association amicale des anciens élèves du lycée...

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Association amicale des anciens élèves du lycée Montesquieu LETTRE D’INFORMATION N° 46 – 1 er SEPTEMBRE 2015 Rentrée des élèves, rentrée des anciens élèves ! par Didier BÉOUTIS, président de l’association amicale Comme les autres établissements d’enseignement secondaire de France, le lycée Montesquieu sera le théâtre, le 1 er septembre, de la rentrée des classes, la 165 ème depuis la création de l’établissement, en 1851 ! Souhaitons, à cette occasion, la bienvenue aux nouveaux élèves, principalement scolarisés en Seconde et en classes préparatoires; adressons nos vœux d’ardeur au travail et de succès à toutes et à tous, en les assurant qu’ils bénéficient, dans un cadre historique et prestigieux, d’un encadrement directorial et professoral de très bon niveau ! Ces paroles, que j’adresse aux élèves, j’avoue les avoir entendues lorsque j’étais à leur place, il y a maintenant un demi-siècle, mais sans y croire réellement ! C’est sans enthousiasme débordant que nous reprenions, le troisième lundi de septembre, après une coupure de deux mois et demi -mais, rassurez-vous, les vacances intermédiaires étaient plus courtes-, le chemin de la rue Montesquieu. Mais, le fait de retrouver les camarades et les professeurs, de découvrir les nouveaux élèves, de feuilleter les manuels, nous remettaient rapidement dans une ambiance sympathique ! Et c’est bien allègrement que nous passions, en latin, de M. Huet à M. Letessier (ou inversement) ; en anglais, de M. Clément à M. Cheu, en attendant de retrouver M. Clément l’année suivante ; en mathématiques, de M. Oberlaender à M. Guyomard ; en histoire, du bouillant M. Mansart -qui nous gratifiait de sa mansartuétude- au calme M. Sodter, et en éducation physique, de M. Loubersac à M. Rivière. gre d’ânes que nous étions ! À cette époque, la rentrée des classes –ou du moins l’école- était un sujet très prisé des chansons de variétés que nous entonnions dans les cours de récréation, et qui donnaient lieu à des idées reçues pas toujours exactes ! Les professeurs de nos parents devaient leur expliquer que les assertions de la chanson « le lycée Papillon » de Georgius en 1936, « Vercingétorix, né sous Louis-Philippe, battit les Chinois un jour à Roncevaux » n’étaient pas scientifiquement prouvées. Quant à nous, nous savions, en 1964, grâce à la chanson de France Gall, qui a eu cette idée folle, un jour, d’inventer l’école : c’est ce sacré Charlemagne, sacré Charlemagne ! Mais l’empereur qui aurait dû caresser longtemps sa barbe fleurie, au lieu de nous ennuyer avec la géographie, était présenté de façon si amusante que nous étions loin de lui garder rancune. Et puis, sans le lycée, plus de copains, et même pire, plus de profs ! Il y avait aussi Jacques Brel, qui nous permettait, depuis 1962, grâce à sa chanson Rosa, rosa, rosam, dès avant de commencer l’étude du latin, de connaître par coeur la première déclinaison ! Mais attention : celui qui récitait devant M. Cardera, à la façon du latin d’Église de Brel, se faisait rappeler à l’ordre. Il fallait réciter la déclinaison selon la prononciation « restituée » : rossa ; rossa ; rossam, ceci d’un ton neutre, sans entonner la mélodie du Tango des forts en thème, boutonneux jusqu’à l’extrême ! Participe passé, 4 et 4 font huit, leçons de français, de mathématiques. Que de travail ! Que de travail ! Sacré, sacré, sacré, sacré, sacré Charlemagne ! Revenons au temps présent, en vous demandant d’excuser cette digression ! Comme les élèves, les anciens feront leur rentrée, mais à un rythme moins soutenu que leurs cadets. La première manifestation que notre amicale leur proposera, à eux et aussi à toute personne intéressée, prendra traditionnellement la forme des visites des bâtiments du lycée et de la chapelle, lors des Journées européennes du patrimoine, les après-midi des samedi 19 et dimanche 20 septembre. Le thème de ces 32 ème journées est : « Le patrimoine du XXIème siècle : une histoire d’avenir ! » En découvrant cet intitulé, je me suis aussitôt retrouvé dans la position de l’élève qui tombe, à l’examen, sur un sujet mineur du programme qu’il avait éludé. Notre lycée possède des bâtiments des XVIIème (corps de bâtiment desservi par le grand escalier en bois ; chapelle), XVIIIème (corps de bâtiments de la cour des Oratoriens et de la cour d’honneur comprenant notamment la salle des actes) ; XIXème (bâtiment de l’administration et les deux corps de bâtiment entourant la cour des marronniers), et XXème siècles (bâtiment des sciences, gymnase), mais pas du XXIème siècle ! Mais rassurons les futurs visiteurs : au prix d’une légère entorse au règlement, ils se verront proposer la visite traditionnelle, éclairée par les rénovations faites précisément dans les premières années du XXIème siècle, qu’il s’agisse de la restructuration complète du lycée ou de celle de la chapelle ! (suite de l’éditorial en page 2)

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Association amicale des anciens

élèves du lycée Montesquieu

LETTRE D’INFORMATION N° 46 – 1er SEPTEMBRE 2015

Rentrée des élèves, rentrée des anciens élèves ! par Didier BÉOUTIS, président de l’association amicale

Comme les autres établissements d’enseignement secondaire de France, le lycée Montesquieu sera le théâtre, le 1er

septembre, de la rentrée des classes, la 165ème

depuis la création de l’établissement, en 1851 ! Souhaitons, à cette

occasion, la bienvenue aux nouveaux élèves, principalement scolarisés en Seconde et en classes préparatoires;

adressons nos vœux d’ardeur au travail et de succès à toutes et à tous, en les assurant qu’ils bénéficient, dans un

cadre historique et prestigieux, d’un encadrement directorial et professoral de très bon niveau !

Ces paroles, que j’adresse aux élèves, j’avoue les avoir entendues lorsque j’étais à leur place, il y a maintenant un

demi-siècle, mais sans y croire réellement ! C’est sans enthousiasme débordant que nous reprenions, le troisième

lundi de septembre, après une coupure de deux mois et demi -mais, rassurez-vous, les vacances intermédiaires

étaient plus courtes-, le chemin de la rue Montesquieu. Mais, le fait de retrouver les camarades et les professeurs,

de découvrir les nouveaux élèves, de feuilleter les manuels, nous remettaient rapidement dans une ambiance

sympathique ! Et c’est bien allègrement que nous passions, en latin, de M. Huet à M. Letessier (ou inversement) ;

en anglais, de M. Clément à M. Cheu, en attendant de retrouver M. Clément l’année suivante ; en mathématiques,

de M. Oberlaender à M. Guyomard ; en histoire, du bouillant M. Mansart -qui nous gratifiait de sa mansartuétude-

au calme M. Sodter, et en éducation physique, de M. Loubersac à M. Rivière. Bôgre d’ânes que nous étions !

À cette époque, la rentrée des classes –ou du moins l’école- était un sujet très prisé des chansons de variétés que

nous entonnions dans les cours de récréation, et qui donnaient lieu à des idées reçues pas toujours exactes ! Les

professeurs de nos parents devaient leur expliquer que les assertions de la chanson « le lycée Papillon » de

Georgius en 1936, « Vercingétorix, né sous Louis-Philippe, battit les Chinois un jour à Roncevaux » n’étaient pas

scientifiquement prouvées. Quant à nous, nous savions, en 1964, grâce à la chanson de France Gall, qui a eu cette

idée folle, un jour, d’inventer l’école : c’est ce sacré Charlemagne, sacré

Charlemagne ! Mais l’empereur qui aurait dû caresser longtemps sa

barbe fleurie, au lieu de nous ennuyer avec la géographie, était présenté

de façon si amusante que nous étions loin de lui garder rancune. Et puis,

sans le lycée, plus de copains, et même pire, plus de profs ! Il y avait

aussi Jacques Brel, qui nous permettait, depuis 1962, grâce à sa chanson

Rosa, rosa, rosam, dès avant de commencer l’étude du latin, de connaître

par coeur la première déclinaison ! Mais attention : celui qui récitait

devant M. Cardera, à la façon du latin d’Église de Brel, se faisait rappeler

à l’ordre. Il fallait réciter la déclinaison selon la prononciation

« restituée » : rossa ; rossa ; rossam, ceci d’un ton neutre, sans entonner la

mélodie du Tango des forts en thème, boutonneux jusqu’à l’extrême !

Participe passé, 4 et 4 font huit, leçons de français, de mathématiques. Que de

travail ! Que de travail ! Sacré, sacré, sacré, sacré, sacré Charlemagne !

Revenons au temps présent, en vous demandant d’excuser cette digression ! Comme les élèves, les anciens feront

leur rentrée, mais à un rythme moins soutenu que leurs cadets. La première manifestation que notre amicale leur

proposera, à eux et aussi à toute personne intéressée, prendra traditionnellement la forme des visites des bâtiments

du lycée et de la chapelle, lors des Journées européennes du patrimoine, les après-midi des samedi 19 et

dimanche 20 septembre. Le thème de ces 32ème

journées est : « Le patrimoine du XXIème siècle : une histoire

d’avenir ! » En découvrant cet intitulé, je me suis aussitôt retrouvé dans la position de l’élève qui tombe, à

l’examen, sur un sujet mineur du programme qu’il avait éludé. Notre lycée possède des bâtiments des XVIIème

(corps de bâtiment desservi par le grand escalier en bois ; chapelle), XVIIIème (corps de bâtiments de la cour des

Oratoriens et de la cour d’honneur comprenant notamment la salle des actes) ; XIXème (bâtiment de

l’administration et les deux corps de bâtiment entourant la cour des marronniers), et XXème siècles (bâtiment des

sciences, gymnase), mais pas du XXIème siècle ! Mais rassurons les futurs visiteurs : au prix d’une légère entorse

au règlement, ils se verront proposer la visite traditionnelle, éclairée par les rénovations faites précisément dans

les premières années du XXIème siècle, qu’il s’agisse de la restructuration complète du lycée ou de celle de la

chapelle ! (suite de l’éditorial en page 2)

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Nous nous retrouverons aussi, les samedi 10 et dimanche 11 octobre, dans le stand que l’amicale tiendra sur le

quinconce des Jacobins, dans le cadre du salon de la 25ème

heure du Livre.

Avant même de nous retrouver en novembre, à l’occasion de la cérémonie commémorative du 11 novembre et le

déjeuner de la section francilienne, en fin de mois, nous organiserons diverses manifestations dans la bibliothèque

de l’Oratoire, auxquelles, nous l’espérons, vous répondrez présents !

LA VIE DE L’ASSOCIATION

Adhésion : Jean-Patrick GILLE, député d’Indre-et-Loire, élève au lycée de 1976 à 1980

Né à Écommoy le 28 janvier 1962, dans une famille d’imprimeurs, Jean-Patrick Gille

est arrivé au lycée en 1976, et a fait partie de la dernière promotion des pensionnaires

avant la suppression de l’internat, en 1978. D’abord orienté en section scientifique, il

passe en section littéraire où il se passionne pour la philosophie, au contact de son

professeur, M. Christian Delannoy. Titulaire du baccalauréat littéraire en 1980, Jean-

Patrick Gille entreprend des études supérieures de philosophie à l’université de

Tours, et y obtient la licence. Après un an d’enseignement au lycée de Chinon, Jean-

Patrick Gille change de secteur professionnel en devenant, en 1989, coordonnateur

en matière d’emploi et formation à Tours. Parallèlement, il prend, dans cette ville,

des engagements politiques au Parti socialiste. En 1995, il est élu premier adjoint au

maire de Tours, et, en 2007, député de l’Indre et Loire, tout en conservant un mandat

de conseiller municipal de Tours. Spécialisé dans les dossiers de formation

professionnelle et d’emploi des jeunes, il est l’un des vice-présidents de la

commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.

Adhésion : Michel COUTELLE, élève au lycée de 1958 à 1962

Né en 1944, Michel Coutelle a fréquenté notre lycée de 1958 à 1962 (Seconde à Lettres supérieures), où il a été

notamment l’élève de Gérard Genette. Il a poursuivi des études d’histoire et géographie à Caen, avant de devenir

enseignant.

Nécrologie : Michel BILHAUT (1924-2014), commandant de marine marchande, élève de 1940 à 44

Michel Bilhaut était né au Havre, le 23 juin 1924, fils d’un lieutenant d’intendance maritime, titulaire de la croix

de guerre 1914-18, alors en poste dans la ville portuaire. La famille était originaire d’Yzengremer, village de la

côte picarde, proche d’Abbeville (Somme). Avec un tel atavisme, le jeune Michel allait rapidement recevoir

l’appel de la mer ! Sa passion lui est venue dès l’âge de 8 ans, lors de la traversée qui le ramenait de Beyrouth où

son père avait été en poste, lorsque le capitaine du navire l’avait invité sur la passerelle pour lui expliquer des

rudiments de marine.

Sa famille s’étant par la suite installée par la suite au Mans, Michel avait été élève de notre lycée, de 1940 à 1944,

année où il obtint son baccalauréat de mathématiques. Sa jeune sœur Geneviève, inscrite au lycée de jeunes filles,

fréquentait aussi les bâtiments du lycée de garçons où l’établissement de la rue Berthelot, alors transformé en

hôpital, avait été replié. Michel et Geneviève avaient participé, en 1943, aux activités théâtrales alors organisées,

au titre de l’ « enseignement général » par Verdun-Louis Saulnier, agrégé des lettres, professeur de Première.

Michel Bilhaut en 1943, au lycée ; jeune officier de marine ; membre de l’Académie de philatélie

Toujours passionné de marine, Michel Bilhaut fit ensuite ses études à l’École de la marine marchande, à Nantes. Il

fit son premier voyage, en tant qu’élève-officier sur le Cévennes, un bateau de commerce navigant entre Nantes et

les côtes africaines. Ayant obtenu son diplôme, il navigue, durant cinq ans, comme lieutenant, sur des bateaux

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pétroliers, un poste qui lui permet de faire vivre sa femme Simone, une Sarthoise épousée en 1947, et ses trois

enfants, restés à terre, à Pirmil, près de Loué. Lassé de faire les mêmes parcours, Michel rejoint ensuite la

Compagnie des Messageries maritimes, qui exploite des lignes commerciales et des lignes postales, ce qui lui

permettra de voyager dans le monde entier. Michel Bilhaut a notamment voyagé dans l’océan austral où il

assurait, comme commandant en chef des navires, sur le Galliéni ou le Marion-Dufresne, des missions

scientifiques entre les terres australes et antarctiques. Un de ses souvenirs les plus marquants restait le

bombardement du paquebot Sindh, sur une rivière au Vietnam, en 1966, alors que le navire transportait 125 tonnes

de dynamite, heureusement non touchée...

Administrateur de la Compagnie des Messageries maritimes (1962-74), puis de la Compagnie générale maritime

(1974-77), Michel Bilhaut, surnommé « le Pacha » -un sobriquet couramment attribué, dans la marine, au

commandant d’un bateau-, rejoint alors le ministère de la mer, où il a terminé sa carrière, âgé de 59 ans. Il se retire

alors à Pirmil pour une longue et active retraite de trente-deux ans.

Sa passion de la mer et des voyages avait donné à Michel Bilhaut une autre passion : celle de la philatélie, et

particulièrement celle, fort riche, produite par les pays d’Orient. Le « Pacha » présida ainsi, pendant 27 ans, le

Club philatélique franco-britannique, regroupant les collectionneurs de timbres postaux du Commonwealth

britannique et des États-Unis.

Décédé le 5 septembre 2014, deux mois après avoir fêté, le 6 juillet, ses 90 ans, avec sa nombreuse famille

rassemblée dans la salle des fêtes de Pirmil, Michel repose, au côté des siens, dans le petit cimetière d’Izengremer.

Nous transmettons à tous les siens, notamment à sa sœur Geneviève, adhérente de notre amicale, nos

condoléances très attristées.

Nécrologie : Anne-Marie CHOPIN (1916-2015), institutrice au petit lycée de 1952 à 1971

Anne-Marie Chevalier était née à Alençon, le 31 mai 1916, fille d'un officier de l'armée

d’active, alors jeune sous-lieutenant, et avait fait des études pour être institutrice. Elle avait

épousé, en juillet 1938, René Chopin, originaire du Pas-de-Calais, qui était arrivé, en

octobre de l’année précédente, dans notre lycée comme professeur d'allemand. Le couple

eut cinq enfants, quatre garçons et une fille, nés entre 1941 et 1956 : Jean-Marie, Pierre-

Yves, François, Marie-Claude et Dominique. Mme Chopin en 1956

Ayant élevé ses aînés, Anne-Marie Chopin prit, en 1948, un poste d’institutrice à l’école

Germain Pilon, au Mans, puis fut nommée au petit lycée, en 1952, chargée de la classe de

10ème

(cours élémentaire 1ère

année), qu’elle assura durant dix-neuf années, jusqu’à son

départ en retraite, en 1971, un an avant la fermeture du petit lycée. Elle a fait ainsi équipe avec Mme Léa Cheu,

institutrice de la classe enfantine et du cours préparatoire, dont l’époux, Roger Cheu, professeur d’anglais au

lycée, était collègue de son mari. René Chopin, après 39 ans d’enseignement continu au lycée, partit en retraite en

1976, puis décéda en novembre 1982. Mme Chopin fut une excellente institutrice, compétente, dévouée et

patiente, inculquant à ses jeunes élèves les éléments en français, mathématiques et les autres matières, leur

permettant de poursuivre leur scolarité sur de bonnes bases.

Il y a quelques années, Anne-Marie Chopin s'était rapprochée de l'Amicale des anciens en en devenant adhérente.

C’est toujours avec plaisir qu’elle nous recevait et nous donnait, avec une grande gentillesse, des précisions sur

des légendes de photographies, aidée par son étonnante mémoire.

Elle nous avait fait l'honneur de sa visite à l'occasion d'une galette des rois, dans la bibliothèque des Oratoriens.

Mme Chopin était aussi venue nous saluer, lors de notre banquet, le 6 avril 2013, accompagnée de Mme Léa

Cheu, sa collègue des classes des "petits" durant deux décennies. C'est avec beaucoup d'émotion que les anciens

élèves du petit lycée, présents au déjeuner, avaient pu revoir leurs deux anciennes maîtresses et leur manifester

leur chaleureuse gratitude. Anne-Marie Chopin est décédée le 7 mai, trois semaines avant d’atteindre 99 ans,

Ses élèves les plus anciens ont atteint leurs 70 ans. Les plus jeunes ont déjà dépassé la cinquantaine. Un certain

nombre d’entre eux, dont François Marzorati, avaient tenu à saluer leur maîtresse une toute dernière fois, à

l'occasion de ses obsèques, célébrées le 11 mai, en l'église Notre-Dame de Sainte-Croix, au Mans. Notre amicale y

était représentée par André Vivet.

Nécrologie : Claude RIGOREAU (1925-2015), sous-intendant au lycée de 1954 à 1959

Claude Rigoreau était né, le 19 septembre 1925, à Villeneuve-le-roi (actuel Val de Marne), de parents originaires

de la région de Chambord (Loir-et-Cher). C’est ainsi qu’il avait vécu une grande partie de sa jeunesse à Saint-

Dyé-sur-Loir, dont, en enfant du pays, il connaissait tous les recoins et les habitants.

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Pendant ses études de droit sanctionnées par l’obtention de la licence, en 1948,

Claude rencontre Marie-Madeleine Goutay, originaire du Cantal, qu’il épousera et

avec laquelle il fondera une grande famille de huit enfants : deux garçons, Alain et

Jean-Claude, puis six filles : Michelle, Danielle, Jocelyne, Ghislaine, Sylvie, Marie-

Christine. Plus tard, lui viendront 17 petits-enfants et 8 arrière-petits-enfants qui lui

apporteront joie et fierté.

Sa carrière professionnelle, au sein de l’éducation nationale, dans les services

d’intendance des lycées, le conduira de Blois à Paris, au prestigieux lycée

Montaigne, en qualité de conseiller d’administration scolaire et universitaire, où il

terminera son parcours, en étant passé par les lycées de Pontivy, Lorient (1951), Le

Mans (1954), Cambrai (1959), Lille et Montmorency. Dans les années 70, il sera

promu commandeur dans l’ordre des Palmes académiques.

Le personnel d’intendance en 1958 : Claude Rigoreau est debout à droite, à côté de

l’intendant Raymond Jobard. Assises, à gauche, Janine Dechamps, attachée d’intendance, et

Huguette Zaugg, secrétaire

Arrivé au lycée du Mans, à la rentrée de 1954, comme sous-intendant, Claude Rigoreau y passera cinq années, y

travaillant dans un contexte de fort développement de l’établissement, dû au « baby-boom » de l’après-guerre,

sous l’autorité confiante des intendants Richard (1954-55) -dont il fit l’interim au décès de celui-ci-, Jobard (1955-

58), Marcadet (1958-59), et des proviseurs Lacoue-Labarthe (1954-58) et Girard (1958-59). Ses quatre aînés,

Alain, Jean-Claude, Michelle et Danielle, ont été élèves du petit lycée entre 1954 et 1959.

Claude Rigoreau passera une bonne partie de sa retraite à Bagneux (Hauts-de-Seine), continuant à s’investir au

sein de l’Association des membres de l’Ordre des Palmes académiques (AMOPA), comme membre du bureau, et

aussi au sein de l’Association des anciens élèves du lycée Augustin Thierry à Blois. Passionné d’histoire, Claude

était connu pour sa gentillesse, son courage, sa volonté, son humour jovial et facétieux. Il aimait plaisanter, et

savait se montrer très endurant et résistant, malgré les lourdes épreuves qu’il avait subies. Il était très soucieux du

devenir et du bien-être des siens, et de son épouse qu’il avait eu le malheur de perdre, en septembre 2014. Claude

est décédé à Blois, le 14 mai dernier, âgé de 89 ans et 8 mois. À sa famille -

particulièrement à Alain, adhérent fidèle de notre amicale-, nous présentons nos

condoléances bien attristées.

Nécrologie : Jean LEFRANC (1927-2015), élève du

lycée de 1935 à 1945 et professeur de philosophie de

1960 à 1967

Jean Lefranc, élève, en 1944 ; professeur en 1961

Né au Mans, le 4 septembre 1927, Jean Lefranc, dont le père

occupait un poste de direction aux Mutuelles agricoles du

Maine, a, après avoir été élève au petit lycée de la rue

Berthelot, fait dans notre lycée, de 1935 à 1945, la fin de sa

scolarité primaire et l’ensemble de sa scolarité secondaire,

obtenant, chaque année le prix d’excellence de sa classe, de nombreux premiers prix,

comme celui de dissertation philosophique en 1945, année où il passe avec succès le

baccalauréat de Philosophie-Lettres. Après une année de Lettres supérieures au lycée

Henri IV, il fit des études supérieures de philosophie à la Sorbonne, qui le conduisirent

jusqu’à l’agrégation. Jean Lefranc enseigna d’abord au lycée d’Arras, puis, de 1960 à 1967, succédant à Jack

Derrida, au lycée de garçons du Mans. Son arrivée combla le proviseur Pierre Girard qui, après Pascal Fieschi et

Jack Derrida, avait demandé l’affectation, sur la chaire de Philosophie, d’un enseignant installé au Mans, afin

d’éviter les aléas d’absences des enseignants habitant Paris. En 1967, Jean Lefranc quitta Le Mans et

l’enseignement secondaire pour un poste d’assistant à l’Université de Paris. Après la scission de l’université

parisienne, il se fixa à celle de Paris I-Panthéon-Sorbonne. Il y acquit le grade de maître de conférences et fut, un

temps, doyen de l’U.E.R. de philosophie.

Jean Lefranc a publié chez Armand Colin plusieurs ouvrages : Comprendre Schopenhauer ; Comprendre

Nietzsche ; Platon et le platonicisme ; la Métaphysique ; Vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines

(cette dernière étude en collaboration avec Louis-Marie Morfaux). Il a aussi rédigé plusieurs notices pour

l’Encyclopedia Universalis (Descartes et l’argumentation philosophique ; Le Néant ; Arthur Schopenhauer ;

Pourquoi des philosophes ?). Il est décédé à Paris, le 17 juillet dernier, avant de fêter ses quatre-vingt huit ans.

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Souvenirs de François Marzorati, élève de Jean Lefranc en 1965-66

Toujours respecté, calme et concret, Jean Lefranc nous faisait partager ses connaissances avec force exemples.

Socrate, Platon, Aristote et tous les autres philosophes qui ont marqué la pensée de leur époque, étaient autant ses

familiers que Hegel, Schopenhauer, Nietzsche et Freud qui ne devaient plus avoir de secret pour chacun des

élèves sérieux de Jean Lefranc. En fin d’année scolaire, la meilleure sanction étant la note obtenue au

baccalauréat.

Jean Lefranc a beaucoup travaillé sur les liens entre la philosophie et la musique. Il les illustrait aussi avec le

cinéma, qu’il nous incitait à profiter au maximum, à rentrer le plus possible dans l’image, et, sans hésiter, à

occuper les premiers rangs souvent délaissés dans les salles obscures. Je l’entends encore nous recommander

"Fantasia " de Walt Disney et tout particulièrement la représentation de la Toccata et Fugue de J.S. Bach, dans

laquelle le chef d’orchestre joue aussi, avec la palette des couleurs, et dessine nuées et arabesques : des images

abstraites d’une perception de la musique –et ceci bien avant les applications informatiques-.

Nécrologie : Jacques DAVID-BOYET (1922-2015), médecin, élève du lycée de 1931 à 1939

Fils d’instituteurs, né au Mans, le 16 septembre 1922, Jacques David-Boyet avait fréquenté notre lycée de 1931 à

1939, de la 7ème

à la classe de Philosophie, avant d’obtenir le doctorat en médecine et d’exercer au Mans, en

libéral. Attaché au lycée, il y avait scolarisé ses fils Philippe et Pascal dans les années soixante. Il était, depuis sa

retraite, un adhérent fidèle de l’association Art & Civilisation du Maine. Devenu veuf, Jacques David-Boyet a

passé ses dernières années à la maison de retraite Bonnière, y décédant le 22 juillet 2015, âgé de près de 93 ans.

LES ACTIVITÉS DE L’AMICALE

Conférence sur le lycée durant l’occupation allemande, jeudi 7 mai

À l’époque anniversaire de la capitulation de l’Allemagne, notre président a donné le 7 mai, une conférence

intitulée « Mon lycée à l’heure allemande, de 1940 à 1944. » Notre établissement a subi de lourdes conséquences

de cette occupation, à la fois dans ses locaux et dans son organisation. Il a dû supporter la présence de l’occupant

du 23 juin 1940 au 12 février 1941, puis, de juin à août 1944, du débarquement de Normandie jusqu’à la libération

du Mans. Il a aussi dû héberger le lycée de jeunes filles, dont les locaux de la rue Berthelot étaient devenus un

hôpital. Malgré tout cela, on a pu travailler, deux élèves étant, même, lauréats au concours général, en 1943 et

1944 ! De nombreux élèves étaient engagés dans la défense passive, et plusieurs enseignants et élèves, comme

Roger Bouvet, Victor Daum, Paul Marchal, Jean Barjaud, Yves Béon, dans des actions de Résistance.

À cette conférence participaient des anciens élèves du lycée à cette époque, comme le docteur Claude Gallouédec

et Serge Vinçon, ainsi que Kathleen Marchal, veuve de Paul, qui ont pu apporter leurs témoignages.

Conférence sur la fondation de l’Oratoire du Mans, par Thierry Gouault, mercredi 17 juin

Professeur d’histoire et de géographie au Mans, Thierry Gouault prépare une

thèse sur l’Oratoire du Mans, étude qui va couvrir la période comprise entre

1624, date de la désignation des Oratoriens pour diriger le collège créé vingt-

cinq ans plus tôt, et 1792, date du départ des Oratoriens pour l’étranger, en

raison de la suppression des congrégations. Thierry Gouault a bien voulu livrer

à notre amicale, la première partie de son étude, portant sur la fondation et

l’installation de l’Oratoire du Mans. Le « collège-séminaire », institué en 1599

et dirigé par des prêtres du diocèse, était appelé à se développer durablement. Il

convenait donc de faire appel à une congrégation spécialisée dans

l’enseignement. Le choix, par l’évêque du Mans, des Oratoriens, préférés aux

Jésuites qui étaient aussi candidats, s’explique par le fait que les premiers,

contrairement aux seconds qui dépendaient directement du Pape, étaient des

prêtres soumis à l’autorité épiscopale. Thierry Gouault a vivement intéressé son

auditoire par l’exposé de ses recherches, dont on espère qu’il donnera la suite

prochainement. Le 17 juin, Thierry Gouault évoque l’installation des Oratoriens au collège du Mans.

Cocktail de fin d’année scolaire, samedi 27 juin

Comme les années précédentes, notre amicale a organisé, le samedi 27 juin, en fin de matinée, le traditionnel

cocktail de fin d’année scolaire, dans la bibliothèque de l’Oratoire : une occasion pour se revoir, et pour évoquer,

à la mi-année, le bilan des six premiers mois et les projets pour l’automne.

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LA VIE DU LYCÉE

Le meilleur bachelier de la Région est un élève du lycée

Montesquieu !

Être reçu au baccalauréat avec une moyenne de 20,68/20, c’est

désormais possible, grâce aux matières à option, mais c’est une

performance qui n’est pas à la portée de tous. Elle a été réalisée par un

élève du lycée Montesquieu, Guillaume, et cette performance s’avère la

meilleure de toute la région des Pays-de-Loire (en attendant de

connaître celles des autres régions). Félicitations à Guillaume qui

participe ainsi au rayonnement de notre établissement, et à ses enseignants

qui ont su le préparer efficacement. Guillaume poursuivra ses études, au lycée parisien Henri IV, en classe

préparatoire B/L (lettres et sciences sociales). Tous nos vœux l’accompagnent !

La rentrée des classes

La rentrée des professeurs est fixée au lundi 31 août –c’est la première fois dans l’histoire de l’éducation française

qu’une rentrée a lieu au cours du mois d’août- ! Les rentrées des élèves sont fixées ; pour les classes préparatoires

et les Secondes, le mardi 1er septembre, à 8h ; les Premières L et ES, le mardi 1

er, à 13h ; les Premières S, le mardi

1er, à 15h ; les Terminales L et ES, le mercredi 2, à 8h ; les Terminales S, le mercredi 2, à 10h. Le début des cours

et de la restauration est fixé au jeudi 3 septembre. Bonne rentrée à tous !

DES NOUVELLES DES ANCIENS

Publication : «La Vie mancelle & sarthoise» n° 441 (juin 2015) ; 6,50 €

Dans son numéro 441, daté de juin-août 2015, « la Vie mancelle & sarthoise »,

dirigée par Daniel Levoyer et Philippe Landais, présente des articles rédigés par

des anciens élèves du lycée ou portant sur d’anciens élèves. Jean-Pierre

Delaperrelle évoque la Faïencerie Guilmet, créée à Connerré, qui eut un magasin

au Mans rue Claude Blondeau jusqu’en 1977, là où s’élèvent aujourd’hui les

bâtiments de la FNAC. J-P. Delaperrelle fait aussi revivre un ancien élève, André

Bizette-Lindet (1906-1998), sculpteur qui a marqué la Sarthe de son empreinte, et,

dans un autre article intitulé La rue des minimes au Mans à l’honneur, évoque

l’apposition, en avril, de plaques sur les trois grands magasins ayant reçu le label « Patrimoine XXème siècle »,

attribué par le ministère de la culture. Gérard Blanchard évoque un ancien élève du collège du Mans devenu

inspecteur d’académie de la Sarthe en la personne de Jacques Édom (1797-1870), auteur de la

« première géographie de la Sarthe. » Quant à Jean-Pierre Guyard, il évoque, sous le titre La Maison Paugoy à

Écommoy, l’entreprise de vente de vêtements en prêt à porter, présente, d’abord sur les marchés, ensuite en

magasin, dans le sud de la Sarthe.

Publication : « Raymond Mastrotto, le taureau de Nay (1934-1984) » par Didier Béoutis (éd. ITF)

Le lycée Montesquieu n’est pas la seule passion de notre président Didier Béoutis. Il

s’intéresse aussi notamment à l’histoire du cyclisme de compétition. Après avoir

publié, l’an dernier, une première biographie d’ « André Le Dissez le joyeux facteur

des pelotons cyclistes », un ancien équipier de Bobet puis de Poulidor, notre président

a rédigé une deuxième biographie intitulée « Raymond Mastrotto, le taureau de Nay ».

S’appuyant sur la presse de l’époque et sur des témoignages de la famille et de

coureurs, D. Béoutis nous raconte le parcours de ce modeste maçon béarnais, d’origine

italienne, très athlétique -d’où son sobriquet de « taureau »- qui fut l’un des meilleurs

professionnels français, à l’époque d’Anquetil et de Poulidor, remportant notamment

le difficile critérium du Dauphiné et une étape du Tour de France à Pau. Reconverti

comme chauffeur de taxi, Mastrotto est mort, sur sa bicyclette, à l’âge de 49 ans. Mais

le pittoresque « taureau de Nay » était déjà entré dans la légende des cycles.

En vente sur commande (25 €), par chèque adressé à D. Béoutis, 11, rue Pierre Belon, 72000 Le Mans. Tout

renseignement en écrivant à [email protected]

Les participants au cocktail du 27 juin.

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Publication : Chronique mancelle : la vie quotidienne des Manceaux au cœur de la tourmente

révolutionnaire, par Jean-Pierre Rouzé

Fils d’un directeur d’école, élève du lycée de 1961 à 1970 où il a fait sa scolarité secondaire puis la classe de

Math’Sup, devenu lui-même enseignant, Jean-Pierre Rouzé s’investit avec gentillesse et efficacité, depuis

plusieurs années, en qualité de secrétaire adjoint, dans notre amicale.

Jean-Pierre vient de publier une « Chronique mancelle », qui, sur 166 pages, évoque la vie du Mans et de ses

habitants, depuis 1780 jusqu’au coup d’État de Brumaire. L’auteur, qui a consulté de nombreuses archives

publiques et privées, s’est donné pour tâche de « restituer la perception, par leurs contemporains, des

évènements, petits et grands, qui jalonnaient le quotidien de leur époque. » Par une série de dix chapitres courts

comme : « lumières et nuages », « l’orage éclate », « le temps des terroristes », « le drame vendéen » ou

« l’anarchie directoriale », l’auteur réussit à retracer, en une série

d’éphémérides, la chronologie des évènements qui ont fait la vie des

contemporains manceaux de cette époque.

Bien entendu, notre établissement, théâtre des séances de désignation

des députés aux États généraux, témoin du départ des Oratoriens en

1792, des évènements sanglants de la bataille du Mans de décembre

1793, des essais d’éducation nouvelle comme l’École centrale, qui a

produits des acteurs importants de l’activité révolutionnaire dans la

Sarthe (Sallé, Simier, Boyer…) fait partie intégrante de cette étude

qu’on lira avec plaisir et intérêt.

La chronique de Jean-Pierre Rouzé a été publiée par les soins de

l’Amicale, en un volume broché en 21/29,7 cm. Elle est en vente au

prix de 10€. Merci de prendre contact avec André Vivet (06 81 79 36 74)

Des nouvelles des archives et du site http://montesquieu.lemans.free.fr

La photo de la 2B2 en 1940-41. Famille Ducheler-Nivelais. http://montesquieu.lemans.free.fr/elevesde40/bmalbum.htm#

L'article du ML du 3 mai 2015 à propos de la sortie du dernier ouvrage de Didier Béoutis, Lucien Lécureux,

écrivain-combattant. http://montesquieu.lemans.free.fr/articledum/bmalbum.htm#

La lettreinfo n°45 du 1er mai 2015, de l'amicale des anciens du lycée. http://montesquieu.lemans.free.fr/leslettre1/li45.pdf

Photos de la semaine du 8 mai 2015. http://montesquieu.lemans.free.fr/semainedu8/bmalbum.htm

La révision de l'année 1994-95 est terminée! Listes par classe en lien à la fin de la légende de la 2de1. http://montesquieu.lemans.free.fr/elevesde94/bmalbum.htm

3 photos de la causerie animée par Thierry GOUAULT sur les débuts du collège des Oratoriens au Mans. http://montesquieu.lemans.free.fr/causeriean/bmalbum.htm

Les photos et quelques légendes de l'année 2005-06. http://montesquieu.lemans.free.fr/elevesde05/bmalbum.htm

Quelques photos de notre réunion de fin d'année 2015, autour d'un verre. http://montesquieu.lemans.free.fr/autourdunv/bmalbum.htm

Photos et vidéo autour des départs et retraite et mutations. http://montesquieu.lemans.free.fr/departsenr/bmalbum.htm

Un lien vers le blog de Frédéric Gruet, élève du 1992 à 1996. http://fredericgruet.wix.com/fredericgruet#!

Nous espérons que vous aurez pris intérêt à la lecture de ce numéro. Vous pourrez consulter le site d’archives géré par

André VIVET http://montesquieu.lemans.free.fr et contribuer à l’enrichir. Merci de nous faire parvenir informations,

contributions qui pourront être publiées, observations et suggestions. Tout courrier doit être adressé, pour la lettre, à Didier

BÉOUTIS, 11, rue Pierre Belon, 72000 LE MANS, [email protected] et, pour les archives et adhésions, à André

VIVET, 7, rue de Sicile, 72000 LE MANS, [email protected]. Prochaine lettre le 1e novembre.

Association amicale des anciens élèves du lycée Montesquieu, 1, rue Montesquieu, 72008 LE MANS Cedex 1

Président : Didier BÉOUTIS; Vice-Présidents : Claude JEAN et Jean LAMARE ;

secrétaire-archiviste : André VIVET; secrétaire-adjoint : Jean-Pierre ROUZÉ ; trésorier : François BARTHOMEUF. Directeur de la publication : Didier BÉOUTIS

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Roger LAVENNE-ORFIDAN,

Professeur d’éducation musicale au lycée, de 1966 à 1968 par Didier BÉOUTIS

Pour plusieurs raisons, l’éducation musicale s’avère être une matière difficile à enseigner dans le cadre de

l’enseignement obligatoire des collèges.

. les classes ne sont pas homogènes, certains élèves pratiquant le solfège et les instruments dans les

conservatoires municipaux ou dans des cours privés ; d’autres n’ont aucune culture musicale ;

. l’équipement musical des établissements est souvent insuffisant ou défaillant (pianos désaccordés) ;

. l’horaire est d’une heure hebdomadaire par classe, de la 6ème

à la 3ème

, un temps insuffisant pour bien connaître

ses élèves ;

. comme le dessin, la récitation ou l’éducation physique, il s’agissait, du moins à mon époque, de matières

considérées comme mineures, donnant lieu à des compositions, mais celles-ci ne rentraient pas dans les moyennes

calculées pour le passage dans la classe supérieures.

Notre lycée a connu plusieurs professeurs qui se sont efforcés d’inculquer des notions de solfège, de chant ou

d’histoire de la musique à des générations d’élèves. On se souvient de Paul Arluison (1938-58) qui, lors de sa

captivité en Allemagne, a été suppléé par Mlle Jane Clément, professeur au lycée de jeunes filles, de la

claveciniste Martine Baudlot-Jollis (1958-64), de Viviane Kosowski (1964-66), suivis par Roger Lavenne-Orfidan

(1966-68), Raphaël Vieau (1968-70), puis Josette Darmaillac, Jean-Claude Desesquelle, Blanche Druet,

Geneviève Pellemoine, Josiane Vingering… La suppression des classes de collège a eu pour conséquence la

disparition du poste d’éducation musicale au lycée. Il existe bien au Mans une option « musique » pour le lycée,

ouverte aux élèves du lycée Montesquieu, mais elle est pratiquée au lycée Bellevue. Notre salle de musique, située

au rez-de-chaussée et accessible depuis le couloir séparant la cour des marronniers de celle des rats, a même été

supprimée, lors des travaux de restructuration, et à sa place, a été installée la… salle des toilettes ! Sic transit

gloria mundi !

Un fils de sportif de haut niveau, passionné par la musique !

Roger Lavenne-Orfidan est né là Oyonnax (Ain), le 26 octobre 1943. Il est le fils de Marcel Orfidan (1897-1979)

qui fut un sportif de haut niveau, spécialisé dans le saut en longueur et le saut d’obstacles. Marcel Ordifan a eu sa

période de gloire juste après la Grande Guerre. 1920 fut sa grande année : il devient champion de France du 110

mètres haies, et il est sélectionné pour les Jeux olympiques qui eurent lieu, durant l’été, à Anvers (Belgique). Il se

classe à la 14ème

place de l’épreuve de saut en longueur avec élan, crédité d’une distance de 6m 39. Frère de

Marcel -et futur oncle de Roger-, Georges Orfidan sera un authentique résistant, interné en 1941 pour des activités

syndicales, puis placé en résidence surveillée, ayant ensuite rejoint un maquis dans l’Aude, en août 1944.

Marcel Orfidan, au centre, vêtu d’un maillot noir Le jeune Roger, doté d’un corps mince et d’une allure souple qui auraient pu faire de lui, comme son père, un

sportif de haut niveau, est beaucoup moins intéressé par les activités physiques que par la musique. Très jeune, en

effet, il s’entraîne au piano, et acquiert rapidement une véritable maîtrise de son instrument. Il fait ses études au

collège d’Oyonnax, puis au lycée de Nantua, passe avec succès le baccalauréat de mathématiques, puis part à

Lyon pour l’année de Mathématiques supérieures. Là, l’appel du piano s’avère le plus fort, et il s’inscrit, au lycée

de Nancy qui assure, en liaison avec le lycée La Fontaine à Paris, la préparation du professorat de musique.

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Reçu, en 1966, au certificat d’aptitude à l’enseignement de la musique dans les lycées (le CAPES et l’agrégation

de musique ne sont pas encore créés), Roger Lavenne-Orfidan sollicite un premier poste d’enseignant dans la

région parisienne, afin de pouvoir profiter des manifestations musicales de la capitale. Il est affecté au lycée de

garçons du Mans, le poste se trouvant vacant du fait du départ de Mlle Viviane Kosowski.

Un professeur de moins de vingt-trois ans, affecté dans une région qu’il ne connaît pas !

Roger Lavenne-Orfidan se trouve donc, en septembre 1966, alors qu’il n’a pas encore vingt-trois ans et qu’il n’a

jamais enseigné, titulaire de la chaire d’éducation musicale au Mans, une ville qu’il ne connaît pas, dans une

région qu’il ne connaît pas non plus ! Unique professeur de musique, il n’y trouve donc aucun collègue de sa

discipline, mais une salle d’enseignement aux tons sombres, avec, pour tout équipement, un vieux piano droit et

un tableau au haut duquel est peint une ligne de portée musicale ! Il s’aperçoit aussi qu’il est peu soutenu par sa

hiérarchie (le proviseur organise régulièrement des conseils de professeurs par matière -lettres ; mathématiques,

sciences ; éducation physique ; petit lycée…-, mais rien n’est prévu pour les deux enseignements artistiques du

dessin et de la musique.) Malgré tout, il se met à la tâche avec beaucoup de patience et de gentillesse, suivant au

début fidèlement le programme officiel qui comprend le solfège, l’apprentissage des sons (avec les dictées

musicales), le chant, l’histoire de la musique…

Un enseignement progressivement adapté aux possibilités des élèves

Se faisant sa propre expérience sur place, il s’adaptera progressivement au niveau de ses élèves, en donnant moins

d’importance aux dictées musicales ou au solfège, mais en privilégiant le chant et l’histoire de la musique. À

chaque cours précédant les congés de Noël ou de Pâques, il sollicitera les élèves désirant se produire au piano ou

chanter, en accompagnant, à l’occasion, les chanteurs au piano. Il recevra parfois des marques de sympathie de ses

élèves, comme les cadeaux d’une classe qui s’était cotisée pour offrir à leur professeur, avant la sortie de Noël, un

disque de grande musique. Il anime aussi une chorale d’élèves à qui il apprend les chants patriotiques, afin de les

diriger le jour de la distribution solennelle des prix, dans la fosse d’orchestre du théâtre municipal. Le professeur

suscitera ou affermira des vocations de musiciens ou de professeurs de musique, comme Vincent Cottereau,

professeur agrégé d’éducation musicale au

collège de Coulaines, chef de chœur de la

chorale mancelle « À cœur joie », délégué

musical du mouvement « À cœur joie » pour

la région des Pays-de-la-Loire, ou Jean-Yves

Poirier, professeur de violoncelle aux

conservatoires de Montpellier et de Béziers. Il

aura aussi contribué à inculquer des éléments

d’une culture musicale à plusieurs centaines

de jeunes Sarthois.

Désireux, au bout de deux années, de

retrouver sa région rhône-alpine, Roger

Lavenne-Orfidan obtient, pour la rentrée de

septembre 1968, sa mutation au collège de

Bron (Rhône), où il mettra à profit son

expérience mancelle pour affermir ses

méthodes d’enseignement.

Roger Lavenne-Orfidan a été heureux de retrouver à Paris son ancien élève Didier Béoutis, et de recevoir de lui des

nouvelles du Mans, du lycée, des collègues et élèves qu’il a fréquentés, de 1966 à 1968.

Reçu au troisième rang au premier concours de l’agrégation d’éducation musicale, puis professeur à Paris

Lors de ces années, l’enseignement musical -longtemps considéré comme un simple « art d’agrément » au sein de

l’éducation nationale va enfin acquérir ses lettres de noblesse : création, en 1967, d’un baccalauréat A6 littéraire et

musical ; en 1972, d’un C.A.P.E.S d’éducation musicale et de chant choral ; en 1974, d’une agrégation

d’éducation musicale et de chant choral ; en 1975, d’une épreuve d’éducation musicale au concours général.

Roger Lavenne-Orfidan se prépare pour le premier concours de l’agrégation qui est organisé en 1975. Il y est reçu

à un excellent troisième rang. Il peut alors postuler, avec succès, dans un lycée parisien, en l’occurrence

l’important lycée Carnot, située sur le boulevard Malesherbes, dans le XVIIème arrondissement de Paris. Tout en

y enseignant dans les classes secondaires, jusqu’à son départ en retraite, il sera aussi appeler à donner des cours à

des étudiants, à l’U.E.R. de musique et de musicologie de l’Université Paris IV- la Sorbonne.

Ayant fait valoir ses droits à la retraite, il y a douze ans, au terme d’une carrière de plus de trente-cinq années

dédiées à l’enseignement de la musique, Roger Lavenne-Orfidan passe, dans son appartement parisien, une

retraite paisible, qu’il occupe principalement à sa passion de toujours : la musique et la pratique du piano.

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Quelques anecdotes de ma scolarité au lycée, de 1964 à 1971 par Didier BÉOUTIS

Le récit de ma scolarité au lycée, demi-pensionnaire de 1964 à 1971, de la Sixième à la Terminale littéraire, reste

à écrire. Je rassure mes lecteurs : ce sera fait un jour ! En attendant, je livre quelques anecdotes révélatrices

d’une époque, celle qui précède et succède immédiatement à la crise de « mai 1968 »

L’odeur de charcuterie, propice aux préparations latines Fils du charcutier-traiteur de la rue Lionel Royer, juste derrière le lycée, Joël était un élève appliqué, mais

obtenant des résultats moyens. Ses devoirs faits à la maison étaient toutefois meilleurs que ses compositions, car

l’élève pouvait bénéficier des conseils d’un grand frère et, peut-être aussi, de leçons particulières. Notre

professeur de latin de la 5ème

A3, lors de l’année 1965-66 -un agrégé de grammaire fort érudit, mais qui maniait

volontiers l’ironie- rendit un jour un devoir à Joël en lui disant : « C’est curieux, quand il s’agit de devoirs faits à

la maison, c’est très correct ; en revanche, si ce sont des travaux en classe, c’est vraiment moins bon ! Serait-ce

l’odeur de charcuterie ? » L’élève ne répondit rien, mais il aurait pu répliquer que l’odeur de l’absinthe ou du café

motivait des auteurs comme Verlaine ou Sartre…

La composition de géométrie, en juin 1968 Les grèves étant terminées, le lycée a repris ses cours. Les élèves revenant progressivement, les professeurs

s’emploient à organiser, avant les conseils de classe, les compositions du troisième trimestre qui ont été retardées.

M. Robert Geai, professeur de mathématiques de notre classe de 3ème

AB1, organise donc une composition

d’algèbre, suivie, le lendemain, d’une composition de géométrie, la moyenne des notes des deux devoirs

déterminant la note trimestrielle. Les perspectives du brevet d’études du premier cycle, et, surtout, du conseil de

classe déterminant les passages en 2de scientifique font que ces compositions d’algèbre et de géométrie ont lieu

dans le plus grand sérieux. Une vingtaine de minutes avant la fin de la composition de géométrie, M. Geai quitte

son bureau, où il a fini de corriger des copies, pour faire le tour de la salle. Soudain, il réalise que l’élève Vertpalet

(*), au lieu de composer, feuillette tranquillement son manuel de géographie. M. Geai s’étrangle : « Mais, que

fais-tu là ? » Nullement décontenancé, l’élève lui répond : « Mais, Monsieur, j’étais absent hier lors de la

composition d’algèbre ! Je ne peux donc pas être classé. » « Prends tout de suite une copie et commence la

composition, lui assène M. Geai. Même si tu n’es pas classé, cela te fera un entraînement ! » Est-il utile de

préciser que l’élève se dirigera vers une Seconde littéraire, puis entamera des études supérieures de géographie !

Monsieur, ça brille au tableau !

Plus tôt dans l’année, lors d’une composition de ce même professeur, deux élèves amis, Minet et Mollet (*),

avaient décidé de s’installer à la même table, visiblement dans le but de communiquer entre eux ! Sachant que les

mathématiques n’étaient pas leur fort, il ne pouvait s’agir que d’une alliance de l’aveugle et du paralytique… Le

professeur écrit l’énoncé de la composition à la craie sur le tableau. Soudain, Minet lève la main : « Monsieur, ça

brille au tableau ! » « Si tu ne vois pas, installe-toi au fond, il y a des places libres ! », lui répond M. Geai. « Non,

ça va, je vois quand même ! » répond l’élève, provoquant des sourires entendus dans la classe…

Bonnard, avec deux « n » ? C’est la rentrée, en septembre 1969. Les élèves de Seconde, germanisants de deuxième langue, ont leur premier

cours avec leur professeur, un enseignant éprouvé qui, à 55 ans, commence à éprouver des difficultés d’audition.

Le professeur établit un plan de la classe en demandant à chaque élève, tour à tour, d’indiquer son patronyme.

Arrivant à un élève installé en bout de salle, il l’interpelle : « Ah, comment il s’appelle, lui, là ! » (hésitant entre le

tutoiement et le voussoiement des élèves, cet enseignant leur parlait à la 3ème

personne du singulier). L’élève, de sa

petite voix métallique, égrène son nom : Bezard (*), « Ah ! Bonnard », dit le professeur en commençant à écrire

ce nom sur sa feuille de papier. « Non, Monsieur ! Bezard ! » « Bonnard, avec deux « n » ?» réplique l’enseignant.

« Non, Monsieur, Bezard, B-E-Z-A-R-D ! » Le professeur avait enfin compris…

Un professeur attendu à la sortie des cours par sa maman ! Quand on est en Sixième, on est généralement fier de voir ses parents vous chercher à l’école. Cela peut faire bien

aux yeux des copains, surtout lorsque les parents apparaissent jeunes et bien habillés. Mais, plus les années

passent, moins on a envie de voir ses parents tourner autour du lycée ! Le pli est rapidement trouvé : les parents

qui vont chercher leur enfant en voiture restent, portières fermées, assis devant leur volant ; c’est plus discret. En

septembre 1969, arrive au lycée, en provenance de Lisieux, M. Robert G. un professeur de lettres d’origine pied-

noir dont le patronyme évoque une région espagnole, et qui se révèlera un excellent enseignant. Âgé de 48 ans,

célibataire, il vit avec sa mère, veuve, tous deux installés dans un appartement d’un immeuble très proche du

lycée. Les élèves qui sortent du lycée, à 16h ou 17h, voient régulièrement Mme G., attendant son fils à la sortie de

ses cours. Même devenu adulte et, de surcroît, professeur de lycée, on reste le « petit » de sa maman !

(*) Les patronymes ont été modifiés.

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LE LYCÉE DURANT LA GRANDE GUERRE : LA RENTRÉE D’OCTOBRE 1915 :

UN ÉTABLISSEMENT SANS PROVISEUR :

ON Y ÉTUDIE… ET ON Y PARTICIPE AUX ŒUVRES DE GUERRE ! par Didier BÉOUTIS

Nous poursuivons la chronique, commencée dans le n°40 de mai-juin 2014, de la vie du lycée pendant la

Première Guerre mondiale, cent ans après.

Un proviseur absent pour maladie, un corps professoral sans grand changement

L’année scolaire 1915-1916 s’ouvre en l’absence du proviseur Galland, contraint, par l’aggravation de son état de

santé, à solliciter un nouveau congé pour maladie. Après deux mois de congé, du 20 avril au 19 juin passés à se

soigner à Arcachon, Achille Galland était revenu pour la fin de l’année scolaire et la distribution des prix. Il avait

tenu à assurer la rentrée, puis avait sollicité un nouveau congé de maladie après la première semaine de cours, le 9

octobre. Le proviseur Galland ne reviendra plus au lycée, ni même au Mans, allant se reposer dans sa famille à

Avranches. Ce premier congé de maladie du 9 octobre au 31 décembre sera suivi d’un deuxième, du 1er janvier au

8 février, au cours duquel son traitement sera réduit de moitié, puis, d’un troisième, du 9 février au 30 juillet. Il ne

touchera alors plus que le tiers de son traitement, et sollicitera son admission à la retraite pour le 30 septembre.

L’équipe de direction pour cette année 1915-16 sera composée du seul censeur des études Jules Legardien, chargé

de l’intérim du proviseur au cours du premier trimestre, période de son premier congé de maladie. Avant même le

renouvellement du congé de maladie, en janvier, alors qu’il devenait patent que le

proviseur Galland ne reprendrait jamais ses activités, c’est l’inspecteur d’Académie Marcel

Renault, arrivé au Mans, en octobre précédent, qui se chargea, à partir du 16 décembre, de

l’intérim du proviseur, tout en conservant ses fonctions académiques.

Le censeur Jules Legardien administrera au mieux le lycée pendant l’année 1915-16

La nouvelle année scolaire s’ouvre aussi sans grande perspective d’affectation de

personnels nouveaux : en effet, les concours d’agrégation masculins n’ont pas été

organisés, afin notamment de ne point favoriser les candidats non mobilisés par rapport aux

mobilisés et aux blessés. Seuls ont été mis sur pied des concours féminins, en anglais,

lettres, histoire, mathématiques et sciences physiques.

Le corps professoral subit donc peu de changements qui se résume à une arrivée : celle de Pierre Denoyelle sur la

chaire de Quatrième ; un retour : celui de René-Noël Raimbault sur sa chaire de Quatrième ; deux services partiels

effectués par des professeurs du lycée de jeunes filles : quatre heures hebdomadaires pour Mlle Labarre en

sciences physiques ; deux heures hebdomadaires pour Mlle de Beaucorps en histoire et géographie. On note aussi

deux départs : Émile Pirou, cette fois parti en retraite de façon définitive, et Lucien Lécureux, mobilisé.

La chaire de Quatrième se trouvait vacante par la suite du départ en retraite d’Émile Pirou. Elle fut attribuée à un

jeune enseignant de 23 ans, non mobilisé, Pierre Denoyelle, originaire de Laval. La chaire de Troisième se trouva

également vacante en début d’année scolaire, son titulaire, Lucien Lécureux, pourtant réformé, ayant réussi à se

faire engager dans l’armée qui le versa, en attendant mieux, dans le service auxiliaire. Cette chaire de Troisième

fut assurée par le professeur de Cinquième, Charles Leconte. Quant à la chaire de Cinquième, elle fut réattribuée à

son titulaire, René-Noël Raimbault, de retour après un an de mobilisation. Appelé en août 1914 dans l’armée

d’active, affecté au dépôt du 117ème

régiment d’infanterie stationné au Mans, Raimbault fut, à l’automne, en raison

de sa maigreur et de sa constitution fragile, déclaré, par une commission de médecins, inapte au service armé. Il

fut alors transféré dans le service auxiliaire, puis déclaré « réformé n°2 » (il existait deux cas de réformés : les

« réformés n°1 » par suite de maladies ou infirmités imputables au service, qui pouvaient prétendre à une pension

pour invalidité ; les « réformés n°2 » pour maladies ou infirmités non imputables au service, qui, partant,

n’avaient droit à aucune réparation).

L’enseignement de l’anglais est à nouveau assuré par Lucien et Marie-Eugénie Dauven. Si, pour l’inspecteur

d’académie Marcel Renault, « réfugié, ses allures le font passer aux yeux des élèves pour un original », Lucien

Dauven, plein de bonne volonté, assure, en sus de son service au lycée, quatre heures non rétribuées à l’École

normale d’instituteurs. Il a aussi le mérite d’avoir consenti à se charger de diriger, pour l’anglais, les études des

élèves de Première du collège de Sillé-le-Guillaume : il prescrit des devoirs et corrige les copies. Activité qui

devait parfaitement convenir à Lucien Dauven, plus à l’aise pour enseigner l’anglais écrit que l’anglais parlé !

Les professeurs de l’École normale d’instituteurs, Lemarchand, Vivier et Rondeau, acceptèrent de renouveler

leurs collaborations bénévoles, le premier pour l’enseignement des mathématiques, les deux autres pour celui de

l’histoire. Enfin, en sus de Mlle Roux, qui continue d’enseigner l’allemand, cette année à raison de six heures

hebdomadaires, deux autres professeurs du lycée de jeunes filles, Mlles de Beaucorps et Labarre, acceptèrent

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d’enseigner, respectivement l’histoire-géographie et les sciences, leurs collaborations au lycée de garçons leur

permettant de compléter leurs services.

Pour la première fois dans l’histoire du lycée, un élève de sexe féminin !

Si l’année scolaire 1914-15 voit cinq enseignantes arriver en poste au lycée, il n’y avait jamais eu, dans l’histoire

de l’établissement, d’élèves de sexe féminin, même en classe enfantine ! Or, le palmarès de l’année scolaire 1915-

16 mentionne une élève externe en classe de Philosophie, Mlle Marthe Bourdin, née à Rodez, le 7 juin 1897, fille

d’un médecin. Mlle Bourdin est créditée d’une bonne année scolaire, obtenant le premier prix de mathématiques,

une mention en dissertation française, le prix du tableau d’honneur, et, au troisième trimestre, les félicitations du

conseil de discipline. Elle est ensuite reçue au baccalauréat, avec mention « assez bien ».

À l’époque, si rien n’interdisait aux jeunes filles de se présenter aux épreuves du baccalauréat, les classes des

lycées de jeunes filles s’arrêtaient à l’équivalent de la classe de Première pour les garçons, avec pour sanction le

brevet supérieur. Celles qui voulaient passer le baccalauréat devaient soit préparer l’examen par elles-mêmes, soit

solliciter leur admission dans un lycée de garçons. C’est ce qu’a dû faire Marthe Bourdin, qui restera donc, dans

l’histoire de notre lycée, la première élève de sexe féminin !

Assemblées des professeurs du 27 octobre : répartition des sommes prélevées pour les Œuvres

La première assemblée des professeurs eut lieu le mercredi 27 octobre, sous la présidence du censeur Jules

Legardien. C’est à cette occasion que fut procédé à la répartition des douzième, treizième et quatorzième

prélèvements mensuels effectués sur les traitements des fonctionnaires non mobilisables du lycée. Ces trois

prélèvements, d’un montant de 1.290 F, furent répartis de la façon suivante :

. 500 F à la souscription pour les blessés et les familles nécessiteuses du Mans et de l’arrondissement du Mans ;

500 F au Secours national ; 100 F à l’Orphelinat de l’enseignement secondaire ; 100 F au Comité des réfugiés des

départements envahis ; 90 F à la Société de secours mutuels de l’enseignement secondaire.

Lors de cette séance, le censeur des études Legardien rappelle que l’œuvre du « Sou des lycéens », créé par la

circulaire ministérielle du 20 septembre 1914, qui avait prospéré l’an dernier, mérite d’être soutenue, et, partant,

prie les professeurs de continuer à l’encourager.

L’Emprunt national : causerie pour les grands, dictée pour les petits

Les professeurs du lycée vont être aussi sollicités à propos de l’Emprunt de la Défense nationale lancé en

novembre 1915. L’allongement de la durée des hostilités avait en effet conduit le Gouvernement à solliciter

l’épargne privée. Il s’agissait, principalement, de financer une guerre rendue particulièrement coûteuse par l’effet

combiné de sa longueur, de l’ampleur des moyens nécessaires, ainsi que de son caractère industriel. Mais cet

enjeu coexistait aussi avec le souci de mobiliser, dans l’effort de guerre, la société française dans son ensemble.

Lors de l’assemblée des professeurs en date du vendredi 19 novembre, le censeur Legardien donne lecture aux

enseignants de la circulaire ministérielle relative à l’emprunt national, et de l’appel adressé aux membres de

l’enseignement pour cette œuvre patriotique. Il lit quelques passages du discours prononcé, la semaine précédente,

par le ministre des finances Alexandre Ribot devant la Chambre des députés.

Le procès-verbal de cette séance mentionne : « Après un rapide échange de vue et en présence de l’assentiment

unanime de l’assemblée, il est décidé que tous les professeurs s’attacheront, dans une de leurs prochaines classes,

à démontrer à leurs élèves, l’importance de ce nouveau devoir patriotique que la France entière est appelée à

remplir. La plus grande initiative est laissée à chacun. Toutefois, sur la proposition de M. Dubreil, instituteur au

petit lycée, il est entendu que, pour les plus jeunes enfants, l’appel du maître sera mieux compris et mieux retenu

si la causerie est remplacée par une dictée des points les plus importants du discours de M. le ministre des

finances. De la sorte, la leçon ne sera perdue pour personne : petits et grands pourront emporter dans leurs

familles, de la manière la mieux appropriée à leur âge, un écho de la parole magistrale, et y continuer la

propagande faite au lycée pour l’emprunt de la victoire.»

BULLETIN D’ADHÉSION À L’ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES DU LYCÉE « MONTESQUIEU »

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