solidarité guatemala 192 - numéro spécial
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culier, des droits des femmes autochtones, tout
en soutenant la lutte pour la défense du territoire
dans les villages ou viennent se réinstaller les
réfugiés.
Carmen Mejìa, plus jeune, n'a pas connu les an-
nées les plus noires de la guerre. Cependant, son
combat n'en est pas moindre et c'est par convic-
tion qu'elle commence à se former politique-
ment, rêvant un jour de pouvoir aller étudier à
l'université. Son histoire militante commence à
peu près en même temps que l'exploitation de la
mine Marlin, en 2005. Elle constate les impacts
sur l'environnement, sur l'eau et sur la vie des
femmes et décide alors de s'engager avec
ADISMI pour que l'entreprise Montana, filiale
de Goldcorp Inc., quitte le territoire de San Mi-
guel Ixtahuacán, dans le département de San
Marcos.
Ces femmes, pour moi exemplaires et sources
d'inspiration, ont montré et montrent toujours un
grand courage afin de mener de front leur vie de
femme et leur vie de militante. Car on aurait
tord de croire qu'une fois intégrées dans les
mouvements sociaux « de gauche », tout est
simple pour les femmes. Comme l'ont répété à
différentes reprises nos invitées durant cette
tournée, le combat social pour les femmes, c'est
un double voire, triple travail. En effet, en plus
de lutter pour sa « cause » comme la défense du
territoire et des ressources naturelles par
exemple, il faut également lutter contre les pré-
jugés machistes chez soi mais également, au
sein des organisations sociales. Et oui, il faut
bien souvent du courage et de la ténacité afin de
faire accepter et entendre la voix des femmes au
sein d'espaces majoritairement contrôlés par des
hommes. ■
la n° 192 novembre-janvier
Sommaire
Édito p. 1
Tournée de militantes guatémaltèques 2010 par Cynthia Benoist.
Activités p. 2
Le Collectif Guatemala rencontre des lycéens par Marie Bard.
Activités p. 4
« Défendre notre territoire, c’est défendre notre culture et notre identité »
par Cynthia Benoist.
Actualité p. 5
Cinquante-sept consultas ont été réalisées depuis 2005
par Maryline Griffon
Brèves p. 6
Bloc-Notes p. 7
Collectif Guatemala p. 8
Collectif Guatemala 21 ter, rue Voltaire
75011 Paris - France Tel/Fax : + 33 (0)
1.43.73.49.60 collectifguatemala@gmail.com
http://collectif-guatemala.chez-alice.fr/
Permanence :
Du lundi au vendredi 10h-18h
Directrice de publication : Isabelle Tauty Chamale ISSN 1277 51 69
Ont participé à ce numéro : Cynthia Benoist, Louise Le-vayer, Vanessa Gongora, Amandine Grandjean, Marilyne Griffon, Marie Bard, Isabelle Tauty.
D epuis sa création, le Collectif Gua-
temala organise régulièrement des
tournées de militants d'organisations
sociales guatémaltèques afin de
faire connaître et de sensibiliser le public euro-
péen aux problématiques du pays et d’obtenir
des appuis à leurs revendications.
Il y a trois ans, nous recevions ainsi les repré-
sentants de la Finca Nueva Linda dont nous
avons souvent l'occasion de donner des nou-
velles dans la Lettre à l'Adhérent. L'an passé,
Javier de León et Fernando Solis venaient nous
parler de l'activité minière au Guatemala et plus
spécifiquement, du cas de la mine Marlin à San
Miguel Ixtahuacán.
Cette année, c'est avec honneur et plaisir que
nous avons pu organiser la venue de deux
femmes Maya Mam, Marìa Guadalupe Garcìa
Hernández, de Mama Maquìn, et Carmen Mejìa,
de l'Association pour le Développement Intégral
de San Miguel Ixtahuacán-ADISMI. La théma-
tique de cette année portait également sur l'acti-
vité minière et l'exploitation des ressources na-
turelles en général. Mais le thème transversal de
la tournée, c'était avant tout la question du genre
et la place de la femme- et de la femme autoch-
tone- dans les luttes sociales au Guatemala. Et à
ce propos, Marìa Guadalupe et Carmen Mejìa
ont beaucoup de choses à dire. Marìa Guada-
lupe est originaire de San Ildefonso Ixtahuacán,
dans le département de Huehuetenango. En
1982, elle fuit avec sa sœur vers le Mexique,
comme nombre de guatémaltèques terrorisés par
les massacres perpétrés par l'armée de Lucas
Garcìa puis de Rìos Montt. Pendant cette fuite,
sa sœur sera enlevée, violée, torturée puis assas-
sinée par l'armée. Marìa Guadalupe parvient
quant à elle jusqu'au Mexique et ce sera dans les
camps de réfugiés du Chiapas qu'elle commen-
cera sa formation politique, associative et fémi-
niste. C'est aussi dans les camps que l'associa-
tion de femmes Mama Maquìn voit le jour et
commence à revendiquer les droits des femmes
et avant tout, le droit à l'accès à la terre, que
seuls les hommes détiennent. En 1992, l'associa-
tion -et Marìa Guadalupe- s'installe de nouveau
au Guatemala et continue leur travail pour la re-
connaissance des droits des femmes et en parti-
1
Guatem Solidarité
Lettre des adhérents du Collectif Guatemala Bimestriel
Solidarité Guatemala n ° 19 2 n o v - j an v . 20 11
Numéro Spécial
Tournée de militantes guatémaltèques 2010. par Cynthia Benoist
Soirée publique à Gent, Belgique.
Activités
la tournée des
guatémaltèques,
sur la probléma-
tique de l’exploi-
tation des res-
sources naturelles
par des multina-
tionales et parti-
culièrement sur le
cas de San Miguel
Ixtahuacán et de
la Mine Marlin
exploitée par la
société cana-
dienne Goldcorp.
Inc. *
L’idée était de
faire participer
activement les élèves, en répartissant les
tâches sur différentes classes. Nous
avons commencé par une recherche sur
le Guatemala, sa population, son régime
politique, ses ressources naturelles et
bien sûr le conflit armé et ses consé-
quences sur la population indigène du
pays. Dans un second temps, nous avons
travaillé sur un document didactique pro-
duit par la COPAE de San Miguel
(Commission pastorale pour la Paix et
l’Ecologie) expliquant le fonctionnement
d’une mine d’or à ciel ouvert et les con-
séquences de son exploitation sur l’envi-
ronnement, la santé et la société locale.
L’étude de ce document a été illustré par
la projection de Sipakapa no
se vende de Alvaro Reven-
ga et du film de Grégory Las-
salle, Le Business de l’or au
Guatemala: chronique d’un
conflit annoncé.
Les missions des élèves de
Terminale ont été de traduire
(en partie) le document de
présentation de la tournée des
défenseures en Europe, de
l’espagnol vers le français,
ensuite d’écrire des lettres
argumentées en espagnol
pour se présenter et les invi-
ter au lycée. Enfin ils ont dû prendre des
notes pendant les interventions pour en
faire des comptes rendus. Un panel de
leurs témoignages est en cours de publi-
cation sur le site internet du lycée.
Les élèves de Première ont eu pour
tâches de réaliser des affiches et des
textes annonçant les interventions et
leurs thématiques, affiches et textes qui
ont été exposés au lycée et mis en ligne
sur le site, juste avant l’arrivée des mili-
tantes.
Les temps forts
Les élèves avaient préparés des ques-
tions en espagnol avec leurs professeurs,
ce qui a permis de lancer assez facile-
ment un échange de questions-réponses,
une fois les premières timidités surmon-
tées. Si les réponses des guatémaltèques
ont été traduites en français lors de la
première session, tout s’est fait unique-
ment en espagnol pendant la deuxième
séance, ce qui a donné encore plus d’au-
thenticité et d’intensité au moment.
L’émotion et la concentration des élèves
étaient palpables et leurs réactions
pleines de vivacité et de cœur. Ce fut un
vrai moment de partage et de témoi-
gnage.
Mais pour en rendre compte, le mieux
C ’est le lycée Jean Monnet de
la Queue-lez-Yvelines qui
nous a ouvert ses portes à
deux reprises, lors d’une pre-
mière séance le vendredi 19 novembre
avec Carmen Francisca Mejìa Aguilar et
Marìa Guadalupe Garcìa Hernández,
accompagnée par Cynthia Benoist et une
nouvelle fois le lundi 22 novembre avec
Miguel Ceto, bénévole et Thierry
Lewden, bénévole et ancien accompa-
gnateur international.
Pour la venue des activistes guatémal-
tèques, nous avions prévu une seule ren-
contre de deux heures avec deux classes
au CDI du lycée mais devant l’intérêt des
élèves et des professeurs nous avons
choisi de proposer deux sessions d’une
heure chacune afin de pouvoir en faire
profiter quatre classes. Au total ce sont
presque 150 élèves de Première et de
Terminale qui ont rencontré « le Guate-
mala ».
Un mois de travail sur le Guatemala.
En réalité l’objectif n’était pas seulement
de rendre les élèves consommateurs
d’une conférence supplémentaire propo-
sée par des enseignants ou des membres
d’associations mais de les plonger dans
la réalité d’un pays qu’ils ne savent pas
toujours situer sur une carte.
C’est ainsi que nous avons monté une
séquence pédagogique entière autour de
2 Solidarité Guatemala n ° 19 2 n o v - j an v . 20 11
Le Collectif Guatemala rencontre des lycéens.
par Marie Bard
Depuis longtemps déjà le Collectif Guatemala souhaite développer des activités en milieu scolaire afin de sensibiliser un jeune public
aux problématiques actuelles du Guatemala. La venue des deux femmes activistes a été l’occasion de mettre en place une activité nou-
velle et motivante. Ce fut une expérience très enrichissante pour chacune des parties présentes, militants, élèves et enseignants ont pu
échanger et réfléchir ensemble sur les problèmes et les injustices en cours dans le pays.
Carmen et María Guadalupe avec les lycéens.
Affiche présente dans le lycée pour annoncer la venue des deux défenseurs.
Activités
3 Solidarité Guatemala n ° 19 2 n o v - j an v . 20 11
à des causes qui en fait nous
concernent tous. » Camille TL2.
« Ils ajoutèrent (Miguel Ceto et
Thierry Lewden) que malgré
toutes les manifestations de la
population la situation n’a pas
évolué. Le gouvernement sou-
tient toujours la mine. ». Marine
TL1.
« Nous avons eu la chance de
pouvoir poser des questions à
des personnes qui sont des ac-
teurs de la lutte en faveur des
Droits de l’homme en Amé-
rique Latine. Nous avions étu-
dié le thème en classe mais la
rencontre a apporté un regard
des femmes guatémaltèques qui
nous ont expliqué la relation
profonde qui les unit à la nature
et que les occidentaux ne peu-
vent pas comprendre » Clément TS1.
« Nous avons vu que ces deux
femmes sont très impliquées
dans la société de leur pays, et,
par leur façon de s’habiller,
qu’elles respectent des valeurs
et des coutumes de la culture indigène. »
Pauline TS1.
« La rencontre s’est très bien passée, les
défenseures ont répondu à toutes nos
questions comme : Comment faites-vous
pour lutter contre ça ? Recevez-vous de
l’aide de la part de pays européens ? Que
pouvons-nous faire pour vous aider ?
Qu’est-ce que la Terre Mère ?
[...] Elles ont révélé les menaces et les
attaques menées contre elles, ou contre
des membres des communautés. [...]
Leur courage m’a beaucoup impression-
née, ce sont deux personnes extraordi-
naires. Je me suis sentie indignée quand
elles ont dit qu’elles avaient été mena-
cées de mort.... » Marine TS1.
« Ce qui m’a le plus dérangé ce fut de
découvrir à quel point un gouvernement
peut ignorer l’appel à l’aide de son
peuple et laisser contaminer les terres et
la population sans rien demander à l’en-
treprise. Cela m’a vraiment indigné ! ».
Il est certain que cette rencontre a été
bien plus utile que beaucoup de cours
théoriques sur les conséquences de la
mondialisation qu’ils traitent en cours de
géographie et éventuellement en cours
d’espagnol. Lorsque l’on a la possibilité
de rendre concret un enseignement, les
élèves en sont reconnaissants et savent
apprécier ces opportunités. Une expé-
rience à reconduire, donc, d’autant que
nos intervenantes ont elles aussi beau-
coup apprécié cet échange. S’adresser à
des jeunes qui sont en train de se forger
une personnalité politique et sociale ne
peut que leur apporter des éléments sup-
plémentaires pour se forger une opinion
personnelle et pour développer la capa-
cité de poser un regard critique sur leur
environnement.
C’est un appel à leur vigilance.
c’est de leur laisser la parole :
« ... C’était très intéressant de les voir et
d’écouter leurs propres versions des
faits. Mais cela n’a duré qu’une heure et
la traduction a pris beaucoup de temps et
donc elles n’ont pas eu le temps de dire
tout ce qu’elles voulaient (et nous tout ce
que nous voulions savoir). Mais elles
nous ont dit des choses très fortes, très
émouvantes qui ont fait naître un senti-
ment de compassion et l’envie de les
aider elles et les autres guatémaltèques
qui souffrent de ces problèmes ... » Yas-
samine TS1.
« Elles nous ont parlé de la violence, de
la criminalisation, de la pollution, des
dommages causés par la mine et de la
liberté. [...] J’ai été très impressionné par
ce qu’elles ont raconté parce que la vio-
lence est plus forte que je ne le
croyais... » Winsley TS1.
« Nous nous sommes rendu compte des
difficultés de leurs vies... selon moi cette
rencontre était une bonne idée parce que
ce fut l’occasion de savoir ce qui se
passe dans le monde et de nous intéresser La rencontre se termine
Peinture murale réalisée dans la communauté de Panzos, Alta Vera-
paz, représentant Mama Maquín, leader communautaire q’eqchi’
tuée en 1978 lors d’un massacre à Panzos alors qu’elle souhaitait
déposer une lettre de protestation au gouvernement local pour le
droit à la terre. Son nom a été donné à l’organisation à laquelle
appartient María Guadalupe.
(pour ne citer qu'un exemple, voir
le cas de la RDC). María insiste et
explique que l'entrée massive des
multinationales sur les territoires
autochtones au Guatemala, c'est
pour elle comme un retour au
temps du conflit armé et un retour
aux mêmes conséquences. Elle cite
les différentes personnes mortes
pour avoir défendu leurs droits au
territoire, en commençant par Ma-
ma Maquìn, qui a donné son nom
à l'organisation. Elle cite égale-
ment les femmes qui ont été vio-
lées par la Police Nationale Civile
ou par les gardiens de sécurité privés de
l'entreprise CGN, à El Estor, département
de Izabal. Carmen enchaîne et parle des
menaces qui pèsent sur elles, des intimi-
dations, de l'agression contre doña Diodo-
ra en juillet dernier, qui lui a coûté un œil.
Ces discours, ce discours, c'est celui de la
femme qui souffre mais pas en silence,
c'est celui de la femme qui lutte même
contre les structures les plus tradition-
nelles du machisme afin de défendre son
identité et sa culture. Car pour Marìa
Guadalupe comme pour Carmen, il ne
s'agit pas ici d'oublier ses origines, de
renier sa culture, il ne s'agit pas d'adopter
aveuglément des idées occidentales qui
ne prennent pas en compte les spécificités
culturelles. Ce dont il est question, c'est
de créer une pensée de femmes venant de
leur culture Maya, conservant les élé-
ments de leur cosmovision tout en insis-
tant fortement sur l'importance de l'équi-
libre entre hommes et femmes. Car l'équi-
libre est un point central de la cosmovi-
sion Maya. Selon elle, l'univers entier se
maintient grâce à un équilibre entre tous
les éléments: l'eau et le feu, la lune et le
soleil, la femme et l'homme. Dans leur
discours, Carmen et Marìa Guadalupe ont
aussi beaucoup insisté sur la relation pro-
fonde et privilégiée de la femme avec la
Terre Mère. Cette analogie, présente dans
toutes les cultures du monde, marque le
lien entre deux entités ayant le don de
féconder et de créer la vie. « C'est pour
cela que les femmes sont toujours en pre-
Activités
4 Solidarité Guatemala
n ° 19 2 n o v - j an v . 20 11
mière ligne pour la défense de la Terre
Mère et c'est pour cela que nous souf-
frons tellement de la voir se faire dé-truire», répète à l'envie María Guada-
lupe. Ces paroles ont également été
celles de Lorena Cabnal, de l'Association
des femmes Xincas. Nous avons eu la
chance de la croiser lors de notre passage
à Bruxelles, alors qu'elle était elle-même
en tournée avec Brigades internationales
de la Paix. Les deux activités réalisées en
commun ont été très riches et très fortes
en ce sens qu'elles ont montré la conver-
gence de la lutte des femmes pour leur
liberté, pour leur territoire et pour l'har-
monie de la vie avec la Terre Mère.
J'avais envie de conclure le récit de cette
tournée par notre visite au cimetière du
camp de concentration du Vernet, en
Ariège, où nous avait accueilli Carmen
Samayoa pour une activité avec son as-
sociation « Regards de femmes ». Profi-
tant d'une manifestation contre les nou-
velles lois sur l'immigration en France,
une marche a été organisée vers ce cime-
tière car le Vernet était l'un des nom-
breux camps où ont été enfermés puis
déportés vers l'Allemagne de nombreux
républicains espagnols et internationa-
listes fuyant la victoire franquiste. En
plus de montrer les connexions entre les
combats du passé et du présent, la pré-
sence de Carmen et de Marìa Guadalupe
a été l'occasion de relier les luttes d'ici et
d'ailleurs et de comprendre l'universalité
du combat pour la liberté des peuples.
R ésumer deux semaines rem-
plies de réunions, rencontres,
activités publiques et autres
n'est pas tâche facile. Nous
avons eu la chance d'accueillir cette an-
née deux femmes d'exception dont le
combat, la ténacité et la joie de vivre
devraient être des exemples pour nous
tous-tes. Les accompagner pendant l'en-
semble de cette tournée m'a appris beau-
coup, ainsi qu'à toutes les personnes qui
ont pu assister à l'une des activités. Dès
le départ, le discours de Marìa Guada-
lupe et celui de Carmen se sont complé-
tés, la première développant davantage la
thématique des femmes, du conflit et des
consultations communautaires, la se-
conde abordant le cas de la mine Marlin
et ses impacts sur la vie des habitants et
des habitantes de San Miguel Ixtahuacán.
Au fur et à mesure des deux semaines,
chaque discours s'est enrichi de nou-
veaux éléments, développant le sujet de
manière profonde, complète et person-
nelle. Beaucoup de personnes des diffé-
rents publics que nous avons croisé sont
venus leur dire à quel point leur histoire
et leur combat les avaient touchés. C'est
qu'il est difficile de rester insensible au
thème de la spoliation des terres et de
l'exploitation irraisonnée des ressources
naturelles au Guatemala, œuvre de multi-
nationales prêtes à tout pour s'enrichir,
alliées aux grandes familles de l'oligar-
chie nationale.
Pour Marìa Guadalupe, la dynamique
actuelle d'exploitation des ressources est
une nouvelle étape de colonisation du
territoire, après celle des espagnols au
XVIe siècle, après celle des militaires il y
à 30 ans. Et selon elle (et beaucoup
d'autres analystes féministes), cette colo-
nisation du territoire est également une
colonisation des corps et surtout, du
corps de la femme. Depuis des milliers
d'années, conquérir un territoire, c'est
aussi en conquérir les femmes. Le corps
de la femme comme butin de guerre, on
peut retrouver cette analogie dans de
nombreux endroits dans le monde et,
malheureusement, encore aujourd'hui
Du 5 au 21 novembre a eu lieu la tournée européenne organisée par le Collectif Guatemala avec l'aide de ses partenaires en
Suisse, en Belgique et en France. Retour sur deux semaines riches en émotions et en rencontres.
« Défendre notre territoire, c'est défendre notre culture et notre identité »
par Cynthia Benoist
Réunion à la Commission Européenne à Bruxelles.
Arzú (1996-2000), 137 licences d’explo-ration minière ont été accordées, la majo-rité en territoire indigène et la totalité sans le consentement ou la consultation préalable des populations concernées. Cette tendance qui a connu son apogée sous le gouvernement d’Óscar Berger (2004-2008) avec 80 concessions accor-dées, reste suivie par le gouvernement actuel d’Álvaro Colom avec plus de 26
3.
Dernière consulta de l’année 2010
La consulta de Huitan, située dans la région occidentale de Quetzaltenango, a clos la série de l´année 2010. La petite municipalité de Huitan est touchée direc-tement par 7 licences d´exploration mi-nière sollicitées par les compagnies mul-tinationales Montana Exploradora et Entre Mares, deux filiales de la cana-dienne Goldcorp Inc. sans que la popula-tion en ait été informée ou consultée au préalable. Les 65 sources d’eau dont dé-pendent les 12 000 habitants de peuple Maya Mam de Huitan mais également des municipalités alentours comme celle de Cabrican et Momostenango sont di-rectement menacées. Cinquante-septième consulta, on note l´évolution des proces-sus de mobilisation et de participation de la population. Les 17 maires indigènes de la municipalité ont reçu tout le matériel nécessaire : bulletins de vote, registres, isoloirs, encre, stylos… Une organisation « à l’occidentale » bien différente des consultas organisées précédemment dans la région du Quiché. Ce fut la particulari-té des deux consultas qui ont eu lieu à Quetzaltenango en 2010. Comme lors des consultas de Santa Cruz et Uspantan (Quiché), les votants étaient séparés en six groupes selon le sexe et l´âge (de 7 à 12 ans, de 13 à 17 et de 18 à 100 ans). Mais le vote ne s’est pas fait à main le-vée sinon à bulletin secret, une façon de procéder peut-être plus efficace, au moins pour contrer les critiques de mani-pulation et de non respect de l’opinion de chacun par le vote à main levée, suspecté
5 Solidarité Guatemala
n ° 19 2 n o v - j an v . 20 11
Actualités
d´engendrer un effet de groupe. Les bu-reaux de vote des 17 communautés ont ouvert de 8h à 14h. A la fermeture des urnes, le comptage des bulletins a démar-ré sous fond de Marimba (musique tradi-tionnelle), et en fin de journée les résul-tats sont apparus : plus de 53% de la po-pulation totale a participé, les femmes furent deux fois plus que les hommes. 98,37 % ont dit « NON » à la question : « Etes-vous d´accord avec l´exploitation minière dans la municipalité de Hui-tan ? », un chiffre comparable à celui obtenu lors des consultas précédentes. Pour les détracteurs des consultas à mains levées, il apparaît que le vote à bulletin secret n´a pas permis de libérer d’éventuelles voix favorables à l’exploi-tation, n´osant pas s´exprimer à l’en-contre des autres quand le vote est col-lectif.
R upture entre le discours et la pratique
Ces derniers mois beaucoup d’énergie a été dépensée afin
de décrédibiliser au sein de l´opinion publique l´organisation de ces référen-dums populaires. Les quatre dernières consultas de l´année, qui ont eu lieu dans les régions du Quiché (Santa Cruz, le 22 octobre et Uspantan, le 29 octobre) et de Quetzaltenango (Cabrican, le 20 octobre et Huitan, le 22 novembre) ont fait l’objet d’une véritable campagne de dénigre-ment dans les médias guatémaltèques. Le quotidien national La Prensa Libre n’a cessé de publier, d’octobre à décembre, de nombreux articles et communiqués de presse dans ses colonnes d´information générale, campo pagado, rubrique Opi-nion2, accusant les consultas de ne pas être libres et leurs organisateurs de « menacer et faire pression sur la popula-tion pour qu´elle participe à cet évène-ment et vote contre l´activité minière et les hydroélectriques », notamment à Us-pantan (Prensa Libre du 24 novembre 2010 : « Les pressions furent tant ex-trêmes que les organisateurs de la consul-ta sont passés de maison en maison exi-geants de ces occupants qu´ils signent ou apposent leur empreinte digital comme preuve de sa participation. »)
La rupture est donc très nette entre le discours et la pratique du droit à la con-sulta des peuples indigènes au Guatema-la. Depuis le gouvernement d’Álvaro
Cinquante-sept consultas ont été réalisées depuis 2005
par Marilyne Griffon
Selon l´association AVANCSO1, plus de 720 000 personnes ont participé aux 57 consultas organisées au Guatemala depuis 2005.
Pratique millénaire que réalisent les populations indigènes pour gérer collectivement les affaires d´intérêt social, les consultas communautaires sur l’exploitation des ressources naturelles de leur territoire ont gagné du terrain depuis leur reconnaissance au niveau international et les premières mises en place il y a 5 ans. Malheureusement, l’Etat n’a toujours pas montré de réelle vo-lonté politique pour que soit respectée l’opinion des communautés indigènes exprimée lors des consultas et se conformer ainsi aux exigences de la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Preuve en est : l´essor des concessions minières accordées aux multinationales extractives par l´Etat sans consultation ni accord préalable des communautés.
1 Asociación sobre el avance de las ciencias
sociales en Guatemala. 2 http://www.prensalibre.com/opinion/Consultas
-chu ecas_0_364763545.html 3 « El derecho de consulta de los pueblos
indìgenas en Guatemala: la ruptura entre el
discurso y la práctica » http://noticias.com.gt/
nacionales/20100330-consultas-comunitarias-
ganan-terreno.html
Nbr de
consultas
depuis 2005
2005 4
2006 9
2007 12
2008 15
2009 11
2010 6
Total 57
Nbr consultas / thème
Activités minières 46
Hydroélectrique 7
Législation ou
autre 3
Pétrole 1
Nbr de participants entre
2005 à 2010
NON 717 968
OUI 3 339
Total 721 437
Données sur les consultas depuis 2005 (Source: AVANCSO, 2010)
« A voté »
Peine maximale pour la disparition forcée de l'étudiant et militant syndical
Fernando García
Le 28 octobre dernier, ont été condamnés à 40 ans de réclusion, Héctor Ramírez Ríos et
Abraham Lancerio, deux ex-officiers de la Police Nationale, pour la disparition forcée
de Edgar Fernando Garcìa, le 18 février 1984. Frernando Garcia était syndicaliste de la
CAVISA, membre de l’association d’étudiants-AEU et un des leaders clandestins du
mouvement de jeunes du parti communiste PGT. Garcìa faisait partie du comité
central du Parti Guatémaltèque du Travail (PGT) et était considéré ennemi interne pour
ses activités syndicales et étudiantes, par le gouvernement du général Oscar Mejìa Vic-
tores. Les disparitions forcées sont reconnues comme des crimes imprescriptibles par la
Commission d’éclaircissement historique (CEH), mais il a fallu attendre plusieurs an-
nées avant qu’une condamnation soit portée pour ce délit1. C’est la première fondée sur
les documents de l'Archive Historique de la Police Nationale découverts en 2005. Ces
archives contiennent des milliers de documents datant du conflit armé, qui détaillent
les multiples violations aux droits humains que la police avait démenties par le passé.
On estime à 45 000 le nombre de guatémaltèques disparu-es, la majorité entre 1978 et
1984.
Dans le cas de Garcìa, la juge a déclaré la peine maximale prenant en compte que la
victime était étudiante, que le crime est politique et pour l'intensité des dommages cau-
sés à sa famille et à la société guatémaltèque. Son épouse de l’époque, Nineth Monte-
negro, fondatrice du Groupe de Soutien Mutuel (Grupo de apoyo Mutuo-GAM) et dé-
putée de Encuentro por Guatemala, déclarait à la sortie du tribunal: “la justice com-
mence à se renforcer au Guatemala, pays de l'éternelle intolérance [...]. La justice di-vine tarde, mais elle n'oublie jamais.”
1 Les premières sentences pour ce délit ont été prononcées en 2009 contre d'anciens militaires, suite à
la lutte des familles de victimes des communautés de Choatalum (sentence le 31 août) et de El Jute (le
4 décembre).
6
Brèves
Solidarité Guatemala n ° 19 2 n o v - j an v . 20 11
Emilia Quan Staackman, du
Centre d'Études et de Docu-
mentation de la Frontière Occi-
dentale de Guatemala est assas-
sinée à Huehuetenango
Emilia Quan Staackman, jeune femme
de 27 ans, sociologue du CEDFOG –
Centre d'Études et de Documentation
de la Frontière Occidentale de Guate-
mala– a été torturée puis assassinée le
7 décembre dernier, après avoir été
enlevée par des hommes armés à Hue-
huetenango. Le pilote du véhicule,
Victor López, a quant à lui, été aban-
donné, blessé et ligoté. Simultanément,
le comptable de la Pastorale Sociale de
Huehuetenango était lui aussi enlevé
puis libéré quelques heures plus tard.
Emilia effectuait des recherches sur les
pouvoirs parallèles dans la région –
trafiquants de drogue et groupes para-
militaires–, et le CEDFOG venait de
mettre à jour une série d'anomalies
dans la gestion de travaux d'infrastruc-
ture du Conseil Départemental de Dé-
veloppement (CODEDE). Les deux
organisations de Huehuetenango direc-
tement attaquées, “partageait les
mêmes espaces d'échange sur le déve-
loppement, l'audit social et la sécurité
citoyenne” indiquait la directrice de
l'Unité de protection des défenseur-es
des droits humains (UDEFEGUA),
signalant un mobile politique.
De nombreuses organisations sociales
et de défense des droits humains ont
manifesté leur profonde consternation
face à ce crime, et ont exigé aux auto-
rités une investigation efficace afin de
capturer, juger et condamner les res-
ponsables matériels et intellectuels de
ces actes. Enfin, celles-ci ont demandé
que soit garantie la sécurité pour les
organisations du département de Hue-
huetenango qui œuvrent pour le déve-
loppement, la sécurité et la justice.
Claudia Paz y Paz élue Procureur général, un espoir pour la justice au
Guatemala
“La justice au Guatemala ne peut plus attendre et je suis disposée à faire tous les ef-
forts possibles pour réduire l'impunité de ce pays” sont les premières paroles du nou-
veau Procureur, élue le 9 décembre dernier. En juin, le procureur Conrado Reyes avait
vu son élection annulée suite aux signalements de la CICIG (Commission Internatio-
nale contre l’Impunité au Guatemala). La nouvelle titulaire a expliqué les trois objec-
tifs principaux de son plan de travail pour la prochaine période à la tête de l'entité char-
gée des poursuites pénales. En premier lieu, Claudia Paz y Paz a mentionné les
"priorités de la persécution pénale" et en cela a mis l'accent sur les "délits contre la vie,
contre la liberté, contre l'intégrité physique et le crime organisé". Le second thème
prioritaire est la coordination avec le Ministère Public et la Police Nationale Civile, et
la nécessité de renforcer le système de protection aux témoins. Enfin, elle a fait men-
tion de la consolidation de la formation et de la carrière judiciaires.
Les organisations sociales et de défense des droits humains ont fortement salué l’élec-
tion de Caludia Paz y Paz, qui a fait l'une de ses premières apparitions publiques quand
a été annoncée la prolongation du mandat de la CICIG dans le pays, le 20 décembre
2010 (jusqu’à septembre 2013).
La femme d’Adolfo Ich Chaman poursuit Hudbay Minerals au Canada Adolfo Ich, enseignant de la Unión, département d’Izábal, était un leader communautaire respecté, impliqué dans la défense de la
terre et des droits des autochtones de sa communauté. Le 29 septembre 2009, à la suite d’une manifestation pacifique, il est tué à
coups de machette et d’une balle dans la nuque par le chef de la sécurité de la CGN (Compañía Guatemalteca de Niquel), filiale
de la compagnie canadienne Hudbay Minerals exploitant la mine de nickel de El Estor. Une semaine auparavant, il avait accom-
pagné des représentants d’Amnesty International dans leur enquête sur les abus de CGN/Hudbay dans la zone.
L’affaire a été présentée devant la Cour supérieure de l’Ontario et dans la capitale guatémaltèque en décembre dernier.
Au Canada, l’incompétence de juridiction des tribunaux a systématiquement été invoquée pour faire échouer ce type de pour-
suites. Un projet de loi a été déposé en avril dernier par le député du Nouveau Parti Démocratique (NPD) Peter Julian pour per-
mettre de traduire les compagnies minières canadiennes devant la Cour Fédérale pour des délits ou crimes commis hors des fron-
tières du Canada. Ce projet n’a toujours pas été adopté.
Des nouvelles du terrain
- Nous avons accompagné fin décembre le premier groupe de personnes de la Finca Nueva Linda, qui est allé signer au Secréta-
riat des Affaires Agraires les documents pour l'acquisition d'une partie de leurs nouvelles terres, négociées par le biais de diffé-
rentes institutions de l'État dans le cadre de la résolution de leur conflit. Marilyne, Vanessa et Amandine et deux autres accompa-
gnateurs, ont passé, nous l’espérons, le dernier Noël au bord de la route, avec le groupe Nueva Linda.
- Avec UDEFEGUA, nous avons rendu visite à Mateo López, attaqué par balles le 28 octobre dernier, alors qu'il se rendait à
une assemblée du Syndicat National des Travailleurs de Santé (Action urgente d'AI en ligne: http://www.amnesty.org/fr/library/
info/AMR34/010/2010). Le syndicaliste est engagé dans la lutte pour l'accès et la qualité des services publics, ainsi que contre des
irrégularités de paiement aux salariés de la santé. Il fait aussi partie de ceux qui ont dénoncé pour corruption l'ex-directeur (il
vient d'être remplacé en novembre) de la direction départementale de la santé de San Marcos. Cette attaque suit de près la com-
mémoration de l'assassinat de Victor Gálvez, le 20 octobre 2009, membre du FRENA de San Marcos et dirigeant de la lutte contre
l'entreprise espagnole d'électricité Unión Fenosa, lutte à laquelle était lié Mateo López. De fait, López avait participé a cette com-
mémoration, exhortant la population à réclamer ses droits. D'autre part, un suspect a été arrêté le 17 novembre dernier et placé en
prison préventive pour l'assassinat de Vìctor Gálvez. Cette arrestation est le fruit du travail de la CICIG, qui a déclaré continuer à
rechercher les autres responsables du meurtre. - Marilyne termine son contrat d’accompagnatrice le 23 février et passera son dernier mois au sein de l’équipe mobile, basée à la
capitale. Amandine quitte également le projet, après 20 mois d'accompagnement au sein de différentes équipes. Toute l'équipe du
Collectif au siège et sur le terrain la remercie chaleureusement pour tout son travail, toujours effectué avec sérieux et passion.
MERCI!
Bloc notes
7 Solidarité Guatemala
n ° 19 2 n o v - j an v . 20 11
Changement de coordinatrice au siège
Après 5 années passées au développement et à la coordination des activités du Collectif Guatemala en France, Anne Boucher a
décidé de poursuivre son engagement associatif pour le respect des droits de l’homme vers d’autres horizons et de passer à une
nouvelle étape de sa vie professionnelle et militante. Toute l’équipe du Collectif lui dit un GRAND MERCI pour tout le travail
accompli, son engagement et sa patience, et lui souhaite le meilleur pour l’avenir!
Compte-tenu de la charge de travail et des nouveaux financements qu’Anne a su trouvé, nous avons pu passé d’un mi-temps à un
poste à temps plein. Ce nouveau poste sera occupé par Louise Levayer. Louise a suivi des études de siences-politiques orientées
vers la coopération internationale et l’Amérique Latine, elle a également travaillé comme volontaire en Equateur, au Guatemala et
en dans le nord de l’Argentine. Elle partira ce mois de janvier pour une mission de 2 semaines au Guatemala afin de rencontrer
nos partenaires sur place et de prendre en main ce nouveau poste de la meilleure manière possible.
Nous profitons donc de ce bulletin pour saluer et remercier vivement Anne, et souhaiter la bienvenue à Louise.
Prochaine journée d’initiation de Peace Brigades International - France
le samedi 5 février, 10h-18h Cette journée vise à accueillir et orienter les personnes intéressées par la non-
violence, la prise de décision au consensus, l’accompagnement international et
la protection des droits humains. Elle est gratuite et ouverte à toute personne
intéressée par ces thématiques.
Elle comprend une présentation des principes régissant l’action de PBI, des
mises en situation et la rencontre avec un-e ex-accompagnateur-rice.
L’approche de PBI de l’accompagnement peut différer légèrement de celle du
Collectif Guatemala et il est toujours enrichissant de pouvoir connaître ces vi-
sions différentes.
Plus d’informations et inscriptions: pbi.france@free.fr
Collectif Argentin pour la Mémoire - Débat Projection
« L’éducation, avant et après la dictature en Argentine » Projection du documentaire « Regìstrese, Archìvese y Comunìquese, en el Gui-
do Miranda » de Nora Anchart et Monica Costa (2009, 68 min) (en espagnol).
Suivi d’une table ronde avec la réalisatrice Nora Anchart et Alejandra Birgin.
Organisé par le Collectif Argentin pour la Mémoire.
Date et lieu: vendredi 21 janvier, 20h, Maison de l’Argentine - Cité Universi-
taire de Paris, 27 boulevard Jourdan, 75014 Paris.
9ème édition du
Festival Interna-
tional du Film
des Droits de
l’Homme à Paris.
Le Festival inter-
national du film des droits de l'homme pro-
pose chaque année, pendant une semaine, un
temps de rencontre et de débat entre des réali-
sateurs, le monde associatif et le grand public
autour de projections de films documentaires
inédits sur les écrans français.
Cette année, Grégory Lassalle y présentera
son dernier film, « Le business de l’or au
Guatemala: chronique d’un conflit annoncé ».
A partir du 8 mars 2011
www.festival-droitsdelhomme.org
8
Le Collectif Guatemala Qui sommes-nous ? Fondé en 1979 par des réfugiés guatémaltèques et des militants français, le Collectif Guatemala est une association 1901 de solidarité
internationale. Il est composé d’associations et de particuliers, dont une bonne dizaine de membres actifs, sur lesquels repose la vie de
l’association. Depuis octobre 2002, l’équipe s’est étoffée avec l’arrivée d’une permanente à mi-temps. Depuis mars 2006, l’association
a ouvert un bureau de coordination pour ses activités au Guatemala (accompagnement international et campagne de soutien aux militants
luttant contre le pillage de leurs ressources naturelles)
Les activités du Collectif au Guatemala
● L’accompagnement international
√ des populations indigènes victimes du conflit armé impliquées
dans des procès contre les responsables de violations massives
des droits de l'Homme,
√ des personnes menacées du fait de leurs activités militantes.
Comment ?
√ à la demande des groupes ou personnes menacées,
√ en recherchant et en préparant des volontaires qui resteront au
minimum 4 mois sur le terrain.
Pourquoi ?
√ pour établir une présence dissuasive,
√ pour avoir un rôle d'observateur,
√ pour relayer l'information.
Les accompagnateurs/trices sont des volontaires majeurs, de tous hori-zons, désirant s’engager pour une durée minimum de 4 mois. Des ses-sions d’information et de préparation ont lieu en France avant le départ. Au Guatemala, les accompagnateurs sont accueillis et suivis par le Centre d’action légale pour les droits de l’Homme (CALDH).
● L’organisation de voyages pour découvrir le Guatemala
autrement
√ séjour annuel de 2 semaines
√ rencontres avec nos associations partenaires
Les activités du Collectif en France
● L'appui aux organisations de la société civile guatémal-
tèque qui luttent pour plus de justice et de démocratie
√ en relayant des dénonciations de violations des droits de
l'Homme,
√ en organisant des campagnes pour soutenir leurs revendica-
tions,
√ en recherchant des financements pour soutenir leurs projets,
√ en recevant en France et en Europe des représentants de dif-
férentes organisations pour leur permettre de rencontrer des
décideurs politiques et financiers.
● L’information et la sensibilisation du public français
Sur quoi ?
√ la situation politique et sociale au Guatemala,
√ la situation des droits de l'Homme,
√ l'action des organisations populaires, indiennes et paysannes.
Comment ?
√ par la diffusion d’une lettre à l’adhérent mensuelle,
√ par l'organisation ou la participation à des conférences, dé-
bats, réunions,
√ par des réunions bimensuelles ouvertes à toute personne inté-
ressée.
● Le travail en réseau avec différents types de partenaires
présents au Guatemala
√ associatifs,
√ institutionnels.
Solidarité Guatemala n ° 19 2 n o v - j an v . 20 11
ADHÉSION / ABONNEMENT Le Collectif Guatemala vous propose plusieurs formules de soutien :
Adhésion au Collectif, permettant de recevoir la Lettre à l’Adhérent 23 €
Adhésion à tarif réduit (étudiants, chômeurs etc. joindre justificatif) 15 €
Don, un soutien supplémentaire pour nos activités ………
Total : ………………
Nom .................................................................. Prénom ................................................................................
Adresse .............................................................................................................................................................
Code Postal ........................................ Ville .....................................................................................................
Téléphone ........................................... Courrier électronique ..........................................................................
□ Je souhaite être informé(e) par e-mail des activités du Collectif Guatemala
□ Je souhaite faire partie du Réseau d’alertes urgentes électronique
Les dons et cotisations peuvent être déductibles pour moitié des impôts. Un reçu fiscal vous sera adressé sur demande.
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