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Eric Beauvillain - Pour être servie, madame est servie ! 1/60 AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le site http://www.leproscenium.com Ce texte est protégé par les droits d’auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l’organisme qui gère ses droits. Cela peut être la SACD pour la France, la SABAM pour la Belgique, la SSA pour la Suisse, la SACD Canada pour le Canada ou d'autres organismes. A vous de voir avec l'auteur et/ou sur la fiche de présentation du texte. Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe. Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues et les droits payés, même a posteriori. Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation. Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes amateurs. Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes.

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Eric Beauvillain - Pour être servie, madame est servie ! 1/60

AVERTISSEMENT

Ce texte a été téléchargé depuis le site

http://www.leproscenium.com

Ce texte est protégé par les droits d’auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l’organisme qui gère ses droits. Cela peut être la SACD pour la France, la SABAM pour la Belgique, la SSA pour la Suisse, la SACD Canada pour le Canada ou d'autres organismes. A vous de voir avec l'auteur et/ou sur la fiche de présentation du texte.

Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe.

Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues et les droits payés, même a posteriori.

Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation.

Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes amateurs.

Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes.

Eric Beauvillain - Pour être servie, madame est servie ! 2/60

Pour être servie, madame est servie ! Une comédie d’Eric Beauvillain

1h40 pour 9 adultes

(2 femmes – 2 hommes – 5 asexués)

Eric Beauvillain - Pour être servie, madame est servie ! 3/60

SOMMAIRE

P.2 – Sommaire

P.3 - Ce qu’il faut savoir

P.4 – Descriptif

P.5 – Début du texte…

P.50 - … à la fin du texte

P.51 – Notes

P.52 - Conseils

P.53 - Bibliographie (comme dans les vrais livres, trop la classe)

Eric Beauvillain - Pour être servie, madame est servie ! 4/60

Ce qu’il faut savoir :

Cette pièce dure entre une heure quarante environ (voir notes).

Le décor donné est un intérieur bourgeois de 1898. Rien de forcément

complexe : un vieux canapé et son fauteuil, une table basse, un cadre doré…

La pièce demande neuf comédiens dont au moins deux femmes et deux

hommes. Les cinq rôles rôles restants peuvent être tenus à mon sens par des

hommes ou des femmes indifféremment (même s’il serait bien d’avoir un homme

et une femme en plus dans le reste de la distrubution).

Si vous jouez ce texte, communiquons, écrivez-moi sur [email protected]

pour me donner les dates et lieux – voire m’envoyer des photos du spectacle et

de l’affiche … Je mettrai avec plaisir toutes les infos sur mon site :

http://ericbeauvillain.free.fr

D’ailleurs, j’aime présenter les troupes qui m’ont joué. Si vous la jouez,

n’hésitez pas à me contacter pour me fournir une photo des comédiens, un

historique de la troupe pour que je vous crée un article sur mon site…

Etant membre de la SACD, cette pièce n’est pas libre de droits et vous devez

donc la déclarer si vous la jouez en public, même gratuitement. Cette somme me

permettra de continuer à écrire et répondre individuellement à tous les mails que

je reçois sans passer par une réponse automatique et impersonnelle. Merci d’en

tenir compte.

En espérant que la lecture vous plaira !

Eric Beauvillain

Eric Beauvillain - Pour être servie, madame est servie ! 5/60

PERSONNAGES Mathilde de Glandimont – veuve, entre 50 et 60 ans Joséphine – bonne, la quarantaine Hector – mari de Joséphine, la quarantaine Endebert – vieux domestique, 50 à 60 ans Suzanne – bourgeoise locale, entre 35 et 55 ans Yvonne – sœur de la précédente, même âge Marthe – arnaqueuse se faisant passer pour la fille de Joséphine et Hector, 20 ans Cornicolé – arnaqueur et beau parleur, entre 30 et 40 ans Marianne de Trémignon – décoratrice, entre 40 et 50 ans (cf les notes pour une distribution modulable) PROPOS Traiter avec humour de la position sociale qu’occupent la bourgeoisie et les domestique avec un trait de Feydeau. RESUME Madame de Glandimont, piquée au vif par ses domestiques qui pensent que sa place est enviable, décide d’échanger les rôles pour leur montrer que sa vie n’est pas aussi simple qu’on peut le penser. Elle met au défi ses domestiques de tenir un mois dans la peau d’un couple de bourgeois. Dès lors, ils devront subir les mondanités journalières qu’elle subit et faire fasse aux profiteurs. Mais ce que madame de Glandimont n’avait pas envisagé, c’est qu’elle devrait découvrir la vie de domestique…

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1895. Salon bourgeois. I. Mathilde, robe élégante, lit le journal. Elle se lève soudain. 1. Mathilde : Endebert ! (pas de réponse) Endebert ! (Pas de réponse. Mathilde va taper deux plaques de bois l’une contre l’autre) Ce n’est pas possible ! (Mathilde va utiliser un gros klaxon) Il n’est pourtant pas sorti… (Mathilde va souffler dans une corne de brume) Je ne vais quand même pas tirer le canon pour le faire venir ! Joséphine entre. Joséphine : Madame a appelé ? Mathilde : Pas vous. Joséphine : Il me semblait bien ne pas avoir entendu la clochette… Mathilde : Eh ! Bien non, il n’y a pas eu de clochette. Qu’est-ce que vous venez faire là ? Allez me chercher Endebert. Joséphine : Bien madame. Joséphine sort. Mathilde : Ah ! On est secondée… Hector entre. Hector : Madame a appelé ? Mathilde : Pas vous. Hector : Il me semblait bien ne pas avoir entendu la crécelle. Mathilde : Non, il n’y a pas eu de crécelle. Vous commencez à me fatiguer à avoir chacun votre instrument d’appel. Hector : C’est plus pratique. Mathilde : On se demande pour qui ! Pas pour moi, en tout cas. Allez me chercher Endebert. Hector : Bien madame. Hector sort. Mathilde : Ils me rendront chèvre. Endebert entre. Endebert : Madame m’a appelé ? Mathilde : Eh ! Bien oui, je vous ai appelé. Toute la ville est au courant que je vous ai appelé. Endebert : Ah ! Bon. J’avais eu peur que vous m’ayez appelé. Endebert va pour sortir mais Mathilde l’arrête. Mathilde : Ça ne va pas mieux, vos oreilles, vous ! Endebert : Oh ! Si, j’ai bien dormi, merci.

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Mathilde : Oui… Vous avez de la chance que j’aie promis à mon défunt mari de vous garder, vous… Endebert : Ah ! Le rouge. Ou le bleu, ça dépend des habits. Pourquoi vous me demandez ça ? Mathilde : Gnihihiiiih ! Je frôle la crise de nerf, avec vous ! Endebert : Oui, je pense aller le voir lors de mes prochains congés mais je ne lui en ai encore pas parlé. Mathilde : Très bien, on s’en fiche. Dites, ils font des expériences avec des abeilles, des mouches, je n’ai pas bien saisi mais l’hiver sera rude. Pensez à faire entrer du charbon. Endebert : Ah ! Ça, monsieur votre mari me manque aussi. Il faut dire qu’il était bien bon. Mathilde : Non ! Du charbon ! Pour l’hiver. Faire du feu. Endebert : Oh ! Vous savez, moi, la pêche. Le problème, c’est qu’on ne prend jamais rien… Mathilde : Il va me rendre folle. (elle mimera ce qu’elle dit :) Charbon ! Hiver ! Feu ! Endebert : C’est un jeu ? Mathilde : Mais non, ce n’est pas un jeu ! Un papier, que je lui écrive. Endebert : Bon, si madame veut bien m’excuser, il faut que j’aille vérifier si nous avons assez de charbon pour l’hiver. Il paraît qu’il va être rude. Mathilde : Eh ! Bien voilà, très bien ! Pfiouuu. Et allez me cherchez Joséphine. Endebert : Vous en faites pas pour ça : j’ai dégagé l’entrée… Endebert sort. Mathilde : J’ai plus vite fait de le faire moi-même. Mathilde prend une crécelle qu’elle fait tourner. Mathilde : Les gens ne se rendent pas compte du calvaire que je vis… Hector entre. Hector : Madame a appelé ? Mathilde : Mais non, je ne vous ai pas appelé. Vous n’êtes pas Joséphine. Hector : Pourtant, j’ai cru entendre la crécelle… Mathilde : La… Ah ! Non, ce n’est plus possible ce système ! (Mathilde se débarrasse de la crécelle en la donnant à Hector) Allez me cherchez Joséphine ! C’est Joséphine qu’il me faut ! Hector : Bien madame. Hector sort. Mathilde prend la clochette qu’elle agite frénétiquement. Mathilde : Là ! Clochette ! Tiguiding ! Joséphine entre. Joséphine : Madame a appelé ? Mathilde : Oui, j’ai appelé. Tiguiding ! Là ! Joséphine : Euh… Que puis-je pour madame ? Mathilde : Finalement, nous serons deux de plus à manger ce soir. Joséphine : Deux… Mais c’est que j’ai déjà préparé les crabes… Mathilde : Eh ! Bien vous en ferez deux de plus. Pourquoi faites-vous cette tête-là ?

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Joséphine : C’est que je n’en ai point deux de plus et je ne sais où en trouver d’autres pour ce soir… D’autant que la recette nécessite une préparation qui Mathilde : Débrouillez-vous, un peu. Coupez-en deux en deux, présentez les en petits morceaux, faites autre chose. Joséphine : C’est que Mathilde : Ah ! Et finalement, ma cousine dormira là. Elle préfère la chambre verte mais avec les draps rouges. Joséphine : Mais… Mathilde : Oui, elle n’a aucun goût. Qu’est-ce qu’il y a encore ? Joséphine : C’est que j’y ai mis les draps pastels… Mathilde : Eh ! Bien changez-les. Je ne vois pas où est le problème ? Vous vous posez des soucis, vous… Joséphine : Je ne sais point si j’aurai le temps… Avec le menu à modifier… Mathilde : Alors ne tardez point à me faire la causette, allez ! Joséphine sort. Mathilde crie : Mathilde : Et appelez-moi Hector ! Ah ! On n’a jamais ceux que l’on veut sous la main… Où est la crécelle ? Elle était pourtant là… Que tout cela peut m’énerver ! (Mathilde va faire la crécelle :) Crrrrrrr ! Crrrrrrrr ! Non, vraiment, ça ne va pas du tout, cette histoire. Crrrrrrrr ! Hector entre. Hector : Madame a appelé ? Mathilde : Bien sûr, je vous ai appelé. Je m’égosille à vous appeler ! La crécelle a disparu. Hector : C’est que madame me l’a donnée tout à l’heure… Mathilde récupère la crécelle que Hector montre. Mathilde : Mais il ne fallait point la prendre ! A quoi vous servirait-elle ? Vous n’allez pas vous appelez ! Hector : Non, madame… Mathilde : Je vous jure ! … Bien, finalement, j’ai réfléchi. L’armoire normande ne me plaît pas contre le mur où elle se trouve. Vous me la remettrez où elle était pour ce soir. Hector : Pour… Mathilde : Quoi encore ? Hector : C’est que l’armoire est lourde… Mathilde : Vous n’avez qu’à être plus fort. Hector : Et que madame m’avait déjà chargé aujourd’hui de remonter les meubles d’hiver au grenier pour en redescendre ceux du printemps. Mathilde : Eh ! Bien, c’est parfait, allez-y. Hector : C’est que je ne sais pas si j’aurai le temps… Mathilde : Bon, vous allez faire ce que je dis, oui ? Hector : Oui, madame… Hector sort. Mathilde : Non mais vraiment, le personnel de nos jours ! Cela rechigne pour un rien. Joséphine entre.

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Joséphine : Madame…. Mathilde regarde la clochette, Joséphine, la clochette. Mathilde : Je n’ai pourtant pas sonné. Joséphine : Non, madame. Ce sont mesdames Garidelle qui demandent à voir madame. Mathilde : Ces deux ennuyeuses, là ? Faites-les entrer. Joséphine : Bien madame. Joséphine sort. Mathilde se rend compte de ce qu’elle vient de dire. Mathilde : Partir ! Faites-les partir ! Ah ! Non, il faut que je me débarrasse d’elles. Mais ils me tourneboulent avec tous leurs engins pour appeler, là ! Jusqu’à ces plaques de bois pour Endebert qui ne les entend même pas… Mathilde prend les plaques, les tape une fois contre l’autre, regarde la porte : rien. Mathilde : Il me faudrait tout une armada de chantier… Mathilde frappe frénétiquement avec les plaques. Les sœurs Garidelle et Joséphine entrent. Elles voient Mathilde frapper. Mathilde les voit se rend compte du ridicule de la situation frappe mollement encore deux ou trois fois… Mathilde : C’est pour les moustiques... Ils sont précoces cette année… Suzanne : Oui, oui. Yvonne : Bien sûr. Joséphine : Mesdames Suzanne et Yvonne Garidelle. Mathilde : Oui, je vois, merci. Joséphine salue et sort. 2. Suzanne : Oh ! Madame de Glandimont ! Yvonne : Madame de Glandimont ! Quel plaisir ! Suzanne : Quelle joie de vous revoir ! Yvonne : Madame de Glandimont ! Mathilde : Oui, bien, on s’est vu avant-hier. Ce n’est guère la peine de… Suzanne : Oh ! Oui, c’était à la soirée de madame Gambinion. Yvonne : Mais non, Suzanne, madame Gambinion c’était la semaine dernière. Là, c’était monsieur et madame Pétronquet. Suzanne : Mais non, Yvonne, voyons, monsieur et madame Pétronquet, c’était jeudi en huit. Yvonne : Ah ! Pardon, jeudi en hui, c’était chez monsieur Riavault. Suzanne : Non, monsieur Riavault, c’était mercredi dernier. Mathilde (pour elle) : Qu’elles me fatiguent… (haut :) Qu’importe, qu’importe, chères amies, c’était avant-hier, cela suffit bien. Yvonne : C’est vrai. Suzanne : Vous avez raison. Yvonne : Elle a raison. Suzanne : C’est vrai.

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Mathilde (pour elle) : Les faire partir ! (haut :) Mais présentement, c’est que Yvonne : Et il y avait ce somptueux gâteau. N’était-il pas délicieux ? Suzanne : Pardon, Yvonne, mais le gâteau, c’était chez monsieur Riavault. Yvonne : Mais non, voyons, Suzanne, enfin, monsieur Riavault avait fait une salade de fruits. Suzanne : Ah ! Non, Yvonne, la salade de fruits, c’était chez monsieur et madame Pétronquet. Mathilde (pour elle) : Gniiiiiii ! Elles n’arrêtent donc jamais ! (haut :) Qu’importe, qu’importe, c’était très bon. Mais telle que vous me voyez, là Yvonne : Vous avez raison, votre robe est magnifique. Mathilde : Merci, mais Suzanne : Vous avez toujours des tenues somptueuses. Mathilde : Merci, mais Yvonne : D’ailleurs, ne la portiez-vous point chez madame Gambinion ? Suzanne : Mais Yvonne, que vas-tu chercher là ? Chez madame Gambinion, madame de Glandimont portait sa robe bleue. Yvonne : Ah ! Non, Suzanne, je t’arrête, chez madame Gambinion, madame de Glandimont portait une robe rouge, n’est-ce pas ? Mathilde : Oui, peut-être, là. Qu’importe, qu’importe. Une robe rouge et bleue, si cela peut vous satisfaire. Suzanne : Vous avez raison. Yvonne : Elle était superbe tout de même. Mathilde : Voilà, merci, mais pour l’heure Suzanne : N’avons-nous point joué aux cartes, avant-hier ? Mathilde (pour elle) : C’est reparti ! Yvonne : Tu confonds, Suzanne. Les cartes, c’était chez monsieur Riavault, avant-hier, nous jouâmes aux dominos. Suzanne : Ah ! Non, Yvonne, les dominos, je suis formelle, c’était chez monsieur et madame Pétronquet. Mathilde (pour elle) : Mais comment les faire taire ?! (haut :) Qu’importe ! C’était fort plaisant mais là, actuellement Yvonne : Oui, que vouliez-vous nous dire ? Suzanne : Parlez, parlez. Yvonne : Mais cesse de l’interrompre si tu veux qu’elle parle. Suzanne : Je l’invitais à parler, ce qu’elle aurait pu faire si tu n’avais pas repris la parole. Yvonne : Je n’ai rien repris, je l’avais passée en premier, la parole. Mathilde (pour elle) : Une de ces envies de me servir de ces plaques en bois, moi… (haut :) Donc, là, tout de suite, actuellement, il se trouve que me voilà fort occupée. Ma fille arrive ce soir avec son mari et ses enfants et il me reste beaucoup à préparer. Les sœurs Garidelle s’asseyent. Suzanne : Mais c’est vrai ! Vous nous en avez parlés avant-hier ! Yvonne : Comment se portent vos petits-enfants ? Mathilde (pour elle) : Il n’y a donc pas moyen de s’en débarrasser ! (haut :) Bien, bien, merci. Donc, vous comprenez, j’ai fort à faire… Suzanne : Oh ! Oui, nous savons ce que c’est que recevoir. Yvonne : Du travail, du travail, du travail. Suzanne : On n’a pas une minute à soi. Yvonne : A ce propos, vous reste-t-il de ce délicieux thé ?

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Mathilde (pour elle) : Non, elles ne comprennent pas. (haut :) Plus rien. C’est… C’est Endebert qui s’en est servi pour sa pipe, pensant que c’était du tabac. (pour elle :) Voilà. Qu’au moins il me serve à quelque chose, celui-là… Suzanne : Mon Dieu, j’espère qu’il n’est point malade ! Mathilde : Non, mais si vous pouviez Yvonne : Notez que la situation est cocasse… Mathilde : Très, mais si vous vouliez bien Suzanne : Il faut toujours qu’il vous arrive de ces anecdotes, madame de Glandimont… Mathilde (pour elle) : C’est qu’elles commencent à m’échauffer ! (haut :) Toujours, oui. Mais si vous daigniez Yvonne : Qu’était-ce donc, la dernière fois, avec ce balai et cette tarte à la crème ? Mathilde : Rien, rien, je ne me souviens plus. (pour elle :) Bon. Aux grands maux… Les grands maux. (haut, soudain souffrante :) Ooooooooooooh. Suzanne : Quoi ? Yvonne : Qu’est-ce ? Suzanne : Qu’y a-t-il ? Mathilde : Oooooooh… C’est que je me sens pas bien… Il me faut… Du calme… Du silence… Suzanne (chuchotant) : Bien sûr, bien sûr, madame de Glandimont . Yvonne (même jeu) : Nous allons parler moins fort… Mathilde (pour elle) : Mais rien ne les fera donc partir ?! (haut :) De la solitude ! Suzanne (même jeu) : Peut-être devrions-nous vous laisser ? Mathilde : Ah ! Ben oui. Yvonne (même jeu) : Oui, oui, nous allons vous laisser. Mathilde : Voilà. Suzanne (même jeu) : Nous repasserons. Mathilde : Je m’en doute bien… Yvonne (même jeu) : Nous allons prévenir vos gens en partant. Mathilde : C’est ça. (pour elle :) Voilà qui m’évitera d’user de tous ces instruments pour les faire venir. Suzanne (même jeu) : Au revoir, madame de Glandimont. Yvonne (même jeu) : Soignez-vous bien. Mathilde : Oui… Suzanne (même jeu) : Reposez-vous, surtout. Mathilde : Oui, oui. Yvonne (même jeu) : Ne vous laissez pas déranger. Mathilde : J’aimerais bien, oui. Suzanne (même jeu) : Au revoir, au revoir. Yvonne (même jeu) : A bientôt. Les sœurs Garidelle sortent. Mathilde : Pfou ! J’ai cru que je ne m’en débarrasserais pas ! Bon, Joséphine ! La crécelle. La crochette. La clochelle. Ah ! Non, mais ils m’embrouillent avec leurs âneries, ceux-là ! 3. Joséphine entre. Joséphine : Madame ne se sent pas bien ? Mathilde : Si. Non. Ce n’est pas la question.

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Hector entre. Hector : Madame a appelé ? Mathilde : Non. Si. Vous êtes là, c’est parfait. J’ai réfléchi pendant que les deux péroreuses étaient là. Vous avez raison, laissez l’armoire normande à sa place. Hector : Mais c’est que j’ai quasiment fini de la vider… Mathilde : Eh ! Bien remplissez-la ! Et pour ce soir, le crabe, les sœurs Garidelle m’ont rassasiée. Faites autre chose. Joséphine : Mais c’est qu’ils macèrent. Si je ne les fais pas, ils vont être perdus… Mathilde : Eh ! Bien redonnez-les à celui qui vous les a vendues. Il aura des crabes marinés, il sera content. … Quoi ? Pourquoi faites- vous cette tête-là ? Joséphine : Pour rien… Hector : Tout va bien. Mathilde : Je ne suis pas aveugle, que se passe-t-il ? Joséphine : Rien du tout. Hector : Tout va très bien. Mathilde : Pas de ce petit jeu, hein ! J’ai toujours aimé la franchise. Parlez. Joséphine : C’est que… Hector : Madame ne le prendra pas mal ? Mathilde : On verra. Parlez. Joséphine : Eh ! Bien… Sans vouloir vous offenser… Madame change sans cesse d’avis. Hector : Et cela nous donne un surcroît de travail dont il est difficile de se sortir… Mathilde : Mais c’est une mutinerie ! Joséphine : Oh ! Non, madame. Hector : Vous avez demandé… Mathilde : Mais si, mais si ! Une mutinerie ! Une rébellion ! Parce que vous croyez que je m’amuse, moi ? Joséphine : Certainement plus que nous, madame. Mathilde : Mais elle est effrontée, celle-ci, maintenant ! Hector : Votre place est plus enviable que la nôtre, convenez-en… Mathilde : Mais prenez-la, ma place, si vous la voulez ! Vous verrez ce qu’il en est ! Joséphine : Madame sait que cela n’est point possible… Mathilde : Ah ! On bat en retraite. Hector : Concrètement… Si. Cela se pourrait faire… Mathilde : Allez-y, Hector, développez. Hector : Oh ! Non, je me disais juste, cela serait facile : nous endossons votre rôle et voilà. Joséphine : Mais enfin ! Comment veux-tu que l’on fasse cela ? Hector : Les gens ne se posent guère de questions… Quand madame veuve Lamerchot est décédée, monsieur et madame Pétronquet se sont installés sans que quiconque se pose de question. Il suffit de dire « nous voilà » pour que les gens acceptent la nouvelle situation… Mathilde : Mais il veut me tuer, maintenant ! Joséphine : C’est vrai ce que dit Hector… Monsieur et madame Pétronquet sont arrivés, ils ont dit avoir vendu une usine et désirer couler des jours heureux par ici et tout le monde s’en est satisfait… Mathilde : Très bien ! Faisons cela ! Laissons passer les prochains jours avec ma fille et faites-vous passer pour des bourgeois en installation ! Vous verrez si j’ai la vie facile ! Je vous donne un mois pour craquer ! Après quoi, je reprendrai ma place. Joséphine : Mais qu’allons-nous dire aux gens ? Hector : Que madame est partie en cure… C’est très à la mode, ces temps-ci…

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Mathilde : Mais il me pousse dehors ! Joséphine : Convenez, madame, que si nous suivons votre idée… Mais non, ce sont fadaises pour rire. Retournons à nos occupations. Mathilde : Non, non, non ! On ne se défile pas ! Ah ! Vous croyez que j’ai la belle vie ! Je vous ordonne de prendre ma place dès la prochaine quinzaine ! Hector : Mais où irez-vous ? Mathilde : Mais je prendrai la vôtre, de place ! Je ne veux pas manquer une miette du spectacle que vous allez m’offrir ! Joséphine : Vous voulez dire que madame… Hector : Que madame sera notre… Mathilde : Mais oui ! Ah ! On ne me pique pas comme cela sans que je réagisse, moi ! Et puis vous auriez l’air de quoi, sans domestique ? C’est dit ! Ah ! Vous voulez être servis ? Vous allez être servi ! Joséphine : Madame est bien sûre ? Mathilde : Certaine ! Hector : Et Endebert ? Mathilde : On va lui expliquer. Mathilde prend les plaques de bois pour les frapper l’une contre l’autre. Mathilde : Evidemment, il ne vient pas. Aidez-moi ! Mathilde confie la crécelle et la clochette à Joséphine et Hector. Tous font du bruit. Mathilde : La maison s’effondrerait qu’il ne viendrait pas plus. Faites du bruit ! On recommence en criant, tapant des pieds, etc. Endebert entre. Endebert : Tiens ? Vous êtes tous là ? J’avais un creux, j’allais voir s’il y avait quelque chose à grignoter en cuisine… Vous n’avez pas entendu l’orage arriver ? Mathilde : Tiens ! Commencez donc par lui expliquer. Vous allez voir comme c’est amusant d’être à ma place !

Noir

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Intermède (devant rideau fermé)

Marthe passe. Marthe : Je sens que je vais me plaire, ici… Suzanne et Endebert se croisent. Suzanne : Alors c’est vrai ? Madame de Glandimont est partie en cure ? Endebert : Oh ! Ben vous savez, moi, rouge ou blanc, tant que ça descend… Suzanne : Non, je vous parle de madame de Glandimont ! Elle serait partie en cure ? Endebert : Ah ! Ben oui, ça dépend ce qu’on mange avec quand même… Suzanne : Non ! Madame de Glandimont ! La cure ? Endebert : Bon, excusez, c’est pas le tout mais faut que j’aménage maintenant que madame a déménagé. Ou quelque chose comme ça, je n’ai pas tout compris… Endebert sort, Yvonne entre. Yvonne : Tu ne sais pas ? La coiffeuse me l’a confirmé : madame de Glandimont a déménagé dans le Sud ! Suzanne : Moi aussi, on me l’a dit ! Une source sûre ! Yvonne : Mais moi aussi ! Une source on ne peut plus sûre ! Suzanne : Je ne suis pas sûr qu’il puisse y avoir plus sûre que ma source sûre. Yvonne : Très bien, très bien. En tous les cas, avec deux sources aussi sûres, l’on ne peut être que très sûre. Suzanne : C’est sûr. N’empêche qu’elle eut pu dire au revoir… Yvonne : Ou même prévenir ! Elles sortent quand Cornicolé entre. Cornicolé : Bien… Il va falloir que je me trouve des clients, moi… Madame de Trémignon est entrée et a entendu Cornicolé. Marianne : Oh ! Là, doucement… De nouveaux clients ? Puis-je savoir qui vous êtes ? Cornicolé : Et vous ? Qui êtes-vous ? Marianne : Madame de Trémignon. Je m’occupe des aménagements d’intérieur pour apporter beauté et harmonie. Cornicolé : Alors vous n’avez rien à craindre, chère madame. Nous ne travaillons pas dans le même domaine. Cornicolé sort. Suzanne et Yvonne entrent. Suzanne : Oh ! Madame de Trémignon. Yvonne : Vous voilà revenue ? Suzanne : Cela fait combien de temps que vous êtes partie ? Yvonne : Vous n’avez pas réussi à trouver des clients pour vos excellents aménagements à la ville ?

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Marianne : Oh ! Vous savez… Finalement, c’est très surfait. Je me suis rendue compte que ça ne m’intéressait pas tant que cela. D’autant que ça ne rapporte rien. Et puis tout le monde est déjà pourvu… Marthe entre et entend la conversation. Suzanne : Que nenni ! Il paraît que de nouveaux occupants arrivent chez madame de Glandimont qui a déménagé. Yvonne : On ne prête guère intérêt aux racontars habituellement mais ce serait un couple ayant vendu de grands champs pour s’installer dans notre bourgade. Marianne : De nouveaux arrivants ? Mais voilà qui m’intéresse ! Je pourrais faire quelque chose pour eux ! Et récolter enfin un petit pécune qui me permettrait de réellement m’installer… Suzanne : Oui, si vous pouviez harmoniser leur intérieur. Celui de madame de Glandimont... Yvonne : Dont on ne peut dire qu’il était des plus réussis… Suzanne : Il était même assez peu raffiné. Yvonne : Soyons exactes : il était laid. Suzanne : Oui, pour dire vrai, c’était une véritable horreur surannée. Yvonne : C’est exact : aucun goût. Marianne : C’est moi qui m’en étais occupé. Suzanne : Ah. Yvonne : Oui. Suzanne : Pardon. Yvonne : Nous ne savions pas… Marianne : Cela dit, je n’avais jamais vu madame de Glandimont. Elle n’était arrivée qu’une fois la chose finie. Je ne l’ai d’ailleurs rencontrée qu’une fois. Et c’était après. Suzanne : Tout à fait ! C’était de sa faute, nous sommes bien d’accord. Yvonne : Et ce que vous faites désormais est bien plus réussi ! Marianne : Vous avez mille fois raison. Je vais m’empresser d’aller les voir. Madame de Trémignon sort. Cornicolé entre et entend la discussion. Suzanne : Il va falloir que tu fasses plus attention à ce que tu dis. Yvonne : Mais c’est toi qui a dit de faire quelque chose pour son intérieur ! Suzanne : Tu as renchéri ! Yvonne : Tu as commencé ! Marthe : Excusez-moi… Vous avez bien dit qu’un couple de riches terriens s’était installé ici ? Suzanne : Oui. Yvonne : Tout récemment. Marthe : Chez madame de Glandimont… Ils ont des enfants ? Suzanne : Pas que je sache, non. Yvonne : Vous êtes ? Marthe : Vous le saurez bientôt, croyez-moi… Au plaisir de vous revoir. Marthe sort. Cornicolé : Pardonnez mon impudence, mesdames, mais je cherche un couple nouvellement installé. Anciennement chez madame de Glandimont si mes sources sont exactes. Hors quoi, je ne me souviens pas de leur nom. Serait-ce dans vos compétences que de me renseigner ?

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Suzanne : Mais bien sûr ! Nous étions en train d’en discuter. Yvonne : Vous devez parler de monsieur et madame Pigeon ? Cornicolé : Pigeon ! Voilà ! C’est exactement ce que je cherchais ! Je me désole de vous abandonner, vous êtes adorables de m’avoir ainsi aidé, mais je dois aller les plumer. Les rencontrer ! Mes hommages… Cornicolé s’écarte pour faire mine de compulser un carnet. En réalité, il cherche un autre passant. Suzanne : Il est tout a fait charmant. Et si spirituel. Yvonne : Enfin, Suzanne ! En voilà des manières ? En pleine rue ! Suzanne : Rrrr… Suzanne et Yvonne sortent. Cornicolé vérifie que les sœurs Garidelle ne sont plus là. Cornicolé : Parties. Parfait. Qu’elles ne se doutent pas que j’en sais si peu… Ah ! Endebert revient. Cornicolé : Pardon, mon ami. Pouvez-vous m’indiquer la maison de monsieur et madame Pigeon, anciennement chez madame de Glandimont ? Endebert : Aha ! Ah ! Ah ! Je ne sais pas qui vous a dit ça mais vous pouvez être tranquille : il ne va pas pleuvoir… Endebert sort. Cornicolé : Il est pour le moins curieux, celui-là… Qu’importe. Pigeon, me voici ! Je vais t’avoir aux petits oignons…

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II. 1. Mathilde, Joséphine et Hector. Mathilde a une robe bien moins élégante, un tablier et un bonnet de domestique. Joséphine en porte quand à elle une bien jolie à laquelle elle tente de faire bien attention. Hector porte un costume propre dans lequel il ne se sent pas à l’aise, tout coincé. Le ton des comédiens est juste mais ils sont empêtrés dans leurs habits qui leur donne un peu un air de marionnette ou d’une personne maniaque devant marcher dans la boue. Mathilde : Eh ! Ben j’ai l’air chouette, comme ça. Hector : Et moi, donc ? Joséphine : Hector. Madame a déjà été bien gentille de te prêter les habits de son défunt mari. Hector (grimaçant à l’idée de porter les habits d’un mort) : Défunt… Mathilde : Ça ne vous va pas si mal… Vous aussi. C’est une ancienne robe de ma fille. Si quelqu'un vous voyait dans une à moi, la supercherie serait aussitôt éventée. Joséphine : Et comment vous appellerons-nous ? Mathilde : Eh ! Bien Mathilde. Je m’appelle Mathilde. Pourquoi m’appelleriez- vous autrement ? Hector : Ça paraît plein de bon sens… Joséphine : Donc, nous sommes bien d’accord ? Nous jouons les maîtres de maison et vous la domestique. Mathilde : C’est ça. Hector : Et quand chacun reprendra son rôle, aucune punition ne sera retenue contre nous pour ce que nous aurons dit ou fait ? Mathilde : Voilà. Joséphine : Nous pouvons faire tout ce que nous voulons ? Mathilde : Oui. Hector : Nous comporter en riche bourgeois sans crainte de représailles ? Mathilde : Vous voulez que je vous l’écrive ? Ma parole va suffire, peut-être ! Joséphine : Je ne sais pas si je saurai… Hector : C’est vrai qu’on n’a pas l’habitude… Mathilde : Vous n’avez qu’à faire comme je fais… Joséphine : Très bien… Hector : Ça paraît plein de bon sens… Joséphine : Alors commençons par le déjeuner. Mathilde : C’est ça. Qu’est-ce que madame prendra ? Hector : Ça fait étrange, tout même… Joséphine : Il me plairait d’avoir du canard. Avec des petits légumes frais. Hector : Ah ! Oui, j’aime bien le canard… Mathilde : Du canard, c’est noté. Je veux dire, bien madame. C’est vrai que ça fait drôle, tout de même… Joséphine : Eh ! Bien, allez. Hector : Oui, allez. Mathilde s’en va en bougonnant. Mathilde (pour elle) : Commence à regretter mon idée, moi… Elle est sur le point de sortir quand Joséphine la rappelle.

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Joséphine : Mathilde, revenez. Hector : Oh ! Oh ! On croit rêver. Mathilde revient en maugréant. Mathilde (pour elle) : Qu’est-ce qui m’a pris ?! (haut :) Madame… Joséphine : Finalement, je préférerais du poisson. Vous ferez du riz avec. Mathilde : Bien madame. Mathilde s’en va en bougonnant. Mathilde (pour elle) : Un coup de folie… Hector : Ah ! Bon ? Plus de canard ? Quand Mathilde est sur le point de sortir, Joséphine la rappelle. Joséphine : Mathilde, revenez. Mathilde se retient de s’énerver et revient en maugréant. Hector : Ah ! Parce que je préférais le canard, moi… Mathilde : Madame ? Joséphine : Finalement, j’ai changé d’avis. Nous mangerons du bœuf. Grillé. Avec des pommes de terre. Mathilde : Vous êtes sûre ? Joséphine : Oui. En voilà des questions. Allez. Hector : Oui, allez. Mathilde s’en va en bougonnant. Mathilde (pour elle) : Vont finir par m’échauffer, ces deux-là… Hector : Tu es sûre que le canard ne serait pas mieux ? Quand Mathilde est sur le point de sortir, Joséphine la rappelle. Joséphine : Mathilde… Mathilde se retient de s’énerver puis se retourne. Joséphine : Revenez. Mathilde revient en maugréant. Mathilde : Madame ! Joséphine : Finalement, nous prendrons de la blanquette de veau. Avec des petites carottes tendre. Mathilde : Ah ! Oui ? Joséphine : Oui ! Allez. Hector : Oui, allez.

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Mathilde s’en va en bougonnant. Hector : Encore que le canard, hein, c’était quand même pas mal… Quand Mathilde est sur le point de sortir, Joséphine la rappelle. Joséphine : Mathilde… Mathilde se retient de s’énerver mais démontre tout de même des signes d’énervement par le visage et les mains. Joséphine : Mathilde, revenez. Mathilde se retourne vivement et fonce sur Joséphine. Mathilde : J’ai compris ! Vous tentez de m’imiter, c’est ça ? Eh ! Bien c’est très mal fait ! Joséphine : Dites donc ! Un ton en dessous ! Hector : C’est vrai ! Il faudrait se souvenir qui est la domestique un peu, là… Mathilde (pour elle) : Eh ! Ben ils se mettent bien dans le personnage, eux ! Je ne sais pas pourquoi j’ai proposé cette ânerie mais je n’ai qu’une parole, je m’y tiendrai. (haut :) Que madame m’excuse… Finalement, je fais quoi ? Joséphine : Ce que j’ai demandé. Hector : Voilà. Allez. Mathilde : Mais vous avez demandé quatre choses. Laquelle est la bonne ? Joséphine : Débrouillez-vous. Mathilde (comprenant soudain le jeu de Joséphine) : Ah ! Non, mais je ne fais pas ça ! Joséphine : Si. Tout le temps ! Hector : Parfaitement ! Elle a raison ! Mathilde : Pas du tout ! Je donne des consignes claires ! Joséphine : Multiples et contradictoires. Hector : C’est vrai ! C’est vrai ! On ne sait plus où donner de la tête ! 2. Endebert entre. Endebert : Hector… J’allais sortir quand je suis tombé sur une dame qui demande à vous voir, Joséphine et toi. Elle me l’a écrit sur un papier. Hector : Pas Hector ! Monsieur Pigeon ! Endebert : Ah ! Ça, je ne sais pas. Mais qu’est-ce que ça peut te faire ? T’es marié... Joséphine : Mais qui est-ce ? Mathilde : Ça commence ! Faites-la entrer. Mathilde joint le geste à la parole pour qu’Endebert comprenne. Endebert : Ben… Tu m’avais dit que j’étais plus obligé de l’écouter, elle. Mathilde : Oh ! Elle, est toujours là, elle. Hector : Oui, oui, euh… Fais-la entrer. Endebert : Lundi ? Joséphine : Non, fais la entrer. Endebert : Sept ?

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Mathilde : Le geste. Joséphine et Hector font geste à Endebert de faire entrer la visiteuse. Endebert : Que je la fasse entrer ? Ben faut le dire… Endebert sort. Mathilde : On s’amuse avec lui, hein ? Hector : Oui, non, mais c’est qui, cette visiteuse ? Joséphine : Et que va-t-on lui dire ? Mathilde : Aucune idée mais j’ai hâte de voir ça. Mathilde s’installe dans un canapé. Endebert fait entrer madame de Trémignon. Mathilde (pour elle) : Je l’ai déjà vue, celle-là… Endebert : Madame de Crépisson. Marianne (articulant pour Endebert) : Trémignon. Endebert : De Vraigiron. Marianne (surarticulant pour Endebert) : Trémignon. Endebert : De Prévision. Marianne (surarticulant pour Endebert et plus fort) : Trémignon. Endebert : Frais grillon. Marianne (surarticulant pour Endebert et hurlant) : Trémignon ! Endebert : Treize litrons ! Marianne : Bien, qu’importe. Mathilde (pour elle) : Ce qu’on s’amuse ! Endebert : Faut dire que vous n’écrivez pas très bien… Marianne : Monsieur et madame Pigeon ! Quel plaisir, quelle joie, quel bonheur de vous rencontrer ! Joséphine : Merci, Endebert. Hector : Tu peux disposer. Endebert : Oui, enfin si ça ne vous dérange pas, je préférerais disposer parce que j’ai encore le chose à trouver, là… Le bitoniau pour le machin… Enfin, il faut que je le trouve, quoi… Mathilde fait le geste de partir à Joséphine et Hector qui, comprenant, font geste à Endebert de partir. Madame de Trémignon n’a rien vu, qui observe la pièce. Marianne (pour elle) : Ma foi, je n’avais pas si mal travaillé sur cet aménagement… Joséphine : Madame. Que pouvons-nous pour vous ? Marianne : Marianne de Trémignon. Je me suis spécialisée dans les aménagements intérieurs. Mathilde (pour elle) : C’est ça ! Elle a fait le mien ! Marianne va bouger dans tous les sens pour expliquer, regarder, toucher. Joséphine et Hector vont la suivre comme ils peuvent. Marianne : Oh ! Au début, c’était pour moi que je travaillais, par amusement, et puis vous savez, quand des amies vous demandent de faire la même chose, comment refuser ? Joséphine : Oui, mais

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Marianne : Alors évidemment, je ne demandais rien mais quand on vous remercie par un petit cadeau, un peu d’argent, comment refuser ? Hector : Certes, mais Marianne : Alors je ne sais pas, ce n’est pas moi, le bouche à oreille, la rumeur, des on-dits, mais la nouvelle s’est propagée que je réalisais de petits miracles. Mathilde (pour elle) : Rien que ça… Joséphine : Parfaitement mais Marianne : Et dès lors, on me demande, on me demande, on me demande, c’est de la puuuuuuure folie. Mais puisque ça plaît, comment pourrais-je refuser ? Hector : D’accord, mais Marianne : Et même si on me demande, on me demande, on me demande, vous êtes nouveaux arrivants, je me doiiiiiiiis de faire quelque chose pour vous ! Joséphine : J’entends bien mais Marianne : Parce qu’on arrive, on arrive, ce n’est pas chez soi, on veut se sentir bien, n’est-ce pas ? Il faut refaire, point d’autre solution. Hector : Sûrement mais Marianne cesse ses mouvements. Marianne : D’autant que c’est paaaaaaaaaaaarticulièrement laid, ici ! Mathilde (pour elle) : Non mais oh ! Marianne : Je ne sais qui a eu l’outrecuidance de réaliser cette horreur mais il devrait être pendu ! Mathilde (pour elle) : Mais c’est toi, courgette ! Marianne : C’est d’un manque de goût absolu ! Une aberration totale ! Votre prédécesseur s’est totalement fait rouler ! Mathilde (pour elle) : Ravi de l’apprendre. Au prix où c’était… Marianne : Je vous propose donc que l’on revoit touuuuuuuut de fond en comble. Nous commencerons bien sûr par la pièce à vivre, c’est ici que vous recevez, avant de faire le reste de la maisonnée. On enlève tout. Hop. Déménagement. Hector : Déménagement ! Vous ne savez pas ce que c’est vous ! Hop, qu’elle dit… Marianne : Ne vous inquiétez pas, ce ne sera pas vous qui vous en occuperez. Pour dix mille francs, quelqu'un s’en chargera si vous ne voulez pas que ce soit votre domestique. Joséphine : Dix mille ? Marianne : Peut-être quinze, peu importe. Hector : Ah ! Ben peu importe, c’est que… Sans bouger, Marianne va montrer tout ce dont elle parle, chacun suivant la direction. Plus les points sont éloignés les uns des autres, mieux c’est. Marianne : Alors ici, je vois une grande porte vitrée. Là, nous ferons descendre un lustre argenté. Là, un tapis. Ici, une plante grimpante. Là, un guéridon. Ici, de grands rideaux. Partout, du papier peint automne. Avec des fougères, là, là, là, là, là, peintes sur les murs. Ici, le canapé. Et là, pièce maîtresse, un secrétaire cylindre à abattant. Style Louis XVI. (Marianne mime la fermeture rapide du cylindre, comme une guillotine) Schla ! Une trouvaille… Joséphine : C'est-à-dire… Hector : Financièrement… Marianne : Oui, je sais, vous arrivez. Les changements de banque sont lents mais je serai compréhensive. Quand commençons-nous ?

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Joséphine et Hector regardent Mathilde qui s’en lave visiblement les mains, leur laissant le soin de se débrouiller. Marianne, voyant qu’ils regardent le fauteuil, va parler en se tournant vers le fauteuil pour finir face à Mathilde en disant : Marianne : Il faut se débarrasser au plus tôt de toutes ces vieilleries inutiles. Mathilde : Non mais dites ! Marianne : Pardon. Je ne vous avais point vue. Vous vous fondez parfaitement dans le décor. (à Joséphine :) Ça, quand on a une bonne depuis longtemps, elle finit par passer inaperçue. Alors, on dit demain ? Joséphine : Non, non, on ne dit pas demain. Marianne : Matin ou après-midi ? Hector : Ni l’un ni l’autre ! Marianne : Le matin, c’est mieux. Joséphine : Mais puisqu’on vous dit… Marianne : Rassurez-vous ! Vous serez ravi, ravi, raviiiiiiii. Et je vous promets de ne pas dépasser les cent cinquante mille francs. Hector : Les cent cinquante… Marianne : Bon, bon, bon, bon. Je repasse demain matin, puisque vous insistez. Pour vous montrer quelques échantillons. Avec mes honoraires, nous ne dépasserons pas les deux cents mille, ne vous en faites pas. Joséphine (en même temps qu’Hector) : Ah ! Non, mais Hector (en même temps que Joséphine) : C’est que vous Marianne : Pcht pcht pcht, je me sens inspirée, je file réfléchir, ne me raccompagnez pas, je me débrouillerai, à demaiiiiiin. Madame de Trémignon sort. Joséphine : Mais qu’est-ce que c’est… Mathilde : Aha ! Vous vouliez ma place ? Vous l’avez ! Ce n’est que le début ! Hector (à Joséphine) : Ah ! Oui, mais non, mais ma petite caille, moi, je préférerais m’occuper de ma porte qui grince… Mathilde : Trop tard ! C’est Endebert qui s’en occupe, maintenant. Joséphine : Ça vous amuse, hein ? Mathilde : Tu penses ! Hector : Non mais elle se moque de nous ! Joséphine : Oui. Il faudrait voir à vous souvenir des rôles que vous avez attribués, ma petite. Mathilde : Ma petite… Hector : Ça va bien de nous tenir tête comme cela, Mathilde, hein ! (réalisant la façon dont il a parlé à sa patronne) Ohoho, t’as vu comment je lui ai parlé ? Joséphine : Il suffit. Cela sonne, vous me ferez le plaisir d’aller ouvrir. Mathilde : Cela sonne ? Hector : Vous n’entendez pas ? Joséphine : Je vous prierai désormais d’être plus attentive. A notre place, vous exigeriez sans rien laisser passer ! Alors soyez à la hauteur de ce que vous attendriez. Allez. Hector : C’est ça, allez. Penaude, Mathilde sort.

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Joséphine : Hector, je crois que c’était une mauvaise idée. Madame est peut-être lunatique mais elle est bien gentille avec nous. Hector : Un mois, Joséphine ! Un mois à manger du canard, à ne pas se lever le matin… Joséphine : A ne pas réparer sa porte qui grince, à ne pas discuter avec tes amis à la taverne du coin… Hector : C’est vrai… Mais du canard ! 3. Mathilde entre avec Cornicolé. Mathilde : Monsieur Cornicolé. Joséphine : Faites entrer. Ah ! C’est déjà fait. Cornicolé : Madame, monsieur, mes hommages. Hector : Que puivons-nous pour vous ? Que puis-je nous… Que… Non, vraiment, je ne suis pas à l’aise… Joséphine : Mon mari veut savoir en quoi nous pouvons vous être utile… Cornicolé (à part) : C’est avec lui qu’il faut que je m’entretienne… (haut :) Madame… Vous êtes des plus charmantes et votre vue est un ravissement des plus délicats mais… L’affaire dont je veux m’entretenir est une affaire d’hommes. Aussi dois-je m’excuser de cette quémande mais pourrais-je m’entretenir seul à seul avec votre mari ? Joséphine regarde Mathilde qui hausse les épaules. Joséphine : Eh ! Bien… Ma foi, soit. Je vous laisse. (à Hector :) Pas de bêtises, hein ? Joséphine sort. Hector : Alors ? De quoi est-ce qu’il s’agit-il ? Cornicolé : Ah ! Monsieur… (remarquant Mathilde toujours présente) Votre bonne va rester ici ? Hector : Euh… Cornicolé : C’est que si elle reste, nous ne sommes plus seul à seul… Hector : Ça paraît plein de bon sens… Allez, mada… Mathilde. Mathilde : Bon, bon… (pour elle :) Pour s’amuser, c’est râpé. Cornicolé : Oh ! Et faites-nous du thé. Hector : C’est ça, faites-nous du thé. Mathilde : Oui, monsieur… (pour elle :) Allons bon, du thé… Comment ça se prépare, cette chose-là ? D’habitude, je le demande, je ne le fais pas… Mathilde sort. Hector : Alors, cher monsieur. Qu’est-ce que je puis-je pour vous ? Cornicolé (à part) : Il me paraît parfait… (haut :) Cher ami, c’est une chance inestimable que je vous apporte. Hector : Ah ? Cornicolé : D’autres en rêvent toute leur vie et vous, vous l’avez qui se présente à votre porte sans rien avoir à faire ! Hector : Ah. Cornicolé : Car voyez-vous, l’avenir s’assombrit. Les gens veulent de l’argent mais l’argent ne se multiplie pas facilement.

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Hector : C’est vrai. Cornicolé : Et le mieux pour le faire fructifier est de l’investir ! Hector : Ah. Cornicolé : Mais pas dans des domaines où tout le monde investira, ooooooh ! Non ! Hector : Ah ? Cornicolé : Car si dix mille personnes investissent dans une affaire qui rapporte dix mille franc, cela ne fera qu’un franc chacun ! Tandis que si vous avez le nez fin et investissez dans une entreprise méconnue qui rapporte ne serait-ce que cinq mille francs, vous en tirerez cinq mille pour vous au lieu d’un seul et unique misérable petit franc… Hector : Ça paraît plein de bon sens ce que vous dites là… Cornicolé : Mais pardonnez-moi, je ne me suis pas présenté. Marcel Cornicolé, pourchasseur d’investissement fructueux. Hector : Ah. Enchanté… Hector Pigeon. Cornicolé : Oui. Votre patronyme ne m’avait pas échappé. Je travaille pour une société appelée Bleu Ciel, en rapport aux papiers de cette couleur que nous employons. Nous sommes partenaires de l’Entreprise de Développement Francophone. Nous rayonnons de par le monde ! Hector : Ouh ! Là… Cornicolé : Bleu Ciel, partenaire EDF si vous préférez. (cf notes) Hector : Ah. Cornicolé : Et je viens vous faire profiter de ma dernière aventure ! Hector : Ah… Mais vous savez, je n’avale pas n’importe quoi, moi. Cornicolé : Cela tombe bien ! Je ne raconte pas n’importe quoi ! Figurez-vous que je parcours le monde à la recherche de merveilles technologiques d’avant-garde. Des inventions que personne ne connaît et qui transformeront le monde dans les années à venir ! Et je viens vous proposer de faire partie des pionniers ! Hector : Ah… Mais je ne comprends pas bien… Cornicolé : Un pays vous fascine, monsieur Pigeon ? Hector : L’Afrique… Cornicolé : J’en viens, justement ! Hector : Ah ! Bon ? Cornicolé : Parfaitement ! Dans la jungle reculée africaine, la moiteur des arbres tropicaux. Hector : Ah ! Bon ? Je croyais que c’était sec, l’Afrique… Cornicolé : Juste après ! Sortant de la jungle, j’arrive à un désert. Sec. Aride ! A perte de vue. Dans lequel je m’enfonce vaillamment. Je parcours des kilomètres et des kilomètres, à pied, dans le sable brûlant. Hector : Il y a du sable ? Je croyais que c’était de la terre… Cornicolé : De la terre si sèche qu’elle se transforme en sable, monsieur Pigeon ! Hector : C’est passionnant ! Il y avait des animaux ? Cornicolé : Bien sûr qu’il y en avait ! Nombreux ! Partout ! Dangereux ! Hector : Et des crocodiles ? J’en ai vu un, une fois, dessiné… Il paraissait effroyables. Cornicolé : Ils le sont, monsieur Pigeon ! Affreux ! Terrifiants ! Tout ratatinés sur eux-même ! Surgissant n’importe quand pour vous effrayer ! Mathilde entre bruyamment en poussant la porte, les mains prises par le plateau de thé. Hector et Cornicolé, pris dans le récit, sursautent et se tournent vers Mathilde, ratatinée sur elle-même pour ne pas renverser son plateau. Mathilde : Eh ! Bien quoi ? J’apporte le thé que vous avez demandé… Hector : Oui, oui, posez-le là.

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Cornicolé regarde les tasses de thé dans lequel flotte moult morceaux de feuilles. Cornicolé : Il n’est pas bien passé, votre thé. Mathilde : Oui, eh ! Bien c’est que je n’en ai jamais fait… Euh… Autrement. On le fait comme ça, chez moi. Cornicolé et Hector goûte le thé. Hector : Ah ! Oui, c’est… Cornicolé : Oui, c’est cela, c’est… Hector : Krpp… Cornicolé : J’allais le dire… … Dites. Elle va rester là tout le temps, votre bonne ? Hector : Mais non, enfin ! Mada… Mathilde, pchiiiit. Mathilde (pour elle) : Voilà qu’il me chasse comme un animal ! (haut :) Oui, monsieur… Mathilde sort en grommelant : Mathilde (pour elle) : Et avec ça, je ne profite de rien ! Et qu’on m’a donné la vaisselle à faire. Et le linge. Quel idiote a eu cette idée !? Mathilde est sortie. Cornicolé pose sa tasse, imité par Hector. Cornicolé : Or donc, le crocodile ! Hector : Ah ! Oui. Cornicolé : Quand je rencontrai ce terrible animal, il me sauta dessus ! Il bondit vivement sur moi ! La lutte fut farouche, sa mâchoire claquait, sa queue fouettait l’air. Hector : Oh ! Là, là… Cornicolé : Dix mètres, monsieur Pigeon ! C’est ce qui m’a sauvé. Je l’ai attaqué par la queue. Le temps que sa gueule arrive à moi, je l’avais coupée ! Avec les dents ! Hector : Vous devez avoir de bonnes dents… Cornicolé : Il a saigné et de souffrance, il est parti, voyant qu’il avait à faire à plus fort que lui. Hector : C’est drôlement impressionnant… Mais je ne saisis pas bien ce que je viens faire là-dedans… Cornicolé : J’y arrive, monsieur Pigeon ! Poursuivant mon chemin, j’arrive à un petit village. Hector : Un village africain ? Cornicolé : C’est cela. Une petite bourgade, des gens tranquilles et sympathiques. Hector : C’est vrai que les africains vivent nus ? Cornicolé : Entièrement, monsieur Pigeon ! Entièrement ! Hector : Et qu’ils mangent leurs enfants. Cornicolé : Hélas, monsieur Pigeon ! Hélas ! Ils sont effrayants ! Endebert entre en râlant, effrayant. Endebert : Rhaaaaaaa ! Il faut pourtant bien que ce chose soit quelque part ! Ne vous dérangez pas pour moi… Endebert sort.

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Hector : Effrayant, oui… Et qu’on n’y trouve pas d’eau ? Cornicolé : Voilà où je voulais en venir, monsieur Pigeon ! Quelle perspicacité ! Quelle intelligence ! Hector : Oh ! Ben vous savez… Je suis pas le dernier pour ce qui est d’être malin… Cornicolé : Cela se voit et je suis bien content de tomber sur vous ! Car dans ce village sans eau, les habitants ont dû faire face à ce manque ! Hector : Et ils ont inventé une machine pour fabriquer de l’eau ? Cornicolé : Vous racontez mieux que moi-même, monsieur Pigeon… Hector : Avec la terre ! Cornicolé : A… Avec la terre, parfaitement ! Hector : J’avais remarqué, ça. Quand il a plu et que l’on marche dans la terre, le pied s’enfonce et l’eau ressort. Je me suis toujours dit qu’il y avait moyen de faire quelque chose avec cette idée… Cornicolé : Ah ! Monsieur Pigeon, vous auriez pu être africain ! Car cette idée, ils l’ont eue aussi ! C’est un miracle pour le monde ! Pensez ! Il suffit d’une machine qui écrase la terre que l’on a versé à l’intérieur pour qu’en sorte de l’eau, monsieur Pigeon ! Désormais, plus besoin de puits ! Il suffit d’un peu de terre chez soi ! Hector : C’est pas croyable, ça ! Cornicolé : Pas croyable, je ne vous le fais pas dire ! Et pourtant… Nous allons construire ces machines que tout un chacun achètera. Nous prévoyons d’en vendre des centaines de milliers à l’Exposition Universelle de 1900. L’entrée dans le nouveau millénaire, monsieur Pigeon ! Hector : Oui, mais qu’est-ce que je viens faire là-dedans, moi ? Cornicolé : Pour construire, monsieur Pigeon, il nous faut de l’argent. Donnez-nous… Cent mille francs… Allez, arrondissons à deux cents mille francs. Les machines vendues vous en rapporteront le centuple ! Hector : Ah ! Oui, mais c’est que… Cornicolé : J’ai les papiers ici, signez en toute confiance, votre argent sera bien investi. Hector : C’est qu’il faudrait que j’en parle à ma femme… Cornicolé : Surtout pas, monsieur Pigeon ! Les femmes ne comprennent rien aux affaires ! Elle vous dira de ne pas écouter mes divagations, que ce sont des idioties, qu’il faut se méfier. Alors que c’est bel et bien une invention qui peut vous rendre riche ! Hector : Oui, mais quand même, je préfère… Cornicolé (à part) : Très bien, l’atout maître… (haut :) Je comprends. Vous voulez laisser échapper une opportunité et ne pas profiter de centaines de milliers de francs, je comprends. Cornicolé va pour sortir. Cornicolé (à part) : Eh ! Bien, il ne me retient pas ? (haut :) Je pars. Hector : Euh… Oui, je vois… Cornicolé (à part) : Il est plus coriace que je ne le pensais (revenant à Hector et haut :) Très bien. Je vous laisse en parler à votre femme. Mais ne l’écoutez surtout pas ! Je repasse demain. Si c’est toujours non… Adieu l’argent ! Cornicolé sort. 4. Hector : Ah ! Ben ça… Joséphine entre.

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Joséphine : Alors ? Qu’est-ce qu’il voulait ? Hector : Joséphine ! On est riches ! Ce monsieur, c’est un aventurier ! Il veut nous faire investir dans une machine qui transforme la terre en eau ! Joséphine : Il ne faut pas écouter ses divagations. Hector : Il a dit que tu dirais ça ! Joséphine : Ce sont des idioties. Hector : Il a dit que tu dirais ça aussi ! Joséphine : Il faut se méfier. Hector : Ça aussi ! Il avait raison sur tout ! Joséphine : Hector ! C’est une invention qu’il t’a raconté. Hector : Parfaitement ! Une invention ! Mathilde entre. Joséphine : Eh ! Bien, Mathilde, ça sonne, allez ouvrir. Mathilde : Justement, je ne peux pas ! Ce sont les sœurs Garidelle ! Hector : Mais elles vont nous reconnaître ! Mathilde : Meuh ! Non, personne ne fait attention à la tête des domestiques. C’est moi qu’elle reconnaîtront ! Joséphine : Le mieux, c’est de ne pas les faire entrer. Hector : Voilà, on n’ouvre pas. Endebert entre avec les sœurs Garidelle. Mathilde enfonce son bonnet profondément sur sa tête. Endebert : Regardez qui j’ai trouvé devant la porte en cherchant mon machin dans l’avant-cour. A croire que vous entendez rien… Suzanne : Monsieur et madame Pigeon ! Yvonne : Monsieur et madame Pigeon ! Joséphine (nerveuse) : Hihihi… Hector (nerveux) : Hihihi… Endebert : Bon, j’ai encore du boulot, moi. Il faut bien que ce chose soit quelque part… Endebert sort. Suzanne : Que c’est gentil de l’avoir gardé, ce bon Endebert. Yvonne : Et là, c’est votre bonne personnelle ? Joséphine (nerveuse) : Hihihi… Hector (nerveux) : Hihihi… Suzanne : On ne voit pas bien son visage… Yvonne : Ne la connaît-on point ? Mathilde : Machipati Parlala Poutoupout Bidibada ! Suzanne : Que… Que dit-elle ? Joséphine : Qu’elle est étrangère ! Mathilde : Poustou poustou galala rhooooooooo… Yvonne : Et vous la comprenez ? Hector : Oui, oui. Elle dit qu’elle s’en va.

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Mathilde marque un temps, comprenant qu’on la regarde et qu’elle ne voit rien. Elle va sortir en se cognant dans tous les meubles possibles et marmonnant « Outch », « Tudiou ! », « Nom de nom ». Elle est sortie. Suzanne : Elle connaît tout de même quelques mots… Yvonne : Pas les plus flatteurs… Suzanne : En tout cas, nous sommes très heureuses de vous avoir parmi nous. Yvonne : Absolument. Nous sommes ravies. Suzanne : C’est ce que j’ai dit. Yvonne : J’ai le droit de le dire aussi. Suzanne : Je ne vois pas pourquoi tu le dis puisque je l’ai dit. Yvonne : J’ai bien le droit de le dire même si tu l’as dit. Hector : Calmez-vous, calmez-vous. Suzanne : Vous avez raison. Yvonne : Qu’il est prévenant… Suzanne : Vous avez de la chance. Joséphine : Merci. Puis-je vous demander l’objet de votre visite ? Yvonne : Vous parlez comme l’ancienne bonne de madame de Glandimont… Joséphine : Ah ? Suzanne : Vous lui ressemblez un peu, d’ailleurs… Yvonne : C’est vrai ! La taille, la voix… Joséphine : Aha… Suzanne : Oh ! Mais vous êtes beaucoup mieux ! Yvonne : Bien sûr ! Elle, elle était fadasse. Suzanne : Aucune prestance. Yvonne : Aucun intérêt. Suzanne : Alors que vous êtes si belle et élégante. Yvonne : Aucune comparaison possible entre vous deux. Hector : Ah ! Ben celle-là… Suzanne : Mais laissons cela : nous venions pour autre chose. Yvonne : Oui ! Pour vous inviter ce soir. Suzanne : Madame de Frétillant organise une petite soirée. Yvonne : Quand nous lui avons parlé de vous inviter, elle était toute excitée. Joséphine : Ce soir ? Mais c'est-à-dire que… Hector (à Joséphine) : Joséphine ! On ne peut pas y aller ! De quoi aurons-nous l’air ? Joséphine : C'est-à-dire que ce soir… Suzanne : Nous savons, nous savons, c’est un peu tard pour prévenir. Yvonne : Mais les choses sont faites, vos places sont réservée autour de la tablée. Joséphine : Mais c'est-à-dire que… Suzanne : Nous vous laissons vous préparer. Yvonne : Nous allons tout de suite annoncer à Madame de Frétillant que vous avez accepté. Suzanne : Et que vous êtes enchantés. Yvonne : A ce soir… Les sœurs Garidelle sortent. Hector : Mais Joséphine ! Je t’ai dit qu’on ne pouvait pas y aller ! Joséphine : Tu as bien vu ? Il n’y a pas moyen d’en placer une, avec elle… Hector : Je comprends madame qui veut les éviter…

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5. Mathilde entre. Mathilde : Alors ? Elles sont parties ? Joséphine : Oui. Elles veulent nous inviter à une soirée. Mathilde : Merveilleux ! Ah ! Mais non, je ne pourrai assister à rien à devoir rester ici… Hector : Notre embarras vous amuse, hein ? Mathilde : C’est pour vous montrer ce que je vis que je vous ai laissé la place. Joséphine : En attendant, allez ouvrir, on sonne. Mathilde (pour elle) : Ce n’est pas possible : ce sont des animaux ! Ils ont l’ouïe surdéveloppée ! Hector : Et puis vous mettrez les draps mauves dans notre chambre. Mathilde : Mais je viens de mettre les bleus… Joséphine : Et pensez à éplucher les légumes et à étendre le linge. Mathilde : Il faut aussi que je fasse la lessive ? Hector : Oh ! Vous sortirez les chaises de jardin, il commence à faire beau. Mathilde : Mais, mais, mais… Joséphine : Eh ! Bien, allez ouvrir ! Mathilde : Je… Mathilde sort, affolée par tout ce qu’elle doit faire. Hector : Joséphine, on ne peut pas aller à ce repas, ce soir ! Joséphine : C’était bien toi qui voulais profiter de notre situation ? Hector : Oui, mais, oui, mais, oui, mais… Joséphine : Nous nous mettrons d’accord cette après-midi sur l’histoire à raconter. 6. Mathilde entre. Mathilde : C’est une jeune femme qui vous demande mais elle n’a pas dit Marthe entre, poussant Mathilde. Mathilde : Non mais eh ! Marthe : « Non mais eh ! » quoi ? Vous avez vu ? Vous avez vu comme elle s’adresse à moi ? Comme elle m’agresse, moi, pauvre orpheline ? Hector : Pauvre enfant. Joséphine : Elle… Elle ne pouvait pas savoir… Marthe : Tout de même ! Est-ce une façon de traiter les gens ? Elle me fait poireauter sans un mot, elle ne me mène pas à vous. A vous… Et elle m’agresse ! Vous devriez la punir ! Mathilde (pour elle) : Mais elle n’est pas bien, elle ! Joséphine : Ce n’est pas bien grave. Marthe : Pas bien grave ? Mais elle m’outrage ! Elle m’assaille ! Elle m’injurie ! Ce n’est qu’une vulgaire domestique alors que moi ! Moi… Mathilde (pour elle) : Vulgaire ! Vais lui en mettre des vulgaires, moi… Hector : Bon, eh ! Bien disposez ! Mathilde : Oui, monsieur… (sortant, pour elle :) Qui cela peut-il bien être ? Il faut absolument que je le découvre !

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Mathilde sort. Joséphine : Que pouvons-nous pour vous ? Marthe : Ah ! J’ai une grande nouvelle à vous annoncer… Papa ! Maman ! Je vous ai retrouvés ! Joséphine : Pardon ? Hector : On a une fille ? Joséphine : Mais non ! Marthe : Mais si ! Ah ! J’en aurai fait des recherches pour vous retrouver, papa, maman… Hector : Mais pourquoi tu ne me l’as pas dit ? Joséphine : Nous n’avons pas de fille ! Marthe : Oh ! Je comprends, c’est difficile d’admettre que je suis revenue quand vous m’avez abandonnée peu après ma naissance. Mais me voici bel et bien devant vous ! Hector : On a une fille… Joséphine : Non mais il est formidable, celui-ci ! Mathilde entre. Mathilde : Vous m’avez sonnée ? Joséphine : Non, allez-vous-en ! Mathilde : Ah… J’avais cru… (pour elle :) Loupé… Mathilde sort. Marthe : Quand j’ai eu douze ans, j’ai voulu savoir pourquoi j’étais élevée chez les sœurs alors que d’autres enfants avaient un papa et une maman. J’ai demandé mais vous savez, elles gardent bien le secret… Hector : Mais comment nous avez-vous retrouvés ? Joséphine : Dis ! Tu le fais exprès ? Marthe : Un soir, j’ai prétexté être malade pour ne pas aller aux vêpres. Je me suis introduite discrètement dans le bureau de la mère supérieure pour fouiller ses dossiers, espérant y trouver quelques papiers m’indiquant mes origines. Joie ! Vous n’êtes pas de ses parents mauvais qui laissent leur enfant sur le porche dans un landau. Vous m’avez confiée volontairement. En me donnant un nom. Je suis Marthe Pigeon ! Hector : Marthe… Mathilde entre. Mathilde : Vous ne m’avez pas dit ce que vous vouliez pour ce midi. Hector : Mais si, on vous l’a dit ! Laissez-nous, enfin ! On est en train de faire une découverte formidable ! Ouste ! Mathilde : Ah ! Pardon… (pour elle :) Une découverte formidable ? Et moi qui rate tout ! Mathilde sort. Joséphine : Puisque je te dis que ce n’est pas notre fille ! Marthe : Oh ! Mais si ! D’ailleurs, voici les papiers qui l’attestent. Par la présente, je désire confier mon enfant dont je n’aurai pas les capacités morales et financières de m’occuper. Signé Joséphine Pigeon. Hector : Mais pourquoi tu ne m’as rien dit ?

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Joséphine : Mais bougre d’âne ! Ce n’est pas ma signature ! Marthe : Oh ! Je comprends que vous en ayez changé après cela, pour oublier. Par remords, peut-être… Mais je vous pardonne. Je comprends. Grâce à cela j’ai été bien éduquée, j’ai eu un foyer et je vous en remercie. Mais maintenant, me voici. Oublions le passé, je suis de retour à la maison. Hector : De retour à la maison… Joséphine : Parce que vous comptez vous installer ici ? Mathilde entre. Mathilde : Ah ! Je me suis trompée. Je cherchais la buanderie… Joséphine : Vous avez très bien où elle se trouve ! Hector : Oui, allez ! Mathilde : Oui, pardon. (pour elle :) Je finirai bien par savoir ! Mathilde sort. Marthe : Bien sûr ! Ah ! Papa, maman ! Désormais, nous allons être une famille ! Désormais, je ne serai plus privée de rien ! Je vais retrouver l’affection d’un chaleureux foyer. Je vais pouvoir me vêtir, nous ferons des sorties, ensemble, des voyages. Je m’occuperai de vous et quand la mort – votre mort – nous séparera à nouveau, je saurai perpétuer votre mémoire et m’occuper de votre maison et de vos biens. Joséphine : C’est donc cela… Hector : Cela quoi ? Est-ce qu’on pourrait m’expliquer ? Joséphine : Tais-toi, toi ! Personne ne croira à vos manigances ! Marthe : Croyez-vous ? Vous êtes plutôt coriace mais celui-ci marche… Avec ces papiers et mes histoires, vous verrez que très rapidement, tout le monde pensera que vous avez retrouvé votre enfant. Mathilde entre. Mathilde : Ah ! Pardon, vous êtes là… Marthe : Bonjour. Je suis Marthe. Je suis leur fille. Mathilde (à Hector et Joséphine) : Vous avez une fille ? Marthe (à Hector et Joséphine) : Vous voyez ? Même elle… (à Mathilde :) Montrez-moi ma chambre. Marthe sort. Mathilde : Votre… Attendez-moi ! Mathilde sort. Hector : Mais alors ? On a une fille ou pas ? Joséphine : Mais qu’il est bête ! Joséphine sort. Hector va la suivre. Hector : Non mais je n’ai pas compris, moi…

Noir

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III.

(…)

Marthe parviendra-t-elle réellement à ses fins ? Cornicolé gagnera—t-il quelque pécules ?

Joséphine et Hector parviendront-ils à s’en sortir ? Mathilde saura-t-elle être efficace ?

Comment réussir à retomber sur ses pattes ?

Pour calmer toutes ces angoissantes questions et/ou jouer le texte, une seule solution : écrivez-moi à [email protected]

(je réponds TOUJOURS à TOUS mes mails ! Si ce n’est pas le cas après une semaine c’est

que votre mail n’est pas arrivé ou le mien… Retentez le coup, tentez de passer par mon site : http://ericbeauvillain.free.fr par mon profil facebook :

http://www.facebook.com/EricBeauvillainAuteur ma seconde messagerie :

[email protected] … Dans tous les cas, si je ne réponds pas, ce n’est pas normal : n’hésitez pas à me relancer !)

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Notes

Cette pièce a été écrite courant mars 2014 pour une troupe – qui ne l’a pas montée. La distribution correspond à celle de cette troupe à l’époque.

« Bleu Ciel, partenaire EDF si vous préférez. »

En France, aux alentours de l’année 2010, a fleuri un grand nombre de société se faisant passer pour la plateforme Bleu Ciel, partenaire EDF, prétextant poser quelques questions sur l’isolation et les économies énergétiques afin de vendre… Des panneaux solaires ? De faux contrats ? La lune ? Je ne suis jamais allé au bout de la conversation, arguant être locataire, ce qui les faisait raccrocher puisqu’ils ne veulent s’entretenir qu’avec le propriétaire… Toujours est-il que ça sentait bon l’arnaque et qu’on pouvait se faire appeler, pour ma part, cinq à six fois par semaine…

La distribution Les âges ne sont donnés qu’à titre indicatif mais il est évident que Marthe doit pouvoir passer pour la fille de Joséphine et Hector. S’il vaut mieux que Marthe reste une femme afin qu’on l’éloigne de la discussion entre Cornicolé et Hector à l’acte III, scène 4, certains rôles sont asexués. Suzanne et Yvonne peuvent être un couple comme on peut les remplacer par deux frères. Madame de Trémignon peut être tenue par un homme comme Endebert peut être une vieille femme que l’on garde depuis toujours. Enfin, même s’il me semble plus intéressant que Mathilde soit féminine pour les tâches qu’on lui octroie, elle peut toujours être un homme. Il faut donc au minimum :

Deux femmes Joséphine Marthe Deux hommes Hector – mari de Joséphine, la quarantaine Cornicolé – arnaqueur et beau parleur, entre 30 et 40 ans De préférence, un homme et une femme supplémentaire Mathilde de Glandimont Endebert Et trois personnes en plus Suzanne Yvonne Marianne de Trémignon

La durée Cette pièce est destinée à durer 1h40 environ si l’on y met des silences et des jeux de scène. Elle peut être raccourcie de 5 minutes si l’on supprime l’intermède. Celui-ci n’est pas nécessaire à la compréhension de l’histoire mais destiné à permettre aux comédiens de se changer entre l’acte 1 et 2.

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Les didascalies Elles ne sont là qu’à titre indicatif. Certaines troupes aiment avoir des directives, d’autres non… Les didascalies ne sont là que pour aider les premières ; les autres peuvent les supprimer pour monter la pièce avec les mouvements et le jeu qui leur sembleront les meilleurs.

Conseils - pour ceux qui n’en veulent –

(mais ceux qui ont des idées, ne lisez pas, gardez les vôtres !!) 1. Le style Inspiré pour l’ambiance de Feydeau – même s’il est plus qu’improbable que pareille histoire pu se passer à cette époque –, celle-ci doit se ressentir dans la mise en scène. Les femmes sont précieuses et embourgeoisée, uhuhu, les domestiques ont un fond de soumission (sauf Endebert qui est le domestique qui n’en fait qu’à sa tête), les hommes sont élégants et sûrs d’eux. 2. Les costumes et décors Ils doivent eux aussi paraître d’époque. Un canapé, un fauteuil, une table basse, une malle avec de longs tissus me semblent suffire mais rien ne vous empêche d’ajouter ce que bon vous semble pour créer au mieux le décor. A l’époque, il n’était pas rare de tendre des tissus au mur là où nous mettons maintenant peinture et papiers peints. 3. La mise en scène Chaque scène se veut avoir un mouvement propre mais rien ne vous empêche de le faire comme bon vous semble. La scène 1 de l’acte I fera travailler les entrées/sorties. La scène 2 de l’acte I verra une fuite de Mathilde sans cesse rattrapée par Suzanne et Yvonne. La scène 3 de l’acte I nécessiterait des domestiques immobiles et une Mathilde mouvante, comme un supérieur face à des soldats… Les didascalies sont là pour vous guider dans les intentions mais globalement, chaque scène peut avoir une « chorégraphie » qui, sans être complexe, mettra beaucoup de vie dans les scènes. 4. La communication Je suis toujours ouvert à la discussion. Je suis également friand d’affiches et photos de spectacle. Si vous décidez de monter ce texte, n’hésitez pas à me contacter en passant par mon site : http://ericbeauvillain.free.fr 5. Une question qui mérite réponse. Il arrive que les troupes qui jouent un texte contemporain invitent l’auteur. La question qui se pose est donc : est-ce que l’auteur viendrait ?

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Je fais partie d’une troupe, j’ai une famille et donc, beaucoup de week-ends chargés. Cependant, je suis toujours prêt à me déplacer quand j’en ai la disponibilité. A une chose près… Les derniers déplacements que j’ai faits, en Belgique, en France, m’ont coûté environ 150 euros à chaque fois (en essence, péage, train…) et une notoriété insuffisante pour avoir les moyens de me déplacer souvent à ce coût… Aussi, si mes dispositions le permettent, je peux venir si vous m’aidez à le faire en prenant en charge les frais de déplacement et l’hébergement (chez l’habitant, c’est parfait !)… N’allez pas croire que je joue ma star et cherche à abuser de la situation, mais je ne peux actuellement pas grever le budget familial à ce point… Si donc vous avez envie de me faire venir (en prévenant la presse, me demandant de dire un mot sur scène à la fin, tout ce que vous voulez) et que vous êtes d’accord avec les propositions ci-dessus, n’hésitez pas ! Je me ferai un plaisir de venir si mon emploi du temps me le permet ! Amicalement, Eric Beauvillain

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Bibliographie (comme dans les vrais livres pour que ça claque !)

J’écris pour le plaisir. Mais aussi pour mes ateliers (enfant, pra-ados, ados, adultes) ou les troupes que je connais. Les textes ci-dessous ont tous été montés (à un ou deux près) et ne sont pas de simples délires d’auteur mais bien des textes jouables pour le plaisir ! (A noter que pour toute représentation, il faut une déclaration à la SACD) Ils sont disponibles sur simple demande – sauf les édités – et visibles avec photos, affiches et dates de représentation sur mon site : http://ericbeauvillain.free.fr

Les longues Pièces d’1h30 à 2h00 pour adultes

Abyme – 8 ou 9 : 8F 1 perso asexué facultatif – théâtre dans le théâtre L’après-midi affreuse d’une troupe qui doit jouer le soir dans une salle pourrie… et un étonnant retournement.

Ainsi soient-elles ? – 12 : 5F 3H 4 persos asexués – bonnes sœurs Quand un héritier veut transformer un couvent en centre commercial, les bonnes sœurs peuvent aller très loin pour se protéger !

Bêêêlent familles – 11 : 1H 1F 9 persos asexués – Belles-familles insupportables C’est la catastrophe : les parents de Grégory sont morts dans un accident de voiture. Les familles paternelle et maternelle vont devoir se rencontrer… alors qu’elles ne se supportent pas !

Ça peut pas être pire – 2 : persos asexués – cupidité et malchance (1h15) L’art de descendre de plus en plus bas en se lançant dans de nouveaux projets en pensant à chaque fois – à tort – que ça ne peut pas être pire…

Chasse à Bru – 10 : 7F 3H – mariage Christiane a juré à son mari qui allait mourir que leur fils serait marié à 30 ans. Elle a donc passé une annonce pour se trouver une bru. Sans savoir que…

Concessions Intimes – 10 ou 11 : 6F 5H 1 perso asexué facultatif - adultère et manipulation Damien, viré à la fin de son stage, a décidé de faire débarquer dans la garçonnière de Bernard tous ceux qui sont concernés par sa tromperie.

Crime en plaqué or – 12 : 4F 2H 6 personnages asexués – crime et enquête Une enquête en direct et souvenirs sur un mort au milieu de gens « exceptionnels ».

Expérience atoonique – 12 : persos asexués – burlesque, visuel, manigances Deux mondes se mélangent : le nôtre et celui des toons !

Gare au camping – 10 : 5F 5H – camping et petites guerres Règlements de compte au camping entre les premières amours et les places que l’on tient à garder.

L’énigme des 3 M – 10 : 1F 3H 6 perso asexués – enquête et superstition Lord et Lady Soapanfish ont réuni quelques personnes pour montrer en avant première un masque mortuaire de la VIIIème dynastie. Si tout commence bien, le meurtre de Lady Soapandfish, la disparition du masque et de biens étranges évènement vont bouleverser cette rencontre où tout le monde a un lourd secret…

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La boîte à malices – 8 ou 9 : perso asexués – entreprise et manipulation Quand l’entreprise est rachetée par un américain, les employés débordent d’inventivité pour sauver l’affaire.

La croisière abuse (avec Isabelle Oheix) – 9 : 4F 3H 2 persos asexués – croisière, enquête Alors qu’elle promettait d’être reposante, la croisière sera mouvementée pour les voyageurs !

Le Pourriversaire – 7 : 4F 3H – anniversaire et humour noir L’anniversaire le plus pourri au monde où la drague se passe mal, un voisin inventeur se fait tout piquer et un patron apprend qu’il a mis sa secrétaire enceinte.

Les Zoobsèques – 11 : 1H 1F 9 persos asexués – Belles-familles insupportables C’est la catastrophe : les parents de Grégory sont morts dans un accident de voiture. Les familles paternelle et maternelle vont devoir se rencontrer… alors qu’elles ne se supportent pas !

Mine de rien – 9 : 6F 3H - Campagne Christophe espère bien arnaquer des « paysans » en rachetant une maison sise sur un gisement précieux. Mais l’arroseur pourrait être arrosé…

Pas celui qu'on croit – 10 : 4F 3H 3 persos asexués – Vengeance et enquête Chez un auteur à succès, profiteurs et célébrités défilent. La police a reçu une lettre : ce soir, quelqu'un sera tué. Mais qui ? Et par qui ?

Poison d'Avril – 6 à 10 : perso asexués – boule de neige D’une petite blague dont on veut se venger, l’histoire peut aller très loin.

Pour être servie, madame est servie ! – 9 : 3F 3H 3 perso asexués – Catégorie sociale 1898. Une bourgeoise décide d’échanger de rôle avec ses domestiques pour leur montrer la difficile vie qu’elle mène. Changement de mondes cocasses.

Quatre Etoiles – 10 : 2F 3H 5 persos assexués – hôtellerie délire Jean et Mathilde doivent passer la nuit dans un 4 étoiles particulièrement étrange et plein de mystère.

Qu'est-ce que tu as dans la tête ?! (avec Ann Rocard) – 2 à 20 : 2H 2F minimum – amitié, braquage La soirée promettait d’être sympa avant la découverte d’un cadavre… En plus de suivre l’histoire, on voit ce qui se passe dans la tête de chacun !

Sortez-nous de là ! – 6F 1perso asexué – prison Six femmes dans une cellule, sous la coupe d’un(e) gardien(e) assez sympa vont découvrir la raison de la présence de chacune et s’évader… mais pour une incroyable surprise !

Touristes bienvenus (cf Les Edités)

Tout Conte Fait – 13 à 15 : 4F 2H 7 à 9 asexués – princes(ses) et sorcières Florinelle, amoureuse de Landramor, se voit promise à un autre par sa mère. Bien des péripéties impliquant bouffon, garde, sorcières et servantes mènera l’histoire vers une fin heureuse.

Un monde rêvé ? – 10 à 30 : persos asexués – Despotisme et Révolte Dans un pays de plus en plus proie à la surveillance, scène de vie et rebellion. Vice et vertu – 15 : 6F 1H 8 persos assexués – polar années 50 Tommy veut sauver Love de sa maison de passe. Gangster, flic ripou ou honnête, tous les ingrédients des polars à l’ancienne.

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Les courtes Pièces de 20 à 40 minutes pour adultes ou ados

Au troisième toc il sera – 6 : persos asexués – enquête – 35 min Une enquête particulièrement farfelue avec trois étranges suspects et un inspecteur particulièrement génial.

Cro Vadis – 3 : 2F 1H – émancipation féminine à la Préhistoire – 20 min Des Cro-mignons qui veulent devenir civilisés en arrive à inventer la prostitution, le jeu, les pots de vin et les morts de personnes gênantes. Texte en vers. (suite de Cro-Mignonne de Pascal Martin)

Créatures – 8 : 7F 1H – amour – 40min Xavier cherche à créer la femme parfaite. Il en est à son huitième essai et doit pour l’instant vivre avec les sept premières tentatives qui ont un défaut exacerbé… Pas simple !

Entremets – 4 : 2F 2H – amour – 20min Josy et Barbara veulent chacune présenter l’homme parfait à l’autre. Ce serait le diable si c’était si simple…

L'Heureux Mort – 4 : persos asexués – Jugement dernier – 30 min Questionnaire pour savoir si la personne qui vient de mourir va aller en enfer ou au Paradis… Texte vainqueur à l’unanimité de l’appel aux auteurs de Scènoblique

L’île – 5 et plus : 1F 4H – superstition et mystère – 30min Il ne faut pas aller sur l’île : on n’en revient jamais ! Mais il y en a toujours un pour y aller…

La pizzeria – 13 : 1F 1H 11 persos asexués – héritage – 40 min Quatre sœurs héritent d’une pizzeria qu’elles vont tenter de faire tourner tant bien que mal parmi leurs clients à qui arrivent tout un tas de choses…

Son cinéma – 4 : 1F 1H 2 persos asexués – cinéma de génie – 40 min Un producteur doit bien écouter l’idée hallucinante du fils de celui qui lui donne tant d’argent. Et c’est bien sûr un enfer.

Vert Théâtre – 4 : persos asexués – 30 min Répétition générale dans le milieu du théâtre où la superstition pose beaucoup de problème et amène pas mal de délires !

Les recueils

Textes courts permettant 2 à 20 comédiens et un spectacle de 5 à 120 minutes 27 kilos Vouloir peser 27 kilos pour les vacances ou gagner 27 kilos de plume à un concours, 27 scènes ayant pour thèmes 27 kilos.

Accessoirement Scènes utilisant chacune un accessoire indispensable, base de l’histoire présentée.

Avant/après Avant et après un évènement, ce qui nous laisse imaginer l’ellipse et voir la différence entre ce qu’on espérait et ce qui s’est passé

Check up complet Scènes d’hôpital, de l’accueil et ses arrivées, des médecins, des stagiaires, des patients impatients et des examens farfelus !

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Entre-Deux 26 recueils à thème (couple, télévision, voisinage, ascenseur…). Des duos à jouer à 2… ou à 28 puisque chaque recueil comporte 14 textes. Retrouvez les textes entier par recueil en suivant ce lien : http://ericbeauvillain.free.fr/index.php?post/2012/12/30/Les-textes-par-recueil (ctrl + clic)

Horoscope Les signes du zodiaque détournés : chaque scène présente une situation et se conclut par l’horoscope du signe pour montrer que s’il avait juste, ce n’était pas de la façon attendue !

Kaléïdoscope Des scènes délirantes basées sur les couleurs : qu’est-ce que vous inspire le jaune ? Un taxi new-yorkais ? Bien vu ! Et Rose avec des étoiles vertes ? Et blanc sur blanc ?

Le temps d'une chanson Des scènes basées sur le titre de chanson. Un pur moment de folies.

Moi, j'ai bien aimé Une répétition générale qui tourne mal, une télécommande qui agit sur les gens, un type qui prédit l’avenir… Moi, j’aime bien !

Plus on est de fous Un but : aller le plus loin possible dans le délire contemporain !

Proverbum, proverbae Détournement des proverbes que tout le monde connaît.

SketchUp (cf Les Edités)

Tout va bien ! Si on vous dit ça, c’est que forcément, de l’ascenseur qui se bloque à la préparation du mariage, tout va aller mal…

Y’a matière, là… Comment les matières scolaires peuvent être vues et détournées dans notre quotidien…

Pour enfants Textes pour enfants de la primaire au début collège, entre 20 et 30 minutes

Cap sur la maison hantée – 14 enfants (environ) – 30 min Quand deux bandes de vantards se rencontrent, ça finit par un défi : cap d’aller à la maison hantée ? Cap ! Et on y découvrira bien des surprises !

Casting – 11 à 18 enfants – 30 min Des enfants qui passent un casting pour un prochain film : entraînements et épreuves étonnantes…

Colo d’enfer – 13 enfants dont 1 facultatif – 25 min Une colo où l’animateur n’est pas arrivé et est remplacé par sa fille, c’est possible ! Des préparatifs au retour, tout ce qu’il y a à craindre sur les colos !

CX22, agent très spécial – 9 à 11 enfants – 30 min Les aventures d’un agent secret au milieu de complot saugrenus incluant chef indien, pirate ou vieux sage…

Enquête au théâtre – 12 à 15 enfants – 30 min Alors que la représentation arrive, un mystérieux voleur a volé tous les textes ! Les enfants enquêtent…

Fabulations – 9 à 41 enfants – 25 min Des enfants arrivent en retard à leur rendez-vous et vont inventer des histoires abracadabrantes pour se justifier.

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La petite Poucette – 11 enfants – 20 min Que faire quand on s’ennuie ? Réinventer le petit Poucet…

La potion merveilleuse de la forêt ensorcelée – 12 environ – 25 min Un vantard est invité à aller dans une forêt étrange où il y aurait un sorcier…

Le kidnappage des malchanceurs – 10 enfants – 20 min Quand le fils de la maîtresse vous embête, il faut le faire chanter en kidnappageant quelque chose. Mais quoi ? Et comment, quand on est une bande de malchanceurs…

Le tribunal des enfants – 15 enfants environ – 25 min La vitre est cassée ? Par qui ?! Drôle de jugement d’enfants par des enfants…

Les Cinq Royaumes des Sens – 12 à 30 enfants – 30 minutes Un enfant sans aucun sens va être aidé par des fées qui vont lui faire retrouver chacun d’eux après une épreuve dans le Royaume de chaque sens.

Les enfants perdus – 9 à 15 enfants et 1 adulte – 20 min Un animateur raconte comment il a perdus des enfants dans chacune de ses colos à l’étranger.

Les onze Grinbons – 11 à 20 enfants – 35 minutes Un enfant qui n’a pas d’ami va parcourir un « chemin initiatique » dans un monde imaginaire avec l’aide d’un lutin pour trouver les Grinbons qui l’aideront.

Les vacances à machin sur mer – 12 enfants et 1 plus grand – 25 min Journal de bord d’enfants qui sont en vacances à la mer parmi moult aventures.

Mais où est la sortie ? – 13 enfants environ – 25 min Des enfants en sortie forestière perdent la maîtresse. Comment sortir de là ?! Trois groupes vont partir à la recherche de la sortie et de la raison de cet abandon en forêt.

Mission : Votez pour moi ! – 15 enfants – 30 min On recherche un délégué pour représenter les élèves de l’école. Trois enfants vont tenter d’avoir le poste, chacun ayant des méthodes très différentes.

Super-Héros – 13 enfants – 30 min Qu’est-ce qu’on fera plus tard ? Un enfant le sait : super-héros ! Pour lui faire plaisir, ses amis vont lui faire croire qu’il a des pouvoirs. Alors qu’une bande de méchants arrivent…

Tous pour tous – 9 enfants – 30 min Trois groupes d’enfants qui se détestent vont se rassembler afin de créer un spectacle pour une amie à l’hôpital… Les préparatifs sont loin d’être simples !

Un bon tuyau – 7 à 15 enfants – 20 min Des enfants tombent dans un étrange tuyau qui les amène dans un étrange monde peuplé d’étranges gens… Comment s’en sortir ??

Pour ados Textes pour enfants de collège, entre 20 et 40 minutes

Ado Star – 9 ados – 25 min La vie n’est pas facile quand on devient ado star réputé. C’est un métier à apprendre… et des amis à ne pas oublier. Faute de quoi…

Clic – 15 ados ou plus – 30 min Un groupe d’amis implose quand un internaute anonyme balance des infos sur le net. Version moderne et ado du corbeau…

Colocation – Attention, danger ! – 8 ados – 35 min Avoir l’idée et la possibilité de passer deux semaines ensemble, quel plaisir ! C’est oublier que vivre ensemble n’est pas aisé… Le compte à rebours de la séparation commence…

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Comme des grands – 12 ados – 30 min Les parents d’un grand hôtel, las de l’attitude de leurs enfants, on décidé de prendre des vacances et de les laisser se débrouiller dans la gestion de l’hôtel… Comme des grands.

Et dans 20 ans – 4 à 10 ados – 25 min Quatre enfants doivent faire une rédaction sur ce qu’ils seront dans 20 ans. Ils imaginent alors les scènes.

L'erreur est sorcière – 10 à 20 ados – 30 min Pour rentrer à l’école des sorciers, un jeune apprenti va inventer un objet… qui va finir dans le monde des humains et semer la zizanie avec ses pouvoir étranges !!

L'innocente – 6 ados – 25 min Elle va devoir choisir qui des deux groupes voulant la même chose gagnera. Mais que veulent-ils ? Qui gagnera ? Quelle est l’astuce ?

La folie high tech – 8 ados + 1 rôle d’une phrase – 25 min Ils veulent tous un portable. Alors quand on en trouve un qui vient de la NASA, il y a de quoi être content… jusqu’à ce que toutes ses capacités sèment un bazar incroyable.

La fugue (Fuguer, bonjour les problèmes) – 8 ados – 30 min Les parents sont pénibles : trop présents, pas assez, trop sévères, pas assez… Huit jeunes décident de faire une fugue… catastrophique et hilarante pour le spectateur.

Le conseil de classe – 7 ados – 25 min Donner à des enfants le rôle d’adultes pour voir ce que ça donne amène à bien des problèmes dans cette « critique » des conseils de classe…

Le gaffeur béni – 9 à 26 ados – 30 min Benjamin sème la zizanie avec ses gaffes mais quand on veut se venger avec des idées prises dans des livres ou des films, c’est impossible : il a une chance incroyable !

Love n’ zizanie – 13 ados – 30 min Ah ! Le premier amour… Les conseils des ami(e)s et la peste qui veut tout faire échouer.

Opération Bonbons – 10 à 15 ados – 30 min Suite à un pari perdu, il va falloir trouver 10011 bonbons en une semaine ! Sans compter que le gagnant va tenter de faire échouer la collecte pour gagner encore plus…

Tout ce qu'on raconte – 10 ados – 60 min Un nouveau arrive au collège ! Après toutes les rumeurs, sa présence va attiser des jalousies ou des amitiés… En tout cas des changements dans tous les sens.

Week-End Studieux – 3 garçons et 5 filles – 30 min Arnaud a réussi à rester seul chez lui pour le week-end en assurant qu’il allait travailler. Mais c’est l’occasion pour ses copains de s’incruster pour son plus grand désespoir !

Pour grands ados Textes pour enfants de lycée

Colza Trip – 3 garçons, 3 filles, 1 adulte – 1h45 Lillian(e) accueille chaque année dans sa ferme des jeunes – à problèmes, selon leurs parents. Cette année, les caractères marqués annoncent bien des frictions.

Enfer & Délation – 5 ados dont 1 fille – 25 min M a convié quatre amies à un jeu de rôle dans une vieille maison abandonnée, pour rire et/ou se faire peur. Mais tout va dégénérer.

Sister, Brother n' Compagnie – 11 ou 12 ados – 40 min Dans ce monde, on peut acheter dans la filiale de Sister, Brother n' Cie des robots qui tiennent le rôle de frère ou sœur. C'est compter sans les dérèglements, les opposants... Et si tout cela n'était..

Eric Beauvillain - Pour être servie, madame est servie ! 42/60

Les édités Textes édités chez un vrai éditeur avec du vrai papier

Ah ! Quelle année ! – ABS Editions – 160 pages - 12 € 54 scènes pour enfants et pour raconter les évènements marquant de l’année, du drôle de premier janvier à l’incroyable réveillon en passant par les cocasses St Valentin ou la truc, là… L’armitriste…

Ah ! Quelle école ! – ABS Editions – 56 pages - 8 € 25 scènes pour enfants pour se moquer de l’école et faire des bêtises sans punition !

Ah ! Quels enfants ! – ABS Editions – 64 pages - 8 € 20 scènes pour enfants pour montrer tout ce dont ils sont capables…

Au bout du tunnel – ABS Editions in Quoi ? Encore Noël ! - 128 pages - 12 € Quatre lutins ont décidé de voler le Père Noël, mais c'est sans compter sur Lutinterpol.

Conciliabule de Noël – ABS Editions in Quoi ? Déjà Noël ! 128 pages - 12 € Un groupe d'hommes se réunit au tour d'une grave question : quel cadeau vont-ils choisir pour leur femme cette année ?

Devenez colon ! – ABS Editions in Les bienfaits de la colonisation - 128 pages -12 € Monsieur et Madame vont faire leur courses au supermarché comme tous les samedi. Aujourd'hui, un vendeur leur propose de devenir colons d'une île nouvellement découverte dans le pacifique.

Feu d'artifices – ABS Editions in Quoi ? Encore Noël ! - 128 pages - 12 € Deux voisins cherchent à avoir le jardin le plus illuminé pour pour les fêtes. Et bien sûr, c'est le drame.

Illusion – ABS Editions in (Des)amours - 192 pages - 15 € Une jeune femme en mal d'amour tente de mettre le grappin sur une rencontre d'un soir

La semaine du goût – ABS Editions in Qu`est-ce qu`on mange ? - 128 pages - 12 € C’est la semaine du goût à la cantine... Des plats étranges passent sur la table et on ne peut pas dire que tout le monde se réjouisse… Jusqu’au dessert. – texte pour enfants

Le plus beau jour de l'année – ABS Editions in Quoi ? Déjà Noël ! 128 pages - 12 € Quatre personnages donnent leur vision de Noël

L’ogre – ABS Editions in Qu`est-ce qu`on mange ? - 128 pages - 12 € Deux enfants sont jetés dans le garde-manger des ogres où se trouvent déjà d’autres enfants… Comment s’en sortir ? – texte pour enfants

Mise en scène : mode d’emploi – ABS Editions – 128 pages - 15 € Toutes les questions qui se posent lors de la création d'une troupe de théâtre amateur

New Look – ABS Editions in Quoi ? Encore Noël ! - 128 pages - 12 € La Mère Noël à décidé de changer le look du Père Noël ! Ce ne sera pas sans effort.

Réforme – ABS Editions in Les bienfaits de la colonisation - 128 pages -12 € On a beaucoup parlé des bienfaits de la colonisation. Mais quelle est la raison saugrenue qui a donné naissance à la réforme dont tout est parti ? Vous allez enfin tout savoir !

Service rapide – ABS Editions in ScenOblique 2010 - 98 pages - 10 € Une vie de couple en 20 minutes, de la rencontre à la séparation, autour d’une table de restaurant.

SketchUp (Le quotidien, mais en drôle) – ABS Editions - 100 pages - 10 € Assemblage des pires moments de la vie quotidienne insupportables quand on les vit et si drôles quand on les voit...

Eric Beauvillain - Pour être servie, madame est servie ! 43/60

SketchUp Mayo (Le quotidien, mais en pire) – ABS Editions - 104 pages - 10 € Après le succès de SketchUp, on continue avec le quotidien… mais en pire !

Sphère – ABS Editions in ScenOblique 2011 – 136 pages - 12 € Un diable propose un pacte à celui qui veut la Connaissance… Est-ce rentable ?

Speed Dating – ABS Editions in ScenOblique 2009 - 96 pages - 10 € Trois hommes et trois femmes cherchent l’amour dans un speed dating… Ils y trouveront bien des choses !

Tu te foot de moi ? – ABS Editions in Scènes de footage - 128 pages - 12 € La marque Zuidco va lancer sa collection de lingerie fine et a déjà tout prévu. Il reste à convaincre le footballeur, ce qui ne sera pas chose aisée...

Touristes bienvenus – Rire et Théâtre Diffusion – 74 pages – 10 € Les déboires drôlatiques d’un groupe parti en voyage organisé. Si vous avez des questions sur les textes édités, de quoi ça parle, où les trouver, n’hésitez pas à envoyer un mail à [email protected] ou par https://www.facebook.com/EricBeauvillainAuteur !