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B
SUPPLÉMENT DE L’ESTRÉPUBLICAIN ETVOSGESMATIN
E Directeur de la publication : PierreWICKER
E Directeur de la rédaction :Rémi GODEAU.
E Coordination du supplément : Philippe RIVET, Christian CHASSARD.
E Rédaction : MarieHélèneVERNIER, Eric DAVIATTE, Philippe PIOT, Philippe RIVET.
E Une et infographies : ateliergraphique de l’Est Républicain.
E Photos : Arnaud CASTAGNÉ,Michel FRITSCH, AlexandreMARCHI ; archives Est Républicain.
E Imprimerie de L’Est Républicain 54180 Houdemont.RC Nancy B 756.802.328
SITOGRAPHIE
E Ministère de l’Education nationale : www.education.gouv.fr
E Ministère de l’Enseignementsupérieur et de la Recherche :www.enseignementsuprecherche.gouv.fr
E Académie de NancyMetz :www.acnancymetz.fr
E Onisep : www.onisep.fr/Mesinfosregionales/Lorraine
E Université de Lorraine :www.univlorraine.fr
Entrez, c’est ouvert !Jusqu’au 13 avril, les campus
ouvrent leurs portes aux ly
céens, aux étudiants et à leurs
parents pour présenter leurs
formations.
Samedi 16 février
CPP, la prépa des INP, de 9h à
12h et de 14h à 17h.
EEIGM École européenne
d’ingénieurs en génie des ma
tériaux, de 10h à 17h.
ENSGSI Ecole nationale supé
rieure en génie des systèmes
industriels, de 10h à 17h.
ESSTIN École supérieure des
sciences et technologies de
l’ingénieur de Nancy, de 10h à
17h.
TELECOM Nancy (ancienne
ment ESIAL), de 14h à 17h.
IUT Epinal Hubert Curien, de
9h à 16h.
IUT Henri Poincaré Longwy,
de 9h à 17h.
UFR Mathématiques Infor
matique.
Mercredi 20 février
UFR STAPS, faculté du sport.
ESITC, l’Ecole supérieure d’in
génieurs des travaux de la
construction de Metz
Samedi 9 mars
IUT de SaintDiédesVosges.
Samedi 16 mars
Faculté des sciences et technologies (site d’Epinal).
IUFM de Lorraine, antenned’Epinal.
IUT Epinal Hubert Curien, de9h à 13h.
ISAMIAE Nancy.
Et à Metz, sur les campus duSaulcy, Bridoux et Technopôle.
Samedi 23 mars
IUFM de Lorraine, antenne deBarleDuc.
Lundi 8 avril
IPAG à Nancy Campus CarnotRavinelle, bâtiment J, à partirde 13h30.
Mardi 9 avril
Formation continue, Ile duSaulcy à Metz.
Jeudi 11 avril
Formation continue, 32 rue deSaurupt à Nancy.
Samedi 13 avril
IUFM de Lorraine, antennes deNancy, MetzMontigny, et Sarreguemines.
Supplément réalisé avec
la collaboration de
VœuxLa période des vœux n’est pas terminéepour les futurs bacheliers. Au contraire,elle ne fait que commencer. Ouvert le20 janvier, le site d’admission postbac(APB) attend les inscriptions des lycéensjusqu’au 20mars.Portail qui abrite l’immensemajoritédesformations supérieures, APB oblige à unexercice qui peut déconcerter les plusaffûtés. Mais ce n’est pas tant l’outil quela présentation proposée par les établissements (universités,grandesécoles),quisuscite parfois des interrogations, voirede la grogne. La plupart des utilisateursobtiendront satisfaction. Pas forcémentsur leur premier vœu. D’où la nécessitéde diversifier ses propositions, et surtoutde ne pas attendre la classe de terminalepour y réfléchir. L’orientation active, censée se pratiquer dans les lycées les plusavisés, dès la seconde, n’interdit nullement l’exercice d’une curiosité personnelle.
PhilippeRIVET
Sommaire
Page 3 : le B.A bade l’Admission postbac
Page 4 : l’offre de formationde l’Université de Lorraine
Page 5 : faculté de droit,une sélection impitoyable
Page 6 : la première annéede santé
Page 7 : la réorientationpour les « exmédecine »
Pages 89 : l’enseignementsupérieur en France
Page 10 : devenir ingénieur
Page 11 : les scienceshumaines de l’ingénieur
Page 12 : travaux publics,une immersion
Page 13 : bâtimentcherche diplômés
Page 14 : l’égalité fillesgarçons dans le bâtiment
Page 15 : les adresses utiles
C
C’est l’entrée quasiobligée vers le supérieur.Elle concerne tout candidat actuellement en
terminale, soit déjà titulaire dubaccalauréat ou d’un diplômeéquivalent (sous réserve des conditions d’accès à certaines formations).Mis en place pour simplifier lesdémarches en regroupant sur unseul site l’ensemble des formations du supérieur, le site APBn’est cependant pas exhaustif. Iln’est en outre pas jugé suffisamment transparent par un rapportde l’inspection générale quipointe la modification incessante des règles. Lesquelles exigenteffectivement une réflexion soutenue (et de multiples vérifications) pour les appréhender.Raison de plus pour ne surtoutpas tarder à s’atteler à son inscription sur APB qui s’améliorecependant année après année.Il s’étoffe progressivement, lesétablissements de formation(écoles ou CFA) mesurant l’intérêt d’y figurer. Mais attention :l’offre varie d’une académie à
l’autre. En 2012, près de 84 % desfuturs bacheliers se sont inscritssur APB (plus de 95 % des futursbacheliers généraux, 91,5 % deslycéens en filière technologiqueet 61 % en bac pro). Ils exprimenten moyenne quatre vœux.« Les vœux exprimés sont plutôtcohérents, mais les candidats àdes filières sélectives ont tout intérêt à élargir leurs vœux à plusieurs spécialités », suggère Laurence Naert, chef du serviceacadémique d’information etd’orientation de l’académie deNancyMetz.Les futurs bacheliers reçoiventau minimum une proposition enréponse, pas forcément leur premier vœu. C’est le cas pour 96,2%des bacheliers généraux, 85 %des bacheliers technologiques et57,7 % pour les bacheliers professionnels.« La priorité des priorités, c’est derespecter scrupuleusement le calendrier », martèle LaurenceNaert (dates cicontre). Un conseil loin d’être superflu.
Philippe RIVET
Des précautions indispensablesLaurence Naert n’hésite pas à rappeler une sériede précautions indispensables à prendre lorsquele futur bachelier s’inscrit sur APB.
S’il demande une formation en alternance, il luiappartient de chercher en parallèle un employeur. Il lui est en outre fortement conseillé dedemander en complément une formation sousstatut scolaire.
Les demandes d’inscription dans une autre académie que celle ou le candidat passera le baccalauréat impliquent de vérifier si la filière souhai
tée n’est pas sectorisée, c’estàdire réservée auxressortissants du cru. C’est le cas à Paris pourcertaines licences, ou pour la première annéesanté dans l’académie de Strasbourg.
Les candidats à un établissement sélectif sontinvités à vérifier si leur inscription sur APB suffitpour se faire connaître, ou si, ce qui est souvent lecas, une demande parallèle de dossier électronique ou papier directement à l’établissement doitêtre formulée. Sans oublier de le retourner dansles délais impartis…
L’Admisssionpostbac (APB)estunportail dontl’accessibilité s’améliored’annéeenannéemaisquirequiertuneattentionsoutenuedes familles.
K Laurence Naert : « Respecter le calendrier ». PHOTO A. MARCHI
L’APB mode d’emploi
Bacs pro alerte rouge !
L’université et les écoles
spécialisées sont un choix très
risqué. À savoir, et à faire
savoir : seulement un
bachelier professionnel sur
quatre inscrits en licence
passe le cap de la première
année. Les études en licence,
très théoriques, sont très
éloignées de la formation
reçue en lycée professionnel.
Pour les 4 sur 10 qui veulent
poursuivre des études, les
meilleures chances de réussite
passent par un BTS ou proche
de la spécialité du bac ou dans
une spécialisation postbac en
un an.
P Pour ne surtout pas rater ladate butoir du 20 mars, il estconseillé d’élaborer soninscription dès la mifévrier, à têtereposée.
PNe pas attendre les troisderniers jours pour s’inscrire. Unembouteillage informatique est sivite arrivé et pourrait être fatal.
PLe 2 avril est la date limite devalidation et d’envoi des dossierspapier.
PLe classement des vœuxs’effectue sur APB jusqu’au31 mai, dernier délai impératif.
PÊtre très attentif aux premièrespropositions formulées le 13 juin(à partir de 14 h), pendant lesépreuves du bac. Réponse jusqu’au18 juin 14 h.
PLa 2e phase des propositionsintervient le 27 juin (à partir de14 h). Réponse jusqu’au 2 juillet14 h.
P3e phase : le 14 juillet (à partirde 14 h). Réponse jusqu’au 19juillet 14 h.
À retenir
D
Avec la créationde l’université de Lorraine (UL), lenombre de licences est divisé par deux. Mais l’offre
demeure, proposée sur les deuxprincipaux sites, Nancy et Metz, ledroit l’étant également à Épinal etSarreguemines. L’essentiel des licences bisites subsiste selon « leprincipe de proximité », expliqueÉtienne Baumgartner, viceprésident du conseil de la Formation.Avec un souci de rationalisation(réduction dunombre dementionset de spécialités qui étaient parfoistrès voisines) afin de rendre pluslisible la carte des formations.Quelques rares nouveautés modifient à la marge l’offre : la licenceculture et communication seraremplacée à Nancy par la licenceinformation et communication,qui existe également à Metz, oùsera ouverte à la rentrée la licencehumanités et sciences sociales.Une licence d’études culturellessera ouverte, habilitée pour troisans, durée accordée également à lalicence pro qualité à Lunéville.Autrenouveauté : les deuxpremiè
res années de licence de philo seront dispensées à Nancy, la troisième année à Nancy et à Metz (enpartenariat avec le Luxembourg).Les premiers documents d’information sur la nouvelle offre del’Université de Lorraine étaient assortis d’une mention « sous réserve ».
Après l’avis rendu fin janvier par leCneser (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche), instance consultative, le ministère de l ’Enseignementsupérieur s’apprête à délivrer leshabilitations pour les cinq prochaines années, sauf exceptions déjàmentionnées.
Plus que jamais cette année, lesfuturs bacheliers doivent profiterdes portes ouvertes des différentesfilières de l’université de Lorrainepour s’informer sur le nouveauprofil des licences, et les débouchésofferts.
PhilippeRIVET
« Motivé et autonome »« Un étudiant qui entre à l’université doit êtremotivé et avoir unminimum d’autonomie. Il doitêtre conscient que l’encadrement dont il bénéficie n’est pas synonyme d’accompagnement24 h/24. Il doit être capable de se responsabiliserpar rapport au travail à fournir. » Le messagedélivré par Étienne Baumgartner, s’il n’est pasnouveau, demeure d’une actualité brûlante : « Leprincipal taux d’échec se situe entre la premièreet la deuxième année de licence », rappelle leviceprésident à la Formation.Gare au choix par défaut : « L’université ne doit
pas être le lieu où on vient après avoir été refusépartout ailleurs. L’UL propos des parcours d’excellence. La réussite ne passe pas que par les classesprépas ou les filières sélectives ».Étienne Baumgartner pointe le travail d’information en terme d’orientation, « de bac – 3 àbac + 3 ». Un groupe de travail au niveau académique vient de semettre en place pour réfléchir àune meilleure articulation entre le lycée et l’université.
Ph. R.
Laquasitotalitédesformations sontreconduitesen2013.Mais rationalisées.
K Moins de licences dans un souci de rationalisation. PHOTOS ALEXANDREMARCHI
Nouvelle offre à l’UL
Pas de sélection à l’entrée,attention illusion : le parcoursde licence est néanmoinssélectif (contrôle continu,partiels) et suppose un travailsoutenu. Les profils attendussont issus pour l’essentiel debacs généraux, dont plus de lamoitié des diplômés optentpour un parcoursuniversitaire. Exemples.ES : ouverture large (lettres etlangues, sciences humaines etsociales, économie et gestion,droit).L : les filières juridiques etlittéraires sont les plusadaptées.S : le spectre est très large :domaines scientifiques, maiségalement économie, gestion,sport.
PL’UL propose des licences dans
quatre grands domaines : arts,
lettres et langues ; sciences
humaines et sociales ; droit,
économie et gestion ; sciences,
technologies et santé.
PLa rationalisation de l’offre
concerne surtout les masters dans
les mêmes domaines (13 mentions
et 15 spécialités ont disparu).
P13 spécialités ont été
supprimées parmi les licences pro,
qui restent au nombre de 94.
PLes 8 IUT sont présents sur dix
villes. 20 départements sont
proposés sur les 24 inscrits dans
le référentiel national. 9 sont
multisites.
PL’Université de Lorraine compte
en outre 10 écoles d’ingénieurs
qui recrutent notamment à partir
de DUT, licences ou masters.
K Etienne Baumgartner.
Àretenir
E
«Il y a un tel gouffreentre le lycée et la facqu’il faut s’accrocherdès le départ, ne pas
se laisser décourager par desmauvaises notes aux premiers partiels, ne surtout pas choisir droitpar défaut ». Tout est dit. Et lepropos n’émane pas des autoritésuniversitaires, qui peinent à convaincre les candidats les moinsarmés (issus d’un bac techno oud’un bac pro par exemple). Maisd’un étudiant en 3e année de licence.
« Se cultiveren permanence »
Jean Loevenbruck sait de quoi ilparle. Titulaire d’un bac ES obtenuau lycée Majorelle à Toul, il esttombé sous le charmedudroit lorsd’un cours de droit constitutionnel dispensé à la fac dans le cadred’une journée « Portes ouvertes ».Trois ans et demi plus tard,« aucun regret ». Même si sa passion a été contrariée par des problèmes de santé, qui l’ont conduità redoubler une année. « Il ne faut
surtout pas baisser les bras, seforcer à continuer, et ça marche »,témoigne cet étudiant volontariste qui envisage l’avenir avec sérénité après sa licence : « Unmasterpour devenir soit notaire ou juriste d’entreprise ».Une orientation rendue possiblepar un débat de coloration de la 3eannée de licence. Les deux premières années s’organisentautour d’un tronc commun quiporte sur les enseignements juridiques fondamentaux. Loin descours de lycée, comme l’a relevéJean Loevenbruck. Cela supposedemaîtriser un vocabulaire et desexercices totalement nouveauxcomme le commentaire d’arrêt oula dissertation juridique.« Ne surtout pas se contenter descours, mais lire aussi énormément en complément, la presse,les livres d’histoire, des romans,bref, se cultiver en permanence »,ins is te Jean Loevenbruck .« Quand on dit que la fac n’est passélective, c’est faux, la sélection sepratique en réalité chaque année », prévientil.
Philippe RIVET
« Le même profil qu’en médecine »Quel est le profil attendu d’un étudiant en droit ?« Le même profil qu’en médecine », affirme ledoyen Eric Germain. « Ce n’est pas par hasard sides étudiants qui échouent en médecine s’inscrivent en droit et réussissent. Comme enmédecine,le droit exige le respect d’un protocole, pourcommenter, analyser, disséquer un arrêt ».
« On attend des étudiants un raisonnement logique poussé, une bonne maîtrise de la terminologie, une attention au sens des mots et à l’orthographe qui constitue une exigence absolue »,
insiste Eric Germain. Espérés prioritairement : lesbacheliers S, « notamment en économie, où lesmaths occupent une place importante », et lesbacheliers ES sous condition d’un « esprit d’analyse logique ».
Lors de la prérentrée, ou des journées carrières,le doyen intervient pour « dissuader ceux qui nepossèdent pas les prérequis. « Les filières dudroit et de l’économie sont sélectives, 30 % réussiront. Ils ne sont que 10 à 15 % en droit ou enéconomie à obtenir leur licence en trois ans ».
Seulunétudiant sur sept réussit àdécrocher salicencededroit oud’économieen troisans, rappelleledoyende la facultédeNancy.Àbonentendeur…
K Eric Germain, le doyen de la faculté de droit de Nancy. PHOTO A. MARCHI
Le droit ? Très sélectif
Le droit est une matière quin’est pas enseignée en lycéedans les filières générales. Oualors sous forme d’unesensibilisation qui netransforme pas l’élève enjuriste chevronné. Gare auchoc des cultures.Les études de droit sontparticulièrement exigeantes.Une culture générale étendueet le goût de la lecture sontindispensables.Le choix par défaut s’avèreparticulièrement contreindiqué. La première annéedemande d’assimiler un grandnombre de notions nouvelles,d’acquérir une méthodologiepropre au droit. Le parcoursest à construire en ayant àl’esprit qu’il ne suffit pasd’apprendre par cœur.
ÀretenirPBien que généraliste, la3eannée (L3) permet de« colorer » son parcours. Quatregrandes voies sont possibles :
PDroit privé (droit civil, droit dessociétés, droit commercial, droitdu travail, droit judiciaire privé, dela propriété intellectuelle).
PDroit public (droit administratif,fiscal, droit public des affaires,contentieux).
PDroit européen et droitinternational (droit européen,droit international public, droit ducommerce international, droitcomparé).
PSciences politiques (droit,philosophie et doctrinespolitiques, politiques publiques,sociologie politique, relationsinternationales).
PPossibilité de double cursusdroitéconomie (licence bidisciplinaire).
K Jean Loevenbruck. PHOTOM. F.
F
La vocation médicale est apparue très tôt chez lui,nourrie par de fréquenteshospitalisations au plus
jeune âge en raison de problèmesophtalmologiques. Si cette spécialité l’a d’abord tenté, de « bellesrencontres au fil des stages » luiont fait changer d’optique. En finde 6e année de ses études de médecine jusqu’alors poursuivies àBesançon, JeanChristophe Faivrechoisit de mener son internat enradiothérapie, et à Nancy : « Jevoulais », ditil, « un bon centreformateur, disposant de techniques de pointe ». Il vise le centreAlexisVautrin (CAV), centre delutte contre le cancer de Lorraine.
« Ça m’a ouvertaux autres »
Aujourd’hui en 11e et dernière année de son internat, le jeune homme présentera sa thèse à l’automne prochain (elle portera sur lacurithérapie dans les cancers de laprostate, technique pionnière en
Lorraine) et son mémoire de 3e
cycle. Dans la foulée, il endosserales fonctions d’assistant chef declinique au CAV. « Même s’il y abeaucoup de technique, on nepeut pas, en cancérologie, se cacher derrière elle. L’aspect humainde cette discipline a été un facteurde poids dans mes choix », explique JeanChristophe Faivre.Ces onze dernières années reste
ront marquées par un lourd traitement en terme de travail. « L’écolebuissonnière en médecine c’estimpossible », ditil, « Il faut êtretravailleur, organisé », et ce dès la1ère année. Le tutorat proposé parla fac, ouvert à tous, s’avère uneaide précieuse. En 2e et 3e année,JeanChristophe Faivre est devenututeur : « C’était naturel pourmoi ».
« Extrêmement timide » à l’adolescence, JeanChristophe Faivrel’avoue : « La médecine m’aouvert aux autres ». Homme d’engagement, il a très vite aussi milité au sein de l’association des internes des hôpitaux de Francemarquant son intérêt pour « lesdossiers de fond ».
MarieHélèneVERNIER
Un socle communLe rapprochement des enseignements reste pourEmmanuel Samain, doyen de la faculté des sciencesmédicales et pharmaceutiques de Besançon, le« plus gros avantage » de la PACES, première annéecommune des études de santé, mise en place enseptembre 2010 (lire par ailleurs). Elle montre « queles professionnels de santé partagent un socle commun ». Et répond bien selon lui à l’évolution de cesmétiers, qui s’exercent de plus en plus de façon« pluridisciplinaire ». Les enseignements communs,ont entraîné, ditil aussi, un recentrage « sur l’essentiel […] L’objectif est de donner le plus de sens péda
gogique à cette première année, qu’elle ne soit pas« qu’une année de sélection ». Un point sur lequel lesefforts doivent être poursuivis, estimetil.A l’heure des choix, les étudiants optent pour deux àtrois filières, remarque Chantal Kohler, responsablede la PACES à l’Université de Lorraine, « on ne choisitpas ces métiers par défaut », observetelle, « Il y ad’ailleurs de moins en moins de désistement ».Même constat d’Emmanuel Samain : « Les jeunessont pragmatiques, ils sont peu à tenter tous lesconcours, peu à en prendre un seul ».
M.H.V
En11eannée,JeanChristophel’affirme.« L’écolebuissonnière »estimpossibleenmédecine.
K JeanChristophe Faivre : « L’aspect humain, un facteur de poids dansmes choix ». PHOTO ER
Vocation médecinPEn FrancheComté, la première
année commune aux études de
santé (PACES), gérée par la fac de
médecine et pharmacie de
Besançon, regroupe les formations
du texte réglementaire : médecine,
pharmacie, dentaire et sage
femme. En parallèle, est proposée
une année préparatoire aux
métiers de la rééducation :
ergothérapeute, masseur
kinésithérapeute et
psychomotricien.
PA l’Université de Lorraine, la
PACES est en revanche le point
d’entrée unique aux études de
médecine, pharmacie, dentaire,
sagefemme, kiné, ergothérapeute,
psychomotricien et manipulateur
radio. Une seule et unique équipe
pédagogique a été mise en place
sur quatre pôles, répartis entre
Nancy et Metz.
K Emmanuel Samain. PHOTOD’ARCHIVES
Aretenir
Le tutorat santé Lorraine alisté les dix commandementsde la PACES : avoir fait unchoix dicté par la motivationsans laquelle il est impossiblede réussir ; avoir une grandecapacité d’adaptation tant lesméthodes d’enseignementchangent radicalement parrapport au lycée ; résister àune charge de travailconsidérable ; rester motivé(personne ne passe sanstravailler) et croire en sescapacités ; travailler tous lesjours ; s’entraîner aux QCM ;se faire aider en ayant recoursau tutorat ; et se ménager,savoir faire la part des chosesen préservant son hygiène devie, notamment le sommeil.
G
Se réorienter
Dans ces filières très sélectives, la première annéecommune des études de santé portait égalementcomme mission de favoriser les passerelles, les réorientations rapides, même si « on ne pourra jamaisempêcher un jeune de tenter deux fois la PAES »,note Emmanuel Samain, doyen de la fac demédecine et pharmacie de Besançon.Pour permettre aux jeunes mal classés en fin de1er semestre de se réorienter et ainsi ne pas perdreuneannée, sonUFRs’est rapprochéenotammentdesUFR de sciences et technologies mais aussi de droit,lesquelles ont travaillé sur l’intégration de ces étu
diants en cours de cursus, en leur proposant parexemple une remise à niveau.Fin2011, sur les2.200étudiantsdePACESenLorraine,670 étaient admis à entrer en 2e année d’une desfilières de santé, note Chantal Kohler. Les autres,hormis 380 jeunes « perdus de vue », ont redoubléou«sesont réorientés »,principalementà l’université (fac de sciences, droit, DUT…).Les reçuscollés de PACES ayant obtenu au moins10 de moyenne peuvent parfois intégrer unedeuxième année de licence. C’est le cas en licenceingénierie de la santé (lire cidessus).
AretenirPLa licence ingénierie de la santépropose trois parcours : ingénieriebiomédicale et ergonomie,sciences du médicament et santépublique. La spécialisation en3e année n’est toutefois pas figée.
PSi un tout petit nombred’étudiants a pu profiter d’uneopportunité lors d’un stage de3e année pour s’insérerprofessionnellement, la trèsgrande majorité (plus de 96 %)poursuit vers un master.
PAccès : uniquement après avoirvalidé une L1. 40 % viennent de lafac de sciences et 60 % sontaujourd’hui des reçuscollés de lapremière année commune desétudes de santé.
P Insertion possible : industrie dematériel médical, industriepharmaceutique, services derecherche et développement,services ergonomie.
K Les sciences, 1ère destination en
matière de réorientation. PHOTO DR
Damien fait partie de cesjeunes gens que l’on appelle les « reçuscollés demédecine ». des étu
diantsayantobtenuaumoins10demoyenne sans pour autant décrocheruneplaceau concours.Malgréun 13 sur 20, Damien a dû envisager un autre avenir. Sans regret,assuretil. Il est aujourd’hui en2e année de licence d’ingénieriede la santé à Nancy.
Double compétence
Les « reçuscollés » constituentpour 60 % les troupes de cette licence à laquelle on n’accède« qu’après une L1 validée », explique sa responsable, Céline Huselstein. La formation vise à donnerune double compétence, « l’unethéorique sur la santé de l’Hommeau sens large, l’autre technique ».Et trouve des débouchés dans lessecteursde lapréventionetpromotion de la santé, de la santé enmilieu professionnel, du dévelop
pement et de lamise sur lemarchédes médicaments… Dès la L3, laprofessionnalisation est une « réalité », ditelle, avec notamment unstage de minimum huit semaines,« dont les objectifs professionnelsimposés sont très précis. Il ne s’agitpas d’observation ».Ludovic prépare son stage. Il partira au Vietnam dans le cadre d’unprojet humanitaire avec l’association Fleur Blanche : « Il consiste »,détailletil, « à aider sur place à
déployer des appareils de dialyserécupérés ici ».Adeline,aujourd’huienMaster 1, sesouvient de ce 1er stage « enrichissant », au sein du service ergonomie de PSA à Trémery en Moselle.Elle prépare le prochain, au seind’un laboratoire. Entreprojets tutorés et stages, les étudiants arriventen findeMaster 2avec« prèsd’uneannée d’expérience professionnelle », précise Céline Huselstein. Une
« plusvalue », ajouteelle, renforcée par la présence de nombreuxprofessionnels dans les rangs desenseignants etun réseaud’ancienstrès actif. Autre aspect apprécié deces exmédecine : l’accompagnement, et le contrôle continu quipermet « de travailler sur toute lalongueur », note Marine. Il a faitgrimper le taux de réussite de 70 à95%, assure Céline Huselstein.
MarieHélèneVERNIER
ANancy, ils constituent60%deseffectifsde lalicence ingénieriede lasanté.Unexemplederéorientation.
K L’atout fort de la licence ingénierie de la santé, son approche « très concrète », résument ces quelques étudiants. PHOTO ER
« Reçuscollés » d’hier
Les bac S avecmention sontceux qui ont le plus de chancede réussite en PACES. 20%seulement passent le capchaque année. Redoubler ou seréorientermérite réflexion,selon le classement obtenu.Méthodes de travail, travailpersonnel fourni,entraînement… Il est fortementconseillé de s’interroger sur sesmanques. Et de réfléchir auxréorientations précoces quipeuvent être une opportunité.En tout état de cause, rappelleChantal Kohler, sa responsableen Lorraine, la PACES impose de« ne prendre aucun retard, et cedès le premier jour. Le 1er
concours arrive avant Noël. Entroismois, il faut avoir acquis lebon rythme, digéré ses cours,s’être entraîné auxQCM…»Etgarder samotivation.
H
I
J
«On m’avait mise engarde sur le peude filles qui fréquentaient l’éco
le. Eh bien, je m’y sens parfaitement à l’aise, il y a une vraiecohésion au sein de la promotion etentre promotions, on révise ensemble, on s’entraide. » Le cri ducœur pour Vanessa Degré, originaire de Creutzwald (Moselle) étudiante en 2e année de TelecomNancy, exEsial, et par ailleurs présidente du BDE (Bureau des élèves),signe d’une indéniable intégration ! Avis aux candidates pour faire monter le taux de féminisationactuellement de 13 %.
Un savoirfaire
Créée en 1990 à partir de la réputation nationale du DESS d’informatique, l’École supérieure d’informatique appliquée de Lorraine (Esial)s’appelle désormais Telecom Nancy, après être devenue école associée à l’institut MinesTélécom. Re
connaissance d’un savoirfaire etaccès à une visibilité permettant de« poursuivre la croissance de l’établissement et son développementà l’international », selon son nouveau directeur, Olivier Festor, elleest la seule école d’ingénieurs duGrand Est en informatique et sciences du numérique dont c’est lecœur de métier.Le boucheàoreille fonctionne à
merveille : Vanessa a marché dansles pas de son grand frère, aprèsavoir obtenu un DUT informatique.Benjamin Fuhrmann, un autre étudiant de 2e année originaire de BlénodlèsToul, l’avait « repérée dès laclasse de 1ère ». Un parcours en classe préparatoire après le bac, puis le concours d’entrée, Benjamin n’exclut pas se consacrer plus tard à larecherche. « Tous les grands enjeux
sociétaux intègrent l’informatique », rappelle Olivier Festor.« Tous les secteurs sont consommateurs d’informatique ». Et doncà la recherche d’ingénieurs trèsbien formés. Un diplômé de Télécom Nancy trouve un emploi enmoins de deux semaines. Premièreembauche à 37.600 euros par an.
PhilippeRIVET
L’esprit startupLe nouveau directeur de Telecom Nancy, OlivierFestor, fourmille d’idées. Cet exdirecteur de recherche à l’Inria (Institut national de rechercheen informatique et automatique), entend amplifier la tradition de l’école en faveur de « l’innovation et de l’entreprenariat. Les étudiants sontfortement accompagnés tout au long de leursétudes en ce sens ». Olivier Festor prévoit de« réserver des projets industriels à des startup ».
La startup academy, concours ouvert aux projetsémergents ou déjà engagés par des étudiants ou
des anciens diplômés de l’exEsial, des Mines oude l’Esstin, qui s’est déroulée en janvier à l’école,s’inscrit dans cette volonté.
À Telecom Nancy, a été rendue obligatoire uneinitiation à la recherche dès la 2e année, recherche qui doit déboucher sur un projet. Et ouvre lapossibilité d’un stage en laboratoire.
La généralisation d’un semestre à l’étranger pendant le cursus, et le projet instauration d’unparcours en anglais devraient contribuer à accroître l’attractivité de l’école.
TelecomNancyest laseuleécoleduGrandEsten informatiqueetensciencesdunumérique.
K Vanessa Degré et Benjamin Fuhrmann, une intégration réussie. PHOTOS A. MARCHI
Telecom Nancy exEsial
Les voies d’accès aux écoles
d’ingénieurs se diversifient.
En 2012, plus d’un ingénieur
sur deux n’est pas passé par
les classes préparatoires.
Outre les prépas CPGE
(Classes préparatoires aux
grandes écoles), il existe en
effet des prépas intégrées
(écoles d’ingénieurs avec un
cycle de deux ans et un de
trois ans), les cycles
préparatoires communs (CPC)
en vue d’une admission au
sein d’un panel d’écoles, et les
admissions parallèles
ouvertes aux titulaires d’un
BTS, DUT, BTSA, licence ou
master.
P124 places seront offertes en2013 à Telecom Nancy dont 114en 1ère année et 10 en 2e.
PTrois voies possibles pourl’admission en 1ère année avec114 places.
PSoit 75 places via les CPGE et leconcours Telecom Int et oralTelecom Nancy.
PSoit 14 places via les prépasintégrées (4 places aux candidatsde la prépa des INP et 10 placespour les élèves de 2e année del’Esstin).
P3e possibilité avec 25 places :elle est ouverte aux L2/L3, DUT,BTS, prépas ATS (classe prépascientifique qui permet aux DUT etBTS d’intégrer une écoled’ingénieurs).
P10 places sont ouvertes en2ème année d’école aux titulairesd’un bac + 4 scientifique.
K Olivier Festor, le directeur.
Àretenir
K
Un labo pas comme les autresLe laboratoire RECITS (Recherches et Etudes sur leChangement Industriel et Sociétal) n’est pas toutà fait comme les autres : hébergé par l’UTBM, ilregroupe des chercheurs en histoire, philosophie,sociologie, économie et gestion. L’effectif qui étaitde cinq enseignantschercheurs en 2000, est passé à 15, dont trois sont habilités à diriger desrecherches. Actuellement treize doctorants (dontsix en cotutelle) sont rattachés au laboratoire quiest classé « A », depuis 2011, par l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement
Supérieur (AERES). RECITS possède sa propre revue avec comité de lecture, « Les cahiers de RECITS ». Ses enseignantschercheurs sont particulièrement impliqués dans trois formations : unMaster Recherche HESIE (Histoire des Economieset des Sociétés Industrielles en Europe) avec l’Université de FrancheComté, celle de HauteAlsaceet celle deNeuchâtel en Suisse ; unMaster Professionnel en Affaires industrielles internationaleset un Master SinoEuropéen de ManagementIndustriel en partenariat avec l’UT de Shanghai.
Suivre ses études, tout entravaillant, cela devientpossible dans un nombregrandissant d’écolesd’ingénieurs. L’apprentissageest en train de conquérir seslettres de noblesse dans lesupérieur. Un dispositifintéressant sur les plansfinancier et professionnel etqui peut séduireprioritairement les jeunesdavantage portés sur leconcret. Se renseigner sur lessites des écoles et ne pasoublier de signer avec uneentreprise. Attention : lerythme sera soutenu, il faudrapouvoir assumer les deuxcasquettes.
AretenirPL’UTBM propose cinqformations d’ingénieurs en :
P Informatique.
PGénie mécanique et conception.
P Ingéniérie et management des
systèmes industriels.
PEnergie et environnement.
PErgonomie, design et ingéniérie
mécanique.
PL’Université propose aussitrois formations d’ingénieursen alternance en :
PGénie electrique.
P Informatique.
PLogistique et organisation
industrielle.
W www.utbm.fr
K L’Université se trouve à Sévenans.
L’idée se trouvait à l’origine même des Universités de Technologie (UT).Dès 1973, Guy Denielou,
le fondateur de la première UTfrançaise à Compiègne disait que« l’Université de Technologie essaie de mettre un terme à lacoupure absurde qui s’est instaurée entre les Humanités et lesSciences ».
« Au cœurdes processus »
En devenant toujours plus complexe, l’évolution du monde luidonne peu à peu raison. « Ce quifait la différence entre les ingénieurs, sur le long terme dansleur cursus professionnel, c’est laculture, la capacité à appréhender la complexité » avance le professeur Robert Belfort, enseignantchercheur en histoirecontemporaine, à l’Université deTechnologie de BelfortMontbéliard (UTBM).La reconnaissance académiquede la technologie a été un longpériple en France où, à la différence des EtatsUnis par exem
ple, cette matière était regardéede très haut par les autres disciplines universitaires. Aujourd’hui, toutefois, la technologieprend lentement place au seindes réflexions de presque toutesles disciplines.« La technologie se trouve aucoeur des processus de changement et d’innovation. Cela doitnous faire réfléchir aux rapportsentre l’homme et la techniqueafin de réinscrire science et technique dans la culture et promouvoir un humanisme technologique » poursuit l’universitaire.A ce titre, les élèvesingénieursde BelfortMontbéliard bénéficient de cours de chercheursdans des matières a priori éloignées de leurs préoccupationsimmédiates : historiens, économistes, sociologues etmême philosophe. Comme Mathieu Triclot, maître de conférences enphilosophie à l’UTBM dont lesuccès du dernier livre, « Philosophie des jeux vidéos », illustreopportunément la démarche intellectuelle entreprise par l’université comtoise.
Philippe PIOT
Le pari des HumanitésL’UTBM,entreBelfort etMontbéliard, formedesingénieurs. Pourtant 30%de l’enseignementdispensé relèvedes scienceshumaineset sociales.
K Robert Belfort est professeur d’histoire contemporaine au sein d’une université
qui forme des ingénieurs. PHOTO ER
L
Elle est originaire de Moselle. Lui, du Doubs. Ils se sontrencontrés en 1ère année àl’Ecole supérieure d’ingé
nieurs des travaux de la construction (ESITC) de Metz dont ils sonttous deux diplômés. Actuellement,ils travaillent sur lemêmechantier,celui de mise en sécurité incendiedu site de l’hôpital JeanMinjoz, àBesançon. Elle est chef de projetchez Ingerop, bureau d’études etd’ingénierie. Lui, conducteurde travaux pour l’entreprise Groupe 1000.
L’esprit collectif
Caroline Prime et Bastien Milletont visé cette école d’ingénieurs duBTP pour les mêmes raisons : saformation« trèspratique ». Lesmatières techniques liées aubâtimentsont de fait abordées dès la 1ère année. « On entre immédiatementdans le vif du sujet. De plus la plupart des enseignants sont des professionnels du bâtiment. Desatouts considérables », expliquentles jeunesgens,âgésde24et25ans.
Avec ses 270 élèves, l’ESITC est uneécole « à taille humaine », qui entend le rester, « pour la pédagogie,pour l’encadrement, pour le suivi »,explique son directeur. « Personnellement c’est là que j’ai mûri »,reconnaît Caroline Prime. L’écolecultive l’esprit collectif, valeur indispensable dans ces métiersd’équipe, de relationnel. « Ellenousapprend très rapidement à avoirdes responsabilités », ajoute la jeune femme. « On y acquiert aussi
très vite la capacité à travaillerénormément. Cela ne nous fait paspeur. Nous sommes formés pour,nous sommes autonomes. C’estune force ». Une force recherchéepar les entreprises. Les deux jeunesgens n’ont eu aucune peine à entrer sur le marché du travail. « Lesétudiants sont opérationnels dès lasortie de l’école. 50 % ont une promesse d’embauche avant de quitter l’école »,explique ledirecteurdel’établissement.Cefut lecasdeBas
tien Millet qui avait effectué sonstage de 5e année au sein du Groupe 1000. Diplôme en poche, la jeune femme a, elle, choisi de compléter sa formation avec un masterspécialisé dans la construction durable. Après avoir donné sa démission chez un 1er employeur afin depouvoir rejoindre la FrancheComté, un mois lui a suffi pour décrocher son poste actuel.
MarieHélèneVERNIER
L’ESITC : une formation sur le terrainL’Ecole supérieure d’ingénieurs des travaux de laconstruction de Metz est un établissement d’enseignement supérieur privé, créé à Metz en 1992.« A la demande des entreprises, pour répondre àleurs besoins », rappelle Marcel Poinsignon, sondirecteur. De fait, 99 % de ses étudiants travaillent dans le bâtiment et les travaux publics àl’issue d’une formation très ancrée sur le terrain,grâce aux stages et à la personnalité des enseignants : 65 % des 110 que compte l’école sont desprofessionnels du BTP. L’établissement, habilité
par la commission des titres d’ingénieur, recruteprincipalement dans tout le Grand Est. Sur dossier et « un entretien qui a le même poids tant ilnous importe de valider la réelle envie du jeunede travailler dans le BTP », explique Marcel Poinsignon. L’école forme en 5 ans postbac. Elle recrute certains éléments titulaires d’un DUT ou BTSgénie civil, la diversité des profils constituant« une richesse ». 50%des étudiants décrochent lapromesse d’un emploi avant de quitter l’école,85 % dans les 3 mois, 100 % dans les 6 mois.
M.H.V
CarolineetBastien, tousdeux ingénieursBTP,travaillent sur le chantierde l’hôpitaldeBesançon.
K L’ESITC, une école à taille humaine. PHOTO ALEXANDREMARCHI
Des travauxtrèspratiques
Plus de 200 écoles forment au
métier d’ingénieur et 30.000
élèves sortent chaque année
avec un diplôme bac + 5. Si le
prestige de l’établissement
reste un critère important, les
différents classements publiés
doivent être pris avec
précaution et considérés
comme un des indicateurs et
non l’unique. Car la spécialité
que propose l’école mérite
tout autant, voire davantage
attention. Globalement, les
ingénieurs ne connaissent
guère de problèmes
d’insertion (moins de 4 % de
chômeurs), un autre critère à
ne surtout pas négliger.
P Recrutement : sur dossier etentretien de motivation.
Directement sur le site de l’école
sans passer par la procédure APB
(www.esitcmetz.com).
PLes stages à l’ESITC : stage
ouvrier dès la 1ère année. Stage
d’encadrement sur chantier en
début de 3e année. Stage de 2 mois
à l’étranger entre la 3e et la
4eannée. En 5e année, projet de fin
d’études (une véritable étude
confiée à l’élèveingénieur).
PMétiers : l’école forme desingénieurs de terrain.
Principalement des conducteurs
de travaux. Mais aussi des
ingénieurs bureau d’études,
ingénieur qualitésécurité
environnement, des maîtres
d’ouvrage... Salaire moyen
d’embauche : 34.500 euros brut
annuel.
K Marcel Poinsignon. PHOTO DR
Aretenir
M
Si les jeunes diplômés dusupérieur visent plus souvent les grands groupesou grosses entreprises du
bâtiment, JeanSébastien Michelet, chef de file des jeunes dirigeants BTP de MeurtheetMoselle n’omet jamais lors de sesrencontres avec les étudiants demettre l’accent sur les PME « quipeuvent offrir des débouchés intéressants ».
« Dans l’humain »
« Nos métiers », aimetil rappeler, « ce n’est pas forcément ceque l’on construit, c’est ce quel’on organise ». Sans conteste, etc’est encore plus vrai en temps decrise, les formations en alternance sont très prisées des employeurs. Plus que tout autre, lesecteur du BTP requiert que lesétudiants soient « immergés »en entreprise durant leur cursuset imprégnés d’une véritable culture du BTP.Dans ces métiers, le savoir êtreest tout aussi important que le
savoir : « Nous sommes dansl’humain, tout à la fois en relation directe avec les hommes deterrain, et avec nos clients »,poursuit JeanSébastien Michelet, viceprésident des anciens del’Ecole supérieur d’ingénieursdes travaux de la construction deMetz, aujourd’hui directeur del’agence lorraine de Demathieuet Bard.Le sens du contact mais aussi« l’envie » doivent s’imposerchez les jeunes diplômés du supérieur qui ont fait le choix des’engager dans cette voie professionnelle : « Ce sont des métiersqui leur demanderont beaucoupd’investissement en temps etd’être prêt à prendre des responsabilités », rappelle JeanSébastien Michelet, par ailleurs viceprésident de la Fédération dubâtiment de MeurtheetMoselle. Penser BTP, c’est aussi penser àses métiers annexes, dans les domaines juridique ou encore desressources humaines.
MarieHélène VERNIER
Des besoins accrus en encadrementLe secteur du bâtiment recherche de plus en plus dejeunes gens diplômés de l’enseignement supérieur,qu’ils soient titulaires d’un BTS, d’un DUT, d’unelicenceprofessionnelleoud’undiplômed’ingénieur.En Lorraine, sur les 8.000 jeunes en formation dansce secteur, 1.700 le sont en postbac, soit un sur cinq,explique Philippe Grange, délégué général de lafédération française du bâtiment pour la région.Depuisplusieursannéesdéjà, cesentreprisesontdesbesoins accrus en encadrement et encadrementintermédiaire : chefs de chantiers, conducteurs detravaux, chargés d’affaires, ingénieurs…Nouvelles exigences en matière de performances
énergétiques, nouveaux matériaux… les compétences demandées à ces professionnels se sont élargies.Mais dans ce secteur on ne forme pas pour former.En FrancheComté, 9 % des 4.000 jeunes actuellement en formation dans le bâtiment et les travauxpublics, seront diplômés du supérieur : « Une progression maîtrisée par la profession », rappelle Rodolphe Lanz, secrétaire général de la fédération dubâtiment de la région. Tant en Lorraine qu’en FrancheComté, onveille à ceque les formations« collentau plus près des besoins ».
M.H.V.
L’envieet le sensducontact, deuxqualitésprimordialespour lesétudiantsdusupérieurquis’engagentdanscettevoieprofessionnelle.
K JeanSébastienMichelet : « Etre prêt à prendre des responsabilités ». PHOTO ER
La « culture » du bâtiment
En temps de crise, le BTP
souffre, mais continue de
recruter. En particulier des
jeunes diplômés à bac + 2.
Mais il ne faut pas pour autant
négliger la gamme de
formations dans le bâtiment
les travaux publics, qui va de
la mention complémentaire en
un an après le bac jusqu’au
diplôme d’ingénieur, en
passant par le BTS, le DUT, le
DEUST, la licence
professionnelle ou le master.
Axé sur la pratique, le BTS
(pas moins d’une quinzaine de
spécialités) est
particulièrement apprécié des
recruteurs.
AretenirPMalgré un ralentissement trèsnet de l’activité depuis 2007, lesecteur du BTP continued’embaucher. Exemple en FrancheComté : en 2010, 4.261recrutements ont eu lieu, sur23.741 salariés. Dont 2.000entrants dans le secteur pour lapremière fois.
PTant en Lorraine qu’en FrancheComté, les opérations de séductionsemultiplient. La FFB Lorrainevient de signer un partenariat avecl’Onisep pour faire connaître lesformations du supérieur et casserles idées reçues. Depuis 1998, laFFB FrancheComté travaille avecle conseil régional surl’amélioration de l’image desprofessions du BTP.
PLes jeunes gens décrochant undiplôme du supérieur dans cesecteur s’ouvrent, à plus longterme, des perspectives possiblesde création ou reprise d’entreprise.
K Rodolphe Lanz. PHOTO ER
N
Elle n’aurait osé en rêver.C’est pourtant aujourd’huibel et bien dans le BTP queJustine Jeunet, 31 ans, a
trouvé son épanouissement professionnel. Collaboratrice del’agence lorraine Rabot Dutilleuldepuis 18 mois, la jeune femme yoccupe les fonctions de « conducteur de travaux », la personne àquiil incombe de gérer toutes les étapesd’unchantier, tant sur lesplanshumain, technique, financier queréglementaire.
«Enrichissant »
Un travail lourd de responsabilités,impliquant de ne pas compter sesheures, mais « hyper enrichissant », résume la jeune femme :« Aucune journéeneressembleà laprécédente, aucun chantier à unautre », apprécietelle.La féminisation des équipes sepoursuit dans le bâtiment. Selondes chiffres de la FFB, le secteurcomptait 11 % de femmes en 2010.
En restant tout simplement « ellemême », Justine Jeunet dit ne jamais avoir éprouvé de « difficultés » sur le terrain à remplir sesfonctions, « ni senti de machisme ». Elle s’étonne encore en revanche d’un lointain entretiend’embauche : « Onm’avait demandéquel comportement j’adopteraissiquelqu’unrefusaitdem’obéir surun chantier. Poseton ce genre dequestion à un homme ? »Son orientation professionnelle
tient beaucoup à la bienveillancedes équipes éducatives qu’elle acroisées sur son chemin. Des équipes qui lui ont donné confiance enelle, fait prendre conscience de sescapacités. « C’est le proviseur demon lycée qui m’a fortement incitée à entrer en prépa une foismonbacSTI avecmentionenpoche », sesouvientelle. Deux années « difficiles »maisquiouvrent«quandons’en sort une voie royale », reconnaîtelle. Elle intégrera ensuite
l’Ecole supérieure du bois de Nantes où elle décrochera son diplômed’ingénieur trois ans plus tard.Après un break volontaire puisquelque peine à trouver un emploidans ce secteur, la jeune femmesera contactée en 2008 par PertuyConstruction. C’est là qu’elle découvrira « sur le tas » le secteur duBTP.« Un super choix », qu’elle ne regrettera pas.
MarieHélèneVERNIER
L’ABCD de l’égalitéMalgré un taux de réussite au baccalauréat biensupérieur à celui des garçons (86 % contre 81 % en2011 en Lorraine), les filles continuent de s’engagerdans des voies traditionnellement féminines, et desfilières où les perspectives d’emplois sont moindres.Une tendance retrouvée dans les chiffres du chômage. « Aujourd’hui, 50%des filles se concentrent dans12 des 87 familles professionnelles répertoriées »,rappelle Isabelle Harmand, chargée demission égalité fillesgarçons au rectorat de NancyMetz.Déjà très impliquée dans ce domaine, l’académievientd’êtrechoisieavecquelquesautrespourexpéri
menter àpartir de la rentrée 2013, « L’ABCDde l’égalité », un nouveau programme qui seramis enœuvredès lamaternelle.Objectif : lutter contre les stéréotypes, ouvrir le champ des possibles en matièred’orientation, et plus largement prévenir les violences faites aux femmes. L’égalité fillesgarçons, unequestionqui requiert « unevigilance auquotidien »,note Isabelle Harmand. A la maison. A l’école. Unexemple : « Des études scientifiques ontmontré queles professeurs de maths ne s’adressaient pas de lamême façon aux filles qu’aux garçons ».
M.H.V
Ingénieure, JustineJeunet travailledansleBTPdepuis 2008.« Lebonchoix », ditelle.
K Justine Jeunet : « Aucune journée ne ressemble à la précédente ». PHOTO ER
Femme sur les chantiers
Anne, ingénieur aéronautique.Aurore, contrôle de la défenseaérienne. Thomas, puériculteur.Nicolas, orthophoniste… Sur lesite de l’Onisep, ils témoignent.A travers leurs expériences, ilsdonnent à voir la diversitéréelle des métiers.Dans une Lorrainemarquéepar son passé industriel, lesstéréotypes sur le genre desmétiers conservent une forteinfluence. L’académie deNancyMetz a fait de l’égalitédes chances fillesgarçons unaxe fort. Contre le poids desreprésentations, pourl’éducation au respect entrefilles et garçons. Un certainnombre d’opérations sontmenées pour booster l’envie etl’ambition des filles. Unexemple : le Prix Caroline Aigle,1ère femme pilote de chasse.
PEn Lorraine, la part des filles enclasses préparatoires aux grandesécoles est de 34 % en prépascientifiques, 80 % en prépalittéraires et 54 % en prépaéconomiques.
PLa part des filles dans les écolesd’ingénieurs est de 27 %, moins de5 % dans certaines.
PEn BTS, on ne compte que 10 %de filles dans le secteur dubâtiment, 11 % dans le secteur destravaux publics. Dans le secteur del’informatique, on retrouve moinsde 10 % de filles. Ce sont pourtantdes domaines où l’on recrute. Enrevanche, elles sont 96 % dans lesecteur de l’économie sociale etfamiliale.
PEn classe de première, malgréleurs bons résultats, 29,8 % desfilles se dirigent vers uneterminale S contre 37,7 % desgarçons.
K Isabelle Harmand. PHOTO ER
Aretenir
O
P
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