le coût de la non intégration economique de l’uma
Post on 28-Nov-2021
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Le Coût de la Non Intégration Economique de l’UMA
David Laborde, IFPRI
En collaboration avec la Banque Mondiale
Problématique
• L’intégration régionale commerciale est associée à des gains économiques importants et promue par des acteurs locaux et internationaux;
• Pour autant elle peine à se mettre en place et de nombreux obstacles formels et informels demeurent. Pourquoi ? Est-ce que les gains économiques (incitations) escomptés sont trop faibles ? Y-a-t-il de meilleures opportunités (autres partenaires économiques) ? Les coûts institutionnels et politiques sont-ils trop élevés ?
• Quel est le coût économique pour la région des opportunités manquées ?
• Doit elle rester une priorité pour les acteurs régionaux dans le contexte mondial?
• Peut on établir une feuille de route en matière d’indicateurs d’intégration commerciale en suivant les progrès et les gains associés à chaque étape?
• Cette étude: • Ce centre sur la dynamique commerciale;
• Aucune considération directe sur l’intégration monétaire, budgétaire ou celle du marché de l’emploi…
• Est de nature pragmatique et ne propose pas une vue normative de l’intégration commerciale
• ne cherche pas à mesurer l’étendu des barrières actuelles ou la complexité de leur réforme mais propose une quantification des gains, ou pertes, attendue de l’intégration régionale en vue d’éclairer le choix des priorités de politique économique
L’UMA: une intégration commerciale naissante
• L’intégration régionale: une tendance planétaire avec de nombreux essais et des succès mitigés
• MERCOSUR comparatif intéressant (structure des économies, histoire, points communs)
• Par exemple: Uruguay, même taille (PIB) que la Tunisie commerce 5 fois plus au sein du Mercosur que la Tunisie au sein de l’UMA.
• Commerce intra-régional: plus de 60% pour l’UE, 20% pour le MERCOSUR, 3% pour l’UMA… Mais des blocs de taille et de nature différente;
• Intensité du commerce intra-bloc par rapport au PIB régional: 21% pour l’UE, 3,7% pour le MERCOSUR, pour l’UMA 1,7% en 2007.
• Forte hétérogénéité et problèmes bilatéraux spécifiques
• Mais depuis 2007: fracture croissante avec perturbation du commerce intra, et divergence des PIB nationaux (croissance soutenue en Algérie, Maroc… vs Tunisie, Lybie) entainant une détérioration du ratio
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Algerie Libye Mauritanie Maroc Tunisie
Intensité commerce bilateral – PIB du partenaire en 2007, UMA et France
UMA France
Un potentiel à exploiter… et à mesurer
• De nombreux travaux ont essayé de mesurer le potentiel de commerce entre les pays de l’UMA;
• Soit via une approche économétrique à l’aide de modèles de gravité: « Quel devrait être le niveau de commerce entre les pays de la région quand on tient compte de leur taille économique, proximité géographique et culturelle…?, soit à l’aide de modèles de simulation d’équilibre des marchés «Que se passerait si nous éliminons les barrières formelles et informelles ?»
• Principaux résultats: • Commerce existant est entre 40 et 70 % du commerce potentiel;
• La part de commerce manquante est plus importante pour les relations intra UMA, ou MENA, qu’entre ces pays et le reste du monde;
• Certains accords passés ont eu un effet significatif (GAFTA), d’autres non (Agadir);
• Les gains de l’intégration de l’UMA sont potentiellement très inégalement réparties entre les Etats membres;
• Les accords avec les pays tiers, l’UE, comptent. En particulier la question du cumul des règles d’origine…
La complexité des accords commerciaux: Création de commerce ou détournement de flux
Extrait de Bensassi & de Sousa & Jarreau, CEPII, 2013
Partenaires
commerciaux
Création de
commerce
Détournement via
Euromed
Détournement
via Intramed
Détournement
via Med-RdM
Changement
total des
importations
UE25 17.1 || 38.6 -4.1 || -6.6 -14.5 || -22.3 -0.6 || 13.9
Algérie 0.9 || … -2.2 ||… -16.8 ||… -14 ||…
Egypte 24.1 || 54.4 -3.4 ||-13.7 6.2 ||-39.8 29.7 ||16.9
Jordanie 43.8 ||34.9 -6.1 || -8.9 -15.9 || -21.4 27.5 ||10.7
Liban 68.9 || 98.6 -15.4 || -39.6 -35.4 || -64.2 34.5 ||36.6
Maroc 54.3 || -5.9 || -18.9 || 35.8 ||
Tunisie || 53.5 ||-14.9 || -31.1 ||20.6
Chine 1.9 || 0.7 -6.2 || -8.7 -3.3 || -4.7 -4.2 ||-8.2
USA 4.9 || 23.8 -6.1 || -8.5 -3.0 || -5.2 -2.7 ||13.7
Afrique du Sud -0.2 || 5.5 -7.8 || -8.6 -4.7 ||-7.0 -10.6 || -4.5
Evolution des importations (Tunisie || Maroc) due aux changements de politiques commerciales 2001
2007
Méthodologie
• Utilisation d’un modèle d’équilibre général calculable (MIRAGE). Multi régional (le monde est divisé pour cette étude en 20 entités), multi sectoriel (28 secteurs) et dynamique. les équilibres macroéconomiques et microéconomiques sont explicitement représentés.
• Pas de free-lunch : réallocation des emplois, des ressources
• Détermination de la réduction des barrières – tarifaires et non tarifaires - au commerce nécessaire pour atteindre un niveau prédéfini (scénario) d’intégration commerciale, et prise en compte d’effets tiers (productivité).
• Analyse des effects sectoriels et macroéconomiques
• Limiter le nombres de biais dans l’analyse, approche aussi neutre que possible
Scénarios et Mécanismes sous-jacents d’intégration
• 3 scénarios d’intégration sont envisagés pour 2015 • Scénario A: Reprendre la dynamique pré 2007 et assurer l’intégration effective
de tous les états membres
• Scénario B: converger vers le degré d’intégration effective du Mercosur (mi-distance)
• Scénario C: atteindre la situation du Mercosur
• Chaque scénario se traduit au niveau régional par: • Une élimination des droits de douane résiduels;
• une baisse des coûts de transport intra régionaux (infrastructure)
• Une baisse des coûts administratifs pour les entreprises et une réallocation des ressources administratives ( logique de facilitation du commerce)
• Une hausse de la productivité dans certains services (concurrence, réorganisation des marchés)
• Une hausse de l’investissement direct étranger régional
Effets sur le PIB: 3 à 9 milliards de dollars (2007) par an pour l’UMA pour un scénario réaliste
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Scenari
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o C
Maroc Tunisie Algerie UMA
EffetProductivite
Facilitationdes echanges
Variations en %
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Scenario A Scenario B Scenario C
Maroc Tunisie Algerie Lybie Maurianie
Variations en volume, PIB réel,
unité milliards de Dollars
Effets sur l’investissement et le bien-être des ménages
Investissement,% Répartition du gain pour les ménages
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Maroc Tunisie Algerie UMA
Scen A Scen B Scen C
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Scenario A
Scenario B
Scenario C
Maroc Tunisie Algerie Lybie Maurianie
Effets sur le Commerce
Exportations Intra Régionales, variations en %
Scen A Scen B Scen C
Exp Maroc
vers Algerie 80 583 1347
vers Tunisie 42 246 467
Exp Algerie
vers Maroc 22 138 287
vers Tunisie 18 76 130
Exp Tunisie
vers Maroc 51 278 477
vers Algerie 58 316 565
Exportations Toutes Destinations, %
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Maroc Tunisie Algerie UMA
Scen A Scen B Scen C
Effets Sectoriels
Variations sectorielles Valeur Ajoutée, Scénario A Production, %, UMA
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Scen A Scen B Scen C
Agroalimentaire Industries Services
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Maroc
Algerie
Tunisie
Effets sur l’emploi
Salaire des qualifiés, % Emploi des non-qualifiés, %
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Maroc Tunisie Algerie UMA
Scen A Scen B Scen C
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Maroc Tunisie Algerie UMA
Scen A Scen B Scen C
Conclusions
• L’intégration peut générer des gains trés significatifs en particulier dans le cas de la Tunisie (petite économique ouverte pouvant jouer un role central) et si la relation commerciale Maroc-Algérie devient opérationelle
• Identifier les barrières prioritaires à abaisser sur le plan régional
• Combiner certaines réformes régionales aux engagements multilatéraux (accords sur la facilitation des échanges de Bali)
• Une relance active du processus d’intégration commerciale serait un stimulus économique important pour la région, à un moment important:
• Le besoin de redynamiser les échanges et assurer le développement économique après les révolutions tunisiennes et libyennes;
• La situation européenne (stagnation des marchés européens au niveau de la demande et restructuration-hausse de la compétitivité nécessaire pour les pays du Sud de l’Europe)
• Le besoin de créer des emplois pour affronter la configuration démographique actuelle; • L’évolution des marchés énergétiques et le besoin de diversification (conséquence de la
fracturation hydraulique sur le marché du gaz naturel et du pétrole)
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