valais romand vol 1
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Mï.MT F F 'h '^ M vi r, niiMOIS
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POPULAIREKT
NATIONALE
LE VALAIS ROMAND
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Adresser toutes communications aL . CO U RT H IO N , ré da c t e u r , Bu l i e (S u i s se )
75ï^5P^i m £<Pour 1
Union
A b o n n e m e n t si Suisse, u n an . . . . F r. 3 —
six m ois . . . - 1 75postnle, (payable d'avance") .. 4- '5 op ar an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneEtranger 0. 3, _ .Rabais sur annonrc.', répétées.
NOTRE BUT
-— Le Valais Roman d:— Oui, le Valais Romand, un titre
qui n ' implique aucune pensée d'exclusivisme à l 'égard de la partie non romande du Valais, mais qui explique lebut visé par cet te jeun e et "modeste
.-revue de réveiller le goût de la littérature française et romane dans cecanton.
— Un journal littéraire en Valais—- Soit, allons pour le m ot « litté
raire *, car la littérature que les « aca -
dém istes » se plaisent à revêtir d 'unerobe sévère pendant que , de son côté ,la jeune école la sangle dans unegrimpe raide et un plastron empesé,désirerai t cependant n 'ê tre point l 'esclave des bonzes d'une part e t dessnobs de l 'autre.
Elle aussi a droit à certaines heures d'abandon, de familière aisanceduran t lesquelles, emmitouflée de v êtements rustiques, elle se pare de (leursdes champs et se parfume des senteursdes sapins.
Ailleurs, on édifie avec des pierresapprêtées, ta i l lées par avance, l issées,ajustées ; chez nous on fait un mur tiematériaux irréguliers ; notre construc
t ion sera sans ddute moins imposante,mais dans laquelle des deux retrou-
verat-on, s ' i l -vous-plaî t , l ' image dupeuple qu'el le ab ri te ?
#
Sans doute, on n'a pas at tendu à cejour pour décrire nos abru ptes forêts,nos pics argentés et nos infinies merveilles naturelles. Javelle a immortalisé la rusticité exté rieu re de nos hameaux ; Rambert a , par do touchantespag es, effleuré la loyale sin plic ité denos mœ urs cam pagn ardes ; Mario apèlerine et cari llonné ; M. Edo uardRod s'essaie encore à traduire la pla
cide philosophie de quelques patres,mais, écartés les uns et les autres del' intimité, soit par leur origine étran -ger'ôit soit par l ' inco mp réhe nsio n dulangage du peuple, soi t encore parcette dignité du * monsieur » ou de la« dam e ->, do nt s'effarouche toujoursle pay san ; ils ont dû, les uns com meles aut res, laisser inexp loré e a vie'in time du villag e, les dé tails" fie l'existence du foyer.
Lequel, s' il vous plaît, de ces diversécrivains a réellement saisi toute lanaïv eté d 'un logis, entend u le ron rondu chat des Alpes batta nt la m esuredes ronflements du poêle familial ouluttant de miaulements avec le rouetmal graissé des aïeules? '
Qua nd donc- a-t-bn vu Tun d'eu xdes cen dre le soir au carrefour dans le
cercle ties pipes culottées sans conet les conversat ion s partag ées eles élections communales et la pemance des vaches reines ?
Où en a 1-on vu un oser v oletermo uche indiscrè te à- l 'entou r dés d'oeillets égayant la fenêtre auprplatjuelle la je un e tricoteu se sou pirsourit, selon qu'elle d oute ou es pè
C'est dit..., oui, nous sommes unles Au ver gn ats ou les H retons dSuisse romantic, mais qui dit que cAuvergne n ' aura pas un jour son
cal ou cet te Bretagne son Chatbriand, pour peu qu'on rallume le (beau dédaigné de l ' idéal dans cestres de l 'utilitarisme brutal où npeuple a trop' longtemps voulu se cplaire C'est pourquoi nous accerons parfois ties productions tie cqui se disposent à faire un simple hors du chemin battu de la vie banIls ne seront pas toujours des artismais avant de songer à éveil ler l
il faut préparer l 'éveil du,goût de l
Dè s qu 'un p etit cercle intellectuelsera formé pour prendre droit de chez nous, dès qu'on pourra discupeser et jug er, le chem in sera paisé. '.'
Et , puis, que de choses do rme nt puis cinquante, cent ans, au fond armoires des chaumières : t ronçons'
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A R T S E T M O D E
L'évolution du costume en Valais
On vous a promis, o mes nouvelleslectrices, de vous entretenir de tempsen tem ps ici de la M od e, cette insaisissable déesse qui , suus prétexte dese pl ier aux exigences du goût et del'aisance, se fait plutôt la capricieusepers écu trice de celle ci et la per pétuelle tortionnaire de celles-là.
Quel que soit votre âge, Mesdames,vous avez certainement toutes assezvécu pour savoir qu'en ce monde ceux-qui donnent une parole chargent souvent les autres de la tenir. C'est à moi,Adrienne, que vient d ' incomber le devoir de tenir la parole de l 'organisateur du \'alais Romand et de v ous
* parle r colifichets » ainsi qu'il vou sl 'annonce plus haut .Mais avant d 'entrer dans une étude
de la mode actuelle , revenons un instant — oh je sais que vous allez fairela grimace, mes fringantes concitoyennes du Valais — revenons, pour qu'onne reproche pas à votre amie Adrienned'achever à coups d'indifférence lesrares spécimens qui nous restent de lacoque t te r ie de nos grand 'mamans . auxcostumes na t ionaux, par un examendes causes de la faveur où certains
d'entre eux ont pu, jusqu'à certainpoint, se maintenir et de celles de ladisgrâce où les autres sont inconsciemment tombés .
Certaines enthousiastes, parmi nous,procla mer ont peut être la possibil i téd'arracher à l 'agonie une mode quechac une regr et te , q ue nulle n 'osa jamais condamner, mais que toutes, tantque nous sommes, avons abandonnéede parti [tris avec la frivolité de goûtqui dist ingue si é trangement notresexe. Ces enthousiastes là , plus res
pectueuses que nous des tradit ions maternelles, se trom pen t tort , tout aumoins en ce qui concerne la modebas-va laisanne, dont le chapeau-falbalatant regret té de cel les qui l 'ont t rahifut la caractérist ique couronne, l 'essent ie l joyau.
Toutefois, on a quelque droit de semontrer moins pessimiste à l 'égard dela mo de valaisanne de la région de
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Sion. Evolène, Savièse restent toujours les grands boulevards de notrecoquetterie patriarcale et , encore quele costume y soit demeuré paysan etne se soit guère prêté aux combinaisons de forme exigibles de la partd'une mo ndaine, la facture éléme ntaire
y a été suffisamment c onse rvée p ourque la taillcuse pour dames en puissetirer un m oy en term e. Qu e te faut ilpour cela , ingénieuse couturière ? —Un peu plus de moelleux dans le tissuet un surcroit d'étoffe destin é à prolonger la jupe vers les pieds, car notre atavisme n' i ra pas jusqu'à exigerde vous, mesdames, la jupe courte quifacilite les enjambées de nos robustesmontagnardes par dessus les fossés etles haies.
Au surplus, la base du costume n'est
point dans la jupe, mais bien dms lecorsage et la coiffure. Or, n'avez vouspoint observé que, depuis deux ans,la coquette citadine a pour ainsi direcopié nos savièsannes, par l 'adoptiondu court e t gracieux cors ige-vestemoulé sur le buste sans pincer celui-ci et légèrement suspendu en dessus de la ceintu re. Ma paro le en parcourant mainte cité, je me suis plusd'une fois prise à dire à la vue decertain es demoiselles en ves te : « Cesont au moins là des coquettes d 'E vo -lène > Sans doute, je t rouvais leursemmanchures légèrement t rop bouffantes pour leur taille gracile, leurscoiffures sensiblcmentpareillcs au quelconq ue : mais, du mo ins, le corsagesauvait l 'ensemble, e t cet instrumentde salut n 'é tai t autre que le veston denos villageoises du centre du Valais.
Que n'a-t on pas fait pour la résurrection du « costum e vaud ois » : Q uine se souvient de l 'act if mouvementorga nisé en sa faveur il y a quelq ues
années, de ce mouvement qui pri t latournure d'une véri table croisade dontM. le pasteur Ceresole se fit le Gode-froid de B ouillon ?
Parei l le entreprise pourrai t ê tre tentée chez nou s ; dan s le Cen tre, elleaboutirai t d 'autan t plus aisément quele costume n'est pas tombé en entièredisgrâce. Je ne sache rien de plusalerte que cet te peti te veste à man-
3IW I IW W II l I IJ I I H W I I M I I I IUI I I I M I ^ — — — — — — — — —
elles plissées, pour peu qu'elle sbien portée et accompagnée de coiffe de dentelle surmontée du chpeau posé de certaine façon.
C'est là une œuvre de rel igion ntionale dont quelques dames poraient , en s 'y consacrant , assurer
complet succès. Sans doute, cet te générat ion du costume national n ' iplique nullement le retour à la bumontagnarde, d 'autant que c 'est sles fillettes qu'il convient de tenter nouvelle expérience, si l 'on vise succès. La femme accomplie est détrop enlisée dans la mode couranpour arborer tie but en blanc le fchapeau ailé, le large fichu pompadoet le tablier de linon ; mais que l 'commence par en bas, que l 'on donà la fillettette l'aisance dans le costu
ances tral et, aussitôt, celui-ci gra ndavec elle. Vous habillez bien les gçonnets en marins, sans que pour ceils héritent des allures brutales des moniers et des gabiers ; pourquoi n 'hbilleriez-vous pas vos petites citadinen montagnardes ?
Venons maintenant au cos tume bavalaisan, à celui qui sied si bien à dame haute de taille, pour peu qu'eai t franchi la 'prime jeunesse, qu'es 'observe et n 'a i t pas de tendance laisser aller.
Ce costume — costume n'est pas vrai mot, car tout réside plutôt dala coiffure que dans le vêtement n 'aura jamais les mêmes chances ql'autre de revivre. Il ne faut pas nole disssimuler, quoi qu'il nous en cote . En premier lieu, le chapeau-falbaest une parure trop sérieuse pour ldolescence : il passait naguère sur psieurs généra t ions mais la mam an songeait guère à le léguer à sa fiavant l 'heure des épousail les — moins qu'elle dût faire intervenir l ' i
portune coiffeuse que la ville de Sieet tout le Valais ont prise pour pa tronet dont l 'église célèbre les vertus à da te du 25 novembre .
Or, ce n'est guè re à l 'heure de maturi té que nous pouvons songernous corriger, nous autres femmes. suffit p lutôt qu e nous ay on s mal dbuté pour nous obst iner dans notfausse voie.
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L E V A L A I S R O M A N D
S u r q u i c o m p t e r , d è s l o r s , p u i s q u ece t t e s o r t e de co i f fu re ne s i ed guè re àl a ( le u r d e la j e u n e s s e ? A j o u t o n s q u ele s p rocédés de fab r i ca t ion de ce s cha p e a u x m o n u m e n t a u x s e s o n t à p e uprès pe rdus , va incus pa r l e s a r t i f i ce sd e l ' i n d u s t r i e c o n t e m p o r a i n e .
T e l l e e s t mon op in ion s u r ce s u je t ,
mes a imai î les lec tr ices , s i ce l le de l 'uneo u l ' a u t r e d ' e n t r e v o u s p o u v a i t ê t r ed i f fé ren te , j e s e ra i s fo r t heureus e del ' e n r e g i s t r e r e t d e la s o u m e t t r e à n o sa b o n n é s q u i n e d e m a n d e n t s a n s d o u t epas mieux que d f ; me vo i r reven i r p lusta rd s u r l e même te r ra in .
Pour c lo re ce t t e é tude s u r nos cos t u m e s n a t i o n a u x , j ' a u r a i s d û d i r e u nm o t e n p a s s a n t d e s c o s t u m e s d u V a l -d ' I l l i e z ; ma i s l e s ho m me s s on t dé jà s ie f f a r o u c h é s d e v o i r q u e l q u e s - u n e s d en o u s p o r t e r p a n t a l o n i l m s l e m é n a g e ,
q u e j e r e n o n c e r a i , p o u r a u j o u r d ' h u i , àv o u s e n t r e t e n i r d u r o l e d e c e c o s t u m een ple in a ir .
A D R I K X N K .
GLANURES HISTORIQUESi t i i •
E x t r a i t d u I royage de GeorgesLanglierand mayenr de Mons en Hay-naat en Italie, en Palestine et LeKayre. 1485-86 .
Lo rs à l 'e ntr er de la di te" vi l le deSa in t Maur i s s e l e s d i t s S ou i s s e s ou
Al lem an s y on t fai t f ai re un g fo r tpa r l e cos té où y s o mm es en t rez .E t l à end ro i t pa s s âm es p a r des s us l ar iv iè re du Ros ne qu i e s t peu de chos elà en dr oi t ou i l y a 1e a r c u r c d e p i e r r ec o n t e n a n t X X X I d e x t r e d e l o in g ' etde,- g r a n d e h a u l t e u r .
' E t d i s t -on que l e d iab le l e l it enune nuy t , ma i s i l l u t con ju ré ; ma i sa p r è s e s t a n t c o n i u s ; d e m a n d a p o u rla pe ine ce qu i l e p remie r pas s e ra i tde ssu s , qui lui fut ac co rd é, e t ce lutun cha t .
(Pub l i é pa r l e Ma rqu i s de Méni -g la i s e . — Mo ns , en 1861 .)
*T e l le e s t l a des c r ip t ion de S t Mau
r i ce l a i s s ée pa r ce Be lge du m oy enâ g e . E l l e t é m o i g n e — i " q u e t o u sl e s p e u p l e s d ' a l o r s a t t a c h a i e n t a u xp o n t s d e s t r u c t u r e h a r d i e u n e o r i g i n ei n f e r n a l e e t u n e l é g e n d e q u a s i a n a
logu e — 2° qu e l e s Be lges d ' a lo rsé ta ien t , pa r l a s oup le s s e e t l a c l a r t éd u l a n g a g e , l e s d i g n e s a n c ê t r e s , d ec e u x d ' a u j o u r d ' h u i .
O n a s o u v e n t d û s e d e m a n d e r q u e l l eé ta i t b i en l ' o r ig ine du nom î l e bhvilzetp a r l e q u e l n o s m o n t a g n a r d s d é s i g n e n t
l ' anc ien hab i t à pan don t l e type a en ge nd ré le f rac des s om me l ie rs , e t c . e tl ' hab i t t i e cé rémonie ac tue l .
N o u s t r o u v o n s l a c l e f d e c e t t e e x p re s s ion dans un h i s to r i en de l a modequi re la te le fa i t suivant .
« En 1360, le roi Je an (Jean le l io n,roi de FranceJ offr i t un blancliet d o u b le à J ehan s on fou . »
L e b l a n c h e t d e c e t t e é p o q u e é t a i tu n e s o r t e d e l o n g u e c a m i s o l e c o m m u n ea u x d e u x s e x e s e t q u i r e c o u v r a i t lac h e m i s e . E n d é p i t d e s t r a n s f o r m a t i o n s
s ub ie s , il r e s t e hors de do u te qu e c ' e s tb ien de l à que des cend l 'hab i t de nosg r a n d s - p è r e s .
GL0SSÖL0GIESi l ' on s e p réoccupe de b ien pa r l e r
l e f rança i s , il f au t avo i r pou r p re m ie rs o in d ' é v i t e r c e r t a i n e s t o u r n u r e s e m p l o y é e s e n p a t o i s .
C 'e s t a ins i que l 'on d i t a s s ez géné r a l e m e n t , n o n p a s s e u l e m e n t e n V a l a i sm a i s d a n s t o u t e la S u i s s e R o m a n d e :« l e va i s reven i r d'abord ».
D 'ab or d s ign i f ie « en p rem ie r l ieu »e t s u p p o s e u n e a c t i o n s u b s é c u t i v e .l î x e m p l e : 11 e s t d ' a b o r d d e s c e n d u ,ens u i t e i l a dé jeuné .
L e s t e r m e s à e m p l o y e r e n r e m p l a c e m e n t d e c e d ' a b o r d m a i p l a c é n emanquen t pas : on peu t d i re à s oncho ix : J e va i s re ve n i r tou t de s u i t e ,à l 'i n s t a n t , i m m é d i a t e m e n t , e t c . . e t c .
Q U E S T I O N S E T R É P O N S E S [
I e Q u e s t i o n . - - / / est à peu près
reconnu qu'en général, un hommeveuf m et plus de précipitation à semarier qu'un célibataire attardé. —Pourquoi .-
L e s r é p o n s e s d o i v e n t p a r v e n i r àl a rédac t ion avan t l e 20 j anv ie r .
1 S o u s c e t i t r e n o u s p o s e r o n s , d et e m p s à a u t r e , u n e q u e s t i o n p l u s o u
m o i n s c o m p l e x e d u g e n r e d e c ec i -des s us , l a i s s an t au l ec teu r , e t stou t à la lec tr ic e , le soin de t i rer c o n c l u s i o n e t d e n o u s c o m m u n i q us on op in ion , s ' il en a un e à ém e t tL e s r é p o n s e s l e s p l u s d i g n e s d ' a t t et i on s e r o n t i n s é r é e s d a n s u n d e s nm é r o s s u i v a n t s .
PETITES LÉGENDES
L I S S E Z L E S A M i H E I X A M U S M O U R
T r o i s j e u n e s g e n s d e B a g n e s l a i e n t à l a ve i l l ée du co té de Vs eg è re s en coupa n t en b ia i s pa r é t ro i t s en t i e r qu i s e r pen te l e t a lt rè s inc l iné des Cor nes . L a nué ta i t l à , t ou te fo i s l e s de r n iè re s lueud u c o u c h a n t r a m p a i e n t e n c o r e s u r d é c l i v i t é e n a l l o n g e a n t d é m e s u rme nt l e s om br es des I renes e t d
c o u d r i e r s p i q u é s à l a b o r d u r e î le s p r éV o y a n t d e v a n t e u x u n j e u
ho m m e e t une: j eun e f il le en la cqu i m arch a ien t à pe t i t s pas , deudes ve i l l eu rs ra l en t i re n t l eu r a l lu rn ia i s l e t ro i s i èm e , qu e l a s i lho ue tde la grivoise in t r igua i t , vou lu t vos on v i s age , en dép i t de l ' av i s de sc o m p a g n o n s p r é d i s a n t q u e l q u e m aheu r. Il t in t bo n e t la issa les prph è te s on a r r i è re : ma i s l e cou p ls e s en tan t pours u iv i , a l l a s i - ré fug id a n s l ' é t a b l e d ' u n e g r a n g e t t e p o s t
au bord du s en t i e r .
L ' o b s t i n é s u i v e u r v o u l u t e n t ra p r è s e u x , m a l g r é l es n o u v e a ua v e r t i s s e m e n t s d e s e s a m i s q u i t e n a i e n t à d i s t a n c e .
C o m m e i l s ' e n t ê t a i t , c e s d e r n i efinirent par cons en t i r à surv ei l ler lissue s , tan dis qu ' i l tonif iera i t l ' in tr i eu r de l ' é t ab le .
I l en tra , foui l la tou s les coins sanr ien t rou ve r e t s ' app rê ta i t dé jà r e p r o c h e r a u x c a m a r a d e s d ' a v o
m a l g a r d é l e s i s su e s q u a n d , r o u v r ala por t e pour s o r t i r , il v i t de ux chanoir s lui sau ter à la tè t e en lui dchirant les yeux e t la f igure .
L ' ind i s c re t ava i t à pe ine re jo is e s amis qu ' i l t omba i t mor t de sou
f r a n c e s e t d e t e r r e u r s .L a i s s e z l e s a m o u r e u x à l e u
a m o u r s . \ ' K k L l l S A X T
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J 2L X»n*W 2tn JUMM «^ VUw- (T n • Vw ^&WjK
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" ^ g v JPREMIERE ANNEE J R k M l A I T LE 1*& LE 45 DU MOIS
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LE VALAIS ROMAND
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Adresser toutes communications àL . CO U R TH IO N , r é da c t e u r , Bu l l e (S u i s se )
A b o n n e m e n t sPou r la Suisse, un an . . . . Fr. 3 —
six m ois . . . 1 75Union postale, (payable d'avance) . 4 50 par an
A n n o n c e sSuisse 0.15 cent, la ligneEtranger 0.3 5 . .Rabais sur annonce:; répétées.
, S OM M AIRE . — Chronique , L. C.— Ronde l , X . . . — ]Jastronomo diFolatayrcs,'ïzzx\e di z 'Arp ales. — Le svingt sous du bon Dieu (suivi d'unenotice sur son auteur) Besse-de Larges. Glânures historiques. — Poignée•d'étincelles. — Un divorce a la montagne, L . D a n t e -Ra ymond . — Ca sse -t ê t e s . — A nnonc e s .
CHRONIQUEOuf Les voilà don c passées ces
«fêtes de sucreries, de polichinelles à-grelots et de cartes de visi te Après•que chacun a exprimé à celui-ci desvœux pour un bonheur qu ' i l ne lu isouhaite guère, tout en négligeant oucra ignant d ' exprimer son amour ouson affection à celui ou à celle qu'ildésirerai t faire vivre éternellement,ap rès tout cela , un court re pos n'eûtpas été superflu.
Mais telle est la vie en ce nouveau siècle de fer, pour ne pas tou
jou rs répé te r « de vapeur e t d ' é lec trici té », que , mêm e après un saut ,tout a rrê t nous semble une usurpat ion de temps et q u'à l ' instar d 'un«chat qu 'on je tte par la fenêtre , nou s•devons calculer pendant la chute lemo yen de re tombe r sur nos pa t tespour reprendre, si tôt rééquil ibrés, notre course jusqu'à une nouvelle chute,•et ainsi de suite.
Ne vous êtes-vous pas tous di t ,en effet, com me moi-m ême :
« Ces fêtes sont bien assomm antes, les mêmes étant fai ts pour toujours donner et les mêmes autrespour toujours recevoir. »
Mais .c 'est là . une prat ique contr elaquelle chacun se fait cette réflexion• rébarb ative sans q u'un seul song ejam ais, pou r cela, à pr en dr e l ' initiative de s'en affranchir. Du reste, touts'oublie si vite. Pas plutôt les joujoux des enfants cassés et les derniers fondants sucés que nous voiciat taquant la galet te des Rois, d 'oùnous voilà d 'un bon d aux œ ufs dePâques, en posant un pied sur lebacon de carnaval . Si bien que nousretombons en peu de temps sur lamêm e boîte d e ca rtes de v isi te , arrivant au NouvëUan suivant , é tonnésd'avoir déjà franchi toute une année.
Grâce à la naissance du ValaisRomand et tout préoc cupé de notrebaptêm e, nous avions nourr i un instant l 'arrière-pensée d'échapper à cespra t iques généra les . Va ine tenta t iveDu Charybde du br i s to l nous sommes al lé nous échouer contre unScylla de corai l où tout le monde avu rouge et notre baptême n'a connud 'aut res dragées que des poignées de
boulet tes en papier écarlate roulasur le berceau du nouveau-né.
O hé oh é trêve s' il-vous-plaît aboule t tes de papie r rouge Voici vnir le « rose ». U ne autre coulesuggestive, d i ra i t l e correspo ndant la Liberté, de Fr. ibourg, qui , cepedant , se joindra à tous, espérons-lpour souhaiter long règne au rose
Oui, mes lec teurs , met tons-nod'accord cet te fois pour voir les chses en rose e t chantons en chœ
le vieu x refrain d'op éret te :Rose, je t'ai-ai-ai-me
Toujours de mê-ê-ê-me. . .
Nous sommes on ne peut p luflattés de voir les grands jou rna uquotidiens s 'occuper de nous, made grâce, pourquoi cet te obst inécroisade contre le rouge ? La faroche Liberté y a déjà voulu voir udrapeau hosti le . Calmez-vous, aminquiète et examinez un peu si tou
les journaux en blanc sont de l 'opnion que représente si fidèlement vtre papier
Mais en voilà bien d'une autre . Cgrand garçon de Journal de Genèvmurmure de ce que nous ne lu i avonpas servi sa tart ine de Mario, chagée de confi tures. Patience, pat iencgrand garçon N 'oubl ie pas que Valais Romand dés i re v ivre lon
7/21/2019 Valais Romand Vol 1
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L E V A L A I S R O M A N D
. tem ps et que pour ce m otif i l n epeut s 'ér iger en Gargantua et avalerson gren ier d 'une bouchée .
E t puis cette légen de des amoureux .. . Voilà qu 'on l 'accuse de parenté avec, les journaux du Boule
vard des I taliens. Allons donc î Nousla tenons de braves montagnards autrement familiers dés chamois et desmarmottes que des clients de Tor-toni.
Assez, laissons ce plaidoyer prodomo. Notre devoir étant de nousten i r au programme t racé , nous espérons b ien qu 'on nous pardonnerapour jamais cette facétie d ' imprimerie et , puisque notre premier numéro
était mi-parti roug e, mi-pafti j aun e,que le Journal de Genève se féliciteplutôt de cet hommage tout instinctif du Valais Romand naissant à notre capitale l i t téraire romande du boutdu lac. , L. C:
R Ö N D B L
Vous me plaisez, qu'y puis-je faireMoi, si l 'aisance vous sourit ?
Tout homme chasse une ch imèreJusqu'à l 'heure où son cœur tar i t
Sans le vouloir , vous m'êtes chère,Hormis ma bouche tout l 'a dit . . .Vous me plaisez, qu'y puis-je faireM oi, si l 'aisance vou s s ourit ?
Chaque plante à son gré f leurit ,Parce qu'ici-bas tout diffère..Alors pourquoi tan t de mystère :Qu' importe à moi qui vous souritVo us me plaisez... qu 'y puis-je faire ?
X....,. - > s j e> < - : - - - - - —
L'astronomo di FolatayresDjan Tassonet l ' es t venu u mondo
avoui . iouna forta porchon de i inesse.Compreinde-vè que l ' avay " pas piéfornay si quat re ans que desaï djà« cavalla » num éro ion.
Ad onc , quand l ' es t zu on m ouepié gros, son pare q ue n 'ein iasayon cas reir .arquablo, lachéve pas
étza pâ ona occajon por fire li piégran tes éloges de son petiou Djan .Quand prédjive de sosso et de einavoui si vesïn, li qualités de ce crouèbot ass on, li trottav.on to-de-lon pè latita et faillive que n'ein usse dé quàque tsousa.
— L'est- te pas veri , que leu dc-say, mon garçon l 'a troa d 'esprit potravailli la campagne, io vouai li firepreindre on état pié glorieux et meinpéniblo que de rebolhié la terra ; mïnpor cein me faut l 'ein voh ié liuein,liuein ; mïn on va étodihié liuein, minon appreind.
Dou dzô apri . Djan Tassonnctpreinzay la rota de Berna avoui sonpare que i 'accom pagnive tant qu 'àla gara de St-Môri por alla étodihié
la physolophie et la tzïncagne.Qu àque tein apri , lo pare reçay
ona lettra de Djan que t lesay, tot einfrancé :
« On fai tout le jou r une lectu resur un l ivre d 'as tromo nie : maintenant je sui à la lune, bientôt je sen'1
au z'etoiles. »Quand l'a zu li ça lettra, lo pouro
pare-de l ' as t ronomo se se in tay pasde contein teme int de vè re tant decapacité ; assebin, l 'eu blàve pas dedere à tui ecu que recon travè ;
« ( ira, mon garçon l 'avance too, iecheu la lona, l 'at traperet d 'aboô liz 'étayles . »
Do u u trey me ï pié ta, Djan l 'ar-revàve. On nïn que la lona siér iévebiô et que Djan se trovàve setô devant la barraqua avoui son pare etquà que vesïn, l 'astronom o, por f irevère son savay, se lance à fond detrein, comme on dit , premi lé z 'às-tres et l i pianettes et pouay tzavoneson discoô ein des ein :
« Vo z 'àtros q ue voï r in yu, vôcompreinde pas cein et vô veudraypet-itre pas craire, mi alla tant liueinque vô veudra y, vô varra y din t iuili pa ys la mima lona e t li mim esétayles »
Et- adon c, son pa re conllàve degloire à- fire p età lo daf ray du g ilet.
J'sarle di z' Arpalcs.
Les vingt sous du "bon
A côté d 'un foyer éteintEt prés d 'une table sans painLue femme pleure et soupireEn regardant son jeune enfant.
L'en fan t »soudain eut un sou rireEt s 'écria tout tr iomp hant : « Pou r b rav er la faim et la bis« No us au rons du pain et du f« Je m 'en vais aller à l 'église« Emprunter vingt sous au bon D
L'enfant à l 'église arr ivaEt ver s l 'autel il s'élança ;Puis, d 'un ton de voix t imide,Le pauvre pe t i t à genouxS'écriait la paup ière humide :« 0 mon 1 )ieu prêtez-moi ving
« De tréso rs v otre main est plein« Do nnez -mo i du pain et du fe« Nous en auron s pour la sem« A vec les vingt sous du bon D
Le bon curé qui l 'écoutait ,Derrière l 'autel souriait .Hors de sa cachette i l se pencEt puis sa main avec douceurFait rouler une pièce blancheAux pieds du naïf emprunteur.Le pauvre enfant à sa prièreCrut l 'argent tombé du ciel bleli t courut joyeux à sa mèrePorte r les vingt sous du bon D
B E S S E - D E L AR Z
La poésie qui précède est dAlfred Besse-de Laizes, un talenginal et curieux, d 'origine valais
Dan s un de nos prochains nros, nous commencerons la publicd'un e lettre tie M. Oscar Com eextraite de son volume Par monpar vaux, tout entière consacrM. Besse et à son merv eil leux gd ' improvisation.
.Mais avant d 'aborder cet élognant d 'une plume française et retan t à une t ren ta ine d 'années , devions à nos lecteurs un spécdes oeuvres de leur trop ignoré c i toyen en même temps qu 'âne nb iographique •—• hélas fort incom
M. Alfred Besse-de Larz es qs' i l est encore en vie — peutâgé d 'environ qua rante six ans,
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fils de Maurice Besse -de Larze s né àVillette, Bagnes.
Maurice Besse appa rtenai t à cettegénération née aux temps troublés dapremier t iers de ce siècle, générationvirile, résolue, désintéressée, à la foifidèle, que cette foi fût vouée auculte du passé ou de la marc he enavant.
Résolu à embrasser la vie religieuse, le jeune Besse, que son esprit subtil et délicat ava it dès lo ngtem ps sigrialé à l 'attention des Jésuites sesmaîtres, s 'était rendu en Fran ce dansce but. Mais à un déto ur du chem inoù il croy ait être dirigé par la voca-tionv le poè te rencon tra une Heur quile fit revenir sur ses pas. Cette' fleurdevait être la 'mère de l 'auteur. î les
strophes ci-dessus.Bess e-de La rze s pèr e faisait déjà
lui-même sa cour au x M uses. On luidoit plusieurs pièces d rama tiques envers, une ou deux comédies, un drame intitulé Nabuchodonosor et, sauferreur, une tragédie, Frédègonde etBrunehaut, oeuvres nui, pour ne p asêtre impeccables par la structure etpar la forme, renferment d 'assez beauxvers pour témoigner qu 'avec de l 'expérience et plus de pratique leur auteur eût été digne des sourires de laR en o mmée .
Né , croyons nous, à Lvo n , é levéau sein d'une société p'.us cultivée,sous un horizon élargi, son fils AlfredBesse-de Larzes se signala dès l 'enfance par une formule p oétiq ue aussineuve qu 'o r ig inale dont M. Comet tan texposera, avec plus de talent quenous, les surprenantes ressources.
Besse-de Larzes était à la poésie cequ'est Jacques Inaudi au calcul.
Dura n t son adolescence , cet é t rang e
poè te fit une appa rition clans sa commune d 'origine et y donn a déjà uneconférence. I l y f i t un nouveau séjourvers 1872, à l 'âge d 'enviro n 25 ans.On n 'eut plus de nouvelles de lui depuis cette épo que . Q uelques-uns parmi nous se souv ienne nt de l 'avoir vuet entendu dans une conférence .donnée en 1872 dev ant les collégiens deSi-Maurice.
Nous servirons d 'ail leurs aux fec-
teurs du Valais Romand, et cela detemps en temps, en faisant alternerson nom avec ceux des Louis Gross ,desC.-L. de Bons, des Louis Gard ,etc., quelque s-unes des meilleures productions de ce Valaisan trop ignoré.
= > s » : H t f $ < f < =
GLANURES HISTORIQUES• ii 1 • 1 i'
Au mom ent de nous m ettre enquête d 'une note à placer sous cetitre, nous découvrons dans un journalroma nd, sous la rubrique : « Calendrierhistorique • : < 3 j an v ie r 1 6 r i.— L ' é glise de l 'Abbaye de St-Maurice futécrasée sous un éboulement de rochers. C'csl en cet endroit qu'on coii-truisit plus tard le couvent des P èresCapucins. »
Sous cette forme, la relation historique de ce journal n 'est pas exacte.
L 'emplacement de l ' ancienne ég l isede l 'A bb ay e qui, effectivement, futécrasée le 3 janv ier 1611, à 11 heuresdu soir, n'était pas du tout celui ducou ven t des P. Capu cins ; il partaitdu clocher en ang le ' du sanctuaireactuel et aboutissait près du point oùdev ait s'ou vrir le tunn el, oc cup ant lacour dite du Martolet serrée ent rele monastère et le roc. Des vestigess'observent encore à la base du rocher.
C'est pou rtant bien simple. —maladie est arr ivée depuis queNeuchàtelois se sont laissé enlleurs habits sains. OMÉG
Les tableaux du passé exercent leurcharme quelque décolorée que soit lapeinture ; mêm e les hom mes qui ontpris parti pour la vie positive, conserven t des sym pathies secrète s pour lalégende d es anciens jours .
M. HEINE.
Les femmes aiment tant être victi
mes parce qu 'elles savent que c 'est lamei l leure manière d ' ê t re bour reaux .
B A R B E Y D ' A U R E V I L L Y .
L'ins piratio n naît de la fumée aromatiqu e d 'une bonne s oupe au leverdu soleil. E . B É R G E ' R A T . •
On nous annon ce (sous toutes réserves) qu 'un comité médical s'évertue à rechercher les causes de Pen.tréedu typhus à Ncuchàte l .
UN DIVORCE m MONTAG
Pour gagner le hameau é levéPraz-Jean, on coupe en biais deun pont en planches jeté sur un torrent, par un étroit sentier quipente tout d 'abord parmi quelquegnes couchées a u p ied d 'un da ngerocher, puis s 'eng age , après qu elchamps de seigle, parmi des drabougries et noueuses piquées les éboulis des ravins. Un p eu loin, on aperçoit, assis sur un peverdure formant le rabat du tapis peti t vallon, entre quelques ceriplantés en tous sens sur la pentegroupe de m aisons sèches e t c ralées dressant leurs pignons de vers le fond de la vallée et enfol 'autre e xtrém ité du toit dans lePour se transporter du rea-de-ctiauà 1-'unique étage, quand .il y en se passe d'e sc alie r: il suffit de loextérieurement la maison jusqu'por te supér ieure . Tout ce g roupede constructions délabrées, immosur le rebord inférieur de l 'étroit
lon, éveil le l ' idée d 'une bande de mots assis à la renverse sur des et n 'attendant qu 'un signal pour s 'cer av ec la -vitesse du ve nt su•pentes ravinées qui dressent leurcarpements par dessus le défilé oùgit le torrent. Da ns l 'emplac ememoin s incliné du village, les cinqsins de la fontaine sont disposés ltudinalement, les uns sur les acomme une succession de mard 'escaliers, de manière que le plein du premier tombe en çasca
dans le second et ainsi de suitePar cette description, on devin
sément qu ' i l ne puisse y avoir à Jean de for tune impor tan te . Quque, en effet, aurait le choix dequer con tre des campagnes en pterre ces cham ps sertis dan s leces prés élevés que de pénibles irt ions ont peine à disputer à la séresse, se hâterait de dire à Praz-non pas « adieu », car le montag
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ne par le pas volontairement ainsi auxl ieux de sa naissance, mais i à la première. . . » et il irait planter sa tente àune lieue ou deux de là tout au plus.
Th érèse d 'Ezéchiel aurait donc puê t r e la pe r s onne la plus heureuse de
Praz-Jean sans les tracasseries qu'elles'est attirée par sa fièvre de • s'accroi-t re », car il faut une niesure à tout.Restée célibataire jusqu'à l 'âge de cinquan te ans. n 'aurait-elle pas eu meilleur temps à cont inuer de vivre seulepourvu savoir employer ce qu'elle a-vait ? Car elle en avait, allez, de l'arg e n t mis de côté sou par sou durantses vingt-huit années de pet i te domesticité chez diverses damettcs d 'Aiglee t de Mont hey Mais elle n 'avait paspuisé que du hon dans cette habitude , après tout louab'e en soi,de pet i te épargne ; un instinct ra-pace avait poussé aux côtés decet te parcimonie végétat ive et pat iente, et T hér èse était dev enu e int. aita-ble dans son irrésistible besoin de s'agrandir en profitant de tout. C'étaitelle qui partait la première faire lesfoins des mayens afin de pouvoir rogner du bout de la faulx la toison végétale , des prés enclavant les siens ;c'était elle qui laissait ses poules aller
pondre à l ' aventure dans les hangarspour se faire un p ré tex te de considérer tous les œufs du v i llage comm e luiappar tenan t ; c'était encore elle quiseule se gardai t de nourrir un coq,sous le secret prétexte qu ' i l est si facile de profiter de ceux des autres , etun chat parce que rien n'est plus simple que de tout serrer chez soi avantde laisser entrer, tout affamé de souris,le minet du voisin. Maintes fois, elleavai t été surprise à met t re de l'eauflans le lait qu'elle portait à la laiteriedu lieu, et, depuis qu'elle en était exclue, elle pacotillait elle-même son lait ag e , en se félicitant de n 'être plusa volée •. Enfin, il n 'é ta i t pour Thérèse d 'Ezéchiel ni petites ruses, ni petits profits, elle ne voyai t en chaquepetit truc que le principe du lucre ;tout ce qui tombai t dans le ruisseau,ne fût-ce qu'un atome de la rosée mat inale, formait s talagmite pour étayerl'édification lente et mes urée de sa pe
tite fortune rurale. Dès qu'elle sortaitune mince obole de la cachet te ovtsommeillaient ses dix mille francs mon nayés, c 'était que la force des chosess'en mêlait, et cette force des chosesse résumait dans le pa iemen t des im
pôts et l 'achat du bois de chauffage.O r, de ces deux catégor ies de dépenses il en était une que Thérès ed 'Ezéchiel eut v i te entrevu le moyende suppr imer , car elle la jugeai t deplus en plus ' onéreuse depuis que,brouillée aver toutes ses voisines, ilne lui était plus très facile de fairecomme autrefois , au t emps heu reuxoù, le rouet accroché à l'épaule, elleallait, à l 'heure de la veillée, frapperchez les A tnanas c ou les Bar thélémydans le but inavoué de m é n a g e r et le
bois et l'huile de che nevis .Sa mince face écarlate percée de
deux pet i ts yeux de souris , partagéepar un nez affûté, pointu, vermillonnéc o m m e une nageoire de saumon gelé,encadrée d 'une coiffe à dentelles tombantes, telle qu'en en portait beaucoup il y a une t rentaine d 'années ,cette tète fouinarde, plantée au somm et d'un corps en échalas vêtu d 'unerolie en cotonnade étr iquée et tombante , tout cet ensemble cachai t de
trop petites malices pour que la coquine n 'entrevi t point la nature dur emède à appor ter à sa situation sanspour cela grever en rien la colonnepresque blanche de ses dépenses .
— Puisque c 'es t la coutume, sedisait-elle, faisons comme d'autres,p renons un homme pour nous affo-vcrl Mais pas pour autre chose parexemple Ah non.
Ce n 'é ta i t pas pour rien que T h é rèse , avec ses io,000 francs d 'argent
sec, é ta i t encore dans le célibat àcet âge, et il avait bien fallu que savolonté eût une bonne par t dans uneaussi solide résolution. Aussi, sa décision ne comportait-elle aucune idéede capitulation ; elle ne visait qu'àune économie de main-d 'œuvre sansmodifier par là l 'opinion que T h é rèse conservai t à l'égard d'un s exej u g é dès longtemps incompatible avecla sécurité de son magot
Toutefois , par là, vers la c inquan
taine, les prétendants sont més, même pour une particua 10,000 francs.
Ceux qu 'on peut encore de rencontrer aux abords dene sont généralement ni b
bûcherons ni des modèles de et d'agilité au travail ; leurs sont peu inquiétantes pour deaux des toitures sous lesqules abrite.
Toutefois , lés chances ne jamais qu 'aux devants de cn 'en sont pas d ignes , le moqui vint se je ter dans letendu par cette vieille araigvai t ê t re re la t ivement jeune.(Asuivre) L. D A N T E - R A Y
O A S S B - T Ê T EEnigme en doubk acros
Placer les mots r épondan t riphrases ci après , et tous cdu même nombre de lettres,n ière à pouvoir l ire, en desla colonne de tê te , le nomville de l 'Europe centrale etmontan t la colonne des dernitres, le nom de la nation doville est la plus populeuse.
L 'hab i t an t d'un canton alp
Un grand fleuve d'AfriqueLe pluriel d'un p rê t r e non U n s y n o n y m e A'ininterromLe pluriel d'un outil de grossUn fleuve de Sibérie.P r i m e : Un abonnem en t g
tirer au sort entr e auteurs ponses justes.
Afin de fixer à peu près fre de noire tirage, nous priopersonnes qui ont reçu le R o m a n d et qui ne se dispose
à y prendre un abonnement, retourner le présent numéro .
ANNONCES
M I E L D E S A L PPREMIÈRE QUALITÉ
absolument pur et naM . C H A R V O T , a p i c u l
B a g n e s (Valais)Vente (selon désir) par kil. o
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^PARAIT LE i"k LE 15 Dû MOISIP
a.
^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ W ^ i ^ K ^ M f M v ^ K ^ M ^ W ^ V K . '
LE VALAIS ROMANDg j ^ B ^ ^ W ^ ^ ^ ^ l ^ ^ ^ ^ ^ / î ^ M S K J ^ Î
Adresser toutes communications àL. COURTHIO.V, rédacteur , Bul le (Suisse)
A b o n n e m e n t sPo ur la Suisse, un an . . . . Fr. 3 —
• • - 1 75ix mois . . .Union postale, (payable d'av ance) . 4. 50 par an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneKtranger 0.35 . r „Rabais sur annoncer, répétées.
SOMMAIRE. — I .e Percement du Simplon
(chanson inédite), C. - - Questions et réponses. - On drame conjugo, Metre Tiène. —Bonnes choses, Ko la. — U n divorce à lamontagne (suite), 1. . Dante-R aymo nd. —Glossologic. — Folk-Lore. — Casse-Têtes.— Annonces .
Il PEECEMMT Dû 9UCPL0NChanson inédite.
• A ir des Commis-voyageurs.)
Depuis quarante annéesQu'il a le ch'min de fer
• • FA que les cheminées,Roulant d'un train d'enfer,
Chaque jour font navettePlus loin vers l'OssolaLe Valaisan s'entêteA dire coinm' cela :
H'f. : Pou r faire un.. . si grand trouIl en faudra sortir du caillou
Ça doit se faire,La chose est claire,Mais le chiendentC'est d'savoir quand.Sans d'ia monnaiePas ch anç ' qu 'on l 'aie ;Ah que c'est longA percer le Simplon.. .Non d'un chaudron
Autrefois à la FranceNous taisions la cour,Comptant sur sa financePour chauffer notre four.Mais Gambet ta , l 'grand homme,Qui semblait tout percer,S'endormit du long sommeAvant de nous dépêtrer .
Et puis, de temps à autre ,Mont-Blanc, Grand-St BernardTrouvent un bon apôtreQui veut faire leur part.
Pour savoir quand, à Lidde,
Un train s'arrêterait,L'Entremontan t imideComptait sur Vauthelrer.
Si le quib us est rare . '- Les projets le sont moins.
L'affaire est ovipare,Elle en pond dans les coins.Y a les projets de Bange,De Lommcl et de Cjo ;Y en a parfois d'étrangesEt puis de mal erlös.
Faudrait pas qu'Dumur ailleVoir écho uer le sien ;Car, alors, sur la paille,Le Simplon, sans soutien,Plein de noire amertume,Dirait : Jamais un trainNe prendra la coutumeDe siffler dans mon sein.
Pour comble, voilà GêneQui songe, avec Milan,A dénoncer sans gêneUn contrat tout récentDécidément, l'affaireEst vouée au malheur,Et c'est plein de colèreQue l'on répète en choeur :
Si, par comble de veine,Le beau Véragre un jour
A la NapolitaineDevait faire la cour;Dans la plaine toscane,En rendez-vous, le soir,Il lui dirait : - Liliane. Ce tunnel viens le voir...
2< : réf. : . Pour faire un si grand trou. En a-t-on dû sortir du caillou ..„ Mais Sion et Rome• Désormais , comme, Aux temps lointains. Des vieux Latins,
- Referont souche
- D'hommes de touche» Nourris aux clos„ D'Faleme et d'Vétroz- Coulant à flots. .
Q U E S T I O N S E T R É P O N S
A no t r e p remière ques t ion : à peu près reconnu qu'en générahomm e veuf met plus de préction a se marier qu'un célibattardé. — Pourquoi r..., t ro is r
ses nous sont parvenues.— La première , b ien que
signature, nous révèle la main mari m écon tent. Lisez plutôt :
- Jean le veuf court après le mieux ;Pierre le célibataire se sauve du mal.,,
— La deu xième réponse esgné e d'un nom de demoiselle enote de la part de la s ignatairs en t imen t de t imid i t é i r r i t ée . —voici :
« Parce qu ' i l es t gén éralem enconnu aussi qu 'on ne fait pas lement une chose qu 'on n 'a jafaite. » •
Mlle Myrha, a Si— Notre t ro is ième correspond
ne se contente pas de répondreune formule sentencieuse. Elle dans l 'analyse sociale. -
« Un m ystè re v oulu, dit-elle, vre presque toujours d 'un broui
1) Voir le N°,i .
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les démarches du garçon. Nos effortspour dissiper ce brouillard n 'aboutissent qu'à laisser percer une lumièreéquivoque.
« N'a ve z vous pas obs ervé e n effetq u e , chaque fois qu'une causerie sepor te sur le mar iage, le jeune hommeproclame : * Je ne me marie pas. . .,
tro p de soucis . . . ; ench aîner sa vie. . . ;la l iberté m'est trop chère . »
Il est compréhensible que chacune parmi nous n 'entrep renne pasde répliquer à des panégyriques siéloquents, bien que parfois peu convaincus, de la liberté. Elle le faitd 'autant moins aisément qu'elle paraîtrait, en ce faisant, vouloir posernet sa cand idature et voilà pou rquoinous autres femmes ne pouvons nouséterniser sur un sujet que rien ne
nous permet d 'élargir .« Il en est tout autre me nt ave c leveuf. Sitôt les premières émotions dela perte « irréparab le > vaincues, vousle voyez reprendre sève et reverdirbrusquement .
Evidemment, i l croit qu' il ne seremariera pas, i l le proclame, il vajus qu 'à le jure r, tant il est pé nét réde cette idée. Mais cette convictionest précisément le point faible de sacotte de maille par lequel la femmeest désormais assurée de pouvoirviser, avec succès, droit au cœur.
« Au surpl us, la lib erté don t il affectera de jouir ne remplacera paslongtemps chez lui les douceurs del 'ordre domest ique. Songer soi-mêmeà son linge, voir chaque fois les chemises rent rer du b lanchissage a vecde nouvelles déchirures, le déso rdrepartout, la table déserte, l 'armoirepêle-mêle, la poussière entassée surles meubles et grossie chaque jourpar l 'appréhension que l 'on met à la
chasser.. . . Fi, quel supplice« Aller dîner à la pension — pour
un e fois :— par esse de lave r la v aisselle, — pou r une sec on de fois •—paresse de faire du feu, puis bientôttous les jours, paresse d 'on ne saitplus quoi . . . Dieu, quelle misère
« Mais ces plats de la pensio n, sibons penda nt quelques jou rs , sontpou r lui au bout de peu de temp s
d'une fadeur qu' il ne pa rvient pas às 'expliquer. Le cuisinier est pour tantun expert, la viande belle, la saucefine, mais cette sauce lui parait détestable, la viande lui semble de la«c ar ne », et le cuisinier reste à sesye ux le plus banal des marm itons.Ouf le pauvre homm e ne digère
plus.« C'est dans une de ces heures d ' in
digestion que la femme le guettera.Pour peu qu'elle ait d 'éloquence, etDieu sait s i nous en avons dans notresexe dès que nous y mettons denotre àm e, elle lui dira pis que pen dredes cuisiniers, des pensions, ties hôtels, des restaurants , elle ajouteraque les blanchisseuses sont des femmes sans scrupules qui m etten t t iela chaux pour raidir le linge et le
brûler à la fois. Elle clôturera cettepessimiste tirade en laissant é chapper d ans un rire ironiq ue :
— C'est égal, j 'aim erais bien mefaire mouche pour voir l 'ordre quirègne dans votre ménage.
— Pourquoi. . . mouche ? Ne pourrait-on pas.. .
« E t voilà l'oiseau pris au colletC'est un peu compliqué, mais infaillible.
Pourrais-je ajouter, dit en termi-minant notre a imable correspondante ,
que le cœur du veuf a un débitnormal de tendresses bien prétéra -ble aux écluses et aux cascades intermittentes du cœur non marié. Etpuis, tout veuf a un pli pris et noussavons ce qu e vaut de plus, pournous, un ê tre qui a d éjà pris un pli. »
La Sylphe.
2 q u e s t i o n . — Pourquoi la St-Sébasticn a-t-clle été choisie plutôtqu'une autre fête pour accrocher unepointe de sapin à la façade de /a
maison ou la femm e est réputée avoirle pas sur son mari.- Cette pratiqueest fort en honneur dans le cantonde Fribourg. Connaîtrait-on d'autrespays ou elle le soit aussir
Répondre avant le 20 févr ier .
ON DRAME CONJUG QY avay quâque ans que lo mey-
nadzo de Djan-Jose t Pec atot eMarianne Duleii avay plujeu rode d erindjat. Xion igno ràve li tifs » (com me dion t li gratt a-pde ce désac coô. T seco n lo comsay ein on tel point que li z 'himpo tavant Djan-Joset et que males rabattivont tot li dzo l
relles à la Ma rianne en de z« Tot- on, io, i 'arà pieu pas lradzo de resta cïn menutes deavouï ona farata seimblàbla >
La grossa partïat d ' i tôô,veii î tre rayson àblo, conv ïn dconniettre que l'iront plutôt dude l 'homm o. Cà Djan-Joset l 'iceii côô que l 'an prey di tot dno l 'habitude de rôdaillé de et de gautse et que l'an bio sria et ava y tot ein qu e faut
maison, peulon ve retablameintse corredjé de ça fayvra de copretanténa.
Ba st l i tzouzes Pein iront vein on tel point qu e l 'hom mo ray de bon tieu passô de sa el que stasse aray facilamein pon àtro compagnon de sa viattout que l'aviant pas d'infants.
Ona nïn, Djan-Joset, ein reibien pié ta que de cotoma, tte pas la pou rra Ma rianne, àson, setaïe su la tieütse que pcomme on borné.
— Q u ' à to , Mar ianne ?— Comein euse-tô me lo d
da, to lo sa mieii que met. Ype dessu la ti ta d 'ona viat pet me vin, pè momein, l ' idé ddestruire
Çà viléna félandra de Djan que demandàve pas mieii que debarrachat , se depatze de dé
— Yo tot paray. Beügro deblo, quand io peinso à tota la
que io te faso tséque dzo et qse incapablo de tsandjé, totoparterein einseinblo et lo mporret à-min dére :
« Ils se son t réconciliés damo rt. >
— Fi comme te vevidri. to, rla fenna, sin cessa de plorà. Pol 'est décidé.
— Eh bin, m'in veso prép
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L E V A L A I S R O M A N D
cord es po li dou et t 'ari pas d'à trapéna que de te passa la tita din lonieü coulant.
Djan-Joset va dray ino i ga'àta s,cope ona corda ein dou tro, et passetsecon d e ceii dou tro da ray ontsevron, ein ayeint choin de fire lonieït por lui tot pié haut que ce de
niadama.Ein fasin ce m an èg e, la canaille
se peinsà ve : € Quand io comm ander a ) ' : une, tieusse, froisse, la pouraMarianne fi conic et io, io passo limans avoui la tita clin mon nieii pome degad jé apri et por avay à pénau cou la ma rqua de la corda, quandli vesïn que l'aran inteindu lo bruit,v ïndran me degadjé .
D'inse dé, d ' inse fi . Djan Joset vaavarti la Marianne que tot est prêt.
• Ar rev ô, ino i galâta s, s 'eimbràssonteindram eint et se plaçon tsacon suon escàbi à la haute u du nieii coulant.
— O n cou, adio Marianne, par-do na-me
— Adio, Djan-Joset— Une, (icitsse, troisse crie l'hom-
m o , ein se lancein t ver s lo nieü dela corda, l i mans en avant, commeceii qu e va n nadjié u lac, peind intque Mariann e, que l 'avay pas pié re-gar do la cord a, l ' ire simplim eint seii-
taïe à pias djoints bas su lo plein-tchè .
La crapule d 'hommo, l ' avay preuvolu se retenïn ; min ein einteindeinton coup set su lo pleintchè, l 'avayreinvarso la ti ta et s'étaï e incobenoli bri pe la corda, resteint peindu lipoin gs din lo nieii coulant et totse intà péna lo pleintchè de la pointe dugros artet.
Ad onc , la iehna que l ' avay paspié invay de mori que lui, remonte
su on escàbi, f lanque quâque dozân-nes de pà de gifles u pouro peinduet li de :
— Ah to peinsàve te debarrachéd'inse de m e ; et bin resta intié.
Ap ri l 'avay lâcha dzem elhié onadiezèna de me nutes clin sa posecho n
Ja—Henna l'a tot-paray .délivré.Di se dzo, Dj an Joset m artse ron-
dam eint. T ot f iaî d 'a va y ona fenna
d'attaque, peinse pà mïn qu'apri l iéet reste dzor et n ïn cr otch a à si jup e s .
Et qua nd li vieil z 'amïn s de sadébauche l ' interpellont en risein suce épiso de de son suicido. leu repond :
« A quelq ue chose malheur estbon »
M É T R É T l É N E
B O X X & S C M O S B S
iL'or, oh oui, c 'est bien bonQuand clans nies mains il sonne,Qu'il tinte et carillonne,C'est un suave son
— Mais j 'aime mieux encore(Sans vous scandaliser '. i
Poser un doux baiserSur le front que j 'adore
ULes honneurs sont bien beaux I
Quand le laurier enserreMa tête digne et fière,Je chéris ses rameaux
- Mais j 'aime mieux encore(Saus vous eu amuser)Effleurer d'un baiserLe doux Iront que j 'adore
111Le vin, j 'aime le vinLorsque dans l 'amertumeMon âme se consume,11 chasse mon chagrin
— Mais il vaut mieux encore,(Sans vous formaliser )Voler un doux baiserSur le front qu'on adore
IVL'or, les honneurs, le vin,Tro is choses succulentes,Trois choses excellentesBonh eur du genre humain ?
— Mais ajoutez encore(Mais sans en abuser i
Parfois un doux baiserSur le front qu'on adore
HOLA
D I V O R C E A L A M O N T A G N E( Suite.)
Ce fut- une sorte de noiraud detrente -cinq ans , à l'air un peu ourson , av ec sa figure poilue , ses for
mes replètes et ses lourdes allmais sol idement c harpen té qmême clans ses gros muscles tr
Av ec un ou deux lam beauxbien, juste assez pour lui, Cyétait en tous cas largem ent apatfoyer Té rès e, laquelle voulaiparrain dont il il y eût quel que
néfice à tirer sans rien m ettrecommun.
La cérémonie lut une de unions de montagn ards avares afin de ne pas per dre de ux djournées , a t tendent le marché oproch aine foire pour aller à lcivil et descendent au villageroissial tracasser le curé à l'du crépuscule
Ce qu e fut la lune de mielsuivit cet hymen, il ne faut pa
treprendre de le savoir . Le clair de l'affaire est que dès ledema in de la cérém onie — quelle avaie nt seuls assisté cotémoins quatre petits débiteurla Thérèse, choisis par esprit dnomie — Cypr ien par ta i t ava njour pour la forêt, car il n'esmais trop tôt pour bien faire.
Durant une semaine à peu le plus absolu silence couvrimystère la maisonnette des conjNul n 'eû t pu s'assure r si la « sèfaisait du bon fricot à l'oursosi 1' « ourson » avai t déter ré qutendre sse enfouie clans l 'âme dchée de sa tardive Dulcinée. vers le dixièm e jour, quelqu es gnements de l 'homme poi lu me ncèr ent à franchir les fenêtrerustique logis, d 'abo rd inarticuléespacés comme ceux d'un qu'o n va troubler au fond dcage, puis de plus en plus rachés et distincts , se renouvelan
néralement aux heures des rDécidém ent , quelque chose s ' enimait dans la patrimoniale mde bois de Thérèse d 'Kzéchiel.
Non seulement les murs ontoreilles, ma is les paroi s, les cloiles vitres ont des langues à red r e , surtout au village où le rescrutateur et expert des votrouv e bien vite la clef d e s
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4 L E V A L A I S R O M A N D
subtils mystères : la manière dontvous fermez les portes révèle lesfluctuations de votre caractère, lesmiettes que vous jetez aux poulessont des témoins indiscrets de votredegré de gourmandise, l 'aspect dulinge que vous lavez indique aux
mille com mè res de la fontaine publique le nombre exact de pucesque vous hébergez, et les crépiteme nts du beurr e s 'écliappant par lesentrebâil lements des portes marquenti 'ét iage de votre avarice ou de votreprod igal i té .
fl est jus te de d ire que les crépitements du beurre fondu de chezThérèse d 'Ezéchie l n ' avaien t jamaistroublé les passants : quand elle cuisinait pour elle-même, la sorcière usaitde tous ses artifices de vieille servante af in de ne pas com prom ettreson double renom de i mé nagè re »,m ais q uoi qu'el le fit, ce qui ne sautait pas aux oreil les ne manquait pasde sauter aux yeux , et il ne tardapas d 'être reconnu dans tout le village qu'elle faisait la soupe tropmaigre à l 'époux pour avoir la candeur d ' as t re indre au mêm e rég imeson estomac de cuisinière rusée
Bref il deve nait notoire que lenoiraud ne s 'accommodait pas pius
de son rô'e effacé que de la piquettequ'il trouv ait à son reto ur du bois.
D e son coté , la « sèch e » se jugeait suff isamment acquittée de sonrôle d 'épouse par l 'honneur queCyprien retirait d 'avoir trouvé unparti de 10,000 fr.
Monsieur reprochait déjà à Madam e de préférer les bons morcea uxclandestins aux tend resses conjugales ; Madame se réclamait de l 'autorité acquise par la fortune jointe à
l 'expé rienc e ; il était juste que chacun se soignât dans la me sure deses p ropres moyens.
Les choses s ' envenimèren t b iendavantage encore au contact du dehor s, mais se prolon gèren t néanmoins plusieurs mois sans varianteaux scènes habituelles.
Au printemps, on vendit le veau,l;i sèc he ne fit pas mê me voir àl'ép ou x l'effigie d es pièce s : celui-ci
se rattrappa à l 'assemblée du bour-ncaii, en empochant 30 centimes deboni perçus pour n 'avoir abreuvéque deux vaches au l ieu de trois.
A dater de ce jour, tout fut gâtéet , de commun accord, les épouxmal assortis introduisirent une de
mande en sépara t ion avant d e . s 'ê tre véritablement réunis; mais, siimpatients qu ' i ls eussent été de sedéfaire l 'un de l 'autre, ils continuèrentà vivre sous le mêm e toit , chacunavec sa créma illère, ma ngea nt côteà côte un budget différent, se supportan t au mêm e logis en vertu decette vag ue loi que se font les ge nsde la camgagne de ne pas créer desource nouvelle aux dépenses.
(A suivre.) L . D A N T E - R A V M O N D .
GLOSSOLOGIE
Notre but en adoptant ce t i tre, souslequel nous signalons les solécismesen cours, ne doit pas se circonscrireaux solécismes nationaux (vallésianis-mes), mais il doit aussi s 'éte nd re auxsolécisnves îles pays environnants qui,d 'un jour à l 'autre, r isqueraient defranchir notre frontière.
On dit , dans le Jura notam men t :« Servir un porte plume , un rasoir ,un objet quelconque ».
Dans ce sens , le verbe servir n epeut être usité que sous la forme pronominale : Je me sers d 'une serv ie t tepour servir les clients.
La différence est facile à éta blir :Dans le premier cas, i l s'agit du verbese servir, syno nym e d 'employer ; dansle second, du verbe servir, se mettreou se tenir à la disposition de que lqu 'un .
FOLK-LOREDictons de la saison :
TsandeleusaPeleusa,Min de l 'hivèOn a soffè.
Coutumes :C'était mardi la St-Charlcmagne. Le
nom du grand empereur est restéen grande vénéra t ion à Vonvry , où
l 'on a longtemps fêté le 28 japar des réjouissances publiques. pratique a laissé derr ière ellecoutume des plus curieuses.
Autrefois, bravant la saisondansait dehors, dans les vergercomme il y avait habituelleme
la neige, le couple le plus frament mar ié de Vouvry devaidern ier hommage à la jeunesseblayer lui-même la neige à l 'endésigné pour l ' installation du podanse .
O A S S E - T Ê T E S. SO L U T I O N D K I . ' K M C M K O U N
N a m b è z W~ r a 11 a i 'f)po a b b i n x
—1 é n i s é •-'D o n t i n ZJ
'X a r p o n T.Ont devin é : "Mimosa. — R
— A . Vulliamoz et H. May orr ich . — Ang èle . Aig le . — A. dan , Bern e. -— Julm y, Sax on.
La prime (un abonnement)échue à A. Vulliamoz et H. MZurich.
\ " 3 . Acrostiche géographiqPlacer les noms de fleuves o
vières arrosant les vil les ci-aprma nière à former ave c leurs inile nom d'un glacier du Valais.
A N V E R S C A L C U T T AP A R I S Z Ü R I CH F L O R E N
L I S B O N N E A N G O U L E MPrime : Volume à t irer au
en tre abonnés gagnants .
A v i s . - - Les personnes qurenverront pas le présent nuseront considérées comme aboau Vala is Romand pour l'année
tière. Celles qui n'avaient pas sosont, en outre, priées de faire accueil au bulletin de remboursqui leur sera présenté prochaine
ANNONCES A verm*©
jeunes ch iens du St -Bernard .thenticité de race garantie.
S'adresser au Valais Roma n
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l 'i iEMIKRt ANNÉE ^Hg ^rAR AIIL K-I^^ LEl âDt^ MO ls/^s^L,
LE VALAIS ROMANDAdresse r tou tes communications à
L. C OUR THI ON, r éd a c teu r , B u ll e ( Su i s se )
A b o n n e m e n t s |
Pour la Suisse, un an . . . . Fr. ; -
six mois . . . ,. i 7;
Union postale, < payable d'avance) , 4 50 par an
A n n o n c e sSuisse 0.15 cent, la ligneEtranger 0.35
Rabais sur annonce-, répétées.
— Chronique, L. C. — Desti
née (poésie;, Louis GROSS. — E loti' vr ete frommt fiable en patois bagnard). —Prob lème insoluble. Invitation poésie, ,CAROS. - Un divorce à la montagne (fin),L. DANTE-RAYMOND. — Folk-lore.
Casse-tête. —. Ann onces .
CHRONIQUELe co mmen cemen t de 1896 a été
en événements impor tan tsour notre Valais si rarement p réoc
de concentrer sur lui l 'atten de ses voisins. Ces év én emen t s
d 'ordre s divers et le Valaisomand ne descendra pas à ce qui pu nous diviser , car un év én e
a vite fait d'éclips erprécé dent, selon l 'heureux pro
: 1 i"n clou chasse l 'autre . »
Mais c 'est cette première quin de février qui nous présen te
e plus bel assor t iment de faits sail et la chroniqu e serait bien
de tout passer sous silence.
En prem ier l ieu, nous avon s le de Mgr A b b e t qui a valu à
la visite inespérée de de la
Tribune de Geneve, lequel décrit le canton aux treize
comm e Gulliver d écriv it ' jais son en t rée à Lilliput.
La première des surprises guet
tait le repor ter genevois au buffet
de la gare de St-Maurice dont notreconfrère dresse la description aux
y e u x de la Su isse é tonnée . .Tel cet
Angla is qui, d éb a r q u an t en France ,aperçu t sur la plage de Boulogneune jeune miss aux. cheve ux jaune-carotte et se hâta d 'écrire sur son
a l b u m : - Toutes- les Françaises son trousses », M. Trachsel griffonna surson professionn el calepin : « Gazettedu Valais, Confédéré, Gazette des
Etrangers, Fliegende Blatter, Moniteur des Maîtres dHotels et de la
Charcuterie, Valais Romand..., M. de
Grisogono ne reçoit que des jour naux u l t ramonta ins . »
Mais l ' interview episcopate nousréservai t le morceau de résistance :
M. TRACHSEL. inclinant sa longueet mince silhouette. — Monseign.. .iah non', parlons genevois ) Mo n sieur Pévêque
M G R A B B E T (durement) . — Vousdésirez Môssieur ?
M. TRACHSEL. — Votre biographie et vo t re photographie .
M G R A B B E T . — V o u s , me faitesl'effet d'un calviniste, Môssieur, d'unde ces fougueux inquisiteurs de laru e des Granges. Toutefo is , quelquepro testan t que vous soyez, écrivezma b iographie ; j e dicte :
« L'an 1845 v' t naître l 'ab
» A b b e t à J3ex. Les farouches c» servateurs d 'alors — met tez «» t ramonta ins », puisque telle » votre manie à vous autres Ge» vois — ne se fussent sans do» pas doutés. . . (pou vez-vous sui» ma dictée :}... ne se fussent » doutés que l 'enfant par eux mas' tenu en exil , . . . en exil . . . (y ê t» vous ?;...
M. T R A C H S E L , répétant sur
ton d'écolier. — . . .Maintenu en exMGR AlJBET. — ...confirme» c inquante ans plus tard leurs petfils ». C'est tout.
M . T R A C H S E L . — C o m m e n t c C'est tout ;•
MGR A B B E T . — Mais oui, pque vous savez le res te . Main tenavoici ma photographie . . .
M. TRACHSEL. — Ça vo t re ptrait ... lisant... -. « Trois mots sur
glise... »
M G R A B B E T . — Jamais vn 'ob t iendrez un portrait plus exni plus complet de ma personne.
Main tenant , ma bénédic t ion . . .(M. Trachsel, épouvanté, s'en
comme un chat sauvage, oublimême de s'arrêter au buffet de
gare de Si-Maurice.)
* *
Mais il est d eu x au t r e s év é
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L E V A L A I S R O M A N D
me nts saillants dont M. Trach sel aoublié de s'informer, dans sa précipitation à esquiver une bénédictionépisc opal e/ Nous voulons parler dela vente de deux usines, la fabriquede sucre de Monthey et la fabriquede notaires de Sion. La premièreavait périclité faute de pouvoir produire, la seconde pour avoir tropprod uit. D 'un c ôté, pas assez debetteraves pour faire marcher lesmachines ; de l 'autre, man que d 'écoulement des notaires manufacturés.
L'une se vend après deux annéesd 'ex is tence , l'autre après trois quartsde siècle (l 'activité sous la direction de l'infatigable docteur Croptqui, ayan t compris dès sa tend re
jeunesse l'apologue d'Ksope sur lesvices et les vertus des langues, ena réparti tout un stock sur le pay s— car il ne travaillait pas pourl'exportation.
Il y en a dans ce stock de touteprov ena nce et de toute taille, lesun es délicieuses par le sel qui endécoule, les autres cuites par leurprop riété spéciale de savoir se tenîr au chaud. Malheureusement, iln'en , existe pas une de féminine.
Aujourd 'hui, i l est question d'ex
pédie r tout le matériel de cette antique usine sur les bords de la libreSa rine , qui inspireront nos républicains futurs.
Qua nt aux vieux V alaisans auxquels la manie de la proc édu re a étédu re , ils chan tent déjà à tue -tète :
Bon voyage
VieiU'f'acuitéPartez, partez, pliez votre bagageBon voyageVieiH'facultéPartez, partez, tenez-vous en santé.
L. C.
D E S T I N É E
Je vois, en cons ultant le fond de toutes chos es, •,Que les plus grands effets ont de petites causes;Car un jour, - d'un beau jour sinistre lendemain-,Un , rien, un inconnu qu'on rencontre en chemin,Change soudain le cours de notre destinée.
La douleur, pas à pas à nous suivre obstinée.Nous atteint, et d'un trait brise le taux miroirOù se réfléchissait notre dernier espoir,Qui maintenant s'envole emportant nos beaux
[songes.II est bien désolant qu'ici tout soit mensonges,Qu'i l taille avoi r souffert po ur dire : J'ai vécuCar notre esprit, bientôt désabusé, vaincu,Ayant cherché la joie et rencontré la cendre,En sentant l'ombre épaisse autour de soi descendre,Tr em ble : l'isolement se tait tout alen tour ;L'on doute du bonheur, l 'on doute de l 'amour,Et puis, voyant qu'il n'est pour nous plus d'espé-
| rance,Que la joie est un mot, la vie une souffrance,Vers un passé plus doux l'on voudrait revenirEt glaner quelques fleurs aux champs du souvenir.Mais le passé n'est plus qu'une vaine chimère,Dont le regret nous laisse une tristesse amère :C'est alors que le cceur, vivant, s'ensevelitDans ce linceul glacé que l'on nomme l'oubli.
Oublier, oublier c'est le bonhe ur suprêm e,Et je le chanterai peut-être un jour moi-même;
Combien de malheureux, fatigués de souffrir,Ont appelé la mort : oublier, c'est mourir Louts GROSS.
Extrait 'des (Urbespoétiques, Genève 1893H. TREMULKY, ÉDITEUR
Fables traduites en patois bagnard
É LOTÉ VÈ *' ET É FROMIAT(La cigale et la fourmi)
On gros beiigro de loté vèQu'ai rin chu se vouardâ po d'hivè,Se creyeint qu'ator on snhro un tinOn se treiive partô bien rechu,
Fasay poura fidiuraQuand eüton a zu meno a dura,lo vo dio qu'on sintie ona frayTota herba ire couèssa de nay.A n homia va demand a mareinda :- T'i bona, veil to me prêta
Cm que fô por me verotâ ?T'est éjà, t'i pleyreusa de veinda,T'in tietà pas, te reindrai île tèur-tein •— Pernijeû qu'à to fi de tsaud-tein :Repond é troinia qu'est preii crapa— lé bozeno, fegô, volatô.
— Et du restant tô t'i pas intietô...Eh bin, ora, crapa
L. C.
(1) Sauterelle verte.
PROBLÈME INSOLUBLE
Un jour, les habitants de la Guil-lotière, à Lyon, étaient témoins d'uneétrange opération.
Un homme, tenant un mètre dans
ses mains, passait son tempssurer en largeur et en hauporte d 'un cabaret . Après mensuration i l s'arrêtait pour per le front comm e qu elqu 'cherc he "la solution d'un propuis, désespéré, i l recommenç
Cette étrang e manie n 'avtardé d'attirer l'attention t ics et la foule s'était formée cpour examiner les allures de r ieux monsieur.
Finalement, celui-ci se retos'écria à haute voix :
« C'est singulier ; j 'av ai s gent, il est pass é p ar là ; j 'abeau mobilier, il est passé j 'avais plusieurs maisons, ellpassées par là. J'avais des pchamps, des bois, tout est pacette porte qui a tout au plude haute ur et tout a été réné an t Moi seul, je ne puis passer pour m'y mettre à néancar on me me t dehors parcj ' a i tout laissé dedans '....»
I Z t s T V I T - A - T l O l I S r
l 'ardonnerez-vous mon audaceD être monté sur le Parnasse
JoyeuxDe mépriser ia simple phrase
lit d'enfourcher mon vieux PégBoiteux.
Dieu le sait pour quelle causeJe ne puis plus écrire en prose
Il fautQue commettant crimes sur criJe fasse rougir de mes rimes
Boileau.
Nous arrangeons une soiréeLa salle sera décorée
Bientôt.Membre de la troupe légèreJe \ous adresse une prière
Un mot
Rien de beau comme une femmIl faut que chacun ait sa dame,
J'y tiens '.Et sans maudire mon grand zèlRépondrez-vous, Mademoiselle,
Je viens
Car du bouquet du télénhonePlein des parfums de l'anémone
Si doux,Je choisirai la violette,Charmante et modeste rleuretttrj
C'est vous , ,
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L E V A L A I S R O M A N I )
Gracieuse tée Ah veuillez êtreCelte qui fera disp araître
L'ennuiEt que nia crainte serait moindreSi par bonheur je voyais poindre
U n oui
Pendant qu'avec vous je habilleDe l'horloge avance l'aiguille
ToujoursDans le passé le temps s'enfonceOsé-je espérer la réponse
Ces jours ?
Et si ma demande vous blessePermette/, que je vous adresse
IciTous mes regrets, une humble excusePour l 'honneur que l 'on me refuse
Ainsi :
CAROS
U N D I V O R C E A L A M O N T A G N E(Fin.)
Les ins tances t ra înèrent Sancoze,« le s avan t jurisconsulte », comm el'appe laien t par dérision les autresavoca ts , ne dema ndait qu'à laissercouv er le tison sous la cen dre, —un mo yen de se donner des posesaffairées. — .D'un autre côté, Cyprien, ne poussant à la roue qu'auxjours de violents orages domestiq u es , le procès marchait à pas detortu e. D e loin en loin, une signification à comparaître, un mémoire,un ma nda t de renvo i, appa raissaitau village comme pour rappeler queles avoc ats avaie nt eu un brusqu eréveil et voulaient se garder d ' interrompre les ins tances engagées
Le s mois e t b ientôt deux année ss 'écoulèrent sans amener d 'autrechang eme nt chez les époux qu 'unsurcro it de frais et qu elq ues feuillesde papier t imbré.
Peu à peu ils s 'acco utum èrent à
ce nouveau régime de travailler ensemb le quan d la lune s 'était bienlevée et de s 'envoyer. . . baigner lors .que l 'un des deux s 'était mal éveillé.Thérèse, auss i b ien que Cypr ien ,dev ai t comm encer à cons idére r . qu ' ileût mieu x valu, puisque on restaitcoûte que coûte ensemble, ne pasgrossir la pelo te des déb ours judiciaires, mais voilà, sou avoc at avaitun s i engag eant réper to ire de rac
crocs à -lui m ettre sous les ye uxpour établir qu'elle gagnerait tout àse remettre seule Et elle, chaq uefois, quittait l 'homme de loi avec laconviction que les choses allaientdès lors marc her à pas de géan t,puis chaque fois , en rapprochant du
logis, elle se sentait revenir à cetteautre idée, rendue commune par unelongue habitud e, que tout s 'arrêterait là.
Toutes les fois que, vers midi, lecolosse occupant les fonctions d'huissier arrivait et déposait une assignation en tre l'assiette à sou pe clairede Cyprie n et le plat au beurre deThérè se, le brave ourson t rouvai tune occasion île se montrer bonenfant, car la Sèc he, qui ne savaità pe u près pas lire, lui disait :
— L is , toi qui n 'as pas tout« déperdu » depuis l 'écoleEt, devenu docile, le mari dé
chiffrait le man uscrit que lcon que ; sile contenu concernait Madame, Monsieur lui donnait même, sur la marche à suivr e, tous les conseils quelui permettait sa modeste ententedes affaires. Sou ve nt, sa d éfére nceallait jusqu'à consentir à lui faire descomm issions au chef-lieu et, en cescas-là, Mo nsieur se prés ent ait chezl 'avocat de .Madame avec la même
confiance que chez le sien, car jamais il ne sortait de chez le défenseur de la partie adverse sans avoirchaudement recommandé les in térêtsde celle-ci.
Les ménagères autour de la fon--taine , les fumeurs de pipe au x carrefours continuaient bien, dans lame sure de leurs influences respe ctiv e s , à attiser les haine s, mais plusl 'étrange couple se représentait prochaine la définitive séparation, plus la
clémence désarmait l 'Ourson en adoucissant du mêm e coup le cœ ur demétal de la Sèche.
Il n'est si. molle tor tue qui, têt outard, n 'arrive au but et, les d euxavocats qui attisaient la discordesemblaien t plus . pressés d 'abou tirdepuis- qu' ils co nstataien t de la partde leurs clients une prop ension à setolérer, à se supporter mutuellement.
Puisque, après tout, cette petite
source de revenu ne po uvadéfinitive , autan t ne v alail 'épuiser, to rdre le cou à cetaux œufs d 'or et courir aprètres volatiles.
Une double assignation à raître ne devait pas tarder d
resse rrer l'affection qui flottaenco re entre les de ux mal Tout en continu ant — afin
point a viv er les vieilles quesà faire cha cun sa « pop ote ils étaient bientôt, et sanspourquoi n i comment , redevunis que bien des ménagen'ay ant pas l 'air d 'avoir jamtroublés, pouvaient désormaisun si parfait accord.
Le s voisins, qui save nt sent que la veille île leur ction dev ant le tr ibunal du aucune lumière n 'éclaira les de la bara que en bois qui cet te dernière nui t commune
Jusqu'à minuit, disent-ils,lut qu'u n dou x silence au frustique colombier où le coutrimonial, traînant contre lson long balancier, battait laavec une rapidité inq uiétanles instants com ptés de la vjugale ( \ . e > propriétaires.
Plusieurs heures après le soleil , Cyp rien, com me mû ressort, se jeta au dehors pos 'endimancher dans le petit laissant la Sèc he s'ajuster à
Cependant, la curiosité en éveil n 'y tenait plus : lemes se mirent, à assiéger et les femm es la Thérè se, vague espoir d 'en tirer chose, mais il lut impossiblesav oir ; tout ce que l 'on re
c'est que , sur le chemin seau trav ers d es cham ps, la sation entre- Cyp rien et c el 'accom pagna ient en qualitémoins tournait à la pantomloin, on distinguait des gestampleur énigmatique ; le entre autres, s"e livrait - socer ta in mouvement de bras un homme qui administra« roulée » à un autre. '•**"•":
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L E V A L A I S R O M A N D
L'audience suivit son cours norl ' interrogatoire des parties fut
plus haut com ique, et Sancoz epas mé nagé les ' gorg es
udes à l 'endroit de son client,
des
A l 'heure des plaidoieries, Sane, tout pré occ up é de son effet,
L'O urso n, droit derriè re son dé
— Messieurs, dit Sanco ze, l 'homme
Une boxe formidable s 'ahattantec vigu eur sur son clos lui coup aphra se. 11 essaya de se tourn er,
le bonhomm e, préférant taper
hurlant :— Voleur de gratte-papiers . . . . mar
de dispu tes, tandis qu e la Sès 'avançait pour faire chorus et
tigne r la ligure à ce ra vage ur
La cour et l 'assistance se tenaientcôtes penda nt que le gend arm e,conduit à soup çon ner une pa
e issue des déb ats , buvait dans
Le silence re ven u, l 'audience reon cours, bien que privée des
s d 'éloque nce de San coze . La
Mais , récon ciliés dans la haine
une des redingotes noires ,rson et la Sèche n'on t jama is
és. Les voisins, en passant det le colombier , entend ent main
qu e celle-ci le paye de re
Le curé est ravi d'un tel résultat,dans lequel il voit u ne preu ve divine de l'indissolubilité des liensma trim onia ux, don t les fibres religieuses résistent au moment même oùse brisent toutes les fibres profanes.
Sancoze est allé promener ailleurs
sa lourde nullité avec sa tète gonflée en bau druc he et ornée de lunettes ; quelq u'un qui l 'a renc ontrédit l 'avoir enten du se m urm urer àlui-même qu'entre l 'arbre et l 'écorceil n 'est pas bon de mettre le doigt.
L . D A N T E - R A Y M O N D .
FOLK-LOREDictons de la saison :
Camintran.Mina no planLa Carayma dure tant .
Coutumes . — I l exis te dans lavallée de Bagnes une habitude spéciale au mardi gras, consistant à cacher la marmite contenant le dînerdu voisin.
Cette coutume tend à disparaîtreparce que le Carême étant de moinsen moins scrupuleusement observéque jadis, le pot au-feu carn ava lesque devient aussi moins copieux,
puisqu'il est rare qu'on affronte encorequarante jours d 'abstinence à la f ile.Tour ce faire, le ravisseur inconnu
guettait l ' instant où la maisonnée,distraite par la vue des masques enoripeaux, s 'éloignait de la crémaillère et, après avoir déc roché le pot-au feu, il allait festoyer au loin sansse soucier de l'humeur du volé qui.d'ailleurs, n'eût pu se fâcher sansse rendre grotesque
GLANURES HISTORIQUESIl y a une série d 'anné es que
l 'on rem arqua it avec grand intérêtau mur de l 'ancien Hôtel de la Tour,à Martigny, l ' indication du niveauexact atteint par les eaux de laDra nse lors de la fameuse débâc lede 1S18.
Ce mo num ent historique du plushaut intérêt que nos braves grands
pères avaient cru devoir nous légsans prétention, a disparu depuis restauration de cet établissement.
Sans s 'arrêter à récriminer conles auteurs — probablem ent incents — de cet acte tout gratu i t"vandalisme, ne pourra4t-on pas, tanqu' il en est tem ps, dem ande r pubquement que ce naïf, mais préciejalon de notre histoire nationale srétabli .
O A S S E - T Ê T E S
Solution de l'acrostiche géographiqdu N" 3. '> rnof immatMs cau t- j a g ec/: ein e
O harenteX ouglyOnt deviné : A nne t te , Ol ten .
A lbano Fama, Saxon . — A s modMart igny-Ville . — Georges CornVouvry. — Les Bi leux de Mart ignHourg. — Edredronspis . — T, GMonthey. — Réséda, S ion. — Vau dan, Be rne. — Eljane GilliMar t igny-Vil le . — Angèlc , Aigle .
La prime (* Bar les sentiers est échue à A. Vaudan, Berne.
C H A R A D EUne troup e d'oiseaux reto urnan t en AfriC'est mon premier.
Mo n second m'.i-t-on dit chaqu e jour se fabriClie/. mon bottier.
A u cirque on v oit mon tout ; ailleurs ? O[pas possible
Bien sur que non,Car c'est un casse-cou , un e chose terr
Sans exception.Prime : A/ma nach héraldique sui
ANNONCES
jeunes chiens du St-Bernard . Athenticité de race garantie.
S 'adresser au Valais Romand.
M I E L DES A L P ET R E M I È R Ë Q U A L I T É
absolument pur et natureM . C H A R V O T , a p i c u l t e u r
B a g n e s (Valais)Vente (selon désir) par kil. ou \
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j PARAIT LE Ier & LE i \ DU MOIS/
JOURNAL
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L I T T E R A T U R E
P O P U L A I R E
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N A T I O N A L E
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LE VALAIS ROMANDïî^^ï^^i^î^^^î^^^Mîï^îm^^^MÎ^^^Ï^ÎÎ^^Ï^F-
Adresse r toutes communicat ions àL. COURTHION, r édac teu r , Bu l le (Su i s s e )
A b o n n e m e n t sPo ur la Suisse, un an . . . Fr . 3 —
six m ois . . . - 1 75Union postale, (payable d'avan ce) . 4 50 par an
"3 *=
SOM MA IRE. — Chronique , L: C. — L ' enve rs
des cieux (poésie), BESSE-DE LARZES. — Uu -, tilili: ,iu patvui; MÈTRE TiÉNE. — Les es
pr i ts de Tourbi l lon, SOLANDIEU. — Chansonnette dédiée à l 'Académie de St-Mauricc ? ?— Questions et réponses. — Folk-L ore. —
' Casse-têtes. •— Annonces.
CHRONIQUE .Quoique nous fassions pour cela,
nous ne pouvons êt re toujours joyeuxet ce commencement de carême oùle ciel paraîtrait s 'embrumer tout ex
près pour nous faire m ieux sentirnotre propre néant au milieu de celui des ch oses qui nous entou rent,nous plonge toujours dans un monde
-de pensées intimes, clans une sensation plus vive et plus intense del 'universelle misère des desseins deshommes, lesquels ne sauraient jamais assez méditer l'allégorie du jourdes Cendres : Memento homo quiapulvis es et in pnlverem revertcris
Le soleil nimbé dans l 'épaisseurdu brouillard nous parait un vaste-cadran susp end u au beffroi lointain. de l'éte rnité , et, .dès que nog oreillescroient y entendre sonner la clôturedes folies carnavalesques, les plusinsouciants mê me te nde nt l 'oreille pourcompter les coups. Les plus orgueil-Jeux y lisent avec l'effarement ducélèbre ro i babylonien ce « Ma ne,
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneEt range r o. 3 5 r .Rabais sur annonce.", répétées.
Th écel , Pha res » de leurs folies et
de leurs errements : Memento...Mais le grand nombre a néan
moins cette sensation que le mardigras et la grande débridée de nosjoies ne sont pas moins indispensables à notre existence que l 'ouraganauquel succède un s i lence absolu de.l 'atmosphère planant sur la campagne par lui rafraîchie ou que l 'ondé esalutaire régénérant la frêle plantetout en faisant fléchir les gros épisorgueilleux de leur op ulence : Memento...
Que ne retentit i l plus souvent quecela à nos oreilles, ce memento... ôhommes et pour donner force et courage' à tel qui en a besoin et pou rréduire à son exacte mesure le prestige exagéré de tel r iche ou de telpuissant de la terre
Memento... vous tous qui, faisantde votre semblable un jouet , prenezau-dessus de lui une place usurpée. . .
Prom ène encore , 6 Guil laume, toncorps mortel sanglé dans une tuniqu e imm aculée de cuirassier b lanc,exhibe ta face olympienne sous lecasque à plaque carrée de uhlan,celu i de dragon d e la garde ou d e -dragon volant, cache ton bras anky-lose sous le dolman du hussard. . . , quepeut faire cela dans la grande marche in in ter rompue des années qui
s 'opère moins bruyante, mais
terrible et surtout plus sure que de tous tes fantassins ? Parle-nouton canal de Kiel, de ton « auggrand-père » et de ce Dieu dont sans cesse le nom à la bouche, tu te réclames plus souvent quPape lu i-mémei sans doute parcenul autre homme que toi ne se pare à lui. Toaste à ton aise, hague ton armée forcée de t 'écoton peup le contraint de t 'applaet cont inue à ne pas prendre gque, durant ce temps, tous les losophes de ton empire défilent rière toi, te soufflant à l'oreille :mento homo quia pulvis es...
Et qu ' impor te encore, ô démisnaires d 'hier, que votre carrière
rête ici ou là ? Qu e fait cela au gcadran qui marque une plaquegenté e dan s la brum e gr ise r Eque la Suisse d 'autrefois n 'a pases serviteurs comme celle d 'au
d'hui ; est-ce q ue celle de demn'aura pas des hommes organisaheureux ou malheureux de ses res destinées ? Le mo nde serchangé selon que votre ferraille heur té quelques pavés de p lus omoins ? Memento...
Oui, Memento... Mcmentote /„'.-. tous frêles humains attardés à rendre l 'existence difficile, alors
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2 L E V A L A I S R O M A N D
tout effort devrait tendre à partagerle plus agréablement possible le capricieux gâteau reçu de la destinée,qui nous donna à chacun la mêmemâchoire pour y mordre Pourquoinous entredéchirer au lieu de nousent r 'aim er, de nous former au par
don mutuel de nos com mun es faiblesses, au soulagement réciproquede nos é ternelles misères ?
. Au ssi faudrait il que le c alen driertout entier fût composé d'alternancesde jours de fête et de jours de recueillement, de carnavals et de joursdes Cendres . En t r inquant avec bonenfantisme un jour et en se rencontran t le lendem ain dans un ressouvenir de son origine obscure, l 'hom
me n'en serait que meilleur. Perpétuellement placé en lace de sa faiblesse, i l cesserait de se méprendresur l ' imp ortance d'un galon, d 'un sabre, d 'un plume t, d 'un oripeau quelcon que : co nscient de son inépuisable ignora nce, il serait m oins arrogant envers les s imples — car noussommes tous des simples a côté d 'autres esprits plus lorts que nous — ;convaincu du néant des ti tres et desfortunes, il ferait moins souvent pa
rad e de celles-ci. et de ceux-là, caril lui resterait constamment dans l 'orei l le un vague bourdonnement dujour des Cendres : Memento quia pulvis es et in pulverem revertens.
L. C.
L ' E N V E R S D E S C I E U X
Pourquoi, dit un entant, ne vois-je pas reluireA u ciel les ailes d'o r des ang es radieux îSa mère répondit avec un doux sourire ;Mon fils ce que tu vois n'est que l'envers des cieux
Et l'enfant s'écria, levant son œil candideVers les divins lambris du palais éternel :Puisque l 'envers des cieux, ô mère, est si limpide,Comme il doit être beau l'autre côté du ciel
Sur le vaste horizon quand la nuit fut venue,A l 'heure où tout chagrin dans un rêve s 'endort,Le regard de l'enf: n: s'élança vers la nue ;Il contempla l'azur semé de perles d'or.Les étoiles au ciel formaient une couronneEt l 'entant murmurait, près du sein maternel.* Pu isque l 'azur des cieux si doucem ent rayo nne ,Oh que je voudrais voir l 'autre côté du ciel .
L'angélique désir de cette âme enfantineMonta comme un encens au céleste séjour ;Et lorsque le soleil vint dorer la colline,L'entant n'était plus là pour admirer le jour.Près d'un berceau pleurait une femme en prière,Car son fils avait fui vers le monde immortel ;Et de L'envers des cieux franchissant la barrière,11 était allé voir l'autre côté du ciel
BESSK-DE LARKKS.
L'UTILITÉ D U PATOUÉY a de dzein que lison la Valay
Romand por lo playsi de trovâ quâ-ques contes en patoué et d 'âtros quepei ilon t pa s soffri eà sor ta de lein-gâdzo. Eh bin, sont li premié quel'an raison et li darray que l'an tôô.
On de steü z'ans passô, on dzoque fasay ona de ces tzaleu que fau-dray s 'écondre din li feintes d 'unglaché por etsapâ à la transpirach on,on Angle, pié long que lo Rheiino ettot habillia de drap carolô, arrive umay en de Dz âtie di z 'Org osses :
— A oh moâ bâoeo up trinspirè-che ûne. Volé-vù ven de lait à moâ ?
— Y ein a pas de pomay ino parce que li repo nd Dzâtie.
— Moâ pas dém indé « pomay » ,moâ démindé lait
Dz âtie, que l'av ay ft l 'écoula derecru et que savay quàques mots defrancé, li repond :
— Vô-ites adr ay An gle '. .. . Pas depom mier pas de pomm es . .. Pas depom me s pas de lé *
— Aloô si pas de lait , moâ bâoeoup soif; donné à moâ petit-lait. . .
— P as de g rand lé . .. pas de petit
L 'Angle, t roveint pas lo moyein dese fire com preind re, a diu ba yre d ' i-voü e tot lo dzo. Se l 'usse chu pre-dzié patou é, ona semblâbla histoèresaray pas ar revâïe .
1
IJt, patois de - loir . sorte de mu lot quihabite le tronc des pommiers et vit de pommes.
LES ESPRITS DE TOURBILLONS O U V E N I R S D ' U N E E X C U R S I O N
Le voyageur qui passe à S ionpourla pre m ièr e fois est frappé par lecoup d'oeil pittoresque et superbe dela contrée. Le petit chef-lieu du Va
lais est bien un des coins lagréa blem ent situés de notreSuisse, et le touriste en qubeaux s i tes ne manque pas dmer hautement son admiratiovue du magnifique panoramafre toute la longue vallée du les environs de Sion en partCe qui donne surtout à la vilcopate son cachet original, cles mig nonn es collines qui rent, avec leurs vieux châteade loin, ressem blent à des fses. — Montorge et Tourbi lsont plus que des ruines, cnières grandioses encore, tandValère a conservé presque l ' an t ique demeure des évêqson imposante basilique.
Mais revenons â Tourbillon
le gardien, un fin matois, nofrit un jou r, à un ami et à mnous ouvrir les portes et denarrer, à grands traits , l ' intérhistoire. Nous voici donc degrand portail en ogiv e ; notretor nous montre en passant laoù les vidomnes, autrefois , vela justice, et les pierres dqui servaie nt de sellette a uxsés, puis nous péné tron s danvaste enceinte qui était la cchâteau, l 'n morne s i lence maintenant derrière ces mursdés ; ent re les petits pa vés, qdis tant de talons éperonnésmules légères ont piétiné, unechétive, sans vigueur et sans pousse péniblement , dévorée apar les ard eur s d'un soleil bOn se sent vag uem ent saisisorte le vertige dans le s ilenpulcral de Ce lieu désert, au de ce lamentable écroulemerespirait il y a quelques siècl
lement tant de splendeur et présente plus aujourd'qui que de la désolation. Sic transit mundi'.
Mais franchissons la cour ettrons dans cet hémicycle qumine une tourel le où probabla ga rd e du ch âteau faisait leNous avons devant nous la chla partie la plus dévastée de cvre Tou rbillon. Rien ne rap pe
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L E V A L A I S R O M A N D
ce qu e fut, au tem ps des princes'-évèques, ce petit sanctuaire. Lesmurs ont leurs fresques rongées parles injures de tous les tem ps et lamain de quelques vandales inconnus,et i l est permis de se demander comment il se fait que nul n'ait songé àprotéger ces richesses historiques etarchéologiques contre une aussi révolta nte mise à sac. Mais ne nousabîm ons pas dans d ' inutiles regret s ,pensons qu'ainsi Dieu en avait décidé et laissons ma inten ant la paroleau gardien ma dré qui nou s don ne,d'un air enthousiaste et presque convaincu, son petit cours d 'histoire,dont je vous fait grâce, cher lecteur,pour revenir au véritable objet demon récit , soit aux esprits de Tourbillon. C'est le gardien qui parle.
— Eh bien, messieurs, vous voyezdev an t vous la place de l'autel oùofficiaient au XII e siècle les prélatsde réside nce à To urbillon ; approchez-vous et frappez le sol du talonde vos bottes.
Nous n'avions pas de bottes, moncom pagn on et moi, nous frappâmesnéanmoins résolument du pied droitet nous jetâmes un regard scrutateursur notre bonhomme qui suivait nosmouvements d 'un ai r impor tant e tqui figurait assez bien un moniteurde gymnas t ique commandant l ' exercice. •>••-':
— Eh bien , n 'avez-vous pas entendu résonn er ?
Nous avions effectivement perçuun son creux et nous en dem andâmes la cause.
— Eh bien (le gardie n comm ençait chaque phrase par cette, formule)sous ce terrain que vous foulez, il ya un trésor imm ense, enferm é dansun coffre de fer ; l'orig ine en est in
certaine, mais on l 'attr ibu e géné ralement aux premiers évèquês quivinrent d 'Octodufe à Sedunum . Ona ten té déjà maintes fois d 'enl eve rà ce caveau-souterrain le tréso r qu'ilrecèle , mais bien inutilem ent, car ilfaut qu e je vo us le d ise, (ici le ga rdien jeta un furtif regard autour delui, baissa la voix, et, avec un gesteà la Fred erick Le ma ître, qui nous fitCourir de petits frissons sous la peau,)
« ce trésor, est en tre les main s desesprits qui en ont reçu le dépôt sacré et qui le soustraient à la rapacité des oiseaux de proie humains »
La figure nous parut d 'une hardiesse toute rhétoricienne et, pourtoute réponse, nous pouffâmes simul
taném ent de r i re . Notre guide enparu t viv em ent froissé, car il repritaussitôt :
— Vous avez beau rire, cela nechan gera rien à la chose, et vouspouvez tenter l 'épreuve, comme l 'afait, l 'été dernier, un antiquaireacharné que j 'a va is ame né ici et quiavait essay é, au m oyen d'un pic,d'en lev er la dalle qui ferme ce caveau.
— A h et qu'est-il arrivé ?No tre curiosité piqua le gardien
qui s'enflamma.— Eh bien, ce pauvre diable d 'an
tiquaire, au premier coup de son outil, a été projeté avec sa pioche, àdix mè tres du cavea u, là. dan s cetangle, où il a cogné assez rudementde la tète ; heureusement c 'é ta i t unallem and, il ne s'est pas fait grandmal.
Puis aprè s une pos e, il continua :— La prése nce ici, des esprits ,
es t évidente ; si vous y venez à cer
taines heures du jour, de préférenceà la tombée de la nuit, vous entendrez de l'autre côté tie ces murs, despersonnages qui chuchottent, s i voussortez pour les surprendre, vous entendre z les voix gémir à l ' intérieuron dirait qu' ils jou ent à cache-cache : ce sont les esprits qui font leguet.
Nous eûmes l 'air de trouver lapreuve concluante et après avoirrendu un hommage pécuniaire à l ' érudition du très doc te ga rdien (ce
qui sans doute lui importait le plus)nous reprîmes, en riant aux larmes,le chem in de la cité. Un je un e homme et sa f iancée nous croisèrent enroute, allant au crépuscule, chuchot-ter d'amour sur le prélet de Tourbillon.
— Ami, découvrons-nous , me di tmon compagnon, deva nt les espr i tsde-Tourbi l lon qui passent. . . S O L A N D I E U
CHANSONNETTEdédiée à
l'Aeaàémi.e U S t -K a u tSur Fair iju'o/l y mettra
1er CoupletEntre poire et fromage
Certain jour de gala,Un ch auo ne fort sage,Soudain s ' illumina.Dame philosophie,Se dit-il, a du bonMais une académieC'est tout revenant lion.
lief. Ou i, c'est de la tblie,De croire aux sots métiersVive l 'AcadémieVivent les chevaliers
Un alléchant programmeVaut les meilleurs atouts.Savant et grande dame,
Apportent leurs cent sous-La gloire n'est pas chère,A ce taux-là, vraiment,Car on sait qu'une affaireLe grand nerf, c'est l'argent
On chérit la glorioleEn Valais comme ailleurs,Et maint perd sa boussoleEn rêvant aux honneurs..Mais aussi l'on se poseOn va le nez au vent.On voit la vie en rose,On lorgne le manant
Remonter aux croisadesPour chercher du blason,Voilà de ces toquades,Qui rident plus d'un front 1De la docte assemblée,Obtenez donc l 'accèsEt pour peu de monnaieVous aurez vos quartiers-
Ici tout beau mérite,Est bientôt couronné.Le talent brille vite,Quand on est bien noté tEt si la malcchance,Maltra i te quelqu'amiLe ciel de l ' indulgenceEst tout ouvert pour lui L
Ait temple académiqueTout art est en faveur,Jusqu'au truc magnifique:D'Henri , le bel auteurQui, par une préface,S'annexe un man uscrit, Et pare sa besace
Du plumage d'autrui .
Si dan s la capitale Certain Roger Beautemps.S'est mis dans, la tim baleD'illustrer ses paren ts,
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L E V A L A I S R O M A N D
C'est qu'il a du génie,Ce petit savant-ïiEt la biographie,C'est fait exprès pour ça.
Tel président d'Agaune,Vieux receveur d'Etat,Sur les brouillards du Rhône,Cherche son résultat.
Bien plus tort au comique,Il y fait mieux ses fraisEt c'est à l'art scéniqueQu'il doit ses vrais succès.
A Monthey l 'on s 'enflammeEt qui ne briguait rien,Fièrement se proclam e :
AcadémicienTel, fait dans le Celtique,
Tel, pose en CicéronAussi fait-on la niqueA u vieux fou de Piron.
C'est à tout qu'ils s'adonnentCes immortels savants
Et le mal qu'ils <e donnent,Les fiche sur les dents,Rapport sur la chimie,Sur l 'art du marbrier.Sur l 'homéopathie,Sur l'essai de l'osier.
Mais la main qui dirigeTant d'ouvrages parfaits,Va grandir son prestige,Pa r de bien plus hau ts faits :C'est la pisciculture,Dans un étang sans eauxC'est la viticulture,Dan s un fond de roseaux
Hélas qui veut trop faire,Souvent reste en chemin.Il faut en toute affairePrendre garde à la fin.Quand le fond de la caisseFait ouvrir les gros yeux ,La gloire est vite en baisse,Et l'on brise ses dieux
jmr réf. Mais on nous tait la scieEn vers trop mal torchésPour une Académie,Et pour des chevaliers
v) Composée ver.v iXSo.
S ESTIONS E T R É P O N S E S
Aucune réponse ne nous é tan tparvenue sur no t re dern ière question, relative au choix de la Saint-Sé1>astien pour accrocher ou planterune pointe de sapin devant la maison du mari réputé incapable de porter sa culotte sans une participationplus ou moins complète de la diplo
matie de sa chère (?) moitié, voiciles rense ign eme nts que nous avonspu nous procurer :
Au moyen-àge. on se servait dumot bastare qui, en has latin, signifiait < sou me ttre, brider >, ce qui al'ait dén om m er « un bastian » tout
homme affligé d'une colonelle à moustache ou d'une femme qui, plus riche que lui, tirait parti de cette supériorité extra naturelle pour le museler. Ce mot « bastian » a ainsi étérapp roché de t Séba stien », et lepauvre saint que l 'on nous a apprisà connaître jeune, attaché à un arbre et criblé de flèches a dû. bongré mal gré, sentir la piqûre d 'uneflèche nouvelle non moins cruelleque les autres, celle d 'u ne dérision
imm éritée. Et qui lui décoch e cetteflèche en faisant d e ce célibata irema rtyr le patron des maris ma rtyrs rLa catholiq ue population d e la campagne fr ibourgeoise. O ironie
3m* q u es t i on . — D'où vient qu'unejeune fille pour qui la nature n'apas eu de sourire a généralement lepenchant de rechercher la société desjolies, de celles que la capricieusedéesse gratifia de tous les charmes?(I l semble pourtant à quiconque ré
fléchit une seconde, que la laideurn 'aurait r ien à gagner à provoquerde semblables contrastes) .
(Réponse avant le 20 mars.)
FOLK-LOREPiétons de la saison :
1 Fev ray gord ze de leiiCavoua d 'ôô . »
(C'est-à-dire que lorsque févriercom men ce par gueule de loup — g rands
froids — il s 'achève par une queue d 'or ,soit par un beau soleil. Tel n'est pasle cas cette année, où ce dicton estrenversé . )
« .May de MaFa ut slér ié à sop à. »
C O U T U M E S
C'é ta i t d imanche dern ier le Dimanche des Brandons. Nul n ' ign 3 quedans.nos v i l lages la jeunesse orga
nise, durant la dernière semainecarnaval, des sociétés de danse sant parfois autant de scissions le pe uve nt exiger la poli t ique, legré d 'esprit de caste, ou telle l i té en t re représen tan ts des sfaible ou fort. Le premier dima
de carême (des Brandons) les jefilles, rendant leur politesse à qui les ont invitées, organise nt, le local même du bal, une famiag ap e où se fait une effrayante ca tombe de gâteaux , dont deuxtrois des plus en vue du groupepat iemment recouvré le f romenle beurre chez leurs compagnes.
O A S S E - T Ê T E S
Solution de la charade du Ar
°VOLTIGE (Vol- t ige)
Ont dev iné : Montagnarde , S— Georges Ccrnut , Vouvry . — Pro t . —• Racso , Monthey . — FernCouchepin . Lausanne. — Bébé-Cchou I. - Elian e Gillioz, M artigVille. — E. Coquoz, La Planta, S— Jean n e d ' Ar c . — A. VauBerne . - - J . Défayes Ley tron . C as t ag n e t t e , Gen èv e . — An g è legle. — Colibri.
La prime (almanach héraldique)échue à Bébé-Chouchou I .
M O T E N T R I A N G L E
1. Une cé lébr i té va la isanne .2. La synthèse de sa mission3. Le lieu de sa naissance.4. Préposit ion.5. Inst rument de géométr ie .Prime: I n v o lu me .
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jeunes ch iens du St -Bernard . thenticité de race garantie.
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L E V A L A I S R O M A N D
lées du Centre et de quelques régions du Bas, tout désorie ntés d 'avoir dû laisser au vestiaire le patrimonial parapluie bleu, compagnonperpétuel de leurs visites au chef-
l ieu, vrai toit de baraque foraine, rel ique familiale, héritage des hommesde 1er de 1840, don t il se se rve nt po urbat t re la mesure e t en ton ner avecles copains du H aut :
Plus nous venons,Plus nous fermonsL'oeil à l'ère nou velle :Nous tenons par le morsBioley, Beck et consorts,
Car la Propor...Car la porti...
Car la PropotionnelleSortira de céansGrâce aux vieux suppléants.
L. C.
B R A S D E S S U S , B R A S D E S S O U S
La nature est si belle,A la saison nouvelle,Allons à travers champsRespirer le printem ps ;
Sur mon bras est posé celui de mon aimée,Rêveur je te parcours, solitude embaumée,
Est-il bonheur plus doux ?Je foule aux pieds l'herbetteTout en causant fleuretteBras dessus, bras dessous.
J'aime à voir la ieuilléeLa campagne entaillée
Ce cher bosquet fleuriOù l 'am our m'a souri ;N ou s sommes là bien seuls,' cachés aux yeux du
[monde,Je ne veux écouter que ma charmante blonde
Sans nul témoin jaloux.Tout nous parle de roses,L'on se dit bien des chosesBras dessus, bras dessous.
Loin du chagrin aridePasse le temps rapide,Humides sont mes yeuxAu moment des adieux ,-
J'a i mu rm uré bien bas à son ch arman t visage :Adieu ma douce enfant, espoir et bon courage.
. Oh je le dis à tousLe paradis sur terreC'est, philosophe austère,Bras dessus, bras dessous
OSCAR P.
OIA BtfABACEOI S*H0IX1V(Patois de Trois-Torrents)
Dzoset Rosse ton é tay né d in iéna<Je ces quemônes iô l 'est qu 'on vay
de ceü bé gaillà, que ne faray paspi bon de leu martçi sulo bet d 'aïz 'er tets, et daï lurene qu 'on dosepas pi leu devesà de poire de sevai re mutç ia t ; bref, di Montay tantque su Cou on ne vay-que de colosse et de gail larde qu 'on preindraybé et bain p or dé z'einfants de G ar
gan tua .L'est portant tot de braves dzeinque vivont din l 'aisance, mi noutronDzoset 11'étay pas de çà catégorie,car sou parein n'avan pas sovein diz 'écus à einvoyi per li pottes d 'aicordagni et d'ai tailleu, de sorta quen'étay pas rà de lo vayre trotta sula rota ein num erote in lé nioci degravier avoi lo bet d 'aï z 'er tets ; onad'aï bretelles l 'aï llottâve su lé fesse,comme l'aï dyides su la cropa (l 'ontzivù que trotte, tandis q ue l 'autra
Pétay restate dein la botequa de lamartchanda et , de ça façon, l 'aï tsaus-se l 'aï al lavan pe bas que n 'ara yfalliu por pas scanalisâ lou pas seints .
A dieze-sat ans, s'est tot paraydécidé de modà por lo canton deV'aud, iô l 'est resté valet quauquetein, avo ué ona tarr ibla avidité defire, fortona. L'e st dein se qu e l 'a z'ula fantaisie de maria ona retçe tchom-paina. Di intie, l 'a z'u tot de tire on abed éna indéfinissable et , assuré que
nion n 'ein savay r in de sa premierejeunesse, l 'étay pe cràno que lo ca-piténo de la garde suisse à Roma.
Mi, que v o lay-vô ? Tce que rose asi z 'epene. On dzor que se prome-nàve su la place ein fomein on cigare , vay p assa Nicolas Roulabo ssaque lo cognessay di soa bas âge etque vain dray à lui po lai devesà.Mai comme Dzoset vay que son compagn on d 'arm es du tein que batte inttui dou a rmes blantçes à coups depater. con tre li po rte d 'aï retço,. n'é
tay pas bain m onté ein fait de tenue,l 'ai de ein verein.la tita : * Filez vot r e ch emin » . — Ad o n c , R o u lab o ssaque l 'avay ma lagré d ' i tre d 'ainse re-chu, l 'ai repond :
— Te n 'a pas manqua de tant f ireton fié, beiigro de làre
— € A h ah » que fé Rosseton, etein mémo tein lève lou témoins et
cite Roulabossa à paretre u tr ibmi pas u tribunal de la pen itanon va dire soU pitchà por itre d o n ô , mi iô lé dzein v an se tzgny por i tre d 'accord.
Adonc, lo président dit à NiRoulabossa :
— Monsieur Rosse ton voudra
voir pour quels motifs vous traité de voieur ?— Mon Dio, l 'est bain si
monsu. que l 'ai repond Nicolas: qn'étairïn pèr o (petits) n'allà vïn ye inda de compagni e t me roonco lo pan que lé dzein mdenô : mi, adonc. dosàvo r in, l 'aiparce que l 'étay on croui chen
Quand Rosseto n l 'a zu avoui fot lo camp avoué la tita bas, comm e on coutiu. Mé por se sola, dou dzor a pri , reçay on
que desa y : 'Frais de s éan ce : 58 fr.
Tsarle di z''Arpa
LE FACTEUR D ES ALPlAir du chasseur : Mon pied parcourt
A Maurice F
Kf/r bii
Chaque jour je m'élance,Arbitre de la chance,Du deuil ou d u b onheu r ; [bis)Et si l'amour frivoleDort, palpite ou s 'envole,J 'en suis un peu l 'auteur. (AMI,
Marchant , gr impant , (bis)J'en suis un peu l 'auteur.
Que la pente so(t Kai.c'lu-,Balafrée d'av alanc hes, "Je vais par tous les temps (bis}Dans la moisson jaunie,L'herbe verte ou pourrie,Je brave les autans, ibis)
J'accepte toute aubaine,Vin, marc, eau de fontaine,Quand c'est l'offre du cœur; (/>/s)Le vieux blanc des notaires,Le cidre des commères.Tout me met en humeur , ibis)
Sitôt qu'une filletteSe fait un peu coquette,Je me fais Vigilant, (bis-)Ne lui donnant ses lettresQue derrière les guêtresDu papa défiant, (bis)
Et si la fiancéeDemande impatientée :- N'avez-vous rien encor ? - (A«V)Je m'arrange à conclure ,D'un ton de bon augure ,Que le silence est d'or, (bis)
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L E V A L A I S R O M A N D
J'apporte en plein ménageLe soleil on l'orage,Je noue et ronipts les liens, (bis)De mon sac sort la gêne,L'espoir, l'or et la haine,Sans que j 'y sois pour rien, (bis)
Dès cpie dans la vallée,Sous la nuit étoilée,Tout s 'apaise et s 'endort, ibis)Dans mon culot mulâtreJe fume près de l'àtreEt trouve à rire encor. {bis)
Quand le sommeil m'allonge,Je m'abandonne au songe,Et l'imagination (bis)Rôde entor sur les pentes,En atten dan t les rentes ,D ' la Confédération, (bis)
Ref. Marchant , gr impant , e tc .
UNE MUSE REMARIÉE l
A M , E M I I . K U E S O H A M P S
E n s o n h e r r r i t a g e c lu l i o i i l e v a i ' c l d ela . H e i n e ÏÏ V e r s a i l l e s
C'est de Cauterets , mon ch er poè te,de Cauterets où Clément Marot quifaisait sa co ur à la reine de N av arr ecomposa quelques-uns de ses plusjolis vers, en l 'honneur de cette aimable et crousti l lante princesse , ? dontle royal époux languissait aux eaux,»qu e je vous écris aujourd 'hui pourvous annoncer cette étrange histoire :
L 'h is to i re d 'une muse remar iée .
Je n 'ai point vu la mus e, mais j 'a ivu le mai« 11 -c'est tout com me , lema ri et la ' ï. mine ne faisant q u'u n,généra lement , au d i re des personnesbien informées.
Cette muse, d 'origine i talienne, estcousine ge rmaine de dame Poésie .
Son pèr e se nom mait Sans-Souciet sa mère Imagination.
On appela la belle enfant, née decette union, Improvisation, qui r imeavec Imaginat ion .
Improvisation est bien la meilleurefil le que je connaisse. Quel charmantcarac tère D e tout elle s 'accom mod e,e l le accep te avec empress ement tou tce qu 'o n lui öftre, répon d sans hésiter à tout les désirs exprimés, etpour amu ser les gens , prend tour à 'tour avec la plus vail lante désinvoltu re e t un bonh eur v ra iment inso len ttous les masques de l'art, tous les
accents, tous les génies. Je l 'ai vue,pas plus tard qu 'hie r , à Ca uteret s.en moins d 'une heure fulminer commeHerm ione, soupirer com me Mil levoye.railler comme de Musset, étincelercomme vous-même, moraliser commeLa Fonta ine , con ter comme Vol ta i re ,rêver comme Lamar t ine , doct r iner
comme Despréaux , foudroyer commeVictor H ugo, moutonner comm e madame Deslvoulières, et pincer de l 'acrostiche galantin comme le faisaientles peti ts seigneurs de la Rég enc eclans le boud oir parfumé des marquises et des duchesses.
Improvisation, qui, vous le voyez,est une muse à tout faire, serait unefille accomplie si elle n'avait héritéde son père , le sieur Sans-Souci,quelques défauts de caractère dontelle aura, je crois, beaucoup de peineà se corriger.
Vou s en ferai-je l 'aveu ? Impro visation n 'a pas d 'ordre, pas d 'économie et avec beaucoup de savoir , pasle moin dre savoir-faire. Fem m e dumonde par sa naissance et son éducation, elle vit au jou r le jour, —que dis- je, à l 'heure l 'heure, — commevivent les oiseaux dans les champs.Cha ntant comm e eu x, elle est insouciante comme eux de tous les- lie-soins de la vie.
Elle se dit que le Créateur ne peutavoir pour elle moins de bonté quepour les peti ts des, oiseau x auxq uelsil do nn e la pâtu re ; et sur cette pensée cons olante, elle s 'endo rt voluptueusement sur les doux oreil lers del 'espérance, qui sont souvent les seulsoreil lers dont sa couche soit garnie.
El le n ' a pas rem arqué , ce t te musenaïve , que ces deux vers de Racine ,si sou ven t cités dan s les cours deli t térature et sur lesquels on s 'at tendrit volontiers, sont tout simplementabsurdes :
Aux petits des oiseaux il donne la pâture,Et sa bonté s 'étend sur tout la nature.
Mais de quoi donc se nourrissentles peti ts de s oise aux, si ce n 'e st demouch erons q i i t iennent à la v ieautant que, les oiseaux; et n 'en sontpas moins des êtres sensibles, parcequ' i ls sont plus peti ts qu 'eux ? Or,
i l est bien évident que la bonCréateu r ne s 'étend pas sur tounature quand les moucherons victimes de la voracité des peti toiseaux. Mais la cousine de Poésie, pas plus que cette deelle-même, n 'y regarde pas de si
Et , en effet, le mo indre de
fauts en poésie et de débiterchoses absurdes, si , toutefois, odébite avec grâce. Disons qu ' i l par t ien t pas à l ' homme de péles décrets de la Providence, el 'on r isque fort de déraisonner on veut raisonner sur les lois tér ieuses du Créa teur, que ce svers ou en prose.
En somme, Improvisa t ion esreine et . n 'est point du tout fde ménage. L 'un ivers lu i apparmais je ne suis pas bien sûr qait tou jours eu les 35 francs qcoûte par mois la cham bre smeublée où elle abrite ses rêvesDe p lus e l le a l ' humeur vagab
Ap rès tout, s oyo ns juste ; toujours les délauts de ses quet une pareil le muse ne sauraidouée des solides vertu s qui guent , par exemple , les receveul ' enreg is t rement .
Ma lgré ses défauts, ou peut-cause de ses défauts, la sédu
Fille de l ' Imagination a é té d 'un amour passionné de la pargentilhom me français, leque l, s'être ruiné, n 'a pas hésité à ladre pour femme.
Il est de toute évidence quemuse ne fû t jam ais deve nue tesse Eugène de Pradel , s i let i lhomme, né pour . l ' improvisn 'avait improvisé sa ruine en dan t , en quelques mois , une fde cinq cen t mille francs. C
nous est attesté par tous les bphes de ce noble t roubadour .En épousan t Improvisa t ion
fortune défaite, Eugène de obé issait à la loi. com mu ne quque neuf fois sur dix, quan d ose marie pas pour au gm ente ravoir, on - se ma rie pour allégmisère . Dans ces sor tes de conle principal est dev enu l 'acces
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et le cœur et les grâces de la femme se donnent par-dessus le marche.
Eugène de Praclel épousa la cousine germ aine de la Poé sie comm eon épou se toutes les muses, sanspublication de bans et sans le secours d 'aucun fonctionnaire municipal.Le ur union fut heureuse. Pen dan t
plus de trente ans, la facile rimeuseet le gent i lhomme ruiné véc urentfidèles l'un à l'autre et l 'un par l'autre. Les enfants de leur imaginationlurent aussi nombreux que les étoilesfilantes du be au ciel des trop iqu es.
Lï ie autre muse , celle du reposéternel, la Mort, put seule briser lesliens de cet hy m en si bien assorti.Eugène de Pradel mourut e t sa poét ique com pagne le p leura . Improvisation sembla inconsolable et porta
consciencieusement le deuil.Bientôt pourtant elle se consolacomme toutes les veuves inconsolableset fit- la coq uet te au prè s d'un je un ehomme aux yeux duquel -elle apparut par un beau soir d 'automne dansune lumineuse atmosphère d 'a lexandr ins , de petits vers, de bouts r imes,de tr iolets , d 'acrostiches, de fabliaux,de senten ces, d 'églog ues, et de six-tolets . Le jeune homme fut ébloui.
I n notaire , un conservateur deshypo thèqu es ou . mêm e un s impleban qu ier se serait vo ilé la face àcette apparition et eût sage me nt prisi.t fuite en criant au seco urs. No trejeune homme ne compri t pas le danger qui le menaçait et se laissa séduire par la muse dont l 'atmosphèrepoét ique changeai t d 'aspect à chaqueminute ; de man ière qu'en un moment elle fut entourée de millions devers inédits .
— Jeune homme, lu i d i t Improvisation, tu le vois , je baigne dans
la poésie. Elle ém ane de moi comm ele parfum ém ane de la Heur. Je suisveuve et j ' a i cru s incèrement qu 'aucun mortel en Erance ne ferait plusbattre mon cœur. Mais je t 'ai vu ettu m'a s plu. Si tu le ve ux , pour toi,j ' oub l iera i Eug ène de Pradel e t jem'efforcerai de le faire o ublier au xautre s. Ce sera de l ' ingratitud e, jele sais, mais peut-on aimer avec pas
sion comme je t 'aime sans se montrer ingrate envers quelq u 'un? Madot est m on seul amou r, et mon doma ine bâti sur les brouilla rds de laSein e est plus fugitif qu e la poésiela plus fugitive, car il porte mo nnom et s 'appelle Improvisation. Dis,jeune homm e, me veux- tu r
Pour toute répon se, le jeu ne homme tomba aux pieds de la déesse enlui jurant un éternel amour.
Tu m'ap partien s, dit avec l 'accent de la passion la plus vive l'ardente Improvisat ion: mais je donneà qui me donne, et c'est en toi désormais que je veux vivre. Tu parleras par mes lèvres, tu sentiras parmon cœur, tu penseras par mon esprit , l 'aime les voyages, partons etrimons.
Et tout aussitôt le nouvel épousépartit sans trop savo ir où il allait,chantant le long de la route partoutoù il trouvait de s gens p our l 'écouter.
Mais ne nous laissons pas pluslongtemps égarer dans le mondeazuré de la f iction, et desce ndo nsprudemment sur la terre de peur d 'ytomber lourdement malgré nous .
Le jeune époux de la muse rema riée, c 'est M . Besse-de L aize s quin'a pas e ncore dix neuf ans, et dont
la faculté d ' improvisation poétiq uees t vér i tablement phénoménal .
A suivre
il Notice sur M . Besse-de de I.arzes (extraitede .Pu r m onts et par vaux - de O . Com ettant).
"-:-£--«
GLANURES HISTORIQUES
L'incendie du clocher de Montheyet la refonte de ses cloches ont étésignalés au loin comme un fait cu
r ieux et rare . Cependant , un événe-nement de même nature s 'était déjàproduit une fois en Valais.
Vers 1403, le clocher de la cathédrale de Sion avait f lambé de lamême manière . La preuve en es tdans les Mémoires et documents deM. l 'abbé Grem aud, . lequel s ignaleune convent ion datée du 7 novembre (1403) pour sa reconstruction. En
outre, i l existe aux archives delère une lis te de donations sotitre suivant : Anno d'"' M"CC Cinfrascripli dederunt pro répa râcampa narum ecclcsiae inferioris bustarum,
(L'an 1405 les soussignés ont dpour la réparation des cloches
lées de l 'église inférieure, etc. )De plus, en 1403 (le 5 mar
nin Odini prêta au Chapitre de une cloche du poids de 149 lplacée dans l'église de Sion infque le Chapitre s 'eng agea à luidre a première requête . En 1cette cloche fut placée dans lecher de l 'Hôpital.
' P A S S E - T Ê T E S
Solution du Mot en triangle iVA B B I". TB I E NB E XE NT
Ont dev iné : Van Bett. —colonel exotique. — Colibri. —Coquoz à la Planta. Sion. — fiancés. — Pierrot. — An gè le, A— Bébé Chouchou I I . — Ida Weler , Monthey. — Etsocaled , Mon
La pr ime es t échue à Ang èlegle (Almanach Machette).
(Nous ouvrons aujourd'hui encours un e série de mots carréen tr iangle basés sur les nomquatre avocats valaisans. ceux qui les auront deviné tous,tiré au sort un beau volum eChevalier Fine-lame.)
M O T E X T R I A N G L E1 A voca t et député bas valaisan1 Adjectif (plurieil qu 'on a hélas peine à
ser au singulier.-5 Un" conve ntionnel de second plan.
4 Un bourg de France (Basses-Pyrénées.5 Si vous changez l 'une de mes lettres
sonne, ainsi que cela se taisait souvenfois, vous trouverez le nom d'un liquidimenteux.
6 Un docteur illustré par Jules Verne.7 Une consonne tardive.
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: AVRIL 1896
LE VALAIS ROMAND
Adresser toutes communications à
L. C O U R T H I O N , rédacteur, Bulle (Suisse)
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S O M M A I R E . — Les cloches à Rome (poésie),
ARMAND MASSON. — Questions et réponses.— O/ui prccauc/ion. — Une muse remariée(suite 1, (). L ' O M E T T A N T . — Folk-Lore. —Bibliographie. Casse-têtes. — Avis
1 iiii§|f â mmOn dit aux eniants que les cloches
font le voyage de_Rome pendant laSemaine Sainte et que c'est là lemotif de leur silence durant deuxjours ; le samedi, à leur retour, ellesfont une ample distribution d'œufsl ie Pâques.
Cette tradition enfantine à fournià M. Armand Masson le délicieuxpoète chatno iresque , le thème decette poésie publiée il y a quelques
•années dans le journal Le Chat noir.Le jeudi de Pâques fleuriesJ.es cloches de tous les cantons,Interrompant leurs sonneries,S'évadent de leurs clochetons.Et s'en vont à longues étapesA Rome nour taire bénirEn la résidence des PapesLes Angélus de l'avenir.
Or, il en vient de chaque ville :
Elles partent, le soir tombant,Des tours mauresques de SevilleE t des vieux betfrois de Brabant ,Et de Ploérmel en Bretagne,Et de Cologne, sur le Rhin,Bien que l 'Empereur d'Allemag neSoit avare de son airain.
La-bas , dans la Ville-Eternelle,1-e Saint-Père, pour recevoirLeur ambassade solennelle,Vient en grande pompe s'asseoir
Devant les portes de Saint-Pierre
Où quatre abbés, graves et lourds,Debout sur les marches de pierre,Soutiennent son dais de velours.
T o u t e la Cour est réunieEt tous les cardinaux romains,En camails de cérémonie,Sont là, rouges, joignant les mains.
Des acclamation-* joyeusesRetentissent dans les saints lieuxAu moment ou les voyageusesParaissent, descendant des cieux.Levant alors sa main exsangueOù brille l'anneau pastoral,Le Pape bénit et harangueSes bons serviteurs de métal :. . . . A ile /, en paix, cloches fidèles . Que Dieu soit avec vous Allez. Comme en avril les hirondelles,- Regagnez vos nids dentelés._ De la divine parabole. Soyez les apôtres d'airain ;. Semez la féconde parolej. Comme un semeur sème son grain._ Annoncez partout à la ronde_ Que Jésus est ressuscité. Pour que la paix soit en ce monde_ Aux gens de bonne volonté _ Dites que le Seigneur s'irrite
_ De voir toujours les bronzes saints_ Servir â la guerre maudite_ Et tinter d'éternels, tocsins . Car les cloches ont été faites. Pour chanter la bonne chanson. Aux hommes. — Donc, sonnez leurs
[fêtes _ Cloches, vibrez à l'unisson.. De leurs douleurs et de leurs joies,_ Prêchez-leur travail et vertu :. Guidez-les par les bonnes voies;. Sonnez à corde que veux-tu
.. Et sonnez à pleines sonnailles
- Leurs jours joyeux et fortunés;. Carillonne/, aux épousailles,- Au baptême des nouveaux-nés.
- Dès l'aube toujours vigilantes,- Criez alerte aux paysans ..._ Sonnez, cloches, sonnez plus lent- Pour le glas des agonisants
„ Mais que vos voix religieuses. Ne se mêlent plus aux clameurs- Des cano nnad es furieuses- Aux appels des mères en pleurs
- Allez en paix, cloches fidèles - Que Dieu soit avec vou s Allez- Comme en avril les hirondelles,. Regagnez vos nids dentelés -
Et les cloches respectueusesRetournent au clocher natal,Emportant sous leurs jupes creusesLes centx rouges du temps pascal,
Les beaux oeufs couleur de garancQui sont envoyés en cadeauxA nos petits enfants de FranceP a r les poules des cardinaux.
A R M A N D MASS
Q U E S T I O N S E T RÉPONSE
A notre dernière question ?D'où vient qu'une jeune fille
qu i la nature n'a pas eu de sou
a généralement le penchant dechercher la société des jolies, deles que la capricieuse déesse gra
de tous les charmes rDeux réponses sont parvenues
plutôt trois, dont les deux premsous la même signature.
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2 L E V A L A I S R O M A N D
Mlle Myrha à Sion serait clignetie s 'appeler Adèle et de pouvoirsigner € Ad . My rha Sion > car elleest, à coup sûr, bien jolie. Cela selit entre les plus étroites lignes parla confiance qu'elle met en l ' irradiation de la beauté. Bien des genssupposent cet te suprême ver tu ma
térielle aisément separable des vertusde l ' âme. Mais notre correspondanten'a pas de ces craintes qui blasent.Jugez vous mêmes :
< La jeu ne fille laide qui rec herc hela société des jolies, lors môm equ'elle sait ne rien gagner au contraste, pense qu'elle n 'a, en tous cas,rien à perdre. . Les plus jolies sontgénéralement aussi les meilleures » —
M Y R H A .
« La je un e fille laide se fie-t-elle
peu t-être au pro ve rbe qui dit : « Dis-moi qui tu fréquentes et je te diraiqui tu es. > L A MÊME.
Nous nous abstiendrons de discuterl 'hérésie de Mlle M yrha dans cesdernières l ignes : c Dis-mo i qui tufréque ntes. . . ». . .Ta ta ta voulez vousvo us taire ? Mais alors ce serait part rop commode
Notre seconde correspondante es tmoins optimiste. No us n'av ons p asl ' impertinence de croire que la beautélui manque, mais s i elle n 'a pas connula lutte p our la vie elle doit, à cou psûr, avoir côtoyé la « lutte po ur lesuccès ». Lisez :
« On fait ce qu'on peut, on n'estpas des pr incesses Les hommessont, pour la plupart, s i « braq ues »de no s jour s — je me sers de cetargot comme du seul mot qui rendem on . sentim ent — mais traduisez àvotre gré leur façon d'être maladroits— qu e l 'on n 'arrivera it à r ien si l'onne s ' ingéniait , pa r la m ise en œuv re
de toutes les ruses féminines, a exploiter leurs faiblesses.
» Or, Monsieur, s i la laideur provoque des contrastes que vous ne savez vous expliquer, c 'est qu'elle n ' ignore pas que la beauté es t unpoint d 'attraction. Bien qu' inférieureau soleil, la lune n'est elle pas appréciée en absence du grand as t re ,précis ém ent par cela que sa lumière
falote est empruntée de celui-ci. 11est pourtant s i aisé de se rendrecom pte que les soupirants font cohueautour de la beauté et que, tôt outard , les nombreux déçus s ' abandonne nt au dése spoir. E h bien, il esttoujours bon de se trouver là àl 'heure voulue pour sécher les lar
mes, calm er les imp réca tions à l'adresse de l'infidèle, comprimer lessanglots ou arr ache r le revo lver quel 'amoureux brandit sans vouloir s 'enservir, histoire de se faire cajoler.Dans îles heures d 'émotion, la s imple caresse d 'un laideron peut exciter l 'enthousiasme de ces naïfs d 'hommes. Il est toujours b on de se trouver prés ent e à une heure de crise.Yv es Ciuyot est dev enu ministre àforce de se tenir dan s les couloirsdu Palais Bourbo n a ux heure s decrises ministérielle e t moi je trouverai à me marier que dans l 'escalier ou l 'antichambre d'une plus belleque moi dé cidée à congé dier l 'un oul ' autre de ses sujets de réserve».
L A S Y L P H E .
4 q u es t i on . — F a-t-il réellementavantage pratique a choisir une femme parmi les jeunes filles qui o ntcoiffé Ste Catherine (c'est-à-dire ayant2ß ans cl plus) .-
O N â P R B G Ä Ü C H O N
Mon diô que y a de mo ndo quese dam non t ein liéseint de jou rna uxet de layvros que désont de mau aprila relijon . . . . Sara)' portant facilod'év ità tot cein S'on liéjesse dejourn aux qu 'on compreind pas , onsaray li novale s et on aray rin depetchè à se reprodjié.
L'est per intiè que io pouay pasme soulà d 'admirà la prudence d'onabônna viei l le que io regardo commeona sainte ; car, comme vos alla vaire,y 'ein a pas ona avay tant de clairvoyance ,, Ona bônna marréna sor tay te basdi pe d 'amont Londze-borgne ar r ivedin ona botequa de Chon por adzetàon layvro de preyiéres .
—- Mad ame désire, . .. que mar tchand.
— Io voudra on biô laypreyiéres, monseu, mïn faut qtot ein latin.
Mïn lo martchand que vayl'a à fire li dé :
— < s. M ais, pauvre femme,
voulez-vous servir d 'un livre latin, lorsque je vois que voupeine à parler français »
— L'est bin por cein que ipreinso pas que io demando ovro ein latin D'ainse, se dit dio se pas coupàbla.
I )ete-vè, hein : L'an pas tfemales de z' idées parayres. . .
UNE MUSE REMARIÉA M , E M I I . E D E S C H A
E n a o n h e r m i t a g e d.u B o u l e vl a R e i n e à V e r s a i l l e s
IICeux qui ont entendu Eug
Prad el et qui ont pu compa rede ux merveilles de la r ime l 'acrostiche n'osen t se pron oncpou r l'un ni pour l'autre, et lmirent grandement tous les d
II n'est aucune difficulté doBesse de Larzes ne se rende avec une prompti tude inconcet presque toujours heureusem
(Quoiqu'on ait dit avec raisles improvisateurs sont aux pprofonds ce que les escamsont aux physiciens, il n 'en emoins vrai que-cer ta ins escampoét iques de M. Besse de mériteraient d 'avoir été recueide survivre aux circonstanceles ont fait naître.
La poésie vous le savezpoète, est un don de nature.
ans, le jeun e Besse de Larzeduisait le De viris en ver s fSes é tudes terminées , i l eûcomme tant d 'autres . occupemploi, se faire marchand deporte quoi ou ne rien faire dce qui est plus facile ; il voulpoè te, et com me si cette pron'était pas déjà assez difficile sez aventureuse, i l rêva l 'h
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improvisateur.On n 'écha ppe pas à sa destinée
et celle des virtuoses d 'esprit n 'estpas toujours la plus enviable. 11 n 'estpeut-être pas quatre intelligences enFrance capables d 'accomplir les toursde force de pen sée que M. Besse de
Larzes exécute sans efforts , le plusnaturel lement de monde , comm eVernet peignait, comme Rossini com-posait . D'un autre côté, je parieraisbien volontiers qu' il n 'est pas dansle monde entier un marchand de suifou un fabricant de cure-oreilles quine Tetire de son hon nête industriebeaucoup plus d 'agrément et centfois plus d 'argent que ce prodigede l 'alexandrin, ce Paga nini de larime. Mais on ne se fait pas naître.Si on se faisait naître, personne neVoudrait naître poète-improvisateur,et tout le monde voudrait naître marchand de suif ou fabricant de cure-oreilles ; cela rue paraî t de tou teévidence.
Donc M. Hesse de Larzes est forcéde vivre a vec sa prodigieuse facultéet d 'en vivre 1e mieux possible.
Comme Eugène de Pradel , i l vade vilie en ville, de salon en salon,
: sem ant des vers sur sa route , et je tant dans l 'étonnement et l 'admiration
tous ceux qui savent combien il estdifficile, en français, de rimer sespens ées .
Cer tes , je n 'entends pas d ire queM. Besse de Larzes fasse de la poésie toutes les fois qu'il improvise desvers ; mais à ne considérer dans c ejeu de l 'esprit que le mécanisme dela pensée, les rapports des idées entre elles , l 'emploi rationnel des rimes,— toujours baroques, jetées par lesauditeurs, — on reste confondu de
la vive imagination du poète et desa virtuosité. D'autant plus que, contrairement à la plupart de ceux quiont essay é d e marcher sur tracesde Pradel, i l n 'écrit jamais et compose au courant de la parole. Vouslui parlez en prose et il vou s répo nden v er s p armi lesquels il s 'en trou vesouv ent de très heureu x.
Toute exis tence de poète es t une
L E V A L A I S R O M A N D
existence aventureuse et s ' i l plaisaita M. Besse' de Larz es de raconterses ave nture s en vers ou en prose ,on y verrait certaines anecdotes quine manqueraient pas de gaieté .
Un de ces jours derniers , un jeunegandin pria M. Besse de Larzes delui acco rder quelques minutes d 'en
tretien. Il s 'agissait d'une affairegrave et le gandin voulait converserseul avec l ' improvisateur.
Rendez-vous lut pris , et le beaujeune homm e, comme on di t, quandon ne dit pas le petit crev é, abord afranchement la question.
— Monsieur, j 'ai une cousine.— Je vous en félicite, fait le poète
en s ' inclinant légèrement.— Elle se nomme Mathilde.— Iît vous Arnold ?— Pourquo i A rno ld ? . . . A h j e
comprends , Guillaum e Tell... Oui ceserait charmant, nous pourrions chanter le fameux duo : Oh Mathilde,idole de won âme Malheureusement ,je ne me nomme pas Arnold et jene chante pas. Je voudrais vous dire,monsieur, que ma cousine est charmante, e t que j ' en suis amoureux.
— Bravo et sa f lamme répo nd-elle à votre flamme, dût-elle.. .
— A vous parler franchement, jen'en sais rien
— Ce doute doit vous être pénible , mons ieur .
— As sez , oui. M ais je sais unmoyen de la séduire.
— Et vous ne l 'avez pas enc oreemployé, mons ieur
— C'est que la chose n 'est pasaussi facile qu'on pou rrait le cro ire.Elle ado re la poésie, et par-dessustout l ' improvisation. ~ •
— Des cousines comme la vôtre,soupira l ' improvisateur, i l n 'y en aura
jama is assez. Continue z , je vousprie.— Mathilde a une tante qui a été
l 'objet de la plus galante improvisation de la part du fameux Eu gè nede Pradel. Elle a tant parlé du beaugénie de ce fameux ménes trel mode rne à ma co usine, que celle ci neveut armer qu'un improvisateur, c 'estun parti pris .
— Est il p ossible? fit M. Bde Larzes .
— Oui, monsieur, tout est posà une jeu ne femme, riche et comme l 'est ma cousine.
— Ah el le es t r iche.— Tr ès rich e, monsieur, ce
ajoute à ses grâces un charm e
quel il est impossib le de résDo nc je vous disais que Mane veut a imer qu 'un improvisCette résolution bizarre a pris dans son cerve au d'oiseau et nébranlable . A- t-on jamais r iede plus absurde ? Comme s ' i l inécessaire de parler en vers aimer ma cousine et appréciequalités .
— Y compris sa dot ?— Y comp ris sa dot. Que
mons ieur ?— Mais c'est tout s imple, des— : Vous trouvez cela tout s
de faire des vers, mais n'en faqui veut.
— Vous croyez ?•— J'en suis sûr. E t ten ez,
sais plus où j' a i lu que le pluque nt de nos prosateurs, le Bossuet, avait tenté d 'écrire quevers et les avait fait détestablesexcel lent ennem i en or thodoxidoux Fénélon, ne fit guère de
leure poésie que l 'aigle de Meail se pourrait bien que Mo ntesne se soit montré, dans ses persanes, si sév èr e et si injustvers Virgi le e t Hor ace, que qu' il se sentait incapab le de la langue de ces véritab les DieParnasse.
— Vous avez peut-être raisol'im prov isate ur, e t il suffit sode ne pas posséder un talentt rouver de peu de valeur ce
talent chez autrui.— Sans doute, j 'ai raison, mquoi me sert d 'avoir raison ma' cousine ? J 'aimerais mieux tort avec elle. Savez-vous ce qm'a répo ndu quan d je lui eus que je viens de vous dire ?
— Non , que vous a-t-elle répo—••• Elle m'a dit : — Eh bie n
cher cousin, je vous pardonner
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LE VALAIS ROMANDAdresser toutes communications à
L . CO U R TH IO N , r éda c teu r , Bu l le (Su i s s e )
A b o n n e m e n t sPou r la Suisse, un an . . . Fr. 3 —
six mois . . . „ 1 7 5Union postale, (payable d'avance) . + 5 0 par an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneKtranger 0.35 „ . ,Rabais sur annonces répétées.
-SOMMAIRE. — Le Valais à Genève, L. C. -A l 'Harmonie , Mu sicus . — La Confectionäc Dom inique Avonture.— Une muse remariée(fin), (). COMETTANT. — Le Conseil pat ernel 1 chanson 1, Lo uis GARD. — Casse-têtes.—Avis — Annonces .
LE VALAIS A GENÈVE
C'est bon pour le Vaudois M. deMe uron , terrassé par le vote genevois du 22 mars, de dire : « De me uron s chacun chez nous » LeValaisan n'a pas à s ' inquiéter de
l'accu eil qui lui sera fait à Ge nè ve ,•car, ne se mê lant qu e fort peu desaffaires de se s vois ins, il es t toujou rs le bien venu . I l le sera mie uxque jama is dans la ci-devant Ro meprotes tante qui s ' apprête à devenirle Paris de la Suisse romande.
Cette ann ée 1896 aura le privilège de rét récir d 'un grand nom brede mailles le lien qui réunit par dessu s toute la longueu r du Lé m an le
Valais e t Genève, ces deux cantonsqui, si différents de physionomie,se ressemblent peut-être le plus parl ' àme, par le caractère chevaleresquedescendu jusque dans la chaumière,par la-sym pathie mutuelle e t mêm epar ' la bon ne touche de leurs gen darm es . * i v '
Dans cet te voie du rapprochement ,l 'élan des Genevois irait même plus
loin encore qu e le nôtr e, surtout s i
l'on s'inspire d'un article bibliographique dont m'h onor a jadis dans leJournal de Geneve le distingué poèteLoui* Duchosal et qui débutait parces mots : « Depu is nom bre d'ann ées , le Valais fait p resq ue par tiedu can ton de G enè ve. . . »
(Quiconque n'eût compris que c'était là l 'exhalaison d'une âme sensit ive, se fût hâté de brutalementrappro cher cette perle poétiq ue decette pierrerie coloriée échappée en
1871 à un bourgeo is solennel qui,soulagé de savoir la Commune écrasée et l 'Europe pacifiée par la force,s 'écria : « Main tenant, s i la Fra nceessaye encore de bouger , nous enfaisons un canton suisse »
Par l ' apparence, tous les extrêmessont susceptibles de se toucher, jusq u'àla parole délicate du poè te et à lasonore outrecuidance d 'un JosephPrud 'hom me. Toutefois , de l 'un à
l'autr e, la pe ns ée diffère du tout au 'tout, car si jam ais le Valais, dev aitdevenir genevois, ce serait pour queDuchosal put accrocher sa lyre auxpêchers de nos vignes ou à la voûtede nos cav es et y cha nter la fraîcheur coquet te , de . nos mon tagnardes en célé bran t leç capite ux délices de : not re , d iv ine Ma lvois ie . .Quel bonheur
IJien au contraire , la Fra nce
ven ue canto n suisse et Paris d 'un Gran d Conseil , tous nos pmontagnards in tr igueraient pourdélaisser et transférer leurs ptures dans des chefs-lieux detricts tels que Lyon et Marseilles préfets logent dan s des pPlus de préfe ts en Va lais . . . malheur
C'était donc bien le moins q
Valais — non compris le distr iGe nè ve qui eût exig é sur l 'écla place- pour une qua torétoile - prit une place préprante dans l 'enceinte du « Vsuisse ». No n pas qu'il y brillele s tyle ou le luxe de ses bâtimmais il y t rône par . le pitto repar ces groupem ents de racfoulons, grenie rs , chalets et geons que l 'on s 'entête là-bas à
'fiir so us le titre de « ma zots » qu e c'est tou t au p lus si n otrouvons un seul exem plaire dgenre d 'habitation. Car ces grangeons juch és sur des ronde schiste av ec la tran quil le d iesse des cons truct ions mon tades se nten t bien plutôt le foin cque le vin en fermentation. Plumiliers aux. chants idylliques q
•... M ;\-
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ü2 L E V A L A I S R O M A N D
D'autres encore — ou peut-êt retoujours les mêmes — se plaignentde n'avoir pas assez de papier pourun argent qu' ils gardent d 'ailleurssoigneusement au fond de leur poche.A ceux-là je répondrai par l 'anecdote suivante :
Un jour , m e t rouvant dan s unemise publique de collections de journaux , je m'approchai de quelquespersonnes discutant la valeur dechaque lot.
Un vieux financier vantait sérieusement le Bund, à cause sans doutede ses bulletins de Bourse, lorsqu'unmarchand de légumes l ' invect iva dela plus belle façon :
— V ot re Bund', il a bea u ê tre
grand et paraître tous les jours, jepréfère le Carillon qui ne donne que52 numéros par an. Ce sacré Bund,
i l ne peut pas même servir à envelopper des betteraves, i l va tout enpâte
Existe-t-il au mo nd e u ne pire bêtise ?Oh grand s dieux ? qu'il fut sot l'inventeu r
[du baiserJusqu'où donc atteindra notre humaine sottise ? Dire qu'il est des gens- qui peuvent s'en griser
Qui pourrait m'expliquer pourquoi tant de poètesOnt chanté le baiser dans leurs vers enflammés ?Pourquoi dans tous les temps les plus illustres têtesEn l 'honneur des baisers ont tait des bouts-rimés ?
Quelle est do nc la saveur et suave et piqu anteQu i réside en cet ac te et le t'ait tant priser ?D'où vient la volupté si douce et remuanteQue l 'on dit procurer un amou reux baiser ?...
Le bonh eur serait-il dans ce mou vemen t drôleQu e la lèvre exécute avan t de se poser ?...— Mais les lapins alors auraient un bien beau rôle :Ils goûteraient toujours le plaisir du baiser
Non, c'est peut-être mieux la sensation faite
Pa r un piquant cltivet sur une douce peau ?— Alors sur votre joue une brosse en rizetteFerait le mêm e effet de mêm e qu 'un pinceau
Mais no n, je n 'y suis pas, c'est p lutôt la saliveQue la lèvre a laissée après avoir baisé ?— Léché par votre chien, la même chose arrive :Offrez votre minois à l'épagneul frisé
Si ce n'est poin t cela, c'est la tume ur si chèreQu i vient en souvenir au lieu qui fut tou ché?— Mais une puce alors ne devrait point déplaire:L'ampoule' vient toujours où la puce a léché ...
Alors expliquez-moi pourquoi tant de poètesOnt chaité le baiser dans leurs vers enflammésPourquoi dans tous les temps les plus illustres têtesEn l'ho nn eur des baisers ont fait d es bouts-rim és ...
Mais je ne chercherais plus aùcitrié hypothèsePour prouver le plaisir que procure un baiser,Si qu elqu 'une de vo us, se levant, .de sa chaise,Sur ma joue ou mon front daignait en déposer
Bénissons du baiser la.divine ambroisieEt ne blasphémons pas
Sans les divins baisers il n'est ni poésieNi poète ici-bas.
K O L A .
vmmmmn 111 VÖYADZQ( Patois d'Evolcnc)
Dzoset à nô, que l 'avay quarante-dous ans, avec todzô avoui déreque via, bas per lé, on gagnéve mide , mon néya que p e le noushre can-
tonn àye. Et comme s 'enn oyév e detréna se crosse pe Eidzon, car l ' iretché qua troà à la bon na p or se rire-ouna tan-na à l 'entor di cotillons, s'îreforrâ pe la titha de fotre lo camp.
Ona demeindz e de caraym a ap-preste son abresac, forre dedein ounquarti de fromàdzo gras de la montagne de Cottè, oun bocon de pande chéla, on b reton de létchià ets 'einbantze d 'o là de Chuon, decom pagnie avou é ouna beintla dez'Eitlzonards qu'allàvon travaillé lé
vignes bas d 'o là de Gron-na.La tsaropa que se mou jàve plu
malin que chein que l ' ire et pas mibonasse que tant d 'à t ros , savayproco qu e fallay pas se mo tchié mihâte que chin que le nà est einl 'ai , et que quand es qu'on chourtele premié viadzo de pè Hérens, fautrin se moujà, comme tant d 'àtropourro coura-boc o, d 'eintrà lo p re-mié coup cherv etaou d'où préside ntde la vella de Parie.
Dzoset à nô, l 'avay bailla travailléà la mié tota sa pouqua de bin quepoc hedà ve et eintzardjà lo vieii conseillé Vua ranba i de tire se petitesafféres.
Ein vey eint chà grossa a bresac ,le mondo l i demandavon :
— Eh bin, Dzoset, avo ué va shô ?— A reve rre ora. . . yé né proco
de ste si cotzes.. . si via, moun
pouro-vù Torn er ïn pas no rév• pô quâqu e dzô à einre yé lé t
s îque^iè tchivres le pouan pas gra•Tsecon le repfond comme le
soma quand quàcon va gagnié span, chû tôto por oun tirermcomm e chi lé que baîllive mépeinsâ por ch'ein trié d'affere :
— Adi mon Dzoset Faut t ' ennoyéA Bramo uà, qu and i a zoeo q
lé vigne rons de Gron-na, tot côo i revirc d 'aou là d 'Eidzon.
Eis Ma ragnéne s recontra oundaou z 'Evolénard s que sa vont que se dér e de vaire ce tiremo strâ lo couco au tsom ïn d'au l'avïn tui moujà que lo pou ro plâtro foure z'ouco au mou ïn adjià, ouna chenan-na au chein, mié lé protestants .
— Queïn bùrro de drôlo istie te mettre des verniques parrpè la titha ? Dzo set .. . Ba ts-tcampagne aou commeint, que t 'éde ci pas ïn que ?
Eh bin repfond lo . pouro tsoqua, io se z'ouco tan que aou de Tsamp-chec et b in me ché jà com me chô : Sie vouîpfes ilzon-nard es Pant tant de liappatant de pinn a tie me lachié depou, qu'à la fin d'aou cou nto
tourno chôco. Et poithe io veinco veïre avoué ché cancônes— P o r q u e t ? dem and ont le z '
todzo mi soreprec.— Eh bin quanti quàcon re
pas praou longteïn, se vec dcpttie gôrd je ; io torn o ein tlerri que pou issan pas s'einfotre tie
FLEURS_DE MAI
La vie est une marguerite
Dont le cœur d'or nous éblouitEt dont le blanc col nous inviteDu sein des prés quand vient la Semblant dire: , Cueille-moi vite,_ Je suis l'oracle du bonh eur,_ L'arbitre de l 'âme et du cœu r,„ La vie est une ma rgu erite ".
Et dès que par la foi guidéeLa main s'apprête à ia cueillir,La collerette immaculéeD'émotion feint de tressaillir
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L E V A L A I S R O M A N D
Par un mouvement hypocr i teVite un pétale se t'ait jeu,En s'envolant, de dire : _ttn peu "La vie est une marguerite.
Mais du peu qui d onc se contente ?Le peu, c 'est un mince échelonDans la grimpée de l 'attente;Le cœur cherche un autre jalon.C'est alors qu'un pétale imite
Le tout premier et coup sur coup,Se met a répéter : -B eau cou p "La vie est une marguerite.
Beaucoup ... ce mot, quel donc est l'êtfcQui, po ur l 'ouïr, n'eût tout do nné ?Mais, hélas, il suffit d'en êtrePour se trouver tout étonnéQue le bonheur ne vient pas vite.Au dévidoir, tout d'un momentNou s réclamons : - Passionnément "La vie est une marguerite.
Kt nous retournons la corolleComme un pitre son carrousel,Recherchant un mot qui consoleNotre pauvre cœur de mortel.
Mais elle dit, redit sans suite,Sans apaiser notre to urmen t :„ Un peu, beauco up, passionnément -La vie est une marguerite.
Toujours on soutire lorsqu'on aimeEt parfois lorsqu'on n'aime pas;Si bien qu'en nous tout est problèmeDepuis la naissance au trépas;Dès lors, pourquoi courir si vite:...Puisque du peu et du beaucoupCrac..., on retombe à -Pas du tout "Comme nous deux, ô Marguer i te
L . COURT HION
UN NEO-DOCTRINAIREIl n'est pas trop mauvais g;;rçonSulpice-Ernesl-Ainié Ranson.
disait on chaq ue fois en voy ant entrer ce petit Rouennais , grassouilletet trapu, connu depuis trois ans detous les habitués du restaurant àvingt-trois sous de la rue Richelieu.
Mais à Paris on fraternise au restaurant, au café, sur l ' impériale d 'unomnibus, chez le coiffeur sans se connaître au delà, en sorte que malgré
cet unanime brevet de sympathie ,person ne ne savai t au jus te ce quefaisait Sulpice-Ernest-Aimé Ranson.
Te l jour, en causant il vous auraitd i t :
•;— No us a utre s gé om ètr es..;Puis le lendemain :— Ce n'est pas une petite chose
allez, que de faire la place dans mapartie . . . La lam pe à esprit de vin,
ça se vendait, il y a dix ans, commedu beurre, mais aujourd'hui, tenez,tout est ra battu jus qu e, dans les spécialités . . . Voyez-vous, le commerce. . .
Bref, les titre.; ne faisaient pas défaut à ce citadin normand : il cumulait ef fronté me nt et qui sait s'il necom ptait p as p lus tie m étiers à lui
tout seul qu' il n 'avait vécu d'années ?Il disait avoir trente-huit ans.Il faut avouer qu-il était doué . . .
Il conna issait plusieurs langu es. Unjour, il me traduisit une lettre espagno le d e six lignes : je n'ava is eubesoin de lui accorder pour cela quetrois quarts d 'heure et un dictionnaireespag nol français .. . D ébrou illard aupossible ce Sulpice-Ernest-Aimé Ranson Il convenai t cependan t , pour nepoint exagérer, que les autres languesqu' il parlait ne lui étai ent pas toutà fait aussi familières que l'espagnol.
Un jour , j ' é ta is engagé avec un denos con vives habituels dan s tine discussion politique à laquelle la personnalité de feu Gambetta servait dethème. Au milieu de notre chaleur,Sulpice-Ernes t-Aimé Ranson s'interposa :
Perm ettez-m oi ... Perm ettez-m oi . ..Gambet ta d i tes -vous? Vous ne savezdonc pas que je l 'ai connu moi, lorsde ses débuts, quand il venait au"
café Pra co pe . Il parlait bien, oh pourça rien à dire, mais il avait une espèce de redingote noisette dont jen 'aurais cer ta inement pas donné vingtsous...
La conclusion était s i pénétranteque la conversation prit un autre biaiset que, pour ce jour-là, tout fut dit.
Quinze jours plus tard, je surpre-nai Sulpice Ernest-Aimé Ranson à lagrande table de la salle de l 'entresol,lancé à fond de train clans un e ques
tion d'économie politique. Comme ilav ait affaire à forte par tie , il laissaéchapper son raisonnement par cet tetangente :
— Me prenez-vous pour un naïf,né d'hier ? Croyez-vous que je n 'a ipas é tudié ces 'choses?. . . S i je vousdisais que je courais les clubs sousl 'Empire e t que j ' a i connu EmileOllivier, Greppo, Tolain, Vermorel et
tant d 'autres. Ollivier n 'était pascore ministre, puisqu' il se mo nen public ; tene z, je m e le rapsi bien qu' il avait même une rgote n oisette don t je n 'aur aisdonné dix sous.
Depuis ce jour-là je me gascrupuleusement de perdre de vu
Rouennais replet, i l me séduisait , sa façon de discuter. Un autre c'est Jules Fe rry qui fut rap peses dé buts : « I l avait m êm e undingote noisette dont. . . »
« 1 )écidément, m e dis je , je n ' ipoint que plusieurs de ces politid ' i l y a vingt ans ont été acd'avoir pen ché vers la droite ocentre, mais j ' ignorais totalement qeussent poussé leur forfaiture loin. »
Plus tard, M. Clemenceau y p
C'étai t sur les hauteurs de Montre que le futur leader de l 'extgauche avait été pris en flagranlit de. . . ' reding ote noisette. Bides célébrités d 'un autre ordre rent l 'accusation. M. Roch efort ples journalis tes, M; Fahre parmbarytons et Mmc Sarah-Bernhardvait sans doute au privilège d'débuté entre les cercles d 'une cline l 'heur d 'éc hap per aux sarcade Sulpice-Ernest-Aimé, Ranson
I l y avai t quatre années quevais totalement perdu de vue lecier en lampes à esprit de vin —le géo mè tre, s i vous préférez mè tre — lorsque, vers le moimars de 1889. je le rencontrai la gare d 'Orléans.
— Tiens, bon jour M onsie ur, il y a longtemps...
— Ah Ah bonjour MonSulpice.. . Eh bien, et les affaire
— Da m e les affaires, elles b ien doucement . Vous savez,
mét ier a énormément baissé ddix ans . Vo yez -vou s, la confise— E t que (lit-on de la polit
M. Rans on?— Boulan ger voilà tout mon
gramme, exclama-t-il .'— Tiens, je s avai s qu e lé bo
gisme rassemblait toutesfles thééparses, qu' il comprenait des lmistes p urs, des b onap artis tes
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rouges, des noirs , des gris jusqu'àl'anarchie en passant par le collectivisme, mais j ' ignorais l 'adhésion del'antired.. .
— le n 'en reste pas moins démoc-soc, proclama-t-il en m'interrompant,mais j 'en ai assez des autres. Si voussaviez, vous qui ê tes encore jeune ,
combien ils en promettaient autrefois. tous ces parve nus : Tirard , R anc e ttant d 'autres Songez donc, Rancétait autrefois l'ami de Jules VallèsEh bien , Vallè s, je l'ai vu une foisavec uriT reding...
— Il en éta it bien cap able , levieux boh èm e. Aussi je vous compren ds il n 'y a pas mieux que Boulanger : il porte la tunique depuis l'âgede 17 ans et à cet âge on n'a pasde red.ingote.
— Vive Boulanger clama du fond
de s a po i t r ine Su lp iceErnes tA iméRanson en pleine gare d 'Or léans .. Négligeant de m'assurer s ' i l s 'étaitfait arrêter par les agents de Oons-tans , je me hâtai de fuir vers leguichet , non sans me surprendre àfredonner :
Toujours bon zigue et hon garçonSulpice-Ernest-Aimé Ranson.
L . DANT E -RAYMOND.
GLANURES HISTORIQUESii 1.1 1 1 -il
On veut bien nous com mun iquerl ' intéressant et naïf document quisuit , t iré des archives de Bagnes etdont un fac-similé d'écriture eût seulpu trad uire to ute la délicieuse sincér i té. ' C'est une chron ique relatantles détails de la déb âcle de 1818,écrite par un brav e pay san qui acru devoir faire œ uv re de ch'o ni-queur — sans doute dans la penséequ'auc un autre écrivain que lui nerelèverait les mêmes épisodes decet te mém orable catas t rophe. En lepubliant, nous croyons de notre devoir de respe cter, à défaut de l 'écriture, le s tyle, l 'orthographe et lafacture de l 'auteur, que l 'on ne saurait d'ailleurs modifier sa ns enl eve rtout l' intérêt de l'écrit.
A va nt de déplier le papier, nouslisons :
Ce t t e memoyre e tfaite par pierre Joseph farque
père les 20 du moy dejuin de l'an 1818
du Châble de bagnes.
Ceus qui liron cette memoyrepouron se sovenidu malheur qu' il tarive.
V o ic i main tenan t l e t ex te de l ach ron ique :
Memoyre du maleur qui et ariveles 11 du mois de juin de l'an 1818que les glasier du gietrou atareté laDran se de pui les premier jour dumo y de mars jusq ue au 11 de juinqui est parti toutan mas aras e lagrange de Le Chelai celle de bona-chise et celé de fionen et celé digran ge neue et de pui là à Lour-tièr treze maison anport e par der
nier et à Chan sec treze maison an-porte tou ce qui ietai dedan etquatre maison u La pey et les prédu glaire de saint marc et ce lui delila lout couver de de po apre arriva au Chable il a batu jusq ue àla pourte de la maison du presidangard di autreme n la hey ei antan -por té les pon t et les b arie et lemartine t et la maison de panta léonLe s jardins et la scie m one t molinfolon an tout atan anp orte trent emaison et tous les danré meuble
tou perdu et encor péri 4 fame 2de Chansepc a Ve let i 3 raca unegran ge et un ma rtinet et un mo nettout mené loin.
A n pierre grosse a tou cover dede p o les cham de glarier tou coverjusq ue a lac duc de Voleg e. Lauile venu jusque a la croix delà maison de pi erre Joseph farque t du l'ondu Chable.
FOLK-LOREDictons.
Plodze de méOn peu pas s'ein soulé
(C'est-à-dire : Pluie de mai — onne peut pas s'en saonler.)
Un autre dicton qui, pour ne pass'appliquer au mois de mai, a justifié
sa véraci té cet te année, sur toule milieu d'avril, est celui-ci.:
Se fevrey fit pas fevrouyMa et Avr î camparouye.
c Compara » en patois du Valgnifie éprouver de la peine à.l 'emploie aussi pour dire qu'un
sonn e traîne dans un état lam ede santé.
O A S S E - T Ê T E S
Solution du mot en triangle (N
C H A P P A ZH A L L E SA L L E UP L E T •P E T :
• ' • ' A S
ZOnt deviné : Un entêté , Mo— Colibr i , Vouvry. — Duc delakoff, S t-M aur ice. — Jules H ubEd. Coquoz, La Planta , S ionDe ux intimes. — La plantatiococos. — Un trio, Martigny-ViLe nocher du Styx, Bagnes .
Mot en losange (Ko ç).M on premier tient bon rang au sein du
|- inEt grâce à mon second tu brilles ô Val
M on trois du nom Joseph est le vieux synM on quatre en plein carême affronte noMais mon cinq est la clef de tout cet C'eut un nom d 'avoc at dont à grand sJe pus échafauder les neuf lettres ici,Si vous le devinez, je vous dirai " mercSa barbe a la couleur de celle de NantIl est conservateur sans être aristocrate.C'est chez Victor Hu go qu'il taut chercher mAuprès de Jean Valjean.-- Dans le pays desDeux années après mil sept cent quat'viM o n sept lord, gouvernant, expirait, ho
[eM on huit, un participe vous peut être apMadame. . . Avouez-le sans qu'on l'ait reEt dans ce moment-là, vous étiez bien Enfin mon neuf se montre dans -Eugèn
ANNONCES
M I E L D E S A L P E. P R E M I È R E Q U A L I T É
absolument pur et natuM . C H A R V O T , a p i c u l t e
Bagnes (V a la i s )Vente (selon désir) par kil. ou
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JOURNAL
L I T T E R A T U R E -
P O P U L A I R E
ET
N A T I O N A L E
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LE VALAIS ROMANDj & ^ r c ^ j i K * j » ; ^ î \ v : * i ^ ^ ^ ^
Adresse r toutes communicat ions àL. COURTHION, r é dac teu r , Bu l le (Su i s s e )
A b o n n e m e n t sPour la Suisse, un an . . • . . Fr. 3 —
six mois . . . y, 1 75Union postale, (payable d'avance1 . 4 50 par an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneEtranger 0.35 r :r .Rabais sur annonces répétées
SO MM AIR E. — Chronique. — Le magis te rdu hameau, D. —- 'Le paysan ; et le laquais
de bon ne maison (fable en patoisV — Ohsi j'étais '... (poésie) , K.OLA. — Cau seriescientifique : Reellere ies anthropologiques dansle lias-Fa/ais. — Glânures historiques. —
1 Casse-têtes. — Annonces.
CHRONIQUEAv ec beaucoup d 'à-propos , un
correspondant valaisàn d ' tu i journalcon féd éré fait, tout en re latan t lesuccès sans précédent du récent festival de.s fanfares romandes du Valais à Martigny, cette judicieuse réflexion que « l 'homm e ne vit p a s 'seulement de pain ».
Heureu seme nt . mon Dieu car.sans cela, la vie déjà sérieusem entmécanique ou démesurément t ropanimale que nous men ons ne nouslaisserait d'au tre satisfaction mo raleque le vœu d 'un p rompt enter rement .
C'est bien parce que l 'homm e ne
vit pas seulem ent de pa in qu e lesfanfare s, ces syn dica ts villageois del 'harmonie.et de la gaî té . éprouvent ,pa r ci pur là, le bes oin d'aller retrem per leur ardeur à une sourceplus gran de ; c 'est bien p arce qu'o ncomprend cet axiome en Valaiscom me ailleurs^ qu e deu x Valaisansont pr is une par t remarquée diman
che au concours des lutteurs de
Fribo urg , obte nan t l 'un, quoiq uemalade, lé 5 e pri x à la lutte suisse,l'au tre le ç>* pr ix à la lu tté libre ') ;c 'est bie a pour cela qu'o n danse ,qu 'on chante , qu 'on s 'égaye, qu 'onjoue, qu'on siffle, qu'on aime en ef-feuilletant les pâq uer ette s , qu 'ongémit et qu'on espère.
C'est même en considération .decela que nous av ons fait ce / 'niaisRomand tour à tour jo ye ux ou mélancolique.
Mais, encore, devons-nous songerque ceux-là qui tentent de nousconvaincre du devoir qu' il y a pournous de savoir vivre d 'au tre choseque de m atières br utes ne soientpas contraints de se co nvainc re enmême temps eux-mêmes que l 'hom-,me vit de tout. . . même de pain.
Puisque nous ven ons de faire allusion à la méla ncolie, nous nousperm etton s de signaler à nos aima
bles lecteurs la complainte que nouspublions plus loin et qui dépe intl'appétit à la fois physique et moralde l ' instituteur valaisàn. Lo rsqu eDieu donnai t ses ordres au prophèteElie, il lui env oya it au moins uncorbeau avec un pain ou un mor-
1) M . Lo uis V arone, de Sion, et. M. CharlesBruchez, de Bagnes, à Vevéy.
ceau de v iande au bec. com
trop bien qu e, si saint que prophète, i l ne pouvait se pasla nourr i ture — ce premier de conserver la sainteté ici-ba
*O r, nous passons d 'ex igenexigence lorsqu' il s'agit, des de. eeux qui..tr.a.vaiUent...auu^eet au développement de la ssans pour cela paraître songetout devoir a pour perpétu elgardien le droit.
Oh ce n 'est pas au pouvoje m'en pr end s car, si. une ibiune amélioration sensible, mbeaucoup insuffisante aujourdété intro duit e dans les salairinstituteurs, il a fallu que ce bravât les préjugés rl 'une routine et d 'une me squine jde la part de certaines popuaccou tumé es à rega rder l 'avtrave rs l ' image du passé. C'epeuple, ou plutôt à certaines c
du peuple qu' il convie nt dprendre. I l est temps de parlecar précisément ceux-là qui attout du maître d 'école et neque nt pas une occasion de cla supériorité intellectuelle dcon fédé rés sûi" nous sont pplupart les mêmes qui, ici , là tout propos en concluant : c
7/21/2019 Valais Romand Vol 1
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'2 L E V A L A I S R O M A N D
assez pou r lui, il n'est pas si " fort,s ' i l nous donnait seulement le tiers
e ce qu'il nous coûte.. . . »Ces considérations qui en certains
peu ven t partir d 'une réflexion
s'agit de sortir . Si quelques-unsmem bres de notre corps ensei
sance qu 'à la constitutio n fon
En prem ier lieu, toute famille aise gard era de pousser son fils
rs un e carriè re qui ne lui fournis et ses cigares. E t
i , par circonstance, tel jeune hom
e tant soit peu doué abo rde la
é en considération c omm e en
sacrifice de sa li bert é, de son
selon son tem péra mm ent etêm e du droit effectif de s'établir
San s dou te, sa mission n'abs orb e365 jours, mais pour tra-
ses cham ps il faut en avoirje vois mal un instituteu r mon
s centimes, ce qu i, par paren
Et la jeune fille de qui l'on exige
1 )evra-t-elle , pou r
ns du cœ ur et plus tard du de
materne l ?Devenue mère deux, t ro is quatre
No n, la grè ve du personnel en
notre gouvernement , e t avec lu i toutle contingent intellectuel et raisonnable de la population, a déjà compris qu e l'instituteur n e vit pas seulement de livres, et de cahie rs , quesa vie de résignation a enfin besoind'espérances plus sûres, qu' il doit
ê t re en mesure de hanter le mondeintelligent, de développer une instruction purement théorique, de penser, de parler, de juger, d 'être unhomme enfin et de pouvoir se présenter quelquefois porte m onnaie enmain, puisque, pour le plus granddéshonneur de notre temps c'esttoujours la couleur de cet objet plusau moins crasseux qui marque l 'étia-ge de notre vertu et sert de levierà toute notre considération.
-xs&o- :
L E M ' A G I S T R I i DU H A M E A U
Voyez-vous là-bas qui passe,Un vieux livre sous le liras,Ce bonhomme dont la faceTrahit ies maigres repas:D'un humble fonctionnaireVoilà bien le vrai tableau.Plaignez, plaigne/, la misèreDu magister du hameau.
Son teint, sa pâleur extrêmeVous dit assez hautementQu'il a i'ait un long carême,Qu'il regarde avidementSi Pâques parait derrièreLa dimanche des Rameaux.Plaignez, etc.
Sa devise est patience,Sa vie, un long dévo ûment ;Et son salaire, abstinence,Pr ivat ion, dénûment .En vain toujours il espèreVoir paraitre un jour plus beau.Plaignez, etc.
Son active bienveillanceAime à semer le bon grain,Mais bien souvent la semenceTombe sur mauvais terrainEt son humble ministèreEst en hutte à bien des maux.Plaignez, etc.
Nul n'a souci des obstaclesQu'il rencontre à tout instant;Un veut que, par des miracles,11 tasse d e ch aque enfantQuelque futur secrétaire,Gens de plume et de bureau.Plaignez, etc.
De la fée enchanteresse,A h que n'a- t - i l ce pouvoir JQui changeait, d'un, coup d'adresse,L'ignorance en beau savoir?Vite, il ferait la lumièreDans le plus sombre cerveau.Plaignez, etc.
Et quand d'une voix timideEt pleine d'émotion^
Jl vous peint sa bourse vide.Demande augmentat ion,On l'accable — ô beau salaire —Du poids d'un surcroit nouveau.Plaignez, etc.
D
Fables traduites en patois baguar
Le paysanet le laquais de bonne maison
(,Tiré de Le luu/i et le cliieu.)
On payesan u vcsâdzo to pieii
Que seimblâe sortay de pe-ona Isarbonayre,Grand, set et pié mingro qu'on leûVoignie quâques raves contre ona tsarrayreQuand véy passa degadjat comme on lé,To t pié gras qu 'on tasson, raido conn ue
[AnOn monsoret qu'ire étô grand-tein viaEt qu'on vcyay su lui qu'ay preû de be
[an Rin q ue po y ap preindre à itre tant panslu,Y vint te pas cinvay, be ûg ro , d'y pom hlà Min quand est qu'à y a zu boeô ona vouarbeY est passû l'iclé d'y seûtâ d'ainse an creta.— Bonjou dit l 'étrandjè, tot pié deû qu'on aAlors c 'est comme ça, mon cher que - vousT»u/i>'»
A faire tin tel travail le gain sera bien m inc— Bond/.o '. bondzo Monseu, vo-é pas l 'ai d[étein
Ouin, no faut fire d'ainse pe ste poure cotzVivre de quâques grans écondus din de rouesEt por se consola de pas pecà sou setOn se frotte onco-i mans de pas ay de procet.— Laissez ces cham ps ingr ats, làclie/.-mot
[commeVoyez, moi, je suis bien, de graisse je déverseChangez votre métier, y dit é fégnolet,Regarde/., je suis vif comme un juritigmlet Venez donc avec moi, vous serez mieux nourrE payesan repond : — Son peu se mamhôriEt bien gagné d'ardzeint me fit rin de cori— Rien n'est auta nt aisé, suffit d'être docil
Quand le maitre nous dit : . Grand pignouHe|imbécile
Vous le remerciez. On porte des habitsChamarrés île galons et de tout un fourbis.Ajoute/, la bouteille et mille bons morceauxDepuis les dindons gras jusqu'aux teuts de v
Inea
E pouro campagnard se fotay dja pe-a titaQu'ire astou tein enfin por lui, de fire tita.Min, o dzô du depart, a fallu ona /onàrhaPor atteindre o dzingot que se fasay a bar
7/21/2019 Valais Romand Vol 1
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7/21/2019 Valais Romand Vol 1
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de l 'auteur, en n ous ten ant r igoureusement aux mesures obtenues parpar lui mêm e, avec un groupe me ntplus conforme au x don nées ethnographiques, nous ne voyons tout auplus que trois races dans le Bas-Valais. Saviè se ne serait que la racedolichocéphale (à tête longue, petite;
de la plaine, conservée un peu pluspure parce que, par sa situation géograph ique , elle a dû nécessairem entavoir moins de contact. Xendaz rentrerait aussi dans cette même classedont la rapprochent toutes les mensurations d 'après M. Bedot lui-même.
(A suivre. )
GLANURES HISTORIQUES
Loin de nous toute pens ée d' intervenir dans les débats récents entreY Ami du peuple et le Confédéré (duValais) relativement aux conséquences de leur désaccord sur les originesdu suffrage .universel. Selon l'un denos confrères, ce mode électoral remonte à 1789. selon l'autre à 1848.Or, en France, on fait communémentremonter la première application dusuffrage universel à la date du 2septem bre 1792, de dantonesq ue m émoire. Cependant le suffrage universel , qui n 'a été baptisé de ce nom
.po m pe ux qu'e n 1K48, a existé defait ava nt cette dernière date , avant17-92 et même avant 17Ô9.
Pour ne pas perdre le li l chrono-, logique , contento ns-nous de signaler
en passant que, d 'après u ivdocum entauth entiq ue sur la fondation de la« gran de école » de Bagn es, vers
.1.775, il s 'exe rçai t dans ce tte valléeun mode électoral quasi aussi équitable que celui auquel les pauvres
• piitous, nos t rop nombreux contemporains, doivent de faire une nocegratuite de loin en loin.
L e ' procès verbal de ce vote b a-v, gnard relate que chaque fe u fournis
sait une voix et que. lorsque le chefde famille était u ne femm e, c'étai tcelle-ci qui prenait part au scrutin.(Très avancées sur les Louise Michelet les Maria D eraism es lçs brave s
L E V A L A I S R O M A N D -
Sar rey enn es n 'est-ce pas r) Car, àSa rre ye r, où le vot e avait lieu, jene sais plus si c'est de va nt la chapelle ou de va nt le four ban al, certaine amazone montagnarde fit , encette circonstance, preuve d'une réelleindépendance de caractère .
Mais ce suffrage universel syst èm ebagnard n'a pas plus de prétention au droit d 'aînesse que ceuxde 1792 et 1789. Il lui faudrait encore bien des récoltes de lentilles pourl'obtenir, car voici ce que nos recherches nous ont permis de releverdans un v ieux journ al belge :
« A ' foulon, toutes les années, versPâques, on procédait au renouvellement du Conseil communal, lui 1354.sous le règne de Jea nne I rc , reine de Naples, com tesse de Pro ven ce (1327-1382) remariée à Louis de Tarenteen 134 7: les élection s cure nt lieu le15 avril. La ve ille, Guillaum e B onne t,héraut de la Cour royale, parcourutles rues en publiant à son de trompela convocation suivante :
•s 11 est o rd on né par no tre roi etnotre reine de-Jérusalem et de Sicileet par leur bailli qu e tout hom meâgé de 14 ans comparaisse demaindans le Palais Royal en présence dubailli, sous peine pour chacun de 12
deniers , pour créer et nom mer lescons eillers et au tres officiers de laville. *
On voit par ces lignes que notresiècle n 'a pas seulement usurpé l 'honneur de la création du suffrage universel — bien que ce soit lui qui aiteu la drôle d'idée de faire sculpte rdes lions pour symboliser ce mouton— mais qu' il s 'apprête enco re à u-surper (ce qui a lieu en Suisse)l 'honneur de l ' invention du vote obli
gatoire, déjà connu à Tou lon en pleinmoyen-âge.
Simple réflexion. A Sion un abb écherche à devenir chanoine ; à StMau rice, c 'est le contraire , tout chanoine voudrai t devenir abbé
• ; H # M
C A S S E - T E T E S
Solution du. mot en losange (
TP I C
J O S O NP O I S S O N
T S S I E R E SC O S E T T EN O R T HN E ES
Ont deviné : Ed mo nd filschat, sœu r de lièvres. — Edquoz. S ion. — Lau rence et PU n V érag re , Mar t igny-BourUn entêté , M onthey. — UnMartigny-Ville. — Jules Hu beLa plantation de cocos. — Col
J. Défayes. — Un amateur des les, V ouvrv .
Ont deviné les quatre nom s tituant le concours : Un trio. Coquoz. — Un entêté .
Au tirage au sort, la primchevalier fine lame) est éc« Un entêté ».
Nous ouvrons ce jour un noconcours de quatre devinet te
r iées (Pr i me : Un jo l i volumT. Combe : Château Pointu).
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Souvent au milieu de l'orageLe vent forme m on entier ;Mo n second est un alliage ;Et mon premier sert à fortifier
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• SO M M A I R E . — Chronique, L. C. — Elise(poésie), C H . - L . DE BONS. — L'âno à Ca
ne/Ion, TZARLE REPPAN. —: Questions et réponses. — Causerie scientifique (suite), M.
"CHARVOT. — E renoue que i-eii se fire assegrôssa qm'e borriatzon (fable), — Les petitsramoneurs , B. JORIS. — Glânures historiques.— Casse-têtes.
CHRONIQUE
'Cette malheureuse catastrophe-d'Adelia nous a un momen t r epor té'en l 'année 1891 qui, pour la Suisse,fut réellement l 'année des catastrop h e s de chemins de fer, comme1892 fut celle de la navigation.
N o u s ne songeons pas le moins•du monde à rappeler ici les nav ran tes pér ipét ies de l 'une ou de l 'autre•de ces hécatombes humaines , car il
n 'es t peut-êt re pas un seul lecteurdu Valais Romand qui ne s en te enc o r e son imagination sous le poidsdes impressions que ces diversescatas t rophes ont provoquées . Mais
nous t i rons d 'une revue rét rospect ive•que nous avo ns nous-m ême établied a n s un journal de Paris , et qu'ilserait trop long de publier en son
entier dans cette feuille à modes teformat, le récit des de ux plus frappantes , l 'une par son caractère tragi-
'que, l 'autre par son côté à la foiscomique et macabre.
La première , célèbre par le nomde l 'une des victimes, se produisitaux por tes de Paris le 8 mai 1842.
Ce dimanche-là, jour de grandese a u x , le beau temps avait attiré une
foule énorme dans le Parc de Versai l les . La, récente appl icat ion de la
vapeur au véhicule n 'avai t pas en
core laissé aux ingénieurs le tempsd 'enfanter les perfect ionnements tantôt salutaires, tantôt fatals, en usageaujourd'hui.
A p r è s une joyeus e jou rnée de
pr in temps dans l ' immense jardin em
panaché d 'arbres en fleurs, inondépar l 'épaisse poussière des jets d 'eau,toute cette heureuse foule, groupéepar les liens de famille, par les r ap prochements d 'amour , de caractère ,d ' âge et d 'amitié, se pressait danslés vago ns pour regagne r la capitale. Le train se •composait d e .quinz evoi tures ; en peu de t emps il acquit
une vi tesse excess ive, si b ien qu 'ap rès la station de Bellevue la rupture d'un essieu enflammait un va-
gon qui s'affaissait aussitôt pe nd an tque ceux qui suivaient s 'entassaientpêle-mêle les uns sur les autres.
Les agents des chemins de fer
fermaient en ce temps-Jà les voituresà clef, du dehors , si b ien que les
voyageurs é ta ient pr isonniersvoi tures , en se bousculant, se mun iquèren t les flammes av ecextrême rapidi té et les inforvictimes en é ta ient rédui tes pouvoir lu t ter autrement contdanger que par des cris d 'he t de désespoir . Il y eut 109sés et 55 murts . - P a rmi cesniers figuraient le contre amiramont d 'Urvi l le et sa famille. Ltre marin, dont le feu avai t dles vêtements et tout ce qu
servi à le distinguer, ne putreconnu qu'à la configurationcrâne. Singulier caprice du desEt re gue t t é par la plus affreusemorts au milieu des joies de
mille, aux por tes de Par is , à pas de la Seine calme et silencpar une admirable soirée de
après avoir affronté mille focourroux des mer s , les climatsplus variés de l ' équateur aux p
Nous t rouvons dans le Codes Etals-Unis (Mars 1843) Ie d 'une sor te de catas t rophe qui ê t r e peu émouva n te , pa rce qétai t préparée par ses propres ,times, ne laisse pas de nous bler assez curieuse pour être rtée à nos lecteurs.
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2 L E V A L A I S R O M A N D
De ux compagnies de l 'Arkansa squi desservaient chacune une branche du chemin de fer de la RivièreRo ug e étaient en lutte. Le colonelStivers, président de l 'une, avait ditau jug e Chaplin, présiden t de l'au
t re , que la locomotive avec laquelleil desserv ait sa section de cheminn'était pas meilleure qu'un vieuxvagon traîne par des rosses indiennes.
Un duel devait s 'ensuivre. D'unepart, le colonel Stivers se refusait àreti rer sa bles sant e allusion ; del 'autre — c'est-à-dire dans la compagnie présidée par le jug e Chaplin — ,on se" mo ntrait ar roga nt. Pour finir,du côte du colonel, la com pagniemit à la disposition de son président
la meilleure de ses ma chines, afinde jeter un défi au juge par un duelde locomotive contre locomotive. —L e défi fut accep té ; les . deu x pré sidents dev aient , bien ente ndu , diriger eux-m êm es leurs machines. Ilfut convenu que chacun partirait desa station et qu'a rrivé à un pointmarqué par un drapeau, à cinq milles de la jonctio n, il p ourrait prendre toute la vitesse qu' il croiraitutile, Un coup de canon devai t ê t re
tiré po ur ma rque r l 'arrivée de la locom otive au point indiqué p ar le
drapeau, e t leur course, d i t le Commercial Advertiser de N ew -York ,fut s i égale jusq ue là que les deu xcou ps .d e canon par t i rent presq u 'enmême temps . Les deux locomotivesmarchèrent avec une vi tesse de quarante milles par heure.
La locomotive du colonel Stiversfut réduite en pièces et, de sa per
so nn e, il "fut impo ssible de rien ret rouver que du sang, des os broyéset. . . une botte avec son contenu.
Le juge Chapl in , v ictor ieux, n 'eutaucun e blessure et, npn seulem entil continua sa course trois milles plusloin, mais l'an né e suivant e il posaitsa cand idature au Cong rès desEtats -Unis .
Comme bien l 'on pense, ses élec
teurs étaient trop bons Am éricainspour mé conn aître les capacités l égislatives du va inque ur du duel à lalocomotive : son succès fut complet.
. cgi
E L I S E
Quoi tu m'aimais et je ne l'ai point suJamais ton nom parmi les bruits du mondeComme un secret tout à coup aperçuN'a retenti dans mon âme profonde.
Moi , cependant , ignorant mon bonheur ,Je t 'admirais... de même qu'on admireCelle que pare un charme séducteurEt dont l'esprit éclot dans le sourire.
Je t 'admirais comme on admire aux cieuxCes visions qui passent blanchissantes,Qu'on suit longtemps dum regard curieuxDans les splendeurs des nuits étincelantes.
Je t 'admirais comme aux pieds des autelsL'homme pieux à la clarté des cierges,Versant son âme en soupirs immortels,Rend un doux culte à la reine des vierges.
Je t 'admirais sans prétendre à ton cœurEt sans qu'émoi, frisson ou trouble.extrêmeEn m'éclairant de sa douce lueurM'eût dit jamais : — Oui cette femme t'aime.
Dix fois, dès lors, au souffle du printempsOnt refleuri les lilas et les rosesDéjà l'on voit les doigts de plomb du tempsTernir l'éclat de tes lèvres mi-closes.
Lorsqu'en mon sein qui se ferme au passéMon cœur s 'endort et ne bat plus qu'à peine,Pourquoi d'un mot enivrant et glacé
Jeter sou dain la saveur sou veraine ?Qu'espères-tu d'aveux si palpitants ?Pourquoi .hélas a-t-il dû les entendreLe malheureux qui trompé si longtempsTe côtoya sans jamais te comprendre ?
Une parole eût dessillé mes yeuxDe ton amour trahissant le mystèreElle eût été cette eau pure des cieuxOù de son vol l'ange se désaltère
Rien maintenant ne peut nous réunir,Un sort cruel a brisé nos deux vies,Elles seront par toi dans l'avenirA l'infortune à jamais asservies
Retiens, retiens, un sanglot superfluToi qui pouvais charmer mon existenceTu le pouvais, tu ne l 'as pas voulu,Dans ton orgueil trouve ta récompense
Ch.-L. DE BONS.
(Patois dOrsières.)
Canellon l 'avay on âno coleu ca-nella.- Se jama is ona bîtië l'a réch u
on éloge de son mé tré, l 'est cella-li ; atietità-lo : jama is m anona heu ra de sarvicho peindvin gt ans , jam ais aitô fotu ein por causa d ' indisciplina e t, quan dli desay : « Faut-te té tïué porfire a l l é », s 'émo dâv e tzàpou
rin dére . L'a va y qu'on petiou dél 'est de monté troa soveint la ma li dzor de fayre. Peindeint son m étré bev ay d emié-litre, tin (l'est l 'àno que s'appelàve d't 'é ta tcha devant l ' auberge, tzanla tzànson de la pâtora de m aà fire vrié la tita a tot le m otant qu'à li sots. L'est ein que bê tav e le mi Canellon. De col'i fasay ma nq ué la riliota à cque l ' ire pas preü pache int et nellon se desa y soveint à lui-mi
« Por rein que cein, on pepard onn é ; d 'ailleu, de defau n'en a pas ? »
To t para y, on dzo, ein alleinpor té son dedzonon, t re i ive-te M artin , li fers ein l'aï, la tita du bié de la porta , que seim hlo bôqué à fin juay.
Canellon, pas troà fou, l 'a cd'on coup que l 'àno l 'av ay pl 'arma à gautz e, de vieillesse bablameint.
Adonc, que fire que d'allé cron t rou contre maison et de demquâq ues vesïns po li édié à enson vieii compagnon tant regret
Quand lo corps de Martin zu transporto tant que contretrou, la question restave de lo tre dede in. C anellon, li jua y d' ivoue et lo tieu sarrô, se metdev oi de li fire dob lé li tzam bmi, pas moyen . . . pas moyen
Ad on c, se vire du bié d e l 'a
tanc e et leu dit :— Bôgro lo l 'é vou ardô pvingt ans, mi ié jamais cognuforce tint qu'erra
U E S T I O N S E T R É P O N S
Malgré le long term e que avons laissé écouler depuis que avons posé notre question :
7/21/2019 Valais Romand Vol 1
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L E V A L A I S R O M A N D 3
Y a-t-il réellement avantage pratique a choisir une femm e parmi les
es qui ont coiffé SainteCatherine (c'est-à-dire ayant vingt-cinq ans et plus) ?...,
une seule répo nse nous est parvenue qui, d 'ailleurs, ne tranche pas
directement le cas.La voici, textuelle :« L 'av anta ge prat ique de pren dre
une jeu ne fille pour femme n'estpas de la pren dre ava nt ou aprèsqu'elle ait coiffé Ste Ca the rine . Ilfaut la pren dre avec les ava ntag esvoulus. »
(Signé :) MVRHA.
Vu notre incompétence en cesmatières , nous abandonnons là lechapitre. .
4e ques t ion. — Si quelques-uns denos lecteurs — il y a tant de goûtsdivers — ont pu trouver le ValaisRomand sens ib lement t rop bagnard ,il paraît qu e tel n 'est pas le griefde tous. Car on nous écrit de l 'ex trêm e Bas-Valais et non pas de Bag n es , notez-le bien :
« Com me v ous accueillez bien lesdemandes que vous font parfois vosabonnés, seriez-vous assez aimable
pour leur demander l 'origine de cedicton qui a cours dans le Bas-Valais :
» Il faut trente-deux renards pour
> Vous pourriez, sans doute, Monsieur, m e donn er tout de suite uneréponse, mais s i vos compatriotesveulent s 'en donner la peine à votre place, ce sera instructif pour lesabonnés du Valais Romand, et amusant sans doute . »
{Red) — Si, d 'aprè s l 'avis ci-dessus, nous n 'a t tendions q ue les ex
plications des Bagnards, nous risquerions fort de rester sans éclaircissemen t, car l 'apoph tegm e est absolument inconnu chez eux. I l nousreste à prier toute personne qui enpourrait conn aître l 'origine de nousl ' indiquer.
O * C "
CAUSERIE SCIENTIFIQUE
îîecherches anthropologiquesdans le Bas-Valais.
(SUITE)
Il ne nous resterait plus que troisraces et deu x d'ent re elles ne dif
fèrent que par un carac tère secondair e, la taille, don t les vari ation sdans l' individu comm e dans la racesuivent s i r igoureusement l 'alimentation :
i° La race de la Plaine, comprenant St-Maurice, Fully, Saxon, Rid-des, L e y t r o n , C h a m o s o n , A r d o n ,Vétroz, Conthey, S ion, Nendaz e tSavièse, caractérisé e par une tête pet i te, mais allongée — la tête n 'y estpoint caractéristique pu isqu'elle va
rie d'un e localité à l'autre d ans desproportio ns très sensibles. Nou s nepouvons en aucune façon classerMon they , Massonge x , Evionn az,Martigny-Ville, dans cette race , carles habitan ts de ces localités — lesme sures mê me s ds M. Bed ot leprouve nt — se rapprochen t beaucoup plus de celles des habitantsdes vallées corres pond antes que decelles de la race de la plaine : lesavant français n 'a pas tenu comptede l ' immigration continuelle de la
vallée dans la plaine.2° La race du Val d'lilies, occu
pant Champéry, I l l iez , Trois -Torrentset Monthey, caractérisée par unegrosse tête, élargie, et une staturegénérale au-dessus de la moyenne.
3° L.a race d'Entremont, différantde la prem ière par une taille gén éralem ent inférieure, mais sem blableà elle par la forme et les dime nsions de sa tête : elle occupe raitMartigny-Ville , Bou rg et Com be,Bovernier , tout l 'Enlremon t , I séra-bles, Salvan et F ins-Hauts .
Les plus grosses têtes et eu mêmetemp s les plus élargies se trou ven tà Salvan , Licldes, Fins-H auts, Or-sières et Bag nes ; les plus petites eten mêm e tem ps les plus allongéess 'observent à Savièse, Saxon, Ful ly ,Sion. et St-Maurice. L es plus longuestailles sont à Val d 'I ll iez, Champéry,St-Maurice, Savièse ; les plus courtes
à Riddes , Nendaz, F ins-Hauts Orsière.y. Ce n'e st en tous cas la hau teur qui pe ut différencier race de la plaine de celles des vlées latérales. Le s habitan ts de Vd'Illiez et Tro is-T orren ts sont plongs que les r iverains du R h ô
la race d 'E ntre m ont seule est inrieure en longueur à celle de plaine, et enco re Ridd es, Sax on Fully sont inférieurs à la m oy endes Entremontans .
Il y a un seul fait bien étajusqu 'ici, c'est qu e les lo calités la vallée du Rhône qui ne sont alimentées par l ' immigration val lées correspondantes sont habi tpar une race dolichocé phale, c 'à dire aya nt une tête petite et longée.
Est-ce que la race dolichocépharrivant la dern ière dans la vadu Rh ône a réellem ent refoulé brachycéph ale , dans les montag neC'est là une pure supposition, tous cas une affirmation dén uée fondem ents. Nous ignoro ns laqudes deux est antérieure. Nous igrons même s i les brachycéphaont habité la plaine ; peut- être oils bien vaincu- la race dolichocéphantérie ure et, pren ant les positi
les plus sûres sur les coteaux et vallée s, l 'ont-ils forcée à de sce ndan s la plaine qû la vie, à cépoque, offrait moins de sécurcar les eaux du Rhône devais 'y donner libre cours.
La priorité des de ux races cle Bas-Valais ne peut en aucune çon être démontrée scientif iquempour le quart d 'heu re. La solude ce problèm e de-mande des cherches et des découver tes palétologiques qui n 'on t pas été la
jusqu ' ic i . M« C H A R V O
Fables traduites e n patois bagnar
I senoUe que veii sa fee asse grô
Ona renoue ccondyuà ein on mare«,Vay-Ie pas on joli borriatzonBâsso su-i piàs'et épet du cotzonLié qu'ire pas pié grossa qu'on naët i).
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4 L E V A L A I S R O M A N D
Por resseimblà à ça bitié corniuà,S'ire consiaye, éparrave, étcjndyuà ;De tein-z-'ein tein desay ein on crapô :— .. Râda me yè, comme io se épessa ;Ga dz o q ue y aimplerà a cot d'à moneressa : ••— „ C) poura -tè cô-es-té <|iie t'a trom pô ?T o resqUe p'onco , por ont d'y itre,T e faudrait preii onco r on par de litres. *E porfia s'est adonc éparraveTant que pansle y a fi ona bona seiïtâye.
Faut pas troà pansleyié, quand on a a câva vorïa;Atramein é dentée est dabo tota via,Et, comme diont i-z 'anslians qu'an vetiu,— E vaut rin de petà pic inô qu 'on a o tin "
(Extrait de Ans allai (lauen.)
i) Petit serpent qui hante les prés humides.
LES PETITS RAMONEURS
Vous êtes bien heureux, vous,mes chers petits ; vous avez bien
chau d quand il fait si iroid deh ors.Vous donnez dans tic bons litsmoelleux . sous d 'épais édred ons.Vous por tez de gros vêtements b iendoublés, de jolies bottines fourrées,de lourds m ante aux , r ien ne vousma nque . Vous pouvez mêm e fairedu , bien et c 'est le com ble du bonheu r. To us les enfants ne sont pascomme vous favorisés. Il y en a quirenoncent aux caresses de leur mam an parce que leurs pa rents sonttrop pau vres pour les nourrir . Dè sla prem ière neige ils aba ndo nne ntles va llées inhos pitalière s des Alpes :ils vont de ville en ville, de villageen village, de maison en maison,quê ter un petit secours ou ramo nerles cheminées pour gagner quelquessous.
Ce sont ces petits garço ns toutnoirs qui te font si grand peur, monpetit Suzon ; ces petits vag abo ndsqui t ' inspirent tant d 'horreur, mapet i te Madelaine ; s i pauvre men t
vêtus de quelque étoffe grossière oud 'un vêtem ent donné , t rop largepour leurs m aigres épaules. I ls nesont pas mauv ais du tout, ces pauvres petits diables; il faut bien plutôt en avoir pitié. Co mb ien ils doivent souffrir, si loin de leurs parentscom me ils ont pleuré en s 'exilan tmais avec quel courage ils font leurpénible métier. I ls vont par les rues,
une longue corde autour des reins,criant en leur pato is, sur un air bizarre :
Ramoner la cheminée du haut en baaas
Et si quelq ue mé nagè re les appelle, ave c quel entra in ils se faufilent dan s les gaine s étro ites, leurracle tte à la main, gra ttan t la suie,
sans trêv e ni repos, pour redesc endre enfin, plus mâc hurés encore etpas beaucoup plus riches, recommencer leur refrain :
Ramoner la cheminée du haut en baaas
reprendre leur infatigable pèlerinagede porte en porte , de toit en toit ,de cheminée en cheminée.
Qu'il v en te , qu'il ple uv e, qu'ilneige, comm e il faut bien ma nge rtoujours et, s 'il se. peu t, rap po rte rquelq ues pièces blanches aux misé
rables paysans qui les atten den t là-haut , ri' u ne les arr ête . Qua nd l'ouvrage manque à la ville, i ls courentles cha mp s. Qua nd ils ont fait laplaine, i ls escaladent la mo ntagn e.Or, l 'avant-dernier hiver fut long etrigoureux. La saison fut cruelle surtout aux pauvres pet i ts Savo yardssans feu ni lieu, Plus d'un , hélasn'acheva pas son voyage, plus d 'unest mort, il faut bien l'avouer, qu'unpeu de charité aurait sauvé.
Penda nt ce rude hiver , deux petits ramoneurs parcouraient les montagnes tie l 'Ardè che . C'était deu xfrères : Jacq ues et Jea n. Jacq ues,l'aîné, ava it douz e a ns. Par la taille,c 'était presq ue un grand garçon,mais il avait l 'àme d'un homme.D eu x fois déjà il avait quit té lachaumière familiale pour les hasardsdes grands chemins. Mûri pir lerude labeur et la souffrance prém aturé e, i l servait d e pè re à son jeu necom pagn on, l ' initiait aux petits se
crets du métier, lui épa rgnai t lesgrosses fatigues et volontiers seprivait de tout pour que Jea n nema nqu ât de rien. I l avait pour sonfrère des attentions plus que maternelles. Mais aussi jam ais en fant nefut plus docile, plus soumis, plusaffectueux que J ea n. C'éta it plaisirde les voir passer, bras dessus, brasdessous, comme pour se soutenir
l 'un l 'autre, criant tour à tourvoix claire, pour trom per la f
Ramoner la cheminée du haut en b
(A suivre.) B. JO. K O E E C - '
GLANURES HISTORIQ
On lit dans la Gazette d(Avril 1841) :I l y a quelques mois, un de
tors de n otre c omm erce mafaisant hâtivement sa correspopour les côtes d 'A frique, à du départ du navire, s 'avisa dmander 2 ou j s inges po ur sa famille. Mais dans la préciqu'il mit à écrire, le u resta plume et le u, démesurément prit la forme d'un zéro e ntreet le 3.
Or, la semaine dernière, leciant vit arriver consigné à soun navire qui était une vraiegerie. La ma ture, les voiles, ldages et les haubans étaient de singes de toute taille.
Cet envoi était accompagnélettre dans laquelle l 'expéditeucusait de n 'avoir pu lui env oysinges ; car, en d épit de toefforts, il ne lui avait pas étéble d'en réunir plus de 160.
O A S S E - T Ê T E S
Solution de la charade A ro(ae concours1)
T O U R - B I L L O NOn t devin é : Colibri. —
Masson gex. — Ad. My rrSion. — Un vie ux P.. . K.Vouv ry. — S. K. , Rol le . — Dau lit . Sion. — Yag, MonthMignonne. •— Deux intimes. meunier .
No 11. — Charade (2e concMon un, tu le connais, c'est l'écorce
D'un grand arbre puissant.Mon deux te t'ait sourire, heureuse fia
Car c'est un don touchant.Niais si jamais en mer vous faites travRedoutez bien mon to.it; il donne la
Et prive d'aliment.
(p G). - ^ _
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^ H
LE VALAIS ROMAND^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^
Adresser toutes communications àL . CO U R TH IO N , r éda c teu r , Bu lle (Su i s s e )
A b o n n e m e n t sPo ur la Suisse, un an . . . . Fr. 3 —
six mois . . . r 1 75Union postale, (payable d'avance) . 4 50 par an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneEtran ger 0.35 „ „ „Rabais sur annonces répétées.
SO M MA IRE . — Chronique, L . C. — Chanson historique (patois tCAnniwiers). — Pe tites légendes, B. REBER. — Arts e t Mode :Un e '• première « lyrique à Sion, O. P. —Le jour où l 'on nous mariera (poésie), J. —Les petits ramoneurs {suite), B. JORIS. —Casse-têtes.
CHRONIQUELes bea ux jours ont enfin sonné
pour notre p impante expos i t ion nationale quelque peu inquiétée à sesdébuts par. la pluie et un printempsavare de chaleur.
Mais les fêtes d e la P ress e ontdissipé d'un coup tous les brouillardset le Ciel a renoncé à se mettre encontradictio n avec un Com ité central qui fait si b ien les choses etqui, en cette circonstance, venait dedéployer son génie organisateuravec l 'esprit large et généreux quiest le cac het distinctif des fils del 'orgueilleuse cité.
Dans cet te dél ic ieuse mayonnaise
de jou rna ux et de journalis tes, onen est à ne plus rien disting uer et,lorsque apparaît le président du Comité de la Presse, M. Serment, beaucoup d'assistants se consultent en setouchant du coude :
— Serment , du Griitli, n 'est-ce pas?— Parfaitement, répond d'autorité
le garçon en versant sur le dos d 'un
de nos confrères la sauce d'un beausaumon du lac de C ham pex , puis
voici, là-bas ce petit bonhomme seccomme un échalas, c 'est M. Fauquezdu Journal de G enève à côté del 'abbé Jantet du Genevois ; au bou tde l 'autre table vous avez M. Talli-chet du Guguss qui cause avec M.Pignat de )1 O stschweiz et M.-J?avondu Nouvelliste vaudois qui, indign édes ex igences du^nc ia l i s me , r ap pelle au lion .sciii^l^Riuyiicux .Maurice du Carillon, Seidel de VArbei-lersti»ime et l ' insuffisamment rem uan t
Sourbeck.Enfin, poursuit le mêm e garçon
en laissant choir une fourchette dansla nuqu e d'un de nos confrères, jene les distingue pas to us ; les directeurs des grand s jou rna ux se tiennent à l 'écart, par exemple celui duValais Romand, à moins qu' il nesoit allé à son * Auberge valaisanne »du V illage suisse, car, tout gra vequ' il est d 'ap pare nce , i l est fanatique
des vins de son pays. Mais onbouscule l 'honnête garçon qui versele plat tout entier sur les che veu xfrisés et pommadés d'un de nos plusjeunes confrères.
— N e faites pas atte ntio n, dit-ilen ramassant à terre les trois fragmen ts du plat, j 'a i été cou doyé parun repo rter américain qui va télé
graphie r de ce pas et tout cau New-York Herald les rens
ments que je viens de vous do
Mais l 'assistence s ' impa tientedépit de l 'activité du serv iceveut en finir et les plats se croles barbes dansent , isous les mres en mouvement, les boufondent com me la glace de Pictet, et le champagne Paslui-même dem eure impuissant tenir dav anta ge les co nvive s.
que M. Serm ent a eu le tort noncer un peu trop tôt que la Pétait invitée à l 'Au ber ge valaoù l 'on mang erait des raclettebuvant d 'excellents vins de la du Rh ône servis par des Valnes authentiqués.
' M. C lerc, l ' intelligent tenancnotre auberge treize fois éest, en effet, un ho m m e qufaire dig nem ent les chose s ;•
gnore pas que la Presse, malgnoirceurs dont on l 'accuse, emê me que les jeu ne s filles canprom pte à s 'enthousiasm er siv ient à e l le , comme prête à bter ceux qui ne sav ent pas lufrir le bras et la croient trop acorrompre par le clinquant flatterie.
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2 L E V A L A I S R O M A N D
L'es lourdes et luisantes cha nne sd'étairi se vident et s 'emplissent sansrépi t , Saviésannes , Evolénardes e tChampéronnaines jouent à qui mieuxmieux de leurs mollets allongés dansdes bas blancs, la via nde salée etles raclettes disparaissent dès leur
arrivée et M. l 'avocat Cha ppaz , auprès duquel un heureux hasard v ientde me placer, se lève pour célébrerdans un toast patriotiqu e ce grandma riage du Valais et de la Pressesuisse.
Si l 'Au ber ge valaisa nne, dit ensubstance l 'orateur, se réjouit aujour d'hui de grou per sous son toitun s i grand nombre de journal is tes ,c 'est que l 'on n 'oublie pas là-haut,
sur les r ives supérieu res du Rh ôn e,ce que le Valais doit à la Pressesuisse, ce qu'o nt fait pour Zerm att,pour Morgins, pour Salvan, pourChampex et pour tant d 'autres s i tesaujourd'hui fortunés les clairons dujourn alism e, .no n plus ce qu' ils fontet feront pour d 'autres régions moinshejureuses, mais tout aussi dignesde l 'être, telles que les vallées inépuisables en surpr ises d 'Ann iviers ,d 'H ére ns , d ' Il l iez e t sur tout de Ba
gnes où, du sommet du Grand Com-bin, les guides Troillet et Bessardvont chaque année acclamer lapresse d 'une t r ip le huchée.
M. Chappaz nous ramène un mom en t au sein du Valais d 'autrefois ,dans ce pays bon enfant et sans façon qui séduisit s i bien Jean-Ja cque sRo ussea u, ce mélan colique enfant dela Nature .
Il nous lit quelques pages échap
pées à la plume charmante de l ' immortel philosophe sur notre curieuxp a y s , ses mœurs, ses goûts, ses admirables simplicités.
C 'es t M. Baum berger de YOests-ckiveiz qui répo nd au souhait debienvenue de l ' avocat valaisan . L 'es pace ne nous perm et pas de nousétendre plus loin sur ce sujet. Di
sons seulement que les journalis tesse sont montrés ravis de cette rustique hospitalité digne en tous pointsce celle qu e céléb rait il y a tan tôtun siècle et demi le grand écrivaingenevois en disant avoir parcourule Valais sans réussir à y placer un
écu. Hélas l 'âge d 'or rêv é par JeanJacques n 'est plus, i l a déserté leValais comme les autres pays, maisM. Clerc a su nous en do nner un arrièregoût en cet te grande journée et M.Chappaz n'eût pu être mieux inspiréqu'en nous lisant ce chapitre duphi losophe. Un moment , nous avonsen effet reconnu le vieux Valais sousces boiseries noircies, déco rées depein tures patriarcales ; nous l 'avons
recon nu au fond de ces cha nnon stoujours prêts à se remplir de muscat de fendant et de glacier ; nousl 'avons perçu en vision sous les minois alertes de ces sommelières coiffées de noir , de blanc et de rouge,et, l 'âge d 'or entrevu par Jean Jacques nous est aussi apparu un instant, car la Press e mod erne est sortie de ce terhpig, de l 'atavisme valaisan sans parv enir à y laisser unHard. L . C.
M. L. Gaucha t, professeur à l 'Univers i té de Berne , nous communique la chanson suiva nte citée parFröbel dans son livre : Reise in weniger, bekannten Tkäler auf dernordseite der Penninis.chen Alpen.
Frö bel dit que cette chanson aété très célèb re autrefois . Elle serapp orte à l 'invasion et à la défaitedes Sav oya rds à la Planta en 1475et paraît être un dialogue entre unedam e de Sion et le com te de Savoie qui s 'approche à la tête de sonarm ée. Cette dam e était , dit-on, allée à sa rencontre , déguisée en hom me,pour reconnaître ses intentions. C'estpar confusion que le comte est nomméici comte Vert, nom qui désigne
propremen t A mé dée V , comteSavoie, mort en 1329.
A vui allaz-vos, verd conto A vui vos-endallaz-vos ?Y o vuic allar (1) tro var lés tchièvres^O lés tchièvres du Valli
Per ma fée, lo zientic conto
Vos vos troveriz trompaIn plachi de trovar dès tchièvresVos troveriz de gros bues.
A la façon de tun parlarTin chareïs proc de damont.Chi novelles leu'apportesLa tétha te vuic copa r (copâ ?).
Bon perdon lo zientic contoBon machic me chis donnaTeniz cent chue por bire,Teniz cho por bire à Chiun
Quoi demanda lo verd conto?Po rqu i é ha v enue chi ?Quoi demandaz-vos, verd conto ?Quoi demandaz-vos chi?
Yo demando Chiun e t Chiro,Valiri et Trubillon,Et tottes chelles villettes,Et tot chue tanque Senplon.
Per ma fee, lo zientic contoTu demandes un grand donYo demando t rès zor de t rèvuaPor consul tar mes compagnons
Yo te lacho ni zor ni arba,Que tanque deman lo matinIn la vutra capitataVuic allar dézunar.
Il fut pas li miéi-net,Que li lettra fut au Senplon.Il fut pas ni zor ni arbaQu'ils arrivont devant Chiun.
Vas-t 'en vere mun nevoVas-t 'en vere à grands pasVas-t 'en vere chi /igniont lés tchièvreO lés tchièvres d u Valu ?
, Per ma tec, lo zientic contoFuchans-nos in nutra misonTot auprès de nutres fennesEt de nos pitos enfans 1
Ils vigniont de tropes in tropes,
Come de vaillants compagnons,Et parliont chi gros lingazo,Et armas de palanzons
Ils liant gropâ li zefallies,Vaillants corne des lionsEt y ha de li gruchas téthas,Que de ziolis zuderons
L'ar ma de li du (a) zachiurQui aziuste chi ben li cooChelic que ha tirià in mun viroPu rri bin' tirié à me (3) ?
«MM »if «§il(Patois d"Anni<viers.)
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II y a commencià à dozeEt à treichi (4) il y lia i'runicEt vingte do milThomosSont restas in la Planta.
1) L'r de l'infinitif ne se prononce pas (Remarque de Fröbel).
2) Un chasseur dû = un chasseur commeil doit être (Remarque de Fröbel). [?]
3) Cela s'explique par une autre chanson,où il est dit que le premier coup brisa le verredu comte, le deuxième son assiette et que letroisième l'étendit mort.
3) 11 parait qu'on comptait les heures de1 à 24.
PETITES LEGENDES
Le Mont-Miné.
M. Reber, qui n'est pas ua inconnu dans nos vallées, bien quenous ne lui accordions pas la dixièmepartie de la reconnaissance que méritent ses nombreux travaux anthropologiques sur notre canton auxtemps préhistoriques et sur les pierres druidiques en particulier, a recueilli au cours d'une de ses tournées dans la vallée d'Evolène la petite légende suivante.
Nous lui laissons la parole :
Au premier grand contour duchemin qui conduit d'Evolène àVilla, village situé sur le sentier du
col du Torrent et du col de Sasse-neyre, se trouve à droite, bordantle chemin, un bloc de granit deO m. 75 de hauteur et mesurant à lasurface 1 m. 10 dans la directionS.-N. et o m. 95 dans celle E.-O. Ony remarque une rainure, anguleuseau fond, et de forme plus ou moinscarrée, mais à coins largement arrondis. L'espace entouré ainsi par larainure mesure dans le sens S.-N.Om. 77 à om. 83, et dans le sensE.-O. O m 79. Du côté ouest, le borddu bloc ferme le quat rième côté dece rectangle. Je reconnus immédiatement que j ' é ta i s en présence d'unmonument préhistorique, car cetteincision ressemble à celles que j' aitrouvées dans les Alpes de Nendaz à Louëche.
Une légende fort curieuse, quej 'ai recueillie plus tard, s'attache àce bloc, ©n raconte qu'autrefois ha-
LE VALAIS ROMAND
bitait au Mont-Miné, ou plutôt auMont-Miney, un roi fort riche et trèsgai. Cependant un souci secret letourmentait. On lui avait prédit que,s'il trouvait un jour de la glacedans le bassin de la fontaine duchâteau, il devait s'enfuir au plus
vite, car ce serait là le signe quetoute la contrée serait transformésen glacier. Depuis quelque temps,la fille du roi avait aperçu quelquesglaçons dans la fontaine, mais sansrien dire à son père. Un matin, àla vue du bassin complètement gelé,elle alla, pleine de terreur, l'annoncer au roi. Celui ci quitta immédiatement son château et ses terres, etse dirigea du côté du Val d'Hérens.Après une longue marche, et sansavoir osé regarder une seule fois
en arrière, il s'assit fatigué sur cettepierre. Plein d'inquiétude, il regardaalors dans la direction de son petitroyaume, mais quelle ne fut pas sadouleur en le voyant couvert d'unimmense glacier qu'on nomme aujourd'hui glacier de Ferpècle et glacier du Mont-Miné. Dès ce moment,le roi habita avec sa fille auprès decette pierre, sur laquelle il venaitchaque jour s'assoir et où il pleuraitses terres couvertes de glaces éternelles.
C'est, di ton, en son souvenirqu'on a tracé sur cette pierre larainure qui nous occupe ; elle indique le dos et les deux côtés ducorps, qui était tourné vers l'ouest.Aucune trace d'habitation ne s'estconservée, mais la pierre porte lenom significatif de « Chésal du Rey »,ce qui veut dire maison (casale) du
roi.»*
A R T S ET M O D E
Une « première » lyrique à Sion.— Lundi 8 juin, le théâtre de Sion,rempli de spectateurs, a vu la représentation fort réussie de la.-Fleur
maudite, drame lyrique en deux actes, un opéra pour mieux dire.
Le compositeur, déjà bien connupour son opéra Blanche de Mans,
est enfant du Valais. L'auteur — qui
désire rester inconnu — est aValaisan. Enfin, votre corresponse pique aussi d'être un bon Vsan, puisqu'il adore le muscat etome de chèvres.
La scène nous transporte de siècles en arrière. Béatrice de
dana, au château de ce nom, de Viège, est sur le point demarier avec Gonsalvo de Torbe
Un vautour jure de détruirebonheur des deux colombes. Rude Compay, puisqu'il faut l'apppar son nom, évoque l'esprit ténèbres, qui lui promet une geance terrible, le dernier plaisirdémons.
Il enchante une rose blanche, blème du plus pur amour. Les turs époux réapparaissent, Gons
veut fleurir sa bien aimée et chdans le bouquet la rose blanBéatrice veut s'enivrer du pade la fleur et tombe aussitôt inani
Le deuxième acte nous transpen pleine forêt près de Naters. femmes et des enfants* imploNotre Dame, et saluent le leverl'aurore, que t inte l'Angélus. Gsalvo, désolé, toujours cherchantBéatrice, rencontre ces enfants l'engagent à prier la bonne Vie
Un groupe de chasseurs appaon entend les joyeux sons du Rudolf le mécréant est avec euprovoque Torbeis qui n'accepte ple combat singulier. De Compayplonge son poignard dans le c
Béatrice, folle, vient chanter près du corps de son épouxmeurt. Quant à Compay, on ne ce qu'il devient.
Dois-je vous dire que le textedéfectueux ? Le mal y triomphela vertu succombe Pas un mot pexpliquer l'apparition de Béatricela fin. Aucune clameur des passaen voyant un homme assassinépièce n'a aucun dénouement etfinale est par trop lugubre. Maiscompositeur — Charles Hœnni —semé des perles sur la médiocre derie. Il nous a fait passer de beaux moments avec la malédicde la fleur.
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Il s'est surpassé au prélude dudernie r acte — c'est, d 'après monavis, la rose blanche de tout lebouquet .
Quel joli passage q ue ce chœ urd'enfants à l 'Ange lus Ne soyon spas injuste. Le libretto, dont le fondlaisse beauco up à désirer au point
de vue dramatique, cont ient p lusieurs jolies scène s, où les brav osn 'ont point manqué.
Le s acteurs on t bien jou é. Onpourrait reproc her un peu de froideur au duo d 'amour — Com paysen tait le mé lod ram e, il a forcé lano te . — Les autres personnages telsque les vieu x dom estique s du château se son t disti ngué s clans leurrôle effacé. — L'orchestre, dirigépa r le com posite ur , a fort bienrendu l 'œuvre du maestro.
En somm e, malgré les imperfect ions, cet opéra tiré d 'une touchantelégende mér i te d 'ê t re écouté . La musique de M. Ha?nni ga gn e à être enten due de ux fois. OSCAR P.
Le jour où l'on nous mariera.
Le jour où l 'on nous mariera, ma balle,Je serai plus heureux qu'un roi.Je promettrai d'être toujours fidèle,Et je ferai, pour être tout à toi,
Le jour où l 'on nous mariera, ma belle,
N' importe quoi .Le jour où l 'on no us mariera, mig non ne,
De ton sourire épanoui,Je serai fier à ne craindre personne,
- Je braverai tout, je serai ravi,Le jour où l 'on nous mariera, mignonne,
N' importe qui .
Le jou r où Ton nous mariera, mon ang e,T u seras belle à rendre fou,
Sous tes atours île blanches fleurs d'orange,Nous irons nous cacher, loin de tout,Le jour où l 'on nous m ariera, mon an ge,
Peu m' importe où_^_^ J.
LES PETITS RAMONEURS(Suite. )
Quand vinre nt les grand s froids,nos voyageurs avaient arpenté b iendes routes et ramoné bien des cheminé es. Le ur escarcelle s 'enflait . Adeux on travaille mieux et bien plus
• • vite. Jac que s com ptait la recette tous
L E V A L A I S R O M A N D
les soirs ; c'était le plus do ux m oment de la journée. Dans deux moisils regag nera ient le ham eau perdudans les sapins, i ls rapporteraienttre nte francs au mo ins ; ce seraitl 'aisance, le bonh eur pour les mois
. d 'été. Et quelles bon nes c aresses auretour Ils allaient donc , grelottan t
sous leurs méchants habits troués,visitant les ham eaux et les fermes,accueillis ici, reb uté s ailleurs, ma ngea nt quelqu es restes de pain noir ,passant les nuits, côte a côte, sur lapaille de quelqu e grenier mal clos,toujours joy eu x pourtant et pleinsde courage, avec, dans les yeux, lavision du pauvre logis dése rté, et.dans le cœur, l 'espoir de voir enfinsur les vieilles joues aimées quelqu eslarmes de joie.
Le s printem ps sont délicieux ences montagnes cévenoles ; leurs étésoffrent aux malades des villes unair pur, parfum é de vivifiantes senteurs , mais comb ien me urtriers sontleurs hive rs La neige les recou vrepen dan t plusieurs mois et la biseglacée y règn e en souverain e maîtresse. Malheur à qui n 'a pas pourse reposer une-chambre b ien close,un lit bien couvert. Il n'est pas rarede trouve r au bord des routes descadav res gelés. Un pays an attardé
est tom bé là, hier soir ; engourdipar le froid et la fatigue, il ne s'estpas relevé ; le sommeil l 'a pris, l'invincible somm eil dont on ne se réveille plus.
Un soir , Jacq ues et Je an furentsurpris par la nuit, loin de tout village ; la bise soufflait en tem pê te ;il gelait à pierre fend re, la neig etombait drue, en tourbillons vertigineux. Un e vague lueur entre vue àtravers la tourmente les conduisità une ferme isolée. Tim idem ent, i lsfrappent à la porte ; le fermier vientouvrir ; ils entrent. De ux enfantssont là, deux béb és jouiflus, attablésdevant uue écuelle de soupe fumante,emplissant la vaste cuisine d 'une appétissante o deur d e c hou x. Un épaisfagot brûl e dans l'âtre ; le feu clairet pétillan t illumine la sc èn e d'unjoyeux reflet.
A peine entrés , avant mêmvoir dit leur détresse, nos pevoyards ont souri à la bonnechaude, au grand feu qui sous l 'ample cheminée. C'sst s ingulière grimace, le sourire moneurs, ces dents blanches pourpre des lèvres, au milcett e face ba rbouillé e de sscintille un regard de convoitiles deu x béb és joufflus ont des cris de terreur. En vain man les prend sur ses gen oserre sur son c œur, les couvcaress es : Le s diables il fautser les dia ble s E t les cris mencent, plus déchirants .
Interdits , Jacqu es e t Jea n osé faire un pas. Les pleurs ble nt, c'est un délire à faire dre des convulsions : Le s d
il faut chasser les vilains noirsBrusq uem ent, le fermier le
d'un ton rude : t Voulez-bienen aller i II n'o nt pas com presten t là, mu ets, rega rdan t tour et la bon ne soupe aux qui fume et le grand feu qui et les deu x bébé s joufflus qulent d 'épouvante . Impat ienté , me les a pris par le bras et,me nt, l 'un après l 'autre, les adehors , dans la tourmente déc
puis il a fermé derrière eux saà double tour . B. Jo
(La fin au prochain numér
= >-0-<*-C->c —
O A S S B - T Ê T E S
Solution de la charade No
T A N - G A G E
Ont devin é : Un vieux PVit , Vou vry. — Un m eunieColibri. — Mignonne, Martig
Perrolaz. — Ad. Myrrhateur . vench e, S t Maur ice. — De uxmes. — U n F ranc , Mon thRenée Boulenaz, Par is .
No 12. — Dev i ne t t e - ca lembA quelle nation appartienn
soldats dont l 'uniforme a le motraits distinctifs ?
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,E 1er & LE lo DU MOIS /
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J OURNAL
L I T T E R A T U R E
P O P U L A I R E
ET
N A T I O N A L E
—€=»-
LE VALAIS ROMANDK S 2 * * S * * 2 S ^ X - r a K t t ^ ^
Adresser toutes communications àL . CO U R TH IO N , r éda c te u r , Bu l le (Su i s se )
A b o n n e m e n t sPo ur la Suisse, un an . . . . Fr. 3 —
six m ois . . . „ 1 7 5Union postale, (payable d'av ance) „ 4 50 par an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneEtran ger 0.35 „ „ „Rabais sur annonces répétées.
- SO M M A I R E . — C hr on i que , L . C. — ASierre, Y O R . — On moyen de s'einretzi, M É
TRÉ TIÉNE. — Le condamné e t le dragon(légende), L. COURTHION. — Les petits ramoneur s (suite et fin), B. JORIS. — Casse-
. têtes.
CHRONIQUEOn a beau dire . : An de fin, an
-de rin, la forte toison de nos prair ie s que le mon tagnard s ' apprête à-sabrer paraît peu faite pour décourag er le laboureu r e t le vigne ron.Le premier voi t avec jo ie jaunir lesblés et f leurir l 'herbe révé lant le tubercule de Farment ier . No n moinsfier est le vign eron , lequel pre nd
-déjà les app aren ces d 'un e belle récolte pour u ne ré alité. Souh aitons-que la fiefté du bra ve emp lisseur de•cuves n 'ait pas à se dém entir etpasson s lui l 'absolution de son péché
"d'orgueil. Cela nous sera d 'autant plusa i sé , en cet te an née d 'expos i tion , qu ' i ln 'es t pas un seul Valaisan — même
parm i ceu x-là au xque ls la Providence a dédaigné d 'octroyer un seul
•cep desséché — qui ne se mon trefier de voir notre Auberge nationale,du Village suisse ne pas désem plir
•et recevoir jusqu'à des visites royales.
Car les journalis tes qui ont relaté
';.;••,, •:: -, .
Village et nous l 'ont montré en extase devant le balcon fleuri du cha
let de Ch am péry auraient pu , enfaisant preuve d'un peu plus de perspicacité, constater que nous — oui,nous — avons d ignem ent abord éSa M ajesté en lui offrant un e bouteille de muscat et qu e Sa M ajestéLeopold daigna entrer en s 'écriant :
— Merci, et d 'au tant plus volontiers que vo tre profil m e revie nt
N'est-ce pas vo us qui daign âtesme saluer comm e le plus hum ble
de me s sujets , l 'an . dern ier, à laPor te de Namur , un jour de p lu ie?— Peut-être Mais comm ent se
fait-il que Votre Majesté se.. .— Qu e je puisse m e- le rappeler ?
Mais, cher mon sieur, c 'est s impleme nt que, malgré ma longue barb epoivre et sel, j 'a i ga rdé toute mamémoire. . . .
— Vous me confondez, S ire . EtVotre Majes té n 'accepterai t pas uneou de ux raclettes ?
— Raclette ? ?— Un e sorte de plat-national, s ire,. . .
du fromage. . . braisé au feu. .. H éMonsieur Clerc Qa e votre Savié-zanne rappl ique vi te avec sa demi-lune de fromage
M. Clerc, f lairant deux personnages de distinction, se mit à déplorerl ' absence de MM. Paul Dénér iaz e t .
Jean Gay qui s 'étaient s i bien tingués dans l 'organisation de lalennelle réception de la Presse suDu ran t ce tem ps, le roi absorb aitverre à lentes gorgées :
— Délicieux ce musc at . . . ça notr e lambic ( ') ; où cela se récot-il? '
— Dans les vignes de Sion eSierre. . .
— E t r a n g e Notre lambic secolte dans les houblonnières deFlandre et du Limbourg.
— On voi t des choses s i extrdinaires de nos jou rs. Mais ve nau fait , Sire, mon intention étaivous interviewer sur la qualité
. nos vins. . .— Ah , mons ieur es t jou rnal
Charmé. . . j 'aurais dû le devinDirec teur d 'un grand journal , doute. . .
— D u Valais romand, Sire— Mes félicitations.. . Un jou
for t connu dans mon royaume.
Et , à chaque boutei l le qui arSa M ajesté e ntre dan s des apprétions détaillées sur tel et tel crû,préciat ions que notre char i té nos confédérés vaudois ne nous met pas de reproduire dans noslonnes.
*) 1 orte d e bière belge aigre et capiteu
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2 L E V A L A I S R O M A N D
Mais voici un e courte confidenceque j 'a i recueillie de sa bouc he roy ale :
— Figurez -vous, m e dit , en se tirant la barbe, le roi des Flamandsqu' ici tout près, d eva nt la pinte vau-doise, je fus courtoisem ent prié d 'honorer l 'établissement de ma royale
présence, car on m'avai t reconnu.— Venin vè agota de vïn de Fond-
zallaz ? disait on.— Fon-dzal là répondis-je, (car je
connais vos patois nationaux) nonmo nsieur, pas de ces vins qui fontgeler
— Dêzaley Dêzaley s 'empressa-t-on de me répéter. . .
Je répondis :— Dezalé, dezalé S'ils sont dé
gelés c 'est qu ' ils ont été gelés. Bahtou t ça ce so nt d es v ins froids àcôté des muscats e t des johannisberg .Que diable le roi des Belges n 'estpas un naïf; on a beau être paulyon ne lui fait pas prendre une vessie... Aussi si j ' é ta is memb re du Jury . . .vous me verr iez .
Et le souverain septentrional, légèrement égayé, se souvenant tout d 'uncoup qu' il avait été amené dans nosrégions par son amour des cerises,
me serra la main en disant : Je vaisde ce pas pre ndr e le train pour leValais , je sais qu'on y trouve de délicieuses cerises; permettez-moi devou s serrer la ram e et s i jama is vousreven ez à Bruxel les ne cherchez pasde logis autre que le palais de Lae-cken.
Et il s 'éloigna, joyeux, chantant àtravers sa belle barbe, le refrain bienconnu :
Lorsque reviendra le temps des cerises
Et gais rossignols et merles moqueursSeront tous en fête;
Les filles auront la folie en têteEt les amoureux le soleil au cœur.O u i , qu and reviend ra le temp s des cerisesSifflera bien mieux le merle moqueur.
L. C.— . . c g ,
.A. SIEBBE
J'aime l'azur, les fleurs et la lumière,Les b lancs som mets se dessinant aux cieux ;
J'aime surtout le gai soleil de SierreQui met au cœur mille refrains joyeux.
Dans ce beau ciel jamais de noir nuage,Sierre a toujours un éternel printemps,La fleur s'éveille au bord du lac sauvageEn se riant des plus sombres antans.
De ce pays où s'envolent mes rêvesJe vois toujours les vallons et les fleurs,Et loin de lui, sur nos humides grèves,
En y song eant, mes yeux sont pleins de pleurs.Y O R .
M R O V E A f i M O Y E N D E S E L Y R E T S I
U dzor de vou ay, faut vereta bla-me int ître sorcié por fire fo rtona.©n a biô pas tregallié pe li pinte s,comme fant l i monseux ein generalet li z'av oca ts ein particulié-; on abiô évita la frequentachon di genda rm e s , d i mu sece yein s , d i tsantresd'élliay se et de tïué ceii qu e l'ein-
grissont li pintié ; bref, y' a biô firea-drey, se lo Bon-Dio vo z'a pasfotu la pesta di z 'her etàd zo, va tegratta por li belles mé trés et porître lo pié fort à la leteri
Li z 'ons se lamein tont tota leuvia — ein qu e fi pas tzan dzié litzouzes — ; d 'àtros s 'eingrïnd zontcon tre tot lo mo ndo, criont pe suli tay qu e y a rin de bien su stamiseràb la terra , se deson t soceyalis-t e s , rava chole ux, anarssistes, mî l 'est
tant d 'énotilo, ein porte pas remiédzoà la s ituachon.Dzôrdzo Borinslon et Casemi
Seiita -Bo ton l'iront ni l 'on ni l 'âtrode sa sorta. Qua nd l ' iront diablatset que manquâvont l ' écoulà pormieii avay lo tein d'allà pe li porteseinseinblo , se desant à tzaque mo -m eint l'on à l'âtro : « Beiigro io,vouay venin retso por avay pas mimanqua de prey é de d ozânes depater por on simplo bocon de yeinda »
On zor que fasay on tein de tzïn
et que l 'avïn pas lo coràdzo de rôda pe li porte s, Dzô rdzo et Casemise sont tot paray tsàpou decidôd'allâ se mettre à sota à l'écoulà.
Lo regent, que l ' ire pas troà mauvigarçon et que savay pas tant quintabou gra de leçon bailli à ceii dousin-sarv ala, se me t-te pas à leu fireon genti sormon por li batailles dela via, car ve ye y preü que li dous
crapa-fan l 'arïn d 'aboo appve yre petâ lo leii su ona pierbou. Et commeince son par lein li regardeint l 'on apri l 'âtleur reccommandeint d 'évità lvises compagnies :
« Dis-moi qui tu fréquentesdirai qui tu es »
Ap ri cein, leu fit d 'âtres mandachons sur l 'amou du trasur l 'économie, que sont de indispeinsâbles por ceii que lde ty in taux de bacon peindolla borna :
« Souvenez-vous qu 'un tienmieux que deux tu l'auras »
Li dous rofatieüs, que l 'avanbïn que m ô, reiissay de passacom me neyo n et que l' iront eide compreindre, se sont re terse sovegnein t tzacon à sa mde la leçon.
Co mm e ci an li l ' ire parteique l ' ire astou tein por leu dmeincié d 'allà à dzorniva, Bolon a pray la cotoma de de côté batz pè batz tot eigagniéve , tandi que Borr ins lovailliéve tota la senâ na com mnègre por pov ay passa la demà payié quar te t ta à de retsà avïn pas manqua.
On dzor que se recontront
vaillié einseimb lo, Casemi prepas à Dzôrdz o de par t i por lr ique.
— Beiigro de diâblô yo preii io, car bas par lé y 'a tode gros retsâ que pe sti cotzfaut de z'étius por fire o n voy âdzo , por a lla s ' écondre di bié l' ivouë.
— To gagnes atant que mdé Seiita-Boton. . . Se t 'ussem ettr e din lo pia d e tseuffonla p lace de r ibotâ avoui de
diâblo que n'ein an pas ma nqque se fotont de tè. . . As-teinteindu lo re gen t quan d d« Mieux vaut un tiens que dl'auras.... » •
•— Oui, mi lo reg en t l'a adé : Dis-moi qui tu fréquente dirai qu i tu es » Io, io vounin retso, io frequento li retv o l a M È T R E T l É
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L E V A L A I S R O M A N D
LE CONDAMNÉ ET LE DRAGONLegende njalahanne
PAR L. COURTHIOX.
La vieille église de St-Pierre-deClages qui, suivant Blavignac, est l 'undes plus intéressants spécimens desformes de l'art carolingien et dont la
fondation est antérieure au VIIIe
siècle, a derriè re elle une trop longuecarrière pou r q ue l ' imagination populaire ait omis de l 'envelopper desmystères de la légende.
La tradition rapporte que jadis ,alors que les alluvions de la Lozensefirent de ce sanctuaire un demi-caveau, nul n'osait en franchir le seuil,même de jour , sans de nombreux s i gne s de croix ; mais la nuit c'étaitbien autre chose encore. Ceux-là, d 'ailleurs bien rares, qui s 'y étaient aventurés après le crépuscule n 'en étaientjamais ressortis et, soit vivants, soitmorts , avaient invariablement disparusans laisser de trace. Le recteur lui-même devait se prémunir d 'hostiesavant la nuit pour le cas où quelquemoribo nd e ût pu faire app el aux secours des sacrements.
En un mot, il fallait que la population fût valaisanne, c 'est-à-dire eûtla foi rivée dans le corps, pour tenirtête à de pareils ennuis et à ne pas
abandonner au lierre, aux lézards etaux mauvais esprits un temple où ledémo n t r iomphai t s i ar rogam men t dubon Dieu.
Sur ces entrefaites arriva un jourà Sion un soldat qui vena it d 'êtrecondamné à mort pour avoir tué soncapitaine.
Loin de maudire cette société quirêvai t de l ' exclure de so n ' se in , lecoupable résolut de rend re si possible sa mort utile en quelque chose;il dem anda donc à passer une nuit
dans l 'église pour y attendre hardiment le danger e t le braver au besoin.
C 'es t avec un grand empressementque fut accueillie cette marque d'abnégation et le condamné obtint sansdifficulté l 'eng age me nt de la remisecomplète de sa peine, s ' i l sortait vainqueur de cet te épreuve.
Un soir d 'autom ne, au mom ent où
les cimes d'alentour se cuivraient desdernières lueurs du soleil depuis longtem ps effacé derriè re les mon ts ducouchant, cet homme entra à l 'églisearmé de son mousquet, s 'agenouilla,f it ses oraisons et, surtout, demandapardon à son Dieu de ce crime quivena it d 'entraîn er sa conda mn ation.
Dur ant ces quelq ues instants , lesom bres de la nuit s 'étaient épaissies et, dans un silence de nécro pole, le soldat n 'ente nda it que lesbattements d 'ailes des chauves sourisrasant les murailles de la voûte lézardée. „,
A minuit, un bruit de mille tonnerres sembla ébranler subi tementl 'édifice. Epouvanté malgré tout,guidé par cet instinct de la co ns ervation qui domine tout raisonnement,
l 'homme s 'élança vers une porte latérale qui accédait dans l 'église parune rampe de six marches, mais auseuil, une main nerveuse, sèche, glacée, le saisit au poig net .
A va nt d 'avoir r ien vu, le soldatétait tom bé inanimé sur la ma rchesupérieure de l 'escalier.
Lorsqu' il reprit ses sens, i l distingua une femme en blanc, ent ièreme nt voilée, qui le tenait toujourspar le poignet.
— Une morte . . . balbutia-t- il .— Oui, je suis morte et depuis
longtemps, répondit l 'apparition. Tune m'as pas mêm e connue, b ien queje sois ta marraine. Je ne viens pasici pour te nuire , m ais bien pourtravailler à te sauver la vie. Je saistout ce qui t 'arr ive et -n ' ignore po intla cause de ta présence en ces lieux.
Et, en lui tendant une arme, elleajouta :
— Ga rde ton fusil à l'épau le etpre nds celui-ci que tu tiendra s à la
main. Mainten ant, écouté-moi bien :t A dix h eure s, au milieu d'un
fracas épouvantable , d 'un sabbat indescr ip t ib le , apparaî t ra un énormedr ag on ; il fouillera tous les recoinsde l 'église excepté l 'escalier du clocher. C'est, dans cet escalier que tuauras eu soin de te blottir . Surtout,ne t 'effraye pas.
* A minuit, le monstre sortira -de
nouveau au milieu du même sabil fouillera de nou vea u les rec omê me l 'escalier du clocher, catoi dan s l'escalier de la cha ireseul où il n'ira point.
» A deu x heures , il réapparpour faire le tour ; il visitera lescaliers du clocher et de la chatu auras soin de te faufiler d'avdans l 'escalier de l 'orgue qu' ilvisitera pas dans cette tournée.
« A qua tre heure s du matisortira p our la der niè re fois ; il le tour de l'église sans néglig er escaliers du clocher, de la chairde l 'orgue ; tu te poste ras au plable sur les ma rches du gran d tel qu' il n 'a pas le droit d 'ap proà moins de dix pas. S ' il ob scette règle, ne l 'attaq ue pas, tu
rais perd u. Si, au contraire , par ta prése nce de violer les vent ions qu ' i l a jusqu ' ic i observ11 s'avise de trop ava nce r, tu féu ; tâche de n e pas le ma nquC'est to ut ce que j 'a va is à te dsurtout rappelle-toi bien tous détails . La mo indre erreu r te drait. Dieu t'ait en sa sainte garde
Sur ces mo ts, le blanc fantdisparut.
Vers d ix heures , le conda
observant les instructions dema rraine , se tint coi dans l 'escdu clocher, d 'où il enten dit_.un carme indescriptible saluer l 'end'un affreux drago n don t les lneuse s écailles per me ttaie nt de tinguer toutes les formes du des ténèb res . L e mo ns tre sor t i tla sacristie, fit le tour de l'églisdix minutes ; i l rampait péniblem
A minuit, ce fut la mê me m anvre , avec cett e s imple différqu'il visita l'escalier du cloch er
laissa de côté celui de la cha ireétait blotti le soldat.
A deux heu res , même manexcepté que l 'escalier de l 'orgueseul négligé . L e soldat s 'y , tecaché.
A quatre heures , l 'homme desur les ma rches du gra nd autel de nou vea u sortir le m onst re,fouilla tout, sans ex cep ter les e
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4 L E V A L A I S R O M A N D
liers de la chaire, du clocher et del 'orgue, puis se dirigea lentementvers le chœur.
La vue d'un hom me faisant oublier à la vilaine bête qu'elle n 'étaitpas en droit de toucher au grandaute l, elle franchit la limite pres crite .Malg ré toutes les émo tions subies,
le troupier fit appel à tout son sang-froid, il visa droit à la tête princi-p île, un e é nor me et affreuse têtequi se dressait au milieu d'une fouled'autre s. Le coup partit , souleva ntune épaisse fumée verdâlre et nauséabonde qui replongea clans les ténèb res le sanctuaire où les vag uesclartés de l 'aurore com menç aient àdonner une forme aux objets . Toutretom ba pour un instant dans unenuit épaisse et le soldat, e xté nu épar cette odeur combinée de soufreet de chair brûlée , autan t que parles émotions de la nuit, tomba évanoui dans une stalle.
Mais lentem ent les vapeu rs sedissipèrent et lorsque, ver s les s ix •heu res, la porte s 'ouvrit pour livrerpassage au sonneur de l 'angelus quin'entra qu'en tremblant, le soldatréveillé put se leve r et anno ncerqu' il avait racheté sa faute dans lareconnaissance de la population.- Depuis, les femmes pieuses peu
ven t, sans la moind re hésitation, lanuit aussi bien que le jour, venirtroubler les lézards et les chauves-sou ris qui han tent les séculairesmurailles de St Pierre de-Clages.
C Schzveizcrische Rundschau .)
LES PETITS RAMONEURS(Suite et fin.)
Ils son t là, les pa uv res petits ra
mo neurs , im mobiles, saisis tout àcoup par le froid, après la chau deapparition de la soupe brûlante etdu grand feu clair. Où aller ? Quelparti pre nd re ? Pas la mo indre lum ière dan s la n uit livide, plus decham ps, plus de chemins ; la neigea tout recou vert. Vont-ils donc rester là, deb out, dev ant cette port einhospistalière et se laisser ensevelir
sous la neige que les rafales entassent au pied des maisons ? L'éclairqu'a jet é le grand feu à trave rsl 'ouragan , dans l ' instant q ue cethom me brutal les jetait deho rs, apermis à Jacque s de distinguer, àquelques pas, la s ilhouette d 'un tombereau et, dessous, un petit espace
libre de neige. C'est là qu'ils passeront la nu it; de là qu' ils partiron tdem ain, s 'il plaît à Die u, pour un enouve lle jou rné e de labeur : c Allons, petit frère, du courag e ; nousallons nous coucher sans souper.Bah nous dînerons mieux dem ain.Au tan t d 'économ ie po ur les chersvieu x qui nous atten den t là-bas. »Et, sans une plainte, i ls s 'éten den tcôte à côte sous l'étroit abr i, bienserrés l 'un contre l 'autre, tandis quele ve nt siffle à leurs oreilles et quela tem pête mugit au loin dans lesbois dépouillés. On ne dort pointdan s un tel vac arm e, et il fait Sifroid, et la faim les torture, exaspérée enc ore par l 'odeur de la bon nesoupe aux chou x qui les poursuitcomme le souvenir d 'un paradis ent revu.
Ce tte nuit fut la plus froide dugrand hiver . Le thermo mètre descendit à plus de vingt deg rés au-dessous de zéro. Tous les ruisseaux
gel ère nt. Com me ils ont dû souffrir,les pauv res petits , sous leur tom bereau ; sans b as da ns leurs gro s souliers, sans m anteau pour défendrecon tre la bise glaciale leurs petitscorps qui trem blent dans leurs vêtements troués.
De l 'autre côté de cette portebrutalement verrouillée sur eux, lesbéb és joufflus, revenu s de leur terreur, dorment à poings fermés dansla tiède atmosphère de la vaste cui
sine, e t le fermier, sans rem ords,attise le feu sous la gra nd e cheminée , songeant aux moissons prochaines.
« Do rs bien, petit », avait ditJacq ues, et les deu x frères, étroitement emb rassés pour avoir p luschaud et aussi parce qu' ils ne dormaient jamais autrement , avaientfermé les ye ux . Long tem ps ils cher
chèrent à oublier le froid et lpour se réfugier dans le somais l ' inquiétude, à défaut souffrance, les eût tenus évIls tremb laient l 'un pour l 'autcette nuit cruelle, pleine de fupressentiments, au milieu de lapête hur lante , sans un mou v
sans un soupir, de peur d 'él 'autre, chacun se demandait : cil ? i et,—de tou te sa force, son compagnon contre son corps glacé. Lo ngte mp s des silencieuses de douleur et d 'ancoulèren t de leurs ye ux ; ellelaient à mesure sur leurs jouebouillées. Jean , plus las , s 'enle premier ; Jacques veilla sur longues heures encore. Le sole vainquit à son tour, non podoux somm eil , peuplé de charmants, que vous goûtez sotiédeur des édre don s, dans lade vos rideau x blancs, mais s is tible engo urdissem ent qui tuvoyageurs attardés dans la froPauvres pet i ts ramoneurs Diequels songes passèrent sous paupières closes.
Le lendemain , quand la tourfut apaisée , le fermier trouva son tombereau les cadavres desenfants noirs . I ls étaient mo r
faim et de froid, à qu atr e pasa chaud e cuisine et de la gécuelle de soupe aux choux qupet i ts n 'avaient pas mangée.
B . J O
O A S S B - T Ê T E S
Solution de la devinette-calemdu No 12.
C'est l 'Allem agne , puisqu' il
les soldats de Ha mb ourg quitoujours en bourgeois.
Aucu ne solut ion jus te n 'es tve nu e. (De ce fait, le conco utrouve prolongé.)
L o g o g r i p h e :J'ai trois pieds et je suis un pronomRetou rne-m oi, lecteur, tu trouveras mon
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nie qui serait inoffensive si l 'éger l 'attr ibuait au Barnum lui-m
et n on au peu ple suisse : i l a cla pensée de créer des concoursbeauté. La presse suisse a reçucirculaire programme annonçant le jury choisira sur des photograpet désignera trois lauréates, lesles auront leur voyage payé à nève et seront exposées durant jou r s aux yeux des époux en ture de filets matrimoniaux.
« Les pe rsonnes munies d 'un t
t d 'entrée, dit la circulaire que « avons sous les yeu x, recevron• bulletin de vote qui se ra dé« par elles d ans une urne plc dev ant les trois con curre« C'est donc le public lui-mêmet désigne ra les lauréates des « premiers pr ix , ce qui assure « partialité du concours. < •
La belle liberté pour le pubchoisir ent re trois femmes et etrois femmes jugées dignœ in
sur s imple photographie .Et puis quel le sera la c om pét
de ce ju ry publ ic ? Le paysan yposera crac un bulletin en fad 'une amazone déhanchée muniebras musclés pour faire dansefaux dans les andains, car là esbea uté qu' il conçoit ; le citadincherchera les tailles élancées ; le p
SO M M A I R E . — C hr oni que , L . C . — M us ca t(poésie), Cd. — Beneficho d'av ar, TZARLEREPPAN. — Questions et réponses. — Demain (poésie), L. GROSS. — Histoire de laMu sique de Mo nth ey, par u n de ses anciensmembres. — Que les impôts sont hauts(chanson). — A l 'occasion d'une noce. —Casse-têtes.
«, CHRONIQUEDécidément quoi qu'elle dise ou
Jas se, notr e vieille Suisse ab diqueipeu à peu tous les traits de son caractère patr iarcal .' Chaque nation se glorifie de ses
initiatives et à coup sûr, avec uneconfiance plus nette de son gén ie,la nôtre devait briller parmi lesmieu x par tagée s . Mais la voix del 'utili tarisme est trop puissante surnotre forum, elle y étouffe celles du
rgén ie et de l ' initiative hasa rdeu se,ces deux frêles réfugiés confinésda ns la timidité et rédu its à s 'esti-
-mer fort heu reux qua nd on ne lesaccuse pa s de déraison ou de folie.
Nou s avon s fait une expo sition.
XZ'est parfait, il est pe rm is d e la discute r, mais non d'en conteste r lebrillant succès ; outre le rôle qu'elle
-a assumé d'atte ster à l 'Euro pe e t aum ond e notre force d 'activité, notr etén aci té au labeur, l 'infinie variété
-de nos ressources, elle fortifie notre-solidarité et notre courage, multiplienos relations de canton à canton et
fait si bien qu'il n'est pas un Suissequi ne qui t te Genève rayonnant d'or
gueil patriotique.Mais si cette exposition se trouve
rehaussée par quelques unes desattractions groupées autour d 'elle, telce c Villag e Suisse », la plus heureuse synthèse de n otre v ie nat ionale , te l le Panorama des Alpes e tquelques autres installations plus oumoins originales, pourquoi faut i l quetout à côté, les sempiternels copistes, prêts à tenter ce qu' il y a de
plus banal pour des écus, érigent desjou jou x eiffelesques et se fassent sivolont iers les pygmées d 'un pet i tgéan t ?
Pourquoi le jeûneur Succi est-ilconvié à venir jeûne r vingt jours aprèsavoir jeûné quarante jours ailleurs.S i ses premières épreuve s de quarante jours sont authent iques , quelintérêt peut donc offrir une nouvelleépreuv e d e moindre durée ?
Pourquoi veut-on qu 'un peuple qui
se flatte de n 'être point badaud consente à s 'accommoder des débris dela badaud er ie exot ique ?
Mais en yoilà bien d'une autreLe mêm e copis te à qui nous devonsl ' idée de nous présenter durant v ingtjou rs Succi, sans nous dire ce qu'ilpeu t bien sucer, croit avoir établi lerecord de la manie imitative — ma-
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tirera ses conclusions de l 'expressiondu re gar d ; le s culpte ur affichera,avant de se prononcer , des exigences auxquelles ces dames se refuseront certaine men t à faire droit ; lesceptique peu galant v oud ra s 'assurer de l'authenticité du râtelier, si
bien que l 'on se trouvera en présence de mille formules diverses décette impalpable vertu qu'on appelle« la beauté » et que nul philosop hen'a su définir jusqu'à ce jour.
Ce sera b ien autreme nt énigma-tique lorsqu'on au ra ajouté les préférences de chaque canton pour saressortissante. Car si, dans notre patrie composite chacun couve desyeux celle qui le fascine, sans s'in
quiéter s i elle est de Sargans ou du
Lan deron , il se garde en revanc hede l 'avouer et, tel Vaudois qui arrivera à reconnaî t re une de ses conci toyennes , se jugera en devoir delui octro yer son vote , sans souci dela supériorité des co ncurre ntes. LeGen evois favorisera la Gen evois e endépit de s accusations d e « longspieds > dont elle a été accablée parle vilain Louis Dum ur ; le Fribour-geois trouvera la beauté sous les pommettes d iaphanes d 'une rose Gruyé-rienn e ; le Bernois vote ra de partipris pour la prem ière porte use dechaînettes, le Valaisan pour le premier jarret qui lui rappellera le sautdu ch am ois, et le.- resta nt du publicrestera moins fixé sur la beauté réelle après qu'avant.
I l y aura toujours autan t de bea utés que de goûts et parfois autan tde goûts que de caprices. Aussi-biennous serait- il préférable, lorsque nous
voulons nous faire remarquer, denous me ttre nous mêm es e n fraisd'origin alité, au lieu d e cueillir lesmiettes de l 'originalité déjà vulgarisée.
Les concours de beauté du passé,du prése nt et mê me de l 'avenir sontde vaines fantasmagories, car il n 'estpas à la veille de naîtr e le m alin
qui nous fera to uch er du doigt lepoint où la beauté comm ence et celui où la laid eur finit. L . C.
' *
A H . VAN MUYDEN
Sur la table en mélèzeDe l'accueillant chalet,La fille de SavièzeA mis un gobelet
Voy ons vite qn'o n aillePar le mince escalierTäter si la futailleEst enco re au cellier ?
Oui, la futaille est pleine,Et déjà, d'un flacon,La fille d'EvolèneFait sauter le bouchon.
Tudieu la fine goutteQuel narfum délicat
Et comme il vous ragoûteCe petit vin muscat
Hé hé le soleil danseDéjà de bon matin :Voyez-le sur la panseDes ch annes en étain ;
Il allume les vitres,Et sur les deux dressoirsFait flamboyer les litresComme des ostensoirs.
Oh le joli dim anch e,T an t pis pour le curé :Je veux voir si ta mancheCache un bras à mon gré;
Viens ici, Catherine :Ce beau fichu frangéQue bombe ta poitrine,Et un peu dérangé;
Et toi, Babi la blonde,Il me semble, parbleuQue ta jambe est bien rondeEn bas de coton bleu,
Et que ta jarretière— Mo nsieur c'en est assez.— Dieux, quelle mine altièreEt quels airs offensés
Pourquoi donc ces colères
Et ces : Allez-vous-en ?....C'est la faute, mes chères,Du muscat valaisan Cd.
i ) Tiré du Sapajou jo urna l artistique et hu moristique paraissant à Genève.
BENEFICHO D'AVAR(Patois de Collombcy.)
Andray Pràtzi é tay venu retso
ein creveint de fan tota saCrayde pi que ci-inque l 'étzampas lou tzin avoi dé quartay con
On dzor, l 'avay prà on auvalla fére de facine de bou râpa, et l 'ay avay deno podinâ on moi de pan que l 'ara
liu on baté ran t per lo cassa edi : € Iô to va travailli y fontana ; me ts l 'ay ton pan varri comme va gonfla »
L'a uv râ arrive cont re la fol 'ay met son pan et se cutzcoute ta nt . qu 'à midzo. Adofè ona facine por reimp laci ldein la fontan a ; qua nd l'a zu mce moé de corna devenu pârecutze tant qu'à la noé . A lse lave et fot lo cam p por la
raqua. Ein arrov eint dit à sotron :— Voa, io me se bin reffiôLo patro n l'ay dit :—- As-t o bin fi d é facine ?— Oh pas tant, l 'ay repon
t ro , i'ein é fi que iena, m é metioà din la fontana et sgonfla comm e lo pan, iè veü avay on sacré moé dein qdzor.
Q U E S T I O N S E T R É P O N
Sur la demande d 'un abonnéavions posé dan s le No 1question sur l 'origine de ce en cours dans le Bas-Va'ais :
II faut trente-deux renards faire un Bagnard.
Aucune expl icat ion concluanous étant parvenue, nous nrions mettre la chose au clairmôme autrement qu 'en cheparmi les probabilités .
En premier lieu, i l est à obque les longues va llées de lmont étaient, surtout autrefoiconnues des populations des dvoisins. Bien que journellemecontact d 'affaires avec les hade ces vallées, les gens de Maeux-mêmes mouraient sans avl 'Entremont , notamment Bagnene se rendait ainsi aucun compt
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tout de St-Maurice au Léman, descauses de l 'économie austère de cespopulations dont l 'ardeur à exécuterles trav aux les plus ingrats n 'avaitd 'égale que l 'ardeur prolif ique. LeBagnard a ainsi pris , avant tout autrehabitant des vallées latérales, l 'habitude d'émigrer et d 'aller mettre en
usage parmi d 'au tres les h abitudesd'activité soutenue et d 'austère économie puisées dans son milieu local.
Avec de tels principes, le durmontagnard implanté parmi des hommes moins tenaces à la besogne, adû forcément prospérer, ce qui auraforcé ces d ern iers à s e dire : « Comment ce paysan chétif et t imide,sorti de la montagne, a-t-il pu nousdam er le pion à la cours e fébrileaprès les écus ? »
Et l'on aura fait u n « ren ard » ou€ trente-se pt renards fondus e n unseul », d 'un être conn aissant mieu xla sobriété, l 'ordre, l 'exactitude etl 'activité dévorante que la ruse Tousles vaincu s son t d ans ce cas : ils setuent à chercher les causes de lasupériorité du vainqueur sans avoireu la pensée de tàter les placestrouées de leur cotte de mailles .
Notre opinion est qu'on impute àla ruse des succès simplem ent dûsà un travail et à une économie sou
tenus.Mais ne nous éternisons pas sur
ce sujet, le Bagna rd d'aujourd'hui,horm is sa taille quelque peu abré gée par les trop lourds travaux auxquelles il se voue trop jeu ne , ressemble fort aux autres Valaisans,surtout autour d 'un litre plein.
Ce peu ple qui a fourni certa insrenards fournit aussi son sérieuxcontingent d 'agneaux. Si l 'on rencontre dans ses rangs des aigles ony voi t également des corbeaux, desmoineaux, des pinsons, des lions,des ours, des loups, voire des cio -que-morts , des banquiers , e t , — selon les dire de que lques un s — desanarchistes.
5»ie question. — A quoi peut-onattr ibuer l 'origine du mo t « binette »dés ignant l ' ex tér ieur phys ique d 'unepersonne.
Z D E l V U ^ U D s T OEn ce désert, enfant, quand tu rencontres l 'angeQu'en sa bonté le ciel plaça sur ton chemin,S'il t'offre du plaisir la coupe sans mélange,Hâte-toi de jouir et ne dis pas : Demain.
Demain c'est l ' inconnu qui vient et qui dérangeTous les rêves dorés qu'on faisait le matin,C'est le malheur, l'exil, le deuil, mystère étrange,
Que pour nous quelque part couvre le noir destin.
Ne livrons point notre âme à ses instincts moroses ;Puisque voici des fleurs, allons cueillons les rosesQui ne no us laissent pas l'épine du remo rd ;
Car riiomme,ômon entant, ne peut arrêter l 'heureDon t le timbre d'airain to ur à tour chante et
[pleure :Ce soir, c'est le bonheur, et demain, c'est la mort.
Louis GROSS.
*) derbes poétiques.— Genève 1S82. H. T rem -bley, édileur.
H I S T O I R E D E L A „ M U S I Q U E D E M O S T H E Y "D'après un de ses anciens membres (*).
Sans être réellement lointaines, lesorigines de la Musique de Montheyrie laissent pas que d'être quelquepeu obscurcies par les événementspolitiques de la fin du siècle dernieret de la première moitié de celui quis'apprête à finir.
E n ce siècle passé surtou t, où l'instruction était encore un rare privilège
social, les localités les plus importantes du canton renfermaient elles-mêmes et tout au plus, un faible noyaud'hommes lettrés dont une partie, juge an t leurs conn aissan ces déjà suffisantes, se souciaient bien peu de vulgariser un art qu'ils n'avaient effleuréeux-mêmes qu 'en raison des exigences de la vie mondaine. L'art musical se cachait donc, avec les noblesqui le cultivaient, au fond des manoirs seigneuriaux dont les hôtes produisaient et consommaient pour eux
seuls, cultiva nt tour à tour l'épi-nette ou clavecin, le violon, la viole,la flûte, vo ire la guita re et la serinet te, instrumen t favori des damoi-selles et des châtelaines.
Mais le mouvement d 'essor musical qui devait se dessiner dès le commencemen t du X V II I e siècle avec
(*) D'après les notes et docum ents réunispar M. Em. Mangisch, à Lausanne.
Haen del , e t se dévelop per av etelle rapid ité sous l'influence Haydn, des Gluck, des Grétry Mozar t devai t por ter un écho dans nos vallées. Les partit ioces divers maîtres eurent vite fpassionner tous ceux qui avaiendes p rincipes, soit le sens de l
sique e t l 'on n e tarda p as apparaître au milieu des orchescordes du temps, le basson, lebonne, le cor, le hautbois, le flet et enfin la clarinette qui, tée à la f in du XVIII e siècledeu x clefs seulem ent, se perfecau bout de peu de temps entmains de Lefèvre et d 'Yvän MPar l ' introduction dans l 'orction de ces divers instruments monie on v it progre sser avecdité la musiqu e de « plein ve n
A l 'aurore de notre siècle,they comptait déjà, en dépit dragan révolut ionnaire e t des me nts qui en ré sultèrent, unelante phalange de musiciens dofamilles Hubert Franc, WuillouChâtelain), Barlatey et quelqutres fournissaient le principal gen t. E n 180S, lors de l ' inaugudu nou veau pont couv ert ensur la Vièze (tel qu'il existe eil y eut bal durant trois jours s
tablier. C e bal fut jou é pa r laque de Mo nthey ; il fut grataux dires de divers témoins r e s , royalem ent ar rosé.
Lo rs de l'effondrem ent de lasance de Napoléon 1er, le Valavenu tout d 'un coup maître destinées songea à la réorgande son arm ée. Le gouv ernem etima que cette organisation quait l 'organisation d'une musiqrégi me nt. A cet effet il fit ven
talie un chef d e musique d'oautrichienne, J . Sprenger, lequchargea d'organiser cette musiqlon les exigence s du mo me ntrouv ant alors dans le canton alocalité assez considérable pofourn ir, à elle s eul e, l'effectifSpre nge r le recruta entre lelocalités principales du Bas-VM art i gn y, S t-Maur ice et» Mo
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A b o n n e m e n t sPo ur la Suisse, un an . . . . r . 3 —
six m ois . . . „ 1 75Union postale, (payable d'avan ce) „ 4 50 par an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cen t, la ligneEtran ger 0.35 „Rabais sur annonces répétées.
SO M M A I R E . — C hr on i que , L . C . — L ' a mour mort (poésie), L. DUCHOSAL. — Efinùn ,/i zanslians. — Histoire de la M usique de Monthey (suite). — Le débiteurcréancier, L .DAN TE-RAYMOND.— Casse-têtes.
CHRONIQUEEn cais sé au fond de la jirofonde
vallée où roule son Ilot houleux, leR hô ne suisse forme la cha îne d'un•long chap elet de villages dont sedét ach e à des distances à peu prèsmesurées, comme les gros grains du
m êm e chapele t, quelqu e pe tite cité•pittoresque, souriante ou austère.Si l'une ou l'autre de celles-ci, y
compris la capitale historique, officielle et épiscopale, song e à brillerd'u n éclat spécial, son rayo nne me ntse heu rte aux mo ntagn es et réussittout au plus à darder jusqu'au fondd'u ne vallée latérale. De longueda te formées à cet état de choses,les petites villes du Valais n'ont pasat tendu notre générat ion pour se
rép arti r leurs rôles distinctifs : Sion-a gardé son prestige d 'antique capital e officielle, Ma rtigny a pris le cad u c é e , M o n t h e y s'est transformée enruc he industrielle et St Maurice s'est
•couro nnée de lauriers académique s .Sion, qui seule pourrait dispu
te r à Ag aun e c ette gloire intellec-ituelle, nous pard onn era et voud ra
bien ne pas nous contredire, car
St Ma urice seule, en effet, a abrit éune Académie dont le Richelieu fut lechanoine Gard, un Bagnard qui valait tout au plus un seul ren ard —et enco re seulemen t à certain esheures.
.. Au ssi, la p etite cité, silencieu sedurant trois cent trente et quelquesjour s et dont les pa vés lisses nesont le plus souvent heurtés que parles sabres des officiers du génie dontla Confédération l 'a depuis quelquesannées gratif iée — les grincheuxdisen t : « affligée • — com pte aussiquelques grandes journées , les unesreligieuses, comme certains pèlerinages et les Rogations, qu'on est malheureusement en train, sous un prétex te futile, de dépou iller de leurantiqu e cachet ; les autres pure me ntprofanes.
Au premier rang de ces dernièresfigurent quelques délicieuses jour
nées vouées à l 'Ar t dramatique, carl 'académ ique cité dispose d 'un petitthéâtre que tout nouveau venant semo ntre surpris de trouv er si bienachala ndé sous sa façade mu ette etbanale . Ces journées dramatiquessont une aubaine p our les populat ions des régions environnantes , dem êm e qu e l'affluence de celles-ci est
une au ûaine pour la méla nc
cité.En hiver et en printe mp s,
la jeun esse agaunoise qui, soauspices d 'une société tirée dsein , organise des représenmieux réussies que celles queraient offrir des cités plus vaplus prospère s ; en é té, c 'est nesse du -collège qui y cé lèbrune tragéd ie ou un d ram e, la des cours et son retour aux >champêtres.
Cet te année, le ' program metait comm e pièce de résistanFils du Croisé, drame avec suivi de deux pièces comiquesdeux Aveugles e t Les Brigandvisibles.
Une analyse, si courte fût-ed rame le Fils du Croisé emrait trop hardiment sur l 'espacnous disposons et, au surplus, procède par analyse qu 'en v
se livrer à une critique approet de l 'ensemb le et des mé ritchaque personnage pr is iso lJusque là ne va pas notre tâchl 'auteur de cette sente nce pludhommesque que phi losophiqucritique est aisée, l 'art est difficn'avait , j 'en suis sûr, pas plusde l 'art que d e la critique.
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n' es t pas gé né rale m ent si difficile,pui squ e pour exister réellemen t ildoit êt re inné ; tout autre doit êtrel'effort dan s la critique. Po ur critiquer, i l faut beaucoup d'examen,d 'ef for t , d 'expér ience, de v io lencesur soi-même et, surtout — suprêm edifficulté de cette science secrète — se
mettre au n iveau des prétent ions deceu x que l'on s 'apprête à critiquer.
Mettons donc que l 'auteur del 'axiome ait s implement dit une bêtise et revenons à nos moutons, quison t pour le mo me nt vêtus de burn o u s , coiffés de fez ou de turb ans ,et armés de yatagans .
Nous avons trouvé parmi les principaux rôles tels que ceux d'Abou-Tamin le calife, d 'Almanzor et de Ber-trame de sérieuses qualités de diction.Ce dernier rôle subissait quelque peul 'allure claudicante qu' imprime à laparole l ' accent des Franches-Montag n es , mais cette dureté de syllabesretrou vait dans l 'empha se du vie uxma ître aux dehors austères de quoise faire pardonner ces à et ces oiinqui , de loin en loin, semblaient précipiter le vers dans une • fondrière.On a fort admiré chez le calife l'aisan ce de tenu e en scène qui, plus
qu e la diction elle-même, contribu eà l'illusion du specta ble . La ten uedu jeun e Alma nzor m ér i te les même s éloges et l ' interprè te nous paraît avoir appris de bonne heure àse passer des gestes inutiles ou p répa rés. I l nous a aussi semblé trouver chez les artis tes d 'aujourd'hui unyisible prog rès sur ceu x de jadisdans la diction-des vel 's- La dictionchantante qui fait Sortir la rime plusque de raison avec l ' inévitable repos.
sur l 'hémistiche, défaut général desjeunes qui n 'entrent dans leur rôleque par force et sans emo tion, a dûêtre ardemment combat tue par MM.les directeurs actuels du théâtreagaunois.
Le s rôles de second plan répond e n t à la valeur des premiers e t
Aziz comme le comte de Toulouseont été bien tenus.
Pour la partie comique, la directionparaît avoir renoncé aux mutilationsdes pièces mo ndaine s. C'est tantmieux Pour notre compte nous neverrions aucun mal à ce que, sansemprunter aux réper to ires des théâ
tres boulev ardiers , l 'on se hasardâtquan d mêm e un peu plus loin qu'o nne le fait, mais on ne le veut pas et,dès lors, à quoi bon discuter
L e s deux aveugles, cette petitepièce de lever de rideau que toutle monde connaît déjà sans pour celarenoncer à la revoir une seconde oumê me une quatrièm e fois, a trouv édeux désopilants interprètes.
L'orc hestre , dirigé par M. Sidler,un maestro que St-Maurice couvadès sa prime jeun esse et qui aprèsquelques infidélités sur les bords dela Lib re Sarine est enfin reven u àses premières amours, a brillammentmen é les chœurs e t agréablem enttenu les intermèdes, car le public hésitait à se retirer durant les entractes, en dépit de l 'épaisse cohue quis'empilait dans la salle.
Mais l'espace s'enfuit sans quenous ayo ns pu d ire ce que nous
pensions.Félicitons rapidement MM. les or
ganisateurs de ces excellen ts essaisdramatiques dont la jeunesse empo r te , en p lus du développ emen tartistique et de la souplesse du langage, le p'.us durable des souvenirs.
Les représ entatio ns, un peu plusmo nda ines celles là, que la sociétédramatique de St-Maurice donne detemp s à autre sur la mê me scène,doivent la grosse part de leurs succès à des cadrés solides formés dèsl 'adolescence sous la férule de MM.les chanoines.
Mais, pour peu que la petite villede St-Ma urice se soucie de conse rver son renom répand u au loin danscette spécialité des représentationsdramatiques en Valais , i l est f ie
toute urgence qu'elle s 'arrangagrandir la salle de spectaclel 'on peut s 'y accommoder d 'une sà rend re jalouses bien des cités15 à 20O00 âmes, i l est, en reche , un au tre point m oins aisé àsoudre par des considérations parativ es, c 'est celui de l 'espa
L'exhaussement du bât iment , jonction d'une secon de galeriedaptation d'appareils de ventilatels sont les rem èd es indispensaà l'état de la salle actuelle.
L.
L ' A M O U R M O R TMon cœur, mon pauvre cœur , un joVous reposerez vos misères,Loin des douleurs, loin de l 'amour,
Loin du mal aux profondes serres.A h vous l'aurez bien méritéLe repos obscu r de la cend re ;Mon cœur, vous avez tant luttéMon pauvre cœur, savoir attendre \.
Gardez seul l'espoir de ce jour,Un peu de gazon sur la tombeAvec des rosiers tout autour,Et, dans ces rieurs, une colombe..
Et la colombe chanteraUne chanson pâle et navranteQue la rose accompagneraDe sa petite âme odorante.
Et dans cette chanson en pleurs,O mon cœur abreuvé d'absintheDan s le vent, c om me dans les fleurs-,.On reconnaîtra votre plainte.
On reconnaîtra votre voix,Vos deuils, vos amours, vos alarmes tLa mort aux inhabiles doigtsAura mal essuyé vos larmes.
Mon cœur, mon pauvre cœur , roseauQui tremble d'un souffle des choses,Qu'elle entende un jour cet oiseauQu'elle respire un jour ces roses
Louis DUCHO
E tïntïn cli z'anslians(Patois Je Bagnes.)
On iâdzo de mon tein, se predzay pas diQu and v egnay q ue d'eiiton on allaè veE suf'fisay todion de bien s'ingriché-i boEt cheu rre son tsomïn ino et bas p'i va
1) Extrait du Rameau d'or, l'un dejolis recueils des œuvres du jeune poète r
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On. y vit aussi appa raître pourune pér iode de moindre durée : Joseph Baud, f lûte ; Jean Do nne t, bugle à clefs ; Ge rma in D on ne t, fifre ;Alph onse Chap pex, bassis te ; E loiMé tralet. chapeau chinois ; Fré dér icCheval ley , Hy acinthe Don net , t rompettes ; Basile Berra, etc.
Tels étaient les héros de cetteMusique, la dernière île l 'ancien systèm e et qui avait , à traver s cettesérie d 'années agitées, gardé l 'archesainte de l'art musical en Valais.Bien qu'elle ne sortît pas et se fit, àl ' intérieur, loin des démêlés politiq u es , la gard ienn e de la Muse, onen parlait à dix lieues à la ron de .Néanmoins, la retraite de celui-ci, lamort de celui-là la décimaient et lesévénements de 1844 à 47 furent le
commencement de sa fin. .Quelques-uns de ses me mb res tels que Ma-niche, Claret, Jean Chap paz, Hy acinthe Franc qui, à l ' instar des TroisMou squetaires de Dum as , étaienttoujours quatre, avaient pour spécialité d'aller jouer dans les bals et defaire dan ser en con treba nde , loin durega rd farouche des pa pas révolu-tionn ires, les fils de gripious enlacés avec la jolie ristoude en chapeau-falba'a. /A suivre.)
Le débiteur-créancier.Tel est le titre d'une amusante nouvelle pa
rue clans le No 30 du Sapajou, sons la signature de notre collaborateur Dan te-Ra ym ond .No us la servons à nou veau à nos lecteurs :
Lorsqu 'on voi t quelque jeunehomme au profil athénien, à chevelure de poète, aux manières affinées,épouser une marchande de poissonsqui garnit journellement son nez dequinze à vingt fournées de taba c,
on s 'étonne ; lorsqu'u ne délicate f leurde jeunesse, é lancée comme uneanémone sur sa tige, fraîche commele matin, la . tête orné e c omm e unemargu er i te , chaussée comme unedéesse chinoise, vient à se mo ntrerau bras d 'an lourd boutiquier obèse,à la t rogne embourguignonnée où sesuspendent des poils d 'un ton d'arge nt jaun i, on s 'étonn e et l 'on se
dit : •• Je ne sais où le plus fraisdes deux t rouve son compte »
H é , h é, sans qu e vo us le sachiez,peu perspicaces mortels qui parteztoujours d 'une idée c om mu ne pourjuge r d 'un sentime nt, ce com pte, ilfaut bien qu'ils le trouvent, car,après tout, i ls sont exception ceux-
là qui se laissent contrarier dansleur amour et i l est temp s de retourn er c ertaine ren gaine vieill ie, endisant : « Chacun trouv e son plaisiroù il le pre nd »
Quand François Bot terens de Pom-paples, près de la Sarraz — ou , pou rmie ux m'e xprim er, du « Milieu duMo nde » — s 'établir dans le cen trede Paris avec ses économies degargon de vaisselle — c'est à-direavec le produit de la vente des mau
vaises graisses et des vieilles croûtes de restau rant —, en s 'associantsa sœur Félicité, lasse de sa longuecarr ière de dan seus e à... l 'anse dupan ier, il était à m ille trois cen tlieues de supposer celle-ci assez1 usée pour mettre deda ns un Parisien roué en le mettant dehors. . . lui,oui, lui son propre frère, François Botterens, « le caporal », comm e onl'appelait encore dn coté du «.Milieudu M ond e ». lu po urt an t cela fut.Oui, Félicité, la toupiniatze Félicité
— ainsi que la désignaient méchamm en t les Milieu du Mo nda ines, sesvaniteuses concitoyennes — eut cetteaudace- là .
Lo rsqu 'on v eut s 'établir traiteur àParis, il ne suffit pas tout à fait dese dire : « Je fais ven ir du lard dePompaples, des saucisses de Payerne,du fromage dit « sarrasin » de LaSarraz, du kirsch de Cossonay et duvin d'Ec uble ns. » Il faut être, prim o; en m esur e de faire face à un
loy er de 1800 fr. pour un simplecaboulot à trois tables au plus,comp toir de zinc, cave à desc entepar trapp e et s imple niche à coucher, à peine suffisante pour un chienau pays natal.
Et puis , tout cela exige une clientèle, des relations, et ce n 'étaien tassurém ent pas les cam arades quele caporal Botte rens s 'étaie nt faits
en lavan t la vaisselle qui asuffire à animer, dix-huit heurejour, l 'établissement peint à nela rue de l 'Echiquier. Fo rt hesement, Félicité, qui s 'associaitlui, lui apporterait , non pasclientèle, car sa taille ram asséequaran te-trois ans b ien sonné
gros ye ux de cornaline à f leutê te , sa placide frimousse parde verrues à touffes ne me napoint de dé router Paris , mais, evanche, ses dix-huit milie francsnants, produit net de quinze ade danse avec un panier sudalles du Marché . de la Madet .autour de l'étal du bou cheboulevard Malesherbes formeun joli apport. L'aubaine était tant moins à dédaigner ' que çois Botterens enrichissait touplus la raison sociale de ma topé e de son nom, lequel, specté qu' il dût être dans les les municipales du Milieu du Mvalait juste zéro à Paris , c 'est-un peu moins que ce ux du cdes Gno ns et du marquis de gousset dont les ti tres servaie nmoins, laute de mieux, à rles naïfs et à m ettr e d eda nsgogos.
(A suivr
C A S S E - T Ê T E S
Ainsi que plusieurs devinantsrema rqué, notre dernier mot àviner était un losange et notriangle. Toutefo is , pour ne perrend re victime de cette petite traction, nous recevrons les solujusq u'au prochain num éro où seront publiées avec celles d
charade ci-après :C h a r a d e .
Mo n premier co mm ande les rois ;Mo n dernier d omine la terre jUne reine illustre autrefoisDe mon premier pris dans un boisSe fit une arme meurtrière.
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A b o n n e m e n t sPour la Suisse, un an I- r. 3 —
six mo is . . . „ 1 7 jUnion postale, (payable d 'avance) „ 4° 50 par an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligEtran ger 0.35 „ . „Rabais sur annonces répét
SOMMAIRE. — Chronique . — Sous l e pom
mier (poésie), C. — Lellta So n Vau de F Ai
(patois de Val d'Illiez). — Le débiteur créancier (fini, L. DANTE-RAYMOND. — Histoirede la" Musique de Montliey (suite). — Omon pays (chanson) , M.. . CIIARI.ES. —Casse-têtes. — Annonces.
CHRONIQUECeux qui nous ont reproche, et i l
en est jusque parmi les abonnés duValais Romand, notre tentative demettre nos langages vulgaires à l 'abride l 'oubli complet qui les menace,ont dû se mo ntrer plus qu 'éton nésd 'apprendre ces derniers temps quesur les propositions de M. Gauchat,professeur à l 'Université de B erne ,MM. les chefs de l'Instruction publique des cantons où se parle la langu e française ont tenu le 27 juilletune impor tante conférence à Genève,préciséme nt en vue d 'exa miner lesmoyens de conserver par écr i t nos
patois , dont l 'usage disparaît de partout, b ien que, dan s certaines régions, ce mouvement de disparitionparaisse considérablement lent.
Voici d'ailleurs le com mu nicationque nous adresse M. Gauchat lui-même :
« Ge nèv e, le 28 juillet.« Hier, lundi, les chefs des dép arte
m en ts de l ' instruction publique de la
Suisse rom ande , y compris B erne ,pour le Jura, se sont réunis en conférence pour discuter une question àl 'ordre du jour depuis long temp sdans les cantons, celle de la créationd'un Glossaire complet des patois ro
• ma nds qui sont en train de disparaître devant le français.
M. John Clerc a présenté un rapport complet sur la question.
La conférence a pris à l 'unanimitéles décisions de principe éventuelles
suivantes : 1. Les chefs des départemen ts s ' intéressent à la création duGlossaire des patois romands ; 2. Ilsdem and ent à la Confédération de s 'yintér esser financièrement, com me ellele fait pour 1'Idiotikon de la Suisseallemande ; 3. I ls dem and eron t ég alement une participation financièredes cantons ; 4. Un plan de Glossairesera demandé à un romaniste del 'Univers i té de Berne, un Ncuchâte-
lois, M. Gauchat, élève de l 'école deshaute s études à P ari s; 5. Ce plansera soumis à des commissions d 'experts cantona les ; 6. Neu chàtel estnommé Voror t des cantons romandspour cette œ uv re ; 7. Un e n ouvelleconférence des chefs de département,aura lieu à ce sujet dans le courantde l'hiver. »
Ceci nous permett ra de demander
à ceux qui n 'a imeraient pleur servît du patois , pou rqnotre canton qui compte paoù les vie ux idiom es son tr épandus , aao fonc pour r itente r co miT re^p^ ^urs, tanen es t temps enco re^S 'étal i t térature romane. Le ca
~ • . . . . . .
V aud s'est dès longtempd'oeuvres en patois ; le dodel, ce grand ami du Vcol lect ionna vers le com m
de ce siècle un gran d nomots valaisans pou vant aservir de base ou. à ce dtuteur au glossaire projedéjà entrep ris à son heu re fection d'un glossaire des pla Suisse romande. Plus tartrouva un digne continuaLouis Favra t , auteur de vaudois (*) do nt M. Phi lippdisait dans la préface du mvrage :
« Et non se ulem ent il a » vre de lit térateur, mais ses» patois sont autant de m» précieux de cet te langue» dispa rue, don t les philolo» pliquent aujourd'hui à f ixe» maire et à étudier les di
A la suite d 'appréciations
*) Lausanne 1S94. — F. Payot, é
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2 L E V A L A I S R O M A N D
' Fra pp é du fait ainsi s ignalé, un
groupe de citoyens, M. le profes-seur Zobrist en tête , vien nen t depre ndr e la résolution de publierun volume dans le gen re de ce-lui édité par la Soc iété d'histoireneuc hàteloise . D e son côté, M.Ritte r , professeur à l 'Universitéde Ge nè ve , recueille pour le pu-blier tout ce qui a pu surna gerde la ruine du patois gen evo is,
» M. Courthion, dan s son Valais
Romand, recueille depuis le com-men cem ent de 1896 ce qu ' il t rou veen fait de patois valaisan, en aya nt
soin d ' indiquer la proven ance decha que morce au. I l y a une criti-
coup trop de mo ts français , qu' il
En terminant , M. Chabloz adresse
Conteur Vaudois
Sans contester précisément le bien
Conteur Vaudois Valais Romand, nous
ns relever que c et te in t rus ionfrançais est m oins im putab le à la
env iron un siècle. Le s relations du
et plus soutenu es que cellescer ta ines autres régions roman l 'occupation française et surtout
. Les t roupiers qui rentraient
ttrée , de la langue française
ploi de laquelle elle n'ét ait pas apprê tée e t qui s 'ench evêtra it d 'ailleursavec le patois dans lequel on la submergeait .
Pour ce qui est de la phonologie,
M. Chabloz ne nous refusera pas dereconnaître que si des publicationsdu genre du Conteur Vaudois et dela nôt re ont pour prem ière missionde con serv er les patois , elles en ontune secon de, laquelle co nsiste d 'écrire le patois de façon à être comprises aisément par le public, plus accoutumé à deviner la significationd'après une forme familière que d'après des sons qu'on ne lui a pasappris à traduire pour ses yeux. Le
lecteur qui paie n 'aime généralementpas avoir à faire d es efforts pourcomprendre ce qu'on lui sert .
- = = - O S i g > C " = -
SOUS LE POMMIERFannie, une Heur au corsage,De son doux ton modeste et sage,Toute franche et de hon aloiCe d imanch e là me dit : „ Quoi„ Dînerez vous chez un rentier„ V ous que l'on sait si rêvassier ?T Venez, nous allons vous conduire
„ En plein air où l'on puisse rire „Qui n'eût fait comme moi?
Tout auprès d'elle était Cécile,Fluette, brune, si gracile,Sous sa robe crème à gros pois,Que je me dis : n Allons, rends-toi "Déjà sous l 'ombre d'un pommierNon loin du fleuve au cours altierS'as-seoit la jeune GabrielleMuette et farouche hirondelle.
Qui n'eût fait com me moi ?Oui , décidons-nous, car , en somme,Sylvette en ceinture vert pomme,Bien qu'elle p.éfère les bois,De nous harceler se fait loi;
Se plaçant à point sur le sol,Pour qu'on lui tint son parasol,Puis , décochant une épigrammeAussi mordante qu'une lame.
Qui n'eût fait com me moi ?Je sais fort bien qu'elles sont quatreMais dame on ne va pas me battreEt puis d'ailleurs nous sommes troisChacun ass-ez soigneux de soiPour rechercher dans un panierBondé comme un vas'e grenier,Ainsi qu'en la ronde bossetteConsolation de la défaite
Qui n'eût fait com me moi ?
To ut fut bon, jusqu'au canapé,Dans ses parfums de foin coupé.Bien que nul n'y fut resté coiAu mépris d'un festin de roi.Mais dès ce jour, le front pensif,Le cœur sanglant, brisé, chétif,J'ai recherché quatre rieurs blanches
Entrevues en ce beau dimanche.Qui n'eût fait co mm e m oi r
C
lettra d'on Vau de l'Ai.
Monta, lo sat du mois de ma 18Moncheu lo coriâ rodzo,
Y zu voi le bonhie u de fire eugnussance avoui lo rédacteu Valay Romand.
Mon pouro te, l 'est na dza rde u
betie et cray u bon Diu et âme fennes. T e va di ce ouéro conformpou la relijon avoui ça que pratiqT e de ra q ue l 'est on Bagnâ ; ein fare tot compreindre.
Assebin ne te faudré-te pas trocrâ re à tot cein q ue te dit et bouto ein ouarda c ontre lui, tot sebin que contre cein que l 'encode Monta te chanté .
On atrô iàdzo tein mandera mOn Vau de tAî
Le débiteur-créancie(FIN)
Par bonhe ur , Fél ici té n 'y re gdait pas de si près. De beaucoup supérieure en âge, elle conduir— disait-elle — François comme senfant, non toutefois sans cligner l 'œil d 'un air mystérieux, laisscom prendre qu 'e l le ne serai t pofâchée d'en avoir de plus imberb
Mais le bon François — placcom me s'il ne fût ja m ais sorti Milieu du Monde, vivait à l 'aise srien soupçonner des malicieux trde sa vieille cuisinière de sœur.
La clientèle vint lentement, blentemen t , mais les Bot terens , tbons Vaudois pour se chauffer sang, surent a t tendre. Au bout s ix mois d 'exercice, i ls comptaijus te , passants e t consommateurs hasard à par t , un groupe d e
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clients recrutés dans un grand magasin de porcelaines du vo isinage, lesquels y ven aien t ma nge r à m idi,quelqu efois le soir, et y passa ientchaque jour deux ou trois heures, àjouer des tournée s a ux car tes , au
Zanzibar ou au tourniquet.* Ex celle nte clientèle dont le seuldéfaut fut qu'au bout d 'une dizainede jours le beau Delail , qu'on tolé-rait avec toutes ses impe rtinences,
parce que, sans cette clef de voûteîle l'édifice, le groupe entier se fûtdésagrégé, osa déclarer sans nullegêne que, gêné d'argent, i l payerait . . .a la fin du mois.
François avait hoché la tête et s 'enétait allé consulter Félicité en doutant fort des bonnes dispositions decelle-ci, dont le beau Delail faisait
, perpétue llemen t le point de mire desa verve sarcastique, l 'appelanr. tantôt « sapeur » à cause d 'une ve rru ebarbue p osée e n ve det te à la pointede son me nton, tan tôt « sylphide »,un mot que la femm e à taille rama ssée ne co mpre nait pas, mais derrière lequel elle flairait néanmoinsquelque sens désobl igeant .
La « sylphide », puisque Delaill'appe lait ainsi, réfléchit un insta nt,
puis, avec une pointe malicieuse dansle rega rd, dit dans un geste pontifical :
— A ccordéLes consommateurs redoublèrent
d'entrain. A chaque partie l 'un oul'autre criait :
— Ohé François encore unebouteille de ton Suisse. . .
— Duquel ?— Mais du mêm e, parbleu Tou
jours de celui des Culs blancs.
— Ecub lein Parfaitemein déclarait le tenancier en se précipitant àla cav e.• . A u bou t d 'un mois chacun appor tait un faible acompte. Car les amisdu beau D elail s 'étaient em pressésde l ' imiter et l comme chacun le sait ,dès que l 'on ne paie pas com ptan t,on laisse plus aisément rouler sabourse su r la pente des frais . .Quelquefois , les Botteren s s 'alarmaient,mais toute leur clientèle fixe se ré-
duisant à ce grou pe, que faire quede le mé nage r ? La note de Delailfaisait souvent se dresser les cheveuxsur la tête de François ; parfois Félicité s 'en inquiéta it aussi, mais sescraintes s 'évanouissaient tout d 'un
coup , laissant un éclair de malicepasser dans son regard.
Un soir , à la fermeture, le caporal dit à sa sœ ur :
— Sais-tu qu' ils en boivent toutde mêm e excess ivemein de ce v inblain d 'Ecublein ?
— Ils boiven t, i ls pa yero nt ... dé-clrra avec une diplomatie mazari-nienn e la ba rbue < Sylphide ».
— S'ils nous respectayent seule-meint.. . ajouta François, mais Delailte chamaille à tout momeint.
— Eh bien, ne sais-tu pas lui présenter son c omp te ?
— Et aux autres ?— A ux autres. . .. fais com me tu
voudras.La note de Delail , plus forte que
les autres, dépassait huit cents francs.Jama is le commis faïencier ne ven drait assez de crachoirs vernis et devases à tout usage pour solder unepareille facture. La vue de celle-cil 'étourdit comm e un coup de mas
s u e .Il t ira Félicité à l 'écart. L'e ntr e
tien fut long. Lorsqu'ils revinrent, le« sapeur » était plus radieu x qu'unsapeu r de l 'Arm ée du Salut sortantd 'une entrevue avec la maréchaleBooth.
Trois semaines plus tard ce sapeurs 'appelait « Mad ame Delail ». F rançois était solennellement mis à laporte par son débiteur et la maisonprenait tout une autre allure. Quant
aux camarades de Delail , qui l 'avaientroulé aux cartes et r iaient en sourdine du chiffre probable de ses dett e s , ils reçu rent avis de veiller à ap porter chacun un sérieux acompte àla f in de la semaine sous peine devoir mettre arrêt sur leurs appointements .
En sorte que si, comme nous l 'observons au commencement de ce récit , le Parisien ne tro uve pas toutson plaisir au contact des verrues de
Félicité, i l se ra ttrap e dans l 'ament de harceler pour dettes sesmara des m oins, end ettés que lui.
Quan t au « sapeur », s i son é pne lui app orte pa s tou te la détesse d 'attention que mériterait
âme de dix-huit ans, elle en trola compensat ion en envoyant channée son Gas ton passer queljours dans ce beau Milieu du Moafin de faire bouillir d 'env ie toles Milieu du Mondaines de sa gration, lesquelles, mariées ou belles ou riches, n 'ont jamais rentré un si beau Parisien.
L . D A N T E - R E Y M O N
= " 0 * S O = ^
H I S T O I R E D E L A „ M U S I Q U E D E H O N T
(Sitzte.)
I IL'état des esprits au cours de
ère révolutionnaire qui, pour lelais, se prolongea quoique avecbaisses et d es h ausse s, de 18
1 8 4 7 , n e devai t pas , notamment les sept dernières années, porter thousiasme populaire aux arts f iques ; les M onthe ysans eux- mêfinirent par négliger leur art de dilection pour songer aux convulspolitiques de la Patrie.
Mais pendant que le chef demille com battait dans les rangla Jeune ou de la Vieille Suisse, fant, toujours aisément consolablevieilles lois abolies, avait profitces quelques années .
Auss i , à l ' émervei l lement géde la population de Monthey, vipar un dima nche de mai 1848nouv eau corps de musique cirdans les rues. Cette société, co
sée d 'é léments no uveau x, jeune smajorité de fils de membres de cienne, était placée sous la direde M. Trosseli . En faisaient ples frères Pierre-M arie et AdChappaz, Hyacinthe et Alexis Fr
- Hippolyte e t Alphonse Tro t te t , JRap paz, Aug us te Gil liand, AugNantermod. Emil ien Pot t ier , CypBar latey , Maur ice Codonnet , Fçois Nicol ier , Ju les Mart in , IFranc, qui in t rodui t le premier
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4 LE VALAIS ROMAND
bardon , Edouard Yeui l le t , g rosse.caisse, Narcisse Chappuis, cymbalier .
Cette jeune école, qui a besoin desoutien, est heureuse .d'accueillir dansson sein de ux m em bres de son aînée :Igna ce Mangisch et Jean Chapp az.Les répéti t ions avaient l ieu dans lagrande salle de la Croix-d'Or, d ev e nue p lus récemment X Hôtel des Postes.
En 1850, Trosseli est détrôné parX av ier Bou rné, pianiste e t piston ; ilse retire en laissant le souvenir d'unjoli repertoire tout italien. La direction de Bourné est de courte durée,car dès 1851 apparaît pour lui succéder Leopold Bruzzèse, violonistenapolitain, avec, pour l ieutenant, Jean-Louis Durier , et M. Léon Franc ar
r ive comm e picolo. La musique deBruzzèse dénote par sa compositionet son arrangement un harmonistedistingué qui a, d'ailleurs, laissé unjoli choix en morceaux pour instruments à cordes, en musique d 'égliseet en chansons. ( )n ne lui repr och equ'une certaine légèreté ; ce lut soussa direction que Ignace Mangischquitta définit ivement la Musique deMo n th ey .I Ve rs 1855-56, le corps de musique passe sous la direction de JosephRiédo, clar inett iste fr ibourgeois dontla musique entraînante plaît beaucoup et qui se l 'ait plusieurs élèves,ent re autres A milcar T rotte t , qui introduit en Su isse le premier saxophon e, Joseph e t Louis Dém éiy ,Adolphe Franc , Char les Favre e tBenjamin Franc.
Ces fréquentes transmissions dedirecteurs s 'expliquent par le faitqu'ils coûtaient alors fort cher, ainsique plusieurs sociétaires et hôteliers
en o nt t 'ait l 'ex pér ien ce. \ plus d'un ereprise on dut se passer de leursserv ices pour les laisser aller tàterd'un autre milieu. M ais il en étaitsouv ent qui ne dem andaie nt qu 'àrevenir . For t heureusement , un é lèvede la localité, Emilien Po ttier, putse charger , grâce à ses apti tudes musicales naturelles, de soutenir l 'édificeau .cours de ces divers interrèg nes,no tamment vers 1859.
Vers la f in de la même année,Emilien Mangisch faisait son entréeen débutan t comme deuxième c lar i nette dans la musique de bal quePotti er écrivait et m ontait a vec lacollaboration de Adrien Chappaz, premier clar inette, Alex is F ranc, p eti tbugle , Char les Favre , a l to , e t Alexandre Cottet , basse.
Bien arran gée , cette musique dePottier avait rapidem ent conquis larenommée dans la région : elle a faitpalpiter bien des cœurs, tourner biendes tètes ; on la rechercha duran t denombreuses années .
En i860 réapparaît le directeurRiédo qu i .avai t employé son absenceà former, soit en Savoie, soit en Valais, diverses sociétés plus ou moins
bonnes ; sous cette phase de sa direction, nous voyons entrer dans la musique, comm e alto, M. César Zum-Offen, et comme saxophone, M. Alfred Rappaz (1861). (A suivre.)
O DVDOIISr P A Y SI Ai r : Roulez tambours)
H e u reu x V a l a i s q u ' em b e l l i t ta n a t u r e ,Le f i l s des monts v i t heureux sous ton cie l
R i v ag e : i i m é q u ' en t o u re u n e ce i n t u r eD e h au t s r em p ar t s q u ' a co n s t ru i t l ' E t e rn e l ,H u m b l e s c i t é s, h a m e a u x c h a m p ê t r e s ,
Bosquets riants, vallon» fleuris ;En co nte mp lan t t es bo i s a lpes t res jC o m b i en j e t ' a i m e , 6 m o n p ay s (bis)
Q u e j ' a i m e à v o i r t e s c i m es c r én e l ée s , "' l ' es p ics a igus qui vont toucher a t ix c ieux ,R o cs e f f r ay an t s , n e i g es i m m acu l éesQ u ' a i m e à g r av i r le p â t r e i n s o u c i eu xV o u s r ecev ez , m o n t s q u e j ' a d o r e ,Où br i l l e Pécharpe d ' I r i s ,J .e premier salu t de l ' auroreC o m b i en j e t ' a i m e , ô m o n p ay s
Quand sur l es f l ancs de t es dômes subl imesS o n t d i s p e rs é s d ' i n n o m b rab l e s t r o u p eau x ,Rien n 'es t p lus beau que t es ver tes co l l ines
Q u ' é g a i e en co r l e s o n d es ch a l u m eau x .Alors ross ignols e t fauvet tesViennent mêler l eurs chant s p lain t i fsA u x a c c o r d s d e n o s c h a n s o n n e t t e sC o m b i en j e t ' a i m e , ô m o n p ay s
J ' a i m e à t e v o i r q u an d l ' o u v r i e r r u s t i q u eSur t es co teaux t race de grands s i l lonsDepuis l ' i ns tan t où l a c loche angél iqueA p p e l l e au x ch am p s l e s en t an t s d es v a l l o nsQ ua nd dan s les bo i s le j eu ne p ât reCh an te ses refrains favor i sP rè s d ' u n e b e rg è r e f o l â t r eC o m b i en j e t' a i m e , ô m o n p a y s
S u r t e s p l a t eau x , l o r s q u e l ' âm e co nL e v i g n e ro n ch an t e l e v i n n o u v ea uE n ad m i ra n t la g r a p p e s éd u i s an t e ,E s p o i r d e l ' h o m m e , o r n e m e n t d u cQ u an d au x p r e s s o i r s l e v i n ab o n d e ,Quand tous l es cel l i ers sont rempl i sA l a s an t é d e t o u t l e m o n d eBoiven t ies enfa n t s du p ays
M . . .
Attent ion . — Depuis temps une quantité de piècesfrancs fausses circulent.
Voici le moyen de les recAcceptez sans examen toutesces de cinq francs qu'on vsente.
Payez toutes vos dépenseGelies qu'on vous refuser
les mauvaises.
C A S S E - T E T E
Solution du mol en losange d
SR A S
R E P P SS A P A 1 O II
S F J È TS O ï
UOnt dev iné : Mignonne
ciel orageux ; Mlle E. Stuckun ciel toujours bleu.
Solution de la charade NA S P I C
Ont deviné : Mlle E . Stu cgno nne sous un ciel toujouColibri : Lili.
C H A R A D EA u b é t ai l m o n p r em i e r d o n n e l a n oE l m o n s eco n d p eu t s ' ap p l i q u e r à t
1 p rés en t e u n cô t é d an s t o u t e l a n aCh er l ec teur , tu le vo i s en vo ya nt tS i m o n t o u t s e p a r co u r t , v i t e o n v e
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2 L E V A L A I S R O M A N D
A côté de cet te nuance cons tatéeentre deux parties voisines de la population alpestre, i l en est une plusdélicate, mais non moins frappanteà sais i r pour l 'observateur , lequeln'oublie jam ais que le caractè re dechaque peuple varie au gré de l 'airam bian t qu ' il respire, des ho rizons
qui bo rne nt sa vue , de la couleurdes campagnes où s 'écoule son existence, et, même, des conditions économ ique s qui lui sont prop res. Or,dans nos val lées montagneuses , lacommunauté d ' in térêts cons t i tue unepuissante assise de l 'état social. Bienqu e fort attaché à son lopin champêtre , notre montagnard valaisan t i rele gros de ses ressources de la propr ié té commune ou communale . Nul
ne peut préte ndre v ivre entre nosépaisses murailles rocheuses sansavo ir affaire à la collectiv ité. Bois,a lpages , immenses étendues de végétat ion l ibre , y d eme urent indivis ,Le peuple est fait à l ' image du pays.Aussi, le jour où l 'on s 'amuse, est-ce bien au nom de la collectivitédes jeune s garçons que les jeu nesfilles sont conviées. Invitée parPaul, la jeune danseuse le suit sansavoir besoin de s 'enqué rir de s mé
rites de ce Paul qu'elle a m êm e ledroit de ne pas conn aître. Elle lesuit parce qu' il est le délégué de lacommunauté saut i l lante e t soupirante .Aussi, au cours de la fête, l ' invitéeest-elle la danseuse d e to us , noncelle de son cavalier de la p rem ièreheure . I l n 'y a mêm e pas d 'accor-dailles qui t iennent : s i elle veut appartenir à un seul être, qu'a-t-elle àfaire ici, dans une société coopérativ e de g aiet é et d e familiarité ?
Dans les Alpes de Gruyère, l ' es prit de possession est le pivo t detoute action publique ou privée.Auss i chaque jouvenceau a-t-il à s'occuper longtemps à l 'avance de s 'approvis ionner individuel lement . Lesma rché s de Bulle sont souv ent unchamp plus ou moins clos d 'embau
chage. To bie y cherche à s ' assurerla compagnie de Cons tance et , dansl'angle du café où il nég ocie lesconditions d 'une association tem poraire pour la bénichon , avec promesse de priorité pour toute tractation à long term e, il doit jalouseme nt se tenir à l 'écart des rivau x.
Et , s i Constan ce a avan cé sa maindroite ou témoigné son adhésionplus ou moins bénévole par unautre signe quelco nque , gare alorsaux tém éraires La gra nde loi ducuiquc suum est là pour arrête r lesaudacieux et les entreprenants . Aubesoin, la so ciété se lèv erait toutent ière pour protes ter contre uneusurpation à laquelle nul ne vou drait être exposé à son tour.
On se dira : D'où vient cette différence ?— D'un e différence fondam entale
de régime économique, var iant selonque la propriété commune ou lapropriété individuelle a pénétré plusloin dans l 'âme du peuple.
*
A M E L I A(Extrait du Musée suisse, Genève 1S54.)
Il faut partir Voici l'instant funesteD 'u n sort cruel souffres-tu com me moi ?Si tu me plains, que ton adieu l'atteste ;Redis ces mots d'une douceur céleste :
Je suis à toi.Plus d'u n rival — triste sujet d'alarmes —Viendra t'offrir de nouvelles amours.L'isolement leur prêtera des armes...A h réponds-leur en laissant voir tes larmes :
Lui seul toujoursSur ton front pur que ma bouche discrètePose un baiser qui t 'engag e ma foiPuis, que ton cœur, du mien doux interprète,Cent fois le jour, comme un écho répète :
Je pense à toi 1O toi que j 'aime avec idolâtrie,Ange du ciel, mon trésor, mon espoir,En te quittant, je te laisse ma vie...Adieu, je pars... adieu, Lia chérie,
Jusqu'au revoirSion 1S54. UN VALAISAN.
• "OSHC>«
s % ma i t I ? t» in fFable inédite en patois de Bagnes.
Tchéca mollià, drayte su-on pierratïn,Ona croie beügra de Iota
Se risay d 'on torreint, deseint : „ Po urTe me neyeri preii pas po deman maIo se, su te, toti me rire rota,Io resquo pas de te craindre po ouayComme é tavan et comme é tire-juayQu'eiisont pas pié écondre i pia din iEt sont pouayrei i à met t re e in ona dEt i podzins ceii-lé que sont capons S'ussont pas d'âles, beiigro f'audray dY'ein a pas on que tusse rccâyà
Sin grelotta de se vayre neyà.Avoui me, te faut vayre a metsansle,Pouro torreint, quand to me vay fègâDra y u may tin, justo io qu 'ivoue danMe mantenïn su-i tzambes sin gougâEt profaytié du bon coreint qu'àvanslPor me treyié ein feura du gros biâ.Adonc, io nadzo dray yè-à première pIo me cram pon o et me vola à terra
Tot ein deseint ein lé, su-i grantes bÉ Iota fi on saut à recâyié-i montagnU maytin du torreint, io qu'iwoue fi-Tzambes dejeurre vin fire ona caïube
Moralité.E faut say se vouardâ se niinmo du
Sefou qu'on usse einvay day ona tzamL . COUR
T r a d u c t i o n . — La sau tereltorrent. — Légèremen t mdroite sur un caillou, — Unbou gre de sauterelle se riatorren t, disant : « Pau vre crTu ne me noieras pas pour matin — Je sais , sur toi, me faire route, — Je ne risqde te craindre pour aujourdCom me le ta on et le tire œil lule » qui passe pour arracyeux) — qu i n ' o s en t pasplonger leurs pieds dans lEt sont peureux à met t re dacage. — Et les o iseaux, ceusont capons — S'ils n 'avaied'ailes , b. . . il faudrait des poI l n 'en es t pas un qui t ' eusse t raSans t remblot ter de se t rouve— Avec moi, i l t 'en faut bid 'autres , — Pauvre tor rent , tu me vois bondir — Droit l ieu, juste là où l 'eau danse,
maintenir sur les épaules sanceler — Et prof i ter du bon qui avance — Pour me t i rerhors du grand courant . — Anage droi t vers la première — Je me cramponne et me terre »
To ut en disant cela, sur gue s scies (les bo rds des
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patte s de la sauterelle sont dente lées) — La sauterelle fait un saut àfranchir les montagnes — Au milieudu torrent là où l 'eau fait entonnoir— Le s jam bes en l 'air elle vientculbuter.
Moralité. — Il faut savoir se garde r soi-mêm e du ma lheur — Sauf
que l 'on ai t envie d 'avoir une jambecassée.
La Légende du 24 février.
No us devio ns partir à cinq heures du matin d 'Interlaken, dans unepetite calèche qui devait nou s transpor ter jusqu 'à Kan ders teg , l ieu auquel la route cesse d 'être praticablepar les voitures ; c 'éta it tou jours la
moit ié du chemin éparg née à nosjam bes ; e t , com me nous avionsquatorze lieues à faire ce jour-làpou r aller au bains de Lo uëc he etdan s la dern ière p artie du cheminl 'une des plus rudes mo ntag nes desAlpes à franchir , ces sept l ieues derabais sur notre étape n'éta ient paschose à déda igner. Aussi, fûmes-nousd'un e exactitu de m ilitaire. A sixheures, nous fûmes engagés dans laval lée de la Kan der , dont nous remon tâme s la r ive pend ant l ' espacede trois ou qu atr e lieues ; enfin, àdix heures e t demie, nous prenions ,autour d 'une table assez bien servie,à l ' auberge de Kand ers teg , desforces pour l 'ascension que nous all ions entrep rendre ; à onze heures ,nous réglâmes nos comptes avec notre voiturier, et dix minu tes aprè snous ét ions en route avec notrebra ve Wil ler , le guide qui ne devai t me qui t ter qu 'à Louëche.
Pend ant une heure e t demie à
peu près , nous côtoyâme s par unche min assez facile, la bas e de laBlumlisalp, cette sœu r colossale dela Yungfrau qui a reçu ma inten ant,en échange de son nom de ' montagn e des Fleu rs, celui plus expressifet plus en harmonie surtout avec son
(*) Fragment d'Impressions de Voyage parAlexandre Dumas .
aspect de Wild Frau (femme sauvage). Cependant , s i près que jefusse du Wildfrau, j 'oub liais la tradition qui s 'y rattache et don t unemalédiction maternelle forme le dénouem ent pour penser à une autrelége nde et à une autre malédictionbien autrem ent terrible, d 'après laquelle W ern er a fait son dram e duVingt-quatre février. L ' auberge quenous allions atteindre dans une heureétai t l ' auberge du Schwarrbach.
Connaissez-vons ce drame moderne dans lequel Werner a t ranspor téla iatalité des temps antiques, cettefamille de paysans que la vengeancede Dieu poursuit comm e si elle étaitune famille royale ; ces pâtres Atri-des qui, pen dan t trois géné rations,ve ng ent les uns sur les autres, f ilssur pè res , pèr es sur fils, les crime s
des fils et des pères ; ce dram equ'il faut lire à minuit, pendant l'orage, à la lueur d 'une lampe quifinit, s i, n 'ayant jamais r ien craintvou s voulez, po ur la prem ière fois ,sentir courir dans v os ve ines les atteinte s frissonnantes de la peu r ; c edrame enf in que W ern er a je té surla scène, sans oser le regarder jouerpeut être , non po ur s 'en faire un titre de gloire, mais pour se débarrasser d 'une pensée dévora nte qui ,tan t qu'e lle fut en lui, le ron gea itincessamment comme le vautourP rométhée ?
Ecoutez ce que W ern er en d i tlu i -même, dans son prologue, auxfils et aux filles d 'Allemagne.
« Quand je viens me purifier de-» vant le peuple, réveillé par la con-» fession sincère de me s erreu rs et» me s fautes env ers lui, je ve ux• encore me détacher de ce poème1 d 'horreur qui , avant que ma voix• le chan tât, troublait c omm e un
» nuage orag eux ma raison obscur-» cie et qui, lorsque je le chantais ,» retentissait à mes propres oreilles» comme le cri aigu des hiboux. . .
» De ce poè m e qui a été tissu» dans la nuit, sem blable au reten -» tissemen t du râle d 'un mo uran t,1 qui, bien que faible, porte la ter-» reur jusque dans la moelle des os.»
Maintenant, voulez-vous savque c 'est que ce poè me ? jevous le dire en deu x m ots :
Un paysan suisse habi te avepèr e un e des cîmes les plus et les plus sauva ges des Alpbesoin d 'une com pagn e se faitt ir au jeu ne Kun tz, et, ma lg
vieillard, i l épouse Trude, f il lpas teur du canton de Berne qrien laissé en mourant que del ivres , de longs sermons ebelle fille.
Le vieux Kuntz voit avec entrer une maîtresse dans la dont il est le maître ; de là derelles intérieure s en tre le beaet la bru, querelles dan s lesle mari, blessé dans la pers onsa femme, s 'aigrit de jour encontre son père.
Un soir, c'était le 24 févrrevient joyeux d 'une fête donLouëche. I l rentre, la gaieté aula chanson à la bouche. I l trovieu x Kuntz qui gron de et qui pleure. Le malheur inveillait à la porte dont il viefranchir le seuil.
Plus il avait de joie dans leplus il a ma intena nt de colèrpen dan t, son respec t pour le lard lui ferme la bo uc he ; l 'eacoule du front ; il m ord ses serrés ; son sang s 'allume, et tant i l se tait . Le vieillard s 'ede plus en plus.(A suivre.) ALEXANDRE D
H I S T O I R E D E L A „ M U S I Q U E D E M O K(Suite.)
En 1864, l 'auteur de ce historique quitte Mo nthe y pouson tour de Fra nce , ce qui permet pas de noter tous les
de la m arch e de la société. les troi s an né es qui sé pa re ndépart de son retour (1867), s ique est dirigée un moment Italien du nom d'A bia tte dosouvenir demeu ra aussi "éphque les fruits de ses leçons ; oparla bie ntôt plus ; i l dut êtreplacé p ar . Pot t ier qui d em
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4 L E V A L A I S R O M A N D
l'homme de toutes les si tuations,comm e M . de F reycinet sous la p rés idence de Gré vy , mais avec ce t tedifférence que la mémoire de Pottierne lui reproc he aucun Pan am a musical.
Toutefois, en 1866, la Musiquede Monthey , qu i para ît à Lausan ne
à la Fê te fédérale de musiq ue, estde nouveau placée sous la directionde Riedo . A no ter ce détail que lesaxop hone mon theysan est le p remier à appara ître dans un concourssuisse.
En 1867 , Riedo est en core àMonthey , mais son ex is tence setransfère du haut du séjour des Muses au fond des cabarets, il délaissepeu à peu Euterpe au profit de cettefille contrefa ite et bâ tard e de Bacchus qu 'on nomme « Aqua-vita ». Lacha mb re qu 'on lui fournit tout enhaut du ch âteau, entre les prisonset la salle des répétitio ns lui p'aî t ;c'est elle, bien tôt elle seule, qui leretient à Monthey, car sa compagneAqua-vita est bourgeoise . t ie partoutet femme docile a suivre tous sesadora teurs .
. E n 186S, la direction pass e ànouveau chez Bruzzèse , homme auxapparit ions et disparit ions intermittente s, jusq u'en 1871. C'est Pottier
qui comble la brèch e à chaqu e absence . Cette période n 'ap port e aucun chang em ent de fond et ne marque aucune étape nouvelle dans lespro grè s de la société ; toutefois, ellesignale l 'arrivée de tout un bataillonde recrues : MM . Octa ve Co ntât etH en ri Zum-Offen, clarinettis tes, élèves d 'Emilien Mangisch ; Jean -PierreContât , piston; Edouard Zum-Offen,bugle ; César T éles pho re ; Ren iy etOscar D elhers c, basses et ba ryton s ;les frères Breganti ; Paul Poncet, alto ;Jules Clarct et Bro nna , clarinettistes ;Joseph Bernard , tambour ; Jos ephBois, grosse caisse, et Henri Garny,t rompet te .
En 1871, la gue rre franco-allemande jeta sur nos r ivages unhomme qui devait laisser à Montheyde vrais souvenirs d 'ar t iste bohème,M. W arrou x , sous-chef de musique
d'un régiment français. Sa présencedon ne à notre société une nouvellevie, une nouvelle impulsion. C'est àM. Varroux que l 'on doit l 'organisation du festival de 1872. Mais toutce qu'il fait, il le fait librement, enartiste-amateur, sans rétr ibution convenue, ce qui l 'engagera à se rétr i
buer lui mêm e en partan t un joursans embrasser ses créanciers.Cette mê me a nnée , l 'auteur d e ce
travail quit te Monthey pour se f ixerà La usa nne ; toutefois, il contin ue àsuivre les étap es de la société quine cesse de le compter pour un dessiens.
V ers 1873-74, un Italien de lavallée d 'Aoste, nommé Manzetti , sef ixe à Monthey pour quelque temps.Il forme plusieurs é lève s et dirigela Mu sique. Au cun fait saillant nese présente pour les annales decette société au cours de ces quelques années, sauf que, vers, 1880 ellefait plusieurs nou velles recru es quenous citons sans ordre précis d 'entrée : MM. J.-Marie D etor rent é etEugèn e Bar la tey , basses ; Joseph Contât , saxophone ; les frères Borgeaud,trom bone et piston ; R ittner , bu gle : Cyprien 1 )onnet, clar inette ; J.Duricr, alto.
En 1882. l 'Harmonie de Monthey
affronte hardiment le concours internation al de musique qui a lieu àGenève. Dir igée par M. Lévy , chefde l 'orchestre de M ontre ux, elle ydécroche le premier prix au concoursd 'exécution, un peu grâce à cet is-raèli te. Mais, errant comme son aïeulde la lége nde , ce chef quitte bientôt Monthey et Montreux pour allermourir à Dunkerque, laissant la direction de l 'Harmonie à un trombonefrançais, Fabre-Martin, qui apparutvers 1884-85 et fit preuve d'un bontalent musical. L'infortuné fut à peuprès assassiné par son épouse, laveil le même du concours des musiques du Valais à Monthey (2 m ai I 8 8 6 J .
I l dut être remplacé ex- abr uptopour ce tte circonstance par M. La n-ghoff, directeur de la Ly re de Ve -vey .
Ici se termine notre tache histori
que ; quelq u 'un, espérons-le, la prendra plus tard pour la poursuivPot t ie r demeura encore sur la bche jusqu'à ce que l 'âge, la surdl 'obligèrent à me ttre e ntre d 'aumains la baguette de direction. I l vécut d 'ail leurs plus que quelqannées. Au surp lus , comme nul n
prophète en son pays, sa familiarnuisait visiblement à l'ascendant dispensable à un chef de musiqu
Dan s une no t ice complém entanous récapitulerons les principaétats de service de l 'Harm onie Monthey de 1850 à 1880.
É P H É M É R I D E S
1624. — An née ex t rêmem ent pcoce. Au commencement de sep t
bre les vendan ges se termin ent dla partie centrale du Valais. St-Mrice fixe son grand ban au 5 stembre .
C A S S E - T Ê T E S
Aux noms des dev inan ts du men losange du N" 14, nous avonajouter celui de Colibri.
Solution de la charade V ' 16
P R É F A C EOnt deviné : Toujo urs mign o
sous un ciel orageux. — Colibri.NI). — No us rappelon s que
abonnés et les membres de la famd'un abonné peuvent seuls concrir pour la prime.
M O T E X T R I A N G L E
1. Grand village valaisan.2. Race royale du Nord.3. Nom latin de deux vil les d 'e
de France, l 'une ancienne, l 'amoderne .4. Se trouvera en conjugant le ve
« ruer »•5. Quand on a du chagrin on n 'a
pas que quelqu 'un.. . .6 . Division du temps.7. Instrument de géométrie.
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^ ^ ^ ^ 0 -
* > ^PREMIÈRE ANNÉE .PARAIT LE 1er
H: ^ ^,E lc r£L E 15D U M 0I S /
JOURNAL
L I T T E R A T U R E
P O P U L A I R E
ET
N A T I O N A L E
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LE VALAIS ROMANDM n M r M f s a s ^ r K A S f r j a s ^ f t ^ ^ ^ ^ N l ' 1 8
Adresser tou tes communicat ions à
L. C OU R THI ON , r éd ac te u r , B u ll e ( Su i s se ) *
^ ^ \ ^^^^^
P ^ A b o n n e m e n t sPour la Suisse, un an . . . . Fr. 3 —
six mois . . . „ 1 75
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A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneEtranger 0.35 „ „ „
Rabais sur annonces répétées.
S O M M A I R E . — Chronique, L. C. — Les
patois, B. JORIS. — Le sommeil de l'enfant{poésie), A. TORMAZ. — Parabole de l'enfant prodigue (en patois de Vétroz). — Glà-nures historiques. — Le Mont Gemmi (suite),ALEXANDRE DUMAS. — Ephémérides. — Casse-
têtes.
C H R O N I Q U E "
On s ' é tonnera peu t-ê t re de voiri c i un chasseur de légendes partir•en guerre contre certaines légendes,mais s'il est des légendes qu ' i l est
-quasi pieux de conserver , il en est
-d'autres qu'il faut étouffer le plusprès possib le du berceau , comme
Il est des morts qu'il faut qu'on tue
Cette humeur hosti le aux legen-•des qui naissent parm i les g én é r a t ions de notre siècle, lesquelles n 'ontp a s , comm e celles d 'autrefois, l 'excuse de la foi abso lue et de la na ï v e t é , n o u s est su g g é r ée par la publica t ion dans les jo u r n au x de l 'échelle•des cantons dans les e x a m e n s de
Tecrues.O h ce n 'es t pas le Valais Ro
mand qui conseillera au Valais de-crâner à cause des d eu x ou troiséchelons qu ' i l vient d 'enjamber dans
•cette échelle des 25 can tons. Une
•telle vanité serait d 'autant moins-excusable que s'il est admis qu 'unmar ch an d de m o u t a rd e J o u e au par venu , pare i l le inso lence ne saurait
convenir à un Eta t indépendant qui
a connu le bas de l 'échelle et ne lag r imp e que len tement , avec la par faite compréhension que les échellesde cette nature sont un peu des
échelles de Jaco b .
Peu impor te , le Valais prog resse ,il tient de bien près le can ton de
Berne , lequel com pte pour tan t des
cen tres u rbains , des régions industrielles, des ressources qui nous m anquent , un gouvern emen t moins sus
pect d ' enrayer le char de la science,des insti tuteurs plus dodus que ceuxque nous assigne le Ncbelspallcr, etoù, surtout, la population est infiniment moins d isséminée . Il laisse cettefois derrière lui six can tons ou de
mi-cantons, parm i lesquels plusieursimportants, tels que Lu ce r n e , Tes-
si n et Sch wy tz .
Mais passons, car, je le répète ,l 'heure n 'est pas en co r e v en u e de
nous flatter ; laissons plutôt certainsautres Eta ts confédérés qui ne se
distinguent guère et qui, en tou t cas
ont moins p rogressé duran t ces der-
nièrësV'séries d 'années, continuer à
proclamer le Valais « dernie r cantonpour l ' instruction : témoins les résultats des examens de recrues. >
Il est au surplus à o b se r v e r que
les journaux qui signalaient jadis av ec
tant d 'ardeur notre rang humil
garden t scrupuleusement au jode publier autre chose que
bleau pur et simple.
Il n'y a sans doute r ien d
éloquent que les chiffres To upuisque nous avons comm encarticle par parler de légendes,nous laisse dire que les chiffrdé t ru isen t pas une l ég en d e . Oa fait cette réputation de Conignoran ts , nous la garderons
t emp s et nos recrues pour ra iedistinguer par leu r savoir que ln e se dissiperait pas plus vitecela. Notre unique parti à pconsiste à nous rés igner , à acl 'humble rang qu 'on nous aà le faire de b o n n e h u meu r e
conso lan t de no t re ignorancl ' ignorance de ceu x qui ne vpas être ignorants.
Car c 'est dans les classes les
d év e lo p p ées de nos voisins qlégende poursu i t son cours . Dclasses élevées, on s'en soucitant moins que l'on t ient au simple et p i t to resque tel qu ' i l sur tou t tel qu'il a été. C'estle boutiquier obèse et sédentacapable de tout effort, chez
quais impeccablement pommadéme chez la mar ch an d e d ' o mb
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2 LE VALAIS ROMAND
Je n 'ai pas été é ton né le m oinsmon de un jour en rencontrant
ir qu e nousL, étions des ge nsmais bien en retard
Croyez-vous que cet te âme inef
ns de rec rues qu'au cas où ils
éga rd ? Si elle a un
nts avan t et après son uniqu eée d'école prim aire, et ce petit
I l nous est malheu reusem ent ar
é plus d'un e fois, au cours de late , de rencontrer quelque
le fils de l 'écusson aux treize
Mais ne l ' imitons pas, pardonnons- les préjugés sont toujours sincè Au surplus, on gagne parfois
ue chose à braver les vie ux
» s 'en pa yer » sur
« dernier » commedu « prem ier J .
Cela suffit à déno nc er mon ori Le monsieur ne voulut plus
me lâcher que je n 'eusse par tagéavec lui un oreillon de veau et unt demi » de vieux.
J 'acceptai le demi en refusant Y o-reillon et nous sommes, depuis, lesmeilleurs camarades du monde.
*
LES PATOIS
Les patois ne sont pas, comme onpou rrait croire , les fils illégitimes etdég éné rés du français . Ce sont sesfrères, des frères moin s bien dou éspeu t-être , à coup sûr moins favorisés de la fortune ; ils font mo insgrande figure dans le monde, maisleur noblesse, pour être moins chargée de gloire, n 'est ni m oins ancienne , ni moins authentique. I lssont, comme le français , à la mêmepériode historique, issus du latin. Lapreuv e en es t dans ces mots expre ssifs et tout pleins enc ore de l'originelle saveu r, leur patrim oine exclusif, legs induscutable de la basselatinité, do nt le français ne pos sèdeni le doublet ni l 'équiv alent. Plusétroitem ent confinés dans leu r m inuscule dom aine, i ls n 'o nt pas eucom me la lang ue m aître sse l'infiniepublicité du livre, ils n'ont pas subila contagion de l 'étranger, i ls n 'on t
pas dû s 'enrichir de m ille te rme snouveaux répondant à des t rouvai l les psycho logique s, à des états d 'âme plus comp lexes , à des progrèsde l'art ou de la scien ce ; ils se sontgardés purs de tout mélange et netsde tout appareil pédantesque. Ussont donc bien nommés , puisqueputois vient de la même racine quepairie et qu' ils sont pro prem ent leparler paternel, le langag e des aïeux.
Le s patois ont subi, comm e toutce qui a vie sur notre planète, l 'absolutisme de la loi d'évolution. Plusrapide me nt que les langu es écritesdont les formes sont comme cristallisées en d' innombrables chefs-d'œuvre littéraire s, ils ont mû ri, vieilli,rajeuni, vécu enfin, mais, comme lesraces robuste s et na ïves don t ilsrend ent la pensé e, i ls sont restéssimples et v igou reux , expressifs etpittoresques ; ils sont le parler idéal
que"souhai ta i t le poète , sachant todire sans effort ni pruderie.
N'allez pas croire qu' ils doiventleur origine latine le priv ilège braver l 'honnêteté sans rougir. I l moins déshonnête , en dépi t de Bleau et de sa docte cabale, d 'ap p
ler les choses par leur nom que chercher des synonym es emoll ieou des périphrases dormitives.
Ce n 'es t donc pas co mm ettre crime de lèse-lit térature que d'écren patois et l ' imprimerie ne dé ropas en p erpé tuant les productiod 'un écr ivain dé ca mpagn e. Au cotraire, les idiomes rustiques ont charm e que le français trop civilne connaît plus. Les plus fins letts 'y divertissent mieux q u'au x pdélicates orfèvreries des ciseleurs
mots ou aux analyses les plus foulées des romanciers psychologuGracieux et s imples comme nos ctume s nation aux de toile ru gue uou de bur e grossière , i ls sont le vtement qui s ied à la pensée naïveils ne la défo rme nt point, ma is, contraire, en accusent tous les cotours et en laissent transparaître ttes les finesses.
Ecrive z donc en patois , vous êtes tissez heureux pour n 'avoir p
oublié à l'école le parler succ ulde nos ancêtre s. Dites-nous à vofaçon les fantaisies d'une imaginatdont la haute culture li t téraire pas coupé les ailes , ou quelques-ude ces contes de « haulte gress eoù s'ébaudissait la grosse « joyeset é » de nos pè res et don t s 'efrouche le français d 'aujourd'hui, cecour t isane bégueule qui se rengorgrav e et correcte , sur les qu arafauteuils de l 'Académie.
B. JORIS
Le Sommeil de l'SnfanL
Le jour s'éteint, voici la nuit,Petit entant clos ta paupière,Repose en paix loin de tout bruitSous l'aile d'un ange, ton frère.
Repose en paix jusqu'au grand jourRêvant du ciel, de ses beaux anges»De Jésus, dont avec amourT u voudrais chanter les louanges.
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L E V A L A I S R O M A N D 3
Voile un instant tes yeux d'azurPendant qu'une lèvre timideViendra sur ton front blanc et purDéposer un baiser avide.
Il dort, autour de son berceauCessez vos bruits, faites si^nce.Que son visage est frais et beau,Comme il respire l'innocence.
Sur sa bouche close à demiJe vois errer un d oux sourire ;Je crois qu'il parle à son ami,A l'ange, à la fleur, au zéphyre.
Qu e lui d it-il ?... secret d ivin,A l'ange il demande ses ailesPour s 'envoler, charmant lutinVers les demeures éternelles.
A T O R M A Z , Rhet. I , 1872.
Section de renseignement (Expo sition nationale).
P A R A B O L E D E L E M A t ï ï P R O B I G U E
en patois de Vétrozlf).
On hommo l 'avai dou matton.Lo pfe dzov eno l 'a de à papa :
« Papa, b adhe me mon drai de beinque me veint. E t lo pare liei par-tadze lo bein. Et trai q uatro dzoapri, lo pie dzov eno , quand l 'a zutot rama cho, l 'è partai por alla àl'étran djai et l 'a tot p ek ô en fasaibamboche .
Quand l 'a zu tot pek ô, l 'arrev oona famena dein ce eindra i et s 'è
trovo dein la misère avoué pas mirein. Ad on l 'è partai por alla valetvè on hom mo de ce pahi, que l 'aassuéria por ître porqu ier. E t saraiz'u bein conteint de meindjié le r ique lé caïons meindj ivont ; mé nionne li ein baillive. Adon se mousavèet desai : Vouéro l'y a-t-e vè lo pare que l'ont de pan tant khe veul-Ihon ; et io, nou c raivo d e fan. M elèverai et nou parté rai vè lou par eet i 'ei derai :
Mo n pare , n ' i petschia contre lo
ciel et contre tè . Et vau t pas m i. lapeinna que tou me dijesse ton mat-ton ; tratta me comm e ion de touvalet.
Ad on l 'è partai et l 'è venu vèson p are. Et coumejn l 'eire oncoloin, son .pare l'a iu et l 'a z'u ped jà
(*)'• Colle ctionn é pro bab lem en t pai*H=LôuiaFavrat, d'après des traductions, obtenues d'homemes lettrés de la région.. ' .
de lui et l 'a galo ppo vè lui e t l 'asarro pè lo cou po lo bijié. E t sonma tton l 'y a dé : Mon pare , nipetschia contre lo ciel et contre tè,et vau t pas mi la peinn a que toume dijesse ton ma tton. Mï lo par el 'a de à son valet : Ap po rta la pfeballa mousse et mette-la liei et metteliei onna verdzetta u dei et dei botte u pià. Et me na on vé gras etétrandhà-lo, et meindzein et redzuyein-no : Parce kè lo m atton que noconta vo mo , ïè to rno ; l 'eire perd uet nous l' i trov o. Et l 'on comm ein-cià à se redzouyi.
Mi lo pfe vieu x di m atton quel'eire travailli l 'est v en u et qua ndl'è zu protzo de maison l'auhi tzan-tà et danfié. E t l'a khé rio ion divale t e t l 'y a d é : Kiè l'y a te ?
E t lo vale t l 'y a de : Lo fràrel 'est venu et lo pare l 'a boutschialo vé gras parce k 'è l 'a trovo einbouna santé. Mi l 'a z 'u radze et n 'apas vollu alla ded ein. Mi l'a rep -fondu à son pare : L' y a tant dez'ans que nou trava dho à maisonsein avai jami rein fi que cein quete m'a coum ando et tou m'a jamibailla on tzevrei por fire ribottaavoué mè z'amis. Mi quand tonmatton que l 'a tot meindja son beinavou é lé pivouè les l 'e torno , t 'a fèboutchi on vé gras por lui.
E t son pare l 'y a dé : Mon ma tton, t 'é touti avo ué mè, et tot ceinque n' i l 'è à tè. Fad hiv e bein fairerib otta et se redzo uyi, parce khè tonfrâre l'eire mo et l 'a tornô viv re ;l'eire pe rdu et l'è- tor no tro vo .
• O H ^ . ' —
GLANURES HISTORIQUES
M. de Courten, l ieutenant-colonelaux gardes (en France) aimait à ra
con ter qu'un jour où il faisait faireà sa compagnie l 'exercice à feu, unde ses soldats ava it son fusil dan sun tel état qu' il ne put partir qu'après la cinquièm e charg e. Le coupfut s i violent que le pauvre hommefut ren ver sé ; un serg ent s 'étantavancé pour relever l 'arme, le soldat valaisan lui dit :
— Gardez-vous d 'y toucher le
drôle a encore quatre coups à. te t vous jouera le m ême tour qmoi
La Légende du 24 février.(SUITE)
Alo rs, le f ils le rega rde en ride ce rire ame r et convulsif dam né, prend une faulx pen duela muraille :
— L 'he rbe va bientô t croître, il , il faut que j 'aigu ise cet insment . Le cher père n 'a qu 'à cont inde gronder , je vais l ' accompagen musique . Puis , tout en aiguisa faulx à l'aide d'un cou teauchantai t une jo l ie chan sonnet te Alpes , f ra îche et naïve comme de ces rieurs qui s 'ouv rent au pd'un glacier :
Un chapeau sur la tête,De petites fleurs dessus ;Un e chemise de berger Avec de jolis rubans.
Pendant ce temps, le vieillard mait de rage , trépignait, me naçLe fils chantait toujours. Alo rsvieillard, hors de lui, jeta à la fme une de ces injures qui souffletla face du mari. Le jeune Kuntz
releva, furieux, pâle et trem blLe couteau, le couteau maudit alequel il aiguisait sa faulx lui échades mains ; et , conduit sans dopar le dém on qui veille à la pde l'homme, il alla frapper le vlard. Le vieillard tom be, se relpour mau dire le parricide, puis tom be et me urt.
Depuis ce moment le malheur tra dans la chaumière, et s 'y étacomme un hôte qu 'on ne peut cser. Ku ntz et [Prude . contin uèren t
s 'aimer cependant, mais de cet amsauv age, tr is te et mo rne sur leqil a passé du san g. Six mois apla jeu ne femme accouch a. Les dnières paroles du mourant étaallées frapper l'enfant dans le de la mè re ; com me Caïn, i l porav ec lui le signe du ma udit, faulx sanglante sur le bras gauch
' .Quelque temps après , la ferm
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4 L E V A L A I S R O M A N D
Kuntz brûla, la mortalité se mit dansses trou pea ux ; la cîme du Rinder-hor n s 'écroula, com me poussé e parune main vengeresse ; un éboulemcntde neige couvrit la terre sur unesurface de d eu x lieues ("), et souscette ne ige étaient engloutis les cham ps
les plus fertiles et les alpa ges lesplus riches du parricide, Kuntz,n 'ayant plus ni grange, ni terre, defermier qu'il était se fit hôtelier.Enfin, cinq ans après être accouchéed 'un garçon, Tru de accoucha d 'unefille. Les é po ux cruren t la colère deDieu désarmée, car cette f il le étaitbelle, et n 'avait aucun signe de malédiction sur le corps.
U n soir, c'était le 24 février, lapetite fille avait alors d eux ans, etle garçon sept, les deux enfants
jouaient sur le seuil de la porte avecle couteau qui avait tué leur aïeul ;la mè re vena it de couper le cou àun e poule , et le petit garçon , ave ccette volupté de sang si particulièreà la jeun esse chez laquelle l 'éducation ne l'a point encore effacée, l 'ava it re ga rdé e faire. •— Vi en s, dit-ilà sa sœur, nous allons jouer ensemble ; je serai la cuisinière et toi lapou le. — L'enfa nt prit le couteaumaudit, entraîna sa petite sœur der
r ière la por te de l ' aub erge ; c inqminu tes après , la mère entendi t uncri , elle accourut : la petite fille étaitbaig née d ans son sang, son frèrevenait de lui couper le cou. Alors,Kuntz maudit son fils , comme sonpère l 'avait maudit.
L'enfant se sauva. Nul ne sut cequ' il devint.
A com pter de ce jour , tout allade mal en pis pour les habitants dela chaum ière. Le s poissons du lacmoururent, les récoltes cessèrent de
germer ; la neige qui , ordinairementfondait aux plus grandes chaleursde l 'été, couvrit la terre comme unlinceul éternel ; les v oya geu rs quial imentaient la pauvre hôtel ler ie devinrent de plus en plus rares, parcequ e le chem in devint de plus en
(* ) C'est clans ces régions qu'eut lieu l'annéedern ière le célèbre éboulem ent de P Allels. (Rédaction.)
plus difficile. Kuntz fut forcé devendre le dernier bien qui lui restait, cette petite caba ne, devin t lelocat aire de celui à qui il l 'ava itvend ue, e t v écut p lusieurs année sdu prix de cette ve nte ; puis unjou r il se trouv a si dén ué qu' il ne
put pay er le loyer de ces misérables planches que le vent et la neigeavaient lentemen t d is jo in tes comm epour arriver à la tête du parricide.
Un soir , c'était le 2 4 février,Kuntz rentra rev enan t de Louëch e ;il s 'était mis en route le matin pouraller supplier le proprié taire, qui lepoursuivait , de lui accorder du temps.Celui-ci l 'avai t re nv oy é au bailli, etle bailli l 'avait cond amn é à pay erdans les vingt-qu atre heur es. Kuntzavait été chez ses amis riches ; il les
avait priés, implorés, conjurés aunom de tout ce qu' il y avait de plussacré dans le m ond e, de sauve r unun homme du désespoir . Pas un nelui avait tendu la main. I l rencontraun me ndian t qui parta gea son painav ec lui. Il ap po rta ce pain à safemm e, le jeta sur la table et luidit : c Ma nge le pain tout entier,femme ; j ' ai dîné là-bas, moi. »
Cep enda nt, i l faisait un oura ganterrible, le ve nt rugissait autour de
la maison comme le lion autourd'une étable ; la neige tom bait toujours plus ép aisse, comm e si l'atmosphère allait f inir par se condenser ; les corneilles e t les hib ou x, oiseau x de m ort, que la destructionréjouit, se jouaient au milieu du désordre des é léments , comme les démo ns d e la tem pête , et vena ient,attirés par la clarté de la lam pe,frapper de l 'extrém ité de leurs lourdes ailes les carre aux de la cab aneoù veillaient les d eu x épo ux, qui,
assis en face l'un de l'autre, osaientà peine se regarder, et qui, lorsqu' ilsse regardaient, détournaient aussitôtla vue, épouvantés des penséesqu'ils lisaient £ur le front l'un del'autre. T.. .
En ce moment un voyageur f rappa.Les deux époux tressaillirent.(A suivre.) A L E X A N D R E D U M A S .
É P H É M É R I D E S
1628, s e p t e m b r e . — U n e é penlève 300 personnes à L oVille.
A la théor ie :
Le sergent. — Q u ' en tendepar sustonpif, fusilier TêtapouxTêlapoux. — Sans vous cont
sergent, ce doit être toute qu'on peut toucher.
Le sergent. — N onobs tan tcette phrase : le feu bride, qule sustonpif ?
Têtapoux. — Si ça vou s famon sergent, ça doit être feu
Le sergent. — Imbéci le que vous p ouv ez toucher le f
Têtapoux. — Pas tro p, mo
gent , j ' aur ions peur de me brLe sergent. — Eh b ien, p
to irement , vous voyez bien qula phrase : le feu bride, le suc'est n pin cett es ».
O A S S E - T B T E S
Solution du mot en triangle du C H A R R A TH A Q U NA Q U A E AiR U A IR EA NT
On t deviné : S. de Qu ay, Hu is clos, Martign y ; Tou jourgno nne (et que nous vous fassiondu reste) ; Colibri ; A. No rrac,bloz ; Le voisin du policier, G
Ont rempli les conditions dcours : Col ibr i e t Toujours mig
La prime (Au village) e st à t Toujours mignonne, etc. ,
M O T C A R R É ( 4 e C O N C O U R
1. Ville suisse.2. Accumulat ion.3. Espace de temps .4 . Sorte de cheville.
Pr ime : un volume.H V " Les solutions doiven
venir a u journal dans les huitqui suivent la date du numér
7/21/2019 Valais Romand Vol 1
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A b o n n e m e n t sPour la Suisse, un an . . . . Fr. 3 —
six mois . . . „ 1 7 5
Union postale, (payable d'avance) „ 4 50 par an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneEt range r 0.35 „ „ „
Rabais sur annonces répétées.
S O M M A I R E . — Chronique, L. C. — Chantmilitairedes Valaisans au camp de Bière, iS i i .
— E retsà que crape de fan (patois), -r-Questions et réponses. — Glânures historiques. — Le Mont Gemmi ( légende de 24 février), ALEXANDRE DUMAS. —•Ephémérides.—
Casse-têtes. — Annonces .
CHRONIQUELoin de nous toute pensée de plai
s an te r le mouvemen t qui a pris naiss ance en Suisse en vue de déciderl 'Occident à intervenir dans les affaires de Turqu ie et à met t re fin
aux odieux massacres des A rm én iens .Nous avons , comme tant d 'autres ,
p o u r ne pas dire « comme tous les
au t r es », signé la pétition au Conseilfédéral, parce que c'était là le premier moyen qui nous était offertde manifester nos sent iments .
Néa nm oins, dès le débu t, nous avionsp r é v u la r épons e du Conseil fédéral,lequel sortirait de s on - rô le en allantinvi ter Mesdames les Puissances à
accomplir un devoir qu'elles auraientdéjà accompli , si elles l 'avaient vouluou s implement osé.
Auss i , pourquoi les p romoteu r s de
ce mouvement ont-ils voulu que ce
lui-ci prit un caractère essentiellement« suisse » ? Les mêmes s ignatairessuisses ne pouvaient-ils pas p rendrela mê m e initiative sous l 'égide du
grand ' drapeau de la civilisation chrét ienne que sous celle de la Croix
•fédérale ? La Suisse n'en aurait pasmoins gardé l 'honneur de cette initiative et sa croisade sur le papier eût
peut-être, alors , pu sortir de son ca
ractère p latonique.
Mettez vous à la place de l 'Angleter re , de la F r a n c e et de la Rus s ie recevant de la Suisse une invitation à aller mettre l 'ordre à Constant inople : Vous vous hâter iez de
r épondre : « Ma chère petite amie,
nous te savons gré de tes intentionsqui témoignent d 'une âme on ne
peut plus chrétienne ; aussi allons-nous nous empresser de déférer à
tes vûeux. Nos amiraux sont tousprê ts , celu i d 'Angleter re compte son
l inge pour s 'assurer s'il aura assezde chemises sans déranger ces fanatiques blanchisseuses de Constantinople au cours de l 'expédition ; l'a
miral Avelane fume sa p ipe sur la
dunet te des cuirassés au fond dé la
mer d 'Azow, a t tendant pour f ranchirla Mer Noire et venir serrer la
main à son ami que l 'amiral Gervaisait doublé le cap Matapan. Mais l'a
miral Gervais , qui est un faroucherépublicain, a déclaré qu' il ne se mettrait pas en route sans l'amiral suisse »
En cette circonstance , notre rôle
est par t rop aisé comparat iveà celui des; autres puissances
q ue nos avis puissen t être accupar elles sans une petite pointmalice. Nous ne sommes plus temps héroïques des GodefroyBouillon. Rien ne bouillonne plnous que le désir de bien assaner notre propre bouillon et, aégard , notre honnête Suisse guère moins intéressée que les des puissances.
L 'Europe avai t autrefois une
t ion généreuse qui se met ta imarche pour le profit d'autrui chré t i ens d 'O r ien t , , les Suissespr imés par leurs voisins commeVaudois et les Bas - Valaisanssavent quelque chose. Mais on
ri de son » orgueil » don t on a la punir en la laissant se débseule en 1870, c o m m e si au de toute action noble il ne dpas y avoir une pointe d 'orgDe l 'orgueil, n'y en a-t-il pas cet te Allemagne qui se croyai tléguée de Dieu pour châtier l 'ord 'autru i ? N'y a en a-t-il point nous, Suisses, lorsque nous prdons nous faire les P ier re l 'Ed'une croisade à laquelle nourions seuls , à ne pas p rendre p
A us s i la France aurait-elle au
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2 LE VALAIS ROMAND
d'hui droit de répo ndre à nos propositions :
— Et- que feront Messieurs lesSuisses pen dan t qu e nons mouil lerons nos cuirassés dans le Bosphoreet la mer de Marm ara ?
— Us vous rédige ront des té légrammes de fel ici ta t ion pendant qu'onleur servira le café...
Chant militaire des Valaisansau Camp de Bière, Août 1S22. (*)
Sur une mer où la tempête gronde,Je vois partout les mortels égarésLoin de s'unir pour résister à l'onde,Jouets des vents, ils voguent séparés.Pour nous enfants d'une mère chérieGardons-noiis bien de leurs vaines erreurs,Et qu'à jamais la gloire et la PatrieTiennent unis nos drapeaux et nos cœurs.
Jadis chargé s d'odieuses entrave s, 'Nos fiers aïeux coulaient des jours amers;Mais tout à coup, fatigués d'être esclaves,En frémissant,'ils brisèrent leurs fers;Leurs ennemis ' s 'a rment avec fur ie ;Dans cent combats nos pères sont vainqueurs :La liberté, la gloire et la PatrieAvaient uni leurs drapeaux et leurs cœursi
Le voyez-vous ce Prince téméraire ?11 veut courb er des fronts indép enda nts;Pour repousser sa horde sanguinaire,De l'Helvétie accourent les enfants.Il fuit, revient avec u ne âm e aigrie,Rougir nos lacs du sang des oppresseurs :De nos guerriers la gloire et la Pairie
Avaient uni 'es drapeaux et les cœurs.A h si jama is clans sa funeste rageUn conquérant voulait nous asservir;S'il nous offrait la mort ou l'esclavageAmis, mourons plutôt que dé servir.Mour i r c'est lui qui laisserait sa AeSous le tranchant de nos glaives vengeurs.La liberté, la gloire et la PatrieTiendraient unis nos drapeaux et nos cœurs.
Rien maintenan t ne men ace, nos têtes,D 'u n pu r éclat, le ciel brille sur n ous ;Mais le nocher craint toujours les tempêtes,Et se munit contre les vents jaloux.La paix sourit; la guerre destructivePeut dès demain déployer ses fureurs :
Soyons prudents, et quoi qu'il nous arriveTenons unis nos drapeaux e t nos cœurs .
(*) En 1822, à la suite d'un dé cret de la diètehelvétique, les cantons de la Suisse romandedurent prendre part à un cours militaire fédéralau camp de Bière où se trouv èrent réunis 2500hommes des cantons de Fribourjr, Genève, Neu-chate l . Vala is e t Vaud.
Le Bas-Valais disposait alors d'une excellentemusique militaire recrutée duns les trois villesde Manigny, St-Maurice e t Momhey.
Cette musique fit excellent effet au milieu denos Confédérés rom and s (Histoire de la Musiquede Monthey.) ;
Confédérés, vieux fils de la victoireLes Valaisans le jurent en ce jour,Dans tous les temps ils placeront leur gloireA vous porter le plus intime amour.A votre voix, s'ii faut courir aux armes,Pour écarter la guerre et ses horreurs,Vous les verrez au milieu dés alarmes,Ils montreront leurs drapeaux et leurs cœu rs.
Par un militaire île Sion.
E retsâ que crape de fan.(Fable en patois Je Bagn es.) • •
Jirôme ,d"-Beutzon vouay itre conselhié.Array, on ô veyay jamais alla velhié
Qu'avouy de taramatzesQuin preii de dzavoutmeint por einpli tray
[bessatzes.Et de gros tranto pe Folhié.
On d zo, ino-u m ayen , é jolia Mnrie s
Ü y'invite dedein por preindre ona cranmôAfin d'y fire à say qu'o y'aray preii anmô.
Min ce aftreü clodyin à paye d'avanieEt repond : a Io se saveint, retzo, plein d'avenin3 Et to, ma poura-tè, t 'a rin troa de îémm „
Et kertin que tegnay i compiio d'à mon tagneSe creyay to pié fort qu'empereu Tzarlemagne.Su ein, parte pié loin, com me s'usse. rin trô ;
Quand ein passeint pe-i prôSe treûve snluô per ona damouisellaAsse playseinta que ces que vegnont d'à vella.Min ce grochè bo yet y dé pas : bona-nïn ,
Peinseint : Io, me faut por épeiisa. Ona pié travailleur
„ Ceü cotïn delecats sont tchè à mantenin.„ Ouin, ouin mon Jirôme, assin-fire
„ On a onco por plire
A no lo choin;'„ Pas manca dal la loin
„ Qu'est-te qu'est é bieûtô einteile ona femala,a S'a pas o beü g amin et o grenay cogna ?„ E t pouay portié est-te qu' aray tan t de sarvala
„ Di que son horamo ein a ? „
D'ainse de, d'ainse fi :On cotze d'ona tsânaVa crotchié Maria-Dzâna
On retso tocalon qu'assô naè o moff i.
Jirôme di ce dzo a possu bien drodjé.Min lié tegnay a slô du bayre et du medjé.
Tr a du c t i on l i t t é ra l e :
•Le richard qui crève de faim.
Jérô m e du Beutzon voulai t ê treconseil ler. —• Aussi , ne le vo yait-onjamais al ler vei l ler — Qu 'avec desdondons — Qui avaien t assez dedzavouemeint (de dsavoui jouir, produit du bétai l à la mon tagne) pou remplir trois « bissac hes » (double sacqui s'ajuste sur le dos d'un mulet)
— Et de grandes é tendues par (colonie vinicole des Bagnards).
Un jour, en -haut au m ayen , lie Marie — L'invite dedans p re ndre une cremée — Afin dfaire savoir qu'elle l'aurait assemé. — Mais cet affreux per sola paye d'avanies — Et rép
« Je suis savan t , riche, plein nir — E t toi , ma pauvre-toi , trien trop de fumier. » —
Le crétin, qui tenait les code la mo ntagn e — Se croyaitplus fort que l'empereur Chagn e. — Sur ce, il va plus loin,me s 'i l n 'avait rien tro uvé ; — qu'en passan t par les prés — trouve salué par une demoiselAussi agréable que celles qui nent de la ville. -— Mais ce g
malappris ne lui di t pas : Bo nsPensan t : Moi il me fautépouse — Une plus dure au t
— Ces jupons délicats, c'est centretenir. — Oui oui , mon Jélaissons faire — On a encore p la i re — A nous le soin ; —besoin d'aller loin -^ Qu 'es t -cla beau té chez u ne part iculièSi el le n 'a pas Pétable garnie grenier bou rré ? — E t puis, quoi aurait-elle tant de cerveDès que son homme en possède
A ins i, dit, ainsi fait : — A u d'une chavanne (Foyer de chaIl va accrocher Marie-Jeanne riche laideron qui sentai t le m
Jér ôm e, dès ce jou r, a pu bumenter (fumer la campagnMais « elle » tenait la clef du e t du manger .
Q U E S T I O N S E T R É P O N
A not re ques t ion : Quelle erigine du mot t binette », dél'extérieur physique d'une peune réponse est parvenue •
« Cette quest ion triviale quenous posez possède — qui le d— une origine aussi i l lustre thentique, s
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L E V A L A I S R O M A N D
Au dix-septième siècle, M. Binet,fabricant de perruqu es, avait l 'honneur suprême pour un perruquierd'être le fournisseur de Louis XIV.Bientôt, cela se conçoit, toute lacour du Roi-Soleil ach eta ses perruque s chez Binet. La maison prospérait et s i la Fran ce eût alors été
en veine de crises ministérielles, onne saurait en combien de cas Bineteût coiffé des cabinets.
Peu importe, la vogue des perruques leur donn a le nom du fabricant et le. Parisien qui aime les motsnouv eaux eut b ientôt remplacé lem ot « perru que » par celui de « binette ». Mais la mode des perruquesa disparu tandis que le mot « b inet te »est resté pour désigner l 'expressionbo nne ou mau vaise d 'une frimoussehum aine. Pourq uoi « binette » a-t i l
aujourd'hui un sens com ique et désopilant ? C'est ce que je ne parviendrai pas à vous e xpliqu er. »
& Q U E S T I O N
P r o b l è m e é t y m o l o g i q u e . — Pourquoi la plupart des frontières, tantanciennes que mod ernes, entre le Valais, le Pays de Vaud et.la Savoie,ont-elles le mot Morge comm e racine r
. Exemples :La Mo rge, à St-Gingolph ; M or-
gins , entre Trois -Torrents e t la vallée d 'A bo nd an ce; Morzine, près lecol du Coû ; la Mo rge, près Ar dö n(anc. frontière) ; Morge, en Pays vau-dois (anc. front.).
Un chercheur qui n'a pas trouve.
• • c E a c «
GLANURES HISTORIQUES
On nous com mu nique l 'original. de la lettre suivante adressé e à sa
famille par un soldat valaisan enservice en Italie au siècle dernier :
<r De Crém one, ce 28m e 7bre 1739 .
Ce deux lingnées son pour auoirl 'honne ur de uous sallüer et uöusfaire sauoir lestât de ma santé quiest fort bonne grace au seigneur iesouhai te que la prezante vous puissetrouer de même ie n 'ay yolut m'an-
quer à mon deuoir pour uous écrirepar la uoye de M. Varonna qui mapromis uous la remetre entremainsce par lu an iespere que uous mefaire l 'honneur d 'unne reponce aprèsaaoir passé sing ans san auoir au-cunne nouelle ie uous prie de gracevoloir rem etre un louidor à Mon
sieur le sergens Varo nna car noussom me s Miserab le (t) . t toujou rêtre en cam pag e et me (2) t Huerpasse et ie ren grac e (3) aian auocu nne blessu |re ] (4). le vous priede grace n e point man que r à la demande que ie uous faict par la uousme obl igeres boucou es t vous m'em-pech ere de faire ce que ie ne uou-drait pas faire ie finis en uous embrassant de tout mon cour.
le uous prie de bien saluuër nôtres Mere est me deux seur et tous
nos parans est amis.le suis votre très obeisan serai-
teur.P I E R R E J O S E P H P O S C I -I I. »
Pour copie attestée conforme al'original, a signé, à C hamo son, leû septembre iSço :
J O S E P H R E V M O N D E U L A Z , n ot .
N . B . On rapporte qu'un soldatPosse, de Cham oson, s 'était eng agé 'au service des armées étrangères et
qu'il ava it servi sep t an s da ns lestroupes navales ; on le dit avoir possédé une belle voix ; ce devait êtreun compagnon aimant l 'entrain, caril cultivait la chanson. Quand, aprèssept ans d 'absence, i l revint au pays,son épo use ou sa fille était (peut-être sa sœur ?) au mayen. I l gravissait le mo nt pour aller voir cetteperso nne chérie , l 'éloigne me nt etl'absence "avaient affermi son amour.Il chantait . Sa voix puissante et so
no re se fit en ten dre à celle qu'ilcherchait, à plus d 'un e dem i-heurede distance. Elle le reconnut.
(1) Commencement de la ligne arraché.(2) 5Î » • V - »
\3 ) - ' :, » î) » »
(4) Les lettres re du comm encemen t de laligne ont disparu.
La Légende du 24 février(SUITE)
Le voyageur f rappa une sefois. Tr ud e alla ouvrir .
C'était un beau jeu ne homm
vingt à vingt-quatre ans, vêtu ves te de chasseur , ayan t une cière et un co uteau de chasscôté, une cein ture à met t re degent autour du corps, et deuxtolets dans cette ceinture ; il pd'une main une lan terne p rès 'éteindre, et de l 'autre un lonton ferré.
En apercev ant cet te ceiKuntz e t Trude échangèrent ugard rapide comme l 'éclair .
— Soyez le bienvenu, dit K
et il tendit la main au voy a— Votre main tremble ? ajouta
— C'est de froid, répondit ci en le regardant avec une exps ion étrange.
A ces mots, il tira de son spain, du kirchenw asser du pâune poule rôtie et il offrit à setes de souper avec lui.
— Je ne mange pas de poulKuntz.
— Ni moi, dit Trude.
— Ni moi, dit le voyageur.Et tous trois s oup èren t avpâté seulement . Kuntz but beau
— Le souper finit, T ru dedans le cabinet voisin, étend itbott e de paille sur le planchrevin t dire à l 'étranger : « Vo test prêt. •
— Bonne nuit, dit le voyag— Do rm ez eft paix, répond it KLe voyageur entra dans sa
b r e , en poussa la porte, et se gen ou x pour faire sa prièr e. . .
Tr ud e alla s 'étend re sur sonKuntz laissa tomber sa tête
ses de ux ma ins. Au bou t d 'un instant, le voy
se releva , détac ha sa cein'.ùre il se fit u n trav ersi n, et accses hab its à un clou. L e cloumal scel lé; i l tom ba, entraîn anhab its qu'iL dev ait soutenir. '
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4 L E V A L A I S R O M A N D
Le voya geur essaya de le f ixerà nouveau dans la muraille en frappant dessus ave c son p oing . L'é branlement causé par cet te tentat ive
. l i t tomber un objet suspendu del 'autre côté de la cloison. Kuntztressailli t , chercha craintivement desyeux l 'objet dont la chute venait de
le tirer de sa rêverie. C'était le couteau deux fois maudit qui avait tuéle pè re par la ma in du fils et lasœ ur par la main du frère. Il étaittombé près de la porte de la chambre qu'occupait l 'étranger.
Kuntz se leva pour l 'aller ramasser. En se baissant, son regard plongea par le trou de la se rrure dansla chambre de son hôte. Celui-cidormait, la tête appuyée sur sa ceintu re . Kuntz resta l 'œil sur la serrure,la ma in sur le couteau. La lampes 'éteignit dans la cham bre de l 'ét ranger .- Kuntz se re tourna vers Tru de pour
:: voir si elle d orm ait.Trude étai t appuyée sur son conde,
lès yeux fixes : elle regardait Kuntz.— Lè veitbi et suis-moi, puisque tune dors pas, dit Kuntz.
Trud e pr i t la la m pe ; Kuntz ou-Vrit la porte ; les d eux ép ou x ent rèrent .1 Kun tz mit la main gauch e sur la
ceinturé . I l tenait le couteau de lamain droi te ., • '^ ' r ï i 'étrangèrfitun mouvement. Kuntz>jfrappa. L e coup é tait si sûre m ent
don né que la victime n'eut la forcequ e de d ire ces deux mots : Mon
:pere A. -.',•:. . ' ••- .
v Kun tz venait de tuer son fils .'Le jeune homme s 'était enrichi à
. l 'étranger et revenait partager safortune avec ses parents .
: Voilà le dram e de W ern er et la
. -On peut juge r jusq u'à quel point. 'un-pareil souvenir me préoccupait.L e désir de voir l 'aub erge q ui avait
nem ents / m'ava i t sur tout d éterminéä prendre le chemin du Mont Gem-
' m i. I l y avait bien, un e lieue au-delà de l ' auberge, cer ta ine descentequ e les gen s du pa ys eux -m êm es
rega rden t com me un des plus effrayants cols des Alp es ; ce qui neprom ettait pas à ma tête, s i disposée aux vertiges, une grande libertéd'esprit pour admirer le travail deshommes qui ont pratiqué cette descente , et le caprice de Dieu qui adressé là les rochers contre lesquels
elle rampe. Mais, à force de penserà l'au ber ge et au chem in facile quiy conduit, j 'avais f ini par m'étourdirsur le chemin infernal par lequel onen sort.
Pendant que je repassais dansmon espril tout ce drame, nous avionsgravi la montagne. En arrivant surson plateau un vent froid nous prittout à coup. Ta nt que nous avionsmonté, i l passait au-dessus de notretê te , et nous ne l 'avions pas senti.Par ven us au somm et, r ien ne nous
garantissait plus, et i l desc enda it parbouffées terribles des pieds de l'Al-tels et du Gemmi, comme pour garder à lui le dom aine de la mo rt etrepousser les vivants dans la valléeoù ils peuvent vivre.
(A suivre.)
É P H É M É R I D E S
1635. octobre. — La m oitié de laD en t de N ov id oroz , p rès de S t -
Mau rice, s 'écroule avec un horrib lefracas. La poussière forme un immen se n uage no irât re d e la De nt deMordes à Vevey. Le pr incipal ébou-lis, mêlé de roch ers et de glaces,mesure six toises de haut. Les marchands vaudois e t genevois vena ntde la foire de M artig ny sont obligés de sortir du Valais par un dangereux sentier côtoyant la r ive droitedu Rh ône au x lieux dits Crotta z etElei. )
• On a beau coup ri à Tu rin, il ya env iron qua tre ans, d 'une erreur demise en pages commise par unjourn al piémo ntais à l 'occasion del 'arrivée de M.Giollit i .
Ledit journal avait inséré un article intitulé : « Ar riv ée de M. Gio-litti. »
. L e préside nt du conseil, y était-
il dit , est arriv é hier à notre le préfet, le syndic et de nomamis s 'étaient portés à sa renc
Dès que le br igadier de gemerie l'aperçut, il se jeta sur lmaint in t , malgré une énergiquesistance, et le fit conduire à lason d'arrêt où il a été écroué
le plus grand bien des honnêtes D 'autre par t , en deuxièm e le mêm e journal publiait l ' inftion suivante : « Arre statio n malfaiteur. »
Hi er, la police a enfin réucapturer le célèbre faux monnGiacomino.
Le syndic , le préfet et touinvités s 'empressèrent autour decherc hant à lui serrer les mainmusique at taqua la m arche rtandis que la foule massée aux a
de la gare applaudissait . Un ban quet sera donn é demain enhonneur .
• - 5 3 3 f » —
O A S S B - T Ê T E S
Solution du mot carré du NoB A L EA M A SL A P SE S S E
On deviné : Mignonne, Mar t iVé nitienn e, Bulle ; Nine tte, St
rice ; Duchod nev eu, Paris ; Clos, Ma rt ig ny ; 0 . . . , père , à Elzéar, Zurich ; Villa Plaisance,tigny. '
M O T E X L O SA N G E • '
1. Queue de rhinocéros.2 . Débit de boissons.3. Village important du Vala4. Un personnag e qu e le
n 'a ime qu 'en jouant .5. Apparaît derrière le talon
6, PLAGE DU POST, G, LAUSANTéléphone 467
Enseignes en tous genres .Drapeaux soignés pour socié
Tableaux dorés sous verrDorure. — Décor. — Bro
7/21/2019 Valais Romand Vol 1
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don son frère « de vin », et qu'au lieud e se p romener sur un tonneau traînépar des pan thères et une coupe àla main, il aurait hérité du v ieuxSilène le vaillant petit âne d 'A rca-die où le v ieux demi-dieu buveur seprélassait au re tour de l ' I nde et que,pour plus de familiarité, il aurait
choisi, en p lace de la coupe de crista l , le p i t toresque plat de ter recuite d'où les larges lampées s'échappen t par cascades échevelées .
Mais à quoi bon toute cette mythologie asinière. J'ai la lointaine impression que mes lecteurs ont bienautre chose à faire que de me lire,tout occupé s qu' ils sont les uns àdonner de toute la poitr ine contre
la « palanche du treuil », les autresà p longer le tuyau de chanvre dansles bondes des tonneaux roulant surla route des hameaux, tandis que lejeune gars escalade le s ommet desmayen s avec , dans un coin de laho t te , le petit panier de raisins destiné à ouvr ir le c œ u r de la be rgèretrans ie .
Cessons donc de griffonner du papier en chantant avec Georges Renard l 'égoïste refrain :
o tonneliersPour meubler les celliersVous prenez trop de peine . .Je connais un tonneauMieux cerclé que les vôtres,Plus profond que les autres,Où tombe seau par seauD u vin vieux et nouveau.
Mais où l'eauJamais n'entre :
Ce tonneau, c 'est mon ventre
& ma fleur favorite.
Du printemps envolé fragile et dernier gage,Près de tes sœurs tu vis ta jeunesse briller,Du ruisseau murmurant , tu compris le langage,T u vis des perles d'or sur ton from scintiller.
A upr è s de toi l'oiseau mêlait sa mélodieAux plaintes que Zéphir envoyait à ton cœur ,Zéphir qui vers le soir, sur l'herbe reverdie,Venait mettre à tes pieds son hommage t rompeur .
Je passai, je te vis, et de ma main cruelle,Des lieux où tu naquis je voulus t 'arracher.Mais quoique ravisseur, comme un ami fidèle,A la fatale mort j 'eus soin de te cacher.
Lorsque je te ravis, sous ta corolle blanche,La nature avait mis les parfums les plus doux.Les brillantes couleurs de ton sein qui se penche,Ton calice embaumé rendaient les cœurs jaloux.
De l 'hiver, grâce à moi, tu vis le règne horrible
Sans payer ton tribut à ce roi redouté,Tes sœurs mouraient, hélas ... A mes côtés,[paisible,
Du soleil tu voyais la mourante clarté.
Parce que je t 'aimais, je pris soin de ta vie...Si ta tige est moin' forte, en dépit de mon cœur ,Depuis qu'à ton vallon par moi tu fus ravie,Toti calice possède encore sa fraîcheur.
Au vallon, il est vrai, tu voyais le sourireDe tes sœurs près de toi, s'abaissant sans douleur.Le zéphir, le ruisseau, tout paraissait te dire :Ü Reine, dans ces lieux fais naître le bonheur .
Et le bonheur sous toi régnait sur tes amies.Puis je vins... Près de moi tu fleuris maintenant.
Tes beautés par l'hiver un instant endormiesP ar le printemps soudain brillent en s 'animant.
Mais par l'action du temps tout gémit, tout| succombe :
Moi, pour aller au ciel, un jour je dois mourir ;Quand je ne serai plus, viens, sur ma froide
[tombe,Compagne que j 'aimais, fidèle, viens fleurir.
JOSEPH PERRIN, stud. Rhét. II, 1872.
Section île renseignement (Exp osition nationale).
là FBYYEA DE DIM-MÂTQf
D jan-Mayon ire on boubo d 'onaveinténa d'an que Pavai pas d 'esprità veindre pe livre, mïn totparai travai l lée onco quand quoq u 'on l 'avaiein tzemeno.
Çé pouro Djan tot d'on cou se iuprai d 'ona feyvra, pas la feyvratreinblein ta , pas la feyvra scarlat ine, mïn la feyvra du mariadzo,et ça migréna l'a sarro on dzoque travaillive protzo du comon e 1vayeint passô d'amon liui la tze-v r a y r e du velladzo avoui de soquede premié choix et on cotillon queli allave pas pié t an t qu'i dzoney,jos to fi po t repâ premié li bosson.A d o n mon M a y o n l'a com pe mèe t pe ter ra por accosta sa Fanchet teet io se pas vo dere comein , mïnlo cou l'i a m a n q u é ; de sorta quesa feyvra se tchandja ein désespoir
et ci pouro Djan fi ni ion ni preind ona corda et va se pepe le cou en on sapin, josto iochette passave tiui li mat in son bataillon cornu. Comme la chet te l ' avay pas inveinto ni logrape ni lo té lépone, en lo val 'a pensa que l 'avai fi cein p
balanchi comme fan di coup lmin et passe son tzemin en lseint : * On fi pas tant de po t t emace, sorti la leinvoa d' inse bro Et fot lo can sin baillié-faloin su li gougàyes de son p rdeint. s
GLANURES HISTORIQU
Petit discours, à la grossure duchastre survenu à Mar t igny
l ' impétuosité de l'eau de la D rl'an 1595 et le 4 ju in . (')
Amy lecteur Tu peux ouycontempler choses grandes , notet admirables, dignes de voir, de remarquer . Par une Divine mission inscrutable au pays autique du Valais , est s u rvenue eau bouillante par impétuosité groultre passant toute conjecturemaine : ce a esté faict par unmanche au soir, l'a mille cinq
nonante c inq et le quatr ième dche de Juin pour chastier nos e t péchés en a m e n d e m e n t de méchance té . D eux ou t ro is avant ces tuy déchas tre , l ' eau dpuante Dran se, dans la val léBagnyes d is t i lant entre deux mobien fort étroistem ent, en unPlanduran appelé, distant de Mg ny le chemin de 7 heures , dle bois et jeur de Mauvois icours de l 'eau, un grand glacietombé en bas à l 'aultheur de 1
ces (100 pieds) jusqu'à ce qu' il l ' eau gransdement amassé, grandeur d 'une grosse mons talequel glacier estant par la ch
(*) Reproduit textuellement d'après unanonyme écrite en caractère gothique vieux style dont l'original était autrefois gnes, chez le président Ga rd, plus conn ule titre de „ Capetan. "
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L E V A L A I S R O M A N D
"fondu. l 'eau du diet goufre est descendu par là une heure sans aulcun
' rés idu. I l a ravagé de basses mons-* tagnes ; il a em me né des pierreshorribles en g rand e q uantité , aussi
"des bois aux infinys ; jus qu e il estcru plus de 30 fois plus. Il a gastéla p lanure de Bagn yes , aussy Sem-
brancher , auss i de Bovernier . Unpeu plus bas , hélas le masl est re-dousb lé ; car il a rasé le bou rg deMartigny, les toyets duquel lieu il atous surmo ntés : i l a em me né nosparents et amys qu' il a tués de troisà qua tre vingts , sans ép argn er laplanu re du lieu qu' il a ruy né sansrien de résidu ; il a occu pé d'unmonst jusq u'à l 'aultre à la grand eurd'une lance d'haulteur. I l a ru yn étrois ponts de pierre de grand prix,l'un qui était en Ba gny es situé ; les
aultres deux estaient à Martigny, i la brisé les aultres p onts auss y : ensomme touste il a faict misle maux,que n'est resquis de rescrire i-cy, caril a bien enpouvrit tous les habitantsdu lieu de Martigny, et certainement,l'escrivain de ceci a bien rece u ungrand dommaige aussy comme ceuxde la planure de Bag nye s qui sontbien en pau vret é réduicts du queldommaige sera à tous ridelles le récompensateur celui qui a restauréJob en sa lansgueur . Resgardons d onc-
que tous Chrestiens et r idelles delabourer e t v ivre honnêtement . Quececy soit pour nos tre ame nsdem entde mal en bien et vivr e sainctemen tselon D ieu et ses comm ansdementsen priant qu 'à D ieu plaise nous préserver de tels horribles accidents etd 'aultres semblables inconvénients etnous donn er la vie éternelle me nt.A m e n .
Qui scripsit Juec sciebat et sempercum Deo vivat I Amen.
La Legend e du 24 février.(SUITE) .
Il était d'ailleurs im possible d'inventer une décoration plus en harmonie avec le drame. Derr ière nous ,
la délicieuse vallée de la Ka nde r,jeune, joyeuse et ver te ; devant nous ,la neige glac ée et les roch ers nus ;puis, au milieu de ce désert, commeune tache sur un drap mo rtuaire,l 'auberge maudite qui vit se passerla scène que nous venons de raconter.
A mesure que j ' approc hais , l 'im
pression était plus vive. J 'en voulaisau ciel qui était d'un bleu d'azurtransp aren t et au soleil joy eu x quiéclairait cette chaum ière : j 'aur aisvoulu voir l 'atmosphère épaissie parles nuag es ; j 'aura is voulu ente ndreles sifflements de la tempête, faisantrage autour de ce tte caba ne. Riende tout cela. Du moins, sans doute,la mine sauva ge de nos hôtes allaits 'harmoniser ave c les souven irs quiles entouraient. Point : deux beaux enfants blancs et roses, un petit garçon
et une petite fille, jouaient sur le seuilde la port e en creusant des trousdans la neige avec un couteau. Uncouteau Com men t leurs pare ntsétaient-ils assez imprudents pour laisser encore un couteau aux mains deleur fils ? Je le lui arrach ai v ive m en t ;le pauvre petit me laissa faire et semit à pleurer.
J 'entrai dans la cabane, l 'hôte vintà moi : c 'était un gros hom me detrente-cinq à quarante ans, bien gras
et bien gai. — T en ez , lui dis-je,voilà un couteau que j 'a i repris àvo tre fils qui joua it a vec sa sœu r.Ne lui laissez plus une pareille armeentre les mains, vous savez ce quien pourrait résulter ? — Merci, monsieur, me dit- il en me regardant avecéton nem ent. Mais il n 'y avait pasde danger. — Pas de danger, malheu reu x Et le 24 février ?
L'hôte fit un geste marqué d' impat ience.
— A h dis -je , vous comprenez ?En même temps , je je ta i les yeux
auto ur de m oi ; la disposition de lacaba ne était bien la .même que dutemp s de Kun tz. Nou s étions dansla prem ière cham bre ; en face denous, dans un enfoncement, était , nonplus le grab at de Tr ud e, mais unbon lit suisse aussi large q ue long :à gauche était le cabinet où le voya
geu r avait été assassiné. J 'allai àporte de ce cabinet, je l 'ouvris : table était servie, attendant les hqui passent journel lement : je redai le planche r, i l me semblait j 'al lais y retrouver les traces sang.
— Que cherchez-vous , m ons ie
me dit l 'hôte, avez-vous perdu qque chose ?— C om m e" , d i s- je , répondan
ma pensée et non à sa dem aavez -vous eu l ' idée de faire decabinet une salle à manger?
— Pourquoi pas ? faillait-il y tre un lit comm e l 'avait fait prédé cesseu r? un lit est c hose tile ici où peu de vo ya ge urs s 'atent pour passer la nuit.
— Je le crois bien, après l 'nement affreux dont cette caban
été témoin. . .— Allons , encore un gromm
l'hôte entre ses dents , avec une pression de ma uvaise hum eur ne cherchait pas même à cacher
— Mais vous, continuai-je, cme nt avez-vou s eu le coura ge venir habiter cette maison ?
— Je ne suis pas ven u l 'habmonsieur, elle a toujours été à
— Mais avan t d 'être à vous ?— Elle était à mon père.
— Vo us ê tes le fils de Ku ntz — "Je ne me nomm e pas Kuje me nomme H an tz .
— Oui , vous avez changé de net vous avez bien fait.
— Je n 'ai pas changé de nomDieu merci j ' es pè re n 'en chanjamais.
— Je comprends, me dis-je à mmême, Werner n 'aura pas voulu .
— Te nez , mons ieur , expl iqunous, me dit Hantz.
— Je suis bien aise que vousl iez au-devant d e mes dés irs ,n 'aurais pas osé vous demander détails sur des évé nem ent s qui raissent vous toucher de si ptandis que maintenant vous allez dire n 'est-ce pa s?
— Oui, je vais vou s dire ce j ' a i dit vin gt fois, cen t fois, mfois, je vais vous dire ce qui de
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quinze ans me fait d am ner, moi etma femme , ce qui f inira un beaujour par me faire faire quelque mauvais coup.
— Ah des remords me dis-je àdemi-voix.
— Car, continua-t il avec désespoir , une persécution pareille lasserait la patience de Calvin lui-même.Il n 'y a ni 24 février ni Kuntz, niassassinat ; cette aub erge est aussisûre pour le voy age ur que le seinde la m ère pour l'enfant ; et il lesait mieux que personne, le brigandqui est cause de tout cela, puisqu'ilest resté quinze jours ici.
— Kuntz ?— E h mon Dieu non, je vous
dis qu' il n 'y a jamais eu à vingtlieues à la ronde un seul homme du
nom de Kun tz, mais un misérablequ 'on appelai t Werner .— C o m m e n t le poète ?— Oui, mon sieur, le p oèt e, car
c'est comm e cela qu' ils l 'appellenttous . — E t bien mon sieur, le poè teest ven u chez mo n pè re : i l auraitm ieux valu, pour son rep os dansl 'autre monde et pour le nôtre danscelui-ci, qu'il se ro mp ît le cou engrim pant le rocher que vous allezdescendre. (A suivre.)
É P H É M É R I D E S
1637. — Magnif iques vendangesdans le Valais , Le setier descend auprix de quato rze batz. Le sel, quiétait à 4 batz la livre, baisse d'unkreutzer .
A N N O N C E S D E M A R I A G E F I N D E S I È C L E
Jeune fille adorable,
De famille honorable,Capital important :Dot en argent comptant ,Trois fois millionnaire ;Et pas de belle-mère.
Seu| en ce monde,Et sans écus,
J 'épouserais une blondeEn possédant beaucoup plus.
LongtempsJ'attendsBellePour elleSinonPout sonDon.
K O L A .
Au milieu d'une rue tranquille, unénorme Marseillais aborde un gaminqui passe et lui admin istre à brûlepourpoint un soufflet à l 'envoyertrébucher au loin contre le trottoir .
Un passant lui manifeste son éton-nem ent en lui disant a vec indigna tion :
— Vous avez tort, mon sieur, defrapper ainsi cet enfant qui ne vousa rien fait.
— Bagasse , répond l 'habitant de
la Canebière. zuze un peu, mon bon,ce que ça aurait alorsse été, s 'il m'avait fait quelque sôse
A la mission :Un vieu x pa ysan aussi s imple que
misérable se présente au confessionnal sans être « prép aré ».
En sa qualité d 'étranger, son confesseur est obligé de le retourner, cequi surpren d d'auta nt plus le b onhomme, accoutumé à se confesser
devant son curé qui connaît du hauten bas sa modeste et paisible conscience.
L E M I S S I O N N A I R E . — Vous êtes -vous abs tenu de v iande aux joursprescrits par l 'Eglise ?
L E P É N I T E N T , dans- un grognement. — Facile.. . s 'abstenir ; depuiscinq ans pas mangé de bacon.
L E M I S S I O N N A I R E . — Dans cecas, l 'abstinence n est pas agré ableà Dieu
L E P É N I T E N T . — A moi non plus.
C A S S E - T E T E S
Solution du mot en losange du Ar° 19.
SB A R
'/. • S A X O N" R O I
N ' •
Ont deviné : But ter f ly ; St-M aurice ; Villa Plaisa nce ,gny ; Véni t ienne, Bul le ; MiMa rtigny ; Arm éni enn e, Bullpère , à S ion ; Col ibr i , VouvryClos, Martigny-; Ripincelle ; pillon.
M O T E N T R I A N G L E
De ton pays si tu connais l'histoireAssurément mon un demeure en ta D'une vieille cité prends le nom actue
O fils de Tell.L'épouse à Nicolas récemment balloléSur la mer, à Cherbourg fut sans doute
Que son embarcationMéritât l'adjectif qui forme mon secoMo n trois, moule à lingots, de certain dPeu t-être est-il ba nn i, mais ne sois pa
Vite change d'auteur.Mon quatre, cher lecteur,Concurrent du facteur ,
Lui jette des défis à travers les vallonSans, comme lui, puer de l 'orteil auxMon cinq est de Biscaye une cité froMon six, ville française, à qui la FranTourne le dos, vers nous vient cherc
Mon sept, un adverbe, est fort peu Mais s'il est répété, lecteur, ne sois pPour y poser la main, sans ça gare
Mon huit, une voyelle,Termine la séquelle.
ANNONCES
M I E L D E S A L PP R E M I È R E Q U A L I T É
absolument pur et naM . C H A E . V O T , a p i c u l
Bagnes (V a la i s )Vente (selon désir) par kil. o
ATELIER DE PEINT
6, PLACE DU PONT, 6 , LAUSATéléphone 467
Enseignes en tous genreI l l f I l i l ' t K . I I
Drapeaux soignés pour socIl ni 1 • 1 •> •
Tableaux dorés sous veI IM ' l l ' - l l j l l
Dorure. Décor. Br
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SO M M A I R E . — C hr on ique , L . C . — A utomne (poésie), L. GROSS. — Chanson his
torique (patois d'Hérens). — Le Mont Gehinti(suite), ALEXANDRE DUMAS. — Glânures historiques. — Ephém érides. — Casse-têtes.
'.';, CHRONIQUE
La Journée valaisanne.
Genève est un Paris sans province.Ma is com me on ne peut faire dePar is iens sans donner des Auvergnats•en pâ ture à leur ma lice, des Mor-vandia ux et des Bretons en spectacle à leur naïveté citadine, le Valais« 'es t inspiré bénév olem ent du rô le•qui lui était dévolu et, représentépar 3500 de ses enfants , i l vient dese présenter en sa simplicité nue-devant les badauds et les loustics déla reine du Lé m an, leur disant :c Nous voici avec notre accent, nosrobes courtes, nos chapeaux-falbalas,nos amazones du Val-d'IHiez dontles poitr ines plates nourriront demain
•des douzaine s de gaillards auxq uelsnous ne vous conseillons pas d 'allertirer la barbe trop fort »
Car si quelqu'un a été volé comme dans un bois c 'est bien le badaud ignorant , celu i de Xexamendes recrues. Oui, il était là le loustic, celui qui se con tente de puiser«a science dans les clichés courants -
des ateliers et des arrière-mag asinset rit à son aise du provincia l qu'iln 'a jamais vu. Long temp s avant ledéfilé, il cour ait derriè re la haie dela foule intelligente en disant à chaque « camaro » rencon tré : « Es t-cequ'on en va voir de ces têtes ? "»
Eh biert ces têtes les voilàEt tandis que du haut des fenê
tres enc adra nt des gra ppe s de, facesenthousiasmées acclamant nos bannières ; que la légion des Gen evoisalpinistes bondissait de joie à la vue
des guides à face bro nzé e sem blantpartir à l 'assaut des cimes, le loustic se haussait derrière nous en disant dans son incommensurable sottise : c Voilà les bardzi »
Vous allez croire que je me suismal levé et que j 'ai une étrange façon de célé brer la large cordialitéde nos amis de Genève et l 'enthousiasme de cette grande fête commune^
Que nenn i Si je déb ute par cepetit côté, c 'est que si, en allant àGenève en foule , nous avons amenéle plus humble des Genevois à fairedeuil de ses pré jugés à notr e égard ;il est aussi de notre devoir de fairedeuil des ' nôtre s en sachant hausserles épaules si par hasard, commecela arrive de temp s à autre , un Ge
nevo is sur 10 00 0 nous pren d plus ridicules que nous le somréellement.
I l ne faut pas, parce qu e Guaura dit : c Est-ce q u'on en v a de ces tê te s » e t que Polyté appelé nos guides des « bardzi »nos sent im ent s à l'éga rd de Codérés qui nou s tienne nt de plusplus près se sentent offusqués.
G en èv e est, en effet, la villp lus capable de comprendre . lelais , préciséme nt parc e qu'ellepas de province et qu 'e l le a adnotre région pour telle. Aussi nous co nvien t il d 'acce pter ave cnot re rôle de « pay sans g ene vode nous confier à ces citadins me à des concitoyens qui ont cboré à la renommée de nos p i t tque s vallées et fait renaître p imp anses cendres plus d 'un ehétif hamDerr ière le sour i re go gue nard . d
tadin il y a en tout Gen evois d e las idérat ion, e t je pourrais predire un culte, pour tout ce quivalaisan.
Et comment pourrait- il ne pa•être ainsi : ce guide n'est-il pas l'me qui l 'a con duit à la con quê te deinexplorés ; la corde enroulée aude son corps n 'est-elle pas cel
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L E V A L A I S R O M A N D
laquelle il s'est cramponné aux heures de tourmente orageuse et la grossegourde d'étain ne lui a-t-elle pasversé le cordial aux minutes de lassitud e e t de faiblesse ?
Ces petits chevriers ne sont-ils pasces mêmes petits garçons sans souciqu'u n morc eau de pain suffit à re nd reheureux et dont le cor en corne debouc retentit parmi les sauvages solitudes ?
Ces robu stes gaillardes en falbalan'ont-elles pas la tournure de labonne maman accueillante à qui, surpris par la neige ou l'orage, il adem andé un peu de feu , une soupechau de et un mè tre carré de foinpour é tend re ses mem bres ?
On l 'a bien vu lors de l 'apparition
de la tête de notre cortège vers lehaut de la rue du Mont-Blanc: i l yavait dans ces acclamations descendues de tous les étages et se croisant avec celles montées de la rue,quelque chose de plus que de l'ad
miration.
* *Et comme par une ét range in tu i
tion des goû ts de leurs confédérésgenevois , les Valaisans devaient àcôté de ces interprètes de la grandenature et des vieilles traditions prouver qu' ils ont aussi le sens de l'art,
i ls ont su don ner à leur écussonétoile la forme la plus animée et laplus gracieuse.
Aussi tout Valaisan dem eure t i len det te de grat i tude envers MmeTrottet pour cette conception si féminine de goût et s i patriotiquementexécutée par ses habiles collaboratrices. Pareille idée était bien digne
de germer au sein de notre cité indus tr ieuse de Monthey dont les autorités se sont honoré es en en facilitantl 'exécution. En ce temps où l 'onexige que toute organisation ait son« clou », on se répétera longtemps àGe nèv e q ue l ' écusson vivant du Valais a été le clou, non de la Journéevalaisanne, mais de toute la série
des fêtes cantonales. Nous demandons bien pardon à ces petites demoiselles de faire de chacune d'ellesla treizièm e partie d 'un clou ; la figure n 'est pas des. plus réussies, ellejure quelque peu en présence deleurs petits minois roses, mais il estdes mots qu' il faut savoir digérer etnous les prions de vouloir bien digérer le clou.
L'avis de bien des gens était quele gouve rnem ent du Valais eût dûenvoyer un peloton de nos superbesgendarmes ; i l n 'eût pas mal agi, s ' i lavait eu cette idée, mais nous nousen consolons aisément, le cortège yeût gagné en éclat, mais sa composition eût senti l 'effort, l 'apprêt. Pourplaire à la fois aux fils de la cité-
artis te et à ceux du pays de la nature rien n 'égalait la spo ntan éité. LeValais- a bien réellem ent .apporté là-bas sa couleur propre, celle des pas-sepoi ls des gendarmes n 'y pouvai trien ajouter de savoureux. Tout auplus aurions-nous proposé, s i notrevoix avai t pu êt re de quelque port é e , que la foule des participants fûtprécédée de la mazze, ce pittoresque em blèm e de n otre v ie historique qui eût l i t téralem ent émerve illé
les spectateurs.
Le s jou rna ux déjà parus ont a llégé notre petit format de tout longcommentaire sur la partie oratoire dela journée. Cons tatons seulement quenos interp rètes avaie nt été admirablement choisis . Le discours de M.Ev êq uo z, dépouillé de toute formuletriviale, débité ave c conviction e t
sentiment, sans passer par ces congratulations qu'on vend à douze sousla livre à la p orte de la pr em ièresalle de banquet venue, a été écoutéavec la respec tueuse atten tion qu' ilméritait . Son style élevé comme sontimbre clair et sonore, tout nousfait un dev oir d'en féliciter loyalement l 'orateur.
M. le conseiller d 'Etat de Chnay à la voix p lus exu béra ntes ty le p lus abondant , . mais à ngrande satisfaction il n 'est pas ami des banal i tés que M. EvêqPour se faire entendre dans cimmense salle du Bâtiment électdont il n 'a pas pratiqu é l 'acoustiquemêm e deg ré que son successeula trib une (M. Ad or) , il fallait cette forte et large poitrine auxnores échos.
Les Genevois , habi tués aux t i raconventionnelles des réceptions ettoas ts , avaient quelque peine àvenir à eux, à l 'ouïe de ces oratencore inconnus d 'eux qui savasi bien esquiver le chemin battu
Les Valaisans on fait preuve
autre genre de mérite : i ls n 'ont pad'orate urs fastidieux pour glaner r ière la moisson d 'applaudissememportée par les orateurs officiels.un temps d 'épidémie orato ire comle nôtre, c 'est là une qualité. Napercevions pourtant, dans la fodes hom me s que chacun se fût plaisir d 'entendre.
Très écoutés les concerts du central donnés par les fanfaresSt-Maurice et de M artigny la direction de M. Sidler, et parsociétés chorales de Sion et Monthey, sous la direction de nfidèle collaborateur Marius Marti
I l nous resterait bien des détaiexp oser ; mais on ne peut suffirtout , la journée ayant é té s i plie qu'o n a v u arriver trop l 'heure du dépa rt. Le ballon clui-même a été s i brusq uem ent par cet te séparat ion prématurée q
moment même où le s ifflet du tde retour retentissait dans la de Cornavin , i l éclata i t bruyamsur les bords de l 'Arve, env oune détonation d'adieu à ses Codérés valaisans.
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LE VALAIS ROMAND
A Ü Y O M ST B
La cloche monotoneGém it au fond des bois ;Combien aux jours d'automneEst triste cette voix
Alors tout nous rappelleLa fuite des beaux jours,
La jeunesse avec elleEmporte nos amours .
Tout fuit, tout suit sa voiePour ne plus revenir :11 reste de la joieA peine un souvenir.
La feuille vole et tombeSous le souffle des airsEt va couvrir la tombeDans les vallons déserts.
Oh la natu re est triste,Tr is te comme la mortCar plus rien ne résisteAux vents glacés du Nord.
La vague qui déferleMurmure t r is tement ,Et dans le bois le merleCherche l'isolement.
La tendre tourterelleEst seule dans les champs,Mais de la pastourelleOn n'entend plus les chants.
Plus de vagues murmuresSortant des verts buissons,Et plus sous la ramureDe joyeuses chansons.
Sur la jaune collineTrem blen t les noirs ormeaux ;Et l'astre qui déclinePâlit dans les rameaux.
La cloche monotoneGém it au fond des bois ;Combien aux jours d'automneEst triste cette voix
Louis GROSS.
Sion, novembre 1857.
Chanson historique.
Cette chanson tirée du même livr e que celle parue dans le n° 12semble avoir la même origine qu'elle.La première venai t d 'Anniviers tandis qu e celle-ci a é té recue illie àEv olè ne où elle passait pour avoirété composée par un minestrel de lavallée d'Erin après la défaite du ducde Savoie en 1475, etc..
(*) Juantin Peter de Raro gneIre évêche dedans ChionLi verts comtos de CogneVignéent dôu Zâthé de Zillon.Po ché faire la guerraSu les évoué et suc terra.
I ls demandont Ch ;on et Briga,Valiri et TurbillonEt totes lé belles villesQui chont à l 'environ.M i che chont bin repentisDe tant de fantasqueries.
Li verts comos hont demandaDe verre leus noves so udas ;Ils hant de zambes cume dés billons,Dés bress cume dés palanzons,Ils criblont tui d'envieDe défendre la patrie
Li soudas de Juantin PeterIls hant tui de perres u sein,Parbes grieses et groches têtes.On en fotric bas cent. —„ Nos furans mios à mésonA u zathé de Zillon "
Vert comto posa dinaAu fond de la PlantaJuantin Peter outint promichonDe trier très cos à sun bandonLi primier cacha lo verro in man,Li second l'achiette, li très lo fot de plan.
Adon, l i soudas dôu ver t comtoChe chont tui mets in derotaEn pachant bas pé VétrozFaisant la trista rota;Criavont : „ irant pas de ZamosMa de gros bocquiros "
(*) Copié textuellement de FrObel.
La Légende du 24 février.(SUITE)
Il est donc venu; c 'était en 1813,je m 'en souviens com me si c 'étaitenco re. aujourd 'hui : une ho nnête e tdigne figure, m onsieur ; impossiblede rien soupçonner. Aussi quand ila dem andé à mon pauvre père de
rester huit ou dix jou rs avec nou s,mon père n 'a pas fait d 'objection, i llui a dit seulement : — Dame, vousne serez pas bien ; je n 'ai que cecabinet-là à vous d onn er. L'a utre ,qui av ait son coup à faire, a répondu : C 'es t bon. — Alors nousl'avo ns installé là, là où vo us ête s.— Nous aur ions dû nous douter dequelque chose cepen dant ; car , dès
la première nuit, i l s'est mis à ler tout h aut com me un fou. Je qu' il était malade, je me levai regarder par le trou de la serruc'était à faire peu r ; il é tait pâavai t les cheveux rejetés en ar rles ye ux tantôt fixes tantôt égpar moments il restait immobile
me une statue, tout à coup il gculait comme un possédé, et puécrivait , i l écri vait . . . des patt esmouche, voyez-vous , ce qui es tjours m auvais s igne ; si b ien cela dura quinze jours ou pquinze nuits , parce que dans leil se promen ait tou t autour dmaison. C'est moi qui le conduEnfin, après quinze jours, i l dit : — M es bra ves gen s, j 'a i je vous remercie . — I l n 'y ade quoi , répondi t mon père , vu
je n e vous ai pas bea ucou p aidcrois. — Alors il paya , je dodire, il pa ya mêm e bien et pupartit .
Un an se passa t ranqui l lesans que nous entendissions pde lu i . Un matin , c ' é ta i t en i8crois, deux voyageur s en t r è rengardèrent a t tent ivement l ' in tér ienotre auberge . — T ie ns , d it d 'eux, voilà la faulx. — Tiensl 'autre, voilà le couteau. — C'ét
une belle faulx que je venais cheter au Kan ders teg et un vcouteau qui n 'était plus bon casser du sucre, et qui était aché à un clou près de la por tecabinet. . . Nou s les reg ardions étonnement , mon père e t moi , que l 'un d 'eux s 'approcha et me — N'est-ce pas ici, m on petit qu 'a eu lieu, le 2 4 févrie r, cet hble assassinat ? — Nous res tmon père e t moi , comme deuxbétés. — Quel assassinat ? d is-j
L'assassinat commis par Ku ntzson fils. — Alor s j e leu r, répce que je v iens de vous répon
— Connaissez-vous M. W ercontinua le voyageur.
— Oui, monsieur : c 'est un et d igne homme qui a passé qjour s ici, i l y a de ux ans, je et qui n 'ava it qu'un défaut : c
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de p arler et d'éc rire toute la nuit aulieu de dormir.
— Eli bien tenez , mon ami, cequ'il a écrit clans vo tre au ber ge etsur votre auberge.
Alo rs il nous do nna un mauvaispetit livre en tète duquel il y avait24 Février. Jusq ue là pas de mal :
le 24 février est un jour comme unau tre , et j e n'ai rien à dire ; mais jen'eus pa s lu tren te pag es que ce livre me tomba des mains. C'étaientdes me nson ges et puis encore desme nson ges, et puis cela sur notrepau vre hôtellerie, et tout cela pourruiner d e malhe ureux aubergis tes . S înous lui avions pris trop cher pourson séjour ici, il pouv ait nous ledire , n 'est-ce pas ? On n'est pas desTu rcs pour s 'égorge r ; mais non, i lne dit rien, il paie, il donne un
pour boire mê me , et puis , lé sournoisqu' il est, i l va é crire q ue notr e maison... ça fait frémir, quoi, cette indignité, une infamie Aussi qu' il revienne un poète ici , que j ' e n t rouveun, qu' il m'e n passe u n en tre lesma ins, oh il paiera pour son camarade
— C o m m e n t rien de ce que raconte Werner n 'es t ar r ivé
— Mais rien du tout, c'est-à-direpas la moindre chose. — Mon hôte
trépignait.— Mais alors je com prend s que
les questions que l'on vous fait là-dessus doivent être fort ennuyeusespour vous . —- Ennu yeuses , mons ieurdites. . . Il prit ses che veu x à deu xma ins.. . Dite s, il n'y a pas de mo t,voy ez-vo us C'est au point qu' il nepasse pas une âme vivante , qu 'e l lene nous répète la mêm e chan son.Tant que la faulx et le couteau sontrestés là : Te ne z, disait-on, voilà la
faulx et le couteau. — Mon père lesa enlevés un jour, parce qu'à la f inça l ' embêtai t d 'entendre toujours répéter la même chose. Alors c 'a étéune autre antienn e. — A h ah disaient les voyageurs, i ls ont retiréla faulx et le coutea u ; mais voilàenco re le cabinet. — Diable — Oui,ma foi, c 'est vrai. — Ah mon sieur,c'étai t à se ma nge r le cœur ; ils en
ont abré gé la vie de mon pèr e deplus de dix ans. En tend re dire depareilles choses sur la maison oùl 'on est né, l 'entendre dire par toutle mo nde , et cela chaq ue jour queDieu fait, et plutôt deux fois qu'uneenco re, c 'est à n 'y plus tenir : jedonnerais la baraque pour cent écus
Je vous la donne, et le mobilieravec , et je m'en irai, et je n 'entendrai plus parler ni de Werner, ni deKuntz, ni du couteau, ni de la faulx,ni de rien.
—• Voy ons , v oy on s , mon hôte ,calmez-vous et faites-nous à dîner,cela vaudra mieux que de vous désespérer.
— Qu'est-ce que vous voulezmanger ? répondit notre hôte, se calmant tout à coup, et levant le coin
de son tablier, qu'il passa dans saceinture.— Une volaille froide.— A h oui, une volaille, cherchez-
en une ici. C'était bien autre chosequand on voyait des poules. I l a misune poule dans son affaire ; je vousdem ande un peu, une poule . . . fautcroire qu'il n e les aimait pas, oubien alors c 'était une rage.
— Tout ce que vous voudrez, peuimpor te ; vous m e prépaie rez celapendan t que j ' i ra i faire un tour aux
environs .— D ans une dem i-heure , vous
trouverez votre dîner prêt.(A suivre. ) A L E X A N D R E D U M A S .
~ c a a c - .
GLANURES HISTORIQUES
Le cardinal Mathieu Schinner s 'a-percevant, après la défaite de Mari-gnan , que son crédit avait considérablement baissé et que ses compa
triotes allaient jusqu'à le bafouer,employa, pour recouvrer la considération à laquelle il prétendait, uningénieux moyen qui ne réussiraitplus de nos jours.
Qnand il voyait arriver à son audience des magistrats ou des officierssuisses, il se retirait au fond de salongue chambre, comme pour dépouiller des dép êche s ou lire so n
brév iaire. En leur tourn ant leil se trou vait en face d'un miroir qui lui répé tait ce qui Ssait à l 'autre bout de l 'appartepuis, revenant aux arrivants , idisait : « Vo us m'av ez tiré lgue . . . Vous m'avez fait la niqVous m'avez montré à votre
rade en me faisant les corne s Surpris de tant de savoir , se
siteurs le prirent pour un magen répandire nt le bruit et la dérat ion ne tarda pas de revenen apparence du moins.
É P H É M É R I D E S
1628, 2 n o v e m b r e . — C o m mment de vendanges chét ives enlais. Le vin se ve nd à deu x losetier.
O A S S E - T Ê T E S
(Aux devinants du mot en lodu N o 19 ^axon) , nous avoajouter, comme arrivé en retarnom de : Duc hod nev eu, ParisSolution du wot en triangle N
M A R T I G N YA M A R R E ER A V A U X
T R A I NI R U NG E XN EY
Ont dev iné : Le voisin du cier, Ge nèv e. — O , pèr e, à — Elzéar , Zur ich . — MignMart igny. — Un docteur , Bul le
M O T C A R R É
1. L e do ye n des défunts .2. Ville sur le Rhin.
3. Effort subit du corp s ol 'âme.
4. Peu vif.
A.vis. — Les nouveaux ab
pour 1897 peuvent, en se faisan
crire tout d e suite, recevoir le VA
ROMAND dès ce jour bien qu
abonnem ent ne doive partir qu
1 janvier.
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sommes données soit par les Confédérés, soit par les étrangers, auxvictimes de la dé bâcle du 16 juin1818 et de diminue r d 'autan t les assistances destinées par les bienfaiteursaux malheu reux de Bagnes et deMartigny. I l est vrai que le Conseild 'Etat n 'a adopté cet te mesure qu 'a-
prés avoir consulté le canton directeur et les canton s voisins qui l 'ontappro uvée . Sous un régime d émocratiqu e où le peup le souvera in serefuse à tou te impo sition territor ialeet ne veut pas même souffrir leplus petit papier tim bré, il est vraiment difficile de pourvoir à l'avenir,tant que le c i toyen ne pensera qu 'aucouran t ; tant q ue ch aqu e dixain ouplutôt cha que com mun e isolera sesintérêt s locaux de l ' intérêt gén éral,et qu'o n dira : Si les m ême s mal
heurs se répètent, les mêmes secoursse répé tero nt. Quand il est possiblede se suffire à soi-même, il est pluslibéral de ne pas recourir aux autres dans ses détresses.
On ne peut cependant pas objecter que le go uvern em ent soit t ropco ûte ux , si l 'on fait atten tion à la
naires publics. Le grand'baillif, obligéde s 'établir pour deu x ans à Sionet d 'y représente r comme le premier
ma gistrat du canto n, a 110 Louispar an ; les m em bres du Conseild 'E tat 70 ; un présid ent de dixain10 ; chaq ue me mb re de la diètecanton ale , au no mb re d e 4 p ardixain, 52 en tout, et l 'évêque quandil siège pou r lui ou son gra nd vicaire, a 4 livres par jour de séanceet 7 batz par lieue de marche pours 'y ren dre et s 'en retou rner ; lesmembres du t r ibunal suprême ontégalem ent 4 livres par jour d e séan ce,payées par les parties plaidantes, oules dél inquants condamnés , s'ils ontde quoi, s inon l 'état y supplée.
Da ns le bud get ci-dessus n 'en trepas le contin gent cantonal pour lesdépenses générales de la Confédération por té dans le pacte fédéral à9600 l ivres annuel lement e t uniquement destiné aux besoins de la Confédération.
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Quan d le com me rce sera rétabli ,on ne peut douter que cet te branche de s re ven us publics qui secom pose des droits d 'ent rée et detransit ne devienne plus considérable e t que les quatre grands burea uxde St-Gingolph, St-Maurice, Bourg-deSt-Pier re e t S implon ne rappor te nt
beaucoup plus que dans l 'état actuelde stagnation mercantile.— - = = o s ^ > c - •--:•-- - •
La Hose du Ciel.
Petits entants, iutins de la prairie,Qui souriez à chaque fleur,Troupe joyeuse, innocente et chérie,Rêvez, Rêvez, le vrai bonheur.
Ne cueillez pas I'Eglantine empourpréeLa Rose avare de soleil,Sans quoi, m ignon s, votre main déchiréeSe tacherait d'un sang vermeil.
Mais l'autre fleur que le bon Dieu destineA l 'entant sage et vertueuxNe blesse point C'est la fleur sans épine ,La Rose qui croit dans les cieux
Enfants, la vie est comme une corolleA peine ouverte devant vousEt qui bientôt pâlit, tombe, s'étioleEn refermant son sein jaloux.Que reste-til de la fleur qui décline?Souvent un aiguillon cruelRêvez, Rêvez, la Rose sans épine,Eclose au Printemps éternel
Et cependant , au pr intemps.de votre âge,Que de fleurs sur votre chemin
Mais non Ce n'est qu 'un gracieux mirageQui disparait sans lendemain.Peut-être, aux flots d'une joie enfantine,Déjà se mêle un peu de fiel...Rêvez, enfants, In Rose sans épine,La fleur éclose dans le ciel
Jeunes encore, vous saluez l 'aurore,Mais voire bonheur ingénu,Tel qu'en la nuit un brillant météore,Mourra sous un souffle inconnu.Peut-être, aux flots d'une joie enfantine,Déjà se mêle un peu de fiel...Rêvez, Rêvez la Rose sans épine,La Rose qui croit dans le ciel.
Petits enfants, lutins de la prairie,Qui souriez à chaque fleur,Troupe joyeuse, innocente et chérie,Rêvez, Rêvez le vrai bonheur 1
Qua nd sur vos fronts, de lumineux archang esOnt répandu leurs pavots d'or,Et lorsqu'au sein des aimables phalangesVotre âme a guidé son effort,Lorsque éblouis par des clartés divines,Lon gtemp s vou s' errez dans les cieux.Enfants, rêvez la Rose sans épineQui ceint le front des Bienheureux.
Quand le matin Une voix, en prièresSe marie au céleste oh'œur .'• >Po ur dire au Dieu qui créa votre mère :' . Jésus Je vous donne mon cœur " •
Et dans vos chants aux notes argentines,Dans vos soupir» et dans vos jeux,Rêvez, chantez la Rose sans épines,La fleur éclose dans les cieux.
Petits enfants, lutins de la praitie,
Qui souriez à chaque fleur,Troupe joyeuse, innocente et chérieRêvez, Rêvez le vrai bonheur.
JOSEPH MOKAKD,
I I . Rhét . , 24 décembre 1S8(Section de renseignement. — Ex/mitron
(en patuè de Montha.)
Ne si pas se vos sadé qu e dnoutrous pouros veladzos valaisala plepà du tein, l 'eincouera qu
era que l 'est retso, que l 'a des rtés , l 'a kemin on dit : « Tr oa crévà, pas preu po vivre », assebles dzeins de l'indrai font te to lpossiblo po laï édié e laï être agrblo.
Tantou l 'est le Président que lvité a dinâ u a sepà to seimplamepo ava le plési d 'einteind re ses geodés, u dévesà su lous besoinsla parotse et on pou de politica, cheu prères quand mémo sont poucein ne les eimpa tsé pas d 'étré zolés et pleins d'esprit. Tantou lon conseillé, que l 'aï app orté sa reti , sa des seucessés u des atriqu an t l'a lé boutséri ; des cous lon bon paysan que vein la ï présta on crebellion de pomés, des r is, des tsetagn és ; on àtro l 'est l ivra de bouéro , de la tenia u sér é qua nd l'a zu la lêtéri, la ytant ké fénés que sein méllont avdu dzerdinadzo et mémameint fions de ceriésés.
Tot cein se fé de bon keu, tces brav és dzeins ont pou aré qlieus encouera s 'en allaïe, kâ ce carrevaïe n 'ariont nion por déré messa, féré le catigémo es einfanpor alla porta le bon Dieu es moreins, é po lous einterrémeints l 'aï y are te ? époi, dezein-le onpo avaî pet étré pie facilameint l
• soluchon.
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Tantia qu 'on dzo, na véva qu 'avaonco on pou de bein, en faseint narond a dein son courti derrai la ma-zon, t reuvé on prema que l ' ava tantito grulo pè le veint pendeint la néque to té les pronm és éta rant pè terra,que sous cayenets qu'étaront defouéles trep âvo nt et les mein diévo nt ;
quand vè cein se dépatsé d 'einama ssa tan t que son fudè (") susseplein e voliavé les porta vers llié,mais se peinsé que la ien a oncopreu dein l'herba, l ' idé laï vin de lesbaillé à l 'encouera, adon, s'ein va ala cura io le treuvé que se promé-nàvé dein sa tzambra ein liézeintson breviéro, é apré l 'aï ava dé bondzo lai présenté ses pronmés einuvre ini son fudè, mais qu and vaicein Peinco uera lai dit : « Mais, ma
bonn e d ame, que voulez-vous q ueje fasse de toutes ces prunes, il yen a bea ucou p trop.. ..> O que nà l 'airépon d la féna, preindé pié, Mon-cheu, no sarein te para pas quenein féré E. M.
L e Wmmt M%mmlLa Légend e du 24 février.
(FIN)
Je sortis , partageant bien sincèrement le désespoir de ce pauvrehom m e, car telle est, en effet, lapuissance de la parole du poèteq u e , d ans quelqu e lieu qu' il la sèm e,ce lieu se peup le à sa fantaisie desouvenirs heureux ou malheureux etqu' il change les êtres qui l 'habitenten anges ou démons .
Je me mis en course aussitôt, maisl 'explication de Hantz avait fait unsingulier tort à son pay sage . L'a spect en était gigantesque et sauvage,
mais le principe vivifiant était détruit ; m on h ôte av ait soufflé sur lefantôme du poète et l 'avait fait évanouir. C'était une nature terrible,mais désert e et inanimée ; c 'était laneige, mais sans tache de sang ; c 'é-
(*) Fudè veut dire tablier. " Fion s (gateaux,),rizolés (gais), méflont (se m êler). Ta nt ia (tantil est), grulo (tremblé), defoué (dehors), trepâvont (marchaient dessus).
tait un linceul, mais ce linceul liecouvrait plus de cadavre.
Ce désenchantement abrégea d 'unebonne heure au moins ma coursetopographique sur le plateau où nousét ions parvenus . Je me cuntentai dejete r un coup d'œil à l 'Orient, sur
le sommet auquel la mo ntagne doi tson nom de Gevimi, dér ivé probablement de Gewinns, et à l'ouest,sur le vaste glacier de Lammern,toujours mort e t bleu comme l 'a vuW ern er . Quant au lac de la Dau be[Dauben See), et à l 'écoulem ent duRen derho rn , j ' ava is vu l 'un en venant, et j 'allais être obligé de côtoyer l 'autre en m'en allant. Je rentrai donc au bout d 'une dem i-heureà peu près, et trou vai m on hôteexact et près d 'une table passable
ment servie.En par tant je promis à ce brave
homme d 'a ider de tout mon pouvoirà détruire la calomnie dont il étaitvictim e, Je lui ai tenu par ole , et siquelqu'un de mes lecteurs s 'arrêteà l 'hôtel du Schwarrbach, je lui serai fort obligé de dire à Hantz quej ' a i , dans un livre don t sans cela ilignorerai t probablement à tout jamais l'existence, rétabli les faits dansleur plus exacte vérité.
Nous n'avions pas fait vingt minutes de chemin que nous nous trouvâmes sur les bords du petit lac dela Da ube . C'est, avec celui du St-Bernard et celui du Faulhorn, l 'undes plus élevés du monde connu.Aussi, comme les deux autres, est-ilinhabité ; aucun hôte ne peut suppor ter la temp érature de ses eaux,même pendant l ' é té .
Le lac dépassé, nous nous engageâmes dans un petit défilé, au bout
duquel nous aperçûmes un chaletabandonné. Wil ier me di t que c 'était au pied de cette cabane quecommençait la descente. Curieux devoir ce passage extraordinaire , e tre t rouvant mes jambes , fa t iguées partrois lieues de m auvais chem in, jehâtais le pas à mesure que j ' a v a n çais, si bien que j 'arrivai en courantà la caba ne. Je jetai un cri, et fer
mant les yeux, je me laissai reber en arrière.
Je ne sais s i quelques-uns de lecteurs ont jamais connu cépouvan table sensat ion du ver tsi , me suran t des y eu x le v ideont éprouvé ce besoin irrésistiblse précipiter ; je ne sais s'ils
senti leur cheveux se dressersueu r couler sur leur front, et les muscles de leur corps se toet se raidir alternativement, coceux d 'un cadavre au toucher dpile de Volta : s'ils l 'ont éprouvésavent qu' il n 'y a pas d 'acier trancdans le corps, de plomb fondu les veines, de fièvre courant dansvertèbres dont la sensation soit aaigu;-, aussi dévorante que ce frisqui, dans une secondé, fait le tou
tou t vo t r e ê t r e ; s'ils l 'ont éprodis-je, je n 'ai besoin, pour leur expliquer, que de cette seule phraJ 'é ta is ar r ivé en courant jusqbord d'un rocher perpendiculaire,s 'élève à la haute ur de seize cpieds au-dessus de Lou èch e : unde plus, j ' é ta is précipité.
Willer accourut à moi ; il trouva assis, écarta me s mains je ser rais sur mes y e u x ; e t ,voy ant -près de m'év anou ir, il procha de ma bouche un flaconkirchenwasser dont j ' avala i une lgor gé e; puis , me prena nt sousbras, il me condu isit ou p lutôt porta sur le seuil de la cabane.
Je le vis s i ellrayé de ma pâq u e , réagissant à l ' instant mêmela force morale sur cette sensaphy siqu e, je me mis à r ire pourrassurer ; mais c 'était d 'un rire lequel mes de nts se heurtaie nt unes contre les autres, comme cdes damnés qui habitent l 'étang g
de Dante .Cepen dant , au bout de quel
instants , j ' é ta is remis. J 'avais éprce qui m'était h abituel en parcirconstance, c 'est-à-dire un boversement total de toutes mes fatés , suivi pres que aussitôt d 'un m e parfait . C'est que la p remsensat ion appar t ient au phys ique terrasse instinctivement le mora
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la seconde au moral qui reprend sapuissance faisonriêe "sur le physique ;il est :vrai que parfois ce secondmouvement es t chez moi p lus douloureux que le premier e t que jesouffre plus encore du calme quedu bouleversement .
Je me levai donc d'un air parfaitement t ranqui l le , e t je m'avançai denouveau vers le précipice dont lavue avait produit en moi l 'effet quej 'a i essay é de décrire. Un petit sentier, large de de ux pieds et dem i,se présentait ; je le pris d'un pas enapp aren ce aussi ferme que celui demo n guide ; seulement , de peur quenies dents ne se brisassent les unescontre les autres, je mis dans mabouche un coin de mon mouchoirrep lié ving t fois, sur lui-m ême .
Je descendis deux heures en zig
zag, ayant toujours, tantôt à madroi te , tantôt à ma gauche, un pré cipice à pic, et j 'arrivai sans avoirprononcé une seule parole au villagede Louèche .
— Hé bien me dit Willer, vousvoyez bien que ce n 'est r ien dutout .
Je tirai mon mouchoir de ma poch e et le lui montra i : le tissu étaitcoupé comme avec un rasoir .
A L E X A N D R E D U M A S .
3 3 L O C - 3 S T O T E S
A m o u r e t i n s t r u c t i o n .
' Voici un curieu x récit que noustrouvons dans la Sentinelle du Jurade ,1832 (journal du Jur a français) :
Deux jeunes gens , P ier re e t Rose,arrivaient ces jours derniers chez lenotaire pour signer leur contrat demar iage. Lorsque Kose eut apposé sasignature, Pierre rit un trait en déclarant que cela devait suffire.
Rose se retira alors pensive dansun coin en disant qu'elle ne voulaitpas se marier. Que stionné e sur lesmotifs de cette brusque détermination, elle s 'arracha pour ne pas répondre et alla s 'asseoir sur une terrasse de la maison. Sa mère l 'y re
joignit et f init par obtenir cette; répo ns e : '"• . - - •
« Pierre ne sait pas écrire et,*au-• 1 jourd 'hui , un homm e qui a com-» plcte me nt négligé un e instruction» si com mun e n e p ossède pas les• sentiments que je désire trouver» dans m on mari. »
Instru it de ce motif de refus,Pierre s 'échappa sans rien dire, pleinde confusion. Dur ant de longue s semaines, i l ne vit plus Rose jusqu'àce qu'un jour celle-ci reçut une lettre fort bien écrite. Pierre avaitpassé ses jours et ses nuits pourapprendre à écrire et conquérir lecœur de Rose par l ' instruction.
Le club des suicidés .La pol ice de New-York a décou
ver t l ' ex is tence d 'une de ces é t ranges sociétés , vraiment amér icaines ,dont les affiliés prennent l 'engageme nt de me ttre f in à leurs jou rs, paroriginalité.
Déjà quelques macabres or ig inauxavaient , en Angleter re , donné l ' exemple de ces associations extraordiuai-Le club des suicidés de New-Yorkqu'o n vient de déco uvrir s 'appelait1 Rou nd Robin ». I l avait été fondédans les premiers j ours de janvie r 189 5.
Le 12 mars , Frédér ic Oehm er
donnait le premier exemple de fidélité aux statuts en en finissant avecla vie. Le 2 7 du m ême mois, lesmem bres du « Rund Ro bin » enregistraient un d eux ièm e suicide, celuid'une jeu ne fille , Marie Oeh me r,sœu r du préc éden t. L e 11 avril , cefut au tour de Jacob Gumberh, quele sociétaire Otto S chw erneil suivitle 26 avril dans l 'éternité.
En mai , deux nouveaux suicides : 'ceux de Marthe Balmar et de PeterBonderhefïer. En juin, deux suicidesaussi.
L e club ne pouv ait se com poserde plus de treize membres. Les vides é ta ient imm édiatement combléspar l ' admiss ion de nouveaux amateurs de m ort . violente . Celui qui de vait se tuer était désigné par le sort :on jouait son nom à la roulette etdès que le perdan t ou le « gagna nt »
était désigné, i l lui restait douzres pour en finir avec ' fexi ster r
C A S S E - T Ê T E S
A ajouter aux devinants den tr ian gle du N° 20 : Vénitie
Solution du mot ca rre No A B E L
B A L EE L A NL E N T
Ont devine : E . D ef, 1. —gnon ne , M ar t igny. — Véni tBul le . — Elzear , Zur ich . — Anienne. — O.. . , père, à Sion. —docteur , Bul le . .— Paqui ta , Mon— Colibri. — Miss T èr e, SionNinet te , S t Mayr ice.— Valère & billon, Genève.
Ont rempli les conditions du
cours : O. .. , p ère, à Sion. —gnonne, Mar t igny. — Véni tBulle.
La pr ime (Au foyer Romand
es t échue a Véni t ienne.
M O T E N T R I A N G L E (y C O N C O
1. Nom historique valaisan siècle).
2. P lante exot ique.3. Nuance redoutée de la coq4. Commune du Bas-Valais .5. Un batailleur infatigable p
toujours vainqueur, quoiquecontre plusieurs.6 . Consonne.
A v i s . — Les nouveaux abpour Î897 peuvent, en se faisancrire tout de suite, recevoir le VROM AND dès ce jour bien queabonnement ne doive partir q1" janvier.
A N N O N C E S LIBBàffiïl OH, müuixä
G E N È V E
Paraîtra incessamment :L E S
Veillées des ïïlay(Légendes et traditions du Valais.)
p a r L O U I S C O U R T H I Oavec préface d'EDOUARD R
et il lustrations de H. V A N M U VPrix : 4 francs.
7/21/2019 Valais Romand Vol 1
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A b o n n e m e n t ^Po ur la Suisse, un an . ; ," . Fr. 3 —
six m ois . . . „ 1 75Union postale, (payable d'avan ce) „ 4 50 par an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneEtran ger 0.35 „ „ „ .Rabais sur annonces répétées.
SO M M A I R E . — C hr on i que , L . C . — E tsar-ret de Mori d'à Croaj (patois de Bagnes). —La pierre à Gabriel, L. COURTHION. —Ephémérides. — Casse-têtes.
CHRONIQUE
U n r o m a n v a l a i s a n .A u fur ~ëï "à mesure qu e ' 'n otr e
va ste et intéressan t canton arrivait•chaque jour à révéler, dans l 'un oul ' autre de ses domaines , un .nouveau
-secret à l 'étrang er, le vé ritable observateur ne pouvai t manquer deprévoir l ' instant où la Littérature seme ttrait en rou te pour venir avec
-autant, s inon avec plus de titres quel 'Agric ulture mo dern e ,. l ' Industrie,l 'Alpinisme, la Science et la Peinture•revendiqu er une place au spectacle-synoptique de notre passé, de notrepré sen t e t de la partie qu' il est déjà
, |>ermis d 'entrevoir de l 'avenir .
Tels ces nonagénaires d 'aujourd 'hui qui , après avoir lu t té en arbo
rant crânement devant la Mode dévastatrice la cadenette qui f it l 'orgueil•de leurs jeunes années et qui, après^Lvoir prolongé désespérément la même lutte avec les chausses .et le« blan che t », me uren t un à un dans
-des che ve ux blancs coupés ras , sous-des pantalons ordinaires et de vulgaires paletots , tel notre Valais s'ef
force de résister à tous les envahissements, à se barricader contre toute
entrepr ise .Cependant, après avoir épuisé ses
forces à entra ver la révélatio n deses secrets , de ses cou tumes séculaires, de son langage et de ses multiples traditio ns, il sait ac cep ter lefait accompli et se montrer digne encette mê me nudité qui, hier, effarouchait sa pudeu r atav ique .
On a beaucoup et peu écrit sur leValais, il s'agit de s 'entendre, car
une appréciation sur ce point demand«à être mûrement ra isonnée. Ce n 'es tpas d 'h ier seulement q ue nos paysages servent à encadrer des romanset des nouvelles. Mais les auteursnous avaient emprunté un r iche cadre pour en entourer un tableau banal et quelconque ; les écrivains suisses eux-mêmes , généralement p luspréoc cupés de complaire à un cercle d 'amis qui les attendaien t avec
des applaudissements tout prêts , n 'ontfait qu'eflle urer, chac un pa r son côtépréféré, notre vie civique ou familiale. ,
Aussi, le roman Là-Haut,: actuellement en publication dans la Revuedes Deux Mondes, peut-il être envisagé . comme la prem ière , œuv re oùun auteur se soit résolument attaché
à développer la psychologie detre v ie montagnarde. M. Edo
„Rod, qu 'on avai t quelque tempspecté de vouloir délaisser totaleïes Suisses et circonscrire l 'ho
Éï jpn gran d talent dans le mjsîén, vient de mo ntrer de lare\ la p lus éclatante que sa p
' cupâ t ibn ' ' é t a i t •p la rô t • d 'adapterimposants décors alpestres etpersonnages que ces décurs drent, à une scène plus vaste,brillan te, plus dign e à la fois dpièce jouée et de son auteur.
Ce rom an valaisan, où cep eM. Rod a tenu à condenser quchose de la vie du peuple sentier, a pour théâ tre un de villages alpestres les plus rechedes étran gers ; aussi, pa ysan smestiq ues d 'hôtels et touristes couren t-ils à son action , laquelpour pivot la vie sociale actuelpays,. La géné ration prés ente , dans l ' engrenage des innombr
besoins de l 'époq ue, y est au xses ave c la gé nératio n d'hierpère , ardent défenseur des mde la veille, et le fils, préoccuplendemain, assoiffé d ' innovationluttent de principes tout en crant, l 'un de gaieté de cœur, lsous l ' influence d'un courant irtible, au grand œuvre de la fo
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L E V A L A I S R O M A N D
greffée sur le dév elop pem ent de larégion.
L'humble chaumière se t ransformetout d 'abord en châlet-pension, puisbie ntô t, la fièvre des affaires am ène des adjonctions et un hôtel sedresse avec toutes les préten
tions mo dern es sur la carcasse dela cabane que l 'aïeul avait cru vouerà l 'éternelle rép étition de la vie intimé et innocente d 'autrefois .
Mais ici se renouvelle le fatal problèm e social de la petite industrieabsorbée-par la grande, de l 'hommebro yé sous les dent s du Min otaurefinancier. La vallée se dév elo ppe ,mais sa prosp érité profitera à l'in
connu, seul capable de tr iompherdans un pays où ses habitants ont,moins qu'ailleurs, le droit d 'être prophètes et, enfin, père et fils, ruinés,doiv ent dése rter le logis des ancêtres pou r aller grossir la pha langede ceux que la foule dédaigne comm e si c 'était un crime que de seruiner pour la prospérité de son pays.
T en an t aussi à m ettre en reliefnos m œu rs suisses, M. Ro d guid esa conclusion à travers le conflit germano -suisse dem euré c élèbre sous le
nom d'« affaire Wo hlge mu th ». Onvoit dans ce chapitre le présid entde l 'a Confédération — que pour lefaire mou voir dans le cadre établi ,M. Rod suppose êt re Valaisan —venant se reposer au milieu des siensde sa rude cam pagn e c ontre Bismarck. En débarquant à la gare deVe rnay az, ce grand ci toyen, vainqueu r du chancelier de 1er, se me ttranqu illeme nt en bras de chem isepou r escalader à pied son villagenatal où l 'attentent force poignées demains et plusieurs demi-litres de felicitation.
L e tout se c lô t comme en uneapothéose nationale dans la fête desv ignerons de V evey .
y.m:;
€ tsarret de M ort d'à Croat/.(PATOIS DE BAGNES)
Mori d 'à Cro ay ire de ceü corpsque sont pron et prêt por on sar-vicho. E-vo fauta d 'ona baragne,d'on dzarlon, d 'on godzon, d 'ona
liuaydze-à bri, d 'ona critze, u bin sa-ray-te onco d'ona dzornïa de molet,se peiilont s 'arrindjé por ein, an to-dion o tieu su a man.
Min adonc, vaillie pas ouiro d 'ocontrev enïn su i procecho ns et su itzouses du confechonale. Eincorâ aybiô i promettre ona bôna botelhepor q uand saray ven u fire s i pâth ie,Mori d 'à Croay ire pas de ce boulé et pouay via
I braè-dzein de pe d 'amont qu 'anpas de tsarret por alla bas pe Fol-
lié et que veyï 'nt o tsarret de Morid 'à Croay dezo on mo ue de sota ,fran contre o tsomin, iron benïnsed 'o demanda einprontâ e t , commeMori ire pas cra po, y coudjion pred -jié a dra y de tein z' in tein :
« Cayère Qu'es t te damâdzo quevo-ussi pas min de go po i bônestzouses, vo qui vo-ite tant playseintet tant de bon sarvicho. •
Mïn ire tant d 'énotilo, Mori irepas intrepr ay po descori et on aveindjie
rin de rapaché u tor de lui. Ein at-teindeiri , s 'o po uïn pas conv arti , yeinprontâon adi o tsar ret . Et commeMori d 'à Croay eu rep ons ay sin sederindjé :
— Vo é r in que d 'o pr indre dézoa sota.
I bône dzein de d 'amon s 'accoto-maon de se sarvi mïnmo, ta l lameintque quand ar roâe que Mori e in ayfôta, é tsar ret ire ein ro ta por ondzo u dou.
— Beiigre de diâb lo, que se di
à la f in, to va y, mon pouro-te, einqu'est que de rin say refosâ. At-teinde mi diâblo, gadzo que io vofaso plaça, io, de me preindre otsarret adi z 'a pri. D'àilleu o mefaut tyein dre ; ein me va pas cotaslïn centimes de-ple.
Et crac, Mori se met à passa eincoleu o tfaih de dian et p ou ay 0tràin -dë da rr a y et , enf in ," i -z 'é tchies :
Qua nd a z'u forn ay de passv è , a f i on bidon de tyein néde né de Lyon que ceu d ' i qudîon de « noi de fumée * e t pquan d a z 'u mâ tzerô o sondzonteimples et d 'à londz e, i z 'ab otsr e i ives , marque pouay te i dâprem ieres lettres du nom su o d'i z'étchies ;
jyn. o .et met dézo ein totes lettres :
Libre penseurPas mancô On nïn que sl
pas de lona, on Varbier in tabte p as an porta de M ori ?
— Cô e st-te ein ?— Barthômay de Djan d'à co
Avo uide sô-pli porr i -vo me o tsarret p or alla tan-q u'à F olli
— A r a A ra prein de ou dé
sota. Min vo faudret mettre tchies, sont d arra y o raccà, tosetzes, y i z 'é tyeindu steu dzo
— Granmass ïn , Bon dio o re iMïn quand é Varbier in es t
am ont di Follié ay-te pas fi sefenna fran su o ron d'i z'éque tegnay i tzambes peindoayardzyée a roba po coaydre ein qmarco.
Bar tômay vegnie tsopou datot amorô. et quand vay Mori, y
— Tot-on vo a no z 'é f i a face.— Tie t donc ; que y a-te ?— De marcâ de beügraler i d '
su o tsarret. On aray de que zu fi éspret. . . quan d no sin z'upe d 'avau Boèrnié n ' in recontrôr ibanbel les de prayre, de moénde capotzin. Y à biô tr ire et trcaletta, ceü m onseu, saluaon todon veyay qu 'eu vegnie gray. gro io me se pié eind ebe tô bFollié qu' ire à causa du tsarret.
ora, faret dou sluet à pâ o dzoceu de d 'amont vo torneran prontâ o tsar ret »
Mori d 'à Croay s 'éslapàe de
Za pierre à Gaérté
La bas é de la Dent-du Midi né présente àù sud-est que dès é
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4- r-
n'av aie nt affrontés, Pon cet, les piedsdans la fange du marais, s*expliqùaenfin*:, '•
•Gabriel Teula fut, dit-il, le fondateur de l ' auberge de ' la Croix d 'Or,aujourd'hui hôtel des Postes, où nous•d înerons s i vous y -cons en tez , enren tran t à Monthey.- Jusqu 'au jou roù il fit construire cet établissement,tout le monde l 'avait cru pauvre, etce subit étalage d'aisance ne dev aitpas manquer, surtout dans la sociétéfigée^ et séd en tair e du siècle pa ssé,de provoquer cancans et commentaires. : Ceux-ci allèrent grand train.L ' imputat ion courante de marchésavec le diable obtin t d 'autan t plusde créance que Gabriel passait depuis longte mp s po ur un infatigablenoctambule ; mais l 'humaine curiosité
est. telle qu'elle ne se con ten te jamais de sa pâture et qu'une solutioncohtrouvée ne la satisfait qu'un instant . Auss i , b ien qu 'acce ptée, cet te ,expl icat ion diabol ique n 'empêcha personn e de courir après d 'autre s hy pothèses .
Dut-on épier et poursuivre Gabrielpou r trouv er le m ot de l 'énigm e ?Nous n'en savons rien. Et, tout lereste de sa vie, i l dem eura un vivan t phénom ène aux yeux de s escontemporains . On avai t b ien t rouvé,une fois, une lanterne sou rde et unpistolet daus une vigne à Château-Vieu x, vers l ' en trée des g orges dela Vièz e, mais qu'est-ce que celapou vait éclaircir ? On y eût plutôtvu une confirmation de ses en tre vu es avec Sata n, à qui n ul n e seprése nte que muni d 'objets cabal is tiques.
Touiefois , un jour , un mal in sedemanda s i Gabr iel n 'aurai t , peut-ê t r e , pu s'enrichir à l 'aide de quel
que découver te secrète d 'un t résorou d'une mine d'or. Cependant, lesenvirons de l 'ancien château oùavaient été découverts les objets neprésentaient aucune trace de fouilles . . .
La légende du trésor ou de lamine d'or succéda à celle des pactes av ec l'En fer. Puis, enfin, en suivant ce sentier dont nous avonsperdu la trace, on a pénétré au loin
L E V A L A I S R O M A N DI r ' i i " I i i • 'J i
dans les gorges- jusq ue sous le mamelon de la . Maison Ro ugè et, là,on a pu cons tater que des t rava uxavaient été faits pour extraire duminerai mais qu' il ne restait plusrien. •
La source de la fortune de Gabriel Te ula était donc là, dans ces 'para ges où on l 'accusait de maqù i-gnonner avec Satan . Les objets t rouvés dans les vignes lui servaientpour se diriger la nuit et soit pourse frayer un chemin , soit pour fendre les pierres.
Quant à la pierre cabalistique, Gabriel l 'avait ainsi sculptée pour sediriger plus aiséme nt à trave rs cesfouillis épais ; la ligne droite des braslui indiquait la direction à suivrepour gagner son chantier.
Gab riel exp ortai t son mine rai auloin et ne travaillait que la nuit, afinde bénéficier seul de sa découverte.Voilà le dén oue me nt fort s imple dela légende.
J 'objectai : I l est sans doute biendes légend es qui ' s 'éclairciraiént dela même manière, s ' i l n 'était troptard aujourd 'hui pour l ' en treprendre.Et puis il y aurait crime à les mutiler ainsi à cou ps de réalités, cesnaïves légendes
L o u i s C O U R T H I O N .(Extrait de la Patrie Suisse)
••* :
É P H É M É R I D E S
1755. — A l ' époque du t remblemen t de ter re de Lisbon ne, i l y eutà Brigue, à Naters , à Gliss , à Loè-che , des secousses presque journalières qui se succédèrent depuis leic r novembre jusqu 'au 27 févr ier de
l 'anné e suivan te ; quelques-une s fuie nt s i violentes qu'elles fendirentdes églises, renversèrent des cloches,rendirent des maisons inhabi tables ,tar i rent quelques sources , t roublèrentles eaux . du Rh ôn e et les firentbouillonner.
• « < S 3 e " ' •
1 1 1 — — —
O A S S E ^ T B T E S
Solution du mot en triangle NoB A R M A NA L O E SR O U X
' M E X
A SN .Ont deviné : Tr iboulet , Ma r t i
— C hardon Bleu, Vou vry. — Mla puce, M artigny-Ville. — Ricel le , Monthey. — Colibr i ,. Vo u—• A . Melly , Ep agn y. — NinSt-Maur ice. — Creambulaz-de warzeneck , Mon they . — A rmén ieBulle. — Mignonn e, Mar t ignyO.. ., pè re, à Sion. — Elze ar, ZuPol e t Chouchou, Mo nthey . —Def., 1. — Pie rre de la Tr ap pe .
Valère e t Tourbi l lon , Genève.
No 23. — NOMS EN CROIX
Disposer les lettres suivante scroix, de manière à former dansdes lignes le nom d'un empereurdans l 'autre, celui de sa mère.
R I G O N N N A E P I P E
. A . v i s . — Les nouveaux abpour 1897 peuvent, en se faisant crire tout de suite, recevoir le VAROM AND dès ce jour bien que
abonnement ne doive partir queI" janvier.
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L e « droit sécula ire » ira
dre dans les collections jauniebibliothèques son aîné le i drovin » de s Lou is X IV et des les X — s i mal réprésen ténotre générat ion par te l qui, après is ' é t re pava né duranan né es dan s les cou lisses de tthéâ t res - eu rop éens , un chouboutonnière , e t y avoir semvestiges de ses fredaines, viefin se jeter dans les bras princesse allemande assez épri
ti tre et de la fortune pour oubres te .
O ui ce « droit séc ulaire », étincelle imprévue dans l 'épaissbre de la politique mo dern e Mais ne rions pas trop de nospatriotes qui ont fait se mb lancroire , car , tout Véragre s e ttuates que n ous som mes , nor ions assurément t rouvé d anprop res rang s des av ocats p
soutenir la mê me thèse le j ouen désespo ir d e c ause, i l nousfallu pousser le finis Polonicei ter le dernie r salut à un glpas sé désorm ais confiné dans taire.
Décidément, pourquoi aussi tenir en suspicion ce Haut-VSi ces tê tes quelque peu dureont posé pour modèles deva
. • • • •
SO M M AI RE . — Chronique , L . C. — Les. -Ayants, (poésie), P. VERLAINE. — A M on-
<hey (poésie), M . M . •— Récit en patois deC ha m os on , T . N I T T I R C . — Questions et réponses. — Le Valais en 1820 (Etat mili-
- *aire). — Bloc notes. — Ephém érides. —Casse-têtes.
y CHRONIQUE"Un journa l politique rom and, ve
nant de citer un passage d'un article•du Confédéré, relativement à la réce nt e lu t te entre députés du Hau t•et du Bas-Valais pour la nomination•d'un successeur à M. de Kalbermat-ten au Conseil des Etats , t ire librem en t la déduct ion suivante :
« L 'ant iqu e r ivali té de race entrele H a u t et le Bas-Valais ne semb lepas près de disparaître, elle s 'accentue plutôt. •
Nous ne pensons pas ê t re de ceuxqui abusent du sent iment patr io t iquee t nous préférons de beauc oup lesban que ts où l 'on peut por ter des
toasts au cuisinier à ceu x où l 'ons'égosille à limer le lugubre :O monts indépendants
sur un ai r em prunté au pays duspleen; toutefois, nous dem and eron sà notre confrère la permission . d edissiper cette erreu r, et de voir les•choses de plus p rès que lui-même.
Loin de nous apparaî t re comme»une .sou rce de nouv elles divisio ns,
de tiraillements inattendus, cette vic
toire du Bas sur le H au t m arqu eplutôt, à nos ye ux , l 'aurore d 'un efusion, de plus en plus complèteparce qu'elle est inévitable, des deuxraces qui se par tagent le pays . Quela Nouvelle Gazette de Zurich met teun frein à sa voix de croquemitaineallem ande Nous—n'avons pas-dit parlà qu'o n allait éliminer des horairesde chem ins de fer les Turtmann,le s Raron et les Salçesch qui ontfait son bonheur, i l y a quatre ans,
et qui font depuis le malheur de nosoreilles.
Mais le Haut-Valais vaincu par leBas sur un terrain tout pacifique oùl 'on se borne à nom mer des évê-que s et de s conseillers aux Eta ts ,c 'es t précisément l ' acheminement fatal du peuple entier ver s l 'unité jus qu ' ici emp êchée par quoi ? — Pardes res tants de prérogat ives que leHaut-Valais s 'attr ibuait comme des
reliques de sa déjà lointaine suprématie. Les débris du droit séculaire,en s'en allant un à un, finiront parétablir de fait ce qui, jusq u'à cejour , ne l 'était que de principe.Après cet te conquête , d 'a i l leurs cons idérablement p latonique, e t quelquesautres auxquel les le Bas peut encoreaspirer, tout sera pour le mieux dansla meilleure des Républiques étoilées.
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. « • L E V A L A I S R O M A N D
sculpture de la mazze dirigent unemain quelque peu lourde, n'avons-nous point, nous, eu parfois l'échinétrop élastique ?
Où irait-on, d'ailleurs, avec ceshypothèses historiques ? En la circonstance, la deputation romande etla deputation allemande ne noussemblent-elles pas avoir eu chacunele sens instinctif de l'inanité où estarrivée, par sa trop longue durée,notre antique rivalité ?
Le Haut-Valais voulait précisémentenvoyer à Berne un député de raceromande et le Bas-Valais lui a répondu en choisissant un Vibère pouraller représenter là-bas le Nantuateet le Véragre
Qui t'as fait noble ? disait HuguesCap et à l'un de ses courtisans. —Qui t'a fait roi ? lui répondit celui-ci.—— Qui t'a fait puissant ? pouvons-nous dire aux enfants des sept dixains.— Qui t'a fait Suisse ? peuvent-ilsnous répondre.
En compensation de ce sacrificedu « droit séculaire », nous prom ettons de ne plus tenir une comptabilité trop rigoureuse en matière épis-copale. Nou s aimons trop la pa ixpour attendre, afin d'ouvrir les brasà cette déesse, que la chronologierenfermât autant de Jardinier et d'Ab-bet qu'elle renferme de Rarogne etde Schm er, de de Riedm atten, deZen-Ruffinen et d'Asperling.
Ce que serait aujourd'hui le Haut-Valais s'il n'avait pas conquis le Bas ;il serait difficile de le dire. Par contre, si la partie inférieure de notr evallée du Rhô ne était demeurée at
tachée à la fortune de la maison deSavoie, peut-être Camille Défayessiègerait-il aux côtés d'Imbriani, aulieu de siéger à ceux de M. Glutz,de Soleure, et l'auteur de ces lignes,à moins que d'être tom bé pour Umberto à la bataille d'Adoua, n'auraitd'autre sort que d'ignorer jusqu'à laconception du Valais Romand pourfonder quelque feuille macaronique
et y plaisanter ce Crispi qui a tan tde poil sous le nez et point du toutsur la tête.
Donc plus de barrières et « Vivele Valais » tout court L. C.
L E S A V E I T T S (*)(Sur uu dicton ardennais.)
„ Dan?- les A ven ts ", com me l 'on ditChez mes pays, qui sont rustiquesEt qui patoisent un petit,Entre autres usages antiques,
„ Dan s les Aven ts les côs chantont "Toute la nuit, grâce à la lune„ Clartive " alors, et dont le frontS'argente et cuivre dès la brume.
Jusqu'à l 'aube en peu d'ombre et cesChante-clair, clair comme un beau rêve,Proclament jusques à l 'excès
Le soleil... qui plus tard se lève.Trop tard pour ceux qui sont rec lusAu poulailler — tout comme une âmeNe tendant que vers les élus,Dans le péché, prison infâme, —
Et comme une âme les bons coqs,Vigilants, tels au temps de PierreSouffrent, mais, en dépit des chocsD'ombre, chantent et l 'âme espère.
P. VE RL AINE .
(*) Liturgies intimes, Par is 1896.
A M O N T H B YMonthey, du Ciel cité bénie,Trois monts du chêne couronnésS'élèvent sur ton armoirie,Emblèmes de tes libertés.
Comme les prés • et les m ontag nes,Vert est le champ de ton blason.L'épi d oré de tes campagnesY jette l 'or de la moisson.
M . M .
(Compose à l 'occasion du Carnaval de JSQSO
Récit en patois de Cham oson.
Albê tréyév è la fleu,. il avey biuouna gotta. Il eyrè décidau à rire.Il ave y por cen déz'o sa man çleuque fallivè. Prodjué baleud ravè parli. Albê lo vey. As-tou sey ? leydite. Tiro a fleu. Vins bà, gottàouna tasse. Prodjué, que l'è pâ dela tempérance, se tiré pas en dareypor cen-li. Cen ley va, allez —
Quand l'a zu biu quaquè veyAlbê l'ey dit : Dzenoud a l'idétè toccâ. — D 'abô toccau io bayi se lo crenzo ? Tou té crey
En attendend, li veyroz se vjivon et lo vin commenciève à effet.
I n'en faut pas troua, Mi quon a biu ouna gotta, on se creyfin, pié rezzo, pié fort que lés àet Prodjué se trovavè justamece point. L'a pâ zu manca de vouarb a po r l'allurâ. I sort decava à la brètze de Dzenoud.
Faut-é pâ que pendant que Pjué tzartchivè Dzenoud d'on cince arrivé de l'âtro à passa vant la cava à Albê.
— Hé Dzenoud ley-crie Aas-tou sey ? Vins beyre ouna g
Dzenoud se fi pâ trié pè l'orLo bon vin ley fi mi tant de b
Quand l'a mi Ï'U biu quaquède troua. Albê ley dit : Quèavoui Prodjué ? I tè tzartzè ; vevourdî. Fi attenchon. — Heu , repond Dzenoud, d'abô vourd eyHeu, Di donc, té creys-tou qulo crenzisso ? Hein ? Io , craiProdjué? Ah Ce c..,.. a ren qumalheu de passa pè mi mans ptou vas veyre.
E Dzenoud sort à son tor povâ Prodjué. Franc quand ion sorl'âtro, que l'avey fi on tor por tornâvè arrouvâ.
— Que t'as avoui mè ?— Que t'as avoui mè, hein?Et se sarton.Prodjué, pié soul, avey z'u la f
de leva on tabouret -et d e -lo Jsu a tita à Dzenoud. Cinsè ltot en sang mi tegnivè Prodjuésor et Prodjué l'eyrè tot rodzosang à Dzenoud.
L'a fallu le sépara.Quand sont z'u separaus, Alb
à Prodjué : « Bougro Ce brede D zenoud t'a fotu tot en on s
— Lo foto u correchonnel.Ouen, ouen, fo-lo piè. Le pâ damadzo. Fi lay pié payer tché
Et Prodjué s'en va de ce pâ plainte u président du tribunalcouvé, bardouflau de sang que l'
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LE VALAIS ROMAND
Quand lo présidant du tribunall'o-t-a z'u examinau, lo ranvouye enley desent : Vo peudè alla vo bouyâ,r a
Revenu en tché lui, Prodjué sebouyè. Quand l'è z'u bouyau, l'apâz'u ouna marca pê la tîta, pâ on
trou po signier.— Ora tou Ora tou Va, ra ? queley dit la fenna, dépatzè-tè pié dealla retriyier la plainte. Oh quinsabot de Prodjué
Prodjué, couvé di malédichons desa fenna, l'a ren z'u à firè qu'à vitosa voutâ et tornâ trovâ o présidentdu tribunal et payier sey à sa francsde frais. T. N I T T I R C .
G E S T I O N S E T R É P O N S E S
Aucune réponse ne nous est parvenue au « problème étymologique »,posé dans le No. 19, sur les frontières portant le mot t Morge • comme racine.
Nous n'abandonnerons pas pour.si peu cette question, mais, commela solution peut se faire attendre,nous ne voudrions pas qu'elle nousempêchât de poursuivre notre chapitre : Questions et réponses.
7e question. — Le chant latin Radieux aux études bieti connu partous nos étudiants a-t-il un auteurconnu: Quelques-uns le disent valai-san; mais, comme il est usité ailleurs, ne pourrait-on point nous enindiquer le lieu d'origine sinon l'auteur ?
«»-3-«=
LE VALAIS EN 1820
II . — Etat mil i taire.Le canton qui compte à peu près
ioooo hommes en état de porterles armes se divise en 3 arrondissements militaires : l'oriental qui compren d les 4 dixains d'enhaut, l'occidental composé des dixains d'enba set le central qni se forme des cinqdixains de Loèche, Sierre, Sion, He-rens et Conthey. Chaque arrondissement a, depuis peu, son comman
dant chargé de l'organiser : cet officier, qui prend rang de colonel, aun traitement de 15 Louis, et sonsecrétaire en a autant; il est le chefd'un conseil de recrutement où siègent les présidens de dixain. Ce conseil accorde les dispenses de service
et fait passer successivement leshommes enrégimentés de l'élite dansla réserv e e t de celle ci da ns lalandwehr, à mesure qu'ils ont desremplacements d'après l'âge fixé, etsur la base fédérale d'un soldat sur50 individus. Quiconque obtient uneexemption de service est taxé à unecontribution annuelle depuis 20 fr.à demi-franc (soit 5 batz) selon sesfacultés : la somme q ui en prov ientse partage par portions égales entrela caisse militaire de l'arrondissement
et les communes, en proportion dece qu'elles y versent : ces dernièresappliquent leurs portions à l'achatdes armes et à l'équipement de leursressortissans s'ils sont pauvres. Chaque commune, en raison de sa population, a un ou plusieurs instructeurs (commis d'exercice) pour enseigner la manœuvre aux miliciens.Tout Vallaisan doit servir de 20 à50 ans et s'exercer depuis 18.
L'uniforme cantonal est bleu de
roi, rev ers et retroussés rouge s ; col,parement et pantalon bleu de ciel,demi-guêtres noires, buffeterie blanche, schakot. Les carabiniers et leschasseurs sont en verd. La troupequi a un certain nombre de joursd'exercice annuel n'est payée quequand elle est en activité de service.Le militaire vallaisan se composed'une landw ehr de 7 à 8 mille hommes , et du contingent fédéral. Cedernier se partage en élite et enréserve, l'une et l'autre de 1280 hommes : dans chacune de ces deux sections entrent une compagnie de chasseurs, une de carabiniers et environ58 hommes de train. Il n'y a encoreni cavalerie ni artillerie, mais pourla sûreté publique on a levé un corpsde 18 gendarm es qui doit nécessairement être augmenté.
L'arsenal, pillé par les Français en1798, n'est pas encore réarmé, et
n'a que 19 pièces de canonque la Diète ait décrété d'enle nomb re à 25. D e ces 19 S. M. l'empereur d'Autrichedonné 12, dont 2 de 24, 2 2 de 8, 2 de 6 e t 2 obusi10 et 8 livres de balle.
Les Vallaisans s'exercent sau tir, soit à la carabin e, grand mousquet à fourchettau fusil ordinaire : les villes et grandes communes ont ciennement des confréries dequi s'assemblent à jours fipossèdent quelques revenus,nés «oit aux prix,-soit à desde corps. La chasse au chamotribue aussi à former d'habilesqui peuvent aller de pair avedes cantons les mieux exercmilitaire cantonal sort de l'epar les soins et le zèle de squi ont organisé d es écolestruction distinctes pou r les opour les commis d'exercice les tambours, et ne tarderaêtre sur un bon pied, d'autacomme tous les Suisses les Vasont braves et bons soldatsont fait récemment preuve guerre contre les Français, enet 1799, et co ntre les M ilan
1814, battus au passage du Set écrasés par des rochers roueux.
Par ses dernières capitulatiola France, le Vallais a 4 comaux gardes et 6 dans le secgimen t de ligne, environ 100mes, ce qui est bien assez ppopulation, à l'augmentation quelle les services étrangers précédemment un obstacle intable. Avant la révolution, i
un régiment au service de et plusieurs compagnies soit mont soit en Espa gne : en 1leva un régiment de 2000 hpour cette dernière couronneune partie,, il est v rai, étaieétran gers , En 1800, il fourfort contingent aux troupes en France, et en 1806, un bde 600 hommes. Enfin, sousgime français la conscription
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L E V A L A I S R O M A N D
pris plus de 700 recrue s. A peine ladixième partie de ces militaires, sortis depuis 1796, étant re ntré e, i l estmanifeste que la population a beaucoup souffert de ces pertes, d 'autantplus que, tombant sur la f leur de lajeu nes se, elles ont enlevé une foule
d'hommes robustes à l 'agriculture etau mariage : à quoi il faut ajouter quela lutte d 'autant plus glorieuse qu'elieétait plus inégale des Hauts-Vallai-sâns contre les Français en 1798 et1799 a fait perdre aux anciensdïxains plus de 800 de leurs plusbrav es ci toyens morts pour la défense de leur ter re natale contre uneagre ssion injuste s'il en fut jam ais :de plus, 200 Vallaisans vien nen t depart ir pou r les colonies suisses duBrésil . E n 1813, il y avait dans le
Val la is 1529 veufs , 2533 veuves .• Cet te différence dé 1004 entre lesdeux sexes éta i t en grande par t ieune suite de la guerre, la totalitédes mar iages é tant à cet te époqu e
'd e 10 820, il s 'en suit que le nombr e des femm es v euv es était à celuides femmes mar iées comme de deuxet un tiers à dix.
BLOC-NOTES
A n née b i s s ex t i l e . — L ' an 189 6est bissextile ; l 'an 1900 ne le sera
.pas ; pourquoi ?J M. H . de Parville l 'explique de
cet te manière :« Grosse affaire que le calendrier,
dît- il , dont l 'histoire rem onte enc oreIplus haut que Romulus. I l préoccupatoujours de trè s bons esprits . L e calendrie r d e C ésar a vait f ini par am ener un retard de six jours, s ' i l vous
plaît , entre le passage réel du soleilà l 'équinoxe et l 'équinoxe de l 'alma-na ch ve rs le. quato rzièm e siècle. E n1814, l ' évêque de C ambrai , P ier red'Ail ly, chance lier de l 'Unive rsité dePar i s , prit l ' initiative d 'un e réformeurgente . I l soumit son projet au papeJean XXIII . La propos i t ion n 'aboutit pas . Sixte IV , en 1475, consultal ' as t ronome Réglomontan. Celui - cimourut . En 1053, le Conci le de
Tr en te insista et appu ya le pro jetLilius.
Lilius mourut. Cependant, l 'heureétait venue. L'erreur annuelle de 11minutes 8 secondes 4 , accumulée depuis 1355 ans, avait amené une différence de dix jours entre la marche
du soleil et le calendrier. Le bref deGré goire X III remit les choses enplace en décidan t que le 4 octobre1582 serait compté le 15 octobre etque les ann ées séculaires 1700, 1800,1900 cesseraient d 'être bissextiles .Ainsi fut fait ou sera fait. Et nouscontinuons, depuis ce temps, à marcher sous le régime de Grégoire XIII.
C'est pourquoi 1896 est bissextileet 1900 ne le sera pas . C'est la dernière ann ée bissextile du siècle. I ln 'y en aura plus a van t 1904. L' in
terval le entre deux années b issext i les sera cet te fois de huit an s, privilège fin de siècle. •
E P H E M E R I D E S
Un mo yen prat ique de pré parersoi mêm e les grenades ext inct ivesdestinées à arrêter les incendies.
On prend 10 ki logrammes de selordinaire, 5 kilogrammes de sel ammoniac, et l 'on fait dissoudre le toutdans un peu plus de 3 0 litres d 'ea u.Qund la solution est complète, on la
met en boutei l les b ien bouchées quel'on distribue dans les différentespièces.
Si un incendie se déclare, on lancedans le feu une ou d eux bouteillesavec assez de force pour briser leverre, et la diffusion du liquide amènel 'extinction de l ' incendie.
Un Américain a inventé un corsetmusical. Ce co rset est comb iné defaçon que la plus légè re pression
extér ieu re produi t un son -analogueau sifflet d'une locomotive.L' inventeur a fabriqué les premiers
pour ses filles et il est sûr que personne ne pourra leur prendre lataille sans que tou te la maison ensoit avertie.
1612, décem bre . — N ais sanSt-Maur ice d 'un mons tre ayant tê tes , t ro is bras e t quatre jamb
C A S S E - T E GSolution du mot en croix
. AG
N E R O NIPPI
. N
du N
Ont deviné : Ninette, St-MaurPounemma, Montreux ; Un cas Bag nes ; Cream bulaz -de Schw
neck ; A ndré luc , V ionnaz ; Anienne, Bulle ; « N », Bag nesgnonne , Mar t igny ; N ine t t e Rw and , Sion j Elz éar. Zurich ; pè re , à Sion ; Valère* et Tou rbGenève ; Pol e t Chouchou, MontTr iboulet , Ma r t igny ; Chardo n V ouvry ; Col ibri , Vou vry ; Véni t iBulle ; Ripin celle ; L. Gré zi, BMarguer i te de Monthey; Un Sembrancher ; Bande joyeuse, vry .
De ux solutions du mot en g le No 22 sont parvenues le nal étan t sous presse : Vé nitiBul le , e t Marguer i te de Monthe
É N I G M E N * 2 4Connaissez-vous le solitaireQu'on ne trouve jamais chez lui,Bien qu'il ne soit jamais sorti,Qui n'eut ni maître, ni grammairEt parle avec n'importe quiTo ute s les langues de la terre î '
LIB EA IRI OH., EG ËIM .MI &
G E N È V E
« < s a > -
Paraî t ra incessamment :L E S
üeil lé es des ïïla(Légendes et traditions du Valais.)
par LOUIS COURTHIONav ec p réface d 'EDOUARD R O
et illustrations de H . VAN MUYDPrix ; 3 fr. 50.
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» ' > - • ' * ; ' • ' - . ; . - , : • . l;
A b o n n e m e n t sPo ur la Suisse, un an . . . . Fr. 3 —
six mois . . . „ 1 75Union postale, (payable d'avan ce) „ 4 50 par an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneEtran ger 0.35 „ „ „Rabais sur annonces répétées.
' S O M M A I R E . — B onne a nné e L . C . — L evieux taupier (poésie), A . C. — Les „ Veil
lées des Mayens ". — Les ecocheû (chanson.populaire). — La suppression du landsturm(chanson d'actualité), L. C. — Le Valai« en1820 (Etat ecclésiastique). — Glânures historiques. — Bloc notes. — Eph éméridts. —Casse-têtes
£QE tfflfè ftGUGlé&l
LE VALAIS ROMAND
Avec le présent numéro, le ValaisRomand entre dans la deuxiè me an-mée de son existence.
De même que bien des journauxmaissants , i l s'est fai t de nom breuxamis jusque dans les rangs de ceux
•qui, il y a un an, saluaient d'un-sourire sceptique le baptême du « pet i t béb é rose » . Aujourd 'hui , le bébé ,«ans avoir beaucoup grandi , quoiqu ' il se soit bien porté , se couv re•d'une robe cr èm e pour faire sa pre mière communion .
A cette occasion, i l envoie à touss e s lecteurs ses m eilleurs souh aits
de bonne année. I l en es t parmi euxqui aspirent au bonheur matrimonial.
Nous leurs adresson s à tou s, quelqu e soit lefifc sex e, no s voe ux lesplus sincères pour la b rèv e réalisation d'une aspiration si légitime
D'autres, plus favorisés, du moinsen appare nce, soupirent déjà aprèsla liberté perd ue et r êve nt de lareconquérir . Nous croyons qu' ils feront mieux de se contenter de l 'étatde choses qu' ils ont créé, prématurément ou à la légère peut-être, mais
on ne saurait tout prévo ir , et puisle m ariage n'a-1 il pas de tout tem psété comparable à une ville* assiégéeoù ceux qui sont dedan s cherche ntà sortir et où ceux qui sont dehorscherchent à en trer ?
D'a utre s, et ce sont là les plusnom breux, rêven t for tune prom pte.Nou s espé rons que le tirage de laloterie de l 'Expo sition aura réaliséles aspirations d 'un c ertain nom bred 'entre eux.
L'année 1896 a enlevé au ValaisRomand une t rop nom breuse phalang e de ses amis de la prem ièreheure, la p lupar t c i toyens b ien connus : Joseph Orsat , à Sax on ; EdouardValloto n, à Martign y-Ville ; AlfredArlet taz , à S ion. Sembrancher a é té
par t icul ièrement malm ené parparq ues qui ont coup é, succe
me nt et en un tem ps très l 'existence de nos amis Nicolasnet , Et ienne Taramarcaz, Emilelard et Camille Besse, tous hode prem ier p lan . Hors de notrton, nous avon s vu disparaîtreet l 'autre de mort subite, Jean Sler, directeur de la Banq ue la ire de la Gruy ère, e t Paul ler , secrétai re au Dépar tementral du commerce.
Comme l ' exigui té de nos colne pouvai t nous perm ett re desacrer u ne no tice nécrolo giqtous ceux que la brutale denous a enle vés de la sortequ 'à chacune de ces fa ta les nles il nous semble que quelque de notre prop re v ie s ' en va «ux, nous tenons , en ce jour nel, à nous associer un instadeuil des-leurs parents et amis.
A la fête de mon village,'" Ch acu n, délaissant le foyer,
S'en vient folâtrer sous l'ombrageD'un vieux et superbe noyer.
Les jeunes à la vive allureDansent sur l 'herbette gaimentEt les vieux battent la mesureEn vidant des pots de vin bl an c
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2
Michel dirige la musique,Deux cornets, un harmonicaJouant d'après l 'usage antiqueLa mont ferrine et la polka.
Près de la place où l 'on danseS'ouvre un joli petit cheminOmbragé d'un feuillage denseEt parfumé de romarin.
Là, fuyant la foule bruyante,
Garçons et filles vont à deuxChercher sous l'ombre bienveillanteUn lieu propice aux amoureux.
Ils s 'en vont dans la forêt bruneVers le silence et la fraîcheur,Nul regard ne les importuneEt rien ne trouble leur bonheur.
Mais la solitude est peu sûre,Car Philibert, le vieux taupier,Sur la porte de sa masure,En tissant ses pièges d'osier,
-Voit passer tous les jeunes couples,Les fillettes aux bonnets blancs,Aux petits pieds, aux tailles souples,
Et, soupirant, songe au vieux temps.
Le temps où plein d'ardenie flamme,Bien jeune alors et bien heureux,Il menait sa défunte femmeDans le sentier des amoureux.
A. C.
- « B O ^ »
Les Veillées des fllayens
Ce livre anno ncé depuis longtemps•vient enfin de voir le jour. Cest un
petit in 40
avec couverture illustrée,texte orné de vignettes et de /7 gravures par M. H. van Muyden (Genève. E g g i m a n n & CS&).
N'étant pas décemment autorisé àle recommander nous-même aux lecteurs du V a l a i s R o m a n d , nous attendrons, pour en parler plus longuement, de pouvoir emprun ter les opinions de quelques uns de nos confrères.
œ - o - =
VI. a'éceclieu (IveslattetES esgrasge)Chanson populaire. (*)
A , â, â, no fô porta denâA ceû quatro gros teimplâQue fason patin, patàA , â, â, no fô porta denâ.
(*) Extrait des Veillées des Mayens (Genève189 6 . Eggiminn & Cie .
A,
L E V A L A I S R O M A N D
E, é, é, no z'a fallu dzerbéPor povay inmatieléLé pesetes et lé rânés.E, é, é, no z'a fallu dzerbé
I, i, i no faud ret no z'impli ;Se n'in rinque de seriSaret vito dezeriI, i, i no faudret no z'impli.
O, ô, ô, n' in tant medjà de gremô
Avoui tant d'ordzo pelôQue no no sin tot conslôO, ô, ô n'in tant medjà de gremô.
U, u, u n'in fenamein tot biu.Câ l 'on vin jamais pansluComme quan on a bien bat tu.U, u, u n'in fenamein tot biu.
- = - O C S £ > C - —
Za suppression du landsturm.(Air : En revenant de la revue.)
I
Les colonels qui vont à BerneDans le Conseil nationalNous font, — c-é nom d'une giberne ? —Passablement de bacchanalT..Hier encor, veuf, moutard, beau-père;Menton sans poil ej^barbe austère,Tout devait, sans avoir le trac,Se résoudre à porter le sac.
Les citoyens par tas,Borgnes, goitreux, pieds plas,
Etaient flattés sur leurs retoursDe paraître en si beaux atours;
Le gars de quarante ans,Tondu par les autans ,
Se rapprochait de son miroirEt crac renaissait à l'espoir
Mais maintenant,Par un coup d'vent tournant ,Bern e dit : „ C'est gê nan t
T an t de capotes ;Vite, en deux coups,Quitte à passer pour fous.Nous leur retirons tout,
Saut les culottes "
I I
Pour tout mari qui se respecte,Il est bigrement malséantQue son épouse circonspecteDise et répète en maugréant :— Ton pale tot , vois- tu, m'agaceEt chaque fois que l'on s'embrasseJe m'd is : „ Pou rquo i ce cré coqu in„ N'est-il simplem ent qu 'u n pékin ?... «
Car passepoils, schakotsSont l 'attribut des coqs,
Et dame, on aime à sa moitiéN'avoir pas ä faire pitié
Tout époux amoureuxEtait dont bien heureux
D'avoir , à point nommé,L'occasion d'pas être réformé
Mais, .maintenant,Bar. uni coup d'ven t tou rna nt,,un se dit : „ C'est gênant
., Tant de capotes : "Dès que ces fous-
Auront tout pr is sur nous, .La fenim' fera cent coups
Hour les culottes ? L.
LE VALAIS EN, 182C
I I I . — Et a t ecc lés ias t ique .
To ut le Valais , à l 'ex ception quelques familles étrangères decommunion, réfo rm ée , professe communion romaine, e t ne fqu'un seul diocèse, qui, avant laformation, comprenait encore le vernement d 'Aigle . L 'évêque," s'intitulait comte et préfet du Valjusqu 'au temp s de l 'occupation les Français , a conservé le ti treprince du saint empire : autrefoispuissant, il partage ait avec les d ixains le gouvernement du pavai t le droi t de g laive, de monet de grâce, possédait plusieurs gneuries et soutint dans les XX V I e e t ' XV IIe siècles des lplus ou moins vives contre les tr iotes, qui tendaient toujours à t re indre son pouvoir temporel : voir fondé sur un diplôme de C
lemagne, appelé la Caroline, recomaintenant pour apocryphe et une char t re donnée en 999 par dolphe III , roi de la Transjurdont l 'autorité est moins suspe
Qu elqu e fois ces préla ts furenla tête des factions qui déchirale Vallais, en guerre avec une ptie de leurs diocésains, et en lia
'soit ave c la Sa vo ye , soit av eccantons suisses, dont les troupesnaient soutenir leurs prétentions.rappor ts de l ' évêque de S ion
le temporel sont m aintenant dminés, et le bornent à avoir la pd'ho nne ur à la dièt e où, son sufcompte pour 4 voix équivautconséquent à celui d 'un dixainchaque vacanc e, le chapi t re dcathédrale de Sion présente 4 sà la xhète qui "en élit un à -h rplité des voix . Ce chapitre est
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saint, patron du Valais qui nous apprend qu 'é tant a l lé à Rome s ous lepontificat de Léon III, ce pape luifit cadeau d'une grosse cloche pourla cathédrale de Sion.
Mais le saint prélat était fort embarrassé sur le m o y e n de t ransporter cette cloche au milieu des Alpes
il n'en t rouva aucun de p lus expé -ditif et de moins coûteux que d 'engager le Diable à la porter lui-mêmesu r son dos, et celui-ci fit heureusem e n t ce voy age quoique d 'assezm auv aise grâ ce. (*)
Le fameux cardinal de S ion Mathieu Schiner, son neveu, parvenu aumême épiscopat en 1500, t rouva cecoin si bien choisi qu'il le conserva,à quelques légers changem ents près .D a n s la suite, ses successeurs nemiren t que la cloche sur leur monnaie : l 'esprit malin n 'y. parut plus,pa rce que les mauvais plaisants enavaient fait un scandaleux b adinage etq ue des ignorants prenaient le Diable pour le Patron, malgré ses cornes. « C'est la première fois que cetennemi du genre humain à eu l'av a n t a g e de figurer sur une monnaiee t ce sera sans doute la dernière ,s 'écrie un chroniqueur . ». Ce singulier type a valu aux princes qui le por tèrent d 'obtenir les
honneur s de cette médaille dans lescollections des curieux.
BLOC-NOTES
Une bel le dot . — Un père voulant mar ier sa fille allait partout publiant qu' il lui d onna it 100 000 fr.à son mar iage. Auss i tô t les p ré ten dants d 'accourir , par la dot alléchés.Après maintes informations , le choixtomba sur un jeune comm erçant . A
la veille du mar iage , le père fait appeler celui ci et lui dit :
:— Mon cher ami, je veux vousremet t r e la dot de ma fille.
— Par exem ple .. . Y pens ez-v ous ?...Rien ne presse s'écrie le futur époux,su r un ton de dés in téressement .
. (*JPour détails voir dan s les Veillées des MayensL a „ cloche de St Théodule ".
Malgré cela, le père insiste et présente au j eune homme une feuille depapier où il lut ce qui suit :
D O T DE MA F I L L E .
Education soignée, esprit juste, sensdroit, cela vaut bien Fr. 20 000
Ma fille n'est pas co
que t t e , et cette qualité ne saurait s 'estim er au dessous de . » 20 000
Vertueuse, remplie d'ordre et d 'économie,elle est capable des 'attacher à son ménage et de diriger samaison » 30 000
Elle n'a pas goû t desbals et des spectacles,ce qui, dans un ménage, peut b ien en
core s 'estimer . . . » 10 000Elle est adroite et labo-• r ieuse, peut se passer
de modistes et decouturières ; n 'est-cepas encore au moins . » 10 000
Enfin je lui donn e 10 000francs qui valen t plusque ne vaudrai t unefortune avec des défauts contraires auxqualités que je suish e u r e u x de reconnaître chez ma fille . . » 10 000
Tota l Fr. 10 0 000
L e j e u n e h o m m e , un peu désappointé après cette lecture, com pritcependan t la leçon que le père avai tvoulu lui donner . Il en profita pou répouser la fille, et il s'en t rouvabien. Il est aujourd'hui r iche, heureux et cons idéré dans la communeoù, grâce à l'activité et à l 'économ ie de sa famille, il est pa rvenu âacquérir l 'estime et la fortune.
É P H É M É R I D E S
1626 Janvier 6. —• Les habitantsde Vouvry jouent la comédie desTrois rois.
' < S 3 > i '
C A S S E - T Ê T E S
L'expédition de ce No devafaire avant la date qu'il porte,ajournons la publication des sodu no 24. au No qui suivra.
P R O V E R B E A F A I R E (No 2
Disposer les lettres ci-aprèmanières à former un prov erbe c
QA"GI
URR"E
E | TR A
• R | E "
E:U
ANNONCES
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18 ans aurait l 'occasion d'ap prle métier en qualité de voloS 'adresser à L. Delaloye, Hôtl'Union, Bulle.
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A b o n n e m e n t sPo ur la Suisse, un an . . . . Fr. 3 —
six m ois . . . „ 1 75Union postale, (payable d'av ance) „ 4 50 par an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneEtran ger 0.35 „ „ „Rabais sur annonces répétées.
SO M M AI RE . — Les „ Roi s " aux Chemeys,L. C. — Fin d'année, Ose. P. — Le Mu le t (chanson) , Louis GARD. — Le Val d'illiez,E. DE BOCCARD. — Le Valais en 1S20 (Ins
t ruc t ion publ ique ) . —Folk-Lore . •— Casse-têtes
LE S « ROIS » AUX CHEMEYS{Légend e du Val d'illiez.)
Après environ une demi heure de«marche sur la rout e qui grimp e le' r iche coteau dominant Monthey avant•de pénétrer dans la verdoyante vallée d ' i l l iez, le voyageur ne peutmanquer d 'ar rêter son regard sur•une chapelle posée en biais du flanc'de m ontagne qu ' il contourne, mo-•deste et rustique souven ir des siè-•cles de foi.
Ainsi postée non sans un Certainair de crânerie royale sur la route
•xjui zigzague pour s'élever vers Trois-torre nts , la chapelle des Ch em eys,
•d'ailleurs dédié e aux Rois Ma ges,semble chargée, avec les bravés habitants du simple hameau blotti con
tre elle, de protéger tous ceux qui,soit pour leurs affaires, soit pourleur plaisir, se ren de nt dan s le val
•des gaillardes à turban rouge et à•culottes, masculines.
Da ns la nuit du mardi au mercredi de la semaine derniè re (5 au
'6 janvie r) , quelq ues passants attar
dés à l 'auberge de la Maison-Rouge, ,s ituée un peu plus b as que cettechapelle, tout au bord de la route ,
ente nda ient des p étarad es d e fusilrép étée s déch irant l 'air vif de cescalmes solitudes.
— Qu'est-ce qu e cela peu t biensignifier ? demanda l 'un d 'eux.
D ' tme voix-à la fo is -sentencieuseet philosophe, un vieillard des Chemeys répondi t :
— Si vous n 'entendie z pa s des coupsde fusil , vous enten driez peut-ê tretoute autre chose
— A h ... et pourquoi ? questionnère nt les conso mm ateurs intrigués.
— Eh bien reprit le vieux , s ivous désirez tout savoir , écoutez-moibien et ne faites pas comme les jeunes gens, qui ne veulent r ien croire. . .
C'est demain le jour des Rois etla fête patro nale de la chapelle etdes habitants des Chemeys. C'estdonc en hon neu r des trois Mag esse rendan t auprès du berceau de
Jésus que la population du ham eautire ainsi, durant la nuit ent ière , suivant l 'ancienne et respec table coutume. D'ordinaire, la nuit — oh pastoutes les nuits cependant — au lieud'en ten dre des coups de fusil , l 'onentendj en s . 'approchant de cettechapelle, un chœur d 'anges dont l 'o
rigine rem onte bien loin d anstemps .
Une nuit, c 'était juste, commsoir, la veille des Ro is — entemps-là on ne tirait pas encoreil ne dev ait pas en co re exi sterfusils — une famille entière p r i e r , t a rd dans l a nu i t, a ux -
• • . • • ' • • • -
mojfej Ceux- q u i avaién*'VU$Jà» breuse famille fermer derrière egrille d 'entrée entendirent un inun concert religieux qui, biealla expirant dans le s ilence de froide nuit de janvier. Le lende
matin, on rechercha inutilement la neige les emp reinte s des p aspèlerins chanteurs n 'avaient pas trace de leur retour, et, cepenla chapelle était déserte. On ne d'ailleurs plus jamais d 'un seul bre de cette famille, dans toupays.
. T ou t ce qu 'on sait de ces drus, c'est que , de temp s en teleurs voix rép èten t au sein d
nuit le conc ert religieux ente ndsoir mê me où ils étaient arriv ésvants dans la chapelle.
On croit qu' ils étaient venus celà, guidés aussi par que lque ésolliciter leur commun salut des Rois et que Ceux-ci les ont exsur le cham p — on en trou v
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L E V A L A I S R O M A N D
Mulet poltron, secouant ta crinière,T o brais de- peur, au seul mot d'es cadronMalgré ma bride échappant en arrière,T u fuis sans honte un e noble carrière,
Mulet poltron (bis)'
Pour un vil prix, apprends, méchante bêteQue je te vends au syndic de Lutry,Je marche libre et je paye une dette,Me réservant pourtant qu'on te rachète
Pour un vil prix, (bit)
„ Quel sort affreux, s'est écrié mon père*Va donc subir ce mulet vigoureux ;Quant à mon fils, qu'il se tire d'affaireMais mon mulet ne s 'en tirera guère,
Quel sort affreux, {bis)
„ Pauv re m ulet, toi qui de. ma montagn ePorta is ch ez moi le fromag e et le. lait,Je t 'ai perdu, cette triste campagne.Me coûte à moi plus qu'au roi de Sardai
Pauvre mulet, (bis)
„ T u m'es trop cher et ta perte m'aoeaJJe te rachète, objet doublement cher ;Interdisons un enfant trop coupable.Et toi, mulet, entre dans mon étable,
T u m'es trop cher . " (bis);
preuve dans ce concert divin dont lavieille chapelle a s i long tem ps conse rv é l'é cho ... C'est depu is cestemps éloignés que les gens des.Chemeys vénèren t avec p lus dezèle leurs trois patrons et qu' ils passent chaque année la nuit des Roisà tirer en leur honneur
Après une cour te pause, le v ieuxbarbu ajouta :
« Vo us allez p ar là-bas, je voisça sur vo us ; eh bien, n 'y parlezpa s de ce q ue je viens de vou sdire Ces gen s, qui ne veule nt r iencroire, essaient de dire que la famille,se sentant empo isonnée, es t mo r te làaprès y être venu prier pour saguérison ; qu' il est impossible qu'o nn'ait pas retro uvé les cada vres, etque le concer t qu 'on entend n 'es t ,ni. plus ni moins que le bruit du petit torrent qui passe près de la chapelle.
» I l ne faut pas croire cela »L. C.
F I N D ' A N N É E \
Les douze coups de minuit tombent sur le cœur comme douze gout
tes de sang.Et- l 'an de grâce est relégué parmiles souvenirs .
Pour tant cet te année qu 'on vientde me ttre au vieux fer a eu , elleaussi, les souv enirs qui ont accueillisa naissance.
Mais cela s'oublie.Qu 'es t -ce donc qu 'une année ? C'est
un morceau de musique en douzeme sures e t 365 n otes ; il com men ceen allegretto et f init en ma rche funè bre . I l déb ute par la clé de Ha
be n et finit par la clef de soil, car ily a le doit et l 'avoir.
L'avoir , ce sont les excellentes intentions que l 'on a, ce sont les bonsv œ ux prodigués dans tous les salonset au coin de toutes les rues ; le doit,se com pte à la fin de l 'ann ée. L eviei l homme ne s'est point dépouillé,il est resté vieil homme, et les vœux,
loin de se réaliser,, se son t env olé scomm e la. fumée d'un e cigarette .
Rabelais appelait ça : une farce.C'est plutôt une tragédie. . .
Vous aimez la muscade ? On en amis pa r to ut Et dès le mat in lessouhaits sont tombés sur vous comme
la grêle . « Lo ng ue vie et parfait bonheur. Prospérité et 'paradis au bout. >,To uch ant n 'est-ce pas ? Au fond;c'est banal ?
L'habi tude es t ancrée dans nosmœ urs , e l le ne passera point , j ' ysuis, j ' y r es te . — Les vœ u x , s'ilsviennent d 'un cœur dévoué, ont leurprix, on souhaite aux chers, ce quel 'on désire p our soi-mêm e. C'est unepreuve d'affection, c 'est une caresseen paroles. L'œil humide, on remercie.
Qu'e n adviendrait- il , grand Dieu ,si tous les vœ ux se réalisaient Le shom me s vivraie nt cent ans, i l n 'yaurait plus de place sur la ma chinerond e. I l en faut, p ourtan t, de laplace, pour les petits hommes jaunesqui vont nous envahir par le transsibérien. On souhaite aussi la r ichesse.Tous ne peuvent devenir des Crésus .Pense z donc N'a-1 on pas dit que lafortune totale de la terre, répartieentre un milliard et demi d'habitants
équivaudrai t à la somme modes te dequinze-cents francs par tête.Je vais me brouiller avec Bebel,
taisons nousAinsi les vœux se réalisent ou . . . .
ne se réalisent p as. A u bout de l 'ann ée , en faisant l'appel, on voit queles ran gs se so nt éclaircis et qu ebien peu sont montés en grade.
Ne serait-il pa s tnie ux d e «'-en r emettre à Celui qui dirige l 'Univers,et dont la main puissante s 'étendsur nous tous ? O S C A R P .
. . ^ e e o . .
Bex fin février 1834.
„cp.
L . G A
la B M U fc. S T(Le premier fias)
Mo n cher mu let, mulet, de mon cher père,T u vaux .ton prix,..tu n 'es ni beau ni laid;Sors de l'étable et prends l'air militaire,Prends lé galop-pour courir à la guerre, ,..
Mon cher mulet, (bis)
Sur le village humble et tranquilleComme sur l 'Alpe aux jours d'é té ,Que c'est beau quand le soleil brille Que c'est simple dans sa beauté
La cime toute blanche se dresseSur les prés de fleurs émaillés...
Oh, quel grand décor ont sans cesseLes hommes du Val d'Illiez
Eux, ont toujours les moeurs que j 'aMœurs simples comme leurs clnlets ;Et leur vie est toujours la même :Vie heureuse du vieux Valais.
La vie heureuse, sainte et pureOù tous les cœurs sont alliés ;Tout est bon, le ciel, la nature-Et les gens au Val d'Illiez.
...Les jeunes filles dans les fêtesVont gaiement, chantant aux échos.._Des mouchoirs rouges à leurs têtes :
On croirait des coquelicots,Ne sont-elles aussi, sous leurs voilesDes fleurs ? — coquelicots, bluets ? —Leurs yeux d'azur ont des étoilesAux tendres et chastes reflets.
— Pour que le Seigneur vous allègeHeureuses gens, de grands soucisEt qu e pou r toujours il proiège
-V-otre-supeibe ri -bon pays
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ReMez simples, vous souciant guèreD e ce qu 'au loin t'ait l'étranger,To ut-a im e, tout marche-et prospère-Sans qu'il raille toujours changer
Vous , cher Val d'HKez, vous êtes,Avec vas troupeaux, vos chalets,Vos mœurs si simples, si discrètes-Le sourire, du vieux -Vajais
EUGÈNE DE BOCCARIJ.
- « r t H ^ •
L i VALAJS EN, 1820(Nous m aintenons, com m e dans, les autres
chapitres, la vieille orthographe.)
IV . — In s t ruc t ion pub l ique .Cet te par t ie longtemps en retard
comm ence à ê t re m ieux, organisée :elle com pte les établissem ents suivants :
i . Un séminaire episcopal pourceu x qui se vo uen t à la prêtrise ,
d 'abord établi près du lac de Géronde,en 174O; puis sagem ent transféré auchâteau de Valère à S ion, par Té-vê qu e actuel, afin de l 'avoir sous sesye ux : l 'enseignem ent de la théologie s 'y fait par un directeur épisco-copàl et quelqu es professeurs, ordinairem ent pris parmi les chano inesde Sion.
2. Trois collèges, le premier à Brig u e , le second à Sion: où les étudesse font en allem and sous les R. R.P . P. Jésuites, dont il y a sept pro
fesseurs à Sion et six à Brigue. Ilsy ense igne nt les langue s latine etgre cqu e, la rhéto rique, la philosophie et les éléments de la physiqueet des mathématiques ' ) . Le t ro is ièmecollège, où l 'enseignement se fait enfrançais , est dans l 'abbaye même deSt-Maurice : on y apprend les mêmeschoses que les dans précédents ; maisl 'étude de la phy sique et des ma-
* ) (Sole d'un -voyageur.) „ A Sion je trou-vois tous les honnêtes gens fort irrités. Par un
arrêté très-sage, la diète ven oit de créer u necommission chargée de surveiller l'éducationpublique dans toutes ses brand ies, et de con-noitre le mode de l'enseignement : tous les corpsenseignants avoient aprouvé cette mesure et s'yéfoient soum is de suite. Les jésuites seuls s'ysont refusés, et ont adressé au gouvernem entun mém oire. plein d'expressions indécentes etm êm e de menaces, pour lui signifier qu'ils nereconnoim lient aucune inspection laïque. Unepartie des membres' de la diète vouloit les chas-
L E V A L A I S R Q M A M B .
thém atique s y est sur un meilleurpigd et poussé e beaucou p plus loinpar les soins de son respectable préfet M. Arnstàa d, originaire dû canton d 'Unterw aldèn ; les professeurs ,tous chano ines de l 'abb aye , se distingue nt .aussi pa r leurs lumières etleurs talents pédagogiques. Outre lesécoliers ext ern es de la ville et des
en viro ns, il y a pour les élèv es dudehors, qui veulent y faire leursclasses, un pensionnat très sagementréglé et inspec té. La ville de St-Maurice, qui s'est toujours distinguéedans ce qui est relatif à l' instruction,verse annuel lement une somme de40 000 fr. pour l 'entretien d e ce collège , que l 'état a doté, entre autresbienfaits , d 'un cabinet de physique.A la f in de l 'année scholastique, desprix sont distr ibués a ux sujets lesplus mé ritan s des trois, collèg es, et
les étudians jou ent en public unepièce de théâ tre pour se former àla déclamation : l 'état fournit annuellement 7500 fr. pour sa part du traitem ent des professeurs de ces troiscollèg es, et 1 500 fr. pour les pri x,l ivres , ins t ruct ions , e tc . Quelquescommunes , comme Lœ ch , More l ,Ern en, Mar t igny, Mo nthey, Vauvr i ,val d ' I l l iers , S t-Branchèr , Bagnes ,etc. , ont des fondations, destinées àsalarier un régen t qui ense igne lelatin ; langue très-répand ue de tout
temps dans le canton, où l 'on trouvede grossiers pay sans en état de laparler.
3. Ecoles primaires : plusieurs communes en ont dès long-temps, d 'autres viennent d 'en établir ; quelques-unes en manquent encore ; e l les sonte n g é n é r a l d e s s e r v i e s p a r d e s r é g e n s , a s s e z c h é t i v e m e n t p a y é s , c h o i cer du Vallais séance tenante, co m m e leurs ancêtres l'âvoient fait en 1627 : m ais les partisansdes R. R. P. P. objectèrent, qu'il ne falloir pas
les juger ah irafo, que le secrétaire rédacteursavoit mal le français que cette expression, si
la diète s'avise, étoit innocente dans son intention : ainsi ils sont parvenus à renvoyer letout à la prochaine diète d e D écem bre. Danscet intervalle les jésuites trouveron t aisémen t lem oyen d'arranger cette affaire, qu'ils:, appellentune tracasserie, tandis que -nous l'appellerionstout bonnem ent un e. révolte contre l'autoritélégitime:'" '' ' ' ;' ' * '•" ' " '•' '"''' '
sis par les com mu nes et inspar les députés des conseils cnaux de concer t avec MM . rés : un certain nombre sont spar des fondations particulièrpar des souscriptions des pèrfamille ; trois ou quatre doivendes ecclésiastiques pour régensquelqu es paroisses pau vres , le
ou son vicaire fait de te mtemps , sur tout en h iver , quécoles gratuites et sans y êtreOn y enseigne aux enfants desexe s à lire, à écrire, les préléme ns de la religion et de métique. Pour avancer la calligla d iète v ient d 'ordonner de des modèles d 'écr i ture dans lelangue s, qui seront remis à instituteur pour l 'usage de sa Cette branche de l ' instruction
que si importante, surtout dadém ocratie, est sans contredicept ib le de perfect ionnement tarde ra pas à en recevo ir painspection plus régulière et ente ndue , tant des maî t res qudisciples, et pa r la distributioprix , qui n 'a enco re lieu quetrès-peu d'écoles primaires , autres à St-Maurice. (Oh parpor ter l ' enseignement mutuel , La nca stre ; mais là où il y écoles primaires il n 'en est p
soin.)Les jeunes gens qui se de
au droit et à la mé decin e, ften t les acadé mies étran gèrplupar t des m édecins ont é tdués à Mon tpellier , et quelq uplus récemment à Par is .
I l n 'y a pas dan s le cantbibl io thèque publ ique : l ' abbaSt-Maurice fait actuellement dquis i t ions d 'ouvrages moderneles join dre à ses vieu x livre
possédoit autre fois , dit la chde Bérodi , beaucoup de manen parchemin, dont elle ven1627, quelques quintaux à 3 l ivre , per te i r réparable aux yeamateurs de l 'histoire du moy
Le St-Bernard possède unecollection de minéraux, faite M. lé chanoine -Mu ri th , d
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mémoire , mor t en 1.816, âgé de 56ans, seul naturalis te vallaisan jusqu'àce jour, après l'ami du gran d Conrad Gesner , Ambuel , médecin d 'unefamille noble de Sion.
En .fa it de collections archéologiq u es , on ne peut citer que celle duSt-Be rnard, r iche en médailles romaines , d 'ex votos e t d 'ant iques ,
trouv és aux env irons. M. le majord'Od et, de Sion. a rassem blé environ 800 médailles grec que s, romaines, etc. : et M. le docteur Ga y,membre de la société des naturalistes suisses, a commencé une collection numismatique ainsi que le grand-baillif de Riva z. L e mê me et M,l ' ingénieur Ve netz , du Haut-Vallais ,ont rassemblé une collection conchi-lyolog ique, com plette de toutes lescoquilles terr estr es et rluviatiles ducanto n : le chano ine de Rivaz et
son cousin, le grand-baillif , me mb resde la société pour l 'avanc em ent del 'h is to ire helvét iqu e, possèdent descartulaires très-précieux, relatifs surtout à leur patrie.
I l n 'y a point de société sava ntedans le canton, seulement quelquesVal laisans sont me mb res des d iverses sociétés helvétiques.: Le s amateurs apprécient 3 ou 4tablea ux d'église à Brigue, à Sion,à Ma rtigny, et le mou solée du gé
néral Dessaix, dans la petite églisede l 'hospice du St-Bernard ; mais onne peut citer aucun artis te distinguéor ig inaire des d ixains , excepté Mans-haft, m ort à Brigu e d'où il étoit natif , Félix Cortey, de Bagnes, qui,apr ès plusieurs ave ntur es, a quittéle mousquet de soldat pour prendre,à Barc elone , le pinceau de pein tre,et le graveur Furer, connu par sesévè qu es de Sion, bien dessinés etmal exéc utés . Le peti t nom bre desava ns et de gen s de lettres qu' ils
ont fourni sont précéd em men t indiqué s dans leur lieu natal. Sion seula une imprim erie, et i l en sort unbulletin heb dom ada ire, qui contientde temps en temps des extrai ts e tdés fragmens des ouvra ges d 'agriculture les plus estimés., Ce qui a long temp s retar dé les
progrès des sciences, c 'est la défense de fréquen ter les ' académ ies deZur ic , Bâle , Berne , Gen ève et Lausan ne, où la jeu ne noblesse vallai-sann e alloit étud ier; défense, faiteaprès que la pluralité des patriotes,assemblés en plein champ, eut, l 'an1606, proclamé le culte catholique seulpermis dans le pays, et que ceux, qui
avoie nt em brassé les opinions desréforma teurs suisses, furent obligésen cons éque nce, ou de se retracte rou de sortir du Vallais ; dernier partique priren t quelqu es bo nne s familles, qui se retirèr ent et s 'établirentdans les états protesta ns et notamment dans le canton de Berne, aprèsavoir obten u la permission de ven dre leurs biens. Permission loyale,dont ils profitèrent sans faire depert es, et sans q u'on tourna a contreeu x le besoin de la circonstance et
la force du décre t qui leur ordon -noit de vendre en six mois.
(A suivre.)• » — — —
FOLK-LORED ic tons s u r j anv ie r .
Si Antoéno (17 janv ier)Repas d'où moeno.(Paraît indiquer que par les jours
courts de la St Antoine un seul repas,
copieu x comm e celui d 'un moin e, serait amplement suffisant.
St Vïceint (22 janv ier)U que rompt a deintU qu'à repreintl(C'est-à-dire : à la St Vinc ent ou
que le loup cesse de rôde r autourdes habitations ; ou qu' il s 'y rem etde plus belle.)
.»osao—
O A S S E - T Ê T B S
Solution de l'énigme (No 24).L'ECHO
On t devi né : Pol e t Chouchou,Monthey. — Elzéar , Zur ich . — Ri-pince lle. —r- Nini Mo ulin. V ou vr y. —E. Def., L. —: Arm énie nne , Bulle.•—- Pierr e d e la T ra pp e. :— V é n i t ienne, Bul le . — "Colibr i ; Vouv ry. —
Chardon-Bleu , V ouvry . — Trates de la Toille. —. Un e bjoyeuse, Vouvry, — Andréluc, Vnaz. — Pounem ma, M ontreuxUn bafouillon, Vouvry.
Solution du proverbe [No 25QUI TERRE A, GUERRE A
On t d evin é : Arm énien ne, B
— Pol e t Chouchou, Mon theyAndréluc, Vionnaz. — Margude Monthey . — P ie -A mont , Mgny-Bourg. — Chardon-Bleu, vry . — Colibr i , Vouvry. — ElZurich.
Ont rempli les conditions du cours : Arménienne ; Elzéar ; PoChouchou ; Colibri ; Chardon-Ble
La prime est échue à Elzéar
MOT EX TRIANGLE (6 e CONCOU
1. Commune valaisanne.2. Personnage bibl ique.3. Ce que chaque homm e a
à devenir sans prévoir quel ' incommodera.
4. Pronom pluriel.5. Prépos i t ion adverbe ou pro6. Tête de singe.
ANNONCES
Apprenti-cuisinieJeu ne hom me intelligent" de
18 ans aurait l 'occasion d'apprele métier en qualité de volo nS'adresser à L. Delaloye, Hôtel'Union, Bulle.
ATELIER DE PEINTUR
0, PLACE DU PONT, G, LAUSANNETéléphone 467
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Tableaux dorés sous verre .Dorure. — Décor. — Bron
M I E L DES A L P EPREMIÈRE QUALITÉ
absolument pur et natuM . C H A B . V O T , a p i c u l t e u
Bagnes (V a la i s )Vente (selon désir) par kil. ou
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2 L E V A L A I S R O M A N D
s l 'ordre industriel, comm ercial,i n 'ajouterions-nous pas :
Dès sa rieur, toute compétence est
ore, ne serait ce à peu p rès rienm e, un e fois c lancé » (nous
s plutô t "« par aly sé »), pou vai tcanto nner dans l 'exercice de sa
A dater de ce mo me nt, il n 'estmaître de lui, ni mêm e de ses
aires et moins encore de ses de
républ ique es t ingrate comm e les droit
tiers man uels, la loi de l'offre et
our en pre nd re, le peuple choises chefs d'ap rès ses petits ca
et impose, mê me au gouve rent, d es fonctionnaires qu' il pro
mêm e com pétents du fond
mun icipal ? V ite celui-cihâte de chang er tout le person , et crac si ça l'am use, il confie
s'est é ten
D e là des rivalités éternelles en
fs de la population s édenta ire ; dela guerre entre comm erçants de
e te in te , de mêm e coter ie ; de
me pour le bien ; de là ce « dée » parfois systéma tique de
te entre prise que l 'on n 'est pas
; de là l' insuccès qui ne gu ettee trop souv ent le V alaisan dans
E n prése nce de cet état des esprits etde cette tend ance à loger la
politique p artout, peut-on raisonnablem ent s 'éto nner que les affaires del ' é t ranger prospèrent au détr imentdes nôtres ? Loin de le médire de sa« chanc e » , sachons-lui plutôt grédes leçons qu' il nous apporte et quenous nous obstinons à ne pas sui
vre . Ce même drapeau, qui es t pournou s autres citoy ens un perpétu elétend ard de gue rre civile à coupsd'éping le, devient, pour lui, le drapeau blanc à croix roug e sous lequel il jouit des bienfaits de la paixet à l'abri duqu el il travaille et prospère .
A u rest e, pou rquo i lui faire cesrepro ches ? Com bien de fils de ces« étran gers » d 'hier so nt de s f indigène s » aujourd'hui Com bien d'autres seront des Valaisans demain, etdes Valaisans plus aisément héritiersdes défauts de notre race que desqualités de leurs ascendants, desValaisans disposés, tout comme nous,à se je te r sur un tibia à ron ger ,alors que , pourtan t, ils auraient auprèsd'eu x soit un grenie r g arni, soit unemoisson à laisser mûrir
Et puis , que peuvent les étrangerssi notre considération va plutôt vers
la machine humaine tournant par laforce acquise et graissée par ungrand récipient qu'à celle à laquellesa force initiatrice permet de se suf
fire au jour le jour
3LA ILUflSPBffBAZA u fond d'un bois épais que le Verdan do mine,Et que nos bons aïeux ont nommé Darbeline,Existent trois chalets de modeste apparence,Entourés.de sapins et de gazons fleuris;
A leur pied, le torrent mugissant de SalenceImposant un imitant à ses rlols le silence,Semble se ralentir et, le long de sa course,Dicter des vers d'amour recueillis dès sa sourceEn l'honneur de ces lieux enviés et chéris.Un limpide ruisseau bien tranquillement glisseA travers cet Eden, puis, suivant »on caprice,En contours sinueux se jette dans la plaine,Apportant son tribut à la moisson prochaine.Heureux qui de ce site a pu goûter les charmes
. Là nul dissentimen t, n uls sou cis, nulles larmes :Le chant des armaillis, le son pur des clochettes,L'écho du Muvenn, les concerts de fauvettes,
La senteur des sapins, la fleur de l'églantierDu mélèze géant à l'humble noisetier,Tout semble redire et manifester en choeurLa beauté de ces lieux et leur charme enchante
7 juin 1896. J .- À. D
Onu question de prineipe
Y a tant de dzein que se t r evgno nt à l 'aprotzo di z 'élechon s qbien soveint l i females, que sont malenes que no z'àtro sur ce chat re , se dem andon t por que diâbleu z'homos se savato nt de ça m
. niére.Po li mo nseu et tiué ceü que
sont li pap ay, on sa preu ein qveü liont ; l 'an ma nca d e se fire opliace deva nt lo râtelay ; mi, por pouro simplâtro, comm e Dzâtie Râpetzat . a l la devena quinta bougde metsance li f i tant corandà.
Eh bin Dzât ie du Râpe tzat ql 'est pas mi tréna-socqua que tad'âtros, reintrà ve à la barac a ddzo apri li z'élechons quand sa fena li dé :
— Ti pié bin hein ora avotota çâ maniganceri, to que to copreind rein din la poletica
— L'est tè que to compreind rein Bo ugre d e females . .. Sa to so
mein t cein que l'est qu e li prinpes ? que li fé Dz âtie .— Pr incipe s pr incipes . . . te d
man do pas ein li, io ; te de m anein que t 'a gagna de tzandzi de cleu ? que repo nd la fenna.
— Me tzan dzi de coleu . .. MIo si toti rodzo com mein on connon, ma poura-te que crie Dzâ tM i, din nontra comona , li rodzo ltoti pardu tinque ci-an. Comeinchide m 'einoyié de to ti pèd re, bougrEt io me si de ve rïa, si allô avo
li blancs. Se y 'usso possu savay qli r is tou l 'aran pardu, sarà restô avoli z'âtro, mi quo l'est que s'est mais trompô ?
— L'es t bon l 'est bon , dit fenna ; tot ein l 'einpatze pas que pas manc a de fire lo fié, ora ql'an fotu feura ton pa re de con shié
Mi Dzâtie l 'est pas z 'u ein dar
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L E V A L A I S R O M A N D
po li rep on dre et l 'ai cope lo so-bliet ein deseint :
— Ouin, mi se Tan rhettu lo biôfrâre
De ci dzo, la fenna l'a jamais eusôtornâ contrareyié Dzâtie su li r is touet li liberô.
• * » - « - - « = •
LE VALAIS EN 1820
V . — Secour s pub l ics .Le budget du canton ne por tant
qu e 1200 fr. à l'article seco urs publics, ce sont des fondation s parti-
meulières et des bou rses com mu nalesque les pauvres peuvent obtenir desassistances plus réelles : aya nt déjàparlé fort au long du St-B erna rd,don t les dép ense s d 'hospitalité passent, ann ée com mu ne, 50 000 francs,nous n 'y reviendrons pas . 11 y a deshôpitaux à Sion, Viège, Brigue, Mar-tign y, St-Branche r , St-Maurice etM onth ey, qui sont pour la plupartadministrés par un prêt re, sous lenom de recteur . Ces hôpi taux t rès -anciennement fondés pour les pèlerins qui t rav ersa ien t e n foule le Val-lais, reçoivent les voyageurs pauvres ,qui à leur passage y sont logés,nourris , et soignés, s'ils sont malades ;
le surplus de leurs revenus doit êtreemployé à secourir les indigens deslieux où ils sont s itués. Un e com ptabilité plus régulière ne tardera pasà être introduite dans ces utiles établissem ents. Outre l 'hôpital gén éral,i l y a à Sion une bourse aumonièredu capital d 'en viron 18 000 fr. , etun comité de secours pour les pauvr es de la ville et de son ressort,qui est parvenu à établir des soupesà la Rumfort, soit œconomiques.
St-Maurice a des confréries, jouissant de quelques revenu s , des t inésà secourir les confrères qui sont dansle besoin et à faire app ren dre desmétiers à leurs enfants .
Monthey possède une bourse quifournit des v êtem ents et des souliersà ceux de ses bourgeois qui enmanquent à l ' en trée de l 'h iver .
Les communes reculées ont moinsde pauvres que celles s ituées sur la
grande route, et pourvoient elles-mêmes à leur entretien, soit à l 'aidedes reven us com mu naux, soit pardes souscriptions en comestibles, soitenfin en permettant la mendicitédans leur ressort. Le s malh eurs publics , g uerr es, mauva ises récoltes,
inondations de ces dernières années ont sens ib lement augm enté lenom bre des mendians , e t l 'on n 'apoint tenu com pte de la loi por téepar la Diè te en 1803, Q m ordonneà chaque dixain d 'entretenir ses pauvres , et de les em pêc her d 'en sortir pour mendier. Les lieux que travers e la gran de route sont fort incommodés par les déserteurs, lesgarçons de métiers , les rôdeurs d 'habitude, qui passen t les Alp es dansles deu x sens, et ne se con tente nt
point des secours fournis par leshospices ouverts sur leur chemin. I ly a de plus, des g ens des deu xsex es qui von t en pèlerin age, oupour eux-mêmes, ou par commissionpour le com pte d e c eux qui lespayent , e t qui , sous prétexte de dévotion, ne font autre chose que demen dier. Tr ès à charg e soit à leurpropre canton, soit aux cantons voisins, ce sont tout autant de paresseux valides, auxq uels il vaud rqitmieux prescrire le travail que depareils voyages, passés de mode, ouplutôt interdits dans tout ce quel 'Europe compte de peuples éclairés,
On sent tous les jours dav ant ag ele besoin de maisons de travail , pourutiliser les v aga bon ds indigène s, etde loix repressives contre les vagabonds ét rangers . La sûreté d 'un paysplein de dén iés tel qu e le Vallais,des voyag eurs qui le t raverse nt , e tdes curieux qui le visitent, exige àcet égard la vigilance la plus sévère
d'une police bien organisée, dont leburea u central présidé par un conseiller d'éta t est à Sio n ; ma is il enfaudroit encore à Brigue, à St-Brancher, à 3t-Ma urice, les trois portsdu canton.*)
• « « B S = — .
*) (Note iFun voyageur.) Je dois dire à lalouan ge de la police vallaisanne, que dan s unvo ya ge .d e quinze . jours , .par le Bas-Valais ,Mart igny, Bagnes e t l 'Entremont au grand St-
C H A N T D U N P R I S O N N I(Air du Ciel étoile.)
1Quel malheur loin de ma maison,Et toujours dans cette prison.Ne reverrai-je poin t ma mère ?Elle qu'éloigna mon tourment,Et mes bonnes sœurs, et mon frèrEt ceux que j'aimais tendrement ...
I I .Est il vrai qu'il faille mourirAv an t d e tous nous réunir ?O mon amie ô ma ClarieAdieu, tout est fini pour moi.Mais ne pense pas, ô chérie,Que je ne songe plus à toi
GRATIEN LOR
BLOC-NOTES
L e r é s u m é d ' u n e v i e h u m a iA ve c la froideur des chiffrestatis ticien attaché à la rédactiScientific american a fait l 'ade la v ie d 'un homme de cinqans, décédé dans le fruit de soL' impitoyable l iquidateur s'est aux circonstances matérielles , laà part, en bloc, dans le ch« distractions », lequel f igure cdan t au bilan, les circonstancerébrales telles que émotions,sions, travaux scientif iques et
q u es , bagatelles variées constitucom pte « profits et pertes » de tence exp ertisé e. Voici ce qu' itrouvé :
6500 journées de t ravai l , journé es de sommeil , 4000 detract ions, 509 journée s de machemin parcouru : 20 OOO k i lomnom bre de repas : 36 000 pelesquels il a ma ngé 60 00 kilome s de viand e et 1500 kilograde poisson, œufs et légumes,
sorb é 32 00 0 litres de liquides
Mirages e t r é f r ac t ions . — Lrage, ce cur ieux phénomène
Bernard, personne sur la route ni dans lages ne m'a dem andé l 'aumône ; tanddans le riche canton de Vau d, que je de traverser, les men dians étoient fréqueles gra nd s chem ins, et dan s plusieurs alloicnt de porte en p orte , .sans que lavaudoi.se parût y faire attention.
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L E V A L A I S R O M A N D
dans les a tmosphères humides donneaux yeux l ' impress ion renversée desimages, fait , depuis qu'on l 'a remarqué, l 'étonn em ent des physiciens :c 'est pour eu x un attach ant phénomène. Les poètes s 'en sont emparéset n 'ont pas manqué de le chanter,Béra nger entre autres et parmi les
excellents autres :Tel qu'aux déserts parfois brille un mirageAux cœurs vieillis s'offre un doux souvenir.
Pour en revenir à la science proprem ent dite, M. F.-A. Forel, dontles sagaces recher che s sur les phénomènes matériels sont remarquables , a communiqué récem ment àl 'Académie des investigations originales sur les divers types de réfractions et de mirages que présente lelac Léman, ce beau lac qu'on pour
rait nommer le Lac de M. Forel. tantil lui a arra ché de sec rets scientifiques et dem and é d' indications auxquelles il a rép ond u à souha it surles merveilles de la nature.
En ce qui concerne le mirage, AI.Forel, qui est un simplificateur comm e tous les gran ds sav ants, a pris ,pour simplifier le problème, sesexemples dans un jour de pr in temps ,saison dans laquelle les variations dela température de l 'air amènent toutes les relations possibles de cette
tem péra ture avec celle de l 'eau etoù tous les types de réfraction peuvent apparaître les uns après les autres.
Ainsi, dans la ma tinée, vers s ixheu res du matin , l 'air refroidi pendant la nuit est plus froid que l'eaudu lac. On voit alors les réfractionset les mirages sur eau chaude.
Vers dix heures ou midi, la tempéra ture d e l 'air s 'élève : elle égaleet dépasse celle de l'eau. On a alors
le mirage sur eau froide.Dans l 'après-midi, de deux heures
à qua tre heures, tout à coup, subitem ent, les réfractions chang ent decaractè re ; la con vexité du lac setransforme en concav ité app aren te ;on a l'apparition de la fa/a morgana,quelquefois celle de \a.fata brumosa,qui ne persistent que pendant quelques minutes. L'appa rition des pa
lais et de la fée M org an e n'a lieudans toute sa beauté que lorsqu'unebrise légère passe sur le lac aprèsune matinée d 'un grand calme.
C'est un changement de décors àvue. Aussitôt que la fata morgan aa disparu, les réfractions sur eaufroide s 'emp arent de la scène et du
rent jusqu'à la nuit.La série des réfractions est donc
la suivante : mirage sur eau chaude,mirage sur eau Jroide, fata morgana , réfractions sur eau froide.
La. fata morgana n 'occupant qu 'unseg me nt limité du cercle de l'horizon, on voit, d'un coté de ces ap paritions fantastiques, le régim e dumirage sur eau froide ; de l'autre, lesréfractions sur eau froide sans mirage. M. C. G R A D V .
FOLK-LOREDictons de la saison. — De Vou-
vry on no us écrit :
« Dan s notre pays, on interp rèteautrement le dicton :
Saint Antoine,Le repas d'un moine.
y, A ce moment, on dit que les joursont grand i d 'une demi-heu re : la du
rée du repas d 'un moine.» On a encore le dicton :A la Tsandeleusa,Le repas de n'épeusa
qui indique que les jours o nt à la Chan deleur grandi d 'une heure ou deux. »
Cou tumes . — D ans beaucoupde vallées, le jour de la Ste Aga the (S février), on a co nse rvé lacoutum e de porter bénir à l 'église,dans un panier, un peloton de fil, dugros sel, un pain blanc et quelqu es
autres articles variés.Ces articles ainsi bénits passent
pour écarte r les maléfices des gen squi ont ma ngé de ce pain ou quipor tent sur eux des vêtements cousus de ce fil , de même que des bestiaux auxqu els on a do nné de cesel. C'est ainsi, par exemple, quedans la légen de « La fetuire deLo uye » dans les l'eillées des Mayens
on voit les démons poursuivre,le pouvoir atteindre , un homm e « de fil de Ste Agathe ».
••*
É P H É M É R I D E S
1622, f év r ie r . — L ' évèqu eSion ordonn e à chaque prêtreson .diocèse d e se munir d 'un que t et de tout ce qu'il faut armer un homme.
O A S S E - T Ê T B S
Solution du mot en triangle Xo
B A G N E S
A A R O N
G R O S
N O SE N
SOnt deviné : Mirah, V ouv ry
Ninet te , S t-Maur ice. — AndVionnaz. — A. Melly , Epa gnKissifroth-Sipick, Martigny. —gabelou à Moillesulaz. — Pierrla Trappe, Anniviers . — Véni t iBul le . — C hardon bleu , Vou vrHuis-clos, Martigny. — Vagi, they. — Pol e t Chouchou, Mon— LIzear, Zurich. — Pot-Tard
bourg. — Pos tes , Mo nthey. —mé nienn e , Bulle. — Dou rBerne.
C H A R A D E
Sans être cvêque j'ai ma crosse,Sans être berger j 'ai mon chien,l'ai ma baguette sans être magicienEt j'ai sans être en vie une fureur at
A N N O N C E S
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A b o n n e m e n t sPour la Suisse, un an . . . . Fr. 3 —
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Rabais sur annonces répétées.
S O M M A I R E . — Les phases d'u ne candidature (Fantaisie en 3 tableaux. — Le vin duValais, par EDOUARD R O D . — Le R hône etle Léman (poème), par EMILE DELAVY. —
Glânures historiques. — Bloc-Notes. — Ephé -mérides. — Casse-têtes.
4
Zes phases d une candidature.FANTAISIE EN TROIS TABLEAUX
P e r s o n n a g e s : — Delençan, époux•de la ci-devant Mlle Criblet (30 ans).
— Mme Delençan, née Criblet, hérit ière de quatre vaches, un taureau,un modzon , etc. (24 ans). — M. Criblet, notable parvenu et à son aise.'(56 ans). — Mme Criblit (49 ans).
— Joset Turban, cabaleur effréné(age indéchiffrable). — Une assemblée détecteurs.
La seine est partout.1 « T A B L E A U . — Dans l 'étable Delençan-
Crible t . Joseph Turban qui ne peut tenirdebout sans se ployer en deux s'est assis surune planche longeant la cloison parallèle à celle•contre laquelle s'alignent les crèches désertes.
Au fond, de derrière des planches s 'échappele grognement d'un porc que, par les bruitsd u dehors, Joset Tu rb an sait être prêt à la
boucher ie . Par la porte forcément ouverte pouréclairer la pièce, arrive de loin un vague bruitde sonnailles : Leu, leu... leu, leu... leu leu. Cebrui t va s 'accentuant. Bientôt des vaches arrivent, suivies de Delençan, les crèches se peuplent.
DELENÇAN. — Voyons Violetta ...P a r ici Coadzon Bougres de mour -r iandes que vous êtes Ah voici
J os e t Turban . . . Et ça va bien Joset ?...
vois, c o m m e c est moin'ai pas b ien le
Sacrées bêtes qui ne font que cor-
nater Tai la par ici
. . .A propos, que dit-on par deh ors ,Joset ? Tu
qu i gouverne , je
t emps de...
J O S E T T U R B A N . — Eh bien ils ne
veu len t pas démordre. . . .D E L E N Ç A N (de son accent le plus
mielleux). — Et sur qui
J O S E T T U R B A N . — Sur qui ?... sur
qui? . . . sur toi, p a r d i N'y a-t il pastrois mois que je me tue à te dire
que nous ne t rouverons pas ailleursno t r e homme et que si nous voulonsregénére r le parti . . .
Mme C R I B L E T {de la porte, en pa
tois). — A to commeincha d 'ar iâ r...Faut-te t 'édhié ?
D E L E N Ç A N [solennel et affairé, bienqu'obséquieux). — Si vous voulez,bonne maman . Dô li seyons sont in-
quie ... Oui oui, mon bon ami Joset,tu as le don de la parole et tu fe
rais bien de les convaincre que jene puis pas, décidément pas , j ' a i t ropd ' incombances , t rop de bes ogne
M m e C R I B L E T . — Na,' na Josetno tornâ pié pà predzié de ces tzou-zes. Lo nontro l ' es t t roa dzovéno, on
m a y n ô , pas pié set da r r ay li z'orel-les... Ah ah ah [Elle rit dun
rire artificiel.)
femme di t m
qu'elle vache. .
D E L E N Ç A N . — Mon chère cc o m m e je sô de te le dire ...
vois , ni le beau père , ni la bm è r e pas plus que maveu t de ça ; ma femmeque c'est un sacrifice etmera i t mieux pèd re unequ e ça soye fini.
C R I B L E T [arrivant au seuil d
petite porte, suivi de sa fille, M
Delençan). — Quoi encô Lui cseillé Lu i?. . . Vo us ête s fou... Ypas le tem ps lui. .. Nous av on s
grand t ra in de maison.M m e D E L E N Ç A N . — Et puis ta s de quar tanées de beau bienvo diô preu vo no rides on affto t comme se vo no fajessi potia vatse
Mme CRIBLET [tirant la mamde Coadson). — L ' es t pas échue ra y li z'orelles ; on maynô .
D E L E N Ç A N . — Je suis trô j e u n
M m e D E L E N Ç A N . — N 'ein t roa manca à la m é s o n
C R I B L E T . — Net nous faites cet affront et p isque vous êtes bons combarades al lons boire ver re à la cave.
2 = T A B L E A U . — La veille du vote, une pinte. Des tables avec des bancs sanssier. Vaste pièce basse dans l'obscurité dquelle une faible lampe à pétrole met une
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L E V A L A I S R O M A N D
jaunâtre. Quatre images mettent des points vagues aux parois.
DELENÇAN [profondément ému).—Si vous m'aimez. . . si vous voulezê t r e mes vrais amis.. . Ne me faitespas cet affront Mettez -en d'autre squ i ont le t emps de se d é v o u v é ?Y en a t 'assez qui accep ten t et quisont plus capables.
J O S E T T U R B A N prononce quel
ques paroles qui se perdent dans te
bruit, mais qui enthousiasmen t l'assemblée déjà toute favorable a la
candidature Delençan. Par ci par là,
le tumulte laisse passer, plus ou
moins distinct, quelque bout de phrasecomme : Bougro de Diablo L'estbon et capàblo
D E L E N Ç A N (plus résolu). — Chèconci toyens : Io vo remâhlio de vo-t ro bons sein temeins à mon égâ
Pisque vous voulez que je fasse unsacrifice pour la patr ie et la comm u n e , je suis prompt et prêt : Comm a n d e z à boire tant que vous voudrez. Après ça rendez-vous à 9 h.dans la cave de mon beau père Cri-blet.
[Dans le brouhaha, un grandgaillard heurte la lampe, qui tombeà terre en même temps que la salledans l'obscurité.)
3 e T A B L E A U . — La même salle, quatreans après . Joset Turban et quelques attires personnages alignent des chiffres au coin d'unetable. On (ois ta 'e l ' absence de Delençan.
U N C I T O Y E N . — Il est raclé Delençan
U N A U T R E . — En voilà un quiaura peine à digérer sa défaite. Carsi quelqu'un tenait au titre, de conseiller...
U N A U T R E . — Il ne l'avouait
pour tan t pas.
J O S E T T U R B A N (se levant, préoccupé, visiblement fatigué). — A part :Eh bien moi, f ranchement , je n'ytenais pas du tout et m'y voilà. Telss on t les caprices de la machine qu 'onhonore du nom de « peup le ». Voilà qui va peut-être me brouiller p our
longtemps avec mon ami Delençan,collègue de première communion etcamarade d 'école de recrues . — Enfin... A supposer même que je démissionne, cela ne le remett ra i t pasà ma place, car ces gens n'en veulent plus.
Tumulte au dehors. Cris : Bravo bravo Delençan est culbuté V ive
Joset Turban La foule se précipiteau dehors. Joset Turban reste seulà causer avec un citoyen.
DELENÇAN (entrant, suivi de sa
famille pâle comme lui-même et lui-
même pâle comme un meunier). —Eh bien te voilà Turb an ... Traî t reva
J O S E T T U R B A N . — Tu ne te souviens donc plus que c'est par moi
que tu es ar r ivé il y a quatre ans
lorsque tu criais sur tous les tonsque tu n'en voulais pas.
D E L E N Ç A N . — Je sui arrivé par
mes mérites. . . par mon savoi faire.
J O S E T T U R B A N . — Admettons
mais qu'y puis-je ? S'il n 'eût tenuqu 'à moi, tu serais réélu.. .
C R I B L E T . — Tais-toi, Turban,sans ça je t 'écrase.
M m e D E L E N Ç A N . — Vous nouspor tez perde Je vou s l'avais bien
dit...J O S E T T U R B A N . — Vous m'avez
dit alors que c'était un sacrifice égalà la per te d 'une vache si votrechaste époux était élu. . . Réélu, celafaisait ainsi la per te d 'une secondevache.
C R I B L E T . — Tais-toi, et p a y e ce
que tu dois...
D E L E N Ç A N . — Oui à propos,vous nous deve z deu x francs cin
quante-cinq, conseiller Turban J O S E T T U R B A N . — Les voici, M.
Criblet.
M m e C R I B L E T . — Vo z'îtes passet darray li z'orelles et vos veudesreimplachié lo nontro Et pouay,ad i ora, vo z'é pas manca de tornâ
no demanda eimprontâ lo molla tsar rouye
La foule se rapproche, cris l'escalier. La smala Delença n-disparaît par la porte de la c
LE VIN DU VALAExtrait de < Là-haut ».
C'est un noble vin, que le Valais . Ses vignes fleurissent des côtes qui montent vers leciers, le long du fleuve que gsent les avalanches , autour deschâ teaux qui racontent tant ques batailles , sur un sol engd'un sang versé à larges flotsdes lu t tes épiques . Leurs gver tes se sont dorées aux feusoleil amoureux de la belle chaud comme le soleil du midmains joyeuses des mon tagdescendus pour la vendange , lcoupées dans la gaieté de la enfin certaine, dans l ' insoudes dangers évi tés , du gel tardflétrit les jeunes pousses , de laqu ' appor ten t les nuages b lancssés autour des pics prochains.se sont tordues dans les presous de fortes poussées. Leua frétillé da ns les vas tes fosous l'action du ferment ; puisreposé le temps nécessaire danbons tonneaux de mélèze, audes caves froides. Le voici mnant clair comme la pure easources, blond comm e les sardent comme le soleil dont irait les rayons , généreux comsang répandu dans les anciensbats. Le voici prêt à livrer some subtil comme celui des enivrant comme un chan t jLe voici prêt à couler dans lres où chacune de ses gout t
change en étoile, pour délassmembres rompus par la fatigurudes journées , pour égaye
*) Là-haitt, nouveau roman de M. R od , a pour théâtre le Valais, pour acpeuple alpestre, pou r déco r nos glacpics et nos sapins. Lausanne, Paydt ét
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L E V A L A I S R O M A N D
c œ u r s aux jours de fête. Mûri parle travail des braves gens que liaient les mêmes r ayons , que rafraîchissent les mêm es pluies, qui viv e n t du m ê m e air sous le m ê m eciel, soigné dans les caves de leurschalets , c 'est pour eux seuls qu'il asa belle couleur de b é mûr, sonodeur de bouque t , sa saveur et saflamme : transporté loin de leurs
mon tagnes ; il perd son goût et sonparfum, comme s'il mourai t de nostalgie. Aussi les V alaisans sont ilsbien obligés de le garder pour euxe t d'en boire tant qu'e n po rtent leurscoteaux, tant qu'en mûrit leur soleil
il Mill if jg iilâSIlTout r écemment , la Gazette de
Lausanne aya nt l 'occasion de signale r à ses lecteurs deu x pièces de
ver s de M. Emile Delavy, maî t re delangu e française à l 'Ecole de com merc ede St-1'étersbourg, intitulées, l 'une :Pierre le Grand et couronnée par l 'Académie des Troubadours de Toulouse,l 'autre : le Pécheur et le poisson doré,avait pris M. Delav y pour un poètevaudois.
-M. le conseiller national Henri Bio-ley, qui s'est fait aussitôt un devoir designaler à la Gazette que le poèteDelavy étai t , non un Vaud ois, maisbien un Valaisan, originaire de Vou-
v r y , a bien voulu nous confier unautre poème de ce mêm e au teu r :Le Rhône et le Léman que nouss ommes heu reux de mettre sous lesy e u x de nos lecteurs, en dépi t quel 'exiguité de notre format ne nouspuisse permett re de le publier toutent ier dans ce numéro.
M . H. Bioley qui, dans ses instants . t r o p r a r e s , de t rêve àses préoccupations politiques, prépare un travail sur nos poètes nat ionaux, nous fera connaître pluscomplètement , et sous peu, les œuvres de ce Valaisan chantant sur lesr ives de la Neva.Le Rhône et le Léman sont de vieux personnages
D on t les voisins parlent parfois,Selon qu'ils font les gra nd s, les humbles, les sauvages,
Ou qu'ils submergent des rivagesQ ue l'on cultivait autrefois.
Leurs voisin» parlent d'eu x... moi, j 'enten dis[naguère
Parler le R hône et le LémanDe leurs voisins, des temps, de la paix, de la
| gue rre,De c loses qu'on ne croirait guèreSans êire lac, fleuve, océan .
La science le dit : La nature a sa lyre ,Sa voix au t imbre harmonieux ;
Elle a ses chants d'am our , de douleur, de délire ;Elle gémit, pleure et soupire :Ses accords sont religieux
Tout nous par le ici bas, le roch er qu i s'écroule,Les brises et les ou ragans ;
Le silence des nuits, le ruisseau qui s'écoule,La mer , le ressac de la houle,Le feu, la lave des volcans
Le Rhône et le Léman, entants de la nature ,Seraient donc doués de la voix ?
Ils ont le mouvement , la force qui rassure,Le frémissement, le murmure :
• Ils obéissent à des lois.
Un soir, que je péchais près de la BataillèreDu Rhône , où les flots du Léman
Accueillent dans leur sein les eaux de la rivière,
Le Léman disait à son frèreQui l 'écoutait bénignement :
LE LÉMAN
Salut à toi, superbe Rhôn e *Que m'apportes- tu de nouveauDe la Fu r ka , de la Sionne,D e la Dranse et de la G r a nd ' E a u?Es- tu content de tes montagnes ,D e tes glaciers, de tes forêts ?On dit que de riches campagnesEmbellisjent tes vieux marais?
LE RHONE
O bleu Léman, miroir de la belle Helvétie,Le bon vieux temps s'est éclipsé
T e dirai-je aujourd 'hui tous les maux que j'essuie ?Est-ce raison, est-ce folie?Le siècle a tout bouleversé
Jadis j'étais le roi de ce vaste domaine,C ha m p de bataille des Ti t ans ;
Libre je parcourais la largeur de ma plaine ;Je ne souffrais pas à la peine,Je bravais tous les contretemps.
Glacier je charriais les masses granitiquesDes Alpes à leurs contreforts;
Te souviens- tu Léman, de ces blocs erratiques,D e ces scories plutoniq uesQue j 'ai déposés sur tes bords?
J'avais pu refouler les moraines glacées
D e tes parages inconnus,Jusqu'au pied de ces monts de neiges entassées,Jusqu'aux gorges déchiquetéesOù les granits sont suspendus.
Je rongeais les rochers, j 'abattais sur ma plageLes chênes des vieilles forêts ;
Je culbutais les blocs qui me barraien t passage,Telle l 'avalanche ravageLes flancs des sinistres sommets
Aux grandes eaux, j 'allais courir par leErrer sous les aulnes, sans bu
J'allais me reposer au milieu des claFolâtrer avec les rivièresQ ui me dotent de leur tribu t
Mais, de nos jours , LémanN'est plus si douce que jaSous la forme la plus jolieJe vois mes pires ennemis Je porte la chaîne d'esclavForcé d'aller et d'obéir ;J'ai beau grossir, faire le bMenacer de tout envahir :De mon embouchure à mDes digues, de longs éper
S'avancent et brisent ma cJ'en subis les plus du rs afJe me heurte à mille barriM on lit se remplit de cailLes torrents m 'appo rtent lOn se raille de mon courr
Mon grand-maît re des eaux examineLes. assises de mes talus ;
Des savants, des experts, calculent mSurveillent ma hausse et ma Préviennent mes coups impré
Est-ce vrai que Genève élève des mCreuse mon lit, barre ton co
Que la Cité verra jaillir sur ses colliNos dots, lancés par des turbDans ses palais et ses faubou
H é, que n'a point osé la science deA ve c ses chiffres, son cordea
Il voudrait définir l'essence de l 'atomContenir l'infini, ce gnome ,Sous la cape de son cerveau
Enfin, naguère encore, une aug uste A fait rapporter des méfaits
Que faisait un torrent de ma belle vL'eau terrible sera diguée,N ous en supporterons les frai
Heureux Léman, tu vois quelle est moDans ce siècle d'humanité.
Mes cupides voisins crient toujours M a vie n'est plus que souffrQue misères, qu'infirmité
Seigneur pardonne-moi ma plainte irCes nouveaux champs donnen
L ' hom m e que Tu créas, ô Sagesse iT'a ime, t ' adore et te supplieDe pourvoir à son lendemain
(A
»m- j ^ .gzm
GLANURES HISTORIQ
Voici une note in téressantvée parmi des p apiers de familparaî t d igne d 'ê t re conservépor te la date de 1695.
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L E V A L A I S R O M A N D
« Eta nt allé passer une semainepo ur me s affaires dans le pa ys deGruyère, j ' a i é té témoin de la noced'un riche paysa n, qui a duré troisjours et dont les tables ont été dressées clans une grange spacieuse.
» Le p rem ier jou r fut pour les v ieu x,gran d 'pères , grand 'mère s , oncles e ttantes , parrains e t marraines desjeunes époux. Quelques amis ou voisins, le curé de la paroisse avec sonvicaire complétaient cette société quiatteignait le nom bre de 23. Ce tutun repas d 'environ 8 heures oùje crois qu'on but plus qu'on nemangea .
> Le deuxièm e jour lu t des t iné auxjeunes gens des deux sexes conviésà la fête : en tout 56 ; . le rep asassez court, mais la danse qui suivitdura qua torze heure s et aurait en
core duré plus longte mp s sans unebat ter ie e ntre quelques d anseurs , selon les usages du pays.
» Le d ernier jou r fut destiné auxpau vre s de tout âg e et de tout sex equi ont voulu venir . J 'en ai comptéau moins ?• , ; j ' en gardera i toujoursle souvenir et je puis relater enbonne conscience que le banquetdes pauvres gens, servi par l 'époux,l 'épouse, leurs frères et leurs sœurs,aidés du curé et du vicaire, fut aussibon, aussi copieux, aussi abreuvé debon vin v ieux que ceux des joursprécédents. On eût dit que ces bonsFribo urgeo is connaissaient la loi deMoïse qui ordonnait aux riches, dansles fêtes solennelles, de faire asseoirà leur table, non seulement leurs serviteur s et serva ntes de la maison,mais aussi les pau vres , les veu ves ,lés orphelins et les étran gers, et dese réjouir avec e ux dans le bo npa ys qu e l 'Eternel leur avait don né. »
-*•-?-—"
BLOC-NOTES
Les journaux anglais v iennent decélébrer à l 'envi le centenaire du chapeau haut de forme en rappelantque le prem ier c tuya u de poêle »donna lieu à un procès.
C'est, e n effet, le 15 ja nv ier 1897
qu e le dit « tuya u de poêle • fit sonapparition à Londres, sur la tête deJohn Hethe r ington, un mercier duStrand. L ' inventeur de ce modèlede coiffure sortit da ns la rue , de va ntsa bo uti qu e, et aussitô t la foule dese rassembler. I l y eut des bousculades. F inalement , John Hethe r ingtonfut poursuivi devant le tr ibunal dulord-maire, sous l ' inculpation d'avoirtroublé la paix publique. I l déclarapour sa défense qu'un citoye n anglais a le droit de se coiffer commebon lui semble.
L e Times, dans un article du 16janvier 1797, rend compte de ceprocès e t déclare que John Hethe rington est dans son droit . Un membre de la famille royale ayant, parexce ntricité, imité Hethe ringt on, lechapeau réprouvé la veille f it fureur
le lendemain.Notons qu ' i l s'agit ici du chapeaudit trom blon, c 'est-à-dire plus largedans le haut que dans le bas . Caron portait , depuis 1789, en France,le haut de forme en pain ,de sucretronqué, dont les es tampes du tempsnous représen tent Camille Desm oulins coiffé, lorsqu'il arrache une feuilled'arb re, au Palais-R oyal, p our s 'enfaire une cocarde.
. . * —
É P H É M É R I D E S
1616. — Une peste ou maladie contagieuse enlèv e pen dan t le seul moisde février 1500 pers onn es à Sionet dans les environs.
U n nota ire du Val d'IUiez a latê te t ranchée et le poing coupé pouravoi r fait des actes de faux et l 'ondécapi te un homme qui , pendant lapeste, avait profité de faire mourirplusieurs personnes pour les dépouiller . L 'année suivante , une d issente-rie m eurtriè re succéda à cette ' ' peste .
" C 3 3 C - "
O A S S E - T Ê T B S
Solution de la charade ou énigme No27.F U S I L
On t devin é : Pot- tard , Fr ibourg.— Pierre de la Tra ppe , Anniv iers .
— Dou Ris tou, Berne. — Pie AmoMartigny-Bourg. —- Huis Clos, Mtigny. — A rmé nien ne. Bul le. — vie ux R on car d, Bag nes. —>- Un belou à Moillesulaz. — K. Ram— Vénitien ne, Bulle. — KissifrSipick, Martigny. — Chardon BlVouvry. — Pol e t Chouchou, Mthey. — Elzear , Zur ich . — Andluc, Vionnaz. — Yagi , Monthey.Mirah, Vo uvry . — Drag ine et boaï tê dé relodze, Charrat .
Une solut ion bonn e mais ar r itrop tard, au mot en tr iangle No Créambulaz de Schwarzeneck, Mthey. ,
É N I G M E N " 28Je sers à l'indigent dans un besoin extrêmeDevinez qui je suis : je suis deux fois m oi-m
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7/21/2019 Valais Romand Vol 1
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M A R Sj s p ^0, ,W f^ -W ^Xv
:*><- \ - ® \ ^K A I T L E 1 r r & L E J-
r» D û A J O IS
JOURNAL
L I T T E R A T U R E
P O P U L A I R E
ET
N A T I O N A L E
LE VALAIS ROMAND^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ IM" 29
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S O M M A I R E . C h r o n i q u e , L. C. — LeR hône tt le Léman poème (suite et fin),E M I L E D E L A V Y . — /./' pilions colons (pato sde Mart igny) , En. 15... — Folk-Lore . —
Bloc-notes. — Ephcmérides. — Casse-têtes.
CHRONIQUEVoici le carnaval qui approche,
« 'apprêtant une fois de plus à rapp e l e r aux h o m m e s qui l 'auraientpu oublier un instant, qu'ils sonttoujours et encore sous le joug de
cet te femme dont Jes sociologuesréc lamen t si na ïvemen t J ' «émanc ipat ion > sans paraître se douter , les
infortunés, qu' ils ne sont pas émanc ipés eux m ê m e s et que c'est de lafemme précisément que l 'homme abesoin d 'ê t re émancipé.
Le pauvre êt re que l ' homme Duj o u r où il nait jusq u'à l 'heure où*il•lâche pour la dernière fois son bâton•de vieillesse, peut-il un seul instantse soustraire à cet esclavage d'autan t,plus hypocrite qu'il est insoupçonné ?
Nous entrons dans la vie : la fem
m e est là qui nous guet te , s ' apprê-t an t à nous rouler dans un carré•d'étoffe et à nous ficeler comme unsaucisson d'Arles ou un salami. Nous•avons faim, nous avon s soif, nousavons je ne sais quoi, moi, toute unefoule de petites volon tés qu' il nous•est impossible de formuler. Ni la ma
man, ni la nourrice ne nous comprennent et laute de nous comprendre,ont invariablement recours à l'imposture qui consiste à nous glisser entr eles lèvres un bout de caoutchoucquelquefois mouillé de lait, le plussouvent absolument isolé de tout récipient. C'est une femme mam elluequi nous éveille, .qui nous -force- ausommeil, qui nous fait boire qua ndnous n 'avons pas soif, rester dedansquand nous voudrions voir le soleilou sortir quand nous voudrions rester dedans . Toute cet te phase de no
t re pauvre pet i te vie est soumise àl 'arbitraire de la femme.
Et nous aurons beau grandir , toujours nous t rouverons sur notre chemin des jupes , des flots d'étoffe s'é-tendant de plus en plus, car au règnede la nourrice succède bientôt celuide la bon ne d'enfant. Ma intenan tque nous savons marcher on nousretient, le fleuve où s 'agitent les flotsde jupons s 'élargit au point de res
sembler à un lac et plus nous soin-mes gracieux et souriants , plus ces
satanées femmes se d isputent nos
grâces, nous pinçant les joues , nousprenant dans leurs bras , se passantet repassa nt notre petit corps avecautant de curiosité qu'un mauvaislivre, quoiq ue avec c ette différence-
qu'elles n 'oublient jamais de restituer.
Nous grandissons, et nous placés sous le sceptre de nos maNouveau joug, bien qu' il soit leleur parce qu'on ne peut p lus , tenant , se dé rober à l'obligationous décerner les premières cuet qu'après nous avoir contrfroissés ou cinglés d'un coup de on nous embrasse si t end remenles paupières, le front, les pom mles mains, partout enfin. Mais, evanche : défense de met t re les c
su r la table, défense de se roulle parquet, défense de ceci, dede tout ce qu'on désire faire, en t emps que : obligation de se quand on est si bien au dodo',gation d'aller à l'école, obligatise laisser laver la frimousse, qu 'on pour tant est si heureux dtout barbouillé.
Au surplus, ce joug préféré si peu qu 'au moment , seul peu
où les jupe s pourraie nt nous sosans nous nuire, on nous y ar rOui, on nous ôte du milieu detillons à l 'heure où les peti tes commencen t à nous apparaîtrejolies. Le collège, le masculin cnous réclame, avec ses p ions exéses professeurs ennuyeux, ses
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Rhône, je n'ai pas le courageDe comparer mes lemps passésA noire époque d'esclavage,De luîtes, de travaux forcés ...C'est une ère de vandalisme,De guerres, d' inciédulité :De richesses, de paupérisme,D'ombres et d'électricité.
Des procédés nouveaux, des forces inconnues,Des fils, de suLtils instruments
Sondent les profondeurs, analysent Its nues,Assignent aux sphères perduesLeurs distances, leurs éléments
Aussitôt qu'un ilôt émerge à ma surface,Qu'une roche perce de l 'eau,
Des amants du progrès s'en disputent la place :L"ilot devient un vaste espace,La roche un superbe château
Des bateaux à vapeur aux hélices sonoresDéchiren t mon ond e et les airs ;
Sur mes bords nuit et jour défilent des centaures,Roulant comme des météores,Gonflés de vapeurs et d'éclairs
Vois-tu de Territet le câble métallique
Qui mo nte et se perd dan s les deu x ?Sur le chemin de ter la voiture électrique,Sous le réseau téléphonique,Le télégraphe déjà vieux ?
Des savants indiscrets ont compté que ma vieSerait de quatre vingt mille ans
Qu'alors je ne serais qu'une pauvre prairieSans vagues et sans poésie,Rebelle aux caresses des vents
Enfin, je subis des outragesIndignes de m a nnjesté ;Au moins si ces fameux ouvragesContribuaient à ma beauté...Ce ne sont que masses inertes,Engins, rumeurs, vastes débris;Flancs de montagnes entr 'ouveites,Paysage- sans coloris
J 'ai beau me soulever, emporter mes barrages,Battre les rochers de nies flots ;
Da ns ma fureur j'a i beau causer d'affreux[naufrages,
Engloutir canots tt rivages,L'homme refait tous tes travaux.
Lesvieux ducs de Savoie et les Seigneurs de Berne,Je m'en souviens, étaient plus doux :
Ils ne connaissaient point cet esprit de caserneQui régit le monde moderne ;Ils nous laissaient en paix chez nous.
Qu'enlends-je au loin? Des cris, des villes alarmées,Le son des tam bo urs, des clairons ;
Des bom bes éclatant, le choc de cent armées ;Des flottes sombrant enflammées,De s.po nts croulant sous les cano ns ...
T o u t s 'ébranle La nuit, une comète immenseBalaie les cieux déchirés;
A u x ténè bns succède une lueur intense :Le Dragon de la Mort s 'avance ...Les peuples fuient atterrés.
Les temps vont s 'accomplir suivant l 'Apocaly pse:Le monde est méchant et pervers
Le soleil se ternit, l'astre des nuits s'éclipse,La terre allonge son ellipse :Tout se confond dans l 'univers
Je suis désen chan té, M a patience est lasse :Rhône, partons, allons-nous en
Sciences, vanités, je vou s cède ma place ;Ne me tèriez-vous jamais grâce ? •Rhône, partons pour l 'Océan
Léman, contentons-nous Nous avons l'existence,Laissons faire, laissons passer
D es jours meilleurs viendront. La bonn e ProvidenceNous a fait don de l'EspéranceEt ne veut pas nous délaisser.
Rh ôn e, bonsoir. L e jou r s'éteint dans la vallée.Je veux croire à cet avenir.
La Paix descend sur nou s de la voû te étoilée,O, puisses-tu, terre adorée,Toujours ici la retenir
Deux cygnes qui voguaient près de la Bataillère
Du Rhône, où les flots du LémanAccue illent dan s leur stin les eaux de la rivière,
S'élevèrent de l'onde altière,Cinglant vers les monts de Jaman
La nuit venait : ses sombres voilesPlanaien t sur le lac assoupi ;Les cieux se parsemaient d'étoues,Le fleuve s'était endormi :Là-bas, la rive qu'ont chantéeVolta i re , Hugo, Raniber l , Byron,Semblait se consteller le frontDes feux du divin Prométhée:Et la lune s'étant montréeA la crête des monts d'Arvel,Me fit croire que la contréeEtait une plage du cielQui se berçait dans l 'Empyrée
E M I L E D E L A V V .
Villeneuve 188S.
Li p i t ious ea ïons(Patois de Martigny).
V ma y de ma, ma m are l ' avayona nicha de doze petiuus caïonin sblancs. On dzot, dou sont crevû .
Bon Quiet fire ? Li preinzo et visoli fotre à la courtena.Lo le indeman, ma mare par te por
quâque loat et me lasse solet à lamaïzon. M'einbêtâve par li , s in savayque fire. Mi, tot d'on coup , tabos-sont à la pourta : Pan. . . pan. . . E tvola qu'ona bouna viéllie reintre pordem anda adzetà de petious eaïons.
Tot conteint; me depatzo bas u beu avoui lié et l 'y ein dzo clou por treinta francs.
Et pouay, quand la vieille l'evia avoué li dou caïonins dezo liio torno pre indre à la courtendou que l 'éront crevô, l i nebien adray, et lé torno porta debeutzon avoué li z 'âttro.
Lo dzot d 'apri, la mare vein uet treuve eincot dou eaïons de c
Y te trace à la phorm assie apor frichonna li vi vein t pe lepor cein que crey ay que l 'avagot t ro .
Bon Di ci dzot tot l 'est beinet me t Fi r ippo tranquillameitreinta francs.
Mi l'a te pas follu que quinzeap n, la pesta de fenna q ue adzetô li dou caïonins avoué mtorne vers not et det à ma ma
« Déte vai l i petious eaïony 'é adzetô avoué vo vant tantque vo faut, so vo pli, m'e in veind re einco t dou por mon fr
Ma mare étônnaye l 'y repon« Mi, vo z' i rein veindu de e
m e . »Et la fenna de dé re :« Na, mi l 'est voutron boub
m'ein a veindu dou. »Et ma mare l'a rin su fire q
cria :
« Taut ci bougro m'ein acot fi iona » E D .
FOLK-LORE
jmix MONT. vGWjm
H a ï de „ D é p o l ie " ( E o i â f i , , D é p o uCe jeu n'est guèr e usité a
que dans les ma yen s, au coursveillées d 'automne.
Un perso nna ge désigné par pr o est roi ; un au tre (recouvrege le jeu. Le s simples jou eursten t assis. Celui qui dirige leappelle les joueu rs à tour de par jour de la semain e en suscrupuleusement la formule suque les joueurs doivent égalsuivre sans écart, sous peine
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rem plac er le roi en cas de simpleerreur.
LE RECOUVKEUR. — Delon liva-tc Lundi lève-toi) .
N o i . — Eurjcra)-io.- (Os erai- je ?)L E R E C . — Prcii que feuzcri
(Certainement que tu oseras).No I. — Ora que io se levo que
•me fô-tc fire. - (Maintenant que je
suis lev é q ue me faut-il faire r;LE REC. — l'a dian o rai (Va
devant le roi).Même réponse à chaque ordre e t
mêmes formalités. Tne fois le joueurdev ant le roi il comm ence à le déshabiller. Le lundi lui ôtera parexemple la coiffure ; le mardi appelé(toujours ave c les m êm es formulesqui se rep èten t) lui tirera le pale tot ;le mereredi le gilet et ainsi de suite.l ' n e fois son opération accomplie,chaqu e joue ur retou rne à sa place,puis s'assied, mais à chac un de cesactes les formalités se répètent.La règle est de dépou iller le roijusqu 'au bout, mais on ne poussepas toujours la farce à ce point etle plus sou ven t, il y a plus d'ap préh ensio n de la part des bona sses(à qui l 'on cherche de préférence àfaire échoir la couronne) que de résultat précis . Lorsqu' il se trouve dansl 'assistance une personne inspirantque lque crainte ou q uelque délica
tesse, on subdivise la beso gne demanière à re tarder ou mêm e à es quive r le dénoue me nt ; ainsi on nefera tirer qu'une manche de paletotpar le même joueur ou déboutonnerun seul bouton à la fois.
R a ï d e s o t t i s e ( R o i d e s o t t i s e ) .Se joue égaleme nt dans les soi
rées des mayens .Un joueur désigné par l 'empro est
roi. Un autre parco urt la l igne desjoueurs et recueille, à basse voix, à
l'oreille, les injures et sottises quechacun lui débite à l'adresse du roi.L e tour de l 'assistance termin é, lerecouvreur va devant le roi et luirapp orte tout en disant : I l y en aun qui m'a dit telle chose, un autretelle autre, etc.
Si le roi devine quel est le joueurqui a dit telle et telle ép ithè te, cedernier devie nt roi et le ci-deva ntroi rentre dans le rang.
BLOC-NOTES
T'ne enq uête sur les craintes de
l'enfant a été faite par M. Sta nle yHall dans XAmerican journal ofphysiology. Il résulte de 2000 réponses, .po rta nt sur 6456 cas, que letonne rre parait ê t re le phénom ènequi excite le plus souvent les craintes de l 'enfant ; viennent ensuite lesreptile s, puis les é tran ger s, l 'obscurité, l 'incendie et la mort. Le nom bre des crain tes augme nte jusqu 'àquinze ans chez les garçons, jusqu 'à18 ans che z les filles, ma is cet teaugmentation doit être attr ibuée à une
observ ation plus attentiv e chez lessujets les plus âgés.
Cet te crain te , évidemm ent démoralisante et déprimante est due dansla plup art des cas à l'effet prod uitpar les histoires à dormir debo utque des adultes raconten t aux enfants sans tenir compte de leur degré de développement et de force.
C'est ce qui té moig ne qu' il e stpréférable de raconter les histoires derevenants aux adultes qu'aux enfants .
L ' a r t den ta i r e au J ap on . — In croyable l 'art dentaire au Japonnous dit le 'Journal d'hygiène. Quelsdentistes que les Japona is Quelgénie
Le dentiste japonais arrache lesdents avec ses doigts sans le secoursd'auc un in strum ent. 11 saisit adr oitem ent la tête de son pa tient à l'angle m axillaire, de m anière que labouche soit forcée de rester o uve rte ;puis, plong eant le pouce et l ' indexde l 'autre main dans la bouch e deson malade, i l arrache, quand le casse prése nte et dans l 'espace d'unemin ute, cinq, s ix, et sept dents dela bouc he de son patient sans quecelui-ci puisse fermer la bouche, même une seule fois.
Que lque incroyable que la chosepuisse paraître, elle s 'expliquera lout
naturel lement quand on sauraquelle manière les dentistes japosont prép arés à l 'exercice de leurSur une planche de bois tendre creusés des trous et dans ces l'on enfonc e des chevilles ; puis planche est placée par terre et prenti dentiste doit alors , avecpouce et l ' index de la main dr
saisir et arra che r les chevilles après l 'autre sans que la plancheébranlée. Cet exercice recommplusieurs fois ave c des planche ssapin, des planches de chêne et,fin, d'un bois plus dur,, et chfois les chev illes sont plus soment enfoncées. Quand il tr iomde la dernière épreu ve, il est pour l 'exercice de son art.
É P H É M É R I D E S
1631. m ar s . — Représ en ta t ion l'église paroissiale de St-M auricela Glorification de Ste Claire3000 spectateurs .
— La commune de S t-Madonne 200 arpents de la Joux n(Bois noir; à défrichir à quarantmilles bourgeo ises, à condition écu d'entrée, de quatre ans rien pay er et, ensuite, d 'une
vance annuelle de trois pots dement et demi-batz par arpent.
» C 3 = > .
C A S S E - T Ê T E S
Ce numéro devant être tiré ala date, les solutions ne seront bliées que dans le ATo suivant.
C H A R A D E N ° 2 9
Entre autres choses mon premier
Sert à maintenir ta serrure :Souvent combattant la nature,Femme nous ment sur mon dernierSans se douter que mon entierMet au grand jour son imposture.
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JOURNALDE
T T E R A T Ü R EP O P U L A I R E
ET
N A T I O N A L E
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LE VALAIS ROMANDm^MÊMÊSMMÊÊÊMÊÊÊÊMÊÊÊSMÊMSmM
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S O M M A I R E . — Chronique. On jemièdocontre lo rematis (Patois d'Anniviers), PIERRED E LA MECOUE. — Brun e mèche (poésie),O. P. — Pauvre Jacques (Nouvelle va-laisannei. — Un vieillard plantan t un jeunearbre (poésie), M. BESSE DES LARZES (père).
— Glar.ures historiques — Bloc-notes. —Ephémérides. — Casse-têtes.
CHRONIQUE
Xa dispar i t ion récente de la bonne* mège » d 'Hérém ence aurait e l le ,par hasard , marqué pour le district•d 'Hérens l 'ère des désordres quemarqua pour la Macédoine et laG rèce , il y a tantôt vingt-deux siècles, celle d 'Alexandre-le-Grand laiss a n t un frère imbécile et des enfantse n bas âge r
Il y a tout lieu de croire que lalégendaire guérisseuse était parvenueà un âge par trop respec table pourlaisser des frères im béciles dans la•capitale de son empire médicas tro-unanique ; quan t à ses enfa nts, aussin o m b r e u x que les flacons dont elle
fit étinceler la t ransparence p lus oumoins dorée sous son œil de py to -nisse, ils sont en tout cas d 'âge à'hériter d'un si beau royaum e, puisq u e la capacité de leur estomac s 'ap-iprcte à garantir celle des plus beauxflacons dont puisse nous pourvoir•l'industrie.
I ls n 'ont à cet égard qu'un tort,les ingrats, c'est de trop aisémentfaire fi du deuil de leur illutre bon
ne vieille en profitant du carêmepour nous faire de telles, bacchanales.
Mais que ceux qui n 'ont jamaisfait des élection s plus ou moins« pompeus es » leur je t tent la première pierre
Au reste n 'aperçoit on pas là-dessous l 'empreinte de cette fin de siècle, empreinte qui menace d 'écornerle commencement d'un autre siècle:l ' avachissement des peuples.
D ès que la politique descend deshauteurs é thérées de la sincérité pourse rapetisser comme un veston blanc,rouge ou gris au gré de nos corpsde pygmées. elle en vient fatalementaux expédients . Et, par là, nous pouvons déduire que nous ne sommesni meilleurs ni pires que nos voisins. Nous respirons l ' inconséquencede la politique av ec l 'air amb iantdont s 'enflent nos poum ons, car nousavons vu le jour dans une généra
tion individualiste où les grands homm es de la science ont, tout comme lesprincipales branches d'un arbre immense, absorbé la sève en a t rophiant les r ameaux . La 'gloire s'est
enchevêtrée d 'une façon si inextricable avec l ' intérêt qu' il est désormais impossible au moralisateur aussi
bien qu'au moralisé de tirer d 'une action dont l 'argent né té le but initial. Les peup
tous , passent leur temps à leurs héroism es passés se trent aujourd'hui sur l 'arènepéenne et se regardent , cur ieusurpris les uns et les autres commune lâcheté . Et nous tous empor tés par les vaguetaines dont la maré e, aprèsen descendant de nos monm e n é sur les champs de d'Europe les vertus de nos rem on te aujo urd'h ui i mm enfrayante, portant le rothscau fond de nos vallées en aqu'elle le juche en s ta tue am et de la Yungfrau. ar rogviolée sous son capuchon d 'h
E t par une ironie du semrecommencement de tout , c ' estit peuple grec dont le nohier à pe ine s ynonyme de tt ion » qui, en remon tre sur latous les grands d iscoureurs e
l i sa teurs d 'Angleter re , d 'Al lde F rance et même. . . de Sui
ung remiedo eontre lo(Patois d'Anniviers)
Le bon ancian Pirro, habitinvillazo de planna, Tirent acc
7/21/2019 Valais Romand Vol 1
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2 L E V A L A I S R O M A N D
tote chôourte d ' infirmités : l 'aie ounggotro grôou comme ouna bella couche et to chôou mingbro Tirant attaqua dou rèmatis . A vou é ouna pareille pogition y va ching dire queto lo mondo du villazo lo plingièvon.Tote le bonne comarre li intonziè-von di rèmièdo, ma nionng li fagiè-von effé, arri à la fing y crigi nioung
mé et Paffrovave pas piè mé de chevouaric : y l 'ire resigna de mouricdingche.
Che pindan tzekun l 'a pou ire de lamort, y fé à touit p.léigic de vigvrelonting. Oun g zor que le bon Pirroparla vè avo ué la Jenna du vigingZaq uet, y li tourn e in vigeon g d'af-frova lo rèmièdo que sti bonna drôlali inton zè. Li rèm ièdo l ' ire ding chè :Oung zor de vèningzè comme ounade te tin e li boulet bien, tou vas ouceli, tu tè dè vè dse et pouai tou te
me ts tel que li bon Diou t 'a créayin in la tina pindan ouna dimiè zor-nicva ; tou ver re qu e chin te taraitdu bieng. Stic bon ancian ma nqu epas d'affrova.
Oung bé zor de vèningzè le bonPirro chin va prindre stic baing nové.
Pindan lo zor Zaqu et pâ che parhasard devant lo celi de Pirro, s ticchi lo vi et li crié :
— Hé Zaquet , pacha yin pr indrèoung virro
— Zaquet che fé pas prêcha dôouviazo et li refon : Bing volontiè, yiébonna chec.
In intrin ou celi il est resta torehoiùou de verre lo viôou Pirro yinin la tina, ma y li expliqua porquoiy ehe trov avè in ouna pareille s i-tuationg.
Aprèé de chin Pirro dit à Zaquet :€ Prin lo virro et v enin te trère debirè in sti tina, io pouic pas atteing-drè bas ; le ja t rè le jan tzôouja mé;io me chic defatzchia de veningz iè
plinna sti po mè fére lo rèmièdo dourèmatis que m'a intonzia ta fennaIn vèyin chin Zaq uet l 'a pas méavoue tan chec
Io pouic pas vos dire che Pirrol'est avoue vouaric ou corhin
Pierre de la Mecque.Nous donnerons la traduction de cet article
dans le No 3; .
PAUVRE JACQUES(Nouvelle valaisanne.)
Image fraîche,Trésor précieux,O brune mècheDe bruns cheveux,Que je t 'adore ;Cher souvenir,J 'espère encoreEn l 'avenir
Le jour d'autom neOù je partis,O ma mignonne,Bas, je redis :. Douce lùrondelle,
J 'ai bon espoir,Sois-moi fidèleJusqu'au revoir. -
Puis un sourireEt des sanglots,Et le navireFen dit les flots ;Adieu candide ,
D'un cœur a imantFlotta rapideSon mouchoir blanc.
Ma fiancéeLoin du foyer,Tris te pensée ;A l 'étranger,Seigneur, al.règeCe long séjour ;Mon Dieu, protège-Un prompt re tour .
Ali ? pense-t-elleKncor à moi rEt me veut-elle
Garder sa foi ?A l'autre riveDe l 'Océan,Que rien n'arriveDepuis un an î
Sombre présage,Fuis, maintenantComme un nuageS'envole au vent,Le doux messageReçu ce jourMe reste en gageDe son amour .
Dès lors se passeJoyeux le tempsEt je t 'embrasse,Fleur du printemps,Imsge fraîcheDe jours heureux,O brune mèche 1De bruns cheveux
y janvier. OSCAR P.
L e voy ag eur qui, au mois d elet et d'août, a la curiosité de ter jusqu 'aux thermes renomméLouësche, trouve là un singspectacle . F igurez vous une t rende baigneurs des deux sexes eloppés d'un long manteau de flanet assis, soit sur des sièges mobsoit sur les bancs qui régn ent autour d 'un grand réservoir fde quatre compar t iments car résErrantes comme l'île de Dél ospetites tables f lottent devant euleur serv ent à placer un déjeune gazet te , une tabat ière , un choir , ou d'aut res o bjets degenre. Les dames valaisannes se sent à décorer ces cabarets mouv
d'une sorte de petit autel embellfleurs des Alp es que la vape url 'eau thermale a la propriété de dre fraîches et brillante s lorsqles apporte déjà fanées.
Le bain est entouré de galeriese placent les amis complaisantsviennent distraire les malades dla longue et fatiguante épreuve qse sont imposée.
En 179 1, époq ue à laquelle jtrouvais à Lo uëch e, la société nom breuse et agréab le ; on y c
tait plus de 80 baigneurs, tant çais, qu'allemands, italiens ou sude tous les cantons, parmi lesfiguraient quelques dames fortmab les. Aussi la gaîté règnaidan s le bain , où chacu n faisaitson mie ux pour en abrég er la rée par les charmes de la convtion.
Ve rs le milieu de la cure , teauquel on prolonge les séancesqu 'à quatre ou cinq heures pen
la matinée, et autant l 'après-un Parisien fort enjoué fit la psition d'obliger chacun à la rà chanter des couplets , dire des ou conter une anecd ote selon prop re choix ; ce qui fut extrment applaudi par la société. Opria de comm encer lui mê me , ebaigneur complaisant récita
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L E V A L A I S R O M A N D
beaucoup ce goût le morceau, encore inédit alors, où Delille pein t lesplaisirs et les occupations des malades dans les thermes où ils se trouvent réunis .
La voisine du récitateur était unejeun e dame de Ve vey douée d 'unevoix fort agréable ; on la somma deremplir sa tâche par une rom ance ,
et après les excuses et les instancesd'usa ge, elle chanta avec une àmeet une grâce parfaites une rom ancenouve lle, peu conn ue enc ore, maisqui, par sa touchante simplicité, étaitdestin ée à une célébrité populaire,comm e toutes les comp ositions dece genre écrites avec naturel et sentim ent ; c 'était : Pauvre Jacques,quand j'étais près de toi... Les ap plaudissements furent prodigués à lachanteu se ; on la pria mêm e de répéter sa romance, ce qu'elle f it avec
la plus grande complaisance.L e cha nt term iné , un officier du
régim ent de C ourten , qui se trouvait au nom bre des baign eurs, pritla parole et dit : t L' intérêt que cescouplets inspirent à n otre aimableréunion sera sans cloute augm entélorsq ue je lui aurai fait par t d'un ecircons tance qu ' ignorent probableme nt la plupa rt des pers onn es quila com posen t ; c 'est q ue le héros dela romance, le pauvre Jacques, est
Valaisan, ainsi que sa maîtresse, aujour d'hu i son épou se, et qu' ils habitent tous deux à quelques pasd'ici. »
A ces mots, la curiosité de l'auditoire fut vivement excitée, et plus ieurs voix rép étèrent s imultanément :
— En vér i té ?— Oui, poursu ivit l 'officier ; en
suivant les bords de la Dala, et unpeu au-dessous du ham eau appe léluden, vous avez b ien remarqué ce
singulier passage où huit échelles superp osée s forment une partie de laroute unique qui conduit à l 'Alpevoisine : sur cette Alpe est un bonet joli village nommé Albinen ; c'estlà la patrie de nos deu x épo ux ;c 'est là qu'entourés de leur naissantefamille ils viv en t parfaitem ent contents et toujours am oure ux. — Je
vais vous raconter leur histoire quiest aussi s imple que les m œu rs dupay s qu' ils habite nt, et , s i vous leperm ettez , cette narration servira àacquitter ma dett e, car, n 'éta nt nichan teur, ni récitateur, je me trouverais sans cette ressource peut êtreassez embarassé à m'acqui t ter .
Ap rès ce pet it préamb ule, notre
officier com me nça en ces term es :« L e roi de Fran ce aya nt ac quis,
il y a quelques années, la belle maison de cam pagn e que la princessede Guéménée possédait à Montreuil,en fit présent à sa sœur chérie MmeElisabeth, qui déjà depuis longtempsvenait fréquem men t l 'habiter et s 'ypi isait be auco up. Cette exc ellen teprincesse vivait là sans faste et sansreprésentat ion , s 'occupant beaucoupde l 'embellissement de cette demeu
re , et plus enco re du bon heur detous ceux qui l 'approch aient ; heureuse lorsque dan s ses rech erche selle avait déc ouv ert un e famille indigente digne de ses bienfaits.
Ce n'était pas de simulacres demo ntagn es ou de grotte s, de pontssans rivière, ou de chalet sans troupeau, qu'elle s 'amusait à orner sonEly sée : aucune de ses récréa tionsne porta it un car actè re de futilité.Ta ntô t c 'était la construction d'unvivier ou d'une serre, tantôt la plan
tation d'un parterre ou d'un potager ; elle se plaisait surtou t à établir de superb es espaliers , et sespêch es étaient les plus gro sses etles meilleures de Montreuil, lieu quijouit, comm e vous le savez , d 'unegrande réputation pour la culture dece beau fruit.
Un e prairie assez vaste se trouvant dans l 'enceinte du domaine,Mm e Elisabe th forma le projet d 'yavoir u ne laite rie, et une laiterie
suisse. Elle don na elle-m ême le pland'un bât im ent à la fois simple etélégan t, et d 'une architecture bienappropriée à son usage. Je me trouvais alors à Paris , et comme j 'étaisen relation avec le concierge deMon treuil, à qui j 'av ais eu occasionde rend re quelqu e service, et queje devais re tourner incessamment en
Valais , c 'est moi qui fut chargprocurer à la princesse les hôsa laiterie, c'est-à-dire six bellches, une jeune laitière, et undestin é à rem plir les fonctionplus pénibles de l 'établissemen
Dè s que je fus arrivé à mon lieu natal, je m'occ upai commission. Il me fut aisé de
cuter, car dans le dom aine qpossède à Ventone , au-d essbou rg, j 'av ais un fermier orià'Albinen, endroi t renommé be au té du bétail ; je lui conf.choix des vaches et de leur gnante . Cet homme s 'acqui t ta sde sa mission, que je ne tardà voir arriver chez moi six bêtes douces et dociles, parfaisemb lables pour la taille, ainspour la couleur, laquelle étaitnoir de jais bien luisant, ave
seule tache blanche formant unfrein. — La laitière, à l 'avedix-huit ans, taille bien prise, de rose, longs cils noirs, et lebeaux cheve ux châtains re levdeux grosses tresses circulaidemi couvertes par le très coupeau national orné de fleurs rubans.
Comme on m'avai t recommacos tume du pays , j ' e us soin dconfectionner un trousseau co
dans lequel ne furent point ola croix et le cœ ur d 'arg ent destinés à parer le cou arrondiun peu hâlé de notre jolie Ma
— Voilà donc l 'héroïn e dman ? dit un des baigne urs eterrompant le capitaine.
— Précis ém ent, répo ndit c— Quant au héros Jacques
allons le trouver sans doute dpâtre qui doit accomp agner lapersonne ?
— Point du tout, monsieur
me permettrez de ne pas l ' intrenc ore ; car je pense que dantoriette il en est de même qules compositions dram atiquesplus on retarde l 'apparition ducipal personnage, plus on le friver avec éclat sur la scène .les cœ urs volent au-devan t dPoursuivons :
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L E V A L A I S R O M A N E ) .
. Ma laitière était don c très bien ,comme vous venez de le voir , maisun vif sentiment de tr is tesse paraissait em pre int sur ses jolis traits, etla vu e. de s habilleme nts tout neufsqu'on lui avait préparés ne fit naîtrequ'un sourire qui s 'éteignit bientôt.J 'en attr ibuai la cause au chagrin dequitter le toit paternel, et comme jepensai que la nou veau té des objetsqui allaient s 'offrir à ses ye ux netarderait pas à rappeler sa gaîté,je hâtai son départ. Le mois d 'avrilcommençait ; le temps était superbe,Marie se mit donc en route avec sonpâtre et son troupeau.
(A suivre.)
XJ2ST T I B I L L A R DPLANTANT UN JEUNK ARDRE
Tu vas naître, jeune arbre, et moi je vais mourir,Naitre et mourir telle est la loi de la nature.La plante g erme au tron c qui va demain périr.Ces fleurs à d'autres fleurs légueront leur parure.
Un jour , le rossignol perché sur mes ormeauxCharmera ces beaux lieux de son joyeux ramage.Et moi, je dormirai sous le poids des tombeaux,Quand mes petits neveux assis nous tes rameauxDu récit des vieux temps charmeront leur jeune âge.
A ton ombre peut-éire ils penseront à moi;Dis-leur en gra nd issai t : „ Cette belle valléeAvait de vos aïeux les vertus et la foi :Leur ombre auprès de von» reviendra consoléeSi toujou rs de l'h onn eur vous ado rez la loi. -
(1853) M . BKSSE-DES LAR7.ES.
GLÀNURES HISTORIQUES
Il était d 'usage à Versailles , sousles Bourbons, de tendre des tapisseries des Gobelins le long des rues oùdeva it passer le Saint Sacreme nt lejour de la Fête-Dieu.
Sitôt après le passage de la procession, ces précieuses tapisseries
étaient détendues et rempor tées .Mais, afin de les garder de tout accident, le colonel de Courlen avait crudevoir charger un soldat valaisan dese promener le long du parcours etlui avait dit :
c Gaspard, promène-toi d ' ici à l 'église avec une bag uett e à la mainsans faire sem blant de rien . . . >
Et il ne s'occupa p}us de son homme . Mais, vers neuf heures du soir ,comm e il passait par la mê me ruepour rentrer chez lui, le colonel observa que le noble soldat se promenait toujours av ec sa houssin e :
? ? ?
— Vous voyez , colonel, selon laconsigne, qui n 'a pas été levée , je
ne.fais semblant de rien.
BLOC NOTES
Il y a dans l'Océan Pacifique unepetite île qui est men acée de neplus avoir de population et pour laquelle le Courrier des Etats- Uniss 'occupe de réclamer une cargaisonde... ma ris. 11 ne reste en effet dan scette île que des femmes, la mo rtaya nt fauché tous les repr ésen tantsdu sexe fort.
Dè s qu e cette s ituation a été connue, il s'est formé à San Franciscoune société ayant pour but de fournir des maris aux veuv es et au xjeu nes fil les résidant dans cette île.De nombreusei adhésions sont déjàparvenues . Dès qu 'on aura réuni unecentaine de candidats , un navire lest ranspor tera dans l'île en question.
Est il besoin d'ajouter qu'ils y sontimpat iem ment a t tendus ?
Figaro du 25 février 1897.*
É P H É M É R I D E S
1619, m ar s . — Le clergé e t lepeuple de St-Mau rice font vœ u dereprésenter so lennel lement le mar tyrede la Légion thébéenne.
O A S S E - T Ê T E S
Solution de l'énigme No 2$.
BIS SA C
Trois solutions justes : Mirah, Vou-vry. — Elzear, Zurich. — ChardonBleu, Vouvry.
Solution de la charade Xo
V I S A G E
Ont devin é : Dou Ristou, — Pierre de la Tra ppe , Ann— Draguine et la Boaite de reCharrat . — Chardon Bleu, V— Arm énienn e , Bul le . — Vouvry. — Véni t ienne, Bul le . —
dréluc, Vionnaz.Ont roi/pli les conditions ducours : Mirah, Elzéar, Chardon
La prime (Les Veillées des Mest échue à Chardon Bleu.
MOT EX LOSAXUE (7e conco1. A van t pe r s onne .2. Héros de tragédie.3. Arme ancienne.4. Titre de noblesse.5. En été .
ANNONCES
e s V e i l l é e s ü e s M a{légendes cl traditions valaisan
par Louis Courthion, sont en au prix de 3 fr. 50 dans les pales librairies de la Suisse etcialement :
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braire, et de Ka lberm atten ;A Mart igny -Vil le : chez Mthier-Cropt, av enu e de la Gare
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passé, pour nous servir de laexpression de G ustave Dro z.
que jour, la pioche des archéolle marteau des dém olisseurs, lde la charrue livrent une paquelconque du trésor de soque contient le canto n des vallées, lesquelles ont eu ch(et l 'ont encore) leur caractè repre, leurs coutum es, leur languerace , depuis des Huns jusqu 'àCeltes sans mélang e. « Le Valdit M. Edo uard Rod , a une hadmirable , auss i dramatique,
violente, aussi sanglante que des républ iques i ta l iennes du âge ». Histoire à la Michelet. qtiendrait pas seulement dans letes, mais où, dans le décor spldes A lpes, on mo ntrerait , selmot de Blanqui, la marche desples et leur ferait entend re le de l'effort humain.
M. Louis Courthion apporcontribution à cette œuvre nat
en espéranc e et, sous des dsimp leme nt gracie ux, elle est déra ble. I l a cueilli une odgerbe de légendes et traditionles paysans se t ransmettent dnérations en générations et ququ'à ce jour, n 'ava ient pas eeu de formule. Ce sont des merveilleux qui circulent danveillées et avec lesquels les g
SOMMA1RK. — Nos t radi t ions popula ires ,Loui s DUCHOSAL. — Moisson de ruses, Ch.MEIRV. — Oung remièdo contre lo rèmatis(traduction i. — P auvre Jic qu rs (nouvellevalaisanne). suite. — Folk-lore. — Bloc-notes.Ephémérides. — Casse-têtes.
nature y ait habilem ent don né sesplus hautes notes pittoresques," son
charme est encore plus intérieurqu'extérieur. La richesse du sol pourrait tenir du pro dige , l ' industrie de
Tîos traditions populaires.En présentant au x lecteurs du Valais Romand
«quelques-unes de» gravures que M. H. van Muy-•den a destinées aux Veillées ills Mayens, nousnous permettons de les faire accom pagn er de•'article suivant, consacré à cet ouv rage parle Journal de Geneve .-
L e Valais a une bea uté particuliè re, tout artis tique et, bien que la
ses habitants être incomparable, quel 'âme du pay s occuperait enco re laprem ière place. Elle plonge si profond dans l 'autrefois , qu'aujourd'huilui trouve les traits ingénus, la figureétonnée d 'ê t re encore de ce monde,et elle continue, naturellement, d 'habiller le prése nt avec les h abits du
\
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mè res endorm ent les pet i ts enfantsdo nt elles ont le soin, et tous exa ltent la vertu et punissent sans pitiéla mo indre faute. I ls n ous don nen tl 'âme d'une population dans son' intimité et sa concep tion naï ve deschoses et des phén om ène s. Us figuren t la nature où ils sont nés, sesmouvements pér iodiques , ses acci
den ts san s n om bre ; ils disent l 'âpre-t é , l'incert itude du sol, la lutte constante de l 'homme contre Péboule-ment , l ' inondat ion, la température ,les bêtes. Ils offrent l'explication imagée de son instinct au spectacle desmy stères qui l ' en tourent . Tou s cespersonnages , dragons , serpents , ouï-v r e s , sorcières aux pieds de bouc ,hommes sans tê te , boucs , vachesrouges , loups-garous , correspondentaux paysages ambiants . De près ,leurs lignes s 'harmonisent avec eux,et, à distance, elles s'y fondent.
chose de sa pureté des premiersj o u r s , de sa tr is tesse sereine, de sonâpr eté , de son ab solu. I l voit le crime parto ut et châtie la plus petitevét i l le . Le malheureux qui b lasphèmesan s pe nse r à ma l, la fille qui souhaite en se ma riant de n 'avo ir pasd'entants , i l n 'en faut pas davantagepou r qu'il leur ferm e la po rte du
paradis . I l voit même d'un très mauvais œil qu'on rie et qu'o n chan teet il ne semble pas que le beau village de Champ s-Jum eaux , dont il avoulu la destruction, ait commisd'autres crimes que d'aimer un peuimmodérément les fê tes . L 'expiat iond'un vol durer a cent ans et enc orene prendra-t elle f in que par la commisérat ion de J^ nn es âmes . Quant àla chasse du afmanche, jour sacré,elle conduit fatalement à sa perte lechasseur téméraire.
Cet te morale v io lente s'est évi-
par deux chats noirs qui lui ront les yeux.
Ce très intéressant recueilê t re cons idéré comme le pd'une série que M. Courthion cœur de mener à bien. I l n eguère, jusqu 'à présent , occupéde sa vallée de Bagnes ; il vatenant passer à d 'autres et, le
où ses recherches seront suffisun travail de synthèse s ' imposede tous les matériaux qu' ilama ssés, surgira une idée forcolorée, qu'il n 'au ra plus qu'à d r e . L . D U C H O
Journal de Geneve, i janv.
EiKDirssdDH w wmmAllons cueillir ces fleurs des anges,Où de doux parfums sont toujours..Le cœur pris de charmes étranges.
Allons cueillir ces fleurs d'amours,Cueillir ces fleurs aux jeunes sèves,Qu'embaument tous nos plus beaux
Allons cueillir ces fleurs de rêvesA ux purs m atins, aux tendres soirs ;Durant des minutes trop brèves.
Allons cueillir ces fleurs d'espoirs,Aux feuilles jaunes, blanches, roses,Feuilles rouges à reflets noirs
Charmante, allons cueillir des roses.
5 jpvrier /Sçj. C h. M
Us forment la my tholog ie essentielle et. malgré leurs fins chrétienn e s , il est perm is d'att ribu er leur origine à la religion primitive du payset de pense r que tout d 'abo rd ilsont personnifié des forces élémentair e s .
Le christianisme est venu et en afait les comparses divers du mal. Ila conse rvé dans ce milieu quelqu e
dem m en t élargie, mais l 'esprit populaire a toujours des traits tragiqu es,il est reste intransigeant sur plusieurspoints , voue son ennemi, quelquefoisun simple plaisant, aux supplices lesplus cruels. L e m arau deu r, s 'il sefait attrap er, est sûr de la m ort outou t au mo ins d'avo ir le dos rôti ;l ' indiscret qui fait peur au x amoureu x dan s les chem ins sera assailli
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L E V A L A I S R O M A N D
Un reside poutre le sLamalistne. *)
L e bon vieillard Pierre , habita ntd'un village de la plaine, était accablé de tout es sor tes d'infirmités :il avait un goi t re grand comme unebelle courge et tous ses membresétaient a t taqués du rhumatisme. Avecune pareille position,-il va sans dire
que tout le monde du village leplaignai t . Toutes les bonnes commères lui enseignaient des remèdes ,mais aucun ne lui faisait effet ; aussi,à la fin, ne croyai t il p lus personn eet n 'essayait- il même plus de se guéri r : il s 'était résigné à mourir ainsi.
Cependant , chacun a peu r de lamort , ' il fait à tous plaisir de v ivrelong temps . Un jour que le bonPierre parlait avec la femme du vois in Zaquet , il lui revient en idéed ' es s ayer le r emède que cet te bonne
femme lui enseignait. Le r emèdeétait ainsi : « Un jou r de vendange ,q u a n d un de tes tonneaux sera enebullit ion, tu vas à la c a v e , tu tedéshabilles et puis tu te mets , telq u e le bon Dieu t'a créé, dans letonneau pendan t une demi- jou rnée ;tu verras que ça te fera du bien.C e bon vieillard ne m a n q u e pasd 'essayer . Un beau jour de vendang e le bon Pierre s'en va p rendrece bain nouveau.
P e n d a n t la journ ée. Zaquet passepar hasard devant la cave de Pierre,celui-ci le voit et lui crie :
— Eh Zaquet , entre prend re unv e r r e
Z a q u e t ne se fait pas d ire deuxfois et lui répond :
— Bien volontiers , j'ai b o n n e soif.En entrant clans la cave , il resta
tout é tonné de voir le v ieux Pier redans le tonneau, mais il lui expl iquapourquo i il se t rouvai t dans une pareille situation.
Après cela, Pierre dit à Zaque t :« Prends le ve r r e et viens tirer dut boire » dans ce tonneau ; moi, d'ici,j e ne puis pas a t te indre le robinet,les autres n 'on t plus rien ; je mesuis dépêché de vendanger p lein cetonneau pour me faire le r emède
•) Traduction littérale de „ Oung remièdocontre lo rématis u. — Voir No 30.
du rhumatisme que m'a enseigné tafemme Le vois in Zaquet n'a pluseu si soif.
J e ne puis pas vous dire si Pierrefut guéri ou comment
PAUVRE JACQUES{Suite.)
Le voyage se fit avec lenteur,mais fort heureusement, et la petitecolonie arriva sans encombre à Mon-treuil, où tout était disposé pour larecevoir. Marie trouva dans sa nouvelle habitation un jo li appar teme ntà son usage, une laiterie bien fraîche pourvue de tous ses ustensiles,et une é table d 'une propreté et d'unar r angemen t tel ^ e bien des ménages de Paris auraient été charmésd 'habi ter une pareille demeure. Croisées bien finies, pavé uni comme unemosaïque, crèches en noyer poli, etau-dessus de chaque case, le nom del 'animal tracé en brillants caractèresde laiton : Fleurie, Migno nne, Bergère, Brunette, etc., dénominat ionsimposées aux nouveaux hô tes par laprincesse elle même. Aussi bien leursnoms primitifs auraient été un peudurs pour des oreilles françaises, cardéjà à A lb inen comme à Loucsche,la langue allemande est en usage.
E t à cette occasion, je dois vousdire que notre laitière s 'exprimaittrès bien en français, parc e qu'elleavait passé une couple d 'années àMart igny chez un parent . Seulementelle avait l 'accent du p a y s , et, envérité, dans sa jo l ie bouche cet accent n 'était point dé pou rvu d'agré ment . Ceux d 'entre vous qui connaissent Berne auront pu remarquerque l 'allemand valaisan n'est ni sidur, ni si guttural que celui de cecanton.
Quand l'installation fut faite, MmeElisabeth vint visiter l 'établissement.El le demeura charmée du t roupeau,e t la figure et les grâces naïves dela laitière lui inspirèrent beaucoupd' intérêt. Sa satisfaction fut complètelorsque Marie lui eut fait goûter deslaitages délicats qui sor ta ient de sesmains , et qu 'au bout de quelquesjours elle eut été à por tée d 'obser
ver son activité, sa p rop re tébonne o rdonnance du ménageà ses soins.
La compagne ordinaire decesse pendant son séjour à Mol'aimable Mme de T..., ne taà venir témoigner à no t r e j eulaisanne tout le con ten temen tillustre maîtresse, et à ce flatteur on joignit un fort j
sent.M m e de T... s ' a t tendai t à v
te r sa joie, mais le sentimentla reconn aissance anima sesLa pau vre petite était tou jotein te de cette mélancolie qvait frappé lors de son dépla distraction du v o y a g e , ni riété des objets qui l ' en tourales a t tent ions qu 'on lui témrien n 'avai t pu lui r endre sgaîté. Elle remplissait ses f
avec zèle et
exact i tude, maisvail fini, elle se refusait à plaisirs de son âge et de sPoint de fêtes villageoises, pj e u x sur la pelouse, point depoint de chants . Cependant esait avec légèreté, sa voix étet flexible et le réper to ire chansons pastorales assez éte
Le jou r de la fête patronMontreui l , au lieu de prendrla jo ie générale , la jeune fillepromener seule dans les bosq
château, et rêver assise sous le s de la grande pièce d 'eau
M m e de Z., qui venai t yaussi, ses tablet tes à la melle aimait à s 'occuper de poassez surprise de la t rouver
— Et puis , Marie, tu n'esla fête ?
— Mada me m'excuse ra , mpréfère rester seule ici.
— A ton âge. voilà qui eprenant. . . Mais quoi les yeuges on a pleuré. . . Tu as grin, mon enfant : ne te t rotu pas bien chez la princesse
— Oh m a d a m e , on a poplus de bontés que je n'en
— Tu regret tes les bel lesgnes de ton pays ?
— Celui-ci est si riche et cultivé.
— U ne . sœur peut-êt re , uchéri ?
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— Je n 'en ai point.— Eh bien, un am i ? Tu rougis ;
j 'ai deviné. Allons, je veux toutvo ir; comm ent s 'appelle-t il ?— Marie baissa les yeux, soupira,répond it à voix basse :
— Jacques, madame.— Alors , pourqu oi tes paren ts
pas song é à en l'aire ton
époux, plutôt que de t 'envoyer ainsidans l 'étranger l Jacqu es était probable me nt sans fortune ?
— Pardonnez-moi , madam e, il appa rtie nt à une des familles les plusaisées de l'e ndroit ; mais, à la suited'un procès relatif à une limite depâtu rages , nos deux pères sont deven us irréconciliables ; un monc eaud'or n 'aurait pas pu d éterm iner lemien à donner sa fille au fils de son
e de la reche rche qu'on faisait
d 'une laitière destinée à un châteaude France, i l s'est empressé de traiter avec l 'envoyé de M. le capitaineS. . ., dans l 'espoir que mon absen ceromprai t pour jamais un at tachementqu' il voyait avec tant de peine.
Restée seule sur le banc des saules, madame de T. , après avoir rêvéun mo men t la tète app uyé e sur samain, reprit son crayon, et, effaçantsur l ' ivoire le com me ncem ent d 'uneélégie qui venait d 'y être tracé, elleécrivit tout d 'un trait le premiercouplet d 'une roma nce ; quelque s minute s plus tard un second coupletfut ajouté à cette ébauc he, puis untroisième, puis un quatrième. Au retour de la promenade, l 'aimable musese mit à son piano, et la musiquede la roma nce fut com posée avecune verve égale à celle qui venaitd 'en inspirer les paroles. Et cettehistoire était , comm e vous le devinez bien, l 'histoire du Pauvre Jacques modifiée selon le goût de l'au
teur, qui ne se doutait guè re d e lacélébrité que sa co mposition allaitobtenir .
Le lendem ain, quand Marie vintapp orter à mad ame de T. . . le laitqu'elle prenait chaq ue soir pour sasan t? , on lui chanta la romance. Lapau vre enfan t ne put l 'enten dre sansun e vive émotion. El le dema nda àl 'app rend re afin de, la ehante r elle-même pendan t s on^ t r ava i l . Madame
L E V A L A I S R O M A N D
de T. . . y consentit , et , charm ée dela voix naturelle et des dispositionsde sa jeune pr otég ée, elle m it tantde zèle dans son enseignement qu'aubout de trois ou quatre leçons Marie chanta sa rom ance avec u ne justesse et un goût surpre nan ts. Depuis, on lui fit ense ign er les principes du chant par le pianiste du
châ teau , et je vous assure qu 'il aurait été difficile de trouver danstout notre Valais une meilleure musicienne que Ma-ie. (A suivre.)
FOLK-LOREDictons du mois d 'avr i l .
Plodze d'avriTresoô du pahi.
Pluie d'avril. —^Trésor du pays.
Saint DzôrdzoFaut voâgnié fâves et ôrdzo.Saint-Georges (ij> avril) — / /
faut semer fèves et-orge.
BLOC-NOTES
Un plaisant conflit.Une petite com mun e d'un dépar
tem ent de l 'Oue st a loué, pour yinstaller la mairie, une partie de maison sép aré e seulem ent par une légère cloison de l 'autre partie habitéepar un tranquille locataire
Or, cette com mun e possède unefanfare et les répétitions ont lieu,trois fois par sem aine , de huit heures à onze he ure s du soir, clans lelocal mu nicipal. D 'où, fureur du voisin qui, couché en même temps queses poules, est troublé dans son sommeil par les mug issemen ts des cuiv r es , les éclats des cornets à pistons.
Au x protes tat ions du malheureu xon a op posé le fameux « Chacun est
maître chez soi ». Phrase maladroiteet qui n 'est point tom bée dans l 'oreille d'un sourd.
Toutes les fois que le Conseil municipal se réunit, l ' irascible voisins 'offre sa revanche. Assisté de toutesa famille, armée de chaudrons, cassero les, etc ., il fait der riè re sa cloison un épouv antable char ivar i . Cesjours là, c 'est g rand e récréation pourles enfants.
4
I l n 'y a pas moyen de s ' entendil faut s 'en aller. Voilà un mois cela dure ; le Conseil municipal peut plus siéger, et l 'on se demaquand cette étran ge situation p rdra fin. (Figaro.
*
É P H É M É R I D E S
1621, avril. — R evu e de toutmilice de Sion et de la banlieue.
Tous les drapeaux des commururales étant à cette occasion aplés, selon l 'antique usage, à se bser et à se ployer devant la grabann ière de Sion, Savièse s 'y fuse net et quelques communes svent son exemple. Un grand tumus'ensuit.
En août suivant, la diète des s'd ixains condamne Savièse à marcdésormais à la queu e de la trou
sans drapeau.
C A S S E - T Ê T E S
Un nom a été oublié dans la ldes devina nts de la chara de No(visage;, c'est celui de Ya gi, Mthey.
Solution du mol en losange No P
C I DP I Q U E
D U CE
Ont deviné : Yagi , M onthey . A m me N otnacrem, M ont reux . —zear, Zurich. — Un vice-capoCharrat . — Chardon Bleu, Vo uVénit ie nne , Huile. — And réVionnaz. — Pierre de la T rapAnniviers . — Fol le avoine, Vou— Le père Spicace, Mar t igny.A. Berra , S ion. — Valère e t Tbillon , Ge nèv e. — C. T réfaBerne.
MOT EX TRIANGLE
1. Habitant reconnu de l 'enfer2. Autre habitant de l 'enfer (
de celui du Dante).3. Laboureur hors de nos régi4. Qui émerge des eaux.5. Ce que tout homm e et t
chose doit prendre un jour6. Pronom et préposition.6, Se trouve dans l'air.
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JOURNAL
L I T T E R A T U R E
P O P U L A I R E
ET
N A T I O N A L E
^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^
LE VALAIS ROMAND« ^ K A % V A V « Ï Ï Ï M « M M « M M M » A ^ ^ H 32Adresser toutes communicat ions à
L . CO U RT H IO N , r é dac teu r , BuU e (Su i s s e )
. . A b o n n e m en ts . . . .Po ur la Suisse, un an . . . . Fr. 3 —
six mois .• . . „ 1 75Union postale, (payable d'avan ce) „ 4 50 par an
•* fa
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneEtran ger 0.35 „ „ „Rabais sur annonces répétées
SOMMAIRE. — Chronique , L . C. — El ilama sabachtani, Lou is DUCHOSAL. — Unépisode du co mbat de T rient (traduit enpatois d'après E douard Rod ) . — Pauvre Jacques (suite et fin). —- Prière de l'enfant, J.REYMONDEULAZ. — Bloc-notes. — Casse-têtes.
CHRONIQUE. ^ A l lons allons 1 Porphyr iens e t Bé-Se noî ton s où al lez-vous donc nouscon duire ? Com ptez-vous nous préparer pour le vendredi • saint , etcomme plat maigre, une salade russe ?
Oui, le plat se corse et l 'assaison
nement se complique. Après M. LéonGen oud, de Fr ibourg, inconnu dansle pa ys il y a un m ois et à qui l'ona déjà fait, pour une ou deu x conférences données , une réputat ion deCo lom b industriel, est-il un élém entsocial que vous n 'ayez mis en scène ?Mg r Ab be t a é té poussé jusque sousles feux de la rampe, puis , suprêmeirrév ére nce , vous ne le laissez pasthênie rentrer dans la coulisse avant
d 'am ener success ivement sous la lorgnet te du spectateur des masquesmon theysan s , des coureurs de dotaccouplés à des sou pirantes éprisesde titres nobiliaires ; u ne dam e sevoit repro cher des initiatives aprèstout heureuses, et enfin, voici qu'unpas teur vàudois haut boutonné etgonflé de bols de thé se mêle des 'emparer de ce galimatias pour faireprévaloir sa morale .
Toujours le rabâchag e du : t P re nez mo n ours >
Allons au fond cjes choses, écar-qui l lons les yeux ef t isons-nous courage usem ent : Qu'est-ce qu' il y a ?Porphy r iens e t Benoî tons ne pourront qu'éb auc her un, sourire confuset se dire : Ma foi, je n'en sais rien
Car, au fait, pou rquoi cette polé-micaille dont o n éne rve tout le peuplé valaisan ? Parce que Chr is topheGenoud ou Léon Colomb prêchepour sa paroisse, et que M. le pas
teur au gilet haut bo uton né dans lequel se digèrent à l 'aise les bols dethé et le plum-cake, vient préconisersa m étho de d'ense igner la digestionà ceux qui n 'on t r ien à se me ttresous la dent
D a m e qu'es t ce qu e cela peu tbien nous faire, à nous, que leGrand-Po nt suspendu et le Grand-Pon t du Flon se flattent chacun dugen re de mo rale pratiqu é sur leurstabliers respectifs ?
Mais, allez-vous dire , car il mesemb le qu ' il y a un c mais * :... carnaval. . . mascarade. . . écriteaux. . . aris-tos. . . vieilles filles... pas le sou...60000. . . 80000. . .par t icules . . .barons . . .
En effet, voilà toute u ne autrequestion à tranc her et, com me elleest au moins valaisanne , qu' il noussoit perm is d 'en me surer toute lagravi té .
Qui donc oserai t décemmendre au t ragique cet te mas
quelque peu satir ique il esmais qui est bien la fidèle trdes t ravers de notre pauvre tion? Chacun sait de quoi iln'est- ce pas ?
Un groupe de jeune s geganise une p laisanterie ç arnque où figure un assortiment moiselles à marier, toutes étselon la nécessité du jour, pes t reconnu que le sent imentnu hypo crite, se cache derri
étique ttes. Telle portait 30 00autr e 50 00 0 ; telle autre pedavantage. Et , en ver tu de prévention séculaire, suivant les messieu rs du Valais primraient coutume de venir écrémce que possède le pays voici ces derniers tout gancourant , non pas pour décrocécr i teaux des candidates , mapour quêter d 'elles un regconvoitise sur le mo deste ti
biliaire, parfois sur la simp lcule que leurs aïeux leur onfaute de mieux.
Evidemment , ces jeunes geu tort et leur jeun esse seufaire excu ser leur douc e innE n organisant ce group e lesqu e, i ls n 'o nt pas tradui
. qu'o n l 'a voulu croire, le d 'un e caste, d 'un pay s, i ls on
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2 L E V A L A I S R O M A N D
l' image de notre époque désespérém en t banale qu' ils ont la chan ce,grâce à leur â ge, d 'avoir cru pouvoir incarn er dans la seule popu lat ion d 'une par t ie de notre pays . Allez allez petits ma sque s, la vie seréserve de vous en apprendre d 'aut res Il y a tantô t cinq uante ans queProudhon écrivait :
« L'aris to cratie, effrayée de sonpet i t nombre, cherche son salu t dansles rangs de la petite bourgeoisie »
E t le gran d écrivain socialiste sefélicitait de cette constatation. Allons-nous aujourd'hui préférer que lesnobles demeurent empesés commedes deva nts de chemise plutôt quede ven ir dém ocra tiquem ent cueillirdu bout de leurs gants les napoléonssortis des bas de laine où les bon s
grands-papas de nos conci toyennesserr aien t pièce par pièce le fruit deleurs sueurs roturières?
Ces messieurs-là font ce que tantd'autre s feraient à leur place et ceque vous-mêmes, peut-être, ferez demain .
He ure ux masques l ' âge ne vousa pas encore révélé que l 'Amour amaintenant les ailes coupées et que,couvert d 'un disgracieux paletot dansles po che s duq uel il fait tinter de
m auv ais sous , il est rédu it, au lieude voleter gracieusement , à marcherà quatre pattes sous les tables poursecoue r les panta lons et les ju pesdes con vives, et s 'assurer s i da nsles poche s respec tives de ces derniers tintent autant de sequ ins quedans les s iennes.
Mais alors , me direz-vous, quepen ser de ces demoiselles à l 'encanqui n 'exigent même pas l ' équivalent
et s 'accommodent d 'un titre ou d'uneparticule ?
C'est là que je v ous atten dais ,jeun es ma sques, pour vous signifierqu e celles-là — au reste elles doivent être fort rares — sont des héroïn es. Non pas que je veuille memé pren dre sur la valeur d 'une particule, mais en se laissant sédu irepar ce vestige fantomatique des loin
taines croisades, les charmantes personnes nous montrent qu ' i l es t res téen elles un dernier fragment d ' idéal.Frag me nt d 'un idéal b ien dém odé,peu appréciable , je le ve ux bien ,mais d 'un idéal quelc onqu e et celaest s i beau, s i rare, par ce temps siinsolemment pratique où l 'on devientridicule en aiman t sans intérêt bru
tal et où l'on arri ve infailliblementtôt ou tard à chanter :
L'amour, vois-tu, moi je m'en fiche,Ça n'est b eau que clans les ehanso ns ;Si jamais je devenais richeOn m'épouserait ben sans façons...
Nous voilà, tout en étan t restédan s le sujet, bie n loin des tisanespastorales et des conférences de M.Gen oud , n 'est-ce pas ?
Eh bien, le mieux est de n 'y pas
revenir L. C.
Mon Dieu, mon Dieu, m'avez-vous oublié?La croix est lourde et ma tête a plié,Et je ne suis qu 'au milieu de la route ;L'air s'obscurcit des poussières du d oute ;Mon âme semble un coursier haletantQui va tomber s ' il n'arrête un instant,Pour se reprendre et secouer ses mouches.Vous qui donnez du pain à tant de bouchesEt qui voulez que tout petit oiseau
Ait pour son nid une branche, un roseau,Seigneur, m oi seul r e trouve pas de sourceOù me laver des sueurs de la course....Mon Dieu, mon Dieu, m'avez-vous oubl ié :Quand le malheur froissait comme un papierCe pauvre cœur tout altéré de croire,Vous n'avez donc rien vu de votre gloireVous n'avez donc entendu ni mes cris,Ni les appels de mon espoir surpris,Ni ma raison qui vous demandait aideJe suis le pont dont le tablier cède/Et dont la foi ne tient plus les piliers...Mon Dieu, mo n Dieu, m'avez vous oublié ?J'évoquerai par île grandes imagesLa sainte nuit et la beauté des MagesE.t le désert qui leur semble infini.La même voix les pousse et les bénit,Et l'horizon peu à peu se dévoile...O cher voyage O rêve O bo nne étoileQue n'avez-vous brillé dans mon cheminQu e n'avez-vou.-., mo n Die u, pris par la mainMa vie, au seuil de l'enfance passée ?J'aurais été le mage extasiéQui va répandre à vos pieds sa pensée...Mon Dieu, mon Dieu, m'avez-vous oublié
Louis DUCHOSAL.
Ifiseie du; combat ta Trient LE NARRATEUR
est le père Clê<vozr surnommé « Vieille S(EN PATOIS BAGNARD)
I chefs, leu, ïn que de bidées.. . de z'idé es joste s.. . beiig ri chefs d'à « Je un e suisse »... Rmâon à represeintachon propo r
nelle. . . Ire de bon josto , faut dére ein qu'est pas. .. Mïn quo te que vegn ay darra y leu : D era tes , de pordays, de bregands, de veretàblo bregands . . . Eu z'pas prom ettu de partard zié o d'i coveints.. .
Adonc, ein atteindeint, allàonttre o foà pe i râc câs, cassâ ofenïntres , vodiéont i caves , t reyde coups de carabena contre a d ' i bossets quand est que pouantmin ba yre ... Y'é yu tot ein,
in Vénnaz, in Verôffaz, partot, Adonc vo compreinde ein fasay to o mondo ire ayenô. . . Est porqu'an expédia ona estafette di lentzes tant que din o Var d 'Elstout qu'an z'u chu que marchiédu bié de Chon. . . S'iron arretpon t d 'à Mordze ; é leu chef. cheu Barm an pnrlem eintâe avougoernemeint. . . Et goernemeint, desa y n ïn ouin, nïn n à : faillie seimb là, destiutâ, vôtà .. . Et eintant fasay te pas pre ven ïn i Ha
Vallesans, i z 'Allemands. . . Stouti z 'Allem ands sont sortay bas de carabe nes, de cano ns, va te à fotre ?.. . Iront tot pié ein nombAd onc i Dzéno-S uisses se sont étEt nos àtros no nos velliéïnt Tsar fàs.. . O sïn djà preii, M oBarman ire étô avarti . Min ay vollu atieuta et ay répon du : «chié y pié firc. » Et, ma fay, qson t z'u dézo i Tsarfàs. est aqu 'ar ay fallu ve yr e ••• Qu e dest-te qu'arant possu contre nostros ? N'ir ïn lé, catchia darr ay ipons, y ay por tant pas moy enràpetchié inô, nïn de treyie ein lEt nos z'àtro, no mériéïnt tot à
*) Tradu ct ion d 'un f ragment de . Là-d'E dou ard Rod (avec autorisation spécial'auteur). Le texte français paraîtra dans suivant. Afin de ne rien altérer de l'exprdu récit, nou s nou s servons du patois cpiest le plus familier.
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sur la place de l 'église. En vérit é,le capitaine n 'avait mis aucune exagérat ion dans son por t rai t des deuxëpb ux. Je fus encha nté des grâceset de la fraîcheur de Marie, et Jacq u es , dans ses habits de fête, meparut un fort bel homme. Ainsiqu 'on nous l 'avait prom is, ces bonnes gens nous accueillirent avec leplus a imable empressement . Toutenom breu se qu 'é ta i t notre société , iln e fut pas question de nous établirailleurs que dans leur maison, dontj ' ad mi r a i l 'ordre et la propreté. Lesprovis ions que nous avions fait appo rter renforcèren t le pot-au-feu dudimanche, qui était assez substantiel,et nous fîmes un repas très gai.
Vous pensez bien qu'au dessert lePauvre Jacques ne fut pas oubliéInt imidée par un s i grand nom bre
d 'é t ran gers , Mar ie s ' excusa d 'abord ,disant qu 'e l le avai t en t ièrement renoncé à la musique, mais les instances de no tre officier la dé cid ère ntenfin, et elle chanta sa romance avecune express ion et un goût charmants .
A l 'aspect des derniers rayons quidora ient la cime imp osante de laGem mi, nous repr îmes la route desbain s, où nous arrivâme s sans accident , e t où , comm e vous vous endoutez b ien , nos heureux montagnards furent longtemps le sujet dela conversation.
P R I È R E D ' E N F A N T(Les srpt péchés capitaux.)
I IVO divin Créa teur, Ces plaisirs déréglés,Ou vre ton tendre cœur Que Satan a soufflés
A u serviteur A ux sens troublés ;Don t la jeune âme Cette luxurePo ur toi s 'enflamme Que nous procureEt te réclame, Notre nature ,O mon Sauveur Enchaine-les.
H
Courbe la fierté,L'orguei l , h vanitéQui m'ont hanté ;Avec ma vie ,Joins, associeLa modestie,L'humilité.
111Ravive en moi la toi,Le meilleur don de toi.Chasse de moiDe l 'avariceLe honteux vice,Que j 'accomplisseT a sainte loi.
Q ue du bien du prochainJe ne sois pas chagrin.Mais gai, sereinFuis , sombre envie :Que de ma viePlus je ne plieA ton destin
V IQu'un trop frugal repasNe me rebu te pas ;Mets délicats,Je vous méprise :Loin, gourmandise ,Loin , friandise; .Fuyez, appâts .
V U V UImprim e dans mon coeur Que de l 'abeille,ôDieu,La candide dou ceur, L'activité de feuO mon Seigneur Soit en tout lieuGuid e et tempère Mo n apanag eMon caractère ; Que mon imageDe ma colère Me rende sage,Brise l'ardeu r. Voilà mon vœu
J. REYMONDEULAZ, 1883.
~ » - » - S a
BLOC-NOTES
bêtise est la plus dang ereu se crée les fausses doctrines efait la fortune.
L ' ignorance amène aux mêmsultats que la bêtise et constitforme parfaite de la bêtise artifiMais l ' ignorance est perceptibledis que la bêtise ne l 'est pa
bêtise est le plus grand malheusonnel et un grand mal social.
La bê t i s e humaine . — Etud ie r l abêtise hum aine, c 'est u ne tâche àlaquelle se sont voués, avec succès,de n om breux auteurs . Le maî t reGu stave F laub ert y a ' excellé. Mais,jusqu'à présent, on n'en avait pointfait la rech erch e en quel que sortescientif ique. Le docteur Tokarsky s 'yest résolum ent attaché et, sans selaisser émouvoir par l' infini du sujet
qu' il aborde, i l nous donne tout d 'abord, dans la Revue neurologique,une définition générale que la M édecine moderne analyse ainsi qu'ilsuit.
La bêtise n 'est pas une maladie,c 'est un état de l 'homme sain, caractérisé par une perce ption incomplète des impressions, qui conduità d es actions no n conformes ou contraires aux circonstances du moment.
Les percept ions de l 'homm e intelligent ne sont pas toujours adé
quates à la réalité. La répétition desmêmes percept ions fa i t observer desdétails qui éch app ent à la prem ièreobservation. On ne peut en une foissais i r des phénomènes complexes .La bêtise ne diffère de l'intelligenceque quant i ta t iveme nt e t non qual i ta t ivement .
L 'hom me bête ne doute jamais -Ce qu' il voit i l le pren d pour réel,et, comm e il voit et perço it peu , i lcroit perce voir tout et se croit en
possession de la vé rité. La confianceexa gér ée en soi est un signe indéniable de la bêtise.
L'absence du doute est la condition nécessaire de l 'amour propre, del ' impudence et de l ' intrépidité quin'est que l ' ignorance du danger.
Tout ce qui diminue la perceptionet la mé mo ire peu t occasionner labêt ise temporaire .
L 'homme bête es t ent ièrementsoumis aux illusions. Cette forme de
Mlle Jea nn e, à la veille dmarier, est prise à part par sonqui croit devoir se fendre d 'untite conférence de circonstance
— Eh bien lu i demande saaprè s l 'entretie n, que t 'a-t- il di
— Il m'a dit que le m ariagune chose sérieuse. . .
— Oh lui, il faut to ujours exagère tout
—OEX3c> "
C A S S E - T Ê T E S
Solution du mol en triangle L U C I F E RU G O L I NC O L O NI L O TF I NE NR
Ont deviné : Pas Malin MarVil le . — Chardon bleu , Vouv
Valère e t Tourbi l lon , GenèvPierre de la Trappe, AnnivieAndréluc. Vionnaz. — C. TréBerne . — Fo l le -A vo ine , V ou vYagi Monthey. — Véni t ienne, — On petiou ris tou, C ollongeUn vice caporal Charrat . — LSpicace, Martigny-Ville.
M O T C A R R E S V L L A B I Q U E
1. Synonyme de vo lage .2. Pour nouer un paquet .3. Rivière d 'Amérique.
4. Ce qu 'on reproche au prem
ATELIER D E PEINTU
6, PLACE DU PONT, 6 , LAUSANTéléphone 467
Enseignes en tous genresDrapeaux soignés pour soci
Tableaux dorés sous verrDorure. — Décor. — Br
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«eggs7P A R A I T L E 1 e r & L E 1 5 D û M O IS
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N A T I O N A L E
LE VALAIS ROMANDy^^^/ii^^^s^iV/^^/v^^^^^^^^^^i^^m^^^^^^^^«'-
Adresser toutes communications àL . C OUR THI ON, r éd a c teu r , B u l l e ( Su i s se )
A b o n n e m e n t sPo ur la Suisse, un an . . . . Fr. 3 —
six m ois . . . „ 1 7 5Union posta le, (payable d'avance) „ 4 5 0 par an
A n n o n c e sSuisse 0.Z5 cent, la ligneEtranger .0.3 5 „ „ „'Rabais sur annonces répétées.
•SO MM AIR E. — Chronique. — Les vacheserrantes (légende), L. COURTHION. — Un épisode du combat de Trient , EDOUARD R O D .•— L'hymne du printemps (poésie), KOL A. —Une p age de l'histoire du Valais, B. JORIS,—
Casse- têtes.
C H R O N I Q U E
Cette nouve lle « Pa uvre Jacq ues »,«dont nous ven ons d 'acheve r la publication, nous a valu bien des reproches de la par t des Fr ibourgeoiset surtout des Gru yériens qui nouslisent et qui, à bo n droit , croyon s-nous, revendiquen t pour leur pays
-cette idylle alpestre. Peu s 'en est
fallu que certains d 'entre eux nenou s accusassen t d 'avoir malicieusem en t transféré le nid primitif des•deux jeunes amoure ux du se in des-cirques verd oya nts de la G ruyè rejus qu e sur ce haut nid d 'aigle oùtrô ne fier et hardi le vil lage d 'All ien.
San s nul doute , l ' idylle gagne enpittore sque à être placé e là haut
•dans le hameau aux échelles et c 'estsa ns doute bien à cause de cela quel 'auteur de la version que nous avonsdonnée à nos lec teurs s'est ingéniéà l 'y acclimater.
Mais ces lecteurs fr ibourgeois voudro nt bien nous écouter et i ls verron t que nous n vavons pas l 'âmeaussi noire que leur écusson cantonal.
Le récit , tel que nous l 'avons
don né, a p aru en 1843 dans une publication fribourgeoise, le Cabinet deLecture, i l ne po rte aucun nom d 'auteur , et c 'est précisément dans cette
ville de Bulle, laquelle est décid éme nt bien le l ieu natal du c Pa uv reJacques » , que nous avons déter réle vieux l ivre qui le contient.
Nous devon s convenir q u 'en lepubliant dans le Valais Romandnous n ' ignorions point qu ' i l existe
' con tre le mu r de l 'église de Bulleune plaque de ma rbre sur laquelleon lit :
I C I R E P O S E N TLe Pauvre Jacques
De Madame Elisabeth de Francedécédé en 1836
et.Marie-Françoise Bosson,
née Magnin, son épouse.décédée en 1S35.
Pie Jesu dona eis requiem.
La seule existen ce de l ' idyll iquemausolée suff i t à peu près à témoigne r de l 'authenticité de la versionfribourgeoise de l 'histoire du PauvreJacq u es .
I l parait mêm e q ue cette peti tehistoire a couru autrefois la Suis seroma nde et a, de m êm e que celledu conducteur du mulet du Premier-consul Bon aparte passant le Grand -St-Bernard , subi de multiples incarnations. On sait en effet que, i l-y acinqua nte ou soixante ans. on eûtpu t rouver en Entrem ont au moins
une vingtaine de muletiers indqui, chacun, auraient eu le privilèconduire le g rand conquéranqu'au célèbre hospice.
Met tons qu 'on aura i t p robablréussi à en tro uver enc ore unetaine à Martigny et le Premier-cen assurant à son muletier les md 'acheter le champ non moins saire à la conquête d 'un cœurnin que sa présence ' fa l la i t êce l le de Marengo , aura i t p rocusance à une quaran ta ine de pnes.
Voici, en effet, une troisièm
sion de cette histoire et quipas d 'huer, car nous la trouvonle Conservateur suisse d e 18qui prouve qu 'elle a vu le joans avan t la mor t de Jacquesson. Ici c 'est Saint-Maurice quipe la place de Bulle. Voici letextuel de cette dernière public
» Madame Elisabeth de Franvenir de Suisse quatre belles et les remit aux soins d 'un e Vala isanne des . env irons de Srice nommée Marie. Cette joligèr e était très active, mais totr iste. Elle regretta it les mo nde sa patr ie et surtout Jacqueami d 'enfance auquel elle étaimise : elle confia ses peine s àdame Thévenat qui f i t pour eparoles et la musique de la cha
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2 L E V A L A I S R O M A N D
chanson : Pauvre Jacques quand près de toi Marie l 'apprit et
la chanta av ec un sent iment profond. Ma dam e E lisabeth, qui l 'entendit un jour, fut frappée du timbr e pur et touch ant de la voix desa laitière. La princesse la questionnaet, ayant appris que sa chanson n'était que l 'histoire de son cœur, elle
fit venir Jacq ues à Paris , assista unmo me nt à leur noce et les dota lejou r de leur mariag e. »
LES VACHES ERRANTES(Légende de la vallée de Bagnes.)
Parmi les nombreux alpages de lavallée de Bag nes, on cite à bondroit comme l 'un des plus prospèrescelui des Gran ds-Plans, étalé ainsiqu 'un ve r t , ta pis d 'ém eraudes au basdes rochers qui gardent au midi l 'élégante silhouette de la Pierre à-Voir.L 'a lp e des Grands P lans nourr i t dela f in de juin au 20 septembre plusde 140 vaches, non compris les« ago ts » (génisses et génisso ns).
Or, un matin, en se réveillant, lesbergers cons tatèrent que les abordsdu chalet étaient absolument déserts ,tandis qu'u n bruit agité de sonnailles se faisait ent en dre dan s la direc tion de l'affreux préc ipice des Bre -
gets .— Elles vont se précipiter, les malheur euses cria le maître -berger, viteau secours
E t tous les vach ers de la montagne s 'élancèrent d 'une course affoléedans la direction des Bregets , vastegouffre forma nt le cirque d'éro siond'où descend noir et l imoneux lecapr icieux tor rent de Merdenson auquel toutes les populations des environ s assignent une origine diabolique.
Mais le bruit des sonnailles , quecouvrait par instant un conc ert demeuglements, était allé s 'éteignantet , quand les bergers ar r ivèren t aubord de l 'abîm e, il ne trou vère ntpas la mo indre trace de leur troupeau. . . Qu'était- il donc devenu ? Là-bas, au fond du cirq ue, le va ste litdu torrent, desséché par l 'épuisementdu dégel ne présentai t qu 'un hr ge
et irrégulier cham p de déva station,du sein duquel surgissait comme uneoasis le petit mayen de Naire-Dzeux,îlot de ver dur e resté f ier et ten aceau sein des terres noires et mouvantes de ce tor rent s tygien . Auc unbruit ne surgissait du gouffre béant.. .où donc avaient bien pu passer cesvaches ?
Re ntr és au chalet, la têt e basse,les bergers t rouvèrent le pàto ' ) désolé auprès de sa chaudiè re et dufoyer éteint.
— Déc idém ent dit-il d 'une voixrauque et cons ternée à la vue deses compagnons, i l y a quelque malédiction. Ap rès la per te de toutesnos vac hes, voici que la caillée atranché -). Toute la traite d 'hier soirest perd ue. . . E t les va che s ?
Les pauvres bergers ne purentque lui exp oser la ma lheureu se is
sue de leurs recherches.— Il n 'y a pas à dire, articula lemaître-berger, i l faut descendre dansla vallée consulter les capucins. Maisil faut y aller de nuit, car, de jour,on pourrai t rencontrer quelque consort qui s ' informerait de ses vaches.
— J ' irai, moi, dit le pàto.La nuit suivan te, sur le coup de
minuit, l 'homm e sonnait à la portedu couvent des capucins de Sion.
— Et vou s avez couru après lesvac hes ? lui dit le chef de la com
mu nauté. . . . Ma lheure ux Alo rs il adû vou s arriver un autre malh eur,moins grand peut-être, s i vous avezfini par ren once r aux reche rches,mais redouta bles si vous vous êtesobstinés.. .
— Sans dou te, la caillée de cematin a été perdue. . .
—• Vo us vo ye z . .. vou s voy ez . ..moralisa le capucin. Eh bien, hâtez-vous de retourne r à votre pos te .Dites aux berg ers qu' ils fassent ce
qu'ils aura ient dû faire dès la pre mière heure au lieu de courir aprèsles bêtes. . . c 'est-à-dire qu' ils vaquentà leurs occupations comme si de rienn'était . Qu' ils s ' imagine nt que leurtroupeau est présent, qu' ils le conduisent paître là où il est convenu dele conduire et qu'au x heures fixées
; ) Hom me qui t'ait le fromage.2) Tourné .
il s t rayen t les vache s une à utout com me si elles éta ient pré stes, c'est-à-dire en les appe lant leurs noms, e t qu ' i ls v iennent verles seaux dans votre chaudière , ssonge r qu' ils ne contie nnen t rQua nt à vo us, faites u n bon sous la chaudière , écrémez, tourla barette ; caillez, frangez et, enmot, faites comme si vous prépavotre beurre e t votre f romage, vous occuper de rien autre.
— E t a lors ?... fit le pàto imtienté.
— Alo rs, répartit le capucin, le c ongéd iant, vous ver rez . . . ctout ce que j 'ai à vous dire. . .
Je pourrais seulement ajouter la caillée manquée est bien manqparce que l 'on ne devait pas coà la recherche des bêtes, mais fdès le débu t ce que je vous p
cris.Le matin, dès l 'aub e, le pàto de reto ur et avait fait pa rt de injonctions à ses compagnons.
Il y avait trois jou rs que les chers des Grands P lans vaqu aaveuglément à la s térile besogneindiquée par les capucins, quandtourbillon de poussière s 'éleva r ière la P ier re-à-Voir comme vedu versant de la val lée du Rhet un troupeau de vaches surgit
cet te nuée inat tendue regagnantchalets des Grands-Plans en course éperdue, folle et échevel
C'était le troupeau disparu quvenait, les pieds et les corn es entou rés de feuilles de vign espis gonflés de lait et la tète étdie par l' ivr esse du jus de la treOn ne sut jamais où il avait pces longues journées.
L. COURTHIO
'{La Patrie suisse.)
— -. =sxs««----.--—Episode du. combat du Trie
p ar E D O U A R D R O D . ' )
— Les chefs, eux ils avaientbonnes idées. . . des idées justes. .chefs de la Jeu ne Suisse .. . Ils laient la représenta tion prop or
al Original de la traduction en patoNo 32. Ut-haut (pages : : et 21 3.
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nelle. . . C'était juste, on ne peut pasdire le con traire.. . Mais il y avai tceux qui venaient derrière : des déguenillés , des gueu x, des brig and s,quoi , des vrais brigand s . .. On leuravait promis de par tage r les biensdes couve nts. . . Alo rs, en atten dan t,ils brûlaient les granges, ils cassaientles vitres, i ls vidaie nt les cav es, ilstiraient des coups de feu dans lestonneaux quand i ls ne pouvaientplus boi re .. . J 'ai vu tout ça, mo i,à Evionnaz, à Veyrossaz, par tout ,quoi ... Alo rs, vous com pren ez, çafaisait des h aine s.. . C'est pou rqu oion a envoyé de Val lanches une es tafette dans le Val-d'I ll iez, quandon a su qu'ils marchaient sur Sion...I ls s 'étaient arrêtés au pont de laMorge ; leur chef, M. Barman, parlementai t avec le gouvernement . . .Le gou vern em ent, lui, ne disait nioui ni no n : il fallait se réu nir , discuter, voter. . . E t pen dan t ce tem psil faisait ave rtir les Ha uts Va laisans.. .Quand les Hauts-Valaisans sont arrivés avec des fusils et des canons,quoi faire ?.. . Us étaient les plus nombreux. . . Alors, les Jeunes-Suisses sesont retirés. . . Et nous, nous étionsembusqués sur les Tsarfàs. . . Us lesava ient bien : on l'avait dit à M.Barm an. Mais il n 'ava it pas écou té,il avait dit : « Bah ça n'es t rie n ».. .Et, quan d ils sont arrivés sous les
Tsarfà s , fallait voir . .. Qu 'est-c equ'ils aura ient pu con tre nou s ?.. .Nous ét ions là , embu squés derr ièreles roch ers ; ils ne p ouv aien t nimonter ni t irer . . . Et nous tir ions bienà notre aise, nous . . Chac un choisissait son homme.. . Nous nous disionscom me ça : « Laisse-moi ce gran dbrun ; toi, tu pren dras celui qui està cheval. . . » Et ça y était Parceq u e , vous compre nez, il y avait dela hai ne.. . Oh un e haine . .. Ilsnous avaient fait trop d'outrages, ces
brigan ds-là . .. Au ssi, point de grâ ce . ..ils se sauvaient, ils se cachaient, ontirait qua nd mê me ... Il y avait untamb our qui était venu se n icherjuste au-dessous de nous, dans uneespèce de ca verne . . . A la f in de labataille, il a voulu sortir. . . On leconnaissait bien, ce tambo ur. . . C'était un cordonnier de Martigny. . .
Quand il a vu qu'on le couchait enjoue, i l s'est mis à genoux pour dem and er g râce. . . On l 'a foutu b ascomme les autres . . .
E D O U A R D R O D .
M Y E I H Ï S w® wmmuèwm(Sur un air inconnu.)
Je viens rajeunir la nature,Terre, réjouis-toi
Je viens mettreen lambeaux ton manteau de froidure,Je viens t 'habiller de verdure,C'est le printemps, c'est moi
Terre, réjouis-toi.
Volez, brises légères,Sur tout les points de l'horizon,
Partez, mes messagères,Proclamer la belle saison
Chassez sur votre routeTous les aquilons attardés,
Mettez-les en déroute,Tendres guerriers mais décidés
Chassez les neiges blanchesEn plaine et sur les mo nts ard us ;
Chassez-les dans les branches,Zéphyrs, et qu'il n'en reste plus
Fondez sur le nuageAvec vos haleines de feu ;
Combattant avec rage,Rendez-vous maitres du ciel bleu
Po ur nous ts t la v ictoire .-Le beau soleil est notre ami,
Et ses rayons de gloireA l'Orient ont déjà lui.
Voyez son char splendideOù sept coursiers so nt attelés ;
Ayez le vol rapide,Bri.ies, de ces chevaux ailés
Soufflez sur la prairie,Semez-la de toutes couleurs,
Soufflez partout la vie,Et jonchez la terre de fleurs
Mettez l'hiver en fuite,Ce tyran qui n'a pas de cœur;
Que plus rien ne l'abrite,L'odieux roi de la douleur
Dans les plis de nia robeJe tiens l'amour et la santé,
Et l 'ennui se dérobe,Car j'ai pour fille la gaité
Préparez bien ma voie,Car je suis un charmant seigneur,Le seigneur de la joie,
L'aimable prince du bonheur
Je rends à l'espéraneeLe pauvre malade en son lit ,
Et par moi la souffrancePar enchantement s'affaiblit
Je donne aux jeunes fillesDes charmes nouveaux et vainqueurs,
Et d'heureuses famillesSe fondent au sein de mes fleurs
De l 'amour, de la vie,Des roses je suis la saison
Le poète s'écrie,En me voyant, avec raisen :
„ Louez la Providence,„ Vous tous qui voyez le printem
„ Que la reconnaissance„ Mon tre que vous êtes contents
Je viens rajeunir la nature,Terre, réjouis-toi
Je viens mettreen lambeaux ton manteau dcfrJe viens t'habiller de verdureC'est le printemps, c'est moi
Terre, réjouis-toi
Mo n they 8 avril 189 7. K O
Une page de l histoire du
On était à la fin de l 'an de R697 ' ) . Ap rès deux campagn es dro yan tes contre les B elges etGermains, Jules César allait en dem ande r à la politique le prixses succès militaires.
I l envo ya son l ieutenant Gavec la 12e légion 2) et quelquecadro ns de cavalerie dans la vdu Hau t-Rhô ne. Les N antuateles Véragres l 'habitaient alors . Gavait mission de rendre praticabpassage du Summus Pceninus 3)les ma rchan ds italiens fréquendéjà au prix de mille dangers rançons exorbi tantes .
La politique avisée du Sénatencore que la légitime ambition
commerçants romains réclamaicréation d'une voie facile et sûtravers la chaîne Pennine. Deuxauparavan t , les Helvètes avquitté leur pays pour aller cheà travers la Gaule, alliée de et déjà presque soumise, un solfécond sous un ciel moins rreux . César les avait refoulés leurs mo ntag nes ; mais il impà la Répub l ique que toute noutentat ive d 'émigrat ion fût répravant que l 'exode eût atteintgrasses vallées des A llobrog es
1. 57 avant J.-C.2. L'effectif d'u ne légion variait de 5
hom mes . Elle était divisée en 10 cohocohorte en 3 manipules, le manipule en turies.
3. Le Summus Pceninus, célèbre aujosous le nom de Gra nd-S t-Jierna rd, s 'aaussi Mont de Jupiter {mons Jovis), ausiècle on disait Mon t Jouve t et plus tardde Joux.
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les plaines fécondes des Eduens.D'autre part , la défaite des Germainset la soumission des Belges avaien tét é trop rapide s pour que les effetsen fussent assurés et durables. LesGermains surtout, nomades intrépidesqui, suivant le mot d 'Arioviste, « n 'a vaient pas. depuis quatorze ans, logésous un toit » , étaient redouta blesen vertu de leur mobili té même. Enquelqu es jours, i ls pou vaient péné tre r au cœ ur de la Gaule : il fallaitqu e des troupes accourues d ' I taliepussent couper court à ces déprédations et les arrê ter dan s la valléemê me du Rhin. Enfin, nul ne devaitignorer , des r ives du Rhône à celles de la Sam bre, que Rom e avaitla volonté et le pouvoir de prév enir et de châ tier sans délai touteviolation des frontières tracées par elle.
L'hi ver était proc he qu and, parl 'étroite brèch e d 'A gau num ') , les lé
gionnaires de Galba se glissaientdans le pays des Nantuates. C'étaitune race intrépide et f ière. Les montsabr upts qui l ' isolaient du reste dumonde avaien t jusque là p ro tégé sapau vre té contre les convoitises desconquérants. Elle devait connaîtrebientôt les maux de la guerre et larag e des f ier lés im puissantes. Enva in, les feux d'alarm e flambèrentda ns la nuit, et des cris farouche sappe lèrent à la renc ontre patres etchasseurs des monts ; que pouvai t
con tre la masse compacte d 'une légion formée en carré l ' incohérencedes efforts individuels ? Pas à pas,s 'buvrant une route sanglante à travers l 'héroïque cohue de ses adversaire, la phalange romaine atteignitle pays des Véragres .
En cet endro it , le cours du Rhô nes'infléchit vers le septe ntrio n, et lavallée s 'élargit en une courte plaine.C'est comm e un carrefour où s'ouvrent les tortueux couloirs que s'est
creusés à trave rs le m arbre et legranit l 'obstiné travail des torren ts.To ut autour se dress ent d ' inacessi-blés som me ts, couronn és de neigesinviolées. A leurs pie s, des hauteursmédiocres, formées, semble-t- i l , deleurs éboulis, au temps des révolutions géologiques , nourrissen t desom bres forêts de sapins. Le s f lotsécumeux de la Dranse s 'apaisent
i ) Agaunum : aujourd'hui St-Maurice .
dans cette aire, au sortir de la morne com be où bruit , mo noto ne, l 'éternel mug issemen t de leur colère.Sur les deu x r ives du torre nt sepressaient alors quelqu es huttes depierre et d e chaume : le bourg d 'O c-toilure ') ; les V éra gre s s'y blottissaient avec leurs t roup eau x quan dla froidure les chassa it des gra nd esalt i tudes, leur séjour ordinaire. D elà devait partir la voie romaine projetée pour mettre l ' I tal ie en communication directe avec l 'Helv étie etla Gaule septentr ionale.
L 'h iver é ta i t venu . Les Barbares ,ce nom dédaigneux désignait à Rometout ce qui n 'était pas romain, masses au bord du torrent, étaient prêtsà défendre vigoure usem ent leur indépe ndan ce. Mais ici e nco re, comment résister , sans chefs, sans organisation, à des soldats couv erts defer, me rveille usem ent disciplinés et
en t ra înés , hab i lement commandés,que vingt peuples soumis en deu xcampagnes proclamaient invincibleCette lutte inégale fut tenté e : onchercha d ' impossibles victoires enbataille ran gé e, on fortifia les hauteurs, on s 'emb usqua dan s les boiset les ravins. La tactique roma inetr iompha partou t de la ruse comm ede la force. Il fallut se résig ner, en voyer des par lementa i res au campde Galba, lui l ivrer des otages etlui céder, pour ses quartiers d 'hiver ,
la r ive gauc he de la Dr ans e. I l f itévacuer cette moitié du bourg d 'Oc-todure où aboutissaient les deux vallées qui cond uisen t : l 'une par lacombe de Tr ien t au pays des Al lo-broges e t à la Prov ince 2 ), l 'autrepar celle de la Dra nse à la Gaulecisalpine et à l 'Italie. Il y établit salégion e t s'y lortifia, suiv ant la coutume rom aine. Un large fossé futcreusé tout autour de son cam p ; àl ' intér ieur se dressa une haute levéede ter re , revêtue de gazon , couron
née d 'une forte palissade de pieux '•').Enfin, pour assurer ses communications avec la P rovinc e, Galba mitau bourg d 'Agaun um une garn isonde deux cohortes, mille à douze centshommes.
i) Octodure : non loin de l'emplacement actuel de Martigny.
2. La Province est devenue la Provence.3. Le camp de Galba occupait l 'emplace
ment du hameau moderne de Vivier.
La paix, tout d 'ab ord, seassurée, mais les Vé ragr es vn 'étaie nt pas dom ptés. Sous leme , dans l 'oisiveté de l 'hiveils s 'entre tena ient à voi x bassleur défaite, de la douloureusetulation, des enfants que le Rleur avait pris et gardait commges dans son cam p. La soif ven gean ce et l 'amour de la s 'exas péraie nt à la pensé e de vitude procha ine. Or, il n 'en pas doute r , la création d 'une n 'é ta i t qu 'un pré tex te ; la 12e était l 'avant-garde d 'une arméepuissante : c'était à leur libertéleurs maigres patr imoine s qu 'ovoulait. Il fallait à tout prix miner les envahisseurs et découpour jamais les convoitises romMystér ieusement , une organ is 'ébauchait , un plan d 'attaque borait , de secrètes all iances se noavec les Nantuates et les SédComment la légion t iendrait-elltre la coalition de ces trois pe
S o n effectif, décimé par lesbats d 'Agaunum et d 'Octodure ,é té rédu i t encore des deux coimmobilisées chez les Na ntuatdes dé tachements envoyés aux dans toutes les parties de la v
(A suivre.) B. JO— '-—•~casc=—
C A S S E - T Ê T E S
Solution du carre syllabiqac KI N FI DE LEF I C E L A G ED E L A W A R EL E G È R E T É
Ont devin é : Un vice-caporal, rat . — L e père Spicace, MarVil le. — Fol le avo ine , V ouvrC. Tréfassil , Be rne. — Ma rgde Monthey . — Chardon-Bleu ,vry .
M O T E X L O SA N G E N ° 33Former un double acrostiche
nant le nom d 'une nation d 'untre de l 'Europ e et celui d 'unses divisions terr i toriales avemots des p ériphrase s suivan tes
1. Pluriel du nom d 'un l ivre2. Terme de salutation.3. Compositeur de musique.4 . Vierge e t mar tyre , pa t ron
naïves .5. Adjectif qu 'on accouple
souvent au mot « science 6. Arbre mélancolique.
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SOMMAIRE. — L'âme errante (conte vala i -s an^ , CH. MEIRY. — Etudiantes (sonnet),E. DE B... — La mort d u B iô-Mâslo (patois).— Id ylle, F. M . —• Une page de l'histoiredu Valais isuite et fini, B. JORIS. — Lagrande fondue t'ribourgeoise (chanson historique), UN INDISCRET. — Bloc-notes, Dr Z...— Casse-têtes.
i i ' A M B E R R A N T «{Conte valaisan d'au]our cChui)
A mon ami Jules D.
i
Ceci n 'est point une légende fantastique ; i l n 'y a ni esprits mauvais,
ni fées à so rtilège s, ni sorc ières àmaléfices, ni mo nstre s à faire rêv erles peti ts enfants, non, c 'est un contetout simple, un conte d 'aujourd 'hui,presque une histoire. . .
Ce soir-là — un chaud soir de juinde l 'an dernier — le jeune guideVilfr id se prom enait rêve ur dev antl ' auberge d 'Evionnaz . Et , cer tes , rê veur il avait de quoi l 'être, car sansréfléchir plus loin, il ven ait pre squ ede donn er sa p arole. Voici la chose :Dans l 'après-midi, i l était revenu dela Den t-dc M ordes avec un jeuq e e tintrépide touriste étranger, et , sur lechemin du retour, pour brûler letem ps, le jeu ne guide avait racon téà son compagnon de route les vieilles supersti t ions du pay s. Et pourclore ses récits incroya bles, il avaitfini par narrer l 'histoire de l'âme errante. Cette âme erran te était celled 'un mauvais et méc hant seigneur
de la contrée qui venait chaque nuitexpier ses méfaits sur les lieux mê-mèmes où i l les avait exercés. Dans
tout le Bas-Valais, à Evio nna z surtout, on avait plus d'une fuis aperçuun feu vacil lant qui errait sans butdans la c ontré e : l 'âme du vieu xseigneur
Le jeune touriste que ce conte avaitfait sourire avait dit à Vilfrid : « Voussavez , je couche à Evionnaz ce t tenuit , et si je vois l 'âme errante, c 'estvingt francs pour vous »
Vingt francs ah com me il lesaimerait le jeune guide. Si seulementl 'âme erra nte pou vait passer près del 'auberge du vil lage. C'est qu 'à vraidire, jam ais lui il ne l 'avait v ue , maisc'était bien certa in, il en était sûr.Son voisin Pierre Ve rdon , un jourde foire, lorsqu'à la nuit tom ban teil revenait de Martigny. l 'avait aperçue par deux fois, et son père, sonpropr e père , à lui, au jeu ne guideVilfrid, que de fois il l 'avait rencontrée, et le père de son père bienplus souv ent enco re Aussi i l espérait bien que la bonne fortune con
duirait maintenant l 'âme errante jusqu 'à ses yeu x e t à ceux du jeun etouriste.
II
I l est d 'habitude au collège de St-Ma urice qu e, le rep as du soir fini,par les chaudes soirées d 'été, lesé lèves sor ten t en promenade,
. . .Joyeu x, les étudiants étaient surle chemin du retour. I ls passaien t
alors cette peti te route délicieustraverse le Malvoisin, entre ces ques habitations rustiques, mis
hasard entre les grosses pierrele torren t entra îne dans son ces habitations originales et ques que l 'on nomme les Caseham eau était dé sert . C 'est touplus si une vieille femme restale reste des habitants travail lancore dans les vignes.
Sur le seuil d 'une de ces mapo urta nt, était placée déjà uneterne a l lumée. Sans doute , daninstant, son propriétaire alla
pre ndre . Mais i l ne faut qu 'unenute pour q u 'un objet disparUn élève gai et farceur, commy en a tant dans les collèges que celui de St-Maurice, moinstou t au t re , n ' en es t dé pourvsans plus se gê ner , prit le falopassa ge, le glissa sous son habtout en criant : « Nou s allons nous allons rire • , courut à un chien noir , qui paisiblement doà une por tée du chem in. On eceur ou on ne l 'est pas. Et ce
diant deva it l 'être, car en un de main il at tach e la lanterne queue du pauvre animal, le rée t regagne son rang .
A u milieu d 'un vivat géné rchien, affolé, fuit de toute la vde ses jam bes , traînant après falot toujours allumé.
Les é tud ian ts le su iven t des jusqu'à ce qu 'enfin i l dispa
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2 L E V A L A I S R O M A N D
da ns la nuit tom ban te, du côté dessapins touffus du Bois-Noir.
III
Dix heures .De van t l ' auberge d 'Evio nnaz , le
guide Vilfrid se promène encore.To ut à coup une main se pose surson épaule. I l se retourn e. C'est lejeune étranger qui le regarde et lui
dit d 'un ton railleur : « E t l 'âm e err an te ? Pourq uoi ne voulez-vous pasvin gt francs ? » Vilfrid veu t répon d r e , mais il n 'e n a pas le tem ps ;là-bas, à une dizaine de mè tres dela route, un globe de feu passe, s 'enva, fuit, avec la rapidité de l'éclair. . .
L ' âme e r r an teE t voi là comm ent le jeun e guide
évionna rd empocha un beau louis— de bonne foi, du reste.
C H . M E I R Y .
É T U D I A N T E S
On les voit sortir de leurs coursPar petits rangs de trois ou quatre,Tenant entre el 'es des discoursQui font peut-être le cœur battre.
To ut es elles ont près de seize ans ;Mêmes jupes, mêmes corsages,Toutes sont des fleurs de printemps,Mêmes parfums et mêmes âges.
Dans chaque yeux, sur chaque frontPasse l ' innocence ingénue
Qui ne connaît encore l'affront....Et, ce soir, toutes rêverontA l 'étudiant — d'âme inconnue —Qui leur a souri dans la rue.
E . DE B .
La mort du Biè-fllâslo.
Lo Biô-Mâslo l ' ire étô appelô d ' ïnsepor ein que, quand l 'ère dzoveno etqu e cora ndà ve vellié pe la p lana,
l 'avay cotoma de se tenï raydo comme on sapeu, de se tiuèdre li mos-tatzo comme on cordi, et de jamaisse met t re e in ro ta avant d 'avay bieneingricha li bottes.
M i, faut tot dere, se lo Biô-Maslôl 'avay rechu du Bon-Dio de biômo statso, ona çarténa prestan ce decorps, ona fediura que fasay pastroa mô vi effet à p rem ière yuv a,l 'ère, pe contre, arrevô troa ta à la
destrebuchon de l 'esprit et l i dzeinque lo recontravon se povïn pas re-teni de dére :
« Tot- on io se preii pas ein quela Prov iden ce a peinsô ein faseintona se balla ti ta por rein mettre de-dein »
Di ce téin, li z'ans l'iron passo liz'ons apris li z'âtro et lo Biô-Mâslo,
que se creyay toti pe biô et toti pedzoveno, l 'avay pas arretô de trottaà la tzipa de dra yte et de gautsesin jamais trovâ ein que li aray fallu.
T ot f ié de se va yr e appelô Biô-Maslo. retsartch iéve toti ce que laportavan hauta, comme li crenolineset l i jup es eim pesây es, teindis queregardàve jamais l i bônes taramatzesque l 'arin con seinti à lo p reind repor ci pou de bin que l 'avay.
D'inse , lo Biô-Maslo l 'ère arrév ope vè la sossan téna et, de pou z'à
pou, l ' ère venu pe gordo qu 'on re-tron de tz âtagn iè. E t comm e l 'èrejamais éto bin arde nt po lo trav ô,l 'ava y ni on sïn, ni ona étala àm ettre din lo forné et, pe con tre,crapàve de fan avoué de joli bïn.
Comme devant la fenïntra de l 'é-tâdzo io res tâve y 'a va y on pontonein bou (que li dzein de pe li vellesn'ein diont t on ba rcon ») soten u pede z'épâ rro de bou plantô din lamoraille, lo Biô-Maslo se met à démonta ci ponton po étseudà lo forné.
M i, l'an d'apr î, to tes li plan tzes ettot lo garda-fou du po nton l ' ironpassô ein cïndres et, ma fay, pe vèla Toussaint, lo Biô-Mâslo que l 'avaynion na lorôna po li étseu da li p ia,carcule-te pas d 'allâ baragni li douéparros de bou planto din la moral-hie p or soteni Io ponto n ?
Com meince pe raïssi ion ein te-gneint la baragne de la man drayte,à rasibus de la moraille, l 'est tsâpouallô, mi qua nd l'a fallu raïssi lo second, de l 'àtro lo de la fenïntra, pasmo yen câ l ' ire troa maud uit de laman gautse. Adonc, lo Biô-Mâslo vase setâ dessus l 'éparra, li tzam bespeind olàye s et viria du bi de la mo-raillie et vola qu'ato li dàvoues mansse met à raïssi lo bou io l'ère setô,franc à rasibus de la moraille.
On gaillà que passâve épreuve deli cria : « Beiigro de diâblo vay -to
pas que to-vâ te précipita su Iov é, tarâpo que t ' î . »
Lo Biô-Mâslo, qne l ' ire sôt cme ona daille l 'a reicha tint l 'est tchu avoui lô cône su lo pet que Ta pas mi zu ma nqu as 'étseuda.
IDYLLEIl m e fit asseoir, à côt é de
sur un banc mousseux dominantcimetière de Glion.
. Bué es, rosées et nuages lémontaient du bleu Léman. La ppective s'effaçait comme en un tain de rêve. Ce n'étaient que fuyhorizons aux angles adoucis .
Je rêvais aux neiges d 'antan.Il rêvait aussi.Soudain, me prenant par le
il me dit : « Je m'e n vais te rater une histoire.. .»J 'allais lui rép on dre : « T u c
men ces comme Alpho nse Dau deMais sa voix avait des ondula
s i é t rangem ent douloureuses quedevinais tous les déch irem ents cœur blessé.
Et les parole s se glacè rent mes lèvres :
« C'était un jeu ne hom me Plein d 'enthousiasme, il se prépà trem per ses lèvres dans la c
de la vi e. 11 ava it du feu, il idéalis te, et, dans chaque corolletr 'ou ver te, i l voya it un sourirebon Dieu.
Un jour, le hasard lui f it rentrer une jeune personne.
Dans les tournoiements de la vi l devina une âme pure, un d'or, un idéal par le c œur, par ducation et par la naissance.
Et le sort en était jeté.Puis , dix mois plus tard,
noir e t crava te b lan che, le jhomme demandait la main de la jfille.
On lui promit une lettre.II attendit.Elle arriva. D'une main fébrile
chirant l'enveloppe, il lut un refus Illusions, rêve s de bonh eur, d
croy anc e, tout s 'évan ouit, toutréduit en miettes sous le coup dréalité.
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L E V A L A I S R O M A N D
1 II était atteint aux source s mê me sde son être. D e croya nt, i l d evintscept ique, de joyeu x moro se, d 'enthousiaste il passa au nom bre despessimistes.
I l était pau vre et n 'ava it pas denom . Pour lui, i l aurait mieu x valuêtre un homme taré , couver t debo ue doré e. On l 'eût accuHlli les
bras ouver ts . >« Parb leu fis-je, en se rra nt lesmain s de m on ami. Nous ne sommes plus au temps de Joliette et dusiré de Chaulin >
En sortant, un seul de nous deuxétait tr is te. En rentrant, nous l 'étionsaussi bien l 'un que l 'autre.
Etra nge , n 'es t -ce pas ? F . M.
Une page de l'histoire du Valais(SUITE)
A u jour dit , et sans que Galbaeût pu rien soupçonner du complot,l 'aurore lui mo ntra toutes les hauteurs voisines couvertes de guerriers .Pris au dépo urvu , i l assemble sonconseil . Sous la me nace si brusq ueet s i peu préyu e d'un tel dan ger,comm e les routes in terceptées rendent tout secours impossible, quetout enfin semble désespéré, plusieursdem ande nt qu 'on aban donn e les bagages pour tenter une t rouée à t ra
ve rs les assiégeants . La majoritépense qu ' il vaut mieux garder lecamp et ne se résoudre qu'à la dernière extrémité aux hasards sanglantsd 'une sor t ie . L 'assemb lée dél ibèreencore que déjà Véragres e t Sédu-nois se précipitent sur toutes lespentes , lançant devant eux des p ier res et des javelots .
C'est un si bizarre assemblaged 'armes et de cos tumes disparates ,cette avalanche humaine d'où s 'é
lève une clameur sauvage et discordante , que l ' armée romaine étonnéeoublie un instant le souci de sa défense. La plupart porte nt les étroites braies de laine, le petit sayo ncarré et les lourdes galoches, costum e comm un des Gaulois ; d 'autre ssont vêtus d 'étoffes voyantes, à carrea ux, à ileurs, à rayu res biza rrées,d 'autres encore, pour a t tes ter unplus fier dédain de la mort, sont nus
des pieds à la tête . A leur cou reluisent les célèbres torques d'or oude bro nze don t les Romain s , àl ' exemple du légendaire Torq uatu s ,se parent avec orgueil au retour desbatailles ; leurs longue s chev elures,d 'un rouge ardent (*), sont ramen éesdu front sur la nuque, emprisonnéesdans une bandelette d 'étoffe, un cer^cle de fer ou un casque de bronze.Un ou deux, les plus riches, offrentaux coups des cuirasses resplen dissantes, faites de fines lames d'or oude bronz e, vain ornem ent de parade ;les pauvres s ' abr i tent mieux derr ièreun léger bouclier d 'osier ou unesimple planch e reco urbé e. I ls bra ndissent de lourdes massues de pierreou de bois nou eux , de longu es fra-mé es au fer large, de redo utab leshalleba rdes à lame de bronze, autranchant s inueux qui laboure les
chai rs, des épé es dro ites e t effiléesfaites pour tailler mais non pourperc er, au rebo urs du glaive latin,rob ust e et court qu i frappe au ssi sûrement d 'estoc et de taille.
Revenus de leur surprise, les Romains opposent d 'abord comme une digue infranchissable au flot qui menacede les engloutir . Du haut de leur retranchement, tous leurs traits portentet les cad avre s gaulois s 'enta ssentau fond du fossé. Mais les assaillantssont n om bre ux et obstinés : les blessés et les mo rts sont aussitôt remplacés, des troupes fraîches relèventà mesure ceux que la lassitude écartedu combat. Pour les légionnairespoint de repos : il faut que les blessés luttent jusqu'à la mort au postequi leur est confié : pe u à peu , larésistance faiblit , et , à me sure, l'attaque devient plus pressante et plusfurieuse. Pen dan t s ix g rand es heures, la bataille se poursuit , sans trêveni rép it, et déjà le soleil se hâ tevers l 'Occident. En plusieurs endroits ,le fossé est comb lé : les Rom ainsont grand 'peine à défendre les brèches ouvertes à leur rempart de gazon. L' insta nt approc he où la foule
; ) On sait que les Gaulois se teignaient lescheveux en rouge à l 'aide d'une pâte qu'ils fabriquaient, mélange de graisse de chèvre et decendre île liétre. Ce tut le p remier usage dusavon dont ils étaient les inv enteu rs, au direde Pline.
hurlante des barb ares envahcamp, et, sous les larges masspierre et sous les longues épéfer succombera ce qui reste légion.
Deux hommes alors accvers Galba et lu i proposent dter la suprême ressource : unt ie en ma sse. Ce sont Vol
le plus prudent et le plus vades tr ibun s, et le vie ux ceSextius Baculus que des explvingt ca mp agnes o nt conduit,hor te en c ohor te , au grade enprincipile ( ' ) . Tous les centurioaussitôt convoqués ; l 'ordre esmis aux soldats d ' interrompre tant la bataille et de se reposrépondre aux coups de l ' eBientôt les rauques t rompe t tenen t le ralliement, les c ohormassen t au centre du cam p, l
tes s 'ouvrent, et , avant que lbare s aient eu le tem ps de conna ître et de s 'organ iser, lasort, en ordre de bataille. La change soudain . Tr op p ressésse mou voir à l'aise et ma nilongues rapière s qui s 'émo ussse tord ent sur les boucliers casques d 'a i ra in , Véra gres e t nois tombent en masse sous leredoublés des cour tes épées nes. Da ns cette foule enc orepac te hésitan te entr e la ré sine rte et le désa rroi de la fphalange ser rée pénètre comcoin ; chaq ue cohorte la travson tour, abattant sur son froce qui tent e de soutenir sonet laissant sur ses lianes comsanglante moraine de cadavreelle vient, par un mo uve me ntnant, se reformer en arrièrecharger encore, sans hâte , dumo uve me nt régulier et fatal brise l 'héroïq ue dése spoir de
nemi et qui semble le méthva et vient de la faulx dans drue. Bientôt ce fut la dérou
i) Les centurions commandaient chcenturie, la soixantaine partie de la légavan cem ent se faisait de la dernière cla première en passant, dans chaqu e de la deuxième centurie à la première.haut grade qu'ils pussent atteindre éde principile : com man dant la Ire cen1er manipule de la Ire cohorte.
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mé diabl e, affolée. De s tren te milleVé ragr es et Séduno is qui, le matin,bloquaient le camp décimé de Galba,dix mille tombèrent en cet endroit ' ) ;
' le reste, épo uva nté , s 'enfuit de toutes parts et fut pourchassé jusqu'au-delà des cimes prochaines.
Les Romains rentrèrent a lors dansleur cam p, mais cette victoire leur
coûtait plus qu 'une défaite. Galbacompri t qu 'en venant h iverner dansce pays, i l était allé au-devant d 'événements qu' il n 'avait ni désirés niprévus. Inquiet d 'ailleurs du manquede vivres et redoutant une nouvelleatt aq ue sous laque lle sa légion affaiblie succom berait fatalemen t, i l incendia dès le lendem ain le bou rgd'Octodure et quitta, sans espoir deretour , cet te val lée inhospi ta l ière .Aucun ennemi ne tenta de l ' ar rêterou de reta rder sa ma rche ; la légion
parv int sans encom bre au pays des"Nan tuates, puis au pa ys des Allo-brogés où elle passa le reste de l 'hiver .
B . J O R I S .
La pa aâ efe tee fribooigsoise.z)
Allons, Fribourgj allons, grosse dodueMe ts sur le -feu tes plus vastes ch aud ron s,Et brasse-nous dedans une fondue,Une fondue immense... et nous dirons ;
Zim boum ran tan planQuell 'bonne odeur cela répand bit
Oui, la fondue est notre providence.Pour affranchir nos deux ponts suspondusQu e fallait-il ?... fondre la dir cord anceDe divers droits, aujourd'hui confondus...
Zim boum ran tan plan etc.
La jalousie enfin s'est morfonduePo ur nou s souffler no tre chem in de fer ;Flanquons-lui vite au nez une fondueEt la voilà... les quatre fers en l'air
Zim boum etc .
Et puis enfin, pour couronner la fête,
Voilà-t-il pas que, las de chippoter,Nous allons voir Schaller et Von der Weite,A la fondue ensemble fricotter
Zim boum etc .
i) On peut croire que pour se faire valoir. Galb a exagéra, d ans son rappo rt à Jules César,et le no mb re de ses adversaires et celui desmorts .
a") Extrait d'une brochure-pa mph let fribour-geoise parue en décemb re 185 5, aujourd 'hui quelque peu oubliée, signée „Un indiscret".
Oui, Fribourgeois fondons sur la fondue...Notre avenir, rien ne l'ébranlera ;Et notre ville, à ses destins rendue,En bénichon permanente dira :
Zim boum etc .
Au chansonnier, s ' i l a su vous complaire,Votez, Messieurs... un kakelon d'honneur,Afin qu'il puisse, en flairant son salaire,Chanter aussi ce refrain de bonheur :
Zim boum ran fan plan
Quell 'bonne odeur cela répand bit
BLOC-NOTES
H ygiène . — V ous en tendez b ienque dans ces conseils je ne vais pasvous ense igner à vous passer duméd ecin ; voy ez vous, chacun sonmétier, les vach es se ront bien gard ées . Auss i , quand vous vous sentirez mala de, c 'est le d octeur quevous devez faire appeler, et tous les
conseils du monde ne valent pas unebonne consultation.Mais s'il me paraî t impo ssible de
vous enseigner à vous guérir vous-mêm e quand vous êtes tom bé malade, com me on dit , i l me paraîtutile de vous donner quelques avis ,quelques consei ls , quelques préceptes qui, s i vous les suivez, vous empêcheront b ien souvent de contracterdes maladies.
Prévenir la maladie , l ' empêcher dese produire , vaut encore mieux que
de la guérir quand elle est arrivée.* *
Vous avez une verrue sur la main,vous n 'allez pas appeler le médecinpou r la faire disparaître ; v ous prenez un crayon de n i t ra te d 'argent ,pour dix sous vous en trouverezchez tous les pharmacien s ; vouscoupez légèrement votre verrue endessus, très légère me nt, ave c desciseaux bien propres et passés à laflamme du feu ; puis vou s brûle z
avec votre crayon ; au bout d 'uncer ta in nombre de brûlures , vous serez débarrassé des verrues .
Est-ce votr e bé bé qui est constipé ? Il faut co mb attr e cela ; laconstipation est la gran de enne miedes petits enfants , elle prod uit lafièvre et engendre une foule de maladies.
Il faut commencer par chassloup de la be rgerie , comm e onvous donnez tout s implement utit lave me nt d 'eau chau de où avez ajouté une cuillerée de gr ine.
Ce n'est pas plus difficile quCeci n 'est qu'un aperçu, bien
tendu.
D O C T E U R —C33C—
C A S S E - T Ê T E S
Par suite d 'une erreur d ' imprie qui a échappé à notre attele double acrostiche de notre dnuméro n'a pu être compris . I l pas à tenir compte du t i t re , a tqu' il n 'y a pas de losange du Pour simplifier nos explications,repr ésen tons par des X les l
formant le double acrostiche edes astérisque s les lettres intdiaires.
Il suffit donc de disposer lesd'aprè s ceci :
X***X
X * * * Xx***xv *** v
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t r ompeus e qui consiste à se favir pour rien va-1 :il bon "gré mrevenir sous peu de ses fau x c
D éjà , au ba s de l 'échelle, l ' instqui a tout à donner et rien àvoir, pousse son cri ininterrompuis deux ans sans que Je dovin qu'on essaie de lui verserlangue suffise à t romper lonsa soif. Voici maintenant qhau t de l 'échelon supérieu r, uanalogue perce l 'air comme uneno te de flûte. Il serait , selon p ruden t d' y prêt er l 'oreille tosuite si l'on veu t évi ter un
généra l de plaintes du hau t ede l 'échelle.
Que ferions-nous si, à ce t t ed ' ins t i tu teurs dont , jusqu 'à cenous n 'avons subi que la mvena i t b rus quemen ts ' a jou te runde conseillers d 'E tat ?
Ce s ys tème , de la pa r t d'uou d 'une commune, de se faiv ir à bon marché est plein dger s et l'on ne saurait crier
haut qu ' i l est le plus faux deculs. II n 'es t pas plus aisé à uple qu'à un simple bou rgeois mieux servi qu ' i l le mér i te . Em e de toute pa rt, aujou rd'hui, les hommes s ' incliner plus oudeva nt leurs semblables seloces derniers ont été plus ou habiles à empiler, il est comp
• S O M M A J R E . — Chronique. — Pour toi (poésie), J. — Li trimardeux de la T or de Babel .— H y m n e du pr intemps, KOLA. — Le V alais d'autrefois, LANTIER. — Let t re d'une
Valaisanne, CÉ CIL E DE L AVAL L AZ . — Gla-. nures historiques. — Folk-Lore . — Bloc-notes. •— Casse-têtes.
CHRONIQUELa retrai te hât ive d 'un de nos con
sei l lers d 'Etat élu il y a à peine•quatre ans, l 'hésitation que met tentl es hommes nouveaux à accepter la-succession d'un m e m b r e de ce pouv o i r ne nous apportent-elles pas tout
un thème de considérations sur lal en te et sûre transformation des loissociales ? Sans doute , nous ne nousp e r m e t t r o n s pas d ' inférer de là quela question pécuniaire constitue l'unique motif des déterminat ions de•ces messieurs, mais il est à peu prèshor s de doute que, si les fonctionsd o n t on les hon ore étaient raisonnablement rémunérées , b ien des mot i fs é t rangers d 'apparence à cet ordre pécuniaire se t rouveraient ipso,
facto éliminés.Oui, libre à nous de le déplorer
ou pas , il n 'es t plus le t emps où,p ar le seul fait d'un hér i tage oud'une alliance , tel ou tel étaitv issé pour le res te de ses jou r s à
•quelque fauteuil dont sa descendance,a p r è s lui, revendiquai t la propr iété .
A cet te pér iode déjà es tompée
dans les lointains horizo ns, a succédé celle de la chasse a ux fonctions,conséquence inévi table de la p léthore
des juristes et de l 'anémie des p ro fessions techniq ues. Du ran t toutecet te pér iode, dont nous sor tons àpe ine , ou mieux d'où nous sentonsà peine la nécess i té de sortir , lesintelligences de tout ordre , hautes ,moyennes , méd iocres et faibles sesont couchées en t ravers de toutesles avenues du pouvoir , où, sansavoir tout à fait la prétent ion dedormir sans nourriture, à l'instar desmarmot tes de nos Alp es, elles s 'ap
pliquaient du moins à v iv re d'uns imple morceau de pain, afin de prolonger la quiétude des jours à couler.
Mais l'ère de la vie par l'effortpersonnel devait bien s 'ouvrir unjour. Elle s'est lentement levée comm e le soleil des grands jours d 'é téet, déjà, elle embrase notre ciel.
Or , comme il est de toute logiquequ'on n'aille pas chercher , pour enfaire des conse illers d'E tat , les oisifs,
les fruits secs et les inutiles , il devient compréhens ible que l 'hommeactif se dé robe à des fonctions insuffisamment rétribuées, ou que, toutau moins, il ne consente pas à s'éterniser dans un fauteuil qui lui fasseregret ter les fruits de son activitépassée. Auss i , notre pays qui pratique t rop volont iers ce t te économie
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sible que les citoyens que nous choisissons, com me les plus dignes parleur intelligence et les plus capablespar leurs lumières de régir un pays,ne soient pas précisément charm ésde s 'enten dre d ire chaque jour parle premier commis voyageur en moutarde venu :
" J e g a gn e par an née trois foisautant que vous >
P O U R T O I
C'est un rêve étrange,Un rêve insensé.Ecoute , ô mon ange,Ce qui s'est passé
Et la voix s'éteignit, me laissant seul dans l'ombre.Avais-je bien compris ? Oui, je pouvais choisir,
Parmi les ambitions et les rêves sans nombreD'ici-bas. Je pouvais formuler un désirQui serait accompli. Gloire, honneurs ou richesse,La puissance du tzar, les trésors fabuleuxQui dorment sous les flots, l'éternelle jeunesse,Ou bien la mort. Non , non,je veux pour être heureuxMille fois plus encore, et mon rêve est immense.
Je voudrais être beau comme la fleur de mai,Aussi beau que l 'aurore ; être dans ma démenceCent fois plus beau qu'un dieu, et me sentir aiméComme on n'aima jamais personne sur la terre,Voir se tordre à mes pieds, dans un transport
[d ' amour ,Les beautés d'Italie et celles d'Angleterre,Des duchesses venir m'avouer chaque jour
Leurs plus doux sentiments, des femmes affoléesMo urir de jalousie et s 'entre-déchirer.Tel est mon seul désir. Alors, mon adorée,Je les dédaignerais toutes pour mieux t'aimer.
C'est un rêve étrangeQue j 'ai raconté.C'est pourtant, mon ange,La réalité.
Bulle, mai 1897.
Zitrimardeuxde lalorde Babel
On bon paysan de la mo ntagn eque l 'avai pas vouiro zu iu d 'àtrolayvro que la bibla, se treuve-te pason dzo dein on café de Saint-M oriein face de trei z 'ov rey que denà -von avoui tzaqu'on leu baluchoncontre leu. On de ceux gaillards l ' ireItalien, l 'âtro Espagnol et l 'âtro Allemand, de sor ta qu 'y avai pas moyende se com preindre et se rognatchi-von su la sopa, su lo pan, su li ra-
chon, tzaqu 'on creya y que perd ayson dray et se plensai à sa monda.
Ein vaïein t ce br ein leb as , to t lom ond o riay écce pté lo vieil de lamon tagne que s'est levo po lieu fireon esplicachon et lieu dit : :
« S teü t rey luron, selon me, sontdi z 'ovray que travaillivon à lacons truchon de la Tor de Babel ,
ù lo Bon dio l 'a confondu li languepo fire arritâ li t rav au x et, de çàfaçon, son ayt ô ubledja de s'éparpille pe lo mondo po gagner leu panet vo z'yt e chûr que tui trey ve-gno nt di lé ein tr imardein t. »
R . O M A N C B
Refr. : C'est le printemps, le soleil brille,Les arbres verts sont plein de voix,
Vitns, ma gentille,Au fond des bois
Je te cueillerai des pervenchesDe la couleur de tes beaux yeux,Et des anémones blanchesPour couronner tes blonds cheveux.
IIT u fouleras la fraîche mousseTressaillante sous tes pas,T u presseras ta main si douceFrissonnante sur mon bras.
IIIJe te dirai des poésiesSous l 'ombre épaisse des rameaux,
Nous mêlerons nos mélodiesAux chants suaves des oiseaux.
IVJe te dirai de telles chosesQue ton cœur devra tressaillir,Comme on voit tressaillir les rosesAu mois de mai sous le zéphyr.
Je te dirai combien je t'aimeEn te l'affirmant sur le front,Et tu m e répond ras de mêmeA l 'unisson nos cœurs battront
Refrain.C'est le printemps, le soleil brille,Les arbres verts sont plein de voix,
Viens, ma gentille,Au fond des bois
y.unc/i, mai ; S 9 6. K O L A .
LE VALAIS D'AUTREFOIS
Nous commençons aujourd'hui sous ce titrela publication de quelques fragm ents des lettrescom posan t les relations de Voy age en Suisse
de M . de L antier, chevalier de saint Lmem bre de l 'A cadémie de Marseille, publé1826. N os lecteurs y découvriront bien des inextudes, telles qu'on en trouve dans les récits deceux qui parcourent un pays en le jugeant suimpressions brèves et mo men tanées. No usrespectons le texte et nous conservons aux„ écorchés " l 'ortho graph e que leur adjugeteur.
On y parle beauc oup de crétinisme, nous sommes si bien accoutum és à rir
cette fable que nous ne nous en étonnonsAu surplus, nous avons même supprimé pluspages tout entières consacrées à cette infirmiténous ne sommes pas au trement désolés, punous la ressentons si peu.
Sion est s itué sur un coteaquelque dis tance de la r ive du Rn e , dans une belle plaine, Sa stion est r iante ; sa vu e s 'étend deu x v allées ; elle a en face, au-du Rhôn e , une mon tagne couvde bel les maisons de campagne, gées en amphitéâtre ; e t les protaire s, sans sortir de la ville, josent de l 'aspect de leurs possessiLe s m aisons sont assez bien bâton pe ut distinguer celles des chan es , et la cathédrale. Ce qui bll'oeil dan s cett e ville et insp iredég oût , ce son t les fumiers, les mondices de toute espèce, qui vent les rues et infectent l'air.
Sion nous a paru un méla ngemilitaires et d 'ecclé siastiqu es. Hdim anch e, nous som mes allés à glise ; après la messe , les ho m
s'assemblèrent avec leurs armes.capi ta ine éto i t en grande perruet en habit noir , et les autres garrés de diverses couleurs ; ils t irent en ordre, tambour batpour se re ndr e au tirage, où toudiman ches ils von t s 'exe rcer. Bche trou va les femm es jolies : ont le teint beau, les cheveux blola taille ha ute, de bea ux bras ; lmouvements sont doux, e t leurs ces point affectées. Elles par oisavoir plus de grav ité que de v
cité. Les un es po rten t de pecoiffes sur leurs tresses, qui sonlevées par des agrafes d 'or ou ge nt ; d'a utr es les laissent flottese contentent d 'un petit chapeau toffe, orné de rubans. Blanche a vers é avec plusieurs de ces daet a trouvé leur caractère plein méni té e t de modes t ie .
Mais, pou r voir la différence
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m œ u r s des Valaisans , il faut s 'éleversu r les hauteurs ; c'est là qu'on trouve dans les hameaux , dans les villages , les mœ urs pas to ra les : deshommes s imples et doux, ignorantno t r e luxe et nos ar ts , occupés deleurs t roupeaux, de leurs t ravauxrus t iques , y coulent en paix une vielabor ieuse et saine, et ne connois-
s en t pas m ê m e la ville de Sion quies t à leurs pieds.
Je finirai cette lettre par l'histoired 'un s imple paysan de Briq, dont lespossessions actuelles surpassent, dit-on , les domaines de plus d'un prince.Ce pays an se nomme S to rkha lber ;l 'origine de la fortune de sa familler e m o n t e à la quatr ième générat ion :on at t r ibue son immense r ichesse àla découver te d'un filon d'or dansle Haut-Valais . Le bisaïeul de S tork
halber avoi t des forges ; c'étoit peut-ê t r e là sa mine d'or. Il parvint enp e u de t emps à une opulenc e cons idérable , et il obt in t , en r épandan tquelque argent , l ' en trepr ise de lafourniture des sels, ce qui, sans doute,accrut ses t résors . Il eut b ientôt lesplus belles possessions du H au t -V a-lais ; et l'on assure que, de S ion àMilan, il pouvoi t marcher de fermeen ferme toujours dans ses dom aines .Ses descendans jouissent encore dela plus grande partie de sa fortune,
malgré les différentes perséc utionsqu' ils ont essuyées . On r acon te queson fils fut condamné par le peupleassemblé, comme jadis Ar is t ide, àune amende cons idérable , à caused e ses richesses ou de ses opinionsreligieuses. La régence d 'a lors pen-choit vers la réforme ; d 'autres disent qu' il s 'étoit rend u suspect parun dépôt d 'armes que l'on t rouvachez lui, ou par le nombre d ' hommes qu' il occupoit dans ses ter res ,e t qui alloit jusqu'à six mille. Stork
halber çtoit le Cimon du Valais . Onajoute qu' il eut l'adre sse d'affoiblirce t t e demande par une ruse que luis uggérè ren t les jésuites. On avoitex igé de lui la déclaration de sesbiens , et un s e rmen t comme il di«soit la vér i té . Obl igé de por ter surl ' au tel ses ti tres, ses contrats et seseffets précieux, il en cacha une part ie dans une cavi té prat iquée au-
dessous . En p rononçan t le serment ,il étendit sa main sur le monceauvisible, et jura , avec une restrictionmentale et que tout cequ' il possédoitétoit sous sa main.
Ce qui peut faire croire à cette tradition, c'est que, depuis , il fit é leverdans Briq une église particulière qu'ilconfia à six jésui tes , et sa famille
cont inue d'y en maintenir un pareilnombre , même depu i s la suppressionde l 'ordre : ils ont un logement comm o d e , des jardins , des champs séparés , et des t roupeaux en t r e tenusaux frais des fondateurs ; et de plus,600 l ivres d 'honoraires , somme cons idérable pour le Valais.
J e ne vous fatiguerai point detoutesvles fables et de tout le mer vei l leux dont on embellit l 'histoirede cette famille puissante. Nous n'a
vons point vu le S torkhalber actuel ;mais on nous assure qu 'avec les biensde ses pè res il a hér i té de leur simplicité ; le luxe n'a point pénétrédans ses foyers ; rien, dit-on, ne ledistingue des paysans aisés de lacon t r ée , si ce n 'es t son église, sonclergé, le ti tre de monsieur que lepeuple donne aux mâles de cettefamille.
Nous saluons , nous révérons , embrassons la nostra carissima zia.
L ET TR E D'UNE VALAISANNE
Nous trouvons dans le Traducteur de LaChaux-de-Fonds la lettre suivante citée par cejournal lomme ayant obtenu ie premier prixà l'un de ses concours de composition. Cettelettre est due à une de nos jeunes compatriotes :
Sion, le IÏ janvier 1S97.
Bien chère Amie,Bien que j ' eusse préféré ne t'an-
noncer dans mes lettres que de joyeuses nouvelles, aujourd'hui je vienste faire part d'un b ien t r is te événement .
Tu connais , l ' ayant souvent admirée avec moi, la coquet te maisonne t t e aux volets verts faisant face ànotre vieille demeure. La mignonnea disparu. Des murs en ruines, desm o n c e a u x de décombres la remplacent.
D a n s la nuit du rç au 20 janvier ,
le feu éclata au rez-de-chausséeavec une v io lence inouïe , embientôt toute la maison. Quel tacle horrible et grandiose à la
De s tor rents d 'une fumée et épaisse alourdissaient l 'atmospdes langues de feu, sor tant de te s les ouver ture s , cherchaient ,des, une nouvel le proie ; des
tements sinistres se faisaient edre . Bientôt la toiture s 'enflae t au bou t de quelques ins tantbruit effroyable annonça que ment des tructeur avai t accomplœuvre malfaisante.
Malgré le d é v o u e m e n t des tants accourus en foule, rien nêtre sauvé. Tous les efforts ondu à p rés e rver les habitations nes.
La maisonnet te appar tenai t honnê te pè re de famille, qui bât ie avec ses économies . C 'é tjo ie , son orgueil, l 'enfant de sev r es , et la voilà disparue poumais , puisque, par une négl iimpardonnab le , il ne l 'avait pasurée.
Le désespoir du malhe ureuxdait l 'âme. C'étaient tantôt destes désespérés , tantôt un mue ttement, plus pénible à voir eSa femme essayait de le copar des paroles de tendresse,
il semblait ne pas les en teLeurs quatre enfants se presautour d 'eux, cherchan t à oune caresse ; les malheureux nvoya ien t , ne les sentaient pas.
I l n 'avaient d 'yeux que pod o u x nid qui s 'écroulait , enssant sous ses décombres josance et bonheur .
Bientôt le v ide se fit sur ledu sinistre. J 'emmenai chez mfamille si ép rouvée , et je tâchremon te r le moral des affligéleur disant que tous les effortraient faits pour leur venir en
Je pense organiser une copui-:, avec quelques personnes r i tables , nous donnerons un csuivi d 'une vente aux enchère
C o m m e je connais ton bon je compte met t re à contr ibut iotalents pour rehausser la séancsicale. Si tu me réponds affirm
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ment, je te donnerai plus de détailssur mes projets .
E n attenda nt le plaisir de te revoir , je t 'embrasse de cœur et reste
ton amie affectionnéeC É C I L E D E L A V A L L A Z .
GLANURES HISTORIQUES
Nou s trouvo ns dans une publication du commencement de ce sièclela notice suivante relative à FélixPlatte r , sava nt naturalis te valaisan,fils du célèbre Thom as Platter qui,après avoir été chevrier dans la valléede Viège devait gravir l 'échelle sociale jusq u'à il lustrer son pa ys d 'origine et l 'U niversité de Bàle :
D e Th ou , naturalis te français ,aya nt, en 1759, conduit son frèreaîné à Plombières (Vosges) pro
fita de cette occasion pour visiterune partie de la Sou abe et de laSuisse . Ven ant d 'Aug sbourg parMemmingen et Lindau à Cons tance,il suivit le Rhin, de c ette dern ière v illejusq u'à Bàle, où il visita Fél ix Platter *),docteur en médecine, logé dans unegrande et agréable maison où il futreçu amicalem ent. Platter lui m ontra, dans son écurie, un élan. C'estun animal de la gran deur d 'un muletde Tos cane ou d 'A uvergne ayan tun poil hérissé de couleur jaunâtre,
un corps ram assé sur de longu esjam be s, la corne du pied fenduecom me celle d 'une bich e, mais plusgra nd e. I l lui f it égalem ent voir unrat de mo ntagne, vulgairement appelé « ma rmo tte », de la gran deu rd'un gros chat, renferm é dans un ecage de bois . Comme il avait passél 'hiver sans manger, cet animal étaitenc ore très engou rdi. Platter avaitaussi la collection fossile de ConradGessner, venant de Zurich, dans unearm oire, telle qu'elle est g rav ée à latête d 'un de ses livres et qui contenai t beau coup de raretés , grand
nombre de jeux de la nature e t ungrand nombre d ' insectes peu connusque de Tho u examina à lo isi r avecune grande cur ios i té , a idé d 'A m er-bach qui s 'y entendait très bien.
FOLK-LORE
— Oh répl ique Bébé , je la avais rendue avant .
*) Félix Platter, né à Bàle en 1536 et morten 1614, professeur de médecine, jouissait danssa patrie et à l'étranger de la réputa tion laplus étendue et la mieux méritée par ses nombreus es et brillantes cures . Il établit à Bâle leprem ier jardin botaniq ue. Il acheta le cabinetminéralogique de Conrad Gessner et l 'augmentaconsidérablement.
Dicton dit temps :Se pieu lo dzo de saint Médà,
(8 juin)Pleii sat senânnes sin manquaSe saint Branâ révoque pas.
(15 juin)
BLOC-NOTES
Pet i t e p s ych o log ie de l ' hé r it i e r ,( trouvée dans un vieil almanach). —
Les sentiments de l 'héritier et sa façon de me ttre à profit le bienh eureux magot varient à l ' infini, selonla classe de la socié té à laqu elle ilappar t ient :
L 'aéronaute se por te aux nues .L'anatomiste prend un air crâne.Le boucher se tord les côtes.Le chauffeur mène grand train.Le commiss ionnaire se montre aux
courses.Le chiffonnier s ' intéresse aux ren
tes sur les tas.Le chansonnier se donne des airs .L e charc utier fait le gran d sei
gneur .Le chemisier se pousse du col.La culottière arrive à doubler ses
fonds.Le filateur quitte le métier.L e fabricant de cra yons chan ge
de mine.Le fruitier fait sa poire.L ' impr imeur change de caractère .Le m arin ne se laisse plus abo r
der.Le métreur se met à vous toiser.Le tanneur se paye du bon tan.
Bébé joue avec d 'autres . Tou t àcoup , il se m et à pleu rer, il vien t derecevoir une gifle d'un de ses camarades .
— Il fallait la lui re nd re , dit sabonne .
Dans le monde :— Il paraît que ce pauvre X.
épousé une femme horr ib lemlaide ?...
— Oui. . . mais il a obtenu desrents cinq cent mille francs de d
mages- in térêts . . .
Sur le passage du roi de Siam— E h bien, vous l'avez vu, he— Oui, mais la reine. . .— Sa femme, elle sera restée
bas.— A Ban gkok . .. Alors il
douteux qu'elle ait la patience tendre
— O h il y a longtem ps quechose es t connue, puisque Chid
longues cornes• • *
E P H E M E R I D E S
1640, j o mai. — O n joue à tigny la Vie de Saint Bernard, J . -L. Liabot, prieur de cette vill
C A S S E - T E T E S
D O U B L E A C R O S T I C H E N ° 3
Solntioti :V e d a SA d i e UL u 1 1 IA g n è SI n f u SS a u 1 E
Ont deviné: Un vice caporal , Crat. — Gribouille, Fribourg. — Cdon-Bleu, Vouv ry. — Vagi , Mthey. — Fol le-avoine, VouvryVénitienne, Bulle.
E N I G M E x ° 3 5 .
A la candeur qui brille en moiSe joint le plus noir caractère,Il n 'est r ien que je ne tolèreMais je suis méchant quand je
, v 5 #- '
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3ARA1T LE le,i & LE 15 DU MOTS
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^m
ïLE VALAIS ROMAND
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L. CO U RT H IO N , r é dac teu r , Bu l le (Su i s se )
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S O M M A I R E . — L ' abbé Gremaud, L. C. —Dans les Vernes, C H . MEIRY. — On amoudereindj'a (patois de Nendaz). — Origine desnoms de localités. — Le Valais d'autrefois,
LANTIER. — Réflexions d'un gendre, KOLA.— Bloc-notes. — Ephémérides. — Casse-têtes.
N O S H I S T O R I E N S
une charpente solidement échafaudée dont il nelui resterait qu'à garnir les espaces, à décorerl'ensemble et à couronner le faite.
Il nous sera donc bien permis de donner à
nos lecteurs valaisans une notice sur cet historien dont ses travau x devraien t avoir fait po ureux un vrai concitoyen.
L'abbé Jean GremaudLe Valais, dont l'histoire est si riche de faits,
mais si pauvre d'amateurs, vient de laisser disparaître avec une indifférence qui serait impardonnable à d'autres que des Valaisans l 'hommequi l'a doté de la plus considérable et à la foisla plus précieuse des œuvres historiques quiait jamais été consacrée à ce canton.
Non seulement la presse, occupée des vétilles du présent, et le G rand Conseil, alors ensession et occupé d'autres vétilles, n'ont pas euquelques lignes ou quelques mots pour JeanG r e m a ud ni pour ses huit énormes volumes deDocuments pour servir a riiistoire du ¥ allais,mais , aux obsèques de ce vieillard, nou s nou ssommes vainement haussés sur la pointe despieds, pour découvrir un représentant de ce•canton auquel M. Gremaud a consacré tantd ' années d'un labeur soutenu.
Assurément , M. Gremaud n'é ta i t pas un enfant du Valais, mais son oeuvre n'eût-elle pasd û , par cela même, éveiller de notre par t d 'au
tant plus de reconnaissance qu'elle a été précisément toute spontanée.
Plusieurs histoires du Valais ont déjà été publiées sans que les plus récentes aient ma rqu é,soit par une nouvelle prise de points de vue,soit par l 'apport de nouveaux matériaux, quelque notable ambition de com pléter celles déjàparues . Mais si jamais , dès ce jour, quelquenouvel historien devait surgir, soit du sein dupeuple valaisan, soit du dehors , il trouverait,à l'heure d'édifier son oeuvre, des fondementstout préparés, et, pour mieux dire encore, toute
L'ABBé JE AN GR E MAUD *)JJ'apràs une ancienne photograp hie
Le mardi 25 mai, le petit villagede Riaz, à 2 k i lomètres de Bulle,assistait aux funérailles les plus solennelles qui eussent jamais été célébrées dans son église, démesurément t rop pet i te ce jour là, celles deM. l ' abbé Jean Gremaud, l'un de sesenfants .
Né dans ce même village de Riaz,le 2i j anv ie r 1823, Jean Grem aud
*) La notice ci-après a paru dans la Pairiesuisse, journal illustré paraissant à Genève dontle No 97, récemment paru , contient en outre :1. le portrait de M. F. Julien, vainqueur du matchinternational de tir de L yon et proclamé „ champion d 'Europe" ; 2. le roi de Siam et le président de la Confédération ; 3. les personnagesofficiels siamois et suisses à Plongeon, e tc . , etc.
fit ses é tudes au collège et auminaire de F r ibourg . Il fut o rdp rê t r e en août r847, a u beau mde cette période d'agitation doncanton plus que tous les autres a e t garde encore avec ténaci tsouvenir. Mais, loin d'y recueillevain d ' in t rans igeance, le futurtor ien a p lu tôt empor té du spede ces luttes fratricides, qui drè ren t si violemment alors sa pune sor te de morale dès faits.
Peut-êt re même es t-ce b ien grande leçon des é v é n e m e n t saiguilla le j eune p rê t r e sur la de l 'histoire. Car M. Grema ud
jamais d 'autre passion que celllivre. Il était « né p rê t r e », s'ipermis de s 'exprimer ainsi en s ence d'un h o m m e qui ne reau monde ni par nécessité, nrésignation , mais avec l ' intime viction qu 'en s 'enfonçant parmsouvenirs du passé on arrive m e n t à se détacher des joie s ces de son temps .
G remaud a été success ivemecaire à Cressier- La nder on et à
p ier re , curé à G ruyères , à SaEchar lens et à Morlens . En la chute du gouvernement rentraîna la disgrâce de l 'éminentorien Da gue t, professeur d 'hiau collège Saint-Michel. Bien ne puisse louer le pouvoir d 'alocet acte d 'ostracisme à l 'égard h o m m e de la valeur de Daguetpel qu'il fit de M. Gremaud po
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L E V A L A I S R O M A N D
succéder excuse en partie cette faute.D ès . 1870 , M. Gremaud accep ta enplus la direction de la Bibliothèq uecantonale, qui prit en ses mains undéveloppement suivi et où on levoyait encore travail ler avec son ardeur habituelle deux jours avant quela mort le fût venu faucher. En 1888,il avait quit té l 'ens eigne me nt au collège pour accepter une chaire d 'his
to i re dans la jeu ne Unive rs i té deFr ibourg .
Jea n Grema ud é ta i t d 'une s impli cité proverbiale dont tout en lui témoigna it : sa tenue , son langa ge, lecigare qui se balançait éternellementau bord de ses lèvres et qu ' i l laissait s 'éteindre si tôt allumé, pour lerallumer quelqu es heure s plus tard,sans avoir songé à le poser une seconde.
Ses œuvres h is to r iques on t é téfort dispersée s dans de s revu es et
publications diverse s, m ais i l faut espérer qu 'elles seront réunies un jour.On lui doit surtout une Notice historique sur la ville de Bulle, une revu e périodique : le Mém orial de Fribourg, le Nécrologe de la Chartreusede la Lance et le Livre des anciennes donat ions d 'Hauter ive .
Mais son œ uvr e capitale a étévo uée au canton du Valais, à l 'h istoire duqu el il laisse huit gro s vo lumes de docu me nts, publiés par la
Socié té d 'histoire de la Suisse romande, et qui consistent en une collection de chartes , actes , etc. , pat iemment e t jud ic ieusement coordonnés, laquel le perm et t ra à quelqu 'unde nous don ner un e histoire du Valais infiniment plus dév elop pée quetoutes celles qui ont paru jusqu'à cejour .
Malheureusement ce g rand œuvrequi prend source dans les lointainsles plus obscurs de l 'histoire n'a pu,malgré ces huit gros volum es, arr iver en deçà du X V e siècle. AussiM. Gremaud le poursuivait- i l toujoursavec son in fa t igab le persévérance .
L'an dernier , i l me disait de cetteœ uv re : « J 'e n suis à la f in du XV1's iècle, je tâch erai d 'a bord er le VI e ...et puis il me restera plus de sièclesà faire qu e d'a nn ées p our les faire. >
La mort n 'a que trop bien réalisé
ce t te p rophét ie énoncée avec ph i lo sophie par l ' infatigable vieillard.
L. C.
£J¥WS ZE<5 VERWJiS
Vaguement, flottent sur les eauxBoueuses et pleines de fangesLes reflets jaunes et étrangesDe la lune dans les roseaux.
Tout est sombre, sauf ces mélangesDe lumières sur les ruisseaux ;Et dans les vernes les oiseauxDorment sous le regard des anges.
Mais parmi les pâles rayons,Les genêts d'or, les fleurs de rouilleOnt passé de frêles frissons,
Ce sont, enchantés de leurs fouilles,Deux petits pêcheurs de grenouillesQui glissent à travers des joncs.
C H . MEIRY.
ï » - - S = -
m àmm mummêà(Patois de Nendaz.)
L'an passa, d 'aouto n, si aytà inàu mahein po t rovà Madehéne.
Si arrovà inà de ni , et , quand iusi eintrà, lo pare s'est leva fierameintein creheint que l ' i re eintrà on larre.L'a tzartchià de motzettes, ma n 'eina rein trovà ; M adeh éne le z 'ava ycatchià. A do nc lo viou l 'a créa :
Sorcil... se trouvo pas de motzettes, io foto o foa an bar äqual
E t m e, que iro catchià dari laporta da mahe in, si feguâ foura depou ire et si trott a tot bas sein ra-dà ein dari , tot chagrenâ d 'avay paspossu badenà avoui la blonda àDjan Penà .
Traduction littérale :
m a i » isiâiilL'an passé , en au tomne, j ' a i é té
en haut au mayen pour trouver Ma
deleine. Je suis arr ivé en haut denuit , et quand je suis entré, le pères'est levé fièrement en croyant qu'ilétait entré un voleur. I l a cherch édes allum ettes, mais il n'e n a rientrouv é ; Madele ine les avait cachées.Alo rs le vie ux a cr ié :
Sorcier .'... si je ne trouve pas d'allumettes, je flanque le feu à la baraque
Et moi , qu i é ta is caché dela porte du mayen, je me suis cé au dehors de peur e t j ' a i tout en bas sans regarder en atout chagriné de n 'avoir pas pd iner avec la b londe à Jean Pe
Qpigises les mms de iooalité
Nos abonnés de l ' année écse souviennent sans doute chercheur nous a fait poser unla question : D'où vient que lapart des frontières entre le Vle Pays de Vaud et la Savoiele mot 1 Marge » comme raAucune réponse ne nous é tan tvenue, nous avons alors clos le sans solution.
Toutefois nos recherches depuis n 'on t pas absolum ent
vain es. Nous ne savon s si le «cheur » aura lieu de se déclaretisfait , mais, du moins, trouvonsdans les œuv res de Gatschet plication suivante de l 'or iginmot Morge et de tous ceu x l ' au teur y ra t tache , tels M ord eMœrel l .
Le somm et de la De nt de d e s , nous dit Gasc het, p rès dMaurice, à l 'est du Rhône t iennom du vil lage assis à ses (lerrula Mordes cum alpe Ma
1043 1 J°li- de M orascles pageM e m . & Doc. XVII I . ) Mordes une forme diminutive du mot p le Morgia, Morge du nom grand n om bre d e torren ts parmquels la Morge à l ' ouest de Lauave c le bo urg fortifié par les de Zähr ingen Morgcs, en a l leMorsée, et la M orge à l 'oue sSion déjà signalée vers I34S ce nom : aqua Morgiu-, apud giam, etc
Morges e t Mordes son t d 'o r
germ aine et ren ferme nt le radical dans la forme adjective muor dgrécag eux, hum ide. Le vil lageM ord es est ainsi nommé à cauvoisinage d 'un site marécageux
*) No us pou rsuivro ns dans les N°= suivtoujours d'après Gatschet, cette étude origines des noms d'un certain nombre calités du Valais et des régions limotrop
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L E V A L A I S R O M A N D
torren ts nommés Morge doivent cenom à des bourbiers ou marais auprè s desquels ils coulent ou ont pucouler .
Moerel dans le Haut-Valais estappelé dans les documents Morgi e tdoit aussi son nom à un lieux fang eu x : Ecclesia de Glinurucl (Gren-giols) cum capella de Morgi 1228.)
LE VALAIS D'AUTREFOIS
Chi va lontan délia sua patria, vedeCose de quel elle gia credea, lontane:Che narrondole poi, non se gli crede;Y . estimato bugiardo ne rimane.
Mais j ' espère que ma chère tan tecroira à ma véracité. Nous voilà deretou r de nos pérégrina tions, pleinsde santé et de vie. Blanche a résistéà toutes les fatigues ; sa san té pa-roît même s'être fortifiée depu is sa
maladie. Voici un extrait de voyagejusqu'à Sion, que je viens de mettreau net pour vous.
La variété des si tes, des climats,de température locale et des productions de la Suisse, s'offrent, dans leValais, dans un cadre plus res ser réque daris les autres cantons. Tantôtc 'est une succession rapide et variéede tablea ux et de points de vue ;tantôt les sommets glacés des Hautes-Alpes qu i , dominant des rochersd 'une hauteur effrayante, étonnent
les voy age urs. Bientôt cette si tuation magique disparoît , cachée parun bois touffu ou un cotea u agré able : aux ombres d 'une forêt succèdeune prair ie r iante ; au détour d 'unchem in se prés ente une colline isolée, entourée de terres cult ivées, oudes horreurs d 'un désert sauv age ;plus loin, au-dessus d 'un vigno ble,un torrent imp étueu x, qui sembleprendre sa source dans les nues, s 'élance, se brise de rochers en rochers, arr ive tout écumant aux piedsdes précipices ; se repose ensuite, etprom ène tranquillement ses f lots àtrave rs le vallon ; des pâtura ges couverts de troupeaux, et éclairés d 'unbeau soleil , sont opposés à une montag ne de glace ; enfin, tous les co ntrastes des objets les plus imposans,les plus horribles, ou les plus agréables.
Les montagnes qu i borden t desdeu x côtés cette vallée so nt trè s-élevées, et leur sommet inaccessible est couv ert de neiges en hive ret de glaces en été. La hau teur deces mo ntagn es et la dépression del 'arc diurne du soleil l 'empêchent d 'ypénétrer trois semaines avant le solst ice d 'hiver , et trois semaines après.Le milieu de ces montagnes ne porte
que des productions tardive s, tel lesqu'o n les trouv e dans les pay s lesplus infertiles du No rd ; mais dan sles vallées où sourit la fécondité, lesproductions y sont excellentes et siprécoces, que la moisson f init ordinairem ent ava nt l 'expiration du moisde mai. Les vignobles sont très-r iches,et les vins, de quali té supérieure. Leshabitans du Valais sont pau vres , sil 'on peut appeler pauv re celui quine désire r ien. La rusticité de leursmœurs, l ' ignorance, bornent leurs dé
sirs ainsi qu e leurs bes oins . Indifféren ts aux jou issances , aux commodités de la vie ; ils son t eng ourd ispar la paresse : leur malpropreté estrepoussan te . L ' iv rogner ie es t leurvice dom inant ; i ls sont doux , obli-geans, mais très-supersti t ieux et très-âpres pour leurs intérêts ; de plus,difficiles et entêtés.
La race de ces m ontag nard s, sil 'on en excepte les cantons attaquésde cretinism e, est forte e t vigo u
reuse . On y trouv e des vieil lardsrobus tes, heu reux effet d 'une vie laborieus e, frugale, et du calme deleur esprit.
Félix Plater , médec in célèb re deBàle , dont le père , Thom as Vater (sic),étoit originaire du Valais, parle dansses écrits, de son aïeul ma ternel,Jea n Sum me rma tten, qui à l 'âge decent ans épousa une f i l le de trente,et en eut un fils don t il fit les nocesvingt ans après. I l dit à Th om asPlater , six ans avant sa mort, qu 'i lconnaissoit six hom mes du cantonde Fisp, plus âgés que lui . Dans leHaut-Va lais jusq u'à Sion, le peupleparle l 'al lemand-suisse, mêlé quelquefois d'un italien lom bard : au-dessous de Sion commence l ' idiomefrançais très altéré.
Nous avons fait un peti t détour pourvoir Bex, où nous avon s couché, Bex est
assis au pied d 'une colline enée de champs, de pra i ries , cages et d 'ea ux pures et sac 'est un des canto ns les plus tes de la Suisse ; les aspects var iés , les t roupeaux y abondle bon heur paroît y habite r . fut très-satisfait de la bo nn equ'on y fait . On nous servt ru i tes du Rhô ne, des perdr
grives délicates, quan tité deframboises, fraises, poires, pcependant ces fruits sont peureux . M ais ce qui excite l 'admdes voy age urs, ce sont des sou ter ra ines dans une montagsine qu 'on connaissoit à peindeux cents ans. On y voit dde six cents pieds d e profdes rouages, des pompes pourles eaux salées, des réservoiles contenir , et des soup iratrois cents pieds de hauteu r
mo ntâm es, pour sortir d 'une creusée dans le roc, par une tail lée dans la montagne : sa et le nombre des marches nogeoien t souvent de nous ar rê trespirer .
Au sor ti r de B ex , nous t roun vén érab le vieillard qui nolua d'un air très- agré able : stesse étoit simple ainsi que stes, et sa physionomie paraismag e de la sénérité et du b o
il étoit bien vêtu. No us lui dâm es d 'où i l venoit ainsi« D'u ne noce . — Et que dans cette noce ? — On bma nge, on dans e, on r i t , osant e, et le reste va de lu— Etes-vous heureux , t ranqui lce pays ? — Sans doute , noules montag nes pour nos t roles plaines pour nous, et nosons contre l ' hiver . — Avdes p auvres ? — Pas un. des r iches ? — Fort peu. —femm es sont-elles sages ? —nous importe — Croyez-voudém ons , aux sorciers, aux e— Non. — Croyez-vous à tence de Dieu ? — Autan t qupouvons. — Et vos se igneBerne ? — Nous n 'en en tendparler . Quand vous mourez ?. .nous enter re, nous dit- il e n
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L E V A L A I S R O M A N D
Ad ieu , le soleil va se couche r, mafemm e, mes enfans et mon soupe rm'at te nden t . » La route de Saint-Mau rice est belle et o m brag ée desdeu x côtés par de gran ds arbres .Le rire, la gaieté, les chansons noussuivoient ; e t quand nous ar r ivâmesà l 'aub erge , l 'astre au front d 'argen t,l 'étoile éclatante de Vé nus , et toutle cortège céleste s 'étoient levés
po ur nous voir passer ; c 'étoit dumoins ce que je disois à Blanche.
Le Rhône auprès duquel on vova-ge, forme de petites îles couv ertesde bois ; deux mon tagnes se présenten t à l 'entrée du Valais . A u delàdu fleuve, à une très-grande hauteur,est l 'aiguille d u m idi, offrant un pon tcouvert de glaces, qui contraste singulièrement avec les moissons et lesprairies. La gauche est dominée parla Morcle, qui s 'élève droite commeun e tour. C'est non loin de cettemontagne, aux bai l l iages de Rouge-m on t et de Chassenai, que l'on faitles fameux fromages de Gru yère s.Ce fut en trave rsan t ces pay sage sagrestes et r ians, que nous atteignîmes le passage de Saint-Maurice, lapo rte du Valais : cette gor ge estpresque toute envahie par le Rhône.Tan dis que nous contemplions sonpont superbe, qu 'on di t l 'ouvragedes Romains, nous vîmes arriver unradeau condui t par deux hommes qui
descendoient le f leuve. A peine l 'eû-mes-no us aperçu , qu' il se précipitasous le pont et disparut. Blanche jetaun cri qui retentit au loin, répé tépar les échos : elle crut ces malheureux engloutis dans le sein du fleuve ;ma is leur prom pte apparition sur lasurface la rassura bientôt.
R éf lex i ons d 'u n gend re .
Le bon Dieu qui régit 1a terreA fait un saint commandement :
Il dit : ,. Chéris tes père et mèreSi tu veux vivre long uem ent "Mais, étant la Justice même,Nulle part, dans aucun moment,I ne dit à l'homme qu'il aimeForcément sa belle-maman.
K.OI.A.
BLOC-NOTES
Au bonheur des dames .Mlle Faola Lombroso, fille du cé
lèbre aliéniste italien, vient d 'ouvrirune enquête sur le bonheur chez lafemme. Un cer ta in nom bre de représentantes du beau sex e ont répondu à son questionnaire et la Revue des Revues a publié leurs répon ses. Quelques-unes sont intéressantes.Celle-ci, entre autres :
« La femme a beau coup plus dechances d 'ê t re heureuse que l 'homme.
» Un cer ta in bonheu r , e t mêm eun bonheur assez complet, peut êtrefacilement atteint par la femme, tandis que la propo rtion des femmescomplètement malheureuses res te minime.
» Le mariage d'am our et la maternité sont les élém ents essentiels ,décisifs , pour atteind re au bo nhe ur.
» Le mariage contr acté dans lafleur de la jeu ne sse est celui qui ale plus de chances d 'être heureux.
» La materni té joue également unrôle très important, car aucune femme mûre n 'es t com plètement heureus e sans enfants , et les femmesqui n 'on t pas d 'enfants don nen t laplus forte proportion des femmesmalheureuses .
> U ne fortune méd iocre est unfacteur du bonheur, plus même qu'unegrande fortune.
» L' intelligence et la beau té sontdes éléments presque indifférentspour le bonheur . »
Gageon s pour tant que beaucoupde femmes feront leurs réserves surce dernier point.
On propose à un jeu ne fermiernorm and fort r iche une héritière généreusement dotée quant à l ' argent ,mais effroyablement pauvre quant àl'esprit.
— Enfin, pourq uoi n 'en veux-tupas ? lui dit son père.
— Parce que. . . je ne veu x pasma nger de la dinde le matin et del'oie le soir
— Justine , allez dire à mon sieurqu' il descende pour déjeuner
Justine va préve nir mon sieur etle trouve en train de se brosser lesdents .
— Madame, monsieur ne peut pas
tarde r à venir ma nge r. I l estrain de s'aiguiser les den ts .
— Quel âge aviez-v ous ,gran d 'lorsqu e vou s vous êtes m ariée ?
— Je ne sais pas au juste, enfant, mais sûrement je n 'avail 'âge de raison.
Un neveu envoie chaque semà son on cle, don t il est l 'héimpat ient , un panier de champig
— Je les crois bo ns, raconhier, ma is enfin, un e fois, on rait qu'à se tromper.
É P H É M É R I D E S
1628, juin. — Le village deraz est à peu prè s détruit par
tor rent .
C A S S E - T Ê T E S
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Comm e nous avons omis danA'" j ï de signaler l'ouverture S'- concours, les solutions de l'éA'0 3T seront encore reçues pou
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S O M M A I R E . — Chronique, L. C. — Originedes noms de localités, GATSCHET. — Procès-1sions de juin, R A I T I F DE LA BRETONNE —
La plus résolue (nouvelle), L. COURTHION.—
Le Valais d'autrefois, LANTIER. — Chanson.Folk-Lore . — Bloc-notes. •— Eph émérides.—Casse-têtes.
CHRONIQUESe passe-t- i l un seul jour sans
«qu'un de nous — pour ne pas tout;à fait dire « tous à la fois » — n ' en tende pousser à t ravers un soupir•de regret ce peti t axiome :
Si jeunesse savait,Si vieillesse pouvait
Il est m ê m e à r emar q u e r que lap lu p a r t des ê t res qui soupiren t de lasorte sont des vieillards de 25 à30 ans, fâchés de voir qu ' i ls n 'on tp as su suivre telle ou telle inspirat ion , tel ou tel p ro je t , tel ou tel•coup de tê te de leur prime jeunesse.
Pat ience Patienc e jeu nes vieillards Poursuivez toujours l 'existenceque vous ê tes en train de dévider ,
puis viendra l 'heure où l'on vousgratif iera d 'une autre pelote que vousserez libres alors de dév ider dans lesens inverse .
Ne nous annonce-t-on pas, en effet,qu 'un cer ta in M. Bouvery v ien t depublier un livre sur le Spiritisme,o ù il cite, entre autres , un intéressantréc i t donné comme preuve de la
pluralité des existences; il a été rap-i p o r t é par M. Isaac G. Fo s t e r :
Il y a douze ans, dit celui-ci, j'hab itais à
IU, comté d'Effingham. J'y perdis une enfant,Maria , au moment où elle entrait dans la puberté. L'année suivante, j 'allais me fixer à Dakota , que je n'ai plus quitté depuiî. J 'eus, il yneuf ans, une nouvelle fille que nous avons appelée Nellie, et qui a persisté obstinément à senommer Maria , disant que c'était son vrainom, duquel nous l 'appelions autrefois.
Je retournai dernièrement dans le comtéd'Eff ingham, pour y régler quelques affaires, etj ' emmenai Nellie avec moi; Elle reconnut notreancienne demeure et bien des personnes qu'ellen'avait jamais vues, mais que ma première fille,Maria, connaissait très bien.
A un mille se trouvait la maison d'école que
Maria fréquentait ; Nellie, qui ne l'avait pointvue, en fit une exacte description et m'exprimale désir de la revoir. Je l'y conduisis, et unefois là, elle se dirigea directement vers" le bureauqu e sa sœur occupait, me disant :
— Voilà le mien On dirait un mort revenu du tombeau, mais
sa mère ne veut pas l 'admettre ; elle dit queDieu lui a donné deux enfants et qu'il ne luien reste plus qu'une. Quant à moi, je n'essaiepas d'expliquer le fait.
Ainsi donc sachons nous consolerde nos er reurs de j eu n esse en en t rev o y a n t une nouvelle vie où il ne
t iendra qu'à nous de ne pas recommen ce r , si, de m ê m e que la peti teNel lie Fos ter , nous reveno ns à ce t tevie toute neuv e doué s d 'une mém oireco mme la sienne.
Cet te méthode de concevoir l ' immortali té de l 'âme n 'est pe ut être pasdu goût de tous les croy ants , maiselle sera bien moins encore du goût
de messieurs les matérialistes imni ten ts . Cependant , que tous pardonnent , no t re in ten t ion n
poin t de con trar ier ici soit les soit les autres, el le se b o r n e à sidérer combien il serait doux àgrand nom bre d 'en t re-nous de voir tabler sur la théorie de M. v e r y . »
Qui nous dit que ces ho'mmesav ec des facultés pratique s inconà d 'autres n 'ont point payé déjà u ne vie an t ér ie ure , leur t r ibu t poésie ingra te , à l 'art aride et
s tér i le na ïveté?Pourquoi ne seraient-ils pas,roués , ces spéculateurs, ces usud e la vie actuelle, des simples, g én é r eu x , des c trop larges » d 'unelointaine et effacée, que la linstructive de leurs déboire s de au t re vie a décidés à ne pas r epdre le mêm e chem in dan s celle-c
Mon hypoth èse sera it quelquedécourageante pour qui s 'obsticroire à la perfectibilité de l 'es
h u ma in e , ma i s co mme, p a r mi meilleurs d 'entre nous, il en est bcoup qui se lamenten t p lu tô t sudéchéance morale du siècle dv ap eu r , de l 'électricité et des vé locipéd iques, ils voudront b iepas voir dans ces réflexions apologie de la tendance qu'a l 'hoincompris dans ses ver tus à subst
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L E V A L A I S R O M A N D
Qu an t aux jeu ne s filles, elles vivaient là à l ' écar t , modes tement ,s'efforçant d'oublier le voisinage quis'occup ait le moins possible d'elles ;elles causaient, lavaient, tr icotaientou teillaient du chanvre pour lecompte des aisés du village, à l 'abride toute am oureuse intention de lapart de leurs f ils . Souvent, l 'hiver,près de l 'âtre, dans un coin de la
pièce v ide, beaucoup t rop vas te pourelles, entre quatre murs aux angleslézardés, leurs ye ux sentaien t fuirune larme timide à la pen sée desfortunées des environs chez qui lesjeunes gens venaient à la veillée.
. Une matinée de janvier, sous unsoleil p âle, affaibli, nimb é par lesbrouillards, aussi impuissant à adoucir l 'air qu'à altérer les festons deglace bordant le tor rent , Adr ienn e,agenouillée à deux pas en amont du
moulin, était occupée à laver dulinge. Un sac replié préserv ait sesgen oux des écorchu res de la terredurcie pen dan t q ue, de ses doigtsrougis, elle battait bruy am me nt laplanc hette ruisselante de savon. Adeu x pas, la gran de roue , l 'écluse,les arches et le chenal formaient unemasse immobile , comme paralyséepar les glaçons qui pendaient, cà etlà faibles, isolés, ainsi que de minces sucres d 'orge, ailleurs, entassés,formant comme une draper ie géante ,
détachée de quelque statue de cristal, ou bien encore légèrem ent es pacés, prolong és en flûte et pendant jusq u'à terre, pareils à d ' immenses tuyaux d 'orgue.
Dans le s ilencieux désert de neige,l 'oreille ne se sentait distraite quepar le bruit de quelque moineaufrôlant du bout des ailes les rameauxnus des pom miers, par le clapotisdu mo deste cours d 'eau et par lesouffle irrégulier de la laveuse alter
nant avec les coups de battoir .Tout à coup, la jeune fille entenditgrincer la neige sèche derrière elle.C'était. . . l ' instituteur.
— Vo us de ve z souffrir à la verpar ce temps froid ? dit-il.
— On s 'y habitue . Pense z don c,le mo nde aime à re ster au chaud,ce qui fait pour moi une augmenta
tion de travail . J 'en profite comm ed'une occasion trop rare.
— N'im porte , ce doit ê tre bienpénible.
— Oh ? que non. . . un peu lesmains. . .
Et elle montrait ses doigts allongés, sillonnés de c rev ass es, où lalimpidité de l 'eau couran te mettaitdes transparences de chair vive.
Elle vena it de se lever aux derniers mots de ce court entretien quise poursuivit bientôt plus intime etsurtout plus long.
A tour de rôle, i ls passè rent ingénum ent en revu e les moindres détails de leur vie quotidienne ; l ' instituteur avait son domicile à troislieues ; durant la saison scolaire, quicom menc e à la Tou ssaint pour seclore la semaine après Pâques, i l serenda it tout au plus deux fois par
semaine chez lui, les jours de vacances.L es autres soirs, il couchait àla maison d'école.
La c onversation dura des he ures ;les gen s de l 'endroit ne surent endéduire autre chose q u'un e simpleremarque basée sur le fait qu'à partir de ce jour le jeu ne hom me necessa, durant le reste de l 'hiver, devenir veiller chez les Griveau.
(La fin au prochain numéro. )
LE VALAIS D'AUTREFOIS
La ville de Saint-Maurice est ent re le R hône et la m ontag ne, aupied d 'un énorm e rocher couronnéde beau x arbres : elle est trav ersé epar un ruisseau. Le lendem ain, nousnous rendîm es au couv ent, et noustrouv âm es à la po rte monsieur legouverneur, traînant à ses côtés unelongu e épé e, le cou en touré d 'ungros moucho ir roug e ; i l achetoit un ebag ue de ve rre , don t sans doute ilvouloit décorer le doigt de sa divin i té champêtre .
L'opinion du massacre de saintMau rice et d e la légion th éba inequ' il com mand oit a fondé le monastè re de ce n om . Il est enc oretrès r iche, quoiqu' il ait pe rdu unepartie de ses biens. La maison de
l 'abbé et des chanoines est unplus belles de la ville, et leur passe pour la plus gra nd e du
Nous l iâmes conversat ion avdes chano ines, auqu el milord de l 'humeur en révoquant en le massac re des six mille homet lui disoit que l 'emp ereur milien auroit pu, dans cette les faire envelopper par ses tr
et les désarm er sans les ma ssMais le chanoin e lui répon dit avoient une pre uve victor ieusl 'existence de saint Maurice ; son épée dans une gaîne d 'que possède l ' abbaye. Doutonsne troublons pas le plaisir de qui aiment à croire.
Le costume des Va laisanneleste et joli : elles portent un à manches , presque toujours dleur rou ge ; un mo ucho ir flott
leurs seins : un chapea u trèsgarni d e rub ans, est incliné élégance sur des che veu x nsouvent leurs bras ne sont coque de s larges plis dé leurs ses. Cependant , malgré les taexagé rés de Jean-Jacques , cet ttrée n 'est pas l 'asile de la et des grâces.
L e Valais forme un e partiAlpes-Pennines . I l renferme seulement les p lus hautes m ondes Alpes, mais encore une de
longues vallées de l 'E urop equ'elle a trente qua tre lieues Saint-Mau rice jusq u'à la so urRhône. Sa largeur s ' é tend demi-lieue jusqu'à une lieue et Dans ces deux grand es chaînnord et au midi, s 'élèvent cesinaccessibles, ces roch ers coupic, et ces vallons horribles osiècles ont accumu lé le dép ôt nel des ne iges et des glacchaîne du Nord sépare le Valcanton de Bern e ; et celle du
de la Savo ie, du Piém ont e t lanais . Le gran d Saint Bern ardduit dans le Piémont, et le Sdans le Milanais.
L'Aurore, cependant, au visage vermOuvrait dans l'Orient les portes du
lorsque, debou t, m aîtres, valguides, nous partîmes pour Marle chem in nous parut s i agr
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que nous res tâmes s ix heures enroute . Nous met t ions souvent p iedà terre : Blanc he, sa cann e à la main,marchoi t à côté de notre guide,qu'elle interrog eoit sans cesse ; cequi lui fit d ire : « Je n'a i jam ais con duit de femme plus curieuse, et quima rchâ t plus lestem ent. >
A une petite distance d e Saint-
Maur ice, nous contemplâmes avecravissement le magnifique détroitd 'où nous sortions. Devant nousétoit la persp ectiv e de la vallée deMartigni et celle des montagneschargées de glaces. Le soleil leséclairoit , et embrasoit de ses rayonsles gorges où i l parvenoi t ; dansl 'autre partie, la plus large de lavallée, l 'œil est réjoui par d 'agréablesprairies, ornées d 'habitations. Bientôtnou s enten dîm es le bruit effrayantde la cascade nommée Pisse vache :
on lui don ne huit cents pieds dehauteur * . Je ne sais s i on exagère;mais sa chute est superbe, sa nappeim me nse, et ses f lots , perd us dansles airs qu' ils agite nt, se résolv enten vap eur s, et forment un bel arc-en-ciel, lorsqu' ils sont pén étré s desrayo ns du soleil . L 'eau tomb e enligne verticale e t ' se brise sur unrocher incliné. Ces grands accidensde la n ature po rten t" au fond del 'âme des sentimens de tr is tesse etd'effroi qui furent bientôt effacés parles environs de Martigni, décorés deprair ies verdoyantes , de ru isseauxlimpides qui serpentent à travers lesfleurs, et de verg ers couronnés desfruits de la saison. Ce tte ville étoitconsidérable. Sous l 'empire de cetteRome,Veuve d'un peuple-roi, reine encore du monde,
nombre de citoyens opulens, fatiguésdes révolut ions , v inrent y chercherun asile, cultiver les champs et l 'olivier de la paix. C'est une opinion
du pays, que ces souverains de l 'univers connu y plantèrent la vignede la Marque et de Coquempin,dont les vins sont fort estimés,
eJïJÏWSÔW
* Des voyageu rs ne lui donn ent que centpieds de hauteur.
Vous qui prenez femme jolie.Ecoutez bien cette leçon :Chassez l 'humeur, la jalousie,Logez les ris dans la maison.
Cultivez bien, sur toutes choses,Le champ qu'H ym en vous a donné ;L'épine naît, au lieu de roses,Dans un terrain abandonné.
Ne faites pas chez vous le maître,A notre humeur ce ton déplait ;Contentez-vous de le paraître,Si votre fbmiiie le permet.
Ne cueillez point, hors du ménage.Des fruits qui paraissent plus doux;Quand vous glanez au voisinage,Souvent l 'on moissonne chez vous.
, ' = T : 5 ' T — * '
FOLK-LORE
Lorsqu e les pâturages de montagnes se cou vren t de brouillards humides, les enfants crient, comme pourles chasser :
Tseniay fouis, fouis,St-Martin-te va aprîAvoué ona dserba de palhePor te borlâ la coralhe,Ona dserba de finPor te borlâ li reins,Ona tzéna de fèPor te mettre e in infè.
Brouillard, fuis, fuis,St-Martin te va aprèsAvec une gerbe de pai l lePour le brûler la coralhe
(région du cœur),
Une gerbe de foinPour te brûler les reins,Une chaîne de ferPour te conduire en enfer.
BLOO-NOTBSL'écraseur en correctionnelle :Le président- — Cet accident est
dû à votre manière de conduire votre cheval.
Le cocher. — Mais non : ce sontles passants qui sont plus bêtes queles bêtes.
Le prés ident . — C omm ent ?
Le cocher . — Tenez, la chauest pleine de moin eaux ; est-ce vous en avez jamais vu un se écraser ?
..üf,
É P H É M É R I D E S
1622, juillet. — U ne pauvre laisanne ence inte et mère de
enfants , cédant à un accès de dpoir, jette deux de ses enfants le Rhône, du haut du pont de Bson (Fully). Comme le troisième fuit, elle le poursu it, l 'attein t et vient le jete r dan s le f leuve ; voy ant venir un hom me, e l le précipite à son tour. Vu la haudes eaux, i l n 'a pas été questiochercher à les sauver.
C A S S E - T E T E S
Solution de l'énigme No 35P A P I E R
Ont deviné : Elzear, ZurichL. E. , au Nord, Lausanne. — temps , S ion. — La bête vole , B— Un vice-caporal , Charrat .
Un vice-caporal, Charrat, est de donner son adresse exacte l'envoi de la prime.
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Je suis eau sans être liquide,Je suis une poussière humideQui se forme chez Jupiter,Ma froideur échauffe la terreEt quand je la viens visiterEl le ne crain t point le tonne
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forts que ceu x de son débu t. mo yen ne des pr ix en notre s iest, i l est vrai, légèrement supérieà celle de 1790, Mais la m oy ede 1820 est la plus basse du sièEn 1830, les prix rem ont ent à près au nive au d e 1805.. D e 184i 8 6 0 , on voit app ara ître les chiles plus élevés"ëf, dep uis 1B65,les voit poursuivre leur ascensjusqu'à 1880, point culminant dehau sse. A cette dat e, les chiffres presq ue doublé dep uis 1820. Mils commencent à redescendre
cette baisse ne s'est pas encore ter rompue.
« Des premières aux dernièann ées du X IX' ' s iècle, conclut Bienaymé, les cotes ont presque dblé. Les p lus grandes hauteurs sent re 1855 et 1880. Da ns les annplus récentes s'est établie une baqui paraît continuer. »
La viande de boucher ie , qui adoublé de prix au cours du si
dernier a encore doublé au courssiècle actuel. Elle a donc quad ruen deu x cents ans. La valeur dechair de porc , autrefois assez ir ieure à celle de la vian de de bcherie, s 'en est rapprochée et oscdepuis un cer ta in nom bre d 'anntantô t en dessus, tantôt en desso
Les volailles et le gibier ont pque doublé depuis t rente ans , m
SO M M AI RE . — La cherté de la vie, L. C.— Le soldat mou rant , E. SEURETTE. —Francey Cognoud (Patois de Liddcs) , TZARLEREPPAN. — L a plus résolue (suite et fin),L. COURTHION. — Le Valais d'autrefois (suite),LANTIER. — Bloc-notes. — Ephémérides. —Casse-têtes.
<£a cherté de la vie.
L a vie e st chère . .. La vie devienttoujou rs plus chère .. . avons-nou s detout temps entend u proclame r , toutd 'abo rd par les comm ères s ' a t tardantauprès de nos mamans, lorsque celles-nou s traînaient accrochés à leurs jupe s,
plus tard par les économes de pensionnat et, depuis, par nos maîtressesd e pensio n ou par no s gracieusesépous es .
Or, r ien n 'est moins fixe que cetteéter nelle croya nce. . . j 'allais dire • éternelle vérité ». Un fonctionnaire paris ien à qui, de même qu'à tous lesfonctionnaires français , on pourraitposer pour question ces quatre versde Grenet-Dancour t :
Ça te convient, pauvre employé,De t'en aller au ministèrePour rester des heures ployéSur ton pupitre,... à ne rien faire?...,
M. Bienaymé, utilisant les heures oùil deva it reste r « ploy é sur son pupitre à ne rien faire s, s'est ingénié àfaire quelque chose de curieux, s inonde bie n utile. Il a eu l'idée d 'établir,à l 'aide des registres de deux grandsétablissements de Paris , l 'Hôtel Dieu
et le lycée Louis-le-Grand, la sériedes prix des divers objets d 'alimentat ion générale . L 'Hôtel-Dieu possèdepresq ue la série continue des prixqu' il a pay és pour ses approvision nements de 1732 à 1791 (sans parler de documents beaucoup plus anciens, mais espacés) et des com ptesfinanciers bien établis dep uis 180 3.Le lycée Louis-le Gran d a, o utreses comptes depuis le com mencement du siècle, des chiffres très complets de 1688 à 1793, s i bien qu'onpeut recueillir dans ces deu x séries
de documents et dans d 'autres moinscomp lets , des rens eignem ents sur lescours, durant deux siècles, de la viande , du vin, des volailles, gibiers,poissons, œufs, beurre, fromage, etc.
Prix de la livre de viande.1790 1815 1850-1880 1880-18950.50 c. 0.38 c. hausse continue baisse continue
Prix de la ij2 livre de beu rre.
1825-18CO 1865-1880 1880 1895baisse hausse baisse
Les œufs, le pain, l 'huile à brûler,le vin, le bois , les pommes de terrebaissent de 1880 à 1895. D' an e manière gén éral e et en é liminant certa ins produi ts , comm e en tenant comptede certaines circonstances pouvantdon ner une précision scientif ique etune valeur aux calculs , on peut direque l e X V II I e siècle s'est clos sur
->des chiffres qui ne sont gu ère plus
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il convient de tenir compte des perfectionnem ents de l 'élevage qui ontaugmenté le poids des pièces et relevé la qualité.
Pour les œufs, on a de très anciens documents. En cinq à six siècles, leur pr ix a augm enté à plus detren te reprises ; en 300 ans, il apresque quadruplé . En prenant pour
point de dépa rt le prem ier tiers duX V I I I e siècle, on trouv e qu' ils ontplus que triplé en 1880. Mais lesœufs d 'aujourd'hui sont plus gros et,avec deux, nous avons une plus belleomelet te que nos grand pères avectrois.
Il importe donc de bien distinguerque :
i° Si l 'on suit une longue étap ed'années passant par dessus les généra tion s, i l est inconte stable queles objets comestibles ont augmenté,mais ii convient de mettre en parallèlecette constatation avec plusieurs aut res , notam me nt av ec celle-ci qu el 'argent, devenu un facteur plus actife t p lus répandu du comm erce, n 'aplus la rareté d 'autrefois .
2° Si l 'on prend, au contraire, unepet i te é tape d 'années , v ingt , t rente ,quara nte e t mêm e pour cer ta ins obj e t s , davantage, on reconnaî t que le
sempiternel adage sur le renchérissement de toute chose est un produitde notre imagination, ou mieux decette man ie qui nous est dev enu eun peu nécessaire de nous plaind rede tout.
I l n 'avait par conséquent pas raison ce chev alier d ' industrie qui, correctem ent vêtu , répondai t cyniquement à son tailleur venant lui présenter sa note qui s'enflait à vue d'œil :
— Il faut en pren dre son parti ,de notre temps tout augmente
L. C.
Le soldat mourant.
Si je pouvais enfin me lever ... vain etfortA h ce qu'ils m'o nt mis là, je le sens, c'est la mort.A u cœ ur, un poids m'étouffe et la fièvre m'altère . . .Viendront-ils ? Co mm e elle est d ure et froide
[la terre
A u loin le canon gron de... Oh qu'on t-i fait[là-bas ?
Ils sont vainqueurs peut- être... et je ne le sais pas Que je souffre, mon Dieu mo n sein brûl e...
[Oil hi gue rreQuoi mou rir sans secours mou rir ici Ma
[mère ...T u partirais, je crois, sans attendre un instant.Mère, si tu savais qu'il est là, ton enfant.Oh tu me guérirais que n'as-tu pu me suivre ?Mourir à vingt deux ans j ' aura is tant voulu
|vivre
Vous qui par charité relevez les mourants,Emportez-moi... je souffre... est-ce vous que[j'entends :
Un peu d'eau... j 'a i bien soif un lit... tout| m'abandonne.
Il faut mourir ici... Mourir O mon YvonneO ma lande fleurie, ô mes champs, mon vil-
liage Jardin que j'ai planté plein de fleurs et d'o mb rag e,Mes bœufs et mes brebtis... oh le repas du soir,Quand ap rès la fatigue il tait si bon s'asseoirLes compagnons joyeux... et ma petite sœurQu i d'un coquelicot me fit la croix d'honneurM a vie eût été belle, et la \oilà finie.Clocher de mon pays, sonnez mon agonie...
M on Dieu qui me voyez, mon Seigneur et|mon Maître,A votre jugement bientôt je vais paraîtreE t je vous oubliais quand je n'ai plus que vous.Hélas j 'ai tant péché ; mais vous m'avez absous.Ouvrez-moi votre sein... Je m eurs pour ma patrieM a mère b rûle un cierge à la vierge M arie ;La médaille d'Y vo nn e, elle est là... sur mon
[cœur.Où suis je ... A h l'ennem i... le tam bo ur... il
|s 'avance Présent, mon général Marchons vive la Franc eJe me lève... attend ez... l'ennem i... gare à toiAttendez.. . je ne puis... qui nie tient r laisse-moiMais no n je vais mourir et c'est Dieu qui
[m'appelle.
Mes amis, vous prirez pour moi dans la cha-| pelle.
Je ne vous verrai plus.. . nia mère... Yv onn e...adieu
Là-haut mon heure sonne , et me voici, mon Dieu.E T IE NNE SE URE T T E .
FRANCEY COGNOUD[Patois de Liddes.)
Dein la commona vesena tié d 'anfi ona éd eyse neiiva, d 'an assebin
volu refondre li z 'ordïe, mi leu neu-vala mositie s'est trovâïe fite ein sys-tèmo allemand. Cin fi tie fadiéve itremalin por la fire allé.
Pè bonhou tié Fran cey Cognoudde pè d 'amon Poncet l 'est passé parintïé, lui tié d'e st toti aïtô on fortdiablo por mositié et poï tïé de s'estonco lordameint perfechonô ein alleint porté lo femi et fossoré li vé-
gnes bas pè lo canton de Vapas eintrepray por fire dzz'ordïes ein allemand.
D 'an poï convenu t ïé mô tré comm ein on fi martciéArrovô dev ant li z 'or dïe s, l
tro vô malé nô de fire gonflé ilet, mi sleu boyatzon tié qu'on peu fire allé ci instromsollet l'aï dïon :
— Te faut dzohié doncAdonc, mon Cognoud t i
asset dégordi por repondre tdzoh ié leu dit :
— Tieig ié-vô, s ïmplo tié vVe yd e vo pas qu'on peu pallé cein sollet. Io voaï preu mi m e n 'ein faut o nco von ptchirouli. . . . tchirouli. . .
Ad onc, d 'an poay com praaytô fà, et di intïe se sont tria d'affiro.
T' /ARLE REP
(Traduction au prochain No.)
C R O Q U I S - P I T T O R E S Q
La p lu s réso lu e .(Suite ft fin.)
Le pr in temps vient de psur la vaste scène d e la natu rtoute la pom pe dont il est c
de s ' entourer , ses verdures mées , ses épais bouquets dfleuris, le bouillonnement pluset plus abo nda nt des ruisseamilieu du concert infini des odes insectes et de ces mille remplissent la contrée de parfujoie et d 'harmonie.
La mé sange , le merle et lson, en ' fête dans les v erg eguirlandés de fleurs et d 'émviennent en voletant effleurroses ou les capucines des
et éveiller jusque dans leur dles amours assoupies par l 'hiv
To ut ruisselait de sèv e danimmense révei l de la nature , était passé et, en ouvrant à limpatient les portes de la caml' instituteur allait lui-même s 'aà l 'universelle agape de l 'amo
Il languissait dans son isoet, duran t les he ures qu' il
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auprès des deux jeunes fil les , sonreg ard e rrait indécis du profil d'A -drienne à la naissance du cou d'Her-mance sans s'attarder ici plutôt que là.
I l était perplex e : un seul nuage,nuage léger, mais gênant, obscurcissait ses proje ts. Laqu elle choisir ?...Adr ienne ou Hermance. . . Hermanceou Ad rien ne ?... Cherc her des prétex tes d 'âge, de qualités , de caract è r e , de force, d 'élégance. . . Impossible
Vo yez plutôt. — Ag e : deu x ansd' intervalle, i l n 'y avait vraiment pasde quo i; i l avait lui-même une année de moins que l 'une et autant deplus qu e l'autre . .. — Qua lités : aussiaffables, aussi empressées la premièreque la seconde. . . —• Caractère : vive s etingénues , Herm ance comme Adrienne ;un peu de lég ère té d e _plus chez lacadette, mais l ' intervalle d 'âge à par
courir nivellerait tout. . . — Physique :hum hum elles se ressemb laientencore davantage. Alors, qui choisir ?laquelle préférer ?
A force de chercher, Marcel crutavoir trouvé ; la logique parbleuLogiquement l 'aînée doit se marieravant. Respect à la logique puisqu' iln 'exis te aucun autre préte xte prenons Adr ienn e prenons l 'a înée
Vers la mi-juin, tout était prêt pour
l 'union de Marcel et d 'Adrienne.Ce choix de la part d 'un jeune hom mede « bon ne maison » souleva unetem pête de cancan s, puis , petit àpetit , les langues des commères firentcomm e les oiseaux dans les arbre s,elles sautèrent à d 'autres branches.
\ L e soir du dimanche qui précé dait la publication des bans, Marcels 'apprêtait vers le crépuscule à regagner son hameau.
— Qui vient me tenir compagniejusqu'au delà du village ? dit-il.
A ce moment, toute la populationse repo sait des fatigues de la jou rnée, les femmes en jacassant au seuildes portes, les éphèbes en allant etvenant en quête de prétextes à s'arrêter au seuil de la porte de leursrêves, les hommes mariés en brûlantdes pipées dev ant les raccards despetits carrefours.
Décidément, en pareille occasion,
c'était téméraire pour une jeu ne filleaccoutumée à sa modes t ie d 'ombrageuse villageoise.. . N'était-ce pointcourir au-de vant d es com men tairesde tout genre ? En tout cas , Adr ie nnehésita. Sans malice aucune, Hermance , moins suspecte aux commentaires,eut un e résolution et prit le bras del'instituteur.
Encore sous le coup des tâtonnements qui avaient présidé à sonchoix, Marcel vit un préte xte danscet acte de décision.
— Un e qualité de plus c 'est quelqu e cho se. S'il était tem ps ... Ehoui, parble u, le premier choix n 'estpas irrévo cable, le juge me nt n 'estpas sans appel. . . La plus résolueDemain, je serai ici au lever du soleil pour modifier les inscriptions légales.
Bien loin au-delà du village ils se
séparèrent en échange ant un baiseret un regard de mélanco lique ten 'dresse, l 'un et l 'autre songe aient àla décept ion d 'Adr ienn e, e t H ermance, bien que flattée et ravie deson bon heu r, était visiblement embarra ssée d 'une préfére nce qui sacrifiait sa sœu r co mm e elle avait étésacrifiée au début. Elle retrav ersale village toute pensive. Au momentde pose r le pied sur la prem ièremarche du long escalier, l 'appréhension redo ubla et elle fit pl usie urs
fois le tour de la m asure av an t dese sentir le courage de cette révélat ion décevante pour Adr ienne.
Hélas, Adrienne lui avait déjàtout pardonné. . .
A u mom ent où H erm ance , maîtresse enfin de ses app réhe nsion s,franchit le seuil, elle ne vit qu 'uncadavre éclairé de la blafarde et lugub re lueur que la cîme des mo ntsdu levan t parv ena it à jeter à travers les vitres jaunies du pauvre logis .
L e fou a vait appr is — il était impossible de savoir depuis quand —qu e Ma rcel était le fils du reco uvreur, et ne voulant pas que sa fil lepassât là où était déjà passé le moulin, il s 'était posté derrière la porte,puis, au mom ent où Adr ienne étai trent rée, l 'avait saisie dans l 'étau deses mains é lectrisé es p ar la forcenerveuse du délire.
Ensuite saisi d 'épouvante à du saug répan du, il avait d isp
Alors , dans le noir s ilence chaumière isolée, à peine altle chant de la brise à travchâssis des fenêtres, ou eût prendre, dans un effort d 'agonmots hachés , échapp és d 'une sèche et com primée par la d
—• A h ... s 'il m 'ava it laissé l
de lu i recommander Hermanc
A la baisse des eaux, vers mencement de l ' au tomne, on rle cadavre du vieillard, tout vsablé dans un canal ven ant r ivière.
L'union de l 'orpheline et dtituteur rétablissait le patrimoGriveau.
L. COURTH
. . « s e > » •
LE VALAIS D'AUTREF
A une pet i te d is tance de r ice, nous contemplâmes avesem ent le magnifique détroinous sortions. De va nt nous éperspective de la vallée de Met celle des mo ntagn es chargglaces. Le soleil les éclairoit,brasoit de ses rayons les goil parve noit ; dans l 'autre paplus large de la vallée, l 'œil
joui par d 'agréables prairies,d 'habitations. Bientôt nous dîm es le bru it effrayant de cade nommée Pisse-vacJu : donne huit cents pieds de haJe ne sais s i on ex ag ère ; mchute es t superbe, sa nappe se , et ses flots, perdus dans qu' ils agitent, se ré volte nt peurs, et forment un bel arc-lorsqu 'i ls sont pénétré s des du soleil . L'eau tombe en lig
ticale et se brise sur un rochcliné. Ces grands accidens deture por tent au fond de l 'amsent im ent s de tristesse et qui furent bientôt effacés par virons de M artigni, décorés dr ies verdo yante s , de ru isseaupides qui serp ent ent à tr ave
") Des voyag eurs ne lui d onn ent pieds de hauteur.
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L E V A L A I S R O M A N D
fleurs, et de ver gers couron nés desfruits de la saison. Celle ville étoitconsidérable. Sous l 'empire de cetteRome,Veuve d'un peuple-roi, reine encore du mo nde,
nombre de citoyens opulens, fatiguésdes révolut ions , v inrent y chercherun asile, cultiver les cha m ps et l 'olivier de la paix . C'est une opinio n
du pays, que ces souverains de l 'univers connu, y plantèrent les vignes,de la .Marque et de Coquempin, dontles vins sont fort estimés.
Du haut de la montagne de Trian,la vue des environs de Martigni esttrès r iante : la vallée ressemble à unjardin coupé par des cana ux ; lesprincipaux sont le Rhône et la Dran-se . La gorge de Saint-Blanchier, d 'oùdescend la dernière, est piquante parses contrastes : on voit des vigne ssous des rochers écroulés, des prai
ries, des bo is sous des co tea ux chargés de moissons. Ces oppositionsd'objeto atfreux et r ians distinguentaussi les gens du pay s : on y trou ve,plus qu'ailleurs de belles femmes etdes créatures hideuses, et des imbéciles qui ont des femmes aimables.Ces unions bizarres sont très-commu nes ; les femmes ici gou ver nen tles hom me s, et i ls se trou ven t biende l 'empire d e ce sex e. Le s m aisons où elles régnent sont celles oùil y a le plus de fortune et de bon
heur . Les hommes , mêm e ceux quisont attaqués du goitre, y jouissen td'une constitution vigoureuse.
Nou s logeâme s, à Martigni, chezune femme qui nous étonna. Ennou s rece van t, elle nous parla français ; un mo me nt après , elle adressala parole à son mari en allemand.Je l'écoutois avec plaisir, et j 'all oisla féliciter de ce double talent, lorsqu 'un voya geur i ta l ien en tra dansl 'auberge, et voilà notre hôtesse qui
lui répond en très-bon italien : c 'estalors que notr e admiration redoubla ;mais nous devions aller de surpriseen surprise. Nous aperçûmes un clavecin , et Blanche lui dema nda trèsingénument s ' i l étoit à vendre? « Non,ma dam e, je m 'en sers quelquefoispour mon amusem ent . » Blancherougit de son erreur ; je priai aussitôt cette s ingulière femme d'entoucher en attendant le dîner. Elle
y consentit de très-bon ne grâc e, ets 'accom pagn a un air i talien qu'ellechanta avec beaucoup de goût . Ta ntde talens réunis nous ench antoie nt,et nous lui prodiguâm es les éloges.Je lui dem andai par quelle bizarrerie du sort, avec u ne éduca tion sibrillante, elle étoit relégué e au milieu des mo ntag nes, et femme d'un
aube rgiste. « C'est que j 'a i été lamaîtresse de choisir mon mari : jel'ai pris dan s c ette classe, parc e qu'ilétoit bon, ho nnê te et qu' il m'a imo it:je le préférai à un ministre de Genèv e, sava nt en théologie et dansles langues grec que et latine, dontje n 'avois q ue faire, qui m'auro itnégligé e pour ses livres, et qui, ensa qualité de savant, auroit prétendula sup ériori té sur moi. » Mais voicile der nier trait qui finit le po rtra itde cette femme philosophe, dans la
vérita ble acception du terme ; carau x talens aimab les, elle joignoit desconnaissances en politique e t en histoire. A notre départ, nous dem andâmes notre compte à son mar i ,homme fort ordinaire et qui lui étoittrès-soum is : il nous le do nn a, etnous payâmes . Quelques minutesaprès, sa femme en tra dans notrechambre et jeta trois écus sur la table, en nous disant : « Pard on, messieurs, mon mari s'est t rompé dans
son compte à votre .désavantage ;nous faisons ce métier pour vivrehonnêtement , e t non pour pressurerles étran gers. Je sais q u'en Fra ncela classe des aub ergi stes est avilieet ignor ante ; mais en Suisse, cesont des citoyens honnêtes qui exercent cet é tat ; et s i vous avez voya gé dans nos pays, vous aurez trouvédes magistrats-aubergistes, hommesinstruits et très-bien élevés. » Milordn'osa pas lui dire qu e, parm i cesaubergistes bien élevés, i l avoit ren
con tré force fripons, ou du mo insde grands usuriers .
BLOC-NOTES
D ia logue : — L ors qu 'on s ongedepuis combien de semaines on parlede Numa Droz com me gouverne urde la Crète , je ne m'ex pliqu e pasqu'on ne sache pas en finir.
— C'est que, tu comprends. . . ma est plus ou moins suspectturcophobie .
— Et pourquoi ?— Parc e que c'est com me
était Grec , puisqu 'on a toujours Droz l'Attiquc.
Une jeune f i l le romanesque, bée à l 'eau, fut rapp ortée com
évanouie chez son père qui posune charmante maison de campa
Revenue à elle, la jeune filleclare qu'elle veu t épou ser celui l 'a sauvée.
— Impossible, répond le pèrese grat tant anxieusement le crân
— Mais je le ve ux absolu mrépond l ' impérieuse jeune fille.
— Mais, malheureuse dit le navré, c ' es t un ter re-neuve.
Z..., un bavard enrag é, se dédait contre le repr och e d' indiscréque lui adressait un ami.
— Moi, indiscret ? par exemce qui m'e ntre par une oreille sort immédiatement. . .
— Par la bouche, acheva l 'am*
É P H É M É R I D E S
1610, juillet. — Grande inotion du Rhône.
—esse—
C A S S E - T Ê T E S
Solution de l'énigme No 37.Quelle est cette eau qui n'est pas liquideQuelle est cette poussière humide,Qui se forme chez Jupiter?L a neige : A h pardon, je l 'ai nomméePour échauffer la terre,Elle lui fournit son manteau gelé;Et quand elle viendra vous visiter,Le tonnerre, jamais vous ne l 'entendrez
On peliou ristou, CollongOnt aussi deviné : Vénitie
Bulle. — U n franc, M ont hey .Un vice-caporal, Cha rrat. — La vole, Ber ne. — Elzear, ZurichL. E. , au Nord, Lausanne.
M O T E X T R I A N G L E N " 3 8
1. Ville suisse.2. Ville d 'Afrique.
. 3. Officier ab yss in.4. Ennemi du beau sexe.5. Ins trument de géométr ie .
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A b o n n e m e n t sPo ur la Suisse, un an . . ," . Fr. 3 —
six mois . ; . „ 1 75Union postale, (payable d'avan ce) „ 4. 50 par an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneEtranger 0.35Rabais sur annonces répétées.
SO M MA IRE . — A la mémoire de Char les-Louis de Bons, X. — Chronique, L. C. — Franço is Cogno ud (traduction). — Le pigeon voy ageur (ch anson inéd ite)... — Origine des nom s de localités, GATSCIIET.
— Le Valais d'autrefois (suite), LANTIER. — Bloc-notes. — Ephéméri-des. — Casse têtes.
À L A M É M O I R E D E C H A R L E S - L O U I S D E j 3 o
Ta lyre est donc muette, ô barde valaisan,Et ton âme, là-haut, libre s'est envolée.Tes chants n'excitent plus l'écho de la valléeLe Valais a perdu son glorieux entant
Dans l'antique cité, où te fit naître Dieu,A l 'ombre des grands monts dont l 'orgueilleuse cimeFit vibrer en ton coeur l'amour saint du sublime,La muse en pleurs t'a dit : adieu, mon fils, adieu
Mais ton nom n'est pas mort Pend ant que la GeminiVerra sur ses flancs noirs se briser l'avalanche,Les flots de la Dala verront le nom de Blanche,
Contre l 'oubli, donner à ton nom un abri.Mais ton nom n'est pas mo n Ta nt qu e les grands pensers,En beaux vers exprimés, élèveront notre âmeEt la réchaufferont comme une pure flamme,Ton nom résonnera dans l 'écho des rochers.
A u nom de Divicon se trouve uni le tien ;En chantant le héros, tu partageas sa gloire.T u trouve ras aussi sa lointaine mémoireEt les âges futurs resserreront le lien.
Sierre, si mollement étendue au soleil,Voit d e son vieux château miroiter les tourelles ;Sous ses voûtes, longtemps le champ des hirondellesGazouillera ton nom au moment du réveil,
NS.
La douleur t'a vaincu ; mais si la pâle mort,Assise à ton chevet, a pu saisir sa proie,
Ton esprit, s'éehappant vers la céleste voie,A sa faux n'a livré que l'épave du corps.
Quel spectacle, soudain, se révèle à tes yeux :Des grands mondes errants la croupe frémissanteS'approche du Très-Haut ; sa main toute puissante,
.• Dociles, les cond uit dans l'abime des deu x.
f. La foudre est son esclave. En signe de pa rdo n,i Qu and l'élément de mo rt sillonne l'air et gr on de ,
Il étend l'arc divin qui rassure le monde,Et la paix reparait dans la création.
Aux globes habités il donne pour flambeauSa sainte volonté, fille de son essence.Tout être est son enfant : L'aile de sa puissanceAcc om pag ne ses jours de l 'aurore au tom beau.
Le passé, l'avenir, sont tout un devant lui.Qui pou rrait arrêter ses ordres im muab les ?Qui pou rrait pénétrer ses desseins insondables ?Il veut... le inonde nait et la lumière luit.
Des légions d'esprits, reflétant sa grandeur,Avant qu'il ait voulu s 'élancent dans l 'espace.Poète, as-tu trouvé les anciens de ta raceQui t'attend aient là-haut p armi ses serviteurs ?
Dans l'éther infini, tout ce que Dieu créaLe chante. Unis ta voix aux voix harmonieusesDes esprits habitant les sphères radieusesPour redire avec eux l'éternel hosanna.
Vallée du Rhône, juillet 1SS0. Adie
C H R O N I Q U EJamais moment ne saurai t être•mieux choisi que celui des vac anc es,•des grand es courses , des prom enades en breack ou sac au dos pournous rappeler ces bonnes aubergesd'autrefois, si poét iquement célébréespar Ro do lph e Tœ pffer et si difficileme nt oubliées par les homm es de
^goût. A lire et relire e nco re les
Voyages en zigzag, ne ressentez-
vous pas tous , poètes, art istes, gourmets de rusticité alpestre ou de bonsmorceaux — car les gourm ets nesont pas de deu x races — l 'éternelveuvage où vous voilà désormaisplongés ?
Que nous voilà loin du vieu x To -bie, le pèler in, salant son bouilli dansune auberge de Sembran cher e t de labonne ménagère savoyarde qui faisai t
frire les pom mes de terre sur
rustique du village de Bons.Oui, la vieille au be rg e à f
bon enfant a pres que disparu elle ex iste en cor e, elle ne sque d'un air poussif la bleu e de bois odorant de sa véncheminée. Comme on voi t biela bon ne m énagè re au bonn et àtelles, poussive el le-même, est t enant reléguée sur le banc
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2 L E V A L A I S R O M A N D
aïeu x égre nant son chapelet en attendant, selon le vieux terme pittores qu e et plein d'ineffable ré signation, « qu e le Bon -Dieu ve uille d 'elle ».
La « Pen sion » , 1'« Hô tel » , le« Grrand Hôtel » accaparent désormais tout e la place au soleil ave cleurs soupirau x de cav e d'où s 'échappe le cosmopolite parfum de la
sauce fédérale, car c'est la Suissequi fournit la sauce classique à l'Univers . Un coup de vent a empor téle bon net de soie noire aux épaisruches de dentelle et l 'a rem placépa r le chap eau à la mo de — ainsiappelé sans doute parce qu' il n 'existeplus de mode et que n' importe quoi,posé sur une tète à chignon, y prendle ti tre pom peu x d e « chape au ».
Eh bien, pourta nt, malgré notr egrincheu se et quelq ue peu inopinéesortie co ntre le « Grrand Hôtel » etle sauce fédérale, nous avo ns parfoisl'occasion de retrouver ça et là quelque vieille et s imple aub erge vieuxmodèle dont le tenancier — ou mieuxla tenanc ière — sert le vin qu'il aven dan gé, le jambo n du porc qu ' ila nourri, la bouvinc de la bète quilui a longtemps fourni le lait de sescétfés, la pom me de terre de sonchamp, le chou planté de ses mains
en mai dernier et tout un tas dechoses savou reuses du crû et dulieu.
Mais si nous voulo ns sauv er cesspécimens déjà trop rares de la gourmandise simple, battue de toutes partspar la gourmandise scientifique, nousauron s toute une croisade à entreprendre. Allons, Messieurs les champions de la saine gourmandise, lequel veut être le Pierre-l 'Ermite oule Godefroy .. du bouillon de chèvre ?
Oui, Messieurs, une vraie croisadeEt, s i le rédacteur du Valais Romands 'emballe ainsi comm e un chevalierno n p as de la « cuiller », mais plutôt de la fourchette parce que çapique dava ntage , e t par t en guerreavec un plat d 'étain pour bouclier,c 'est qu' il a vraiment de quoi s'in
digner.
Si les adversa ires de l 'auberge àenseigne de fer forgé ou mieux encore de pas d 'enseigne du toutétaient les maîtres d 'hôtels en favoris Piccadilly et à lèv res en cul depoule, cela s 'expliquerait . Dameaprès tout, ces gens-là so nt dansleur rôle , il faut bien qu'ils pa ye ntleurs dev ants de che mise, leurs lu
gubres fracs et toute leur réclame.Mais savez -vous qu' il est de ces
vandales jusque parmi ceux qui n 'ontaucune raison de préférer le nouveauau vieux style.
Arrivons au fait.Récemment , une caravane de tou
ristes, que l'on prenait pour des savants, s 'arrête dans un de ces villages de passage, mais dépourvu d'hôtel. Da ns ce village se trouv e —dam e il faut bien que quelqu'un sedévoue — une maison-pinte-aubergecomme on en voyait autrefois , meublée en confortable maison de la-mille avec ses doubles tables à gondsde fer, ses bah uts, ses gro s poêle sde pierre à p atriarcale inscription,ses fenêtres à menues vitres, savieille chem inée, son v ieux « morbier »,ses chats ronr onn an ts et familiers,son bureau-secrétaire coffre-fort, sanscompter l ' indispensable crucifix et
ses images appendues.Ces gens-là ne vont chercher personne , leur maison n'a pas d 'enseig n e , leur nom a passé sur bien deslèv res, mais jam ais dan s les réclames des jou rnau x, ils ouv rent leurmaison à ceux qui ont faim, soif ousommeil, voilà tout. Naturellem ent,ils ne s 'amusent pas à télégraphie rdix fois par jour à Picossi et négligent absolument de s ' informer siChevet ou Potel et Chabot ont des
succu rsales sur les rives du L ém an ;ils se bo rne nt à vou s servi r la savoure use n ourriture pa triarcale, comme à des membres d 'une famille quis 'agrandit et rétrécit au gré des passants, et voilà tout.
Mais voici qu'un des doctes personnages se scandalise de ce que lestenanciers n 'aient pas certaines cho
ses que l 'on trouve, selon lui, tous les hôtels c bien tenus ». Il s
porte, i l s ' indigne et, probablemmaudit ce pays eu relard où l 'otrouve mêm e pas de ho mard ma ître d'hô tel ou d e bifteck tartare.
Nous sentons humblem ent ninfériorité sur ce point, mais
Dieu, cit oy en , qu'alliez vous dans cette galère où ta nt d 'ane demanderaient qu 'à ramer àtre place avec une fourchette etcuiller ?
Si encore la note était salée. les prix y sont aussi bonenfants la cuisine et les hôtes. Convertivous au vieux style, monsieur le fesseur ou, sinon, passez droit vant la vieille aube rge sans en nir frelater les produits sains pabanales exigences.
Ces gens-là ne battent pasgrosse caisse sur la place et ils de salé que ce qui vient de gren ier. Laissez se plaindre la daude rie amie de la sauce fédéet, quant à vous, intellectuels , valez mieux que ceux qui voudrtout banaliser, même le fourneale chat familier de la vieille aub
L.
FRANCEY COGNOUT r a d u c t i o n l i t t é r a l e (Patois
Liddes) — Dans la comm une sine où l'on a fait une église neon a aussi voulu refondre les orgmais leur nouvelle musique trouv ée faite en système allemCela fait qu'il fallait être malin la faire aller.
Par bonheur que François Cogn
de par en-haut de Poncet, est ppar là, lui qui avait toujours étéfort diable pou r mu siquer et qui s 'était enco re lourdem ent (sidérablement) perfectionné en apor ter le fumier et fossorer les gnes en bas par le canton de Vil n 'était pas entrepris (embarrapou r faire jou er les orgu es en mand.
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L E V A L A I S R O M A N D
On a donc convenu qu' il iraitmontrer comment on faisait marchercela. Ar riv é dev ant les orgu es, i ln'a pas trouv é de difficulté à fairegonfler le soufflet, mais ces (pignou-fles), qui croyaien t qu'un hom mepeu t faire aller cet instrum ent toutseul, lui disent :
— Il faut jouer donc
Alors mon Cognoud, qui est aussidégourdi pour répo ndre que pourjou er leur dit :
— Taisez vous, s imples que vousêtes Ne voyez-vou s pas qu 'on nepeut pas faire aller ça seul. Je veuxbien jouer , mais il en faut enc oreun pour faire : tchirouli. . . tchirouli. . .
Al ors ils ont enfin com pris, ils se so nttus et, depuis, i ls se sont doucementtirés d'affaire.
Le pigeon voyageur. ": i
O doux et charmant volatile,Cher confident, beau messager,Si pour quelques jours on t'exile,Reviens \ iie à ion pigeonn ier.Depuis cinq mois les portes closesM'ont séparé de tous les miens,Et pour raconter bien des choses,Facteur ailé, reviens, reviens.
Vole, vole à tire-d'ailes,Car le deuil est dans mon cœur,Apporte-nous des nouvelles,Petit pigeon voyageur.
Tu raffermis notre espérance,Et pourtant, mon pauvre petit,Nous tremblons pour ton existence;Chaque jour le danger grandit.Pour une cause juste et sainte,T u te tais notre serviteur,Et tu ne connais pas la crainte,O mon petit ambassadeur.
Vole, vole à tire-d'ailes, etc.
Lorsque faiblit notre courage,Nous interrogeons l 'horizon,Attendant un heureux messageQui brisera notre prison.Si nous te voyons apparaître,Nou s croyons encore au b onheu r ;C'est la délivrance peut-être,C'est la victoire, c'est l'honneur.
Vole, vole à tire-d'ailes, etc.
Mais tout à coup ton vol rapidePour un instant s'est ralenti ;Arrêtant ta course intrépide,Des sons confus ont retenti :Vers toi monte comme un tonnerreLe brui t du canon, du tambour ;T u vois les horreurs de la guerre,Toi, le symbole de l 'amour.
Vole, vole à tire d'ailes, etc.
Que vois-je ? du sang sur ton aileIls n'ont pas même respecté
De nos malheurs l'ami fidèle,Le seul que nous ayons gardé.Victime de la barbarie,T u fis jusqu'au bout ton devoir ;Tu meurs en sauvant ta patrie,Qui plaçait en toi son espoir ;
Car tu viens à tire-d'ailes,Pour consoler notre cœur,Nous apporter des nouvelles,Pauvre petit voyageur
Qs-igi.se des noms de localités.
*) Cette charm ante et touchante poésie, quipourrait bien être inédite, rappelle quelques-unesdes poignantes émotions éprouvées par les habitants de P aris cerné en 1S7 1-72 . Elle nou s esttransmise par u ne personne h abitant Paris, quil'a trouvée dans des papiers personnels.
Ra spi l le . — Le tor rent Raspi lle ,qui descend du Wüdstrübel par unedéchiru re boisée du coteau dans lavallée du Rh ône , est désigné dansles documents : Aqua Raspilice, 1375(Furrer) ; in baillivatu a Raspiliainfcrins, 1397. Le mot raspa désigne un bois, des broussailles. Ras pille est ainsi un torr ent dan s unlieu broussailleux. Ex. : quedam raspa que decitur li boschez. Râpes d'0-rient désigne des forêts à l'est deLausanne, e t râpe indique en patois
français un mauvais terrain en fricheou un site pierreux.
Reschi , Râsse. — Reschi es t unpetit village à la sortie d'un ravinsauvage latéral à la vallée du Rhône,et indiqué dans les docu men ts : apndRessi et.Rechos en 1 200 . Il ne fautpas voir clans ce mot le terme Re-clio, Recclio, que l 'on retr ouv e souvent en Valais , tels que uxor Rc-e/iitn dEscJiandulin, mais bien lemot patois raisse, risse, risse, qui
signifie scie, scierie.L a Russe, hameau près d 'Evo nnaz
au débo uché du torrent de St- Barthélémy, a la même origine.
N at t r s , dans le Haut-Valais , endessus de Brigue , est appelé dansles docume nts de 1100 : in Nalrensivilla ; en 1074 et 1116 curtis Nat erset plus tard (1.355) Naterz,pons Na-tri(C, et enfin, en 1417, de Couches
usque ad Narres. Dans Natersnoncez Natersch) se trouve la natter, v ipère venant d 'une (lysimachia numm ularia) dite de v ipère .
On at t ribue la mêm e or ig inenom s de Na x (Hérens) et dedans le canton de Vaud.
LE VALAIS D'AUTREF
Au sortir d e Martigni, noutrâme s dans la vallée de Bainsi nom mé e jadis des bains bres . Sa longueur est d 'envirolieues, et sa largeur de trois, splan incliné. Des deux côtés deplaine s ' é lèvent en amph ithéâtbelles collines très-bie n cultdes hameaux assis sur les penaniment ce charmant paysage.
vallée fertile produit du fromeseigle, de l 'orge et toute espèclégu me s. Elle doit cett e fertide hautes mo ntagn es qui l 'acontre les vents du nord ; sesrages sont aussi les meilleurs dlais, et les moutons passent poplus délicats de la Suisse.
La nourriture ordinaire des tants du Valais sont les viandlées, les lég um es et le laitavin y est rare ; on le supplée cidre que l 'abondance des frui
la val lée rend commun. S'ils adu sel et de la sagesse, ils pouse passer du reste du m onde ;le luxe, précurseur de l ' indigedes faux besoins, a pén étré ces pays agr este s : sans c etpoison, les Valaisans, isolés daaimables retraites , seroient lesheu reux des hom mes ; leurs beleur fourniroient des habits , duet du laitage.
Heureux cpii vit en paix du lait de sesEt qu i, de leur to ison , voit filer ses baQni ne voit d'autre mer que la Marne ou Et croit que tout finit où finit son do
Le s bains de Bagn es ont étgloutis par des avalanch es de nils étoie nt très-fré que ntés. et avoit bâti des maisons commoagré ables . On attr ibua la ruinces bains à ces édifices, parc epour les construire, on avoit des forêts qui servoient de b
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six m ois . . . „ 1 75Union postale, (payable d'avan ce) „ 4 50 par an
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SO MM AIR E. — C hronique . — Pensionnatpour jeunes demoiselle?, CH. MEIRY. — LoCoriatzon (fable en patois). — La Voile (poésie), E. Ro ux. — La Péquignott e , MARIO*'**.
— Le Valais d'autrefois (suite). — Folk-Lore.— Bloc-notes. Casse-têtfs.
CHRONIQUE
Toute une générat ion a déjà mûrie t germ é à son tour depuis que laloi nous a mutilé les légendaires< fêtes d 'août ». Dès bien longtem ps
•déjà, nous n 'avons plus que la « fêted ' aoû t » et, St Théo dule , notre p remier•évêque s'est effacé dans la coulisse,
refoulé par le bélier du positivisme•envahissant.
A quoi bon discuter avec sont e m p s ? Nous avons déjà, avec notreentr etie n sur les vieilles aub erge s,failli nous faire traiter de rétrograde•et ne voudrions nullement consacreraujourd'hui pareille imputation en demandant le rétablissement de la fêtechômée de ce patron du Valais .N ' im por te On ne saurai t s ' empêcher
de songe r à la joie avec laquellecet te date é ta i t a t tendue naguère parnos paysa ns qui en profitaient pours'offrir le luxe d'une excu rsion. Tro isjours de fête en pleine belle saison,cela ne se rencontre plus guère.No us disons trois jou rs, car la plupa rt du temp s le dima nche tomb aitinfailliblement à de ux jours avantou après les deux fêtes fixes, si bien
qu e les « sacs de côté » se garnis-nissaient de victuailles, que les gourdes militaires avec une croix fédé
rale barbo uillée sur le cuir étaie ntmises à réquisition, que les caravanes de -paysans semblaient aller dispute r aux « Ingliches > l 'accaparemen t de la haute mo ntagne et lemonopole des dégringolades dans lesfissures des glaciers ou sur les pentes rocheuses où fleurit l 'edelweiss.
A côté de ce touriste rural, avided'ém otio ns su blim es, il y avait lepromeneur cur ieux, car , grâce à
Dieu, nos campagna rds ont encoreun peu de curiosité. Cela n 'est paspour nous déplaire, car la curiositéest un stimulan t de l'instruction etqui sait si, sans la curiosité, le Va lais se serait si b rillam me nt signalél 'an dernier dans les e xam ens desrecrues ? Don c, les cur ieux (la curiosité n 'a jamais empê ché l 'économie)passa ient les cols, toujours le sacpoilu sur le dos, pour aller voir Nen-daz, Isérables, Sal va n, et surtout
Hé rém enc e. Car on profite de toutfaire à la fois, lorsq u'on est bon p èrede famille e t maint pr om eneu r àdestination de cette dernière localitéemp ortait dans le coin du sac, envelo ppé de pap ier, le flacon qu'ilfallait se gard er de confondre ave ccelui de.-1'eau-de-vie.
Et, au retour, c 'était pour chacun
une pérégrination trois jours duà trav ers le village o ù, tout enreposant, on guettait toute occa
•de conte r, avec to ut un luxe de tails, les péripéties du voyage.
Une seule catégor ie de promenet non la moins nombreuse, demrai t généralem ent mue t te , éco usans intérêt, mais dans un silrésigné, les aventures des auC'était la catégorie des promenesoupeu rs, ceux qui, sous prét ex tegoût pour le bétail , d ' intérê t ples belles reines, rôdaient d 'alpe
alpe, où une fois arrivés ils contraient plus aisément leur attensur les écuelles et les dietscttcs sur la reine du troupeau.
Chaque vallée, de ce temps tenait la cote des soupeurs, absment comme le bookmaker tientcote des outsider sur les pelode Longchamp et d 'Auteui l .
On assure que le record de laclette en Valais a porté un de magistrats à l 'Assemblée fédérQue de fois, dans nos vallées, cqui tenait le record du nombre cuelles a été bombardé présidentraison de son incontestable capac
A h oui, ces vieilles fêtes d'aoDeux maisons en Valais doisurtout les regret ter : l 'Hospic e Gran d St Berna rd et l 'erm itage Longeborgne. Ici, c 'était la l iqu
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2 L E V A L A I S R O M A N D
tion de tout le miel de l 'année ; là-haut, c 'était la cuisine gargantuesque,les chaudières débo rdantes de boui l •Ion gras, les plats fabuleux de riz àl 'huile, tout un arsenal culinaire capable de faire croire un instant queles géants, irrités de leur insuccès àl 'assaut de l 'Olympe, se seraient vengés de Jupiter en escaladant sa propre montagne pour s 'y fa i re goberger.
P e n s i o n n a t p o u r j e u n e s d e m o i s e l l e s .
C'est la maison des fleurs nouvelles,Des fleurs au parfum si subtil.C'est six heures. Les demoisellesDu pensionnat, terre d'exil
S'amusent aux , quatre coins " entre elles ;
Dans ce jardin, ce soir d'avril,Comme île charmantes gazelles,Elles folâtrent, semble-t-il...
...En passant, à travers les grillesJe jette des regards pensifsA ce grou pe de jeunes filles :
Leurs jeux d'enfants, quoique très vifs,Tout au tond me semblent moro:es...— Pensent-elles à d'au tres choses ?...
CHARLES MEIRY.
I^O C O R i A T Z O N(Imitation en patois de la fable du Hero/:.)
On dzo, l 'a débarquô on tot biô coriatzonFiai comme on empereu que vegnay bas de Chon.
Fallay lo veyre an gara :Fegnolâve toton comme ceii longs AngleQue vegnon rofatà tantou ce, tantou léS'atteinday mimameint à veyre la fanfâraVeni por lo reçaydre com me ein de;eint ; —
[Monseua Lo président que n'ein l'est rin-que on fârceu
„ Veude vô de sa place ?„ Fide-no vè ça grâce "
Lui s'ein fbtay p as ma u, deseint : „ Ci pou ro| mondo
„ Va-té pas se mousâ que io, coriâ, m'écondo„ A vo ui li paye/ans pe dedein la comona ?
, Faudrait preû que la lona„ Fasse onco quâqu e tots pe su nontre mon -
[montagne : "L'an d'ap ri, quâq u'on ii dé : „ Coriâ,„ Séde-vo peûdzehié ?... Veud e-vo nos ariâ„ Ein vegneint receveu ? "... On pelhi de tzâtagneL'arav pas fi pié bro por refbsâ cein net.
— A do n c, quie vo faut-té? la place de préfet ?— Rega rdez-m oi z'un peu, ipie leu dé ein francé.Ci bougro d'orgolheu,... soyez un peu senséVindran li z 'élechons du Constt NachonaleEt pouay la demechon de Mocheu Lachenalc.
— A do nc , qu'esperâ-vo .., passa pe su li z 'âtro ?Y 'é fi don z'ans d e dray Compreinde-vo ?
[eimplâtroBin su que di ci dzo
Tsacon s'est conteintô de li dére : „ Bondzo „Lo pouro coriatzon l'a pas zu d'acto à fireEt ein li l'a durô mi de dié z'ans de tire.Enfin, li dzein l'an dé : „ V a d'élechon s ci-an„ Por l'i fire playzi, metttin-lo supp léyan . *
Vaut rin d'itre tant mauléjà.Et ci que, pou u preu, l'a fan du râtelayDay appreindre partot, tinqne dein lo Valay
Que faut pas fire l'eingrindziàPor ravay li z'osés qu'on a essarvadzià.
= - o < 8 S > o —
V O I X 3DTJ L A C
L A V O I L EComme une étoileDu lac d'azur,Brille la voileD'un éclat pur.
Sur la gondole,Quand vient le soir,Son blanc s'envoleSur l'épais noir ;
Et comme un cygneGéant d'amour ,S'avance digneOu folle, coin t.
L'onde se griseDe sa blancheur,Comme la briseDe sa fraicheur.
Dans le silenceDts tièdes nuits,
Elle cadenceDe faibles bruits.
La lune verseSa gerbe d'or,Le flot se berceEt l'eau s'endort.
La voile glisseSur les remous,Comme un capriceDe cœur jaloux.
Son ombre grêleSur le saphir,Promène frêleComme un soupir.
La voix plaintiveDes vents du soir,Chante craintiveDes airs d'espoir.
La blanche toileS'emplit de bruit,Et sous la voile"La barque fuit.
Le flot clapoteEn sourd grelot
La lente noteDu matelot.
Et comme un rêveDe douce mort.Près de la grèveLa voi'e dort.
Sur le Léman, le 20 juillet 1S97.EMILE ROUX.
@ MK S Q W ^ G W S «
LA PEQU1GNOTTE
C'est ainsi qu'on avait coutum ede l 'appeler. Pourquoi ? — Pas plusque moi, personne n'aurait pu le dire,tant il était d'usa ge, dans le vie uxtemp s, de se donn er des surnomsentre gens du même village.
La Péquignot te . Un type qui eûtété bien curieux à étudier. Mais alorsnul n 'y songeait, l 'habitude n'étan tpoint encore venue de se creuser lacervelle en études psychologiques et
autres . On se bornait à constatfaits, et c'était tout.
C'était la messagère du vilDe Lucens , son lieu natal, el
. rendai t chaque semaine au mde Moudon, la hotte sur le dopanier au bras, quelquefois Pen dan t trente- quatre ans de s
sans y manquer plus de deux àfois, elle fit tous les samedis lme trajet.
C'était son principal gagne-le moyen de gagner quelques — à ce tte ép oqu e on ne parlaenco re de sous, — car à elle incombait le soin de pourvoir àtretien des siens, un ma ri peet un fils idiot. Le premier, quitoujours été malingre, terrassé son âge de paralysie, gisait raatrophié au fond de son lit. Leà sa naissance aussi bien doué quelque enfant que ce fût, avaidans sa troisième année, atteint de ces maladies qui laissent peupoir. I l en avait réchappé, maiintelligence y avait sombré.
Te l était l ' intérieur. Pas gapeut le croire, mais tant d 'ordred 'honnête té y régnaient , que dcomme il était, ce pauvre logispirait du respect.
Et c 'était pour soutenir ces
pauv res êtres que , tout du longl 'année, la Péquignotte travaillaime et dur.
Au surplus, par ses courses lières à la ville, elle ren dait dbons services à la localité qu'il blait qu'on n'aurait pu se pd'elle, — c'est pourquoi chacuntimait et lui faisait bon visage,com pter que tous ceux qui le vaient glissaient de temps en tdans son panier, soit une boude vin, soit du sucre ou du cafquelque autre petit cadeau, tantla réconforter que pour réjoucœur de ses deux infirmes.
Dire que parfois l 'existence ppsàt p as lourd, serait men tirde ho rs, toutefois, elle n'en larien paraître, tant elle avait à neu r de ne pas faiblir. Un e fforte, tête saine dans un corps l 'énergie même. Tout ouvrageétait bon dès qu' il y avait qu
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cho se à ga gn er ; — filer, tailler lecha nvre , sarcler, bêch er, aider auxfenaisons, aux moissons, glaner enla saison, — rien n e la rebutait .N'avait-elle pas trois bouches à nourrir ?
De taille moyenne, osseuse, tannée, les traits durs, l 'œil noir et
franc, je crois la voir en cor e, le fronttrem pé de sueur sous le moucho irqui l'abritait du soleil, arp en ter lagran de route d 'un pas robuste etpressé. De peu de discours, avec leparler un peu brusque de ceux quin'o nt pas le loisir de se per dre ensornettes, elle allait droit son chemin.
La tête, pleine de commissions, —chacu n lui en donnait — elle n 'enoubl ia jamais une. Achats , commandes, consultations, messages de toutes sortes, tout cela logeait dans sa
mémoire comme dans un casier. Qued'allées et de venu es Du teinturier,il lui fallait aller chez le ma rcha ndde sabots, du docteur chez l 'apothicaire, de la modiste au confiseur, del'épicier chez le tailleur.. . que sais-jeencore ? cela n'en finissait pas.
To ute autre qu'elle en fût revenue bredouille. Le plus fort était quejamais dans ses comptes elle ne commit la plus peti te erre ur, ni ne setrompa d'un kreuzer.
C 'éta it un cerveau mathém atique.Bien qu'elle ne sût ni lire, ni écrire,pou r ce qui était du calcul, elle eneût rem ontré à un professeur d 'arithm étique, aussi s 'en rapportait-onà son dire, sachant que ses additionsétaient toujours justes.
Lui arrivait- il de traverser le marché? On l 'accostait .
— Dis-me voir un peu, la Péqui-gno tte, combien ça fait quinze me sures de froment à dix-neuf batz etdem i ?.. . lui dem and ait, en la tiran t
à l 'écart, quelqu e c om pagna rd quecette multiplication embarrassait .Elle s 'arrêtait une minute :— Ça fait tant.— Grand merci .Un autre s 'approchait :— Dis-me voir combien font vingt-
qua tre fois q uinze ?Et ainsi de suite.— Elle a la chiffre écrite d ans la
tê te , disait-on ?
C'était vrai. Le calcul lui était unjeu. Aussi tous ceux qui dans l 'ar i thmétique ne voyaient que du gr i moire avaient recours à elle.
-— Faut aller chez la Péquignotte,— se disait, en se grattant le front,l'écolier à tête dure, quand il n'arrivait pas à trou ve r la solution d'un
problème. Et, l 'ardoise sous sa veste,il se glissait furtivem ent pe nd an t laveillée chez la vieille messagère.
Combien de gamins, grâce à elle,ont été prés ervé s des oreilles d 'âneet de la gaule du maître
— A h .. . s i j 'e n savais autant,soupira it plus d'un . La belle choseque de savoir calculer.. .
— Une sorcière, — pensaient lesmoins respectueux.
— Qui t'a mis tout cela dan s latête ? lui demandait-on souvent.
— Personne autre que le bo nDieu, répondait elle s implement. Fautcroire qu'il l 'a voulu ainsi.
— Pauvre Péquignot te . . . La pensée ne lui vint jamais que, dans songenre, elle était un phénomène.(Avec autorisation spéciale.) MARIO" ' .
LE VALAIS D'AUTREFOIS
Du village de Luttier , nous com
men çâm es à mon ter un chemin rapide, pa vé de grosses pierres, auhaut duquel la vallée sem ble êtrefermée ; la Dra nse seule s 'y ouv reun passa ge : elle rouloit au-dessou sde nous, à la profondeur de quatre-vingts pieds ; le bruit des roch ersqu'elle entraîne et roule avec sesflots po rte l'effroi dan s P âme desvoyag eurs . Nous voyions sur notretê te , comm e Phlégias aux enfers, desrochers qui nous inspiroient unejuste terreur ' ) . Un de nos guides
nous dit qu'il n'y avoit plus de danger dans ce passage depuis qu'o nl 'avoit mis sous la protection d'uncrucifix qu'il nous montra. Nous fûmes de son avis , et nous continuâmesnotre ascension jusqu'à ce que, par-
*) Phlégias était fils de M ars, roi des Lap i-thes et père d'Ixion. Ayant appris que Coronissa fille avoit été insultée par Apollon, il mit lefeu au temple de ce dieu, qui le tua à coup sde flèches, et le précipita aux enfirs où il voitun énorme rocher toujours prêt à l'écraser.
venus au n iveau de la Drance,la vîmes s 'élancer de si haut^paroissoit tom ber du ciel. De gorg e magnifique et terrib le entrâmes dans une vallée délicoù s 'étendoit un pâturage epar les bois et les rochers qutouroient. La nature semble,
pré par é cet asile pour invitevoyageurs à s 'y reposer . Nousrendîm es à cette invitation : unzon frais fut notre lit de repostable où notre déjeun er fut l 'appétit l 'assaisonna. Nous fîmlibations à Bacchus ave c du vin de Chypre qui nous fit onos peines.
Et longa oblivia potant.
Blan che aussi sacrifia à ce et s 'endorm it sur le gazon , events e t les hommes respecson sommeil. ,<
Nous traversâmes la r ivière spon t s i élev é, que nous frémen jeta nt la vue sur les précqu' il domine ; nous étions ende merveilles ; nous mesurionsyeux un grand bassin fermé dcôté par des rochers inaccestapissés de la plus belle verd uen viro nn és d'un bo is touffu. Mqui excitoit notre admiration etre surprise, c 'est l 'aspect de s
peaux de chèvres e t de moutonpaissent tranquillement sans bet sans chiens. Nous ne pouconcevoir par quelle issue ilsvoient dans cet te enceinte . guide s 'amusa de notre é tonnet nous apprit que l 'on descet remo ntoit ces bestiaux aveccordages, et qu' ils restoient làdant deux mois, à l 'abri de lracité des ours et des loupn'ont à craindre que la chute rare de quelques rochers. Un lou
léché par la proie, osa risquerdes cen dre ; Dieu sait quelle vauroit faite da ns ce bercail ; été le rat retiré dans un fromaHollande : mais il glissa, et patémérité de sa vie. Les rocs qunent cet te enceinte sont agrme nt décou pés, et i l en jaill i t dtites cascades qui vont abreuvtroupeaux.
Gravissant toujours de roche
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rochers, nous fûmes étonnés de voirla Drance, s i longtemps abaissée sousnos pieds, rouler alors ses flots surnotre tê te . Quelque temps après , nousatteignîmes l 'entrée du grand désert,nom mé le Plan du Rain , ou plainequi dure.
No us avions alors sept heures dema rche ; accablés de chaleur et defatigue , nous lîmes une secon dehalte. Nous attaquâmes le f lacon devieu x vin de Ch ypr e, et les restesd'un pâté.Il n'est de vrais plaisirs qu'a vec les vrais besoins.
Dep uis long temp s les arbres nousfuyoient, les pâtura ges disparaissoient.Nou s étions sous l 'étoile polaire, etmarchions à travers les glaces et lesrochers . Cependant nous n 'avionspas fait la mo itié du chem in pourarriver au chalet où nous devionspas ser la nuit. Blan che soute noit la
fatigue et la chaleur avec le couragede ces ancienn es héro ïnes qui cou-roient le mo nde sur de grand s palefrois ; sou ven t elle plaisanto it mi-lord, chargé de son embonpoint, etlui offroit son bras pour le soutenir.
I l étoit déjà trois heures aprèsmidi, et le désert paraissoit se prolonger sous nos pas : tantôt noustraversions l 'obscurité d 'un précipice,et bientôt après nous étions perchéssur des ruines. Du somm et des rochers que nou s gravissions, les ob
jets se déve loppo ient ; nous commencions à dominer les glaciers quinous avoien t paru toucher au ciel.L'azur d 'un horizon immense répan-doit autour de nous un éclat imposant, et donno it a ux glaciers u nebeauté nouvel le . Cependant nous as pirions au chale t, lieu de no tre repos ; et notre imagination ne pou-voit concevoir un asile habité au milieu d'un océan de glace. A dix pasde lui, nous le cherchions enco re,quand tout à coup nous eûmes sous
les yedx les plus beaux tapis de verdur e et ce chalet s i désiré. Quelchangem ent de décorat ion Nousvîmes enfin des êtres viva ns, aprèsavoir marché tout le jour à trave rsune solitude vaste et s ilencieuse. Nousétions au milieu de q uel que s familles qui cultivoient paisiblement cetterégion h ype rbo rée . 11 étoit tem psd'arriver ;
L'altelage suoit, souffloit, étoit rendu.
Blanche avoit mis pied à terrepour soulager son cheval en lui disant : < Pauvre bête, que je te plainsrepose -toi ». Ce tapis de ver dur eétoit dessiné en talus, coupé par desmonticules, par des nappes d 'un cristal liquide , et de petit s vallo ns, lesuns dans l 'om bre, les autres dorésdes rayons d 'un beau soleil couchant.Au milieu de ces merveilles on trou-voit une petite ca bane , haute dequatre p ieds , revêtue de murs àjour, et qui, pour meuble s et ornements, avoit un lit d 'herbes étenduessur la te rre . On dit cette prairieélevée de onze cents toises au-dessusdu lac de Genève.
FOLK-LOREJEUX MONTAGNARDS1)
J e u de la. lune (Se joue par lesenfants sur les places publiques oudans les vergers). — Les deux joueurspré sum és les plus forts se plac enten face l 'un de l 'autre, tena nt de vant eux, des d eux mains , un bâton.
Ils décident secrètement lequel desdeux sera le «solei l» ou la t lune».
Les autres joueurs, formant chaîneen se tena nt par le pan du pale totou les plis de la jupe , serpe nten t à
l 'entour en chantant :Fis-vw on betitzon,Creya, creya, via beutzeta -),
puis la carav ane vient passer sousl'arc formé par les ma ins du soleilet de la lune tenant le même bâton.Au mo me nt où celui qui t ient laqueu e de la chaîne va passer, le soleil et la lune baissent le bât on etle retienn ent. L e passant est invitéà opter pour l 'un des deu x astres,pen dan t que la chaîne, qui ne doitr ien entendre , tourno yé à d is tance
en rép étan t les paroles citées ci-dessus.Un e fois le captif placé de rriè re lesoleil ou de rriè re la lune — qu'il adésig né à voi x bass e afin qu e lesautres continue nt d ' ignore r le nomdes astres respectifs — le serpe ntdes joue urs repas se sous les bras
i) Voir le No 29 du Valais Romand.2) Fais moi une petite étable. — Crève, crève
ma vieille étable.
tendus des deu x as t res qui renent toujours le dernier passant. que la chaîne est épuisée et tous c eux qui l 'ont com poséesont enfin rangés derrière le chpion de leur choix — soleil ou — chacun sangle de ses mainsceinture de celui qui est devan tet les chaînes formées derrière
deu x astres tirent chacune de côté et de toutes ses forces jusce que l 'un des deux chefs de chacontraint de lâcher prise, tom be arrière avec toute sa bande.
BLOC-NOTES
Sur le trottoir :— Tu vois où il en vien t, ton F a
aux prédictions duquel tu croyaivolontiers , i l y a quelques anné
— Eh quoi donc ?— E t bien, ne s 'amuse-t-il
comme tant d 'autres imbéciles-poseà nous prédire la f in du m oCette fois ci, ça y serait. . . pou r13 novembre 1899 .
— Mais je le trouva is très salors, ce bon Falb .
— Cependa nt , avoue que tusais plus aujourd'hui ce que Falb
— e s e o -
C A S S E - T Ê T E S
Solution de l'énigme No 3cE N C R E
Ont dev iné : Un e hirondelle s ag rand 'mère , V evey . —V a-nu-p iBulle. — L. E. , au Nor d, L ausa— La bête-vole , Berne. — Un vcaporal, Charrat.
Ont rempli les conditions du cours : L. E. , au Nord. — La bvole . — La prime est échue a
bête-vole.C H A R A D E N o 4 0 ( 9 e CONCOUR
Qui songerait à remplir mon preAvec de l 'eau de mon dernierPour l 'em porter à mon entier ?
(Cette charade est compo sée de mots et forme le nom d'une p ardu Valais.)
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2 . L E V A LA IS ROM AND
dut se dem ande r s 'i l pourrait effectuer sans peine son retour.
Mais, à son arriv ée et une foisdébarrassé des écus qui le chargeaient,il lui restait, en dép it des fatiguesde la marche, une telle agilité nourrie par les projets fantastiques qui sebousculaient dans son imaginationqu' il se mit à sauter comm e un cabri
dans sa forge puis à enlacer sa femme dans une farandole incoh érenteet éche velée que les enfants émerveillés de cette joyeuse folie s'efforçaient d'imiter.
Ce pen dan t la saine réflexion devai t venir repre ndre le dessus , amenée par mille conjectures sur lescauses de cette éton nan te transformation.
Il se hâta do nc, m a'gré l 'heuretardive, de préparer une nouvelleration pour le porc, avec quelq uespoignées de l 'herbe en question (soigneu sem ent mise de côté à la suitede la merveilleuse aventure) ; il enprit même une poignée dans la main,pour examiner a t tent ivement chaquebrindille, puis après avoir jeté toutl 'assaisonnement dans le baquet, i l yplonge a la barre d 'acier rougie aufeu. En dépit de tout le soin pris àla lasser dans le liquide aussi longtemps qu 'à la première épreuve,l'acier en fut retiré aussi noir qu'il y
avait été plongé.Dè s ce jou r, la vie ne fut pou r
lui qu'une suite de tr ibulations. Aprèsavoir renouve lé son expér ienc e enépuisant la provision d'herbe apportée par sa femm e, il se fit reco ndu irepa r celle-ci là où elle l'ava it coup ée.On en coupa de nouveau, ' on passade longs jou rs et bien des nuitsà répéter la même opération , maistoujours en vain.
Jug ean t alors que la f leur jaun e
apportée par la fillette au retour dessom mets était bien la plante à laquelle il fallait attribuer tant de vertu, le forgeron se mit à parc ourir,suivi de sa famille, tous les coinsinexp lorés de la mo ntag ne, à cueillir tout es les rieurs jaun es qui semontraient. L'hiver arriva, i l essayade travailler en atten dan t le printemps pour se remettre en quête del 'herbe mystér ieuse.
II y passa toute la bo nn e saisonde l 'année suivante, mais toutes sesrecherches furent inutiles , s i bienqu' il f init par être r en vo yé par leschefs du chantier m écon tents d e lui,et qu' il dépen sa en peu de tem pscette belle somme qui eût suffi à leren dre heu reux s 'i l avait eu le bonsens de s 'en contenter.
L . C O U R T H I O N(Extrait de la Patrie Suisse]
*••
L .A M O D B .. SATIRE.
A u progrès, en ces mots, la Mo de nous invile :„ Un habit bien taillé, tel est le vrai mérite,„ Parez et vernissez, d'un beau vernis, ces chairs„ Où les passions grouillent, où pullullent les vers;„ Consacrez à ce but arts , p rog rès et science,„ Et des siècles passés la long ue expérience.„ A mo i littérateurs, académ iciens,„ Poètes, orateurs, peintres, physiciens,
„ Que vous sert de pâlir pour écrire un beau livre ?„ Je suis la M ode et viens pou r vous appre ndre
[à vivre.„ Cessez d'interro ger la natu re et les eieux ;„ A u siècle de lumière ouvrez enfin les yeux.„ Inven tez-mo i co rsets, jup on s et percalines,- Pommades, blancs de fard, perruques, crino-
[lines,„ Et les rois, l'œil fixé sur vos in vention s,„ Fero nt pleuvoir sur vou s les déco rations.„ La nature radote, étouffons la nature ;„ Élargissez les flancs et serrez la ceinture.„ Imitez des tonn eaux les gracieux co ntours,„ Fem mes rivalisez d'amp leur avec les tours. "
1857 Mec BESSE DE LARZ ES.
•••OSGK»
Lo « manuel du tourneu »
Dein lo tein que li dzein passâvontla grossa partià de l'hivè sein reinfire, u à pou pri rein, sur tout du biéde Sarvan, de Figniou, comme assebin de l 'Eintremont, tsaque gaillâtan t se pou ind zenieu rofatave tinque trovàve quâque bôgraleri po tïuâlo tein.
Ceü que l 'avan tant se pou d' idéd'i qua tro règle s, se m ettiv ont à fireconcurrence i regent, câ tsecon peupas se fire affaytieu, me nujé u bincordagniè .
Çopreyein du Borné, que l ' ire bonz'ami avoui l'eincorà de Figniou, vate pas ein p einc hon avou i lui ino peces cotzes iô li parteculié sont oble-dza de farrâ li dzenelhies
L'einc orà de Figniou, que l ' ire on
pra yre d 'atta que , li fasay sarvmessa — ein li Pallâve rin ta n à Çopreyein — mi se ra t t rapein appreinseint à dzohié li z 'oret à releyé li layvro.
A bot de dou may, lo Çoprel ' ire venu asse bon releyeu que lcorà et cisse Hatte se m eslàv e mi de ça manigance.
Vola qu'on dzo on parteculhié passa ve li dzorn ive à torneh ié, fasay de guerle ttes po li bosset,sarles po li cord agn iè et de dipor dem eur a li z'einfants, vint teli porta releyié on layvro que marcô dessus : Encyclopédie R— Manu el pratique du tourneu
— Vo vind ray lo tsartsi aprm an que l ' ay repond Çopreyei
Bon Dou dzo apri, lo toul 'arrivé e t, à première yuv a, l 'estconteint de ve yre son layvro se
arreindjà. Mi, ein folateint, remartre pas que la meytià di padzes reinv arsày es la ti ta ein bas ein qu 'ein liseint. faillive à tsaq ue meint veri lo layvro devant se.fay, l 'est zu tallemeint contrariavolliève pas payi la reliura.
Mi Çopreyein l 'est pas zu einrachà po se pou :
— D e quiet vo plainde vo ? l ' ay demande. — De ver i e t relo bouqu in. Eh bin, l 'est te pas se : Man uel pratique du tourneu
J K H J V E Ï E X Ï D E L E P O P U L A T I O N E X V Aau XIX e s iècle
L e Conservateur Suisse de admettait pour le Valais une plation de 9 0.000 âm es, chiffre avait déjà été constaté en 1765 les registres ouverts dans toutesparoisses du pays.
Tou tefois nous vo yo ns ce ch
tomber brusquem ent à 60,05 '
1 S 0 2 . Les guerre s de la Rév oluet de l 'Emp ire ont tout boule vet la jeun esse aba ndon ne les ide m ariag e, prête qu'elle est, à que instant, à p rend re les armes.1802 il y a cependant augmentajusqu 'en 1811. qui donne 63,Ce chiffre retom be cepe ndan t la fortune de l 'Em pire à laqucelle du pays de cesse de deme
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L E V A L A I S R O M A N D
attachée de plus ou moins près, et1816 nous donne 62,909 .
Du ran t sa réunion à la Fran ce, leValais doit fournir annuellement de7 à 800 recrues. Un bien petit nombre de ces soldats étaient rent résdans leur pays en 1816.
Cepend ant , avec le re tour de lapaix en Eu rop e, le chiffre de la po
pulation valaisanne ne cesse de s 'élever rapidement , même à t ravers desséries d 'années troublées par la guerre civile. Le tableau qui suit en témoigne :
1817 - 1827 - 1837 - 1844 - 1850
6 7 0 0 0 - 7 0 0 0 0 - 7 6 5 9 0 - 7 9 0 6 9 - 8 1 5 5 9Ces chiffres sont appro xim atifs
pour les deu x prem ières d ates etfixes pour les trois autres.
En 1850, on comptait dans le Valais 1688 étrangers dont 1204 Suis
ses d 'autres cantons et 128 heima-thloses. Etaient absents du pays 964personnes dont 767 hommes et 197femmes.
D'après ce recensement de 1850,57 182 Valaisans parlaient le français;24 377 l'allemand. Il y avait en Valais 463 protesta nts , pas encore dejuifs.
Cette popu'ation de 81 559 habitants se répa rtissait par district dela manière suivante :
Entrem ont 9843 habi
23456
7
tants
Mart ignyMontheySierreSionContheyH érens
8 St Maurice9 Viège
10 Loèche11 Rarogne11 Brigue13 Conches
8617
8267
73*5
6287
6043
5862
5817
5471
4940
4739
4236
4102
En 1888, cet ordre est sensiblement modifié et l 'Entremont qui tenait la tête en 1850 est tom bé en38 ans au cinquième rang :
1 Mart igny2 Sierre3 Monthey4 Sion5 Entremont6 Conthey7 Viège
11555 habitants10138 »10119 »9 9 11 »9760 »83637010 »
8 H érens9 St-Maurice
10 Loèche11 Rarogne12 Brigue13 Conches
6521 habit6517 >6441 »5912 »S 566 >4192
tants
Origins des noms de localité'?.,
Z e r m a t t . — B o r g n e . — B o r n y .— Nous ne me ntionno ns ici le
nom de Zermatt, dit Gatsch et, qu'e nraison de la forme antique prise parla préposition allemand Zu (za, ze, zi,zuo) qui s 'y rencontre.
Situé dans une prairie fertile àl 'extrém ité de la vallée de St-Nico-las, Zermatt es t composé de Zer Mattec'est à dire « près de la prairie ». Enfrançais ce village est app elé « Pra-borg ne ». (Praz désigne dans d iver
ses parties de la Suisse romande uneétendue de prairies et correspondau mot allemand Matte). Quant à laterminaison borgne, elle n 'est qu'undérivatif ou une corruption du term e borny, borné qui s ignifie, selonles régions, une source ou une fontaine pu blique ainsi que nous levoyons plus bas.
(On trouv e dans les docu me nts :unacum vallibus de Liech, de Chau-sun et de Pratoborny 1348. — T.Stenier de Pratiborion 1400. — dont
Jac. de Pratiborno 1410 Fur rer III) .De rrière Zerma tt se dresse le Mat-terhorn (Mont Cervin). La particuleZen, Zer n'est d'ailleurs pas rare dansle Ha ut-V alais. Il y a Zenhiiuserndans la commune de Grengiols ; Zen-sckmieden dans celle de Stalden ;Zerplctschcn dans cel le de Tou r te-magne ; Zesc/iflinden dans celle deStalden et, en plus, les noms de famille Zen-Ru ifinen (c. à dire bei denRufinen, alle Ravine (ita .) , Zu m -Offen, etc.
Borgne, le nom d'un hame au deNendaz et de la r ivière qui descendde la vallée d 'Hé ren s, vient de borni,bornie, e tc . représentant une eaucourante (de l 'allemand born). L o n g e -bor gne doit égalem ent son nom à larivière sur le pa rcou rs de laquellecet erm itage est s itué, et Borgne est,en outre, le nom français d'un torrentou ruisseau des environs de Zermatt.
GLANURES HISTORIQU
La Société des recherches historiqHaut-Valais a publié il y a quelques msecond recueil de documents dons nouchons la lettre qui suit, adressée par lemunes de Troistorrents et Illiez au goude Saint-Maurice et datée du 14 févrie(On sait que, cette année-là même, le mande Mo nthey a été conquis par les Valaila Savoie, de même que celui d'E vian.
dernier a été plus tard rétrocédé à la de Savoie :
Troistorrents , 14 fé
M O N S I E U R L E G O U V E R N E U R .
Nous avons receu votr e letlu en le contenu de cella. Et chans ces que dites que tenonnison et somm es en arme s etnous genz corrent et font viotam es neyres q ue aul t re par t .chans le prymier nous vous asque ne somm es pas en arme
mauveyse entent ion, sy non les ennem is de npstre très resi g r. De quoy ne mons igr. dene messieurs les pay san ne teno ns d 'un no m bre , vu l 'amliance et confederation que sotre nostre dit tresredupte sig r.regard den secon disant que ades nostres on fayt violence vre de fayt en jurida nt et dmenasses ad ceux de Monthey.croyons que votre signiorie soyenformee. Car ces sont cas et
que ne voudryon t p erme tt re fayt. Et si nous pou vons savadpersevoir les delinquans, i l ront punys de telle sorte que cause de bons contente vous auxi deffendre au voustre de nefayre que ayo ns cause ne ocde nous deffendre. Et quand ilplayraz en quelquel chose nouployer nous t rouvères près adfayre suivre Aydant notre s igquel pryont vous done bonne longue a près nous estre tarnmelliers amis que fayre povovos tre bonne grace nous rend
De trestorrent le XIIII de fPar les tous vos bon amys.Les capytannes bannerez sin
et conseillers de trestorrent Illiez.
[A tergo : ] Ad mons r le gneur de saint rnaurys nostreamys .
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4 L E V A L A I S R O M A N D
Hymne de la ïïlort
C'est moi qui suit la MortPuissante souveraine
De l'Est et de l'Ouest et du Sud et du N ord ,Le Très-Haut me f i t Reine ,Reine de ce qui dort
Tr iomphant mon char rouleA travers l'univers
A moi tout obéit, qu and je passe tout crou leO Mor t sous tes éclairs
Comme tremble la foule
Quelles belles moissonsQue de têtes superbes
Jette les yeux là-bas, vois déjà quels frissonsCirculent dans les herbes :Dépêchons-nous, passons
Ü vieillesse, ô jeunesse,Bouquets trais ou fanés
Qua nd je vous vois tomber sous ma faux qui[vous presse,
Tranchés, fauchés, minés,Pour moi, quelle allégresse
Les fleurs sont mon plaisir,Les douleurs sont mes charmes,
Mon souverain l.onheur c 'est d'entendre gémir,C'est de ravir des larmes,Voilà mon seul désir
J'aime à voir w\ \ bon pèreS'abimer dans son deuil ;
Mais plus suave encore est de voir une mèreErn.bras.ser un cercueilQu'on mène au cimetière 1
J'aime entendie les mots,Les derniers de la vie
Al ors je fais craquer mes os con tre mes osPour moi ma seule envieEst le bruit des sanglots
Epouse délaissée,Q'il m'e.-t doux ton chagrinPleure, jeune orphelin, ta mère trépassée
Pleure, pleure sans frein,•Aimable fiancée ...
C'est moi qui suit la MortPuissante souveraine
De l'Est et de l'Ouest, et du Sud et du Nord,Le Très-Haut me fit ReineReine de ce qui dort
K O L A .
Sion décembre 1S93.
FOLK-LOREJ E U X M O N T A G N A R D S .
Jeu du plomb.
N'es t guère usité que dans lessoirées montagnardes .
Un joueur parcourt les rangs desautres et de ma nde à chacun :
— Voulez-vous acheter du plombavec moi ? — Réponse. — Combien
de livres ? Réponse. — Et b ien ,quand le marchand de Ly on quim'envo ie ven dre le p lomb viendrareco uvre r son arge nt, vous ne direzni que oui, ni que non. ni chatni chatte, ni Monsieur ni Madame,ni trois fois le même mot.
Cette formule répé tée à chaq uejoueur , le marchand de p lomb recomm ence sa tournée en réclamant
le payem ent ; i l dira à diverses reprises : c Pay ez moi » mais on segard era de répo ndre trois fois d ela même manière , de même que deprononcer les mots défendus.
Le joueu r qui est pris (et souve ntils finissent tous par l'être) doit donner en gage un objet : mouch oir,couteau, port e mon naie, etc , aprèsquoi, pour en rentrer en possession,il sera tenu de faire une pénitence :em brasser une p erson ne qu'on luidésign e à vo ix basse ; aller crierquelqu e bêtise au deho rs ; appele rau secou rs et mille aut res fantaisiesde goût varié.
Voir les Nos 29 et 40.
BLOC-NOTES
T R A I T E M E N T D U D I A B E T E .
MM P. Marie et Le Goff ont signalé, à la Société médicale des hôpitaux, un cas rem arqua ble de sup
pression absolue du sucre chez undiabétiq ue, après injection du bleude mé thylène, Ce diabét ique avai tqua rante cinq ans, et il était maladedepuis huit ans. On dosait dans sonurine environ 40 grammes de sucrepar litre, MM . Ma rie e t L e Gofflui firent pre nd re 60 à 120 centigrammes de bleu de méthylène parjour. Le sucre diminua progressive me nt, et disparut com plètem ent aubout de six semaines.
Il est clair qu'on ne peut accueil
lir cette guérison que sous réserves.Un cas unique ne saurait permettrede conclure. M ais, comm e le sujetétait malade depuis huit an s, q uel'améliora tion et la guériso n ont coïncidé complètement avec l 'administration de la matière colorante, on doittout de même appeler l 'attention surles effets du bleu de m éth ylè ne etsouhai ter qu 'on l ' expér ime nte pour
savoir s i , chez d'autres diabé tiil am ène ra aussi vite la dispadu sucre.
. C H A M P I G N O N S C U L T I V É S S A NC O U C H E .
L e Jardin sous la signat ure dRivoire, nous apprend comment, le dépar tem ent du Rh ône , un ticulteur avisé cultive le champisans couche, l 'agaric avec autanfacilité que des simples poireaude la salade. Dan s ce pays, dispécialiste en ques tion, les foucroissent en abondance, et l 'on sert comme litière pour les animSi l'on veut faire la culture des cpign ons, on la laisse po urrir les anim aux pen dan t deu x ou mois. C'est généra lem ent dansbergeries que ces fougères sont cées com me litière, m ais sous che vau x elles seraient encore leures.
La fin de l 'hiver arrivée, on lève et on la mélang e avec dureau, puis on la mêle avec deslayures de rues. On en fait enun tas dans un coin du jardinplein soleil, et, des le mo is de let, a l ieu une abondante végétade champignons .
É P H É M É R I D E S
1611. Septembre. — La vinée
s i abondante que les vases manqet que le setier de vin ne cqu'un florin.
C A S S E - T E T E S
Solution de la charade À ro j.Ont deviné : Andréluc, Vion
— Vé nitienn e, Bulle. — F. T. ,s ières. — Chouette, Moûtier. — gi, Monthey. — Mal aux pieds, B— La bête vole , Berne. — Jéret Ernes t ine.
P rob lème N o 41 .
Un mu sulm an mo uru t, laissant à ses trofants 19 ch ameau x. D'après sa volonté, lemeaux ne pouv aient pas être vend us avpartage. L'ainé en devait avoir la moitié, det le quart et le plus jeune le cinquièm esachant comment prendre leur part, ils sedirent devan t le cadi et lui exposèrent leubarras.
Quelle fut la sentence du cadi pour ordle partage ? (Hors conco
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^ ^ ^ j s9y* > 4 ~ ^ 6 \ J
KUXIÈME ANNÉE 'AMITLK^&LElüDüJ
JOURNAL
/" ; LE VALAIS ROMANDLITTERATURE
P O P U L A I R E
N A T I O N A L E
wmwmmm/MM&imm. Adre sser toutes communications à
L. COURTHIOîV, réd ac teu r , Bul le (Suisse)^ ^ ^ ^ I T B W L .C
yfflß^s g iy / ^ \ T \ Jgm
s£/iM W P 1 .
fil^ A b o n n e m e n t sP ou r ta Suisse, u n an . . . . F r. 3 —
six m ois . . . „ 1 75Union postale, (payable d'avance) „ 4 50pa r an
— -- — ~. ..-^^^,.— - _._ -..—A n n o n c e s
Suisse 0.25 cent, la ligneEtrang er 0.35 „ „ „Rabais sur annonces répétées.
OM MA IRE .— Ch ton iqu e . — La b- . ia c .a clifàyes, J. REVMONDEULAZ. — Les Bagnards(chanson historique), Louis GARD. — Etat
nom'mtif du clergé valaisan en 1775. —Mes vingt ans, G. LORÉTAN.— Ephémérides. —Casse têtes.
C H R O N I Q U E
t i l t avétéwfait assez de bruit autourde certain récen t sermon pronon cépar M. le pasteur Secrétan du hautde la chaire de la ca thédrale deLau sann e pour que nous sachionsconsidérer quelque peu ici combienil est maladroit de flatter un peuple.Flatter un homme, passe, car les fatset les sots s 'en vont vite, bien qu'onles remp lace sans cesse, tandis queles peuples restent.
Aussi, bien que nous ayons quelque intention de parler ici des examens des recrues de 1896, ce n 'estpas que le moins du mo nde nousnou s trouvions guidé par l ' idée detr o p féliciter le Valais To ut réjouissant qu'il soit pour nous de consta
ter la longueur de chemin parcourusur la piste com mune par notre canton en laissant après lui ses plus tenaces railleurs de la veille, nous estimo ns qu e partir de ce fait pourtr iompher bruyamment e t célébrernos p rogrès, encore si incom plets ,serait une souveraine maladresse.
Mais la presse de divers cantons•et surtout du canton de Vaud s'est
à tel point émue du revirement accompli que , depuis quelqu es semaines, tous les journ aux lausannois s 'évertuent à rechercher les causes évidemment multiples de cette interversion de rang entre leur canton et lenôtre. On a constaté le long du littoral nord du Lém an qu e la map pemo nde avait penc hé une" fois deplus, mais ce tte fois ci du côt é duBouveret et que tout le f lot descienc e infuse am ené e par la baiede Mon treux, la Veve yse, le F lon,la Venoge et autres affluents venait
d'êt re refoulé v ers la Bataillère pourque notre Rhôn e, d igne émule • duJourdain, refluât vers la Furka:
Rhodanu s convcrsus est rctrorsum.
Que nos bons voisins de Vaud setâten t donc le pouls, se consultentrecherchent , enquêten t , cons tatentceci ou cela, c'est leur droit et ridi-dule serait quiconque y trouverait àredire. Toutefois , nous nous permettons, nous Valaisans, d 'exiger que
ces censeurs basent leurs conclusionssur des faits sensés et sur des théories acceptables. Certes, nous ne préten don s point infirmer en bloc lesallégations sur lesquelles certainsparmi les nom breux correspondantsoccasionnels des journaux vaudoisbasent leurs appréciations à cet égard,ma is il nou s est difficile de ne pasreleve r que la plupart parm i e ux
feignent subitem ent de voir stoute une foule de raisons.
Or, si tant est que ces raexistent réellement, elles ne sonabsolument nouvelles. On a men cé par dire : « Le mauv aissultat d'un seul district pe ut descendre le canton de deuxtrois échelons » : on a continuédisant : « Les exp erts change nt les arrondissem ents » et on est f in arrivé avec une foule d 'obstions bonnes ou mauvaises, soumesquines et rarement concluan
Si les argu me nts ci dessus que lqu e valeu r : ils l 'ont aussi pour les autres cantons que celui de Vaud et ne pro uve nt que le retard de ce dernier pse justif ier aujourd'hui mieux qunôtre hier ou avant-hier.
Dan s cette lutte loyale où,qu'aucun autre, notre canton méd'avoir sa revanche, nous n ' ironsjusqu'à nous enorgueillir . Qu' ils s
lèvent à leur aise, nos vo isins, mais.cessent de venir , par des argumem prun tés, proclam er que la n'a pas eu lieu à arme s éga lesqu' il y a eu mald onne , car que lqu e chose que nous n e sorons pas Ay ant accepté notre pou r le vrai alors qu'il était hliant pour nous, nous voulons eaujourd'hui que le canton de V
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2 L E V A L A I S R O M A N D
ni plus ni moins que les autres, accepte comme acquis notre rang nouveau sans chercher des niaiseries quine con vainquent person ne, comme parexe m ple cette perle lancée par unbon chauvin du drapea u blanc etvert :
« Les jeune s gens ont l 'habi tude
de boire , s i bien qu'au m om ent del 'examen ils n 'ont plus l 'entière possess ion d 'eux-mêmes . »
Eh brave chauvin croyez-vousdonc que les jeunes Valaisans neboive nt pas le jour du recru tem entaussi bien et autant que vos jeunesVaudo is ?
Si vous n 'avez pas d 'autre thèmepour insinuer que la lutte ne se faitpas à arme s égales, ce n 'est certespas vous qui relèv erez le rang de
votre canton.Mais, en définitive, rendons grâce,
même à ceux qui souffrent de notreavance, car, sans leurs défis persistan ts , en serions-nous là à l 'heureactuelle ?
« « E X 3 C -
La baraeea di fâyes
Le cône d'alluvions où a été bâtile village actuel de Chamoson a étéoccupé à l 'époque romaine déjà.Preu ve en sont les tombe aux découverts a ux lieux dits « Les C rêtes >et « Châ telar », les urn es cinéraire strouvées au lieu dit « Trémar ières » ,et les nom breuse s trouvailles faitesde monnaies romaines. Ces tombes,urnes e t monnaies , cachées aux yeuxdes hommes depuis de longs siècles,ont été mises au jour, à certains intervalles, non pas grâce aux fouillesdu cherche ur arc héologiste , maisgrâce au pic du cultivateur actif qui
occupe la place où ont passé descitoyens du gran d emp ire de Rom e ;qui a min é le sol pour transfo rme rles culture s ou pour y jet er les bases d 'une habitation, et cela purement par les chances du hasard.C'est au hasa rd, aussi, que l'on adû, lors de la pose des tuy aux engrès alimentant les fontaines du village principa l, la mise au jou r d'unsquelette humain, complet, enseveli
à un m ètre à peine de profonde ur,au lieu dit « Ve rs-C roix », et deplusieurs pièces romaines au lieu ditc Pom ey » ; ainsi que la déco uver tepar un propr iétai re , François Ducrey,d'un tom beau , précisém ent à l 'emplace me nt de ses caves attiguës àsa maison. Tr op souven t les objetstrouvés ont été détériorés ou brisés
par les outils du m anœ uvr e, quelquefois , les mon naies frottées ju squ'à complète usure, pour la reconnaissance du métal [Auri sacra fames'.). P lus souvent , malheureusement, d ' ignorants possesseurs de cescurieux objets les ont gardés deverseux jusqu'à complet oubli et les ontégaré s, ou, agissant d 'une ma nièrecoupa ble, eu tout cas d 'une façonpeu patriotique, les ont remis àmoindre prix à des marchands d'antiquités étrangers.
C'est de la dom ination roma inesans doute, et non seulement dumoyen âge, qu'a subsisté un vestigeaux flancs mêm es du roch er dontl 'arête sert de limite aux communesde Chamoson et d 'Ardon. Les lieuxoù est ce vestige s 'appellent enco reLe Château. C'était, il y a plusieursannées, avant que les gamins l 'eussent presque complètement détru i te ,un e galerie flanquée à la paroi duroc, dans une certaine longueur autravers de cette paroi, construiteavec un mortier don t les m açonscontem porains sont loin d 'avoir lesecret, et perc ée de bout en boutde petites ouv erture s, soit fenêtres,comme si cette galerie eût servi depoint avancé de sentinelle de lagarde du château. Ce château, lesoussigné le suppose avoir existé aupied du roch er, à l'est de la gale rie,au point culm inant des taillis dominant les vignes des Lum ières d 'oùl 'on tire un vin en rapp ort avec le
non de situation, et non, comme lecroien t les gen s du lieu, sur le roche r, en dessous de la forêt de LaRuttschà *). A l 'origine, cette galèrea dû être moins hau te, moins éloign ée du sol ; son élévatio n actuelleest attr ibuée aux érosions du solam ené es, à la suite de tan t de siè-
* ) Venez tous, aux vendanges, empiéter dece vin p étillant ; il n'a pas son pareil.
cles, par les crues de la Siseraau mom ent des p lu ies . En d 'atemps, ce torrent est à sec;
Ce château, cons tru i t à l ' éprom aine, main tenu au mo yen fut détruit par les troupe s sav odes, lors de l'invasion faite P ier re de Savoie , e t un détachede ses troup es s 'occupa neuf
dur ant à sa dém olition com plète (1Dans ces temps tourmentés
dant lesquels les nations ba rbinquiétèrent l ' empire romain , ade le renv erser ensu ite, le pay sValais avait reçu la visite de hode quelques-uns de ces peuAprès avoir parcouru en vainquou traversé, comme chassées parhordes de nations rivales, les vadu pays, ces bandes s ' installsou ve nt dan s des lieux fortifiéinquiétaient sans cesse les indig
Une de ces band es , dés ignées le nom de Sarrasins, bien qufussent venu es p eut-être du fondsteppes asiatiques (car on en vbaptiser du nom de Sarrasins tces armées composées de peuplteint noir ou noirâtre ; lors mqu'elles ne venaie nt pas de l 'Aou des peuples africains) prit posion de la forteresse dom inanplace de Chamoson et la contréfit dan s le voisina ge de s incu rfréquentes, pour se ravitailler, pifaisant de nom breu x larcins et lèvements .
Le temps à fait son œu vre ;faits ont passé à la légende ou tradition. Mais la légende et ladition disent quelque chose, coil n'y a pas de fumée sans feu.
D'ap rès elles, ce châ teau ahab ité par les fées. La galerie il a été parlé s'appelle enc orelangue vulgaire : Baracca-di-soit « bar aq ue des fées ».
Ces fées prétendues, au dsortaient de leur fort, de jour onuit , et allaient moisso nner cham ps, rend re visite aux cotcouverts de pampres au fruit mûaux greniers des habitations qurencontraient dans le voisinage,veillaient les grand s chemins,çonnaient les voyageurs e t marcet arrêtaient des convois.
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L E V A L A I S R O M A N D
On vint à bout de les chasse r.Lors de leur départ, elles proposèrentde couvrir le Rhône et s 'engageaientà le maintenir dans son lit, si on leslaissait dem eurer au pa ys. Mais onle leur refusa.
D'après une version, elles étaientrépu tées enrichir ceux à q ui ellesvoulaient du bien et ruiner ceu x
qu'elles n 'aimaien t pas. Le ur fuiteserait due à un certain monsieurMa ret, curé ou vicaire de la paroisse *).
Ces prétendues fées, transforméessous ce nom par la superstition, d'unetroupe de bandits réels , soit ceux ci,ont peu t-être disparu déjà lors del 'établissem ent des Burgo ndes dansles Gaules e t en Helvet ic
8 août 1897. J- R E Y M O N D E U L A Z .
*) M. Maret, enterré à Leytron, réputé dansces lieux pour un .saint personnage. Lorsqu'il les
aurait chassées, elles lui auraient reproché qu'unjou r, gravissant le chemin qui mène d'A rd onà Cham oson , il avait d érobé un raisin dansune vigne. „ Ou i, c'est vrai, répliqua le sainthom me. Mais j 'a i mis une m onnaie au boutde lVchalas que je fendis pour la faire tenir. "
L E S : B .A . < 3- :L T ^ :R , :D S(Air du roi Dagobert)
Cette chanson, dont tout le mondedans notre pays conna ît au moinsles prem ières paroles, est à tel point
' disloquée que depuis n om bre d'années nous nous étions vainement appliqué à en rajuster les tronço nsépars et souvent faussés par les mauvais copistes. Comme elle fait mainteallusion à la situation politique d'unepério de de nos luttes civiles, elleprend un caractère historique incontesté. Aussi bien avons nous cru de-
'vo ir la sauver de la pou ssière oùelle serait inévitablement tombée.
Nous la donnon s entièr e, com meun docum ent, les paroles piquan tes
qu'elle contient n 'ayant plus d 'autrecaractè re que de nous faire mieu xsaisir l 'acuité des petites rivalités locales dont se passionnaient nos grandset ar r ière-grands-pères .
No s'âtro bons BâgnâsNo sin pas tant de croè seudâs,On dzo à la Croay du cœuNo no sin djà tant fi honneu.
Li tiare alltmansSon preu de bons infans
L'on l 'émardze u tsapéEt la grata à la pé.Po li monseu du Bas
N'in djà dé que n'ein vouein pas,No voein seu du SemplonPo remettre l 'enquesechon.
N o s'âtro LortierinsNo sin pas tant de croè parrains,
N'in lo prayre MatsouQu e no mené tioé pe le cou j
Nontro bon présidan
L'est on franc allemand ;Po se fire montaSa preu bien se corbâ.De danslié por li ray
Balle preu couman tot paray,De danslié po i canton
L'est contriro à l 'enquesechon.
No z'àtro TzansserinsNo sin pas tioé de dzein de rein,
N' in noutro prayre Gâ,Que no mine tioé pe lo nâ.
Noutra depulachonQue fi-ie pe Chon ?Ceu Leügro de maudyuiNo traesson de chui.I places du pahys
Fau t pas m ettre' de dzein instru is,Faut mettre de betionsPo soteni l 'enquesechon.
No z'àtro de BrosonN'ein preu quâque iàdzo rayson
N'ein noutro bon prévôQu'est la pertze d'i pay fazô.Po payié à l'EtatLa tassa du seiidâLi preyre an rein d'ardzeintEtein comme no sein ;No sarin pas pié binAvoué lo pale et lo patin,
La represeintachonC'ontrira à l'enquesechon.
Varbierins, Medierins,No sin pas tioé de gros vaureins
Po no mena pe lo couN'in o jésuite Metseou.Râda ceu de daôSont tioé mô invarnô ;Sopon rin que d'étiâEt no n'in de cailla,Sont tioé pè utor d'i joeyMedzon de z'arbazo rin coay ;No n'ein de bon baconPor ingrichié la relijon.
Veletta et CotterAn djà on pià ein einfè.Leson de croè papayDeson de înô d'i ray,Sont tioé de protestants,
No n'ammin mi li z'allemans.Lo vieu patay est peu bonPo remettre l 'einquesechon.
No z'àtro SarreyensNo farein parti li payens,N'ein lo prayre Perron
Que no commande de tenin bon
No farein derotchietCeu djâblo d'étrandjiet,No mettrîn i liberôU paradi d'i tzeô.N'ein on bon Dio d'à pâ
Que sa preu bin no govarnâ,Et lo devin d'UllonPo rétabli l 'einquesechon.
No sein de bon chrétiens,No faut borlâ tioé li payensN'ein preu de prayratzonsPo mettre lo foa i setzons ;Li z'abbés nontro chefsVeulon repreindre i fiefs,Li dmiers souverains,Li diemo d'i coveints,Pâyein leu jostameint
Trei slein cartânes de fromeirrEt quatro vein meutonsPor eingriché la relijon.
Etein comme no sein,No voein pa tant de tzandzeme
N'ein onze coriatzonsEt n'ein dize-houé prayratzons,
Li prayre, li coriâ
Veulon pas no manquaPo courâ nontr 'ardzeintN'ein preu de braves dzein,No venien pouro et secs
Avoui de messe et de procets,No faut soffri on beconPo soteni l'einquesechon.
Loui s GARD. 18
(Traduction au prochain numéro
du clergé valaisan en 1775
(Nous tirons ce catalogueagenda de 1776 publié à SionSébastien Naterer. )
Sa Grandeur l'Illustrissime vérendissime FRANÇOIS FRÉA MBU EL, évêque de S ion , et Préfait du H au t et Bas Prince du Saint Empire Romai
Messieurs les Chanoine s d uVénérable et très-ancien Chapi
l'Eglise Cathédrale de Sion.(Chanoines en résidence)M. François M elchior Zenru
Doyen et Seigneur de MolM. François Joseph An denm
Doyen de Valère .M. François Joseph Summ erm
Gran d Sacristain. Procureugrands Anniversaires .
M. P ier re Joseph Imseng, Cet Procureur Général.
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aura ien t gand même p ien bu en quelque jausse .
M . F O R M A L I T É . — Mais son
Messieurs, que le cr ime ayant, stoutes les probabili es, été comsu r le parcours fr ibourgeois. . .
M. A L C O O L I K . — Gu'est-ce
ça beut faire te plusse ?...M. F O R M A L I T É . — ...que, de
fait, il-résulterait que les t r ibunfribourgeois se déclarera ien t comtents. .
M . A L C O O L I K . — Gompétans
Vripourg ou te Perne, c'est guif-pouricaud
M . F O R M A L I T É . — Pardon , la pde mort l 'assassin tomb erait le coup de l 'ar t icle 366756 du pénal fribourgeois
M . D U R A I F O R T . — Mais emessieurs , de quoi s'agit-il ?
M . B R A N C A R D . — T o u t ça être raccourci. . . Tchiac
M . F O U E T T A R D . — Il faut renaître qu ' i l ne l 'aurait pas volé..
M. A L C O O L I K . — Il ê t re sûr
faire gonnaizance te la killotine.M. DUSOMMIER. — Sous le p e r e t paf Sitôt pris, sitôt penduN ' e s t ce pas, M. Duraifort ?
M . D U R A I F O R T . — J 'aimeraisavoir de quoi et de qui vous lez, mais malgré que vous n 'arr ipas à me le dire, je ne suis pas la peine de mort
S O M M A I R E . — Logique humaine (fantaisieen 2 tableaux), L. C. — Midi (poésie). —Les Bagnards, traduction littérale. — Glànu-res historique-. — Les Polonais (chanson),Louis GARD. — Culture : Le cresson en ba
quets. — Etat nominatif du clergé valaisanen 1775 (srite). — Bloc-notes. — Ca-se-tête*.
Logique humaine.
\« TABLEAU
Le j " avril iSç' j dans un hotel de
petite ville de la Suisse romande.
PERSONNAGES. — M. D U R A I
FORT, patron de l'hôtel. — M. BRAN
CARD, marchand de bois. — M. FORMALITÉ, avocat. — M. DUSOMMIER,voyageur en poudre insecticide. —M . F O U E T T A R D , voiturier. — M.
TROGNON, courtier en vins. — M.BoBÊCHON, voyageur en lampes a
esprit de vin. — M. A L C O O L I K , v o y a g e u r en t isanes.
M . D U R A I F O R T . — Ah t iens ...M. Brancard . Et vous allez bien,Monsieur Que dit-on par là -bas?
M . B R A N C A R D , tout étonné. —Com men t ? vous ignorez encore
Les convives arrivent, par un, par
deux ou par trois.M . F O R M A L I T É , ayant posé sa ser
viette d'avocat et dépliant sa serviettede dîneur. — Sa'ut messieurs. . . Ehbien, cette fois-ci en voilà une importante cause pénale. . .
M . B R A N C A R D . — Quel coup hein... C'est égal, c'est triste pour laSuisse.
M . D U S O M M I E R . - C'est tout demê me bleu, n 'est-ce pas.. . ?M- F O U E T T A R D . — Il faut quand
m ê m e un toupet, ur te audace. Tomber comme cela sur .un pauvre employé : Pan
M. TROGNON;-^-Ouh elle est forte M . A L C O O L I K . — C'en êdre un
guet abens apominâpleM. D U R A I F O R T . — Mais enfin,
Messieurs, s'agit-il d'une plaisanteriede premier avril ?... Quelque poisson ?...
M . B O B K C H O N . — Un bien tristepoisson.
M . F O R M A L I T É . — Un cas intéressant, s'il en .fut jamais , de p rocédure pénale . . . J'ai appris cela del 'huissier , comme j 'entrais au Cafédu Tribunal rejoindre une de mesclientes.
M. BOBKCHON. — Moi, du commissionnaire qui cire les souliers enface de la gare de Lau san n e .
M . A L C O O L I K . — Moi en zordanttu gafé Dembérance te Bayerne .
M . D U S O M M I E R . — Mais c'est affreux . . . Et dire que pas un journaln'en souffle mot... Ah il faut direqu e les jo u r n au x qui ar r iven t iciavant midi étaient déjà impriméslorsqu 'on a fait le coup.
M . A L C O O L I K . — C'est d'écal ; ils
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2 L E V A L A I S R O M A N D
M. A L C O O L I K . — G o m m e n t ?,.. Enbrézence d'une forfaicte adrosse,apominâple ? Fous êdes rit igule
M. T R O G N O N . — Quoi , M. Durai-fort, vous osez soutenir. . .
M. D U S O M M I E R . — Avoir pitiéd'un pareil scélérat . . . Pou r moi, quitue doit être tué.. .
M. F O R M A L I T É . — Songez doncq ue le fait incriminé se compliquede préméditat ion , ce qui tombe sousle coup de l'article 999 999 du codede procédure pénale fribourgeois ;d'effraction jugée passible de t ravauxforcés par le code Napoléon ; deguet apens , prévu par les articles25547 , 48, 49, 50, 51 et 52 du coded' instruction criminelle ; et, en plus,d 'a t tentat à un agent dans l 'exercicede fonctions publiques qui fait l'ob je t de peines spéciales prévues par
les codes divers de pays divers. . . Juridiquement, vous avez tort, M. Du-raifort.
M. D U R A I F O R T . — C'est égal, je
vous dirai que la peine de mort. . .M. A L C O O L I K . — Le beine te
mor t il defê êdre rédapli bardo ut.C he ne gombrendre pas bourgoi leGonvétérazion il afé voulu apolir ça.
M. B R A N C A R D . — Cette abolitionest une honte pour la Suisse. Oui,M. Duraifort, si vous vous mettez àsoutenir les assassins.. .
M . A L C O O L I K . — T ' apord , moi,che ne fené blu z'ici.
M. BOB KCl ION. — T o u t ça doitêtre raccourci. . . Tchiac Aussi bienceux, qui les sout iennent que ceuxqui font le coup.
H« TABLEAU(Dans le cas o ù la peine de mort aurait été appliquée.)
Le J" novembre ISÇJ. Dans le
vieille hôtel, à la meine heure. Lesmeines personnages.
M . D U R A I F O R T . — Alo rs cette foisc'est fait... il est exécuté .
M. F O R M A L I T É . — Le jugement
es t exécuté . La loi a suivi son coursnormal.
M . B R A N C A R D . — C'est simplement dégoûtant .
M. D U S O M M I E R . — La peine demor t un ves t ige de la vieille barbarie.
M . T R O G N O N . — En effet, on abeau dire , si perspicace que soit lajustice, un homm e peut n 'ê t re pascoupable et... Vous voy ez d' ici lesconséquences .
M . F O R M A L I T É . — C 'es t pe ut-ê t revrai, mais songez que cela entraînerait toute une révolut ion dans la rédaction des codes, attendu q u' il n 'ex istepas de code pénal fédéral.
M. B O H È C H O N . — Raccourcir unhomme-là . Tchiac ... Je ne m'expl i que pas que l'on en soit encore là,à la fin d'un siècle comme le nôtre. . .C'est bien com me vous dites. .. unvestige de la barbarie.
M. A L C O O L I K . — C'ètre ignople.Aussi, bourgoi le Gonvétérazion il
laisse rédaplir après afoir apoli. . .T o u t ça c'est à gausse tes chésse-vites
M. FOUETTARD. — J'en connaisun, moi, qui ne voudrai t pas voir ça.
M . B R A N C A R D . — J'ai vu celaune fois à Paris . C'est dégoûtant,honteux, igno.ble dans une sociétécomme la nôtre. . .
M. BOBÊCHON. —• Je ne m'explique même pas comment on peutencore t rouver des gens disposés àaccomplir une aussi sale besogne...
M. D U R A I F O R T . — Voilà, du mo
m e n t où la peine de mort était rétablie, c 'était pourtant le cas ou jamais
M . A L C O O L I K . — Gu 'es t ce quefous dites ? Fous êtes donc un chés-sevite ? Che fous tis que z'est uneadrocité. Foilà un maître d 'hôtel quitéteste les brocrès tu tix-neufièmesièkel L. C.
2ÏÏICÎM
Il est midi. La rue est pleine.On sort partout des ateliers ;On court , on part à perdre haleine,Hommes, femmes et écoliers..
11 est midi, La cloche sonneSes joyeux et doux carillons...On sort, on cour t , on bourdonneC om m e un essaim de papillons.
J'aime par le soleil la voir,La rue entière qui s'anime ;On se dit : s Hé, salut, au revoir,
Bon appétit, mon cher intime "J'aime par un jour attiédiVoir la rue aux coups de midi.
C H . M E
LES BAGNARDS
(Traduction littérale.)1. Nous autres bons Bagnard
N ous ne s ommes pas t an t de vais soldats , — Un jour à la Cdu C œur — Nous nous somm estant fait honneur. — Les frèrelemands — Sont bien de bonsfants. — Bs ont l ' image au ch— Et la gale à la peau. — les messieurs du Bas ') — Nou s déjà dit que nous n'en voulion— Nous voulons ceux du S impl
Pour remettre l' inquisition.2. Nous autres Lo ur t iér ins2
N ous ne sommes pas trop de vais parrains: ), — Nous avoprêtre Machoud — Qui nous tous par le cou ; — N o t re bosident — Est un franc allem anPour se faire monter — Il saise courber — De danser pourois — Il donne bien permissiode même, — De danser poucantons — Est contraire à l'ition.
3. Nous autres ChanserrainsNe sommes pas tous des genrien, — Nous avon s notre Gard — Qui nous mène tous nez. — Notre deputat ion —fait-elle par Sion ? — Ces bde maladroits — Nous trahisscoup sûr. — Aux places du paIl ne faut pas met t re de genstruits, — Il faut mettre des be— Pour soutenir l 'Inquisition.
4. Nous autres de Bruson —
avons bien quelquefois raisoNous avons notre bon prév ôtQui est la pe rche des pois (fasôPour payer à l 'Etat — La tax
1) Bas-Valais. — 21 De Lourtier. —rain désigne en général un homme d'âg— De Champsec. — 5) Diminutif de signe surtout un petit porc. - 6. Chemaison du Gd-Sl-Bernard. — : > Vapois.
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soldat — Les prêtres n 'ont pointd 'argent , — Res tons commes noussomm es ; — Nou s ne serons pasplus bien — Av ec le chiffonnier etles chiffons, — La représentation —Contraire à l' inquisition.
5. Verbiér ins , Mediér ins , — Nousne somm es pas tous de gros vaur iens . — Pour nous me ner par lecou, — Nous avo ns le jésuite Mi-
chelod. — Regardez ceux d'aval*),— Ils sont tous mal h ivern es, — Ilsne soupe nt que du petit- lait — Etnous avons du lait caillé, — Ils sonttous bleus autour des yeux, — Ilsmangent des herbages pas cuits . —Nous, nous avons du bon lard —Pour engraisser la religion.
6 . [Manq uent trois vers.) Villelteet Cotter — Ont déjà un pied enenfer. — Ils lisent de ma uvais papiers, — D isent du m al des rois , —Ils sont tous des protestants , — Nous
aimons mieux les Allemands . — Levie ux chiffonnier e st assez bo n —Pour remettre l ' inquisition.
7. Nous autres Sarreyeins — Nousferons pa rtir les païen s, — Nou savo ns le prê tre Pe rron — Qui nouscomm ande de tenir bon . — Nousferons dérocher — Ces diables d 'étrangers, — Nous mettrons les libérau x •— Au Para dis des ch ev au x '•').— Nous avons un bon Dieu à part —Qui sait bien nous gouverner, — Et
le devin d 'Ollon (de St-Triphon) —Pour rétablir l ' inquisition.
8. Nous sommes de bons chrétiens,— Il nous faut brûler tous les païens.— Nous avons assez deprajratso/is10 )— Pour mettre le feu aux set sous n ) .— Les abbés nos chefs — Veulentreprendre les f iefs , — Les dernierssouve rains, — Le s dimes des couvents ; — Payons- leur jus temen t —Trois cents quartanes (mesures) defroment — Et quatre-vingt moutons— Pour engraisser la religion.
9 . Res tons comme nous sommes ,— Nous voulons pas tant de changemen ts ; — Nous avons onze co -riatzonsvl) — Et nous avons dix-huit
prayratzons . — Les prêtres , les cu-r ia les — Ne nous vont pas manquer— Pour v ider notre argent . — Nousavons assez de braves gens. — Nousdeveno ns pauvres e t secs — Av ecdes messes et des procès. — Il nousfaut souffrir un peu — Pou r soute nir l ' inquisition.
S) D'avau, d'aval, c.-à-di:e cl j fond de la vallée.•— 9) Précipice sous le torrent de Sarreyer. —10.) Diminutif de prayre (prê tre). — n . Poires séchées au four.— 12. Diminutif de atriale(notaire).
GLANURES HISTORIQUESA n c i e n n e s p o s t e s .
Vers le milieu d u siècle passé, les servicespostaux (aujourd'hui de plus en plus développés, avec des courriers arrivant quoditiennementaux villages les plus écartés) étaient loin d'avoir une organisation compliquée. Les alma-nachs du temps, au lieu des lo ngs règlementspostaux accompagnés de tarifs, contenaient toutsimplement les renseignements qui suivent :
Arrivée des courriers h Sion.
« Dimanche, entre 3 et 4 h. après
midi, il (le courrier) arrive de St-Mauriceavec les le t t res de France, Espagne,Hollande, Angleter re , Al lemagne etde toute la Suisse, etc. Il part aussitout de suite pour Brigue et ainsi lejeudi.
» Lund i et jeudi le soir pen dan tla nuit plus tôt, ou plus tard selonla constitution du Simplon ou du LacMajor, avec les lettres d'Italie, d'Allemagne et d 'Autr iche. Et part dereche f tout aussitôt, la mê me nuit,pour St-Maurice. »
Arrivée des courriers a St-Maurice.
« Dimanche, de Genève, P iémont ,Savoie et toute la Suisse à 9 heures du matin.
» Lundi , de France, Allemagne ettoute la Suisse à 2 h. après midi.
» Mardi, d'Italie et tout le Valaisà 6 h. du matin.
» Jeudi, comme le dimanche.» Vendredi, comme le jeudi, d ' I
talie et de tout le Valais à S h. dumatin. »
Départs.« Dimanche, à 9 h. du matin, pour
l'Italie et tout le Valais.» Ma rdi, à 6 h. du ma tin, pour
la France, Allemagne, Angleter re ,Piém ont, Savoie et toute la Suisse,Genève, Espagne, e tc .
» Merc redi, de même à 6 h. dumatin.
> Jeudi , comme le d im anch» Ven dred i, à 11 h. d u
pour tous les pays, comme le » Samedi, à 6 h. du matin
tous les pays , comme le vend
Prix de quelques denrées l 'h iver 1775-76, à Month
Le pot de vin blanc
L 'hui le L'eau-de-ce rise La livre de beu rre L e frome nt (le bichet) 20 àL'or ge L e seigle (le bichet) 14 à
vm IP©IL©NMS
Pauvre proscrit, chassé de la patrie,Un vieux guerrier aux échos du GrDisait encor d'une voix attendrie :Suisse, je viens implorer ton appui,
Oubliais-tu que nous sommes tons Non, je le sais, tu n'es pas inhumaVois nos malheurs, contemple nos
Les exilés te demandent du pain.
Brûlant d'ardeur dans le champ duJe combattais pour notre liberté.Vœux impuissants inutile courageA la valeur la force a résisté.Tous mes amis gisent dans la pousMorts par le fer, ou la peste ou laPâtre des monts, ouvre-moi ta chau
Le Polonais te demande du pain.
J 'ai vu ma sueur auprès de moi moEt dans ses bras son entant étoufféNul ne soutint la Pologne expiranteSur no s remp arts, le Russe a triomJ'ai faim, j'a i soif et mon sang couJe viens chez toi, Suisse républicainOh que du moins l 'humanité t 'hon
Le Polonais te demande du pain
Soldais martyrs, mes chers com pagn onPour la patrie, épris du même amA votre mort si je donn e des larmC'est dans l 'espoir de vous vengerSi l'Eternel ici veut que je meureEl de ma mort si l'instant n'est paHelvétien, jusqu'à ma dernière heur
A l 'exilé donne, donne du pain.
( » abonni'de /' „ Echo des Alp
*) Probablem ent Louis Gar d, qui cueilli un de ces proscrits.
— W s : : t = f =
CULTU E
L e c r e s s o n e n b a q u e t sM. J . - li . Av ign on , professe
griculture à "Wassy (Haute-
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L E V A L A I S R O M A N D .u
recom man de aux amateurs de cres son le mode suivant de culture, d 'application facile et qui donne, paraît-il, de très bons résultats .
Un baquet quelconque, un tonneauscié en deu x, par exe mp le, fournitles bassins . Plaçons-les dans un endroi t ombragé, de préférence. Remplissons-les d'eau pro pre . A la surface de cette eau, mettons une claie
en osier ou une grilla e n fil de fergalvanisé (dans ce d ernier cas, ilfaut qu'elle soit accroch ée au borddu bassin). Nous n'auron s plus qu'ànous procurer des rameaux de eresson et à les déposer sur la claie ousur la grille. Quin ze jou rs ou troissemaines après, les racines et les tiges se seront développées. Nos bassins seront couverts de verdure, nouspourrons ar racher déjà quelques tendres tiges de cresson.
i II est inutile de renouveler l'eau,
dit M. Avignon, comme je le croyaiset le faisais les prem ières ann ées.L 'an dernier, de mai en nove mbre ,je n 'ai pas changé l 'eau de mes bassins et le cresson était de toutebea uté. Bien enten du, il faut ent retenir les bassins aussi pleins quepossible. »
M. Avignon préconise l 'emploi dedivers sels qui sem blent beau coupfavoriser le développement du cresson.
« Les engrais qui m'ont donné lemeilleur résultat, après de nombreuxtâton nem ents, sont le sulfate d 'ammoniaque et le sulfate de fer mélangés (5 gram mes de sulfate d 'amm oniaq ue, une pincée , et environ unqu art de sulfate de fer par dix litres d'eau et l 'on vers e ensuit e ladissolution dans les bassins.
» Un papillon blanc, la piéride ducresson [fi/cris râpa'), dépose sesœufs sur les feuilles de cette plante,et, au bout d 'une dizaine de jours ,ils don nen t naissance à des petiteschenilles vertes qu' il faut s 'empresserde détruire. Un arrosage au jus detabac ou de savon noir en a générale m ent raison. Il y a bien aussil'altisc [altica o/eracea) ; mais, en imme rgea nt le cresson de temps entemp s, on se déba rrasse de cet insecte. »
Le procédé dont par le M. Avignon est bien simple à es sa ye r; i lest intéressant. Souhaitons qu' il réussisse partout comme entre les mainsdu professeur de Wassy.
É.î4 IQMMMÎ OFFICIELdu clergé valaisan en 1775
(SUITE)
Messieurs les eures et eures duL. dizain de Sion.
S A V I K Z K . M. Jean-Bapt is te Loye,curé. — AVEXT. M. Dominic Jean,curé. — G R I S I M U E N . M. Théod uleZuffrey , curé . — V E X . M. Jean-François Villete, curé. S T - M A R T I N .
M. Jean-Baur Zen heus eren, curé ; M.N.-N. Beitrison, prêtre . — E Y O L È X E .
M. Pierre Moix, curé. — M A G E . M.Jean Tabin , curé . — N A X . M. Ja
que Moret , curé ; M. Et ienne Panna-t ier , prêtre à Vernamièze. — BRA-MOis. M. Pierre-Joseph Passy, curé.
Messieurs les curés et cures duL. dizain de Sierre.
SIERRE. M. François-Joseph Preux,chanoine de Sierre, curé et surveillant ; M. François-Ign ace Delovina ,vicaire ; M. Josep h-A drien. Mauricede Courten, docteur en théologie,prê tre ; M. Jean-B atiste Alb ertino ,prêtre. — S T - M A I R I C E - D E - L A Q U E .
M. A n t Chablay, curé ; M. Joseph-Franço is Re y, coadjuteur : M. PierreEssei ller , prêtre à Miège. — V E X -TOXE. M. Franç ois-Elie Bou rnier,curé. — A X X I V I É . M. P ier re Et ienneMabillard, curé ; M. Joseph -Sim onSavio, curé ; M. Michel Barth élém yMa billard, assistant. — LEXS. M. Nicolas Magnin, G. R., prieur ; M. François Briguet, bénéficié ; M. Jean-Nicolas Ge rod , assistant. — CllAEEY.M. And ré Bes, cu ré. — G R A X O E .
M. Augus t in Tor rent , curé . — ST -
LÉOXARD. M. Joseph Hallabarter,curé. — G R O X E . M. Joseph-GuillaumeReina rd . curé. — V E R C O R I X . M.Henri Félix Favre, curé.
Le séminaire episcopal de Géronde.M. François Joseph Arnold, direc
teur ; M . Chrétien Ju lie r, prêtre ;M. Jean-Bâtiste Hölzer, prêtre ; M.
Jean Joseph Rigger , d iacr e; M.seph Schmidhal ter, d ia cre ; M.que Alph onse Reiss , prêtre ; M. Delavis , diacre. (A suivr
BLOC-NOTES
Dialogue enten du sur la Pla n— Pourquoi d iable Frantz exp
t-il tout son raisin en caissettes ?rait-ce que lui aussi voudrait se un a pôtre de la Croix-bleu e ?
— A h bah C'es t tout bonneparce qu' il ne veut pas que sesvriers entre des ceps y bussent.
En chemin de fer, retour dessises de Fribourg :
— C'est égal, Huber méritait d'y p asser. Je ne sais pas ce qretenu le Jury.
— La peur d 'ê t re dévoré s , qu'on dit que Huber avait pour des époux mal hivernes:
' - o a a o «
O A S S B - T B T E S
Solution du mot carré No 4
B R O CR U S EO S E RC E R F
Ont deviné : Vénitienne, BullLa bête vole, Be rne. — L. ENord, Lausanne. — Elzear , Zu— Mal aux pieds, B ulle. — K. ISt-Maurice.
Ont rempli les conditions du cours : V én i t i enne ; La bê te Mal aux pieds.
La prime est échue à Véniti
M O T E N T R I A N G L E X ° 4 3
(^Concours 9.)1. Au palais du Sultan.2. Brave le serpent.3. Note de musique.5. Arme t ranchante .
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A b o n n e m e n t sPour la Suisse, un an . . . . Fr. 3 —
six mois . . . „ 1 75
Union postale, (payable d'avance) „ 4 50 par an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneEtranger 0.35 „ „ „
Rabais sur annonces répétées.
SO M M A I R E . — C hr on i que (Le Village franco-suisse). — Le Gran d Saint-Bernard (poésie),M. BESSE-DES LARZES. — Le jeune lion à la
recherche de l 'homme (legende arabe), L.CouRTHioN. — Glânure.N historiques. —Etat nominatif du clergé valaisan en 1775.— Bloc-notes. — Casse-têtes.
CHRONIQUEZe village franco-suisse.
C'est l 'aîné et, par bonheur , lecadet auss i du Village suisse, auquelil su rvivra, nous l 'espéron s, jusq ue•dans les nuits futures des temps.
Quelques-uns nous diront que StGingolph n 'es t pas l 'unique bourg ade
p lacée à cheval sur une frontière-Cela peut être vrai, mais ce qui estbien spécial à S t G i n g o l p h et luid o n n e un agrém ent introuv able ailleurs , c'est qu'aucune distinction n'yest faite entre les deux par t ies dela population. La vie y est doublement nat ionale au . mê me titre pourceux nés au couchant de la Morgeque pour ceux nés au levant . Tout•ce qui peut ê t re commun aux deuxfractions du village l 'est demeuré
depuis p lus de trois siècles. Sa nsd o u t e , au point de vue administratif, chaque nation doit y avoir sesrouages , mais , en r evanche , les biensbourgeois iaux y sont demeurés indiv is . C o m m e on le sait, en France,tou t le territoire est nationalisé, maisil a été fait à S t G i n g o l p h une sorted 'except ion qu 'aucune autre com
mune française ne paraît soupçonner.Les forêts communales du moyen-âge sont restées propriété collective,
même ap rès la conquête par le Valais de la moitié du territoire, et cesbiens communaux, où qu'ils soientsitués, bénéficient d 'une neutralisation spéciale. Pour ce qui touche auculte, les deux StG ingo lph forment ,sous la juridiction de l ' évêque d 'Annecy , une seule et même paroisse ,dont l'église est située sur la terrefrançaise où Suisses et Français vontd'ailleurs pêle-mêle chercher le dernier repos dans l 'unique cimetière.
Chaque nat ional i té a ses écoles primaires, mais le Suisse a droit d 'env o y e r ses enfants à l'école « enFrance » comme le Français les siens« en Suisse » ave c cette différencetoutefois que le budge t des écolesé tan t là centralisé, les écoles valai-sannes perçoivent une modeste finance , formalité inconnue sur le territoire français.
Le service postal y est double
aussi, mais les citoyens du Villagefranco-suisse bénéficient simultaném e n t des tarifs français ou suisses.La lettre arrivant de Paris affranchieau tarif intérieur de la France sera ,sans surtaxe, délivrée au Suisse parle facteur français comme la lettreaffranchie à 10 cent imes venant dePoliez Pittet ou du Landeron sera
remise au Français par le facsuisse. Ce tte com binaiso n offre double privilège à la jeunesse fé
nine du Village franco-suisse, laqu enon moins rusée ni moins perplen mat ière amoureuse que celle dtres lieux, pourra à la fois corpondre dans les pr ix doux avec voisin à culotte passepoileuse soupire à la caserne de la Pontaet avec l 'autre voisin à culotte rosuant sous le soleil de l 'Algér ie , Madagascar ou du D ahomey .
En a t t endan t le re tour de l'unde l 'autre, la v ierge du Village fransuisse n'est d'ailleurs pas à plainn ' ayan t , en cas de t rop grande pat ience, qu'à choisir entre les gdarmes valaisans et les maréchseux français , comme entre les doniers à croix fédérale au képi etdouaniers à gre nad e flambante dtre Jura.
Or , dernièrement , ce village, dles maisons s 'alignent vers la bdu Gramont, enfilées ainsi que
per les aux deux côtés de la rocélébrait l ' inauguration de sa fanà la fois locale et in ternat ionale .rien n 'était aussi touch ant quemariage, in t ime s'il en fut jamais , oriflammes suisse, valaisann e, gevoise, vaudoise, avec le grand édard tr icolore, que cette union plus petites républiques avec la
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gra nd e. Aussi, n 'est i l pas de spectacle plus édifiant ni p lus im posa ntque cet te marche du cor tège derrière le drape au aux treize étoilesdu Valais et du tricolore dont les porteurs , m arch ant côte à côte , en tête ,ont grand soin de tenir les deu xham pes croisées ainsi que dans unenlacement définitif de deux peuplesdont le double vœu consiste à n 'enbien tôt plus faire qu 'un seul. A cedéfilé, le visiteur se range avec unesorte de recueillement ; les maisonssourient de leurs volets entr 'ouvertsoù vient poindre quelque alerte minois sur lequel demain Franç ais ouSuisses viendront à l'envi cueillir desbaisers ; les em barcatio ns captivesexu ltent en dansa nt dans la rade ,autour de l 'ancre protectrice, tandis
qu e les m aisons du prem ier plan, as-sises au bord inférieur de la rou tecomm e autant de v ierges b lanchesau corsage fleuri, baignant leurs piedsdans les onde s expira ntes du Lé man , semb lent, par le balanc em entd'un drap eau à leur coiffure, convier à la joyeuse kermesse leursbon s voisins de la r ive vaudo ise.Car il n 'est pas d 'étrangers pourcet te popu lation franco suisse. Bieriqu e v illageo ise, elle est de celles
don t la bagu ette a dès longtem psfait fléchir les pré jug és de lieu, debourge oisie, de caste ou d'origine ?Bon gré mal gré, elle veut que samunicipalité française et sa municipalité suisse fassent bon ménage.Aussi, dans le banquet en plein air ,où tous les conv ives aspiraient entre deu x bouc hées la fraîche brisedu grand lac, a-t-on célébré une foisde plus l'union cordiale des de ux
républ iques européennes . Aux chantsjoyeux par t is de la verdoyante r ivesud, le Ilot sembla it clans ch aqu emurmure rapporter les enthousiastesapplaudissements des grandes et opulentes bourgades de la r ive du nord.
Car, en dépit de l'émulation ouver te entre elles , les deu x rives duLéman se jalousent, en sœurs aussibelles l 'une que l 'autre, quoique d'une
beauté différente. Celle du nord,avec ses coteaux chargés de v ignes ,convo ite parfois les imm enses ombrages de celle du sud, sa paixsere ine , ses solitudes où les tê tesvon t s 'égarer sous les dôm es deschâtaigniers . Celle du sud envie parfois les vastes horizons, les richesseset le va et vient bruyant de sa sœur,mais sans oublier de se dire qu ecelle-ci est décidément trop mondaine pour savoir jouir de la paix intime, des doux ombrages et des légères caresses de l 'onde. Elle la contemple avec intérêt dans son luxeartificiel du milieu de son luxe deschoses de la nature en guérissant sesenvies intermitten tes par cette sageréflexion du grillon :
Il en coûte )>ar trop île briller en ce monde,
Pour vivre heureux, vivons caché.
LE GRAND SAINT-BERNARD
En ce-; lieux couronnés de neiges éternellesLe corps est pins léger, et l'âme prend des ailesPour voler pur delà Ces monts majestueux,Et le cœur se dilate en approchant dts de ux .
Heureu x q ui, loin du souffle e t des cou rs et des villes,Ces écumants essaims d'ambitieux rampans,Peut contempler un jour, en ces' nobles asiles,Des antiques vertus les généreux élans.
Plus heureux mille lois qui, bannissant le monde
Du troub le de ses sens et de a feux de son cœur,En ce vallon de paix bienfaisante et féconde,Vient mourir tous les jours p our l ' immortel bonheur-Pi êtres de ce co uve nt, gloire de l'Heivétie,Bâti tout près du ciel pou r redire à jama isDe la toi du chrétien les éternels bienfaits,
Si d'aveugles témoins de votre noble vie,Cupides et pétris de colère et d'envie,Voulaient toucher encore aux gloires de ce mont,A u fleuron q ui rayon ne et scintille à son front...
Non non ne craignons pas : l 'Europe vous| contemple,
L'Europe veut sauver ce grand et rare exempleDe la foi primitive et de l'humanitéEt de l'oubli du monde et de la charité...
L'imp iété vous c raint, le sage vous hon ore ;Des bords de l 'Orénoque aux plaines de l 'aurore,Fran çais.G erma ins, A nglais,p ar mille et mille voix,De votre dévoûment redisent les exploits.
Construit dans les vieux temps au-dessus d e s orages,Votre asile béni traversera les âges,Superbe d'héro ïsme et seman t les bienfaits :Nohles voisins du ciel vous vivre/, à jamais.
2S août /A ï/ . M ^ 131-ssr. »K LARZES.
L e j e u n e L i o n à l a r e c h e r c h e d e l h o( L É G E N D E A R A B E )
Un jeune l ion vena nt de qdepuis peu la maison patern ellmon trait fort préoccu pé de savoque c'était que ce fameux « homdont ses pare nts , comm e d'ai
tout le voisinage, parlaient avesorte de haine où se devinait le respect que le mépris. Il se
— * Ma intenan t que m e voib r e , apte à la défense et mêl 'attaque, pourquoi ne me risquje pas à m'éloigne r un peu plula forêt natale ?... Je suis assez pour ne pas me perdre, et d 'ailje reviendrai dès que j 'aural 'homme. »
Il partit sans rien dire, votout e la nuit à tra ver s les ré
supérieures de l 'Atlas, franchles roche rs, les bois, les torrenles précipices.
Le matin, i l rencontra un cham— Est- ce que vous ne
point l 'homme, cet être dont onavec tant de respect, de constion et de terreur ? dit le lion ton légèrement empreint de tim
— Moi répondit le chameaun'ai jamais rêvé pareil honneurque je vive souvent à côté de Tantôt bon, tantôt mauvais pouserviteur, suivant ses fantaisies, donn e à mang er quand il peuquand il veut, et , pour cette nture q u e/ je me procurerais dou te aisém ent sans lui, il memettre à geno ux pour me chd'une foule de choses et ne donn e de me relever que loreconnaît que le poids est assezsidérable pour mes forces. Au pour peu que la charge lui painsuffisante, il la régu laris e e n seyant lui même par dessus. C'la sorte qu'il m'e mm ène ave c travers les déserts . Lor squ'un mea u réussit à se faire vieu x avoir été étouffé sous les sl'hom me le tue afin d'ex plo itedépouille.
— « C'est surp renant, murmlion en s'éloigna nt. C'est doncolosse, une mo ntag ne, un pmène que cet ê t re . appelé ho
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L E V A L A I S R O M A N D
Et il poursuivit sa route avec résignation, attendant une nouvellerencontre .
Ce fut tout d 'abord un animal aucorps solidement constitué et appuyésur des jam bes courtes, au torse solide, à la nuque épaisse, nerveuse ettrapue . De sa tête massive surgissaient deux cornes superbes.
— N'êtes -vous pas l 'homme ?— Je suis le taureau, un soi disant
ami de l 'homme, mais un ami bien malpar tagé : obligé de traîner la charrue entraçant dan s la terre durcie de profondssillons, il m'e nch aîne au lieu de melaisser au moin s libre dans ma deme ure, i l nie pe rsécute , me prov oque devant de nombreuses assemblées d 'où ses semblables acclamentavec frénésie toutes les lâchetés dontje suis l'objet de sa part ; ma chairconstitue un des éléments principaux
de sa nourriture et, dès l 'enfance,l 'homme me dépouille d 'ailleurs sansscrupule du lait maternel.
Le lion s 'éloigna et bientôt observa un amimal aux mem bres démesurém ent allongés, à la peau tachet é e , dont la tête perchée au sommetd'un cou à perte de vue cherchaitdes feuilles à broute r dan s l'épaisseur des arbres.
— Pard on , ne seriez-vous pasl 'homme ?
— Non je suis la girafe, répon
dit en trem blant le timide animalqui prit aussitôt l 'élan pour s'éloigner de cet importun voyageur.
Ce fut alors le tour d'un être bienplus gran d, quoiqu e moins élancé ;il avait l 'air doux, pacifique, la peauma te, les oreilles larges e t pen dantes, les mo uvem ents lents . Son nezextrêmement a l longé pendai t jusqu 'àterre entre deux grosses dents comparables à des cornes monumentales .
— Ne seriez vous point l 'hom me ,
interrogea le naïf lion, cet être donton ne parle qu'avec une craintemêlée de vénérat ion ?
— C'est à moi que vous parlez,jeu ne ami ?
Non, hélas, je n'ai pas la puissance de cet hom me qui ne rêve quefaire de m oi un escla ve. Qu and il yréussit , il m'occup e à transp orter différentes choses, à faire ses trav aux ,voire à lui servir de jouet. Quelque
fois, mais dans certains pay s seulement, il nous vénère, mais il fautpour cela que nous ayon s le manteau blanc et d'ailleurs ce privilè gen'est dévolu qu'à une infime minoritéd 'entre nous .
Ce qui l'amuse le plus, c'est deme tuer pour m 'arrach er les d eu xdents que vous voyez. Ainsi, la seulearm e exté rieur e que la natu re aitdon né à l 'éléphant sert d 'ap pât àson ennemi.
Et le lion s'éloigna en se disant :Ah cet homm e cet homm e quelgéant
Il rencontra une foule d 'autres animaux ses inférieurs à qui il dédaigna d'adresser la parole. Toutefois ,comm e les espèce s plus grand es quel'éléph ant se faisaient rare s, il duten rabattre et com mence r à se dire quel 'adresse supplée souvent à la force.
Voyant un animal aux formes harmonieusement dess inées , aux membres découplés, au cou allongé, à lafrimousse alerte, il s 'en approcha:
— Excusez ma curiosité, mais neseriez vous pas par hasard l 'homme,cet être si connu, que je suis peut-être seul à ne pas connaître encore ?
— Je suis son com pagn on, sonami dévoué, ou pour mieux dire sonserviteur. En toute circonstance, jeparta ge son sort. I l voyage avecmoi, mais c'est moi qui le traîne ou
le po rte ; il se bat co ntre ses sem blables, mais pour le faire, il s 'asseoit sur mon dos, me dirige, mepiqu e, me cingle, me caresse, mefait tourner dans le cirque et quandje ne suis pas mort pour lui ou aveclui sur le champ de bataille, il m'é-reinte jusqu'à ce que j 'expire misérablem ent ; après quoi, il proclameque la chair du cheva l n'est pasbon ne à jeter à vous autres bêtessauvages.
— « Décid éme nt, se dit le l ion,je n 'arriverai donc pas à savoir ceque c'est que l'homme ?.. . Qu'il doitêtre beau, grand , noble et agilePlus je le cherche, plus j 'ai hâte dele voir. »
Il marcha encore longtem ps sansrien rencontrer qui fut digne de sonattention , lorsque , au bout d 'uneclairière, i l aperçut un bûcheron qui,au mo yen d'un maillet, fendait un
un tronc de cèdre abattu su— En voilà un, dit le lio
une drôle de tournure. Qu'il gre , chétif, et si ce n'é tait une al lure é t range je ne ne t ionnerais pas . Essayons pourire un peu.
D éda igneus emen t , dans but d e se distraire, il l ' inar rogamment :
— Vous ne connaissez pam e, n 'est-ce pas ? I l ferait pme nt une jolie bouc hée d e
— Excusez, jeune pr ince ma ux, je le connais intimme traite d 'égal à égal et nmes solidaires l 'un de l 'aupuisque vous tenez à le cje vais vou s le faire voir.tendant , reposez-vous , tenen'avez qu'à poser votre maentre ces deux morceaux d
Et il lui montra l 'ouvertudu tronc qu' il s 'apprêtait à Le jeune voyageur suivi t
seil et, aussitôt, le bûc her on coin. La patte resta prise deu x moitiés du tronc com mun étau.
Mais presque aussitôt, animal, à qui la douleur arrarugissements qui ébranlaientparvint à se déga ger. Alqu'en boitant, il tenta de spiter sur cet insolent enne
il comptait ne faire qu'u n Mais le bûche ron qui s 'étaiché d'un arbre y grimpa alité et, presque aussitôt, disples branches.
Cep enda nt, ses prem iers ments avaient é té entendus lions ; bientôt un géant de royale arriva sur les lieuxcouant une lourde et épaisseLe jeune voyageur lui racoaventure .
— Impruden t dit le viemais il est particulièrement agresseur C'est que peut-êttait pas arm é, car voici slà-bas à distan ce. Eh bien, ferons payer cher toutes ses puisqu' il n 'a pas d 'arme plutabl e. Je reste ici ; cours darêt et demande du secours.
-L' imprudent s 'éloigna encant et en proférant de
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4 LE V A L A I S R O M A N D
ifs rugissemen ts, pend ant que le pied de l'ar
re en p romenan t à t ravers les bran et dans l 'épaisseur du feuillage
Le renfort ne se fit pas a t tendre :
ue des r ep rés en tan t s de tous les de l 'Atlas.
Le premier se plaça à deux pas
de l 'arbre, quatre autres la ;
autres montè rent dessus, s'écha- une symétr ie , un ordre
ui eût fait rougir d'envie des clowns. de l'édifice viv ant s 'éle
le sein des bran et le bûcheron allait
la proie commune lorsqu'on vit se glisser vers l 'extrémité d 'une
s'y suspendre et s'élancer son rôle,
des lions placés à la base, le à por tée de ses se je ter sur lui, mais
pyra mid e déséqu ilibrée s 'écroula et, dans cette indescrip
les anim aux furent ou blessés. Le bûcheron
On entendit alors le jeune lion :
— En effet c'est peut-être bien l 'homme L. COURTHION.
GLANURES HISTORIQUESNous t rouvons dans les papiers
d'un c i toyen montheysan duX V I I I e siècle la note suivante :
— La Chapelle de N o t re D amede Compassion, vers les j e u x dequilles, a été construite et achevéeen 1776 jusqu 'au pav é, fini en 1777.Il reste à faire l'autel et les portes.L 'autel a été commencé en 1779.
En février 1693 a été brûlée
la ville de St-Maurice, on dit que lefeu se prit au four de la Baye (.«if) deSt Maurice, le ven t por ta des en-serles allumées en l 'air jusqu'auPalluz où il a brûlé une grange dontles murailles subsistent encore à côtédu sentier.
— Monsieur le Banneret Dufay,(je dis le Bann... général) a fait bâtirsa maison paternelle en 1776 sur un
nouve au plan bien différent de lavieille.
ÉTAT- NOMINATIF OFFICIELdu clergé valaisan en 1775
(SUITE)
MM . les cuirs et cures du L. Dixainde LoicllC.
LoÈCHE. M. Jean Chrétien Julier,
curé , surveillant et chanoine de Sion ;M. Jean Josse Imwinckelried, vicaire ;M. Jean Chrétien Decombis, recteur ;M. Joseph Melbaum, régent . — Tl'R-TEMAGNE, M. Jean Diot . cu ré; M.Jean Joseph Zim merm ann, v icaire .—S A R C A X A . M. Franc. -Xavier Got t -sponner , docteur en Théologie , chanoine de Sion, curé. — Aux B A I N S .
M. Ignace Arno ld , curé . — Ai.m-XEN. M. Et ienne Gottet , curé . —ERSMATï. M. Bernard Zuffrey. curé.— EMS. M. Claude Putalaz, curé.—
G A M P E E . M. Chrétien Kaiser, chanoine de Sion, curé. — INDE. M.François -Joseph Dossenbach, administrateur.
MM . les curés et cures du L. Dixainde Ra rogne.
R A R O G N E . M. Jean joseph Riedin ,chanoine de Sion, curé ; M. Jos.-Ignace Roten, chanoine de Sion etrecteur de la Noble famille de Rote n ; M. Pierre Jos. Willisch, vicaireà St-Germain. — BAS C H A T I L L O N .
M. Jos.-Ignace Zmilache ren, chanoin ede Sion, surveillant et prieur. —LETSCIIEN. M. François Biner, prieur;M. Martin Hasler. recteur. — MEREE.M. Jean-Joseph Andenmatten , curé ;M. Joseph Clément Huser , curé ; M.Joseph de Cas tonay (su), chargé dela première messe. — A N I S E T E N .
N. Gaspar-Maurice Metzger, rect. —U N T E R H E C . M. Joseph-Ignace Zur-kirchen, curé . — G K E X G I O L . M. Joseph Imahorn, curé . — EvNCHAUL.M. André Murman, curé .
(A suivre.)
BLOO-NOTES
A propos des coryzas que déter minent les premiers froids de l'automne , il n 'est point sans actualitéde parler du mouchoir de poche.
Empruntons quelques détai ls à VE-ch o du public. Le premier mouchoir
de poche connu fut por té en Euroil y a trois cent cinquante ans. femme qui fit faire ce grand pasla civilisation était une bel le Vét ienne à laquelle son fazzoletto vaun légitime succès.
L ' I ta l ie est donc le berceau dmouchoirs de poche ; b i e n t ô t , passèrent les A lpes et se répandiren France, où ils furent adoptés p
les seigneurs et les dames de la cde H enr i II.Le mouchoir de cet te époque,
br iqué avec les tissus les plus cteux, orné de précieuses brod eriétait un objet de grand luxe. SoH e n r i III, on eut l'idée de le parmer.
Ce n'est guèr e qu'en 1580 ql 'Al lemagne se familiarisa ave c objet de toilette. Il ne servai t qu 'apr inces , aux perso nne s très r ichC'était aussi un cadeau que l'on
sait aux fiancés illustres. Il fut l 'j e t de lois somptuaires, et un épublié à D res de en 1595, en indit formellement l 'usage aux gdu peuple.
Depuis , il s'est beaucoup vulr isé, heureusement .
I l convient donc, dit notre cfrère, de rendre grâces à la bV én i t i enne qui inventa le mouchN'est-il pas pénible , en effet, de sger que les beautés les plus célèbdu moyen âge ne connuren t pasutile petit morceau d'étoffe, et qla Béatrice de D an te , par exempet la Laure de Pé t r a rque se mchèrent peut-être dans leurs doigts
' K S 2 > '
C A S S E - T Ê T E S
L e mot en tr iangle N° 43 a incomplètement posé et mal plLe voici dans son ordre normal
1. Arme t ranchante .2. N o te de musique.
3. Exercice à feu.4. Brave le serpent .5. A u ' p a l a i s du sultan.
MO T EN CARRÉ X° 44
1. Utile au jeu.2. Muse.3. Narcot ique.4. Prisonnier.5 Mariage.
7/21/2019 Valais Romand Vol 1
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A b o n n e m e n t sPour la Suisse, un an . . . . } r. 3 —
six mois . . . „ 1 75
Union postale, (payable d'avance) „ +5 0 pa r an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneEtranger 0.35 „ „ „
Rabais sur annonces répétées.
S O M M A I R E — Chronique, L. C. — La Kinàet la lemace 1 table en patois •. — Le Beef-teackd'ours, ALEXANDRE DUMAS. — Automne(poésie), L. C. — Sobriquets de communeset v illages. — Etat no min atif officiel du clergé
valaisan en 1775 (suite). — Bloc-notes. —Ephémérides. — Ca.-se tètes.
CHRONIQUEIl ne se passe plus guère de jour
s a n s que de nombreu ses personnes— n o tammen t des pères et mèr es —
:se lamentan t à leur manière sur l'évolu t ion du rég ime économ ique du p rés e n t et sur tou t du passé ne Vous v iennen t d i re :
« J'ai un fils (quelquefois deux et•même davantage) ; il est intelligent« t p rome t beaucoup . Jusqu ' ic i, j'ai•fait comme tou t le mo n d e ; je l'ai•mis au collège où il s'est fait rem a r q u e r ; il en est revenu p lus d 'unefois avec des prix, mais voici poin-*dre l 'heure de le dir iger ver s une'Carr ière et je ne consta te en lui aucun e disposit ion particulière, aucungo ût spécial pouvan t serv i r à uneor ien ta t ion . Au res te , à parler en
toute franchise, je ne saurais tropm ' é t o n n e r de son indifférence ou deson indécision à cet égard , tan t jevois difficilement moi- mê me ve rs
•quel point cardinal de la vie activeJ e le pour ra is o r ien ter . Examinons lescarr ières dites l ibérales :
i° Prêtre r... Mon Dieu , n'en par-Ions pas il aime par t rop ren t rer à
une heure du matin et... enfin, vouscomprenez bien sans que j'en disedavantage .
2" Notaire..., avocat... — Je suisloin de dire que cela ne lui conviendrait point, mais voilà des' carr ièresbien usée s p artout, pour ne pas parle r que de notre Valais où les notairese t avocats sèchent sur pied avantleur développement , commë' ïes 'p lan-tes dans une forêt toute drue, poussée t rop ser rée et d'un m ê m e jet. Sansco mp te r que la nouvelle loi sur lenotariat l imite leur nom bre, lequeleû t même dû se limiter sa ns cela,
par la force seule des choses, depuisque cette carr ière était devenuepresque nulle.
Qu an t au bar reau , il n 'es t pas certain qu'il n'y ait pas encore quelquechose à y faire, mais comb ien quicommençant leur carr ière à l 'audiencela vont clore au café ? Et puis, sansêtre spécialement doué, servi par unbel organe, sans aller compléter sesétudes dans une un ivers i té é t rangère ,
on n 'es t bon qu'à con trecar rer certa in p roverbe et à ne prophétiserque dans son p ropre pays.
3° Médecin. — Mais , à songer quecela lui plût, voilà près de dix années d 'université en perspect ive , cequi, à 2500 fr. par an — chiffre quisuffit à vous convaincre que monfils est raisonnable — va me faire
un total 'arrondi de 25 ooo part d 'héritage y passera et, lusera-t-il aprè s ? Dieu table o
vet te . . . En tou t cas faudra-il,récup érer cette jolie somm e, en soigne des douzaines de rhe t de pleurésies, s urtout danscontrées montagneuses où les ont l 'audace d 'être plus solidesd'eS"'troncs de poir iers et;-" SUB
ap lo mb , de n 'avo ir pas d ' a r g ej e t e r aux médecins .
S ur ce, ces paren ts perp lexemineront en sollicitant de vou
conseil qu ' i ls auront garde de scar tel est le cas de ceu x qui ch en t des conseils. Au surplun ' o n t pas tort . Il n 'ex is te qu 'utégor ie de gens p lus ennuyeuxles quémandeurs d ' av is , ce son tqui en distr ibuent en toute occD'ail leurs, un conseil de cette applicable à un seul individu rrait trop de dév ier par l'effet m al est moins du côté de tel q u e du côté de notr e S ociété
mêm e,, ainsi que le fait f roidementi r un économiste français, M. Dlins, d o n t M. Valber t examine ete rmes su ivan ts la théor ie dansé tu d e sur la Supériorité des ASaxons parue récemment danRevue des Deux Mondes. Cet teti e est par elle-même toute unpons e aux doléances dont nous par
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? L E V A L A I S R O M A N D
Il (M. Demolins) ne désespère pas de nous,écrit M, Valbert, mais pour que nou s valionsno tre prix, quel qu'il soit, il faut qu 'on nou sélève autre men t, que les maîtres et les parentss'occupent de former des homm es, d'éveillerdan s notre jeunesse l'esprit d'initiative et d'en treprise, qu'au lui de lui farcir la tête d'inutilesconnaissances ils la préparent à la „vie sérieuse".Peut-être ferons-nous quelque figure d ans lemo nde (M. Demolins parle de la F rance) lejour où nous ne croirons plus „ qu e la sagessesuprêm e consiste à se soustraire au tant quepossible aux difficultés et'à tous les alfas de la
lutte po ur l'existence, le jou r o ù il n 'y aur aplus de pères et de mères disant à leurs fils :
„ Mo n cher enfant, compte d'abord sur nous,tu vois comme nous économisons pour assurerton avenir. Compte ensuite, pour faire ton chemin , sur nos proches et alliés, sur nos am is,qui se feront un devoir d e te pousser, de terecommander . Compte sur lout sur le gouvernement qui dispose d'une quantité innombrablede places ; il faudrait véritablement jou er demalheur pour n'en pas attraper une. Mais com me l'Etat rétribue chichement ses fonctionnaireset qu'il est bon d'avoir du beurre à étendresur le pain, tu devras épouser une femme riche ; nou s en faisons notre affaire, repose- toi
sur nous de ce soin, nous te la chercherons,nous te la trouvero ns. Et, là-dessus, ce jeunehom me si bien endoctriné, imbu de si sagesprincipes, s'oriente vers la vie tranquille, etson esprit s'émousse et sa volon té s'end ort, etii ne sera ni pionnier, ni settler, ni squatter; ilne sera rien du tout et il sera heureu x et fierde n'être rien ; son incurab le médiocrité ferases délices; il passera son temps à pro me nerson om bre au soleil et son om bre lui paraîtracharmante .
Cette hardie sortie con tre notr eroutine continentale nous rappelle unautre article paru, il y a un peu plus
de deux ans dans le Figaro où, àprop os de la distr ibution des prixdans les collèges, M. Urbain Gohiers'écriait :
« A son e ntr ée dan s la vie, ladot est le prem ier souci du bourgeo is con temporain .
s Avec cela, on est sûr de ne pasfaire fortune, mais on est sûr de nepas mourir de faim.
» Pour compter sur une vieil lesse
méd iocre, l 'él ite des jeu nes Fran çais,ou du moins ce qui préten d êtrel 'él ite, se c ondam ne à la plus médiocre existence.. .
» C'est un e ex traordin aire conception de la vie qu e de la sacrifiertout entière à la tranquillité des derniers jours. Une vieil lesse incertainene mérite pas que l 'homme se prive
de vivre tout ce qui vaut d 'être vécudans l 'âge de l 'action.. . .
» I ls sont co ntents de n e r ien gagner pourvu qu ' i ls ne r isquent r ien. »
Et cette conclusion :€ Plus de dot et plus de retraite,
alors on se rappellera qu 'on est aumonde pour jou i r du monde, que levéritable but de la vie est la vieelle mê me a vec ses incerti tudes, ses
chances et ses r isques. Les énergiesgaspillées, perdues aujourd 'hui, seressaisiront pour une œuvre féconde. >
Tout cela est écrit pour la France,mais com bien la Fra nce ressem ble ànotre pays, n 'est-ce pas ?
Lo rénâ et la temaee. ï:)
On dzo, Mocheu Rénâ que jamay de vestelhiesL'ère z 'u eintrepray
A yu qu'ère pas tot de robâ de dzenelhiesEt per on l;maçon s'est-te pas yu sorpray?— „ Mo n pou ro lemaçon , dit ça bitîe sarvâdze,To vis sin nion tormeint comm'ona bouba sâdze,
Ma ein me fi pedià de te veyre irénâT a trace mocachuà sin jamay m orron â. "— ,Vo tormeintâ pié pas de ma deiisle pacheinceNo sein, li lemaçons, conteints de vivre d'ainseEin no décobencint, no-mimo, EsseleinceRepo nd le mocach u... Io vou ay gadg ié on potDe fire ein rein de tein mi de tsomïn que vot..."
— „D'ac coô ... dit lo RénâEin faseint comme ce que veii rire du nâ,Eh b in. hardi ... - Et pôu ay, setô su l 'herbaBreinlâve lo sondzon de sa cavoua soperba.Lo lemaçon, tsâpou, malire de morrianda,Râpetzc su sta o.e. Lo Rénâ, à vouarandaFot la lémace loin, rin que d'on'écôtchiàEt pouay li crie adonc : , Yô diâblo i-tô catchià
Gadzo que t'-i i i ceiesoues? -Apri tot cein, lo bon Rénâ se loue
De ça valleince li, quand, de loin, la lémaceLi dé : . Payié-pi voutro pot,
Mocheu Renâ, y'c fi mi de tsomïn que votEt tot ein li d'on coup, sin lachié niona trace.
(Traduction au prochain numéro.)
*) Fable mise en vers d'après le récit verbaldu no nagénaire Etienne Gab ud , à Ve.se-gères ( r S 9 5 ).
LE BEEFSTEAK D'OURS
Qui n'a enten du parler du beefsteck d 'ou rsmangé à Mart igny par Alexandre DumasToutefois, nous croyon s qu e, malgré cela, bienpeu de nos lecteurs ont été chercher les menusdétails de ce récit dans les Imp ressions de moyage
du grand romancier et tiendront à les lire unefois.
J'arr ivai à l 'hôtel de la poste de
Mar t igny vers les quat re heuressoir.
Par dieu . dis-je au ma ître dmaison en posan t mon bâton dans l 'angle de la chem inée, etajustant mon chape au de pail lebout de mon bâton , — il y a rude trotte de Bex ici .
— Six pet i tes l ieues de pays, sieur.
— Oui, qui en font douzeFra nce à peu près. — E t d ' icChamouni ?
— Neuf l ieues.— Merci . — U n guide dema
six heures du matin.— Mon sieur v a à pied ?— Toujours.Et je vis que si mes jam bes
gnaien t quelque chose en conration dans l 'esprit de notre hc 'é ta i t cer ta inement aux dépensma posit ion.
— Monsieur est ar t iste, contmon hô te .
— A peu près .— Mo nsieur dîne t-il ?— Tou s les jours , e t re l ig i
ment .En effet , comme les tables d
sont assez chères en Suisse, et chaqu e dîner coùtre quatre frprix fait d 'ava nce et sur lequelne peu t r ien rabat t re , j ' ava is ltemps, dans mes projets d 'écono
essayé de ra t t raper quelque csur cet article. Enfin, après de gues méditations, j ' é ta i s parventrouver uu terme mo yen en t rerigidité scrup uleus e des hôteliersle cri de ma con scienc e : c'étaitne me lever de table qu 'après amangé pour une valeur comparde six francs ; de cette manière, dîner ne me coûtait que qu asous. Se u lem ent , en me v oacharné à l 'œuvre e t en m'en tendire : Garçon, le second servie
l 'hôte marm ottait en tre ses deVoilà un An glais qui parle fortliment le français.
Vous voyez que le maître de berge de Martigny n 'était pas de la science physionomique decom patriote La vate r , puisqu' il me faire cette question au moinspertinente : — Monsieur dîne-t-
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L E V A L A I S R O M A N D
Lorsqu ' i l eu t en tendu ma réponseaff irmative : — Mons ieur est bientombé aujourd 'hui, continua-t- i l ; nousavons encore de l 'ours.
— A h h a f is- je, médiocrementflatté du rôti. — Es t ce qu e c'estbon , vo t re ours ?
L'hôtelier sourit en secouant latè te avec un mo uvem ent de hau ten bas, qui pouva it se traduire ainsi :
Quand vous en aurez goûté , vous nevou drez plus man ger d 'autre chose.— Trè s bien, continuai-je. Et à
quelle heure v otre ta ble d 'hôte ?— A cinq heures et demie.— Je t irai ma mo ntre, il n 'était
que quat re heures d ix minutes . —C'est bo n, dis- je à part moi, j 'au raile tem ps d 'aller voir le vieux château.
— Monsieur veut- i l quelqu 'un pourle conduire et pour lui expliquer dequelle époque i l est ? me dit l 'hôte
répondant à mon à parle.— Merci, je trouverai mon che
min tout seul ; quant à l 'époqu e v erslaquelle rem onte votre château , cefut Pierre de Savo ie, surnom mé leGra nd, qui, si je ne me trom pe, lefit éle ver ver s la fin du dou zièm esiècle.
— Monsieur sait notre histoireaussi bien que nous.
Je le remerciai p our l ' intention,car il était éviden t qu'il voulait mefdre un compliment.
Oh reprit- i l , c 'est que notre pay sa été fameux autrefois ; il avait unnom latin, i l a soutenu de gran desguerres, et i l a servi de résidence àun empereur de Rome.
— Oui, repris je en laissant, comme le professeur du Bourgeois gentilhomme, tomber nég l igemment lascience de mes lèvres ; oui, Marti-gny est M O ctodurum des Celtes, etses habitan ts actuels sont les descendants des Véragr ians dont par
lent César , Pline, Stra bon , et Tite -Liv e, qui les appellent même demi-Germains . Cinquante ans env ironavant Jésus-Chr is t , Serg ius Galba ,l ieutenant de César , y fut assiégépar les Sédunois : l 'empere ur Ma ximien y voulut faire sacrifier son armé e aux faux dieux, ce qui donnalieu au ma rtyr de saint Maurice et
de tou te la lég ion Th ébé enn e ; enf in, lorsque Petronius, préfet du prétoire, fut chargé de diviser les Gaules en dix-sept provinc es, i l séparale Valais de l 'Italie, et fit de vo trevil le la capitale de s A lpes Pen ni-n e s , qui devaie nt former, avec la Ta -rentaise, la septièm e provinc e viennoise. — N 'est-ce pas cela, mo nh ô t e ?
Mon hôte était stupéfait d 'admiration. — Je vis que m on effet étaitproduit ; je m'av ança i ve rs la po rte,i l se range a contre le mu r, le chapea u à la main , et je passai fièrement devant lui , f redonnant aussifaux q ue cela m'est possible :
Viens, gentille dame,Viens, je t'attends ...
Je n 'avais pas descendu dix marches , que j ' en tendis mon hommecrier à tu e-tête au garç on :
— Préparez pour monseigneur le
n° 3. — C'était la chambre où avaitcouché Marie-Louise lorsqu'elle passaà Martigny en 1029.
Ainsi mon pédantisme avait portéle fruit que j 'en espérais. I l m'avaitvalu le meilleur lit de l 'aub erg e, etdepuis que j ' avais qu i t té Genève,les lits faisaient ma désolation.
C'est qu'il faut vous dire qu e leslits suisses sont com posés pure me ntet simplement d 'une pail lasse et d 'unsommier sur lequel on étend, en le
déco rant du t i tre de drap , une espèce de nappe si courte, qu 'elle nepeut ni se replier à l 'extrémité inférieu re, sous le ma telas, ni se roulerà l 'extrém ité supérie ure, autour dutraversin, de sorte que les pieds oula tête en peuvent jouir alternativeme nt, il est vr ai, mais jam ais tousde ux à la fois. Aj out ez à cela que ,de tous côtés , le crin sort ra ide etserré à travers la toile, ce qui produit sur la peau du vo yage ur le même effet à peu près que s'il était
couché sur une imm ense brosse àtête.
C'est donc bercé par l 'espéran ced'une bonne nuit que je f is dans lavil le et dans les environ s une tournée d 'une heure et dem ie, espace detem ps suffisant pour voir tout cequ'offre de rema rquable l 'anciennecapitale des Alpes Pennines.
Lorsq ue je ren t ra i , les voyaétaient à table : je jetai un d'oeil rapi de et inqu iet sur lesv ives ; toutes les chaises se toucet tou tes é ta ien t occupées, je npas de place ... (A sui
A T J T O M 1 T E
Feuilles, n'ètes-vous point de nos illusio
De l 'Av ril à l 'Ave nt l ' image la plus nSoit pou t elles ou vo us dans la natu re Tout odorant un œuf" éclot dans les bo
Tant que le rossignol note votre cadenAu zéphir on vous voit vibrer à l'uniSoupirer ou danser dans un pareil frisEn l 'uniforme vert — couleur de l 'esp
Mais , lasses d'avoir vu dans le tout clRenaître trop longtemps et s'enfuir les Vous vous décomposez en tons multicoDu pourpre au mordoré, du violet au
L'automne aussi ia voit en robe disparVotre éternelle sœur, la frêle illusion,Se travestir au vent de la réflexion
Et d'un long vol partir, sans souci, cette
Démen tes, ne songeant au regret qui vTantôt par tourbillons et tantôt par coVous fuyez elle e t vous, mes pauvres feuilleEsclaves de Borée, où ce dieu vous co
C'est alors qu'on surprend toutes vos courAutour des arbres nus ou le long des Sans vous voir soupçonn er q u'avan t le lLe dieu vous va semer au milieu des
Ni qu'à peine en sommeil sur le miroiVous frôlera du pied la gente patineusFille d'illusions, la veille encor rieusePour qui vous marquerez l 'aurore du
.' 7 octobre /S9J.
S o M p e t s ( t e c o m m u n e s e t v i l lIl y a fort long temp s déjà que des
tionn eurs folk-loristes nou s ont sollicitécueillir les sobriquets attribués aux villValais. Dan s les autres cantons rom atravaux de cette nature ont été accompuis longtemps. Les Mélanges ïaudois Favrat contiennent une belle collectionpourrait même dire un vrai dictionnairsurnoms de communes vaudoises. MVaud ois sont loin d'être aussi susceptib
nou s autres Valaisans et chac un d'eux un plaisir, et parfois même un devoir, nir à une publication populaire ces peginalités d'autrefois.
Quoi qu'il en soit, non« c omm ençjourd'hui à collectionner les surnoms dt é s . Ceux de nos lecteurs qui vou dronou s adresser ce q u'ils conn aissent, aveplications si possible, nous feront grand
No us trouv ant encore dans l'impossidon ner, avec ces surnom s, l 'explication
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4
rigine de chacun d'eux, nous nous bornons,pour l 'heure, à les énumérer.
Troistorrents Li C h o r g u eSl-Gingolph Li C o a d z o uVa-ld'Illiez Li T z e t r i nIsérables Li B ed y u iEvionnaz Li GuillotMa s song ex Li R en a i l l o u
. En Entremont , tou tes les communes son t surbap t isées en t irade et
l 'on dit. dans l 'ordre suivant :M e ü t o n s de Bagne. — Gotre i i deYollaidzo. — T r a b e t z e t de Sabrein-tcliié. — B o t z e l o n d'Orsayrc. —P e e a f â v a de Lcdc. — Rofa t ie i i duBô (Bourg de St-Pierre) . — SaintBanni r e ç a y tot.
B r o g n o n s . — Dan s la vallée deB ag n es , on appelle ainsi les habitantsdu vil lage de Sar reyer .
T a c s . — D a n s le district de Mon-t h ey , on d o n n e ce surnom aux habitan ts de Mar t igny et du district d'En-
t remont .I l convien t également , quoique
leur origine ém ane d 'une idée plusn o b le , de faire rentrer sous ce chap i t re , les surnoms ou attr ibutions déd éce r n és aux sept anciens dixainsdu Haut-Valais :
Gomcsia catholica, Conches la catholique. — Briga dives, Brigue lar iche. *— Vispia iiobilis, Vièg e lanoble . — Raronia prudens, R a r o g n ela p rudente . — Lcuka fortis, Lo èch ela forte. — Sicrrum amœnum, Sierrel ' agréab le . — Scdunum caput, Sionla capitale.
ÉYA1 IQMIIMÎI QttlCZXLdu clergé valaisan en 1775
(SUITE)
Messieurs les curés et cures duL. Dizain de Viège.
VlÈGE. M. Jean-Thé odule Aufden-b la t ten , curé ; M. Jean-Michel Arnos,
vicaire ; M. Bar thé lémy Zimm ermann,recteur. — S A A S . M. JeanBarthelé-
mi An tammat t en , cu r é et notaireapostolique ; M. Jean - P ie rr e An d en -matten, vicaire ; M. E t i en n e Mu r man ,bénéficié ; M. Jean-Pier re Supe rsax ,rec teur à S t - Th éo d u le . — Sl"-NlCOLAS. M. Ferd inand Rothermel , curé ;M. Jacque Schmid , v ica i re ; M. Benoît de Schalen, bénéficié. — ZER-
MATT. M. Jean-A rnold Biderbosten ,curé ; M. Chrétien Berto, vicaire. —T E S C I I . M. Martin Aufd enblatte n,curé . S T A U D E N . M. Pier re JosephRuppen . curé et survei l lan t ; M. Joseph Hsinzmann, v ica i re . — T E R I U -
NEN. M. Jean-Bapt is te Eggs , curé ;M. Jose ph Mathieu Müller , recteur.— G R E C H E X . M. Joseph Schw end ,curé . — T E R B E C . M. Chrétien Zen-
heuseren , curé . — R A N D A . M. Joseph Gasser , curé. — EGGEN. M.François-Joseph Andenmat ten , curé .E M D . M
Messieurs les curés et cures duL. dizain de Brigue.
N A T E R S . M. Jean-Joseph Biderbosten, curé ; M. An d r es An to in e Taf-finer, vicaire. — G I A S E . M. F r an -Cois-Joseph Theiler, surveillant etcuré ; M. Joseph- Ignace Kem pfen ,vicaire.— BRI GUE. M. Jean-Christophe
Storno , régen t ; M. François-XavierFalc in . p rê t re . — SlMPLON. M. Anto ine Arnold , curé . — M. François-Joseph Arnold , v ica i re . — MONT.M. Pier re-Anto ine Delov ina , curé . —T H E R M E N A U M O N T D E B R I G U E . M .
Béat - Ignace Niderb erger , rec teur ;M. Antoine Bieler , l ibrement résignévica i re d 'Eggen .
Professeurs au Louable collègede Brigue.
M. Ignace Venez . — M. IgnaceFeinler . — M. Jacques Br idevaux .
— M. Hen r i Gy o n . — M. Alex isLau b e r . — M. I g n ace W e g m an n .
BLOC NOTES
Entre angloniancs :— So n g ez d o n c que Sa gracieuse
Majesté avait tout au plus dix-huitans lorsqu'elle a été appelée h régner.
— A p p e l é e araignée et par qui ?
— Par le vœu populaire.— Eh b ien , le Vœu populaire estbien malhonnête .
*
É P H É M É R I D E S
c Le 16 n o v e m b r e 1776 il est arr ivé des comédiens, médecins, chirurgiens et dentistes à Mo n th ey . On
fait la comédie gratis à la td e la nuit. Ils se n o m m e n t deguet , ils son t au n o mb r e de d o n t six h o mmes et trois femmcompris un pe in t re . Le 15 d écep en d an t la Die t t e , il est venu d re de Sion à ne plus comp en d an t l ' Av en t . »
(Tiré textuellement de docucontemporains.)
C A S S E - T Ê T E S
Solution du mot en triangle N
HL A
T I RL I M E
H A R E M
Solution du mot carré Aro 4
J E T O N
E R A T OT A B A CO T A G EN O C E S
Les dev inan ts son t les mêmesles deux : Buisson d 'épines, Mon— La bê te vo le , Berne . — t ienne, Bulle. — Elzear , Zurich
DOUBLE ACROSTICHE N° 4Arrange r les périphrases suivantes de
à ce que les mots qu'elles représentent avec les premières lettres une contrée de
rope et avec les dernières une des villecipales de cette contrée.
Personnage biblique. — Remable rivière d'Amérique. — RoBourgogne. — Petite ville de vence (conserves de légumes).— ral anglais. — Ville d'Italie. —vorite d'Henri I]'. — Famille calité de France {Drame). — de femme. — Personnage biconnu du premier.
ANNONCES
La M ontagne(REVUE SUISSE D ' A R T ET DE L I T T É R A T
Paraît chaque moisà Genève, 8, Boulevard des Tran
Directeur :M. V A L E N T I N G R A N D J E A N
11 • 1 i' 1.11
Prix pour un an : Suisse . . » » » E t r an g e r .
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2 L E V A L A I S R O M A N D
ville et des villages que l 'on eût pucroir e enfouis depu is des siècles etque l 'on semble stupéfié de voir seressusciter dans le bruit et la fumée.
Mais dès qu'a prè s avoir parco uruencore durant trois à quatre longuesheures des pelouses jaunies , veuvesdes tant de fleurs charmantes qu'onse plaît à y voir semées, l 'on esca
lade les derniè res pen tes du Molé-son dont les f lancs ne recèlent d 'autre écho que celui de notre halètement ou celui du choc de nos piedscontre les cailloux et dont lesbancs gazonnés ne suffisent plus auchamois obligé de se montrer sur lesenta blem ents inférieurs , dès lorsapparaî t un autre panorama, nonmoins étrange, non moins imposant.
Au pied de la longue bande noiredu Jura, un seul grand lac court en
écharpe déployée des lointains vaporeu x du ciel de Bàle et de Soleu rejusqu'au-delà de la Faucille où il vaopé rer sa jonction avec la nap pe
. suréle vée et élargie du Lém an étalée sur des cités disparues. Ce n'estplus une région lacustre qui est maintena nt dev ant nous, c 'est toute uneépoque préhis tor ique et nous avonsbien la nette vision de ce que furen t nos aïeux, les ancêtres de Di-
viko , dont seuls les mo nts du Cha-blais, du Jura et, plus près, le Joratet le Giblou x ont connu les exploits. Il est v rai q u'à nos p iedsl 'onde se fait plus transparente, maiselle l'est juste assez pour nous laisser soupçonner, sous ses profondeurs,des bois, des collines, des villes englouties et comme des silhouettesd 'animaux mons trueux dont seule uneimaginat ion vagabonde et exci téepeut fixer l' image.
Si l 'on se retourne à l 'orient pourembrasser le cor tège des Alpes géantes, la vision dev ient plus tena ce encore à ce nouv el aspect. Da ns leciel clair, elles se d ress en t to ute splus originales les une s qu e les aut res , ces cîmes tailladées pa r le hasard comm e des faisceaux d'arm essauvages reluisant au soleil . Depuis
le Titlis , en passant par le Niesen,le Wild strübe l, le Cerv in, la De ntBlanche, le Grand-Combin, la De ntdu Midi, le Mo nt Blanc, jusq u'à lapointe dauphinoise nommée Pic duDoigt percé du Rcposoir , chacuned'elles sans notion du te mp s, desannées, ni même des siècles, présideà ce silence m ajestueux et gra ve,
insoucieuse du sommeil létharg iquedes cités ensevelies, muettes sous lelinceul gazeux de l 'automne.
.^4#H-
L A C U E I L L E T T E D E S P O M M E S
Les fleurs du printemps sont tombées,Et les branches se sont courbéesSous le poids des fruits grossissant ;Et de satin rouge habillées,Dans les branches éparpillées,Sous les brises se balançant,Les pommes attendent coquettes
Le moment béni des cueillettes.
Soudain, dans l'herbe se glissant,Chantant des rondes bien connues,Des jeunes filles sont venuesDa ns le clos to ut plein de soleil ;Puis, de leurs mains roses et blanches,Elles ont cueilli, clans les branches,Le fruit savoureux et vermeilDe couleur pareille à leur bouche.Alors a fui l'oiseau faroucheQue leur pas à mis en éveil.
JOSÉPHINE DKLOSAN.
Le renard et la limace.(Voir n" 45.)
T R A D U C T I O N L I T T É R A L E
Un jour, maître Re nard qui jamais de malices — S'est t rouvé embarrassé — A vu que ce n 'était pastout que de voler des poules — Etpar un limaçon n'a-t-il pas ét é surpris ? — « Mon p auvr e limaçon, ditcette bête sauvag e, — Tu vis sansnul tourm ent comm e u ne fille sage ;
— Mais ça me fait pitié de te voirt ra îner — Ta t race m uqueuse sansjamais marronncr (se plaind re). » —c Vous tourmentez bien pas de madouce pat ience, — Nous somm es ,les limaçons, contents de vivre ainsi— En nous débroui l lant nous-mêmes ,Excel lence » — Répon d le mocassu(morveux). . . Je ve ux parier un pot— De faire en rien de tem ps plus
de chemin que vous. . . » — c cord, dit le Re nard — En fcomme celui qui veut r ire du nE h bie n, hard i . . . > E t puis, assl 'herbe — Il branlait le bout de sa superb e. — Le l imaçon, lentemalice de morrianda (femmechante , rusée et désagré ableGrim pe sur celle-ci. L e Re navouaranda (jeter à vo uar and a s
jeter au loin, au hasard, à l 'avensans regarder) — Jette la limacerien que d'un élan — Et puicrie alors : « Où d iable es-tu c-^ Je parie que tu es aux ceresou(terme équivalant à au diabldiable vauvert, e tc. ) — Ap rès ça, le bon Re nar d se loue —cett e vaillance-là qua nd, de lolimace —- Lui dit : Pay ez mnant votr e po t, — M onsieur Rej 'ai fait plus de chemin que voEt tout cela d 'un coup, sans l
nulle trace.
LE BEEFSTEAK D'OUR(Suite.)
Un frisson me courut par tocorps. Je m e retourn ai pour cher mon hôte. I l était derrièreJe trouvai à sa figure une expreméphistophélique. — Il souriait
— E t m oi, lui dis-je, et mo iheureux . . .
— Tenez, me di t - i l en m' indidu doigt une petite table à partenez, voici votre place ; un hocomme vous ne doi t pas mavec tous ces gens-là.
— Oh le digne Octoduroiset je l'avais soupçonné .. .
C'est qu'elle était merveilleusservie, m a petite table. — Qplats formaient le premier seet au milieu é tait un beefsteak mine à faire honte à un bee
anglais . . . Mon hôte vit qu'il bait mon attention. I l se penchatérieusem ent à mon oreille : n 'y en aura pas de pareil pourtout le monde, me dit-il.
— Qu'est-ce donc que ce beefs— Du filet d'ours, rien que J 'aurais autant aimé qu' il me
sât croire que c'était du filebœuf.
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LE VALAIS ROMAND
Je regardais machinalement ce metssi van té, qui me rappelait ces malheure uses bêtes que, tout petit , j 'a vais vues, rugissantes et crottées,avec une chaîne au nez et un homme au b out de la cha îne, danserlourdem ent, à cheva l sur un bâton ,comm e l 'enfant de Virgile ; j 'e nte ndais le bruit mat du tam bour surlequel l 'homme frappait, le son aigu
du flageo let da ns lequ el il soufflait ;et tout cela ne me donnait pas, pourla chair tant vantée que j 'avais devant les yeu x, une sympathie b iendév ora nte. — J 'avais pris le beefsteak sur mon assiette, et j 'avaissenti, à la manière tr iomphante dontma fourchette s 'y était plantée, qu' ilpossédait au moins cette qualité quidevait ren dre les moutons de mademoiselle Scudéry si malheureux.
Cependant j 'hésitais toujours, letournant et le retournant sur sesdeu x faces rissolées, lorsque mo nhô te , qui me regardait sans riencomprendre à mon hés i ta t ion , medéterm ina par un dernier : Goûtez-moi cela, et vous m'en donnerez desnouvelles.
E n effet, j ' e n coupai un morce augros comm e une olive, je l ' imprégnai d 'autan t de beu rre qu' il étaitcapable d 'en épon ger, et, en écartant les lèvre s, je le portai à mesdents p lu tô t par mauvaise honte que
dans l 'espoir de vaincre ma répugnance. Mon h ôte , debout derr ièremoi, suivait tous m es mo uve me ntsave c l ' impatience bienveillante d 'unhomme qui se fait un bonheur de lasurprise que l 'on va épro uver . Lamie nne fut gran de, je l 'avou e. Cepen dan t, je n 'osai tout à coup manifester mon opinion, je craignaisde m'ètre t romp é ; j e recoupai s ilencieusement un second morceau d 'unvolum e double à peu près du pre mier, je lui f is prendre la même route
avec les mêmes précaut ions , e t quandil fut avalé : Comment c'est del'ours ? dis-je.
— De l 'ours.— Vraim ent ?— Parole d 'honneur .— Eh bien c'est excellen t.A u m êm e instant on appela à la
gran de table mon digne hôt e, qui,
rassuré par la certitude que j 'allaisfaire honneur à son mets favori, melaissa en tête-à-tête avec mon beefsteak. — Le s trois qu arts avaien tdéjà disparu lorsqu' il revint, et , reprenant la conversation où il l 'avaitin ter rompue :
— C'est, me dit-il, que l'animalauqu el vou s ave z affaire était unefameuse bête . — J 'approuvai d 'un
signe de tète.— Pesant trois cent vingt.— Beau poids Je ne perdais pas
un coup de dent.— Qu'on n'a pas eu sans peine ,
je vous en réponds .— Je crois bien — Je por tai
mon dernier morceau à la bouche.— Ce gaillard-là a mangé la moi
tié du chasseur qui l'a tué.Le m orceau me sortit de la bou
che comme repoussé par un ressort.
— Que le diable vous em porte ,dis-je en me retournant de son côté,de faire de pareilles p laisanterie s àun homme qui dîne . . .
— Je ne plaisante pas, monsieur,c 'est vrai comme je vous le dis .
Je sentais mon estomac se reto urne r.— C'était , continua mon hôte, un
pauvre paysan du village de Fouly,nommé Guil laume Mona. L 'ours , dontil ne reste plus que ce petit morceau que vous avez là sur votre assiette, vena it toutes les nuits volerses poir es, car à ces bêtes tout estbon. Cependant il s 'adressait de préférence à un poirier chargé de crassane s. Qui est ce qui se doutera itqu'un animal comme ça a les goûtsde l 'hom me , et qu' il ira choisir dansun verger justement les poires fondantes ? Or , le paysan de Fouly préférait aussi, par malheur, les crassanes à tous les aut res fruits. Il crutd'abord que c'étaient des enfants quiven aie nt faire du d égâ t dan s son clos ;il prit en cons équ enc e son fusil, lechargea avec du gros sel de cuisine,et se mit à l'affût. Ve rs les onz e h eu res , un rugissement retentit dans lamontagne. — Tiens, dit- il , i l y a unours dans les environs. Dix minutesaprès, un second rugissement se fitente ndr e, mais s i puissant, mais s irapproché, que Guillaume pensa qu' iln 'aurait pas le temps de regagner sa
maison, et se jeta à plat ventt re ter re , n 'ayant p lus qu 'unrance, que c'était pour ses ponon pour lui que l 'ours ven afectiveme nt, l 'animal paru t paussitôt au coin du verger, sen droite ligne ve rs le poirquestion, passa à dix pas delaum e, mon ta les tement sur dont les branches craquaient
poids de son corps, et se mifaire un e c onsom mation tellétait évident que deux visitesles rendraient la troisième Lors qu' il fut rassasié, l 'ours dit lentem ent, comm e s 'i l avreg ret d 'en laisser, repassa pnotre chasseur, à qui le fusilde sel ne pouvait pas être dancirconstance dune grande utise retira tranquillement dans tagne. Tout cela avai t duheure à peu près , penda nt
le tem ps avait pa ru plus l 'homme qu'à l 'ours. (A su
C H A N S O N H I S T O R I Q
Le poisson, d'avril. Aujourd 'hui ce premier d'avril (No s libertés sont en péril, (bis)
Tro is mille Hauts-Valaisar.sSoldats et paysansVeulent entrer en danse.
Vive le son, (bis)Commençons la cadence
Vive le son du canon (biNos Baillifs, ces maîtres pervers Prétendent nous river des fers (b
Mais leurs meneurs fameuxAprès deux ou trois feuxComme de vils esclaves,
Vive le son (bis)Fuyen t devant nos braves,
Vive le son du canon (biCroisons bayonnette, en avant (bT a m b o u r battant, drapeaux an v
Nos anciens conquéransQu i se croyaient si grandsA u bruit de nos tonnerres,
Vive le son (bis)Nous proclament leurs frères,
Vive le son du canon (biA b a n d o n n é de ses meneurs (bis)Le peuple les croit imposteurs (b
TA dans son grand courrouxFrappan t d'horribles coupsIl massacre ses maîtres,
Vive le son (bis)C'est le destin des traîtres
Vive le son du canon (bi
*j 18 40 .
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L E V A L A I S R O M A N D
A Sierre nous avons campé (bis)
Le bois de Finge est occupé (bis)
Pour l 'acte du trois aoûtT o u t le peuple est debout ;A u bou r g de Tour t emagne
Vive le son (bis)Terminons la campagne
Vive le son du canon (bis)
Amis, por tons une santé (kis)
Aux soldats de l'égalité (bis)
Q ue ces braves guerriersRentrent dan leurs foyers
Condui ts par la victoiieVive le son (bis)
La liberté, la gloire,Vive le son du canon, (bis)
L. GARD
GLANURES HISTORIQUES
Nous tirons du Dictionnaire d'Anecdotes suisses, ouvrage imprimé à Versailles en 1823,contenant diverses choses tantôt historiques, tantôt purement fantaisistes et jusqu'à des boutades, les unes charmantes , les autres lourdes etsans saveur, le récit su ivant, dan s lequel on
croirait voir l'origine de l'expression Boire lecoup de Vitrier :
Le maréchal de Bassompierre fute n v o y é en ambassade en Suisse ; ils 'acquit bientôt l 'estime des treizecantons par la manière noble et aisée dont il s 'enivrait pour le serviced e son roi. Il tenait tête aisém entaux plus francs buveurs de la Suissee t même les surpassait quelquefois .
Le jour qu' il reçut son audiencede congé , les députés des treize can
tons l ' invitèrent à un festin magnifique où tout le m o n d e but largemen t . A près le repas , le maréchalmon ta à cheval en p rés ence des dépu tés et on proposa de boire le coupde l 'étr ier . Les députés envo yère ntchercher leurs grands verres et chacun des treize but à la F rance .
Mais Bassompierre estima que, sila Confédération buvait treize verresà la France, celle ci se t rouverai t démesurément ravalée à ne boire qu 'unseul verre à la Suisse. Il convenai t
tout au moins , par galante rie diplomatique, de se tenir dans des rappor t s de str icte égalité. Alo rs Bassompierre tira l 'une de ses bot tes etpria les députés de remplir à nouveau chacun son ve r r e et de le verser dedans.
Et l ' ambassadeur but alors la bottée comme un seul verre à la prospér i té des treize cantons.
A p r è s cet exploit , le maréchalpartit et laissa en Suisse la plus brillante réputat ion.
Si M. Barrère songeai t jamais ànous quitter , ainsi qu'on en a dernièrement répandu le bruit, qu'il sesouvienne du m o y e n de ne pas selaisser oublier de nous , car les Suisses sont un peu les mêmes sous Fél ix Faure que sous Richelieu, ave c
cette seule différence qu'au lieu det re ize verres , la bot te en devrait contenir 22. Et comme l'on ne por teplus d 'assez gro sses bo ttes, mê medans les ambassades . M. Barrère ferait bien de commander dès ce jour,à la verrer ie de Monthey , un verremonumental .
STAT K'QMIIAÏIf QFF1GHÎ.du clergé valai son en 1775
(SUITE)
Messieurs les Curés et Curesdu dizain de Couche.
E R N E . M. François-Xavier Haguen,
chanoine de Sion, curé et surveillant ; M. Alouis- Pierre Schinne r, chanoine de S i o n ; M. Barthelem î Jost,vicaire ; M. Eugène Kreig , recteur àSt- Anto ine, chargé de a premièremesse. — MUNSTRE. M. A n to ineBinner , curé . — BYNN. M. A n to ine
Rickbach, curé . — H A U T - C H A T I L -LON. M. Jean-Ba ptiste Barm ettler ,curé . — B I E L . M. Jean-Ignace Venger , curé . — N I E D E R W A L D E . M.Ignace Eex, curé . — R E C K I N G U E .
M. Jean-George Carlen, curé ; M. JeanBlatter, prêtre. — BELLVVALDE. M.
Fr.-Joseph Stein. . . , curé.— ULRICHEN.M (pas de nom ). — G L U R I X G U E .
M. Jean-Baptiste Hölzer, recteur. —L.\XE. M. P ier re S tockmann, recteur .
Le Vénérable Clergé et Cures
du Bas-Valais.ARDON. M. George Challant, docteur en théologie, curé, surveillant ;M. Jean-Chrysostôme Balley, vicaire ;M. N. Caro . prêtre à Cham oison. —•N E N D A . M.. P ier re-Simon Em ery ,curé. — S T - S E V E R I N . M . P ier re-JosephUdri , curé . — V E T R E . M. J os eph-Cocatr ix , C R. Pr ieur de V e t r e etcuré de Bas-Contei — R lD E. M.
George Denier , curé . — LEYTRM. François -Et ienne Torney, curéS A I L O N . M. Pierr e G irod, c uréFULLY. M. Joseph Maur ice Bochcuré. — S A X O N . M. Jean-BapM a r e t , c u r é , — M A R T I G N Y .
Pierre-Maurice Guisoland, C. R. pet surveillant ; M. Jean-Et ienne Fsard , C. R. vicaire ; M. Nicolas Cplot, C. R. curé résigné de B o v e
M. Pierre Nicolas Gay, directeurl'hôpital.— B O V E R N Y . M . Jean-Et iLui, C. R. curé . (A suivr
< X >
É P H É M É R I D E S
E n n o v e m b r e 1777, par un odu Conseil du gouvernemen t , à cas ion d 'une prétendue maladieS a v o y e , on a convenu, pour pnir l 'entrée des bê tes à cornesS a v o y e , que chaque paroisse e
gistrerait toutes les bê tes à cochez les particuliers et la visite fera chaque mois.A Monthey , on a t rouvé tant
ches, génisses que v e a u x . A Outre-vièze
" < ® 3 S —
C A S S E - T Ê T E S
Solution du double acrostiche n
A b r a h a M
N i a g a r AG o n t r a NL a m b e s CE x m o u t HT a r e n t EE s t r é e SR e m u z a TR o s a 1 i EE 1 i é z e R
Ont deviné : Yagi , MontheyVénit ienne. — La bête vole , B— S1 K o p p , G e n è v e .
M O T EN L O S A N G E N» 4 6
1. A van t pe r s onne .2. H éros de t ragédie .3. Arme ancienne.4. T i t r e de noblesse.5. Que l'on rencontre deux fo
été.fc«=2-*-t^»«
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A b o n n e m e n t sPour la Suisse, un an . . . . rr . 3 —
six mois . . . „ 1 7 5
Union postale, (payable d'avance) „ 4. 50 par an
A n n o n c e sSuisse 0.25 cent, la ligneEtranger 0.35 „ „ „
Rabais sur annonces répétées.
Pour des motifs résultant du dé
placement de la rédaction, nous,avons
dû réunir en une seule feuille nos
deux numéros de décembre. Le jour
nal recommencera dès Je 1 janvier
à paraître à date fixe, régulièremen t
et sous une forme quelque peu mo
difiée.
S O M M A I R E . — Pro ,/omo, LA RÉDACTION.-—• Hymne à la crèche (poésie de Noël), N<Ke
HESSE DES L'ARZES. — Glànures histoiiques(Election d'un bannerel à Monihey au XVl l l csiècle).— Le beetkeack d'ours (fin), ALEXANDRE DUMAS. — Géographie en rinifs de laSuisse. — Ona farce de capolzm. — Etatnominatif du clergé valai-an en 1775 (suite).— Romance . — Sobriquets de quelques com
munes du centre du Valais. — Folk-lore. —Blo«-notes. — Bulletin bibliographique. —Petiie Poste. — Casse-têies.
A dater du 10 décembre , la rédaction du Valais Romand seratransférée à Genève.
Nous profiterons de ce changement,ainsi que de ceux qui en devront résulter dans l ' impression de ce jour
nal, pour app orte r quelques légèresaméliorations dans le fond commeda^s la forme de cette petite \vxm>nationale que l'élite intellectuelle duValais voulut bien accueillir il y adeux ans avec un intérêt inattendude nous-même.
Sans doute, tous nos souhaits nese sont pas expressément réalisés clc'est là un motif de plus pour que
nous sachions gré de leur fidélité auxamis du Valais Romand. Chacun
d'entre eux a bien voulu comprendreque, confiné comme nous l 'étions-parnos occupations essentielles dans uneville plus ou moins lointaine, dépourvue de colonie valaisanne, il nousétait véritablement impossible, à m'oinsqu e de sor t i r du-cadre de nos ressources matérielles, de l'aire plus etmieux que ce qui a été l'ail. Si l'in
térêt de nos articles a pu faiblir parins tan ts, c'est qu'il no us fallait, depuis la fondation du Valais Rom and.
aller respirer l 'air ambiant du paysnatal par des voyages coûteux et parconséquent trop rares et trop brefs.
Bien que le destin semble s'ingénier à nous retenir loin du cantonauquel nous avons voué celle publication, une foule de difficultés insurmontables jusqu'à ce jour se trouventéludées par le l'ait de notre installation à Genève. Kn tout premier lieu,mieux placé pour suivre le mouvement ar t ist ique et l i t téraire, nouséprouverons moins de difficultés àvarier nos chroniques d 'actuali té etnous pourrons ainsi faire du ValaisRomand non seulement" un journaldestiné à remettre au jour les chosesdu passé, mais aussi à jalonner pardes piquels de forme originale et plusou moins colorés les étapes de la viecourante.
Kn "second lieu, san s y vivre à fait dans son loyer propre, l
lais Romand trouvera à Genèvfût-ce que parmi les nombreux nés qu'il y compte déjà, une covalaisanne capable de réveillelui des échos du vieux payssources de documents et sur toubeau fleuve dont' l 'onde sem ble .1er en ba t tan t les b a s e s . d e la
" de l'Ile tous les exploits de grantle histoire, en même temps qfaire miroiter devant notre imaginles mille tableaux rustiques de
du pâturage, du vignoble et du rustique.
lTne des lacunes que l'on a pprocher au Valais Romand ce jour est, nous le savons, la vreté relative en co l labora teursirés. Quelques-uns de ceux quiraient pu lui prêter leur conn'ont pas encore perdu leurs bodispositions à son égard, maidouce quiétude en laquelle le vin
qui mûrit à la base de nos mberce nos fils comme nos pèresparaît pas encore avoir trouvpont qui conduit des rivages féc(\\\ rêve à ceux de la terre choù se transplante pour fleurir guement le germe de ce rêve. Ncontinuerons encore d 'être un peamateur , pas mal épris de nouveriche en idées, mais à qui ma
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Noble Guillaürrie Üataf son cousin fut fait banneret des élections etd'union ave c son cuusin, ils ont contentés tous les oficiers et soldats.
Enfin, sur le soir, les troupe s sesonc retirés chez eux et crainte qu'ilarr ive du désordre aux cabaret d ' icyles grenadiers ont fait la ronde versles t) heures du soif.
On a mon té la garde au château
pendant que le collonel y a séjourné.Les grenadiers" ont servis durant les3 jou rs, ils ont été loués et reme rciés par les seigneurs fils du collonel.
Le 13e à 7 heure s du matin, lesdéputés pour les élections des deuxbanne rets ont étés assemblés chezM. le capitaine Devantéry.
La vallée d'Illiez en a fourni 6 ara te d ' égance .
Tro itor ren t en a fourni 5, Mon-the y 3, ave c les trois officiers or
dinaires qui font six et les autr esparoisses selon leur rate.
Chaqu e dép uté donn e sa voix sur4 à chaq ue élection e t la pluralitéest tom bée sur les deva nt nom més .
Pour le bann eret général i l y aeu M. le b ann eret régna nt M. lecapitaine Devantéry, M. le majorDufay, M. Ladv ocat Galley et M.Ladv . Guer ra ty .
Pour le bann eret des élus, il y ale banneret établis, M. Galley et les
deux frères Guerraty dont M. Fabiena eu une voix. M. Lieutenant Mon-ney , M. le chàtellain D ognier , M.Der ivaz , e t M. Po t de Lyo n nomm échàtellain à Vo uvry depuis environun mois.
Il y a eu des fortes cabales, menée s par le curial Dufour de Vion-naz pour t irer hors des bourgeoisiesles bannières peut-être pour luy-mè-me, Mais il n'i a pas réussi du toutet n 'a eu aucune voix.
Enfin, tout étant achevé en conse i l , Monthey a demandé aux environs qu 'on leur accorde un acte parlequel la charge de capitaine et ban •neret général restera comme de pratique d 'un tems immémorial et depuis l ' institution elle a toujours restée à Mo nthey et cela sans préju-dicier aux droits que les environ spourraient avoir, à quoi il les prie
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de faire recherc he et font protes telà dessus.
Les autres députés surtout Lavalléed'Illiez et le curial Dufour n'ont pasconsentis, et veulent qu e M onthe yfasse voir ses droits ou que les choses soient comme de pratique, au moyen de quoi ils ont aussi contrepro-testés ce qui est écri au livre.
Le curial Dufour de Vionnaz de
ce qu 'on fournissoit des grena dierspour faire honneur et que cela pour-roit devenir une conséquence etqu'on seroit dans le cas de les fournir à l 'avenir , i l demande que Monthe y ay e à s 'en charger , à quoy lesdéputés dudit M onthey que c 'étoitpar pur honneur à ces seigneurs etsans autres conséquences.
Tou s les députés de chaque endroit ont été diné au château excepté M. le lieutenant Gu erraty etmoi. (Je dis le lieuten ant du chàtel
lain). M. son frère lieute nant gouvern ai y étoit aussi en qualité dedéputé pour Monthey. Ces messieursont témoigné au château pendant lerepas beaucoup de contentement etde reconnoissance des honneurs quela troupe leur a fait et qu'ils en fe-roient leur rapport au colonel.
Ils sont pa rtis d'icy le 14e juinsuivant, vers les 3 ou 4 heures dusoir.
La t roupe de Monthey campéevers le pont leur a fait deux déchar-la i r c lors que la voiture ve rs la maison de Sa utier, la 2 e lors qu'ils furent passés le pont.
A. Dieu.J'ai porté la bannière de la Bour
geoisie le me rcredy pour les rece-. voir et le ve ndre dy pour leur dé
part.
LE BEEFSTEAK D'OURS(Suite.)
Cependant, l 'homme était un brave... et il avait dit tout bas en vo ya ntl'ours s'en aller : C'est bon , va-t 'en ;mais ça ne se passera pas comm eça ; nous nous rev erron s. Le lendemain, un de ses voisins, qui le vintvisiter, le trou va occupé à scier enlingots les dents d 'une fourche. —Q u'es t ce qu e tu fais don c là ? lui
dit- i l . — Je m'amuse, répondit laume.
Le voisin prit les m orcea uxfer, les tourna et les re tourn a sa main en homm e qui s 'y conet, aprè s avoir réfléchi un instTien s, Guillaume, dit i l , si tu être franc, tu avoueras que cestits chiffons de fer sont dest inépercer une peau plus dure que
d 'un chamois.— Peut être, répondit Guilla— Tu sais que je suis bon
fant, repr it Fra nço is. — C'étainom du voisin. — Eh bien sveux, à nous deux l 'ours : deux mes valen t mieux qu 'un .
— C'est selo n, dit Guillaume il continua de scier son troislingot.
— Tiens, con t inua François , laisserai la peau à toi seul, et ne partagerons que la prime *)
chair.— J'aime mieux tout, dit Guilla— Mais tu ne peux pas m'e
cher de chercher la trace de ldans la m ontag ne, et , si je la trode me mett re à l 'affût sur son sage.
— Tu es l ibre. — Et Guillaqui avait ach evé de scier ses lingots, se mit,- en sifflant, à me sune charge d e poud re doub lecelle que l 'on met habituelledans une carabine.
— Il paraît que tu prend ras fusil de munition, dit François.
— Un p eu trois lingots de sont plus sûrs qu 'une balle de plo
— Cela gâte la peau.— Cela tue plus raide.— Et quand comptes tu faire
chasse ?— Je te dirai cela demain.— Une dernière fois, tu ne v
pas ?— No n .
— Je te préviens que je vais ccher la trace.
— Bien du plaisir.— A nous deu x, dis ?— Chacun pour soi.—• Adieu, Guillaume— Bonne chance, voisinE t le voisin, en s'en allant
Guillaume me ttre sa do uble ch
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de pou dre dan s son fusil de munition, y glisser ses trois lingots etpos er l 'arme dans un coin d e saboutique . Le soir , en repassa nt devan t la m aison, il ap erçu t, sur lebanc qui était près de la porte, Guillaume assis et fumant tranquillementsa pipe II vint à lui de n ouv eau .
— Tiens, lui dit-il, je n'ai pas derancune. J 'ai trouvé la trace de no
tre bêt e ; ainsi je n'ai plus besoinde toi. Cep endan t, je viens te propos er enc ore une fois de faire ànous deux.
— Chacun pour soi, dit Guillaume.
C'est le voisin q ui .m 'a raco ntécela avan t hier , continua mon hôte,et il me disait : — Conc evez-vou s,capitaine, conce vez-vo us ce pau vreGuillaume ? Je le vois enc ore surson banc, devant sa maison, les brascroisés, fumant sa pipe, comm e je
vous vois. Et quand je pense enfin . . .— Ap rès ? dis je, intéressé vivement par ce récit, qui réveillait toutes mes sympathies de chasseur.
— Ap rès , con t inua mon hô te , levoisin ne peut rien dire de ce quefit Guillaume dans la soirée.
A dix heures et demie, sa femmele vit pre nd re son fusil, rouler unsac de toile grise sous son bras etsortir. Elle n'os a lui dem and er oùil allait ; car Guillaum e n'était pashomm e à rendre des comptes à une
femme.Franço is, de son côté, avait véri
tablem ent trouv é la trace de l 'ours ;i l l 'avait suivie jusqu'au moment oùelle s'enfonçait dans le verger deGuillaume , et, n'ay an t pas le droitde se me ttre à l 'affût sur les terresde son voisin, il se plaça entr e laforêt de sapins qui est à mi-côte dela mo ntagn e et le jardin de Guillaume.
Co mm e la nuit était assez claire,
il vit sortir celui ci par la po rte dederrière. Guillaume s 'avança jusqu'aupied d'un roche r grisâ tre qui avaitroulé de la mo ntagne jusqu'au milieu de son cloi, et qui se trouv aità vingt pas tout au plus du poirier,s'y arrêta, regarda autour de lui sipers onn e ne l 'épiait, d éroula son sac,entr a ded ans , ne laissant sortir parl 'ouverture q ue sa tête et ses deux
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bras, et , s 'appu yant contre le roc,se confondit bientô t tellement avecla pierre par la couleur de son sacet l ' immobilité de sa per so nne , quele voisin, qui savait qu'il était là, nepouvait pas même le distinguer. Unqua rt d'he ure se passa ainsi dansl'atten te de l 'ours. Enfin, un rugissement prolongé l 'annonça Cinq minutes après François l 'aperçut.
Mais, soit par ruse, soit qu'il eûtév en té le secon d c hasseur, il ne suivait pas sa route habituelle : il avaitau contraire décrit un circuit, et aulieu d'arriv er à la gauc he de Guillaume, comme il avait fait la veille,cette fois il passait à sa droite, horsde la portée de l 'arme de François,mais à d ix pas tout au plus du boutdu fusil de Guillaume.
Guillaume ne bougea pas. On aurait pu croire qu'il ne voya it pasmême la bête sauvage qu ' i l était
ven u gu ette r, et qui semblait le braver en passant si près de lui. L'ours,qui avait le ven t mau vais parut, deson côté, ignore r la p rése nce d'unennem i, et continua lestement sonchemin vers l 'arbre. Mais au momen toù, se dres san t sur les pattes dederrière, il embrassa le tronc de sespat tes de devant , p résen tan t à découvert sa poitr ine que ses épaissesépaules ne protégeaient plus, un sillon rapi de de lumière brilla tout àcoup contre le roch er, et la valléeentière retentit du coup de fusilchargé à double charge et du rugissem ent de l 'animal mortellement blessé.
II . n 'y eut peut être pas une seulepe rso nn e. dans tout le vil lage quin'entendit le coup de fusil de Guillaume et le rugissement de l 'ours.
L'ou rs s'enfuit, repa ssan t, sans l 'aperce voir, à dix pas de Guillaum e,qui avait rentré ses bras et sa têtedans son sac et qui se confondait denouveau avec le rocher.
Le voisin rega rdait cette scène,app uyé sur ses ge noux et sur samain gauche, serrant sa carabine dela main droite, pâle et retenant sonhaleine. — Pourtant, c 'est un crânechasse ur. Eh l>ien il m'a avo ué quedans ce mom ent-là il aurait auta ntaim é être dan s son lit qu 'à l'affût.
Ce fut bien pis quand il vit l'ours
blessé, aprè s avoir fait un circhercher à reprendre sa trace dveille, qui le conduisait droit à Il lit un signe de croix, car ils pieux, nos chasseurs, recommson àrne à Dieu, et s'assura qucarabine était arm ée. L'our s nplus qu'à cinqu ante pas de luigissant de douleur, s 'arrêtan t se rouler et se tord re le flan
l'endroit de sa blessu re, puis renant sa course.Il approchait toujours. 11 n
plus qu 'à trente pas. Deux secoencore , et il venait se heurter tre le canon d e la cara bine du sin, lorsqu'il s'arrêta tout à caspira bruya mm ent le vent qui nait du côté du village, poussarugissemen t terr ible, et rentra le verger .
— Prends garde à toi , Guillaprends garde, s 'écria François
s'élança nt à la pours uite de let oubliant tout pour ne penser son ami ; car il vit bien que, si Glaume n'ava it pas eu le tem psrech arge r son fusil, il était pel'ours l 'avait éventé.
11 n'a va it pas fait dix pas ente ndit un cri. Celui-là, c'étaitcri humain, un cri de terreur et gon ie tout à la fois ; un cri danquel celui qui le poussait avait sem blé toutes les forces de sa trinc, toutes ses prières à Lieu, tes ses dem andes de secours hommes :
— A moi . . .Puis rien, pas mêm e une pl
ne succéda au cri de Guillaume
Fra nço is ne courait p as, il vola pente du terrain précipitaitcourse. A fur et à mesure qu'ilprochait, il distinguait plus clairela monstrueu se bête qui se moudans l 'om bre, foulant a ux piedcorps de Guillaume et le déchpar lambeaux.
François était à quatre pas d 'et l 'ours était si acharné à sa pqu'il n'ava it pas paru l 'aper ceIl n'osait tirer, de peur de tuer Glaum e, s'il n'était pas mo rt ; catremb lait tellem ent qu'il n'était sûr de son coup. 11 ramass a pierre et la jeta à l 'ours
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L'animal se retourna furieux contre son n ouvel enn em i; ils étaient siprès l 'un de l 'au tre, que l 'ours sedressa sur ses pattes de derr ièrepou r l'étouffer ; Fran çois le se ntitbourre r avec son poitrail le canonde sa carabine. Machinalement, i l appuy a le doigt sur la gâc hett e, lecoup partit.
L'ours tomba à la renvers e, la
balle lui avait traversé la poitrine etbrisé la colonne vertébrale.François le laissa se traîner en hur
lant sur ses pattes de devant et courut à Guillaume. Ce n'était plus unhom me, ce n 'était plus mêm e uncadav re. C'étaient des os e t de lachair meurtrie , la tète avait été dévorée presque en t ièrement ' ) . .
Alors, comme il vit au mouvementdes lumières qui passaient derr ièreles croisées, que plusieurs hab itantsdu village étaie nt rév eillés, il appe laà plusieurs reprises, désignant l 'endroit où il était. Qu elque s pay san saccoururent av ec des armes, car i lsavaient entendu les cris et les coupsde feu. Bie ntôt tout le vi llage futrassemblé dans le verge r de Guillaume.
Sa femme vint ave c les au tres.Ce fut une scène horrible. Tous ceuxqui étaient là pleuraient comme desenfants.
On fit pour elle, dans toute la
vallée du R hôn e, une quête qui rapporta sept cents francs. François luiabandonna sa prime, f i t vendre àson profit la pea u et la cha ir del 'ours. Enfin chacun s 'empressa del'aider et de la seco urir. To us lesaubergistes ont même consenti à ouvrir une liste de souscriptio n, et simonsieur veut y mettre son nom...
— Je crois bie n donne z vite.Je venais d 'écrire m on nom et
d 'y joindre mon offrande, lorsqu'ungros gail lard blond, de moyenne
taille, entra : c'était le guid e q ui devait me conduire le lendemain à
*) J'affiime que je ne fais point ici de l'horreur à plaisir et qu e je n'exag ère rien : il n'ya pas un Valaisan qui ignore la catastrop heque je viens de raconte r, et lorsque nous remon tâmes la vallée du R hon e pour g agner laroute du Simplon, on nous raconta partout,avec peu de différence dan s les détails, cetteterrible et récente aventure.
Chamouny, et qui venait me demander l 'heure du dép art et le mo de duvoyage. Ma réponse fut aussi courteque précise.
— A cinq heur es du matin et àpied.
FI N
G E O G R A P H I E E X R I M E S D E L A S U I S S E * )
Dedans la Suisse nous comptonsPremièrement treize cantons ;Après viennent leurs alliésA l 'entour deux tous situés.De ces cantons Its proustansSont Z urich et Berne puissans ;Bale tt Schaffhouse aussi en sont,Qui sur le Rhin assises sont.Sous Berne Lausanne est soumise,Au prè s du lac Léman assise ;11 y ha (sic) un e académie ;La ville en musique est bâtie.Les catholiques sont Frib ou rg ;Lucerne est ville; Zug est bourg;Soleure, Unterwald, Schwitz.. .
Mais qui p ourrait r'mer en w itz ?Les cantons Appenzell et GlatisEn religion sont mi-partis.Ces pays sont tous montueu x ;Leurs gens robustes, vigoureux :Ils ont beaucoup de pasturages,Force beurre, force fromage ;Des bœufs et chtvaux à foison,Et dans leurs lacs, force poisson.A Bade ils font leurs assembléesOù sont les choses décidées ;Les différentes religionsCausent chez eux eles divisions.Ils or.t aussi des alliés,En religions divisés.
Comme le sont les trois ligues gri>es,Maïfèld, Coire et Trons y sont mises,Qui tiennent sous eux à grand'peine,Bormio, Valtline et Chiavenne.Près de là sont les Valaisans,Peuples rudes et turbulents :Leur piincipale c'est S:on :Des autres je ne fais mention.Quelques éyêques leurs voisinsA ces cantons se trouvent joints :La ville de Saint-Gall en est;Rothw eil et Mulhouse on y m et ;Bienne et Neuchâtel on y voit,Mais surtout Genève paroitVille belle, forte, assez grande,Pleine d'étrangers et marchande.
*) Fragmert d'un manuscrit de 1662.
nçjjj
Öaa /ârce'de capotzïrç.
Tsac on sa dzà q ue li capotzin eingrôssa partià l 'an la garguetta f ïnnapor dégusta lo vin. To t paray mï-
mamein eintsi leu, comme à l 'éli règle l 'an de z 'esse pchon s. Et quand mimo y 'ein aray on u dmelle que manteindrïn pas leu tachön de buv eu, ein li einpatzde bin fire leur vacac hon, de fessa adray li dzovénes amouases et de lire la tyita du blô. lâna et du vïn.
Le reveran pire Tyudelo l ' i r
di pié fin degustateu du coveintpe contre, pas sive por on tabrise fè pe son toup et quan ffire la tyita por lo vïn, à Follié.rev âve te pas à fire façon ddàmnô f iaïnaçons du pa hy. Qci-ce u ce l ' ire eingrindzà et quponday de la mima façon que lquà de ça ma uvise c léqua li, psottises que l 'an yu su li croupay , lo pire Ty ude lo, toti de himeu, leu tapâve-te pas su lo tro ein tzanteint et ein predzeih
patué, tot com me se fosse jsorta y bas d'ino p e ces cotz e ifaut farrà li dzenelhies.
Y'ein ava y que ion su tot que Tyudelo l 'avay jamais posscapitula ; l ' ire lo gro pinti é deg n e , vos cognette preü ce grossa barba bliantse, on monstme créy ant. Ce li l ' ire lo pié de tota la fornô de l 'einfè. Et tant ci bougro de reve ran pirvay tellameint bin lo preindre
l 'abordâve tsaque coup ein l i des« Vo z ' i te pas vargog neu, poteinslora d ' impie comme vporta ona barba de capotzin »
Et lo pintié barb u criave eiteyeint :
t Vin vai ce, parayzeii Te abera io Ad onc te faut me ttrla brei nda ; io ballô rein por vi a mi por me ttre bas pe Iotan t que te porri ein einfornà l i mostatso »
Et lo capotzin , pas pié fou cein, profaytiéve adi.
On d zo, l 'an pas sô, que l 'ay ona respettàbla prayza , mi detroblo comme la meteance. l ' i capotzin du cove int que l 'àmoiïnne s go ttes se son dé :
— Atieutà vê ; N o faut dona farce à Ty ude lo , veiideL'est jostameint allô orà eintsi l
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retzâ de Branfon, ci payein de Dzozet, on gaillà que veut rin ni veyreni einleindre di capotzin mi que baillevito ona bôna breindo por se debarra-chii et baille jamay que du mellieuque l'a . Et bin, quand Tyud elo ar-reveret cellïa atot la breinda, no fautagota lo vin et tui fire ona retsegtta.De ça magniére li no l 'einpatzin demecclià lo bon de ci dànô de Dzo-
zet avoui lo pouro vin di bonn esâmes.
L'es t pas on abus, beü gro qued'avay à min ona gotta de bon oncroay an comm e ci an
Li-dessus, Tyudelo l 'arreve tzardzàcomme ona mula et que sohlàve decô dezo la breinda.
— L'est- te bon, que l 'i dé iondi farceu apri que lo pire Tyudelol'est zu detzardzà.
— L' i pas agotà, que repond Tyudelo, mi faudret tant se pou vo mô-fià, l 'est de ci d'on rlamaçon.
— Ag o d n ad iEt verson l i , su on bosset et pouay
tr inquon.— Quinta bougra de tsassoteri t 'an
te ballia inque ? criont tui einseinbloein retsegnein comm e de sïndzo, onse lasse pà eingueuji d e ça ma nière .
Et Tyudelo se met à agotà asse-bin.
— Y a pas manca de tant retse-g n i , que leu rep ond , se l 'est pas du
vin l 'est à min de brïnga , de brïngade fran rosô.Li jus ô l 'an poa y fotu lo vin du
rlamaçon din on petiou bossaton eindesein : « Fau t quand mimo pà lachiépèd re, l 'est bon po l i pouro. » Etde tein ein tein, quand Tyudelo l 'al i sandales veriès, van tabochié lotsopon por bay re à la santé de cimonstro de Dzozet.
I f AT VfUQVAW QFFIGIJ&du clergé valaisan en 1775(SUITE)
S E M B R A N C H E R . M. Jean - Geo r g eFrossa rd, curé ; M. Pierre-A ntoineLu y, recteur ; M. Josep h Ribordi,p rê t re .—VoLLÈGE. M . Joseph Et ienneWilla, CR, curé. — BAGNES. M. Antoine R evil , CR , curé ; M. Jo seph
Riond et, CR, vicaire ; M. François-Joseph Preux, chapelain ; M. JosephGard , régen t . — O R S I È R E S . M. Jacques Bastian, CR, curé. — LtDDES.M. Jérôme Darbeley , CR, curé . —B O U R G D E S T P I E R R E M . Jean-JosephJoris, CR., prieur. — S A L V A N . M.Pierre-Joseph S i lzmann, CR, curé ;M. Charles Cotter , vicaire. — F I N S -HAUT. — M. Pierre Bourb an, CR,
curé. — OUTRERHONE. M. HenriJoseph Cocatr ix , CR, curé . — S T -MAURICE D'AGAUNE. M. Jean PierreAm adé de Torne r i , CR, curé : M.Georges-Maurice Eey, recteur à St-Jacques. — M ASSOXGEX. M. N. Bru-chon, curé. — CfiGiX. M. GasparBernardin de Kalbermatten, CR, curé.— MONTHEY M. Xa vier de Torne ri ,curé ; M. N.-N. Landr i , rec teur s M .N . - N . Tronch et , p rê t re . — TROtS-TORRENT. M. M aurice Bruttin , curé ;M. Jean T r o mb er t , r ec teu r . — V A LD ' I I . L I È S . M. Claude-Sylvestre Chappex, prieur et surveil lant ; M. Joseph-Henri Silvestri, vicaire.— CllAMPÉRV.M. Jea n Maurice Clément, administrateur ; M. Alex is Re y, prêtre. —COLLOMBAY. M . Je an Lo uis Be rut,curé ; M Jea n Claude To rm a, aumônier des RR . D ame s R eligieuses ;M. Jean-Claude Jandet , p rê t re . —MURA. M. Jean-Pier re Th ur in , curé .VlONNA. M. Jean-Bàtiste Fourn ier ,curé ; M. N. Boch atey, régen t. —
VOUVRY. M. Chris tophe Bruc hez,CR, curé. — P O R T V A L I . A I S . M. Antoine Moche, curé.
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I R / O HUE J L ICsT C IE
U ne histoire, arrivé e il y a plusde cinq cents ans dans le pays gri-son, fut recueillie par un officier espagnol, qui faisait la guerre en Val-teline, au com men cem ent du siècledern ier. Il en fit le sujet d'un e ro
mance casti l lane, que l 'on cite comme modè le de naïv eté. Elle fut traduite en France et passa de la Franceen Suisse. Cette romance est en partie dialoguée ; nous la rappo rton s ici :
Bonjour, la belle ClaireEst-il ici, Fern and ?
Preux chevalier e.-t parii pour la guerre,Trois mois passés : reviendra ne sait quand.
Fern and sera volage ;Quelque autre il aimera.
De son amour il m'a laissé pour gageCe nouveau-né qu'à son retour verra.
Prenez-moi, belle Claire,Pour votre serviteur.
Preitx chevalier, Fernand doit setil me plaIl a ma main, mes serments et mon eoêu
D'aimer on peut se taire :Vers vous viendrai de nuit;
J'ai dtux témoins sans qui rien ne puis fDieu qui nous voit et mon cœur qui me
J'en mourrai, belle Claire,
Si me tenez rigueur.Preux chevalier, vaut mieux être sous terQu'être dessus, le remord dans le cœur.
Dites-moi, cruelle,D'amour puis-je guérir :
Je n'en sais rien, île cela n e se mêle :Mais il vaut mieux en guérir qu'en mou
Belle Claire t une grâce;Voudrais vous demander j
Ni mon devoir ni mon pouvoir ne passePre ux chevalier,' je veux vous 1 accorder.
Prêtez-moi, vous supplie)Vos trois ann eaux dorés •
Prêter ne peux jamais pendant ma vieDe mes trois doigts ils ne seront tirés.
Je vous jure, la belle,Que je les rendrais demain.
Fernand m'a dit : Je te crois infidèleSi mes anneaux quittent jamais ta main.
Adieu, cruelle Claire,Rien ne puis-je obtenir ?
Quand vous voudrez chose que puisse faPreux chevalier, vers moi faut revenir.
Le chevalier colèreSort la fureur au sein :
De se venger de la fidèle Claire,Au rait-il don c le barbare dessin ?
Plus dur qu'il ne fut tendre,Le monstre n'aime plus;
Chez l 'argentier tout d'abord s 'en va preTrois anneaux d'or pour punir ce refus.
Le lendemain se jetteSur son puissant cheval,
Les trois anneaux portant dans sa pocheO chevalier tu vas faire du mal.
Le premier qu'il avise,C'est le brave Fernand,
Qui retournait après la ville prise,A son châtel voir la mère et l'enfant.
Tous deux quittent la selle,Causant en bons amis.
M'apportes-tu quelque douce nouvelle,Fra nc chevalier, ue Claire et de m on fils
T a Claire est toujours belle,Le beau garçon va bien,
Mais, dis-moi, Claire est-elle fidèle :Vois ces ann eaux , ne t'app rennen t-ils rie
Sur son coursier s'élance,Le malheureux Fernand,
Bai.-sant son casque et brandissant sa lanMeurs ou me tue, ô chevalier méchant
Se bat à toute outrance,L'un et l 'autre guerrier.
Enfin Fernand, par trop juste vengeance,Perce le cœur du félon chevalier.
7/21/2019 Valais Romand Vol 1
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L E V A L A I S R O M A N D
plète est due exclusivement à lamatière colorante ; l 'acidité est étrangère à ce phénomène.
La matière colorante du moût paralyse l 'action des microorganism esde la fermentation à cause des propriétés antiseptiques dont elle estdou ée et qui sont an alogu es à cellesdu tanin, dont elle se rapproche parsa constitution chimique.
L'acide tar tr ique, ajouté aux vinsroug es colorés , n'influe pas sur laferme ntation, ou, s'il agit, ce n'es tqu ' ind i rec tement , en empêchant laprécipitation de la matière colorantequi agit sur les saccliaromyccs.
La s t r u c tu r e d e l a g r ê l e . — LaRevue scientifique rend compte desobservations faites par M. Hodgkin-
son sur la struc ture de grêlo ns recueillis au cours d'un orage qui s'abattit le 5 août dernie r sur Wilm -slow (Angleterre) . Les grêlons avaientju sq u'à .o m. 02 , leur forme généraleétait plus ou m oins con ique avecdes bases convexes. Quant à lastructure intérieure, M . Hog kinson ladécrit ainsi : un noyau de gross eurvariable existe dans chaqu e grêlon,i l est entouré d 'une couche de glacet ransparen te . Dans quelques-uns desplus gros, il existait une zone inter
médiaire de glace lég èreme nt opaque, qu oique plus trans pare nte quel e ' n o y a u .
Sous le microscope, avec un grossissement d 'environ 20 diamètres, lastructure du noya u apparaît cr istalline, les cr istaux étant séparés parde nom breuse s peti tes bulles d'air,comme cela arr ive fréquemment dansles spécimens de quartz. La zoneintermédiaire est consti tuée par desvacuoles analogues, mais plus peti tes,
sans qu 'aucune structure cr istall inene soit perceptible. La couche extérieure est formée de glace pure sansstruc ture spéciale sous le microscope ;pou rtant , à l 'œil nu et en faisantvarier l ' incidence de la lumière, onconstate des radiations comme si laglace était composée de cristauxgrossiers. La couche ex térieure et lacouche intermédiaire sont isotropiq u es , mais les cristaux individuels du
noy au donn ent l ieu nette me nt à ladouble réfraction.
l îULLETI N B I B LI OGR APHI QUE
A u F O Y E R R O M A N D , Etrennes l i t téraires pour 1898. — Laus anne, F,Payot .
Ce petit livre est toujours le bienvenu, parce qu ' i l représen te peut-être ce que nous avons de plus romand et de plus national dans notremod este l i t térature et que pourtantles écrivain s qui y collaboren t sontgénéralement des ar t istes soucieux debien faire, dés ireu x et capa bles dedonner mieux que l 'écœurante nouvelle rustique, où quelques formulesdu lang age villageois tienn ent lieud'ob serv ation et croient simu ler la
vie. Aprè s une chronique copieuseet intéressante de M. Gaspard Yal-lette, voici venir le cours de collaborateurs habituels. . . M. Philippe Godet poursuit cette veine de conteuraimable et fin qu'il sem ble rése rve rpour le Foyer romand; M. V. Rössel nous don ne une ad aptation trèslibre à'Enoch Arden, le beau poèmede Te nny son ; M. Ceresole, une p agevivante d 'histoire vaudoise. Notreami Cornut élève nos âmes par lespectacle d 'une douleur stoïquementacceptée. Plus loin vous retrouverezle docte ur Châtelain qui nous avaitfait faux bond l'an dernier. Mais, lecroiriez-vous, lui, chasseur, noircitson papier à médire des chiens. Ceserait à n'en pas croire même la signatu re, si l 'on pouvait te tromp erà la spirituelle bon hom ie du narrateur. Pou rsuive z : une curieuse figurede village de M. Cou rthion ; un amusant coin du Ja po n, dû à la plumealerte de M. S eippel ; quoi e ncore ?
un paysage de Rod, pas besoin d 'é-p i thè te , n ' es t -ce pas ; des nouvel lesde Mlle Pradez, de M. Philippe Mon-nier ; un prove rbe de Mlle Vadier ,quelque s pages sur la jeuness e deVinet, dues à M. le professeur Com be,de charmants souvenirs d 'A.-M. Glades : 'Jean-Jacques vu à travers .uncerveau d'enfant, une causerie scientifique, adre ssé e aux travailleu rs del'esprit p ar un docte ur d'es prit ; des
ve's. . . Je m'arrête, ayant conscd 'un peu trop tourner au catolMais à quoi bon définir des taque chacun connaît chez nous voulais dire seule me nt qu'ils setrouv ent ici chacun a vec sa perso nnelle et que cela suffit ajouter, à tout ce qui rend ce me recommandable, l 'agréable men t de la variété. H.
(Semaine littéraire.)
P ß T I T B P O S T 1 3
Vagi..— Merci de nous avognalé cette erreu r. — Le N° Valais Romand est épuisé dlongtemp s, de mêm e que le NNous le regretto ns et nous somtoutefois à votre disposition poremplacement de tout autre num
C A S S E - T Ê T E S
Par une erreu r fâcheuse, le en lo sang e N° 46 av ait déjàdon né il y a quel ques m ois, cenous empêche de le compter daconcours.
C H A R A D E
Fort connu, mon premier, rôdant sur chaq[b
Part, tour à tour grossier, discret ou passioIl rapproche les coeurs ou bien les effarouchC'est un pronom choisi de l'être peu gêné.Mon dernier, du Lapon, le cempagnon fidèEst, au pays du Nord, le plus digne animalEmule de Coudé, à Bayard presqu'égal,Du vrai guerrier nun tout est l'accompli m
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