qui semblait savoir rire de bon cœur. Bien que pour le moment….ELLE ME DETEEESTE ! ** Le midi venu, je cherchais désespérément la solution entre fuir ou allait lui dire merci. Elle sortait de la classe et m’avait tout juste regarder. J’ai supposé qu’elle ne voulait en rien tirer sur mes tresses ou jouer avec mes lunettes…Donc je pris mon courage à deux mains et la rattrapa. - « Nanako ! - Aye ?… - TIENS ! C’est…C’est pour toi ! ! ! » **Nanako**

59

Lucy me tendit une boite qui sentait drôlement bon. Elle cachait ses petits yeux noirs derrière ses fines lunettes et tendit ses bras tremblant le plus loin possible. Un…Un cadeau ? ! ! ! J’ai…j’ai pas déjà vécu ce genre de scène ! !?… Je le pris sans me faire prier et l’ouvrit aussitôt. - « LUCY ! ! C’est du restaurant ? ! - Oui ! C’est un Sumo Godzy ! Comme ça tu pourras le partager avec Nasu. C’est pour

vous remercier. Si vous ne m’aviez pas emmenée à l’infirmerie, j’aurais vraiment été dans un état lamentable. Vous avez sauvé ma place ! ! ! !

- J’ai…heu…non…c’est Nasu qu’il faut remercier. C’est lui qui t'as aider. Bredouilla Nanako en refermant la boite gênée.

- Nasu ne serait jamais venu si tu ne lui avais pas ordonné ! Echappa maladroitement Lucy

- Or…ordonné ?…répéta Nanako dépité. Je…je suis réellement…Nanajane sama ! Marmonna t-elle, un nuage violet autour d’elle.

- Hahaha…tu…tu me fais peur Nanako…bredouilla à son tour Lucy. - MERCI ! ! Hurla Nanako en avançant son poing vers elle - De…de rien… - Mais…Coupa Elel en se joignant à la discussion. Alors tu travailles au Godzy tous les

soirs ? - Trois fois dans la semaine et le week-end toute la journée. Mon père m’a annoncé il y

a quelques temps qu’il allait avoir des difficultés pour payer entièrement mes frais pour la faculté. Alors je travaille et met tout de côté.

- Tant que tu fais attention à ne plus me rentrer dedans, rétorqua Nanako les yeux fermés.

- Dé…DESOLEEEEEEEEEEEE ! ! ! ! Supplia Lucy en la saluant des dizaines de fois. - BON COURAGE ! Lança t-elle en lui tapant l’épaule. Mais…Izumi travaille aussi pour

la faculté ? ? - HO NON ! Izumi est une fille très timide ! Alors elle c'est dit que faire ce travail lui

permettrait de combattre sa peur de parler ! - C’est…C’EST POUR CA QUE TU L’ENVOIES A TOUTE LES TABLES ? ! ! ! Hurla Nanako

surprise. - Ho Ho ! non, ça c’est parce qu’elle est trop mi-gno-ne et qu’elle fait grimper les

ventes ! expliqua Lucy l’index levé. - Aye…Rétorqua t-elle désabusée. Haru avait raison ! » Nanako a une façon bien particulière de dire merci ! Mais le principal c’est qu’elle ait gardé son poing loin de moi. - « Moi je vais à l’entraînement ! Coupa Elel en partant en courant. Bon appétit les

filles ! ! ! - ELEL ! ! Attend ! ! ! Cria Nanako en s’élançant derrière elle - Quoi ? - Ca te dérange si je viens manger près du terrain ? - Tu veux me voir jouer ? ! ! ! Génial ! ! ! Tu va voir, j’ai un super casque ! Ca vaut pas

mes chapeaux mais il est pas trop mal ! Je pars devant ! ! » **Nanako**

60

Je remerciais une fois de plus Lucy, tapotant son épaule en lui demandant une faveur qu’elle accepta aussitôt. Je marchais tranquillement en direction du terrain, le temps que les filles se changent dans les vestiaires, je pouvais traîner encore un peu. Les garçons entraient eux aussi sur le deuxième terrain, qui était en bien meilleur état. « tss…pourquoi c’est pas Elel qui a le plus beau terrain ! » Keiji foulait le sol, un gant de base ball à la main. Il était vraiment classe…ses cheveux blonds dépassaient légèrement de son casque et ses yeux bleus n’en ressortaient que davantage. Leur tenue rouge était vraiment représentative de l’esprit combatif du Lycée Noboka, réputé comme la meilleure de la région. Keiji était un lanceur exceptionnel, il était en première ligne de défense et trompait souvent la vigilance du batteur. Le voir jouer me laissait penser qu’il devait avoir une forte personnalité pour avoir réussi « un match parfait ». C’est comme ça qu’ils appelaient ça, les rares rencontres où aucun batteur n’a réussi à atteindre la première base. Keiji avait ouvert et fermé le match sans même avoir un lanceur de relève. « impressionnant ». Elel quant à elle était batteur. Bien que c’était sa première année au Lycée Noboka, elle en faisait depuis son enfance, transformant toutes ses peluches en un « hooome run » sautant sur le lit juste après avoir fait le tour de sa chambre en courant. Elle entrait sur le terrain, me montrant de doigt son casque dont elle était si fière. Haa, dire qu’elle ne mange que dans une heure, je ne sais pas comment elle fait ! ! Elle prenait place sur le marbre quand je sentis une respiration dans mon cou…Qu’est ce que… - « NASUUUU ! ! ! - Hoy ! ! ! lança t-il en la saluant de la main. Reniflant la boite au passage. - NE SENS PAS MA BOITE ! ! ! - C’est quoi ? ! ça sent bon ! ! ! Je connais cette odeur ! ! ! Demanda-il excité en tournant

autour de la boite. - Et c’est moi qu’Haru ose appeler Yorkshire ? …marmonna Nanako blasé. ET RENIFLE

PAS MON COU AU PASSAGE ! ! PERVERRRS ! - Hoooy ! ! Sanglota Nasu, mais ça sent booon j’en veux ! - T’es venu que pour manger ? ! - AAAAAAAAAYE ! Lucy m’a dit que tu serais ici et que tu avais à manger pour moi !

Rétorqua gaiement Nasu, les yeux pétillants sur cette boite. - Aye Aye…c’est bon prends là ! …Haru n’est pas avec toi ? - Haru n’est pas tout le temps avec moi tu sais ! Répondit il, heureux d’avoir un repas.» Elle me tendit fièrement la boite et clama : - « Pour avoir porté Lucy ! C’est de sa part. - Hoy…c’est…UN SUMO GODZY ! » J’écarquillais les yeux sur cette nourriture abondante qui me tombait des bras de Nanako. - « On partage ! ! Clama Nasu en claquant ses baguettes.

61

- Aye aye…une part de riz pour moi et les dix autres pour toi, c’est ça ?… - Si t’insistes ! - C’ETAIT PAS UNE PROPOSITION ! - Trop tard ! - Kyaaa ! ! ! T’as déjà mangé deux portions ! ! ! ! Nasu est un vampire ogre ! s’écria

Nanako en le pointant du doigt. LAISSE-MOI EN ! ! » ** Je me demandais pourquoi elle venait manger ici, mais je compris vite quand j’aperçus Elel sur un terrain et Keiji sur l’autre. Les entraînements avaient commencés et je suis sûre que je la trouverais ici quotidiennement. Elle s’était assise en haut d’une bute ou l’herbe y était fraîche, on avait une vue parfaite sur les deux avants champs. - « Tu aime le base-ball ? demanda curieusement Nasu entre deux bouchés. - Oui, Elel est très impressionnante ! d’ailleurs j’ai arrêté de jouer avec elle depuis

deux ans. - Chta Arrêté ? Pourchquoi ? - FINI DE MANGER AVANT DE PARLER ! ! ! Hurla Nanako en s’essuyant le visage

recouvert de riz. Elel est un ange qui se change en démon avec une batte à la main ! expliqua Nanako en pointant son index vers le ciel. Je n’avais pas de casque de protection faciale et, jouer sans ça revenait à mettre ma vie en danger.

- Haha…HAHAHA ! ! ! Pardon…HAHAHAHA ! ! ! Rigolait Nasu à s'en tordre le ventre. Elel est aussi effrayante que toi !

- JSUIS PAS EFFRAYANTE ! ! ! - Raconte-moi ! Raconte-moi comment t'as fait pour assommer un sanglier ? ! - KYAAaaa ! ! ! Comment tu sais ça ? ! ! ! IL M’AVAIT CHERCHE ! ! - T’es sur que c’est pas toi qui l’as provoqué ? HAHAHA ! ! Heu…, si je lui dis que c’est

Keiji qui me l’a dit, elle me tuera…elle me découpera en rondelle et me mangera avec le sumo godzy ! C’est la secte Nanajane sama qui me l’a dit.

- Ayee ayee…Rétorqua Nanako en roulant ses yeux désabusés. » **Nasu*** Sa main passa légèrement sous mon bras…qu’est ce qu’elle fait ?…elle a la peau douce. Elle…elle me caresse le bras ou je suis déjà mort et je suis au paradis ? ! La douleur qui s’en suivit me fit revenir à la réalité, non je n’étais pas mort, mais j’allais sûrement l’être si je lui demandais encore une fois comment elle a fait pour lutter contre un sanglier. - « Naaannaakooo ….Sanglota Nasu allongé par terre. - HOY, Rigola Nanako en penchant son visage au-dessus du sien en se moquant

triomphante : Tu voulais savoir, je te montre ! ! ! » **Nasu** Je plongeais dans ses yeux gris perlés qui m’observaient avec tant de gaieté. C’était un ciel recouvert de ce léger voile avant l’éclaircie, exactement comme ce que j’aperçois le matin. Elle a seize ans. Elle a…Quelques mèches de ses cheveux bleus tombèrent

62

malicieusement sur mes yeux. Je sentais presque son souffle espiègle se mélanger au mien tandis qu’un subtil sourire narquois enthousiasmait son visage. Un démon tellement joli…sa…sa poitrine était collée à mon torse…elle veut vraiment me tuer ou quoi ? ! - « V-A-M-P-I-R-E LOOSER ! ! ! Articula Nanako en ne le quittant pas des yeux. - … - …Hoy, ça va pas ? ! s’écria Nanako en se relevant. - Haha…rigola Nasu en clignant des yeux. C’est bon, je te laisse gagner pour

aujourd’hui. - ….T’ES MALADE ? ! ! ! S’écria t-elle en posant sa main sur son front. JE T’AI COGNE

TROP FORT ? ! - Si je dis non, tu m’en remets une ? ! Mini-pouce. - JSUIS PAS UNE MINIPOUCE ! ! - JSUIS PAS UN VAMPIRE ! ! - JVAIS T’EN REMETTRE UNE ! ! ! ! Cria t-elle en se jetant sur lui. - NAAAAAAAAAAAN ! » **Kira** Nanako nous regardait de la butte verte qui surplombait les terrains de base-ball, en compagnie de ce garçon aux couleurs de cheveux encore plus étrange que les sien. On les entendait presque se crier dessus d’ici mais… ils avaient l’air de plutôt bien s’entendre. « SHORTSHOP ! ! » - « Kira ! Qu’est ce que tu fais ? ! ! ! - Hein ? - COURS ! ! ! - Première base ! Deuxième base ! !. - T’aurais pu en faire une troisième si tu étais resté concentré. - Désolé coach. » Balle courte, j’aurais pu faire mieux… D’aussi loin…Nanako paraissait petite et fragile. C’est ironique de penser ça alors que sa voix portait jusqu’ici. Elle avait l’air de s’amuser. **Elel** Nanako m’observe attentivement, tu vas voir Nanako, ce que c’est qu’un « home run » ! ! « OUTFIELD ! ! ! ! ! » « double play, triple play…HOME RUUUUN ! ! ! » Je courrais, talonnant chaque base en repensant à toutes les fois ou je jouais à écraser mes peluches dans ma chambre tandis que Nanako me criait le nombre de base que je touchais en secouant mon chapeau fétiche.

63

« ELLE L’A FAIT ! ! ! ! Cria Nanako en se levant, le poing serré. REGARDE NASU ! ! ! ELLE L’A FAIT ! ! ! DOUBLE PLAY ! ! ! TRIPLE PLAY ! ! ! HOME RUUUN ! » Cria Nanako en faisant des bonds d’un mètre au-dessus du sol. Tout le monde s’était retourné vers la bute pour la regarder m’encourager et sans vraiment comprendre comment ni pourquoi, on était tous envahi par sa chaleur et son énergie. L’équipe était vraiment motivée et chacun reprenait sa place en me tapant l’épaule au passage. **Nasu** - « AtchouuUUUm ! ! - Hoy, rassis-toi, t’avale toute la poussière du terrain. - M’en fiche, Elel a fait un Home run ! ! ! Clama t-elle en se retournant, le visage

illuminé. » Ses cheveux semblaient vraiment plus bleus qu’habituellement. Son sourire à ce moment là était vraiment exceptionnel et ce voile gris dans ses yeux qui pétillaient, c’était levé comme un coup de vent pour éclaircir son visage. Ça ne dura que quelques secondes, mais assez pour que je comprenne qu’Elel avait une grande place dans la vie de Nanako. On était restés là jusqu’à la reprise des cours, observant en silence le reste de l’entraînement. Son visage avait toujours cette lueur de gaieté. Ses bras enlaçaient ses genoux collés sous son menton, tandis que ses joues roses y étaient délicatement reposées. Il y avait un peu plus de vent frais sur cette colline, sans doute dû à la hauteur. Les multiples brises sillonnaient l’herbe et ses quelques fleurs Ipomée. C’était surprenant d’en voir ici…ce sont des fleurs sauvages qui poussent dans les champs à la campagne…leurs pétales étaient aussi bleus que les cheveux de Nanako qui se dispersaient dans les airs. Comment arrivait-elle à crier, à se bagarrer et à se révolter avec autant de puissance, quand on en apprend davantage dans son silence… Malgré cette pause qui était agréable, je ne pouvais m’empêcher d’angoisser. Il ne me restait que peu de temps pour régler mes problèmes…bien que je ne sache pas vraiment comment. J’allais encore une fois compter sur Nanako…qui n’avait rien demandé de tout ça. Pourtant…j’ai ce sentiment que tout ça nous était destiné. Voilà que je parle comme mon père ! Après tout…il n’avait pas totalement tort, mais j’ai promis à Orie…je lui ai promis, que je n’y retournerais pas. Je ne la laisserais pas seule. Un déshonneur hein ?…Tout le monde se moquait d’elle. Ce jour là…je la revois encore avec ses centaines de cheveux blancs éparpillaient dans la main, les laissant tomber à terre comme si on avait arraché un morceau d’elle-même. Elle disait toujours qu’elle voulait vivre dans un monde où tout serait rose…Elle n’est pas retournée à l’école depuis un presque un an après ça. Ha…Père est vraiment traditionnel. **Nanako** Le soir venu, je rentrais chez moi en compagnie d’Elel. On descendait cette infinie allée de cerisier. Le retour était toujours bien plus agréable, plus de course après la montre ni de ces derniers mètres épuisant qui nous tiraientt vers cette grande horloge.

64

Elel ne cessait de coller sa main sur son chapeau comme un porte-bonheur. - « Allez Allez ! Insista Elel. On va chez toi ? ! ! - C’est vrai que ça fait longtemps, je suis sure que papa sera super content de nous voir

à la maison ! - Génial ! ! ! On va marcher sur tes centaines de peluches ! ! ! Proclama Elel en levant le

poing en l’air d’un signe de victoire. - Les éventrer, JUSQU’AU DERNIER ! ! ! Enchéri Nanako en tapant du poing dans son

autre main. » On rigolait fortement quand on arriva devant mon portillon, quand un « HOY » vint encore tinter dans mon oreilles. Il se tenait là, devant ma porte, Orie accroché à son costume bien taillé. Il…il était vraiment bien habillé, il avait un rendez vous ou quoi ? ! Sa chemise blanche rendait son teint encore plus pâle et son pantalon noir le rendaient vraiment sérieux…ou bien…était-ce à cause de ce visage qui me paraissait soudainement renfermé ? Orie se jeta sur moi et accrocha sa petite main à ma jupe noire comme à son habitude. Je me demande vraiment pourquoi elle me tenait toujours ainsi. « Nanako… » Sa petite voix me faisait sourire, et son visage s’illuminait à son tour. - « Nanako, reprit Nasu en passant à côté d’elle. Je repasse demain matin à sept heures

pour la récupérer. - …Hein ?…quoi tu…NAAAAAAASUUUU ! ! ! ! Hurla Nanako en sortant ses griffes. TU

M’AS PRIS POUR TA BABY SITTER ? ! ! ! - Hoy, tu ne m’as pas filé ton numéro pour ça ? - TU M’AS PAS APPELLE ! ! Rétorqua t-elle en regardant son portable - Pourquoi je t’appellerais si je peux venir chez toi ? - ayeeee…je ne t’ai jamais invité que je sache. Lança t-elle blasée, lâchant l’affaire. - Hoy ! ! Lança gaiement Nasu en tapotant la tête d’Orie, Sois gentille avec Nanajane ! - Hoo…coupa Elel les yeux écarquillés. C’est vrai qu’elle est trop mignonne ! je l’avais

tout juste aperçu au restaurant. On la garde ? ! - AAAAYYYE ! ! ! Clama Nanako en partant avec Orie accompagnée d’Elel, et si on la

déguisait ? ? ? - HO OUI ! et on la garderait chacune notre tour ! - AYE ! ! ! Et on lui apprend le truc des peluches ? ! - Elle fera le lanceuuur ! ! - HOY ! ! ! Sanglotta Nasu totalement ignoré en les regardant partir. MA

PTTTTTTTTTITE SŒUR ! ! - Aye aye, rétorqua Nanako en se retournant. Inutile de passer demain, bon rancart ! - JE NE VAIS PAS A UN RANCART ! ! ORIE ! ! ! Lança Nasu en tendant le bras. - Au revoir Aya oni san ! sourit-elle en le saluant de la main. **Nasu** C’est comme ça que je me suis retrouvé, une heure plus tard en haut des cents marches qui menait jusqu’à mon père…

65

66

Chapitre 6 : Orie, une mini-Nanako L’herbe avait encore poussé devant le dojo. Haru était encore là à m’attendre, adossé contre la porte de mon ancienne demeure. Le toit était grisonnant, tout comme l’ambiance qui ressortait de ce lieu. **Haru** Il était arrivé, sans le moindre essoufflement en haut de ces cent marches. Comme à son habitude, il restait un instant pour reprendre courage. Il était de la famille Nasu. La grande famille Nasu…dernier descendant et le plus important des membres de cette famille aux traditions ancestrales. Il fit quelques pas vers moi quand il s’arrêta à nouveau pour regarder le ciel. Il avait mis sa chemise blanche au col Mao, qui remontait bien droit sur son cou, costume traditionnel mis pour les grandes réunions. Cet uniforme présageait le sérieux de la conversation qui allait s’en suivre. - « Il est là ?…Demanda alors Nasu en baissant le visage - Oui, comme tu me l’as demandé…je l’ai informé de ta venue. - Merci Haru. - Tu…tu veux que je viennes ? - Tu connais la tradition Haru…pas de… - Oui. Pas d’étrangers quand tu portes ce costume. Je t’attends ici. - En fait…je préférerais…si tu veux bien, Orie est chez Nanako. - Pas de soucis j’y vais. - Merci. - NASU ! !…fais attention à toi. - Il est trop tard pour ça… » ** Nasu n’a jamais aimé porter ce costume. Je me rappelle encore du regard qu’il m’a lancé la première fois que je l’ai vu. Il était dans cette demeure, on avait tout juste cinq ans. Je cherchais un refuge parce qu’il pleuvait des cordes ce jour là, et je l’avais entr’aperçu à travers les barreaux de sa chambre. Nasu m’avait recueilli et m’avait demandé de ne faire aucun bruit. Quelqu’un parlait très fort à travers la cloison et je voyais son ombre terrifiante qui faisait de grand geste de la main. Je m’étais caché dans le petit meuble à côté de ton lit. Tu avais enfilé ce costume et ton regard s’était encore plus éteint. Tes cheveux blancs recouvraient tes yeux d’un violet très clair quand il a ouvert brutalement la porte pour t’annoncer la nouvelle. Tu allais avoir une petite sœur. Tu as subitement souri et t’es retrouvé l’instant d’après allongé par terre, la joue aussi rouge que le costume que portait ton père. Je n’avais pas compris, mais mes mains ont tout de suite camouflé mon crie de surprise. Je te regardais les yeux écarquillés et ne comprenais rien à tout ça. Mais depuis ce jour, tu n’as cessé de sourire en voyant Orie grandir, malgré la crainte de te retrouver à nouveaux sur ce parquet si bien ciré.

67

** Pendant ce temps, dans la maison de Nanako, la fête battait son plein. - « ORIIIE ! Criait Elel en sautant sur le lit, une batte de base-ball en caoutchouc à la

main. JE SUIS PRETE ! - Ayyye ! acquiesça timidement Orie en lui lançant une peluche en forme d’éléphant. - KyaaaaAA ! ! ! TROP MIGNONNE ! ! ! Hurla Nanako en soulevant Orie pour la faire

changer de base. - J’ai gagné ? demanda Orie, les joues toute rose. - ET COMMENT ! ! Rétorqua Elel en sautant sur le lit pour retomber sur les genoux. - Hahaha…rigola très timidement Orie en s’asseyant sur un coussin près de Nanako. - ATCHOUUUUM ! ! ! Eternua Nanako, la main sur le visage. - Hey, tu as encore éternué Nanako ! Remarqua Elel. - Haha ! ! Rigola Nanako, ces coussins sont un peu poussiéreux on dirait ! ! » **Nanako** Orie ne me quittait pas des yeux, fixant mes cheveux comme une de ces lumières vers laquelle sont attirés les papillons de nuit. C’est vrai que ça pourrait paraître étrange pour une jeune fille de voir des cheveux bleus… « Tu…Tu veux les toucher ? » Demanda curieusement Nanako en se rapprochant de son visage. Elle tendit doucement sa main dans un grand silence tandis qu’Elel se rasseyait paisiblement. C’était comme un de ses moments au ralenti où tout paraissait léger et calme. Sa main avançait progressivement jusqu’à effleurer la pointe de mes cheveux. Ses yeux violets s’écarquillaient et je crus apercevoir Nasu dans un fragment de souffle. Elle se redressa peu à peu pour caresser davantage mes cheveux qu’elle tenait à pleines mains. Un grand sourire pétillait sur son visage. Elle pencha légèrement sa tête et plissa des yeux avant de se jeter à mon cou avec une énergie soudaine et cria : - « Je veux jouer encooore ! ! ! - aye Aye, acquiesça Nanako. » Je regardais Elel qui était aussi surprise que moi, sans vraiment comprendre ce qui c’était passé. ** Une heure plus tard, Orie sortait de la douche recouverte d’une serviette presque aussi grande qu’elle. Ses cheveux roses gouttaient au sol quand elle attrapa soudainement le chapeau d’Elel qui était posé sur la table basse. « REGARDE ELEL ! ! JE SUIS COMME TOI ! ! ! » Elle enfonça le chapeau jusqu’aux yeux et rigola en tournant sur elle-même, la serviette volant au-dessus de ses pieds. On rigolait à en perdre la respiration quand elle reprit d’un ton encore plus innocent :

68

- « et maintenant je mets quoi ? - Nasu a bien du te laisser des affai… ** Vision de Nanako en repensant à Nasu et Orie devant la porte : Nasu : chemise blanche, pantalon noir, les mains dans les poches. Orie : les deux mains accrochées à Nasu, pas de sac à dos. Fin de l’horrible vision de Nanako ** - « NaaaSSSsUUUUUU ! ! ! Hurla Nanako, une grosse veine apparaissant sur front. IL

N’A LAISSE AUCUNE AFFAIRE DE RECHANGE ? ! - HO ! Lança Elel tapant dans sa main. Tu n’as qu'a lui prêter des affaires ! - Je…je n’ai pas le choix…rétorqua t-elle dépité. » J’ai cherché dans mon armoire quelque chose de « normal » à lui enfiler…mais je ne trouvais que mes vêtements plus grunge les uns que les autres, quand je suis tombé sur un de mes vieux t-shirt. C’était un de mes premiers haut punk que je m’étais acheté. Il était noir avec des cœurs rouges un peu partout, transpercés par des fils de fer blanc…partant d’une poupée toute aussi blanche avec la bouche cousue…à son tour transpercé de clous rouges. C’était malheureusement le plus soft que j’avais à lui mettre, et je dois dire que la voir porter ça me faisait sourire. Ca me rappelais combien ce look me tenait à cœur. Ce n’était pas juste des habits…C’était tout ce que je ressentais à cette époque. J’avais beau être petite, ce t-shirt lui arrivait presque jusqu’au pied ! Elle était belle là dedans. - « TIENS ! ! Lança Nanako en lui tendant des collants noirs et blancs - NA-NA-KO, coupa Elel, il fait déjà suuuuper chaud dans ta chambre, va pas lui mettre

des collants ! - Naaan il fait froiiid ! Grelotta Nanako en enfilant à son tour des collants noir et blanc. - REGARDE ! Cria Orie en les mettant à son tour. JE SUIS COMME TOI ! ! ! ELEL, TOI

AUSSI ! » Elle fouilla sans l’ombre d’une hésitation dans mes affaires et attrapa fièrement une paire de collants. On dirait qu’elle s’est assez habitué à nous pour mettre son nez dans mes affaires ! - « Hooo…tu veux quand même pas que j’enfile ça ! ! ! S’horrifia Elel. - ELEL ! ! ELEL ! ! ELEL ! ! Clama Nanako en courant autour d’elle, imitant Orie qui en

faisait de même. - D’accooord, mais alors, là, je vais vous faire la totale ! ! ! »

69

Elel attrapa une jupe à volants noir, un large t-shirt rose qui tombait dessus en accordéon, enfila des chaussettes noires et rouges juste avant de sauter dans mes bottes en cuir. «TADAAAAAAA ! ! ! » Orie et moi rigolions tellement qu’on l’a chacune attrapée pour lui faire des couettes. - « TROP MIGNOOONNE ! ! ! Cria Nananko. ELEL VERSION NANAKO ! ! ! ! - ON EST TROIS NANAKO ! ! ! Lança à son tour Orie - AAAAAAAAAYE ! ! ! ! Rétorqua Nanako en se jetant sur le lit. Eternuant une nouvelle

fois. » Elel et Orie enfilaient chacune à leur tour mes habits qu’elles lançaient un peu partout dans la chambre. Se déguisant en punk, en rockeuse, en gothique et même dans mon costume d’indienne que mon père m’avait fait porter le jour du festival il y a quelques années ! ! On s’était peint le visage et Orie courait partout dans la chambre pour échapper aux flèches qu’Elel lançait avec sa batte de base-ball ! Les cheveux noirs d’Elel se mélangeaient dans les dizaines de plumes qui parcouraient sa tête. Un trait de peinture par dessus le nez, et elle ressemblait vraiment à une amazone avec ses grands yeux verts. Ses vêtements en peau marron étaient presque seyants sur elle. Orie s’était recouvert le visage de traits bleu, on aurait plutôt dit une mini léprechone avec cette chemise marron qui lui était deux fois trop grande. Elle courait et s’emmêlait les pieds dedans. « A TERRE ! ! » Cria Elel en lui sautant dessus avec son arc. On se serait cru retourner au primaire à faire des jeux pareils et pourtant, on rigolait à en perdre haleine. Les peluches étaient devenues nos cibles et alignées les unes à côtés des autres sur le lit, on s’était tapit derrière une rangée de coussin pour les dégommer un par un. Des enfants de huit ans n’auraient pas réussi à s’amuser autant à jouer aux indiens ! Elles avaient fini par me faire porter le kimono de cuir que m’avait offert Elel a un de mes anniversaires. A vrai dire je ne le mettais jamais, mais c’était vraiment une pièce de collection tellement cette tunique était sexy. Prise en otage par deux folles hystériques, elles avaient fait de moi leur jouet en me déguisant à leur guise. C’était un bordel incommensurable quand on s’endormit toutes les trois au milieu de cet immense tas d’habits. ** Au milieu de la nuit…je m’étais réveillé et sans vraiment savoir pourquoi, je m’étais levé pour regarder à travers la fenêtre. Ce que j’aperçus me laissa presque sans voix. Haru était assis au pied d’un arbre dans la ruelle. Je traversa difficilement la chambre, me posant mille questions sur sa présence ici. Je descendis silencieusement les escaliers et sauta dans mes bottes en rejoignant le jardin. Les pavés étaient froids et toutes les plantes dormaient encore autour de moi.

70

Le portail grinça et son visage se leva vers moi. Ses cheveux aussi noir que l’obscurité. - « Haru ? Est-ce que…TU M’ESPIONNES ? ! ! ! hurla Nanako. PEEEEEERVEERRS ! ! !

Cria t-elle en le pointant du doigt. - Yo. C’est quoi cette tenue ?… » Je me regardais et sursauta moi-même en apercevant mon kimono de punk. Des lacets de cuir enlaçaient ma poitrine, tandis que de très longues manches extrêmement large venait cacher mes mains qui le pointaient du doigt. Mes cuisses étaient presque à nue et des lanières de cuir rejoignaient mes bottes. - « KYAAAAAA ! ! ! ! Cria Nanako en se cachant, les bras pendus devant-elle. C’EST PAS

CE QUE TU CROIS ! !…El…Elel m’a offert ça pour rigoler à un de mes anniversaires et on…on se déguisait et puis on… MAIS CHANGE PAS DE SUJET !. Haaa…reprit-elle blasé. Je peux savoir ce que tu fais là ?

- Rien. J’avais juste envie de m’asseoir ici. - Menteur. - Alors je… - Menteur. - … » Je m’assis à côté de lui et attendis patiemment…mais la patience n’était pas mon fort. - « TU VA ME DIRE CE QUE TU FAIS LA OUI ? ! ! ! Hurla t-elle dans son oreille en lui

tapant sur la tête. - Je…Je surveille juste Orie. - …pourquoi tu la surveilles, je suis là pour ça. - Haaa…si je te le dis Nasu me tueras, et tu l’as pas vu en colère! - …Parce que toi tu m’as vu en colère ?… Rétorqua t-elle en passant sa main sous son

bras en se rapprochant de son visage les sourcils froncés. - Tu…tu fais quoi là ? - … - Pour…pourquoi tu me caress… » **Haru La douleur survint juste à ce moment là, comme si mes côtes s’étaient soudainement fermées les unes contres les autres. Je m’étalais par terre et elle me regarda le regard aussi noir que cette nuit sans lune. Ses cheveux bleus étincelaient bien plus qu’à son habitude…ou bien, c’est son regard qui était plus pâle…Quoi qu’il en soit, elle était tout aussi terrifiante que Nasu. Je ne sais pas quelle technique elle avait utilisé pour me faire si mal…mais elle était loin d’y être allé sérieusement. « T’étais en train de penser à quoi là ?… Lança Nanako en colère. Dis-moi pourquoi je dois garder Orie, et pourquoi tu es là ou je recommence et tu ne te relèveras pas. » Désolé Nasu…Nanako est sérieuse là et…VRAIMENT TERRIFIANTE ! ! ! Je ne pensais pas qu’elle en arriverait là pour me faire parler, son look c’est pas juste un caprice, elle en a vraiment le caractère ! Et puis, tu lui aurais dit à un moment ou un autre non ?…

71

- « Tu préfères pas le savoir par Nasu ? - Évidemment, mais il n’est pas là. - Nasu…marmonna Haru encore allongé à terre. Nasu a une famille qui vit au dojo

Miyasaki, C’est une famille très traditionnelle. Ils suivent des règles et coutumes qui ont été établies depuis des générations. Le dernier membre…le dernier héritier doit perpétuer cette tradition, alors… son père tient à ce que Nasu reprenne le statut qui lui est du dans la famille.

- …ce n’est pas Orie la dernière ?… - Orie est une fille. Coupa Haru en se rasseyant. Seul les hommes peuvent perpétrer le

nom et la tradition de la famille Nasu. Seulement, il y a renoncé pour Orie. - Je…Je ne me sens pas bien…marmonna Nanako. - Pourtant je n’ai rien dit de si choquant ! Je veux dire, il y a encore quelques familles

qui sont traditionnelles ! - Non !…pas ça… » **Nanako** « HOY » Ce son…cette voix…au milieu de la nuit, sonnait à mes oreilles comme une bonne vieille habitude que j’avais prise sans même m’en rendre compte. - « Qu’est ce que vous faites dehors à cette heure ci ? Demanda Nasu surpris. - COMMENT CA S’EST PASSE ? ! Demanda soudainement Haru en se levant d’un bond. - …heu… marmonna t-il en regardant Nanako les yeux écarquillés. - Nasu ? répéta Haru. - NA…NANAKO…On voit tes…enfin, tes…jambes, et…ta … » Sa poitrine était enlacée de cuir, tandis que le reste de son bustier tombait sur ses hanches comme une magnifique chute d’eau…s’évadant par des centaines de voiles noires qui cachait tout juste ses jambes. Seule une petite lanière de cuir continuait de ruisseler jusqu’à ses bottes qui lui montait aux genoux. « PEEEEEERVERS ! ! ! ! ! Cria t-elle en se cachant avec ses longues manches. C’EST UN DEGUISEMENT ! UN DE-GUI-SE-MENT ! Elle se jetait sur moi comme à son habitude sauf que… « IMPOSSIBLE ! JPEUX PAS LA TOUCHER ! ! ! » Je me retrouvais affalé par terre d’un grand coup de poing. - « HO ! ! Coupa Nanako surprise. Il ne l’a pas évité ! ! ! IDIOOOOT ! ! ! Cria t-elle à

nouveaux en l’attrapant par le col, le secouant de tous les côtés. POURQUOI TU L’AS PAS EVITE ! ! !

- Na…Nako…Je vois…je vois… Bégayait-il en lui montrant sa jupe du doigt. - KYAAAAAAAA ! ! ! cria t-elle aussitôt en reculant d’un mètre. PERVEEEEERS ! - C’est toi qui t’es mise au-dessus de moi, perverse. Reprit-il en se relevant, le sourire

en coin. - JE SUIS PAS PER…Je…je…ma tête… »

72

Ses cheveux blancs m’aveuglaient presque dans la nuit noire. Ses yeux devenaient flous et la prairie si violette s’assombrissait au fil des secondes qui passaient. Mon corps devenait léger et je ne sentais plus la fraîcheur sur mes jambes dénudées… « NANAKO ! ! ! » Cria Nasu en se jetant sur elle, la retenant à quelques centimètres du sol. **Nasu** Sa tête tomba brutalement dans mes bras, ses cheveux bleus recouvrant mes mains. « ELLE EST BRULANTE ! ! ! » Nanako était si malade ? ! ! Je n’ai rien vu du tout ! Ou peut être…c’était sa peau un peu pâle… « Nanako ! Réveille-toi ! Reste pas allongée par terre ! … » Je voulais la porter mais…POURQUOI ELLE EST HABILLE COMME CA ? ! ! « Bon…je suppose que je n’ai pas le choix. » Je passais mes mains sous ses cuisses…elle était douce et légèrement humide. Pourquoi je n’ai rien vu ?…Elle était encore pleine d’énergie quand je suis arrivé. Je ne m’attendais vraiment pas à la voir dehors avec Haru. - « Rentre chez toi Haru…merci d’avoir veillé à ce que personne ne vienne les

déranger. Remercia t-il en soulevant Nanako. Je vais la mettre dans son lit. - Dis-moi seulement…est ce que ça c’est arrangé ? - Pas aussi bien que je l’espérais. Il veut bien qu’Orie revienne, à la seule condition

qu’elle retrouve sa couleur naturelle. - Alors…qu’est ce que tu vas faire ?… - Hum…souffla Nasu en fermant les yeux. C’est à Orie de décider. Pour le moment,

Nanako est plus importante. » ** Je rentrais dans sa chambre qui était dans un véritable désordre. Orie dormait dans son lit…le visage couvert de peinture, tandis qu’Elel s’était endormie sur un tas de vêtement au sol, des plumes un peu partout dans ses cheveux. Mais qu’est ce qu’elles ont fait ? ! ! Je ne savais pas ou la poser, quand son père me posa la main sur l’épaule. C’est comme ça qu’elle se retrouva dans le lit de son père, qui avait tout vu de sa fenêtre. Je la recouvrais jusqu’au cou et m’assura qu’elle respirait bien en posant ma main devant son visage. Je pouvais sentir sa chaleur sans même avoir effleuré sa peau. Pourquoi n’a t-elle rien dit si elle ne se sentait pas bien ?… **

73

Monsieur Fujii m’avait fait signe de le suivre jusqu’à la cuisine. Il ne disait rien et me servit une tasse de café en s’asseyant devant moi. Je rompu finalement ce silence qui était presque pesant. Je croyais en avoir fini avec mon père…mais je faisais face à celui de Nanako maintenant. Je ne savais pas s’il était sérieux ou s’il allait encore être bizarre…mais je me lança. « Désolé de vous avoir imposé ma petite sœur. » C’est tout ce que j’avais trouvé à dire pour m’excuser d’avoir chamboulé leur vie. Mais…Ses petites moustaches blanches remontaient un peu sur ses joues et j’aperçus un léger sourire sur son visage fatigué. - « C’est une petite fille vraiment gentille. Répondit son père en plissant des yeux, le

sourire aux lèvres. Tout comme ma petite Nanako. - Ha…oui ! Elle…Elle est gentille. Bégaya Nasu gêné - Mon garçon. Arrête de faire cette tête. Nanako va rester quelques jours au lit et elle

ira très bien ! Ca lui arrive souvent au printemps. Elle a du mal à s’habituer au changement de température et tombe toujours malade. Tout comme sa mère…Boit ton café jeune homme ! Reprit-il soudainement avec le sourire.

- Je repasserais demain matin cherchais Orie. Encore une fois, je m’excuse de… - Inutile de t’excuser. Tu es un membre de la famille Nasu, je l’ai remarqué dès la

première fois que je t’ai vu dans le jardin. Tes cheveux sont aussi blancs que ceux de ton père, et…je dois dire que j’étais étonné de voir ta petite sœur avec des cheveux roses.

- Vous connaissez mon père ? ! - Non, mais beaucoup de parents connaissent ce dojo. Après tout, c’est le plus grand de

la ville… » Il avait pris un ton sérieux et sa voix devenait plus grave. Ses yeux baissés sur la table, et il me posa une question étrange. - « Nanako…a vécu un grand traumatisme quand elle était au primaire. Est-ce qu’elle

t’en a parlé ? - Un traumatisme ?…non. Enfin…je vois bien qu’il y a parfois quelque chose qui la

tracasse, mais elle ne m’a jamais rien dit. - En réalité, la plupart des premières années sont au courant pour Nanako. Et c’est

pourquoi elle arrive à se sentir bien dans cette classe. Elle dit s’y sentir à l’aise, mais je sais qu’il y a une part de faux là dedans. Alors continue de ne rien savoir, ne lui pose pas de question. Continue de lui sourire et de la regarder comme tu la regardes. Pour être franc, ça faisait longtemps que je n’avais pas vu Nanako aussi en forme. Alors, Orie et toi êtes les bienvenus à la maison. »

Il avait soudainement retrouvé le sourire tandis que j’avais définitivement perdu le mien. Le père de Nanako était vraiment son reflet. Savoir que Nanako avait souffert me faisait comprendre qu’elle était sans doute capable de comprendre ma position. Mais…je n’avais jamais imaginé que Nanako aurait pu souffrir. Elle est tellement…criarde et rebelle. Je n’avais pas envie de partir…et je n’eus même pas à demander de rester que Monsieur Fujii revint du salon en me tendant une couverture.

74

** Je m’étais installé à côté de son lit…allongé. Je l’écoutais respirer doucement, jusqu’à ce que mes yeux se ferment dans cette douce mélodie que je ne me lassais pas d’entendre. ** Le lendemain matin **Nanako** Les premières lueurs de l’aube traversaient la fenêtre. J’avais chaud…je poussais cette couverture qui me faisait transpirer. « Oriie…marmonna Nanako en passant sa main sur ses yeux fermés. Il faut se lever… » Je ne me sentais pas bien, j’avais la gorge sèche et j’avais le corps trempé. J’ouvrais les yeux, c’était flou…J’aperçus des milliers de petits points violet. On aurait dit une avalanche de lucioles qui m’éblouissaient. « Si près »…Je ne voyais rien…mais je sentis une main se poser sur mon front. C’était frais et ça sentait bon les cerisiers du printemps. La fenêtre était ouverte ? J’insistais et ouvrit mes yeux en grand. - « NASUUUUUU ! ! ! ! Cria Nanako en le poussant en arrière - Hoy ! Enfin réveillée ! - A…arrête de faire ça. Rougit Nanako en se tenant le cœur. JE VAIS FINIR PAR AVOIR

UNE CRISE CARDIAQUE ! ! ! - Si tu ne meurs pas de fièvre avant. Rétorqua t-il aussitôt. - SORS DE MA CHAMB…Je suis où ? et qu’est ce que tu fais là ?…Où est Orie ? Elel ? - Allonge toi et arrête de crier avant de retomber dans les pommes. Ordonna Nasu en

la poussant sur le coussin. Tu te tais, et tu fais tout ce que je te dis. - Tout ce que…tu dis…T'as bu quoi avant de venir ? ! Demanda t-elle dépité - Un peu de ton sang, du coup tu va être un peu fatiguée les prochains jours - JLE SAVAIS ! ! VAMPIIIRE ! ! ! - Hoy…rétorqua t-il blasé. Hahaha Je plaisantais ! Je ne mords pas les minipouces. - JSUIS PAS UNE…Aiiie - Tu vois, je te l’avais dit de te taire. Tu as attrapé un mauvais rhume. Tu es tombé dans

les pommes hier soir…tu ne te rappelles pas ? - …Heu…maintenant que tu le dis… - Reste allongée, je vais te chercher de quoi te laver. - Me…laver ? - Orie va le faire, tu m’as pris pour qui ?…et puis…tu te changeras aussi. Bredouilla

Nasu gêné. - Kyaaa ! SORS DE LA ! ! PERVERS ! ! ! - Aye Aye Nanajane sama. » **

75

Même si son père m’a dit qu’elle avait souvent un rhume en milieu de printemps, je ne pouvais m’empêcher de culpabiliser. Elle savait sûrement qu’elle couvait un rhume et n’a pas hésiter à prendre Orie avec elle…sachant que la soirée serait longue et épuisante. Elel était reparti en cours ce matin, quant à moi, j’avais bien l’intention de rester ici avec Orie le nombre de jour qu’il faudra pour qu’elle s’en remette. Ne pas lui poser de question, et la regarder comme je le fais tout le temps hein ?…si ça peut la faire sourire, rien de plus facile. Voir Nanako sans défense, haaa…c’est presque injuste.

76

77

Chapitre 7 : Une maladie qui rapproche Nanako avait dormi toute la matinée. J’ai dû l’observer plusieurs heures avant de me rendre compte que le temps était passé si rapidement. Ses cheveux bleus éparpillés sur le coussin blanc, étincelaient aux rayons de soleils qui se forçaient un passage à travers les branches du vieux chêne, pour venir lui réchauffer le visage. La chambre de son père ne ressemblait en rien à celle de Nanako. Les murs épais étaient tapissés d’une couleur ambre et une plante verte grimpait sur un de ses recoins. Il n’y avait qu’une toute petite armoire et un petit meuble boisé ou trônaient quelques photos. Sans m’en apercevoir j’en tenais déjà une dans la main. Il y avait cette femme au milieu d’un champ, tenant son long chapeau blanc tandis que ses cheveux bruns s’envolaient dans les airs, figés dans le temps. Son sourire était le sien. Il était facile de reconnaître la mère de Nanako juste avec cette expression sur son visage. Ce n’était pas ses yeux, ni ses joues ou ses lèvres…Juste cette joie et cette liberté que l’on ressentait à travers cette photo. Il y en avait une autre…une petite fille aux cheveux tout aussi bruns que sa mère accroupie au sol sur un parquet sombre. Elle faisait un grand « V » en me regardant avec de grands yeux ronds et brillant accompagnés d’un sourire auquel il manquait plusieurs dents. Alors Nanako a des cheveux bruns…Ils sont tellement teints maintenant qu’on n’en voit même pas les racines. « haha… » Elle est mignonne, heureusement que ses dents ont poussés depuis ! Il y avait un dernier cadre caché derrière les deux autres. Je restais surpris quand j’aperçus, les yeux écarquillés, Nanako, Elel et trois autres garçons. Ils devaient avoir cinq ou six ans…peut être sept. L’un d’eux me rappelait un de ses camarades de classes qui joue au base-ball avec Kimura Keiji. Je ne sais pas son nom. A vrai dire, je ne connais pas vraiment les premières années. Il était châtain, tout comme ses yeux, et son bras était confortablement posé sur l’épaule de Nanako, qui souriait comme tous les autres. Elel avait déjà de longs cheveux noirs pour son âge, et levaient les deux bras en l’air…va savoir pourquoi. Je ne connaissais pas les deux autres garçons aux cheveux noirs à leur côté. Mais ils avaient l’air de tous bien s’amuser. J’aimerais en connaître d’avantage sur Nanako, mais si je lui pose des questions…je risquerais de poser les mauvaises et de la voir perdre son sourire et son humeur colérique qui me fait sourire. Je reposais la photo derrière, tout comme je l’avais trouvé. Nanako rêvassait encore…Non mais c’est une vrai marmotte ! ! « Haaa… » - « Aya ? Lança doucement Orie en poussant la porte de la chambre. - Hoy, désolé Orie, j’arrive tout de suite. Murmura Nasu en souriant. - Comment va Nanako ? Demanda t-elle en se rapprochant d’elle dans le plus grand

silence. - Elle dort encore, chuchota t-il en rejoignant Orie. - Elle a…de beaux cheveux, hein…Aya Oni san. - Oui. Répondit-il en lui posant la main sur la tête. - Aya…si je retrouve ma couleur naturelle…tu crois que père voudra me reprendre ? » Je la regardais, les yeux écarquillés, sans réussir à répondre quoi que soit. Je n’apercevais que ses cheveux roses de là où j’étais. Après un long silence, elle me regarda avec ses grands yeux aussi violets que les miens, le visage épanoui.

78

« Nanako m’a porté hier soir ! On a fait toutes les bases et on a gagné ! Elle est amusante et elle m’a laissé caresser ses cheveux bleus ! ! Clama fièrement Orie. Si je deviens forte comme Nanako, alors plus personne ne se moquera de mes cheveux blancs ! » Quand avait-elle autant pris confiance en elle ?…Je me surprenais à ne répondre que par un sourire. Moi qui ait tendance à répondre à tout va, je ne ressentais rien qu’une lueur d’espoir. Et pourtant…je restais égoïste et ne l’encourageais pas dans cette prise de décision. J’avais honte de penser à moi…parce que…je n’avais aucune envie d’y retourner. Rester avec Orie était mon unique envie, dans notre petit appartement ou nous partagions notre chambre. La sonnette avait retentit et Orie se précipita en avant pour que ça ne réveille pas Nanako. Quant à moi, je descendais tranquillement les escaliers quand plusieurs voix de filles se sont mélangées à l’entrée. - « Hooo qu’elle est mignooonne ! ! ! Au fait…tu es qui ? La petite sœur de Nanako ? !

Hurlait Lucy, les cheveux encore tressés. - Non, je suis la sœur d’Aya oni san. Expliqua timidement Orie en tenant toujours la

poignée de la porte alors que les filles s’étaient déjà invitées à entrer. - Aya ?….répéta Lucy sans trop comprendre. - Bon…bonjour…bégaya une autre, toute petite aux cheveux châtains clair. » Chacune portaient les uniformes du Lycée et semblaient légèrement essoufflées. - « HOY ! Clama Nasu en les saluant. - Hey ! Nasu ! Rétorqua Lucy. Tu es là aussi ? - Bon…Bonjour Nasu. Bégaya l’autre fille. - Hoooy…lança longuement Nasu en se penchant sur la jeune fille. Je t’ai déjà vu quelque

part… - C’EST IZUMI ! Coupa Lucy, ses verres étincelants. Tu l’as vu au Godzy. - EN…enchanté….lança timidement Izumi. - HOY ! ! ! JE NE T’AVAIS PAS RECONNU SANS TON UNIFORME ! haha…Désolé.

Vous…vous êtes venu voir Nanako ? Demanda t-il un peu surpris. - Oui, Elel nous a dit qu’elle était malade. Expliqua à son tour Lucy en regardant de tous

les côtés curieusement. Elle nous a fait un plan pour venir, c’était super simple ! ! mais on ne reste pas longtemps, on est seulement venu lui apporter à manger ! Lança t-elle enjoué en poussant Izumi, qui tendit timidement un sac de provision.

- Ha…C’est déjà midi ? Demanda Nasu surpris, le ventre criant famine devant toutes ces provisions.

- C’est…C’est pour Nanako…Bégaya Izumi en reculant légèrement ses mains. - HOY ! …J’ALLAIS PAS LUI MANGER ! hurla Nasu en lui attrapant le sac. - Nanako…Coupa Orie collé à Nasu, est en train de dormir … - Dans ce cas on va y aller, proposa Lucy dans un grand sourire, se redressant ensuite

vers Nasu. C’est…C’est la première fois qu’on vient ici, alors…tu n’es pas obligé de lui dire qu’on est venu, on veut pas être envahissante ou quoi que ce soit.

- Hoy, bien sur que je lui dirais ! Vous êtes ses amis ! Clama Fièrement Nasu en posant ses deux mains sur leurs épaules en les raccompagnant. »

**Lucy**

79

Ami ?…Oui, ça semblait presque une illusion de dire que Nanako était notre amie. On l’a connu au primaire et on ne s’est jamais vraiment rapproché finalement. Elle n’est pas si…non. Elle est toujours terrifiante. Mais elle sait aussi sourire et rigoler, comme nous. Et puis…on sait tous que ce n’est pas vraiment sa faute si elle s’ouvre moins qu’auparavant. On reviendra…je l’espère, et qui sait, rattraper notre comportement en devenant des amis sur qui elle puisse compter. Nous les premières années, sommes tous autant que nous sommes, responsable de Nanako, personne dans cette classe ne te lâchera, alors rétablit toi vite. **Nanako** J’avais entendu leur voix et les regardais par la fenêtre qui donnait sur le jardin de l’entrée. Lucy et Izumi se sont inquiétées ? Un sourire m’échappa maladroitement et je sentais d’autant plus la chaleur sur tout mon visage. Je n’avais jamais eu de visite jusqu’à présent. Est ce…grâce à la présence de Nasu ? J’expirais un long soupir quand la porte de la chambre s’ouvrit en grand. - « Hoy ! t’es réveillée ! Lança soudainement Nasu. - Ayeee, soupira Nanako. T’es encore en train de traîner dans ma maison toi ? - Hooy, Orie, elle est cruellleeee ! ! - AYE ! ! hurla à son tour Orie, recopiant Nanako. - NE FAIS PAS COMME ELLE ! Cria Nasu d’un pas en avant - Ayyye ! Répondu Orie les yeux en arc-en-ciel. - Hooy…une double mini Nanako, manquait plus que ça. - JE SUIS PAS MINI ! ! ! Hurla Nanako en le pointant du doigt. - Ne hurle pas, ta fièvre ne descendra pas autrement. Reprit-il sérieusement en se

rapprochant d’elle d’un pas certain. » Il tendit la main vers moi, tout comme son visage. Etrangement j’avais perdu toute envie de lui hurler dessus. Sa voix était grave et sérieuse, il n’y avait pas ce sourire caché, ni l’ombre d’une quelconque plaisanterie. Sa main était vraiment froide sur mon front, et ses yeux ne cessaient de me dévisager. Je restais muette, sentant la chaleur envahir mon corps…pourquoi j’ai si chaud tout à coup ?…Cet idiot fait monter ma fièvre avec sa main gelée ! - « Hoy, ça va ? - Ta…ta main est froide. Bredouilla t-elle en le fuyant du regard. » Il s’excusa en enlevant sa main et continuer de me regarder avec insistance, me mettant vraiment mal à l’aise. - « ARRETE DE ME REGARDER ! ! ! Hurla à nouveau Nanako - Hoy…et tu veux que je regarde ou ? Lucy et Izumi t’ont apporté un sac rempli de

provision. Je vais te préparer un plat chaud avec tout ça. Proposa t-il en se levant. - J’ai…j’ai pas besoin que tu prennes soin de moi, Nasu. - Alors arrête de nous inquiéter et rétablis toi vite. Rétorqua t-il aussitôt, laissant

Nanako avec Orie.. »

80

Pourquoi faisait-il tout ça pour moi ?…Elel et mon père ont toujours été les seuls à prendre soin de moi. Et aujourd’hui…Nasu et Orie sont restés avec moi toute la journée, Lucy et Izumi ont du courir pour m’apporter à manger pendant la pause déjeuner, et je sens déjà Elel regarder sa montre jusqu’à ce soir pour venir dès que la sonnerie retentira, tandis que mon père va rentrer plus tôt pour être sur que je ne manque de rien. C’est vrai…j’inquiète beaucoup de monde cette année, ce n’est qu’un simple rhume…y a pas de quoi s’en faire pour si peu. Idiots. - « Nanako ? Lança Orie, la sortant de ses pensées. - HA ! Désolé Orie, je devais te garder, et voilà que c’est toi qui es obligée de rester là. - Aya Oni san a raison. Rétablis toi vite et comme ça, on pourra rejouer ! - Haha…oui, tu es la bienvenue ici quand tu veux. - Mais tu sais, je vais repartir Nanako. Alors il faut que tu guérisses très vite ! - Repartir ? Repartir ou ?… - Dans ma maison, avec père et Aya Oni san. Lui non plus ne viendra plus. On n’a pas le

droit de sortir. Je crois…que tu vas manquer à Aya oni san. - Pour…Pourquoi vous devriez partir ? ! ! Bien sur que je vais vous revoir ! ! Insista

Nanako. » Elle ne faisait que sourire comme si m’avoir dit ça était une délivrance. C’était étrange…c’était comme si la « Orie enfant » avait disparu l’espace d’une minute, laissant place à l’adolescente qui sommeillait en elle, bien que…ce sourire restait le sien. Elle me caressa les cheveux dans un élan de gentillesse comme pour me rassurer. « Nanako ! Lança t-elle tout à coup. De quelle couleur sont tes cheveux ? ! » Je m’apprêtais à répondre « bleu » sans réfléchir quand ma bouche resta grande ouverte. Ce qu’elle voulait savoir c’était ma vrai couleur, c’était bien la première fois qu’on me demandait ça. - « Ils sont bruns. Et toi Orie ? - Bah…blanc ! Comme Aya ! Répondit-elle surprise - Haha…non je parle de ta vraie couleur - …blanc. Toi aussi tu trouve ça bizarre hein…reprit-elle en baissant ses sourcils. - AYE ! Rétorqua honnêtement Nanako. C’est surprenant ! ! Huuum… Je me suis

longtemps demandé si je pouvais moi aussi les avoir comme Nasu, si j’avais su que c’était naturel, j’aurais été moins jalouse…Bouda t-elle en se rapprochant de son visage. MAIS ! ! clama Nanako les yeux en arc-en-ciel et l’index levé : Ils sont super beau et étincelant ! Et la première chose que je me suis dit en le voyant c’est : JE VEUX LES MEMES ! ! hahaha…tu en as de la chance !

- HOY ! ! ! Hurla Nasu en poussant la porte, un bol de nouille au-dessus de la tête d’Orie, les yeux enflammés. SERIEUX ! ! C’EST LA PREMIERE CHOSE QUE TU T’ES DIT ? ! ! !

- Evidemment, vampire. Rétorqua Nanako le sourire en coin. - Hoy …reprit-il le sourire narquois. C’est marrant, parce qu’à ce moment là, je me suis

dit que tu ressemblais à la mini schtroumphette. - Répète ça pour voir…Grogna Nanako en lançant des éclairs par-dessus Orie - M-i-n-i S-c-h-t-r-o-u-m-p-h-e-t-t-e

81

- JE VAIS TE…HUUummPPh ! S’étouffa Nanako la bouche pleine de nouille - Hoy…t’as dit quoi ?… » **Orie** A peine Nanako avait la bouche grande ouverte qu’Aya lui enfonça deux baguettes garnis de nouille au fond de la gorge. Elle se débattait mais n’avait d’autre choix que de manger à chaque fois qu’elle essayait d’hurler. Nasu avait un grand sourire et semblait vraiment s’amuser. Alors…est ce qu’il avait vraiment envie de rentrer à la maison ? Plus la journée passait et plus je me posais cette question. Nanako avait été honnête en disant qu’elle trouvait ça bizarre. Mais étrangement, ça ne me paraissait pas du tout douloureux de l’entendre d’elle, parce qu’elle m’avait acceptée, Aya et moi, qu’importe nos couleurs ou nos habits. Elle n’était pas de ceux qui jugent et se laissent juste aller à dire tout ce qui passe par la tête haut et fort. Je voulais être comme elle. Je voulais montrer fièrement la personne que je suis et arrêter de compter sans cesse sur Aya pour me sauver de toutes les épreuves. Je ne me sentais pas vraiment à la hauteur pour leur tenir tête, mais peut être, en restant avec Nanako…je pourrais apprendre à le faire. Moi aussi je veux devenir forte. Il me faut juste…plus de temps. Je les laissais seul s’amuser et pris un peu l’air dans le jardin. Il était vraiment coquet et on s’y sentait bien. Je m’asseyais sur la balancelle en face du vieux chêne. Il y avait de la pelouse partout ou seul quelques dalles de pierre rejoignaient le petit portail. **Nasu** J’apercevais Orie à travers la fenêtre de la chambre, balançant ses jambes sur la balancelle au soleil. Elle tenait un pack de jus d’orange dans sa main et regardait paisiblement le ciel. - « JE PEUX MANGER TOUTE SEULE ! ! Cria Nanako, profitant de ces quelques secondes

de répit. - Je sais. Répondit-il en lui enfonçant à nouveau les baguettes dans la bouche. - Achors pourchoi tu continues ? - Haha…Parce que c’est amusant ! - Raaah ! Chvai te tuer ! ! Cria t-elle avant d’éternuer sur Nasu, le recouvrant de nouille. - Hoy…METS TA MAIN DEVANT LA BOUCHE ! - PRETE MOI LA TIENNE ! cria t-elle en l’empoignant - HooyY ? ? PREND PAS MA MAIIIIN ! - Aye, tu pourras plus partir si je te tiens non ? défia Nanako d’un sourire en coin. - De…de quoi tu parles ? - C’est à moi de poser les questions. Et je ne te lâcherais pas tant que tu n’y auras pas

répondu. On peut y rester toute la journée, je suis en pleine for..ATCHOUUUM ! ! ! …en pleine forme.

- Hoy…D’accord mais…met ta main devant la bouche. Répondit-il dépité, recouvert de postillons.

- Pourquoi Orie ne va pas à l’école ? - … »

82

** Nanako** Sa main s’était soudainement arrêtée de bouger et retomba dans la mienne sans efforts. Il était aussi froid que son regard à ce moment là. Et ses lèvres bougèrent enfin. « C’est un peu long à raconter. Dans notre famille, on est tous nés avec des cheveux blancs. C’est héréditaire. C’est considéré comme un cadeau des anciens et on doit les porter avec fierté. Bien qu’en réalité, ce n’est juste qu’une anomalie génétique qui n’engendre rien de plus qu’une pigmentation de couleur assez spéciale pour des cheveux. Tous les hommes de cette famille prennent des cours directement au dojo, comme le veut la tradition. Mais Orie, étant une fille, a le droit d’aller à l’école comme les autres membres moins importants de la famille. Orie l’a très mal vécu. » Il regarda de nouveau à la fenêtre et l’observa quelques secondes avant de reprendre. « Tous les enfants se moquaient d’elle. Ils l’ont détestée et l’ont traitée de diable, de fantôme, de vieille fille ou encore de spectre. On a eu une éducation plutôt dure et Orie s’était complètement renfermée. Elle ne me parlait même plus et se contentait d’errer dans la maison en faisant assidûment tout ce que père lui demandait. C’est là que je me suis rendu à cette école pour essayer de régler ce conflit. J’ai essayé de parler aux mères, aux pères, et aux instituteurs. Mais tous m’ont traité comme si j’avais moi-même teint les cheveux de ma petite sœur. Après ça j’ai pris une sacrée correction pour avoir tenté d’interférer et père a obligé Orie à regarder. Elle s’en est énormément voulu et s’excusait de ne pas être assez forte. Plusieurs jours après, Orie est rentrée à la maison, des centaines de cheveux dans ses mains et qui tombaient sur ses pieds nus. Ils lui avaient coupés les cheveux et ses yeux étaient emplis de larmes. » Ses yeux se fermèrent et ses dents crissaient de colère. Je serrais sa main sans vraiment m’en rendre compte, ses doigts se resserrent aussitôt sur les miens, me surprenant d’autant plus que son regard rempli de haine. Ses cheveux de cendre recouvraient ses yeux, anéantissant la vallée de violette en une immense terre aride. Ses doigts crispaient davantage ma main avant de se relâcher comme un poids mort la seconde d’après. J’ouvrais la bouche mais rien n’en sortait…et ses lèvres remuèrent à nouveau. - « …Cette image me hante tous les jours. J’ai juste envie de tous les écraser un par un !

…mais…ce ne sont que des enfants. Ce jour là, j’ai pris Orie avec moi. C’était il y a un peu plus d’un an. J’ai fuis de la maison et on a emménagé dans cet appartement. Au début ce n’était pas facile, j’ai du travailler très dur pour payer les loyers et puis, j’ai réussi à avoir une bourse, bien que je sois rentré en milieu d’année. Je sais que je devrais refaire cette année dans tous les cas. Je dois dire que le Lycée a complètement changé ma vision des choses et…je n’ai plus vraiment envie de rentrer. Mais l’important, c’est que depuis, Orie a repris la parole et a retrouvé le sourire. Elle disait voir la vie en rose et un jour alors que je rentrais du travail, je l’ai retrouvé accroupie dans la salle de bain, les cheveux entièrement rose. J’étais vraiment surpris mais son regard n’en pétillait que davantage. Alors je l’ai laissé faire.

- Je…je suis désolé. S’excusa Nanako en lui lâchant la main. »

83

Je l’ai appelé des centaines de fois « vampire » et il n’a jamais rien dit. Je suis horrible. Mon cœur cognait dans ma poitrine et je sentais à nouveau la fièvre grimper. Je ne m’étais jamais rendu compte à quel point mon niveau de cruauté était arrivé au seuil du non-retour. J’ai été cruelle, impitoyable. J’étais moi, c’est ce que je suis devenu. - « Hoy. Nanako. Appela Nasu en lui posant la main sur le front. Ça va ? - Ne…Ne me touche pas. - …ça ne va… - JE SUIS HORRIBLE ! Pourquoi tu t’occupes de moi ? ! je t’ai traité de vampire dès la

première fois ou je t’ai vu ! JE SUIS COMME EUX… - HOY ! ! CALME TOI NANAKO ! Qu’est ce que t’es en train de t’imaginer là ? ! Idiote. Tu

voulais que je te raconte pourquoi Orie ne vas plus à l’école, ça n’a rien avoir avec moi. On m’a éduqué à être fier de ce que je suis et personne ne me brisera si facilement. Et puis, tu as trouvé mes cheveux cool non ? et tu as défendu Orie sans même la connaître avec ces cheveux roses, alors tu crois pas que tu dramatises là ? D’autant plus, qu’Orie a l’air encore plus heureuse depuis qu’elle t'as rencontré. Je crois qu’elle a trouvé une personne en qui s’identifier. Haaa…. c’est moi qui m’excuse. Je savais qu’elle aurait une haute estime de toi. Tu as les cheveux bleus et tu tiens tête à n’importe qui. Je le savais, depuis la première fois ou je t’ai aperçus foncer la tête baisser pour te battre, que tu saurais une excellente amie pour Orie…et pour moi. Je t’ai volontairement entraînée dans notre histoire bien que je savais que ça pourrais atteindre un tout autre niveau de gravité. Tu n’imagines pas ce qu’est capable de faire mon père pour que je revienne. Et honnêtement, je préfère ne même pas l’imaginer.

Et, si tu ne m’appelle plus vampire…je ne pourrais plus t’appeler Mini. HOY ! T’IMAGINE LE DRAME ? ! ! ! MINIPOUCE ? ! ! ! » Je restais là, les yeux écarquillés à écouter les explications de Nasu. Il était vraiment plus mâture que moi, et je dois dire…que ça me manquerait de ne plus l’appeler ainsi. L’air s’était agréablement rafraîchi et la colère de Nasu avait totalement disparu. Il savait vraiment se contrôler, bien mieux que moi je ne le pourrais jamais. - « haha…jsuis pas une minipouce…vampire. Répondit calmement Nanako avec un demi

sourire. - Haha…rigola t-il, ses yeux en arc-en-ciel. maintenant, si tu veux pas que je te morde,

pousse-toi un peu. - Aye…je peux savoir ce que tu fais là ? - J’ai passé la nuit par terre alors fais moi une place. - PERVEEEEEERS ! J'VAIS TE REFILER MA CREVE ! ! - TA DEJA ETERNUER TROIS FOIS SUR MOI ! ! J'SUIS SUR QUE J'L'AI DEJA ! - AyyyYE ! POUSSE TOI J’AI CHAUD ! - Ca tombe bien j'suis gelé ! Et puis, reprit-il d’un ton narquois : Je croyais que tu ne

devais pas me lâcher pour ne plus que je parte non ? - …J’ai…bégaya Nanako encore plus rouge qu’elle ne l’était déjà. J’ai jamais dit ça. Bouda

t-elle en tournant la tête. - Hoy, j’ai battu Nanajane sama. Clama Nasu fier de lui avant de reprendre

sérieusement : Je ne partirais pas Nanako. Je n’ai absolument pas envie de rentrer. Qu’importe le moyen, faudra que j’en trouve un pour fuir cette putain de responsabilité. »

84

Cet idiot s’était allongé à côté de moi, voilà que je baisse ma garde dix minutes et il en profite. Après tout, son regard avait libéré la vallée de campanule et…malgré mon envie de lui foutre mon pied dans la gueule, je n’en fis rien. J’avais enfin pris conscience de leur existence et je repensais à toutes les fois ou j’ai surpris Orie regarder mes cheveux avec insistance. Elle a vécu quelque chose d’affreux pour son âge, être rejeté de son école et avoir subi des humiliations jours après jours. Je ne peux qu’être bien placé pour comprendre cela. Je prenais d’autant plus conscience que j’aimais ma vie telle qu’elle était, avec Elel et mon père. On peut dire que j’ai eu la chance d’hériter d’un sale caractère. Je n’ai que de bons souvenirs dans cette maison et de plus en plus comme chaque jour, je vivais une aventure atypique, allongée aux côtés de Nasu qui s’était presque endormi dans la chambre de mon père, quand il marmonna : - « Au fait…Nanako. Arrête de m’appeler Nasu. Mon prénom c’est Atsuya. Ou tu peux

dire Aya pour aller plus vite. Fredonna t-il en s’économisant. - Atsu…MEME PAS EN REVE ! - Hoy…t’es cruelle…Nanajane sama - Atchouum ! ! » **Nanako** Nous étions restés peu de temps ainsi, se relevant pour rejoindre Orie à l’extérieur, je m’étais à nouveau endormié, laissant ma fièvre se calmer enfin. Mon père était effectivement revenu tôt du travail et concocta son remède magique spécial : « poil de printemps » Ingrédient secret qu’il nommait ainsi depuis mes premiers rhumes de foins aux primaires. Comme à son habitude, il laissait la cuisine dans un désordre incommensurable qu’Elel avait eu vite fait de ranger peu de temps après son arrivés, enfonçant son chapeau spécial « ménage » conçu spécialement pour ce genre d’occasion. C’était une armée bien rodée que j’avais là, et aujourd’hui, je comptais quatre membres de plus dans ce clan : Nasu, Orie, Lucy et Izumi, qui formaient une surprenante équipe de soutien.

85

86

Chapitre 8 : Un pas vers l’avenir Déjà deux semaines s’étaient écoulés et les vacances d’été se rapprochaient. Tout le monde autour de nous parlait du festival du printemps qui aurait lieu le dernier jour du mois. J’entendais chaque élève autour de moi parler de leurs projets de vacance. Pour la plupart, ils se ressemblaient, et se résumaient à aller à la plage, faire une soirée feux d’artifices, et pas un d’entre eux n’échappera à la bonne vieille visite familiale. Pour ma part, l’été allait être ma première saison de pompom girl non officielle pour encourager l’équipe d’Elel. Je suis sûre que je croiserais souvent Keiji, qui lui aussi participe au championnat et…je verrais sans doute Kira de loin. Même pendant les vacances les premières années ne restent jamais loin hein ? Nasu m’avait promis de venir l’encourager avec Orie. On n’avait pas vraiment reparlé de son problème avec son père mais, il n’était pas parti et, je crois…que je me contentais de ça. Alors que la pause déjeuner avait sonné depuis déjà cinq minutes, la plupart des élèves, moi comprise, étaient restés en salle de cours pour continuer de réviser pour le dernier examen du semestre, après demain. Elel n’avait vraiment pas de pause en ce qui concerne le base-ball, examen ou pas. On ne reprenait les cours qu’à quinze heures aujourd’hui et je cherchais mon bentô partout dans mon sac. « je l’ai oublié... » Dans une grande désolation, j’avais le choix entre manger au réfectoire ou rester ici réviser. Je fouillais dans mes poches…pas un yen ! « Haa.. » tant pis. J’ouvris finalement mon cahier sans grande motivation., quand Lucy et Izumi posèrent leurs chaises autour de ma table. - « On peut étudier avec toi ? Demanda Lucy en relevant ses lunettes. - Vous n’allez pas manger ? - Ha bien sur que si ! On fait les deux en même temps ! Clamèrent-elle en sortant

fièrement des sandwichs. - D’ac…D’accord. Tant que vous ne me dérangez pas. - On…on sera silencieuse. Bégaya timidement Izumi » Je recommence…faut que je réduise mon degré d’agressivité… Allez… invite-les convenablement. « Vous…vous…» IMPOSSIBLE ! ! J’y arrive pas ! Elel, comment tu fais pour me supporter?? C’est à ce moment que je leur tendis mon cahier de note. « Ces notes sont les plus importantes à retenir pour l’examen ! » Clamais-je haut et fort. J’avais réussi à communiquer sans crier et elles me regardaient sans l’ombre d’une surprise. Lucy déplaça sa chaise et la colla à la mienne. - « Voilà ! comme ça je peux recopier pendant que tu révises ! Tu vois, on ne te dérange

pas ! - Et..Et Izumi ? - Ho, merci mais... Je… Je connais déjà mes leçons. - Izumi est presque un génie ! haha…rigola Lucy. Non j’exagère. Mais elle apprend très

facilement. Au fait…tu ne manges pas toi ?

87

- Ho…C’est déjà fait. » Elle avait un grand sourire naturel. Elle penchait sa tête vers mon cahier et recopiait sans hésitation toutes mes notes. J’apercevais ses grands yeux noirs quand ses lunettes glissaient, usées par le va et viens de ses doigts qui ne cessaient de les remonter, et je lui demandais curieusement : « Lucy…tu n’as jamais pensé à mettre des lentilles ? » **Lucy** C’était la première fois que Nanako me posait une question qui me concernait directement. Une question presque anodine et vide de sens, qui me faisait plaisir. - « Si j’y ai pensé, mais c’est un peu embêtant à mettre et à enlever tous les soirs. - Aye… c’est dommage, tu as de grands yeux. Laissa échapper Nanako en se replongeant

dans son livre. » Elle m’a fait un compliment ?…ses cheveux bleus se noyaient sur son cahier et je les relevais pour continuer de prendre mes notes. Ils étaient doux et Nanako sursauta légèrement. - « Aye ! Cria Nanako. J’ai pas fait attention. - Haha…ce n’est pas grave. » Tout le monde nous regardait du coin de l’œil, il y avait des regards surpris mais surtout, des regards complaisants et agréables. Nanako n’était pas moins terrifiante qu’avant, mais on avait réussi à se faire une place et on était presque respectées pour ça. C’était vraiment amusant de voir la petite Izumi si timide parler à Nanajane sama. Nasu ne cessait de l’appeler comme ça et je trouvais ça vraiment drôle. ** Flashback : explication de Nanajane-sama par Nasu devant le portail de l’école. - « Hoy, Nanajane-sama. - NE M’APELLE PAS COMME CA ! - Alors appelle-moi Atsuya…Nanajane-sama. - …Vam-pire. - Hein ? coupa Lucy, Nanajane-sama ? ? - Hoy, tu ne savais pas ça Lucy ? ! Nanajane-sama, la dompteuse d’homme ! - Hahaha ! Nanajane-sama. Répéta Lucy en rigolant. - M’APPELEZ PAS COMME CA ! ! ! ! NASU ! ! ARRETE DE CORROMPRE LUCY ! ! - Hoyyy…Lucy…elle est cruelle… - Hahaha ! rigola t-elle encore plus. » Fin du flash-back. **Nanako**

88

On était tous concentré quand tout le monde se retourna au bruit de la porte qui coulissait. « HOY ! » J’écarquillais mes yeux, surprise, le regardant de ses deux mètres de hauteur, s’appuyer contre la cloison de l’entrée en me fixant du regard. - « Na…Nasu ? - Hoy, tu es là. - …dit-il en me fixant depuis déjà dix secondes…marmonna Nanako les yeux relevés.. » Il s’apprêtait à me rejoindre, avançant d’un pas, s’engageant dans ma classe. Tous les yeux étaient rivés sur lui. - « Où tu vas là, c’est pas ta classe ! Cria Nanako surprise en se levant d’un bond,

attirant à son tour l’attention des autres élèves. - Hoy…je viens t’apporter ton bentô, tu l’as oublié en partant ce matin. Lança t-il en

sortant son repas de son sac et traversant le reste de la classe avec. - Mon…mon bentô ?» C’est vrai, Nasu traînait souvent à la maison ces derniers temps. Mais…Avait-il vraiment besoin de venir me l’apporter en classe ? Quoi qu’il en soit, j’emmerdais tout ceux qui nous regardaient et pris volontiers mon panier-repas qu’il me tendait depuis déjà un moment. - « Nanako, coupa Lucy, alors tu n’avais pas mangé ? ! - Ha…bah j’avais…j’avais oublié mon bentô alors… - Tu aurais du me le dire. Lança soudainement Izumi les sourcils froncés. J’aurais

partagé ! - Mer…merci mais, je n’allais pas prendre votre repas. C’est moi ou Izumi m’a crié

dessus et moi qui ais bégayé ? ? ! - Hoy, vous révisez ! C’est pour ça que je ne t’ai pas vu au réfectoire. - Nanako me prête ses notes ! Lança Lucy avec un grand sourire. - Na…NANAKO FAIT DES NOTES ? ! Reprit-il surpris en jetant un rapide coup d’œil sur

le cahier. - C’est…C’est Elel qui les a faites ! ! Avoua Nanako en tournant la tête, boudeuse. - Ha, je me disais aussi. Coupa Nasu en s’asseyant a côté d’Izumi, face à Nanako. T’es pas

du genre à rester plus d’une demi-heure sur ton cahier le soir. - Ayee…grimaça Nanako. Arrête de m’espionner, pervers. - Hoy, tu laisses ta porte ouverte j’y peux rien. - Arrête de traîner chez moi, grogna Nanako. - Si tu ne kidnappait pas Orie, je ne serais pas obligé de venir. Rouspéta t-il à son tour. - Vous…coupa Izumi surprise. Vous vivez ensemble ? félicitations, je ne savais pas que

vous étiez en couple. » **Izumi**

89

Un grand silence parcourait la classe, laissant tout le monde perplexe face à ma question. C’était trop osé de dire ça ? Tout le monde m’avait entendu… A vrai dire… Tout le monde écoutait déjà attentivement ce qu’on se disait, et ils auraient entendu même si je l’avais murmuré. Cette minute me paraissait vraiment longue et pesante quand soudainement, Nanako pouffa un rire, suivi de Nasu qui ne se retint pas plus longtemps. - « Pour…pourquoi vous rigolez ? ! S’étonna Izumi - HAHA…HAHAHA ! ! ! Rigolait fortement Nanako. J’ai pas envie de dormir dans un

cercueil. - HAHA…HAHAHA ! ! rigolait Nasu. Et moi j’ai pas envie de me faire encastrer dans un

mur tous les matins. - Ayeeee, Coupa Nanako, lui lançant un regard noir. Je fais pas ça ! - Hoooy…lança à son tour Nasu, lui lançant des flammes violettes. Je fais pas ça non

plus ! - Vampire ! - Minipouce ! - Ar..arrêtez de vous battre… Supplia Izumi. Dé…Désolée ! - Hoy, on ne se bat pas. Répondit-il étonné. - Aye ! Lança Nanako les yeux soudainement joyeux. » ** Nanako** Je mangeais rapidement mon bentô, remerciant finalement Nasu qui ne se gêna pour m’en piquer la moitié. Je n’avais qu’une envie, aller voir Elel s’entraîner …alors pourquoi je restais là à relire ses notes que je connaissais déjà par cœur ? Je finissais mon repas à grande vitesse tandis que Lucy me rendit les fiches, fière d’avoir réussi à tout recopier dans un temps record. « Allez, moi je vais encourager Elel, à plus tard ! » Je me levais et Nasu me suivit de ce pas. Alors que je coulissais la porte de la classe, je me retrouvais nez à nez avec Haru, ses grands yeux noirs toujours de glace dans les miens. - « Ayeee, vous croyez que c’est la planque des troisièmes années ici ? ! Râla Nanako en

lui barrant le passage. - Ha, j’aurais du me douter que j’allais tomber sur vous. - Et tu croyais tomber sur qui en venant ici ? souffla Nanako, épuisée. - En fait, j’attendais quelqu’un. - Tu atten…commençais à demander Nasu, coupé dans son élan. - Aye Aye, vous pouvez finir ça dans le couloir ? ! marmonna Nanako en les poussant

tous les deux dehors. Je vous laisse ! - Dis moi, coupa Haru. T’es pas un trop attaché à elle ces derniers temps ? Oublie pas

que c’est une première année, tu peux pas te pointer comme ça dans sa classe. - Hoy, et tu t’apprêtais à faire quoi là ? - Moi je m’en fiche, je n’aime pas les humains. Ce qu’ils pensent de moi n’a aucune

importance. - …mais ça répond pas à ma question »

90

La porte coulissa à nouveau et une petite voix sortit de la classe. - « Haru ?…tu…tu voulais ton CD ?…Demanda timidement Izumi. - Ouais. Je t’avais dit que je le récupérerais à midi. Mais tu m’avais dit de t’attendre

devant, alors j’attendais. - Dé…Désolé, je me suis laissé distraire. Tiens ! - HOY ! ! ! Lança Nasu surpris, les yeux écarquillés. DEPUIS QUAND VOUS ETES AMIS ? ! - Rappelle toi, on l’a rencontrée au Godzy. Coupa Haru. - JE SAIS OU ON L’A RENCONTREE ! - Dé…désolé Nasu, ce n’était pas un secret. On…On s’est croisés la dernière fois à la

médiathèque et, Haru avait une pile de CD… On en a parlé… Un peu. - Izumi, tu t’excuses toujours pour tout ? Demanda curieusement Nasu. - Heu…non… - Si, elle le fait. Coupa Haru. - Hoy, je m’en doutais. - Je…je vous laisse alors. Reprit Izumi. - Non restes, moi je vais rejoindre Nanako, en fait…haha…elle…hésita Nasu quelques

secondes en se grattant la tête. Elle m’a dit qu’elle allait mettre sa tenue de pompom girl alors j’ai pas envie de rater ça ! »

**Haru** Il partit aussitôt en courant et je me retrouvais seul avec cette toute petite fille qui me regardait toujours de son air le plus naïf. Même sans son bandeau, elle restait toujours mignonne. Ses longs cheveux châtains cachaient légèrement ses yeux bleus perle. Il y avait encore ce rose sur ses joues qui me faisait penser à une de ces poupées en porcelaine. Je rangeais mon CD dans le sac et me décida à lui demander : - « Alors, tu l’as aimé ? - Oui ! Tu avais raison, ce chanteur a vraiment une belle voix. C’est…c’est surprenant

que tu écoutes ça. - Ho…qu’est ce qu’il y a de surprenant ? - Je…je ne sais pas. Désolé… » Il y eu à nouveau un grand silence. De quoi elle s’excuse au juste ? Hum…Nanako en pompom girl. Ca doit être drôle de voir un yorkshire faire des pirouettes. - « Tu veux aller voir Nanako ? - Ha ! Mais heu…je vais demander à Lucy si elle veut venir aussi…Attends ! ! » Elle repartit dans la classe et j’attendais encore une fois devant cette porte qui ne cessait de se refermer sur mon nez. ** Pendant ce temps, dans les vestiaires du club. **Nanako**

91

J’enfilais discrètement ma tenue de pompon girl dans le vestiaire des filles. Elel et moi l’avions choisie le jour ou elle était rentrée dans l’équipe, excitée à l’idée de participer à son premier championnat. Ce n’était pas vraiment la coutume de s’habiller ainsi, mais Elel avait toujours été là pour me soutenir, et mon look étant déjà décalé, on pensait que ça ne choquerait pas tant que ça et puis, comme je disais toujours : « je les emmerde ! ». Je n’étais plus assez forte pour l’aider à s’entraîner, alors c’était ma façon de continuer à suivre son évolution. Je n’avais encore jamais porté autant de vêtements jaune et je me regardais dans le miroir presque étonnée. Je pensais être seule dans les vestiaires, mais des voix s’échappaient de la porte du fond, entrouverte, qui rejoignait la salle d’équipement. Un garçon était apparemment furieux et ne cessait d’accuser l’autre personne d’être le boulet de l’équipe. Je me dépêchais d’enfiler mes chaussures et de prendre mes pompons accrochés à ma taille avant de m’éclipser sans m’en préoccuper plus que ça, quand les cris s’aggravèrent. J’avais tout juste ouvert la porte du vestiaire, que ma curiosité avait cruellement pris le dessus, et je me retrouvais déjà à l’opposé, tapie derrière le mur, regardant discrètement à travers l'ouverture de la porte. Yuka avait les yeux baissés et se faisait sévèrement disputer par un garçon qui avait l’air bien plus âgé que nous. Il était facile de deviner que c’était un dernier année, juste à sa façon hautaine de lui parler. Ses cheveux étaient d’un blond étincelant et ses yeux aussi bleus que ceux de Keiji. Il était aussi en tenue et…A voir son casque qui cachait sa frange, j’aurais dit qu’il était un lanceur partant. C’est vrai que Yuka jouait dans l’équipe des dernières années, Elel m’en avait parlé. Cela dit…Il paraît aussi qu’elle est vraiment nulle et qu’elle a seulement était prise parce que c’est la fille du coach. Il faut être stupide pour l’avoir mise dans une équipe aussi forte, surtout au poste de receveur. Ce que je ne comprenais pas, c’est qu’il était évident qu’il n’existait pas d’équipe mixte, alors qu’est ce que ça pouvait bien lui faire ?… **Nasu** Nanako n’était pas au bord du terrain, je m’attendais déjà à la voir secouer ses pompons dans tous les sens. Elle est peut être encore en train de se changer…elle en met du temps! Je marchais vers les vestiaires et aperçus la porte grande ouverte. Nanako ne se changerait sûrement pas à la vue de n’importe qui…j’imagine déjà a quoi ressemblerait celui qui la materait en sous-vêtements. A…A QUOI JE PENSE MOI ? ! « Hoy »…marmonnais-je discrètement en zieutant à l’intérieur. Elle se redressa immédiatement et se mit à courir vers moi. Hoy…qu’est ce qui lui arrive ? Elle m’attrapa la main en me faisant signe de me taire et je me retrouvais sans savoir pourquoi, les yeux collés sur la porte entrouverte de la salle de matériel. - « Hoy…t’es en train de les espionner ? murmura Nasu, la tête au-dessus de la sienne. - Chut…c’est Yuka…elle est dans ma classe. - Hey…Nanako, ce garçon aussi est dans ma classe. - Chut… » **Nanako**

92

Yuka était souvent tête en l’air mais plutôt mignonne. Elle me faisait penser à Izumi avec les cheveux châtain coupés au carré. Haa…qu’est ce que je fais là à perdre encore mon temps. Elel va encore jouer une bonne heure, je devrais y aller, d’autant plus…que Nasu me chatouillait la nuque avec ses cheveux qui se mélangeaient aux miens. - « pousse toi !…marmonna Nanako en passant la main sur sa nuque. - Hoy…c’est toi qui m’as traîné là. - Chut… - Arrête de me dire chut, c’est toi qui me parle » Ce type, il avait le regard empli de noirceur et un sourire moqueur comme s’il prenait plaisir à la rabaisser. Je détestais vraiment ce genre de comportement. Il fit quelques pas en arrière, et je n’apercevais plus que son dos qui paraissait plutôt robuste, pour prendre ensuite appui contre le mur, les mains dans le dos, continuant son monologue. Je me rappelle être souvent venu ici pour aider Elel à ranger le matériel. Pour un gain de place, tous les équipements sont emballés dans des filets et sont suspendus au plafond. Yuka se trouvait juste dessous et je dois dire…que ce garçon s’approchait dangereusement de l’attache de sécurité…il ne va quand même pas ! « YUKAAAA ! ! ! » Je voulais lui crier de s’écarter mais sa main avait déjà actionné la manivelle qui s’élança dans le vide, laissant follement tomber les équipements du plafond. **Yuka** Un cri retentit derrière Takumi. Mes yeux s’écarquillèrent quand cette fille se jeta sur moi la seconde qui suivit. L’air était chaud et je sentais mon corps s’envoler à travers la pièce. Ses bras m’entouraient et ses cheveux bleus m’aveuglaient, envahissant mon visage et mon oxygène. Elle sentait bon et ses pompons se détachèrent de sa taille, partant en vrille derrière elle. Un fracas retentit derrière nous mais je n’aperçut rien d’autre que le plafond après avoir lourdement atterri trois mètres plus loin. C’était…Nanako ? Ces cheveux bleus, ça ne peut être qu’elle. Qu’est ce qui s’est passé ? Ses deux mains tapèrent le sol de chaque côté de ma tête et elle se releva aussi vite, les sourcils froncés. Alors c’est ça…la terrifiante Nanako. Je relevais légèrement les yeux et compris enfin ce qui venait de se passer, les équipements désordonnés roulant encore au sol. Elle m’avait…secouru ! Un ecchymose apparaissait déjà sur son poignet, devenant aussi bleu que ses cheveux. « NANAKO ! ! ! » Un garçon aux cheveux blancs accourait vers nous…ou plutôt, vers Nanako. - « CA VA ? ! - Ca ira mieux quand je l’aurais….RAAAH ! ! »

93

Elle grognait en fixant Takumi tandis que son ami la secouait dans tous les sens en lui demandant si elle n’avait rien. Elle ressemblait à une de ces cheerleaders qu’on voit à la télé. Son uniforme jaune se mariait parfaitement avec ses cheveux. Elle partit d’un pas rapide et attrapa ses pompon qui s’était détachés dans notre envol effréné et se mit à bégayer : - « Mes…. Pompons… Ils sont poussiéreux maintenant. - Hoy…t’es très attachée à tes affaires. Marmonna Nasu en se rappelant sa culpabilité

pour la chemise déchirée de Nanako. - Yuka ! ! Cria le jeune garçon en courant vers la jeune fille à terre, ignorant Nanako.

Est-ce que ça va ? tu n’es pas blessée ? ! - Hey…Grogna Nanako. A quoi tu joues là ? - C’est à moi que tu parles ? Lança t-il d’un ton innocent, accroupi à côté de Yuka. » Nanako avançait vers nous, le regard aussi noir que ceux que me lançaient habituellement Takumi et l’empoigna violemment par le col, le soulevant d’une seule main. - « Hey. Lança Nanako, les sourcils froncés en collant son visage au sien. Tu crois que

c’est une façon de traiter ses coéquipiers ? - Je…je ne vois pas de quoi tu parles, c’était un accident ! - Aye…Ca suffit. Je t’ai clairement vu retirer le goupillon de sécurité. Ces équipements

font un poids conséquent à eux seuls, lâchés d’aussi haut c’est extrêmement dangereux. Mais…tu le sais non ? Soupçonna t-elle en le poussant, retirant sa main de sa chemise. T’essaies de faire quoi, de lui casser un bras ?…une jambe ?

- « Takumi… coupa Yuka en se relevant. Les deux mains jointes sous son menton. Ca…Ca

ne peut pas… » - Hum. Souffla le jeune garçon. Et alors ? ça ne fera pas une grande perte. » Je restais paralysée, les yeux écarquillés au milieu des battes qui se cognaient à mes pieds et des balles qui finissaient de rebondir lourdement sur le sol. Takumi voulait à ce point là me voir quitter l’équipe ?… - « Ta…Takumi, pourquoi ? - Tss…Yuka. Tu ne comprends toujours pas ? T’es qu’un boulet. Tu ne mérites même

pas de jouer avec les premières années, aussi médiocre qu’ils … » Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que Nanako le cogna, le poing aussi serré que ses lèvres qui se retenaient d’hurler. Il tomba dans un fracas incessant, faisant d’autant plus rouler les centaines de balles qui jonchait déjà le parquet, s’éparpillant de part en part. - « Hey…c’est quoi ton problème à toi !? Cria t-il en relevant son dos, s’essuyant la joue. - Hoy…marmonna Nasu dans son coin. C’était pas la chose à dire… - Les premières années…médiocres ? Rétorqua Nanako énervée. Tu essaies de blesser

Yuka et insulte les premières années juste après. - Na…Nanako… souffla Yuka, surprise.

94

- Qui crois-tu être pour juger qui est bon ou mauvais ? ! - Qui je suis ?… répondit-il en souriant nerveusement. Ren Takumi, Capitaine de

l’équipe de base-ball des dernières années et président du conseil des élèves. Et…je crois que toi et ton ami, venez de vous mettre dans…

- Aye aye…coupa Nanako. Si tu penses que tu viens de m’impressionner, sache que j’ai déjà mes propres démons et que jamais tu ne les surpasseras. Touche encore à un premier année et un accident comme tu dis…c’est vite arrivé. YUKA ! On y va !

- Hein ? heu…d’accord. » Je la suivais et… bien qu’elle soit aussi petite que moi, elle me paraissait vraiment grande à ce moment là. Je n’avais jamais imaginé pouvoir autant admirer Nanako. Elle était sûre d’elle et ne montrait pas le moindre signe de peur. Ses propres démons hein ?…On était arrivés au bord du terrain quand je me décidais enfin à la remercier. - « Nanako….Merci de m’avoir secouru. - Je ne l’ai pas fait pour toi. Je ne supporte pas qu’on ne prenne pas soin du matériel

c’est tout. Où…Où est Nasu ? ? Il était pas derrière toi ? - Heu…tu parles de ce garçon aux cheveux blancs ? non, il est resté dans la salle. - …NASUUUU ! ! ! Gronda t-elle fortement en repartant, les deux bras tendus, serrant ses

pompons qui n’en finissaient plus de souffrir. » Non, ce n’était pas pour le matériel, mais j’avais acquiescé de la tête comme si de rien n’était. Elle n’avait pas à le faire et pourtant…elle n’avait pas hésité. Je dois dire, que l’avoir comme ennemi est vraiment terrifiant et je n’aurais pas aimé être à la place de Takumi. Mais, je lui suis redevable. Qu’aurais-je fais si je n’avais plus été capable de jouer cette année ? **Nanako** Je remontais la colline quand je discerna ses cheveux blancs qui se mélangeaient aux quelques nuages qui traversaient rapidement le ciel bleu. Il me salua avec son « hoy » décontracté et me montra un tube de pommade. - « Comment va ton poignet ?…Demanda t-il en prenant sa main. - Ca…CA VA ! C’est juste un bleu et je le sens à peine. » J’allais récupérer ma main quand il la serra un peu plus, ouvrant son tube avec ses dents avant de cracher le bouchon. - « Arrête de gesticuler. j’ai pris de la pommade. Il y en a un paquet dans les vestiaires. - TA FOUILLE DANS LE VESTIAIRE DES FILLES ? ! - Hoy ! ! c’est pas la première fois que je verrais des petites culottes. Lança t-il en me

massant le poignet de crème. - Co…Comment ça pas la première fois ? - Hoy, t’es jalouse ? - Pourquoi je le serais ? !….PERVEEEEEEEEEERS ! »

95

En parlant de ça…je me demande si Nasu a déjà été avec une fille ?…Ses mains glissaient sur ma peau et il se contentait d’afficher un demi sourire satisfait. Quelle fille aurait bien pu le supporter de toute façon ?…et si c’était le cas…Raaah ! Pourquoi ça m’énerve de penser à ça ! Keiji est toujours avec des filles alors qu’est ce que…pourquoi je le compare à Keiji ? ! RAAAAAh ! « C’EST BON, J’AI PLUS MAL. » Je retirais mon bras de ses mains. - « Vraiment…s’inquiéter pour si peu… bouda Nanako en se retournant. - Alors arrête d’être imprudente. Clama Nasu en lui donnant une tape sur la tête,

partant devant elle en direction du terrain. - AYYYE ! ! NE ME TAPE PAS ! VAMPIRE ! Hurla t-elle dans son dos. - Tu préfères que je te morde ? Minipouce. » ** Pendant ce temps, dans la salle de matériel, étendu au milieu des battes et des balles se promenant encore sur le sol…Takumi Ren reprenait difficilement conscience. **Takumi** Cet…Enfoiré. Je n’ai rien vu venir. Flashback : - « Tu as blessé Nanako. Takumi. - Ho. Alors c’est toi qui traînes avec des premières années. Tu devrais avoir honte, tes

cheveux blancs sont déjà mal vus, et maintenant tu traînes avec une punk ! Faire tout ça alors que tu devrais être fier d’être dans ma classe…

- Etre fier de quoi ?… La noblesse n’est pas dans le titre de « président » ou de « capitaine ». Nanako mérite une attention que tous tes titres ne pourront acheter. Elle a été plutôt conciliante avec toi…sans doute parce que je lui ai dit que tu étais dans ma classe. Mais pour moi, ça n’a aucune importance. Tu n’es pas un ami, ni même un camarade. Tu n’es rien.

- Je suis ton délégué et ton président ! ! - Je te l’ai dit…Tes titres ne méritent pas mon attention. Tu l’as blessée. » Fin du flashback. Haa.. je suis le capitaine de l’équipe…le plus rapide et le plus vif…et je n’ai rien vu venir. Le sol me paraissait encore plus froid. Alors c’est ça, une défaite. C’était comme si le temps c’était arrêté autour de lui. Ses cheveux se sont levés et il n’a même pas bougé. L’énergie autour de lui m’avait déjà paralysé. Je ne sais pas où il m’a frappé, je ne sais même pas ou j’ai mal…mais mon corps est tellement lourd que je ne peux plus me lever. ** Nasu**

96

Elel nous saluait du terrain, et Nanako remuait ses pompons, pleine d’énergie. Haru, Lucy et Izumi sont venus nous rejoindre à ce moment là et tous restèrent effarés de voir Nanako avec autant d’enthousiasme, tout comme moi. Sans vraiment s’en rendre compte, on était tous devenu amis, grâce à Nanako. - « Whaaa ! ! Elel est fabuleuse ! Cria Yuka en admirant Elel courir sur la deuxième base. - Oui ! elle arrive à faire un home run au moins sur un match sur deux ! ! - Im…Impressionnant ! …si seulement je n’avais pas peur de la balle…je serais

certainement une meilleure joueuse. - Hoy ? ! Ce « Hoy » à la Nasu m’avait totalement échappé et je me surpris moi même de

l’avoir sorti. C’est…c’est une blague… - Haha…avant je n’avais pas peur…mais avec les troisièmes années, je suis terrifiée dès

que je vois le lanceur commencer à prendre position. - Il n’y a pas a avoir peur. Gronda Nanako. Tu devrais essayer de jouer avec Elel, un

jour elle a failli me briser la main ! - Heu…coupa Haru. Je crois pas que ce soit rassurant de dire ça. - HAHA ! ! ! Oui ! ! Mais je n’avais pas d’équipement ! ! - Pas d’équipements ! Rétorqua Lucy. - C’est… bégaya Izumi. Ce n’est pas dangereux ça ? - Si ça l’est ! Coupa Yuka. Hahaha…tu es folle Nanako. Hahaha ! D’accord, je lui

demanderais. - Ho…Coupa à nouveau Izumi. Nanako, qu’est ce que tu t'es fait à ton poignet ? - Haa ! ! Cria à son tour Lucy en lui attrapant la main. C’est vrai tu t’es blessée ! ! - He …he bien…Nanako m’a…commençait à bégayer Yuka mal à l’aise. - UN SAC D’EQUIPEMENT M’EST TOMBE DESSUS ! Coupa Nanako. Quelqu’un avait du

mal l’accrocher. Mais ce n’est vraiment rien, tu vois, je peux le bouger sans problème ! AIE ! ! Tchii…tchii

- HOY ! Cria Nasu en lui prenant la main pour l’arrêter, tu es toute gonflée, arrête de gesticuler ! »

**Nanako** Sa main était toujours aussi froide que lorsque j’étais malade. La température d’un vampire ?…sa fraîcheur apaisait ma douleur…il n’avait pas tort, ça faisait mal. Mais, Yuka s’en voudra certainement si je lui montre ce visage pitoyable. Il relevait ses doigts et une bouffée de chaleur me parcourut le corps. Je levais soudainement les yeux vers Nasu, le visage rouge, et voulu ouvrir la bouche pour finir par ne rien dire du tout. Il me fixait avec ses grands yeux violets tandis que ses cheveux s’approchaient toujours plus de mon visage. - « Hoy…ça ne va pas ? Demanda t-il en posant sa main sur mon épaule. - …heu… » Mon cœur avait bondit ? je…je ne voulais pas qu’il enlève sa main…Oui, parce qu’elle était froide et que ça faisait moins mal. Je ne vais quand même pas lui dire de me prendre la main ! UNE POCHE DE GLACE ! Voilà, il me faut juste une poche de glace. Mais, j’avais promis à Elel de l’encourager. Je vais attendre la fin de son entraînement.

97

« Ca va très bien. » Je m’étais aussitôt retournée pour encourager Elel et je remuais à nouveaux mes pompons dans tous les sens, faisant abstraction de ma blessure. **Nasu** Elle était presque mignonne avec ses pompons à la main. Haa…pourquoi fait elle autant de geste alors que je suis certain que cette blessure la fait souffrir ?…Nanako est vraiment une amie fidèle. Ses rayures bleues lui tombaient parfaitement sur ses hanches et laissaient sa jupe canari sauter sur ses cuisses. Avec des couettes elle ferait encore plus cheerleaders. Tout le monde sur le terrain l’avait saluée comme une fidèle fan qui était récompensée de sa présence. Je suppose, qu’elle tient son rôle à cœur. - « Hoy, Nanako, t’es pas censé faire une chorégraphie ? - Tu veux peut être que je monte sur tes épaules pour faire un V ? ! - C’est pas Elel que tu dois crier ? - V ! ! ! V comme Victoire ! ! - Hoy ! Ou tu peux aussi faire un grand écart. - JE NE SAIS PAS FAIRE UN GRAND ECART ! - Avec tes petites jambes c’est facile, t’es déjà au sol. - Raaah ! ! ! Je suis sûre qu’avec mes petites jambes je cours plus vite que toi ! - Tu crois ? Je demande qu’à voir… - FAISONS UN MATCH ! - D’ACCORD ! ! Je prends Yuka dans mon équipe ! - ET MOI HARU ! - Hoy ! tu peux pas prendre Haru, il est dans mon équipe aussi - Trop tard j’ai choisi. - Alors je prends… » ** les autres.** - « Heu…Lança Izumi. Est ce qu’on…Est ce qu’on a le choix ? - Trop tard Izumi…rétorqua Haru blasé Quand Nasu a une idée en tête…. - Haaa…coupa Lucy. Et quand Nanako à la même… - Alors je suis avec qui ? demanda Izumi. - Je crois que tu es avec moi. Répondu Haru. - Haa, ça va alors. Et toi Lucy ? - Non…rétorqua Lucy effrayée. Je…je suis avec Nasu…Ca veut dire que je suis contre

Nanako…je…JE VAIS MOURIIIR ! ! ! ! - Oui, lança froidement Haru. Y a des chances. » **Nanako et Nasu** - « Il ne manque pas des joueurs là ? Demanda Nasu. - Si…je prends Elel. - HOY ! T'as pas le droit de prendre Elel ! ! - Il faut bien qu’on attende la fin de leur match pour commencer le nôtre. - On ne va pas jouer aujourd’hui !

98

- ET POURQUOI ? - Pour ça ! » Il posa seulement son index sur mon poignet et marmonna à mon oreille : « je continue ? » - Très bien. On jouera ce week end ! - Va pour ce week end. - JE NE PERDRAIS PAS ! VAMPIRE ! - On va voir ça, minipouce. » ** On avait donc organisé cette rencontre au stade public de la ville et tout le monde avait prit des paris sur mon équipe, ou plutôt, sur Elel. La journée était passée très vite avec ces deux heures de cours l’après-midi, et Elel avait tenu à me raccompagner chez moi le soir venu. Le soleil se couchait vraiment tard et j’avais toujours cette impression d’être encore au milieu de la journée. Elel avait remonté ses cheveux noirs sous son chapeau, laissant d’autant plus briller son grelot en or qui sifflait à chacuns de ses pas. Je lui racontais comment Takumi avait essayé de blesser Yuka et elle comprit enfin les vrais raisons de mon hématome. - « TAKUMI A FAIT CA ! ! S’écria Elel surprise. - Et le pire c’est qu’il a joué l’innocent. Mais je lui foutu mon poing dans la gueule. - T'as…T'AS FRAPPE TAKUMI ! ! ! Tu…TU ES FOLLE ! NANAKO ! C’est le président du

conseil des élèves ! Tu sais qu’il pourrait te faire virer pour ça ! - Il ne dira rien parce que…s’il fait ça, il devra expliquer pourquoi je l’ai frappé. Et là,

Yuka et Nasu seront là pour soutenir ma version. Ne t’inquiète pas Elel, je fonce peut être tête baissée mais je sais ce que je fais.

- Heu…oui, tu as sûrement raison. - Hum… - Quelque chose ne va pas ? - Heu…non rien. Je pensais à…rien. - Nanako…tu es bizarre. - HAHA ! Oui ! je pensais au match ce week end ! Ca va être génial ! - Oui on va faire du home run dimanche ! ! ! » Je sentais encore la fraîcheur de Nasu sur ma main. Pourquoi je pense à ça, c’est presque une obsession, je l’ai sentie toute la journée. RAAAAAAH ! Ca m’énerve ! Je mettrais de la glace dès que je rentre à la maison ! !

99

100

Chapitre 9 : Le match : équipe Minipouce VS équipe Vampire

« Nanako… hoy ». Elle dormait encore à poings fermés. Le week end était vite arrivé et les premières années en avaient enfin fini de tous ces examens. En ce qui concerne les miens, je savais déjà que j’étais loin d’avoir le même niveau que les autres étudiants. Je ne pensais pas qu’il y aurait tant de décalage entre les programmes publics et les cours particuliers. Je prenais donc tout ça comme un entraînement pour l’année d’après…si j’ose espérer qu’il y aurait une après. Quoi qu’il en soit, nous avions fêté ça la veille par une soirée au Godzy et nous étions tous rentrés vraiment tard. ** Ce matin là, Elel était vraiment excitée par ce match et ne tenait plus en place. Elle avait fini par me laisser au chevet de Nanako pour partir préparer les équipements qu’elle avait réussi à emprunter. Je posais ma main sur le poignet de Nanako, il avait dégonflé et était pratiquement revenu à sa couleur ordinaire…d’un blanc éclatant. Encore enroulée dans sa couverture, seules quelques mèches rebelle en sortaient pour cacher son visage. « Nanako…réveille toi. » Je glissais une de ses mèches derrière l’oreille pour laisser la lumière atteindre ses paupières qui remuèrent aussitôt, s’enfuyant sous sa main dans un affreux gémissement. Je ne pus retenir un léger rire en la voyant se calfeutrer sous ses doigts. Seules ses lèvres étaient maintenant visibles juste en dessous de ses doigts bien serrés, éclatant d’un rose aussi doux qu’une fleur de cerisier. Haa…toujours aussi dure à se lever. Comment Elel se débrouille pour être à l’heure le matin ? ! Elle est déjà partie pour tout préparer, elle est vraiment motivée dès qu’il s’agit de base-ball, j’ai l’impression d’en avoir joué toute ma vie avec leurs histoires. En fait…je n'y ai jamais joué. Ce n'est pas le genre de chose qu’on apprenait au dojo, j’étais certes très doué en arts martiaux mais je me demande quelle sera ma performance dans ce genre de sport. Heureusement Orie m’avait fait une vraie répétition à la maison, elle était vraiment amusante à écraser tous nos coussins en criant le nombre de base parcourue. Hum…Une mini Nanako doublée d’une Mini Elel ? ! Je ne sais pas si c’est une bonne idée de l’avoir laissé partir avec elles finalement… Toujours suspendu au dessus de sa tête, je guettais le moindre froissement de ses lèvres, à l’affût du moindre signe qui m’annoncerais son réveil. Je ne pus m’empêcher de poser ma main sur la sienne, me risquant à essayer d’apercevoir ses paupières. **Nanako** Quelques rayons de soleil m’avaient presque aveuglés, mais je retournais rapidement dans mes rêves : Une douce lumière prenait place à ce noir que j’essayais de capturer sous ma main. Le printemps s’était invité par la fenêtre de ma chambre. Il y avait ce doux

101

parfum qui m’enivrait dans cet étrange paysage qui apparaissait autour de moi. Des branches rampaient sur les murs et s’entrecroisaient dans une spirale infinie ou s’y acculaient de nombreuses feuilles vertes. Il y avait cette rivière qui ruisselait sous mes doigts, et je plongeais doucement mes mains au fond de cette eau glaciale. J’aimais ce froid…Il parcourait mes doigts et je frissonnais dangereusement de plaisir. L’herbe verte recouvrait ma couette de magnifiques fleurs qui étaient en train d'éclore de part en part dans un artifice d’étincelles dorées. Le rêve du paradis ? Je m’y sentais agréablement légère et des milliers de pétales violettes m’envahissaient pour ne faire de mon lit qu’une vallée de campanules. « …Nasu… » **Nasu** « hoy ? t’es réveillée ? » Je glissais ma main sur la sienne, la relevant encore un peu au-dessus de ses cheveux mais n’aperçus que ses grands yeux fermés et ne sentit qu’une très légère respiration. Elle dormait…vraiment profondément. Je n’osais plus faire un bruit…c’était comme si la lumière s’était adoucie sur sa peau et mes yeux s’écarquillaient. Ses lèvres remuaient à nouveau sans vraiment que je ne saisisse le sens de ses mots. Mes mains froissaient ses draps et je retombais nerveusement au sol. Bon sang…A quoi je pense ?…Je me relevai d’un bond, posai mes deux mains autour de sa tête et m’apprêtai à crier, quand ses yeux se plissèrent légèrement. - Nasu… - hoy…Tu dors ? Tu…tu rêves de moi ? Raconte au moins. - …Nasu… - Huum….quand est ce que tu m’appelleras Atsuya ?…Même Atsu, me suffira

amplement. » Elle se tourna soudainement et une de ses mains se posa sur la mienne, se refermant aussitôt, ne me laissant plus l’occasion de m’enfuir. Elle…elle extrêmement chaude et faisait fondre ma main de glace. Qu’est ce que je suis censé faire ?…si elle se rendait compte de ce qu’elle fait là, elle me tuerait sans l’ombre d’une hésitation. Je me résignais à la réveiller brutalement et faiblissais devant la pâleur de ses joues, qui ne cessaient de rougir à chaque inspiration. Ses lèvres voluptueuses ne cessaient de se mouvoir et dans un grand silence, murmura : « Ne pars pas… » …je restais les yeux paralysés au-dessus d’elle, la bouche entre ouverte sans qu’aucun son n’arrive plus à en sortir. Ses doigts serraient d’autant plus ma main et ses sourcils se fronçaient et me répéta une dernière fois de ne pas partir. Elle gesticulait à nouveau dans tous les sens et se cogna à mon bras. Elle marmonna désagréablement et retira sa main de la mienne pour la mettre sur son front. Elle ouvrit légèrement ses yeux à quelques centimètres des miens puis les referma, quand elle les écarquilla tout à coup dans un cri retentissant.

102

Elle cria comme à son habitude avant de me jeter hors de son lit avec des milliers de coups de pieds…et je me laissais faire, jusqu’à être complètement KO sur la moquette. « AYE !….Hurla Nanako triomphante…Hahaha…on dirait que je suis devenue plus forte que toi ! » - « …tricheuse… Marmonna Nasu en croisant ses jambes et détournant le regard. - AYE ! C’est toi qui triche à toujours te mettre si près pour me faire peur. Bouda

Nanako. » **Nanako** Il avait détourné les yeux et semblait vraiment ailleurs. Je lui avais fait mal ? Tss…après tout c’est sa faute ! mais…quand même. - « Je t’ai fait mal ? - Ouais. - AYE ! ! ! Dé…DESOLE ! ! Ou ça ? ! Ou ça ? gesticulait Nanako dans tous les sens,

tournant autour de Nasu, assis au milieu de sa chambre. J’ai frappé si fort ? - Ouais. - MAIS C’EST TOI QUI ME SURPREND TOUJOURS QUAND JE DORS ! se défendait-elle en

pointant le doigt vers lui. - …c’est bien ça le problème…arrête de dormir. - Qu’est ce…qu’est ce qu’il y a Nasu ?… - Rien. On t’attend pour le match. Reprit-il en se relevant, les yeux cachés sous ses

cheveux. - AAAAAAAAAYE ! LE MATCH ! Je vais vous mettre une raclée…HAHAHA ! ! ! » **Nasu** Elle meuglait en partant dans la salle de bain comme si de rien n’était. Ma poitrine se serrait et ses mots ne cessaient de résonner dans ma tête. « Ne pars pas…hein » Et si je partais…tu serais vraiment touchée ? …Moi je le serais. Haa…Keiji ne se rend vraiment pas compte de la chance qu’il a d’être aimé par une fille comme elle. Je le déteste presque pour être aussi stupide. - « Aye ! ! JE SUIS PRETE ! ! cria Nanako en sortant de la salle de bain, les cheveux

ruisselant des centaines de gouttes sur son t-shirt noir, tombant sur un petit short noir et rouge.

- Hoy, rapide ! Sursauta Nasu - Aye ! Rien de tel qu’une douche bien fraîche ! - Tu vas encore attraper un rhume. - MPPPPPPPh….Arrête de me prendre pour une fille fragile en détresse ! ! Bouda t-elle

en tirant la langue. - Qui le croirait, t’es plus terrifiante que le schtroumph grincheux. Se moqua t-il le

sourire narquois. - On va voir qui va ronchonner à la fin du match, l’aubergine. - Fait voir ta main avant de t’emballer.

103

- AYE ! ! ! JTE DIS QUE J’AI PLUS MAL ! et je te l’ai dit ! arrête de me traiter comme si j’étais fragile !

- Hoy, tu as raison. Clama t-il dans un sourire apaisé, passant à côté d’elle en lui posant doucement la main sur la tête avant de sortir. »

**Nanako** On s’était tous retrouvés sur le stade sous le ciel rosé qui finissait de s’étendre par dessus les arbres qui entouraient le terrain. Yuka arriva la dernière, courant en haut du chemin en nous faisant signe de la main, accompagné d’un garçon qui portait une casquette rouge. « OHE ! ! » Nous lui faisions signe quand je découvris avec stupeur ces cheveux blonds étincelaient dans sa course et ses yeux bleus qui se dérobaient enfin de ce voile sombre. Kei…Keiji ? Il s’arrêta devant nous avec un grand sourire et s’excusa de son arrivée fortuite. - « J’ai croisé Keiji sur la route alors…J’espère…que ça ne vous dérange pas. - Bien sur que non…bégaya Nanako - Désolé ! Vous aviez prévu de jouer tous ensemble, je suis de trop on dirait alors.. - PAS DU TOUT ! Clama Nanako tout haut. - HOY ! ! ! Hurla Nasu en se mettant entre eux. Bienvenue dans mon équipe. - AAAAAYE ! ET POURQUOI IL EST AVEC TOI ! Cria Nanako surprise. - Parce que je l’ai dit le premier. - Tri-cheur…grogna Nanako. - Non…ça c’est toi. Il manque encore un joueur et Elel en vaut déjà deux. - Oui ! Rétorqua fièrement Elel en posant sa batte sur l’épaule. Et je vais enfin pouvoir

tester mon home run sur le lanceur qui a réalisé « le match parfait » - Haha…rigola Keiji gêné. Ce n’était vraiment qu’un coup de chance ce match là. - Il n’y a pas de chance quand on fait un match sans avoir à faire appel à un lanceur de

relève. - Haaa ! Cria Lucy, je ne savais pas que tu étais si fort Keiji ! Mais on joue contre

Nanako, alors on va certainement mourir écrasés, ou sourd et aveugle. Hahaha… - Pourtant…menaça Nanako. Je vais battre Nasu ! - Hoy…si tu es si sûre de toi, qu’est ce que tu dirais de faire un pari avec moi ? - AYE ! ! J’adore les paris ! ! Si je gagne, tu seras mon esclave pendant toute une

journée ! ! ! - HOY ! ! ! C’est pas un peu extrême ? ! - …Hum ? Marmonna Nanako avec un sourire diabolique…ce n’est pas quelque chose

que t’aurais déjà fait ? - Hoy…Très bien. Alors si je gagne… - … - Tu m’appelleras Atsuya. - Trop long. - HOYYY ? C’EST POUR CA QUE TU VEUX PAS M’APPELLER PAR MON PRENOM ? !

S’horrifia Nasu.

104

- Haha. Non c’est juste que j’aime le son de ton nom ! Clama t-elle en partant en courant pour prendre position tandis que Nasu rougissait timidement. »

**Elel** Je restais presque sans voix quand j’aperçus Nanako clamer sa victoire , le visage sérieux face à Keiji. Je m’attendais plutôt à ce qu’elle rougisse de honte et qu’elle se laisse battre à plate couture. Son envie de battre Nasu est plus forte que son amour pour Keiji ? ! ! Hum…Je vais pouvoir y mettre toute ma force, je vais battre le roi des lanceurs, aujourd’hui je suis enfin ta rivale ! Keiji. « Alors voilà les équipes : Epuipe MINIPOUCE : Nanako, Elel, Izumi, Haru, Equipe VAMPIRE : Nasu, Lucy, Keiji, Yuka. - « AAAAYE ! ! ! Cria Nanako surprise - Hoy ?…je vais te mordre Nanako. - Aye aye…répondit t-elle vaincue. - Hoy…rétorqua t-il en se penchant près de son oreille. C’est une invitation ? - Dans…dans ton rêve…bredouilla Nanako en rougissant. - Hahaha ! rigola Elel. Désolé j’ai pas pu m’en empêcher… Orie est trop jeune pour

jouer, elle sera notre mascotte ! - « AYYE ! Cria Orie. ALLEZ AYA ONI SAN ! ! ! ! - Et…rétorqua Nanako sceptique…ET MOI ? ? ! ! - AAAAYE ! ! ! ALLEZ NANAKO ! ! ! - HOY la tricheuse, c’est ma mascotte à moi. - C’est pas vrai, demande-lui. Hein hein ? Orie, tu m’encourages moi ? - Heu…mais…Mais moi je veux que vous gagniez tous les deuuuux ! Cria Orie en

tournant la tête de droite à gauche, ne sachant plus vers qui aller. - Ne t’inquiète pas Orie. Coupa Elel en lui mettant un serre tête avec deux pompons sur

ses cheveux roses. Tu peux encourager Nasu parce qu’on va gagner à coup sur ! - HAHAHA ! Rigola fortement Nanako en allant prendre position. Elel a raison ! - Mais…moi je veux vous encourager tous les deux…marmonna Orie laissée seule au

bord du terrain, remuant ses pompons. QUE LE MATCH COMMEEEEEEEEEENCE ! ! ! » **Keiji** Alors c’est à ça que ressemble Elel confiante dans un match de base-ball. C’est la première fois que je lui fais face. Elle…elle est vraiment belle avec ses cheveux relevés sous son casque. C’était vraiment étrange de me retrouver parmi eux. Il y avait un brouhaha incessant, pas comme dans les matchs officiels ou les joueurs comme le public sont concentrés. Nanako n'en finissait pas de crier qu’elle allait gagner, Nasu ne cessait de répéter qu’avec ses petites jambes elle n’aurait jamais le temps de parcourir une seule base, Lucy se lamentait qu’elle allait mourir tendis qu’Izumi lui redonnait un coup de boost et pour conclure, cette petite fille aux cheveux roses ne cessait de parcourir le bord du terrain en encouragent aléatoirement chaque équipe. Finalement, le plus silencieux restait ce

105

garçon, Haru, que l’on m’avait rapidement présenté. Il était toujours aussi froid et distant et j’avais du mal à l’imaginer en train de courir. Une chance qu’il ne soit pas dans mon équipe, je n’aurais pas à lui parler. Elel m’encouragea à lancer la première balle. - « Allez Keiji ! Met tout ce que t’as ! ! Je vais te faire un… - HOME RUUUUN ! Cria aussitôt Nanako prête à courir. - Hum. Pesta Keiji d’un sourire narquois. Désolé Elel, pas pour tout de suite. » **Elel** Je reconnaissais cette position pour l’avoir déjà vu s’entraîner à de nombreuse reprise. Pour quelqu’un qui voulait se la jouer cool, il prenait vraiment ce match à la légère. Il n’appuyait pas assez sur son pied arrière et son bras n’était pas dans le bon angle. Il aurait été facile pour moi de faire un home run et pourtant… La balle arrivait à une vitesse moyenne et parfaitement bien placée, je frappais de toutes mes forces en remontant ma batte pour qu’elle monte au-dessus du grillage, mais elle dépassa tout juste le terrain. « Je l’ai ratée ? ! » Je n’avais eu le temps de courir que sur la première base quand Nanako arriva en courant sur la deuxième en s’arrêtant aussitôt. On n’avait pas le temps d’en faire une autre, Nasu avait déjà récupéré la balle et l’avait renvoyé du fond du terrain à Keiji. Bien que je n’avais pas fait un home run, je l’avais vraiment envoyé loin ! Nasu court vraiment très vite, et Keiji…c’était quoi cet effet ? C’est comme si la balle avait ralenti sur ma batte. Je restais plantée sur ma base les yeux écarquillés sur lui. Il se contenta de me faire un sourire amical pour que toute ma frustration disparaisse. « huum…alors c’est ça…un match de lanceur ». Je souris à mon tour sous les encouragements de Nanako et d’Orie. J’étais devenue coureur et Izumi et Haru devenait Batteur chacun leur tour. On avait déjà fait une demi-manche et on était mené de quatre points. Ca faisait longtemps que je voulais me mesurer à Keiji. Bien que je n’en ai pas parlé à Nanako par égard pour ses sentiments, je n’avais qu’une envie, le battre. Mais si Nanako veut vraiment gagner, alors je vais te montrer Keiji, que je peux être une adversaire redoutable ! **Izumi** Je devenais batteur, Keiji me fit un grand sourire et un clin d’œil. Ca veut dire qu’il va faire doucement ? J’essayais de me grandir mais même de loin je suis sûre que je paraissais encore petite. Je regardais Haru qui se tenait sur la dernière base et son regard froid me fit frissonner et il acquiesça légèrement de la tête pour m’encourager. Allez… Je serrais la batte de toutes mes forces et Keiji lança la balle. « Haaa ! »… - « IZUMI ! Cria Haru en courant vers elle.

106

- C’est…C’est bon ? - Oui, tu peux ouvrir les yeux. - J’ai…J’ai eu la balle ? - Par quel miracle j’en sais rien, mais cours ! - Haa ! ! Oui ! ! ! » Je courais vers la première base en jetant la batte qui foula le sol dans un nuage de poussière. Keiji avait vraiment du y aller doucement. C’était étrange…il n’a laissé aucune chance à Elel. Haa…le plus dur était passé. **Nasu** J’observais Nanako courir de base en base, faisant des efforts considérables pour combler ses lacunes. Elle ne courait pas extrêmement vite et devait néanmoins suivre le rythme quand Haru décidait de continuait sur la prochaine base. Son visage était rouge et à chaque arrêt, elle posait ses mains sur ses genoux, essoufflée. Elle ne se plaignait pourtant pas, et continuait de donner le meilleur d’elle-même. Je l’avais sous estimée…c’est pour ça qu’elle se donnait à fond, mais…je ne faisais pourtant que plaisanter. J’admirais sa détermination et je dois dire…que je voulais qu’elle gagne pour ça, elle le méritait. Elle leva un instant les yeux sur moi et me fit un sourire au milieu de ses soupirs. Des gouttelettes glissaient sur sa joue et étincelaient au bout de ses cheveux en de centaines de petites perles qui s’évaporaient à chacun de ses mouvements. Ses lèvres étaient immaculées d’un voile brillant, et ses yeux en arc-en-ciel reflétaient son enthousiasme. Je ne pouvais m’empêcher d’être ébloui…ses longs cils n’en finissaient plus de s’allonger dans l’humidité de ses cheveux qui s’évanouissaient sur ses yeux, fatigués par la chaleur ardente qui s’installait. Elle se redressa finalement et passa le dos de sa main sur son front, s’essuyant fièrement avant d’aller se mettre en place. On venait de passer les trois manches quand les équipes tournèrent enfin. Elel n’avait pas fait de home run, et c’était à mon tour de devenir batteur. Nanako était le lanceur et prenait sérieusement ses appuis, Elle paraissait encore plus petite avec cette casquette sur la tête et ce gant sur dimensionné pour ses petits bras. Ses cheveux bleus coulaient entre ses yeux gris perle qui me regardaient avec insistance. Sa détermination m’impressionnait toujours, elle n’avait pas tort, je m’inquiète peut-être pour peu de chose. elle posa un pied en arrière avant de prendre son élan. Ses yeux argentés se perdaient dans les miens quand elle éjecta fortement la balle qui arrivait vers moi dans un halo de lumière. « Ne pars pas… » Ses mots avaient résonné tandis que le projectile passai à quelques centimètre de ma batte qui n’avait pas bougée, pour finir dans la tête de Lucy, receveur. Allongé par terre, je me retournai, stupéfait. - « Hoy…ça va ? - Ce…Ce casque est vraiment solide…bégayait Lucy en se relevant. MAIS JE VAIS

MOURIIIIIIIIIIIR ! Nasuuuu pourquoi tu m’as mis contre Nanakooo ! » hurlait-elle en le secouant d’avant en arrière.

- Hoy, t’es un super receveur Lucy ! Clama t-il en levant son pouce. - DIS PAS N’IMPORTE QUOIIIII ! Se tournant vers Haru, suppliante. Haruuu, change

avec moi !

107

- Désolé, je tiens à rester en vie. Je suis l’équipe Minipouce. - ON EST PAS L’EQUIPE MINIPOUCE ! hurla Nanako en s’agitant dans tous les sens.,

perdant son gant géant qui lui glissait des mains. - Courage Lucy ! Encouragea Izumi. - Facile à dire pour toi ! Haru t’a déjà porté deux fois ! - Mais heu…j’étais fatigué de courir… - Hahaha…désolé ! Je n’ai pas vu la balle arriver. S’excusa Nasu en soulevant sa

casquette pour s’essuyer le front avec sa manche. - TU VEUX MES LUNETTES ? ! - Hoy…non, merci. - Hihi…souriais Nanako fière d’elle. BALLE ! » Faut que je reste concentré. Je regardais rapidement Orie et resta tout aussi surpris en la voyant courir dans tous les sens, mettant ses pompons de droite à gauche sous son menton affolé. **Orie** Haa ! ! Aya Oniiii san vient de se faire battre ! ! ! Je vais l’encourager ! ! Mais…si je l’encourage Nanako va se déconcentrer et je veux aussi qu’elle gagne !…Haaa mais qu’est ce que je dois diiiiiiire ! Ayyyaaa ! Nanakoooo ! ! ! Pourquoi vous n’êtes pas dans la même équiiiiipe ! - « Hoy ! ORIE ! TU FAIS QUOI ? ! - JE VOUS ENCOURAGE ! ALLEZ ! ! …voilà suffit que je ne dise pas de nom et voilà… » Elle nous regardait avec ses grands yeux ronds tout violet. Même son serre tête avait deux petits pompon. Trop mignooonne ma petite sœur ! **Elel** Il ne restait qu’une manche à tenir et le score était serré, c’était à nouveau à mon tour d’être batteur, et cette fois…il le fallait. Je fixais Keiji droit dans ses yeux bleu turquoise et sentait mes mains frémir sur ma batte. Mon cœur s’accélérait, toute la pression du match sur cette balle. L’adrénaline ? Mes mains étaient moites et ma vue était presque troublée. Il n’y avait plus un bruit autour de moi, tout le monde retenait son souffle. J’entendais la balle tourner dans la main de Keiji, mettant sûrement la couture dans le bon sens pour éviter qu’elle ne dévie. **Keiji** Elel ne me quittait pas du regard, non pas que je n’appréciais pas cette soudaine attention, mais ses yeux verts me déstabilisaient vraiment. Je baissais les yeux et serrais la balle dans ma main pour y sentir les coutures sur mes doigts. Je la tournais et relevai ma tête vers la zone de prise. Elle va sûrement essayer de faire un home run pour finir ce match, je ne lui en laisserais pas l’occasion. Bien que j’aime Elel, je veux qu’elle continue à me voir égoïstement comme le lanceur du match parfait. Un jour, peut être qu’elle me

108

regardera différemment, mais à ce jour, elle ne voit que le garçon qu’elle a connu au primaire. Déjà à cette époque, elle traînait toujours sa batte sur son épaule, sans même savoir en jouer. Elle s’amusait à crier « home run » en tapant sur nos têtes. J’ai appris à aimer ce sport, j’ai pris des cours pour continuer à la voir jouer…et aujourd’hui elle est en face de moi. Il a fallu tant d’année pour enfin me rapprocher d’elle. Néanmoins…je suis toujours loin. Trop loin. Je jetai un œil déconcentré sur Nanako …elle était prête à partir au premier son de la balle heurtant le bois. Si seulement tout ça ne s’était pas passé…Et je suis avec elle, sur ce même terrain, comme au bon vieux temps. Kira, j’espère que tu ne m’en voudras pas d’avoir fait un excès. Elle a l’air heureuse et elle est entourée d’amis. D’autant plus, qu’il y a Lucy, Izumi et Yuka. Je lançais la balle, fermant presque les yeux pour ne pas voir ceux d’Elel qui ne cessait de me dévisager. « Vol de base » souffla Haru dans son dos tandis qu’Elel lâcha la batte pour partir dans une course effrénée. « Vol….bégayait Keiji, les yeux écarquillés …vol de base ? C’était un coup sûr, l’équipe Nanako avait effectué un triple jeu et courait de base en base. La casquette d’Elel s’envola dans son ascension, laissant ses longs cheveux ébènes flotter dans l’air, retombant brutalement à chaque reprise de position sur chacune des bases. - « Ils ont fait un but volé alors que Nanako ne cours pas vite ? ! ! - C’est justement pour ça qu’ils l’ont fait. Souffla Haru en soulevant la grille de son

casque. Un jeu aussi dangereux, y a que Nanako et Elel pour faire un truc pareil. Je suis sur que t’aurais parié sur un home run…c’était sans compter sur le fait qu’Elel sait aussi comment tu joues. Et puis, le dernier coureur doit être celui qui court le plus vite, alors ce n’était pas une si mauvaise idée.

- Elel est déjà sur la dernière base…on n’a aucune chance ! Et…Et toi tu le savais ? - Non. Je ne suis pas aussi doué à ce jeu. Je comprends juste leur stratégie. Cela dit…je

ne sais pas comment elles ont fait pour se comprendre sans communiquer. On peut dire que ces deux là sont vraiment en totale osmose. Quoi qu’il en soit, Elel à fait le tour :Vol de but. Vous avez perdu.

- Une minute. Si j’avais effectué un mauvais lancer, on aurait gagner ? ! - …ouais. Coupa Yuka en retirant sa casquette en soufflant. Mais…tu l’aurais fait si tu

avais su ? - heu…coupa à son tour Nasu. C’est quoi un…vol de base ? on a vraiment perdu ? - HA ! ! DESOLE NASU ! ! ! ! Il s'agit de l'action, pour un coureur, d'avancer avec succès

à la base suivante pendant que le lanceur effectue son lancer vers le frappeur. - Hoy, j’ai toujours pas compris, le baseball a de nombreuse règle. - Oui, et celle là est la plus complexe. Elle a évolué depuis le premier vol de base. Le

but volé est couvert par la section 10.07 du livre de règlements des Ligues majeures de baseball. En gros…c’est un jeu risqué qui est basé sur la vitesse et…si ça avait été des mecs, une sacrée paire de…»

109

**Nanako** Je revenais à bout de souffle et m’étalai par terre, succombant à ces derniers mètres qui me rappelaient toutes les fois où je suis arrivé en retard. les deux bras grands ouverts, je me réjouissais de notre victoire et j’en suis certaine, Elel était tout aussi comblée d’avoir battu Keiji. Je contemplais les cieux en reprenant mon souffle quand les grands yeux bleus de Keiji m’offrirent une seconde vue du ciel. - « Beau match, Nanako. Mais tu vas être recouverte de poussière à rester par terre. - Haha ! ! ! ca m’est égal ! j’ai battu Nasu. » Il me fit un magnifique sourire en retirant sa casquette, ses cheveux blonds tombant de chaque côté de son visage. Je me rendais compte…que ça faisait quelques temps que je n’avais pas pensé à ce regard là, ni à cet air enjoué. Et je restais stupéfaite de cette prise de conscience. Il tendit la main vers moi, et je pris quelques secondes pour me décider à tendre la mienne quand quelque chose de très froid s’interposa. « Hoy ! » Sorti je ne sais d’où, Nasu attrapa ma main et me tira aussitôt vers lui. - « Haa…vraiment…souffla Nasu. D’où vient cette envie de me battre ? Et en plus tu

triches. - J’AI PAS TRICHE ! On a gagné ! - Alors pourquoi on appelle ça « vol de but ? » - C’est une stratégie qui est approuvée dans le règlement ! - Très bien, mais la prochaine fois je te battrais ! - Ayyye ?…c’est ce qu’on va voir… - Sans moi. Coupa aussitôt Haru en croisant les bras. - SANS MOI NON PLUS ! Hurla Lucy, tremblant encore. - Heu..moi…Moi non plus…Haru est fatigué de m’avoir porté. Bégayait Izumi. - Hahaha…rigola sournoisement Elel en fixant Keiji. Sans problèmes pour ma part… - Ha oui ? Rétorqua Keiji en se rapprochant de son visage. D’accord ! j’en serais ravi !

Clama t-il joyeusement. J’ai hâte de voir ton home run ! » Tout le monde se tourna alors sur Yuka qui était restait silencieuse. - « Ha ! heu…vous voulez bien que je rejoue ? - Evidemment ! Tu es un atout pour l’équipe Minipouce. Clama Elel dans un grand

engouement. - On est pas l’équipe minipouce…souffla Nanako blasée. » **Yuka** Tout le monde me souriait à cet instant là et tout le monde posa sa main sur mon épaule chacun leur tour. Je me sentais acceptée et valorisée. C’était agréable, de se sentir soutenue et acceptée. Je voulais que chaque entraînement se passe comme ça et allait tout faire pour y arriver. Je vais devenir forte comme Elel, et avoir la détermination de Nanako, qui n’a pas hésité à tenter un vol de base avec ses lacunes.

110

Je l’ai regardé, admirative, rejoindre les bancs au bord du terrain et je me suis empressé de les rejoindre. **Nanako** Je fouillais dans mon sac à la recherche d’une bouteille d’eau quand quelqu’un m’en tendit une sous le nez. - « Tiens. - Nasu ? Merci. » je la pris volontiers et bu un grand coup. « Haa ! ! ! CA RAFRAICHIS ! ! ! ! » Je retirais ma casquette et libérais mes cheveux de cette emprise quand tout le monde tomba soudainement sur moi. - « FELICITATION NANAKO ! ! ! Crièrent ses amis à l’unissons. - AYEE ! ! ! MAIS MOI J’AI RIEN FAIT ! hurla Nanako désemparée. C’EST ELEL QUI A

TOUT FAIT ! - Haha ! Rigola Yuka. Elel a très bien joué, mais tu t’es surpassé Nanako. - Non, non je n’ai vraiment rien fait… - Je n’aurais plus peur de la balle des troisièmes années maintenant ! Clama Yuka en

claquant le dos de Lucy de la main. - T'as bien raison…Rétorqua t-elle, dépitée. J’ai vu ma vie défiler…et je suis encore là. - Dé…Désolé Lucy. S’excusa Nanako en agitant ses cheveux bleus dans sa main. » **Nanako** Il était déjà onze heures et tout le monde avait prévu un pique nique dans le parc juste à côté pour fêter la victoire. Il fallait d’abord rapporter les équipements et Elel et Keiji se portèrent volontaire pendant que nous rentrions tous pour prendre une douche. J’avais bien insisté pour les accompagner mais je n’aurais pas eu le droit de me servir des douches des vestiaires. Je me dépêchais de rebrousser chemin quand les pas de quelqu’un me rattrapèrent. Je me retournais et ses cheveux dorés m’éblouirent un court instant. - « Hey ! Nanako ! - AYE ? ! KEIJI…Tu n’es pas parti avec Elel ? ! - Si si j’y vais mais…il y a quelque chose que je voudrais te dire. C’était vraiment sympa

de jouer avec vous tous ! Mais je ne vais pas pouvoir pique-niquer avec vous, j’avais oublié mon rendez-vous ce matin. J’espère…que tu viendras me dire bonjour au Lycée désormais.

- Bien…bien sur ! ! - Même…si je suis accompagné ? Demanda t-il, grimaçant des yeux, risquant un rejet

franc et direct.

111

- …heu…he bien…je n’avais pas du tout pensé à cette éventualité. je…je te saluerais, certainement.

- Me saluer ? Tu veux dire…me faire un signe de la main ? - OUI ! haha…rigola nerveusement Nanako. - Hum…je vois. Il se tut un court instant et reprit en souriant : Alors je te saluerais aussi. - …Déso… - Tu sais ! Coupa Keiji en se penchant vers elle, le visage rieur. Tu es terrifiante Nanako. - HEIN ? ! - Reste comme ça. Rétorqua t-il sérieusement. Nasu te rend…bien plus rayonnante que

tu ne l’étais, et bien plus apaisée que tu ne le sera jamais à mes côtés. A bientôt ! Je compte sur toi…pour me saluer. »

**Nanako** Il m’avait laissée seule au milieu du chemin boisé. J’aurais été naïve de ne pas comprendre ce qu’il voulait dire…néanmoins, je ressentais une étrange sensation dans ma poitrine. « Je…je viens de me faire rejeter ? »…Mes rêves se brisaient un peu plus à chaque pas qui s’éloignait de moi. Je…n’avais vraiment aucune chance d’être un jour aimé de Keiji ? Alors, il me trouvait terrifiante lui aussi… Je m’asseyais au milieu de l’allée terreuse, sillonnée de grands châtaigniers à perte de vue. Je fermais les yeux et canalisais les larmes qui s’empressaient de cogner à mes paupières. « j'vous emmerde » j’essuyais mes yeux, refusant de les laisser couler. Je cognais le sol impuissante, quand des bras sortant je ne sais d’où m’entourèrent soudainement. Je sursautai et levai précipitamment mes yeux aux ciels, rencontrant ces pupilles pourpres qui me percaient à jour. - « NAS… - Chut…je ne suis que ton esclave aujourd’hui. Alors laisse moi te réconforter. - …Un esclave n’est pas censé m’obéir ?…marmonna Nanako, déroutant les yeux de son

attraction en se laissant complètement submerger dans ses bras. Tu as tout entendu…je suis pathétique non ?

- Je n’ai pas entendu. J’ai seulement compris. Il n’y a rien de pathétique à ouvrir son cœur.

- …alors pourquoi tu n’ouvres pas le tiens à la fille que tu aimes ? - Tu aimerais que je le fasse ? - …qu’est ce que j’en sais moi. Bouda t-elle en s’enfonçant un peu plus encore au creux

de son bras, posant la tête sur son torse. Je n’avais rien demandé…alors pourquoi… - …peut-être…parce qu’il t’aime bien après tout. Et qu’il souhaite seulement que tu

avances. - Tais-toi… » Il ne disait plus un mot et se contentait de me serrer au milieu de cette étroite allée d'où s’envolait des centaines de feuilles vertes qui dansaient autour de nous, valsant au sol pour venir se bousculer à nos pieds. Le silence était d’or et rien ne venait le rompre. Je sentais sa peau fraîche à travers son t-shirt encore un peu humide. Je savais qu’on serait en retard au repas à rester ainsi…et pourtant je ne me bronchais pas. J’étais triste…mais pas autant que je ne l’aurais cru. J’avais toujours considéré ça comme un rêve et finalement, l’idée de changer de couleur de cheveux ou de vêtement n’aurait rien amélioré. Je serais resté la Nanako active et

112

bruyante. J’inspirais un grand coup pour reprendre la force que Keiji m’avait subtilisé. Nasu avait beau avoir transpirer autant que moi, il sentait toujours aussi bon les fleurs du printemps. C’était quoi son secret ? … - « Hoy…ça va mieux ? - …je ne t’ai pas dit de te taire ?…marmonna Nanako en s’accrochant à son t-shirt. - … » **Nasu** Elle s’était recroquevillée dans mes bras et serrait mon t-shirt entre ses doigts. Mon cœur palpitait à un rythme effréné. Elle était vraiment si désemparée ? Je n’imaginais pas qu’elle tenait tant que ça à Keiji. Je me demande…ce qu’il avait de spécial pour retenir son attention… « Keiji…murmura Nanako en cachant ses yeux dans le tshirt à Nasu, s’enfonçant profondément dans le noir. Il a été le seul à me défendre au primaire. Je croyais qu’on allait devenir ami après ça…mais il a pris parti pour Kira et m’a abandonné.» Elle se colla d’autant plus contre moi, étouffant le peu d’espace qu’il me restait. La défendre de quoi ?…je n’osais pas poser de questions, repensant à la promesse que j’avais faite à son père. Mais…peut être, avait-elle besoin d’en parler finalement… - « Pourquoi tu l’aimes s’il t’a abandonné ? - …parce qu’il m’a abandonné pour lui. Il a toujours eu un grand cœur…Il ne pouvait

pas le laisser seul, plus personne ne voulait lui parler. - Tu parles de Kira ? - Hum…mais…Keiji a toujours eu une grande attraction autour de lui, tout le monde

finit par tomber sous son charme. Il a fallu peu de temps pour que tous m’abandonnent…Mais j’étais toujours amoureuse de lui…enfin. Je crois que les années ont fini par m’en persuader. Je viens de me faire rejeter…et je n’arrive même pas à pleurer. Alors…est ce que je l’aimais au point d’en être meurtrie ?…

- Nanako. L’amour a bien de multiple facette et je serais mal placé pour te dire ce qu’il en est. J’ai passé toute ma vie au dojo reclus de la société. Je dois dire…qu’Haru a était mon seul ami avant toi. Alors si tu es triste, je suis triste aussi. »

**Nanako** Ma respiration se bloquait presque, je n’avais pas envie de démoraliser Nasu. Je voulais continuer à le voir sourire, se moquer, et crier. C’est…c’est ce que voulais dire Keiji ? Il est tout aussi enthousiaste que je le suis. Mon cœur s’emballait et son parfum enivrant s’imbibait sur mes mains, mon visage, et mes habits. **Nasu** Elle desserrait finalement ses doigts et laissa échapper un léger soupir avant de s’éloigner, les cheveux recouvrant son visage pâle. Elle fouilla dans sa poche et en

113

ressorti sa casquette rouge qu’elle déplia comme un origami avant de l’enfoncer jusqu’aux yeux. Elle se leva soudainement et me tendit la main : - « On y va ? - Hoy…je suis ton esclave pour la journée, j’irais ou tu iras. Annonça t-il en attrapant

volontiers sa main. - Très bien esclave Nasu. Alors porte-moi sur ton dos ! - HOY ! TU PLAISANTES ! - Je me suis épuisée à cause de toi » Elle releva enfin ses yeux sur moi et j’aperçus enfin son visage adouci. Il y avait comme un sourire voilé et elle insista : - « Il fallait bien que je te montre…que je ne suis pas une fille fragile. J’ai gagné. Porte-

moi. - Hoy…Je me suis fait avoir…t’es cruelle Nanaaaako ! Clama t-il désabusé - Aye ! Cria t-elle en lui sautant sur le dos. Droit devant !…au fait…où est Orie ? - Hoy, elle s’est faite piéger par Yuka et Izumi qui la trouvait trop mignonne et ont

décidé de la prendre comme une poupée vivante. Ne t’inquiète pas…Haru est resté avec elle.

- Haru est plus sensible qu’il n’en a l’air…souffla Nanako en passant ses deux bras autour de son cou, posant sa tête sur l’épaule de Nasu ».

Selon toute vraisemblance, elle était redevenue la Nanako ordinaire. Elle ne se forçait pas à paraître de bonne humeur, je pense qu’elle voulait simplement être elle-même et envoyer au diable ses sentiments. Elle s’était donnée à fond toute la matinée pour me prouver que je n’avais pas à m’inquiéter pour elle et pourtant…je crois que je ne pourrais jamais plus cesser d’avoir peur qu’elle ne soit blessée par ma faute. Je m’étais appuyé sur elle pour prendre soin d’Orie…et voilà qu’aujourd’hui…c’est sa tête qui était posé sur mon épaule.

114

115

Chapitre 10 : Le retour des jumeaux Je regardais l’heure sur mon portable, Keiji était en retard. Je lui envoyais un message et attendais patiemment sa réponse en regardant la vitrine des jeux vidéo. « T’es où ? Je t’attends. Kira. » Il m’avait répondu qu’il serait en retard et je flânais finalement devant la galerie commerciale à la recherche de mon nouveau jeu, quand quelqu’un cria mon nom. Cette voix m’était familière… Je me retournais mais n’aperçus qu’une foule de passant se bousculant les uns les autres. J’ai rêvé… Je baissais les yeux, essayant d’ignorer mon imagination qui continuait encore de me tourmenter. « KIRA ! C’EST TOI ? ! » Je sursautais. C’était bien sa voix, et je l’avais bien entendu ! Un garçon levait la main et me faisait signe en accourant vers moi. Je restais surpris en reconnaissant ce visage qui m’avait hanté depuis toutes ces années. Ses cheveux noirs avaient drôlement poussé et tombaient presque sur ses épaules, ses yeux étaient toujours aussi pointus et allongés, marquant son air sournois sans même qu’il en fasse l’effort. « Kira ! ! ! Je savais bien que c’était toi ! ! » S’extasiait le jeune garçon en tapant du coude pour se frayer un passage. Pourquoi ? pourquoi, dans tout le Pays, dans toutes les villes, et dans toutes les rues qui existent en ce monde….il a fallu que je sois dans la même galerie que lui ? Ses cheveux ne cessaient de basculer sur ses épaules, s’agitant tout autant que ses bras qui s’étreignait contre les miens, les serrant comme une bonne vieille paire de main amicale. Il me lâchait enfin et son sourire hypocrite me fit légèrement grimacer, tandis que dans ses grands yeux noirs, se reflétait mon visage…tout aussi faussé. Une boule étouffait mon cœur pour l’abattre quelques secondes après sans demi-mesure, quand il osa me demander : « Tu me reconnais ? ! Ne me dis pas que tu m’as oublié ! » L’oublier ? Qui aurait bien pu l’oublier ?…Il disait ça d’une telle légèreté que j’ai cru ne pas m’adresser à la bonne personne. Mais c’était lui. S’il n’avait jamais…non. Je suis tout aussi coupable. - « ça…non… Répondit Kira encore sous le choc, serrant son portable dans sa poche.

Bonjour, Shinrou. - Ha ! tu te souviens de mon prénom j’en suis flatté ! Haha ! ! ! » Shinrou, voulait dire tourment. Un prénom qui lui va si bien. - « Ca fait vraiment drôle de te revoir ! Tu a changé, mais j’ai quand même réussi à te

reconnaître au premier coup d’œil ! Alors, tu deviens quoi ? - …comme toi je suppose. Rien de plus que le Lycée et quelques sorties.

116

- T’es toujours au Lycée dans cette ville ! Super ! Je fais ma prochaine rentrée au Lycée Noboka ! Mes parents on réaménagé ici. Et mon frère aussi bien sur.

- On…on va être dans le même lycée ? ! - Ouais ! c’est génial non ? ! - …non, pas tant que ça. Coupa froidement Kira, enfonçant ses mains dans les poches,

laissant tomber ses cheveux châtains sur ses yeux. - …hein ? qu’est ce …qu’est ce qu’il y a ? je sais que ça fait des années qu’on ne c'est pas

vu, mais quand même…» Je pensais que ma journée était déjà la pire quand j’ai cru entendre sa voix, mais là, c’était bien plus mauvais que ce que je pensais. Tous les…tourments, de Nanako réunis. Shinrou, son frère Geen, moi…et toutes les premières années. C’était une petite ville et un petit lycée…primaire, collège, lycée…tout le monde se connaît, s’est parlé et s’est côtoyé un jour ou l’autre. Mais s’il y a bien une personne que je ne voulais pas revoir…c’est celui qui m’a entraîné à devenir ce que je suis. - « J’ai un rendez-vous, je dois te laisser Shinrou - Tu peux m’appeler Shin, comme à l’époque ! Hahaha ! Ta un ren-dez vous ! épela t-il

l’index levé. J’ai compris, je m’éclipse. On se reverra à la rentrée ! - …ouais. - Ho ! J’y pense ! Nanako habite toujours dans cette ville ? ! Tu te souviens de Nanako

hein ? ! - NA ! !…Nana..ko… » Comment est ce qu’il ose dire son prénom comme ça à la légère ? ! Partir comme ça de la ville après avoir foutu la merde…Je le haissais…mais je dois dire, que j'avais envié que ses parents aient décidé de déménager juste à ce moment là. - « Ne…t’approche pas de Nanako. Menaça Kira les sourcils froncés, grinçant des dents,

se retenant de crier. - He bien…je m’attendais à de meilleures retrouvailles. Qu’est ce qu’il y a, tu sors avec

elle ? Je voulais juste savoir ce qu’elle devenait. Mais c’est vrai que tu en pinçais pour elle au primaire haha !

- Ne…ne me dis pas que tu as oubliés tout ce que tu lui as fait… ? rétorqua t-il surpris, laissant échapper ces quelques mots.

- Ce que je lui ai fait…tu parles de ça ?…On…on était des gamins, on a tous bien grandi depuis, et puis, elle s’en est sortie non ? Ne me dit pas qu’elle m’en veut encore ? ! Elle est vraiment immature si c’est le cas, n’importe qui oublieraient ce genre de chose. Mais pourquoi parler de ça, on va pouvoir se raconter plein de chose ! Tu sais que je suis allez voir cette…

- LA FERME !…» Bon sang il n’a pas changé. Je le haïssais bien plus qu’auparavant. Il ne sait rien. Rien, et il a grandi sans savoir, sans le vivre, sans avoir à la regarder tous les jours, changeant de couleur de cheveux, d’habits, de caractère en s’épanouissant loin de nous. Je voulais partager tout ça avec elle, je voulais lui dire que sa couleur était belle, je voulais lui dire que j’aimais la voir crier, je voulais lui dire que j’aimais la voir sourire…je voulais lui dire que sa taille m’importe peu, je voulais…mais je ne l’ai pas fait. Je ne mérite plus d’être

117

son ami. Je ne suis plus que celui qui l’a fait pleurer. Et…lui…ne s’en est jamais préoccupé ? « Laisse-moi. » Je me mêlais à la foule, cachant mon sinistre visage en le mêlant aux autres tout aussi vide que le mien, me faisant ballotter au gré des multiples coups d’épaules qui se répétaient de part en part. **Shinrou** Je restais stupidement planté là, les yeux écarquillés face à ce visage qui m’était étranger. A quoi je pensais à lui parler du bon vieux temps comme si nous avions toujours gardé contact ? C’est vrai que ce qu’on a fait à Nanako était tout simplement dangereux et traumatisant pour notre âge. Mais…à cette époque on en avait pas du tout conscience, on était que des enfants. Ca ne devrait pas compter. Si c’est comme ça que je vais me faire accueillir au Lycée, je n’ai pas vraiment hâte d’y aller… ** une demi-heure auparavant, Nasu finissait de prendre une douche chez Nanako. **Nasu** - « Hoy Nanako ! cria t-il à travers la porte. Je peux te prendre la petite serviette ?… - … - Nanako ? » J’entrouvrais la porte qui communiquait avec sa chambre et zieutai discrètement de droite à gauche. Elle n’était plus là. Je sortis finalement torse nu à la recherche de mon t-shirt qui devait sûrement se trouver au fin fond de mon sac, quand quelque chose heurta le sol juste derrière moi, se fracassant en une dizaine de morceaux. - « Hoy…Nanako, tu as fait tomber une tasse. - Ha…Ha… - Quoi ? - HABILLE TOI PEEEEEEEEEEERVERS ! ! ! ! ! ! ! ! - Hoy, ferme les yeux minipouce. Je ne trouve pas mes affaires. - VA PRENDRE TA DOUCHE CHEZ TOI ! - Pourquoi faire, je viens de la prendre ici - T’es…t’es mon esclave ! OBEIS ! ! - Oui, oui…répondit Nasu en farfouillant son sac. Je suis tout à toi ! …hum ? » Mon portable sonnait au fond du sac. Un appel ?…ORIE ! Je me précipitais pour l’attraper, accroupi sur la moquette, n’écoutant que vaguement les cris de Nanako qui s’insurgeait dans mon dos. C’était seulement un message. « On vous attend, Keiji m’a dit pour Nanako. Elle doit être dans tous ses états…prend soin d’elle et prenez votre temps. Elel. »

118

Hoy…alors il lui a dit. Je me demande s’il est encore en vie. Ce n’était peut être pas une bonne idée non plus qu’ils partent ensemble. Je me demande…si elle va vraiment mieux. - « C’est un message ? demanda Nanako en se penchant au-dessus de son épaule - Privé. Rétorqua t-il sérieusement en fermant son clapet. - AYE ! ! ! MONTRE-MOI ! Hurla t-elle en s’agrippant sur son dos, essayant d’attraper le

portable de l’autre main. » **Nanako** Ma main droite appuyée sur son dos, je brandissais l’autre main, tentant de lui arracher son téléphone. C’était étrangement doux et frais. « DOOONNE ». Il me narguait à allonger son bras, tellement grand que même en sautant je n’aurais pas réussi à l’avoir. Son parfum était d’autant plus présent qu’auparavant. Je m’apprêtais à abandonner, rougissant malgré moi d’avoir caressé sa peau quand il attrapa ma main et me tira en avant. « Haaa ! ! » Je passais par-dessus son épaule et roulai sur moi-même dans l’élan, me retrouvant dos au sol, écrasant son sac à dos, la tête sur le ventre à Nasu. Il me fixait de ses grands yeux en arc-en-ciel, penchés au-dessus de moi, le visage moqueur. Comment je fais pour me retrouver constamment dans ses bras ?…Néanmoins…je me sentais bien et je n’avais aucune envie de bouger…Est ce que je profite de sa gentillesse ? Je me console d’avoir été rejetée ? Il était musclé…bien plus que je ne l’avais imaginé…AYE ? Comme si je l’avais déjà imaginé un jour ? ! ! Non je veux juste dire que ça ne se voit pas tant que ça avec ses habits. Comment peut-il être avoir autant d’abdo en mangeant pour dix personnes ?…à côté je parais vraiment ridicule. - « Alors quoi, j’ai gagné ? demanda Nasu surpris. - Tri-cheur. Articula Nanako, le visage rosé, passant sa main sous son dos. Je crois…que

j’ai trouvé ton t-shirt. Rétorqua t-elle en le tirant. - Hoy ! ! ! Lança t-il en lui tirant des mains pour l’enfiler aussitôt, tombant sur le nez de

Nanako. - NE M’ENFERME PAS SOUS TON T-SHIRT ! ! PERRVEEEEEEEERS ! ! Cria t-elle en se

relevant, attrapant son téléphone au passage. - Mon portable ! Hurla t-il en lui reprenant aussitôt, sautant à son tour sur sa main. - Hum, Je t’ordonne de me dire qui t'a envoyé un message, esclave ! - Bon, si c’est un ordre…C’est Elel, elle dit qu’elle nous attend - Elel ? Ha ! ! cria t-elle en se précipitant sur son portable, le brandissant déboussolé.

POURQUOI J’AI PAS DE MESSAGE MOI ? ! ! ! - Hoy…t’es jalouse ? - Evidemment…bouda Nanako en faisant la moue. - Haha…hahaha…rigola discrètement Nasu. - Aye… c’est pas drôle. » **Nasu**

119

Mon portable sonnait à nouveau. « Elel m’a filé ton numéro. Je dois te parler, tu es libre ce soir ? c’est urgent, Keiji » Pourquoi Keiji voudrait me parler ?…le fait qu’il rejette Nanako ne me regarde pas vraiment…et je n’ai pas non plus envie de m’en mêler en fait. Hum…je suppose que je ne peux pas dire non de toute façon. « Je vais faire mon footing à dix neuf heures au stade. On se rejoint la bas. » Nanako me tendit finalement une tasse de thé accompagnée d’un léger sourire. - « C’est pour les courbatures… - Hoy, je fais beaucoup de sport, je crois que tu en auras plus besoin que moi. - Je m’en étais fait un, mais il est par terre maintenant. Clama t-elle en posant la tasse

sur le bureau pour s’accroupir ensuite au sol, ramassant les morceaux de tasses cassés. - Laisse. Rétorqua t-il en s’agenouillant. Je vais le faire. - Nasu…murmura t-elle en s’arrêtant dans son élan, laissant tomber le morceau qu’elle

tenait à la main. Est ce…est ce que…Haa…souffla t-elle en baissant les yeux, posant ses deux mains au sol. Est ce que tu me trouves bizarre ?

- Hoy…Lança Nasu en lui passant la main derrière son oreille. Si tu veux dire par bizarre que tu as une couleur de cheveux unique et aussi rayonnante que ton sourire…que ces habits punk mettent en valeur chaque partie que ton corps veut bien dévoiler, que tes quatre percings à chaque oreille sont le reflet de ta personnalité, attachante et particulièrement brillante, et…excuse moi d’avance…que ton oiseau tatoué sur ta hanche, aperçu par mégarde quand tu étais en nuisette, est l’illusion parfaite de ce que tu essaies d’être, libre et rebelle…alors oui, j’aime tout ce qui peut paraître bizarre chez toi. Maintenant, inutile de me faire ces yeux là, je n’essaie pas d’être gentil, tu es la fille au caractère le plus insupportable que j’ai connu. Mais…je trouve que sur ce point, on s’accorde plutôt bien non ?…

- Haha…hahaha…rigola Nanako de plus en plus fort. Oui, tu es un vampire tout aussi insupportable.

- Ravi de te l’entendre dire…Hahaha ! ! ! ! - Nasu…Coupa t-elle d’une voix légère. merci. - Pas de quoi. Un esclave doit savoir flatter son maître. » Elle me regardait enfin avec cette bonne mine et après s’être levée d’un bond, me planta un serre tête avec des oreilles de chiens au travers de mes cheveux blancs. - « HOY ? ! Qu’est ce que tu fais ? ! Cria t-il en courant se regarder dans le miroir. - Un maître doit savoir récompenser son esclave. - T’es crueeeeeeeelle Nanajane sama ! ! ! ! sanglota t-il en plaquant ses mains sur le

miroir. - Hahaha ! ! T’es mignon ! Avoua Nanako dans un fou rire. - Mignon hein ?…Me faire un compliment alors que j’ai des oreilles de chiens ! - Hahaha ! ! » Elle rigolait et ses joues rosées s’accordaient parfaitement avec ses deux perles grises qui scintillaient au gré de cet enthousiasme qui lui était propre. Nanako, était une réelle bouffée d’air frais. Elle dit se foutre de tout, mais déguise tous ses actes de bonté en un

120

simple caprice égoïste. Elle ne demande jamais rien en retour mais chacun le lui rend bien. J’ai de la chance…j’ai de la chance de l’avoir trouvée... « On y va, nanajane sama ? » **Nanako** Tout le monde était déjà étalé sur le drap qui était soigneusement déployé sur l’herbe verte quand nous sommes arrivés au parc. De grands cerisiers leurs faisaient de l’ombre et tout le monde s’était changé. Haru avait encore les cheveux mouillés qui gouttaient sur sa chemise noire, tout en cachant sa froideur derrière ses fines lunettes. Les deux mains en arrière et les jambes croisées, il me fit seulement un léger signe de la tête comme pour dire : « bienvenue ». Izumi déballait les boites à maquis juste en face de lui, tournant aussitôt ses yeux vers nous en relevant son dos, ravie de nous voir enfin débarquer. Elle portait une de ces robes jaunes et tout aussi mignonne que sa tenue du Godzy, me faisant d’autant plus rappeler que j’étais loin d’être aussi craquante avec ce jean troué que j’avais saisi à la dernière minute dans l’armoire. Elel imitait je ne sais quoi, debout au milieu de tous à agiter ses bras. Elle remuait sa jupe tout aussi blanche dans les airs, ses cheveux ébènes s’emmêlant aux courbes qui s’ondulaient autour de sa taille. Ils étaient secs…elle ne s’était pas douchée ? ?…Elle m’aperçut alors et s’arrêta aussitôt en me regardant avec de grands yeux ronds, tellement grand qu’ils auraient presque été caché par son chapeau blanc. Ce visage, je le reconnaissais. Il lui avait dit, c’était certain. Elle hésita quelques secondes avant de me faire un sourire comme si de rien n’était. C’est une bonne chose, je crois que je n’aurais pas eu le courage de lui dire. Je lui en ai tellement parlé, durant tant d’année…je suis vraiment pathétique maintenant. Je souris à mon tour manière de la rassurer. J’allais bien et j’étais vraiment heureuse de revoir tout le monde, comme si ça faisait déjà plusieurs heures qu’on s’était quitté. Orie couru joyeusement vers Nasu en essayant d’attraper son serre tête de ses toutes petites mains qui tentaient de se grandir. Les filles l’avaient habillée tout en rose avec un bandeau assorti à sa robe. Son petit nœud brillait dans ses cheveux clairs. A s’y méprendre, elle ressemblait vraiment à une poupée. Nasu ne cessait de la choyer et la couvrir de compliment, rougissant presque de fierté. Lui aussi pouvait être mignon quand il le voulait, pardonnant presque son côté bordélique. Lucy avait comme à son habitude ses tresses bien coiffées et brandissait ses bras en avant pour me faire une place à côté d’elle. Nasu s’assit aux côtés d’Haru et entamèrent une discussion codée à laquelle je ne saisissais rien. A vrai dire je n’écoutais qu’à moitié, assaillie par Lucy, Yuka et Izumi qui me tendirent leur bentô en même temps. Quand est ce que j’ai vécu ce genre de moment pour la dernière fois ?…je ne m’en rappelle pas, mais ça faisait chaud au cœur d’avoir tout le monde autour de moi. J’en avais oublié ce que c’était de compter sur d’autres personnes qu’Elel. J’espère qu’elle ne pensera jamais que je m’éloigne d’elle pour autant. Elel restera toujours celle qui ne me trahira jamais. J’avais une confiance aveugle en elle et son amitié restera toujours plus importante que tout le reste. Elle s’agitait à nouveau, imitant mon départ du vol de base dans un ralenti presque ironique au vu de mes petites jambes. Tout le monde éclatait de rire et j’en faisais autant. **Haru**

121

Atsuya a des oreilles de chien…des oreilles de chien… Note à moi-même : ne jamais faire de pari avec Nanako. - « Ca fait longtemps que vous nous attendiez ? demanda curieusement Nasu - Non…une vingtaine de minute. Rétorqua Haru. Mais…reprit-il en relevant ses bras vers

l’avant, prêt à attaquer son repas. Regarde un peu le bentô d’Izumi ! - HOY ! ! ! Ca a l’air délicieux Izumi ! Tu as fait ça toute seule ? - Hein ?..ha !…he bien…oui. Bégaya t-elle, rougissant. J’aime cuisiner. C’est souvent moi

qui fait les repas à la maison. Alors j’ai préparé plusieurs boites pour que tout le monde puisse y goûter.

- Haa…souffla Haru. La femme parfaite. - Hoy ?…lança subtilement Nasu en observant Haru de plus près. - Oui, comme ça quand on t’invitera à manger chez nous, elle n’aura aucun souci pour

faire à manger pour dix. - Macho. Coupa Nasu. - Hein ? ? ! Lança Izumi, rougissant encore plus qu’elle ne l’était déjà. Je…je crois

pas…que…enfin…heu… bégayait-elle, tournant ses doigts dans une totale confusion. - Je plaisantais. Coupa Haru. - Je…je sais…c’est juste rare de te voir taquiner…enfin, je crois. C’est…c’est adorable,

hahaha ! » **Izumi** Il me fit un léger sourire…mis à part Nasu, il me semble que personne ne l’avait vraiment aperçu. C’était discret et il baissait constamment son visage quand ce genre de lueur joviale le prenait. Il cachait toute sorte de sentiment, mais celui là faisait partie des plus rares à ma connaissance. Il était souvent silencieux et pourtant, je ne me suis jamais senti mal à l’aise par son silence. En fait…ça m’emmenait à parler plus souvent que je ne le faisais habituellement et je dois dire, que j’appréciais beaucoup cette opportunité de parler sans être interrompue parce que je suis trop longue à m’exprimer. Je me sentais écoutée et il me répondait toujours par de courtes phrases très juste et parfaitement dosées. Je tendis mes bentô à Nasu et Haru qui attendaient qu’on ait fini de chouchouter Nanako. A vrai dire, Nanako et Elel ne paraissaient pas en grande forme en arrivant. Mais c’était peut être une impression. **Elel** Nanako souriait agréablement, je me sentais bien plus tranquille maintenant qu’elle était là. Je m’inquiétais tellement…Keiji… **FLASBACK : Une bonne heure auparavant : Sur le chemin du Lycée, Keiji n’avait pas dit un mot. - « …c’est lourd ? demanda Elel en observant toutes les balles dans le filet sur son dos. - Non, j’ai l’habitude. »

122

Le téléphone sonnait dans sa poche, après quelques manœuvres bancales pour arriver à l’atteindre, il lut le message et s’arrêta aussitôt de marcher. « T’es où ? Je t’attends. Kira. » - « Merde, il est si tard que ça ? ! - Qu’est ce qu’il y a ? - Ha oui au fait, je l’ai dit à Nanako tout à l’heure, je ne pourrais pas venir avec vous au

repas. Et puis ce n’était pas prévu de toute façon alors je ne vais pas m’imposer… - Pourtant, je suis sûre que tout le monde aurait voulu que tu viennes c’est dommage. - Ha…tu penses…mais, j’ai un rendez –vous de toute façon. Je n’avais vraiment pas vu

l’heure. Une seconde…je lui envois un message juste pour dire que je vais être en retard.

- Vas-y si tu veux. Je peux rentrer seule. - Inutile ! J’ai dit que je t’accompagnais. Il attendra un petit peu. - Il ?…ho…d’accord. - Ha tiens, tu pourrais me donner le numéro de Nasu ? Je voulais lui demander un truc. - Hum…d’accord. » Je lui avais donné le numéro et on avait reprit la marche quand Keiji me reparla du match. - « je ne te l’ai pas dit, mes félicitations pour ta victoire ! Cela dit…tu n’y étais pas à

fond, pas vrai ? - Haha…Et toi, tu étais à fond ? - Avec toi je dois dire que je ne t’ai pas fait de cadeaux, mais c’est sûr qu’on ne peut pas

considérer ça comme un vrai match. - Menteur. - Hum ? ? - Je t’ai vu…tu as tourné la balle. Tu as volontairement mis la couture dans le mauvais

sens. » Il s’était arrêté et me regardait avec de grands yeux ronds, écarquillant ses yeux qui me paraissaient d’autant plus turquoise, avant de détourner le regard, ignorant ma remarque. - « En tout cas je ne m’attendais pas à un vol de base. - Oui, tu t’attendais à un home run, je l’ai compris quand tu as tourné ta balle. Mais…il

y a une chose que je ne comprends pas. Pourquoi tu m’as laissé gagner ? - Je…JE NE T’AI PAS LAISSE GAGNER ! ! - Hum…tu as raison. Je vais le dire autrement. Tu aurais pu battre n’importe lequel

d’entre eux aux lancers. Mais tu ne l’as pas fait. Pourquoi tu as laissé gagner Nanako ?… »

On était enfin arrivé dans la salle d’équipements et il posa le sac en détournant encore une fois le regard.

123

- « …je lui dois bien ça non ? - …Si c’est pour t’excuser de ne pas pouvoir être son ami, je crois qu’elle est tout à fait

consciente que tu n’y es pour rien. - Battre Nasu avait l’air de lui tenir à cœur…tu voulais que je fasse quoi ?… - Oui…J’ai trouvé ça très sympa. Ca faisait longtemps que j’invitais Nanako à se faire de

nouveaux amis. Je ne veux pas devoir partir un jour, pour mes études, ou pour autre choses, et la savoir seule. Elle est forte…mais parfois…je me dis qu’elle pourrait faillir…et ça me fait peur.

- Attends, il faut que je te dise…tout à l’heure quand je suis allé la voir…Je lui ai fait comprendre que…enfin…Haaaa….tu vas me tuer là ! ! ! Souffla t-il en s’asseyant sur un banc contre le mur du fond.

- Qu’est ce…qu’est ce qu’il y a ? ! supplia Elel inquiète. - Je lui ai dit…qu’elle était rayonnante quand elle était avec Nasu…et…que je ne suis

pas celui qu’il lui faut quoi…. - …Ne me dis pas que …tu l’as rejeté alors qu’elle ne t’avait rien demandé… - Heu…je crois que si… » Mon poing me démangeait et je serrais fortement mes doigts dans la main. - « Vas-y. Clama t-il en baissant les yeux. - Me tente pas… - Pourquoi t’en as envie non ? Alors FRAPPE-MOI ! ! ! s’égosillait-il en relevant ses yeux

emplis de colère - TU SAIS DEPUIS COMBIEN DE TEMPS ELLE T’ADMIRE ? ! ! ! JE TE L’AI DIT ! ! hurla t-

elle en l’empoignant soudainement par le col, penché au-dessus de lui en le secouant, le poing serré, NE ME TENTE PAS ! ! !

- Pourtant je le fais. Si tu veux me frapper, ne te retiens pas… S’il y a quelque chose que je ne supporte pas, c’est bien de la voir sans son sourire. Tu l’as remarqué toi aussi…Elle crie tous les jours, elle s’énerve, elle est terrifiante…et malgré ça…il y a toujours cet enthousiasme sur son visage, cette joie de vivre. Et je ne peux m’empêcher de penser que c’est du à ce qu’ils lui ont fait subir au primaire…comme si elle profitait de chaque instant de la vie. J’ai envie de toujours la voir comme ça, je veux continuer d’idolâtrer sa gaieté, de la voir épanouie.…et pour ça il faut qu’elle avance. Elle ne me l’aurait jamais demandé ou se serait torturée avant de faire le pas et sincèrement…je ne sais pas si j’aurais eu le courage de lui dire non. Je suis sortie avec pas mal de filles…je n’en ai jamais aimé aucune et je dois dire…que ça m’étais bien égal d’être avec quelqu’un. Mais Nanako… Je n’ai pas envie de la blesser, je n’ai pas envie de la voir pleurer, et je n’avais plus envie de la voir continuer d’espérer. Peut être que je serais sorti avec elle si elle me l’avait demandé. Elle est belle, j’aime son caractère, j’aime l’observer et je me surprend toujours à me retrouver les yeux dans les siens, regrettant aussitôt ce manque de distance que j’essaie de garder. Mais je ne l’aurais fait que pour éviter de voir son visage s’attrister. Quand je l’ai vue tout à l’heure, si pétillante au côté de Nasu…je savais qu’elle ne serait pas seule pour surmonter cette épreuve. Quoi qu’il en soit, que je la rejette ou non n’aurait rien changé pour moi, sachant que celle que j’aime me repoussera aussitôt si j’ose lancer ne serait-ce qu’une tentative. »

Ses lèvres remuaient légèrement et ses yeux brillaient, laissant déborder quelques larmes qui s’effondraient aussitôt sur mes mains, encore accroché à son cou.

124

« Alors…vas y…frappe-moi avec tout ce que t’as. Trop d’années sont passées, je ne suis plus en état de me défendre…je suis…Fatigué d’attendre. »

C’était la première fois que je voyais Keiji émettre son point de vue sur Nanako, sur sa vie, et sur ses sentiments. Un voile s’était levé et j’apercevais un garçon tourmenté et chagriné. Je n’avais même jamais pensé qu’il pouvait aimer quelqu’un…j’avais cette impression, comme si tout ce que j’avais vu de lui jusque là n’était qu’une vaste façade du playboy du Lycée. Je lâchais son col et laissai retomber mes bras le long de mon corps. Je ne comprenais pas…Mise à part le fait d’être ami avec Kira…il n’a rien à se reprocher. Il n’a pas trahi Nanako…il n’a jamais été ami avec elle, il ne lui a jamais rien fait subir, et…il a même été le seul à la défendre ce jour-là. - « Pourquoi ?…Pourquoi tu t’inquiètes tant pour Nanako ? - … - Réponds. - …Je ne crois pas que tu aies vraiment envie de savoir. - Réponds. - ...Il faut que j’y aille. » Il se levait pour partir, passant à côté de moi sans même un regard. « KEIJI ! ! » **Keiji** Elle m’attrapa par le bras et me colla une droite, me faisant valser de l’autre côté de la pièce, roulant sur moi-même sur plusieurs mètres. Pour un petit gabarit, je ne m’attendais pas à ce qu’Elel ait autant de pêche. Je posais ma main sur ma joue rougie, tandis qu’elle me regardait furieuse… - « DIS MOI ! ! POURQUOI ? ! - …Je…JE PEUX PAS ! ! » Elle avança rapidement vers moi et m’enjamba avant de me tirer par le col. **Elel** Mes jambes au-dessus de son torse, je le plaquais au sol…il ne partira pas sans m’avoir dit pourquoi il s’inquiétait tant de Nanako. Il ne l’aime pas, alors il n’a aucune raison de…Ne me dit quand même pas qu’il fait tout ça pour moi ?…Non, c’est absurde… Il n’avait pas tort sur un point, il était fatigué. Et je comptais bien tout savoir de ses sentiments. Il me regardait les yeux écarquillés, ses cheveux dorés illuminaient cette sombre pièce mal éclairée. Je ne voulais pas le croire, je pouvais pas le croire ! J’attrapai à nouveau son col et le tira vers moi. Les larmes succombaient et tombaient vigoureusement sur ses joues. - « …REPONDS ! - POURQUOI TU VEUX SAVOIR ? ! C’EST PAS EVIDENT ? !

125

- Non ça ne l’est pas du tout. je t’en pris…réponds moi… - Parce que …parce que… Je t’aime. Elel. - …non…non… » **Keiji** Elle ne cessait de murmurer « non » en serrant toujours autant mon col de ses mains tremblante, avant de s’effondrer sur mon torse en me tapant avec son poing, vidant le peu d’énergie qui lui restait. - « Je te l’avais dit… murmura Keiji…Tu n’aurais jamais du savoir. Frappe-moi autant

que tu le veux…je ne me défendrais pas. - …pourquoi…pourquoi ? - …l’amitié que tu as accordé à Nanako est exceptionnelle. N’importe quel enfant de cet

âge se serrait tourné vers les autres. Mais tu es restée. J’ai ressenti la même chose pour Kira. Je ne pouvais pas le voir se faire détruire. Et puis on a grandi, le temps est passé. Certaine chose se sont effacées, d’autres ont changées. Mais jamais mes sentiments pour toi. J’ai toujours su que…

- Non, n’en dit pas plus ou… - J’ai toujours su que tu serais celle qui me comprendrait le mieux. Je sais qu’entre

nous c’est impossible. Non seulement tu m’as toujours détesté…mais tu ne trahirais jamais Nanako, tout comme je ne trahirais jamais Kira. Alors, inutile de te torturer à me rejeter, je le sais.

- …je ne te déteste pas. Désolé Keiji. » Après ça, Elel était resté un long moment sans rien dire, accolée contre mon torse, tandis que j’avais gardé mes bras au sol, une façon de la respecter en ne profitant pas de la situation, bien que mes doigts brûlaient d’envie de la serrer contre moi. Elle était repartie et m’avait laissé allongé seul ici. Moi qui étais content de m’être rapproché d’elle, je crois que je l’avais définitivement perdue. Je restais là à me morfondre quand je reçus un nouveau texto : « Tu le croiras jamais…Shinrou et Geen sont de retour en ville et vont faire leur rentrée l’an prochain dans notre Lycée. Il faut que je te raconte…je me sens mal…je rentre chez moi. Kira » Je relisais le texto une dizaine de fois d’affilée, ne voulant effectivement pas y croire. Comment une journée si bien commencée peut-elle aussi mal se terminer ? Shinrou et Geen… Non, on ne peut pas les laisser revenir. Il faut en parler avec le conseil des étudiants, avec le proviseur…elle a pourtant un dossier scolaire non ? ! Ce n’est pas évident qu’il ne faut pas qu’ils reviennent ? ! ! ! Je serrais mon portable et je n’eus qu’une idée à ce moment là…Je voulais seulement lui envoyer un message pour prendre des nouvelles de Nanako…mais…maintenant il faut qu’il sache, quelqu’un doit veiller sur elle, et ça ne doit pas être moi.

126

A Nasu : « Elel m’a filé ton numéro. Je dois te parler, tu es libre ce soir ? c’est urgent, Keiji » « Je vais faire mon footing à dix neuf heures au stade. On se rejoint la bas. » **FIN DU FLASBACK De retour une heure plus tard, au parc, Nanako et Elel entourés de tous leurs amis, festoyaient leur victoire. ** Yuka** - « je lève mon verre de…hahaha ! ! c’est quoi déjà ? - Du s-a-k-é…Epela Haru. - Du saké ? ! répétèrent toutes les filles en même temps. - Hoy…qui a emmené du saké ? vous n’êtes pas un peu jeune pour boire ça les filles ? ! - C’EST PAS NOUS ! crièrent-elle à l’unissons. - Ouais. Coupa Haru, toujours adossé les bras en arrière d’un air décontracté. C’est moi.

Mais je n’ai jamais fait tourner la bouteille. - En tout cas…C’esssst pas bon…HAHAHAHA ! ! se mit à bégayer Yuka prise d'un fou

rire. - Donne-moi ça ! Cria Nanako en lui retirant le verre. Huuum…je me demande quel goût

ça a ?… - Hoy ! tu vas pas boire toi aussi ! s’interposa Nasu en se levant soudainement. - Aaaaye, T’es beaucoup moins convaincant avec tes oreilles de chiens battu! Je veux

juste goûter. - Huuum…réfléchissait Nasu en s’accroupissant devant elle. Trempe juste tes lèvres… - Ayyye !….Accepta t-elle gaiement en y mettant le bout de sa langue. Hiiiiiiiiiii ! ! !….

Cria t-elle aussitôt, le visage grimaçant, avant de lançer d’une voix rauque et bien distincte en tendant le verre à Nasu : D-E-G-U-E-U ! ! ! ! !

- Haha ! ! j’en étais sur. Une minipouce ne peut pas aimer du saké. - Parce qu’un vampire esclave ça aime ce breuvage immonde d’alcool à brûler…j’ai

l’impression d’avoir désinfecté ma bouche. Bouda Nanako en croquant dans un sandwich pour faire passer le goût.

- Hahaha ! Se mit à rigoler Nasu en se cachant derrière sa main. Buvant d’un coup sec le reste du verre sans l’ombre d’une grimace.

- T'A TOUT BU ! hurla Nanako. RECRACHE ! ! ! RECRACHE ! ! ! Ordonna t-elle en lui sautant dessus, tombant à la renverse.

- COMMENT TU VEUX QUE JE RECRACHE ? ! S’étonna Nasu, étranglé par Nanako qui le secouait dans tous les sens.

- RAAAAAAAAAh ! » **Elel** Nous avions passé le reste de l’après-midi à faire des mini-jeux, plus stupides les uns que les autres sur la pelouse. Yuka avait très vite retrouvé son état normal bien qu’on en ait beaucoup rigolé.

127

Je me rafraîchissais le visage à la fontaine quelques mètres plus loin et j’entendais leur brouhaha incessant… mais tellement agréable. « Hoy…ça va ? » Je sursautais et l’éclaboussai par inadvertance. - « Ha ! ! PARDON Nasu ! - Je ne pensais pas te faire bondir à ce point là. Dit-il souriant en s’essuyant le visage.

Alors…ça va ? - Bien…bien sur. J’avais juste un peu chaud. - Tu me paraissais un peu distante... - Ce…Ce n’est rien. » Je regardais Nanako qui essayait de tenir sur ses deux bras, les jambes en l’air, gigotant dans tous les sens. Orie courait tout autour d’elle en l’encourageant, les deux bras tendus et brassant le vent, tandis que Lucy comptait tout haut le nombre de seconde qu’elle tenait, ses yeux rivés sur sa montre. - « Elle a l’air de beaucoup s’amuser. Marmonna Elel d’un léger sourire. - Oui. Nanako est impressionnante. - A côté…je suis vraiment stupide… - Hum. Dis pas n’importe quoi. C’est normal de se sentir mal pour ses amis. Mais elle

va de l’avant…alors il faut en faire autant. - Keiji…Keiji l’a rejeté parce qu’il a des sentiments pour moi. - Hoy… - Oui. Comment ne pas se sentir mal hein ?…J’ai l’impression de l’avoir trahie et…ce

sentiment est vraiment horrible. - Tu compte lui dire ? - Sûrement pas. - Je suppose, que tu lui as dit non… - Je n’ai pas eu à le faire. Il le savait déjà. Haaa…c’est presque ironique… - Allez…essaie de sourire. Regarde Nanako. Tu es ici avec elle, pas avec lui. Tu ne l’as

pas trahie, et même sans prétendre te connaître, je sais que tu ne le feras jamais. Tu es plus que sa meilleure amie. Elle te considère vraiment comme une grande sœur et je suis sur que c’est ce que tu ressens toi aussi non ?…

- Nasu…Tu n’es pas un peu comme un ange ? - Non, paraît que je suis plutôt vampire. - Hahaha !…pardon. Je me disais juste, que si je n’étais plus là pour prendre soin d’elle.

Elle ne serait plus seule. Pourquoi tu ne lui dis pas ce que tu ressens ? - Hoy. Clama t-il en fermant les yeux, posant sa main sur sa tête en repartant. Ne crois

pas que je suis apte à te remplacer. Personne ne pourra combler vos années d’amitié… Tu viens ?

- …oui. Lança t-elle, rassurée et souriante. »

** Nanako et Nasu rigolaient tellement facilement. Je savais que d’une certaine manière, Nanako ressentait quand même de la tristesse, mais rien ne paraissait. Son visage était

128

toujours rayonnant et pétillait de vie. Peut être…non, c’est même certain, Keiji avait raison. Elle va toujours de l’avant et on devrait tous prendre exemple sur sa force. On devrait tous être un peu…nanajane sama.

129

130

Chapitre 11 : Le voile qui survolait le passé

Je rentrais de mon rendez-vous avec Keiji. Il faisait déjà nuit quand je posais

discrètement mon sac de sport à l’entrée. déchaussé et libéré de ma veste, je laissais le

couloir éteint et tâtonnais le mur en cherchant la seule porte qui menait à la salle de

bain. Ca me rappelait les soirs ou je me levais en douce au dojo. Il y avait ce grand

corridor et ces multiples portes qu’il me fallait atteindre avant d’arriver à la porte

principale. A cet instant, il ne me fallut que deux pas pour trouver la poignée. Cet

appartement était vraiment minuscule.

L’eau coulait abondamment, refroidissant mes mains déjà froides. Je me passais un coup

sur le visage, mouillant partiellement mes cheveux qui se pressaient pour recouvrir mon

visage. Je levais les yeux sur le reflet du miroir…me repassant encore une fois cette

discussion sur le banc du stade. J’étais arrivé en avance et le soleil commençait tout juste

son ascension derrière les collines, rendant le ciel légèrement rosé. J’avais tout juste fait

un tour pour m’échauffer que je l’avais aperçu, ses cheveux dorés se fondant dans le

paysage. Il m’avait invité à m’asseoir sur le banc et avait aussitôt enfoui son visage

derrière ses cheveux, ses deux bras croisés entre ses genoux, abattu, les yeux au-dessus

du sol.

** Flashback :

- « Comment va Nanako ?

- C’est Nanako. Elle est forte.

- Elle ne l’a pas toujours été, tu sais.

- ….

- Au primaire, elle était naïve et avait confiance en tout le monde. Elle était amie

avec Elel, Kira, et deux autres garçons, Shinrou et son frère jumeau, Geen.

- Je suis tombé sur une photo chez elle…ça devait être eux. En tout cas…j’y ai

reconnu Kira. Haaa…souffla Nasu. Son père s’inquiète pour elle. Je crois qu’il a peur que

je la regarde différemment si j’apprends ce qui lui est arrivé.

- Oui, je comprends. Mais je suis sur que ça ne changera pas ton point de vue. Tu as

appris à la connaître tel qu’elle est aujourd’hui alors, il n’y a aucune raison pour que tu

prennes des airs de pitié ou de culpabilité.

- Ca c’est certain, mais je me demande encore…pourquoi tu voulais me voir ?

- Shinrou et Geen sont de retour en ville, et bientôt, dans notre lycée aussi.

Nanako a déjà du mal avec Kira, mais si ces deux-là reviennent, tu peux être sur que

quelque chose va se passer…et pas dans le bon sens.

- …au contraire.

- Hein ?

131

- Je te l’ai dit, Elle est forte. Tout le monde doit un jour affronter ses peurs. Bien que

je pense que ça serait égoïste de dire que j’ai dompté les miennes…Nanako m’a dompté

moi…alors je ne la laisserais pas.

- Att…ATTEND…TU NE SAIS MEME PAS CE QU’IL LUI ONT…

- Peu importe. Nanako sera la seule à me le raconter. »

** fin du flashback

Tout ce que je voyais était ce garçon qui réglait ses problèmes en s’enfuyant de la

maison. Tout le monde croit tellement en moi…mais je ne suis que ce reflet dans sa vie.

Je serais là…Mais pour combien de temps ?

Je serrais le lavabo entre mes mains, signe de total désaccord avec mes sentiments. Il

était

déjà trop tard pour ça et je l’avais décidé malgré moi… Keiji m’avait seulement demandé

un service, qui paraissait assez simple : Demander à cette fille, Yumeko, le dossier de

Nanako. … « haa…et pourquoi elle serait d’accord pour que je le vois ? !…c’est pas parce

que je lui ai parlé quelques fois que l’on peut se considérer comme des amis… »…je

marmonnais seul et refermais enfin le robinet.

Qui plus est…Yumeko ne lâche quasiment jamais ses écouteurs et se contente de me

répondre en me balançant un dessin en pleine figure. « Haaa… » Je ne peux décemment

pas me pointer devant elle en lui demandant d’enfreindre le règlement…surtout pour un

gars aux cheveux blancs, arrivé en cours d’année et qui est en conflit avec le président du

conseil des étudiants. Je réfléchirais plus tard…

J’entrouvrais la porte de la chambre. La lune éclairait partiellement le visage d’Orie,

profondément endormie. Bien qu’il fasse nuit, il n’était pas tard, mais je n’étais pas

surpris, cette journée a vraiment du la fatiguer. Je retournais au salon et m’affalais sur le

canapé…il sentait bon depuis que Nanako l’avait nettoyé. Il y avait encore son odeur sur

les coussins qu’elle avait ramené. J’en glissais un sous ma tête et enfila les oreillettes de

mon lecteur mp3 sur mes oreilles. Je fermais les yeux, à demi allongé, un pied pendant

au-dessus du tapis. Son parfum sentait le coquelicot et mes cheveux humides s’en

imprégnaient.

« …Na….na…ko »

Je me demandais à quoi elle pouvait penser en ce moment…Après une journée si pleine

en émotions, tandis que je réalisais que je n’avais songé qu’à elle durant le reste de mon

après midi. Orie s’entendait tellement bien avec elle… Partir nous laisserais un vide

certain et je crois… Que plus on attend et plus on aura du mal à vivre cette séparation.

Orie a enfin trouvé une personne avec qui elle arrive à surmonter sa timidité et ses

peurs. Elle ressemble tous les jours de plus en plus à Nanako, bravant ses craintes contre

des sourcils froncés et un enthousiasme à toute épreuve.

132

Je fermais les yeux quand j’entendis quelqu’un frapper à la porte. C’était discret. Je

retirais mes écouteurs pour avoir confirmation, et deux petits coups retentirent à

nouveau. Ne voulant toujours pas allumer la lumière, je déambulais à nouveau dans le

noir jusqu’à la porte.

« Hoy »…Haru attendait sur le pas de la porte.

- « …Depuis quand tu frappes…reste pas là, entre.

- Je ne voulais pas réveiller Orie. Rétorqua t-il en faisant un pas en arrière, invitant

Nasu à le rejoindre à l’extérieur.

- Hoy…son esprit est venu te le dire ?

- Haha ! Dis pas n’importe quoi. Orie a tellement couru aujourd’hui, c’était presque

évident qu’elle se soit endormie. »

Je refermais la porte derrière moi et nous restions adossés contre la palissade du couloir

qui donnait sur la rue mal éclairée.

- « On peut dire que t'a choisi un appartement plein de charme…Lança Haru d’un

ton légèrement ironique.

- Haha !…bière ?

- Je me pointe jamais sans ça. Lança t-il en soulevant un sac en plastique ou

s’entrechoquait quelques canettes. »

Ca faisait bien deux semaines qu’Haru n’était pas venu me voir pour boire un coup. Il

était silencieux et nous trinquions sans prononcer de discours, quand il me demanda

finalement :

- « …Tu comptes repartir au dojo ?

- …Je te l’ai dit…il me laisse passer l’été dans l’espoir que je puisse ramener Orie

dans… dans un état convenable.

- Hum. T’en a parlé à Orie ?

- Je n’ai pas eu à le faire, elle avait déjà tout deviné. Enfin, c’était assez facile de

prévoir les réactions de père.

- Tu l’appelles encore comme ça.

- Hoy, tu veux que je l’appelle comment ? « papa » ?

- T'as raison, ne change rien. Ça ferait trop bizarre.

- Haha ! Tu sais, des fois tu me fais vraiment penser à lui.

- La c’est toi qui es bizarre. Si j’étais ton père, je te marierais à Nanako.

- HOY ! ! Lança Nasu en recrachant sa bière presque choqué

- Je plai-san-tais. Articula Haru, le visage toujours aussi froid.

133

- Hoy, tu plaisantes pas un peu trop depuis quelques temps ? ! Reprit-il après s’être

redressé et passé un coup de manche sur sa bouche.

- Tu ne m’as pas répondu, tu comptes repartir au dojo ?

- …toi non plus tu ne réponds pas…C’est moi ou je te sens détendu quand tu es avec

Izumi ?

- C’est juste une amie. Elle est…mignonne quand elle parle. J’aime bien l’écouter

parler. Elle dit des choses sensées et ne parle pas pour ne rien dire. Elle prend son temps

et tout ce qu’elle dit est…presque innocent.

- Hoy…tu ne serais pas…

- Je suis gay je te rappelle.

- Hoy, ok, mais pour quelqu’un qui aime les garçons tu ne m’as jamais dragué.

- Qu’est ce qui te fait croire que je ne l’ai pas fait ?

- Hoy…TU L’A FAIT ? !

- Haha ! Y a que Nanako pour vouloir d’un gars qui sort des « hoy » toute les deux

phrases, aussi soûlant que ses « aye »…Cela dit…si Izumi était un garçon, je crois que je

pourrais en être amoureux.

- Je crois…que c’est la première fois que tu prononces ce mot là. Faut dire que tu ne

parles jamais de tes sentiments. Et qui te dit que Nanako voudrait de moi ? ! Et puis

arrêtez de tous croire qu’il y a quelque chose. Il y a rien du tout…vraiment, rien.

- C’est à toi d’arrêter de te voiler la face. Ce n’est pas juste une bouée de secours

pour Orie. Et…pour ce qui est de mes sentiments, une bière avec mon meilleur pote, ça

vaut bien des discussions. Je profite seulement. Tu es souvent chez Nanako ces derniers

temps.

- Hoy…Orie squatte là-bas. Je n’ai pas vraiment le choix mais…j’aimerais bien

qu’elle reprenne l’école après l’été. Si elle continue, elle va vraiment accumuler du

retard… Et, Nanako n’est pas une bouée…c’est notre amie. »

**

Pendant ce temps chez Nanako

**

- « Nanakoooo ! Je t’attends !

- Aye aye ! ! ! Cria t-elle en revenant en courant de la cuisine, un plat de pop corn à

la main. »

J’attrapais la manette de jeu et m’asseyais sur le coussin auprès de mon père, le défiant

encore une fois.

On se faisait souvent des soirées jeux vidéos, pariant sur qui ferait la machine ou qui

ferait la vaisselle. La plupart du temps je gagnais, bien que je soupçonne qu’il le faisait

134

parfois exprès. Accroupis tous les deux devant l’écran, je me surprenais quelques fois à

avoir une sensation de déjà vu. C’était un sentiment plutôt agréable qui me faisait penser

à toutes les soirées passées cet été là.

**

J’avais sept ans et Elel avait passé les vacances d’été en colonie. Je m’étais retrouvé seule,

sans Kira, Geen et Shinrou, pour la première fois. Ils avaient pour habitude de venir à la

maison l’après-midi et on jouait souvent à Mario. Mais cet été là…je n’avais personne

pour me tenir compagnie et je sombrais dans une grande solitude. Personne ne venait

frapper à la porte, les journées étaient longues et je n’avais pas le droit de faire d’effort

physique, contrainte à rester presque deux mois à la maison.

Un soir papa avait attrapé la manette et avait commencé à jouer tout seul. J’étais assise

sur le canapé et continuer à bouder dans mon coin. Mes jambes recroquevillées sous

mon menton, ça faisait des jours que je n’avais plus adressé la parole à personne. Alors

que les minutes défilaient, je n’avais pas cessé de le regarder franchir toutes les étapes

les unes après les autres, quand il arriva enfin au combat contre Bowzer.

Il ne faisait que perdre et il ne lui restait finalement qu’une seule vie quand je m’étais

enfin décidé à intervenir.

« Il faut lui sauter dessus, et partir de l’autre côté de la pièce. Après, tu sautes pour éviter

son feu, et tu lui ressautes dessus. »

Il s’était retourné vers moi avec un large sourire. Il avait fait mine de ne pas comprendre

et je m’étais finalement levé pour le rejoindre sur le coussin, près de l’écran. Je me

rappelle que mes sourcils s’étaient soudainement relâchés. Il m’avait tendu la manette et

j’avais réussi l’étape avec cette dernière vie.

- « Tu vois ma fille, la dernière vie, c’est toujours la bonne.

- Alors, maman aussi n’avait qu’une vie ?

- Bien sur, et le jour où elle l’a perdu, elle t'as choisi toi. Nanako, tu es sa dernière

vie, la plus importante, la plus intelligente et la plus gentille. Je vais te raconter quelque

chose sur ta mère, elle t’aimait. Elle n’a jamais eu l’occasion de te voir, mais dieu sait

qu’elle te choyait quand tu étais dans son ventre. Elle parlait de toi à tout le monde et

craquait sur des milliers de vêtements qu’elle languissait de pouvoir te mettre. Elle

faisait toujours attention à ce qu’elle mangeait parce qu’elle était persuadée que toi aussi

tu pouvais sentir le goût des aliments. Du coup, elle mangeait tous les jours un petit bout

de chocolat en caressant son ventre et te disait : « régale-toi ». Alors, ne laisse personne,

personne, te refaire du mal. Parce que tu es précieuse Nanako, pour elle, et pour moi.

Répète après moi…je suis libre et rebelle.

- Je suis libre et rebelle.

135

- Haha ! C’est bien ma fille. On va tout faire pour que tout ça ne soit qu’un vilain

rêve. »

**

C’est à partir de ce jour là que nos soirées se sont perpétuées et que mon caractère a

évolué. J’étais devenue ce qu’il souhaitait, et j’étais satisfaite d’avoir été élevée par un

père qui ne cessait de prendre soin de moi.

Bien que ce soir là, j’eus le sentiment de ne pas avoir fini d’accomplir notre rêve. Il

m’avait appris autre chose…faire de ma faiblesse une force.

Ma faiblesse…je la connais depuis des années. Ce n’était pas d’affronter Kira, ni tous les

autres…pas même Geen et Shinrou. On était enfant et finalement je m’en suis très bien

sortie, voire bien mieux que tout le monde l’imaginait. Non… ma faiblesse, c’était de faire

une nouvelle fois confiance à quelqu’un, de m’ouvrir, de croire en cette personne, et de

me dire que je ne serais pas trahi une seconde fois, voire ne même pas y songer.

« Attention Nanako ! ! C’est ta dernière vie ! » Cria le père de Nanako en la poussant avec

le coude.

Ma dernière vie…

**

- « répète après moi…je suis libre et rebelle

- Je suis libre et rebelle.»

**

Quelque chose serrait mon cœur…c’était inaccompli et je ressentais des fourmis dans les

pieds. Mes doigts ne bougeaient plus sur la manette et je fixais l’écran, observant mon

père en train de me mettre une raclée.

- « Nanako ? ! Tu ne joues plus ? Je t’aurais prévenu, c’est ta dernière vie !

- Ma…ma dernière vie…répétait Nanako en lâchant la manette.

- Nanako ?…Coupa son père en appuyant sur pause.

- Je…JE DOIS ALLER QUELQUE PART ! ! Cria t-elle soudainement en se levant,

partant en courant dans sa chambre.

- NANAKO ! ! NANAKO ! ! OU TU VAS ?

- Ne t’inquiète pas ! ! ! Cria t-elle dans un brouhaha incessant avant de redescendre,

une veste à la main.

136

- Ne m’attends pas ! ! »

Je lui fit une bise sur la joue et partis, débordant d’excitation. J’ignorais d’où me venait

cette énergie et cette envie, mais quelque chose me poussait à le faire. J’en avais des

frissons, mes mains étaient moites et mes cheveux, dans la nuit noire, éclairaient

partiellement mon visage qui rougissaientt au vu de mon endurance qui s’amenuisait.

Mes jambes étaient légères et battaient sur le sol, résonnant dans les rues calmes de la

ville. Je voulais…je voulais avoir confiance à nouveau !

Je reconnaissais ce vieux bâtiment blanc ou je m’étais retrouvé la première fois que je

suis venu via un plan gribouillé…

**Nasu

Des pas résonnaient dans notre direction. Quelqu’un courait et Haru et moi attendions

accoudés, curieux de cette soudaine animation dans le quartier. J’avalais le reste de ma

bière et posai la canette alignée aux deux autres sur le muret. Les pas s’était arrêtés

quelques mètres avant le bâtiment mais je réussis à percevoir une silhouette dans la

pénombre, qui se rapprochaient en soufflant péniblement.

**Haru

Les yeux de Nasu s’écarquillaient et il se redressa soudainement. Il fit tout juste un pas

en arrière qu’il se mit à longer le couloir à la hâte et dévala les escaliers. C’est à ce

moment là que j’ai reconnu Nanako, les mains sur les genoux en train de reprendre sa

respiration, tandis que Nasu courait à sa rencontre, presque paniqué.

**Nasu

« NANAKO ! ! ! Ca va ? ! Qu’est ce que tu fais là ? ! Il fait nuit ! Ca va ? ! »

Son visage était rouge, et elle me faisait signe d’attendre avec une de ses mains tandis

que l’autre la soutenait, se penchant en avant en essayant d’articuler des mots au milieu

de ses souffles.

- « Na…haa…Nasu !…

- Hoy ! ! ! Respire, prends ton temps. »

Elle portait un de ses collants noir et blanc et une jupe noire sous sa longue veste rouge à

carreaux. Elle posa sa main sur mon torse, s’appuyant franchement dessus en se

redressant. Ses yeux gris pailletés ne cessaient de me scruter et un léger sourire s’afficha

sur son visage.

137

- « AYE ! Dé…Désolé. Je n’avais pas la notion de la distance en courant.

- Hoy…tu veux rentrer ?

- Ha, il y a déjà Haru chez toi. Clama t-elle en jetant un œil au balcon. Je ne vais pas

m’imposer, on se verra demain.

- HOY ! ! Cria Nasu en lui attrapant le bras. Reste. Tu voulais me dire quelque chose

non ?

- Oui ! ! ! Avoua tout de suite Nanako avant de bredouiller : Mais…en fait, heu…T’es

mon esclave ! la journée n’est pas encore terminée non ?… »

**Nanako

Je suis stupide ou quoi ?…qu’est ce qui me prend d’agir sur un coup de tête…c’est

n’importe quoi…Il va vraiment me prendre pour une fille réellement bizarre maintenant

!

- « Je vais vous laisser. Coupa Haru en passant à côté d’eux.

- Hoy, on se voit demain. Bonne soirée Haru.

- HA ! Non, attend ! Lança Nanako tandis que Nasu la tirait encore vers lui.

- Ne t’en fais pas. Ajouta Haru en lui faisant signe de la main. J’allais partir de toutes

façons. On a fini nos bières. A demain Nanako.

- A…a demain… »

J’avais finalement suivi Nasu sur le palier, il attrapa les canettes vides d’une main et

m’attrapa la mienne de l’autre, me faisant signe de me taire.

Il n’alluma pas la lumière et je le suivais de près, serrant sa main très froide pour ne pas

trébucher. Il faisait un peu moins sombre dans le salon et j’apercevais enfin sa nuque

sous ses quelques mèches blanches qui la recouvrait. Il était d’autant plus grand vu sous

cet angle. Ses cheveux de cendre étincelaient presque dans la pénombre, éclairant ses

yeux violets qui se tournaient vers moi, se fondant dans les miens.

Je restais immobile, incapable de prononcer un mot. J’aimais cette couleur, ce violet était

aussi perturbant qu’apaisant. Ses doigts s’évadaient de ma main et il me poussa

légèrement sur le divan.

- « assied toi, murmura t-il. Orie s’est endormie. Ne me prend pas pour un pervers

si je n’allume pas la lumière. La porte de la chambre ne se ferme pas entièrement.

Expliqua t-il en s’asseyant à son tour.

- Aye. Désolé.

- Inutile de t’excuser, je squatte tout le temps chez toi, il faut bien compenser un

peu. »

138

Son timbre de voix était grave et …attirant. Je ressentais comme des chatouillis dans

mon ventre et mes joues étaient vraiment très chaudes, certainement du à la douce

chaleur de l’appartement.

- « Alors…reprit Nasu. Tu voulais me dire quoi ?

- Heu…tu…tu vas trouver ça vraiment, vraiment bizarre cette fois !

- Hoy…Je crois que tu n’arriveras plus à me surprendre… »

**Nasu

Elle n’était pas comme d’habitude. Elle paraissait calme et sereine. Je pouvais tout juste

voir son regard qui ne cessait de me percer. Je sentais sa main, si près de la

mienne…j’avais envie de la lui reprendre…Qu’est ce qui me prend ? ! Mon cœur

s’accélérait quand elle se mit enfin à me parler.

- « Quand j’étais enfant, j’étais amie avec tout le monde. Je veux dire…la plupart des

premières années. Elel était ma meilleure amie, mais il y avait aussi Kira, Geen et

Shinrou.

J’étais très proche de Kira. Quand tout le monde partait, ça nous arrivait souvent de ne

rester que tous les deux. Il était mon confident et…je lui avais parlé de bon nombre de

chose, notamment…de ma mère.

Tout le monde à la fin de l’école, repartait avec leur mère…mais pas moi. C’était toujours

mon père qui venait me cherchait. Ca m’arrivait, de lui demander comment c’était

d’avoir une mère. Et à chaque fois qu’il me racontait une histoire, je répondais : « mais

mon père aussi fait ça ! » Je ne comprenais pas ce que c’était d’avoir une mère.

Dé…désolé ! ! je te raconte ça mais en fait c’est juste que…

- Non…continue…je veux savoir.

- D’acc…D’accord. Quelques temps après, une rumeur à circulé à l’école. Ils disaient

que j’avais été abandonnée par ma mère, qu’en réalité je n’étais pas aimée et qu’à force

de me regarder, ma mère se serait donnée la mort plutôt que d’avoir à m’élever. Après

ça, beaucoup se sont mis à me poser des questions. J’étais vraiment naïve et j’ai

bêtement confirmé que c’était mon père qui m’élevait. Tout le monde s’est mis à me

traiter de monstre, que j’étais une meurtrière et que c’était de ma faute si je devais vivre

sans mère…. Je me suis réfugiée vers mes amis, Elel, Kira, Geen et Shinrou. Je ne

comprenais pas qu’on dise autant d’horreur sur moi. Ils ont continués de rester près de

moi et on commençait à dissiper les rumeurs mais…d’autres plus horrible encore venait

les remplacer. Ca a duré presque une année. Chaque jour on m’humiliait et me faisait

passer pour un monstre. On m’a collé du chewing-gum dans les cheveux et mon père a

du me les couper au carré. On m’a jeté des pierres et insultée. Mais ce n’était rien…j’avais

mes amis. Un week end, je les avais invités à la maison, c’était pour mon anniversaire. Je

fêtais mes sept ans. Mon père avait fait une superbe décoration dans le jardin de l’entrée.

Il y avait une table sur la pelouse…des lampions suspendus un peu partout, et des

139

ballons accrochés à chaque chaises. J’ai attendu, pendant plusieurs heures. Mon père a

finalement décidé de couper le gâteau et de m’offrir mon cadeau, quand Elel est arrivée

en courant dans le jardin. Elle était essoufflée et pleurait presque de regret. Elle a tendu

un paquet bien emballé et s’est excusée de son retard. J’étais heureuse de la voir. Je me

rappelle encore ce sourire, soulagée d’avoir une amie pour mon anniversaire. Je ne lui en

voulais pas du tout…on avait bien rigolé cet après-midi là. Nasu…ça…ça te dérange que

je te raconte ça ?

- Pas du tout. Mais si tu permets… »

Il passa ses bras autour de moi et me tira vers lui. Ma tête au creux de son bras, il passait

sa main dans mes cheveux.

- « NASU ! !

- Chut…tu vas réveiller Orie.

- Heu…te sens pas obliger de…

- Je t’écoutes.

- Heu…Je…je disais…le lendemain… son cœur bat vraiment vite, il cogne sur ma

joue. Le lendemain je suis allé voir Kira et… j’ai des frissons…ses bras me serrent de plus

en plus fort…Kira m’a ignoré, tout comme Shinrou et Geen. Ils ne voulaient plus être mes

amis. Plusieurs semaines après, je les ai surpris derrière ma maison quand je rentrais de

l’épicerie. Shinrou et Geen ne cessaient de demander de nouvelles informations sur moi

à Kira et…il leur disait qu’il aurait du mal à fouiller encore dans mes affaires pour avoir

une photo de ma mère. C’est là que j’ai réellement compris ce qui se passait. Ils

m’avaient trahi, mais surtout…Kira m’avait trahi. Mon sac de provisions avait glissé de

mes mains et ils m’avaient surpris. Ils ne pouvaient plus se cacher et ont joué franc jeu,

me traitant de…haa…de chose épouvantable. Mais…après ça, je me suis mise à croire à

tout ce qu’on me disait. Elel restait souvent en arrière spectatrice de ce qu’on me faisait

subir tous les jours. Mais…elle, au moins, ne me disait rien. Pendant la pause, Shinrou est

venu me voir. Il me disait qu’il savait comment arrêter tout ça. Il disait qu’il savait

comment réparer l’erreur que j’étais. Je l’ai stupidement accompagné au deuxième étage

de l’école. Geen était là lui aussi, il m’attendait avec Kira devant la fenêtre, ouverte.

J’avais peur, je tremblais et commençais à faire demi-tour mais Shin m’en empêcha. Il

disait qu’il fallait que je saute, pour rejoindre ma mère. Je pleurais…je me rappelle…avoir

beaucoup pleuré parce que je ne voulais pas sauter.

- …Nanako…Souffla Nasu dans un soupir en la serrant d’autant plus contre lui,

posant sa tête sur la sienne en lui caressant les cheveux.

- NASU ! Je…Je vais bien !

- Je sais. Mais pas moi. Avoua t-il en laissant une larme couler sur sa joue, glissant

sur celle à Nanako.

- Nasu ! ! Sursauta t-elle en le poussant pour voir son visage. »

**Nasu

140

Je l’étreignais, ne lui laissant que peu d’espace pour respirer. C’était comme si mon cœur

était roué de coup. Apprendre ses blessures encore ouvertes me faisait d’autant plus mal

que de le vivre. Je revoyais Orie, les larmes inondant son visage en rentrant à la maison,

les cheveux dans ses mains…et imaginais parfaitement la douleur de Nanako pendant

toute une année, trahie par ses amis. Je ne voulais pas qu’elle me voit pleurer, je ne

voulais pas qu’elle me voit sans défense et me reposer encore sur elle. Mes bras ne

voulaient plus la lâcher, mes mains la convoitait et mes cheveux blancs se mêlaient à ce

bleu ardoise. Elle abandonna aussitôt dans un profond silence, laissant ses joues contre

mon torse. Je sentais chaque battement de son cœur, aussi rapide que le mien. Je ne

savais pas ce qui l’avait poussé à venir me raconter tout ça, mais même dans le malaise

de l’imaginer si frêle, j’étais heureux. Je n’étais plus un simple ami…j’étais…son ami. En

me révélant son plus grand secret, elle me prouvait qu’elle avait encore le courage de

s’ouvrir, elle manifestait le besoin d’avoir encore confiance en quelqu’un…et j’étais cette

personne. Je ne sais pas si j’en étais fier ou si je devais en être effrayé. Moi qui ne fais que

fuir mes problèmes et qui n’ose pas assez bousculer mon train de vie, je venais de

tourner une page certaine sur mes sentiments. Je voulais plus…je ne la voulais que pour

moi. Je m’approchais de son oreille et murmura...

- « Tu as sauté ?

- …Non. Je me rappelle…avoir longtemps supplié Kira. Il évitait mon regard et Geen

insistait de plus en plus en lui disant qu’il fallait qu’il le fasse, le giflant et l’humiliant tout

autant que moi. Kira avait finalement attrapé ma main et m’avait tiré vers la fenêtre. Je

voyais tout le monde dans la cour, mais personne ne levait les yeux sur moi. Je criais,

mais c’était comme si personne ne m’entendait. Kira m’avait lâché et avait fait quelques

pas en arrière en s’excusant. Je l’observais, les yeux écarquillés, quand Shin me poussa

finalement dans le vide.

La chute était terriblement longue et…je dois dire que je pensais réellement que j’allais

rejoindre ma mère. J’ai heurté brutalement le sol, j’étais encore consciente. Tout le

monde avait couru vers moi. Je pensais qu’ils allaient m’aider…mais non…ils se

moquaient encore. Criant a quel point j’étais stupide d’être tombée. Je pleurais…encore,

quand Keiji s’est mis debout devant moi, les deux bras écartés. Il s’est mis à crier et à les

insulter. Je me rappelle parfaitement de ses cheveux dorés qui remuait au gré de ses

hurlements. Elel avait accourue et s’était mise derrière lui pour le soutenir. Après

ça…plus rien.

Je me souviens des lumières rouge et bleu qui clignotaient, me ballottant légèrement. On

me transportait. J’avais terriblement peur de me faire gronder, persuadée d’avoir fait

une grosse bêtise, alors quand mes yeux se rouvrait de temps en temps, je leur disais

que j’allais bien et que je voulais aller à l’école.

141

Je me suis réveillée quelques jours plus tard. Mon père était à mon chevet. Sa barbe était

mal rasée…je m’en rappelle très bien parce qu’il m’a embrassée en me serrant dans ses

bras, ça piquait. Je n’avais eu que quelques hématomes et un léger traumatisme crânien

qui m’avait plongé quelques jours dans le noir. Mais ma vie n’était pas en danger. Les

deux étages n’étaient pas si haut, et j’avais eu la chance de ne pas être tombé la tête la

première.

L’été avait suivi. Elel était partie en colonie de vacance et j’avais passé ces deux mois

reclus à la maison. C’est à partir de ces mois là que mon père m’a éduqué comme un

garçon. Je crois qu’il avait mal vécu de n’avoir rien vu, absorbé par son travail. Il m’avait

promis de toujours prendre soin de moi, mais que s’il n’était pas là, je devais apprendre

à ne plus jamais me laisser faire. »

**Nasu

Il y avait comme un sourire dans ses paroles. On resta ainsi toute la nuit, se laissant

prendre dans ses récits, s’allongeant sans vraiment s’en rendre compte sur le canapé.

Elle me racontait les assauts de son père tous les jours au réveil, les petits déjeuners

version commando et les inscriptions dans un club de karaté. Dire qu’elle aurait pu

tomber sur mon dojo, on se serait connu depuis des années…est ce que ça aurait changé

nos vies ?…Nanako m’apprenait comment elle en est venue à se faire une coloration,

longtemps inspiré par Sogo Ishii. Elle me racontait ses soirées jeux vidéos et quand les

premier rayons de soleil traversaient le salon…elle s’était endormie. Ses cheveux

s’ondulaient et je glissais doucement mon bras qui lui servait d’oreiller. A peine m’étais-

je levé qu’Orie me regardait avec de grands yeux ronds, son ours en peluche à la main. Je

posais mon index sur mes lèvres et lui fit signe d’aller s’habiller. J’envoyais un message à

son père pour ne pas qu’il s’inquiète. Il le dira sûrement à Elel, quand elle s’empressera

de venir la réveiller.

Dans tous les cas, c’était le dernier jour de cours avant la fête du printemps qui allait

durer toute la journée. Je lui laissais un mot sur la table et parti au Lycée, déposant Orie

chez les parents d’Haru.

« Si tu te réveilles, je reviens à neuf heures. Ton petit déjeuner commando est prêt. Nasu

»

J’avais encore quelque chose à faire pour Nanako au Lycée. Obtenir ce dossier, pour

savoir comment Shin et Geen avaient eu l'autorisation de s’inscrire dans le même

établissement.

142

143

Chapitre 12 : Aujourd’hui est une belle journée

Je rejoignais les portes du lycée, me frayant un passage sur les feuilles de cerisier qui jonchaient le sol. Les mains dans les poches, les mots de Nanako se répétaient dans ma tête pour une bonne centaine de fois. J’entendais encore son rire juste avant de s’endormir, surprenant et tellement innocent. Elle avait passé la soirée à me raconter son enfance…et avait encore trouver la force de se réjouir en me racontant ces nombreux paris avec son père. Ils étaient vraiment complices et je comprenais d’autant plus l’inquiétude de monsieur Fujii. Il était tôt et la cours était encore déserte. Seul un étudiant était posté face à la grande horloge qui trônait sur nos vies, nous rappelant tous les jours d’être ponctuel. Je m’arrêtais. Ses cheveux châtains, l’uniforme des premières années. Mon souffle ce coupé. Je voulais l’ignorer, mais mes pieds refusaient d’avancé. Il se retourna et me regarda surpris. Qui croit-il regarder là ?… Le père de Nanako avait raison. Il avait peur que je la vois différemment, et que je réagisse différemment. Comment y échapper si je dois rester calme à chaque fois que je dois croiser une personne de sa classe ? Et qui plus est, Kira ? ! Keiji m’a dit : « être proche d’une personne qui l’a voit telle qu’elle aimerait qu’on la connaisse, doit vraiment être agréable » Oui, je suppose qu’il n’a pas tord. Nanako m’a confiait sa vie parce que j’ai appris à la connaître tel qu’elle est réellement, telle qu’elle a était éduqué, et… exactement comme elle voudrait que je garde son image. Je ne pouvais commencer à réagir autrement que comme à mon habitude… empoignant les clés au fond de ma poche comme seul subterfuge, je baissais les yeux et passa mon chemin. Passé à côté de lui sans faux pas, était bien plus dur que je ne me l’imaginais. Alors c’est comme ça que ça devra être désormais…Nanako doit le vivre tous les jours …pourquoi son père ne l’a jamais fait changer d’établissement ou de ville ?…Fuir ? ! Encore une bonne idée qui m’est propre. Les Fujii ne fuit pas, ils surmontent. J’arrivais enfin devant la salle du conseil et ouvra grand la porte. Une immense table et une dizaine de chaises autour…des casiers de chaque côté, fermés et cadenassé. Personne. Après tout je n’aurais peut être pas à demander, je n’ai cas forcé le bon casier. Je scrutais les rayons de tiroir, il y en avait tellement… « Hé. Tu n’as pas le droit d’être ici » Il y avait une porte dans le fond de la salle, je ne l’aperçut que quand cette fille en sortie. Elle tenait une immense pile de papier, cachant sa longue tunique noire à dentelle ou du moins, ce que j’en voyais. Les papiers s’étaient emmêlaient dans ses longs cheveux châtains qui lui arrivaient aux mollets, faisant presque le tour de son corps. Il y avait quelques mèches aussi noire que son fard, rendant ses yeux bien plus sombres que ses pupilles bleus perdu à l’intérieur. - « Ta besoin d’aide ? Demanda Nasu qui penchait la tête à chaque fois que la pile de

feuille vacillait. - Je te l’ai dit, tu n’as rien à faire ici. Cette salle est réservée aux membres du conseil.

Nasu c’est ça ? Nasu Atsuya.

144

- Oui, on s’est déjà parlé, Yumeko. Désolé, je ne fais que passer, je cherche un dossier, tu peux me le montrer ?

- Les dossiers ne sont pas publics. C’est le règlement. - Alors apparemment quelqu’un l’a enfreint. Il doit y avoir un papier dedans, il faut que

je vérifie s’il y est toujours. » Elle ne me répondit pas et fit mine de poser les papiers sur la table. Elle tendit les bras, la pile d’un mètre tenant toujours en équilibre au-dessus de sa tête, quand ses cheveux se coincèrent entres plusieurs feuilles. « hoy…tu veux vraiment pas que je t’aide ? » Elle m’ignora et je la regardais encore une fois gesticuler maladroitement alors qu’elle emmêlait encore plus ses cheveux autour de la pile de papier. « Haaa…souffla Nasu en s’approchant d’elle. Qu’elle idée d’avoir des cheveux aussi longs ! » J’attrapais la moitié de la pile et le posa sur la table. Elle finit de se débarrassé de ses cheveux bien plus facilement et posa le reste dans un grand silence. Nanako dit qu’elle est bizarre mais cette fille l’est encore plus. Elle gribouilla un dessin et me le plaqua au visage. « Hoy, tu dessines vite. » Un garçon qui me ressemblait…et une fille aux cheveux très longs qui lui ordonne de sortir. « …tu économises ta voix ? » Elle se pencha à nouveau sur sa feuille et me la retendit, marqué en gros au-dessus d’une fille qui secouait sa tête via les coups de crayons qui en montrait l’action : « NON ». « Hoy… »…je lui pris le papier et me mit à griffonner à mon tour. Après plusieurs minutes je lui montre et elle s’exclama enfin : - « C’EST QUOI CA ? ! - …ça se voit pas ?…c’est un chat. T’es vraiment nulle au pictionnary. J’aurais peut être

du essayer une charade. - Haha…Hahaha ! !» Alors qu’elle s’était soudainement mise à rire, elle reprit la feuille de mes mains et y dessina un dossier et un point d’interrogation. « …C’est pour mon amie. Il semblerait qu’il y est un papier dans son dossier qui mentionne un accord entre deux familles. Deux élèves ont était inscrit ici, sur cette seule feuille est mentionné qu’ils n’en ont aucun droit. Je voudrais juste vérifier, je ne veux pas partir avec. »

145

** Keiji, sans rentré dans les détails, m’avait expliqué qu’un accord avait été signé pour

qu’ils quittent l’établissement. La famille des jumeaux ayant eu honte des faits, avait

stipulait qu’il n’inscrirait jamais leur enfant dans la même école, du moins, c’est ce qu’il

avait entendu…et avait déménager après ça.

** Elle reprit aussitôt la feuille, commença à dessiner et s’arrêta dans son élan. Elle tourna ses grands yeux noircis vers moi et bégaya : - « Pour….pourquoi je devrais t’aider ? - Hoy…peut être…parce que c’est très important. - Vas voir directement le principal. S’il y a une telle feuille il devrait le savoir. - Tu crois qu’avec mes cheveux blancs, ma grande taille et mon arrivé ici depuis peu,

j’ai de la crédibilité ? - …Je n’ai aucune intention de te rendre ce service. Mais par curiosité. C’est le dossier

de qui ? - Fujii Nanako. Elle est en première année. - … » Elle repartit vers sa pile de feuille et quelqu’un entra dans la pièce à ce moment là. Je reconnus cette voix bien particulière qui m’ordonna de sortir aussitôt de cette pièce. Ces cheveux blonds n’étaient pas aussi éclatant qu’à son habitude, et des plaques rouges s’étalaient partout sur ses bras. Takuma Jori, le président du conseil des étudiants. - « Hoy…faudrait soigner ça. Clama Nasu en pointant son doigt sur le bras à Takuma.

Qu’est ce qu’il y a, tu stresses ? - Ici c’est moi qui décide, et je ne tolérerais aucun écart de comportement. Yumeko !

Cria t-il en avançant vers elle. Nous devons être les premier à montrer l’exem… - Me fait pas rire. Coupa sérieusement Nasu en sortant de la salle. J’ai fait tomber les

feuilles à Yumeko dans le couloir, je lui ai juste ramassé. » **Takuma Ce punk aux cheveux blancs était enfin parti. Il faut que je sois plus vigilant. Et elle, c’est quoi son problème avec ce look gothique ? ! Je suis vraiment entouré d’incapable excentrique. Accéder au poste administratif avec un tel engouement pour le déshonneur de l’uniforme…Tout ça sous prétexte que sa famille fait des dons colossaux pour cet établissement. - « Alors quoi ? ! MET TOI AU TRAVAIL ! - Dé…Désolé président. » **Nasu

146

Je repartais finalement à mon appartement. Je n’obtiendrais rien pendant les cours et…je dois dire que j’avais peur de retrouver mon foyer rangé et nettoyé de fond en comble si je ne rentrais pas tout de suite. J’étais une nouvelle fois passées devant Kira. Keiji lui tenait compagnie et m’avait fait un léger signe de la tête. Je ne le comprenais pas…vraiment pas. **Yumeko Les cours avaient débuté et je me concentrais sur cette fraction mathématique. J’avais toujours eu du mal dans cette matière. Je sentais déjà la pression de Takuma, me criant sans cesse que je dois montrer l’exemple. Je plongeais mon regard dans le vide et n’aperçut personne à côté de moi. Qui est assis là d’habitude ?…Ha oui. C’est ce garçon aux cheveux blancs. Nasu n’était pas revenu. Je repensais d’autant plus à ce qu’il m’avait demandé et…à la soudaine colère de Takuma. Si seulement j’avais plus confiance en moi, je pourrais l’énerver moi aussi. Avec mes longs cheveux disgracieux et mon uniforme quelques peu altérer. Il me déteste vraiment d’avoir une place au conseil…comme si cela m’importer. Je ne le fais que parce que mes parents m’y oblige…pour…faire bonne impression hein ? … **Nasu J’ouvrais doucement la porte, le souffle retenue. Comment allait-elle réagir après de telle confession ?…Est ce qu’elle va me regarder comme d’habitude ?…Et moi ? La porte tout juste entrouverte, je l’aperçut dans le salon. Tapis au fond du canapé, allongés de tout son long, le bras sous sa tête et sa veste en guise de couverture. J’avais oublier à quel point elle était frileuse, même avec la chaleur de l’été qui s’annonçait. J’en avais presque oublier les dur réveils tous les matins et les nombreux retard de Nanako. Pourquoi serait-elle réveillé quand il lui faut un chars d’assaut pour la lever tous les jours de la semaine ? « …. » Assis sur le bord du fauteuil…je la contemplais encore. Les quelques rayons qui traversaient la fenêtre la rendait vraiment douce. Comme toujours, je relevais une de ses mèches bleutées pour voir ses longs cils caresser son visage, aussitôt poussé par sa main qui venait me voler ce cours instant d’émerveillement. J’allais me relever, mais mes yeux tombaient eux aussi dans l’obscurité, me laissant facilement emporté dans mes songes. Je ne sais pas combien d’heure j’ai dormis avant d’être réveillé par une chaleur qui creusait mes mains. Autant dire qu’avec la froideur de ma peau, toute source chaude m’était aussitôt agréable… **Nanako Ma main effleurée quelque chose de doux et je sentais son parfum prêt de moi. Ses cheveux chatouillaient mes yeux…il était si proche…que je sentais sa respiration, aussi légère soit-elle…survolait sur mes lèvres. Pourquoi je me réveillais ?…mes doigts

147

c’étaient emmêlé dans cette agréable chevelure de cendre. Mon cœur cognait soudainement dans ma poitrine et m’oppressait. La fièvre montait rapidement…serais je malade ? J’écarquillaient mes yeux, pleinement réveillé à présent., incapable de bouger. Non pas que je ne pouvais pas…mais…c’était la première fois que je l’observais somnoler. Il était si calme et…tellement…A ...A QUOI JE PENSE MOI ? ! Il avait l’air apaisé. Le soleil m’éblouissait presque. Quelle heure était-il ? midi ?…quelque chose par-là. J’étais dans le brouillard, autant…que ma main qui restait étrangement attiré par ces longues mèches qui lui cachait partiellement le visage. Je n’apercevais que ses lèvres, légèrement entrouverte prés des miennes. Mon ventre se tordait, mon poux s’accélérait tanis que mes mains était parcouru de frisson…. ma fièvre ne cessait de grimper, rosissant mes joues d’une lueur surprenante. Je me levais précipitamment. Il n’avait pas bronché. Ma veste avait glissé sur ses jambes. Je le recouvrais dans un moment d’accalmie. Tout ça se passait si vite. Un mot sur la table : « Je reviens à neuf heures. Ton petit déjeuner commando est prêt. Nasu » Il revient à neuf heure ?…alors, il s’est levé ce matin. Il est allé ou ? Au lycée ?…AU LYCEE ! ! ! ! ! Je sautais avec hâte sur le téléphone qui avait glissé sur le fond du canapé, indiquant : « 12h30 Vous 1 nouveau message» MIDI ET DEMI ? ! Nasu et moi on…on a fait péter les cours ? ! et Elel ? ! Je lisais le message avec tout autant de précipitation. « Ton père m’a dit que tu étais chez Nasu. J’imagine que tu ne viendras pas aujourd’hui, il faut qu’on se voit ce soir pour les costumes du festival. Bonne journée. Ps : coquine » Ps…coquine ? ? De quoi elle parle ? ! Ha…c’est vrai, les costumes. Je n’ai jamais aimé le festival du printemps. Huum…Je reprenais le papier de Nasu…ignorant pourquoi je le relisais une dizaine de fois d’affilé. Les battements s’apaisaient et un léger sourire pris place à mon excitation haletante. Un jus d’orange pressé, un bol de céréale, du pain, du beurre, de la confiture, une flèche m’indiquant le frigo et un dessin d’une bouteille de lait…Nasu m’avait écouté. Il n’avait pas vraiment parlé cette nuit…mais tout ça était fait avec soin. Je préparais finalement le déjeuner. Le café coulait et l’appartement avait eu vite fait d’être emplis de cette bonne odeur. Je fis griller quelques tartines et à chaque coup de beurre…je ne pouvais m’empêcher de lever les yeux sur Nasu. Pourquoi je le voyais sous cet autre regard ? Est ce que…parce qu’il connaît mes faiblesses ? curieusement, je n’avais plus cette boule au ventre. Je pensais être forte, mais cette peur me consumer un peu plus chaques années qui passaient. Je ne dirais pas que cette frayeur ai disparue…mais, elle est partagé. C’était comme avoir laissé Nasu porter une partie de cette souffrance pour moi. « Nasu…. » Je blottis une tasse de café bien chaude au creux de sa main et lui souffla légèrement sur le visage. Je me rappelle…mon père me réveillait ainsi quand j’étais toute petite, avant qu’Elel ne viennent tous les matins.

148

Ces cheveux s’envolèrent délicatement au-dessus de ses yeux. Ses paupières battaient sommairement, et sa main serrait de plus en plus la tasse que je lui tendais. « Bonjour… » marmonna Nanako. **Nasu Ma vision était encore confuse et mes yeux hésitaient à s’ouvrir, aveuglé par la lumière flamboyante qui ne me laissait apercevoir que ce bleu ardoise. Sa voix parcourait mes pensées et un point devenaient de moins en moins flou… Ses pupilles grises qui me perçait à jour. - « NANAKO ! ! ! Cria t-il en se redressant étonné. - S-a-u-v-a-i-t. épela Nanako, retenant la tasse avec ses deux mains autour des siennes. - Je…je me suis endormis ?… - On dirait bien. Clama t-elle encore penché au-dessus de lui. Ca doit te faire bizarre

d’avoir passer une nuit en dehors de ton cercueil. - JSUIS PAS UN VAMPIRE ! - Aye aye… boit ton café tant qu’il est encore chaud. » Je baissais les yeux et elle retira délicatement ses mains des miennes. - « Ha…mer…merci. - Un petit déjeuner commando pour une journée commando ? ! ! - Hoy, qu’est ce que t’as encore comme idée saugrenue ? Clama Nasu en reprenant ses

esprits. - Il est midi et demi, trop tard pour aller au Lycée par ta faute. - HOY ? ! MA FAUTE ? ! - AYE ! ! TU NE PAS M’AS REVEILLER ?! C’est bien ce que je dis, c’est ta faute ! - Hoy…bouda Nasu en se frottant la nuque. Tu te serais endormi en cours de toute

façon. - J’ai une idée. Si on se balader cet après midi ? - Hoy, tu veux aller ou ? - …On prend notre déjeuner, et tu verras. - …Comme tu veux…nanajane. » ** Je n’aurais jamais pensé prendre le petit déjeuner à cette heure ci…et encore moins, seul avec Nanako dans mon appartement. Hoy…on dirait presque un couple…Elle trempait ses tartines dans son café noir sans sucre. Drôle de façon de savourer son café. Des miettes c’était collé sur le bord de ses lèvres…elle…Elle n’a pas remarqué. - « Nachnachko…Ta des miechtes sur lach… - FINI CE QUE TA DANS LA BOUCHE AVANT DE PARLER ! ! Hurla Nanako recouvert de

postillon. - Attend… »

149

**Nanako Il tendit son bras vers moi et je le regardais étonné, lorsqu’il glissa son doigt sur mes lèvres. Toute la kermesse folle était de retour dans ma poitrine, me faisant maladroitement tomber la tartine dans mon bol, quand une seule chose sortie finalement de ma bouche : - « PEEEEEEEERVERS ! ! ! ! Hurla Nanako en se levant d’un bond. - …t’es levé là ? Demanda t-il d’un regard perplexe. - EVIDEMMENT ! - Hoy…t’es vraiment une minipouce. Peut être que si tu mets du sucre dans le café… - ME RACONTE PAS L’HISTOIRE DU SUCRE MAGIQUE ! ! - Hoy…tu l’as connaît ? ! Haha…hahaha…pardon ! - Rigoooooole pas ! ! ! Cria t-elle en se jetant sur lui. - Mais c’est pas ma faute si t’es drôle ! Haaa ! ! DEGAGE TU M’ETOUFFES ! » J’étais heureuse, il continuait à se moquer comme si de rien n’était. J’avais peur qu’il se mette à être gentil et au petit soin quand j’ai vu le petit déjeuner. Mais…C’était seulement pour me faire comprendre qu’il m’avait vraiment écouté jusqu’au bout. Il me regardait comme il l’avait toujours fait et …bien que je faisais de même, une part de moi c’était vraiment attaché à lui. Je n’éprouvais pas le besoin de lui reparler de mes secrets, tout ce que je voulais maintenant…c’était continuer d’avancer. ** nasu On avait finalement marché une bonne demi heure dans le centre ville, tournant en rond en plaquant nos visages contre les vitrines, s’arrêtant dans quelques salles de jeux pour prendre quelques photos souvenir, et nous nous étions finalement arrêté devant le seaquarium. Nanako avait finalement perdu contre cette chaleur ardente, et avait laissé sa veste chez moi. Seulement vêtu de la robe noire qu’elle portait la veille, je restais stupéfait du nombre de personne qui se retourné sur notre route. Est-ce que ça venait de sa ceinture cloutée ? De ses dizaines de petite voile qui virevolter sur ses cuisses ? Je l’observais d’un œil discret quand une dame assez âgée se mit à crier devant un stand : « MON SAAAC ! » Un garçon assez menu et aux cheveux excessivement bouclés bousculé la foule sur le trottoir, tapant du coude pour se frayer un passage en fonçant droit vers nous. Nanako me tapa l’épaule et me cria : - « Prend ça ! ! Cria t-elle en dégrafant sa ceinture. - HOY ! T U FAIS QUOI ? ! - A ton avis ? »

150

Elle me remit un bout de la ceinture et me fit un clin d’œil. Je sentais déjà son excitation à travers ses mains qui serraient cette lanière de cuir avec insistance. Je ne pus retenir un sourire, me remémorant ce jour ou j’ai appris son nom, le visage recouvert de sang. Le jeune garçon arrivait déjà à notre niveau et on s’écarta chacun d’un côté faisant mine de le laissait passer. Quand Nanako me fit signe de la tête pour la tendre à son passage. Sa tête s’y heurta et un cris qui m’avait l’air assez douloureux retentit aussitôt. Nanako n’avait vraiment aucune pitié, et je le regardais les yeux écarquillaient allongés au sol, la marque des clous sur son front. Nanako ne se fit pas prier pour posait le pied sur son torse. - « minipunk…WINNNEEEEEER ! ! - RaaH….suffoqué le garçon, posant ses deux mains sur le front. T’ES QUI TOI ? ! SALE

PUTE ! TA VU CE QUE TU M’AS FAIT ?! - Hoy…rétorqua Nasu en s’accroupissant auprès du jeune garçon. Là, t’es mal tombé.

Elle est pas juste douée, elle est sadique et complètement hors de contrôle. Traite la encore comme ça, et elle te fait avaler sa ceinture.

- Hahaha…rigola Nanako. Tu exagères Nasu ! ça aurait été trop cruel qu’il se retienne. Maintenant je vais vraiment pouvoir le…

- Mon saac ! Haaa….coupa la vieille dame en s’arrêtant hors d’haleine. Vous l’avez récupéré ! Merci ! ! MERCI ! ! !

- Heu…S’arrêta Nanako surprise. De…De rien. » Elle ramassa son sac à terre et en sortie une photo. - « haa…Elle n’a rien ! C’est la photo de mon défunt mari, je l’emmenais la faire graver

sur une plaque. Elle n’est pas abîmée ! Dieux merci ! Je vous en suis éternellement reconnaissant ! TENEZ ! ! »

Elle tendit un billet de cinq cent yen et s’excusa de cette modique somme comme remerciement lorsque Nanako tapa à nouveau sur le torse du garçon plus énervé encore. - « IDIOT IDIOT IDIOOOOOT ! - Nanajane sama…je crois qu’il est déjà KO. Signala Nasu en observant ce manque de

réaction : Nanajane 1 – voleur 0 Se relevant après ce constat, repoussant poliment la main de la vieille dame. Bonne journée Madame.

- Ha ! ! Coupa Nanako en se retournant vers elle, les pieds joints sautant au sol, lançant un agréable sourire. Faite attention à vous !

- Vous êtes bien bon mes jeunes enfants. Trembler la voix de la vieille dame. Merci pour tout. Elle tapota doucement le bras à Nanako qui resta presque paralysé par ce geste amical, Et repartit de ses petits pas boitant, le chignon grisâtre toujours bien relevé tanguait de part en part.

- …On y va ?…demanda joyeusement Nasu en lui tendant sa main. - Hein…oui. Rétorque t-elle dans le vide en approchant sa main de la sienne. » Elle…elle va la prendre ? Sa main s’approchait dangereusement de la mienne. Hoy… Elle est réellement dans la lune ? Je mordais machinalement mes lèvres… Ses pupilles grises perlés ne quittaient pas cette vieille dame s’éloigner, se perdant au milieu de la foule qui s’écartait tout juste autour de nous… tandis que sa main continuait

151

d’avancer comme attiré par mes doigts qui frissonnaient tout autant que les siens. Mes yeux s’écarquillaient sur sa nuque que ses cheveux bleus dévoilaient en s’envolant sur son visage troublé. Mes doigts s’arrêtèrent de trembler au même moment que je sentis sa chaleur réchauffée ma peau. Je la serrais finalement et la tira aussitôt vers l’entrée du Seaquarium, se frayant un passage sans un mot. ** Nanako Cette vieille dame, elle avait l’air tellement heureuse. Son sac l’importait peu, on aurait pu lui voler l’argent, ses papiers et tout le reste…mais la seule chose dont elle s’est inquiété, c’est une photo. Son mari devait vraiment être une personne exceptionnelle. Elle avait l’air fatigué, seule, sa main était tremblante et tellement fragile. Je me laissais emporter par Nasu…sa main était fraîche et d’autant plus agréable. Ses doigts serraient les miens comme si j’allais me perdre derrière lui. Je n’avais pas pris conscience que j’étreignais sa main aussi passionnément. S’il me lâche…qu’est ce qui se passera ? J’hâtai mes pas derrière les siens, le visage baisser, gêner d’avoir encore compter sur lui. Il glissa un billet sur le guichet et fut très bref avant de récupérer les entrées aussi rapidement qu’on c’était arrêté. Il me tira vers un grand bassin et me montra une tortue de mer. - « Regarde, ce sont des tortues de mer ! Il paraît qu’elle peuvent dépasser les cents

cinquante ans ! Et… Lorsque les nouveau-nés émergent du sable, ils se dirigent vers des signaux lumineux, habituellement les vagues qui clignotent à la lueur de la lune ou des étoiles. Mais leur survie est maintenant gênée par l'urbanisation et les lumières de la ville. Elles changent les trajectoires des bébés tortues qui ne se dirigent plus forcément vers la mer…

- C’est plutôt triste vu comme ça. - C’est vrai…mais on a la chance de pouvoir en sauver. Parfois il ne suffit pas de grand

chose. T’imagine…si tu n’avais pas essayé de secourir cette dame ? Elle aurait perdu tout ce qui comptait pour elle. Alors ne fait pas cette tête… tu as donné un nouveau souffle à cette vielle dame. Tu as sauvé ce qui lui restait de plus important et elle le chérira plus encore. »

Il me tira vers lui et posa son autre main sur ma tête, la tapotant, les yeux en arc-en-ciel. « …idiot… » bouda Nanako en acquessant Comment fait-il pour toujours prendre conscience de ce que je ressent ?…Il ne me laissa pas le temps de réagir qu’il me tira vers le second bassin tout excité de voir les poissons. - « NASU ! TU VEUX BIEN ARRETER DE ME TRAINER PARTOUT ?! ! - Hoy ! Clama t-il en s’arrêtant un cours instant : Maintenant que je t’ai attrapé, je ne te

lâche plus. - ..hein ?…NASU ! ATTEND ! »

152

Il était reparti, et me balader ainsi d’un bassin à un autre, s’extasiant sur chaque espèce, sur leur taille et leur façon de vivre. Je ne savais pas qu’il était aussi passionné par la vie sous-marine ! Il ne cessait de sourire et se tournait vers moi avec une telle aisance, me montrant du doigt une Otarie qui jouait avec un ballon. Sa main c’était lentement réchauffé et m’étreignait toujours plus de peur que je ne le lâche. « NANAKO ! ! » Il m’appela pour la dixième fois mais n’enchaîna pas ses longs discours sur les oursins en face de nous. Il se contenta de les regarder et je restais omnibulé par son visage soudainement calme. - « Quand j’étais petit, Haru et moi allions en pêché parfois. C’était toujours en

cachette, je n’avais pas le droit de sortir du dojo alors ça m’arrivait souvent de faire le mur.

- Aye…tu m’avais dit qu’Haru était un ami d’enfance. J’imagine que c’était un bon souvenir.

- Hoy , Haru c’était assis dessus ! ! ! Hahaha ! Il en avait plein la cuisse et comme personne ne savait qu’on était allé pêcher, j’ai du le soigner en cachette pendant une semaine !

- Hahaha ! J’imagine mal Haru être aussi étourdit ! Est-ce qu’il…a toujours était aussi distant ?

- Hoy, d’aussi loin que je me souvienne, avec les autres oui, mais il ne l’a jamais était avec moi. Je suppose que ça devait le rassurer de savoir que je ne pouvais rien raconter à personne.

- AYE ! Sauf qu’aujourd’hui tu balances hein ? ! - Hoy, je n’avais pas vu ça comme ça. - Hahaha ! je plaisante. - Je sais. Clama t-il en la tirant contre lui. - Na…Nasu ! - A-TSU-YA…Epela t-il en la contemplant rougir timidement. - PAS MOYEN ! ! PERVEEEEERS ! - Hoy, j’aurais essayé. » Il me lâcha finalement la main, la laissant filer sous ses doigts. J’en retenus presque mon souffle et l’avança par inadvertance vers la sienne, m’arrêtant brutalement dans mon élan pour la laisser pendre sur mes jambes. - « Hoy…tu ne voulais pas que je te lâche ?… - BIEN SUR QUE SI ! Rétorqua Nanako en tournant les talons, la tête levé. » Bien que je ne le regardais plus, je sentais son sourire au-dessus de ma tête. Qu’est ce qu’il y avait de drôle hein ? La journée était passée vraiment vite, il était déjà cinq heures quand Elel m’envoya un message pour finir nos costumes. Nasu devait récupérer Orie et nous nous étions dépêcher de partir chacun de notre côté.

153

** Une heure plus tard, chez Nanako, les deux amies étaient en pleins travaux pratiques accroupies au sol, manipulant ciseaux et cutter pour finir leur costume. **Elel - « …Alors du coup, Madame Fukada lui demande ou est son livre et Izumi s’est levée

et à crier : I FUCKER MY BOOK ! ! Et tout le monde s’est mis à rigoler, elle était toute rouge !

- Hahaha ! ! Elle a vraiment dit ça ! Elle a du en faire une tête la prof ! - Oui mais elle s’est soudainement rappelé le bon mot et c’est corriger : I forget my

book. Heureusement elle ne lui a rien dit. - Il s’en passe des choses en une journée ! Rigola Nanako en soulevant les cheveux d’Elel

qui traînait sur la couture à Nanako. Wha, ils ont drôlement poussé depuis l’année dernière !

- Ouais ! je vais les avoir super longs ! Clama fièrement Elel. En parlant de cheveux…ta toujours ces idées de retrouver ta couleur naturelle ?

- Heu…c’est vrai…je n’y ai plus vraiment penser en fait. Nasu à l’air de plutôt aimer ma couleur alors…

- NASU hein ? ! hahaha ! ! ! Alooooors, tu te fais belle pour lui ?… - HEIN ? ! Qu’est ce…qu’est ce que tu racontes, pas du tout ! Même si Keiji m’a rejeté, je

ne vais pas me jeter pour autant sur Nasu ! - Pourquoi, il ne te plaît pas ? Demanda curieusement Elel en s’allongeant sur le ventre,

la main sous son menton en battant des pieds au-dessus de son dos. - C’est…c’est pas ça…enfin je… - Huuuum….souffla Elel le sourire aux lèvres. Tu as dormi chez lui… - JE ME SUIS ENDORMI SUR SON CANAPE ! - Huum….et il était là ? - C’est ..heu…oui je crois… - Est ce que…repris sérieusement Elel. Tu lui as raconté ? - …oui. - Et…il t’as dit quelque chose ? - …Il m’a seulement écouté et…il…Il m’as pris dans ses bras. - KYAAAAAAAAAA ! ! ! ! Cria fortement Elel en se relevant pour se jeter sur Nanako, en

rigolant de plus belle. Jle savais ! ! ! VOUS ETES FAIT POUR ETRE ENSEMBLE ! - Hahaha ! ! Dis pas n’importe quoi ! Arrête ! tu me chatouilles ! - Il vient demain ? ! Tu lui as dit en quoi tu te déguisais ? ! - Heu…non. Rétorqua Nanako les yeux écarquillaient. » **Nanako Elle se jeta aussitôt sur son téléphone et se mis à écrire avec un grand sourire… - « ELEL ! ! DONNE MOI CE TELEPHONE ! ! - Il va te trouver vraiment sexy la dedans ! - Tu parles…bouda Nanako en croisant les bras, tournant le dos à Elel. Jsais pas être

sexy. - Huuuum ? Tu veux que jt’aprennes ?

154

- …POURQUOI JE DEVRAIS APPREN…Raah ! C’EST JUSTE POUR VOIR D’ACCORD ? ! Je le ferais pas !

- KYAAAAAAA ! ! ! » Elel se mit à tournoyer dans la chambre excitée comme une puce en me tendant mon costume, le tirant ici et là pour le serrer encore plus et faisant ressortir ma poitrine tel que je ne l’avais jamais vu. « push up »…y a vraiment de drôle d’invention. J’imitais ses mouvements qui me paraissaient sortir tout droit d’une pièce de théâtre. « Ce n’est pas très naturel de se tenir comme ça… moufta Nanako devant le miroir. » Elel rigolait toujours aux éclats et en pleurait presque. Je ressemblais tant que ça à une marionnette ? Elle me fit un clin d’œil et me promit de venir plus tôt demain pour que je sois parfaite. « Parfaite hein »… La journée du printemps était ouverte à tous, parent, amis, famille, et même aux autres étudiants qui en profitaient souvent pour venir visiter les lieux et émettre une possible inscription. Tout le monde allait me voir comme ça ? c’est tellement pas moi. Je devrais peut être calmé Elel ! Ayyyee mais elle a tellement l’air de s’amuser et en plus elle adore se déguisait, contrairement à moi. Pourquoi les troisièmes années ne se déguisent pas hein ? ! Foutu examen. Ils vont quand même tous être là pour manger et boire à nos stands ! ! D’ailleurs je n’ai même pas vu à quoi ressemblent le mien…encore une fois je n’y ai pas participé. Mais Elel dit que c’est super et qu’Izumi, Lucy et Yuka sont tout autant excité de me le montrer. Je suppose…que ça doit être plus amusant quand on a fait tous les préparatifs en cachette mais…personne ne m’a demandé si je voulais le faire, même pas Elel, qui m’a carrément interdit de venir dans « la salle de création ». Je me demande bien pourquoi, les autres années, j’avais quand même vu de quoi ça avait l’air. Et en plus elle m’a imposé ce costume…RAAAAAAAAAAH….j’ai trop honte, elle me met des épingles partout pour le réajuster… - « ELEEEL ! ARRETE DE RACOURCIR ! ! - Aye aye…Nanajane sama. - Hiiii, Eleeel ne t’y met pas aussi ! pleurnicha Nanako en tendant le bras - Hahaha ! ! Mais c’est tellement drôle. - Aye aye. Acquessa Nanako d’un sourire. - Et puis maintenant que Nasu m’a répondu qu’il languissait de te voir, je vais me

mettre à fond sur ton costume. - AAAAAAAYE ? ! Quand est ce qui ta dit un truc pareil ? ! - Juste là. » Elle me tendit son portable et lu très nettement : « je languis de la voir, a demain ! Nasu » « AAAAAAAAAAYE ! ! ! ! ELEL ! ! QU’EST CE QUE TU LUI AS DIIIT ! NOOOOOOOOoon » **Elel J’ai du lui courir après toute la soirée et la menacé de ne plus bouger pour réussir à finir ce costume. Elle a criait et pleurniché comme chaque année. Mais ce soir, quelque chose

155

de plus brillait au fond de ses yeux perlés…une lueur, scintillante et rosé. Elle était juste…Magnifique.

156

157

Chapitre 13 : Festival Aye Aye

Effectivement, Elel était venu plus tôt ce matin là. Il était à peine six heure quand elle débarqua dans ma chambre avec enthousiasme, me tendant mon café sans sucre avec hâte. Tout juste les yeux entrouverts que je l’avalais sans rouspéter. C’était le jour à Elel. Le seul jour de l’année ou je devenais une vraie poupée vivante et ou je voyais ses yeux émeraude brillaient de cupidité. L’année dernière elle avait réussi à me déguiser en indienne, aider de mon père qui avait participer bien subtilement, aux accessoires. « Je vais prendre une douche bien froide. » Marmonna Nanako, des cernes sous les yeux. Je tombais ma nuisette et fit couler l’eau. A peine mon orteil glissa prêt du jet d’eau que je changeais d’avis : « finalement, ça sera une douche bien chaude… » Comment faisait Elel pour arriver à se lever, prendre une douche, prendre le petit déjeuner, se préparer, venir à pied jusque chez moi, me réveiller et attendre patiemment que je sois prête ? Elel était vraiment plus qu’une simple meilleure amie. Je me demande comment je gérerais ma vie sans elle ?…Même mon père comptait sur énormément sur elle, c’est sa deuxième fille et il en était fier. Je me moussais les cheveux et aperçut des dizaines de petites bulles de savon bleutés s’envolaient autour de moi …va falloir que je refasse ma couleur. Une demi-heure après, j’étais fin prête pour enfiler mon costume. **Elel Je lui passais le ruban blanc autour de la taille et serré le nœud au maximum dans son dos. Deux belles boucles lui tombaient généreusement sur les hanches. Son costume était fin prêt. Assise devant le miroir, Nanako restait stupéfaite de sa robe et ne disait plus un mot. Muni d’un peigne et d’une immense boite à pince, je lui remontais ses cheveux. Sa couleur bleutée brillait autant que ses yeux qui se noyaient discrètement d’émotion. - « Nanako, tu ne vas pas pleurer hein ? - Bien sur que non. Mais je…je ne pensais pas que cette couleur et…ce genre de

vêtement m’iraient si bien. Rétorqua Nanako légèrement ému en se regardant dans le miroir.

- Oui, je l’ai un peu modifier. Tu va faire tourner les têtes. - Haha…rigola discrètement Nanako. Non…je ne pense pas. Ce ne sont que des habits et

puis, tu me connais, je vais sûrement me mettre à crier pour un rien et faire fuir la foule.

- Oui, c’est vrai, y a des chances ! ! Hahaha ! ! Mais comme d’habitude, on rigolera bien. - Aye… » J’attachais encore une pince sur ses petits chignons quand elle m’attrapa la main. Elle m’avait l’air bien songeuse depuis cette dernière heure. Je m’arrêtais dans mon élan et elle me regarda dans le miroir, le sourire aux lèvres.

158

- « Merci. - Haha ! tu es bien sérieuse. On fait ça chaque année Nana… - Non…je veux dire…merci d’être toujours être au petit soin avec moi. Mais tu devrais

aussi penser à toi. C’est vrai…je n’avais jamais réalisé à quel point ça doit être épuisant pour toi de venir me chercher ici tous les matins. Et…tu as du passer la fin de ta soirée pour finir ce costume !

- Ne dis pas n’import… - Non, ce n’est pas n’importe quoi. Hier soir, il n’y avait pas autant de volant, ni cette

ceinture, ni tous ces accessoires. Tu t’es donné du mal pour que je sois aussi jolie. - NANAKO ! Cria furieusement Elel en repassant devant Nanako pour la regarder dans

les yeux. Tu n’as pas besoin de tout ça pour être jolie !…désolé…désolé si je t’ai fait croire le contraire. S’agenouillant face à Nanako : Je voulais juste que tu puisses te regarder comme une princesse. Tu sais que j’adore ta façon de t’habiller et je ne voudrais pas que tu changes.

- Oui, tu as raison. Et puis, tu me vois habillé tous les jours en sweet lolita ? ! ! Hahaha ! ! Ca serait horrible.

- Je confirme, ça serait horrible de passer du punk au sweet lolita. - Et toi ton costume ? ! Ca fait une demi-heure que tu m’habille et me coiffe, on doit

être parti dans tout juste trois quart d’heure et tu ne t’ai pas encore préparé. - Je serais prête à temps ne t’inquiète pas. Pour le moment, il n’y a que toi qui compte.

Laisse moi finir de te coiffer. » **Nanako Elle me tirait à nouveau le chignon, laissant tombaient quelques boucles au-dessus de mes épaules. Elle avait ignorer ce que je lui avais dit. Elle continuait à prendre soin de moi sans se préoccupait d’elle ne serait ce qu’une seconde. Pourquoi un tel dévouement ? Elel avait toujours était comme ça depuis ce jour là au primaire. Elle m’avait écrit tout l’été qui avait suivi et ne m’a plus jamais quitté. Je n’en attendais pas autant…mais je dois dire…que je ne l’ai jamais encouragé à réagir autrement. Je me rendais compte à quel point…j’étais égoïste. Elle m’avait maquillé et mis des paillettes dorées sur les joues. Je ressemblais vraiment à une poupée vivante et ne cessais de me retourner sur moi-même en me scrutant de tous les côtés, imitant les positions sexy que m’avaient enseignées Elel, tandis qu’elle rigolait à nouveau de me voir aussi mal me débrouiller. Elel enfilé enfin son costume. Elle avait raison, elle était prête en moins d’un quart d’heure et je dois dire…qu’elle était tout juste magnifique. Elle n’avait vraiment aucun effort à faire pour arriver à de tel résultat, comparé à moi. Elle avait presque la même robe que moi en bleu pastel. - « Voilà ! Nous sommes les sœurs sweet lolita ! ! Clama Elel en se faisant deux simples

couette attachés d’un nœud bleu papillon. » - Tu…tu es vraiment sure qu’on ne sera pas ridicule de se présenter comme ça ? - ABSOLUMENT PAS ! Annonça Elel sans aucune hésitation. Allez, on y va, pour une fois,

ne nous mettons pas en retard. »

159

Dans la rue, tout le monde se retournait sur notre passage. Je tentais de canaliser mes nerfs qui s’ébouillantaient de les envoyer en enfer, serrant ce satané lapin en peluche dans ma main. POURQUOI UN LAPIN ? ! ! ! C’est bien plus mignon un ourson ! ! ! Cette mode est vraiment nulle ! Les pétales de cerises cavalaient en vrille et se damné sous mes bottines blanches à talon. J’avais l’impression de trompé le monde avec ses habits qui était entièrement le contraire de ce que je suis. Mais qui c’est…ça pourrait être amusant de voir un autre regard… Quoi qu’il en soit, cette dernière montée avant d’apercevoir le Lycée était bien longue avec ces talons qui ne cessait de claquer au sol. On arrivait enfin devant le portail et mes pieds refusèrent de faire un pas de plus. Le lapin pendait le long de mes cuisses dénudées et mes joues étaient aussi rose que ma robe. Il y eu un long silence et Elel posa sa main sur mon dos comme pour me pousser en avant, mais rien n’y fait…j’étais tellement surprise que j’en avais le souffle coupés. Elles étaient toutes alignées... Yuka, Izumi, Lucy…il y avait même Orie ! Et deux autres filles de la classe…Arumi et Chichiro. Toutes portées les mêmes tenues qu’Elel. Des bottines blanches, des collants très fin qui montait jusqu’aux centaines de petite voile blanche qui se dispersés sous la robe bleu pale a imprimé fleuris, un corsés réunis par une petite dentelle blanche qui se croisés de part en part et des manches bouffantes. Elles étaient toutes bien coiffés avec des petites couettes et des serres tête en dentelle bleus. Elel rejoignis aussitôt le groupe et se mit aussi à la ligne quand elles se baissèrent toutes en même temps pour ramasser une très grande pancarte ornée de fleur en papier rosé : « Welcome Nanajane sama ». Je restais ébahis devant cet écriteaux qui devait bien faire six mètre de longs. Elles me souriaient et j’aurais cru voir une allée de friandise qui sentait bon la barbe à papa. Orie passa sous la pancarte et se jeta sur moi, on aurait réellement dit une poupée de porcelaine, ses cheveux roses se mariés parfaitement à cette robe qui constellé de paillette. Elle me pris la main et me tira vers les filles qui me saluèrent à l’unissons. - « Nanako ! ! Coupa enfin Lucy, qui avait troqué ses tresses par des cheveux lâchés et

ondulés jusqu’au épaule. Tu dois mettre ce bandeau ! - Un…un bandeau ? - Oui ! Souffla Chichiro en lui tendant un tissus de soie noir. Les filles nous on parlé du

projet de fin d’année et…on a vraiment voulu participer aussi ! - Je vais te le mettre ! Cria joyeusement Arumi en lui passant les bandeaux sur les yeux.

Je ne serre pas trop pour ne pas abîmer ton maquillage. » Je sentais des dizaines de mains m’entourais, toutes les filles autour de moi me guider à travers le Lycée en me flattant d’être merveilleusement lolita. On avait monté des escaliers, traverser de long couloir…je ne savais pas du tout vers ou on se dirigeait, à croire qu’elles me faisaient tourner en rond. J’entendais leur rire innocent et sentais leur dentelles chatouillaient les miennes. J’étais partagé entre la curiosité et cet étrange sentiment qui influés en moi. C’était chaud, douillet, mon cœur battait anormalement vite et mes lèvres…mes lèvres ne retenaient plus ce sourire que je sentais se dessiner sur mon visage. ** Kira

160

- « ….Keiji…c’est…c’est Nanako qu’on vient de voir passer ?…demanda Kira le doigt

légèrement lever, bouche bée. - …heu…on dirait. Bégaya Keiji les yeux écarquillaient. Et…c’était bien Elel à

côté…hein…tu l’as vu. Avec sa robe bleu pâle…et ses couettes…et ses petites bottine…et….

- Haa…ouais, là ça doit être dur. Tu devrais allez la voir. - Arrête de dire n’importe quoi Kira. - Non vraiment ! J’ai vraiment apprécier ta gentillesse. Tu m’as protégé, tous les jours,

sans exception, tu étais là. mais…là j’ai le sentiment d’être la cause directe de ta souffrance et moi aussi je veux être un ami digne de toi. Alors…va la voir. »

**Keiji Je regardais Kira, perplexe. Il était vraiment sérieux sur ce coup là. A quoi ça rimerait de le laissait tomber maintenant ? Et puis, pour une fille !…enfin…pas n’importe laquelle. Elel. Je ne peux pas. Kira me manquerait bien plus qu’il ne le croit. - « Allez, plus de bêtise. On devrait aller mettre nos déguisements aussi. Coupa Keiji en

mettant les mains dans les poches, fuyant le regard. - Hors de question. Tu es viré de notre stand. Tu n’as cas te baladé aujourd’hui…et

flâner prêt du stand à Elel par simple inadvertance. En plus, je ne serais pas là pour la mettre mal à l’aise.

- Qu’est ce que ! ! !… - La ferme Keiji, tu me gonfle. Va la voir ! Et n’envisage même pas de venir m’aider au

stand. Je me débrouillerais très bien ! » Il me Tapa l’épaule et partie aussitôt, me laissant sans voix, il empoignait la porte du hall d’entrée et je l’interrompit : - « KIRA ! ! ! - Hum ? - …merci. » Il me salua de la main en plissant ses yeux, survolés de quelques mèches châtains clair. Nos déguisement était déjà prêt dans la salle de création et je me précipitais là bas pour enfiler mon costume. **Nanako La soie glissait sur mes yeux et virevoltait sur mon visage pour me laisser admirative et le cœur emplis d’émotion. Les portes de la classe grande ouverte, une autre pancarte trônait au-dessus de ses vingtaines de tables fleuris. Une gravure dorée aux courbes ondulées nommée le nom du salon à thé « Aye Aye Nanajane sama ». Un tapis rouge recouvrait le sol ou chaque table était nappé d’un tissu rosé. Il y a avait des rideaux tout aussi fleuris que le salon qui voguait au son d’une douce mélodie apaisante.

161

- « Bienvenue au salon de thé, Nanajane sama. Lança finalement Elel en l’invitant à

s’avancer. - Le…le salon nanajane sama ?…Bégaya Nanako encore surprise. - Aye ! Rétorqua joyeusement Orie. - Nous sommes toutes sous tes ordres ! Avoua Yuka en sautillant prêt d’elle. Nanajane

sama ! - C’est…C’EST UNE BLAGUE ? ! S’écria Nanako les joues rougissantes - Pas du tout. Expliqua Arumi. Toute la classe…enfin une grande partie, ne sait pas

vraiment comment t’aborder…ni comment s’excuser. Alors on a tous mis du notre pour te rendre hommage ! Mais tout ça, c’est surtout grâce à Elel, Izumi, Lucy et Yuka qui ont tous les jours recrutés de plus en plus de monde. Donc aujourd’hui nous parlerons comme Nanajane sama et tu sauras notre grande Nanajane ! !

- S’ex…cuser…mais de quoi ?… - Viens voir la salle de préparation de thé est par-là ! ! ! Cria Chichiro en la traînant au

fond du salon » Je ne comprenais pas grand chose à ce qui se passait, mais c’était la première fois que Chichiro et Arumi étaient aussi amicale envers moi. Je ne quittais pas des yeux Elel qui me voyait légèrement chamboulé, tandis qu’Orie tenait toujours ma robe avec ses petites mains de porcelaine. Elles avaient fait tout ça pour moi ?…c’est pour ça qu’Elel ne voulait pas que je mette les pieds dans la salle de création. Pendant tout ce temps elle a continuait à me faire passer en premier, et pas seulement Elel…mais les premières années. Chichiro et Arumi ne cessaient de me complimenter tandis qu’Izumi me montrait gracieusement comment servir le thé. - « Mer…merci, les filles. HAHA ! ! Je ne sais vraiment pas quoi dire ! tout ça est…juste… - C’est nous qui te remercions Nanako. Coupa Yuka. Tu n’as pas hésité à me sauver

quand le matériel de base-ball « m’est tombait dessus. » - Oui…Reprit Lucy. Et moi tu m’as emmené à l’infirmerie quand tu as vu que je n’étais

pas bien. - Ha ! ! C’est NASU ! ! pas MOI ! Avoua tout de suite Nanako. - Mais c’est quand même grâce à toi ! Coupa t-elle d’un large sourire. - Et moi, reprit discrètement Izumi. J’ai…j’ai appris à te connaître…et…et j’ai

rencontré…Haru. C’est un garçon vraiment…formidable. - Et nous ! crièrent Chichiro et Arumi à l’unissons. On t’a vu te battre de nombreuse fois

et…tu défends toujours les autres…même s’il ne le mérite pas. Tu es…VRAIMENT TERRIFIANTE ! ! ! ! hurlèrent-elle avec un grand sourire.

- Tu vois…souffla Elel. Tout le monde aime ta personnalité. Tu es notre terrifiante Nanajane sama. »

Je restais une fois de plus sans voix. Comment hurler, râler, geindre ou se plaindre quand on est acculé de remerciement et de phrase tout aussi touchante ? **Elel Nanako avait les yeux emplis de larme, c’était comme voir des milliers de paillette argentés se reflétées au fond de ses petites perles grises. C’était bien la première fois que

162

je la voyais dans un tel état de choc. Ses mains tremblées et sa bouche restait entrouverte. Elle scrutait à nouveau le salon et joignit ses mains aux mentons, s’extasiant de la beauté de ce décor. Oui, Nanako avait réussi à être sexy le temps d’une seconde. Heureusement j’avais toujours mon appareil photo dans la double poche de ma robe et ne rata pas un instant de ce moment magique. Il restait une demi-heure avant l’ouverture et les préparatifs des tasses et de l’accueil se mettaient en place tandis que Nanako commençait à se prendre au jeu. - « Les tickets doivent être séparés en deux groupes ! Expliqua Nanako en faisant deux

piles. - AYE AYE NANAJANE SAMA ! ! » **Nasu Il y avait déjà de l’ambiance à l’entrée du Lycée. Il y avait une foule d’étudiant, et j’aperçut Yumeko distribué les programmes de la journée prés du portail. Elle avait l’air terriblement mal à l’aise et se cachait derrière ses longs cheveux ébène qui lui tombait au mollet. Son maquillage était d’autant plus noir qu’à son habitude et seul ses petites pupilles bleus transperçaient ce voile sombre. Elle ne portait pas ses écouteurs aujourd’hui, je suppose qu’elle n’avait pas le choix. - « Hoy. Bonjour Yumeko. - …Bonjour. Répondu t-elle entre deux personnes. J’ai…j’ai pas le temps de parler. - Tu veux que je t’aide ? - C’est…c’est pas à toi de le faire. - Je ne crois pas que ça soit à toi non plus. - …Le président à insister pour que je m’en occupe. - Hoy, il n’a pas l’air de beaucoup t’apprécier. - C’est…c’est normal. Il n’a pas l’air de t’aimer non plus. - Haha ! Oui ! Mais ça aussi c’est normal ! - …Pourquoi ?…demanda t-elle en continuant de distribuer les programmes aux

passants. - Désolé, je peux rien dire. Mon amie risquerait d’avoir des problèmes. - …tu parles, de cette fille ? Fujii Nanako ? - Hoy ! tu es perspicace ! Clama t-il en lui prenant une partie des tracts de la main.

Laisse moi t’aider. - Ce…ce n’est pas parce que tu m’aides que je ferais ce que tu m’as demandé. - Je sais. Mais si ça peut encore plus énerver Takuma… - Haha…hahaha ! ! S’exclama t-elle de rire. - Hoy, qu’est ce qu’il y a de si drôle ? - Rien…tu…tu dis ouvertement que tu ne l’aimes pas…je trouve ça osé. Mais ça me fait

rire. Personne ne prendrait le risque de lui faire de l’ombre. Takuma est…Ha pardon. Coupa t-elle en donnant plusieurs dépliants à un groupe d’étudiant étranger.

- Ho ! Souffla un des étudiants. Il y a un salon de thé : Aye aye Nanajane sama ! On va voir ça ? !

- Greaaat ! confirma son compagnon. - Na…NANAJANE SAMA ? ! Cria Nasu surpris en lisant le dépliant à son tour. « Venez

déguster toute sorte de thé raffiné dans un monde ou vous serez transporté par un

163

décor fleuris et merveilleux. Des hôtesses vous attendent pour vous faire vivre une dégustation à la Nanajane sama. » Je…JE REVE ? !

- Il paraît…coupa Yumeko. Que tous les premières années aurait participé à cet événement ! Ho ! Une minute…Nanajane sama…ça serait pas ta Nanako fujii ?…celle du dossier ?

- Heu…si. Si. - Je me demande qui a pu lui donner ce surnom…ça fait un peu chasseuse d’homme. - Haha…haha…Je…je ne sais pas ! » J’étais impatient de voir à quoi ressemblais ce salon de thé…et…l’idée de voir Nanako déguisé me rendait plus désireux que je ne l’avais pensé. Je suis restais prés d’une heure avec Yumeko. Elle n’était pas très bavarde mais avait l’air d’apprécier mon aide. Elle était toujours assise à côté de moi en cours et on c’était rarement parler finalement. Même si c’était son dernier jour, elle restait très obéissante au conseil des élèves. Finalement je ne l’a reverrais sûrement pas. - « Hoy, tu comptes faire quoi l’année prochaine ? - Je vais à la faculté d’art, à Tokyo. » Elle avait répondu sans hésiter et semblait très à l’aise sur ce sujet. C’est pour ça qu’elle dessine tout le temps ?… - « Et toi tu va refaire ton année…soit sérieux, ne rate plus les cours. - Hoy…je suis toujours sérieux. Seulement je n’ai pas eu le temps de rattraper autant

de retard. » C’est vrai…tout c’était enchaîné tellement vite. La fugue du dojo avec Orie, les travaux à mi-temps ici et là, mon inscription en fin d’année plutôt surprenante et…Nanako. C’est comme si elle avait toujours été là dans mes souvenirs. A chaque fois que je me perds dans mes pensées…il y a ses cheveux bleus qui virevolte et qui efface tout…pour ne laisser qu’elle, flânant et perturbant tous mes sens. - « Nasu…NASU ! - …quoi ? - On a fini. Tu devrais profiter de la journée, c’est déjà onze heure. - Onze heure !…je suis restais si longtemps ? Je dois y aller ! Coupa t-il en récupérant

son sac à ses pieds, partant aussitôt au pas de course. - NASU ! ! Cria Yumeko en faisant à son tour quelques pas. - Hoy ? ! - Bonne journée. - Ha ! merci, toi aussi ! » **Yumeko Il était reparti, coupant à travers la pelouse qui entouré le bâtiment, foulant l’herbe qui tournoyer à chacun de ses pas. Trois années…ça fait trois années que je suis dans ce lycée…et j’ai enfin eu une vraie discussion, sans dessin ni sans préjugés. Je me sentais agréablement bien et inconsciemment…j’enviais celle qu’il se hâtait de retrouver…

164

** Pendant ce temps, toutes les filles s’activer pour satisfaire une clientèle des plus nombreuses. **Elel Notre monde enfantin c’était rempli à une vitesse considérable. Chichiro et Arumi c’était posté à l’accueil et avait pour rôle de trouver des places disponibles dans notre petit salon, ce qui devenait difficile. La plupart des garçons étaient postée dans le couloir et attendaient impatiemment leur tour pour voir les sweet lolitas. Je courais dans ce qui nous servait de cuisine pour faire le thé, paniqué et angoissé. Je faisais chauffer l’eau quand une voix me fit sursauter, m’agrippant à la bouilloire. - « Attention ! Tu va te brûler ! ! Stoppa Keiji en lui retenant la bouilloire, posant sa

main sur la sienne. - Kei…Keiji. Tu m’as fait peur !…Qu’est ce que tu fais là ? ! - Je vous ai vu débordé alors…je suis entrée par les coulisses. Besoin d’aide ? - Heu… » La dernière fois que j’ai parlé à Keiji…c’était ce week end là. Le revoir si prêt de moi me donner des frissons. Qu’importe ou je regardais…je sentais son odeur…je sentais sa présence…et je sentais…sa main sur la mienne. Sa peau était toujours aussi douce et…sa voix…basse et innocente. Je l’avais toujours considéré comme un idiot de séducteur, populaire et flânant toujours avec des filles. Et pourtant…je l’entendais encore me crier qu’il m’aimait. Ma main tremblait dans la sienne et il glissa ses doigts loin des miens. Je levais finalement un œil discret…Ses cheveux d’or étaient coiffés en arrière et seule quelques mèches tombaient sur son visage raffiné. Il portait un costume de commandant de bord…blanc avec des boutons dorés. Son uniforme était parfaitement centré et paraissait étrangement plus adulte…plus je le regardais…et plus ma vision se troublait, laissant mon imagination s’emballer. Des paillettes surgissaient de nulle part autour de lui et des milliers d’étoiles me laissaient divaguer…je…je suis stupide. - « Va en salle, je te prépare le thé. Coupa Keiji en se tournant pour prendre des carafes

en porcelaine. Ho…des motifs avec des roses…tout est bien assorti. Les premières années ont beaucoup travaillés. Désolé…de ne pas vous avoir aidé.

- On…on a recruté que des filles pour le salon alors…ne…ne te sens pas obligé de faire ça.

- Ca ne me dérange pas. J’ai été viré de mon stand. Je n’ai rien à faire. - VIRE ? ! Comment ça ? ! - Ho…au fait. Coupa à nouveau Keiji en se penchant au-dessus d’elle, laissant un court

silence s’installait. - … - Tu es magnifique. - …heu…hum…bégaya Elel, le visage rougissant. Mer…ci. »

165

Sa main effleura mes cheveux et mes yeux n’arrivait plus à quitter les siens…quand je sursauta à nouveau. - « ELEL ! ! ! IL NOUS FAUT DU …Cria Nanako en entrant en courant dans la cuisine. - NANAKO ! ! ! Cria à son tour Elel en poussant Keiji. » Elle c’était aussitôt arrêtait et nous regardait, les yeux écarquillaient. - « ha…non non ! ! C’est pas ce que tu crois ! Bégaya Elel. Keiji nous a proposez de

l’aide et … j’ai failli me brûler et… - Je voulais juste dire…qu’il nous faut du thé. Arrêta Nanako dans la course effréné

d’Elel. - Ha…OUI ! ! OUI CA ARRIVE DE SUITE ! Rétorqua aussitôt Elel en se tournant

précipitamment vers la bouilloire, prête à se la renverser dessus. - ELEL ! Hurla Keiji en retenant la carafe du socle, quelques gouttes encore fumante

tombant sur sa main. - Tu…tu t’es brûler ! ! ! S’écria Elel en lui tapotant la main d’une serviette. - C’est rien. Rassura Keiji. Allez en salle, je vous prépare le thé. - Tu sais faire le thé ? Demanda curieusement Nanako - Tout le monde sait faire le thé. Ha tiens, maintenant que je te vois, tu es ravissante

Nanako ! - Spéce de tombeur…grogna Elel dans son dos - Ici on dit : Nanajane sama. Ordonna Nanako en le pointant du doigt. - Aye aye, Nanajane sama. S’exécuta Keiji alors que les deux filles regagnaient le salon. » Il y avait vraiment du monde et Nanako ne cessaient de scrutait la porte de l’entrée. Elle allait de table en table et se proposer à les servir de manière…tout à fait Nanajane. - « DU THE ? ! Cria Nanako en tendant fièrement la carafe. - Ha ! ! …heu…oui, merci. - PAS DE QUOI ! Hurla Nanako en reposant violemment la carafe, tapant le dos des deux

clients avant d’aborder une autre table. » Bon sang…Nanako n’a vraiment rien de sexy. Moi qui pensais qu’elle ferait tourner les têtes. « Hey regarder ! C’est Nanako ! » Crier deux jeunes deuxièmes années à l’accueil. « Wha elle est trop belle ! »… « Tu crois qu’on pourrait… » « haha…ouais carrément, elle est canon » - « BIENVENUE CHEZ NANAJANE SAMA ! Cria aussitôt Nanako en se précipitant à

l’accueil. - Wha…Elle est terrifiante…. - Ta raison…on dirait un lapin démoniaque. - La ferme et prenez une table. Coupa Nanako en leur tendant la carte des thés. - Je vais vous accompagner. Proposa poliment Chichiro, ses bouclettes brunes sautillant

sous ses pas. - Et regarde, lança un des garçons : celle avec les cheveux noirs est pas mal du tout !

166

- Non attend regarde ces deux là…elles sont trop mignoooonne ! Bava le jeune garçon en pointant du doigt Izumi et Orie.

- DU THE ? ! ! Menaça Nanako en posant brutalement sa main sur la table. C’est moi qui vous sers…appelez-moi Nanajane sama.

- Heu…heu…AYE ! AYE NANAJANE SAMA ! ! Crièrent les jeunes garçons en se redressant sur leur chaise.

- Bien. Je préfère ça. Je vais vous servir un thé au tilleuil. - Mais…coupa un des garçons. Moi je voudrais… - Ca ne te conviens pas ?…sourit sournoisement Nanako. - C’EST PARFAIT ! ! ! NANAJANE SAMA ! » **Nanako Comment font Izumi et Lucy pour travailler au Goodzy sans avoir envie d’en étrangler un toutes les cinq minutes ? ! Je passais sous les rideaux qui séparait la salle de la cuisine et me retrouva face à face avec Keiji. - « Du thé au tilleul. - Tout de suite Nanajane sama. » En fait c’était étrange d’entendre tout le monde prononcer ce surnom là…mais…D’autant plus venant de Keiji. La première fois que je l’avais entendu, c’était de Nasu…Et…j’aimais que ça soit le seul à m’appeler ainsi. L’entendre de Keiji paraissait être comme une imposture. - « …Nanako ?…ça va ? Demanda Keiji - J’ai envie…de prendre une pause. Tu peux t’occuper de la table des deux garçons là

bas ? - Tu veux que j’aille en salle ? ! - …Ils louchent sur Elel. - Oky je vais salle. » Il ne fallait pas grand chose pour le convaincre…mais je ne pouvais l’ignorer plus longtemps. Je sortis enfin de cette salle bondée d’étudiant et aperçut une immense foule sur la gauche ou je n’en voyais pas le bout. Je levais la tête et cette pancarte fleuris honorés ma présence…Ils avaient vraiment fait beaucoup d’effort pour me faire plaisir…et j’en étais encore flattés, observant ces courbes dorées reflétaient leur amitié. Je soufflais adossés contre le mur et sentis des dizaines de regard sur moi. « regarde c’est Nanako ! » « Sérieux ? ! Ca lui va bien ! Tu es sûr que c’est elle ? » « Mais oui tu as vu ces cheveux bleus ? ! » C’était flatteur et en même temps…je me disais que sans cette robe, je ne serais que la bonne vieille Nanako qui repousse tout le monde. Je fermais les yeux un instant pour faire le vide dans ma tête et…stupidement…je me disais que Nasu n’était pas venu, quand quelqu’un me prit la main.

167

- « Aye ?… - C’est toi ! Hein c’est toi Nanako ! Cria un garçon qui lui était inconnu. Suivit d’une

dizaine d’autres garçons qui se jetèrent sur elle en lui posant mille questions. - Il paraît que c’est toi qui règne sur ce lycée ! ! Affirma un étudiant en lui prenant

l’autre main - Hein ?…Quoi ? ! ! Demanda Nanako surprise par cette foule frénétique qui la tiraillé de

tous les côtés. - FAIT VOIR TA ROBE ! ! Cria l’un - TES CHEVEUX C’EST TA VRAI COULEUR ? ! Cria un autre enfiévré de curiosité - Qu’est ce que…VOUS ALLEZ ME LACHER OUI ? ! ! ! ! » On me marchait sur les pieds et on me tirait les cheveux…mais qu’est ce qu’ils ont tous ? ! L’ambiance devenait incontrôlable et une énorme bousculade s’en suivit. « ALLEZ VOUS FAIRE VOIR ! !…Poussez-vous ! ! ! J’arriv…j’arrive plus à respirer… » Ces abrutis me bloquaient tous contre le mur et ce petit groupe c’était transformé en un vrai déluge de pieds et de mains qui me poussaient de tous les côtés. J’entendais les voix de Chichiro et Arumi dans la foule qui essayait de les séparer en vain. Ca n’avait durer qu’une minute mais ça m’avait semblait durées le double. Tout devenait gris et noir…je revoyais tous ses visages d’enfants rigolaient autour de moi et mon souffle ce coupé dans mon corsés trop serrés. Mon cœur se mit à palpiter et je suffoquais…est ce que…j’avais peur ? Je me recroquevillais, la tête dans mes genoux, attendant que cet ouragan cesse enfin, fermant les yeux aussi fort que mes mains qui m’entouraient. Quand en quelques secondes…plus rien. Un grand silence suivit. Plus de son…Plus de cris…seul un « hoy » venu me bercer et me rassurer. Je sentis sa main froide se posait sur ma tête et une autre me prendre la main qui était encore agrippé à ma robe. Sa voix mature et réservée résonnait aux creux de mon oreille : « …Je t’emmène. » Il glissa sa main sous mon visage et le releva sur ses incommensurables yeux violets. Ses pupilles tremblaient d’une petite lueur…telle une lanterne dans une vallée sombre qui éclaire partiellement quelques Lys. - « Nanako ! Cria Elel en se précipitant. Qu’est ce qui s’est passé ? j’ai entendu les filles

criaient ! - Elle va bien. Coupa Nasu d’une voix grave. Je vous l’emprunte. » Il m’attrapa fermement la main et me tira à travers la foule à moitié au sol. **Nasu Elle ressemblait à une de ces princesses réfugiaient dans un coin de son château. Sa robe étincelait de milles paillettes. Sa peau était pâle et son décolleté se perdait dans une fine dentelle noire brodé à son corsé…croisé d’un étroit lacet de soie blanc.

168

Des dizaines de jupon survolaient ses cuisses dans notre course vers le toit. Ses petits nœuds noirs papillonnaient sur ce blanc immaculé, pour laisser ses quelques dentelles roses ouvrir une danse passionnée, tournoyant dans une escapade échevelée au-dessus de ses bottines blanches qui clapotaient à chaque escalier. Je tenais sa main qui me paraissait encore plus fragile qu’autrefois…sous ce long gant blanc qui lui montait à demi-bras… Je poussais la porte du toit, et le soleil éclaira enfin ce visage qui essuyait ses larmes. On reprenait notre souffle, haletant et saccadé, quand ses yeux gris perlés vacillaient de reflet argenté, accéléra à nouveau mon cœur, battant jusque dans mes mains. - « Dé…Désolé…marmonna Nanako en cachant aussi rapidement son visage derrière ses

boucles bleutées. - De quoi tu t’excuse ?…c’est à moi de te demander pardon. Je devrais porter un beau

costume blanc et te tendre une rose…mais je n’avais que ce bon vieil uniforme de Lycée.

- Haha !…ça…ça fera l’affaire. Pour un prince tu es plutôt efficace. Sourit Nanako, encore un peu secoué.

- Alors, minipouce. Tu voulais prendre un peu le large…il y a une belle vue d’ici. Montra t-il en se reprochant de la rambarde.

- Oui, répondu t-elle en admirant la vue quelques secondes. L’endroit idéal pour un vampire d’attaquer sa proie ! Haha !

- Hoy…souffla Nasu en lui reprenant la main pour la tirer prêt de lui » **Nanako Il me tira contre lui…sa peau était anormalement chaude…Mon visage contre son torse, il passa une de ses mains sur mes hanches, me faisant sursauter. Mes mains tremblaient à mon insu à chaque fois qu’il m’étreignait plus encore. Je me noyais dans ces pupilles violettes tandis que son odeur inondée mon corps. Il se pencha et passa une de ses mains derrière ma nuque, caressant les quelques boucles qui s’y chutaient, tandis que son souffle caressait mon cou, il susurra… « …Ne me tente pas. » **Nasu Sa peau était divinement douce et sentait tout autant bon la rose que son costume l’embellissait. Je me refusais d’aller plus loin…bien que l’envie d’effleuré ses lèvres me torturé l’esprit…je ne pouvais lui promettre d’être toujours là pour elle. Est ce que j’allais devoir repartir au dojo ? si oui…combien de temps ? Elle n’aurait même pas le droit de venir me voir…Encore moins avec ses cheveux bleus. Je ferais le mur comme au bon vieux temps ?…à quoi ça rimerait si je ne peux pas être là quand elle en a besoin ? Et pourtant…c’était tellement déraisonnable que s’en était excitant. Je n’avais plus envie de la voir loin de moi…j’aurais voulu la serrer ainsi indéfiniment. Je voulais la protéger…toute sa vie. Je voulais être là quand elle pleure, quand elle sourit…quand elle rigole…et quand elle crie à tout va. - « Na…nasu ?…bégaya Nanako troublé. Ses mains posaient sur son torse.

169

- A…tsu…ya. Murmura t-il en posant ses lèvres sur son cou. » **Nanako Je tressaillis. Les yeux écarquillaient, je sentais son cœur battre contre mes mains, tout autant que le mien cognait contre le sien. Ses lèvres caressaient mon cou et des milliers de chatouillis parcouraient mon corps. J’avais terriblement chaud. Son bras accolaient autour de mon dos, glissa le long de mon corps…remontant lentement, effleurant mes hanches…parcourant mon bras, pour venir caresser ma joue. Il leva légèrement son visage et me regarda passionnément dans les yeux…ce tourbillon violet anéantissait mes derniers frissons… Ses lèvres, se rapprochaient dangereusement… **Nasu C’était une erreur, je le savais…et pourtant, je m’y suis délicieusement laissait emporter. Je rapprochais mes mains de son visage, effleurant sa peau si douce…ses joues étaient légèrement rosés et alors que mes lèvres se rapprochaient doucement des siennes…La porte du toit s’ouvrit dans un grand fracas. « Voilà ! Ici c’est le toit ! » Clama un garçon accompagné d’un groupe d’étudiant. Nanako me poussa soudainement et nous nous éloignons l’un de l’autre, le regard fuyant. Est ce que c’était un signe ?…ou juste un stupide groupe d’astronomie qui avait décidé de visiter le toit en pleine journée ?… Je regardais discrètement Nanako qui avait les yeux plongeais au sol. - « Je..murmura Nanako. Je devrais retourner au salon de thé. - Je t’accompagne. Répondu assurément Nasu en passant devant, enfonçant ses mains

dans les poches. » **Nanako Qu’est ce que c’était ?…Est ce qu’on allait…est ce qu’on allait ? !…J’ARRIVE MEME PAS A LE PENSER ? ! Je le regardais marcher devant moi, son dos bien droit. On descendait les escaliers dans le plus grand silence, jusqu’à l’accueil du salon. - « Arumi…tu peux installer Nasu à une table ? - Ha ! ça va mieux ? Désolé j’ai bien essayé de contenir la foule mais… - Aye…merci les filles, je vais bien vous inquiétez pas. - D’accord ! je suis rassuré que tu n’es rien. Je vais accompagner ton ami ! » Elle se hâta et l’installa dans un coin du salon. - « NASUUU ! ! Cria Orie en se jetant sur lui. Tu as vu ? tu as vu ? ! je suis belle hein ? ! - Hahaha ! mais tu ressembles à une vraie poupée de porcelaine ! Izumi et Haru se sont

bien occupé de toi ! - Oui ! Haru a dit qu’il viendrait vers midi. Et tu as vu Nanako ? Elle est belle hein ? - …oui, elle est ravissante. Avoua Nasu d’une petite voix.

170

- Tu…tu viens Orie, on lui prépare le thé ? Coupa Nanako toujours aussi rouge écarlate. - Ouiii ! » On partis dans la cuisine et j’attrapa Elel au passage, la tirant par le bras vers un coin intime. **Elel Elle m’avait tiré à l’écart de la cuisine et me regardait le regard affolé. - « Na..NANAKO ! ! Cria Elel surprise. Qu’est ce qu’il y a ? ça va mieux ? les filles m’ont

racontés ce qui c’est passé et… - ELEL !…je….j’ai…Nasu et moi on…Tu sais, je voulais faire une pause, et alors…là il y

avait tous ses garçons qui m’opprimait et Nasu… Aaaaayyeeeeeeeee….souffla Nanako en s’affalant sur Elel. JE SAIS PAS QUOI FAIRE !

- J’ai rien compris. Mais va lui servir son thé ! - AAAAAAAAAYE JE PEUX PAS ! ! ! je crois que…que je… - Elel ! Nanako ! Coupa Keiji. Il y a un monde fou en salle et vous êtes trois en cuisine. - ORIE NE COMPTE PAS COMME UNE EMPLOYEE ! Cria fortement Nanako en se

tournant vers Keiji. T’es la pour nous aider, tu peux nous remplacer toutes les trois ! ! Ordonna t-elle en le pointant du doigt.

- Ha…dé…Désolé, je voulais pas t’énerver. - AAAAAAAAAYe ! ! ! Désolé ! je suis crueeeeeeeeeelle ! mais… reprenant son

sérieux…KEIJI ! Clama soudainement Nanako en lui posant la main sur l’épaule. …dis donc t’es vachement grand en fait !

- Heu…ouais ? - IL FAUT QUE JE VERIFIE QUELQUE CHOSE ! Cria t-elle en lui prenant la main. - Heu…je peux savoir ce que tu fais ? - RIEN ! Hurla Nanako….j’ai rien ressentiiiiiis….Se retournant vers Elel paniqué. - Ola…ola…souffla Elel en posant ses mains sur le visage. Ne panique pas, ce n’est rien.

La tirant vers la carafe que remplissait Orie. Tiens. Tu va prendre le thé, et le servir, tout ce qu’il y a de plus naturellement.

- Naturellement…naturellement. Aye. Ca je peux le faire » **Nanako Je rentrais aussitôt dans la salle, légèrement poussé par Elel et m’avança vers Nasu qui regardait ailleurs. - « DU THE ? ! Cria Nanako en montrant la carafe tremblante - hahaha…rigola machinalement Nasu. Oui, il est à quoi ? - A la rose. Elel…Elel dit que c’est le plus raffiné. - Hoy…tu ne l’as pas goûter ? - Ayyye ! ! Souffla Nanako dépité. J’ai pas eu le temps ! - Hoy. Assis toi. Clama Nasu en se relevant, lui prenant la carafe des mains. C’est moi qui

sert Nanajane sama. C’est un salon de thé en ton honneur non ? - Hein ? ! Cria Nanako poussait aussitôt sur la chaise. Jsuis…jsuis pas une marionnette ! - Non, tu es ma minipouce. Tais-toi un peu, et boit avec moi. - …t’essaierai pas de me dompter là ?…bouda Nanako.

171

- Tu crois que tu es domptable ? Na-na-ja-ne ? - Absolument pas. - Hoy…c’est bien ce que je pensais. Rétorqua Nasu comme rassuré, plissant des yeux

accompagnés d’un sourire aimant. » On avait finalement pris ce thé ensemble et tout semblait être normal…bien que je sentais encore ce sentiment brûler à chaque mouvement de ses lèvres et de ses mains…une sensation…que je n’avais encore jamais connu jusque là et, bien que ça m’effrayait quelque peu, me faisait sentir d’autant plus vivante. Est-ce que c’était réellement ça qu’on appelait : l’amour ?

172

173

Chapitre 14 : Kei, un nouvel arrivant

Je n’avais pas pris conscience que ce jour-là allait engageait un tournant de ma vie. Mais, à ce moment précis, je m’amusais encore avec mes amis, qui devenaient de plus en plus nombreux autour de moi, me chérissant et me prouvant que plus rien n’entraverait notre amitié. Elel courait de table en table tandis que Keiji enchaîné les thés avec une grande finesse, accentuant ce goût si raffiné qui ne cessait de m’étonner. Elel avait le visage rayonnant de joie et ses couettes ébène se mariaient parfaitement avec ce bleu pastel. Elle tenait un sourire naturel et n’avait besoin d’aucun effort pour faire parler d’elle. J’aurais voulu être Elel juste un court instant… pour ressentir cette légèreté et sa grâce dans chacun de ses gestes. Je m’efforçais alors à l’imiter, courbant légèrement le dos, élançant mes bras et

murmurant des mots simples…mais rien n’était identique à ce qu’elle dégageait. Je

surprenais Nasu rigolait innocemment, détournant les yeux et faisant comme s’il ne

m’avait pas vu. Je souriais à mon tour…relâchant mes efforts inutiles. Nos regards se

croisé par inadvertance et…plus son sourire s’afficher…plus mon cœur s’accélérer. Non,

je ne serais jamais la femme parfaite, celle qui fait rêver ou cette femme qui…quand elle

rentre dans une salle, à le pouvoir d’être vu dans un magnifique ralentis.

Je sentais encore ses lèvres ardentes sur mon cou…et entendais ses murmures aux creux de mon oreille. Un rêve ?...ça me paraissait déjà tellement loin et…j’avais comme ce sentiment, de nostalgie. Comme…si cette sensation passionnelle, cette chaleur et…ces papillons dans mon ventre, ne reviendraient jamais. L’adrénaline de la course ? ou…ce stupide costume qui l’aurait trompé ? Nasu aimerait peut être que je sois comme ce genre de fille…sensible, gracieuse et fragile ?... Une fille…qui saurait réellement aider sa sœur à allait mieux. J’observais Orie qui ne tarda pas à venir se coller à moi, agrippant ma jupe et me regardant avec insistance, les yeux ronds et pétillant. Je posais ma main sur ses cheveux si rose quand un garçon fit irruption et cria : SMILE ! A peine avais-je levé la tête qu’un flash m’avait éblouis. Je n’aperçut que ses cheveux châtains et légèrement bouclés derrière cet énorme appareil. Il leva le pouce et baissa enfin son objectif, me laissant enfin découvrir ce visage amical. - « Bonjour, Nanako ! Hahaha ! vous êtes parfaite sur cette photo ! vous êtes trop

mignonne toutes les deux ! - KEI ! ! ! »

174

Je lui sautais au cou tandis qu’il s’agitait à protégé son appareil par des centaines de gestes imprécis. Il avait quelque peu changé depuis l’an dernier. Mais il était toujours aussi mince et son visage rayonnait de bonheur. Sa chemise blanche fut très vite recouverte de paillette et ses bretelles marron n’y avaient guère échappé non plus. Je m’arrêtais un instant pour l’observais à nouveau…tandis qu’une masse d’agréable souvenir refit surface. Il portait un de ces pantalons couleur crème, bien centrés qui accentuait ses courbes élancés. Sa peau était toujours aussi pâle et ses cheveux bouclés en bataille me donnait encore plus envie de lui secoués, cachant ses yeux profondément marrons. Il était l’exact portrait de ce qui voulait toujours devenir, et était parvenus à rendre ce corps d’étudiant, en un beau jeune homme qui rayonnait de bonheur. J’avais tellement de question à lui poser que j’en étais vraiment excités. - « Tu es arrivé quand ? ! - Hier soir, mon train est… - HIER SOIR ? ! POURQUOI ELEL NE ME L’A PAS DIT ? !…d’ailleurs elle est ou ?… - Haha…désolé c’est ma faute. Je voulais te faire la surprise. Et puis…elle m’a dit de pas

oublier mon appareil parce que ça allait être un jour mémorable. Mais tu me connais, mon appareil ne me quitte jamais ! Et Elel avait bien raison, tu es bien mieux comme ça, qu’en indienne ! En fait c’est vraiment surprenant ! Mais tu es Ravissante Nanako !

- AYE ! ! ! Et toi tu es devenus un vrai jeune homme, malgré ta fine taille ! ! Tu mange au moins ? ! tu es vraiment faible !

- Mais c’est pour ça que je viens voir la terrifiante Nanajane ! Clama t-il en rigolant, puis murmura : Paraît que tu peux me sauver d’un horrible patron tyrannique qui a bien failli ne pas me laisser venir.

- Haha ! Idiot ! Ca c’est parce que tu flânes toujours et que…» J’allais évoquait quelques souvenirs quand les petites mains d’Orie attrapa doucement

ma robe. Mon cœur bondit alors et …sans vraiment savoir pourquoi, mes yeux fixèrent

une chaise vide. Nasu n’était plus là. Il…il était partit sans rien dire ? J’aurais tant voulu

lui présenter…

- « Nanako ?…Nanako ? Répétait Kei en tournant discrètement les yeux à son tour. - Ha…heu…laisse moi te présenter. Reprit Nanako, le visage troublé. Voilà Orie. Clama

t-elle en la serrant contre elle. Orie, je te présente Kei. C’est le cousin d’Elel. On a passé beaucoup d’été ensemble.

- Bonjour ! Rétorqua Kei en se baissant vers Orie. Tu me parais un peu jeune pour être en première année non ?

- Je…répondis timidement Orie en regardant Nanako. Je suis la sœur d’Aya Onii san. - Aya ?…Rétorqua Kei. - NASU ! Rectifia Nanako avec un grand sourire. C’est mon ami, j’aurais voulu te le

présenter mais…le visage se tournant à nouveau vers sa table…la joie disparaissant aussitôt. Je..je ne sais pas ou il est allé.

175

- HA ! ! Souffla Kei en passant sa main derrière la tête en se relevant, les yeux en arc-en-ciel. Le fameux Nasu ! !

- Comment ça le fameux ? ! ! Cria Nanako surprise - Hahaha ! Bah quoi ? ! Elel me dit tout tu sais ! Et puis, je suis sur que ça doit être le

seul a avoir des cheveux blancs dans le Lycée, je le croiserais peut être. - JE PEUX SAVOIR CE QU’ELLE … - KEIii ! ! Coupa Elel en se précipitant vers lui avec un plateau à la main. Tu es enfin

arriv… - ELEL ? ! TU LUI AS DIT QUOI ? ! Coupa nanako, une main sur la hanche. - Ha ! Je vous laiiiiisse ! ! ! Clama t-elle aussitôt en repartant en cuisine. - Haaa…souffla Nanako. Je comptais allé chercher à manger pour les filles. Il y a un

stand de An Pan (pain aux haricots rouge) et de Tokoyaki (beignet de poulpe). Ce sont les garçons des premières années qui le prépare, c’est l’occasion de voir leur stand ! Se penchant vers Orie. Tu veux venir avec nous ? On croisera peut être Nasu.

- Aye ! - Huum ?…souffla Kei. Une mini Nanako ! avec les cheveux rose.. » **Kei Nanako était réellement magnifique dans cette robe, bien que ça n’aille pas vraiment avec à sa personnalité. J’étais curieux de savoir ce qu’elle ressentait vêtu ainsi. Mais ça faisait prés d’un an que je ne l’avais pas vu et puis…j’étais encore plus intéressé par ce Nasu dont Elel m’avait tant parlé. Nanako aurait enfin trouvé une personne avec qui elle arrivait à vivre en harmonie ? Une personne…à qui, elle se serait confié ?…si c’est le cas, je me demande vraiment, quel genre de personnalité à ce Nasu… On traversait les couloirs et tout le monde ne cessaient de la regardait, les yeux écarquillaient tout en gardant un soupçon de recul. Elel ne lésinait pas quand elle disait qu’elle était crainte par beaucoup d’étudiant. Je pensais que le Lycée l’a ferait grandir mais…elle est restée la même…mise à part ce costume qui valait vraiment le déplacement. Elel arrive vraiment à en faire sa marionnette une fois par an ! La récompense pour la supporter durant toutes ces années ? hum…c’est sûrement le genre de bêtise qu’elle doit se dire. - « Dis donc Nanako, il est ou ton stand ?… - Heu..he bien…sur le plan, c’est censé être par là alors… - Fait voir…court silence. Hum…court silence. C’est à l’opposé Nanako. T’es sûre que tu

es dans ce Lycée ? - Haaa ORIE ! ! S’exclama Nanako en la regardant dépité. ON S’EST ENCORE PERDU ! - Hahaha ! Rigola t-elle discrètement. - Il faut passer par la cour et reprendre l’escalier B. Clama Kei en repliant le plan. T’es

toujours aussi tête en l’air. » Dans la cour…les étudiants, les parents et la plupart du personnel d’encadrement se retourner sur notre passage. Je restais ahuris du ressentiment que tous ces gens pouvaient éprouver en regardant Nanako. Est-ce que c’était de la curiosité ? De l’étonnement ? De la jalousie ou de la crainte ?…Il n’y avait pas autant d’engouement quand j’étais venu la voir l’année d’avant dans son ancien établissement.

176

Cette ville était vraiment restée aussi fermés et…contrairement à Tokyo, ce Lycée était

loin d’être hétéroclite. Je comprenais d’avantage les inquiétudes d’Elel, et son soudain

intérêt pour le garçon qui avait l’air de rendre la vie de Nanako si facile. Elle c’était

arrêtée au milieu de la cour et ses yeux étaient rivés sur lui. Je l’avais tout de suite

reconnue. Des cheveux blanc…des yeux violets, et l’uniforme gris et noir qui contrasté

d’autant plus son apparence. Il parlait à une fille aux cheveux excessivement longs et sur

maquillé. Finalement, il y a bien quelques personnes qui sortent du lot.

C’était apparemment une fin de discussion. Elle baissa la tête et il posa sa main sur son épaule avant de partir en la saluant avant de s’arrêter soudainement à quelques mètres de nous. Ni lui ni Nanako ne levaient la voix. Ils étaient vraiment si proche ? **Nanako C’était la première fois que je le voyais parlait avec une autre fille…Il lui a posait la main sur l’épaule…Pourquoi mon cœur s’accélère autant ? ! Cette fille…était dans sa classe. Je l’avais déjà aperçut. Elle porte souvent des écouteurs et…oui, c’est avec Takumi que je l’ai déjà vu parler. J’ignorais qu’elle et Nasu étaient ami. Pourquoi…Pourquoi mes mains tremblent ?…Je…je ne supporte pas de ressentir ça, qu’est ce que c’est ? De la colère ? de la…JALOUSIE ? N’importe quoi. Pourquoi je serais jalouse de ce vampire pervers ? ! Pourtant…je restais sans réaction, inerte, les bras le long de mon corps, attendant qu’il vienne comme si ne rien n’était et me dise : « Hoy ! » …Alors, pourquoi ne le fait-il pas ? Orie lâcha soudainement ma robe pour courir vers lui avec hâte.

- « Aya Onii san ! ! ! Viens ! On va acheter des An pan avec le cousin d’Elel ! - Le…le cousin d’Elel ? répéta t-il les yeux écarquillaient - Bonjour ! Cria Kei en se rapprochant de lui. Je m’appelle Kei, Tu dois être Nasu ! - Hoy… - Le petit ami de ma Nanako ! Rétorqua aussitôt Kei en battant ses yeux réjouit. - Hoy ! Je…Je ne suis pas son… - Tu sais j’ai vraiment était surpris ! Nanako est comme ma petite sœur ! Alors va

falloir que j’apprenne à connaître mon beau-frère maintenant. - Hoooy ? ! beau..frère ? Rétorqua Nasu qui ne comprenait plus rien. - KEIIII ! Hurla Nanako en lui donnant un coup sur la tête. JE SAVAIS BIEN QU’ELEL

T’AVAIT DIT N’IMPORTE QUOI ! se tournant vers Nasu. Dé…désolé, il se comporte toujours comme ça. Orie tira quelque petit coup sur sa robe et s’inquiéta de son air soucieux sur le visage. Qu’est ce qu’il y a Orie ?

- Hum hum…tu n’aimes pas Aya onii san ?…Demanda t-elle les sourcils baissés.

177

- MAIS BIEN SUR QUE JE L’AIME ! ! Rétorqua Nanako sûre d’elle, laissant un grand silence autour d’elle. Nasu rougissait à ses dépends tandis qu’elle se mit à bégayer et à rougir à son tour. Fuyant Nasu du regard. »

**Nasu « MAIS BIEN SUR QUE JE L’AIME » Elle m’avait donné un coup bien plus fort que tout ce que j’avais encaissé jusqu’à

aujourd’hui. Même si ces mots n’étaient pas dans le sens ou je l’ai entendais, j’en avais

déjà oublié son accolade avec ce garçon qu’elle avait l’air de si bien connaître. Mon

amertume s’en était allée et je n’avais encore qu’une envie…la serré contre moi. Depuis

quand ce genre de pensées devenait si fréquente ? depuis quand…cette envie était

devenue si empressante, si incontrôlable et si…palpitante ?

Elle me regardait avec ces grandes perles grises qui miroitaient sous ses joues rosées,

bégayante et confuse.

- « Bon bah allez ! Coupa Kei en les rapprochants tous les deux en les tirants par les épaules. Allons chercher les An pan ! !

- Ayyyee ! cria joyeusement Orie. Les AN PAAAAAAAAN ! »

Ses dentelles chatouillaient mes doigts et Kei ne cessaient de me raconter des anecdotes

sur tout le chemin.

Il me contait les jours d’été ou Nanako restait des heures à observer les feuilles vertes

tandis qu’Elel jouait au base-ball à côté. Il avait apparemment mon âge mais était déjà

dans le monde du travail.

- « Je suis photographe pour un petit journal ! ! Nanako ne t’a vraiment jamais parlé de moi hein ? !

- Heu…non, désolé.

178

- Hahaha ! inutile de t’excuser, je ne vois Nanako qu’un mois pendant l’été. J’habite à Tokyo. »

Il ne l’a voit qu’un mois tous les étés ?…Et pourtant, ils ont l’air si proche tous les deux.

Je déteste avoir ce genre de réaction, ou de pensées si mauvaise. Mais...même si Nanako

n’en dit pas plus, elle a vraiment l’air d’être attaché à lui…Haaa…il a connu Nanako

depuis son enfance…il a du la voir grandir et…il a du partagé des choses que je ne

connaîtrais jamais. Je pensais être son seul confident…c’était bien prétentieux. Je me

trompais.

- « Hoy ! tu es en vacance ? - Oui, si on veut. J’ai dit à mon patron que je voudrais faire un reportage par ici. Mais

en fait je voulais juste voir ma cousine, ma Nanako et son petit ami bien sur ! ! - HOY ! Mais je ne suis… - LES AN PAN ! ! Coupa joyeusement Orie en courant seule vers le stand. - ORIE ! ! ! Cria Nanako en lui courant après, suivit de près par Nasu. »

Nanako courait devant moi, les voiles ondulants dans les airs, quand elle tamponna

brutalement une personne qui passait derrière le rideaux de l’entrée, tombant tous les

deux en arrière.

« Nanako ! » Cria Nasu en la retenant, son bras autour de ses épaules.

Je m’attendais à ce qu’elle se redresse aussitôt et se mette à hurler sans raisons mais au

lieu de ça…elle s’enfonça encore plus dans mes bras, son corps tremblant.

**Nanako

179

Il c’était tout de suite relevé, recoiffant ses cheveux châtain en secouant quelques unes

de ses mèches devant ses yeux. Il portait le même costume que Keijii…d’un blanc

immaculé et des boutons dorés pétillaient autant que ses yeux qui ne cessaient de me

dévisagé.

- « Dé…Désolé Nanako. Je ne t’avais pas vu arriver…. - … - Est ce que…ça va ? »

** Nasu

Nanako ne répondait pas et je sentis sa main se replier sur mon uniforme, quand elle

murmura :

- « …Oui. - …Ho, vous êtes venu acheter des An pan ? Y en a tout un… - J’ai oublié mon porte monnaie. Coupa froidement Nanako, le visage baissé, reculant

d’un pas, alors qu’elle tenait encore ma veste, m’obligeant à reculer avec elle. - Attend…Tu reviendras payer plus tard… - NON JE VAIS LE CHERCHER MAINTENANT ! Cria Nanako en faisant demi-tour ,

lâchant Nasu en cachant son visage derrière ses boucles bleutés. - NANAKO ! ! cria aussitôt Kei en la regardant impuissant à cette scène. »

Kira n’eut pas le temps de finir sa phrase que Nanako se déroba, ses petites bottines

blanches claquaient au sol et je n’eus qu’un reflex…l’attrapait fermement par le bras

pour l’arrêter.

180

Elle se tourna vers moi et des larmes d’un cristal scintillant s’envolèrent en une dizaine

de petites gouttes aussi légère qu’innocente. Elle me regarda le regard suppliant, et me

murmura « J’essaie…Nasu…». Sa voix tremblait tout autant que ses larmes qu’elle tentait

de sécher, presque honteuse d’avoir osé pleurer devant moi. Je ne voulais pas la voir

comme ça, Nanako avait toujours eu raison sur un point : Elle n’était pas une fille fragile.

J’aimais l’entendre me dire ça, j’aimais la voir me montrer à quel point elle pouvait se

montrer forte et déterminante. Alors, je ne vis qu’une solution, qui de loin me paraissait

la seule qui correspondait réellement à ce qu’était la vrai Nanako. Je la tirais contre moi

et ne lui laissa aucune échappatoire :

« …Reste »

** Nanako

Nasu avait tellement d’assurance…sa main étreignait mon poignet tel que nos

battements de cœur se mirent à battre à l’unissons. Cognant et nous faisant violence,

repoussant tout ce qui se trouvait de mauvais autour de nous. Mes yeux écarquillaient et

encore flou se perdait dans les siens, pour ne laisser…qu’une abîme de Lys séchés mes

larmes et soulagé mes craintes. Il me regardait, le visage sérieux et les sourcils presque

froncés quand sa main glissa le long de ma main pour venir se perdre à travers mes

doigts. Il resserra sa main et se tourna vers Kira.

- « On voudrait des An pan. Tu nous sers ? - Heu…je…

181

- Hoy. Dépêche-toi de décider. - Oui…murmura Kira, avant de crier assurément : Oui ! ! Je vais vous servir. »

**Nasu

On passait enfin ses rideaux et j’étreignais la main tremblante de Nanako. Ses doigts

étaient vraiment fin entre les miens…c’est vrai…Nanako était une minipouce.

Kei nous avait suivit sans plus prononcer un mot…Je ne pouvais pas lui laisser…je ne le

concevais pas. Je voulais être le seul à être à ses côtés…combien c’était égoïste de penser

comme ça ! Moi qui ne pourrai pas toujours être là pour elle, j’avais conscience du mal

que j’allais engendrer…et pourtant…je le faisais. J’obéissais à mes seuls caprices, ne

pensant pas une minute que je le regretterais. Ne pensant pas une seconde…que je

pourrais être celui qui lui ferait couler ses plus grosses larmes. Tout ce que je voulais à

cet instant…c’était la voir heureuse…et c’est ce à quoi je m’efforçais.

J’aperçut Orie, facilement repérable, non pas par sa petite taille au milieu de ses géants

masculin, mais par sa magnifique robe bleu qui l’a rendait encore plus belle qu’elle ne

l’était déjà. Nanako avait peur de la perdre au milieu de cette foule et c’était tout de suite

mise à sa poursuite sans nullement réfléchir aux conséquences. Si Nanako n’est pas

toujours parfaite dans sa façon de s’exprimer…elle l’était dans sa manière de se

comporter. Tout en elle reflétait ses sentiments, ses actes, ses réactions…ses émotions.

Sa main tremblait encore mais…ses doigts ne voulaient plus quitter les miens non plus.

Je n’avais pas pour habitude de voir Nanako aussi vulnérable et aussi fragile. Sa peau

182

était délicieusement chaude et elle se contentait de rester immobile, agripper contre

moi, le regard au sol.

Eleanor Roosevelt a dit un jour: « Vous gagner en force, courage et confiance à chaque

fois que vous prenez le temps de regarder la peur dans les yeux. Faites ce que vous

pensez ne pas pouvoir faire ». Alors je m’efforçais de continuer cet enseignement qu’elle

avait connu toute sa vie et, si un obstacle était difficile, il lui fallait quelqu’un pour alléger

ce fardeau. Je voulais être cette personne. Je voulais être celui vers qui elle se

tourne…celui vers qui elle regarde…celui vers qui elle revient.

Quand j’étais au dojo, Haru m’avait demandé une fois…si ce n’était pas trop dur de ne

connaître aucune fille qui vaille la peine que je mette ma vie, aussi vide de sens…en

danger. Je me rappelle avoir répondu : « Pourquoi je mettrais ma vie en danger ?…la fille

qui sera la bonne…aura tout mon soutient, mais saura parfaitement se défendre par ses

propres moyens ».

L’innocence d’Orie me touchait d’autant plus que Nanako en avait pleinement

conscience, essayant de préserver ce sourire d’enfant, son rire crédule et son regard

angélique.

- « Orie…murmurais-je en lui posant la main sur la tête, alors qu’elle était en extase devant le buffet qui s’offrait devant nous. Ne pars plus en courant comme ça. Le lycée est grand, on pourrait te perdre.

- Ayyyye ! ! ! Clama Orie d’un large sourire innocent. »

183

Kira nous présentait rapidement toutes sortes de beignets, bégayant sur quelques mots

en évitant de regarder Nanako.

- « On va prendre quinze An Pan, dix Tokoyaki et dix Tempura. - D’acc…D’accord ! Clama Kira en lui emballant tout ça. - Nanako. Coupa Nasu en la tirant un peu plus vers lui, baissant ses yeux au dessus de sa

tête. Tu voulais prendre des desserts ? - ….a…aye…bégaya t-elle d’une petite voix, fixant toujours le sol. - Beignet aux pommes ? Demanda Nasu les yeux en arc-en-ciel accompagné d’un grand

sourire. - …aye. Rétorqua Nanako en levant légèrement la tête. - Rajoute Quinze beignets aux pommes s’il te plaît. - O…OUI ! ! Cria Kira troublé. »

**Kira

Il se tenait la main…comme…un couple. C’était la première fois depuis le primaire que

Nanako resté prêt de moi si longtemps. D’habitude…elle aurait dit quelques phrases et

se serait enfuie mais…il a retenue. Pourquoi ?… Je finissais de leur emballer leur grosse

commande et Nasu me tendit un billet quand Nanako s’agita enfin.

- « Ha ! ! Non attend ! J’ai…Coupa nerveusement Nanako, lâchant soudainement sa main pour fouiller dans les coutures de sa robe, presque paniqué.

- Hoy, Je croyais…murmura Nasu en se rapprochant de son visage. Que tu avais oublié ton porte monnaie ?

- Je…je l’ai retrouvais. Bouda Nanako en lui tendant. - C’est bon. C’est pour moi. Clama t-il en poussant généreusement son porte monnaie

grenouille. - TU N’A PAS A … ! ! - C’est pas un peu enfantin le porte monnaie grenouille ? - IL EST MIGNON ! !…se tournant à son tour, les sourcils froncés, vers Kira en le en

regardant droit dans les yeux, lui tendant son porte monnaie qui faisait des yeux tout aussi énorme que lui. Kira ! …c’est moi qui paye.

- Mais…heu…bégaya Kira confus. Je l’ai déjà encaissé. - Hoy, tu vois ? Clama Nasu, fier de lui. Tu n’auras cas me rembourser en m’invitant à

une de tes soirées jeux vidéos ! - Heu…je…rougis Nanako. Idiot ! C’est pas payant ça ! Je te payerais une glace. - Hoy ? Juste une !?

184

- TU MANGE POUR DIX ! ! IL T’EN FAUDRAIT AU MOINS QUINZE DES BOULES ! - Hahaha !…rigola Nasu, en lui tapotant la tête. Tu vois…tu es plus jolie comme ça - …vampire pervers. Bouda Nanako en rangeant son porte monnaie. - Hoy la minipouce, porte donc ça. Lui tendant un des sacs et distribuant les autres à

Orie et Key. »

Ils étaient repartis et je restais ébahis…j’avais presque eu….Une discussion ordinaire

avec Nanako…bien qu’elle n’ait pas vraiment parler, elle ne c’était pas enfuis non plus et,

c’était même remis à crier.

Je les regardais s’éloigner tous les quatre, me rappelant une nouvelle fois…que je

n’aurais jamais…jamais plus ma place près de Nanako. Il était peut être temps de tourner

la page sur tout ça. Si seulement les jumeaux n’étaient pas revenus…je pourrais penser à

une fin agréable pour Nanako et Nasu. Mais…si elle ne peut m’oublier, quand s’aura t-il

de ces deux là ?…

**Nanako

Nasu effleura ma main après être sortie de leur classe…tandis que mes doigts…brûlaient

d’envie de plongeait à nouveau dans les siens. Je souriais malgré moi, fière et rebelle.

J’avais fait face à Kira, pour la première fois de ma vie, je n’étais pas partie. Il nous a

tendu les sacs et …je l’ai regardé l’espace d’un court instant. Mon cœur ne battait plus

aussi vite et ma seule pensés étaient de savoir si Nasu me tiendrait toujours ainsi ?…

Je réalisais, combien Nasu m’avait changé et …si je serais capable de continuer sur cette

voix quand il partira ? J’avais bien des défauts, au-delà de mon sale caractère, de mon

apparence qui n’était pas toujours à mon avantage…mais, il y a une chose sur laquelle je

n’étais pas naïve…c’est que Nasu retournerai chez lui. Après tout… dans tous les

185

changements, même les plus souhaiter, ce que nous laissons derrière, fait partie de nous

même. Il ne peut pas renier sa famille, même s’ils ont chassé Orie de leur foyer. Un jour

Orie se présenteras devant moi, les cheveux aussi blanc et aussi éclatant que ceux de son

frère. Ses yeux violets en ressortiront plus éblouissant et son sourire se sera changé…

en un adieu.

Avais-je réellement envie de ça ?…Ca serais tellement facile de dire non. De me

comporter comme je l’ai toujours fait, libre et rebelle, criant combien je ne voulais pas

qu’il parte. Mais…qu’est ce que signifie cette liberté si la limite à respecter…est la vie de

Nasu ?

J’avais tellement réfléchi que tout le monde dégustait déjà leur An pan et les autres

beignets rapportés. Kei me tendit le mien et son regard avait lui aussi changé. Il ne me

regardait plus comme une enfant, ni comme sa vieille amie de la petite ville qui venait

voir pendant ses vacances. Ses yeux étaient emplis de maturité et laisser entrevoir une

grande réserve de savoir. Il me regardait d’un air …satisfait.

Je sentais un léger sourire se dessinait sur mon visage…oui, j’étais moi aussi fière d’avoir

réussit à surmonter ma crainte, le regard de Kira. C’était, le premier pas vers une autre

page de mon histoire.

Nasu n’hésita pas une seconde à profiter de mon manque d’attention pour croquer

ouvertement dans mon An pan.

- « AAAAAAAAYe ! ! ! C’EST MON AN PAN ! ! ARRIERE VAMPIRE !

186

- Hoooy, ce n’est pas avec trois haricots de moins que tu ne vas pas grandir, minipouce.

- JSUIS PAS UNE MINIPOUCE ! et les haricots ça fait pas grandir…bouda Nanako en croquant à pleine dent dans son sandwish.

- Hoy, alors tu partages ? - AYYYYYE ! ARRETE DE PIQUER MON REPAS ! Grogna Nanako en train d’esquiver

Nasu sous le rire de Kei qui les regardaient, d’un large sourire. - Alors…c’est comme ça. Coupa Kei en rigolant. Je comprends mieux. Hahaha…. - …Comme ça quoi ?…demanda Nanako perplexe, le bras en l’air, protégeant son An Pan - non…rien…hahaha ! »

**Kei

Je ne m’étais pas trompé…Nanako n’a pas grandi. Non, elle a fait mieux que ça, elle a su

rester elle-même, sans cacher ses peurs, ses pleurs, ni ses faiblesses. Elle est une de ces

pommes vertes dans laquelle on croque dedans à pleine dent, pétillante et pleine de vie,

parce que dans ce gouffre qu’elle a laissé ouvert, elle a laissé une personne s’y jetée,

corps et âmes.

**

Une demi-heure plus tard, dans une salle vide :

** Elel

Il y avait une salle inoccupée à quelque mètre du salon et j’en avais profiter pour

détacher légèrement mon corsé pour souffler un peu. Je prenais ma pause tandis que

Nanako me remplaçait au salon. Keiji n’avait pas cessé une minute lui non plus et j’avais

187

demandé à Kei de prendre sa place le temps du repas. J’allais dévorer seule mon An pan,

prête à m’en mettre partout sur les doigts telle une vorace, quand la porte s’ouvra.

Il me regardait de ses grands yeux turquoise tandis que son uniforme tellement blanc,

reflétait sur ses cheveux dorés tandis qu’il pencha légèrement la tête :

« Tu étais là… »

Il s’invita à ma table et s’assit en face de moi sans prendre la peine de me le demander, et

je pensais aussitôt au lacet défait sur ma poitrine, rougissant de honte.

Keiji dévorait son An pan telle une bête affamé. Je le regardais avec de grands yeux

ronds et dirigeais lentement ma main vers mon lacet pour le resserré…mais il ne m’en

avait pas laissé le temps.

- « Bah vas-y, mange ! Clama Keiji en avalant un énorme morceau sans même le mâcher. - Tu…Tu avais faim ! Avoua Elel surprise. - Désolé, c’est pas très élégant. Coupa t-il subitement en se tenant une serviette devant

la bouche. - Ha je voulais pas dire ça ! dé…désolé. C’est juste…que c’est étrange de manger avec

toi. - Ma… - Enfin je ne m’en plains pas ! Coupa Elel, enchaînant chaques mots très vite. C’est

normal, tu es venu nous aider alors que c’était pas prévu, puis tu as était viré de ton stand et d’ailleurs tu ne m’as pas dit pourquoi ? ! et là, y a eu cette bousculade dans le couloir et…

- Elel… - Mais si tu veux après le repas, tu n’es pas obligé de rester. Je comprends bien que… - ELEL ! ! - …quoi ?

188

- …Je vais être honnête. Je vous aide seulement parce que j’ai envie te voir. Coupa Keiji dans un court silence, sous les yeux écarquillaient d’Elel qui ne disait plus un mot. Ca y es ?..ta reprit ta respiration ?…

- Heu…je…bien sur que je respire. - Alors tu peux refermer ton corset…marmonna Keiji en tournant ses yeux roulant sur

ses joues rosées. - HA ! ! ! OUI ! ! S’exécuta aussitôt Elel morte de honte. »

Je croquais dans mon An pan et détourna les yeux de ses pupilles turquoise qui ne

cessait de me fixer. Il n’avait pas du tout abandonné et…l’idée que c’était un amour

interdit me poussait inconsciemment à ne pas éteindre cette petite flamme…celle, qui

me poussait à penser que Nanako ne serait pas toujours la première dans ma vie.

- « …Keiji…lança sérieusement Elel en posant son beignet. J’ai envoyé mes candidatures pour faire ma seconde année en sport étude. Je voudrais…vraiment faire mes preuves au base-ball.

- Tu…tu va partir ? ! Cria Keiji sous le poids de la nouvelle. - Ne parle pas si fort !…Je ne sais pas…si je vais le faire. - …qu’est ce qui t’en empêche ? ta déjà envoyer tes candidatures alors…tu ne penses

pas, que tu as déjà pris ta décision ? - Nanako ne le sait pas. Mais…si je lui dit, je sais qu’elle m’encourageras à partir. - Alors…pourquoi tu me le dis à moi ? - …j’en sais rien. - Laisse moi deviner. Tu voulais te confier, mais Nanako est la seule personne à qui tu

dit tout d’habitude et…la seule raison pour que tu ne lui ai pas dit…c’est que tu sais que même si elle t’encourageras, elle sera perdu sans toi.

- …Mais… - Je n’ai pas terminé. Rétorqua sérieusement Keiji. Tu te dit que tu es égoïste d’avoir

envoyer ta candidature dans son dos, tu as le sentiment que tu vas l’abandonner…Mais tu te dit que maintenant elle a Nasu. Comme si Nasu pouvait réellement remplacer sa meilleure amie avec qui elle a passé prêt de quinze année de sa vie. Mais la vraie question…c’est que tu ne sait pas qui faire passer en premier ? Toi…ou Nanako ?

- …Tu es…plutôt doué pour lire dans mes pensées hein… - Je te l’ai dit…je sais tout de ce que tu ressens. - Prétentieux. - Moi, prétentieux ?…tu viens de te confier à moi parce que tu sais que je suis la seule

personne qui tenteras de te faire rester et ça te donneras une bonne raison pour ne pas laisser Nanako. Apaisant ainsi le choix le plus déterminant de ta vie.

- …Pour…Pourquoi je ferais ça ? ! - …c’est évident…murmura Keiji en se rapprochant de ses yeux : parce que je t’aime…et

que je n’ai aucune envie que tu partes loin de moi…

189

- Arrête…arrête de dire ça. Bégaya Elel, fuyant le regard. - Que je dise quoi ?…Demanda Keiji en se rapprochant d’autant plus de ses oreilles :

que…je t’aime ?… Je n’ai plus aucune raison de m’arrêter de te le dire, qu’importe les barrières qui se dressent entre nous.

- …C’est…c’est pas le moment. Coupa Elel en se redressant de sa chaise. Le regard sur ses mains qui tremblaient sur la table.

- Tu as raison. Rétorqua Keiji en se levant à son tour. Mais, j’ai quand même quelque chose d’important à te confier. Surveille Nanako. Shinrou et Geen sont de retour.

- Hein ? ! Cria Elel en écarquillant les yeux, fixant Keiji sans plus prononcer un mot. Co…comment ?

- Kira les a croisait en ville. Il en était complètement retourné. J’ai mis presque la journée pour réussir à le calmer. Tu sais qu’il regrette ce qu’il a fait à….

- Taie toi. Tu ne comprends rien à sa douleur… - J’étais là Elel. J’étais là quand tout le monde rigoler parce que Nanako avait sois

disant sauté de deux étages. Tout le monde était là…mais, il y a quelque chose que personne n’a vu, que personne n’a su. J’ai était le seul spectateur et j’avais promis de me taire mais…j’en ai assez que tout le monde regarde Kira comme un monstre.

- De…de quoi tu parles ? »

Keiji s’avança vers la fenêtre et regarda en bas, les mains posées sur le rebord, crispant

ses doigts jusqu’à en faire grincer le radiateur.

- « J’avais promis de ne rien dire….marmonna Keiji en s’efforçant de se contenir. - Qu’est ce que…qu’est ce que tu as vu Keiji ?…Demanda calmement Elel dans son dos. - …Ce…Ce jour là. Après que Nanako ai été emmené aux urgences. La proviseur a fait

évacués l’école. Tu te rappelles, on est tous partis en salle d’étude pour attendre nos parents.

- …oui, je me souviens. - Tout le monde était déjà partis, mais mes parents ont mis beaucoup de temps à

arriver, je suis restais plusieurs heures, seul, en salle d’étude. La proviseur est venu me voir et m’a autorisé à allez jouer dans la cour en attendant qu’ils arrivent. Kira va me tuer de te raconter ça ! Cria t-il en se retournant vers Elel, plongeant aussitôt ses yeux dans les siens par inadvertance, restant mués, le visage sombre.

- …Dis-moi, qu’est ce qui s’est passé Keiji ? - Kira…il était sur le rebord de la fenêtre ou Nanako avait était poussé par Geen. Il me

regardait fixement. Ca a duré plusieurs minutes. Je n’ai appelé personne pour signaler sa présence et avec tout ce chahut, personne ne c’était rendu compte de son absence. Il m’a sourit tristement….et il a sauté. Elel me regardait les yeux écarquillaient…et je continuais. Kira aussi était ton ami au primaire, vous formiez un groupe soudé et intime. Alors, c’était sa punition…son blâme pour avoir fait souffrir Nanako, et sa torture de garder ce secret que je viens de rompre après tant d’année. Comment j’aurais pu l’abandonner ? Il a passé son été dans un fauteuil roulant et a du faire trois mois de rééducation et…personne ne sait jamais rendu compte de la souffrance qu’il traînait à ne rien laisser transparaître. Mais surtout…il ne voulait

190

aucunement se faire du mal…non, Kira voulait réellement en mourir. Les médecins lui disaient que s’il ne mettait aucune volonté, il aurait des difficultés toute sa vie à marcher correctement. Alors, je suis devenu son seul ami et, il ne m’a jamais trahis, en fait, il m’a même poussé à l’abandonner pour venir te voir… Tu sais comment il appelle Nanako ? « sa relique »…parce qu’importe ce qu’il fait et ou il va, Nanako est sa relique du passé, un trésor perdu, qu’il ne retrouvera jamais. »

**Keiji

Elel et moi nous regardions dans les yeux quand une voix souffla à l’entrée.

« …Est ce que…c’est vrai ?… »

« NANAKO ! ! ! » Cria Elel en se retournant surprise tandis que Keiji leva les yeux sur elle,

paniqué.

Nanako était immobile au côté de Nasu qui ne disait pas un mot. Haru était là aussi, le

regard glacial, m’observant attentivement. Nanako s’avançait doucement vers moi et ne

me quittait plus une seconde du regard et me répéta :

- « Pourquoi… ?…pourquoi il ne me l’a jamais dit ? supplia Nanako les yeux noyaient de larme.

- …Désolé Nanako. Tu n’étais pas censé l’entendre. Kira va vraiment me tuer mais…au moins tu sais pourquoi c’est devenu mon meilleur ami et…tu sais qu’il souffre toujours autant que toi de toute cette histoire. A chaque fois que tu pleures, ou que tu le fuis, c’est une torture qu’il s’inflige à ne rien te dire. Il ne veut pas être pardonner. Il dit ne pas le mériter et je crois…qu’il a tord. Des années de souffrance, je crois que ça suffit, comme punition… »

**Keiji

191

Un bruit soutenu et franc retentit aussitôt. La main sur ma joue, Nanako m’avait giflé, et

je restais immobile et silencieux.

- « Nanako !…cria subitement Elel, en se rétractant aussitôt, la main de Nasu sur son épaule.

- Ça c’est pour avoir gardé ça pour toi pendant toutes ses années. Je savais Kira idiot, mais pas toi !

- …accepté. Marmonna Keiji. - Et ça…lui donnant un baiser sur la joue qu’elle venait de gifler. C’est pour te donner

mon accord pour courtiser Elel. A condition de ne jamais la faire souffrir ou je n’hésiterais pas à te briser tous tes os, les broyer jusqu’au dernier, y jeter de l’acide et faire de ton corps qu’une flaque de plus au milieu d’une ruelle que tout le monde piétinera.

- De…de quoi tu parles…bégaya Elel les yeux ronds - Taie toi Elel, ordonna Nanako. Je conditionne Keiji à toute éventualité. - Ca me semble… Tout à fait acceptable. - Bien. …inutile…Inutile de dire à Kira que je suis au courant. Je te promets…de ne plus

m’enfuir devant lui. Peut être…qu’il est tant d’avancé sur un avenir meilleur. - Tu…TU ES SURE ? ! - Hoy…coupa Nasu en passant ses deux bras autour du cou à Nanako, la tirant vers elle.

Soit sur de ce qu’elle dit. Je ne connais personne…D’aussi forte que Nanako »

Elle rougissait à vu d’œil et se laissa porté si facilement par Nasu qu’on en retrouvait

tous le sourire.

J’avais certainement trahi Kira en avouant ce secret, mais…étrangement j’en ressortais

plus léger. Je regardais discrètement Elel qui m’avoua un demi sourire satisfait avant de

quitter la pièce avec Nasu, Nanako et Haru

**Haru

192

- « Alors…reprit Haru après être sortie de la classe.. Vous sortez ensemble tous les deux ?

- BIEN SUR QUE NON ! Cria catégoriquement Elel. - Ha…reprit Haru. En fait, je parlais de Nasu et Nanako. Mais, tu devrais sortir avec

Keiji. - De…DE QUOI TU TE MELE TOI ? ! Cria Elel le visage rougit - Hoy…mais qu’est ce que vous avez tous aujourd’hui ?…souffla Nasu dépité - J’abandonne…râla Nanako à court d’argument. - Bon…grogna Haru à son tour. Alors personne ne sort avec personne. Vous n’êtes

vraiment pas intéressant. - PARLE POUR TOI ! ! ! ! crièrent les trois amis à l’unissons, résonnant à travers le

couloir. - Moi j’ai vu quelqu’un qui me plaît. J’allais justement l’aborder quand vous m’avez

traîner avec vous pour chercher Elel. - HOYYY ! ! ! S’exclama Nasu en s’arrêtant net de marcher. C’est qui ? ! - Embrasse Nanako et jte le dirais. - Aye….souffla Nanako…je suis là tu sais ! Clama t-elle en levant la main, la mine effacé. - Ha oui…c’est vrai que t’es petite ! - C’EST PAS MA FAUTE ! ! ! Cria Nanako partant d’un pas rapide vers la cuisine. - …j’avais presque oublié qu’elle était aussi effrayante…souffla Haru étonné. - Et ça c’est rien ! coupa Nasu d’un léger sourire. - KEI ! ! FAIT MOI UN THE ! cria nerveusement Nanako en entrant dans la cuisine. - Ha…Alors il s’appelle Kei…marmonna Haru. »

**Keiji

Je restais un peu là, observant le vide de la fenêtre en songeant à nouveau à Kira. Je me

rappelais ce sourire empli de tristesse juste avant de sauter… un sourire qui le délivrait

de toute cette souffrance, un sourire…que j’espérais ne jamais avoir à ressentir.

Mon téléphone vibrer à ce moment là…

« Yumeko à regarder le dossier ce matin, c’est un dossier ordinaire. Elle ne sait pas qui

pourrait l’avoir enlever s’il y en avait eu un contrat de famille. La seule chose qu’on peut

faire…c’est protéger Nanako, avec notre amitié, et notre amour. Nasu. »

.

193

Notre amitié, et notre amour, et j’en suis certain, nous ne seront pas les seuls…Nanako

est notre trésor à tous.

194

195

Chapitre 15 : La destinée d’Haru

**Haru Plusieurs jours c’était écoulé depuis le festival. Les vacances d’été avaient déjà commencé. Atsuya avait déposé Orie chez moi depuis plus d’une heure maintenant. Il avait trouvé un petit boulot d’été dans une librairie et me déposé sa petite sœur tous les matins avant de s’y rendre. Nanako avait insisté pour la garder et bien qu’Orie aurait sûrement préféré rester avec elle aussi, Atsuya ne voulait pas impliquer sa petite sœur dans son tourbillon de sentiment qu’il n’arrivait plus à contrôler, le torturant chaque jour un peu plus en pensant qu’il devrait y mettre un terme. J’ai grandi avec Atsu…et jamais je n’avais pris le temps de penser qu’il pourrait tomber

amoureux. Bien qu’on faisait assez souvent le mur et qu’on se retrouvait à faire les

quatre cent coups, jamais il n’avait posé les yeux aussi longtemps sur une fille. Je crois

que jusqu’à maintenant…il n’en avait jamais croisé une qui retenait son attention.

Cela dit…son éducation était sévère et particulièrement solitaire, il n’a jamais connu le câlin d’une mère…ou les encouragements d’un père. Hum…son père…Il n’a jamais rigolé, sourit, ou plaisanté avec son propre fils, gardant ses distances en l’observant de haut…sa longue barbe blanche tel un prophète qui guide ses brebis sur une prairie sans soleil. On en rigolait parfois, imaginant son père sortir une plaisanterie quelconque ou bien, quand Atsuya s’amusait à le refaire, gonflant sa poitrine et prenant la grosse voix en se mettant debout sur une chaise. Il a toujours eu de l’humour mais…Ce n’est pas comme si…Atsu savait comment faire pour se comporter différemment, ou, pour gérer des émotions qu’il n’a jamais était habitué à partagé. Une simple embrassade avec sa mère, un simple sourire avec son père, un partage que tout enfant devrait expérimenter…et lui, se contenter de le voir à travers mes parents…comme le fait Orie aujourd’hui. Il fait comme si ça ne lui faisait rien, mais il a tout à fait conscience de ce manque d’affection et …c’est bien pour ça qu’à choisir entre Orie et Nanako…il n’hésitera jamais à protéger Orie d’une telle éducation. Je me demande…comment Atsuya envisage une relation avec une fille qui est tout aussi bruyante et emmerdante que lui. Je me demande…quand est ce qu’il trouvera la force de ne plus chercher des occasions pour s’approcher d’elle ?… Quand je regarde Orie…je vois tout le contraire de son frère. Silencieuse, calme et tellement mignonne. Alors qu’Atsu…il a toujours était différent de tous les autres garçons que j’ai connu…il ne m’a jamais regardé comme une personne froide et indifférente alors que…c’est ce que je suis réellement. Même s’il se pose toujours des questions sur moi, qu’il est encore étonné à l’idée de me voir avec quelqu’un…ça reste la personne qui me connaît le mieux et…je n’avais jamais pensé que devoir le partagé avec une fille me filerais autant la déprime. Je le vois tellement peu depuis que Nanako est apparut dans sa vie…et maintenant qu’il a son boulot pour l’été, il va récupérer Orie le soir et rentrer chez lui…dormir sans doute, et revenir le matin pour juste me saluer.

196

Peut être…qu’il est temps pour moi aussi de rencontrer une personne qui me ferait sourire et…qui aurait le pouvoir de me faire rire. Comment on est censé rencontrer ce genre de personne ? …C’est pas comme si Atsu avait cherché Nanako lui ! Encore, il lui serrait rentrer dedans…mais non, c’est Elel qu’il a bousculé ! Alors…comment fonctionne le destin face à ça ? « Haru ! ! » coupa une voix pressée dans mon dos. Mon père resserrait sa cravate d’une main et attrapa sa sacoche de l’autre avant de reprendre : - « Il y a quelqu’un pour toi à la porte. Je dois partir, votre repas pour midi est dans le

frigo, ta mère ne reviens qu’en début d’après midi, elle est allée voir sa sœur. Allez, à ce soir tous les deux !

- Quelqu’un pour moi à la porte ?…Ha. ! à ce soir papa ! Rétorqua Haru - AU REVOIR PAPA ! ! Rétorqua à son tour Orie en secouant vivement sa main. - Haha ! rigola son père, fait attention à toi Orie ! - Haa…souffla Haru. Orie, je t’ai déjà dit de ne pas l’appelez comme ça. - Mais….bouda Orie. - Oui je sais. Le tien c’est un gros emmerdeur, mais tu ne peux pas choisir un père de

substitution. - Mais…bouda à nouveau Orie, les sourcils baissés. - Haaa…me regarde avec ses yeux de chiens battus. Oky…juste pour les vacances.

Après t’oublie ! - AAYYYE ! ! ! Cria t-elle joyeusement.. - Reste ici, je vais voir qui est à la porte. - Je peux venir ? - Non. Tu restes ici tant que je ne reviens pas. Rétorqua t-il froidement. » Je me levais et laissé Orie assise sur le tatami de la cuisine. Même si Atsu avait passé un contrat avec son père, le risque qu’il veuille récupérer Orie pour le forcer à revenir plus vite restait probable. Mon père avait laissé la porte entrouverte et j’aperçut distinctement cette allure si fine qui s’en échappé. Sa chemise blanche débrayer, ses mains pendaient de chaque côté…mes yeux

s’écarquillaient et sans vraiment savoir pourquoi, mes pas s’accéléraient. Je poussais la

porte et son visage qui flânait sur les rosiers de la façade se dressèrent en deux petite

bille ronde vers les miens.

« BONJOUR ! ! » Accompagné d’un généreux sourire, il m’avait salué avec une grande simplicité et d’un air tout à fait décontracté,. « Kei ? Bon…bonjour… »

197

Pourquoi je bégayais ? ? C’était pas la première fois que je lui parlais. Pourquoi était-il là ?…comment il avait su ou j’habitais d’ailleurs ? « Nanako m’a donné ton adresse ! » Rétorqua t-il aussitôt Il lit dans mes pensées ou quoi ? ! « Désolé de venir sans prévenir, mais en fait, je n’avais pas ton numéro non plus. » Est ce qu’il est en train de me demander mon numéro ?…Heu…bon faudrait peut être

que je réponde quelque chose…

- « Tu…tu veux mon numéro ?… - Heu…hésita t-il un moment. He bien non, je suis chez toi maintenant ! - Ha oui. C’est juste. Tu voulais quelque chose ? - Te voir. Répondu t-il franchement. - …ça y es…tu m’a vu. Rétorqua froidement Haru. - Haha ! Oui ! rigola Kei d’une façon naturelle. C’est les vacances, mais Elel a un match

de base-ball en fin de matinée. Tu veux venir avec nous ? - Heu…moi ? avec vous ? sans Atsuya ? - Est-ce qu’il faut que Nasu soit là pour que tu sois avec nous ? - …non…enfin…Je ne suis pas sur que… - Tu ne va pas leur priver de leur mascotte hein ? ? - Ha…c’est Orie que tu voulais inviter, fallait le dire tout de suite. Voilà ou me mène

toutes ces questions stupides sur le destin. - Si je te dis oui…tu viens ? - …je n’ai pas le choix. Je dois surveiller Orie. - Super ! on a rendez vous dans une heure et demi au stade, je peux rester avec vous

en attendant ?… - Rester ? ! Heu…oui. » Il n’hésita pas à entrer aussitôt que j’avais dit oui, et levais les yeux partout autour de lui

en posant des centaines de questions.

- « Ha ! ! Une photo de toi ! Lança t-il en brandissant un cadre poser sur la commode de

l’entrée. Tu avais quel âge ? - dix ans. - Et là c’est Nasu ? ! - Oui…ce…ce jour là on avait pêché une énorme truite. - Hahaha ! vous aviez l’air de bien vous amusez. Posant la photo pour en prendre

aussitôt une autre sur la deuxième étagère. Et là c’est tes parents ? - Tu t’intéresses beaucoup aux photos on dirait. - Désolé, je suis indiscret…s’excusa t-il en se tournant vers Haru, la main voguant dans

ses longs cheveux bouclés.

198

- Oui, tu l’es. Mais…tu peux continuer, ça ne me gêne pas. » Etrangement, il en apprenait toujours plus sur moi, que moi de lui. Il ne se contentait

que de poser des questions me concernant, jusqu’à ce qu’on arrive enfin à la cuisine, ou

Orie m’attendait impatiemment, debout devant la table, les sourcils froncés.

- « HARUUU ! ! ! Bouda t-elle, les deux bras tendus le long de sa petite robe blanche qui

tombait en cascade sur ses jambes. C’était long ! - Haaa…souffla Haru dépité, se grattant la tête. Une vrai mini Nanako celle là. La voilà

qui râle pour un rien. - Bonjour Orie ! ! Clama joyeusement Kei - KEI ! ! ! Cria Orie en se jetant sur lui, regardant derrière et de tous les autres côtés. - Désolé, je suis seul. Rétorqua t-il aussitôt. - Huuum…bouda à nouveau Orie. Pourquoi Nanako n’est pas venu ?…Elle m’a oublié

hein ? - Qu’est ce que tu raconte ? Sourit Kei en s’agenouillant, lui tendant un sac à dos. Elle

m’a demandé de te donner ça ! Dépêche-toi de le mettre, comme ça on pourra la rejoindre !

- HAAAAAAA ! ! ! C’EST QUOII ? ! ! Cria Orie en ouvrant grand le sac. AYEEE ! ! ! MA TENUE DE POMPOM GIRL ! ! ! »

Elle n’en rajouta pas plus et couru sans broncher dans sa chambre, tandis que Kei se redressa en me regardant droit dans les yeux, d’un air satisfait. - « Ta dit les mots magiques on dirait. Tu veux boire quelque chose ? - Quelque chose de bien frais, il fait vraiment chaud dehors. - D’accord, tu n’as cas t’installer. On ne va pas partir de suite. - C’est bien pour ça que jsuis venu ! Rétorqua aussitôt Kei. - T’es toujours aussi direct ? - Oui. Et toi…t’es toujours aussi froid ? - Oui, c’est dans ma nature j’y peux rien. - Bien sur qu’on y peut toujours quelque chose. Avoua Kei avec un léger sourire. - De quoi tu parles ?…Lui tendant la boisson : Tiens. C’est du thé glacé. - Merci. Je veux dire…attendant qu’Haru soit bien assis. Que je pourrais tout

simplement me taire, et toi tout simplement sourire. - …Alors pourquoi tu ne le fais pas ? - On essaye ?…Je me tais et toi…tu souris. - Pour…POURQUOI JE FERAIS CA ? - Parce que c’est amusant. - Je ne vois pas en quoi c’est drôle. - Tu ne sauras pas avant d’avoir essayer. Allez, je me tais, et j’attends. - … - … » Cet imbécile me regardait avec ses grands yeux marron et se pincer presque les lèvres pour ne rien dire. Ses mains commençaient à gigoter nerveusement et ses tout petits

199

ongles tapaient sur le table en guise de bruit de fond. Ses pieds en firent autant, assis en tailleur, faisant un mouvement cyclique comme une horloge qui ne cessait de tourner. Ses pupilles roulaient de droite à gauche et sa tête commençait à hocher elle aussi, accentuant le rythme de ses pieds comptant les heures en accélérés. Une sensation étrange étreignait mon ventre et une soudaine chaleur envahie mon corps, quand un son improbable déchira ce long silence comique. « Haha…hahahaha ! ! ! » Ce son…c’était le mien. Je m’entendais en train de rigoler, et je n’arrivais pas à m’arrêter. Mon cœur bondissait et mes mains se réchauffer. Mes joues devenaient rondes et je ne cessais de le regarder se mordre les lèvres pour ne pas céder à son chantage, faisant mille grimaces silencieuses, aggravant d’autant plus ce son qui s’échapper soudainement de ma bouche. Il me regardait avec de grands yeux ronds quand j’entendis son rire éclater, retentir au même rythme que le mien. Etrangement, ça ne m’avait pas arrêter et nous rigolions à l’unissons, pour si peu de

chose. Je me sentais bizarrement déridé, le visage moins crispé et mes mains moins

stressé. Mon cœur était tout à coup plus léger et des sortes de larmes venaient noyer

mes yeux. Son sourire était comme un lever de soleil…je n’étais pas du genre romantique

mais pourtant…c’est la seule chose que son visage m’inspirait à ce moment là. Une

éclaircie sur une vallée obscurcie par une nuit sans lune.

Mon poux ralentissait et ce son s’essoufflait pour ne laisser qu’un vague sourire se dessiner. - « Tu…tu vois…Reprit Kei en reprenant son souffle. Tu as un rire magnifique ! - Pas autant que le tiens…haa…souffla Haru. Merci. Je crois que c’est la première fois

que je rigole autant. - Non, tu plaisantes ! Un si beau rire, ça serait dommage de l’entendre si peu. - Je crois…je crois que tu serais déçu de connaître ma vraie nature. Reprit sérieusement

Haru en buvant quelque gorgés de thé glacé. - …Je n’en suis pas si sûr. Avoua Kei d’un léger sourire, tournant les yeux derrière lui en

voyant Orie déboulé à toute vitesse. - REGARDE REGARDE ! Cria Orie. C’EST LA MEME QUE NANAKO ! BLEU ET JAUNE ! - De vraie sœur jumelle…Clama Haru blasé. On part dans une demi-heure Orie. Tu veux

un verre de thé glacé ? Ou de coca ? - Non ! Je veux allez jouer dans la chambre avec la batte qu’Elel m’a donné ! ! Je peux ? ! - Bien sur, mais dégomme pas trop de peluche, Alexia ne sera pas contente…et ne sort

pas de la maison sans me le dire. - AYEEEEEEE ! ! ! »

200

Elle repartit aussitôt en courant, secouant ses pompons dans tous les sens. Me retrouvant à nouveau seul face à Kei qui c’était déjà relevé pour faire le tour de la cuisine. Il fouilla sans l’ombre d’une hésitation et avait recommencé à me poser mille questions sur ma vie, si j’aimais les photos, si je voulais poser pour lui, ce que je refusa aussitôt tandis qu’il me répondit par un large sourire moqueur…si j’aimais lire ou si j’aimais cuisiner. Puis il me demanda qui était Alexia, et s’empressa de répondre : « ta sœur ? ! » Je lui expliquais alors qu’Alexia n’était pas importante et je changeais aussitôt de sujet… - « Tu poses toujours autant de question aux gens que tu ne connais pas ? - Seulement à ceux qui m’intéressent. Tu m’as dit que ça ne te dérangeait pas. - Et…tu t’intéresse à beaucoup de monde ? - …jusque là…il n’y a que toi. Je connais déjà ma cousine et Nanako alors je n’ai pas

vraiment de question à leur posé. J’ai beaucoup de travail à Tokyo. Je n’ai pas le temps de sortir. Ce sont mes premières vacances depuis que j’ai débuté. Et encore…vacance est un grand mot. Je dois trouver quelque chose à ramener là bas sinon je vais vraiment me faire taper dessus.

- Tu fais quel genre de reportage photo ? Demanda Haru en se levant pour le rejoindre de l’autre côté de la pièce.

- …C’est assez large, s’il y a un événement je me colle dessus, ou s’il n’y a rien, je m’efforce de remplir la page d’art. Mais j’aime beaucoup tout ce qui se rapproche de la nature.

- Tu permets…Demanda t-il en lui reprenant la photo des mains, passant ses bras au-dessus de ses épaules pour la remettre sur le frigo. Je crois que c’est la seule photo de famille que j’ai.

- La…La seule ? Tu as quel âge dessus ? cinq…Six ans ? Et là, c’est Alexia ? - J’en ai quatre. Coupa Haru en laissant son bras au-dessus de lui, le plaquant presque

contre le frigo, capturant son regard à quelques centimètre de son visage glacial. - Et…pourquoi…heu…Je veux dire…Laissant un court silence s’installait… - Tu perds la parole ?…chuchota Haru d’une voix austère, retirant sa main avant de lui

tourner le dos pour se resservir du thé. - Heu…reprit Kei, passant sa main dans ses cheveux, le visage rosé. Pourquoi il n’y en a

pas d’autre ? - …J’en sais rien. Enfin. Je veux dire qu’on est une famille ordinaire. Seulement je crois

qu’on n’a jamais pris le temps de s’arrêter pour en prendre une. - …j’ai une idée. Rétorqua aussitôt Kei en tapant du poing dans son autre main. - Tu va te taire à nouveau ? - Mieux que ça ! Je vais faire une photo de ta famille, exactement au même endroit !

C’était ou ? - Je n’ai pas envie. - Allez ! ! Ca sera un super reportage photo ! les mêmes personnes aux même endroits

des années plus tard ! je n’aurais cas prendre Nanako et Elel pour faire la même chose et j’ai quelques autres amis ici qui seront ravis de le faire. Mais la votre en famille…sera vraiment la meilleure.

- Stop. Pourquoi on ferais ça, je ne te connais même pas. - Pose-moi des questions ! Je répondrais à toute ! » Que je lui pose des questions ? qu’est ce que je pourrais bien lui demander ? Je..je n’ai pas sa facilité pour parler autant, s’en ai presque fatigant. Il ne pourrait pas être un peu

201

plus comme Izumi ? Au moins elle met trois plombe à dire une phrase, sa limite la conversation. Plus il parlait…et plus je regrettais de l’avoir laissait entrer. Il était excitait et parler à une vitesse incommensurable, blablatant sur tout et n’importe quoi, tournant autour de moi comme s’il repérait sa proie, quand je me mis à crier malgré moi : « D’ACCORD ! » Un long silence suivit et il me regardait d’un air satisfait, passant ses deux mains aussi fine que ses bras, dans ses cheveux pour les plaquer derrières ses oreilles. Il avait l’air tellement fragile à ce moment, que j’ai cru lui avoir fait du mal juste en levant la voix. J’allais me rétracter quand il me souffla : « Tu vois…Tu n’es pas froid et insensible. Clama t-il en s’appuyant à son tour sur le plan de travail, à quelque centimètre de lui. Tu sais aussi rire aux éclats et être énervé juste après. Mais j’ai pris ton d’accord pour une confirmation pour la photo, finalement, tu va vraiment être mon modèle…Haru. » Ses yeux en arc-en-ciel, son sourire me laissé sans voix. Je l’avais aperçut la première fois

préparer le thé le jour du festival. Bien que son look vestimentaire m’avait quelque peu

laissé perplexe, il c’était tourné vers moi et m’avait tendu une tasse de thé. Il était élancé

et ses cheveux bouclés tournoyaient sur son visage. A peine avais-je tendu le bras que

Nanako et Nasu m’étaient tombé dessus.

Après quoi, je l’ai à nouveau rejoint dans la cuisine et c’était fait agripper par Nanako qui n’avait cessé de ce chamailler avec lui. J’avais déjà pu voir son caractère à tendance bavard et obsessionnel, ce qui a le don de me mettre souvent mal à l’aise…mais lui dégagé une telle fraîcheur que je m’y étais presque habitué. Et le voilà aujourd’hui chez moi…dévoilant des aspects de ma personnalité qui m’était encore inconnue. J’étais impatient et je m’étais bien fait avoir…il avait fait tout ça dans le seul but que je lui dise oui. Et ça avait marcher. Cela dit…il devra y avoir Alexia…ce qui me stressait d’autant plus. - « Alors…reprit Kei en se tenant face à Haru. Ta sœur n’est pas là ? - NON ! …non. Elle n’est pas là. Tu l’a verra sûrement…si on fait cette photo. Ce n’est

pas un accord définitif. Partant se rasseoir à la petite table. - C’est moi ou tu n’a pas envie que je la rencontre ? - …et si t’arrêter un peu de poser des questions ? - D’accord, pose en moi, je te l’ai dit, je répondrais à toute ! - Ta toujours étaient aussi bavard ? - Oui ! - Hum…c’est pour ça que tu t’entends si bien avec Nanako. Alors toi aussi tu connais

ses problèmes ? »

202

Il s’arrêta de parler et venu s’asseoir en face de moi. C’était apparemment un sujet à ne pas aborder. Moi qui essayer de faire des efforts pour lui poser des questions, voilà qu’il se tait maintenant. Il vida son verre de thé glacé et après l’avoir fermement posé, il tourna la tête et me regarda très sérieusement : - « et toi ? - Je croyais que tu répondais à tout. Rétorqua froidement Haru. - C’est vrai… Non elle ne m’a jamais rien raconté et Elel non plus. Enfin…je sais que ça

a un rapport avec Kira…mais ça s’arrête là. - …vous vous connaissez depuis l’enfance et tu n’as jamais réussi à savoir ? ! - Je l’ai connu un an après ce traumatisme. Elel m’a toujours dit d’éviter le sujet et

Nanako ne l’a jamais aborder d’elle même. Est ce que…tu le sais toi ? - …j’en ai entendu parler au festival. Mais Atsuya sait assurément tout. - Normal, c’est son petit ami après tout. Coupa Kei, s’accoudant sur la table. J’arrive pas

à croire qu’elle est un petit ami avant moi ! - ..son petit ami ? Nanako et Atsu ne… - ON Y VA ? ? ? ! ! Cria soudainement Orie qui descendu les escaliers en courant, une

batte de base-ball à la main et ses pompons dans l’autre. - Haaa…souffla Haru en regardant sa montre. Oui, on devrait. » ** Orie n’avait cessé de bavarder avec Kei sur tout le chemin. C’était bien la première fois que je la voyais aussi bavarde. Il y avait quelque chose avec lui…quelque chose…qui avait le don de mettre tout le monde à l’aise. Je m’étonnais encore d’avoir eu une si longue discussion et d’y avoir ressentis autant d’émotion. Je dois dire…que les peu de copain que j’ai eu m’ont tous laissaient tomber au final. Bien que j’en ai adoré un ou deux…ils auraient été bien plus heureux avec une personne qui leur correspondait. Mais…qui correspond à une personne comme moi ? Atsuya ? Après tout, c’est le seul avec qui je me sens bien…mais…en fait je le considère plus comme mon petit frère que comme un potentiel amant. Et puis il est hétéros. A QUOI JE PENSE MOI ? ! ! ! On surplombait le terrain sur une petite colline qui ressemblait étrangement à celle du Lycée. Des arbustes et des fleurs délimitées la dangereuse pente abrupte et nous nous dirigions vers l’escalier de bois qui menait au stade. - « Ayyyye ! ! ! Cria Orie, lance-moi la balle Kei ! ! jte l’a renvois ! Clamait-elle en

secouant sa batte dans tous les sens. - Haha ! fait attention, ne lance pas trop loin ! » Bon sang…voilà que je me mets à chercher l’âme sœur ! ! vraiment n’importe quoi. C’est pas comme s’il allait apparaître sous un halo de lumière, entouré de rose rouge et me dire qu’il m’aime…manquerait plus que des flèches qui me le désigne distinctement pour être sur que je ne le loupe pas ! Je regardais Kei, le visage rayonnant, s’aventurer de plus en plus loin. Orie frappa dans la balle et un bruit sourd retentit. Sa position était parfaite et ses bras parfaitement alignés. J’en restais agréablement surpris et aperçut Kei courir pour l’attraper au vol…

203

« KEI ! ! ! ATTENTION ! ! ! » C’était trop tard. J’avais crier tellement fort que j’en avais presque perdu la voix. Il trébucha et tomba dans un amas de rosier, à quelques centimètres du ravin. Je n’avais pas senti mes pas foulés agressivement le sol, je n’avais pas retenu mon souffle tandis que mon cœur marteler ma poitrine et sans réellement m’en rendre compte, j’étais déjà penché au-dessus de lui, la main tendue pour le sortir de là. Ses cheveux cuivrés étaient emmêlés à une tige de rose rouge qui lui caressait la joue. De son visage légèrement éraflé, coulait une goutte de sang, transperçant son teint pâle d’un rubis flamboyant. Il avait toujours ce sourire graver au visage. innocent et joueur. Entouré d’églantine tout aussi rouge que cette fine larme de sang, une soudaine clarté scintillait dans ses yeux. Le soleil incandescent brûlait ses pupilles marrons de millier d’étincelle qu’il s’efforça de cacher en les plissants, me regardant difficilement en me tendant la main à son tour. Je le tirais, il était aussi léger qu’une plume, ce qui n’était pas vraiment étonnant compte tenu de son si petit gabarit. A peine avait-il était debout que l’élan le fit tomber sur moi. Sa tête sur mon torse, et ma main sur son épaule, je le retenus aussitôt. « Ca va ? » Il ne me répondait pas et leva son visage en se contentant de me faire un grand sourire, quand il leva une de ses mains, tenant fermement la balle d’Orie clamant : - « Elle aurait pu la perdre - …et toi tu aurais pu faire une sacrée descente. » Mon pouce sur sa joue, j’essuyais cette gouttelette carmin qui ne cessait de miroiter.

- « Ho…coupa Kei. Tu t’es taillé le doigt ? ! Tu saigne. - IDIOT ! C’EST TON SANG ! - Haha !…dommage, je t’aurais sûrement lécher le doigt pour me faire pardonner ! - ….je le regardais les yeux écarquillaient et bégaya un léger bruit surpris. - Je plaisantais. Coupa t-il les yeux en arc-en-ciel, jouant encore à faire monter en moi

toute sorte de sentiment. » Il recula enfin et mon cœur décéléra. J’ignorais sa remarque et repartis sans un mot vers

les escaliers. Ce n’était pas un signe du destin…absolument pas ! Oui…sinon il y aurait

aussi eu toutes ses flèches pour le désignaient. C’est à ce moment que j’entendis la voix

de Nanako hurlait sur le terrain et nous montrer du doigt. Enfin non, celui qu’elle

montrait du doigt, c’était Kei.

204

J’enfonçais mes mains dans les poches de mon jean et continua à marmonner que ce

n’était pas le destin.

** Kei On avait rejoint Nanako et Elel. Elles avaient bien grandi toutes les deux et j’étais toujours étonné de les savoir aussi proche depuis toutes ces années. Il ne se passait jamais un été sans les voir aussi complice. Etrangement, j’avais cette sensation que ces étés là s’estomperaient avec le temps. Alors je profitais un maximum pour voir ma cousine exercer ses dons au base-ball à chaque occasion qui m’étaient donné. Keiji était là aussi et avait quitté son uniforme de marin pour un survêtement de sport entièrement noir. Sur le terrain avec Elel, il lui donnait des conseils et n’hésitait pas à poser ses mains sur les siennes pour lui montrer les bons gestes tandis qu’elle écoutait scrupuleusement les moindres détails techniques. Ses cheveux dorés étincelaient de gouttelettes de transpiration qui se mélangeait à celle d’Elel, contrastant à sa couleur ébène. Le match allait commencer et il tendit victorieusement la main en l’air tandis qu’Elel tapa sans hésitation dedans, motivé et encouragé. J’étais toujours aussi fier de la voir se donner à fond et j’aperçut Nanako s’agitait avec Orie sur le bord du terrain. Je m’asseyais sur le banc à côté d’Haru qui n’avait plus dit un mot. J’espérais qu’il n’avait pas mal pris ma plaisanterie et allait tout simplement lui demander quand sa voix retentit avant la mienne : - « Ta joue…ça va ? - Ha ! ! Oui ! ce n’est rien, une petite éraflure. Avoua Kei en le rassurant, gesticulant ses

mains dans tous les sens. Au fait. Merci de t’être inquiété. - … - Ta déjà vu Elel joué ? ! - Oui. On a aussi joué tous ensemble une fois. Elel a fait gagner son équipe…ou plutôt,

je dirais que Keiji l’a laissé gagner. - Tous ensemble ? ! Tu parles de l’équipe du festival ? - Oui, Izumi était vraiment la plus drôle parce qu’elle fermait les yeux pour taper la

balle ! » Il me racontait plusieurs anecdote sur cette Izumi et ses yeux pétillaient presque de joie. Une fille ?…je me serais trompé ?…C’est peut être pour ça qu’il a mal pris ma plaisanterie tout à l’heure. Il me contait qu’il avait du l’a porter parce qu’elle était toute petite et il n’avait même pas hésité à me dire qu’elle était trop mignonne. Je crois que j’en avais perdu mon sourire parce qu’il c’était arrêté de parler et me regardait les yeux écarquillaient. Je ne voulais pas lui montrer ce visage mais c’était plus fort que moi. Ca m’énervait. Ce

qui était d’autant plus stupide du fait que je ne le connais que depuis quelques jours.

205

J’étais sur de moi, au premier regard je l’ai su. Je lui ai tendu une tasse de thé pour

l’aborder, espérant faire sa connaissance et Nanako est arrivée. Il avait les même yeux

que maintenant. Il me regardait d’un air surpris et ses pupilles noire tremblées. C’était

comme observait une constellation scintillait de ses milles étoiles. Je restais moi aussi

sans voix et ne pouvais plus détourner le regard.

- « Finalement…reprit Haru d’un léger sourire. Je ne suis pas le seul à montrer un autre

visage, c’est plutôt rassurant. - Dé…désolé, je ne voulais pas paraître déplacé. Clama Kei en détournant le regard. - Inutile de t’excuser. Tu as le droit d’être toi-même. » Il y eut un autre silence. J’aimais la prestance d’Haru. Il ne parlait pas beaucoup, mais…il savait vraiment écouter les gens, il voyait parfaitement tout ce qui l’entourait, et il arrivait à discerner le moindre visage se ridés. J’admirais le fait qu’il avait clairement conscience de qui il était. - « Alors…reprit calmement Haru. Tu trouves qu’elles ont grandi depuis l’année

dernière ? - Ha…tu parles d’Elel et Nanako. Ca oui, Elel a les cheveux encore plus longs et

Nanako…non en fait Nanako est resté petite, mais son visage s’est féminisé. Hahaha ! C’est vrai que c’est une minipouce ! Dommage que Nasu ne soit pas avec nous.

- Oui, il échappe bien a son destin. - Hum ? son destin ? Tu crois au destin ? - Heu…laisse, laisse tomber. - Haha ! si tu veux, mais je crois, qu’on est libre de choisir ou on veut aller et…vers qui

on veut aller. - Oui. Tu as sûrement raison. » Il regardait attentivement les joueurs se déplaçaient de base en base, les bras sur ses jambes et penchés en avant, ses cheveux noirs caressait ses joues d’où une fine goutte de transpiration coulé lentement vers son menton. Il faisait terriblement chaud et il n’y avait pas une once d’ombre sur tout le terrain. A chaque détonation de la balle et à chaque écho de la batte rebondissant au sol, ses sourcils se froncés et ses lèvres se pincer. - « …tu n’aimes pas la chaleur hein ? Demanda Kei en se penchant pour voir d’avantage

son visage. - Non. - Moi non plus. Clama t-il les yeux en arc-en-ciel. Mes cheveux sont trop longs et j’ai

toujours envie de me les couper à cette période de l’an.. - Tu ne devrais pas. Coupa sèchement Haru en se redressant. Ca te va bien. - Hum…se redressant à son tour, les yeux fixés et étonnés. Merci ! » **

206

Pendant ce temps…sur le terrain. ** C’était bientôt la fin de la troisième manche et nous menions au score. La lanceuse qui était plutôt costaud me menaçait du regard et serrait sa balle, tentant sûrement de l’étrangler en espérant me faire trembler. « Tsss… » Je ne pouvais m’empêcher de souffler et de sourire sournoisement. Grandir avec Nanako était un don dans ce genre de situation. Je la regardais d’un œil discret et la voyais s’excitait sur le bord du terrain avec ses pompons jaunes, accompagnés d’Orie qui formait un duo plutôt comique. Nasu aurait sûrement dit une bêtise et Nanako se serait mise à hurler. Sa présence me manquait et je suis sûre…qu’elle manquait autant à Nanako. Je suis sûre qu’elle s’imaginait déjà passer les vacances avec lui toute la journée, l’avouant à demi-mot et plaisantant sur le fait qu’avec Nasu, c’est toujours plus amusant. Qu’importe ou je regardais, je sentais les yeux de Keiji me transpercer de ses perles turquoise. Depuis le festival, il venait s’entraîner avec moi tous les soirs. Je dois dire que je ne m’en plaignais pas. Le base-ball n’était pas seulement un sport qu’il pratiquait au Lycée. J’avais apprit qu’il était dans un club renommé et en plus de ça, en quelques jours, mes techniques avaient réellement évolué. Son visage était toujours sérieux et pas une fois il n’avait reparlé du fait qu’il m’aimait, bien qu’au fond de moi, je ressentais toute l’attention qu’il me porté. C’était égoïste de continuer à le voir tous les jours, détournant ses intentions pour progresser. Mais c’était tellement agréable de partager ma passion avec lui. Je prenais plaisir à le regarder sous les projecteurs du stade, son casque sillonnant son regard assidu tandis que tout son corps était parfaitement positionner sur le marbre. Ses gestes étaient gracieux et précis, ses mains garder une maîtrise parfaite de la balle et ses jambes élancés déviaient parfaitement ma vigilance. Il avait beau être modeste, il l’était réellement talentueux. Quand je pense qu’il s’était intéressé au base-ball parce que je me baladais toujours avec une batte...j’ai du mal à croire qu’il s’y est autant investis. Ca faisait partie de sa vie, de ses loisirs, de ses rêves et de son avenir. Il était fait pour grimper au sommet et je le regardais à mon tour…les yeux emplis d’admiration. ** On avait gagné cette rencontre assez aisément et tout le monde m’avait grandement félicité. Nanako avait prévu de rejoindre Nasu qui finissaient en fin d’après midi, tandis que Kei avait invité Haru et Orie à se balader en ville. Quant à moi, j’étais rentré directement pour me doucher après avoir tant couru sous une telle canicule. Keiji m’avait instinctivement suivit, chassant les chants des cigales à chaque exclamation de voix. Marcher à ses côtés étaient presque devenus naturel. A cette heure ci, il n’y avait personne à la maison et je l’avais invité à se rafraîchir pour le remercier.

207

Cette douche me faisait le plus grand bien, et j’appréciais d’autant plus l’eau fraîche qui ruisselait abondamment sur ma peau. Des bulles de savons miroiter d’une couleur orangée et je soufflais dessus pour les voir gracieusement s’envoler. Une serviette autour de moi et je rejoignis ma chambre pour m’habiller. Un t-shirt très large pour garder un maximum de fraîcheur, et mon short en jean ferait très bien l’affaire. Alors que j’entrouvrais le placard, un reflet apparut dans le miroir et ce bleu azur me fit sursauter. - « KEIJI ! ! ! ! Cria t-elle en se retournant brusquement. - E…Elel…DESOLE ! ! ! DESOLE ! ! ! Je te jure que c’était pas intentionnel ! Clama t-il en

rougissant, ne la quittant plus une seconde du regard, les yeux écarquillaient. » ** Keiji Humide et légèrement serrés, sa serviette rose laissé entrevoir ses jambes satinées ou quelques gouttelettes perduraient à s’y glisser. Son parfum émané l’essence d’une fleur égalant sa beauté, à un bouquet d’oranger. Des milliers de petite perle scintillaient de ses cheveux ébène, tandis que quelques-unes volaient en éclats sur sa poitrine légèrement dérober. Ses yeux émeraude tremblaient dans les miens, que je n’arrivais plus a détourné. - « …Tu…tu veux bien sortir ? Bégaya Elel rougissante. - Ha…oui, désolé. » Je sortais aussitôt, le regard au sol. Elle doit vraiment me prendre pour un pervers maintenant. ** Elel Aussitôt sortie de la chambre, je poussais un souffle de soulagement, m’appuyant désormais sur le miroir qui me fis des frissons dans le dos. « Hiii…c’est froid. » Habillé et peignés, je descendis de la chambre et le rejoignis au salon lorsque j’aperçut, sur le petit meuble de l’entrée, des enveloppes les unes sur les autres. Les tampons mis en évidence attiraient mon attention…c’était le Lycée de sport étude. Vérifiant de tous les côtés que Keiji n’était pas là, je n’ai pus m’empêcher de réprimer ma curiosité. « Mademoiselle Miura Elel, votre candidature a bien été retenue. Nous vous joignons le formulaire d’inscription a renvoyer avant le premier Août. Dépasser cette date et votre candidature sera automatiquement annuler… » - « Alors ? Retentit la voix de Keiji dans son dos. Tu as été prise ? - Keiji ! ! Sursauta Elel. - C’est moi ou ça fait deux fois que je te fais peur ? - C’est moi ou ça fait deux fois que tu t’immisce derrière mon dos ?

208

- Je.. ! ! JE NE ME SUIS PAS IMISCES ! ! J’étais dans la chambre quand tu es arrivée. Bouda Keiji. C’est toi qui m’a pas vu. Clama t-il en lui tirant la lettre des mains, la lisant rapidement.

- REND MOI CA ! ! Cria Elel en lui arrachant à son tour. - … » Keiji ne disait plus rien et me regardait d’un air étrange. Son visage était très sérieux et

dans ses pupilles bleutés…tourbillonnait une tempête qui n’allait pas tarder à éclater,

voilant son visage rayonnant en un sombre regard fatiguer.

Ses cheveux blonds ne tarda pas à recouvrir ses yeux, abandonnant son éclat naturel. Il

attrapa à nouveau la feuille et dans le silence le plus soutenus, déchira la lettre en deux.

- « KEIJI ! ! ! Hurla Elel de stupeur, paralysé devant ces deux morceaux de feuilles. - Reste. Coupa Keiji d’une voix grave et sèche. - Tu n’a pas à … ! ! ! - Reste. Répéta Keiji en laissant tomber les papiers à terre pour lui prendre brusquement

la main. Elel fit un pas en arrière, suivit aussitôt de Keiji qui fit un pas vers elle, tandis qu’elle le regardait à nouveau les yeux écarquillaient et tremblant.

- C’est à moi…de prendre cette déci… - J’aurais pu y survivre avant…mais plus maintenant. Clama t-il en faisant à nouveau un

pas vers elle, alors qu’elle recula à son tour, butant contre la commode, son autre main tapotant le meuble dans son dos. Je t’entraînerais, je t’encouragerais, je t’épaulerais…

- On…on ne peut…Bégaya Elel en baissant soudainement les yeux, sur ses joues rougissantes. »

Sa main passa sous mon menton et il releva ma tête qui tenter désespérément de fuir son regard. Son torse se colla au miens et une bouffée de chaleur m’envahit. « Kei…ji… » murmura Elel en posant sa main contre son épaule pour le pousser. Il attrapa aussitôt ma main et la posa sur son cœur qui battait terriblement fort. Ses lèvres se rapprochaient lentement des miennes tandis que son souffle caressait légèrement mon visage. Je tremblais et serrais machinalement son t-shirt, accélérant aussitôt les martèlements qui me fit tressaillir. Il abandonna ma main qui l’agripper et effleura ma joue avant de s’évanouir dans mes cheveux. Ses lèvres posaient sur les miennes étaient incroyablement douce. Bercer de frissons et de passion, son baiser devenait plus intense et nos doigts s’entremêlèrent quand cette chaleur quitta très lentement mes lèvres qui ne voulaient plus le quitter. Il posa son front contre le mien et m’étreignit plus prêt de lui encore et murmura : « Je t’aime…ne pars pas Elel… »

209

« Je…je reste… » murmura Elel, le regardant dans ces yeux qui miroitaient de larme. Il esquissa un sourire satisfait et posa à nouveau ses lèvres sur les siennes, l’embrassant ardemment. … Je ne savais pas ou ça nous mènerait, mais émanait en moi un sentiment que je n’avais encore jamais connu jusque là. C’était excitant, troublant et réconfortant, rien ne me poussait à l’arrêter…alors que tout me poussait à me perdre dans ses bras. ** Quelques heures plus tard, dans la grande rue de l’horloge, Nanako faisait les cents pas devant une vitrine emplis de livre de tout genre. Dix sept heures…il m’avait dit qu’il finissait à seize heures…. « Et il fait tellement chaud ! ! » Je rentrais discrètement dans la librairie. C’était calme et tout était parfaitement bien rangé. Personne à l’accueil. Je passais ma tête entre chaques rayons « personne ? »…Je continuais à faire étrangement le tour de cette librairie visiblement déserte… - « Bonjour ! Je peux vous renseigner ? - HIIIIIIIIIII ! ! ! ! Hurla Nanako parcourue de frisson, dressant ses cheveux bleus sur la

tête. - Ha, désolé Mademoiselle. Reprit un vieil homme aux cheveux aussi blanc que Nasu,

d’une voix agréablement soutenue. Je vous ai fait peur, ce n’était pas mon intention. - CA VA PAS NON ? ! Bouda Nanako en reprenant son souffle. - Haha…rigola étrangement le vieil homme. Vous devez être Nanako. - …aye ? Je vous connais ? Demanda t-elle, clignant des yeux surprise. - Ho ! Excusez-moi. Le jeune homme qui travaille ici m’a parlé de cette étrange

demoiselle aux cheveux bleus qui crie pour un rien. - JE NE CRIS PAS POUR UN RIEN ! Hurla Nanako, les deux bras tendus de chaques

côtés de sa taille. - Il avait raison…vous êtes adorable. - …Vous êtes quoi ? un pervers ? Lança t-elle d’un ton méfiant. - Hahaha ! …rigola ouvertement le vieil homme. Si vous cherchez Nasu, il est parti faire

une course. C’est vrai qu’il devait finir à seize heures aujourd’hui, mais il a insisté et dit que ça ne le dérangeait pas.

- Aye…c’est vrai que je ne lui avais pas dit que je viendrais. Heu…tant pis je vais l’attendre dehors. Désolé de vous avoir dérangé.

- Vous pouvez patienter ici, la salle est climatisée et il y a de nombreux livres pour vous occupez.

- Grand père ! Coupa une voix féminine au fond de la salle. j’ai fini les tris des affiches. - Aye…je te connais ! Clama Nanako. » Cette fille, c’était la gothique, celle…avec qui parler Nasu le jour du festival. Sans vraiment comprendre pourquoi, une boule me terrassait au fond de mon ventre.

210

Ses cheveux noirs traînaient presque jusqu’à ses pieds et ses quelques mèches châtains

ne faisaient pas exception. Ses petites pupilles bleus tourbillonnaient, piégé dans les

profondeurs d’un maquillage excessivement sombre.

Mes mains tremblaient, Ma peau s’irisait, une étrange fièvre me prit et mon corps entier se crispait. - « Bonjour ! Clama t-elle avec un léger sourire. Je m’appelle Yumeko - … - Tu es venu chercher Nasu ? » Ne prononce pas son nom…pourquoi je dois ressentir autant de mal être ? C’est juste insupportable. Il faut que je sorte. « Nasu fait une course pour Grand père et … » Ne prononce pas son nom…A cet instant… je me détestais plus que mon pire ennemie. J’avais des pensées aussi noires que son regard. Je savais que j’avais des défauts…que j’étais loin d’être une fille comme il faut, mais savoir à ce point là que de tels sentiments pouvaient naître de moi, me faisait honte. « Je…je dois y aller. » Avoua Nanako à demi-mot en se dirigeant vers la sortie. ** Nasu A peine avais-je ouvert la porte de la librairie qui sonna de son petit carillon, que Nanako plongea la tête droit sur mon torse. - « Hoy. Nanako ? - Ayee…tchii tchii…marmonna t-elle en frottant la tête. - Tu es venu me chercher ? ! Lança t-il avec un grand sourire, lui posant la main sur la

tête. - Aye…bouda Nanako, regrettant amèrement son manque de gentillesse. » Elle détournait les yeux et n’avait pas vraiment l’air dans son état normal. Bien que je m’en inquiétais quelque peu, je m’engageais seul dans la boutique. - « Voilà le livre que vous vouliez pour la commande. - Merci Nasu. Remercia le vieil homme en lui tapant amicalement le bras. Tu peux y aller

maintenant. On se revoit après demain. - Ha ? ! Coupa Yumeko. Tu ne travaille pas demain ? - Non, ça sera mon premier jour de repos. Expliqua Nasu, tournant toujours le dos à

Nanako qui attendait sur le pas de la porte. - Tu as prévu quelque chose ? - Heu…je pense que je vais rester avec ma sœur. - D’accord ! Alors si vous… »

211

Le carillon de la porte sonnait et j’eus tout juste le temps de voir Nanako s’en aller, les mains dans les poches de sa jupe à carreaux rouges. « Désolé. Je dois y aller. A vendredi ! » Je me hâtais pour la retrouver mais elle n’était déjà plus dans la rue. J’avais bien vu qu’elle ne se sentait pas bien, mais…pas au point de s’en aller sans un mot. Je la cherchais…mais je ne savais pas ou. C’est après avoir fait le tour du quartier que je passais devant un terrain de jeu, petit et déserté de tout enfant… Ses petites ballerines se balançaient lentement au-dessus du sol, ses bras pendaient de chaque côté de la balançoire et se laissait doucement bercé. Ses cheveux bleutés cachaient son visage visiblement sombre. « …hoy… » Je m’asseyais à côté d’elle. Ses mains s’agrippaient aux cordes. - « …Hoooy…souffla Nasu, laissant un court silence s’installait avant de reprendre :

Nanako…tu as toujours été honnête avec moi. Mais…moi je ne l’ai pas toujours était. Ses jambes qui se balançaient au grès de la balançoire retombèrent comme un poids mort. Il faut que je te dise quelque chose d’important, et…tu va certainement le prendre mal alors, d’avance je suis désolé.

- Je comprends…souffla Nanako. Je ne suis pas le genre de fille qu’on aimerait embrasser…ou qu’on aimerait enlacer. C’était juste l’apparence qui était trompeuse hein…

- ….de…De quoi tu parles ? ! Une…une minute tu veux. Moi tout ce que je voulais te dire c’est que Keiji m’a dit que Shinrou et Geen avaient été inscrit en deuxième année dans ton Lycée. »

Le visage de Nanako se releva brusquement, les yeux écarquillaient dans le vide. J’étais lancé et je n’avais d’autres choix que de tout lui dire. - « Je sais que j’aurais du te le dire avant mais…je ne trouvais jamais le bon moment

et…j’ai espérer pouvoir retrouver cette lettre dans ton dossier alors…j’ai demandé à Yumeko de regarder, parce qu’elle était au conseil des étudiants. Mais…cette feuille a disparue et…je pense que tu dois vraiment te préparer à les revoir.

- …Tu le sais…depuis longtemps ?…marmonna Nanako. - …depuis…heu… - Tu sais ce que j’aimais avec toi Nasu ?… - … - C’était le fait que quoi qu’il m’était arrivée, tu ne serais jamais impliqué la dedans.

Que je pouvais tout te confier et ne jamais avoir à douter de toi. Je sais…que tu voulais bien faire en te taisant. Mais…marmonna t-elle en se levant. Je crois que j’aurais encore préféré ressentir de la jalousie…plutôt que d’avoir à apprendre que tu savais déjà qui était Shin et Geen avant que je ne te le raconte. Je croyais…que tu avais compris…que je ne voulais avoir aucun secret pour toi.

212

- Hoy…Nanako. Clama Nasu en se relevant à son tour pour se mettre face à elle. Tu ne crois pas que tu exagères un peu ? …dé…Désolé. J’ai juste voulu que tu passes un joyeux festivals et que tu t’amuses. Et…c’est pas le genre de chose qu’on annonce entre deux blagues.

- …Je vais vraiment revoir les jumeaux ?…marmonna Nanako, les yeux dans le vide, les mains tremblantes, réalisant ce que Nasu venait de lui annoncer. Je…JE NE VEUX PAS ! ! Cria t-elle soudainement, tombant à la renverse. »

Nanako était incontrôlable et alors que je l’avais retenue pour ne pas qu’elle se blesse,

elle m’agrippa le t-shirt et s’excusa une bonne centaine de fois. - « Nasu…Nasu…je n’aurais pas du te crier dessus, je suis désolé ! je suis désoléé ! - Hoy …Tu n’avais pas tord non plus. Je te promets que je ne te cacherais plus rien. - Alors tu ne vas pas m’abandonner ?…Supplia Nanako assise par terre, enlaçait dans

les bras de Nasu. - Non… - Jamais ?…Tu ne partiras pas ?…Je ne veux pas que tu partes… - … je… Je resterais avec toi…le temps qu’il faut. - …et si je veux que ça soit pour toujours ? - Nanako…souffla Nasu en la serrant d’autant plus fort, posant un baiser sur le front. » Elle n’était pas elle-même…cette nouvelle l’avait complètement bouleversée et c’était la première fois que Nanako s’abandonnait autant dans mes bras. Ce n’était pas les larmes sensibles que j’avais pu entrevoir quand elle avait fait face à Kira. Non…celle ci était de réels sanglots de terreur. Elle n’avait plus conscience de ce qu’elle disait et inonder mon t-shirt d’un océan de larme. Ses bras se recroquevillaient contre moi et elle emmitoufla ses mots qui n’avaient plus vraiment de sens au milieu de ses flots. … Avoir autant d’émotion l’avait épuisé et ses perles miroitantes avaient fini par se fermer une heure après. Je l’avais porté jusque chez moi. Bien qu’Haru n’aimait pas vraiment faire du baby-sitting, il avait accepté de garder Orie pour cette nuit. Je l’avais déposé sur le lit et même endormis…ses mains agrippées encore mon tshirt tandis qu’une larme continuait de ruisseler lentement sur son visage. Je passais mes bras autour d’elle, allongé à ses côtés…et l’étreignais en la berçant de petite caresse dans les cheveux…la couvrant de mille baisers sur le front.

213

214

215

216

217