3rve novembre 2008

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www.maya.cc Convention de la poste-publications no 41122591 Automne/hiver 2008, vol. 4 no 3 L’humanisme au profit de l’environnement Le compostage à grande échelle : creux dépressionnaire et temps nuageux Centre de tri : marchés à la baisse, technocratie à la hausse Obama, un nouveau leader environnemental ? Dr Albert Jacquard ENTREVUE avec

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Magazine 3rve novembre 2008

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4112

2591

Printemps/été 2007, vol. 3 no 1Automne/hiver 2008, vol. 4 no 3

L’humanisme au profit de l’environnementLe compostage à grande échelle :creux dépressionnaire et tempsnuageux

Centre de tri : marchés à la baisse,technocratie à la hausse

Obama, un nouveau leader environnemental ?

Dr AlbertJacquard

ENTREVUE avec

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 4 NO 3 AUTOMNE/HIVER 2008

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C H R O N I Q U E

L’ E N V E R S D U D É C O R

L E S B O N S C O N T A C T S 29

3 R V E Y É T A I T 27

O P I N I O N S E T C O M M E N T A I R E S 28

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sommaire

Automne/hiver 2008, vol. 4 no 3

« L’important, c’est de produire le mini-mum de déchets. Normalement, il nedevrait pas y en avoir du tout. Il fautque le déchet soit recyclé, qu’il entredans le système. Si on veut assurer lapérennité de notre planète, il faut qu’il y aitautant d’intrants que d’extrants. Un bonexemple d’équilibre est le fumier. Lesanimaux mangent les produits de la terre,les digèrent et produisent du fumier quiest réutilisé pour nourrir la terre. Il faudraitque ce soit ainsi pour toutes les activités. »

- Dr Albert Jacquard

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Éditeur et rédacteur en chef :André [email protected]

Chroniqueurs :Line BeauchampJean-Louis BertrandMarie-Claude CaronLéo Fradette Michel Marcotte Denis PotvinFrédéric PotvinMaryse Vermette

Direction artistique :MAYA communication et marketing

Designer graphique :S’AMI graphie (Syma)

Photos de la page couverture et de l’entrevue : Gilles Lalonde

Révision linguistique :Annie Talbot

Impression :K2 impressions

Coordination des ventes :Grégory PratteTél. : 450 [email protected]

Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, montée Lesage Rosemère (QC) J7A 4S2Téléphone : 450 508-1515 Télécopieur : 450 [email protected]

© Tous droits réservés.Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communicationet marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rverecommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance nepouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié 3 fois l’an.

Ce magazine est imprimé surpapier à contenu recyclé.

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-à-tê

teRAPPORT DE LA COMMISSION DES TRANSPORTS ET DE L'ENVIRONNEMENT SUR LES MATIÈRES RÉSIDUELLESUNE SOURCE D’INSPIRATION POUR ÉLABORER LA FUTURE POLITIQUE

8 En lien avec la ministre

L E M A R C H É D U C A R B O N E

L E J U R I D I Q U E 26

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15 HORIZON 2008 U N G ROS 10 %

18 COMPOSTAGE LE CO M POSTAG E À G RAN D E ÉCH ELLE : CREUX DÉPRESS I O N NA I RE ET TEM PS N UAG EUX

19 CENTRES DE TRIMARCHÉS À LA BA ISSE, TECH N O CRATI E À LA HAUSSE

21 LE TOUR DU MONDE O BAMA, U N N O UVEAU LEAD ER ENV I RO N N EM ENTAL ?

23 COLLECTE SÉLECTIVEPARLO NS EFF I CAC ITÉ ET PERFO RMAN CE

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ÉDITORIAL

Et voilà, on y arrive, depuis le temps qu’on en parle. L’année 2008 tireà sa fin, entraînant avec elle la tristement célèbre Politique québécoisede gestion des matières résiduelles 1998-2008. Nous pouvons dèsmaintenant cesser de dire que nous n’atteindrons pas ses objectifs. Nonseulement nous ne les avons pas atteints, mais collectivement, nous ensommes encore loin. Voilà, c’est fait, c’est dit.

Maintenant, on fait quoi ? La Politique 1998-2008 faisait suite à uneautre politique, la Politique de gestion intégrée des déchets solides de1989. Ses objectifs n’avaient pas été atteints non plus, faut-il le préci-ser. Est-ce donc dire qu’une nouvelle politique, avec de nouveaux objec-tifs, pointe à l’horizon ? S’il faut en croire la ministre Beauchamp (voir sachronique en page 9), c’est bien ce qui nous attend. Remarquez que, sic’est le cas, le plus tôt sera le mieux, car en ce moment, il y a un flotte-ment dans l’industrie. On attend de voir la direction que prendront leministère et sa future politique, et ce, même si on en a une saprée bonneidée grâce aux résultats recueillis par la Commission des transports etde l’environnement de l’Assemblée nationale, qui s’est déroulée du 6 au26 février 2008. De toute façon, y a-t-il vraiment quelque chose de neufdans les recommandations de cette commission ? Y a-t-il des élémentsque les gens de l’industrie, du ministère ou des municipalités ne savaientpas déjà ? Franchement, non. Comme l’expose mon ami Léo Fradette enpage 15, le problème ne réside pas vraiment dans les objectifs, maisplutôt dans les actions et les moyens mis en place pour les atteindre.

Ce qui ressort du texte de Léo est fort simple; dans le cas des PGMR,d’une part, l’aide aux municipalités qu’offre le programme de redistributionde la redevance (incluant le bonus de 10 % pour l’effort) encourage lamédiocrité ou à tout le moins l’immobilisme en raison de la trop grandefacilité à obtenir un chèque sans réels efforts. D’autre part, la majoritédes municipalités n’ont pas les moyens de mettre véritablement del’avant leurs programmes. Sur le terrain, il en résulte des discussionssemblables :

– Monsieur le maire, il serait bien de finalement mettre en marchenotre PGMR.

– Je sais bien, mon cher Pierre, mais vois-tu, ça nous coûte beaucoupmoins cher d’envoyer la matière à l’enfouissement.

Donc, fais imprimer quelques dépliants pour sen-sibiliser nos citoyens, place quelques bacs etcontenants au garage municipal et nous auronsquand même notre redevance.– D’accord, mais ne devrions-nous pas au moins

instaurer une collecte de la matière organique ?– Même si je voulais, on n’en a pas les moyens.

Et puis les gens n’aimeraient pas avoir unautre bac sur leur terrain. Et tu sais, les élec-tions municipales s’en viennent, je dois refai-

re le toit du centre communautaire quicoule depuis trois ans.

Cette discussion fictive n’estsûrement pas loin de la vérité etc’est ce qui est inquiétant. À l’opposé,certaines municipalités sont trèsproactives et sont largement enavance sur les autres quant auxmoyens et aux taux de détourne-ment de la matière. Avec raison,elles se sentent lésées.

Voici donc une piste de solution. Il faut d’abord se poser cettequestion : veut-on réellement améliorer les résultats ? Si la réponse estpositive, alors pourquoi donner 90 % de la redevance aux municipalités surla base du prorata de la population ? C’est contre-productif. Le principeest simple si on veut de véritables améliorations : on redonne de l’argentaux municipalités qui font réellement des efforts et qui progressent.Bref, on récompense les résultats et non l’immobilisme.

Un nouveau système de distribution des redevances devrait donc êtremis sur pied. Seules les municipalités y participant volontairement etobtenant une réelle progression de leur taux obtiendraient leur part dugâteau. C’est le principe de la carotte. La municipalité qui ne toucheraitplus son 90 % de redevance aurait intérêt à mettre de l’avant desactions afin de progresser. Si, au contraire, elle décidait par choix des’abstenir, cela ne laisserait que plus de fonds à distribuer aux autresmunicipalités qui progressent. En d’autres mots, tu ne veux pas t’amélio-rer ? OK, je te laisse tranquille. Par contre, ton voisin qui y met les effortsaura sa carotte et ta part de gâteau… aux carottes !

J’entends déjà certains dire qu’au départ, les municipalités n’affichentpas toutes les mêmes taux de détournement et qu’une telle mesure endésavantagerait certaines par rapport à d’autres. Dans un système àtaux unique, ils ont raison. Par contre, tel n’est pas le cas si on met surpied un système à échelons basé sur la progression. Une caractérisationpour chaque municipalité participante au programme serait le point dedépart. Par exemple, la ville A n’a jamais été proactive. Mais devantl’incitatif, elle s’inscrit au programme. On y effectue une caractérisationqui révèle un taux de détournement de 25 %. C’est son point de départ.Alors, on lui octroie un prêt X à même les redevances pour qu’elle puisseprogresser. Elle a un an pour progresser, disons, de 5 %. À l’échéance, onfait une vérification. Si l’objectif est atteint, le prêt précédemment accor-dé devient une subvention et on lui accorde un autre prêt de X pour uneautre étape de 5 % pour l’année suivante et ainsi de suite jusqu’au tauxsouhaité de 65 %. Après quoi la subvention devient automatique tantqu’elle respecte ce taux. Ainsi donc, les municipalités qui ont déjà atteintce taux ou qui s’en rapprochent ne seraient pas pénalisées par rapportà celles qui partent de loin.

Bien sûr, certaines municipalités ne s’inscriront pas au programme etde ce fait ne feront aucun effort. Mais en font-elles plus en ce moment ?Je suis convaincu que malgré l’abstention de ces villes, le taux global duQuébec s’améliorerait à la vitesse grand V.

Cette solution n’est pas parfaite. Elle a besoin d’être nuancée etpeaufinée. Par contre, elle a le mérite d’encourager l’action et lesrésultats. Si notre société désire obtenir des résultats probants, c'estle principe qu’elle doit appliquer. Sinon, on peut toujours se faire unebelle politique 2009-2019 et espérer un miracle. Car, comme le ditDenis Potvin dans sa chronique : « Que l’on soit de l’école de la carotteou de celle du bâton, quand on n’a ni l’un ni l’autre, comment s’étonner desfaibles progrès obtenus à ce jour ? »

Je tiens à remercier Madame Beauchamp pour les efforts qu’ellea déployés à titre de ministre du Développement durable, del’Environnement et des Parcs. Du même souffle, je souhaitequ’elle soit reconduite comme ministre du MDDEP (s’il senomme encore ainsi…). Sera-t-elle de retour au ministère ? Jecrois que oui. Simple question de feeling. Allez, les paris sontouverts !

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 4 NO 3 AUTOMNE/HIVER 2008

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Le gâteau aux carottes

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André Dumouchel

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La réduction à la source

La Commission recommande que le gouvernement donne encorela priorité à la réduction à la source. Un exemple concret de cetype d’initiative est l’engagement de l’industrie à adopter un codede bonnes pratiques concernant l’utilisation des sacs d’emplettesafin de promouvoir leur réduction à la source, leur réemploi et leurrecyclage. J’ai exigé de réduire de 50 %, d’ici 2012, la quantité desacs en plastique utilisés au Québec. Les Québécois utiliseraiententre 1,4 et 2,7 milliards de sacs jetables par année. Un autreexemple concret, qui mérite d’être souligné, est la décision de laSociété des alcools du Québec d’éliminer, à compter de janvier2009, les sacs à usage unique de ses succursales.

L’enfouissement de la matière organique putrescible

La Commission préconise aussi d’établir un échéancier afin d’at-teindre l’objectif d’enfouissement « zéro » de la matière organique.Cette matière est responsable de l’émission d’importantes quantitésde gaz à effet de serre dans les lieux d’élimination. Or, au Québec,elle représente près de la moitié de toutes les matières résiduellesgénérées par les ménages, et plus de 90 % est enfoui. Cela porteà réfléchir si nous voulons, notamment, demeurer des leadersdans la lutte contre les changements climatiques.

L’augmentation de la collecte sélective hors foyer

La récupération des matières recyclables résiduelles généréeshors foyer est également une préoccupation du gouvernement etde la Commission. Cette dernière souhaite que l’offre de servicespour les restaurants, les bars et les hôtels soit augmentée. Des ini-tiatives vont déjà dans ce sens, telle la Table pour la récupérationhors foyer où RECYC-QUÉBEC agit comme membre ambassa-deur et apporte une contribution financière de 300 000 $ parannée sur une période de trois ans. Cette table offre un programmede financement qui vise l’optimisation de la collecte sélective de

toutes les matières recyclables générées dans deux grandssecteurs : les aires publiques municipales de même que les hôtels,bars et restaurants du Québec. Vous avez sûrement remarqué denouveaux équipements aux quatre coins de la province.

Une incitation à la récupération plutôt qu’à l’élimination

La Commission recommande de revoir le niveau des redevances àl’élimination. Elle propose également de baser le système de redis-tribution des redevances sur des critères de performance. Il est déjàprévu de les redistribuer selon la performance des municipalités. Leministère du Développement durable, de l’Environnement et desParcs travaille d’ailleurs avec le monde municipal à adopter les cri-tères qui s’appliqueront en cette matière dès la mise en vigueur dela nouvelle politique.

Une future politique harmonisée

Depuis l’adoption de la Politique québécoise de gestion desmatières résiduelles 1998 2008, le Québec a ajouté un instru-ment législatif majeur dans son coffre à outils : la Loi sur ledéveloppement durable, dont découle la Stratégie gouvernementalede développement durable. De plus, il s’est engagé à fond dansla lutte contre les changements climatiques en présentant unplan d’action audacieux, qui fut par ailleurs très bien accueilli.La recommandation de la Commission d’intégrer les principesde développement durable et la question des changements cli-matiques trouvera donc assurément écho dans la future politique.

La gestion des matières résiduelles est un sujet très vaste surlequel nous nous pencherons intensément au cours des prochainsmois afin de nous doter d’une nouvelle politique. Celle-ci exigerala contribution de tous les acteurs de notre société, et je suisconvaincue que nous pourrons relever, collectivement et indivi-duellement, les grands défis qui s’y rattachent.

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Mme Line BeauchampMinistre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs

Rapport de la Commission des transports et de l'environnement sur les matières résiduelles

Une source d’inspirationpour élaborer la future politique

En lien avec la ministre

La Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008 arrive à échéance. La Commission des transports et de l’envi-ronnement de l’Assemblée nationale s’est donc penchée sur la question. Aussi, elle a entendu, du 6 au 26 février 2008, pas moins de49 groupes et reçu près de 90 documents de réflexion par Internet ainsi que 225 réponses à son questionnaire en ligne. Cette forteparticipation confirme que la gestion des matières résiduelles est une question cruciale. Elle montre que la population du Québec estprête à déployer des efforts importants afin de collaborer à la mise en place de solutions durables à la réduction des déchets. Je vousinvite à faire un tour d’horizon de quelques recommandations de cette Commission, car son rapport va certainement constituer l’une despièces maîtresses qui servira à l’élaboration de la future politique.

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Comment en êtes-vous venu à vous intéresser auxquestions relatives à l’environnement ?

Mon point de départ était très loin de l’environnement. Je m’intéres-sais en fait aux problèmes liés à la génétique mathématique et àla génétique des populations. Par conséquent, c’était très loin duréel. Or, un peu comme tout le monde, j’ai commencé à meposer des questions sur l’environnement, puis à participer àdes luttes concernant l’environnement. Des camarades m’ontamené à participer en tant que témoin – celui qui ne fait rien, maisqui par sa présence provoque des événements – à des luttespour l’accès au logement, car la pénurie ne faisait qu’enfler etparaissait loin de se résorber. C’est sous cet angle de militant,venant en aide à des gens qui ont besoin d’un environnementmeilleur, que j’ai commencé peu à peu à me préoccuper de l’en-vironnement de façon plus globale, à réfléchir, et à m’apercevoirqu’il fallait proposer des solutions.

Ce sont donc des solutions globales que vous proposezdans vos ouvrages ?

Oui, d’une certaine façon, j’ai proposé des pistes de réflexion quidépassent le problème du logement pour m’attaquer aux enjeuxglobaux reliés à l’environnement. Il ne faut pas proposer des solu-tions à partir des données actuelles, mais à partir des problèmesposés de l’extérieur. Je m’explique. À l’époque de Napoléon, unmilliard d’êtres humains peuplaient la planète. Puis, peu à peu, lepoids démographique a augmenté tout doucement, presque demanière insidieuse, et les rapports entre l’humanité et la planètese sont mis en place un peu n’importe comment. Aujourd’hui,nous sommes six milliards et demi et nous faisons face à différentsproblèmes dus au fait que tous ces habitants doivent partager unemême petite planète. Il n’est plus possible, étant donné notrenombre, de tenter de régler ces problèmes séparément, de façonlocale et ponctuelle. Il faut poser les problèmes de façon globale,ce qui n’a jamais été fait jusqu’à présent, ou très peu.

NÉ À LYON (FRANCE) EN 1925, ALBERT JACQUARD DEVIENT D’ABORD INGÉNIEUR D’ORGANISATION ET DE MÉTHODE

APRÈS AVOIR ÉTÉ DIPLÔMÉ DE L’ÉCOLE POLYTECHNIQUE ET DE L’INSTITUT DE STATISTIQUES. IL PASSE PAR LA SUITE

UNE DIZAINE D’ANNÉES À DIVERS POSTES DE HAUT FONCTIONNAIRE TOUT EN SE RÉORIENTANT VERS UNE CARRIÈRE

SCIENTIFIQUE. TITULAIRE D’UN DOCTORAT DE GÉNÉTIQUE EN 1970 ET D’UN DOCTORAT EN BIOLOGIE HUMAINE EN

1972, IL EST NOMMÉ EXPERT EN GÉNÉTIQUE AUPRÈS DE L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ DE 1973 À 1985ET POURSUIT EN PARALLÈLE DES RECHERCHES UNIVERSITAIRES.

ALBERT JACQUARD EST SURTOUT CONNU POUR SES OUVRAGES DE VULGARISATION SCIENTIFIQUE, LE PREMIER ÉTANT

L’ÉLOGE DE LA DIFFÉRENCE (1981) ET LE DERNIER LA SCIENCE À L’USAGE DES NON-SCIENTIFIQUES (2003). SON

TRAVAIL LUI A VALU DE NOMBREUSES DISTINCTIONS HONORIFIQUES ET PROFESSIONNELLES, NOTAMMENT LA LÉGION

D’HONNEUR ET UN DOCTORAT HONORIS CAUSA OCTROYÉ PAR L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC.

GRAND HUMANISTE, ALBERT JACQUARD EST EN QUELQUE SORTE À LA FRANCE CE QU’HUBERT REEVES EST AU

CANADA ET STEPHEN HAWKING À L’ANGLETERRE, MAIS SES CHAMPS D’INTÉRÊT DÉPASSENT LARGEMENT LES

FRONTIÈRES POLITIQUES. IL EST D’ABORD CITOYEN DU MONDE ET, EN CE SENS, SE DIT PRÉOCCUPÉ PAR TOUT CE QUI

TOUCHE L’ENSEMBLE DE LA PLANÈTE.

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 4 NO 3 AUTOMNE/HIVER 2008

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Entrevue réalisée parAndré Dumouchelet rédigée parAnnie Talbot

Dr AlbertJacquard

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tête-à-têteNous dirigeons-nous vers une impasse si nous continuonsà vouloir régler les problèmes de façon isolée ?

C’est inévitable. Des solutions peuvent paraître bonnes sur le coup,mais plusieurs de ces solutions additionnées ramènent au véritableproblème : celui de la répartition des ressources. Profitons donc dela crise actuelle pour éviter de reproduire les problèmes d’appro-priation des richesses de la planète.

Est-il possible de répartir ces richesses équitablement ?

L’inventaire des cadeaux de la planète est pratiquement fait. Noussavons qu’elle donne de l’air, de l’eau, du pétrole, etc., et en quellequantité. La question est de savoir comment s’arranger comptetenu de l’inventaire. Comment faire en sorte de vivre ensemble surune planète qui est toute petite, et en particulier sur une planètequi limite ses cadeaux ? Les cadeaux de cette planète, à qui lesdoit-on ? À la nature. Ils n’appartiennent à personne en propre. Lafaçon de les répartir est donc arbitraire. Évidemment, la meilleuresolution pour moi, ce serait de tous me les donner. (Rires.) Mais cen’est pas la meilleure pour l’humanité. Jusqu’à présent, on a redistribuéles richesses selon le principe du « tout pour moi ». Aujourd’hui, nousn’avons plus le choix d’essayer de résoudre globalement les pro-blèmes des rapports de la planète et de l’humanité. Il faudrait donctendre vers le principe du « pour tout le monde à la fois ».

L’homme est-il capable ou suffisamment mature pour penser de cette façon ?

Pour moi, l’homme est capable de tout, du pire comme du meilleur.Mais il faut admettre que du moment que c’est raisonnable, c’estune question de volonté humaine. On peut le faire. Pour ce quidépend de la nature, on s’y soumet. Par exemple, s’il y a un tsuna-mi, on n’y peut rien, one ne peut qu’attendre que ça passe. Maispour ce qui dépend de l’homme, nous avons de la latitude. L’appro-priation d’une richesse de la nature est en ce sens une absurdité. Aufond, ce qu’il y a de remarquable dans la crise actuelle, c’est qu’elle estentièrement attribuable aux hommes; Wall Street, qui est un systè-me de redistribution de la richesse qu’une poignée d’hommes s’estappropriée, n’existe pas dans la nature. C’est tellement évidentque ça saute aux yeux ! Finalement, ou on est condamnés définiti-vement à être des imbéciles ou on peut espérer le contraire.

Est-ce que vous croyez que les hommes ont trop attendupour se préoccuper des questions environnementales ?

Très probablement. Il aurait fallu, dès qu’on s’est mis à exploiter lepétrole, se dire : « Mais à propos, il y en a combien ? Combien detemps ça va durer ? » On a attendu bien trop longtemps pours’apercevoir qu’il en restait pour deux siècles, ce qui est beaucoup trop court. On s’est laissés enfoncer de façon stupide dans desimpasses qu’on aurait pu déceler comme étant des impasses.

N’est-ce pas un peu absurde ?

L’humanité regorge d’absurdités. Il suffit de regarder la guerre 14-18, qui était une chose monstrueuse. Partout, il y a des absurdités,justement, parce qu’on est habitués à résoudre les problèmes loca-lement, mais très rarement globalement. On sait depuis 2 400 ans,depuis Ératosthène, que la Terre a un rayon de 6 000 km. Dès cetteépoque, on aurait pu dire : « Voici la carte, voilà l’envergure quedevront désormais avoir nos idées. » Mais on ne l’a pas dit. On amanqué le passage de la compréhension à la mise en pratique.

Est-ce que l’homme attend d’y être obligé ?

Il faut être obligé. On attend de ne plus rien avoir. C’est un peucomme le Touareg qui traverse le désert : s’il attend trop longtempspour s’apercevoir qu’il a besoin d’eau, il va en crever. C’est ce quefait l’humanité actuellement.

Est-il trop tard ?

Je n’en sais rien, mais je veux agir comme s’il n’était pas trop tard.

Êtes-vous optimiste ?

Pas tellement, parce que ça ne va pas s’arranger tout seul. Est-ce que je suis pessimiste ? Non, parce que j’admets que ça ne vapas obligatoirement aboutir à la catastrophe. Je suis volontariste.J’admets que ça dépend de moi et de tous les hommes. Mes6 milliards de camarades et moi avons à parts égales laresponsabilité d’une planète.

Devrait-on parler davantage d’écologie, d’environnementou de développement durable ?

Il faut penser à la durabilité de nos solutions, bien sûr, mais ce n’estpas forcément le développement qui doit être durable. La durabilitédoit aboutir à une solution stable, à l’équilibre, à une solution quipourrait durer sans être un développement. Il faut bien admettreque le développement aboutit rapidement à l’exponentiel. La finitu-de de la planète fait partie, pour moi, des contraintes devant les-quelles on doit s’incliner. La planète impose ses contraintes et, ducoup, une stabilité qui permet aux hommes d’assouvir leurs besoinsdoit être trouvée.

Pourriez-vous nous donner un exemple concret ?

Les besoins en nourriture sont au fond vite comblés. Une fois qu’onest nourri et qu’on a nos 4000 calories, on devrait penser à autrechose. Il faut développer ce qui ne coûte rien à la planète. La limitequi nous entoure, c’est la limite posée par la nature. Une fois qu’onest respectueux de cette limite, il ne faut pas chercher à vouloirplus. Par contre, on peut chercher à combler d’autres besoins, par

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tête-à-têteexemple ceux de l’esprit (science, art) et du cœur. Le vraidéveloppement a pour base l’imagination et vise l’améliorationdes rapports des hommes avec eux-mêmes et avec les autres. Onva continuer à développer non plus en exploitant la planète, maisen exploitant notre capacité d’imagination, car tous les poèmesn’ont pas été écrits, toutes les musiques n’ont pas été composées.Nous avons donc deux paradigmes. Le premier est soumis à unefinitude : la terre, la planète, ce qui est disponible. Le second estdu domaine de l’infini. La compréhension du monde, par exemple,ne sera jamais finie. Nous aurons toujours à découvrir denouvelles propriétés du cosmos. Jamais nous n’aurons fini dediscuter philosophie. Avec la science, la philosophie et l’art, on ade quoi s’occuper.

Que pensez-vous de la hiérarchisation des 3rve (réduction à la source, réemploi, recyclage, valorisation et élimination) ?

C’est un terme que je ne connaissais pas. Mais on devraitévidemment essayer en permanence de recycler, de réutiliser,de revaloriser et, encore mieux, de réduire à la source. On doitfaire en sorte que les intrants et les extrants s’équilibrent; il le fautbien, ça fait partie de la finitude de la Terre.

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tête-à-tête

Notre société se préoccupe donc trop des intrants et passuffisamment des extrants ?

La logique de la production peut être une création, mais aussi unetransformation. Mais je ne poserais pas le problème de cettemanière. Je dirais plutôt : qu’est-ce que la Terre peut supportercomme déchets ? Une fois qu’on sait qu’elle ne peut plus ensupporter davantage, il faut réviser nos façons de faire.

Croyez-vous qu’actuellement nous avons atteint le maximum de ce que la nature peut supporter ?

Le problème est justement de ne pas se laisser enfermer par lescontraintes de la planète en imaginant des zones de développe-ment qui ne soient pas liées à la planète. Par exemple, je ne vaispas essayer de développer la nourriture du moment que tout lemonde mange à sa faim; je vais plutôt essayer de développerquelque chose qui me permet de penser à autre chose que la bouffe.

Mais est-ce que le capitalisme n’est pas en contradictionavec une telle philosophie ?

Complètement. Le capitalisme essaie d’accumuler les richesses etchacun essaie d’en accumuler le maximum. Le capitalisme se basesur la compétition. Pour moi, le nœud de l’éducation, c’est d’ap-prendre aux enfants non pas la compétition, mais l’émulation. Avecla compétition, on fabrique des gagnants et des perdants; avecl’émulation, on ne fabrique que des gagnants qui s’aident les uns lesautres. Nos arrière-grands-parents, quand ils allaient à la chasse,leur exploit personnel ne comptait pas; c’était plutôt leur capacitéde coopération qui comptait, mais il semble qu’on a depuis oublié cequ’était la mise en commun des efforts et des victoires.

Le modèle prédominant étant le capitalisme, n’est-ce pas un peu utopique de croire que le développement va cesser ?

Il va falloir que ça cesse. On ne va pas continuer à bruler du pétro-le quand on n’en aura plus. Par conséquent, on va se heurter à unelimite de la nature. Plus vite on comprendra et mieux ça vaudra. Çava être un peu dramatique, car on vit dans un système qui oblige lesgens à avoir une voiture, donc à bruler du pétrole. Mais quand il n’yaura plus de pétrole, il faudra se débrouiller autrement. On estd’ailleurs très près de la rupture.

Est-ce que la surconsommation devient le problème majeur ?

En ce moment, oui. Ce qu’il faut, c’est une consommation permise.Qu’est-ce qu’on peut consommer ? Qu’est-ce que nous donne laterre ? Actuellement, il y a de quoi nourrir tout le monde. Le problèmen’en n’est donc pas un de quantité.

Si vous aviez personnellement un pouvoir législatif, qu’aimeriez vous appliquer comme mesure pour faire ensorte de favoriser l’environnement ?

Ne plus abîmer la Terre. Je crois que tous les biens provenant de laTerre doivent être collectivisés, planétarisés. Il faudrait aussi procé-der par domaine. Et il y a un domaine où il est évident qu’il faut tra-vailler ensemble, être coordonnés, et c’est le domaine sanitaire. Leshommes ont plusieurs ennemis en commun : les virus, les bactéries,etc. Comme nous avons tous les mêmes ennemis, nous devonsmettre en commun tous nos moyens. Et me voilà devant l’évidencequ’on devrait mondialiser et non plus nationaliser le système sani-taire. Ça a très bien marché, il y a 30 ans, avec la lutte contre lavariole. Cette maladie tuait plus de 2 millions d’enfants. Aujourd’hui,elle n’en tue plus aucun. C’est fait, c’est gagné. Alors pourquoi on nemondialise pas l’ensemble des moyens sanitaires ? C’est une ques-tion d’infirmières, de médecins, etc. Ce n’est pas une question d’ar-gent. On a transformé ça en question d’argent, ce qui n’a pas desens. L’Organisation mondiale de la santé devrait pouvoir lutter avectous les moyens de tous les peuples contre tel ou tel virus. On agagné contre la variole, contre la tuberculose, etc. Voilà un pro-gramme qui est concret, qui est réalisable. Il suffit de mettrequelques dizaines de milliers de membres du système sanitaire etc’est à la portée de l’humanité.

Selon vous, pour cette problématique, est-on sur labonne voie ?

Du côté de la santé, je crois qu’on peut avancer que d’ici un siècle,on aura mis en commun tous les systèmes sanitaires. Tout médecinaura un passeport général, et tout malade aussi.

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Il faut être obligé. On attend dene plus rien avoir. C’est un peucomme le Touareg qui traverse ledésert : s’il attend trop longtempspour s’apercevoir qu’il a besoind’eau, il va en crever. C’est ceque fait l’humanité actuellement.

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À la maison, buvez-vous de l’eauembouteillée ou du robinet ? Jacquard : Je me bats avec ma femmepour qu’elle boive de l’eau du robinet, quiest à mon avis aussi bonne alors qu’elleprétend qu’elle sent l’eau de Javel. Votrequestion soulève un problème de couple :elle est pour l’eau en bouteille et moipour l’eau du robinet. C’est elle quigagne, évidemment.

Est-ce que vous pratiquez le recyclage à la maison ?Jacquard : Chaque fois que c’est pos-sible, oui. On fait ça sérieusement.

Quel est votre acteur préféré ?Jacquard : Il y a eu des gens commeRaimu. Pour moi, il était extraordinaire.

Est-ce que vous avez un auteurpréféré ?Jacquard : Pour l’instant, c’est Balzac.Je viens de relire Le Père Goriot.Quel bonheur !

Est-ce que vous auriez pu avoirl’esprit entrepreneur ?Jacquard : Non, je n’ai pas un espritentrepreneur. J’ai suffisamment d’espritpour essayer de décortiquer les idées,mais pour construire quelque chose,pour transformer le monde réel, monseul outil est la parole.

Est-ce que vous auriez pu faire dela politique ? Jacquard : Je ne crois pas. J’aurais éténul. Les politiciens sont bloqués partoutes sortes de contrats absurdes. Jeme sens davantage utile à intervenirdans la réalité que ceux qui font de lapolitique.

Est-ce que vous vous intéresseznéanmoins à la politique ?Jacquard : Oui, beaucoup, surtout à lapolitique étrangère, à celle qui peut avoirun impact planétaire.

Si vous aviez eu le droit de vote,pour qui auriez-vous voté aux der-nières présidentielles américaines ?Jacquard : Comme tous les Français,j’aurais voté pour M. Obama. Il n’y amême pas de discussion possible.

Est-ce que vous avez déjà eu unmentor ?Jacquard : Pas vraiment un mentor, maisquelqu’un d’important, oui. J’ai eu lachance de côtoyer l’abbé Pierre. Évi-demment, d’autres grandes personnesm’ont marqué parce que je les ai admi-rées, même si évidemment je ne suispas capable de faire ce qu’ils font.

Quelle est votre plus grande réussite sur le plan professionnel ? Jacquard : Je suis fier d’avoir développéune nouvelle façon de présenter la basede la génétique mathématique avec lanotion des trimates, qui développe unpeu la théorie des matrices. Il y a unintermédiaire entre les théories unidi-mensionnelles et bidimensionnelles.Pour avoir un enfant, il faut être deux, etl’enfant unique, c’est une vision de tri-mates, c’est-à-dire des probabilités desdifférents cas possibles.

Êtes-vous d’accord avec le principede l’utilisateur payeur ?Jacquard : En général, je n’aime pas uti-liser les méthodes de paiement pourrégler les rapports entre les hommes.Ainsi, le fait de payer me donne le droitde polluer, alors qu’en principe je nedevrais pas avoir le droit de polluer,même si je paye. C’est peut-être unesolution dans l’immédiat, mais certaine-ment pas à long terme.

Quel est le plus bel endroit quevous ayez visité ?Jacquard : Il y a Ammassalik au Groen-land, il y a la région d’Ambori au centredu Mali… En fait, je crois que tous lesendroits peuvent être beaux; ça dépenddu regard que l’on porte sur les choses.

Êtes-vous à l’aise avec le vedettariat ?Jacquard : Ça me semble ridiculepuisque moi je me sens très peu vedet-te. Mais être reconnu me fait plaisirparce que j’ai le sentiment que quelquechose de moi a été transmis et quel’échange a fonctionné.

tête-à-têtePour les questions de santé comme pourcelles de l’environnement, il suffit donc quel’humanité le veuille, c’est une question devolonté… Si c’est une question de volonté,c’est possible. Tout ce qui ne dépend quedes hommes est possible. Ce qui dépend dela nature n’est pas toujours possible, pasplus qu’il n’est forcément impossible.

Comment pourrait-on réussir à sensibiliser les citoyens du monde à stopper la surconsommation ?

On commence à l’expliquer à la radio, dansles journaux, à la télévision, etc. Il faut ledire. Il faut transformer les états d’espritpar la parole. L’outil de changement par

excellence pour les hommes est la parole.Au commencement était le Verbe. Inprincipio erat Verbum. J’ai fait du latin.[Rires.]

Quels sont, selon vous, les grandsdéfis de l’humanité face aux déchets ?Quel est le futur de la gestion desdéchets sur la planète ?

L’important, c’est de produire le minimum dedéchets. Normalement, il ne devrait pas y enavoir du tout. Il faut que le déchet soitrecyclé, qu’il entre dans le système. Si onveut assurer la pérennité de notre planète, ilfaut qu’il y ait autant d’intrants que d’extrants.Un bon exemple d’équilibre est le fumier.

Les animaux mangent les produits de laterre, les digèrent et produisent du fumierqui est réutilisé pour nourrir la terre. Ilfaudrait que ce soit ainsi pour toutes lesactivités. Ce n’est pas le cas avec lepétrole. On le brûle, on le met dans desmachines à brûler le pétrole, et il n’y a riend’utilisable à la sortie. Par conséquent, toutce qui produit des déchets doit disparaître.

Monsieur Jacquard, merci pour cetentretien et souhaitons-nous unmonde meilleur. ■

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Est-ce une forme de gratteux ? Uneréduction-surprise consentie par laSociété des alcools du Québec (SAQ) àl’achat de spiritueux ou de vin ? Non, ils’agit plutôt d’une mesure gouvernementalepour reconnaître les efforts consentis parvotre municipalité à la valorisation desmatières résiduelles.

Si votre municipalité a offert durantl’année 2007 des services pour favoriserla valorisation des matières putresciblesrésidentielles, des résidus verts, des rési-dus domestiques dangereux (RDD) etdes résidus domestiques de construction,rénovation et démolition (CRD), bref sivotre municipalité offrait tous ces servicesen 2007, vous avez obtenu un gros 10 %sur la part des redevances reçues1 et lareconnaissance de vos efforts. À titred’exemple, une municipalité d’environ42 000 habitants a reçu une sommed’un peu plus de 23 000 $ pour ses« efforts ». Le niveau d’effort a été mesuréà l’aide d’un questionnaire envoyé auxmunicipalités en début d’année 2008par le ministère du Développementdurable, de l’Environnement et des Parcs(MDDEP).

S’il faut féliciter le ministère et laministre, Madame Beauchamp, d’introduirepour la première fois depuis l’entrée envigueur du programme en juin 20062 unemesure de reconnaissance de « l’effortde valorisation » des matières rési-duelles, les 10 % sur les redevancesreçues sont, par contre, plutôt chiches.S’ i l y en a parmi vous qui ont ditque « c’est mieux que rien », l’occasionaurait pourtant été tout à fait appropriéepour récompenser davantage les munici-palités qui investissent dans tous cesprogrammes de valorisation et de réduireainsi les iniquités causées par la redistri-bution totale et entière de la redevanceau prorata de la population des munici-palités admissibles, sans égard à leursprogrammes de valorisation.

C’est un pas dans la bonne directioncertes, mais il ne faut pas s’étonner qu’ily ait encore si peu d’investissement dansla mise en œuvre des plans de gestion etpratiquement aucun dans les systèmesde traitement des matières organiques.Les investissements nécessaires pourdévelopper les filières de valorisationdépassent largement les sommes redistri-buées. De plus, depuis son implantation, laredevance a peu d’effet dissuasif pourceux qui choisissent encore la filière del’élimination.

À l’évidence, même si les dix dernièresannées ont montré des résultats intéres-sants quant à la mise en valeur desmatières résiduelles, le Québec manquede moyens pour appuyer les objectifsqu’il se fixe. En comparaison, depuis l’annéedernière, les municipalités de l’Ontariosont avantagées par rapport aux muni-cipalités québécoises, le gouvernementontarien ayant adopté une politiquevisant à responsabiliser davantage lesfabricants et distributeurs de certains biensde consommation courants. Cette politiquea l’avantage de clarifier les orientations dugouvernement, mais aussi d’aider les muni-cipalités ontariennes à financer et à gérer unensemble de produits générés sur leurterritoire.

À court terme, le gouvernement doitlaisser de côté les objectifs à atteindre(que nous n’atteindrons pas de toutefaçon) et prioriser plutôt les actions qu’ilentend mettre de l’avant. Si la mise envaleur des matières organiques est l’enjeuprincipal pour les prochaines années,qu’on le proclame haut et fort. Les princi-paux enjeux de cette filière sont connusdepuis fort longtemps et bien documentés.Ce qu’il faut, c’est de l’action.

Les résultats du dernier bilan démon-trent que le Québec fait figure de parentpauvre dans la mise en valeur des autresmatières résiduelles et plus particulière-

ment en ce qui concerne la valorisationdes matières organiques. Sans les outilsréglementaires et des incitatifs financiersciblés, il sera plus difficile de progresserdans ces secteurs d’activité. Il importedonc que le gouvernement détermine lesmoyens à déployer pour y parvenir.

Dans sa forme actuelle, le programmede redist r ibut ion des redevances ,incluant le « bonus » accordé au prin-temps dernier pour les efforts consentis,ne cible à peu près rien et vivote. Lescritères utilisés pour redistribuer lesredevances son t pe r çus commeune « passoire », où il est relativementfacile d’obtenir un chèque, sans trop ymettre d’efforts.

Parce que nous voulons toujours fairemieux et progresser dans nos façons defaire, nous pouvons toujours rêver quela période électorale sera l’occasionde remettre à l’ordre du jour les projets deréglementation annoncés au coursdes derniers mois par la ministre LyneBeauchamp ainsi que de redéfinir lefinancement des programmes des infra-structures municipales, volet matièresrésiduelles. Si seulement notre rêvepouvait se réaliser à notre réveil… ■

1. Il est important de souligner que de 100 % dessommes perçues, « le gouvernement se réserve 15 %pour des activités prioritaires du Ministère liées à lagestion des matières résiduelles ». La somme totale àredistribuer a été établie à 90 % au prorata de lapopulation et à 10 % selon l’effort consenti.

2. Programme sur la redistribution des redevancespour l’élimination de matières résiduelles.

UN GROS H O R I Z O N 2 0 0 8

Dans sa forme actuelle, le programme de redistributiondes redevances, incluant le « bonus » accordé au printempsdernier pour les efforts consentis, ne cible à peu prèsrien et vivote.

Léo Fradetteconseiller, gestion desmatières résiduelles M. A.É[email protected]

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Le jeudi 4 septembre dernier se tenait au Club de golf Glendale de Mirabel la 4e édition du tournoi annuel de votre magazine 3Rve. C’est sous une température absolument magnifique de 27 °C que les gens de l’industrie des matières

résiduelles ont foulé le magnifique parcours Élite du Glendale.

Un seul nuage a été aperçu en début de journée, mais il a tôt fait de disparaître afin de laisser un ciel bleu immaculé. C’est donc sous un soleil radieux que s’est déroulé le tournoi qui comportait une multitude de concours. Les gens ont par la suite été invités à se rafraîchir sur le bord de la piscine, où les attendaient les bières Moretti ainsi qu’un talentueux trio de jazz !

La soirée s’est poursuivie avec un succulent repas agrémenté de vin et de nombreux prix,dont plusieurs d’une valeur importante. Les participants ont de plus eu droit à un spectacleexceptionnel du groupe québécois de l’heure The Lost Fingers.

Il est à noter qu’encore une fois, le tournoi s’est déroulé à guichets fermés. Une liste d’attente a même dû être instaurée. La prochaine édition de votre tournoi se tiendra le jeudi 4 septembre 2009. Serez-vous des nôtres ?

Un moment historique!

Les participants ont eu la chance de se faire photographier en compagnie de Tiger Woods grâceà NexSolution. Sur la photo, Patrick Charbonneausemble très heureux de revêtir le veston vert…

Le parcours était tout en beauté pour l’occasion.

Un trio de nos charmantes bénévoles sans quila journée n’aurait pas été aussi agréable.

L'entreprise USD a mis le paquet pourl'occasion puisque ses délégués arboraienttous la même couleur. C’est ce qu’on appellel’esprit d’équipe.

Un tournoi de golf est toujours un bel événement, surtout lorsqu’on est en charmantecompagnie.

BFI avait délégué les poids lourds de l’entreprise…

Jean-François Pelchat est un puissant cogneur. Si seulement la trajectoire de sa balle était aussidroite que l’élégance de son mouvement...

Ce quatuor se sentait visiblement d’attaque.

Les sandwichs souvlaki Skoulakis ont eu unretentissant succès.

Rien de mieux qu’une bonne froide lorsqu’il faitchaud.

Ce quatuor a particulièrement apprécié ladégustation des produits Pinnacle au trou #18.

Le trou désormais célèbre commandité par MAYAcommunication et marketing est toujours unebonne occasion de déguster un chocolat, unporto et pourquoi pas un bon cigare.

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Un grand merci à nos précieux commanditaires

Le cocktail au bord de la piscine est formidable pour relaxer et faire du réseautage.

Notre chroniqueur Jean-Louis Bertrand sembleheureux des résultats de sa photo en compagnie du Tigre.

Les participants ont eu la chance d’apprécierla musique de notre merveilleux trio jazz.

Le quatuor de l’entreprise Nordikeau a remporté le tournoi pour une quatrième annéeconsécutive. Qui pourra freiner cette dynastie ?

Cette année encore, le tournoi soutenait lacause de l'Association de la sclérose enplaques de Laval, représentée pour l’occasionpar madame Nathalie Zielinski.

Hector Chamberland et Claude Forget ontcontribué à la cause en achetant plusieurs ballons pour les tirages spéciaux.

Les participants se sont arraché les ballons misen vente. Quelques ballons se sont retrouvés auplafond, mais nous les avons récupérés à l’aided’une perche servant à nettoyer les piscines.

La vente de ballons, jumelée à quelques commandites, a permis d'amasser la très belle somme de 8 000$.

Il ne s’agit pas de frustration, mais bel et biend’enthousiasme pour la présentation du spectacle de fin de soirée.

Le groupe de l’heure au Québec, The Lost Fingers,était présent pour offrir une représentation extrêmement entraînante.

Un grand nombre de participants n’ontd’ailleurs pas pu résister au rythme du célèbre trio.

La soirée s’est terminée par le tirage denombreux prix de présence de grande valeur,au grand plaisir des nombreux participants du tournoi.

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À moins de quelques mois de l’échéance,et compte tenu de l’écart entre les résultatsobtenus et les objectifs fixés par la Poli-tique québécoise de gestion des matièresrésiduelles, l’industrie du compostagedevrait être en pleine ébull it ion etconnaître les préoccupations inhérentes àun fort développement. Paradoxalement,ses préoccupations sont d’un tout autreordre; creux dépressionnaire et tempsnuageux qui apportent au Québec unesuccession de nouvelles pour le moinspréoccupantes et qui indiquent que lecompostage à grande échelle… n’a pasle vent dans les voiles.

Pourtant, en 1998, le temps était pourles composteurs à l’optimisme, car alors legouvernement du Québec avait lancé sonPlan d’action québécois sur la gestion desmatières résiduelles 1998-2008. Il étaitlégitime de croire que le compostage,comme mode de gestion et de valorisationdes résidus organiques, était voué à unavenir prometteur. Aujourd’hui, on nepeut certainement pas reprocher auxentrepreneurs-composteurs d’y avoir cruet d’avoir osé se lancer dans l’aventure.

L’absence d’une volonté gouvernementaleferme afin d’atteindre les objectifs de sapropre politique n’est certes pas étrangère àla situation actuelle. En regardant ce qui se

fait ailleurs, on conclut que c’est pourtantcette volonté qui conditionne la suite deschoses. La détermination à mettre enplace les moyens (règlements, méca-nismes de soutien, etc.) pour atteindre lesobjectifs aurait sans doute conduit à unesituation différente. Que l’on soit de l’écolede la carotte ou de celle du bâton, quand

on n’a ni l’un ni l’autre, comment s’étonnerdes faibles progrès obtenus à ce jour etdes conséquences sur ce secteur d’activitéqui apparaît, aujourd’hui, un peu moinsattrayant ?

Mais qui donc s’inquiète de la non-atteinte des objectifs ? Et pourquoi doncen serait-il autrement ? On entend tropsouvent : « L’important, c’est qu’on avance. »Attitude positive certes, mais qui voilel’échec et rend les faibles gains excu-sables aujourd’hui.

La météo n’est pas jojo : d’un côté,certains intervenants entretiennent tou-jours des doutes sur la capacité disponiblepour traiter par compostage les résidusorganiques, ainsi que sur la disposition duproduit. De l’autre, des financiers s’inquiètentde la rentabilité des projets et exigent desgaranties. Entre les deux, les exigencesenvironnementales et sociales se fontde plus en plus élevées, notamment auchapitre des nuisances olfactives. Cesorientations gouvernementales sontcertes louables, mais elles demeurent…des orientations. Pendant ce temps, descomposteurs à grande échelle disparaissent.Mais qui donc s’en inquiète ? Au contraire,diront certains !

Nous savons tous que, peu importe lesavantages environnementaux et agrono-miques que procure le compostage, cetteoption doit être économiquement compétiti-ve par rapport au mode usuel de dispositiondes déchets qui est l’enfouissement; unmode de gestion de référence que certainsintervenants condamnent, mais qui s’avèrepour d’autres économiquement défen-dable… quand vient le temps de disposerdes résidus.

Dans le contexte québécois de coûtsd’enfouissement relativement bas, lepari était risqué pour les composteurs ily a 20 ans. Ils l’ont cru amoindri en 1998avec la Politique québécoise. Ce risque, lescomposteurs devront continuer de leprendre (ou s’abstenir de le faire), et ce,aussi longtemps que l’enfouissement sera

moins cher et que la future politique n’aurapas plus de dents que la précédente.

En matière de gestion des déchets, lemonde municipal, par le biais du posi-tionnement de certaines villes, envoie augouvernement et à la population un mes-sage clair : le gouvernement devra réaliserque la recherche de solutions de rempla-cement à l’enfouissement passe inévita-blement par une participation financièregouvernementale adéquate. On croiraitpresque entendre « No money, no candy »,et entre-temps « wait and see ». Un telpositionnement force à réfléchir pour lasuite des choses, notamment sur le position-nement des joueurs municipaux et privés.

Au cours des 10 dernières années, lesdivers acteurs ont présenté leurs points devue et recommandations à l’occasion denombreux colloques, consultations et rap-ports sur le compostage. Résultat : ils n’ontpas semblé convaincre les décideurs nid’une solution miraculeuse et unique (cequi est compréhensible), ni de l’urgenced’agir (ce qui est désolant).

Le récent rapport de la Commission destransports et de l’environnement, qui émetses recommandations aux autoritéscompétentes pour la réactualisation dela Politique québécoise 1998-2008,s’inscrit dans la foulée d’une indispen-sable mais interminable réflexion. Signede l’importance que l’on accorde aux petitsgestes ou reflet de l’époque : il y a bienpeu de dispositions sur et pour le com-postage à grande échelle. Quant à larecommandation visant l’objectif d’en-fouissement zéro des matières organiqueset la mise sur pied d’un programme definancement des infrastructures de valo-risation, elle a certainement fait sourireles vétérans des années 1990. Condamnésà poursuivre la réflexion, nous ne pouvonsignorer que cet objectif constitue un sentierdéjà emprunté au Canada et ailleurs dansle monde… par des plus convaincus etdéterminés.

Pour terminer ce bulletin météo, s’ajouteau creux dépressionnaire et au tempsnuageux un brouillard amené par unvent d’incertitudes relatif au contenu etaux objectifs de la prochaine politique.Comme le diraient nos cousins marins, onrisque d’être « scotché dans le pétrole »…encore un certain temps. ■

LE COMPOSTAGE À GRANDE ÉCHELLE : C O M P O S T A G E

Que l’on soit de l’école de la carotte ou decelle du bâton, quand on n’a ni l’un ni l’autre,comment s’étonner des faibles progrès obtenusà ce jour ?

creux dépressionnaireet temps nuageux

Denis Potvinagronome, vice-président,produits et environnementConporec inc.dpo t v i n@conpo re c . c om

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Je tiens à remercier personnellement lemagazine 3Rve de m’offrir l’occasiond’exprimer mon opinion. Certains la par-tageront, d’autres non; l’essentiel en cestemps difficiles reste d’en discuter.

Du jamais vuDepuis quelques semaines, les centres

de tri du Québec font beaucoup parlerd’eux. Partout dans le monde l’industriedu recyclage traverse une crise sansprécédent, en raison à la fois de sonapparition soudaine, de la chute brutaledes prix et, surtout, de la durée anticipéede la crise. Nos marchés se sont effondrésou ont carrément disparu.

Or, en pleine gestion de crise, aumoment où nous nous apprêtons à couperle party de Noël du personnel, à envisagerune rationalisation et même à fixer unedate de fermeture des installations… Allé-luia ! Recyc-Québec nous convoque enréunion; ça y est, nous sommes sauvés!

Rencontre avec le technocrateAu cours de cette réunion spéciale, sup-

posément tenue pour nous écouter, nous,les responsables des centres de tri, avonsplutôt appris que nous étions au cœur du

problème. Que nous ne produisons passuffisamment de « qualité » pour le marchédes récupérateurs québécois. Les désétaient pipés. Comme par enchantementsurgit l’idée, visiblement préparée, de lamise sur pied d’un « comité ».

— Quel est l’objectif de ce comité? demandel’un des participants, un peu sceptique.

— Amalgamer une solution aux problèmesdes centres de tri avec les besoins desrécupérateurs québécois.

— Et quels sont nos problèmes? — Des problèmes de « qualité » !

Wow. N’avez-vous pas quelque chose àplus court terme à nous suggérer? Quelsoutien, en cette période critique ! Nepensez-vous pas que centres de tri etpapetières ne se parlent pas? Ne croyez-vous pas qu'en ce moment, les centres de

tri ont besoin d’une solution plus efficacequ’un comité? — Que ferons-nous demain avec nos

ba l l o ts ? Où met t rons-nous lesmatières ? Est-il préférable de mettrenous-même les ballots à l’enfouisse-ment ou de fermer nos portes et de

technocratie à la hausseMARCHÉS À LA BA ISSE,

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C E N T R E S D E T R I

Frédéric Potvin, ing.directeur général Tricentrisf p o t v i n@t r i c e n t r i s . c om

Les dirigeants de centres de tri ne sont pasfous. Produire du papier journal numéro 8 estde 20 à 40 % plus payant. S’ils ne le fontpas, c’est qu’ils ne le peuvent pas.

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demander aux citoyens de mettre leursmatières recyclables à la poubelle ?

— … (Silence complet. Pas de réponse).Vite, parlons du long terme, du comité.

Bref, personne à cette réunion ne nous aécoutés. Personne ne voulait parler du vraiproblème.

La qualité en cause?Un centre de tri peut produire et vendre

plusieurs grades de fibres, mais le bac bleutype en contient surtout trois : le carton

brun (OCC ou grade 11), qui compte pour10 % du bac; ensuite le papier journal(news) qui est composé de différentsgrades comme le 6, le 7 ou le 8 et qui repré-sente 40 % des fibres du bac; et finalementle papier mixte, ou grade 1, qui constitue20 % des fibres et se compose d’un mélangede magazines, de bottins téléphoniques, depetits morceaux de carton, d’un peu depapier journal, de boîtes d’œuf, etc.

Dans le papier journal de grade 8, ontolère peu de contaminants. On accepte parexemple un taux d’humidité maximal de

10,00 %, jusqu’à 7 % de carton et 7 % derejets solides tels que les sacs de plastique.Ces proportions peuvent évidemment varierd’un récupérateur à l’autre. Pour le papierdes grades 6 et 7, on accepte les mêmesproportions de rejets solides tout en admet-tant davantage de carton brun ou de cartonplat. Les acheteurs de papier mixte avaientautrefois la réputation d’accepter beaucoupplus de contaminants, mais ce n’est plus lecas. Il importe de mentionner qu’en Amé-rique du Nord, il n’y a pas de marché pour lepapier mixte, sinon très peu, de sorte que cedernier est exclusivement vendu en Asie.

Coupable ou non coupable?On reproche ainsi aux centres de tri de

produire trop de papier mixte par rapport aupapier de grade 8. Car de façon optimale,voire utopique, un centre de tri pourrait pro-duire 66 % de grade 8 pour 33 % de papiermixte. C'est hélas loin de la réalité. Lesmatières recyclables du Québec sontprobablement les plus difficiles du mondeà traiter. Notre climat, la multiplication desproduits, les modes de collecte, les com-munications aux citoyens et le fait que lerecyclage est relativement récent auQuébec expliquent ce phénomène.

Aucune machine n’enlève les sacs de plas-tique et les morceaux de carton tant détestésdes papetières; ce sont des bras et desmains qui font le travail. Les dirigeants decentres de tri ne sont pas fous. Produire dupapier journal numéro 8 est de 20 à 40 %plus payant. S’ils ne le font pas, c’est qu’ilsne le peuvent pas. Faute de temps, d’espace,de main-d’œuvre, d’équipement, d’argent.

Marchés à la baisse, technocratie à lahausse

Il est bien évidemment fallacieux de pré-tendre que la crise actuelle découle desproblèmes de « qualité » des centres de tri.Il y a en ce moment des États américains oùle grade 8 se donne ! À ce compte, tous lescentres de tri du monde ont des problèmesde « qualité ». Il est surtout immoral, à monpoint de vue, de profiter de cette période decrise pour soumettre les centres de tri auxpressions internes et les forcer à devenircaptifs à longue échéance d’un marchéencore plus précaire.

Il devient urgent d’ouvrir les yeux sur levrai problème que représentent l’entreposagedes matières et la santé financière descentres de tri et surtout d’y trouver dessolutions à très court terme.

Courir vers l’échec ? Je ne suis pas intéressé.Et vous ? ■

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 4 NO 3 AUTOMNE/HIVER 2008

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M A R C H É S À L A B A I S S E , T E C H N O C R A T I E À L A H A U S S E

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À 21 h 58, le 4 novembre dernier,Radio-Canada lançait le désormaiscélèbre « si la tendance se maintient… »;à 23 heures, tous les réseaux américainsconfirmaient la victoire de M. BarackObama à la course à la présidence desÉtats-Unis d’Amérique. Bien que c’était làun moment historique, la Terre n’a pasarrêté de tourner et le jour suivant est venuà son tour. De même, comme tous lesautres jours, sa population s’est accrued’environ 200 000 personnes pouratteindre plus de 6,7 milliards. Et chacune deces personnes produit encore plus dedéchets et de gaz à effet de serre (GES)que la veille.

Commençons par circonscrire l’effetdes GES. Selon Wikipedia, « sous l’effetdes GES, l’atmosphère terrestre se com-porte comme la vitre d’une serre, laissantentrer une large part du rayonnementsolaire, mais retenant le rayonnementinfrarouge réémis. L’effet de serre, princi-palement dû à la vapeur d’eau (0,3 % envolume, 55 % de l’effet de serre) et auxnuages (27 % de l’effet de serre), soitenviron 72 % par H20, porte la températuremoyenne à la surface de la terre de -18 °C(ce qu’elle serait en son absence) à15 °C. » Selon les analyses, 55 % del’accroissement des GES proviendrait desactivités humaines.

La responsabilité de l’accroissementdes GES revient directement ou indirecte-ment à 20 % de la population mondiale,laquelle se partage 80 % des ressources.Dans les pays industrialisés, nous produi-sons plus de 50 % des 3 milliards detonnes de déchets produites par année.À cet effet, le nouveau président desÉtats-Unis vise une réduction de ni plus ni

moins 80 % des émissions de GES d’ici2050 par rapport au niveau de 1990,année de référence internationale. Ilpropose ainsi un des objectifs les plusambitieux de la planète et offre dans lemême souffle de taxer les compagniespétrolières et d’investir dans les énergiesrenouvelables et les biocarburants. Il estpour la séquestration du carbone et pour unsystème d’échange de permis d’émission,sans oublier la révision des modes de ges-tion des déchets. Selon le programme deM. Obama, 10 % de l’électricité produiteen 2012 devrait provenir de sourcesd’énergie renouvelables, une proportiondevant atteindre 25 % en 2025.

Dixit le quotidien français Le Monde :« Le programme de Barack Obama pourl’environnement est le plus audacieuxqu’un candidat à la Maison Blanche aitjamais défendu […], mais la situationéconomique va rendre sa mise en œuvredifficile. Un des premiers tests de l’impor-tance que le président élu et la majoritédémocrate du Congrès donnent à ce sujet

OBAMA, UN NOUVEAU LEADERL E T O U R D U M O N D E

Michel Marcotteing., M.Sc.A.président-directeur généralSolmers [email protected]

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environnemental ?

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Dioxyde de carbone Méthane

Oxydes d’azote

(72 % du total) (18 % du total)

18.1 %

26.0 %

2.3 %5.9 %

1.5 %1.1 %

29.6 %

62.0 %

40.0 %29.5 %

8.4 %

9.1 %12.9 %

19.2%

21.3 %Centrales énergétiques

Élimination ettraitement des déchets

Processusindustriels

Productionagricole

Transport

Combustion debiomasse et exploitationdes terres

Résidences commerces et autres

Extraction et distributiondes énergies fossiles

3.4 %

10.0 %

10.3 %

11.3 %

12.5 %

14.0 %

16,8 %4.8 %

6.6 %

(9 % du total)

Émissions annuelles de gaz à effet de serre par secteursera la part faite à la création d’emplois "verts"dans le plan de soutien à l’économie quipourrait être adopté dès ce mois-ci. »

Récemment d’ailleurs, le président françaisNicolas Sarkozy a rappelé que « l’Europe voulaitun engagement fort des États-Unis, au G20,mais aussi de la part de Barack Obama, enmatière d’environnement et de croissanceverte ». Trois chantiers donc : « la réforme de lagouvernance mondiale, la révolution du déve-loppement durable et de la croissance verte,le respect des engagements sur les objectifsdu millénaire. Voilà ce que souhaite l’Europe.Travailler main dans la main avec les États-Unis comme deux alliés, comme deux amis,comme deux partenaires qui portent lesmêmes convictions, les mêmes valeurs et quidoivent être à ce rendez-vous-là », a-t-ilrésumé.

De son côté, dans son nouveau livre, M. DavidSuzuki propose à M. Tout-le-Monde de limiterson impact sur l’environnement et offre son lotde références au modèle québécois. Selon lui,« les gens veulent agir, mais ils sont submergésd’informations contradictoires et ne savent paspar où commencer. Nous nous sommes concen-trés sur les trois secteurs où notre impact est leplus grand : nourriture, logement et transports. »Chacun de ces secteurs crée des déchets etdes GES. Même les vaches créent des GES.Difficile de ne pas comprendre que ce sont lenombre, la concentration de gens et toutes lesactivités humaines qui sont en cause, comme lemontre la figure ci-contre. La population de laplanète pose problème et il faut agir.

Et voilà brièvement résumée la tâcheimmense de M. Obama : concilier environne-ment (population et déchets) et économie(énergie et ressources) au-delà des actionscontradictoires de chacun. Le travail crée lavaleur ajoutée et la proximité du voisin crée lemarché. Le transport ne crée pas de richesses,il la déplace seulement. Et la propreté del’environnement assure la pérennité du tra-vail. Il ne suffit pas de « gagner sa vie »aujourd’hui, il faut aussi pouvoir la gagnerdemain. À partir d’une ressource renouvelée,du travail pour tous, toujours, dans un environ-nement sain, pour vivre longtemps; l’économiesociale est donc le chantier le plus important del’heure. Pour ce faire, il faudra réduire l’impactde l’homme sur l’environnement tout en réduisantles besoins des populations.

Le 4 novembre dernier, Barak Obama aété élu à la tête des États-unis. Bien sûr, ilincarne le changement et l’espoir. Mais aura-t-ill’impact que certains osent espérer enmatière d’environnement ? Seul l’avenir nousle dira. En attendant, essayons de diminuernotre impace sur la planète… ■

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O B A M A , U N N O U V E A U L E A D E R E N V I R O N N E M E N T A L ?

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En 2007, Recyc-Québec a réalisé, encollaboration avec Éco Entreprises Québec(ÉEQ) et les unions municipales (FQM etUMQ), une importante étude sur les coûts etles revenus 2005 et 2006 de la collectesélective des matières recyclables. Tous lesorganismes municipaux du Québec gérantun tel service ont rempli un questionnaireexhaustif. Il s’agissait d’une première auQuébec après plus de 20 ans d’existence dela collecte sélective municipale.

Cette étude a servi de base aux négocia-tions, entre les unions municipales et lesorganismes agréés, sur l’identification descoûts nets 2006 et 2007 du régime decompensation de la collecte sélective. Lesrésultats de cette étude ont égalementpermis à ÉEQ de cibler les organismesmunicipaux qui se démarquent par leurefficacité et leur performance, et ce, à traversles différentes régions du Québec.

Considérant l’importance de partager avecles représentants municipaux les informa-tions obtenues à la suite de l’analyse desrésultats de l’étude, ÉEQ a produit undocument de référence sur les « bonnespratiques de collecte sélective au Québec »,lequel présente les facteurs sociodémo-graphiques et les paramètres de gestionayant un impact significatif sur la performan-ce et l’efficacité de la collecte sélective. Ledocument est disponible sur le site Internetde l’organisme au www.ecoentreprises.qc.ca.

Outre l’étude sur les coûts nets, deuxétudes réalisées entre 2006 et 2008 serventde sources de données pour déterminerles facteurs et paramètres influençant laperformance et l’efficacité. Il s’agit du Dia-gnostic 2005 des centres de tri québécois,réalisé par le Centre de recherche industriel-le du Québec (CRIQ) en collaboration avecRecyc-Québec et ÉEQ auprès des 36centres de tri ainsi que la Caractérisation desmatières résiduelles du secteur résidentiel auQuébec 2006-2007, document réalisé pourle compte de Recyc-Québec et d’ÉEQ.

Concepts d’efficacité et de performance

La performance de la collecte sélectivecorrespond à son rendement, soit la quantitéde matières recyclables récupérée par habi-tant. La performance est ainsi exprimée sur

une base de kilogrammes par habitant. Quantà l’efficacité, elle correspond à l’efficacitéfinancière du service, soit le coût payé parl’organisme municipal pour chaque tonnerécupérée. L’efficacité s’exprime donc endollars par tonne.

Les facteurs influençant la performance etl’efficacité de la collecte sélective se classenten deux catégories, soit les facteurs sociodé-mographiques et les paramètres de gestion.

Facteurs sociodémographiques influençant la performance et l’efficacité de la collecte sélective

Il existe plusieurs facteurs sociodémogra-phiques sur lesquels l’organisme municipaln’a aucune influence directe, mais quipeuvent influencer posit ivement ounégativement la performance de la col-lecte sélective : la taille de la population, ladensité d’occupation du territoire, la richesse,le niveau de scolarité des habitants, le type delogement et le caractère (rural ou urbain) duterritoire desservi.

Tout comme pour la performance de la col-lecte sélective, certains facteurs sur lesquelsl’organisme municipal n’a aucun pouvoir ontun impact significatif sur l’efficacité de la col-lecte sélective, soit : la densité d’occupationdu territoire, la distance de l’organisme muni-cipal par rapport aux grands centres, la proxi-mité des centres de tri, le nombre d’annéesdepuis l’implantation de la collecte sélectiveet la quantité de matières récupérées parhabitant ou par porte.

Paramètres de gestion influençant la performance et l’efficacité de la collecte sélective

Les paramètres de gestion sont lesfacteurs sur lesquels les organismes munici-paux ont un pouvoir décisionnel et surlesquels ils ont la capacité d’intervenir. Il estdu ressort des dirigeants de prendre lesbonnes décisions à l’égard de quelques para-mètres clés afin d’améliorer la performancede la collecte sélective pour leur orga-nisme municipal. On retrouve parmi cesparamètres le type de contenant servant àla collecte, le mode de collecte, les effetscombinés du type de contenant et du modede collecte ainsi que les efforts d’information,de sensibilisation et d’éducation.

L’étude sur les coûts nets de la collectesélective a permis de discerner sept para-mètres de gestion qui ont une influencesignificative sur l’efficacité de la collectesélective, soit le type de contenant servant àla collecte, le mode de collecte, la fréquencede collecte, le type de gestion, le mode d’oc-troi du contrat, le nombre de soumissionsreçues et la durée du contrat.

L’importance du processus d’appel d’offres

Le processus d’appel d’offres dans sonensemble et la façon dont est rédigé le devisd’appel d’offres sont déterminants à l’égardde la performance et de l’efficacité d’un pro-gramme de collecte sélective. D’une part, unbon devis d’appel d’offres devrait viser à favo-riser la concurrence afin d’augmenter leschances d’obtenir le meilleur prix possible.D’autre part, tout en permettant une certai-ne flexibilité aux deux parties, un bon devisdevrait minimiser l’ambiguïté quant auxparamètres de réalisation du contrat dansle but de réduire au maximum la « prime àl’incertitude » des soumissionnaires.

Un atelier de travail, tenu en novembre2008 et réunissant plusieurs gestionnairesde collecte sélective représentant des muni-cipalités, des municipalités régionales decomté et des régies qui se distinguent parleur performance et leur efficacité et par leurexpertise, a permis d’établir 15 paramètresqui ont un impact significatif, soit :

• la gestion locale vs le regroupement;• l’appel d’offres conjoint pour la collecte

et le tri vs deux appels d’offres séparés;• l’appel d’offres pour la collecte sélective

seulement vs l’appel d’offres pour plusieurs services;

• la desserte des ICI;• l’information de base sur le service;• la période d’affichage du devis d’appel

d’offres;• la garantie de soumission;• la garantie d’exécution;• la durée idéale du contrat;• la journée, la fréquence et l’horaire de

collecte;• les considérations liées aux matières;• le suivi des quantités récupérées;• le partage des revenus;• la mise à jour des unités desservies;• l’indexation des coûts de contrat.

Nous vous invitons à consulter le docu-ment de référence d’ÉEQ qui explique cesparamètres et qui constitue un outil de réfé-rence dans l’élaboration des devis d’appeld’offres des organismes municipaux offrantun service de collecte sélective.

En conclusionLa diffusion des bonnes pratiques sera un

moyen dynamique d’améliorer l’efficacité etla performance des programmes munici-paux de collecte sélective et l’émulationentre les organismes gestionnaires des pro-grammes. Nous espérons que la diffusiondes bonnes pratiques puisse se faire surune base régulière, en collaboration avecnos partenaires municipaux ainsi queRecyc-Québec, et qu’elle favorise l’augmen-tation des quantités récupérées, et ce, aumeilleur coût net possible ! ■

PARLONS E FF ICAC ITÉ ET PERFORMANCE

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 4 NO 3 AUTOMNE/HIVER 2008

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Maryse VermetteB.Sc, MBAPrésidente-directrice généraleÉco Entreprises Qué[email protected]

C O L L E C T E S É L E C T I V E

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LE MARCHÉ DU CARBONE – 3. OPPORTUNITÉSL E M A R C H É D U C A R B O N E

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 4 NO 3 AUTOMNE/HIVER 2008

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Quels seront les projets de réduction degaz à effet de serre (GES) qui pourront setransiger sur le marché réglementairecanadien ? À la Bourse du carbone deMontréal ? Sur le marché volontaire cana-dien ou international ? Quels seront lesprogrammes réglementaires en place ?

Ce dernier d’une série de trois articles ten-tera de définir en quoi consiste un projetde réduction de GES en passant en revueles types de projets admissibles à diversprogrammes gouvernementaux de réduc-tion d’émissions de GES. Il passera égale-ment en revue les critères d’admissibilitéqui font d’une idée un projet de réductionde GES, avec les nuances que certainsprogrammes ou critères peuvent apporterà la norme ISO 14 064.

Abordons d’abord les aspects réglemen-taires qui obligeront les grands pollueurs àréduire leurs émissions sous un certain

seuil, sans quoi ils devront acquérir descrédits carbone sur le marché ou contri-buer à un fonds technologique afin decompenser pour leurs émissions. Il restedifficile, encore aujourd’hui, puisque leCanada et les États-Unis viennent à peinede sortir de leurs campagnes électoralesrespectives, de prévoir avec exactitude lestenants et aboutissants des programmesréglementaires qui seront mis en place aucours des prochaines années. Il est parcontre possible d’énumérer les premierstypes de projets de réduction de GES quele cadre réglementaire canadien prévoitaccepter. Ces projets doivent toucher desactivités dans les secteurs suivants :

• agriculture : changement d’alimentationdu bétail, gestion des lisiers, réduction dutravail du sol;

• efficacité énergétique : récupération dechaleur, efficacité énergétique dans lesimmeubles résidentiels et commerciaux;

• foresterie : boisement, bonnes pratiquesde gestion forestière et conservation,fabrication de produits forestiers àlongue durée de vie;

• changement de combustible fossile;• séquestration géologique : injection de

gaz acides, séquestration de CO2 avecrécupération accrue du pétrole;

• méthane : captage et torchage de biogazde lieux d’enfouissement, valorisation

énergétique de biogaz, compostage, cap-tage de méthane de mine de charbon,traitement du méthane des usines d’eauxusées;

• énergie renouvelable : production dechaleur et/ou d’électricité à partir de labiomasse, centrales hydroélectriques aufil de l’eau, énergie solaire, énergieéolienne, réseaux de chaleur (ou districtheating);

• transport : récupération des matériauxpour la réparation de routes et le trans-port intermodal de marchandises;

• gestion des déchets : récupération etvalorisation des gaz de puits de pétrole,conversion de déchets en biocarburant;

• biocarburants : production et usage;• réductions catalytiques de N2O dans les

brûleurs à ammoniac d’usines d’acidenitrique.

I l ressort également des premièresébauches du cadre réglementaire que lesprojets de réduction admissibles devrontavoir commencé leurs activités après ladate du 1er janvier 2000, et que seules lesréductions réalisées à compter du 1er janvier2008 pourront être vendues.

Par ailleurs, certains programmes de sub-vention sont déjà en place au Québec etvisent à subventionner des projets GES.Ces programmes veulent contribuer à

Jean-Louis BertrandJean-Louis BertrandChimiste, Ph.D.Vice-présidentStabilis Ingénierie [email protected]

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 4 NO 3 AUTOMNE/HIVER 2008

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l’atteinte des objectifs de la provincedans le cadre de son plan d’action sur leschangements climatiques, lequel, selontoute vraisemblance, aura un certain succès.Quelques exemples de programmes :

• le programme biogaz du ministère duDéveloppement durable, de l’Environne-ment et des Parcs (MDDEP), sur appelde propositions, est destiné à favoriser lacapture et au moins la combustion desbiogaz des sites non soumis à la régle-mentation provinciale;

• le programme PAREGES du ministèredu Transport du Québec (MTQ), soit le

programme de réduction et d’évitementdes GES, destiné à stimuler les initiativesdans le transport intermodal;

• le programme Prime-vert du ministère del’Agriculture, des Pêcheries et de l’Ali-mentation du Québec (MAPAQ), qui vise

à favoriser divers types d’initiatives dansle monde agricole, comme la gestion desfumiers, la valorisation énergétique de labiomasse et le remplacement d’évapora-teurs au mazout dans les érablières;

• le programme de remplacement dumazout lourd de l’Agence de l’efficacitéénergétique, qui vise à financer laconversion de systèmes au mazout à descombustibles alternatifs comme le gaznaturel, la biomasse ou d’autres combus-tibles à faibles émissions.

Peu importe la nature de votre projet et leou les programmes auxquels vous envisagez

demander des crédits, il faudra considérervotre projet en fonction des critèresd’admissibilité du programme. Il est clair queces critères varient selon les marchés, lesprogrammes ou autres exigences. Dansle cas des marchés réglementés ou

volontaires, on s’attend également à ce queles projets satisfassent certaines (et parfoistoutes) les exigences suivantes :

• le projet ne vise pas une activité soumiseà une réglementation existante qui obli-gerait l’utilisateur à procéder de toutefaçon;

• le projet diffère de la pratique commune,et donc représente une nouvelle façon defaire ou utilise une nouvelle technologiequ’on ne retrouve pas partout ailleurs;

• le projet présente un défi technologiqueet un risque financier.

Tant que les marchés réglementés neseront pas mis en place en Amérique duNord, les opportunités de transiger et devendre des réductions provenant de pro-jets exécutés sur le territoire québécoisexistent mais resteront rares. Malgré lesactivités des bourses du carbone sur cecontinent (CCX et MCeX), les activitésqu’on y observe sont tout à fait négli-geables par rapport au volume d’activitéobservé en Europe (64 milliards $ US en2007). Avis aux impatients : nos politiciensn’ont pas encore établi clairement lamarche à suivre. Nous nous trouvonsactuellement dans une période d’écoute etd’attente. Encore un peu de patience ! ■

Il ressort également des premières ébauchesdu cadre réglementaire que les projets deréduction admissibles devront avoir commencéleurs activités après la date du 1er janvier 2000,et que seules les réductions réalisées à compterdu 1er janvier 2008 pourront être vendues.

L E M A R C H É D U C A R B O N E – 3 . O P P O R T U N I T É S

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Le Règlement sur l’enfouissement et l’incinération de matièresrésiduelles (REIMR) a eu, depuis son entrée en vigueur il y aquelque temps déjà, d’importantes conséquences sur la centainede propriétaires des sites de dépôt de matériaux secs (DMS) etde lieux d’enfouissement sanitaire (LES) en opération au Québec1.Et ce n’est pas terminé. C’est le 19 janvier prochain que ceux-ci devront être conformes aux dispositions du REIMR relativesaux normes de localisation, d’aménagement et d’exploitationapplicables selon les cas, les sites non conformes devant défi-nitivement fermer après cette date. Les sites conformes recevrontquant à eux les nouvelles appellations de lieu de dépôt dematériaux de construction et de démolition (LEDCD) et delieux d’enfouissement technique (LET).

Entre-temps, le gouvernement a annoncé le 6 août dernier sonintention de modifier le REIMR en publiant dans la Gazette offi-cielle du Québec un projet de règlement visant la modification del’article 161 du REIMR. Cet article prévoit, en résumé, que lesDMS, les LES ainsi que les dépôts en tranchée2 devront, à l’issuede la période de transition de trois ans consentis et dont l’échéancearrive le 19 janvier, se conformer aux normes du REIMR pour cequi est des normes d’aménagement, d’exploitation, de fermetureet de gestion post-fermeture.

Cet article 161 prévoit également, à l’alinéa 3, qu’« après l’expi-ration de la période [de trois ans], des débris de construction oude démolition ne peuvent être admis à l’enfouissement dans un[DMS] existant le 1er mai 2000 que si ce dernier respecte lesconditions de l’article 1033 et pourvu que l’enfouissement s’effectuedans des zones de dépôt conformes aux normes de localisationprescrites par l’article 104 ».

L’article 104 ainsi que les autres dispositions du REIMR auquelil renvoie4 visent la protection des cours ou plans d’eau, des eaux

souterraines ainsi que des eaux de surface, et posent des exi-gences nouvelles sous forme de « normes de localisation ». Ainsi,il prévoit par exemple que la distance minimale entre les zones dedépôt et tout cours ou plan d’eau doit être de 150 m. On constateainsi qu’un DMS situé à moins de 100 m d’un cours d’eau seretrouve en non-conformité, et celle-ci ne pouvant de façonévidente pas être « corrigée », le lieu devra fermer ses portesaprès le 19 janvier 2009. Cette situation peut à juste titre paraîtreinéquitable compte tenu du fait qu’au moment de l’établissementdu DMS en question, celui-ci se conformait alors aux normes envigueur à ce moment… Et cette iniquité devient difficilementcompréhensible quand on considère qu’un LES existant ne se voit

pas imposer cette contrainte par le REIMR, du fait des optionsrelatives à l’étanchéité qui lui sont offertes par le règlement,mais dont ne peuvent se prévaloir les DMS dans l’état actuel dela réglementation. Il était donc opportun que le gouvernementintervienne pour permettre aux exploitants de DMS de bénéficierdes mêmes options que celles dont peuvent se prévaloir lesexploitants de LES dans une même situation.

Le projet prévoit donc, dans cette optique, l’ajout de ce qui suità l’alinéa 3 de l’article 161 : « Ces normes de localisation ne sonttoutefois pas applicables aux zones de dépôt dont l’aménagementrespecte les dispositions du présent règlement sur l’étanchéité etle captage des lixiviats applicables aux [LET]. »

Cette modification proposée peut être simplifiée de la façonsuivante : les LEDCD qui satisfont aux dispositions relatives àl’étanchéité (articles 20 à 24) et au captage des lixiviats (articles25 à 31) applicables aux LET pourront ainsi poursuivre leursactivités après le 19 janvier 2009 bien qu’ils ne satisfassent pasles exigences de l’article 104 REIMR, et pourvu que les autresexigences réglementaires soient respectées.

Le gouvernement vient ainsi reconnaître et préciser que lesDMS-LEDCD qui offrent des conditions d’étanchéité préexis-tantes, ou encore qui réalisent des aménagements autrefoisréservés aux LES-LET à cet effet, sont réputés offrir desgaranties suffisantes relativement à la protection des plansd’eau et des eaux souterraines, ce qui peut ainsi justifier leurexemption aux normes de localisation de l’article 104. Rappelonsque ces garanties sont les mêmes que pour les LET qui, parailleurs, sont destinés à recevoir des matières fermentescibles, etpar le fait même potentiellement plus dommageables du point devue de l’environnement. Il n’est que juste que les exploitants deDMS puissent, dans ce contexte, opter pour des aménagementspouvant leur permettre de poursuivre leurs activités au même titreque les propriétaires de LET placés dans une même situation.

En ce qui concerne l’entrée en vigueur du règlement, elle auralieu 15 jours après sa publication dans la Gazette officielle, publica-tion pouvant avoir lieu à l’expiration de la période de consultation de60 jours ayant débuté à la date de la publication du projet derèglement le 6 août dernier. La question est maintenant de savoirsi ce sera avant le 19 janvier 2009.

Recours intenté par un groupe d’exploitants

En parallèle à ce projet de règlement, un groupe d’exploitantsde DMS a déposé en mars dernier une requête introductived’instance en jugement déclaratoire visant entre autres à fairedéclarer invalides les 3e et 4e alinéas de l’article 161, et de fairedéclarer les articles 13 à 16 inapplicables aux DMS existants.Cette requête a été entendue par la Cour supérieure, district deJoliette, en octobre dernier et jugement n’a pas encore été rendu,bien qu’il soit attendu avant le 19 janvier 2009. Un autre dossierà suivre… ■

1. Chiffres tirés de documents du MDDEP datés de 2006, disponibles auwww.mddep.gouv.qc.ca.

2. Visés à l’article 157 REIMR.

3. 103 REIMR : Un LEDCD ne peut être établi ou agrandi qu’à des fins de remplissage d’une carrière ou sablière dont la profondeur doit permettre l’enfouissement de débris de construction et de démolition uniquement sur une profondeur d’au moins 3 m.

4. Articles 13 à 16, 19, 28 à 30 et 34 à 36.

5. Recyclage Ste-Adèle inc. et al. c. Ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Cour Supérieure, district de Joliette, 705-17-002513-081.

L E J U R I D I Q U E MODIFICATION ANNONCÉE AU REIMR : RECONNAISSANCENÉCESSAIRE… À TEMPS POUR LE 19 JANVIER ?

Me Marie-Claude CaronAvocate en droit de l’environnementm c - c a ro n @ v i d e o t r o n . c a

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un DMS situé à moins de 100 md’un cours d’eau se retrouve ennon-conformité, et celle-ci nepouvant de façon évidente pas être« corrigée », le lieu devra fermer sesportes après le 19 janvier 2009.

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Pourquoi participer une fois de plus à Pollutec ?

Pour plusieurs développeurs québécois de technologies, la Franceet la Belgique sont des portes d’entrée naturelles pour l’exportationvers l’Europe. La proximité culturelle et la facilité linguistique poussentles entrepreneurs à commencer leurs activités d’exportation dans cespays. Au-delà des clichés si souvent soulevés, l'accueil enthou-siaste des Français et des Belges à l’égard des Québécois permetd’établir rapidement des liens de confiance et des partenariatsdurables.

Dans le domaine des technologies environnementales, le salonPollutec devient le rendez-vous incontournable pour ceux qui désirentaborder le marché de l’Europe francophone. En alternance entre Lyonet Paris, Pollutec accueillait du 1er au 5 décembre dernier à Lyon plusde 2500 exposants et 73 668 visiteurs dans plusieurs secteurs reliésà l’industrie de l’environnement, soit une augmentation de 9,4 % parrapport à Pollutec 2006. Quoique très intéressante, mentionnons quel'édition de Paris est historiquement plus modeste avec ses 1 451exposants et ses 45 000 visiteurs en 2007.

Pour Odotech, notre première participation remonte à 2002 etdepuis nous y participons annuellement. Les motifs et objectifs denotre participation ont beaucoup évolué d’une année à l’autre. Lors denotre première participation, nous avons pu apprécier l’excellenteréceptivité du marché français pour nos solutions, qui représententdes innovations substantielles par rapport à ce qui est disponible enFrance. Ce fut notre feu vert pour aller de l’avant sur ce marché. Pourpercer, il a fallu multiplier les voyages de développement des affairesen plus des participations successives à Pollutec. À l’instar d’autresentreprises québécoises telles que Fontaine, Odotech ouvrait unefiliale en France en 2006, car la demande générée justifiait un teldéveloppement stratégique. Cependant, chaque édition de Pollutecnous permet de renforcer notre positionnement et de solidifier nosrelations avec la clientèle et les partenaires.

Le soutien logistique offert par Export environnement en charge dela délégation Québec/Canada depuis quelques années ainsi que lesoutien financier du ministère du Développement économique, del'Innovation et de l'exportation du Québec et du ministère desAffaires étrangères et du Commerce international Canada rendentabordable, simple et efficace la participation à Pollutec. Sans leurcontribution, l’effort financier et logistique serait rédhibitoire pour laplupart des entreprises.

Pour plusieurs, la France est doublement stratégique dans leurdéveloppement international. Marché dix fois plus important que leQuébec sur une superficie de 6 à 7 fois moindre, la France estaussi le bercail de grands groupes internationaux (Veolia, Vinci,Schneider Életrique...). Des alliances avec ces acteurs majeurspeuvent accélérer la commercialisation internationale d’uneinnovation. C’est ainsi qu’Odotech s’est alliée à Veolia Water Solutionspour la commercialisation mondiale dans le secteur de l’eau de satechnologie OdoWatch® de mesure automatisée des odeurs àl’aide de nez électroniques.

Pollutec est aussi une façon efficace d’évaluer l’attrait d’un produitdans les pays frontaliers de la France. Pollutec s’internationalise etattire de nombreux visiteurs non français. Cette année, 11,4% desvisiteurs étaient internationaux, soit 8 422 professionnels de 110nationalités (+ 11% par rapport à l’édition de Lyon 2006).

La délégation organisée par Export Environnement comprenait unedouzaine d’exposants (Centre d’expertise sur les matières résiduelles,CLD Haute-Yamaska, Fontaine, Sherbrooke O.E.M., Odotech,Rouli-bac, Convoyeurs BMG, le groupe Énerstat, DBO Expert,Lab_Bell, Ontario Export et Bionest) et beaucoup de participants.Plusieurs ont mentionné leur satisfaction face à l’atteinte des objectifsqu’ils s’étaient fixés pour ce salon. Avec une fréquentation en augmen-tation et des visiteurs de qualité, Pollutec confirme sa place d’événementleader mondial du marché de l’environnement. Nous vous encourageonsfortement à vous joindre à la délégation l’an prochain. Vous aussipourrez bénéficier de cet incroyable salon et de toutes ses occasionsd’affaires ! ■

S U R L E S A I L E S D ’ A I R 3 R V E

3Rve y était

kiosqued’Odotech

Avec la collaboration spéciale de ThierryPagé, président directeur-général de l’entreprise Odotech

kiosque de Roulibac

Cocktail offert par CainLamarre Casgrain Wellsavocats au Pavilloncanadien

Tirage d’un chandail duTricolore offert par

Export environnement àl’occasion du cocktail

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opinions et commentairesde nos lecteurs

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Dans votre dernier éditorial, il était question de moins consommer. Jeme dis que si Hydro-Québec fait de l’argent grâce entre autres à notresurconsommation, comment se fait-il que nous soyons inondés de leurpart de campagnes publicitaires et d’incitatifs monétaires pour nous inviterà moins consommer ? Si Hydro-Québec est prête à sacrifier son bienpour le nôtre, il serait donc effectivement logique qu’une société dont lemandat est entre autres de promouvoir et de favoriser la réduction desmatières et produits d’emballage en fasse tout autant. J’invite les gensde Recyc-Québec à contacter Hydro-Québec afin d’échanger leursexpertises communicationnelles. Mais je me demande si la main gaucheparle à la main droite…

Serge Pilotte, ing.

Je suis une fidèle lectrice de 3Rve. Je tiens à vous remercier pour laqualité de votre publication. Le format court des textes proposés nouspermet de le lire rapidement. Entre deux appels, entre deux rendez-vousou entre deux tâches, il nous est possible de passer au travers d’un texte.Le format proposé répond à mes besoins, car étant constamment sollicitée,je ne dispose pas d’une multitude de moments à consacrer à la lecture, maisvotre magazine me le permet. Félicitations également pour le billet « Enlien avec la ministre », qui nous renseigne sur l’agenda de notre ministre.Continuez de nous informer et de nous faire réfléchir sur les grandsenjeux qui nous concernent. L’industrie en a bien besoin.

Louise-Andrée MarcellinConseillère, gestion des matières résiduelles

J’aimerais tout d’abord vous féliciter pour l’intéressante entrevueréalisée avec le président de Machinex. Je trouve rassurant de voir quedes entreprises de chez nous réussissent à percer à l’étranger. J’aidonc lu le tête-à-tête avec beaucoup d’intérêt. Je suis une fidèle lectricedes revues SOURCE et 3Rve et j’apprécie grandement lorsque vousnous faites découvrir les success stories de l’industrie québécoise del’environnement. De plus, je voudrais vous remercier pour cette nouvellesection de la revue où l’on peut lire les commentaires des lecteurs. Enfait, cette nouvelle section et les entrevues représentent les pages queje consulte avec le plus d’intérêt.

Maude Jolicoeur, Écoconseillère, Montréal

Je suis un jeune enseignant au niveau secondaire et l’environnementme préoccupe comme la plupart des gens de ma génération. Même sirien n’est généralement prévu dans mes tâches à cet effet, je trouveessentiel de sensibiliser mes élèves à toutes les problématiques environnementales dès que j’en ai l’occasion. Non seulement représentent-ils la population de demain, à bien des égards ils représentent déjà lescitoyens d’aujourd’hui, puisqu’ils n’attendent pas l’âge de la majorité pourconsommer, ou devrais-je dire surconsommer. Et si vous voyiez leursgarde-robes et tous les gadgets qu’ils apportent à l’école, vous constateriezrapidement vous aussi qu’ils consomment énormément. Cela étantdit, comment est-ce possible qu’il n’y ait aucune campagne leur étantdirectement adressée pour les sensibiliser à la réduction à la source ?Je ne sais pas si cette tâche devrait être assumée par le ministère del’Éducation, celui de l’Environnement ou encore les deux conjointement,mais je trouve aberrant que rien ne soit fait. De par les interventionsque je fais auprès d’eux, je suis à même de vous confirmer que leurconnaissance des sujets environnementaux de base est de loininsuffisante. Ils sont toutefois très réceptifs à la cause. Cessons de noustourner les pouces et passons à l’action ou nous le regretterons trèsrapidement.

Patrick Séguin, enseignant, Montréal

Lorsque je lis un texte comme celui de Léo Fradette dans votredernière édition, j’ai la rage au cœur. Montréal ne fait que ralentir ledéveloppement durable québécois. Dans l’industrie, on entend toutessortes de choses sur les raisons expliquant que Montréal ait un taux dedétournement de la matière si bas. Mais une chose est certaine : destextes comme ceux de M. Fradette sont les bienvenus puisqu’ils nouséclairent sur le véritable pourquoi. Maintenant, que Montréal passe àl’action ! C’est le Québec en entier qui y gagnera.

Claude Dugas, entrepreneur, Saguenay

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L E S B O N S C O N T A C T S

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D’élections en élections…

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Sources : Nomade, Umour.com et l’équipe de 3Rve.

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Place aux jeunes

La firme d’éco-conseillers Takt-etik lançaitdernièrement les Apéros allant vert. Ces 5 à 7mensuels consacrés au développement durablesont principalement destinés aux gens d’affaires.Ils ont pour but de permettre aux gestionnaires,aux professionnels et aux associations d’entendredes témoignages porteurs, de partager desidées et de créer des liens en rapport avec lacause verte. Une très belle initiative ! Pour deplus amples renseignements, consultez le siteWeb de l’entreprise au www.takt-etik.com.

La XVIIe édition du Concours international dejouets fabriqués à partir de matériaux récupérés,organisé par le CLUB 2/3 et Oxfam-Québec, setiendra jusqu’au 6 mars prochain au Biodôme deMontréal. L’exposition Déchets d’œuvres, à laquelleparticipent des jeunes provenant d’une dizaine depays à travers le monde, met en valeur quelque300 jouets fabriqués à partir de matériaux récupérés.L’exposition est gratuite.

Vous aimeriez aller vous reposer dans le sud ? Une surface qui couvrirait plus de600 000 km2, soit la superficie de la France, et qui contiendrait plusieurs millionsde tonnes de déchets, a été découverte par hasard en 1997 par l’océanographeaméricain Charles Moore. Elle est située entre Hawaï et Los Angeles, dans l’océanPacifique. La zone où se trouve l’amas de déchets flottant est peu poissonneuse etsans vent, elle n’attire de ce fait ni pêcheurs, ni plaisanciers, ce qui expliquerait sadécouverte tardive alors qu’on croit que la formation de l’île remonte aussi loin quedans les années 1950. Les scientifiques s’entendent pour dire que le phénomènene serait pas réservé exclusivement au Pacifique. D’autres îles de déchets auraientégalement été découvertes dans le monde. Les conséquences sont importantessur l’écologie marine. Ainsi, cette immense poubelle flottante se trouve à proximitéde la plus grande réserve marine du monde. Selon Greenpeace, plus de 260 espèces marines peuvent confondre les débris avec de la nourriture et ingérer des morceaux de plastique, affectant ainsi toute la chaîne alimentaire, et ce, jusqu’à l’homme. Contactez votre agent de voyage !

Dans notre dernière édition, nous vous annoncionsen primeur que l’entreprise québécoise Machinexavait soumissionné un important projet de centre detri à Londres. Eh bien nous avons le plaisir de vousannoncer qu’elle a obtenu le mandat après plusd’un an de négociations ! Les employés de l’usinede Plessisville commenceront la production deséquipements au cours de l’été prochain pour ensuiteprocéder à leur installation dès l’automne. Le centrede tri, capable de traiter 84 000 tonnes de matièresrecyclables par année, devrait être en opération àl’été 2010. Pour Machinex, il s’agit d’un premier mandat de centre de tri complet ensol européen. Cette installation servira assurément de tremplin pour le marchéeuropéen. Bravo à toute l’équipe de Machinex pour cette belle réussite !

Le 11 novembre dernier, dans le cadre del’événement La Quinzaine des sciences duCollège Montmorency, un groupe d’étudiantsa eu la chance d’assister à un atelier portantsur la gestion des matières résiduelles. Animépar l’éditeur de ce magazine, l’atelier a susensibiliser les jeunes aux différents enjeuxtechniques, économiques et sociaux de lagestion des 3RVE. Le panel d’experts étaitcomposé de Denis Potvin, Mario Quintin, MarcBelley et Léo Fradette. Une bien belle brochetted’experts ! Sous le thème SCIENCE ETCITOYENNETÉ : CLÉS D’AVENIR POURNOTRE MONDE, les conférences ont étédéclinées en huit ateliers qui ont éveillé lesjeunes aux défis qui s’imposent à eux et auxgénérations futures, tout en leur donnant ducontenu scientifique d’une grande qualité.

Machinex aidera

Sherlock Holmes à recycler

Bienvenue sur l’île fantastique !

Prendre un verre

vertAllons aumusée

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