anthropologie urbaine religieuse || anthropologie urbaine religieuse: une introduction

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EHESS Anthropologie Urbaine Religieuse: Une Introduction Author(s): Jacques Gutwirth Source: Archives de sciences sociales des religions, 36e Année, No. 73, Anthropologie Urbaine Religieuse (Jan. - Mar., 1991), pp. 5-15 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30116114 . Accessed: 12/06/2014 23:26 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 194.29.185.216 on Thu, 12 Jun 2014 23:26:08 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Anthropologie Urbaine Religieuse: Une IntroductionAuthor(s): Jacques GutwirthSource: Archives de sciences sociales des religions, 36e Année, No. 73, Anthropologie UrbaineReligieuse (Jan. - Mar., 1991), pp. 5-15Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30116114 .

Accessed: 12/06/2014 23:26

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Arch. Sc. soc. des Rel., 1991. 73 (janvier-mars). 5-15 Jacqucs GUTWIRTH

ANTHROPOLOGIE URBAINE RELIGIEUSE : UNE INTRODUCTION

Voici done un ensemble de huit contributions r~unies sous le titre < anthro- pologie urbaine,> (1). Comme on le verra, sous cette appellation. les themes et types de recherche sont divers, sinon h6ttrogtnes. N6anmoins plusieurs para- metres rassemblent les auteurs. Le premier c'est leur pratique de la m~thode ethnologique, le second c'est qu'ils I'appliquent en milieu urbain, suburbain ou periurbain, enfin le troisieme c'est 6videmment qu'ils traitent de faits religieux. non pas au niveau des g6ndralit6s, tels que le < sacr ,>, la <<magie ,. le (< mythe , ou le a miracle >, mais t celui du v6cu dans des groupes ou milieux ddfinis.

Le tout a 6t6 conqu et r6alis6 au sein du Laboratoire d'anthropologie urbaine du C.N.R.S. (UPR 34), ce qui, outre un consensus quant aux parametres ci-dessus. a impliqu6 chez les auteurs, un large 6change de r~flexions et de critiques r6ciproques. II est vrai qu'ils se connaissent depuis nombre d'annees. se reunis- sent au s~minaire mensuel du L.A.U. oii ils ont affin6 leur approche au cours de longues seances de discussion. Les textes, sans 6tre oeuvre collective. et au-deld des differences de perspective ou d'approche, sont le produit d'une conception. d'une m6thodologie, d'une vision de la recherche largement partag~es.

Dans cette Introduction je tenterai une double t~che. La premiere me parait relativement ais6e : d~gager les grandes lignes, les affinit~s entre certaines contri- butions. La seconde, est plus ardue; en effet si je veux montrer le r6le que peut jouer - etjoue d~ji - 1'<< anthropologie urbaine religieuse > au sein des sciences sociales des religions, ces huit articles ne repr6sentent qu'un Cchantillon limit&. Malgr6 tout, ce dossier me parait suffisamment indicatif pour induire une r6flexion plus g~n6rale, notamment quant i certains probldmes theoriques. m~thodologiques, 6pist6mologiques et th~matiques lies i cette approche.

En pr6alable il faut souligner encore que I'ordre des mots < anthropologie urbaine religieuse > ici utilis6 se veut signifiant. Bien entendu le premier. < anthro- pologie ,, repbre une certaine approche, un < point de vue (2) sur lesquels je reviendrai plus en d6tail. Quant I'ordre des deux suivants il faut savoir que. hormis deux d'entre les auteurs - Jean-Marie Gibbal et moi-m~me -. aucun des six autres n'est sp~cialiste de themes religieux. Travaillant sur des populations asiatiques, laos et chinois en France, sur des groupes populaires au Bresil. sur les tsiganes en France, sur les fetes en Espagne, les therapeutiques populaires dans la region parisienne, ces six auteurs ont rencontr6 la religion au cours de travaux qui

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ne lui 6taient pas particulibrement consacr6s. II y a done li une pratique trbs diffdrente de celle du << spgcialiste >> du religieux. Elle comporte A la fois des atouts et des handicaps : d'une part, le chercheur qui rencontre secondairement un fait religieux d~termin6 - tel Patrick Williams d~couvrant peu t peu I'importance du pentecbtisme chez les tsiganes - peut mieux le situer dans la globalit6 des ph6nombnes socio-culturels qu'il connait bien; d'autre part, ce chercheur - P.W. ou un autre - est a priori moins connaisseur des religions trait6es qu'un sociologue ou historien sp~cialiste de telle ou telle religion qui lui, il est vrai, sera peut-6tre moins expert quant aux tenants et aboutissants divers - le contexte global. Par contre, I'ethnologue du religieux qui observe les modalitis g6n~rales de la discipline ethnologique, a I'habitude de pratiquer cette d6marche globali- sante, cette recherche du contexte; aussi peut-on tr~s bien envisager l'6nonc6 ( anthropologie religieuse urbaine a sans que, dans les grandes lignes, les moda- lit~s du travail ne different.

I.- LE DOSSIER

Les deux premiers articles permettent de d6couvrir des faits religieux asia- tiques - bouddhistes pour les Laos et plus syncr6tiques pour les Chinois - au sein de populations r6cemment immigr~es en France. Catherine Choron-Baix examine des pratiques plut6t d'ordre priv6 chez les Laos de banlieue tandis qu'Anne Raulin 6tudie une ritualit6 manifest~e sur I'espace public ou semi-public par les commergants chinois de la << petite Asie >. Les deux 6tudes sont consacr6es i des phinombnes que le contact ethnologique direct et intime, soutenu par une

connaissance, une bonne experience pr~alable (3), permet de bien d6couvrir en nuances. II s'agit de themes t la fois religieux et ethniques, th6matique repr6sen- tant un apport innovateur non n6gligeable de l'anthropologie urbaine.

Ces deux textes permettent de discerner des faits peu connus, dont certains, pourtant visibles aux passants. Les descriptions ethnographiques, assocides t de bonnes analyses, mettent i jour des religiosit~s asiatiques << populaires,> et quotidiennes. La d6couverte est intbressante pour le non-initi6 (je le suis), mais probablement aussi pour bien des specialistes qui peuvent constater, A quelques stations de metro des centres de recherche parisiens, comment se r6alise, en situation de dbracinement et d'6migration, I'adaptation remarquable de religions surtout connues sur le continent asiatique.

Avec le travail de Jeanine Fribourg sur les processions de la Semaine Sainte des villes d'Espagne, nous passons au catholicisme et B un univers plus familier. Pourtant, Jeanine Fribourg, riche de sa profonde connaissance des fetes en Espagne(4), offre une description ethnographique parlante du dbroulement theitral des d~files, sur I'implication des < acteurs primaires ,>, porteurs de pasos. et aussi sur celle des << acteurs secondaires >,, le public dont la presence active contribue pour beaucoup i la dramatisation de i'action. Elle montre comment la ville, et ici nous touchons A un autre aspect important de I'anthropologie urbaine religieuse, est le cadre n6cessaire et approprie~ ce rituel complexe. Seule la ville peut offrir des rues animees. d'amples avenues, un vaste public, les nombreux << acteurs primaires >, des confrdries, etc. permettant de faire revivre spectaculai- rement un recit-mythe aprbs tout lui-meme urbain : la Passion ne s'6tait-elle pas deroulee t Jerusalem ?

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INTRODUiCTION

Toujours dans le domaine catholique, Sylvie Fainzang s'attache a un pro- blame difficile, I'interpr6tation des textes d'un < cahier d'intentions de pribres ,, d'une basilique de l'lle-de-France. Elle a eu la possibilit6 d'utiliser ce pr~cieux document grace i son enqu~te de longue durde consacr6e aux thdrapeutiques pratiqu6es dans I'aire pbriurbaine parisienne oh se trouve la basilique, grtce aussi h la cooperation d'un pr~tre ouvert aux sciences sociales. On retrouve ici deux atouts sp6cifiques de l'anthropologie urbaine; le premier, classique, c'est une longue pratique du (< terrain , d'enquete, nourrissant les < relations : I'autre. plus nouveau, celui de la cooperation d'enquet6s qui ont des connaissances parfois 6tendues dans notre domaine scientifique.

L'h6t6rog~n6it6 des pribres, leur anonymat, rend I'interpr~tation malaisbe. Cependant S.F. r6ussit i d~gager des r~flexions pertinentes. Ses analyses bene- ficient d'une intbressante perspective comparative, grace i ses connaissances des moyens thbrapeutiques pratiqu~s par les Bisa au Burkina Faso, en Afrique (5).

Son travail montre aussi que I'anthropologie urbaine religieuse ne se res- treint pas aux rues du centre-ville : urbain, suburbain, p~riurbain et rural consti- tuent aujourd'hui un continuum qu'il n'est pas question de d6couper arbitrai- rement dans un itindraire de recherche a urbaine ,.

Encore dans les r6gions chr6tiennes, avec Patrick Williams, on aborde un ph~nomine assez r6cent, le pentec6tisme tsigane. I1 a d~couvert l'importance de ce mouvement au fil de ses recherches. Comme Sylvie Fainzang, il n'est pas sp6cialiste du christianisme; par contre, il connait fort bien le monde tsigane nomade et urbanis6 (6). Cette connaissance lui permet, a partir d'un r6cit de conversion, de montrer comment celle-ci s'accorde avec une << conversion, 6conomique et sociale, comment le facteur religieux pentec6tiste joue un r61e essentiel dans la transformation de I'habituelle mosaique de groupes d'origine et de mentalit6 diverses dans un ensemble plus homogbne: le peuple tsigane.

La d~marche et les r~sultats scientifiques qu'offre Patrick Williams sont quasiment un < module >, pour l'anthropologie urbaine religieuse. Comment envisager une recherche dans un milieu aussi particulier, fort m~fiant envers le gadj], le non-tsigane, done envers un enquateur extbrieur; sans recourir aux techniques de l'ethnologue - avec notamment la dur~e prolong~e des contacts. l'immersion par l'observation participante, des entretiens de type divers mais le plus souvent informels ?

Ma propre recherche concerne 6galement des pentec6tistes, mais cette fois dans la ville de Porto Alegre au sud du Br~sil, et particulibrement A propos de leur utilisation des m6dias audiovisuels. Et l'enquite et le theme sont certainement trbs diffdrents de ceux de Patrick Williams. Le pentec6tisme, ph~nomene minori- taire au Br6sil, n'en repr6sente pas moins plusieurs millions de fiddles. D'autre part, I'examen des pratiques radiophoniques ou t6l1visuelles n'apparait pas a priori comme une activit6 d'ethnologue. Enfin, I'enquate pratiqube fut courte. En fait, ma d&marche prolonge de manibre comparative mes enquites sur les pr6dicateurs de l'audiovisuel ambricain et leur public (1'<< 6glise dlectronique ,). Ce type de recherche comporte in~vitablement une trbs large mise i contribution d'autres disciplines, notamment la sociologie, les mesures quantitatives d'au- dience et l'histoire. Cependant mon enquate, ainsi que mon texte, sont structures par l'approche, le a point de vue > ethnologique, avec notamment des descrip- tions ethnographiques il s'adresse i des lecteurs, en France. mais aussi au Br~sil. qui ignorent pratiquement tout ou sont tres mal renseignes sur les r6alit~s en

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question. Le dossier que j'ai constitu6, aussi nuanc6 et objectif que possible, pourrait contribuer i connaitre et t analyser des mouvements religieux croissant de manibre rapide, et souvent controvers6s.

Avec Jean-Marie Gibbal nous sommes encore i Porto Alegre; cette fois il s'agit de la description et de I'analyse d'une soiree d'apparence mondaine, en verit6 consacr6e a un rituel d'un culte afro-br~silien syncr~tique autour d'une s~duisante jeune femme poss6d6e par une Pomba-Gira (colombe tournante), genie d'une prostitude riche assassinde. Jean-Marie Gibbal offre de cette soiree une trbs belle et intelligente description - I'ethnographie descriptive, malgr& ses propriit~s objectivantes, n'est pas indiffrrente i la manibre d'6crire, au style. Ce travail se nourrit notamment de la profonde connaissance qu'a Jean-Marie Gibbal de cultes analogues au Mali (7). Le chercheur s'insbre dans ce milieu afro- br6silien tel un habitu&. Son empathie associde t son savoir ainsi qu'd son savoir- faire - lui ouvrent les portes. Son approche en douceur - celle d'un observateur participant trbs g I'aise - lui a permis une insertion aussi rapide que fructueuse. Enfin l'imagination anthropoiogique, la capacit6 d'analyse lui ont rapidement permis de donner un sens i ce qu'il a perqu, et dans ce cas ce n'6tait nullement donna d'avance.

Gibbal fait aussi ressortir comment ce culte est marqu6 par des raffinements caractdristiques d'une soci6t6 urbanis6e et ses manibres < bourgeoises >, ce qui n'y empiche nullement les possessions selon la tradition afro-br6silienne.

Cette contribution marque sans conteste les continuitbs demeurant entre ethnologie <( classique, et anthropologie religieuse urbaine.

La dernibre 6tude, celle de Claudia Fonseca, concerne 6galement la ville de Porto Alegre (8). Claudia Fonseca, qui a travaill& notamment sur les codes d'honneur et les rapports familiaux dans les bidonvilles de cette ville (9), a d6couvert le ph~nombne religieux h travers ses recherches. Son apport est pr~cieux car, forte de ses enqu~tes de terrain, elle va analyser un << champ religieux propre au contexte et 6 I'expbrience historique du groupe >. Or, elle montre comment des religions qui se veulent antagonistes vivent en fait une joyeuse coexistence dans les esprits et dans la pratique v6cue des gens. C'est encore une fois I'enqu~te prolong6e, la familiarit6 avec les enquet~s qui lui permettent ces d6couvertes. Sa recherche r~vble aussi des faits mal connus: le bapteme t la maison et enfin I'apparition r6cente du dangereux << olho grande >

(litteralement ( grand ceil ,) - que I'on trouve i Porto Alegre vendu en d~cal- monanie ! Claudia Fonseca r6vdle ici une des proprint~s sp6cifiques de I'an- thropologie urbaine, celle de r~v6ler des ph~nombnes culturels et sociaux r~cents. en train de se constituer plus au moins durablement.

2.- AFFIRMATION DE LA SPECIALITI ET PROBLEMES THIEORIQUES

Le dossier r~alis6 par des membres du L.A.U. pourrait apparaitre comme une manifestation isolhe propre au potentiel sp~cifique de ce laboratoire, done sans reel effet sur I'dvolution des sciences sociales concern6es par les religions.

Or,. un vaste colloque de la Soci~t6 d'Ethnologie frangaise. < Ethnologie des faits religieux en Europe >. qui s'est ddroul6 i Strasbourg fin 1988. nombre de communications. outre celles de membres de notre laboratoire 6galement pr&-

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INTRODUCTION

sents, relevaient bien de l'anthropologie religieuse urbaine ou urbaine reli- gieuse (10).

Ainsi Patrizia Ciambelli, du Mus6e des Arts et Traditions populaires de Rome, y pr6sentait une 6tude ethnographique urbaine sur < le culte des Ames du purgatoire>: < rituels de la mort i Naples >>. Sylvette Denbfle y d6crivait le d6roulement dans l'espace pdriurbain de Brest d'une trom6nie, procession tra- ditionnelle d6ji fort ancienne, et montrait comment les ph6nomknes d'extension p6riurbaine marquent cette < actualisation de la tradition >>.

Des sociologues pratiquent eux aussi l'anthropologie urbaine religieuse. Ainsi dans une communication pr6sent6e au.m~me colloque, Patrick Prado, d6crivait en ethnologue les pratiques religieuses et th6rapeutiques autour d'un lieu de pl61erinage parisien, la chapelle de Sainte Rita, place Blanche. Ce culte venu de l'Italie rurale et montagnarde s'est urbanis6 A Paris et ailleurs. Frangoise Champion, elle, pr6sentait un travail sur un 6tonnant << cabaret mystique >>, autour d'un < gourou >> parisien. II s'agit d'un bricolage mystico-6sot6rique r6cent totalement urbain; pour le d6crire et I'analyser F.C. a done eu recours aux m6thodes ethnologiques, dont bien stir l'observation participante.

Il y aurait d'autres interventions i citer; il est significatif que, sous le patronage de la Soci6t6 d'Ethnologie frangaise qui fut des d6cennies durant surtout ruraliste, il ait 6t6 aussi largement trait6 de faits religieux urbains, ce qui est 6videmment li6 i l'6volution m~me des soci~t~s. Dans ces conditions, I'appro- che ethnologique non seulement se maintient sans difficult6s mais la voili pratiqu6e, lorsque l'objet I'exige, par des sociologues.

Trouve-t-on des 6volutions thboriques li6es au d6veloppement de l'anthro- pologie religieuse urbaine ou urbaine religieuse? Non, quant i une thborie g6n6ralisante; par contre, des r6flexions sur des points sp6cifiques sont en cours. Ainsi Anne Raulin actualise l'6cologie urbaine de l'6cole de Chicago des ann6es 20 dans son analyse des < lieux investis par une sc6nographie commerciale t

dimensions esth6tiques et sacr6es, Elle incorpore la micro-ethnographie d'Erving Goffman dans cette approche nouvelle. Le travail de Patrick Williams sur le r6le du pentec6tisme comme vecteur de l'unification des tsiganes repr6sente un jalon pour une r6flexion sur certaines fonctions de la conversion, et plus largement sur les fonctions du millknarisme pentec6tiste pour une minorit~ sp~cifique. Claudia Fonseca, elle, r6cusant d'autres explications, conclut que le caractbre syncr~tique des pratiques religieuses dans les couches populaires serait do essentiellement a une dynamique culturelle fond6e sur les experiences et les cat6gories symboliques propres au groupe.

Cela dit, je pense que le holisme, conception classique et fondamentale de l'ethnologie depuis Malinowski et Mauss, demeure pour l'anthropologue du religieux urbain la perspective thborique la plus riche de virtualits ; le holisme suppose que les ph6nombnes religieux en tant que tels - mythes, cultes, rites - sont intimement et ins6parablement li6s, et surtout qu'ils sont en interaction avec un ensemble de ph6nombnes politiques, sociaux, culturels et 6conomiques v6cus par les groupes oli la religion est examin6e. Certes dans l'6tude des soci6t6s << primitives > les niveaux religieux et autres sont tellement enchev~tr6s que l'ethnologue ne peut pas, A moins d'etre volontairement aveugle, ne pas se prboccuper de leur articulation et de leur interaction (11). En milieu urbain la quote est plus ardue en raison d'une plus grande dissociation entre les divers v6cus : ainsi il faut chercher en des lieux divers l'articulation entre le monastbre

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bouddhiste et le mode de vie des Laotiens; chez le converti tsigane, la quote de I'articulation des parambtres religieux et socio-6conomiques est encore bien plus complexe.

L'anthropologue qui examine des faits religieux situ~s en ville, 6tendra presque in~vitablement sa recherche au contexte proprement urbain: unit6s domestiques, quartiers of vivent les acteurs, etc. La pr~gnance de I'espace urbain, de son organisation se feront sentir dans la recherche et I'analyse: l'tude de Jeanine Fribourg est i ce titre exemplaire.

Le holisme conduit trbs souvent i l'examen de l'articulation entre les faits religieux 6tudids et des parambtres non religieux de grande envergure. Ainsi Anne Raulin et Catherine Choron-Baix montrent la relation entre les pratiques qu'elles examinent et les n~cessit~s de la vie parisienne, priv~e ou commerciale. Elles prennent aussi en compte les problkmes plus larges dus t l'6migration.

Certes ce holisme urbain comporte des difficult6s. Marc Aug6 soulignait en 1978 lors d'un d6bat plus g6n6ral sur < ethonologie et faits religieux que:

<< du point de vue de l'objet... il y a une syst6matique des rapports de force et des rapports de sens. que l'on peut apprehender dans un lieu donn6 et qui se rdfbre a la fois au lieu oui l'on conduit I'enqu~te et i toute la logique extbrieure... qu'il est n6cessaire d'avoir en tote pour situer ce que l'on a sous les yeux, (12).

Cependant, jusqu'o6 aller dans la mise en relation d'un objet religieux et de cette < logique extbrieure n, c'est-A-dire du contexte politique, social, culturel, 6conomique plus large (13) ? La r~ponse vient t la fois de ce que livre le < ter- rain >, de la volont6 meme du chercheur de situer sa recherche dans un contexte plus ou moins ample et approfondi, et enfin de ses capacit6s d'analyse car les mises en relation ne vont pas toujours de soi, loin de I. Etant donn6 la dissocia- tion entre niveaux (pratiques religieuses, habitat, profession, etc.) v6cue en milieu urbain, suburbain ou pbriurbain, cette capacitt d'analyse, quej'appelle l'imagina- tion anthropologique (14), joue en anthropologie urbaine religieuse, ou religieuse urbaine, un r61e capital. Encore faut-il I'appliquer i bon escient, percevoir les articulations pertinentes et faire les d6ductions et inductions venues d'une recherche sp6cifique, tout en collant aux materiaux, tout en respectant I'informa- tion : I'imagination anthropologique s'allie i la rigueur; elle ne peut signifier la fantaisie ou l'extrapolation abusive; en m~me temps elle permet d'6viter la platitude positiviste (15).

L'approche holistique a encore le mdrite d'etre conciliable avec diverses grandes approches thboriques: le rapport entre infrastructure et superstructure chez les marxistes va dans le meme sens, sinon que les marxistes avancent a priori la preponderance, le r61e determinant des pratiques 6conomiques et des < rap- ports de production , sur les faits idbologiques, dont la religion. Le fonctionna- lisme i la Malinowski implique lui aussi une relation 6troite entre les niveaux d'une realite sociale, qui < fonctionne, comme un tout; il s'agit bien d'une conception holiste. Le structuralisme qui apparait au depart plus bloignd de cette perspective puisqu'il cherche t deceler les moddles internes d'un ensemble social ou culturel - des mythes indiens chez Levi-Strauss - n'6chappe pas au holisme. L'analyse et la comprehension des mythes, la recherche de leurs structures est soutenue par une bonne connaissance du mode de vie de ceux qui les 6non- cent (16).

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INTRODUCTION

Certes, I'anthropologie urbaine et religieuse n'a pasjusqu'ici donn6 naissance A une thdorie pouvant 6tre mise en parallkle avec les approches 6voqu~es pre- crdemment, ou avec diverses perspectives thboriques rrcentes de la sociologie religieuse (par exemple chez Luckmann, Berger, Bellah ou Isambert). Faut-il vraiment s'en 6tonner, le regretter ? Une sprcialisation encore r~cente fond~e sur la recherche de terrain n'a-t-elle pas intdrrt, et peut-6tre vocation, A presenter en premier lieu des travaux qui 6clairent, notamment grice A sa m~thode, des phrnom~nes religieux sprcifiques, ce qui permettra peut-6tre par la suite des avancres thboriques ? Ne vaut-il pas mieux tout d'abord analyser des problkmes. tels celui d'une certaine unification du < peuple tsigane >, par le biais du pentec6- tisme ou, par exemple, analyser le dossier du < syncr~tisme > vrcu en milieu populaire brrsilien, face A des religions rrputres antithrtiques et antagonistes ?

3.- APPORTS MITHODOLOGIQUES. IPISTI'MOLOGIQUES ET THIMATIQUES

Au risque de quelques rrprtitions A propos des contributions propres A ce numbro, je voudrais indiquer plus grn~ralement les apports m~thodologiques. 6pistrmologiques et enfin thrmatiques, dont certains encore programmatiques. de l'anthropologie urbaine religieuse. Dans la pratique de la recherche les trois types d'apport sont difficilement srparables et je les traiterai conjointement.

La mrthode d'enqu~te - observation plus ou moins participante (selon les moments), de longue durre (continue ou discontinue) accompagnre d'entretiens informels, notamment sur la base des connaissances particulibres de chaque interlocuteur, le tout dans une ambiance amicale, d'empathie avec les enqu~t~s - ce qui ne veut pas dire adhesion A leurs valeurs -, permet d'approcher en nuances les modalitrs des pratiques religieuses dans un groupe ou un milieu donn&. De cette manibre on touche aussi aux valeurs, normes et theologies qui sous-tendent les pratiques; celles-ci se rrvdlent ainsi souvent assez 6loignbes des declarations des clercs. Ceux qui ont 6tudid les pratiques religieuses populaires rurales connaissent bien cet &cart, mais en anthropologie religieuse urbaine on touche A des th'mes nouveaux tel le bouddhisme populaire parisien, ou encore. les pratiques des marabouts africains A Paris, telles que les a &tudi~es Liliane Kuczynski (17).

Un des atouts de l'approche ethnologique reste la description ethnographique. Celle-ci apporte des informations trbs riches. Dans ce dossier, celle des proces- sions de la Semaine Sainte en Espagne et d'une soiree chez une Pomba Gira A Porto Alegre illustrent mon propos. Epistrmologiquement, on ne peut entretenir l'illusion d'une restitution exhaustive et objective; pourtant une description suffisamment riche permet au lecteur de << voir >, enfin de r~fl~chir, d'analyser. de critiquer pour son propre compte l'information pr~sent~e par I'enqu~teur.

La description prrsente un autre avantage &pist~mologique : le dcentrerment : I'enquateur se doit d'observer et de noter mille details pour les restituer: il tente ainsi de d6laisser une apprehension subjective pour atteindre i'objectivith des- criptive (m~me si celle-ci est hors d'atteinte). Ce d4centrement, qui mene A une certaine relativisation et au rejet du << religiocentrisme >, est un atout inestimable. autant pour l'examen des faits religieux r~put~s connus que pour d'autres moins connus ou particulibrement controversrs. Ainsi la description de la procession de

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la Semaine Sainte en Espagne, bien entendu largement consid6r6e comme historique par les participants, assure A I'ethnologie comparative le moyen de relativiser ce ph6nombne en tant que mythe v6cu, comparable aux traditions et

cClCbrations mythiques de tant de peuples, des aztbques et mayas jusqu'aux mblanbsiens. L'ethnologie est aussi cette capacit6 de relativiser de manibre comparative les religions, de sortir du <( ghetto de sa propre sp6cialit6 ou croyance (18). Et I'anthropologue urbain dispose A ce propos des apports des ethnologues religieux classiques sur les panthdons, les mythologies, les rituels, ce qui lui permet de regarder le v6cu de < nos a grandes religions de maniere plus d~tach~e.

Ainsi I'ethnographie permet de saisir sur le vif, tel que le fait Jean-Marie Gibbal, la transformation, I'urbanisation et la modernisation de phdnombnes de transe en principe marquis par des rif~rences historico-mythiques africaines rurales que cet ethnologue connait bien. Sylvie Fainzang, autre africaniste, peut elle aussi analyser les suppliques 6crites catholiques A la lumibre des pratiques thdrapeutiques africaines (19). Pour tous deux, la d.marche comparative, cette sortie d'un autre ( ghetto >, celui d'une spicialisation gbographique, suscite une approche fructueuse.

Plus largement, des enqutes qui se veulent nuancPes et objectives suscitent des presentations qui contrastent avec les < analyses , superficielles que suscitent des themes trbs porteurs de pr~jug~s ou de controverses. Je pense ici au travail fouill6 de P. Williams sur les tsiganes et le pentec6tisme; A travers cette 6tude on saisit bien le mouvement vers la formation d'un peuple tsigane tentant d'int~grer. d'assimiler les valeurs et normes chr6tiennes pentec6tistes tout en maintenant une identit6 diffbrentielle. Ce cheminement, rendu dans sa complexit6, contraste 6videmment avec les st&rdotypes habituels sur ce peuple toujours vou6 A mille difficult6s.

Je pense aussi aux groupes pentec6tistes que j'ai moi-m~me analys6s dans ce dossier. L'une des Eglises examinees. I'< Igreja Universal do Reino de Deus a, fort dynamique, a acquis en 1989 une station 6mettrice de t616vision : A partir de IA. elle a suscit6 contre elle dans de grands journaux et hebdomadaires br~siliens des accusations diverses :charlatanisme, pseudo-cures miraculeuses, exploitation de la cr6dulit6 du public, etc. Or mes recherches indiquent que ces attaques sont pour le moins sdlectives ct cxcessives.

Ces incriminations tiennent largement au fait qu'il s'agit d'un ~ concurrent , dynamique, face notamment A la puissante Eglise catholique br6silienne. De plus. la connaissance essenticllement journalistique de l'Eglise demeure super- ficicllc, cc qui contribue A I'incomprdhension devant un phenombne nouveau. Or. I'cthnologuc peut assurer un dossier informatif plus solide etr plus nuanc,. permettant done une analyse plus &quilibrde.

Un des apports de I'anthropologie urbaine et religieuse c'est pr~cis~ment de toucher de prtis. de faire decouvrir dcs innovations religieuses plus ou moins minoritaires. ien train de se constituer, de se dvelopper.

Le dossier cthnologiquc pcrmet aussi de faire comprendre des r6alit6s moins controvcrsdcs qui. bien que publiquc, restent largement imp~netrables. meme pour Ic curicux bicnvcillant. Lcs symbolismes multiples des commerces de la petite Asic A Paris en sont un bon excmple : l'htude d'Anne Raulin touche A une religion ct A des groupes ethniques qui. en France. sont relativement peu sujets aux prdjugtis et A la xenophobie. cpcndant. cette recherche familiarise avec ces

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INTRODIUJCTION

pratiques ( <tranges ,; elle apporte done les moyens de r~duire i leur sujet I'ignorance et la m&connaissance qui sont, malgr6 tout, porteuses d'opinions p~joratives. Une meilleure information ne fera point pMlir le charme et I'exotisme du quartier asiatico-parisien des portes de Choisy et d'Ivry (et de ses restaurants)!

Dans les grandes villes, les m~galopoles, bien des ph~nomanes religieux minoritaires peuvent passer inaperqus sans enquates qualitatives (par exemple le a cabaret mystique a, tudid par Frangoise Champion). On pourrait objecter que des faits aussi restreints sont d'une importance accessoire pour la connaissance d'une soci~t6 sous ses aspects religieux. C'est n6gliger la multiplicit6 des groupes n~s et d6velopp6s dans la mosaique urbaine. Certes un dossier comme celui pr~sentC ici, ou m~me un ensemble plus complet, ne pourra montrer que certains aspects du bouillonnement religieux que l'on trouve notamment i Paris, Londres ou Los Angeles. N~anmoins ce type d'6tude permet de pressentir le r6le de ces petits mouvements dans le concert - ou la cacophonie ! - des religions prati- quies dans ces agglomerations.

Nombre de travaux d'anthropologie urbaine et religieuse reviennent aux sources m~mes de la discipline puisqu'ils touchent i travers le religieux aux multiples facettes de l'ethnicit6 - parent~, r~seau 6conomique, enracinement musical, gestuelle, costume, etc. -, souvent trbs marquees par des croyances, des valeurs, des normes religieuses et assocides i des fetes et i des rituels religieux. Certes, cette ethnicit6 urbaine, tout comme la religiosit6 urbaine, n'est pas celle des 6tudes ethnologiques < classiques >. Les changements sont nombreux : forte influence de 1'<< ethnicit6 > de la soci6te dominante, avec notamment les pro- blames de la << deuxibme g6n~ration > 6duqu6e et fagonn6e largement par cette soci~td, influences ou interactions avec d'autres groupes ethniques, etc.

Des recherches ethnologiques sur des milieux relevant des religions domi- nantes sont 6galement intdressantes. Eglises et temples des religions

chratiennes deviennent eux aussi, surtout dans les agglombrations urbaines, suburbaines ou pdriurbaines, des lieux ou se vivent des croyances diversifides, sous des modalit6s nationales ou ethniques sp&cifiques, confessionnelles (pour le protestantisme) ou encore << fractionnelles a - notamment dans les groupes charismatiques ou int6gristes catholiques (pour ces derniers des travaux de type ethnologique ne sont, i ma connaissance, pas encore apparus). Bien souvent, dans de tels milieux d'importants changements rituels et autres sont adopt~s; il s'agit de comporte- ments culturels innovateurs (meme si chez les traditionnalistes ceux-ci sont voulus pass6istes). Partout aussi s'ourdissent et se recomposent des liens sociaux. Un regard ethnologique me parait tout j fait approprid pour sonder en profon- deur le vaste kal&idoscope des grandes religions << universelles >.

4.- CONCLUSION

Je ne pr6ne certainement pas une quelconque supdrioritb ou domination de I'anthropologie urbaine et religieuse, ce qui serait d'autant plus grotesque que les diverses sciences sociales qui exercent sur I'espace urbain ont des limites particu- librement floues, chacune int6grant des 616ments caractdrisant les autres. A partir du dossier constitu& dans ce numbro et de ce que je dis plus haut, j'affirme

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

n~anmoins que notre sp(cialite constitue un moyen non n~gligeable pour une meilleure connaissance des religions telles qu'elles sont rdellement v~cues et pratiqu~es dans la soci~tC moderne urbanisbe.

On sait comment Frazer, Tylor, Durkheim, Mauss, L~vy-Bruhl, Freud et d'autres ont fonda leurs r~flexions thboriques quant i la religion sur des travaux ethnologiques < classiques >,. On peut rever que les travaux des anthropologues urbains contribuent un jour ai raliser de vastes apports thboriques sur la question du religieux dans la grande ville, dans la m~galopole, c'est-i-dire dans le monde moderne.

Jacques GUTWIRTH Laboratoire danthropologie urbaine

CN.R.S.

NOTES:

(I) c< Anthropologie a et << ethnologie > sont utilises ici de manitre interchangeable. Pour des raisons d'histoire et de discipline je pr~fbre le terme < ethnologie > : au comitt national du C.N.R.S.. dans la section d'6valuation < anthropologie. ethnologie. pr~histoire >. il d~signe la specialit&. face / une << anthropologie > qui est biologique et physique. Cependant. I'histoire plus particulibre de I'ethnologie en ville est marquee par l'utilisation, principalement aux Etats-Unis. de la qualification " urban anthropology ": or la sp~cialisation s'y est developpye avant qu'elle ne s'6panouisse en France. D'ob la transposition de la terminologie ambricaine (voir Jacques GUTWIRTH. < Jalons pour I'anthropologie urbaine . L'Homme. 1982. XXII 54: 5-23).

(2) Comme le disait "

ses cours et s~minaires du Musde de 1'Homme. Andre Leroi-Gourhan.

(3) Voir aussi deux excellents textes, de Catherine CHORON-BAIX. < Le Karma de I'exil a et d'Anne RAULIN a< 0u s'approvisionne la culture ? , in Jacques GUTWIRTH et Colette PETONNET (&ds.). Chemins de la ville. Enquites ethnologiques. Paris. C.T.H.S.. 1987 : 35-51 : 103-121.

(4) Jeanine FRIBOURG. Fetes & Saragosse. Paris. Institut d'Ethnologie. 1980.

(5) Sylvie FAINZANG. < L InrtPrieur des choses ,.

Maladie divination et reproduction socia/c chez hs. Bisa du Burkina. Paris. L'Harmattan. 1986.

(6) Patrick WILLIAMS. Mariage rsigane. Une cPrPmonie de fjian(ailles chez les Rom de Paris. Paris. L'Harmattan. Selaf. 1984.

(7) Jean-Marie GIBBAL. Les G~nies du Fleuve. Paris. Presses de la Renaissance. 1988.

(8) Claudia Fonseca. Jean-Marie Gibbal et Jacques Gutwirth participent tous trois / un pro- gramme d'echange universitaire entre I'UER de Sciences sociales de Paris V et le d~partement d'anthropologie de l'universit6 f1d~rale du Rio Grande do Sul h Porto Alegre.

Porto Alegre au sud du Br~sil compte. avec ses extensions suburbaines. plus d'un million d'habitants. C'est la capitale du Rio Grande do Sul. un des ttats les plus dtveloppys du Br(sil: il compte des frontieres avec l'Uruguay et l'Argentine.

(9) Voir Claude FONSECA. < Allies et ennemis en famille : le conflit entre consanguins et affins dans un bidonville br~silien , >. Les Temps modernes. 1988. 499: 28-58.

(10) Les textes emanant de ce colloque doivent paraitre aux Editions du Comit~ des Travaux Historiques et Scientifiques (C.T.H.S.) / Paris.

(11) Comme le remarquent justement Edwin EAMES & Judith Granich GOODE. dans Anthro- pology ofthe City. An Introduction to Urban Anthropology. Englewood Cliffs. Prentice Hall. 1977 : 66-67.

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INTRODUCTION

(12) Marc AUGI in Table Ronde < Ethnologie et fait religieux >. Revue franCaise de sociologie. 1978. XIX. 4: 573.

(13) Voir aussi L. PLOTNICOV, "Back to Basis, forward to Fundamentals : the Search for Urban Anthropology's mission" in Aidan SOUTHALL, Peter NAS et Ghaus ANSARI (6ds.) City in Society. Studies in Urban Ethnicity. Life-style and Class. Leiden. Institute of Cultural and Social Studies, Univ. of Leiden. 1985: 45-48. Plotnicov considbre que la question n'a pas. jusqu'ici. 6te r6solue.

(14) Inspire mutatis mutandi de l'<< imagination sociologique > pr6nbe dans le livre d~j8 classique de C. Wright MILLS. L'Imagination sociologique, Paris. Maspero. 1967 (trad. de l'ambricain).

(15) J'ai traitC ces questions epist~mologiques dans < Pour la m~thode ethnologique > in L'Hom- me hier et aujourd'hui. Hommage d Andrc Leroi-Gourhan. Paris, Cujas. 1973 : 775-783.

(16) Claude LIVI-STRAUSS. voir notamment Anthropologie structurale. Paris, Pion. 1960 (10o d. 1958) : 243-250. Plus g~ndralement Levi-Strauss 6crit que < ... I'idbologie de chaque groupe humain ne peut etre analys6e de fagon exhaustive sans tenir compte des rapports concrets que chacun d'eux entretient avec le monde; car cette ideologie exprime ces rapports, en m~me temps que ceux-ci la traduisent de leur c6te ,. L'Homme nu, Paris. Plon. 1971 : 546.

(17) Liliane KUCZYNSKI. <<"C'est secret et discret". Des marabouts africains i Paris > in Jacques GUTWIRTH et Colette PETONNET (6ds.). Chemins de la ville. Enquitres ethnologiques. Paris. C.T.H.S.. 1987: 203-227 ; Liliane KUCZYNSKI. ( Figures de l'Islam. Connaissances et representa- tions des marabouts africains i Paris ,. Archives de Sciences sociales des religions. 1989. 68/1 : 39-50.

(18) Comme le suggtre Pierre BONTE in Table Ronde < Ethnologie et fait religieux >. Revue francaise de sociologie 1978. XIX. 4: 574.

(19) Voir Sylvie FAINZANG. Pour une anthropologie de la maladie en France. Un regard africaniste. Paris. Ed. E.H.E.S.S., 1989.

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