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News Mili
Semaine . 13 / 17
Recherches et mise en page par
Je ne juge pas… je livre, sommairement triés et compilés, les médias tels qu’ils sont…
à chacun de faire son opinion, les articles n’engagent que leurs auteurs.
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Revue hebdomadaire du vendredi
Planification des Thèmes & Sujets
1 – Lois & Décrets 2 – Nécrologies & Mémoires 3 – Décorations & Commémorations 4 – Autorités, Etats-Majors 5 – Chroniques & Libres propos 6 – Opex & Zones de conflits 7 – Défense de par le Monde 8 – Nos Forces Armées
a) – Armée de Terre b) – Marine Nationale c) – Armée de l’Air d) - Gendarmerie Nationale e) - Service de Santé
9 – France : Armements & Industries 10 – Le Monde : Modernisations & Equipements 11 – Rubriques divers (Conférences, Sports, etc) 12 – Livres & Publications
1 – Lois & Décrets
JORF n°0094 du 21 avril 2013 MINISTERE DE LA DEFENSE 28 Décret du 19 avril 2013 portant nomination et promotion dans l'armée active http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027333187&dateTexte=&categorieLien=id 29 Décret du 19 avril 2013 portant nomination dans l'armée active http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027333189&dateTexte=&categorieLien=id
JORF n°0096 du 24 avril 2013
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PREMIER MINISTRE
28 Arrêté du 22 avril 2013 portant désignation des auditrices et auditeurs de la 191e session en région (promotion « Charles de Foucauld ») de l'Institut des hautes études de défense nationale, Toulouse et Pau (du 15 janvier 2013 au 22 février 2013) http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027347981&dateTexte=&categorieLien=id
2 – Nécrologies & Mémoires
Décès du professeur François Jacob,
compagnon de la Libération Zone Militaire, 22 avril 2013 – 9:36
Le destin du professeur François Jacob, mort à l’âge de 92 ans le 21 avril, aura été hors du commun. Né le 17 juin 1920 à Nancy, il entame des études de médecine avec l’intention de devenir chirurgien quand la Seconde Guerre Mondiale éclate.
Alors qu’il vient tout juste d’avoir 20 ans, l’étudiant se retrouve à Saint-Jean-de-Luz, d’où il embarque à bord du Batory, un navire polonais, pour rejoindre l’Angleterre. Arrivé à Londres, il s’engage, le 1er juillet 1940, au sein des Forces Françaises Libres (FFL). Le mois suivant, et compte tenu de ses études, il est nommé médecin auxiliaire, puis prend part à l’expédition de Dakar et à la campagne du Gabon.
L’année suivante, François Jacob est affecté au Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad (RTST) avant d’être promu médecin-chef de la 12e compagnie de cette unité avec les galons de sous-
lieutenant. Le jeune officier participe à la seconde campagne du Fezzan dans les rangs de la colonne Leclerc, qui deviendra par la suite la 2e Division Blindée (DB), puis à celles de Tripolitaine et de Tunisie.
Il se distingue alors maintes fois par son courage en allant chercher des blessés sous le feu ennemi. Cela lui vaudra d’être touché au bras par des éclats de mortier, en mai 1943, au Djebel Garci. Il refusera de quitter son poste tant que sa relève par un autre médecin militaire ne sera pas assurée.
En juillet de la même année, il est affecté au Groupe Sanitaire de la Colonne n’°2, unité qui prendra l’appellation, quelques semaines plus tard, de 13e Bataillon médical de la 2e DB.
Le 1er août 1944, il débarque en Normandie, sur la plage d’Utah Beach avec la 2e DB. Seulement, une semaine plus tard, il est à nouveau gravement touché au bras et à la jambe par des éclats de grenade alors qu’il s’occupait de blessés dans le secteur de Mortain. Il est alors évacué vers Cherbourg puis, après avoir été libérée, vers Paris, où il est hospitalisé au Val de Grâce. En novembre, il est promu médecin lieutenant à titre exceptionnel.
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Démobilisé le 15 septembre 1945, après avoir passé plusieurs mois à l’hôpital, François Jacob reprend ses études de médecine là où il les avait laissées. Il soutient sa thèse sur les propriétés de la tyrothricine, un antibiotique, en 1947. Mais, ne pouvant plus devenir chirurgien à cause des séquelles laissées par ses blessures, il s’oriente vers la recherche en biologie, “par nécessité intérieure et hasard extérieur”, comme il le confiera par la suite.
Il obtient un doctorat ès-sciences à la Sorbonne en 1954, après avoir être entré à l’Institut Pasteur, où il est nommé chef de laboratoire (1956), puis chef du nouveau service de génétique cellulaire. Ses travaux portent notamment sur les mécanismes génétiques des bactéries et des virus, les transferts de l’information génétique et les mécanismes régulateurs de la cellule bactérienne. Il obtient ainsi, en 1965, et avec André Lwoff et Jacques Monod, le prix Nobel de médecine. Un an plus tôt, il avait été nommé professeur de génétique cellulaire au Collège de France.
Il devient alors également membre de plusieurs institutions étrangères prestigieuses, notamment aux Etats-Unis. En 1977, il est élu l’Académie des sciences, puis, 20 ans plus tard, il est reçu à l’Académie française par Maurice Schumann. Dans le même temps, il publie de nombreux articles et essais scientifiques, dont, en 1970, “La Logique du vivant“, décrit parle philosophe Michel Foucault de “plus remarquable histoire de la biologie jamais écrite”.
Président du conseil d’administration de l’Institut Pasteur dans les années 1980, il devient membre du Conseil de l’Ordre de la Libération en juillet 1997, avant d’en devenir le Chancelier 10 ans plus tard. Il exercera cette fonction jusqu’à la fin de son mandat, en octobre 2011.
Compagnon de la Libération, François Jacob était également Grand-Croix de la Légion d’Honneur et Grand officier de l’Ordre national du Mérite. Il était également titulaire de la Croix de Guerre 39-45 avec 5 citations, de la Médaille coloniale avec agrafes “Fezzan-Tripolitaire” et “Tunisie” ainsi que de la Médaille des Blessés.
Après le décès de François Jacob, il ne reste plus que 22 Compagnons de la Libération en vie.
Le décès de Georges Chamming's, parachutiste
SAS de la France Libre Ligne de Défense, 24.04.2013
Georges Chamming's qui avait sauté sur les Côtes-d'Armor et assisté le maquis de Saint-Marcel, dans le Morbihan.
Georges Chamming's, l'un des derniers survivants des
parachutistes SAS de la France Libre, est décédé jeudi à
Montpellier, à l'âge de 91 ans, a annoncé hier sa famille dans
le carnet du Figaro. Selon David Portier, auteur du livre Les
parachutistes SAS de la France Libre (Nimrod, 2010),
Georges Chamming's était l'avant-dernier survivant de la
trentaine de parachutistes SAS français qui sautèrent dans la
nuit du 5 au 6 juin 1944 sur la Bretagne, quelques heures
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avant le débarquement en Normandie. Ces soldats français furent ainsi parmi les tout premiers
des soldats alliés en action le 6 juin 1944.
Né le 27 décembre 1921 à Madagascar, Georges Chamming's avait rejoint la France Libre en
janvier 1943, puis les parachutistes SAS français. Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, chargé des
transmissions radio, il avait sauté avec un groupe d'une quinzaine de parachutistes, près de la
forêt de Duault (Côtes-d'Armor). La mission du groupe était de mettre en place un terrain pour les
parachutages de matériels et de parachutistes.
Au total, 150 parachutistes SAS français atterrirent dans la région pour encadrer les maquis,
notamment celui de Saint Marcel. C'est dans un de ces maquis bretons que Georges Chamming's
rencontrera une jeune résistante de 20 ans, Marie Krebs, fille d'un responsable de la Résistance à
Concarneau. Les deux jeunes gens se fiancèrent au maquis (voir
photo ci-dessus) avant de se marier.
Marie Chamming's avait raconté dans les années 1960 son passage
dans la Résistance, d'abord à Paris, puis en Bretagne, dans le
livre « J'ai choisi la tempête », Marie-Claire, une jeune fille dans la
Résistance.
Il resterait moins d'une vingtaine de survivants sur le millier de
parachutistes SAS de la France Libre. L'épopée de ces
parachutistes d'élite avait été racontée par Joseph Kessel dans Le
bataillon du ciel, adapté au cinéma en 1947. Georges Chamming's,
caporal durant la guerre, avait été fait chevalier de la Légion d'honneur
par Jacques Chirac.
3 – Décorations & Commémorations
Pas assez rentable, le site de Sword Beach a été
exclu du “Secteur mythique des plages du
Débarquement” Zone Militaire, 21 avril 2013 – 11:23
L’an prochain, l’on commémorera le 70e anniversaire de l’opération Overlord et donc du débarquement
allié en Normandie. Une aubaine pour l’économie locale étant donné que cet évènement devrait faire venir
de nombreux visiteurs sur les plages normandes.
Aussi, 6 offices du tourisme du Bessin (Calvados) et
de la Manche ont pris l’initiative de lancer un laber
intitulé le “Secteur mythique des plages du
Débarquement” qui va d’ouest en est, de Sainte-
mère-Eglise (Manche) jusqu’à Courseulles-sur-mer
(Calvados), l’idée d’attirer les touristes tout en
optimisant les retombées économiques que les
commémorations ne manqueront pas de susciter.
Seulement, étant sans doute jugé pas assez rentable, le site de Sword Beach (Ouistreham) n’a pas été inclu dans ce “Secteur mythique des plages du Débarquement”, qui compte donc les
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plages de Juno Beach, Utah Beach, Omaha Beach et Gold Beach. De quoi lancer une polémique, pour le coup, bien légitime. Comme si le tourisme de mémoire – et par delà, le souvenir des sacrifices – devait se soumettre à des impératifs financiers…
Pour rappel, la plage de Sword Beach est celle où débarquèrent les 177 Français du commando Kieffer, appartenant à la 1st Special Service Brigade commandée par Lord Lovat, rendue célébre pour avoir été accompagnée par le joueur de cornemuse est Bill Millin. Cet épisode avait été immortalisé dans le film “Le jour le plus long”.
Au total, près de 30.000 hommes posèrent le pied sur Sword Beach, et environ 700 d’entre eux y perdirent la vie. Aussi, l’initiative de ces 6 offices de tourisme revient à dire : “merci pour tout messieurs, mais les sacrifices que vous avez consentis et le sang que vous avez versé ne sont pas assez rentables pour nous.” Du moins, c’est ce que l’on peut ressentir…
“L’authenticité historique est bafouée, c’est de la manipulation tout simplement à des fins mercantiles”, s’est insurgé André Ledan, le maire de Ouistreham , dans les colonnes du journal “Liberté le Bonhomme libre”. Pour Léon Gautier, qui était l’un des 177 hommes du commando Kieffer, “toutes les plages du Débarquement sont mythiques.”
“Cette initiative ne rassemble pas toutes les plages. Et puis, le terme Secteur est sacré et l’associer à l’adjectif mythique, donc artificiel, est une erreur. L’opération Neptune avait identifié cinq secteurs et cette opération n’en regroupe que quatre, laissant de côté Sword beach, le secteur où le peu de soldats français qui ont pris part au D-Day ont débarqué. Cette démarche me semble en outre principalement motivée par le tourisme au sens mercantile du terme. Ce n’est pas un vilain mot et cela a même été pensé par Mercader dès 1947 mais il ne faut pas perdre de vue que c’est parce qu’il y a de la mémoire qu’il y a du tourisme”, a fait valoir l’amiral Brac de la Perrière, d’après le journal “La Manche Libre“.
Face à ces critiques, le président de l’office de tourisme Bayeux Bessin, Loïc Jamin, a bien du mal à se justifier. “Je ne travaille pas sur la matière historique, je travaille sur la matière touristique. La réalité du terrain, elle existe chez les tour-operators et les excursionnistes”, a-t-il expliqué à France3 “Basse-Normandie”.
NB : Pour protester contre l’exclusion du site de Sword Beach du “Secteur mythique des plages
du Débarquement”, une pétition a été mise en ligne ici.
Plages du Débarquement: la 2e bataille de Normandie n'aura pas lieu Ligne de Défense, 25.04.2013
Six offices du tourisme du Bessin et de la Manche voulaient promouvoir un "secteur mythique" du
D Day. Oubliant au passage Sword Beach, l'une des plages historiques. Le projet, annoncé le 9
avril et très critiqué depuis, vient d'être stoppé. Voici l'article de mon confrère normand Jean-
Jacques Lerosier qui annonce qu'une trêve vient d'être signée et que la seconde bataille de
Normandie n'aura pas lieu.
Les Normands viennent de connaître une de ces guerres picrocholines dont ils ont le secret. Pour
assurer la promotion de leurs territoires, six offices du tourisme du Bessin et de la Manche,
dominés par la droite et qui ont l'habitude de travailler ensemble, ont imaginé un "secteur
mythique" du Débarquement. Dans leur élan, ils ont omis Sword Beach, l'une des cinq plages
historiques des côtes normandes avec Utah, Omaha, Gold et Juno.
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Sword Beach est la plage où débarquèrent notamment les 177 hommes du commando Kieffer, les
seuls Français du 6 juin 1944. Sans parler de l'oubli d'un autre site prisé des Anglais, Pegasus
Bridge, non loin de Ouistreham. Un secteur tenu, lui, par la gauche.
Dans ce pays de tourisme historique - plus de deux millions de visiteurs par an au cimetière
américain d'Omaha Beach -, la levée de boucliers fut immédiate. Comme il y a près de 70 ans, la
Normandie a retrouvé une solide guerre des haies, chacun défendant son bac à sable, sans vision
globale, ni démarche professionnelle.
"Tout cela nous appauvrit" Laurent Beauvais, président PS de Basse-Normandie, est très en
colère. Il déplore "une polémique absolument ridicule. Tout cela nous appauvrit alors que nous
devons être unis et forts pour préparer l'après 70e anniversaire du Débarquement. Nous avons
établi un cadre de travail avec l'État. Ne perdons plus de temps". Députée UMP du Calvados,
Nicole Ameline dénonce "une initiative inopportune au moment où tous nos efforts doivent tendre
à l'inscription de nos sites historiques au patrimoine de l'Unesco".
Hier, un cessez-le-feu bas-normand est intervenu. Les acteurs du Bessin ont décidé "de remettre
à l'étude le nom et le périmètre de la future destination touristique en construction".
"Parfait ! Tout cela avait pris des proportions décalées", commente Jean-Léonce Dupont, homme
fort du Bessin et président Nouveau Centre du conseil général du Calvados. À voix basse, il
remarque : "Une fois plus, en France, on ne laisse aucune chance aux initiatives venues du
terrain. Tout doit venir d'en haut ! Comment voulez-vous avancer !"
La Normandie est très connue dans le monde touristique. Cet atout considérable doit être
maintenant travaillé, argumenté, poli. "Dans ce pays de bocage, aura-t-on un jour cette capacité à
dépenser notre énergie non pas pour guerroyer entre soi, mais pour vendre au monde entier ce
merveilleux territoire qu'est la Normandie", soupire un professionnel du tourisme historique.
Le centenaire discret de l’aviation militaire belge
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Zone Militaire, 19 avril 2013 – 17:46
Le 20 avril 1913, le Moniteur publiait un arrêté
royal qui, signé 4 jours plus tôt par Albert Ier,
portait sur la création d’une “Compagnie des
aviateurs” et celle d’une école de pilotage. En
clair, il s’agissait de l’acte de naissance de
l’aviation militaire belge, laquelle a donc fêté ses
100 ans cette semaine.
Seulement, en raison des restrictions
budgétaires, aucune manifestation publique n’a
été prévue pour commémorer dignement cet
évènement. Les aviateurs belges devront
attendre le 21 juillet prochain, jour de leur fête
nationale, pour cela.
C’est en 1910 que l’armée belge, intéressée par les possibilités offertes par l’aviation et sous
l’impulsion du général Joseph Hellebaut qui venait de faire un baptême de l’air, achète son
premier “aéroplane”, en l’occurrence un Henri Farman H.F.3 de type circuit. Plus tôt, à l’initiative
de deux industriels, le baron Pierre de Caters et le chevalier Jules de Laminne, des militaires
volontaires avaient eu l’opportunité de s’entraîner à voler sur leurs aérodromes privés.
En 1911, la première école de pilotage militaire voit le jour en Belgique, précisément sur le terrain
de Brasschaat, au nord d’Anvers, avec un Aviator n°2 et un Farman Extra Course. Pour la petite
histoire, ce site a été dissous en 2006…
La même année, deux avions de Brasschaat prennent part à des exercices afin de démontrer leur
utilité militaire. Les expériences se poursuivent alors et l’une d’elle consistera à fixer une
mitrailleuse sur un aéronef et lui faire exécuter des passes sur une cibles au sol. A la fin 1912, le
commandant Emile Mathieu, alors commandant de la compagnie Ouvriers et Aérostiers, qui,
dotée de montgolfières d’observation, dépendait du Génie, formule des propositions pour créer
une aviation militaire belge, lesquelles aboutiront donc quelques semaines plus tard.
A la veille de la Première Guerre Mondiale, l’aviation belge ne compte qu’une compagnie
d’aviateurs composée de 4 escadrilles équipées par des H.F 20. Soit 37 pilotes et observateurs
épaulés par 8 civils mobilisés avec leurs propres appareils. Mais, dès le début du conflit, les
pertes sont lourdes, pas à cause de l’ennemi mais en raison de la fragilité des appareils.
A l’armistice du 11 novembre 1918, l’aviation belge compte 200 avions répartis dans 12
escadrilles, dont une équipée par des hydravions, ainsi que 250 pilotes formés en France. Au
total, elle aura obtenu 125 victoires aériennes.
Lors de la Seconde Guerre Mondiale, le territoire belge ayant été balayé par les troupes
allemandes, nombreux ont été les aviateurs belges a rejoindre leur gouvernement en exil à
Londres et à s’illustrer au sein de la Royal Air Force, comme le général Mike Donet, qui, évadé de
Belgique en 1941 à bord d’un avion d’entraînement volé à l’occupant, deviendra le commandant
du 350 Squadron, la première escadrille belge. Ou comme Georges Japis, qui, en janvier 1944,
obtiendra la 100e victoire des pilotes d’outre-quiévrain en abattant un Ju-88.
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Les aviateurs belges seront quasiment de toutes les engagements majeurs ayant eu lieu sur le
front occidental, que ce soit lors de la bataille d’Angleterre, à Dieppe, en Normandie, dans les
Ardennes, ou même encore en Afrique. Ils ont ainsi obtenu 161 victoires confirmés et 37
probables. A ce total, il faut aussi ajouter la destruction de 42 V1. Mais ce palmarès a un prix :
celui du sang, avec 225 d’entre eux morts au combat.
Après la guerre, le gouvernement belge décide que toutes les unités belges ayant combattu au
sein de la Royal Air Force formeront une entité indépendante des Forces terrestres. En 1949, elle
prend l’appellation de “Force aérienne.” Mais depuis 2001, le noyau opérationnel de cette dernière
a pris le nom de “composante Air.”
Actuellement, l’aviation belge met notamment en œuvre une cinquantaine d’avions de combat F-
16, 11 C-130 Hercules ainsi qu’une vingtaine d’Alpha Jet, basés en France, précisément à
Cazaux.
Les liens entre l’armée de l’Air et la composante Air belge sont anciens. Comme on l’a vu, les
pilotes belges ont été formés en France dès la Première Guerre Mondiale. Et c’est encore
aujourd’hui étant donné qu’en vertu d’un accord signé en 2004, l’instruction de tous ses pilotes se
fait à Tours et à Cazaux (Chasse), Dax (hélicoptères) et Bourges-Avord (transport) après un
entraînement initial sur Siai Marchetti SF260 à Beauvechain.
Cela étant, la formation des élèves pilotes de chasse belges va évoluer dans un proche avenir,
étant donné que le passage par l’Ecole de l’Aviation de Chasse de Tours sera supprimé. Leur
instruction se fera intégralement à Cazaux, d’où ils rejoindront par la suite la base de de Kleine-
Brogel pour leur conversion opérationnelle sur F-
4 – Autorités, Etats-Majors
Les nouvelles instances de modernisation du
ministère Mise à jour : 23/04/2013 10:54 - Auteur : La rédaction
MAP ? PMMS ? Ces acronymes vous sont inconnus ? Mettez vous à jour en lisant cet article et devenez incollable sur la modernisation du ministère de la Défense.
« L’ambition de la modernisation de l’action publique est de conforter, en le rénovant profondément, le modèle français de service public et de mettre en œuvre l’effort inédit de redressement de nos finances publiques. » Tel est le cap fixé par le Premier ministre dans une circulaire adressée à ses ministres en janvier 2013.
Cette démarche de modernisation de l’action publique (MAP) repose sur une nouvelle méthode associant l’ensemble des acteurs publics ainsi qu’agents et usagers. Elle se décline au niveau de chaque ministère notamment à travers des programmes ministériels de modernisation et de simplification (PMMS).
Celui du ministère de la Défense, présenté le 2 avril, rassemble des réformes déjà engagées dans le cadre de l'ex Révision générale des politiques publiques (ex-RGPP) et qui doivent être parachevées. C’est un programme de transition qui intégrera les orientations structurantes du Livre blanc et leurs traductions concrètes dans la loi de programmation militaire.
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Dans sa version actuelle il est donc constitué de divers projets de modernisation et de simplification conduits par chaque grand subordonné du ministre. Conformément aux orientations fixées par le Premier ministre, ce programme se décline en quatre axes structurants : l’amélioration du service aux citoyens et aux usagers, la dynamique numérique du ministère de la Défense, l’optimisation de l’organisation et du fonctionnement du ministère de la Défense ainsi que l’accompagnement de la transformation du ministère.
Zoom sur les organismes en charge de la modernisation de l’action publique
Le secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP) est une structure interministérielle au service de l’action publique. Il comprend :
la direction interministérielle pour la modernisation de l’action publique
la direction interministérielle des systèmes d’information et de communication de l’Etat.
Sont directement rattachés au secrétaire général les services chargés de faciliter et de coordonner : la mise à disposition des données publiques en vue de développer leur réutilisation, les travaux relatifs au fonctionnement des services déconcentrés de l’Etat.
Le comité interministériel pour la modernisation de l’action publique (CIMAP) est l’instance de décision et d’arbitrage en matière de modernisation. Ce comité est présidé par le Premier ministre et est composé de l’ensemble des ministres ainsi que du ministre délégué chargé du budget.
Brest. Jean-Yves Le Drian évoque l'avenir de la
Marine
Le Télégramme, 20 avril 2013 à 12h00 – par Vincent Durupt
Le ministre de la défense, Jean Yves Le Drian, participait ce samedi matin à Brest à la présentation au drapeau de 260 élèves officiers mariniers de l'école de maistrance. Le ministre, lors d'un point presse, a précisé que les positions n'étaient pas arrrêtées sur ce que seront les programmes de la Marine demain.
Le Drian rappelle le calendrier Notre consoeur Catherine Magueur, avait évoqué tout récemment dans les colonnes du Télégramme le passage de 11 FREMM ( frégates multi-missions ) à 8, un étalement dans
le temps, également une diminution des jours à la mer des bateaux. Le ministre a rappelé le calendrier : un Livre Blanc bientôt attendu et qui doit être validé par le président François Hollande, puis des engagements budgétaires soumis au Parlement à la rentrée, à travers une loi de programmation militaire.
Arbitrage effectué prochainement Interrogé sur l'éventualité de faire venir à Brest le gros entretien des SNA actuels ( sous marins nucléaire d'attaque ), travail effectué à Toulon, et des futurs Barracuda ( également des SNA ) le ministre a répondu que l'arbitrage serait effectué prochainement. Le dit arbitrage ne dépend pas
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de la loi de programmation militaire. La demande brestoise d'effectuer le gros entretien des SNA n'est pas nouvelle mais a repris de l'actualité. Entretemps , il y a eu aussi alternance politique.
Chantier important pour Brest DCNS-Brest, en terme de charge de travail, dépend assez fortement des sous marins nucléaires. Le gros entretien des SNLE ( sous marins nucléaires lanceurs d'engins ) et leur adaptation aux missiles M51 assurent une charge jusqu'en 2018, et même 2020 avec un IPER ( Interruption périodique pour entretien et réparation ) du premier SNLE qui était déjà équipé M 51. La remontée des SNA pour les gros entretiens participerait à augmenter la visibilité sur la charge à venir.
Livre blanc - Des Mirage 2000D à terre ?
Vosges-Matin, 21/04/2013 à 05:00 - Lionel MADELLA
Deux escadrons de la base aérienne 133 de Nancy-Ochey seraient menacés de fermeture
dans le futur livre blanc.
Le Mirage 2000D est le fleuron de la BA 133 de Nancy-Ochey. (Photo Alexandre MARCHI)
NANCY
Le futur « livre blanc » de la Défense nationale augure-t-il déjà quelques pages sombres à tourner pour la base aérienne 133 de Nancy-Ochey ? Selon certaines sources proches du
dossier, les 60 Mirage 2000D de la base seraient, en tout cas, dans la ligne de mire.
Bien sûr, les conclusions de ce livre ne sont pas encore rendues publiques, mais il n’est visiblement un secret pour personne que des coupes budgétaires, orchestrées par Bercy, viseront directement ce secteur hautement stratégique pour notre pays. Et pour cause, le difficile contexte économique actuel, pousserait l’État à réduire grandement la voilure du côté de la Défense en passant de 1,56 % du PIB en 2011 à environ 1,1 % en 2025.
Chasseur bombardier
L’aviation de combat tricolore serait directement impactée en passant à 225 avions (air/marine) contre 300 exemplaires dans le dernier livre blanc, avec, in fine, une grande majorité de Rafale et une large minorité (50 unités) de Mirage 2000D. Or ces aéronefs sont l’apanage exclusif de la base de Nancy-Ochey qui recense actuellement trois escadrons de chasse volant sur Mirage 2000D : 1/3 Navarre, 2/3 Champagne, 3/3 Ardennes. En outre, un quatrième escadron de « Transformation Mirage 2000D », 2/7 Argonne est positionné sur la base.
Le livre blanc pourrait donc clouer définitivement au sol un des trois escadrons de chasse volant, mais aussi le quatrième escadron de transformation du Mirage 2000D. La modernisation complète de ce chasseur bombardier (de nuit comme de jour), lancé dans les années 80, n’étant visiblement plus vraiment à l’ordre du jour.
Remplacé par le Rafale
Et pourtant, celui-ci a maintes fois fait ses preuves au cours des derniers mois sur différents théâtres opération extérieures en Afghanistan, en Libye ou encore plus récemment au Mali. Avion de pénétration et d’attaque au sol tout temps, devenu la véritable force de frappe éclair de l’armée
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de l’air, le Mirage 2000D est malheureusement amené à laisser sa place d’ici 2025 au Rafale de Dassault, dont les commandes par l’État français avoisinent annuellement la dizaine d’unités.
Contacté hier après-midi, le commandant de la base, le colonel Louis Pena, s’est pour sa part refusé à tout commentaire sur le fond de ce dossier. Impossible à l’heure actuelle de mesurer l’impact direct en terme d’effectifs de la fermeture potentielle de deux des quatre escadrons de la BA 133 de Nancy-Ochey qui compte à ce jour plus d’un millier de militaires.
Défense : Bercy promet-il au ministère de la Défense de la monnaie de singe ? La Tribune, Michel Cabirol | 23/04/2013, 07:30 -
Copyright Reuters
Lors du conseil de défense portant sur les
crédits alloués à la défense sur les six
prochaines années, Bercy a fait état de 1,9
milliard d'euros de ressources exceptionnelles
pour compléter le budget de 2014 de l'Hôtel de
Brienne. Sauf qu'il y a de grandes chances
qu'elles ne soient pas au rendez-vous dès 2014
De la monnaie de singe... C'est ce qu'on pense dans les armées quand on évoque les ressources
exceptionnelles (REX) sorties du chapeau du ministère du Budget pour tenter de rogner sur les
dépenses des armées lors du dernier conseil de défense le 10 avril. Rappel des faits : le Budget
souhaite attribuer à la défense en 2014, un budget de 29,5 milliards d'euros et de le compléter si
possible avec 1,9 milliard de REX. Pour le ministère de la Défense, qui pensait avoir gagné
l'arbitrage du président de la République, la pilule est dure avaler. Car François Hollande a promis
le 28 mars de maintenir le budget de la Défense tout au long de la prochaine Loi de
programmation militaire (2014-1019) au niveau de celui de 2013. Soit 31,4 milliards d'euros par
an. D'où la colère de Jean-Yves Le Drian. "Le ministre était furax", confirme-t-on à La Tribune.
Quelles pourraient être les ressources exceptionnelles ? Bercy évoque des cessions immobilières,
la vente de nouvelles bandes de fréquences hertziennes, voire des participations dans les
entreprises publiques pour abonder le budget 2014. "Tout le défi est de crédibiliser la LPM et de la
sincériser", explique-t-on au ministère de la Défense. Pour autant, ces opérations de cessions
seront très difficiles à mener dans un laps de temps aussi rapide. Comme la Cour des comptes a
pu le constater par le passé. Cette ressource est "incertaine dans son montant et dans son
calendrier de réalisation, faisant peser un risque sur l'exécution de la loi de programmation
militaire dès sa construction", avaient estimé les sages de la rue Cambon à propos de la LPM
actuelle. La preuve par quatre : les prévisions de la loi de programmation militaire (LPM)
prévoyaient 1,64 milliard d'euros en 2009, 1,26 milliard en 2010 et 570 millions en 2011 de
ressources exceptionnelles (cessions immobilières et ventes de bandes de fréquences). A
l'arrivée, avec l'exécution des bugdets, la défense a pu récupérer seulement 560 millions (contre
1,64 milliard) en 2009, 200 millions (contre 1,26 milliard) en 2010 et 220 millions contre (570
millions) en 2011. Soit à peine 980 millions d'euros contre un montant attendu de 3,47 milliards.
Des cessions très tardives de bandes de fréquences
12
La cession des bandes de fréquence hertzienne devait procurer des recettes de 1,45 milliards
d'euros entre 2009 et 2011 (600 millions en 2009, 600 millions en 2010 et 250 millions en 2011) :
1,05 milliard de ventes des bandes de fréquence utilisées par les programmes Felin et Rubis et à
hauteur de 400 millions d'euros de l'usufruit des satellites Syracuse dans le cadre de l'opération
Nectar, abandonnée en mai 2012. Mais, entre 2009 et 2011, seuls 89 millions d'euros de recettes
liées à la cession des bandes de fréquence ont pu être utilisés au profit du ministère de la
Défense. Soit un écart de 1,35 milliard d'euros par rapport à la prévision de la LPM. "Le retard pris
par le processus de cession des bandes de fréquence a conduit à une absence de recettes en
2009 et en 2010", a rappelé dans son rapport la Cour des comptes. Un processus long et
complexe qui ne s'improvise pas.
En 2011, les premières recettes générées par la vente des bandes de fréquence du système
Rubis ont été engrangées pour un montant de 936 millions. Soit un montant supérieur au montant
de 450 millions attendu à ce titre par le ministère de la défense. Toutefois, leur arrivée tardive en
fin d'exercice n'a permis leur utilisation que d'un montant de 89 millions d'euros au profit du budget
de la défense en 2011, l'utilisation du solde de 847 millions ayant été reportée sur 2012. Au
premier trimestre 2012, les bandes de fréquence du système Félin ont été cédées pour un
montant de 1,42 milliard, également supérieur à la prévision de 600 millions d'euros. Au total, les
cessions des bandes de fréquence des systèmes Félin et Rubis ont permis d'engranger une
recette totale de 2,356 milliards d'euros, soit un montant très supérieur à la prévision initiale de
1,450 milliard. Dès 2012, la défense a eu l'autorisation de consommer 1,1 milliard d'euros de
recettes exceptionnelles.
Des recettes immobilières très incertaines
Les recettes immobilières devaient rapporter 2,02 milliards d'euros entre 2009 et 2012. L'examen
des données d'exécution montre que le montant qui a pu être utilisé au profit de la défense sur la
période s'est limité à 894 millions (560 millions en 2009, 204 en 2010 et 130 en 2011). Ce qui a
créé un écart de 1,15 milliard par rapport aux prévisions de la LPM. Selon la Cour des comptes,
"l'essentiel des recettes attendues doit provenir de la cession des emprises parisiennes du
ministère dont l'horizon a été reporté à 2013 et qui demeure incertaine, tant dans son calendrier
de réalisation que dans son montanté. Et de rappeler que "les recettes attendues de la cession de
l'hôtel de la Marine ne devraient finalement pas être au rendez-vous, ce bien devant finalement
être conservé dans le giron de l'Etat". Enfin, concernant les opérations réalisées en province,
certaines cessions ont été effectuées à l'euro symbolique, afin de compenser l'impact territorial
des restructurations en cours et de prendre en compte les problématiques de dépollution. D'autres
sites ne trouvent pas preneur, ce qui oblige le ministère à continuer à les gérer, même s'ils ne sont
plus employés. Sans compter que le ministère de la Défense est prié de participer à la politique en
faveur du logement social... en donner certaines emprises.
Au 31 décembre 2008, le tableau général des propriétés de l'Etat (TGPE) évaluait les biens
immobiliers relevant du ministère de la défense (ce qui comprenait encore la gendarmerie, dont
les immeubles ont été transférés au ministère de l'intérieur à compter du 1er janvier 2009) à plus
de 330.000 hectares de superficie d'emprise, dont plus de 5.400 hectares de superficie utile, pour
une valeur de l'ordre de 16 milliards d'euros hors gendarmerie. Selon les comptes de l'Etat pour
2008, le ministère de la défense représente 43 % de la valeur de marché du parc immobilier
contrôlé par l'Etat, telle qu'établie par France Domaine, et 33 % si l'on retient le périmètre hors
gendarmerie, loin devant le ministère des finances (13 %) et celui des affaires étrangères (10 %
en incluant les biens détenus par l'Etat à l'étranger).
13
La vente des participations de l'Etat à manier avec précaution
Pour préserver le budget de la Défense, les sénateurs mais aussi l'Agence des participations de
l'Etat (APE) appellent à vendre des participations de l'Etat dans les entreprises publiques de
défense. Pour autant, Bercy a fait le plus facile et a donc coupé l'herbe sous les pieds du ministre
de la Défense, qui voulait à son arrivée impulser une politique industrielle, en vendant 3,12 %
de Safran (448,5 millions d'euros) et 1,56 % d'EADS (482,7 millions). L'Etat actionnaire gère
aujourd'hui un ensemble de participations directes - DCNS (63,98 %), SNPE (100 %), Nexter (100
%), Thales, Safran, EADS - et indirectes - Dassault Aviation et MBDA -, qui s'élevaient au total à
12,25 milliards d'euros au 22 octobre 2012, selon la Cour des comptes.
Si l'Etat vend tout ou partie de sa participation dans Thales (27 %), il risque de mettre en péril
l'équilibre actionnarial qu'il a conclu avec Dassault Aviation (26 %) dans le cadre d'un pacte
d'actionnaires. En revanche, l'Etat peut vendre des actions EADS pour atteindre le plancher de 12
%, un accord conclu avec EADS en décembre dernier. Il peut vendre encore une participation de
1,44 %. C'est peu, trop peu pour boucler les fins de mois du budget de la défense. Le groupe
européen vient déjà de conclure un contrat de rachat d'actions avec l'Etat français portant sur
l'acquisition d'un bloc de 1,56 % d'actions EADS pour un montant de 482,7 millions d'euros. Reste
Safran (27,08 % après la cession des 3,12 %). L'Etat ayant déjà bêtement perdu le contrôle de
Safran, il pourrait poursuivre son désengagement. Mais avec quelle stratégie ?
Enfin, DCNS et Nexter, SNPE devant rejoindre le giron de Nexter sous peu. Une éventuelle
cession de tout ou partie de la participation de l'Etat dans DCNS impose au gouvernement d'avoir
une véritable stratégie industrielle pour ce groupe performant à l'export et de lui offrir une visibilité
méritée. D'autant que la majorité précédente a jeté le groupe naval dans les bras de Thales (35
%). Le groupe d'armement terrestre Nexter pourraient intéresser des groupes allemands
(Rheinmetall, Krauss-Maffei) mais pas AB Volvo, qui ne veut pas devenir un fabricant de
munitions. Quel sera la position de Thales ? Il pourrait être poussé à reprendre Nexter mais le
gouvernement devra convaincre la direction du groupe d'électronique et, surtout, Dassault
Aviation.
Bercy - Défense, la guerre en coulisse La Tribune, Michel Cabirol | 24/04/2013, 09:00
Jean-Yves Le Drian, ici à Gao/ Reuters
François Hollande a promis de maintenir le
budget de la défense au niveau de 2013 dans la
prochaine loi de programmation militaire. Mais
le diable se cache souvent dans les détails...
Le match Bercy-Défense, c'est le « Clásico » du
budget. Et en 2013, encore plus. Entre
contraintes budgétaires, nouveau Livre blanc et loi de programmation militaire, c'est le match que
le ministre de la Défense ne doit pas perdre pour ne pas endosser la responsabilité du
décrochage de la France des pays disposant encore d'une autonomie d'intervention sur des
théâtres extérieurs. En tant que supporter des « Merlus » (FC Lorient), Jean-Yves Le Drian le sait
bien. Le match a été âpre et pas toujours fair-play.
Pour convaincre François Hollande, les deux camps ont recruté haut de gamme : la direction du
14
Budget a convaincu le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, de la justesse de ses coupes tandis
que les arguments en faveur d'une filière industrielle performante de l'Hôtel de Brienne ont séduit
l'autre Bercy, à savoir le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, voire celui de
l'Économie et des Finances, Pierre Moscovici, influencé par l'Agence des participations de l'État.
L'APE voit d'un mauvais œil la remise en cause de l'outil industriel qui serait destructeur de valeur
pour l'État actionnaire. Pour l'heure, le match de l'année n'est pas fini : François Hollande n'a pas
encore tranché sur l'ambition qu'il souhaite donner à la France à travers son armée et son
industrie de défense. Le conseil de défense du 10 avril, qui devait être décisif, ne l'a finalement
pas été.
Des ressources (très) exceptionnelles
Une chose est sûre, Bercy ne renonce jamais. Surtout quand il s'agit de trouver des dépenses
faciles à couper pour gagner un combat budgétaire difficile. Même si c'est au détriment du
ministère de la Défense et, au-delà, d'une vision à long terme de la place de la France dans le
monde. Il y a peu de temps, Bercy - ou plus exactement son administration - avait bel et bien
repris la main lors du conseil de défense du 10 avril avec la complicité du Premier ministre, Jean-
Marc Ayrault. Pourtant, le 28 mars, lors de son intervention télévisée, le président François
Hollande avait tranché. Entre de nécessaires économies et les menaces pesant sur la France, le
chef de l'État avait choisi de maintenir le budget de la Défense tout au long de la prochaine loi de
programmation militaire (2014-2019) au niveau de celui de 2013. Soit 31,4 milliards d'euros par
an.
Mais Bercy, toujours avec la complicité de Matignon, a su trouver le 10 avril les arguments pour
faire hésiter le président. Le ministre en charge du Budget, Bernard Cazeneuve, n'est pas revenu
sur la promesse présidentielle des 31,4 milliards d'euros en 2014, mais a inclus 1,9 milliard
d'euros de ressources exceptionnelles (REX). Soit un budget de 29,5 milliards d'euros, auquel
l'Hôtel de Brienne peut ajouter 1,9 milliard d'euros de REX... très hypothétiques. Une nuance de
taille pour la défense qui, pour le coup, ne se fait aucune illusion sur l'existence de ces ressources
extrabudgétaires. Surtout quand on sait que les REX du budget de 2013 étaient déjà inscrites au
budget... de 2009. Trouver 1,9 milliard pour le budget 2014 est pratiquement une mission
impossible, sauf à vendre des participations de l'État actionnaire. C'est ce que recommandent les
sénateurs, et l'APE
Défense : le livre blanc sera rendu public lundi prochain latribune.fr | 23/04/2013, 23:16
Copyright Reuters
"Le Livre blanc sur la défense et la sécurité de
notre pays va être rendu public lundi puisqu'il
va être remis au président de la République
par la commission présidée par Jean-Marie
Guéhenno" qui a été chargée de sa rédaction,
a déclaré mardi le ministre de la Défense,
Jean-Yves Le Drian, lors des questions
d'actualité à l'Assemblée nationale.
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Le Livre blanc, qui définit les orientations de la politique de la France en matière de défense et de
sécurité pour les années à venir, sera publié lundi prochain, a déclaré mardi le ministre de la
Défense. Ce document, qui établira des objectifs et une stratégie mais ne donnera aucun élément
chiffré sur l'enveloppe budgétaire affectée à l'effort de défense ni sur le format futur des armées, sera
suivi à l'automne de la loi de programmation militaire 2014-2019. Ce dernier texte, budget pluriannuel
de la défense, fait craindre aux militaires et aux industriels des coupes dans un contexte d'économies
tous azimuts. Certains programmes pourraient ainsi être supprimés et d'autres étalés dans le temps.
"Le Livre blanc sur la défense et la sécurité de notre pays va être rendu public lundi puisqu'il va être
remis au président de la République par la commission présidée par Jean-Marie Guéhenno" qui a été
chargée de sa rédaction, a déclaré le ministre de la Défense lors des questions d'actualité à
l'Assemblée nationale. Le budget pour l'année 2014 sera le même que celui de 2013, a déjà fait savoir
François Hollande, ce qui devrait se traduire par une légère diminution en termes réels.
Budget 2015 inchangé
Le budget 2015 sera lui aussi inchangé, a assuré mardi Jean-Yves Le Drian. Le niveau actuel du
budget annuel de la défense est légèrement supérieur à 30 milliards d'euros, soit environ 1,5 % du
PIB. Jean-Yves Le Drian a rappelé mardi le contexte de crise et le fait que l'objectif d'économies prévu
par la loi de programmation actuelle devrait être manqué de plus de quatre milliards d'euros fin 2013,
selon les estimations de la Cour des comptes. "Je suis obligé de gérer avec cela, avec le souci d'avoir
un outil de défense cohérent et efficace, que le Livre blanc affichera et que la loi de programmation
militaire confortera", a dit le ministre de la Défense.
Budget : la Défense ne veut pas désarmer La Tribune, Michel Cabirol | 25/04/2013, 07:22 –
Char de l'armée française à Tombouctou / Reuters
De quel budget l'armée va-t-elle disposer,
dans un contexte budgétaire contraint, au
cours des six années couvertes par la future
loi de programmation militaire (2014-2019).
C'est ce que va décider François Hollande
très prochainement. Entre les arguments
d'économies de Bercy et la nécessité de soutenir un outil opérationnel et industriel
performant défendue par le ministère de la Défense, le président doit maintenant trancher.
La France doit-elle continuer à consentir de lourds investissements budgétaires en matière de
défense? Au-delà du débat moral, légitime - faut-il avoir une armée et vendre des armes ? -, elle
dispose pour l'heure d'un outil militaire efficace et reconnu à travers le monde, qui lui permet de
mener encore aujourd'hui une politique étrangère influente en dépit de son déclin entamé depuis
plus d'un siècle. À côté d'une armée resserrée mais performante, comme en témoignent ses
interventions sur les théâtres afghan, libyen et malien, la France a lourdement investi depuis des
décennies en vue de développer, puis de maintenir une filière industrielle autonome en matière
d'armements. Une filière technologique qui emploie des ingénieurs de très haut niveau et qui
exporte, bon an mal an, plus de 5 milliards d'euros d'équipements militaires (prises de
16
commandes), souvent vers des pays liés par des partenariats stratégiques.
Alors que Bercy accentue sa pression, les militaires et les industriels du secteur craignent que l'on
« casse », par des coupes budgétaires aveugles, un outil performant, qui interagit sur plusieurs
échiquiers vitaux : diplomatie, technologie, industrie, emploi et enfin sur sa souveraineté. Les
ministres de la Défense et du Redressement productif, Jean-Yves Le Drian et Arnaud
Montebourg, ont donc défendu le secteur... face à Bercy et à Matignon, qui privilégient les
économies budgétaires de court terme. François Hollande devra trancher, mais il a d'ores et déjà
promis de maintenir un budget annuel équivalent à celui de 2013, soit 31,4 milliards d'euros, dans
la prochaine loi de programmation, calmant un peu les inquiétudes (lire page 6).Une chose est
sûre : si les armées, pourtant déjà éprouvées par des années et des années de restructurations,
en acceptent de nouvelles, il est indispensable que l'État fasse « une synthèse des éléments
essentiels » à conserver afin que les armées et les industriels « échappent à des considérations
tactiques de court terme », explique un industriel. D'autant que, dans une vision de long terme,
investir dans la défense est rentable pour la France, pour au moins cinq raisons.
La France, une puissance militaire et nucléaire
Contrairement à son voisin allemand reconnu pour les performances de son industrie « Made in
Germany », la France a développé depuis les années 1960 le concept de puissance militaire et
nucléaire et, à un degré moindre, de puissance spatiale. Avec succès. Elle a fondé toute une
partie de sa diplomatie sur cette stratégie, qui lui permet d'exister sur la scène internationale. Le
Mali n'a-t-il pas appelé au secours la France, qui garde aujourd'hui encore une influence en
Afrique, en dépit de la montée en puissance des émergents, dont la Chine, sur ce continent? Paris
n'a-t-il pas réussi à conserver son siège de membre permanent à l'ONU, alors que le Brésil ou
l'Inde lorgnent avec envie cette position d'influence? Bien sûr, la France reste - et peut-être
restera - une puissance moyenne. Mais à condition qu'elle continue à investir de façon
raisonnable dans son armée.
En 2012, le Parlement a voté un budget 2013 de 31,4 milliards d'euros. Un budget de crise, qui ne
permet pas de s'offrir tout ce qui était prévu mais qui permet de limiter la casse tout en tenant
compte de la contrainte budgétaire très tendue du moment. Avec infiniment moins de moyens que
certains pays comme les États-Unis, la France dispose d'un outil militaire structurant qui lui permet
d'intervenir aux quatre coins de la planète de façon plus ou moins autonome. Cela sera encore
plus vrai quand l'armée de l'air sera équipée, très prochainement, de l'avion de transport militaire
A400M et, à moyen terme, des avions-ravitailleurs polyvalents A330 MRTT, qui remplaceront les
Boeing KC-135 à bout de soue et qui approchent les 50 ans d'âge.
Une filière performante à la merci de Bercy
Alors que tout le monde espère le renouveau d'une politique industrielle, celle de la Défense, qui
se classe au troisième rang des filières industrielles du pays, est l'une des rares réussites de la
France. C'est le résultat d'investissements massifs qui ont intégré « l'impératif d'indépendance
nationale en matière d'équipement des forces de défense », rappelle la Cour des comptes.
En 2012, la France a dépensé plus de 13 milliards d'euros pour l'équipement des armées : 6,2
milliards pour les armements conventionnels, 3,4 milliards pour le maintien en condition
opérationnel (MCO) des matériels en service, 2,6 milliards pour la dissuasion, 885 mil-lions pour
les programmes d'études amont (PEA). Toutefois, c'est un investissement qui rapporte avec un
eet de levier intéressant : 1 euro investi dans la défense rapporte de 1,5 à 1,70 euro à l'État. Sous
quelle forme? TVA, impôts, contributions au financement des organismes sociaux, emplois induits
créés localement...Parallèlement, 1 euro de valeur ajoutée chez les maîtres d'œuvre dans le
17
secteur de l'aéronautique et du spatial génère 4,80 euros de valeur ajoutée dans l'économie,
selon l'Insee. À titre de comparaison, cet effet multiplicateur n'est que de 4,1 dans l'automobile, de
2 dans la construction et de 1,5 dans les services et le commerce. Cette filière bien dispersée sur
le territoire national, à l'exception du Nord et de l'Est, fait vivre environ 4000 ETI et PME. Selon le
Conseil des industries de défense françaises (Cidef), le chiffre d'affaires s'est élevé à 17,5
milliards d'euros en 2011. Et la France possédait sept entreprises dans les trente premiers
groupes mondiaux en termes de chiffre d'affaires dans le domaine de l'armement (voir
infographie).Pour la plupart des sociétés duales (civiles et militaires), la bonne santé des
entreprises de défense devrait leur permettre de surmonter des coupes claires, se justifie-t-on à
Bercy. Mais comme le rappelle un bon observateur du secteur, « si vous n'offrez pas une vision
sur le long terme à ces industriels, comme tout bon industriel, ils arrêteront leur activité défense et
la France perdra des compétences de haut niveau et des emplois, qui seront recyclés dans les
activités civiles. En revanche, ces mêmes industriels peuvent poursuivre leur investissement si
l'État leur précise que c'est simplement une période de transition ». Enfin, réduire les dépenses
dans l'outil industriel d'armement, c'est également dévaloriser les actifs de l'État actionnaire de
plusieurs groupes, dont certains sont cotés en Bourse. Ainsi, l'État, qui souhaite céder 1,56%
d'EADS, pourrait récupérer 478 millions d'euros sur la base d'un prix de 37,35 euros par action.
Au total, la Cour des comptes a estimé la valeur du portefeuille de l'État dans la Défense à 12,25
milliards d'euros.
Des emplois stables « Made in France »
S'il existe des emplois non délocalisables, ce sont bien les emplois dans la défense. Du pur «
Made in France ». L'industrie revendique 165000 emplois en France, dont un tiers chez les grands
maîtres d'œuvre (EADS, Thales,Safran, Dassault Aviation, MBDA, Nexter et DCNS), le reste étant
disséminé dans les ETI et les PME travaillant dans le domaine de l'armement. S'y ajoutent environ
8000 emplois non marchands (CEA, CNES, Onera principalement). Le nombre d'em-plois induits
dans les commerces locaux, les services (santé, éducation, loisirs, etc.) serait d'environ 130000.
Soit un coecient multiplicateur compris entre 0,7 et 0,9 par rapport au nombre d'emplois du
secteur de la défense. Ces emplois sont souvent qualifiés : environ 30% d'ingénieurs et 50%
d'ouvriers qualifiés. Le rapport des effectifs qualifiés/non qualifiés est de 4 pour 1, contre 2 pour 1
dans l'ensemble du secteur de l'industrie. Enfin, c'est une industrie qui favorise les
approvisionnements natio-naux. Ainsi, MBDA réalise plus de 80% de ses achats en France.
L'impact local est aussi très important. Le tiers des eectifs de la défense est localisé en Île-de-
France, avec Thales, Safran, EADS et MBDA. Les façades maritimes françaises (Bretagne,
Normandie et Méditerranée) concentrent les emplois dans le naval (DCNS notamment), tandis
que les régions Sud-Ouest (Dassault Aviation, EADS, Astrium, Thales) et Médi-terranée
(Eurocopter) ont l'aéronautique. Enfin, les régions Centre et Rhône-Alpes regroupent les emplois
dans l'industrie terrestre (Thales, MBDA, Nexter, Panhard). C'est en Provence-Alpes-Côte d'Azur
que le poids de la défense est le plus lourd, avec 20% de l'activité industrielle. Ce ratio tombe à
12% en Île-de-France, 11% en Bretagne, et 10% dans la région Centre.
Des exportations excédentaires
L'industrie de l'armement profite aussi à la balance commerciale : « Elle a exporté pour 4 milliards
d'euros de matériels militaires et génère 2,7 milliards d'euros d'excédent net », avait annoncé en
juillet 2012 le président du Cidef, Christian Mons. Soit un taux de couverture de 290% en 2011 (si
le taux est inférieur à 100%, la balance commerciale est déficitaire) et une moyenne de 267% sur
la période 1990-2010, selon l'Insee. En moyenne, l'export représente entre 30 et 40% du CA des
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industriels du secteur, qui ont toutefois besoin d'une commande nationale pour pouvoir exporter
un matériel certifié par l'armée française.
Rafale, A400M, Tigre, NH90, frégates multimissions, canons Caesar... : les industriels français ont
aujourd'hui à leur disposition des produits matures sur le plan opérationnel, dont la plupart ont fait
leur preuve au combat en Afghanistan, puis en Libye et au Mali. Ce qui est un plus dans les
négociations. En termes de prises de commandes, les groupes de défense ont engrangé 6,5
milliards d'euros en 2011 et près de 5 milliards en 2012. La plupart sont engagés sur de grandes
compétitions commerciales. C'est le cas de Dassault Aviation en négociations exclusives avec
l'Inde pour la fourniture de 126 Rafale. L'avionneur est en bonne place pour équiper les armées de
l'air émiratie (60 appareils), brésilienne (36), malaisienne (18) et qatarie (24). Au Qatar et au
Brésil, l'ensemble des groupes français lorgnent plus de 20 milliards d'appels d'ores lancés par
Doha et plus de 15 milliards par Brasilia. En Arabie saoudite, Thales attend un contrat de défense
aérienne de plus de 2,5 milliards tandis que MBDA, qui devrait équiper le Rafale de ses missiles
une fois exporté, est en attente d'une commande de 1,8 milliard de Delhi.
Des technologies qui migrent vers le civil
L'eort de recherche dans l'industrie de défense finit toujours dans l'escarcelle de l'industrie civile.
C'est vrai des commandes électriques du Falcon 7X, développées pour le Rafale, tout comme la
technologie des missiles balistiques a servi au développement de la famille de lanceurs civils
Ariane. Les composants hyperfréquence à Arséniure de Gallium (AsGa) développés pour les
radars, la guerre électronique et les communications militaires, sont utilisés intensivement depuis
plus de quinze ans pour des applications civiles professionnelles et grand public (téléphone
portable, télécommunication sans fil haut débit, réseaux) et les radars anticollision des
automobiles.
Il y a trois ans, la DGA a présenté son robot collaboratif Hercule, développé en partenariat avec la
société RB3D. Ce robot est un exosquelette composé de deux jambes et d'une structure dorsale,
destiné à augmenter les capacités de la personne qui le porte, grâce à la détection et à
l'amplification de ses mouvements. Pourquoi pas une application civile médicale. D'une façon
générale, le ministère de la Défense, qui a consacré 885 millions d'euros pour les études amont
en 2012, finance en moyenne, depuis 2001, 15% de la R&D publique, comprenant aussi
l'enseignement supérieur. Il externalise la majorité de sa R&D auprès des entreprises. Ainsi, en
2009, les financements étatiques reçus par les entreprises à des fins de R&D civiles et militaires
proviennent pour les deux tiers de la défense.
Le Parlement doit voter la poursuite des
opérations au Mali
REUTERS/Francois Rihouay Par RFI, Article publié le :
lundi 22 avril 2013 à 00:13
Le général français Bernard Barrera (G) et ses soldats sur les
hauteurs du cirque de Tigharghar, le 23 mars 2013.
En France, députés et sénateurs sont appelés,
ce lundi 22 avril 2013, à se prononcer sur
l'opportunité de prolonger l'opération militaire
française au Mali. C'est le gouvernement qui va,
19
en fait, solliciter le feu vert du Parlement pour la poursuite de l'opération Serval. Le débat et le
vote auront lieu lundi soir à l'Assemblée nationale puis au Sénat. C'est la Constitution française
qui l'impose. Par ailleurs, deux sénateurs ont été mandatés par François Hollande pour réaliser à
Bamako un rapport sur la situation au Mali.
Depuis une réforme de la Constitution il y a cinq ans, l'article 35 impose au gouvernement français
de demander l'autorisation des parlementaires s'il veut prolonger une opération militaire au-delà
de quatre mois.
Ainsi en 2008, le Parlement avait autorisé la poursuite de l'intervention militaire française en
Afghanistan. Même chose en 2009 pour le Tchad, la République centrafricaine, la Côte d'Ivoire, le
Liban et le Kosovo, ou encore en 2011 pour la Libye.
Si cette disposition a été introduite, c'est non seulement pour que l'exécutif ne soit pas seul à
décider en la matière, mais aussi parce que ces opérations militaires extérieures coûtent très cher.
Le Mali ne fait pas exception. Même si l'idée est de ramener les effectifs déployés à un millier de
soldats d'ici la fin de l'année 2013 et même si les coûts devraient, à l'avenir, être pris en charge
par les Nations unies, la facture Serval reste très salée : 100 millions d'euros rien que pour les six
premières semaines.
Le Parlement a donc un droit de regard. Ceci dit, le consensus national sur le bien-fondé de cette
intervention au Mali ne s'est pas lézardé jusqu'ici. Pour les mois qui viennent, l'opposition veut
savoir si la relève des casques bleus sera réellement assurée. En attendant, le vote, ce lundi soir,
ne devrait être qu'une formalité.
« Rester comme des veilleurs »
Deux hommes politiques, les sénateurs Jean-Pierre Chevènement et Gérard Larcher, ont été
mandatés par François Hollande pour réaliser à Bamako un rapport sur la situation politique et
sécuritaire au Mali. En 130 pages, les deux hommes donnent des clefs sur l'état actuel du pays et
la nécessité, d'après leur conclusion, de poursuivre cette mission Serval. Notamment pour
permettre à l'élection présidentielle prévue en juillet 2013 de se tenir.
A l'assemblée ce soir Le gouvernement soumettait en fin d'après-midi au vote des députés la poursuite de
l'opération Serval.
Le ministre de la défense est le premier entré dans l'hémicycle, à 16h53, et s'inquiète presque de
s'y retrouver seul. Les députés entrent ensuite, au compte-gouttes. La droite est la première à
arriver, députés de base et poids lourds mêlés. François Fillon, Jean-Louis Borloo sont suivis
par Philippe Vitel, Patrick Ollier, Henri Guaino, Eric Ciotti, Christian Jacob, Lionel Lucca,
Philippe Meunier, Philippe Folliot, Christophe Guilloteau, de retour d'Afrique de l'ouest, avant
d'y retourner. Le diplo du ministre, et le général Noguier en civil, directeur de son cabinet militaire,
se placent au deuxième rang. Le président de l'assemblée, Claude Bartelonne prend place sur la
tribune. Jean-Marc Ayrault commence son discours, en faisant lever les députés pour honorer la
mémoire des cinq soldats qui sont morts au Mali, après avoir souligné le "courage exceptionnel" et
le "professionnalisme de nos soldats". La plupart des orateurs y feront aussi référence, citant
comme lui les noms des morts. Le communiste Jean-Jacques Candelier rappelle que les forces
africaines n'ont pas les moyens de rester seules au Mali, et demande que soit faite "la lumière sur
20
le rôle du Qatar" sur l'avant 11-janvier. Il dit aussi que son groupe n'accordera "pas un blanc-seing
au gouvernement (...)" et termine sur une formule-choc : "L'opération Serval ne doit pas devenir
une opération Licorne bis". Le SRC Bruno Le Roux enchaîne, en rendant à nouveau hommage
aux cinq morts français de Serval. Et conclut sur un proverbe bambara : "on n'est pas orphelin
d'avoir perdu père et mère, mais aussi d'avoir perdu l'espoir..." L'UMP Pierre Lellouche explique
que son groupe votera la poursuite de l'engagement, même si ce dernier suscite des
interrogations graves. La permanence de deux théâtres simultanés a "posé des problèmes aux
hélicoptères et aux véhicules blindés". Le constat est aussi amer sur l'Europe de la défense dont il
discerne le "constat de décès". (...) La France est seule au Mali" alors qu'elle est pourtant au
service de la sécurité de l'Europe, sur place. "Je m'étonne qu'il n'y ait pas d'opération Eufor Mali
alors que l'UE dispose de groupes multinationaux. Il faudrait que le gouvernement interroge ses
partenaires sur ce vide... Que nos partenaires accepte de partager au moins" le fardeau du coût
de l'opération au Mali, demande-t-il. "Ce que nous avons fait au Mali est de procéder à une
opération de nettoyage mais à qui allons nous laisser les clés ?" interroge-t-il aussi, en rappelant
que le Mali émarge au 175e rang mondial (sur 187) dans le classement des richesses. Les
contributeurs à la MISMA sont dans les mêmes parages.
L'UDI et ancien ministre de la défense Hervé Morin déplore que la France n'ait "pas fait du Mali
une priorité diplomatique", en rappelant, comme le précédant, l'absence au sol d'autres
partenaires occidentaux, notamment européens, autour de la France. "Les forces africaines de la
MISMA ne sont pas prêtes à prendre le relais, assure-t-il, si tant est qu'elles le soient un jour". Lui
aussi est déçu par l'UE. "A quoi bon continuer à fabriquer des forces européennes (...) pour in fine
ne jamais s'en servir, il faudra un jour poser cette question aux Européens. (...) Non, clairement, il
n'y a personne à qui passer la main" lâche l'ancien ministre. Dans sa réponse aux interpellations
et aux doutes des députés, le ministre de la défense livre quelques informations. Serval compte
désormais 3850 militaires au Mali, contre les 4500 que l'opération mobilisait au plus fort de
l'opération dans l'Adrar. Les 1.000 personnels qui subsisteront pourront bénéficier du soutien de
trois bases avancées à proximité immédiate : N'Djamena, Niamey, Ouagadougou. Pour montrer la
césure avec la période des combats, le ministre parle de "Serval adapté".
Le vote est sans surprise : 352 votants, suffrages exprimés, 342, pour, 342.
Publié par mamouth leader à 4/22/2013 09:16:00 PM
Mali : feu vert du Parlement pour le prolongement de l'opération militaire
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 22.04.2013 à 19h28 • Mis à jour le 23.04.2013 à 00h32
Le Parlement a autorisé lundi 22 avril le gouvernement à prolonger l'opération militaire française
au Mali, que le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a qualifiée de "réussite" sur les
plans politique et militaire. Les députés se sont prononcés par 342 en faveur de la prolongation de
l'intervention française et zéro voix contre, seuls les élus du Front de gauche ayant choisi de
s'abstenir. Dans la soirée, les sénateurs se sont également prononcés favorablement, par 326
voix pour et zéro contre.
21
L'opération Serval est une "réussite politique",
selon le premier ministre, parce que la décision
de François Hollande d'engager la France
a "profondément changé la donne du combat
contre les groupes terroristes", a déclaré le chef
du gouvernement devant l'Assemblée nationale.
Une "réussite militaire" également, a-t-il
souligné, en rendant hommage au courage et
au professionnalisme des soldats français.
Lire les points de vue interactifs Mali, victoire ou enlisement ?
Après les dernières opérations dans le nord-ouest du pays, on peut dire que"l'ensemble du
territoire malien a été libéré et la menace est aujourd'hui très fortement réduite", a souligné pour
sa part le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian.
Le Parlement était appelé à se prononcer sur la suite de l'opération en application de l'article 35
de la Constitution qui soumet toute intervention militaire extérieure au vote des parlementaires au-
delà d'une durée de quatre mois.
Comme le premier ministre, les principaux orateurs se sont félicités du consensus politique qui
s'est fait dès le début sur l'intervention au Mali. Lancée dans l'urgence le 11 janvier, l'opération
Serval a permis de démanteler les groupes islamistes armés qui contrôlaient le nord du pays. Plus
de 500 militaires français, sur un total de près de 4 500, ont déjà été désengagés. Il reste à ce jour
3 850 soldats français au Mali et leur nombre doit être ramené à 2 000 en juillet, a précisé M. Le
Drian. Au-delà, un millier d'hommes devraient rester au Mali en soutien d'une force de l'ONU.
Lire le reportage Opération Serval, le début du passage de flambeau
Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait en effet adopter dans les prochains jours une résolution
permettant la transformation de la force africaine au Mali, la Misma, en mission de stabilisation de
l'ONU, qui pourra prendre le relais des forces françaises. "Nous devrions avoir mercredi ou jeudi à
l'ONU une adoption à l'unanimité" d'une résolution française en ce sens, s'est félicité le ministre
des affaires, Laurent Fabius.
Selon le Premier ministre, "cette opération sous casque bleu pourra commencerà se déployer sur
le terrain à partir de début juillet". "Autre rendez-vous majeur", il est selon lui essentiel qu'une
élection présidentielle se tienne en juillet au Mali pour permettre au pays de se doter d'autorités "à
la légitimité renouvelée".
Tout en saluant l'engagement des forces françaises, l'opposition s'est inquiétée des difficultés à
établir le dialogue entre les autorités maliennes et les populations du nord du pays, sans lequel il
ne peut y avoir de sortie de crise. "A qui allons-nous rendre les clés ?", s'est interrogé le
député UMP Pierre Lellouche, en regrettant que la commission malienne de dialogue et de
réconciliation n'ait pas commencé à fonctionner. Pour l'ancien ministre de la défense Hervé
Morin (UDI),"les forces africaines ne sont pas prêtes à prendre le relais, si tant est qu'elles le
soient un jour".
Lire en édition abonnés Mali : la présence militaire française appelée à durer
22
Les parlementaires socialistes se sont félicités pour leur part du soutien de la communauté
internationale à l'intervention française. Evoquant le coût de l'opération - d'environ 200 millions
d'euros -, le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux, s'est déclaré favorable à ce que ce type
d'efforts militaires soit "pris en compte dans le calcul des déficits" des Etats autorisés dans le
cadre de l'Union européenne. Au Sénat, l'ancien ministre de la Défense Jean-Pierre
Chevènement(RDSE) s'est borné à souhaiter que l'Union européenne "faute d'avoir manifesté sa
solidarité sur le plan militaire la manifeste sur le plan financier".
Députés et sénateurs se sont par ailleurs interrogés sur la capacité de la France àconduire ce
type d'opération dans les années qui viennent si le budget de la défense n'est pas maintenu à un
niveau suffisant. Tirant les leçons de l'opération, Laurent Fabius a enfin affirmé que "tous les pays
d'Afrique ont compris qu'il n'y aurait pas de développement possible si les questions du terrorisme
et du narco-terrorisme n'étaient pas maîtrisées". Cette intervention au Mali a renforcé, selon
lui, "de façon singulière la puissance d'influence de la France".
Les moyens des forces armées et la défense
européenne ont été abordés lors du débat sur
l’opération Serval à l’Assemblée Zone Militaire, 23 avril 2013 – 11:41
Conformément à l’article 35 de la Constitution, issu de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, le Parlement avait à se prononcer sur la poursuite de l’opération Serval, lancée le 11 janvier dernier au Mali.
Sans surprise, et à l’issue d’un débat riche où un hommage a été rendu à l’action des soldats français ainsi qu’à leurs 5 camarades ayant perdu la vie au cours de cette intervention, la prolongation de la présence militaire au Mali a été votée par 352 députés sur 362 votants, le groupe “Gauche démocrate et républicaine” (Parti communiste et Front de gauche) s’étant abstenu.
Au cours des échanges dans l’Hémicycle, plusieurs interrogations ont toutefois été soulevées, comme par exemple la question du problème touareg dans la région de Kidal, le scepticisme de certains à l’égard du calendrier électoral malien, qu’ils jugent trop ambitieux pour être réalisé dans des délais aussi courts, la qualité des troupes africaines de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), appelées à former le noyau dur de la future Mission des Nations unies de stabilisation au Mali (MINUSMA) ou encore l’efficacité de la politique de l’aide au développement.
En clair, la France est au milieu du gué au Mali, d’où le vote favorable à la poursuite de l’opération Serval, à laquelle seront encore affectés moins de 4.000 hommes d’ici début mai, 2.000 en juillet et un millier à la fin de l’année.
Il s’agira ensuite de former une “force parallèle”, ou de réaction rapide, en soutien à la MINUSMA, comme cela avait le cas avec l’opération Licorne et la ONUCI en Côte d’Ivoire. Autrement dit, des militaires français devraient être présents au Mali pendant longtemps…
Quoi qu’il en soit, et alors que le prochaine Loi de Programmation Militaire (LPM), basée sur les recommandations du nouveau Livre blanc (qui sera (enfin!) rendu public le 29 avril sera discutée dans les semaines qui viennent, la question des moyens des armées françaises est apparue en filigrane lors des débats. , les déficits capacitaires, identifiés depuis longtemps (manque de drones
23
pour le renseignement, d’avions de transport et de ravitaillement en vol) ont été à nouveau soulignés.
“La France ne doit pas être contrainte de choisir entre le maintien de sa dissuasion nucléaire, d’une part, et celui de ses forces de projection, d’autre part. En ce début de XXIe siècle, ces deux éléments de notre politique de défense sont indispensables et indissociables. Et il faudra que la nation accepte de prendre en charge sa sécurité, faute de quoi nous serions condamnés à l’impuissance, au déclassement et à l’inaction si une nouvelle situation de ce genre, telle que nous l’avons vécue au Mali, devait se reproduire”, a ainsi plaidé le député (UMP) Pierre Lellouche.
Maintenir l’effort de défense est aussi une préoccupation du socialiste Bruno Le Roux. Il est “une garantie de notre indépendance”, un engagement qui nous permet de décider et d’agir de façon autonome” et il reste “essentiel pour garantir la place de la France et sa singularité dans le concert des nations” tout en lui permettant de ” respecter son histoire, de prendre ses responsabilités vis-à-vis du monde”, a-t-il fait valoir.
“Car, oui, nous sommes la France. Ce n’est pas n’importe quel pays que le nôtre. Nous avons cette place particulière, ce rôle particulier dans la marche du monde. Être la France nous confère, c’est vrai, une responsabilité et un devoir”, a-t-il insisté.
“Rares sont les pays, au sein de l’Union européenne, capables d’assumer, comme la France l’a fait, une opération de cette ampleur dont les conséquences, pourtant, sont positives pour toute l’Europe. L’effort consenti par la France, quel autre État européen aurait pu le faire?”, s’est-il interrogé. D’où l’idée avancée de sortir les dépenses militaires du fameux seuil de 3% des déficits publics.
Rappelant que la France avait agi au mali pour l’intérêt de tous et que “c’est toute l’Europe qui est aujourd’hui plus en sécurité qu’il y a quatre mois”, M. Le Roux a affirmé être favorable, au nom de son groupe parlementaire, “à une prise en compte spécifique de ce type d’effort dans le calcul des déficits publics des États de l’Union européenne.” Et d’ajouter : “L’effort de notre pays, qui bénéficie à la France, à l’Europe et au monde, doit être pris en compte comme une spécificité de notre action.”
Cette idée a d’ailleurs été en partie reprise par Pierre Lellouche. “Il conviendrait que le Gouvernement français interroge ses partenaires (…) sur ce qu’il faut bien appeler un véritable vide stratégique européen, et un manque de solidarité. Au minimum, on pourrait espérer qu’à défaut d’intervenir physiquement sur le terrain en soutien de cet État, en l’occurrence la France, nos partenaires acceptent au moins de partager l’effort financier”, a-t-il affirmé, après avoir établi “le constat de décès de la belle idée de défense européenne” et déploré que “l’Union européenne est meilleure dans la préparation de documents” que “dans l’action.”
Intervenant au nom du groupe UDI, Hervé Morin, ancien ministre de la Défense (2007-2010) s’est également interrogé sur le manque d’efficacité de l’UE. “L’Europe ? Elle a montré une fois de plus, c’est un Européen convaincu qui le dit, son incapacité à avoir un rôle militaire et donc politique”, a-t-il lancé. “À quoi bon d’ailleurs continuer à construire des forces européennes diverses et variées que nous préparons et organisons, puis les annoncer à grand renfort de communication pour in fine ne jamais s’en servir? J’ai eu cent fois ce regret quand j’étais en fonction. Il faudra un jour poser cette question aux Européens”, a-t-il ajouté.
Louvois : vifs échanges à la commission de la défense
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L'audition du secrétaire général pour l'administration sur le paiement des soldes a été
agitée
Le compte-rendu officiel de l'audition de Jean-Paul Bodin, que l'on peut lire ici, a été
soigneusement lissé - c'est à peine si l'on comprend entre les lignes la vigueur des échanges
entre le secrétaire général pour l'administration (SGA) et quelques députés particulièrement
remontés, comme Damien Meslot (UMP) et Philippe Folliot (UDI). "La séance a été agitée",
constatent des participants de cette réunion à huis-clos. "Ca s'est mal passé". A la sortie, ce
mercredi 10 avril, Jean-Paul Bodin estimait avoir été littéralement crucifié par les élus... Ambiance.
Cherchant à comprendre les causes du fiasco du nouveau système de paiement des soldes
(Louvois), les parlementaires ont estimé que le SGA noyait le poisson : "Vous donnez l'impression
qu'il n'y a pas de responsable"... Bodin : "Sur la question des responsabilités : ce n'est pas à moi
d'y apporter une réponse" avant d'estimer que celles-ci étaient "collectives".... Le ton est monté,
de manière inhabituelle - ce qui a valu une réplique des élus sur le thème : on n'est pas là pour se
faire engueuler...
Sur le fond du dossier, rien de bien neuf, si ce n'est la confirmation de ce que nous écrivions sur
ce blog : le SGA a expliqué qu'un an avant la mise en route du Louvois dans l'armée de terre, on
savait que le système ne fonctionnait pas... "En septembre 2010, est réalisé un audit par la
direction générale des systèmes d’information et de communication (DGSIC), qui constate que «
Louvois se révèle peu robuste, difficilement maintenable et exploitable »" a indiqué Jean-Paul
Bodin.
Rédigé par Jean-Dominique Merchet le Vendredi 19 Avril 2013 à 08:08
Le CEMM reçoit son homologue américain Mise à jour : 24/04/2013 11:34
Du 17 au 19 avril dernier, le chef d’état-major
de la Marine, l’amiral Bernard Rogel, a reçu son
homologue américain, l’amiral Jonathan W.
Greenert, à Paris, puis en région brestoise.
Cette rencontre de haut niveau a permis
d’évoquer les coopérations récentes et futures
dans l’ensemble des domaines capacitaires. Elle
a permis de souligner la réalité et l’importance
du maintien de l’interopérabilité entre nos deux
marines. L’excellente intégration de la frégate
Chevalier Paul au sein du groupe constitué autour du porte-avions John C. Stennis début 2013 en
a constitué l’une des meilleures illustrations.
Le général Mercier a reçu son homologue
canadien Mise à jour : 24/04/2013 08:52
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Le général Denis Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air (CEMAA), a accueilli, les 4 et 5 avril 2013, le Lieutenant-général Yvan Blondin, commandant de l’aviation royale canadienne, dans le cadre d’une visite officielle.
Le CEMAA canadien a, dans un premier temps, été reçu au sein de l’état-major de l’armée de l’air, sur la base aérienne 117 de Paris-Balard, jeudi 4 avril. Après avoir reçu les honneurs militaires, le Lieutenant-général Blondin s’est vu remettre les insignes d’officier de la Légion d’honneur des mains du général Mercier.
Les deux CEMAA se sont ensuite entretenus et ont notamment pu échanger autour des motifs de satisfaction caractérisant la coopération
franco-canadienne dans le domaine de l’aviation militaire. Les deux chefs d’état-major ont notamment mis en exergue les nombreux échanges d’officiers liant les deux pays, ainsi que la participation précieuse de l’armée de l’air canadienne à l’opération Serval par le biais d’avions de transport C17.
Dans l’après-midi du 4 avril, le Lieutenant-général Blondin s’est ensuite rendu en compagnie du général Mercier sur la base aérienne 701 de Salon-de-Provence. Accueilli sur place par le général Gilles Modéré, le CEMAA canadien a pu visiter les installations de la base provençale, notamment les écoles d’officiers de l’armée de l’air.
La visite du CEMAA canadien s’est poursuivie, vendredi 5 avril, sur la base aérienne 942 de Lyon-Monverdun. Le Lieutenant-général Blondin a notamment visité le centre national des opérations aériennes (CNOA), véritable centre névralgique de l’armée de l’air, ainsi que les installations du JFACC de l’opération Serval (Joint Forces Air Component Command – centre de commandement «air» des opérations interarmées).
Droits : © Armée de l'air
Rencontre entre l’EATC et le commandement des forces aériennes Mise à jour : 22/04/2013 20:56
Jeudi 18 avril 2013, le général Pascal Valentin, commandant de
l’European Air Transport Command (EATC- commandement
européen du transport aérien) a reçu des représentants du
commandement des forces aériennes (CFA) sur la base
aérienne d’Eindhoven (Pays-Bas).
La délégation du CFA était emmenée par le général Patrick
Pacorel, commandant en second du CFA et le général Pascal
Chiffoleau, chef de la brigade aérienne d’appui et de projection
(BAAP) du CFA. Les échanges ont porté sur les recherches de
synergies entre les deux commandements, notamment dans les
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domaines de la formation et des problématiques technico-logistiques.
L’EATC est un commandement multinational dont le but est de mutualiser les moyens de ses pays
membres dans le domaine du transport aérien militaire. La Belgique, l’Allemagne, le Luxembourg,
les Pays-Bas et la France mettent ainsi une partie de leur flotte à disposition du commandement.
L’EATC exerce son contrôle sur une flotte de 130 appareils de 11 types différents. Il est en charge
de la planification, du tasking des aéronefs et de la conduite des missions. Pour sa part, la France
participe avec des avions de transport tactique de type Hercules, Transall, Casa, et stratégique de
type Airbus.
En savoir plus: http://www.defense.gouv.fr/air/actus-air/un-francais-aux-commandes-de-l-eatc/
Sources : © EATC , Droits : © EATC
Visite du général Gelée à Orléans Mise à jour : 25/04/2013 19:28
Le mardi 23 avril 2013, le colonel Philippe Hirtzig, commandant la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy, a accueilli le général Guillaume Gelée, commandant les forces aériennes.
Ce dernier s’est tout d’abord rendu à l’escadron de protection de la base, puis a ensuite visité les nouveaux locaux du futur centre de formation A400M dont les bâtiments ont récemment été livrés à l’armée de l’air.
Dans la foulée, le général Gelée s’est adressé à l’ensemble du personnel civil et militaire de la base, durant un briefing appelé «Unis pour faire face», énoncé au nom du chef d’état-major de l’armée de l’air. Cette présentation présente les
grandes orientations du projet de l’armée de l’air.
Base historique du transport aérien militaire, la base aérienne 123 d’Orléans héberge actuellement des aéronefs de type C160 Transall et C130 Hercules. Elle se prépare à recevoir très prochainement l’A400M Atlas, futur avion de transport des forces aériennes.
Sources : © Armée de l'air , Droits : © Armée de l'air
République Centrafricaine : Visite du commandant les forces françaises au Gabon
Mise à jour : 18/04/2013 14:47
Le 10 avril 2013, le général Jean-Jacques Toutous, commandant les forces françaises au Gabon (COMFOR FFG), s'est rendu sur le camp M'Poko à Bangui en République Centrafricaine, où se trouvent stationnés plus de 550 militaires dont deux compagnies et un état-major tactique (EMT) des FFG.
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Accueilli par le commandant du détachement Boali renforcé, le COMFOR FFG est venu faire un point de situation sur le terrain. Durant son passage il a notamment rencontrés son excellence monsieur Mucetti, ambassadeur de France en RCA et le général Akaga, commandant la Force Multinationale d’Afrique Centrale (FOMAC).
Le COMFOR FFG a rappelé, les missions des militaires français actuellement déployé en RCA : à savoir la sécurisation des ressortissants et
des intérêts français et le soutien logistique, administratif et technique à la FOMAC.
Le COMFOR FFG a ensuite poursuivi sa visite sur les différentes emprises sécurisées par les militaires français. Il a pu apprécier la situation, au travers d’échanges avec les chefs de sections et commandants d’unité des compagnies venus en renfort à la fin du mois de mars.
L’opération Boali a débuté en 2002 et comprend habituellement 240 militaires français. Ce détachement a été renforcé depuis le 23 mars 2013, par des éléments venus de Libreville au Gabon.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Polynésie-française : 3ème session du Jakarta International Defense Dialogue Mise à jour : 18/04/2013 16:47
Le contre-amiral Anne Cullerre, commandant les forces maritimes de l’océan Pacifique (ALPACI) et commandant supérieur des forces armées en Polynésie française (COMSUP FAPF) a représenté le chef d’état-major des armées pour la 3ème session du Jakarta International Defense Dialogue (JIDD), qui se tenait les 20 et 21 mars 2013 en Indonésie. Plus de 1 300 délégués venus de 42 pays étaient présents.
Le JIDD vise à promouvoir la coopération régionale et à renforcer la confiance afin de pouvoir répondre aux menaces et aux défis communs. Le thème de cette édition portait sur « La défense et la diplomatie dans la région Asie-Pacifique ». A cette occasion, les interventions de l’amiral Cullerre ont permis de réaffirmer l’action des forces armées françaises dans la zone Pacifique.
Les échanges avec la partie indonésienne, pays hôte, ont plus particulièrement porté sur les équipements militaires, la lutte commune anti-piraterie et la volonté réciproque des deux parties d’intensifier le nombre d’exercices et d’entrainement communs. A ce titre, il a été proposé à l’Indonésie de participer au prochain exercice « Croix du sud » qui se déroulera en Nouvelle-Calédonie en 2014.
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Par ailleurs, en marge de ce séminaire, des entretiens bilatéraux ont été menés avec de hauts responsables des états-majors américains, canadien et malaisien notamment.
En temps qu’ALPACI et COMSUP FAPF, l’amiral Cullerre a pour mission de garantir la souveraineté nationale dans la zone de responsabilité permanente (ZRP) Asie-Pacifique. Sa zone de compétence s’étend sur tout l’océan Pacifique, les détroits indonésiens et du méridien du cap sud de la Tasmanie à l’ouest, à la côte américaine à l’est, à l’exception de la zone entourant la Nouvelle-Calédonie sous la responsabilité du COMSUP Nouméa. ALPACI, au nom du CEMA, participe aux activités de coopération régionale et entretient des relations privilégiées avec l’ensemble des nations présentes sur cette zone.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Kosovo : passation de commandement au JLSG Mise à jour : 22/04/2013 14:14
Le 15 avril 2013, au camp de Film City, à Pristina au Kosovo, a eu lieu la cérémonie de passation de commandement du Joint Logistics Support Group (JLSG) de la KFOR.
La cérémonie était présidée par le commandant de la KFOR (COMKFOR), le général Volker Halbauer, en présence de l’ambassadeur de France au Kosovo, son excellence Madame Maryse Daviet, et de nombreux invités.
Le colonel Thierry Poulette du Commandement des Forces Terrestres (CFT) de Lille succède au colonel Charles Sevin de l’Etablissement Central du SIMU (Service interarmées des munitions) de Versailles.
Le JLSG a pour objectif d’assurer à la KFOR le soutien logistique de théâtre. En effet, compte tenu des coûts logistiques supportés par les nations participant aux opérations de l’OTAN depuis 2004, l’état-major de l’OTAN a décidé de faire de la logistique multinationale une responsabilité collective, dans son concept de soutien logistique aux opérations NRF (Nato Response Force). Le JLSG de la KFOR a été le premier à être testé en opération en janvier 2010 pour en valider le concept.
A l’occasion de la cérémonie, le colonel Poulette a également pris les fonctions de représentant des éléments français au Kosovo (SNR -Senior national représentative). Le SNR français, au sein de l’état-major de la KFOR, est responsable de l’engagement opérationnel des militaires français dans l’opération. A ce titre il représente les forces françaises de la KFOR auprès des autres contingents et constitue le lien entre le CPCO (Centre de planification et de conduite des opérations) de l’Etat-major des armées et l’Etat-major de la KFOR au Kosovo.
La KFOR participe au maintien d’un environnement sûr et sécurisé au profit de l’ensemble de la population du Kosovo, en collaboration avec la mission des Nations unies au Kosovo (MINUK), la mission de l’union européenne (EULEX). Déployée au Kosovo depuis 1999, la force armée multinationale KFOR (force pour le Kosovo), mise en œuvre par l’OTAN a connu plusieurs réorganisations en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire.
Près de 320 militaires français sont actuellement engagés au Kosovo, dans le cadre de l’opération TRIDENT.
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Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Tchad : Visite du COMBFA à N’Djamena Mise à jour : 21/04/2013 13:57
Du 08 au 11 avril 2013, le général de brigade Allemand Gert-Johannes Hagemann, commandant la brigade franco-allemande (COMBFA) à Müllheim en Allemagne, s’est rendu sur la base aérienne 172 sergent-chef Adji Kosseï de N’Djamena, afin de rencontrer les militaires du groupement Terre qui appartiennent à la BFA et actuellement déployés au Tchad.
Accueilli par le colonel Olivier Waché, chef du groupement terre de la force Épervier, le général Hagemann a rencontré les détachements des deux des régiments français de la BFA armant le groupement Terre : les militaires du 110e régiment d’Infanterie (110e RI) et du 3e régiment de Hussard (3e RH) ; ainsi que du 8e régiment d’artillerie (8e RA) déployés à Faya et à Abéché.
Lors de sa visite, le COMBFA a assisté à deux exercices du groupement terre. Le premier simulait l’attaque d’une colonne de pick-up par
un peloton de 3 ERC 90 Sagaie et de 3 P4, appuyé par un hélicoptère Puma.
Le second exercice consistait à prendre d’assaut un bivouac ennemi et de simuler l’évacuation sanitaire d’un blessé par Hélicoptère (MEDEVAC).
Il s’est ensuite entretenu avec le commandant de la force Épervier, le colonel Laurent Rataud a rencontré le personnel composant le JFACC AFCO (Joint Forces Air Component Command de l’Afrique Centrale et Ouest). Cette structure de commandement répartie entre Lyon en France et N’Djamena au Tchad, planifie et conduit l’ensemble des missions aériennes dans un cadre interarmées et multinational au profit des différentes opérations et forces stationnées en Afrique centrale et ouest (Serval, Épervier, Licorne, Boali, Forces françaises au Gabon (FFG) et Eléments français au Sénégal (EFS)).
Avant de repartir pour l’Allemagne, le général Hagemann a tenu à saluer le travail de tous les militaires participant à la force Épervier.
Le groupement terre compte près de 350 militaires et 70 véhicules (14 véhicules blindés légers, 23 véhicules de l’avant blindés et divers véhicules légers). Il assure essentiellement des missions de surveillance, de protection et de reconnaissance et participent également à l’animation des DIO (détachement d’instruction opérationnelle) organisés par la force Épervier au profit des FADS (forces armées de défense et de sécurité) tchadiennes. Les éléments français au Tchad (EFT) de la force Épervier assurent deux missions permanentes : conformément à l’accord de coopération technique signé entre la France et le Tchad, ils apportent un soutien logistique (ravitaillement, carburant, transport, formation) ainsi qu’un appui renseignement aux forces armées et de sécurité (FADS) tchadiennes. Ils garantissent également la protection des intérêts français et, tout particulièrement, la sécurité des ressortissants français résidant au Tchad.
Sources : EMA , Droits : Mnistère de la Défense
5 – Chroniques & Libres propos
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Les fragiles recettes de la loi de programmation
militaire
Les Echos, Par Alain Ruello | 22/04 | 07:00
Pour être financés dans un contexte d'austérité, nos futurs budgets de défense reposeront une
fois de plus sur des recettes encore virtuelles. En tête : la vente de bijoux de famille et
l'exportation toujours attendue du Rafale.
Comme le gouvernement Fillon en 2008, l'équipe Ayrault va faire reposer la prochaine loi de
programmation militaire sur des hypothèses financières qui rendront son exécution plus
qu'aléatoire. Et comme en 2008, ces « ficelles », qui doivent permettre de boucler des fins de mois
qui s'annoncent douloureuses, auront la même origine : recettes exceptionnelles - autrement dit
vente de bijoux de famille - et exportations espérées du Rafale.
En l'état actuel des réflexions de l'état-major et de la Direction générale de l'armement, la loi de
programmation 2014-2019 prévoit d'intégrer plus de 4,5 milliards d'euros de recettes
exceptionnelles. Le chiffre a connu une certaine inflation puisqu'il y a quelques semaines le besoin
portait sur 3,5 milliards « seulement ». C'est un signe supplémentaire, s'il en fallait, que cet apport
d'argent est absolument nécessaire pour tenir la promesse de François Hollande que l'armée
puisse dépenser en 2014 et au-delà autant que cette année.
Reste à savoir où trouver cette somme, plutôt rondelette ? Deux pistes tiennent la route. La
première repose sur la vente de fréquences dans la bande des 700 mégahertz. Ces fréquences
intéressent a priori les opérateurs de téléphonie mobile pour la 4G. Les opérateurs de la télévision
numérique terrestre sont aussi à l'affût.
La seconde piste, la plus juteuse a priori, porte sur la cession de participations publiques dans des
entreprises de défense. Une partie est déjà fléchée, puisque le désengagement partiel
dans EADS - l'Etat doit passer de 15 % à 12 % dans le capital du groupe aéronautique -
rapporterait environ 1 milliard au cours actuel.
D'autres cessions d'actions publiques sont imaginables sur le papier : Thales passe sa
participation dans DCNS à plus de 50 %, contre 35 % actuellement ; poursuite du désengagement
de Safran ; ou encore ouverture du capital de Nexter, ce qui, dans ce dernier cas, nécessitera une
loi de privatisation de l'ex-Giat Industries. La privatisation, en guise de stratégie industrielle, n'est
pas forcément la piste la plus attendue de la part d'un gouvernement de gauche, mais, après tout,
quand nécessité fait loi…
L'autre béquille de la prochaine loi de programmation passe par au moins un contrat de vente du
Rafale à l'international. Actuellement, l'armée débourse 1,2 milliard pour prendre livraison de
11 exemplaires de l'avion de combat par an. C'est la cadence minimale consentie à Dassault et à
ses fournisseurs en deçà de laquelle l'avionneur affirme urbi et orbi qu'il ne peut pas descendre,
sauf à mettre le programme en danger.
Dès lors, l'équation est simple à comprendre : en cas d'exportation du Rafale, ce sont autant
d'exemplaires qui peuvent être prélevés de la chaîne d'assemblage de Mérignac du moment que
la cadence de production ne descend pas en dessous de 11. Et donc autant d'économisé pour le
budget de la défense.
31
Quand elle a été bâtie, la loi de programmation militaire 2009-2013 avait intégré plusieurs pistes
possibles. Deux étaient assez crédibles - au Brésil et aux Emirats arabes unis -, une autre plus
fumeuse, en Libye. Malgré l'activisme forcené de Nicolas Sarkozy, qui en avait fait une affaire
personnelle, aucune ne s'est concrétisée. L'armée française a donc dû payer ses 11 Rafale
chaque année.
Aujourd'hui, les choses se présentent mieux, puisque Dassault est en négociation exclusive en
Inde. Le marché prévoit que les 18 premiers des 126 avions que New Delhi souhaite acquérir
soient fabriqués à Mérignac, les autres en Inde via un très ambitieux et complexe transfert de
technologie. Sachant qu'il faut trois ans entre la signature d'un contrat et la première livraison, et
que les négociations avancent plutôt bien (pour l'instant), les premiers Rafale « indiens »
pourraient entrer en service à partir de 2017. C'est l'hypothèse retenue par la DGA et l'état-major :
cette année-là et la suivante, l'armée de l'air ne toucherait que 8 Rafale (2 fois 4), au lieu de 22
(2 fois 11). Soit plus de 1,5 milliard de moins à débourser ! Pas négligeable.
Que ce soit pour les recettes exceptionnelles ou pour l'exportation du Rafale, le gouvernement
prend donc un risque, mais mesuré, car la probabilité de toucher l'argent dans le premier cas, d'en
économiser dans le second, est loin d'être nulle. Le problème, c'est de savoir quand. Entre la date
prévue et le moment où le chèque arrive vraiment, il y aura forcément un décalage. Le
gouvernement précédent en a fait les frais, ce qui a obligé les argentiers du ministère de la
défense à jongler avec les crédits. Idem pour le Rafale : l'exemple brésilien a démontré que tant
que le contrat n'est pas signé…
Ironie de l'histoire, quand ils étaient dans l'opposition, les spécialistes PS de la chose militaire,
comme Bernard Cazeneuve, raillaient le gouvernement d'alors pour avoir intégré une dose de
hasard dans sa loi de programmation. Une fois au pouvoir, la critique a disparu. Et pour cause,
puisque l'argent attendu des cessions de fréquences hertziennes engagées sous l'ère Sarkozy a
fini par tomber dans les caisses au moment même où s'est engagé un tour de vis budgétaire sans
précédent. L'argent n'est ni de droite ni de gauche.
Morale de l'histoire : en matière de loi de programmation militaire, les majorités changent, les
ficelles, elles, restent. Et il y a de très fortes chances pour que la LPM de l'ère Ayrault ne soit pas
plus respectée que celle de son prédécesseur.
Les points à retenir
La loi de programmation 2014-2019 prévoit d'intégrer plus de 4,5 milliards d'euros de recettes
exceptionnelles.
C'est la seule façon de maintenir les futures dépenses militaires au même niveau que celles de
2013.
Des ventes de participations de l'Etat (Nexter ou Safran) seront nécessaires.
L'avenir repose aussi sur la vente des premiers avions Rafale à l'Inde.
La défense à la croisée des chemins. ASAF, Le 17 avril 2013 n° 837/2013 - Hélène NOUAILLE
« Un Etat ne peut, sous peine de n'être plus l'Etat, déléguer à quiconque la responsabilité
suprême de la défense du pays ». Charles de Gaulle.....
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« Depuis les premiers Capétiens, la souveraineté française ne se partage pas, sinon elle disparaît.
C’est à la lumière de cette constante historique que se comprennent le rejet de la Communauté
européenne de Défense en 1954, le retrait de l’OTAN en 1966 » - ou encore la réputation « d’allié
difficile » que la France garde chez ses amis, écrivait en 2005 l’historien militaire belge Bruno
Colson. « Le premier objectif de la stratégie française ne fait aucun doute : il s’agit de sauvegarder
la capacité de la France à penser et agir par elle-même, de faire en sorte qu’elle soit l’acteur de sa
propre liberté ».
Il s’agit là d’une « constante historique », jusqu’à la force de dissuasion elle-même, rupture
technologique mais continuation d’un concept qui « demeure, non comme menace, mais comme
signe du prix que la France attache à elle-même » (1), un prix qui a fait consensus dans le pays.
En effet, « si le Parti socialiste français a fini par accepter la stratégie militaire de dissuasion du
général de Gaulle », c’est peut-être parce que ce concept est « essentiellement défensif », note
Bruno Colson. « Le penseur militaire "historique" de la gauche, Jaurès, estimait qu’un concept
stratégique, pour être en accord avec l’idée démocratique, ne pouvait être que défensif et
dissuasif ».
Mais si la doctrine française de la dissuasion est essentiellement défensive, réfléchissait l’un des
pères de la doctrine de la dissuasion, le général Pierre Marie Gallois, seuls comptent alors « l’état
des arsenaux et la stratégie des moyens ». C’est justement ce que sont venus défendre pour la
part qui les concerne les patrons des principales industries de la défense française - Dassault
Aviation, DCNS, EADS, MBDA, Nexter, Safran et Thales - qui ont été, à leur demande, reçues par
le président François Hollande à l’Elysée, lundi 15 avril. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le
Drian était présent, avec le chef de l’état-major particulier du chef de l’Etat, le général Benoît
Puga.
Une heure et demi de réunion dont on ne sait rien, hors le court mémo remis au président par les
industriels et dont notre confrère Mer et Marine donne le texte (2).
S’ils rappellent qu’ils évoquent « l’avenir d’une industrie de souveraineté », les industriels
soulignent, contexte oblige, l’apport de leur activité pour la « croissance ». Et donnent quelques
chiffres : « Avec un chiffre d’affaires de 17,5 milliards d’euros, l’industrie de Défense est le
troisième secteur industriel en France. Elle représente aujourd’hui 165 000 emplois, et fait vivre
plusieurs milliers d’ETI/PME-PMI équipementiers et sous-traitants répartis sur tout le territoire. Il
s’agit de l’un des rares secteurs industriels qui assure un niveau élevé de production en France,
où il contribue au développement des technologies les plus avancées, crée l’essentiel de sa
valeur ajoutée et réalise de l’ordre de 90% de ses achats, générant ainsi d’importantes recettes
fiscales ». Avec une précision : l’industrie de Défense française génère un « solde fortement
excédentaire de sa balance commerciale, positif de 2,7 milliards d’euros en 2012 », quand le
solde commercial global de la France en 2011 était déficitaire de 70,1 milliards d’euros.
Mais, par nature donc dans ce domaine, l’Etat est incontournable.
Par ses investissements d’abord : « A l’instar de nos concurrents étrangers, notre industrie repose
largement sur un socle d’investissements nationaux, sans lesquels elle serait incapable d’amortir
les très lourdes charges de Recherche et de Développement (R&D) », recherche indispensable au
maintien de la capacité du pays à rester l’acteur de sa propre liberté. « La Cour des Comptes a
étudié ce phénomène en 2009 “au confluent de la question budgétaire et de l’enjeu de
souveraineté” ».
33
Et puis l’exportation impose des transferts de technologie qui demandent « à l’industrie française
de maintenir en permanence une avance sans laquelle elle serait incapable de résister à la
poussée concurrente des pays émergents », pour ne pas parler de l’utilisation des technologies
ainsi développées hors du cadre de la défense, comme « l’ont bien compris ses grands
concurrents tels que Boeing, qui tirent profit depuis longtemps de cet effet de levier ».
Et, précis sur le risque de perdre leur savoir-faire, ils ajoutent : « les matériels en service
aujourd’hui sont le résultat des investissements en Recherche &Technologie (R&T) de la fin des
années 1980 et du début des années 1990. Depuis lors, le budget R&T vers l’industrie de Défense
a chuté de 60% en euros constants, au point d’atteindre aujourd’hui un niveau critique ».
Ensuite, rappelle la Cour des comptes dans son rapport d’avril 2013 (3), « les entités publiques
continuent souvent à occuper une position d’actionnaire de référence » dans les industries du
secteur. Ici, si les industriels ménagent leurs effets, la Cour est directe : si l’Etat a su, de la fin de
la guerre aux années quatre-vingt soutenir et accompagner l’outil industriel français, la fin de la
guerre froide l’a vu hésiter sur ce que devait être son rôle, estimant « qu’il devait se cantonner à
gérer au mieux, patrimonialement, des participations qui auraient vocation à être cédées au
secteur privé à l’occasion de restructurations, estimant les industriels privés plus aptes que lui à
défendre les intérêts de l’industrie de défense européenne face à la nouvelle donne mondiale ».
Une « vision optimiste » qui incluait un credo, celui de « l’internationalisation au niveau
européen ».
Pour ce qui est de l’Europe, on sait ce qu’il en est.
Pour le succès de la « logique industrielle privée » ?
La Cour détaille les limites de l’expérience (« le groupe EADS a, d’une certaine façon, servi de
laboratoire », voir p. 108), salue un « retour au pragmatisme » et relève quatre conséquences.
« L'Etat s’est mis en risque de perdre le contrôle de certaines activités industrielles nationales
d’armement ; il s’est laissé diluer sans toujours obtenir en échange des contreparties équivalentes
; il n’est pas toujours parvenu à arbitrer entre des intérêts parfois contradictoires ; il est parfois
incapable de faire appliquer ses décisions par les responsables des entreprises qu’il contrôle ».
En bref, il s’agit aujourd’hui pour l’Etat de définir « une stratégie de long terme dans
laquelle inscrire l’avenir de nos entreprises de défense » et de remettre de l’ordre dans sa
propre maison (recommandations, p. 113). Autrement dit, le pays s’est un peu perdu de vue
depuis les années quatre-vingt, ici comme ailleurs, et le temps est venu d’une reprise en main.
Le président Hollande en a-t-il l’intention ? Bien sûr, il a publiquement démenti les rumeurs de
sabordage d’une politique d’indépendance millénaire (abandon de la puissance nucléaire, entre
autres choses), décision qui aurait pour le moins nécessité une consultation nationale. Et
reconduit les crédits de défense pour la durée de la Loi de programmation, jusqu'en 2019 (AFP).
Le communiqué de l’Elysée après que les industriels ont été reçus est lapidaire (4). On y lit que
« le président de la République a rappelé que l’industrie de défense est une composante majeure
de notre autonomie stratégique et contribue de manière importante à notre économie et à la
création d’emplois ».
Mais on y lit aussi une étrangeté quand la politique de défense européenne est en panne
totale – qui oserait soutenir le contraire après le Mali ? L’aide logistique de nos voisins européens
a été négociée de pays à pays ! « Le chef de l’Etat a également évoqué les travaux en cours au
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sein de l’Union européenne pour renforcer la base technologique et industrielle de l’Europe dans
le domaine des industries de défense ».
Avec, en conclusion, une phrase qui sonne comme une esquive : « Le Conseil européen de
décembre prendra des décisions en ce sens ». Le Conseil européen ?
Lui, François Hollande, chef des armées, n’a pas encore rendu un arbitrage qui engage l’avenir du
pays dont il a la responsabilité suprême.
L’armée, qui n’a pas, comme il lui en a rendu hommage, l’arme au pied, attend. Elle est,
l’aurait-on oublié, celle de la nation.
« L’effort guerrier ne vaut qu’en vertu d’une politique » rappelait le général de Gaulle.
« Du jour ou fut réalisée la conjonction d’un pouvoir fort et d’une armée solide, la France se trouva
debout* ».
* Charles de Gaulle, La France et son armée, Plon, 1938
Notes :
(1) Institut de stratégie et des conflits (ISC – CFHM –IHCC), Bruno Colson, La culture stratégique
française
http://www.institut-strategie.fr/strat_053_Colson.html
(2) Mer et Marine, le 16 avril 2013, texte du mémo Industries de défense, défense de l’industrie
http://www.meretmarine.com/sites/default/files/new_objets_drupal/note_iddi_15.pdf
(3) Cour de comptes, avril 2013, Les faiblesses de l’Etat actionnaire des industries de défense
http://www.ccomptes.fr/content/download/54833/1434626/version/1/file/rapport_thematique_Etat_
actionnaire_industries_armement.pdf
(4) Présidence de la République, le 15 avril 2013, Entretien avec les dirigeants des grandes
industries de défense françaises
http://www.elysee.fr/communiques-de-presse/article/entretien-avec-les-dirigeants-des-grandes-
industries-de-defense-francaises/
Pouvoir et vouloir, Paris le 19 avril 2013, Général de corps d'armée (2S) Dominique DELORT
Président de la Saint-Cyrienne
Les combats se poursuivent au Mali, brillamment menés, ils suivent, dans un deuxième acte, la rapide et déterminante mise en place à Bamako puis la poussée irrésistible des différents GTIA protégés par les hélicoptères et les avions d'assaut. Plusieurs soldats sont tombés et ils auraient pu être plus nombreux compte-tenu de l'intensité des engagements.
Les jeunes officiers doivent poser un œil différent sur leurs hommes et réfléchir sur la nature profonde du soldat français. Peut-on dire « qu'il conserve la bravoure et l'amour de la gloire, la gaieté dans les circonstances les plus difficiles, la vivacité de l'intelligence, et cette facilité, trop souvent alliée à une légèreté qui peut le mettre dans des pas
difficiles, d'où le tire une extraordinaire faculté de redressement, étonnement de ses
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adversaires ; le côté critique de son esprit, par quoi il juge ses chefs, dont il a vite fait de déceler les faiblesses et d'en jouer, aimant d'ailleurs s'il trouve en eux l'exempte, la fermeté, unis à la bonté, et plus encore à la justice, à « obéir d'amitié », à les suivre jusque dans le feu » ? Je ne serais pas surpris que les capitaines et lieutenants les reconnaissent dans cette description et pourtant elle a 75 ans, empruntée à l'avant-propos de l'histoire de l'Armée Française du Général Weygand.
Les soldats ont besoin de moyens, leurs chefs ont besoin de capacités significatives et cohérentes pour engager dans de bonnes conditions les armes de la France. Pouvoir donc, pouvoir agir avec des composantes équilibrées, complémentaires, adaptées. Depuis plusieurs mois l'inquiétude est grande chez beaucoup de cadres mais aussi d'élus de la majorité comme de l'opposition, d'industriels et de Français lecteurs de journaux de tous bords. Passer en-dessous de 1,5% du PIB consacré à la Défense serait un décrochage « catastrophique » en termes de positionnement de notre pays.
Peut-être est-ce pour cela que le Premier ministre, le 20 mars a dit à l'Assemblée Nationale « Au Mali, notre armée est notre honneur. Elle est la preuve que la France peut être à la hauteur de ses ambitions et, je m'y engage, elle continuera à l'être partout où ce sera nécessaire. » C'est l'expression du « vouloir » doublée d'un engagement, c'est notable et noté. En effet la France doit être à la hauteur de ses ambitions, à l'oublier c'est exposer le peuple Français et les générations qui suivront à de désastreuses déconvenues. La connaissance du passé nous permet de balayer les argumentaires de dangereux pacifistes ou d'hommes de bonne foi aveuglés par de multiples priorités qui n'en ont plus aucune à l'arrivée.
Au moment où parait cet éditorial vous en saurez peut-être plus sur la décision du Président concernant les Armées dont il a le commandement. Pouvoir, vouloir, décider, ces verbes illustrent succinctement le processus en cours.
Je tiens également à vous alerter sur un processus qui me paraît ne pas être sans danger pour la cohérence générale des armées. Des études menées par de « hauts techniciens civils » proposent aux autorités politiques de retirer aux militaires, dont le CEMA, des pans entiers du fonctionnement et du pilotage des armées pour les confier à des civils de la Défense. Le militaire est subordonné au politique soit, mais le politique douterait-il de la fidélité et de la qualité de ses chefs militaires pour les dépouiller de responsabilités qui donnent la cohérence indispensable à l'outil de défense. Après la guerre de 1870 la République a réussi à faire en sorte, pour la première fois, que le chef militaire soit responsable des forces, du soutien, des équipements et de la formation. La solidité de l'armée à l'impact de l'armée allemande en 1914 a prouvé l'intelligence de cette décision. Un siècle plus tard le concept reste aussi juste.
Une fois encore découvrez ce dossier du Casoar sur l'état des forces dont les articles, et en premier lieu ceux des plus hautes autorités mi litaires, vous apporteront des points de vue équilibrés et forts de conviction.
Enfin je vous remercie de m'avoir confié une fois encore, au travers du conseil d'administration, la responsabilité de présider notre association. Le cœur y est et pour les forces je compte sur nous tous car la Saint-Cyrienne a besoin de nous tous.
Le politique et le militaire
Lundi, 22 Avril 2013 14:05 , Par le Général de division (2S) Vincent DESPORTES
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Relations parfois tendues aujourd’hui, au plus haut niveau, dit-on,
entre les uns et les autres ? Pas de surprise. Elles l’on toujours été et,
sauf exception, ne peuvent que l’être. Parce que les logiques et les
horizons sont différents. Parce que la guerre, objet complexe doté
d’une vie propre dès lors qu’on lui donne vie, se plie mal tant aux
volontés politiques qu’aux tentatives de maîtrise militaire.
Le politique croit pouvoir user aisément de cet outil légitime, le
militaire sait pour sa part qu’il pourra au mieux chercher à en orienter
le cours et à le guider vers une sortie forcément imparfaite. Où
s’arrête la légitimité de l’autonomie militaire, où s’arrête celle du contrôle politique ? Autant
d’interrogations récurrentes dès lors qu’est prise la décision politique de recours à la guerre.
Pas d’ambiguïté bien sûr, sur le sens de la subordination. Il est dans la nature même de la guerre
que le militaire s’y subordonne au politique, source de sens et de légitimité. «L’intention politique
est la fin et la guerre le moyen, et l’on ne peut concevoir le moyen indépendamment de la fin »
rappelle Clausewitz.
La politique existe avant la guerre, elle se poursuit à travers la guerre et continue après la guerre
; il y a continuité et non « solution de continuité ». Pourtant, si la « logique » de la guerre ne peut
être que politique, sa « grammaire » doit être militaire. Or, l’équilibre est difficile à établir entre
l’indispensable liberté laissée au professionnel de la guerre et la subordination trop stricte du
militaire au politique. C’est d’autant plus vrai que l’évolution des moyens de communication
donne aujourd’hui à ce dernier la possibilité de tout savoir jusqu’à plus bas niveau, l’illusion de
comprendre et donc la tentation très forte de s’immiscer dans le déroulement des
opérations.
C’est une grave dérive. Autant la guerre (War), objet global, doit être dirigée par le politique,
autant la « campagne », la « bataille » (Warfare), doit être conçue et conduite par le militaire
parce qu’il est le professionnel de ce métier extrêmement complexe.
Viendrait-il à quiconque l’idée de donner des directives précises au chirurgien dans la conduite de
son intervention ? Non, bien sûr. Liberté donc d’agir, si l’on veut que l’acte militaire ait l’efficacité
que le politique en attend. Mais le risque de l’ingérence est élevé, car dès l’engagement des
forces, la frontière politico-militaire perd de sa netteté et sa juste appréciation devient délicate.
Pour Charles de Gaulle, la solution repose, pour le chef militaire, dans une attitude conjuguée
d’obéissance et de fermeté. Autant il doit accepter les contraintes politique légitimes, autant il doit
être ferme dans la conduite des opérations, car « rien de provoque davantage l’ingérence que le
manque d’assurance d’en bas. »(4) Il y a un devoir d’autonomie militaire.
Le chef opérationnel doit cependant être encadré. Fermement, de manière à ce que la logique de
l’action, inclinant toujours à sa pente, celle de l’efficacité, ne l’entraîne ni au-delà des limites de
tout ordre initialement définies, ni vers un horizon éloigné des logiques initiales. Pour reprendre
l’éclairante approche de Clausewitz, il convient de prendre garde à ce que les « buts dans la
guerre » ne viennent pas prendre le pas sur « les buts de la guerre ».
Don Fernand, premier roi de Castille, le rappelle fermement à Don Sanche : « Votre raison n’est
pas raison pour moi ; vous parlez en soldat, je dois agir en roi » (5). Liddell Hart notait la
nécessité, mais aussi le caractère éventuellement dangereux de l’instinct combattant «
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nécessaire au succès sur le champ de bataille mais qui doit être tenu rênes courtes ».
Intelligence et compromis.
Les politiques doivent avoir la sagesse de borner leurs interventions techniques là où
commencent leur incapacité technique.
Au militaire, de rendre tactiquement possible ce qui est stratégiquement souhaitable et
politiquement voulu.
Au politique, de comprendre que l’efficacité militaire suppose une liberté d’action certaine et, de
sa part, une grande confiance dans la certitude qu’ont les militaires de la nécessaire
subordination de leur efficacité (elle n’a aucun sens en elle-même) aux objectifs politiques.
Fermeté donc dans la préservation de l’espace de liberté opérationnelle, mais fermeté
aussi dans le respect des limites de cette dernière.
Les Présidents Truman et Obama sont parfaitement légitimes lorsqu’ils font relever leurs
commandants en chef, le général MacArthur en 1951 pour le premier, le général McKiernan pour
le second en 2009.
Clémenceau a pour sa part totalement raison de laisser les coudées franches au Maréchal Foch
en 1918 qui peut ainsi engager et gagner la 2ème bataille de la Marne, sauvant la France d’un
désastre certain.
Ainsi, puisque la guerre n’a de légitimité que lorsqu’elle est l’expression de la volonté politique, la
question du contrôle politique revêt une place centrale. Le contrôle ne peut se limiter à la
définition des finalités mais doit se poursuivre dans la conduite de la guerre. Le principe est
simple.
L’application en est plus délicate, avec des logiques politiques et militaires naturellement
divergentes et un équilibre fragile à trouver entre ingérence et laxisme, aussi préjudiciable l’un
que l’autre aux intérêts supérieurs de la nation. Il y aura donc toujours tension entre responsables
politiques et militaires et des rapports qui ne peuvent être que délicats, avec une succession de
crises, majeures ou mineures, ne se résolvant que dans la compréhension des logiques de l’autre
et la perception partagée du bien commun.
Si nous quittons le champ des opérations et portons notre regard sur l’outil militaire lui-même,
la situation n’apparait pas plus simple, loin s’en faut. Ici, aussi, en l’absence d’une menace forte
ressentie par le corps électoral, les politiques et militaires trouvent difficilement des compromis
acceptables. Se rappelant parfois que la défense est la mission première de l’Etat, le politique
comprend, souvent, l’utilité de l’outil militaire.
Mais il le trouve onéreux, rigide, difficile d’emploi, mal maîtrisable. Dès lors que la menace
semble s’éloigner, il cherche à en réduire la charge et à faire, sur son dos, des économies à bon
compte ; c’est d’autant plus aisé que ce seront toujours les responsables politiques de demain qui
pâtiront des économies de trésorerie du jour.
La défense étant devenue en Europe un objet technique dont le devenir n’influe plus sur les
destins politiques, le sens de la responsabilité historique à tendance à s’estomper puisque les
avenirs personnels se jouent sur des problèmes de beaucoup plus court terme.
Le militaire, au contraire, voit loin parce qu’il se sait issu d’une longue ascendance et qu’il se sent
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responsable, à juste titre, de la défense de demain ; c’est d’ailleurs, au sein de la nation et
dans la durée, un des rôles essentiels de ce corps social. Si lui, professionnel de la défense,
en charge aux heures difficiles des destinées de la nation, ne répète de manière incessante les
besoins de défense et ne veille à la préservation des moyens de de cette dernière, personne ne
le fera pour lui.
Le soldat sait ce qu’il faut d’efforts et de volonté pour construire un outil militaire
(l’exemple de la V ème République est exemplaire sur ce point), mais il sait aussi que l’on
casse un système de défense en quelques années, voire en quelques lignes de Livre
Blanc.
(4) De Gaulle, le Fil de l’épée.
(5) Corneille, Le Cid.
L’institution militaire est en danger. Lundi, 22 Avril 2013 14:17 – par Général d’armée (2S) Jean-Marie FAUGERE Quelle autre fonction régalienne aura connu autant de réformes, d’incertitudes et de mises en
cause depuis vingt ans ? L’actualité s’alourdit tous les jours de débats confinés aux «
administrations » concernées sur le traitement budgétaire à venir, les capacités à détenir par nos
armées(1), leurs formats et leurs contrats opérationnels. C’est le moment choisi par certains
responsables pour relancer la question emblématique de la gouvernance du ministère de la
défense ; sujet qui porte en lui tout le poids de la méfiance d’une haute administration civile
vis-à-vis d’une hiérarchie militaire en dépit de sa loyauté incontestable.
Il s’agit bien de la place du corps social militaire dans la nation et, pour sa hiérarchie, de son
avenir dans l’appareil d’Etat.
Les menaces sont apparues à l’occasion du rapport de la Cour des comptes sur le bilan à mi-
parcours de la loi de programmation militaire. Elle constatait l’accroissement du taux
d’encadrement, trop élevé, sans en préciser les critères d’appréciation sauf à dire qu’il allait à
contresens de l’effectif global du ministère en très nette réduction, et en insistant sur les officiers
supérieurs et généraux et les cadres civils de catégorie A (2) . Le discours de la Cour enjoint au
ministère de corriger ce qu’il estime être une anomalie par un dépyramidage vigoureux de ses
emplois.
Depuis plusieurs années déjà, on observe, au gré des changements d’affectation, un transfert
progressif de postes tenus par des officiers généraux vers des administrateurs civils ou des
contrôleurs généraux. La hiérarchie militaire se voit ainsi dépossédée, de manière régulière
et organisée, de postes de haute responsabilité au sein du ministère de la défense. Il
s’agirait, in fine, de cantonner les militaires, y compris ceux parvenus aux plus hauts grades, aux
seuls domaines de la préparation et de la conduite des opérations.
Révélateur de cette évolution, il circule actuellement un document attribué à un contrôleur général
des armées, ancien haut responsable du ministère, document qui remettrait en cause les
attributions du chef d’état-major des armées au profit d’un représentant de la haute administration.
Ce dernier serait, à n’en pas douter, un administrateur civil ou, plus vraisemblablement dans un
premier temps, un contrôleur général des armées.
Cette révision visant à resituer plus visiblement le politique au-dessus du militaire, permettrait de
retirer au plus haut responsable militaire ce qu’il est convenu d’appeler la préparation de l’avenir,
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c’est-à-dire la définition des capacités opérationnelles et la maîtrise du choix des équipements qui
lui est associée, et donc, la responsabilité de préparer les lois de programmation.
A cette amputation, s’ajouterait le retrait de toute responsabilité en matière de politique des
ressources humaines (3), ce qui conduirait à priver le commandement de tout rôle dans le
recrutement, la formation, les cursus de carrière, la politique d’avancement et de rémunération, la
pyramide des grades….
Enfin, pour parachever l’annihilation de la hiérarchie militaire, la responsabilité de la vie courante
et des soutiens de toutes natures reviendrait à un directeur général subordonné à un secrétaire
général du ministère, ce dernier succédant à l’actuel secrétaire général pour l’administration
(SGA) avec des responsabilités très élargies, enlevant ainsi aux chefs militaires tout pouvoir sur
les conditions de vie et de fonctionnement des unités.
Quelle signification donner à une telle réforme qui orienterait la gouvernance du ministère dans
une direction diamétralement opposée à celle voulue par les décrets de 2005 puis 2009 ?
On pourrait parler à juste titre de révolution copernicienne ! Notons, au passage, que de telles
mesures valideraient l’analyse contestable de la Cour des comptes sur une hypertrophie de la tête
– militaire – du ministère et permettraient de mieux comprendre l’augmentation sensible du
nombre de fonctionnaires de catégorie A – pourtant dénoncée elle aussi par la Cour – suggérant
ainsi que cette révolution aurait été anticipée par certains (is fecit cui prodest !).
Plusieurs appréciations peuvent être portées sur une telle radicalisation de la gouvernance.
D’abord, elle reposerait le problème de la relation politico-militaire qui n’a jamais été sereine dans
ce pays.
Ensuite, elle reviendrait à dénier aux militaires la faculté et l’aptitude à occuper des postes de
conception et de direction, alors même que ces postes sont actuellement attribués à des officiers
issus de grandes écoles militaires. Ce serait alors la fin d’une présence militaire de haut niveau
dans l’appareil d’Etat. Symbole lourd de signification pour la famille militaire, le lien direct entre le
chef des armées et le chef d’état-major des armées serait rompu.
Par ailleurs, ce serait reconnaître que l’état militaire n’est plus singulier dans l’organisation de
l’Etat, que sa finalité a changé d’ordre et de nature pour rejoindre finalement ceux des
préoccupations séculières ordinaires.
Pareilles propositions sont révélatrices d’une incompréhension totale ou d’un contresens
volontaire sur la nature même de l’armée qui ne tire pas sa raison existentielle des mêmes
sources que celles d’un corps de fonctionnaires civils destinés à l’administration ordinaire du pays.
L’armée n’est pas non plus une industrie ou une entreprise commerciale qui devrait répondre,
partout, aux critères de la rationalité économique.
En dénonçant le mode de fonctionnement hiérarchique propre aux organisations militaires pour lui
substituer la relation fonctionnelle par voie contractuelle du monde civil, l’étude en question sape
les principes mêmes qui fondent l’état militaire, car il ne peut y avoir de discontinuité de
fonctionnement entre le temps de paix et le temps de guerre, comme il ne peut y avoir de
rupture d’attributions entre ceux qui préparent l’avenir et ceux qui conduisent les actions
courantes.
De même, l’armée ne peut se scinder sans dommage entre ceux qui combattent et ceux qui
soutiennent, car l’urgence des situations opérationnelles et l’impératif d’y répondre sans délai ne
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« Devenir de notre armée »
Lundi, 22 Avril 2013 13:45 - Par le Général (2s) Claude‐Denis MOUTON…..
Histoire.
J’ai été intéressé il y a quelques mois par le titre d’un ouvrage
« Feue l’armée française. » Publié, en 1929, de manière
anonyme avec ce titre accrocheur, l’auteur allait à l’essentiel et,
comme aucun dirigeant n’en tira d’enseignements constructifs
et de mesures appropriées, le grand historien Marc BLOCH,
capitaine de réserve à l’Etat –Major de la 1ère Armée française en 1940, put malheureusement
rédiger un ouvrage accablant "L’étrange défaite "qui succéda à la drôle de guerre : huit mois de
mobilisation officielle mais aussi de déni collectif de la menace. Il ne s’attachait pas seulement à
parler de « l’incapacité du commandement militaire» comme certains se complaisent à le
pourraient s’accommoder des lourds processus mus par la relation contractuelle entre
organismes. Egalement, le corps des officiers ne peut distinguer sans dommage, dans ses
champs de préoccupations, ceux qui conçoivent de ceux qui exécutent car l’expérience des uns
nourrit la compétence des autres.
L’armée en fait une démonstration éclatante sur les théâtres d’opérations depuis plus de
vingt ans.
Enfin, l’institution militaire deviendrait alors une exception parmi les grands corps de l’Etat, celle
où une catégorie d’agents à statut particulier ne serait pas autorisée à participer à l’évolution et à
la direction de son destin.
Le pacte moral, reposant sur l’esprit de corps qui relie le chef à ses subordonnés
n’existerait plus dans la mesure où les chefs seraient incapables de répondre aux attentes
de leurs subordonnés car, privés des leviers naturels qu’apporte la maitrise des niveaux de
conception et de direction. La communauté militaire perdrait le dernier recours que
constitue le commandement. Elle ne pourrait plus se reconnaître en ses chefs, ce qui n’est pas
envisageable pour une institution dont la valeur et l’efficacité au combat reposent essentiellement
sur son esprit de corps et sa cohésion.
Une telle évolution, si elle était validée, consommerait la rupture définitive de l’institution militaire
avec l’autorité civile la plus élevée. Non seulement désobligeante pour la hiérarchie qui se verrait
ainsi dépossédée d’attributions reconnues comme naturelles dans toutes autres institutions de
l’Etat, elle serait la marque d’une profonde inconscience sur le degré de résilience du militaire face
à de telles mesures vexatoires et d’une ignorance dramatique du rôle des armées et des principes
qui fondent leur légitimité, leur loyauté et leur cohésion.
(1) Avec les conséquences redoutables qui peuvent en découler sur nos industries de défense
souveraines et l’emploi en France.
(2) Il est vrai que, curieusement, le nombre de fonctionnaires civils de catégorie A a cru depuis
2008 de 18 %, là où le nombre d’officiers supérieurs n’augmentait que de 0,8 % et celui des
généraux diminuait de 0,9 % !
(3) Il est question de supprimer le sous-chef d’état-major RH de l’état-major des armées et les
bureaux associés.
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souligner, notamment un groupuscule sur internet, mais aussi de « la négligence » des classes
dirigeantes et de « la faiblesse collective » du pays : « bourgeois égoïstes », ouvriers souhaitant
« fournir le moins d’efforts possibles durant le moins de temps possible, pour le plus d’argent
possible », attitude petit bourgeoise de « la plupart des grands syndicats, de ceux des
fonctionnaires notamment ».
Une nation enfermée dans « « sa méfiance envers toute surprise capable de troubler ses
douillettes habitudes ».C’est incroyable, mais regarder dans le rétroviseur n’a rien d’une
complaisance de vaine nostalgie car on se croit non pas plongé en arrière mais, à peu de choses
près, dans le temps présent.……
Limites de la débrouille.
L’une des spécificités de notre armée de terre, étrangère à tout règlement de service en
campagne et non définie littéralement dans l’éthique du soldat, consiste à faire… avec peu. Ca se
décline en plusieurs termes : la débrouille et la débrouillardise, la bidouille et le bidouillage, le
système D, la démerde…en quelque sorte, la capacité à réagir à des situations de rusticité voire
de rareté.
Les gens de terrain savent que les bricolages ingénieux, voire talentueux de la petite économie
combattante se sont concrétisés par des prouesses. Mais, en ces temps de technologies
performantes, de plus en plus sophistiquées et omniprésentes auxquelles sont assujetties les
jeunes générations qui optent pour servir le Pays, la formule triviale la b… et le couteau n’a plus
cours.
Cela a marché merveilleusement voire miraculeusement jusqu’à présent. Tout en revient à ces
hommes et ses femmes qui, dévoués, constants, solides…se sont donnés sans compter et ont
fait reculer les limites du courage, de l’effort, de la volonté et de bien d’autres vertus qu’on peine
à trouver dans la société actuelle. Pourra‐t‐on continuer à faire le maximum avec le minimum
requis ?
Retour d’expérience
On ne pourra jamais faire l’économie des forces terrestres et se limiter à l’emploi exclusif des
forces spéciales. Au MALI, c’est le retour au premier plan des forces terrestres. Remarquons
que le pré positionnement de nos forces, critère de prévention spécifique à notre stratégie et
remis régulièrement en question, aura été un des facteurs des succès initiaux. L’expérience a
prouvé, à plusieurs reprises, ces dernières décennies, que les moyens aériens ne pouvaient se
substituer aux forces terrestres, seules en mesure d’assurer la permanence du contrôle du terrain
et de la population. Les guerres se finissent toujours au sol.
Menace intérieure
Le risque de troubles intérieurs coordonnés à l’échelon national pouvant dégénérer en
insurrection devra susciter une réflexion approfondie sur le rôle des forces terrestres sur le
territoire. Cet engagement est très compliqué : il y a des gens dont c’est le métier. Ils relèvent du
ministère de l’intérieur et les militaires sont requis pour intervenir en qualité de forces de 3°
catégorie. Cette intervention en ultime recours est très encadrée par la loi. Actuellement,
quotidiennement les militaires agissent dans le cadre du plan Vigipirate.
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Ils sont appelés pour renforcer la protection lors de grands évènements et interviennent suite à
des catastrophes climatiques ou technologiques.
Jusqu’à présent, les quelques demandes d’élus faisant appel à l’armée en vue de rétablir le
calme dans certaines zones sont restées lettre morte…
Néanmoins, cela doit interpeller les dirigeants. Pourra‐t‐on évacuer définitivement cet emploi
difficilement envisageable ou y consentir en dernière extrémité. L’exceptionnel ne se déclenchera
vraisemblablement pas, encore faut‐il pour parer à la surprise inopportune anticiper et envisager
le type de forces à engager, les moyens d’intervention, les conditions d’engagements…
Bien confirmé dans le politiquement correct le sujet est frappé d’un tabou sulfureux. Néanmoins,
notre ministre de l’intérieur a dernièrement évoqué l’existence d’un « ennemi intérieur ».
Mise en garde
Lors de son audition devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale le 11 juillet
2012, l’Amiral Edouard GUILLAUD a déclaré : « tout renoncement est potentiellement
irréversible… le temps du développement capacitaire est long, très long ! ». Une remontée en
puissance rapide et efficace est parfaitement irréaliste. Il faut donc conserver un certain format
afin que « si la parole demain était donnée aux armes, notre Pays n’accumulerait pas de batailles
perdues ».
Le colonel Heluin établit un constat sans
concession sur l’état de l’armée malienne Zone Militaire, 22 avril 2013 – 18:43
Ancien chef de corps du 2e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) désormais affecté à la 9e BIMa, le colonel Bruno Heluin (à gauche sur la photo EUTM), n’y est pas allé par quatre chemins pour décrire, dans un entretien accordé au quotidien Le Monde, l’état de décrépitude des forces armées maliennes.
Et la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM Mali), dont cet officier commande le détachement de liaison, aura fort à faire pour mener à bien la tâche qui lui a été donnée.
Et pour cause, lance le colonel Heluin, “c’est une armée qui vit au jour le jour”, qui ne dispose pas d’écoles militaires d’application, de moyens nécessaires pour s’entraîner et d’équipements. Elle dépend “des dons depuis trois ans”, souligne l’officier. “Autrement dit, le monde entier venait se débarrasser ici de son vieux matériel. Au niveau des transmissions, des systèmes russe, chinois, américain et français cohabitent. Sous couvert de bonne volonté, nous avons donc aggravé les dysfonctionnements”, explique-t-il.
A cela, il s’ajoute la corruption et le clientélisme comme mode de promotion. Le colonel Heluin raconte ainsi que sur les 800 pick-up commandés par l’armée malienne en 2006, il n’en reste “quasiment aucun”. Si un partie a été volée, un autre a été mises hors d’état de fonctionner car les
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cadres avaient récupéré les moteurs… En outre, et avant le coup d’Etat de mars 2012 commis par le capitaine Sanogo, il y avait 104 généraux pour un effectif de 20.000 soldats.
Pourtant, les Etats-Unis avaient bien lancé un programme de formation de l’armée malienne, lequel s’est révélé totalement inefficace étant donné que cette dernière n’a pas fait un pli, en 2012, lors de l’offensive des rebelles touareg et des groupes islamistes au Nord-Mali. D’ailleurs, le général Carter Ham, l’ancien chef de l’US AFRICOM, a admis, en janvier dernier, les erreurs qui avaient été commises.
“Les Américains ont surtout formé des bataillons dans le Nord, en majorité des Touareg. Quand l’armée malienne a explosé, ce sont ces unités-là qui ont disparu. Les Américains avaient axé leur mission de formation sur le contreterrorisme. En visant les Touareg, c’était une façon de faire du renseignement. Nous voulons éviter cet écueil en travaillant avec tous les bataillons”, a fait valoir le colonel Heluin.
Par ailleurs, l’officier n’a pas souhaité faire de commentaires sur le Comité de réforme de l’armée malienne dirigé par le capitaine putschiste Amadou Sanogo, lequel reste influent à Bamako. “Je suis un militaire, j’obéis aux politiques. J’ai reçu un ordre (ndlr, de l’Union européenne) : pas de contact avec le capitaine Sanogo ni avec le Comité de réforme”, a-t-il affirmé.
Enfin, le colonel Heluin a égratigné la communauté internationale, laquelle insiste pour reconstruire l’armée malienne mais, qui, dans le même temps, ne donne pas les moyens nécessaires pour cela. “Rien n’a été donné, alors que 8 millions d’euros ont été promis le 29 janvier à la conférence des donateurs d’Addis-Abeba”, souligne-t-il. Or, les forces maliennes en ont besoin, parce qu’elle ” doit retrouver, vite, les moyens de défendre son territoire national et de faire face à la menace”, conclut-il
Rapprochement ou fusion Mnla-Mia : Un non-événement
Par L'Indicateur du Renouveau - Date: il ya 9 heures 41 minutes
Bilal Ag Achérif, secrétaire général du MNLA
Le Mouvement national de libération de
l’Azawad (MNLA) à l’origine de tous les
malheurs qui frappent notre pays depuis
plus d’un an et le groupe dissident d’Ançar
Eddine du fuyard Iyad Ag Ghaly,
pompeusement appelé Mouvement
islamique de l’Azawad (MIA), seraient actuellement en pourparlers très avancés pour une
fusion.
Du moins si l’on en croit les responsables du MNLA, il s’agit ni plus ni moins que d’une absorption
du MIA par le MNLA à travers une fusion totale. Du côté MIA, on ne semble pas avoir la même
compréhension des démarches en cours. Car, pour eux il ne s’agit que d’un rapprochement.
Fusion ou rapprochement, MNLA ou MIA pour le citoyen malien c’est bonnet blanc-blanc bonnet.
En effet, comme aux premières heures du déclenchement des hostilités contre l’armée malienne
dans le Nord du pays en janvier 2012, ces groupes ne constituent en réalité qu’un et un seul. Pour
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des raisons d’humeurs et à la faveur de circonstances jalonnant toutes les rébellions, certains
peuvent s’habiller aujourd’hui sous le couvert de MNLA pendant qu’hier ils étaient tous Ançar
Eddine, Mujao et Aqmi.
Cependant, les deux mouvements sont d’accord sur un fait : plus de 300 combattants issus du
Mouvement islamique de l’Azawad participent désormais à la sécurisation de la ville de Kidal,
dans le Nord du Mali, avec les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad.
Pour le reste, les analyses divergent : selon le MNLA, il s’agit d’un ralliement sans condition des
jeunes en armes du MIA, sous la pression de la population et de l’amenokal (chef traditionnel) de
Kidal. Ils auraient rejoint le MNLA par vagues successives depuis plus d’un mois, après le retour
au sein du MNLA de deux colonels de la rébellion. Mais le MNLA affirme qu’il n’accueillera pas
tous les dirigeants du MIA dans la mesure où certains seraient restés proches des islamistes.
Les chefs du MIA eux, ne parlent pas de ralliement, mais de travail en commun, avec un
commandement militaire conjoint. Un rapprochement dans l’intérêt de Kidal, pour être unis lors
des négociations avec le gouvernement malien, dit-on au MIA. D’ailleurs, toujours selon le MIA,
les deux mouvements prépareraient un congrès commun. Une affirmation totalement rejetée par
le MNLA.
Dans tout ça c’est le sort réservé aux pauvres populations de Kidal prises en otages par ces
bandits qu’il faut déplorer. D’où l’urgence, pour les autorités de la transition, de mettre fin sans
délai à cette récréation qui n’a que trop duré.
En effet, selon le président de la République lors d’une de ses nombreuses sorties médiatiques
pour ne pas dire grand-chose, il rappelait à ce sujet que « dans l’ordre de progression normale
préalablement établi par l’état-major des forces armées maliennes, nos soldats ne devraient être à
Kidal qu’aux environs du 26 février dernier, n’eut été l’intervention de l’armée française à travers
l’opération Serval ». Plus de 2 mois après cette déclaration, Kidal échappe toujours au contrôle de
l’armée malienne. La ville et une bonne partie de la région sont abandonnées aux mains des
criminels du MNLA et leurs acolytes du MIA et autres.
La semaine dernière, au cours de la conférence de presse hebdomadaire, le directeur de
l’information et des relations publiques de l’armée (Dirpa), le colonel Souleymane Maïga,
promettait à son tour le déploiement des soldats maliens en appui aux forces de la Misma à Kidal
au plus tard le 15 mai prochain. Pour se faire, l’Etat-major serait en train d’installer une base
logistique à Gao en vue d’un assaut imminent sur la localité.
Faut-il croire à cette autre profession de foi après celle du président de la République par intérim ?
En tout cas, le plus tôt serait le mieux. Le peuple est fatigué des multiples provocations et de
l’irrévérencieuse arrogance du MNLA. Il faut vite débarrasser le Mali de ces apatrides renégats
afin que notre pays retrouve pour de bon la quiétude, la stabilité et la paix en vue de consacrer
tous les efforts possibles à son développement harmonieux.
Avenir de l’Azawad : le MNLA s’interroge
El Watan, le 25.04.13 | 10h00 - Nadjia Bouzeghrane
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| © D. R. - Mahamadou Djéri Maïga, vice-président du
MNLA,lors...
«L’Algérie est hostile à l’indépendance de
l’Azawad, alors qu’elle a fait la guerre à la
France pour sa propre indépendance. Le
Niger également. Les terroristes traversent le
Niger pour venir nous attaquer», a soutenu
Mahamadou Djéri Maïga, vice-président du
MNLA, à la faveur d’une conférence de
presse, hier après-midi à Paris, organisée
par le député européen François Alfonsi,
membre du groupe Verts/ALE.
L’accusation portée contre l’Algérie a été formulée par le vice-président du MNLA alors que nous
lui demandions comment il expliquait que «le monde entier», selon ses propres termes, n’était pas
réceptif à la revendication d’indépendance de l’Azawad soutenue par le MNLA. Se voulant plus
conciliant, Moussa Ag Assarid, représentant du MNLA en Europe, indique que «le MNLA n’accuse
pas l’Algérie» et que l’Algérie a reçu des représentants du groupe Ançar Eddine avant le
déclenchement de l’opération militaire française Serval et non après, soit avant que ce groupe ne
verse dans le terrorisme. «Le soutien de l’Algérie à Ançar Eddine a été politique», et de rappeler
qu’«une délégation du MNLA et une autre d’Ançar Eddine ont été reçues à Alger» en janvier 2013.
«Le MNLA n’accuse aucun Etat de soutenir le terrorisme.» «Le MNLA porte des revendications
politiques», a ajouté son représentant en Europe. Toutefois le vice-président de ce mouvement
réitère son accusation : «L’Algérie a pris les armes pour se décoloniser. Nous aussi. L’Algérie m’a
fait trop mal, elle joue un double jeu.» Et de prévenir, par ailleurs que «si l’armée française
accompagne l’armée malienne dans le Nord, on se défendra». «Si l’armée française se retourne
contre nous, ce serait une erreur monumentale. Nous ne sommes pas des terroristes. Nous
faisons une guerre propre. Les terroristes bénéficient de la complicité de certains Etats pour
franchir la frontière.» Et «nous attendons tout de la France qui a dit vouloir restaurer la sécurité et
la stabilité au Mali. Nous demandons à la France de sécuriser l’Azawad». «Si la France veut
régler le problème du Mali, il faut une solution politique. Les élections ne régleront pas le
problème.».
Le MNLA rejette les élections générales au Mali du 7 juillet et ne présentera pas de candidats. Il
n’abandonnera sa revendication d’indépendance de l’Azawad que lorsque ses représentants et
ceux de l’Etat malien se mettront ensemble à une table de négociations pour l’établissement d’un
accord-cadre assurant la gestion de l’Azawad par le MNLA et garanti par la communauté
internationale, ont indiqué les deux conférenciers.
Ce serait le préalable à des élections générales, selon les représentants du MNLA. «Nous
acceptons l’intégrité territoriale du Mali» «dans le cadre d’une fédération. Tant qu’il n’y aura pas
cela, la guerre continue», a affirmé Mahamadou Djéri Maïga. Et d’ajouter : «Je ne vois pas des
élections en juillet alors que l’armée malienne menace de monter à Kidal, alors que le MNLA et le
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gouvernement malien ne se sont pas rencontrés. Si François Hollande avait eu le temps d’aller
jusqu’à Kidal, il n’aurait pas exigé la tenue d’élections dans ces conditions.»
"Le cadre juridique du renseignement doit évoluer"
Un entretien avec Bertrand Warusfel, spécialiste du droit de la
défense et de la sécurité.
Bertrand Warusfel, avocat et professeur à l'Université de Lille 2, est
l'un des meilleurs spécialistes français des aspects juridiques de la
défense et de la sécurité. Il a récemment organisé une journée
d'études sur "la modernisation et le cadre juridique du renseignement
en France". Il a bien voulu répondre aux questions de Secret-Défense.
Faut-il faire évoluer le cadre juridique dans lequel travaillent les
différents services de renseignement ?
Assurément et pour plusieurs raisons. Tout d'abord, quoi que l'on
fasse, ce cadre juridique évolue que ce soit par l'effet du droit européen (Cour européenne des
droits de l'homme, notamment) ou international (par exemple, développement de la juridiction
pénale internationale) ou du fait des dispositions juridiques intervenant dans des domaines
connexes. Lorsque, par exemple, la loi Perben 2 du 9 mars 2004 autorise les officiers de police
judiciaire à utiliser des moyens spéciaux d'investigation et en contrôle l'application, cela révèle a
contrario que lorsque les fonctionnaires du renseignement utilisent ces mêmes moyens
(sonorisation, infiltration, usage de fausses identités, ..), il leur manque un cadre juridique
approprié.
Plus profondément, les sociétés démocratiques sont aujourd'hui soumises à des principes
incontournables, au premier rang desquels il y a le primat des libertés fondamentales et du
respect de la règle de droit et l'impératif que toute mesure restrictive dérogeant au droit commun
(pour des raisons de sécurité nationale) fasse l'objet d'une autorisation législative et soit
compensée par la mise en place de mécanisme de contrôle. En d'autres termes, un Etat moderne
peut toujours doter ses services de prérogatives exorbitantes mais il doit l'assumer politiquement
et l'encadrer juridiquement. C'est pourquoi le livre blanc de 2008 avait justement annoncé "un
nouveau dispositif juridique" et une "définition législative des missions des services de
renseignement".
Abuse-t-on, en France, du secret-défense ?
Depuis Montesquieu, l'on sait que tout pouvoir porte en lui le germe de son abus et c'est vrai pour
le pouvoir de classifier qui peut permettre d'étouffer certaines révélations gênantes ou bloquer les
enquêtes. Mais je pense que la prise de conscience des risques de la sur-classification et de
l'usage abusif du secret est aujourd'hui très forte. Les choses ont déjà changé avec la pratique de
la CCSDN qui exerce un contrôle assez efficace et qui rend le plus souvent des avis favorables à
la déclassification au moins partielle des informations demandées par les juridictions.
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On pourrait cependant progresser dans deux directions. D'une part, en donnant à la CCSDN,
éventuellement remaniée, un pouvoir de décision et non plus un rôle consultatif, afin d'en faire un
vrai "juge du secret". D'autre part, en permettant une "judiciarisation" plus aisée des résultats du
renseignement. On a déjà commencé avec le nouvel article 656-1 du code de procédure pénale
qui permet depuis 2011 à un agent des services de renseignement de pouvoir apporter
anonymement son témoignage devant une juridiction. On devrait pouvoir aller plus loin en
permettant, par exemple, la déclassification éventuelle d'une interception de sécurité qui serait
utile à une instruction en cours, voire en organisant un accès de certains juges habilités à
certaines informations classifiées.
Selon vous, qu'attendent les professionnels en terme de contrôle juridique et politique de
leurs activités ?
Il est toujours difficile de répondre pour les autres, a fortiori lorsqu'il s'agit des membres d'une
communauté très diverse et qui ne s'expriment que rarement en public. Pour autant, les échanges
que nous avons eu par exemple avec certains d'entre eux à l'occasion de notre journée d'études
du 4 avril à l'Université Lille 2 montrent que deux soucis sont désormais assez dominants. D'une
part, consacrer officiellement la légitimité de leur métier en acceptant la mise en oeuvre de
contrôles parlementaires ou administratifs efficaces. D'autre part, fournir aux personnels impliqués
dans ces activités un cadre d'emploi clair et des garanties juridiques empêchant la mise en cause
de leur responsabilité personnelle dès lors qu'ils ont agi sur instructions de leur hiérarchie et dans
la limite des prérogatives que leur reconnaitront les textes.
Comment jugez vous la situation française par rapport à d'autres grandes démocraties ?
Je crois que si nous mettons rapidement en chantier l'adoption d'un cadre juridique pour le
renseignement (comme cela pourrait résulter des recommandations de révision du Livre blanc
ainsi que du rapport de la mission d'information de la Commission des Lois), nous aurons rattrapé
une partie importante du retard que la France avait accumulé depuis longtemps. Restera
cependant à mettre en oeuvre cette nouvelle révolution juridique et culturelle et cela prendra du
temps, puisque les pratiques et les mentalités changent moins vite que les textes.
Mais cela nous permettra aussi de participer pleinement à la réflexion européenne et
internationale qui se développe sur ces sujets. La relation délicate entre sécurité nationale et
libertés publiques est en effet une problématique mondiale qui concerne tous les Etats et l'enjeu
en la matière est ni plus ni moins de faire émerger des standards de référence qui soient à la fois
efficaces et équilibrés. La doctrine et la pratique française vont pouvoir y contribuer, dès lors que
cette modernisation juridique aura été menée à bien.
Lors de votre journée d'études, vous évoquiez la "lente modernisation" du renseignement
en France. Qu'est ce que cela signifie ?
J'ai utilisé la formule "lente modernisation" pour décrire le processus dans lequel s'est engagé
progressivement la système français de renseignement depuis une vingtaine d'années. Il y a
effectivement modernisation en la matière, puisque au moins depuis les efforts de réactivation du
Comité interministériel du renseignement en 1989, la création de la DRM en 1992 ou la loi du 10
juillet 1991 sur les interceptions, les évolutions se sont succédées jusqu'à l'ensemble de réformes
qui ont accompagné le Livre blanc de 2008 : création de la DCRI, d'un coordonnateur national du
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renseignement et du Conseil national du renseignement, parallèlement à la mise en place de la
Délégation parlementaire au renseignement (DPR) et d'une Académie du renseignement.
Mais je pense que cette modernisation a été lente, dans la mesure où le système était resté
presque inchangé entre 1945 et 1992 et où il aura fallu encore près de vingt ans pour faire advenir
des évolutions que beaucoup estimaient déjà indispensables lors des débats préparatoires au
précédent livre blanc de 1994 ! Cela est le signe à la fois de la complexité (bien connue) de toute
réforme en France et des particularités propres à ce secteur très particulier des affaires de l'Etat.
Rédigé par Jean-Dominique Merchet le Samedi 20 Avril 2013 à 09:38
Libye. «Cet attentat est un avertissement à la France» El Watan, le 24.04.13 | 10h00 – par Mathieu Guidère. Professeur des universités et spécialiste des
groupes islamistes armés
-Comment analysez-vous l’attentat perpétré hier matin contre l’ambassade de France à
Tripoli ?
Cet attentat est un avertissement à la France, car si les commanditaires voulaient faire un grand
nombre de victimes, ils auraient fait exploser le véhicule bourré d’explosifs une ou deux heures
plus tard, et cela aurait été un véritable carnage. Malgré les dégâts matériels considérables, la
France a échappé au pire...
-Faut-il l’attribuer à Al Qaîda au Maghreb qui a menacé à de multiples reprises la France et
ses intérêts ou bien au Mujao ?
Ni l’un ni l’autre, car ces deux organisations terroristes ne peuvent rien faire en Libye sans
complicités locales. Il s’agit probablement d’une conjonction d’éléments libyens de la mouvance
salafiste-djihadiste, associés à certains membres d’AQMI qui ont fui le nord du Mali juste après le
début de l’intervention française. Dans tous les cas, il est clair qu’un tel attentat ne peut avoir lieu
au cœur de la capitale Tripoli sans que les milices islamistes qui contrôlent la ville n’en sachent
rien.
-Serait-il lié à la présence militaire française au Sahel, alors qu’en France, le
Parlement vient d’autoriser le gouvernement à prolonger l’opération militaire française au
Mali ?
Cet attentat intervient effectivement au lendemain du vote de la poursuite de l’intervention militaire
au Mali après quatre mois d’opérations, mais surtout il a lieu au moment même où une délégation
de parlementaires français est en visite à Tripoli pour évaluer l’évolution du Printemps arabe dans
ce pays. C’est clairement un message envoyé aux parlementaires et au gouvernement français
concernant la politique française dans la région et notamment sa présence en Libye.
-Cet attentat ne serait-il pas également symptomatique de l’insécurité qui gagne le
Maghreb, particulièrement la Tunisie vers laquelle des armes sont acheminées depuis la
Libye ?
49
Depuis la chute du régime libyen, il est vrai que l’on assiste à une prolifération importante d’armes
conventionnelles, tant en Libye qu’en Tunisie, et plus largement dans toute la bande sahélienne.
Mais cela est symptomatique d’une instabilité politique chronique, car les Libyens ont toujours
possédé des armes sans que cela ne conduise à l’insécurité que l’on connaît aujourd’hui. Il existe
dans l’ensemble du Maghreb une effervescence politique et sociale qui favorise l’insécurité et qui
se nourrit de l’incertitude dans une phase de transition politique très compliquée. Ce ne sont pas
tant les armes qui sont en cause que les hommes qui les emploient pour déstabiliser les pays
concernés.
-Quel est le degré de menace qui pèse sur la région ? Quelles mesures de la part des Etats
de la région vous semblent-elles appropriées pour assainir la situation ?
Pour le moment, la menace demeure limitée à certaines zones et à quelques événements
symboliques, car les groupes islamistes armés sont minoritaires et ne bénéficient pas du soutien
de la population. C’est pourquoi, toute solution passe par la nécessité de gagner le cœur et l’esprit
des populations pour éviter l’extension de la culture de la violence et pour expliquer les enjeux de
la phase transitoire dans les pays concernés. A défaut d’unité nationale, il est à craindre que
l’insécurité ne gagne du terrain et qu’elle n’affecte de larges parties du territoire et de la société.
Professeur des universités et spécialiste des groupes islamistes armés, Mathieu Guidère est
l’auteur de nombreux ouvrages, entre autres Les Martyrs d’Al Qaîda (éditions du Temps, 2005) ;
Le Manuel de recrutement d’Al Qaîda (éditions du Seuil, 2006) ; Al Qaîda à la conquête du
Maghreb (éditions du Rocher, 2007) ; Les Nouveaux terroristes (éditions Autrement, 2010) ; Le
Choc des révolutions arabes, (éditions Autrement, 2011, nouvelle édition revue et augmentée,
2012) ; Atlas des pays arabes : des révolutions à la démocratie ? (éditions Autrement, 2012) ; Le
Printemps islamiste : démocratie et charia (éditions Ellipses, 2012) ; Les Cocus de la révolution
(éditions Autrement, 2013).
"Dix ans après la chute de Saddam Hussein, l'Irak est un pays exsangue" La Tribune, Propos recueillis par Fabien Piliu | 12/04/2013, 18:30 –
Copyright Reuters
Dix ans après la chute de Saddam Hussein et de son régime, Myriam Benraad, politologue,
chercheuse associée au Centre d'études et de recherches internationales (Sciences Po-CERI) et
à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM, Aix-en-
Provence), déplore l'échec de la transition démocratique espérée. Cet échec explique, selon elle,
le chaos politique et les difficultés économiques actuelles de l'Irak.
Dix ans après la chute de Saddam Hussein et de son régime, le 9 avril
2003, quelle est la situation politique de l'Irak ?
Pour l'instant, la transition démocratique espérée par la population
irakienne et qui a articulé toute la stratégie de la coalition menée par les
troupes américaines de 2003 jusqu'à leur retrait du pays en décembre
2011 est assez largement un échec. La paix civile reste un vœu pieux et
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la violence est le quotidien des Irakiens.
Comment expliquez-vous cet échec ?
La démocratie ne se décrète pas. Les intentions étaient pourtant là après la chute du régime de
Saddam Hussein, mais les espoirs ont tourné court. L'adoption d'une nouvelle constitution n'a pas
suffi. Les trois élections nationales tenues en 2005 et 2010 se sont déroulées dans un climat de
terreur proche de la guerre civile entre le nouveau pouvoir installé à Bagdad, les groupes insurgés
et les milices armées. Quant à la société civile, bien qu'elle manifeste régulièrement son
mécontentement, elle était et demeure encore trop faible pour imposer sa voix face au
gouvernement central et aux autorités provinciales et régionales.
Quelle est la responsabilité du pouvoir en place ?
Le gouvernement conduit par Nouri al-Maliki, et plus largement la nouvelle classe politique
irakienne, ne parviennent pas à se débarrasser des réflexes autoritaires, voire autocratiques, qui
caractérisaient l'ancien régime baasiste. Ce phénomène est aussi visible au niveau plus local. Le
souhait de créer un nouvel Irak fédéral respectueux des différences ethniques, confessionnelles et
culturelles de ses populations est tombé à l'eau. D'une part, le gouvernement tente de museler
l'opposition. D'autre part, celle-ci, très composite, est incapable de jouer la carte de l'union sacrée
pour contrer le gouvernement et sortir le pays de l'ornière. Les intérêts particuliers continuent de
primer sur l'intérêt général.
On peut aussi reprocher aux pouvoirs en place, central et décentralisés, de ne pas faire grand-
chose pour lutter contre la corruption qui gangrène tout le pays. Tant que ce fléau, qui trouve
également son origine dans l'absence d'une culture démocratique, n'aura pas été vaincu, l'Irak ne
pourra véritablement se reconstruire.
Sur le plan économique, l'Irak se redresse-t-il ?
Comment voulez-vous qu'il y parvienne ? Le pays reste exsangue. Certes, les exportations
d'hydrocarbures ont repris mais elles ne sont pas utilisées par les autorités pour financer la
reconstruction du pays et permettre la diversification de son économie. Résultat, la population
souffre. Les coupures d'eau et d'électricité, les pénuries de denrées alimentaires de base sont
monnaie courante, même à Bagdad. Le taux de chômage touche en moyenne 25% de la
population active et plus particulièrement les jeunes. Cette situation désastreuse explique
pourquoi certains d'entre eux se jettent dans les bras des milices armées de tous horizons ou
rejoignent Al Qaida.
Quelle est la sortie de crise envisageable ?
Je ne suis pas très optimiste. Si le pouvoir persiste à exclure tout dialogue avec l'opposition,
soutenu dans sa démarche par la nouvelle armée et les forces de sécurité, la transition
démocratique sera au mieux très lente. Au pire, la guerre civile guette si l'actuel gouvernement en
place refuse d'accepter l'alternance politique. Les prochaines élections parlementaires, qui doivent
théoriquement se dérouler en 2014, seront déterminantes.
Dans quelles conditions les otages français
détenus par Boko Haram ont-ils été libérés?
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Zone Militaire, 20 avril 2013 – 10:45
Le président Hollande l’a assuré : aucune rançon n’a été versée pour obtenir la libération des sept
membres de la famille Moulin-Fournier (dont 4 enfants), enlevés dans le nord du Cameroun le 19
février dernier par le groupe jihadiste nigérian Boko Haram, lequel réclamait notamment la
libération de quelques uns de ses militants retenus par les autorités nigérianes et camerounaises.
Comment alors la libération de ces 7 otages français a pu se faire étant donné qu’aucune
opération militaire n’a été tentée pour arriver à cet heureux dénouement. “La France a toujours le
même principe, pas de versement de rançon”, a affirmé le chef de l’Etat. Effectivement, si Paris
n’a certainement pas versé un seul centime, il n’en reste pas moins qu’il est fort probable que
Boko Haram ait reçu de l’argent dans cette affaire.
“C’est en étant le plus discret possible que nous pouvons être le plus efficace”, a fait valoir le
président Hollande, parlant de “contacts multiples” ayant permis la libération des 7 otages. En fait,
Tanguy Moulin-Fournier, qui travaillait pour GDF-Suez à Yaoundé, a vraisemblablement
bénéficiéd’une police d’assurance intitulée “Kidnap & Ransom”, souscrite par son employeur
auprès del’assureur britannique Hiscox.
Toutes les grandes entreprises ayant des salariés travaillant dans des zones à risques prennent
ce type de précaution. Cette police d’assurance garantit le remboursement d’éventuelles rançons
versées pour la libération d’employés retenus en otage, les salaires qui leur sont normalement dus
pendant leur détention ainsi que, et c’est le plus important, les frais de négociation.
Or, il se trouve que Hiscox travaille avec le cabinet, également britannique, Control Risk Group,
lequel dispose d’un réseau solide au Nigeria. Ainsi, ce dernier aurait été chargé par GDF Suez de
mener les négociations afin d’obtenir la libération de la famille Moulin-Fournier.
Ce travail vient en complément de celui effectué par les autorités des pays concernés, en
l’occurrence la France, le Nigéria et le Cameroun. Faute de précisions, et l’on ne peut faire que
des hypothèses dans l’attente d’en savoir plus, il paraît probable que la libération de la famille
française ait été obtenue après la remise en liberté de certains membres de Boko Haram, comme
le groupe terroriste l’avait exigé dans ses revendications.
Blessures psychiques du combattant : "La vraie
question est celle du retour dans le monde des
vivants" Le Point.fr - Publié le 23/04/2013 à 11:42 - Par JEAN GUISNEL
4 à 6 % des soldats exposés aux combats souffrent de troubles psychiques. Interview du
Dr Yann Andruétan, auteur de "Les blessures psychiques en 10 questions".
Des légionnaires du 2e REP dans le massif des Ifoghas. ©
Ghislain Mariette / AFP/ECPAD
Depuis la Première Guerre mondiale, les médecins militaires français ont pris conscience de l'importance des blessures psychiques des
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combattants. Aujourd'hui, dans la foulée des travaux des médecins militaires israéliens, des psychiatres français accompagnent les soldats en première ligne. Le médecin en chef Yann Andruétan vient de publier un livre particulièrement accessible sur le sujet, Les blessures psychiques en 10 questions (Economica, 15 euros). Interview.
Le Point.fr : Vous êtes médecin militaire, psychiatre en poste à l'hôpital d'instruction des armées Desgenettes, à Lyon, depuis 2008. Depuis quand vous intéressez-vous aux blessures psychiques ?
Yann Andruétan : Après trois ans d'exercice de la médecine en corps de troupe, mais je suis psychiatre depuis 2002. J'avais donc déjà rencontré des blessés psychiques lors de mes stages d'application de médecin généraliste au Val-de-Grâce. Les premiers cas que j'ai eu à traiter en opérations extérieures concernaient des civils albanais au Kosovo et des fantassins au retour d'Opex. Ces patients étaient concernés par des stress aigus, et quelques-uns par des stress post-traumatiques.
Depuis quand les armées françaises ont-elles pris conscience de l'existence de ces pathologies ?
Le médecin général Louis Crocq explique très bien comment les armées les ont pris en charge dès 1915. Depuis, elles n'ont jamais quitté notre mémoire institutionnelle et font partie de nos pratiques quotidiennes.
Quelles sont les difficultés particulières rencontrées par vos patients ?
D'abord, ils affrontent un sentiment de culpabilité, voire de honte. Ils rencontrent de grandes difficultés à exprimer ce qui leur arrive. Ils ont l'idée qu'ils seraient des lâches, qu'un soldat n'a pas le droit d'avoir peur. Il convient de leur expliquer qu'ils souffrent d'un syndrome, que cela peut se traiter et se guérir. Et qu'un travail avec eux pourra souvent transformer le cauchemar en souvenir. Ils conserveront la trace de ce qui leur est arrivé, mais ne seront plus obsédés par la souffrance.
Quelle proportion de ces soldats traumatisés se présente-t-elle à vos consultations ?
C'est très difficile à quantifier. De plus, les choses évoluent. Des psychologues et des psychiatres ont, par exemple, été présents sur le terrain durant la guerre en Afghanistan. Je m'y suis personnellement trouvé en contact avec des soldats, avec lesquels j'ai pu personnaliser la relation. Il s'est notamment agi de leur expliquer que leur situation n'entraînerait pas leur réforme, à savoir leur rejet de l'armée pour inaptitude psychologique. Pour répondre précisément à votre question, je pense que, sur la population militaire exposée, 4 % à 6 % des personnels sont concernés par ces difficultés.
C'est un pourcentage énorme !
Certes, mais si ces personnes se pensent victimes de traumatismes, cela en fait aussi 94 % qui ne se trouvent pas dans ce cas. Tous ne sont pas rentrés traumatisés d'Afghanistan. Je ne crois pas que le combat rende fou. L'humanité connaît la guerre depuis sa naissance, elle y est habituée. Pour autant, je peux vous dire que, pour travailler avec Boris Cyrulnik sur la résilience, nous savons qu'il n'est pas anodin d'aller au combat...
Comment traite-t-on un blessé psychique ? Est-il suffisant de mettre des mots sur la souffrance ?
Parler, y compris en groupe, de la souffrance vécue n'est pas une panacée. Il est pourtant vrai que cela diminue la charge émotionnelle. Quand il s'est trouvé confronté au néant de la mort, le
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patient fonctionne mieux dans un groupe après un "débriefing", qu'il convient de n'organiser qu'après un "defusing", un désamorçage. Ces processus mis en place rapidement, par exemple après la mort d'un camarade, permettent de réduire le phénomène de rumeur, mais aussi de faire face aux éternelles questions sur le commandement. On ne se représente pas sa propre mort. La vraie question est celle du retour dans le monde des vivants.
Les victimes de stress post-traumatiques parlent souvent de leur incapacité à communiquer avec leurs proches, de leur sentiment que leur vécu est indicible. Qu'en pensez-vous ?
Ils ont effectivement souvent ce sentiment que leurs proches ne peuvent pas comprendre ce qu'ils ont vécu, de cette singulière expérience du combat. Les patients supportent mal d'évoquer la fascination ressentie quand on tire sur quelqu'un, ou qu'on se fait soi-même tirer dessus. Il arrive même que des civils, policiers par exemple, viennent consulter des médecins militaires en pensant - souvent faussement - que ceux-ci partagent avec eux cette expérience du combat. J'ajoute un point qui me semble important : les familles ont des exigences en croyant nécessaire que les patients évoquent avec elles cette expérience très personnalisée. La parole et le récit sont devenus une norme ! Alors que les patients ont le droit à une intimité...
6 – Opex & Zones de conflits
Afghanistan : l’Inspection des armées en Afghanistan Mise à jour : 25/04/2013 17:38
Du 22 au 26 avril 2013, une délégation de l’inspection des armées (IDA) conduite par le vice amiral Carlier, adjoint à l’inspecteur des armées, est venue inspecter les forces françaises déployées en Afghanistan.
Les inspecteurs de l’IDA remplissent des missions d’étude,d’information et d’inspection en matière de doctrine générale d'emploi et d'organisation. En se rendant sur sa dernière inspection en Afghanistan, la délégation de l’IDA est allée à la rencontre des militaires sur le terrain chargés du désengagement. Ceci afin d’évaluer au plus près les difficultés rencontrées par les logisticiens dans cette manœuvre délicate.
La délégation s’est notamment rendue sur l’aéroport international de Kaboul (KAIA) dont le commandement de la structure militaire est armé par la France. Les éléments français initialement stationnés à Warehouse devront s’y regrouper d’ici à la fin du mois de juin.
Après s’être entretenue avec les médecins et les infirmiers de l’hôpital médico-chirurgical ou RÔLE 3, la délégation s’est rendue au camp Phoenix où sont regroupés les instructeurs de la mission EPIDOTE en charge de la formation de l’armée afghane.Une table ronde réalisée auprès des militaires français insérés au sein du quartier général de l’International Security Assistance Force (ISAF) est venu clôturer l’inspection.
Près de 1100 militaires français participent à l’opération PAMIR.
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Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Le déploiement d’une brigade d’intervention des Nations unies au Nord-Kivu est “imminent”
Zone Militaire, 22 avril 2013 – 14:55
Depuis des années, le province du Nord-Kivi, riche en ressources minières, est le théâtre de combats incessants entre groupes armés et forces régulières. Après une brève accalmie, les violences sont reparties de plus belle avec la création du M-23, un mouvement rassemblant d’anciens rebelles tutsis du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Les influences extérieures – dont celles venant du Rwanda et de l’Ouganda – ne sont pas étrangères à la destabilisation de cette région de la République démocratique du Congo (RDC).
En outre, la présence de la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo), forte de plus de 17.000 hommes, n’empêche pas les exactions à grande échelle (viols, exécutions sommaires, pillages, recrutements forces, enfants soldats) commises sur la population civile.
Aussi, le 28 mars dernier, et à l’initiative de la France, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 2098, laquelle vise à déployer en RDC une “brigade d’intervention” au sein de la MONUSCO. Le texte – et c’est une première – prévoit que cette force puisse mener des “opérations offensives”, de manière “solide, ultramobile et versatile” afin de “neutraliser” les groupes armés et “empêcher leur expansion.”
Cette brigade devrait compter un peu plus de 3.000 hommes fournis par l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Malawi. “Chaque pays va contribuer à envoyer un bataillon d’infanterie de 850 soldats, ce qui fait 2.550 hommes. Il reste 519. Ces 519 sont répartis en une compagnie d’artillerie, une compagnie de forces spéciales et une compagnie de reconnaissance”, a expliqué, la semaine passée, Madnodje Mounoubai, porte-parole de la Monusco, qui a également précisé que le commandement de cette force reviendrait à un général tanzanien.
Restait alors à savoir quand cette brigade d’intervention allait être déployée. Selon le général Babacar Gaye, conseiller militaire auprès du Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU (DOMP), ce devrait être “imminent.” Mais encore faut-il s’accorder sur les termes.
Interrogé par Radio Okapi, le général Gaye n’a donné aucune date précise concernant le début du déploiement de cette brigade d’intervention, si ce n’est qu’elle sera “opérationnelle dans les délais qui constitueront pour les Nations unies un précédent”, a-t-il affirmé. En clair, ce sera plus rapide que d’habitude…
“Tout ce qui pouvait être fait en amont de la résolution (planification, réunions d’état-major) a été fait et nous pensons que le déploiement ira très vite”, a-t-il insisté, en indiquant par ailleurs que la brigade d’intervention serait dotée d’hélicoptères d’attaque et de manoeuvre, ainsi que de drones. Pour ces derniers, leur arrivée en RDC ne se fera qu’au cours du second semestre de cette année. Aucune précision n’a été donné sur les types d’appareils qui seront utilisés, ni sur le pays qui les fournira.
Quoi qu’il en soit, l’idée de faire cohabiter une force à vocation offensive avec des troupes dont la mission est défensive n’est pas sans risques étant donné que les secondes sont susceptibles d’être la cibles de représailles de la part des groupes armés traqués par les premières.
Et, visiblement, les hommes du M-23 attendent la brigade d’intervention de pied ferme. Selon des informations non officiellement confirmées, ils auraient réintégrés dans leurs rangs 500
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combattants d’une faction dissidente qui était alors commandée par le général Bosco Ntaganda, dit “Terminator”, qui s’est rendu pour une raison inconnue à l’ambassade américaine au Rwanda, laquelle l’a ensuite renvoyé devant la Cour pénale internationale de La Haye où il sera jugé pour crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
“Nous attendons cette Brigade. Le monde chante cette Brigade, les Congolais chantent cette Brigade… On dirait que c’est le retour de Jésus”, a récemment ironisé le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, le porte-parole du M-23, lequel a également fait une mise en garde. “Nous n’allons pas nous battre contre la brigade d’intervention, mais si elle nous attaque, nous riposterons avec la dernière énergie (…) N’oubliez pas que nos troupes maîtrisent la partie est de la RDC mieux que quiconque.”
Centrafrique : La situation reste préoccupante à
Bangui
Zone Militaire, 19 avril 2013 – 12:03
Près d’un mois après la fuite du président François Bozizé, chassé du pouvoir par les rebelles de
la coaltion “Séléka”, la situation demeure tendue à Bangui. La capitale centrafricaine est en effet le
théâtre de violents heurts entre partisans et opposants du nouveau régime.
Ainsi, au cours de la nuit du 15 au 16 avril, 7 combattants de la Séléka ont été tués et cinq autres
blessés par des hommes armés et des civils dans le quartier de Boy-Rabié, qui, situé au nord de
Bangui, est l’ancien fief du président déchu François Bozizé.
“Ces combattants avaient été désarmés par la police militaire de la Force multinationale d’Afrique
centrale (Fomac) pour essayer d’apaiser le climat dans Boy-Rabé où la population est excédée
par les pillages et les violences auxquels se livrent certains membres du Séléka”, a précisé le
général Ousman Mahamat, un responsable de l’ancien mouvement rebelle.
Plus tôt, une vingtaine de personnes ont été tuées dans des violences entre les combattants de la
Séléka et les habitants de deux quartiers de la capitale. Désormais, la population de Bangui vit
dans la crainte des pillages et des exactions, commises par des anciens rebelles ou des bandits
se faisant passer pour ces derniers.
Le nouvel homme fort du régime, Michel Djotodia, a annoncé, le 16 mars, le renfort de 1.000
gendarmes et policiers pour faire revenir l’ordre et appelé au casernement des troupes.
Seulement, ces mesures sont restées sans effet pour le moment, ce qui tendrait à montrer que la
Séléka est minée par les divisions internes. Il pouvait difficilement en aller autrement étant donné
que la coalition rebelles regroupe plusieurs mouvements ne partageant pas les mêmes vues. Qui
plus est, afin de renverser le président Bozizé, elle a recruté des mercenaires d’origine tchadienne
et soudanaise qui sont maintenant incontrôlables.
Cela étant, les nouvelles autorités centrafricaines ont demandé de l’aide à la France ainsi qu’à la
Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC). Lors d’un sommet des chefs
d’Etat des pays membres de cette dernière, organisé le 18 avril à N’Djamena (Tchad), il a été
décidé de “doter la Fomac d’un effectif de 2.000 hommes et d’un mandat adéquat en vue
d’accompagner les efforts du gouvernement de transition (centrafricain), tant dans le domaine de
la sécurité que dans la restructuration des forces de défense et de sécurité. Cependant, aucun
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calendrier n’a été fixé pour ce déploiement, lequel reviedrait à multiplier par 4 les effectifs déjà
présents en Centrafrique.
A Paris, le ministère des Affaires étrangères a fait savoir que la France est “disponible” pour aider
au “retour de la stabilité”, à condition que “soient installées des autorités légitimes”. Ce qui n’est
pas le cas actuellement étant donné que Michel Djotodia, ancien fonctionnaire formé en Union
soviétique et fondateur de la Séléka, s’était auto-proclamé président après la fuite de François
Bozizé et qu’il a été confirmé à cette haute fonction pour un mandat de 18 mois par acclamation
(et donc sans vote) par le Conseil national de transition (CNT), sorte d’assemblée constituante
censée être formée par toutes les composantes politiques du pays.
En outre, les difficultés s’accumulent, l’adminstration centrafricaine ayant été en partie détruite, de
même que le tissu économique. Et le pays n’avait pas besoin de ça étant donné qu’il fait déjà
partie de plus pauvres de la planète.
Enfin, des tensions éthniques et religieuses sont à craindre. La population compte 45% de
protestants, 35% de catholiques et 15% de musulmans, majoritairement originaires du nord d’où
est partie la coalition Séléka. L’ancien président Bozizé avait d’ailleurs accusé les rebelles de
“prêcher le wahhabisme”, c’est à dire une interprétation rigoriste de l’islam. Ce qui n’était pas
avéré.
Mais, selon des témoignages venus de Bangui et relatés par les agences de presse, il semblerait
que, depuis le changement de régime, les chrétiens sont la cible des pillages pendant que les
biens appartenant aux musulmans sont épargnés. “On est assis sur une bombe. Un mauvais
sorcier peut faire exploser la maison. Je ne veux pas qu’on relativise le problème”, s’était d’ailleurs
inquiété, en mars dernier, Mgr Dieudonné Nzapalainga, l’archevêque catholique de Bangui.
“Il ne faut pas casser cette cohabitation que nous avons depuis plus de 50 ans (…) Je demande
aux musulmans de ne pas dire ‘Aujourd’hui, c’est notre tour’. Il n’y a pas un tour, nous sommes
tous des Centrafricains. Les dirigeants du Séléka doivent tenir compte des principes de l’islam (…)
L’islam n’encourage pas la division, ni les vols ni les pillages”, avait fait valoir l’imam Oumar
Kobline Layama, président de la communauté islamique de Centrafrique.
“La République centrafricaine est un État laïque. Que ce soient les chrétiens et les musulmans, ils
vivent dans un État laïc. Il est bien vrai : je suis musulman, mais je dois servir ma patrie, tous les
Centrafricains”, avait, de son côté, affirmé Michel Djotodia.
Cela étant, le risque est surtout de voir l’implantation en Centrafrique de groupes jihadistes venus
de la bande sahélienne et/ou du Nigéria, laquelle pourrait être favorisée par une conjonction de
plusieurs facteurs, dont le vide sécuritaire, l’absence d’un Etat en capacité d’agir et
l’accroissement de la pauvreté.
Quoi qu’il en soit, et au vu de l’évolution de la situation, les militaires français envoyés le mois
dernier depuis Libreville pour renforcer l’opération Boali et assurer la sécurité des ressortissants
français et européens, risquent de rester à Bangui plus longtemps qu’escompté.
Pour rappel, les effectifs de l’opération Boali sont actuellement fournis par le 1er Régiment
d’Infanterie de Sarreboug, lesquels ont été renforcés par une compagnie du 3e Régiment
d’Infanterie de Marine (RIMa) et une autre du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de
Marine (RPIMa) ainsi que par une compagnie PROTERRE du 501e Régiment de Chars de
Combat (RCC) projetée depuis la France.
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Reddition du porte-parole d'Ansar al-Din
Par Bakari Gueye à Nouakchott pour Magharebia – 18/04/2013
Un ancien porte-parole du groupe islamiste malien Ansar al-Din a déclaré le mercredi 17
avril qu'il était prêt à se rendre aux autorités.
Sanda Ould Bouamama a expliqué à l'agence ANI qu'il se trouvait non loin de la frontière entre le
Mali et l'Algérie et qu'il comptait se rendre aux autorités algériennes.
"J'ai marché à pied sur plus de 80 kilomètres
pour arriver à la frontière algérienne afin de me
rendre à l'armée algérienne", a-t-il indiqué. "Je
me trouve actuellement près de la ville
algérienne de Bordj Badji Mokhtar, où j'entends
me rendre à l'armée algérienne."
[AFP/Romaric Ollo Hein] Les combattants
d'Ansar al-Din contrôlaient autrefois de larges
régions du Nord-Mali.
Il a ajouté que le 9 avril, des individus inconnus
avaient tenté de l'assassiner. Ould Bouamama était auparavant le porte-parole à Tombouctou de
ce groupe islamiste radical.
Il a demandé au Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et au gouvernement de "tout
faire pour que je sois extradé vers la Mauritanie pour pouvoir y être jugé, étant donné que je suis
de nationalité mauritanienne".
Cette reddition est un nouveau coup dur pour les groupes terroristes, qui ont souffert de lourdes
pertes depuis le début de l'offensive dirigée par la France dans le Nord-Mali en janvier.
"Elle coïncide avec l'arrestation le 16 avril par les forces armées maliennes de douze terroristes à
Djebok, une localité située à une centaine de kilomètres au nord-est de Gao", a expliqué Jidou
Ould Sidi, journaliste spécialiste de la sécurité.
"Parmi les douze terroristes interpellés figure Mohamed Ag Ntaki, l'artificier du MUJAO qui, selon
les services de renseignement maliens, est à l'origine de la fabrication et de la pose des engins
explosifs improvisés dans le secteur de Gao. C'est lui qui est l'auteur de pose de mines dans la
région d'Imenas et de Talatai qui ont fait sauter les ambulances de la force Serval et de l'armée
malienne début mars", a-t-il ajouté.
Des mandats d'arrêt avaient été lancés le 12 avril contre les leaders des rebelles touaregs du
Mouvement national pour la libération de l'Azaouad (MNLA) et contre les groupes islamistes
armés Ansar al-Din, al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l'unité et le
jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), a précisé David Dembele, journaliste au quotidien Dépêches
du Mali.
Ils sont accusés de plusieurs crimes, notamment de terrorisme et de sédition, a-t-il précisé.
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Il a ajouté que vingt-six personnes faisaient l'objet de mandats d'arrêt internationaux lancés par le
procureur général de la cour d'appel de Bamako.
Parmi ces hommes recherchés se trouvent le secrétaire général du MNLA Bilal Ag Acherif, le
leader d'Ansar al-Din Iyad Ag Ghaly, Oumar Ould Hamaha, Sidi Mohamed Ould Bouamama, alias
Sanda Ould Bouamama, et Cherif Ould Attaher, alias Cherif Ould Tahar, membre du MUJAO et
trafiquant de drogue présumé.
Alghabasse Ag Intalla, qui appartient à l'un des importants clans touaregs dans la région de Kidal,
fait partie des hommes soupçonnés d'être membres d'Ansar al-Din. Mais depuis le 24 janvier, il
dirige le Mouvement islamique de l'Azaouad (MIA).
"Les arrestations de leaders tels que Mohamed Moussa Ag Mouhamed, considéré comme le
numéro trois d'Ansar al-Din, et d'Oumeini Ould Baba Ahmed, un leader de haut rang du MUJAO,
ont coûté très cher aux djihadistes, dont la débandade est incontestable", a ajouté Ould Sidi.
Les chefs d'Ansar Eddine se réfugient à
Tamanrasset
L’Expression, Par Mohamed BOUFATAH - Samedi 20 Avril 2013
Ces trois éléments ont eu «des garanties pour ne pas être poursuivis par Alger».
Plus de trois mois après l'intervention militaire
menée au Mali par l'armée française, le groupe
d'Ansar Eddine, une des factions terroristes
ayant occupé le nord du Mali, semble être en
totale déroute. Les médias ont répercuté hier
que «trois chefs de ce groupe islamiste malien
ont trouvé refuge il y a plus de dix jours dans la
région de Tamanrasset». Il s'agit de «l'émir
Wathik, de son vrai nom Abderrahman Gouli, de
l'émir Abou Abida, alias Mourabiti Ben Moula, et d'Athman Ag Houdi, un cousin de Iyad Ag Ghali,
chef d'Ansar Eddine», indique-t-on. Ces trois terroristes qui veulent se rendre, «sont arrivés en
Algérie suite à des négociations marathoniennes menées depuis plusieurs semaines avec les
services de sécurité algériens», est-il relevé.
Les trois hommes parmi les bras droits d'Iyad Ag Ghali, un ancien rebelle touareg malien et l'émir
d'Ansar Eddine, cherchent refuge en Algérie après avoir échoué à obtenir en Mauritanie. Ces trois
éléments ont eu «des garanties pour ne pas être poursuivis par Alger, sauf si leur non-implication
dans des crimes contre l'humanité était prouvée», affirme-t-on. Ainsi, l'Algérie serait prête à
accorder l'asile politique aux chefs d'Ansar Eddine. La phalange dite «Tawhid» de l'émir Abou
Abida contrôlait une grande partie de Kidal (nord du Mali) avant l'intervention française en janvier.
Ansar Eddine et d'autres groupes terroristes comme le Mujao, ont occupé en 2012 le nord du Mali
où ils ont commis de nombreuses exactions, avant d'en être, en partie, chassés par une
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intervention armée franco-africaine lancée en début d'année. La présence aux frontières
algériennes du chef d'Ansar Eddine a été déjà annoncée mercredi dernier par le porte-parole de
ce groupe, Senda Ould Boumana, via l'agence mauritanienne en ligne Nouakchott informations
(ANI). Il avait «supplié» le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz de demander son
extradition une fois arrêté en Algérie, préférant être jugé en Mauritanie, dont il dit avoir la
nationalité. Aucune information n'a été donnée depuis sur son sort. A ce propos le quotidien
Républicain à Bamako, a annoncé la mort de Iyad ag Ghali, le leader du groupe armé Ansar
Eddine dans des combats de Tegharghare. Dans le sillage de l'intervention militaire franco-
africaine, le groupe terroriste Ansar Eddine, a annoncé le gel de l'accord d'Alger qui le lie au Mnla,
mouvement de l'Azawad. Pour rappel, le 21 décembre dernier, Ansar Eddine et le Mnla ont signé
un accord de cessation des hostilités dans les territoires de l'Azawad. Cette remise en cause du
processus de dialogue politique annonçant la reprise des hostilités est intervenue au moment où
le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son accord pour une intervention militaire dans le nord du
Mali. Après avoir soutenu des accords avec le gouvernement malien, il est notamment nommé
conseiller consulaire, du Mali, à Djeddah en Arabie Saoudite. Après un rapprochement avec les
mouvements islamistes, en janvier 2013, suite au déclenchement de l'opération Serval, il est
activement recherché par les services de renseignements malien et français. Par ailleurs, le 27
janvier 2013, l'armée française bombarde Kidal et détruit la maison de Iyad Ag Ghali. Fin janvier
2013, il aurait tenté de fuir le Mali et demander dans le même temps, l'asile politique en
Mauritanie, par le biais d'émissaires de sa tribu. Le 26 février 2013, le département d'Etat des
Etats-Unis le désigne comme étant un «terroriste mondial».
Présence des chefs d'«Ansar Eddine» en Algérie L’Expression, Lundi 22 Avril 2013
Le ministère des Affaires étrangères dément formellement
Le porte-parole du ministère des Affaires
étrangères, Amar Belani, a démenti hier, les
informations publiées par certains titres de la
presse nationale et selon lesquelles des chefs
du mouvement «Ansar Eddine» auraient ou
ont l'intention de trouver refuge en Algérie.
«Certains titres de la presse nationale ont fait
état d'informations selon lesquelles des chefs
du mouvement Ansar Eddine auraient ou ont l'intention de trouver refuge en Algérie, je tiens à
démentir de la manière la plus forte ces allégations qui n'ont aucun fondement», a-t-il indiqué dans
une déclaration à l'APS. «Je souligne, que fidèle à ses principes en matière de politique étrangère
et constante dans son approche légaliste, l'Algérie continuera à apporter toute sa contribution pour
oeuvrer en faveur de l'instauration de la paix et de la sécurité dans la région, en particulier au Mali,
60
en se conformant scrupuleusement à la légalité internationale», a-t-il ajouté.
Plus de trois mois après l'intervention militaire menée au Mali par l'armée française, le groupe
islamiste d'Ansar Eddine, une des factions terroristes ayant occupé le nord du Mali, semble être
en totale déroute. Il y a quelques jours, des médias nationaux et étrangers ont rapporté que
certains de chefs de cette faction ce sont réfugiés en Algérie.
«Trois chefs de ce groupe islamiste malien ont trouvé refuge il y a plus de dix jours dans la région
de Tamanrasset», ont précisé ces médias.
Il s'agit de «l'émir Wathik, de son vrai nom Abderrahman Gouli, de l'émir Abou Abida, alias
Mourabiti Ben Moula, et d'Athman Ag Houdi, un cousin de Iyad Ag Ghali, chef d'Ansar Eddine»,
indique-t-on.
Ces trois terroristes qui veulent se rendre, «sont arrivés en Algérie suite à des négociations
marathoniennes menées depuis plusieurs semaines avec les services de sécurité algériens», est-
il relevé.
Les trois hommes parmi les bras droits d'Iyad Ag Ghali, un ancien rebelle touareg malien et l'émir
d'Ansar Eddine, cherchent refuge en Algérie après avoir échoué en Mauritanie.
Ces trois éléments ont eu «des garanties pour ne pas être poursuivis par Alger, sauf si leur non-
implication dans des crimes contre l'humanité était prouvée», ajoute-t-on.
Ainsi, l'Algérie serait prête à accorder l'asile politique aux chefs d'Ansar Eddine. Il convient de
rappeler que l'Algérie a tenté par tous les moyens de dissuader ce mouvement des actions
terroristes et cela bien avant l'opération Serval que mène actuellement l'armée françaises au nord
du Mali et d'autres cellules terroristes d'Al Qaîda.
Idriss Déby intraitable: le Tchad dirigera la mission onusienne au Mali ou rien! Ligne de Défense, 20.04.2013
Le président tchadien l'a clairement fait savoir: il veut qu'un général tchadien dirige les futures forces onusiennes déployées au Mali (MINUSMA). Sans ça, pas de Tchadiens!
Les exigences du président Déby ne se limitent pas au commandement de la mission onusienne: il entend aussi garder le contrôle sur la zone nord-est du Mali et y déployer son contigent.
Sa menace d'un retrait graduel s'inscrirait donc dans ce bras de fer pour le leadership de la future mission onusienne composée de
quelque 11 000 hommes, principalement africains.
La Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) comprendra 11 200 soldats et 1 440 policiers. Elle prendra le relais de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), force panafricaine dirigée par un général nigérian, "pour une période initiale de douze mois".
100 jours au Mali. Le travail a été fait
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Le Télégramme, 21 avril 2013 - par Jean Guisne
Cent jours après le début de la guerre au Mali, tous les chefs militaires français se réjouissent du succès de leurs opérations. Seule ombre au tableau : les otages, toujours aux mains de leurs geôliers
La mission a été accomplie sans coup férir, les djihadistes et leurs alliés touaregs, qui se préparaient à descendre vers la capitale Bamako, étant stoppés dès le premier jour des combats. La concentration suspecte de leurs 200 pick-ups avait été repérée par la DRM et la DGSE. Endossant au Mali la tunique de gendarme de l'Afrique, qu'il a refusé de revêtir en République centrafricaine, François Hollande avait toutes les raisons d'agir dans ce pays. La France y a conservé certaines influences, y compris économiques, passant aussi par la permanence de moyens militaires conséquents. Les forces spéciales, discrètement présentes
dans la région, ont ouvert le feu les premières, il est vrai appuyées par la considérable puissance de feu des Rafale venus de Lorraine, après avoir survolé l'Algérie. Les djihadistes reçoivent une « trempe » Après ce coup d'arrêt, les Français ont déroulé une manoeuvre à laquelle ils sont accoutumés : les forces pré-positionnées au Tchad et en Côte d'Ivoire ont été déployées en urgence, bientôt suivies par les troupes en alerte sur le sol français, puis par une infanterie multiforme : à Gao, à Tombouctou, partout les parachutistes ou les fantassins à bord de leurs modernes VBCI ont fait merveille. Dans l'Adrar des Ifogahs, en poursuivant hardiment les militants d'AQMI avec leurs camarades tchadiens, les soldats français ont mis une « trempe » aux djihadistes. Contre lesquels leurs alliés de circonstances, les touaregs du MNLA, se sont finalement retournés. En attendant la MISMA Pour ce conseiller du ministre de la défense Jean-Yves Le Drian : « Nous sommes les premiers à avoir stoppé AQMI. Ces terroristes qui n'avaient jamais été mis au défi ont perdu l'initiative. Ils se croyaient intouchables ? Nous avons détruit la fourmilière ! » Les forces françaises ont perdu cinq hommes dans cette guerre destinée à restaurer la souveraineté du Mali. Mais elles n'ont reçu qu'un faible appui européen. Certes, l'effort logistique a été fourni pour un tiers par des alliés européens, les Canadiens ont combattu au sol aux côtés des forces spéciales françaises, les Américains ont fourni du renseignement avec leurs drones et, surtout, les Africains ont constitué une force, la MISMA, qu'il reste à former, à équiper, à entraîner et à financer. Elle a vocation à constituer à terme l'ossature d'une force de maintien de la paix de l'ONU. Lorsque cette échéance sera effective, sans doute vers la fin de l'année, les 4.000 français actuellement présents sur le sol malien seront moins de 1.000. Ils constitueront une force de réaction rapide, puissante et bien équipée, à laquelle les djihadistes seraient mal inspirés de venir se frotter. Un point noir : les otages Depuis janvier, l'armée de terre a l'impression d'avoir fait son job au Mali. Ses chefs reçoivent des félicitations où qu'ils se présentent et la 82e Airborne de l'US Army, la plus importante unité parachutiste au monde, a entrepris d'étudier point par point la stratégie du groupement tactique interarmes aéroporté qui a ratissé le nord-Mali. « Ils ne nous regardent plus de la même façon »,
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raconte un officier ébahi... L'armée de l'air a pour sa part démontré qu'elle peut intervenir au sud du Sahara en partant de ses bases métropolitaines, quand bien même le ravitaillement en vol français est à bout de souffle. Même les marins ont participé aux combats, puisque les Atlantic 2 de Lann-Bihoué, non contents de participer activement au recueil du renseignement au dessus du désert, ont largué des bombes sur les djihadistes ! Les Français n'ont qu'un regret, mais il est énorme : ils n'ont pas mis la main sur nos huit otages, qui demeurent aux mains de leurs geôliers.
Le retrait des forces françaises du Mali se fera
“en fonction de la situation”, selon le président
Hollande
Zone Militaire,20 avril 2013 – 9:55
Si les premiers militaires français engagés dans l’opération Serval sont récemment rentrés en
France (ceux du Groupement tactique interarmes TAP – Troupes aéroportées et les équipage de
6 avions de l’armée de l’Air), il sont encore un peu moins de 4.000 à être présents au Mali.
Selon le calendrier avancé par le président Hollande, le 28 mars dernier, les effectifs militaires
français au Mali devraient être ramenés à 2.000 hommes en juillet, puis à 1.000 d’ici la fin de cette
année. Du moins, si tout se passe comme prévu.
Ainsi, le chef de l’Etat a déclaré, le 19 avril, aux côtés de Hailemariam Desalegndu, Premier
ministre éthiopien et président de l’Union africaine, que le “retrait de la France sera progressif et
sera fonction de la situation, car nous voulons nous assurer que le terrorisme ne reviendra pas au
Mali.”
“Nous amorçons un retrait qui est lié à la situation même du Mali”, a-t-il continué, en faisant valoir
que “dès lors que nous avons libéré l’ensemble du territoire, sécurisé la totalité des villes, nous
n’avons plus à avoir la même présence”.
“Mais en même temps, nous devons nous assurer que les troupes – africaines notamment – vont
avoir la même efficacité”, ce qui “prendra du temps” et exigera leur formation et leur équipement, a
toutefois souligné le président Hollande.
Or justement, la qualité des forces africaines déployées dans le cadre de la Mission internationale
de soutien au Mali (MISMA), et appelées à s’intégrer dans la future opération de stabilisation des
Nations unies (MINUSMA) dès l’été prochain si le Conseil de sécurité donne son aval, est sujette
à caution. Seules les troupes tchadiennes, et dans une moindre mesure, nigériennes, ont pris une
part active dans les combats contre les groupes jihadistes implantés au Nord-Mali.
Cela étant, les opérations menées par les forces françaises dans le pays ont baissé d’intensité
ces derniers jours. Selon le compte-rendu diffusé par l’Etat-major des armées, à Paris, une seule
frappe (sur 40 sorties aériennes dédiées à l’appui des troupes au sol, a été effectuée au nord de
Tessalit pour neutraliser un pick-up.
A noter également la mission de reconnaissance offensive menée par les forces spéciales,
appuyés par des hélicoptères du Groupement aéromobile (GAM) dans le secteur de Taoudenni, à
l’extrême nord du Mali. Il s’agissait de “marquer la présence française dans une zone de transit
potentielle des groupes terroristes.”
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Cette opération, qui a demandé une soutien logistique adapté avec plusieurs “livraisons par air”
(LPA, autrement dit, des parachutages) compte tenu des distances parcourues (3.000 kilomètres),
n’a “donné lieu à aucun contact avec les groupes terroristes” et “aucune trace de passage récent
n’a été relevée.”
Mouvement National de Libération de l’Azawad MNLA - Unité – Liberté – Justice - Samedi, 20 Avril 2013 08:05
Communiqué du Secrétaire Général du
MNLA
Pour le MNLA, - Le Secrétaire Général, - Bilal AG
ACHERIF
Le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA),
1. Rappelle qu’il a officiellement opté pour des négociations avec le Mali dans le cadre du respect de son intégrité territoriale et réclame à cet effet l’ouverture immédiate des négociations,
2. Rappelle son engagement à protéger les populations de l’Azawad, quelle que soit leur origine, et sa disponibilité à porter assistance à une enquête internationale et impartiale sur tous les crimes commis dans l’Azawad, y compris à Aguelhok en janvier 2012,
3. Réaffirme son engagement, maintes fois prouvé, à lutter contre le terrorisme, comme en témoignent les combats près d’Anéfis des 30 et 31 Mars 2013 au cours desquels le MNLA, seul, a éliminé dix sept (17) terroristes,
4. Rend hommage à tous ceux qui ont également versé leur sang dans la lutte contre le terrorisme, en premier lieu aux français et aux tchadiens ainsi qu’aux victimes civiles,
5. Constate avec regret que l’armée malienne continue de privilégier la guerre contre les populations de l’Azawad à la lutte contre le terrorisme, ce qui se reflète par son intention de préparer des attaques contre des positions tenues par le MNLA, notamment à Anefis et à Tin Fadimata,
6. Exige la libération immédiate des prisonniers politiques détenus à Bamako en violation des lois internationales, et en premier lieu Monsieur Abdoulkarim Ag Mattafa, arrêté par traîtrise par des miliciens de l’armée malienne alors qu’il venait parlementer avec un officier français,
7. Appelle solennellement tous les pays engagés à servir la paix à ramener Bamako à la raison. Si l’armée malienne qui serait plus utile à assurer la protection des populations civiles, en venait à attaquer les positions du MNLA, nous nous considérons en légitime défense. En aucun cas le MNLA ne relancera les hostilités, mais il se défendra s’il est attaqué.
8. demande au Chef de la MISMA la mise en place d’un dispositif de collaboration entre les forces de la MISMA présentes dans l’Azawad et le MNLA pour une meilleure sécurisation des populations et l’efficacité dans lutte contre les narco terroristes constituant la mission principale de ces forces. Kidal, le 18 Avril 2013
Mali : Un groupe armé s’empare d’une localité près de Tombouctou
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Zone Militaire, 22 avril 2013 – 17:26
Voilà qui ne va pas simplifier les choses au Nord-Mali. Le 21 avril, le Mouvement des Arabes de l’Azawad (MAA), qui s’était fait discret depuis sa création, il y a un peu plus d’un an, a indiqué avoir pris le contrôle du village de Ber, situé à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Tombouctou.
“Le MAA contrôle actuellement la ville de Ber après avoir chassé un groupe armé local, non identifié pour le moment”, a ainsi indiqué une source militaire, d’après l’AFP. “Dimanche soir, un avion militaire français survolait la localité”, a-t-elle précisé.
“Nous avons pris la ville de Ber. Nous avons chassé une bande armée et nous contrôlons la ville depuis dimanche. Nous voulons travailler avec les Français et les Africains pour lutter contre le terrorisme, et les trafiquants de drogue”, a, de son côté, confirmé Mohamed El Maouloud Ramadane, porte parole du MAA.
Ce groupe avait brièvement fait parler de lui en février dernier, en prétendant avoir attaqué des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), près de la localité d’In Khalil, dans la région de Tessalit, où des Arabes s’étaient réfugiés après la prise de Tombouctou par les forces françaises afin d’éviter d’être “pris pour des terroristes” par l’armée malienne.
“Depuis l’arrivée des forces armées française à Kidal avec le MNLA, ces Arabes ont été pris en otage par un groupe se disant du MNLA (…). Ces gens ont saisi tous les véhicules des Arabes qui circulent dans la zone, puis ils ont vidé les commerces et en dernier lieu ils ont violé les femmes”, avait expliqué, à l’époque, Boubacar Taleb, un des responsables du MAA.
Seulement, pour les rebelles touareg, ce groupe serait lié au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’une des trois organisations jihadistes qui avaient pris le contrôle du Nord-Mali à la faveur d’une offensive du MNLA contre l’armée malienne. Difficile d’y voir clair…
Par ailleurs, un autre groupe qui s’était très discret depuis quelques semaines a aussi refait parler de lui. Ainsi, 200 touareg disant appartenir au Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), lequel a fait sécession avec l’organisation jihadiste Ansar Dine quand le vent a commencé à tourner, se sont regroupés dans la région de Kidal.
“Les hommes armés du MIA se trouvent dans un camp près de Kidal depuis vendredi”, a indiqué, à l’AFP, une source militaire africaine locale. “Le MIA est en train de faire une démonstration de force. Environ 200 de ses éléments armés sont entrés près de Kidal”, a-t-elle ajouté.
Cette information n’a pas été démentie par Alghabass ag Intallah, un des dirigeants du MIA. Mais ce dernier n’a pas souhaité en dire plus. “Oui les jeunes du MIA et d’autres se sont regroupés. On veut savoir si Bamako veut la paix ou pas”, a-t-il seulement affirmé.
Le secteur de Kidal est un foyer de tensions entre la rébellion touareg, dont c’est le bastion historique, et les autorités de Bamako. Lors de l’avancée franco-tchadienne vers cette région, le MNLA avait ainsi refusé la présence de militaires maliens.
Des députés de la mission sur Serval au Mali Depuis quelques heures, les militaires de Serval ont été préchauffés : ils auront de la visite dans
les jours qui viennent.
Une partie du voile a été levé ce soir dans l'hémicycle, ils vont notamment voir passer une dizaine
de députés de la commission de la défense en mission d'information sur Serval. Les élus
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devraient passer plusieurs jours sur place, notamment dans la capitale, Bamako, mais leur
programme précis n'est pas connu. C'est le premier déplacement de députés français au Mali. On
ignore si d'autres étapes sont prévues dans des pays de la région. Le Burkina Faso et le Tchad
ont été des points d'appui incontournables dans l'opération Serval.
Publié par mamouth leader à 4/22/2013 09:21:00 PM
TF Sabre (Mali) : et maintenant les photos Depuis hier et mon post signalant une opération
des forces spéciales dans l'ouest du Mali, l'EMA
a diffusé sur internet deux photos (EMA/ECPAD)
des forces spéciales en action.
La première, non datée et localisée, est assez
rare, elle montre un Tigre du 4e RHFS (1)
s'apprêtant à ravitailler sur un réservoir de
carburant souple aérolargué, une procédure pas
véritablement secrète, mais qui est montrée pour
la première fois. L'ambiance est assez réaliste et
on comprend que les hommes du 4e RHFS ont été captés dans l'action.
La deuxième photo illustre l'opération Taoudenni, dont je parlais hier. Pour ce qui est visible, il est
difficile de trancher sur l'unité présente à l'écran. Même s'il est possible d'en exclure quelques
unes.
La TF Sabre a doublé de volume par rapport à son format du 11 janvier. Néanmoins, une partie
des effectifs a commencé à rentrer en France,
depuis quelques semaines, afin de permettre
aux unités et leur personnel de se régénérer.
Comme les forces conventionnelles, les forces
spéciales qui les avaient précédées sur place
vont devoir durer dans la zone.
(1) ce régiment des forces spéciales a perdu un
de ses pilotes, le CBA Damien Boiteux, le 11
janvier, dans les tous premiers combats contre
les djihadistes.
Publié par mamouth leader à 4/19/2013 07:19:00 PM
Opération Serval : redéploiement et désengagement du GTIA 3 Mise à jour : 23/04/2013 18:48
Le 22 avril 2013, les premiers éléments du GTIA 3 ont été désengagés du théâtre malien.
Après le départ du GTIA TAP, les premiers éléments du GTIA 3 ont quitté le Mali le 22 avril. Ils rejoindront la France dans quelques jours après un passage au sas de décompression OPEX de Paphos à Chypre.
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Le GTIA 3, armé par le module en alerte Guépard et engagé dès le début de l’opération Serval, a été initialement projeté dans le Nord du Mali et engagé dans les opérations aux côtés du GTIA TAP dans le massif de l’Adrar des Ifoghas.
Le GTIA 3 était composé de marsouins du 1er régiment d’infanterie de marine (1er RIMa d’Angoulême), du 2e régiment d’infanterie de marine (2e RIMa du Mans), des bigors du 11e
régiment d’artillerie de marine (11e RAMa de La Lande d’Ouée) et des sapeurs de Marine du 6e régiment du génie (6e RG d’Angers).
Depuis la fin du mois de mars, le dispositif qui s’étendait de Bamako à Tessalit se réarticule et se concentre dans le centre du pays où les opérations visent à sécuriser la zone et à poursuivre la destruction des groupes terroristes.
Parallèlement au désengagement des premiers éléments du GTIA 3, une soixantaine de véhicules blindés a été désengagé par la route en direction de Bamako ; une rame essentiellement composée de chars AMX10 RC et de véhicules légers (PVP).
Plus de 500 soldats français ont déjà quitté le Mali depuis le début du désengagement des forces françaises entamé mi-avril. Le nombre de soldats français encore déployés au Mali s'élève à un peu moins de 4 000.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Opération Serval : la MISMA s’installe à Tombouctou Mise à jour : 23/04/2013 20:47
Le 23 avril 2013, dans la cadre du déploiement de la MISMA, le contingent burkinabé s’est vu
transférer la responsabilité de la sécurité de la zone de Tombouctou par les militaires de
l’Escadron d’aide à l’engagement (EAE), armé par le 1er régiment d’infanterie de Marine (1er
RIMa).
Libérée le 28 janvier 2013 par le GTIA 1, des éléments du
GTIA TAP et les forces maliennes, la ville de Tombouctou était
un des fiefs des terroristes islamistes au Mali. Le 17 février
2013, l’EAE a relevé les éléments du GTIA 1.
La mission des éléments français à Tombouctou était de
maintenir dans la durée un dispositif de sécurité en
coordination avec les forces maliennes. De nombreuses
patrouilles diurnes et nocturnes ont eu lieu dans la zone pour
marquer la présence des forces armées, faire du
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renseignement sur la menace des groupes armés et neutraliser les terroristes localisés.
Depuis l’arrivée des premiers éléments du bataillon burkinabé le 10 avril dernier, les militaires
français ont procédé à une passation de consignes progressive. Des patrouilles mixtes (français,
maliens et burkinabés) ont permis de reconnaître les points clés de la zone dans le centre de la
ville et ses environs. Une opération de fouilles et de sensibilisation auprès de la population a été
effectuée conjointement avec les militaires maliens et burkinabés le 22 avril, dans la région de
Tombouctou. Après le départ des éléments français qui interviendra dans les jours à venir, un
détachement de liaison (DLA) français, armé par une trentaine de militaires, restera déployé
auprès du bataillon burkinabé.
La cérémonie de transfert d’autorité s’est déroulée sur l’aéroport de Tombouctou. A cette
occasion, de nombreuses autorités civiles et militaires étaient présentes : le gouverneur et le
maire de Tombouctou, les chefs d’état-major généraux des armées maliennes et burkinabées, les
généraux Dembele et Traoré Honoré, le général nigérian Abdulkhadir, commandant la MISMA et
le général de Saint Quentin, commandant la force Serval.
Le déploiement de la MISMA à Tombouctou a été facilitée par l’action menée par la brigade
Serval depuis le 11 janvier 2013, en étroite coordination avec les FAM. C’est la deuxième relève
des troupes françaises, après celle de Ménaka le 22 mars 2013.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Unanimité pour la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Mali Ligne de Défense, 25.04.2013
Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté cet après-midi (10h à New York), à l'unanimité, la résolution 2100 prévoyant la création d'une force de maintien de la paix au Mali, la Minusma (pour Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Mali). Cette force comprendra 12 600 militaires à compter du 1er juillet. Les actuels contingents de la Misma basculeront dans la Minusma qui sera renforcée par des unités mauritaniennes, rwandaises...
Parmi les questions à régler figurent celle du choix d'un officier général à mettre à la tête de la Minusma et celle du soutien de cette force. Il pourrait être fait appel à des entreprises privées spécialisées dans la logistique.
Cette Minusma (Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) sera appuyée par un contingent français chargé de prévenir l'action éventuelle de djihadistes et de combattre les groupes armés détéctés.
Le ministre français de la défense a précisé dans un entretien à paraître demain dans Ouest-France (et dans Lignes de défense), la composition de la contribution française à la Minusma, à EUTM Mali et à la force française d'intervention.
7 – Défense de par le Monde
Les États-Unis demandent à intégrer l'Eurocorps Le Point.fr - Publié le 25/04/2013 à 09:15 - Modifié le 25/04/2013 à 10:25 - Par JEAN GUISNEL
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L'Europe de la défense a beau être en panne, elle fait des envieux. Washington veut devenir
"nation associée" et intégrer l'état-major. De quoi je me mêle ?
Photo d'illustration © Christian Hartmann / Sipa
On en apprend de belles en lisant le énième
rapport sur l'Europe de la défense, publié à la
commission des Affaires européennes de
l'Assemblée nationale par les députés Joaquim
Pueyo (socialiste, Orne) et Yves Fromion (UMP,
Cher), titré "La relance de l'Europe de la
défense". On y découvre notamment que les États-Unis réclament aujourd'hui officiellement le
statut de "nation associée" à l'Eurocorps. Les rapporteurs nous expliquent que l'Oncle Sam veut y
intégrer "sept militaires, voire un peu plus. [...] Mais la concrétisation de ce projet bloque
actuellement sur des questions de statut juridique des militaires américains qui seraient affectés à
Strasbourg."
Pas de volonté politique
Rappelons que l'Eurocorps, opérationnel depuis 1995, est un état-major de corps d'armée
européen. Il a vocation à diriger un ou plusieurs déploiements pouvant compter au total 65 000
hommes, mais ne dispose en permanence que d'un état-major de 400 hommes et d'une brigade
multinationale d'appui au commandement de 600 hommes. La France, l'Allemagne, la Belgique,
l'Espagne et le Luxembourg sont des "nations-cadres" de l'Eurocorps, auxquelles s'ajoutent les
nations "associées", à savoir la Grèce, la Turquie, la Pologne et l'Italie. La Roumanie les rejoindra
prochainement. C'est aussi ce statut de "nation associée" que réclament les États-Unis. Pour le
reste, les rapporteurs soulignent que l'Eurocorps aurait été parfaitement adapté pour prendre en
charge l'encadrement de l'opération Serval, au Mali : "À condition qu'une réelle volonté politique
existe [...], si cette mission lui était attribuée, il serait capable de planifier une opération militaire
terrestre dans des délais rapides." Certes, mais en matière de défense européenne, les "si" sont
légion...
La brigade franco-allemande, symbole inutile ?
Car souvenons-nous de la brigade franco-allemande (BFA), qui existe depuis 25 ans en associant
des unités françaises et allemandes, l'une de ces dernières étant implantée en France à Illkirch-
Graffenstaden, beau symbole de la réconciliation entre les deux pays. Mais les rapporteurs sont
tout aussi effondrés par la brigade que par l'Eurocorps : "En réalité, la BFA est très utilisée, mais
mal, c'est-à-dire pas sous la bannière européenne ; elle est projetée sur des mandats nationaux."
Et encore une fois, l'opération Serval est "typiquement l'opération dans laquelle la BFA aurait pu
être utilisée. [...] Encore eût-il fallu une volonté politique et cette dernière a fait défaut." Plus fort
encore ! La BFA n'a même pas été mise à contribution pour l'opération de formation de l'armée
malienne confiée à l'EUTM-Mali, qui a mis des mois à se mettre en place. Mais non, encore raté !
Enchevêtrement d'organismes
Tout est à l'avenant : les structures européennes qui se consacrent à la défense sont
innombrables, mais ne fonctionnent pas souvent, à l'image de la brigade franco-allemande qui ne
possède aucun lien avec l'état-major de l'Union européenne. Les rapporteurs écrivent d'ailleurs
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qu'"on se perd dans l'enchevêtrement de tous ces organismes". Il existe pourtant quelques bons
résultats, dont la mission anti-piraterie en Somalie Atalanta fait partie, et certains exemples de
coopération industrielle européenne sont des succès. Les armées de l'air coopèrent aussi
efficacement, à tel point que les Européens ont pu fournir de gros moyens logistiques à l'opération
Serval. À cet égard, les rapporteurs se plaisent à souligner que l'EATC (European Air Transport
Command) est une vraie réussite. Mais pour le reste, la défense européenne est encore une
utopie : "Pourquoi tant d'instances, pourquoi tant d'efforts pour en arriver à si peu de résultats ?
L'actualité malienne rend cette question encore plus lancinante." Et de conclure : "Il est évident
que l'Europe de la défense ne se construira pas à 27." À combien, alors ?
Les troupes britanniques quitteront l'Afghanistan
par le Tadjikistan Publié par Xinhua.http://french.news.cn le 19 Avril 2013, 12:57pm
DOUCHANBE, 18 avril - La Grande-Bretagne et le Tadjikistan ont signé jeudi un accord sur le transit d'équipements militaires et du personnel britanniques à partir de l'Afghanistan.
Selon le ministère des Affaires étrangères du Tadjikistan, l'accord prévoit que lors du retrait des troupes britannique d'Afghanistan, les équipements militaires et le personnel passeront par le territoire du Tadjikistan.
3.800 soldats britanniques quitteront cette année l'Afghanistan et 5.200 autres l'année prochaine.
Les forces de l'OTAN devraient transférer totalement la responsabilité de sécurité aux forces afghanes d'ici la fin de 2014.
Armement : les Etats-Unis inondent le marché au Moyen Orient La Tribune, M.C., avec agences | 22/04/2013, 12:18
Des F-16 pour les Emirats Arabes Unis Copyright Reuters
Les Etats-Unis s'apprêtent à conclure
d'importants contrats d'armement, d'une valeur
totale de 10 milliards de dollars, avec Israël, les
Emirats Arabes Unis, qui s'offrent 26 F-16, et
l'Arabie saoudite. L'annonce de ces projets de
ventes d'armes intervient à la veille du départ
du secrétaire américain à la Défense Chuck
Hagel pour une tournée dans la région qui le mènera dans ces trois pays ainsi qu'en Egypte et en
Jordanie.
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Les Américains ne font pas les choses à moitié. Plus agressifs sur les marchés à l'export, pour atténuer les baisses du budget du Pentagone, les Etats-Unis s'apprêtent à conclure d'importants contrats d'armement, d'une valeur totale de 10 milliards de dollars, avec Israël, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, trois alliés de Washington face à l'Iran, ont annoncé des responsables de la défense. Par son caractère inhabituel, cette annonce concernant trois pays, faite vendredi par ces responsables américains s'exprimant sous couvert de l'anonymat, apparaît comme un signal envoyé à Téhéran que les alliés de Washington renforcent leurs moyens militaires.
Le projet de contrat avec Israël concerne des missiles anti-radar utilisés pour éliminer les défenses anti-aériennes, de nouveaux radars pour les chasseurs israéliens, des avions de ravitaillement en vol KC-135 et des V-22 Osprey, des appareils mi-avion mi-hélicoptère, ont détaillé ces responsables devant des journalistes. Cette vente "non seulement maintient mais renforce l'avantage militaire qualitatif d'Israël" par rapport aux autres pays de la région, selon l'un d'eux. La loi américaine prévoit que les Etats-Unis fournissent une assistance militaire, actuellement de trois milliards de dollars annuels, qui assure à l'Etat hébreu la suprématie militaire dans la région. Le renforcement des capacités de frappes aériennes et de ravitaillement en vol de l'Etat hébreu vient à point nommé pour Israël, qui menace depuis plusieurs mois de s'attaquer au programme nucléaire iranien.
Des F-16 aux Emirats arabes Unis
Aux Emirats, les Etats-Unis s'apprêtent à vendre pour près de 5 milliards de dollars 26 chasseurs-bombardiers F-16 ainsi que des missiles sol-air, dont le modèle n'a pas été précisé. Cette vente menace-t-elle une éventuelle acquisition de Rafale par Abu Dhabi ? Pas sûr. Les Emiratis, qui gardent les Mirage 2000-9 ont toujours souhaité avoir une double source d'approvisionnement en matière d'aviation de combat. A suivre donc.
L'Arabie saoudite, qui avait conclu fin 2010 le plus gros contrat d'armement jamais enregistré par Washington, d'une valeur de 60 milliards de dollars et comprenant 84 avions F-15, devrait acheter les mêmes missiles air-sol que les Emirats. L'annonce de ces projets de ventes d'armes intervient à la veille du départ du secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel pour une tournée dans la région qui le mènera dans ces trois pays ainsi qu'en Egypte et en Jordanie. Selon l'un des responsables de la défense, "c'est l'une des ventes d'armes les plus complexes et organisées avec le plus de précautions de l'histoire américaine".
Un contrat justifié par la menace iranienne
Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel, en visite en Israël, a affirmé dimanche que la prochaine conclusion d'un énorme contrat de vente d'armes avec l'Etat hébreu envoyait un "signal très clair" à Téhéran afin de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. Chuck Hagel s'est exprimé juste avant d'atterrir à Tel-Aviv au début d'une tournée régionale de six jours, largement consacrée à la crise nucléaire iranienne et à la guerre civile en Syrie. Interrogé par des journalistes pour savoir si ce contrat d'armement de plusieurs milliards de dollars avec Israël, qui détient illégalement l'arme nucléaire, visait à montrer à Téhéran que l'option militaire était toujours sur la table, il a répondu : "Il ne fait pas de doute que c'est un autre signal très clair pour l'Iran". Les puissances occidentales et Israël soupçonnent l'Iran, malgré ses démentis, de chercher à développer la bombe atomique.
La tournée de Chuck Hagel au Moyen-Orient, la première depuis son arrivée au Pentagone il y a deux mois, devrait permettre de finaliser la vente, pour un montant global de dix milliards de dollars, de missiles et d'avions à Israël, aux Emirats arabes unis et à l'Arabie saoudite. Toutefois, selon des sources américaines, les armes pourraient ne pas être livrées avant des mois, voire plus.
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Des différences entre Israël et les Etats-Unis sur l'Iran
Au sujet de l'Iran, les dirigeants américains et israéliens ont néanmoins fait entendre des dissonances. Le président Barack Obama veut donner davantage de temps à la diplomatie et aux sanctions, tandis qu'Israël, seule puissance nucléaire régionale, a multiplié les menaces d'opération militaire préventive. "Israël et les Etats-Unis voient la menace iranienne exactement de la même façon. C'est quand on se penche dans le détail du calendrier, si et à quel moment l'Iran décide de fabriquer une arme nucléaire, qu'il peut y avoir quelques divergences", a admis Chuck Hagel. "Mais je crois que les éléments recueillis par nos services sont assez proches de ceux collectés par d'autres agences de renseignement", a ajouté le chef du Pentagone.
Chuck Hagel n'a pas souhaité commenter l'hypothèse d'une intervention solitaire israélienne, se contentant de rappeler qu'Israël est une nation souveraine qui a "le droit de se défendre et se protéger". Il a demandé à nouveau un peu de patience avant de voir si les sanctions et la diplomatie permettraient de convaincre l'Iran de changer de cap. "Je crois que notre stratégie est la bonne", a-t-il insisté tout en estimant qu'Israël a le "droit d'avoir sa propre évaluation". Chuck Hagel, qui s'était vu reprocher, avant sa nomination, son manque de fermeté envers l'Iran et de soutien envers l'Etat hébreu, est le troisième haut dirigeant américain à se rendre en Israël en un mois.
La menace iranienne rapporte gros à l'Amérique Le Point.fr - Publié le 23/04/2013 à 18:19 - Par ARMIN AREFI
Les États-Unis ont signé un contrat d'armement de dix milliards de dollars avec Israël, les
Émirats et l'Arabie saoudite. Un "signal clair" à Téhéran.
Le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel (au centre), est
accueilli ce mardi à Jérusalem par le Premier ministre israélien
Benyamin Netanyahou. © Jim Watson / Sipa
S'il subsiste des doutes quant à la nature
exacte du programme nucléaire iranien, il est un
fait certain : la menace agitée par Téhéran et
amplifiée par Tel-Aviv et Washington fait
vendre. La récente tournée moyen-orientale du secrétaire américain à la Défense en est le dernier
exemple. En visite en Israël dimanche, Chuck Hagel a annoncé la conclusion d'un contrat
d'armement de dix milliards de dollars à l'État hébreu, aux Émirats arabes unis et à l'Arabie
saoudite. Un "signal très clair" adressé à l'Iran, a souligné le responsable américain.
L'accord prévoit la vente à Israël de missiles antiradars conçus pour éliminer les systèmes de
défense antiaériens, de nouveaux radars pour ses avions de combat, d'avions de ravitaillement en
vol KC-135 et, pour la première fois, d'appareils de transport hybrides mi-avion mi-hélicoptère V-
22 Osprey. "Pour l'industrie américaine de l'armement, ces ventes représentent des retombées
énormes", souligne Jean-Loup Samaan, maître de conférences au département Moyen-Orient du
Collège de défense de l'Otan. "Une aubaine, d'autant plus que les États-Unis éprouvaient de
grandes difficultés à revendre ces avions de sauvetage."
Assistance militaire
"Dans une période de coupes dans le budget de la défense, ces ventes sont une bonne nouvelle
pour le secteur américain de l'armement", note de son côté François Géré*, directeur de l'Institut
français d'analyse stratégique (Ifas). En vertu de la loi américaine, les États-Unis doivent fournir
une assistance militaire à l'État hébreu - actuellement portée à trois milliards de dollars annuels -
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pour lui assurer la suprématie dans la région. Mais les monarchies pétrolières du Golfe ne sont
pas en reste. Les Émirats arabes unis devraient acquérir par le présent contrat des chasseurs F-
16, et l'Arabie saoudite les derniers modèles de missiles américains. La France, qui espère
toujours vendre ses avions Rafales à l'émir d'Abu Dhabi, appréciera.
"On peut toutefois se demander dans quelle mesure ces ventes sont utiles pour un scénario de
guerre dans le Golfe", relève Jean-Loup Samaan. "Sur le plan opérationnel, ces pays, dont les
capacités surpassent déjà celles de l'Iran, n'ont pas besoin dans l'immédiat de renforcer leurs
moyens défensifs." Cela est d'autant plus vrai que, d'après les accords militaires bilatéraux liant
les États-Unis à leurs alliés de la région, les Américains sont tenus d'intervenir en cas d'agression
d'un de ces pays par une puissance extérieure.
Stratégie d'endiguement
Mais la possibilité de voir la République islamique se doter de la bombe fait peur. Tant en Israël,
pour qui les diatribes anti-israéliennes des dirigeants iraniens sont la preuve que l'Iran n'hésitera
pas à attaquer l'État hébreu dès qu'il aura l'arme atomique, qu'en Arabie saoudite, rival régional
de la République islamique, qui souhaite à tout prix "couper la tête du serpent" chiite. Tous deux
souhaitent avoir la garantie de Washington qu'elle ne laissera pas l'Iran devenir une puissance
nucléaire.
Or, comme le souligne François Géré, "les États-Unis sont de plus en plus convaincus que le
dossier du nucléaire iranien ne sera pas réglé durant l'année 2013, car les élections iraniennes ne
permettront pas d'apporter de mesure concrète dans les négociations entre l'Iran et les grandes
puissances". Barack Obama souhaite encore donner du temps à la diplomatie et aux sanctions,
répétant que les États-Unis agiront militairement quand l'Iran sera sur le point d'assembler la
bombe. Une analyse qui ne convainc pas l'État hébreu, qui estime de son côté que la République
islamique ne doit pas atteindre le seuil nucléaire, ce qui laisse planer l'hypothèse d'une attaque
préventive sur les sites iraniens.
Encerclement de l'Iran
Pour pallier cette éventualité, potentiellement explosive pour la région, "Washington est donc en
train de mettre en place une stratégie d'endiguement de la menace iranienne, pour l'isoler tant
militairement que politiquement", estime François Géré. "La vente d'armes par les États-Unis vise
avant tout à rassurer leurs alliés, pour empêcher Israël de frapper, et l'Arabie saoudite de se
lancer dans la course au nucléaire", fait valoir Jean-Loup Samaan. Un contrat hautement
symbolique donc, d'autant plus que, d'après des sources américaines citées par l'AFP, les armes
pourraient ne pas être livrées avant des mois, voire plus.
À Téhéran, l'annonce américaine a été accueillie sans surprise. "Ce genre de vente d'armes
n'aura pour résultat que l'instabilité et l'insécurité dans la région", a réagi Ramin Mehmanparast,
porte-parole de la diplomatie iranienne. Il est vrai que l'Iran n'a envahi aucun pays dans son
histoire récente. Toutefois, la République islamique développe depuis plus de trente ans son
influence régionale à travers le Hezbollah chiite au Liban, ou le Hamas palestinien à Gaza. En
Syrie, pièce indispensable de l'axe Téhéran-Damas-Beyrouth, l'Iran dépêche depuis le début de la
révolte anti-Bachar el-Assad ses Gardiens de la révolution (armée idéologique) pour prêter main-
forte au régime syrien.
"L'acquisition de l'arme nucléaire par l'Iran pourrait lui permettre de rattraper son retard dans la
compétition régionale", prévient Jean-Loup Samaan. Contrairement aux monarchies du Golfe,
l'Iran n'est protégé par aucune grande puissance. La République islamique est, qui plus est,
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entourée d'une multitude de pays sunnites hostiles (sauf en Irak), alliés des États-Unis, où sont
établies des bases américaines. "Ce contrat d'armement aggrave la situation d'infériorité
conventionnelle de l'Iran", indique François Géré. "Cela ne peut que donner un argument à ceux
qui estiment, à Téhéran, que l'Iran a besoin de l'arme nucléaire."
La Corée du Nord intensifie ses menaces Le Point.fr - Publié le 21/04/2013 à 11:42 -
Pyongyang aurait récemment installé deux lanceurs de missiles supplémentaires sur sa côte
est, s'ajoutant aux sept déjà déployés, en prévision d'un tir.
Photo d'illustration. Des missiles sol-air déployés le 15 avril 2012 lors
d'une parade dans la capitale nord-coréenne. © Ed Jones / AFP
La Corée du Nord a récemment installé deux
lanceurs de missiles supplémentaires sur sa
côte est en prévision d'un tir qui préoccupe
Washington et ses alliés dans un contexte de
vives tensions sur la péninsule coréenne, a rapporté dimanche l'agence de presse Yonhap. Deux
tracteur-érecteur-lanceur (TEL) de missiles à courte portée Scud ont été déployés la semaine
dernière dans la province du Hamgyong méridional (nord-est), selon l'agence sud-coréenne qui a
cité un haut responsable sud-coréen.
"Nous avons découvert que le Nord a déplacé deux TEL supplémentaires sur sa côte est (...)
après le 16 avril", a indiqué ce responsable. Le ministère de la Défense sud-coréen n'était pas
immédiatement en mesure de confirmer cette information. Selon les services de renseignements
de Corée du Sud, le Nord a récemment déployé sur sa côte orientale sept lanceurs, dont deux
lanceurs de missiles Musudan, d'une portée théorique de 4 000 kilomètres, capables d'atteindre la
Corée du Sud, le Japon et l'île américaine de Guam.
Menace de "guerre thermonucléaire"
Certains experts pensaient que la Corée du Nord effectuerait des tirs autour du 15 avril pour
marquer le 101e anniversaire de la naissance du fondateur du régime, Kim Il-sung. Leurs
prédictions ne se sont pas vérifiées mais la menace demeure depuis que le Nord a annoncé, le 26
mars, avoir placé en état de préparation maximale toutes ses unités d'artillerie et ses unités
balistiques. Un ou plusieurs essais pourraient survenir autour du 25 avril, date anniversaire de la
création de l'armée nord-coréenne, selon un autre responsable sud-coréen cité par Yonhap.
Les tensions sur la péninsule coréenne se sont amplifiées depuis un nouveau train de sanctions
pris par l'ONU après le troisième essai nucléaire conduit par Pyongyang le 12 février. Furieux de
ces sanctions et de manoeuvres militaires américano-sud-coréennes en cours, le régime de
Pyongyang a multiplié les invectives et menacé Séoul et Washington de "guerre thermonucléaire".
Le régime de Pyongyang a procédé à trois essais nucléaires depuis 2006. Il a par ailleurs réussi à
mettre un satellite en orbite le 12 décembre mais ne dispose pas à ce stade de moyens de lancer
un missile balistique intercontinental (ICBM), comme le Taepodong-2 qu'il s'efforce de mettre au
point.
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La seule capacité balistique avérée sur le plan opérationnel de la Corée du Nord est le missile No-
Dong-1, d'une portée de 1 300 kilomètres, selon l'Arms Control Association.
La Corée du Nord exige sa reconnaissance en
tant que puissance nucléaire Leuksénégal, Tuesday, 23 April 2013 08:39
La Corée du Nord a réitéré mardi son exigence d'être reconnue en tant que puissance nucléaire
par la communauté internationale comme préalable à une reprise du dialogue avec les États-
Unis et leurs alliés. Cette reprise de dialogue se fera "entre États possédant l'arme nucléaire" ou
ne sera fera pas, a prévenu le journal officiel nord-coréen Rodong Sinmun dans un commentaire.
La condition d'un abandon par Pyongyang de son programme nucléaire et balistique avant le
retour à la table des discussions avec Washington est "totalement inacceptable", a-t-il ajouté.
Pyongyang, qui revendique son statut de puissance nucléaire, est soupçonné de détenir plusieurs
bombes nucléaires et de procéder à des essais atomiques afin de parvenir à les miniaturiser.
Washington reste officiellement inflexible sur la dénucléarisation de la Corée du Nord à laquelle le
régime s'était engagé en 2005 malgré sa sortie du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) en
janvier 2003. Le pays a fait exploser sa première bombe atomique en 2006, une deuxième en mai
2009 et une troisième en février 2013.
La Corée du Nord exige quant à elle le retrait des sanctions de l'ONU, une demande jugée
exorbitante et inacceptable par les Nations unies et les États-Unis. Elle a également exigé la fin
des manoeuvres militaires conjointes conduites par les États-Unis et la Corée du Sud dans le sud
de la péninsule.
Taïwan effectue des manœuvres militaires au milieu de tensions sino-américaines grandissantes Mondialisation.ca, 22 avril 2013 - Par John Chan
Taïwan est en train de mener cette semaine des manoeuvres militaires à balles réelles et selon le
scénario d’une attaque chinoise sur les îles Penghu de Taïwan. Cela s’inscrit dans le contexte de
tensions grandissantes en Asie de l’Est. Celle-ci sont attisées par la stratégie américaine du «
pivot vers l’Asie » viseant à contenir la Chine, ce qui inclut les récentes menaces de guerre
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américaines relatives au programme nucléaire de la Corée du Nord et des querelles au sujet des
îles Senkaku/Diaoyu.
Ces exercices, étalés sur cinq jours et baptisés
Han Kuang, servent à tester sur les îles qui sont
situées dans le détroit de Taïwan entre le
continent chinois et l’île de Taïwan, 145
différents types d’équipement, comme des
frégates de la marine, des chars de l’armée et
des missiles anti-navire et de défense aérienne.
La Chine pour sa part, a stationné des
centaines de milliers de soldats sur certaines
parties de son territoire le long du détroit de
Taïwan, aux côtés de centaines d’avions de
combat et d’un millier de missiles balistiques
tactiques. Ceci a incité des commentateurs
militaires à suggérer que la Chine serait susceptible de gagner une guerre conventionnelle
localisée et menée dans le détroit de Taïwan contre les forces taïwanaises et américaines.
Hier, le président Ma Ying-jeou du parti taïwanais Kuomintang (KMT) au pouvoir a inspecté les
exercices manifestement organisés pour modérer les critiques des médias et des législateurs
selon lesquels l’armée taïwanaise ne faisait pas assez d’efforts pour protéger Taïwan contre la
Chine.
Ma a dit: « Au cours de ces quelques dernières années et suite à un développement économique
rapide, les communistes chinois [c’est-à-dire le gouvernement chinois de la métropole] ont
entrepris un renforcement massif, tant en qualité qu’en quantité. En dépit de la menace, nous
devons faire des préparatifs si nous voulons maintenir la paix dans le Détroit de Taïwan. »
Mardi, la Chine a publié un Livre Blanc de la défense qui a critiqué « Les forces séparatistes de
l’indépendance taïwanaise » en disant qu’une déclaration officielle d’indépendance de Taïwan
constituerait la « plus grande menace au développement pacifique des relations entre les deux
rives du Détroit. »
Après avoir été renversé par le Parti communiste chinois (CCP) lors de la révolution de 1949, le
régime du KMT de Chiang Kai-chek soutenu par les Etats-Unis a fui vers Taïwan. Le
gouvernement de Taïwan prétend encore être le seul gouvernement de la Chine. Le
gouvernement chinois du continent à Beijing maintient que Taïwan fait partie de la Chine et a
précédemment menacé de faire la guerre si Taïwan déclarait l’indépendance. En 2005, Beijing a
adopté une « loi anti-sécession » nécessitant une action militaire si Taïwan faisait sécession.
Ces tensions soulignent la signification de la récente signature de l’accord de pêche – après 17
années et 16 tours de pourparlers sans résultat – entre Taïwan et le Japon au sujet des îles
contestées de Senkaku/Diaoyu. Le Japon a fait des concessions, permettant aux bateaux
taïwanais de pêcher à une distance de 19 kilomètres des îles.
Après la première guerre sino-japonaise de 1895, le Japon avait annexé les îles connues sous le
nom de Senkaku en japonais et de Diaoyu en chinois, ainsi que Taïwan. L’année dernière, ces
îlots rocheux ont fait l’objet d’un affrontement militaire explosif entre la Chine et le Japon qui
administre les îles après que le Japon les ait achetées à leur propriétaire privé. Le Japon et la
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Chine ont tous deux monté des campagnes chauvines promouvant leurs revendications de ces
îles tout en déployant des forces navales dans la région.
Immédiatement après l’actuel arrangement conclu avec le Japon, Wang Jin, le directeur de
L’Administration des gardes-côtes taïwanais a dit que tout bateau de pêche non taïwanais – c’est-
à-dire, y compris les navires battant pavillon chinois – se trouvant dans les eaux territoriales des
îles serait expulsé « en vertu des lois. »
L’accord devait forcément contrarier la Chine. Premièrement, Tokyo a effectivement violé la
politique « d’une seule Chine » en traitant Taipei en tant que gouvernement souverain, apte à
signer un accord avec le Japon. La Chine considère Taïwan comme une province renégate.
Deuxièmement, Taïwan, en concluant l’accord de pêche, a tacitement reconnu le contrôle du
Japon sur les îles que la Chine revendique.
La Chine a immédiatement critiqué l’accord. « Nous sommes extrêmement préoccupés par le fait
que le Japon et Taïwan négocient et signent un accord de pêche, » a déclaré le porte-parole du
ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei.
Le 17 avril, jour anniversaire du traité de Shimonoseki qui a mis fin en 1895 à la guerre sino-
japonaise, la Chine a envoyé deux navires de guerre pour patrouiller près des îles
Senkaku/Diaoyu et marquer son opposition au contrôle exercé sur les îles par le Japon.
Les récents exercices militaires à Taïwan et le changement soudain de la politique taïwanaise au
sujet des îles Senkaku/Diaoyu montrent que de puissantes forces sont en train de pousser les
élites dirigeantes taïwanaises vers un alignement plus étroit avec l’impérialisme américain et ses
alliés régionaux, comme le Japon – au moment même où les Etats-Unis intensifient les tensions
avec la Chine.
Après que le KMT ait remporté les élections de 2008, Washington a observé avec un certain
malaise la signature par Taïwan des accords de libre-échange pour intégrer la Chine
économiquement à Taïwan qui dispose de dizaines de milliards de dollars d’investissement sur le
continent. Ma a suivi une politique de « non à l’indépendance, non à l’unification et de non à la
violence » contre des partis prônant l’indépendance au sein de l’establishment politique taïwanais.
Cependant, le KMT a aussi entretenu ses liens de longue date avec l’impérialisme américain.
En septembre dernier, à l’apogée des affrontements entre la Chine et le Japon sur les îles
Senkaku/Diaoyu, les bateaux des gardes côtes japonais et taïwanais ont mutuellement tiré au
canon à eau les uns sur les autres près des îles alors que des bateaux de pêche taïwanais
pénétraient dans des eaux revendiquées par le Japon. Tout comme Beijing, le gouvernement de
Taïwan, officiellement connu sous le nom de République de Chine, affirme que les îles sont un
territoire chinois.
C’est ce qui a conduit certains analystes à spéculer sur une alliance conclue au sujet des îles
entre la Chine du continent de Taïwan contre le Japon. Toutefois, les relations stratégiques
américaines avec Taïwan sont restées étroites. En 2010 et en 2011, le gouvernement Obama a
signé plusieurs programmes de vente d’armes à hauteur de plusieurs milliards de dollars afin de
renforcer l’armée taïwanaise en provoquant de vigoureuses protestations de la part de la Chine.
Lors de sa rencontre avec le président Ma à Taïwan en janvier dernier, le sénateur américain
James Inhofe a divulgué que Washington planifiait de massives ventes d’armes à Taïwan – dont
30 hélicoptères d’attaque AH-64, 60 hélicoptères de transport tactique 60M Blackhawk et des
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missiles sol-air PAC-3 (Patriot Advanced Capability). Inhofe dirige le dit Comité sénatorial Taïwan,
qui a exigé la vente d’avions de chasse F-16C/D à Taïwan – une décision que le gouvernement
Obama avait précédemment rejetée.
Selon deux articles parus en janvier dernier dans China.org, si le dernier paquet est approuvé, les
ventes d’armes du gouvernement Obama à Taïwan représenteront un tiers des exportations
militaires américaines totales à ce pays depuis que Washington a établi des relations
diplomatiques avec Beijing en 1979. Durant la même année, la loi nommée Taiwan Relations Act
(Loi sur les relations avec Taïwan) a été passée pour livrer des armes à Taïwan et « maintenir une
capacité de défense suffisante » contre la Chine.
En renforçant la défense de Taïwan contre la Chine et en intensifiant les tensions à travers l’Asie
de l’Est, le gouvernement Obama est en train de rapprocher davantage la région d’une vraie
guerre.
Taïwan a été discrètement inclue dans le réseau de missiles antibalistique américain en Asie du
Pacifique qui vise avant tout à saper les forces nucléaires de la Chine et qui est un élément clé du
« pivot vers l’Asie » des Etats-Unis. En février, un radar qui a coûté 1,4 milliard de dollars a été
mis en service dans le Nord de Taïwan. Il est capable de détecter l’arrivée des missiles jusqu’à
une distance de 5.000 kilomètres.
Taipei a utilisé ce radar pour surveiller l’essai de missile balistique effectué en décembre par la
Corée du Nord et le test d’un missile antibalistique dans l’espace effectué par la Chine en janvier.
Kevin Cheng, le rédacteur du Asia-Pacific Defence Magazine de Taïwan, a dit : « Grâce au
partage avec les Etats-Unis des informations qu’ils recueillent avec le système radar, Taïwan est
devenu un lien crucial dans le réseau stratégique de la défense américaine dans la région. »
Article original, WSWS, paru le 18 avril 2013
Regain de tension entre Tokyo et Pékin au sujet
des îles Senkaku Zone Militaire, 23 avril 2013 – 16:41
Depuis des années, Tokyo et Pékin se disputent la souveraineté de l’archipel Senkaku/Diaoyu, qui, situé à 200 km au nord-est de Taïwan et à 400 km au sud des côtes nippones, occupe une position stratégique et dont les fonds recéleraient des ressources énergétiques.
Seulement, les tensions entre les deux capitales ont fini par s’accentuer et plusieurs incident notables se sont produits eu lieu au cours de ces derniers mois, la Chine envoyant régulièrement, dans le secteur de cet archipel administré par Tokyo, des navires de son administration maritime ainsi que des avions de reconnaissance. Ce à quoi le Japon réplique en y dépêchant ses garde-côtes et ses avions de combat.
La crainte est que l’une de ces confrontations puisse dégénérer. Cela a failli être le cas quand des F-15 japonais sont tombés nez à nez avec des J-10 chinois chargé de protéger justement un avion de patrouille maritime envoyé en mission au-dessus des îles Senkaku. Ou encore quand le radar de contrôle de tir d’une frégate chinoise s’est verrouillé sur un navire des Forces d’autodéfense nippones.
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Et ce 23 avril, Pékin a une nouvelle fois donné dans la surenchère en envoyant une flottille forte de 8 navires patrouiller dans les eaux de l’archipel convoité. Jamais autant de bateaux n’avaient été jusqu’à présent déployés par la Chine dans ce secteur.
Hasard ou pas, cette action a été décidée le jour même où 170 députés japonais se sont rendus au sanctuaire shintoïste Yasukuni, à Tokyo, où est honorée la mémoire des 2,5 millions de soldats nippons morts pour leur patrie, dont 14 responsables reconnus coupables de crimes de guerre par les Alliés lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Or, les autorités chinoises ont condamné cette visite. “Quelle que soit la forme qu’elles prennent, et quelles que soient les qualités de leurs auteurs, les visites de responsables japonais à Yasukuni sont par définition des tentatives de nier le passé d’agression du Japon”, a en effet déclaré Hua Chunying, porte-parole de la diplomatie chinoise.
Quoi qu’il en soit, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a mis en garde Pékin en affirmant que toute tentative de débarquement chinoise sur l’archipel serait repoussée. “Il serait normal que nous les repoussions par la force si d’aventure ils débarquaient”, a-t-il déclaré, en réponse à un question qui lui était posée au Parlement à ce sujet.
Par ailleurs, un mouvement nationaliste japonais, Ganbare Nippon (“Sois ferme, Japon”), a annoncé avoir envoyé 9 bateaux de pêches dans les eaux de l’archipel Senkaku afin d’y affirmer la souveraineté japonaise. Et cette initiative a été fermement critiquée par le gouvernement chinois, qui l’estime “illégale et provocatrice.” Une protestation officielle a d’ailleurs été envoyée à Tokyo.
Diaoyutai : Taipei appelle Tokyo et Pékin à la
retenue Taïwan Info, Mercredi 24 avril 2013
Taipei a réitéré hier son appel à la retenue à l’adresse de Tokyo et de Pékin alors que des
bâtiments chinois de surveillance, des vedettes de Gardes-côtes et des bateaux de militants
japonais se sont croisés en mer de Chine orientale dans les eaux faisant l’objet du conflit de
souveraineté.
« Nous espérons que toutes les parties feront preuve de retenue et n’agiront pas de manière à
accroître les tensions dans la région », a déclaré Anna Kao [高安], la porte-parole du ministère
des Affaires étrangères, qui a appelé les parties à répondre aux termes de l’Initiative de paix
proposée le 5 août 2012 par le président de la République, Ma Ying-jeou [馬英九].
Anna Kao a également rappelé la position de Taipei dans ce conflit, soulignant que les îles
Diaoyutai, connues sous le nom de Senkaku en japonais, sont une partie inaltérable du territoire
national de la République de Chine. Un accord historique sur les droits de pêche portant sur la
zone signé par Taipei et Tokyo le 10 avril a toutefois représenté une réponse positive de Tokyo à
l’Initiative de paix de Ma Ying-jeou, ce qui a permis d’apaiser les tensions dans la zone.
Mardi matin, un nombre exceptionnellement élevé de bâtiments chinois de surveillance ont
pénétré la zone des 12 milles marins entourant les îles tandis que plus de 80 militants japonais se
sont dirigés vers la zone, escortés de vedettes des Gardes-côtes nippons.
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La Chine veut se doter d'un deuxième porte-avions plus grand que le premier Le Vif » Belga Generique », mercredi 24 avril 2013 à 07h24
(Belga) La Chine va se doter de plusieurs porte-avions et le deuxième devra être plus grand et capable d'accueillir plus de chasseurs que le premier, a indiqué un haut responsable militaire chinois cité mercredi par l'agence Chine nouvelle.
La Chine veut se doter d'un deuxième porte-avions plus grand que le premier
"Nous espérons que le prochain porte-avions sera plus
grand et qu'il pourra transporter plus d'avions", a expliqué le
contre-amiral Song Xue, chef d'état-major adjoint de la
Marine chinoise, aux attachés militaires de 64 pays, selon
l'agence officielle chinoise. Ceux-ci étaient reçus mardi pour
le 64e anniversaire de la fondation de la marine de l'Armée populaire de libération. En septembre
dernier, la Chine a mis en service son premier porte-avions, le Liaoning, construit à partir de la
coque d'un navire destiné à l'origine à la Marine soviétique, le Varyag, qui n'avait jamais été
achevé. Cette mise en service était intervenue en pleine crise des relations entre Pékin et Tokyo
autour de la souveraineté d'îles - appelées Diaoyu en chinois et Senkaku en japonais - en mer de
Chine orientale. Le contre-amiral a expliqué que la Marine chinoise mettait actuellement en place
un groupe aérien composé d'au moins deux escadrilles pour le Liaoning, comprenant à la fois des
chasseurs, des avions de reconnaissance, des appareils antisousmarins et de brouillage
électronique, ainsi que des aéronefs à décollage vertical. Le responsable a d'autre part déclaré
que des informations de presse selon lesquelles ce deuxième porte-avions chinois serait construit
à Shanghai étaient inexactes. Des essais d'atterrissage et de décollage ont déjà été effectués par
des chasseurs J-15 à bord du Liaoning, mais le contre-amiral Song a indiqué que d'autres essais
aériens été nécessaires avant que ces chasseurs-bombardiers dérivés du modèle russe Sukhoï
Su-33 soient opérationnels. (Belga)
Rabat a annulé l’exercice américano-marocain
African Lion
Zone Militaire, 20 avril 2013 – 9:14
Le Maroc a annulé brutalement l’exercice African Lion que ses forces armées devaient mener
conjointement sur son territoire avec un contingent de 1.400 militaires américains à partir du 17
avril.
Organisées chaque année, ces manœuvres militaires, dont la phase préparatoire avait débuté le 7
avril, devaient porter sur les opérations amphibies et de maintien de la paix, le ravitaillement
aérien et les vols à basse altitude. Une vingtaine de pays observateurs avaient été invitiés à y
assister.
“Les exercices ont été reportés à la demande du royaume du Maroc”, a confirmé un porte-parole
de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique. Aucune date pour qu’ils
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soient menés ultérieurement n’a été précisée. “Nous nous organisons pour anticiper le
redéploiement de nos troupes sur leur base d’origine”, a-t-il ajouté.
La raison de cette décision prise par Rabat est liée à la question du Sahara occidental. En cause,
la volonté de Washington de soumettre au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution
visant à étendre le mandat de la mission des Nations unies au Sahara occidental (MINURSO) au
respect des droits de l’homme.
Or, pour Rabat, une telle initiative n’est pas acceptable car elle “dénaturerait” le mandat de la
MINURSO, lequel s’achève à la fin de ce mois, et porterait “atteinte à sa souveraineté.”
Selon son chef d’état-major, l’armée israélienne
a les capacités pour attaquer seule l’Iran
Zone Militaire, 20 avril 2013 – 8:41
Les négociations entre les pays du groupe 5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de
sécurité de l’ONU – Allemagne) et l’Iran au sujet du nucléaire menée au début de ce mois au
Kazakhstan, n’ont pas avancé d’un pouce. Les positions “restent très éloignées sur le fond”, a
commenté Catherine Ashton, la représentante de la diplomatie de l’Union européenne.
Et, en Israël, l’on s’impatiente. Ainsi, le ministre israélien des Affaires stratégiques, en charge de
la lutte contre le programme nucléaire iranien, Youval Steinitz, a lancé un appel à la communauté
internationale pour que soit fixé à Téhéran un ultimatum de “quelques semaines à un mois” pour
mettre un terme à l’enrichissement de l’uranium sous peine de frappes militaires. “Les Iraniens
jouent leur petit jeu et rigolent jusqu’à obtenir la bombe”, a-t-il affirmé sur les ondes de la radio
militaire.
A l’occasion du 65e anniversaire de la fondation de l’Etat hébreu, le Premier ministre israélien,
Benjamin Netanyahu, a abordé, le 16 avril, le dossier du nucléaire iranien. “Nous devons
empêcher l’Iran d’obtenir des armes nucléaires”, a-t-il affirmé. “Nous avons vu les conséquences
de l’obtention par un Etat voyou de l’arme nucléaire, a-t-il ajouté, en faisant allusion à la Corée du
Nord. “Des sanctions sévères et des négociations ne suffisent pas toujours”, a-t-il estimé.
Le même jour, dans un entretien accordé à la radio publique, le chef d’état-major israélien, le
général Benny Gantz, a souligné que Tsahal avait les capacités d’agir seule, c’est à dire sans
appui américain, contre le programme nucléaire iranien. “Nous avons nos plans, nos prévisions,
nos évaluations (…) le moment venu nous déciderons”, a-t-il expliqué.
Dans un autre entretien, donné cette fois au site d’informations en ligne Ynet, le général Ganz
s’est montré plus prudent en laissant entendre que des frappes contre les sites nucléaires iraniens
n’étaient toutefois pas imminentes et que la priorité restait aux sanctions contre Téhéran,
sanctions justement qualifiées d’insuffisantes par Benjamin Netanyahu…
“L’Iran a les moyens d’atteindre une capacité nucléaire avant la fin de l’année, mais cela ne veut
pas dire qu’il en sera là”, a déclaré le général israélien. “Les pressions sur l’Iran doivent
s’intensifier: l’isolement, les sanctions, la poursuite de la pression et les capacités opérationnelles
que je ne vais pas détailler. Nous avons la capacité de faire face aux dangers posés par l’Iran
mais je ne veux pas entrer dans les détails opérationnels”, a-t-il ajouté.
81
Quant au ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, il a estimé que seule une action
“énergique” peut permettre de faire face à la menace posée par le nucléaire iranien et qu’il n’y a
qu’en “plaçant le régime de Téhéran devant le dilemme de choisir entre la bombe et sa survie
qu’on peut faire cesser ce projet.”
“Israël ne devrait pas mener la campagne contre l’Iran”, a-t-il continué, en soulignant que cela
revenait à la communauté internationale de le faire. Mais, a-t-il fait valoir, l’Etat hébreu “doit se
préparer à la possibilité de devoir se défendre tout seul.”
Par ailleurs, les Etats-Unis, dont le président, Barack Obama, a affirmé le mois dernier que l’Iran
pourrait se doter de l’arme nucléaire d’ici un peu plus d’un an, s’apprêtent à conclure d’importants
contrats d’armement avec Israël.
D’après des confidences faites à la presse sous le couvert de l’anonymat par des responsables
américains, il serait question de livrer à l’Etat hébreu des missiles anti-radars pour éliminer les
défense anti-aériennes, de nouveaux radars pour les chasseurs-bombardiers israéliens, des
avions de ravitaillement en vol (et pour frapper en Iran, l’aviation israélienne en manque) ainsi que
des appareils V-22 Ospreys.
La Serbie et le Kosovo sur le point de clore le dernier conflit des Balkans Le Point, - Publié le 20/04/2013 à 12:35
La Serbie et le Kosovo sont parvenus à un
accord de principe en vue de normaliser leurs
relations, paraphé par des hommes qui il y a 14
ans se faisaient encore la guerre, Belgrade et
Pristina, sous l'égide de l'UE, étant sur le point
de tourner la dernière page des conflits ayant
ensanglanté l'ex-Yougoslavie.
Aujourd'hui Premier ministre du Kosovo, Hashim
Thaçi était le commandant de la guérilla
indépendantiste kosovare, alors que le chef du
gouvernement serbe Ivica Dacic, était le porte-parole de l'ex-homme fort de la Serbie, Slobodan
Milosevic, décédé en 2006 dans la prison du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie,
qui le jugeait pour sa responsabilité dans les conflits qui ont déchiré les Balkans dans les années
1990.
Et le numéro 2 du gouvernement serbe, le très influent Aleksandar Vucic, était lui, ministre de
l'Information de Milosevic.
Une campagne de frappes aériennes de l'Otan au printemps 1999 a chassé les forces serbes du
Kosovo et mis fin à la répression qu'elles menaient contre la guérilla kosovare et la population
civile. Neuf ans plus tard, appuyé par les Etats-Unis et une majorité des pays de l'Union
européenne, Pristina proclamait son indépendance, que Belgrade refuse toujours de reconnaître.
"Un exemple parfait de justice divine: le Kosovo a été reconnu par ceux qui ont mené la Serbie en
guerre", a commenté à l'adresse de MM Dacic et Vucic, le journaliste serbe Daniel Bukumirovic
sur sa page Facebook.
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Samedi, au lendemain de la signature de l'accord, la presse kosovare était enthousiaste. "Accord
historique" titrait le quotidien Koha Ditore tandis qu'Express y voyait une "Nouvelle confirmation
que le Kosovo est indépendant, souverain et libre".
A Belgrade, la presse illustrait les divisions de la société serbe sur ce sujet. Si le très sérieux
Politika, titrait d'un ton neutre "Belgrade et Pristina sont parvenus à un accord", le quotidien Nase
Novine affirmait: "Journée noire ! Le Kosovo ne nous appartient plus. La Serbie a capitulé devant
Bruxelles !".
En revanche, Kurir se réjouissait d'une "Victoire de la diplomatie serbe" tandis que, plus
pragmatique, Blic exigeait que Bruxelles octroie rapidement à la Serbie une date pour démarrer
les négociations d'adhésion à l'Union européenne.
C'était cet argument que l'UE a utilisé pour faire pression sur Belgrade car sans accord avec
Pristina, la Serbie risquait de voir son rapprochement européen reporté sine die.
L'accord, dont les 15 points n'ont pas été rendus publics par l'UE, porte sur le degré d'autonomie
accordé aux 40.000 Serbes du nord du Kosovo.
Selon une version non-officielle de l'accord publiée vendredi par le quotidien kosovar Express, les
Serbes du Kosovo auraient le droit de nommer le chef de la police régionale, qui agirait
néanmoins sous le commandement du ministre de l'Intérieur de Pristina.
La communauté serbe serait également responsable de la gestion des tribunaux dans les régions
où elle est majoritaire, tout en "fonctionnant au sein des institutions légales du Kosovo", selon le
quotidien.
L'analyste politique serbe Dragan Bujosevic a fait valoir que désormais "le plus difficile sera de
démontrer aux Serbes du Kosovo, que cet accord est dans leur intérêt".
Mais, a-t-il assuré, avec cet accord "la guerre a été remplacée par la paix et le passé par l'avenir".
Dans le nord du Kosovo, où les Serbes se sentent trahis par Belgrade, les élus des conseils
municipaux de cette région qui échappe au contrôle des autorités de Pristina, ont exigé
l'organisation d'un référendum "en Serbie" portant sur "l'acceptation des conditions" de cet accord.
Belgrade et Pristina, ont jusqu'à lundi pour confirmer l'accord paraphé, date à laquelle la question
sera à l'ordre du jour d'une réunion des ministres des Affaires européennes à Luxembourg.
Le Pentagone ne veut pas faire de
commentaires sur l’éventuel usage d’armes
chimiques en Syrie
Zone Militaire, 18 avril 2013 – 17:56
Visiblement, le possible usage d’armes chimiques en Syrie pose un problème au Pentagone. L’été
dernier, le président Obama avait affirmé qu’une telle éventualité serait de nature à motiver une
intervention militaire contre le régime de Bachar el-Assad.
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Or, il semble bel et bien que de telles armes aient été utilisées. La semaine passée, des
diplomates en poste aux Nations unies ont confié qu’il existait en effet des “preuves solides”
concernant l’emploi de substances chimiques. Un élément confirmé, si l’on en croit le quotidien
The Times, par un laboratoire du ministère britannique de la Défense.
“Le Royaume-Uni est de plus en plus préoccupé par le fait qu’il y ait des preuves de l’utilisation
d’armes chimiques en Syrie. Ces allégations doivent être examinées d’urgence”, avait affirmé
William Hague, le chef du Foreign Office.
Mais comme il n’est pas possible de déterminer, pour le moment, quel camp a effectivement
utilisé des armes chimiques, les Occidentaux font désormais preuve de prudence. Et puis ils sont
désormais peu pressés d’intervenir militairement en Syrie, et cela d’autant plus qu’un des
principaux groupes rebelles, le front al-Nosra, a fait allégeance à al-Qaïda.
Interrogé sur cette affaire par un sénateur de la commission des Forces armées, le secrétaire
américain à la Défense, Chuck Hagel, a botté en touche. “Nos agences de renseignement sont
plus en mesure de dire ce que nous savons et ce que nous ne savons pas (…). Je crois que cela
doit être abordé lors d’auditions à huis clos”, a-t-il déclaré.
Quant au chef d’état-major interarmées, le général Martin Dempsey, il n’a guère été plus loquace.
“Je ne peux rien dire de plus pendant cette audition”, a-t-il répondu au sénateur John McCain, qui
l’interrogeait également sur l’usage d’armes chimiques en Syrie.
Pour autant, les deux responsables du Pentagone ont réaffirmé la position officielle définie par le
président Obama. “Si Assad et ceux sous son commandement ont recours aux armes chimiques
ou manquent à leurs obligations de les sécuriser, il y aura des conséquences et ils seront tenus
pour responsables”, a rappelé Chuck Hagel.
Quant à la sécurisation des arsenaux chimiques syriens, dont l’on redoute qu’ils puissent tomber
entre de mauvaises mains (mais est-ce déjà le cas?), le général Dempsey a expliqué que cela
pourrait être délicat car les armes en question “ont été déplacées et que les sites de stockage sont
assez nombreux.”
Pourtant, en septembre dernier, la localisation des armes chimiques syriennes, même après avoir
été déplacées, ne semblait pas poser de problème. “Selon des renseignements concernant
certaines de ces installations, il y a eu des déplacements par les Syriens pour améliorer la
sécurité (…) de ces arsenaux chimiques”, avait affirmé Leon Panetta, le prédécesseur de Chuck
Hagel à la tête du Pentagone. “Donc, alors qu’il y a eu des mouvements limités, les principaux
sites demeurent en place et restent en sécurité”, avait-il insisté.
En attendant, la seule décision annoncée par M. Hagel est l’envoi en Jordanie d’une unité d’état-
major de l’US Army, soit 200 hommes, afin de renforcer “les efforts engagés l’an dernier pour
éviter une contagion des violences” à ce pays et, le cas échéant, sécuriser les stocks d’armes
chimiques syriens. Si l’on s’en tient à ce qu’avait déclaré Leon Panetta en janvier dernier, il n’est
pas question pour les Etats-Unis d’envoyer des troupes en territoire syrien “pour une telle mission
dans un environnement hostile.
En réaction à l’annonce de cette mesure, le président syrien a affirmé que “l’incendie ne s’arrêtera
pas à nos frontières, tout le monde sait que la Jordanie est aussi exposée (à la crise) que la
Syrie”, en faisant valoir que “des milliers de combattants étaient entrés en Syrie par la Jordanie
pour affronter l’armée syrienne.”
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Pour le renseignement militaire israélien, Damas
a bien utilisé des armes chimiques Zone Militaire, 23 avril 2013 – 17:21
L’été dernier, le président Obama avait mis en garde le régime de Bachar el-Assad sur l’éventuel usage d’armes chimiques contre la rébellion. C’était une “ligne rouge” à ne pas franchir, sous peine d’une possible intervention militaire.
Et la France avait emboîté le pas. “Je le dis avec la solennité qui convient : nous restons très vigilants avec nos alliés pour prévenir l’emploi d’armes chimiques par le régime (syrien) qui serait pour la communauté internationale une cause légitime d’intervention directe”, avait affirmé le président Hollande, lors de la XXe Conférence des ambassadeurs.
Seulement, encore faut-il avoir non seulement la volonté mais aussi et surtout les moyens de mettre à exécution ses menaces. Or, actuellement, l’on voit mal comment les puissances occidentales pourraient intervenir militairement en Syrie compte tenu des contraintes budgétaires et politiques qui leur sont propres. Qui plus est, une telle opération devrait théoriquement exiger une résolution du Conseil de sécurité des Nations unis. Et là, la Russie et la Chine bloqueront toute initiative.
Par conséquent, le renseignement militaire israélien peut bien accuser le régime de Bachar el-Assad d’avoir utilisé des armes chimiques (les rebelles sont accusés par Damas d’en avoir fait autant), cela ne changera pas grand chose au problème. Du moins pour le moment.
D’après le général Itaï Brun, chef du département de recherche et d’analyse au sein de la division du renseignement militaire de l’armée israélienne, il y a des signes qui ne trompent pas. “Les pupilles qui se contractent, l’écume qui sort de la bouche et d’autres signes que nous avons vus attestent de l’utilisation d’armes chimiques mortelles”, a-t-il décalré à l’antenne de la radio militaire.
Quant à savoir de quelle substance chimique il pouvait s’agir, le général Brun a estimé qu’il s’agirait probablement de gaz sarin, un neurotoxique. Cela étant, l’officier n’a pas précisé comment son service était arrivé à une telle conclusion.
Des analyses effectuées au Royaume-Uni et en France sur des échantillons de terre sortis de Syrie iraient dans le même sens. Selon le Washington Post et la revue Foreign Policy, Londres et Paris en auraient déjà informé Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies.
“Il est possible que des armes chimiques aient été utilisées d’une manière limitée et très localisée, et non à une large échelle”, a toutefois confié un responsable des services de renseignement américains à l’AFP.
Syrie: Washington double son aide militaire "défensive" à l'opposition syrienne Le Point, - Publié le 21/04/2013 à 10:03
Les Etats-Unis ont franchi samedi un nouveau pas dans leur soutien aux rebelles syriens en
annonçant à Istanbul le doublement de leur assistance directe et la livraison d'équipements
militaires défensifs, mais toujours pas les armes qu'ils réclame avec insistance.
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Au terme d'une réunion de plus de six heures du
groupe des onze pays Amis de la Syrie, le
secrétaire d'Etat américain John Kerry a précisé
que le montant de cette aide aux opposants au
président Bachar al-Assad atteindrait désormais
250 millions de dollars.
"Nous sommes aujourd'hui à un moment critique
et c'est ce qui nous a amenés ici", a justifié M.
Kerry devant la presse. "Les enjeux en cause en
Syrie ne peuvent être plus clairs: l'utilisation d'armes chimiques, le massacre de la population par
des missiles balistiques et le recours à d'autre armes de destruction massive", a-t-il détaillé.
"Ce conflit déborde maintenant des frontières (de la Syrie) et menace les pays voisins", a insisté le
chef de la diplomatie américaine, "le bain de sang doit cesser".
M. Kerry n'a pas détaillé la nature des nouveaux équipements qui seraient distribués aux
opposants syriens mais précisés qu'ils iraient "au-delà des rations alimentaires militaires et des
kits d'aide médicale pour inclure d'autres types d'équipements non-létaux".
Avant la réunion d'Istanbul, les médias américains ont affirmé que cette aide pourrait comprendre
des gilets pare-balles, des véhicules ou encore des lunettes de vision nocturne.
Si elle est montée en puissance, l'aide américaine reste toutefois encore loin des exigences de la
rébellion, qui plaide depuis plusieurs mois pour la livraison d'armes, seule solution seule elle pour
faire pencher la balance militaire et accélérer la chute du régime de Damas.
Juste avant de rencontrer ses ministres des Affaires étrangères, la coalition de l'opposition a
pressé les onze pays occidentaux et arabes qui la soutiennent de mener des frappes aériennes
ciblées pour détruire les bases de missiles sol-sol Scud utilisés par le régime de Damas.
"Nous n'avons de cesse de dire qu'Assad tire ses missiles sur des zones densément peuplées (...)
sans conséquence pour lui. Répondre à ce problème par de l'argent ne le résoudra pas", a
souligné devant la presse Yaser Tabbara, le porte-parole du Premier ministre intérimaire Ghassan
Hitto.
Sans surprise, cette demande n'a pas été entendue.
Engagements
Si le conflit est entré dans sa troisième année et a déjà fait plus de 70.000 morts, les Occidentaux
refusent toujours de livrer des armes aux rebelles, inquiets de les voir tomber entre les mains de
ses éléments les plus radicaux, comme le front al-Nosra qui vient de faire allégeance à Al-Qaïda.
Pour l'éviter, John Kerry a ainsi précisé que tous les pays Amis de la Syrie, y compris l'Arabie
saoudite et le Qatar qui sont soupçonnées de déjà livrer des armes aux rebelles, se sont engagés
à fournir toute leur aide au seul commandement militaire officiel de l'opposition, dirigé par Salim
Idriss.
Le chef démissionnaire de la Coalition nationale de l'opposition syrienne (CNS), Ahmad Moaz Al-
Khatib, a lui tenté de rassurer ses soutiens en répétant son engagement en faveur de la
démocratie et en promettant de se débarrasser de ses éléments les plus extrémistes.
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"Nous ne voulons plus voir l'Iran impliqué plus longtemps dans ces crimes et je demande au
(mouvement islamiste) Hezbollah de retirer ses combattants" de Syrie, a-t-il lancé devant M. Kerry
et son homologue turc Ahmet Davutoglu.
"Nous attachons une grande importance à l'intégrité territoriale de la Syrie et à la liberté du peuple
syrien", a ajouté M. al-Khatib.
M. Kerry a paru se satisfaire de ces engagements, écrits noir sur blanc dans un document adopté
à Istanbul.
"L'un d'eux exprime leur vision (celle de l'opposition) de l'avenir de la Syrie (...) une vision qui
rejette le terrorisme, qui rejette l'extrémisme et déterminée à trouver en priorité une solution
politique", a-t-il dit.
A défaut d'armes, les soutiens de l'opposition ont renouvelé samedi leur pression sur le régime de
Damas pour qu'il accepte de se mettre à la table des négociations, dans le cadre du schéma de
transition adopté à Genève mi-2012.
"Si le régime syrien rejette cette opportunité, nous annoncerons une augmentation de notre
assistance" à l'opposition, ont menacé les pays qui la soutiennent dans un document adopté à
Istanbul.
"Notre message au peuple syrien est très clair: vous n'êtes pas seul dans ce combat", a résumé
l'hôte du sommet, M. Davutoglu, "nous continuerons à accueillir les réfugiés et à aider ceux qui
restent en Syrie au travers du Conseil national syrien et de ses branches armées".
Ventes d'armes à Israël par Washington, "signal
très clair" à l'Iran, selon Hagel
AFP | dimanche, avril 21, 2013
Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel déclaré dimanche que la conclusion d'un très
important contrat de vente d'armes avec Israël envoyait un "signal très clair" à Téhéran qu'une
action militaire restait envisagée pour l'empêcher d'accéder à l'arme atomique.
Interrogé par des journalistes pour savoir si ce contrat d'armement de plusieurs milliards de dollars
avec Israël était destiné à montrer à Téhéran que l'option militaire était toujours sur la table, M.
Hagel a répondu: "Il ne fait pas de doute que c'est un autre signal très clair pour l'Iran".
M. Hagel s'exprimait juste avant d'attérir à Tel-Aviv, pour une première étape d'une tournée
régionale de six jours, qui doit porter en particulier sur un projet de vente pour 10 milliards de
dollars de missiles de haute technologie et d'avions à Israël, aux Emirats arabes unis et à l'Arabie
saoudite, dans une tentative de répondre à la menace iranienne.
Israël devrait acheter des missiles anti-radar conçus pour esquiver les défenses aériennes, des
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radars pour les avions de combat, des engins de ravitaillement en vol et des avions de transport
de troupes à hélices de type Osprey V-22.
Les Emirats arabes unis doivent acquérir des avions F-16 et l'Arabie saoudite des missiles de
haute technologie.
Ces projets de ventes avaient été dévoilés à la veille du départ de M. Hagel pour une tournée
largement consacrée aux tensions concernant le programme nucléaire iranien et à la guerre civile
en Syrie.
Les dirigeants américains et israéliens ont fait entendre des divergences au sujet de l'Iran. Le
président Barack Obama considère qu'il faut donner un peu plus de temps à la diplomatie et aux
sanctions sévères prises à l'encontre de Téhéran, tandis qu'Israël, considéré comme le seul
pouvoir nucléaire régional, a multiplié les menaces d'opération militaire préventive.
Les grands puissances occidentales et Israël soupçonnent l'Iran, malgré ses démentis, de
chercher à développer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil.
La Russie détruit, avec retard, plus de 70% de ses armes chimiques RTBF-INFO, | Mis à jour le mercredi 17 avril 2013 à 15h29
La Russie a détruit plus de 70% de ses armes chimiques de l'époque de la guerre froide, dont la
destruction complète était initialement prévue, comme pour les Etats-Unis, pour avril 2012, a
annoncé mercredi un responsable du ministère russe de l'Industrie et du Commerce.
"A ce jour, nous avons détruit (...) plus de 29 000 tonnes, soit 73% du stock russe (39 966,586
tonnes)", a déclaré Viktor Kholstov, directeur du département du ministère, chargé de veiller
au respect des engagements internationaux de la Russie dans ce domaine, à l'agence Interfax.
Date butoir: avril 2012
La Russie et les Etats-Unis, qui avaient amassé pendant la guerre froide d'énormes stocks
d'armes chimiques, s'étaient engagés à les détruire avant avril 2012, aux termes de la Convention
de 1997 sur l'interdiction des armes chimiques. Les deux pays ont ensuite annoncé ne pas être en
mesure de respecter ce calendrier.
Les Etats-Unis, qui ont détruit pour l'heure environ 90% de leur stock, se sont fixé l'échéance de
2023.
Pour sa part, la Russie s'est engagée l'année dernière à détruire son stock d'armes chimiques d'ici
à décembre 2015.
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), chargée, entre autres, de veiller au
respect de la Convention, a accepté ce nouveau calendrier.
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Près de 200 pays ont adhéré à la convention de 1997, qui interdit la recherche, la production, le
stockage et l'utilisation d'armes chimiques.
La Serbie et le Kosovo normalisent leurs
relations
Zone Militaire, 20 avril 2013 – 16:15
Au terme de négociations âpres et difficiles qui auront duré plusieurs mois, la Serbie et son
ancienne province du Kosovo, qui avait proclamé son indépendance en février 2008, ont
finalement annoncé, le 19 avril, être arrivées à un accord visant à normaliser leurs relations, dans
le cadre d’une médiation de l’Union européenne.
Pourtant, au début du mois, l’on était encore d’un quelconque accord, tant les positions défendues
par Belgrade et Pristina semblaient inconciliables. Pour le Premier ministre serbe, Ivica Dacic, il
n’était alors pas possible d’accepter “des principes présentés verbalement” à son équipe de
négociateurs à Bruxelles, car “ils ne garantissaient pas une sécurité totale et la protection des
droits de l’homme pour les Serbes du Kosovo.”
Et, dans un entretien donné au quotidien Le Monde, il avait alors qualifié les propositions faites
par l’ancienne province serbe d’”humiliantes, inacceptables et inapplicables sur le terrain.” Et
d’ajouter : “La communauté internationale disait auparavant qu’il n’y aurait pas de partition du
Kosovo, que le maximum possible pour les Serbes serait une autonomie vaste au Nord. A
présent, plus aucune autonomie n’est offerte. Chaque ville française aurait plus de pouvoirs que
cette communauté serbe du Kosovo.”
“Le fossé entre les deux parties est très étroit, mais profond”, avait commenté Catherine Ashton,
haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. “J’espère que
le Kosovo et la Serbie ne rateront pas l’opportunité de tourner la page du passé et d’aller de
l’avant”, avait-elle ajouté, après leur avoir demandé un nouvel effort.
Et visiblement, l’opiniâtreté a fini par payer. “Les propositions de la Serbie ont été acceptées. J’ai
paraphé une proposition de texte sur laquelle les deux parties vont se prononcer dans les
prochains jours pour dire si elles l’acceptent ou si elles la refusent”, a affirmé Ivica Dacic. “Cet
accord ouvre la voie à une normalisation entre nos deux pays, nos deux peuples” a fait valoir
Hashim Thaçi, son homologue kosovar.
L’un des points de blocage était alors la politique d’isolement du Kosovo menée par la Serbie. Par
exemple, Belgrade refusait l’adhésion de Pristina aux organisations internationales, comme les
Nations unies, voire l’Union européenne. D’où l’inflexibilité des négociateurs kosovars sur les
zones nord de leur territoire, peuplées par 50.000 Serbes. Visiblement, chacun a fait le pas qu’il
fallait pour arriver à un accord.
Ainsi, en échange, la communauté serbe du Kosovo aura le droit de nommer son chef de police
régionale, toutefois soumis aux ordres de Pristina, et aurait également la charge de charge de la
gestion des tribunaux dans les régions où elle est majoritaire, le texte stipule qu’”aucune des
parties ne bloquera ou n’encouragera d’autres à bloquer la progression de l’autre dans leurs
chemins respectifs vers l’UE.”
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Car là est aussi une des clés du dossier étant donné que Bruxelles avait indiqué qu’un échec des
discussions pouvait compromettre l’adhésion pour Belgrade et le rapprochement pour Pristina
vers l’Union européenne. Cette dernière devra d’ailleurs prendre une décision sur l’ouverture de
négociations à ce sujet le 22 avril.
Cela étant, cet accord ne satisfait pas les Serbes du Kosovo, qui ont demandé la tenue d’un
référendum pour qu’il soit définitivement accepté.
“Je rappelle aux gens de Belgrade qu’ils doivent rester fidèles à la Constitution serbe, qui stipule
que le Kosovo fait partie intégrante de la Serbie, et que personne ne peut signer un accord qui
placerait les municipalités [serbes] sous juridiction albanaise”, avait prévenu Krstimir Pantic, l’un
des chefs de file de la communauté serbe du Kosovo.
Pour rappel, plus de 300 militaires français sont encore déployés au Kosovo, dans le cadre de la
KFOR, la mission de l’Otan dans cette ancienne province serbe. Le 4e escadron du 1er régiment
de Chasseurs de Thierville sur Meuse arme actuellement l’escadron d’éclairage et d’investigation
(EEI) du Multinational Battle group Est (MNBG-E).
Le nombre de militaires belges engagés dans
une opération extérieure est au plus bas depuis
10 ans
Zone Militaire, 19 avril 2013 – 17:43
En 10 ans, jamais les effectifs militaires belges déployés à l’étranger n’ont été aussi peu élevés.
Selon les chiffres donnés en début de semaine par le ministère belge de la Défense, 577 soldats
d’outre-Quiévrain sont actuellement engagés dans plusieurs opérations extérieures.
Cette baisse s’explique notamment par le retrait progressif d’Afghanistan du contingent belge,
lequel compte désormais 309 soldats, contre 600 encore en octobre dernier, ainsi que par le
retour de mission de la frégate “Louise Marie”, qui était engagée dans l’opération Atalante, lancée
par l’Union européenne pour lutter contre la piraterie dans l’océan Indien.
L’armée belge compte une quarantaine de personnels au Mali pour mettre en oeuvre les deux
hélicoptères Agusta A109 mis à la disposition de la mission européenne de formation de son
homologue malienne (EUTM Mali) et 21 autres militaires chargés de l’avion C-130 Hercules utilisé
par la Monusco, c’est à dire la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la République
démocratique du Congo, où par ailleurs une vingtaine d’instructeurs ont été envoyés par Bruxelles
pour encadrer les forces congolaises.
Enfin, la Belgique a déployé 103 casques bleus au sein de la Force intérimaire des Nations unies
au Liban (Finul).
Outre la fin de certaines missions, d’autres raisons peuvent expliquer ce faible engagement belge
dans des opérations extérieures. La première est financière : il suffit de se rappeler des débats qui
ont eu lieu lorsque l’UE avait demandé à Bruxelles de mettre à la disposition de l’EUTM Mali ses
deux hélicoptères A-109 qui avait été précédemment engagés dans l’opération française Serval.
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La seconde est structurelle : en 10 ans, les effectifs belges ont perdu 11.000 personnels pour être
ramenés à seulement 32.000 militaires, en comptant ceux en formation.
L'Union européenne lève ses sanctions contre la Birmanie
La Tribune, 22/04/2013, 21:15 –
LUXEMBOURG (Reuters) - L'Union européenne a levé lundi toutes les sanctions prises contre la
Birmanie, sauf l'embargo sur les armes, malgré un rapport de Human Rights Watch accusant les
autorités de Rangoun de complicité dans le massacre de musulmans dans l'ouest du pays l'an
dernier.
La levée des sanctions, qui avaient déjà été suspendues par l'UE il y a un an, laisse le champ libre
aux entreprises européennes soucieuses d'investir dans un pays riche en ressources naturelles et
voisine de la Chine et de l'Inde.
L'Union européenne entérine ainsi le processus de démocratisation en cours en Birmanie, depuis
que la junte militaire a cédé le pouvoir en 2011.
"En réponse aux changements intervenus et dans l'anticipation qu'ils vont se poursuivre, le
Conseil a décidé de lever toutes les sanctions, à l'exception de l'embargo sur les armes", indique
un communiqué publié à l'issue d'un Conseil des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept
à Luxembourg.
L'ONG Human Rights Watch a accusé les autorités de l'Etat de Rakhine de participer depuis 2012
à une campagne de "nettoyage ethnique" contre la minorité musulmane dans cette région de
l'ouest de la Birmanie, et parle de "crimes contre l'humanité".
Les autorités birmanes ont dénoncé un rapport "partial".
Plus de 120.000 personnes ont fui les violences dans l'Etat de Rakhine, où des musulmans ont
été attaqués à coups de machette et leurs logements incendiés. Des milliers d'entre eux ont pris la
mer à bord d'embarcations de fortune pour rallier des pays voisins, où ils deviennent la proie de
trafiquants.
La plupart des 800.000 Rohingyas de Birmanie sont considérés par les autorités comme des
immigrés clandestins en provenance du Bangladesh, qui ne les reconnaît pas non plus comme
ses citoyens.
Adrian Croft et Justyna Pawlak; Pascal Liétout pour le service français
Le ministre canadien de la Défense "impressionné" par la frégate Fremm "Aquitaine"
Le Marin, le 22/04/2013
91
DCNS propose sa Fremm au Canada, qui doit procéder au remplacement de ses frégates de la classe Halifax. (DR) La toute nouvelle frégate française Fremm Aquitaine, en escale à Halifax, au Canada, a"impressionné", voire "séduit", le ministre canadien de la Défense Peter MacKay qui l'a visitée samedi 20 avril, ont indiqué des responsables français sur place.
M. MacKay s'est aussi dit reconnaissant pour "l'ouverture" manifestée par la Marine Nationale française "vis à vis des acteurs
locaux", responsables du gouvernement ou industriels, a dit le colonel Siegfried Usal, attaché de défense français au Canada.
DCNS propose la frégate Fremm au Canada qui doit renouveler sa flotte de frégates de la classe Halifax et de destroyers de la classe Iroquois dans le cadre du programme Canadian Surface Combatant (CSC).
La cible du programme est de 15 bâtiments sur une durée de vingt ans. Les premières livraisons sont prévues en 2020-2021. Le chantier Irving Shipyard, à Halifax, a été sélectionné pour construire ces navires de combat.
Livrée à la Marine Nationale en novembre 2012, l'Aquitaine effectue actuellement un déploiement de longue durée, phase essentielle de vérification de ses caractéristiques militaires. Elle a fait des escales au Maroc, au Brésil et aux Etats-Unis. Elle doit regagner Brest, son port d'attache, le 10 mai.
8 – Nos Forces Armées
a) – Armée de Terre
Armée de terre : une femme bientôt chef de
corps (actualisé-2)
Le colonel Anne-Cécile Ortemann commandera le 40ème régiment de Transmissions de
Thionville
Alors que l'armée française est parmi les plus féminisées du monde (15%), le nombre de femmes
dans la haute hiérarchie reste très faible. Cette année, dans l'armée de terre, une seule femme
deviendra chef de corps dans un régiment des forces : le colonel Anne-Cécile Ortemann, qui
prendra à l'été le 40ème RT de Thionville. Une femme, Dominique Vitte, avait déjà commandé un
régiment, le 18ème RT de Caen... mais elle n'avait eu que le temps de le dissoudre en 2010 !
Récemment, une femme a été nommé général dans la gendarmerie, pour la première fois de
l'histoire de l'Arme. Il s'agit d'Isabelle Guion de Meritens, qui dirige la gendarmerie
maritime. L'amiral Anne Cullere commande la Marine dans le pacifique (Alpaci).
Actualisé : un internaute me signale que "l’armée de terre a déjà une femme chef de corps en la
personne de la médecin en chef (colonel) Sylvie Paul, chef de corps du Régiment médical à la
Valbonne (Ain) – 1600 militaires - depuis bientôt trois ans et devant quitter son commandement
92
cet été. Certes, cet officier n’est pas officier de l’armée de terre, mais du service de santé des
armées, mais le régiment, lui, est bien une unité de l’armée de terre. C’est d’ailleurs le CEMAT qui
l’a nommée à ce poste de responsabilité."
Actualisé-2 : un autre me précise que "le DAOS / 4ème RHFS a eu un chef de corps féminin en
la personne du lieutenant-colonel RESCAN Annie (9 juillet 2002 au 10 juillet 2004)."
Rédigé par Jean-Dominique Merchet le Vendredi 19 Avril 2013 à 07:47
Le retour des paras de Serval Après un premier contingent issu essentiellement du 1er RCP, c'est le 2e REP qui rentre demain
à
Calvi, comme ce blog l'avait annoncé (1). D'autres parachutistes doivent encore rentrer dans le
courant de la semaine prochaine, notamment ceux du 17e RGP qui ont participé au saut du 2e
REP sur Tombouctou, puis à la remise en état de ce terrain. Des neutralisations de munitions non
explosées ont ensuite été effectuées, mission à laquelle d'autres unités de génie ont participé,
comme le 6e RG d'Angers.
Publié par mamouth leader à 4/19/2013 07:49:00 PM
Kosovo : Extension de la zone d’action des éléments français Mise à jour : 18/04/2013 15:07
Depuis le 17 avril 2013, l’Escadron d’éclairage et d’intervention (EEI) a changé de zone de déploiement et assure désormais comme les autres nations, des rotations au sein des différentes emprises du battle group multinational Est.
Pour des raisons opérationnelles, le battle group multinational Est (MNBGE) a décidé de faire tourner ses unités sur la totalité des emprises sous sa responsabilité dans la zone Nord du Kosovo, au même titre que les autres unités qui composent le bataillon (Gate 1, Nothing Hill, Cabra et Dog 31). Jusqu'à présent, l’EEI assurait le contrôle de cette dernière et était exclusivement responsable du poste frontière de DOG31.
Depuis le 1er mars 2013, la zone d’action de l’EEI à été étendue à la totalité de la zone nord du MNBG-E. Dans ce cadre, la position DOG31 sera armée en alternance par les unités de manoeuvre américaine, allemande, polonaise, turque, ukrainienne, marocaine et française du Battle Group en fonction des rotations opérationnelles.
La France arme une unité de manœuvre, intégrée au sein du bataillon déployé dans la zone est du pays, ainsi qu’un détachement de soutien national, à Novo-Selo, qui opère au profit de l’ensemble des contingents internationaux basés sur ce site.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
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Tchad : mission de sécurisation et de destruction d’un stock de munitions Mise à jour : 18/04/2013 12:54
Le 8 avril 2013, l’équipe EOD (Explosive Ordnance Disposal ou en français NEDEX : Neutralisation, Enlèvement et Destruction des Explosifs) des EFI, armée par le 19e régiment du génie de Besançon, renforcée par les sapeurs parachutistes du 17e régiment du génie parachutiste de Montauban, a effectué une mission de sécurisation et de destruction d’un stock de munitions à proximité la ville de Kalait, dans la région du Tibesti.
Ces munitions, présentes sur ce site depuis 1987, étaient stockées dans des conditions non conformes notamment en raison des températures élevées de la région. Dans un premier temps, les artificiers-démineurs ont procédé à une reconnaissance des deux containers tchadiens de stockage dans lesquels se trouvaient les munitions. Les munitions dégradées ou spéciales qui présentaient le plus grand danger ont été retirées. Un site de destruction a ensuite été trouvé, sur une bande
de terrain dépourvue d’habitation et de végétation.
Afin de procéder à la destruction en sécurité, trois fourneaux de 20 cm de profondeur ontété creusés pour y disposer les munitions à neutraliser.
Cette destruction a été réalisée par la mise en place d’un branchement multiple. Lors de cette tournée de province, les militaires du 19e RG ainsi que ceux du 17e RGP ont procédé à la même opération sur Zouar et sur Fada. En tout, ce sont plus de 50 kg de matière active qui ont été détruits dont 29 obus, 6 roquettes anti-char et de la cartoucherie en très grande quantité.
Les éléments français au Tchad (EFT) de la force Épervier (950 hommes) assurent deux missions permanentes : ils garantissent la sécurité des ressortissants français résidant au Tchad, conformément à l’accord de coopération technique signé entre la France et le Tchad et apportent un soutien logistique (ravitaillement, carburant, transport, formation) aux forces armées et de sécurité (FADS) tchadiennes.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Dans la peau d’un chef de peloton blindé sur
char ERC 90 déployé à N’Djaména au Tchad, au
sein de la force Épervier Mise à jour : 24/04/2013 09:18
Le lieutenant Raphaël Dion est chef de peloton au 3ème Régiment de Hussards basé à Metz.
Actuellement, il est déployé en mission de courte durée (MCD) à N’Djamena au Tchad, au sein de
la force Épervier.
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Le lieutenant Dion s’est engagé en 2004. Il
s’agit de sa troisième projection, dont une déjà,
en Afrique. Au sein de la force Épervier, le
lieutenant Dion appartient à l’escadron blindé
du groupement terre qui assure principalement
des missions de reconnaissance et de
protection de la base aérienne et de la plate-
forme aéroportuaire.
L’une des opérations majeures de son mandat
est la tournée de province qu’il vient d’effectuer dans le nord du Tchad avec son peloton. Ainsi du
15 mars au 3 Avril, le lieutenant Dion est parti avec son peloton pour une tournée de province
dans la région du Tibesti, située à plus de 900 kilomètres au nord de la capitale tchadienne. Cette
mission avait pour objectif principal la reconnaissance des axes ainsi que la vérification de leur
praticabilité. Ces déplacements ont également permis de se déployer dans des régions où elle ne
l’est pas habituellement. Elle apporte une aide à la population locale à travers des actions civilo-
militaires (ACM) et des aides médicales à la population (AMP).
« Deux semaines de désert, c’est avant tout une préparation technique : mon peloton était
constitué d’un VLTT (véhicule léger tout terrain) P4, de trois VLRA (véhicule léger de
reconnaissance et d’appui)
ainsi que d’un GBC180, auxquels vient s’ajouter une remorque de 1500 litres d’eau. Sachant que
nous allions évoluer dans un milieu particulièrement exigeant, la préparation des véhicules a été
primordiale, de même que la vérification quotidienne avant le départ et à la halte du soir. »
Au début de la mission, il prend la tête du détachement afin d’en éclairer sa progression sur plus
de 200 kilomètres. « À ce moment là, il s’agit de lancer le rythme du convoi, afin de rester dans
des délais raisonnables pour atteindre notre future base opérationnelle avancée (BOA) du côté de
Zouar (900 kilomètres au Nord de N’Djamena). »
La progression s’effectue en « école de rame », ce qui signifie que le véhicule de devant doit
toujours s’assurer que celui de derrière suit afin d’éviter tout égarement. Il s’est avéré très
compliqué de juger les temps de trajet. La traficabilité du sol, selon les heures et les températures
varie considérablement. « Il est nécessaire de s’arrêter régulièrement afin de faire souffler les
conducteurs, les relever et faire refroidir les moteurs. Un passage dans les dunes s’accompagne
nécessairement de pelletage et de poussage sous un soleil de plomb. »
Ce genre d’expérience est très enrichissant pour le chef de peloton. « En passant deux semaines
complètes avec mes hommes, dans un milieu par nature hostile et sans notre confort habituel, je
les ai un peu plus découverts. Dans ce type de contexte, il faut plus que jamais composer avec la
fatigue de chacun et l’irascibilité éventuelle qui s’en suit ; c’est un exercice d’équilibriste : ménager
les psychismes sans tomber dans le laxisme. Ce fut pour moi une aventure humaine qui m’a
permis d’acquérir de nouvelles compétences en termes de commandement dans des situations
particulières. Par ailleurs, les quelques contacts que nous avons eu avec la population m’ont
permis de voir évoluer mes hommes dans une culture qui leur est étrangère, et de les ouvrir un
peu plus sur le monde. Eux qui n’étaient, pour certains, jamais sortis de France ! » Une fois rentré
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sur le camp, le lieutenant Dion a repris l’entrainement de son peloton afin qu’il soit opérationnel
pour la prochaine mission.
Les éléments français au Tchad (EFT) de la force Épervier assurent deux missions permanentes :
conformément à l’accord de coopération technique signé entre la France et le Tchad, ils apportent
un soutien logistique (ravitaillement, carburant, transport, formation) ainsi qu’un appui
renseignement aux forces armées et de sécurité (FADS) tchadiennes. Ils garantissent également
la protection des intérêts français et, tout particulièrement, la sécurité des ressortissants français
résidant au Tchad.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Liban : séminaire ACM au profit des forces
armées libanaises
Mise à jour : 21/04/2013 13:31
Du 8 au 13 avril 2013, des officiers français appartenant au Centre interarmées des actions sur l’environnement (CIAE) de Lyon, ont organisé un séminaire sur les actions civilo-militaires (ACM) dans le cadre d’un partenariat avec la Force intérimaire des Nations-Unies (FINUL) au Liban. Ce séminaire s’est tenu à la demande des Forces armées libanaises (FAL), à l’état-major des FAL du Secteur sud Litani (SLS) à Tyre.
Ce séminaire avait pour objectif de présenter et promouvoir l’action menée par la FINUL en parallèle de son engagement en opération.Les FAL, souhaitant se doter d’un composante ACM, ont ainsi pu découvrir durant cinq jours le savoir-faire français en la matière. Au terme d’une série de cours théoriques et pratiques basés sur les retours d’expérience du CIAE, ce séminaire s’est conclu par un exercice pratique durant lequel les militaires libanais ont été confrontés à une situation tactique nécessitant
l’action des spécialistes en action civilo-militaire.
Le CIAE, créé le 1er juillet 2012 et installé à Lyon a pour mission de faciliter les prises de décision du chef militaire par une meilleure connaissance de l’environnement humain dans lequel il s’engage et de lui assurer que les acteurs côtoyés soutiennent l’action de la force ; au pire ne la contrarient pas.
Les militaires libanais ont reçu la visite de plusieurs intervenants de la FINUL qui ont présenté leurs actions au sud-Liban. Notamment, le général de brigade Hugues Delort-Laval, chef d’état-major de la FINUL et représentant des éléments militaires (SNR) français au Liban a souligné la complexité et l’importance des missions de la FINUL en saluant l’initiative du séminaire comme une action commune et constructive. Enfin, le séminaire s’est achevé par une remise de diplôme.
La France a pour mission de soutenir les forces armées libanaises (FAL) afin qu’elles prennent en compte la sécurité du Sud Liban. Le partenariat avec les FAL, inscrit dans le dialogue stratégique FAL – FINUL (entériné par la résolution 2064 d’août 2012 qui renouvelle le mandat de la
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résolution 1701), est l’axe d’effort de la FCR qui conduit ses missions en étroite coopération avec les FAL.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
b) – Marine Nationale
Présentation au drapeau à l'école de Maistrance Mise à jour : 20/04/2013 20:04
Le 20 avril 2013, sous la présidence de
Monsieur Jean-Yves Le Drian, ministre de la
Défense, s'est déroulée la cérémonie de
présentation au drapeau de l’école de
Maistrance.
Les deux premières sessions de la promotion
2013 « second maître Robert » se sont vues
présentées leur drapeau.
Lors de son allocution, le ministre de la Défense a rappelé aux élèves la fierté qu’ils devront
toujours avoir à servir ce drapeau qui est le leur ainsi que la marine. Il est également revenu sur
l’engagement militaire qui est doublé d’une vocation de marin. Enfin, Il a insisté sur trois aspects
de la vie de marin : « l’esprit d’équipage, le
professionnalisme et l’ouverture au monde ».
A l’issue de cette cérémonie, les élèves de
l’école de maistrance ont entonné l’hymne de la
Marine et la Marseillaise. Un défilé militaire
devant les autorités et les familles a clôturé
cette présentation au drapeau 2013.
Voir la vidéo de la
cérémonie.
Sources : © Marine nationale
Les engins de Débarquement Amphibie Rapide
(EDA-R) bon pour le service Publié par defense.gouv.fr/marine le 19 Avril 2013, 18:46pm
Le 18 avril 2013, le chef d’état-major de la Marine a signé l’admission au service actif des quatre engins de débarquement amphibie rapide (EDA-R) reçus par la Marine nationale. La flottille amphibie avait pris en charge les EDA-R pour la dernière phase de vérification de leurs capacités militaires.
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Ces engins de 30 mètres de long et de 12 mètres de large ont une capacité d’emport de 80 tonnes. Ils affichent une vitesse de 18 nœuds à pleine charge et de 30 nœuds à vide. L’EDAR est un catamaran rapide lors des phases de transit qui, grâce à une plate-forme élévatrice centrale, peut se transformer en navire à fond plat pour l’embarquement ou le débarquement de forces (soldats et matériels) lors d’opérations amphibies. Chaque Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) peut être déployé avec deux EDA-R dans son radier.
Corymbe : formation des garde-côtes libériens Mise à jour : 23/04/2013 17:29
Les 18 et 19 avril 2013, l’équipage de la frégate anti-sous-marine (FASM) Latouche-Tréville a mené une période d’instruction opérationnelle (PIO) au profit des garde-côtes du Libéria.
Dans le cadre des renforcements des capacités de sécurisation des approches maritimes, a formation a débuté par la présentation des différentes étapes de la visite d’un bâtiment : l’embarquement, la progression et l’investigation, la sécurisation de l’équipage et le débarquement. Un atelier de montage-démontage d’armes a ensuite été organisé. La journée s’est conclue par la réalisation d’un l’exercice de visite (VISITEX) par les garde-côtes libérien à bord de la frégate Latouche-
Tréville.
Cette première partie, a été complétée par une formation de plongée sous-marine. Après une présentation de l’équipement et du déroulement de la plongée, les militaires libériens ont conduit une plongée sous coque avec les plongeurs français. Ils se sont entrainé à la recherche d’explosifs et à l’inspection des hélices et des lignes d’arbres. Cette action de coopération a été clôturée avec la remise des aux garde-côtes libériens.
Corymbe est une mission de présence quasi permanente des forces armées françaises dans le golfe de Guinée, en place depuis 1990. Le dispositif est armé par un bâtiment de la marine Nationale qui peut être ponctuellement renforcé par des moyens terrestres et aéromobiles embarqués. Le dispositif Corymbe complète le dispositif français prépositionné en Afrique occidentale, au Gabon et au Sénégal. Il peut soutenir toute opération, en cours ou nouvelle comme des opérations d’aide aux populations, de sécurisation ou d’évacuation de ressortissants. Corymbe permet également la réalisation de missions de coopération bilatérale avec les pays de la région.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Antilles : Ouverture de l’exercice CARAIBE 2013
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Mise à jour : 19/04/2013 12:50
Du 17 au 26 avril 2013, les forces armées aux Antilles (FAA) conduisent l’exercice Caraïbe 2013 en coordination avec la préfecture de zone de défense et de sécurité des Antilles. Organisé en Martinique et en Guadeloupe, cet exercice interarmées et multinational participe à la validation du concept d’engagement des FAA dans le cadre des plans « séisme » impliquant le déclenchement d’une opération de secours d’urgence.
Organisé tous les deux ans, l’exercice Caraïbe constitue un rendez-vous majeur dans l’entraînement des forces armées sur le théâtre « Antilles-Guyane ». Le scénario de l’édition 2013 est basé sur un tremblement de terre en Guadeloupe occasionnant de nombreux dégâts et nécessitant l’envoi de moyens de secours et de soutien dans le cas d'une opération multinationale de secours d'urgence aux populations. Pour les FAA, l’objectif de cet exercice est d’entraîner leur état-major et les
forces à jouer toutes les phases d’un engagement opérationnel de secours d’urgence, depuis la planification jusqu’au déploiement et au retrait des moyens interarmées engagés. Il vise également à renforcer la coordination entre les autorités et les différents acteurs, civils et militaires, engagés dans ce type d’intervention. Enfin, Caraïbe 2013 permet de développer la coopération et l’interopérabilité entre les forces participantes dans un contexte interallié.
Le scénario de Caraïbe 2013 se déroule en deux phases :
les 17 et 18 avril, immédiatement après le séisme, un dispositif interministériel de crise associant l'état-major des FAA et l'état-major interministériel de la zone Antilles (EMIZA) est mis en place pour planifier et projeter vers la Guadeloupe les moyens de secours et de sécurité civile conformément aux plans de secours d’urgence ;
du 19 au 26 avril, en coordination avec la préfecture de zone de défense et de sécurité des Antilles, les FAA déploient leurs moyens au départ de la Martinique pour une intervention menée conjointement avec les forces britanniques et néerlandaises présentes dans la zone.
400 militaires français seront déployés au cours de la deuxième phase de cet exercice qui mobilisera également d’importants moyens terrestres, maritimes et aériens en provenance des FAA, des régiment du service militaire adapté de Martinique et de Guadeloupe et des forces armées en Guyane (FAG). Le BATRAL Dumont d’Urville, un avion CASA et un groupement Terre composé de deux compagnies motorisées de deux sections chacune, un poste de commandement avancé et une composante logistique seront notamment engagés. Le bâtiment pétrolier ravitailleur britannique Wave Knight et une section non motorisée néerlandaise de 35 militaires participeront également à l’exercice. Enfin, de multiples observateurs militaires étrangers internationaux seront déployés (Barbade, Colombie, La Dominique, Trinité et Tobago, Mexique, St Christopher et Nevis, Saint Vincent et les Grenadines, Sainte-Lucie, Royaume-Uni et Pays-Bas) pour un volume global en augmentation par rapport aux précédentes éditions. Enfin, cet exercice sera l’occasion de faire évaluer le Poste de Commandement Interarmées de Théâtre (PCIAT) des FAA par l’EMIA-FE dans le cadre du scénario mis en œuvre.
Les FAA garantissent la protection du territoire national et animent la coopération régionale depuis les départements de la Martinique et de la Guadeloupe. Elles constituent un dispositif interarmées à dominante aéromaritime de premier plan sur le théâtre « Antilles-Guyane », en coordination avec les FAG. En cas de crise sur le territoire français ou à l’étranger, elles ont notamment pour
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mission de conduire ou participer à une opération militaire et de mener des opérations de secours d’urgence (assistance humanitaire, catastrophe naturelle).
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Le Batral Jacques Cartier quitte la Nouvelle-Calédonie Mise à jour : 23/04/2013 16:11
Le 19 avril 2013, après 30 ans d’activité, le
bâtiment de transport léger (BATRAL) Jacques
Cartier a quitté le territoire calédonien pour un
transit vers Brest où il sera retiré du service actif
puis désarmé. Une cérémonie militaire était
organisée sur la base navale de Nouméa, sous
la présidence du général Jean-François Parlanti,
commandant supérieur des FANC.
Au cours des trois dernières décennies, le
Jacques Cartier a constitué un outil militaire
interarmées unique, aux importantes capacités de stockage et d’acheminement logistique. Avec
651 plageages et plus de 1500 véhicules transportés, il a participé à de nombreuses missions
militaires, comme l’opération Santal au Timor oriental en 1999 ou les opérations Castor au
Vanuatu. Outil de rayonnement de la France, il a participé à de nombreux exercices internationaux
et a arboré le pavillon français dans tout le Pacifique sud-ouest. Il a assuré des opérations de
secours aux populations en Nouvelle Calédonie et dans toute la région suite à des catastrophes
naturelles et a activement participé à l’action de l’État en mer avec les missions de sauvetage
effectuées. Il fut enfin le bâtiment de base de l’expédition archéologique « Vanikoro » en 2005.
L’équipage de 53 marins composé de près d’un tiers de volontaires locaux de Nouvelle-Calédonie
participe ainsi à l’ultime mission du bâtiment baptisée « Oleti », terme de « Drehu » langue de l’île
de Lifou, la plus parlée après le français en Nouvelle-Calédonie et qui signifie « Merci ».
Le Jacques Cartier sera remplacé par un bâtiment multi missions, à partir de 2015.
Le bâtiment hydrographique La Pérouse en
mission dans le canal de Sicile
Mise à jour : 22/04/2013 14:05
400m de fonds
Arrivé sur zone le 18 mars 2013, le bâtiment hydrographique (BH) Lapérouse continue sa
« campagne de levés » dans la zone orientale du canal de Sicile. Ces mesures contribuent à la
sécurité de la navigation -de surface et sous-marine et elles permettent une meilleure
connaissance générale des fonds.
100
Plusieurs plateaux sous-marins ont pu être
relocalisés précisément grâce au sondeur
multifaisceaux de dernière génération.
Récemment installé à bord, ce dernier permet
de modéliser les fonds en trois dimensions
jusqu’à 1500 m. Certains échos s’apparentant à
des épaves ont également été découverts et
confirmés par les signaux magnétiques issus du
système remorqué par le bâtiment.
Au bilan, ce sont près de 8000 km² de fonds qui
devraient être sondés au cours de cette mission.
Des mesures à terre sont également conduites pour le repérage d’amers utiles à la navigation.
Sources : © Marine nationale
c) – Armée de l’Air
Préparation à Titanium Falcon, exercice franco-
britannique Mise à jour : 25/04/2013 19:32
Afin de préparer l’exercice franco-britannique Titanium Falcon 13 qui se déroulera du 14 au 24 mai 2013, les phases préparatoires Titanium Hawk et Titanium Eagle ont été organisées, respectivement du 8 au 12 avril 2013 et du 11 au 25 avril 2013, à High Wycombe au Royaume-Uni, à 50 km à l’ouest de Londres.
Cette série d'exercices de type CPX/CAX (poste de commandement assisté par ordinateur) a pour objectif d’entraîner les deux nations, dans le cadre de la préparation à la force franco-britannique interarmées projetable (Combined Joint Expeditionary Force - CJEF) et à la montée en puissance de la composante «air» (Joint Forces Air Component Command - JFACC).
Titanium Hawk, premier exercice préparatoire, avait pour but de mettre en place une
documentation permettant la compréhension globale de l’environnement opérationnel de la mission. Cinq aviateurs français, chargés de la validation de la documentation, y ont pris part. Suite à cela, dix spécialistes français ont participé à Titanium Eagle, exercice d‘Air Operational Planning Group (AOPG) réunissant un large panel d’experts dans des domaines allant de la stratégie à la logistique, en passant par les télécommunications et les questions juridiques.
Simultanément à l’opération Serval, le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) a donc apporté une large contribution à la préparation de Titanium Falcon 13, exercice franco-britannique majeur.
Sources : © Armée de l'air - CDAOA , Droits : © Armée de l'air – CDAOA
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Un premier équipage breveté sur A400M
Un premier équipage de l'armée de l'air a été qualifié sur A400M hier. Il s'agit d'un lieutenant
-colonel, ancien pilote de Hercules au 2/61 Franche-Comté, et d'une capitaine, ancien du Transall
et diplômé de l'EPNER (école des pilotes d'essais), qui fêtait ses 38 ans.
Un autre équipage doit être breveté incessamment.
L'armée de l'air doit recevoir son premier appareil fin mai-début juin.
Publié par mamouth leader à 4/19/2013 05:31:00 PM
Livraison du dernier Caracal commandé sur crédits « plan de relance » Mise à jour : 12/04/2013 09:58
La direction générale de l’armement (DGA) a livré à l’armée de l’air le 8 février 2013 le cinquième et dernier des cinq hélicoptères EC 725 Caracal commandés en 2009 à Eurocopter, dans le cadre du plan de relance de l’économie.
Ces hélicoptères ont vocation à compléter la flotte de 14 Caracal en service dans l’armée française et régulièrement déployés lors d’opérations extérieures.
L'EC 725 est un hélicoptère destiné à accomplir des missions de recherche et de sauvetage en zone de combat, de transport de troupes sur longue distance et des missions spéciales. Il intègre des équipements spécifiques pour ce type de missions, tel que le ravitaillement en vol, un système de contre-mesures, une caméra
infrarouge ou des instruments de localisation d’un pilote éjecté.
Hélicoptère biturbine de la classe des 11 tonnes, l'EC 725 est le premier hélicoptère français équipé d'un système d'autoprotection complet, de visualisation par écran LCD et d'un blindage.Il est aussi capable d’accomplir des missions de sauvetage en mer.
Ce contrat a représenté un plan de charge de l'ordre de 100 personnes par an pour Eurocopter et de 150 personnes par an pour ses 400 fournisseurs.
Des Mirage français à Frisian Flag 2013 Mise à jour : 18/04/2013 16:04
L’armée de l’air néerlandaise accueille l’édition 2013 de l’exercice aérien international Frisian Flag,
du 15 au 26 avril, sur sa base aérienne de Leeuwarden.
Pour l’occasion, la France a projeté un détachement de 123 personnes qui ont mis en œuvre
quatre Mirage F1 CR de l’escadron de reconnaissance 2/33 «Savoie» de la base aérienne 118 de
102
Mont-de-Marsan et cinq Mirage 2000 RDI de l’escadron de chasse 2/5 «Île-de-France» de la base
aérienne 115 d’Orange.
Aux côtés des aviateurs français, les nations
participantes (Allemagne, Belgique, Pays-Bas,
Pologne et Suède) ont déployé des avions de
chasse F16, Grippen et Eurofighter. Les États-
Unis, quant à eux, ont mis en place un avion
radar Awacs pour assurer la détection et le
contrôle aéroporté pendant l’exercice.
L’objectif principal de Frisian Flag est de
planifier, d’exécuter et de tirer des
enseignements de missions en coalition appelées COMAO (Combined Air Operation – opération
aérienne combinée). L’exercice vise également à développer et valider des tactiques de combat
dans un contexte multinational face à des menaces terrestres et aériennes.
Droits : © Armée de l'air
d) - Gendarmerie Nationale
Le (bientôt) général Christian Rodriguez est le nouveau conseiller gendarmerie de Valls
19 avril 2013 | Classé dans: GENDARMERIE,LA UNE | Publié par: Michel Munier 345 vues
Colonel Christian Rodriguez
Le 10 avril dernier, le général Denis Favier quittait ses fonctions de conseiller gendarmerie auprès du ministre de l’Intérieur pour prendre la tête de la DGGN (Direction Générale de la Gendarmerie nationale).
La vacance du poste de conseiller n’aura pas été longue, car Manuel Valls vient de « recruter » le colonel Christian Rodriguez. (cf : arrêté du 15 avril 2013)
Le colonel Christian Rodriguez, qui commandait depuis 2010 la région de gendarmerie de Corse revient chez les
« pinzuti » pour rejoindre le cabinet du ministre de l’Intérieur, et prendre ses étoiles de général le premier juin prochain.
Gendarmerie maritime, la cinquième force
Mise à jour : 24/04/2013 11:33
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Du mariage de l’ancre et de la grenade est née à la fin du 18ème siècle l’appellation de
gendarmerie maritime, héritière des prévôts et archers de la mer. Rattachée au ministère de la
Défense, cette force est mise pour emploi auprès du chef d’état-major de la Marine.
Gendarmerie spécialisée adaptée au monde maritime, elle constitue, aux côtés de la force
d’action navale, de l’aéronautique navale, de la force océanique stratégique et de la force des
fusiliers marins et commandos, la cinquième force de la Marine nationale.
Dossier complet en texte et images
Sources : © Marine nationale
Tripoli: deux gendarmes blessés dont un ancien d'un PSIG et un GM affecté aux Affaires étrangères Ligne de Défense, 23.04.2013
Deux gendarmes français ont donc été victimes
de l'attentat de ce matin à Tripoli, en Libye
(photo OF).
Le premier gendarme a été sérieusement blessé. "Son pronostic vital n'est pas engagé", mais il n'a pas été évacué et a été opéré sur place. Il a été touché par des éclats, notamment au visage. Ce sous-officier appartenait à la gendarmerie mobile qu'il a quittée pour être détaché auprès du ministre des Affaires étrangères.
Le second gendarme a été choqué par l'effet de souffle. Ce militaire appartient à la gendarmerie départementale; il était auparavant affecté dans un PSIG.
Des gendarmes sont régulièrement affectés pour une période de deux ou trois ans à la protection d'ambassades de France, particulièrement en Afrique. Ils sont actuellement 281 dans le monde affectés à la sécurité de 81 ambassades dont huit pour celle de Tripoli.
Attentat contre l'ambassade de France à Tripoli, deux gendarmes blessés Mardi 23 avril 2013, un attentat a visé l'ambassade de France à TRIPOLI (Libye), blessant
deux gendarmes (dont un grièvement), et provoquant d'importants dégâts matériels.
Vers 7h00, à TRIPOLI, une voiture piégée a explosé à proximité de l'ambassade de France à
TRIPOLI blessant deux gendarmes affectés à la sécurité des personnes et des bâtiments.
Un gradé, en faction au poste de sécurité de l'ambassade, est gravement blessé. Évacué
d'urgence à l'hôpital de la ville, son pronostic vital n'est toutefois pas engagé. Tous les moyens
sont mis en œuvre par la DGGN pour son rapatriement dès aujourd'hui en lien avec le service de
santé des armées.
Un deuxième gradé, détaché en renfort à l'ambassade, est en état de choc.
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Dans un communiqué de presse, le président de la République, monsieur François HOLLANDE, a
« condamné avec la plus grande fermeté l'attentat [...] qui a blessé deux gendarmes assurant la
sécurité de notre emprise diplomatique », à qui il a exprimé « sa solidarité et ses vœux de prompt
rétablissement ».
Le président de l'Assemblée nationale a souhaité « apporter son soutien aux deux gendarmes
blessés et au personnel de l'ambassade ».
Le ministre de l'Intérieur, monsieur Manuel VALLS, outre « son entier soutien à ces militaires »,
[...] « salue l'engagement des gendarmes et policiers qui, au quotidien, œuvrent pour garantir la
sécurité de nos représentations diplomatiques et de leurs personnels à travers le monde ».
Le ministre des Affaires étrangères, monsieur Laurent FABIUS, doit se rendre à TRIPOLI dans la
journée.
Le directeur général de la gendarmerie nationale, le général d'armée Denis FAVIER, adresse tout
son soutien aux militaires blessés, ainsi qu'à leurs familles et leurs proches.
La vie du gendarme, sans censure
Un retraité finistérien de la gendarmerie nationale ouvre un site web pour raconter la vie et l'évolution de l'institution, sans censure. Et permettre aux gendarmes en activité de s'exprimer.
Par Antonin Billet - Publié le 22/04/2013 | 16:08
© Christophe Rousseau Un contrôle de gendarmerie sur une
route d'Ille-et-Vilaine
Professions-Gendarme.com a "pour objectif de
fournir une actualité pertinente et non
censurée sur la vie et l'évolution de la
Gendarmerie. En effet, j’ai pensé qu’il fallait
sur la toile un site spécifique à la
Gendarmerie dans lequel les Gendarmes y trouveraient les actualités et les faits divers les
concernant. J’ai également voulu qu’ils y trouvent des textes règlementaires et une Tribune
afin de s’y exprimer librement", explique Ronald Guillaumont, le créateur du site. Lui-même a
passé 30 années dans la gendarmerie nationale. Il a fini sa carrière à la brigade du Relecq-
Kerhuon (29), avant de prendre sa retraite.
Ronald Guillaumont n'en est pas à son premier essai. En avril 2007, il avait déjà participé à la
création du Forum Gendarmes & Citoyens en tant que modérateur. Une association avait été
créée avec huit gendarmes en activité, membres du bureau.
"Très rapidement le Directeur Général de la Gendarmerie Nationale donne, par écrits
individuels, l’ordre aux 8 gendarmes actifs de démissionner du conseil d’administration de
cette association", écrit Ronald Guillaumont.
Ronald Guillaumont espère que son site Profession-Gendarme.com accompagnera "l'évolution
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nécessaire de la condition du gendarme et lui donnera la liberté d'expression qui lui est
refusée".
e) – Service de Santé
Le SSA et l’ANFH signent un accord de
partenariat Mise à jour : 18/04/2013 11:11 - Auteur : BCISSA - Direction : DCSSA
Mercredi 17 avril, le directeur central du SSA, le médecin général des armées Jean-Marc
Debonne et le président de l ’ANFH, Fernand Brun, se sont réunis à l’hôpital du Val de Grâce pour
signer un accord-cadre de partenariat.
Cet accord entre le SSA et l’ANFH prévoit un
échange de pratiques, d’expériences, d’outils
méthodologiques en matière d’ingénierie de
formation, un soutien mutuel dans la mise en
place du Développement professionnel continu
(DPC), l’achat commun d’actions de formation et
un accès mutuel aux sessions de formation
organisées par les deux parties. Cette
collaboration concerne en priorité les
professionnels paramédicaux et pourrait ensuite
être élargie au DPC des médecins, odontologistes et pharmaciens.
L’ANFH (Association Nationale pour la Formation permanente du personnel Hospitalier), a été
constituée en 1974 par la Fédération hospitalière de France et les organisations syndicales
hospitalières pour assurer la gestion des fonds de la formation professionnelle continue. Très bien
implantée, l’ANFH forme plus de 800 000 personnes, et tous les CHU de France (sauf AP-HP) en
sont adhérents.
Droits : © Service de santé des armées.
Mission Jeanne d’Arc : exercice amphibie pour les médecins stagiaires Mise à jour : 23/04/2013 10:46 - Auteur : BCISSA - Direction : DCSSA
Les médecins stagiaires de la Mission Jeanne d’Arc et les Forces Françaises stationnées à Djibouti (FFDj), aidés des Forces Armées Djiboutiennes (FAD), ont mené du 8 au 11 avril dernier un grand exercice amphibie baptisé Tonnerre d’acier à Djibouti.
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Cet exercice consistait à sécuriser une zone par une manœuvre amphibie et aéroterrestre, en vue de l’évacuation une trentaine de personnes. L’intervention a mobilisé près de 1200 personnes, dont une centaine de l’école navale, qui opérait aux côtés du Groupe Tactique Embarqué (GTE). Les médecins stagiaires de la Mission Jeanne d’Arc étaient chargés de garantir la sécurité de la manœuvre. Cet exercice était aussi l’occasion, pour eux, de perfectionner leurs connaissances de l’interarmées.
Les médecins stagiaires ont joué un rôle-clé tout au long de la chaîne médicale : héliportage, prise en charge et transport en ambulance des blessés jusqu’à l’hôpital médico-chirurgical. Durant l’exercice, les interventions des jeunes médecins, confrontés à des conditions particulièrement difficiles, ont été nécessaires au bon déroulement de l’exercice dans des conditions de sécurité optimales. Leurs efforts pour prévenir les coups de chaleur et leurs actions sur le terrain ont été un véritable atout.
Maillons indispensables dans la chaîne de décision, les médecins stagiaires ont ainsi pu appréhender en situation réelle le rôle essentiel du médecin en tant qu’expert-conseiller du commandement.
Droits : © Service de santé des armées.
Blessures psychiques du combattant : "La vraie
question est celle du retour dans le monde des
vivants" Le Point.fr - Publié le 23/04/2013 à 11:42 - Par JEAN GUISNEL
4 à 6 % des soldats exposés aux combats souffrent de troubles psychiques. Interview du
Dr Yann Andruétan, auteur de "Les blessures psychiques en 10 questions".
Des légionnaires du 2e REP dans le massif des Ifoghas. ©
Ghislain Mariette / AFP/ECPAD
Depuis la Première Guerre mondiale, les médecins militaires français ont pris conscience de l'importance des blessures psychiques des combattants. Aujourd'hui, dans la foulée des travaux des médecins militaires israéliens, des psychiatres français accompagnent les soldats
en première ligne. Le médecin en chef Yann Andruétan vient de publier un livre particulièrement accessible sur le sujet, Les blessures psychiques en 10 questions (Economica, 15 euros). Interview.
Le Point.fr : Vous êtes médecin militaire, psychiatre en poste à l'hôpital d'instruction des armées Desgenettes, à Lyon, depuis 2008. Depuis quand vous intéressez-vous aux blessures psychiques ?
Yann Andruétan : Après trois ans d'exercice de la médecine en corps de troupe, mais je suis psychiatre depuis 2002. J'avais donc déjà rencontré des blessés psychiques lors de mes stages d'application de médecin généraliste au Val-de-Grâce. Les premiers cas que j'ai eu à traiter en opérations extérieures concernaient des civils albanais au Kosovo et des fantassins au retour d'Opex. Ces patients étaient concernés par des stress aigus, et quelques-uns par des stress post-traumatiques.
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Depuis quand les armées françaises ont-elles pris conscience de l'existence de ces pathologies ?
Le médecin général Louis Crocq explique très bien comment les armées les ont pris en charge dès 1915. Depuis, elles n'ont jamais quitté notre mémoire institutionnelle et font partie de nos pratiques quotidiennes.
Quelles sont les difficultés particulières rencontrées par vos patients ?
D'abord, ils affrontent un sentiment de culpabilité, voire de honte. Ils rencontrent de grandes difficultés à exprimer ce qui leur arrive. Ils ont l'idée qu'ils seraient des lâches, qu'un soldat n'a pas le droit d'avoir peur. Il convient de leur expliquer qu'ils souffrent d'un syndrome, que cela peut se traiter et se guérir. Et qu'un travail avec eux pourra souvent transformer le cauchemar en souvenir. Ils conserveront la trace de ce qui leur est arrivé, mais ne seront plus obsédés par la souffrance.
Quelle proportion de ces soldats traumatisés se présente-t-elle à vos consultations ?
C'est très difficile à quantifier. De plus, les choses évoluent. Des psychologues et des psychiatres ont, par exemple, été présents sur le terrain durant la guerre en Afghanistan. Je m'y suis personnellement trouvé en contact avec des soldats, avec lesquels j'ai pu personnaliser la relation. Il s'est notamment agi de leur expliquer que leur situation n'entraînerait pas leur réforme, à savoir leur rejet de l'armée pour inaptitude psychologique. Pour répondre précisément à votre question, je pense que, sur la population militaire exposée, 4 % à 6 % des personnels sont concernés par ces difficultés.
C'est un pourcentage énorme !
Certes, mais si ces personnes se pensent victimes de traumatismes, cela en fait aussi 94 % qui ne se trouvent pas dans ce cas. Tous ne sont pas rentrés traumatisés d'Afghanistan. Je ne crois pas que le combat rende fou. L'humanité connaît la guerre depuis sa naissance, elle y est habituée. Pour autant, je peux vous dire que, pour travailler avec Boris Cyrulnik sur la résilience, nous savons qu'il n'est pas anodin d'aller au combat...
Comment traite-t-on un blessé psychique ? Est-il suffisant de mettre des mots sur la souffrance ?
Parler, y compris en groupe, de la souffrance vécue n'est pas une panacée. Il est pourtant vrai que cela diminue la charge émotionnelle. Quand il s'est trouvé confronté au néant de la mort, le patient fonctionne mieux dans un groupe après un "débriefing", qu'il convient de n'organiser qu'après un "defusing", un désamorçage. Ces processus mis en place rapidement, par exemple après la mort d'un camarade, permettent de réduire le phénomène de rumeur, mais aussi de faire face aux éternelles questions sur le commandement. On ne se représente pas sa propre mort. La vraie question est celle du retour dans le monde des vivants.
Les victimes de stress post-traumatiques parlent souvent de leur incapacité à communiquer avec leurs proches, de leur sentiment que leur vécu est indicible. Qu'en pensez-vous ?
Ils ont effectivement souvent ce sentiment que leurs proches ne peuvent pas comprendre ce qu'ils ont vécu, de cette singulière expérience du combat. Les patients supportent mal d'évoquer la fascination ressentie quand on tire sur quelqu'un, ou qu'on se fait soi-même tirer dessus. Il arrive même que des civils, policiers par exemple, viennent consulter des médecins militaires en pensant - souvent faussement - que ceux-ci partagent avec eux cette expérience du combat. J'ajoute un point qui me semble important : les familles ont des exigences en croyant nécessaire
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que les patients évoquent avec elles cette expérience très personnalisée. La parole et le récit sont devenus une norme ! Alors que les patients ont le droit à une intimité...
9 – France : Armements & Industries
Armement : les cinq erreurs capitales de l'Etat actionnaire La Tribune, Michel Cabirol | 09/04/2013, 02:35
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Dans un rapport « Les faiblesses de l'Etat
actionnaire d'entreprises industrielles de
défense » publié ce mardi, la Cour des comptes
lance un tir nourri sur les errements de l'Etat
actionnaire dans sa gestion des groupes
d'armement. Un document qui arrive à la veille
de l'arbitrage que François Hollande doit rendre sur les nouvelles orientations stratégiques et
financières de la France en matière de défense à travers la rédaction d'un nouveau livre blanc.
Bien sûr, on subodorait des failles dans la gestion par l'Etat actionnaire des groupes de défense...
Mais pas à ce point. La Cour des comptes, qui scrute les industries de défense année après
année, livre des conclusions édifiantes dans un rapport « Les faiblesses de l'Etat actionnaire
d'entreprises industrielles de défense », publié ce mardi. Un Etat qui gère aujourd'hui un ensemble
de participations directes (DCNS, SNPE, Nexter, Thales, Safran,EADS) et indirectes (Dassault
Aviation et MBDA), qui s'élevaient au total à 12,25 milliards d'euros au 22 octobre 2012.
D'une façon générale, la Cour déplore que « l'organisation de la réflexion de l'actionnaire au sein
de l'administration n'est pas suffisamment coordonnée » entre l'Agence des participations de l'Etat
(APE) au ministère de l'Economie et la direction générale de l'armement (DGA) au ministère de la
Défense. « Une meilleure coordination serait souhaitable », estiment les sages de la rue Cambon.
Et ces derniers préconisent « un dispositif formel réunissant, sous l'autorité du Premier ministre, à
intervalles réguliers, l'APE et la DGA pour assurer le pilotage conjoint actuellement inexistant des
participations de l'Etat au capital des groupes industriels de défense ». Ce qui aurait (peut-être)
permis à l'Etat d'éviter de graves erreurs dans la gestion de certains de ces groupes.
1/ L'Etat perd le contrôle de Safran... sur un oubli de l'APE
A l'issue de la fusion de l'équipementier aéronautique Snecma et du groupe de défense Sagem en
2005, l'Etat a conservé 30,2 % du capital du nouveau groupe Safran avant la cession très récente
de 3,12 %. Une participation qui avait été fixée « en prenant en compte le fait que, escomptant
obtenir des droits de vote double deux ans plus tard, avec près de 40 % des droits de vote à
l'assemblée générale ». Sauf que l'APE a omis en février 2007, de déclarer à l'Autorité des
marchés financiers (AMF) ce franchissement de seuil. « L'APE s'est tardivement aperçue qu'elle
ne pourrait exercer ses droits », écrit la Cour des comptes. Du coup, l'APE dispose de «
seulement 29,5 % des voix à l'assemblée générale ». Et la Cour rappelle que l'Etat, qui a tenté en
vain d'imposer à Safran et Thales un vaste échange d'actifs, « ne dispose que de pouvoirs limités
dans Safran ».
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2/ Quand l'Etat vote différemment au conseil de Nexter...
Après avoir remis en ordre de marche Nexter de 2003 à 2005, l'Etat s'est quelque peu ridiculisé
en février 2012, comme le rappelle la Cour des comptes, dans le cadre d'une proposition de prise
de participation de 24,03 % dans le capital de MNR Group, holding du groupe Manurhin, par
Nexter. Sur les six administrateurs représentants l'Etat, trois ont voté pour, deux se sont abstenus
et un a voté contre. « Les abstentions et l'opposition provenaient des trois représentants de l'APE
», précisent les sages de la Cour des comptes. Et de rappeler que « le dispositif de concertation
interministérielle prévu par le décret n°2011-130 du 31 janvier 2011 n'a, en l'occurrence, pas
fonctionné ».
3/ Dassault échappe par miracle au contrôle de l'Etat
La Cour rappelle qu'en 1981 Dassault Aviation a été « très temporairement nationalisé ». En 1981,
l'Etat a pris théoriquement le contrôle de la société en montant sa participation à 45,76 % du
capital, « ce qui, compte tenu des droits de vote double, lui assurait en principe une majorité des
voix de 54,72 % », écrit la Cour. Or, « des conventions orales adoptées au moment de la
signature d'un protocole du 8 octobre 1981, ont organisé une autolimitation du pouvoir du secteur
public, précise-t-elle. Rapidement, l'Etat est passé, sans contrepartie visible, en-dessous de cette
barre des 50 % en voix ». Dès lors, les tentatives de l'Etat d'imposer des opérations à l'actionnaire
Dassault ont échoué, notamment une tentative de fusion en 1996 entre Aérospatiale et Dassault
Aviation. En outre, en 1998, l'Etat a organisé un transfert de sa participation dans Dassault
Aviation au profit d'abord d'Aérospatiale, puis d'EADS... un groupe dont il est actionnaire à
seulement 15 %.
4/ L'Etat perd le contrôle de Thales contre l'avis des services de l'Etat
En 2008, l'Etat décide de partager « du contrôle actionnarial » de Thales avec Dassault Aviation,
qui a l'autorisation de racheter la participation de 20,9 % d'Alcatel dans le groupe d'électronique.
Pourtant, à l'été 2008, l'APE et la DGA étaient très réservées sur ce scénario, écrit la Cour comme
d'ailleurssur l'entrée d'EADS dans le capital de Thales. L'APE privilégiait plutôt, à l'image du
management de Thales, une cession des titres détenus par Alcatel sur le marché. Mais les
pouvoirs publics (Nicolas Sarkozy, en l'occurrence) ont « finalement retenu, sans suivre la
recommandation des services compétents, la solution de cession des parts d'Alcatel à Dassault »,
regrettent les sages de la rue Cambon. D'autant qu'a posteriori alors qu'Alcatel avait « adopté un
profil de partenaire dormant, Dassault Aviation estime que l'Etat doit composer avec les autres
actionnaires et ne peut plus décider de tout, et ce tout seul ». Enfin en 2012, Dassault Aviation a
augmenté ses droits de vote pour atteindre 29,68 % (contre 20,39 % auparavant) tandis que l'Etat
a vu ses droits de vote dilué, passant de 41,67 % à 36,86 %. « L'équilibre du contrôle actionnarial
a donc progressivement évolué au détriment de l'Etat », note la Cour.
5/ La création d'EADS peu favorable aux intérêts de l'Etat
« Les conditions initiales de l'apport d'Aerospatiale à Matra Hautes Technologies (MHT),
appartenant au groupe Lagardère, puis la fusion de l'ensemble avec l'allemand Dasa et l'espagnol
Casa, pour créer EADS étaient en elles-mêmes peu favorables à la préservation des intérêts
patrimoniaux de l'Etat », estime la Cour des comptes. Ainsi, précise-t-elle, Aérospatiale n'a valu
que deux foix MHT, et quelques mois plus tard, Aérospatiale-MHT n'a valu qu'une fois Dasa.
Selon la Cour, « ces parités ne reflétaient certainement pas la valeur des apports industriels
respectifs, au détriment d'Aérospatiale ». La Cour rappelle toutefois que le groupe public souffrait
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de la faiblesse de ses fonds propres à comparer avec la trésorerie importante de Dasa à l'époque.
Mais aujourd'hui, EADS vit principalement sur les programmes développés par Aérospatiale.
Pourquoi pas un dispositif de protection des intérêts nationaux inspiré d'Exon-Florio
En conséquence, la Cour, outre la mise en place d'un dispositif réunissant l'APE et la DGA pour
mieux piloter les participations de l'Etat dans ce secteur, préconise de définir une doctrine en
matière d'amélioration de la protection et du suivi des intérêts stratégiques de l'Etat. Notamment
en matière de restructurations horizontales franco-françaises puis européennes ou mondiales,
dans lesquelles « il convient de veiller à la fois à la préservation des intérêts patrimoniaux (parités)
et stratégiques (localisation des activités) » ; ou de restructurations verticales pour lesquelles « les
mêmes intérêts doivent être préservés mais qui peuvent en outre comporter certaines limites
commerciales, comme le montre le rapprochement entre Thales et DCNS.
Par ailleurs, la Cour souhaite proposer une « stratégie long terme sur les partenariats avec le
groupe Dassault Aviation. Cela concerne immédiatement Thales et DCNS mais pourrait avoir des
prolongements concernant Nexter, SNPE voire Safran ». Elle préconise également d'éviter « sauf
exceptions fortement motivées, des dispositions ayant pour effet de limiter les droits d'actionnaire
de l'Etat à un niveau inférieur à celui qui résulte de sa participation au capital (comme dans le cas
d'EADS et dans une moindre mesure, de Thales) ». Enfin, elle suggère que la France s'inspire du
dispositif américain de protection des industries liées à la sécurité nationale tiré de l'amendement
Exon-Florio.
Veillée d'armes chez les industriels de l'armement La Tribune, Michel Cabirol | 24/04/2013, 07:28
Rafale / DR
C'est inéluctable, le budget de la Défense va
encore baisser. Notamment le budget
d'équipement, ce qui se répercutera sur
l'industrie de l'armement. Toute la question
est de connaître l'ampleur des coupes...
«Réduire le budget équipement dès 2014 peut
être une bonne pioche pour le gouvernement, car les licenciements chez les industriels
interviendront bien plus tard », explique cyniquement un industriel du secteur. « Le temps de
l'industrie, qui travaille sur le moyen et le long terme, n'est pas celui du politique, qui gère le court
terme », regrette-t-il. D'où les inquiétudes des grands patrons du secteur de la défense, qui ont
toutefois pu passer le message, lundi 15 avril à l'Élysée, au cours d'un entretien d'une heure et
quart avec François Hollande, qui a été « très à l'écoute et compétent sur les dossiers », selon un
industriel. Contrairement à ce qui s'était passé le 10 avril lors du dernier conseil de défense. De
quoi ouvrir à nouveau des espoirs pour les industriels de l'armement.
Car ce qu'ils redoutent le plus, c'est une politique de rupture qui changerait le modèle des armées
et, donc, sacrifierait des secteurs industriels. « Je n'aimerais pas être le patron de Nexter en ce
moment », explique-t-on au ministère de la Défense. Bref, entre une politique de rupture et une
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cuisine budgétaire habituelle avec étalements et/ou reports de programmes, certes pénible, pour
les industriels, il n'y a pas photo. « Depuis plusieurs années, les armées comme les industriels ont
appris à ne pas demander tout et tout de suite, analyse un industriel. Ils acceptent des lacunes
quand la pensée opérationnelle ou les prio-rités industrielles ne sont pas claires, comme le report
pénible du programme de drone MALE, mais sont finalement intelligentes et responsables au plan
budgétaire. Peu de couples industrie/client ont su gérer ainsi ce commencement de pénurie, en
évitant les désastres. »Mais, à 29 milliards d'euros de budget par an, comme le veut Bercy, la
défense ne sait pas faire. « Nous sommes en cessation de paiement car dès 2014 nous aurons un
problème de trésorerie immédiat », explique une source proche du dossier. Pourquoi? Parce que
comme l'expliquait à l'automne le chef de l'État-major des armées, l'amiral Édouard Guillaud, « la
défense est comme un grand navire lancé à 32 milliards d'euros : on ne peut pas réduire sa
vitesse aussi rapidement qu'on le voudrait. »Quoi qu'il arrive, la défense ne sera pas épargnée.
Déjà, l'État envisage de réduire la cible finale de l'un des programmes les plus emblématiques, le
Rafale, laquelle pourrait passer de 286 à 225 appareils à l'horizon 2025. Le ministère de la
Défense réfléchit également à baisser ses commandes d'hélicoptères. Récemment, la direction
générale de l'armement (DGA) a obtenu un délai de deux mois avant de conclure, ou pas, une
nouvelle commande d'hélicoptères de transport NH90 (Eurocopter), qui devait être passée à la fin
de mars. Et les directions financières des différents états-majors planchent sur les équipements
des armées selon les différentes trajectoires financières encore en cours aujourd'hui. À François
Hollande, chef des armées et du combat pour l'emploi, de trancher.
Le premier hélicoptère Tigre en version Appui et
Destruction a été livré à la DGA
Zone Militaire, 20 avril 2013 – 12:35
Le Tigre HAD d'Eurocopter DR
Les choses ont été rapides. Moins d’un an après
son évaluation technico-opérationnelle par le
Groupement aéromobile de la section technique
de l’armée de Terre (GAMSTAT) et sa
qualification il y a quelques jours, la version
“Appui et Destruction” (HAD) de l’hélicoptère
d’attaque Tigre devrait bientôt entrer en service
au sein de l’ALAT (Aviation légère de l’armée de Terre).
En effet, Eurocopter vient de livrer, le 19 avril, le premier appareil en version HAD de série à la
Direction générale de l’armement (DGA) sur son site de Marignane (Bouches du Rhône)
“Avec le Tigre HAD, Eurocopter continue d’étendre les capacités opérationnelles de sa famille
d’hélicoptères de combat qui ont démontré leur efficacité en mission et leurs performances
opérationnelles à l’occasion d’interventions militaires particulièrement complexes”, a déclaré
Dominique Maudet, directeur exécutif France et directeur exécutif commercial chez Eurocopter.
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La France, qui met déjà en œuvre une trentaine d’hélicoptères Tigre HAP (Appui et Protection),
lesquels ont beaucoup donné en Afghanistan, en Libye et, plus récemment, au Mali, a commandé
40 exemplaires de la version HAD.
Cette dernière bénéficie d’une motorisation plus puissante (+14%) et d’une protection balistique
améliorée (et l’intervention au Mali a montré que ce n’était pas superflu). Elle est équipée de
missiles air-sol Hellfire, capables de toucher une cible à 8 km de distance, d’une suite de guerre
électronique améliorée, d’un système IFF (distinction ami-ennemi) et d’un système de visée
optronique de meilleure qualité qui permettra de mieux distinguer les objectifs à frapper, un point
important au niveau des règles d’engagement.
Le premier Tigre HAD va prendre la direction de la GAMSTAT, à Valence (Drôme), laquelle sera
chargée de valider les concepts d’emplois de cette gamme d’appareils. Les trois suivants seront
affectés à l’Ecole franco-allemande (EFA) située au Canet des Maures (Var). Enfin, les autres
équiperont le 1er Régiment d’Hélicoptères de Combat (RHC) de Phalsbourg. Ce dernier devra
être en mesure, d’ici l’été 2014, de projeter un module de 4 appareils.
SIAé: livraison du premier fuselage de Rafale M
remis au standard F3
Mise à jour : 23/04/2013 23:18
Arrivé le 28 novembre 2011, le fuselage du Rafale M10 a été confié à l’atelier industriel aéronautique (AIA) de Clermont-Ferrand pour un chantier de modification de sa structure permettant une mise au standard F3 (capacité multi-rôles).
Le fuselage au standard F1 (capacité air-air uniquement) a tout d’abord été entièrement «déshabillé» de ses tuyauteries et de ses câblages, puis a subi les quelques 2200 modifications de structure qui le rendent capable de recevoir la «pieuvre» électrique et les équipements du standard F3.
La définition des travaux de modification a été réalisée en comparant les maquettes numériques standard F1 et standard F3 grâce à
un outil que l’AIA a fait développer. Environ 500 documents de travail ont ainsi été rédigés.
Le 16 avril 2013, ce fuselage a quitté l’AIA pour être livré à l’usine Dassault d’Argenteuil. Il sera intégré à la chaine de production des avions neufs pour une nouvelle vie. Il est le premier d’une série de 10 devant suivre la même transformation. Deux autres chantiers sont en cours actuellement.
Les AIA sont placés sous l’autorité du service industriel de l’aéronautique (SIAé), rattaché à l’armée de l’air depuis le 1er janvier 2008. Le SIAé a été créé à partir d'actifs industriels qui étaient dispersés dans la direction générale de l’armement (DGA), l'armée de l'air, la marine nationale et l'armée de terre. Le ministère de la Défense a décidé de regrouper ces actifs dans un service unique afin de clarifier l'organisation du soutien aéronautique et de conserver la maîtrise d'une partie du soutien industriel à l'intérieur de la Défense.
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Sources : © SIAé , Droits : © SIAé
Défense : Cassidian n'a pas vu arriver Bull-dozer La Tribune, Michel Cabirol | 19/04/2013, 07:00
Copyright Reuters0
La direction générale de l'armement (DGA) a
notifié un contrat d'une quarantaine de millions
d'euros portant sur les systèmes d'information et
de combat de Scorpion à Bull. Au détriment de
Cassidian, qui perd un marché lucratif.
C'est un contrat qui a pas mal agité le petit
monde de la défense ces trois derniers mois. Surtout pour Bull c'est un petit contrat - une
quarantaine de millions d'euros - qui peut rapporter gros à l'avenir. De quoi parle-t-on ? Selon des
sources concordantes, la direction générale de l'armement (DGA) a fini par notifier dans la courant
de la semaine du 1er avril un contrat portant sur la fourniture d'un nouveau système d'information
et de combat de Scorpion (SICS) destinés aux régiments de l'armée de terre (SIR, système
d'information régimentaire) au petit groupe de la défense, qui monte face aux géants que sont
Cassidian (groupe EADS) et Thales dans les systèmes de communications, comme l'avait
annoncé en février La Tribune.
Cassidian, mauvais perdant
En février, le contrat avait été signé par la DGA, mais pas encore notifié. Un contrat que Cassidian
lorgnait avec beaucoup d'envie. La filiale d'EADS était même considérée comme la favorite
puisqu'elle était régulièrement choisie par la DGA pour ce type d'équipement pour l'armée de
terre. Et ce depuis Matra Systèmes et information (MSI), l'ancêtre de Cassidian. Mais patratas,
Bull a remporté la mise après deux ans de négociations avec le ministère de la Défense. Mauvais
perdant, Cassidian a déposé dans la foulée un recours auprès du tribunal de administratif contre
la DGA, accusée d'avoir mal géré cet appel d'offre. La filiale d'EADS a fini par perdre face au
ministère, qui d'ailleurs remporte quasiment tous ce type de litiges. Du coup, attendue fin février,
la notification du contrat par la DGA à Bull, qui était toutefois dans ses petits souliers, est
intervenue avec un décalage d'un mois.
Une très bonne nouvelle pour Bull
Pour Bull, c'est donc une très bonne nouvelle à deux titres. D'abord, le groupe présidé par
Philippe Vannier, qui a réalisé 1,28 milliard d'euros de chiffre d'affaires, s'impose comme un
challenger fiable face aux deux géants EADS et Thales. Ensuite, ce contrat gagné sera peut-être
une manne pour cette grosse PME comme il l'avait été dans le passé pour Cassidian, qui avait été
régulièrement choisi lors de procédures de gré à gré pour des contrats de modernisation et de
support des systèmes d'information qu'il fournissait. Ce qui lui permettait d'entretenir entre 80 et
100 millions d'euros d'activité par an sur ces systèmes. Dans deux ans, ce sera donc au tour de
Bull d'en profiter.
A terme, Bull pourrait également raffler l'ensemble des systèmes d'information tactique (SIT), à
l'image de celui du programme FELIN (Fantassin à Equipements et Liaisons INtégrés) réalisé par
114
Sagem (groupe Safran). Le SICS réalisera ainsi une intégration inédite des composantes
interarmes dans un ensemble global et numérisé : Fantassins FELIN, canon CAESAR, char
Leclerc, hélicoptères Tigre, VBCI, VBMR, EBRC, drones... Tous verront les mêmes choses au
même moment.
Un changement de stratégie à la DGA
« Cette décision marque un véritable changement de stratégie au ministère de la Défense »,
précise-t-on à La Tribune. Fin janvier, la DGA avait choisi CS Communication et Systèmes qui
s'était vu notifier par la DGA un contrat de maîtrise d'œuvre de la conception, du développement
et de l'intégration du système d'information (COMPAS) de la SIMMAD (Structure Intégrée du MCO
des Matériels Aéronautiques du Ministère de la Défense). Cette fois-là c'est Thales qui avait
perdu. CS Communications et Systèmes qui avait gagné ce contrat d'un montant global de 32
millions d'euros, avait choisi Sopra et SQLI comme sous-traitants pour leurs expertises dans le
domaine des systèmes d'information.
Scorpion pas encore mort
C'est aussi une bonne nouvelle pour l'armée de terre, qui poursuit ainsi la rationalisation de ses
systèmes d'informations. Car le coeur du programme réside en l'intégration de tous les systèmes
d'information existant actuellement en un seul. Scorpion deviendra à terme le système des
systèmes d'information permettant à tous les éléments du GTIA (Groupements Tactiques
Interarmes) de dialoguer selon un même langage et une même procédure. Le SICS permettra
donc de rationaliser et d'optimiser l'interconnexion avec les échelons hiérarchiques et tactiques
supérieurs, notamment dans le cadre d'une coalition. Le SICS mettra ainsi en réseau toutes les
plates-formes d'information. Avec le SICS, l'armée de Terre entre véritablement dans l'ère du
champ de bataille infocentrée, c'est-à-dire un champ de bataille où la maîtrise de l'information
conditionne la rapidité et la supériorité des armements.
Pour autant, le programme Scorpion, dont certains pensent qu'il pourrait être sacrifié sur l'autel de
la contrainte budgétaire, n'est pas encore sauvé en dépit du contrat notifié à Bull. A la DGA, on
confirme que l'on souhaite garder ce programme structurant pour l'armée de Terre. C'est « une
marche en avant », tout comme l'a été FELIN, assure-t-on à la DGA.
10 – Le Monde : Modernisations & Equipements
Armement : le char Leclerc mis KO au Qatar par
le Leopard de Krauss-Maffei
Michel Cabirol | 19/04/2013, 07:01 - Le Leclerc recalé à Doha Copyright Reuters
Le groupe allemand Krauss-Maffei a annoncé
jeudi avoir signé un contrat avec le Qatar d'un
montant de 1,89 milliard d'euros portant
notamment sur la livraison de 86 chars Leopard-
2
115
Et le Leopard remporta la bataille de chars de combat de Doha face au Leclerc. Ce qui n'est pas
une surprise, la proposition française de vendre une quarantaine de Leclerc d'occasion fabriqués
par Nexter n'était pas la solution privilégiée par le Qatar, qui préférait le Leopard-2 fabriqué par
Krauss-Maffei. Le groupe allemand a annoncé jeudi avoir signé un contrat avec le Qatar d'un
montant de 1,89 milliard d'euros portant notamment sur la livraison de 86 chars. Outre le Leopard-
2, le groupe basé à Munich a indiqué qu'il allait également fournir des services et matériels
annexes, qui permettront à l'armée qatarie de se moderniser. Soixante-deux des blindés qui vont
être livrés sont des véhicules de type Léopard-2, principaux chars d'assaut allemands. Les 24
restants sont des obusiers blindés PzH 2000, a précisé l'entreprise dans son communiqué.
Nexter a d'autres prospects au Qatar
Ce contrat était dans les tuyaux depuis plusieurs mois. En juillet 2012, la presse allemande s'était
fait l'écho de l'intérêt du Qatar pour 200 chars allemands. Mardi, la chancelière Angela Merkel
avait reçu à Berlin le Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem al-Thani. Les chars livrés par
Krauss-Maffei doivent progressivement remplacer les blindés français AMX-30 et AMX-10P et
sud-africains que possède actuellement le Qatar, a précisé le groupe allemand.
Pour aurtant, Nexter veut également une part du gâteau au Qatar. Le groupe public propose peu
ou prou l'ensemble de sa gamme : le véhicule blindé hautement protégé, l'Aravis, le canon
autotracté Caesar, le véhicule blindé de combat d'infanterie (VBCI). Le tout pour équiper une
brigade qatarie.
Des avions F-16 supplémentaires pour les
Emirats arabes unis? Zone Militaire, 22 avril 2013 – 11:49
Les Emirats Arabes Unis commandent 25 F-16E/F Block 60
supplémentaires
C’est un signe fort peu encouragent pour l’avenir du Rafale aux Emirats arabes unis, pays qui envisage d’en acquérir 60 exemplaires depuis 2008. Ce marché, visé également par le consortium Eurofighter, a jusqu’à présent fait l’objet de négociations aux multiples rebondissements.
Récemment, à l’occasion du salon de défense IDEX, à organisé en février à Abou Dhabi, l’optimisme était dans le camp français. “Nous sommes confiants qu’on finira par réussir à le vendre”, confiait même Christian Mons, le président du Conseil des industries de défense françaises (CIDEF), au sujet du Rafale. “Il y a une grande chance que le client (émirati) souhaite acheter en 2015/2016 et que nous commencions les livraisons en 2017/2018″, avait-il ajouté.
Seulement, dans la rivalité entre Dassault Aviation et Eurofighter, laquelle avait pris corps en novembre 2011, époque à laquelle les Emirats avaient anoncé s’intéresser de près au Typhoon en faisant savoir que l’offre du constructeur français n’était pas assez “compétitive”, un troisième acteur a semble-t-il poussé ses pions.
116
Au printemps 2012, il était alors dit que la vente du Rafale aux Emirats allait aboutir quelques semaines avant l’élection présidentielle française. Seulement, avec l’alternance politique à Paris, il y eut un nouveau refroidissement. Le président sortant, Nicolas Sarkozy ayant été battu, il n’était “plus là pour mettre une pression énorme sur les Emiratis ainsi que sur son entourage pour finaliser coûte que coûte le contrat”, écrivait La Tribune. De son côté, Abu Dhabi attendait un signe du nouveau locataire de l’Elysée.
Ce fut donc à cette époque, d’après certains médias spécialisés d’outre-Atlantique, que le constructeur américain Lockheed-Martin joua sa carte, en proposant aux Emirats de compléter leur flotte d’avions F-16 E/F Desert Falcon avec des exemplaires supplémentaires de dernière génération, l’idée étant de se placer pour soumettre, le cas échéant, des F-35.
Et visiblement, cette option a dû séduire les Emirats arabes unis car, d’après des responsables du Pentagone, il est question de leur vendre 26 F-16E/F Block 60 pour “un peu moins de 5 milliards de dollars.” Le dossier devrait être évoqué lors de la tournée au Moyen Orient de Chuck Hagel, le secrétaire américain à la Défense.
Jusqu’à présent, les forces aériennes émiraties mettent en oeuvre 79 F-16 (l’un d’entre eux ayant été perdu en 2006) ainsi que 68 Mirage 2000-9, lesquels doivent être théoriquement remplacés par un nouvel appareil. Dans les négociations portant sur un éventuel achat du Rafale, il est d’ailleurs question que la France les reprenne.
Mais l’achat de 26 F-16 supplémentaires risque fort de modifier la donne étant donné qu’il va rendre moins urgent le remplacement des Mirage 2000-9 émiratis, lesquels ont d’ailleurs encore du potentiel.
La Corée du Sud va commander une trentaine
d’hélicoptères d’attaque AH-64E Apache
Zone Militaire, 19 avril 2013 – 14:28
Dans un contexte marqué par de vives tensions
avec Pyongyang, la Corée du Sud a annoncé, le
17 avril, son intention de commander auprès du
constructeur américain Boeing des hélicoptères
d’attaque Apache AH-64E pour un montant de
1,6 milliard de dollars.
Il s’agit de l’épilogue d’un appel d’offres lancé pour remplacer les hélicoptères Bell AS-1 Cobra,
dont la conception remonte aux années 1960, et auquel trois constructeurs avaient soumis des
offres. Outre l’AH-64E Guardian de Boeing, étaient en compétition le T-129 Atak de Turkish
Aerospace Industries et le AH-1Z Viper de Bell.
“Il était estimé que ces trois appareils disposaient des dernières technologies mais l’AH-64E a été
évalué comme présentant les meilleurs performances que ses concurrents”, a expliqué Baek
Yoon-hyung, le porte-parole de la Defense Acquisition Program Administration (Dapa), l’agence
sud-coréenne chargé de l’achat des équipements militaires.
Toujours selon ce dernier, l’AH-64E a obtenu de meilleurs notes pour la masse maximale au
décollage, la capacité d’emport en armements et l’acquisition d’objectifs. En revanche, les coûts
117
de maintenance de l’hélicoptère de Boeing seront plus élevés que ceux des deux autres appareils
en comptétition.
Les livraisons des AH-64E (36 exemplaires auraient été commandés) seront étalées sur deux ans
à partir de 2016. Ces appareils seront armés par un canon de 30 mm M230, des missiles air-sol
AGM-114 Hellfire et air-air AIM-9 Sidewinder (ou Stinger) ainsi que par des roquettes Hydra 70
dotées d’un système de guidage laser miniaturisé. Certains seront équipés du radar de conduite
de tir AN/APG-78 Longbow de Northrop-Grumman mais la Dapa a refusé d’en préciser le nombre.
Or, ce radar est essentiel pour permettre aux AH-64E sud-coréens de porter des coups sévères
aux chars et autres blindées de Pyongyang, dont le nombre serait deux fois plus importants que
ceux mis en oeuvre par Séoul, avant qu’ils ne franchissent la ligne de démarcation.
En 2010, il avait été affirmé que la Corée du Nord avait renforcé sa flotte de chars de combat avec
la mise en service de 250 exemplaires du “Pokpung-Ho” (Tigre de Tempête), lequel serait dérivé
du T-72 russe. Ce dernier disposerait d’une mobilité et d’une puissance de feu supérieures à
celles du Chonma-Ho, insipiré quant à lui du T-62.
En outre, une autre mission susceptible d’être confiés aux AH-64E pourrait être d’empêcher
l’infiltration de commandos nord-coréens avec des aéroglisseurs de type Kongbang. Une base
dédiée à ces embarcations avait été repérée sur des photographies satellites, l’an dernier, près de
à Koampo, à une cinquantaine de kilomètres de l’île sud-coréenne la plus proche.
Finmeccanica déçoit avec de nouvelles pertes en 2012 Les Echos, Par Bruno Trevidic | 24/04 | 07:00
Le grand nettoyage des comptes opéré en 2012 par Giuseppe Orsi n'aura finalement pas suffi.
Après une perte record de 2,3 milliards d'euros en 2011, Finmeccanica a encore fini dans le rouge
en 2012, avec une perte nette de 786 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 17,2 milliards,
là où les analystes attendaient un bénéfice de 235 millions.
Une fois encore, le groupe italien d'aéronautique et de défense a dépassé les pires prévisions en
passant pour près de 1 milliard d'euros de charges exceptionnelles et de dépréciations d'actifs au
dernier trimestre. Elles s'ajoutent aux 3,2 milliards d'euros de charges « non
récurrentes » annoncées l'an dernier. A l'époque, Giuseppe Orsi avait affirmé que l'entreprise
n'aurait désormais « plus aucune excuse » en cas de nouvelles pertes. Mais Giuseppe Orsi n'est
plus là. Il a dû démissionner en février dernier, après avoir été inculpé de corruption active dans
l'affaire de ventes d'hélicoptères en Inde. Le groupe, qui est détenu à hauteur de 30,2 % par l'Etat
italien, est toujours privé de président et une nomination n'est pas prévue avant le mois de juin. Le
plan de restructuration, en forme de cure drastique d'amaigrissement, s'est néanmoins poursuivi.
Après avoir taillé dans ses filiales de transport et d'énergie, Finmeccanica s'attaque maintenant à
ses activités d'électronique de défense. Pour réduire les coûts, trois filiales d'électronique de
défense ont fusionné en janvier pour former Selex. Et, le mois dernier, la direction de la nouvelle
entité a dévoilé un plan prévoyant la fermeture de 25 usines en Italie et en Grande-Bretagne, avec
2.500 suppressions de postes à la clef.
118
Pour 2013, la direction par intérim de Finmeccanica s'est bien gardée de promettre un retour au
bénéfice, au cas où d'autres charges exceptionnelles seraient jugées nécessaires. Le groupe
indique seulement tabler sur un résultat d'exploitation avant amortissement de 1,1 milliard d'euros,
pour un chiffre d'affaires compris entre 16,7 et 17 milliards d'euros. Des perspectives à des
années-lumière des niveaux de rentabilité de ses concurrents, Boeing et EADS, avec lesquels
Finmeccanica aimait à se comparer.
Mais, plus que ces pertes successives, c'est l'absence de stratégie à long terme qui peut sembler
plus préoccupante. Après avoir tout misé sur le marché américain de la défense, avec l'acquisition
à prix d'or de l'américain DRS, le groupe se retrouve aujourd'hui en première ligne face à la
réduction généralisée des budgets de défense. Et sans contrepoids suffisant dans l'aéronautique
civile, où sa filiale Alenia tarde à récolter les fruits de son partenariat avec Boeing sur le
programme 787.
L’Algérie explore de nouveaux marchés El Watan, le 25.04.13 | 10h00 - Madjid Makedhi
Plusieurs sources spécialisées font état, depuis fin 2012, de négociations entre les autorités algériennes et les constructeurs d’armement européens et américains.
L’Algérie est-elle en train de changer de
stratégie en matière d’achat de matériel militaire
? Client historique de la Russie, elle prospecte,
depuis quelques mois, de nouveaux marchés :
américain, italien, allemand et polonais. Le pays
semble vouloir diversifier ses fournisseurs en
matière d’équipements militaires. Plusieurs
médias et sites internet évoquent, depuis la fin
2012 et le début de l’année en cours, des
négociations et des contacts entre les autorités
algériennes et des constructeurs d’armements
des pays européens et américains en vue d’un éventuel achat d’avions de transport aérien,
d’hélicoptères et de matériel de télécommunication. En effet, le site spécialisé de l’armement au
Maghreb, Secret-Défense annonce une probable acquisition par l’Algérie d’appareils de transport
militaire américains, les C17.
Selon ce site très informé sur les questions d’armement dans la région, «le C17 Globmaster III du
446e Air Wing, basé à MacChord dans l’Etat de Washington, a atterri, lundi dernier, à l’aéroport
militaire de Boufarik». «Il est en Algérie pour effectuer une série de démonstrations et permettre
aux pilotes algériens de l’évaluer en vue de passer commande. Selon nos informations, l’armée
de l’air algérienne est sur le point de commander 6 à 8 appareils de ce type pour enrichir sa flotte
de transporteurs lourds», explique Secret-Défense, précisant que l’arrivée du C17 pourrait
«accroître les capacités de la division transport de l’AAF qui subit une mutation en profondeur».
La même source affirme aussi que des tests non concluants avaient déjà été effectués sur des
appareils de type C130J. «Même s’il est désormais quasi certain que le choix de l’AAF s’est porté
119
sur le Globemaster, il n’en demeure pas moins en compétition avec l’A400M et l’A330 MRTT
(appareils européens)», souligne-t-on.
Le 27 mars dernier, le même site avait également annoncé que le géant américain de
télécommunications militaires, Harris Corporation, venait de décrocher un important contrat en
Algérie portant sur «la fourniture d’un système de communication voix et données pour le contrôle
aérien militaire Liberty Star VCCS». «Ce système, monté dans un shelter mobile, permettra à
l’armée de l’air algérienne de contrôler le trafic aérien même dans des endroits reculés du pays.
Ce VCCS représente le septième équipement du genre en Algérie. Quatre autres systèmes VCCS
sont en option. Ce marché fait la part belle au transfert de technologie et de technicité», souligne-
t-on. Le déploiement de ce système, ajoute-t-on, permettra une communication en temps réel
avec les aéronefs, ainsi qu’un transfert de données en haut débit vers le sol, et ce, sur l’ensemble
du territoire national.
Les forces navales algériennes, indique la même source, compte également acquérir un porte-
hélicoptères auprès de l’Italie et qui sera baptisé Kalat Beni Abbès. «Il est actuellement en cours
de construction au chantier naval de Fincantieri à Riva Rrigoso, en Italie. Il est désormais admis
que le Kalat Beni Abbès sera réceptionné avant la mi-2014 et sera totalement opérationnel à cette
même période», lit-on dans un article publié le 9 avril par le même site.
Grincements de dents des constructeurs français
Secret-Défense annonce aussi que l’Algérie a passé commande pour l’achat d’hélicoptères de
type Sokol d’écolage produits en Pologne par Agusta Westland. La commande algérienne
porterait sur 8 appareils à livrer dans les prochaines années et une option pour 15 autres. Selon
l’AFP du 27 mars 2012, le groupe allemand TKMS a remporté un contrat de 2,2 milliards d’euros
en Algérie portant sur l’achat de deux corvettes Meko armées et équipées.
Mais le marché russe n’est pas abandonné. Selon les médias locaux qui citent un responsable de
coopération russe, Vyacheslav Dzilklan, l’Algérie a commandé 36 avions de chasse de type Strike
Yak 130. L’information a été publiée au début de ce mois d’avril. Les plus perdants dans ces
marchés sont les constructeurs français. Ils le font savoir. Selon le quotidien économique français
La Tribune, les industriels de l’armement, qui s’attendaient un changement de la politique
algérienne à leur égard suite à la visite de François Hollande en Algérie, sont déçus. «Deux
grands contrats sont actuellement en négociation à Alger. Et les Français semblent déjà hors-jeu.
L’Algérie négocie, selon plusieurs sources concordantes, avec l’Italie l’acquisition de quatre
frégates multimissions italiennes Fremm, dont deux en option, en dépit des propositions
françaises», lit-on dans un article de La Tribune du 18 avril, ajoutant que même «les Rafale
français pourraient être rejetés par l’Algérie».
Le journal s’interroge, dans ce sens, si «la France n’est pas black-listée en Algérie». Contactés
pour confirmer ces informations, les responsables de la communication au ministère de la
Défense nationale nous ont demandé d’envoyer une demande et d’attendre une éventuelle
120
réponse. Mais selon un spécialiste de l’armement en Algérie qui a requis l’anonymat, «prospecter
de nouvelles technologies est un impératif pour tous les pays du monde». «Les technologies
évoluent et la menace aussi. Chaque pays cherche à se défendre en achetant de nouveaux
équipements. Mais cela ne veut pas dire qu’il y a automatiquement des contrats», nuance notre
interlocuteur. Selon lui, ce genre d’informations pourrait être le fait de constructeurs d’armement
qui cherchent des marchés et ciblent des clients capables de payer le prix pour l’acquisition de
leurs matériels. «Ils ont une sorte de veille stratégique et ciblent les pays riches. Mais ils ne leur
proposent pas tous les équipements. Le C17, par exemple, était vendu uniquement à Israël.
Aujourd’hui, il est déclassé», affirme-t-il.
11 – Rubriques divers (Conférences, Sports, etc . . .)
Avis de concours sur titre pour admission en
classe de terminale Mise à jour : 22/04/2013 20:52
La rentrée scolaire 2013 du cours d’enseignement technique de l’armée de l’air (CETAA) se
prépare dès aujourd’hui! Un premier concours est organisé le 3 mai prochain pour le recrutement
en classe de première. Puis, un concours sur titre propose 12 places jusqu’au vendredi 21 juin
2013 (trois au titre de la voie scientifique et neuf au titre de la voie technologique).
Les candidats doivent posséder la nationalité
française, être âgés de seize ans au moins et de
19 ans au plus au 1eraoût 2013, pour un mineur
non émancipé, être pourvu du consentement de
ou des représentant(s) légal(aux). Ils doivent en
outre suivre ou avoir suivi une classe de
première soit de la série scientifique option
sciences de l’ingénieur, soit de la série sciences
et technologies de l’industrie et du
développement durable option système
d’information numérique.
L’examen du dossier individuel porte sur la lettre manuscrite de motivation du candidat, mais
également sur les résultats obtenus en classe de seconde et de première.
La date d’entrée en école est fixée au samedi 31 août 2013. L’élève technicien verra sa scolarité
se poursuivre obligatoirement par un engagement au titre de l’armée de l’air de cinq ans et un
cursus de formation à un emploi spécialisé de sous-officier.
Les candidats intéressés doivent se présenter au bureau «Air» d’un centre d’information et de
recrutement des forces armées (CIRFA). Plus de renseignement sur air-touteunearmee.fr et
www.eetaa722.air.defense.gouv.fr
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Sources : © Armée de l'air , Droits : © Armée de l'air
Un portraitiste australien sur le champ de bataille afghan
Ligne de Défense, 21.04.20130
Lauréat du prestigieux prix Archibald, qui
récompense un portraitiste, l'artiste australien
Ben Quilty s'est rendu fin 2011 à Kandahar et à
Tarin Kot, dans le sud de l'Afghanistan, avec le
titre officiel d'artiste de guerre. Ce séjour s'est
fait dans le cadre d'une bourse de l'Australian
War Memorial (cliquer ici pour voir où
l'exposition sera présentée dans les mois à
venir) qui permet à des artistes de travailler sur
les théâtres d'opérations où des troupes
australiennes sont déployées.
Il expose actuellement à Sydney une vingtaine de toiles. D'immenses toiles avec des trainées
épaisses de peinture dans des tons sombres ou couleur chair. Pas de paysage ou de troupes en
action. Mais les visages bouleversants de soldats, hommes et femmes, peints par Quilty après
son retour d’Afghanistan.
En fait, Ben Quilty a demandé à certains soldats rencontrés au cours des trois semaines qu’il a
passées dans le sud-afghan de venir poser pour lui dans son studio, à la campagne. "Il était
impossible de faire de mauvaises toiles avec ces personnes. Ce sont des sujets incroyablement
puissants, et brisés aussi parfois".
Souvenir. En regardant les soldats bénis par un prêtre avant de grimper à l'arrière de camions qui
quittaient la base, il s'est souvent demandé si ces combattants finiraient par rentrer. "C'est une
des choses les plus émouvantes que j'ai vue. Les hommes montent dans les véhicules, très
calmes, très concentrés, et ils partent dans le désert (...). Chaque fois qu'on voyait quelqu'un
franchir ces portes, on se demandait s'il reviendrait".
Pour voir des vidéos de Quilty et certaines de ses toiles, cliquer ici.
Rencontre entre Albert Uderzo et le chef d’état-
major de l’armée de l’air Mise à jour : 25/04/2013 08:19
L’exposition «Bulles d’air» a été officiellement présentée, lundi 22 avril 2013, au général Denis
Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air, dans l’enceinte de la base aérienne 117 de Paris-
Balard.
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Pour l’occasion, Albert Uderzo, dessinateur des
tous premiers épisodes de Tanguy et Laverdure,
et Philippe Charlier, fils du scénariste de cette
série, étaient reçus à Balard, ainsi que le
dessinateur de Team Rafale, Michel Lourenço.
Initiée fin 2012, l’exposition «Bulles d’air»
présente l’histoire de la bande dessinée (BD)
dans l’armée de l’air, à travers des
reproductions de planches originales. Ce
nouveau vecteur de communication cible plus
particulièrement les jeunes grâce à l’attrait de l’univers de la BD.
Après quelques semaines à Balard, «Bulles d’air» rejoindra ensuite à travers la France, «Des ailes
et des hommes», l’exposition de prestige du service d’information et de relations publiques de
l'armée de l'air (Sirpa air). Prochaine étape: Salon-de-Provence le week-end du 25 et 26 mai pour
les 60 ans de la Patrouille de France !
Plus d’informations sur «Bulles d’air» : http://www.defense.gouv.fr/air/actus-air/bulles-d-air-au-
meeting-de-lens
Sources : © Armée de l'air , Droits : © Armée de l'air
La base navale de Brest ouvre ses portes à
l'occasion des vacances
Ligne de Défense, 22.04.2013 Pendant les mois d'avril et mai, le public peut visiter la base navale de Brest, du lundi 22 avril au
vendredi 3 mai, de 13h30 à 15h30. Attention : pas de visite le 1er mai. La Base navale de Brest se
visite en continu à pied, du lundi au vendredi, depuis la porte de la Grande Rivière (rive droite,
route de la Corniche). Les marins brestois accueillent les visiteurs durant une à deux heures pour
une visite de la base navale et d’un bâtiment de la marine nationale selon disponibilité, le tout
parsemé d’anecdotes qui feront découvrir la marine d’aujourd’hui.
Pratique:
· Visites ouvertes au public de l'UE et de l'Otan,
· Autres ressortissants: demande préalable à formuler au 02 98 22 06 12,
· Sur présentation d’une carte nationale d’identité en cours de validité,
. Photos interdites dans l'enceinte,
. Informations au : 0800.523.535 (non surtaxé) ou 02 98 22 06 12.
Portes ouvertes au Fort de Nogent
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Mise à jour : 23/04/2013
Les samedi 4 et dimanche 5 mai 2013, le Groupement de recrutement de la Légion étrangère ouvrira ses portes pour commémorer le 150e anniversaire du combat de Camerone.
Le thème retenu cette année pour les célébrations est : « légionnaire, un nouveau départ ». Il met en relief les valeurs d'intégration de la Légion étrangère, la seconde chance donnée à un homme qui décide de se reconstruire et à qui la Légion tend la main et qui l'accompagne dans sa nouvelle vie.
C'est un moment privilégié pour réfléchir au sens de cette commémoration unique au monde qui donne une identité si forte à ces « hommes sans nom ».
Camerone, c'est le combat de 62 légionnaires commandés par le capitaine Danjou qui ont résisté jusqu'à la mort face à 2000 mexicains en 1863.
Camerone, c'est l'exemplarité. Camerone, c'est l'honneur et la fidélité de tous ceux qui ont un
jour coiffé le képi blanc. Camerone, c'est l'esprit de sacrifice et le don de soi. Camerone, c'est l'instant où chacun renouvelle son propre
serment de fidélité à la mission. Camerone, c'est le respect de la parole donnée à la France.
Fêter Camerone, c'est honorer ces Étrangers qui sont devenus fils de France non par le sang reçu mais par le sang versé.
Après la solennité de la prise d'armes présidée par le général de corps d'armée Hervé Charpentier, Camerone au fort de Nogent sera un moment de solidarité et de convivialité autour des activités de la kermesse et l'occasion de montrer que l'accueil n'est pas un vain mot à la Légion étrangère.
"Les Enfants otages de Bergen-Belsen" sur
France 5, le 28 avril Mise à jour : 24/04/2013 18:53
Réalisé par Teri Wehn Damisch, ce film a été produit par Cinétévé avec la participation de
France Télévisions. Il a bénéficié du soutien du ministère de la Défense (SGA/DMPA).
Ce documentaire relate un aspect inédit de la
déportation : le périple d'un petit contingent de
femmes et de jeunes enfants de prisonniers de
guerre français juifs, en principe protégés par la
convention de Genève. Ils furent néanmoins
déportés au camp d'échange de Bergen-Belsen
en mai, puis en juillet 1944, à un mois seulement
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de la libération de Paris. Grâce à la présence de leurs mères qui ont tout fait pour les protéger, 76
des 77 enfants déportés, alors âgés de 2 à 14 ans, ont pu résister dans ces camps où la vie
n’allait plus de soi.
Documentaire : "Les Enfants otages de Bergen-Belsen"
Diffusion sur France 5 : le 28 avril 2013, à 22h
Pour en savoir plus : France 5 : www.france5.fr
Sources : SGA/DMPA , Droits : Copyright Mindef SGA/DMPA
Voile : lancement du Grand Prix de l’École navale
Mise à jour : 23/04/2013 14:45
Pour la douzième année consécutive, la Marine nationale et l’École navale organisent le Grand prix de l’école navale. Parmi les épreuves phares, qui auront lieu du 9 au 12 mai prochain, le championnat de France promotion monotype habitable a été confié à l’École navale par la
fédération française de voile.
Cette année est placée sous le signe de la nouveauté avec une course de paddle-board dans le port militaire de Brest et une épreuve de vitesse pour les sportboats, entre Lanvéoc et le port de Brest. L’autre nouveauté est l’agrandissement du Grand prix à l’ensemble de la presqu’île de Crozon, puisque la ville de Camaret est désormais port de départ des courses de M34.
La Marine nationale rassemble une fois de plus l’ensemble des passionnés du monde de la mer et de la voile pour une compétition au plus haut niveau.
Sources : © marine nationale
Top départ pour la coupe de France 2013 de parachutisme Mise à jour : 19/04/2013 17:16
L’équipe parachutiste de présentation et de compétition de l'armée de l'air (EPPCAA) a participé à
la première étape de la coupe de France 2013 de parachutisme. Le rendez-vous pour cette
première étape a eu lieu sur l'aérodrome de Tallard pendant le week-end du 12 au 14 avril 2013.
Trois autres étapes sont en ligne de mire et se dérouleront dans les villes de Metz, de Laval et de
Vannes.
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Avec treize équipes représentées, la
compétition pourra laisser place à de belles
performances. En début de saison, toutes les
équipes sont en progression et se retrouvent
pour se jauger. Les aviateurs de l’EPPCAA,
deuxièmes au classement général la saison
dernière, terminent la compétition à la sixième
place.
La météo a été radieuse tout au long de la
compétition et les performances de l'équipe de
l’armée de l’air vont aller crescendo sans nul doute sur la saison.
Forte de l'expérience acquise les années précédentes, un podium au classement général est tout
à fait envisageable. Il faudra pour cela faire de belles prestations lors des prochaines étapes à
Metz, à Laval et à Vannes.
Pour plus de détail concernant l'équipe et ses différentes apparitions, vous pouvez consulter le
planning sur leur site.
Bonne saison à nos aviateurs parachutistes !
Droits : © Armée de l'air
Hélicoptère rime avec humanitaire: Eurocopter lance sa Fondation Ligne de Défense, 20.04.2013
Eurocopter vient d'annoncer la création de
sa nouvelle Fondation d’entreprise
d’Eurocopter. Cette fondation rassemble les
initiatives philanthropiques et humanitaires
initiées par le groupe européen à travers le
monde.
L'entreprise explique que les activités de cette fondation "sont dédiées aux domaines suivants:
interventions humanitaires d’urgence ; aide aux pays en développement ; organisation d’actions
en faveur des personnes en difficulté affectées par le handicap, la maladie, la pauvreté ou
connaissant des conditions de vie particulièrement difficiles ; et accompagnement de la jeunesse
à travers la transmission du savoir-faire aéronautique auprès de jeunes défavorisés. La Fondation
interviendra également dans le cadre de partenariats avec certaines organisations non
gouvernementales (ONG) et associations d’envergures nationale et internationale. Les
collaborateurs du Groupe Eurocopter peuvent participer à des projets soutenus par la Fondation,
soit en faisant don de leur temps, soit sous la forme d’une contribution financière".
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Les ambassadeurs de l’armée de l’air finalisent
leur préparation en Corse Mise à jour : 23/04/2013 23:21
Alors que la saison des meetings aériens approche à grands pas, la base aérienne 126 de Solenzara (Corse) à accueilli, du lundi 15 au jeudi 18 avril 2013, les ambassadeurs aériens de l’armée de l’air.
Le présentateur solo Rafale, l’équipe de voltige de l’armée de l’air, la patrouille «Cartouche Doré» et la Patrouille de France ont délaissé leurs bases respectives pour s’entraîner, le temps d’une semaine, sous le ciel corse.
Au large de l’Île de Beauté, les pilotes de l’armée de l’air ont pu mener de nombreux entraînements d'accoutumance au survol maritime et se confronter ainsi aux difficultés liées à ce type de représentations inhabituelles.
Rendez-vous incontournable pour les présentateurs de l’armée de l’air, cette semaine en Corse marque traditionnellement la phase terminale de leur préparation hivernale. Rendez-vous est pris le 14 mai, journée où le chef d’état-major de l’armée de l’air validera officiellement les programmes de présentation.
Sources : © Armée de l'air , Droits : © Armée de l'air
12 – Livres & Publications
Patrick Villiers dresse un remarquable portrait de Jean Bart, corsaire de Louis XIV Ligne de Défense, 22.04.2013
Un peu de très bonne lecture à proposer à ceux que les corsaires, marins illustres et autres gens de mer captivent, intriguent. Voici le Jean Bart d'un de mes complices du CEREM (devenu l'IRSEM), l'excellent et intarissable Patrick Villiers, déjà auteur en 2000 des Corsaires du littoral.
Outre sa dimension biographique (Jean-Bart, mercenaire au service de la Hollande), cet ouvrage décrit le passage d'une marine corsaire à une marine de guerre permanente et explique leur complémentarité. En ces temps actuels où l'externalisation revient en force, le sujet ne manque ni d'actualité ni d'intérêt.
Patrick Villiers est professeur émérite en histoire moderne à l'université du Littoral Côte d'Opale, fondateur du Centre de recherches en histoire atlantique et littorale, et membre de la Société française d'histoire maritime dont il a été le vice-président. Ses ouvrages ont par cinq fois été récompensés par l’Académie de marine.
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Il vient de co-écrire avec Laurence Chatel de Brancion, spécialiste de la Révolution et de l’Empire, à La Fayette un La Fayette, rêver la gloire, à paraître aux éditions Monelle Hayot.
Jean Bart, corsaire du Roi-Soleil, de Patrick Villiers, Fayard, 552 pages, 25€.
Un sujet en or Les éditions Pierre de Taillac continuent sur leur lancée : après un excellent livre sur l’invention du camouflage moderne et un essai sur le général Vauthier, elles publient aujourd’hui « Le nerf de la
guerre », signé par Alessandro Giraudo. Pour ceux qui en douteraient encore, il rappelle exemples à l’appui que l’argent a toujours été le nerf de la guerre. Le 21ème siècle n’a rien inventé en la matière et nos aimables foires d’empoigne sur le budget de la défense ne font que refléter un phénomène vieux comme le monde… « Le nerf de la guerre » rappelle quelques exemples historiques édifiants, depuis les mines d’or de Nubie finançant l’armée des Pharaons jusqu’aux tours de passe-passe économiques et budgétaires de Napoléon, en passant par le financement des croisades. Les exemples historiques associant argent et conquête militaire sont constants, pour ne pas dire omniprésents. Le mérite du
livre d’Alessandro Giraudo est d’en dresser un tableau varié et agréable à lire. Le revers de cette qualité est un survol rapide des époques, mais pouvait-il en être autrement en 400 pages ? On retiendra pour terminer qu’un canon de 120 au 16ème siècle coûte 1310 Ducats, alors que la solde trimestrielle d’un fantassin est de seulement un Ducat. On en déduit donc que le coût d’acquisition d’un canon de l’époque est équivalent à 4000 fois le salaire mensuel d’un militaire du rang. Rapporté au cours d’aujourd’hui, cela nous place aux environ de 6 M€ pour un automoteur d’artillerie, ce qui est remarquablement proche des valeurs connues. Comme aurait dit monsieur Cyclopède, étonnant non ? Le nerf de la guerre De Alessandro Giraudo, préface de Jacques Attali Editions Pierre de Taillac. (sélection du « prix des cadets » 2013 des écoles de St Cyr Coêtquidan)
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