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Le «bilan» de la Vision Concertée
Atelier de réflexion
Vers une nouvelle stratégie d’inclusion financière en Tunisie
16, 17 mai 2016
Katia Raguzzoni, mai 2016
Vision Concertée pour le développement de la
microfinance en Tunisie
Sommaire
Introduction
Bilan de Vision Concertée
Quick wins
Recommandations
Objectifs du bilan Apprécier les résultats de la Vision Concertée pour le
développement de la microfinance
La méthodologie a prévu une analyse documentaire et
la conduite d’entretiens avec des acteurs clés en offrant
la possibilité aux interviewés d’avoir un dialogue sur les
principaux éléments de force et de faiblesse de la mise
en œuvre de la Vision Concertée 2011 – 2014
Les axes de la Vision Concertée Contribuer à la lutte contre l’exclusion financière, au
développement harmonieux des régions et à la
consolidation du tissu économique
Cadre
Réglementaire
et supervision
encourageant
l'évolution du
secteur
1
Contribuer via la
microfinance au
développement
des régions et
des segments
prioritaires
2
Structurer le
secteur pour
inscrire son
impact dans la
durée
3
Promovoir et
accompagner
une croissance
responsable du
secteur
4
Inclusion financière en chiffres Population totale: 11 millions
Population (>15 ans) qui n’a pas accès, ou fait une utilisation très
limitée des services financiers formels: 64% (estimation)
•Nombre comptes bancaires et postaux: 12 millions
•Bancarisation (en termes de comptes): 66%
•Cartes bancaires: 2,7 millions
•Utilisateurs de services financiers mobiles: 4%
•Personnes qui ont bénéficié d’un crédit: 20%
•Utilisateurs services de transfert d’argent: 40% envoient, 45%
reçoivent
•Produits assurance: 9% ont souscrit une assurance
Source: BCT, Rapport sur la Supervision Bancaire 2014, Services Financiers Mobiles et Inclusion Financière en Tunisie -
Étude de marché (BM /CAWTAR, 2015)
Aperçu sur le secteur Les acteurs de l’écosystème financier
1995 1999-2013 2012 2013 2014 2015 2016
2011 Adoption Vision Concertée 2011 - 2014
Office National
des Postes
AMC
Les etablissements de crédit: Banques, societés de leasing et societés de factoring
Les institutions du secteur de la microfinance
Societés d'Assurance, Operateurs Transfert d'Argent, Opérateurs de Téléphonie mobile
Les autres acteurs (liste non exhaustive)
Caisse Nationale de Sécurité Sociale, Caisse Nationale de Retraite et
Prévoyance Sociale, Autres Societés de Services PubliquesLe secteur privé
Focus sur la microfinance L’offre de crédit, focus sur l’évolution du secteur 1/2
Un total de 329.701 crédits en 2015
Estimation demande de produits et services de microfinance
2,5/3,5 millions particuliers
(dont 0,95/1,4 millions pour le microcrédit)
et entre 245,000/425,000 micro et très petites entreprises Taux de couverture microcrédit 23,55% (estimation)
Source: ACM, Vision Concertée, Ministère des Finances 2011, MicroMed 2014
Un montant total
535.957.000 DT
octroyé en 2015
Focus sur la microfinance L’offre de crédit, focus sur l’évolution du secteur 2/2
Une offre microfinance plus concentrée
dans le Nord-Est du Pays
Le montant moyen du crédit AGR a
connu une augmentation
Source: ACM, Vision Concertée
81,7% des crédits
pour AGR en 2010
88,1% en 2015
18,3% des crédits
pour ACV en 2010
et 11,8% en 2015
Sommaire
Introduction
Bilan de Vision Concertée
Quick wins
Recommandations
10
La Vision Concertée 2011 – 2014 Le premier plan d’action
Axe 1.
Réglementation et
supervision
Axe 2.
Zones et régions
prioritaires
Axe 3.
Professionnalisation et
structuration
Axe 4.
Croissance
20
11
Juill
et /
Déc
emb
re • Première réforme
législative
• Création et formation de
l’Autorité de Contrôle de
la Microfinance
• Adoption des arrêtés du
Ministère des Finances
(1/2)
• Etude de
marché (1/2)
•
• Etude pour la
restructuration du
système BTS/FNG/AMC
• Création de
l’observatoire
pour l’inclusion
financière
(assurer la
transparence)
20
12
Jan
vier
/ J
uin
• Adoption des arrêtés du
Ministère des Finances
(2/2)
• Ouverture de la
procédure d’agrément
• Développement de
procédures et outils de
supervision
• Etude de
marché (2/2)
• Identification
des régions et
segments
prioritaires
• Elaboration du
cadre incitatif
• Lancement de la
restructuration du
système BTS/FNG/AMC
• Lancement d’une étude
sur le rôle de la Poste
dans l’inclusion
financière
• Lancement de la
centrale de risques
microcrédit
• Actions en
faveur de la
formation du
personnel des
IMF
• Actions en
faveur de la
protection des
clients des IMF
AXE 1
Mise en place d’un cadre réglementaire et d’une supervision
encourageant l’évolution du secteur Première réforme
• Première réforme législative
• Création et formation Autorité Contrôle Microfinance
• Diversification des acteurs
• Modernisation du secteur
• Capitaux minimums (différentié par typologie acteur)
• Augmentation contrôlée du plafond du microcrédit (pour SA)
• Possibilité de distribuer des produits micro assurance
• Établissement du secret professionnel
• Maintien du déplafonnement sur le cout du crédit
• Clarification des termes et définitions employés, et leur
alignement sur les bonnes pratiques internationales
AXE 1
Passer du microcrédit à la microfinance
AXE 1
Mise en place d’un cadre réglementaire et d’une supervision
encourageant l’évolution du secteur Deuxième réforme
• Introduction nouvelle catégorie d'établissements financiers
• Réunification des supervisions bancaire et microfinance
• Fusion entre Centrale Information BCT et de CI de la
microfinance
• Introduction de la notion d‘Intermédiaire en Opérations
Bancaires
• Création d'une catégorie d'établissements financiers de
paiement
AXE 2
Contribuer via la microfinance au développement des
régions et segments prioritaires
• Réalisation d'une étude de marché détaillée
• Mettre en place un cadre incitatif pour le développement de
la microfinance
• Offre des mécanismes d'incitation pour répondre à certaines
défaillances
• Assurer une dynamique collective efficace pour le
déploiement de la microfinance, via un cadre de coordination
réunissant ministères, acteurs et bailleurs de fonds
• Restructurer les AMC et redéfinir le rôle de la BTS et du FNG
• Mieux appréhender le rôle de la Poste dans le développement
de la microfinance et plus largement dans l’inclusion
financière
• Privilégier progressivement l’implication du secteur financier
privé pour le refinancement de la microfinance
AXE 3
Structurer le secteur pour inscrire son impact dans la
durée
• Mettre en place d’une centrale des risques de microfinance
• Assurer la transparence des performances du secteur, tant
financières que sociales, en créant un observatoire de
l’inclusion financière
• Développer une capacité de formation en microfinance
• Garantir la protection des clients via une éducation financière
AXE 4
Promouvoir et accompagner une croissance
responsable du secteur
16
La Vision Concertée 2011 – 2014 2015/6 Cadre de synthèse – les actions réalisées, en cours et à réaliser
Axe 1.
Réglementation et supervision
Axe 2.
Zones et régions
prioritaires
Axe 3.
Professionnalisation et
structuration
Axe 4.
Croissance
2
01
1-2
01
4
20
15
2
01
6
Première réforme législative
Création ACM
Modernisation du secteur
Possibilité de distribuer des
produits micro assurance
Fusion entre CI – BCT et de CI de
la microfinance
Deuxième réforme pour passer
du microcrédit à la microfinance
Introduction nouvelle catégorie
d'établissements financiers
Réunification des supervisions
bancaire et microfinance
Introduction de la notion
d‘Intermédiaire en Opérations
Bancaires
Création d'une catégorie
d'établissements financiers de
paiement
Etude de marché
Mise en place d’un
cadre incitatif et
estimation de
segments prioritaires
Offre de mécanismes
d’incitation
Assurer une
dynamique collective
efficace via un cadre
de coordination
réunissant
ministères, acteurs et
bailleurs de fonds
Restructuration AMC
et redéfinition du
rôle de la BTS et du
FNG
Lancement d’une
étude sur le rôle de la
Poste dans l’inclusion
financière
Privilégier
progressivement
l’implication du
secteur financier privé
pour le refinancement
de la microfinance
Mettre en place
une centrale des
risques de
microcrédits
Assurer la
transparence des
performances du
secteur en créant
un observatoire de
l’inclusion
financière
Développer une
capacité de
formation en
microfinance
Garantir la
protection de
clients via une
éducation
financière
Fait
En cours
A’ réaliser
Forces du secteur 2011 2016 1/3
2011 2016
• Couverture nationale, via un réseau de près de 350 points de vente de microcrédit, un réseau de plus de 2 300 agences bancaires et postales et 45 guichet mobiles de la poste
• Réseau d'offre de microfinance axé sur IMF Associatives (190), IMF SA (>100); un réseau de 1051 bureaux de la Poste, réseau 1620 Agences bancaires, 2070 DAB/GAB
• Enda, une des institutions de microcrédit parmi les mieux notées par les agences
• Enda, Taysir, MicroCred, AdvansTunisie, CFE, ASAD et Zitouna
• Une expertise terrain de plus de 10 ans grâce à Enda et au réseau AMC
• Meilleure expertise de terrain et développement du secteur de la microfinance. Développement de produits et offre d’éducation financière
• Des conditions d’ouverture et de gestion de
compte d’épargne et courants relativement flexibles et abordables
• Conditions d'ouverture et de gestion de comptes d'épargne et courants disponibles auprès de la Poste et des Banques
• Une augmentation régulière du nombre de comptes bancaires et postaux
• Augmentation continue du nombre de comptes bancaires et postaux
• Une protection sociale relativement développée pour les salariés et fonctionnaires
• Le thème continue à occuper une place importante dans la politique sociale de la Tunisie
2011 2016 • Une connaissance insuffisante des besoins en
termes de services financiers des populations à bas revenus
• Meilleure connaissance de l'environnement, mais la demande est encore difficile à saisir et peu segmentée.
• Un cadre réglementaire actuel restrictif : limitation en termes d’acteurs et de produits, jusqu’en 2010, plafonnement du taux d’intérêt sur ressources budgétaires, qui impliquait donc un modèle économique structurellement déficitaire
• Cadre réglementaire plus développé; d’autres réformes sont nécessaire pour permettre l’évolution de l’offre et le développement du réseau de distribution
• Un secteur semi-administré par l’État (sauf Enda), qui a notamment parfois engendré une confusion de rôles et entre don et crédit
• Une partie du secteur est encore administrée par l'État
• Une offre concentrée sur le microcrédit, et loin de répondre à la demande
• L'offre a évolué mais elle est encore loin de satisfaire à la demande et viser l’objectif de l’inclusion financière
Faiblesses du secteur 2011 2016 2/3
2011 2016
• Une fragmentation du secteur du microcrédit, constitué, mis à part Enda, de ~270 associations de petite taille
• Un secteur de la microfinance plus développé et un environnement d’IMF associatives encore fragmenté
• Une partie de la croissance repose sur la
récurrence du financement étatique • Le financement étatique est encore la seule source d’une partie du secteur
• Faiblesse de l’infrastructure de marché pour le
microcrédit, manque de données fiables et mises à jour sur la performance, rareté des ressources humaines spécialisées en microfinance, etc.
• Les infrastructures de marché sont développées:
la Centrale de Risque de la Microfinance est opérationnelle et un Observatoire sur l'Inclusion Financière sera en place, plus de compétences en matière de microfinance
• Une culture peu développée de l’épargne
financière et de l’assurance chez les populations à bas revenus
• La demande de micro-épargne augmente et le
besoin d'autres produits financiers est ressenti. • Le niveau d'éducation financière est encore
faible
• Des compagnies d’assurance peu adaptées en termes de produits et canaux de distribution pour atteindre une clientèle à revenu bas et irrégulier
• L'accès à des produits assurance est plus développé mais une offre de produits de micro-assurance dédiés à une clientèle à bas revenu est un besoin ressenti
Faiblesses du secteur 2011 2016 3/3
Sommaire
Introduction
Bilan de Vision Concertée
Quick wins
Recommandations
Quick wins stratégiques
•Mise en place d’un cadre de coordination réunissant ministères,
acteurs et bailleurs sur l’Inclusion Financière et définition d’un
système de gouvernance efficace
•Mise en place d’un cadre incitatif pour
i) favoriser l’investissement dans les régions défavorisées et au profit
des exclus
ii) accompagner la restructuration effective des AMC vers un cadre de
professionnalisation (selon indications du Comité de Pilotage National;
réstructuration sous forme de fusion, une IMF sous forme associative
par région)
•Mise en place d’une unité d’appui technique pour accompagner
le processus d’inclusion financière
•Déblocage de lignes de financement additionnelles dans les
régions moins desservies
Quick wins institutionnelles
• Faciliter la mise en place de l’Association Professionnelle
des Institutions de microfinance
• Mise en place d’un système efficace de communication
avec/entre toutes les IMF sous forme associative
• Encourager la collaboration entre IMF SA et IMF sous forme
associative dans les régions défavorisées où les IMF SA
n’opèrent pas.
• Mise en place d’un groupe de réflexion sur refinancement
IMF dans les prochains mois en attendant un mécanisme long
terme
Quick wins opérationnelles
• Alimentation continue de la base de données de la part des
IMF, toutes catégories confondues, et mise en conformité des
données aux formats requis par la CRM
• Faciliter le processus de contribution des IMF à la CRM et créer
de services à haute valeur ajoutée; analyse des données
historiques
• Promouvoir d’initiatives d’éducation financière au bénéfice de
la population dans les régions défavorisée
• Simplifier les procédures d’autorisation nécessaires à
l’ouverture de nouvelles agences pour les IMF
• Analyse de la Convention BTS/Associations pour introduire
dès maintenant des meilleurs pratiques
Sommaire
Introduction
Bilan de Vision Concertée
Quick wins
Recommandations
Le mécanisme de gouvernance du processus via la mise en place
d’un cadre de coordination réunissant ministères, acteurs et
bailleurs de fonds n’a pas été suffisamment efficace.
Les enjeux liés à la création d’un cadre incitatif pour le
développement des régions moins favorisées, la deuxième
réforme du cadre réglementaire et la restructuration des IMF
sous forme associative - restent les points les plus faibles des
acquis de la Vision Concertée.
Conclusions
la Stratégie d’Inclusion Financière
devra impliquer tous les acteurs publics et privés au niveau national
Un mécanisme de gouvernance devra être introduit.
“La vision concertée constituait dès le
début un programme ambitieux mais
nécessaire, vues les conditions sociales
et économiques du pays »
Le travail accompli est important mais il reste à envisager
deux points majeures
Recommandations
1) Une meilleure connaissance de la demande, en particulier
pour ce qui est de la décomposition de la demande à partir des
différents segments de population et des besoins sous-jacents.
Seule cette analyse pourra adresser efficacement l’évolution
de l’offre et rendre celle-ci plus efficace;
2) Un effort plus important pour desservir finalement toutes les
régions du pays et faire en sorte que la stratégie de
l’inclusion financière se traduise dans un levier pour le
développement social et économique au niveau local.
Pour ce faire, un mix équilibré entre innovation technique et
digitale et des modèles d’organisation s’impose. Certains
blocages culturels et sociaux restent le défi majeur à envisager
pour atteindre des résultats importants en termes d’accès aux
services financiers de base.
Recommandations
Katia Raguzzoni - katia.raguzzoni@microfinanza.it
MERCI POUR VOTRE ATTENTION
شكراً على اهتمامكم
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