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Paroles d’Afrique 23 octobre 2012 31 mai 2013 Une exposition du Musée d’Ethnographie de l’Université Bordeaux Segalen Dossier pédagogique

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Paroles d’Afrique23 octobre 2012 31 mai 2013

Une exposition du Musée d’Ethnographie de l’Université Bordeaux Segalen

Dossier pédagogique

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Présentation

Le Musée d’ethnographie de l’université Bordeaux Segalen, situé au cœur de la ville, est à la fois un centre de ressources et un lieu d’expérimentation muséographique. Il s’attache à proposer au public un regard original sur les questions relatives au champ des sciences humaines à travers la valorisation de ses collections ainsi que par des expositions temporaires attractives. Cette année l’exposition Paroles d’Afrique constitue un événement, de par la densité des savoirs transmis sur ce thème et la richesse des ateliers proposés au public, scolaire notamment. Conçue en partenariat avec des anthropologues, des spécialistes de la littérature orale et ethnolinguistes, ponctuée de rendez-vous artistiques et culturels, l’exposition veut explorer les multiples dimensions que revêt la parole en Afrique. Elle s’inscrit dans la démarche actuelle qui juge nécessaire de sauvegarder et valoriser le patrimoine culturel immatériel des sociétés où la transmission orale revêt une importance fondamentale. Elle questionne également par un jeu de miroir les usages de la parole dans nos sociétés. La dimension pédagogique de l’exposition se décline concrètement en plusieurs ateliers et visites. Les enseignants ont la possibilité d’être guidés avec leur classe par des médiateurs afin de profiter au mieux de cette immersion dans l’univers des Paroles d’Afrique qui comprend plusieurs thématiques. Cette exposition qui voudrait aborder les paroles d’Afrique dans leur richesse et leur complexité est particulièrement axée sur la dynamique des liens qui peuvent être tissés avec des publics d’enfants et d’adolescents. Au fil de leur visite, les élèves pourront cheminer à travers les lieux du musée et découvrir les « Paroles quotidiennes », « Paroles de jeu », « Paroles littéraires » ou « Paroles voyageuses », autant de portes ouvertes sur les traditions orales d’une Afrique plurielle et contemporaine.

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Un regard renouvelé sur l'oralité africaine

L’équipe du musée est disponible pour aider les ensei-gnants dans leur projet pédagogique et pour établir des passerelles avec les établissements scolaires. Pour faciliter la lisibilité de l’offre pédagogique que l’exposition per-met, des ateliers en direction des publics scolaires sont décrits dans ce document. Ils varient en fonction des tranches d’âge (école élémentaire / collège / lycée).

Les ateliers en direction des élèves de l’école élémentaire ont été pensés comme des « ateliers de découverte » de l’oralité africaine. Ils comprennent une approche pédagogique et ludique. Au niveau du collège, les thèmes sont plus approfondis. Ils s’élargissent aussi afin d’intéresser plusieurs matières enseignées au collège (Histoire-Géographie et Éducation civique, Français...). Ils s’ancrent aussi dans des thématiques qui peuvent entrer en résonance avec la réalité des jeunes d’ici. Enfin, les ateliers en direction du lycée reprennent les thématiques de découverte des paroles africaines en offrant des pistes de réflexion sur leur dimension symbolique. Ils amènent aussi une réflexion sur l’articulation entre oral et écrit en littérature. Toutefois, la totalité de l’exposition ne peut être synthétisée dans ce document. Les enseignants ayant un thème de prédilection – par exemple, « Le conte de tradition orale » – ou une aire géographique précise à travailler peuvent aussi définir une visite libre en fonction de ces thématiques. Ils peuvent aussi préparer un thème en amont de l’exposition, qu’ils présenteront ce jour-là. L’intérêt pédagogique réside aussi dans le fait qu’il s’agit d’une exposition « à tiroirs » qui comprend plusieurs niveaux de lecture, que les enseignants peuvent se réapproprier.

En parcourant l’exposition Paroles d’Afrique, le visiteur est amené à écouter et à découvrir de multiples paroles d’Afrique, dans des registres très différents : paroles quotidiennes, paroles de jeu et de crise, paroles littéraires, paroles efficaces, paroles voyageuses, paroles créatrices de lien social… L’enjeu est d’une part de s’éloigner d’une vision caricaturale de l’Afrique comme un tout homogène pour appréhender la diversité de ses productions orales, en donnant des informations sur leur contexte. Pour le musée, il s’agit d’autre part de se saisir d’un objet relevant du patrimoine immatériel, la parole, et de tenter de le représenter face à un public diversifié. Ce double enjeu a incité les fondateurs de l’exposition à se détourner d’une approche trop didactique, à imaginer Paroles d’Afrique comme un parcours au sein duquel chacun peut cheminer et aller chercher des connaissances, plus que comme une somme de savoirs encyclopédiques à acquérir. Dans cet esprit, les visites et les ateliers rendent le visiteur témoin attentif des paroles d’Afrique, mais aussi acteur de ces paroles, en lui donnant les clés pour qu’il déchiffre et comprenne les symboles et les significations qu’elles peuvent contenir.

Pour ceux qui découvrent ces multiples paroles d’Afrique et notamment les publics scolaires, l’exposition voudrait susciter le désir de les écouter et de les connaître. Pour ceux qui y sont déjà sensibilisés, il s’agit peut-être de poser un regard neuf sur l’oralité africaine en s’éloignant des clichés médiatiques et en redécouvrant sa portée dans notre monde d’aujourd’hui.

Plus largement, Paroles d’Afrique veut, à l’image des traditions orales dans les sociétés africaines, réhabiliter une parole tout en la questionnant : une parole quotidienne, une parole qui agit, qui répare ou qui libère, une parole qui tisse des liens entre les hommes.

Une offre pédagogique modulable en fonction des publics

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Atelier : « Quand les objets parlent à ma place »Cycles 1 et 2, 40 minutes

Cycles 1, 2 et 3

Cette « visite-atelier » a pour objectif de faire découvrir aux élèves les « objets qui parlent » dans les sociétés africaines. Ce qui est intéressant dans ces objets c’est – d’une part – qu’ils s’inscrivent dans la vie quotidienne et – d’autre part – qu’ils véhiculent une parole. On s’attachera à observer les substituts musicaux de la parole : balafon, meule, soufflet de forge, tambours, ainsi que les objets à message : pagnes, couvercle à proverbes. Ces objets surprenants seront une porte d’entrée pour aborder une réflexion sur la parole indirecte. Pour les plus jeunes, cet atelier est conçu comme un moyen d’explorer de manière très concrète le lien entre Afrique et oralité en sollicitant leurs sens et leur curiosité : ils pourront observer et manipuler un balafon à l’issue de la visite et tenter de retrouver au sein de petits extraits musicaux les instruments qu’ils auront pu y découvrir. L’atelier se termine par un conte traditionnel africain ou par une version de l’histoire de Soundiata Keïta agrémentée d’illustrations.

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♦ Objets-témoins d’une parole…

❖ Le pagne « Fancy » ou « Wax »En Afrique, le pagne imprimé est renommé pour la richesse de ses messages. Il peut évoquer la vie de famille de manière symbolique. Il peut à l’occasion commémorer des événements politiques, ou des fêtes nationales. Il existe aussi des pagnes traditionnels ou « pagnes-dictons » aux motifs sacrés qu’il importe de déchiffrer. Chaque motif peut y évoquer un proverbe ou un symbole (peuple ashanti, Ghana et Côte d’Ivoire, peuple adanudo du Bénin).

❖ Les objets à proverbesCertains couvercles utilisés par les femmes sont ornés de proverbes (Congo). Ils transmettent un message sur la vie au sein de la maison : la mésentente entre la femme et son mari, par exemple. Utiliser ce couvercle pendant un repas permet de parler de manière imagée d’une situation d’injustice.

Il est possible d’évoquer d’autres objets porteurs de proverbes. Par exemple, il existe en Côte d’Ivoire des poids à peser l’or qui sont des « poids-proverbes ». Les murs sont aussi souvent le support de proverbes.

♦ Balafon, meule, soufflet de forge, tambours… Des substituts musicaux de la parole

❖ Les soufflets de forgeIl en existe principalement deux en Afrique : en bois, en forme de carquois, qui se rencontrent en Afrique centrale et orientale, et les soufflets en terre cuite qui appartiennent à la zone des savanes. Les outils du forgeron sont porteurs de significations. Pendant l’activité d’un forgeron, la cadence des soufflets de forge rythme le travail.

❖ La meule en pierreUstensile domestique utilisé par les femmes pour réduire le grain en une farine très fine. Le travail à la meule donne lieu à l’interprétation de chansons exclusivement féminines très personnelles. Le bruit de la pierre à moudre sur les meules vient rythmer ces chants et soutenir le travail accompli.

❖ Le balafonCe xylophone très répandu en Afrique est composé de lames de bois de différentes longueurs, avec des calebasses comme caisses de résonance.

❖ TambourInstrument de la famille des membranophones, très utilisé en Afrique. Les différents rythmes frappés sur le tambour véhiculent des messages aux membres d’un village ou d’un quartier.

♦ Quand le prénom porte un message

Quand un enfant naît, on peut lui donner un « nom-proverbe », un prénom proverbial. Il fait circuler une parole entre les générations et les membres du lignage. Prenons l’exemple connu du Kiriku, le héros des dessins animés. Dans la langue sénoufo du sud du Mali, ce prénom signifie « supporter les choses » et renvoie à l’idée de patience. On associe souvent au nouveau-né un prénom censé renforcer chez lui certaines qualités : l’honnêteté, la dignité, le courage. Certains prénoms proverbiaux renvoient au souvenir d’un ancêtre qui n’est plus de ce monde. Il existe même des prénoms qui évoquent des événements historiques.

Prolongements possibles

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Atelier : « Graines de parole »Cycles 2 et 3, 40 minutes

Au sein de cet atelier qui se déroulera en plusieurs temps, les élèves envisageront la maîtrise de la parole comme un apprentissage ludique et progressif, à l’image de ce qui se vit en Afrique. Ils pourront débuter cette « initiation » à la parole ludique ou codifiée par une découverte des salutations qui revêtent une importance fondamentale dans les sociétés de l’oralité. Ils apprendront également de quelle manière les enfants peuvent être éduqués par la parole en Afrique, et ce depuis leur plus jeune âge. Puis, ils seront amenés à entendre des devinettes. Enfin, ils tenteront de comprendre la parole énigmatique des proverbes. Salutations, devinettes et proverbes : autant de manières d’apprendre à bien parler, de « goûter » à la bonne parole et de partager des instants de convivialité. Cet atelier pourra être poursuivi par la projection d’un conte (salle des « Paroles efficaces »). Ils auront la possibilité de participer à la parole contée par une performance préparée en amont ou par l’apprentissage de petites formules d’ouverture du conte travaillées avec le médiateur.

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Jeux et réflexions pédagogiques

♦ Le sens des salutations

Quand on rencontre quelqu’un en Afrique, on le salue. Mais est-ce qu’on dit simplement « Bonjour, ça va ? » à l’image de ce qui se fait ici ? Que signifie la salutation en Afrique ? On pourra donner des informations sur le fait qu’elle implique un groupe (la famille, les enfants, les personnes qui habitent la « cour », les ancêtres…) et qu’elle peut se dire différemment selon l’heure de la journée et le lieu où l’on se trouve. Les salutations bambara peuvent être données en exemple.

♦ Tentons de déchiffrer ensemble ces devinettes

C’est une maison, elle n’a pas de porte.RéponUe : un oeuf.

Ce sont deux puits, l’eau de l’un ne se renverse jamais dans l’autre.Réponse : les yeux.

C’est une femme, quand elle est enceinte, tout le monde est heureux. Quand elle accouche, tout le monde est triste.

Il y a un arbre, il ne donne des fruits que la nuit.

❣ QuestionÀ votre avis, à quoi servent les devinettes en Afrique ? On insistera sur l’importance de l’apprentissage de la parole dans les sociétés de l’oralité par le biais du jeu. Le fait d’apprendre à « bien parler » nécessite d’exercer sa mémoire et son sens de l’écoute, mais il se déroule souvent dans une atmosphère joyeuse, ainsi que dans une forte émulation collective.

♦ Observons et écoutons ces proverbes

Un bout de bois a beau rester longtemps dans l’eau, il ne deviendra jamais un caïman.Quelle est l’idée de ce proverbe ? ► On peut rester longtemps dans un milieu différent ou dans un pays étranger, on garde son identité.

Des fourmis qui cherchent ensemble de la viande, elles ne mourront jamais.Quelle est l’idée de ce proverbe ? ► On peut réussir à accomplir des choses incroyables lorsque l’on est uni.

❣ QuestionConnais-tu un proverbe ou une maxime qui dit à peu près la même chose en français ?

Si on te lave le dos, lave-toi le ventreQuelle est l’idée de ce proverbe ? ► On ne peut pas tout faire à ta place.

—Connais-tu un proverbe ou une maxime qui transmet la même idée en français ?

La patience est un chemin d’orQuelle est l’idée de ce proverbe ? ► On récolte les bénéfices d’une action lorsque l’on sait attendre, être patient.

—Connais-tu d’autres proverbes ou d’autres maximes en français sur le temps ?

Réponse : Un œuf.

Réponse : Les yeux.

Réponse : Le grenier où l’on met les provisions.

Réponse : Le ciel et les étoiles.

Réponse : Le grenier où l’on met les provisions.

Réponse : Aide-toi et le ciel t’aidera.

Réponse : Tout vient à point à qui sait attendre ; mieux vaut tard que jamais.

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Atelier : « Histoire de paroles »De la sixième à la troisième, 1 h

Collège

Après avoir eu connaissance des fonctions de la parole dans les sociétés de transmission orale et après avoir été sensibilisés à la sauvegarde du patrimoine immatériel tel qu’il a été défini par l’UNESCO, les élèves découvrent l’un des personnages clés des sociétés de transmission orale : le griot. Ils s’intéressent aux différents instruments qui peuvent accompagner la parole des griots ou des conteurs. Cet atelier offre aux élèves la possibilité de comprendre comme la littérature orale est une littérature au sens noble du terme, avec des codes précis et des créateurs et auteurs reconnus.

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♦ Fonctions de la parole dans les sociétés de transmission orale

❖ Fonction mémorielle : En Afrique, la tradition orale véhicule l’histoire d’un groupe, ses représentations, dans un contexte culturel précis. Elle est aussi au fondement de l’enseignement traditionnel.

❖ Fonction sociale : La parole permet de créer un lien direct entre les hommes. Pourvoyeuse de lien social, elle est nécessaire à notre vie de tous les jours. Elle peut maintenir ou restaurer la convivialité dans nos échanges quotidiens.

❖ Fonction médiatrice : Dynamique, la littérature orale permet de dénouer des conflits qui traversent une société. Elle instaure des temps de paroles extraordinaires, libérateurs où les codes sociaux sont inversés : joutes verbales, parenté à plaisanterie et insultes rituelles.

❖ Fonction créatrice : On a longtemps défini les sociétés de l’oralité en termes de « manque », comme des sociétés sans écriture. Aujourd’hui, on sait que les récits oraux sont considérés comme des œuvres littéraires : ils obéissent à des règles de construction précises, ils sont l’œuvre de créateurs et d’auteurs reconnus.

♦ Le personnage du griot

Un griot est un spécialiste de la parole dans les sociétés africaines : il connaît et transmet l’histoire des peuples. Il sait la généalogie des familles nobles qui composent la société, et est voué à chanter leurs louanges dans les temps forts de leur existence. Le griot a une liberté de paroles que d’autres catégories d’hommes n’ont pas. Sa connaissance des contes et des mythes, sa verve et son audace font de lui un maître de la parole craint, parfois moqué, peut-être secrètement admiré. Il excelle dans la pratique d’un instrument : chez les Mandingues (ou peuples de langue mandé), il s’agit de la Kora ou du Ngoni. Attention : n’est-pas griot qui veut. Le griot appartient au groupe héréditaire des maîtres de la parole. Il puise dans un répertoire très ancien qu’on lui a transmis au cours d’un apprentissage long et complexe.

♦ Pour aller plus loin sur le personnage du griot

Généalogistes, les griots transmettent la mémoire des lignages qui composent la société. Alors que les nobles sont censés « connaître la honte », respecter dans le monde social le devoir de réserve et le code d’honneur qui sied à leur rang, on permet aux « gens de la parole » des écarts par rapport à ce même code d’honneur. C’est comme si les griots constituaient une sorte de contre-pouvoir au sein d’un système social très hiérarchisé. Alors que le système social tend à déposséder les griots en leur conférant une identité de captifs ou de nobles déchus, exclus du pouvoir politique et du travail de la terre, ils contournent cette dévalorisation apparente et semblent en faire un avantage car ils sont maîtres du verbe, de la parole. Le système d’oppositions de ces sociétés n’est pas à penser en terme restrictifs ou irréductibles.

Il est important de comprendre qu’on ne choisit pas d’être griot, il ne suffit pas de jouer d’un instrument à cordes pour le devenir : on s’inscrit dans un lignage noble ou captif de par sa naissance. Un enfant de lignage noble désireux de devenir griot se heurte à la réprobation de ses pairs, ainsi qu’à celle de la société toute entière : le cas de Salif Keïta, des menaces dont il a fait l’objet au début de sa carrière peuvent être citées en exemple. Le patronyme noble Keïta lui interdisait d’être griot. Il a été reconnu parce qu’il dispose d’un talent exceptionnel. Il a outrepassé la loi, mais son excellence et sa persévérance l’ont rendu au final victorieux et reconnu dans la société malienne, le faisant apparaître comme un griot moderne.

Dans leurs discours, les griots chantent la louange des nobles. Ils deviennent griots au terme d’un apprentissage acquis depuis l’enfance ou l’adolescence, qui leur enseigne autant des techniques, un savoir-faire, qu’un savoir-être et une déontologie. On leur transmet également la symbolique des instruments et des techniques musicales. Naître griot ne signifie pas que l’on maîtrise l’art du griot : il y a une maîtrise de la forme à travailler, mais aussi une connaissance approfondie à acquérir qui correspond à une sorte d’éthique de la parole. Il est nécessaire pour le griot de parfaire sa capacité à travailler l’art oratoire, pour capter son auditoire et interagir avec lui. Il faut à la fois connaître les contraintes du contexte d’oralité, connaître les genres oraux (épopées, mythes) mais aussi savoir improviser.

Pistes de réflexion pédagogiques

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Enfin, le griot doit tisser des liens avec celui qu’il est censé louer : s’il parle d’un guerrier ou d’un chasseur, il doit bien connaître l’homme d’action qu’il est censé louer afin de synthétiser dans ses chants la connaissance intime qu’il a de lui. Les griots sont en mesure de rappeler les faits des chefferies nobles, de les magnifier et d’exalter leurs émotions. Selon les sociétés, ils peuvent chanter la louange de certains hommes en fonction de leur appartenance à une société précise : des guerriers, un groupement d’agriculteurs, une confrérie de chasseurs. Les griots ont aussi une fonction de médiation en cas de conflits entre villages, familles, hommes de pouvoir. Ils garantissent en quelque sorte une forme de cohésion au sein de la société.

❣ QuestionsConnaissez-vous les personnages de notre société dont la fonction s’apparente à celle du griot, sans l’épouser complètement ?

Faire un parallèle entre les griots et des personnages de la société occidentale, dans le passé (bardes, figures carnavalesques) mais aussi dans le monde contemporain (poètes, conteurs ou artistes dépositaires de la mémoire d’un peuple).

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La convention de l’UNESCO

L’UNESCO a adopté, le dix-sept octobre deux mille trois, la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Elle a pour but, comme son nom l’indique, la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le respect du patrimoine culturel immatériel des individus et des groupes, la sensibilisation à l’importance de ce patrimoine, la coopération et l’assistance internationale dans ce domaine. Le patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est le garant de l’identité des groupes et plus largement le témoin de la créativité humaine. Les « traditions et expressions orales », comme l’indique la convention, font partie intégrante de ce patrimoine à sauvegarder.

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Atelier : « Fabrique de paroles »De la sixième à la troisième, 1 h

Après avoir eu connaissance des fonctions de la parole dans les sociétés de transmission orale et après avoir été sensibilisés à la sauvegarde du patrimoine immatériel tel qu’il a été défini par l’UNESCO, les élèves découvrent les nouvelles formes d’oralité en Afrique, les différentes performances qui puisent dans les arts de la parole ou qui réinterprètent la littérature orale : le slam, le rap, les formes de théâtre, les journaux, les bandes dessinées, les émissions de radio ou de télévision. Comment se vivent et se perpétuent aujourd’hui les traditions orales africaines dans notre monde fait de multiples connexions ? Il s’agit ici de témoigner de la contemporanéité des paroles d’Afrique, en accordant une grande importance à la manière dont les paroles sont « fabriquées » en relation avec les moyens de communication. On perçoit ici comme la tradition orale s’inscrit dans les dynamiques actuelles, et l’on ressent à quel point elle peut trouver des échos chez les jeunes générations. Loin d’être enfermée dans les traditions, à l’heure d’internet, elle apparaît parfois dans des lieux inattendus. C’est ce caractère « souple » et adaptable des paroles d’Afrique que cet atelier désire explorer en accordant une attention toute particulière aux relations entre tradition orale et moyens de communication contemporains.

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♦ Naître adulte

Extrait d’une chanson de rap d’Oxmo Puccino, demandée par l’UNICEF, dans le cadre du 20e anniversaire de la Convention des droits de l’enfant :

« Naître adulte c’est nourrir sa famille Avant d’apprendre à lire Pour ça papa m’a souvent dit Si tu te couches tard tu te cultives, Le poison de ce monde c’est l’ignorance Les plus fragiles coupables d’innocence L’enfance est un long voyage L’arrivée dépend du paysage À ceux dont les yeux n’ont plus d’étincelles Nous chantons cette mélodie qui rappelle Que le secret des plus grands trésors Se tient dans les poings d’un bébé qui dort Naître adulte Arriver sur terre par catapulte En espérant que les grands répondent On va chanter pour changer le monde Naître adulte C’est voir le jour au crépuscule En espérant que les grands répondent On va chanter pour changer le monde Les droits de l’enfant se dressent pas à pas Serrons-nous les pétales que l’on fasse un parc Découvrez le meilleur des mondes imaginaires Où s’allument des bougies vertes Ici poussent des glaces au goût d’arc-en-ciel Pour les mauvaises mines anti-personnel Des poupées de caramel, plein de marionnettes Pour les orphelins avec des mitraillettes À l’abri d’une forêt d’émeraude Avec des arbres aux branches pleines de poèmes roses On y cueille de douces paroles Fredonnez-les, puis la peine s’envole Naître adulte Arriver sur terre par catapulte En espérant que les grands répondent On va chanter pour changer le monde Naître adulte C’est voir le jour au crépuscule

En espérant que les grands répondent On va chanter pour changer le monde Tenter de danser pour conjurer le sort Donner sans mesurer l’effort Se pencher pour apporter des forces À ceux qui n’ont plus d’écorce Bien que la vie soit dure On veut tout l’amour qui nous est dû Et si la réponse est longue Chantons tant que la terre est ronde… »

❣ QuestionsQuel est le message contenu dans ce texte ? Quelles sont les figures de styles qui y sont présentes ?En quoi peut-on envisager certains textes de rap comme des fragments de tradition orale ?

Il s’agit de paroles ancrées dans le réel, qui donnent prise sur le monde. Mais elles contiennent aussi un travail sur l’imaginaire, le rythme, la parole métaphorique. Le choc des images entre elle qui crée un « style », la construction binaire de certains énoncés, le « flot » des mots peuvent nous faire penser à la poésie orale.

Pistes de réflexion possibles

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♦ Aya de Yopougon

Extrait d’une bande dessinée, Aya de Yopougon, de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie :

❖ Tome 4, page 39

« Tout petit déjà le malheur m’a surpris, d’abord avec ma naissance quand maman est partie.

Femme 1 : Oh, la pauvre, elle a perdu beaucoup de sang, elle est morte.

Femme 2 : C’est un garçon…

Et puis avec mon papa quand il est parti aussi.

Femme 1 : Prends courage, Aristide. Elle t’a laissé un garçon. Il aura besoin de toi ô.

Aristide : Un enfant qui tue sa mère à sa naissance est un sorcier. Je n’en veux pas.

Après avoir discutaillé sous l’arbre à palabres on m’a donné à la maman de ma maman… »

❣ QuestionsConnaissez-vous la langue présente dans cette bande-dessinée ?

En Côte d’Ivoire, on l’appelle le Nouchi, c’est une langue franco-ivoirienne qui mélange des univers linguistiques très différents et qui utilise de nombreux symboles. C’est une manière originale et très moderne de faire vivre la parole imagée issue de la littérature orale.

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Atelier : « Mon ami, parlons un peu »1 h

Lycée

Cet atelier se veut une réflexion sur la parole efficace, afin de faire comprendre aux lycéens que la parole en Afrique se manipule avec précautions. Dans beaucoup de sociétés africaines, la parole est perçue comme un acte dotée d’un pouvoir : elle fait mal lorsqu’elle est insultante, elle peut dénouer les conflits ou libérer la personne en proie à une difficulté ou à un deuil… Elle porte en elle la capacité de réparer certaines blessures par le fait de dire, de mettre des « mots sur des maux ». Cet atelier a pour but de faire connaître aux lycéens cette dimension performative de la parole. Dire des paroles imagées, c’est peut-être « dire mieux » ou « ne pas dire », « tenter de dire l’indicible », atténuer ou renforcer la puissance de la parole. Ne dit-on pas « une fois la parole dite, elle ne revient plus ? ». Afin d’expérimenter cette parole en acte, les lycéens auront la possibilité de participer à un temps de parole avec le médiateur, débat obéissant à des codes précis (temps de parole et d’écoute, apprentissage du silence comme dans les sociétés de l’oralité).

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Pistes de réflexion possibles

♦ Extrait de la parole d’un griot recueillie par Sory Camara, ouvrage Paroles très anciennes

« Les paroles très anciennes, c’est comme les graines : tu les sèmes avant les pluies, la terre est chauffée par le soleil, la pluie vient les mouiller, l’eau de la terre pénètre dans les graines, les graines se changent en herbe, puis deviennent des épis de mil. Ainsi toi à qui je viens de dire la Parole très ancienne, tu es la terre, j’ai semé en toi la graine de la parole, il faut que l’eau de la vie pénètre en la graine pour que la germination de la parole ait lieu. »

❣ Questions Pour vous, que signifie ce texte ? À quoi est comparée la parole ? Plus largement, quelle est la fonction du griot dans les sociétés africaines ?

Le griot est un maître de la parole. Par sa connaissance des généalogies des familles nobles qui composent sa société, il est le garant de la mémoire collective. Bien qu’on le dise souvent méprisé par les hommes dont il chante les louanges, il a un immense pouvoir : celui de la parole. Alors que les nobles sont censés respecter un code de conduite lié à la réserve et à la maîtrise de soi, les griots ont une grande liberté de parole et de ton : ils peuvent railler subtilement les hommes de pouvoir et ainsi remplir une fonction subversive au sein de la société. Ils sont aussi des raconteurs d’histoires, des poètes et musiciens qui doivent savoir faire surgir l’émotion au sein de leur auditoire.

❣ QuestionsExiste-t-il un personnage dans les époques passées en Europe ou en France dont la fonction ressemble à celle du griot ?

Réponse : Le barde, le bouffon du roi, des personnages qui figurent la subversion (Arlequin dans les fêtes carnavalesques)...

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Atelier : « Entre oral et écrit, la littérature »1 h

Pour les lycéens qui travaillent sur la littérature francophone, la passerelle peut être intéressante à faire avec les traditions orales. Comment l’oral et l’écrit se connectent-ils entre eux au sein de la création littéraire ? On s’appuiera ici sur des textes présents au sein du salon de lecture : des textes oraux transcrits des langues africaines en français, ou des œuvres littéraires qui puisent indéniablement dans des performances de « style oral » (poètes africains ou plus largement auteurs francophones). L’Afrique est souvent présentée comme le continent lié par essence à la transmission orale. Cette conception relève du mythe : il y a une littérature écrite en Afrique, très ancienne, mais aussi toute une littérature écrite contemporaine qu’il importe de connaître.

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Pistes de réflexion autour de la poésie francophone

♦ Extrait du cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire

« Ma négritude n’est pas une pierre, sa surdité ruée Contre la clameur du jour Ma négritude n’est pas une taie d’eau morte Sur l’œil mort de la terre Ma négritude n’est ni une tour ni une cathédrale Elle plonge dans la chair rouge du sol Elle plonge dans la chair ardente du ciel Elle troue l’accablement opaque de sa droite patience. »

❣ QuestionsDans quel contexte ce texte a-t-il été écrit ?

Juste après la seconde guerre mondiale, alors que naît le mouvement de la « négritude » qui se présente comme l’affirmation des valeurs de civilisation du monde noir et qui s’inscrit dans une lutte contre l’aliénation.

En quoi ce texte poétique peut-il trouver des points de convergence avec la littérature orale ?

Insister sur les métaphores et les figures de style.

♦ Définition sartrienne de la négritude dans Orphée noir

« Un hémisphère ; au plus bas, selon le premier de trois cercles concentriques, s’étend la terre de l’exil, l’Europe incolore ; vient le cercle éblouissant des îles et de l’enfance qui dansent la ronde autour de l’Afrique, l’Afrique dernier cercle, nombril du monde, pôle de toute la poésie noire, l’Afrique éblouissante, incendiée, huileuse comme une peau de serpent, l’Afrique de feu et de pluie, torride et touffue, l’Afrique fantôme vacillant comme une flamme, entre l’être et le néant, plus vraie que les éternels « boulevards à flics » mais absente, désintégrant l’Europe par ses rayons noirs et pourtant invisibles, hors d’atteinte, l’Afrique, continent imaginaire. La chance inouïe de la poésie noire, c’est que les soucis de l’indigène colonisé trouvent des symboles évidents et grandioses qu’il suffit d’approfondir et de méditer sans cesse : l’exil, l’esclavage, le couple Afrique-Europe et la grande division manichéiste du monde en noir et blanc. »

❣ Questions et débatSartre et Senghor ont parlé d’âme noire ; qu’en pensez-vous ? Aujourd’hui, n’est-ce pas « dépassé » ? La visite de l’exposition vous invite-t-elle à penser qu’il y a des écarts entre nos sociétés et les sociétés africaines, mais aussi des points de convergence ? Au fond, rencontrer la parole de l’autre, cela permet peut-être de réfléchir à sa propre parole ?

Être à l’écoute de l’altérité nous renvoie à notre identité.

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BIBLIOGRAPHIE POUR LA JEUNESSE

Cycle 1, 2 et 3

❖ Vie quotidienne en Afrique

Dedieu Thierry, Kibwé, Seuil, 2007 Dedieu Thierry, Yakouba, Seuil, 1994 Jullig Anne, Amina, la petite africaine, La classe maternelle, 2000 Ichikawa Satomi, Baobonbon, l’École des Loisirs, 2001 Ichikawa Satomi, Y a-t-il des ours en Afrique ?, L’École des Loisirs, 1998 Norac Car, L’espoir pélican, Pastel, 1998 Sellier Marie, Marion Lesage, L’Afrique, Petit Chaka…, Réunion des Musées nationaux, 2000

❖ Traditions orales

Aceval Nora, Contes d’Algérie, Milan, 2011Barthélémy Mimi, Barthélémy Clémentine, La reine des poissons, Kanjil, 2010Bouzzine Hamed, Contes du Maroc, Milan, 2010Collectif, Comptines et berceuses du baobab, Didier jeunesse, 2002De Boël Anne-Catherine, Rafara, un conte populaire africain, Pastel, 2000Kesteloot Lilyan, Soundiata l’enfant lion, Castermann, 2010Mbodj Souleymane, L’antilope et la panthère et autres contes africains, Milan, 2012Mbodj Souleymane, Contes et sagesse d’Afrique, Milan, 2009Mbodj Souleymane,Contes d’Afrique pour les tout-petits, Milan, 2007Obin Manfeï, Le rat célibataire et autres contes de Côte d’Ivoire, Syros Jeunesse, 1994Sall Mamadou, El-Mur Salah, Diakhere, la cadette : contes de Mauritanie, Lirabelle Aubais, 2006

Collège

❖ Vie quotidienne en Afrique

Hervieu-Wane Fabrice, Aujourd’hui au Sénégal, Le journal d’un enfant : Bocar, Dakar, Gallimard Jeunesse, 2005 Hervieu-Wane Fabrice, L’Afrique, de l’Algérie au Zimbabwe, Gallimard jeunesse, 2009 Reuss Didier, L’Afrique du Sud, Grandir, 2011

❖ Romans

Beaude Pierre-Marie, Issa, enfant des sables, Gallimard jeunesse, 2002 Brisou-Pellen Evelyne, L’héritier du désert, Hachette, 2003 Mankell Henning, Le secret du feu, Flammarion, 2002 Pinguilly Yves, Le ballon d’or, Paris, Rageot, 1994 Reuss Didier, Reuss-Nliba Jessica, Ma famille du Cameroun de Paris à Yaoundé, L’Harmattan, 2011 Smith Roland, La caverne des éléphants, Flammarion, 1998

❖ Traditions orales (albums et albums CD)

Brax Justine, Lohra ou la légende de la femme lune, Gecko jeunesse, 2006 Diop Birago, Les nouveaux contes d’Amadou Koumba, Présence africaine, 1967 Dumestre Gérard, Paroles d’Afrique, Albin Michel, 2001 Ferrier Anne, Demba et le faiseur de rêves, Gecko jeunesse, 2008 Gougaud Henri, Contes d’Afrique, Seuil, 2009 Hampâté Bâ Amadou, Contes initiatiques peul, Stock, 2000 Hampâté Bâ Amadou, Contes des sages d’Afrique, Seuil, 2004 Konaté Dialiba, L’épopée de Soundiata Keïta, Seuil jeunesse, 2002 Kourouma Ahmadou, Le griot, homme de parole, Grandir, 2000 Kourouma Ahmadou, Voinchet Mathilde, Paroles de griot, Albin Michel, 2003 Kourouma Ahmadou, Yacouba, chasseur africain, Gallimard jeunesse, Folio Junior, 1998 Vautier Maguy, Paroles de désert, Albin Michel, 2002

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Lycées

Abouet Marguerite, Oubrerie Clément, Aya de Yopougon, Gallimard, 2005 Belmont Nicole, Poétique du conte, essai sur le conte de tradition orale, Gallimard, 2002 Camara Sory, Gens de la parole, essai sur la condition et le rôle des griots dans la société malinké, Mouton, 1976 Camara Sory, Paroles très anciennes ou le mythe de l’accomplissement de l’homme, La pensée sauvage,1980 Césaire Aimé, Cahier d’un retour au pays natal, Presses universitaires de France, 1993 Hausser Michel, Mathieu Martine, Littératures francophones : Afrique noire, Océan indien, Belin, 1998 Kourouma Ahmadou, Allah n’est pas obligé, Seuil, 2000 Kourouma Ahmadou, Monnè, outrages et défis, Seuil, 2003 Niane Djibril Tamsir, Soundjata ou l’épopée mandingue, Présence africaine, 1960 Paulme Denise, La mère dévorante, essai sur la morphologie des contes africains, Gallimard, 1986 Propp Vladimir, Morphologie du conte, Seuil, 1965 Sartre Jean-Paul, Orphée noir : préface à la nouvelle anthologie de la poésie nègre et malgache, 1948 Zumthor Paul, Introduction à la poésie orale, Seuil,1983

Vidéos (collèges – lycées)

Condom Cédric (réal.), De Kergommeaux Gwenaelle & Janin Olivier (écrit.), Je suis né griot, 2007 Haroun Mahamat-Saleh (réal.), Sotigui Kouyaté, un griot moderne, 1998.

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Toutes les illustrations présentes dans ce guide sont la propriété de leur auteur.

Crédits

Supervision scientifique et conception des ateliers pédagogiques : Marie Lorillard

Chef de projet : Lucia Spodniakova

Equipe de médiation pédagogique : Fany Nougué-Dessus, Earling Gorlee, Anastasia Luxembourg

Conception graphisque : Anne-Perrine Couët & Guillaume Delamarche

Typographie : Dakar porte pour le titre de l'exposition, caractère créé à l'issu d'un workshop mené à Dakar par Sébastien Degeilh & Fabien Cornut

Illustrations : Alexis Romanet

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Horaires du MEB du lundi au jeudi 14h – 18h et Vendredi 10h – 12h Adresse Université Bordeaux Segalen

3 ter place de la Victoire Bâtiment E 33076 Bordeaux cedex

Accès par la rue Elie Gintrac – tramway ligne B arrêt Victoire Renseignements service de médiation – 05 57 57 31 61

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