association amicale des anciens élèves du lycée...
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Association amicale des anciens
élèves du lycée Montesquieu
LETTRE D’INFORMATION N° 46 – 1er SEPTEMBRE 2015
Rentrée des élèves, rentrée des anciens élèves ! par Didier BÉOUTIS, président de l’association amicale
Comme les autres établissements d’enseignement secondaire de France, le lycée Montesquieu sera le théâtre, le 1er
septembre, de la rentrée des classes, la 165ème
depuis la création de l’établissement, en 1851 ! Souhaitons, à cette
occasion, la bienvenue aux nouveaux élèves, principalement scolarisés en Seconde et en classes préparatoires;
adressons nos vœux d’ardeur au travail et de succès à toutes et à tous, en les assurant qu’ils bénéficient, dans un
cadre historique et prestigieux, d’un encadrement directorial et professoral de très bon niveau !
Ces paroles, que j’adresse aux élèves, j’avoue les avoir entendues lorsque j’étais à leur place, il y a maintenant un
demi-siècle, mais sans y croire réellement ! C’est sans enthousiasme débordant que nous reprenions, le troisième
lundi de septembre, après une coupure de deux mois et demi -mais, rassurez-vous, les vacances intermédiaires
étaient plus courtes-, le chemin de la rue Montesquieu. Mais, le fait de retrouver les camarades et les professeurs,
de découvrir les nouveaux élèves, de feuilleter les manuels, nous remettaient rapidement dans une ambiance
sympathique ! Et c’est bien allègrement que nous passions, en latin, de M. Huet à M. Letessier (ou inversement) ;
en anglais, de M. Clément à M. Cheu, en attendant de retrouver M. Clément l’année suivante ; en mathématiques,
de M. Oberlaender à M. Guyomard ; en histoire, du bouillant M. Mansart -qui nous gratifiait de sa mansartuétude-
au calme M. Sodter, et en éducation physique, de M. Loubersac à M. Rivière. Bôgre d’ânes que nous étions !
À cette époque, la rentrée des classes –ou du moins l’école- était un sujet très prisé des chansons de variétés que
nous entonnions dans les cours de récréation, et qui donnaient lieu à des idées reçues pas toujours exactes ! Les
professeurs de nos parents devaient leur expliquer que les assertions de la chanson « le lycée Papillon » de
Georgius en 1936, « Vercingétorix, né sous Louis-Philippe, battit les Chinois un jour à Roncevaux » n’étaient pas
scientifiquement prouvées. Quant à nous, nous savions, en 1964, grâce à la chanson de France Gall, qui a eu cette
idée folle, un jour, d’inventer l’école : c’est ce sacré Charlemagne, sacré
Charlemagne ! Mais l’empereur qui aurait dû caresser longtemps sa
barbe fleurie, au lieu de nous ennuyer avec la géographie, était présenté
de façon si amusante que nous étions loin de lui garder rancune. Et puis,
sans le lycée, plus de copains, et même pire, plus de profs ! Il y avait
aussi Jacques Brel, qui nous permettait, depuis 1962, grâce à sa chanson
Rosa, rosa, rosam, dès avant de commencer l’étude du latin, de connaître
par coeur la première déclinaison ! Mais attention : celui qui récitait
devant M. Cardera, à la façon du latin d’Église de Brel, se faisait rappeler
à l’ordre. Il fallait réciter la déclinaison selon la prononciation
« restituée » : rossa ; rossa ; rossam, ceci d’un ton neutre, sans entonner la
mélodie du Tango des forts en thème, boutonneux jusqu’à l’extrême !
Participe passé, 4 et 4 font huit, leçons de français, de mathématiques. Que de
travail ! Que de travail ! Sacré, sacré, sacré, sacré, sacré Charlemagne !
Revenons au temps présent, en vous demandant d’excuser cette digression ! Comme les élèves, les anciens feront
leur rentrée, mais à un rythme moins soutenu que leurs cadets. La première manifestation que notre amicale leur
proposera, à eux et aussi à toute personne intéressée, prendra traditionnellement la forme des visites des bâtiments
du lycée et de la chapelle, lors des Journées européennes du patrimoine, les après-midi des samedi 19 et
dimanche 20 septembre. Le thème de ces 32ème
journées est : « Le patrimoine du XXIème siècle : une histoire
d’avenir ! » En découvrant cet intitulé, je me suis aussitôt retrouvé dans la position de l’élève qui tombe, à
l’examen, sur un sujet mineur du programme qu’il avait éludé. Notre lycée possède des bâtiments des XVIIème
(corps de bâtiment desservi par le grand escalier en bois ; chapelle), XVIIIème (corps de bâtiments de la cour des
Oratoriens et de la cour d’honneur comprenant notamment la salle des actes) ; XIXème (bâtiment de
l’administration et les deux corps de bâtiment entourant la cour des marronniers), et XXème siècles (bâtiment des
sciences, gymnase), mais pas du XXIème siècle ! Mais rassurons les futurs visiteurs : au prix d’une légère entorse
au règlement, ils se verront proposer la visite traditionnelle, éclairée par les rénovations faites précisément dans
les premières années du XXIème siècle, qu’il s’agisse de la restructuration complète du lycée ou de celle de la
chapelle ! (suite de l’éditorial en page 2)
Nous nous retrouverons aussi, les samedi 10 et dimanche 11 octobre, dans le stand que l’amicale tiendra sur le
quinconce des Jacobins, dans le cadre du salon de la 25ème
heure du Livre.
Avant même de nous retrouver en novembre, à l’occasion de la cérémonie commémorative du 11 novembre et le
déjeuner de la section francilienne, en fin de mois, nous organiserons diverses manifestations dans la bibliothèque
de l’Oratoire, auxquelles, nous l’espérons, vous répondrez présents !
LA VIE DE L’ASSOCIATION
Adhésion : Jean-Patrick GILLE, député d’Indre-et-Loire, élève au lycée de 1976 à 1980
Né à Écommoy le 28 janvier 1962, dans une famille d’imprimeurs, Jean-Patrick Gille
est arrivé au lycée en 1976, et a fait partie de la dernière promotion des pensionnaires
avant la suppression de l’internat, en 1978. D’abord orienté en section scientifique, il
passe en section littéraire où il se passionne pour la philosophie, au contact de son
professeur, M. Christian Delannoy. Titulaire du baccalauréat littéraire en 1980, Jean-
Patrick Gille entreprend des études supérieures de philosophie à l’université de
Tours, et y obtient la licence. Après un an d’enseignement au lycée de Chinon, Jean-
Patrick Gille change de secteur professionnel en devenant, en 1989, coordonnateur
en matière d’emploi et formation à Tours. Parallèlement, il prend, dans cette ville,
des engagements politiques au Parti socialiste. En 1995, il est élu premier adjoint au
maire de Tours, et, en 2007, député de l’Indre et Loire, tout en conservant un mandat
de conseiller municipal de Tours. Spécialisé dans les dossiers de formation
professionnelle et d’emploi des jeunes, il est l’un des vice-présidents de la
commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.
Adhésion : Michel COUTELLE, élève au lycée de 1958 à 1962
Né en 1944, Michel Coutelle a fréquenté notre lycée de 1958 à 1962 (Seconde à Lettres supérieures), où il a été
notamment l’élève de Gérard Genette. Il a poursuivi des études d’histoire et géographie à Caen, avant de devenir
enseignant.
Nécrologie : Michel BILHAUT (1924-2014), commandant de marine marchande, élève de 1940 à 44
Michel Bilhaut était né au Havre, le 23 juin 1924, fils d’un lieutenant d’intendance maritime, titulaire de la croix
de guerre 1914-18, alors en poste dans la ville portuaire. La famille était originaire d’Yzengremer, village de la
côte picarde, proche d’Abbeville (Somme). Avec un tel atavisme, le jeune Michel allait rapidement recevoir
l’appel de la mer ! Sa passion lui est venue dès l’âge de 8 ans, lors de la traversée qui le ramenait de Beyrouth où
son père avait été en poste, lorsque le capitaine du navire l’avait invité sur la passerelle pour lui expliquer des
rudiments de marine.
Sa famille s’étant par la suite installée par la suite au Mans, Michel avait été élève de notre lycée, de 1940 à 1944,
année où il obtint son baccalauréat de mathématiques. Sa jeune sœur Geneviève, inscrite au lycée de jeunes filles,
fréquentait aussi les bâtiments du lycée de garçons où l’établissement de la rue Berthelot, alors transformé en
hôpital, avait été replié. Michel et Geneviève avaient participé, en 1943, aux activités théâtrales alors organisées,
au titre de l’ « enseignement général » par Verdun-Louis Saulnier, agrégé des lettres, professeur de Première.
Michel Bilhaut en 1943, au lycée ; jeune officier de marine ; membre de l’Académie de philatélie
Toujours passionné de marine, Michel Bilhaut fit ensuite ses études à l’École de la marine marchande, à Nantes. Il
fit son premier voyage, en tant qu’élève-officier sur le Cévennes, un bateau de commerce navigant entre Nantes et
les côtes africaines. Ayant obtenu son diplôme, il navigue, durant cinq ans, comme lieutenant, sur des bateaux
pétroliers, un poste qui lui permet de faire vivre sa femme Simone, une Sarthoise épousée en 1947, et ses trois
enfants, restés à terre, à Pirmil, près de Loué. Lassé de faire les mêmes parcours, Michel rejoint ensuite la
Compagnie des Messageries maritimes, qui exploite des lignes commerciales et des lignes postales, ce qui lui
permettra de voyager dans le monde entier. Michel Bilhaut a notamment voyagé dans l’océan austral où il
assurait, comme commandant en chef des navires, sur le Galliéni ou le Marion-Dufresne, des missions
scientifiques entre les terres australes et antarctiques. Un de ses souvenirs les plus marquants restait le
bombardement du paquebot Sindh, sur une rivière au Vietnam, en 1966, alors que le navire transportait 125 tonnes
de dynamite, heureusement non touchée...
Administrateur de la Compagnie des Messageries maritimes (1962-74), puis de la Compagnie générale maritime
(1974-77), Michel Bilhaut, surnommé « le Pacha » -un sobriquet couramment attribué, dans la marine, au
commandant d’un bateau-, rejoint alors le ministère de la mer, où il a terminé sa carrière, âgé de 59 ans. Il se retire
alors à Pirmil pour une longue et active retraite de trente-deux ans.
Sa passion de la mer et des voyages avait donné à Michel Bilhaut une autre passion : celle de la philatélie, et
particulièrement celle, fort riche, produite par les pays d’Orient. Le « Pacha » présida ainsi, pendant 27 ans, le
Club philatélique franco-britannique, regroupant les collectionneurs de timbres postaux du Commonwealth
britannique et des États-Unis.
Décédé le 5 septembre 2014, deux mois après avoir fêté, le 6 juillet, ses 90 ans, avec sa nombreuse famille
rassemblée dans la salle des fêtes de Pirmil, Michel repose, au côté des siens, dans le petit cimetière d’Izengremer.
Nous transmettons à tous les siens, notamment à sa sœur Geneviève, adhérente de notre amicale, nos
condoléances très attristées.
Nécrologie : Anne-Marie CHOPIN (1916-2015), institutrice au petit lycée de 1952 à 1971
Anne-Marie Chevalier était née à Alençon, le 31 mai 1916, fille d'un officier de l'armée
d’active, alors jeune sous-lieutenant, et avait fait des études pour être institutrice. Elle avait
épousé, en juillet 1938, René Chopin, originaire du Pas-de-Calais, qui était arrivé, en
octobre de l’année précédente, dans notre lycée comme professeur d'allemand. Le couple
eut cinq enfants, quatre garçons et une fille, nés entre 1941 et 1956 : Jean-Marie, Pierre-
Yves, François, Marie-Claude et Dominique. Mme Chopin en 1956
Ayant élevé ses aînés, Anne-Marie Chopin prit, en 1948, un poste d’institutrice à l’école
Germain Pilon, au Mans, puis fut nommée au petit lycée, en 1952, chargée de la classe de
10ème
(cours élémentaire 1ère
année), qu’elle assura durant dix-neuf années, jusqu’à son
départ en retraite, en 1971, un an avant la fermeture du petit lycée. Elle a fait ainsi équipe avec Mme Léa Cheu,
institutrice de la classe enfantine et du cours préparatoire, dont l’époux, Roger Cheu, professeur d’anglais au
lycée, était collègue de son mari. René Chopin, après 39 ans d’enseignement continu au lycée, partit en retraite en
1976, puis décéda en novembre 1982. Mme Chopin fut une excellente institutrice, compétente, dévouée et
patiente, inculquant à ses jeunes élèves les éléments en français, mathématiques et les autres matières, leur
permettant de poursuivre leur scolarité sur de bonnes bases.
Il y a quelques années, Anne-Marie Chopin s'était rapprochée de l'Amicale des anciens en en devenant adhérente.
C’est toujours avec plaisir qu’elle nous recevait et nous donnait, avec une grande gentillesse, des précisions sur
des légendes de photographies, aidée par son étonnante mémoire.
Elle nous avait fait l'honneur de sa visite à l'occasion d'une galette des rois, dans la bibliothèque des Oratoriens.
Mme Chopin était aussi venue nous saluer, lors de notre banquet, le 6 avril 2013, accompagnée de Mme Léa
Cheu, sa collègue des classes des "petits" durant deux décennies. C'est avec beaucoup d'émotion que les anciens
élèves du petit lycée, présents au déjeuner, avaient pu revoir leurs deux anciennes maîtresses et leur manifester
leur chaleureuse gratitude. Anne-Marie Chopin est décédée le 7 mai, trois semaines avant d’atteindre 99 ans,
Ses élèves les plus anciens ont atteint leurs 70 ans. Les plus jeunes ont déjà dépassé la cinquantaine. Un certain
nombre d’entre eux, dont François Marzorati, avaient tenu à saluer leur maîtresse une toute dernière fois, à
l'occasion de ses obsèques, célébrées le 11 mai, en l'église Notre-Dame de Sainte-Croix, au Mans. Notre amicale y
était représentée par André Vivet.
Nécrologie : Claude RIGOREAU (1925-2015), sous-intendant au lycée de 1954 à 1959
Claude Rigoreau était né, le 19 septembre 1925, à Villeneuve-le-roi (actuel Val de Marne), de parents originaires
de la région de Chambord (Loir-et-Cher). C’est ainsi qu’il avait vécu une grande partie de sa jeunesse à Saint-
Dyé-sur-Loir, dont, en enfant du pays, il connaissait tous les recoins et les habitants.
Pendant ses études de droit sanctionnées par l’obtention de la licence, en 1948,
Claude rencontre Marie-Madeleine Goutay, originaire du Cantal, qu’il épousera et
avec laquelle il fondera une grande famille de huit enfants : deux garçons, Alain et
Jean-Claude, puis six filles : Michelle, Danielle, Jocelyne, Ghislaine, Sylvie, Marie-
Christine. Plus tard, lui viendront 17 petits-enfants et 8 arrière-petits-enfants qui lui
apporteront joie et fierté.
Sa carrière professionnelle, au sein de l’éducation nationale, dans les services
d’intendance des lycées, le conduira de Blois à Paris, au prestigieux lycée
Montaigne, en qualité de conseiller d’administration scolaire et universitaire, où il
terminera son parcours, en étant passé par les lycées de Pontivy, Lorient (1951), Le
Mans (1954), Cambrai (1959), Lille et Montmorency. Dans les années 70, il sera
promu commandeur dans l’ordre des Palmes académiques.
Le personnel d’intendance en 1958 : Claude Rigoreau est debout à droite, à côté de
l’intendant Raymond Jobard. Assises, à gauche, Janine Dechamps, attachée d’intendance, et
Huguette Zaugg, secrétaire
Arrivé au lycée du Mans, à la rentrée de 1954, comme sous-intendant, Claude Rigoreau y passera cinq années, y
travaillant dans un contexte de fort développement de l’établissement, dû au « baby-boom » de l’après-guerre,
sous l’autorité confiante des intendants Richard (1954-55) -dont il fit l’interim au décès de celui-ci-, Jobard (1955-
58), Marcadet (1958-59), et des proviseurs Lacoue-Labarthe (1954-58) et Girard (1958-59). Ses quatre aînés,
Alain, Jean-Claude, Michelle et Danielle, ont été élèves du petit lycée entre 1954 et 1959.
Claude Rigoreau passera une bonne partie de sa retraite à Bagneux (Hauts-de-Seine), continuant à s’investir au
sein de l’Association des membres de l’Ordre des Palmes académiques (AMOPA), comme membre du bureau, et
aussi au sein de l’Association des anciens élèves du lycée Augustin Thierry à Blois. Passionné d’histoire, Claude
était connu pour sa gentillesse, son courage, sa volonté, son humour jovial et facétieux. Il aimait plaisanter, et
savait se montrer très endurant et résistant, malgré les lourdes épreuves qu’il avait subies. Il était très soucieux du
devenir et du bien-être des siens, et de son épouse qu’il avait eu le malheur de perdre, en septembre 2014. Claude
est décédé à Blois, le 14 mai dernier, âgé de 89 ans et 8 mois. À sa famille -
particulièrement à Alain, adhérent fidèle de notre amicale-, nous présentons nos
condoléances bien attristées.
Nécrologie : Jean LEFRANC (1927-2015), élève du
lycée de 1935 à 1945 et professeur de philosophie de
1960 à 1967
Jean Lefranc, élève, en 1944 ; professeur en 1961
Né au Mans, le 4 septembre 1927, Jean Lefranc, dont le père
occupait un poste de direction aux Mutuelles agricoles du
Maine, a, après avoir été élève au petit lycée de la rue
Berthelot, fait dans notre lycée, de 1935 à 1945, la fin de sa
scolarité primaire et l’ensemble de sa scolarité secondaire,
obtenant, chaque année le prix d’excellence de sa classe, de nombreux premiers prix,
comme celui de dissertation philosophique en 1945, année où il passe avec succès le
baccalauréat de Philosophie-Lettres. Après une année de Lettres supérieures au lycée
Henri IV, il fit des études supérieures de philosophie à la Sorbonne, qui le conduisirent
jusqu’à l’agrégation. Jean Lefranc enseigna d’abord au lycée d’Arras, puis, de 1960 à 1967, succédant à Jack
Derrida, au lycée de garçons du Mans. Son arrivée combla le proviseur Pierre Girard qui, après Pascal Fieschi et
Jack Derrida, avait demandé l’affectation, sur la chaire de Philosophie, d’un enseignant installé au Mans, afin
d’éviter les aléas d’absences des enseignants habitant Paris. En 1967, Jean Lefranc quitta Le Mans et
l’enseignement secondaire pour un poste d’assistant à l’Université de Paris. Après la scission de l’université
parisienne, il se fixa à celle de Paris I-Panthéon-Sorbonne. Il y acquit le grade de maître de conférences et fut, un
temps, doyen de l’U.E.R. de philosophie.
Jean Lefranc a publié chez Armand Colin plusieurs ouvrages : Comprendre Schopenhauer ; Comprendre
Nietzsche ; Platon et le platonicisme ; la Métaphysique ; Vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines
(cette dernière étude en collaboration avec Louis-Marie Morfaux). Il a aussi rédigé plusieurs notices pour
l’Encyclopedia Universalis (Descartes et l’argumentation philosophique ; Le Néant ; Arthur Schopenhauer ;
Pourquoi des philosophes ?). Il est décédé à Paris, le 17 juillet dernier, avant de fêter ses quatre-vingt huit ans.
Souvenirs de François Marzorati, élève de Jean Lefranc en 1965-66
Toujours respecté, calme et concret, Jean Lefranc nous faisait partager ses connaissances avec force exemples.
Socrate, Platon, Aristote et tous les autres philosophes qui ont marqué la pensée de leur époque, étaient autant ses
familiers que Hegel, Schopenhauer, Nietzsche et Freud qui ne devaient plus avoir de secret pour chacun des
élèves sérieux de Jean Lefranc. En fin d’année scolaire, la meilleure sanction étant la note obtenue au
baccalauréat.
Jean Lefranc a beaucoup travaillé sur les liens entre la philosophie et la musique. Il les illustrait aussi avec le
cinéma, qu’il nous incitait à profiter au maximum, à rentrer le plus possible dans l’image, et, sans hésiter, à
occuper les premiers rangs souvent délaissés dans les salles obscures. Je l’entends encore nous recommander
"Fantasia " de Walt Disney et tout particulièrement la représentation de la Toccata et Fugue de J.S. Bach, dans
laquelle le chef d’orchestre joue aussi, avec la palette des couleurs, et dessine nuées et arabesques : des images
abstraites d’une perception de la musique –et ceci bien avant les applications informatiques-.
Nécrologie : Jacques DAVID-BOYET (1922-2015), médecin, élève du lycée de 1931 à 1939
Fils d’instituteurs, né au Mans, le 16 septembre 1922, Jacques David-Boyet avait fréquenté notre lycée de 1931 à
1939, de la 7ème
à la classe de Philosophie, avant d’obtenir le doctorat en médecine et d’exercer au Mans, en
libéral. Attaché au lycée, il y avait scolarisé ses fils Philippe et Pascal dans les années soixante. Il était, depuis sa
retraite, un adhérent fidèle de l’association Art & Civilisation du Maine. Devenu veuf, Jacques David-Boyet a
passé ses dernières années à la maison de retraite Bonnière, y décédant le 22 juillet 2015, âgé de près de 93 ans.
LES ACTIVITÉS DE L’AMICALE
Conférence sur le lycée durant l’occupation allemande, jeudi 7 mai
À l’époque anniversaire de la capitulation de l’Allemagne, notre président a donné le 7 mai, une conférence
intitulée « Mon lycée à l’heure allemande, de 1940 à 1944. » Notre établissement a subi de lourdes conséquences
de cette occupation, à la fois dans ses locaux et dans son organisation. Il a dû supporter la présence de l’occupant
du 23 juin 1940 au 12 février 1941, puis, de juin à août 1944, du débarquement de Normandie jusqu’à la libération
du Mans. Il a aussi dû héberger le lycée de jeunes filles, dont les locaux de la rue Berthelot étaient devenus un
hôpital. Malgré tout cela, on a pu travailler, deux élèves étant, même, lauréats au concours général, en 1943 et
1944 ! De nombreux élèves étaient engagés dans la défense passive, et plusieurs enseignants et élèves, comme
Roger Bouvet, Victor Daum, Paul Marchal, Jean Barjaud, Yves Béon, dans des actions de Résistance.
À cette conférence participaient des anciens élèves du lycée à cette époque, comme le docteur Claude Gallouédec
et Serge Vinçon, ainsi que Kathleen Marchal, veuve de Paul, qui ont pu apporter leurs témoignages.
Conférence sur la fondation de l’Oratoire du Mans, par Thierry Gouault, mercredi 17 juin
Professeur d’histoire et de géographie au Mans, Thierry Gouault prépare une
thèse sur l’Oratoire du Mans, étude qui va couvrir la période comprise entre
1624, date de la désignation des Oratoriens pour diriger le collège créé vingt-
cinq ans plus tôt, et 1792, date du départ des Oratoriens pour l’étranger, en
raison de la suppression des congrégations. Thierry Gouault a bien voulu livrer
à notre amicale, la première partie de son étude, portant sur la fondation et
l’installation de l’Oratoire du Mans. Le « collège-séminaire », institué en 1599
et dirigé par des prêtres du diocèse, était appelé à se développer durablement. Il
convenait donc de faire appel à une congrégation spécialisée dans
l’enseignement. Le choix, par l’évêque du Mans, des Oratoriens, préférés aux
Jésuites qui étaient aussi candidats, s’explique par le fait que les premiers,
contrairement aux seconds qui dépendaient directement du Pape, étaient des
prêtres soumis à l’autorité épiscopale. Thierry Gouault a vivement intéressé son
auditoire par l’exposé de ses recherches, dont on espère qu’il donnera la suite
prochainement. Le 17 juin, Thierry Gouault évoque l’installation des Oratoriens au collège du Mans.
Cocktail de fin d’année scolaire, samedi 27 juin
Comme les années précédentes, notre amicale a organisé, le samedi 27 juin, en fin de matinée, le traditionnel
cocktail de fin d’année scolaire, dans la bibliothèque de l’Oratoire : une occasion pour se revoir, et pour évoquer,
à la mi-année, le bilan des six premiers mois et les projets pour l’automne.
LA VIE DU LYCÉE
Le meilleur bachelier de la Région est un élève du lycée
Montesquieu !
Être reçu au baccalauréat avec une moyenne de 20,68/20, c’est
désormais possible, grâce aux matières à option, mais c’est une
performance qui n’est pas à la portée de tous. Elle a été réalisée par un
élève du lycée Montesquieu, Guillaume, et cette performance s’avère la
meilleure de toute la région des Pays-de-Loire (en attendant de
connaître celles des autres régions). Félicitations à Guillaume qui
participe ainsi au rayonnement de notre établissement, et à ses enseignants
qui ont su le préparer efficacement. Guillaume poursuivra ses études, au lycée parisien Henri IV, en classe
préparatoire B/L (lettres et sciences sociales). Tous nos vœux l’accompagnent !
La rentrée des classes
La rentrée des professeurs est fixée au lundi 31 août –c’est la première fois dans l’histoire de l’éducation française
qu’une rentrée a lieu au cours du mois d’août- ! Les rentrées des élèves sont fixées ; pour les classes préparatoires
et les Secondes, le mardi 1er septembre, à 8h ; les Premières L et ES, le mardi 1
er, à 13h ; les Premières S, le mardi
1er, à 15h ; les Terminales L et ES, le mercredi 2, à 8h ; les Terminales S, le mercredi 2, à 10h. Le début des cours
et de la restauration est fixé au jeudi 3 septembre. Bonne rentrée à tous !
DES NOUVELLES DES ANCIENS
Publication : «La Vie mancelle & sarthoise» n° 441 (juin 2015) ; 6,50 €
Dans son numéro 441, daté de juin-août 2015, « la Vie mancelle & sarthoise »,
dirigée par Daniel Levoyer et Philippe Landais, présente des articles rédigés par
des anciens élèves du lycée ou portant sur d’anciens élèves. Jean-Pierre
Delaperrelle évoque la Faïencerie Guilmet, créée à Connerré, qui eut un magasin
au Mans rue Claude Blondeau jusqu’en 1977, là où s’élèvent aujourd’hui les
bâtiments de la FNAC. J-P. Delaperrelle fait aussi revivre un ancien élève, André
Bizette-Lindet (1906-1998), sculpteur qui a marqué la Sarthe de son empreinte, et,
dans un autre article intitulé La rue des minimes au Mans à l’honneur, évoque
l’apposition, en avril, de plaques sur les trois grands magasins ayant reçu le label « Patrimoine XXème siècle »,
attribué par le ministère de la culture. Gérard Blanchard évoque un ancien élève du collège du Mans devenu
inspecteur d’académie de la Sarthe en la personne de Jacques Édom (1797-1870), auteur de la
« première géographie de la Sarthe. » Quant à Jean-Pierre Guyard, il évoque, sous le titre La Maison Paugoy à
Écommoy, l’entreprise de vente de vêtements en prêt à porter, présente, d’abord sur les marchés, ensuite en
magasin, dans le sud de la Sarthe.
Publication : « Raymond Mastrotto, le taureau de Nay (1934-1984) » par Didier Béoutis (éd. ITF)
Le lycée Montesquieu n’est pas la seule passion de notre président Didier Béoutis. Il
s’intéresse aussi notamment à l’histoire du cyclisme de compétition. Après avoir
publié, l’an dernier, une première biographie d’ « André Le Dissez le joyeux facteur
des pelotons cyclistes », un ancien équipier de Bobet puis de Poulidor, notre président
a rédigé une deuxième biographie intitulée « Raymond Mastrotto, le taureau de Nay ».
S’appuyant sur la presse de l’époque et sur des témoignages de la famille et de
coureurs, D. Béoutis nous raconte le parcours de ce modeste maçon béarnais, d’origine
italienne, très athlétique -d’où son sobriquet de « taureau »- qui fut l’un des meilleurs
professionnels français, à l’époque d’Anquetil et de Poulidor, remportant notamment
le difficile critérium du Dauphiné et une étape du Tour de France à Pau. Reconverti
comme chauffeur de taxi, Mastrotto est mort, sur sa bicyclette, à l’âge de 49 ans. Mais
le pittoresque « taureau de Nay » était déjà entré dans la légende des cycles.
En vente sur commande (25 €), par chèque adressé à D. Béoutis, 11, rue Pierre Belon, 72000 Le Mans. Tout
renseignement en écrivant à [email protected]
Les participants au cocktail du 27 juin.
Publication : Chronique mancelle : la vie quotidienne des Manceaux au cœur de la tourmente
révolutionnaire, par Jean-Pierre Rouzé
Fils d’un directeur d’école, élève du lycée de 1961 à 1970 où il a fait sa scolarité secondaire puis la classe de
Math’Sup, devenu lui-même enseignant, Jean-Pierre Rouzé s’investit avec gentillesse et efficacité, depuis
plusieurs années, en qualité de secrétaire adjoint, dans notre amicale.
Jean-Pierre vient de publier une « Chronique mancelle », qui, sur 166 pages, évoque la vie du Mans et de ses
habitants, depuis 1780 jusqu’au coup d’État de Brumaire. L’auteur, qui a consulté de nombreuses archives
publiques et privées, s’est donné pour tâche de « restituer la perception, par leurs contemporains, des
évènements, petits et grands, qui jalonnaient le quotidien de leur époque. » Par une série de dix chapitres courts
comme : « lumières et nuages », « l’orage éclate », « le temps des terroristes », « le drame vendéen » ou
« l’anarchie directoriale », l’auteur réussit à retracer, en une série
d’éphémérides, la chronologie des évènements qui ont fait la vie des
contemporains manceaux de cette époque.
Bien entendu, notre établissement, théâtre des séances de désignation
des députés aux États généraux, témoin du départ des Oratoriens en
1792, des évènements sanglants de la bataille du Mans de décembre
1793, des essais d’éducation nouvelle comme l’École centrale, qui a
produits des acteurs importants de l’activité révolutionnaire dans la
Sarthe (Sallé, Simier, Boyer…) fait partie intégrante de cette étude
qu’on lira avec plaisir et intérêt.
La chronique de Jean-Pierre Rouzé a été publiée par les soins de
l’Amicale, en un volume broché en 21/29,7 cm. Elle est en vente au
prix de 10€. Merci de prendre contact avec André Vivet (06 81 79 36 74)
Des nouvelles des archives et du site http://montesquieu.lemans.free.fr
La photo de la 2B2 en 1940-41. Famille Ducheler-Nivelais. http://montesquieu.lemans.free.fr/elevesde40/bmalbum.htm#
L'article du ML du 3 mai 2015 à propos de la sortie du dernier ouvrage de Didier Béoutis, Lucien Lécureux,
écrivain-combattant. http://montesquieu.lemans.free.fr/articledum/bmalbum.htm#
La lettreinfo n°45 du 1er mai 2015, de l'amicale des anciens du lycée. http://montesquieu.lemans.free.fr/leslettre1/li45.pdf
Photos de la semaine du 8 mai 2015. http://montesquieu.lemans.free.fr/semainedu8/bmalbum.htm
La révision de l'année 1994-95 est terminée! Listes par classe en lien à la fin de la légende de la 2de1. http://montesquieu.lemans.free.fr/elevesde94/bmalbum.htm
3 photos de la causerie animée par Thierry GOUAULT sur les débuts du collège des Oratoriens au Mans. http://montesquieu.lemans.free.fr/causeriean/bmalbum.htm
Les photos et quelques légendes de l'année 2005-06. http://montesquieu.lemans.free.fr/elevesde05/bmalbum.htm
Quelques photos de notre réunion de fin d'année 2015, autour d'un verre. http://montesquieu.lemans.free.fr/autourdunv/bmalbum.htm
Photos et vidéo autour des départs et retraite et mutations. http://montesquieu.lemans.free.fr/departsenr/bmalbum.htm
Un lien vers le blog de Frédéric Gruet, élève du 1992 à 1996. http://fredericgruet.wix.com/fredericgruet#!
Nous espérons que vous aurez pris intérêt à la lecture de ce numéro. Vous pourrez consulter le site d’archives géré par
André VIVET http://montesquieu.lemans.free.fr et contribuer à l’enrichir. Merci de nous faire parvenir informations,
contributions qui pourront être publiées, observations et suggestions. Tout courrier doit être adressé, pour la lettre, à Didier
BÉOUTIS, 11, rue Pierre Belon, 72000 LE MANS, [email protected] et, pour les archives et adhésions, à André
VIVET, 7, rue de Sicile, 72000 LE MANS, [email protected]. Prochaine lettre le 1e novembre.
Association amicale des anciens élèves du lycée Montesquieu, 1, rue Montesquieu, 72008 LE MANS Cedex 1
Président : Didier BÉOUTIS; Vice-Présidents : Claude JEAN et Jean LAMARE ;
secrétaire-archiviste : André VIVET; secrétaire-adjoint : Jean-Pierre ROUZÉ ; trésorier : François BARTHOMEUF. Directeur de la publication : Didier BÉOUTIS
Roger LAVENNE-ORFIDAN,
Professeur d’éducation musicale au lycée, de 1966 à 1968 par Didier BÉOUTIS
Pour plusieurs raisons, l’éducation musicale s’avère être une matière difficile à enseigner dans le cadre de
l’enseignement obligatoire des collèges.
. les classes ne sont pas homogènes, certains élèves pratiquant le solfège et les instruments dans les
conservatoires municipaux ou dans des cours privés ; d’autres n’ont aucune culture musicale ;
. l’équipement musical des établissements est souvent insuffisant ou défaillant (pianos désaccordés) ;
. l’horaire est d’une heure hebdomadaire par classe, de la 6ème
à la 3ème
, un temps insuffisant pour bien connaître
ses élèves ;
. comme le dessin, la récitation ou l’éducation physique, il s’agissait, du moins à mon époque, de matières
considérées comme mineures, donnant lieu à des compositions, mais celles-ci ne rentraient pas dans les moyennes
calculées pour le passage dans la classe supérieures.
Notre lycée a connu plusieurs professeurs qui se sont efforcés d’inculquer des notions de solfège, de chant ou
d’histoire de la musique à des générations d’élèves. On se souvient de Paul Arluison (1938-58) qui, lors de sa
captivité en Allemagne, a été suppléé par Mlle Jane Clément, professeur au lycée de jeunes filles, de la
claveciniste Martine Baudlot-Jollis (1958-64), de Viviane Kosowski (1964-66), suivis par Roger Lavenne-Orfidan
(1966-68), Raphaël Vieau (1968-70), puis Josette Darmaillac, Jean-Claude Desesquelle, Blanche Druet,
Geneviève Pellemoine, Josiane Vingering… La suppression des classes de collège a eu pour conséquence la
disparition du poste d’éducation musicale au lycée. Il existe bien au Mans une option « musique » pour le lycée,
ouverte aux élèves du lycée Montesquieu, mais elle est pratiquée au lycée Bellevue. Notre salle de musique, située
au rez-de-chaussée et accessible depuis le couloir séparant la cour des marronniers de celle des rats, a même été
supprimée, lors des travaux de restructuration, et à sa place, a été installée la… salle des toilettes ! Sic transit
gloria mundi !
Un fils de sportif de haut niveau, passionné par la musique !
Roger Lavenne-Orfidan est né là Oyonnax (Ain), le 26 octobre 1943. Il est le fils de Marcel Orfidan (1897-1979)
qui fut un sportif de haut niveau, spécialisé dans le saut en longueur et le saut d’obstacles. Marcel Ordifan a eu sa
période de gloire juste après la Grande Guerre. 1920 fut sa grande année : il devient champion de France du 110
mètres haies, et il est sélectionné pour les Jeux olympiques qui eurent lieu, durant l’été, à Anvers (Belgique). Il se
classe à la 14ème
place de l’épreuve de saut en longueur avec élan, crédité d’une distance de 6m 39. Frère de
Marcel -et futur oncle de Roger-, Georges Orfidan sera un authentique résistant, interné en 1941 pour des activités
syndicales, puis placé en résidence surveillée, ayant ensuite rejoint un maquis dans l’Aude, en août 1944.
Marcel Orfidan, au centre, vêtu d’un maillot noir Le jeune Roger, doté d’un corps mince et d’une allure souple qui auraient pu faire de lui, comme son père, un
sportif de haut niveau, est beaucoup moins intéressé par les activités physiques que par la musique. Très jeune, en
effet, il s’entraîne au piano, et acquiert rapidement une véritable maîtrise de son instrument. Il fait ses études au
collège d’Oyonnax, puis au lycée de Nantua, passe avec succès le baccalauréat de mathématiques, puis part à
Lyon pour l’année de Mathématiques supérieures. Là, l’appel du piano s’avère le plus fort, et il s’inscrit, au lycée
de Nancy qui assure, en liaison avec le lycée La Fontaine à Paris, la préparation du professorat de musique.
Reçu, en 1966, au certificat d’aptitude à l’enseignement de la musique dans les lycées (le CAPES et l’agrégation
de musique ne sont pas encore créés), Roger Lavenne-Orfidan sollicite un premier poste d’enseignant dans la
région parisienne, afin de pouvoir profiter des manifestations musicales de la capitale. Il est affecté au lycée de
garçons du Mans, le poste se trouvant vacant du fait du départ de Mlle Viviane Kosowski.
Un professeur de moins de vingt-trois ans, affecté dans une région qu’il ne connaît pas !
Roger Lavenne-Orfidan se trouve donc, en septembre 1966, alors qu’il n’a pas encore vingt-trois ans et qu’il n’a
jamais enseigné, titulaire de la chaire d’éducation musicale au Mans, une ville qu’il ne connaît pas, dans une
région qu’il ne connaît pas non plus ! Unique professeur de musique, il n’y trouve donc aucun collègue de sa
discipline, mais une salle d’enseignement aux tons sombres, avec, pour tout équipement, un vieux piano droit et
un tableau au haut duquel est peint une ligne de portée musicale ! Il s’aperçoit aussi qu’il est peu soutenu par sa
hiérarchie (le proviseur organise régulièrement des conseils de professeurs par matière -lettres ; mathématiques,
sciences ; éducation physique ; petit lycée…-, mais rien n’est prévu pour les deux enseignements artistiques du
dessin et de la musique.) Malgré tout, il se met à la tâche avec beaucoup de patience et de gentillesse, suivant au
début fidèlement le programme officiel qui comprend le solfège, l’apprentissage des sons (avec les dictées
musicales), le chant, l’histoire de la musique…
Un enseignement progressivement adapté aux possibilités des élèves
Se faisant sa propre expérience sur place, il s’adaptera progressivement au niveau de ses élèves, en donnant moins
d’importance aux dictées musicales ou au solfège, mais en privilégiant le chant et l’histoire de la musique. À
chaque cours précédant les congés de Noël ou de Pâques, il sollicitera les élèves désirant se produire au piano ou
chanter, en accompagnant, à l’occasion, les chanteurs au piano. Il recevra parfois des marques de sympathie de ses
élèves, comme les cadeaux d’une classe qui s’était cotisée pour offrir à leur professeur, avant la sortie de Noël, un
disque de grande musique. Il anime aussi une chorale d’élèves à qui il apprend les chants patriotiques, afin de les
diriger le jour de la distribution solennelle des prix, dans la fosse d’orchestre du théâtre municipal. Le professeur
suscitera ou affermira des vocations de musiciens ou de professeurs de musique, comme Vincent Cottereau,
professeur agrégé d’éducation musicale au
collège de Coulaines, chef de chœur de la
chorale mancelle « À cœur joie », délégué
musical du mouvement « À cœur joie » pour
la région des Pays-de-la-Loire, ou Jean-Yves
Poirier, professeur de violoncelle aux
conservatoires de Montpellier et de Béziers. Il
aura aussi contribué à inculquer des éléments
d’une culture musicale à plusieurs centaines
de jeunes Sarthois.
Désireux, au bout de deux années, de
retrouver sa région rhône-alpine, Roger
Lavenne-Orfidan obtient, pour la rentrée de
septembre 1968, sa mutation au collège de
Bron (Rhône), où il mettra à profit son
expérience mancelle pour affermir ses
méthodes d’enseignement.
Roger Lavenne-Orfidan a été heureux de retrouver à Paris son ancien élève Didier Béoutis, et de recevoir de lui des
nouvelles du Mans, du lycée, des collègues et élèves qu’il a fréquentés, de 1966 à 1968.
Reçu au troisième rang au premier concours de l’agrégation d’éducation musicale, puis professeur à Paris
Lors de ces années, l’enseignement musical -longtemps considéré comme un simple « art d’agrément » au sein de
l’éducation nationale va enfin acquérir ses lettres de noblesse : création, en 1967, d’un baccalauréat A6 littéraire et
musical ; en 1972, d’un C.A.P.E.S d’éducation musicale et de chant choral ; en 1974, d’une agrégation
d’éducation musicale et de chant choral ; en 1975, d’une épreuve d’éducation musicale au concours général.
Roger Lavenne-Orfidan se prépare pour le premier concours de l’agrégation qui est organisé en 1975. Il y est reçu
à un excellent troisième rang. Il peut alors postuler, avec succès, dans un lycée parisien, en l’occurrence
l’important lycée Carnot, située sur le boulevard Malesherbes, dans le XVIIème arrondissement de Paris. Tout en
y enseignant dans les classes secondaires, jusqu’à son départ en retraite, il sera aussi appeler à donner des cours à
des étudiants, à l’U.E.R. de musique et de musicologie de l’Université Paris IV- la Sorbonne.
Ayant fait valoir ses droits à la retraite, il y a douze ans, au terme d’une carrière de plus de trente-cinq années
dédiées à l’enseignement de la musique, Roger Lavenne-Orfidan passe, dans son appartement parisien, une
retraite paisible, qu’il occupe principalement à sa passion de toujours : la musique et la pratique du piano.
Quelques anecdotes de ma scolarité au lycée, de 1964 à 1971 par Didier BÉOUTIS
Le récit de ma scolarité au lycée, demi-pensionnaire de 1964 à 1971, de la Sixième à la Terminale littéraire, reste
à écrire. Je rassure mes lecteurs : ce sera fait un jour ! En attendant, je livre quelques anecdotes révélatrices
d’une époque, celle qui précède et succède immédiatement à la crise de « mai 1968 »
L’odeur de charcuterie, propice aux préparations latines Fils du charcutier-traiteur de la rue Lionel Royer, juste derrière le lycée, Joël était un élève appliqué, mais
obtenant des résultats moyens. Ses devoirs faits à la maison étaient toutefois meilleurs que ses compositions, car
l’élève pouvait bénéficier des conseils d’un grand frère et, peut-être aussi, de leçons particulières. Notre
professeur de latin de la 5ème
A3, lors de l’année 1965-66 -un agrégé de grammaire fort érudit, mais qui maniait
volontiers l’ironie- rendit un jour un devoir à Joël en lui disant : « C’est curieux, quand il s’agit de devoirs faits à
la maison, c’est très correct ; en revanche, si ce sont des travaux en classe, c’est vraiment moins bon ! Serait-ce
l’odeur de charcuterie ? » L’élève ne répondit rien, mais il aurait pu répliquer que l’odeur de l’absinthe ou du café
motivait des auteurs comme Verlaine ou Sartre…
La composition de géométrie, en juin 1968 Les grèves étant terminées, le lycée a repris ses cours. Les élèves revenant progressivement, les professeurs
s’emploient à organiser, avant les conseils de classe, les compositions du troisième trimestre qui ont été retardées.
M. Robert Geai, professeur de mathématiques de notre classe de 3ème
AB1, organise donc une composition
d’algèbre, suivie, le lendemain, d’une composition de géométrie, la moyenne des notes des deux devoirs
déterminant la note trimestrielle. Les perspectives du brevet d’études du premier cycle, et, surtout, du conseil de
classe déterminant les passages en 2de scientifique font que ces compositions d’algèbre et de géométrie ont lieu
dans le plus grand sérieux. Une vingtaine de minutes avant la fin de la composition de géométrie, M. Geai quitte
son bureau, où il a fini de corriger des copies, pour faire le tour de la salle. Soudain, il réalise que l’élève Vertpalet
(*), au lieu de composer, feuillette tranquillement son manuel de géographie. M. Geai s’étrangle : « Mais, que
fais-tu là ? » Nullement décontenancé, l’élève lui répond : « Mais, Monsieur, j’étais absent hier lors de la
composition d’algèbre ! Je ne peux donc pas être classé. » « Prends tout de suite une copie et commence la
composition, lui assène M. Geai. Même si tu n’es pas classé, cela te fera un entraînement ! » Est-il utile de
préciser que l’élève se dirigera vers une Seconde littéraire, puis entamera des études supérieures de géographie !
Monsieur, ça brille au tableau !
Plus tôt dans l’année, lors d’une composition de ce même professeur, deux élèves amis, Minet et Mollet (*),
avaient décidé de s’installer à la même table, visiblement dans le but de communiquer entre eux ! Sachant que les
mathématiques n’étaient pas leur fort, il ne pouvait s’agir que d’une alliance de l’aveugle et du paralytique… Le
professeur écrit l’énoncé de la composition à la craie sur le tableau. Soudain, Minet lève la main : « Monsieur, ça
brille au tableau ! » « Si tu ne vois pas, installe-toi au fond, il y a des places libres ! », lui répond M. Geai. « Non,
ça va, je vois quand même ! » répond l’élève, provoquant des sourires entendus dans la classe…
Bonnard, avec deux « n » ? C’est la rentrée, en septembre 1969. Les élèves de Seconde, germanisants de deuxième langue, ont leur premier
cours avec leur professeur, un enseignant éprouvé qui, à 55 ans, commence à éprouver des difficultés d’audition.
Le professeur établit un plan de la classe en demandant à chaque élève, tour à tour, d’indiquer son patronyme.
Arrivant à un élève installé en bout de salle, il l’interpelle : « Ah, comment il s’appelle, lui, là ! » (hésitant entre le
tutoiement et le voussoiement des élèves, cet enseignant leur parlait à la 3ème
personne du singulier). L’élève, de sa
petite voix métallique, égrène son nom : Bezard (*), « Ah ! Bonnard », dit le professeur en commençant à écrire
ce nom sur sa feuille de papier. « Non, Monsieur ! Bezard ! » « Bonnard, avec deux « n » ?» réplique l’enseignant.
« Non, Monsieur, Bezard, B-E-Z-A-R-D ! » Le professeur avait enfin compris…
Un professeur attendu à la sortie des cours par sa maman ! Quand on est en Sixième, on est généralement fier de voir ses parents vous chercher à l’école. Cela peut faire bien
aux yeux des copains, surtout lorsque les parents apparaissent jeunes et bien habillés. Mais, plus les années
passent, moins on a envie de voir ses parents tourner autour du lycée ! Le pli est rapidement trouvé : les parents
qui vont chercher leur enfant en voiture restent, portières fermées, assis devant leur volant ; c’est plus discret. En
septembre 1969, arrive au lycée, en provenance de Lisieux, M. Robert G. un professeur de lettres d’origine pied-
noir dont le patronyme évoque une région espagnole, et qui se révèlera un excellent enseignant. Âgé de 48 ans,
célibataire, il vit avec sa mère, veuve, tous deux installés dans un appartement d’un immeuble très proche du
lycée. Les élèves qui sortent du lycée, à 16h ou 17h, voient régulièrement Mme G., attendant son fils à la sortie de
ses cours. Même devenu adulte et, de surcroît, professeur de lycée, on reste le « petit » de sa maman !
(*) Les patronymes ont été modifiés.
LE LYCÉE DURANT LA GRANDE GUERRE : LA RENTRÉE D’OCTOBRE 1915 :
UN ÉTABLISSEMENT SANS PROVISEUR :
ON Y ÉTUDIE… ET ON Y PARTICIPE AUX ŒUVRES DE GUERRE ! par Didier BÉOUTIS
Nous poursuivons la chronique, commencée dans le n°40 de mai-juin 2014, de la vie du lycée pendant la
Première Guerre mondiale, cent ans après.
Un proviseur absent pour maladie, un corps professoral sans grand changement
L’année scolaire 1915-1916 s’ouvre en l’absence du proviseur Galland, contraint, par l’aggravation de son état de
santé, à solliciter un nouveau congé pour maladie. Après deux mois de congé, du 20 avril au 19 juin passés à se
soigner à Arcachon, Achille Galland était revenu pour la fin de l’année scolaire et la distribution des prix. Il avait
tenu à assurer la rentrée, puis avait sollicité un nouveau congé de maladie après la première semaine de cours, le 9
octobre. Le proviseur Galland ne reviendra plus au lycée, ni même au Mans, allant se reposer dans sa famille à
Avranches. Ce premier congé de maladie du 9 octobre au 31 décembre sera suivi d’un deuxième, du 1er janvier au
8 février, au cours duquel son traitement sera réduit de moitié, puis, d’un troisième, du 9 février au 30 juillet. Il ne
touchera alors plus que le tiers de son traitement, et sollicitera son admission à la retraite pour le 30 septembre.
L’équipe de direction pour cette année 1915-16 sera composée du seul censeur des études Jules Legardien, chargé
de l’intérim du proviseur au cours du premier trimestre, période de son premier congé de maladie. Avant même le
renouvellement du congé de maladie, en janvier, alors qu’il devenait patent que le
proviseur Galland ne reprendrait jamais ses activités, c’est l’inspecteur d’Académie Marcel
Renault, arrivé au Mans, en octobre précédent, qui se chargea, à partir du 16 décembre, de
l’intérim du proviseur, tout en conservant ses fonctions académiques.
Le censeur Jules Legardien administrera au mieux le lycée pendant l’année 1915-16
La nouvelle année scolaire s’ouvre aussi sans grande perspective d’affectation de
personnels nouveaux : en effet, les concours d’agrégation masculins n’ont pas été
organisés, afin notamment de ne point favoriser les candidats non mobilisés par rapport aux
mobilisés et aux blessés. Seuls ont été mis sur pied des concours féminins, en anglais,
lettres, histoire, mathématiques et sciences physiques.
Le corps professoral subit donc peu de changements qui se résume à une arrivée : celle de Pierre Denoyelle sur la
chaire de Quatrième ; un retour : celui de René-Noël Raimbault sur sa chaire de Quatrième ; deux services partiels
effectués par des professeurs du lycée de jeunes filles : quatre heures hebdomadaires pour Mlle Labarre en
sciences physiques ; deux heures hebdomadaires pour Mlle de Beaucorps en histoire et géographie. On note aussi
deux départs : Émile Pirou, cette fois parti en retraite de façon définitive, et Lucien Lécureux, mobilisé.
La chaire de Quatrième se trouvait vacante par la suite du départ en retraite d’Émile Pirou. Elle fut attribuée à un
jeune enseignant de 23 ans, non mobilisé, Pierre Denoyelle, originaire de Laval. La chaire de Troisième se trouva
également vacante en début d’année scolaire, son titulaire, Lucien Lécureux, pourtant réformé, ayant réussi à se
faire engager dans l’armée qui le versa, en attendant mieux, dans le service auxiliaire. Cette chaire de Troisième
fut assurée par le professeur de Cinquième, Charles Leconte. Quant à la chaire de Cinquième, elle fut réattribuée à
son titulaire, René-Noël Raimbault, de retour après un an de mobilisation. Appelé en août 1914 dans l’armée
d’active, affecté au dépôt du 117ème
régiment d’infanterie stationné au Mans, Raimbault fut, à l’automne, en raison
de sa maigreur et de sa constitution fragile, déclaré, par une commission de médecins, inapte au service armé. Il
fut alors transféré dans le service auxiliaire, puis déclaré « réformé n°2 » (il existait deux cas de réformés : les
« réformés n°1 » par suite de maladies ou infirmités imputables au service, qui pouvaient prétendre à une pension
pour invalidité ; les « réformés n°2 » pour maladies ou infirmités non imputables au service, qui, partant,
n’avaient droit à aucune réparation).
L’enseignement de l’anglais est à nouveau assuré par Lucien et Marie-Eugénie Dauven. Si, pour l’inspecteur
d’académie Marcel Renault, « réfugié, ses allures le font passer aux yeux des élèves pour un original », Lucien
Dauven, plein de bonne volonté, assure, en sus de son service au lycée, quatre heures non rétribuées à l’École
normale d’instituteurs. Il a aussi le mérite d’avoir consenti à se charger de diriger, pour l’anglais, les études des
élèves de Première du collège de Sillé-le-Guillaume : il prescrit des devoirs et corrige les copies. Activité qui
devait parfaitement convenir à Lucien Dauven, plus à l’aise pour enseigner l’anglais écrit que l’anglais parlé !
Les professeurs de l’École normale d’instituteurs, Lemarchand, Vivier et Rondeau, acceptèrent de renouveler
leurs collaborations bénévoles, le premier pour l’enseignement des mathématiques, les deux autres pour celui de
l’histoire. Enfin, en sus de Mlle Roux, qui continue d’enseigner l’allemand, cette année à raison de six heures
hebdomadaires, deux autres professeurs du lycée de jeunes filles, Mlles de Beaucorps et Labarre, acceptèrent
d’enseigner, respectivement l’histoire-géographie et les sciences, leurs collaborations au lycée de garçons leur
permettant de compléter leurs services.
Pour la première fois dans l’histoire du lycée, un élève de sexe féminin !
Si l’année scolaire 1914-15 voit cinq enseignantes arriver en poste au lycée, il n’y avait jamais eu, dans l’histoire
de l’établissement, d’élèves de sexe féminin, même en classe enfantine ! Or, le palmarès de l’année scolaire 1915-
16 mentionne une élève externe en classe de Philosophie, Mlle Marthe Bourdin, née à Rodez, le 7 juin 1897, fille
d’un médecin. Mlle Bourdin est créditée d’une bonne année scolaire, obtenant le premier prix de mathématiques,
une mention en dissertation française, le prix du tableau d’honneur, et, au troisième trimestre, les félicitations du
conseil de discipline. Elle est ensuite reçue au baccalauréat, avec mention « assez bien ».
À l’époque, si rien n’interdisait aux jeunes filles de se présenter aux épreuves du baccalauréat, les classes des
lycées de jeunes filles s’arrêtaient à l’équivalent de la classe de Première pour les garçons, avec pour sanction le
brevet supérieur. Celles qui voulaient passer le baccalauréat devaient soit préparer l’examen par elles-mêmes, soit
solliciter leur admission dans un lycée de garçons. C’est ce qu’a dû faire Marthe Bourdin, qui restera donc, dans
l’histoire de notre lycée, la première élève de sexe féminin !
Assemblées des professeurs du 27 octobre : répartition des sommes prélevées pour les Œuvres
La première assemblée des professeurs eut lieu le mercredi 27 octobre, sous la présidence du censeur Jules
Legardien. C’est à cette occasion que fut procédé à la répartition des douzième, treizième et quatorzième
prélèvements mensuels effectués sur les traitements des fonctionnaires non mobilisables du lycée. Ces trois
prélèvements, d’un montant de 1.290 F, furent répartis de la façon suivante :
. 500 F à la souscription pour les blessés et les familles nécessiteuses du Mans et de l’arrondissement du Mans ;
500 F au Secours national ; 100 F à l’Orphelinat de l’enseignement secondaire ; 100 F au Comité des réfugiés des
départements envahis ; 90 F à la Société de secours mutuels de l’enseignement secondaire.
Lors de cette séance, le censeur des études Legardien rappelle que l’œuvre du « Sou des lycéens », créé par la
circulaire ministérielle du 20 septembre 1914, qui avait prospéré l’an dernier, mérite d’être soutenue, et, partant,
prie les professeurs de continuer à l’encourager.
L’Emprunt national : causerie pour les grands, dictée pour les petits
Les professeurs du lycée vont être aussi sollicités à propos de l’Emprunt de la Défense nationale lancé en
novembre 1915. L’allongement de la durée des hostilités avait en effet conduit le Gouvernement à solliciter
l’épargne privée. Il s’agissait, principalement, de financer une guerre rendue particulièrement coûteuse par l’effet
combiné de sa longueur, de l’ampleur des moyens nécessaires, ainsi que de son caractère industriel. Mais cet
enjeu coexistait aussi avec le souci de mobiliser, dans l’effort de guerre, la société française dans son ensemble.
Lors de l’assemblée des professeurs en date du vendredi 19 novembre, le censeur Legardien donne lecture aux
enseignants de la circulaire ministérielle relative à l’emprunt national, et de l’appel adressé aux membres de
l’enseignement pour cette œuvre patriotique. Il lit quelques passages du discours prononcé, la semaine précédente,
par le ministre des finances Alexandre Ribot devant la Chambre des députés.
Le procès-verbal de cette séance mentionne : « Après un rapide échange de vue et en présence de l’assentiment
unanime de l’assemblée, il est décidé que tous les professeurs s’attacheront, dans une de leurs prochaines classes,
à démontrer à leurs élèves, l’importance de ce nouveau devoir patriotique que la France entière est appelée à
remplir. La plus grande initiative est laissée à chacun. Toutefois, sur la proposition de M. Dubreil, instituteur au
petit lycée, il est entendu que, pour les plus jeunes enfants, l’appel du maître sera mieux compris et mieux retenu
si la causerie est remplacée par une dictée des points les plus importants du discours de M. le ministre des
finances. De la sorte, la leçon ne sera perdue pour personne : petits et grands pourront emporter dans leurs
familles, de la manière la mieux appropriée à leur âge, un écho de la parole magistrale, et y continuer la
propagande faite au lycée pour l’emprunt de la victoire.»
BULLETIN D’ADHÉSION À L’ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES DU LYCÉE « MONTESQUIEU »
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