architecture franÇaise- viollet le duc 4

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  • 1. DICTIONNAIRERAISONNE DEL ARCHITECTURE FRANAISEDU XI* AUXVI*SICLEIVDroits de traduction et de reproduction rservs.

2. DICTIONNAIRERAISONN DELARCHITECTURE FRANAISEDU XIe AU XVIe SICLE PAB E.VIOLLET-LE- DUC ARCHITECTETOME QUATRIME PARISLIBRAIRIES - IMPRIMERIES RUNIES A5CIBNITBMAISOS MOBEL 5,BUESAINT - BENOIT,5 3. DICTIONNAIRE RAISONNDELARCHITECTURE FRANAISE DU XIe AU XVIe SICLE CONSTRUCTION, s. f. -APERU GNRAL. La construction-- est unescience; cest aussi un art, cesl-a-dire quil faut au conslruclenr lesavoir, lexprience et un sentiment naturel, (in nail constructeur; lasciencequon acquiert ne peut que dvelopperles germesdpossdansle cerveau des hommes destins donner un emploi utile, une formedurable la matire brute. Il en est des peuples comme des individus :les uns sont constructeurs ds leurberceau, dautresne le deviennentjamais;, les progrsde la civilisation najoutent que peu de chosea cettefacult native. Larchitecture et la construction doivent tre enseignesou pratiques simultanment : la construction est le moyen; larchi-tecture, le rsultat; et cependant il est des u-uvres darchitecture quine peuvent tre considres comme des constructions, et il est cer-taines constructions quon ne saurait mettre au nombre des Suvresdarchitecture. Quelques animaux construisent, ceux-ci des cellules,ceux-l des nids, des mottes, des galeries, des sorte-, de huttes, desrseaux de fils : ce sont bien l des constructions, ce nest pas de lar-chitecture. Construire, pour larchitecte, cest employer les matriaux, en raisonde leurs qualits et de leur nature propre, avec lide prconuede sali>-faire un besoin par les moyens les plus simples et les plus solides;de donner la chose construite lapparence de la dure, des propor-tions convenable-;soumisesa certaines rgles imposes par les sens,le raisonnementet linstinct humains. Les mthode-, du constructeurdoivent donc varier en raison de la nature des matriaux, des moyensdont il dispose, des besoins auxquels il doit satisfaire et de la civilisa-tion au milieu de laquelle il nail. Les Grecset les Romains ont t constructeurs ; cependant cesdeuxpeuples sont partis de principes opposs,nont pasemploy les mmes iv. - i 4. [ CONSTRUCTION ]-2-[ APERU ] matriaux, les ont mis ii iruvre par des moyens diffrents, et ont sa-tisfait a des besoins qui ntaient point les mmes. Aussi lapparencedu monument grec d relie du monument romain diffrent essentiel-lement. Lt>firer nemploie que la plate-bande dans sesconstructions;le Romain emploie larc, et, par suite, la vote : cela seul indique assezcombien ces principes oppossdoivent produire des constructions fortdissemblable-,,quant aux moyens employs et quant leur apparence.Nous navons pas faire connatre ici les origines de ces deux prin-cipes et leurs consquences;nous prenons larchitecture romaine aupoint o elle est arrive dans les derniers temps de lempire, car cestla source unique laquelle le moyen geva dabord puiser. Le principe de la construction romaine est celui-ci : tablir des pointsdappui prsentant, par leur assiette et leur parfaite cohsion, desmassesassezsolides et homognespour rsister au poids et la pous-sedesvotes; rpartir ces pesanteurs et poussessur des piles fixesilont la rsistance inerte est suffisante. Ainsi la constructionromainenest quune concrtion habilement calcule dont toutes les partiesdpourvuesdlasticit, se maintiennent parles lois de la pesanteur etleur parfaite adhrence. Chez les Grecs, la stabilit est obtenue seule-ment par lobservation judicieuse de lois de la pesanteur; ils ne cher-chent pas ladhrence des matriaux; en un mot, ils ne connaissent ninemploient les mortiers. Les pesanteursnagissant, dans leurs monu-ments, que verticalement, ils nont donc besoin que de rsistancesverticales; les volt-s leur tant inconnues, ils nont pas maintenir despressions obliques, ce quon dsigne par des pousses.Comment lesRomains procdaient-ils pour obtenir des rsistances passiveset uneadhrenceparfaite entre toutes les parties inertes de leurs construc-tions cl les parties actives, cest--dire entre les points dappui et lesvotes?Ils composaientdes maonnerieshomognesau moyen de pe-tits matriaux, de cailloux ou de pierrailles runis par un mortier excel-lent, et enfermaient ces blocages,levspar lits, dans un encaissementde brique, de moellon ou de pierre de taille. Quant aux votes, ils lesformaientsur cintresau moyendarcsde brique ou de pierre formantune sorte de rseau, et de bton battu sur couchis de bois. Cette m-thode prsentait de nombreux avantageselle tait expditive; elle :permettaitde construiredanstous lespays des dificessur un mmeplan; demployerles armesou les rquisitions pour les lever; elletait durable, conomique; ne demandait quune bonne direction, ennexigeantquun nombre restreint douvriershabiles et intelligents,souslesquelspouvaienttravailler un nombre considrable simples demanSuvres; elle vitait les transports lents et onreux de gros mat-riaux, les enginspour les lever; elle tait enfin la consquencede ltatsocialet politique de la socitromaine.LesRomains levrent cepen-dant des difices linstar des Grecs, comme leurs temples et leursbasiliques; mais ces monuments sont une importation, et doivent treplacs en dehors de la vritable construction romaine. 5. 1- - [ CONSTIU-CTIONJ Leshordes germaniques envahirent provincesquilesromaines nap-portaient avecpasellesdesartset desmthodes btir, ou du moinsdeleslmentsquellesintroduisaient milieude lacivilisation auromaineexpirantene pouvaientavoir quune bien faible influence.Elles trou-vrent des monuments btis, et elles sen servirent. Longtemps aprslenvahissementdes barbares sur le sol gallo-romain, il existait encoreun grand nombre ddifires antiques ; ce qui indique que ces conqu-rants ne les dtruisirent pastous. Ils tentrent mmesouventde lesrparer et bientt de les imiter. Mais aprs de si longs dsastres, les traditions laissespar les con-structeurs romains devaient tre en grande partie perdues; et sous lesMrovingiens les ditices que lon leva dans les Gaulesne furent queles reproductions barbares des constructions antiques pargnesparla guerre ou qui avaient pu rsister un long abandon. Le peu de mo-numents qui nous restent, antrieurs la priode carlovingienne, nenous prsentent que des btisses dans lesquelles on naperoit plusquun ple reflet de lart des Romains, de grossires imitations desdifices dont les restes nombreuxcouvraient encore le sol. (> nestque sous le rgne de Charlemagnequon voit les constructeurs fairequelques tentatives pour sortir de lignorance dans laquelle les siclesprcdents taient plongs. Les relations suivies de ce prince aeclOrient, ses rapports avec les Lombards, chez lesquels les dernirestraditions de lart antique semblent stre rfugies, lui fournirent lesmoyens dattirer prs de lui et dans les pays soumis a sa dominationdes constructeurs quil sut utiliser avec un zle et une persvranceremarquables. Son but tait certainement de faire renatre les arts ro-mains; mais les sourcesauxquelles il lui fallut aller puiser pour arriver ce rsultat staient profondment modifies dans leurs principes.Charlemagne ne pouvait envoyer des architectes tudier les monu-ments de la vieille Rome, puisquil nen avait pas; il ne pouvait de-mander des artistes, des gomtres, des ouvriers habiles qu lOrient, lEspagne ou la Lombardie, contres qui seules en possdaient.Ceux-ciapportaient aveceux des mthodesqui dj staient loignesde celles de lantiquit. La renaissancecarlovingienne produisit doncdesrsultats fort diffrents de ce que son auteur en attendait probable-ment. Aprs tout, le but tait atteint, puisque les nouveaux lmentsimports en Occident produisirent bientt des efforts considrables,et qu partir de cette poque les arts progressrent rapidement. Cestlhistoire de cette progression, au point de vue de la constructionseulement, que nous allons essayerde faire, en renvoyant nos lecteursau mot ARCHITECTURE tout ce qui tient aux dveloppements de cet pourart, du xe au xvie sicle.Pendantla dure de lempire romain, soit Rome, soitByzance, il estfacile de reconnatre que les votes avaientt la proccupation domi-nante des constructeurs. De la vote en berceau ils taient prompte-ment arrivs la vote darte, et de la coupole porte sur un mur cir- 6. [ CONSTRUCTION J-4- [ APERUJuilain> ou lambour, ils taient arrivs, dans la construction de lgliseSaiiile-Sopilie, la vote hmisphrique porte sur pendentifs : pasimmense,qui tablit une ligne de dmarcationtrancheentreles con-structions romaines de lantiquit et celles du moyen ge. Ni Rome,ni lIlalie, ni les Gaules, ne laissent voir un seul difice romain danslequel la vole hmisphrique porte sur pendentifs.soit LgliseSainte-Sophie la premire qui nous fournisseun exemplede ceestgenrede construction,et, commechacunsait, cest la plus vastecou-pole qui existe. Commentles architectesromains tablis Byzanceelaienl-ils arrivs concevoir et excuter une construction de cegenre?Cestcequenousne chercherons dmler.NousprenonspasI " lail l o, pour la premire fois, il se manifesteavec une grandeur,cl une IVanrliisr incontestes. Couvrir une enceinte circulaire par une,>lehmisphrique, ctait une ide fort naturelleet qui fut adoptede, uni1haute antiquit; faire pntrer des cylindres, des votes enberceau dans le tambour circulaire, ctait une consquence imm-diate de ce premier pas. Maisleverune coupole hmisphriquesurun plan carr, cest--dire sur quatre piles isoles et posesaux anglesdun carr, ce ntait plus une dduction du premier principe, ctaitune iinioairoi des plus hardies. Cependantles constructeurs que Charlemagnefit venir de Lombardieet dOrient en Occidentnapportrent pas aveceux ce mode de construc-tion; ils secontentrent dlever, comme Aix-la-Chapelle, desvotes base octogonale ou circulaire sur des tambours montant de fond. Cene lui (pie plus lard que les drivs de la construction byzantine eurentune influence directe en Occident. Quant aux mthodes de btir desconstructeurs carlovingiens, elles se rapprochaient des mthodes ro-maines, cest--dire quelles consistaient en des massifs de blocagesenferms dans des parements de brique, de moellon ou de pierre, ouencore de moellon alternant avec,des assisesde brique, le tout main-tenu par des joints pais de mortier, ainsi que le fait voir la figure 1.Nous indiquons en A les assisesde briques triangulaires prsentantleur grand ct sur le parement, et en B les assisesde moellons peuprs rguliers el prsentant leurs faces, le plus souvent carres, surles parements. En G, est figure une brique dont lpaisseur varie deOm,0i 0",0o, et en D un moellon de parement. Ce ntait quune con-struction romaine grossirementexcute. Mais les Romainsnem-ployaient gure cette mthode que lorsquils voulaient revtir les pa-i "mentsdeplacages marbreou de stuc; sils faisaientdesparements dede pierres de taille, ils posaient celles-ci joints vifs, sans mortier,MU-leurs lits de carrire, et leur laissaient large assiette,pour que uneces parements devinssent rellement un renfort capable de rsister une pression que les massifs seuls neussent pu porter.Ds les premiers temps de lpoque carlovingienne, les construc-teursvoulurentaussileverdesconstructionsparementes pierre deentaille, 1instar de certaines constructions romaines; mais ils ne dis- 7. [ APERU]-5-[ r.f,NsTnrmus ]posaientpasdes moyenspuissantsemploys les Romains: ils ne parpouvaientni transporter, ni surtout lever.une certainehauteurde.-.blocsde pierre dun fort volume. Ils secontentrentdonc de lappa-rence, cest--dire quils dressrent des parements forms de placagesde pierre poss dlit le plus souvent dunefaiblepaisseur,enetvilanlavec soin les videments et remplissant les vides laisssentre ces pa-vements par des blocages noys dans le mortier. Ils allrent quelque-fois jusqu vouloir imiter la construction romaine dappareil, en po-sant cesplacagesde pierre joints vifs sans mortier. Il nest pas besoinde dire combien cette construction est vicieuse,dautant que leurs mmtiers taient mdiocres, leur chaux mal cuite ou mal teinte, leur sableterreux et les blocages extrmement irrguliers. Uuelquefois aussiils prirent un moyen terme, cest--direquils leveivn! des paremenlsen petites pierres de taille runies par des lits pais de mortier. Ces essais, ces ttonnements ne constituaient pas un art. Si, dansles dtails de la construction, les architectes faisaient preuve dun trs-mdiocre savoir, sils ne pouvaient quimiter fort mal les procds desRomains, plus forte raison, dans lensemble de leurs btisses, .setrouvaient-ils sans cesse acculs des difficults quils taient horsdtat de rsoudre : manquant de savoir, ne possdant que des tradi-tions presque effaces,nayant ni ouvriers habiles, ni engins puissants,marchant ttons, ils durent faire et ils firent en effet des effort s inuujpour lever des difices dune petite dimension, pour les rendre so-lides et surtout pour les voter. Cest l quon reconnat toujours, dansles monuments carlovingiens, linsuffisance des constructeurs, quunpeut constater leur embarras, leurs incertitudes, et souvent mme a-e enalors. Romains,Les matres monde,duaxant su tablir un gouvernement rgulier, uniforme, au milieu de tantdepeuples unconquis,allisavaient lesmains ressources entre des quimanquaient absolument provincesdes Cailles divisesen petits auxKlais.en fractionsinnombrables,par suitedertablissement rgime duleodal. Les Romains,lorsquils voulaient couvrir une contre de monu-mentsdutilit publique, pouvaient jeter sur ce point, un momentdonn, non-seulementune anne de soldatshabitus aux travaux, maisrequrir leshabitants car le systme rquisitionstait pratiqusur desune vaste chelle par les Romains , et obtenir, par le concours de cellemultitude de brus,des rsultats prodigieux. Usavaientadopte,pourcon-struire promptemenlet bien,desmthodes saccordaient qui parfaite-ment avec cet tat social. Os mthodes, les constructeursdu mo en ^eeussent-ilsvoulu les employer, o auraient-ils trouv cesannes de tra-vailleurs? Comment faire arriver, dans une contre dnue de pierrepar exemple, les matriaux ncessaires la construction, alors que lesanciennes voies romaines taient dfonces, que largent manquaitpour acheter ces matriaux, pour obtenir des btes de somme: alors(pie cesprovinces eiaient presque toujours en guerre les unes avec lesautres, que chaque abbaye, chaque seigneur se regardait comme unsouverainabsolu dautant plus jaloux de son pouvoir, que les contre-.sur lesquelles il stendait taient exigus! Comment organiser desrquisitions rgulires dhommes l o plusieurs pouvoirs se dispu-taient la prdominance, o les bras taient peine en nombre suffisantpour cultiver le sol, on la guerre tait ltat normal? Comment faireces normes amas dapprovisionnements ncessaires la construc-tion romaine la moins tendue? Comment nourrir ces ouvriers sur unmme point? Les ordres religieux, les premiers, purent seuls entre-prendredesconstructionsimportantes 1parcequils runissaient: surun seul point un nombre de travailleurs assezconsidrable, unis parune mme pense, soumis une discipline, exonrs du serice mili-taire, possesseurs territoires sur lesquels vivaient; 2parcequilsde ilsamassrentdes biens qui saccrurent promptement sous une adminis-tration rgulire; quils nourent des relations suivies avec les tablis-sements voisins, quils dfrichrent, assainirent les terres incultes,tracrent des routes, sefirent donner ou acquirent les plus riches car-rires,les meilleursbois, levrentdesusines,offrirent aux paysansdes garanties relativement sres, et peuplrent ainsi rapidement leursterres au dtriment de celles des seigneurslaques; :baemre,quils durent ainsi profiter de tous les effortspartielsqui sefai-saient dans des contres fort diffrentes par le climat, les mSurs et leshabitudes. Cest lactivit des ordre-, religieux que lart de la con-struction dut de sortir, au XIesicle, de la liai liai ie. Lordre de Gluny,comme le plus considrable (voy. ARCHITECTURE MONASTIOUKI, le pluspuissant et le plus clair, fut le premier qui eut une cole de construc-teurs dont les principes nouveauxdevaient produire, au xnc sicle, desmonuments affranchisdes dernirestraditionsromaines.Oiiels MUI!cesprincipes? comment sedvelopprent-ils? Cest ce que nous devonsexaminer.PRINCIPES.-Pour des principes nouveauxsedveloppent,en toutequechose,il faut quun tat et des besoins nouveauxse manifestent.Quandlordre de Saint-Benoitse rforma auxisicle,les tendances des rfor-mateurs ne visaient rien moins qu changer toute une Micil habiles, commencrentdonc par abandonner les traditions vermouluesde la socitantique : ils partirent de rien, ne voulurent plus des habi-tations la fois somptueuseset barbares, qui jusqualors avaient servide refuge aux moines corrompus des sicles prcdents.Ils se btirenteux-mmesdes cabanesde bois, vcurent au milieu deschamps, pre-nant la vie comme le pourraient faire des hommes abandonns leurseule industrie dans un dsert. Cespremiers pas eurent une influencepersistante, lorsque mme la richesse croissante des monastres, leurimportance au milieu de la socit, les portrent bientt changerleurs cahutes contre des demeuresdurables et btiesavec luxe. Satis-faire rigoureusement au besoin est toujours la premire loi observe,non-seulement dans lensemble des btiments,mais dans les dtails dela construction; ne jamais sacrifier la solidit une vaine apparencede richesseest la seconde.Cependantla pierre et le bois sont toujoursde la pierre et du bois, et si lon peut employer ces matires dans uneconstruction en plus ou moins grande quantit, leur fonction est lamme chez tous les peuples et dans tous les temps. Quelque riches etpuissants que fussent les moines, ils ne pouvaient espreconstruirecomme lavaient faitles Romains. Ils sefforcrentdonc dleverdesconstructions solides et durables (car ils comptaient bien btir pourlavenir) avec conomie. Employer la mthode romaine la plus ordi-naire, cest--dire en composant leurs constructions de massifs deblocages assis entre des parements de brique ou de moellon, ctaitmettre lSuvre plus de bras quils nen avaient leur disposition.Construire au moyen de blocs normes de pierre de taille, soigneu-sement taills et poss, cela exigeait des transports impossibles fautede routes solides, un nombreconsidrable douvriershabiles, de btes 14. [ CONSTRUCTION ]- 12- [ PRINCIPES ]de somme,desenginsdispendieux dun tablissementou difficile. Ilsprirent doncun moyen terme.Ils levrent pointsdappuiprinci-lespaux en employantpourlesp;u-eiiients la pierredetaille,comme deun revtement, e| garnirent le, intrieurs de blocage. Pour les mursen remplissage, adoptrent petit appareilde moellonsmill ils unpourlesparements de carreaux pierre,enfermant mme ou de deunblocagede cailloux et de mortier.Notrefigure-1donneune niede cegenre construction. dede Afinrelier lesdiverses partie-,desbtisses, chanerlesmursdansleur lon-degueur, ils noyrenl dans les massifs, diffrenteshauteurs,sous lesappuis desfentres, au-dessous corniches, des picesde bois longi-destudinales, ainsi que nous lavons figur en A (voy. CHAINAGE). cesDansconstructions, la pierre est conomiseautant que faire sepeut; aucunmorceau ne prsente dvidements; tous sont poss en besace: cenest quun revtement excut dailleurs avecle plus grand soin; non-seulement les parements sont lavs, mais aussi les lits et les joints, etcespierressontposes cru sansmortier, commelappareilromain. Ce genredebtisseest apparent dans les grandes constructions mo-nastiques de Cluny, de Vzelay, de la Charit-sur-Loire (xieet xn" si-cles . Les matriauxemployspar les moines sont ceux quils pou-vaient se procurer dans le voisinage, dansdes carrires dont ils taientpropritaires.Et il faut reconnatrequils les employrent en raisonde leurs qualitset de leurs dfauts.Si cesmatriauxprsentaientdesvices,si la pierre tait glive,ne pouvantsen procurer dautresquaumoyende frais considrables, avaientle soin de la placer dansles ils 15. [ PRINCIPES J - 13 -[ CONSTRUCTION]conditionsles moins dsavantageuses, afin de prserverces mat-et,riaux des atteintesde lhumidit et deseffets de la gele,ils cherchaient les soustraireaux agents atmosphriques les couvrant par desencombles saillants, en les loignant du sol, lextrieur, par des assisesde pierres quils allaient acheter dans des carrires plus loignes.Il y a toujours, dans les Suvres des hommes qui ne comptent quesur leurs propres ressourceset leurs propres forcespour agir, une cer-taine somme dintelligence et dnergie dune grande valeur aux yeux de ceux qui savent voir, ces Suvres fussent-elles imparfaites et gros- sires dailleurs, quon ne trouve pas dans les Suvres produites pardes hommes trs-civiliss, mais auxquels lindustrie fournit de nom-breux lments et qui nont aucun effort faire pour satisfaire tousleurs besoins. Ces chercheurs primitifs deviennent souvent alors desmatres et leurs efforts un enseignement prcieux, car il faut vi-demment plus dintelligence pour faire quelque chose lorsque toutesles ressourcesmanquent que lorsquelles sont la porte des espritsles plus mdiocres. Les constructions romaines,par suite de la stabilit absolue de leurspoints dappui et la concrtion parfaite de toutes les parties suprieures(rsultat obtenu, comme nous lavons dj dit, au moyen de ressourcesimmenses), prsentaient des masses immobiles, passives,comme lepourraient tre des monuments taills dans un seul bloc de tuf. Lesconstructeurs romans, nepouvantdisposer de moyens aussi puissants,reconnurent bientt que leurs btissesnoffraient pasun ensemblecon-cret, li, une agglomrationparfaitement stable; que les piliers, formsde placagesde pierre enfermant un blocagecompossauvent de mdio-cre mortier, que les murs, dliaisonnsdans toute leur hauteur, subis-saient des effets,des tassementsingaux qui causaient des dchiruresdans les constructions, et, par suite, des accidentsgraves.11fallut doncchercher les moyens propres rendre ces effets nuls. Les constructeursromans,dsle xie sicle, voulurent, par des motifs dvelopps ailleurs,(voy. ARCHITECTURE), laplupart de leurs grands difices. Ils avaientvoterhrit des votes romaines, mais ils taient hors dtat de les main-tenir parles moyens puissants que les Romains avaient pu adopter. Ilfallut donc encore que leur intelligence supplt ce dfaut de puis-sance.La vote romaine ne sepeut maintenir qua la condition davoirdes points dappui absolument stables; car cette vote, soit en berceau,soit d-arte,soit en demi-sphre, forme, lorsquelle est acheve,uneenuite homognesanslasticit, qui sebrise en morceaux sil survientquelques tassements.Voulant faire des votes linstar des Romains,et ne pouvant leur donner des points dappui absolument stables, ilfallait que les constructeurs romans trouvassent, pour les maintenir,une mthode nouvelle en rapport avec linstabilit des points dappuidestins les porter et les conlre-buter. La tche ntait pas aise aremplir: aussi les expriences, les ttonnements, les essais furent-ilsnombreux; mais cependant, ds lorigine de ces essais, on voit natre 16. [ CONSTRUCTION ] " 14-[ PRINCIPES]un systme construction de neuf,et cesysfme bas le principeestsurdlasticit,remplaant!""principe de stabilit absolueadoptpar lesRomains.La vote romaine, sauf de rares exceptions, est faite de blo-cageelleestrenfnirer [>ardes de brique, ; arcs maiscesarcssontnoysdanslpaisseurmme blocage font corpsavec (voy.VOUTE).du et luiLes constructeurs romans, au lieu de maonner la vote en blocage,la construisirent en moellons lirais noys dans le mortier, mais posscomme desclaveaux,ou en moellonstaills et formant une maonneriede pelil appareil. Djces votes, un mouvement sivenait se d-clarer danslespoints dappui,prsentaientune certaine lasticitparMule de la i"""union des claveaux, ne se brisaient pas comme une croteliomo-eiie. et suivaient le moinemenl des piles. Mais cette premiremodification ne rassurait pas entirement les constructeurs romans;ils tablirent sous ces votes, de distance en distance, au droit despointsdappui les [dus rsistants,des arcs-doubleaux pierresappa- enreilles, cintrs sous lintrados des votes. Ces arcs-doubleaux, sortesde cintres permanentslastiques,commetout arccompos dunecer-taine quantit de claveaux, suivaient les mouvements despiles, sepr-taient leur tassement, leur cartement, et maintenaient ainsi, commelaurait fait un cintre de bois, les concavits en maonnerie btiesau-dessus deux. Les constructeurs romans avaientpris aux Romains la vtmte dartesur plan carre et engendre parla pntration de deux demi-cylindresde diamtresgaux. Mais lorsquils voulurent lever des votes sur despiles posesaux angles de paralllogrammes, la vote darte romainene pouvait tre applique; ils adoptrent, dans ce cas, le berceau oudemi-cylindre continu sanspntration, et au droit despiles ils renfor-crent cesberceaux pai des arcs-doubleauxen pierres appareilles, surlesquelsils comptaient pour viter les fcheux etiets dunerupture lon-gitudinale dans ces berceaux par suite dun mouvement despiles. En-core une lois, et nous insistons MMce point, c tait un cintrage perma-nent. Cependantlesobstacles,les difficults semblaient natre mesureque les constructeurs avaientcru trouver la solution du problme. Leseffets des poussesdes votes si parfaitement connus des Romainstaient peuprsignorsdes -instructeurs romans.Le premier, parmieux, qui eut lide de bander un berceau plein cintre sur deux mursparallles,crut certainement avoir vit tout jamais les inconvnientsattachsaux charpentes apparentes,et combine une construction lafoissolid^fdurable, dunaspectet monumental. illusionnedut Sonjias tre de longue dure, car, les cintres et couchis enlevs, les mursse dversrent en dehors, et la vote tomba entre eux. Il fallut donc.trouver des moyenspropres prvenir de pareils sinistres. On renforadabord murspardesles contre-forts extrieurs, despar pilessaillantes linfrieur; [mis,au droitde cescontre-forts decespiles,on banda etdesarcs-don Idaux les sous berce Noyant pices boislongitu-uix.des dedinalesdanslpaisseur ni" ""< des dunepile lautre, la naissance des 17. [ PRIXCHKS] 15 -[ CO.NSTHLCTION ]berceaux,on crut ainsi arrter leur pe ces piles. (le ntaitentrel toutefois quun palliatif: si quelques difices ain^i inile,re>islerent la pousse des berceaux, un grand nombre scroulrent quelquetemps aprs leur construction.Mais il est ncessaireque nos lecteurs prennent une ide exactede cegenrede construction. Nousen donnons(ny.3)lensembleet les dtails.EnAsont les piles intrieures portant lesarcs-doubleauxE; enB, lesnm-tre-forts extrieurs destinsmaintenir leur pousse: en C, les,longrinesde bois relenaiil le berceauD sanaissance-. Afin de reporter la poussedes arcs-doubleauxaussi basque possible, les constructeurs donnaientune forte saillie aux chapiteaux 0. Si des votes ainsi conuestaientbandessur fies piles assezsolidement construites en matriaux bienlies mi trs-lourds; si les murs taient pais et pleins du bas en haut;si les contre-forts avaient une saillie suffisante, et si les arcs-doubleaux, 18. [ CONSTHUCTION] - Ifi - [et par consquent piles, nlaienl pastrop espacs, lien-eaux,les cesrenforcsde sous-arcs, pouvaientcire maintenus.Mais si, commeilarrivait dans les m1!-,bordes de collatraux, les mUrs portaientsurilt>*archivolle, et df> piles isoles; si ces piles isoles, que lonessayai!toujoursde faireaussi paisses possiblepeuquepour ne pasgner la circulation et la vue, ne prsentaientpasune assiettesuffi-santepour recevoirdes contre-fortsextrieurssaillants au-dessusde, votes des lias ctes; alors le berceau suprieur, malgr ses arcs-douhleaux ou avec ses arcs-doubleaux, dversait peu peu les mursetle, pilesen dehors, toutela constructionet scroulait. ia fin du Versi sicle dj,beaucoupdglises de salles etainsivotes,btiesde-puis un demi-sicle,tombaienten ruine, et il fallait les reconstruire.Os accidentstaientun enseignement les constructeurs:ils leur pourdonnaientloccasion dobservercertains phnomnes statique dontdeils navaientpasla moindre ide; ils leur faisaientreconnatreque leslongrinesdeboisnoyesdans maonneries,les dpourvuesdair, taientpi-omplementpourries, et que le vide quelleslaissaientne faisaitquehter la destruction des difices; que les murs ayant commenc sedverser,la poussedesvotes croissait en raison directe de leurcar-lemeiit : quenfin, si les votes en berceau taient poses sur des nefsavec collatraux, les dsordres occasionnspar la pousse des voteshautes taient tels, quil ntait pas possible de maintenir les piles etles murs dans un plan vertical. Cependantle moment ntait pas encore venu o les constructeursallaient rsoudre exactementle problme de la stabilit des votes po-sessur des murs parallles ; ils devaient encore faire des tentativespour viter les effetsde la poussesur les murs latraux. Les construc-teurs romanssavaient que les votes darte prsentaient cet avantagede nexercer des pressions et des poussesque sur quatrepoint s dappuirecevant leurs sommiers. Reconnaissantque les berceaux exeraientune pousse continue sur les ttes des murs, ils cherchrent les sup-primer et les remplacer, mme dans les nefs composesde travessur plan barlong, par des votes darte, afin de reporter toute leurchargeet leur poussesur les piles quils espraientrendre stables. Mais,ainsi que nous lavons dit plus haut, la vote darte romaine ne peutse btir que sur un plan carr : il fallait donc trouver une nouvellecom-binaison de votes darte se prtant aux plans paralllogrammes.Gomtriquement, cesvotes ne pouvaient se tracer, et ce ntait quepar des ttonnements quon arrivait les construire. Dj,pendant le xiesicle,les constructeurs avaient composdes vo-tesqui tiennent la fois de la coupole et de la vote darte, en ceque ces votes, lieu dtreengendres deuxdemi-cylindres pntrant aupar seangle droit, sont formes par quatre arcs plein cintre runissant les qua-tre piles et deux arcsdiagonaux,qui sont eux-mmesdespleins cintres,et par consquent prsentent un rayon plus grand que ceux des qua-tre premiers. Quandon connat les moyens employs pour construire 19. [ PRINCIPES] 17[ CONSTHUCTION ]une vote darte, on comprend facilement quel avait t le motif decrllr modification a la vote darte romaine, pour faire une vote, ilfaut des cintres de bois sur lesquels ou pose des conclus. Or, pour faireune vote darte romaine, il faut tailler quatre cintres sur un demi-cercle cl deux cinlrr-, diagonaux donl la courbe e^l donne par la ren-contre desdemi-cylindres la courbede ers cintres diagonauxne>l :point un demi-cercle,maisuneellipsequon obtientau moyendordon-ne^ ainsiquelindique la ligure4. SoientAB le diamtredescylindre-,"I HC la trace horizontale du plan surlequel se rencontrent les deux cylin-dres AB, AG. Oprant sur un quart, etdivisantle demi-cercle rabattu en uncertain nombre de parties gales DE,EF, FG,GB,on abaissedes perpendicu-laires de cespoints diviseursD, E, F, il.sur le diamtre AB, en les prolongeant 3,jusqu leur rencontre avec la diago-nale BC. On obtient ainsi sur cette dia- Agonale des points diviseurs (/, e, /, ces points, levant des perpendicu-laires sur la diagonale BC et prenanlsur cesperpendiculaires des longueursdd gales DD, ee gales EE, etc.,on pose des points c/, e, /, y, par les-quels devra passer la courbe de rencontre des deux demi-cylindre vCette courbe, ayant une flche dd gale au rayon DD, et un diamtreBCplus grand que le diamelre AH, ne peut tre un demi-cercle. I!imque fort simple, ce trac gomtrique parul trop compliqu aux con-structeurs romans. Ayant donc trac un demi-cercle sur le diamtre ABpour faire tailler les cintres de charpente des quatre arcs gnrateursde la vote, ils tracrent un second demi-cerclesur le diamelreBCpour laire tailler les deux cintres diagonaux. Ainsi les clefs //de ren-contre de cesdeux cintres diagonaux setrouvrent places un niveauplus lev que les clefs D des arcs gnrateurs, et la vote, au lieudtre le rsultat de la rencontre des deux demi-cylindres, fut un com-pos de surfacescourbes sansnom, mais se rapprochant de la coupole.Cette dmonstrationlmentaire est ncessaire, car elle est la clef detout le systmedes votes au moyen ge. Ce premier rsultat, d bienplutt lignorance quau calcul, fut cependant un des principes lesplus fconds dans lhistoire de la construction. Dailleurs il indiqueautre chose que lignorance grossire, il dnote une certaine liberlerllchie dans lemploi des moyens de blir, dont limportance c>| r,,M-siderable : cl, en elll, une fois affranchis des traditions romaines, lesconstructeurs du moyen ^e furent de plus en plus consquents avecleurs principes ; ils en comprirent bienll loute ltendue, el sy aban-donnrent franchement. Cependant suivons-les pas pas. Il sagissait iv. - 3 20. [ Cede la vote darte romaineainsi modifi,d;i|>|ilii|iirr ces oules a des plans barlongs, car les constructeursjeconn;i]--aienl Je danger des larges votes en berceau.Soii dune lig. :>:ABCDle paralllogramme,dune travede nef enplan,quil sagit couvrirparunevotededarte. SoientAEBlextradosdemi - circulaire des arcs-dou-bleaux rabattus, et AFC lextradosdemi - circulairedesformeretsgalement rabattus. Il est clairque le rayon MF sera plus courtque le rayon GE; partant, la clef Eplus leveque la clef F. Si noustraons un demi-cercle sur la dia-gonale AD comme tant la courbesur laquelle devront se rencon-trer les votes engendres parles demi-cercles AEB, AFG, il enrsultera que les artes AI, BI,DI, CI, au lieu dtre saillantesdans tout leur dveloppement,seront creuses, au contraire, peu prs dans les deux tiers de leurlongueur, et principalement en se rapprochant de la clef I.Kn etlel, soit lig. 6) la coupe transversale de la vote suivant HO.Soient HF la coupe du formeret, HTO la projection verticale deldiagonale AD ou BC. La ligne 6droite tire de la clef F la clef Plaisse un segment de cerle KLIau-dessus de cette ligne; do ilrsulterait que cette portion devote devrait tre convexe lin-trados au lieu dtreconcave,et que, par consquent, elle neserait pas constructible.Posantdonc des formerets et arcs-dou-bleaux sur les arcs diagonaux,des couchisde planches pour fermerles triangles desvotes de maonnerie,les constructeursgarnirentcescouchisdun massif paisde terre suivantune courbedonne parles trois points F, I, F, cest--dire donne par les sommets des arcsdiagonaux et des arcs formerets : ainsi les artes diagonales redeve-naientsaillantes;sur cemassif,on posales rangsde moellonsparall-lement la section FT pour fermer la vote.Le rsultat de ces ttonnements fut que les votes darte ntaientplus des pntrations de cylindres ou de cnes, mais dellipsodes. Lapremire difficult elant franchie, des perfectionnements rapides nedevaient tarder se dvelopper.Maisdabordcomment,par quels pasprocds mcaniques ces votes taient-elles construites? La vote 21. | lKINCIPES] - 19 -[ CUNSTHICTKIX ]darteromaine,construit1 traves, parnavaitpoint darcs-doubleaux:elle portait sur des piles ou des colonnes saillantes, ainsi qut- le repr-sente la figure "7,cest--dire oex. la projection homunlale A dun1de cesvotes) les diagonales DE,produites la pntrationqueBC,parde deux demi-cylindres de diamtres gauxet formant artes saillantes,portaient sur les angles saillants des piles Mais les architectes romansayantdabord renforclesgrandesvotes berceau des arcs- enpardoubleaux, ainsiquele faitvoir notre figure3, et venant remplacerces votesdemi-cylindriquespar desvotesdarte barlongues,con-servrent arcs-doubleaux ne pouvaientles ; ils faire autrement,puis-quelesdiagonales cesvotes de taient demi-cercles, queleurdesetsommet slevait au-dessus du sommet des arcs dont le diamtre taitdonnpar Tcartement piles. des8Afin de nous fairecomprendre, (fig. 8) la coupelongitudinalesoitdunevotedarteromaine compose traves; ligneABestho-de larizontale cestla coupe demi-cylindre :du longitudinal. (fig. Sois) Soitlacoupelongitudinale votedunedarteromane planbarlong; surla ligne ABest unesuite de courbes,ou tout au moinsde lignesbrisesrunissantles points G, D, sommetsdes arcs transversaux, avecles 22. [ CONSTRUCTION J - 20 -[ PRINCIPES ]pointsde rencontreEdesdemi-cercles diagonaux.Il fallait ncessaire-inrni conserver sous les points G, D, des arcs saillants, des ares-dou-Idcaiix,i|ui ntaient,comiin nouslavonsdit plushaut, quedescintres . lies lors les an-lesdiagonalesdevaient prendre leur point8blsde dpart en retraite de la saillie des piles OUcolonnes, celles-ci tantiiiiii|iiciiieiil destines a porter les arcs-doubleaux; cest--dire(fig. 9)pieles artes (lurent partir des points F au lieu de partir des points G,t pie sommiers arcs-doubleaux reposrent lesassietteslesdes sesurl-orsipi il sagissait doncde fermer lesvotes,les constructeursposaient concluspmtant les massifs formesen terre sur lextra- lesoudosdi r, arcs-doubleaux les deuxet surcintresdiagonaux char- depente. 23. [ PIIINCIIKS]-21|ONSTHI |CT10N Dans 1rs consirucl ii ni s leves riiiv, tous les peuples t onstrUCteurs,li-s dductions logiques se suivent arr une rigueur fatale, lu pas lailenavantnepeut jamaistre h-dernier : il lan!toujoursmarcher: du mo-ment quun principe est le rsultat du raisonnemeni, il en de ienl bien-tt lesclave.Tel est lesprit des peuples occidentaux: il perce des quela socit du moeu ^e commence a se sentir et a sorganiser: il nesaurait sarrter, car le premier qui tablit un principe sur un raisonne-ment ne peut dire a la raison : Tu niras pas plus loin. - Les coiislriic-leurs, a lombre des clotres, reconnaissentce principe des le xi sicle.Cent ans aprs ils nen taient pins les matres. Kvques,moines, sei-gneurs, bourgeois, leussent-ils voulu, nauraient pu enipclier larchi-lecture romane de produire larchitecture dite ijotliit/iii.-celle-ci nel.nlque la consquence fatale de la premire, (.euxqui eiilenl voir danslarchitecture gothique (toute laquei autre chose que lmancipationdun peuple dartistes et dartisans auxquels on a appris a raisonner.qui raisonnent mieux que leurs matres et les entranent malgr euxbien loin du but que tout dabord ils voulaient atteindre aec le-,loi-cesquon a mises entre leurs mains; ceux qui croient que larchileclni-egothique est une exception, une bizarrerie de lesprit humain, n en ontcertes pas tudi le principe, qui nest antre que lapplication rigou-reusement suivie du systme inaugur par les constructeurs romans11 nous sera ais de le dmontrer.Poursuivons.Nous voyons dj, la fin du XIesicle, le principe de la vote darteromaine mis de ct.Les rcs-doubleaux sontadmisbrisures, les dchirements eussent t dautant plus dangereux, queces votes eussent t portes sur des arcs flexibles dans un sens etsur des murs rigides dans lautre. Ils bandrent des forinerels dunepile lautre, sur les murs, dans le senslongitudinal, (.esforinerels nesont que des demi-arcs-doubleaux noes en partie dans le mur, maisne dpendant pas de sa construction. Par ce moyen, les votes reposaient uniquement sur les piles, et les murs ne devenaient que de,cltures, qu la rigueur on pouvait btir aprs coup ou supprimer IIfallait une assiette ces formerets, un point dappui particulier: lesconstructeurs romans ajoutrent donc, a cet effet,nu nouveau meniluv1 Cest dans la nef de lglise dp Vzelay quil l.nit constater l.ih.-inilon du sy>li-monimie de larc-doubleau celui du formeret,ainsi que retlindiquela ligurelu. A estlarc-doubleau, le formeret, lartedeB G la A-ote; le plan de la pile est JO en D, Mais si la pile tait isole, si une nef tait accompagnede bas cts, elle prenait en plan la ligure 10 bis. A est larc-doubleau de la grande vote, B sont les archivoltes portant le mur. Au- dessus de ces archivoltes, ce mur se retraiteen Fde manire permettre aux pilastres G de porter les formerets suprieurs. G est larc-doubleaudu collat- ral, D les artes des votes de ce collatral, et H celles des votes hautes Les votesdes collat- rauxsont bandessur les arcs- doubleaux G, sur les extrados des archivoltes B, et sur un for- meret noy en partie dans le mur du bas ct et portant comme les formerets suprieurs de la fig. 10. Ainsi donc dj les mem-bres des volf.s donnent la section horizontale des piles, leur formedrive de ces membres Cependantces votes taient contre-butesdune manire insuffisante,des mouvements se faisaientsentir dans les piles ; parsuite, les nerfs principauxdes votes, les arcs-dou-bleaux se dformaient. Nesachant commentmainte-nir les pousses, les con-structeurs se proccuprentdabord de rendre leur effetmoins funeste. Ils avaientobserv que plus les cla-veaux dun arc prsententune grande section, plus, delintrados lextrados, lesmouvements qui se produi-sent dans cet arc occasion-nentde dsordre. ntaientpaslespremiersqui eussentIlsreconnucetteloi. LesRomains,avanteux,lorsquilsavaient degrandsarcseu 25. [ PRINCIPES ]- 23 -[ CONSTRUCTION] bander, avaient eu le soin de |,-s former de plusieurs rangs de cla-veauxconcentriques, mais indpendant les uns des autres, ainsi quelindique la figure 11, en A Les arcs construits de celle manireforment comme autant de cerceaux agissant sparmentet conservantune lasticit beaucoupplus grande, et, par Mille, plus de rsistancequun arc de mme section construit daprs la mthode indique en B(voy. VOUTE).Les constructeurs romans composrent, daprs ce principe, leursarcs-doubleaux de deux rangs de claveaux concentriques : lun, celuidintrados,prenant unesectionou portion de rayon plus longue quecelui de lextrados; et comme les arcs-doubleaux ntaient que des cin- 12trs permanents destins a recevoir les bouts des couchis sur lesquelson maonnait la vote, ils donnrent ce second rang de claveauxune saillie sur le premier, propre porter ces bouts de couchis.La figure 12 explique cette mthode. En A, est le rang des claveauxde lintrados; en B, celui des claveaux de lextrados, avec les deuxsaillies G destines recevoir les bouts des couchis D sur lesquelson maonnait les votes Les formerets, ayant un moins granddiamtre et ntant pas sujets aux effets des pousses,sont com-poss dun seul rang de claveaux portant, ainsi que le dmontrela figure 12 bis, la saillie ncessaire la pose des couchis On vit 26. [ CONSTHUCTION]- 2t -| lI.I.M ] iri.sdj |ne le. constructeurs romans laissaient en vidence leurslumens malerieU de cini >lnid ii in : que. loin de cherchera les dis-simuler, ils composaient leur architecture de ces moyens mme..Veiil-iiii danlic. preiue. de ce lail ? Les Humains lerminaieiil le soin-mel de leurs colonne, par des chapiteaux; mais la saillie du tailloir deces chapileaii ne portait rien : ce ntait quun ornement. Ainsi, lors-que les Humains posaient une oiite darte sur des colonnes, commeil arrivait irqirinment, dans les salles de thermes, par exemple, le 13sommiei le la vote tait a laploinh du nu de la colonne tiir. . . Etalors, chose singulire et donl on ne peut donner la raison, iioii-seule-menl le ft de la colonneromaineportait sonchapiteau,maislenlahle-mentcomplet Ididre; desortede que,par le fait, toutela partiecomprise cuire A et li ne .cnail a rien, et que le. foile-, saillie. I;M" ii"iit pu treulili-eesqu " pourposer cintresde charpenle lesdes-LII.; a tenn -r e , vont " , II f.mt avouer ctait heauconp luxequedep iurunoli|-l accessoirLOI-M[U constructeurs -. " le.sroman,posent unarc de e, I te /4corniche dans une seulepierre, ils posaient, par exemple, des rm beauxsaillants entre la dernire range de moellons, cl sur ces eorlieaux. ilsplaaientune tablettede pierre servantdY-oiil a lu couverture voy.IJIHNICHE).est inutile dinsister davantage MICces delaiK (|iii vien- Ildront se prsenter leur place dans le cours de cet ouvrai:!La construction des votes tait donc la grande proccupation de>architectes du moyen ge. Ils taient arnc>. ain.sique non-, enou-,de le faire voir, des combinaisons in^nieiiM-s en elli^-nn-mes, ([uilsnavaientpas encoretrouv lesmoyenspropres maintenir srement cesvoteset quils en taient rduitsauxexpdients. Ainsi, parexemple,ilsmaonnaient les remplissagesde cesoues en lui. en maleriaux lgers,alin de diminuer les effetsdespousses; les rduisaientdpaisseurilsiv. - 4 28. [ CONSTRUCTION J- 26 -f PRINCIPES]autant quepossihle ils hloquaic-nl maonneries:des sousles comhlesdes collatraux au droit de ces pousses,dans lespnir dempcher ledversemenl des pile-, : ils posaient de:, chanages de hois transversaux la ha.se ces contre-forts masquspar la pente des comhles, pour derendreles pilessolidairesdes mursextrieurs.Cesexpdientstaientsuffisantsdansde petites constructions ; ils ne faisaient, dans les gran-des, ([ne ralentir leffet despousses sansles dtruire compltement.Il faut se rendre compte de ceseffetspour concevoir la suite deraisonnements dessais par lesquelsles constructeurspassrentetde lignorance la science.15Soit (fig. lo)la coupe transversale dune glise romane de la fin duxie sicle, construite, comme celle de Vzelav, avec vofites darte surles collatraux et sur la nef centrale. En A, la construction est figuretelle que larchitecte lavait conue ; en B, telle que leffet des voteshautes lavait dforme.DU avait eu le soin de laisser des tirants de ferCDla naissance arcs-ddesoubleauxmaiscestirants,mal forgs; proba-hlement, staient briss. Un sicle et demi aprs la construction de lanef,leseffetsproduitsavaient djcaus chutedeplusieursvotes,etlalon avait la hteconstruit lesarcs-boutantsextrieursE ponctus surnotre dessin.Ceseffetsoccasionnaient: le dversement piles et1 desmurs qui les relient de F en G; par suite, laffaissement des arcs-dou-bleaux en H la clef, lcrasement des lits des clav eaux des reins de cesarcs en I, lintrados; 2 la dislocation des arcs-doubleaux K des colla- 29. [ PRINCIPES]- 27- [ CONSTRUCTION]lnmx, commenotrefigure lindique; parsuite encore,le dversementdes murs extrieurs L des bas cts. Ces effets se produisaient partoutde la mme manire. En les tudiant, les constructeurs crurent, nonsansraison, puisquele fait est constant,que tout le mal tait produitpar la pousse des arcs plein cintre et des votes quils supportent enpartie ; quela concavittrop plate de cesvotesavait une action obli-que, une poussetrop considrable que la pousse ;dun arc pleincintre augmenteen raison directede son action; que la dformationsubie par cesarcs indique leurs points faibles, savoir: la clef et lesreins ; que toutes les fois quun arc plein cintre nest pas parfaitementcontre-but et que les piles qui le supportent scartent, ces arcs sedforment, ainsi que lindique la tigure 16.Soit une vote dont le diamtre des arcs-doubleauxait7m et lpais-seur des claveaux de ces arcs Om,60 les murs viennent scarter la:naissance des arcs de Oni,20 chacun ; ds lors le diamtre du demi-cercledont le centre est en B, de 7matteint 7m,40,et les points a des naissan-ces de larc-doubleau sont reculs en . Le segment ab, qui est un peumoins que le quart du demi-cercle, seporte en a1 car, en supposantque U;la pile serompe et pivote sur un point plac 3men contre-bas de lanaissance,cette naissanced descendraau-dessousdu niveau du point aet le centre B remontera en b1. consquencesde ce premier mouve- Lesment seront : 1 labaissementde la clef D en d et lattaissement du seg-mente en bc. Cet effet secontinuerajusquau moment o la courbe dia-gonalebe,trace de lintrados lextrados du segmentbc,sera plus courteque la distanceentre b et e. Il faut remarquer, en passant,que les votesromanes, que lon supposeavoir t construites enansede panier, nont 30. [ CONSTItUCTION]2S-[ PRINCIPES]acquiscellecourbe par siiile de lcailemenf piles. Quarante quedescenMnici dcart res meuteutre cespiles,eudehorsde la verticale,don-nent i)". iOdaffaissementausommelde la-c ; la diffrenceentre le demi-diamtre dun arc, danscecas,et la flche de la courbe est donc deU",SO.Les conslriicleurs dinenl observer ces etlls et chercher les moyensde les preenir. Le premier inoenquils paraissentavoir employe-,1celui-ci: ayanlune i,el ilonl lesarcs-doubleaux 7"de diamtreonla lintrados cl ((".(il)dpaisseur de claveaux,et ayant remarqu ti-. Hitque le -e-menl lr . en sallaissaiiI, pressait le serment inlrieur il inlrado^ et d extrados(, 11 |inis, suv le diamtre (}. ilsICI:ont cherchele centre( t dun arcde cerclerunissanl le point A de lin-tradosan point K de 1extradosdu plein cintre. Tlacanlun joint en K(et non une clef, afin dviter leffet dquilibre visible dans la tiiiiire H.ils ont coupe les claveaux de ce nouvel arc AICsimunl de-- li^ne.-,nor-males la courbeAE. cest--diretendant centre(I. Sil se pro- auduisaitencoredesbrisure-,dan-, arcs-doubleaux compossces ainsidesdeux diagonale-,courbe^AK. les constructeursprocdaientaeccet arc commeavecle plein cintre, cest--direquils reculaientsurle diamtre le centre II en xii"-iecle, ainsile-,dunon-,voyons peupeuhi arcs-doubleauxsloigner pleincintre du pour rajqirocher larc se deenlier-,-point meilleure La preuve nous que puissions lappuidonner 31. [ PHIM.IIKS ]J.l - [ GONSTIll ] l.TIONde notre hypothse,cest le relev exact dun grand nombre de ces an -brises primiLls qui donnent exactementuneflche plus longue que ledemi-diamtre, de lpaisseur des sommiers, une fois, deux fois, troisfois .Maiscelle preuve nest vidente que pour ceux qui ont t a mmede mesurerexactement un grand nombredarcs-doubleauxde celtepoque. Voici donc une observation gnrale qui peut tre faite partout le monde, sans recourir des mesures difficiles prendre. Il est des contres, comme lIle-de-France, par exemple, oii les arcs-douldeaux romans plein cintre nont quune paisseur de claveauxfaible. rici, dansles premires votespossdantdpare-,briss, lacuitde ces arcs est a peine sensible, tandis que dans les provinces on lesarcs-doubleauxromans plein cinlre avaient une forte paisseur, commeen Bourgogne, lacuit de ces arcs-doubleaux les premires votesabandonnant le plein cintre est beaucoup plus marque.Ladoptiondelarc bristait si bien le rsultatdesobservationsqueles constructeurs avaientfaites sur la dformation des arcs plein cintre.savoir, le relvement des reins et18laffaissement de la clef, quil existeun grand nombre darcs-doubleauxdu ue sicle tracs commelindi-que la figure 18, cest--dire ayantquatre centres : deux centres Apour les portions darc BC, DE, etdeux centres G pour les portionsdarc CD comprenant les reins ;cela pour prsenter de G en D uneplus grande rsistance leffet derelvement qui se fait sentir entreles points G etD ; car plus la ligneGD se rapproche dune droite,moins elle est sujette se briser du dedans au dehors : par ce trace,les constructeursvitaient de donner aux arcs-doubleaux une acuitqui, pour eux, encore habitus au plein c;nt , ne pouvait manquerde les choquer.Du moment que larc-doubleau composde deux arcs de cercle venaitremplacer le plein cintre, il dcoulait de celle innovation une foule deconsquencesqui devaient entraner les constructeurs bien au del dubut auquel ils prtendaient arriver. Larc bris, larc i-ittn-v-/>>nf puis-que cest la son vrai nom , employ comme moyen de construction,ncessitpar la structure gnraledes grands aisseaux oues, obtenupar lobservtion des elleI s rsultant de la poussedes arcs plein cintre,est une vritablervolution dans lhistoirede lart de btir.(.In a dit :" Les constructeurs du moyen ge, en adoptant larc en tiers-point nontrien invent; il y a des arcs brises dans les monuments les plus anciensde Grce et dEtrurie. La seclion du Ire soi dAIree a My ce ns donne un 32. ] - 30 -[arc entiers-point,etc.- Cela vrai ; toutefois ometun point assezest onimportant: que pierrescest lescomposant arcs poses encor- ces sont enhellenieiil queleurslits nesontpasnormaux la courbe,; quils sontliun/.(>nlan. Cela estmoins que rien pour ceux qui ne seproccupentqin-dela forme extrieuremaispour nous,; praticiens, dtailaceci-pendant importance.dailleurs, son Etquand lesGrecs les ou Romainsauraient tait des votas engendrespar des arcs briss, quest-ce que."""la prouverait, le principegnral la construction drivepassidenede la combinaison de eescourbes et de lobservation de leurs effets obli-qne>.Il est videntque, du jour o lhommea inventle compaset lenioveii de tracer des cercles, il atrouv larc bris : que nous importe silntablitpasun systme complet surlobservation propritsde ces desarcs? On avoulu voir encore, dans lemploi de Tareen tiers-point pourla construction des votes, une ide symboliqueou mystique; on aprtendu dinoiitrerquecesarcsavaientun sensplusreligieuxquelarcplein cintre. .Mais tait tout aussi religieux au commencementon duxii .siclequ la fin, sinon plus, et larc en tiers-point apparat prcis-ment au moment ou lesprit danalyse, o ltude des sciences exacteset de la philosophie commencent germer au milieu dune socitjusqualors peu prs thocratique. Larc en tiers-point et ses cons-quencestendues dans la construction apparaissent,dans nos monu-ments, quand lart de larchitecture est pratiqu par les laques et sortde lenceinte des clotres, o jusqualors il tait exclusivement cultiv. Les derniers constructeurs romans, ceux qui aprstant dessais eniennent repousser le plein cintre, ne sont pas des paveurs: ils neraisonnent point sur le sens mystique dune courbe ; ils ne savent passi larc en tiers-point est plus religieux que larc plein cintre; ils btis-sent, cequi est plus difficile que de songercreux. Cesconstructeurs ont soutenir des votes largeset hautessur des piles isoles: ils tremblent chaquetravedcintre; ils apportentchaque jour un palliatif au malapparent : ils observent avec inquitude le moindre cartement, lemoindre effet produit, et celte observation est un enseignementinces-sant, fertile ; ils nont quedes traditions vagues,incompltes, lobscu-rit autour deux; lesmonuments quils construisentsont leur uniquemodle,cest sur euxquils foni desexpriences ils nont recoursqu;eux-mmes, sen rapportentqu leurs propres observations. neLorsquon tudie scrupuleusementles constructions levesau com-mencement xiiesicle, du quonparvient les classer chronologique-ment, quon suit les progrs des principales colesqui btissentenFrance,en Bourgogne, Normandie,en Champagne, est encore enonsaisi aujourdhui par cette sortede fivre qui possdait construc- cesteurs; on partageleurs angoisses, htedarriver un rsultatsr;leuron reconnat dun monumenta lautre leurs efforts;on applaudit leurpersvrance, la justessede leur raison, au dveloppement leur desavoirsi bornedabord, profondbientt.Certes pareilletude siune 33. [ PRINCIPES]- 31 -[ CONSTRUCTION ]est utile pour nous, constructeurs du xixe sicle, qui sommes disposs prendre lapparence pour la ralit, et qui mettons souventla vulga-rit la place du bon sens. Dj, au commencementdu xir sicle, larc en tiers-point tait adoptpour les grandes votes en berceau dans une partie de la Bourgogne,dans lIle-de-France et en Champagne, cest--diredansles provinces lesplus avances, plus aelives, sinon les plus riches. Leshautes nefsdeslesglises de Beaune,de Saulieu, de la Gharit-sur-Loire, de la cathdraledAutun, sont couvertes par des votes en berceau lui nies de deux airsde cercle se coupant, bien que, dans cesmonuments mmes,les archi-voltes ds portes et des fentres demeurent plein cinlre. Cest unencessitde construction qui impose larc bris danscesdifices, et nonun got particulier; car, fait remarquable, tous les dtails de larchitec- ture de cesmonuments reproduisentcertainesformes antiques emprun- tesaux difices gailu-nu nains de la province. Grce celle innovationde larc bris appliqu aux berceaux, ces glises sont restes deboutjusqu nos jours, non sans avoir cependant subi des dsordres assezgraves pour ncessiter, deux sicles plus lard, lemploi de moyensnouveaux propres [(revenir leur ruine. Mais ldifice dans lequel on saisit la transition entre le systmede construction roman et celui dit yotbique le porche de lglise deestVzelay. Ce porche est lui seul tout un monument composdune nef trois travesaveccollatraux et galerie vote au-dessus.Le plan deceporche, bli vers 1liiO, est kml roman et ne diffre pasde celui de lanef, leve trente ans auparavant; mais sa coupe prsente avec cellede la nef des diffrences notables. Dj, vers la tin du xie sicle, lesconstructeurs de la nef de lglise de Y/.elayavaient fait un grand pasen remplaant les votes bttes, en berceaujusqualors, par des votesdare le ; mais cesvotes, tablies sur plan barlong, engendrespar desarcs-doubleaux et des arcs formerets plein cintre, font voir les ttonne-ments,lesincertitudes, linexprience constructeurs des(voy.ARCHITEC-TURE lRLiGiiasi-;, 211 Dansle porche, tous les arcs sont en tiers-point, tig.les votes soiil darte, sans arcs diagonaux saillants, et construitesen moellonsbruts enduits ; les votes hautes sont trs-adroitementcontre-butes par celles des galeries de premier tage. Cet ensembleprsente une stabilit parfaite.Nous donnons tig. l.li la coupe transversale du porche de Vzelay.Les voles des galeriessont engendrespar les formerets Ades grandesvotes, qui sont de vritables archivoltes, et par les formeretsB, dont lai II faut dire ici qnr r.in-liilrrlinv liourguignonnc tait en retard de vingt-cinq ans au MU cille du lIle-de-France ; mais les monuments de transition nous manquent dan< e-dr-lY.iiirr. l,Yi,rls| di- Saint-Denis, leve de 11 Ilii, I-M drj.i ^ciilm|ni- roniineiOde riiii-.tnirliori, cl lei dilire> iiiterindi,lires entre celui-ci et ceux franchementYislunl |iUis ou oui t presqueentirementmodifisau xui sicle. 34. CON"-I:n:in.N)naissanceo-l beaucoup plus bas; de l linclinaison AB des clefs des 35. [ PRINCIPES ] -33 -[ rONSTRrr.TION1votes latrales qui forment une Imlee continue enserrant les grandesvotes. Les traves tant barloii^ues el le-, lormerels ayant leur uais-sance-aumme niveau que les arcs-doubleaux G, la clef de cesforme-rets A est un niveau infrieur aux clefs de ces arcs-doubleaux; lesgrandesvotes, par suite de celle disposition, sont trs-iele ces, leursartes saillantes peu senties. En D, nous avons figur le dtail dessommiers des arcs au niveau D de la pile, el en (1 le plan avecle dpartdes arcs et artes des votes. Cette constructionde votes ne ressem-ble en rien la construction romaine ; dj le principe dindpendanceentre les diverses parties de la btisse est admis et dvelopp. Cependantles votes du porche de V/.ela, saufdeux, sont dpour-vues dartiers ou darcs ogives saillants; elles ne tiennent que parladhrence desmortiers, et forment chacuneune concavithomogne,concrte, comme les votes romaines. Les deux seules votes de ceporche possdantdes artiers pourraient sen passer : ceux-ci ne sontquune dcoration et ne portent rellement pas les remplissages demoellons. Mais ctait l unetenlative qui eut bientt des consquencesimportantes. Les constructeurs avaientobtenu dj, au moyendesarcs-doubleaux et des lormerets indpendants et rsistants pour chaquevole. une sorle de chssis lastique sur lequel, sil survenait des lace-ments, ces votes pouvaient se mouvoir indpendamment les unes desautres. Ils tentrent daller plus loin : ils voulurent que les triangles con-cavesde ces votes fussent eux-mmes indpendants les uns des au 1res;el pour ce faire, ils composrent les votes de deux lments bien dis-tincts: les arcs et les remplissages ; les arcs considrs comme des cin-tres permanents, lastiques, et les remplissagesconnu. des concavitsneutres destines fermer les triangles vides laissesentre ces arcs. Ilscommencrent par viter une premire dilieull qui jusqualors avaittoujours gn les architectes: ils revinrent a la vole sur plan carr,comprenant leux traves bar- lulongues, si la ncessit lexi-geait : cest--dire quils trac-rent leurs votes en projectionhorizontale, ainsi que lindiquela ligure 20.Soit ABCD un carr parfaitou peu prs, peu importe,comprenant deux traves denef AE BF, EC FD : ce sontles diagonales AD, BC, qui en-gendrent la vote ; ces deuxdiagonalessont les diamtresde deux demi-cercles parfaitsrabattus sur le plan: ces deux demi-cercles, tant de mme diamtre,se rencontrent ncessairement au point G, qui est la matresse clef.iv. - 5 36. [ CONSTRUCTION] - .ii - [ PRINCIPES ")Prenant une longueur gale au rayon GA et reportant ce rayon surla perpendiculaire on a trac larc bris EIF, de manire que le GI,point I tombe sur le point G : cest larc-doubleaudont la projectionhorizontale est en EF. Prenant une longueur moins grande que lerayon fJA, mais plus grandi- que la moiti de la largeur AB de la nef,et la reportant sur la perpendiculaireIIK, on a trac larc bris AKB:ccsl larc-doubleau dont la projection horixunlale est en AB ou en CD.Enfin, prenant une longueur LM moindre que la ligne HK et plusgrandequela moiti de la ligne liF, on a traclarc bris BMF: cest lelornierel dont la projection horizontale est en BF, FD, etc. Taillant descintres de buis suivant ces quatre courbes rabattues sur une mmeligne OP (20 bis], on a band des arcs extradosssde pierre sur ces cin-tres, et Ton a obtenu lossature de la vote reprsentepar la figure 21. 21Ce sont l des votes primitives dites en aies dof/ice. remarqueraOnque cesoules sont engendrespar un plein cintre que fournissent toutdabord les diagonales: cest le plein cintre qui commandela hauteurdes arcs briss. Les arcs ogives, soit dit en passant cest ainsi quonnomme les arcsdiagonaux), sont donc des pleins cintres; ce qui indi-que assezque le mot ogivene convient pas larc bris. Mais ce nestpas le moment de discuter sur les mois oy. OGIVE), notre remarque etnest faite ici que pour signaler une de ceserreurs, parmi tant dautres,sur lesquelles on se fonde .souventpour juger un art que lon connatmal. Larc bris avait t adopt pur les derniers architectes romans,commenouslavonsvuplus haut,pour diminuer leseffetsdespousses. 37. [ PRINCIPES] - 35 -[ CONSTRUCTION ]Maintenantson rle stend,il devient un moyen pratiquede fermerdesvotes dont le vritable gnrateur est larc plein cintre.Lorsquunevotedarte (fig. 22) est engendre deux demi- parcylindres pntrant angle se droit, lesarcs CD,AC,BD,sontdes AB,pleinscintres,et lespntrationsAD, BC,desarcs surbaisss,puisquela clef E ne dpassepas le niveau de laclef F, et que les diamtres AD, BC, sontplus longs que les diamtres des demi-cercles AB, CD. Gela na aucun danger,si la vote AB, CD, est homogne, con-crte, si elle forme une crote dun seulmorceau,commeles votes romaines.Mais si le constructeurveut conserveraux triangles de sesvotes une certainelasticit, sil veut nerver les artes dia-gonales AD, BC, sil veut que les trian-gles ABE, CDE,ACE, BDE, reposent surces nervures comme sur des cintres per-manents, et si cette vote a une grandeporte,on conoitalors quil y aurait imprudence tracer les arcsdia-gonaux AD, BG, qui remplissent une fonction aussi importante, surune courbe qui ne serait pas au moins un demi-cercle. Si ce trac nestpas absolument contraire la bonne construction, il prsente dumoins, lors de lexcution, des difficults, soit pour trouver les pointspar lesquels ces courbes surbaissesdoivent passer, soit lors de lataille des claveaux.Larc plein cintre vite ces embarras et est incom-parablement plus solide. Les premiers constructeurs de votes fran-chement gothiques font une chose en apparencebien simple ; au Heude tracer le plein cintre sur le diamtre AB comme les constructeursromans, ils le tracent sur le diamtre AD. Cest l rellement leur seuleinnovation, et ils ne se doutaient gure, en ladoptant, nous le croyons,des consquences dun fait en apparence si naturel. Mais dans lartdu constructeur, essentiellement logique, bassur le raisonnement, lamoindre dviation des principes admis amne rapidement des con-squencesncessaires, rigoureuses, qui nous entranent bien loin dupoint de dpart. Il faut dire que les premiers constructeursgothi-ques, rebuts, non sans raison, par les tentatives des constructeursromans, qui, la plupart, aboutissaient des dceptions, ne seffray-rent pas des suites de leurs nouvelles mthodes, mais au contrairecherchrent profiter, avecune rare sagacit,de toutes les ressourcesquelles allaient leur offrir.Les constructeurs gothiques navaient point trouv larc bris ; ilexistait, ainsi que nous lavons vu plus haut, dans des constructionsdontle systme tait franchement roman.Maislesarchitectesgothiquesappliqurent larc bris un systmede construction dont ils sont bienles seulset lesvritablesinventeurs.11 adesarcsbriss,auxnesicle,y 38. [ CONSTRUCTION ] - 36 - [ PRINCIPES]partoute 1Europeoccidentale. ny a de constructiongothique, cette Ilpoque,quenFrance, sur unepetitepartiede sonterritoireactuel, etn>n dplaise les l-ments dont elle aait besoin pour btir sesdemeures ; comment cettecole, disons-nous, profitai.t de ces circonstances favorables, se con-stitua fortementet acquit, par celamme,une grandeindpendance.Il nous suiira dindiquer cet tat de choses, nouveau dans lhistoiredes arts, pour en taire apprcier le-, consquences. Nous avons n prcdemment n constructeurs en taient arrivsle-,vers HUM : commentils avaient t amens a modifiersuccessivementla oule romane, qui ntait quune tradition abtardie de la voteromaine, et a inventer la vote dite en arcsdogive.Ce grand pas fran-chi, il restait cependantbeaucoup faire encore. Le premier rsultatde cette innovation fut dobliger les constructeurs composer leursdifices en commenant parles votes, et, par consquent, de ne plusrien livier au hasard, ainsi quil ntait arriv que trop souvent leursprdcesseurs.Cette mthode, trange en apparence, et qui consiste faire driver les plans par terre de la structure projete des votes,est minemmentrationnelle. Que veut-on lorsque lon construit undifice vot? Couvrir une surface. Quel est le but quon se proposedatteindre?tablir desvotessur des points dappui.Quelest lobjetprincipal?La vote. Les points dappui ne sont que des moyens. Lesconstructeurs romains avaient dj t amens faire driver le plande leurs difices vots de la forme et de ltenduede ces votesmmes; mais ce principe ntait quun principe gnral, et de lexa-men dun plan romain du Bas-Empire on ne saurait toujours conclureque telle partie tait vote en berceau, en arte ou en portion desphre,chacune cesvotespouvantdansbien descas,tre indiff-deremment posesur cesplans.Il nen est plus ainsiaux xnesicle: non-seulement plan horizon- letal indique le nombre et la forme des votes, mais encore leurs diversmembres, arcs-doubleaux, formerets, arcs ogives ; et ces membrescommandent leur tour la disposition despoints dappui verticaux, leur hauteur relative, leur diamtre. Do lon doit conclure que,pour tracer dfinitivement un plan par terre et procder lexcution,il fallait, avant tout, faire lpure des votes,de leurs rabattements,de leurs sommiers, connatre exactement la dimension et la forme desclaveaux diversarcs. Les premiersconstructeursgothiquessefami- deliarisrent si promptement aveccette mthodede prendre toute con-struction par le haut, pour arriver successivement tracer sesbases,quils ladoptrentmmedansdes difices non vots,mais portantplanchers charpentes ils ne sen trouvrent pasplus mal, ainsique ou :nous le verrons plus loin. 47. [ PRINCIPES ]- 45 - [ CONSTRUCTION La premire condition pour tablir le plan dun difice de la fui duxii* sicle tant de savoir sil doit tre vot et comment il doit trevot, il faut donc, ds que le nombre et la direction des arcs de cesvotes sont connus, obtenir la trace des sommiers sur les chapiteaux,car ce sera la trace de ces sommiers qui donnera la forme et la dimen-sion des tailloirs et chapiteaux, le nombre, la force et la place des sup-ports verticaux.Supposons donc une salle (fig. 27) devant lre vote, ayant, dansSuvre, 12mtres de large et composede travesde 6 mtres daxe enaxe. Adoptant le systmedes votes en arcsdogivetraverss un arc-doubleau, par sui-^vaut la mthode des constructeursde la findu xnesicle, il sagit de tracer le lit infrieurdes sommiersdes arcs retombanten A et B,et de connatre la force des claveaux. NousBadmettons que ces claveaux doivent, pourune salle de cette tendue, avoir Um,-4U delargeur et de hauteur ; nous reconnaissonsqu cette poque, presque toujours les di-vers arcs dune vote sont bands avec desclaveaux semblables comme dimension et forme. Nous reconnaissonsencoreque les formerets, naissantbeaucoup plus haut que les arcs-doubleaux arcsogives,les colonnettes et leur serventde support et d-passentsouvent le niveau des sommiers des arcs ogives et doubleaux;quen traant le lit du sommier des arcs-doubleaux et ogives, nousdevons tenir compte du passagede la colonnette portant formeret,comme nous tiendrions compte duformeret lui-mme. Soit (fig. 28) le28dtail de la trace horizontale de lanaissancedes arcs B; sur ce pointil ne nat quun arc-doubleau etdeux formerets.Ce sont ceux-ciqui commandent, car il faut quelarc-doubleau se dgagede ces for-merets ds sa naissance.Soit le nudu mur AB ; le formeret a de saillie,habituellement,la moiti de la lar-geur de larc ogive ou de larc-doubleau lorsque ces deux arcs ontune coupe semblable, la moiti delarc ogive lorsque celui-ci et larc-doubleau donnent une sectiondiff-rente. Dans le cas prsent, le for-meret a donc Om,20de saillie sur le nu du mur. En G, nous tirons uneligne parallle AB. Laxe de larc-doubleau tant DE, les points Fet G tant pris Om,20chacun de cet axe, nous tirons les deux parai- 48. [ CONSTRUCTION ] - 46 - [ PRINCIPES "JllesFI, GK, qui nous donnent la largeur de larc-doubleau. De F enI, portant Om, nous avons sahauteur entre lintrados et lextrados;40,nous pouvons alors, dans le carr FIKG, tracer le profil convenable :cest le lit infrieur du sommier. Ou la colonne portant le formeretslve au-dessusdu niveau de ce lit, ainsi quil est indiqu en L, ou leformeret, comme il arrive quelquefois, prend naissancesur le cha-piteau portant larc-doubleau ; et alors, de laxe DE portant Om,40surla ligne AB qui nous donne le point M, nous inscrivons le profil duformeret dans le paralllogramme EONM. Il est entendu que cet arcformeret pntre dansle mur de quelques centimtres. Le lit infrieurdu sommier tant ainsi trouv, il sagitde tracer le tailloir du chapiteau,dont le profil doit former saillie autour des retombes darcs. Si leformeret est port sur une colonnette montant jusqu sa naissance,ainsi quil est marqu en L, le tailloir PRSretourne carrment mourircontre la colonnette L du formeret. Si, au contraire, le profil du for-meret descend jusque sur le chapiteau de larc-doubleau, le tailloirprend sur plan horizontal la figure PTVX. Pour tracer la colonne sousle chapiteau, dans le premier cas, du sommet de langle droit R dutailloir, nous tirons une ligne 45 degrs; cette ligne vient rencon-trer laxe DE en un point 0, qui est le centre de la colonne, laquelleon donne un diamtre tel que la saillie du tailloir sur le nu de cettecolonne devra tre plus forte que le rayon de la colonne. Il reste alors,entre la colonne et le nu AB du mur, un vide que lon remplit par unpilastre masqu par cette colonne et la colonnette du formeret. Pourtracer la colonne sous le chapiteau, dans le second cas, nous prenonsun centre Y sur laxe DE, de faon que la saillie du tailloir sur le nu dela colonne soit plus forte que son demi-diamtre ; alors le chapiteauforme corbeille ou cul-de-lampe, et se trouve plus vas sous le for-meret que sous la face de larc-doubleau.Prenons maintenant sur la figure 27 la naissance A de deux forme-rets, de deux arcs ogives et dun arc-doubleau. Soient AB (fig. 28 bis)le nu du mur, CD la directrice de larc-doubleau, DE la directrice delarc ogive ; nous traons la saillie du formeret comme ci-dessus. Lesarcs ogivescommandent larc-doubleau. De chaquect de la ligne DEnous portons Om,20, nous tirons les deux parallles FG,HI, qui nousetdonnent la largeur de larc ogive.Du point H, rencontre de la ligneHI avec laxe CD, sur cetteligne HI nous prenonsOm,45, cest--direun peu plus que la hauteur des claveaux de larc ogive, et nous tironsla perpendiculaireIG, qui nous donnela face de larc ogive. DansleparalllogrammeFGIH, nous traons le profil convenable.Desdeuxctsde laxe CDprenant de mmeOm,20, nous tirons les deux paral-llesKL, MN. Du point H, portant Om,40 laxe CDdeH en G, nous surtirons une perpendiculaire cet axe, qui nous donne la face deLNlarc-doubleau; inscrivons profil. En P, noussupposons nousson que1 glise Nesle de(Oise). 49. [ PRINCIPES]47- L WXNSTHLCTIO]la colonneportantformeretdpasse naissance arcs ogies ladeset doubleaux; en R, nous admettons,rumine prcdemment, le queprofil du formeret vient tombern lualenient le tailloir du chapi-surteau. Pourtracer ce formeret, dans ce dernier cas, nous prenons surla ligne AB, du point M en Q, Om,40, de cepoint Q levantune per-etpendiculaire la ligneAB, nousavons paralllogramme surle inscrivantle profil du formeret ; les tailloirs deschapiteaux, sont tracsparal-lles aux faces des arcs, ainsi que le dmontre notre figure. Des som- 28Hmets f et L, tirant deslignes 45 degrs, nousrencontrons laxe DE en0, qui est le centre de la colonnelle portant les arcs ogives, et laxe CDen S, qui est le centre de la colonne de I arc-doiibleaii ; nous traonscescolonnes conformment a la rgle tablie prcdemment. Derrireces colonnesisoles,on figure le>,retours de pilastresqui renforcentla pile ; alors le formeret li retombe sur une face de cespilastres por-tant chapiteau comme les colonnes.Souvent formerets ne descendaient sur le tailloir deschapi- lespasteauxdes grandsarcs,et ne possdaient non plusune colonneltepasportant de fond : ils j reliaient naissance unecolonnetteposesursurla saillie latrale du tailloir, ainsi que lindique la figure 29 en planet en lvation perspective. Ds lors les tailloirs des colonnettes lat- 50. [ CONSTRUCTION ]- 48 - f PBINCIPES]raiesA taient coupsde faonque leur face oblique CD,perpendi-culaire la directrice B desarcs ogives, ft partageen deux parties"gales cette directrice. parCependant faut reconnatreque les constructeursne se dcid-ilrent que peu peu accuserla forme,la direction et lesmembres desvotes sur le plan de terre. Ils conservrent pendant quelque tempsles pilesmonocylindriques rez-de-chausse, ne traant le planencumulande par les votes que sur les tailloirs des chapiteaux de cespile>.C.e proccupa,ds latin du xnesicle, ce fut lobservationquiii-oiireuse dun principe qui jusqualors navait pas t imprieuse-ment admis. Ce principe tait celui de lquilibre des forces substituau principe de Habilit inerte, si bien pratiqu par les Romains et queles constructeurs romans staient vainementefforcs de conserverdans leurs grands dificesvots compossde plusieurs nefs. Recon-naissant limpossibilit de donner aux piles isoles une assiette suffi-santepour rsister la pousse votes, constructeursdu nedes lessicle prirent un parli franc.: ils allrent chercher leurs moyens de r-sistanceailleurs. Ils ne voulurent plus admettre les piliers isols quecomme points dappui maintenus verticalement, non par leur propreassielte, mais par des lois dquilibre. Il importail alors seulementquils eussentune force suffisante pour rsister a une pression verticale.Toutefois, mme lorsquun principe est admis, il y a pendant un certaintemps, dans son application, des indcisions, des ttonnements ; onne saffranchit jamais des traditions du jourau lendemain. En trou- anl les votes en arcs dogive sur plan carr traversespar un arc-ddiibleau. les constructeurs cherchaient encore des points espacesdedeux en deux traves,plus stables au droit des pousses principales.En effet, dans la figure 27, les points A reoivent la charge et maintien-nent la poupe dun arc-doubleau et de deux air-, ogives, tandis queles points B ne reoivent que la charge et ne maintiennent que lapousse dun arc-doubleau. Ce systme de construction des votes,adopt pendant la secondemoiti du Mie sicle, engageaitles construc-teurs a lever sous les points A des piles plus fortes que sous lespoints B, puis donneraux claveauxdes arcs-doubleauxprincipauxtombant en A une largeur et une paisseur plus grandes que cellesdonnesaux claveaux des arcs ogives et arcs-doubleaux secondaires;car, dans les votes gothiques primitives, il est remarquer, commenous lavons dit dj, que les claveaux de tous les arcs prsententgnralement la mme section. Larc en tiers-point tait si bien command parla ncessitde dimi-nuer les poupes ou de rsister aux charges, que nous voyons, dans lesconstructionsgothiquesprimitives, lesarcs brissuniquementadoptspour les arcs-doubleaux les archivoltesinfrieures,tandis quelarc etplein cinfereest conserv pour les baiesdes fentres, pour les arcaturesdesgaleriese1n>inleaudintersection des arcs ogiveset les formerets, elles sont com-posesde grands morceaux en dlit retenus de distance en distance pardes crampons T. Mais,ces colonnettes ont t posesaprs que laconstruction avait subi son tassement,et par le fait elles ne sont quunedcoration et ne portent rien, lassise de chapiteau et le sommier dontles queues sengagent dans la maonnerie suffisant pour soutenir lesclaveauxde cet arc-doubleau. Nousavons indiqu en B la naissancedesanciens arcs ogives des grandes votes et en G le formeret derrire cesarcs ogives. On remarquera quici, comme dans la plupart des glisesbtif> a celie poque dans les provinces voisines de lIle-de-France, etnotamment dans le Beauvoisis, les piles qui portent les retombes desarcs ogiveset arcs-doubleauxsont beaucoupplus fortes que celles sup-portant seulement larc-doubleau de recoupement. En dautres termesivoy. le plan , les piles D se composent dun faisceaude colonnes, tan-dis que les piles intermdiaires E ne sont que des colonnes monocylin-diiques rez-ue-chausse surmontes du faisceau de colonnettes A.Lextrme lgret dune pareille construction, la facilit avec laquellelHis Ifs matriaux qui la composent pouvaient tre taills, monts etPOM-S. expliquentcomment,mmeavecde faiblesressources, pou- onvait songera btir des difices dune grande tendue et fort levsau-dessus sol. Aujourdhui que nous avonspris lhabitude demployerdudes massesnormes de pierres dun fort volume dans nos difices lesmoinsconsidrables, mettre en Suvre desforcesdix fois plus rsis-detantes quil nest besoin, nous noserions pas entreprendre de btirune cathdrale la dimensionde celle de Noyon avec des moyensdeen apparence aussi faibles, et nous dpenserions des sommes fabu-leuses pour excuter ce quau xue sicle on pouvait faire avecdes res- 55. [ PRINCIPES]- 33 - [ CONSTRUCTION ]sources comparativement minimes. Nous trouvons ces constructionsdispendieuses, quenous voulons employer procds parcene pasles 56. [ CONSTRUCTION] - 54 -[ PRINCIPES ]alors en usage.Cependant cathdralede Noyon est debout depuis lasept sicles, et, pour peu quelle soit entretenue convenablement, ellepeut durer encore cinq cents ans ; or, douze cents ans nous paraissentrire une dure raisonnable pour des difices, les grandes rvolutionssociales auxquelles est soumise lhumanit prenant le soin de lesdtruire sils sont faits pour une plus longue priode. Outre les avantagesde lconomie, de la facilit dapprovisionne-ment et dexcution, les constructions en petits matriaux convenaientdailleurs parfaitement au systme adopt par les architectes du xnesicle. Ces btisses lgres, ne donnant en plan par terre quune sur-face de pleins peu considrable eu gard celle des vides, soumises des pressions obliques et des lois dquilibre remplaant les loisromaines de stabilit inerte, exigeaient dans tous les membres qui lescomposaient une certaine lasticit. L o les constructeurs, moinspntrsdesnouveauxprincipesalorsadmis,cherchaient reproduireles formes que les artistes laques du xne sicle avaient adoptes, sansen connatre exactement la raison dtre, en employant des matriauxdune grande dimension, il se produisait dans les constructions desilediii"cmtiits tels, que lquilibre tait bientt rompu. Si les arcsntaient pas parfaitement indpendants les uns des autres ; si sur unpoint on avait pos des matriaux dune grande hauteur de banc, et si, ct, la btisse ntait faite que de pierres dun petit chantillon, les|i;u-lies rigides ou trop engagesdans la masse,ou trop lourdes, pr-sentaient une rsistance qui navait dautre rsultat que de causer desbrisures et des lzardes; les points trop solides de la constructioncrasaient ou entranaient les points faibles. Observons encore que,dans cesmonuments, les piles, dune faible section horizontale, reoi-vent toute la charge, et quen raison mme du peu de surface de leurassiette, elles doivent tasser beaucoupplus que les murs, par exemple,qui ne portent rien, puisquils sont mme dchargs du poids descombles et maonneries suprieures par les formerets. Si, dans ces^lme, on tablit une solidarit complte entre ces points dappuichargs les remplissages, et ceux-ci ne ltant pas, il faudrancessai-rement quil y ait rupture. Mais si, au contraire, les constructeurs onteu le soinde faire quetout ce qui porte chargeconserveune fonctionindpendante,puissesemouvoir, tasserlibrement ; si lespartiesacces-soiresne sont que des cltures indpendantes effets de pressiondesou de pousse,alors les ruptures ne peuventse faire et les dliaison-nementssont favorables la dure de la construction au lieu de luitre nuisibles.Les Romains,qui nopposaientque des rsistances passivesauxpousses,avaientparfaitementadmisce principe de dliaisonnement,de libert entrelespartiescharges constructionsvotes cellesdesetqui ne le sont pas. Lesgrandessallesdesthermesantiquessont en cegenredeschefs-dSuvrede combinaison.Tout le systmeconsisteendespiles portant desvotes; lesmurs ne sont que descltures faites 57. [ PRINCIPESj - 55 -[ CONSTRUCTION]aprscoup,quelon peutenleversans nuireenaucunefaonla soli-dit de lossaturegnralede la btisse.Cesont l des principestrs-naturelset trs-simples pourquoi donc ne pas les mettre toujours ;en pratique?Cesprincipes, les constructeurs gothiquesles ont ten-dus beaucoup plus loin que ne lavaientfait les Romains,parcequilsavaient,ainsi que nous lavonsdit bien desfois, adoptun systmedeconstruction o toute force est active, et o il ny a point, comme dansla construction romaine, de rsistancesinertes agissantpar leur massecompacte. Les constructeurs du xne sicle, en levantleurs grands difices surdes plans dont les pleins couvrent peu de surface, et avec des mat-riaux lgers ; en opposant aux pousses obliques des rsistancesactives au lieu dobstacles passifs, ne furent pas longtemps saper-cevoir quil fallait toujours trouver quelque part cette stabilit inerte.Sils levaientdes arcs-boutants contre les parois des votes aux pointsde leur pousse,cesarcs-boutantsdevaient, pour remplir efficacementleur rle, trouver une assiette immobile : cette assiette, ctaient lescontre-forts extrieurs, sortes de piles levesen dehors des dificeset sur lesquelles venaient se rsoudre toutes les pousses.Donner ces contre-forts une section horizontaleassez large pour conserver limmobilit de leur masse une grande hauteur, ctait encombrer le dehors des difices de lourdes maonneries qui interceptaient lair, la lumire, et qui devenaient fort dispendieuses. Les constructeurs navaient plus la recette de ces mortiers romains, agent principal de leurs grandes constructions ; les piles quils eussent pu lever nau- raient pas eu la cohsion ncessaire. Il fallait donc trouver le moyende suppler aux rsistances inertes des points dappui romains pat-une force aussipuissante, mais drive dun autre principe. Ce moyen, ce fut de charger les points dappui destins maintenir les poussesjusqu cequils atteignissent une pesanteur suffisante pour rsister laction de ces pousses.Il nest pas besoin dtre constructeur poursavoir quune pile prismatique ou cylindrique, compose dassisessuperposeset ayant plus de douze fois son diamtre, ne pourra semaintenir debout, si elle nest charge sa partie suprieure. Cette loide statique bien connue, les architectes gothiques crurent avoir trouvle moyen dlever des difices dont les points dappui pouvaient tregrles, la condition de les charger dun poids capable de les rendreassezrigides pour rsister des pousses obliques et contraries.En effet, supposonsune pile AB (fig. 32) sollicite par deux poussesobliques CD, EF, contraries et agissant des hauteurs diffrentes : lapoussela plus forte, celle CD, tant 10, celle EF tant i. Si nous char-geonsla tte B de la pile dun poids quivalant 12, non-seulement lapousseCD est annule, mais, plus forte raison, celle EF; et la pileconserverason aplomb. Ne pouvantcharger les piles des nefsdun poidsassez considrable pour annuler les poussesdes grandes votes, lesconstructeurs rsolurent dopposer la pousseCD un arc-boutant G. 58. [ i;nxs ni iTION]- 56 - [|)r^ lor.s le poids I.n, augment de la pression CD, devenant 1T, parexemple,la pousse ICIest annule.Si larc-boutant G oppose.lapousse f,u une rsistance iiale ;i cdir pression oblique et la neutra-lise compltement,l,i pousse drviciil action verlicalesur la pile (11)Al;. H il ur^l plus licMiiu (|iic de niainlriiirlaclidii oblique de larc-bniilanl MII Ir (-niilic-lorl rxlrrirur. ( >r, si celle action oblique est parelle-mme s, elle nr saugmentepas de la totalit de la pousseCD,32 l mais seulement dune faible partie fie celte pousse; elle est comme Kl, 1:2peut-tre, danscertains cas.Le contre-fort extrieur H opposantdj, par sapropre niasse, une rsistancede H, il suffira de le chargerdun poids K de o pour maintenir lquilibre gnral de la btisse. Nous nous garderons bien de rsoudre ces questions dquilibre pardesformules algbriquesque la pratique modifie sanscesse,en raison dela nalure des matriaux employs,de leur hauteur de banc, de la qualitde, mortiers, de la n^isL-meedes sols,de laction des agentsextrieurs,duplusou moinsdesoinapportdansla construction. formulessontLesbonnes pour faire ressortir la science celui qui lesdonne;elles sont depresquetoujours inutiles au praticien : celui-ci selaissediriger par son!. sonexprience, observations cesentimentinn cheztout ses et 59. ( PRINCIPESJ- 57 -[ CONSTRUCTION ]constructeur qui lui indique ce quil faul laire dans chaque cas parti-culier. Nous nesprons pas laire des constructeurs de ceux auxquelsla nature a refus celte qualit, mais dvelopper les instincts de ceuxqui la possdent.On nenseignepas le bon sens,la raison, mais on peutapprendre se servir de lun et couter lautre.Ltudedesconstructionsgothiquesest utile, parcequelle nadoptepas ces formules absolues, toujours ngliges dans lexcution par lepraticien, et dont le moindre danger est de faire accorder, un calculqui ne peut tenir compte de tout, la confiance que seule doit inspirerlexprience. Si la construction gothique nest pas soumise des formules abso-lues, elle est lesclave de certains principes. Tous ses efforts, sesper-fectionnements tendent convertir ces principes en loi-,, cl ce rsil-it, ellelobtient.quilibre,forces compression deopposes loicesauxdcartement, stabilit obtenue par des charges rduisant les diersesforces obliques en pesanteur verticales ; comme consquence,rduc-tion des sections horizontales des points dappui : tels sont ces prin-cipes, et ce sont encore ceux de la vritable construction moderne ;nous ne parlons pas de celle qui cherche aveuglment reproduiredes difices levs dans des conditions -trangres a notre ciilisalmnet nos besoins, mais de la construction que rclament nos besoinsmodernes, notre tat social. Si les constructeurs gothiques eussenteu leur disposition la fonte de fer en grandes pices, ils M- seraientempars avec empressement de ce moyen sur dobtenir des pointsdappui aussi grles que possible et rigides, et peut-tre lauraient-ilsemploye avec plus dadresseque nous. Tous leurs efforts tendent, eneffet, quilibrer les forces, ne plus considrer les points dappuique comme des quilles maintenuesdans la verticale non par leur pro-pre assiette, mais par la neutralisation complte de tontes les actionsobliques qui viennent agir sur elles. Faisons-nousautre chosedans nosconstructions particulires, dans nos grands tablissements dutilitpublique, o les besoins sont si imprieux, quils font taire lenseigne-ment de la routine? Et si un fait doit nous surprendre, nest-ce pas devoir aujourdhui, dans la mme ville, lever des maisons, des marchs,des gares, des magasins qui portent sur des quilles, couvrent des sur-facesconsidrables, en laissant aux pleins une assiette peine appr-ciable, et en mme temps des dificeso la pierre accumule a profu-sion entasse blocs sur blocs pour ne couvrir que des surfaces compa-rativement minimes, et ne porter que des planchers nexerant aucunepression oblique? Ces faits nindiquent-ils pas que larchitecture esthors de la voie qui lui est trace par nos besoins cl notre ^nie mo-derne; quelle cherche protester vainement contre ces besoins et cegnie ; que le temps nest pas loin o le public, ^n par un art quiprtend se soustraire sestendances, sous le prtexte de maintenirles traditions classiques,dont il se soucie mdiocrement, rangera lar-chitecte parmi les archologues bons pour enrichir nos museset nos iv. - 8 60. L CONSTRUCTION]- 58 - [ PRINCIPES]bibliothques de leurs compilations savanteset amuser quelques cote-ries de leurs discussions striles? Or, nous le rptons, la construc-tion gothique, malgr sesdfauts, ses erreurs, sesrecherches et peut-tre cause de tout cela, est une tude minemment utile : elle estlinitiation la plus sre cet art moderne qui nexiste pas et cherche savoie, parce quelle pose les vritables principes auxquels nous devonsencore nous soumettre aujourdhui, parce quelle a rompu avecles tra-ditions antiques, quelle est fcondeen applications. Peu importe quunclocheton soit couvert dornements qui ne sont pasdu got de telle outelle cole, si ce clocheton a sa raison dtre, si sa fonction est nces-saire, sil nous permet de prendre moins de place sur la voie publi-que. Peu importe que larc bris choque les yeux des partisans exclusifsde lantiquit, si cet arc est plus solide, plusrsislanl que le plein cintre,et nous pargne un cube de pierre considrable. Peu importe quunecolonne ait vingt, trente diamtres, si cette colonne suffit pour porternotre vote ou notre plancher. Le beau nest pas, dans un art tout deconvention et de raisonnement, riv ternellement une seule forme:il peut toujours rsider l o la forme nest que lexpression du besoinsatisfait, du judicieux emploi de la matire donne. De ce que la foulene voit dans larchitecture gothique que sa parure, et que cette parurenest plus de notre temps, est-ce une preuve que la construction deces difices ne puise trouver son application? Autant vaudrait soutenirquun trait de gomtrie ne vaut rien parce quil serait imprim encaractresgothiques, et que les tudiants lisant dans ce livre que lesanglesoppossau sommet sont gauxentre eux , napprennent quunesottise et se fourvoient. Or, si nous pouvons enseigner la gomtrieavec des livres imprims dhier, nous ne pouvons faire de mme pourla construction : il faut ncessairementaller chercher ces principes lo ils sont tracs, dans les monuments ; et ce livre de pierre, si tran-ges que soient sestypes ou son style, en vaut bien un autre quant