actusoins magazine n°14 octobre 2014

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LA TÉLÉMÉDECINE VA-T-ELLE BOULEVERSER LE MÉTIER D’INFIRMIÈRE ? EN UKRAINE, PORTRAITS DE SOIGNANTS SOUS LES BOMBES COCON PRÉMAS AUX PETITS SOINS VIE PROFESSIONNELLE dans un SOIGNANTS D’AILLEURS A LA UNE SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014 N°14 RETROUVEZ L’ACTUALITÉ INFIRMIÈRE AU QUOTIDIEN SUR WWW.ACTUSOINS.COM

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Retrouvez toute l'actualité infirmière au quotidien, sur www.actusoins.com

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Page 1: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

LA TÉLÉMÉDECINE VA-T-ELLE

BOULEVERSER LE MÉTIER

D’INFIRMIÈRE ?

EN UKRAINE,PORTRAITS DE SOIGNANTS SOUS LES BOMBES

COCONPRÉMAS AUX PETITS SOINS

VIE PROFESSIONNELLE

dans un

SOIGNANTS D’AILLEURS

A LA UNE

SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014N°14

RETROUVEZ L’ACTUALITÉ INFIRMIÈRE AU QUOTIDIEN SUR WWW.ACTUSOINS.COM

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EDITO

Éditeur : ActuSoins SARL - 57 Rue de L’Ouest - 75014 Paris - R.C.S. PARIS 520180688Directeur de la publication : Kamel Boudjedra • Numéro de commission paritaire : 0613 W 90939 ISSN : 2256-6260Dépôt légal : à parution • Rédactrice en chef : Cyrienne Clerc

([email protected]) • Ont collaboré à ce numéro : Delphine Bauer, Amélie Cano, Claire Dubois, Olivia Dujardin, Natalie Gryvnyak, Caroline Guignot, Laure Martin, Laurence Piquard, Ilioné Schulz, Malika Surbled, Philippe Viseux de Potter. • Photo de couverture : © Natacha Soury • Maquette : Pascal Fossier / Sylviane Lemy

• Illustrations : Nawak • Impression : Rotocayfo - Sta. Perpetua de Mogoda 08130 Barcelona • Routage : Routage Catalan• Contact rédaction : 09 72 40 47 17 - [email protected]• Contact annonces d’emploi / publicité : 09 54 53 45 45 [email protected] • Tirage : 102 000 exemplaires

ABONNEZ-VOUSEN PAGE 57

INVISIBLES ?Marisol Touraine profi tera-t-elle de l’occasion offerte par le salon infi rmier pour renouer avec la profession ?Beaucoup lui reprochent son absence de réaction lors du décès de l’infi rmière strasbourgeoise tuée par un patient. D’autres attendent de la ministre une décision sur l’avenir de l’Ordre Infi rmier… D’autres encore critiquent son projet d’abandon des quotas d’infi rmiers/patients en psychiatrie ou en dialyse (à lire dans Actusoins.com).Certes, la réingénierie des formations avance à petits pas. La première promotion du master Ibode est sortie. Mais, la profession attend des avancées sur d’autres dossiers comme la vaccination, les protocoles de coopération…Les infi rmiers seraient-ils les oubliés de la Santé ? Des invisibles ? ActuSoins a pour objectif de les rendre plus visibles, en montrant leurs projets, leur valeur professionnelle…Au salon infi rmier, ce sont également des profes-sionnels engagés dans la recherche et les inno-vations qui seront présents au travers de multiples conférences au salon infi rmier.ActuSoins sera avec vous pour cet événement annuel de la profession. Votre magazine se dé-veloppe et s’enrichit – avec ses 76 pages pour ce numéro – et le site internet d’actualités s’étoffe. C’est le moment de venir nous soutenir et… de vous abonner… Nombreux, nous l’espérons ! n

CYRIENNE CLERC – RÉDACTRICE EN CHEF ACTUSOINS

A LA UNE - La télémédecine va-t-elle bouleverser le métier d’infi rmière ?4

VIE PROFESSIONNELLE - Des greffons prélevés par des infi rmiers. - Prémas aux petits soins dans un cocon. - Centre d’éthique clinique : face aux décisions diffi ciles.30

PRATIQUES - Prise en charge de l’arrêt cardio-respiratoire intrahospitalier chez l’adulte

10

PORTRAIT - Eric, la rage de vivre.

40

VIE LIBÉRALE - HAD/infi rmières libérales : complémentaires ou concurrentes ?

- Exercer en maison de santé : les plus… et les moins20

SOIGNANTS D’AILLEURS - En Ukraine, portraits de soignants sous les bombes.

42 VOS DROITS 38

AGENDA 56

SALON INFIRMIER 52

DOSSIER FORMATIONPROFESSIONNELLE 58

SOIGNANTS AUTREMENT - L’humour adoucit les soins.

48

INITIATIVE - Le civisme à l’hôpital avec les Gilets bleus

46

RENDEZ-VOUS AU SALON

INFIRMIER STAND G33

ACTUSOINS • 3 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Actusoins • à la une

LA TÉLÉMÉDECINEVA-T-ELLE BOULEVERSER

le métier d’infirmière ?

Cardiologie, gériatrie, dermatologie… La télémédecine touche toutes les disciplines.

Et les projets foisonnent : plus d’une cinquantaine sont expérimentés en France

actuellement. Les infirmières, libérales ou salariées, sont au cœur de ces démarches.

Témoignages.

Christelle Clamont et Vanessa Baes, les deux infirmières coordinatrices de Cardiauvergne, à leur bureau.

© DR/Cardiauvergne

ACTUSOINS • 4 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 5: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • à la une

Prise en charge des AVC en Bourgogne, des plaies

en Picardie, téléradiologie dans la Sarthe… La télé-

médecine est en plein boom. Longtemps vue comme

une pratique du futur, la médecine à distance devient

aujourd’hui une réalité. Les raisons ? Des technologies au

point, un cadre réglementaire depuis la loi Hôpital, pa-

tients, santé et territoires (HPST) de 2009 et des finance-

ments via les agences régionales de santé.

Dans chaque projet, les infirmières jouent un rôle central.

Mais suivant la discipline, l’impact sur leur métier est diffé-

rent. Et surtout, tout dépend de la maturation du programme

de télémédecine : la plupart étant tout neufs, les soignants

y cherchent encore leurs marques. Anne-Marie Mercier,

Marie-Odile Benoît, Marie-France Bezault et Christelle

Clamont l’ont testé ou l’utilisent au quotidien. Elles témoignent.

« Notre première réaction, ça a été l’angoisse… »Infirmière et cadre de santé dans l’Ehpad mutualiste de

Plouisy, un petit bourg rural des Côtes d’Armor, Anne-Marie

Mercier vient d’expérimenter la télémédecine pour des ré-

sidents atteints de plaies chroniques. « Leur évolution n’était

pas favorable. Nous avons sollicité l’avis d’une spécia-

liste », explique-t-elle. Mais celle-ci consulte à l’hôpital de

Paimpol, à 45 minutes de route. Au lieu de transférer les

patients – « ce qui aurait été compliqué et beaucoup plus

cher » – les malades ont pu bénéficier d’une télé-expertise

dans le cadre de Telehpad (voir encadrés). « Elle s’est faite

au lit du résident », raconte l’infirmière. « J’ai défait et refait

les pansements, tandis que le médecin coordinateur filmait

les plaies avec une tablette numérique. On a transmis cela

à la spécialiste qui nous a fait un retour rapide. Ce n’était

pas très compliqué ».

L’infirmière y voit surtout des avantages. Pour les patients,

une fois leur accord donné, « ils n’ont pas de stress car

ils restent dans leur lit, et cela économise un VSL ». Quant

aux soignants, ils ont une rare occasion d’échanger avec

un spécialiste. « On a leur avis sur les dernières bonnes

pratiques, ça m’a permis d’améliorer mes connaissances

et de mieux prendre en charge le patient », se félicite l’in-

firmière. Pourtant, lorsque le matériel informatique est arrivé

dans son Ehpad en début d’année, sa première réaction

« a été l’angoisse », se souvient-elle. « Avec notre charge

de travail importante, on se demandait comment on allait

s’en sortir. Mais les tests se sont bien passés, on est rassu-

rées ». La prochaine étape ? Des formations, cet automne,

pour l’infirmière et les aides-soignantes afin qu’elles soient

autonomes pour réaliser, aux côtés du médecin, des té-

lé-consultations et des télé-expertises pour la vingtaine de

patients de l’Ehpad.

« Un nouveau moyen de communication »Marie-Odile Benoît est, elle aussi, cadre de santé en Ehpad.

Elle exerce au sein de l’établissement privé Orpea qui ac-

cueille près de 400 résidents à Saint-Rémy-lès-Chevreuse,

une ville cossue au sud de Paris. Comme à Plouisy, le réseau

de télémédecine (ici baptisé E-Vline, voir encadré) est en

cours de déploiement. Une quinzaine de télé-consultations

ont eu lieu depuis mai. Infirmières et aides-soignantes ont

commencé leurs formations. L’outil pour réaliser ces actes ?

“J’ai défait et refait les pansements, tandis que le médecin coordinateur filmait les plaies avec une tablette numérique. On a transmis cela à la spécialiste qui nous a fait un retour

rapide. Ce n’était pas très compliqué.

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ACTUSOINS • 5 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 6: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • à la une

Un chariot équipé d’un ordinateur, d’une webcam et de

matériel médical connecté (ECG, température, etc.) qui se

déplace au lit du patient. « On a appris à l’apprivoiser.

Car les symptômes habituels des patients on les connaît,

on a davantage besoin de s’habituer au matériel », ra-

conte Marie-Odile Benoît. Elle qui avoue ne pas être « une

geek », elle trouve son utilisation « assez simple ». « Nous

avons un classeur où toute la procédure est décrite pas à

pas. Et lors de la consultation, nous sommes guidés par le

médecin. On travaille sur dossier informatisé depuis long-

temps, donc on a déjà cette culture », estime-t-elle.

Ici, la télémédecine est utilisée pour réaliser des consul-

tations à distance en psychiatrie – et bientôt en cardio-

logie – ainsi que des consultations en urgence, la nuit et

le week-end, avec un médecin de garde. Une solution

qui rassure les aides-soignantes, en charge des résidents

sur ces plages horaires. En se connectant sur le logiciel

de télémédecine, elles peuvent voir la liste des médecins

disponibles pour une consultation en visio-conférence. Lors

du rendez-vous, elles prennent les constantes du malade

sous supervision du médecin tandis que celui-ci reçoit les

données en temps réel sur son écran. Il peut alors évaluer

si le patient a besoin d’un transfert aux urgences, et établir

un premier diagnostic.

« Notre pratique est valorisée »Infirmière libérale à Clermont-Ferrand, Marie-France

Bezault s’occupe depuis deux ans de patients insuffisants

cardiaques inscrits à Cardiauvergne, un programme de

télémédecine bien installé dans cette région (voir enca-

dré). Son rôle ? Surveiller leur état de santé lors de visites

Marie-Odile Benoît, infirmière et cadre de santé à l’Ehpad Orpea de Saint-Rémy-lès-Chevreuse avec une patiente.

© Juliette Robert

DE QUOI PARLE-T-ON ?Télémédecine : Pratique médicale qui utilise les nouvelles technologies pour mettre

en rapport des patients et des professionnels de santé, ou des soignants entre eux.

Télé-consultation : Possibilité pour un patient, accompagné d’un soignant, de consul-

ter en visio-conférence un médecin ou un spécialiste.

Télé-expertise : Lorsqu’un médecin sollicite l’avis d’un spécialiste. Cela peut se faire

en direct (visio-conférence) ou en différé (envoi de photos, documents, données

médicales… puis retour du diagnostic).

ACTUSOINS • 6 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Actusoins • à la une

hebdomadaires ou mensuelles et les aider dans la compré-

hension de leur traitement. « Je prends leur tension, je vérifie

d’éventuels œdèmes, je les interroge sur leur poids, leur

régime, s’ils ont eu des malaises, je leur fait des rappels de

diététique… », énumère-t-elle. Des informations précieuses

transmises par smartphone aux infirmières coordinatrices

du programme. « C’est très simple : une grille à remplir

avec les données et nos remarques. C’est sécurisé avec

un mot de passe et un code. Vos observations sont vues et

s’il y a besoin on vous rappelle. On ne perd pas de temps

avec un secrétariat. C’est un vrai plus car en libéral, on

court après le temps », rappelle-t-elle.

Ses principales satisfactions ? Le bien-être de ses patients

et la valorisation de son travail. « D’habitude, si on a des

informations, on ne peut les transmettre à personne. Avec

Cardiauvergne, tout est vu par un médecin. Si le patient va

mal, il peut voir un cardiologue dans les 24 heures, on ne

laisse pas empirer la maladie. Notre pratique est valorisée,

on voit que ce qu’on fait, ce n’est pas pour rien ». Le seul

bémol ? Le financement – le talon d’Achille de la téléméde-

cine. La consultation est rémunérée par la CPAM au tarif

AIS4 (séance hebdomadaire de surveillance clinique infir-

mière et de prévention).

« Le face-à-face avec les patients me manque parfois »Infirmière coordinatrice au sein de Cardiauvergne,

Christelle Clamont est celle qui reçoit les données trans-

mises par Marie-France Bezault et ses collègues libérales.

Elle gère aussi, avec une autre infirmière, les « alertes ».

Chaque patient suivi doit se peser quotidiennement sur une

balance connectée au logiciel de Cardiauvergne. Celui-

ci analyse ensuite tous les résultats (poids, données des

infirmières libérales, bilans sanguins, etc) et alerte les coor-

dinatrices en cas d’anomalie. « On appelle les patients

pour comprendre la situation, discuter avec eux et évaluer

la démarche à suivre », explique Christelle Clamont. Des

patients qu’elle rencontre aussi lors de leur inclusion dans

le programme.

Ce qui l’a séduit dans ce poste original ? L’éducation théra-

peutique, à laquelle elle était formée. « Lorsque je travaillais

en cardiologie, je voyais la phase aiguë de la maladie.

Aujourd’hui, je vois la phase chronique. C’est un autre volet

de la prise en charge du patient », explique-t-elle. Un tra-

vail essentiel concernant l’insuffisance cardiaque, première

cause d’hospitalisation des plus de 60 ans (voir encadré).

« En période de phoning, le face-à-face avec les patients

me manque parfois. Le soin technique, pas du tout » as-

sure-t-elle. Son rôle de coordinatrice lui a ouvert une autre

porte : la coopération entre professionnels. Médecins,

pharmaciens… et infirmières libérales. « Je me suis rendue

compte que quand le patient sort de l’hôpital, on ne leur

donne aucune information. Au sein de Cardiauvergne, on

discute vraiment de la prise en charge : les œdèmes, par

exemple. Lorsqu’on reçoit les bilans sanguins, on les in-

forme. C’est une relation d’égale à égale ». n

AMÉLIE CANO / YOUPRESS

Pour aller plus loin :Télésuivi d’insuffisants cardiaques, Domoplaies... Des exemples de télémédecine à retrouver sur notre site www.actusoins.com

QUELS SONT CES PROGRAMMES DE TÉLÉMÉDECINE ?Telehpad : Développé par le Pr. Pierre Espinoza et

la Mutualité des Côtes d’Armor, ce réseau regroupe

six  Ehpad, deux hôpitaux et un SSR. Le principe ?

Faciliter le recours aux spécialistes dans les Ehpad.

Ceux-ci sont dotés d’une salle de télémédecine, spécia-

lement conçue pour ce type d’acte (ordinateur et écran

large, lit, matériel médical, ligne internet dédiée, etc).

Lancé en 2012, Telehpad sera opérationnel d’ici la fin

d’année. Dans l’avenir, il souhaite ouvrir ses salles de

télémédecine aux habitants de ces zones rurales, les

Côtes d’Armor souffrant d’un manque de spécialistes.

E-Vline : Lui aussi lancé en 2012, le programme por-

té par le groupe Orpéa est en cours de déploiement

dans 17 Ehpad d’Ile-de-France, regroupant plus de

1 700 patients. L’objectif : proposer des consultations

en psychiatrie avec les spécialistes de ses cliniques du

Val-d’Oise et assurer des urgences médicales en lien

avec la plateforme France Médecin. Côté technique,

Orpéa a conçu son propre chariot de télémédecine

sur-mesure.

Cardiauvergne : Plus de 650 patients insuffisants car-

diaques ont bénéficié en deux ans de ce programme

imaginé par le Pr. Jean Cassagnes. Le but ? Améliorer

leur pronostic et éviter les ré-hospitalisations. Patients,

infirmières libérales, pharmaciens, médecins : tout

le monde participe. Les premiers sont équipés d’une

balance connectée, les autres œuvrent au suivi mé-

dical et à l’éducation thérapeutique en lien avec la

cellule de coordination de Cardiauvergne, liée au

CHU de Clermont-Ferrand. Avec succès : la mortalité

de ces patients a été divisée par deux, leur taux de

ré-hospitalisation par trois.

“Nous avons un classeur où toute la procédure est décrite pas à pas. Et lors de la consultation,

nous sommes guidés par le médecin.

ACTUSOINS • 8 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Actusoins • pratiques

Prise en charge de l’arrêt cardio-respiratoireintrahospitalier chez l’adulteL’arrêt cardio-respiratoire représente environ 50 000 cas par an en France. Le pronostic

est étroitement lié à la rapidité de la prise en charge et à la réalisation des gestes

de réanimation jusqu’à l’arrivée d’une équipe médicalisée. En absence de réanimation,

les chances de survie baissent de 10 % toutes les minutes.

Rappels réglementairesL’article R4311-7 du Code de la santé publique, autorise,

dans le cadre de l’urgence, l’infirmier (IDE) à poser une voie

veineuse périphérique (VVP), indispensable à la prise en

charge de l’arrêt cardiaque. Selon cet article, « l’infirmier ou

l’infirmière est habilité, à pratiquer les actes suivants soit en

application d’une prescription médicale qui, sauf urgence, est écrite, qualitative et quantitative, datée et signée, soit

en application d’un protocole écrit, qualitatif et quantitatif,

préalablement établi, daté et signé par un médecin :

3° Mise en place et ablation d’un cathéter court ou d’une

aiguille pour perfusion dans une veine superficielle des

membres ou dans une veine épicrânienne.

… ».

Certains établissements de soins ont décidé de mettre en

place des protocoles de soins d’urgence destinés aux IDE,

dans le respect de l’article R4311-14 du Code de la santé

publique afin qu’ils puissent intervenir immédiatement, dans

l’attente d’un médecin préalablement informé de l’urgence.

Cet article stipule qu’« en l’absence d’un médecin, l’infir-

mier ou l’infirmière est habilité, après avoir reconnu une

situation comme relevant de l’urgence ou de la détresse

psychologique, à mettre en œuvre des protocoles de soins

d’urgence, préalablement écrits, datés et signés par le mé-

decin responsable. Dans ce cas, l’infirmier ou l’infirmière

accomplit les actes conservatoires nécessaires jusqu’à l’in-

tervention d’un médecin. Ces actes doivent obligatoirement

faire l’objet de sa part d’un compte rendu écrit, daté, si-

gné, remis au médecin et annexé au dossier du patient.

En cas d’urgence et en dehors de la mise en œuvre du

protocole, l’infirmier ou l’infirmière décide des gestes à

pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin.

Il prend toutes mesures en son pouvoir afin de diriger la

personne vers la structure de soins la plus appropriée à

son état. »

Brefs rappels physiologiquesLe cœur est une pompe assurant l’éjection du sang dans

la circulation pulmonaire et systémique afin d’assurer l’oxy-

génation des cellules de l’organisme. L’activité automatique

du cœur est sous la dépendance du tissu nodal. L’altération

ou le dysfonctionnement du tissu nodal va empêcher la

propagation normale de l’influx électrique à travers le myo-

carde et entraîner l’apparition de troubles du rythme car-

diaque (asystolie, fibrillation ventriculaire).

• L’asystolie (tracé ECG plat) : le cœur n’a aucune acti-

vité électrique donc aucune contractilité et ne peut donc

plus éjecter le sang dans la circulation. La prise en charge

consiste à débuter les gestes de réanimation et à injecter

1 mg d’Adrénaline® en IV toutes les trois minutes jusqu’à

reprise d’une activité cardiaque efficace.

• La fibrillation ventriculaire (tracé ECG complètement anar-

chique) : elle se définit par une désynchronisation totale de

l’activité électrique donc une inefficacité mécanique du

myocarde et l’incapacité d’éjecter le sang dans la circu-

lation. Hormis les gestes de réanimation, le seul traitement

capable de resynchroniser l’activité électrique du cœur est

la délivrance d’un choc électrique externe (CEE) grâce à un

défibrillateur semi-automatique (DSA).

Diverses étiologiesLes arrêts cardio-respiratoires (ACR) sont d’origine car-

dio-vasculaire à 90 % : troubles du rythme (fibrillation

POINTS ESSENTIELS• Reconnaître l’ACR

• Alerter

• Débuter une RCP immédiatement et utiliser précocement le DSA augmente les

chances de survie

• Les compressions thoraciques sont prioritaires et réalisées même en l’absence d’in-

sufflations efficaces

• Anticiper la RCP médicalisée en posant une VVP (peu importe le calibre) avec du

sérum physiologique

• Préparer une seringue d’Adrénaline® (ampoule de 5mg/5ml) en attendant l’arri-

vée d’un médecin.

ACTUSOINS • 10 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Actusoins • pratiques

ventriculaire), infarctus du myocarde… D’autres causes

peuvent être à l’origine d’un ACR : respiratoires (embolie

pulmonaire), neurologiques (traumatisme crânien grave),

circulatoires (hémorragie), métaboliques (hypoglycémie

profonde, hyperkaliémie), toxiques…

Comment reconnaître l’ACR et que faire ?Trois signes cliniques :

• Personne inconsciente (aucune réponse à la stimulation)

• Absence de respiration spontanée ou respiration anor-male (gasps)

• Absence de pouls carotidienFace à cette triade, l’objectif de la réanimation est de

rétablir, dans les plus brefs délais, un débit cardiaque

efficace permettant l’oxygénation des cellules cérébrales et

cardiaques selon l’algorythme ci-dessous.

La victime ne respire pas ou « gaspe »

Absence de pouls

Chercher un DAE

Appeler le 15

Reprendre immédiatement

RCP 30 : 2 pendant 2 min.

Continuer la RCP jusqu’à la reprise

d’une ventilation spontanée efficace

ou l’arrivée d’une équipe de réanimation

Reprendre immédiatement

RCP 30 : 2 pendant 2 min.

1 choc 150 - 200 j

biphasique

Demander de l’aide

Choc non conseilléChoc conseillé

Libérer les voies aériennes

La victime de bouge pas, ne répond pas

RCP 30 : 2 jusqu’à l’arrivée d’un DAE

DAE

analyse

le rythme

Algoryhtme de la réanimation cardio-pulmonaire de base avec présence d’un Défibrillateur automatisé externe (d’après les recommandations de la SFAR et la SRLF).

En pratique…1) Alerter les secours (procédure interne, SAMU) et deman-

der de l’aide

2) Débuter immédiatement les gestes de réanimation car-

dio-pulmonaire (RCP) :

• Le massage cardiaque externe (MCE)

- Il consiste à comprimer le cœur entre le sternum et le

rachis dorsal (dépression sternale de 5 à 6 cm) à une

fréquence de 100 à 120/min.

- Le patient doit être installé sur un plan dur.

- L’alternance est de 30 compressions thoraciques suivies

de deux insufflations avec un ballon auto remplisseur à

valve unidirectionnel (BAVU).

- Un relais doit être organisé toutes les 2 à 3 minutes

(inefficacité du MCE).

• La ventilation manuelle

- Le bouche-à-bouche n’est plus pratiqué.

- La ventilation manuelle s’effectue avec un BAVU.

- C’est un geste difficile, nécessitant la libération des

voies aériennes supérieures (hyperextension de la tête)

afin de faciliter le passage de l’air.

La RCP est poursuivie jusqu’à installation du DSA.

3) Installer le défibrillateur semi-automatique

D’utilisation simple, le DSA est un dispositif capable d’ana-

lyser l’activité électrique du cœur, de reconnaître une fi-

brillation ventriculaire et de délivrer un CEE. Il nécessite

quelques précautions d’utilisation :

• Ne pas toucher le patient au moment de l’analyse et du

choc

• Un rasage du torse peut faciliter l’adhérence des élec-

trodes

• La RCP est reprise immédiatement après la délivrance

du CEE

Les manœuvres de réanimation sont poursuivies jusqu’à l’ar-

rivée de l’équipe médicalisée. La poursuite de la prise en

charge est d’assurer la sécurité des voies aériennes (IOT),

de rétablir une activité cardiaque et de traiter la cause. Puis

le patient sera transféré en service de réanimation.

Il est indispensable pour tous les soignants de connaître la

procédure du service en cas d’ACR, de connaître et répéter

régulièrement les gestes de la réanimation cardio-pulmo-

naire, de vérifier le chariot d’urgence et de connaître la

prise en charge de l’ACR. n

LAURENCE PIQUARD, INFIRMIÈRE ANESTHÉSISTE-FORMATRICE

BIBLIOGRAPHIEAlgoryhtme de la réanimation cardio-pulmonaire de base avec présence d’un

défibrillateur automatisé externe (d’après les recommandations de la SFAR et la SRLF)

Quelques liens ludiques :- www.fedecardio.org - brochure à commander

- You tube - Cœur infarctus et massage cardiaque

- You tube - Comment faire un massage cardiaque grâce à « Staying Alive » des Bee Gees

- Dailymotion Fibrillation ventriculaire – SDIS seine et Marne

iStock/Fortish

ACTUSOINS • 11 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 12: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • publi-rédactionnel

APPAREILLAGE DES STOMIES :des origines à nos joursDe « spontanée » (traumatique ou consécutive à un abcès extériorisé) la stomie est

devenu une technique chirurgicale faisant partie du traitement de certaines pathologies

du tube digestif. Les appareillages ont fait progressivement leur apparition pour permettre

aux patients de mener une vie normale.

Respecter la peau, une condition essentielle :Les effl uents émis par la stomie peuvent avoir des effets

désastreux sur la peau s’ils ne sont pas pris en charge.

Il faut ainsi éviter le contact prolongé de la peau avec

les effl uents par une bonne étanchéité péristomiale. Pour

ce faire, les appareillages doivent être au contact de la

peau. Ils ne doivent ni créer de lésions à cause d’un adhé-

sif agressif, trop fort, ni provoquer d’allergie.

Au début des années quatre-vingt, l’apparition des protec-

teurs cutanés a tout changé. Grâce à ces derniers, les ap-

pareillages sont bien tolérés par la peau et s’ils sont bien

ajustés, permettent de conserver la peau en bon état.

Adapter les poches pour favoriser l’acceptationLa peau protégée, les fuites évitées, les préoccupations ont

ensuite porté sur la poche elle-même. Les fi lms, les voiles, le

fi ltre, les systèmes de vidange, la forme, la transparence ou

la couleur, toutes ces caractéristiques ont évolué offrant ain-

si une gamme de produits adaptés à pratiquement toutes

les situations.

Nouveaux matériauxAu fi l des années, plusieurs solutions ont été proposées,

beaucoup de systèmes étaient des appareillages com-

plexes avec de nombreux éléments (tuyau, raccord,

poches, sangles, ceintures, etc.) réutilisables et lavables.

Puis sont apparus les systèmes jetables en une seule pièce,

collés sur la peau avec des adhésifs. À l’époque, ces ap-

pareillages créaient des lésions, leur renouvellement quoti-

dien accentuait cette problématique et les plaies cutanées

péristomiales empiraient. Les pommades, les crèmes, les

teintures n’étaient pas très effi caces.

L’apparition des systèmes « deux pièces » avec un support

Appareillage « une pièce »

ACTUSOINS • 12 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Actusoins • publi-rédactionnel

au contact de la peau et une poche fixée dessus a diminué

les problèmes. En effet, le support restant plusieurs jours en

place, la peau est moins sollicitée. De plus, les adhésifs

puis les gommes adhésives permettant la fixation du sup-

port sur la peau sont peu à peu remplacés par d’innovants

protecteurs cutanés.

Des protecteurs cutanés, plus fins, qui se décollent facile-

ment après une journée seulement, sont ensuite mis au point

pour être utilisés sur les poches « une pièce » associant ain-

si la protection de la peau à la souplesse et la légèreté.

Les points forts des uns sont les faiblesses des autresDe nos jours deux familles d’appareillages sont dispo-

nibles : les « une pièce » et les « deux pièces ».

Les appareillages « une pièce », que l’on change 1 à

2  fois par jour, sont légers, souples, confortables, pra-

tiques, discrets.

Mais, ils ne sont pas toujours adaptés à la stomie par-

fois compliquée à appareiller. La pose doit être réussie en

un seul coup. En effet, un décollement même partiel pour

s’assurer d’une pose correcte entraîne une moins bonne

adhésivité du protecteur cutané. La personne stomisée n’est

pas toujours à l’aise lors du soin et n’est pas sûre de le faire

correctement. Néanmoins ceux qui ont réussi à utiliser un

« une pièce » ne veulent pas en changer.

Le système « deux pièces » présente l’avantage d’une ins-

tallation en deux : pose du support, puis pose de la poche.

La vérification est possible et souvent un « clic » confirme le

bon assemblage ce qui augmente la confiance.

Mais, ces systèmes de fixation poche/support confèrent à

l’appareillage plus d’épaisseur, et diminuent la souplesse

et le confort. Afin de réaliser l’emboîtement, il faut appuyer

sur la poche et sur le ventre, ce qui n’est pas agréable et

parfois douloureux.

À la recherche de solutionsLes fabricants ont alors imaginé des évolutions, pour conser-

ver les avantages du deux pièces tout en diminuant son in-

convénient majeur : le manque de confort et de discrétion.

Ainsi la société ConvaTec propose pour la première fois en

2002 Esteem® synergy™, un système « deux pièces » dont

le dispositif de fixation entre support et poche jusque-là en

plastique épais est remplacé par une mousse adhésive qui

redonne souplesse et une plus faible épaisseur au dispositif.

La facilité d’appareillage du « deux pièces » et le confort

du « une pièce » enfin réunis, cette innovation a été reprise

ensuite par d’autres fabricants avec la mise à disposition

d’un système deux pièces repositionnables.

Qu’utilisent les patients ?Aujourd’hui 22 % des patients on recours aux « deux

pièces » adhésif, 47 % aux « deux pièces » avec emboîte-

ment et 31 % au « une pièce » (Source : GERS officines et

revendeurs, mai 2014).

Si la majorité des patients semble préférer un système deux

pièces classique alors qu’il n’est pas le plus confortable

c’est sans doute parce que c’est celui qui les rassure le plus

en terme d’étanchéité.

Le clip lors de l’emboîtement du « deux pièces » rassure et

génère un sentiment de confort. Cependant la rigidité de

l’assemblage peut provoquer une gêne et le confort phy-

sique n’est alors pas optimal. Souvent dans la journée et

même lors de la pose de la poche, la crainte d’un emboî-

tement incomplet, fait appuyer très fort sur le ventre, geste

qui est répété souvent dans la journée « est-ce que je l’ai

bien emboîté ? »

La mise au point d’un support avec soufflet entre le support

et la poche pourrait représenter une nouvelle avancée. En

effet grâce au large débattement du soufflet qui permet de

passer facilement les doigts en dessous, l’assemblage est

facilité sans appuyer sur le ventre tout en offrant une solidité

de fixation comparable au dispositif rigide. n

JEAN MICHEL MARQUET CADRE INFIRMIER STOMATHERAPEUTE,

RESPONSABLE MARKETING ENVIRONNEMENT DE CONVATEC

Appareillage « deux pièces » adhésif

Appareillage « deux pièces » à emboîtement

ACTUSOINS • 14 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Qu’est-ce l’octenidine ?

L’octenidine ou dichlorhydrate d’octenidine est un agent conservateur qui inhibe, inactive et empêche la prolifération des bactéries.

Qu’est-ce l’octenilin® Solution ?

octenilin® Solution est une solution de rinçage des plaies incolore et sans alcool, destinée à nettoyer et hydrater les plaies chroniques et les brûlures. La solution peut également être utilisée pour retirer les débris de pansement incrustés dans la plaie. Cette solution de rinçage à base d'eau stérile et d’octenidine, contient de l’éthylhexylglycérine, un tensioactif qui réduit sa tension de surface. Il améliore ainsi son comportement mouillant et nettoyant.

Qu’est-ce l’octenilin® Gel ?

octenilin® Gel pour les plaies est un hydrogel à base d'hydroxyéthylcellulose et d’octenidine. Il s'agit d'un gel incolore contenant 87% d’eau qui peut être utilisé seul ou en combinaison avec l’octenilin® Solution de rinçage pour : une détersion optimale, une humidification des plaies sèches, une prévention de la contamination bactérienne de la plaie.

Fabricant : Schülke GmbH | Norderstedt | AllemagneDistributeur : Schülke France SARL www.schuelke.fr28 rue d'arcueil 94250 GentillyTel. 01 49 69 83 78 - Fax. 01 49 69 83 85

*Dispositif medical IIb reglementé qui porte, au titre de cette réglementation, le marquage CE (DQS 0297). N’est pas pris en charge par la sécurité sociale. Lire attentivement la notice.

i-Cicainstitut de la Cicatrisation

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Page 16: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • pratiques

Optimisation de la gestion des exsudats des plaies chroniquespar une technique d’évaluation numérique des exsudatsObjectif : Optimiser l’utilisation des pansements absorbants à l’aide d’un outil d’évaluation

quantitative des exsudats d’une plaie recueilli dans un pansement.

La stratégie de prise en charge des plaies nous suggère

la nécessité d’une cicatrisation en milieu humide. S’il

est admis que l’exsudat, par les nombreuses substances

qu’il apporte dans le lit de la plaie, contribue à la cicatri-

sation, sa quantité et sa composition peuvent parfois être

un facteur de retard de cicatrisation. Mais comment savoir

si la quantité d’exsudat est favorable ou défavorable à la

cicatrisation ?

ProblématiqueIl n’existe, à ce jour, aucun moyen pour évaluer objective-

ment et quantitativement l’exsudat d’une plaie. La seule

évaluation réalisable reste subjective car opérateur/soi-

gnant dépendant.

Face à cette plaie, comment

faisons-nous pour évaluer la

quantité d’exsudat nécessaire

à la cicatrisation de celle-ci, si-

tuée sur la cheville d’un patient

insuffi sant veineux ?

Au vu de ces deux pansements, quel est celui qui a absor-

bé le plus d’exsudat ? Comment pouvons-nous quantifi er les

exsudats recueillis dans ces deux pansements ?

Si nous posons ces questions autour de nous, il ne serait

pas surprenant qu’il y ait plusieurs opinions différentes.

À l’heure actuelle l’évaluation des exsudats se fait de façon

subjective : plusieurs soignants peuvent ne pas partager la

même analyse. De ce fait, face à une plaie exsudative, le

choix d’un pansement absorbant à utiliser ne sera pas le

même. Le pansement reste, pour le soignant, un outil qui

possède des propriétés spécifi ques. Il n'existe donc pas de

mauvais pansements mais des mésusages.

MéthodologieComment passer d’une évaluation subjective à une évalua-

tion objective ?

1. En se référant à la norme EN13726-1 chapitre 3.2

et 3.3 nous avons distingué deux nouvelles catégories de

pansements absorbants, en utilisant les pansements des

gammes existantes. Nous avons identifi é et créé deux

grandes classes : (1)

• La classe des PALE : pansements d’absorption latéralisée

(l’exsudat est absorbé horizontalement dans le pansement)

• La classe des PAVE : pansements d’absorption verticali-

sée (l’exsudat est absorbé verticalement dans le pansement)

Les PALE comprennent les hydrocellulaires qui ont un pou-

voir absorbant de 30 g/100 cm2/24 h. (2)

Les PAVE comprennent les Alginates, les polymères et les

fi bres de CMC qui ont un pouvoir absorbant qui va de

16 g/100 cm2/30 mn. (2)

Comme les pansements absorbants n’ont ni le même mode

d’absorption ni le même pouvoir absorbant, il est néces-

saire de quantifi er les exsudats pour identifi er le pansement

à utiliser.

Celui-ci sera choisi en fonction de son pouvoir absorbant et

de son mode d’absorption.

2. Afi n d’optimiser la prise en charge des plaies exsuda-

tives et d’éviter le mésusage des pansements absorbants,

nous avons créé une unité de quantifi cation des exsudats

par 24 heures : la TENE®

ACTUSOINS • 16 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Actusoins • pratiques

La TENE® est issue d’un algorithme mathématique permet-

tant de quantifi er les exsudats. Pour défi nir le score TENE®,

nous nous basons sur la classifi cation EN 13726 en lien

avec les coeffi cients d'absorption et de relargage des diffé-

rentes gammes de pansements et le coeffi cient de viscosité

des exsudats produits par une plaie.

3. Comme nous avons identifi é deux gammes de panse-

ments, les PALE et les PAVE, nous avons développé, pour

quantifi er les exsudats d’une plaie, un outil permettant

de quantifi er les exsudats recueillis dans le pansement,

l’ATOUPLAIE®. Il est gradué de 1 à 6 TENE® que vous met-

tez sur la partie absorbante de votre pansement. Par trans-

parence vous visualisez dans quelle zone l’exsudat s’arrête.

Il ne vous reste plus qu’à noter la valeur de la TENE®.

4. Dans notre exemple ci-contre l’exsu-

dat s’arrête à 2 TENE®.

Pour le multicouche il suffi t de quanti-

fi er l’exsudat absorbé sur chacune des

couches avec un ATOUPLAIES® et d’en

faire la somme. Exemple couche 1 : 2 TENE® et la couche

2 : 3 TENE®, ce qui nous fait un total de 5 TENE®

5. Quel pansement utiliser en fonction du score TENE®

obtenu ? Pour les plaies faiblement exsudatives (de 1 à 3

TENE®) : les hydrocellulaires. Pour les plaies fortement exsu-

datives (plus de 4 TENE®) : les alginates, les polymères et

les fi bres de CMC.

Exemple(3)

À JO de la prise en charge un PALE a été posé sur la plaie (1).À J1 au retrait, une évaluation de la TENE®, avec

l’ATouPlaie®, est réalisée (3).Nous pouvons visualiser sur l’ATouPlaie® un exsudat à 5

TENE® (3). Nous savons que les PALE ne sont pas adaptés

pour 5 TENE®.

Nous constatons que le lit et les berges de la plaie sont

macérées (2). Ceci valide notre hypothèse : l’utilisation des

hydrocellulaires n’est pas adaptée pour 5 TENE® d’exsudat.

À J1, lors de la réfection du pansement, nous utilisons un

PAVE en multicouches (4).À J2, lors de la réfection du pansement, nous évaluons

l’exsudat de la plaie à 5 TENE® (5). Nous observons que

le lit et les berges de la plaie ne sont plus macérées (6).La plaie présente donc une évolution favorable.

Nous avons poursuivi les réfections de pansement en utili-

sant des PALE ou des PAVE en fonction du score TENE® (8).Lorsque nous utilisons un pansement absorbant en relation

avec le score TENE® (8), nous constatons que la plaie ne

présente pas de macération et que le lit de la plaie reste

bourgeonnant (7).L’utilisation d’un PALE ou d’un PAVE en fonction de l’éva-

luation numérique de l’exsudat de la plaie, a favorisé la

cicatrisation de la plaie (9) en huit semaines après le début

de la prise en charge du patient.

Conclusions• Une corrélation a été établie entre le score TENE® obtenu

et le pansement absorbant à utiliser.

• Cette technique, simple d’utilisation, optimise la gestion

des exsudats et donc favorise la cicatrisation de la plaie.

• Avec la TENE® nous passons de la subjectivité à l’objec-

tivité dans l’évaluation quantitative des exsudats produits.

• L’utilisation du score TENE® permet d’éviter les mésusages

et d’améliorer également la prise en charge et le suivi des

plaies par l’utilisation d’un langage commun. n

PHILIPPE VISEUX DE POTTER, INFIRMIER LIBÉRAL,

DIRECTEUR DE LA SOCIÉTÉ ATOUSOINS FORMATION CONTINUE

(1) Étude Ph. Viseux de Potter réalisée sur l’ensemble des pansements absorbants 2011-2014 Article Actusoins Juin Juillet Août 2014 page 8 à 12.

(2) Arrêté du 16 juillet 2010 relatif à la modifi cation de la procédure d’inscription et des conditions de prise en charge des articles pour pansements inscrits à la section I, chapitre 3, titre 1er de la liste prévue à l’article L. 165-1 (LPP) du code de la sécurité sociale.

(3) Étude réalisée chez un patient insuffi sant veineux présentant une plaie sur la face latérale de la cheville droite mis sous contention Bifl ex® - Durée de la prise en soins 8 semaines fi n de cicatrisation.

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ACTUSOINS • 18 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Actusoins • vie libérale

HAD/infirmières libérales :complémentaires ou concurrentes ?Entre les infirmières libérales et les services d’hospitalisation à domicile, la saine

complémentarité sur un territoire s’avère difficile. En pratique, les premières se plaignent

plutôt d’un chevauchement… De quoi engendrer de réelles crispations.

Elles ont senti le vent du boulet » : le développement

qu’a connu l’HAD en région Languedoc-Roussillon de-

puis 2010 a eu un vrai impact sur le ressenti des infir-

mières libérales, selon Jean-François Bouscarain, président

de l’URPS (Union régionale des professions de santé) infir-

mier. Pour apaiser le climat, l’URPS a lancé une enquête au-

près des infirmières de la région. Principaux points litigieux :

des critères d’inclusion en HAD pas toujours justifiés et une

concurrence déloyale.

L’ampleur des difficultés recensées par l’URPS est certes

spécifique au Languedoc-Roussillon, une région où le déve-

loppement de l’HAD n’a réellement démarré qu’en 2010,

devenant dès lors rapide et intense. Cette dynamique bru-

tale a provoqué de véritables remous dans l’organisation

«

© Jose Oto/BSIP

ACTUSOINS • 20 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Actusoins • vie libérale

locale des soins… Sur la nature du constat, en revanche,

« les mêmes difficultés nous sont remontées régulièrement »,

assure Armand Desvignes de l’URPS infirmier Nord Pas-de-

Calais. De même, en Aquitaine, son homologue a lancé

une enquête sur ce thème.

Détournement de clientèle ?Au premier rang des plaintes : les infirmières libérales inter-

rogées assurent que l’HAD est parfois prescrite pour des

indications qui n’en relèvent pas, comme des pansements

simples associés à du nursing. « L’Assurance Maladie a

fait des contrôles dans la région qui vont dans ce sens »,

assure Jean-François Bouscarain.

Le docteur Elisabeth Hubert, présidente de la FNEHAD, ne

renie pas le constat : « il y a probablement des dérives en

termes d’indications, mais c’est surtout parce que les cri-

tères d’inclusion définis dans les textes sont flous. Ce n’est

pas faute d’avoir insisté auprès des tutelles pour faire évo-

luer cela ». La Fédération a d’ailleurs commencé à travailler

en ce sens avec la Haute Autorité de Santé. Les choses

devraient donc évoluer. « Mais la plupart des difficultés

tiennent en réalité à des méconnaissances réciproques,

estime Elisabeth Hubert. Cela s’arrange dans le temps. La

meilleure preuve étant que ce sont parfois les infirmières

libérales qui désormais font appel à l’HAD ».

« Certains patients se voient proposer la HAD comme une

suite normale de l’hospitalisation », rapporte Patrick Experton,

président de l’URPS Infirmiers Aquitaine. « Il n’est pas rare

que les médecins traitants ne soient pas informés, alors que

leur accord préalable est indispensable », assure Armand

Desvignes. À leur décharge, « il est beaucoup plus facile

pour les services hospitaliers de passer le relais à l’HAD que

d’organiser la sortie en ambulatoire », selon Patrick Experton.

Mais le détournement en sortie d’hospitalisation, associé à la

possibilité pour la HAD de communiquer sur leurs services (au

contraire des libérales) ravive le ressentiment.

Il n’y a pas de systématisme, reconnaît ce dernier : « la

qualité des relations entre HAD et libéraux est vraiment dif-

férente d’un service à l’autre, en fonction de la direction

du service ou de celle de son établissement ». Mais quel

que soit le mode de fonctionnement des HAD, les libé-

rales de terrain perçoivent un détournement de clientèle :

« lorsque les services de HAD ont des infirmières salariées,

le recours au libéral est moins important » constate Armand

Desvignes. À l’inverse, « lorsqu’ils recourent ponctuellement

à des libérales, il y a parfois un détournement vers quelques

cabinets privilégiés au détriment des autres », assure Jean-

François Bouscarain.

Des accusations qui, pour la présidente de la FNEHAD,

ne sont justifiées qu’à la marge. « Il est toujours facile de

s’appesantir sur des histoires de chasse et d’occulter les

réussites de coopération qui sont aujourd’hui la majorité,

même si nous aussi nous déplorons régulièrement des

manquements chez certains IDEL : absence de traçabilité,

facturations excessives. Mais nous ne faisons pas de ces

comportements une généralité ». D’autres rechignent à tra-

vailler pour le compte d’une HAD parce qu’elles y perdent

leur indépendance. Sans compter que « beaucoup d’HAD

ont des difficultés à trouver des infirmières libérales d’as-

treinte de nuit ou le week-end ». Les torts seraient partagés.

Mieux se connaîtreAucune cellule de concertation ne vient apaiser les dissen-

sions. Quelques services d’HAD ont mis en place des com-

missions internes. Certaines ARS – comme la Bourgogne –

ont installé un comité régional de l’offre en HAD. Mais

d’une manière générale, rares sont les instances locales ou

territoriales qui permettent aux deux parties d’échanger et

de se concerter pour résoudre les sources de conflits.

Parmi les sujets qui fâchent : la rémunération des actes de

coordination. « En pratique, les infirmières libérales qui in-

terviennent pour le compte de la HAD font des actes de

coordination avec le médecin traitant, la famille, pour la

gestion du matériel. Activité que les services de HAD ne

considèrent pas comme telle », explique Jean-François

Bouscarain, et ne rémunèrent pas.

Pour Elisabeth Hubert, le problème est sémantique : « les

deux parties utilisent le même terme, mais la coordination

qu’assure l’infirmière au chevet du patient n’a rien à voir

avec celle de l’infirmière coordinatrice de la HAD. On

parle là d’une coordination organisationnelle, entre médi-

cal, paramédical et social ». Confortées par des injonctions

ministérielles, les services de HAD refusent de verser la MCI

(majoration de coordination infirmière), alors que les libé-

rales la revendiquent. Cependant, « travailler avec les HAD

reste attractif pour les libéraux qui bénéficient de tarifs non

dégressifs en cas d’actes multiples. Un intérêt financier que

nombre d’IDEL reconnaissent », insiste Elisabeth Hubert.

Cette disposition est justement remise en question par cer-

taines HAD. « Beaucoup de choses ont changé depuis

que nous avons signé le premier modèle de convention

avec les syndicats infirmiers il y a cinq ans. La pression

économique est forte sur certains établissements d’HAD qui

veulent faire évoluer ce document de référence », indique

Elisabeth Hubert. Elle vient ainsi d’inviter les représentants

professionnels à renégocier cet accord-cadre. L’occasion,

probablement, d’évoquer les autres difficultés et de faire

évoluer leurs relations.

CAROLINE GUIGNOT

“Il y a probablement des dérives en termes d’indications, mais c’est surtout parce que les critères d’inclusion définis

dans les textes sont flous.

ACTUSOINS • 22 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 23: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

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Page 24: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • vie libérale

EXERCER EN MAISONS

DE SANTÉ :

LES PLUS… ET LES MOINS

L’exercice regroupé entre plusieurs professionnels de santé au sein d’une même

structure est à la mode. Les avantages listés par les adeptes de cette organisation,

dont les infirmières libérales, sont nombreux. À qui le tour ?

Marie-Christine Dufresne, dans son cabinet, à la maison de santé pluridisciplinaire de Segonzac (Poitou-Charentes)

© DR

ACTUSOINS • 24 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Actusoins • vie libérale

Composition :Les 23 conseils régionaux de l’Ordre sont com-posés d’infirmiers élus pour 6 ans au suffrage direct par les conseillers départementaux et interdépartementaux titulaires. Ils représentent chacun des trois collèges : infirmiers exerçant à titre libéral, salariés du secteur privé et salariés du secteur public. Le nombre de conseillers varie selon le nombre d’inscrits par région.

Pour connaitre la composition de votre conseil régional : www.elections-oni.fr

Modalités de vote :Le vote aura lieu uniquement par correspon-dance.

Dépôt des candidatures :Sont éligibles tous les infirmiers inscrits au ta-bleau de l’Ordre depuis 3 années à la date de l’élection (soit avant le 29 janvier 2012), à jour de leur cotisation ordinale et n’ayant fait l’objet d’aucune sanction disciplinaire.

La clôture du dépôt des candidatures est fixée au vendredi 12 décembre 2014 à 16 h 00.

Pour connaitre les modalités précises de dépôt de candidature : www.elections-oni.fr

Ann

once

léga

le

LE JEUDI 29 JANVIER 2015Le conseil régional remplit, sur le plan régional, les missions confiées à l’Ordre par la loi. Il assure les fonctions de représentation de la profession dans la région ainsi que la coordination des conseils départementaux ou interdépartementaux. Il étudie les projets, propositions ou demandes d’avis qui lui sont soumis par les instances compétentes en matière de santé sur le plan régional. Il est notamment l’interlocuteur de l’agence régionale de santé. Il peut décider la suspension temporaire du droit d’exercer en cas d’infirmité du professionnel ou d’état pathologique rendant dangereux l’exercice de sa profession.

L’exercice au sein d’une maison de santé pluriprofes-

sionnelle (MSP) permet à des professionnels médi-

caux et paramédicaux de travailler en partageant les

mêmes locaux. Cette organisation a généralement lieu à

l’initiative des professionnels eux-mêmes qui ne veulent

plus exercer seuls dans leur cabinet et trouvent des avan-

tages à l’exercice collectif, mais aussi des collectivités

qui, face aux déserts médicaux, souhaitent attirer les pro-

fessionnels en vantant les mérites d’un exercice collectif.

« C’est la communauté de communes qui a eu la volonté

de créer cette MSP par rapport au départ à la retraite

du médecin et à la crainte du désert médical », raconte

Corine Larroucau, infirmière libérale à la maison de santé

de la communauté de commune du Canton de Lembeye

(Aquitaine).

Un choix professionnel« Contrairement aux médecins et aux pharmaciens qui

peuvent être confrontés à des difficultés gérables en inté-

grant une MSP, celles qui peuvent avoir une vraie com-

plexité à l’installation sont les infirmières libérales », soutient

Pierre de Haas, président de la Fédération française des

maisons et pôle de santé (FFMPS).

En cause ? Encore une grande partie des infirmières libé-

rales vivent du nursing et le fait de travailler en équipe peut

leur faire abandonner le nursing pour les soins complexes.

« Si l’infirmière entre dans une équipe et que le médecin

joue le jeu, il n’y aura pas de problème, fait savoir Pierre

de Haas. D’autant que les médecins ont au moins 5 % de

patients complexes, donc largement de quoi faire travail-

ler une infirmière. Mais si le médecin ne donne pas plus

de prescriptions de patients complexes à l’infirmière, alors

économiquement, cela peut être dangereux pour elle. »

Il est donc impératif de mettre cette question sur la table dès

le début de l’organisation en groupe. « Chaque profession

est nécessaire dans l’équilibre économique de l’autre, et

l’idéal est d’organiser une réunion une fois par an pour voir

si quelqu’un est en difficulté », recommande-t-il.

Charges plus élevées mais plus de confortAutre source de questionnement : les charges souvent plus

élevées en MSP notamment parce qu’il y a du personnel.

« Mais le personnel qui s’occupe de l’administratif permet

de dégager du temps pour faire plus d’actes, indique Pierre

de Haas. Donc normalement cela génère une hausse du

chiffre d’affaires et une meilleure productivité du soin. »

Les infirmières libérales payent aussi le plus souvent un loyer

plus important. « On est locataire de la communauté de

commune, témoigne Corine Larroucau. Le montant du loyer

a un peu augmenté mais je reste satisfaite de mon choix

car j’ai un meilleur confort de travail. Avec notre nouveau

cabinet, nous avons plus d’espace et sommes dans la

conformité. »

« Nos conditions de travail ont changé et se sont amé-

liorées, estime également Marie-Christine Dufresne, infir-

mière libérale à la maison de santé pluridisciplinaire de

Segonzac (Poitou-Charentes). Les locaux sont plus adaptés,

lumineux et de plain-pied. »

“Chaque profession est nécessaire dans l’équilibre économique de l’autre, et l’idéal est d’organiser une réunion une fois par an pour voir si quelqu’un est en difficulté.

ACTUSOINS • 25 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 26: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • vie libérale

Miser sur la collaborationOutre l’aspect économique, la crainte de retrouver, comme

à l’hôpital, une organisation hiérarchique avec le médecin,

peut freiner. « D’après moi, il s’agit d’un faux problème car

cela dépend des relations entre professionnels, considère

Pierre de Haas. D’autant que ce sont des professionnels

libéraux, les décisions sont donc prises conjointement et

généralement dans le cadre d’un protocole de travail. »

« Pour éviter cette crainte, il faut bien répartir les rôles dès le

départ, souligne Élodie Praud, infirmière libérale au sein de

la MSP Vie et Santé au Fenouiller (Pays de la Loire). Chez

nous, cela se passe bien. On travaille en collaboration et

on garde aussi nos propres patients. C’est une question

d’organisation. »

« On n’a aucune crainte d’une éventuelle hiérarchie avec

les médecins », poursuit Marie-Christine Dufresne. Avant de

faire le choix, il y a trois ans, de travailler en MSP, elle

travaillait dans un cabinet avec une consœur. « Pour aller

voir les médecins, il fallait se déplacer et on ne les connais-

sait pas tous très bien. Aujourd’hui, les médecins sont plus

à l’écoute. C’est rassurant de les avoir vers nous. Cela

nous a rapproché, on se connaît plus et on ose davantage

discuter. »

Autour du patientL’exercice au sein d’une MSP modifie la pratique des pro-

fessionnels. Ils sont à la fois autonomes dans leurs déci-

sions, mais ils peuvent se solliciter mutuellement lorsqu’il y

a un problème autour d’un patient commun, se retrouver de

manière formelle au cours d’une réunion, ou de façon infor-

melle, dans les couloirs, pour échanger des informations et

élaborer des protocoles pour le patient.

« Je suis satisfaite de mon choix car je ne suis pas seule

dans mes décisions, indique Élodie Praud. Entre profession-

nels de la MSP, on fait des réunions de coordination sur la

prise en charge de patients complexes que nous avons en

commun, afin de trouver pour eux la solution optimum. »

« La MSP apporte un confort de soin pour le patient, ajoute

Marie-Christine Dufresne. Dès que l’on a un souci avec un

patient, on peut aller voir le médecin qui est dans le cabinet

d’à côté. La surveillance des patients est donc mieux assu-

rée car on partage plus d’informations et on est davantage

au courant des pathologies. »

« Il y a 10 ans, quand je recevais un patient lourd, j’avais

beau donner des conseils, je ne le revoyais que quelques

mois plus tard, témoigne Pierre de Haas. Par contre, l’in-

firmière libérale peut le voir tous les jours si je fais une

prescription. Le fait de nous voir entre professionnels porte

ces fruits. La MSP permet des protocoles sur des facteurs de

risque et donc une réponse homogène des professionnels

de santé. »

Et en voyant le patient tous les jours, l’infirmière libérale

peut aussi devenir sa référente. Elle a une place centrale

dans le suivi des patients complexes. Les patients aussi ap-

prouvent ce mode de fonctionnement. « Ils sont satisfaits de

la proximité des soins et de la possibilité d’avoir tous les

professionnels de santé réunis au même endroit, témoigne

Élodie Praud. Il est également rassurant pour eux de savoir

que nous échangeons sur leur cas entre professionnels. »

Organisation juridiqueLes professionnels de santé qui souhaitent travailler dans

une structure de groupe peuvent se regrouper comme ils

le souhaitent. Mais certaines MSP ont été éligibles pour

faire partie d’une expérimentation sur les nouveaux modes

de rémunération et prétendre à des dotations en équipe

comme prévu par la loi Hôpital, patients, santé, territoires

de 2009. Pour en bénéficier, les professionnels ont dû

créer une Société interprofessionnelle de soins ambula-

toires (SISA), seule structure juridique permettant de perce-

voir des rémunérations communes. Le cahier des charges

exige également que le travail en équipe s’organise au-

tour d’un projet de santé. « On a créé une SISA, informe

Marie-Christine Dufresne. Les premières subventions nous

ont permis d’acheter du matériel commun. Puis, nous fai-

sons une réunion une fois par mois pour parler de l’orga-

nisation. »

Le fait de ne pas faire partie des expérimentations n’em-

pêche pas pour autant le travail en commun. « On a envi-

sagé de travailler sur un dossier partagé, indique Corine

Larroucau. Mais ce n’est pas encore fait. Pour le moment,

on se coordonne par écrit et verbalement. On n’a pas ins-

tauré de fréquence de contact. Si un dossier est critique, on

embraye tout le monde, c’est plus facile et rapide ! »

« On pourrait envisager une évolution, suggère Pierre de

Haas. Par exemple, les infirmières sont plus compétentes

que les médecins dans le domaine des plaies et cicatri-

sations. Mais actuellement, le patient doit passer par le

médecin pour avoir une prescription, sinon il n’y a pas de

cotation pour l’infirmière. On pourrait faire en sorte que

le patient puisse aller directement vers l’infirmière et que

le médecin se contente de l’ingénierie des soins. » Et de

conclure : « L’équipe doit se structurer et développer une ca-

pacité d’organisation, car si les libéraux ne s’en occupent

pas, c’est l’État qui va le faire à leur place. » n

LAURE MARTIN

“Dès que l’on a un souci avec un patient, on peut aller voir le médecin qui est dans le cabinet

d’à côté. La surveillance des patients est donc mieux assurée car on partage plus d’informations et on est davantage au courant des pathologies.

ACTUSOINS • 26 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Actusoins • vie libérale

Du pansement à l’expertise :une aide au suivi des plaies

Fournir le matériel et les pansements nécessaires au pied du patient, mettre en place

un protocole adapté et garantir une expertise grâce à la télémédecine : le projet Suite

de Soins se concrétise dans une douzaine de régions.

Escarres, ulcères, plaies cancéreuses… « Il y a des

plaies que l’on a vraiment du mal à prendre en

charge. Une de mes patientes avait une plaie qui,

après un an, ne cicatrisait toujours pas. Je n’avais trouvé

aucune solution auprès de l’hôpital ou des médecins de

ville. Grâce à l’aide de Suite de Soins, l’évolution de la

plaie s’est nettement améliorée », raconte Leila Benachour.

« C’est important de pouvoir faire appel à des experts poin-

tus dans le domaine de la cicatrisation et de disposer de

protocoles adaptés », ajoute cette infirmière libérale lyon-

naise qui a aussi participé à un module de formation sur les

plaies cancéreuses dispensé chez Suite de Soins.

L’idée de départ ? « Les infirmières libérales sont souvent

livrées à elles-mêmes et le soin des plaies pose souvent

des problèmes particuliers qui nécessite une expertise.

Les infirmières sont polyvalentes et n’ont pas toutes un DU

plaies et cicatrisations. Quant aux médecins de villes et aux

pharmaciens, ils ne sont pas forcément spécialisés dans

ce domaine », explique Hamid Lala, responsable natio-

nal Formations et expertise. « On estime à deux millions

et demi de plaies chroniques soignées chaque année en

France », rappelle-t-il.

Harmoniser les pratiquesGrâce à l’expérience acquise au travers de ses trente-trois

cabinets Studiosanté spécialisés en coordination de soins

ville/hôpital dans le domaine de la perfusion à domicile

« hors des murs de l’hôpital », Gérald Vignal, Pdg du

groupe, a eu l’idée de créer ce concept pour optimiser la

prise en charge de plaies en ville. Après un test en région

lyonnaise en 2013, douze agences ont vu le jour sur le

territoire français. Le réseau poursuit son développement

sous forme de concessions.

Première étape : « quand le médecin fait une ordonnance

ou l’infirmière la renouvelle, nous livrons sans dépassement

par rapport au prix remboursé les dispositifs et pansements

au domicile du patient ou au cabinet de l’infirmière. Nous

fournissons aussi gracieusement certains articles comme

des curettes de détersion, des gels alcooliques,… »,

explique Hamid Lala. « Cela nous évite de courir à gauche

et à droite pour tout récupérer », souligne Leila Bénachour.

Ensuite, une personne de l’équipe se rend sur place ou uti-

lise la télémédecine pour effectuer une expertise de la plaie

et orienter l’infirmière de ville en proposant un protocole de

soin adapté. « Notre activité nous permet ainsi de favoriser

l’harmonisation des pratiques », précise Hamid Lala.

Dernière innovation : Tom3, un logiciel de télémédecine

permet aux professionnels de santé de suivre le patient à

distance, de visualiser l’évolution de la plaie et de partager

ses données de manière sécurisée.

CLAIRE DUBOIS

Pour aller plus loin : www.studioholding.care

Leila Benachour et Hamid Lala chez un patient. © DR

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Actusoins • vie professionnelle

DES GREFFONSPRÉLEVÉS PAR DES INFIRMIERS

Depuis quelques mois, une poignée d’infirmiers répartis dans une dizaine

d’établissements de santé peut prélever des cornées sur cadavres frais, au même titre

que les médecins. Un protocole de coopération prometteur qui pourrait bientôt être

transposé au prélèvement de peau.

L’offre en greffons de cornée reste insuffisante en France,

malgré un nombre important de prélèvements : « en

2013, 9 937 cornées ont été prélevées, mais seules

4 429 ont été posées », décrit le Dr Didier Noury, chef du

service de régulation et d’appui Grand Ouest à l’Agence

de la Biomédecine. Pourquoi un tel delta ? « Pour des motifs

de qualité essentiellement ».

Le docteur Alain Gaudray, anesthésiste au CH de

Chalon-sur-Saône, explique : « après prélèvement, la sécu-

rité bactériologique et virologique du greffon est évaluée

et explique pourquoi beaucoup d’entre eux ne pourront

être implantés. Mais la qualité macro et microscopique est

aussi déterminante dans cette équation : plus la cornée est

prélevée rapidement après le décès, plus le greffon sera

de bonne qualité ». Sans compter les prélèvements qui ne

peuvent pas être réalisés parce que la famille veut rapide-

ment récupérer le corps de leur défunt, un temps pas tou-

jours compatible avec les disponibilités du corps médical.

C’est ici qu’intervient l’intérêt d’une délégation infirmière :

plus le nombre de préleveurs potentiel est élevé dans un ser-

vice, plus il est réalisable. Une option d’autant plus logique

que les infirmiers sont aux côtés des médecins lorsqu’ils font

le prélèvement et ont une place active en péri-opératoire,

préparation du prélèvement, conditionnement et envoi des

greffons…

De la démarche locale au protocole nationalLorsque les coopérations interprofessionnelles ont été ren-

dues possibles grâce à la loi Hôpital, patients, santé,

territoires (HPST) du 21 juillet 2009, deux équipes hos-

pitalières ont travaillé isolément sur un protocole territorial

de coopération interprofessionnelle à Chalon-sur-Saône et

à Brest. Une fois ces projets portés à la connaissance de

la Haute Autorité de Santé (HAS), celle-ci les a incitées à

travailler ensemble sur un protocole à visée nationale. La

démarche était justifiée : « les protocoles locaux doivent

répondre à un besoin territorial alors qu’ici nous avons

bien un besoin partagé par toutes les régions, explique le

Dr Alain Gaudray. Ceci est d’autant plus vrai que le péri-

mètre territorial des banques de tissus s’élargit et devient

interrégional ».

De gauche à droite, Céline Bravais, Alain Gaudray, Michael Senneville et Rémy Tentoni dans la salle de prélèvement située dans la chambre mortuaire du funérarium de l’hôpital.

© DR

ACTUSOINS • 30 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Actusoins • vie professionnelle

La validation du protocole par la HAS a permis d’entre-

prendre au niveau de chaque région intéressée les demandes

d’autorisations : les agences régionales de santé (ARS) de

Bourgogne de PACA puis de Bretagne ont délivré leurs arrêtés

d’autorisation du protocole. Depuis, d’autres établissements

d’Auvergne, de Rhône-Alpes, d’Alsace, d’Île-de-France, et des

Pays de Loire se sont inscrits dans le mouvement.

En pratique, seuls les médecins et les infirmiers volontaires

et compétents* en la matière adhèrent au protocole. Dès

lors, une lettre mutuelle d’engagement est signée entre

chaque binôme. Les responsabilités et missions de chacun

sont clairement définies à chaque étape du prélèvement,

dès le décès constaté. Seuls le geste de prélèvement et le

conditionnement de la cornée sont délégués, la responsa-

bilité juridique restant sous l’autorité médicale.

Un moment délicat pour les famillesRémy Tentoni est l’un des trois infirmiers coordonnateur des

prélèvements d’organes et de tissus à pratiquer le prélève-

ment à Chalon-sur-Saône : « il est souvent difficile de trouver

un bon timing avec les familles, à un moment si délicat.

Concilier la disponibilité des médecins et la faisabilité du

prélèvement n’était pas toujours évident. Les deux autres

infirmiers coordinateurs et moi-même complétons la dispo-

nibilité des trois médecins pour optimiser les possibilités de

prélèvement ». Une nouvelle compétence bien acceptée des

familles, « avec lesquelles nous avons déjà engagé le dia-

logue, car ce geste technique complète la relation très forte

que nous avons établi au travers de ce moment difficile ».

Techniquement, le geste est « assez simple ». Il consiste à

découper une collerette autour de la cornée, en laissant

le globe en place. La cornée est ensuite plongée dans un

liquide de conservation. Un conformateur, sorte de coquille

en plastique est en ensuite positionnée sous la paupière

pour redonner la rotondité à l’œil. « Il faut environ trente

minutes. Nous opérons dans une salle adaptée de la

chambre mortuaire, dans les conditions d’asepsie habi-

tuelle des interventions ».

Comme les autres infirmiers, Rémi Tentoni a suivi une forma-

tion spécifique pour acquérir cette compétence : théorique

d’abord, dans le domaine de la physiologie et de l’ana-

tomie, puis pratique, sous la tutelle d’un chirurgien. Ensuite

durant un tutorat de quelques semaines, l’infirmier passe

de la participation active à la délégation totale de l’acte

auprès de l’un des médecins du service.

Une valeur ajoutée transposable« Grâce au raccourcissement des délais de prélèvement, le

taux d’acceptation des greffons de notre établissement est

passé de 50 % à plus de 65 % » se félicite l’anesthésiste.

Dans les prochaines semaines, l’ARS Bourgogne doit tirer

un bilan du protocole mis en œuvre depuis un an au Centre

Hospitalier de Chalon-sur-Saône. Il en sera de même dans

les autres régions à l’issue d’un an d’exercice. De quoi

mieux évaluer la pertinence du dispositif et motiver d’autres

régions et d’autres établissements. « L’objectif est de pou-

voir atteindre l’autosuffisance en greffons de cornée au ni-

veau national », explique le Dr Didier Noury.

Dans le délai, certaines équipes ont déjà à penser à trans-

poser le protocole au prélèvement de peau. « Comme

pour la cornée, c’est un geste qui ne pose pas de pro-

blème spécifique autre que technique sur une personne

décédée, reconnaît ce dernier. Un tel protocole permettrait

de répondre aux besoins, sachant que malgré les alterna-

tives artificielles, on a importé 7 mètres carrés de peau en

2012 ». Le projet est en cours de soumission à la HAS. n

CAROLINE GUIGNOT

* Diplômés depuis au moins trois ans, exerçant en ophtalmologie, IBODE ou coor-donnateur des prélèvements de tissus et d’organes.

“Les responsabilités et missions de chacun sont clairement définies à chaque étape du prélèvement.

ACTUSOINS • 31 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Actusoins • vie professionnelle

PRÉMAS AUX PETITS SOINS

dans un COCON

Soudain, le scope d’un bébé s’alarme. En un quart de

seconde, Aurore, infi rmière, se précipite dans sa pe-

tite chambre pour vérifi er l’état du nourrisson. Fausse

alerte : ce n’était qu’une apnée du sommeil passagère. Le

rythme cardiaque retourne rapidement à la normale, même

si la surveillance sera renforcée dans les heures à venir.

Dans les quatre coins de l’unité de néonatalogie de la ma-

ternité Cochin de Port-Royal (AP-HP), les scopes renseignent

les personnels soignants sur les constantes vitales des bé-

bés couvés, 24h sur 24.

Mylène Bigard, 30 ans, est l’infi rmière référente du pro-

jet Nidcap (Newborn Individualized Developmental Care

and Assessment Program). En France, seul le centre de

Brest propose cette formation, qui, basée sur l’observation,

permet de décrypter le comportement du bébé, de recon-

naître les signes d’un stress, de favoriser son bien-être.

« Contrairement aux soins habituels, avec la formation

Nidcap, c’est nous qui nous adaptons aux besoins du

bébé, pas lui. C’est l’enfant qui nous dit quand il est réveil-

lé. On ne va pas couper son sommeil pour un soin, sauf ur-

gence vitale », explique la jeune femme, qui, par manque

d’effectifs à Brest, a été formée en Belgique. À son retour,

elle a travaillé dix-neuf mois pour fi nir de valider ses acquis

et rédiger son mémoire.© Natacha Soury

Encore trop rares sont les

établissements en France à

proposer un soin aussi pointu

que la maternité de l’hôpital

Cochin, qui a fait le choix de

s’orienter vers le projet Nidcap.

Reportage dans une unité

d’excellence, pour le bien

des grands prématurés.

“C’est nous qui nous adaptons aux besoins du bébé, pas lui. C’est l’enfant qui nous dit

quand il est réveillé. On ne va pas couper son sommeil pour un soin, sauf urgence vitale.

”ACTUSOINS • 32 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Actusoins • vie professionnelle

Deux journées de formation

Quand Mylène Bigard intègre Cochin il y a sept ans, elle

s’investit dans un groupe de travail de soins et de déve-

loppement, et c’est le programme Nidcap qu’elle choisit.

Dès lors, elle convainc l’hôpital de fi nancer sa formation

totale (coût de 7 000 euros), et chaque année, d’envoyer

au moins une infi rmière en Belgique pour deux jours de

formation, comme Aurore. Le premier jour est réservé à des

observations et donne des outils, le second destiné à un

cas pratique.

Les bénéfi ces sont tellement évidents – confort de l’enfant

sur le plan respiratoire, digestif, temps d’hospitalisation en

baisse… – que les résultats ont achevé de convaincre la

direction. À terme, Mylène espère qu’au moins 10 % des

soignants seront certifi és Nidcap dans la maternité afi n de

pouvoir devenir centre de formation, et prétendre à des

subventions.

Le service dans lequel les deux infi rmières évoluent est or-

ganisé spécifi quement pour un accueil optimal des nou-

veau-nés. Les niveaux lumineux et sonore sont baissés

pour se rapprocher au maximum des conditions de vie in-

tra-utérines. Des chambres individuelles ont été construites,

même si des chambres multiples existent également pour les

jumeaux ou les triplés. En tout, soixante-trois bébés peuvent

être accueillis, à partir de vingt-quatre semaines. En des-

sous de vingt-quatre semaines et de cinq cents grammes,

l’OMS recommande de ne pas réanimer.

L’observation au cœur du soinDans le service, Mylène Bigard est la seule infi rmière for-

mée et certifi ée, mais il y a une kiné et un médecin référent

formés et certifi és. Les autres personnels formés sont partis

vers de nouveaux horizons, Mylène a donc un rôle détermi-

nant dans la transmission de son savoir. « Cette formation

est presque devenue incontournable, c’est dans l’ordre des

choses », estime Aurore.

Les pratiques changent, les soins aussi. « La nouvelle gé-

nération de pédiatres est éduquée différemment. J’ai été

formée pour aspirer un bébé toutes les 3 heures, quelle que

soit la situation. Pour certains, il est légitime de continuer

les soins de cette façon, mais au fur et à mesure, on prend

conscience qu’avec ces habitudes, on fait des choses qui

ne sont pas toujours optimales pour un bébé, explique

Aurore aide la maman de Gabriel à le positionner pour une séance de « peau à peau ».

© Natacha Soury

“Les niveaux lumineux et sonores sont baissés pour se rapprocher au maximum

des conditions de vie intra-utérines.

ACTUSOINS • 33 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 34: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • vie professionnelle

Aurore. Bien sûr, l’alimentation se fait à heure fixe donc on

a peu de marge de manœuvre car on doit faire les soins

à un moment où l’enfant est réveillé. Mais on profite de

l’alimentation pour faire d’autres soins, on le réinstalle ou

on change ses couches, » détaille-t-elle encore.

Ces solutions peuvent être pratiques, comme l’explique

Mylène : « il faut se détacher de l’idée que l’on ne fait les

soins qu’à jeun, sinon le bébé va régurgiter. Cela veut dire

forcément avant les repas. En réalité en l’installant sur le côté

pour qu’il ne soit pas brusqué, cela se passe très bien. »

Un cocon en microbulles de polystyrèneMais aussi techniques : à ce titre, le cocon est devenu indis-

pensable. Ce tube en microbulles de polystyrène, flexible,

reproduit l’enveloppe utérine. On y place le nourrisson au

milieu pour favoriser la position fléchie des quatre membres

et éviter qu’il ne soit perdu dans sa couveuse. Mylène se

souvient avec amusement qu’avant que le cocon ne soit

officiellement créé, elle se débrouillait avec les moyens du

bord ! Il existe aussi de nos jours des cocoon baby, pour

installer les nouveau-nés et favoriser les changements de

points d’appui. Du matériel qui aide au confort du bébé.

De minuscules bodies sont également à disposition, pour

les parents pris au dépourvu de l’arrivée prématurée de

leur enfant.

Dans le quotidien, la place de l’observation est détermi-

nante. C’est grâce à elle qu’Aurore, Mylène et les autres

vont pouvoir détecter des signes de stress. « C’est surtout

quand un comportement change d’habitude que cela nous

alerte », précise Mylène. « Chaque enfant a sa manière

d’exprimer son mal-être. L’enjeu d’un suivi continu est de

mieux repérer un comportement de stress, ce qui permet de

réajuster les soins », complète Aurore. Tandis que le sourire,

la coloration normale de la peau et la motricité fluide sont

des signes de bien-être, des grimaces, des agitations, des

vomissements et des irrégularités cardiaques vont être au-

tant d’alertes potentielles sur l’état de l’enfant.

Les parents, premiers acteurs du soinDans ce dispositif de soins, les parents sont les meilleurs

alliés des infirmières. Les observations sont écrites à desti-

nation des parents. « Quand on est absent trop longtemps,

ce sont les parents les mieux placés pour nous parler de

“Pour diminuer la douleur, Gabriel effectue des gestes de succion qui, doublés

d’une solution à base de saccharose, vont créer des endomorphines, et naturellement,

diminuer la douleur de la piqûre.

Anne-Laure note les constantes de ses petits patients. Derrière, une housse protège le prématuré de la lumière.© Natacha Soury

Tout en douceur, Jennyfer cherche la veine où poser le cathéter de Thomas.

© Natacha Soury

ACTUSOINS • 34 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 35: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • vie professionnelle

leur nourrisson. Ils changent les couches, font les soins des

yeux, les consolent, et leur permettent d’être plus stables

grâce à l’odeur de la maman, laissée sur un doudou ou un

drap. À leur tour, les parents font des observations qui nous

remontent, » explique Aurore.

Il faut apprendre à ces parents à prendre soin d’un enfant

encore fragile. « Pour les soins, il vaut mieux y aller en plu-

sieurs fois, pour ne pas que l’enfant désature, sinon on met

un petit coup d’oxygène. Parfois la maman va trop vite, il

faut le lui expliquer. » La maman de Gabriel, est en train de

parler à son fi ls, pour essayer de l’amener dans une phase

de réveil plus douce. Le petit garçon doit être piqué pour

vérifi er son taux de sucre à jeun. « Les prématurés n’ont pas

de réserves », rappelle Aurore. Pour diminuer la douleur,

Gabriel effectue des gestes de succion qui, doublés d’une

solution à base de saccharose, vont créer des endomor-

phines, et naturellement, diminuer la douleur de la piqûre.

Renforcer le lien mère-enfant« Il y avait clairement quatre mains dans ce soin, analyse

Mylène. Les deux mains actrices, et les deux mains qui

contenaient l’enfant. » Résultat : il n’a pas pleuré, apaisé

par la présence de sa maman, sa voix et son odeur. La

mère de Gabriel, qui enchaîne l’après-midi avec un peau-

à-peau, véritable prolongation du rapport physique en-

fant-mère, reconnaît qu’elle apprend tous les jours comment

faire les soins, le manipuler.

Après la piqûre, il prend son traitement, un mélange de

caféine et de fer. Cela stimule l’activité cardiaque et réduit

les apnées. Gabriel est arrivé à vingt-six semaines et six

jours, il pesait 1,005 kg. Aujourd’hui, il mesure 38 cm et

pèse 1,520 kg, et prend « vingt à trente grammes tous les

jours », se félicite Aurore.

Essayer de renforcer le lien avec l’enfant est au cœur des

préoccupations du programme Nidcap, mais il n’existe

pas de chambre mère-enfant au niveau du service et le lieu

de vie est à améliorer, alors qu’il est indispensable aux pa-

rents pour s’alimenter, sortir du bruit ambiant, déstresser des

angoisses liés à l’état de santé de leur bébé. « L’allaitement

est aussi fortement conseillé qui permet d’améliorer la to-

lérance digestive, d’augmenter la présence d’anticorps,

mieux que le lait en poudre », justifi e Mylène.

Après parfois seulement quelques jours, les bébés sortent :

ils doivent peser au moins deux kilos et être autonomes

sur le plan respiratoire et digestif. Parfois le parcours du

combattant peut durer six mois, six mois « d’angoisse pour

les parents qui doivent apprendre accepter cet enfant, loin

de leurs idéaux. » Les aider à profi ter des petits bonheurs

du quotidien avec lui, voici, aussi, l’une des missions des

infi rmières Nidcap. n

DELPHINE BAUER / YOUPRESS

Pendant toute la durée du changement du cathéter, Thomas est constamment rassuré.

© Natacha Soury

POUR INFORMER SUR LES CANCERS

Parce que la lutte contre la maladie passe aussi par une meilleure compréhension des différents cancers, des moyens de prévention, de dépistage et de traitement, la Fondation ARC édite la collection « Comprendre et agir ».

Des informations clés sur la maladieUn texte illustré et un lexique Le témoignage d’un expert

ACTUSOINS • 35 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 36: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • vie professionnelle

Éthique clinique :face aux décisions difficilesÀ l’hôpital parisien Cochin, un centre d’éthique clinique a été créé il y a une dizaine

d’années. Un accompagnement pour les décisions médicales difficiles.

Deux infirmières y participent. Elles expliquent la démarche et leurs parcours.

Fallait-il débrancher Titouan, ce petit prématuré atteint

de lésions cérébrales après une hémorragie ? Faut-

il accéder aux désirs des parents en souffrance qui

considèrent qu’il s’agit d’un acharnement thérapeutique ?

Les arbitrages sont souvent complexes. C’est alors qu’inter-

viennent les espaces ou centres d’éthique clinique pour fa-

ciliter les décisions médicales difficiles, prendre en compte

toutes les dimensions du patient concerné, dépassionner

les conflits…

Créé à la suite de la loi de 2002 sur le droit des pa-

tients, le centre d’éthique clinique de Cochin peut être saisi

par les patients, les proches, et les soignants dont les infir-

mières. « Le centre est une aide à la réflexion éthique de

la néonatalité à la gériatrie », rapporte Cynthia Le Bon,

chargée de mission au sein du centre et technicienne de

laboratoire de formation.

Un centre pluridisciplinaireEn cas de saisine, les membres permanents du centre (le

chef de service, une chargée de mission, un médecin, un

juriste et un philosophe) vont aller entendre, par équipes de

deux, composées d’un personnel médical et d’un personnel

non-médical, les différentes parties au dossier. « Cela im-

plique, avant que nous ne commencions notre travail, que

toutes les parties soient d’accord pour être interrogées »,

rapporte Cynthia Le Bon.

Une fois ce travail accompli, l’équipe permanente travaille

avec un staff formé à l’éthique clinique, composé d’une

petite cinquantaine de personnes. Entre quinze et vingt

membres sont mobilisés pour un avis. Le staff est consti-

tué de soignants et de non-soignants, psychologues, phi-

losophes, sociologues, juristes et autres représentants de

la société civile.

Parmi eux, Anne-Isabelle Fichet, infirmière à l’hôpital Saint-

Louis et Marie-Carmel Detournay, infirmière-psychothéra-

peute. « J’ai découvert l’éthique clinique par hasard il y

a quelques années, car un médecin avait laissé sa revue

sur le sujet dans le service où je travaillais et je me suis

plongée dedans », raconte Anne-Isabelle Fichet. Très inté-

ressée, elle commence par faire un certificat d’éthique, puis

un Diplôme universitaire, à l’hôpital Saint-Louis. Elle suit en-

suite en auditeur libre les conférences de l’espace éthique

de Saint-Louis, découvre le centre d’éthique clinique de

Cochin et suit une formation de deux ans. À l’issue de

cette période, elle demande à la directrice du centre, le

Dr Véronique Fournier, s’il lui est possible d’intégrer le staff.

Le patient au cœur de la décisionDe son côté, Marie-Carmel Detournay a découvert le

Centre lorsque son service de psychiatrie a fait appel au

Dr Fournier pour avoir l’avis du Centre sur une situation

éthique compliquée. « Nous avons eu une réflexion très

enrichissante sur comment accompagner une patiente,

souligne l’infirmière. Cette démarche m’a vraiment intéres-

sée et j’ai donc commencé une formation au centre. » Et

d’ajouter : « Cette formation a été un tsunami dans ma tête,

et a clarifié des valeurs profondes, notamment le fait de

remettre le patient au cœur de la décision. » Elle a en effet

constaté dans la pratique, que les décisions médicales sont

davantage centrées sur la souffrance de l’équipe ou sur ses

habitudes, et non sur celle du patient et de sa famille.

« Je fais partie du staff depuis maintenant deux ans, raconte

Anne-Isabelle Fichet. J’aime vraiment la dimension holistique

“Cette formation a été un tsunami dans ma tête, et a clarifié des valeurs profondes, notamment le fait

de remettre le patient au cœur de la décision.

ACTUSOINS • 36 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 37: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • vie professionnelle

de la discussion autour du patient, car en tant qu’infirmière,

on est généralement plongé uniquement dans les soins, et

peu ou pas sollicitée pour ce type de décisions. »

Quand les membres permanents du Centre présentent en

réunion la situation et les points de vue des différentes

parties prenantes au dossier, le dossier est anonymisé.

« Nous débattons alors sur quatre principes de bases, rap-

porte Anne-Isabelle Fichet : l’autonomie, la bienfaisance,

la non-malfaisance et la justice. Nous ne devons jamais

perdre de vue ces quatre principes appliqués à chaque

situation, à leur singularité, à l’histoire de vie du patient et

à la question posée. »

Après un débat commun, chacun des membres du staff est

interrogé sur la décision qu’il prendrait et doit l’argumen-

ter. « La façon dont nous travaillons nous permet d’avoir

un doute réfléchi, rapporte Marie-Carmel Detournay. Nous

ne sommes jamais dans la certitude, car nous étudions des

situations délicates. Chacun fait preuve d’une certaine hu-

milité. On ose exprimer nos difficultés face à ces situations.

Je laisse une place à mes émotions car plus on lutte contre

les émotions, plus on est stressé. Nous ne sommes pas dans

la toute-puissance, ce qui conforte le lâcher-prise. »

Des avis parfois partagés mais jamais tranchésL’équipe permanente effectue alors un bilan et rend un avis

consultatif dans le meilleur intérêt du patient. « Nous faisons

également part des avis contraires », fait savoir Cynthia Le

Bon en précisant que le Centre rend en moyenne 150 dé-

cisions par an. Il n’y a pas forcément d’avis tranché. Il peut

y avoir des avis partagés. « De nombreuses pensées com-

munes ressortent, constate Anne-Isabelle Fichet. Les argu-

ments des autres membres du groupe d’éthique clinique

peuvent nous interroger. Je trouve essentiel de prendre le

temps de réfléchir à ces situations et à leurs aspects multi-

dimensionnels. »

En fonction des motifs des demandes, les avis peuvent être

rendus sous quinze jours à six mois. Le Centre d’éthique cli-

nique mène aussi, de sa propre initiative, des travaux de re-

cherche, notamment quand certaines questions récurrentes

se posent aux soignants. Et régulièrement, le staff retravaille

sur des avis rendus pour analyser les réactions. n

LAURE MARTIN

Pour plus d’informations : www.ethique-clinique.com

Une réunion du centre d’éthique clinique à Cochin

© DR

“La façon dont nous travaillonsnous permet d’avoir un doute réfléchi.

Nous ne sommes jamais dans la certitude, car nous étudions des situations délicates.

ACTUSOINS • 37 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 38: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • vos droits

“ÉTUDIANTE INFIRMIÈRE EN STAGE, SUIS-JE COUVERTE PAR L’INFIRMIÈRE QUI M’ENCADRE ?

”Lors de ses stages, l’étudiant en soins infirmiers

(ESI) est pleinement intégré au milieu profes-

sionnel, à tel point qu’il est reconnu légalement

habilité à exercer la profession.

L’article L. 4311-12 CSP précise notamment

que « l’exercice de la profession d’infirmier

est permis aux étudiants préparant le diplôme

d’État pendant la durée de leur scolarité, mais

seulement dans les établissements ou services

agréés pour l’accomplissement des stages ».

Ainsi, bien qu’il reste en phase d’apprentissage

et d’acquisition de savoirs, l’étudiant en soins

infirmiers en stage est totalement responsable

des actes qu’il réalise.

Au même titre que tout infirmier confirmé, il doit

à son patient des soins attentifs et conscien-

cieux et répond de ses responsabilités civile,

pénale et disciplinaire.

En effet, on imaginerait mal que, sous prétexte

d’être réalisés par des étudiants, les soins dis-

pensés soient de qualité et sécurité moindres

que ceux dispensés par un professionnel diplô-

mé d’État.

Le risque lié à l’inexpérience du stagiaire n’ayant

pas à être « supporté » par le patient, il doit être

évalué et « compensé » par l’infirmier référent

du stagiaire. Dans ce sens, l’infirmier référent ne

doit confier à l’étudiant que des actes qui cor-

respondent au degré d’autonomie acquis. Ce

degré d’autonomie dépend de la personnalité

de l’étudiant, des enseignements reçus, de son

expérience et des risques inhérents à l’acte.

En aucune manière l’autorisation donnée par

le référent n’est susceptible de « couvrir » l’étu-

diant des conséquences de ses actes puisqu’il

doit avoir conscience des limites de sa compé-

tence réglementaire et technique.

Par exemple, un étudiant en stage à qui l’on

confie un soin auprès d’un patient est seul respon-

sable de la chute de celui-ci s’il le déplace sans

demander d’aide, ou sans avoir pris connais-

sance des consignes annexées au dossier.

Si un « encadrant » ne peut être tenu respon-

sable à la place d’un étudiant fautif, il arrive

toutefois que sa responsabilité soit retenue pour

n’avoir pas correctement évalué la capacité de

l’étudiant, vérifié ce qu’il a compris ou surveillé

celui-ci lors de la réalisation d’un acte technique.

Le cas typique, que l’on retrouve dans plusieurs

décisions de justice, pourrait être celui de l’étu-

diant, généralement très bon élève, effectuant

un stage dans un service en sous-effectif, et qui

se voit confier la réalisation, seul, d’une injec-

tion de chlorure de potassium.

Malheureusement si l’étudiant se méprend sur la

voie d’injection du produit et provoque le décès

du patient, il risquera d’être reconnu coupable

d’homicide involontaire, ainsi que l’infirmière

référente pour son manque de surveillance, dès

lors qu’il s’agissait d’un acte à risque.

JURISTE MACSF

“J’AI DEMANDÉ UNE MUTATION POUR REJOINDRE MON CONJOINT. QUELS SONT MES DROITS ?

”La Loi n° 2009-972 du 3 août 2009 (article 4)

sur la mobilité dans la fonction publique, a ins-

titué un droit au départ dans les trois fonctions

publiques et a modifié la loi du 13 juillet 1983

portant droits et obligations des fonctionnaires.

Ainsi, hormis les cas où le détachement, la mise

en disponibilité et le placement en position hors

cadres sont de droit, une administration ne peut

s’opposer à la demande de l’un de ses fonc-

tionnaires tendant, avec l’accord du service, de

l’administration ou de l’organisme public ou privé

d’accueil, à être placé dans l’une de ces positions

statutaires ou à être intégré directement dans une

autre administration qu’en raison des nécessités

du service ou, le cas échéant, d’un avis d’incom-

patibilité rendu par la commission de déontologie

relative à la prévention de la corruption et à la

transparence de la vie économique et des procé-

dures publiques. Elle peut exiger de lui qu’il res-

pecte un délai maximal de préavis de trois mois.

Son silence gardé pendant deux mois à compter

de la réception de la demande du fonctionnaire

vaut acceptation de cette demande.

Il est spécifié que « ces dispositions sont éga-

lement applicables en cas de mutation ou de

changement d’établissement, sauf lorsque ces

mouvements donnent lieu à l’établissement d’un

tableau périodique de mutations ».

En outre, l’article 38 de la Loi 86-33 du 9 janvier

1986 portant statut de la fonction publique hospi-

talière modifié par la loi du 3 août 2009 (article 2)

énonce que « Dans la mesure compatible avec

les nécessités du service, l’autorité investie du pou-

voir de nomination fait bénéficier par priorité du

changement d’établissement, du détachement, de

l’intégration directe définie à l’article 58-1 ou, le

cas échéant, de la mise à disposition, les fonction-

naires séparés de leur conjoint pour des raisons

professionnelles, les fonctionnaires séparés pour

des raisons professionnelles du partenaire avec

lequel ils sont liés par un pacte civil de solidarité

et les fonctionnaires handicapés relevant de l’une

des catégories mentionnées aux 1°, 2°, 3°, 4°,

9°, 10° et 11° de l’article L323-3 du code du

travail ». Si l’agent est effectivement séparée de

votre conjoint, il importe qu’il puisse fournir des

justificatifs à sa direction (par ex. justificatifs de

domicile) afin que sa demande soit traitée prio-

ritairement. Il peut également y joindre l’accord

de l’établissement au sein duquel il entend muter.

En revanche, les besoins de service priment sur

le rapprochement de conjoint.

JURISTE MACSF

ACTUSOINS • 38 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 39: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014
Page 40: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • portrait

Eric Dargent

en 6 dates :

1998 : obtient son

DE puis travaille en

réanimation et en dialyse

2004 : s’installe en

activité libérale

2011 : est attaqué par

un requin en surfant

2011 : sa cousine crée

l’association Surfeurs

Dargent

2012 : participe au

développement d’une

première prothèse

spécifi que

2014 : a de nombreux

projets pour développer

l’association.© Malika Surbled

ERIC, LA RAGE DE VIVRE

Il y a trois ans, il se

faisait attaquer par

un requin en surfant,

et perdait une jambe

dans l’accident.

Aujourd’hui,

Eric Dargent,

infi rmier de 37 ans,

fait développer

des prothèses

performantes pour

les surfeurs en

situation de handicap.

Et révolutionne

le handi-sport.

ACTUSOINS • 40 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 41: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • portrait

Pour bien expliquer pourquoi je fais cela, il faudra re-

prendre depuis le début », dit-il presque en riant, en

guise de présentation. Ces mots, Eric Dargent a bien

dû les prononcer des dizaines de fois, à des dizaines de

médias, à des dizaines de médecins, à des dizaines d’in-

connus. Son histoire, il l’a retrace avec sang-froid. Et même

si l’évocation de son accident lui « fait encore mal », Eric

n’hésite pas à le raconter encore et encore. Pour sa cause.

Pour la cause des autres sportifs handicapés aussi.

Eric est la première victime d’une longue série d’attaques

de requins sur l’île de la Réunion. En février 2011, il dé-

cide avec sa famille d’aller y faire du repérage. Lui et sa

femme sont infirmiers et n’auront pas de problème à y trou-

ver du travail. Il faut dire que pour Eric, l’environnement est

idéal. Amoureux de la nature et de la mer, c’est un grand

sportif. Un grand surfeur. Après quelques jours de visites et

d’activités diverses, avec sa planche, il se met à l’eau. Et

ne se doute de rien. Les conditions météorologiques sont

bonnes.

Puis, c’est le drame. La vie qui s’écroule. « Je ne reviendrai

pas sur l’attaque elle-même ni sur les longues suites en réa-

nimation. Il n’y a plus rien à dire à ce sujet. J’ai été amputé

sur le coup, j’ai perdu beaucoup de sang mais j’ai réussi à

ramer jusqu’à la barrière de corail où d’autres surfeurs puis

les pompiers ont pris le relais et m’ont sauvé. Voilà, c’est

comme ça… ».

« Quand j’étais là sous l’eau, emporté, j’ai ressenti une

envie, une rage de vivre, une montée d’adrénaline. C’était

tellement fort, je ne pouvais pas laisser ma famille là, à

quelques mètres de moi, sur la plage. Il fallait que je tienne.

Quand on travaille dans le milieu médical, on connaît

l’importance de la vie parce que l’on voit des gens qui

meurent, des gens qui souffrent et on sait que tout ça ne

tient qu’à un fil. Là, cette rage que j’ai ressentie, c’était

encore plus énorme ».

Plus de trois ans après, cette rage, Eric l’a connaît encore.

« Du fait de ce qui m’est arrivé. Du fait de ce que j’ai perdu

et des difficultés liées à mon handicap. De ne plus pouvoir

travailler comme avant, de ne plus être l’homme fort que

j’étais, de subir toutes sortes de complications dans mon

quotidien. Cette rage explose dans le surf et c’est ce qui

me fait vivre. Car quand je suis sur l’eau, j’oublie tout cela,

je suis dans mon élément, tout simplement ».

L’associationEric a décidé de faire avec son handicap. Construire une

nouvelle vie, partager et surtout aider. Avec sa cousine et

avec le club de surf auquel il appartient, il a monté une

association à son nom.

« Avec l’association*, notre premier but est d’améliorer

les prothèses et de les rendre accessibles. Mais on essaye

d’aller plus loin encore. Par exemple, cette année, on a ac-

compagné trois personnes paraplégiques à l’eau, sur une

planche de surf ». Développer des prototypes de pieds,

de genoux ou de jambes artificielles pour pouvoir surfer :

quand il a une idée en tête, rien ne peut arrêter Eric. Lui-

même est allé à l’eau avant même de pouvoir re-marcher.

C’était seulement trois mois après l’accident.

« Ça a été le véritable parcours du combattant. J’ai rencon-

tré plusieurs médecins, plusieurs prothésistes. On me disait

de renoncer au surf, que ce n’était pas possible. Jusqu’au

jour où j’ai trouvé des personnes attentives à mon projet de

re-surfer ». Avec ces soignants, Eric a suivi une rééducation

personnalisée et a pu tester des prototypes de prothèses qui

n’existaient pas jusqu’alors.

S’impliquant à fond dans le projet de développement des

prothèses sportives, il a entre autres ces trois dernières an-

nées, spécialement fait venir des modèles uniques depuis

les Etats-Unis, développé un partenariat avec un lycée

technique d’usinage mécanique dans lequel les lycéens

fabriquent de nouveaux modèles. Il prête aussi son image

à un fabriquant de prothèses en échange de modèles qui

peuvent valoir jusqu’à 15 000 euros et qui ne sont pas rem-

boursés par la sécurité sociale.

Pour l’instant, Eric ne peut pas reprendre son travail d’in-

firmier libéral. Il aimerait pourtant. Mais les difficultés

physiques liées à son handicap ne lui permettent pas de

reprendre son poste. Il faut porter les charges, porter les

patients, se baisser pour faire les pansements. Et ça, ce

n’est pas envisageable pour l’instant. Alors Eric poursuit

ses projets et développe bénévolement son association.

Infirmier finalement, mais bien autrement… n

MALIKA SURBLED

* Association Surfeurs Dargent : http://www.associationsurfeursdargent.com

«

“Avec l’association*, notre premier but est d’améliorer les prothèses et de les rendre accessibles. Mais on essaye d’aller plus

loin encore. Par exemple, cette année, on a accompagné trois personnes paraplégiques

à l’eau, sur une planche de surf.

ACTUSOINS • 41 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 42: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • soignants d’ailleurs

EN UKRAINE,PORTRAITS DE SOIGNANTS

SOUS LES BOMBESMalgré le cessez-le-feu, la situation reste explosive à l’Est de l’Ukraine. Les tirs

continuent, comme à Schastya, dans la région de Lougansk où se trouve actuellement

la ligne de front. Une équipe de volontaires y a installé l’un des hôpitaux de campagne

les plus proches des combats. Fin septembre, après le passage de nos reporters,

l’équipe a reçu 70 blessés en quatre jours mais a continué d’opérer, coûte que coûte.

Le toit et les fenêtres ont été endommagés, mais l’hôpital est toujours debout.

Elena s’apprête à transférer le patient opéré dans une petite chambre transformée en salle de réanimation.

© Oleksandr Ratushnyak

ACTUSOINS • 42 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 43: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • soignants d’ailleurs

L’atmosphère est étrangement calme et silencieuse à

Schastya. Schastya signifie « bonheur » en ukrainien.

Un sentiment qui semble avoir déserté la ville. Alors que

nous venons d’arriver sur les lieux, un énorme grondement

vient rappeler où nous sommes… À quelques kilomètres

de là, forces ukrainiennes et rebelles pro-russes s’affrontent

violemment sur le terrain.

C’est dans cette bourgade de 12 000 habitants qu’une

équipe de volontaires ukrainiens a transformé une petite

clinique, quasiment inactive, en hôpital de campagne pour

s’occuper des soldats et civils blessés, quel que soit leur

camp.

Tatiana, retraitée et pourtant volontaireTatiana est l’une des infirmières volontaires. Elle est origi-

naire de Poltava, à près de 400 kilomètres d’ici au Nord-

Est du pays. À 47 ans, cette infirmière à la retraite a dé-

cidé d’abandonner ses enfants et petits-enfants –  contre

leur avis  – pour venir au chevet des victimes du conflit :

« J’ai simplement écouté mon cœur. J’ai senti que je devais

absolument venir pour aider mon pays et mon peuple ».

Tatiana a vu passer l’annonce via la page Facebook de

« Maidanmed ».

Infirmière anesthésiste de carrière, ici, elle n’a pas de spé-

cialité : « Je m’occupe des anesthésies bien sûr, mais j’as-

siste aussi les opérations, et surtout, je surveille les patients

une fois qu’ils ont été opérés ». Dans la petite chambre

justement, deux soldats sont en réanimation, l’un touché

à l’épaule, l’autre à l’aine. Ils ont été opérés la veille. L’un

des ventilateurs se met à biper. Tatiana se précipite : « Il

bouge beaucoup, si ça continue, je vais devoir appeler

le médecin ».

Tatiana est épuisée. Ses traits tirés et sa voix cassée tra-

hissent son état de fatigue. Depuis qu’elle est arrivée, elle

dort seulement deux à trois heures par nuit, « mais le plus

difficile pour moi, c’est de voir ces êtres humains mourir ».

Pourtant, en tant que professionnelle expérimentée, ce n’est

pas la première fois qu’elle y est confrontée… « On ne s’y

habitue jamais, surtout lorsque ce sont de jeunes hommes,

et autant à la fois. Il faut à tout prix résoudre ce conflit

pacifiquement ».

Elena, face à des opérations hors-normesÀ quelques mètres d’ici, Elena, infirmière elle aussi, sort tout

juste de la salle d’opération. Encore un soldat de sauvé, a

priori. Entre trois et quinze blessés arrivent ici chaque jour

et sont opérés, souvent pour des amputations. L’équipe de

soignants, quasiment que des volontaires, oscille entre cinq

et dix chirurgiens, et une vingtaine d’infirmières.

Elena fait le même constat que Tatiana. « Le plus dur c’est

de se dire que tous ces jeunes, même si on les sauve,

vont rester invalides… ». D’après elle, l’hôpital manque de

mains : « souvent, beaucoup de blessés arrivent en même

temps, ce n’est pas comme en temps normal, ou chacun

fait ce qu’il a à faire et nous suivons tous une procédure

bien définie. Là, c’est beaucoup plus dans l’urgence et l’im-

provisation, et nous, les infirmières, on se réfère d’autant

plus au chirurgien ». Car même si Elena n’est pas tellement

impressionnée par les blessures souvent spectaculaires des

soldats (« ça, c’est notre métier »), elle doit assister les

chirurgiens dans des opérations inédites, malgré ses douze

ans de métier en clinique ophtalmologique : « hier, nous

avons effectué une énucléation. C’était ma première fois :

nous ne faisons pas vraiment de neurochirurgie dans la

région ». Elena est en effet originaire de Lougansk. Elle a

dû fuir lorsque les bombardements sont devenus trop pres-

sants et a décidé de venir prêter main-forte à l’équipe de

Schastya, tout comme Denys, chirurgien.

Denys, chirurgien dans l’urgenceEn aménageant un bloc opératoire, l’équipe a redonné vie

à cette vieille clinique à la peinture écaillée et aux sani-

taires défraîchis. Mais l’absence de certains appareils clés,

comme un scanner, fait défaut. « Cela nous permettrait

“On ne s’y habitue jamais, surtout lorsque ce sont de jeunes hommes, et autant à la fois.

© Ilioné Schultz

Tatiana en salle de réanimation.

ACTUSOINS • 43 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 44: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • soignants d’ailleurs

d’être beaucoup plus rapides et efficaces dans le dia-

gnostic, note Denys. Il m’est arrivé de me tromper… Mais

heureusement, mes erreurs n’ont pas été fatales jusqu’à

présent ».

Dans le bloc justement, on aperçoit les radios accrochées

sur les vitres à la hâte… Dans ces conditions d’exercice,

l’objectif de l’équipe reste de traiter l’urgence, donc de

stabiliser les blessés, avant de les évacuer en hélicoptère

vers de plus gros hôpitaux comme ceux de Kharkiv ou de

Kiev. « En temps de paix, lorsque j’opère un patient touché

par de multiples éclats d’objets, je prends le temps de tout

enlever. Là, je me contente d’arrêter l’hémorragie et de le

stabiliser avant de le transférer », reconnaît Denys.

Alla, aide-soignante, l’angoisse au ventreLa petite équipe est soudée. Plus que les mots, ce sont les

regards qui traduisent leurs liens. Dans les couloirs, pas de

bruit. Mais dehors toujours, le bruit des tirs. « Aujourd’hui ça

n’arrête pas », nous confie Alla, une jeune aide-soignante.

Originaire de Shchastya, elle travaille dans cette clinique

depuis un an. Alors quand la guerre a éclaté, pas question

de partir « Pour aller où ? De toute façon, je suis en stage et

je dois absolument rester ici ».

Cette jolie blonde, les yeux en amande, parvient difficile-

ment à masquer son angoisse : « ce n’est pas tellement le

travail qui me stresse, mais voir tous ces soldats constam-

ment, avec leurs armes, et puis le bruit incessant des bom-

bardements… La nuit ça redouble, du coup je ne dors

quasiment pas donc c’est dur ». Son manque d’expérience

n’arrange rien : « nous sommes assez peu, donc il faut ré-

agir très vite parfois, et j’ai plus de décisions à prendre

qu’en temps normal, plus de responsabilités ».

Olga, soldate et organisatriceOlga, elle, paraît étrangement sereine. Maire d’une pe-

tite ville à l’Ouest du pays, la jeune femme de 33 ans a

quitté mari et enfant pour venir coordonner les équipes de

volontaires de l’hôpital, sans vraiment dire la vérité à ses

proches. Elle vient aussi de s’enrôler dans l’armée. C’est

l’une des rares femmes soldats du pays. Elle va souvent

chercher des blessés et les ramène jusqu’à la clinique : « Le

plus dur c’est de regarder les séparatistes dans les yeux

quand je m’occupe d’eux. Je vois très bien qu’ils ont honte,

et je n’arrête pas de penser à ce qu’ils ont fait… »

Elena vient interrompre Olga pour un problème d’organi-

sation. L’infirmière s’efforce d’entrevoir le positif de cette si-

tuation : « Je sais qu’après cette expérience, je pourrai faire

face à tout. Et d’un point de vue technique, je sais que je

progresse énormément, grâce notamment aux grands chirur-

giens volontaires qui viennent des hôpitaux les plus réputés

du pays ». Parmi eux, Artur, chirurgien en pédiatrie. Ce der-

nier a laissé ses deux enfants à Kharkiv, sa ville d’origine, à

400 km de là, pour « aider sa patrie ». Peu importe que cela

soit sur son temps de vacances… « Quand je suis arrivée ici,

j’étais terrifié. Maintenant, moins. C’est incroyable de voir à

quel point l’être humain peut s’habituer à l’horreur. »

Irina, une soignante amputéeL’horreur, Irina sait ce que cela veut dire. Infirmière elle aus-

si, désormais, c’est elle qui se fait soigner. Elle a été am-

putée du pied. Début août, alors qu’elle marchait dans son

village près de Lougansk avec deux de ses amies, un obus

a explosé à quelques mètres : « on a été blessées toutes les

trois ». Bien droite sur son lit, les cheveux peignés, son moi-

gnon délicatement recouvert d’une couverture, Irina lutte

pour rester digne - elle attendra que nous nous éloignions

pour craquer – « Il faut aller de l’avant, le plus inquiétant,

c’est pour l’avenir, je ne sais pas si je pourrai retravailler

car c’est compliqué de vivre dans ce pays avec un membre

amputé. Les prothèses coûtent très cher ».

Elle voudrait tant pouvoir retourner dans son village :

« Avant ce fichu bombardement, je rendais tous les jours

visite aux personnes âgées pour leur faire leur piqûres ou

leur apporter des médicaments et même de la nourriture…

Tout ce que j’espère, c'est pouvoir de nouveau exercer un

jour ». Dans ses mains, l’ancien testament, et tout l’espoir

qu’elle y met. n

REPORTAGE D’ILIONÉ SCHULTZ AVEC NATALIE GRYVNYAK

“Ce n’est pas tellement le travail qui me stresse, mais voir tous ces soldats

constamment, avec leurs armes, et puis le bruit incessant des bombardements…

Irina (à gauche) a été amputée. Elle se demande si elle pourra un jour reprendre son travail d’infirmière.

© Oleksandr Ratushnyak

ACTUSOINS • 44 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 45: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014
Page 46: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • initiative

LE CIVISME À L’HÔPITALAVEC LES GILETS BLEUS

Depuis 2012, de petits gilets bleus arpentent, mobiles, les couloirs de l’hôpital Mondor

à Créteil. Ils ont entre 18 et 23 ans et ont été recrutés pour effectuer leur service civique

dans les murs même de l’établissement.

La cardiologie ? C’est au 12e étage, Madame ».

Frédéric, la vingtaine, étudiant en reconversion qui ne

reprendra les cours qu’à la rentrée, vient de renseigner

une femme qui débarquait, un peu perdue, à Mondor.

Pendant ce temps, Yoann, 21 ans, aide une personne

âgée dotée d’une canne à se rendre dans le bon service.

Leur point commun : le gilet bleu qu’ils portent tous les deux.

Ces petits « plus » apportés aux patients, aux familles dans

le flou, grâce à ces jeunes qui réalisent leur service civique,

sont le résultat du combat d’un homme, Théo Yamou.

Dynamique, plein de bonne volonté, Théo Yamou fonde

en 2007 l’association Banlieues sans Frontière. Le but ?

Participer à la réinsertion de jeunes en difficultés, favoriser

le dialogue intergénérationnel et interculturel. L’idée d’un

partenariat avec l’hôpital Mondor lui vient à l’esprit, mais

au départ, il doit faire face à des réticences. « Les syndicats

avaient peur que l’on pique des postes existants », mais en

vérité, aucune embauche en interne n’était prévue. « Le dis-

positif des Gilets Bleus vient compléter ce qui existe déjà, il

n’y a pas de concurrence directe », estime-t-il.

Une fois acceptés, les Gilets bleus se sont fait leur place et

leur réputation. Du côté des jeunes, « c’est une expérience

valorisante et cela leur donne la possibilité de faire ses

stages dans d’autres services à l’hôpital. En plus, ils per-

çoivent une indemnité pour les heures travaillées », détaille

Théo Yamou. Depuis, il se targue que trois d’entre eux ont

été embauchés, et, sur les cinq lycéens qui préparaient le

bac cette année, trois l’ont obtenu.

Même s’il se souvient que dans les premiers temps du

projet, il a du « aller chercher les jeunes dans les cages

d’escaliers, le soir venu. Je devais gagner leur confiance

et leur faire comprendre que cette fois-ci ce n’était pas des

promesses mais du concret », se rappelle-t-il. Il va même

jusqu’à déclarer : « avec ce dispositif, je retire de la main-

d’œuvre aux dealers. » Le bouche-à-oreille a fait son effet :

les jeunes viennent aujourd’hui à lui.

Un rôle intermédiaireAprès une formation sur le service civique au siège de

l’association, les Gilets bleus apprennent la nature de leur

mission à Mondor. « Ils sont formés à la connaissance géo-

graphique de l’hôpital, à la communication, afin de savoir

gérer les gestes d’agressivité, reçoivent des informations

sur l’hygiène de l’hôpital, sur Alzheimer et bénéficient aussi

d’une formation de premier secours. »

Ils doivent renseigner les patients, aller les chercher, les

accompagner à la cafétéria, au Relais H, ou fumer une

cigarette. « Cela permet d’humaniser l’hôpital, de combler

l’angoisse de certaines familles ou de personnes seules »,

détaille Théo Yamou. Les Gilets bleus sont aussi en contact

avec les soignants. « Après une consultation, ils prennent

en charge les patients, et cela décharge les personnels

soignants. »

«

Kevin ancien gilet bleu devenu brancardier salut Banfa, un « Gilet bleu » Photos © Natacha Soury

ACTUSOINS • 46 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 47: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • initiative

“Cela permet d’humaniser l’hôpital, de combler l’angoisse de certaines familles ou de personnes seules.

Yoann estime : « nous sommes devenus indispensables à

l’hôpital ». Ce dernier se qualifie volontiers « d’ancien dé-

crocheur scolaire ». Aujourd’hui, il a pris ses marques, « du

plomb dans la tête, parle bien aux patients et a surmonté

sa phobie du fauteuil roulant : je ne savais pas mettre le

frein ! », raconte le jeune homme, qui espère être embau-

ché à l’hôpital par la suite.

Frédéric explique « voir des trucs de dingue. On a affaire

à la mort, on accompagne les gens à la levée de corps.

L’hôpital c’est aussi un brassage culturel, on voit toutes les

classes sociales, des gens de partout. Je réalise qu’on est

tous égaux face à la santé », lâche le jeune homme, en

interaction constante avec l’équipe soignante. « Pour un

patient paralysé, j’ai demandé de l’aide au soignant pour

le soulever, je ne savais pas comment faire, » raconte-t-il.

Yassa, 19 ans, souhaite devenir infirmière. Pour elle, être

Gilet bleu, même le temps de quelques mois, est une op-

portunité en or pour « mieux connaître le monde hospitalier

et s’habituer à voir les plaies de près », explique-t-elle. Elle

a pu faire un stage en chirurgie réparatrice, a aidé un peu

les aides-soignantes. Mais « j’étais surtout en observation,

je regardais les infirmières faire les piqûres, soigner les pa-

tients, désinfecter les plaies. J’ai pris des notes. »

Un statut en questionLiova Yon, psychiatre à l’hôpital Mondor, a été le médecin

tuteur de l’un des Gilets bleus. Il est nuancé sur le projet.

Pour lui, « cette mission devrait revenir à l’institution hospi-

talière et être réalisée par des agents qualifiés et diplômés

d’État. » Mais il reconnaît que cela arrange tout le monde :

pas de vrai salaire pour l’hôpital, une expérience pour ces

jeunes, un bienfait pour les patients et les visiteurs.

Si le dispositif a fait ses preuves, c’est grâce à la personna-

lité forte de Théo Yamou qui encadre fortement les jeunes,

scrute leurs moindres faits et gestes et débriefe avec eux

chaque semaine de leur expérience sur le terrain, pour ne

passer à côté d’aucune question ou doute. « Je ne suis pas

sûr que cela fonctionnerait avec quelqu’un d’autre. Sur les

faits, oui, les gilets bleus sont utiles mais cela revient à

privatiser la santé, non ? », s’interroge le médecin. Peut-on

faire entrer à l’hôpital, auprès des patients, du personnel

non soignant ? Les deux hommes sont en désaccord sur

ce point. A partir de quel moment parle-t-on de soins ? Le

soin commence-t-il dès l’accompagnement ? Et au final,

les risques éventuels, sont-ils plus importants que les avan-

tages ?

Force est de constater que les Gilets bleus remplissent au-

jourd’hui une mission que personne, avant eux, ne remplis-

sait. Le livre d’or qu’ils présentent timidement aux patients

ou aux visiteurs pour leur laisser un mot de remerciement,

en témoigne. L’idée est lancée. n

DELPHINE BAUER / YOUPRESS

Yoann, Fréderic et un camarade de l’équipe des Gilets bleus

ACTUSOINS • 47 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 48: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • soignants autrement

L’HUMOURADOUCIT LES SOINS

© DR

Le nez rouge ne fait pas le clown. Les participants aux

journées de formation Ludo-soignant de l’association Le

Rire médecin en font l’expérience à chaque fois qu’une

session est programmée dans un établissement.

À l’hôpital de Saint-Omer (Pas-de-Calais), l’idée revient à

Eliane Roland, cadre supérieur du pôle, qui a exercé dans

le CHU parisien de Necker. Peggy, 40 ans, puéricultrice Fabien Demory, aide-soignant en ambulatoire.

Peggy, Céline et Fabien, infi rmières et aide-soignant au centre

hospitalier de Saint-Omer ont suivi au printemps 2014 la

formation Ludo-soignant proposée par l’association le Rire

médecin. Elle n’en a pas fait des clowns mais leur a donné

des outils pour aborder les patients de manière plus ludique.

ACTUSOINS • 48 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 49: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Retrouvez-nous

au Salon Infirmier à Paris

du 5 au 7 novembre 2014

Stand D42

Page 50: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • soignants autrement

en pédiatrie, Cécile, 35 ans, infirmière aux urgences et

Fabien, aide-soignant en chirurgie ambulatoire, ont parti-

cipé, le printemps dernier, à une session dans cet établis-

sement. Peggy avait entendu parler des clowns qui inter-

viennent bénévolement dans les hôpitaux mais pas de cette

formation pour les soignants.

Même pour les timides !Céline a sauté sur l’occasion. Les autres ont été incités par

leur cadre. « Elle a trouvé que cela collait à ma personna-

lité », raconte Fabien. Idem pour Peggy. « Sur le moment,

j’ai hésité, explique-t-elle. C’est vrai que ça m’arrive de

faire le clown mais pas sur commande et de là à suivre une

formation… Et puis je suis un peu timide. Mais j’ai accepté

car on cherche toujours des moyens d’améliorer la prise en

charge des enfants. »

Un plus aussi en chirurgie ambulatoire : « on va assez vite

le matin, remarque Fabien. On accueille les patients, on

prend leurs constantes, ils se déshabillent… Il y a souvent

un peu de stress au début et une attente parfois un peu

longue. Les enfants ont été sortis du lit tôt, ils n’ont pas pris

leur petit-déjeuner… »

La forme du stage en a surpris plus d’un : pas de nez

rouge ni de vêtements rapiécés, pas de recette ni de

sketchs à répéter. Mais une série d’exercices parfois

étranges, riches d’enseignement sur d’autres façons,

décalées, d’aborder les patients… Circuler dans la

pièce sans rien dire aux autres, juste sourire à tous ceux

qu’on croise. Se laisser guider en tenant juste une mince

baguette, les yeux dans les yeux puis les yeux fermés.

Donner des consignes… « Des situations pour prendre

conscience de l’attention qu’on porte aux autres »,

souligne Peggy. Sur la position « en surplomb ». Sur la

richesse du langage non verbal. Sur les capacités créa-

tives aussi.

Savoir lâcher priseCertains exercices ont paru compliqués à des participants,

d’autres les ont trouvés faciles, selon leur « profil » et leur

degré de « lâcher prise »… Fabien se souvient d’un exer-

cice de pliage de papier qu’il appréhendait… et qui s’est

finalement très bien passé ! « Cela m’a révélé des qualités

que je ne me connaissais pas, une confiance en l’autre »,

confirme Céline.

Céline, Peggy et Fabien se sont amusés à détourner les ob-

jets du soin : haricot, garrot, aérosol, pied à transfusion…

« On a beaucoup ri et beaucoup partagé, se souvient

Céline. J’ai été étonnée de ce qu’on était capables de

faire et de dire ! J’ai été surprise par exemple de notre ca-

pacité à détourner des objets ! » Fabien a trouvé pour sa

part qu’une « harmonie et une confiance se sont dévelop-

pées dans le groupe. On s’est aperçus que quand on lâche

prise, on peut faire beaucoup de choses… »

Haricot-chapeauL’intitulé du stage laissait la place au mystère. « Si j’avais su

qu’on ferait des sortes de jeux de rôle et de l’improvisation,

je ne me serais peut-être pas inscrite, reconnaît Céline,

pourtant ravie de son stage. Lors de cette formation, je me

suis aperçue que ce n’est pas si compliqué… » Le stage

a aussi confirmé des approches intuitives. « On avait de

petites astuces avant mais après la formation, on sait qu’on

est dans le vrai », apprécie Fabien.

« Je n’aborde plus les petits patients de la même manière,

souligne Céline. J’ai essayé d’avoir une approche plus

ludique. Je joue avec l’aérosol avant de pratiquer le soin.

Si l’enfant a un doudou, un jouet, j’aborde le soin par ce

biais, j’essaie d’entrer dans leur bulle. Avec les adultes,

c’est un peu différent. Aux urgences, tout va très vite ! ».

Peggy utilise beaucoup le détournement d’objets : haricot-cha-

peau, pied à perf-danseur et tubulure-corde à sauter. « C’est

facile et vite fait, observe-t-elle. Avec les enfants, ça marche

super bien, ils ont beaucoup d’imagination et démarrent au

quart de tour. Et quand on fait rire les enfants, c’est plus facile

de les soigner ! Les parents aussi sont plus détendus. Une

relation de confiance s’installe. » n

OLIVIA DUJARDIN

“Peggy utilise beaucoup le détournement d’objets : haricot-chapeau, pied à perf-danseur

et tubulure-corde à sauter.

RÉENCHANTER LES RELATIONS SOIGNANTS-SOIGNÉSLa formation « Devenir un ludo-soignant » proposée par l’association Le Rire médecin s’adresse aux professionnels de santé. « Nous leur donnons des outils pour les aider à mettre du jeu et de l’imaginaire dans leurs soins, à agrémenter la rencontre avec les patients pour la rendre plus vraie et plus facile », explique Emmanuelle Bon, comédienne, clown et formatrice.Pendant un ou deux jours, deux clowns-formateurs accompagnent les soignants pour qu’ils se reconnectent à leur imagination et à leur créativité, à leurs sensations aus-si et au langage non-verbal, « afin qu’ils s’appuient dessus pour s’adresser aux patients », poursuit-elle. Des exercices qui bousculent parfois un peu les relations hiérarchiques, souvent pour le meilleur !Les participants travaillent aussi sur la confiance en soi et dans les autres, sur l’hu-mour également « qui permet de se sortir de bien des situations ». Il s’agit aussi « de montrer que cela n’enfreint pas le sérieux du travail, au contraire », ajoute Emmanuelle Bon, et que les astuces glanées améliorent la confiance, réduisent le stress des patients et, au final, font aussi gagner du temps… n

ACTUSOINS • 50 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Actusoins • Spécial Salon Infi rmier

GESTION DES RISQUES : UNE CARTOGRAPHIE PLUS HORIZONTALE QUE VERTICALECidalia Moussier, cadre de santé à la direction de

la qualité et de la patientèle au CHU de Tours, a mis en place une méthodologie de cartographie des risques, Marie*, qui privilégie les échanges entre professionnels de santé. « Il s’agit de travailler sur une démarche a priori afi n d’anticiper les risques le plus en amont possible », explique-t-elle. La certifi cation V2014 préconise de réaliser une cartographie des risques dans une série de services (bloc opératoire, radiothérapie…) mais la démarche a été étendue à d’autres parcours de soins (psychiatrie, stérilisation, etc.). Dans chaque service, un groupe de profession-nels de tous horizons, notamment des infi rmières, se réunit une à deux fois par mois pendant environ un an. Tout d’abord pour détailler le parcours d’un patient type puis pour identifi er, à chaque étape, les risques potentiels.

La gravité : de vert à rougeLes causes de ces risques sont alors identifi ées et les risques cotés en fonction de leur gravité estimée et de la probabilité de leur survenue, précise Cidalia Moussier. « On obtient pour chaque risque une criticité exprimée sous forme de feux tricolore, poursuit-elle. Vert pour les risques maîtrisés, orange pour les risques sous contrôle et rouge pour ceux qui nécessitent de mettre en place des actions. » Dans ce dernier cas, le groupe propose au trio de pôle un plan d’actions.Certes, la démarche peut paraître chronophage. Mais le fait que cette cartographie des risques et les plans d’actions soient réalisés et conçus par les profession-nels eux-mêmes, estime la cadre de santé, contribue à développer le consensus autour de la démarche et leur adhésion aux mesures mises en œuvre. n

O.D.* Méthode d’analyse des risques identifi és en équipe

Participer à cette conférence

LE RÔLE CLEF DE L’INFIRMIÈRE DANS LA GESTION DES RISQUES À L’HÔPITALMercredi 5 novembre de 11 h 00 à 12 h 55

Les 5, 6 et 7 NOVEMBRE 2014

à PARISPORTE DE VERSAILLES

HALL 7/2www.saloninfi rmier.fr

SALONINFIRMIER

• 100 conférences, 45 ateliers, 10 tables rondes et débats.

• 3 conférences de santé publique : grand public et fi n de vie, rôle infi rmier dans la prévention des douleurs liées aux soins, rôle infi rmier dans la prise en charge des pathologies chroniques.

• 2 formations : programme DPC Plaies chroniques, réussir son exercice libéral.

• 5 Trophées infi rmiers : étudiant en soins infi rmiers, cadre de santé, puéricultrice, infi rmière libérale et infi rmière hospitalière.

AU PROGRAMME

RETROUVEZ ACTUSOINS

SUR LE STAND G33

ACTUSOINS • 52 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 53: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014
Page 54: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • Spécial Salon Infirmier

CONSULTATIONS D’ACCUEIL ET DE SORTIE : NOUVELLES COMPÉTENCES AUPRÈS DU PATIENT

Dominique Appy, cadre de santé du service de SSR de l’hôpital privé La Casamance, à Aubagne

(Bouches-du-Rhône), a impulsé parmi les soignants de ce service autrefois mal aimé une large dynamique de valorisation bénéfique à tout le service.Après un audit et la réflexion de plusieurs groupes de travail, explique-t-elle, « nous avons transformé le soin d’accueil, dans lequel le soignant applique un soin et le patient le reçoit ou le subit, en une véritable consultation d’accueil » qui implique un tout autre positionnement de l’un comme de l’autre. Le soignant a besoin d’infor-mations de la part du patient pour mener l’évaluation initiale de son autonomie antérieure du patient, de son état psychologique présent ou de sa situation sociale. Il échange également avec le patient sur ce qu’il attend de son séjour, du niveau d’autonomie qu’il souhaite at-teindre et en combien de temps.

Un véritable échangeCes consultations sont menées indifféremment par des infirmières ou des aides-soignantes, qui ont suivi des formations sur la façon de les mener et sur la communi-cation. Le soignant qui mène cette consultation propose ensuite un programme thérapeutique personnalisé et pluridisciplinaire.Sur ce modèle, une consultation de sortie, menée par les mêmes soignants, a été créée. Elle permet d’évaluer les progrès réalisé et les besoins, en matériel et en soins, pour la suite. « C’est un temps dédié de collaboration avec le patient, souligne Dominique Appy. Par ce biais, les soignants développent leurs compétences auprès du patient mais aussi leur professionnalisme. Ils ont une autre image d’eux-mêmes, du soin et du patient. ». n

O.D.

Participer à cette conférence

LA CONSULTATION D’ACCUEIL ET DE SORTIE EN SSR : UN PRINCIPE D’ÉQUIPEMercredi 5 novembre de 14 h 00 à 14 h 55

MASTER EN SCIENCES CLINIQUES : LES PERSPECTIVES

Deux infirmiers en deuxième année du master en sciences cliniques infirmières de l’université de Ver-

sailles-Saint-Quentin-en-Yvelines ont décidé de présen-ter les perspectives professionnelles qu’il ouvre à ceux qui s’engagent sur cette voie. Les discussions des pou-voirs publics sur l’avenir des masters infirmiers dans le système LMD au printemps les ont inquiétés et motivés à faire la promotion de leur cursus. « Ce master permet un développement des compétences infirmières sur un mode transversal », souligne Baptiste Oriez, qui exerce en milieu carcéral en Lorraine. Et l’infirmier d’énumérer les outils et méthodes enseignés : recherche, supervision et analyse des pratiques, consultation, éducation théra-peutique, prise en charge de situations complexes, etc.

Infirmier clinicienLe master ouvre, à l’issue de la première année, sur le métier de « spécialiste clinique en soins infirmiers », et au bout de la seconde, selon la spécialité choisie, sur celui de spécialiste clinique en psychiatrie et santé mentale (c’est le cas des deux infirmiers), en maladies chroniques et dépendance et en douleur et soins palliatifs. Pour Fran-çois Martineau, qui est déjà infirmier clinicien, en psy-chiatrie, à l’hôpital Sainte-Anne (Paris), « le master aide à réfléchir aux soins, aux pratiques, et à formaliser ce que je peux mettre en place dans mon institution ». La forma-tion ouvre ainsi sur une évolution du métier différente de la spécialisation et de l’encadrement. n

O.D.

Participer à cette conférence

MASTER DE SCIENCES CLINIQUES EN SOINS

INFIRMIERSJeudi 6 novembre

de 10h00 à 10h55

HÉMODIALYSE : L’HYPNOSE CONTRE LES DOULEURS VASCULAIRES

Les patients souffrant d’artériopathie des membres in-férieurs sont nombreux dans le service d’hémodialyse

du CHU de Grenoble, un centre de prise en charge aigu. Chez ces patients aux artères très rigides, « la circulation extra-corporelle et les variations de tension artérielle qu’elle provoque peut majorer de façon très importante les douleurs déjà présentes, explique Na-dège Brion, infirmière dans ce service, qui présente un projet de recherche lors du salon infirmier. Ils appré-hendent les séances et arrivent dans un état psycholo-gique très tendu. » Sous l’effet de la douleur, les patients s’agitent, essaient de se lever, sollicitent les soignants plusieurs fois…Projet de rechercheElle et une de ses collègues infirmières terminent une

formation à l’hypnose et pratiquent l’hypnose conver-sationnelle avec ces patients pour qui la dialyse est douloureuse. L’hypnose « désamorce les craintes » et permet aux patients de mieux supporter la douleur. « J’ai pratiqué l’hypnose avec un patient pendant 30 minutes, au début de la dialyse, puis il s’est endormi et la séance s’est poursuivie pendant qu’il dormait sans aucune modification des paramètres de dialyse ni antalgique supplémentaire. » L’infirmière a monté un projet de recherche sur l’effet cette hypno-analgésie sur les douleurs vasculaires des patients artériopathes lors de l’hémodialyse. Un projet qu’elle voudrait concrétiser afin de faire en sorte que cette pratique devienne un référentiel. n

O.D.

Participer à cette conférence

RECHERCHE PARAMÉDICALE ET DIFFICULTÉS DE LA DÉMARCHEMercredi 5 novembre de 14 h 00 à 14 h 55

ACTUSOINS • 54 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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Actusoins • agenda

CONFÉRENCE NATIONALE DES PLAIES ET CICATRISATIONSDU 18 AU 20 JANVIER 2015

Le but de ces trois jours de rencontres – 180 conférenciers,

50 exposants, une dizaine de symposiums – est

d’encourager la formation de non spécialistes (infi rmiers,

médecins, pharmaciens) et de les aider à établir les

référentiels pour leurs pratiques, d’entendre les nouveautés en

matière de pansements et de recherche. Parmi les sujets abordés : les plaies

complexes du pied diabétique, la compression des membres inférieurs,

les biofi lms, l’escarre, l’ulcère de jambe, les plaies en cancérologie,…

Une soixantaine d’ateliers, co-modérés par un médecin et une infi rmière,

apporteront un éclairage pratique directement utilisable.

Lieu : Palais des Congrès de Paris

Informations et inscriptions : www.mfcongres.com

LES RENCONTRES INFIRMIER(E)S EN ONCOLOGIE RÉGIONALES DE TOULOUSE6 DECEMBRE 2014

L’AFIC (Association Française des Infi rmier(e)s de Cancérologie) a décidé

de « régionaliser » les Rencontres Infi rmières en Oncologie, destinées au

partage d’expériences et de connaissances des infi rmier(e)s exerçant tant dans

le domaine hospitalier que libéral. Les RIO proposent aux visiteurs la découverte

de nouveautés dans le secteur des soins, de la molécule, de la pharmacologie,

du matériel médical et de l’édition spécialisée. Parmi les sujets abordés :

les urgences en hématologie, activité physique et cancer, étude « soigner

les cancers en 2020 », le suivi téléphonique

infi rmier et les nouveautés en soins de support,…

Lieu : l’Oncopole, Institut Universitaire du Cancer à Toulouse

Informations et inscriptions : www.afi c-rencontres.org

DEUXIÈME FORUM RÉGIONAL : L’INFIRMIÈRE LIBÉRALE EN PACA22 JANVIER 2015

À l’aube de grands changements dans le milieu de la santé, l’URPS Infi rmière PACA entend questionner

les acteurs publics et privés du territoire sur la place de l’infi rmière libérale dans les réformes du système

de santé. Au programme, des débats, des ateliers et un village de stands destinés à tous. Parmi les sujets

abordés : l’éducation thérapeutique du patient vs éducation à la santé, le burn-out du soignant dans

le suivi de la pathologie chronique, les soins infi rmiers et leurs répercussions sur l’environnement, infi rmière libérale : profession à risques,…

Lieu : Acropolis à Nice

Informations et inscriptions : www.forum-infi rmiere-paca.fr

JOURNÉES INTERNATIONALES DE LA QUALITÉ HOSPITALIÈRE ET EN SANTÉ8 ET 9 DECEMBRE 2014

Ces journées réunissent l’ensemble des professionnels

de santé et des usagers des établissements et de

l’ambulatoire, tous impliqués dans les démarches

de progrès au service des patients. Parmi les sujets

abordés : la culture positive de l’erreur et le signalement

massif des EI, la nouvelle place collaborative des

patients, sécuriser la communication quotidienne,

les innovations en hygiène et infectiologie,…

Lieu : Cité des Sciences et de l’Industries de Paris

Renseignements et inscription : www.jiqhs.fr

LES RENCONTRES DE LA CANCÉROLOGIE FRANÇAISE 2014DU 2 AU 4 DECEMBRE 2014

Un rendez-vous pour les acteurs concernés par la prise

en charge des cancers : professionnels de santé

médicaux et paramédicaux, agences nationales

de santé et institutionnels, scientifi ques et chercheurs,

partenaires industriels, gestionnaires des établissements

de santé, responsables politiques et patients eux-mêmes

ou leurs associations… Ces RCFr aborderont notamment

la place de l’infi rmière dans le parcours de soins en

oncologie et l’apport de la recherche infi rmière.

Lieu : Espace Congrès Cardin à Paris

Informations et inscriptions : www.rcfr.eu

ACTUSOINS • 56 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 57: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

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Page 58: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • dossier formation professionnelle

Formation continue :une réforme qui annonce

de gros changementsÀ partir de janvier 2015, les salariés du privé auront de nouveaux droits en termes de

formation continue. Une loi, promulguée en mars 2014 a été votée pour faciliter l’accès

aux qualifications et au financement des formations, mais aussi favoriser le dialogue

social entre employeurs et salariés. Le public pourrait aussi suivre.

Le droit individuel à la formation ou DIF était très connu

des salariés, mais finalement assez peu utilisé. C’était

surtout un dispositif sans financement car aucune enve-

loppe n’y était spécialement dédiée. Le salarié avait accès

au DIF grâce au plan de formation de son entreprise ou

grâce à une enveloppe de professionnalisation. Il dépen-

dait donc complètement de son employeur. D’ailleurs il y

avait un amalgame sur la compréhension de ce disposi-

tif. Le DIF n’était pas un droit à se former mais un droit

à demander une formation », explique Émilie Lecerf, de

l’UNIFAF(1).

Adieu DIF, bonjour CPFLe DIF disparaîtra complètement au 31 décembre 2014.

À la place, les salariés auront accès au CPF. Le « Compte

Personnel de Formation ». Les heures de DIF qui auront été

acquises avant le 31 décembre 2014 par les salariés et

qui n’auront pas été utilisées seront créditées sur le CPF de

chaque salarié au 1er janvier 2015.

Le CPF s’alimentera de la même manière que le DIF :

chaque année, des heures de formations seront créditées

(24 heures par an jusqu’à 120 heures puis 12 heures par

an pour atteindre les 150 heures au maximum au bout de

7 ans) afin de permettre à un salarié de suivre une forma-

tion. D’autres possibilités pour alimenter le CPF seront mises

«

ET DANS LE PUBLIC ?Cette loi a pour objectif d’aménager un certain nombre de dispositions du code du

travail qui s’adressent aux salariés des structures privées. Le DIF pour les fonction-

naires est issu d’un autre texte. Ce n’est pas le même dispositif, le même finance-

ment, ni le même financeur. Mais il est possible qu’à moyen terme, un décret adapte

les dispositions du privé à la fonction publique. n

ACTUSOINS • 58 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 59: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • dossier formation professionnelle

en place, dans le but de faciliter l’accès à des formations

qualifiantes de longue durée. En cas de temps partiel, le

nombre d’heures ajouté sur le CPF sera calculé en fonction

du temps de travail effectué.

« Il faut éviter de dire que le CPF est une forme de DIF. C’est

un nouveau dispositif qui vient en annuler un autre. Le CPF

n’a ni le même mode de gestion ni le même financement

que le DIF » ajoute Émilie Lecerf.

Le CPF plus strict en termes de qualifications…L’objectif premier du CPF est de faciliter l’accès à des for-

mations qualifiantes. Le salarié devra donc viser l’acquisi-

tion de qualification en rapport ou non avec son métier.

Le champ d’application est plus strict et impose une quali-

fication. Avec le DIF, on pouvait faire des formations non

certifiées. C’est vraiment l’acquisition d’une certification (di-

plôme, modules de certification).

Au total, trois types de formation seront éligibles au CPF :

les actions de formation du socle de connaissances, l’ac-

compagnement à la VAE (Validation des acquis et de l’ex-

périence) et enfin, les formations aboutissant à un titre inscrit

au RNCP (Répertoire national des certifications profession-

nelles), ou bien inscrites à un programme de qualification

propre à chaque région, ou encore, à une certification per-

sonnelle établie par la CNCP (Commission nationale des

certifications professionnelles).

…mais plus accessibleLe CPF est transférable d’une entreprise à une autre puisque

toutes les informations sont informatisées. Le quota d’heure

ne sera donc plus remis à zéro, comme auparavant, lors-

qu’un salarié changera d’entreprise ou sera demandeur

d’emploi. « On remet le salarié au cœur du dispositif, en

véritable investisseur de lui-même. Le CPF sera universel

et complément transférable. Il sera géré par la Caisse de

Dépôts et des Consignations, via un service dématérialisé

et non par l’employeur comme c’était le cas pour le DIF.

Le salarié pourra donc accéder à son propre compte sur

internet et n’aura plus besoin de passer par son entreprise

pour obtenir ses droits », explique Émilie Lecerf.

Le CPF ne pourra être débité qu’avec l’accord du bénéfi-

ciaire. Il ne pourra pas être diminué en cas de changement

d’employeur, peu importe le nombre de changements. Le

titulaire de ce compte a le droit de refuser de l’utiliser, cela

ne consiste en aucun cas en une faute. Enfin, en cas de

licenciement, même pour faute lourde, le titulaire du CPF

conserve son crédit d’heures. n

MALIKA SURBLED

(1) UNIFAF : OPCA de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale privée à but non lucratif.(2) OPCA : organisme paritaire collecteur agréé, structure associative à gestion paritaire qui collecte les contributions financières des entreprises.

FORMATION CONTINUE : LES AUTRES GROS CHANGEMENTSOutre le CPF, la loi du 6 mars 2014 prévoit un vrai re-centrage de la formation

professionnelle sur la qualification et sur l’accès à la formation.

Mise en place d’un entretien professionnel obligatoire : cet entretien ne se confond

absolument pas avec l’entretien annuel d’évaluation. C’est un rendez-vous qui per-

met de réaliser un point périodique sur les perspectives d’évolution professionnelle

du salarié et non pas sur l’évaluation de son activité professionnelle. Il est en ap-

plication depuis la loi du 6 mars 2014. Il doit être effectué tous les deux ans et a

pour but d’inciter le salarié à se former. Au bout de six ans, l’entreprise devra établir

un bilan écrit de ces entretiens. L’employé devra avoir suivi au moins une action de

formation (acquise pour les soignants avec le DPC qui rend déjà des programmes

obligatoires), obtenu des éléments de certification et bénéficié d’une progression

salariale professionnelle. S’il n’a pas obtenu au moins deux des trois items précé-

demment cités, l’employeur sera sanctionné et devra créditer le CPF du salarié de

100 heures supplémentaires et verser une somme à L’OPCA.

Le Conseil en évolution professionnelle : tout le monde y aura droit, quelle que soit

sa situation. Ce sera un nouveau service gratuit, proposé par des opérateurs publics.

Cela permettra à la personne demandeuse de se poser et éventuellement de rentrer

en bilan de compétence ou de formuler un projet professionnel pour son évolution et

de sécuriser son parcours. Pour l’instant, cette mesure n’est pas applicable, un décret

d’application est en attente.

En plus des nouveaux droits, la loi prévoit différentes mesures : réforme du finan-

cement de la formation continue, rôle plus important des représentants du personnel

au sein de l’entreprise, branches professionnelles totalement restructurées… n

© iStock/mbbirdy

ACTUSOINS • 59 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 60: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • dossier formation professionnelle

DPC :Après presque deux ans, le bilan du DPC est plutôt positif. Néanmoins, des axes

d’amélioration sont évoqués, car, au quotidien, soignants et institutions rencontrent

des difficultés dans sa mise en œuvre.

Nous ne savons pas si les formations que nous sui-

vons sont DPC qualifiantes ou non. Et lorsque l’on

interroge nos cadres à ce sujet, eux-mêmes ne

semblent pas être au courant », regrette Céline, infirmière

au CHU de Montpellier.

Le manque de communication sur le Développement pro-

fessionnel continu, Sedalom Folly, responsable de mission

à l’UNIFAF(1) l’a constaté aussi. « Durant cette première an-

née, il y a eu un manque d’informations, aussi bien vis-à-vis

des établissements adhérents qu’envers les professionnels

de santé et cela malgré les campagnes de communica-

tions initiées par les fédérations, les OPCA ou le ministère.

Il est vrai que le dispositif est difficile d’appropriation. Il

correspond à un changement de pratiques en termes de

formation. Il faut que les établissements puissent organiser

la mise en œuvre des programmes et le suivi effectif par

les professionnels. Nous avons donc prévu de renforcer

notre démarche d’information et d’accompagnement afin

d’en améliorer la lisibilité auprès de nos adhérents et de

leurs salariés ».

En avril 2014, un rapport de la mission de contrôle de

l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) a établi

que les méthodes de DPC étaient méconnues des soignants

et que le cadre réglementaire instable – avec de nouveaux

décrets d’application qui paraissent tout au long de l’an-

née –, ne facilite pas la mise en œuvre du dispositif. Ce

rapport pointe de nombreux dysfonctionnements, évoque

un « système bancal » et émet 32 propositions pour simpli-

fier le dispositif.

Des satisfactions sur les préconisations de l’IGASParmi les propositions clés du rapport établi par l’IGAS :

plus de contrôle, plus de suivi, des plans de financement…

Les OPCA – dont l’UNIFAF – sont satisfaits que certaines

recommandations faites à l’IGAS aient été reprises dans

le rapport. « Par exemple, on est sur une obligation an-

nuelle. Or, face à l’insuffisance de budget consacré au

DPC, il faudrait que l’obligation soit plus espacée, voire

triennale », explique Sedalom Folly. « D’autre part, on sait

que la procédure pour devenir organisme de DPC est très

lourde. Pour simplifier cela, nous proposons de prévoir

deux procédures distinctes pour les organismes de forma-

tion et pour les établissements. En ce qui concerne les finan-

cements, nous préconisons de créer un fond propre au DPC

et d’élargir les fonds de l’OGDPC(2) – qui ne sont destinés

qu’aux libéraux et aux médecins salariés – à l’ensemble

des professions concernées par le DPC, donc aux infirmiers

salariés ». Des décisions gouvernementales devraient bien-

tôt être prononcées pour simplifier le DPC. n

MALIKA SURBLED

(1) UNIFAF : OPCA (organisme paritaire collecteur agréé) de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale privée à but non lucratif.(2) l’OGDPC finance les formations des infirmières libérales et des médecins sala-riés, grâce à des fonds de l’Assurance maladie et de l’État.

«

RAPPEL : LE DPC, C’EST QUOI ?C’est un dispositif unique et obligatoire depuis le 1er janvier 2013, asso-ciant la formation continue et l’évaluation des pratiques professionnelles. Ce programme s’adresse à l’ensemble des professionnels de santé, quel que soit leur mode d’exercice et leur statut. Chaque programme de DPC comporte des méthodes et des modalités validées par la Haute Autorité de Santé et doit être dispensé par un organisme de DPC. n

LE GRAND DÉPLOIEMENT

CHEZ LES LIBÉRALESEn 2013, 13 995 infirmières libérales ont suivi un programme de DPC, ce

qui représente 133 % de l’objectif fixé par l’OGDPC pour la première année

de montée en charge. Si le financement n’a pas posé de problème malgré la

sous-évaluation du personnel à former la première année, l’engouement massif

des libérales pourrait causer des soucis budgétaires dans les années à venir.

Aussi, l’OGDPC a sollicité son conseil de gestion pour anticiper le risque. n

ACTUSOINS • 60 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 61: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Institut de Recherche et de Formation en Hypnose et Communication ThérapeutiqueDir. Dr Claude VIROT, Rennes

mergencesn° 1672

COMMUNICATION THÉRAPEUTIQUE (3 jours) 10, 11, 12 juin 2015, à Paris*

Objectif : Acquérir des connaissances et outils permettant d’optimiser ses capacités et compétences relationnelles dans l’accompagnement des patients et à un niveau personnel

Formations réservées aux professionnels de santé

* Espace La Rochefoucauld, 11 rue de La Rochefoucauld, 75009 Paris

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les concepts et techniques nécessaires à l’utilisation de l’hypnose et à l’activation

des ressources de chaque patient

à utiliser l’hypnose et l’auto-hypnose pour vous et votre patient

à développer un processus dynamique et créatif de changement thérapeutique

à induire et utiliser différentes formes de transes hypnotiques

1e session : 12, 13, 14 mars 2015, à Rennes

La formation se divise en :

7 sessions de 3 jours

7 journées d’ateliers de perfectionnement

2 soirées de supervisions

Emergences, 6 bis av. Louis Barthou, Rennes

www.hypnoses.com

HYPNOSE, DOULEUR AIGUË ET ANESTHÉSIE (12 jours)

3 formations à Rennes et Paris*

La formation débute :

les 28, 29, 30 janvier 2015 à Rennes

les 25, 26, 27 février 2015 à Paris A

les 8, 9, 10 avril 2015, à Paris B

VOUS APPRENDREZ

les connaissances et outils en communication thérapeutique permettant d’optimiser

vos capacités et compétences relationnelles dans l’accompagnement du patient

à utiliser l’hypnose et l’auto-hypnose pour vous et votre patient

à développer et maintenir un état hypnotique en pré, per et post-opératoire

des techniques complémentaires pour la prise en charge de la douleur aiguë

dans des contextes chirurgicaux, de soins douloureux, d’examens invasifs, etc

Page 62: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

Actusoins • dossier formation professionnelle

DPC ET DU :Une difficile conciliationNombreux sont les soignants qui dans le cadre de leur parcours professionnel suivent

un enseignement menant à l’obtention d’un Diplôme Universitaire. Or, aujourd’hui, les DU

ne s’inscrivent pas dans le cadre des programmes de DPC. Leur avenir serait-il remis en

question ? Éléments de réponse avec Catherine Dupire, directrice adjointe de l’ANFH*.

Pourquoi les Diplômes Universitaires ne figurent pas parmi les programmes de DPC ?Aujourd’hui, il y a un vrai souci concernant le DPC : il

est clairement exprimé dans les textes que les Diplômes

Universitaires tels qu’ils sont dispensés ne sont pas considé-

rés comme des programmes de DPC. En effet, le contenu

de l’enseignement ne représente que la partie cognitive

d’un programme, alors que le DPC impose une partie ana-

lyse des pratiques professionnelles. Cependant, les textes

prévoient que les universités peuvent déposer des dossiers

- en qualité d’organismes de DPC- auprès de l’OGDPC

pour demander la validation de certains DU en tant que

programmes de DPC. Les commissions scientifiques pour-

raient alors valider une liste de DU compatibles avec les

exigences du DPC. Or, aujourd’hui, rien de tout cela n’est

fait dans la mesure où ces commissions scientifiques indé-

pendantes sont très absorbées par l’évaluation des orga-

nismes. De plus, les universités ne font pas encore cette

démarche. Au bout du compte, il n’y a pas de liste. Et qua-

siment pas de DU déposés sur la plateforme de l’OGDPC.

L’accès aux DU ne risque-t-il pas d’être plus difficile et contraignant pour les infirmiers qui doivent déjà par ailleurs se soumettre à l’obligation de DPC ?À priori non, car les DU peuvent toujours faire l’objet d’une

prise en charge dans les plans de formation des établisse-

ments, même s’ils ne s’inscrivent pas dans le cadre du DPC.

Les OPCA continuent de gérer la formation tout au long de

la vie, et il y a toujours des solutions pour suivre des DU

(Plan formation, CFP…).

Le financement des programmes de DPC se fait sur le plan de formation des établissements. Ainsi, rien ne distingue le

budget alloué à cette obligation du budget des autres formations facultatives. Cela va-t-il poser problème pour l’accès aux DU ?En effet, le risque est que dans l’avenir, tout ce qui ne re-

lève pas du DPC pose problème. Dès la mise en place du

DPC, les représentants syndicaux craignaient que le finan-

cement du DPC embolise le plan de formation et que tous

les crédits soient utilisés pour le DPC. Ils craignaient non

seulement qu’il n’y ait plus d’argent pour les formations hors

du périmètre DPC, mais également pour les personnels ad-

ministratifs et techniques non soumis au DPC. Mais les pre-

miers chiffres de 2013 ont mis en évidence que la mise en

place du DPC n’a pas modifié l’accès à la formation. En ce

qui concerne les D.U, l’idéal serait quand même que cette

liste que nous attendons depuis deux ans soit établie au

plus vite, afin qu’ils puissent s’intégrer pleinement au DPC.

* ANFH : Association Nationale pour la Formation permanente du personnel Hospitalier (OPCA de la fonction publique hospitalière)

Catherine Dupire, directrice adjointe de l’ANFH

© DR

ACTUSOINS • 62 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 63: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

ANNONCES CLASSÉES OFFRES DE FORMATION

Addictologie Démarche qualité et gestion des risques Éducation pour la santé / éducation thérapeutique Formation à la simulation en science de la santé Hygiène hospitalière

Prévention-réadaptation cardiovasculaires Psychopathologie à l’adolescence et chez l’adulte jeune Réhabilitation respiratoire Santé au travail Soins palliatifs et d’accompagnement

Des Diplômes d’Université ou Inter-Universités :

Rythme adapté à l’activité professionnelle(session mensuelle de 2 à 5 jours selon la formation)

ÉLARGISSEZ VOS COMPÉTENCES avec nos FORMATIONS SPÉCIFIQUES

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Début des formations : de septembre 2014 à janvier 2015

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Contactez-nous :

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Européen

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ET DE LA SANTÉ

ACTUSOINS • 63 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 64: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

OFFRES DE FORMATION

MCG

PRÉMATURITÉ : DU TRAUMATISME

Les bébés, les parents, les soignantsAnimé par E. Reichman, psychologue clinicien.

Du normal au pathologique.Animé par S. Kecskemeti, psychiatre d’adolescents, psychanalyste.

Animé par M.C. Genet, psychologue clinicienne.

Fondements théoriques et cliniques.Animé par F. Delille-Henriquez, psychologue clinicienne.

SM14

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SM15

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SM15

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Renseignements et inscriptions

Copes 26 bd Brune 75 014 Paris

01 40 44 12 27 [email protected]

organisme gestionnaire

du développement

professionnel continu

ODPC habilité

à dispenser des

programmes de DPC

H.R.Formation

Au service de vos projets et en réponse à vos appels d’offres

FORMATION ASSISTANT DE SOINSEN GERONTOLOGIE (ouverte aux AS et AMP)

NOS GRANDES THÉMATIQUES :L’amélioration continue de la qualité

Démarches projets - Stratégies de management des équipes

Questionnement éthique et pratiques professionnelles

Communication et pratiques relationnelles pour soigner

Droit, responsabilité et pratiques soignantes

Soins à la personne âgée : vieillissement, bientraitance

Soins en fin de vie

Ecrits professionnels et dossier patient

Transmission des savoirs, organisation apprenante, tutorat

Violence et agressivité

Conduites addictives : connaissances et soins adaptés

Prévenir l’épuisement professionnel

Catalogue complet sur www.hrformation.comNous contacter : 02 99 68 83 19 ou [email protected]

PRÉPARATION AUX CONCOURS IFCS, IFSI, AS

(PRESENTIEL et e-LEARNING)

HR FORMATION est agréé DPC et habilité évaluateur externe par l’ANESM (Nos programmes DPC sont déposés sur la plateforme www.ogdpc.fr).

organisme gestionnairedu développementprofessionnel continu

ODPC habilitéà dispenser des

programmes de DPC

Organisme évaluateur habilité par

Sous le numéro H 2013-03-1143Sous le numéro 1264

Organisme National de Formation de la FFSA« Pour une éthique de l’accompagnement éducatif,

thérapeutique et social »

Nous proposons des formations thématiques en lien avec les problématiques rencontrées en santé mentale et dans le cadre du projet de soin, formations qui peuvent être aussi mises en œuvre en intra, comme :

Ateliers en activités physiques, sportives ou corporelles et projet de soin

Danse et projet de soin Activités aquatiques et projet de soin Animer des ateliers en G.E.M Au-delà des «troubles du comportement», ces

enfants et ces adolescents qui nous mettent à l’épreuve

Ethique et responsabilité dans le soin

Trans’Formation 9 rue Jean Daudin, 75015 PARIS

01 42 73 90 07 http://transformation.ffsa.asso.fr@ [email protected]

Des formations en activités corporelles, artistiques et culturelles, physiques

ou sportives comme médiations dans le cadre du projet de soin

Des formations pour innover en équipe dans sa pratique

ACTUSOINS • 64 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 65: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

OFFRES DE FORMATION

Objectifs : Acquérir une vision globale de la fonction de management au sein du bloc

opératoire - Optimiser le fonctionnement d’un plateau technique interventionnel

Public : Coordonnateurs de blocs ou de plateformes, cadres de santé, IBODE, IADE, AS,

logisticiens, médecins, ingénieurs organisation et méthodes

Lieu : CHU de Dijon

À savoir : Le DU LBO permet de valider la licence professionnelle

‘Logistique Hospitalière’ en suivant le tronc commun (201h).

Ouverture de la licence en janvier 2016.

Logistique appliquée aux Blocs OpératoiresDiplôme universitaire (LBO)

Qualité en Établissements de SantéDiplôme universitaire (QES)

Objectifs : Concevoir et manager la démarche qualité (risque, sécurité, environne-

ment du soin) - Définir et mettre en œuvre une politique de développement durable

Public : Cadres de santé, dirigeants, coordonnateurs de la gestion

des risques associés aux soins, médecins, pharmaciens,

consultants des structures publiques ou privées de conseil

Lieu : Centre hospitalier de Chalon-sur-Saône

INFORMATIONS POUR LES 2 FORMATIONS

Prérequis : Bac +2 ou validation des acquis professionnels (VAP) - Durée : 158h

Accès : Plan de formation, période de professionnalisation, contrat de

professionnalisation (secteur privé), Congé Individuel de Formation, DIF, Compte

Personnel de Formation (CPF)

Validation : Diplôme universitaire de niveau 2 (Bac +3)

CONTACT POUR LES 2 FORMATIONS

Pédagogie : Mme Agnès BASAILLE - [email protected] - 03 85 42 43 41

Administratif : Mme Martine BAILLY - [email protected] - 03 80 39 51 93

Toute l’info : www.u-bourgogne-formation.fr - www.iutchalon.u-bourgogne.fr

OUVERTURE EN JANVIER 2015

OUVERTURE EN JANVIER 2015

COUPON-REPONSE (pour envoi d’une documentation)

NOM Prénom : ...........................................................................................................................................................

Adresse Postale complète : ....................................................................................................................................

Mail : ...............................................................................................................................................................................

Je souhaite recevoir une documentation sur la (les) formations suivante(s) : ....................................

...........................................................................................................................................................................................

Date : Signature :

Retour à : POLE FORMATION CONTINUE SANTE 9, rue Bias - BP 53508 – 44035 NANTES CEDEX 01

www.univ-nantes.fr/formationcontinue

Le Pôle Formation Continue Santé de l’Universté de Nantes propose les formations suivantes aux praticiens, aux professionnels de santé et/ou du social ou du secteur éducatif

Formations Diplômantes DU / DIU :

DIU Acupuncture Obstétricale

DIU Addictologie : Troubles Addictifs liés aux Substances Psychoactives et au

Comportement

DIU Addictologie : Troubles Addictifs liés à la Consommation d’Alcool

DIU Coordonnateur de Soins en Gérontologie / Gestionnaire de Cas

DIU Echographie Diagnostique Ostéo-Articulaires

DIU Echographie Gynécologique et Obstétricale

DIU Evaluation de la Qualité et Sécurité des soins

DU Education Thérapeutique du Patient -

Education pour la Santé

DU Ethique appliquée à la Santé

DIU Etude de la Sexualité Humaine

DIU Formation Complémentaire en

Gynécologie-Obstétrique pour le Médecin Généraliste

DU Formation Complémentaire en Médecine Préventive en

Santé des Femmes

DU Hygiène & Epidémiologie Infectieuse

DU Hypnose Thérapeutique

DIU Médecine Manuelle Ostéopathie

DU Musicothérapie

DIU Périnatalité et Addictions

FORMATION

- Santé9 rue Bias - B.P 53508 44035 Nantes cédex 1

Tél 02 53 48 47 47 [email protected]

Formations Courtes : EPU Santé au Travail : Vaccinations et Conduite à Tenir autour d’un Cas de Tuberculose

EPU Santé au Travail : Aptitude à la Conduite et Troubles Neurologiques

Introduction aux Thérapies à Médiations Artistiques (Initiation aux Arts-Thérapies)

Pratiques Actuelles de Soins en Afrique Subsaharienne et Conséquences chez le Migrant

en France pour les Professionnels de Santé (Soins Interculturels)

Renseignements et Inscription :[email protected]

02.53.48.47.47

)

Reprise d’Etudes sur les Diplômes Nationaux :

PACES, études de médecine,

de pharmacie, d’odontologie,

d’orthophonie, d’orthoptie,

Masters (M1 et M2 Biologie Santé... .

DIU Prise en Charge de la Douleur

DIU Réparation Juridique du Dommage Corporel

DIU Sexologie

DIU Soins Palliatifs et d’Accompagnements

DIU Troubles du Comportement Alimentaire

Nouveau

Nouveau DIU Anesthésie Pédiatrique

Nouveau DU Prévention des Risques Psychosociaux

DIU Pratiques Médicales en Santé au Travail pour les Collaborateurs

Médecins

DU Oncogériatrie

DIU Santé au Travail - Qualification Infirmière

DIU Adolescents Difficiles

PÔLE

CONTINUE

organisme gestionnairedu développementprofessionnel continu

ODPC habilitéà dispenser des

programmes de DPC

Faculté de Médecine et Techniques Médicales Faculté de PharmacieFaculté de Chirurgie Dentaire

ACTUSOINS • 65 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 66: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

OFFRES DE FORMATION

Hypnoanalgésie dans le soin hospitalier

Formations intra-hospitalières

Institut Français d’[email protected] - 01 42 51 68 84 - hypnose.fr

www.hypnose.fr

Bien-traitance et qualité relationnelle dans les soins

Formations au Toucher Sensitif® pour tout personnel soignant

Modules spécifiques pour :Infirmières, Sages femmes, Aides soignantes, Auxiliaires de vie…Kinésithérapeutes, Psychologues, Éducateurs spécialisés…

Formations certifiantes :Praticien(ne) en Massage Sensitif®de Bien-ÊtreSomato et Psycho-Somatothérapeute en Méthode Camilli®

Catalogue complet sur www.massagesensitif.tm.frContact : 05 62 00 35 72 - [email protected]

Antennes régionales dans toute la France

INFOMECA Institut International de formation au Massage Sensitif® et à la Méthode CAMILLI® Organisme de formation professionnelle enregistré OGDPC et sous le n° 73.31.03277.31 auprès du Préfet de la région Midi-Pyrénées (cet enregistrement ne vaut pas agrément de l’état). SIRET 422 398 289 00013.

FormationsPlaies et Cicatrisation

iPansementTrophée 2014 de la meilleure application mobile de santé

destinée aux professionnels de santé.

Programme, Dates et Inscriptions dans toute la France sur :www.quelpansement.fr

organisme gestionnairedu développementprofessionnel continu

ODPC habilitéà dispenser des

programmes de DPC

ACTUSOINS • 66 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 67: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

OFFRES DE FORMATION

organisme gestionnairedu développementprofessionnel continu

ODPC habilitéà dispenser des

programmes de DPC

ACTUSOINS • 67 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 68: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

OFFRES DE FORMATION

www.institutpaolicalmettes.fr

l’Institut Paoli-CalmettesCentre régional de lutte contre le cancer

vous propose des formations en cancérologieet sur les spécificités de la prise en charge

contact formation : 04 91 22 33 59 [email protected]

organisme gestionnairedu développementprofessionnel continu

ODPC habilitéà dispenser des

programmes de DPC

232, boulevard Ste Marguerite - BP 156 - 13273 Marseille cedex 9

INSTITUT REPERES FORMATIONS

100 stages inter-établissements 2015

* Travailler à partir du passage à l’acte. * Le transfert.* Structure de la parole * L’autisme * Le fonctionnement de groupe.* Atelier meubles en carton.* Relaxation. * Toucher et relation d’aide * Les activités / ateliers * Entretiens familiaux. * *Vieillissement * Le Deuil.* Les médiations. * Etats de crise et maladie mentale. * Art thérapie. * Atelier d’expression créatrice. * Savoir faire… avec les familles. *Corps et voix - * Conte et imaginaire. Etc…

11 rue de Touraine - 37110 ST NICOLAS DES MOTETSTél.: 02 47 29 66 65 - fax : 02 47 29 52 25

Internet : http://i-reperes.fr

25 Stages destinés aux Psychologues / Psychiatres

Le psy en institution et démence * Violence et passage à l’acte.* Réflexion pratiques professionnelle. * Dynamique et gestion de groupes. * Psy et corps * Transmission de la clinique. * Le Psychologue en gériatrie * Clinique et éthique * Humanisation institutionnelle * l’adolescent.*Groupe thérapeutique en institution * Le « Psy » et l’évaluation. * Psychoso-matique. Etc…

Catalogue 2015 sur demandeStages réalisables en intra - établissements

L’ Association de Santé Mentale du 13ème Arrondissement de Paris organise avec l’Université Paris-Sud 11 et le GHU Bicêtre

Paul Brousse

le Diplôme Universitaire«COMPETENCES EN SOINS PSYCHIATRIQUES»

Ce Diplôme Universitaire portera sur l’organisation actuelle de la psychiatrie, universitaire et de secteur, sur les différents types de pathologie, l’approche psychopathologique des troubles, l’organisa-tion du collectif soignant, la conduite des traitements.

DATES (4 sessions de 3 jours + 1 stage de 5 jours)

PROGRAMME COMPLET sur le site www.asm13.org rubrique «Enseignement Formation» ou sur

Le DLM s’applique aussi aux troubles fonctionnels, les petits maux de tous les jours qui peuvent empoisonner la vie mais qui ne sont pas graves. C’est donc encore en préventif que nous allons l’utiliser avec succès pour les maux de tête, les syndromes pré-menstruelles, les colites, les troubles O.R.L., la microcirculation, le sommeil, la détente, la constipation etc...

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Programme - Informations - Inscriptions : A.D.L.V. - Azken Itzulia Route de Saint Pée - 64210 ARBONNETél./Fax : 05 59 41 81 03 e-mail : [email protected]

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ACTUSOINS • 68 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 69: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

OFFRES DE FORMATION

Diplôme UniversitaireAnnée Universitaire 2014 - 2015

Prévention et prise en charge des Escarres3 Modules de 4 jours

Informations sur le site : www.univ-lyon1.fr et www.escarre-perse.com Pré-inscriptions : obtenir l’accord écrit du coordinateur d’enseignement, Dr Dominique Sigaudo-Roussel

envoyer par courrier électronique vos CV et lettre de motivation à :[email protected]

Tél. 04 72 72 26 09 secrétariat ou 04 37 65 29 34 Dr Dominique Sigaudo-RousselInscriptions : sur www.univ-lyon1.fr (spécialités médicales) de juillet à octobre 2014

Module 1 : LYON (Gerland IBCP) du 24 au 27 novembre 2014Module 2 : LE MANS (Centre de l’Arche) du 16 au 19 mars 2015

Module 3 : LYON (Gerland IBCP) du 18 au 21 mai 2015Enseignants encadrants : Pr Marc Bonnefoy, Service de gériatrie, Lyon ; Dr Denis Colin, Centre de rééducation de l’Arche, St-Saturnin ; Dr Brigitte Barois, Qualité-Gestion des Risques, Gonesse ; Pr Jean Louis Saumet, Physiologie vasculaire, Lyon ; Jean-Marc Michel, Service de gériatrie, Colmar ; Dr Yves Passadori, Service de gériatrie, Mulhouse.

Public : Médecins, Pharmaciens, Infirmiers, Masseurs-Kinésithérapeutes, Ergothérapeutes, Diététiciens, Aide-soignants. Capacité d’accueil maximum : 40 personnes

Le Service Formation Continueen chiffres

Plus de 2000 formateurs (enseignants-chercheurs et intervenants professionnels)

96% de taux de satisfaction

9000 stagiaires et plus de 700 entreprises accueillis chaque année

Formations en intra et inter-entreprise

Plus de 900 formations proposées par an

Renseignements et inscriptions : Université de Strasbourg - Service formation continue

21 rue du Maréchal Lefebvre - 67100 Strasbourg03.68.85.49.20

[email protected] sfc.unistra.fr

sfc.unistra

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Le Service formation continue propose aux professionnels de la santé et du social

50 diplômes et 340 stages courts en inter- et/ou intra-établissements

GérontologieUrgencesMédecine

PsychiatrieManagement

Hygiène hospitalièreRéadaptation - Kinésithérapie

Approche du malade...

GynécologiePédiatrieAnestésiologieOphtalmologie / ORLChirurgiePneumologieCardiologieNeurologie

ACTUSOINS • 69 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 70: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

OFFRES D’EMPLOI ‘‘

AREPA – Acteur majeur du secteur médico-social (1700 salariés - 68 sites), spécialisé dans la gestion de résidences pour personnes âgées, recrute pour ses établissements médicalisés en Ile-de-France et Province des :‘‘Rejoindre l’AREPA,

c’est redonner un sens à la vie...

INFIRMIER D.E H/F – CDI – Temps plein Sous la responsabilité du Cadre infirmier, et en relation avec l’équipe pluridisciplinaire de la résidence, vous participez à l’organisation quotidienne de l’activité de l’équipe soignante, dans un souci de continuité et de qualité de la prise en charge. Au-delà des missions propres dévolues à votre fonction, vous inscrivez votre activité dans une démarche préventive et éducative et créez les conditions d’une prise en charge individualisée. Vous assurez la mise en œuvre des protocoles de soins et des plans de sécurité sanitaire. En lien avec l’équipe et les acteurs du réseau de santé, vous participez à la gestion des relations avec les familles. Diplôme IDE exigé.

AIDE SOIGNANT H/F – CDI – Temps plein En relation avec l’équipe soignante et pluridisciplinaire de la résidence, vous participez à la prise en charge individualisée des résidents en dispensant les soins requis, dans une démarche éducative et préventive, dans le respect des besoins de la personne. Vous participez au développement d’activités d’animation et de loisirs visant à maintenir le lien social et contribuez à la gestion des relations avec les familles. Diplôme ASD exigé.

PSYCHOMOTRICIEN H/F – CDI – Temps plein et temps partiel Sous la responsabilité du directeur d'établissement, conformément aux différents décrets en vigueur dans la profession, et au sein d'une équipe pluridisciplinaire, le psychomotricien met en œuvre des activités de rééducation et de stimulation sensorielle auprès des résidents confrontés à des difficultés psychologiques vécues et exprimées de façon corporelle. Diplôme de Psychomotricien exigé. Expérience en gérontologie.

ERGOTHÉRAPEUTE H/F – CDI – Temps plein et temps partiel Sous la responsabilité du Directeur d'Etablissement, et au sein de l'équipe pluridisciplinaire de la résidence, conformément aux différents décrets en vigueur dans la profession, vous contribuez au traitement des déficiences et/ou handicaps de nature somatiques et/ou psychiques par des actes de rééducation et de réadaptation. Vous sollicitez les fonctions déficientes et les capacités résiduelles afin de maintenir, récupérer ou acquérir la meilleure autonomie possible, à travers la mise en œuvre de techniques de compensation du handicap. Diplôme d’Ergothérapeute exigé. Expérience en gérontologie.

CADRE INFIRMIER H/F – CDI – Temps plein Sous la responsabilité du Directeur d’établissement, vous avez en charge l’Animation, l’encadrement de l’équipe soignante, le recrutement, la formation, l’évaluation, l’intégration, et l’accueil des stagiaires. Vous organisez et coordonnez la prise en charge des résidents, conformément aux valeurs AREPA, aux projets de vie et de soins de l’établissement. Vous contribuez à la gestion des relations avec les familles et les divers acteurs de la santé, vous êtes garant du respect de la qualité des services dus aux résidents. Vous assurez la mise en œuvre des procédures et des protocoles de soins dans un souci de sécurisation des soins délivrés. Diplôme IDE exigé. Diplôme de Cadre de Santé apprécié.

Pour l’ensemble de ces postes, outre votre formation initiale, ce sont vos qualités professionnelles qui feront la différence : sens de l’écoute, intérêt pour les problématiques sociales et humaines, goût du travail en équipe, rigueur et patience.

Conditions de recrutement : CCN 51 + reprise d’ancienneté + prime. Avantages : Comité d’Entreprise, 1% patronal.Merci d’adresser votre dossier de candidature (CV + LM) à : [email protected]

Le Centre HospitalierRégional Universitaire

de Nîmes recrute !

IDE,

à

FONDATION OPHTALMOLOGIQUEA. de ROTHSCHILDLa Fondation Ophtalmologique Adolphe de Rothschild, établissement de santé privé d’intérêt collectif situé à Paris (19ème), leader dans le traitement chirurgical et médical des pathologies de la tête et du cou (ophtalmologie, neurochirurgie, ORL, neurologie) recrute un(e) :

Infirmier(e) h/fCoordinateur(trice) en consultation CETD

CDI temps plein Poste en 10 h Repos hebdomadaire : Mercredi Congés Annuels en Août Rémunération selon Convention Collective CCN 51

Secrétariat de Direction des Soins [email protected]

ou envoyer votre CV à :Direction des Soins Infirmiers25 rue Manin75940 Paris Cedex 19

Vous voulez évoluer avec des professionnels

leaders dans leur domaine ?

Vous êtes capable de vous investir dans des équipes performantes,

Accueil possible en détachement de la Fonction Publique

Hospitalière

Contact :

ACTUSOINS • 70 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 71: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

OFFRES D’EMPLOI

Merci d’adresser votre candidature à la Direction des Ressources Humaines.Par courrier : CHP de l’Europe - 9 bis route de Saint-Germain - 78560 PORT MARLYPar mail : [email protected] www.chp-europe.fr

En CDI - Temps plein ou temps partiel

A 30 minutes de Paris, sur la ligne A du R.E.R., situé dans un cadre agréable et verdoyant, le CHP de l’Europe est, avec 259 lits et places, un établissement hospitalier pluridisciplinaire de référence et l’un des plus importants Établissements de Santé privés d’Ile de France.Dans le cadre du développement de ses activités, le CHP de l’Europe recrute des professionnels de santé.

Des Infirmier(e)s D.E. - Jour ou Nuittous services de soins (Médecine cardiologique, Unité de soins Intensifs, Soins palliatifs / Oncologie, Réanimation médico-chirurgicale, Chirurgie toutes spécialités …).

Des Infirmier(e)s D.E. service SSPI et Bloc Opératoire

Des Aides-Soignant(e)s de Jour ou Nuittous services de soins (Médecine cardiologique, Unité de soins Intensifs, Soins palliatifs/Oncologie, Réanimation médico-chirurgicale, Chirurgie toutes spécialités …). Au sein d’Équipes dynamiques, vous participez activement à l’expansion de notre Établissement et bénéficiez d’un planning annualisé, d’un parcours d’intégration et d’un programme de formation assuré quelque soit la fonction.

Hôpital Saint CamilleÉtablissement hospitalier privé de 273 lits.

1000 salariés

La Direction des soins recherche h/f :

INFIRMIER D’ANNONCE EN CANCÉROLOGIE

Pour l’Hôpital de JourExpérience exigée

Poste à pourvoir immédiatementConvention FEHAP

Merci d’envoyer votre candidature (lettre de motivation et CV) à l’attention de Madame SEILLE.

Hôpital Saint Camille

2 rue des Pères Camilliens 94366 Bry sur Marne [email protected]

www.ch-bry.com

ACTUSOINS • 71 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 72: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

OFFRES D’EMPLOI

Infirmier D.E (H/F)

Le Groupement d’Intérêt Public Samusocial de Paris est un dispositif d’urgence (H24 et 7j/7) proposant une prise en charge médico-psycho- sociale aux personnes sans domicile. Son action départementalisée à pour objet d’aller à la rencontre des personnes sans domicile au travers de ces différentes missions et notamment : soins médicaux ou infirmiers, héberge-ment d’urgence, accueil de jour, 115, maraudes, SIAO Urgence Paris.

Le GIP Samusocial de Paris recherche des Infirmiers D.E (H/F)

Infirmiers D.E - Equipe Mobile d’Aide (Maraude) - Nuit (H/F)Vous êtes le chef de bord d'une équipe de 3 personnes. Votre mission est d’aller à la rencontre des personnes en situation de grande exclusion afin d’évaluer leur état de santé, de prodiguer des soins, de les orienter et de les accompagner vers les structures appropriées. Dans ce cadre vous êtes en relation constante avec un Médecin d’astreinte. EMA : Temps plein Nuit en 9 heures (20h-5h) du lundi au dimanche par roulement + MAJ N, D&JF - salaire selon ancienneté de diplôme.

Infirmiers D.E - Lits Halte Soins Santé (LHSS) et Lits d’Accueil Médicalisés (LAM) - Jour et Nuit (H/F)Les LHSS accueillent toute personne sans domicile fixe qui présente des pathologies ne relevant pas de l’hospitalisation traditionnelle. Les LAM accueillent toute personne sans domicile fixe présentant des patholo-gies lourdes les privant d’autonomie. Vous êtes chargé de mettre en marche les soins nécessaires aux personnes hébergées et de veiller, en collaboration avec l'équipe pluridisciplinaire, au bien-être des hébergées. .Postes de nuit (20h-8h) et postes de jour (8h-20h) du lundi au dimanche par roulement, salaire selon ancienneté de diplôme + MAJ D&JF.

Coordinateur Référent IDE - Equipe Mobile d’Aide (Maraude) - (H/F)Vous veillez à l’application de la démarche de soins, élaborez les outils de travail correspondants et êtes référent quant au diagnostic infirmier. Vous maitrisez l’évaluation et l’analyse des besoins des personnes prises en charge, et aidez l’équipe à rechercher les réponses adaptées aux problématiques rencontrées. Vous êtes en charge de la formation, de l’encadrement des IDE, et collaborez au recrutement et à l’élaboration des plannings. Vous pouvez être amené à remplacer un IDE dans une équipe.EMA : Cadre forfait jour. 2400 € brut mensuel (selon profil)

Expérience en psychiatrie et/ou connaissance de la population en situation de grande exclusion souhaitée Grande rigueur et éthique professionnelle indispensables.

A l’attention de Lucie PichardSamusocial de Paris - Service des Ressources Humaines –

[email protected]

Merci de préciser la mission et l’horaire souhaité

Organisme

Mission

Profil

REJOIGNEZ LE GROUPE MEDI-PARTENAIRES25 CLINIQUES - 5500 SALARIÉS

ET PARTICIPEZ À LA CONSTRUCTION DE NOTRE PROJET SOCIAL ET À LA RÉUSSITE DE NOS PROJETS DE SOINS INFIRMIERS DANS L'UNE DE NOS CLINIQUES QUI RECRUTENT :

Infirmier(e)s Surveillant(e)s

Sages Femmes Aide SoignantesPour retrouver nos établissements et postuler en ligne, rendez-vous sur notre site : www.medi-partenaires.com

LA TÉLÉMÉDECINE VA-T-ELLE

BOULEVERSER LE MÉTIER

D’INFIRMIÈRE ?

EN UKRAINE,PORTRAITS DE SOIGNANTS SOUS LES BOMBES.

COCONPRÉMAS AUX PETITS SOINS

VIE PROFESSIONNELLE

dans un

SOIGNANTS D’AILLEURS

A LA UNE

SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014N°14

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ACTUSOINS • 72 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 73: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

OFFRES D’EMPLOI

Adresser lettre de candidature et C.V. au :

Centre Chirurgical MARIE LANNELONGUE

Mme CARPENTIER

Direction des Ressources Humaines

133 avenue de la Résistance

92350 Le Plessis Robinson

Tél : 01.40.94.87.95

E-mail : [email protected] Reprise ancienneté

au cœur de vos ambitions…

CENTRE CHIRURGICAL

MARIE LANNELONGUECentre hospitalier Privé à but non lucratif participant au Service Public,

hautement spécialisé dans le traitement des pathologies THORACIQUES et CARDIO-VASCULAIRES

CADRE KINÉSITHÉRAPEUTE

RADIO PHARMACIEN A MI-TEMPS

ASSISTANT QUALITÉ

Pour mieux nous connaître, site internet : www.ccml.fr

recherche (h/f) :

CENTRE HOSPITALIER

Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent - Gentilly

Fondation Vallée

LA FONDATION VALLÉE Centre Hospitalier Infanto-Juvénile situé à Gentilly (94250) à proximité immédiate de Paris

Recherche H/F :

Pour son pôle adolescents :

1 Infirmier plein temps 1 Orthophoniste mi-temps

pour ses unités d’hospitalisation moyen et long séjour

Pour son pôle enfant :

1 Orthophoniste à 50% sur les deux unités long et moyen séjour et court séjour

1 Orthophoniste à 50% - 50% pour son Hôpital de jour et son CMP de Gentilly

Pour tout renseignement écrire : [email protected]

Les candidatures doivent être adressées à Monsieur le Directeur Fondation Vallée - 7, rue Benserade - 94257 GENTILLY Cedex

ACTUSOINS • 73 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

Page 74: Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

OFFRES D’EMPLOI

Recherchepour la Suisse

Medi-Emploi Sàrl - CP 1270 - 1260 Nyon 01 - SuisseTél. 0041 22 362 15 53 - www.mediemploi.ch

[email protected]

Remplacements de 6 à 12 mois ou postes fixes.Accueil, Encadrement et Formation continue

sont les atouts des établissements suisses.Nous prenons le temps de vous conseiller,

vous guider dans cette nouvelle étape professionnelle.

IDECardiologie, Hémodialyse, Oncologie,

Réanimation, Urgences, etc.

IADE - IBODEjeune diplômé ou avec expérience

Puéricultriceen pédiatrie et/ou néonatalogie

Sage-femmeavec expérience

Anne ChopardResponsable dpt mé[email protected]

+41 32 911 32 32Av. Léopold Robert 60

CH-2301 La Chaux-de-Fonds www.aazemplois.ch

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INFIRMIER5,6 ET 7 NOVEMBRE

STAND D42

ACTUSOINS • 74 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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