angers et environs arch civ urb dans saint-louis et l'anjou 2014

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Synthèse sur architecture civile en Anjou et ses marges au XIIIe siècle

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  • Larchitecture rsidentieLLe

    urbaine angers et dans Les terroirs

    environnants au xiiie sicLe

    Pierre Garrigou GrandchampGnral de corps darme. Docteur en histoire de lart et archologie

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    Larchitecture rsidentielle dans les villes de lanjou durant le xiiie sicle, parfois appele architecture domestique dans les publications plus anciennes, prsente un aspect doublement paradoxal*. La ville dangers a en effet connu un remarquable dveloppement de larchitecture civile au cours du xiie sicle, tel point quelle peut passer pour une des capitales de lart roman civil dans la France de louest. or, les exemples rpertoris dhabitat urbain du sicle suivant y sont peu nombreux et sont aussi rares dans toute la province. Le paradoxe de la quasi-disparition dune architecture civile urbaine durant le xiiie sicle ou du moins de son absence dans les corpus monumentaux est dautant plus aigu que ce constat est spcifique de lhabitat urbain : larchitecture religieuse connat alors une brillante floraison et les prospections de ces dernires dcennies ont repr des demeures seigneuriales rurales appartenant au xiiie sicle.

    Un Grand Ouest relativement pauvre en demeures du xiiie sicle

    ce jour, aucune explication ne peut tre appor-te ce phnomne. en tout tat de cause, il ne semble pas quil soit imputable ce que les archo-logues appellent un effet de sources , cest--dire des carences de la recherche : la raret nest pas due un manque de prospection, les principales villes de la province, et notamment angers et saumur, ayant t dj intensment tudies 1.

    Quen est-il dans les autres provinces de louest ? bien quil convienne de rester encore prudent 2, on peut affirmer que la situation de lanjou nest pas unique : la normandie et le Maine, comme le Poitou, conservent tout aussi peu de demeures urbaines du xiiie sicle. Pourtant, si Poitiers est galement pauvre en architecture civile du xiie sicle, Le Mans prsente un corpus respec-table de demeures datables de cette priode, qui la place au premier rang des villes de louest pour la connaissance de larchitecture civile romane, aux cts dangers et de tours 3. or, pass le tour-nant du dbut des annes 1200, la mme absence en demeures rpondant la nouvelle esthtique gothique est le partage des quatre provinces.

    il en va bien autrement en touraine et en orlanais, comme dans le comt de chartres, o les maisons et les caves du xiiie sicle sont trs nombreuses et tmoignent dun remarquable dynamisme des chantiers privs 4. Le constat ne se limite pas aux grandes cits et peut tre tendu de nombreuses villes moyennes ou petites o subsistent des maisons du xiiie sicle et du dbut du sicle suivant, telles azay-le-rideau, beaulieu-ls-Loches, candes, chinon et Montbazon (indre-et-Loire), blois, Lavardin, Mennetou-sur-cher, saint-aignan, selles-sur-cher et villefranche-sur-cher (Loir-et-cher), ou bonneval, nogent-le-rotrou et La Fert-vineuil (eure-et-Loir).

    Fig. 1. angers, maison du xiie sicle, rue des Pnitentes (dessin dans t. h. turner, Some Account of Domestic Architecture in England, vol. 1 : From the Conquest to the End of the Thirteenth Century, oxford, 1851).

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    Le brillant hritage du xiie siclesi les difices civils du xie sicle sont trs rares,

    il nen est pas de mme au sicle suivant. Lanjou connut alors une f loraison de constructions domestiques urbaines qui nont rien envier sinon par la taille aux constructions militaires ou seigneuriales : la mise en uvre y est trs soigne, avec un recours au moyen appareil de tuffeau, au moins pour les encadrements des baies et les chanes dangle, quand la maonnerie est en moellons de schiste. Les fentres des tages, le plus souvent baies gmines 5, et les portes (htel de beauvau-Montiron, 9, rue de la harpe) se parent dun dcor puis dans le mme rpertoire que les constructions religieuses (fig. 1). Les votes ne sont pas rares, couvrant des salles bien proportion-nes 6. Palais comtal et piscopal, hpital et grand btiment utilitaire, demeure canoniale, manoirs urbains, en forme de salle ou de maison tour, le nombre de programmes et de types architecturaux illustrs est exceptionnellement lev, ce qui est presque unique en France.

    Le panorama change avec le xiiie sicle. sans affirmer que la cration architecturale civile se tarisse alors compltement, force est de constater qu ce jour nont t rpertoris que peu ddifices appartenant strictement au sicle : angers, la grande salle dcouverte place Louis-imbach et les vestiges de trois maisons canoniales, ainsi que quelques caves ; saumur, deux maisons et quelques caves. aussi cette approche du paysage architectural urbain stendra-t-elle galement aux productions des premires dcennies du xive sicle qui, en anjou comme en touraine, tmoignent dune fidlit sans faille au style rayon-nant : la prennit des types et des formes dure jusquau milieu du sicle au moins, lavnement des formes flamboyantes apparaissant lentement ensuite, comme on peut lobserver dans des chan-tiers princiers, tel celui du chteau de saumur.

    en dpit du petit nombre ddifices reprs et tudis ce jour, une esquisse de typologie archi-tecturale, rpondant des programmes divers, mais en majorit vocation rsidentielle dominante, se

    dgage de lanalyse dune dizaine de demeures. en ce qui concerne angers, il est notable que les principaux btiments soient situs dans la cit, alors que la grande majorit des demeures romanes repres taient dans la doutre.

    Des maisons canoniales AngersPlusieurs maisons de la cit dangers offrent un

    aperu sur les demeures des clercs, si nombreuses autour de la cathdrale et jusquau chteau 7. elles illustrent ce que laissent entrevoir les sources crites, qui voquent souvent de vastes demeures, plusieurs corps de logis organises autour de cours. dautres relevaient plutt de la maison bloc, corps unique. nanmoins, certains logis canoniaux taient suffisamment importants ds le milieu du xiie sicle pour accueillir la signa-ture dactes solennels, comme celui dhugues de chartres, sous le comte geoffroy v le bel.

    La maison canoniale saint-Michel (1, rue du Parvis-saint-Maurice), qui appartenait au clotre cathdral, est reprsentative de ces grandes demeures. elle a en outre bnfici dune analyse archologique 8. occupant une vaste parcelle, elle prsentait lorigine un plan en querre, deux corps encadrant une petite cour ouverte vers la rue, au sud-est (fig. 2) ; louest, un grand corps de logis daxe nord-sud (14 x 8 m), appuie son pignon

    Fig. 2. angers, maison canoniale, 1, rue du Parvis-saint-Maurice, vers 1300 : plan du rez-de-chausse, vers 1791. en rose les parties mdivales (cl. F. Lasa, rgion des Pays de la Loire - inventaire gnral).

    bAsse DfinitiOn(fOUrnir Le fichier

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    nord sur le rempart gallo-romain ; au nord-est, un petit corps occupe lemplacement dune tour carre, en saillie sur la muraille, et se relie par une courte aile au corps principal.

    celui-ci contenait au premier tage la salle, claire l ouest par de larges fentres en arc bris (f ig. 3a) ; elles furent mures durant le xve sicle, mais des fragments des formes polylo-bes de leurs rseaux furent retrouvs en remploi en 1992 (fig.3b). ces fentres rseau sous arc bris, typiques du style rayonnant, se retrouvent saumur 23-25, rue dacier (deux lancettes trilobes surmontes dune rose quadrilobe) ou 8, grand-rue (remplages aveugles huit lobes) ; les fentres du 18, rue haute-saint-Pierre et de la rue svign devaient tre de ce type. ces baies encadrent un massif en saillie de 30 cm sur le mur de faade : il renfermait selon toute vraisemblance le ou les conduits de chemines chauffant les deux niveaux habitables, selon un parti constructif frquent dans l ouest. Le petit corps de logis accueille deux pices superposes, lune delle tant proba-blement la chambre principale, et un oratoire. un troit escalier en vis se loge dans langle nord-est du grand btiment, dans lpaisseur des murs, la charnire des deux parties.

    une telle ordonnance tmoigne dun mode de vie o lon habitait principalement ltage et dune distribution en aula et camera, schma de base de la rsidence de bon rang. Les vastes baies en arc bris rseaux qui clairaient la salle, vers le paysage de la valle de la Maine, et leur composition encadrant la chemine, indiquent sans conteste le statut de la demeure, qui alliait recherche des formes, clart de la composition extrieure et intrieure, et amnagement confor-table. La modnature et le dessin des rseaux sont datables des dernires annes du xiiie ou du dbut du xive sicle 9.

    La maison canoniale saint-barthlemy, 9-9bis, rue saint-vroult, est beaucoup moins bien conserve, mais elle confirme certains des carac-tres constitutifs de lhabitat de qualit dans la cit dangers. La demeure sadosse, elle aussi, contre l enceinte urbaine gallo-romaine et son gros uvre est en moellons de schiste, comme celui de la demeure prcdente. seules les chanes dangle et les baies sont en pierre calcaire, telle la fentre gmine du xiiie ou du dbut du xive sicle, conserve dans le mur pignon nord-est (fig. 4) ; deux baies barlongues aux artes chanfreines la surmontent.

    Fig. 3. angers, maison canoniale, 1, rue du Parvis-saint-Maurice, vers 1300 :

    a. lvation sur le jardin (dessin angelescu, cl. F. Lasa, rgion des Pays de la Loire - inventaire gnral).b. lments des rseaux des fentres trouvs en remplois dans le bouchage des baies (cl. F. Lasa, rgion des Pays de la Loire - inventaire gnral).

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    Les belles rsidences laques de saumur

    saumur offre la possibilit dapprocher lhabitat des lacs, grce plusieurs maisons, expressives elles aussi de programmes vocation rsiden-tielle marque. la diffrence de celles dangers, elles sont entirement construites en tuffeau. Par ailleurs, une autre caractristique de lurbanisation mdivale de saumur est dtre polynuclaire ; les demeures antrieures la guerre de cent ans, qui subsistent, ne se cantonnent pas au cur de la ville, mais on les trouve galement dans le faubourg oriental, ainsi quau sud vers notre-dame de nantilly et mme outre les ponts. cette gographie confirme une large diffusion de la construction en pierre entre le xiie et le milieu du xive sicle 10. deux maisons de saumur ont t construites la fin du xiiie sicle, comme en atteste la datation de leurs charpentes.

    La charpente du grand logis 6, rue Lecoy a t mise en place en 1293 11. La faade sur rue, bien quelle soit trs remanie, simpose nanmoins par sa grande hauteur et par les lancettes jumelles qui ajourent son pignon (fig. 5). Lintrieur est trs remarquable par la charpente chevrons formant fermes et fins poinons qui couvrait la salle. elle tmoigne de l amnagement de salles dtages couvertes de charpentes apparentes, vastes et trs hautes, ici 8 m sous la vote forme par les aisse-liers, avant quun plancher ne vienne la recouper (fig. 6). Pices principales de la maison, ces salles taient claires par deux registres de baies : des fentres gmines ici disparues et de longues fentes de jours, haut perces, afin de capter le maximum de lumire et procurer un clairement optimal. ce registre suprieur, compos par une ou deux lancettes, se retrouve dans plusieurs maisons de tours, candes (mairie) et aussi Montreuil-bellay 12. en croire le tmoignage de gustave despinay, la faade sur rue de la maison, 23-25, rue dacier, saumur, tait identique 13. Le caractre patricien de la demeure sexprime en outre dans ses dimensions hors uvre (20 x 11 m) : elle offre donc une surface intrieure habitable par

    Fig. 4. angers, maison canoniale saint-barthlemy, 9-9bis, rue saint-vroult, fin xiiie - dbut xive sicle : une fentre gmine aux arcs clavs donnait du jour la pice de ltage qui regardait par-dessus la muraille ; deux baies barlongues clairaient le comble, ou le haut de la pice si elle tait couverte par une charpente apparente. des csures dans la maonnerie dessinent la pente originelle des rampants, qui a t considrablement redresse (cl. b. rousseau, conseil gnral de Maine-et-Loire).

    Fig. 5. saumur, maison, 6, rue Lecoy, 1293d : vue de la haute faade sur rue, couronne par un pignon perc de deux minces lancettes (cl. P. giraud, rgion des Pays de la Loire - inventaire gnral).).

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    niveau proche de 170 m2, ce qui en fait la plus grande de toutes les maisons repres dans la ville intra-muros. Par ailleurs, la salle tait chauffe par au moins une chemine, dont subsistait un pidroit avec console accoste dune tablette-tagre en pierre.

    en limite orientale de la ville, la maison, 11-13, rue raspail, est moins vaste, mais comportait galement l tage une salle couverte par une charpente mise en place en 1282 14. Les aisseliers courbes dessinent un berceau bris. chauffe par une chemine dont subsiste le grand coffre en saillie sur le ct est du btiment, cette salle conserve les traces dun dcor peint : un faux appa-

    reil joints ocre rouge couvre encore le sommet de son pignon sud, surmont par une frise qui pousait la forme du berceau et la soulignait dun entrelacs proche dune grecque.

    Les constructions souterraines en Anjou

    La nature du sous-sol a incontestablement favo-ris le dveloppement dune architecture souter-raine combinant un bon isolement isotherme et la protection contre lincendie, tout en accroissant les volumes disponibles. deux catgories de construc-tions, les caves et les habitations troglodytiques, parfois combines, se rencontrent tant en ville que dans de plus modestes agglomrations.

    angers, Le Puy-notre-dame (rue de la collgiale), saumur, vernoil conservent des caves architectures : ce ne sont pas de simples carrires, mais des espaces vots, amnags, souvent pour-vus dquipements attestant leur usage domes-tique ou professionnel. elles sont particulirement nombreuses angers 15, o elles pouvaient tre source de revenus apprciables quand leur empla-cement est favorable, par exemple prs des ports de la Maine 16. Leurs formes y sont simples : ce sont des vaisseaux uniques, presque tous couverts de berceaux, appareills en gnral en tuffeau et parfois renforcs darcs doubleaux ; les parties les plus remarquables sont les escaliers daccs depuis lextrieur, voles droites pour la plupart couvertes dune succession darcs placs en ressaut. saumur conserve moins de caves, mais celle de la maison, 10, rue haute-saint-Pierre est trs remarquable (fig. 7) : deux nefs parallles, couvertes de votes en berceau bris, renforces par des arcs doubleaux aux artes chanfreines, communiquent par deux arcades en arc bris deux rouleaux ; un caveau creus dans le rocher prolonge chaque nef ; au fond de lun deux, un puits est amnag dans une cavit. on ny accde que depuis la rue, par un escalier latral.

    Les habitations troglodytes sont attestes au Moyen ge tant par les sources que par des

    Fig. 6. saumur, maison, 6, rue Lecoy, 1293d : vue de la salle de ltage, haute de 8 m lorigine sous la charpente apparente, et actuellement recoupe par un plancher ; le pignon vers la rue est perc de deux hautes lancettes (cl. P. giraud, rgion des Pays de la Loire - inventaire gnral).

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    architectures, ce qui nest pas commun pour les xiiie et xive sicles. Le Terrier de l Aumnerie de saumur dcrit sommairement de nombreuses installations souterraines dans et autour de la ville, dont plusieurs taient indubitablement habites 17. sa date (1452) ne le disqualifie en rien pour voquer les poques antrieures : ces habita-tions existaient bien avant, comme le prouve une tonnante demeure troglodytique de saint-cyr-en-bourg, encore dote dune fentre gmine trilobe (fig. 8). vernoil prs de dix caves ont t interprtes comme des carrires ultrieurement amnages des fins domestiques ; les portes y sont couvertes darcs briss et on y rencontre des niches murales appareilles, dont une trilobe 18.

    Des programmes plus discrets

    Le paysage des villes angevines se signale au xiiie sicle par des absences notables. ainsi de la maison tour, inconnue saumur et semble-t-il galement angers, o elle existait pourtant au sicle prcdent. ce type architectural est en revanche encore bien reprsent plus en amont de la valle de la Loire, au dbut du xiiie sicle tours (tour Foubert), voir plus tard beaulieu-ls-Loches (tour chevaleau). sans doute peut-on attribuer cette absence pour partie la diminution du nombre de nobles vivant alors angers, alors que les ecclsiastiques continurent constituer une part importante de la population de la ville 19.

    Fig. 7. saumur, cave de la maison, 10, rue haute-saint-Pierre : vue depuis un des caveaux creuss larrire, sur la nef ouest, sur les arcades mettant en relation les deux vaisseaux couvertes en berceau bris et sur laccs depuis la rue (cl. P. giraud, rgion des Pays de la Loire - inventaire gnral).

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    cependant, angers, un btiment voisin de la tour des druides pousait une forme compa-rable 20. de plan trapzodal (environ 11 x 10 m), cet difice consistait au milieu du xixe sicle en une seule vaste salle, haute de 14 m, couverte malgr ses vastes dimensions par une vote unique trs bombe dune superbe facture, retombant aux angles sur des pendentifs (fig. 9a et b). ce rare exemple de style gothique angevin fut malheu-reusement dtruit en 1932. Plusieurs des auteurs qui lont pu voir ont dduit de ses proportions que ctait une autre maison tour, sans pouvoir dter-miner si ldifice appartenait la mme proprit que la tour des druides .

    un autre monument, la cave du Lion Fresnay-sur-sarthe (sarthe), illustre le type de maison tour : la partie la mieux conserve est la salle basse, datable vers 1200. de plan tendant au carr (11,35 x 11,20 m), elle est couverte par quatre votes dogives angevines retombant au centre sur une colonne en grs au chapiteau dcor de larges feuilles (fig. 10) 21.

    La partie basse dun dernier petit difice angers, prs de la tour des druides , est un autre exemple de la prsence de niveaux infrieurs vots, parti architectural peu rpandu dans lar-chitecture domestique : date vers 1200, elle se compose de deux traves trs allonges (10,44 m), couvertes de votes sur croises dogives 22. il na pas t possible ce jour de dterminer sil apparte-nait une maison indpendante, accessible depuis le 17, rue beaurepaire, ou si ctait une annexe dune des deux maisons tours voques ci-dessus.

    soulignons que les rsidences aristocratiques ou patriciennes ne se limitaient pas un seul difice majeur, mais comportaient souvent des annexes rparties dans une basse-cour (telle celle de la tour chevaleau beaulieu-ls-Loches), quvoquent des portails du type de celui conserv 16, rue du docteur-gaudez Montreuil-bellay.

    La maison polyvalente, regroupant un logement ltage et des locaux professionnels dans les niveaux infrieurs, tait le programme le plus rpandu dans le Midi, comme en bourgogne, dans le Limousin

    Fig. 9. angers, ensemble rsidentiel de la tour des druides : a.plan de masse sur fond de plan cadastral du xxe sicle (cl. b. rousseau, rgion des Pays de la Loire - inventaire gnral). 1. tour des druides - 2. autre lieu - 3. petite difice vots

    b.grand difice dtruit en forme de tour, couverte dune vote angevine de grande porte (cl.b.rousseau, conseil gnral de Maine-et-Loire, daprs P. brichet, Promenade dans la doutre , Province dAnjou, 1932, p. 225 et 227 ; arch. dp. Per 118/7).

    Fig. 8. saint-cyr-en-bourg, rue de la Paleine : habitat troglodytique du dbut du xive sicle, avec fentre gmine trilobe comportant une feuillure pour un volet en bois (cl.b.rousseau, conseil gnral de Maine-et-Loire).

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    ou en auvergne, et jusquen le-de-France. or il parat curieusement dlaiss durant les xiie, xiiie et xive sicles dans une grande partie de louest et notamment en anjou. Peut-on cependant vrai-ment tabler sur une absence complte, alors que le programme est bien reprsent dans les maisons du xve sicle, ou sagit-il dun effet de sources ? La rponse doit emprunter aux deux explications : dune part, il semble que la maison polyvalente ait connu dautres formes, telles les demeures avec avant-soliers, bties sur des rues couvertes, qui ne sont pas rares dans louest ; dautre part, les transformations radicales subies par la plupart des faades mdivales, et notamment par leurs rez-de-chausse, expliquent sans doute pour partie la difficult didentifier des organes de lconomie dchanges, marqueurs premiers du programme polyvalent.

    on examinera donc ici divers partis damna-gement des niveaux bas qui pourraient conduire lidentifier. Que penser ainsi du rez-de-chaus-se dune maison langle des rues nationale et du docteur-gaudez Montreuil-bellay, perc de trois grandes portes la suite, en arc bris ? un tel nombre de percements suggre lexistence dactivits en rapport avec lespace public.

    Les maisons avec cave desservie uniquement depuis la rue prsentent un autre cas de figure : 10, rue haute-saint-Pierre saumur, le niveau enterr, facilement accessible par un large esca-lier, tait manifestement destin accueillir une activit de stockage et peut-tre de dbit. des sources contemporaines, chartres ou en grande-bretagne, attestent en effet le commerce de dtail du vin dans des celliers souterrains.

    toujours saumur, la maison sise 21, rue Pascal, fut donne aux frres de laumnerie en 1260 par gilles, vque de tyr 23. cette grande demeure, qui jouit dune cour latrale, avait t conue pour offrir de vastes espaces de stockage vots : une grande arcade, dans langle gauche de la faade, ouvre vers un sous-sol troglodytique, tandis que le rez-de-chausse est couvert par une vote en berceau segmentaire, renforce par des arcs doubleaux (fig. 11).

    Fig. 10. Fresnay-sur-sarthe (sarthe), cave du Lion : salle basse dune maison tour datable vers 1200, quatre traves de votes angevines et colonne centrale (cl. P. garrigou-grandchamp).

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    ces divers cas de figure incitent penser que le dossier de la maison polyvalente en anjou nest pas vide, mais que les traductions du programme furent sans doute polymorphes. Lenqute exige donc plusieurs angles dapproche, dautant que les sources les voquent, telles celles bties sur le pont dangers, ou encore la description sommaire de lhbergement dit furnus Galardoy , proprit de lartisan (pistor) gervais boulanger la fin du xiiie sicle : situ prs de la porte girard, il se composait de fours, dautres pices vocation conomique, de chambres ltage ( solariis came-ris ) et de dpendances 24.

    Un lotissement saumur

    Les modalits de prise de possession du sol ont ici surtout t voques pour les grandes demeures, qui jouissaient de vastes parcelles. Les logis plus modestes sintercalaient entre elles ou taient rigs en srie, lors doprations programmes dallotissement. ces dernires sont parfois attes-tes dans des sources contemporaines, mais leur matrialit est plus dlicate mettre en vidence sur le terrain.

    saumur, lactuelle rue saint-Jean parat en offrir un exemple. cet important axe est-ouest,

    Fig. 11. saumur, 21, rue Pascal, rez-de-chausse vot ; vue vers larrire. noter les arcs aveugles bands dans les murs latraux (cl. P. giraud, rgion des Pays de la Loire - inventaire gnral).

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    qui faisait communiquer le vieux quartier saint-Pierre et la frange ouest de la ville, conserve dans son parcellaire les traces dun lotissement adoss lenclos de la commanderie des chevaliers de saint-Jean-de-Jrusalem 25 (fig. 12). il est possible quil ait t mis en uvre ds le xiiie sicle : cette opration est dduite de la rgularit du parcel-laire restituable sur la rive nord de la rue, du n 2 au n 20, entre les rues corneille louest et bonnemre lest ; dix onze lots furent ici dfi-nis, qui portaient autant de maisons pignons sur rue et daxe nord-sud. en revanche, point de traces architecturales dans tout cet ensemble.

    Vocabulaire et pratiques constructives dans larchitecture domestique angevine du xiiie et du dbut du xive sicle

    Les donnes rassembles ne permettent donc quune premire esquisse de lhabitat urbain en anjou entre 1200 et 1350. si l on excepte les maisons canoniales et les difices qui apparte-naient lensemble de la tour des druides , les demeures rpertories sont alignes en front de rue, et prsentent aussi bien un pignon quun gout-tereau sur lespace public et ce, quelle que soit

    Fig. 12. saumur, plan du centre avec le reprage des difices du xiie au milieu du xive sicle : en jaune, le plan localise le probable lotissement de la rue saint-Jean et montre la densit des difices en pierre antrieurs la guerre de cent ans, documents ou conservs.2 : cave dans le boile (localisation inconnue) ; 3 : 5, rue basse-saint-Pierre ; 6 : 23-25, rue dacier ; 7 : ruelle denfer ; 8 : 2bis, grand-rue ; 9 : 8, grand-rue ; 10 : 39, grand-rue ; 11 : 40, grand-rue ; 12 : 47, grand-rue ;

    13 : 10, rue haute-saint-Pierre ; 14 : 6, rue Lecoy ; 25 : 13, rue du temple ; 26 : 23, rue du temple ; 27 : 16, rue de la tonnelle. ceux de la place saint-Pierre, ne sont pas numrots (dessin P. garrigou grandchamp et c. bodet sur fonds de plan cadastral de 1812).

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    leur ampleur, comme le prouve la grande maison du 6, rue Lecoy saumur. dans cette ville tout au moins, le pignon sur rue ne disqualifie donc pas les grandes demeures. en revanche, le facis des demeures privilgies dangers, proprits reli-gieuses ou laques, se distingue par un tissu bti plus lche, avec des logis principaux en retrait de la rue. Par ailleurs, limportance des constructions troglodytiques est un marqueur de larchitecture civile de lpoque en anjou, en milieu urbain et pri urbain, trait qui se retrouve en touraine.

    Lvolution des formes ne peut encore tre trace prcisment. Quant la sculpture monu-mentale, vu le peu de morceaux intacts, il faut saider de regards sur la priphrie angevine. Pour la premire moiti du xiiie sicle, l arc en plein cintre, soulign dun gros tore et accompagn de chapiteaux crochets de la maison de candes occupe par la mairie renvoie lcho de la vote sur croise dogives de la maison saint-Laud angers (4, rue saint-christophe). Pour ce qui est des fentres, la moisson est pauvre jusquau dernier tiers du xiiie sicle et on nobserve pas en anjou dquivalents plusieurs types de fentres gmi-nes couvertes dun tympan ajour ou de linteaux droits, partis alors communs dans louest 26. un parti semble assez frquent, celui des hautes et minces lancettes, dj signales ci-dessus Montreuil-bellay et saumur, rue Lecoy, et que lon observe angers 3, rue de laubrire 27.

    Les dcennies suivantes sont mieux documen-tes. Les rseaux complexes des fentres de la maison saint-Michel angers se retrouvaient saumur sur le pignon sud du 23-25 rue dacier et meublaient sans doute aussi les grandes baies en arc bris, maintenant mures, des maisons 8, grand-rue et 15, rue de svign (fig.13a). ces formes, qui sont attestes tours ds le dernier tiers du xiiie sicle (transept de la cathdrale et maison, 5, rue du Poirier 28), seront en vogue au moins jusquau milieu du sicle suivant, comme en tmoignent les vestiges de ltage de la maison dite le Palais Limeray 29 et, saumur, le dcor peint de la maison, 8, grand-rue.

    Fig. 13. saumur, 8, grand-rue : dcor de la salle de ltage, conserv dans le comble :a.relev du sommet du remplage, incis dans lenduit et peint la dtrempe ;b. vocation de lampleur de la salle, par une restitution la montrant en coupe, vers le pignon nord (dessins Marc ganuchaud).

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    Ladoption des croises semble advenir prcoce-ment, au tournant des annes 1300. Le 47, grand-rue saumur en livre un exemple accompli, attribuable au xive sicle : le canon de la baie est allong, avec des compartiments bas deux fois plus grands que ceux du haut, et des artes simplement chanfreines. savonnires (indre-et-Loire), une maison prsente un exemple de croise prcoce comparable, avec cordon dappui dont le profil indique le dbut des annes 1300 au plus tard. il y eut dans louest des formes intermdiaires. solesmes (sarthe), une fentre croise ouvre ltage dune maison de la grand-rue : les deux compartiments suprieurs sont couverts par des linteaux redents de trilobes inscrits dans des arcs briss ; ce parti de transition entre la fentre rseau et la croise simple se retrouve proximit dans le manoir de La cour asnires-sur-vgre (sarthe), achev vers 1298-1299d 30.

    Quelques informations sur le second uvre jettent des lueurs furtives sur les intrieurs. deux maisons de saumur conservent des vestiges de dcors peints attribuables au xive sicle, mais fidles l esthtique du sicle prcdent. celui de la maison, 11-13, rue raspail a t voqu ci-dessus. Le second orne la maison, 8, grand-rue, qui

    appartient la fin de la priode tudie (charpente de 1363 31). en dpit dune ampleur moyenne (9,8 10,5 x 7,5 m, soit 75 m2 par niveau), elle prsente sur la rue un mur gouttereau, signe dopulence sur une voie importante. Le pignon nord avait reu un dcor raffin de remplages dune trs grande taille (fig. 13b). La recherche de monumentalit saccompagne dun got pour les couleurs vives, qui devait donner au logis une atmosphre chaleu-reuse. il est probable que ce corps tait accompa-gn dannexes, larrire, accueillant les chambres.

    non loin, saint-cyr-sur-Loire (indre-et-Loire), un important dcor armori et figur, du dbut des annes 1330, dcore une salle, qui plus est troglodytique, dite la cave des tonneaux (fig. 14) : il confirme le got pour des couleurs chaudes et les motifs en trompe lil : les cus sont suspendus par des guiches et des tentures couvrent le bas des murs 32.

    dans plusieurs belles demeures rurales, tels le manoir piscopal du buron, Morannes, ou celui de La cave peinte, brain-sur-allonnes, ont t recueillis en fouilles des carreaux de pavement glaurs, monochromes ou bicolores, voir en faence, et accompagn de vitraux dans le second cas. aucune demeure urbaine na, ce jour, livr un tel matriel 33.

    Fig. 14. saint-cyr-sur-Loire, La cave des tonneaux : exemple de dcor figur et armori dans une grande salle troglodytique (relev J. Fournier, 1889, socit archologique de touraine).

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    Les principales informations consistantes sur les intrieurs ont trait aux chemines : bien reprsentes ds le xiie sicle dans les grandes demeures romanes, elles semblent faire partie de lquipement de base au sicle suivant dans lhabitat en pierre tudi 34, en particulier dans les grandes salles couvertes de charpentes apparentes. celles-ci sont une pice essentielle dans nombre de belles demeures et leurs charpentes peuvent tre lambrisses, comme au 1, rue donadieu-de-Puycharic. Les autres quipements domestiques, latrines, viers lavabos, placards, ne sont pas docu-ments ce jour.

    en revanche un aspect rarement illustr, celui de la serrurerie, a trouv un observateur attentif angers : eugne viollet-le-duc a en effet recueilli le dessin dune belle serrure dune maison de la ville, quil date du xiiie sicle (fig. 15). elle donne une haute ide du soin apport aux huisseries et de lartisanat du fer dans la capitale de lanjou.

    La fidlit au style rayonnant assura donc une nombreuse descendance cette architecture durant la premire moiti du xive sicle, tant saumur et Montreuil-bellay, quen touraine ( tours ou beaulieu-ls-Loches) et, semble-t-il, dans les franges nord du Poitou (Loudun). Le corpus des demeures urbaines du xiiie sicle reste cependant trs troit en Maine-et-Loire. Pour tre certain que leur absence apparente dans de nombreuses petites agglomrations corresponde au patrimoine conserv, il conviendrait dy rali-ser des inventaires intensifs, sur le mode de ceux effectus angers et saumur, en examinant en priorit les caves et les combles, ainsi que les curs dlots. bien des dcouvertes sont en effet encore esprer, comme en atteste le rcent reprage de deux maisons du xiiie sicle, lune gennes, rue de la croix-de-la-Mission, lautre angers, 1 rue donadieu-de-Puycharic 35.

    * cette contribution doit beaucoup aux informations et aux conseils aviss de dominique Letellier-despinose, dolivier biguet, de Jean-Yves hunot et demmanuel Litoux. Quils soient ici chaleureusement remercis.

    Fig. 15. angers, serrure dune maison du xiiie sicle (dessin eugne viollet-le-duc, cl. . Jabol, conseil gnral de Maine-et-Loire).

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    notes1. Pour angers, en attendant la parution du livre que biguet

    o. et Letellier d. consacrent cette ville, voir, des mmes auteurs : biguet, Letellier 2002 (avec inventaire des maisons romanes dangers) ; on consultera galement avec grand profit l Atlas du patrimoine lectronique d Angers, ralis par ces mmes chercheurs, qui donne accs aux dossiers dinventaire sur cette ville : http://www.angers.fr/atlaspat. Pour saumur : garrigou grandchamp 2006 ; garrigou grandchamp, cron 2006 ; cron 2010, p. 33-37, p. 49-53 et p. 77-79.

    2. Les prospections ont en effet t beaucoup moins syst-matiques en normandie, dans le Maine et le Poitou, mais nos propres dcomptes tablissent clairement la raret des demeures urbaines du xiiie sicle dans les provinces cites, lexception notable de bayeux (qui attend nonobstant un inventaire exhaustif ). La bretagne est exclue du champ des comparaisons, les maisons urbaines y tant trs peu nombreuses avant le xve sicle.

    3. Premier tableau densemble de l habitat urbain dans les provinces de l ouest avant le xve sicle dans garrigou grandchamp 2013.

    4. tours : garrigou grandchamp 2007 ; Marot 2013. orlans : alix 2007-2008.

    5. Fentre gmines romanes : angers : maison canoniale, 7, rue saint-aignan ; manoirs du noyer et de la Fort, tous deux rue Lionnaise, dtruits ; greniers saint-Jean ; htel de beauveau-Montiron. briollay, palais de justice . Mouli-herne, maison romane. saumur, place saint-Pierre, maison dtruite.

    6. votes romanes angers ( tour des druides , vch, hpi-tal saint-Jean) et saumur (caves du palais ).

    7. comte 1994 : quelques informations sur larchitecture de quatre clotres canoniaux, partir des seules sources.

    8. comte 1992, p. 46-47. voir le dossier tabli par le service de linventaire : http://docsig.angersloiremetropole.fr/meri-mee/ia49005344.html.

    9. cependant, en attribuant sa construction Jean bonnet (chanoine entre 1330 et 1362), Franois comte tend la rajeunir : comte 2003. il est vrai, galement, qu la diff-rence de la proche touraine, lanjou semble tarder adopter le vocabulaire architectural labor dans le domaine royal, ce qui plaide pour une datation dans le xive sicle.

    10. cartes dans garrigou grandchamp 2006, fig. 5a et 17. Le corpus rassembl est de dix-huit difices certainement gothiques, plus quatre caves.

    11. dormoy, Prard, 2002a ; garrigou grandchamp 2006, p. 35-36 ; cron 2010, p. 49-50.

    12. Lancettes en pignon tours : rue brionnet, 8, rue des balais, 13, rue de larbalte et 17, rue des cerisiers : voir Mabire La caille 1980, t. x, p. 28. Montreuil-bellay : lancette 321, rue nationale.

    13. espinay 1878, p. 105.14. dormoy, Prard 2002b ; garrigou grandchamp

    2006, p. 37-38. cron 2010, p. 51-52.

    15. caves datables des xiiie-xive sicles angers daprs leurs votes en berceau bris : 6, place Monseigneur-chappoulie ; 11, place de la Paix (htel de traves) ; 1 et 3, rue donadieu-de-Puycharic ; 3-5, rue de Flore ; 42, rue Poquet-de-Livon-nire (htel des caves saint-serge) ; 7, rue de loisellerie ; 31, rue de Quatrebarbes ; 4, rue saint-christophe (maison canoniale saint-Laud) ; 18, rue valdemaine.

    16. glfy 2005, p. 99.17. garrigou grandchamp 2006, p. 19 ; Terrier de laumnerie de

    Saumur (1452), arch. mun. saumur, i e 6, a. Faucou d., 1992.18. Lecompte 1993, p. 17 et fig. 2 : arcade et niche trilobe.19. glfy 2005, p. 192-196 (poids des ecclsiastiques) et

    p. 222 sq. (diminution de la prsence des nobles angers).20. godard-Faultrier 1864, p. 316 ; espinay 1875,

    p. 243-244 ; brichet 1932, p. 225-227.21. triger 1925, p. 43-47.22. Mmes rfrences bibliographiques quen note 20.23. garrigou grandchamp 2006, p. 36-37 ; cron 2010, p. 52-53.24. glfy 2005 : Maisons sur le pont , p. 132, 141 et 144 ; ce

    nest pas par hasard que lordonnance des mtiers dangers fut prise, en 1279, dans une des belles maisons bourgeoises du pont, o les activits dchanges taient florissantes. Furnus Galardoy : p. 239-240.

    25. garrigou grandchamp 2006, p. 36-37 ; cron 2010, p. 52-53.

    26. tympans en tas de charge (chinon, 65, rue voltaire), ou monolithe (niort, 39, place chanzy). Linteaux dcors de trilobes, dcoups (chinon, 82bis, rue voltaire ; tours, 4, rue rapin), ou seulement vids (azay-le-rideau, rue de labreuvoir ; Montbazon, rue Putsinus).

    27. htel dit maisons de Lz ou htel binel, puis htel Lefebvre de laubrire, actuellement presbytre de notre-dame : voir le dossier tabli par le service de linventaire (notamment sa fig. 10) : http://docsig.angersloiremetro-pole.fr/merimee/ia49004404.html.

    28. garrigou grandchamp 2007, p. 270.29. scheffer, serre 1997.30. Piron, scheffer 2013.31. dormoy, Prard 2002b ; ganuchaud, garrigou

    grandchamp 2005 ; garrigou grandchamp 2006, p. 27-28.

    32. relev J. Fournier (1889), socit archologique de touraine. en dernier lieu : terrier-Fourmy 2002, p. 93.

    33. Lecompte 1984 ; clair, Lecompte 1986.34. xiie sicle angers ( tour des druides et maison des

    tourelles) et briollay, palais de justice . xiiie-xive sicle angers (maison saint-Michel et 1, rue donadieu-de-Puycharic), brion (Les blouines), saumur (6, rue Lecoy ; 11-13, rue raspail).

    35. nous remercions emmanuel Litoux et Jean-Yves hunot des informations quils nous ont aimablement donnes sur ces deux maisons : la seconde savre avoir t au xiiie sicle une maison canoniale deux corps de logis ; le plus grand accueillait une salle l tage, montant sous charpente, au-dessus dun rez-de-chausse et dune cave ; un bloc privatif, plus petit, y tait accol au nord. hunot 2014.

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