prise en charge de la douleur provoquée lors d'examens en
Post on 05-Jan-2017
219 Views
Preview:
TRANSCRIPT
Prise en charge de la douleur provoquée lors d’examens en imagerie médicale
Michel Berger Manipulateur, Brigitte Terrier Infirmière référente douleur,
Emmanuelle Ancel-Berger Manipulatrice référente douleur.
Service d’Imagerie Médicale du Centre Hospitalier de la Région d’Annecy Haute Savoie
CHRA. Annecy (74)
Introduction
Beaucoup de chemin parcouru depuis février 2009, date à laquelle une prise de conscience
collective permet de travailler sur la prise en charge de la douleur induite lors de certains
examens effectués dans notre service.
Devant la douleur physique et psychique générée par l’utilisation du mammotome, une cellule
de travail se met en place pour aider le personnel médical et paramédical qui se sentent
démunis.
Depuis, cette prise en charge de la douleur est devenue l’axe principal de l’ensemble des
acteurs du service d’imagerie. L’équipe encadrante a intégré cette action dans le projet de
service.
Un travail de grande envergure en collaboration avec l’antenne douleur du CHRA et l’aide du
CNRD, nous permet d’étendre nos actions à un plus grand nombre d’examens radiologiques
conventionnels, à l’IRM et en salle d’urgence.
Contexte
Le service d’Imagerie Médicale au sein d’un Centre Hospitalier Régional, comporte un
plateau technique à la hauteur des besoins du département et de la région : une IRM sur site,
deux scanners multi barrettes, cinq salles de Radiologie Conventionnelle dont deux dédiées
aux urgences, trois salles d’échographie, une salle de mammographie, une salle de
macrobiopsie.
Le personnel paramédical et médical est composé de : deux infirmières dont une référente
douleur formée à l’hypnose, trente-cinq manipulateurs non dédiés à un poste dont une
référente douleur et huit formés à l’hypno-analgésie, cinq formés à la macro-biopsie, quatre
agents logistiques, un cadre de santé, neuf secrétaires et dix médecins radiologues dont deux
utilisant le mammotome et formés à l’hypnose.
Actions menées
La prise de conscience de l’ensemble des acteurs du service, ainsi que la présence de
référentes douleur permettent une meilleure efficacité de notre prise en charge de la douleur
au quotidien.
Plusieurs moyens mis en place font leurs preuves depuis 2009.
En 2012, un groupe (médecin radiologue, manipulateur) s’est penché sur le problème de la
douleur induite lors d’un examen radiologique aux urgences, chez les patients fracturés ou
luxés. L’examen réalisé dans l’urgence ne pouvait être fait dans les meilleures conditions de
qualité et de confort pour le patient. Une E.P.P. (Evaluation des Pratiques Professionnelles) a
été réalisée sur cent patients avec une série de questions qui leur ont été posées au moment de
l’acte radiologique (cf. annexe1).
De cette analyse, faite en relation avec le SIEM (Service d’Information et d’Evaluation
Médicale) du CHRA est ressorti a abouti à un protocole sur l’utilisation du Perfalgan,
maintenant validé par les instances.
Depuis on note une nette amélioration de la prise en charge de ces patients.
Moyens médicamenteux
� MEOPA (Mélange Equimolaire d’Oxygène et de Protoxyde d’Azote), utilisation
généralisée grâce à la formation de la majorité des manipulateurs ainsi que des
médecins. La formation est assurée par les Infirmiers Ressources Douleur de l’antenne
douleur du centre hospitalier. Protocole mise en place et corrigé en 2004.
� Anesthésie locale avec Lidocaïne et bicarbonate de sodium (20% de bicarbonate,
80% de lidocaïne) : diminue la douleur (brûlure) provoquée par l’infiltration
d’anesthésie locale. Testé avec succès, ce mode d’anesthésie est validé par les
instances du CHRA. Protocole écrit et mis en place par le service en 2009. Il a été
validé par le Comité de Lutte Contre la Douleur.
� EMLA® Crème anesthésiante proposée et prescrite, lors de la prise de rendez-vous
pour les enfants et les patients souffrant de pathologies nécessitant souvent une pose
de cathéter (oncologie, dialyse…).
� Antalgiques : Perfalgan injectable et éventuellement morphine.
� Homéopathie : prescrite avant un geste invasif à visée anti hémorragique (arnica et
bellis Perennis 9CH) et anxiolytique (Gelsemium 15CH, Ignatia 15CH).
La plupart de ces protocoles sont accessibles et consultables par tous sur le site intranet du
CHRA.
Moyens utilisant des supports techniques
� Généralisation de l’utilisation des matelas de transfert. Un gros travail est fait au
service des urgences pour systématiser cette utilisation pour le confort du patient et
limiter les risques de lombalgie et autres pathologies du personnel soignant.
� Achat de cales mousse de plusieurs dimensions et plusieurs formes.
� Matelas de confort sur les tables radio pour les examens qui demandent du temps.
Autres moyens non pharmacologiques
Utilisation de l’hypno-analgésie : Comment sommes-nous venus à cette méthode ?
Historique de la mise en route :
La visualisation d’une vidéo d’un geste en radiologie sous hypno-analgésie a éveillé la
curiosité de certaines de nos collègues. Elles se sont renseignées sur les possibilités et les
moyens de formation à cette technique.
En 2009 nous avons essuyé un refus de prise en charge par la formation continue du centre
hospitalier. La recherche d’un mécénat pour cette formation, nous a amené vers la fondation
APICIL. Nous avons élaboré en collaboration avec les Infirmiers Ressources Douleur de
l’antenne douleur un dossier très complet pour justifier et documenter notre demande.
En 2011, la première formation « Initiation à l’hypnose Ericksonienne et aux thérapies
brèves » pour un médecin, une infirmière et deux manipulatrices a eu lieu. (Stage à Vaison la
Romaine encadré par le Docteur Bellet). La formation est réalisée en deux temps : un premier
module de sept jours permettant de découvrir la méthode. Au fil de cette formation sont
acquis les aspects techniques et philosophiques de l’hypnose. Cette première étape de la
formation est une découverte par des mises en situation tout au long du stage. Puis, retour
dans le service pour une mise en application sur le terrain et une assimilation des premiers
apprentissages.
Dans le service d’imagerie nous choisissons un deuxième module, « analgésie douleur aigüe
et hypnose ». Durant celui-ci nous acquérons des techniques plus spécifiques de l’hypno-
analgésie, afin d’avoir un autre regard sur le patient, d’être à son écoute, d’être attentif à son
ressenti et à la perception de sa douleur.
L’approche du soin est donc plus personnalisée. Le soignant utilise des mots, des phrases, un
ton de voix monocorde qui apaisent le patient et qui facilitent le geste purement technique du
radiologue ou du manipulateur.
En juin 2012, un médecin et deux manipulatrices bénéficient de cette formation pour
développer l’hypno-analgésie dans le service.
Petit à petit l’hypnose prend sa place dans le service. On l’utilise avec l’accord des patients
pour un certain nombre d’examens : ponction, drainage sous échographie, gastro-
jéjunostomie, néphrostomie, pose de Picc-Line®.
Les médecins radiologues convaincus des bienfaits de la technique, sont de plus en plus
demandeurs. Le patient est réceptif, le geste se déroule plus simplement …
Aux vues des résultats et après discussions avec les responsables administratifs de l’hôpital, il
est décidé que la formation en hypno-analgésie entre dans le plan de formation du centre
hospitalier.
En juin 2013, trois manipulateurs suivent le premier stage d’initiation, suite en octobre pour
le module douleur.
Lors de la session apprentissage de cette année, trois infirmières, un infirmier anesthésiste et
deux psychologues du CHRA suivent également la formation. Une réelle dynamique
d’établissement est lancée.
A ce jour sept manipulateurs, une infirmière et deux radiologues du service d’imagerie sont
formés à l’hypno-analgésie. On peut noter un réel changement de comportement de
l’ensemble des professionnels du service.
Actuellement certains développent la mise en place de l’hypno-analgésie, pour la prise en
charge des patients des urgences.
Grâce à la détermination des initiateurs du projet de 2009, du soutien des chefs de service et
de l’ensemble de l’équipe qui les ont encouragés dans leurs démarches, les formations à
l’hypnose ont pu être réalisées.
Hier le Rêve de l’hypnose est devenu aujourd’hui, Réalité.
Annexe 1 : Evaluation des Pratiques Professionnelles
Références :
http://cnrd.fr/IMG/pdf/Terrier.pdf
http://cnrd.fr/IMG/pdf/TerrierA2.pdf
top related