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Modalités de l’instanciation d’une entité référentielle en Langue des Signes Française (LSF)
Brigitte Garcia et Marie-Anne SallandreUMR 7023 Structures Formelles du Langage (équipe Langue des Signes et Gestualité), Univ. Paris 8 et CNRS
Journée d’études « Langues des signes et référence n ominale »27 février 2013, UPS Pouchet, CNRS, Paris
SommaireI. Cadres théoriques et
méthodologiques
II. Une parenthèse : au sujet du « discours rapporté » en LSF
III. Modalités d’instanciation d’une entité référentielle en LSF
I. Cadres théoriques et méthodologiques
1. Soubassements épistémologiques généraux
� Linguistiques de l’énonciation (Jakobson 1963, Culioli par ex. 1990, Ducrot 1984)
� Fonctionnalisme (Jakobson 1963)
� Grammaires cognitives (Langacker 1987, 1991)
Linguistiques de l’énonciation
� Structures d’une langue déterminées par les conditions de sa conversion en discours, par son ancrage/repérage dans la situation d’énonciation (context of the utterance)
� Plan de l’énonciation : relie/détermine les 2 co-énonciateursPlan de l’énoncé : relie les actants du procès de l’énoncé� 1ère/2ème p. : interdéfinies par l’acte même de l’énonciation
(embrayeurs) � Déterminent par opposition la « non personne » (Benvéniste 1966)
� Plan de l’énonciation : non limité aux acteurs « réels » de l’énonciation� Récursivité du jeu entre les deux plans (>> discours rapporté et
hétérogénéité discursive) � Mise en abyme possible des embrayeurs (shifters, indexicaux,
Jakobson), i.e des cadres de référence discursive
Incidences méthodologiques
� Tradition de description et de modélisation de la L SF : fondée sur l’analyse de corpus longs de discours (dès Jouison 1981 [1995], Cuxac 1983 [1985])
� Bien sûr : recours ponctuel possible et parfois nécessaire à des données élicitées , pour modéliser tel aspect précis
� Cependant :� Le corpus discursif comme première et dernière référence� Élicitation : jamais via des phrases en LV, ni des images isolées� Contexte d’élicitation : conversationnel vs phrastique
2. Linguistiques des LS (>> situer le ‘modèle sémiologique’)
� Conception de l’espace et de ses fonctions linguistiques en LS
� Conception des « role shifts » (ou « constructeddialogue » et « constructed actions »)
Conceptions de l’espace en LS� Rinfret 2008 : ‘Formalistes’ vs ‘Substantialistes’� Barbera 2012 : ‘R. Locus view’ vs ‘Spatial Mapping view’
‘Loci’ = projections d’une représentation mentale
⇒Potentiellement illimités (non discrets)
Intégration linguistique impossible(non spécifiables phonologiquement) = pas dans la grammaire de la langue
‘Loci’ (espace syntaxique) = indices référentiels correspondant aux référents dénotésListe discrète mais ouvertePhonologiquement spécifiablesparce que dérivables du discours
Un seul type d’utilisation de l’espace : descriptif (‘gradient’ >> non linguistique)< espaces mentaux, Fauconnier 1984 / conceptual blendings, Fauconnier & Tunner1996
2 types d’utilisation de l’espace-Espace topographique / descriptif(expression des relations spatiales < CL-constructions)
-Espace syntaxique : points abstraits / arbitraires (loci, « non descriptive localisations ») —plans et trajectoires fixes
‘Spatial Mapping view’(< Mandel 1977 ; e.g Liddell)
‘R. Locus view’
L’espace dans le modèle sémiologique� Évidemment toujours un construit linguistique (Vs. Liddell), mais :
� Ni des points abstraits/arbitraires
� Ni des projections d’espaces mentaux
� Des usages linguistiques diversifiés de l’espace (selon la visée, cf. infra)
� Usages descriptifs/topographiques : iconicité d’image
� Usages diagrammatiques : iconicité diagrammatique (construite par le discours)
� Usages formalisables dans un cadre énonciatif :
Par ex. la personne : � Expression fondée sur la dynamique de l’interaction = régie par les
couplages-découplages regard/pointage � 1ère et 2ème p. : construites dans/par l’énonciation (regard) VS 3ème
� Distinguer : actants procès énonciation VS actants procès énoncé
« Role shift », « Constructed dialogue-constructed action »
Selon Lillo-Martin 2012 :
� Conception formelle de ces constructions (Quer 2005, Quer & Frigola 2006, Quer 2011), abordées surtout via la question du shifting des indexicaux dans le discours rapporté
VS
� Conception issue de Liddell (1995, 2003) : représentations conceptuelles d’espaces mentaux (surrogates) => En partie ou intégralement hors du grammatical (du linguistique)
« Role shift », « Constructed dialogue-constructed action »
Quer 2011 :
« Here I have put aside from the discussion cases of so-called constructedaction (Metzger 1995), which frequently cooccurs with RS in narrative discourse . Within constructed action, the signer adopts the role o f the referent in order to reproduce not his/her linguistic di scourse, but his/her actions, postures or gestures in a more or le ss imitative fashion. This aspect is a poorly studied one , although it is foundregularly in the descriptions of narrative techniques in sign languages (seeQuinto-Pozos 2007).(…) These are the most complex cases to accountfor, as they require teasing apart what is gestural from wh at islinguistic in a RS segment . As a consequence of the language modality, both regularly coexist, either simultaneously or consecutively. »
« Role shift » (CD, CA…) dans le modèle sémiologique
� Un type de construction � décrit dès 1985 pour la LSF (Cuxac 1985)� modélisé comme central dans la norme des LS (Cuxac 1996, 2000) :
structure de « transfert personnel » (TP)
� Une structure linguistique� multilinéaire (manuel et non manuel) et compositionnelle� actualisant une modalité du dire particulière, le dire en montrant =
l’iconicité d’image comme mode linguistique de produ ction du sens
� Est une « non personne » (3è p)� Marquage de l’effacement du plan de l’énonciation 1 par la rupture
du contact avec l’interlocuteur (regard décroché) � Le marquage en « je » réfère au plan de l’énonciation second
imbriqué dans le plan de l’énonciation 1er >>> Ouvre la possibilité du discours ou des actions rapportées
>> Modèle sémiologique le TP = l’un des 3 grands types de structures
dites de « transfert »
Transferts de Taille et de FormeTransferts de Taille et de Forme (TTF) Ex : la pâte (à tarte)Lieux, objets ou être animé décrits par leur taille ou leur forme (pas de procès, pas d'actant).
Cuis_Nas 02'54 TTF Forme pâte étaléeCorpus LS-Colin, Cuxac et al 2002
Transferts de Situation (TS)Transferts de Situation (TS). Ex: « le saut du cheval »Déplacement d'un objet ou d'un personnage par rapport à un locatif stable (actant, procès). La scène est comme vue de loin.
Chev_Nas TS saut du chevalCorpus LS-Colin, Cuxac et al 2002
Transferts personnels (TP)Transferts personnels (TP) : : prise de rôle complète (avec actant et procès). Le locuteur "devient" l'entité dont il parle; il y a i ncorporation. Tout le corps du locuteur est occupé par le rôle (pas de recul).
Chev1_Chr 00'19 TP cheval
Corpus LS-Colin, Cuxac et al 2002 Cuis_Nas-03'01-TP Pâte
Corpus LS-Colin, Cuxac et al 2002
Structures de transfert (TP, TTF, TS)� Permettent de produire des unités de transfert (UT) en nombre
illimité
� UT : compositionnelles (composants inscrits dans des paradigmes)
� Opérateur/indice : le regard = décroché de l’interlocuteur > > changement de visée� TP = celui de l’actant transféré (nouvel énonciateur potentiel)� TTF : sur la forme ; TS : suit le déplacement
� Combinables :� entre elles
� avec l’autre grand type d’unités gestuelles, les unités lexématiques (UL, « conventional signs »)
� et/ou avec les 2 autres types d’unités : unités de pointage, unités dactylologiques
Imbrication économique des deux grands types d’unités—un exemple
« Transferts » / Concepts descriptifs dans la littérat ure
MODELE SEMIOLOGIQUELITTERATURE LIDDELL (2003)(combinaison linguistique et
gestuel) Hors visée illustrative Sous visée illustrative
Pronouns
Débats : 1ère/2ème/3ème
Pronouns
1ère VS non 1ère p
Pronoms
1ère / 2ème p.VS non personne
[Pronoms dans le cadre desTP dr]
Directional verbs Indicating verbs Verbes directionnels [Verbes directionnels dans lecadre des TP dr std]
Loci Tokens Construction de référencespar activation de pointsdans l’espace de signation= iconicité diagrammatique
CLASSIFIERS handshapes
CL-CONTRUCTIONS(terminologies diverses,cf. Emmorey 2003)
Depicting verbs(« espace diagrammatique », de typetopographique)
PROFORMES(présentes dans TOUS lestypes de transfert)
TTF (Transfert taille etforme)
TS (Transfert de situation)
Surrogates « with signing »
Surrogates « without signing »
Semi-transferts
TP (Transferts personnels)
Role shiftsConstructed dialogue/action
Depicting verbs dans un « viewerspace » = mixte de depicting verbs etde surrogate blend.
Double transferts (TP + TS)
Modèle sémiologiqueIncidence de la modalité sur les structures
Sémiologie du canal >>
� Contraintes et potentiels sémiologiques liés à toute modalité
� Communication sourde = principalement monomodale (visuo-gestuelle) VS communication entendante bimodale
� Pertinence de la surdité pour rendre compte des stru ctures des LS
� LS : exploitation linguistique maximale des potentiels propres à la modalité, dont la modalité figurative
� Des structures de l’iconicité� Divers types d’iconicité (imagique, diagrammatique, dégénérée)
� Perspective typologique LS / LV / LS tactiles, etc.
II. Une parenthèse : au sujet du discours rapporté
en LSF
Types de structures/d’unités et combinatoires récurrentes
� Complexité structurale / Economie linguistique
ICONICISATION PREMIERE
Unités avec visée illustrative (SGI) Unités hors visée
illustrative
TTF TS TdP Unit. lexématiques
Pointages
Dactylologie
TP TP semiTP d. rapporté Dble Transfert
TP clas
TP maintien config
TP loupe
Stéréotypes de TP
TP dr UL
TP dr UL maintien config
TP dr gest
TP dr gest maintien config
TP dr UT
DT clas
DT maintienconfig
DT loupe
DT semi
DT complet
DT dr
TP semi
TP semi maintien config
Pseudo-TP
Va et vient
Exemple de discours rapporté dans le corpus LS-COLIN
� Plusieurs combinaisons en discours rapporté dans les TP ont été mises en évidence (Sallandre 2003)
� Tous les TP ne sont pas du discours rapporté.
Dans cet exemple:
� Utilisation massive d’unités en discours rapporté: 48,8% (moyenne autres locuteurs : 20,5%). C’est le plus fort % de tous les locuteurs et de tous les discours.
� Combinaison au % le plus élevé: TP dr UL (30,2% - moyenne : 14,1%)
Récapitulatif de Chev1_Ste
0
510
1520
2530
35
TT
F
TS
TP
cla
s
TP
pro
fo
TP
loup
e
TP
sté
réo
TP
dr
gest
TP
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DT
dr
DT
com
p
Std
Poi
nt
Dac
tylo
Catégories
Pou
rcen
tage
s d’
appa
ritio
n
Moyenne % Chev1
0
5
10
15
20
25
30
TT
F
TS
TP
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s
TP
pro
fo
TP
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DT
cla
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DT
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DT
com
p
Sig
nes
std
Poi
ntag
es
Dac
tylo
Catégories
%
MOY % Chev1
Enoncés en discours rapporté : Exemple de mise en abyme
Contexte : Le locuteur est dans la peau de la vache (TP) qui imite le cheval en reprenant son style fier (TP dr UL).
Traduction: "Eh ben, pourquoi tu me disais : « Je sais sauter, moi. » Hein ? "
03’05 03’08
246 247 248 249 250 251
POURQUOI TOI ME SIGNER (= me dire) SAVOIR sauter hein
TP dr ULTP dr UL
TP dr ULTP dr UL
TP dr GI (TS) TP drgest
reg à D(vers cheval) reg à D reg à D
reg à G. MF fier
reg à G (vague) reg à D
MF mépris. Lab MF mépris MF mépris
(Vache transférée en cheval)
MF mépris
Source : Corpus LS-COLIN, Chev_Ste, unités 246 à 251
SAVOIR SAUTER HEIN?
« Je sais sauter, moi. » Hein ? "
POURQUOI TOI ME SIGNER
"Eh ben, pourquoi tu me disais :
III. Modalités d’instanciation d’une entité référentielle dans
le cadre du modèle sémiologique
Procédés d’instanciation d’une entitéréférentielle en LSF
DeuxDeux procproc ééddéés de crs de cr ééation dation d ’’une entitune entit éé rrééfféérentiellerentielle :
1/ unit1/ unit éés lexs lex éématiques (UL) matiques (UL) 2/ unit2/ unit éés de transfert (UT) s de transfert (UT)
Mais Mais UNEUNE langue = langue = VaVa--etet--vient et imbrication vient et imbrication éétroits entre UL et UT en troits entre UL et UT en
discoursdiscours
Cadre dans lequel penser la détermination nominale
2 mani2 mani èères de construire une entitres de construire une entit éé rrééfféérentiellerentielle
UL
UL(avec ou sans
Pointage)UL > UT
UT
UT > UT UT > UL
� Répartition fonctionnelle prototypique générique/spécifique• UL : références génériques ? ou noms nus?• UT : références spécifiques
� Répartition fonctionnelle prototypique topique/focus • UL : topique • UT : focus
NOTA : Fonctionnalités interchangeables dans certains cas (Ex:
conduite de définitions; communication exolingue, …)
Tendances fonctionnelles pour chaque type de structures
� Sources des données
� Corpus LS-COLIN (Cuxac et al, 2002)
� Corpus CREAGEST (Garcia et L’Huillier 2011, Sallandre et L’Huillier 2011)
� Corpus DEGELS (Boutora et Braffort, 2011)
� Nature des données
� LS-COLIN : narration (monologue)1ère introduction d’entités référentielles pour tous les ex choisis.
� CREAGEST: explication, récit de vie (dialogue)
� DEGELS : description spatiale (dialogue)
Méthodologie
Exemple 1a : UL avec Pointage pré-UL
Contexte: [début du récit, positionnement barrière = espace diagrammatique / intro du cheval]
Transcription : [barrièresTTF Pointage reg (vers locus) CHEVALUL gambaderTP ]
Traduction :« Là, à l’intérieur des barrières, il y a un cheval (topique) , il gambade, comme
ça (focus + spécificité) ».
Interprétation :
2 valeurs se cumulent : locative + spécifique
Source : Corpus LS-COLIN, Chev_Jul, 00’05
Exemple 1b : UL avec Pointage post-UL
[le cheval galope, positionnement barrière = espace diagrammatique, intro de la vache]
[IL-Y-A VACHE Pointage barrières Pointage SEULE]
«Là, de l’autre côté de la barrière, il y a la vache, là, seule. »
Interprétation :
-valeur locative + valeur spéc. - existentiel ‘IL-Y-A’
Source: Corpus Creagest SP1, Chev_Luc, 14 ans, 00’04
Exemple 2 : UL instanciée sans pointageContexte: discussion autour d’une « plage »Traduction: Loc 1 : « Tu pourrais me dire où il y a une plage, par ici (près de Marseille)? »
Loc 2: « Une plage?.... Humm »
Source : Corpus DEGELS,UL [PLAGE] Loc1 : 02.09 puis Loc2 : 06.78
Interprétation :Instanciation de l’entité par une UL, sans pointage préalable et sans reprise, pas un référent unique-> Indétermination (« bare noun », nom nu),non spécifique
Remarques intermédiaires
• Pas de corrélation entre l a place du pointage (regardé ou non) et une opposition binaire simple Détermination/valeur locative
• Pas d’assignation spatiale locative sans regard (1ère intro)
• Interprétation de la définitude/indéfinitude sémanti que : indissociable du contexte (notamment : type d’espace construit)
Exemple 3a : UL > UT (TP)
[début du récit, présentation du décor puis intro d u cheval]
[CHEVALUL galoperTP CONTENTUL]
« Il y a un cheval, il galope comme ça, content »
Interprétation :
Dichotomie très classique :
UL (topique) UT (focus + spécifique)
Source : Corpus LS-COLIN, Chev_Jos, 00’07
UL BOIS UT (TTF) description des barrières en bois
Exemple 3b : UL > UT (TTF)
Source : Corpus LS-COLIN, Chev_Nas, 00.09-00.18
Exemple 4 : UT seule
Contexte : [début du récit, positionnement barrière = espace diagrammatique / intro du cheval]
Transcription : [barrières TTF Pointagereg (vers locus) CHEVALUL gambaderTP ]
Traduction :« Il y a des barrières qui font le tour, comme ça, et à l’intérieur il y a un cheval, il gambade, comme ça».
Interprétation :
L’entité référentielle « barrière » est instanciée et spécifiée par le TTF.
Source : Corpus LS-COLIN, Chev_Jul, 00’05
Exemple 5 : UT > UT ( > UL)Contexte: [début du récit, mise en place décor, int ro de l’action du cheval]Transcription : [galoper TS galoper TP CHEVALUL ]Traduction :« [A la campagne, il y a une étendue plate], il y a quelque chose qui galope,
qui galope comme ça, c’est un cheval. ».
Source : Corpus LS-COLIN, Chev_Ant, 00’08
UT (TS) galoper UT (TP) galoper UL [CHEVAL]
Exemple 6 : (UT >) UT > UL
Contexte: [début du récit, mise en place décor, int ro de l’action du cheval]
Transcription : [galoperTS galoperTP CHEVALUL ]
Source : Corpus LS-COLIN, Chev_Ant, 00’08
UT (TS) galoper UT (TP) galoper UL [CHEVAL]
Exemple 7 : pointage à valeur modalo-énonciative
⇒ Hypothèse du rôle de ce type de pointages (même si n’ont pas de fonction référentielle) = introduction thématique + confirmer l’accord par connivence sur l’entité = s’assurer de l’accessibilité du référent par l’inter locuteur
[PORT]UL-tu vois pt -[VEUT DIRE]UL-[PORT]/portUL/UT-làpt (la md maintient l’entité ‘port’)Trad: « tu vois, le Port … je veux dire, t’as le port, là, … »
Source : Corpus DEGELS, Loc2-12-51
Conclusion
1. La Grande Iconicité instanciatrice de l’entité référentielle est le plus souvent porteuse de 2 dimensions qui dépassent l’opposition défini/indéfini :
� Elle spécifie l’entité (= ce cheval-ci, que je te montre, cette vache précise avec des cornes comme ça…)
� Elle apporte des informations supplémentaires sur l’entité(« focus ») (il galope, elle se tient comme ça…)
2. Grande importance du contexte discursif et des inte rrelations UT/UL dans l’expression de la détermination
3. Grande importance du genre discursif et du type d ’espace construit.
4. Le pointage semble souvent cumuler les 2 fonctions :
� Support d’un repérage spatial (valeur locative) � Marqueur de la détermination
Références
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Fin
Combinaison de Combinaison de structstruct. de transfert / multilin. de transfert / multilin ééaritarit ééparamparaméétriquetrique (morcellement extrême du corps)
Chev1_Jul-00'29-DT-ois-reg-chevCorpus LS-Colin, Cuxac et al 2002
Paramètres
• Tête et expression du visage : tête du cheval (personnage transféré)
• Regard : regard du cheval, par-dessus la barrière
= agent du TP
- Main dominante : tête de l’oiseau (personnage transféré)
= agent du TS
- Main dominée : proforme « barrière »= locatif du TS
Résumé TP complet + TS complet, avec deux agents
Double transfert complexe (Sallandre 2003)
Traduction en français
« L’oiseau regarde le cheval qui s’apprête à sauter par-dessus la barrière »
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