hydrodiplomatie et changement climatique pour la paix au
Post on 18-Jun-2022
1 Views
Preview:
TRANSCRIPT
Hydrodiplomatie et
changement climatique pour la
paix au Moyen Orient :
Cas du Bassin du Jourdain
le 13 Décembre 2016
Sénat- Paris
Salles Monnerville & Vaugirard
1
2
TABLE DES MATIERES
1.Note de concept.................................................................................. 3
2.Programme ......................................................................................... 5
3. Compte rendu.................................................................................. 10
4.Déclaration ....................................................................................... 31
5.Biographies ...................................................................................... 34
3
La Méditerranée est considérée comme une
« écorégion» dont le développement est déjà
fortement pénalisé par la dégradation de
l’environnement couplé d’une forte croissance
démographique avec une concentration urbaine
dans les zones littorales sensibles ; une région
dont les ressources en eau et en énergie sont
vulnérables et inégalement réparties, sans oublier
la sécurité alimentaire qui engendre de forts
mouvements de migration et de déplacement des
populations. De plus, cette région encourt des
risques naturels non-maitrisés. Le bassin
méditerranéen constitue une des principales zones
de contact, de fracture et d’interdépendance
Nord/Sud et enfin une zone où les vulnérabilités
politiques et l’absence de démocratie engendrent
une décroissance socio-économique au niveau
des pays du Sud-Est.
Le 1er décembre 2015 et dans le cadre des
activités liées à l'adaptation aux défis du
changement climatique, un séminaire portant sur
« L'hydro-diplomatie pour la Paix au Proche
Orient » a été organisé au Sénat, à l'initiative de
M. le ministre Arthur Nazarian et du Sénateur
Olivier Cadic, Sénateur représentant les français
établis hors de France, ainsi que de Mr. Fadi
Comair Président d’honneur du REMOB. Durant
ce colloque, plusieurs thématiques ont été
présentées et notamment l'édition par l'Unesco du
livre intitulé « Science Diplomacy and
Transboundary Water Management: The Orontes
River Case».
Lors du déplacement du sénateur Olivier Cadic au
Liban et en Jordanie en Août 2016 dans le cadre de la
visite pour une prise de contact avec les français établis
hors de France et en compagnie de M. Fadi Comair, il a
été convenu d’organiser le 13 Décembre 2016, une
2eme édition portant sur le bassin du Jourdain. Ce
colloque abordera les thèmes suivants :
• L’hydro-diplomatie du Jourdain pour une
sécurisation des générations futures
• L’hydro-diplomatie pour un partage équitable
de l’eau du Jourdain : une gestion intégrée dans un
cadre législatif onusien
• Hydro-diplomatie et approches innovantes:
quels outils technologiques et financiers?
Ces thèmes qui paraissent assez complexes du fait de
leurs multiples dimensions scientifiques, économiques
et sécuritaires, s'inscrivent dans un environnement
marqué par une multitude d'interdépendance.
Ce colloque qui s'inscrit dans le cadre des politiques
d'adaptation de l'après COP 21-22, a pour objectif de
réfléchir aux enjeux qui nous guettent dans la région du
Moyen Orient. Le but étant d’amoindrir les effets des
dérèglements climatiques et environnementaux qui
nécessitent de mettre en place une « feuille de route »
avec des politiques d’adaptation pour la rive du Sud-
Est de la Méditerranée.
4
Les concertations proposées par les experts dans
ce colloque permettraient de lancer le dialogue sur
l'applicabilité de la "Déclaration de Paris" au
égard des spécificités des pays du sud-est de la
Méditerranée.
Pour ce faire, nous avons besoin de l’expertise
scientifique, de la société civile, du secteur privé,
les jeunes et les femmes et surtout de la volonté
politique afin qu’à travers une action concertée.
Les pays du Moyen-Orient œuvrent pour le
développement durable, gage de paix, de sécurité
et de bien-être pour les générations futures.
Ainsi et à l’issue des travaux et débats, les
recommandations devront refléter toutes les
actions prioritaires nécessaires à appliquer
d’urgence
La « Déclaration de Paris Beyrouth et Marrakech»
reflèteront les actions prioritaires et nécessaires à
appliquer.
Les experts du GIEC estiment que l’on peut
encore limiter la hausse de la température terrestre
à 2°C. Ces mêmes experts qui tirent la sonnette
d’alarme nous préviennent que « le réchauffement
climatique, s’il se poursuit au rythme actuel, sera
source d’instabilité et de conflits » !
« A de nouveaux défis, de nouvelles solutions ! »
-Amine Maalouf-
Fadi Georges Comair
Président d’honneur du REMOB Directeur
Général des Ressources Hydrauliques
et Electriques au Ministère de l’Energie et de
l’Eau Libanais
Programme.
14:00–14:30 Discours d’ouverture
M. Olivier Cadic, Sénateur représentant les français établis hors de France
M. Loïc Fauchon, Président honoraire du Conseil Mondial de l'Eau et Président de
Société des Eaux de Marseille
M. Arthur Nazarian, Ministre de l’Energie et de l’Eau – Liban, représenté par
M. Fadi Comair, Directeur Général des Ressources Hydrauliques et Electriques
14:30–15:00 Table ronde d’ouverture : Les forces actives du dialogue méditerranéen, une
action concertée pour la paix (30 min)
Modératrice Mme. Marie-France CHATIN,
M. Jean-Louis Guigou, Président d’IPEMED
M. Miguel Garcia-herraiz, Secrétaire Général Adjoint en charge de l’Eau et
l’Environnent , Union pour la Méditerranée
Prof. Michael Scoullos, Président GWP Med
Etant donné que les changements globaux conduisent à l’instabilité sociale et environnementale, il
est donc nécessaire de lancer un dialogue sur l’applicabilité du « Pacte de Paris» par rapport aux
spécificités des pays concernés par des bassins transfrontaliers dans le cadre d’une diplomatie active
particulièrement sur le bassin du Jourdain .Les pays du Sud-Est de la Méditerranée se caractérisent
d’une part par un stress hydrique, énergétique et alimentaire et d’autre part par un très fort
déplacement de population et une migration sud-est vers le nord engendrant une augmentation des
conflits entre les pays riverains.
Malgré le fait que la COP 21 s’est principalement attachée aux problématiques liées à
l’énergie, les engagements des associations non-gouvernementales ont voulu se placer dans le cadre
plus général du « Nexus Eau-Energie-Alimentation ». C’est dans cet esprit que les prochaines
conférences des Parties ont mené leurs travaux lors de la COP 22 à Marrakech. Il est à noter que dans
un monde où la population s’accroit encore rapidement, les questions liées à l’alimentation et
l’évolution des consommations alimentaires auront inévitablement une incidence non négligeable sur
la gestion des ressources naturelles et sur le changement climatique.
De plus et compte-tenu des enjeux complexes du développement durable dans la région
méditerranéenne et des défis majeurs qui pèsent sur la région du Moyen-Orient, il est important de
lancer l’Observatoire Méditerranéen du Développement Durable (OMDD). Le but étant d’anticiper
et d’évaluer l’implémentation des plans et programmes nationaux et régionaux proposant des
solutions liées à l’eau, aux énergies propres, à l’efficacité énergétique et àla sécurisation de
l’alimentation.
Cette initiative essentielle et bénéfique pour la sécurisation des générations futures devrait
rassembler un groupe d'experts et un Conseil Stratégique qui piloteraient l'OMDD afin
d'exécuter les recommandations de la COP 21 et 22.
Modérateurs: M. Brice Lalonde, Président de l’Académie de l’Eau
Monsieur le Sénateur Henri Tandonnet
Thèmes abordés • Les défis de l’hydro-diplomatie : l’impact des conflits et
des changements globaux (M, Fadi Comair, président d’honneur
du REMOB)
• Dialogue pour un partage équitable et utilisation raisonnable:
processus gagnant-gagnant (M. Franck Galland, M. Pierre Berthelot)
• Gestion de l'eau dans le bassin du Jourdain: les conflits inhérents entre
la souveraineté et le droit international (Prof. David Eaton, UT Austin)
• Commission de L’eau et des établissements humains, UNESCO-
IHP: Les expériences pour une gestion de la sécurisation de l'eau (W-
SMART)
(M. Bruno Nguyen, UNESCO IHP)
• L’Observatoire Est-Méditerranéen du Développement
Durable : Plateforme d’évaluation partagée d’Eco- risques, (Prof. Ilan
Juran, NYU,UNESCO-IHP)
16:00–16:40 Session 2 – L’hydro-diplomatie pour un partage équitable de l’eau du
Jourdain : une gestion intégrée dans un cadre législatif onusien
La formulation de stratégies de négociation sur les cours d’eau internationaux basée sur la GIRE
représente une opportunité pour le développement d’un bassin transfrontalier afin de traiter les
multiples utilisations de l'eau en évitant les conflits potentiels entre pays riverains. Les pays riverains
du Bassin du Jourdain devraient donc s’appuyer sur la coopération régionale (traités bilatéraux ou
multilatéraux) afin d’assurer leurs besoins en matière de sécurité alimentaire et de favoriser le
développement d’une politique économique tout en préservant les écosystèmes de la zone du bassin
international. Ce mode de gestion qui propose de lier l’eau à la politique économique du bassin
international a pour but de trouver des solutions pour aboutir à un accord basé sur un partage
équitable et raisonnable de la ressource.
Les instances internationales telles que l’ONU, l’Union Européenne et l'UPM ont déjà entrepris
au Moyen-Orient plusieurs tentatives pour orienter les nations vers un concept de coopération afin de
faire face au manque d’eau dans leur pays. Ceci se base sur les principes de l’UNECE ou de la
convention des Nations Unies de 1997 sur les cours d’eau internationaux et la Directive Cadre sur
l’Eau de l’Union Européenne. Des paramètres technico- économiques liés à la gestion de la ressource
sont envisagés tels que: volume d’eau utilisé par rapport à la quantité disponible, qualité de la
ressource en eau, revenu financier, préservation de l’écosystème du cours d’eau, traitement et
réutilisation des eaux usées.
Dans le cadre du processus de négociation sur le Bassin du Jourdain, il est important de motiver les
pays les plus défavorisés à œuvrer pour bénéficier d’une coopération régionale et profiter des plans
socio- économiques qui sont conduit à l’échelle régionale par les Nations Unies et l’Union
Européenne pour la sauvegarde de leur sécurité alimentaire. La Jordanie tente de développer avec
la Palestine le projet
« Red Sea-Dead Sea Canal (RSDSC) » qui prévoit la mobilisation de plus d’un milliard de mètres
cubes d’eau non conventionnelle pour combler les besoins. Ce projet a été estimé à 10 milliard de dollars américains par la Banque Mondiale et rassemble tous les pays riverains à l’exception de la
Syrie, et du Liban . Le pays des Cèdres a exprimé son intention à rejoindre le dialogue sur ce projet en
2016.
Modérateurs : Jean Francois Donzier, Secrétaire Général du RIOB, Directeur General
OIEau
Monsieur le sénateur Jean-Marie Bockel, Ancien Ministre
Thèmes abordés • Les Instruments Législatifs Onusiens (Convention 1997, UNECE 1992)
pour le partage équitable et utilisation raisonnable du Bassin du Jourdain
(M. Jean-Louis Oliver, S.G Académie de l’eau et Mme. Chantal
Demilecamps, Secrétariat UNECE Convention)
• Les lignes directrices pour la gestion des bassins transfrontaliers:
- Leçons à retenir et bonnes pratiques pour une gestion intégrée
(UNECE, RIOB), (M. Pierre Roussel, OIEau)
- Le Pacte de Paris, applicabilité sur le bassin du Jourdain (M. Eric
Tardieu, OIEau)
16:40–17:00 Pause
17:00–
18:00 Session 3 – Hydro-diplomatie et approches innovantes : quels outils
technologiques et financiers?
Le partage équitable des ressources hydrauliques au Proche-Orient doit devenir un objectif global qui
vise à répondre aux besoins actuels de la société et préparer la satisfaction des besoins des
générations futures. L’hydrodiplomatie est une démarche qui est purement technique (première
priorité) et politique (en un second temps) pourrait faciliter l’application de la Gire1 à l’échelle du
bassin hydro-géographique, dite «nouvelle masse d’eau » qui comprend les eaux à la fois
conventionnelles et non conventionnelles.
Les pays du Proche-Orient devraient avoir recours à l’hydrodiplomatie pour la gestion de leurs
conflits sur une base permanente. Pour tous ces pays, le défi consistera à utiliser la stratégie du
dialogue et la coopération régionale comme une opportunité pour réaliser ensemble des progrès
coordonnés dans les domaines du développement humain et économique, de la protection des
ressources en eau et des avancées culturelles. La consolidation de la culture de l’eau pour la paix est
essentielle pour les pays riverains du Bassin du Jourdain.
Par ailleurs, le financement et la prise en compte des valeurs éthiques, au niveau des Etats comme à
celui des populations, est une composante essentielle et transversale du développement durable, et
spécialement de la lutte contre le changement climatique et de l’adaptation à ses conséquences. Les
politiques publiques ne prendront leur plein effet que si elles ne sont définies et menées sans
complaisance, mais avec transparence et sincérité, en particulier en ce qui concerne la cohérence
entre les moyens effectivement mis en œuvre par les Parties et les objectifs affichés dans la
Déclaration de Paris.
Il est également essentiel que soit promue une éthique citoyenne face au changement climatique: il s’agit d’une réforme profonde des comportements individuels et collectifs conduisant chacun à
prendre conscience de sa responsabilité et à adopter des comportements responsables dans ses modes
de vie.
1 Gestion intégrée de ressources en eau
9
17:00–17 :30 Table ronde Les outils technologiques développés sur le bassin du
Jourdain
Modérateurs Prof. Michael Scoullos, President of the GWP Med
Madame la sénatrice. Elisabeth Lamure, La présidente de la DSAE
(Direction de la Sécurité Aéronautique) Thèmes abordés • Application des outils technologiques (ICT) pour la gestion du bassin
du Jourdain- (Prof. Daene McKinney, UT Austin, Dr. Georges Comair, World Bank)
• Comptabilité de l'eau pour la gestion du bassin du Jourdain (Mr.
Gonzalo Espinoza, UNESCO IHE)
17:30–18 :00 Table ronde Le Lancement de la Coopération Régionale.
Modérateurs M. Shaddad Attili, Ministre Palestinien Charge des Negotiations
Thèmes abordés • Initiative de Paix sur le Bassin du Jourdain: Un Plan Directeur
Régional pour le Développement Durable dans le Bassin du
Jourdain
• Mécanismes de Financement Innovants pour l’Adaptation au Changement
Climatique (Mme. Kelly ROBIN, IPEMED)
• L’Éthique dans le Partage de l’Eau Transfrontalier (M. Herve Laine,
président de l’Académie d’Ethique)
18 :00 -18 :15
Réponses aux questions écrites et rassemblées par le secrétariat (15 mn)
18:15 Discours de Clôture et recommandations finales :
-.M. Jean Launay, Président du Partenariat Français pour l’Eau
- S.E.M. Miguel Ángel Moratinos, Ancien Ministre des Affaires Etrangères
Espagnol
Remerciements prononcés par M. Olivier Cadic, Sénateur représentant les
français établis hors de France et M. Fadi Comair, Président d’honneur du
REMOB.
10
3. Compte rendu
Comme suite au colloque qui s’est tenu au Sénat, le premier décembre 2015, autour de la
thématique “Hydro-diplomatie et Changement Climatique pour la paix au Proche Orient sur le
fleuve de l’Oronte”, un nouveau colloque a été organisé, toujours à l’initiative de M. le Sénateur
Cadic, représentant les Français établis hors de France, avec M. Fadi Comair, Président d’honneur
du REMOB, Directeur Général des Ressources Hydrauliques et Electriques, représentant M.
Nazarian, ministre de l’Energie et de l’Eau au Liban, pour examiner cette fois les problèmes qui se
posent pour le Bassin du Jourdain.
Après les discours d’ouverture, une table ronde a traité des forces actives du dialogue
méditerranéen, une action concertée pour la paix. Le colloque s’est organisé en trois sessions :
L’Hydro-diplomatie du Jourdain pour une sécurisation des générations futures.
L’Hydro-diplomatie pour un partage équitable de l’eau du Jourdain : une gestion intégrée
dans un cadre législatif onusien.
L’Hydro-diplomatie et approches innovantes : quels outils technologiques et financiers ?
Discours d’ouverture :
Monsieur Olivier Cadic, Sénateur représentant les Français établis hors de France.
Monsieur Cadic a introduit le colloque et a remercié le Ministre Arthur Nazarian représenté par
M. Fadi Comair, Président d’honneur du REMOB pour ce colloque organisé à la perfection sur le
bassin du Jourdain qui est la seconde initiative de ce type, la première ayant porté sur l'Oronte, et la
troisième, à venir, sur le bassin du Nil.
Monsieur Cadic remercie également les éminentes personnalités qui ont présidé les trois sessions
extraordinaires de ce colloque intitulées successivement : « l’hydro-diplomatie du Jourdain pour
une sécurisation des générations futures », « l’hydro-diplomatie pour un partage équitable de
l’eau du Jourdain » et « hydro-diplomatie et approches innovantes : quels outils technologiques et
financiers ? »
Parmi ces personnalités figurent Messieurs les Sénateurs : (Henri Tandonnet et Jean-Marie
Bockel), Madame la Sénatrice (Elisabeth Lamure), M. Brice Lalonde (Président de l’Académie de
l’Eau) et M. Jean Launay (Député et Président du Partenariat Français pour l’Eau) qui ont honoré
de leur présence cette journée fructueuse .
M. Cadic a expliqué que l’objectif du concept d’Hydro-diplomatie était un partage des ressources
en eau équitable pour favoriser la paix au Proche Orient.
11
Après le colloque de l’année dernière sur l’Oronte, M. Cadic s’est montré satisfait d’aborder
aujourd’hui une étude sur le bassin du Jourdain et attend avec impatience de collaborer avec M.
Fadi Comair sur l’étude du Bassin du Nil.
Il a fait remarquer à ce propos que l’enjeu de l’eau est une préoccupation majeure pour tous les
gouvernements du Proche et Moyen Orient.
Il a rappelé que l’eau, en particulier dans la région, a une dimension transfrontalière et
interétatique, dont le partage peut provoquer ou alimenter des conflits et accroître les tensions
géopolitiques de la région.
Il s’agit donc pour M. Cadic de réfléchir à la façon d’assurer l’approvisionnement en eau et
d’éloigner le spectre de la guerre de l’eau en adoptant une politique participative de gestion de
l’eau.
Monsieur Fadi Comair, Président d’honneur du REMOB et Directeur Général des Ressources
Hydrauliques et Electriques au Ministère de l’Energie et de l’Eau Libanais.
Monsieur Fadi Comair, après avoir rendu hommage au Sénateur Olivier Cadic qui parraine cette
initiative, suite au succès de la première édition sur l’Hydro-diplomatie de l’Oronte en marge de
la Cop 21, remercie tous les organismes partenaires qui se sont joints à cette conférence, le RIOB,
le REMOB, le président honoraire du Conseil Mondial de l’Eau, l’Académie de l’eau, l’IPEMED,
le GWP Med, l’AFD, la Banque mondiale, l’UNESCO, l’UPM : ces organismes, pionniers de la
coopération et de la concertation pour la paix.
M. Comair remercie également les éminentes personnalités: le Ministre Moratinos, Brice
Lalonde, le député Jean Launay, M. Shaddad Attili, Mme Marie-France Chatin et différents
intervenants venus des Etats-Unis et de l’Université du Texas.
M. Comair transmet les salutations et le soutien de Monsieur le ministre Nazarian qu’il
représente aujourd’hui.
L’eau, bien économique et social, est la principale ressource renouvelable sur terre et elle est le
fondement même de la survie et de la continuité de l’Homme !
Elle est toutefois devenue l’un des principaux sujets de préoccupation à la fois des citoyens et des
responsables politiques car il faut répondre à une demande qui est croissante.
Au Proche-Orient en particulier, les populations font face de surcroît à une instabilité inquiétante.
La question des ressources en eau dans cette région est une préoccupation continue, d’autant
plus qu’elle est intimement liée à celle des frontières. Notre initiative aujourd’hui est de se pencher
sur le bassin du Jourdain, bassin au cœur des animosités politiques de la région. Elle est
ambitieuse mais essentielle. Nous voulons faire preuve de courage intellectuel pour aborder un cas
certes très complexe, dans ses dimensions techniques, financières et environnementales comme
l’atteste le programme de la journée.
12
En présence d’experts, de décideurs politiques et de praticiens internationaux, cet événement
vise donc à dresser une « feuille de route » dans le cadre des politiques d’adaptation de l’après
COP21-22. Pour ce faire, une action concertée est indispensable. Nous allons à l’issue des travaux
et des débats de ce colloque, transmettre des recommandations aux décideurs politiques des
pays du Moyen-Orient, aux associations non-gouvernementales ainsi qu’aux secrétariats de la
COP 21 et 22 dans une déclaration commune.
Le Liban pour sa part, appuie tous les projets destinés à mobiliser une eau supplémentaire afin de la
partager équitablement entre les pays riverains selon la convention des Nations Unies de 1997. Ces
projets étant le Red-Dead situé à l’aval du bassin du Jourdain, le barrage Ebl el Saki situé à
l’amont du bassin du Jourdain sur l’affluent du bassin Hasbani-Wazzani du Liban ainsi que les
projets de dessalement d’eau de mer qui sont actuellement en exploitation. La notion de
nouvelle masse d’eau qui combine l’eau conventionnelle et non conventionnelle pourrait
constituer la solution technique aux problèmes politiques. Pour conclure, M. Comair invite déjà
les participants à une troisième édition du bassin du Nil et de l’Euphrate en espérant créer une
plateforme de débats et de rencontres pour la paix. Dans un temps où il est nécessaire de repenser
la diplomatie et de la faire autrement, nous voulons œuvrer pour que l’eau soit au cœur de ces
nouveaux dispositifs à mettre en place, car nous ne pouvons pas nous détourner d’un problème qui
met en jeu l’existence de l’humanité.
Monsieur Loïc Fauchon, Président honoraire du Conseil Mondial de l’ Eau et Président de la
Société des Eaux de Marseille.
Nous sommes liés, déclare Monsieur Fauchon, par la conviction que l’eau doit être amenée au
centre du débat politique et qu’elle doit y rester.
Chacun d’entre nous sait les liens importants entre l’eau et le climat : « climate is water » et «
water is politics ». L’eau est politique et la politique est Eau.
Et cela je crois nous réunit dans cette maison symbolique qu’est le Sénat de la République.
Je voudrais vous remercier M. le Sénateur Cadic pour cette seconde initiative peu courante dans
les Assemblés de notre pays.
Le monde et ses habitants, on le voit d’ailleurs à travers certains résultats électoraux, demandent et
exigent sécurité et autorité. La souffrance de l’eau exige également de la sécurité et c’est notre
devoir, nous qui sommes réunis aujourd’hui, d’avoir ce désir et cette volonté d’y mettre fin. Il y’a
deux causes principales à cette souffrance de l’eau: l’évolution du climat qui est inéluctable et en
même temps difficile à mesurer, et la crise démographique, à travers l’urbanisation et la
littoralisation. 40 % des habitants du monde habitent au bord de la mer ou le long des très grands
fleuves internationaux.
Il faut améliorer l’offre en eau à travers des technologies que l’on maîtrise de mieux en mieux,
celles des barrages-réservoirs indispensables dans le monde de demain. Ils doivent être plus
intelligents, plus protecteurs de la nature. Il y’a aussi des pompages plus profonds, la désalinisation
qui a fait des progrès importants, les transferts d’eau pour aller de l’offre vers la
13
demande et puis la réutilisation de l’eau. Il y’a aussi l’action, politique dont le rôle est de
contrôler, de maîtriser cette utilisation de l’eau à travers trois piliers : la gouvernance, la finance et
la connaissance.
Mais cette vision stratégique n’est plus l’apanage des États. Les temps changent et aujourd’hui la
sécurité de l’eau est aussi l’affaire des autorités de bassin, des autorités locales, des
communautés les plus modestes, des entreprises, des associations qui sont là aussi pour veiller à
l’éthique et à la transparence de l’action politique.
L’Hydro-diplomatie est à la fois le lien, le liant et le lieu. Elle permet de rassembler au lieu de
diviser. Elle est l’art de construire la paix autour de cette ressource vitale pour l’homme quand
elle ne s’impose pas d’elle-même. On la regarde d’abord comme la question des relations à
l’intérieur des bassins transfrontaliers.
Il ajouta que la communauté de l’eau a pris une initiative importante en créant un réseau
international de parlementaires pour l’eau.
M. Fauchon évoque aussi longuement le cas de l’Indus pour constater que malgré de graves
incidents, le traité de 1960 sur l’Indus entre l’Inde et le Pakistan est resté un roc solide. La situation
dans le bassin du Brahmapoutre et de ses affluents entre la Chine, l’Inde et le Bangladesh, est
préoccupante. En revanche, M. Fauchon met l’accent sur une issue heureuse après une décennie
de tension entre l’Égypte et l’Éthiopie , concernant la situation du Nil et il mentionne que M.
Fadi Comair et M. le Sénateur Cadic ont déjà pris l’initiative l’an prochain de mettre ce sujet à
l’ordre du jour de la troisième conférence sur l’hydro-diplomatie. M. Fauchon rappelle qu’à
Marrakech, lors de la cop 22 il y a quelques semaines, la communauté de l’eau a pris une
initiative importante en créant le réseau international parlementaire pour l’eau. Il mentionne
également l’initiative « Water for Africa » lancée par le Maroc qui prévoit de prioriser vers
l’Afrique l’utilisation des fonds pour l’eau du fonds vert et d’autres fonds liés au climat.
Pour conclure M. Fauchon pense que l’hydro-diplomatie doit s’accorder sur trois choses :
L’équilibre des grandes masses d’eau continentales, l’apaisement des conflits transfrontaliers
existants et potentiels, et le refinancement de la dette potentielle de l’eau et de l’assainissement des
pays les plus pauvres.
Table ronde d’ouverture : les forces actives du dialogue méditerranéen, une action
concertée pour la paix.
Modératrice : Mme Marie-France Chatin
! Jean-Louis Guigou, Président d’IPEMED
Jean-Louis Guigou se dit surpris de constater qu’à la Cop 21 et 22 tous les pays du Sud avaient mis
l’eau en priorité. Algériens, Marocains et Tunisiens se sentent concernés. Tous les pays du Moyen
Orient font de même. 180 millions d’habitants dans les pays du Sud de la méditerranée bientôt
360 millions en 2030 se partagent 1% des ressources en eau disponibles. En tant qu’ancien délégué
à l’aménagement du territoire, monsieur Guigou estime l’espace pertinent et les bassins
14
hydrologiques. Il cite la constatation d’un géomètre qui suivait Napoléon en pleine campagne de
Russie, Pierre Alexandre Dalaindre en 1804 : « Un jour sans doute la division du globe en bassins
remplacera cette foule de démarcations territoriales diverses et variables chez tous les peuples et
dans chaque État dont l’incohérence est le vice fondamental d’une Europe basée sur la nature ».
Il faudrait que les cantons, les communes, les départements travaillent sur cette notion de bassin
ainsi que les grandes régions. C’est avec des comités de bassins et des agences de bassins que
l’on peut gérer démocratiquement les problèmes de l’eau. Bien évidemment, lorsqu’on aborde
les bassins transfrontaliers, il faut laisser le soin à Monsieur Fadi Comair de trouver des solutions.
M. Jean-Louis Guigou développe une deuxième idée, celle de la gestion intégrée de l’eau. La
sécurité énergétique et l’absence d’électricité en Afrique va amener des bouleversements
considérables. L’orateur se montre convaincu que cette gestion de l’eau ne doit pas être
dissociée de la gestion de l’énergie, de la gestion des déchets et de la gestion de l’agriculture. Au
niveau local, les élus sont capables de trouver des solutions. Il faut être nombreux pour préparer
l’avenir puisque l’avenir ne se prévoit pas. Il doit y avoir une évolution. Les populations ont une
forte capacité de résilience et d’organisation. Enfin, dernière idée, IPEMED pense qu’un progrès
sera fait si on considère que la Méditerranée est le bassin des bassins, le bassin versant de tous
les bassins. Il faudrait une gestion administrative pour toute la Méditerranée et une agence de
bassins. Il faut recourir aux financements innovants directement affectés à cette agence pour
récolter quinzaine de milliards par an.
M. Guigou pense qu’avec deux ou trois détroits nous pourrions agir au niveau international pour
modifier la législation concernant les bateaux qui font du transit, qui ne s’arrêtent pas et qui
n’apportent aucune valeur ajoutée.
! M. Miguel Garcia-Heraiz, Secrétaire Général Adjoint en charge de l’Eau et l’Environnent
, Union pour la Méditerranée
L’UPM a été créé par la France et l’Espagne à Barcelone. La diplomatie de l’eau est dans les
mandats fondateurs de cette organisation. L’eau a été négligée dans la diplomatie de
changement climatique. Il faut mettre de nouveau l’eau à la hauteur des enjeux politiques et capter
l’attention des bailleurs de fonds, des gouverneurs en mettant en place un agenda. L’eau c’est la
gouvernance de l’eau. Il n’y a rien de plus important que la capacité de gouverner la gestion de
l’eau, car c’est une ressource mal partagée, mal distribuée. Il faut penser que le conflit qui peut
venir de l’eau ne vient pas seulement de conflits transfrontaliers, mais c’est quand un État est
incapable de fournir de l’eau à la population. Le travail que l’UPM a fait pour faciliter le
lancement, la construction de l’usine de désalinisation de Gaza quand on parle du Bassin du
Jourdain, est un projet qui doit tenir compte du partage de l’eau entre les pays riverains. L’usine de
désalinisation de Gaza aujourd’hui, c’est le projet de l’UPM. C’est un projet pour 2 millions
d’habitants. C’est un projet énorme de 6 millions d’euros mais qui a la possibilité s’il y a une
bonne volonté politique dont on a parlé au début entre Israël, la Palestine et la communauté
internationale, de se mettre à l’œuvre pour faciliter le financement et faire pression sur tous les
acteurs locaux pour qu’ils s’engagent dans un projet vital pour la région.
15
! Prof. Michaël Scoullos, Président GWP Med
Le professeur Michaël Scoullos estime que nous ne possédons pas les solutions pour tous les
problèmes, mais qu’il faut avancer en liant trois piliers pour ce faire: l’économie l’écologie et la
société avec les outils dont on a besoin. La société est extrêmement importante à analyser: la
manière avec laquelle nous la traitons concernant la première partie relative à l’eau et à travers les
institutions transnationales, puis la connaissance de la technologie scientifique pour ouvrir une
ébauche de progrès, enfin l’éducation, c.-à-d. la culture de l’eau. L’orateur indique que sa
société a participé par son savoir-faire depuis 2008 à l’aménagement de la Mer Morte.
M. Scoullos reconnaît : « Nous avançons maintenant vers un nouvel agenda pour la Méditerranée,
mais nous sommes confrontés à d’autres régions comme les Balkans où nous tentons de nous
mettre autour d’une table ronde pour régler les problèmes qui s’y posent ». D’autre part, ajoute -
t- il, nous élargissons notre zone en incluant le Liban et la Jordanie dans le cadre d’une
convention UNECE ainsi que dans NEXUS. Une autre aventure s’ouvre avec la Tunisie, l’Algérie
et la Libye pour l’Ouest et le Nord-Ouest de l’Afrique. Pour la Jordanie, c’est un peu plus
complexe. Nous devons donc aller plus en avant pour étudier les enjeux dans lesquels nous nous
impliquerons. En tout cas, nous y contribuerons le plus possible.
! Monsieur Michel Devivo, Secrétaire Général du CIGB
Pour M. Michel Devivo, le changement climatique et l’accroissement de la population mondiale
créent de nouveaux défis liés à l’eau. En effet, le changement climatique va affecter la variabilité
des ressources en eau, entraînant des sécheresses plus graves et des inondations plus
catastrophiques. En même temps, dans les prochaines décennies, la population mondiale va
augmenter de 50%, ce qui, conjugué avec le développement va doubler les besoins en eau et
doubler les besoins en électricité en 2050. Il va donc falloir construire de nombreux grands
réservoirs pour faire face à ces nouveaux défis. L’eau est et restera un sujet de discorde comme
on le voit entre l’Inde et le Pakistan, sur le bassin du Nil, en Asie sur le Brahmapoutre, au
Tadjikistan et en l’Ouzbékistan, en Amérique du Nord avec le Colorado. Les risques de conflits
que fait courir une gestion non-consensuelle des eaux dans les bassins transfrontaliers, sont
terriblement actuels. Il faut choisir la psychologie des bienfaits plutôt que la psychologie des
pertes! Car si l’eau peut être facteur de guerre, elle peut aussi et surtout être un facteur de
coopération, de stabilité et de paix. Les réservoirs, en assurant le développement économique
des pays qui les construisent, créent les conditions de la paix qui rime avec prospérité. L’Ethiopie,
par exemple, a développé de grandes infrastructures de stockage de l’eau qui lui permettent de
produire de l’hydroélectricité à bon marché et de la fournir à ses voisins. Elle exporte déjà vers le
Kenya, le Soudan et Djibouti. Avec la construction du barrage Renaissance, elle va disposer d’un
important surplus d’électricité et il est déjà prévu qu’elle l’exporte vers l’Ouganda, la Tanzanie, la
Burundi, le Yémen et le sud-Soudan. Ces échanges renforcent le commerce entre pays voisins et
contribuent à la stabilité régionale. Parmi les nombreuses commissions intergouvernementales,
l’une des plus exemplaires est sans doute l’Organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal
(OMVS), modèle d’une gestion pacifique des ressources en eau partagées. Les quatre pays
riverains ont, non seulement mis en place des accords sur le partage des eaux du fleuve, mais ont
donné à l’OMVS des missions qui sont accomplies par des investissements communs, des
16
ouvrages d’infrastructure qui sont propriétés indivisibles des États membres. La Commission
Internationale des Grands Barrages organise régulièrement, au sein de ses congrès, des tables
rondes entre les pays en conflit pour l’eau qu’ils partagent. Le partage d’informations est souvent le
premier pas vers des mécanismes plus formels et peut souvent être accompli à un niveau
technique, il améliore aussi les relations entre pays, crée la confiance et peut aplanir le chemin vers
des accords et des traités futurs.
Session I L’hydro-diplomatie du Jourdain pour une sécurisation des générations futures
Étant donné que les changements globaux conduisent à l’instabilité sociale et environnementale
des pays du Sud-Est de la Méditerranée qui se caractérise d’une part par un stress hydrique,
énergétique et alimentaire et d’autre part par un très fort déplacement de population et une
migration Sud-Est vers le nord engendrant une augmentation des conflits entre les pays riverains, il
est donc nécessaire de lancer un dialogue sur l’applicabilité du «Pacte de Paris» par rapport aux
spécificités des pays concernés par des bassins transfrontaliers dans le cadre d’une diplomatie
active particulièrement sur le bassin du Jourdain. Malgré le fait que la COP 21 s’est
principalement attachée aux questions liées à l’énergie, les engagements des associations non-
gouvernementales ont voulu se placer dans le cadre plus général du ‘’Nexus Eau-Énergie-
Alimentation’’. C’est dans cet esprit que les prochaines conférences des Parties ont mené leurs
travaux lors de la COP 22 à Marrakech. Il est à noter que dans un monde où la population
s’accroît encore rapidement, les questions liées à l’alimentation et l’évolution des
consommations alimentaires auront inévitablement une incidence non négligeable sur la gestion
des ressources naturelles et sur le changement climatique.
De plus et compte-tenu des enjeux complexes du développement durable dans la région
méditerranéenne et des défis majeurs qui posent sur la région du Moyen-Orient, il est important de
lancer l’Observatoire Méditerranéen du Développement Durable (OMDD) dans le but d’anticiper
et d’évaluer l’implémentation des plans et programmes nationaux et régionaux proposant des
solutions liées à l’eau, au développement et à la diffusion des énergies renouvelables, de
l’efficacité énergétique et de la sécurisation de l’alimentation. Cette initiative essentielle et
bénéfique pour la sécurisation des générations futures devrait rassembler un groupe d’experts
et un Conseil Stratégique dans le but de piloter l’OMDD afin d’exécuter les recommandations de la
COP 21 et 22.
Modérateurs: Monsieur Brice Lalonde, Président de l’Académie de l’Eau.
M. Franck Galland, Directeur de la sûreté de Suez Environnement
Monsieur le Sénateur Henri Tandonnet
! Monsieur Brice Lalonde :
« Je remercie M. Fadi Comair pour son invitation à présider ce colloque fructueux. Je
voudrais vous rappelez que l’Académie de l’Eau est une institution qui œuvre pour améliorer la
gestion des ressources de l’eau en France et dans le monde. L’Académie de l’Eau sert de
plate-forme
17
d'échange d'informations et de veille scientifique, et reflète à cet égard toutes les exigences de la
société pour bien intégrer l'eau, l'aménagement du territoire, la qualité de la vie dans un cadre de
développement durable. Elle travaille à rendre l’économie attentive aux équilibres naturels, à
inscrire l’action publique dans le long terme, à promouvoir dans le domaine de l’eau des
engagements collectifs respectueux des droits de l’Homme. Je vous remercie de votre attention et,
sans plus attendre je passe la parole à M. Franck Galland. »
! Franck Galland, Directeur de la sûreté de Suez Environnement
M. Galland cite les enjeux stratégiques des ressources en eau dans plusieurs zones géographiques et
élabore précisément le cas du Jourdain.
Il faut avoir sur ce thème gagnant-gagnant une pensée particulière au passé ; ce passé est en
marche et ce passé nous rattrape jusqu’à des projets d’avenir très structurants. M. Galland
aborde d’une façon détaillée le cas du canal Mer Rouge Mer Morte attendu depuis 12 ans, peut-
être même plus ; il mentionne également qu’au début 2017 –si tout va bien- un appel à candidature
va effectivement être lancé.
Il faut mettre l’accent sur l’importance de la sûreté des infrastructures de ce canal :
infrastructures qui vont permettre de dessaler l’eau de mer. Ces infrastructures sont nécessaires ;
elles viennent s’ajouter à des infrastructures existantes, à des barrages et à des transferts d’eau suite
à des négociations. Sans faire preuve de pessimiste, il faut vraiment penser à protéger ce que
l’on a et ce que l’on va avoir : « pourquoi protéger ce que l’on a ? parce que cette zone à
proximité du Jourdain connait depuis quelques années de très fortes tensions sur les ressources et
elle est la proie de destructions abominables qui visent en premier lieu les infrastructures
électriques ainsi que les infrastructures en eau qui sont également systématiquement ciblées ».La
protection physique et juridique des infrastructures critiques en eau est indispensable. Selon M.
Galland, il s’agit de tirer nos initiatives vers le haut et d’appuyer ce qui le doit être. « Protégeons
ce que nous avons et rendons résilient ce que nous aurons ».
! Monsieur le Sénateur Henri Tandonnet
M. Tandonnet constate que l’Europe a une vision anglo-saxonne de l’eau, une vision de
l’abondance et le rapport du changement climatique, nous amènent vers une vision beaucoup
plus méditerranéenne, celle de la pénurie. il faut faire attention à la vision de l’eau. Il y a l’eau
que l’on voit, que l’on suit des yeux mais il y a aussi l’eau virtuelle, c’est celle qui est nécessaire
pour produire de l’alimentation. On a noté que la France en 2007 était importatrice d’eau à
concurrence de 25% de ses besoins. Bien entendu la Jordanie connait une crise de l’eau très forte
aggravée par le fait de sa générosité. Elle accueille comme entendu tout à l’heure au Liban de
nombreux réfugiés plus d’1300000 (million trois cent mille). Ces questions d’eau sont aujourd’hui
vitales. Le ministre de l’eau et de l’irrigation m’a confié son souci de voir son projet mer Rouge
mer Morte aboutir. Il est en chantier depuis plus de 12 ans. Nous sommes déterminés à mener bien
ce projet. On a bien vu que les éléments techniques scientifiques de ce projet sont là mais les
solutions dépendent aussi des solutions financières et diplomatiques : nous intervenons
sérieusement pour aborder ce problème avec pertinence.
18
Dialogue pour un partage équitable et utilisation raisonnable: processus gagnant-
gagnant,
! M. Pierre Berthelot.
Le fait de se focaliser trop sur les techniques, fait oublier le politique, remarque M. Berthelot qui
poursuit : « vous avez le plan de Johnston qui avait été développé dans les années 50 par les
Américains. C’était l’envoyé spécial du Président Eisenhower et le plan de Johnston proposait un
partage des ressources du bassin du Jourdain qui est tacitement plus ou moins respecté
aujourd’hui. Qu’est-ce qu’on constate ? qu’il y’avait un accord technique mais il n’y avait pas
d’accord politique. Pourquoi ? parce qu’il était difficile pour les pays arabes de coopérer avec
Israël. Cela aurait été finalement reconnaître d’une certaine façon l’Etat d’Israël ce qui à l’époque
était impossible, et même aujourd’hui n’est pas toujours facile, même s’il y a des avancées avec
la Jordanie. Les Palestiniens aussi depuis des années négocient sur ce sujet.
Même si on est parfois en conflit, en confrontation, l’eau est un sujet trop important pour être
écarté finalement des négociations. C’est vrai que le plan de Johnston fonctionne entre Israël et les
Palestiniens. On dit parfois qu’il fonctionne de façon déséquilibrée au profit d’Israël. Il n’en reste
pas moins que cette institution va bon gré mal gré, c’est ce que je veux dire que quelles que soient
les difficultés, elles existent toujours et elles n’ont jamais disparu depuis toutes ces années.
On a dit qu’effectivement il n’y aura pas de guerres pour l’eau, mais pas de paix sans l’eau.
Dans le temps, malgré les vicissitudes et les conflits, les tensions politique, on continue à coopérer
sur la questions de l’eau. Reste la problématique de l’accord politique ».
Gestion de l’eau dans le bassin du Jourdain : les conflits inhérents entre la souveraineté et le
droit international
! Prof. David Eaton, UT Austin.
M. David Eaton, UT évoque des solutions pour les problèmes de l’eau dans le bassin du Jourdain.
Il est temps de régler les litiges sur la distribution de l’eau du bassin en prenant en considération
les droits des citoyens du Liban, de la Syrie, de la Jordanie, de Palestine et d’Israël pour avoir
accès à l’eau du Jourdain en créant et en prévoyant des sources supplémentaires pour subvenir aux
besoins des utilisateurs. Malgré la violence et les migrations régionales, le moment est idéal pour
proposer la création d’une banque « Jordan River Development Bank » JRDB qui investirait dans
toutes les infrastructures pour aider les riverains à l’accès à l’eau à travers des partenariats public
privés. Cette banque opérerait comme une institution multinationale. Les eaux du bassin sont
indistinctement allouées et l’utilisation actuelle de ces eaux ne peut être changée que par la volonté
nationale des différents gouvernements. Le JRDB pourrait mettre en valeur les compétences
professionnelles des riverains du fleuve en liant les capitaux aux compétences professionnelles des
riverains du fleuve et en liant ces capitaux aux marchés et aux besoins publics privés dans
chaque Etat riverain, ainsi qu’avec une troisième partie, afin de créer et de
19
distribuer l’eau pour les besoins à l’intérieur du bassin. Egalement, il faut faire de sorte de parer à la
pollution de l’eau.
Dans la deuxième partie de son intervention M. Eaton ébauche un projet de traité réglementant
l’alimentation de l’eau du bassin aux différentes parties pour éviter des conflits. ‘ʻ les nations (qui
auront signé le traité) reconnaissent les droits légitimes de tous les peuples vivant à proximité du
bassin du Jourdain, considéré comme transfrontière, d’avoir accès à son eau pour tous usages
appropriés, comprenant les besoins domestiques, l’irrigation, les commerces, les industries
hydrauliques, les loisirs, le transport, l’écologie et prévoir une gestion de la qualité de l’eau’’. La
base fondamentale de l’engagement du JRDB sera de lever des fonds par des prêts auprès des
marchés internationaux, considérés comme un emprunt imposé aux utilisateurs qui auront à
payer des frais d’emprunt et régler les opérations de maintenance afin d’assurer les frais de
services utilisés pour les besoins du secteur de l’eau. Ces services seront assurés par des firmes
qui gèreront chaque investissement avec ou sans profit. La JRDB demandera aux services et
compétences transnationales, nationales ou services publics locaux de s’assurer que chaque
projet sera capable de fournir l’eau et de prévenir la pollution à travers des procédures
transparentes, compétitives, compétentes et substantielles. L’orateur aborde également la question
de l’identification des droits pour le bassin du Jourdain : quels sont les droits légitimes pour avoir
accès à l’eau du Jourdain pour les signataires (Liban, Syrie, Jordanie, Palestine et Israël)?
Quelle est l’extension des zones de drainage à l’intérieur des territoires de chaque signataire?
Quelle sera la prise en compte des débits d’eau à la suite de la pluviométrie et aux flux d’eau
des riverains vers le bassin? Quelle sera l’utilisation de l’eau du bassin? Quels seront les besoins
économiques et sociaux en eau de chaque signataire? Quelles sont les populations dépendantes de
l’eau du bassin de chaque pays riverains ? quels seront les coûts comparatifs relatifs aux moyens de
satisfaire les signataires selon leurs besoins économiques et sociaux ? Quelle sera la disponibilité
d’autres ressources d’eau? Il sera nécessaire d’éviter un gaspillage dans l’usage de l’eau et de
prévenir la pollution.
En conclusion M. Eaton avance des ‘ʻ éléments clés’’ de la proposition JRDB : trouver une solution
aux conflits. La reconnaissance politique n’est pas requise : appliquer les normes internationales en
cours, la réglementation de l’usage de ces eaux par les riverains ainsi que le traités bilatéraux et
accords multinationaux signés par les riverains ; agir à travers des procédures internationales
suivies par les infrastructures multinationales des banques ; contribuer au développement
économique, à l’autonomie locale, à la création de richesse et à la coopération entre les peuples
vivant autour du bassin du Jourdain.
Commission de l’eau et des établissements humains, UNESCO-IHP : Les expériences pour
une gestion de la sécurisation de l'eau M-SMART)
! M. Bruno Nguyen, UNESCO IHP
Dans le cadre de son exposé sur les perspectives de l'Unesco et les défis de l'hydro-diplomatie, M.
Bruno Nguyen aborde le domaine essentiel de la sécurité de l'eau, c'est-à-dire la capacité des
populations à sauvegarder l'accès à des quantités adéquates d'eau de qualité acceptable pour
soutenir un écosystème de santé publique selon une ligne de partage de l'eau, et d'assurer une
20
protection effective de la vie et de la propreté pour éviter les périls liés aux inondations,
éboulements de terrains, dénivellations et affaissements des sols, et enfin la sécheresse.
Dans le contexte d'une croissance de la population et de l’augmentation du besoin en eau pour
l'agriculture et l’industrie, la production d'énergie devra être supérieure de 50% en besoin d'eau
fraîche en 2050. La diplomatie de l'eau est un processus dynamique cherchant à développer des
solutions raisonnables et pacifiques relatives à la distribution et à la gérance de l'eau. Elle incite à
promouvoir la coopération et la collaboration à l'intérieur et entre les Etats.
L'Observatoire Est-Méditerranéen du Développement Durable ; Plateforme d'évaluation
partagée d'Eco-risques
! Prof. Ilan Juran, NYA, UNESCO-IHP
Après avoir rappelé quelques données d'ordre général sur l'Observatoire Est-Méditerranéen du
Développement Durable, le professeur Ilan Juran reconnaît, en ce qui concerne le bassin du
Jourdain, que le changement climatique accéléré, l’instabilité sociale, les risques écologiques et le
manque d'eau, font partie d'un contexte de dégradation et de conflits entre nations. Dans ces
conditions, il estime qu'un dialogue sur l'applicabilité de la déclaration de Paris pour le Sud-Est de
la Méditerranée est indispensable afin de mettre en place un système de suivi pour la protection
des écosystèmes liés à l'eau, de promouvoir la gestion intégrée des sources d'eau au niveau
transfrontalier et d'engager des mesures d'adaptation, de formation et d'information partagées afin
de réduire les effets néo climatiques.
La capacité des gouvernances locales doit être renforcée en engageant des mesures d'adaptation, de
gestion de ressources, de préservation de l'écosystème.
Il faut mettre en place un système de monitoring pour suivre les effets écologiques de ces mesures:
assurer une concertation avec les pays concernés pour une gestion durable, préventive d’eau et
d’assainissement ; instituer des bases de données pour une formation partagée sur les ressources ;
enfin évaluer la faisabilité des projets de mise en œuvre des mesures de protection de leurs
infrastructures et accélérer la mobilisation de leurs financements.
Session 2 L'hydro-diplomatie pour un partage équitable de l'eau du Jourdain : Une
gestion intégrée dans un cadre législatif onusien
La formulation de stratégies de négociation sur les cours d'eau internationaux basée sur la GIRE
représente une opportunité pour le développement d'un bassin transfrontalier afin de traiter les
multiples utilisations de l'eau en évitant les conflits potentiels entre pays riverains. Les pays
riverains du Bassin du Jourdain devraient donc s'appuyer sur la coopération régionale (traités
bilatéraux ou multilatéraux) afin d'assurer leurs besoins en matière de sécurité alimentaire et de
favoriser le développement d'une politique économique tout en préservant les écosystèmes de la
zone du bassin international. Ce mode de gestion qui propose de lier l'eau à la politique
économique du bassin international a pour but de trouver des solutions pour aboutir à un accord
basé sur un partage équitable et raisonnable de la ressource. Les instances internationales telles que
l’ONU, l’Union Européenne et l'UPM ont déjà entrepris au Moyen-Orient plusieurs tentatives
21
pour orienter les nations vers un concept de coopération afin de faire face au manque d’eau dans
leur pays et ceci en se basant sur les principes de l’UNECE ou de la convention des Nations Unies
de 1997 sur les cours d’eau internationaux et la Directive Cadre sur l’Eau de l’Union Européenne.
Des paramètres technico-économiques liés à la gestion de la ressource sont envisagés tels que:
volume d’eau utilisé par rapport à la quantité disponible, qualité de la ressource en eau, revenu
financier, préservation de l’écosystème du cours d’eau, traitement et réutilisation des eaux
usées.
Dans le cadre du processus de négociation sur le Bassin du Jourdain, il est important de motiver
les pays les plus défavorisés à œuvrer pour bénéficier d’une coopération régionale et profiter des
plans socio- économiques qui sont conduit à l’échelle régionale par les Nations Unies et l’Union
Européenne pour la sauvegarde de leur sécurité alimentaire. La Jordanie tente de développer
avec la Palestine le projet « Red - Dead Sea Canal (RSDSC) » qui prévoit la mobilisation de
plus d’un milliard de mètres cubes d’eau non conventionnelle pour combler les besoins. Ce
projet a été estimé à 10 milliards de dollars américains par la Banque Mondiale et rassemble tous
les pays riverains à l’exception de la Syrie, et du Liban qui a exprimé son intention à rejoindre le
dialogue sur ce projet.
Modérateurs : Jean-François Donzier, Secrétaire Général du RIOB, Directeur Général
OIEau
Monsieur le sénateur Jean-Marie Bockel- ancien Ministre
Monsieur Jean-François Donzier s'interroge : est-ce que des cadres juridiques multilatéraux et
internationaux peuvent aider à résoudre les problèmes des eaux transfrontalières et notamment
dans des secteurs où les conflits existent depuis longtemps ? Le cadre international peut-il
s'appliquer si les pays riverains mêmes ne sont pas tous d'accord pour le mettre en œuvre ? Il
faut envisager une gestion cohérente et globale pour coordonner ces différentes sources sur un
même territoire en particulier dans cette région du monde. L'impact du changement climatique va
compliquer encore une situation qui est déjà à la limite de la rupture. A la Cop 21 à Paris, c'est
grâce à la diplomatie française qu'on a pu avoir une demi-journée sur l'eau et à la diplomatie
marocaine une journée entière avec l'espoir que cette fois on n'aura plus à se battre pour la Cop
23 et la Cop suivante.
Il faut faire la distinction entre le niveau étatique et le niveau local. Il existe des situations qu'on
connaît bien où les Etats ne se parlent pas officiellement, mais sur le terrain, ça marche plus ou
moins. Quand les partenaires sont confrontés à des difficultés locales, ils finissent par s'arranger en
dépassant souvent la volonté de leur gouvernement. Il y a un effort considérable à faire à la fois
pour que chaque pays collecte les données et établisse son propre système d'information sur l'eau
pour lui permettre de gérer chez lui sa ressource puis ensuite d'échanger les données avec les pays
voisins pour mettre en place une politique globale à l'échelle du bassin transfrontalier. Une alliance
des bassins qui s'appuie sur un pacte qui était signé aujourd'hui par plus de 357 organisations à
travers le monde, reconnaît un ensemble de principes mais aussi une alliance des mégapoles des
grandes agglomérations et des plus petites. Ces alliances ont commencé à travailler à la Cop 21
à Paris et se sont réunies à Marrakech pour signer une déclaration commune.
22
Les Instruments législatifs Onusiens (Convention 1997, UNECE 1992) pour le partage
équitable et utilisation raisonnable du Bassin du Jourdain.
! Monsieur Jean-Louis Oliver, S. G Académie de l'eau
Jusqu'à la fin du XIX' siècle, déclare M. Oliver, le droit international de l'eau ne s'inquiétait que de
la délimitation des frontières et de la navigation sur les fleuves transfrontaliers, notamment le
Rhin (Traité de Westphalie 1948) et le Danube (Traité de Paris 1856). A partir du début du XX’
siècle, le développement de l'énergie hydraulique avec la construction de grands barrages à
vocation multiple, a élargi la problématique des eaux partagées à de nouveaux usages. A partir
des années 1960, le droit international commence à intégrer l'ensemble des utilisations de l'eau et
la prise en compte des aspects environnementaux. Depuis 1997, une Convention des Nations Unies
a défini certains principes généraux pour prévenir et résoudre les différends ; toutefois peu sont
encore utilisés. Les mécanismes de coopération demeurent largement à créer. Le droit international
concernant l'eau est resté donc jusqu'à présent encore relativement embryonnaire. Aujourd'hui
pourtant, certaines règles générales ont été progressivement reconnues par de nombreux Etats en
vue de la gestion commune et de l'aménagement concerté de leurs eaux partagées. Les règles à
respecter comprennent ‘ʻ la communauté des intérêts’’ entre les Etats riverains et ‘ʻ la
souveraineté territoriale limitée’’ sur les ressources hydriques partagées afin de fournir à chaque
Etat intéressé une part raisonnable et équitable des eaux transfrontalières.
L'une des facettes les plus importantes de la gestion des eaux transfrontalières est la
souveraineté de l'Etat. Suite aux litiges à propos des cours d'eau qu'ils partagent avec le Mexique,
les Etats-Unis ont adopté en 1895 la Doctrine Harmon. Illustration de la souveraineté absolue,
celle-ci préconisait qu'en l'absence de législation contraire, les Etats étaient libres d'utiliser les
ressources en eau de leur juridiction sans tenir compte des effets provoqués au-delà de leurs
frontières. Après des décennies de réflexion, des principes sur le partage de l'eau ont été codifiés
par la Convention des Nations Unies de 1997 sur l'utilisation des cours d'eau internationaux à des
fins autres que la navigation, basée sur les règles d'Helsinki établis en 1966 par l'Association
internationale des juristes de l'eau. La difficulté inhérente à des principes concurrentiels et les
préoccupations de souveraineté nationale contribuent à expliquer pourquoi seulement 36 pays ont
ratifié la Convention des Nations Unies. Il n’existe pas non plus de mécanisme pratique
d'application. Cependant, en dépit de toutes ces restrictions, la Convention de 1997 énonce des
principes essentiels pour le développement humain. Elle fournit un cadre mettant les populations au
centre de la gouvernance des eaux partagées. Tout aussi importante, la Convention européenne sur
la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontaliers et des lacs internationaux (CEPUET) de
la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe de 1992. Des articles concernant le
droit des aquifères transfrontaliers ont été soigneusement préparés, puis approuvés par une
Résolution adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 16 décembre 2013. Ces
articles ont été débattus au Conseil de Sécurité des Nations Unies en octobre 2016.
23
! Mme Chantal Demilecamps, Secrétariat UNECE Convention.
Mme Demilecamps rappelle que la convention sur la protection et l'utilisation des cours d'eaux
transfrontières et des lacs internationaux a été adoptée en 1992 et est entrée en vigueur en
1996. Pour la gestion durable des ressources en eau, la convention s'est basée sur trois principes :
Prévenir, contrôler et réduire les impacts transfrontières ; Assurer un usage équitable et raisonnable
des eaux transfrontières ; obligation de coopérer à travers d'accords et d'organes communs. Depuis
2016, la convention s'est ouverte à tous les Etats membres de l'ONU. Des échanges d'expériences
et de connaissances, des soutiens politiques à la coopération transfrontalière ont eu lieu dans un
cadre unique pour la coopération dans le domaine de l'eau. Mme Demilecamps rappelle que les
parties riveraines ont l'obligation de conclure des accords spécifiques ; de créer des organes
communs, de consultation, de surveillance et d'évaluation, d'échange d'informations, de systèmes
d’alerte, d'alarme et d'assistance mutuelle. Elle fait remarquer, en conclusion, que l'eau est une
motivation pour la coopération plus qu'une source de conflits, mais les ressources en eau sont sous
des pressions croissantes. Le droit international dans le domaine de l'eau est essentiel pour prévenir
les conflits et promouvoir la coopération. Dans le cadre de la convention sur l'eau, la coopération
est un processus long et multiforme, mais son succès est possible si certains critères sont respectés.
La coopération dans le bassin du Jourdain est-elle possible ? Il faut tout faire pour cela.
Les lignes directrices pour la gestion des bassins transfrontaliers : Leçons à retenir et bonnes
pratiques pour une gestion intégrée (UNECE, RIOB)
! Pierre Roussel, OIEau.
M Pierre Roussel développe largement, dans une première partie de son exposé, les lignes
directrices pour la gestion des bassins transfrontaliers dans le monde, les organismes et
commissions internationales et les comités pour l'organisation des bassins qui sont concernés. Il
passe ensuite à la définition des rôles et des responsabilités de chacun : un cadre clair et légal
dans chaque pays doit spécifier les droits et les obligations, le degré de décentralisation, les
responsabilités institutionnelles des différents partenaires, les procédures et les moyens nécessaires
pour une bonne gouvernance de l'eau.
Plusieurs accords ont été signés dans le passé entre les riverains et les transfrontaliers afin d'assurer
la liberté de navigation, le partage du débit du fleuve, la prévention contre les crues, la construction
de barrages hydrauliques. Toutefois, certains traités ou conventions restent à négocier pour le
contrôle de la pollution, le management aquifère et, à fortiori, l'intégration ou le partage de la
gérance par les riverains du bassin. Pour conclure, M. Roussel rappelle que diverses combinaisons
et responsabilités sont possibles. Il n'y a pas de système plus efficace qu'un autre : le résultat
dépend d'une volonté politique forte, d'une stabilité de long terme des mécanismes établis,
d’efficacité de la gérance de chaque organisation, des disponibilités en ressources humaines et
financières. L'exécution des réformes ne peut être que graduelle. Le réel engagement des
autorités locales, des usagers et des différents groupes d'intérêts dans la prise de décisions,
faciliterait l'acceptation du projet et la demande et l'établissement de nouveaux systèmes de
financement.
24
L'Ethique dans le Partage de l'Eau
transfrontalier
! M. Hervé Lainé, président de l'Académie de l'Ethique.
Au cours d'une intervention très originale et passionnante, M. Hervé Lainé a rappelé qu'en 2050, il
faudra disposer d'environ 3 fois plus d'eau, d'énergie et d'alimentation, trois fois plus de qualité de
vie et la qualité de vie ça passe beaucoup quand même par là. Il risque d'y avoir des conflits
extraordinaires liés au fait qu'on n'aura pas ces ressources essentielles disponibles. Ça peut se
traduire par des catastrophes humanitaires, des épidémies, des famines, des guerres. Ce sont des
possibilités, ce ne sont pas des certitudes, mais il faut y penser. L'éthique est un comportement plus
responsable, plus sobre. Le Jourdain focalise sur une seule rivière, énormément de tensions
politiques, territoriales, culturelles, religieuses. L'hydro-diplomatie est une diplomatie qui est
conduite par d'autres personnes en plus des diplomates, ces autres personnes ce sont des
parlementaires par exemple nous sommes ici dans une des composantes du parlement français, il y
a des groupes d'amitié, il y a des dépassements, des contrats de parlements au niveau international.
L’éthique doit être présente dans la solution des problèmes comme celui du Jourdain. Le montant
maximum de 10 milliards ne doit être rien face à la paix pour les décennies à venir. S'il y’avait un
peu plus d'éthique mondiale, la question serait résolue depuis longtemps.
10 milliards sur 20 ans c'est rien du tout. M. Lainé est scandalisé à l'idée que ce projet avance
aussi peu vite à cause d'une question d'argent.
Session 3 – Hydro-diplomatie et approches innovantes : quels outils technologiques et
financiers?
Le partage équitable des ressources hydrauliques au Proche-Orient doit devenir un objectif global
qui vise à répondre aux besoins actuels de la société et préparer la satisfaction des besoins des
générations futures. L’hydro-diplomatie, démarche purement technique (première priorité) et
politique (en un second temps) pourrait faciliter l’application de la Gestion intégrée de ressources
en eau à l’échelle du bassin hydro-géographique, dite «nouvelle masse d’eau » qui comprend les
eaux à la fois conventionnelles et non conventionnelles. Les pays du Proche-Orient doivent avoir
recours à l’hydro-diplomatie pour la gestion de leurs conflits sur une base permanente. Pour tous
ces pays, le défi consistera à utiliser la stratégie du dialogue et la coopération régionale comme une
opportunité pour réaliser ensemble des progrès coordonnés dans les domaines du développement
humain et économique, de la protection des ressources en eau et des avancées culturelles. La
consolidation de la culture de l’eau pour la paix est essentielle pour les pays riverains du Bassin du
Jourdain.
Par ailleurs, le financement et la prise en compte des valeurs éthiques, au niveau des Etats
comme à celui des populations, est une composante essentielle et transversale du
développement durable, et spécialement de la lutte contre le changement climatique et de
l’adaptation à ses conséquences. Les politiques publiques ne prendront leur plein effet que si
elles ne sont définies et menées sans complaisance, mais avec transparence et sincérité, en
particulier en ce qui concerne la cohérence entre les moyens effectivement mis en œuvre par les
Parties et les objectifs affichés dans la Déclaration de Paris. Il est également essentiel qu’une
éthique citoyenne soit promue face au changement climatique: il s’agit d’une réforme profonde
25
des comportements individuels et collectifs conduisant chacun à prendre conscience de sa
responsabilité et à adopter des comportements responsables dans ses modes de vie.
Les outils technologiques développés sur le bassin du
Jourdain
Modérateurs : Prof. Michael Scoullos, President of the GWP Med
Madame La sénatrice, Elisabeth Lamure
Mme Lamure se demande quels outils technologiques et financiers doivent répondre aux défis
des ressources hydrauliques du Proche Orient. Parmi les outils à notre disposition se sont Les PPP
(Partenariat public privé) que nous connaissons bien en France, qui sont assez facilement pratiqués
et parfois critiqués. Le mot privé peut gêner. Ils sont souvent utilisés pour
d'importantes opérations par les collectivités que ce soient les grandes communes, les villes, les
départements, les régions et également par l'Etat. Dans PPP, chaque mot a son importance. Cela
veut dire que deux parties doivent s'entendre sur les projets qui les concernent. L'intérêt du
Partenariat public privé est d'avoir un outil sécurisé et efficace sur les questions des délais et sur
les financements des opérations.
Application des outils technologiques pour la gestion du bassin du
Jourdain
! Prof. Georges Comair, Word Bank
M. Georges Comair évoque de manière détaillée les problèmes qui se posent pour le bassin du
Jourdain. Il mentionne les difficultés que l'on rencontre pour une étude approfondie de l'eau
dans ce bassin. Il constate une réduction de l'eau disponible, les variations du modèle saisonnier,
augmentation de la sécheresse et le manque d'infiltration de eau dans la nappe phréatique. Le
manque d'apport en eau occasionne des pertes considérables dans agriculture. L'augmentation des
inondations cause également de graves dommages dans les infrastructures. Autrement dit, le
changement climatique a un impact considérable sur l'eau.
Comptabilité de l'eau pour la gestion du bassin du
Jourdain
! Mr. Gonzalo Espinoza, UNESCO IHE.
M. Espinoza développe un intéressant Power Point concernant les objectifs de développement à
long terme des organismes du bassin. Les différentes sources d'eau, le projet de la FAO. La
structure de la tenue et de la comptabilité de l'eau fournit une estimation indépendante quant à la
disponibilité et l'utilisation de l'eau. Ces informations sont indispensables pour les responsables qui
gèrent cette eau. Un agenda sera disponible bientôt par la FAO qui donnera des indications sur le
Litani et la partie haute du bassin du Jourdain. Le changement climatique dans le bassin du
Jourdain fait que des précipitations annuelles sont devenues réduites et beaucoup plus rares durant
les dernières décennies, la région a subi un réchauffement s'élevant à 0.23 par décennie. Les
pressions climatiques et les impacts sur les secteurs de l'eau vont s'intensifier avec le temps
devenant sévères après 2040.
26
Le lancement de la coopération
régionale
Modérateur : M. Shaddad Attili. Ministre Palestinien Chargé des Négociations
M. Shaddad Attili déclare : ‘ʻ Le projet que j'ai négocié avec le jordanien et l’Israélien a commencé
en 2003, on a terminé l'accord sur les termes de référence 2005, on a demandé à la Banque
Mondiale de diriger l'étude de faisabilité et l'étude environnementale. Merci pour la France et les
pays qui ont participé et payé 17 millions d'euros pour faire toute les études après ces 12
entreprises ARM qui a fait l’étude environnementale. L’étude de faisabilité a été terminée en
2013. Le résultat de cette étude est le suivant : le projet est faisable, il a besoin de 10.900.000 de
dollars, il faut faire un projet pilote pour tester le mixage, le mélange d’eau avec l’eau de la Mer
Morte. Le projet pilote a été accepté par Israël, la Jordanie a signé l'accord pour faire une usine
de dessalement à Aqaba et à Eylat. Les usines de dessalement qui servent à Eylat ont fait objet d'un
accord bilatéral entre Israël et la Jordanie en 2015. Mais les Palestiniens n'y ont pas
participé, ce qui est dommage.
M. Fadi Comair qui représente le Liban, a dit que son pays soutenait le projet Mer Rouge Mer
Morte. C'est une approche très positive et je demande au comité international à prendre en
considération la déclaration libanaise, c'est la première fois que le Liban donne son soutien au
projet mer rouge mer morte. Il ne faut pas rater cette occasion, il faut entrer en négociation pour
savoir comment le Liban peut participer au projet du bassin de la Jordanie. Il faut voir si Israël
laisse les autres coopérer pour la gouvernance du bassin de la Jordanie.
Le Pacte de Paris, applicabilité sur le bassin du
Jourdain
! M. Eric Tardieu OIEau.
M. Eric Tardieu, Secrétaire général adjoint du Réseau International des Organismes de Bassin,
expliqua les caractéristiques générales du pacte de Paris sur l’eau et l’adaptation au changement
climatique dans les bassins des rivières, des lacs et des aquifères. II rappelle que le Pacte de Paris a
été signé par 357 organisations appartenant à 94 pays. Une déclaration commune des quatre «
alliances » des bassins, des mégapoles, du dessalement et des entreprises, représentées par 450
organisations dans le monde, a été réalisée le 9 novembre 2016, au cours de la « Journée d’action
pour l’eau et le climat ». Cette déclaration commune a eu pour objectif d’identifier et de diffuser
les bonnes pratiques, de soutenir le développement de nouveaux projets par des acteurs de terrain
impliqués dans l’adaptation et la résilience. Pour M. Tardieu, les priorités d’action sont au nombre
de quatre : renforcement des compétences, adaptation des plans de gestion, renforcement de la
gouvernance et financement pérenne.
L’AFD et le financement de grands projets
hydrauliques
! Régis Marodon, AFD.
Selon M. Marodon, l’agence française de développement est en train de vivre une nouvelle
évolution dans son approche des questions de développement durable notamment depuis que le
gouvernement français lui a confié cette tâche il y a quelques semaines. Des orientations
27
nouvelles et renforcées vont se traduire par une augmentation des financements de l’agence qui
vont atteindre 12 milliards d’euros par an alors qu’aujourd’hui elle ne bénéficie que de 8 à 9
milliards. C’est donc une augmentation tout à fait significative. C’est une nouvelle facilité
notamment pour résoudre des crises, une alliance stratégique avec le groupe de la caisse des
dépôts et consignations pour renforcer là aussi nos capacités financières et puis un partenariat
renforcé avec les collectivités locales, avec les entreprises et le secteur privé.
M. Marodon ajoute : « Nous participons depuis de nombreuses années au moins 10 ans, au
financement du secteur de l’eau au Moyen-Orient et en particulier en Jordanie, en Palestine.
Nous participons en particulier au financement des études de faisabilité du grand projet « mer
rouge mer morte » autour du bassin du Jourdain pour la préservation de la mer morte pilotées par
la Banque Mondiale et qui sont aujourd’hui terminées. Ce grand projet aujourd’hui ne va pas se
faire parce qu’il se heurte à deux limites importantes. La première, c’est son coût qui est en fait
évalué au-dessus de 10 milliards de dollars. On voit mal aujourd'hui comment mobiliser les
capitaux nécessaires à la réalisation de ce grand canal. Il y a un deuxième problème qui est tout
aussi problématique, c'est l’impact environnemental puisque les études ont montré que jusqu’à
400 millions mᵌ d’apport d’eau de mer dans la mer morte on est du bon côté environnemental
mais, on ne peut rien garantir car il faut peut-être 700 millions de mᵌ. Le premier acteur de la
disparition de la mer morte, c'est le soleil, c’est la première source de disparition de l'eau. On
parle d'entre 700 et 800 millions de mᵌ qui sont évaporés chaque année. Il faut ajouter les
utilisations pour les besoins d'irrigation et d'eau potable d'Israël, de la Syrie et de la Jordanie. En
1950 le débit du Jourdain était d'environ 1300 millions mᵌ par an, aujourd’hui c'est 200 millions mᵌ.
Ce qui signifie que le Jourdain ne coule plus. La troisième source de privation d'eau de la mer
Morte, ce sont les industries da potasse qui sont situées au sud de la mer ‘ʻDead - Sea Works’’ du
côté israélien et ‘ʻArab Potash Compagnie’’ du côté jordanien. A elles deux elles pompent environ
300 millions de m3 dans la mer Morte. Le déficit d’eau peut même s’accélérer avec
l’augmentation de la sécheresse et des investissements liés à l’eau. Pour sauvegarder la mer Morte,
il faut une méthodologie, diminuer les prélèvements avec toutes les pertes économiques qui sont
liées parce que diminuer les prélèvements ça veut dire que les acteurs économiques ne
bénéficieront plus de l’eau. La réalité c'est qu'il faut jouer sur les deux paramètres. C'est l'objectif
actuel du projet présenté par la Jordanie et qui a réuni la communauté des bailleurs tout récemment
le premier décembre dernier au bord de la mer Morte. C'est un projet plus modeste qui, tout de
même, est voisin du milliard de dollars. L'AFD devrait fédérer les apports des donateurs sur ce
projet dans un fonds multi-bailleurs que nous avons créé. La mer Morte baisse aujourd'hui
d'environ 1 mètre par an. Avec ce grand projet, cet investissement de plus d'un milliard, on va
gagner 30 cm de moins de baisse, mais celle-ci va continuer. La mer Morte en tant que telle
aujourd’hui est un bien public partagé entre la souveraineté de la Jordanie, d'Israël et de la
Palestine. Elle n'a pas de système social par lequel les acteurs s’accorderaient pour ne pas entrer
en compétition sur la consommation de la ressource pour la gérer de façon éthique ou équitable.
Pas de communauté constituée pour bien commun et le bien commun n'existe pas. Il s'agit donc de
présenter la mer Morte avec la communauté qui en est responsable pour faire émerger ce bien
commun et arriver à des solutions. Cette communauté responsable de la mer Morte est la
communauté internationale autour du projet proposé par la Jordanie qui cherche à jouer un rôle
dans l’institution de la mer Morte en tant que bien commun. Il faut identifier cette communauté,
l’installer entre les parties prenantes, construire sa légitimité pour une
28
gouvernance totalement différente éloignée des Etats. c’est peut-être une des pistes à explorer pour
tenter de sauver la mer Morte. »
Discours de Clôture et recommandations finales
! M. Jean Launay Président du Partenariat Français pour l’ EAU
En tant que président du PFE, et récemment de l'EURO-RIOB, M. Jean Launay est heureux de
conclure ce colloque sur l'hydro-diplomatie et le changement climatique pour le Moyen Orient.
C'est pour lui un honneur. L'eau est en effet au cœur du changement climatique : au Plan
mondial. 93% des volets ‘ʻ adaptation’’ des contributions nationales (NDC) soumises à la COP21
abordent l'eau. Les pays appartenant au bassin du Jourdain et ceux du Proche-Orient, ont bien
sûr fait de même, ayant bien compris la nécessité impérieuse de s'y adapter et de renforcer leur
coopération dans ce domaine stratégique. Il est indispensable que les enjeux de l’eau soient pris en
compte tous les niveaux, de l'échelle internationale, à l'échelle locale, particulièrement dans le cas
des bassins transfrontaliers.
M. Launay rappelle quelques recommandations issues du récent sommet tenu à Budapest :
• Renforcer la gouvernance pour une meilleure gestion transfrontalière des bassins
versants, afin de favoriser une gestion basée sur des bénéfices mutuels et de consensus.
• Baser la coopération pour la gestion des bassins transfrontaliers sur des solutions
gagnantes-gagnantes qui pourront contribuer au développement durable et à une gestion saine des
ressources en eau transfrontalières, assurant la paix et la stabilité des pays concernés.
• Mettre l’accent sur les liens entre les investissements pour l'adaptation et la Résilience et la
stabilité dans les bassins transfrontaliers.
Il va de soi, dit M. Launay, que l'ensemble des efforts à mettre en place par les Etats pour
s'adapter, doivent être soutenus par la communauté internationale et ses grands bailleurs de fonds.
Les pays de cette région doivent renforcer leur coopération pour obtenir ce soutien dans les
meilleures conditions.
! S.E.M. Miguel Angel Moratinos, Ancien Ministre espagnol des Affaires Étrangères
« J’ai assisté à tout le débat de cette longue journée très intense et enrichissante. Malgré la
complexité du sujet, je crois que l’on va s’en sortir en mobilisant les bonnes volonté et en
regardant le futur avec plus d’espoir et plus de capacité de changement. L’hydro-diplomatie a été
critiquée de façon normale à la tendance de faire des résumés, c’est la tendance de faire des
résumés, c’est la tradition des diplomates, faire une synthèse pour le Proche Orient. La centralité
de l’eau comme facteur, comme élément de conflit ou de paix qui a été toujours là mais qui n’était
pas traité comme sujet politique essentiel. Le président palestinien a émis quelques espoirs de
solutions, mais si la négociation politique s’arrête, le président devrait rentrer à Ramallah et de
temps en temps téléphoner à son collègue jordanien. Maintenant les choses ont changé, tout le
monde est conscient que l’eau est un élément de sécurité fondamental pour la paix et que c’est un
29
enjeu politique majeur tant pour le Proche Orient que pour n’importe quelle région du monde.
L’hydro-diplomatie présente trois éléments : coopérer avec les gens, représenter les gens, les
informer à travers la négociation. On doit développer cette diplomatie pour trouver une solution
au problème de l’eau au Proche Orient. La réussite de la COP 21 à Paris c’est la synergie, la
magie qui s’est produite à Paris de la nouvelle diplomatie de ce siècle car il y a une diplomatie
traditionnelle qui sait rédiger des textes, une mobilisation de la société civile, du secteur privé et
des médias. La diplomatie n’a pas disparu car elle n’est pas seulement hydro-diplomatie, mais elle
est une diplomatie publique et politique. L’eau est fondamentale mais pas seulement l’eau, car on
doit toujours rester favorable à un nouvel agenda durable : 17 objectifs ont été approuvés à New
York par rapport à l’eau. Il ne faut pas à nouveau tomber dans le piège de l’exclusion sur l’analyse
de l’eau en dehors des autres objectifs. Evidement il y a un changement climatique essentiel, mais
il n’est pas le seul, et c’est une grave erreur de traiter séparément l’eau du changement
climatique et les autres objectifs ; Car on ne peut aborder les problématiques du monde
uniquement sur l’eau, mais l’énergie, l’alimentation, l’écosystème doivent être pris en
considération. On prétend que les organisations institutionnelles internationales comme les
Nations Unies et l’UPM n’ont pas réussi et qu’ il n’y a pas de stratégie pour la Méditerranée en
matière d’eau. On commence à voir qu’il y a une possibilité de l’atteindre, mais il faut insister,
il y’a des conventions des Nations Unies qu’on n’appliquent pas et on espère que le nouveau
Secrétaire Général va l’intégrer dans sa nouvelle mission. Cela relève toujours d’une
diplomatie traditionnelle parce qu’il n’y a pas de suivi sans un mécanisme d’application. On signe
les accords mais on ne les applique pas. M. Roussel a dit que dans le cadre de l’Union
Européenne, il existe des sanctions pour ceux qui ne suivent pas les directives. Il faut faire de
même au niveau international, c’est une question à traiter au niveau politique. Au Proche
Orient, il y a un véritable problème, pas seulement la paix. L’année prochaine j’espère que nous
pourrons faire bouger les mentalités et les décisions politiques de nous tous car au Moyen-Orient
il y a quelque chose qui se passe . On a étudié un cas particulier « Red-Dead Sea ». De
nombreuses propositions, tout à fait intéressantes du point de vue politique ont été formulées : une
négociation sur l’eau entre Jérusalem et la Mer Morte . La politique est nécessaire pour
trouver des solutions techniques que les techniciens n’arrivent pas à formuler. Il existe des
projets concrets qu’il faut résoudre et il faut avancer dans la recherche de financements, comme
par exemple l’énergie puisqu’on a découvert du gaz et du pétrole en face des côtes du Liban, de la
Syrie et de l’Egypte. Est-ce qu’on ne peut pas se mettre d’accord sur une autorité indépendante
combinant les problèmes de l’énergie et de l’eau ? Avec le financement que donne l’énergie, on
peut financer trois canaux, mille canaux. Cette autorité pourrait traiter les problèmes de l’eau. Il
faut donc recourir à la diplomatie, savoir comment surmonter ces problèmes. Il faut penser que la
Palestine explose et il faut un plan pour savoir quels sont ses droits en matière d’eau dans toute la
région. Il faut gérer et trouver des solutions. C’est pour cela qu’il faut travailler sur cette idée
qui est de créer une autorité indépendante de l’énergie et de l’eau au Proche-Orient »
! Monsieur Olivier Cadic
« Puisqu’il me revient de vous remercier, le mot de gouvernance a été répété plusieurs fois et c’est
la première idée qui ressort des débats. Il y a une attente dans ce sens. Ça était repris par son
excellence tout à l’heure. Il avait été prévu en introduction qu’une recommandation sera faite à la
fin de ce colloque. Je pense qu’il a été répondu à cette attente et l’idée que vient d’exprimer M.
30
Miguel Angel Moratinos de cette autorité indépendante consacrée à l’eau et à l’énergie, mérite un
suivi et elle peut être avancée à parti de l’eau. C’est la direction qu’il faut prendre et s’il y a des
difficultés il faut en débattre le plus possible pour trouver des solutions. Lorsque le Président
Larcher est redevenu président du sénat, il nous a dit : « je voudrais changer l’image du Sénat et
la moderniser ».
Je remercie donc mes collègues pour leur participation, pour leur soutien, chacun dans son
domaine de compétence. J’ai apprécié l’éclairage d’Elisabeth Lamure pour l’économie, Jean-
Marie Bockel pour la géopolitique, Henri Tandonnet pour la prospective. J’espère que vous
accepterez mes excuses pour ne pas avoir participé à toute la conférence. J’ai dû assister au
discours du Premier ministre et je suis fier de participer à une institution qui favorise la
réflexion. Je dis la même chose aujourd’hui puisque le thème s’y prête.
Alors à l’année prochaine pour parler du
Nil.
Merci Fadi pour avoir tout organisé, tu es déjà dans le projet suivant.
Merci à tous les participants ».
31
4.Déclaration
A Paris, au Sénat le 13 décembre 2016, un colloque a été organisé à l’initiative d’Olivier Cadic,
Sénateur des Français établis à l’étranger et le Directeur Général des ressources hydrauliques et
électriques Dr. Fadi Comair pour étudier les problèmes du Bassin du Jourdain.
Les participants à ce colloque ont adopté les points
suivants:
L’enjeu de l’eau est une préoccupation continue du Proche et du Moyen Orient. Partant de sa
dimension transfrontalière et interétatique, l’eau peut provoquer des conflits et des tensions
régionales. L’objectif d’hydro-diplomatie est un partage équitable des ressources en eau pour
favoriser la paix dans ces régions. L’eau est la principale ressource renouvelable sur terre et le
fondement de la survie et de la continuité de l’homme. Au Proche Orient, les populations sont
exposées à une instabilité inquiétante liée à la question de l’eau. Partant de là, le Liban appuie tous
les projets destinés à mobiliser une eau supplémentaire afin de la partager équitablement entre les
pays riverains selon la convention des Nations Unies de 1997(lancement du projet du Red -
Dead).
L’eau doit être amenée au centre du débat politique. L’amélioration de l’offre en eau à travers
des technologies bien maîtrisées est une nécessité ainsi que la prise de l’action politique
nécessaire permettant de garantir un bon contrôle de l’utilisation des ressources en eau à travers
trois piliers: la gouvernance, la finance et la connaissance. La communauté de l’eau a pris une
initiative importante en créant un réseau international de parlementaires pour l’eau: ‘’Water for
Africa’’. Tous les pays du Moyen-Orient ont mis l’eau en priorité. Cette eau dont la gestion est
indissociable de la gestion de l’énergie, de la gestion de l’agriculture et de la gestion des déchets.
Par conséquent, une gestion administrative est indispensable pour toute la Méditerranée. L’eau doit
être mise à la hauteur des enjeux politiques; c’est-à-dire la gouvernance de l’eau et la
capacité d’en gouverner la gestion. La gouvernance suscite aujourd’hui bon nombre de discours et
de pratiques tel que le travail de l’UpM sur un projet tenant compte du partage de l’eau entre les
pays riverains.
Ces trois piliers: économie, écologie et société, sont importants.
La société est extrêmement importante à analyser: la manière avec laquelle nous la traitons
concernant la première partie relative à l’eau ainsi que la connaissance de la technologie
scientifique, donnent naissance à un progrès particulier; voire à l’éducation: ‘’la culture de l’eau’’.
Un nouvel agenda est préparé pour le Liban et la Jordanie; ces deux pays seront inclus dans la
convention UNECE et NEXUS afin de régler les problèmes et d’étudier les enjeux dans
lesquels GWP Med s’impliquera. Les problèmes auxquels nous sommes exposés, notamment le
changement climatique et l’accroissement de la population mondiale, créent de nouveaux défis liés
à l’eau: sécheresses plus graves et inondations plus catastrophiques. L’eau est également un facteur
de coopération, de stabilité et de paix, d’où vient l’importance du partage d’information qui est
souvent le premier pas vers des mécanismes plus formels, et qui peut être accompli à un
32
niveau technique permettant d’améliorer les relations entre les pays et d’aplanir le chemin vers des
accords futurs.
Mettre l’accent sur l’eau virtuelle est indispensable pour la production de l’alimentation; toute
intervention pour aborder le problème du projet mer Rouge mer Morte doit être encouragée.
Tous les éléments scientifiques et techniques de ce projet sont disponibles et dépendent du
financement et de la diplomatie. L’eau doit être au centre des débats dans toutes les
négociations loin des conflits d’intérêts potentiels. Malgré les tensions politiques et les
confrontations, il faut continuer à coopérer sur la question de l’eau afin de parvenir à établir la paix
désirée.
Il faut souligner l’importance de la sûreté et de la protection physique et juridique des
infrastructures critiques en eau, sachant que certaines zones connaissent depuis quelques années de
très fortes tensions sur les ressources et elles sont la proie de destructions abominables qui visent
en premier lieu les infrastructures électriques ainsi que les infrastructures en eau qui sont
également systématiquement ciblées ».
Il est temps de mettre en œuvre des solutions pour les problèmes de l’eau dans le Bassin du
Jourdain et d’assurer une distribution équitable de cette eau entre les pays concernés. La
création d’une banque ‘Jordan River Development Bank’ qui investirait dans toutes les
infrastructures nécessaires pour l’accès des riverains à l’eau est nécessaire.
Sauvegarder l’accès à des quantités adéquates d’eau pour protéger la vie et soutenir l’écosystème
sont également nécessaire tout comme la coopération et la collaboration à l’intérieur et entre les
États sur ce point.
Derrière le Bassin du Jourdain se cache un contexte de dégradation et de conflits entre nations;
c’est la raison pour laquelle un dialogue sur l’applicabilité de la déclaration de Paris pour le Sud-
Est de la Méditerranée est indispensable. La capacité des gouvernances locales doit être
renforcée à travers des mesures d’adaptation et de gestion de ressources. Une gestion
cohérente et globale doit être mise en place pour coordonner les différentes sources dans cette
région afin de pouvoir résoudre une situation qui est déjà à la limite de la rupture. La
souveraineté de l’État dans la gestion des eaux transfrontalières doit être défendue. De même il est
important de coopérer à travers des accords et des organes communs; c’est une exigence pour
assurer un usage équitable et raisonnable des eaux transfrontières.
Il est nécessaire d’obtenir des résultats par le biais d’une volonté politique forte, d’une stabilité
de long terme des mécanismes établis , de l’efficacité de la gérance de chaque organisation et
des disponibilités en ressources humaines et financières. Compte tenu de l’utilité impérieuse de
l’éthique, sa présence est nécessaire pour la solution des problèmes comme celui du Jourdain.
l’intérêt du Partenariat Public Privé est l’usage des outils technologiques et financiers répondant
aux défis des ressources hydrauliques du Proche-Orient.
Le changement climatique a un impact considérable sur l’eau: réduction de l’eau disponible,
variations du modèle saisonnier, augmentation de la sécheresse...En se basant sur ces données-là,
33
on doit évoquer d’une manière détaillée les problèmes qu’on se pose sur le Bassin du Jourdain et
étudier les difficultés qu’on rencontre dans ce bassin.
Il est nécessaire de joindre les efforts diplomatiques de toutes les parties prenantes en vue de la
réalisation de l’objectif ultime de la restauration de l’écosystème de la rivière. De même une
étude de la formation d’une organisation du Bassin paraît importante, cette organisation qui
pourrait être établie sous l’égide de l’ONU qui serait constituée par les cinq États du cours d’eau
selon une présidence tournante entre ces pays.
La structure de la tenue et de la comptabilité de l’eau fournissant une estimation indépendante
quant à la disponibilité et l’utilisation de l’eau doit être observée. Ces informations sont
indispensables pour les responsables qui gèrent cette eau. De même un agenda sera disponible
bientôt par la FAO pour donner les indications nécessaires sur le Litani et la partie haute du
Bassin du Jourdain.
La déclaration libanaise envers le projet mer Rouge - mer Morte doit être prise en considération.
Le Liban appuie la coopération des pays concernés dans la gouvernance du Bassin du Jourdain. Il
communique le besoin absolu d’identifier, de diffuser les bonnes pratiques et de soutenir le
développement de nouveaux projets par des acteurs du terrain impliqués dans l’adaptation et la
résilience.
Les priorités du Liban sont au nombre de quatre:
renforcement des compétences, adaptation des plans de gestion, renforcement de la
gouvernance et financement pérenne. Une méthodologie qui diminue les prélèvements et
sauvegarde la mer Morte est nécessaire. Il s’agit donc de présenter la mer Morte avec la
communauté qui en est responsable pour faire émerger ce bien commun et arriver à des solutions.
Il faut se féliciter pour des échanges qui ont eu lieu pendant ce colloque au sujet du Bassin du
Jourdain, et mentionner avec satisfaction qu’un important travail a été accompli par les différentes
organisations qui œuvrent pour une meilleure coopération régionale concernant les problèmes
transfrontaliers et pour éviter des conflits préjudiciables à l’intérêt des peuples riverains. Un
énorme progrès a déjà été fait dans ce domaine; mais il reste encore beaucoup à faire… il faut
continuer à réfléchir à une diplomatie où il y aura un suivi, un mécanisme d’application, une
diplomatie où les accords signés sont des accords appliqués.
34
5.Biographies
Nous tenons à vous remercier d’être venus et d’avoir contribuer à la réussite de notre colloque par
votre présence et votre participation. Nul doute que vos interventions ont favorablement capté
l’attention de l’auditoire. Nous avons été heureux de pouvoir débattre avec vous et espérons que
l’événement était à la hauteur de vos
attentes.
!
Nos remerciements sincères au Sénateur des français établis hors de France Olivier Cadic, et au
président honoraire du REMOB Fadi Comair d’avoir rendu possible l’organisation de notre
colloque.
!
35
Olivier CADIC
Sénateur représentant les
Français établis hors de France
Né en 1962 d’un père breton et d’une mère pied-noir, Olivier aime les citations et
d’abord celle de Victor Hugo : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent ».
De 1981 à 1982, opérateur de saisie en D.A.O. (Dessin assisté par ordinateur),
il absorbe le principal du savoir-faire de deux PME d’électronique.
En 1989, Info Elec devient une
société anonyme au capital de 1
million de francs dont Olivier en
est le PDG.
En 1993, ses succès professionnels
lui valent d’être élu au comité
directeur du GFIE, Groupement
des fournisseurs de l’industrie
électronique. L’année suivante,
plébiscité par ses pairs, il en
devient le vice-président.
En septembre 2014, Olivier
devient le premier sénateur UDI
des Français établis hors de
France. Au Sénat, il est membre
de la Commission des Affaires
sociales, vice-président de la
Délégation aux Entreprises et vice-
président du groupe Etudes Tourisme et Loisirs.
En mai 2015, il devient co-président de la fédération UDI-Monde et secrétaire
national UDI au commerce extérieur.
Au sortir de ses nombreuses expériences, Olivier a trouvé sa propre sérénité. Il
relativise la notion de réussite en gardant à l’esprit ce conseil d’Albert
Einstein :
« N’essayez pas de devenir un homme qui a du succès, essayez de devenir un
homme qui a de la valeur ».
36
Pierre ROUSSEL
Président de l’Office
International de l’Eau
Pierre ROUSSEL, polytechnicien et Ingénieur Général du Génie Rural, des Eaux
et des Forêts, a été élu Président de l’Office International de l’Eau (OIEau), lors de
la dernière Assemblée Générale du 1er juillet 2009.
Pierre ROUSSEL est également Président de la Commission Permanente des
Ressources Naturelles au Conseil Général de l’Environnement et du
Développement Durable (CGEDD) ; il est aussi Vice-Président délégué de
l’Association Française
pour la Prévention des
Catastrophes Naturelles.
Monsieur ROUSSEL a
été notamment Chef de
Service à la Direction
Générale des
Collectivités Locales au
Ministère de l’Intérieur
(1990-93), Directeur-
adjoint puis Directeur
de l’Eau au Ministère
de l’Environnement
(1993-99), Président
de l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée et Corse (2000-2005), Chef de
l’Inspection Générale de l’Environnement au Ministère de l’Ecologie, de
l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire (2006-
2008)
Il a été Président de l’Association Scientifique et Technique pour l’Eau et
l’Environnement (ASTEE) de 2004 à 2008.
Précédemment, Monsieur ROUSSEL a exercé plusieurs responsabilités au
Ministère de l’Agriculture, notamment en Directions Départementales de
l’Agriculture et de la Forêt du Finistère (1972-76) et du Haut-Rhin (1987-89) et
comme Chef du Centre National Informatique de Toulouse (1976-86).
37
Fadi Georges COMAIR
Président d’honneur du REMOB
Directeur Général des Ressources
Hydrauliques et Electriques
au Ministère de l’Energie et de l’Eau Libanais
Diplômé des universités américaines du Texas et de Harvard ainsi que des universités
françaises : Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, et de l'université Claude
Bernard de Lyon I avec un Doctorat
d'Etat en énergétique, M. Comair se
distingue par une expérience
professionnelle unique en France, dans les
centres de recherches affiliés au ministère
de l'Industrie, en collaborant activement
dans diverses commissions techniques
européennes chargées d'élaborer les
eurocodes, et fut aussi co-rédacteur des
règles parasismique françaises entre 1992
et 2000.
Rentré au Liban en 1993, il fut nommé
d'abord au poste de PDG de l'Office
National du Litani (ONL) puis au poste de
directeur général des ressources
hydrauliques et électriques.
Ses nombreuses participations comme
principal négociateur sur le Wazzani et le
Hasbani affluents principaux du Jourdain et sur les fleuves transfrontaliers de
l'Onronte et du Nahr el-Kébir avec la Syrie, ainsi que son rôle actif dans la formation
de plusieurs délégations du Moyen-Orient sur l'hydrodiplomatie, font de lui l'expert
incontesté des problèmes de l'eau.
38
Marie France Chatin
Journaliste
Marie France Chatin est journaliste à Radio France internationale. Elle et aussi
productrice de l’émission "Géopolitique, le débat".
De 1985 à 1989 elle est
Correspondante à Paris de
la radio espagnole Antena
De 1989 à 1991 elle
occupe le poste d’envoyée
Spéciale Permanente de
RFI à Washington DC
De 1991 à 1997 elle
occupe le poste de Grand
Reporter Service International de RFI secteur Amériques.
Elle est membre du Conseil scientifique de Centre géopolitique, l’association qui
apporte son soutien au diploweb.com.
39
Michael SCOULLOS
Président du GWP-Med,
Professeur à l'Université d'Athènes
Professor Michael Scoullos, is an Environmental Chemist (MSc, DSc University
of Athens) and Oceanographer (PhD University of Liverpool). Professor of
Environmental Chemistry at the University of Athens. Director of the Laboratory
of Environmental
Chemistry. Holder of the
UNESCO Chair and
Network on Management
and Education for
Sustainable Development
in the Mediterranean.
He represents, as an
expert, the European
Parliament on the
Management Board and
the Executive Bureau of
the European
Environmental Agency
(EEA).
He has acted as Scientific Advisor to the EU, UNEP, UNESCO, IFAD, IUCN,
several Governments and as the Team Leader of the Capacity Building
Component of the EU Program “Horizon 2020 to depollute the Mediterranean”
(2009)-2014) and of the SWIM-HORIZON 2020, for the 2016-2019 period.
Chairman, (1991 - today), of the Mediterranean Information Office for
Environment, Culture and Sustainable Development (MIO-ECSDE), which is the
major environmental NGO platform of the Mediterranean Region.
Chairman, (2005 – today) of the Global Water Partnership-Mediterranean
(GWP- Med). Chairman, (2005 – today) of the Greek National Commission of
MAB/ UNESCO. Chairman of International Panel of Experts of the World Bank
for the Red Sea – Dead Sea Conveyor, etc.
He is also Member of the European Academy of Sciences. He is the author of many
books and major reports on environmental issues and of more than 400 articles.
40
Daene McKINNEY
Professeur à
University of Texas at Austin
Daene McKinney is the W.A. Cunningham Professor and Associate Chair in the
Department of Civil, Architectural and Environmental Engineering at The
University of Texas at Austin. He is currently the co-manager of the USAID High
Mountains Adaptation Partnership Program to broaden understanding of high
mountain environments while supporting communities who rely on the mountains
and glacial watershed systems to sustain their lives.
Dr. McKinney was the technical lead on the Physical Assessment Project, a
decade-long bi-national US-Mexico effort to develop improved management
strategies for the Rio Grande basin, including GIS database development, water
allocation modeling, water policy assessment, water quality modeling, hydrologic
model development and climate change adaptation.
He was a key member of the team that helped negotiate the 1998 Transboundary
Agreement for the Syr Darya basin in Central Asia, developing a key model used
in the negotiations and serving as Team Leader for the USAID Environmental
Policy and Institutions for Central Asia Program. Dr. McKinney’s research
interests include sustainable management of water resources, especially the
integration of engineering, economic, environmental and political considerations in
transboundary basins. This includes developing and applying decision support
systems (DSS) for simulation, optimization, and uncertainty analysis of water
resources planning and management problems.
41
Brice Lalonde
Brice Lalonde effectue des études de droit à l’Université Paris-Sorbonne. Il entame
au début des années 1970 une carrière de militant écologiste au sein des Amis de la
Terre, une ONG œuvrant à la protection de l’environnement. M. Lalonde se tourne
ensuite vers la politique en 1974, en devenant directeur de campagne du candidat
écologiste à l’élection présidentielle René Dumont. Il occupe la fonction de porte-
parole des listes Paris Écologie
lors des élections municipales de
1977. M. Lalonde se présente
comme candidat des écologistes
aux élections présidentielles en
1981 et obtient près de 4% des
suffrages. En 1988, M. Lalonde
est appelé au gouvernement par le
Premier ministre Michel Rocard.
Il y occupe successivement les
postes de secrétaire d'État à
l'Environnement, de ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de
l'Environnement et de la Prévention des risques technologiques et naturels majeurs,
et de ministre de l'Environnement, fonction qu’il honore jusqu’en 1992.
Parallèlement à ses responsabilités gouvernementales, M. Lalonde fonde en 1990 le
mouvement politique écologiste Génération écologie. En 1995, il fait le saut en
politique municipale en devenant Maire de Saint-Briac-sur-mer, en Bretagne, puis il
est réélu en 2001. M. Lalonde préside en 2007 la table ronde sur le développement
durable mise sur pied par l'OCDE. Lors d’un conseil des ministres en septembre de
la même année, il est nommé ambassadeur français chargé des négociations
internationales sur le changement climatique. Il dirige également le bureau parisien
de l’Institut pour une politique européenne de l’environnement. Le Secrétaire
général des Nations unies Ban Ki-moon le nomme Coordonnateur exécutif de la
Conférence des Nations Unies sur le développement durable, Rio+20, le 2 décembre
2010, au rang de Sous-Secrétaire général. Une fonction qu’il occupe pendant toute
la préparation de Rio+20 jusqu’à la conférence à Rio de Janeiro du 20 au 22 juin
2012, puis pendant la première phase de suivi et de mise en œuvre de Rio+20
jusqu’en janvier 2013 au siège des Nations unies à New York, au sein du
Département des Affaires économiques et sociales. Le 15 février 2013, M. Lalonde
est nommé à New York conseiller spécial sur le développement durable auprès du
Pacte mondial des Nations unies.
42
Sénateur Henri Tadonnet
Avocat de profession, avoué près la Cour d'appel d'Agen depuis 1982, il fait son
entrée en politique en étant élu maire de Moirax
depuis 1983.
Il décide de se présenter aux élections sénatoriales
de 2011 . Le 25 septembre 2011, il est élu
sénateur au deuxième tour.
Au Sénat, Henri Tandonnet s'investit sur les sujets
liés aux affaires économiques, au développement
durable, aux infrastructures de transports et aux
collectivités territoriales.
Le Sénateur s'est également spécialisé sur les
problématiques liées à l'eau. Il représente
d'ailleurs le Sénat au sein du Comité national de l'eau (CNE) organisme consultatif
placé auprès du ministre chargé de l’Environnement.
43
Loïc Fauchon
Diplômé en 1970 de l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, il prépare
ensuite un Doctorat d’économie et de droit du tourisme. Il a d’abord accompli un
parcours éclectique au sein de la fonction publique. Un parcours qui l’a emmené du
Syndicat du Verdon au Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, puis au
Conseil général des Bouches-du-
Rhône et au Secrétariat général de la
ville de Marseille, en passant par le
poste de Directeur de cabinet du maire
de la Cité phocéenne. En 1989 et
jusqu’en 1997, il devient maire de
Trets, une commune des Bouches-du-
Rhône. Directeur général de la Société
des Eaux de Marseille en 1991, il en
devient PDG, en 1997, prenant ainsi la
tête d’un groupe de 17 sociétés et de
1900 salariés. L’eau, il en connaît
d’autant mieux l’importance vitale
qu’il mène de nombreuses missions à
travers le monde – et, notamment, en Afrique sub-saharienne – dans le cadre de
"TransSahara", une association humanitaire qu’il a fondée en 1977 pour venir au
secours des populations en situation d’urgence.
Il developpe encore en créant, au sein de la Sem, une structure baptisée «
Waterhelp », intervenant aussi bien en situation de crise que pour des actions de
développement. Cette vocation au service de la "cause de l’eau", Loïc Fauchon l’a
également illustrée, à l’échelle internationale, à travers les actions du Conseil
Mondial de l’Eau, qu’il a présidé pendant près de dix années (2005-2012) et dont il
est aujourd’hui Président honoraire. Il assume également de nombreuses
responsabilités dans le domaine de l’eau et l’environnement et conseille diverses
organisations internationales et gouvernements pour l’élaboration des politiques de
l’eau. Il est président de la Société des Eaux du Maroc et administrateur de diverses
organisations comme l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, la Société des
Eaux du Niger, ou encore l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix en Provence. Il est
également membre du Panel de haut niveau des Nations Unies sur les désastres liés
à l’eau. Il est depuis octobre 2014, Président Directeur Général de la SAFIM.
Chevalier de la Légion d’Honneur en 2003.
44
Georges COMAIR
Ingénieur Suez Consulting
PhD University of Texas at Austin
Georges COMAIR is currently working at Suez Consulting - Safege in
France and has varied experience in water resources modeling, network diagnostic
studies, dams and wastewater schemes.
He holds a Master and a PhD in Environmental Fluid Mechanics and
Hydrology from Stanford University and the University of Texas at Austin.
Comair developed water
management tools to
study vulnerability of
water resources in
Lebanese transboundary
basins.
His research interests
include the development
of national water
strategies for Lebanon
to ensure the proper
management of the
Orontes Basin,
especially under new
negotiations.
One area of research, specifically in the upper Jordan River, involved the creation
of a GIS database using an Observations Data Model (ODM) with a rainfall runoff
model to be used as part of water resources management scenarios.
45
Shaddad ATTILI
Ministre Palestinien chargé
des Négociations sur l'eau
A geologist by training, Dr. Attili was awarded a Masters´ Degree in Industrial
Geology from Al Yarmouk University (Jordan) and subsequently obtained a
Doctorate in Science and Industrial Technology from Orleans University (France)
in 1999.
Dr. Attili serves currently as Minister with the PLO´s Negotiation
Affairs Department where he is
responsible for preparing and leading
negotiations on the permanent status issue
of water. From April 2008 to November
2013, Dr. Attili was Chairman of the
Palestinian Water Authority (PWA)
appointed by H.E. President Mahmoud
Abbas until his nomination by Palestine to
lead the Division of Environment and
Water at the Union of the Mediterranean
(UFM) as Deputy Secretary General for
Environmental and Water issues. At the
request of Palestinian Prime Minister, Dr.
Attili returned from the Secretariat of the
UFM in Barcelona to resume the post of
Minister of Water and Chairman of the
PWA from February 2014 until August
2014, as well as his responsibility as lead
water negotiator of the permanent status
negotiations with Israel. In parallel to the reform of the water sector and day to
day management, Dr. Attili re-oriented the communications of the PWA to an
active advocacy on Palestinian water linking human rights to water and rights to
development to the context of the ongoing occupation. D uring his tenure an
unprecedented number of reports on the theme of water and development were
issued by international institutions such as the United Nations, the World Bank,
Amnesty International, Human Rights Watch as well as many others.
46
Frank GALLAND
Environmental
Emergency & Security Services
Entre 1997 et 2001, en tant que directeur des opérations au sein de Miallot & Associés
(groupe Mazars & Guérard), cabinet spécialisé dans la gestion des risques
internationaux, Franck GALLAND a accompagné de grands groupes, dont la
Lyonnaise des Eaux, sur des marchés émergents. Entre 2001 et 2004, Franck
GALLAND était chargé de mission auprès du directeur du développement d’Ondeo
Services (activités internationales de Suez-Lyonnaise des Eaux), en qualité de risk
manager.
Entre 2004 et 2010, Franck GALLAND a été directeur de la sureté de Suez
Environnement et conseiller du Président pour les affaires méditerranéennes.
A la fin de 2010, après dix
années passées au sein du
groupe GDF-Suez,Franck
GALLAND a décidé de
consacrer la suite de sa
carrière à un projet
entrepreneurial.
Il a ainsi créé
Environnemental
Emergency & Security
Services, cabinet
d’ingénierie-conseil
spécialisé en résilience
urbaine, qui vise à accompagner autorités locales et opérateurs d’infrastructures
critiques (énergie & eau) dans leurs démarches d’anticipation et de gestion des crises
majeures, provoquées par des catastrophes naturelles (inondations, tempêtes,
tremblements de terre), des accidents industriels ou des actes de malveillance. Franck
GALLAND est par ailleurs conseiller spécial et membre du collège des experts du
Haut Comité Français pour la Défense Civile. Il est chercheur associé à la Fondation
pour la Recherche Stratégique. Il est enfin membre du Security & Safety Group de
l’International Water Association.
47
Miguel Garcia- herraiz,
Secrétaire Général Adjoint en
charge de l’Eau et l’Environnent
Union pour la Méditerranée
Miguel García-Herraiz est le Secrétaire général adjoint de l’Union pour la
Méditerranée chargé de l’Eau et de l’Environnement depuis juillet 2016.
M. García-Herraiz, diplomate de carrière espagnol, était au service du ministère
espagnol des Affaires étrangères au cours des vingt dernières années, occupant des
postes tels que directeur
général adjoint pour les
Affaires internationales
de Terrorisme et de
Désarmement, et plus
tard, conseiller chargé
des relations entre
l’Union européenne et
les pays du sud de la
Méditerranée dans la
Mission permanente de
l’Espagne auprès de
l’Union européenne.
Il a également été premier secrétaire et chef de la section consulaire, chargé du Centre
culturel d’Espagne à l’ambassade d’Espagne de Managua, au Nicaragua. Enfin, il a
assuré les fonctions de chef de section pour les Affaires de Terrorisme international et
de chef adjoint de la Mission à l’ambassade d’Espagne à Bucarest.
M. García-Herraiz a une grande expérience en matière de négociations et a été
impliqué dans l’élaboration de toutes les déclarations ministérielles récentes de l’UpM,
ainsi que dans la révision de la politique européenne de voisinage avant sa nomination
en tant que Secrétaire général adjoint de l’UpM
48
Chantal Demilecamps
Chargée d’affaire en environnement,
secrétariat de la Convention sur l’eau de la CEE- ONU
Agronome diplomée d’AgroParisTech.
Supporte le secrétariat de la Convention sur
l’eau de la CEE-ONU depuis 5 ans, en
charge en particulier des activités de
promotion de la Convention dans la région du
Moyen Orient et des activités d’évaluation des
bénéfices de la coopération.
Auparavant, a travaillé 5 ans en Jordanie, dont
3 ans pour la Société du Canal de
Provence pour la mise en œuvre d’un projet
d’irrigation dans la vallée du Jourdain.
49
Pierre Berthelot
Docteur de l’Université de Bordeaux III depuis Juin 2008 (mention : cultures et
sociétés dans le monde arabe et musulman), Pierre Berthelot est actuellement
Enseignant-Chercheur au CERMAM (Centre d’étude et de recherche sur le monde
arabe et musulman), à l’Université Paris II-Panthéon Assas et à la Faculté libre de
Droit, d’Economie et de Gestion de Paris.
50
David Eaton . Prof UT Austin
David J. Eaton received his Ph.D. in environmental engineering and geography from
Johns Hopkins University. Eaton teaches courses on systems analysis, environmental
and energy policy and nonprofit management in the LBJ School of Public Affairs.
He has lectured in 20 countries and conducted field research in 15 nations. Eaton has
written on rural water supply,
international water resource
conflicts, energy management,
environmental problems of
industries, management of
emergency medical services,
applications of mathematical
programming to resource
problems, insurance and
agriculture.
His research focuses on
sustainable development in international river basins, evaluation of energy and water
conservation programs and prevention of pollution.
Among his recent publications are the “NAFTA Handbook for Water Resource
Managers and Engineers,” “Emergency Medical Services in Travis County, Texas”
and “The Impacts of Trade Agreements on State Provincial Laws.” Eaton's current
research concerns U.S.-Mexico environmental cooperation, new methods for
evaluation of air pollution emissions, joint management by Palestinians and Israelis of
shared groundwater and water conservation in Texas. The Texas Department of
Insurance used research on tort reform directed by Eaton as evidence to justify rebates
of more than $1.3 billion for liability insurance in Texas in 1997-1999.
51
Gonzalo E. Espinoza
Gonzalo E. Espinoza Davalos is a researcher and junior lecturer of Water Accounting
within the Water Management chair group in the Department of Integrated Water
Systems and Governance (IWSG).
Gonzalo is an expert in global land-surface
models and hydrologic web applications, his
research focuses on the spatial-temporal
distribution and statistical analysis of
hydrologic variables and the integration of
large datasets into hydrologic applications such
as drought assessment, river routing, and water
accounting.
Gonzalo is currently working in a Water
Accounting project funded by the Food and
Agriculture Organization (FAO) of the United
Nations. The project objective is to apply the
Water Accounting+ framework to determine
the agricultural water use and water
productivity in Africa and the Middle East. The
project is part of the efforts to achieve a
sustainable use of water and to secure food
production.
Gonzalo holds a PhD in Civil Engineering and an MSc in Environmental and Water
Resources Engineering from The University of Texas at Austin. He also received a
bachelor’s degree in Civil Engineer from the Autonomous University of
Aguascalientes (UAA) in Mexico.
52
Ilan Juran
Professor, Director
Civil and Urban
Engineering; Urban
Infrastructure Institute
Prof. Juran’s expertise covers areas related to urban infrastructure engineering and
innovative technologies for upgrading infrastructure performance, lifecycle
management and resiliency. He earned his Doctorate of Engineering, in 1977, and
Doctorate Es Science from the University of Paris VI, in 1987. Prof. Juran is the
Executive Director of W-SMART, the International Alliance of Water and Wastewater
Utilities for Sustainable water Security
established in the aftermath of 9/11, at the
initiative of the Commissioner of NY City
Department of Environmental Protection. He is
presently the Secretary of the Specialists Group
on Water Safety & Security Management of
IWA and served as the Associate Editor of the
International Journal on Water Technology &
Science published by IWA. Former Head of the
Civil & Environmental Engineering Department
at the Polytechnic Institute of New York
University, Dr. Juran’s responsibilities included
development of educational programs and
research initiatives relevant to the urban
infrastructure priority needs. As the Executive
Director of the Urban Infrastructure Institute
Prof. Juran’s R&D projects have involved
demonstration and assessment of infrastructure
technology solutions in a variety of emerging fields, including: waste recycling for
polymeric construction composites; seismic retrofitting; infrastructure asset
management; infrastructure rehabilitation technologies; post-disaster urban recovery;
water safety and security; and water infrastructure monitoring and management
systems. Working with the city infrastructure agencies and utilities these projects
involved field assessment and demonstration of innovative technologies for NYC
underground Infrastructure rehabilitation projects. Prof. Juran served as Chair of the
Civil Society Initiative, which from 2006 to 2010 was supported by the UN General
Secretariat, and was serving as a member of the Board of experts of UNESCO-IHP.
53
BRUNO NGUYEN W-SMART President
Bruno is since 2015 Senior Consultant at UNESCO-IHP (International Hydrological
Programme), Water Sciences Division, based in
Paris HQ where he his particularly in charge
with IHP Theme 4 on “Water and Human
Settlements of the Future”.
Bruno has an Engineer background in the corps
of « Ingénieurs de la Ville de Paris ». As civil
servant he worked 26 years for the Water Utility
of Paris; his last positions there were Director of
Operations and Director of Security &
International.
He is auditor of the Institut National des Hautes
Etudes de Sécurité (institute of the French
Ministry of Interior), and is very active within
the International Water Association (IWA) as
elected member of the Strategic Council, Chair
of the Specialist Group on Water Security &
Safety Management (W2SM), former Governing Member for France and former
Member of the Programme Committee.
Bruno gives lectures at Sciences-Po in Paris on Water Management.
54
Sénatrice Elisabeth
Lamure
Chef d'entreprise de profession, elle est maire de Gleizé de 1989 à 2015, réélue en
2008 dès le premier tour avec 64.89 % des voix et en mars 2014 avec 70,79 %.
Elle est présidente de l'Association des
maires du Rhône de 2008 à 2014 et
vice-présidente de la communauté
d'agglomération de Villefranche-sur-
Saône, puis de la communauté
d'agglomération
Villefranche-Beaujolais-Saône à partir
de 2014.
En 2001, elle est élue conseillère
générale du Rhône dans le
nouveau canton de Gleizé, fonction
dont elle démissionne en octobre 2004,
pour cause de cumul de mandats après
son élection au Sénat.
Le 26 septembre 2004, elle est
élue sénatrice du Rhône. Elle est
notamment membre de la commission
des affaires économiques et du groupe
d'information internationale sur le Tibet.
Candidate aux élections sénatoriales pour un nouveau mandat, elle est réélue le 28
septembre 2014. Le 4 décembre suivant, elle est élue présidente de la nouvelle
délégation sénatoriale aux entreprises
55
Jean- Louis Guigou
Professeur des Universités, Haut-
Fonctionnaire,
Président de l'Institut de
Prospective Économique du
Monde méditerranéen,
IPEMED
Jean-Louis Guigou est ingénieur agronome et docteur d'État en sciences économiques,
professeur agrégé des universités. Il a été délégué (1997-2002) à l'aménagement du
territoire et à l'action régionale (DATAR). Outre la réforme du découpage politico-
institutionnel du territoire français, il y a relancé les travaux de prospective sur les
incidences spatiales des grandes
transformations sociales, économiques et
environnementales des sociétés.
De 2002 à 2004, il a également présidé
l'Institut des hautes études de
développement et d'aménagement du
territoire (Ihedat). Chargé en 2002 par le
ministre français des Affaires étrangères
d’une mission d’identification et
valorisation des scientifiques travaillant sur
la Méditerranée, il a ensuite créé l’Institut
de prospective économique du Monde
méditerranéen (IPEMED).
Jean-Louis Guigou est l’auteur de plusieurs
ouvrages dont notamment :
Une ambition pour le territoire, Edition de
l’Aube (1995)France 2020, mettre les
territoires en mouvement,
La Documentation Française (2000). Le nouveau monde méditerranéen, Co-Editions
Descartes & Cie et Casa Express, (2013)
56
Eric Tardieu
Eric Tardieu est ingénieur en chef des Ponts, des eaux et forêts. Polytechnicien, il est
docteur en génie des procédés.
Il entame sa carrière en 1997 au sein de la direction départementale de l'agriculture et
de la forêt du Cher.
Il poursuit son parcours à la préfecture de Basse-Normandie où il est notamment
chargé de mission développement économique, recherche et innovation de 2000 à
2003.
En 2005, Eric Tardieu rejoint le Conseil régional de Basse-Normandie où il est
directeur général adjoint de 2007 à 2011.
Il intègre ensuite la Communauté urbaine Toulouse métropole en tant que directeur
général adjoint. Il monte en parallèle l'Agence métropolitaine de développement
économique "Invest in Toulouse", qu'il dirige jusqu'en 2014.
En 2016, il est nommé directeur général adjoint exécutif de l'Oieau.
57
Jean-Louis OLIVER
Secrétaire général
de l’Académie de l’Eau
Jean-Louis OLIVER, né en 1941, est ancien élève de l’Ecole Polytechnique et
ingénieur général des Ponts et Chaussées
honoraire.
Il a effectué sa carrière dans l’aménagement
régional et urbain, ainsi que la gestion des
ressources et des usages de l’eau, en
alternant fonctions de responsabilité entre
secteurs public et privé, en France et à
l’international, y compris au sein de la
Banque Mondiale à Washington.
Depuis 2004, il est Secrétaire Général de
l’Académie de l'Eau, et administrateur ou
membre de multiples associations
professionnelles et sociétés savantes dans ce
domaine.
Il est également membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer.
58
Hervé LAINE
Président de l’Académie
d’Ethique
Ingénieur général honoraire des Ponts, des Eaux et des Forêts, Hervé LAINÉ est
ancien élève de l’École Polytechnique (1966-69) et de l’École Nationale des Ponts
et Chaussées (1969-71) ; il est également ancien auditeur à l’Institut Auguste
Comte (2ème
promotion, 1979-80).
Sa carrière, jusqu’en
2013, s’est déroulée
pour sa plus grande
partie dans
l’administration de
l’État (Ministère de
l’Equipement, puis de
l’Écologie), mais aussi
au sein de grandes
entreprises du BTP.
Il exerce maintenant en
qualité de consultant international et d’enseignant et est responsable de plusieurs
associations.
Toutes ces activités se développent dans le domaine du Développement durable, de
l’Éthique et du Management des risques.
59
Sénateur Jean Marie Bockel
Après des études de droit et son service militaire en 1975, Il ouvre un cabinet d’avocat
à Mulhouse en 1977. Dès 1970, il s’engage en politique au Mouvement d’Action et de
Recherche Critique et adhère au Parti Socialiste en 1973.Il devient en 1981 député du
Haut-Rhin jusqu’en 1993, puis à nouveau de 1997 à 2002. De 1988 à 1993, Il préside la
Commission de la production et des échanges à l’Assemblée nationale. Secrétaire
d’État auprès du ministre du commerce, de l’artisanat et du tourisme en 1984, puis
ministre du commerce, de l’artisanat et du tourisme en 1986, Il est parallèlement
conseiller général du Haut-Rhin dès 1982 et réélu en 1988 et 1994, conseiller régional
d’Alsace de 1981 à 1984 et en 1992, maire de Mulhouse de 1989 à 2010 et président
de l’association des maires des
grandes villes de France de 2001 à
2007. Il a occupé le mandat de
Président de Mulhouse Alsace
Agglomération de 2010 à janvier
2017.Actuellement, suite à l’entrée
en vigueur de la loi du 14 janvier
2014 mettant fin à la possibilité de
cumuler un mandat de
parlementaire avec une fonction
exécutive locale, Il est conseiller
communautaire. De 2007 à 2010,
en tant que ministre d’ouverture, Il est secrétaire d’État chargé de la coopération et de
la francophonie, secrétaire d’État à la défense et aux anciens combattants, puis
secrétaire d’État à la justice. Il a été le président de La Gauche Moderne jusqu’en
septembre 2017, et il a participé à la création de l’UDI de Jean-Louis Borloo comme
membre fondateur. Il est actuellement vice-président; et porte-parole en charge de la
politique étrangère. Depuis 2004, il est Sénateur du Haut-Rhin (réélection en septembre
2014). Il est membre de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense, et des
Forces armées du Sénat, pour laquelle il a notamment, rédigé en juillet 2012 le rapport
« La Cyberdéfense : un enjeu mondial, une priorité nationale », et co-rédigé en octobre
2013 le rapport « L’Afrique est notre avenir ». Au sein du Sénat, Il préside également
la Délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation ainsi que
le groupe interparlementaire France-Pays Baltes et il est président délégué du groupe
interparlementaire France- Djibouti. Enfin, il est membre de la Délégation française à
l’Assemblée parlementaire de l’OTAN. Il est colonel de réserve honoraire de l’armée
de terre et Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur.Il est l’auteur de «
La 3ème gauche, petit manifeste social libéral » en 1999 et de « Trajectoire plurielle,
ministre de Mitterrand et Sarkozy » en 2014.
60
Miguel Ángel Moratinos
He began his diplomatic career as the head of the Coordination Section for Eastern
Europe between 1977 and 1980. At the end of 1980, he was appointed First
Secretary of the Spanish Embassy in Yugoslavia and remained there until 1984. He
was then appointed General Deputy Director for Northern Africa (1987-1991) and
then Director of the Institute of Cooperation with the Arab World (1991-1993).He
was then appointed General Director of Foreign Policy for Africa and the Middle
East. He was later on appointed by the European
Union as EU Special Representative for the
Middle East Peace till 2003.In 2004, he was
appointed Minister of Foreign Affairs and
Cooperation. He held the presidency of the
United Nations Security Council and the
chairmanships-in-office of the Organization for
Security and Cooperation in Europe (OSCE), the
Council of Europe and the Council of the
European Union. He fostered the implementation
of the Treaty of Lisbon and the Treaty on the
Functioning of the European Union After that he
ran to be elected Director-General of the United
Nations Food and Agriculture Organization
(FAO) and targeted his international action
towards the struggle against hunger and poverty,
the promotion of food security and the right to
food. In January 2012, he joined the team of the Global Dry Land Alliance in Qatar
and promoted this international treaty for food security. From 2012 to 2013 he was
member of the high level advisory panel of the president of the 67th UN General
Assembly. He is also a regular lecturer in several international institutions and
forums, as well as a prolific writer of articles in Spain and abroad. Since 2011, he
teaches at Sciences Po Paris. Actually he promotes the signature of the International
Treaty for a Global Dry Land Alliance in Qatar, he is Honorary Chairman of the
CIRSD Board of Advisers (Center for International Relations and Sustainable
Development), Senior Advisor of Sustainable Development Solutions Network of
the Earth Institute at Columbia University, member of the Leadership Council of
the UN Sustainable Development Solutions Network (SDSN) and president of the
SDSN Spanish Network, REDS.
61
Jean-François DONZIER
General Manager of the International Office
for Water
Jean-François DONZIER is the General Manager of the International Office for
Water since 1991. He is Permanent Technical Secretary of the International
Network of Basin Organizations (INBO) and of the International Network of Water
Training Centers (INWTC).
He was Governor of the World Water
Council at its creation in 1997 and GWP
Steering Committee Member for 6 years.
General in French National Corps of
Engineers in Bridges, Water and Forestry, he
was entrusted of very high level central
positions in the French governmental
administration at the Ministry of Agriculture
and the Prime Minister services. He had
managed the French National Fund for Rural
Water Supply (FNDAE) and supervised
Regional Development Companies in charge
of irrigated areas in the South of France
(1979-1991).
He managed during 4 years the Franco-Swiss
multiyear projects for the protection of Leman Lake and also Annecy Lake against
pollution (1975 – 1979). Head of the Regional Supervision Office in the Moroccan
Ministry of Agriculture and Agrarian Reform, he controlled agricultural and rural
water supply projects in the Southern region of the country (1973 – 1975).
He is a Knight of the Legion of Honor, Officer of the National Order of Merit and
Commander of the French Order of Agricultural Merit.
62
Jean Launay
Ancien inspecteur du Trésor, Jean LAUNAY est Député de la deuxième
circonscription du Lot depuis 1998, membre de la Commission des Finances de
l’Assemblée Nationale.
Après avoir été rapporteur spécial « Pouvoirs Publics » en 2007, il est, depuis
2012, rapporteur spécial du « Budget opérationnel de la défense ».
Auditeur de la 65ème session de l’IHEDN, Jean LAUNAY est également Président
du Comité National de l’Eau.
Désigné membre de la
Commission Supérieure du
Service Public de la Poste et
des Communications
Electroniques par le
Président de la Commission
des Finances le 29
novembre 2012, Jean
LAUNAY en est devenu le
Président depuis le 27
février 2013.
Par ailleurs, Jean LAUNAY
est l’auteur du rapport parlementaire sur la contribution de La Poste au maintien de
missions de service public dans les territoires, qui devrait se traduire, par la mise en
œuvre progressive de 1 000 Maisons de Services Publics sur l’ensemble du
territoire français.
top related