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t&s << grand public >>) constituent un bourrage inutile, suivi d’ailleurs de plusieurs pages blanches (1’Cditeur a fait vite son travail !) -pour un livre qu’on aurait aim6 plus dense, plus riche de notations concrktes. N’emp&che ! Ce livre vite lu se consomme comme un policier ou une nouvelle de Zweig et de Schnitzler, le talent en moins : il vaut comme tCmoignage par sa simplicit6, son absence d’effets artificiels (comme le seraient ceux d’un romancier). 11 vaut surtout par son ton direct, son style saris effet - tels qu’on croirait vraie et vCcue toute l’histoire de ce jeune homme et qui n’est vraie que par les artifices 1ittCraires qui mettent en s&ne 1’entrCe et la sortie du dClire.

D. Casalis

L, Cd. L’anh6donie. Le non-plaisir et la psychopathologic. Paris : Masson ;

Parmi les grands concepts A la mode, 1’anhCdonie est loin d’&tre une jeune dame ! Mais nous en souvenions-nous ? L’anhCdonie, c’est I’impossibilitC d’Cprouver etlou de retrouver du plaisir, telle qu’on l’observe dans les comportements addictifs, dans la dkpression, dans les schizophr&ies, mais aussi dans l’ennui existentiel. L’ouvrage rCunissant divers auteurs prCsente 1’intCrCt de confronter des points de vue relativement diffkrents, & la fois cli- niques, expkrimentaux, thkoriques, philosophiques et historiques (R. Dantzer, R. Jouvent, P. FCdida, entre autres).

Cet apparent Cclectisme relbve non seulement de l’honn&tetC intellectuelle, mais il est, de plus, rCellement instructif, tant pour ceux qui ne connaissent pas, ou peu, le concept, que pour ceux qui le traitent & la man&e << moderne B du seul DMS-IV. G. Loas, comme J. Carroy et G. Lanteri-Laura nous rafraichissent la mCmoire par leur approche historique, richement documentCe et toujours rCvClatrice des questions &pistCmologiques, Cthiques et pratiques que recouvrent ces concepts rCactualisCs.

Enfin, le lecteur davantage attirC par l’approche pragmatique trouvera Cgalement en annexe un certain nombre d’Cchelles de mesure (Cchelle de plaisir de Snaith-Hamilton, Cchelle d’hCdonie de Chapman, Cchelle d’anhkdonie de Fawcett, Cchelle de plaisir- dCplaisir de Hardy, Cchelle de Zuckerman SSS). Toutefois, il serait dommage de rCduire le << plaisir pour la pen&e >>, favori& par la riche rCflexion que permet la lecture de l’ouvrage, g ces seules Cchelles bien anhkdoniques... Mais il est vrai que l’ennui des uns fait le plaisir des autres...

M. Santiago Delefosse

000 ; 1. 240 p. Actualit6 de la schizophrbie.

Voil2 enfin, avec l’impulsion de Tobie Nathan et naturellement aussi de l’ancien et coura- geux responsable d’Cdition Philippe Pignarre, une revue qui s’imposait : l’ethnopsychiatrie n’est pas une nouveautC, m&me dans les revues. Mais c’est la premibre qui prend cette voie pour tMme unique, et c’est bien. I1 s’imposait d’y republier l’article classique de Georges

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Devereux, paru vingt ans avant sa mort, en 1965, dans ses Essais d’ethnopsychiatrie g&e’- rale, chez Gallimard. D’autres articles font le point de la question : Henri Grivois revient sur le choix qu’il juge horrible du mot << schizophrknie )) et use pour sa part du terme XX psychose >p. I1 a l’immense m&rite de mettre l’accent sur le stade interindividuel : qq La psychose ne relkve d’aucun inconscient, si ce n’est d’un inconscient interindividuel et mimktique [...I que le patient ne peut joindre. >) Plus centrale est l’intervention de Sylvia Fernandez-Katz qui reprend les critiques souvent faites sur le prktendu caractkre univer- saliste du DSM-IV, et retrouve le concept cher A L&i-Strauss de sq bricolage 1) qui a besoin d’un c supplkment d’&me )> (Zarifian) pour se servir de sa boite B outil mkdicamenteuse. Elle rappelle B juste titre que Latour a dkjja tent& de supprimer la barrike entre I’objet de la science et de ses reprksentations, que le psychiatre comme le soignC appartiennent B des (c collectifs >, qui ont chacun leurs reprksentations et qu’il doit de ce fait associer son patient au traitement, lui expliquer, et <c devrait donner au malade toutes les informations concernant ses troubles et les protocoles mCdicamenteux >)... J’ajouterai <c casser ou tenter de casser les barrikres culturelles entre deux &tres humains, dont un seul est censk Ctre garanti par son savoir p) : une ethnopsychiatrie pourrait se penser dans nos pays mCmes et non seulement entre << civili& >) et c( sauvages x). Une passionnante Ctude sur des cas concrets avec toute la modestie d’usage est prCsentCe par Danigle Pierre, qui s’intkresse aux r&es des immigrCs marocains en Belgique, sous I’impulsion de l’un d’eux, le jeune Farid. Mais peut-&tre encore plus attachant est le tCmoignage d’olivier Ralet, en visite au centre de Bouya Omar, principal centre de la possession au Maroc.

I1 faut souhaiter longue vie g cette revue, qui apporte un regard neuf, qui relativise q( l’europko-americano-science )) dont nous sommes si fiers et qui nous aveugle. Mais aura- t-elle la chance de subsister aprks les accidents survenus B SynthClabo et B son responsable Cditorlal Philippe Pignarre ? Ce serait une faute et un crime que de la laisser disparaitre.

D. Casalis

nger S. Les Perversions sexuelles. Paris : Ellipses ; 1998. 124 p.

Cet ouvrage se propose de faire le point sur les principaux rep&es thkoriques permettant d’apprkhender la violence sexuelle. Loin de globaliser tous les agresseurs sexuels dans une m&me catkgorie, il montre les diffkrences d’un sujet B I’autre, tant au point de vue des mkcanismes psychopathologiques qu’A celui de la dangerositk criminologique (probabilitk de rkcidive).

Dans un style clair, saris jamais &tre simpliste, l’auteur cherche A comprendre les agres- seurs en tant que sujets : sont-ils des malades ou des dklinquants? Un certain nombre de questions mkdico-psycho-juridiques sont Cgalement abordkes, par exemple : le suivi mkdico-psychologique doit-il &tre obligatoire et dans quels cas ? Peut-il suffire ou bien faut-il prkvoir un accompagnement psycho-criminologique ? Les diffkrents professionnels intervenant dans ce champ peuvent trouver dans cet ouvrage un certain nombre de rCpon- ses concernant la prise en charge socio-psycho-judiciaire de sujets sous emprise de la vio- lence sexuelle.

M. Santiago Delefosse